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Dossier Vacances
La découverte de la lenteur Gothard
Poids lourds : facteur de risque n 1 Page 6
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1 thème, 2 avis
A-t-on besoin de l’info trafic ? Page 42
3 / Juin 2015
LA MOBILITÉ NOUVELLE
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ATE MAGAZINE / JUIN 2015
ACTUEL 4
Instantanés
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Gothard Le balai des poids lourds
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Energie Les énergivores en vacances
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Vivre sans voiture Ce qu’ils attendent de l’initiative vélo
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Aide à l’achat Test comparatif des scooters électriques
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Grand format Revivre l’histoire à bicyclette
© Jérôme Faivre
DOSSIER 18
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Dossier Au lieu de voler autour du monde, pourquoi ne pas ralentir son rythme ? Notre test révèle si vous avez la fibre de la lenteur en vacances.
Vacances La découverte de la lenteur VOYAGES
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Vacances en péniche Sur le Canal du Midi
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Idée d’excursion En canoë sur l’Aar
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Randonnée à vélo Du Léman à la Méditerranée
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Randonnée pédestre Destination le col de Surenen
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L’Europe en train Le goût de l’aventure
© adpic.de
© Jérôme Faivre
PERSPECTIVES
6
Gothard Les poids lourds représentent le facteur de risque no 1 au Gothard. Visite du centre routier d’Erstfeld, aux portes du tunnel.
42
41
Portrait Le trek en Suisse de Sophie Michaud
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1 thème, 2 avis A-t-on besoin de l’info trafic ?
1 thème, 2 avis L’info trafic s’inscrit-il encore dans l’air du temps ? Duel entre le responsable de campagne à l’ATE et le directeur de l’OFROU.
RÉGIONS 43
Nouvelles des régions SERVICES
Page de couverture : Loin de la société du zapping et de l’éphémère, la découverte de la lenteur. (© Fabian Lütolf) ATE Magazine la mobilité nouvelle Le magazine de l’ATE Association transports et environnement. Abonnement: Fr. 19.–/an. Paraît 5 fois par an. Adresse de la rédaction: ATE, case postale 8676, 3001 Berne (tél. 031 328 58 58; e-mail: magazine@ate.ch). Rédaction: Stefanie Stäuble (sts), Jérôme Faivre (jfa). Annonces: Markus Fischer (tél. 031 328 58 38, fax 031 328 58 99; e-mail: annonces@ate.ch). Graphisme: www.muellerluetolf.ch Impression, distribution: Ziegler Druck, Winterthour. Papier: Charaktersilk, 100% recyclé. Tirage: 79 000 (français 15 500, allemand 63500). Prochaine édition: 10 septembre 2015. Remise des annonces: 10 août 2015. Renseignements: tél. 031 328 58 58. Imprimé en Suisse Ce magazine est emballé sous un film plastique qui tient la comparaison avec une enveloppe en papier recyclé d’un point de vue environnemental. Cependant, le papier recyclé n’offre pas la même protection et entraîne plus souvent des dommages aux journaux.
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
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Boutique
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Offres pour les membres
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Assurance voyages et loisirs
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Dessin
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Concours
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Voyages via verde 3
ACTUEL Instantanés
Editorial
La tortue intérieure © Luis Büchner
Un jour le lièvre était assis devant sa porte. Une tortue passa lentement. Le © Werner Herger
lièvre se moqua d’elle : « Pourquoi es-tu si lente ? » La tortue s’énerva et répondit : « Tu veux faire la course ? » Contre toute
Le transport individuel motorisé coûte 6,5 milliards de francs par année – les automobilistes ne sont pas du tout les vaches à lait de la nation.
attente, la tortue remporta la course car le lièvre s’était endormi en chemin.
Arrêter de subventionner l’avalanche de voitures
Ce conte pour enfants, largement inspiré de la fable de Jean de La Fontaine, laisse la porte ouverte à de nombreuses interprétations. La plus connue d’entre elles est « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Pour ma part, je retiens surtout de cette histoire la morale « Hâtez-vous lentement ». « Nous vivons une époque formidable » affirme le sociologue français Gérard Mermet. Certes. Mais nous vivons aussi un monde de fous, ivre d’accélération. Chaque minute compte. Tout, tout de suite. Cette quête permanente de la vitesse ne se restreint pas au monde virtuel d’Internet ou à celui plus concret du travail, elle nous poursuit jusqu’à notre temps libre. Un week-end à rallonge ? Nous sautons dans le premier avion pour Amsterdam ou Naples. Deux semaines de vacances ? Destination Bali ou les parcs nationaux des Etats-Unis. Nous ne disons jamais stop. Vue du ciel la planète terre me fait un peu penser à une fourmilière en lisière de forêt. C’est exactement cela. Nous sommes devenus de pauvres petites fourmis, dans un monde où grouillent des milliers de vies minuscules, soumises à une reine omnipotente : le temps. Dans ce magazine, nous tentons de démontrer qu’il est possible de défier le temps qui passe. Non pas avec un lifting ou une injection de botox, mais en essayant de découvrir sa tortue intérieure. La lenteur en vacances est une expérience à vivre, comme le montre notre dossier dès la page 18. Pourquoi ne pas embarquer à bord d’une péniche et se laisser bercer par le fleuve ? Ou monter sur un vélo et s’imprégner du paysage environnant ? Pourquoi ne pas enfiler ses chaussures joies simples d’un voyage en train ? Nos idées de voyage dès la page 28. Jérôme Faivre, rédacteur adjoint
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© Stephan Wagner
de marche et partir à l’assaut d’un vieux col ? Ou goûter aux
Le lobby routier nous chante depuis des années la même chanson : les automobilistes seraient les victimes de la politique suisse des transports, les vaches à lait de la nation, financièrement saignées à tort. La preuve est faite qu’il s’agit de polémique pure, totalement fausse. Bien au contraire, le trafic routier ne couvre pas les coûts qu’il occasionne. La statistique récemment publiée par la Confédération en apporte la preuve (cf. graphique). A l’instar des transports publics, le trafic individuel motorisé est subventionné par la collectivité. La grande différence réside dans le fait que les investissements dans le système de transport collectif suisse, qui offre un service public indispensable, ne furent jamais tus. Alors que le lobby routier prétend depuis des années que les automobilistes subventionnent l’Etat, la vérité est enfin établie : la collectivité doit même payer chaque année 6,484 milliards de francs pour le transport individuel motorisé. Soit neuf fois plus que pour le transport ferroviaire. Avec son initiative populaire « vache à lait », le lobby routier propose de vider les caisses de l’Etat. Il veut dévier 1,5 milliard chaque année pour construire davantage de routes. Il en résulterait un programme d’austérité sérieux, avec des coupes substantielles dans les domaines de l’éduction, la formation, le social, le transport public et l’agriculture. Tout ceci pour subventionner encore davantage la voiture. Plus qu’une erreur stratégique, une telle manœuvre serait un vol qualifié. Aujourd’hui, le trafic augmente et pose problème essentiellement au sein des agglomérations. Les trois quarts de la population suisse vivent dans ces agglomérations et sont directement touchés. Il est essentiel de trouver des solutions de transport concertées entre la mobilité douce, les transports publics et le transport individuel motorisé. Ces dernières années, les programmes d’agglomération ont prouvé qu’ils permettaient de trouver les meilleures solutions et de répondre aux besoins multiples des villes et de leurs agglomérations, tout en augmentant l’efficience de l’ensemble du système de transports. Il est impératif d’investir l’argent là où les vrais problèmes doivent et peuvent être résolus. Le subventionnement d’une avalanche de voitures grandissante n’en fait pas partie. Roger Nordmann, Vice-président de l’ATE
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
ACTUEL
Une voiture pour deux habitants Presque 400 000 véhicules routiers à moteur ont été mis en circulation l’année dernière, dont 304 083 voitures de tourisme. Malgré la diminution du nombre de nouvelles immatriculations (–1,4 %), le parc total des véhicules circulant actuellement sur les routes suisses a poursuivi sa croissance en 2014. Au 30 septembre, jour de référence depuis de nombreuses années, ce parc comptait près de 5,8 millions de véhicules routiers à moteur (sans les cyclomoteurs), soit 1,6 % ou 90 442 véhicules de plus qu’en 2013. Le nombre de véhicules routiers à moteur a ainsi presque doublé ces trente dernières années. En 2014, la Suisse comptait en moyenne 539 voitures de tourisme pour 1000 habitants, soit un peu plus d’une voiture pour deux personnes. Avec cette valeur, notre pays se situe dans la moyenne des pays voisins : la France en dénombrait 496, l’Allemagne 530 et l’Italie 621 en 2012 ; l’Autriche 528 et le Liechtenstein 744 en 2010, selon Eurostat.
L’attrait du moteur diesel pour les voitures de tourisme se poursuit, de même que celui des moteurs électriques et hybrides, bien que la part de ces deux derniers reste encore très faible. Côté couleur, les voitures blanches affichent une popularité croissante depuis 2007. En outre, l’année 2014 a vu une nouvelle augmentation du trafic sur le réseau des routes nationales suisses : 26 890 milliards de kilomètres ont été parcourus, soit 1,9 % de plus qu’en 2013.
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Instantanés
(Comm.)
Billets dégriffés CFF Les CFF proposent des billets dégriffés. En contrepartie, ils ont pu hausser leurs prix lors du dernier changement d’horaire. Ces billets bon marché sont le résultat d’un accord avec Stefan Meierhans, surveillant des prix. La clientèle profite de billets dégriffés sur de nombreux parcours de train et TP en Suisse, sur les grandes lignes pour la plupart et en dehors des heures de pointe. Toutefois, ces billets
Grâce aux billets dégriffés des CFF, les clients obtiennent un rabais allant jusqu’à 50 % . Ainsi, une excursion dans les Grisons, par exemple, devient très avantageuse.
ne sont disponibles qu’en ligne ou via le smartphone. A chaque consultation d’horaire, les billets dégriffés dans la mesure où ils sont disponibles, sont affichés. Plus on s’y prend tôt et plus les billets dégriffés sont nombreux. Ils sont affichés près du bouton « Prix/Achat » avec le symbole de pourcentage. Si vous n’êtes pas
lié à un horaire, allez directement sur la page Internet cff.ch/billetsdegriffes. Vous trouverez tous les parcours à faire au meilleur prix. Petit inconvénient : pour pouvoir commander un billet en ligne, il est nécessaire de donner son pré(sts) nom, nom et adresse.
6000 5000
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La route ne couvre pas ses coûts
Coûts externes pris en charge par la collectivité. (* Les coûts externes de la mobilité douce sont plus que compensés en raison du bénéfice en termes de santé de la population.)
DEPUIS DES ANNÉES LES REPRÉSENTANTS DU lobby de la route se plaignent que les automobilistes sont les vaches à lait de la nation. Selon leurs dires, non seulement ils couvriraient leurs coûts, mais subventionneraient aussi le transport ferroviaire. Le bilan des coûts des transports de la Confédération vient contredire cette affirmation : le trafic motorisé (personnes et marchandises) ne couvre qu’environ 91 % des 72 milliards de coûts qu’il engendre. La collectivité doit ainsi prendre en charge les 9 % restants. Cela représente tout de même quelque 6,5 milliards par an. Le rail (personnes et marchandises) s’en sort nettement mieux. Les coûts s’élèvent à 10,3 milliards de francs, dont 7 %, soit 721 millions de francs, ne sont pas couverts. Conclusion : la route génère neuf fois plus de coûts non couverts que le rail.
OFS (Statistique Coûts et financement des transports) / ARE (Etude), chiffres 2010 / Graphique : © www.muellerluetolf.ch
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ACTUEL Gothard
« Certains sont incapables de faire une marche arrière ! » Texte : Daniel Bütler Photos : Jérôme Faivre
Sur l’axe du Gothard, le trafic poids lourds est dominé par les routiers de l’Europe de l’Est. Ils travaillent pour des salaires bradés et mettent en danger la sécurité des routes suisses : découvrons le Centre de compétence pour le trafic lourd d’Erstfeld. nant du Simplon avait lui-même provoqué l’accident. Blessé, il a été héliporté à l’hôpital. Grâce à une action d’envergure des pompiers, des services sanitaires et de la police, l’incendie a pu être maîtrisé en une heure. L’autoroute A9 est cependant restée fermée pendant des heures. Ce genre d’accidents n’est pas rare sur les routes de Suisse. Dans le tunnel routier du Gothard, les camions sont impliqués dans 90 % des cas d’accidents graves.
L
’explosion a été violente : un poids lourd chargé d’acétone – une substance hautement inflammable – a pris feu fin janvier à Gamsen-Brigue (VS). Suite à une faute de conduite, le chauffeur sénégalais de ce camion ve-
L’est domine Pour connaître les réalités du trafic poids lourd sur l’axe du Gothard, il suffit de se rendre au Centre de compétence pour le trafic lourd (CCTL) de Ripshausen-Erstfeld (UR). En cette journée ensoleillée de printemps, nous rencontrons plusieurs monstres de la route, mais aus-
si des fourgonnettes. La majorité d’entre eux sont immatriculés en Europe de l’Est. Nous assistons au contrôle d’un chauffeur de Bulgarie. L’homme a l’air fatigué. Les papiers et la cargaison sont en règle. Les policiers vérifient les clignotants. Comme le routier ne parle ni l’allemand, ni l’anglais, ils communiquent avec lui par gestes. Au bout d’un quart d’heure, le chauffeur peut reprendre la route direction l’Italie – tout est en ordre. Le trafic de transit à travers la Suisse est de plus en plus dominé par les entreprises d’Europe de l’Est et, d’une manière générale, la proportion de chauffeurs provenant de ces pays est en hausse. « Les transporteurs allemands, néerlandais, suisses et italiens engagent beaucoup d’Européens de l’Est », explique Stefan
«
Je roule vers l’Italie pour le compte d’un transporteur néerlandais. J’ignore tout de mon chargement. Mon salaire est de 64 euros par jour. Je fais la navette entre la Lituanie et l’Europe de l’Ouest. J’effectue des périodes de six semaines à l’ouest et je reste pratiquement jour et nuit dans ma cabine. Je retourne ensuite pour trois semaines en Lituanie où vit ma famille et où je travaille comme conducteur de bus. Puis je repars à l’ouest. » Petras, Lituanie 6
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ACTUEL Gothard
Simmen, directeur du CCTL d’Erstfeld. Cette évolution est particulièrement marquée chez les transporteurs italiens. Stefan Simmen sort d’une réunion de formation de son personnel ayant pour thème la manipulation frauduleuse du chronotachygraphe digital des poids lourds – un problème toujours plus fréquent sur les routes d’Europe selon la police allemande. Le procédé vise à cacher que le chauffeur n’a pas eu le repos nécessaire.
Graves lacunes Au CCTL d’Erstfeld, les contrôles s’effectuent par échantillonnage, si bien qu’environ 5 % des camions en route pour le sud sur l’axe du Gothard passent sous la loupe – en 2014, près de 17 000 poids lourds ont ainsi été contrôlés. Les vérifications portent sur les dimensions et le poids du chargement, l’exactitude des documents d’accompagnement et le respect des temps de conduite et de repos prescrits. En 2014, près d’un camion sur sept – soit 2333 des véhicules contrôlés – présentait de graves lacunes techniques au niveau de la sécurité et a dû être verbalisé. Au stand de vérification, les camions sont contrôlés par des policiers en civil. Le dialogue est très courtois avec les routiers qui, souvent, ne savent que quelques mots d’allemand ou d’anglais.
Près d’un véhicule sur sept contrôlé en 2014 présentait de graves lacunes de sécurité.
Un jeune chauffeur de Roumanie semble intimidé par la procédure. Mais il passe le contrôle sans problème. Par contre, pour un chauffeur polonais qui attend à côté de son véhicule, cela s’est moins bien passé. Il nous explique qu’il y a un problème avec la remorque et qu’il doit payer 1000 francs d’amende. Il est bloqué là jusqu’à ce que « la banque » vire le montant. S’il devait avancer lui-même l’argent, il aurait un gros problème étant donné qu’il ne gagne que 1000 à 1500 euros par mois.
En cas d’infraction à la loi, les chauffeurs doivent payer une caution sur l’amende. Mais pour certains ressortissants d’Europe de l’Est, la somme est parfois astronomique. Les recherches de la police indiquent que des chauffeurs de Roumanie, de Bulgarie ou de l’ex-URSS travaillent pour des salaires de misère de l’ordre de 350 à 450 euros. Le record est détenu par un Biélorusse : 250 euros ! Ces recherches sur la rémunération des camionneurs servent à fixer le montant de l’amende.
«
Je suis en route pour le Tessin où je dois aller charger une grosse machine. Je fais ce métier depuis 35 ans. Je roule toujours entre la République tchèque et la Suisse. Mon revenu ? Une catastrophe. Par chance, je peux souvent passer le week-end avec ma famille. J’ai trois enfants et je suis déjà grand-père ». Chauffeur anonyme de la République tchèque
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Dans la hiérarchie d’estime, les Bulgares et les Roumains sont en bas de l’échelle. Les autres chauffeurs pestent ouvertement contre eux : « Ils sont capables de nous siphonner les réservoirs si on ne garde pas l’œil ouvert », proclame l’un d’eux. Stefan Simmen fait observer que les routiers de l’est ne sont pas plus souvent verbalisés que les autres. Mais il lui arrive tout de même de se demander comment certains ont fait pour obtenir le permis de conduire. « Certains chauffeurs sont incapables de faire une marche-arrière ou de changer l’ampoule d’un phare. »
La vie dans le camion La nuit est tombée sur le centre de contrôle. Près de 90 camions sont stationnés sur le parking. En raison de l’interdiction de rouler de nuit, les conducteurs l’utilisent comme « camping ». Ils peuvent utiliser gratuitement les toilettes et les douches. Un jeune homme en veste à capuchon traverse la place, son téléphone à l’oreille. Giorgio est Roumain et travaille pour un transporteur italien. Il a livré du matériel médical dans la 7
ACTUEL Gothard
Les chauffeurs italiens ont du souci à se faire : ils subissent une concurrence toujours plus forte venue de l’est.
région de Zurich. Que connaît-il de la Suisse ? « Rien du tout », répond-il en souriant. Giorgio attend l’arrivée de son collègue d’Italie depuis des heures. Son camion a une panne de freins qui l’empêche de repartir. Comme la plupart des routiers bloqués ici, il ne peut pas se payer le travail d’un garagiste des alentours. Pour l’entreprise, c’est meilleur marché d’envoyer un mécanicien d’Italie pour effectuer la réparation.
