Graines de lecteurs Récits
École Jean Macé - Classe de CM1
Histoires écrites par une classe de CM1 de l’école primaire Jean Macé (Villefranche-sur-Saône) Enseignante : Céline Muela Avec l’aimable collaboration de Timothée de Fombelle
La mystĂŠrieuse aventure de CĂŠline
par Amaury, Meltem, Radwane et Ines
Céline est une jeune fille orpheline. Elle a été abandonnée à l’âge d’un mois. Depuis, elle vit à l’orphelinat « Les cinq fleurs ».Elle s’ennuie et elle a plein de rêves en tête. Elle rêve de s’évader de l’orphelinat, de voler comme un aigle royal, de s’échapper pour aller découvrir le monde. Elle s’imagine prédire l’avenir et se voit en expédition top secrète dans un sous marin géant en Alaska. Elle rêve d’avoir deux gros tigres, en guise de chien de garde, qu’elle promènerait en laisse dans les rues de Madrid. Elle rêve d’une vie folle, d’une vie d’action. Mais les journées passent, les mois passent, les années passent et voilà maintenant dix ans que Céline se trouve dans cet orphelinat si calme où chaque journée ressemble désespérément à la précédente. Elle n’a qu’un fidèle ami : Julien. Il est comme elle. C’est un grand rêveur. Il se voit agent secret en mission au bout du monde poursuivi par des criminels avec qui il se battrait sur les toits des buildings new-yorkais. Céline et Julien adorent rester ensemble et se raconter leurs rêves les plus fous. Un jour, alors que Céline et Julien rentrent de la bibliothèque, ils s’aperçoivent que leurs trois camarades de chambre ont disparu ! - Oh eh, il y a quelqu’un ? Vous êtes où ? Allez ce n’est pas drôle ? Soudain, ils aperçoivent Mme Vachine, la directrice de l’établissement. C’est une femme froide au regard sévère. Elle est toujours habillée en noir, de la tête aux pieds. Seule sa longue chevelure rousse, flamboyante lui apporte un peu de fantaisie et de chaleur. Julien et Céline n’ont jamais été aussi heureux de la voir : - Ah Madame la directrice vous êtes là ! Savez-vous où sont passés tous nos camarades ? On ne les trouve nulle part. interroge Céline inquiète. Mais Mme Vachine est trop occupée dans son bureau et ne relève même pas la tête de ses dossiers. - Je ne sais pas, moi où ils sont répond-elle plongée dans ses papiers. Allez jouer ailleurs les enfants, j’ai du travail ! Ils n’insistent pas de toutes façons Madame Vachine n’a jamais de temps pour rien ! - Cette histoire est vraiment louche dit Céline -Oui encore plus étrange que les cheveux de la directrice ajoute Julien. Les enfants retournent alors à la bibliothèque. D’un coup, Céline s’aperçoit qu’il y a plusieurs pages d’un livre qui ont été arrachées et qui sont par terre au milieu de la pièce. - Mais qu’est-ce que c’est que ça ? S’interroge t-elle - Montre-moi dit Julien, il y a d’abord le titre du livre: « Rendez-vous à Shanghai ». Ah et là, une adresse, « 1073, rue Nankin quartier Puxi » et les pages correspondent à des chapitres du livre. Il y a même un prénom, Wang. - Nous n’avons pas une minute à perdre, il faut aller à l’aéroport prendre le
premier avion pour Shanghai ! s’exclame Céline Une fois arrivés à l’aéroport, ils se cachent dans une valise. - Ah mais ça sent horriblement mauvais ! s’exclame Céline. - Ne te plains pas, moi je ne dis rien même si une chaussette est en train de m’intoxiquer. dit Julien Plusieurs heures plus tard….BOUM ! - Tu crois qu’on est arrivé ? demande Céline - Oui je pense, vite sortons, avant qu’on nous remarque. Les deux enfants sortent de l’aéroport. - Bon il faut qu’on trouve le quartier Puxi maintenant mais ce n’est pas gagné car on ne sait ni parler ni lire le chinois. - Oui et puis moi j’ai trop faim, dit Céline. Attends je vais d’abord m’acheter une….. c’est quoi exactement tous ces trucs ? - Des la miàn ce sont des nouilles, ici ce sont des zhen zhu rou wan, ce sont des boulettes de porc et on a aussi des hé tao xia rén, des crevettes de noix. Que des spécialités délicieuses ! explique un jeune serveur. - Ah oui ça a l’air appétissant. Mais vous parlez français monsieur? demande Cécile. - Oui. Je m’appelle Wang. Je parle le chinois, l’anglais et le français. - Ah comme le prénom dans le livre ! remarque Céline étonnée. Quelle coïncidence ! En tous les cas, c’est super ! Vous allez pouvoir nous aider alors ? On vient d’arriver et on doit se rendre rue Nankin dans le quartier Puxi. - Vous êtes dans le quartier Puxi ici et je peux vous emmener à votre adresse sans problème. Attendez-moi, je termine mon service dans un quart d’heure. Les amis retrouvent Wang plus tard et tous les trois se dirigent vers la destination indiquée. Céline s’arrête brusquement : « 1073. C’est là. On sonne ? » Julien appuie sur la sonnette plusieurs fois, impatient. Personne ne répond mais comme la porte est entrouverte, ils décident d’entrer. - Ohé, y a quelqu’un ? crie Julien Une voix qu’ils connaissent bien répond : - Oui, oui on est là. - Où ? Vous êtes où ? demande Céline. - Dans le placard. Céline ouvre alors le placard et regarde ses amis avec des yeux tout ronds : - Mais comment êtes vous arrivés là ? - C’est la magie des livres. Chaque livre nous transporte dans son univers, dans un autre espace, un autre temps. Chaque livre est une aventure, un voyage. On se plonge dedans corps et âme explique Amaury. Mais cette fois-ci comme des pages étaient déchirées, nous étions coincés au chapitre 3 impossible donc de terminer l’aventure. On commençait à s’inquiéter car on ne se voyait pas rester enfermés dans ce placard encore longtemps.
