mAGAZINE
4 / Septembre 2014
LA MOBILITÉ NOUVELLE
Dossier Autopartage
Bienvenue au pays de Mobility
Grand format
Voyages
Page 22
Page 26
Cure de jouvence pour les épaves
Le plus joli coin de Suisse
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13.08.14 12:21
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ACTUEL
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Dossier Après Mobility, l’autopartage entre particuliers pourrait connaître un coup d’accélérateur en Suisse.
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A pied à l’école Rendez-vous le 19 septembre
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Pedibus.ch Le site web fait peau neuve
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Gothard Les slogans contre le tunnel
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Dossier sur l’autopartage Bienvenue au pays de Mobility
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Grand format Le second printemps des épaves
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ATE actif! Notre nouveau concours photos VOYAGES
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Randonnée en Haute-Engadine Trois variantes, un seul but: Palpuogna
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Excursion d’une journée Au cœur de la Grande-Cariçaie
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Tour à vélo Les paysages sauvages de la Dombes
© Nina Regli
© Rob Neuhaus
PERSPECTIVES
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Grand format Ils rêvent de vivre sur les bateaux qu’ils retapent de leurs mains.
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Randonnée Idyllique : la ligne de l’Albula menant au lac de Palpuogna.
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1 thème, 2 avis 140 km/h sur l’autoroute?
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Lettres de lecteurs
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Interview David Asséo, manitou des TP jurassiens
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Portrait – Erna Schuler Profession : gardienne de cabane RÉGIONS
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Nouvelles des régions SERVICES
Page de couverture « Une voiture, plusieurs usagers – et de nombreuses possibilités» (© Fabian Lütolf) ATE Magazine la mobilité nouvelle Le magazine de l’ATE Association transports et environnement. Abonnement: Fr. 19.–/an. Paraît 5 fois par an. Adresse de la rédaction: ATE, case postale 8676, 3001 Berne (tél. 031 328 58 58; e-mail: magazine@ate.ch). Rédaction: Stefanie Stäuble (sts), Jérôme Faivre (jfa). Nouvelles des sections: Marie-Claire Chamot Iuliano. Porte-parole: Gerhard Tubandt (gtu). Annonces: Markus Fischer (tél. 031 328 58 38, fax 031 328 58 99; e-mail: annonces@ate.ch). Graphisme: www.muellerluetolf.ch Impression, distribution: Ziegler Druck, Winterthour. Papier: Charaktersilk, 100% recyclé. Tirage: 79000 (français 15 500, allemand 63500). Prochaine édition: Imprimé en Suisse 10 novembre 2014. Remise des annonces: 13 octobre 2014. Renseignements: tél. 031 328 58 58.
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Voyages via verde
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Offres pour les membres de l’ATE
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Concours
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Assurances
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Boutique
Ce magazine est emballé sous un film plastique qui tient la comparaison avec une enveloppe en papier recyclé d’un point de vue environnemental. Cependant, le papier recyclé n’offre pas la même protection et entraîne plus souvent des dommages aux journaux.
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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ACTUEL Instantanés
Editorial
© Werner Herger
© Luis Büchner
Apprendre à partager A chaque âge son sens du partage. Les tout-petits savent seulement qu’ils veulent quelque chose et qu’ils le veulent tout de suite. Ils considèrent que tout ce qui est à leur portée leur appartient. Les enfants de 3 ans ont plus de facilité à partager, mais cela ne dure jamais très longtemps. Ils passent une bonne partie de leur temps à régler des questions comme «qui va avoir quoi?». Les enfants de 4 ans sont plus aptes à échanger. Ils aiment donner et recevoir. Si, à l’âge de 4 ans, un enfant ne coopère toujours pas avec les autres et s’il se montre hostile, il vaut mieux consulter un médecin. Récemment, sur un réseau social, un commentaire « éclairé» a éveillé mon attention : « Partager ma voiture ? Plutôt ma femme!». De toute évidence, l’auteur de cette remarque sexiste n’a pas passé avec succès le cap des 4 ans. Doit-il pour autant aller voir son psy ? Si tel était le cas, nous serions plus de 4 millions de détenteurs de voitures en Suisse à prendre rendez-vous. Nous possédons une automobile et pourtant nous la gardons jalousement pour nous. Certains la considèrent même comme leur animal de compagnie, au point de lui donner un petit nom: «Titine » ou « Pupuce » de préférence. N’avonsnous pas conscience qu’il ne s’agit que d’un amas de tôle, aussi reluisant soit-il ? Je suis persuadé que le jour viendra où la voiture aura pour seule valeur celle d’un objet utilitaire, permettant de se rendre d’un point A à un point B. A ce moment-là, nous serons prêts à ne plus la tenir en
Avec un tiers des émissions totales, le trafic routier continue d’être une des principales sources de gaz à effet de serre.
Une taxe CO2 s’impose Les chiffres publiés par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) sont sans appel : les émissions de CO2 du trafic routier sont toujours trop élevées. Les paroles doivent laisser place aux actes. Selon l’OFEV, les émissions de CO2 dans le domaine des carburants ont baissé de 0,4% en 2013. Mais elles restent supérieures de 12,4% par rapport à celles de 1990. Durant la même période, les émissions du mazout ont diminué de 19,3%. Une amélioration décisive n’est possible qu’avec une taxe CO2 sur les carburants. L’ATE demande donc au Conseil fédéral d’introduire cette mesure dans le cadre du deuxième paquet de la Stratégie énergétique 2050. Une taxe CO2 est décisive et apporte une contribution sans bureaucratie, afin de réduire rapidement et efficacement les émissions du trafic routier. C’est ce que démontrent les expériences faites avec la taxe CO2 sur le mazout, prélevée depuis 2008. De plus, il est nécessaire de continuer à réduire les émissions de CO2 des voitures neuves. L’ATE exige une baisse de celles-ci à une moyenne (gtu) de 95 grammes par kilomètre d’ici à 2021.
Les meilleures voitures Quelles sont les voitures les moins nuisibles à l’environnement actuellement sur le marché suisse? L’Ecomobiliste de l’ATE les répertorie et offre ainsi une aide précieuse à l’achat. Ces derniers mois sont sortis de nombreux nouveaux modèles n’émettant pas plus de 120g de CO2 par km. En outre, la banque de données de l’Ecomobiliste, actualisée en
laisse. En attendant, jetez un coup d’œil à notre dossier sur l’autopartage, dès la page 12. Il ressort de «Sharity », une étude de 2012 sur la manière de partager des Suisses, que ce que nous prêtons le plus volontiers, ce sont des idées et des expériences. Sur ce plan, le Magazine ATE est loin d’être radin. Vous retrouverez des récits de voyages et autres reportages aussi inspirés que
Jérôme Faivre, rédacteur adjoint
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© ATE
généreux à partir de la page 22.
juillet, montre que ce printemps a vu l’apparition de plusieurs nouveaux modèles gratifiés du maximum de 4 à 5 étoiles. Ils sont pratiquement tous conformes à la classe d’émission Euro 6, qui entrera en vigueur (ATE) en septembre. www.ecomobiliste.ch
Le tansfert en danger Le rapport 2013 sur le transfert du trafic marchandises transalpin, accepté par le Conseil des Etats, comporte de graves dangers: pour la deuxième fois consécutive, le Conseil fédéral remet en question l’objectif de transfert de la route au rail, pourtant inscrit dans la Constitution. Le gouvernement choisit ainsi la solution de facilité. Il n’a jamais entamé un dialogue sérieux avec les pays voisins sur la création d’une bourse du transit alpin. ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
ACTUEL Instantanés
Conducteur d’élite Aujourd’hui, près de 200000 vélos électriques circulent en Suisse, alors qu’ils étaient seulement 30 000 en 2009. La vitesse des vélos électriques est souvent sous-estimée, tant par les automobilistes que par leurs propres utilisateurs. Cette mauvaise appréciation est souvent à l’origine de situations dangereuses, lors ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Réseau de chemins de randonnée en km Revêtement en dur en km
10 000
8000
6000
4000
2000
0 km 8,4
12,1 12,9 14,0 14,0 15,9 21,2
27,1 27,7 28,5 29,1 29,4 29,4 30,8 32,0 32,2 32,8 33,9 35,4 35,9 37,4 39,0 42,1 42,2 59,5 Revêtement en dur en %
Corrigendum Dans notre dossier sur la randonnée (Magazine ATE 3/2014), nous avons par erreur désigné le canton de Glaris comme le dernier de classe: il aurait le plus grand pourcentage de chemins de randonnée en dur (61,1%). Le Magazine ATE s’était appuyé sur les chiffres du rapport annuel de Suisse Rando. Fritz Marti, président du réseau glaronnais: «Je vous écris pour vous féliciter de votre reportage, mais aussi pour vous faire part de l’erreur dans le graphique ‹Part des chemins en dur›. En effet, Glaris n’occupe pas la dernière place comme vous l’indes changements de direction à droite et dans les giratoires. Entraînant des conséquences désastreuses: ces dernières années, en effet, le nombre d’accidents a explosé. En 2013, les accidents impliquant des vélos électriques ont fait 114 blessés, contre 78 l’année précédente. Qu’on soit cycliste, automobiliste, chauffeur de camion ou motard, il faut suivre régulièrement des cours de perfectionnement afin de conduire de manière plus sûre. C’est le message de la campagne du Conseil suisse de la sécurité routière (CSR). Sur une nouvelle plateforme internet, les conducteurs trouvent le cours qu’ils recherchent dans leur région. De
diquez, mais la deuxième! Notre canton a ainsi valeur d’exemple. Ce n’est pas votre faute, ni celle de Suisse Rando, mais la nôtre. Nous avons livré les mauvais chiffres.» Toutes nos félicitations au canton de Glaris : avec une part de chemins en dur de seulement 12,1 %, il se glisse directement en deuxième position de notre classement. Parfois les erreurs ont aussi du bon : grâce à l’article paru dans le Magazine ATE, cette inexactitude, présente depuis plusieurs années dans le rapport annuel de Suisse Rando, a pu (sts) être repérée et corrigée.
plus, les jeunes conducteurs et les séniors ne sont désormais plus les seuls à bénéficier d’un rabais sur le prix des cours por-
tant le label qualité du CSR. Dorénavant, tous les participants (Com) peuvent en profiter. www.conducteur-d-elite.ch
© Stefanie Stäuble
Le Conseil fédéral préfère risquer de mettre une fin abrupte à la politique suisse de transfert. Il semble ainsi faire fi des succès enregistrés par celle-ci : en 2011, selon les chiffres de l’Office fédéral des transports, 25,7 millions de tonnes nettes de marchandises ont été transportées par le rail à travers les Alpes, contre « seulement » 14,4 millions par la route. A titre de comparaison, en Autriche, la proportion de marchandises franchissant les Alpes par la route a représenté en 2011 le double de celles empruntant le rail. En France, le transit routier de marchandises est même onze fois supérieur au transit ferroviaire. Dès lors, il est difficile de comprendre pourquoi le Conseil fédéral n’entend pas poursuivre les efforts menés dans ce sens. « L’objectif de transfert visant à limiter à 650000 par année le nombre de trajets de poids lourds à travers les Alpes ne peut être atteint que si on prend et applique des mesures créant un foyer de tensions avec les dispositions constitutionnelles ou les accords internationaux en vigueur », écrit en substance le Conseil fédéral. Pour l’ATE, il n’est pas question d’amoindrir l’objectif de transfert. S’il a été possible de limiter le nombre de poids-lourds transitant par les Alpes, c’est uniquement grâce à l’acceptation par le peuple de l’initiative des Alpes en 1994, et à l’introduction de la redevance sur le trafic poids lourds liée aux prestations (RPLP). (gtu)
Plus la vitesse est élevée, plus les accidents sont graves. Suivre un cours, c’est s’assurer une conduite plus sûre. 5
ACTUEL Comité central
Voici les nouveaux visages Pas moins de cinq nouveaux membres ont été élus au Comité central de l’ATE. Nous en faisons la présentation. © Peter Pfister
Par Stefanie Stäuble
En haut, de g. à d.: Patrizia Bernasconi, Stéphanie Penher, Stefan Grass, Gabi Petri, Beat von Scarpatetti, Bruno Storni. En bas, de g. à d.: Ruedi Blumer, Anne Mahrer, Evi Allemann, Köbi Knüsel. Roger Nordmann manque à l’appel.
L
a Présidente centrale de l’ATE Evi Allemann (Berne) et le Vice-président Roger Nordmann (Vaud) ont été réélus dans leur mandat lors de l’Assemblée des délégués de l’ATE 2014, comme les autres membres du Comité central, à savoir Patrizia Bernasconi (Bâle), Stefan Grass (Grisons), Gabi Petri (Zurich) et Bruno Storni (Tessin). Les délégués ont par ailleurs choisi cinq nouveaux membres. Ces élections étaient nécessaires après les départs de Paul Stopper, Uli Doepper, Sibylle Lehmann et Erica Hennequin pour des raisons professionnelles ou en raison de la durée limitée du mandat. Comme l’élection d’Evi Allemann à la Présidence a donné lieu à un siège vacant supplémentaire, ce sont cinq membres qui ont été choisis:
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Ruedi Blumer Section Saint-Gall/Appenzell Depuis plus de dix ans, Ruedi Blumer s’engage activement au comité de la section SaintGall/Appenzell de l’ATE, et depuis sept ans en tant que co-président. A côté des son emploi comme Directeur d’école à Wil, il est Conseiller cantonal, Président du PS Gossau et Président de l’association des locataires de Suisse orientale. « Nos systèmes de transports et leur développement – en particulier la mobilité douce et les transports publics – ainsi que l’aménagement du territoire me tiennent à cœur. » Köbi Knüsel Section Argovie Pendant quatre ans, Köbi Knüsel était Président de l’ATE Argovie. Il en est aujourd’hui le vice-président. C’est la première fois que
la quatrième plus grande section ATE de Suisse est représentée au Comité central. Informaticien de gestion, les points forts de son engagement sont la promotion des transports publics, de bonnes conditions pour la mobilité douce, ainsi que le domaine de l’énergie. « Un de mes chevaux de bataille est la vitesse : il est possible d’éviter de nombreuses conséquences négatives de notre mobilité motorisée en réduisant notablement la vitesse.»
Anne Mahrer Section Genève La conseillère nationale verte et membre de la commission des transports Anne Mahrer renforce la délégation romande au Comité central. Elle est engagée en politique depuis 1987: en tant que membre du Conseil municipal de Puplinge (GE) pendant 15 ans,
dès 2001 au Grand Conseil genevois et, de 2008 à 2010, comme Présidente des Verts genevois. « Je souhaite limiter la mobilité individuelle motorisée dans la ville car les particules fines, notamment, qui dépassent régulièrement les valeurs limites, sont un danger pour la santé de la population», dit-elle.
Stéphanie Penher Section Berne Depuis 2007 Stéphanie Penher est membre du conseil communal de la ville de Berne et de la commission de planification et des transports. Directrice de l’ATE Berne, elle peut s’appuyer sur une expérience certaine, qui s’amorça voici 12 ans lors de son stage en politique des transports auprès de l’ATE. «Avec le groupe régional de l’ATE Berne, j’ai contribué à lancer la thématique de l’habitat sans voiture et, en tant que conseillère communale, j’ai pu trouver les voix majoritaires nécessaires à mettre en œuvre de tels projets d’habitation.» Beat von Scarpatetti Section Bâle Le président sortant du Club des Suisses sans automobile, association intégrée depuis mai 2014 à l’ATE, donnera une voix aux membres qui choisissent une mobilité sans voiture. Le Directeur de recherche émérite de l’Université de Bâle estime que les Suisses vivant sans automobile devraient recevoir un bonus écologique car ils polluent moins les villes et les agglomérations. « Je tiens à ce que la vérité des coûts progresse. Vivre sans voiture doit devenir plus attrayant d’un point de vue économique. » ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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ACTUEL Chemin de l’école
A l’assaut de l’espace public Le 19 septembre a lieu la «Journée internationale à pied à l’école». Le temps d’une journée, un peu partout en Suisse romande, le chemin de l’école se transforme en un lieu d’initiatives originales, créatives et engagées. © Fabienne Degoumois
Par Jérôme Faivre
blic de manière festive, tout en pointant du doigt les endroits dangereux pour les enfants. »
Surprendre pour sensibiliser La journée constitue ainsi une occasion unique de bousculer les habitudes, de tenter de nouvelles formes de mobilité et d’essayer le Pédibus ou même le Vélobus. « Des espaces généralement dévolus à la voiture, aussi bien des tronçons de rues que des places de parking, se voient envahis de petits pieds d’enfants, de vélos et de patins à roulettes » relève Paola Nagel Petrucci. A cette occasion, l’originalité et la diversité sont au rendez-vous. Les éditions précédentes ont par exemple été illuminées par « des silhouettes en bois peintes par les écoliers et interpellant les automobilistes », « des haut-parleurs juchés sur les arbres, diffusant des témoignages d’écoliers et surprenant la routine des passants », « un vélo-cargo entouré d’hommes sandwich annonçant la journée » ou même « une disco-mobile solaire ». En outre, les innombrables cortèges, conduits par des élus locaux, des acrobates à vélos, des musiciens,
des clowns, des échassiers, des chevaux, défilent chaque année pour la sécurité des enfants en chemin vers l’école.
Prendre part au succès L’édition 2014 salue en particulier les mobilités actives, tels que les déplacements à pied ou à vélo. Tous les écoliers de Suisse romande se voient offrir à cette occasion un autocollant illustré par le scénariste et dessinateur Tom Tirabosco : « composé de gommettes, ce visuel amusant fera le bonheur des enfants et rappellera aux parents la date du 19 septembre ». Cela dit, pour Paola Nagel Petrucci, le succès de cette journée dépend une nouvelle fois de l’enthousiasme et de l’engagement des enfants et de leur entourage: « l’espace public, accessible à tous et appartenant à tous, reste à conquérir. Avec de l’imagination, du papier, des ficelles et des craies, on peut habiller une rue, lui donner un petit air de fête et attirer l’attention de tous les usagers. »
L’édition 2014 met à l’honneur tous les enfants qui vont à pied à l’école et les parents qui les accompagnent.
A
u fil des ans, elle devient une tradition bien ancrée. La « Journée internationale à pied à l’école» invite les enfants et leurs parents à s’approprier le parcours entre la maison et l’école. Pour Paola Nagel Petrucci, responsable de projets à l’ATE et coordinatrice de l’événement, le 19 septembre se veut être un jour de
8
Bien se préparer pour la Journée fête, celle du chemin de l’école, des mobilités actives et des parents qui conduisent les Pédibus. Mais il s’agit aussi d’une manifestation portée par une exigence commune, à savoir la sécurité du chemin des écoliers : « Les parents, les associations de parents d’élèves et les écoles relèvent le défi de s’approprier l’espace pu-
Le vade-mecum disponible en ligne propose un florilège d’idées à reprendre telles quelles ou à adapter librement : www.ate.ch/journee Une cocarde en papier à épingler sur le T-shirt des enfants a été créée spécialement pour l’occasion. Le matériel indispensable à la fête (affichettes, ballons multicolores) est aussi offert gracieusement. Annoncez votre participation et commandez le matériel gratuit sur www.ate.ch/participer E-mail : paola.nagel-petrucci@ate.ch Tél. 022 734 70 44
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
ACTUEL Chemin de l’école
Bienvenue sur pedibus.ch Par Rodrigo Luruena
Le site internet du Pédibus, le système d’accompagnement des enfants à pied à l’école, fait peau neuve. Sont à découvrir les nouveautés du site, les actualités du Pédibus et les pratiques outils de cartographie.