400 euros par mois Giorgio a 39 ans et travaille depuis 2001 en Italie. Mais il a un « contrat de travail roumain ». L’entreprise mère italienne a créé une filiale en Roumanie, par la-
quelle il a été engagé. Le but est de réduire les impôts, expliquet-il. Entre les transporteurs, la concurrence est vive : ces dernières années, de nombreuses entreprises, de Suisse également, ont créé des filiales en Europe de l’Est. Les chauffeurs n’ont que peu de droits et leurs salaires sont très inférieurs à ceux de leurs collègues de l’ouest. En Roumanie, un camionneur gagne entre 200 et 400 euros, nous confirme Giorgio. La Fédération européenne des travailleurs des transports (FET) dénonce les mauvaises conditions de travail des chauffeurs européens de l’est. Ils sont engagés par des entreprises douteuses et roulent à travers l’Europe à des
salaires au rabais. La FET ajoute que les conditions de travail de ces Européens de l’est mettent en danger la sécurité sur les routes. Ironie de l’histoire : la Suisse s’est dotée d’un instrument efficace contre les déficiences des transporteurs internationaux. Si l’article constitutionnel sur la protection des Alpes – accepté par le peuple en 1994 – avait été appliqué correctement, le trafic routier marchandises aurait depuis longtemps été transféré sur le rail. Le nouveau tunnel ferroviaire de base qui sera mis en service l’année prochaine permettra le ferroutage de 750 000 camions par an. Outre le gain pour la sécurité de tous, les embouteillages du Gothard appartiendraient au passé.
La situation s’aggrave La course à la réduction des coûts d’exploitation pèse sur les salaires des routiers d’Europe. « En Italie, les transporteurs mettent les chauffeurs sous pression », explique Giorgio. « Il faut travailler beaucoup et aligner les kilomètres ». Souvent les chronotachygraphes sont manipulés. « Routier est un métier risqué », estime-t-il. « On devrait pouvoir se reposer ». Giorgio réside en fait en Italie, mais sa petite famille habite sa patrie d’origine et il ne la voit pas souvent. Actuellement, il vit sans interruption dans son camion. Le week-end aussi ? « Oui, je ne peux pas me payer un appartement en Italie ». Il surveille son portable :
Davantage de contrôle, mais trop de camions Le CCTL d’Erstfeld, le plus grand de Suisse, est exploité par la police cantonale uranaise sur mandat de l’Office fédéral des routes. Ici, 50 collaborateurs surveillent le trafic marchandises de transit sur l’autoroute du Gothard. Le CCTL est aussi la conséquence du grave accident du tunnel routier du Gothard de 2001. Depuis, les mesures de sécurité ont été améliorées. Les poids lourds sont retenus bien avant le tunnel, puis repartent vers le sud à une cadence précise. Malgré cela, beaucoup trop de camions traversent le plus long tunnel de Suisse. L’article sur la protection des Alpes autorise le passage de 650 000 camions au maximum à travers les Alpes. En réalité, 850 000 à 900 000 camions traversent le seul tunnel du Gothard. Si le peuple acceptait l’année prochaine le percement d’une seconde galerie routière au Gothard, le nombre de camions augmenterait encore fortement.
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ATE MAGAZINE / JUIN 2015
ACTUEL Gothard
toujours pas de nouvelles de son collègue. Autrement dit, il faut continuer d’attendre. A 20 heures, le parking du CCTL est presque plein, mais son restaurant est quasi désert. Aucun chauffeur n’y prend ses repas. Bien que les prix soient
relativement modérés, aucun des routiers en transit ne peut se payer le luxe d’un repas chaud. La plupart d’entre eux mangent froid et certains emportent leurs victuailles depuis la maison. Ils passent la soirée avec la radio, le PC ou le smartphone et vont se
coucher tôt dans leur cabine. Ils repartiront aux premières lueurs de l’aube. Aux abords des bureaux du CCTL, une carcasse de camion ne passe pas inaperçue : ce sont les restes d’un semi-remorque bulgare qui a embouti une four-
gonnette quelques jours plus tôt dans le tunnel du Seelisberg. Le chauffeur n’avait pas remarqué à temps qu’elle était à l’arrêt. Blessé, il a dû être emmené à l’hôpital.
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ACTUEL Énergie
Les énergivores en vacances Par Stefanie Stäuble
Nous pourrions économiser presque un dixième de la consommation d’électricité du pays en éteignant correctement tous les appareils. En particulier avant les vacances.
U
n foyer helvétique moyen compte plus de 20 appareils électriques, dont beaucoup consomment de l’énergie même quand ils ne sont pas enclenchés. Par exemple, les chargeurs continuent à absorber de l’électricité du réseau alors que la batterie du téléphone, du vélo ou du lecteur MP3 est pleine. La consommation de courant en mode veille d’un ménage de quatre personnes est estimée à 150 kWh par an. Au travail également, on pourrait économiser environ 10 % d’électricité en éteignant correctement les appareils. Le gaspillage qui en résulte dépasse le milliard de kWh par année en Suisse. A titre de comparaison, pendant ce temps, la centrale nucléaire de Mühleberg produit à peu près 2,5 milliards de kWh.
Cela dit, les choses vont déjà beaucoup mieux. L’énergie dilapidée a été réduite de plus de la moitié par rapport à 2009, car la Suisse a adopté la directive de l’UE applicable aux appareils en mode veille. Ceux dont la puissance absorbée est supérieure à 0,5 watt (1 watt jusqu’en 2013) ne sont plus autorisés à la vente. En outre, les appareils doivent s’éteindre automatiquement après un certain temps. « Voilà pourquoi il n’y a que les équipements anciens, achetés avant 2009, qui causent beaucoup de pertes de courant en mode veille », explique Jürg Nipkow, de l’Agence suisse pour l’efficacité énergétique. « Les décodeurs et les routeurs font exception : cette directive ne les concerne pas. Il vaut la peine de contrôler la consommation, par exemple celle des anciens équipements audio et téléviseurs, avec un bon appareil de mesure. »
© Stefanie Stäuble
Pour préserver l’environnement, retirez les prises avant de partir en vacances.
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Modem énergivore Rien de plus facile que de faire des économies : il suffit d’installer une minuterie avec fonction d’arrêt automatique ou de débrancher les appareils du réseau au moyen d’une prise multiple à interrupteur. Même des dévoreurs d’énergie comme les décodeurs pour la télé numérique peuvent être désactivés automatiquement ou manuellement du mode veille. « Ce n’est pas si simple avec les modems téléphoniques ou les routeurs qui se connectent à la Toile en tant que ‹bonnes à tout faire›, non seulement pour l’internet et la télévision, mais aussi pour la télé-
phonie », regrette Jürg Nipkow. « Leur consommation atteint encore 5 à 10 watts, voire jusqu’à 30 watts pour un décodeur avec disque dur. » Pour peu qu’il intègre encore un répondeur, on rechignera à éteindre complètement le modem pendant les vacances. Jürg Nipkow : « Pourquoi ne pas l’arrêter la nuit entre une et six heures avec une minuterie ? On peut aussi programmer un répondeur virtuel. »
Et la LED fut Les nouvelles lampes à LED permettent d’économiser beaucoup d’énergie par rapport aux vieilles ampoules à incandescence. Tandis que celles-ci brûlaient littéralement 60 watts en moyenne, transformant une grande partie de l’électricité consommée en chaleur, une ampoule LED de luminosité égale se contente d’une dizaine de watts. Imaginons quelqu’un qui a oublié d’éteindre une lampe à Lausanne en allant à Winterthour : il est désormais possible de s’en rendre compte avec un smartphone. L’application gratuite « myStrom » donne des informations sur la consommation d’électricité et les coûts. « Economiser le courant est vite devenu un jeu dans ma famille », témoigne un utilisateur. De nombreuses communes permettent même d’y gagner doublement, en récompensant les ménages qui diminuent leur consommation d’une année à l’autre. www.topten.ch, « Stop Standby » www.mystrom.ch
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
Touchez 2,25 % d’intérêt en investissant dans le tournant énergétique L’emprunt du producteur suisse d’électricité solaire Edisun Power Europe SA, d’une durée de validité de huit ans et d’un rendement de 2,25 %, représente une possibilité d’investissement intéressante et durable. En souscrivant un emprunt obligataire (délai de souscription 22.6.15), vous apportez une précieuse contribution au tournant énergétique. Si vous êtes intéressé, vous pourrez obtenir de plus amples informations en nous renvoyant la carte-réponse qui se trouve en dernière page. www.edisunpower.com téléphone +41 44 266 61 20 info@edisunpower.com
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ATE MAGAZINE / JUIN 2015
PARTAGEONS PLUS QUE L‘ÉNERGIE
ACTUEL Vivre sans voiture
Ils soutiennent l’initiative vélo L’initiative vélo veut encourager la mobilité cycliste dans tout le pays. Qu’attendre de cette initiative ? Trois collaborateurs cyclophiles de l’ATE se confient.
© Jérôme Faivre
Martin : « Je dois très souvent laisser mon vélo sur des parkings qui ne sont pas protégés de la pluie. Ma bicyclette s’abîme plus vite, la chaîne rouille et je dois dire que ça ne me plaît pas spécialement de rouler les fesses mouillées. Avec l’initiative vélo, je souhaite qu’il y ait plus d’argent à disposition pour construire des places de parc à l’abri des intempéries. Le trafic motorisé est responsable de plus d’un tiers des émissions de CO2 en Suisse. En pédalant au quotidien, je contribue à la protection du climat. »
Nicole : « Le vélo revivifie le cœur des villes. Quand je circule à bicyclette, je peux m’arrêter là où ça me chante. Discuter avec une amie à la terrasse d’un café. Le vélo est beaucoup moins dévoreur d’espace. On peut garer 8 à 10 vélos là où on ne parque qu’une seule voiture. Encourager le vélo, c’est libérer l’espace habituellement occupé par les voitures. C’est aussi rendre la ville – ou le village – à ses habitants, offrir des espaces publics conviviaux où il est bon de s’attarder. Pour toutes ces raisons, je soutiens l’initiative vélo. » ATE MAGAZINE / JUIN 2015
© Jérôme Faivre
© Jérôme Faivre
Par Noëlle Petitdemange
Cynthia : « J’aime l’autonomie que me procure le vélo et son côté pratique. C’est aussi le moyen de transport le plus rapide en ville. Malheureusement certains axes se révèlent vraiment dangereux et pour les éviter, je devrais emprunter de gros détours. J’attends de l’initiative une vraie réflexion sur la place du vélo dans le trafic. On devrait accorder plus d’attention aux cyclistes, avec des voies cyclables plus larges ou séparées, des ampoules prioritaires, etc. J’espère aussi une réduction de la vitesse de circulation dans les localités. »
Soutenez vous aussi l’initiative Engagez-vous pour une culture forte du vélo en Suisse et signez l’initiative vélo. Les feuilles de signatures peuvent être imprimées sur www.ate.ch/initiativevelo. Merci de les renvoyer à l’adresse : Initiative vélo, Case postale 4164, 2500 Bienne Pour commander des cartes de signature ou pour aider l’ATE à récolter des signatures dans la rue, écrivez à noelle.petitdemange@ate.ch.
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ACTUEL Aide à l’achat
Quid des e-scooters ? Texte et photos : Bernhard Schneider, New Ride
T
andis que les vélos électriques ont trouvé leur place sur les routes suisses, les scooters électriques peinent à percer. D’une part, ils se battent contre les préjugés existants dans le secteur des motocycles par rapport aux autres véhicules qui se déplacent sans émissions sonore et olfactive. D’autre part, tous les automobilistes ne savent pas qu’aucun examen n’est nécessaire pour conduire un scooter électrique mais que seul un cours de conduite doit être achevé avec succès. Un troisième problème est l’investissement de départ élevé, même si les frais d’entretien sont exceptionnellement bas. Seul celui qui conduit déjà un
En Suisse, la palette de scooters électriques s’est si bien élargie que la plupart des souhaits des adeptes de scooters et de motos en agglomération peuvent être couverts. Un projet de New Ride soutenu par Suisse Energie évalue à présent leur qualité. scooter électrique s’aperçoit de la faible demande en électricité et de la modeste usure des composants mécaniques. Les scooters électriques sont donc indiqués comme substituts respectueux de l’environnement et d’entretien facile des motos et scooters traditionnels. Au même titre que les vélos électriques, ils peuvent remplacer la voiture ou la deuxième voiture et disposent d’un plus grand rayon d’action que les vélos électriques. L’époque où les scooters électriques n’étaient livrables qu’en version limitée à 45 km/h est révolue – près de la moitié des scooters électriques en vente en Suisse peuvent circuler sur l’autoroute.
PME suisses Ce sont des développements de PME suisses qui enregistrent le plus de succès dans le marché encore modeste des scooters électriques. Le plus utilisé est le Kyburz DXP, l’attelage silencieux à trois roues bien connu de la Poste. Le véhicule avec remorque est capable de transporter jusqu’à 270 kilogrammes de marchandises. Il est très sûr grâce, entre autres, à un frein de stationnement électrique automatique qui l’empêche de reculer inopinément. Le véhicule est équipé d’une carte SIM qui avertit la centrale de Freienstein dans le canton de Zurich de problèmes de batterie déjà avant qu’ils ne
soient remarqués sur la route. De telles fonctions permettent d’avoir en comparaison moins de véhicules de remplacement à disposition pour l’utilisation opérationnelle. Un système de batterie à haute valeur qualitative a été mis au point par l’entreprise Etrix fondée par deux ingénieurs suisses. Les accumulateurs peuvent être enlevés d’un seul geste du véhicule. Le rechargement dans l’appartement ou au bureau est donc possible et les temps de pause en usage commercial sont ainsi réduits. VR Bikes, autre entreprise suisse, compte parmi les fournisseurs de scooters électriques
La flotte de test de gauche à droite : Brammo Empulse R (v max 177 km/h), Zero SR (164 km/h), BMW C Evolution (120 km/h), VR One (100 km/h), Emco Novum S 5000 (82 km/h), Etrix S4 (45 km/h), Emco Nova R 2000 (45 km/h), Yamaha EC-03 (45 km/h). 14
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
ACTUEL Aide à l’achat
de premier plan. En plus du VR Cross déjà bien établi, du nouveau lancement du VR One cette année et du VR3 à trois roues, la filiale de Von Roll présente un véhicule pour répondre à divers besoins et a en outre mis au point une station-service électrique, l’Electrant.
Des entreprises pionnières La Poste Suisse a décidé de passer complètement à la motorisation électrique pour son domaine des deux et trois roues. Elle réduit ainsi non seulement les émissions de gaz à effet de serre de 5000 tonnes par an mais économise en même temps de l’argent grâce aux frais d’exploitation plus bas et par des périodes d’amortissement plus longues. Domino’s Pizza mise sur Etrix et est en train de remplacer toute sa flotte suisse par des scooters électriques. Un plus est apporté par les batteries utilisables de manière flexible qui rendent un rechargement sur le véhicule superflu. New Ride tente dans le cadre d’un projet d’inciter d’autres entreprises à utiliser des deux-roues électriques et évalue leurs expériences. Maniement simple Le test des scooters électriques a montré que tous les modèles évalués convainquent par leur maniement simple et leur accélération, allant de bonne à excellente. Les différences sont plus importantes des points de vue comportement en marche et qualité de la finition. Les véhi-
Domino’s Pizza mise consciemment sur Etrix S4 dont la vitesse est limitée à 45 km/h dans le trafic urbain, et non pas sur le modèle S8 apte à circuler sur l’autoroute, puisque presque tous les livreurs sont en possession du permis de conduire requis. En outre, la limitation permet de réduire les amendes pour excès de vitesse.
cules développés et produits en Asie ont présenté en partie des faiblesses. Les testeurs leur ont tout de même attesté leur aptitude pour une utilisation au quotidien, dans la mesure où on est prêt à faire quelques concessions sur le confort et le déploiement de la puissance. Il semble que même les grands constructeurs commencent progressivement à s’aligner. Le BMW
Quels sont les scooters électriques en tête de liste ? Afin de juger des nouveaux développements, New Ride, le centre de compétences suisse pour deux-roues électriques, a effectué une série de tests pour scooters électriques sur mandat de Suisse Energie. Les tests ont eu lieu à la haute école spécialisée bernoise à Vauffelin. Huit scooters électriques différents, du scooter de ville léger à la machine de sport exigeante représentant tout l’éventail disponible, ont été testés. Six testeurs ont évalué le comportement en marche, la qualité de la finition et l’impression générale. Rapport de tests complet : www.newride.ch
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
C Evolution a convaincu les testeurs à tous points de vue. Leurs avis étaient positifs pour les deux motos de sport électriques de Brammo et Zero auxquelles sont attestés une qualité de production en série sans réserve et un plaisir de conduite immense. Le revers de la médaille est toutefois leur prix élevé.
Pourquoi électriques ? Le poids du véhicule et l’efficience du moteur sont les deux principaux paramètres responsables de l’impact environnemental d’un véhicule. Du point de vue poids, les deux-roues ont une longueur d’avance. Le vélo est imbattable sur le plan énergétique ; une personne va à peu près trois fois plus loin en vélo qu’à pied pour le même travail fourni. Les vélos électriques ne sont pas fondamentalement plus mauvais.
En prenant en compte le fait que de nombreux cyclistes, au lieu d’un véhicule à moteur, utilisent le vélo électrique plus souvent et sur de plus longues distances, le bilan du vélo électrique est donc également très bon. Dès qu’un moteur est utilisé, chaque moteur à explosion est nettement désavantagé en comparaison avec un moteur électrique. New Ride a analysé l’impact environnemental des deux-roues électriques et constaté que les scooters électriques ne produisaient environ que le 40 % de l’impact d’un scooter à essence et seulement un sixième de celui d’une voiture moyenne. Les résultats de l’étude sur l’impact environnemental de l’électromobilité peuvent être téléchargés sur www.newride.ch/franz/ factsheets_f.html
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ACTUEL Grand format
De A à Berne Texte : Stefanie Stäuble Photos : Stattland
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ous garons nos bicyclettes sur la plateforme d’observation de la terrasse de la Monnoye et portons notre attention sur le pont de Kirchenfeld. La jeune fille qui nous accompagne dans ce tour de ville à Berne est habillée en bonne et nous ramène en 1879. Des terres agricoles entouraient alors la capitale de la Suisse. Mais celle-ci entrait aussi dans les temps modernes : cette année-là a vu l’ouverture du musée d’art et la volonté d’étendre le centre-ville. 16
L’histoire se fait soudain concrète : qu’est-ce qui explique l’absence de bœufs à Berne Ostring ? Pourquoi le pantouflage redevient-il si tendance ? Des questions auxquelles répond un tour de ville à vélo pas comme les autres, consacré aux déplacements. Le terrain de Kirchenfeld, intact, sans arbre ni route, était un champ d’expérimentation urbaine idéal. Mais qui était disposé à payer le pont nécessaire au rattachement de ce coin de campagne à la vieille ville ? Une offre intéressante est venue de Londres en 1879 : la Berne-Land-Company s’est engagée à acquérir la parcelle de Kirchenfeld, à financer le pont, à aménager toutes les rues selon le plan convenu et à céder gratuitement du terrain pour des bâtiments publics. La construc-
tion de l’ouvrage a commencé en 1881 et son inauguration a eu lieu en septembre 1883, avec un défilé, une canonnade et la première course cycliste bernoise.