Heureusement que vous êtes arrivés ! - Bon alors si j’ai bien compris il ne reste plus qu’à recoller les pages déchirées ? dit Julien Les enfants reconstituent le livre grâce aux pages manquantes et se retrouvent alors dans la bibliothèque de l’orphelinat. -On a réussi ! Céline sourit en pensant que désormais elle pourra vivre pleinement toutes ses aventures en lecture.
Le cochon de Rosalinda
par Walid, Lina, Sueda, Siwar et Me誰ssa
Rosalinda vit seule avec ses parents au fin fond de la campagne. Elle passe son temps avec son seul ami : Coco, son fidèle cochon. Tous les matins, après avoir déjeuné, Rosalinda court voir et nourrir son cochon. Puis elle va à l’école, mais les journées lui paraissent bien longues sans son Coco. Elle observe ses camarades. Entre Lina qui se prend pour Miss France, qui se met du gloss à longueur de journée pour faire briller ses lèvres, qui se fait une french manucure avec son blanc en classe et qui se recoiffe à chaque récré. Meïssa qui n’arrête pas de bavarder et de rigoler avec Siwar. Et la maîtresse, Madame Sueda, qui ne fait que mâcher son chewing-gum toute la journée. On a l’impression d’avoir une vache dans la classe. Heureusement que son petit « churro », c’est le surnom qu’elle lui donne, Walid est là. Elle l’aime en secret depuis la maternelle. Son regard envoutant et son sourire charmant la font fondre. Mais malheureusement Walid, lui, n’a d’yeux que pour la belle Lina. À la fois, celle-ci fait tout pour se faire remarquer ! Du coup, Rosalinda se sent seule et le soir, elle est toujours pressée de rentrer chez elle pour retrouver Coco. Elle lui raconte sa journée et elle n’a d’ailleurs souvent pas grand chose à raconter. Sa vie l’ennuie et elle rêve d’une vie plus folle pour elle et pour Coco. Elle rêve de faire des spectacles dans le monde entier avec lui et elle l’entraîne car Coco a un don : le chant. « Tu verras mon Coco, un jour tu seras une star ! » lui répètet-elle tous les soirs. D’ailleurs elle a inscrit Coco à un casting de recherche de nouveaux talents qui doit avoir lieu dans trois jours. Mais, ce matin alors que Rosalinda va donner à manger à Coco, celui-ci a disparu ! Paniquée, elle l’appelle et le cherche dans toute la ferme - COCO, Coco, COCOOOOO !!!! Où es-tu mon Coco ? crie t-elle en courant de partout. Soudain, elle retrouve son collier coupé avec à côté une lettre anonyme : « TU NE RETROUVERAS JAMAIS TON COCHON »….Pas de doute, Coco a été enlevé !!! Rosalinda s’effondre, désespérée ! Le matin, au réveil, Rosalinda est bien décidée à tout faire pour retrouver Coco. Elle avale son petit-déjeuner et file en vitesse à l’école. Dès qu’elle aperçoit Siwar et Meïssa dans la cour elle se dirige vers elles et leur demande : - Savez-vous où est Coco ? - Non mais tu parles à qui là ? Répondent en rigolant Siwar et Meïssa - Mais qu’est-ce qu’on s’en fiche de ton cochon ! intervient Lina. Occupez-vous plutôt de retrouver ma boucle d’oreille. Je ne la retrouve plus c’est horrrrrrible ! Rosalinda voit bien que ce n’est même pas la peine d’insister avec ces filles là. Elle entre et s’installe en classe. Elle est triste et pleure dans un coin. Tout à coup, elle sent une main sur son épaule, c’est Walid qui vient la consoler. - Que t’arrive t-il ? demande t-il inquiet. - Mon cochon, Coco, a été enlevé répond Rosalinda en essayant péniblement de
sécher ses larmes. Il compte tellement pour moi et en plus, je dois l’emmener à un concours ce soir. - Ne t’inquiète pas, je vais t’aider à le retrouver ! - Quel bonheur ! Aaaaah si seulement mon Coco était là pour entendre ça se dit-elle. - Après l’école, je viendrai avec toi et on fera tout pour le retrouver. Comme promis, à 16H30, Walid attend Rosalinda pour la raccompagner chez elle. Sur le chemin, les enfants scrutent de partout en essayant de trouver le moindre indice. Arrivés dans la grange, ils se mettent à chercher, mais sans succès. Rosalinda, désespérée et fatiguée s’assoit en gémissant : « Mon Coco, je ne le reverrai peut-être plus jamais…. » Walid s’assoit à côté d’elle sur une botte de foin. Mais il se relève aussitôt en hurlant : - Aïe ! Mes fesses ! - Quoi Quoi Quoi ? Qu’est-ce qu’elles ont tes fesses ? - Aïe ! J’ai une aiguille plantée dans le derrière. Ah, mais non, tiens, c’est ta boucle d’oreille. Rosalinda regarde le bijou. - Mais, ce n’est pas à moi ! Ah ! Mais oui, je crois que j’ai compris ! S’exclame t-elle - Quoi ? C’est la boucle d’oreille de Coco ? demande Walid. - Mais non !C’est celle de cette sorcière de Lina ! - Tu plaisantes ? Ma Lina ? et qu’est-ce qu’elle ferait ici sa boucle alors ? - Eh bien, je me souviens maintenant qu’elle m’a posé plein de questions sur Coco et sur son don. Cela m’avait d’ailleurs bien étonné, elle qui ne s’intéresse d’habitude qu’à elle. Mais maintenant j’en suis sûre elle a voulu me voler la vedette ! - Mais quel don ? Et quelle vedette ? Je ne comprends plus rien dit Walid. Rosalinda lui explique alors tout calmement. Walid n’en revient pas : -Quelle déception ! Celle que j’aimais n’est en fait qu’une voleuse et elle m’a trahi ! dit Walid furieux. On va trouver un plan pour récupérer Coco et donner une bonne leçon à Lina. Le soir même, ils se rendent au casting. Mme Sueda est la présentatrice. Sur le chemin, ils croisent Siwar et Meïssa et leur expliquent la situation. Les filles décident alors de les aider. Arrivés au casting, ils repèrent aussitôt Lina tirant péniblement Coco par une laisse. Coco se débat - On arrive trop tard ! s’écrie Rosalinda - Attends, j’ai une idée crie Meïssa. Siwar aide moi à tirer le tapis rouge. Elles tirent de toutes leurs forces et Lina tombe alors dans la gamelle du cochon. La voilà désormais la tête dans la nourriture et les deux jambes en l’air. Rosalinda court prendre dans ses bras son cochon. Coco, fou de joie, se met alors à chanter La Marseillaise.