«N
ous avons repensé le design du site pour le rendre aussi dynamique, convivial et gai que le Pédibus» lance avec enthousiasme Françoise Lanci-Montant, responsable du Bureau-Conseil ATE. «La nouvelle structure du site facilite la navigation, augmente l’interactivité et met en valeur chaque ligne Pédibus de Suisse romande.» Sur la nouvelle mouture du site, les personnes souhaitant lancer une ligne Pédibus y trouvent toutes les informations dont elles ont besoin : «le site présente le Pédibus, ses avantages et son fonctionnement, et explique de façon claire et précise comment créer une ligne Pédibus en cinq étapes.» Comme le Pédibus est un projet qui bouge en permanence, l’ensemble des activités et des événements organisés autour du Pédibus sont répertoriés dans une nouvelle rubrique intitulée « actualités». Cette section du site offre également un accès direct à toutes les éditions de la lettre d’information, envoyée régulièrement par e-mail depuis janvier 2007.
Pour parents et enfants Le site Pedibus.ch met en outre à disposition du matériel pratique et informatif, qu’il est possible de télécharger et d’adapter selon ses besoins. Ainsi, en plus de proposer la brochure et le dépliant Pédibus, la rubrique «matériel » répertorie des modèles de lettres d’invitation au projet, une charte d’engagement et de comportement pour les enfants et une pour les parents, un tableau horaire, un exemple de règlement ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
ainsi que le très précieux formulaire de l’assurance Pédibus. « Exclusivement pour le plaisir des enfants, nous y avons aussi ajouté des diplômes, des affiches à colorier et le conte Pédibus » renchérit Françoise Lanci-Montant. Comme chacune des lignes a son importance, «nous avons aussi créé une carte des lignes Pédibus». Cet outil cartographique fournit des informations détaillées sur chaque Pédibus en activité en Suisse Romande. « Les personnes intéressées par le Pédibus sont invitées à repérer sur cette carte l’itinéraire et les arrêts des lignes qui se trouvent à proximité de chez elles, et à relever les
coordonnées des personnes de référence.» Quant à la toute nouvelle rubrique « galerie », elle invite, pour le plaisir des yeux, à découvrir
La page d’accueil du nouveau site internet est à l’image du Pédibus: colorée et dynamique.
les photos des derniers concours et des activités Pédibus les plus récentes.
Faites-nous part de votre témoignage Le nouveau site du Pédibus est consacré aux « petits bus à pied » actuellement en activité et à ceux à l’état de projet. Il s’adresse à toute personne intéressée de près ou de loin par le Pédibus, comme les parents et associations de parents d’élèves ou les enseignants. Dans un but de constante amélioration, l’ATE est à l’écoute des suggestions et commentaires des visiteurs du site internet. Françoise Lanci-Montant : « Nous serions ravis d’avoir votre retour ! » E-mail : coordination.pedibus@ate.ch Tél. 022 734 70 44 www.pedibus.ch
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ACTUEL Gothard
«Seldwyla» au Gothard Par Stefanie Stäuble et Gerhard Tubandt
L
Ses habitants sont toujours de bonne humeur, mais vivent à crédit. Ce qui leur manque, ce sont les traits typiques des helvètes: le sens de l’économie, l’application au travail et la détermination.
Volte-face Quelque temps après ce mot d’esprit, la ministre des transports Doris Leuthard changea d’avis. Depuis, elle poursuit, soutenue par le Conseil fédéral et le parlement, le projet d’une seconde galerie routière au Gothard. Mais sa construction est présentée dans un emballage-trompeur. Le Conseil fédéral affirme vouloir fixer dans la loi une utilisation li-
mitée à une voie par tunnel. Mais personne n’y croit : « Ceux qui affirment qu’on investit presque trois milliards de francs dans une nouvelle galerie de deux voies pour ne rouler que sur une seule lancent de la poudre aux yeux. La tentation d’ouvrir les deux voies à la circulation sera trop forte », déplore Evi Allemann, Présidente de l’ATE. Elle estime qu’on fera ainsi fi de la protection de l’espace alpin et qu’on sabordera la politique de ferroutage. En outre, la grande générosité du Conseil fédéral vis-à-vis du Gothard a de quoi surprendre. D’un côté, il adopte des mesures d’économie pour un montant de © Keystone/Gaetan Bally
a Conseillère fédérale Doris Leuthard a décrit la situation en janvier 2012, lors d’une séance de la commission des transports du Conseil national * : «La construction d’une deuxième galerie n’est conforme à la Constitution que si on conserve l’ancien tunnel et qu’on exploite les deux ouvrages sur une seule voie seulement. Cela me fait penser à Seldwyla. Nous construisons deux tunnels et laissons une voie vide. C’est, à mon avis, hypocrite.» Explication: «Les gens de Seldwyla», une série de nouvelles de Gottfried Keller, décrit une ville suisse fictive où règne le farniente.
Le parlement poursuit son projet de construction d’une seconde galerie routière au Gothard, tout en sachant qu’elle menace à long terme la politique de transfert de la route au rail. Ce second tube routier est en effet une absurdité coûteuse.
Le parlement trace sa route vers un deuxième tube routier au Gothard, mais sans système de péage. 10
700 millions de francs. De l’autre, il se prononce en faveur d’un second tube à plusieurs milliards. Il serait bien avisé d’investir son budget serré dans le trafic d’agglomération, où sont enregistrés des flux de circulation beaucoup plus importants que les 17 000 véhicules par jour au Gothard. Des études de la Confédération démontrent que l’assainissement indispensable de l’ancien tunnel routier peut être réalisé autrement. Après l’ouverture du tunnel de base, le chemin de fer pourra sans problème prendre en charge l’ensemble du trafic routier au Gothard – si les travaux se concentrent sur le temps entre les vacances. Le Conseil fédéral ne conteste pas ce fait.
Pas de péage Après le Conseil des Etats, la commission des transports du Conseil national s’est à son tour prononcée en faveur d’un deuxième tube. En juillet, elle a clarifié les derniers points en suspens. L’instauration d’un péage afin de financer le projet faisait partie des sujets abordés. Par chance, cette idée a été rejetée. Un péage au Gothard aurait en effet généré un report du trafic routier vers d’autres cols alpins. Mais même sans péage: une deuxième galerie routière au Gothard ne doit pas être construite. Le Conseil national aura le dernier mot lors de la session parlementaire d’automne. S’il se prononce en faveur du projet, l’ATE et ses partenaires lanceront un référendum. * Niklaus Ramseyer, «Leuthards scheinheilige zweite Röhre», Tages Woche, 6 juillet 2012.
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Les meilleurs slogans contre le deuxième tube
C
omme les slogans des places 2 et 3 ont été proposés par plusieurs personnes, nous avons été contraints de les départager par un tirage au sort. Félicitations aux trois lauréats ! Merci à toutes et à tous Le jury, composé de collaborateurs de l’ATE et du nouveau responsable des campagnes politiques, a été impressionné tant par la créativité que par la quantité des slogans et des logos reçus. L’ATE remercie sincèrement toutes les personnes qui ont pris le temps de se pencher sur le sujet et de partager leurs idées, en mots comme en images. Devant une telle inventivité, le jury a choisi de publier ci-dessous quelques autres propositions. Les trois slogans retenus (ci-contre) ont été remis au comité référendaire des organisations environnementales et inspireront notre campagne contre le deuxième tube.
actif!
© Hotel International au Lac
« 2 milliards pour un trou noir ?! » Dans le magazine de mai, l’ATE invitait les lecteurs à partager leur « slogan qui tue » pour sa prochaine campagne contre le Gothard. Le moment est venu de dévoiler les slogans retenus.
ATE
1
Zweiröhrig – ungehörig!
2
Milliarden verlochen? Nein, danke!
3
Gothard: ne nous laissons pas entuber
(Deux tubes – indécent!) Lauréat de deux nuitées pour deux personnes à l’Hôtel International au Lac de Lugano (photo), aller-retour en train compris (demi-tarif), d’une valeur approximative de Fr. 800.–: Renatus Beck, Berne
(Enterrer des milliards? Non merci!) Lauréate d’une nuitée pour deux personnes à l’Hôtel Monopol-Metropol d’Andermatt, aller-retour en train compris (demi-tarif), d’une valeur approximative de Fr. 500.–: Doris Odermatt-Schubiger, Rain
Lauréat d’un bon de voyage de notre partenaire voyages via verde d’une valeur de Fr. 200.–: Michel Aberson, Renens
© mad
En plus des trois slogans lauréats, nous avons reçu des propositions très inspirées. Voici quelques exemples:
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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D O S S I E R A U T O PA R TA G E
Bienvenue au pays de Mobility
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ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
DOSSIER Autopartage
Texte et photos: Jérôme Faivre
«La Suisse, patrie de l’autopartage», «Les Suisses adeptes du carsharing». A en croire les coupures de presse étrangères, notre pays est la référence en la matière. Qu’en est-il vraiment?
N
ous nous savions friands de chocolat, grands voyageurs et même champions du recyclage. De là à nous considérer comme inconditionnels du partage de voitures, il y a de la marge. Une telle affirmation surprend d’autant plus quand on sait qu’un helvète sur deux est propriétaire d’une automobile. Mais d’où provient cette réputation qui nous colle à la peau ? Inutile de chercher bien loin, elle porte un nom anglicisé et habille nos routes de rouge depuis 1997 : Mobility.
Un modèle du genre Car Mobility est à l’autopartage ce que Migros et Coop sont – ou plutôt étaient – à la grande distribution. La coopérative lucernoise porte à elle seule le marché du carsharing en Suisse. Par conséquent, elle en est aussi la figure de proue. Et ce n’est pas Viviana Buchmann, directrice de Mobility, qui prétendra le contraire. Suite à l’obtention en 2013 du Prix de marketing Gfm – qui, soit dit en passant, récompense «une entreprise sachant comme nulle autre combiner succès durable, esprit d’innovation et performances marketing exceptionnelles» – elle déclarait 1 : «Mobility a su grandir depuis un marché de niche. Elle a gagné en notoriété et est reconnue en tant que marque. Qui pense aujourd’hui à la mobilité pense aussi à Mobility.» La preuve par les chiffres. Un adulte suisse sur 60 est client de Mobility. La flotte de véhicules sur le territoire s’élève à 2650, répartis pour la plupart dans les villes et les agglomérations. A Zurich, par exemple, une voiture est disponible tous les 250 mètres. De plus, chaque localité d’au moins 5000 habitants abrite un emplacement Mobility. «En termes de densité, la Suisse est championne du monde!» affirme Viviana Buchmann. Seule en son royaume Grâce à une coopération de longue date avec les CFF et à la stratégie de la mobilité combinée, Mobility a su Lire la suite en page 16
Omniprésente sur nos routes, la flotte de véhicules rouges est l’emblème de l’autopartage en Suisse. ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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DOSSIER Autopartage
Voiture privée ou Mobility? Mobility annonce que la combinaison de ses services avec les transports publics permet d’économiser en moyenne 4000 francs par an comparativement à l’utilisation d’une voiture privée. Evaluez vous-aussi votre économie avec notre exemple à l’appui. 1. Calculez le coût annuel de votre voiture privée Amortissement du véhicule Divisez le prix d’achat par 10.
20 000 : 10
Dépréciation du véhicule Divisez le prix d’achat par 50.
20 000 : 50
400
Impôts Reportez votre taxe annuelle.
Service, antipollution, réparations Selon votre kilométrage annuel, comptez 400 francs par tranche de 5000 km. Pneus d’hiver et été Selon votre kilométrage annuel, divisez le prix d’achat des huit pneus par leur durée de vie (environ 30000 km) en semestres. Parking Multipliez les frais mensuels de parking par 12.
400 1000
Assurance Reportez votre prime annuelle.
Essence Multipliez la consommation moyenne par le prix de l’essence (1,78). Divisez par 100. Multipliez par votre kilométrage annuel.
2000
5,6 x 1,78 = 9,97
997
9,97 : 100 = 0,0997 0,0997 x 10 000 2 x 400 720 : 6
100 x 12
800 120
1200
Vignette autoroutière 40 francs
40
Divers (nettoyage, amendes) Estimez le coût annuel.
160 7117 francs
TOTAL 1
2. Calculez le coût annuel de vos déplacements en transports publics Prix de l’abonnement Reportez le prix de votre abonnement ou évaluez la somme de tous vos billets.
AG pour le trajet domicile–travail Neuchâtel–Berne
3550
Si s’applique, additionnez les abonnements de tous les membres de votre ménage. TOTAL 2 14
3550 francs ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
DOSSIER Autopartage
3. Evaluez le coût annuel de Mobility Utilisation de Mobility Evaluez vos besoins hebdomadaires en Mobility*. Calculez les coûts de chaque trajet (km × tarif kilométrique + heures × tarif horaire). Multipliez le résultat par 52 semaines.
Tarifs Mobility
3827
Trajet de 20 km, réservation de 3 heures Trajet de 60 km, réservation de 5 heures (20 x 0,64) + (3 x 2,80) + (60 x 0,64) + (5 x 2,80) = 73,60 73,60 x 52
190
Abonnement annuel Mobility Reportez le prix de l’abo: 190 francs pour les membres de l’ATE au lieu de 290.
4017 francs
TOTAL 3
* L’utilisation de Mobility suppose de prendre les transports publics et de se déplacer à pied ou à vélo aussi souvent que possible. La location d’un véhicule Mobility fait sens quand les TP ne peuvent pas se substituer à une voiture, par exemple pour des raisons d’accessibilité ou de temps de trajet.
(pour un véhicule Economy 5 places, essence et assurance incluses) Tarif horaire de jour (7h à 23h): 2,80 Tarif horaire de nuit (23h à 7h): 0,80 Tarif kilométrique (de 1 à 100 km): 0,64 Tarif kilométrique (à partir de 101 km): 0,32 Tous les tarifs sur: www.mobility.ch
4. Calculez à nouveau le coût annuel de vos déplacements en transports publics Prix de l’abonnement Reportez le prix de votre abonnement ou évaluez la somme de tous vos billets.**
Pas de changement : AG pour le trajet domicile–travail Neuchâtel–Berne
3550
Si s’applique, additionnez les abonnements de tous les membres de votre ménage.
3550 francs
TOTAL 4 ** La renonciation à une voiture privée au profit de Mobility engendre-t-elle pour vous des frais de transports publics supplémentaires?
5. Comparez les coûts annuels Avec une voiture privée Additionnez le TOTAL 1 et le TOTAL 2.
7117 + 3550
Avec Mobility Additionnez le TOTAL 3 et le TOTAL 4.
4017 + 3550
DIFFÉRENCE
10667 7567 – 3100 francs
Conclusion
J’économise annuellement 3100 francs en optant pour Mobility au lieu d’une voiture privée, sans contraintes supplémentaires dans ma vie quotidienne. Et vous? ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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DOSSIER Autopartage
Une automobile, différents utilisateurs: le système Mobility suppose de prendre les transports publics et de se déplacer à pied et à vélo autant que possible. Suite de l’article en page 13
se hisser au rang de «ceux qui comptent» dans le domaine des transports en Suisse. L’entreprise peut aussi s’appuyer sur une croissance régulière de sa clientèle, avec 28000 nouveaux membres sur les cinq dernières années. Selon sa directrice, Mobility profite de nouvelles tendances de société: «Pour toujours plus de personnes, il importe d’avoir une chaîne de mobilité sans maillon manquant, de pouvoir se rendre facilement d’un point A à un point B en combinant train, bus, vélo et même voiture Mobility. Aujourd’hui, les nombreuses liaisons de transports publics et les horaires cadencés permettent une mobilité combinée et rendent superflue la possession d’une voiture.» Une situation de rêve pour l’autopartage, qui soulève cependant une interrogation : qu’attend la concurrence ? L’emprise de Mobility empêche-t-elle la cohabitation avec d’autres services semblables? Mobility étouffe-t-elle le marché? Un élément de réponse: avant d’atteindre le potentiel théorique qu’on lui prête, à savoir un demi-million de clients, 16
Mobility, avec aujourd’hui quelque 112 000 membres et 52 000 sociétaires, a encore un long chemin devant elle.
La voiture «spontanée» Bâle, le 23 juin 2014. Des journalistes de tout le pays et une poignée de badauds sont venus assister au lancement de «Catch a car», premier service de Suisse en « free-float », c’est-à-dire où les voitures sont disséminées aléatoirement dans un espace. Un nouveau coup de Mobility qui, pour l’occasion, s’est entourée de solides partenaires : un assureur et un importateur d’envergure nationale, ainsi que Suisse Energie et les CFF. «Catch a car» est un projet pilote d’une durée de deux ans, encadré par l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich et appelé à s’étendre à de nouvelles villes – à condition que le succès bâlois soit au rendez-vous. Il se distingue du système Mobility par le fait que les voitures répondent à un besoin « spontané » et pour un « aller simple ». Concrètement, Mobility requiert une réservation préalable et contraint de remettre le véhicule à son emplacement initial après utilisation. «Catch a car» met l’accent sur
plus de souplesse. Il permet de localiser les voitures en temps réel, par smartphone ou site web, d’en prendre le volant sans réservation et de les abandonner sur des places de parc publiques au centre-ville. Pour cette solution de stationnement, «Catch a car» paie un forfait à la ville. Interrogée sur sa vision à long terme, Viviana Buchmann ne cache pas ses projets: «Notre objectif est de faire de «Catch a car» un élément à part entière de la mobilité urbaine.» Alors que Mobility se destine aux trajets plus ou moins longs, «Catch a car» s’attaque aux petites distances, à l’intérieur des villes et agglomérations. Plutôt que d’entrer en concurrence, les deux systèmes se complètent. Aujourd’hui encore, près de la moitié des citadins suisses utilisent leur propre voiture pour des distances inférieures à cinq kilomètres. Dans cette optique, «Catch a car» répond à une demande, et assène un nouveau coup à la possession d’une voiture privée. Avec les villes pour cible, où la moitié des ménages vivent déjà sans voiture privée, il reste néanmoins à déterminer si le concept n’empiétera pas sur d’autres formes de mobilité, moins nuisibles que l’automobile. En effet, le milieu urbain constitue un espace privilégié pour les transports publics et les déplacements à pied et à vélo. En misant sur des voitures peu polluantes et relativement adaptées à la ville – en l’occurrence les petites cylindrées VW Up – «Catch a car» revêt certes un côté écolo. Mais il serait regrettable que le dernier né des systèmes d’autopartage finisse par subtiliser au bus, au tram et à la mobilité douce une partie de leurs utilisateurs.
