Cover: Dietsches / Duisburg
Hier soir, dans un élan de citoyenneté et n’ayant rien à faire de particulier en attendant le livreur de bo bun, j’ai allumé la télévision et ainsi pu constater avec tristesse que le FN atteignait environ 30% des votes au premier tour des Régionales 2015. Je déteste ces gens. Mais il y a un truc que je déteste encore plus : voter. C’est pourquoi dimanche, je suis resté chez moi devant une série quelconque au lieu de me rendre dans un bureau de vote. Je sais que j’ai déjà provoqué un certain nombre d’infarctus chez certains d’entre vous, vous qui triez vos poubelles et dénoncez quiconque ose stationner son vélo dans les parties communes de l’immeuble. Mais voilà ; comme 49% des électeurs, je ne vote pas, et il s’agit d’une décision mûrement réfléchie. Aussi loin que je me souvienne, le vote n’a jamais été pour moi quelque chose de particulièrement constructif. Pourtant, les choses avaient plutôt bien commencé. La première fois que j’ai voté, c’était lors des élections de 2007. À cette époque, l’excitation de faire quelque chose de nouveau surpassait le caractère pertinent ou non de l’acte en lui-même. Un peu comme tous les dépucelages, en fait. On passe par plusieurs phases. D’abord on se dit que ça doit être cool puisque tout le monde en parle ; puis on se demande un peu ce qu’on fout là ; et enfin, on se dit que c’était super mais que la vie continue. Au bureau de vote, j’avais le sentiment d’avoir dans mes mains un pouvoir fabuleux. Pourtant, je ne connaissais pas grand-chose à la politique et au monde extérieur en général. Mes centres d’attentions se limitaient à l’époque au sexe opposé et à Counter Strike 1.6. Puis les élections se sont terminées. Le candidat à qui j’avais gentiment offert ma voix a perdu et la vie a suivi son cours, pour lui comme pour moi. Cinq ans plus tard, il y avait toujours des très pauvres, des très riches, et, au milieu, des types banals comme moi. Surtout, j’avais déjà le sentiment que nous n’allions pas dans la bonne direction. Alors que je me rapprochais très rapidement de la vie active, les élections de 2012 sont arrivées. Rappelez-vous : c’étaient les fameuses élections de l’espoir. Nicolas Sarkozy enfin évacué, la gauche revient avec des idées folles telles que: taxer les plus riches à 70%. Mais aussi : la foule en délire place de la Bastille, les photos dans Libé. À ce moment-là, on est comme à un mariage. On ne peut pas s’empêcher d’y croire, alors on regarde et on patiente. Je reconnais que je méprisais un poil ces foules qui hurlaient, croyant que le monde dans lequel nous vivons allait s’améliorer comme ça, d’un coup. Le lendemain matin de cette élection, j’étais comme après une soirée terminée chez une fille. De beaux souvenirs en tête, mais pleinement conscient que les choses resteront telles quelles. Un retour à la réalité. Je ne comprends pas comment autant de personnes intellectuellement développées peuvent si facilement tomber dans le panneau. Je sais qu’il est bon pour la santé d’être optimiste, mais quand même. Aujourd’hui, tout le monde continue d’y croire. Comme les Anglais et la Coupe du Monde de Football. Pour ma part, j’essaie de survivre face à la méprise générale des votants et leurs arguments tous prêts, qui sont pour moi dénués de sens et souvent responsables de mon abstention. L’argument le plus roué, qu’on me chie au visage tous les quatre matins, est évidemment le bon vieux : «Des gens se sont battus pour que tu aies ce droit !» Le tout dit avec un gros regard condescendant. Je sais que notre société judéo-chrétienne apprécie de vivre dans la culpabilité, mais ce n’est pas parce que je ne vote pas que je dois tous les soirs me flageller seul dans ma chambre sans chauffage. D’une part, je n’ai rien demandé à ces gens. D’autre part, l’aspect héroïque de leur combat doit être replacé dans son contexte et ne pas être appliqué à une situation présente qui n’a évidemment plus rien à voir. Aussi, mourir pour une cause ne suffit pas à la rendre respectable, et encore moins respectable indéfiniment. Toute la journée d’hier, j’ai vu défiler des tweets complètement cons sur les abstentionnistes, type «Avec cette montée du FN, vous n’avez pas honte de ne pas voter?» Évidemment que je remercie profondément ces gens d’avoir eu le courage de se bouger le cul pour nous éviter de passer notre vie à labourer des champs pour le compte de Seigneurs pervers et malhonnêtes. Néanmoins, cela ne veut pas dire que je dois souscrire à ce système sans même y réfléchir une seconde. Le second argument qui m’est le plus souvent vomi au nez délivre, en substance, ce message tout aussi péremptoire : «OK, mais tu fais quoi pour changer les choses?» Ce qui m’attriste dans cette phrase, c’est qu’elle insinue indirectement qu’il n’y a aucun autre moyen que le vote pour changer les choses. Il est là, le grand problème de notre «génération citoyen» dépendant du vote. Car de fait, notre système de vote a rarement permis des avancées majeures. Il y a certes eu le Front Populaire et les premiers congés pays, mais c’était il y a, putain, 80 ans. Les avancées sociales les plus importantes sont arrivées grâce au courage de certaines personnes : IVG, Mariage pour tous, etc.