Pendant ce temps, Lina essaie de se sauver discrètement à quatre pattes. Mais elle est vite rattrapée par Mme Sueda. - Hep ! Pas si vite Lina. Il me semble que tu nous dois quelques explications. Rosalinda commence par s’énerver puis éclate finalement de rire en voyant Lina dans cet état, toute ébouriffée, avec des épluchures plein les cheveux et des morceaux de céréales collés sur ses joues. - Ah, Ah, Ah, bah alors tu as oublié de te mettre du gloss aujourd’hui s’esclaffe Meïssa - Tu as peut-être besoin d’une brosse aussi non ? Continue en rigolant Siwar. - Enfin, pourquoi as-tu fait cela Lina ? demande Walid, je ne comprends pas. - Pardonnez-moi. Mais je voulais tellement être célèbre, passer dans les journaux, à la télé, être connue et devenir une star. - En faisant du mal aux autres, c’est pour cela que tu veux être connue ? répond sèchement Walid. À ce moment là, Lina tombe à la renverse bousculée par Coco qui commence à manger ses cheveux. Rosalinda, qui a quand même de la peine pour Lina, la libère. Lina, à moitié chauve, s’enfuit en courant. Walid regarde tendrement Rosalinda : -Tu es vraiment trop gentille. -Oui c’est vrai mais en tous les cas, tu lui as donné une belle leçon poursuit Siwar admirative. BRAVO Rosalinda et pour Coco hip hip hip Hourra ! -Hip hip hip hourra ! Reprennent tous en chœur les spectateurs. Le jury du casting aussi est admiratif. Malgré l’incident, il a apprécié la prestation de Coco sur La Marseillaise et l’invite aux prochaines sélections. Rosalinda repart fière et heureuse. Elle regarde autour d’elle en souriant. Elle a toujours plein de rêves en tête mais se sent aujourd’hui envahie par une nouvelle émotion. Elle repart entourée par ses nouvelles amies, et la main de Walid dans la sienne.
Le dĂŠmĂŠnagement de Johan
par Adam, Suheda, Yunus, Hatice et Johan
Chapitre 1 - Enfin on quitte Chaise-sur-le-pont Je m’appelle Johan, j’ai 9 ans, et je m’ennuie dans ma ville, à Chaise-sur-le-pont, où il ne se passe jamais RIEN. J’ai quatre amis : Yunus, Hatice, Adam et Suheda qui sont dans ma classe de CM1. Dans la classe, moi, je suis souvent dans la lune et ça ne plait pas forcément à la maîtresse. Ma maîtresse s’appelle Mme La Courge, et nous avons aussi un maître, le jeudi, qui s’appelle Monsieur Du Poireau. Dans l’école, plein d’élèves disent qu’ils sont fait l’un pour l’autre. C’est vrai ça ferait une soupe ! AAAH c’est marrant ! Ah non ? pas vraiment ? Bon c’est vrai je ne suis pas doué pour les blagues, ce n’est pas mon truc. Par contre, moi je suis fort pour m’imaginer des histoires folles. Je rêve d’aventures, de dangers, d’actions. Je rêve d’’être capitaine d’un sous-marin géant, de nager au milieu des requins du Pacifique. Je rêve de course poursuite en voiture contre la mafia chinoise. Je veux faire le tour du monde en soucoupe volante, partir en mission en Alaska pour sauver les baleines mais surtout je rêve de quitter Chaise-sur-le-Pont pour retourner vivre à Villefranche, aller à l’école Jean Macé et voir Madame Muela. Je suis parti il y a tout juste un an et ici je m ‘ennuie vraiment! Tous les matins, chez moi c’est le même rituel. Je me lève, je m’habille, je déjeune mes deux bols de céréales au chocolat, je me lave les dents pendant 2 minutes 30, le temps de rêver encore un peu puis je cours chercher le courrier. Mais aujourd’hui, horreur !!!!! Mes parents avaient déjà relevé la boîte aux lettres et ils semblaient abattus en lisant une lettre. Oh là là, j’espère que c’est pas mon bulletin…. « Bon, il faut que je vous explique, c’est la prof elle ne m’aime pas trop et en plus il y a plein d’autres élèves qui sont encore plus nuls que moi ... Je comprends, vous êtes déçus par votre fils, mais bon il y a quand même plus important que les notes de maths dans la vie ! » J’ai continué à tenter de justifier mon bulletin minable puis mon père m’a coupé : « Ce n’est pas ton bulletin Johan. Bon par contre, il faut qu’on te dise…. on va devoir déménager. » Cool ! Ais-je pensé, je n’attendais que ça moi, me barrer d’ici ! De toutes façons, on pouvait aller n’importe où ce serait forcément mieux ! Enfin on quitte Chaisesur-le-pont.
