mAGAZINE
4 / Septembre 2016
LA MOBILITÉ NOUVELLE
Dossier Heures de pointe
Alerte à la pendularité aigüe Page 18
Actuel
Voyages
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Un moment pour l’éternité
Dordogne ou Périgord ?
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Dossier Heures de pointe Tous les matins et soirs, c’est la cohue dans les transports publics et sur le réseau routier. En dehors de ces périodes de grande affluence, il y a toute la place voulue. Des solutions se profilent à l’horizon.
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Actuel L’inauguration du tunnel de base du Saint-Gothard a été grandiose. En sera-t-il de même pour la suite ?
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Voyages Qu’on l’appelle Dordogne ou Périgord, voici une région en or. Quelques preuves à l’appui...
Page de couverture : Alerte à la pendularité aigüe (© Fabian Lütolf) ATE Magazine la mobilité nouvelle Le magazine de l’ATE Association transports et environnement. Abonnement: Fr. 19.–/an. Paraît 5 fois par an. www.magazine-ate.ch Adresse de la rédaction: ATE, Aarbergergasse 61, case postale, 3001 Berne (tél. 031 328 58 58; e-mail: magazine@ate.ch). Rédaction: Matthias Müller (mmü), Jérôme Faivre (jfa). Annonces: Markus Fischer (tél. 031 328 58 38, fax 031 328 58 99; e-mail: annonces@ate.ch). Graphisme: www.muellerluetolf.ch Impression, distribution: AVD Goldach. Papier: Leipa Ultra Lux Semigloss, Blauer Engel FSC. Tirage: 78 600 (français 15 700, allemand 62 900). Prochaine édition: 17 novembre 2016 Remise des annonces: 17 octobre 2016 Renseignements: tél. 031 328 58 58. Ce magazine est emballé sous un film plastique qui tient la comparaison avec une enveloppe en papier recyclé d’un point de vue environnemental. Cependant, le papier recyclé n’offre pas la même protection et entraîne plus souvent des dommages aux journaux.
ACTUEL
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Instantanés
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Tunnel de base du Gothard Un moment pour l’éternité
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Scandale des gaz d’échappement Pas d’issue au dieselgate
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Chemin de l’école Le Pédibus des aînés
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Initiative Economie verte Oui le 25 septembre !
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Etiquette pneus Parlons pneu… mais bien
DOSSIER
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Heures de pointe Alerte à la pendularité aigüe
VOYAGES
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Idée d’excursion Voyage contre la montre
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Tour à vélo Au bord de la Baltique
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Nature et culture Plutôt Dordogne ou Périgord ?
PERSPECTIVES
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Concours photos Elles aiment leur quartier
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Grand format Une visite pas comme les autres
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Portrait L’avocat de la petite reine
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Interview Harald Kröger en mode électrique
RÉGIONS
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Nouvelles des régions
SERVICES
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Offres pour les membres de l’ATE
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Cartoon / Enigmes
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Concours
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Boutique ATE
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Petites annonces
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Voyages via verde
ATE MAGAZINE 4/16
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ACTUEL
EDITORIAL
Petit manuel du pendulaire D’un pas pressé, ils se déplacent machinalement. Les uns tapotent nerveusement sur l’écran de leur téléphone. Les autres feuillettent un quotidien gratuit, subtilisé dans une caissette de distribution. Le matin, on les croise un gobelet de café à la main. Le soir, avec quelques cernes sous les yeux. Eux, ce sont les pendulaires en transports publics. Il convient de ne pas les confondre avec leurs cousins, les pendulaires automobilistes. Un peu à la manière des escargots, ces derniers transportent leur maison sur le dos. A l’exception près que cette maison possède quatre roues et prend beaucoup de place. Tellement de place qu’ils finissent par s’accumuler les uns derrière les autres, créant des files d’attente toujours plus longues. Mais cet effet de masse n’est pas propre aux automobilistes. Sou-
© Jérôme Faivre
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A la gare, on ne peut pas les louper.
La finalité de l’initiative vélo est d’augmenter considérablement la part des cyclistes dans le trafic.
Le contre-projet à l’initiative vélo salué En comparaison avec d’autres pays européens, la promotion du vélo en Suisse en est encore à ses balbutiements. C’est pourquoi l’ATE, Pro Vélo et environ 60 organisations et partis ont déposé l’initiative vélo le 1er mars dernier. En août, le Conseil fédéral a soutenu l’idée de mettre sur un pied d’égalité trafic cycliste et mobilité piétonne. Mais il a mis en consultation son propre contre-projet au texte. « Le contre-projet est un pas (ou plutôt une roue de vélo) dans la bonne direction » affirme Evi Allemann, Présidente de l’ATE. L’initiative demande que la Confédération encourage la pratique de la bicyclette, et soutienne les communes et les cantons dans leurs activités de promotion du vélo et d’amélioration des infrastructures cyclistes.
vent les pendulaires en transports publics s’entassent eux aussi, comme des sardines en boîte. Afin de survivre en ces milieux hostiles, ces personnes ont développé des qualités vénérables. Parmi elles, la patience et la tolérance. Cependant, il arrive qu’un quidam isolé ne parvienne plus à dissimuler son irritation. Dans ce cas, face à la foule, la situation peut vite s’envenimer. Des noms d’oiseaux viennent à voler – des mots que la bienséance m’interdit ici de répéter. Puis il y a les pendulaires à vélo ou à pied, qui représentent une minorité. Probablement un jour cela va-t-il changer. Quoi qu’il en soit, ils sont souvent mal-aimés. On leur reproche de ne pas respecter les règles de la circulation, et même d’afficher une certaine suffisance vis-àvis des autres usagers. Peut-être est-on tout simplement jaloux d’eux ? Parce qu’ils habitent à quelques pas de leur
Pas sans transparence et démocratie Avez-vous déjà entendu parler de TTIP et TISA ? Derrière ces acronymes se cache une série d’accords planifiés en secret, ou du moins en toute confidentialité : le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) et l’accord sur le commerce des services (TISA). Ces accords entre l’UE et les USA concerneront aussi la Suisse. Cela d’autant plus que la Suisse est à la table des négociations TISA. Une large coalition, constituée de partis, d’ONG, de syndicats et d’associations (parmi elles, l’ATE) n’est pas du tout satisfaite du mystère régnant autour de TTIP et TISA. Elle critique aussi le fait que ces accords échappent à tout contrôle démocratique. Dans une lettre ouverte au Président de la Confédération, Johann SchneiderAmmann, la coalition exige des informations sur le contenu des négociations. Dans tous les cas, un référendum doit pouvoir avoir lieu. Car la Suisse risque de perdre son autonomie en matière de politique des transports et de politique environnementale. La taxe sur le CO2 et le transfert route–rail des marchandises seraient, entre
travail. Parce qu’ils ne connaissent pas le calvaire des sont telles qu’ils ne sont jamais malades, même en hiver. Tout cela pour vous dire qu’être pendulaire est souvent une fatalité. Mais quel type de pendulaire on veut être est toujours une question de choix. Jérôme Faivre, rédacteur adjoint
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L’ATE et ses partenaires exigent la garantie que les processus démocratiques soient maintenus en Suisse. © thecrazyfilmgirl/Flickr (CC BY 2.0)
heures de pointe. Parce que leurs défenses immunitaires
ACTUEL
Signez la lettre ouverte au Président de la Confédération : www.ate.ch/ttip&tisa
© Fabian Lütolf
autres, en danger. L’ATE s’engage dans la campagne « Ensemble contre TTIP, TISA & Co. » et co-organise la manifestation du 8 octobre à Berne.
Sans infrastructures réservées à la voiture, il y a de la place pour d’autres choses, par exemple le jeu, la détente et les rencontres.
Envois postaux « pro clima »
Du nouveau pour la vie sans voiture
Le label « pro clima » de la Poste garantit une expédition climatiquement neutre des lettres et des colis. L’ATE vient d’adhérer à « pro clima » : l’association paie quelques centimes de plus par envoi. La poste investit cette contribution dans la compensation du CO2 en Suisse et à l’étranger. Les projets de protection du climat sont triés sur le volet. Par exemple, les projets d’installations agricoles de biogaz permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, encouragent le développement durable et compensent les émissions de CO2 relatives au transport des envois postaux.
La plateforme « Habitat à mobilité durable » entame sa troisième année d’existence. La recherche de bons exemples en Suisse a permis de nouer de nouveaux contacts, notamment avec les responsables des projets d’habitat durable à Bonaduz (GR) et à Emmen (LU). En outre, le site internet de la plateforme a été complété par des informations sur les projets de Baden (AG) et d’Aegerten (BE). Le 18 octobre, la plateforme organise un séminaire professionnel au château de Bumpliz, sous le patronat de la ville de Berne, avec des conférenciers issus de l’industrie de la construction et des autorités communales. Cette demi-journée est aussi l’occasion de visiter le quartier sans voiture le plus récent de Suisse. L’habitat à mobilité durable devient aussi un sujet en Suisse romande. Ainsi, depuis le 1er juillet, l’ATE a engagé une nouvelle personne qui se consacre à cette thématique dans les cantons romands.
www.habitat-mobilitedurable.ch
VCS | französisch | ProClima | Format 225 × 146 mm | DU: 15.08. / 17.10.2016 | Ersch.: 15.09. / 17.11.2016 ANNONCE
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ACTUEL
Un moment pour l’éternité
L’
invitation nous était parvenue des mois à l’avance. Adressée personnellement. Des personnalités triées sur le volet : partenaires de la construction, politiciens, ministres de haut rang des pays voisins, directeurs et présidents d’organisations en lien avec les transports publics. Le fait que nos co-directeurs et notre présidente aient été invités est aimable. Mais c’est surtout mérité, puisque l’ATE a toujours soutenu le projet d’un tunnel de base au Gothard et qu’elle s’est battue en première ligne pour la RPLP. Le 1er juin 2016, nous avons rendez-vous sur le quai 18 de la gare de Zurich et prenons place à bord du train spécial. Le hasard a voulu que les représentants des ONG se retrouvent dans le même compartiment, ce qui nous a permis de nous entretenir des votations du week-end
1880
Les jours absolument uniques sont rares, mais ils existent. Ces événements qu’on inscrit en gras et en rouge dans l’agenda. Le 1er juin 2016, date de l’ouverture officielle du tunnel de base du Gothard, en était un.
suivant. A ce moment-là, il était tout sauf évident que l’initiative « vache à lait », dont l’acceptation aurait été très grave pour notre branche, échouerait si clairement. Rétrospectivement, nous sommes fiers d’avoir pris la tête de la lutte contre cette initiative du lobby de l’asphalte.
© Gottardo 2016
Par Caroline Beglinger
Somptueuse ambiance Arrivée à Erstfeld, suivie d’un bref apéritif. Les complets trois pièces sombres dominent nettement. Ici et là, quelques touches de couleurs signalent des présences féminines ou l’encadrement par le personnel d’organisation en gilets de sécurité. Tel est l’univers du chemin de fer. Le programme se poursuit avec, comme il se doit en pareilles circonstances, le message de bienvenue du Président de la Confédération, Johann Schnei-
Le spectacle d’inauguration commence : bariolé, exubérant et surprenant.
der-Ammann, et, pour les hôtes au sud, celui de la Conseillère fédérale Doris Leuthard, dans un italien parfait. Nous sommes
entourés de célébrités. Tous les membres du Conseil fédéral, ainsi que leurs prédécesseurs Moritz Leuenberger et Adolf Ogi – dont
1980
1940
1990
1992 Le peuple
1981 L’ATE lance son initiative 1947 Premiers projets d’un tunnel de base entre Amsteg et Bodio
1882 Ouverture du tunnel
1986 En décembre, l’initiative est
sommital du Gothard
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accepte le projet « Nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes » (NLFA)
rejetée par le peuple à 66 %
1963 La commission « Tunnel ferroviaire à travers les Alpes » examine des variantes de tracé
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pour une redevance poids lourds liée à la prestation
1989 Le Conseil fédéral opte pour la variante réseau : des tunnels de base par le Loetschberg et le St-Gothard/Ceneri
ACTUEL
la contribution à cette réalisation n’est pas mince – honorent l’assistance de leur présence. Le Président de la Confédération n’a pas encore terminé son discours que déjà, des clochettes tintent en coulisses. Le spectacle peut commencer. Voici les deux premiers trains, prêts au départ pour le voyage inaugural à travers le tunnel de base. Des enfants et des adultes, représentant le peuple qui a décidé et financé sa construction, ont pris place à bord. Les deux trains s’en vont et la halle s’obscurcit. Sur les parois, on nous projette des séquences sur la vie des ouvriers sous la montagne, les dynamitages, les forages, le tout dans des rythmes effrénés de tambours et de trompettes. Le spectacle d’inauguration est lancé. Bariolé et exubérant. Surprenant, tumultueux et quelque peu sauvage, aussi, il correspond à un petit pays qui a su mener à bien ce projet un peu fou avec une foi immuable.
Dans les entrailles de la montagne Voilà déjà les deux premiers trains qui ressortent du tunnel : applaudissements, enthousiasme, feux d’artifice. Notre voyage reprend vers le sud, toujours en train spécial. Pour la première
1995
fois de ma vie, je traverse le plus long tunnel du monde. Je m’attends à revoir bientôt le ciel, mais nous ne sommes qu’à la hauteur de Sedrun – qui se trouve à environ 800 mètres au-dessus de nous. Le train poursuit inexorablement sa course. Tout droit. Toujours tout droit. Inhabituel pour nous autres Suisses d’aller tout droit !
Un succès de la Suisse Vingt minutes se sont écoulées. Nous devrions bientôt arriver au sud. Je commence à filmer. Mais je dois bien recommencer cinq fois avant que nous franchissions pour de bon le portail sud. Tout le monde applaudit. Je filme. Et je verse une larme. La Suisse est effectivement parvenue à construire le plus long tunnel du monde. J’ai encore de la peine à le croire. Alors que je faisais mes débuts dans la branche des transports il y a 25 ans, on en était encore à l’étude des variantes du tracé. Le tunnel de base du Gothard est aujourd’hui devenu réalité. Notre NLFA avec ses deux tunnels ferroviaires – Gothard et Lötschberg – est ainsi presque complète. Aujourd’hui, nous sommes tous impressionnés et disons bravo ! L’ATE également. Demain, notre combat
Voici comment mener à terme la politique de transfert sur le rail La politique de transfert du trafic marchandises sur le rail est un succès. Dans les années 1990, 1,4 million de camions traversaient la Suisse. Depuis lors, ce chiffre a pu être réduit à 1 million. Il convient de tirer parti de ce succès et de prendre les mesures qui s’imposent. Maintenir l’objectif de transfert : deux ans après la mise en service de la NLFA, pas plus de 650 000 poids lourds ne devront traverser les Alpes suisses. Les sillons ferroviaires marchandises à travers le Gothard doivent rester ouverts pour permettre le passage de convois plus longs et plus nombreux (objectif pour 2020 : 260 convois longs et lourds par jour, contre 180 actuellement – soit une augmentation de 44 %). Achever le corridor de 4 mètres par la mise en service du tunnel du Ceneri et exiger un engagement actif de la Suisse dans l’accès au réseau NLFA en Italie et en Allemagne. Utiliser tout le potentiel de la RPLP. Ne pas assouplir la législation relative au transfert du trafic marchandises sur le rail. La Suisse doit favoriser la mise en place d’une économie circulaire apte à freiner le volume de transport des marchandises.
pour un transfert efficace du trafic marchandises de la route au rail reprendra. Mais pour le moment, l’ATE est tout simplement enchantée. Idem pour les discours de nos hôtes de marque dans la tente de Pollegio. Cela faisait longtemps que la Suisse n’avait plus reçu autant d’éloges. On ne peut empêcher un petit
2000
2010
1998 Le peuple accepte la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP) et le projet de modernisation du rail (FTP) : le financement de la NLFA est assuré
1995–1998 Débat politique visant à redimensionner
2020
2010 Jonction principale des chantiers nord et sud 2016 Ouverture du TBG
1994 Le peuple accepte l’initiative des Alpes 1995 Le tracé du tunnel de base du Gothard (TBG) est défini
pincement au cœur lorsqu’Angela Merkel admire le travail de la Suisse et que François Hollande nous place au sein de la grande famille européenne. Je me dois d’ajouter un post-scriptum : la tenue de Doris Leuthard était du tonnerre – originale, moderne, esthétique et osée – à l’image du tunnel de base du Gothard.
