École Françoise Dolto de St Germain au Mont d'Or

Graines de lecteurs Récits

École Françoise Dolto - Classe de CE2-CM1

Histoires écrites par des classes de CE2-CM1 de l’école primaire Françoise Dolto Avec l’aimable collaboration d’Aurélien Loncke Élèves : Fazinati, Lucas, Lauryne, Anthony, Gaston, Thibault, Landry, Rudy, Margaux L, Maëlys, Victor, Margaux M, Idil, Ewan, Jules, Lyana, Alix, Coline, Colin A, Lily, Colin B, Lone, Lou, Ellyn Enseignante : Brigitte Lemois

Le mystère de la clé

par les élèves de CE2-CM1

le mystère de la clé Cette année-là, une classe d’élémentaire lisait des romans d’un auteur surprenant : il cuisinait les mots, bâtissait des histoires souvent très sucrées, c’était un magicien qui faisait apparaître des lieux et des personnages non pas de son chapeau, mais de son crayon. Un beau jour, après avoir trouvé une clé dans leur classe (deux jours après une rencontre émouvante avec l’auteur-magiciencuisinier), les élèves décidèrent d’enquêter pour savoir d’où elle venait.

- Par où commencer ? demanda Maëlys, désespérée par l’ampleur de la tâche.

Une enquête, c’est pas des vacances !

- Par l’auteur, pardi ! s’exclama Victor. Il y a sûrement un lien entre lui et cette clé.

- Mais… bredouilla Lily, on a son adresse ?

- Non ! répondit leur maîtresse, désolée. Les auteurs vivent souvent sur la lune, et les facteurs ne vont pas jusque là.

Pendant une minute, plus un mot dans la classe. Silence total. Puis…

- D’accord, on ignore où il habite, commença Colin A… - … mais on connaît ses boutiques préférées ! continua Colin B. La classe décida donc de visiter le merveilleux magasin de jouets d’Hedgar Newspaper, un gros monsieur moustachu. Quel magasin fabuleux, lumineux ! Il y avait trois étages, beaucoup de vitrines, beaucoup de clients, des poupées par-ci, des jeux de construction par-là, des chevaux à bascule ici et là ! Ce lieu coloré faisait tourner la tête de tous les enfants. Et, bien sûr, tous admiraient longuement les magnifiques automates, la spécialité de ce magasin. Hedgar avait effectivement une histoire de clé à raconter aux enfants venus l’interroger : - Un jour, dit-il, à l’heure de la fermeture, je me suis aperçu avoir perdu la clé du magasin. Par crainte des voleurs, je suis donc resté toute la nuit pour le surveiller. Le lendemain, j’ai cherché la clé partout, j’ai demandé aux clients s’ils l’avaient vue, mais en vain. Quelques jours plus tard, un enfant des rues a franchi la porte. Il avait une drôle d’allure et il m’a montré la clé tout en m’expliquant l’avoir trouvée par hasard. Par hasard, mon œil ! C’était certainement lui mon voleur, même s’il promettait que non. Il faut dire que je soupçonnais alors tout le monde de tout. Quoi qu’il en soit, l’enfant se défendit et me proposa finalement d’échanger la clé contre un soldat de plomb. Je m’attendais à tout, mais pas à ça : un soldat de plomb. J’étais tellement content de pouvoir fermer à nouveau mon magasin que j’ai aussitôt accepté l’échange ! À ce moment là, les élèves comprirent que la clé d’Hedgar et la clé trouvée dans leur classe n’avaient aucun lien. Ils devaient donc suivre une autre piste, continuer l’enquête ailleurs.

- Mais quelle piste ? s’impatienta Lauryne.

Hedgar expliqua alors que, depuis peu, sa fille, Lady Newspaper, lui parlait sans cesse d’une histoire de clé.

- J’avais déjà bien assez de soucis avec ma clé pour en plus m’occuper de la sienne…

Les élèves décidèrent donc de lui rendre visite. Hedgar expliqua qu’elle se trouvait souvent dans le grand parc de la ville, il indiqua le chemin.

Elle y était, en effet. Elle ressemblait à une jolie poupée.

- Trop belle ! dirent ensemble Jules, Rudy, Lucas et Anthony.

- Mouais, pas mal… répliquèrent, un peu jalouses, les deux Margaux.

Lady Newspaper ajusta son manteau rose à fourrure blanche et raconta qu’un jour, un jour de pluie, alors qu’elle rédigeait son journal intime, elle s’aperçut en avoir perdu la clé.

- Je ne pouvais plus le refermer, dit-elle, une larme au bord des cils.