Je me trouve nettement plus utile à simplement dire bonjour à un clodo plutôt qu’à voter pour un type qui ira une fois tous les trois mois à l’Assemblée pour faire des blagues machistes à ses copains de classe contre 12 870 euros bruts par mois. Quand je vois ma copine qui bosse tous les jours dans une association qui aide les petits vieux et ceux dont le monde se fout, je me dis que si tous les votants, avec leur grand discours tout droit sorti d’un cours d’éducation civique, faisaient le quart de ce qu’elle fait, notre pays s’en porterait déjà bien mieux. Toute la journée d’hier, j’ai vu défiler des tweets complètement cons sur les abstentionnistes, type «Avec cette montée du FN, vous n’avez pas honte de ne pas voter?» Je trouve que la question du vote n’est pas là. D’une part, la montée du FN est la conséquence de 30 ans d’errements politiques et médiatiques. D’autre part, voter doit être une conviction et non un choix rationnel. Si on pose le problème ainsi, c’est comme me demander si je préfère tuer trois vieillards ou 250 nouveaux nés. Évidemment qu’un choix logique et rationnel peut en ressortir. Mais je ne veux participer à ni l’un, ni l’autre. Et n’allez pas me dire que c’est un raisonnement de planqué. Il n’y a rien de plus lâche que le vote. Je vous rappelle que voter, c’est placer une partie de votre liberté individuelle dans les mains de personnes qui, en échange, doivent vous apporter une sécurité sociale et économique. Voter est devenu une manière de se délester de toute responsabilité. La pauvreté? C’est à l’État de s’en occuper. La violence? C’est à l’État de s’en occuper. L’éducation? C’est aussi l’État. Évidemment que ces thèmes doivent être traités et pensés par l’État. Mais pour les votants, voter revient souvent à dire : «je vous donne ma voix, maintenant démerdez-vous et faites en sorte que tout autour de moi soit MIEUX» Voter fait de nous des enfants qui attendent tout des autres, qui se plaignent en permanence mais qui sont fondamentalement incapables de bouger, préférant attendre les prochaines élections. De là découle un autre argument chez les citoyens modèles, et que j’estime totalement paradoxal : «Si tu ne votes pas, tu n’as pas le droit de te plaindre» Pourtant, c’est plutôt l’inverse qui me semble cohérent. Un votant doit accepter le jeu du système politique pour lequel il contribue. Il doit normalement en accepter les règles et les conséquences. Il doit aussi savoir perdre et accepter de ne pas venir pleurer quand la personne pour qui il a voté vient de la lui mettre bien profond en augmentant les impôts ou en réduisant les aides sociales. C’est un peu comme ceux qui se plaignent des salaires indécents des joueurs de foot, tout en regardant un match sur une chaîne payante. Au fond, comment avoir envie de voter aujourd’hui quand vous voyez un panneau vous indiquant que votre commune s’apprête à investir un million d’euros pour construire un nouveau rond-point avec un phallus rose géant en plein milieu? Comment avoir envie de voter quand on voit le taux d’absentéisme à l’Assemblée ou encore ces députés Européens qui viennent signer une fiche de présence pour être payé et repartent aussitôt? Ce que je constate, c’est que tous les 5 ans des gens sont élus sur de fausses promesses. Deux ans plus tard, les gens commencent à s’en rendre compte, protestent et votent pour un autre candidat qui, lui aussi, se fera élire sur de fausses promesses à son tour. Et ainsi de suite. On est proche du syndrome de Stockholm. Les politiques s’apparentent à l’ex qui t’a trompé avec un mec plus grand et plus beau mais qui revient tous les six mois te faire chier avec son texto à 2 heures du mat’ : «Salut, tu vas bien? Tu fais quoi ce soir?» On se dit que ça peut être sympa de se revoir, qu’elle a peut-être changé. Mais non, on connaît déjà la fin de l’histoire. Pour moi voter s’apparente à un jeu, une sorte de rendez-vous régulier, au même titre que la branlette du dimanche matin sous la douche ou les sushis du lundi soir devant une série. Voter, c’est notre Hunger Games à nous, qui fait le bonheur de l’un et le malheur des autres. Malgré ça, je continue de me faire insulter de branleur sous prétexte que le vote est un devoir. Je suis plutôt attristé de voir que les gens se laissent porter par la vague. J’ai plus le sentiment d’être dans une téléréalité où les gens votent bêtement alors qu’on sait déjà qui va gagner. Charles Bukowski disait : «La différence entre une démocratie et une dictature, c’est qu’en démocratie tu votes avant d’obéir aux ordres, dans une dictature, tu perds pas ton temps à voter» Le but n’est évidemment pas de se diriger vers une dictature, mais plutôt d’adapter notre système pour le bien commun et ne plus voter aveuglément pour des gens qui, de toute évidence, ont autre chose à penser qu’à nous rendre la vie plus agréable. Quand je vois ce qui a motivé le vote pour les régionales de ces citoyens modèles, je ne peux que penser qu’une élection n’amènera jamais rien. Ou plus exactement : jamais rien de bon. Paul @ Vice