2007 Ouverture du tunnel de base du Lötschberg
la NLFA et à trouver un nouveau financement
1996 Premiers préparatifs à Sedrun
2020 Ouverture prévue du tunnel de base du Ceneri
1999 Début du percement principal du TBG
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ACTUEL
Avec Alptransit, c’est possible ! L
a fête d’inauguration du tunnel de base est à peine terminée que les premiers trains marchandises utilisent déjà cette infrastructure. D’ici à l’ouverture aux voyageurs en décembre, les convois de fret sont un bon moyen de tester cet ouvrage et préparer les équipes à affronter une exploitation régulière. Néanmoins, il faudra attendre quelques années avant de pouvoir profiter pleinement des nouvelles capacités offertes par le tunnel de base. C’est seulement à partir de 2021 au plus tôt que l’on profitera de tous les aménagements d’infrastructure prévus sur les lignes d’accès en Suisse : tunnel de base du Ceneri, élargissement du profil des tunnels des lignes d’accès, aménagement de la ligne pour Luino, diminution des distances entre les trains. Ces travaux permettront à terme d’accueillir dans le tunnel de base 6 trains marchandises par heure et direction et 2 trains voyageurs.
Un potentiel démultiplié Pour le transport des marchandises, l’ouverture du tunnel de base est une véritable révolution. Jusqu’à présent il fallait rajouter une deuxième locomotive sur la ligne de montagne et la longueur des convois était limitée à 500 mètres. La ligne de base étant bien moins pentue, une seule locomotive suffira pour tracter des trains de 750 mètres. Il sera donc possible de réduire d’un tiers la consommation d’énergie, tout en transportant davantage de marchandises. L’exploitation est simplifiée, plus rapide et écolo-
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Les capacités du tunnel de base du Gothard sont si grandes que la totalité des marchandises transportées à travers la Suisse sur l’axe Nord-Sud pourraient être transférées sur le train. C’est à la politique d’intervenir en ce sens. © CFF Cargo
Par Filippo Rivola
Transporter des marchandises par le rail à travers les Alpes deviendra plus économique et rapide.
gique. La capacité de transport des lignes suisses passera de 20 à 50 millions de tonnes par année, suffisamment pour absorber une augmentation de la demande ainsi que la totalité de l’actuel transport par la route. Plus rien ne s’oppose à la concrétisation du transfert des marchandises de la route au rail, si ce n’est un manque patent de volonté politique.
Plusieurs incertitudes Si tout est prêt dans le tunnel, beaucoup reste à faire pour faciliter l’accès aux trains, notamment dans les pays voisins. En Allemagne, l’aménagement à 4 voies de la ligne du Rhin est empêtré dans de multiples recours de la population riveraine. Les
incessantes adaptations du projet font augmenter constamment le coût du projet, désormais devisé à plus de 7 milliards d’euros. En Italie, c’est la Suisse qui a pris les choses en main : 160 millions ont été offerts pour financer l’aménagement des lignes autour de Milan. Seulement avec ces mesures il sera possible de garantir aux trains marchandises en provenance de la Suisse d’atteindre le port de Gêne ou leur destination finale.
Le rail prend de l’importance Mais quels flux de marchandises verrons-nous dans quelques décennies ? Cela est difficile à prévoir, mais le doublement du canal de Suez et les augmentations
des capacités des ports d’Italie sont des signaux sans équivoque. Davantage de marchandises chinoises débarqueront dans le sud de l’Italie et devront être livrées dans le reste de l’Europe. Par sa centralité et par son atout du tunnel de base, le Gothard est destiné à accueillir un nombre majeur de trains en circulation. En revanche, la Chine mise sur sa « nouvelle route de la soie » et développe les liaisons terrestres avec l’Europe via l’Asie centrale : déjà aujourd’hui un train relie les continents en 17 jours, contre les 30 nécessaires pour un bateau. On peut oser le pari que les flux de transit de marchandises seront bientôt plus est-ouest que nord-sud.
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Combiner judicieusement vélo et train. Quoi de plus beau que de sentir l’air frais et le soleil chaud? Les excursions en vélo et train sont particulièrement agréables et pratiques. et s’il existe, un autre train ou une relation de rechange qui seraient moins chargés et, par conséquent, mieux adaptés au chargement des vélos par les voyageurs.
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Dans l’horaire en ligne et dans CFF Mobile App vous pouvez vous informer déjà trois heures avant le départ de votre train, pour savoir dans quels secteurs s’arrêtent les wagons avec places pour vélos. Du 21 mars au 31 octobre, le chargement des vélos par les voyageurs est soumis à réservation dans tous les InterCity pendulaires (ICN). Réservation confortable en ligne sur cff.ch/ticketshop ou sur smartphone via CFF Mobile App . Vous trouverez de plus amples informations sur cff.ch/transportvelo. Le plaisir de la balade grâce à des vélos de location modernes. E-bikes, e-VTT, countrybikes, VTT, tandems, fatbikes, vélos enfants et remorques d’enfants: les plus de 4500 vélos de location de Rent a Bike correspondent au standard le plus récent. Vous trouverez des vélos de
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ACTUEL
Pas d’issue au dieselgate Par Martin Winder
C
tivement plus propres avec les nouveaux logiciels ? L’ADAC et le TCS ont testé les modèles mis à jour par VW. Ce que les experts de l’EMPA avaient déjà prédit l’année dernière s’est confirmé : un nouveau logiciel n’y change rien. Sans logiciel frauduleux, la voiture respecte certes la loi à la lettre, mais elle en enfreint l’esprit. En effet, en conditions réelles, les valeurs d’émission sont toujours supérieures aux limites admises en tests – bien que cet écart ait légèrement diminué. VW n’a toutefois rien à redouter dans l’UE, puisque la législation plutôt indulgente n’impose pas d’action à son encontre. A l’inverse, le
constructeur n’est pas encore tiré d’affaire aux Etats-Unis.
Une musique d’avenir Le scandale a tout de même accru considérablement la pression sur l’UE pour qu’elle se décide à introduire des procédures d’homologation plus proches de la réalité. En février, le Parlement européen s’est enfin décidé à introduire la procédure WLTP, plus rigoureuse au niveau de la mesure des émissions de NOx et ce, à compter de septembre 2017. Elle est assortie d’une mesure des émissions en conditions de conduite réelles (ECR). L’introduction de ces nouvelles mesures risque d’entraîner © Radim Spitzer/istockphoto
omme on le sait aujourd’hui, VW a triché pendant des années pour contourner les sévères normes anti-pollution américaines. Sur les modèles diesel vendus aux Etats-Unis – mais aussi sur les modèles européens – VW a installé des dispositifs de purification des gaz d’échappement partiellement efficaces. En considération de l’interdiction de dispositifs de mise hors circuit par la législation européenne, l’Office fédéral allemand des véhicules s’est enfin décidé à réagir. Il a sommé VW de conformer ses systèmes d’épuration des gaz d’échappement à la législation. Les voitures sont-elles effec-
Suite aux injonctions du ministère allemand des transports, VW a équipé une partie de ses modèles diesel d’un nouveau logiciel. Une analyse des tests récents montre que cette mise à jour ne change pratiquement rien.
L’ATE recommande de ne pas acheter de véhicules diesel pour l’instant, ou seulement un modèle respectant la norme ECR.
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une perte de valeur des voitures diesel d’occasion et également des voitures neuves actuellement en vente. Dès que des modèles « plus propres », compatibles avec la nouvelle procédure, sortiront sur le marché, les anciens « cracheurs de pollution » seront moins attractifs. A propos des émissions de CO2. Là aussi les constructeurs en optimisent les valeurs pour les tests d’homologation, alors qu’en conditions réelles, elles sont bien plus élevées. Une situation que l’ATE pointe du doigt depuis des années, mais qui ne cesse d’empirer. L’industrie automobile parviendra-t-elle un jour à produire des voitures diesel véritablement capables de respecter les exigences au niveau des émissions de CO2 et de polluants ? Une question à laquelle il est difficile de répondre. Il est possible que le « dieselgate » débouche sur la disparition de la motorisation diesel pour les petites voitures, parce qu’elles cesseraient d’être concurrentielles en raison du coût des dispositifs d’épuration des gaz d’échappement plus efficaces. Pour l’heure, l’ATE recommande de ne pas acheter de véhicules diesel ou seulement un modèle respectant la norme ECR. Seules les voitures Mercedes de la classe E s’y conforment actuellement. D’autres constructeurs devraient leur emboîter le pas ces prochains mois. L’ATE présente les véhicules respectant la norme ECR sur son site www.ecomobiliste.ch.
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ACTUEL
Retrouver ses amis et papoter en chemin – à Troinex comme ailleurs, les enfants apprécient cette transition entre la maison et l’école.
De jeunes aînés en tête du Pédibus Texte et photos : Jérôme Faivre
I
l règne à Troinex un petit air de Provence. Dans cette bourgade de 2300 âmes, qui paraît très loin de la ville fourmillante, le temps a comme suspendu son vol. Et pourtant, le centre de Genève et sa foule ne se trouvent qu’à quelques minutes de bus et de tram. Guy Lavorel, maire de Troinex, est particulièrement fier de sa commune : « N’est-ce pas charmant ici ? Chaque fois que je reçois des hôtes, je les emmène dans les petits villages de la ré-
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« A pied, à l’école, accompagné », tel est le principe du Pédibus. Dans cette édition, le Magazine ATE dresse le portrait d’une ligne de Pédibus pas tout-à-fait comme les autres. Reportage à Troinex, dans l’agglomération genevoise.
gion. L’ambiance y est radicalement différente de la ville. » Ceci dit, nous ne sommes pas venus à Troinex pour y faire du tourisme, ni pour y admirer l’impressionnante paroi rocheuse du Mont Salève. L’objectif de notre visite est de rencontrer et d’accompagner, sur le chemin de l’école, une ligne de Pédibus unique en son genre. Guy Lavorel raconte : « La commune de Troinex a été une des premières en Suisse à encourager la créa-
tion d’un Pédibus. A partir de 2002, des parents, soutenus par la mairie et l’association de parents d’élèves, ont mis en place quelques lignes. » Rappelons que le Pédibus est un moyen convivial pour les enfants de se rendre à pied à l’école, sous la conduite d’un adulte. Le Pédibus assure la sécurité des enfants sur le chemin de l’école, réduit les déplacements en voiture, encourage une activité physique au quotidien et sensi-
bilise les plus jeunes à la mobilité douce. Le Pédibus permet également de créer de nouveaux liens sociaux et de favoriser la vie de quartier. Mais alors, à part son ancienneté, qu’est-ce qui fait tant la spécificité du Pédibus de Troinex ? Monsieur le maire poursuit : « Une des deux lignes actuelles n’est pas conduite pas les parents, mais par des personnes âgées. » Ou plutôt par de « jeunes aînés », tels qu’ils aiment se présenter.
ACTUEL
Pierre-Yves Mueller, à la chevelure argentée et au charisme certain, n’a pas encore atteint l’âge de la retraite. Il accompagne le Pédibus quatre jours sur cinq et sa grande disponibilité est particulièrement appréciée dans le village. Gerry Ungar, un dynamique retraité dont le charmant accent dévoile les origines américaines, le remplace le lundi. Tous deux exercent cette activité à titre bénévole.
La différence fait la richesse Nous avons demandé à Guy Lavorel pourquoi le Pédibus de Troinex était différent des Pédibus habituels, conduits par les parents. « Le fait que ce poste de conducteur revienne à nos gentils et dévoués aînés est un peu le fruit du hasard », réplique-t-il. « Au début, les parents étaient les animateurs de cette ligne. Puis petit à petit, ce rôle a glissé entre les mains de nouvelles personnes volontaires. » Interrogé sur cette situation, Rodrigo Luruena, responsable de la campagne Pédibus à l’ATE, affirme ne pas être surpris. « Il n’est pas le seul Pédibus en Suisse à présenter une particularité. En fait, chaque ligne a ses spé-
cificités. Quand nous faisons la promotion du Pédibus, nous présentons un certain modèle, avec différentes recommandations. Mais rien n’empêche les personnes d’adapter ce modèle à leur situation ou à leurs préférences. L’important, c’est que le Pédibus apporte un plus dans la vie de ceux qui l’utilisent, et que de plus en plus d’enfants puissent aller à l’école à pied. » Exploiter cette marge de liberté offerte par le Pédibus, c’est justement ce que les parents de Troinex ont décidé de faire. Une maman affirme : « Les enfants tiennent vraiment à être accompagnés par Pierre-Yves ou Gerry, car ils ne sont ni leurs parents, ni les parents de leurs camarades. Les interactions sont différentes avec des personnes venues de l’extérieur, les enfants développent un sens plus important des responsabilités. Le Pédibus est devenu leur espace à eux, où ils se retrouvent entre amis, et échappent à la figure plus familière des parents et des enseignants. » De l’avis de certains, cette forme de Pédibus présente donc l’avantage d’offrir plus d’autonomie aux enfants. Deux autres mamans, origi-
Une invention qui change la vie Un projet sain, économique, convivial et écologique ? Le Pédibus bien sûr ! Le Pédibus est un système d’accompagnement des enfants à pied à l’école, qui se fait en principe sous la conduite des parents. On dénombre 250 lignes dans toute la Suisse romande. Et le projet se développe aussi de plus en plus en Suisse alémanique. Depuis plus de dix ans, l’ATE assure la promotion et la coordination des nombreuses lignes de Pédibus avec les partenaires : cantons, communes, écoles, associations de parents d’élèves. Dans chaque canton, une coordination cantonale soutient et conseille les lignes de Pédibus, et stimule la création de nouvelles lignes. A Genève, la coordination Pédibus est gérée par Le Groupement Genevois des Associations de Parents d’élèves du Primaire (GAPP). Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.pedibus.ch.
naires d’Angleterre et d’Italie, relèvent les liens d’amitié qui se sont créés au fil du temps entre les « jeunes aînés » et les enfants. « Comme les grands-parents habitent à l’étranger, nos enfants ont rarement l’occasion de les voir. Certes, Pierre-Yves et Gerry ne les remplacent pas et ils n’ont pas l’intention de le faire. Mais nous trouvons intéressant que nos enfants soient aussi en
contact avec des personnes d’un certain âge, qui ont un autre regard sur le monde. »
L’important, c’est la mixité Selon Cornelia Hummel, maître d’enseignement et de recherche au Département de sociologie de l’Université de Genève, ce contact à la mixité sociale est justement une des forces du Pédibus : « Un projet comme le Pé-
Unis pour le Pédibus : les conducteurs Pierre-Yves Mueller et Gerry Ungar. / Le Pédibus figure à l’agenda 21 de Troinex. Ici Monsieur le maire, Guy Lavorel.
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Le jour de notre visite, le Pédibus a fait un détour par la maison de commune de Troinex, à la rencontre du maire.
dibus crée du lien social. Nous vivons dans une société qui segmente les âges depuis le 19e siècle. C’est par exemple le cas de l’école, une institution où les enfants avancent par tranches d’âges. Par conséquent, toute initiative qui favorise le contact avec des gens d’âges différents ou de profils sociaux différents, est bénéfique pour ces derniers. » Et qu’en pensent les principaux intéressés, à savoir Pierre-Yves Mueller et Gerry Ungar ? Impliqués dans ce Pédibus depuis quatre ans, ils n’ont absolument pas l’intention de raccrocher. Pierre-Yves Mueller reconnaît y avoir pris goût et compte bien continuer « jusqu’à que je ne puisse plus marcher. A part du bénévolat auprès de la Croix-Rouge, je n’avais pas
Journée internationale à pied à l’école Vendredi 23 septembre 2016
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Afin que le parcours vers l’école ne soit pas une course à obstacles et que les enfants puissent le vivre joyeusement et en sécurité, l’ATE encourage vivement et soutient tous les parents, les lignes de Pédibus, les APE et les enseignants, individuellement ou en groupes, à organiser des actions festives le vendredi 23 septembre sur le chemin vers l’école. Cette 16e édition donne un coup de projecteur sur les traversées, point critique des cheminements piétonniers. Pour marquer le coup, les écoliers de toute la Suisse romande reçoivent ces jours-ci en classe un autocollant amusant, illustré par Tom Tirabosco, qui rappelle quelques règles de sécurité. Le jaune, qui évoque les traversées, sera à l’honneur. Ainsi, tous les ballons qui ponctuent les nombreux cortèges emprunteront cette couleur solaire. De l’aide et du matériel sont à votre disposition gratuitement sur www.journee-a-pied.ch. Il vous suffit de passer commande au moyen du formulaire en ligne.
