Graines de lecteurs RĂŠcits
École Philibert Delorme (Lyon) - Classe de CM2
Je suis là !
Comme tous les mardis soirs après la classe, Arthus se rend au parc pour y retrouver quelques amis. Ce soir-là, c’est Murielle, sa maîtresse qu’il aperçoit en arrivant. Et Murielle n’a pas l’air en forme… On dirait même qu’elle pleure… Après quelques secondes d’hésitation, Arthus se décide à aller la voir. -Pourquoi pleurez-vous, maîtresse ? -J’ai été renvoyée de l’école, répond-elle en sanglotant. -Mais pourquoi ? -Je ne sais paaaas… pleure-t-elle. Surpris par cette nouvelle, alors qu’il laisse Murielle seule, Arthus aperçoit ses amis un peu plus loin dans le parc. -Salut les amis ! lance Arthus. Ça n’a pas l’air d’aller ?! -On a tous été renvoyés de l’école, répond Jean. -On n’y comprend rien...on n’avait pourtant rien fait... -C’est bizarre ça ! Comment vous l’avez appris ? -On a tous reçu la même lettre ! dit Alice. -Sans motif de renvoi ! ajoute Thomas. -Et toi, Arthus ? Tu ne l’as pas reçue ? -Je ne sais pas, je ne suis pas encore rentré à la maison. Je vais vite y aller. A plus, les amis ! Alors que l’heure du dîner approche, Arthus rentre donc chez lui. -Salut M’man, salut P’pa ! lance Arthus en entrant. -Bonjour mon chéri ! répond sa maman. -Salut mon grand ! dit son père. -Ne monte pas tout de suite dans ta chambre, il y a une lettre pour toi ! dit sa mère. -Ah ?! C’est vrai ?! Arthus, pensant que c’est une lettre de renvoi, lit le courrier à voix haute : « Cher Arthus Boichon, Je vous informe de votre renvoi de l’école élémentaire de Rosange. Merci de votre compréhension. Mr Le Directeur. » -Maman ! Je suis renvoyé ! crie Arthus. -C’est pas vrai… qu’as-tu encore fait ? -Rien. Mais la maîtresse et les copains aussi sont renvoyés. Ils viennent de me le dire dans le parc. -Le directeur explique-t-il dans sa lettre pourquoi tu es renvoyé ?
-Non, mais je compte bien aller le voir demain matin pour lui demander une explication ! Le lendemain matin, à la première heure, Arthus se rend à l’école. Il se retrouve face à une école fermée. Comme il a de la suite dans les idées, il décide de passer le mur et part à la recherche d’une fenêtre pour observer l’intérieur. Par chance, la fenêtre du bureau du directeur est ouverte. Personne à l’horizon. Il entre discrètement mais s’aperçoit rapidement qu’il n’est pas seul… -Qui es-tu ? lance Arthus. William se relève puis se retourne. -William ?! Que fais-tu ici ? s’étonne Arthus. -Euh… le directeur m’a demandé de lui ramener un document. C’était urgent. -Arrête tes bobards, William. Le directeur ne te fait plus confiance depuis que t’as fouillé dans son bureau. Que fais-tu là ? -Non, en fait, je cherchais quelque chose. Mais cela ne te regarde pas ! -Au fait, tout le monde est renvoyé de l’école ! J’imagine que toi aussi ? -Mais oui, moi aussi. -Prouve-le et montre moi ta lettre ! -La voici, répond William en tendant la lettre. -Mais cette lettre est adressée au directeur ?! Et pourquoi l’imprimante est en route ? Les deux enfants se jettent alors sur l’imprimante et Arthus parvient à retirer le document qui en sort. -C’est une lettre de renvoi ? -Euh … oui … -Alors, c’était toi ? Mais pourquoi t’as fait ça ? -J’en ai marre de cette école, de mes notes catastrophiques et de cette maîtresse qui m’ignore toute la journée !!! -Et c’est pour ça que tu as renvoyé toute l’école ? -Oui, c’est la seule solution que j’ai trouvée... -Mais tu risques très gros avec ça ! Et si tout le monde découvrait que tu étais l’auteur des lettres ? -De toutes façons, je n’ai pas l’intention de remettre les pieds dans cet enfer ! dit William en s’enfuyant. Arthus court après William et le rattrape facilement. William a peur, il
tremble et commence à pleurer. -Calme-toi, William. Je ne vais pas te dénoncer mais tu vas devoir avouer et essayer d’arranger les choses. -Tu ferais ça pour moi ? Mais comment je pourrais arranger les choses ? -Tu pourrais envoyer des lettres d’excuses... Tu as les adresses de tes victimes maintenant... - Oui, je vais le faire. William retourne de ce pas dans le bureau du directeur pour réparer son erreur. De retour dans le bureau du directeur, William et Arthus se retrouvent nez à nez avec Mr Machin, le directeur de l’école. William, courageusement, raconte aussitôt toute sa bêtise. Le directeur l’écoute attentivement. Quand William a fini son histoire, Mr Machin prend la parole : – J’ai bien compris ton histoire William. Tu as fait une grosse bêtise et tu vas devoir être puni. Jeudi matin, tout le monde retrouve normalement le chemin de l’école. William est bien présent. Il sait qu’il va devoir passer dans les classes s’excuser auprès de tout le monde et qu’il sera responsable du nettoyage des classes pendant deux mois... Mais il assume... et il espère au fond de lui que son appel à l’aide sera entendu...