INTERVIEW
DIETSCHES
OMSA
Hello Dietsches! Alright first of all, thanks for saying yes to this interview... I mean it’s not Juice, but “only” Versus! (laugh) Versus Rules ! Thanks for given me the chance to do this Interview. I am honored. Let`s start ! I would love to say “social media are just bullshit etc..” but damn, when it gives you the chance to “meet” somebody like you, havin g his own sick skateboard brand (OMSA), and his own backyard pool at home , you have to agree that it can be cool! If I’m saying that, it’s because, I’m not sure if you realise it or not, but I’m pretty sure you are a big influence in the “unde rground” skate scene around here (west-europe)! In a positive way! Which isn’t always the case with all this internet thing... So Dietsches, thank you! Thanks Man, I have really good connections to Skater s from all over Europe. We are going on an O.M.S.A. And Friends Skate Tour each Spring where we always travel to a different Country ,so watch out, maybe we come to your town next spring. I get my inspiration from the young guns out there who rip hard and stylish. I like the sessions mixed with young, middle age and Old Dog Skaters, those are the best. Sometimes you have Fathers and Sons in the Mix which is always great to see ! Mostly the Sons rip harder than the Fathers but for me it is not about who rips the hardest it is about who has the most fun doing it. It is all about the Fun and about Style. Style is Everything. There was a time in the mid 90` when skateboarding was very serious and Robot like, Everybody was doing their thing and there was not a good vibe in the szene. That completly changed and this is great to see ! Skateboardin g is a big Family again and i am stoked to still be Part of it!
FS Deathbox grind / Photo: Tim Korbmacher
BS Layback Slasher / Photo: Frank
Old Man Alright, so how old I’ve to be to have the chance to be part of the brand... your more bit a us Tell ! enough? old y/o 32 Is tion! Skateboard Associa is a Team of Well first i have to say that O.M.S.A. is not a Brand or a Company. It ) and who longer even some ( now Years 40 almost for Old Pool Skaters who skate who was Muir Jim by inspired 1987, in . O.M.S.A the founded I stopped. never have it steeled kinda I Idear. the liked running it as a local Team in Venice Beach. I really like Legends of couple a added I it. of out Team onal from Jim and made an internati Dressen, Alva, Adams ( R.I.P. ), Jim Muir, Shogo ( R.I.P. ), Hackett, Olson,Danforth, young still was I world. the Salba, Duncan and a couple of more rippers from all over an was I old. felt suddenly i that quick so in 87 but skateboarding around me changed thought have would Who then. back irony pure was It Olli. not could old Vert Dog that to have that i still skate today being 52 Years old. Never stopped ! My Goal was always not can You !. style with and hard rip still a small team of hardcore Skateboarders who who there out Dudes old many so are There asked. be to have ask for it to be in, you said before, I are still ripping hard and who deserve to be part of the Team but like i a lot of guys to sorry say to have i so want to keep the O.M.S.A.small and Underground !!! Guys which is not always easy ! Sorry
And about your backyard concrete pool..? Did you build it all by yourself? You are talking about the O.M.S.A. Pool 2.0 which is not my Pool. It is in my Friends Hans Maassen`s Backyard and it is his Pool. We`ve been a Group of old Guys who started to dig a hole in Hans Garden.At first we had a Digger but later we had to dig the hole by hand. Hans did the rebar all by himself and the concrete was done by the Guys from Minus Ramps a professional Skatepark Company. It took us almost one Year to built the Pool ! The final result is absolutly amazing. I never skated a pool that is soo smooth and fast. The Pool Coping is perfect shaped and grinds like Hell ! I was also wondering, is that wooden indoor pool still alive...? I heard you had to tear it appart a while ago... Yeah, we lost our private indoor Skatepark about 2 Years ago which was hard. We had build a really great wooden indoor skatepark over the Years. It had a big Bowl, one Pool ( O.M.S.A. Pool 0.1 ) a huge Miniramp and a big Street Area. It was all DIY and complete Punk Rock ! We were lucky to not have to pay for rent or Elektricity. It was in an old Steel Factory and the Guys there supported us 100 %,. Finaly we had to move out after 9 years cause they needed the place for production. We managed to sell a couple of Ramps which also included the O.M.S.A. Pool 0.1 that now lives on in Antwerp Belgium. Pascal and his crew did an amazing Job by taking the Pool apart and rebuilt it at the Antwerp Skate Depot the local indoor Park there.