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d’autre activité. Ce Pédibus, c’est la meilleure motivation pour me lever le matin et il me permet de rester actif ! »
Entre papotages et rigolades Le contact avec les enfants ? « Il est génial » affirment-ils. « Ce sont pratiquement les mêmes depuis le début, alors on voit leur évolution. La plus petite a 5 ans et le plus grand doit avoir 8 ans. Il est toujours très enrichissant d’observer les différences de comportement. Kevin, le plus âgé, est pratiquement trop intelligent. Il vient souvent discuter avec moi des actualités dans le monde. En ce moment, les boîtes noires du vol d’Egyptair sont son sujet de prédilection. Quant aux filles, ce sont des pipelettes. Une ou deux sont plus timides, alors je les laisse entre elles. Si elles continuent de venir, c’est que le Pédibus leur plaît ! »
Gerry Ungar, lui aussi, aime laisser une certaine liberté aux enfants le long du chemin, pour contribuer à leur autonomie : « Ils marchent et se racontent des histoires. Cette première activité physique et sociale de la journée leur permet d’arriver bien réveillés à l’école. Ils sont ainsi prêts pour bien travailler en classe. » Avec ces messieurs, les parents savent leurs chérubins en sécurité. « Dans le quartier, il règne une sorte de bienveillance envers ce Pédibus » reconnaît un des parents. « Grâce à l’engagement de Pierre-Yves et de Gerry, nos enfants sont, chaque matin de la semaine, en relation avec la nature et le voisinage – au lieu d’être coupés du monde dans l’environnement cloisonné d’une voiture. »
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Oui à l’économie verte Par Luc Leumann
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’initiative populaire « Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources (économie verte) » veut réduire – d’ici 2050 – l’impact environnemental de la Suisse à un niveau que la nature puisse supporter. En suivant trois axes : protection climatique, efficience des ressources et importations « propres ». Son objectif permettrait de répondre à l’accord climatique de 1,5–2°C conclu à Paris.
Le Parlement s’est prononcé contre la modernisation de la loi sur la protection de l’environnement et contre une économie plus durable. Le peuple et les cantons ont la possibilité de corriger cette erreur, le 25 septembre.
Promouvoir les TP et le vélo Comme le trafic motorisé est responsable de plus d’un tiers des émissions de CO2 , les transports sont touchés dans une large mesure par l’initiative en faveur d’une économie verte. Celle-ci donne la possibilité « d’entamer un débat de fond sur l’avenir de la mobilité » estime Caroline Beglinger, co-directrice de l’ATE. La mobilité, et plus particulièrement le trafic individuel
motorisé, est aujourd’hui si bon marché en Suisse qu’elle a considérablement augmenté au fil des dernières décennies. Il convient de la repenser pour préserver les personnes et l’environnement, ainsi que pour maintenir le haut niveau de qualité de vie dans notre pays. L’ATE s’engage dans la campagne de votation au sein du comité pour le « Oui ». Car celui qui se déplace à pied, à vélo ou en transports publics préserve l’environnement.
L’initiative demande L’initiative « économie verte » veut réduire l’empreinte écologique de la Suisse – qui est actuellement de trois planètes – à une seule planète d’ici 2050. Cette transformation de l’économie permettrait de subvenir à nos besoins, sans compromettre les générations futures à répondre aux leurs. Dans cette optique, l’initiative renforce les transports publics et la mobilité douce.
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Parlons pneu… mais bien ! Interview : Jérôme Faivre
Le pneu est l’interface entre le véhicule et la route. Son rôle est donc crucial. Il doit fonctionner impeccablement. « Il vaut la peine d’opter pour les meilleurs pneus et d’acheter en fonction des critères spécifiés par l’étiquette » explique Dominique Schneuwly, expert en pneus.
© Webphotographeer/iStock
est la principale source de bruit à partir de 30 km/h environ. Des pneus silencieux ont la capacité de réduire ce bruit – tout comme un revêtement de chaussée phonoabsorbant. Les effets des pneus silencieux sont dès lors aussi perceptibles à l’intérieur des localités. Il faut également savoir qu’une réduction de 3 dB du niveau sonore d’une route – soit l’écart entre deux catégories de l’étiquette pneus – correspond à une diminution de moitié du volume du trafic. Il vaut assurément la peine d’utiliser pleinement ce potentiel.
Magazine ATE : Nous connaissons tous l’étiquette énergie des appareils électro-ménagers. Mais qu’en est-il de l’étiquette pneus ? Dominique Schneuwly : L’étiquette pneus ressemble beaucoup à l’étiquette énergie. Elle ne se limite cependant pas à la notation de l’efficacité énergétique – influencée par la résistance au roulement – mais indique également l’adhérence sur sol mouillé et le bruit de roulement. Elle aide à faire le bon choix.
trafic routier. »
Pourquoi l’étiquette pneus renseigne-telle aussi sur l’adhérence sur sol mouillé ? L’aspect sécurité est prioritaire. Ici aussi les écarts sont importants. La différence entre la meilleure catégorie et la moins bonne représente un chemin de freinage de 18 mètres. Comme les valeurs de sécurité et d’efficacité énergétique figurent en regard l’une de l’autre, il convient de choisir un modèle qui offre un juste équilibre.
Quelle est l’influence des pneus sur l’efficacité énergétique ? Près de 20 % de la consommation de carburant est à mettre sur le compte des pneus : 16 % pour la résistance au roulement et 4 % pour la résistance à l’air. Plus la résistance au roulement est faible, moins le véhicule consomme. L’économie en carburant entre la classe d’énergie A et la classe G représente 0,5
Vous travaillez dans la section bruit routier de l’OFEV – quel lien y at-il entre pneus et bruit routier ? Le bruit nuit à la santé et entraîne des coûts externes considérables. En Suisse, une personne sur cinq souffre des nuisances sonores du trafic routier. Celui-ci est responsable de près d’1,5 milliard de francs de coûts externes annuels. Avec les véhicules actuels, le roulement des pneus sur la chaussée
« En Suisse, une personne sur cinq souffre des nuisances sonores du
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litre aux 100 km. Ainsi, l’efficacité énergétique des pneus se répercute positivement sur le porte-monnaie. Elle se traduit aussi par une diminution des émissions de CO2 – un plus pour la sauvegarde du climat.
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Que conseillez-vous aux personnes qui s’apprêtent à acheter de nouveaux pneus ? Il est important qu’elles s’informent à l’avance. Sur le site www.etiquette-pneus.ch, elles trouveront l’essentiel relatif aux qualités des pneus, ainsi que la liste des modèles disponibles, assortis de l’étiquette correspondante. Elles pourront ainsi choisir en connaissance de cause.
Dominique Schneuwly est chef-adjoint de la section bruit routier de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).
Inserat
Quand tu es distrait au volant, tu risques ta vie. garde-les-yeux-sur-la-route.ch
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Alerte à la pendularité aigüe Texte et photos : Jérôme Faivre
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Le matin en semaine, il suffit de traverser un hall de gare bondé, de monter dans un bus surchargé ou d’emprunter un tronçon autoroutier saturé pour s’en rendre compte : les travailleurs suisses sont atteints de bougeotte chronique. Et ce syndrome, aussi appelé pendularité aigüe, prend toujours plus d’ampleur.
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L’
Office fédéral de la statistique (OFS) publie annuellement une étude sur le sujet. Le verdict des chiffres est sans appel : le trajet (aller) moyen d’un pendulaire pour parvenir à son lieu de travail ne cesse de s’allonger – il était de 14,2 km en 2011, 14,3 km en 2012, 14,4 km en 2013 et 14,5 km en 2014 (dernière statistique disponible). Au premier abord, ces 100 mètres supplémentaires par an paraissent anecdotiques – l’athlète jamaïcain Usain Bolt les avale en moins de 10 secondes chrono. Mais dans les faits, quand on multiplie cette distance par les quelque 3,9 millions de pendulaires en Suisse, on réalise que la situation n’est pas si insignifiante. Ainsi, au rythme actuel, le trajet domicile–travail de la population s’allonge d’une année à l’autre de 390 millions de mètres, soit 10 fois le tour de la terre. Une telle évolution s’explique par le fait que nous travaillons de moins en moins là où nous habitons. Aujourd’hui, plus de deux personnes sur trois (70 %) exercent une activité professionnelle en dehors de leur commune de domicile, et même une sur cinq (19 %) à l’extérieur de son canton de résidence (voir graphique en page 20). Qui ne possède pas dans son entourage un ami habitant à Berne et travaillant à Zurich ou domicilié à Delémont et œuvrant à Lausanne ? En 1990, à titre de comparaison, le rapport entre pendulaires intracommunaux et intercommunaux était plus équilibré (41 % / 59 %) et changer de canton pour se rendre au travail relevait de l’exception (12 %).
La société change Au-delà de ces chiffres, cette nouvelle mobilité est « l’expression d’une mutation de la société suisse », écrit la journaliste Linda Bourget dans le magazine l’Hebdo. « Celle-ci traduit un marché du travail centré sur des pôles de com-
Qui sont les pendulaires ? Par pendulaires, nous entendons des personnes qui quittent leur bâtiment d’habitation pour se rendre au travail. N’en font donc pas partie les personnes travaillant à leur domicile et les actifs occupés qui n’ont pas de lieu de travail fixe. Aujourd’hui en Suisse, 9 personnes actives occupées sur 10 sont des pendulaires.
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Sans un tel développement de l’infrastructure,
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l’ampleur du phénomène serait moindre. pétences et des entreprises qui recrutent dans un périmètre toujours plus large. Elle révèle une offre immobilière inaccessible autour des centres économiques, des couples où madame et monsieur font carrière, des familles dans lesquelles on refuse désormais de déraciner les enfants pour des raisons professionnelles. Elle montre encore la fin des parcours linéaires : on change aujourd’hui d’emploi tous les cinq ou dix ans – plus rapidement qu’on ne déménage. » A cela s’ajoute la présence d’une offre de transports qui encourage, à sa façon, la pendularité aigüe. Nombre d’experts sont unanimes à ce propos : sans un développement de l’infrastructure tel que nous l’avons connu ces dernières décennies, l’ampleur du phénomène serait moindre. « Avec l’amélioration de l’offre,
l’accroissement des vitesses de déplacement et le plus grand confort d’utilisation, les travailleurs helvètes sont, d’une certaine manière, incités à adopter une mobilité flirtant avec les limites du raisonnable » affirme le sociologue Vincent Kaufmann (voir interview en page 25). La formule de l’abonnement général pour les transports publics, qui permet d’accumuler les kilomètres à discrétion, joue elle aussi de toute évidence un rôle.
Maudites heures de pointe Tout le problème de la mobilité pour le travail est qu’elle ne se distribue pas uniformément dans le cours d’une journée. C’est même l’inverse qui se produit : les déplacements pendulaires s’intensifient fortement sur de courtes périodes le matin et le soir. Il en résulte des heures de
Comment évolue le trajet des pendulaires depuis 1990 ? 100 %
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Entre différents cantons Entre différentes communes, mais à l’intérieur du canton de domicile A l’intérieur de la commune de domicile
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Source : OFS, « La pendularité en Suisse 2014 »; Graphique : © www.muellerluetolf.ch
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pointe, où les transports publics sont bondés et les routes congestionnées, et des heures creuses, où les infrastructures de transports se retrouvent sous-utilisées (voir graphique ci-dessous). Le premier réflexe pour venir à bout de cette situation ? Continuer à développer une infrastructure capable d’absorber les importants flux de voyageurs aux heures de pointe. Mais cette mesure à elle seule présente ses limites. D’une part, les investissements sont conséquents, ils se chiffrent en dizaines de milliards. D’autre part, le territoire suisse n’est pas extensible à souhait : les transports représentent aujourd’hui déjà un tiers des surfaces aménagées de notre pays – ce qui est considérable. Enfin, le risque est grand que la population s’appuie sur une meilleure offre de transports pour assou-
vir, une nouvelle fois, sa soif de mobilité. Cela aggraverait au final les problèmes actuels au lieu de les résoudre. C’est pourquoi la politique des transports semble aujourd’hui privilégier une autre voie : adopter une démarche « anti-heures de pointe » en utilisant à meilleur escient les capacités actuelles du rail et de la route. Dans cette optique, il ne s’agit plus seulement de développer l’offre, mais aussi et surtout d’orienter la demande de transports. A terme, cette tendance pourrait profondément modifier nos habitudes quotidiennes en matière de mobilité. Dans ce dossier, en plus de faire un état des lieux, nous présentons quelques idées et projets en gestation. Tour d’horizon.
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Comment se distribuent les passagers dans la journée ? Trafic grandes lignes
Trafic régional
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Source : CFF, « Faits et chiffres 2015 »; Graphique : © www.muellerluetolf.ch
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Cet exemple montre comment se distribue le trafic voyageurs CFF en gare de Lausanne au cours d’une journée de la semaine. Dans le trafic grandes lignes, et davantage encore dans le trafic régional, les variations vont du simple au double et même du simple au triple selon les heures. Ces pics d’affluence de voyageurs mettent les infrastructures de transport à rude épreuve – et représentent un défi d’envergure pour la politique des transports.
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Pas interdit d’y penser Le problème de la pendularité aigüe préoccupe aussi le Conseil fédéral, qui a pris le dossier en main. Avec le mobility pricing, il pense pouvoir faire diminuer la demande aux heures de pointe. Les premiers projets pilotes sont en cours de planification. Par Jérôme Faivre
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n juin, la ministre des transports Doris Leuthard avertissait : « La population souffre aux heures de pointe, dans les embouteillages et les trains bondés. Malgré les milliards investis dans le développement des infrastructures, ces problèmes vont persister car la mobilité
ne cesse d’augmenter. » Cette conférence de presse était l’occasion pour le Conseil fédéral de faire le point sur le mobility pricing, sur lequel il planche depuis des mois. Mais que se cache derrière cet anglicisme ? Aussi appelé « tarification de la mobilité », le mobility pricing, qui a déjà été
COMMENTAIRE
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Un concept pas abouti
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Le mobility pricing ? Pourquoi pas ! Mais il serait naïf de se focaliser sur la politique du prix pour réduire les surcharges aux heures de pointe. En effet, nous ne résoudrons les problèmes de trafic qu’avec une combinaison de mesures. En nous attaquant à la source du problème plutôt qu’aux symptômes. Nous avons besoin d’une politique d’aménagement du territoire plus incisive, permettant de lutter contre le mitage du territoire. Le partage des véhicules – il n’y a en moyenne qu’1,12 personne dans la voiture d’un pendulaire – et la mise en place de plans de mobilité dans les entreprises et les administrations sont d’autres voies à suivre. En outre, une évolution des Evi Allemann, Présidente de l’ATE mentalités par rapport aux horaires de travail et au télétravail s’impose. Car trop de personnes n’ont pas le choix : elles doivent se déplacer durant les heures de pointe et peuvent difficilement adapter leurs horaires. Définir le prix de la mobilité davantage selon le principe du pollueur-payeur fait sens. Cela permettrait d’internaliser enfin les coûts externes du trafic, et aurait un effet sur l’ensemble des moyens de transport, donc aussi sur la mobilité individuelle motorisée. La spirale des prix à la baisse pour la voiture et à la hausse pour les transports publics prendrait ainsi fin. Et si l’impôt sur les huiles minérales comme source d’approvisionnement pour la caisse fédérale et le transport routier devait disparaître, le mobility pricing propose un moyen de remplacement. Car il est impératif que le trafic routier se débarrasse des carburants fossiles. Par contre, la mobilité ne doit en aucun cas être dégradée au rang de pur produit commercial. Ou en d’autres termes, celui qui paie a tous les droits et celui qui n’a pas d’argent reste à quai. Le mobility pricing présente donc un potentiel certain. Mais ce qui est aujourd’hui sur la table n’est pas encore abouti.
