La rue Kléber : une fausse bonne idée ?
Conflit urbain - IATU 2016-2017 - Maëlle Crévits - Victor Gouyou Beauchamps - Chloé Michel - Lison Pineau
« la rue autrement... » Au coeur de Bordeaux
Située en plein coeur de Bordeaux, à 500 m de la victoire et du marché des capucins et 1,3 km de la Gare St Jean, la rue Kléber jouit d’une situation attrayante en plein coeur de Bordeaux.
Phase 3 : une rue à l’abandon
Un quartier populaire
Phase 1 à la livraison ; la végétation luxuriante
La rue Kléber en plein coeur de Bordeaux
Avec ses 540 m de long, elle est un axe important du quartier Marne-Yser, un quartier historiquement espagnol et aujourd’hui populaire. Malgré la forte densité du quartier, celui-ci n’offre ni espaces verts ni équipements à ses habitants.
Place de la Victoire
Livret Bordeaux [Re]Centre n°2
Vestige d’un bar/cave à vin au n°69
Une rue forte d’enjeux et dégradée
Marché des Capucins
Phase 2 ; un aménagement plus maîtrisé
Gare Saint-Jean
Place Nansouty Phase 1 aujourd’hui ; désinvestissement et dégradation
«Je suis arrivée il y a plus de vingt-cinq ans, et il y avait une vingtaine de bars à vins ou caves, c’était très sympa.»
La rue Kléber au coeur du quartier Marne Yser
La rue Kléber était une rue autrefois très animée. Les profils de ses habitants sont très variés, l’on retrouve des propriétaires et des locataires présents dans la rue depuis de nombreuses années et des étudiants de passage. À l’image de son quartier, la rue ne possède pas d’espaces publics et présente des signes de vétusté dans des façades vieillissantes, des trottoirs et une chaussée abîmés. Elle présente cependant des traces de son passé animé, ne seraitce que dans l’architecture et les vestiges de peintures indiquant d’anciennes devantures de commerces. L’on comprend bien avec tous ces éléments la volonté du projet [Re]Centres de donner un nouveau souffle à cette rue.
Le projet Le contexte Le projet de réaménagement de la rue Kléber a été réalisé dans le cadre du projet Bordeaux [Re] Centres, répondant au programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD). Ce programme global vise le renouveau des centres anciens.
Le principe La rue comme un jardin : entre jardin partagé et appropriation de l’espace public. Il s’agit d’un espace public transformé en jardin grâce à des pavés enherbés, des fosses plantées, du mobilier urbain spécifique, de la végétation urbaine sauvage, etc. La rue devient un espace de jardinage écologique pour ses habitants par le biais de jardinières implantées le long de la rue. Chacun peut entretenir et alimenter cet espace vert. Il est possible d’y trouver des légumes, des plantes aromatiques, des petits arbres fruitiers et des fleurs/plantes variées. Une attention particulière est portée, en plus des jardinières, à la végétation ponctuelle qui pousse entre les pavés de la rue.
Les enjeux - Revaloriser l’espace public - Limiter les nuisances (rue passante) - Sécuriser la rue afin de redonner une place importante au piéton - Traiter la question du stationnement qui ne laisse pas place à de l’appropriation de l’espace public - Mettre en valeur le patrimoine et l’âme de la rue - Créer un espace public partagé, pour tous
Les apports théoriques du projet Logements et transports durables, dynamisme du quartier, mixité sociale, lien social Une rue apaisée et partagée dans laquelle il est possible de jardiner.
La mise en oeuvre Suite à la volonté de la collectivité de réaliser une rue jardin, des concertations publiques ont été organisées ; les habitants ont été conviés à venir parler de leur rue. Après le recueil des témoignages, l’équipe d’architectes AVA a dessiné le projet. Le projet est lancé en 2011 et prévoit trois phases de réalisation : Phase 1 : 2013-2014, portion de la rue entre les rues Mazagran et Lafontaine Phase 2 : Livré en 2016 Phase 3 : début des travaux fin 2017, entre la rue Mazagran et le cours de la Marne Selon l’information officielle, depuis 2013, des agents de la ville avec l’aide d’habitants du quartiers cultivent un potager dans la rue Kléber. Le jardinier de la ville est présent tous les mercredis de 17 à 19h pour veiller et donner des conseils aux personnes qui le souhaitent.