Produits de niche Dans nos pays voisins, les acteurs de l’autopartage poussent comme des champignons. A leur tête, des entreprises de transports publics, mais aussi des constructeurs automobiles. En Allemagne, par exemple, les trois «magnats» du carsharing se nomment Flinkster, Drivenow et Car2go. Le premier cité est détenu par les chemins de fer allemands. Les deux autres systèmes sont des initiatives de l’industrie automobile, respectivement BMW et Daimler. L’intérêt marqué des constructeurs pour ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
DOSSIER Autopartage
Matthias Ackeret, « Mobility auf der Überholspur », persönlich, 11 novembre 2013 1
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Ma voiture, notre voiture En parallèle à Mobility, l’autopartage entre particuliers se développe en Suisse. Les voitures se louent par internet ou dans une communauté. Mais quelles sont les chances de succès?
A
la question « Les Suisses sont-ils prêts à partager leur voiture ? », la réponse est: plus ou moins. C’est ce qui ressort de l’étude «Sharity », réalisée en 2012 par l’institut GDI. Ainsi, nous serions plus disposés à prêter nos livres, nos outils ou un logement de vacances que notre « bolide». Néanmoins, une automobile se partagerait plus volontiers qu’un ordinateur et, fort heureusement, qu’une brosse à dents ou des sous-vêtements (cf. graphique). Ces résultats viennent nuancer les propos de ceux qui annoncent l’avènement d’un nouveau modèle économique, celui de la consommation collaborative. La nouvelle devise « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se partage » ne semble pas être tout-à-fait entrée dans les mœurs.
Une heure par jour Co-auteure de l’étude, l’économiste Karin Frick explique 2 : «En Suisse, beaucoup de gens participent à ces systèmes de partage
parce qu’ils désirent faire des rencontres et pour une question de style de vie.» La pression économique n’est pas assez élevée pour que de nouvelles tendances naissent. «Cela se passe plutôt parce que c’est bon pour l’environnement ou parce qu’on préfère faire des choses ensemble plutôt que seuls. On a plaisir à participer à l’autopartage, même si on a les moyens de s’offrir sa propre voiture.» Ces derniers mois, plusieurs plateformes d’autopartage entre particuliers ont vu le jour. Avec un argument fort : en moyenne, une voiture est inutilisée 23 heures sur 24. En d’autres termes, l’automobile ne remplit sa fonction de moyen de transport qu’une heure par jour. Le reste du temps, elle représente un encombrement qui occupe de l’espace et enlaidit nos quartiers résidentiels. Dans cette perspective, partager une voiture signifie rationnaliser son utilité et, à grande échelle, désencombrer l’espace public. →
Ce que nous (ne) partageons (pas)... 2,9 3,9
1,4
2,7 4,2
3,1
1,4 2,6
Sans problème 5
C’est ok 4
S’il le faut bien 3
A contrecœur 2
1
1= je ne partage avec personne, 5 = je partage avec tous
© Source: GDI / Link Institut 2012.
cette nouvelle forme de mobilité n’a rien de surprenant. Car, en fin de compte, si l’autopartage doit conduire à une baisse des ventes de véhicules – ce qui est à prévoir – le milieu automobile sera le premier à en subir les conséquences. En Suisse, rien de tel pour l’instant. Les constructeurs ne semblent pas prêts à venir défier Mobility sur ses terres. Pour retrouver un deuxième service de carsharing, c’est d’une loupe dont il faut se munir. Plus précisément, il faut se rendre à Delémont, auprès de Pascal Bourquard Jr., fondateur d’Electriceasy. Pour lui, l’avenir de l’autopartage réside dans l’électromobilité : «Notre flotte de voitures est entièrement électrique. L’autonomie de ces véhicules zéro émission est largement suffisante pour les déplacements entre deux communes ou à l’intérieur d’une agglomération » explique-t-il. « Notre système d’autopartage est technologiquement très avancé, tant du point de vue de la chaîne énergétique que des systèmes d’information. Il est possible de s’inscrire et d’utiliser un véhicule en cinq minutes, soit sur la borne de réservation, soit par internet, avec la certitude d’avoir toujours une voiture à pleine charge en début de location. » Après avoir séduit les villes du Jura et du Jura bernois, Electriceasy est disponible, depuis 2013, sur les campus de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et de l’Ecole hôtelière Lausanne. Ces institutions se sont en effet laissées convaincre par le système. Philippe Vollichard, responsable et coordinateur du développement durable à l’EPFL, témoigne: « Notre école, très engagée dans les questions de durabilité, multiplie les actions de promotion des mobilités alternatives envers ses étudiants et ses collaborateurs. L’implantation de six stations de deux voitures électriques sur le campus répondait à cette stratégie, avec un système innovant mais robuste, qui fonctionne à satisfaction depuis plus d’un an. Nous avons, par exemple, décidé d’implanter cet automne une nouvelle station de deux voitures électriques sur notre campus Microcity à Neuchâtel.» Prochaine étape pour Electriceasy: d’autres régions de Suisse romande et Bâle.
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DOSSIER Autopartage
Qui partage sa voiture? Le réseau 2em est un des pionniers en Suisse de l’autopartage entre particuliers. La communauté met en contact les propriétaires de voitures et les locataires. Pour son fondateur, Youness Felouati, le service s’adresse aujourd’hui à un public sensible aux projets collaboratifs et adepte de solutions de consommation alternative : « Il s’agit de personnes mobiles et sensibilisées à la problématique du développement durable. » 2em annonce 10 % d’utilisateurs prestataires et 90 % de demandeurs. Aujourd’hui, un obstacle au développement de l’autopartage privé est la question de l’assurance. Le détenteur et non le conducteur d’un véhicule doit en assumer l’entière responsabilité. Youness Felouati, qui recherche activement une solution à ce problème, se veut optimiste: «Avec la multiplication des initiatives de l’économie collaborative, il est certain que le législateur finira par prendre des mesures afin de mieux encadrer les solutions existantes.» Trop de pouvoir d’achat En 2012, la société Mobilidée lançait la plateforme Cartribe. Contrairement à
2em, Cartribe ne met pas en relation offre et demande, mais facilite la planification et le partage d’un véhicule, par exemple au sein d’une famille ou d’un cercle d’amis. Ainsi, cet outil gratuit rend simple ce qui peut devenir un casse-tête : la gestion des plages de disponibilité, la réservation de la voiture, le lieu de parking ou encore la disponibilité des clés. Aujourd’hui, Cartribe compte un peu plus de 1000 utilisateurs réguliers. Pour le directeur de Mobilidée, Giorgio Giovannini, le pouvoir d’achat constitue un frein au développement de l’autopartage, « car il permet à une grande majorité de personnes de s’équiper en véhicules individuels motorisés. » A ses yeux, un travail de communication est nécessaire, afin de montrer les gains potentiels de l’autopartage pour un ménage : « Il faut insister sur le fait que la somme économisée pourrait servir à d’autres besoins, comme la formation, le logement ou la culture. »
L’entrée d’un «grand» La sensibilisation à l’autopartage pourrait connaître cet élan nécessaire avec la plateforme Sharoo, lancée début mai. Derrière le slogan « Ma voiture est ta voiture », on
Qui a les clefs de la voiture? Où est-elle garée? Depuis quelle heure est-elle disponible ? Grâce à de nouveaux outils, l’autopartage «prise de tête» semble appartenir au passé.
retrouve un réseau de partenaires emmené par la Migros et sa filiale pour la mobilité électrique M-way, un assureur ainsi que Mobility. A l’image de 2em, Sharoo relie les propriétaires de véhicules avec les personnes qui aimeraient en louer. L’originalité du système est que le partage se fait sans remise des clés. Un « kit d’accès », qui repose sur une application pour smartphones, permet à lui seul de réserver la voiture, de la localiser et même d’ouvrir ses portes. De plus, Sharoo a réussi à résoudre le problème de l’assurance en proposant, avec son partenaire assureur, une protection tous risques. Pour un développement étape par étape, Eva Lüthi, directrice de Sharoo, indique travailler par régions : « Depuis mai, nous avons reçu quelque 3000 inscriptions. Nous avons débuté avec les villes de Zurich, Berne et Lucerne, suivies de Bâle, Winterthour et Saint-Gall en juillet. Actuellement, nous faisons notre entrée autour de Coire, Olten-Aarau-Baden ainsi que de Bienne-Soleure-Langenthal. Dans ces régions, nous recrutons des propriétaires de voitures ‹ pionniers›, qui reçoivent le kit d’accès Sharoo gratuitement (au lieu de 399 francs). » Pour Eva Lüthi, l’autopartage en Suisse a beaucoup de potentiel, même si on reste encore prudent quand il s’agit de prêter son automobile : « Nous sommes convaincus que notre service n’entre pas en concurrence avec Mobility. Il y a de la place pour les deux modèles. Afin que les Suisses puissent proposer leur voiture en toute sécurité sur la plate-forme, nous avons investi beaucoup de temps dans le but de réduire les barrières à l’entrée et de maximiser la confiance. Au final, c’est toujours le propriétaire de la voiture qui garde le contrôle. Il décide quand, comment et avec qui il souhaite partager son véhicule.» Liens utiles www.2em.ch www.cartribe.ch www.sharoo.com
2 Veronica DeVore, «Chambre, voiture, parking: tout se partage sur le web», swissinfo.ch, 12 février 2014.
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ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
DOSSIER Autopartage
Perspectives réjouissantes : Ruedi Ursenbacher de l’association d’autopartage entre particuliers « Regenbogen» (arc-en-ciel).
La voiture du quartier Depuis plus de 20 ans, à Mühlethurnen dans le canton de Berne, une vingtaine d’habitants se partagent une seule et même voiture. Une initiative économique qui a valeur d’exemple. Texte et photo: Stefanie Stäuble
E
n 1993, cinq habitants de Mühlethurnen se sont décidés à partager une seule et même voiture. A cette époque, Mobility en était à ses balbutiements et ne proposait pas ses prestations dans ce village à mi-distance entre Thoune et Berne. Aujourd’hui la situation est différente, puisque la place de la gare abrite désormais un emplacement Mobility. Dès lors, pourquoi la coopérative d’habitation «Regenbogen » (arc-en-ciel) maintientelle son système privé d’autopartage? « C’est bien plus commode quand la voiture est stationnée devant la porte», explique Ruedi Ursenbacher, co-instigateur de l’autopartage. Mais pour lui, la principale motivation de l’autopartage entre particuliers était et reste l’approche communautaire. «La vie anonyme ne m’intéresse pas. Je préfère au contraire
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
vivre dans une communauté où on partage les biens et les aventures. Il n’est pas nécessaire qu’une voiture m’appartienne à moi tout seul. » Dans la coopérative d’habitation, l’autopartage fonctionne impeccablement. Comme le lotissement se trouve tout près de la gare, le véhicule n’est pas sollicité à outrance et personne n’exagère. Ceci est dû, notamment, à la forme de l’association. « Nous avons fixé des règles claires dans les statuts. Ainsi, chaque mois, un tirage au sort désigne la personne chargée des nettoyages et un membre du comité a la responsabilité de conduire la voiture au garage pour les services, etc.»
Une solution économique Ruedi Ursenbacher, en sa qualité de professionnel des assurances – il est souvent
l’invité de l’émission Kassensturz (« A bon entendeur » de la TV alémanique) et conseille l’ATE dans le domaine – n’a eu aucune peine à choisir la bonne couverture d’assurance. « Bien évidemment nous avons besoin d’une casco complète. De même, nous avons opté pour une protection bonus supplémentaire. Cependant, les sinistres sont rares et il s’agit généralement de petits dégâts de parcage. Mais comme les finances de l’association sont bonnes, nous pouvons même les payer avec notre propre caisse.» Qu’en est-il des coûts, comparés à ceux d’une voiture particulière et de Mobility ? « Ils sont avantageux », constate Ruedi Ursenbacher. « Nous payons 60 cts/km, essence comprise. En cas de solde positif en fin d’année, nous le restituons à nos membres. L’année dernière, le tarif était, en fin de compte, de 50 cts/km. » Ce remarquable rapport prix/prestation est, notamment, dû au fait qu’il n’y a ni frais administratifs ni frais de nettoyage. « Nous en sommes à notre troisième voiture d’occasion et nous comptons sur une durée d’utilisation moyenne de sept à huit ans.» Compte tenu de ce bilan positif, on peut regretter qu’il n’y ait pas davantage d’autopartage entre particuliers. « Je ne connais pas d’autres associations comparables à la nôtre » s’étonne Ruedi Ursenbacher. « Pour les consommateurs, Mobility est la solution idéale. Mais aujourd’hui cette entreprise d’autopartage est en situation de monopole. Elle a absorbé bon nombre de petites entreprises de la branche qui, malgré de bonnes idées, ne sont pas parvenues à se maintenir sur le marché suisse. »
Fondez votre autopartage privé « Un système d’autopartage entre particuliers n’est ni compliqué, ni source de conflits », affirme Ruedi Ursenbacher après 21 ans d’expérience. « Il faut simplement des règles claires et un effectif de membres suffisant. Et, au départ, il s’agit de définir les besoins effectifs. » Envisagez-vous de créer un système d’autopartage entre particuliers ? Sur son site www.autopartage.ch, l’ATE vous propose un contrat type, ainsi que des modèles de calcul des coûts d’exploitation et des conseils en matière d’assurances.
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DOSSIER Autopartage
En route pour le covoiturage 2.0 Autre forme de mobilité collaborative, le covoiturage reste marginal en Suisse. Mais il pourrait prendre un virage à 180 degrés grâce à de nouveaux outils, reposant sur les technologies mobiles. tooxme.com
Cette application pour smartphones relie en temps réel passagers et conducteurs dans le but de partager un trajet. Tooxme se distingue du covoiturage par le fait qu’il répond à un besoin immédiat, non-planifié et sur de courtes distances (7 km en moyenne). Les frais de trajet à la charge du passager s’élèvent à 1 franc par km. Entre 50 et 70% de cette somme sont octroyés au conducteur, le solde est prélevé par Tooxme. Olivier Perrotey, directeur: «Notre service redéfinit la manière de nous déplacer en utilisant la capacité excédentaire que représentent les sièges à vide dans chaque voiture. Tooxme vise à optimiser l’utilisation du parc automobile pour des gains écologiques et économiques ainsi que pour une réduction du
trafic. » Tooxme compte 21 000 utilisateurs en Suisse romande, principalement à Lausanne et Genève. Objectif à terme : l’ensemble de la Suisse.
e-covoiturage.ch
La plate-forme gratuite de covoiturage venue de Suisse romande se destine aux personnes recherchant ou proposant des trajets réguliers, tels que les pendulaires. Elle est aussi très prisée lors de manifestations, comme les festivals, grâce à son système de remplissage automatisé des voitures. Président de l’association, Jean-François Wahlen annonce 19 000 membres en Suisse, dont plus de 3000 utilisateurs réguliers. A ses yeux, en matière de covoiturage, « la Suisse compte dix ans de retard par rapport à un pays
Alors que l’autopartage consiste à se prêter une voiture, le covoiturage est l’utilisation simultanée d’un véhicule par plusieurs personnes qui effectuent ensemble le même trajet.
comme la France, parce que les pouvoirs publics ne s’impliquent pas suffisamment à en faire la promotion. »
carpooling.com
Basé à Munich, voici le premier portail de covoiturage en Europe, avec six millions de membres annoncés et 900 000 trajets quotidiens. En Suisse, il est principalement utilisé outre-Sarine. Simon Baumann, responsable presse, estime que le covoiturage dans notre pays devrait connaître une forte croissance : « La plupart des Suisses ont un smartphone et je suis sûr qu’ils sont aussi prêts à ouvrir les portes de leur voiture et à partager un bout de trajet. » A l’image des autres plateformes, carpooling.com s’investit dans le développement d’applications mobiles: « C’est simplement très pratique de pouvoir offrir ou réserver un trajet quand on est en déplacement. »
© Jérôme Faivre
karzoo.ch
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Karzoo est une plateforme de covoiturage gratuite, développée au Luxembourg et visant toute l’Europe, dont la Suisse. Elle s’adresse aux particuliers pour leurs déplacements domicile-travail et de loisirs, et aux entreprises souhaitant intégrer le covoiturage à leur plan de mobilité. Baptiste Hugon, directeur associé, est persuadé que la Suisse est propice au covoiturage : « A l’instar du Luxembourg, c’est un pays attirant de nombreux travailleurs frontaliers. D’où l’existence de problématiques de mobilité similaires, comme l’engorgement des axes routiers. Il est donc important d’offrir une solution de covoiturage aux automobilistes, afin qu’ils profitent d’un mode de transport plus économique, convivial et écologique. » Karzoo annonce 50 000 utilisateurs en Europe. ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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Images: >moser, Lexus, mad; photomontage: ATE
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Bauke sur son Aaltje-Frieda, baptisé en l’honneur de ses deux grands-mères.
Une des nombreuses machines construites par Nieko.
Le second printemps des épaves Texte et photos: Nina Regli
«C
e que nous faisons ici n’est pas lucratif», explique Nettie. Cette grande femme aux cheveux gris s’accorde la «bière du vendredi soir» avec les autres travailleurs du chantier, en habits de travail tachés de rouille. Ils se sont installés parmi les vieux bateaux montés sur trépieds. Les machines ne tournent plus, mais il flotte encore une forte odeur de métal. Les mouettes piaillent et le ciel d’été de Hollande reste clair. On y parle moteurs, consistance de peinture et fabrication de voiles. Seul un homme plus âgé est encore à l’œuvre. Sur son échelle, il finit d’appliquer une couche de peinture à son bateau.
Un autre modèle « Et pourquoi donc, pas lucra22
A Franeker, dans la province de la Frise aux Pays-Bas, des bateaux en principe bons pour la casse sont remis en état dans un petit chantier naval – un bastion de la résistance contre le «tout jetable». tif?» Nettie, l’épouse de Nieko – tous deux les forces vives du «Scheepswerf Nieko » (chantier naval de Nieko) – s’explique. « Si nous voulions privilégier l’aspect financier, nous devrions gérer l’entreprise autrement. Dans un chantier normal, les travaux sont menés exclusivement par les employés. A 17h00, l’entreprise ferme ses portes et reste close durant les week-ends. Et les travaux sont menés selon un plan précis.» Chez Nieko et Nettie, c’est tout autre. Dans ce modeste chantier naval de Franeker – petite ville de la Frise hollandaise, province sillonnée de canaux – la participation des propriétaires de bateaux est la bienvenue. Les bateaux rouillés qui y sont stationnés portent les stigmates d’une longue existence. Les fiers
propriétaires de ces vénérables navires n’ont souvent qu’un budget restreint et travaillent ainsi des années durant à leur restauration.