It seems you are also really into building motorbikes, punk-rock music... Is the DIY movement a big influence in your life approach? Well, I grew up listening to Punk Rock and Skating to it. We rode our Boards to the Bars and to the Concerts. We always had our Boards with us. Skateboarding and Punk Rock go hand in hand, period . Skateboarding is Punk Rock !! The DIY movement of today is absolutly amazing ! Do not wait for the City to build you a crappy Skatepark that you have to share with Bikers , Bladers and fucking Scooter Kids. Built your own shit !! Skateboarders know the best what they need and want. Take it in your own hands, be kreativ, work hard for it and you will enjoy the final Result to the fullest. For me, the DIY movement started in 1976. I built my own Skateboard and then the first Ramp which was just a piece of wood leaned against a wall. That later turned to the first transitioned Ramps, Halfpipes, Bowls , Pools, Streetareas and so on. I worked as a professional Ramp Builder for Years and i got the chance to built some amazing stuff. We always built our own Ramps in my Hometown, from 1976 till today. We had something selfbuilt to skate over all the years. We built everything out of wood cause that was all we know. I wish we had the concrete experience the Kids have today. You can build much more with concrete, more crazy stuff and way easier than with wood. As far as building Motorbikes,i rented a Garage where i built my Motorbikes, print T shirts and where i do most of my kreativ stuff. I always make some super limited O.M.S.A. Skateboards and T`shirts here and there that i sell to Friends and to those who can identify with the O.M.S.A. Idear.
1989 BS Slasher / Photo: Billy Runaway
I know a lot of people think it’s really “poor” from a magazine to ask such questions, anyway, I like it... So, let’s make a short TOP 3 thing... Ready? TOP 3 SPOTS: - O.M.S.A. Pool 2.0 near Duesseldorf Germany - O.M.S.A. Pool 1.0 Antwerp Skate Depot, Belgium - UNNA Indoor Bowl, private Bowl in Unna Germany TOP 3 MAGAZINES: - JUICE Magazine - CONFUSION MAGAZINE - BAILGUN MAGAZINE TOP 3 SKATEBOARDERS: - Duane Peters - Lance Mountain - Ben Raybourne TOP 3 BEVERAGES: Beer! Beer! Beer! TOP 3 BANDS: - THE STITCHES - THE BRIEFS - OFF What’s coming next in the future of Mr Dietsches? I usually do not make plans for the future, i just take it as it comes. I really hope i can skate for the next 30 years, stay healthy and keep on doing what i really love. Staying with my Girlfriend, go Skateboarding, listening to Punk Rock, riding Motorcycles and doing some kreativ stuff like new Board Shirts etc,,, Any advices for the kids out there? Learn to skate a Pool, no wait ! skate anything ! Last words? Thanks? Thanks to those who still call me when there is a session and special thanks to Steffi from VANS for sometimes given me the best Shoes and thanks to Martin Ellis for DROPOUT WHEELS, the very best Wheels out there ! Thanks for you time. Hope to have the chance to skate with you soon. Cheers! See you in a Pool !!
Interview avec
David Turakiewicz
Tu dois être heureux, Soma, malgré ton départ n’est pas mort, donc tu n’as pas à te sentir mal, et “À propos”, que tu as lancé peu de temps après semble bien fonctionner non? Oui, enfin, tout dépend de ce que tu entends par « bien fonctionner ». Si c’est d’un point de vue commercial, c’est relatif, mais oui, je vis principalement de ça. C’est à long terme que ça reste incertain vu que personne ne peut dire ce qu’il adviendra de la presse papier dans les années qui viennent… Pour Soma, j’ai vraiment tourné la page mais c’est cool que ça continue. Fred est un bon bougre, je ne suis pas forcément d’accord avec tous les choix éditoriaux qu’il peut faire, mais j’adore sa plume, cette façon qu’il a de se foutre de la gueule des gens sans jamais être méchant, j’avoue que ça me manque un peu. Moi j’ai vite tendance à être un peu dur… Revenons un peu sur ta carrière... T’étais chez Sugar, avant de partir chez Freestyler n’est ce pas? Puis, il y a eu Soma... Il y a t-il eu un mag’ de skate pour lequel tu n’as bossé en France?! Tricks?! Juste pour compléter mon CV, avant d’être chez Sugar, j’ai fait deux fanzines. Quatorze numéros de Focus en photocopie dans ma banlieue, et 6 numéros de 2D magazine (2dmagazine. free.fr), avec mon pote Da (@dacoffeetime). Je pense que c’est ça qui m’a mené chez Sugar en 2002 (jusqu’en 2007). Par contre, je n’ai jamais bossé en tant que salarié chez Freestyler. Pourtant, honnêtement, à l’époque, j’aurais préféré, ça me parlait plus que Sugar. Attention, je ne renie pas ce années-là, j’étais bien content d’y bosser chez Sugar, mais Freestyler me faisait bien plus marrer. Par contre, je n’ai eu que deux ou trois photos publiées dans Tricks. C’était pas trop mon truc, ce mag.