Les acteurs Acteurs institutionnels Responsables politiques
du projet
Acteurs techniques
Acteurs de la mise en oeuvre Services de la ville
Ville de Bordeaux
Jardinier - médiateur
Bordeaux Quartier Sud
MOE : AVA + Friche and cheap
Bordeaux Métropole
État Propriétaires de la rue Habitants du quartier Association les amis de la rue Kléber Usagers : cyclistes piétons Commerces
Destinataires directs et indirects
Et là, c’est le drame... Notre première lecture du conflit porte sur les différences entre le discours officiel et notre constat sur le terrain. Nous avons remarqué un investissement limité des habitants et avons eu vent de nombreuses plaintes concernant la dégradation de la rue. Cette ambivalence entre le discours officiel et la réalité constatée sur le terrain nous a amené à aller à la rencontre des acteurs du projet, des institutionnels aux usagers en passant par les médiateurs / animateurs. Ces entretiens ont alors fait évoluer notre lecture du conflit en y ajoutant des dimensions nouvelles...
Témoignages et frictions J’aime bien le côté «wild», un peu crade
L’association était super, mais ça fait 6 mois qu’il ne se passe plus rien
C’est vrai que si c’était aux pieds de chez moi, je ferai peutêtre plus attention et serai sans doute plus investie.
Habitant - garagiste locataire phase 1
Habitante - étudiante locataire phase 3
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Habitante - étudiante locataire phase 1
Les ateliers de concertation ont surtout été menés pour que les habitants s’approprient mieux les espaces de jardinage.
Des fois des groupes de jeunes font des soirées dans la rue, moi ça ne me dérange pas, mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde
ici l p x it e
J’ai acheté cette échoppe car j’ai su qu’il y avait le projet, je trouve ça vraiment bien !
Habitant - BTP Propriétaire phase 3
Le projet a pu devenir impopulaire car le quartier est défavorisé et les habitants attendaient une autre réponse, comme une réhabilitation du parc de logement
J’ai l’impression que tout le monde se fout des jardins partagers, du coup c’est devenu plutôt sale.
Membre association la Partâgerie - phase 3
Il s’est passé trop de temps entre les concertations et la livraison.
Delphine Willis - Friche and Cheap
Les services techniques n’étaient pas prêts à travailler avec habitants. On a proposé de créer un poste de jardinier
Des voisins en ont eu marre que tous les événements se passent à la phase 1, c’était le point de rendez-vous, «aux arbres»
Le jardin rue Brémontier a été fermé sur la volonté des élus qui ne souhaitaient pas une mono-appropriation par une seule association Nous avons Le projet de rue retiré les bacs jardin n’était car personne ne pas une idée des les utilisait et ils habitants, cela coûtaient très nous est reproché cher Nathalie Bouchain - Chargée de aujourd’hui
La mairie a tué le projet dans l’oeuf Président de l’association «Les amis de la rue Kléber»
projet [Re]Centres - Bordeaux Métropole
Conflit latent J’ai l’impression que les réunions de concertation étaient un prétexte, le projet était déjà défini. Notre demande de terrasse n’a pas été acceptée, pour moi, c’est le témoignage que la ville n’a pas de volonté réelle de faire évoluer la vie de quartier
Mon travail dans la rue Kléber s’est arrêté subitement, je n’ai toujours pas de nouvelles
Julien Baucquel Jardinier médiateur
Il a manqué de coordination entre les services de la ville, c’était une gestion publique pas du tout au point
Le projet est suspendu jusqu’à ce que je sois convaincu
Émilie Kuziew - Maire adjointe Mairie Bordeaux Sud Alain Juppé, Maire de
Bordeaux - Président de Bordeaux Métropole Sud ouest - 27.02.2015
Acteurs du Conflit Habitants de la rue - principaux usagers. Locataires et propriétaires
Association de quartier : les amis de la rue Kléber - animation de la rue
Jardinier médiateur - Julien Bauquel - coordination, animation