Chapitre 2 - Il faut agir…et vite ! Trois jours et 68 cartons plus tard, tout est presque prêt pour le déménagement. Papa charge les cartons et maman s’apprête enfin à me dire où nous allons habiter. Moi je suis très excité et impatient à l’idée de découvrir notre future maison….peut-être à l’autre bout du monde ?? Mes parents eux, sont très tristes. Je les sens tristes, même si à chaque fois que je me tourne vers mon père, il essaie de sourire. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils n’explosent pas de joie comme moi ! Soudain, le téléphone sonne. Maman revient quelques minutes plus tard et un grand sourire illumine son visage. Là, je la vois enfin radieuse, heureuse, vraiment heureuse. - Alors maman, tu me dis où on va ? - Nulle part mon fiston. Tout s’est arrangé, nous pouvons finalement rester dans notre maison. Mes parents si contents s’empressent d’aller défaire les cartons. Non, Non, NOOOOOOOOOOOON. Je ne peux pas rester sans rien faire. Il faut agir….et vite !
Chapitre 3 - Super, ce plan B ! Je retrouve vite toute ma bande de copains pour lancer le plan B. - Mais c’est quoi le plan B demande Yunus ? - Alors le plan c’est de tout faire pour énerver le propriétaire et réussir à se faire virer. Il doit déjà être un peu remonté que mes parents changent d’avis en dernière minute donc je pense qu’on devrait pouvoir y arriver. Et bien sûr je compte sur vous les amis ! - Il est génial ce plan ! s’exclame Yunus. Mais, comment va t-on s’y prendre ? - Déjà, chaque dimanche, le propriétaire, Monsieur Corchon, vient inspecter la maison et la prochaine fois qu’il va venir, on va lui réserver une petite surprise. - Mon pépé m’a offert une boîte de pétards explique Adam et quand il va sonner….. ça va PETER !!!!! - Platon, mon rottweiler va aller passer quelques jours en vacances chez Johan et ses parents, continue Hatice. Il adore creuser des trous de partout, gratter les murs, le sol et il est particulièrement agité en ce moment donc ça tombe bien ! - Whaouaouh ! s’exclame Yunus. Super, ce plan B !
Chapitre 4 : Vous êtes virés! Aujourd’hui c’est dimanche et comme tous les dimanches, mes parents attendent la visite de Monsieur Corchon. D’habitude, moi je ne reste pas et profite de ces moments pour m’évader, mais aujourd’hui je suis particulièrement impatient de le voir ! J’ai fini mon petit déjeuner et je n’arrête pas de guetter sa venue par la fenêtre. Hatice est là aussi et on a enfermé Platon dans ma chambre histoire de l’énerver un peu. - Ah ça y est je viens d’entendre un gros BOUM. Oups je crois qu’il n’a pas l’air d’avoir apprécié notre surprise. Je l’entends couiner comme un bébé. Hatice commence à s’inquiéter : -J’espère qu’il ne s’est pas fait trop mal quand même. - Mais, non ! Il va juste s’énerver et moi j’aurais gagné. Platon est toujours dans ma chambre au fait ? - Oui, il n’en peut plus d’ailleurs. Il a déjà gratté tous les murs et mangé la moquette et il n’attend qu’une chose : être délivré ! M Corchon arrive justement avec un bandage à la main et des égratignures sur la figure. Il semble très en colère. Soudain Platon surgit et saute sur le propriétaire. Celui-ci se retrouve projeté à terre sur la moquette toute arrachée. Cette fois ci s’en est trop, il hurle : « Vous êtes virés ! »
Chapitre 5 : Mission accomplie Je m’éclipse rapidement et discrètement de la maison et je file savourer la victoire avec mes copains. - On a gagné ! Quel soulagement ! Bon je ne vais pas pouvoir rester bien longtemps avec vous car je vais devoir à nouveau préparer mes cartons et cette fois-ci je pense que c’est la bonne ! En tous les cas, merci les amis pour votre aide précieuse. - De rien, c’est vrai que c’était trop drôle de le voir comme ça dit Hatice même si j’ai eu un peu peur quand même. J’ai bien cru que je n’arriverais pas à décoller Platon du visage de M Corchon ! - Oui, je pense qu’il doit nous maudire. Mes parents avaient l’air abattus mais ils ignorent que c’est pour leur bien aussi. J’espère qu’ils ne seront pas trop en colère pour la moquette….enfin ce qu’il en reste ! Mais pour moi, c’est une mission accomplie.
Chapitre 6 : Toutes mes excuses Je rentre tout content mais à peine ais-je franchi la porte d’entrée que ma mère me fonce dessus. Elle est rouge comme une tomate et très en colère. Je tente de lui expliquer : - C‘était une blague maman, un pari avec les copains, et de toutes façons, on n’était pas super bien ici non ? - Tu te rends compte de ce que tu as fait ! On devait partir car on n’arrivait plus à payer le loyer. Ton père a dû faire des heures supplémentaires pour qu’on puisse garder la maison. Et voilà le résultat ! - Mais, mais je ne savais pas que c’était pour un problème d’argent ais-je dit tout penaud. - On ne voulait pas t’embêter avec nos problèmes d’adultes. On pensait que tu te plaisais vraiment bien ici alors on voulait absolument garder cette maison. On a fait beaucoup d’efforts et de sacrifices pour cette maison et pour toi. Et toi, tu ne penses qu’à faire des mauvais tours sans réfléchir ! - Je suis tellement désolé. - Tu vas déjà commencer par aller t’excuser auprès du propriétaire. Et ensuite on en reparlera avec ton père, qui est très en colère lui aussi. Tu crois que c’est si simple de trouver et de payer un autre logement. Tu penses peut-être que l’argent tombe du ciel toi ? Dans ma tête je me rendais bien compte que j’avais fait une belle boulette. Mes parents auraient sans doute encore plus de mal à la digérer que mon bulletin d’ailleurs. - Ne t’en fais pas, je vais me rattraper maman chérie et je vais aller voir M Corchon pour lui présenter toutes mes excuses.