Une duchesse à vélo ? Peu après son achèvement, le pont de Kirchenfeld suscita bien des railleries : on se moquait du peu de monde qui l’empruntait. Les terrains à bâtir ont d’abord eu du mal à trouver preneur, puis l’endroit se mit progressivement à vivre. En 1901, le premier tram-
way électrique de Berne allait à Kirchenfeld. Le quartier obtint ses lettres de noblesse et la faveur de la haute société bernoise. « Au début du 20e siècle, huit conseillers d’Etat sur neuf y résidaient », nous apprend le meneur du groupe. Les ponts de Berne sont, depuis peu, au menu d’excursions guidées. D’après Stephanie Summermatter, présidente de Stattland, « ils sont aujourd’hui un symbole, mais c’est à eux que l’on doit le développement de la ville au 19e siècle. » ATE MAGAZINE / JUIN 2015
ACTUEL Grand format
Jusqu’à il y a 150 ans environ, l’habitat et le travail constituaient encore un tout : les bonnes et les valets vivaient à la ferme, les apprentis dans la maison de leur maître et, sur le site d’une usine, il n’y avait pas que les cités ouvrières, mais souvent aussi la villa du directeur. Le développement de l’industrie et des services a progressivement séparé l’habitat du travail. Un processus accéléré par l’expansion rapide des zones résidentielles et des infrastructures routières. L’association Stattland donne vie à l’histoire. Elle organise depuis 25 ans des visites à thème dans la capitale. Pas de discours barbants, mais des séquences théâtrales aussi divertissantes qu’instructives. Stephanie Summermatter a elle-même accompagné des groupes à travers Berne pendant huit ans : « J’ai pu observer comment des personnes ATE MAGAZINE / JUIN 2015
qui y vivent depuis des années se sont soudain préoccupées de leur environnement. » Tout à coup, la place de la Cathédrale devenait davantage qu’une simple place avec une église. Les scènes médiévales qui se déroulent devant nos yeux stimulent l’imagination. Nous voyageons dans la ville et les siècles. Là-bas, sous les arcades, n’était-ce pas la grandeduchesse russe Anna Feodorovna, qui vécut à Elfenau au début du 19e siècle ? Elle ne serait jamais montée sur un vélo : ça n’aurait pas été convenable.
Le tram est trop cher Nous reprenons nos biclous et, sur des routes secondaires peu fréquentées, vivons un peu de l’histoire des déplacements et de l’habitat à Berne. Le parcours traverse le sud-est de la ville par le quartier des ambassades, des lotissements coopératifs et des
ronds-points, jusqu’à l’autoroute représentant l’époque actuelle. Dans le quartier d’Ostring, près de la bretelle autoroutière, une urbaniste des très « autophiles » années 1960 nous demande si nous pouvons aussi sentir le progrès. Nous sentons surtout les gaz d’échappement. Non loin d’ici se trouve le Murifeld. Nous apprenons comment on y vivait dans une famille ou-
vrière, à la fin des années 1940, alors que ce quartier populaire n’avait pas la meilleure des réputations. Le père se rendait au travail à vélo, car le tram était trop cher pour la plupart des habitants. Qui aurait pensé, à l’époque, que ce quartier mal famé allait devenir tendance et que ses rues connaîtraient de grands changements ?
Sur les traces de la culture du déplacement Avec le circuit « De A à Berne » sur mandat de Pro Velo Bern, Stattland devient cycliste pour la première fois. La mobilité est un des thèmes et, logiquement, le voyage dans le temps se fait en selle. La visite, en allemand, est consacrée à l’évolution des mondes du travail et de l’habitat. Prochaines dates : les samedis 20 et 27 juin 2015, le mercredi 12 août 2015 ou sur inscription. Venez avec votre propre vélo ou empruntez-en un gratuitement chez « Bern rollt », taxe de réservation de 5 francs par vélo. www.stattland.ch
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DOSSIER
© Jérôme Faivre
Tourisme lent en Suisse
La découverte de la Par Jérôme Faivre
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Loin des stériles hubs aéroportuaires, en marge de la société du zapping et de l’éphémère, le tourisme lent passe par un autre rythme de vie, axé sur la découverte plus profonde et plus vraie d’un lieu.
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
En montagne ou ailleurs, une randonnée curieuse et attentive laisse le temps de s’imprégner des paysages traversés.
lenteur ATE MAGAZINE / JUIN 2015
«N
ous avons perdu notre notion du temps. Nous pensons que nous pouvons ajouter du sens à la vie en accélérant. Nous avons une idée que la vie est courte et que nous devons nous hâter pour pouvoir y caser un maximum de choses. Mais la vie est longue. Le problème est que nous ne savons pas comment dépenser notre temps de façon raisonnable. » Ces paroles pleines de sagesse sont signées Carlo Petrini. En 1986, le journaliste Petrini faisait partie de la fronde populaire contre l’ouverture d’un restaurant McDonald’s sur la Piazza di Spagna à Rome. Au pays de la Pasta, la venue du 19
DOSSIER Tourisme lent en Suisse
géant de la restauration rapide ne faisait rire personne : les politiques dénonçaient une dénaturation du centre historique, les célébrités y voyaient l’américanisation de l’Italie, les riverains redoutaient les effluves de frites huileuses et d’hamburgers grillés. Au milieu de la foule, Carlo Petrini choisit la carte de l’originalité pour exprimer sa désapprobation. Il offrit aux manifestants des assiettes de pâtes – al dente, bien évidemment. C’est ainsi qu’est né le contrepied au Fast Food. Quelques mois après l’épisode de Rome, Petrini et les siens – un groupe d’œnologues, historiens et autres sociologues – se réunirent dans le Piémont. Ensemble ils fondèrent l’association Arcigola, qui deviendra par la suite Slow Food.
Vive la slow attitude Dès ses débuts, le mouvement Slow Food préconise une alimentation saine, une attention particulière aux saveurs et aux produits locaux : « J’aimerais connaître l’histoire d’un mets. J’aimerais savoir d’où vient la nourriture. J’aime bien pou-
le Slow Design encourage une production à petite échelle, orientée vers le bien-être de la communauté locale. Quant au Slow Sex, il invite les couples à prendre davantage leur temps sous la couette. A l’ATE, c’est le concept de Slow Travel ou Slow Tourism qui a retenu notre attention.
voir m’imaginer les mains de la personne qui a produit, transformé et cuisiné ce que je mange » confie Petrini. Cette tendance va bien au-delà de la réhabilitation du goût. L’art de manger doit être un art de vivre, fondé sur l’authenticité et le respect. Exit la production de masse nécessitant l’usage de pesticides. Exit les produits chimiques nuisibles à la nature et à l’être humain. Tout ce qui est susceptible de perturber le bien-être des producteurs comme celui des ressources ne peut entrer dans la chaîne de fabrication. Grâce au succès du Slow Food, la protection de l’environnement ou la lutte contre les OGM deviennent en quelque sorte « tendance ». Depuis lors, la philosophie de la lenteur s’est propagée, en théorie du moins, à de nombreux domaines de la société. L’auteur Carl Honoré les a décrits dans son ouvrage « Eloge de la lenteur » : le Slow Parenting prône une éducation permettant aux enfants de découvrir le monde à leur rythme, le Slow Management privilégie l’épanouissement humain au travail,
© Jérôme Faivre
Au moment où l’avion permet de traverser la planète en une vingtaine d’heures, le train de montagne est synonyme de retour à la tranquillité et de rupture avec le quotidien.
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A dos d’âne Dans « A manifesto for Slow Travel » (Un manifeste pour le voyage lent), la journaliste Nicky Gardner constate un glissement subtil dans notre façon de concevoir le voyage : « Aujourd’hui, voyager est d’une certaine manière passé de mode. Certes, nous volons aux quatre coins du monde, mais le voyage est rarement valorisé en tant que tel. Au lieu de cela, il est relégué au rang d’inconvénient mineur entre notre point de départ et notre destination prévue. Le plaisir du trajet est éclipsé par l’anticipation de l’arrivée. » Nicky Gardner se remémore avec nostalgie le « voyage dans les Cévennes avec un âne » (1879) de Robert Louis Stevenson. « Un siècle et demi plus tard, des millions de personnes sont entassées chaque jour comme des sardines dans de fragiles tubes d’aluminium qui transpercent le ciel à une vitesse proche de celle du son. Il est peut-être temps que nous redécouvrions nos ânes. Ou du moins les mérites du voyage lent. » Une telle affirmation trouve d’autant plus sa légitimité quand on sait que le tourisme dans sa forme actuelle n’est écologiquement pas supportable. Noëlle Petitdemange, responsable des campagnes « mobilité des loisirs » à l’ATE témoigne : « Prendre l’avion pour partir en vacances est devenu presque aussi naturel que de monter dans un tram. En 2013, les aéroports de Genève, Zurich et Bâle ont transporté 45 millions de passagers, soit 4 % de plus que l’année précédente, et les prévisions sont à la hausse. Nos comportements en matière de voyages ont un impact sur le climat. Le tourisme est responsable de 5 % des émissions de CO2 au niveau mondial. » Finalement, voyager consiste-t-il obligatoirement à se propulser de Genève à Marrakech en un temps record ? Il existe une alternative, celle de prendre un chemin plus lent. ATE MAGAZINE / JUIN 2015
DOSSIER Tourisme lent en Suisse
Sources d’inspiration La vie moderne est ce qu’elle est : rapide, stressante et contraignante. Il n’est pas toujours facile de ralentir son propre rythme. Nous vous révélons les secrets des voyageurs lents.
Quelques principes clés* du voyage lent
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Commencez à la maison. Le voyage lent est en premier lieu un état d’esprit. Celui-ci peut être développé chez soi.
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Il est naturel de se réjouir d’atteindre la destination choisie. Mais ne laissez pas cette anticipation éclipser le plaisir du voyage en soi.
Déplacez-vous lentement. Bannissez l’avion et privilégiez les bus locaux, les trains lents, le bateau, la marche et le vélo. La vitesse détruit le lien au paysage. Le voyage lent permet de rétablir ce lien.
Prenez le temps d’approcher la langue ou le dialecte du lieu que vous visitez. Apprenez quelques phrases, utilisez un dictionnaire et achetez un journal local.
Voyager lentement, c’est laisser de la place à l’imprévu, à la surprise et à l’émotion.
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Choisissez un hébergement et une alimentation en adéquation avec le lieu où vous voyagez.
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Faites ce que les gens de la région font, et pas seulement ce que les guides touristiques vous recommandent.
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Rendez-vous sur les marchés et dans les commerces locaux.
Savourez les imprévus. Les trains en retard ou les correspondances de bus manquées créent de nouvelles opportunités.
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Dans les villes, goûtez à la culture des cafés. S’asseoir dans un café permet de devenir un élément à part entière du paysage urbain, et pas seulement un observateur passif. Pensez à ce que vous pouvez rendre à la communauté que vous visitez.
Source : « A manifesto for Slow Travel » (Nicky Gardner, 2009). www.hiddeneurope.co.uk. Traduction et adaptation ATE. ATE MAGAZINE / JUIN 2015
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DOSSIER Tourisme lent en Suisse
Voyager aux antipodes vite et en peu de temps a-t-il encore du sens ? Combien de temps mettrons-nous à nous désintoxiquer de cette habitude pesant sur le climat et la nature ? Le géographe Rafael Matos-Wasem, professeur à l’institut de tourisme de la HES-SO Valais, invite à la décélération.
Rafael Matos-Wasem «L’abstinence? Juste la modération»
En quoi le tourisme lent va-t-il à l’encontre des tendances actuelles ? On a de moins en moins de temps pour voyager, bien qu’on dispose généralement des ressources financières pour ce faire. C’est par exemple le cas des couples
Rafael Matos-Wasem est professeur à la Haute Ecole de Gestion et Tourisme de la HES-SO Valais-Wallis, à Sierre. Ses recherches portent sur le tourisme urbain et patrimonial, le tourisme durable dont la mobilité touristique et la piétonisation des espaces urbains, le tourisme communautaire, l’histoire et les nouvelles tendances du tourisme.
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puie sur des moyens de transport lents comme la marche, le vélo, voire les transports publics ou le bateau, selon la durée du séjour. Un voyage au bout du monde n’est pas à exclure, pour autant qu’il s’accomplisse avec un véhicule lent et dans le respect de l’environnement.
à double revenu et sans enfants. Les vacances sont plus courtes, et tendent à être plus fréquentes et plus intenses. Les produits touristiques sont ainsi conçus pour comprimer les sensations les plus fortes sur une période aussi resserrée que possible. Quant au tourisme lent, ce n’est pas l’abstinence touristique, juste la modération.
N’a-t-on pas tendance à pratiquer davantage le tourisme lent quand on avance en âge ? Le tourisme lent est compatible avec tous les âges. Cela dit, il est clair que la jeunesse d’aujourd’hui est confrontée à une offre pléthorique de voyages à prix cassés. Les compagnies aériennes « lowcost » permettent de se rendre dans les villes proches et aux antipodes pour une somme dérisoire. Dans un certain sens, il est légitime que, face à cette offre, les jeunes ne puissent se refuser d’aller explorer d’autres rivages.
Quelle différence avec l’écotourisme ? Le tourisme lent peut prendre place n’importe où et ne subit pas une constante pression du temps. En réalité, un voyageur lent peut entamer son périple sur le pas de sa porte et ne se rendre qu’à quelques kilomètres de chez lui. Il s’agit d’un tourisme de proximité ? En principe oui, car le tourisme lent s’ap-
© Jérôme Faivre
Magazine ATE : Le tourisme lent s’adresse-t-il à un certain public ? Rafael M-W : Le mouvement de la lenteur est un antidote aux activités humaines toujours plus rapides. En ce sens, le tourisme lent s’adresse à toutes les personnes qui en ont assez de la vitesse dans leur vie quotidienne. D’autre part, le voyage lent va à l’encontre des pratiques touristiques actuelles. Il constitue une alternative de qualité pour qui souhaite « sortir du troupeau » et passer ses vacances ou son temps libre différemment.
Pourquoi ? C’est une question de curiosité, mais pas seulement. La reproduction sociale, le mimétisme, l’émulation jouent aussi un rôle central : quand nos connaissances et amis partent plusieurs fois par an pour des destinations exotiques, il est difficile de se retenir. Un tel comportement n’est pas nouveau. La « théorie de la classe de loisir » de Thorstein Veblen, qui a introduit la notion de consommation ostentatoire (une dilapidation d’argent et de temps destinée à montrer un statut social, un mode de vie ou une personnalité) date de 1899. Mais en l’espace d’un siècle, ATE MAGAZINE / JUIN 2015
DOSSIER
A l’image du Creux-du-Van dans le canton de Neuchâtel, les paysages en Suisse invitent à ralentir son rythme. Finira-t-on par écouter cet appel de la nature ?
les moyens techniques de transport ont considérablement changé. A l’époque du voilier, l’empreinte écologique était quasiment nulle. Avec l’avion, la musique n’est plus la même. Nous sommes dans une civilisation terriblement énergivore. Les jeunes ont pourtant une certaine sensibilité écologique … Il y a indéniablement une prise de conscience. Je le vois avec mes étudiants. Quand nous calculons leur empreinte écologique, ils sont souvent étonnés du résultat : « si tous les terriens consommaient comme moi, il faudrait cinq ou
© Jérôme Faivre
Tourisme lent en Suisse
Les « parts de marché » du tourisme lent augmentent-elles ? Nous constatons une légère augmentation de la visibilité du tourisme lent, mais cela reste très marginal, voire assez confidentiel. Il existe très peu d’adeptes purs et durs du tourisme lent. Je veux dire par là que des personnes le pratiquent, mais pas de façon systématique. Elles alternent entre « séjours lents » et voyages classiques comme un séjour balnéaire.
Avec les Alpes ou le Jura, la Suisse offre pourtant un terrain idéal ... Une partie des Suisses pratiquent déjà du tourisme lent sans le savoir, ou plutôt de l’excursion« La découverte d’un lieu d’une façon nisme. Le temps d’une journée, ils partent en randonnée, plus lente et plus consciente serait prennent le car postal pour s’y rendre, etc. Cependant, une tendance qui révolutionnerait le dans ce cas, la distance partourisme contemporain. » courue et l’énergie consommée sont relativement importantes pour un seul jour, six planètes. » Mais entre être sensibilisé même en transports publics. L’idéal seet agir, il y a un grand pas à franchir, et rait de rester un certain temps sur place l’évolution des comportements est lente. afin de réduire l’impact environnemental journalier du transport. Constate-t-on la prémisse d’une réaction à ce tourisme de masse ? Qu’en est-il de l’offre ? On trouve dans la société de plus en plus L’idée de tourisme lent existe en Suisse, souvent des réactions contre un style de sans qu’on ne le crie sur tous les toits. vie basé sur la performance et la compé- Dans les brochures touristiques, des extition. Celles-ci sont, je l’espère, le signe pressions comme « lenteur », « prendre avant-coureur d’une nouvelle demande son temps », « loin de la ville agitée » retouristique, qui repose sur des valeurs viennent régulièrement. Il y a bel et bien plus proches de la nature et de l’être hu- une quête et un intérêt pour décommain. La découverte d’un lieu, de ses ha- presser. Les cures visant à se couper des bitants et de sa culture, d’une façon plus nouvelles technologies, où on laisse son lente, plus consciente et plus authentique smartphone à la réception de l’hôtel, en serait une tendance qui révolutionnerait sont une illustration. Une riche bibliograle tourisme contemporain. phie présente aussi les possibilités de ranATE MAGAZINE / JUIN 2015
donnée à pied ou à vélo à travers le pays. Récemment, j’ai lu avec intérêt ‹ Mitten durchs Mittelland : zu Fuss vom Bodensee zum Genfersee › (A travers le plateau suisse : à pied du lac de Constance au lac Léman) du géographe Philipp Bachmann. Cet ouvrage m’a donné l’envie de reprendre mon sac à dos. Le tourisme lent prône la rencontre avec les locaux, l’expérience de l’authenticité. N’est-ce pas idéaliste ? On peut se poser la même question avec l’expérience de l’exotisme : « Qu’est-ce qui est authentique ? Qu’est-ce qui est mis en scène pour les touristes ? » La relation avec les locaux passe tout de même par l’argent. Les habitants doivent pouvoir vivre de leur activité, et il faut quelque part les dédommager. Même les peuples premiers ont besoin d’argent pour acheter des casseroles et des machettes. Et dans les villes, peut-on pratiquer le tourisme lent ? Bien sûr, c’est envisageable. Si vous vous rendez en transports publics dans une ville de Suisse ou d’un pays voisin et vous y séjournez plusieurs jours … Si vous pratiquez ce qu’on appelle la dérive urbaine, sans carte ni guide touristique, et vous marchez par-ci, par-là, en vous perdant un peu … Si vous choisissez un petit hôtel et consommez local … Tout cela peut être intéressant. J’ai récemment passé quelques jours à Fribourg, où nous avons parcouru la vieille ville et visité les couvents intra-muros. Ce fut une découverte incroyable, cette ville se trouve être vraiment charmante. On découvre en Suisse aussi des choses inattendues. Finalement, il n’est pas nécessaire de voyager trop loin pour se laisser surprendre. 23
DOSSIER Tourisme lent en Suisse
La réponse au Grand Tour Véritable état d’esprit, la lenteur en voyage peut prendre place un peu partout. Mais c’est encore mieux quand une offre de transports favorisant sa pratique est au rendez-vous.