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développé à l’époque de Moritz Leuenberger, entend appliquer les mécanismes économiques aux prix du transport. Concrètement, cela signifie que les utilisateurs paient en fonction de leur consommation effective. Ce qui est déjà le cas aujourd’hui avec le billet individuel. Ce nouveau système tarifaire est appelé à remplacer ce que nous connaissons : la vignette autoroutière, les impôts sur les carburants, les taxes automobiles et les abonnements des transports publics. Avec le mobility pricing, les tarifs seraient nettement plus différenciés suivant l’horaire et le parcours : voyager sur une ligne très fréquentée en heure de pointe reviendrait plus cher que sur un tronçon moins populaire à un autre moment de la journée. Selon le Conseil fédéral, ces fluctuations de prix permettraient de réguler la demande de transports : idéalement les embouteillages diminueraient, les transports publics se verraient désencombrés et, par conséquent, les coûts d’investissement dans l’infrastructure baisseraient. Compte tenu de son caractère révolutionnaire, et des incertitudes qui en découlent, le concept est loin de faire l’unanimité. Les cantons ont, pour leur part, plutôt bien accueilli les principes émis dans un rapport mis en consultation l’an dernier. Désormais, la Confédération souhaite créer les bases légales pour lancer des projets pilotes dans les régions intéressées, comme par exemple dans le canton de Genève.
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Ils font le choix de la flexibilité Et si les horaires de travail flexibles et une part accrue de télétravail avaient un impact positif sur la situation dans les transports ? Les entreprises et les écoles se laissent séduire. Par Jérôme Faivre
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haque matin et soir, les embouteillages se forment avec une régularité métronomique aux abords des villes et des agglomérations. Dans les transports publics aussi, les usagers s’entassent aux heures de pointe. Les pendulaires le savent parfaitement, mais la plupart ne peuvent s’y soustraire : leur employeur leur impose ces horaires. En dehors de ces périodes de grande affluence, il y a toute la place voulue sur la route et les trains sont loin d’être bondés. Une plus grande flexibilité dans l’organisation du travail quotidien permettrait donc de faire un usage plus homogène de l’infrastructure de transports. C’est ce que confirme une étude réalisée en 2013 par la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse (FHNW), en collaboration avec les CFF et Swisscom. Ses conclusions sont sans appel : les formes de travail flexibles, c’est-àdire les horaires souples et le télétravail, permettent de mieux répartir le trafic. « Si tous les pendulaires suisses utilisant le train et en mesure et désireux de travailler de façon flexible se déplaçaient en dehors des heures de pointe – ne seraitce que pour deux trajets par semaine – le nombre de voyageurs dans ces créneaux horaires baisserait d’environ 7 %. » Autant dire qu’avec de légères modifications des comportements, on peut atteindre des effets considérables. Responsable de l’étude, le professeur de psychologie appliquée Hartmut Schulze estime que le travail mobile et flexible « implique certes différentes exigences en ce qui concerne l’équipement technique, la responsabilité individuelle des collaborateurs, la culture et la conduite dans l’entreprise, mais présente également le potentiel d’une situation gagnant-gagnant pour les entreprises et les collaborateurs. »
Grâce à l’Internet mobile et à la communication intégrée, les personnes ne sont plus liées à un lieu géographique, et peuvent collaborer et communiquer rapidement, même à distance.
Cela dit, le monde du travail en Suisse est-il prêt à desserrer l’étau ? « Aujourd’hui encore, être présent chaque jour sur son lieu de travail habituel, et selon un horaire précis, est interprété comme le signe d’une bonne implication professionnelle », affirme Dominique Roux, spécialiste français des rythmes urbains. « Ces représentations sont partagées non seulement par les employeurs, mais par tout le corps social. De nombreux témoignages évoquent le regard réprobateur des collègues de travail
quand quelqu’un effectue une partie de son activité professionnelle à domicile. »
Cela pourrait changer Mais un vent nouveau souffle sur plusieurs entreprises dans le pays. Celles-ci sont les signataires de l’initiative « Work Smart », dont l’ambition n’est autre que de « changer le monde du travail ». Microsoft Suisse, La Mobilière, La Poste, les CFF, Swisscom, la SSR et Witzig The Office Company en sont les initiateurs. En l’espace d’une année, plus de 70 em-
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Les écoles génèrent aussi d’importants flux et amplifient le problème des heures de pointe. ployeurs aussi divers que le canton de Berne, les services industriels de Genève, l’UBS ou les transports publics lausannois ont apposé leur signature. La charte « Work Smart » précise qu’une organisation du travail flexible et sans contraintes de lieu repose sur deux réalités : primo, la culture du travail évolue et secundo, les formes de travail flexibles constituent une opportunité pour l’économie suisse. « En la signant, les entreprises s’engagent à créer des conditions cadres motivantes pour les collaborateurs, à mieux couvrir le marché du travail et à faire un usage plus éclairé des ressources et des infrastructures », indique Nadia Stillhart, responsable de l’initiative.
Pas qu’une question d’image En d’autres termes, il apparaît que « Work Smart » n’est pas qu’une action
de relations publiques, permettant aux entreprises signataires de véhiculer une image dynamique et moderne. Mais bien un instrument contribuant à faire évoluer les mentalités et les processus de travail. Directrice des travaux publics, des transports et de l’énergie du canton de Berne, Barbara Egger-Jenzer assure : « Par la signature de la charte, nous encourageons les employés du canton à utiliser la marge de manœuvre qui leur est offerte au niveau des horaires de travail et à remplir une fonction d’exemple. » La conseillère d’Etat voit aussi dans « Work Smart » une opportunité pour la politique des transports : « Une meilleure répartition des flux de circulation tout au long de la journée permet de lisser les heures de pointe, de réduire les bouchons, de diminuer le nombre de voyageurs dans les trains, bus et trams et, partant, de réaliser des économies au
La mobilité quotidienne des étudiants contribue à la formation des heures de pointe. Dans le canton de Berne, les gymnases et les écoles professionnelles réfléchissent à des solutions.
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niveau des investissements dans l’offre et l’infrastructure de transports. »
Les écoles également Si la flexibilité des horaires et le travail à distance fait son chemin dans les entreprises, la thématique effleure également le secteur de la formation. Et cela fait sens : les nombreuses écoles génèrent elles aussi d’importants flux de trafic, et amplifient le problème des heures de pointe. Ainsi, dans le canton de Zurich, un postulat socialiste a proposé de retarder le début des cours le matin dans les écoles secondaires, les écoles professionnelles et les lycées. La raison évoquée : délester les transports publics et optimiser le biorythme des 12 à 16 ans. Le Grand conseil à majorité de droite a cependant rejeté provisoirement le postulat. Du côté du canton de Berne, par contre, on prend les choses en main. Les gymnases de Berne et Köniz et les écoles professionnelles ont reçu le mandat de réfléchir à des solutions permettant de désengorger les trains, les bus et les trams tôt le matin. D’ici à une année, ces écoles devront faire des propositions concrètes et expliquer comment elles comptent les mettre en application. Sonja Morgenegg-Marti, directrice de l’école professionnelle Gibb, témoigne : « Le canton de Berne a créé un groupe de travail où toutes les écoles du degré secondaire II sont représentées. Nous avons commencé par analyser la situation en détail, ce qui nous permettra d’envisager ensemble des solutions concrètes dans le courant des prochains mois. » Mais le Gibb, qui fait figure de précurseur en la matière, a déjà mis en place quelques mesures de sa propre initiative : « Nous avons retardé le début des cours en matinée, et une de nos classes expérimente un projet d’apprentissage à distance. » Avec quel succès ? « L’évaluation montre que cette offre est utilisée avant tout par les apprentis qui ont un long trajet jusqu’à l’école. Les autres préfèrent venir et assister à la leçon proposée en classe. Cette forme d’apprentissage autonome ne semble donc pas convenir à tout le monde. »
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Jusqu’où ira cette tendance à la pendularité aigüe ? La planification des transports doit-elle continuer à l’accompagner ? Le sociologue Vincent Kaufmann invite à se poser les bonnes questions.
Vincent Kaufmann « La Suisse devient une grande ville » Le plus grand confort d’utilisation joue aussi un rôle : pour être perçu positivement, le temps de trajet doit être perçu comme confortable par l’utilisateur. Vous comparez les pendulaires « longue distance » à des sédentaires. N’est-ce pas paradoxal ? Non, si ces personnes se déplacent beaucoup, c’est pour éviter de déménager, donc d’être mobiles ! Elles s’appuient sur les transports rapides pour pouvoir vivre loin de leur lieu de travail. En voyageant plutôt qu’en migrant, en pendulant plutôt qu’en déménageant, elles maintiennent ainsi plus facilement leurs réseaux et ancrages spatiaux et leurs relations sociales.
Le télétravail, la flexibilité des horaires sont souvent présentés comme une solution à la pendularité aigüe. Qu’en pensezvous ? « La politique des transports Je ne suis pas forcément d’acproduit une Suisse qui n’est pas cord. Le fait de pouvoir travailler un jour ou deux par semaine débattue du tout. » à domicile, ou de ne pas devoir commencer chaque matin à 8 Comment expliquez-vous cette heures tapantes, encourage encore plus tendance ? à penduler, au lieu de déménager. Car, Aujourd’hui, les pendulaires n’utilisent dans ces conditions, la distance entre les pas le potentiel de vitesse offert par le lieux d’habitation et de travail n’est pas système de transports publics pour li- perçue comme un facteur contraignant. miter leur temps de déplacement, mais La politique suisse des transports va pour accroître la portée spatiale de leurs donc dans la mauvaise direction… déplacements. Avec l’amélioration de l’offre et l’accroissement des vitesses, les Avec ce phénomène de la pendularité travailleurs helvètes sont, d’une certaine longue distance, le système de transports manière, incités à adopter une mobilité suisse fonctionne de plus en plus comme flirtant avec les limites du raisonnable. celui d’une grande région urbaine. Ce qui
me dérange, c’est que cette réalité sur le terrain n’est pas du tout posée politiquement. Il ferait sens de se demander : Quelle Suisse voulons-nous demain ? Veut-on continuer à renforcer les flux de voyageurs, et ainsi créer une seule grande région urbaine de Genève à Saint-Gall ? Ou alors souhaite-t-on maintenir une diversité à plus petite échelle ? Actuellement, la politique des transports produit une Suisse pas débattue du tout – ce qui est regrettable. Vous proposez donc de mettre ces questions à l’agenda politique. Oui. Une fois qu’on saura dans quelle direction on veut aller – celle d’une Suisse fonctionnant comme une seule grande ville ou non – il nous sera plus facile de mener une politique des transports cohérente.
© Eddy Mottaz / Le Temps
Magazine ATE : Toujours plus de pendulaires prennent le train pour aller travailler, et la part de la voiture recule. C’est un succès pour une politique écologique des transports ! Vincent Kaufmann : Oui et non. Nous constatons que l’utilisation du train augmente proportionnellement à la distance entre le domicile et le lieu de travail. Ce report modal de la voiture vers le train est d’autant plus massif que la distance domicile–travail est importante. Il prend donc place dans un contexte très particulier : celui de la pendularité longue distance. Or, d’un point de vue environnemental, il n’est pas souhaitable de favoriser les déplacements quotidiens sur des dizaines, voire une centaine de kilomètres. Et ce même quand le voyage se fait en transports publics.
Vincent Kaufmann est professeur de sociologie urbaine et d’analyse de la mobilité à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Ses domaines de compétence principaux sont la mobilité et les transports, les pratiques modales, l’urbanisme et l’évaluation des politiques publiques.
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actif!
Concours photos « J’aime mon quartier » Dans le magazine de juin, l’ATE invitait les membres à partir à la redécouverte de leur quartier, à pied ou à vélo, et à prendre une photographie. Les résultats du concours sont à présent dévoilés. Un grand merci à toutes et à tous Le jury, composé de collaborateurs de l’ATE, a été impressionné tant par la qualité que par la quantité des photographies reçues. De toute évidence, les membres de l’ATE ont eu du plaisir à partager leurs œuvres. L’ATE tient à remercier sincèrement toutes les personnes qui ont composé une nouvelle photo pour l’occasion ou fouillé dans leurs archives. Toutes nos félicitations aux trois lauréates !
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Une photo de ma ville de Porrentruy, un matin de janvier devant le lycée cantonal » Isabelle Cerf – Lauréate d’un séjour à l’hôtel Heiden pour 2 personnes d’une valeur de Fr. 1500.–
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Le quartier de Saint-Jean à Genève » Diane Lang Altea – Lauréate d’un bon de la Boutique ATE d’une valeur de Fr. 200.–
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Un autre point de vue de la Cathédrale St-Pierre à Genève » Eva Dishon – Lauréate d’un bon de la Boutique ATE d’une valeur de Fr. 100.–
VOYAGES
Plus la partie avance, plus la dynamique de groupe s’installe. Même les plus timides s’abandonnent à leur personnage.
Voyage contre la montre Texte et photos : Jérôme Faivre
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’alcool ? Non merci. Les drogues ? Sans façon ! Un voyage aux antipodes ? Pas le temps ni le budget. Le jeu de rôle ? Cela mérite d’être testé. Le jeu de rôle consiste à interpréter un personnage tout en participant à la création d’une fiction collective. Il n’y a pas besoin d’avoir le talent d’interprétation de Gérard Depardieu ou de Catherine Deneuve pour y prendre part. Il suffit d’un brin d’imagination, d’une pointe d’enthousiasme et de partenaires de jeu. Ce genre d’activité est très en vogue en ce moment. Peut-être parce qu’il répond à un besoin que notre société ultra-connectée n’est plus capable de satisfaire : communiquer en face à face – et non par écrans interposés. Que les Franches-Montagnes sont belles ! Cette région authentique du Jura, avec ses sapins au milieu des pâturages, constitue le cadre par excellence pour y im-
Quel est le meilleur moyen d’échapper à son quotidien ? C’est une question que je me pose souvent. Non pas que ma vie me soit désagréable au point de la fuir, mais j’éprouve parfois le besoin de goûter à une autre réalité. planter un jeu de rôle dépaysant. C’est précisément ce que les Chemins de fer jurassiens proposent avec « Voyage contre la montre ». Le jeu nous plonge dans l’univers horloger des années 1950 à 1960. Nous nous retrouvons dans le même train que les ouvriers d’autrefois, quand ils se rendaient à La Chaux-de-Fonds pour y travailler. Ce train électrique fait partie du patrimoine culturel des Franches-Montagnes. Datant de 1953, il a été soigneusement restauré. Il comporte deux voitures ; la voiture pilote réaménagée en salon et son automotrice aux banquettes de bois. Alors que nous quittons la gare de Tavannes, nous nous imprégnons de l’ambiance d’antan en lisant un extrait du quotidien de l’époque. Nous avons aussi reçu notre « livret de personnage » individuel. Celui-ci contient toutes les indications permettant d’entrer dans la peau de notre personnage. En ce
qui me concerne, je suis Gérard Proguez, un modeste travailleur proche de l’église. Mes partenaires de jeu ont hérité d’un autre ouvrier, d’un patron, d’un politicien ou d’un journaliste. Bien sûr, les premières minutes ne sont pas les plus enthousiasmantes. Chacun prend ses repères et tente tant bien que mal de trouver sa place. Mais plus la partie avance, plus la dynamique de groupe s’installe. La principale intrigue du jeu consiste à renégocier la convention collective de travail : patrons et ouvriers débattent des nouvelles
conditions de travail dans le secteur. Au fur et à mesure que le scénario évolue, des événements extraordinaires viennent perturber le cours des choses. Malgré un script bien ficelé, le jeu laisse aussi de la place à l’interprétation personnelle. C’est pourquoi, selon le tempérament des joueurs, le déroulement de l’histoire prend toujours une tournure inattendue. Voilà un cocktail original qui rend le voyage en train d’époque aussi instructif que drôle et mouvementé !
Informations utiles « Voyage contre la montre » s’adresse aux groupes de 25 à 50 personnes (entreprises, sociétés, grandes familles). Durée : entre 2h30 et 3h Prix : dès 1770 francs pour un groupe de 25 personnes Renseignements et réservation : promotion@les-cj.ch, tél. 032 952 42 90
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A vélo au bord de la Baltique Peu avant la réunification des deux Allemagne, la Chambre du peuple de la RDA décidait de la création de cinq parcs nationaux. Un quart de siècle plus tard, la beauté de ces perles naturelles commence à s’épanouir. Une visite à la mer Baltique.