Une vie dédiée aux bateaux Voici 40 ans, Nettie et Nieko avaient aussi restauré euxmêmes leur propre bateau. A cette époque, ça se faisait un peu partout. Au début des années septante, ils étaient parmi les premiers à proposer des croisières en voilier sur la mer des Wadden, à bord de leur « tjalk » (voilier hollandais) spécialement aménagé. Quelques années plus tard, ils optèrent pour un plus grand bateau et se mirent au transport de fret. Ensuite vint la naissance d’un premier enfant, puis d’un second. Nettie choisit
alors de rester sur la terre ferme, pendant que Nieko travaillait comme technicien sur un bateau pour de jeunes gens présentant des troubles du comportement. Dix ans plus tard, ils découvrirent par hasard un petit chantier naval à vendre. Au milieu de ces vieux bateaux, Nieko, longue barbe, cheveux gris en bataille, chemise à carreaux, chaussettes de laine tricotées main et sabots de bois, est dans son élément. Il fait part de ses voyages en mer avec un infatigable enthousiasme. Les bateaux du chantier ne sont pas les seuls avec, à leur actif, des décennies de bons et loyaux services. Les machines et l’outillage aussi ont un âge avancé. Mais Nieko n’y voit pas d’inconvénients : « Si j’achète un ordinateur, il est déjà démodé au ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
ACTUEL Grand format
moment de quitter le magasin. Par contre, un marteau demeure utilisable, même après cent ans.» Certaines des machines sont de sa propre fabrication. Elles lui servent principalement à façonner des pièces d’acier sur mesure. Les yeux de Nieko pétillent chaque fois qu’il explique le fonctionnement de ses petites merveilles. A l’évidence, il apprécie de rencontrer des gens partageant sa passion. Comme Bauke, par exemple. «Cette planète aurait besoin de davantage de personnes comme Bauke – un jeune plein d’entrain pour transformer une vieille coquille de noix en un bâtiment capable de reprendre la mer. » Bauke travaille au chantier depuis le début de l’année. Cet ingénieur en électronique a acquis son vieux bateau-pilote au prix du vieux métal. Il consacre chaque moment de libre à sa remise en état. Il a déjà remplacé tous les éléments rouillés de la coque. Actuellement, il s’attèle à la réfection du moteur. Le soir de la première remise à l’eau, Bauke a offert une soirée grillade à tous les travailleurs du chantier. «On a passé du Johnny Cash sur un vieux tourne-disque et on s’est cru au bord du Mississippi.» Bauke porte son bateau dans son cœur. Il l’a baptisé du nom de ses deux grands-mères: AaltjeFrieda. Cela dit, il est toujours en piteux état. L’ancien propriétaire avait des problèmes de santé et l’a laissé rouiller sous ses yeux. Bauke nous fait découvrir la cabine : « Ce bateau a 109 ans. Parfois, j’aimerais bien qu’il puisse me raconter toutes les aventures dont il a été le témoin.» Et si Bauke ne l’avait pas découvert par hasard voici quelques mois, il serait parti à la casse. Le jeune ingénieur a encore beaucoup de pain sur la planche: «Pour moi le temps ne joue aucun rôle. J’en ai tant à revendre et j’aime travailler de mes mains.» Nieko sourit. Dans aucun autre pays d’Europe le trafic fluvial n’est aussi développé qu’aux Pays-Bas. La ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
flotte marchande compte près de 9000 bâtiments, à quoi s’ajoutent un millier de bateaux à passagers. L’un d’entre eux est la Josefien. Cette vieille dame, longue de 40 mètres, a été construite voici plus de cent ans pour le transport de marchandises. Esther et Jaap l’ont achetée il y a six ans. Après des années de voile sur la mer des Wadden, ils ont eu envie d’entreprendre quelque chose de nouveau. Jaap a amené la Josefien à Nieko et, ensemble, ils l’ont transformée en un élégant hôtel pouvant accueillir 22 passagers et 22 bicyclettes. «Le chantier de Nieko est unique en Hollande », confie Jaap. «Pour moi aussi, professionnel de la voile, il est très pratique d’avoir Nieko dans les parages. Il a une solution à chaque problème. Le savoir de Nieko n’a pas de prix. Qui plus est, l’ambiance du chantier naval est tellement sympathique. » Marjin rêve, lui aussi, de vivre sur un bateau. Il a réalisé son apprentissage au chantier naval. Il y a quatre ans, il décida de construire sa propre péniche de plaisance, comme on en voit par milliers aux Pays-Bas. Pour ce qui n’était plus qu’un vieux rafiot, il ne déboursa pas un seul centime. Contrairement à la pratique actuelle, il décida, non pas de souder les nouvelles plaques de métal de la coque, mais de les riveter comme il était d’usage au début du siècle passé. C’est un travail très physique. Quand on lui demande les raisons de son choix, le jeune homme hausse les épaules: «Souder, je savais déjà. Riveter, pas encore. Je voulais relever le défi. Et puis, autrement, j’aurais terminé mon bateau en à peine deux ans», répondil le sourire aux
lèvres. Bien entendu, son but est d’habiter sur le bateau. Son dernier coup : il préleva des pans de la coque d’un autre bateau pour en faire les parois de la cabine. Nieko qualifie le projet de Marijn d’art. « Quand je ne suis plus capable de comprendre, j’appelle cela de l’art. L’art ne doit pas être abordé avec la raison », lance-t-il en plaisantant.
Œuvre de patience Ainsi, le travail au chantier naval est un éternel combat contre le temps, la rouille et la déliquescence. Nieko connaît aussi quelques exemples de personnes qui ont failli devant l’immensité de la tâche, qui se sont surestimées et découragées face au travail apparemment infini. Peine et joie se côtoient sur ce chantier. Il y a aussi quelque chose d’antagoniste avec l’époque actuelle : ici les gens consacrent chaque minute de leur temps libre, investissent chaque centime économisé dans une épave rouillée, pour que, dans un lointain avenir, se réalise leur rêve de vivre sur l’eau.
A propos de l’auteure : Nina Regli passe, elle aussi, chaque moment de son temps libre au chantier naval de Nieko, et ce depuis quatre ans. Son ami, qui fit l’acquisition d’un remorqueur de 90 ans, l’a découvert tout à fait par hasard.
Nettie et Nieko à la pause café.
Le bateau-hôtel Josefien quitte le chantier naval.
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04.08.2014 16:36:29 ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014 ATE MAGAZINE /SEPTEMBRE 2014
Concours photos: L’exotisme au coin de la rue Le nouveau concours de l’ATE met en valeur les photographies qui font voyager, sans pour autant partir à «Pétaouchnok».
I
l n’y a plus besoin de voler jusqu’au bout du monde pour faire l’expérience de l’exotisme. Mondialisation oblige, des métropoles comme Genève, Bâle ou Zurich et même de plus petites villes sont aujourd’hui cosmopolites. On y rencontre des personnes de toutes provenances, on y trouve des idées et des objets venus d’ailleurs. Vous n’avez pas passé vos vacances d’été à tirer le portrait des statues de l’île de Pâques ou à mitrailler le Taj Mahal ? Félicitations ! Votre bilan CO2 ne s’en porte que mieux. Empoignez plutôt votre appareil photo et montrez que l’exotisme se trouve aussi au coin de la rue.
Les meilleures photos publiées Un jury sélectionnera les meilleures photographies en fonction de leur capacité à illustrer la thématique du concours «L’exotisme au coin de la rue». Les aspects esthétique et technique seront aussi pris en considération. Les photos retenues seront publiées dans une rubrique spéciale du Magazine ATE 5/14 (édition de novembre). De superbes prix en jeu Des bons de la Boutique ATE attendent les auteurs des photos retenues: 1er prix: Bon de la Boutique ATE d’une valeur de Fr. 200.– 2ème prix : Bon de la Boutique ATE d’une valeur de Fr. 150.– 3ème prix : Bon de la Boutique ATE d’une valeur de Fr. 100.–
ATE
actif! Participez au concours Envoyez la photographie de votre choix (original ou copie de qualité): par courrier postal à ATE, Magazine, Aarbergergasse 61, Case postale 8676, 3001 Berne par e-mail à redaction@ate.ch Photo originale: joindre une enveloppe affranchie et adressée pour qu’elle vous soit retournée. Photo numérique: ne sont acceptées que les images haute définition au format JPEG, comprises entre 1 et 4 MO. Accompagnez l’envoi des mentions suivantes: vos nom et prénom, votre adresse postale, votre numéro de tél. et/ou adresse e-mail, un commentaire permettant de situer la photographie (lieu, date, anecdote). Droit à l’image: au cas où une personne apparaît sur la photographie, elle doit avoir donné son consentement.
© Jérôme Faivre
Par votre participation au concours, vous déclarez accepter les conditions de participation mentionnées sur www.ate.ch/ concoursphoto. Date limite de participation: vendredi 10 octobre 2014.
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Bangkok, Nonthaburi ou Samut Prakan ? Non, Neuchâtel.
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Le plus joli coin de Suisse Par Rob Neuhaus
L
a randonnée de Bergün/Bravuogn à Spinas nous expose aux charmes déroutants d’une nature particulièrement généreuse. Qui plus est, elle nous livre un des plus spectaculaires exemples d’architecture ferroviaire ayant marqué de son empreinte une vallée entière. La ligne de l’Albula, de Thusis à Tirano, a été construite entre 1898 et 1904 et s’est immédiatement fait une réputation de chef d’œuvre de la technique. En 2008, elle faisait son entrée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Notre randonnée commence à la gare de Bergün/Bravuogn – le musée de la ligne de l’Albula se trouve juste à côté – et traverse le village aux maisons typiques des Grisons. Le Kurhaus (maison de cure) ne passe pas inaperçu. Dès son ou-
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La randonnée de Bergün/Bravuogn, dans la vallée de l’Albula, à Spinas, en Haute-Engadine, comporte trois variantes: une courte, une longue et une compacte. Toutes trois sont étroitement liées à la ligne ferroviaire de l’Albula et passent par le lac de Palpuogna – élu «le plus joli coin de Suisse». verture, la ligne de chemin de fer a engendré un afflux de touristes exigeants. Ce prestigieux hôtel, construit en style Art nouveau, a été soigneusement restauré voici quelques années. En 2012, il a été couronné « Hôtel historique de l’année». On peut y séjourner en chambre ou en appartement de vacances. Notre sentier continue le long de la rivière Albula dont le murmure nous accompagnera longtemps. Nous retrouvons bientôt la voie ferrée à l’approche de Punt Ota. Deux tunnels hélicoïdaux superposés lui font gagner une bonne centaine de mètres sur une courte distance. Presque à chaque instant on peut voir ou entendre un train en mouvement – un spectacle qui n’interpelle pas seulement les amateurs de trains. Des panneaux d’information ponc-
tuent le parcours. Ils nous détaillent le tracé de la ligne et les heures de passage des trains. Preda également est empreint d’histoire ferroviaire. La construction du tunnel a fait de cet alpage un village habité toute l’année. Mais aujourd’hui encore, il abrite un grand chantier : les chemins de fer rhétiques (RhB), qui célèbrent cette année leur 125e anniversaire, y construisent un nouveau tunnel. L’actuel ouvrage date de 1903 et sa réfection s’impose. Or il s’avère plus judicieux de percer une nouvelle galerie. Nous quittons provisoirement le tracé ferroviaire pour nous diriger vers le lac de Palpuogna. Naturel à l’origine, ce lac a été rehaussé par un muret de 30 centimètres pour en faire un lac de
retenue devant fournir l’énergie nécessaire à la construction de la ligne. Mais il n’a rien perdu de son étourdissante beauté et s’est d’ailleurs vu attribuer le titre de « plus joli coin de Suisse » par le public de la télévision alémanique, en 2007. Par endroits, le lac laisse échapper des bulles de gaz naturel du fond de ses nombreux gouffres, visibles à travers l’eau cristalline. Il recèle même une grotte sous-lacustre. La baignade y est malheureusement interdite. Plus loin, Crap Alv attire notre regard: l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich y exploite une station de recherche agricole depuis plus de 40 ans. Mais nous voulons aller plus haut encore. Deux variantes s’offrent à nous pour atteindre les lacs de Crap Alv : une douce et une autre plus raide. Ici, le ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
© swiss-image.ch/Christof Sonderegger
VOYAGES Randonnée
sentier devient quelque peu «aérien » – la prudence est de mise. Et l’attention aussi. En effet, avec un peu de chance, nous pourrons apercevoir des bouquetins, puisque nous entrons ici dans leur royaume. Nous nous laissons charmer par les innombrables merveilles de la nature alpine, des fleurs aux falaises de formes et de couleurs diverses, en passant par les papillons et les marmottes. Les petits lacs à gauche et à droite du chemin, dans lesquels se mirent les sommets environnants, ajoutent une dimension supplémentaire au spectacle. Ils sont aussi les bienvenus pour rafraîchir les pieds du marcheur. Nous attaquons la dernière pente et parvenons à la Fuorcla Crap Alv. A son point culminant, à 2466 mètres d’altitude, nous nous trouvons sur la ligne de partage des eaux: au nord, les gouttes de pluie prennent le chemin de la mer du Nord, par l’Albula et le Rhin, au sud celui de la mer Noire, par le Beverin, l’Inn et le
Danube. Le panorama est saisissant. La descente met les genoux à contribution. Mais bientôt, le sentier devient moins abrupte le long du très agité torrent du val Bever, jusqu’à Spinas. De là – pour autant que nous ne négligions pas de presser sur le bouton «Arrêt sur demande» – le train nous ramènera en quelques minutes dans la vallée de l’Albula. Bien entendu, il est aussi possible de faire la randonnée dans l’autre sens. Ou encore de la raccourcir en partant de Preda. En tous les cas, la variante la plus courte ne fait que quelques centaines de mètres : elle mène au musée du chemin de fer de l’Albula. Il ne s’adresse pas exclusivement aux passionnés de trains, mais à toutes personne intéressée par les paysages culturels et la technique. On y trouve une maquette ferroviaire, sur laquelle Bernhard Tarnutzer est à l’œuvre pratiquement 7 jours sur 7, des présentations multimédia, des démonstrations techniques et un poste virtuel de conduite de locomotive qui nous met « aux commandes » d’une crocodile des RhB. Cette option ne rend pas seulement la randonnée de l’Albula attractive pour les familles, mais aussi praticable par tous les temps.
Informations utiles Aller: RhB depuis Coire ou depuis l’Engadine pour Bergün/Bravuogn. Retour: RhB depuis Spinas dans chaque direction (arrêt sur demande). Itinéraire : Bergün (alt. 1373 m)–Preda (alt. 1789 m)–Lai da Palpuogna–Crap Alv–Crap Alv Laiets–Fuorcla Crap Alv (alt. 2466 m)–Spinas. Type de chemin : chemin pédestre (Bergün–Preda), depuis Preda sentier de montagne avec balisage et quelques passages escarpés Temps de marche : 6 à 7 heures au total (Bergün–Preda 1h30) Saison: de juin à octobre Cartes: carte nationale 1:25 000, feuillets 1236 (Savognin) et 1237 (Albulapass) Pour plus d’infos : www.berguen-filisur.ch; www.bahnmuseum-albula.ch
La vallée de l’Albula est empreinte d’histoire ferroviaire. Le caractère esthétique unique du tracé lui a valu de faire son entrée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. © swiss-image.ch/Christof Sonderegger
Le lac de Palpuogna, près du col de l’Albula à 1918 mètres d’altitude, reflète le majestueux décor environnant.
© Rob Neuhaus
Il vaut la peine de prévoir plus de temps pour découvrir les informations le long du parcours.
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VOYAGES Excursion
Un château dédié à la nature Texte et photos: Bernard Utz
M
algré une météo incertaine, c’est avec enthousiasme que nous descendons du train à Yverdon-les-bains et achetons une carte journalière pour les vélos en libre-service de la ville. Nous pédalons le long de la rive sud du lac de Neuchâtel et arrivons en une dizaine de minutes au plus grand centre nature de Suisse.
Après avoir laissé nos vélos au parking prévu à cet effet, nous déambulons au milieu d’un premier espace vert, le «jardin d’antan», composé d’anciennes variétés d’herbes et de légumes. Le petit chemin de gravier qui le traverse nous amène au somptueux château de Champ-Pittet, construit à la fin du 18e siècle par un Yverdonnois d’origine, François-Louis-Frédéric Haldimand. Celui qui devint militaire dans diverses armées du monde n’eut pas notre chance, celle de 28
La bâtisse de Champ-Pittet, magnifiquement préservée, est le lieu de diverses expositions – pour jeunes et moins jeunes – et un avant-propos idéal pour partir à la découverte des quelques sentiers nous introduisant aux mystères de la Grande Cariçaie. s’émouvoir devant la beauté de sa demeure, car il mourut juste avant son inauguration. C’est beaucoup plus tard, en 1979, que Pro Natura et sa section vaudoise décidèrent d’acquérir le château et son domaine, idéalement situé au bord la Grande Cariçaie, plus grand marais lacustre de Suisse, afin de le transformer en centre nature. Il est amusant de considérer que les environs d’Yverdon auraient pu être bien différents puisque, dans les années soixante, un projet de marina avait été proposé sur le site même de Champ-Pittet ! Heureusement, le bâtiment historique est toujours en place et officie comme point de départ pour divers petits chemins aménagés. Nous commençons par le «sentier forêt» qui nous mène à un étang recouvert de lentilles
d’eau. Sur ce revêtement d’un vert intense déambulent de nombreux insectes et même quelques minuscules grenouilles. La météo changeante de ce matin jette un
éclairage contrasté sur ce spectacle fascinant : quand les rayons du soleil se manifestent, notre imagination débordante (épaulée par nos lacunes évidentes en
La Grande Cariçaie La Grande Cariçaie fait partie des 37 sites suisses protégés dans le réseau européen Emeraude. La majeure partie des 40 km de marais de la Grande Cariçaie sur la rive sud du lac de Neuchâtel, au bord duquel se trouve le Centre Pro Natura de Champ-Pittet, est désormais intégrée dans le réseau européen Emeraude. C’est une première, puisque ce sont les premiers sites de cette catégorie reconnus en dehors de l’Union européenne. Le réseau Emeraude a été créé pour protéger des espèces et des milieux naturels rares et menacés en Europe. La Suisse s’est ainsi engagée, en tant que partie contractante à la Convention de Berne, à protéger les espèces et les milieux naturels particulièrement précieux en Europe. La Suisse fait ainsi un premier pas dans la mise en œuvre de ses obligations découlant de la Convention de Berne. Ce pas doit maintenant être suivi d’autres étapes afin de protéger efficacement la biodiversité. Le réseau Emeraude doit comporter suffisamment de surfaces pour maintenir dans un bon état de conservation toutes les espèces et tous les habitats dignes de protection.
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Du château aux jardins en passant par le sentier au cœur du marais, Champ-Pittet présente mille facettes.