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n avril dernier, Suisse Tourisme lançait sa nouvelle campagne pour l’été : « Le Grand Tour de Suisse – la route est votre destination ». Au programme de ce circuit de quelque 1600 km : « quatre régions linguistiques, cinq cols des Alpes, onze sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, deux biosphères et vingtdeux lacs. L’occasion de découvrir un concentré de la Suisse – ses plus beaux sites et son excellence culturelle ». « Quand est-ce qu’on part ? » serait-on tenté de dire. L’affiche, telle que présentée par Suisse Tourisme, est bien entendu alléchante. Mais voilà, elle ne s’inscrit pas dans l’air du temps. En 2015, à l’heure du réchauffement climatique et de la transition énergétique, une invitation à parcourir de telles distances, en voiture ou en moto, est une plaisanterie de très mauvais goût. Fort heureusement, de plus en plus d’acteurs en Suisse prennent conscience
que les espaces naturels du pays, et notamment les régions de montagne, sont le lieu tout désigné pour revoir nos pratiques touristiques et nos modes de transport. Tour d’horizon.
Une bouffée d’air pur En montagne, l’automobile pèse de tout son poids : dans les Alpes, par exemple, 84 % des déplacements de vacances sont effectués avec une voiture privée. Avec les conséquences que l’on sait sur l’environnement et la qualité de vie. Pour les habitants de ces régions, mais aussi pour la faune et la flore des hauteurs, une initiative comme celle du Bus alpin représente une véritable bouffée d’air pur. Bien plus qu’un concept, le Bus alpin, soutenu par l’ATE, est un système qui fonctionne depuis 2006 – « et qui se développe un peu plus d’année en année avec l’ouverture de nouvelles lignes » insiste Samuel Bernhard, responsable du projet. « Nous trans-
© Brigitte Wolf
Le Bus alpin dans le parc naturel Binntal offre un relais parfait à la ligne de car postal de Fiesch.
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portons chaque été environ 30 000 personnes sur l’ensemble des 13 sites ». L’idée derrière le Bus alpin est brillante : il permet d’atteindre les endroits de montagne les plus reculés dans des sites d’excursion particulièrement intéressants, où seules les voitures n’accédaient jusqu’à présent. En d’autres termes, là où les transports publics dits traditionnels s’arrêtent, le Bus alpin prend le relais. La chaîne de transports publics est ainsi ininterrompue, permettant de concurrencer encore davantage la voiture. Samuel Bernhard l’affirme : « le Bus alpin est idéal pour les tous les randonneurs. Il leur permet de quitter tranquillement leur domicile à pied, de voyager confortablement en train ou en car postal jusqu’à la station de montagne, puis d’emprunter le Bus alpin pour les derniers kilomètres jusqu’au point de départ de leur excursion. » Séduits par le principe, de nombreux parcs suisses – au total huit d’entre eux dans le massif du Jura, les Préalpes et les Alpes – ont adopté le Bus alpin. Cela n’est guère surprenant : les parcs, qui présentent des paysages variés et vallonnés, idéals pour la randonnée et les balades à vélo, prêtent une attention toute particulière au développement durable, à la sensibilisation et à l’éducation à l’environnement.
« La montagne sauvage » Dans les régions où le Bus alpin n’est pas en activité, les touristes peuvent s’appuyer sur une offre de taxis alpins. Ce programme est celui de Mountain Wilderness, une organisation qui promeut une pratique sportive préservant les reliefs alpestres. Depuis des années, Mountain Wilderness fait parler d’elle à travers son combat contre les quads, ces tout-terrains utilisés à titre de loisirs et qui déATE MAGAZINE / JUIN 2015
© Mountain wilderness
L’offre de taxis alpins comprend aussi un certain nombre de transports à câble.
figurent les territoires naturels. Avec le taxi alpin, Mountain Wilderness a mis sur pied un réseau de plus de 300 prestataires – taxis régionaux, bus sur appel, transports à câble – ouvrant l’accès aux coins de montagne les plus reculés.
De Champéry à Lenzerheide Confrontées aux répercussions du trafic individuel motorisé, les stations de montagne se mettent elles-aussi progressivement à la mobilité durable, en favorisant les transports publics et les déplacements doux. Certaines d’entre elles deviennent même des laboratoires d’innovation, afin d’influencer positivement les habitudes de transport des touristes. Champéry, au pied des dents du Midi, a ainsi introduit un bus gratuit qui emmène du centre du village vers le point de départ des installations de tourisme. L’objectif de ce service ? Inviter les visiteurs qui arrivent en voiture à ne plus utiliser celle-ci pendant leur séjour. St. Moritz, accessible par la pittoresque ligne de montagne d’Albula, a créé en son centre une zone sans trafic. Les transports ATE MAGAZINE / JUIN 2015
publics dans le village, comme dans toute la Haute-Engadine d’ailleurs, sont exceptionnels. Un bus local est à la disposition des visiteurs gratuitement à partir de la deuxième nuitée. Lenzerheide, la destination de vacances des Grisons la plus rapidement accessible depuis Zurich, est desservie par les transports publics toutes les demi-heures. La stratégie de destination est commune avec celle de la station d’Arosa. Elle comprend un projet de portail des transports publics dans la zone de Churwalden afin d’accroître l’attractivité du voyage sans voiture. Il existe également une offre de bus sportifs bien développée.
Scuol « rocks » Mais la palme revient sans aucun doute à Scuol, chef-lieu de la Basse-Engadine. Avec la réalisation du tunnel de la Vereina des Chemins de fer rhétiques, la région a vu son accessibilité en transports publics largement améliorée. La station ne s’est pas contentée de ce nouvel ouvrage. Bien au contraire, elle l’a accompagné d’une palette d’offres nouvelles. La plus
originale est très probablement le service de bagages « domizil da vacanzas » (du domicile aux vacances), qui permet aux touristes d’envoyer leurs bagages depuis la gare de départ jusqu’à leur hôtel ou leur logement de vacances. En outre, de nombreux supports d’information pratiques, imprimés ou sur le web, mettent en exergue les meilleures offres pour les visiteurs sans voiture. La gare de Scuol-Tarasp est le terminus du chemin de fer et en même temps le point de départ des réseaux qui continuent plus loin. A peine débarqué à Scuol, le visiteur a ainsi l’embarras du choix : les cars postaux pour se déplacer dans la ville et ses environs, les taxibus en soirée, les chemins pour piétons avec système de guidage des visiteurs, les chemins de randonnée à pied et à VTT. Les efforts de Scuol ont été récompensés par le prix Flux 2014, remis par Car postal, l’ATE et l’Union des transports publics. Scuol porte désormais le titre de « meilleur système de transports publics dans les stations de tourisme alpin en Suisse ». 25
DOSSIER Tourisme lent en Suisse
Avez-vous la fibre de la lenteur ? Avez-vous déjà adopté la « slow attitude » en vacances ? Êtes-vous sur le chemin du tourisme lent ? Ce petit test amusant, à prendre au second degré, vous aide à y voir plus clair. 1. Vous passez un séjour à Mendrisio, que visitez-vous ? ▲ Le Monte Generoso et le Monte San Giorgio, inscrit à l’Unesco. Je suis aussi le chemin thématique, permettant de découvrir en neuf postes les richesses culturelles de la ville. ■ L’outlet Fox Town, on y trouve des remises jusqu’à 70 % sur 250 marques de vêtements et chaussures. Le jour suivant, je fais un tour à Milan qui n’est qu’à 50 km. ● Je me balade dans les ruelles et me laisse guider par mes envies. Un garçon de café, une vendeuse sur le marché ou un aubergiste sauront aussi me conseiller. 2. Vous partez découvrir une ville pendant cinq jours. Laquelle ? ■ Je décolle pour Vienne. Cette capitale a tant à offrir sur le plan culturel. ● C’est l’occasion d’explorer à pied la ville voisine. Je m’attends à de belles surprises. ▲ Marseille ! Le sud de la France est facilement accessible en TGV depuis la Suisse. 3. Vous passez un séjour à Fiesch, en Haut-Valais. Comment communiquez-vous avec la boulangère ? ■ En français, naturellement. Si elle ne comprend pas « pain au chocolat », qu’elle change de métier !
■ L’occasion de visionner le DVD de la dernière saison de « Grey’s Anatomy ». ▲ L’occasion de planifier les prochains jours sur place. 5. Il est 19 heures à Scuol quand votre estomac crie famine. Que faites-vous ? ■ J’ouvre la porte d’un restaurant thaï. Le curry de gambas aux mangues doit être succulent ! ● Je me rends dans le restaurant d’en face. Sa carte propose des spécialités grisonnes, dont les fameux Capuns. ▲ Pourquoi ne pas commander une pizza quatre saisons ? La livraison se fait en plus à vélo électrique. 6. Vous avez manqué le bus vous conduisant au départ d’une randonnée en montagne. Le prochain ne vient que dans une heure. Que faites-vous ? ● J’attends le bus suivant et entame la conversation avec ma voisine de banc. C’est peut-être le début d’une belle amitié. ▲ Je change mes plans et monte dans un bus me conduisant au départ d’une autre randonnée. ■ J’appelle un taxi. Il n’est pas question de gâcher une heure de mes vacances à attendre. 7. Vous vous retrouvez au milieu de nulle part, dans un village peuplé de 150 âmes, quelle est votre devise ?
● Je m’essaie au Walliserdiitsch. Je n’en ai aucune notion, mais que c’est dépaysant !
● Ici l’expression « le silence est d’or » prend tout son sens.
▲ Hochdeutsch, bitte ! C’est la faute à l’école si on ne nous enseigne que le bon allemand.
▲ C’est le moment de faire quelques selfies devant ces vieilles fermes pour mon mur Facebook.
4. Le trajet entre votre domicile et votre destination de vacances est pour vous …
■ Ni restaurants, ni magasins, ni cinémas : bonjour l’angoisse !
● L’occasion d’admirer tous ces beaux paysages et de faire des haltes çà et là.
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DOSSIER Tourisme lent en Suisse
8. Vous partez profiter des rives du lac de Neuchâtel. Où allez-vous loger ? ■ Dans ma chaîne d’hôtels favorite. Elle propose une literie standardisée avec des matelas à mémoire de forme. ● Dans une maison d’hôtes, les Neuchâtelois sont des gens particulièrement accueillants ! ▲ Dans un hôtel de la place, tenu par la même famille depuis des générations.
9. Quelle place a votre smartphone en vacances ? ■ Il ne me quitte pas. Je peux ainsi rester en contact avec mes proches, m’informer des nouvelles du monde et me guider grâce au GPS. ● Un smartphone ? Quel smartphone ? ▲ Il m’arrive de l’allumer quand je m’ennuie ou ai un peu de temps de libre.
Après avoir répondu aux questions de ce test et entouré les réponses vous correspondant, additionnez le nombre de points obtenus. Pour chaque ● obtenu : ajoutez 1 point. Pour chaque ▲ obtenu : ajoutez 3 points. Pour chaque ■ obtenu : ajoutez 6 points.
Verdict du test Vous avez obtenu 13 points ou moins :
Vous avez obtenu entre 22 et 32 points :
Vous avez tout compris ! En vacances, vous prenez le temps de redécouvrir les plaisirs d’autrefois : la promenade, les senteurs, les saveurs … Vous avez abandonné la course aux loisirs rapides pour privilégier une période de sérénité, prendre le temps de vous reposer et de vous ressourcer. Vous montrez du respect et de l’intérêt pour les personnes qui vous accueillent et vous intéressez aux styles de vie locaux. Libéré de la pression du temps, vous voyagez avec des moyens de transport doux. L’impact environnemental de vos déplacements est par conséquent remarquable. Continuez ainsi !
La lenteur, vous l’appréciez, le temps d’une journée au bord de la piscine. Mais dès le lendemain, vous repartez pour de nouvelles aventures. Pour vous, ce qui compte, c’est la diversité. Mer ou montagne, ville ou campagne, vous êtes prêt à tout expérimenter pour autant que vous alterniez. Vous êtes aussi versatile en matière de transports. Vous allez parfois à pied, à vélo ou en transports publics, mais ne rechignez pas à la voiture ou à l’avion quand ils sont plus rapides. Donnez-vous un peu d’air ! Prenez un chemin plus lent et exercez-vous à savourer chaque minute du trajet. Car au final, chaque instant est unique.
Vous avez obtenu entre 14 et 21 points :
Vous avez obtenu 33 points ou plus :
Vous êtes sur la bonne voie ! En vacances, vous aspirez à des valeurs plus proches de la nature. Vous n’appréciez guère les galops en voiture ou en avion, en prise constante avec des dates imposées et des horaires absurdes. De nature sociable et curieuse, vous prenez le temps d’apprendre à connaître votre région hôte et ses habitants. Néanmoins, par peur du vide ou par habitude, vous n’avez pas encore adopté complètement la philosophie de la lenteur. N’hésitez pas à franchir le pas et à vous immerger davantage dans les lieux que vous visitez : l’expérience ne peut être que délicieuse.
La lenteur ? Ce mot et sa définition ne font pas partie de votre vocabulaire. Votre vie, vous aimez la remplir jusqu’à ras bord. Vous partez en séjour plusieurs fois par année et de préférence « loin d’ici ». Vous fuyez l’ennui et aimez vivre les expériences les plus diverses – pour autant que ça bouge ! Ce n’est pas demain que vous songerez à lever le pied. Mais attention à la saturation ! A vouloir aller trop vite, on passe parfois à côté de l’essentiel. Pourquoi ne pas réserver une journée pour une balade à pied, dans une ville proche ou à la campagne ? Vous risqueriez d’être surpris en bien !
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Les petites villes le long du canal vivent du tourisme fluvial, principalement celui des péniches.
Pour une fois seul maître à bord Texte et photos : Stefanie Stäuble
Les vacances en péniche sont synonyme de détente et de vie simple. Les rêveries faites sur le Canal du Midi se sont-elles réalisées ?
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ais qui en est l’inventeur ? Léonard de Vinci ! C’est lui qui pour la première fois parvint à faire naviguer des bateaux en amont en les faisant franchir les dénivelés. Nous voilà donc sur le Canal du Midi devant l’une des nombreuses écluses : donner un peu de gaz, tourner la barre de notre péniche à tribord toute pour entrer dans le sas, puis à bâbord toute. L’un d’entre nous doit alors descendre pour amarrer le bateau afin qu’il ne se balance pas dans l’écluse comme une coquille de noix en pleine mer. La différence de niveau va jusqu’à sept mètres et le cordage retombe parfois dans l’eau. Puis la porte de l’écluse est refermée. Le bateau se voit porter au niveau d’eau supérieur et la croisière peut reprendre son cours.
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Un attroupement s’est formé à l’écluse des Fonserannes ; les sept sas qui se succèdent ici sont l’attraction touristique du coin. Mais eh ! La porte se ferme juste devant nous, pour quatre heures de pause de midi ! Nous prenons nos vélos de location et montons jusqu’à Béziers, petite ville moyenâgeuse. Mais quelle chance de ne pas avoir pu traverser les écluses : nous aurions loupé tant de choses. C’est le branle-bas dans la halle du marché : les supporters de l’équipe de rugby AS Béziers Hérault se mettaient dans l’ambiance pour le match contre Narbonne qui devait se jouer ce dimanche-là, dans l’après-midi. Plus tard, nous avons appris que Béziers avait essuyé une défaite. Pour l’instant encore, l’ambiance est excellente et bien arrosée.