Je pense que c’est le rêve de pas mal de gamin de bosser là-dedans... En tous les cas, c’était le mien, dès que je me suis rendu compte que je ne pourrai jamais devenir pro-skateur! (rires) Un petit conseil pour les jeunes qui voudraient faire comme toi? Oui, c’était aussi mon rêve. Pareil, je savais bien que je ne serais jamais pro, et d’ailleurs, je n’avais pas envie de me balarguer comme les pros… Mais oui, je rêvais de bosser pour un mag, et j’ai tout fait pour ! Les premières années, chez Sugar, j’avoue que c’était un peu comme aller à Dinseyland quand t’es gamin, tous les jours ! Ah ah ! Mon conseil pour les jeunes qui voudraient faire ça serait de ne pas se concentrer juste sur un seul aspect comme la photo par exemple, mais plutôt d’essayer d’être polyvalent, de toucher autant à la vidéo qu’à la photo, de faire un zine ou un blog un peu engagé, de bien parler anglais… Mais bon, je n’ai pas l’impression que ça intéresse tant que ça les nouvelles générations, ce job… D’ailleurs, de qui se compose ton équipe chez À Propos? Et en quoi consiste ton rôle? A Propos est un truc un peu plus personnel, je m’exprime à la première personne, tu l’auras peut-être remarqué, parce que je suis tout seul ! Je suis donc totalement libre de mes mouvements, je n’ai de compte à rendre à personne, à part mon comptable ! Ah ah ! Avant de quitter les Editions du Garage (la boîte qu’on avait monté avec Fred pour Soma), je faisais tout le mag moi-même, et puis à partir du numéro 7 j’ai demandé à mon pote Jad Hussein de faire la mise en page, parce que c’était impossible de tout faire seul. Vu que je ne suis pas le meilleur graphiste, au moins, je savais que ce serait bien fait et ça me faisait ça en moins à penser. À chaque bouclage, j’envoie le mag à Valéry Blin pour la relecture.
J’ai aussi un petit carnet d’adresse de photographes ! Et je tiens à dire que je paye tout le monde ! Des mags meurent, d’autres naissent... J’ai beau skater depuis presque 20 ans maintenant, je n’ai pas l’impression d’avoir assez de recul pour juger correctement la situation actuelle des choses. Est-ce que les mags de skate vont bien en ce moment? Ou c’est la crise? La presse est en pleine crise, oui . Tout a changé à partir de la crise financière de 2008. En 2005, il y avait 6 magazines de skate en kiosque (Sugar, Freestyler, Chill, Thrasher France, Kingpin, Tricks), tous payants, et chacun d’entre eux avait 2 ou 3 salariés, plus pour certains. Aujourd’hui, je ne sais même pas s’il reste un seul salarié chez Sugar ! Tout le monde est obligé de faire des petits boulots à côté. Internet à mis fin au monopole des magazines payants, tout le monde passe au gratuit, à de rares exceptions près. Le gratuit étant uniquement financé par la pub, comme celle-ci est également en crise, bah, c’est compliqué… Mais c’est une phase de transition, je pense qu’il faudra encore quelques années pour mieux savoir la place que le papier pourra avoir dans le futur, là, c’est encore trop tôt. Enfin, à mon avis ! Mais je reste optimiste, je me dis que de la même façon que les gens ont à revenir à la photo argentique ou au disque vinyle, ils reviendront un jour au papier… En parlant de crise... J’imagine que ça risque d’être compliqué pour toi de répondre à cette question, comme ils font partie de tes annonceurs, mais que penses-tu du fait que Nike est entrain de prendre le dessus sur toutes les autres marques? Je ne connais pas la politique interne de Nike, si leur but est vraiment d’écraser
tout le monde. La richesse du skate repose sur la diversité des marques, chacune apportant quelque chose de différent, puisque ce sont elles qui l’alimentent. Je veux dire que la majeure partie du contenu photo, vidéo, ou des évènements est produite par les annonceurs, donc moins il y en aura… Enfin tu vois… Mais peut-être que ce n’est pas leur politique et que tout dépend simplement du choix que font les skaters, quand ils s’achètent des shoes. J’avoue que j’ai un peu arrêté d’y réfléchir… Au rythme où vont les choses, je pense qu’on va avoir le droit au skateboard aux J.O dans pas trop long... Si jamais c’est bien le cas, tu verrais qui dans l’équipe de France? Moi je verrais personne… Mais en réalité, ce sera Aurélien Giraud avec un numéro 10 dans le dos, Bulard s’il passe les tests anti-dopage, Max Génin à l’arrière, Benjamin Garcia en ailier gauche, Vincent Milou de l’autre côté… Enfin, les mecs des contests, quoi ! Ok! Et bien merci pour ton temps. Tu voulais rajouter quelque chose? Oui, qu’À Propos a été créé en 2011, deux ans avant que j’arrête Soma et que ça ne couvre plus uniquement la scène parisienne depuis début 2014. Désormais, le mag a un thème à chaque numéro… Tu ne suis pas, là, oh !