Pourquoi les rencontrer ? Leur vision est celle qui est la plus proche du projet. Ce sont eux qui le vivent et qui sont sans doute les plus à même de juger la réussite ou non du projet. De plus, rencontrer les habitants nous permettait de mieux comprendre la mise en œuvre du processus de concertation. Habitants investis dans le projet : Enjeux qu’ils portent dans le conflit : volonté de faire partie d’une expérimentation et de contribuer à requalification de la rue, exaspération face à la dégradation des lieux. Ressources mobilisables ou mobilisées : participation à la concertation, influencent positivement l’image du projet à l’extérieur du quartier, influencent le degré de réussite du projet par leur investissement Habitants réfractaires au projet : Enjeux qu’ils portent dans le conflit : sentiment de ne pas avoir été écouté lors des concertations, peur de la dégradation de l’espace public Ressources mobilisables ou mobilisées : pétitions, participation à la concertation, influencent négativement l’image du projet à l’extérieur du quartier, influencent le degré de réussite du projet par leur non investissement
Pourquoi les rencontrer ? L’association a deux regards : d’un côté très ancrée dans la rue Kléber, elle a un statut d’usager ou du moins, est en immersion dans la vie du quartier et participe à son animation. D’un autre côté, elle a sans doute un regard plus neutre et objectif que les habitants qui y vivent. De plus nous avons chercher à comprendre pourquoi l’association a cessé toute activité depuis quelques mois. Enjeux qu’ils portent dans le conflit : l’association porte et défend les intérêts des habitants. Elle ne comprend pas les choix de la collectivité qui, selon elle, ont amené le projet à sa perte malgré la dynamique très positive et volontaire des habitants. Ainsi, l’association souligne que les intérêts politiques sont venus entraver le projet, mettant en avant le côté paradoxale. Ressources mobilisables ou mobilisées : relation avec les habitants, influencent l’image du projet, lien avec les techniciens de la ville.
Pourquoi le rencontrer ? Son poste a été créé pour le projet, il devait assurer à la fois un accompagnement pour le jardinage et un rôle social de médiation tout en assurant la remonté des actions réalisées et des critiques exprimées à la maitrise d’ouvrage via Friche and Cheap. Enjeux qu’il porte dans le conflit : il a été émoin du conflit, rémunéré par la ville et acquiert de fait un statut de «représentant de la ville» aux yeux des habitants. En position d’interface entre la maitrise d’ouvrage et les habitants il identifie clairement deux niveaux de conflit. Un premier, en rapport avec la réalité sociale du quartier qui génère des conflits d’usage avec l’appropriation des nouveaux aménagements par des «squatteurs» du quartiers et des habiatants peu impliqués qui dégrade les jardinières. Un second, lié à la gestion publique du projet. Il met en avant un projet imposé d’en haut et un manque de coordination entre les différents services de la ville dans un projet complexe à gérer. Son rôle de médiation n’a pas été réellement entendu selon lui et il n’a jamais été invité aux réunions de concertation entre les Phase 1 et 2. Ressources mobilisables ou mobilisées : statut de médiateur
Nous avons pu rencontré 3 locataires et 1 propriétaires sur deux journées
Nous avons pu réaliser un entretien téléphonique avec le président actuel de l’associaiton
Nous n’avons pas pu réaliser d’entretien avec le jardinier malgrè une prise de contact
MOE, Friche and cheap / Delphine Willis (architecte-paysagiste) - accompagnement et coordination
Bordeaux métropole / Nathalie Bouchain (chargée de projet actuelle pour la rue Kléber) - MOA du projet Bordeaux [Re]Centres, gestion du projet
Ville de Bordeaux via la mairie de quartier Bordeaux quartier Sud / Émilie Kuziew (maire adjointe) - MOA du projet Bordeaux [Re]centres
Pourquoi les rencontrer ? Ils ont travaillé directement avec les habitants au cours d’ateliers de concertation avec un groupe d’habitants motivés. Ils sont également partie prenante du projet puisqu’ils ont été associés à la gestion de la rue et ont élaboré un travail de médiation auprès des habitants. Enjeux qu’ils portent dans le conflit : Ils font partie des acteurs en faveur du projet mais qui ne sont pas pour autant tout à fait en accord avec sa mise en œuvre, notamment à cause de la forme des concertations organisées par la ville et de l’accompagnement pendant et après la livraison du projet. Ressources mobilisables ou mobilisées : Compétences professionnelles/ingénierie, relation privilégiée avec les habitants et lien avec la MOA.