Nous flânons dans la halle du marché alors que les stands sont en train de fermer. Nous achetons encore un peu du délicieux jambon Serrano. Le stand bio d’une paysanne nous fait écarquiller les yeux : une aubergine, un poivron et quelques pommes de terre pour 1 euro 37 seulement ! Même si les agriculteurs français ont la vie dure, nous ressentons dans cette halle de Béziers ce style de vie propre aux Français, si charmant et pour lequel nous revenons si volontiers passer nos vacances en France. Evidemment, ici aussi, on se rend de plus en plus souvent en voiture au centre commercial et achète chez Super-U, Intermarché ou au Géant Casino. Mais une pointe de la culture de vie méditerranéenne a survécu en dépit des ATE MAGAZINE / JUIN 2015
VOYAGES Vacances fluviales en péniche
prescriptions européennes. Deux jours plus tard, ce savoir vivre décontracté nous refait un clin d’œil dans la pizzeria de Ventenac. Je suis d’abord stupéfaite en apercevant en coin une poule qui se pavane sur la terrasse du restaurant. En réalité, ce sont trois poules domestiques qui picorent tout tranquillement dans le gravier, entre convives et chiens. Notre voisin de table se met à nourrir l’un des animaux. Il lui tend un morceau de pain si haut qu’il doit faire des bonds en l’air pour l’attraper, comme dans un dessin animé. C’était sans compter avec la patronne qui, ayant repéré le fripon, accoure : « Elle n’a pas le droit de manger, » ditelle sévèrement. Mais cela sonne plutôt comme « Ne nourris pas mes poules ! » Elle soulève l’animal avec douceur, le caresse, embrasse sa tête plumée et le repose délicatement à terre. Puis, elle retourne au comptoir pour servir la prochaine pizza. Sous le soleil resplendissant, nous commençons à transpirer dans l’écluse. Une croisière fluviale signifie aussi du travail. Cela plaît surtout aux hommes : certains adultes en effet portent une casquette de capitaine avec le plus grand sérieux ! En outre, si plusieurs hommes se trouvent à bord, on observe même de temps à autre une hiérarchie claire. Comme ces quatre Suisses alémaniques qui exploraient les environs afin de trouver le lieu d’ancrage le plus approprié. Ce-
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lui qui porte la barbe, l’inférieur hiérarchique, doit descendre du bateau pour défendre la place convoitée tandis que son « supérieur » manœuvre détendu la barre et aboie des ordres à ceux qui amarrent le bateau. Pourtant, le plus agréable dans ce style de vacances, n’est-ce pas justement de pouvoir vivre selon ses envies et de décider spontanément à quel endroit accoster ? Contrairement aux vacances sous tente, le bateau permet même de faire du camping sauvage et de goûter à cette vie simple rêvée étant enfant alors qu’on s’endormait, le livre de Robinson Crusoé sous l’oreiller. Le Canal du Midi a été construit il y a plus de 350 ans par l’ingénieur visionnaire PierrePaul Riquet de Béziers. Il avait à cette époque convaincu le roi de l’indispensabilité d’un canal de transport entre la mer Méditerranée et l’Atlantique pour un commerce prospère. Mais vint alors le chemin de fer qui rendit le canal superflu. Devenu inutile, le temps s’écoula. Aujourd’hui les touristes viennent en masse et le canal rapporte 122 millions d’euros grâce au demi-million de personnes qui l’empruntent chaque année. Ce n’est donc pas étonnant si un des bateaux, l’Alouette, une péniche imposante que nous croisons souvent, coûte 22 000 euros la semaine. Nous faisons un brin de causette avec le sympathique capitaine gallois. Si l’Alouette ne transporte jamais plus de quatre
passagers à la fois, son offre est en revanche opulente : cabines de luxe, cuisinier, deux stewardess et un propre capitaine. En ce moment, nous explique le jeune cap’tain, ce sont des Américains âgés qui se trouvent à bord. La plupart du temps, ils sont dans leur cabine et font la sieste. Notre bateau ne coûte même pas le dixième du leur mais qu’est-ce que nous nous amusons ! Un violent orage nous surprend et nous nous arrêtons à l’Auberge du chat qui pêche. Après des crêpes aux champignons et du poisson, l’hôtelier nous raconte une histoire triste : nous avons remarqué que de nombreux platanes le long du canal sont malades. Des rangées entières d’arbres sont abattues, les souches arrachées par d’énormes machines et brûlées. Et oui, dit-il accablé, même son platane préféré devant l’auberge a été coupé. Le responsable de cette hécatombe est un champignon que les Américains auraient introduit lors de la deuxième guerre mondiale sur le bois de caisses de munitions. Les
autorités en ont connaissance depuis 1968. Mais l’annonce d’un champignon par le maire d’une région méridionale aurait-elle dû inquiéter un ministre de l’environnement à Paris ? Aujourd’hui, 47 ans plus tard, ce sont 42 000 platanes qui sont contaminés et le reboisement coûtera 200 millions d’euros et durera 20 ans. Nous sommes au cœur la nature ! Pendant la nuit, des milliers de grenouilles se donnent en concert et nous sommes réveillés par le chant strident des coqs qui se font concurrence. En revanche, en ce début de soirée, un silence tel que nous ne le connaissons pas chez nous, s’installe. Après une seule journée déjà, nous nous sentons reposés et détendus. Nous reviendrons. Plus d’informations : www.ate.ch/excursions Location : www.voyages-via-verde.ch
La lumière du crépuscule ambre le canal. / Dans l’écluse, quelque 20 000 mètres cubes d’eau se déversent à grand bruit. / A bord, on observe parfois une hiérarchie claire.
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VOYAGES Idée d’excursion
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Pagayer sur une surface lisse offre une grande sensation de liberté. / Pause bienvenue à proximité d’Altreu.
Je pagaie, tu pagaies... Par Jérôme Faivre
C
ette fois-ci, nos bicyclettes resteront exceptionnellement à la cave. Peut-être jalousent-elles en secret les canoës que nous louerons pour la journée, tellement il fait bon traverser ce petit coin de paradis. Büren an der Aare : il sonne tout juste 9h45 au clocher de l’église quand nous débarquons dans cette charmante bourgade médiévale. Tout de suite nous plongeons dans une atmosphère de betterave et de topinambour. Sur la route principale, un tracteur a perdu une partie de son chargement de pommes de terre nouvelles. L’envie de les ramasser et d’en faire une salade nous démange, mais nous avons d’autres projets en tête. A quelques pas de là nous attend en effet Madame Werro, notre instructrice de navigation. Le cours de l’Aar n’a rien d’effrayant. Bien au contraire, depuis la seconde correction du canal autour de 1970, il semble s’être assoupi pour l’éternité. Néanmoins, comme le dit l’adage, il faut parfois se méfier des eaux qui ATE MAGAZINE / JUIN 2015
Quelques mois plus tôt, nous roulions le long de l’Aar entre Soleure et Bienne en passant par Altreu*. Persuadés de n’avoir pas tout vu, nous remettons le cap sur cette jolie région champêtre. En optant pour la voie des eaux. dorment. C’est pourquoi nous accueillons avec enthousiasme les conseils avisés de Madame Werro. Cela d’autant plus qu’il s’agit de notre baptême de l’eau. Pagaie en mains, nous nous éloignons maintenant du rivage. Notre instructrice est restée à terre et agite sa main en signe d’adieu. Le sort en est jeté, nous nous retrouvons face à nousmêmes. Les premiers mètres sont étranges, nous essayons tant bien que mal de synchroniser nos mouvements. Mais peu à peu nous trouvons notre rythme de croisière. Notre progression sur l’eau devient un automatisme, nous permettant de nous concentrer sur ce qui compte vraiment : le paysage environnant. Après Altreu et ses cigognes, nous nous aventurons dans la zone protégée Witti. Ce milieu à l’état sauvage offrirait un cadre formidable pour le tournage d’une aventure de l’explorateur Indiana Jones. Il s’agit en réalité d’un espace naturel
préservé qui fait le bonheur de milliers d’oiseaux d’eau et de migrateurs. Plus de 200 espèces y ont été recensées. Manque de chance, aujourd’hui les canards ont décidé de jouer à cache-cache dans les roseaux. Nous reconnaissons tout de même quelques fuligules morillons et une poignée de grèbes castagneux. Nous croyons aussi apercevoir un milouin en cours de mue. Mais c’est d’un canard siffleur dont il s’agit. La tache jaune-orange sur sa tête rousse l’aura trahi. Alors que nous nous amusons à tester nos piètres connaissances ornithologiques, un ami à l’esprit fantasque tente soudain de nous obstruer la route. En deux temps trois mouvements nous effaçons l’obstacle et poursuivons notre
chemin, avec la hardiesse qui nous anime. Alors que nous nous approchons de Soleure, les berges parsemées de saules pleureurs et d’autres arbres feuillus nous invitent à une halte. Nous ramons depuis environ deux heures et le moment de refaire le plein d’énergie est venu. Nous accostons à un endroit propice à ce genre de manœuvre et déballons nos sandwiches avec empressement. Non seulement pagayer creuse l’estomac, mais nous comptons rejoindre la plus belle ville baroque de Suisse avant la tombée de la nuit ! * cf. « Le père des cigognes », Magazine ATE 1/15 (mars 2015).
Informations utiles Itinéraire : excursion en canoë sur l’Aar, de Büren an der Aare à Soleure, environ 4 heures. Matériel : location de canoës auprès de « Globepaddler Bielersee », brève instruction et départ à Büren an der Aare. Voyez l’offre spéciale pour les membres de l’ATE en page 49, www.kanurental.ch
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REISEN Rhoneradweg
Vue sur la vieille ville de Pont-Saint-Esprit depuis le pont en arc datant du 13e siècle.
Du Léman à la Méditerranée La Via Rhôna est un itinéraire à vélo entre le lac Léman et la Méditerranée. Sur de longues distances, il suit le Rhône tantôt à gauche, tantôt à droite. Les nouvelles pistes cyclables sont remarquablement aménagées, bien signalisées et équipées d’aires de repos. Texte et photos : Martin Schmid
DEGRÉ DE DIFFICULTÉ
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D
eux vélos de randonnée sont déjà suspendus aux crochets de l’ICN qui relie Olten à Genève et, dans le compartiment, j’aperçois un couple de cyclistes en tenue idoine. Comme moi, ils s’apprêtent à suivre la Via Rhôna jusqu’à Avignon. Pour sortir de Genève, j’emprunte l’itinéraire national à vélo n° 1, baptisé Route du Rhône. La distraction me fait rater deux embranchements au centre, mais apparemment, je ne suis pas le seul. Je quitte la Suisse après Chancy et découvre le logo Via Rhôna. Sur la petite départementale D908A peu fréquentée, je dépasse les gorges de la Valserine avant Bellegarde, pour continuer par des routes secondaires et arriver à Seyssel, où le Rhône refait son apparition. Je
choisis une alternative à l’itinéraire balisé : un chemin naturel sur la rive droite du canal mène au pont de Culoz, que je franchis. A partir de là, une excellente piste cyclable me permet de rejoindre Belley. L’office du tourisme me recommande une chambre d’hôte dans une ferme à l’extérieur de la ville, où on m’accueille comme un roi de France. Le lendemain matin, je retrouve le couple dont j’ai fait la connaissance dans le train et nous roulons ensemble les deux jours suivants, jusqu’à Valence. Le manque de temps nous pousse à quitter la Via Rhôna à Saint-Genix-sur-Guiers pour atteindre le sud de Vienne par la campagne. Nous achetons un pique-nique
sucré dans une boulangerie des Abrets et traversons la vallée de la Bourbre. Après quelques montées, nous voilà au-dessus de la réserve naturelle de l’étang du Grand-Lemps, sur un sommet où nous savourons nos douceurs et la vue. La large vallée est en légère pente vers l’ouest. Nous pédalons vivement sur les routes de catégorie D, convaincus de pouvoir choisir tranquillement notre hébergement à Beaurepaire. Raté ! Tout est plein dans un rayon de 30 kilomètres. Grâce à une hôtelière serviable et au smartphone, nous trouvons un gîte isolé. Une chauffeuse de taxi patiente nous y amène, tandis que les vélos dormiront dans le garage de l’hôtel. Au petit matin, pile à l’heure convenue, la gentille conductrice ATE MAGAZINE / JUIN 2015
VOYAGES Via Rhôna
Informations sur l’itinéraire Trajet aller/retour : Aller pour Genève avec les CFF. Retour depuis Sète en train régional pour Montpellier, puis en TGV jusqu’à Genève. Attention : le transport de vélos n’est pas autorisé dans tous les TGV. Itinéraire : Le tronçon de Genève à Avignon tel que présenté mesure environ 560 kilomètres, soit six étapes journalières. Il suit sur de longues distances le cours du Rhône, rive gauche ou droite, à l’écart du trafic motorisé. Il n’y a pas de dénivelé important. Cartes : IGN (Institut géographique national français), série TOP 100, nos 150 / 157 / 163 / 170. Web : www.viarhona.com
est là pour nous raccompagner vers nos montures. De paisibles routes secondaires (D246) vont à Saint-Rambert-d’Albon, où nous renouons avec la Via Rhôna. La piste cyclable longe d’abord la rive gauche du fleuve, puis la droite avant Saint-Vallier. Nous traversons la passerelle Marc Seguin en direction de Tain-l’Hermitage, ville connue pour ses vins. La planitude de la piste et le mistral nous permettent de voler jusqu’aux portes de la vieille ville de Valence. Depuis la terrasse de la place du Champ de Mars, l’itinéraire rejoint le Rhône et, peu après, emprunte un impressionnant pont routier avec piste cyclable séparée. Après Baix, un couple à vélo s’approche de moi depuis la voie opposée de la route : batail-
lant contre le mistral, il cherche la piste cyclable. Le jeune homme a déjà pédalé de l’Amérique centrale à la Patagonie, avant de remonter jusqu’au Brésil, puis il est passé par Londres, Barcelone et va maintenant à Paris. Un nouveau pont suspendu mène sur la rive où se trouve Montélimar, contournable par une piste ininterrompue sillonnant des zones humides. Ancien siège épiscopal doté d’un palais majestueux, Viviers mérite une visite. Je m’enquiers de la suite du parcours à l’office du tourisme et achève mon étape à Pierrelatte. Mais j’aurais plutôt dû m’arrêter à Bourg-Saint-Andéol. La traversée du pont en arc long de près de 800 mètres, construit au 13e siècle, offre un
panorama impressionnant sur le centre historique de PontSaint-Esprit, à l’embouchure de l’Ardèche. Au café, je m’assieds parmi des hommes en habit traditionnel du nord de l’Afrique. On se croirait déjà en Provence sur la très méditerranéenne place de Roquemaure. Une pâtisserie invite à la halte. C’est ici qu’apparaissent inopinément mes amis du train, avec qui je roule de concert jusqu’à Avignon, où nos chemins se séparent définitivement. Je passe la nuit dans un ancien collège à Beaucaire, où la Via Rhôna bifurque en direction de Port-Saint-Louis et Sète.
Le septième jour, il me reste assez de temps pour explorer la ville de Sète et profiter de la mer sur la longue plage de la Corniche, où il y a étonnamment peu de monde. Le retard du train régional me fait manquer, à Montpellier, le TGV pour Genève. La SNCF s’organise et m’offre une nuit en hôtel à Lyon, puisqu’il n’est plus possible d’atteindre Genève le jour même.
La suite du parcours de la Via Rhôna vers Sète est peu signalisée, mais facile à repérer sur la carte IGN. A Gallician, je rejoins l’ancien canal du Rhône à Sète. Grâce à un revêtement impeccable, je file vers Aigues-Mortes, ville médiévale dont les murs d’enceinte peinent à contenir le flot de touristes. Depuis là et jusqu’à peu avant Sète, un chemin naturel poussiéreux longe le canal, seulement représenté sur la carte par un double trait bleu entre les étangs. Mon détour par le bord de mer n’apporte pas le dépaysement espéré : les plages sans charme local ne sont pas dignes d’intérêt.
Ci-dessous : coup d’œil sur le cours naturel du Rhône depuis un pont suspendu. / A droite de haut en bas : piste cyclable le long du Vieux Canal du Rhône à Sète, près de Gallician. / Le nouveau pont suspendu relie Roquemaure à Montélimar. / L’auteur de l’article devant une pâtisserie colorée à Roquemaure.
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VOYAGES Randonnée pédestre
Les charmes d’un vieux col Le col de Surenen est un ancien sentier muletier, un fantastique chemin de randonnée, qui relie la vallée uranaise de la Reuss à Engelberg. Des auberges de montagne accueillent les touristes tant du côté d’Uri que d’Obwald. Arrivé au but, le randonneur peut même séjourner au couvent. Par Peter Krebs
e col de Surenen est fréquenté depuis des milliers d’années comme le prouvent les découvertes d’une épingle à cheveux de l’âge du bronze et d’une pièce de monnaie romaine. Des archéologues ont aussi trouvé les vestiges d’une cabane et d’un foyer sur le Geissrüggen, à 1950 mètres d’altitude. Elle date de l’époque allant du 7e au 5e siècle avant Jésus-Christ et compte donc parmi les plus anciennes trouvées dans l’espace alpin. Mais ce sont de vieilles histoires. Ces trouvailles témoignent surtout de la fréquentation précoce du col de Surenen et des Alpes qui n’étaient pas seulement l’habitat de chamois et de fan-
tômes nés de notre imagination, mais aussi d’êtres humains. La raison principale de traverser le col aujourd’hui n’est aucunement l’archéologie mais bien le paysage alpin qui s’offre au regard dès que l’on descend du téléphérique de Brüsti. Le col relie le bas de la vallée uranaise de la Reuss à celle de l’Aa d’Engelberg. Cette région laisse tout un chacun s’écrier sur sa beauté et envoûte dès le premier pas chaque marcheur qui la parcoure. Brüsti est un village de vacances et une région de ski minuscule aux chalets modestes, avec cependant deux possibilités de se restaurer. Depuis Attinghausen, le hameau
n’est accessible qu’à pied ou par le petit téléphérique sympathique qui compte toutefois deux sections. En automne, il transporte rapidement les amoureux du soleil hors de la grisaille et qui, arrivés en haut, plongent leurs regards non pas sur le lac des Quatre Cantons mais sur l’étendue ouateuse du brouillard. La montée tantôt raide et tantôt plus douce traverse des forêts, mène par-dessus des arêtes et au travers de champs d’éboulis. Nous avons entrepris cette randonnée vers la fin de l’automne, par une journée calme et ensoleillée, sans brouillard en plaine. Les montagnes pourtant, étaient déjà recouvertes de neige et le © Engelberg-Titlis Tourismus/swiss-image.ch/Christian Perret
DEGRÉ DE DIFFICULTÉ
L
L’abbaye bénédictine d’Engelberg fondée en 1120 : à visiter absolument! Il est aussi possible d’y faire une retraite en tant qu’hôte. 34
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VOYAGES
© Peter Krebs
Randonnée pédestre
Montée depuis Brüsti via le Geissrüggen enneigé en direction du col de Surenen. / Chapelle datant de la fin du Moyen Âge sur l’autre versant.
monde alpin semblait ainsi encore plus solitaire, plus pur. Les sommets d’un blanc éblouissant contrastaient de manière saisissante avec le bleu profond du ciel. Mais quels sont donc leurs noms ? Ici se dressent maints sommets, dents, arêtes et crêtes aux formes, hauteurs et caractéristiques variées. Le col lui se trouve à une altitude de 2291 mètres entre le Blackenstock et l’Engenmandli et on les aperçoit de bien loin déjà. Très bientôt, nous embrassons du regard le trajet qu’il nous reste à parcourir, le Grat et l’Angistock. Nous nous réjouissons de faire ce chemin, même s’il sera épuisant car la neige qui le recouvre nous arrive aux genoux tandis que sur nos épaules pèse le sac à dos. Et pourtant, la route est beaucoup plus facile pour nous que pour la division française qui, en 1799, sous le commandement de Claude-Jacques Lecourbe, franchit le col de Surenen depuis l’autre côté durant les guerres de Coalition. Les soldats, non seulement chargés de leurs havresacs, tiraient derrière eux l’artillerie lourde, des canons et des affûts entre autres. Le but de cette exATE MAGAZINE / JUIN 2015
pédition était l’attaque de l’armée autrichienne dans la vallée de la Reuss. La Suisse se trouvait alors sous l’autorité française et formait un état satellite octroyé de grâce par Napoléon. En 1815, il y a deux siècles, le Congrès de Vienne l’aida alors à obtenir une neutralité permanente et plus d’indépendance. Guillaume Tell a dû se retourner dans sa tombe durant toutes ces années de servitude, lui qui autrefois sillonnait souvent la région pour défendre la liberté, son arbalète à la main. Il habitait Bürglen, sur l’autre versant de la vallée de la Reuss. En bon chasseur, il connaissait, aimait et parcourait certainement le col de Surenen. Au sommet du col, la vue s’ouvre vers l’ouest et le sud sur les trois mille : le Schlossberg, le Spannort et le Titlis. A nos pieds s’étend la large et superbe cuvette de Surenen au milieu de laquelle se trouve l’alpage de Blackenboden et sa petite chapelle datant du moyen-âge tardif. C’est aussi ici que naît le ruisseau Stierenbach, qui deviendra en aval l’Aa d’Engelberg. En dessous du Blackenboden, il bondit de rocher en rocher, cascade écumante du
nom « Stäuber ». Sur l’autre versant aussi, de nombreux torrents dessinent de veines blanches les flancs foncés et escarpés. Marche après marche, nous longeons le cours de l’eau et descendons dans la vallée qui devient de plus en plus verte. La randonnée n’est pas une petite promenade de santé mais se révèle longue et fatigante et nous sommes bien aises de nous arrêter à l’auberge typique de la Stäfelialp. Typique tant de l’extérieur que de l’intérieur. A la table des habitués, un hôte est en train d’expliquer à voix haute le programme de l’UDC qu’il semble connaître par cœur. Selon lui, l’université, qui ne propage que des idées de gauche, corromprait en peu de temps quiconque irait étudier à Zurich. Et puis cette
justice, beaucoup trop laxiste, et cette Europe qui nous opprime. Peut-être se prend-il pour le nouveau Guillaume Tell. Nous payons l’addition et sortons au cœur de cette divine nature, de ce monde alpin sublime qui, depuis bien plus de 200 ans, est neutre du point de vue politique et ravit les cœurs de gauche comme de droite. Le pâle soleil automnal disparaît derrière les crêtes et lorsque nous arrivons en plaine, seuls les sommets sont encore illuminés de rouge. Devant la station du téléférique du Fürenalp se trouve l’arrêt du bus pour Engelberg. Mais nous continuons à pied par le chemin longeant la rive gauche de l’Aa qui nous mène de manière agréable au village de vacances. De loin déjà, nous apercevons les murs blancs de l’abbaye bénédictine qui est encore en exploitation, si je peux me permettre l’expression. Nous passons la nuit à l’hôtel et prenons part à une visite guidée le jour suivant.