Texte et photos : Stefanie Stäuble
DEGRÉ DE DIFFICULTÉ
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e 30 septembre 1990 : la Chambre du peuple siège pour la dernière fois et les députés adoptent la création de cinq parcs nationaux sur le territoire de la RDA à la fin de cette réunion. Trois jours plus tard, lors de la réunification, l’Allemagne intègre ces immenses espaces naturels protégés dans sa loi. Un quart de siècle s’est écoulé… nous pédalons le long de la piste cyclable sur la côte de la mer Baltique qui mène de Lübeck à Stralsund. Nous avons décidé de découvrir la région de FischlandDarss-Zingst, une péninsule de 45 kilomètres de long, située sur la côte de la mer Baltique
entre Rostock et Stralsund et qui sépare le Bodden, une lagune, de la mer Baltique. Autrefois, Fischland, Darss et Zingst étaient trois îles indépendantes les unes des autres. Mais pendant l’onde de tempête de la mer Baltique de 1862, le sable alors charrié les réunit en péninsule. Ici, au bord de la mer, le vent souffle presque toujours. Or cela ne semble pas déranger les cyclistes qui nous croisent. Quatre personnes sur dix en visite dans le MecklenbourgPoméranie-Occidentale déclarent faire au moins une randonnée à bicyclette pendant leur séjour. Le
quart des visiteurs indique venir ici en vacances pour s’adonner au cyclisme. En effet, les 280 kilomètres de pistes cyclables reliant Lübeck et Stralsund se croisent avec maintes autres pistes permettant ainsi d’entreprendre des randonnées très diversifiées. Les touristes arrivent en général en voiture. Cependant, à peine débarqués, l’air frais marin anime minces et corpulents, jeunes et moins jeunes, familles avec enfants ou sportifs entraînés à se mettre en selle. « La voiture est interdite dans le parc national du lagon de Poméranie occidentale », explique Olaf Nagel, responsable des visiteurs de Mecklenburger Radtour. « C’est pourquoi tant de touristes roulent à vélo. On peut d’ailleurs aussi faire de belles randonnées » Nous faisons une pédestres. pause sur une plage qui pourrait parfaitement servir de cadre à une publicité Bacardi : de l’eau
Ambiance de crépuscule sur le front de mer, non loin des thermes de Graal-Müritz.
limpide et des arbres blanchis par l’eau de mer. Des hirondelles volent au-dessus de nos têtes et s’installent dans les rochers de grès poreux. « Sur la plage Rehbergstrand, la mer érode le sol et transporte les matériaux jusqu’à l’autre extrémité de la péninsule où ils se déposent et forment alors de vastes plages. Nous laissons faire la nature. C’est seulement maintenant, 26 ans après la création des parcs qu’elle reprend sa place. En automne, c’est le paradis des aigrettes et avec un peu de chance, on peut y observer des cerfs en rut », se réjouit Monsieur Nagel. On trouve des stations balnéaires plus ou moins célèbres au bord des plages de FischlandDarss-Zingst : Dierhagen, Wustrow, Ahrenshoop, Prerow ainsi que les thermes de la mer Baltique Graal-Müritz et Zingst, le nec plus ultra sur l’échelle « air sain ». À la fin de notre voyage, nous visiterons encore la ville de Barth ; c’est ici que devrait se situer Vineta, une cité disparue dont la légende s’apparente à celle de l’Atlantide.
De vastes territoires situés juste derrière les plages sont recouverts de forêts. L’air marin marié à celui des bois sauvages attire de nombreux vacanciers. Cependant, il n’est pas si facile de vivre uniquement du tourisme par ici. Le nombre de lits, et donc le nombre de visiteurs, est limité et il est difficile de recevoir un permis de construire (une raison pour laquelle cette région ne ressemble pas à la Costa del Sol). Ainsi, chaque site essaie de se créer sa propre image. Ahrenshoop, dont le Grandhotel accueille parfois des personnalités comme le président allemand Joachim Gauck, est administrée par un maire très entreprenant depuis plus de : Hans Götze, deux décennies également artiste, fait revivre la belle époque des célèbres colonies d’artistes durant laquelle de nombreux peintres, hommes et femmes, folâtraient sous les toits de chaume. Le peintre Paul Müller-Kaempf a découvert, lors d’une randonnée en 1889, Ahrenshoop, un petit village endormi et pittoresque au sens propre du terme : « Nous ne savions pas qu’il existait et contemplions avec ravissement cette image de paix et de solitude. Il n’y avait pas âme qui vive, les toits de chaume devenus gris par l’âge, les prairies grises et les dunes du même ton donnaient au tableau un caractère profon-
dément sérieux et complètement sauvage. »* Dans les années 1910, les peintres expressionnistes Marianne von Werefkin et Alexej Jawlensky faisaient partie des hôtes en visite. Marianne von Werefkin reproduisit ses impressions sur une toile nommée « Falaises d’Ahrenshoop ». Issue d’une famille de l’aristocratie russe, elle vécut de 1918 jusqu’à sa mort en 1938 dans la misère à Ascona où elle lègua ses peintures, devenant ainsi la co-fondatrice du Musée d’art. « Laat man loopen ! », cette expression signifie « laisse rouler tranquillement » en dialecte de la région. Bien qu’apprise à l’école, cette langue n’est parlée qu’entre les anciens. Pour les adeptes du
vélo, c’est une formule appropriée – bien qu’elle ne puisse être suivie à la lettre que si le vent souffle dans le dos. Thomas Lange, hôtelier à Graal-Müritz, nous explique qu’il est préférable pour deux raisons de ne choisir qu’un seul site de vacances qui servira par la suite de point de départ pour chaque randonnée cycliste. Premièrement, il est possible chaque matin de voir dans quelle direction souffle le vent. Deuxièmement, la région de la mer Baltique est de nouveau « dans le vent » et affiche donc presque toujours complet. Quant à nous, nous suivrons le conseil « Kiek mol wedder in » (reviens nous rendre visite) dans un avenir assez proche !
Informations utiles Aller/retour : train de nuit Bâle–Hambourg (départ 23h13, arrivée 8h46). De là, le trajet jusqu’à RibnitzDamgarten West ne dure plus que 2h15. Pour le retour, prendre le train de 14h, arrivée à Bâle CFF à 23h54. Vélos : Mecklenburger Radtour organise l’itinéraire, loue des bicyclettes et transporte les bagages si souhaité : www.mecklenburger-radtour.de Itinéraire détaillé, hôtels et restaurants : www.ate.ch/voyages/excursions/ Sur invitation de l’association touristique de Fischland-Darss-Zingst. *K. Behling, A. Manigold : Die Malweiber. Unerschrockene Künstlerinnen um 1900, Elisabeth Sandmann, aux Editions Insel-Taschenbuch-Verlag (en allemand)
A vélo avec vue sur la mer et une brise fraîche. / La mer en train de reconquérir la plage sauvage.
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© CCBDP
Plutôt Dordogne ou Périgord ?
Au bord de la Dordogne, Limeuil – plus beau village de France.
Que se passe-t-il quand on aligne verticalement la première syllabe de Dordogne et la troisième de Périgord ? Il ressort le mot « or ». Un hasard ? Aucunement. Car cette région du sud-ouest de la France vaut bien le plus précieux des métaux. Par Jérôme Faivre
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oici quelque temps, une amie me confiait hésiter entre la Dordogne et le Périgord pour ses vacances. Dans son imaginaire, l’une rimait avec une nature préservée, tandis que l’autre lui évoquait une terre de gourmandise. Entre la beauté des paysages et le plaisir des papilles, il lui fallait choisir ! Ou pas... Car la Dordogne et le Périgord désignent le même territoire. Seulement le nom Périgord date de la nuit des temps. Porteur de valeurs fortes et authentiques, on l’utilise
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aujourd’hui surtout en référence à l’histoire et la gastronomie. A titre d’exemple, on parle de la « truffe du Périgord », non de la « truffe de Dordogne ». Au-delà de cette confusion, mon amie avait bien raison de vouloir partir à la rencontre de la région. Elle est si riche que les visites et les balades sont très nombreuses. Les villages, les châteaux, les jardins, les grottes, mais aussi les rivières, les forêts et les sites panoramiques, tous se découvrent de près ou de loin.
Le pays de Bergerac constitue le point de départ de notre périple. A l’image du Monbazillac, les vins (à consommer avec modération) sont ici une institution. Nous déambulons à travers Bergerac, une ville charmante avec son dédale de ruelles, ses jolies places et ses façades du 17e siècle. Tout autour, des deux côtés de la rivière Dordogne, se déploie le vignoble. Nous avons rendez-vous à la Maison des vins, dans le centre historique. Nous y recevons de précieuses informations pour partir à la rencontre des vignerons. Au château Monestier La Tour, nous nous laissons bercer par la douceur du paysage. Monsieur Karl-Friedrich Scheufele, propriétaire des lieux dès 2012, est un compatriote. Depuis cette date, le domaine s’oriente vers la biodynamie. « Le parti pris est de laisser la
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vigne s’exprimer au maximum, avec le moins d’interventions possibles » nous explique-ton. Nous apprenons que le travail du sol est mécanique, afin de favoriser le développement naturel de la faune et de la flore. Dès lors, la culture de la vigne s’avère plus respectueuse du terroir, et de la personnalité de chaque parcelle et de chaque cépage. Les jours suivants nous aurions pu poursuivre allégrement notre tournée œnologique. Au lieu de cela, nous mettons le cap sur le Moulin du Duellas, au bord de l’Isle. Ce moulin est le témoin des anciennes activités industrielles liées à la force hydraulique. Aujourd’hui, il s’est mué en un lieu d’exposition, où les artistes de la région se succèdent. L’îlot du Duellas abrite également un jardin, dont la vocation est de préserver la variété des écosystèmes sur le site : la prairie, la forêt alluviale, la ripisylve... Mais l’appel de la rivière se fait trop fort. Alors qu’une gabare s’apprête à larguer les amarres, nous embarquons à son bord. Nous voilà partis pour une promenade bucolique sur l’eau, ponctuée par le passage d’une écluse manuelle. D’un moulin à l’autre, tel pourrait être l’intitulé de cette journée. Quelques kilomètres plus loin, nous nous retrouvons au moulin de la Veyssière, près de Bourgnac. Un atelier de savonnerie artisanale y a élu domicile. Maîtresse des lieux, l’aromathérapeute Nia Hafsia nous fait la visite, tout en expliquant que ses produits sont entièrement naturels. « Je n’ajoute aucun colorant artificiel ni arôme de synthèse » précise-telle. « Les matières premières comme l’huile d’olive ou le lait d’ânesse sont issues de l’agriculture raisonnée, et nous travaillons autant que possible avec les produits locaux. » Cela ne l’empêche pas de proposer des soins spécifiques pour traiter la peau. Dans la jolie
boutique adjacente, le choix donne l’eau à la bouche. Nous craquons pour un savon cœur d’artichaut-persil-ortie et un savon liquide miel-caramel. Le bassin de la Dordogne, classé réserve mondiale de biosphère à l’Unesco, joue un rôle de fil conducteur tout au long de notre voyage. Le troisième jour débute par une visite de l’ascenseur à poissons de Creysse. Une cuve capture les poissons migrateurs, puis remonte pour les déverser à l’amont du barrage de Tuilières. « Cette passe mécanique et automatisée leur permet de revenir sur leur lieu de naissance pour se reproduire » nous apprend-on. Huit espèces dont le saumon atlantique, la lamproie marine et la truite de mer passent par là. Tout en découvrant l’histoire de leur parcours, nous observons quelques poissons. Après un déjeuner à Trémolat, un charmant village avec son église fortifiée, nous poursuivons plus à l’est. A un moment donné, deux ponts se rejoignent, dessinant un angle presque droit. Nous avons atteint le confluent de la Dordogne et de la Vézère. C’est aussi là que Limeuil s’épanouit depuis des siècles. Le village se visite à pied, pour mieux apprécier ses ruelles escarpées et ses maisons de pierre typiques. Notre guide mentionne que Limeuil fait partie du cercle très fermé des « plus beaux villages de France », nos yeux approuvent. Journée 4 – aucun périple en Dordogne ne serait complet sans une visite des grottes de Lascaux. Même ceux que les cours de préhistoire à l’école ennuyaient profondément ressentent des frissons au moment de pénétrer dans ce lieu mythique. Car « Lascaux 2 » est la copie exacte de la grotte originale, fermée au public depuis 1963. Nous y admirons les représentations d’animaux : chevaux,
Informations utiles Retrouvez l’itinéraire et toutes les adresses sur www.ate.ch/voyages et www.dordogneperigord-tourisme.fr.
aurochs, bisons... Tout cela est sublime, tant dans la précision du trait que dans le rendu artistique. « Lascaux 4 », dont l’ouverture est prévue en décembre, promet d’être encore plus complète et plus détaillée. Le matin même, avant notre plongée dans l’art pariétal, nous avons été initiés à une autre forme d’œuvre : le jardin de l’Albarède. Sorti tout droit de l’imagination de Serge Lapouge, ce jardin est un panachage entre espaces travaillés et espaces laissés à l’état sauvage. Le résultat est surprenant ! Cela d’autant plus que le jardinier se refuse à l’utilisation de pesticides : « je préfère laisser la nature à l’œuvre » dit-il. Une fin d’après-midi dans le village de Domme, un dernier panorama à couper le souffle sur la Dordogne, puis nous entamerons le jour suivant le retour vers la Suisse. Non sans avoir visité préalablement Périgueux, classée ville d’art et d’histoire. Un bilan ? Quatre à cinq jours sont le strict minimum pour s’immerger dans cette région qui vaut de l’or. Et, dans tous les cas, deux pages d’un magazine sont largement insuffisantes pour en dresser le portrait.
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L’intérieur du moulin de la Veyssière, transformé en un atelier de savonnerie artisanale. / Les vins de Bergerac, 13 AOC et quelque 140 vignerons.
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PERSPECTIVES
Espace solidarité et pass pipi Par Markus Fischer
Normalement, les tours de ville guidés s’arrêtent aux bâtiments historiques et aux monuments. Normalement, oui. Mais les visites sociales proposées par l’association Surprise s’intéressent, elles, aux gens et aux destins, aux côtés sombres de l’opulente ville de Bâle que ne mentionne aucun guide de voyage. Et le « pass pipi » existe vraiment !
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inemployable. Il a donc tenté sa chance comme indépendant, mais cela n’a pas fonctionné. La perte de son logement l’a mis à la rue. Bien qu’ayant grandi à Bâle, il ne connaissait rien aux institutions d’aide. Une connaissance l’a emmené à la cantine, lui a montré où se réchauffer et manger gratuitement. Il est alors entré en contact avec des gens de l’association Surprise et accompagne, depuis quelques années, des visites avec
© Stiftung Sucht Basel
Jobshop : une activité quotidienne bien réglée et de la considération pour le travail effectué.
olf, de l’association Surprise, amorce la visite en témoignant que la vie de n’importe qui peut basculer du jour au lendemain, comme la sienne. Lui qui commencera à toucher sa retraite dans un mois est tombé très bas, a été un marginal, même s’il trouve que ce qualificatif ne lui correspond pas. Il ne considère pas avoir été en marge, mais « être resté au milieu ». Un accident a valu à Rolf de se faire renvoyer et de passer pour
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succès. Il a aujourd’hui un toit et une compagne. Heiko, le second guide, en a aussi vu de toutes les couleurs. Ce cinquantenaire originaire de Cologne est tombé malgré lui en détresse financière, avec sa propre entreprise, et a dû déposer le bilan. Venu en Suisse, il y a œuvré comme plâtrier intérimaire, s’est épuisé avec des journées de 12 à 14 heures, jusqu’à l’accident de travail fatidique dont la Suva n’a pas voulu prendre en charge les coûts. Les dettes se sont accumulées et Heiko s’est retrouvé à la rue en 2013, dormant sous les ponts. L’accident de voiture mortel de sa fille unique l’a anéanti. Il avalait alors 25 à 30 canettes de bière par jour, contre 5 actuellement.