En deux mots: la liberté. Vous décidez quand et où vous achetez vos billets. cff.ch/e-tickets
biologie) nous fait imaginer un alligator tapis sous la surface de l’eau, tandis que lorsque le ciel s’assombrit, la forêt apparaît lugubre et bucolique à la fois, digne décor d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe. Sur le retour, nous passons à côté du «jardin des délices », dans lequel sont cultivés les légumes qui se retrouvent au menu du restaurant du centre – où nous allons d’ailleurs dîner. Nous optons ensuite pour le sentier des marais qui nous amène au cœur de la Grande Cariçaie. Nous y contemplons, depuis différents observatoires, la vie de
cette région si particulière, qui héberge environ un quart de la faune et de la flore flore de Suisse. Le ciel s’éclaircit définitivedéfinitivement et nous en profitons profitons pour remonter sur nos vélos afin afin de suivre la piste cyclable qui longe le lac. Une fois à Yvonand, nous faisons demi-tour, lassés de rouler à quelques mètres d’une route cantonale et de son trafic. trafic. Une fois à la maison, nous remarquons cependant avec regret que la piste cyclable du lac se désolidarise de la route cantonale justement à partir d’Yvonand.
Inserat
Informations utiles Expositions: « Les rois de la mare», exposition interactive sur les amphibiens, jusqu’au 2 novembre; « Rencontres à l’étang», spectacle audiovisuel, jusqu’au 2 novembre ; « Espace chauves-souris», exposition interactive, jusqu’au 2 novembre ; «Le royaume des abeilles», exposition en plein air, jusqu’au 2 novembre; « Laboratoire écologique», microscopes, aquarium et terrarium, jusqu’au 2 novembre. l’Office Vélos : Cartes journalières à l’Offi ce du tourisme d’Yverdon, à côté de la gare. Ne pas oublier de prendre un casque et un cadenas qui ne sont pas proposés sur place. Piste cyclable: http://bit.ly/1jp2LYH Gastronomie: Restaurant du centre Pro Natura, Tél. 024 423 35 70 Web : Toutes les informations sur les expositions, animations, sentiers, www.pronatura-champ-pittet.ch/fr
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Un étang parmi les milliers d’autres de la Dombes. Les mares pour les carpes et les brochets étaient aussi responsables de la « fièvre des marais ».
Joli parcours et bonne chère Texte et photos: Peter Krebs
L
’automne dernier, j’avais projeté de faire le voyage de Genève à Bourg-en-Bresse en train, puis de rallier Lyon par la contrée d’étangs de la Dombes. La cuisine lyonnaise a, dit-on, bonne réputation – une raison suffisante pour faire le voyage. Mais le tableau 30
Lyon vaut bien un voyage à vélo, ne serait-ce que pour sa cuisine. Il suffit au préalable de brûler des calories sur un itinéraire passant par des villes méconnues du Jura et de petits cols menant à Bourg-en-Bresse, puis par la Dombes et ses mille étangs. des départs de la gare de Cornavin annonce en rouge: «TER 10h29 supprimé». L’employé du guichet CFF m’explique, à son grand regret, qu’en raison d’une grève subite du personnel ferroviaire français, aucun train ne me conduira ce jour-là à destination.
Que faire ? Mon vélo, lui, ne fait pas grève. Suivre alors le cours du Rhône jusqu’à Lyon ? Comme je déteste rouler sur des routes principales, je pars à la recherche d’informations sur l’itinéraire cycliste qui existe certainement. Cependant, à Genève,
personne n’en a connaissance. Ni à la librairie Payot, ni dans le commerce de vélos. Après que l’Office du tourisme m’ait conseillé de faire des recherches à la bibliothèque cantonale, je me décide à quitter la ville de Calvin dans le premier train ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
VOYAGES Tour à vélo
Lyon est la ville par excellence pour flâner et bien manger. / Dans cette région vallonnée, les vélos remplissent parfois aussi une autre fonction.
pour La Cure, via Nyon. Si je dois déjà pédaler à travers le Jura jusqu’à Bourg-en-Bresse, autant partir du point le plus élevé possible. A La Cure, à une altitude de 1200 m, je suis accueilli par un vent frais, annonciateur de pluie. Comme ma carte routière ne couvre pas tout mon itinéraire, je vais photographier le secteur manquant à l’Office du tourisme des Rousses qui ouvre à 14h00, au moment précis de mon arrivée. Comme quoi, dans la vie, il faut parfois avoir de la chance ! La forte descente sur Morez a déjà consommé la moitié de mon « bonus d’altitude». Le chemin de fer aussi, jusqu’en 1958, ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
descendait depuis La Cure à la frontière, jusqu’à cette petite ville. A l’époque florissante du train, les voyageurs de cette ancienne cité horlogère, qui fabrique aujourd’hui des lunettes, bénéficiaient d’une connexion jusqu’à Paris. J’entreprends de suivre la ligne à travers les gorges de la Bienne en direction de StClaude, car la carte immortalisée par mon appareil photo indique une petite route prometteuse. Effectivement, étroite et délaissée, elle serpente dans les bois, laissant parfois apparaître les flancs des Monts de Bienne et les gorges à leur pied. St-Claude est une ville du Haut-Jura tout aussi méconnue. Austère plutôt qu’élégante, elle n’est cependant pas dénuée de charme. Le temps manque toutefois pour s’offrir une visite du musée de la pipe. Je préfère avancer. Le garçon de café m’explique aimablement où prendre la route de la vallée du Tacon qui mène au col de la Serra, culminant à 1049 m. Je quitte St-Claude à 16h00 ne sachant pas encore où je passerai la nuit. Les journées sont courtes et il n’est pas conseillé de pédaler dans l’obscurité. Je prends alors la direction des Bouchoux, sur l’autre versant où, selon le panneau indicateur, devrait se trouver l’auberge La Chaumière.
Les Bouchoux est un ravissant hameau. La route s’y termine en cul-de-sac devant l’église trapue, recouverte sur sa face ouest de plaques de tôle la préservant des intempéries. Idem pour la mairie, qui abrite l’école du village, et où flotte le drapeau tricolore. Consciencieux, les instituteurs et les employés municipaux travaillent encore dans leurs salles éclairées. Seule l’auberge reste sans lumière. J’aurais dû m’en douter … Alors que je remonte sur mon vélo en ronchonnant, une voiture noire approche. « Vous cherchez quelque chose ? », me lance le type qui en débarque et qui se trouve être l’aubergiste. « Oui, un endroit où passer la nuit. » En fait, l’auberge est fermée pour cause de vacances, mais elle abrite de toute façon des ouvriers. Et, oui, le propriétaire peut aussi préparer à manger. A 19h30. La chambre sent la cigarette, elle compte trois lits et coûte 42 euros, que l’on soit seul ou trois personnes. A table, je relate ma journée de voyage à mon hôte. Il se met alors à pester contre les cheminots: une classe privilégiée, bien payée, un emploi garanti à vie et une retraite anticipée. « Ils demandent le beurre et l’argent du beurre » – une attitude très française, selon lui. « On voudrait que l’Etat paie tout,
mais trop de social tue le social », estime-t-il. Il m’explique qu’il a 69 ans, mais qu’il doit continuer à travailler pour pouvoir payer les soins de sa fille handicapée, soit 530 euros par mois. Le lendemain, il pleut. Le brouillard, qui semble s’être échappé d’une buanderie en fond de vallée, réduit la visibilité. J’allume mes phares pour être vu par les automobilistes. Malgré mes vêtements de pluie, je suis trempé jusqu’aux os. Heureusement, le parcours comporte quelques petits cols qui réchauffent. Je fais halte dans le bar d’un patelin au milieu de nulle part pour y boire un café. Quelques hommes jouent à une sorte de loterie instantanée. Par ennui, ils cochent des chiffres sur une grille, la font lire par un terminal électronique, paient, puis constatent peu après sur la télévision qu’ils n’ont rien gagné. L’écran annonce pourtant qu’un heureux ressortissant du département du Rhône a récemment empoché 77 033 euros. Aujourd’hui, j’étais bien décidé à me nourrir de mon piquenique. Mais, par ce temps ingrat, comment résister au restaurant Tissot ? Celui-ci m’est quasiment livré sur un plateau d’argent, à un carrefour où je m’arrête pour consulter la carte, l’estomac grondant, tentant d’essuyer 31
VOYAGES Tour à vélo
mes lunettes avec un mouchoir détrempé. Je m’assieds à une table près de la fenêtre et étends mes vêtements de pluie sur le radiateur froid. «Vous voulez manger?» Il n’est pas nécessaire de commander quoi que ce soit: à midi il n’y a qu’un seul menu. Aux autres tables, des artisans déjeunent en habits de travail. Une minute plus tard, on m’apporte une salade accompagnée de deux croûtes au fromage. Elles sont suivies de cuisses de poulet, de fromage, de crème au chocolat et de café. Avec la bière, l’addition s’élève à 14,10 euros. Je m’excuse pour mes vêtements dégoulinants. Mais la patronne, loin de s’échauder, m’offre même de les passer au sèche-linge. Deux heures plus tard, je quitte le Tissot, à moitié sec et repu. Le ciel s’est éclairci et le soleil brille par moments. A présent, il m’accompagne à travers un décor de collines verdoyantes jusqu’à Bourg-en-Bresse, où il fait resplendir la somptueuse façade du Monastère royal de Brou. Ce couvent fondé au 16e siècle par Marguerite d’Autriche, alors jeune veuve, constitue la principale attraction de Bourg-enBresse. Un instituteur explique à ses élèves que l’édifice s’élevait à l’origine en plein champ, hors
des murs de la ville, et les invite à s’imaginer qu’il n’y avait à cet endroit, voici 200 ans, ni rues, ni maisons. En considération du bruit du trafic routier sur le boulevard tout proche, j’ai moimême de la peine à me livrer à cet exercice. Le jour suivant, je cherche la route menant aux étangs de la Dombes, censés s’étendre au sud de Bourg-en-Bresse. Leur fond est constitué d’argile imperméable. Voici plusieurs centaines d’années – on ignore quand exactement – les maîtres des lieux ont commencé à créer des étangs pour y élever des carpes, des brochets et des tanches. Mais ces étendues d’eau ne leur ont pas apporté que des bonnes choses, puisque pendant longtemps, la région a souffert du paludisme. Ainsi, en 1860, dans la Dombes, l’espérance de vie ne dépassait pas les 30 ans. Aujourd’hui, il existe encore un bon millier d’étangs. Leur côté romantique n’est que très relatif puisqu’ils sont privés et généralement inaccessibles. Certains sont parfois asséchés et excavés. Mais les routes qui sillonnent cette région faiblement peuplée se prêtent bien à la pratique du vélo. Vers le centre, au Plantay, se trouve l’abbaye
Informations utiles Aller/retour : En train jusqu’à La Cure, via Nyon. Retour de préférence en TER direct depuis Lyon Part-Dieu. Cartes : IGN 1:100 000, feuillets 143, Lons-le-Saulnier et 150, Lyon (en vente dans les commerces spécialisés). Hébergement: Hôtels à Morez, St-Claude, Les Bouchoux (vallée du Tacon, www.aubergelachaumiere.wordpress.com), Oyonnax, Simandre-sur-Suran (www.hotel-restaurant-tissot.fr), Bourg-en-Bresse et dans de nombreuses localités de la Dombes (http ://ladombes.free.fr) Itinéraire : www.ate.ch/excursions
Notre Dame des Dombes. Depuis 2001, elle est confiée à la Communauté du Chemin Neuf, un groupement œcuménique ouvert aux femmes, aux hommes et même aux couples. Précédemment, l’abbaye était tenue par des moines cisterciens-trappistes qui ont œuvré à l’assainissement des marais. Pendant la deuxième guerre mondiale, ils ont soutenu la résistance, ce qui coûta la vie à trois d’entre eux. La traversée de la Dombes prend une bonne demi-journée. Le plateau s’incline alors peu à peu vers la vallée du Rhône. La proximité de Lyon se manifeste tout d’abord par la présence de lignes à haute tension, puis par celle de l’autoroute. Je déniche même une piste cyclable le long d’une ligne de bus « à haut niveau de service ». Contraire-
ment à l’autoroute, elle n’est pas continue, mais en poursuivant tout droit, on finit par atteindre le quartier de la Croix-Rousse, un promontoire qui offre un joli coup d’œil sur le centre de Lyon. Une ruelle pentue mène au cœur de la cité bâtie au confluent de la Saône et du Rhône, à son Musée des beaux-arts, à ses longues rues marchandes et à ses bouchons où l’on fait bonne chère. Ils datent de la crise économique qui a suivi la guerre franco-allemande de 1870. Plusieurs familles aisées ont été contraintes de se séparer de leurs employés de maison. Nombre d’entre eux ouvrirent alors de petits restaurants où ils proposaient aux ouvriers et aux artisans de riches menus composés d’ingrédients bon marché, tels que pieds de veau, cervelle ou tripes.
Fascinant vol de cigognes. / Le monastère royal de Brou date du début du 16e siècle. Marguerite d’Autriche choisit elle-même les chefs de chantier.
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ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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PERSPECTIVES 1 thème, 2 avis
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ar de bonnes conditions routières, de trafic et de visibilité, le 140 km/h est parfaitement envisageable sur les autoroutes suisses. Faut-il, sous prétexte qu’il n’est pas possible de rouler à la vitesse maximale autorisée sur le contournement nord de Zurich à 7 heures du matin, que cela soit interdit à tous les autres usagers? L’idée du 140 km/h est qu’il soit Marco Schläpfer est l’initiant appliqué quand c’est vraiment possible. de l’initiative populaire fédérale «Pour une vitesse En outre, l’initiative est tout à fait commaximale de 140 km/h sur patible avec l’approche dynamique de les autoroutes». la réglementation de la vitesse appliquée par la Confédération: on peut très bien réduire temporairement la vitesse pour éviter la formation d’embouteillages, mais ensuite, par bonnes conditions de trafic en dehors des heures de pointe, le 140 km/h doit être permis. L’abaissement durable de la vitesse autorisée à 80 km/h est une mesure purement idéologique pour rendre la voiture moins attractive. On argumente que la succession de diverses limitations de la vitesse autorisée entraîne des accélérations et des freinages, ce qui réduit la fluidité du trafic. Mais des voitures ou des camions roulant à 80 km/h n’ont pas leur place sur la voie de dépassement. Pour commencer, il faut que les usagers lents se mettent enfin à faire preuve de respect et à ne dépasser que lorsqu’ils ne perturbent pas la fluidité du trafic. Il y aurait aussi moins d’essence gaspillée en accélérations répétées. L’exemple allemand prouve bien qu’une diversité de limitations de vitesse n’est pas un problème: les conducteurs utilisent la voie de dépassement avec davantage de modération et se rangent promptement sur la voie de droite. Et il n’y a proportionnellement pas davantage d’accidents, alors que la vitesse n’est pas limitée sur la plupart des tronçons. Cela s’explique, notamment, par le fait que les usagers sont plus attentifs à haute vitesse qu’à des vitesses basses et monotones. Cette initiative est un mandat adressé aux politiciens, à l’administration, à l’OFROU – tous au service des citoyens – pour qu’ils mènent une politique des transports dans notre intérêt. Elle ne doit plus être dictée par l’idéologie poussiéreuse d’une minorité, mais doit enfin être adaptée aux besoins réels et à la croissance de la population.
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E
n Suisse, la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes est fixée à 120 km/h. Et c’est bien ainsi. Cette limite tient compte de la spécificité de l’infrastructure (nombreux tunnels et entrées/ sorties), respecte raisonnablement l’environnement, se révèle appropriée en termes de sécurité routière et constitue, Erwin Wieland est le viceen comparaison internationale, un bon directeur de l’OFROU – compromis helvétique. Aucune raison ne Office fédéral des routes. justifie valablement de porter cette limite à 140 km/h. Une chose est claire, plus un véhicule roule vite, plus sa consommation de carburant – et, partant, l’émission de polluants – est grande et plus les conséquences d’accidents sont graves. C’est une évidence reconnue. Mais surtout, revendiquer le 140 km/h c’est faire fi de la réalité sur le réseau routier. Nos autoroutes sont toujours plus surchargées et les embouteillages se multiplient. Face à une telle situation, une seule attitude s’impose : harmoniser au mieux les flux du trafic et utiliser d’une manière optimale les capacités libres. A cet effet, il convient, non pas d’augmenter la vitesse maximale autorisée, mais de l’adapter intelligemment en fonction de la situation. C’est pourquoi l’Office fédéral des routes prévoit, sur les tronçons d’autoroute fréquemment congestionnés, d’introduire des abaissements temporaires et graduels de la vitesse autorisée à 100 km/h, voire à 80 km/h, en fonction de la densité du trafic – la limitation habituelle devant être rétablie aussitôt que la situation s’améliore. Ainsi, des dispositifs « intelligents » seront mis en place pour détecter la densité critique du trafic et, le cas échéant, abaisser la vitesse autorisée sur les tronçons concernés. Les vitesses entre voitures de tourismes et poids lourds s’équilibreront alors automatiquement, permettant de réduire l’écart entre les véhicules et de mieux répartir le trafic sur toutes les pistes. Le principe de cette mesure est à la fois simple et limpide: «Il est préférable de rouler un peu plus lentement, mais constamment, que de se retrouver coincé dans un embouteillage ». Un relèvement de la vitesse maximale autorisée à 140 km/h aurait tout bonnement l’effet contraire.
1 THÈME 2 AVIS
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140 km/h sur l’autoroute : oui ou non ?
5% Ne sait pas Mer 39% 56% Montagne
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Résultat du dernier sondage: Vacances: la montagne ou la mer ?
140 km/h sur l’autoroute : oui ou non ? Donnez votre avis sur www.ate.ch/voter ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
PERSPECTIVES Courrier des lecteurs
Magazine ATE 3/2014
Magazine ATE 3/2014
Le train plus cher, vraiment ?
Graphique « Comment la Suisse va au travail?»
Je suis membre de l’ATE depuis des années et j’apprécie votre engagement pour la promotion des voyages en train. En Europe, je privilégie le rail, mais j’ai remarqué que les trajets ferroviaires longue distance sont toujours plus laborieux. Quand il faut parcourir plus de 1000 kilomètres, les trains de nuit permettent de ne pas devoir réserver une chambre d’hôtel. Or les trains de nuit internationaux sont supprimés les uns après les autres. Le prochain sur la liste est le train de nuit pour Copenhague, ce qui compliquera et renchérira le voyage vers la Scandinavie. Cette suppression n’est pas due à un mauvais taux de remplissage, car le train est très apprécié, mais à des coûts trop élevés. Ainsi, les personnes préférant voyager en train sont toujours plus poussées vers l’avion. Je soutiens tout-à-fait les trois exigences de l’ATE, afin que le rail puisse profiter de conditions-cadre lui permettant de rivaliser sur un pied d’égalité avec les compagnies aériennes.
Votre commentaire du graphique ne me semble pas très équitable, en particulier à l’encontre des Lausannois qui habitent une ville en forte pente. A mes yeux, il est tout-à-fait compréhensible que la mobilité douce y soit « deux fois moins » développée qu’à Bâle, sur un terrain plat. Alors merci de laisser votre ton professoral de côté.