David Tura / FS Feeble BS 180 out / Photo: Marcel Veldman
BAD PRO FESSOR interview
Portrait / Photo: Christophe Corso
Bad Prof / FS Crail / Photo: Fred Ferand
J’ai rencontré Mr “Bad Professo r” à l’inauguration du skatepar k de Vassivières il y a de ça quelques années. J’avais déjà vagu ement entendu parler de ce rare spécimen via les réseaux sociaux: Un prof, qui porte des t-shirts de groupe punk, qui fait du skate, forcément, ça avait attiré mon attention. Bref, ce jour là, malheureusement, nous avio ns eu très peu de temps pour discuter. En effet, en chem in, nous nous étions arrêtés pour skater le park de St Etienne, puis, dans une épicerie pour ache ter........... 800 bières et autres bouteilles de poison... Du coup, la session à Vassivières était presque terminée, et la grêle s’en est même mêlée après quelques minutes seulement pass ées sur place... On avait quand même marqués des points, en offrant des bières (tièdes) au petit matin en guise de petit déje uner, aux plus vaillant... (Ne vous inquiétez pas, j’vais bientôt fermer ma gueule, et l’intervie w ne va pas tarder à commencer) Puis, des années plus tard, j’ai revu “Bad Professor”, à Fuveau, son nouveau fief, pour la session qu’il avait organisé pour ses 50 ans. Encore une fois, nous n’avions pas vraiment eu le temps de discuter, malg ré le fait qu’il m’avait accueilli fort chaleureusement (bière tiède). Cette fois-ci, en guise d’ex cuse, je venais de tout juste de faire mon baptême de chute libre, j’avais l’inspression d’êtr e complètement défoncé... Et le pool était blindé de tueurs de tout âge, ce qui m’avait vra men t laissé sans voix (pas pratique pour discuter...); Donc, voilà, pour remédier à ce problème récu rent, j’ai décidé d’écrire directem ent à “Bad Professor” sur FB, qu’il semble utiliser de faço n tout à fait convenable pour un “ancien du gaz”, pour lui proposer une interview... Il a acce pté, et la voici! Salut “Bad Professor”... Bon pou r commencer, pourquoi ce surn om, et puis-je révéler ta véritable identité? Donc, le surnom Bad Prof, c’éta it quand j’écrivais des articles histo riques dans Freestyler, fallait un pseudo et je trouvais que ça collait bien vu que c’est mon métier. Du coup t’es vraiment prof? Oui, d’histoire-géo depuis 1991 . T’as vraiment 50 ans? Oui, 1965-2015. T’écoutes vraiment du punk rock
?
J’aime le rock n roll en général . Chaque génération adopte ses groupes, la mienne c était le punk rock. J ai grandi avec.
Bad Prof / Layback / Photo: Fred Ferand
Bad Prof / FS Grind / Photo: Fred Ferand
Et t’as vraiment déménagé à Fuveau juste
pour le pool?