La petite dame aux joues roses avait peur car tout le monde pouvait lire ses secrets si le journal n’était pas fermé à clé.

- J’aurais eu tellement honte si…murmura-t-elle.

Elle avait préféré le déchirer en tous petits morceaux éparpillés dans le parc, balayés par le vent : on aurait dit des flocons de neige. Les élèves crurent, à cet instant, que la clé de Lady Newspaper était la clé trouvée en classe.

- Enquête terminée ! se réjouit Ellyn.

- De l’excellent travail, ajouta Lou. Mais, soudain, le vendeur de marrons chauds situé près du banc intervint : - Excusez-moi de vous déranger mais…

- Non, merci, pas de marrons chauds pour nous ! dit Lone, catégorique.

- Ce n’est pas pour ça : c’est à propos de ce gamin des rues qui a dérobé la clé brillante dont vous parlez.

- Vous l’avez vu ? demanda aussitôt Landry.

- Oui ! J’ai même tout fait pour la lui reprendre mais ce petit chapardeur n’a rien voulu entendre. Ou alors, à condition de l’échanger contre un cornet de marrons chauds.

- Et vous avez accepté, Monsieur ? questionna Alix.

- Non, mais j’ai compris qu’il avait faim, alors je lui ai donné quelques sucettes en échange de la clé.

- Mais alors, la clé, c’est vous qui l’avez ! s’exclamèrent Idil et Ewan.

- Bien sûr ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu la p’tite dame en rose. Je suis drôlement content de lui rendre sa clé aujourd’hui ! À ce moment là, les élèves comprirent que la clé de Lady Newspaper et la clé trouvée dans leur classe n’avaient aucun lien. Ils devaient donc poursuivre l’enquête. Lady Newspaper expliqua que ces derniers temps, son amoureux, Norbert Leramoneur avait lui aussi une histoire de clé.

- Il en parle toujours ! Il n’a plus que cette clé à la bouche.

- Une clé à la bouche, beurk ! fit Lyana.

Les élèves décidèrent de rendre visite à Norbert Leramoneur.

- En ce moment, il travaille sur le toit du célèbre magasin de friandises appelé le Palais-Bonbon, indiqua Lady Newspaper.

Les élèves rencontrèrent Norbert Leramoneur qui, comme son nom l’indique, était ramoneur. Il leur confirma qu’il avait une histoire de clé à raconter.

Norbert, qui était un drôle de gentil bonhomme, collectionnait les lettres d’amour brûlées (celles des gens séparés) dans une boite fermée à clé. Il les rafistolait et les lisait pour comprendre pourquoi les gens ne s’aimaient plus. Il constata qu’il trouvait de moins en moins de lettres, jusqu’au jour où la boite resta vide. Apparemment, les gens de cette ville s’aimaient toujours et pour toujours.

Il décida de se séparer de la clé car, pensait-il, « je n’en ai plus besoin ! » Mais, auparavant, il ferma la boite à tout jamais. Alors qu’il ramonait la cheminée du Palais-Bonbon, il en profita pour jeter la clé du haut du toit. La classe demanda à Norbert où était la clé à présent.

- Elle est tombée sur la tête d’un jeune garçon, répondit-il, les joues très noires.

Un certain Grimme, je crois…

- Mais nous, on le connait Grimme ! s’enthousiasmèrent Gaston et Coline, tellement heureux de connaître le fin mot de l’histoire.

- C’est l’un des personnages du livre que nous sommes en train de lire ! ajouta Thibault.

- Si Grimme a récupéré cette clé, conclut Fazinati, il est possible que ce soit la clé que nous avons trouvée dans la classe !

Ils reprirent le livre et constatèrent que l’auteur parlait bien d’une clé que Grimme avait dans la poche. Les élèves décidèrent peu après de contacter l’auteur (qui avait déjà quitté une fois la lune pour venir dans leur école) pour savoir comment la clé était arrivée dans la classe. Un peu intimidé, l’auteur expliqua que Grimme la lui avait confiée pour ne pas être accusé de vol. Lors de sa venue, l’auteur avait laissé la clé dans la classe en pensant qu’elle serait utile.

- Utile à écrire et à rêver…

Les élèves utilisèrent cette fameuse clé pour écrire une histoire… celle que vous venez de lire !

16 classes primaires ont lu, rencontré et écrit avec : Sophie Chérer, Aurélien Loncke, Marie-Aude Murail, Claire Ubac Retrouvez les histoires intégrales sur www.villagillet.net

Assises Internationales du Roman

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