Informations utiles Départ : station de montagne Brüsti. Accessible en bus depuis Altdorf. Arrivée : gare d’Engelberg. Caractère : randonnée de montagne sans passage exposé, 6½ h. Carte : carte nationale 1 : 50 000, 245 T Stans Saison idéale : de juin à octobre Itinéraire : www.ate.ch/excursions
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Plan de parution 2015
Inserate
Edition 4/2015 5/2015
Délai de remis 10.08.2015 12.10.2015
Date de parution 10.09.2015 12.11.2015
Renseignements: Magazine ATE/Annonces, case postale 8676, 3001 Berne Tél. 031 328 58 38, annonces@ate.ch www.ate.ch/annonces
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VOYAGES L’Europe en train
Pourquoi choisir le train plutôt que l’avion ? Mark Smith le sait. Il rédige le site www.seat61.com qui informe sur les meilleures liaisons, les tarifs et les horaires pour des voyages en train en Europe et dans le monde.
« The Man in Seat Sixty-One »
Que devraient changer les compagnies ferroviaires ? Elles doivent améliorer leur manière de collaborer entre elles afin que la clientèle bénéficie sans tracas des tarifs les plus avantageux, également pour un voyage impliquant différents opérateurs. Je pense que des tiers comme www. ATE MAGAZINE / JUIN 2015
loco2.com ou www.capitainetrain.com finiront par résoudre ce problème, plutôt que les opérateurs en personne. Loco2 a déjà une connexion directe aux systèmes de billetterie du RoyaumeUni (National Rail), de la France (SNCF), de l’Espagne (Renfe), de l’Italie (Trenitalia et Italo) et de l’Allemagne (DB). Cela permet d’acheter simultanément tous ses billets et de réserver facilement les trajets multi-opérateurs. Le train de nuit : une relique du passé ? Ils deviendront sans doute de plus en plus rares. Aujourd’hui seulement 3h 20 sont nécessaires pour se rendre de Paris à Amsterdam, 4h de Paris à Zurich ou 2h 40 de Madrid à Barcelone. Il n’y a plus besoin de train de nuit dans ces cas-là. Mais sur des trajets comme Paris–Madrid, Paris–Rome ou Paris–Berlin, il serait judicieux de réintroduire les trains de nuit. Car le voyage de jour, même en train à grande vitesse, prend encore trop de temps pour pouvoir concurrencer l’avion. Quels sont les avantages à voyager en train ? Il y en a tant ! D’une part, c’est tellement pratique. Le train vous dépose au centre-ville. Il n’y a pas de tracasseries de sécurité ni d’enregistrement et le prix inclut généralement tous les bagages. Les trains sont plus ponctuels aussi, en particulier ceux à grande vitesse, dont 90 % arrivent à l’heure ou avec un retard maximum de 15 minutes.
A titre de comparaison, les vols court-courriers ont de la peine à atteindre 70 %. D’autre part, c’est tellement confortable : dans un train, vous êtes libre de vous lever et de marcher. Vous pouvez vous mettre en face de votre compagnon de voyage, autour d’une table. Il y a en général un cafébar. Et, de plus en plus souvent, des prises de courant ainsi que le wifi. Vous pouvez étendre vos jambes, sortir un bon livre, vous offrir un verre de rouge, vous détendre et profiter du trajet avec le paysage qui défile. Vous êtes très critique envers l’avion ... Vous perdez votre liberté aussitôt que vous entrez dans un aéro-
port. On vous considère comme susceptible de commettre les pires crimes. Une fois dans l’avion, on vous traite comme un enfant, sanglé et sans possibilité de bouger les jambes. Vous devez vous plier à toutes sortes d’instructions : des bagages pas plus lourds que ceci, pas plus grands que cela, aucun récipient avec plus de 100 ml de liquide, l’obligation d’éteindre son téléphone ou son ordinateur au décollage et à l’atterrissage ... Beaucoup de voyageurs ont été dégoûtés par des expériences chaotiques et stressantes avec des compagnies aériennes à bas prix. Interview : Noëlle Petitdemange
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Magazine ATE : Voler est bon marché et dans l’air du temps. Pas facile pour le train. Mark Smith : Il existe aussi des billets de train à bas prix. Par exemple, Lausanne – Paris dès 25 euros, Genève – Milan dès 22 euros, Bâle – Amsterdam dès 39 euros, Paris – Milan dès 29 euros, Milan – Venise dès 19 euros. Malheureusement, les compagnies ferroviaires accordent trop peu d’attention aux trajets transfrontaliers. Même si vous pouvez voyager de Genève à Florence pour 22 euros plus 19 euros, pour obtenir ce prix, il faudra réserver votre billet Genève–Milan sur le site des CFF et le parcours Milan – Florence séparément sur trenitalia.com. A l’inverse, les compagnies aériennes sont bonnes en marketing. Les trajets transfrontaliers sont leur pain quotidien, même si les gens sont de plus en plus sensibles à tous leurs frais supplémentaires. Bien sûr, le coût d’un billet d’avion est artificiellement bas, vu que les compagnies aériennes ne paient pas d’impôt sur le carburant, qui est un composant majeur de leurs charges globales. Il s’agit dans les faits d’une subvention massive au moyen de transport le plus polluant.
Mark Smith a travaillé dans l’industrie du rail et a lancé le site www.seat61.com comme passe-temps, frustré par la difficulté d’acheter des billets de train en Europe. Depuis 2007, il s’occupe du site à plein-temps.
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VOYAGES L’Europe en train
Le goût de l’aventure
Rachel Jung a voyagé en train jusqu’à Copenhague via Hambourg.
«C
e que j’apprécie dans les voyages en train, c’est qu’on peut s’y dégourdir les jambes et se restaurer. Il n’empêche, voyager par le rail fatigue aussi. Par contre, cela permet de définir librement ses horaires. Nos étapes de Belgrade, Sofia, Bucarest et Vienne ont été autant de découvertes différentes. Dans ce genre de voyages, on ne sait jamais vraiment ce qui nous attend. C’est ce qui les rend un peu aventureux, un aspect qu’il faut savoir apprécier. De Zurich à Zagreb, nous avons voyagé en wagon cou-
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«J
e trouve plus intéressant de voyager en train qu’en avion. On découvre des paysages et on rencontre des gens en route avec qui on peut converser. Ce qu’il y a de particulièrement positif, c’est la liberté de mouvement dont on bénéficie dans la planification du voyage : on choisit le train et la destination qui nous chantent. Le désavantage de cette spontanéité est qu’on court le risque de ne plus trouver de places assises et de devoir faire une partie du voyage debout. Nous avons pris le train de nuit de Zurich à Hambourg et avons voyagé dans un compartiment à six places, avec sièges extensibles. Une petite composition diesel nous a ensuite menés de Hambourg à Copenhague. Elle ne comporte que deux wagons de manière à pouvoir embarquer sur le ferry. Le direct de nuit Bâle–Copenhague a été suppri-
chettes. Nous avons ensuite poursuivi le voyage plus confortablement, assis dans un compartiment standard. Le voyage Belgrade–Sofia en train de nuit a été, lui, plutôt pénible : impossible de dormir parce qu’il faisait tantôt trop chaud, tantôt trop froid. Par contre, nous avions pratiquement tout le train pour nous seuls. Le retour de Bucarest à Vienne a été agréable. Notre compartiment était confortable et le panorama splendide. Quant au train de nuit Vienne–Zurich, rien à redire : il a été pour nous synonyme de sommeil sain et profond.
mé en décembre 2014. En guise de consolation, nous avons pu visiter Hambourg et son port ainsi que vivre la traversée en ferry. Voyager en Europe en train est un jeu d’enfant puisque les transports publics sont bien organisés. Les tarifs pourraient cependant être plus abordables. Quand on sait combien les voyages en avion sont bon marché et rapides, on peut comprendre qu’on se laisse tenter. Un bon conseil : il vaut mieux réserver sa place dans le Hambourg–Copenhague, qui semble souvent bondé. »
Préparer son voyage en train avec l’ATE Retrouvez sur www.ate.ch/europe les meilleures liaisons en train et en ferry vers plus de 80 destinations en Europe. La page internet sera actualisée à la mi-juin, au moment du changement d’horaire pour les trains européens. On peut cependant préparer son séjour dès à présent en partant du principe que les modifications seront minimes, ce qui s’avère souvent être le cas.
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L’hiver dernier, Rachel Jung a pris le train pour le Danemark, Nadine Hermann pour Sofia. Elles confient au Magazine ATE pourquoi elles ont choisi le rail et ce qu’elles ont vécu en voyage.
Nadine Hermann, ici à Bucarest, a fait le voyage de Sofia en train.
J’apprécierais de pouvoir disposer d’un site internet donnant des informations fiables sur les horaires des trains internationaux. Les informations du site seat61.com se sont avérées plus précises que celles des pages offi-
cielles des entreprises nationales de chemin de fer. A noter que j’ai toujours emporté avec moi boissons et nourriture. Il y a certes un wagon restaurant, mais le choix se révèle particulièrement exotique. » ATE MAGAZINE / JUIN 2015
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PERSPECTIVES En souvenir
Gerhard Tubandt : la voix de l’ATE Le 12 mai dernier, Gerhard Tubandt a succombé au cancer à l’âge de 50 ans. L’équipe de l’ATE porte le deuil de son ami et porte-parole engagé.
© Susanne Troxler
Par Caroline Beglinger
Gerhard Tubandt, 1964–2015
G
erhard Tubandt a toujours trouvé le ton juste. Il a été la voix de l’ATE pendant presque six ans au cours desquels il a rempli son rôle de porte-parole de manière parfaite. Expéditif, anticipateur, intelligent et toujours loyal envers l’ATE, il savait trouver les mots qu’il fallait avec chacun, femmes et hommes, Verts et Socialistes, opposants et partenaires politiques. Gerhard représentait sans crainte la ligne de l’ATE vers l’extérieur et ne se privait pas non plus de dire ses quatre vérités à l’interne. Sa clarté et son cou40
rage étaient fiables et des appuis importants pour la direction de l’ATE. Même lors de son combat contre le cancer, il continuait à s’engager pour l’ATE, compétent et efficient comme à l’accoutumée. Nous ne pouvons le remercier comme il le mérite. Ses excellentes connaissances de la branche des médias, son expérience de longue date en tant que journaliste, ses connaissances fondées de la politique suisse et ses compétences linguistiques ont fait de Gerhard un appui important de l’ATE Suisse. Après avoir terminé des études
de langues et littératures allemandes et romanes, il a d’abord travaillé comme rédacteur sportif puis rédacteur régional au Bieler Tagblatt. Durant huit ans, il officia comme rédacteur à la rubrique nationale de l’Agence télégraphique suisse ATS avant de rejoindre les rangs de l’ATE à Berne en 2009. Gerhard a toujours été très apprécié, que ce soit comme collègue, personne ou ami. Enfin un qui se risquait parfois à battre froid au politiquement correct et laisser fuser quelques mots bien pensés au bon moment. Football, démocratie, l’environnement et l’allemand correct lui tenaient à cœur. Des termes clairs sans ambiguïté : plus de protection environnementale, plus de justice sociale. S’il pouvait parfois se mettre dans une colère noire, cela démontrait sa passion pour le métier et pour la vie. Elle l’a rendu fort, elle lui a permis aussi d’affronter le cancer avec une persévérance, une force que nous tous admirons. Nos pensées lui sont destinées, ainsi qu’à sa famille et sa fille. Elles vont aussi à sa compagne qui l’a accompagné et encouragé au cours des derniers mois et semaines. Nous leur souhaitons beaucoup de force pour surmonter cette épreuve douloureuse. Cher Gerhard, tu étais une partie du cœur du secrétariat central de l’ATE et le resteras à jamais. Nous sommes infiniment tristes et nous te regrettons.
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
PERSPECTIVES Portrait
Sophie Michaud « Quel jour sommes-nous ? » Elle en a rêvé, elle l’a fait. Le temps d’un périple de cinq mois, Sophie Michaud a parcouru à pied les 26 cantons de Suisse. Visite guidée.
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
Je n’arrive pas à quitter le canton des Grisons. Les coups de cœur se succèdent comme le glacier de Morteratsch au début de la vallée de Poschiavo ou l’adorable petit village de Guarda où règne une énergie qui me touche profondément (allez savoir pourquoi). Mais à un moment ou à un autre, comme dans tout voyage, il faut bien se résoudre à s’en aller – avec la boule au ventre et quelques larmes aux yeux. Les rencontres se succèdent, parfois courtes, parfois plus longues mais toujours étonnantes. ‹ Est-ce qu’un verre de Rivella vous ferait plaisir ? › Je refuse rarement ce genre de propositions. Je me retrouve dans le jardin de Lucia et de Joseph, 170 ans à eux deux. Sous un sapin, à l’abri du soleil, Joseph raconte, hilare, les voyages passés du couple et nous dégustons un apfelstrudel tout juste sorti du four. Braunwald, dans le canton de Glaris, me fait un peu penser à Vercorin en Valais : même calme, même simplicité. Seulement ici, pas de voitures, seulement quelques chevaux et quelques véhicules électriques ou agricoles. Charmant. Sincèrement, mon assurance maladie devrait me rembourser ce voyage car
j’emmagasine de l’énergie positive pour les vingt prochaines années, au moins. Même si parfois, je m’égare comme à St-Gall où, alors que je m’inscris dans un camping pour y passer la nuit, je me surprends à demander à la réceptionniste quel jour nous sommes. Est-ce que je serais en train de perdre la notion du temps ?
ad
idée m’est venue un matin à mon réveil. Pourquoi ne pas traverser toute la Suisse à pied ? Alors que j’avais déjà pris part à des trekkings à l’étranger, je n’avais finalement qu’une vague idée de mon propre pays. Tout juste un an plus tard, je ferme la porte de mon appartement à Sion et entame un périple de cinq mois, avec pour seule compagne ma chienne Kalla. Mon sac à dos transporte un objet précieux : la carte de la Suisse. J’ai imaginé mon parcours à travers les 26 cantons et sélectionné les lieux qui m’intéressent. Ces endroits me servent de point de chute, de fil conducteur. Entre deux, je me rends où bon me semble, selon mes envies ou les conseils avisés des personnes que je rencontre en chemin. L’improvisation a toute sa place dans mon aventure. Me voici au Tessin, dans la vallée des Centovalli. Nous sommes en mai, il reste un peu de neige sur les sommets et pourtant je tente une baignade au pied du pont Romano. Après une journée de marche, il n’y a pas plus relaxant. J’adore ce contraste entre la chaleur de mon corps et la fraîcheur de l’eau. Le temps s’arrête, je me régale de ces instants furtifs, emprunts de simplicité. Ce que j’apprécie nettement moins, c’est quand je me perds ou fais un mauvais choix. Mais avec le temps, ces événements m’apportent toujours quelque chose de positif : une réflexion, plus d’expérience et donc de l’assurance.
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En vue de son voyage à pied, Sophie Michaud s’est soumise à un entraînement intense.
Plu sieu rs semaines et de nombreux kilomètres à pied plus tard, je rejoins les Franches-Montagnes. Je découvre le magnifique étang de la Gruère. Mes pieds s’enfoncent dans la tourbe qui donne à l’eau son aspect brunâtre. Mais celleci est délicieuse, à peine fraîche. Je me sens totalement dépaysée, comme envoûtée, cela au cœur du Jura. Le retour à la Suisse romande et à ma langue maternelle, le français, me font prendre conscience que la fin du voyage approche. Mon estomac se noue, mais je garde les yeux et le cœur grand ouverts pour vivre pleinement les dernières semaines. De passage à Bulle, une phrase inscrite sur un mur m’interpelle : ‹ Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. › Inspirant, non ?» Jérôme Faivre
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PERSPECTIVES 1 thème, 2 avis
omment les automobilistes parviennent-ils à destination ? L’outil le plus apprécié est naturellement le système de navigation. Quatre cinquièmes des automobilistes se fient à ses données. La moitié d’entre eux utilisent un appareil intégré et l’autre un dispositif portable. Un utilisateur sur cinq se sert toutefois de son smartphone tandis qu’un Jürg Röthlisberger, directeur de l’Office fédéral des routes nombre toujours plus restreint de perOFROU sonnes se penche encore sur les cartes routières. Cela signifie-t-il que les informations sur le trafic subiront le même sort que l’atlas routier ? Non, bien au contraire. Une étude menée en 2013 a montré que pour neuf automobilistes sur dix, la radio est de loin la source la plus appréciée pour s’informer de la circulation actuelle, loin devant l’Internet et les systèmes de navigation. La confiance placée dans les informations routières diffusées par les haut-parleurs de la radio reste intacte. Ces informations sont préparées et lues aujourd’hui encore par des personnes et selon la chaîne radiophonique, elles sont même présentées de manière ciblée principalement aux heures de pointe. Au contraire du choix de l’itinéraire, il ressort que pour les informations routières, la confiance accordée au média radio et aux personnes qui les présentent est plus grande que dans les autres moyens de communication à la mode. Cela perdurera certainement encore longtemps. Les informations à la radio ne sont pour sûr pas désuètes. En combinaison avec un bon système de navigation, elles offrent des informations complémentaires utiles, une plus-value très appréciée par nombre d’automobilistes. Par ce biais en effet, ils apprennent si l’embouteillage est causé par un accident et sur quelle voie se trouve un véhicule en panne ou s’il s’agit du bouchon classique de pendulaires. Ils peuvent donc par exemple changer suffisamment tôt de voie de circulation sans devoir s’affairer sur un appareil – ce qui est en fait interdit quand on conduit. C’est vraisemblablement ici que se trouve l’un des plus grands avantages de la radio. On peut l’écouter de manière passive tout en restant concentré sur le trafic sans devoir jeter de coup d’œil sur un petit affichage ou sur l’écran d’un smartphone. Les informations parviennent au conducteur comme ça en passant, sans qu’il ne doive devenir actif. L’avenir apportera encore des améliorations car l’expansion de la technique numérique (DAB+) nous offrira de nouvelles possibilités et des vitesses de transmission plus élevées.