Pourquoi la rencontrer ? La métropole est à l’origine du projet Bordeaux [Re]Centres et Nathalie Bouchain par sa position de maître d’ouvrage permettrait de comprendre la position institutionnel face à ce projet et le déroulement des concertations qui semblent poser problème. Enjeux qu’elle porte dans le conflit: réussite d’un projet innovant et pionnier du projet [Re]Centres. Sa position de troisième chargée de projet limite sa vision d’ensemble du conflit. Ressources mobilisables ou mobilisées : puissance publique décisionnaire
Pourquoi la rencontrer ? La ville de Bordeaux est aussi maître d’ouvrage et de plus assure la maintenance technique de l’aménagement de la rue. Émilie Kuziew est l’actuelle maire adjointe sur le quartier et a notamment mis en stand-by le projet suite à son élection. Elle pourra nous apporter un regard sur les atouts et les blocages de ce projet. Enjeux qu’elle porte dans le conflit: Malgré le fait que nous n’ayons pas pu la rencontrer, il semble qu’elle soit à l’origine de décisions qui ont déclenché le conflit latent. La rue est un espace public qui influence l’image de la ville. De ce fait, nous pouvons supposer qu’à son entrée en fonction Emilie Kuziew a voulu reprendre la maîtrise de cet espace que les habitants s’appropriaient de plus en plus. Ressources mobilisables ou mobilisées : Arrêt du projet et mise en place de nouvelles concertations régulières pour désamorcer le conflit. Puissance publique décisionnaire
Nous avons pu réaliser un entretien téléphonique avec Delphine Willis
Nous avons pu réaliser un entretien téléphonique avec Nathalie Bouchain
Nous n’avons pas pu réaliser d’entretien avec la Maire adjointe de quartier malgré de nombreuses tentatives de prise de contact restées sans réponses
Alors, Conflit ou pas Conflit ? Un double conflit... Suite à nos investigations, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait effectivement un conflit explicite, celui qui a lieu entre les usagers, mais également un conflit latent, entre la maîtrise d’ouvrage et les autres acteurs du projet. Le projet de la rue Kléber se réalisant en plusieurs phases, dont deux ont été réalisées à ce jour, l’analyse de sa mise en œuvre porte également sur la temporalité du projet. D’une part le conflit explicite porte sur les nouveaux usages apportés par la reconfiguration de l’espace aménagé. Il s’exprime une fois le projet réalisé. D’autre part, le conflit latent porte sur les propositions d’aménagement de l’espace public et de sa gestion, et les représentations des habitants sur le devenir de l’espace public et de sa fréquentation. La maîtrise d’ouvrage est au coeur de ce conflit, puisqu’elle est opposée aux habitants mais également aux autres acteurs du projets, notamment la maîtrise d’oeuvre. Il s’exprime en amont et au cours de la réalisation du projet. Le conflit explicite s’exprime sur deux dimensions : - Une dimension matérielle : les habitants disent avoir peur de la dégradation de l’espace public, du mobilier urbain. - Une dimension symbolique : on perçoit du discours des habitants qu’ils ont peur d’une dévalorisation de leur quartier par l’arrivée d’une population qu’ils n’ont pas l’habitude de fréquenter. Enfin, le conflit latent s’exprime de la même manière : - Une dimension matérielle : projet qui a coûté cher, et qui par sa constante dégradation va continuer à coûter de l’argent - Une dimension symbolique : peur de l’échec et de la mauvaise image renvoyée sur la collectivité.
La réalisation du projet en trois phases a permis d’adapter le projet et de créer un scénario de sortie du conflit. Cela se traduit par une modification du concept de base de rue jardin, qui est passé du statut «wild» à un statut plus maîtrisé. La gestion des espaces verts initialement gérée par les habitants a été retransférée à la collectivité.
... aux origines multiples Le conflit s’est désamorcé suite à l’abandon du projet initial de rue jardin. Face à ce constat, nous pouvons déduire que l’origine du conflit venait de trois éléments: - ce projet n’était pas la volonté des habitants mais celle de la collectivité - le quartier étant dégradé (rue, immeubles, logements...) la requalification de la rue aurait du passer pour les habitants en priorité par une réhabilitation correspondants à leurs besoins urgents - la forte proportion de locataires (85%) peut expliquer le manque d’investissement des habitants dans le projet de la collectivité, puisque majoritaires, ils n’ont pas été concertés.