Sur les pas d’un sans-abri Notre visite commence devant l’église Sainte Elisabeth. En tant qu’« église ouverte », elle est un lieu de rencontre avec une grande palette d’activités, parmi lesquelles Table couvre-toi. Les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté – elles sont 13 000 à Bâle – peuvent ici s’approvisionner une fois par semaine pour un franc, avec des aliments récoltés par « Table suisse ». La deuxième étape de notre visite est l’accueil de jour pour sans-abri de la fondation Sucht, à la Wallstrasse. Les gens défavorisés y trouvent de quoi manger (le pain, les fruits et les boissons sont gratuits ; le repas de midi coûte 3 francs), se doucher, faire leur lessive, lire les journaux ou regar-
der la télévision. Le personnel est à l’écoute. Il donne également des informations sur la santé et les services sociaux. Juste en face de l’accueil de jour est installé le Jobshop, atelier géré par la même fondation. Chaque jour, sur les quarante postes, on trie, on emballe, on assemble ou on monte. Il s’agit surtout de mandats pour des entreprises et institutions de la région. Les personnes dépendantes et démunies peuvent travailler contre une modeste rétribution, qui leur permet de couvrir des besoins de base comme manger, dormir dans l’hébergement d’urgence ou se payer des cigarettes. La ville de Bâle soutient l’accueil de jour et le Jobshop. Pas seulement par altruisme, mais aussi parce qu’ils « libèrent » les espaces publics : il y a ainsi moins de personnes en marge de la société dans les rues.
La gare : incontournable Après un petit trajet à pied, nous arrivons à la gare de Bâle, laquelle est évidemment un creuset de gens avec différentes situations de vie. Pour les « marginaux », la
© Markus Fischer
Rolf, l’un des guides, parle par expérience personnelle.
© Stiftung Sucht Basel
PERSPECTIVES
L’accueil de jour de la Wallstrasse : un lieu de vie pour les personnes qui n’ont pas de chez-soi.
gare est importante pour deux raisons principales : elle offre de quoi s’asseoir ou se coucher ainsi que des toilettes. Au cours des dernières années, de nombreux bancs ont été enlevés ou conçus pour empêcher de s’y allonger. L’une des rares possibilités restantes se dissimule derrière les commerces de la passerelle. Toutefois, on ne peut s’y attarder qu’avec un billet valable. Pour les besoins, il y a dans la partie dite « alsacienne » de la gare des toilettes publiques ouvertes de 6 à 21 heures seulement. Ce qui nous amène au « pass pipi » cité en introduction : créé par la ville, les CFF et McClean, exploitant des w.-c. payants du premier soussol de la gare, il permet un accès gratuit aux toilettes. Pour cela, la ville et les CFF versent 1,75 franc par personne. Mais même McClean ferme à minuit pour ne rouvrir qu’à 6 heures du matin. Il ne reste alors que les trains à quai ou les environs de la gare, ce qui n’enthousiasme pas forcément le personnel des chemins de fer et les riverains.
Un lieu où « chiller » Alors que nous nous rendons sur le dernier site, Rolf nous montre l’un des endroits où il dormait auparavant, dans le parking du troisième sous-sol (sec et chaud). Il attire notre attention sur le Backwaren Outlet, un établissement qui vend des produits de boulangerie de la veille et où l’on obtient, pour 3 francs, un café et des pâtisseries à volonté. Le Soup&Chill, étape finale de notre tournée, a vu le jour voici dix ans en tant qu’espace de solidarité pour les personnes qui n’ont pas de salle de séjour. Il offre une chaleur qui se mesure aussi autrement qu’en degrés. Installé pendant plusieurs années dans des locaux provisoires, il a emménagé juste derrière la gare principale en novembre 2012. Au Soup&Chill, on reçoit gratuitement un repas avec des fruits, des jus, du pain et une soupe maison roborative, tous les soirs en hiver et les fins de semaine en été. En janvier de cette année, l’association responsable du Soup&Chill a ouvert dans les mêmes locaux le
Restaurant du Cœur, dans lequel on paie selon son bon gré, puisqu’il n’y a pas de prix fixe. Le bénéfice revient à des projets sociaux à Bâle. Il est possible de manger ici tous les midis entre 12 et 14 heures et de donner ce que le menu nous semble valoir ou ce que nos moyens financiers nous permettent. La visite guidée prend fin dans un magnifique jardin, avec des informations sur l’association Surprise, qui propose ce tour de ville pas comme les autres et s’engage en faveur des personnes laissées pour compte. Rolf et Heiko prennent congé d’un groupe visiblement ému et pensif.
Informations utiles Informations sur l’association Surprise, visites guidées dans les villes de Bâle et Zurich (Berne devrait suivre) : www.vereinsurprise.ch (en allemand).
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Images: >moser, Lexus, mad; photomontage: ATE
Inserat
PERSPECTIVES
Simon Bischof Sans voiture par-dessus les cols « J
’ai tout essayé : vélo, vélomoteur, vespa, voiture, transports publics. Finalement j’ai opté pour le vélo, les transports publics et la location occasionnelle de voiture Mobility. L’objectif principal de ce mélange de moyens de transport n’est pas en premier lieu un souci écologique. Se déplacer ainsi est pratique, économique et fantastique également. Bien sûr, je me réjouis de contribuer à la protection de l’environnement et de réduire mon empreinte écologique. Atteindre un sommet à vélo après une ascension astreignante est très gratifiant. Jamais celui qui le montera avec l’aide d’un moteur ne connaîtra un sentiment d’euphorie comparable. Je suis même certain qu’une réelle satisfaction est toujours liée à une performance, atteinte pour les uns de manière sportive et pour d’autres de façon plus détendue. En ce qui me concerne, je fais partie de la deuxième catégorie : quand je fais du vélo, je ne regarde ni sur ma montre, ni sur un pulsomètre. Un bon col ou deux plus petits me suffisent pour une journée. Pour la plupart des gens, c’est un objectif réalisable : celui qui randonne trois heures avec un sac à dos réussit aussi l’ascension d’un col à bicyclette. Avec une poignée de personnes partageant les mêmes idées, nous avons fondé l’association FreiPass en 2004. Elle s’engage pour des journées réservées au vélo sur les routes de cols suisses, tout au long de la belle saison. Au début, nous ne pouvions compter ni sur des membres
Prochain rendez-vous ni sur un appui financier. Entre-temps, notre fichier s’est rempli de plus de FreiPass, 24 et 25 septembre 2016 mille adresses suisses et étrangères. Du Samedi 24 septembre 2016 : point de vue financier, notre associacol du Klausen, de 9 h à 16 h tion est saine et dispose de ressources (d’Unterschächen UR à Linthal GL) propres, qui exprimées en pourcentage, Dimanche 25 septembre 2016 : sont plus élevées que celles des deux col du Pragel (selon l’horaire fixe grandes banques réunies. de fermeture) Notre plus grand succès reste celui Pour plus d’informations : du FreiPass Klausen 2011, auquel ont www.freipass.ch participé 3800 personnes venues de toute la Suisse et de la région frontalière. Quel sentiment incroyable de pédaler en compagnie de tous ces gens et de partager leur joie. Nous espérons cette année battre le record de participation : pour la première fois, deux cols seront fermés aux voitures, le col du Klausen et celui du Pragel – et ce durant deux jours consécutifs (voir l’encadré). Des journées cyclistes sur toutes les routes de cols représentent une opportunité réelle pour le tourisme local et devraient devenir une évidence. En France et dans le Tyrol du sud, les cyclistes sont des hôtes très appréciés et reçus sur un tapis rouge. Malheureusement ce n’est pas le cas en Suisse. Les professionnels de la branche restant en retrait, les quelques manifestations sont organisées par des privés. Le potentiel de participants est pourtant très élevé, comme le montrent les expériences précédentes ici et à l’étranger. Mais les gens ne viennent que si le rapport qualité-prix est à la hauteur ! Se focaliser davantage sur le segment du vélo permettrait d’atténuer la mauvaise passe que connaît le tourisme dans nos régions de montagne. Nous en sommes convaincus. »
« Les journées cyclistes sur les cols sont une opportunité réelle pour le tourisme local. Elles devraient devenir une évidence. »
Simon Bischof, président de FreiPass, s’engage depuis 12 ans pour des journées sans voiture sur les routes de cols en Suisse. Un défi qu’il relève à titre bénévole.
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PERSPECTIVES
Interview: Stefanie Stäuble
Les motorisations alternatives ont-elles véritablement de l’avenir ou seront-elles encore des produits de niche dans 20 ans ? Harald Kröger est la personne chargée de ces questions auprès de Mercedes-Benz.
Harald Kröger Un futur « électrique » Harald Kröger est responsable du développement électrique/électronique et e-drive chez Mercedes-Benz.
courent très rarement de grandes distances. Actuellement, nos développeurs s’intéressent davantage aux systèmes de recharge des batteries. Par exemple : « quelle est la durée de recharge tolérable pour l’utilisateur ? » Nous misons également sur la recharge par induction : vous parquez votre voiture sur un dispositif au sol, qui recharge les batteries automatiquement et sans câble.
Existe-t-il des études de recharge des batteries durant la phase de conduite, par exemple par induction directement depuis la chaussée ? Il est théoriquement faisable d’installer une bande d’induction sur une autoroute à partir de laquelle on pourrait consommer du courant électrique tout en roulant. Il faut toutefois être conscient que sur l’autoroute l’énergie nécessaire pour surmonter la résistance « A l’avenir, on choisira davantage une à l’air est très élevée, ce qui nécessivoiture selon l’usage qu’on en fait. » terait une puissance de recharge de plus de 50 kW – ce qui, en soit, est déjà une gageure. A quand les 1000 km d’autonomie des voitures électriques pour partir en vaDe telles voitures d’une autonomie de cances ? 1000 km se prêteraient-elles aussi au trafic urbain ou le poids des batteries En fonction du concept adopté par le serait-il un handicap ? constructeur, les voitures électriques actuelles ont un rayon d’action oscillant entre A l’avenir, on choisira davantage une voiture 100 et 500 km. Les facteurs décisifs sont l’es- selon l’usage qu’on en fait. Aujourd’hui, on pace disponible, la densité d’énergie, mais pense plutôt que notre voiture doit pouvoir surtout le rapport coût-avantages. Techni- être utilisable dans le plus grand nombre de quement, 1000 km d’autonomie seront pro- cas de figure. Une personne qui parcourt habablement possibles dans une dizaine d’an- bituellement des distances de plus de 100 km nées. Toutefois, il faut se demander si cela serait mal avisée d’acheter une voiture élecfait sens. Augmenter l’autonomie implique trique purement à batteries, puisque l’atout d’immenses coûts de développement. Or de cette dernière s’exprime dans le trafic il se trouve que la plupart des gens par- urbain.
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Magazine ATE : Vous êtes vous-même un inconditionnel de l’hybride rechargeable. Pourtant, après une certaine distance, c’est un moteur à combustion – néfaste pour le climat – qui prend le relais. La voiture hybride a-t-elle vraiment de l’avenir ? Harald Kröger : J’ai l’intime conviction que les hybrides ont de l’avenir, puisqu’elles répondent à un réel besoin de la clientèle. Avec mon hybride, il m’arrive de rouler 100 % électrique deux semaines de suite. Mais si je dois parcourir plus de 100 km, il est aussi possible d’enclencher le moteur à essence. A nos yeux, l’hybride rechargeable sera la technologie à succès de la prochaine décennie. En 2017, notre assortiment comportera 10 modèles hybrides rechargeables.
Les voitures électriques ne sont véritablement écologiques que si le courant utilisé est produit avec de l’énergie renouvelable. En Allemagne, de nombreuses centrales à charbon sont encore en exploitation, ce qui annihile l’avantage écologique. Assurément, l’électricité du charbon continuera de jouer un rôle important, même si l’essor des énergies renouvelables est nettement perceptible, en Allemagne notamment. Ainsi, l’offre de courant vert existe aussi. Mais la voiture électrique est déjà, en soi, un progrès écologique. En outre, elle prépare la société à un avenir d’énergies renouvelables. Je dirais même que la voiture électrique est un élément du tournant énergétique, parce qu’elle nous permet d’utiliser intelligemment les excédents de l’énergie solaire et éolienne. Interview intégrale sur www.ate.ch/interview. « Perspectives » donne la parole aux interviewés. Les avis exprimés ne reflètent pas nécessairement la position de l’ATE.
RÉGIONS
Reprenons en main notre aéroport !
L
a croissance est certes spectaculaire. Mais ce développement débridé de l’aéroport entraîne des nuisances toujours plus importantes pour la population riveraine, en particulier le bruit (notamment nocturne) et la pollution de l’air. Les émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique, ont elles aussi pris l’ascenseur. Cette hausse du trafic aérien annule tous les efforts entrepris ces dix dernières années, en matière de mobilité durable, d’isolement des bâtiments, etc. Dans le bilan carbone de la population genevoise, le trafic aérien pèse aujourd’hui aussi lourd que le chauffage des bâtiments. Malheureusement, la tendance ne va pas s’inverser, bien au contraire. Les autorités prévoient 25 millions de passagers en 2030. Pour les accueillir, il faudra 650 vols par jour, ce qui représente un avion qui décolle ou atterrit toutes les 90 secondes, 18 heures sur 24. Si l’aéroport est important pour le canton de Genève, en termes d’emplois et d’attractivité économique, son développement se doit d’être concerté et maîtrisé – pour ne pas sacrifier la population et préserver l’envi-
Le nombre de passagers à l’aéroport de Genève a doublé ces dix dernières années, dépassant désormais les 15 millions. En parallèle, les nuisances ont explosé. Une initiative populaire demande un pilotage démocratique de l’aéroport.
ronnement. Les nuisances de l’aéroport représentent en outre un coût pour la collectivité, que les autorités passent sous silence. Pourtant, ce sont nos impôts qui prennent en charge ses conséquences sur la mobilité, la santé, la pollution de l’air, le réchauffement climatique, l’aménagement du territoire et les finances publiques via son régime fiscal spécial.
Un impact à tous les niveaux L’aéroport de Genève est urbain, proche d’innombrables lieux d’habitation et de travail. La population est directement touchée par son développement – le bruit et la pollution occasionnant des maux sur les plans physique et psychique. L’augmentation du bruit fait également diminuer la quantité de surfaces constructibles, dans un contexte de crise du logement. Enfin, acheminer 25 millions de passagers à l’aéroport bouleverse la mobilité et risque d’entraîner de nombreux embouteillages si les liaisons en transports publics ne suivent pas. Donner le dernier mot à la population Aujourd’hui, les décisions relatives à l’avenir de l’aéroport se
Signez et partagez l’initiative L’initiative populaire « pour un pilotage démocratique de l’aéroport » est une initiative cantonale. 10 033 signatures doivent être récoltées d’ici au 1er décembre. Merci de votre soutien ! www.initiative-aeroport.ch
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Par Lisa Mazzone
Lors de leur conférence de presse, les initiants ont insisté sur l’importance d’un essor réfléchi de l’aéroport.
prennent dans une tour d’ivoire, entre Berne et Genève. La voix des premiers concernés – les communes et la population de la région – n’est pas entendue. C’est pourquoi l’ATE et plusieurs associations de protection de l’environnement et de riverains se sont réunies au sein de la CARPE, la Coordination régionale pour un aéroport de Genève urbain, respectueux de la population et de l’environnement. Une initiative populaire a été lancée.
L’objectif de cette initiative ? Reprendre la main sur l’avenir de l’aéroport et, partant, de la région. Elle vise à maîtriser son développement en prenant en compte autant la population que les besoins économiques et l’environnement, à rappeler le caractère public de l’établissement, au même titre que les services industriels ou les transports publics, et à assurer une consultation des personnes concernées.
Contact FR : www.ate-fr.ch Tél. 026 422 29 74 GE : www.ate-ge.ch Tél. 022 734 70 64 JU : www.ate-ju.ch Tél. 032 422 88 88
NE : www.ate-ne.ch Tél. 032 724 28 28 VS : www.ate-vs.ch Tél. 024 463 24 32 VD: www.ate-vd.ch Tél. 021 323 54 11
Groupe régional Bienne www.vcs-be.ch Tél. 032 341 75 34 Groupe régional Jura bernois S’adresser à la section de Berne : www.vcs-be.ch, Tél. 031 318 54 55
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Assurance dépannage ATE
Images: >moser, Walter Imhof, mad; photomontage: ATE
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erie t t a b a l i Et s re u t i o v e r t de vo e? m â ’ l d n re L’assurance dépannage ATE prend en charge les frais de secours ou de remorquage de votre véhicule, de poursuite du voyage ou d’hébergement, le tout sans franchise ! Commandes et informations – par téléphone au 031 328 58 12 ou – à l’adresse www.assurance-ate.ch
RÉGIONS
E-bike ou scooter : vous vous posez la question ?!