Birger Tiberg, par e-mail Magazine ATE 3/2014
Un bouquet d’orties pour Lugano Êtes-vous vraiment sûrs que Lugano est championne d’Europe du taux de motorisation? En 2013, nous avions à Vaduz 891 voitures pour 1000 habitants. Nous battons de loin Lugano et ses 608 voitures !
Jürg Peter Hunziker, Rüttenen Magazine ATE 3/2014
En bus au paradis L’article « En bus au paradis » comporte une photo d’un magnifique bus sur une parfaite route goudronnée qui facilite l’accès au parc Beverin des Grisons. Puis, en page 14, je lis l’article sur la situation alarmante du goudronnage des chemins pédestres. Je dois avouer ne pas savoir quoi penser face à ce paradoxe. Je pense qu’une telle contradiction a dû vous échapper. En bref : la randonnée se fait à pied et les trésors souvent se méritent ! Cessez donc de vouloir magnifier la nature en encourageant l’accessibilité du quidam, la visite express de la nature ne peut être que destructrice. Laissez les insensibles dans les gaz et le béton, la nature vous en sera reconnaissante. Pas de demi-mesure ! Marc Hulmann, par e-mail
© Stefanie Stäuble
Georg Sele, Président ATE Liechtenstein
L’été fut beau, du moins dans le sud. En France, les voitures sont utilisées un peu plus longtemps que chez nous : sur la photo, une Renault 4CV produite entre 1946 et 1961. ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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PERSPECTIVES Interview
Le Jura, terre d’automobilistes? David Asséo, Délégué aux transports du canton, montre qu’il est aussi possible de mettre en place des transports publics performants et attrayants, dans une région qui, à priori, se prête moins à l’implantation d’un tel service.
David Asséo «L’exceptionnel détermine l’habituel» Magazine ATE: David Asséo, à quels défis se heurte la planification des transports publics (TP) dans le canton du Jura? David Asséo: Une des particularités du Jura est que nous sommes extrêmement dépendants des politiques de planification extérieures au canton. Notre système de transports publics est centré sur les nœuds de correspondance avec le réseau national CFF. Je pense en particulier à Delémont, qui se trouve sur l’axe ferroviaire Bâle–Genève. De plus, les grands centres urbains se situent en dehors du canton. La plupart de nos lignes conduisent vers l’extérieur, comme dans le cas des RER pour Bâle, Bienne ou La Chauxde-Fonds. Si, dans ces régions voisines, la planification des TP connaît un changement, celui-ci nous influence directement. N’est-ce pas le sort de chaque région de devoir faire en fonction de ses voisins? Contrairement à beaucoup d’autres cantons, le Jura ne compte pas de pôle urbain majeur sur lequel sont centrées toutes les activités. Certes, Delémont, qui a été reconnue comme agglomération, joue de plus en plus ce rôle de par sa dynamique propre: la population et les activités y sont en augmentation régulière. Mais la zone d’influence de Delémont et de ses 25 000 habitants n’est pas comparable à celle des agglomérations voisines comme Bâle, Bienne ou Belfort en France. Le Jura est aussi une région moins urbaine, il s’agit d’un canton très industriel… Oui, avec une densité de population relativement faible, des villes petites ou moyennes, qui font qu’on peut s’y déplacer facilement à pied, mais aussi en voiture. Parce que les contraintes de circulation, si elles existent malgré tout, ne sont pas aussi dissuasives 36
qu’ailleurs. Le réseau routier jurassien n’est pas saturé et il est relativement facile de trouver une place de stationnement dans les villes. Tous ces facteurs défavorables aux transports publics ne nous ont cependant pas empêchés de créer une offre aussi à l’intérieur du canton, de développer les TP de façon assez marquée par le recours à différents instruments. Lesquels? Les prémices datent de Rail 2000, avec la mise en place d’un réseau régional « connecté ». En d’autres termes, nous avons fait en sorte de faire transiter par le Jura les relations entre les différents pôles urbains qui nous entourent. Par exemple, le pari a été fait de nous relier au RER bâlois. Aujourd’hui, le raccordement va de Porrentruy à Bâle. Nous avons aussi pris le parti de travailler par l’offre. Pour déclencher un changement de comportement dans l’uti-
été le premier canton romand à opter pour un modèle de trains « Flirt » (automotrice innovante agile et légère pour le trafic régional), à partir de 2006 déjà. D’autre part, nous avons travaillé sur les amplitudes de service. Une première action très forte a été l’implantation d’un réseau de transports de nuit à l’échelle du canton. Avec le « Noctambus », 13 lignes de bus circulent la nuit, de façon cadencée et avec des correspondances entre les lignes.
En quoi un service de bus de nuit peutil avoir un effet sur l’utilisation générale des TP? On a tendance à l’oublier : souvent, c’est l’exceptionnel qui détermine l’habituel. Si un jeune a besoin de la voiture une fois par semaine pour sortir en soirée, il y a de fortes chances qu’il fasse l’acquisition d’un véhicule pour satisfaire ce besoin. A partir du moment où la voiture est garée devant chez lui, il est Avec une offre du soir et de nuit, nous très probable qu’il l’utidonnons un message très clair : les translise pour tous ses déplacements, aussi en journée. ports publics peuvent être une alternative Alors même qu’il pourrait très bien prendre le crédible pour l’ensemble de vos besoins de bus ou le train… Avec une transport . offre du soir et de nuit séduisante, nous donnons lisation des transports, nous avons estimé un message très clair : les transports publics qu’il fallait proposer une offre de TP attrac- peuvent être une alternative crédible pour tive pour la population. l’ensemble de vos besoins de transport . Annuellement, nos lignes Noctambus transComment vous y êtes-vous pris? portent 40 000 voyageurs. C’est un succès. D’une part, nous nous sommes attelés à Avez-vous aussi densifié l’offre en changer la perception des transports publics, journée ? à les rendre plus attractifs en nous éloignant Oui, naturellement. Nous avons travaillé de l’image du transport contraint et de piètre qualité, destiné avant tout aux écoliers. Nous par sous-régions: l’agglomération de Deléavons fait le choix d’un matériel roulant mont, l’Ajoie et la région de la Haute-Sorne ultra-moderne et confortable. Ainsi, le Jura a notamment. En Ajoie, par exemple, nous ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
PERSPECTIVES Interview
© Nadia Lamboley
témoigne que nous travaillons dans la bonne direction.
Les transports publics dans la peau: David Asséo, Délégué aux transports du canton du Jura depuis 1999. La Section de la mobilité et des transports, dont il est le responsable, compte au total cinq collaboratrices et collaborateurs.
disposions avant 2011 d’un système de bus en semaine. Celui-ci ne fonctionnait qu’aux heures de pointe. Tôt le matin, à midi et en fin d’après-midi, ces bus articulés transportaient une ribambelle d’écoliers. Le reste du temps, ils dormaient au dépôt et étaient substitués par le bus sur appel Publicar. Depuis plusieurs années, le Publicar stagnait aux alentours de 20 000 passagers annuels. Parallèlement, les coûts augmentaient, nous conduisant petit à petit à l’échec. Nous avons alors fait le pari de supprimer le Publicar et de réintroduire une offre régulière. C’était un pari à la fois politique et financier. Et un pari gagnant ? A notre sens, nous l’avons gagné. Les chiffres en apportent la preuve: avec l’introduction du nouvel horaire en décembre 2011, l’offre sur ces lignes a connu une nette progression, de 495 000 km produits annuellement à 770 000, soit +55%. L’amélioration de l’offre a séduit la clientèle, puisque la demande a augmenté dans des proportions équivalentes, de 2,5 à 4 millions de voyageurs-km, soit +60%. Sur la plupart des lignes, aussi autour de Delémont et en Haute-Sorne, la restructuration de l’offre a permis à la demande de faire un bond en avant, dans des proportions allant de 50 à même 80%. Existe-t-il d’autres indicateurs témoignant de ce succès ? ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
On dit que les Jurassiens sont particulièrement attachés à leur voiture… Les Jurassiens ne réagissent pas différemment des habitants d’autres régions. Ce n’est pas parce qu’on réside dans le Jura qu’on est moins sensible à la disponibilité et à la fréquence des transports publics que dans une ville. On y est peut-être moins habitué, mais pas moins sensible. Un Jurassien a tout autant envie de dormir, de passer du temps avec sa famille ou de rentrer rapidement du travail qu’un Zurichois. Si vous laissez à un Zurichois une place de stationnement au centre-ville, il utilisera sa voiture aussi facilement qu’un habitant d’une région « rurale ». En d’autres termes, c’est bien l’offre de transports publics qui justifie les restrictions sur la route.
Quels sont vos projets d’avenir ? Nous réfléchissons à une sorte de RER jurassien qui permettrait de densifier encore daLa progression régulière des ventes d’abonne- vantage l’offre. Est-ce un projet trop ambiments «Vagabond » (la communauté tarifaire tieux ? Les études à venir nous le diront. En du canton du Jura) démontre que notre stra- tous les cas, notre volonté est de continuer à tégie a une vraie crédibilité à travers le can- développer les transports publics et leur utiton. En l’espace d’une quinzaine d’années, lisation. D’une part, parce que le trafic indinous sommes passés de quelque 3000 abon- viduel motorisé pose, aussi au Jura, un cernés à environ 5500, soit + 83 %. Comme un tain nombre de problèmes. D’autre part, parce que les transports publics constituent un Ce n’est pas parce qu’on réside dans le Jura élément d’attractivité et qu’on est moins sensible à la disponibilité d’accessibilité fondamental pour un canton comme et à la fréquence des transports publics que le nôtre.
dans une ville. On y est peut-être moins habitué, mais pas moins sensible. abonnement « Vagabond » s’adresse aux personnes se déplaçant à l’intérieur du canton, c’est le signe que nos transports publics régionaux ont de plus en plus la cote. Peut-on en conclure que les Jurassiens délaissent davantage la voiture au profit des TP? Nous ne disposons pas de chiffres indiquant un transfert modal de la voiture particulière vers les transports publics. Cependant, il faut savoir que l’amélioration du réseau de transports publics s’est faite parallèlement à celle des infrastructures routières. Le fait que les TP séduisent davantage de personnes malgré la modernisation du réseau routier jurassien
Et en matière de mobilité combinée ? Le canton a lancé voici quelques années le « Plan B », dont l’objectif est de faire la promotion de l’intermodalité pour les déplacements au quotidien. Aujourd’hui, en raison de moyens limités, nous travaillons principalement en direction des entreprises. Nous participons aux campagnes de Suisse Energie, dans le cadre des plans de mobilité d’entreprise. Le sujet est délicat, puisque nous touchons ici directement au comportement de l’individu. Si nous réduisons par exemple de moitié la taille d’un parking d’entreprise, tout en proposant des alternatives, généralement les réactions ne sont pas des plus enthousiastes. Interview: Jérôme Faivre
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PERSPECTIVES Portrait
Erna Schuler Convivialité à 2328 mètres La gardienne de la cabane Club Alpin Suisse (CAS) Bächlital dans la région du Grimsel reçoit parfois 80 hôtes. Mais il lui arrive aussi d’y vivre seule.
«J
e suis fille de paysan. Enfants, ma sœur et moi nous retrouvions souvent seules à l’alpage en été. C’est pourquoi je ne crains pas la solitude. La cabane Bächlital peut héberger 80 personnes. De la mimars à la mi-mai, j’en assure le gardiennage pour le ski de randonnée. Ensuite, je passe un mois à la maison, avant de remonter en juin pour la saison d’été. Mon mari m’y rejoint le weekend et pendant ses vacances. Parfois, il m’apporte le ravitaillement à pied, ce qui permet de réduire les transports par hélicoptère. Quand le danger d’avalanche guette, je suis des yeux son départ jusqu’à le perdre de vue, puis il faut compter un bon quart d’heure avant qu’il n’atteigne la zone de couverture téléphonique. S’il ne se manifeste pas avant une demi-heure, c’est qu’il lui est arrivé quelque chose. Lorsque la météo est précaire, je garde aussi l’œil ouvert sur le périple de mes hôtes. Je me sens aussi responsable de leur sécurité. Certains renoncent au dernier moment en cas de risques d’orage ou d’avalanche. Personnellement, ça ne me fait pas peur. Quand la tempête mugit autour de la cabane, je me sens à l’aise à l’intérieur. Et dans la neige, tout est si calme et majestueux. Parfois, en hiver ou par mauvais temps, personne ne vient. Seule avec les lagopèdes alpins et les chocards à bec jaune, je pelle la neige, fais du travail de bureau ou cuisine.
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Erna Schuler ne sert à ses hôtes que de la cuisine «maison». © Stefanie Stäuble
Ou alors je rattrape le sommeil en retard. Les jours de grande affluence, il n’est pas rare que je travaille jusqu’à 23 heures, sans sieste, et que je recommence à 3 heures du matin. Quand le réveil sonne, je dois me lever immédiatement – autrement je suis perdue. Mais mes hôtes sont les bienvenus à toute heure! J’en suis à ma quatrième saison à la cabane. Au début, j’ai beaucoup appris, puisqu’à chaque incident, je devais me débrouiller seule. Pendant 37 ans, j’ai été institutrice et mère de famille. Quand l’offre d’emploi a été publiée dans le magazine du CAS, je pensais n’avoir aucune chance. Plusieurs an-
nées auparavant, j’avais suivi la formation de gardienne de cabane, par simple curiosité. La cabane Bächlital est autonome, puisqu’elle est dotée de sa propre centrale hydro-électrique – un véritable luxe. Ainsi, nous avons l’eau chaude, un congélateur et un lave-linge, si bien que je fais aussi la lessive de la lingerie de la cabane. La plupart de mes hôtes sont des varappeurs. Les randonneurs sont souvent déçus quand ils apprennent qu’il n’existe aucun itinéraire en boucle partant d’ici. Par contre, le sentier pour alpinistes depuis Räterichsboden jusqu’à notre cabane est très joli. Depuis mon premier séjour, le glacier a reculé de 30 à 40 mètres. Quand je suis arrivée, il débordait encore par-dessus la falaise. Aujourd’hui, on ne peut constater qu’un grand vide. En hiver, à cette altitude, le réchauffement climatique n’est pas vraiment perceptible. Par contre, en été, la fonte du pergélisol se traduit par une recrudescence des chutes de pierres, rendant la montagne plus dangereuse encore. Comme il n’y a ni téléphonie mobile, ni télévision, on se retrouve très vite plongé dans le calme. La qualité de l’air est aussi tout autre: quand je m’endors, je sombre dans le sommeil. En hiver, je reste parfois six semaines sans redescendre. Au printemps, quand le Grimsel est à nouveau ouvert à la circulation et que la quiétude laisse place au rugissement des motos, je le ressens comme une gifle. Pour mes hôtes, j’ai parfois valeur de bureau des renseignements. Avec les gens stressés, je fais exprès de parler lentement. Mon calme est contagieux. » Stefanie Stäuble
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
RÉGIONS Zoom
Non à la traversée de la rade! Le 28 septembre, le peuple genevois est appelé à se prononcer sur l’initiative de l’UDC « Pour une traversée de la rade ». L’ATE est opposée à ce projet titanesque d’un autre temps.
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Plus de trafic et de pollution Une nouvelle route entraîne toujours un surcroît de trafic et dans ce cas en plein centre-ville. Si le pont du Mont-Blanc en sera un peu soulagé, les autres axes au centre-ville et les quais connaîtront un surcroît de trafic important dans des secteurs déjà saturés (+ 50 % sur l’avenue de France, + 20 % sur le quai Gustave-Ador, + 40 % sur la rue de Lausanne...). Un coût titanesque en période de crise L’ouvrage est estimé actuellement entre 1,2 et 1,7 milliard: une folie dans le contexte de restriction budgétaire du canton. Ce montant équivaut au coût de
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es Genevois connaissent bien ce « serpent de mer» lacustre, puisqu’ils ont déjà voté plusieurs fois sur le sujet ces 30 dernières années. Le projet actuel prévoit la construction d’une route de deux fois deux voies, un peu en amont du pont du Mont-Blanc. L’ATE, le Conseil d’Etat, le Grand Conseil, tout l’échiquier politique de la gauche à la droite économique, ainsi que pléthore d’associations s’y opposent fermement. L'ATE appelle ses membres à se mobiliser et à voter Non à ce projet pour les raisons suivantes:
Les opposants ont réalisé un spectaculaire photomontage pour illustrer le projet de route à deux fois deux voies.
construction de 3500 appartements subventionnés, 7 lignes de tram, 25 nouvelles écoles. Par ailleurs, l’entretien de l’ouvrage coûterait quelque 40 millions par an!
Un projet d’un autre temps Genève commence à rattraper
Sondage en ligne Le Département genevois de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA) lance en septembre une vaste consultation publique sur le sujet de la mobilité, ouverte à tous les citoyens. L’ATE vous encourage à faire part de votre vision via le sondage en ligne du 1er au 30 septembre sur www.ge.ch/notre-mobilite.
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
son retard en termes de transports publics : le CEVA sera mis en service en 2019, la gare de Cornavin doit être agrandie, le réseau de pistes cyclables est lacunaire. Ce n’est pas le moment de construire un projet routier géant ! L’ATE se bat depuis toujours pour une mobilité d’avenir : prolongation des lignes de tramways, mise en service rapide du RER CEVA avec des interfaces de qualité, construction de parkings-relais en périphérie pour canaliser le trafic de transit, amélioration de la vitesse commer-
ciale des transports publics grâce à la priorité aux carrefours. L’ATE Genève copilote un large comité de partis et d’associations (environnementales et d’habitants) pour une campagne qui s’annonce difficile. Nous avons besoin de votre soutien, par le biais d’une aide sur les stands, la distribution de tracts ou un don (ccp : 12-4017-1). Contact : info@ate-ge.ch ou au 022 734 70 64. Merci d’avance ! Valérie de Roguin, ATE Genève
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RÉGIONS Nouvelles des régions
N Neuchâtel
Comment dynamiser la mobilité Robert Coureau a repris la tête de la section neuchâteloise de l’ATE. Il présente ici les priorités d’action des prochains mois.
© Laurence Fagnoni
Il m’a été demandé d’assumer de nouveau la présidence de la section. Sous ma première présidence, nous avons dû subir des « tremblements de terre» dont les dupliques sont aujourd’hui en majorité terminées.
L’ATE Neuchâtel veut privilégier la concertation et dynamiser les échanges pour favoriser la mobilité de toute la population.