Conflit explicite
Phase 3 Phase 2 Phase 1
Conflit latent
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2018
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2016
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2014
2013 2012 2011 2010
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Scénarii de sortie du Conflit Scénario fil de l’eau
Scénario de conciliation
Sur ce scénario nous conservons comme option de sortie du conflit, l’adaptation faite par la collectivité pour l’aménagement de la phase 2. Suite aux conflits survenus après la réalisation de la phase 1, la ville a décidé de sortir du projet de rue jardin participative comme prévu initialement pour revenir à une projet toujours paysagé mais beaucoup plus cadré. Les pavés enherbés ont disparu au profit de pavés scellés, les zones de végétation sont bien délimitées et entourées de piquets en bois et les arbres de ville ont remplacé les fleurs et plantes aromatiques. Le fait que le projet ne vienne pas directement des habitants mais ait pu être perçu comme «imposé» à certains, ne peut pas permettre sa viabilité. La phase 3 serait alors totalement réalisée dans l’esprit de la phase 2 et la phase 1 réadaptée pour s’intégrer au mieux au nouveau projet. C’est a priori dans ce scénario que la collectivité s’est engagée.
Ce scénario est un entre-deux pour retrouver l’harmonie et les dynamiques existantes qui ont pu naître suite à la proposition d’une rue jardin. Seront conservés : les rencontres et événements proposés par l’association des amis de la rue Kléber, le jardin de l’impasse Brémontier, les 4 habitants volontaires pour jardiner, la pArtagerie qui génèrent de l’animation et favorisent le lien social. L’idée est de créer un aménagement où la végétation est très présente, mais entretenue par les services techniques de la mairie. Un jardinier reprendrait ses permanences avec l’organisation d’événements ponctuels autour du jardinage. Ce jardinage se ferait essentiellement dans les bancs avec bacs en hauteur, appréciés des habitants et protégés des nuisances du sol (déjections canines, voitures, déchets...). L’association la pArtagerie pourrait réaliser la terrasse demandée créant un lieu convivial et agréable lors des beaux jours. Enfin, l’association des amis de la rue Kléber pourraient continuer à utiliser le jardin impasse Brémontier et créer régulièrement des événement, en journée, avec les enfants du quartier.
Un autre projet de rue jardin ?
Ce travail nous montre l’importance d’une réflexion sur les nouveaux usages engendrés par tous projets d’aménagements innovants venant modifier le statut de l’espace public (conception, gestion, appropriation...).
Suite à plusieurs demandes d’installation de jardinières dans la rue, la ville de Nantes a lancé fin 2016, un appel à projet pour les habitants. Ces derniers avaient jusqu’au 5 février 2017 pour proposer un projet de végétalisation de leur rue. Pour encadrer le dispositif, la ville a mis en place une charte au moment de l’appel à projet et les projets doivent répondre à une de ces trois modalités de mise en œuvre : - Proposition au service des espaces verts de la ville de venir aménager puis entretenir un espace repéré comme intéressant à végétaliser. - Demande d’autorisation de plantation devant sa façade. Le propriétaire s’engage à entretenir ses plantations. - Organisation d’un collectif pour aménager et entretenir un jardin partagé. Avec ce projet, la ville s’assure que quelles que soient les modalités d’entretien des espaces végétalisés, la volonté de leur aménagement provient directement des habitants. Le dispositif permet par ailleurs de définir clairement et dès l’appel à projet, qui sera responsable de l’entretien des plantations. L’entretien par les habitants naît de leur propre volonté et est encadré par une charte. Aujourd’hui, le dispositif n’a pas encore été mis en place, il est donc impossible de l’évaluer en terme de potentiel conflit. Cependant, avec cette expérimentation, la ville de Nantes propose de s’appuyer sur la volonté des habitants pour créer un projet de végétalisation des rues. Elle définit clairement les acteurs institutionnels responsables de sa gestion, mais elle ne semble pas non plus anticiper et informer les habitants sur les potentielles évolutions d’usage que ces transformations de l’espace public peuvent engendrer, notamment en termes de fréquentation et de pratiques.