Genève
Pour cette rentrée, l’ATE Genève lance une campagne de promotion du vélo à assistance électrique. Celle-ci s’adresse aux automobilistes susceptibles de renoncer à leur voiture pour les trajets pendulaires. Lassés par les bouchons, nous songeons souvent au scooter comme alternative à la voiture. Pourtant, le vélo électrique est plus rapide que le scooter dans le trafic, pour la simple raison qu’il peut remonter les files de voitures en toute légalité par la droite – si la distance le permet – et, bien sûr, emprunter les pistes cyclables, dont de nombreux axes sont équipés. Il est aussi en moyenne deux fois moins cher, et préserve l’environnement et la qualité de vie. De plus, son utili-
sation entraîne une activité physique modérée, qui couvre facilement les 30 minutes par jour recommandées pour rester en bonne santé. En d’autres termes, le vélo électrique permet de bénéficier des avantages des deux-roues, sans les nuisances : activité physique régulière, économie d’essence, rapidité en cas d’embouteillages et facilité de stationnement. L’ATE Genève a réalisé un comparatif chiffré et détaillé entre le scooter et le vélo élec-
trique, recoupant de nombreuses sources, et décliné sous la forme d’une brochure ludique. Illustrée par le dessinateur genevois Pierre Wazem, la brochure est consultable sur www.ate-ge.ch et disponible à notre arcade (rue de Montbrillant 18) et sur demande auprès de info@ate-ge.ch. N’hésitez pas à la commander et à la diffuser dans votre entourage professionnel ou amical.
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Valérie de Roguin
Le projet de la dernière chance
Neuchâtel
Entre La Chaux-de-Fonds et Morteau (F), plus de 12 000 voitures et camions transitent chaque jour par le point frontière du Col de France, avec un taux moyen d’occupation d’1,15 personne par véhicule.
Quelle alternative ? Devant une telle impasse, la ville de La Chaux-de-Fonds a fait réaliser une étude de faisabilité d’une desserte en navette entre Morteau et la Chaux-de-Fonds, avec des trains toutes les heures en semaine. Le projet s’articule autour de trois piliers : une amélioration des performances de la section Morteau– frontière (gain de temps de 3 à 4 minutes) est permise par l’inscription d’un financement de 12 millions d’euros du côté français. la mise en vente prochaine par le réseau privé italien du Val Venosta d’autorails Stadler (compatibles avec les normes anti-pollution et équipés d’un système de sécurité proche de l’ETCS) constitue une sérieuse opportunité. une structure originale pourrait voir le jour, avec la création d’une compagnie exploitante pri-
vée de droit suisse, dont l’AUD, SNCF Mobilités, CFF et TransN se partageraient le capital. Cette société serait propriétaire de son matériel, aurait son propre personnel et assurerait également la commercialisation. Présenté au printemps, le projet a reçu un accueil favorable et est soutenu par le canton de Neu-
châtel. La balle est maintenant dans le camp des autorités françaises. Quoi qu’il en soit, cette proposition constitue la dernière chance d’apporter une réponse « transports collectifs » adaptée aux enjeux. Patrick Real
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Cette situation contribue à l’engorgement, matin et soir, des axes routiers traversant Le Locle et La Chaux-de-Fonds. Pourtant, il existe une liaison ferroviaire, mais seulement 300 à 500 voyageurs par jour empruntent le train, soit une part modale moyenne inférieure à 5 %. Cette faiblesse résulte d’une offre squelettique (6 aller-retour par jour en semaine, 4 le week-end), d’un manque de capacité chronique des rames (seuls 4 autorails de 80 places) et enfin d’une fiabilité aléatoire (réserve de matériel insuffisante et autres grèves). A partir de 2020, ces trains ne pourront par ailleurs plus circuler sur le réseau suisse, en raison de la généralisation du système européen de contrôle des trains (ETCS). Quand on sait que la SNCF ne prévoit pas de s’équiper de matériel ETCS avant 2030, la situation se retrouve bloquée.
L’offre ferroviaire actuelle entre La Chaux-de-Fonds et Morteau n’a pas d’avenir. Un nouveau projet veut changer la donne.
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RÉGIONS
Ce renouvellement fait suite à la démission du secrétaire politique Pierre-Olivier Nobs, élu au Conseil communal (exécutif) de la ville de Fribourg. Pius Odermatt et Savio Michellod ont été élus co-présidents par l’assemblée générale en mai et sont épaulés par une nouvelle secrétaire générale : Prisca Vythelingum. Les co-présidents assurent la représentation de la section auprès des autorités et des médias, alors que la secrétaire générale se charge du secrétariat politique et administratif.
Jura
Cela se produit le matin, à l’entrée nord du tunnel du Mont Terri et en fin d’après-midi, à l’entrée sud du tunnel du Mont Russelin. Dans un élan d’enthousiasme, en lien avec la votation du 28 février dernier sur le 2e tunnel routier au Gothard, le député PLR, Alain Schweingruber, a déposé une motion au Parlement jurassien qui demande au gouvernement jurassien « d’intervenir en vue
Valais
L’ATE Fribourg renouvelle sa direction Avec l’élection d’une co-présidence et l’engagement d’une secrétaire générale, l’ATE Fribourg a renouvelé sa direction. Le comité, composé de 9 autres membres, est ainsi à nouveau au complet pour affronter les défis des prochaines années. Pius Odermatt, 55 ans, habite la ville de Fribourg et travaille à la promotion économique du canton de Berne. Prisca Vythelingum, 45 ans, réside à Corminboeuf. Economiste de formation, elle est également secrétaire de la Commission technique de Fribourg-Solidaire et membre du Comité de la Section régionale Sarine, Les Verts. Savio Michellod, 31 ans, est
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Fribourg
Prêts pour d’importants défis : Pius Odermatt, Prisca Vythelingum et Savio Michellod.
Conseiller communal à Granges Veveyse. Il est également membre du Comité de Ouestrail et siège dans la Commission consultative
des transports. Juriste de formation, il est secrétaire général de la section PLR du canton de Fribourg.
Doubler les tunnels ? D’autres solutions existent Il en est des routes comme des lignes de chemin de fer : à certaines heures, la situation est calme, et à d’autres moments, les bouchons sont au rendez-vous. C’est aussi le cas sur l’A16. de faire inscrire au programme des routes nationales la mise en œuvre d’un 2e tube sous le Mont Russelin et le Mont Terri. » Dans le même temps, la députée PCSI, Géraldine BeuchatWillemin, posait les questions suivantes au gouvernement : des contacts ont-ils été pris avec les entreprises pour coordonner la sortie des usines et pour organiser des transports collectifs ? Des
places supplémentaires de covoiturage sont-elles prévues ? Une information incitant à utiliser davantage les transports publics a-t-elle été faite ? Lors de sa séance du 27 avril, le gouvernement a rappelé que la réalisation d’un 2e tunnel est de la compétence de la Confédération. Il a relevé l’amélioration des lignes de bus de rabattement ou à destination des zones d’activité.
Il a aussi mentionné la promotion du covoiturage auprès des frontaliers, avec une plate-forme pour l’Arc jurassien (www.covoiturage-arcjurassien.com) Enfin, il a mentionné l’ouverture prochaine de la ligne Delle–Belfort et la place qu’occupe le transfert modal dans les contacts avec les autorités françaises. Jean-Arsène Jossen
Une nouvelle Fugue réussie Malgré une météo capricieuse, la 6e édition de la Fugue Chablaisienne, le 19 juin dernier, a été un succès pour l’ATE Valais ! La Fugue est une manifestation de mobilité douce qui permet de découvrir le Chablais, à vélo, en rollers ou en trottinette. Le parcours de 40 km traverse 8 comHalte festive d’un groupe de cyclistes au stand de l’ATE.
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munes valaisannes et vaudoises bordant le Rhône. L’ATE Valais soutient la Fugue depuis ses débuts et anime chaque année un stand qu’elle partage avec d’autres. Le Groupe Mobilité Chablais et Chablair, deux associations fondées respectivement
sur la mobilité et l’environnement, ont ainsi rejoint le stand en 2016. Environ 6000 personnes ont bravé les averses. Le délicieux jus de pommes et la Roue de la Chance, gracieusement prêtée par Pro Vélo, ont réjoui petits et grands. Evelyne Bezat-Grillet
RÉGIONS
Extensions autoroutières, ou l’âne et la carotte
Vaud
Pudiquement, l’Office fédéral des routes parle d’assainissement du goulet d’étranglement de Crissier. Mais il s’agit bien d’une augmentation massive de la capacité du nœud autoroutier : l’échangeur de Villars-Ste-Croix sera élargi de deux voies dans chaque sens ; deux nouvelles jonctions seront créées à Ecublens et Chavannes, faisant passer le nombre de voies à 10 à la hauteur de Crissier (de quoi rendre jaloux les Californiens) ; sans oublier « l’amélioration » de la jonction de Malley. Cela amènera des dizaines de milliers de voitures supplémentaires dans l’agglomération et augmentera durablement le trafic interne des communes de l’ouest.
A tous les points cardinaux Au nord, à la Blécherette, la construction d’une deuxième jonction transformera cette zone en un vaste dédale de routes et de voies, déversant un flot continu de voitures. L’est de l’agglomération n’est pas en reste avec le projet d’élargissement à trois voies du tronçon Vennes–Belmont, visant à une augmentation du trafic jusqu’aux sorties de Lutry et de Vennes. L’ATE a d’ailleurs réuni en 2015 plus d’un millier de signatures contre ce projet. Enfin, il est à craindre que le projet de contournement autoroutier de Morges ne se transforme en nouvelle autoroute sans suppression de l’actuel tronçon en traversée de Morges. Un déluge de voitures Les conséquences de ces extensions à tous les points cardinaux seront catastrophiques pour les centres urbains. Les bouchons aux sorties d’autoroutes et en ville s’allongeront, annihilant les effets attendus de ces énormes investissements. Et
cela sans compter les effets négatifs sur la qualité de l’air et les niveaux de bruit dans les quartiers. Le trafic a augmenté de 10 à 15 % sur le réseau autoroutier lausannois depuis 2010. Des résultats dopés en partie par la création de la bande d’arrêt d’urgence active (BAU) entre Lausanne et Morges. En Suisse et ailleurs, les élargissements et autres nouvelles autoroutes construites ont conduit à une augmentation quasi automatique du trafic, amenant immanquablement une congestion encore plus forte dans les années qui ont suivi. L’élargissement à trois voies du tronçon Villars-SainteCroix–Vennes et la BAU entre Ecublens et Morges en sont l’illustration. Plus loin, Zurich est un exemple patent de la fuite en avant de l’élargissement autoroutier – la congestion coïncidant presque toujours avec la fin des travaux.
Ouvrons les yeux Les communes de l’agglomération doivent prendre conscience que cette volonté « d’améliorer l’accès à l’agglomération » se fera au détriment de ses habitants, péjorera la qualité de vie et rendra inefficace à terme les politiques en faveur de la mobilité douce et des transports publics. Courir derrière l’explosion de la mobilité individuelle en cherchant à redimensionner les routes s’apparente à l’âne suivant la carotte suspendue à son museau. Seuls un développement des transports publics et un aménagement éclairé du territoire sont les garants de la sauvegarde des atouts de toute la région. Valérie Schwaar
© E. Wodicka/Adpic
Entre 2020 et 2030, la région lausannoise verra fleurir de grands travaux autoroutiers. L’ATE Vaud tire la sonnette d’alarme.
La ceinture routière autour de l’agglomération lausannoise avalera beaucoup plus de trafic, entraînant de nouveaux embouteillages aux sorties d’autoroute et en ville.
Agglolac sans voiture !
Groupe régional Bienne
Agglolac, le nouveau quartier pour Bienne et Nidau, permet de densifier et d’étendre le bâti à des endroits bien reliés aux transports publics et se prêtant à la mobilité douce. Mais le projet n’est pas exempt de tout reproche. L’ATE Bienne regrette depuis le lancement du projet le grand nombre de places de parc prévues. D’une part, il est absurde de construire près d’une place par appartement dans un nouveau quartier proche du centre. D’autre part, les routes environnantes pourraient ne pas supporter le nouveau trafic ainsi généré. Une récente expertise d’Agglolac a donné raison à l’ATE sur ce point : afin de maîtriser la situation, le trafic individuel motorisé doit être plafonné. Et cela est seulement
possible si le nombre de places est réduit à 0,7 par appartement ! Pour l’ATE, les choses sont claires : Agglolac ne doit pas être la source de nouveaux problèmes de trafic, mais devenir une partie de la solution. Ainsi, l’ATE demande d’en faire un quartier sans voiture, et prie la société de projet Agglolac et la commune de Nidau de réaliser un concept allant dans ce sens. Urs Scheuss
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Protection juridique ATE
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Images: >moser, Walter Imhof, mad; photomontage: ATE
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Grâce à l’assurance protection juridique privée et circulation de l’ATE, vous restez décontracté en cas de litiges. Vous bénéficiez de conseils juridiques professionnels et êtes défendu par un avocat si nécessaire. Commandes et informations – par téléphone au 031 328 58 12 ou – à l’adresse www.assurance-ate.ch
Cirque Monti 2016 : Downtown Monti La nouvelle mise en scène du cirque Monti, sous la régie du duo Full House (Gaby et Henry Camus), conduit le public dans le microcosme d’une grande ville : à Downtown Monti.
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Le fil rouge est assuré par Giulietta, toute habillée de blanc. Un peu naïve, mais curieuse, elle atterrit dans cette ville folle. Rien ne semble impossible. Elle cherche du contact et rencontre des personnes téméraires et magnifiques, formant un ensemble artistique plein d’inspiration. Giulietta noue des liens d’amitié, passe d’une aventure à l’autre, devient plus indépendante et toujours plus colorée. Downtown Monti – Une grande ville est habitée par des personnages hauts en couleur et des talents fascinants. Une métropole dans laquelle rien ne se révèle être tel qu’on l’attend. Un lieu plein de surprises et d’histoires inoubliables.
Unique en son genre Bienvenue à l’hôtel Carlton-Europe Interlaken.
© Cirque Monti
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Une combinaison de tradition et de modernité, un emplacement central et pourtant paisible, à proximité immédiate de la nature et pourtant au milieu de la ville, un côté international tout en conservant une identité suisse... voici quelques traits de cet hôtel au charme unique. Pendant votre séjour, l’hôtel vous choie tous les matins avec son buffet petit-déjeuner proposant une sélection de spécialités régionales. Laissez-vous surprendre par la cuisine traditionnelle suisse du « Ruedihus » ou celle du rustique Grill & Steakhouse du Johnny’s. A
la belle saison, la piscine naturelle promet des sensations rafraichissantes. Tandis qu’en hiver, l’espace wellness prend le relais pour des moments de détente. Entre les deux lacs de Brienz et de Thoune, entouré par les montagnes de la région Jungfrau, l’hôtel offre un lieu de séjour idéal pour des sorties et des activités inoubliables – qu’elles soient sportives ou relaxantes, qu’elles prennent place en été ou en hiver. Au bord de la rivière Aar, le Carlton-Europe n’est qu’à quelques minutes à pied du centre de la ville et de la gare d’Interlaken Est.
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Avec le duo André Leo à la roue cyr, le cirque Monti peut compter sur deux artistes au talent incomparable.
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Assurances : le service est décisif en cas de sinistre La protection et le service sont décisifs dans une assurances voyages : celui qui connaît une panne avec sa voiture ou subit un accident en voyage, désire une aide tout sauf compliquée. L’ATE propose ses assurances en collaboration avec des partenaires d’assurance reconnus qui fournissent les prestations usuelles de la branche. L’ATE garantit un
conseil compétent, les éventuels versements anticipés et la coordination avec la centrale d’urgence. Quand, en juin, l’émission de consommateurs alémanique
« Kassensturz » a comparé différentes assurances voyages, le service et les tarifs bas de l’ATE n’ont malheureusement pas été pris en compte. Par rapport à d’autres assurances voyages, notre offre ne semble pas présentée de façon assez claire et compréhensible. L’ATE prend acte de ce résultat
insatisfaisant dans « Kassensturz » afin d’analyser et d’améliorer ses prestations avec ses partenaires. En plus de l’optimisation des assurances actuelles, l’ATE développe aussi de nouvelles offres. Ainsi, l’association propose depuis ce printemps une assurance dépannage pour les e-bikes.
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Découvrir Berne sur deux roues en résolvant des énigmes mystérieuses ? C'est désormais possible avec Foxtrail à vélo !
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jusqu’au magasin, mais du magasin aux consommateurs.