L’école a brûlé !
C’est le jour de la rentrée. Jean, Jade, Mike et Joey arrivent à l’école et découvrent l’établissement en flammes. Les pompiers sont en train d’essayer d’éteindre l’incendie. Alors qu’ils observent bouche bée leur école qui brûle, ils aperçoivent soudain le gardien entouré de deux policiers. Il est arrêté : menotté, il suit les deux agents en hurlant qu’ils font erreur, qu’il est innocent. Les quatre amis sont très surpris. Ils connaissent bien Mr Corvées, ils ne voient pas pourquoi il aurait mis le feu son école. - Qui aurait bien pu mettre le feu à l’école ? demande Jade. - On a tous vu le gardien se faire arrêter... mais je suis persuadé qu’il n’y est pour rien du tout dans cette histoire ! répond Jean. - Et si c’est lui qui a fait ça... pourquoi l’a-t-il fait ? demande Mike. - On connaît tous bien Mr Corvées les amis. Je ne le crois pas capable de faire un truc pareil, dit remarque Joey. - Quoique... lance Jade. - Tu crois ça ??? demande les trois garçons. - Je ne sais pas, mais j’ai quelques doutes, répond la jeune fille. - Bon, il n’y a qu’une seule solution pour en avoir le cœur net. Rendezvous ici demain à 8 heures pétantes, propose Mike. Nous allons mener l’enquête. Le lendemain, les quatre enfants sont de retour devant l’école, bien décidés à découvrir la vérité et à trouver le coupable. … à suivre...
Seuls...ensemble
Tout commença ce soir-là. Maman venait de me disputer parce que j’avais encore récolté une bulle en orthographe. Je m’isolai donc dans ma chambre très tôt dans la soirée. Allongé sur mon lit, énervé, je pensais tout haut : -Ah ! Si les parents disparaissaient de la surface de la Terre, quelle délivrance pour des millions d’enfants ! J’ignore à quel moment je m’endormis. En tous cas, je n’avais pas pris le temps de me déshabiller car le lendemain matin je me réveillai avec mes habits de la veille. A peine debout, je descendis rapidement à la cuisine… Chose inhabituelle, le petit déjeuner n’était pas prêt. -Maman n’a pas dû se réveiller… me dis-je. Je filai donc dans sa chambre. Surprise : Maman demeurait introuvable… Je la cherchai dans toute la maison. Sans résultat. Je décidai de l’appeler sur son portable. Messagerie. Après le coup de téléphone, il fallut me rendre au plus vite à l’école. Dans la rue, tout était calme. Pas de voiture, pas de bus, seulement quelques enfants sur les trottoirs : la ville semblait presque abandonnée. Arrivé devant l’école, je retrouvai Lucie à qui je m’empressai de raconter ma mésaventure. -Lucie, c’est incroyable ! Mes parents ont disparu ! -Les miens aussi ! Je suis morte d’inquiétude... -Moi pas vraiment ! Ça me fait des vacances ! -Tu as peut-être raison... Mais il ne faudrait peut-être pas que ça dure trop... Il était déjà 8h20. Nous étions sur le parvis de l’école mais les portes restaient closes. Pas de traces du directeur, ni des maîtresses... Il fallut se rendre à l’évidence… Tous les adultes avaient disparu. Il n’y aurait pas école aujourd’hui. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser au vœu que j’avais fait avant de me coucher. Et si …
Tous aux fourneaux !