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onction d’Aubonne et jonction de Morges-Ouest, tunnel de Vernier, poste de douane de Bardonnex. Qui ne les connaît pas, ces bas lieux aux noms mélodieux qui nous sont serinés toutes les demi-heures à la radio dans les informations routières. Le contenu informatif de ces annonces est en général pratiquement nul. C’est un peu comme si l’anima- Tschoff Löw, responsable de teur annonçait que dehors le soleil brille. campagnes à l’ATE L’évolution du temps et tout au plus les alertes représentent un intérêt lors du bulletin météorologique mais pas forcément l’aperçu du temps actuel en Suisse. C’est la raison pour laquelle, les informations routières ne sont judicieuses qu’en cas de situation extraordinaire ou de danger imminent, la présence d’animaux sur l’autoroute par exemple. Si tel est le cas, elles captent mon attention et je réagis en conduisant plus lentement et plus attentivement ou en choisissant peut-être une autre route. Mais en première ligne, on apprend de ces informations qu’elles n’ont aucune influence sur le comportement face au trafic des automobilistes qui, pleins d’entrain, s’enfilent quotidiennement dans les bouchons et y contribuent. Les litanies en boucle de ce rituel radiophonique aboutit à l’indifférence de la part des personnes impliquées. C’est donc peu étonnant que les heures d’embouteillage sur l’autoroute aient doublé depuis 2008. Les pendulaires routiers connaissent la situation sur les routes et prennent en compte le temps supplémentaire nécessaire. Pour moi se pose la question suivante : quel est l’objectif visé par les informations sur les embouteillages dans un contexte de surcharge de trafic routinière ? Pour la majeure partie de la population, un embouteillage n’a lieu que quand il est annoncé à la radio. On ne s’en souvient que parce qu’on se le voit sans cesse répéter. Sont-elles utilisées à des fins politiques ? Un des principaux actionnaires de Viasuisse, qui est à l’origine des annonces radiophoniques, n’est autre que le TCS. Si les annonces ont été faites assez longtemps, la pression est telle qu’il faut y remédier – selon l’ancienne recette « créer plus de capacités routières ». Ce qui à moyen terme génère encore plus de trafic. Celui qui veut absolument goûter aux informations routières à l’occasion de surcharges de trafic dans leurs moindres détails peut le faire à l’heure actuelle sans ennuyer les autres auditeurs radiophoniques avec des informations sans intérêts : via systèmes de navigation, applications ou sites internet.
Les annonces d’embouteillage sont-elles aujourd’hui encore nécessaires ? Donnez votre avis sur www.ate.ch/voter 42
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
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1 THÈME 2 AVIS
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A-t-on besoin de l’info trafic ?
RÉGIONS Nouvelles des régions
Alerte devant l’ouragan Opti-Ma
Jura
Le canton du Jura veut économiser sur les transports publics. Un objectif difficilement réalisable alors que les circonstances n’y sont pas favorables. En septembre 2014, une commission formée de représentants de presque tous les partis politiques, à l’exception des Verts et de CS-POP, a rendu public un plan de mesures d’économies appelé Opti-Ma. Le 17 décembre, le Parlement l’a accepté. Ce plan d’austérité est censé permettre au canton d’économiser 35 millions de francs d’ici à 2018. Lors de cette session parlementaire toutes les propositions d’économies ont été validées.
La qualité a un coût Dans sa réponse le Gouvernement rappelle que, depuis 2004, la fréquentation des transports publics sur les lignes jurassiennes avait augmenté de 57 %, soit la même proportion que la hausse de l’offre. Ce succès est dû à l’amélioration du matériel roulant, au réaménagement des gares, à l’adaptation des quais aux nouvelles rames « Flirt » et à l’extension de l’offre par l’introduction d’horaires cadencés. ATE MAGAZINE / JUIN 2015
touchés, les transports publics également », qu’il « n’est pas souhaitable de faire des exceptions » et qu’il « est évident qu’elles entraînent des contraintes qui impliqueront des effets sur l’offre ».
Un paradoxe On se trouve ainsi dans une situation paradoxale : les répercussions des travaux en gare de Lausanne impliqueront des coûts supplémentaires pour garantir l’offre actuelle avec des correspondances correctes en gare de Delémont, alors que les mesures d’économie Opti-Ma ne permettront justement pas d’adapter l’offre à cette situation exceptionnelle. Ceci illustre parfaitement le manque de nuances de ces mesures d’économies qui doivent toucher tous les domaines d’activités, même ceux qui, comme les transports publics jurassiens sont gagnants sur tous les points. Dans sa réponse, le Gouvernement reconnaît en effet que l’augmentation de la fréquentation a
entraîné une hausse des recettes. En outre « pour chaque franc dépensé par le Canton du Jura en matière d’exploitation des transports publics, ce sont trois francs qui le sont en plus par la Confédération ». Première victime : la ligne de bus Delle–gare TGV BelfortMontbéliard. La subvention d’un peu moins de 200 000 francs sera supprimée dès décembre 2015. Cette annonce est un très mauvais signal donné à nos partenaires français, dont le projet de réouverture de la ligne Delle– Belfort est déjà menacé. En conclusion, l’ATE Jura demande au Gouvernement jurassien de renoncer à la suppression de la subvention à la ligne de bus Delle–gare TGV et de faire les dépenses nécessaires pour maintenir l’offre actuelle sur l’ensemble du réseau des transports publics du canton. Jean-Arsène Jossen
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Que restera-t-il ? Pourtant, en octobre, Erica Hennequin, députée verte et membre du comité de l’ATE Jura, déposait une question écrite intitulée : « Que restera-t-il des transports publics jurassiens après le passage de l’ouragan Opti-Ma ? » La députée donnait en exemple le succès du rétablissement des lignes régulières de bus en remplacement du bus sur appel Publicar. Elle rappelait aussi que le canton avait pour objectif la mise en place d’un RER jurassien avec une augmentation des cadences. La question principale était de savoir comment densifier l’offre tout en réduisant les subventions d’exploitation aux transports publics de près d’un demi-million de francs par an.
Le Gouvernement affirme aussi qu’il « garde de solides ambitions en matière de développement de ses transports publics » et que la conception directrice des transports publics sera soumise au Parlement en 2015. Ce document est actuellement en cours de consultation et la création d’un RER jurassien est un des axes importants de ce document. Autre point évoqué par le Gouvernement : le changement d’horaire de décembre 2015, qui obligera le canton du Jura à s’adapter aux conséquences des modifications des horaires à Lausanne et sur la ligne du pied du Jura. On peut lire que « cela entraînera une augmentation indispensable des prestations afin de maintenir la qualité actuelle des correspondances ». On peut aussi ajouter que cela aura pour conséquence une augmentation des coûts. Le Gouvernement affirme également qu’il « faut être conscient que l’ensemble des domaines d’activités de l’État sont
Le développement des transports publics dans le canton du Jura pourrait subir un sérieux coup de frein. 43
RÉGIONS Nouvelles des régions
Genève
Améliorer l’attractivité du futur RER CEVA L’ATE Genève lance une pétition pour demander l’ouverture du tunnel ferroviaire de Châtelaine au trafic voyageurs. Le but de cette démarche est de renforcer l’attractivité du futur RER francovaldo-genevois. Un spectre de possibilités Le tunnel, aujourd’hui utilisé par le trafic marchandises, permettrait de mettre en place des liaisons de type RER sans devoir passer par la gare Cornavin. Ceci représenterait un gain important en termes de confort (absence de transbordement) et de temps de parcours (gain de 10 minutes). © mad
Afin qu’il soit fréquenté par le maximum de personnes possible, le futur RER doit être en mesure d’offrir une desserte optimale du territoire genevois. L’ATE et ses partenaires considèrent que l’ouverture du tunnel de Châtelaine au trafic voyageurs est la mesure la plus appropriée pour atteindre cet objectif.
L’attractivité future du RER franco-valdo-genevois serait ainsi renforcée de manière significative. Comme le tunnel existe déjà, le coût de son adaptation au trafic voyageurs serait minime. Elle consisterait à mettre en place un chemin de fuite et une sortie de secours. En outre, une partie du tunnel est déjà équipée et utilisée par les trains français à destination de Cornavin. Le gabarit du tunnel permet le passage de trains à deux étages. Grâce à l’ouverture du tunnel, les liaisons directes suivantes seraient rendues possibles :
Le Chablais, la vallée de l’Arve, Annemasse, les Trois Chênes, l’Hôpital, Carouge et Lancy. La Zimeysa, Vernier, Meyrin et Satigny. Valérie de Roguin
Signez la pétition ! Soutenez l’ouverture du tunnel de Châtelaine au trafic voyageurs. Signez la pétition dès maintenant sur www.bit.ly/1zAHALc. Des feuilles de pétition pourront être imprimées d’ici à fin juin sur www.ate-ge.ch. Merci de votre soutien.
Nouveau comité Lors de son AG du 31 mars, l’ATE Genève a réélu son président, Thomas Wenger. Le comité a vu le départ de son vice-président, Damien Bonfanti, et l’arrivée de Lisa Mazzone et de Sue Putallaz. Les membres du comité : Jean Berthet, Didier Bonny, Grégoire Carasso, Corinne Chao-Blanco, Denis Chiaradonna, Derek Christie, Emilie Flamand-Lew, Lisa Mazzone, Sue Putallaz, Armand Rezzonico, Emilie Roux, Carlo Russi, Hector Salvador, Sylvain Thévoz, Pascal Vuichard, Thomas Wenger. Le 23 avril, le comité a élu les membres du bureau. Celui-ci se réunit toutes les deux semaines et s’occupe des affaires courantes, en contact étroit avec la secrétaire générale. Les membres du bureau : Denis Chiaradonna, Carlo Russi, Lisa Mazzone, Hector Salvador, Thomas Wenger.
Le tunnel de Châtelaine, ici en rouge.
V Valais
Le talon d’Achille du réseau piétonnier Le 23 avril dernier, lors de l’AG de l’ATE Valais, Thomas Schweizer, directeur de Mobilité Piétonne Suisse, a donné une conférence sur les passages piétons. En Valais, nombre d’entre eux seront adaptés aux normes VSS actuelles de sécurité, ou tout simplement effacés.
A l’automne 2013, les autorités cantonales valaisannes dévoilaient une partie de l’étude sur la sécurité des passages piétons du canton du Valais, menée par la VSS. Ses conclusions ne laissent 44
aucune équivoque : plus de la moitié des 1760 passages étudiés présentent des lacunes plus ou moins importantes. Depuis lors, les professionnels ont fait des propositions pour la rénovation ou
la modification de 900 passages. Dans la majorité des cas, la sécurité a pu être améliorée relativement facilement. D’autres passages piétons feront l’objet d’une transformation ces prochaines
années, dans le cadre de projets de construction routière. Il a par ailleurs été constaté que 660 passages ne correspondent plus aux normes VSS, et qu’ils doivent être déplacés, modifiés ou effacés. ATE MAGAZINE / JUIN 2015
RÉGIONS
Le canton muet Le canton du Valais n’a malheureusement pas présenté les mesures prévues ou déjà entreprises. L’ATE Valais a souhaité inviter un responsable cantonal à son AG pour en débattre. A notre regret, le canton a décliné l’invitation en évoquant la raison suivante : « le Service cantonal des routes, des transports et des cours d’eau travaille directement avec les responsables de la sécurité des communes afin de
rechercher des solutions pour les passages concernés. » Dans l’intervalle, les autorités reçoivent des plaintes toujours plus nombreuses de la part des habitants, inquiets de la disparition des passages piétons dans leur commune. L’ATE Valais a l’intention de prendre en main ce thème préoccupant.
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Nouvelles des régions
Jannick Badoux et Brigitte Wolf
Plusieurs passages piétons sont appelés à disparaître.
Une action visionnaire
Fribourg
Sans l’intervention de l’ATE Fribourg, Torry-est serait aujourd’hui un lotissement sans âme ni vie locale, digne de ce qui se faisait en 1980. Au lieu de cela se profile peut-être un quartier durable.
© Nicolas Haymoz
Nous sommes en décembre 2012. L’ATE Fribourg dépose une opposition contre le plan d’aménagement de Torry-est en ville de Fribourg. Ce dernier prévoit la construction d’un quartier de lotissements peu dense, avec de la verdure entre les maisons et des voitures stationnées dans des couverts, afin de donner à cet espace un aspect propre en ordre. Le tout sur une surface d’environ 119 000 m2 . Mais voilà, il s’agit de l’une des dernières surfaces vertes, si ce n’est la dernière, encore partiellement constructibles
La colline de Torry aujourd’hui. ATE MAGAZINE / JUIN 2015
en ville de Fribourg – contigüe à la commune voisine de GrangesPaccot et nécessitant une coordination intercommunale.
Un concept éculé En s’opposant, l’ATE soulève notamment des problèmes relatifs à la mobilité et relève le fait que, sur les axes routiers permettant de relier la colline de Torry, les normes fédérales en matière de bruit sont sévèrement dépassées. L’ATE pose aussi la question quant à la pertinence de construire, en 2012, un projet
basé sur un concept éculé, ressemblant à ce qui se faisait dans les années 1980. L’association propose alors deux voies à la ville. La première est de transformer Torry-est en un parc urbain, en y adjoignant des liaisons de mobilité douce, conformément aux directives stratégiques de l’Agglo Fribourg. La deuxième est de construire à Torry-est un quartier durable, dense, fonctionnellement mixte, où la proximité des arrêts de transports publics favorise la mobilité des piétons et des cyclistes. La vision de l’ATE pour le quartier d’habitation est claire : Torry-est doit aussi comprendre des infrastructures telles que des places de jeux pour les enfants, des crèches, un centre de loisirs, un café ou un commerce alimentaire de proximité. Il s’agit d’en faire un lieu d’habitation avec des perspectives d’avenir, favorisant la mixité sociale et intergénérationnelle, et non pas un quartier satellite.
Miracle à Fribourg Nous sommes en avril 2015, un vent nouveau semble souffler sur la cité. Nicole Surchat Vial, architecte de la ville de Fribourg,
s’exprime dans les colonnes du quotidien La Liberté : « Environ 11 000 nouveaux habitants. Voilà ce qui attend la ville de Fribourg à l’horizon 2030. Se pose alors la question centrale : comment augmenter la densité ? Deux secteurs s’y prêtent. Les Hauts de Schiffenen et la colline de Torry », expose l’architecte de ville. Dans ces deux zones, l’indice de densité serait revu à la hausse. Le seuil légal actuel passerait de 1,7 à 2,5, représentant environ 180 logements par hectare, soit un total de quelque 1000 logements supplémentaires. Nicole Surchat Vial : « Un élément très important est d’y apporter de la mixité afin de créer une vie locale. L’idée est d’éviter de faire de Fribourg une cité-dortoir et pour cela il faut un développement économique ». Cette affirmation ne laisse aucune place au doute. S’ils doivent sortir de terre, les nouveaux logements à Torry-est seront accompagnés de commerces et d’autres activités. L’ATE Fribourg ne peut que se féliciter d’avoir, par son action préventive visionnaire, préservé jusqu’à ce jour cette potentialité. Pierre-Olivier Nobs
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ATE MAGAZINE / JUIN 2015
SERVICES Offres spéciales
Carte journalière pour deux personnes Du 8 juin au 5 juillet 2015, les membres de l’ATE peuvent acquérir la carte journalière Duo. Au moins l’un des deux voyageurs doit être en possession d’un abonnement demi-tarif valable. Un rabais supplémentaire est accordé
aux membres qui procèdent à la commande en ligne, dans le Ticket Shop CFF. Plusieurs moyens de paiement sont proposés (cf. la liste des prix ci-dessous). Valables jusqu’au 2 août 2015, les cartes journalières spéciales
peuvent être utilisées sur l’ensemble du réseau couvert par l’abonnement général. Plus de 27 000 kilomètres et autant de moments d’exception vous at-
tendent. Quelques suggestions : les rives du lac de Constance, Schaffhouse et les Chutes du Rhin, la vallée uranaise de la Reuss.
© SBB CFF FFS
Ce début d’été est placé sous le signe du voyage en transports publics pour les membres de l’ATE. Ils bénéficient de la carte journalière Duo, valable pour deux personnes, à prix spécial.
Commander la carte journalière Duo : En ligne
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(www.ate.ch/cartejournaliere)
(au moyen du bon dans le rabat de la couverture)
2 ème classe : Fr. 85.— 1 ère classe : Fr. 126.—
2 ème classe : Fr. 99.— 1 ère classe : Fr. 149.—
Idéale pour les voyages à deux : vivez une journée d’exception à travers la Suisse avec la carte journalière Duo.
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La Suisse en train et à vélo L’été est bientôt de retour et il invite à la balade. Une agréable excursion à vélo sans devoir se soucier du transport, cela vous tente ? Louez simplement un vélo ou vélo électrique moderne et de qualité. Voyagez confortablement en train jusqu’au lieu de votre excursion, empruntez votre deux roues directement à la gare et commencez votre randonnée. Appréciez ainsi la belle saison à sa juste valeur ! Il est possible de louer les bicyclettes dans 200 stations en Suisse, dont 80 gares. Les vélos et vélos électriques loués peuvent être retournés au même emplacement, et en règle générale, aussi
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dans une autre gare proposant ce service. Un plus pour les membres de l’ATE : jusqu’au 2 août 2015, vous recevez une réduction de 10 francs sur la location d’un vélo ou vélo électrique. Réservez votre deux roues préalablement sur www.rentabike.ch. Le jour de votre excursion, échangez le bon (à découper ci-dessous) auprès de la station de location Rent a Bike et profitez de la réduction. Détails : www.bonus-ate.ch
Bon de 10 francs pour la location d’un vélo Rabais de 10 francs sur la location d’un vélo ou vélo électrique de votre choix. Offre valable du 8 juin au 2 août 2015 dans toutes les stations de location Rent a Bike de Suisse. Le bon est valable sur le tarif normal et n’est pas cumulable avec d’autres réductions. Un bon par location de vélo. Pas de paiement en espèces, pas de remboursement.