Chapitre 7 : Le Rottweiler qu’il a adopté J’arrive honteux chez le propriétaire. Il a toujours la main bandée et semble encore très énervé. Je bafouille : - Bon…Bon….Bonjour Monsieur Corchon. Je suis désolé pour tout ce qui s’est passé tout à l’heure. Je ne voulais pas vous faire de mal. - Enfin, c’est grave quand même, pourquoi as-tu fait cela ? Je lui explique tout : que je m’ennuie dans cette ville, que je rêve de déménager, que j’aimerais retourner dans mon ancienne école à Villefranche. Je lui parle de la directrice qui est si gentille, de tous les maîtres fabuleux et surtout de ma merveilleuse maîtresse Madame Muela. Je lui raconte nos expériences
scientifiques, nos lectures passionnantes et nos récits palpitants. Le propriétaire m’écoute attentivement. Il me pose plein de questions et veut connaître tous les moindres détails. Il me comprend. Au bout de plus de 2 heures, il me regarde en souriant et dit : « Je vais aller parler à tes parents. J’ai un logement à leur proposer à Villefranche. Vous serez mieux là-bas ! » À la rentrée, dans la cour de Jean Macé, je suis le plus heureux lorsque je vois mon nom sur la liste de Mme Muela. Tous mes copains de Chaise-sur–le Pont sont là aussi ! Avec mes parents on se parle beaucoup plus maintenant. Quant à Monsieur Corchon, il continue de nous rendre visite tous les dimanches avec Tanna, le Rottweiler qu’il a adopté.
Le voyage de LĂŠone
par Rose, Sanaa, Meriem, Elisa et Elanur
Léone a 12 ans. Sa mère Bernadette Poichiche travaille beaucoup et se déplace souvent à l’étranger. Ses parents sont divorcés, il trouve que c’est bien dommage surtout qu’ils ne feraient que se croiser puisqu’ils sont tellement occupés ! En ce moment, Bernadette est à Pékin pour son travail. Elle est archéologue et doit faire des recherches pour retrouver des sculptures datant des premiers Empereurs de Chine. Du coup, Léone vit chez son père Jean Paul. Il a bien sûr glissé dans ses affaires Cacahuète, son perroquet amazone que sa mère lui avait ramené pour ses 5 ans, d’un voyage au Brésil. Il passe tout son temps avec lui. Il lui raconte ce qu’il voit de la fenêtre de sa chambre. Cinq étages plus bas, il observe ses camarades qui jouent au square. Il voudrait lui aussi courir et jouer au basket avec ses copains mais il ne peut pas car il est cloué dans ce fichu fauteuil roulant depuis son accident de camion il y a maintenant sept ans. Mais bon, si Léone n’a pas ses jambes pour le porter, il a toute sa tête pour rêver, et des rêves, il en a plein ! Il aimerait surtout tellement voyager comme ses parents. Il rêve de faire le tour du monde avec Cacahuète. Il rêve d’aller faire un safari au Kenya pour observer les lions, les zèbres et les gazelles. Il rêve aussi d’aller jusqu’en Océanie pour goûter les spécialités de Nouvelle-Zélande ou en Indonésie sur les plages de Java ou de Bali. Il imagine et organise des itinéraires détaillés à l’aide des nombreux guides de voyage qu’il a achetés. Il passe aussi beaucoup de temps devant son ordinateur à observer les cartes des destinations rêvées. Et surtout il cherche, scrute et participe à tous les jeux-concours pour gagner un voyage. Il répond à des questionnaires, remplit toutes sortes de bulletins, s’inscrit à des tirages au sort et tente sa chance de partout ! Un jour, il reçoit un appel téléphonique lui annonçant qu’il a remporté le premier prix d’un concours de jeune lecteur. -Et….quel est le prix ? demande tout excité Léone -Alors, vous êtes l’heureux gagnant d’un voyage pour deux en Nouvelle Zélande et….. Léone n’écoute même pas la suite. Il pose le combiné et va immédiatement prévenir son voisin, Marcel. Marcel a 73 ans et c’est un peu son confident. Il le considère comme son grand-père et puis c’est la seule personne qui est toujours là pour lui. Il n’a pas de déplacements dans le monde entier lui. Il reste chez lui, dans son appartement 365 jours par an. -Marcel, Marcel !!!!j’ai gagné, j’ai ENFIN GAGNÉ !!! -Quoi petit ? qu’as-tu gagné ? -Un VOYAGE au bout du monde. En Nouvelle-Zélande. Pour deux personnes. Tu veux bien venir avec moi. S’il te plait Marcel dis oui ! -Mais oui je suis d’accord. Tu sais bien que je ne peux rien te refuser mon rouchouchon. Laisse-moi en parler à ton père.