À la cantine, on mange trop mal. Une pétition circule dans l’école. Les enfants ne veulent plus manger à la cantine et demandent à leurs parents de les désinscrire. Un jour, il n’y a plus un seul élève à la cantine. Le directeur reçoit dans son bureau deux élèves qui ont lancé la pétition. – On en a marre de la nourriture dégoûtante de la cantine ! dit le premier – Monsieur le directeur, si vous ne faites rien c’est décidé ! Les élèves de l’école ne mangeront plus jamais à la cantine ! C’est trop infect ! – Nom d’une pipe, nous ne sommes pas au Mc Donald ! Je n’ai pas que ça à faire... Mettez-vous aux fourneaux pendant que vous y êtes ? – Excellente idée, Monsieur le directeur... On commence quand ? demande le second. – Et pourquoi pas... au point où on en est... Dès le lendemain, quelques élèves sont en charge des repas. Mais l’expérience échoue rapidement. Les élèves mélangent sans réfléchir les ingrédients et les plats ne sont pas bons. Pires que ceux proposés avant la pétition. Enfin, pas tous bons, car il y a un certain nombre d’élèves qui se régalent pourtant chaque jour... En effet, une élève de CE2, Lucie, 8 ans, cuisine de son côté et semble avoir quelques talents de cuisinière. Le directeur décide au bout d’une semaine de faire revenir les dames de cantine qui seront désormais conseillées par cette jeune cuisinière en herbe. Très vite, une dame de cantine fait preuve de jalousie envers la petite fille. Elle lui lance même un défi. – Je te mets au défi, Lucie, celle qui fera la meilleure tarte reprendra les commandes de la cantine. – Je suis partante. Que la meilleure gagne... Bonne chance ! répond Lucie. Les deux concurrentes enfilent leur tablier, préparent les ingrédients et se mettent au travail. Lucie prépare sa tarte tranquillement alors que son adversaire est très stressée. Au bout de 20 minutes, la tarte de Lucie est prête et est mise au four alors que celle de la dame de cantine ne semble pas prête. 10 minutes plus tard, Chantal enfourne enfin sa tarte. Une fois les deux tartes cuites, le jury composé d’élèves et d’adultes de
l’école s’avance et déguste une part de chaque tarte. La fillette l’emporte à l’unanimité. La dame de cantine ne peut le supporter et lance à Lucie une tarte en pleine figure. Les élèves, présents au réfectoire, profitent de cette occasion pour en faire de même. Ils balancent toute la nourriture qui est à portée de leurs mains. C’est la pagaille dans le self. Le directeur est appelé à la rescousse. - Mais qu’est-ce que c’est que ce baz... ? Sans avoir le temps de finir sa phrase, le directeur reçoit une tarte en pleine tête. Tout en s’essuyant, il goûte la tarte de Lucie. – Hum ! Qui a préparé cette tarte ? – C’est moi, Monsieur le directeur, dit Lucie timidement. – C’est excellent, Lucie. Tu as un véritable don de cuisinière. – Merci, Monsieur le Directeur. – Voilà ce qu’on va faire : je vais t’aménager un emploi du temps particulier. Chaque matin, tu descendras à 10h00 au self pour aider à la préparation des repas. Depuis ce jour-là, les repas de la cantine sont délicieux. Tout au long de l’année, les élèves se régalent... leur cantine est même citée en exemple dans toute la ville. Très rapidement, la nouvelle va se répandre dans tout le pays. La jeune fille est invitée par une chaine de télévision à participer à l’émission « cuisine-junior ». Elle remportera le concours haut la main...
7è m e s A s s i s e s I n t e r n at i o n a l e s du R o m a n 27 mai - 2 juin 2013
17 classes primaires du département du Rhône ont lu, rencontré et écrit avec :
Gilles Abier, Jean-Philippe Arrou-Vignod, Audren, Hélèna Villovitch Les versions intégrales des histoires écrites par les enfants sont disponibles sur www.villagillet.net Avec les Éditions Célestines : http://petits livres.free.fr