e, il y a un baraque et en plus d être un chouette villag Ça faisait un moment que je cherchait une ..du coup faire. a qu ;tant alors e a 5mn d un park, des seuls pools français. Je n ai jamais habit t. devan jours les je vais au pool a vélo et je passe tous
t’as compas 2 c’est sûr et certain ! J’imagine que Putain des gars comme toi, il n’y en a les mêmes eu ent vraim pas ment forcé donc a on mencé le skate, je n’étais même pas né, “c’était mieux avant”? influences niveau skate... Est-ce vrai, que i, et t en plastic a Noël 1977.Le matos était pourr Absolument pas. J’ai reçu ma première Rolle a skater passait pour un uait contin nque quico et passe était deux ans après l l’effet de mode peur de est plus souple et moins gras, et on a moins attardé mental. C est sur qu a 15 ans on de facile est c ut, parto parks des aujourd’hui : on a se faire mal mais c est vachement mieux avait son intérêt , les de pério e chaqu si Même ment. facile communiquer, et on trouve du matos marques d on rale parce que parce que les grosses années 70 et 80 ne me manquent pas. Quan urs été une farce qui n a toujo a ess busin le que dire se faut JO, au investissent ou que le skate va faire a part ! Qu est ce que des grosses boîtes peuvent rien a voir avec la pratique. Rien a foutre c est mort, and 91.Qu et 80 en fois la mort du biz deux perdre du fric dans le skate ?J ai déjà vécu d endroits ou skater plus a on mode la a est c quand et , il ne reste plus que les hardcore riders tes dessus en tant que skateur. C est sur que si tu comp et des competes , on est toujours gagnant sports seuls des un est C . , c est la pratique, point barre pour en vivre, c est autre chose... Le skate . s règle de e dénué ment (ou activité physique ou artistique) totale
Bad Prof / FS Air / Photo: Fred Ferand
Et maintenant, tu suis encore un peu “les actualités” du skate ou pas? Qui est ce qui te fais vibrer en 2015? Je regarde un peu les vidéos qui sortent et j aime tous les styles: les pros de vert ,les machines a tricks, les anciens, le street et aussi le free, le slalom,la descente ,bref tout ce qu’on peut faire avec un skate m ‘intéresse. J’ai une préférence pour les fous furieux en pool mais aussi ceux qui ne ratent jamais un trick. Ceux qui me font vibrer , il y en a un paquet: déjà, il y a tous les vieux qui continuent a skater de facon obsessione lle un peu partout ,par exemple , les Suedo is et les allemands qui envoient des inverts a 53 ans, Bruno Rouland qui défonce sa rampe,bref tous ceux qui sont toujours a fond pour une session entre boulot et famille. Et puis toute la génér ation de ces types qui savent tout skater: Brad mclai n, Chris Russell, Ben Raybourne, Grant Taylo r...tout ceux qui ajoutent leur petite touche perso au skate, il y en a des tonnes! Tu sais que vous m’avez vraiment vend u du rêve pendant la session pour ton anniversaire... Je regrette vraiment de ne pas avoir skater avec vous... Du coup, j’y suis retou rné le lendemain matin tôt, seul, et j’n’ai jama is aussi bien ridé de ma vie! Et ça, c’est sûrement grâce à vous! Merci encore! De rien, faut remercier ceux qui sont venus comme Seb Matheron qui montre à chaqu e fois comment un pool doit être skate...mais je trouve que tu aurais dû rouler avec nous , plus on est de fous plus on rit!
Bad Prof / FS Smith / Photo: Christophe Corso
Bon sinon, le pro-model chez OMSA, c’est pour quand? Tes 60 ans?! Non non non, ce n’est pas l’idée: la Old Men Skateboard Association, c’est une appartenance honorifique et internationale . C’est sorti avant internet afin de regroupe r les vétérans qui étaient un peu seuls dans les années 90, et c’est très fraternel. As-tu beaucoup voyagé pour le skate? Parce que tu parles très bien suédois aussi si je ne m’abuse... Tu peux nous expliquer? Ma mère est suédoise, et j ai commence la bas quand j’y habitais. On avait un park indoor et des pros comme Tony Magnusson.La Suède est le pays d’Europe avec la meilleure scène malgré la rudesse de l hiver. En 1981, j’ai été déporté en internat dans le sud de la France et j’ai survécu en skatant des modules pourris a Nice et a Juan-les-pins. Apres, j’ai déménagé a Lille en 1985 et je passais la frontière en train pour aller skater des parks indoor en Belgique, aussi en Allemagne pour des trips au bowl de munster .Et en 2001 j ai débarqué a Marseille, me suis fixé a Aix en provence en 2002 et j ai acheté une maison a Fuveau depuis une semaine. J’ai eu des contacts et des trips un peu partout, et j’ai connu des scènes différente s. Le skate reste bien vivant. Je pense que son développement va se poursuivre en Afrique et en Asie ... Sinon, ça doit être quelque chose de partager sa passion avec son fiston
non?
C’est sur, mais il a essayé d’autres sports récemment, donc je suis un peu seul...mais j’ai fait le pèlerinage US avec lui en 2014,et ça ,c’était quelque chose... C est pas toujours facile avec le fiston, parce que le rapport au skate n est pas le même. Et d un côté, tu as envie de le pousser, mais faut que ça reste un plaisir...c est pas toujours simple. Et puis je suis tombé deux fois sur la tête avec lui, alors il flippe un peu... Un petit mot sur Holenite avant de conclure? Ce bowl est un des plus profonds et brutaux du monde et j ai la chance de pouvoir y rouler régulièrement même si j y suis peu allé ces derniers mois.J’aimerais qu’il y ait plus de visiteurs, contactez le sur FB! Derniers mots? Remerciements? Conseils pour les jeunes? Si vous aimez le skate , bouffez en le plus possible , on peut garder ses tricks très longtemps, mais c est plus dur de les apprendre...skatez sérieusement sans vous prendre au sérieux , faites du pool! Merci pour ton temps, lâche rien, t’es une superbe source d’inspira tion pour un trentenaire déjà tout cassé comme moi! On se voit à Fuveau sous peu? Ciao! Merci a tous ceux qui skatent avec moi et qui me poussent !