Cinq jours plus tard Marcel, Léone et Cacahuète atterrissent à Wellington. Après avoir récupéré leurs bagages, ils attendent la navette qui doit les conduire à leur hôtel quand soudain Léone s’aperçoit que Cacahuète n’est plus là. - Cacahuète ? Cacahuète ? Marcel, si tu m’as fait une blague c’est pas drôle ! - Mais non, pas du tout, il était là il y a quelques minutes mais il faut dire qu’il y a tellement de monde par ici. Ah mais je comprends mieux dit-il en lisant la une des journaux du kiosque. Tout le monde doit attendre la visite de la reine Elizabeth 2 venue directement de Londres. - Je la vois crie Marcel. Oh mais quelle élégance ! Elle est vraiment classe avec sa belle robe et son chapeau rose fuchsia. - Dis Marcel, t’as le coup de foudre ou quoi ? demande Léone - Ah et là je reconnais le Premier ministre John Key s’exclame Léone. Le Premier ministre qui a entendu Léone s’approche saluer le garçon. - Bonjour mon petit. Tu es français ? - Oui Monsieur, je suis venu avec mon ami car j’ai gagné un voyage. - Ah, félicitations ! et comment connais-tu mon nom ? - Je suis passionné par la géographie, les voyages et les pays. Je passe beaucoup de temps devant mon ordinateur et je connais quasiment toutes les capitales, les drapeaux, les présidents et les ministres du monde entier. - Eh bien, je suis impressionné ! dit John Key - Oui et je rêvais de découvrir votre pays mais là, je suis très triste car j’ai perdu mon perroquet, Cacahuète. Je me demande bien où il a pu passer. La navette nous attend pour nous emmener dans notre hôtel à l’autre bout de l’île mais je ne veux pas partir sans Cacahuète explique tristement Léone. - Oui il est très attaché à ce perroquet, vous comprenez, ajoute Marcel. - Je comprends. Vous allez rester ici. Je vais vous aider et vous trouver un hébergement dans la capitale. Ne t’en fais pas mon petit, tu vas le retrouver ton perroquet. Attendez-moi quelques instants. Le ministre s’éloigne pour passer ses coups de fil puis revient à peine un quart d’heure plus tard accompagné d’une jeune fille. - C’est bon, je vous ai trouvé un magnifique hôtel cinq étoiles le Wellington Palace annonce John Key. Il est situé à quelques rues de là, à Courtenay Place. Je vous présente Caitlin. Elle parle très bien français et connaît parfaitement la ville. Elle va vous conduire à votre hôtel et vous aidera demain à rechercher votre perroquet. - Bonjour Caitlin ! dit Léone. Monsieur Key, je ne sais comment vous remercier, vous nous rendez un si grand service. - C’est normal mon petit. Ton histoire m’a touchée. Je dois vous laisser maintenant la reine m’attend. Bon courage ! - Au revoir, répondent en chœur Marcel et Léone. Caitlin les conduit à l’hôtel. Marcel et Léone n’en croient pas leurs yeux quand ils découvrent leur somptueuse suite. Marcel s’extasie sur la salle de bain luxueuse, sur la taille du lit, de l’écran plat accroché au mur. Tout lui paraît si démesuré par
rapport à son petit appartement. Mais Léone est très fatigué et il s’écroule sur son lit. Le lendemain matin, à peine réveillé, Léone s’empresse de rejoindre Marcel : - Marcel, Marcel, debout ! allez, réveille-toi on doit retrouver Cacahuète ! - Quoi ? Mais t’as vu l’heure Léone ! C’est à peine 6H ! - Allez ce n’est pas le moment d’être feignant. On doit se dépêcher ! - Bon j’arrive, j’arrive. Léone et Marcel descendent alors à la réception. Caitlin est déjà prête. - Nous allons débuter nos recherches sur la colline, autour du jardin botanique, propose Caitlin. - Ah super ! Je suis passionné d’horticulture, s’exclame Marcel en sortant son appareil photo. - Oui enfin je te rappelle que l’objectif c’est de retrouver Cacahuète quand même dit Léone. Dans le taxi, Marcel observe tout ce qui est autour de lui. Il pose beaucoup de questions et Caitlin répond et commente le trajet. Léone, quant à lui, est bien trop préoccupé pour admirer le paysage ou pour écouter la visite touristique. Le taxi les dépose. Caitlin regarde au loin puis s’exclame : - Oh regardez, des kiwis ! - Mmmm, où ça ? demande Marcel. Rien que d’y penser ça me donne l’eau à la bouche. - Mais non, je ne parle pas du fruit mais de l’oiseau. Le kiwi est une espèce d’oiseau. Il ne vole pas, il est cloué au sol. - Ah, comme moi dit Léone. Moi aussi je suis cloué au sol, dans mon fauteuil roulant. Oh mais là regardez, c’est Cacahuète au milieu des kiwis. C’est trop drôle il s’est fait de nouveaux copains. Il a l’air d’être heureux et de bien s’amuser avec eux. - Oui c’est vrai que chez nous c’est l’île aux oiseaux, explique Caitlin. Il peut trouver plein de partenaires et être vraiment épanoui ici. - Tu sais Léone, continue Marcel, en France Cacahuète doit s’ennuyer tous les jours dans ta chambre. Il serait plus heureux s’il passait plus de temps avec d’autres oiseaux……et toi avec d’autres enfants de ton âge d’ailleurs ! - C’est vrai Marcel, tu as peut-être raison. Il semble tellement bien. Il serait sûrement mieux ici, en liberté, même si c’est sûr qu’il va vraiment me manquer. Un mois plus tard, Léone repense à Cacahuète. Il est un peu nostalgique mais sa vie a changé. Léone ne passe plus tout son temps enfermé dans sa chambre à regarder par la fenêtre. Il est toujours dans son fauteuil, mais il est dehors avec les autres, au milieu des autres enfants. Il s’est fait plein de copains. Il joue au basket et est même très adroit. Tout le monde l’apprécie et veut l’avoir dans son équipe ! Il se sent tellement plus grand.
Après avoir encore marqué un panier, Léone sourit, un peu rêveur. Il lève les yeux au ciel, et pense à Cacahuète qui doit être si heureux lui aussi. Il pense aussi aux prochaines vacances car ses parents ont promis de l’emmener passer 10 jours en Nouvelle Zélande.