Privilégier la concertation Voici quelques temps que nous récoltons les fruits de notre positionnement politique cherchant dans tous les dossiers à éviter la confrontation pour privilégier la concertation et la rigueur. Ceci nous vaut aujourd’hui des liens constructifs avec les autorités politiques et économiques. Nous pouvons ainsi défendre nos valeurs en amont de projets autant industriels que d’aménagements urbains ou territoriaux. L’investissement en amont fait gagner du temps, de l’argent et de la considération. Dynamiser les échanges Sur les plans transfrontalier et cantonal, des fronts sont ouverts vers la France par les Verrières, le Col-des-Roches et le maillage entre les quatre régions du canton
Groupe régional Bienne
Projet de réaménagement réussi La ville de Bienne a invité le groupe régional ATE Bienne dans le groupe de travail qui accompagne le projet de réaménagement de la place de la Gare. Nous saluons ici les efforts des autorités pour intégrer les organisa-
Agenda Les prochaines séances de comité, comme toujours ouvertes à nos membres, auront lieu les mercredis 17 septembre et 29 octobre à 18h, de nouveau à la rue d’Aarberg 91 (Störchuchi), à Bienne.
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tions intéressées dès que possible dans la planification. Dans ce projet aussi, nous avons activement contribué à l’élaboration d’un résultat que nous jugeons bon et favorable à l’environnement. Ainsi, le trafic individuel motorisé pourra continuer à accéder à la gare. Seul le trafic de transit, qui n’a pas de raison de traverser
autour de l’axe central Haut-Bas. La mobilité, qu’elle soit publique, motorisée ou douce, de tous les collaborateurs des grandes entités mais aussi des PME, va être dynamisée par la mise sur pied de plate-formes d’échanges entre tous les acteurs politiques, industriels et de transports. L’idée a été favorablement accueillie et se met en place, sous l’autorité du monde politique et avec notre accompagnement. Comme l’ATE au niveau national, nous allons nous atteler à attirer la population en général et celle des jeunes adultes motorisés ou non.
Quatre groupes de travail Le suivi des dossiers sera encore amélioré par la création de groupes de travail sur les grands thèmes cités plus haut. Leurs responsables contribueront à renforcer les connaissances juridiques et techniques : 1 – Mobilité douce, Marc Fatton ; 2 – Mobilité transfrontalière, Claude Budry ; 3 – Futur RER, Francis Daetwyle ; 4 – Mobilité des entreprises, Robert Coureau.
la ville, sera banni de la rue Veresius. Le trafic individuel motorisé sera dirigé via la place du Général-Guisan. Pour améliorer la circulation des bus et des piétons sur la place de la Gare, des feux de signalisation avec priorité aux bus seront nécessaires. Pour les cyclistes, un parking souterrain est prévu du côté de la droguerie Hilfiker, avec une station-service pour 500 vélos. A cela s’ajoute le nouveau parking de la Poste, réalisé par les CFF en même temps que le « tunnel de la Poste » qui offre un accès supplémentaire aux quais sur le côté ouest. Le doublement du nombre de places pour les vélos sur la place Robert-Walser est déjà réalisé.
Les coordonnées de ces personnes se trouvent sur notre site www.ate-ne.ch. Toutes les personnes qui souhaiteraient participer d’une manière ou d’une autre à ces groupes de travail sont cordialement invitées à nous joindre. Tout comme la société suisse, nous sommes face à des défis politiques d’ouverture ou de fermeture, d’investissements dynamiques tournés vers le moyen ou le long terme, ou bien « planplan ». Nous visons l’instauration systémique et pondérée des divers modes de mobilité.
Défense des usagers Nous saluons la création de la Citrap neuchâteloise, qui prendra en charge la défense des usagers des transports. Nous appartenons au comité de cette dynamique association. Nous encourageons nos membres à en faire partie, le nombre renforçant l’autorité. L’ATE Neuchâtel n’avait pas les forces nécessaires pour prendre sérieusement ce thème en mains. Robert Coureau, Président de l’ATE Neuchâtel
Les bus des sociétés de transports de Bienne, de Car Postal de l’ASM (Aare Seeland mobil) ou autres utiliseront de nouveaux perrons sur la rue Veresius, qui offriront une interface plus concentrée et plus claire. La suppression des places de parc sur la place de la Gare créera une zone d’accueil plus représentative de la ville de Bienne et facilitera les flux de piétons en direction des bus et du centre-ville. Nous sommes convaincus par le résultat du groupe de travail et attendons avec impatience la décision des autorités communales et la votation populaire pour le crédit de construction. Mario Nobs, Secrétaire général, Groupe régional Bienne
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
RÉGIONS Nouvelles des régions
Gare du Noirmont: une ombre au tableau
Jura
L’importante rénovation de la gare du Noirmont est réjouissante. Mais des élus et des citoyens s’inquiètent aussi pour l’avenir de la sécurité et du service à la clientèle.
Sécurité des écoliers La gare du Noirmont voit passer quotidiennement 150 écoliers en plus de nombreux pendulaires et touristes. La présence d’une personne sur le quai donne des garanties de sécurité pour les
usagers et évite de reporter la responsabilité de la sécurité sur le personnel roulant qui a d’autres tâches à assumer. Cette situation a de quoi inquiéter car des accidents ferroviaires, heureusement sans gravité, ont déjà eu lieu sur les lignes du canton, provoqués par des élèves indisciplinés.
Guichet fermé Nous mettons aussi en question la politique commerciale de la compagnie qui a déjà fermé les guichets des gares des Bois et des Breuleux. Ces fermetures successives de guichets réduisent les rapports privilégiés des employés avec les usagers alors que tout le monde s’accorde à dire qu'ils font partie de l’ADN de la compagnie. La situation des usagers deviendra critique car ils devront bientôt se déplacer à Saignelégier pour les questions dépassant le simple achat d’un billet, telle qu’une réservation pour un long trajet,
l’achat et le dépôt d’un abonnement, ou – plus simplement – une panne du distributeur.
Impact sur la fréquentation? La direction des CJ justifie cette suppression de poste en gare du Noirmont par des obligations de faire des économies imposées par la Confédération. Notre inquiétude est qu’à force de faire des économies, le service à la clientèle en prenne un sacré coup et que les économies ainsi réalisées aient un impact négatif sur le capital-confiance de la compagnie auprès des usagers et en fin de compte sur la fréquentation. Amélioration possible Citoyens et élus s’inquiètent de cette situation et vont mettre tout en œuvre pour garder un service à la clientèle au Noirmont, et, pourquoi pas, réintroduire un même service aux gares des Breuleux et des Bois. Ils désirent
«Etre et rester mobile» à Sion et Martigny L’ATE Valais romand est le nouveau partenaire pour l’organisation des cours «Etre et rester mobile», mis sur pied par Büro rundum mobil GmbH.
utiliser les transports publics de la région de manière simple, confortable et sûre.
gratuitement à Sion et Martigny, les participants apprennent à utiliser les distributeurs de billets CFF. Avec le développement de l’informatique, il est difficile de suivre, surtout pour les seniors ! Les intervenants montrent également comment
Théorie et pratique Après une partie théorique donnée en salle de cours, des exercices pratiques sont effectués à la gare et dans le bus postal. Un policier, un représentant des CFF et un chauffeur de car postal interviennent à tour de rôle. Après la partie théorique et une pause-café bien méritée arrive le transfert à la gare. Les participants sont répartis en petits groupes pour travailler dans divers ateliers : prévention piéton dans le trafic et orientation
© Daniel Rytz
Durant ces cours d’une demijournée, qui seront proposés
Les cours gratuits se déroulent sur une demi-journée à Sion et à Martigny. ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Jean-Arsène Jossen Secrétaire politique ATE Jura © Emanuel Gogniat
Des travaux importants sont en cours à la gare CJ (Chemins de fer du Jura) du Noirmont: prolongement de passages inférieurs, mise à niveau et allongement des quais, suppression de plusieurs passages à niveaux, construction d’un nouveau bâtiment, etc. Les travaux ont débuté en 2012 et seront terminés en 2015. Seule ombre au tableau, il n’y aura plus de personnel CJ en gare du Noirmont, la modernisation des infrastructures permettra de tout gérer à distance... Cette perspective inquiète plus d’un, et cela pour deux raisons principales: la sécurité et le service à la clientèle.
faire évoluer ce dossier dans le sens du maintien et de l’amélioration des prestations, sans nuire aux résultats financiers de la compagnie. Une décentralisation des tâches administratives dans les gares, possible avec les moyens modernes de communication, doit permettre de maintenir du personnel dans les gares. L’ATE du canton du Jura apporte son soutien aux citoyens et élus engagés dans cette lutte.
La gare du Noirmont bénéficie d’importants travaux de rénovation. Seule ombre au tableau: il n’y aura bientôt plus de personnel en gare.
Valais
dans une gare / achat de billets / utilisation du bus en toute sécurité. La demi-journée se clôt par une foire aux questions, la distribution de brochures et de bons à faire valoir lors du prochain voyage en train. Jannick Badoux, ATE Valais romand
Les cours seront dispensés le 6 novembre 2014 et le 5 mai 2015 : de 8h30 à 12h00 à Sion et de 13h30 à 17h00 à Martigny. Renseignements et inscription : ATE Valais romand, Jannick Badoux, 024 463 24 32 ou ate.valaisromand@gmail.com
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RÉGIONS Nouvelles des régions
Fribourg
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V Vaud
Un programme pour tous les goûts Cette année encore, l’ATE Fribourg a été très active dans la préparation de la Semaine de la mobilité. Voici ci-dessous le programme de l’édition 2014, qui aura lieu du 16 au 20 septembre: MARDI 16 Pièce de théâtre dans un bus TPF «Attention, on roule!» Compagnons de Route Fribourg, Square des Places, 10h00–16h00 MERCREDI 17 Visites guidées du chantier CFF Fribourg/Freiburg Poya Fribourg, Chemin SaintLéonard, Chantier CFF, 14h00–17h00 JEUDI 18 Visites guidées du Centre d’Exploitation des TPF Gare de Bulle, 16h00–19h00 Stands d’animation ATE & WWF Gare de Bulle, 16h00–19h00 Pièce de théâtre dans un bus TPF «Attention, on roule!» Compagnons de Route Bulle, Place de la Gare, 10h00–16h00 VENDREDI 19 Journée internationale «à pied à l’école »
Le Pédibus est en fête ; Virgil, chanteur pour enfants, devient notre parrain ! Dans plusieurs écoles du canton. SAMEDI 20 Village de la mobilité, en collaboration avec l’Unifr-Estival, Uni Fribourg, Plateau de Pérolles, 10h00–16h30 ATE: informations concernant le Pédibus et Roue de la fortune «Priorité à la prudence » TCS Eco-Drive, la conduite respectueuse de l’environnement rendue possible en compagnie d’un instructeur certifié Mobilité Piétonne : flâneur ou marcheur? Quels sont les obstacles que vous rencontrez à pied à Fribourg? En cas de pluie : sevice de taxi parapluie WWF: quelle est votre empreinte écologique dans le domaine de la mobilité ? Police cantonale fribourgeoise : prévention dédiée aux cyclistes et présentation des nouveaux vélos électriques Mobility: présentation du sys-
Dernière bourse aux vélos Vevey accueille la dernière bourse aux vélos d’occasion de l’année dans le canton de Vaud. Elle aura lieu samedi 13 septembre de 9h à 12h, sous la Grenette, Place du Marché. Réception des vélos à vendre: 9h-10h, vente dès 10h. Tous les détails sur le site internet de la section: www.ate-vd.ch ou en téléphonant au secrétariat à Lausanne 021 323 54 11
© M. Wolhauser
Le Pédibus sera en fête durant la Semaine de la mobilité.
tème avec véhicule sur place TPF: présentation du nouveau Bus Prévention « Ensemble » Login : simulateur de conduite de locomotive Ville de Fribourg : test de vélos électriques PRO Vélo : grande bourse aux vélos Fribourg, Collège Ste-Croix, 09h00–16h00 Nous vous attendons très nombreux! Pour toute information complémentaire: www.semo-fr.ch
Contact FR : www.ate-fr.ch Tél. 026 422 29 74 GE : www.ate-ge.ch Tél. 022 734 70 64 JU : www.ate-ju.ch Tél. 032 422 88 88 NE : www.ate-ne.ch Tél. 032 724 28 28 VS : www.ate-vs.ch Tél. 024 463 24 32 VD: www.ate-vd.ch Tél. 021 323 54 11 Groupe régional Bienne www.vcs-be.ch Tél. 032 341 75 34 Groupe régional Jura bernois S’adresser à la section de Berne : www.vcs-be.ch Tél. 031 318 54 55
Silvia Maspoli Genetelli, ATE Fribourg
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ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Île de La Gomera Espagne/Canaries Située à quelques encablures à l’ouest de Tenerife et ultime étape du monde connu dans le voyage de Christophe Colomb vers le Nouveau Monde, l’île de la Gomera est l’une des plus petites îles mais aussi l’une des plus séduisantes de l’archipel. Son sommet recouvert d’une épaisse forêt de pins et de lauriers sylvestres abrite le magnifique Parc National de Garajonay, inscrit au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. Randonnée en liberté
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Les balcons de la Côte d’Azur France/Provence De Grasse à Menton, un itinéraire original le long d’anciens chemins muletiers accrochés à la montagne ou en bord de plateau, reliant entre eux les plus beaux de la Côté d’Azur: Barsur-Loup, Gourdon, Vence, SaintJeannet, Gorbio et Sainte Agnès. Cet itinéraire panoramique, ouvert sur la mer et la montagne, regorge de senteurs subtiles et envoûtantes: mimosa, thym, romarin, lavandin. Une randonnée très agréable au printemps, à l’arrière-saison et même en hiver grâce à la douceur du climat. Randonnée en liberté
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7 jours/6 nuits, 5,5 jours de rando – toute l’année sauf juillet/août Les plus beaux villages perchés Climat idéal tant en mi-saison qu’en hiver Les deux côtés de la vallée du Var, l’arrière pays, la Méditerranée
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SERVICES
Les balcons de la Côte d’Azur
Le Moyen-pays de la Côte d’Azur : voici un espace où règnent authenticité, saveurs et senteurs. La région forme un ensemble où s’accrochent les villages perchés et où les collines, couvertes d’oliviers, ondulent nonchalamment jusqu’à la mer. Point de départ de la randonnée, Grasse est la capitale mondiale de la parfumerie. Les fleurs lui ont donné ses lettres de noblesse. Puis le voyage prend la route de Bar-sur-Loup, Gourdon, Vence, Saint-Jeannet, Gorbio et Sainte Agnès. Petit à petit, les randonneurs se rapprochent de la Méditerranée, jusqu’à Menton, en bord de mer. La cité est une des perles de la riviera française. Dans un écrin de verdure, elle mêle plusieurs styles – baroque, ligure et belle époque. Informations détaillées en page 43 de ce magazine. Davantage de propositions de voyages sur www.voyages-via-verde.ch, tél. 0848 823 823.
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L’ATE sur le web Priorité à la prudence La nouvelle campagne de l’ATE et de ses partenaires sensibilise les cyclistes et les automobilistes aux règles de circulation les plus importantes, afin de réduire le nombre d’accidents entre vélos et voitures. Les amusants spots publicitaires peuvent être visionnés en ligne. De nombreuses informations pratiques sont aussi disponibles. priorite-prudence.ch L’Europe en train Rapide et confortable, le train est le moyen idéal pour voyager à travers l’Europe. L’ATE a sélectionné les meilleures liaisons ferroviaires vers les quatre points cardinaux. Les informations pratiques et les astuces aident à trouver des billets au tarif le plus avantageux. ate.ch/europe L’agenda
BOUTIQUE ATE Le chargeur extrême Le «Powermonkey Extreme» permet de recharger toutes sortes d’appareils mobiles (téléphones portables, lecteurs mp3, etc.) sans devoir passer par une prise de courant. Il est en effet doté d’un panneau solaire à déplier et d’une batterie universelle qui stocke l’énergie produite. Il peut aussi être alimenté chez soi, avec une prise secteur ou par USB. La réserve d’énergie est de 33 Wh, ce qui permet le chargement complet d’une à deux tablettes et de cinq à six smartphones ou systèmes de navigation GPS. Avec ses 460 grammes et son format compact, il est particulièrement adapté au transport. Ainsi, les adeptes d’activités à l’extérieur pourront l’emporter dans tous leurs déplacements. Les membres de l’ATE reçoivent le «Powermonkey Extreme» pour Fr. 99.– au lieu de Fr. 179.–, avec le code rabais velo14 à utiliser dans la Boutique ATE. Offre valable dans la limite des stocks. Retrouvez d’autres nouveautés en pages 50 et 51. Assortiment complet sur www.boutique-ate.ch. La boutique vous renseigne par tél. au 0848 612 612. ©m
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Quelles sont les prochaines manifestations organisées par l’ATE ? A quels événements participe-t-elle ? Ses partenaires organisent-ils prochainement des cours ou des journées de formation ? Autant de questions qui trouvent leur réponse dans l’agenda en ligne. ate.ch/agenda L’ATE sur Facebook L’ATE Suisse est sur Facebook. Chaque semaine, retrouvez sur notre page les actualités brûlantes de l’association, les offres pour les membres et une sélection d’articles pertinents sur la mobilité et l’environnement. facebook.com/atesuisse
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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Utilisation spontanée via smartphone La nouvelle formule «Quick Pass» facilite l’utilisation occasionnelle sans abonnement du service Publibike. Afin de débloquer les vélos sur les stations Suisse alémaniques et à Delémont, il suffit à présent d’insérer ses coordonnées sur le site mobile www.publibike.ch et d’entrer le code pin reçu sur les écrans tactiles des stations. Le système étant différent ailleurs en Suisse romande et au Tessin, une solution est en cours de développement pour ces régions. ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
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de qualité suisse, ce nouvel engin convient parfaitement à la clientèle variée de Publibike que ce soit sous sa forme mécanique ou électrique.
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SERVICES Offres spéciales
Réduire ses émissions au volant Une petite boîte à installer dans le véhicule et le tour est joué : en cas d’accident de la route, la « Mobilitybox » assure une prise en charge rapide par les secours, en Suisse et Europe. Le module « Eco » permet en outre de gérer l’empreinte écologique de ses déplacements. le module supplémentaire «Eco», il est par ailleurs devenu très simple de contrôler en temps réel ses émissions de CO2 – dans le but de les diminuer. L’application internet, compatible avec Iphone et Android, permet de définir des objectifs de réduction et de réaliser un suivi quotidien. Un plus pour les membres de l’ATE: la «Mobilitybox » avec 9 modules (cf. encadré) pour Fr. 580.– au lieu de Fr. 681.– la première année, puis Fr. 357.– par an. Détails: www.bonus-ate.ch
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Les 9 modules
Grâce à l’application pour smartphones, le suivi des émissions CO2 d’une voiture ou d’un utilitaire devient un jeu d’enfants.
Mobilitybox (Base), géolocalisation des véhicules (Where), gestion des accidents et des pannes (Sos), rapport d’accident (Report), suivi des itinéraires (Trace), comportement routier (Stat), impact écologique (Eco), facturation selon déplacement (Payd), gestion du parc de véhicules (Fleet).
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La « Mobilitybox », pour les particuliers et les entreprises, prend en charge la communication et la géolocalisation depuis un véhicule accidenté ou en panne. Avec
La photo comme un pro Avec son format compact et un poids plume de seulement 407 grammes, cet appareil photo réflex est idéal pour de brillantes prises de vue, où que l’on se trouve.