ATE MAGAZINE / JUIN 2015
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SERVICES
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Offres spéciales
Ces charmantes régions du canton des Grisons sont de véritables oasis de paix.
Bienvenue au village de montagne Le pyjama de voyage
Selon le village, les visiteurs sont salués par un chaleureux « Buongiorno ! », un amical « Allegra ! » ou un dépaysant « Grüazi ! ». La grande variété du canton des Grisons se manifeste dans ses 150 vallées. Par exemple, dans le très reculé Val Müstair, à proximité du Parc national suisse. Ou plus
la Basse-Engadine, elle regorge de nombreux endroits pittoresques, à l’image du petit village de Guarda.
au sud, dans le Valposchiavo, où vous devez absolument déguster les « Pizzoccheri » faits maison. La région de Viamala vous invite à partir sur les traces des Romains à l’occasion de randonnées pédestres. Le Val Lumnezia, la vallée de la lumière, est la terre d’une hospitalité authentique. Quant à
Un plus pour les membres de l’ATE : 20 % de rabais sur une sélection d’hébergements dans les régions authentiques des Grisons. Offre valable jusqu’au 31 octobre 2015. Liste des hôtels et détails sur www.bonus-ate.ch.
Qu’y a-t-il de plus beau que d’offrir des vacances ? Un chèque hôtelier Freedreams est une véritable idée cadeau. Le chèque est valable pour trois nuits et deux personnes dans l’un des 2500 hôtels partenaires en Suisse et en Europe. L’hôte s’engage en contrepartie à déjeuner et/ou à souper dans l’établissement choisi. Nouveau : avec le chèque hôtelier digital, il est
il fait bon se promener et se relaxer. Son restaurant propose des spécialités de saison, tandis que son centre de bien-être comprend notamment un sauna, un sauna bio et un bain à vapeur. L’hôtel Crusch Alba se situe à 1500 mètres d’altitude, à Zernez en Engadine. Il constitue un piedà-terre idéal pour partir en excursion vers le parc national suisse. C’est un établissement convivial et traditionnel, avec un mobilier en bois massif. Chaque jour, la cuisine fine surprend les papilles gustatives des hôtes.
possible de réserver les hôtels directement en ligne. Voici deux établissements « coup de cœur » en Suisse : Le Parkhotel Delta, entre Ascona et Locarno, n’est qu’à un km du lac Majeur. Il se situe au cœur d’un parc subtropical de 80 000 m2 où
© Freedreams
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Hôtels de rêve à prix de rêve Qu’allez-vous porter pour les chaudes nuits d’été ? Le pyjama de voyage « Adventure Nightwear » est idéal pour tomber en douceur dans les bras de Morphée. Il est à la fois très léger et agréable au toucher, grâce à la combinaison de la soie et du coton égyptien. En outre, il sèche très rapidement suite au lavage, permettant de l’enfiler déjà la nuit suivante. Dans un sac de voyage ou un sac à dos, il sait se faire tout petit. Les pyjamas de voyage « Adventure Nightwear » pour elle et lui sont disponibles dans la Boutique ATE au prix de Fr. 89.–. Jusqu’au 14 juin 2015, les membres de l’ATE profitent d’un rabais de 10 % sur tout l’assortiment. Retrouvez davantage d’offres et d’actions dans les pages de ce magazine. Assortiment complet sur www.boutique-ate.ch. La Boutique vous renseigne par tél. au 0848 612 612 (tarif normal).
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Saviez-vous que les Grisons abritent trois espaces linguistiques et de petits villages de montagne dans un paysage culturel intact ?
Un plus pour les membres de l’ATE : à l’aide du bon de commande dans le rabat de la couverture, vous recevez deux chèques-hôtels pour le prix de Fr. 120.– au lieu de Fr. 170.–, frais de port inclus. Avec un élégant coffret cadeau offert. Détails sur www.bonus-ate.ch, Tél. 0848 88 11 99 (Freedreams).
Le Parkhotel Delta, un petit bijou de la région du lac Majeur. ATE MAGAZINE / JUIN 2015
SERVICES
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Offres spéciales
Pagayer sur une surface plane confère une grande sensation de liberté.
En canoë sur l’Aar ou le lac de Bienne Vivez une journée passionnante à deux, en famille ou avec un groupe d’amis, lors d’une sortie en canoë sur l’Aar à travers le Mittelland, ou sur le lac de Bienne. Loin de l’agitation du quotidien, vous avancez tranquillement sur le fleuve le plus riche en eau de Suisse et vous émerveillez devant le paysage naturel et culturel im-
pressionnant qui s’offre à vous. Ou alors vous prenez la destination d’Erlach sur le lac de Bienne en passant par l’île Saint-Pierre !
Un plus pour les membres de l’ATE : 20 % de rabais sur la location de canoës gonflables pour une journée sur l’Aar entre Büren an der Aare et Soleure, avec remise du canoë à Soleure, soit : Fr. 64.– au lieu de Fr. 80.– par adulte et Fr. 20.– au lieu de Fr. 25.– par enfant. 20 % de rabais sur la location de kayaks standards pour une journée sur le lac de Bienne entre Nidau et Erlach, avec remise du bateau à Erlach, soit : Fr. 68.– au lieu de Fr. 85.– par kayak « 1 place » et Fr. 96.– au lieu de Fr. 120.– par kayak « 2 ou 3 places ». Détails : www.bonus-ate.ch. Tél. 032 331 76 88 (Globepaddler Bielersee)
En bateau sur l’Aar ou les lacs Laissez de côté le stress du quotidien et revitalisez-vous lors d’un apaisant tour en bateau. La Société de Navigation Lac de Bienne (BSG) propose des excursions sur l’Aar entre Bienne et Soleure, sur le lac de Bienne et les deux autres lacs du pied du Jura. Sur chacun des huit bateaux, il est possible de se laisser surprendre par un brunch, un apéro ou un repas de midi. La croisière sur l’Aar entre Bienne et Soleure est une expérience unique en soi et, pour beaucoup, la plus belle Navigation Lac de Bienne excursion en bateau de Suisse. Vous pourrez y admirer les cigognes à Altreu, la petite cité médiévale de Büren an der Aare et les impressionnantes écluses de Port. Soleure, qualifiée de plus belle ville baroque de Suisse, mérite quant à elle une visite avant ou après la croisière sur l’Aar. Tout au long de la saison, la Société de Navigation Lac de Bienne organise différentes courses à thèmes. Le Ce bon est valable pour une croisière aller simple sur l’Aar, une croisière Lac de Bienne ou pour une catamaran solaire Mobicat se prête bien à ce genre d’évécroisière aller simple des Trois-Lacs au prix de CHF 25.– au lieu de max. CHF 60.–. nements. Ce bateau hors du commun, propulsé par un Bon à remettre à la caisse. Valable pour une personne jusqu’au 06.12.2015. moteur électrique alimenté par l’énergie solaire, navigue Non cumulable, non convertible, pas de remboursement comptant. Information et horaire: www.lacdebienne.ch chaque dimanche d’été sur le lac de Bienne à l’occasion d’un brunch. Il est aussi mis en service pour les courses « pleine lune » et « gastronomie ».
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Un plus pour les membres de l’ATE : Bon pour une croisière aller simple sur l’Aar, une croisière Lac de Bienne ou pour une croisière aller simple des Trois-Lacs, au prix de Fr. 25.– au lieu de max. Fr. 60.–. Découpez le bon ou imprimezle sur www.bonus-ate.ch. Tél. 032 329 88 11 (BSG).
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$YH] YRXV GX WHPSV OLEUH HW XQH Dê QLWª SRXU OHV FRQWDFWV KXPDLQV SDU WªOªSKRQH " Dans ce cas, avez-vous peut-être aussi envie de devenir l’Agente romande du Magazine ATE pour l’acquisition des annonces publicitaires? Vous êtes, dans l’idéal, de langue maternelle française et êtes capable de communiquer en allemand. Vous avez toute latitude pour organiser votre temps de travail (le Magazine ATE paraît 5 fois l’an) et serez épaulée dans votre tâche par notre Responsable des annonces. La rémunération est basée sur le principe de la commission pour chacune des annonces vendues. Ce travail vous intéresse-t-il? Prière de contacter Stefanie Stäuble, Rédactrice en chef du Magazine ATE, tél. 031 328 58 40, stefanie.staeuble@verkehrsclub.ch.
ATE MAGAZINE MAGAZINE / JUIN 2015 ATE
SERVICES Offres spéciales
Excursions à vélo en toute détente Pro Vélo Suisse
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usqu’au moment où une série de livres à succès trouve sa place dans les rayons des librairies, un savoir-faire et beaucoup de travail sont nécessaires à différents niveaux. Tout ce qui a déjà été inventé une fois facilite le travail par la suite. En ce sens, Pro Vélo Suisse et les éditions Velojournal sont responsables d’une conception soigneusement élaborée, de modèles efficients servant à la saisie et à la documentation des tours, de bases contractuelles avec tous les partenaires possibles et, finalement aussi, de mesures de marketing puisque les médias numériques concurrencent toujours plus le commerce du livre. Balades coup de cœur Le travail de fond se fait sur le terrain et dans la région même, voici ce qui rend le guide d’excursions à vélo authentique et particulier. Les spécialistes bénévoles de randonnée à bicyclette de Pro Vélo composent un programme provisoire sur la base de leurs promenades favorites. Celui-ci est harmonisé et, si nécessaire, perfectionné en collaboration avec le partenaire le plus important, Suisse Mobile. Avant qu’une excursion ne soit finalisée, la direction régionale du projet a encore bien du travail
Pro Vélo Suisse et les éditions Velojournal ont édité sept guides d’excursions à vélo pour différentes régions de Suisse. Quiconque possède tous les ouvrages chez soi peut entreprendre 186 balades à vélo en toute détente – un choix suffisant pour longtemps.
de coordination à effectuer avec les « auteurs » des excursions : comme la balade doit être simple et compréhensible et que seule la meilleure version est publiée dans le livre, la reconnaissance de l’itinéraire est, en général, faite plusieurs fois. Des photographes professionnels sont chargés de prendre des clichés attrayants qui contribuent également à harmoniser le livre au niveau des images. Des sites appropriés, des modèles authentiques et, si possible, du soleil sont nécessaires à la réussite des illustrations. A ne pas oublier : le fignolage de la description de l’itinéraire, la recherche et la préparation des conseils d’excursion et enfin, la recherche d’annonceurs et de sponsors. Longue préparation Si la parution d’un livre est prévue au printemps, la matière première doit être livrée intégralement l’automne précédant la production aux éditions de Velojournal. Des lecteurs, metteuses en page, graphistes, productrices et correcteurs professionnels prendront alors le relais. Ils transformeront toute la documentation saisie ainsi que l’énorme quantité de photos en un livre qui donnera envie de s’évader.
© Pro Vélo canton de Berne
Par Monika Hungerbühler,
Toutes les propositions d’excursion sont examinées sur place de manière critique.
Celui-ci sera imprimé par les éditions Werd Verlag et distribué aux librairies de toute la Suisse. C’est de cette façon qu’il trouvera le chemin le plus court vers de nombreux cyclistes passionnés qui n’attendent qu’une chose : pouvoir choisir parmi l’offre variée et se laisser séduire !
Un plus pour les membres de l’ATE : chaque guide régional d’excursions à vélo est disponible au prix de Fr. 19.80 au lieu de Fr. 34.90. Les guides des régions alémaniques ne sont disponibles qu’en allemand. Détails et commande : www.bonus-ate.ch
© Pro Vélo Suisse
Sept guides d’excursions sont parus jusqu’à présent.
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SERVICES
© iStockphoto.com/manonallard
Assurances
Avec le Carnet d’entraide ATE, les voyages et loisirs de toute la famille sont assurés.
Carnet d’entraide: le bon calcul Vaut-il mieux opter pour plusieurs assurances voyages individuelles ou le Carnet d’entraide ATE, qui offre une protection voyages et loisirs complète pendant un an? Dans la plupart des cas, la balance penche en faveur du Carnet d’entraide.
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ne famille planifie ses vacances d’été. En juillet, elle séjournera trois semaines en Italie. Ce voyage permettra de partager quelques bons moments ensemble, avant que Julien, le fils aîné, entame en septembre un périple de trois mois aux EtatsUnis. En novembre, c’est à Paris que les parents s’offriront un week-end prolongé, à l’occasion de leur anniversaire de mariage. Et en mars 2016, Mathieu, le plus jeune des enfants, aura l’opportunité de mettre en pratique son espagnol, lors d’un cours de langue de quatre semaines à Madrid. Du côté des loisirs, la famille a déjà réservé plusieurs tickets de concert et de théâtre pour les mois à venir.
Deux mois gratuits ! Si vous optez pour le Carnet d’entraide ATE avant fin juillet 2015, vous recevrez deux mois de couverture d’assurance gratuits*. Commande sur www.carnetentraide.ch ou par tél. 031 328 58 58. *Couverture d’assurance de 1 an + 2 mois supplémentaires gratuits. Action valable pour une souscription d’ici au 31 juillet 2015.
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La famille prévoit d’assurer chacun de ses voyages et loisirs. Une fois le calcul fait, il apparaît que le Carnet d’entraide ATE est beaucoup plus avantageux que le cumul de nombreuses assurances individuelles (cf. tableau ci-dessous).
Pour les voyages et loisirs Avec le Carnet d’entraide ATE, vous vous épargnez la conclusion
de plusieurs assurances voyages individuelles. Il couvre pendant une année entière les frais d’annulation et les incidents de voyage, également en Suisse. En outre, il inclut une protection des loisirs complète, comme les excursions d’une journée, les événements, les cours, etc. Empêché de partir en vacances? Contraint d’interrompre un voyage? Grippé au moment de participer à un tour organisé?
Pas de soucis: le Carnet d’entraide ATE est à vos côtés. Et contrairement à d’autres assureurs, la couverture est valable pour toutes les personnes vivant dans le même ménage. Quelques autres prestations également incluses: Remplacement des bagages en cas de retard d’acheminement Protection juridique en voyage (sauf Suisse et Liechtenstein) Protection en cas de faillite de la compagnie aérienne Assurance dépannage (avec le Carnet d’entraide pour personnes motorisées) en Europe (sauf Suisse et Liechtenstein) et dans les pays du pourtour méditerranéen.
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Coût des assurances voyages et loisirs individuelles*
Coût du Carnet d’entraide ATE (valable 1 an)
Trois semaines en famille en Italie (valeur Fr. 3000.–)
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Week-end prolongé des parents à Paris (valeur Fr. 500.–)
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Séjour linguistique de Mathieu : quatre semaines à Madrid (valeur Fr. 3000.–)
Fr. 84.–
Tickets de concert et de théâtre (valeur jusqu’à Fr. 500.–)
Fr. 29.–
Voyage de Julien : trois mois aux USA
Fr. 78.–
Supplément couverture Monde : Fr. 75.–
Total
Fr. 437.–
Non-motorisés : Fr. 135.– Motorisés : Fr. 159.–
Couverture voyages et loisirs en Suisse et Europe : Fr. 60.– Supplément pour motorisés : Fr. 24.–
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Le personnage que nous recherchons aimait la nature et luttait ardemment pour sa défense. Sa tête a même été mise à prix.
Qui est cet écologiste ? ne de mes amies le rencontra dans le train. Elle avait pris place dans son compartiment et lui demanda, au détour de la conversation, si elle pouvait avoir un de ses bracelets. Il en portait toujours une bonne douzaine. Il lui en offrit un avec plaisir, car tel était son caractère. Elle le possède aujourd’hui encore. A l’époque, dans les années 1980, il était déjà un personnage public. Avec ses lunettes et ses cheveux mi-longs, il avait des allures de John Lennon. Il était aussi un enfant de son époque, marquée par l’élan social de la génération ’68.
PROCHAIN NUMÉRO Avant les élections
se mesura aux grandes entreprises de ce monde. Penser à lui m’attriste un peu puisqu’il ne vit plus. Il disparut il y a environ dix ans. Une association perpétue son nom et poursuit sa lutte. Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation, cette association a offert en son souvenir un pullover fait main à chaque membre du Conseil fédéral. En effet, en 1993, il s’était lancé dans une action tricot sur la Place fédérale pour « réchauffer » le monde politique en faveur des questions qui lui tenaient à cœur. En mars dernier, l’ancienne Conseillère
fédérale Ruth Dreifuss a été la première de 44 personnalités à signer une pétition pour un plus grand engagement de la Suisse sur les questions que notre écologiste mystère défendait. Son nom a été immortalisé, puisque deux espèces animales ont été baptisées en son honneur : une sorte d’araignée et un crapaud. A mon avis, son courage et son engagement en font l’un des plus grands personnages de notre époque. Stefanie Stäuble
Qui est cet écologiste ?
A gagner : « Les bonnes choses vont par trois » dans le Biohotel Ucliva à Waltensburg GR pour deux personnes, d’une valeur de Fr. 846.– Veuillez adresser votre réponse à la question « Qui est cet écologiste ? » jusqu’au 31 juillet 2015 à : Magazine ATE, Concours, case postale 8676, 3001 Berne, ou www.ate.ch/concours ou concours@ate.ch (N’est valable qu’une seule participation par personne.)
Montagnes, vélo et bio – trois jours inoubliables : 3 nuitées, y compris le buffet du petit déjeuner Délicieux repas du soir en trois plats 1 riche lunch de qualité bio 1 entrée au sauna au feu de bois 1 journée d’excursion sur un vélo électrique www.ucliva.ch
Solution du concours précédent: La famille Piccard. Lauréate d’un voyage à Paris d’une valeur de Fr. 1400.– : Irene Thaler, Cham ZG
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Le 18 octobre 2015 auront lieu les élections au Conseil national et au Conseil des Etats. Elles donneront la couleur de nombreuses décisions importantes qui seront prises au cours des quatre prochaines années. Le Magazine ATE offre une aide à la décision et invite les partis à un entretien sur la Place fédérale. A propos de place : qu’advient-il des places des localités suisses ? Petit tour d’horizon.
Il avait travaillé comme fromager d’alpage et berger. Il s’intéressait à l’artisanat traditionnel, à la menuiserie, mais aussi à la médecine et à la culture d’autres pays. Mais il était aussi écrivain. Dans son journal intime, il évoque la vie en dehors de la civilisation. Il y donne des descriptions détaillées d’animaux et de plantes et indique des astuces qui facilitent la survie. Il y traduit aussi ses impressions dans le dessin où se reflète sa passion pour la nature. Son combat était du genre « David contre Goliath », puisqu’il
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