Quelque chose dans la vie de Kader
par Adem, Nesserine, Hamza, Mattis et Roma誰ssa
Kader a 13 ans et depuis longtemps, il attend que quelque chose se passe enfin dans sa vie. Il rêve d’être célèbre, reconnu dans tous les pays et acclamé par une foule en délire à chacun de ses déplacements. Mais il n’a ni fan, ni ami. Il est seul et personne ne s’intéresse à lui. Tous les jours à 17H, dès qu’il rentre de l’école, il file dans son petit atelier aménagé au fond du garage et il passe sa soirée à peindre. Il se sent tellement heureux quand il peint. Il adore peindre des paysages du monde entier avec beaucoup de personnages. Souvent, il leur parle et les personnages deviennent un peu ses amis imaginaires. Un matin, il se réveille, sans même avoir entendu son réveil sonner ou la voix de sa maman l’appeler pour son petit-déjeuner. Il se réveille et il se rend compte qu’il est au milieu de son tableau qu’il a terminé la veille. Une jeune fille l’aborde : - Bonjour, je m’appelle Chloé et toi, tu es Kader, je suppose. - Euh…..oui, je m’appelle Kader. Comment le sais-tu ? - Eh bien c’est toi qui nous a peint et enfermé dans ce tableau. On attendait impatiemment que tu le termines et que tu viennes nous aider car nous sommes en danger ! - Quoi ? Je ne comprends pas bien . - Viens avec moi, je vais te présenter les autres. Voici Léo, Mickaël et Lucas. - Quoi mais je suis vraiment avec vous dans le tableau ? - Eh oui, tu es bien avec nous car on a besoin de toi. Les personnages de l’autre tableau nous menacent. Le soir, vers minuit, ils rentrent dans notre tableau et essaient de faire la loi chez nous. Ils sont plus forts et plus colorés. Nous, nous ne sommes que quatre et tu nous as peint sans couleur. Ils se moquent de nous et c’est très difficile de se défendre, explique Chloé. - Oui on voudrait que ça change. Nous sommes tristes dans ce monde en noir et blanc. On aimerait vivre dans un monde plus coloré et plus joyeux continue Léo. - On voudrait leur rose, leur violet, leur vert et leur orange s’il te plait Kader. Il faudrait que tu puisses inverser les couleurs des tableaux pour changer notre destin. - Oui mais comment faire pour s’introduire dans leur tableau ? demande Kader - Il suffit d’attendre quelques minutes et quand il sera minuit tu pourras y entrer. On compte vraiment sur toi Kader ! Par contre tu n’as que 30 minutes pour accomplir ta mission, donc ne perds pas de temps ! À minuit pile, Kader est prêt. Il est prêt à affronter tous les personnages et à revenir en héros. C’est la première fois qu’on lui confie une mission si importante! - Ne vous en faites pas, je suis là maintenant, je vais vous aider rassure Kader. Et il plonge dans le tableau coloré armé de ses pinceaux. : « À l’aventure !!! »
- Kader, KADERRRRR, allez réveille-toi tu vas être en retard à l’école. - Quoi, qu’est-ce qui passe ? Mais je suis où ? - Eh bien tu es dans ton lit mon chéri. Ton réveil a sonné, mais une fois de plus tu n’as pas bougé. Ton petit déjeuner est prêt donc tu peux descendre. - J’arrive maman. Kader se lève et regarde autour de lui. Il fixe ses tableaux, s’approche et observe Chloé, intrigué. Il sursaute, Chloé, dans le tableau, vient de lui faire un clin d’œil.
Timothée et son cahier d’écrivain
par Saliha, Dudu-Sahra, Cheimaa, Ines et Théo
Timothée a 10 ans et il est en CM1. En classe, il s’ennuie terriblement et passe son temps à rêver. A la place d’écouter les cours de Mme Poilue, sa maîtresse, il préfère s’inventer de folles aventures et écrire de belles histoires dans son précieux cahier d’écrivain. Il s’imagine qu’il est aussi petit que Lola ou Tobie Lolness, ses héros préférés. Il invente toutes sortes d’histoires. Il rêve d’être un écrivain célèbre, que ses livres soient traduits en toutes les langues. Dans son bulletin il n’a que des NA, à part en rédaction bien sûr, et Madame Poilue lui crie toute la journée dessus : « Timothééééééééée, écoute !!!!!», Allez Timothée on se dépêche : exercices 1, 2, 3, 4, 5 page 49 ! ON S’ACTIVE !!!! « 5x5 ?, tu ne connais pas tes tables ?» Si, il connaît ses tables de multiplication mais Timothée est dans la lune et avec Madame Poilue il faut répondre dans la seconde ! Quand il la voit s’énerver et gesticuler de partout comme ça, il s’imagine qu’elle va exploser dans les cinq secondes ou qu’elle va décoller comme une fusée et atterrir en catastrophe sur une planète inconnue. Mme Poilue a déjà convoqué ses parents douze fois depuis le mois de septembre : « Votre fils Timothée, il faut faire quelque chose ! Il faut l’amener chez un psychologue, lui apprendre des choses. Il ne sait rien faire. Il est toujours dans la lune ! » Mais ses parents ne savent plus quoi faire. « S’il te plait Timothée, essaie de faire un effort quand même… Que va t-on faire de toi ?» Timothée aimerait tellement que ses parents soient un jour fiers de lui. En plus, des efforts, il en fait déjà beaucoup en restant assis dans la classe avec Mme Poilue. Heureusement qu’il y a Cécile. C’est sa seule amie. Elle est assise à côté de lui et ils sont dans la même classe depuis le CP. Il la trouve vraiment charmante avec ses lunettes roses toutes rondes, ses boucles blondes aux reflets dorés et son sourire qui illumine tout son visage. Timothée lui fait souvent partager et lire ses histoires car il adore voir ses petits yeux bleus vifs briller quand elle est plongée dans son cahier. Mais aujourd’hui, alors qu’il voulait lui faire lire sa dernière histoire, une histoire d’amour palpitante entre un jeune garçon et sa camarade de classe Céleste, qui tombe brusquement malade, Timothée s’aperçoit que son cahier a disparu. - As-tu vu mon cahier Cécile ? demande inquiet Timothée - Bah non, pourquoi. Regarde dans ton cartable, dans ton cahier rouge ou bleu ou dans ta pochette verte. Mais Timothée a déjà vérifié de partout et il commence vraiment à paniquer. Il vide son casier, son cartable et étale toutes ses affaires sur le bureau.« Timothée, qu’est ce que tu fais ? C’est quoi ce bazar ? Range moi vite tout ça » crie Mme Poilue. Mais Timothée ne l’écoute pas. Il commence à chercher dans les casiers de ses camarades. « Non mais Timothée, t’as pas honte de fouiller dans les affaires des autres. J’appelle tout de suite tes parents et tu me copieras 10 règlements pour demain.