Le cœur de l’appareil photo réflex EOS 100D garantit une qualité d’image époustouflante dans toutes les situations. Grâce au mode rafale, jusqu’à quatre images par seconde, les photos d’action ou de groupe, par exemple en famille ou avec les amis, prennent l’ascenseur qualitativement. L’appareil photo possède aussi un écran tactile, qui simplifie les réglages ainsi que l’examen des photographies après la prise de vue. Un plus pour les membres de l’ATE : EOS 100D avec objectif 18-55 mm IS STM, carte mémoire 8-GB et housse pour Fr. 529.– au lieu de Fr. 929.– (port inclus). Dans la limite des stocks. Commande au moyen de la carte attachée à la page de couverture de ce magazine. Ou par internet (en allemand) : www.partnerstore.ch/vcs.
Sondage de lecteurs – un grand merci! 7275 membres de l’ATE ont pris part au sondage de lecteurs du Magazine ATE. Soit près de 10 % de l’ensemble des cartes envoyées. Nous vous remercions de votre collaboration ! La participation élevée donne un très bon aperçu des attentes des membres vis-à-vis du Magazine ATE et de la structure du lectorat. L’évaluation de ce sondage, 46
qu’on peut qualifier de représentatif, prendra encore quelques semaines. Nous vous présenterons ainsi les principaux résultats dans l’édition de novembre (5/14).
Lauréates et lauréat Le sondage était accompagné d’un concours, dont voici les résultats : 1ère place (Reka Rail d’une valeur de Fr. 500.–) : Odile Favez, 1218 Le Grand-Saconnex
2ème place (Reka Rail d’une valeur de Fr. 200.–): Ursula Weyermann-Schumacher, 8887 Mels
3ème place (Reka Rail d’une valeur de Fr. 50.–) : Martin Weibel, 8048 Zurich
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
SERVICES
© Navid Serrano - CC-BY-SA-3.0
Concours
C’est dans cette ville de Californie que l’artiste s’est éteinte.
Qui est cette artiste à la carabine? ujourd’hui, les copies de ses poupées plantureuses et colorées servent de décoration d’appartement. Une de ses œuvres, particulièrement exubérante, « plane» dans la halle d’une grande gare de Suisse. Mais sa popularité ne date pas d’hier. Pourtant, au début, il a bien fallu qu’elle se batte pour se faire une place dans un monde des arts exclusivement masculin. Pour ce faire, cette Française, née en 1930 en banlieue parisienne et qui grandit aux Etats-Unis, a choisi la manière tonitruante. En 1956, elle créa «les tirs», une per-
formance durant laquelle elle tirait à la carabine sur des reliefs en plâtre où étaient suspendus des sprays de peinture. La carabine lui servait alors de «pinceau ». Elle apportait la dernière touche à ses œuvres au moment du vernissage, par exemple dans le désert du Nevada. Dès lors, l’artiste cessait d’être la géniale créatrice de ses œuvres dans son atelier. Elle devenait une ingénieuse metteure en scène du hasard. La représentation devant le public avait autant d’importance que ce qui reste de l’œuvre dans les musées ou les collec-
tions privées. « Je suis devenue artiste parce que je n’avais pas le choix. A une autre époque, j’aurais été enfermée dans un asile » affirmait, dans ses jeunes années, cette femme révoltée, abusée dans son enfance par son père. Elle épousa jeune et en secret un certain Harry Mathews, avec qui elle eut deux enfants. Le mariage dura jusqu’en 1960. Elle devint suisse par son second mariage en 1971. Son époux était un sculpteur de renommée internationale, tout comme elle. Ses œuvres ont été exposées au Musée d’art moderne de New York, à
A gagner : un vélo Diverso pour femmes ou hommes (valeur: Fr. 1310.–) Un vélo pour femmes Pashley Britannia d’une valeur de Fr. 1310.– ou un vélo pour hommes Roadster de la même valeur. Ces vélos traditionnels sont fabriqués artisanalement dans la plus ancienne manufacture de vélos au Royaume-Uni, Pashley Cycles.
Veuillez adresser votre réponse jusqu’au 10 octobre 2014 à : Magazine ATE, Concours, case postale 8676, 3001 Berne, www.ate.ch/concours ou concours@ate.ch Solution du concours précédent : Hans-Rudolf Merz. Lauréate d’un séjour au château de Wartegg d’une valeur de Fr. 1050.– : Rose-Marie Junod, Montagny-près-Yverdon
Le prix est offert par
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Paris, à Stockholm et à Hanovre. Son travail portait alors principalement sur ses célèbres poupées, d’abord en papier mâché, puis en polyester. Certaines si grandes qu’on pouvait y entrer. Gravement malade, l’artiste s’est éteinte en 2002. Les spécialistes s’accordent à reconnaître que ses débuts ont grandement influencé l’art moderne. Plus tard, sa renommée a souffert d’un marketing à outrance. Peter Krebs
Qui est cette artiste?
PROCHAIN NUMÉRO © Kantonspolizei Uri
A
Visite du Gothard En 2015, nous devrons nous prononcer sur un deuxième tunnel routier au Gothard. Cette votation soulève des questions sur notre attitude à l’égard de la protection des Alpes. Nous visitons le nouveau tunnel ferroviaire qui ouvrira en 2016: avec un tel ouvrage, a-t-on vraiment besoin d’un deuxième tube routier? Autre sujet, autres problèmes: bienvenue à Bogota, bienvenue dans le chaos de la circulation! 47
SERVICES Assurances
Trois mois offerts Kit de protection triple : c’est le moment opportun pour souscrire une protection juridique, une assurance dépannage ou un carnet d’entraide ATE. A partir du 1er octobre, la prime est gratuite jusqu’à fin 2014.
ASSURANCE DÉPANNAGE
© Walter Imhof
Se protéger des pépins L’assurance dépannage offerte par les importateurs pour les voitures neuves est limitée dans le temps et ses prestations souvent incomplètes. L’assurance dépannage de l’ATE offre une permanence téléphonique 24 heures sur 24 et un réseau de plus de 1000 véhicules d’intervention dans toute la Suisse. Nos prestations : L’ATE prend en charge les coûts de dépannage sur place et de remorquage. L’assurance dépannage de l’ATE couvre le retour ou la poursuite du voyage avec les transports publics ou, en cas de
ASSURANCE PROTECTION JURIDIQUE PRIVÉE ET CIRCULATION
besoin, les frais d’hôtel. Le tout, sans quote-part. Elle offre un maximum de liberté : vous avez aussi la possibilité de faire appel au dépanneur de votre choix.
Pour profiter de trois mois gratuits A partir du 1er octobre 2014, jusqu’à trois mois de prime sont offerts si vous souscrivez une de ces assurances pour un an. Vous serez ainsi automatiquement assuré jusqu’à fin 2015. Informations et souscription : Tél. 031 328 58 12 www.assurance-ate.ch
Quand on sait que le tarif horaire d’un avocat est d’environ 300 francs, une assurance protection juridique n’est pas un luxe. C’est pourquoi il vaut mieux ne pas trop attendre avant de conclure une assurance protection juridique, après quoi, les imprévus (différends avec un voisin, son employeur, son propriétaire, etc.) deviennent presque « bénins». Il est judicieux de combiner l’assurance protection juridique privée et circulation. Notre partenaire assurance protection juridique Protekta vient, par exemple, en aide dans 48
les cas de factures abusives pour des achats via internet. Il traite également de nombreux cas liés au droit du travail et du bail à loyer : résiliations abusives, désaccord sur le certificat de travail, augmentations de loyer injustifiées, exigences de dédommagement à la remise d’un appartement. En matière de circulation routière: clarification des responsabilités après un accident et respect des droits. L’assurance protection juridique circulation de l’ATE couvre tous les véhicules du ménage.
© Walter Imhof
Se protéger des litiges
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
SERVICES Assurances
CARNET D’ENTRAIDE
Se protéger des imprévus en vacances et loisirs Le plaisir de voyager est à son apogée quand on se sait parfaitement couvert: le Carnet d’entraide ATE vous offre toutes les prestations nécessaires, en vous épargnant des assurances voyage supplémentaires. Contraint d’interrompre un voyage? Grippé au moment de participer à un tour organisé? Pas
de soucis: Le Carnet d’entraide ATE couvre les frais d’annulation et les incidents de voyage – et contrairement à d’autres assureurs, la couverture est valable pour toutes les personnes vivant dans le même ménage et s’applique aussi au territoire suisse. La couverture porte sur les ar-
Aperçu des trois assurances:
rangements de voyage, la location d’appartements de vacances, de bateaux ou de camping-cars, les cours de langue, les séjours à l’hôtel, ainsi que les voyages en voiture, à moto, à vélo, en transports publics ou à pied. Les frais de recherche, de sauvetage et de rapatriement depuis l’étranger sont eux aussi couverts.
Outre ces prestations, le Carnet d’entraide ATE offre une couverture frais d’annulation pour les manifestations, telles que représentations de cirque, cours de langue ou concerts. Le Carnet d’entraide pour personnes motorisées comprend les mêmes prestations avec, en plus, l’assurance dépannage à l’étranger.
Protection juridique ATE Circulation Europe Fr. 90.– Privée Fr. 210.– Combinée Fr. 290.– Assurance dépannage ATE Auto/moto (CH/FL) Fr. 45.– Fr. 25.– Moto en 2e véhicule Pas de véhicule pers. Fr. 45.–
Fr. 55.– Fr. 77.– Fr. 125.– Fr. 147.–
*dépannage en Europe, excl. Suisse/FL
© Numa Glutz
Carnet d’entraide ATE Europe sans véhicule motorisé* Monde sans véhicule motorisé*
Complémentaires à prix réduit A nouveau en 2014, les clients de la CPT se sont montrés très satisfaits de leur assurance. Dans une enquête réalisée par Comparis, la CPT a atteint la meilleure note de 5,3. Les membres de l’ATE bénéficient de tarifs préférentiels sur les trois principales assurances complémentaires. Assurance Natura: si vous attachez de l’importance aux méthodes curatives de la médecine complémentaire, tout en désirant rester à l’abri de surprises pécuniaires désagréables.
ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Assurance des frais d’hospitalisation: prestations hospitalières qui ne sont pas couvertes par l’assurance de base. Prise en charge des coûts de cures, de soins à domicile, de transports et des séjours hospitaliers à l’étranger.
Assurance des soins Plus et Comfort : prise en charge des coûts : médicaments non reconnus par les caisses-maladie, traitements psychothérapeutiques, vaccins préventifs et examens préventifs annuels, ainsi que frais d’accouchement.
Avantages par Internet: la CPT récompense les assurés qui communiquent avec elle via Internet en leur accordant une réduction de 5% sur les primes de toutes ses assurances complémentaires. Un plus pour les membres de l’ATE: rabais de 10% sur les assurances complémentaires CPT mentionnées ci-dessus. Détails sur www.ate. ch/cpt ou par Tél. 058 310 91 11.
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20 francs de rabais
SERVICES Offres spéciales
sur tous les casques cyclistes avec code-rabais: velo14 jusqu’au 30 septembre 2014. Made in Germany
Pour les journées d’automne Le vent et le froid restent dehors
Pour le manteau court bien coupé Hanford Coat d’aspect flanelle et la veste sportive Ibarra, la chaude doublure de polaire et la laine moelleuse du tissu extérieur procurent un confort de première classe. Et en plus, ces vestes coupe-vent résistent parfaitement aux rafales glaciales. Manteau court Hanford Coat WOMEN | 299.–
20.– de rabais
Manteau coupe-vent d’aspect flanelle. Capuchon réglable avec cordelette, col matelassé, deux poches latérales zippées, fermeture éclair frontale à double sens et rabat coupe-vent, poignets avec manchettes. Logo Badge sur la manche gauche.
Fr. 79.– au lieu de 99.–
avec code-rabais: velo 14
Tailles: 36 • 38 • 40 • 42 • 44 9575.U2 castle grey
Casque cycliste uvex i-vo cc
Ce casque polyvalent pratique garantit un confort ergonomique jour après jour. Tailles (tour de tête): 2XS – S (52 – 57 cm) • S – L (56 – 60 cm)
Veste coupe-vent Ibarra MEN | 249.– Veste coupe-vent d’aspect tricot. Capuchon réglable avec protection pour le menton, poches latérales zippées, poche napoléon intérieure zippée. Logo Badge sur la manche gauche.
Casque cycliste Uvex i-vo cc | 79.– au lieu de 99.– avec code-rabais: velo14 9436.B2 petrol/lime | 9436. B4 white/carbon 9436.B3 black mat
Tailles: S • M • L • XL • XXL 8580.U3 dark green | 8580.U2 castle grey
D’autres casques sur www.boutique-ate.ch
magenta
Made in Germany
22 Wh
Prix hit
Fr. 168.– au lieu de 198.–
20.– de rabais Fr. 99.– au lieu de 119.– avec code-rabais: velo 14
Sacoche pour vélo Ortlieb DownTown QL3 heather
Naturellement chaud et fonctionnel: icebreaker Merino Shirt Shirt Oasis Dipdye WOMEN | 119.90 Tailles: XS • S • M • L • XL 9609.P8 magenta | 9609.P9 heather
Sac à bandoulière avec fixation pour vélo qui se monte de manière fixe sur le vélo. Contenu: 18l. DownTown QL3 | 168.– au lieu de 198.– avec code-rabais: velo14 8179.M2 vert | 8179.M4 noir 8179.M3 bleu | 8179.Y4 aubergine
L’accu de réserve toujours à portée Avec le Power Bank, on peut charger deux appareils en même temps. Réserve d’énergie: 22 Wh, poids: 125 g, dimensions: 4.9 × 9.7 × 2 cm.
Le feu LED avec accu lithium intégré a une luminosité d’env. 500 lumens et se recharge par micro-USB.
9700 Xtorm Power Bank Air 6000 | 59.–
au lieu de 119.– avec code-rabais: velo14
Merrell Jungle Moc – parfaits pour l’entre-saison
dark purple
Chaussures en daim très confortables, respirantes et d’entretien aisé. Merrell Jungle Moc WOMEN | 109.– Pointures: 36 – 41, aussi demi-pointures 9218.A7 noir Merrell Jungle Moc MEN | 109.– Pointures: 40 – 46.5, aussi demi-pointures 9217.G3 fumée | 9217.A7 noir 50
Set de lampes accu B+M IXON Core / IXXI
asphalt grey
9490 Set de feux IXON Core / IXXI | 99.–
Scarpa Mojito mid GTX Wool
Chaussure de loisirs en daim pour les températures fraîches avec une doublure de laine moelleuse. Fabriquée en Europe. Scarpa Mojito mid GTX WOMEN | 229.– Pointures: 36 – 42 9563.Q3 dark purple | 9563.Y3 asphalt grey Scarpa Mojito mid GTX MEN | 229.– Pointures: 40 – 46 9564.A9 night
night ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Service de commande: www.boutique-ate.ch, par téléphone 0848 612 612 ou avec la carte de commande sur l’enveloppe.
Commander plus de 1500 articles Outdoor et 12'000 livres de voyage 24h sur 24: www.boutique-ate.ch
SERVICES Offres spéciales
bleu
Vestes Swisswool – durables et naturellement chaudes
1.9 l 1.0 l Food Jar, 0.7 l
Food Jar, 0.4 l
Gourdes thermos et conteneurs à aliments isolants Stanley
Le contenu reste chaud jusqu’à 24 h. En acier incassable, avec laquage anti-choc pour plus de stabilité. Stanley Classic Vaccum Bottle 9673.H hammertone navy, 1.0 l | 69.– 9673.U hammertone green, 1.9 l | 89.–
Les vestes matelassées Swisswool en pure laine vierge suisse issue de commerce équitable et au tissu extérieur en nylon sont coupe-vent et déperlantes, en bref parfaites pour l’automne et l’hiver. Piz Bernina Jacket WOMEN | 299.– Tailles: XS • S • M • L • XL 9052.L1 navy 9052.M1 happy green Piz Bianco Jacket MEN | 299.– Tailles: S • M • L • XL 9053.G1 bleu 9053.M1 happy green
Fabriquée en Europe
Stanley Adventure Vaccum Food Jar 9674.I hammertone green, 0.4 l | 49.– 9674.F hammertone green, 0.7 l | 59.–
happy green navy
happy green
Veste à capuchon mérinos
La veste fonctionnelle en douce laine de mérinos protège du froid et est respirante sans limiter les mouvements. Naturellement neutre aux odeurs. Quantum Hood MEN | 229.– Tailles: S • M • L • XL • XXL 8778.Q2 monsoon | 8778.Q3 bottle Quantum Hood WOMEN | 229.– Tailles: XS • S • M • L • XL 8591.Q1 frond | 8591.A1 black
monsoon
bottle
frond black
Liberté de mouvement
180 LUMENS
Petzl TIKKA® RXP: rechargeable, compacte et intelligente
Chaussure multisport Salomon XAPro GTX
Chaussure multisport avec membrane Goretex, respirante et imperméable. Salomon XAPro GTX WOMEN | 199.– Pointures: 36.5 – 41, aussi demi-pointures 7092.A5 black Salomon XAPro GTX MEN | 199.– Pointures: 39 – 46, aussi demi-pointures 7093.A5 black ATE MAGAZINE / SEPTEMBRE 2014
Deuter Cross Air 20 EXP – parfait pour randonnées à pied et à vélo
La luminosité s’adapte automatiquement à l’environnement ambiant. Accu rechargeable par prise USB. 9190 Lampe frontale TIKKA® RXP | 105.–
Pantalon zippé léger et très confortable. Fermeture au-dessus du genou. Pantalon zippé H-S Stretch WOMEN | 119.90 Tailles: 34 • 36 • 38 • 40 • 42 • 44 • 46 9365.B2 graphite Pantalon zippé H-S Stretch MEN | 119.90 Tailles: 46 • 48 • 50 • 52 • 54 • 56 • 58 9366.B2 graphite D’autres pantalons H-S Stretch sur www.boutique-ate.ch
Sac à dos polyvalent à bonne aération dorsale. Avec fixation pour bâton et casque. Compatible avec système d’hydratation. Contenu: 20 l.
Bâtons télescopiques Carbon Approach Vario 4
Sac à dos Cross Air 20 EXP | 129.– 9259.S4 vert | 9259.S5 rouge
9497 Bâtons télescopiques Approach (paire) | 179.–
Poids sans rondelles: 214 g /bâton, dimensions pliés: 39 cm, longueur réglable: de 105 à 125 cm.
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Pour les commandes en ligne ou par téléphone: livraison contre facture, frais de port en sus. Droit de retour dans les 8 jours.
SERVICES Offres spéciales
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Heureusement que vous êtes membre de l’ATE. Car vous bénéficiez de plus de 20 % de rabais sur les assurances complémentaires de la CPT et vous profitez des nombreux autres avantages du numéro 1 des caisses-maladie online avec conseils personnalisés. Sollicitez maintenant une offre sur www.vcs.kpt.ch ou au numéro de téléphone 058 310 98 40.
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