Pour les consommateurs responsables, acheter des produits locaux va de soi. Mais il ne fait pas sens de parcourir de longues distances avec la voiture pour aller faire ses achats, quand les mêmes produits sont aussi disponibles à proximité – à une distance accessible à pied ou à vélo. Car près de 40 % des gaz à effet de serre relatifs au transport des marchandises sont générés, non pas lors du transport
En collaboration avec la section Pro Vélo du canton de Berne, Foxtrail a ouvert ce printemps à Berne le premier Velotrail – le « RollingFox ». Depuis la gare, le parcours vous emmène directement dans la nature et près de l’eau. De la concentration est demandée pour ne pas perdre la trace du
renard à vélo. Les indices, qu’ils soient récents ou vieux de 2000 ans, vous emmènent à travers la forêt, dans des tunnels et même au milieu de l’eau. Pour réussir à apercevoir le renard, vous devrez réaliser toutes sortes d’épreuves, et même produire de l’électricité avec votre vélo !
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Le premier Foxtrail à vélo de Suisse invite les familles et les touristes à découvrir la ville au bord de l’Aar.
cœur géographique de l’Engadine et la porte d’entrée sur le Parc national. C’est le lieu idéal pour découvrir à vélo les paysages de l’Engadine et le Val Müstair tout proche. Après une excursion découverte avec votre vélo, voyagez dans le monde culinaire de l’hôtel. Grächen ressemble à un village de conte. C’est un endroit magique pour vos vacances à vélo, avec un contraste entre les lacs, les sommets, les pâturages et les douces
collines. A l’Hôtel & Spa Hannigalp, commencez la journée de la meilleure des façons avec un délicieux buffet petit-déjeuner. En soirée, après une excursion cycliste, revigorez-vous dans le nouvel espace Spa.
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SERVICES
Terra Verde célèbre l’art de vivre méditerranéen avec un assortiment de produits de première qualité. Avec l’achat de produits Terra Verde, vous soutenez le commerce équitable, les traditions des petites exploitations familiales et le développement durable pour l’homme et la nature. L’ensemble des produits sont certifiés bio.
Huile d’olive extra vierge du Parc national du Cilento, 500 ml, Fr. 12.40 au lieu de 15.50 Balsamico Bianco Condimento, 250 ml, Fr. 5.50 au lieu de 6.90 Aceto Balsamico di Modena, 250 ml, Fr. 5.50 au lieu de 6.90 Pesto rosso à partir de tomates sèches, 185 g, Fr. 6.30 au lieu de 7.90 Crème de piment piquante, 85 g, Fr. 3.60 au lieu de 4.50
Un plus pour les membres de l’ATE : Huile d’olive extra vierge avec piment, 250 ml, Fr. 7.90 au lieu de 9.90
Pour la commande de ces produits, utilisez la carte réponse en dernière page de ce magazine. Détails : www.bonus-ate.ch. Tél. 044 342 10 00 (Terra Verde).
© Terra Verde
Bio et équitables
Festival Films pour la Terre
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Le vélo est-il la solution mondiale pour les villes ? Quelles conséquences ont les 40 000 cargos présents sur nos mers ? Le tournant énergétique est-il réalisable ? Vendredi 23 septembre 2016, le 6e Festival pour la Terre projette une sélection de 6 films sur le thème de la durabilité. Le festival prend place simultanément dans 17 villes en Suisse, dont Genève en Suisse romande. En plus d’assister aux projections et aux expositions, les visiteurs peuvent se procurer gratuitement l’un des DVD gratuits à offrir à un proche, disponibles en quantités limitées. L’entrée est gratuite (à l’exception du lunch cinéma de midi). A 18h, les festivaliers plongent dans le monde de la bicyclette avec le film « Bikes vs Cars » : comment le conflit « automobilistes contre cyclistes » peut-il être transformé en « automobilistes et cyclistes » ? A 20h15, le film « Racing Extinction » est diffusé en première. Il montre sans détour qu’il est enfin temps de s’engager pour le monde et ses habitants. Un plus pour les membres de l’ATE : le 23 septembre à midi, rendez-vous au festival et visionnez le film « Power to Change », avec un sandwich et une boisson. Ce film
plein d’espoir montre que le tournant énergétique est réalisable. Lunch cinéma : Fr. 15.– au lieu de 22.–. Réservez votre place avec le code PROMO-15 sur www.filmefürdieerde. org/festival.
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Dans 17 villes en Suisse, dont Genève pour la Suisse romande.
BOUTIQUE ATE
Maintenant en matière recyclée Le célèbre Kanken de Fjällräven existe dans une nouvelle version. Le sac à dos Re-Kanken se distingue du modèle traditionnel par le matériau utilisé : 95 % provient du recyclage. Sans changer le concept génial et simple du Kanken, Fjällräven prend le virage de la production durable. Le Re-Kanken est fabriqué en polyester recyclé, à partir d’anciennes
Le Re-Kanken est conçu de façon à pouvoir être porté pendant des années et des années.
bouteilles en PET. 11 bouteilles PET donnent vie à un nouveau sac à dos Re-Kanken. Le procédé de fabrication est économe en eau et en autres ressources.
Un plus pour les membres de l’ATE : le nouveau sac à dos Re-Kanken avec un volume de 16 litres est proposé en différentes couleurs dans la Boutique ATE, au prix de Fr. 89.–. Retrouvez plus d’offres et d’actions en pages 48-49. L’assortiment complet de la boutique est disponible sur www.boutique-ate.ch. La boutique vous renseigne par tél. au 0848 612 612.
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Hommage à la mobilité douce
LANGUE IRANIENNE FRACTION
MUSCLE DU BRAS DÉMODÉ
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UN TRIMESTRE
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BRUIT DE COULOIR
DERNIER TOUR
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COURANT FAIBLE
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ANIMAL DE LA FERME FOYER
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Solutions en page 50
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Mots croisés
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© Camilo Sanchez/Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)
SERVICES
Notre entrepreneur définit son Hyperloop comme un cinquième mode de transport, en plus des bateaux, avions, voitures et trains.
CONCOURS
Le plus petit de son école E
nfant, il était calme et introverti. A tel point que ses parents le croyaient sourd. Sa mère dit de lui qu’il était « le plus petit de son école ». Son frère surenchérit : « Ses camarades ne l’ont pas ménagé. » Ménagé ? Le terme est faible quand on sait ce qu’il a subi. Il aurait même fini un jour à l’hôpital, après avoir essuyé une série de coups à en perdre connaissance. Trente ans plus tard, l’enfant « martyre » s’est métamorphosé en une des personnalités les plus influentes de la planète. C’est du moins ce qu’affirme le magazine économique Forbes qui, en 2015, le classait en 38e position des « Powerful people ».
Mais comment celui qu’on rejetait est-il devenu celui qu’on admire, et qu’a-t-il entrepris ? Beaucoup de choses à vrai dire. Il est tout d’abord le cofondateur d’une start-up de paiements en ligne, dont nous utilisons aujourd’hui les services pour régler nos achats sur internet. A sa vente en 2002, la société lui a rapporté 175 millions de dollars. Avec cette affaire juteuse, il aurait pu partir en retraite dorée, et se consacrer à la philanthropie comme un certain Bill Gates. Mais c’était sans compter sur l’esprit entrepreneurial et l’audace du gaillard. Depuis, il réinvestit
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A GAGNER : un vélo Kettenlos Speed Trekking F/H de Tour de Suisse d’une valeur de Fr. 2500.– Le vélo Kettenlos Speed Trekking de Tour de Suisse promet une conduite dynamique. Simple d’entretien et silencieux, le système de propulsion sans chaîne ne demande ni lubrifiant ni entretien particulier. Les mains et les pantalons sales appartiennent ainsi au passé ! Avec Tour de Suisse, les vœux d’un vélo personnalisé deviennent réalité. Visitez le configurateur sur www.tds-rad.ch et concevez votre vélo ou vélo électrique.
son argent dans des domaines aussi divers que la voiture électrique, l’aéronautique et l’énergie solaire. Avec ses entreprises innovantes (Space X, Tesla), il ne cesse de créer le buzz. Mais c’est peut-être dans le secteur des transports de masse qu’il marquera l’histoire. Grâce à l’Hyperloop, son concept de train en lévitation dépassant 1000 km/h, il veut révolutionner les déplacements longue distance. En avril dernier, il évoquait encore un nouveau projet : une sorte d’autobus autonome résolvant le problème de la densité du trafic urbain. Certains voient en lui un visionnaire, d’autres un mégalo. Peut-être est-il un peu des deux. Ceci dit, pour évoluer vers le mieux, notre société a besoin de personnages de sa trempe, qui osent sortir de leur zone de confort et penser hors du cadre. Jérôme Faivre
Quel est le nom de cet entrepreneur ? Veuillez adresser votre réponse à la question d’ici le 20 octobre 2016 à : Magazine ATE, Concours, Aarbergergasse 61, case postale, 3001 Berne ou www.ate.ch/concours ou concours@ate.ch. Une seule participation par personne.
PROCHAIN NUMÉRO
Solution du concours précédent : Alfred Escher.
Destination les Alpes
Prix offert par
© Jérôme Faivre
Lauréat du voyage découverte « Des glaciers aux palmiers » : Gérald Koch, Lausanne
Ils vivent là où d’autres font des vacances : les Suisses dans les Alpes. Leurs villages ont-ils un avenir et à quoi ressemble leur mobilité quotidienne ? Des idées fraîches pour un tourisme durable sont les bienvenues.
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The North Face 3in1 Thermoball Triclimate Jacket | 379.–
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La veste extérieure imperméable protège parfaitement contre les éléments, et la veste intérieure amovible tient chaud grâce à son matériau isolant synthétique similaire à du duvet. Les deux vestes peuvent se porter séparément.
Quand la mode s‘allie à la fonctionnalité: de ce mélange de laine mérinos sur la face interne et de polyester sur la face externe résulte une veste polaire chaude, respirante et résistante.
WOMEN Tailles: XS • S • M • L • XL 10560.X7 qail grey | 10560.A0 TNF black
WOMEN Tailles: S • M • L • XL 10519.R1 aqua blend | 10519.Q1 navy blend
MEN Tailles: S • M • L • XL • 2XL 10559.X8 urban navy heather | 10559.A0 TNF black
MEN Tailles: S • M • L • XL 10520.Q1 navy blend | 10520.U1 grey blend
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Le système de portage Aircontact, répartit le poids de manière idéale.
Indispensables en randonnée ou pour les balades.
8399 BasePack hajk 45l vert | 99.– au lieu de 149.– | 4527 BasePack hajk 55 l bleu | 109.– au lieu de 159.– 6651 BasePack hajk 65 l noir | 129.– au lieu de 179.– avec code-rabais: mag416
5518 Bâtons télescopiques | 39.– au lieu de 79.– avec code-rabais: mag416
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Pantalon Stretch | 89.90 Pantalon de voyage et de trekking léger et confortable.
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Chaussures en daim très confortables. Parfaits pour l’entre-saison. WOMEN Pointures: 36–41 MEN Pointures: 40–46.5 9218.A7 noir 9217.G3 fumée | 9217.A7 noir
Cette chaussure de marche à membrane Gore-Tex, fournit un climat agréable. WOMEN Pointures: 35.5–42 MEN Pointures: 40–46.5 10523.J2 grey/periwinkle 10522.H2 walnut
48 ATE MAGAZINE 4/16 Vous trouverez des informations et des offres supplémentaires sous www.boutique-ate.ch
WOMEN Tailles: 34 • 36 • 38 • 40 • 42 • 44 • 46 4733.H1 sable | 4733.F1 kaki MEN Tailles: 46 • 48 • 50 • 52 • 54 • 56 • 58 4732. B1 anthracite | 4732.H1 sable
Vestes d’hiver Fjällräven Kiruna et Skogsgö | dès 419.– Cette veste en solide tissu de coton et polyester protège sans problème contre les brèves averses. La doublure en fibres synthétiques G-Loft Supreme fournit une chaleur douillette même par temps humide et froid. Veste d’hiver Kiruna Padded WOMEN| 419.00 Tailles: XXS • XS • S • M • L • XL 10544.D1 dark navy
Veste d’hiver Skogsgö Padded MEN | 439.00 Tailles: S • M • L • XL • XXL 10541.K1 black
Manteau Tatonka Jemma W’S Coat | 199.–
Manteau Icebreaker Stratus 3Q Jacket | 359.90
Manteau à capuchon léger et sportif à optique tweed très tendance. Tissu à 20 pourcent de laine, ce qui assure une agréable chaleur pour les journées fraîches.
Cette veste mode à tissu extérieur en polyester recyclé est déperlante et tient bien chaud même humide, grâce à sa doublure innovante LOFT-mérinos.
WOMEN Tailles: 36 • 38 • 40 • 42 • 44 10525.E6 darkest grey
WOMEN Tailles: XS • S • M • L • XL 10536.X8 black/monsoon
10.– de rabais
Chaussures de ville Aku Bellamont plus | 199.– Shirts en mérinos Icebreaker | dès 99.90 Shirts naturellement fonctionnelles, convenant pour de multiples situations, en laine mérinos de qualité. Shirt Oasis LS Crewe Field WOMEN | 109.90 Shirt Tech Lite LS South Alps MEN | 99.90 Tailles: XS • S • M • L • XL Tailles: S • M • L • XL• 2XL 10533.X2 jet hthr/alpine | 10533.X3 fathom hthr/bolt 10530.W8 admiral/pelorus
Les chaussures de ville en cuir tanné sans chrome sont produits en Europe en ménageant l’environnement. WOMEN Pointures: 36–42 10369.Q1 brun foncé
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MEN Pointures: 41–46 10370.Q1 brun foncé
Gants de cyclistes Roeckl Orleans Le tissu stretch mérinos et le cuir synthétique rembourré de la paume fournit le confort requis. Gants Roeckl Orleans | 59.– au lieu de 69.– avec code-rabais: mag416 Tailles: S • M • L • XL 10465.AA olive | 10462.D2 anthracite
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Le casque tendance à coque dure Tailles (tour de tête): S–M (55–58 cm) • M–XL (58–61 cm) Casque cycliste uvex city 5 | 89.– au lieu de 119.– avec code-rabais: mag416 9439.A7 blue | 9439.G2 dark silver | 9439.M8 white
Light & Motion Set: Urban 350/Vis180 Micro | 119.90 Le set de feux avant et arrière éclaire à raison de 350 lumens et assure une excellente visibilité dans le trafic grâce à des éclairages latéraux supplémentaires. Avec accu intégré. Se recharge par prise USB. 10714 Set de feu pour vélo: Urban 350/Vis180 Micro
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Solutions de la page Enigmes Sudoku
Mots croisés B
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Iles du Golfe de Naples Randonnée liberté Italie – Golfe de Naples La baie de Naples est un des endroits les plus spectaculaires de la planète grâce à ses trésors naturels et culturels. Durant ce séjour, vous visitez trois îles de cette baie, en commençant par la plus petite et la moins connue : Procida, d’origine volcanique comme sa voisine. Sa beauté repose sur ses maisons colorées et ses criques pittoresques, qui sont le décor du film «Le facteur». Vous irez ensuite sur la plus grande : Ischia, bien connue pour ses bains. La dernière étape, mais non la moindre, se fait sur l’île mondialement connue de Capri. Contrairement aux deux îles précédentes elle est faite de pierre de craie, ce qui lui confère ses caractéristiques particulières, comme le fameux «Faraglioni», son arche naturelle et ses impressionnantes falaises.
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Itinéraire insulaire inédit, chemins d’art et d’histoire Temps aménagés pour la baignade ou la dolce vita 7 jours / 6 nuits, période de départ : du 1 mars au 30 novembre Le prix comprend : hébergement (ch. double) et pdj, 1 dîner à Procida, transport bagages port-hôtel a/r Capri, transferts porthôtel a/r Procida/Ischia, Carnet de route, taxes de séjour
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Inserat ©D Padron
Catalogne et Costa Brava Randonnée liberté à vélo Espagne – Catalogne
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Randonnée en liberté
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Rencontres, dégustations, achats, boissons et mets – Le salon Slow Food Market à Zurich est un marché animé, où se côtoient quelque 250 producteurs de Suisse et du monde entier. Goûtez les spécialités les plus variées, découvrez la passion de ces artisans, dégustez et achetez leurs produits et profitez des activités variées en marge du Slow Food Market, un salon qui n’a pas son pareil en Suisse.
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