Et si tu continues, je t’envoie chez la directrice, Madame Dudu ! » Timothée s’arrête mais il reprend immédiatement ses recherches à l’heure de la récréation. Pendant que tout le monde est dans la cour, il entre discrètement dans la classe d’à côté celle de Mme Pupié. Il regarde dans tous les bureaux et même dans les deux poubelles …. , mais RIEN, pas de cahier d’écrivain. Timothée sort de l’école en courant et Cécile lui court après en criant : - Timothée, TIM !!! Attends moi. Où vas-tu comme ça ? - Je dois absolument retrouver mon cahier d’écrivain explique Timothée. - Bon, d’accord, alors dans ce cas, je viens avec toi. Les deux enfants parcourent tout le quartier de long en large et rentrent chez tous les commerçants en demandant : « excusez-nous, vous n’auriez pas vu un cahier d’écrivain bleu par hasard ? » Mais au bout de plus de 3 heures de recherche, ils n’ont toujours rien trouvé. - Il commence à faire nuit et j’ai froid dit Cécile en tremblotant. - Tu as raison dit Timothée. Nous reprendrons les recherches demain matin, c’est samedi. Le lendemain matin, Timothée avale son chocolat chaud et file retrouver Cécile. Celle-ci l’attend près du supermarché. - Salut ! Tu ne devineras jamais qui je viens de voir entrer dans le magasin, Tim, dit Cécile. - Qui ? demande intéressé Timothée - Eh bien, la maîtresse Madame Poilue. Elle semblait pressée, marchait d’un pas rapide. Je l’ai saluée et elle a eu l’air très très embarrassée de me voir, si tu vois ce que je veux dire…… - Bah, non je ne comprends pas, elle t’aime bien pourtant, toi ! - Oui, mais figure-toi que j’ai vu dépasser un cahier bleu de son sac qu’elle a tenté de dissimuler quand elle m’a vu explique Cécile. - Quoi ????? Mon cahier ! Vite ! s’écrie Timothée en rentrant précipitamment dans le magasin. - Attends-moi dit Cécile à Timothée qui avait déjà repéré Mme Poilue au rayon des fruits et légumes. Je vais aller lui parler pendant que toi tu t’occupes de son sac. Regarde, il est dans son caddie. - D’accord. On y va ! dit Timothée très pressé - Ah Mme Poilue, on n’arrête pas de se croiser. Alors ils sont comment ces chouxfleurs ? demande Cécile Mais Madame Poilue aperçoit Timothée en train de fouiller dans son sac. - Eh, que fais-tu Timothée ? Au voleur, au voleur ! Vite appelez la police s’il vous plait ! Ce garçon est un voleur ! Un agent de sécurité accourt. - Que s’est-il passé demande t-il ? - Ce jeune garçon a essayé de me voler mon portefeuille et sa copine est
complice. Ils m’ont suivi jusque dans votre magasin explique Mme Poilue très énervée. - Mais pas du tout…. - Taisez-vous ! Vous devriez avoir honte ! dit sèchement l’agent. Nous allons appeler vos parents tout de suite ! Quelques minutes plus tard, le père de Timothée arrive. - Que s’est-il passé demande t-il inquiet ? - Votre fils est un voleur ! hurle Mme Poilue - Non, c’est vous la voleuse ! crie Timothée - Oui on ne voulait pas vous voler votre argent mais récupérer le cahier d’écrivain de Timothée que vous avez dans votre sac. Continue Cécile énervée. - De quel cahier parlez-vous ? C’est le cahier où je note mes listes de courses ditelle en brandissant son cahier bleu couvert de listes de choses à acheter. Vous voyez ce sont des voleurs et des menteurs ! Depuis le mois de septembre je vous explique que votre fils est un incapable de toutes façons ! - Alors, je crois que j’ai compris coupe sèchement le père de Timothée. Il s’agit d’un malentendu mais je ne vous laisserai en aucun cas traiter mon fils d’incapable ! Il est très doué, a un réel talent d’écrivain et je vous invite d’ailleurs à lire ses textes. Venez les enfants, on rentre. Timothée, rassure-toi, ton cahier n’est pas perdu, il est à la maison. - Quoi ? Mais je l’ai cherché de partout ! - C’est moi qui l’ai. Cela fait une semaine, que chaque soir, une fois que tu es endormi, je rentre dans ta chambre et je prends ton cahier pour lire tes histoires. Elles sont fabuleuses ! Mais hier, j’ai complètement oublié de le remettre discrètement dans ton cartable. Je suis désolé. Je suis tellement fier de toi mon fils, tu es si doué ! Timothée tellement ému commence à pleurer. - Et au fait, tu pourras vite terminer l’histoire de Céleste s’il te plait ajoute t-il. J’ai vraiment hâte de savoir si elle va pouvoir guérir. -Oh oui ! Moi aussi je veux savoir! s’écrie Cécile. Et tous les trois se mettent à rire aux éclats. Timothée se sent touché par cette complicité qu’il attendait depuis si longtemps. Il se sent heureux, tellement heureux. Il voit enfin, pour la première fois, se poser sur lui le regard fier de son père.
8
19- 25 mai 2014
17 classes primaires du département du Rhône ont lu, rencontré et écrit avec : Timothée de Fombelle, Colas Gutman, François Place, Anne Vantal Avec les Éditions Célestines : http://petits livres.free.fr