DAN DREHOBL Don’t get me wrong, I’ve nothing against guys like Jaws, Burnquist, or Nyjah... But, even if I’m really (really) impressed on all the stuff they are able to do on a skateboard, they don’t get my hyped. I mean, I don’t really wanna skate after watching one of their video part... What should I do then? Jump down 35 stairs? Try a double backflip on the Mega Ramp? Nope... Not going to this party! But, with Dan Drehobl, the guy I’ve the chance to interviewed today it’s different. Not saying he’s not as good as the guys I was talking about before, but, at least I can relate on his skating. I mean, even if the most part of the time I’m just dreaming, I can totally see myself trying the tricks he does... Those powerslides to fakie over the benches at China Banks, sooooo good!... You can’t imagine how fucking stocked I was when he accepted to do this interview! Alright, here we go, with one of my all time favorite, Mr... To fakie! Hello Dan, could you introduce yourself, I mean, for the kids, the one who just know all the guys skating at Street League... Hi, I’m Dan Drehobl and I’ve been skateboarding for 30 years, and I’ve been pro for about 23 years now. I live in sunny southern California and I skate for Krooked, Independent trucks, Spitfire wheels, Lucky bearings, and Freedumb Airlines clothing. Is the ramp (now bowl?) that you’re riding in your last video part (Freedumb Airlines “Hijacked”) at your place? Looks sick! Yes it is. I moved to San Diego from San Francisco about 3 years ago and when I got down here I realized I might be able to actually afford to buy a house. Living in SF for 20 years property there is so expensive I never thought I would be able to afford it. So I bought a house about 2 years ago and had a big yard and then a friend of mine gave me his old ramp and I’ve been working on it and bowling it in for almost 2 years now. I love every songs you had in your video parts, from Dead Kenedys, to Neil Diamond, Led Zeppelin and all those county stuff. Is that really what you are listening to, or you didn’t really had a word to say about it?
Dan Drehobl / Saran Wrap / Photo: Jon Coulthard
Dan Drehobl / Fingerflip to tail / Photo: Jon Coulthard
Yeah I usually try to use music that I like but sometimes that’s a problem because of copyrights. I think i have a pretty eclectic taste in music, I listen to a little bit of everything. I have over 3500 songs on my phone right now and that’s mostly just 2 or 3 songs from most of the artists except for some bands like Bad Brains for example I have pretty much all of their albums on there! I read in an interview once that you quit drinking a while ago; Any plans about.... smoking?! (laugh) I quit drinks 4 years ago now, for smoking I would like to quit but I’ve tried a few times over the years and failed so I just feel like if I try it’s just not going to happen. I know that I really should quit though, shit’s no good for you.
Dan Drehobl / lBS Indy / Photo: Jon Coulthard
I can’t really do pivot to fakie to well. But my feeble to fakie somehow works pretty fine. So, sometimes, when I’m too much of a pussy to land it, I always think about you, and it usually helps! Thrasher even made the “Drehobl to fakie” contest! Tell us more about this special relationship you seems to have with this particular trick... When I go to a spot that’s hard to skate I can usually at least do a pivot fakie so over the years I’ve shot a lot of photos doing them, they’re always fun to do. Didn’t heard much about Krooked lately... Are you guys working on something? Yeah we’re actually working on a new video right now and it should be out sometime in early 2016.
TOP 3 skateboarders: - Mark Gonzales - Neil Blender - Lance Mountain TOP 3 spots: - Boston city hospital banks, RIP - China banks - My ramp TOP 3 videos: - Blind- Video Days - Powell- Future Primitive - anything on youtube TOP 3 tricks: - Pivot to fakies - Frontside inverts - Front blunts cause I could do them, then, I couldn’t for years, and I just started to do them again. TOP 3 meals: - Beef Bourguignon - Steak and fries - Cheeseburgers TOP 3 beverages: - Coffee - Diet ginger ale - Kava tea Alright, that’s already it. Thank you so much for your time! Hope to have the chance to skate with you once! Any advices for the kids to finish this up? Just skate for the fun and the love of it and don’t stess about getting sponsored or going pro. If it is meant to be ithen t’ll happen. Wanna say thank you to somebody? Thanks to Jim and Tommy at Deluxe and thanks to anyone who’s ever filmed or shot photos of me or just put up with my bullshit.
Dan Drehobl / Bean Plant / Photo: Jon Coulthard