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Les Choux de Bruxelles

Auteurs : Les CM1 de l’école Langevin GIVORS


1 Le mur à bascule Bonjour, je m’appelle Martin, j’ai dix ans et j’ai vécu une histoire extraordinaire que j’aimerais vous raconter. C’était un après-midi pluvieux, au printemps, et je ne savais pas quoi faire. Alors ma mère m’a demandé d’aller acheter une boîte de choux de Bruxelles. « Ça te dégourdira le popotin », qu’elle m’a dit ! - Ah non, berk ! Maman c’est pas bon les choux de Bruxelles, c’est trop amer ! - Allez, va t’habiller, ne discute pas ! Donc, je suis parti au supermarché du coin. Lorsque j’arrive, je fais deux fois le tour du magasin pour trouver les fameux choux dégoutants. C’est bien mon truc, ça, de tourner des heures sans trouver !


Donc, j’arrive dans le rayon des boîtes de conserve, je cherche les choux de Bruxelles, qui se trouvent tout au fond d’un étalage repoussant. Ça me dégoûte trop, je n’ai pas du tout envie de les prendre. Mais maman m’a obligé, je dois rentrer avec. Je monte sur le rayonnage du bas pour attraper la boîte et là… le mur se met à bouger, tourner et basculer. Je tombe violemment, secoue la tête pour reprendre mes esprits mais je suis ailleurs, dans un endroit qui m’est totalement inconnu. Et devinez ce qui m’arrive?! 2 Rencontre effrayante J’ai atterri dans une sorte de forêt lugubre, il y a des arbres aux


branches nues tout autour de moi, de la mousse, un sentier et une cabane abandonnée. Un corbeau vole au-dessus de moi dans un ciel menaçant. Je l’observe tournoyer dangereusement, mais je n’ai pas le temps de réfléchir plus à mon sort car tout d’un coup, j’entends des cris : - AU SECOURS !!!!! AIDEZ-MOI !!! J’ai très peur ; je me rapproche prudemment des hurlements tout en me cachant derrière des buissons, et là, au milieu d’une clairière, je vois une fille agrippée et tirée de tous les côtés par des monstres affreux. Un vampire aux dents de sabre, assoiffé de sang, essaie de lui mordre le bras gauche, un fantôme passe à travers son buste et cherche désespérément à rentrer dans son corps. Le corbeau de tout à l’heure se pose sur l’épaule d’une



sorcière ultra moche, qui tire sur les orteils de la fille, sans doute pour en faire une potion. Un loup se tient également sur le côté de la scène, prêt à bondir pour la dévorer. La jeune fille se débat mais ne parvient pas à se libérer. Je dois l’aider mais comment faire seul contre ces bêtes effrayantes ? Soudain, je pense à ma boîte de conserve et je me dis que personne ne peut résister à la vue et l’odeur horribles des choux de Bruxelles ! Alors je l’ouvre en vitesse, saute par-dessus mon buisson et leur lance les choux en pleine figure. Pas manqué ! Ils font des grimaces, crient et s’enfuient sans demander leur reste ! Je cherche alors la fille pour lui venir en aide mais ne parvient pas à la trouver ; à la place, il y a une fleur par terre. Où est-elle passée ?


3 Mon amie Flore Du coup, je m’approche de la fleur. Elle est jolie. Je me penche pour la ramasser et elle se met à me parler ! - Comment tu t’appelles ? Je me dis : « mon pauvre Martin, tu débloques ! » Mais elle insiste : - Ben réponds-moi, nom d’une pipe ! - Euh… Je m’appelle Martin. Et toi, t’es qui ? Ou plutôt quoi ? - Je suis Flore, la fille qui appelait à l’aide tout à l’heure. Je ne sais pas ce qui m’arrive, je me sens toute bizarre. - C’est normal, t’es plus du tout une fille mais une fleur. Qu’est-ce qui t’arrive ? - Je ne sais pas… C’est peut-être


les choux de Bruxelles. Mes parents m’ont toujours dit d’éviter certains légumes auxquels je suis allergique, mais je n’aurais pas cru me transformer à nouveau en fleur, après toutes ces années ! - Je suis désolé pour les choux, je ne savais pas, j’ai cru bien faire. - Ce n’est pas grave, ne t’inquiète pas. Mais il faut vite trouver de quoi me soigner parce que je me sens de moins en moins bien. - Attends, je vais te chercher de l’eau. Il y en a par ici ? - Oui, juste derrière dans le petit ruisseau. C’est justement ce dont j’ai besoin, avec de la sève de muguet pour pouvoir redevenir moimême. Je pars alors en direction du ruisseau et regarde attentivement les hautes herbes jusqu’à y apercevoir les clochettes blanches. Je


glisse un brin dans ma boîte de conserve vide, y verse un peu d’eau et retourne faire boire le breuvage à Flore. Elle se sent tout de suite mieux et se transforme à nouveau en la jeune fille de tout à l’heure. Pour me remercier, elle me propose de la raccompagner dans son royaume où je pourrai dormir car la nuit est en train de tomber. Sur la route, elle me raconte qu’elle vient du pays des fleurs, qu’elle est une princesse dont le corps et le sang sont très sucrés et dont les monstres raffolent. C’était donc ça!


4 Les amours de Cacao Dès le lendemain, j’ai repris ma route pour tenter de rentrer chez moi. Ma mère devait s’inquiéter, après toutes ces heures passées.


Au lieu de la forêt dangereuse avec ses monstres, j’ai pris la direction de la campagne. J’étais en train de marcher depuis quelques heures, quand j’entends une voix s’adresser à moi. Je me retourne : - Hé, mon pote, tu pourrais pas me donner des tuyaux sur les filles ? Oh mon dieu !!! Un cheval qui parle !... En même temps, je ne devrais pas être étonné avec tout ce qui m’est déjà arrivé. - En fait, je dois continuer, je cherche mon chemin pour rentrer chez moi. - Écoute mon p’tit, moi je connais tous les gens et tous les chemins qui passent par ici. Si tu m’aides à draguer ma p’tite factrice, j’te file un coup de main ! Ça marche ? - Ok, dis-moi ce que tu veux savoir et je vais faire mon maximum pour


t’aider. - Deal ! Alors, moi c’est Cacao. J’te raconte : tous les jours, je vois passer la belle Clémentine avec ses grosses pommes bien dodues posées sur son carrosse à deux roues. Elle est magnifique, je la kiffe grave ! Je rêve de devenir son fidèle destrier, sa monture pour toute la vie. Je l’aime tellement que je suis incapable de lui parler. A chaque fois que j’ouvre la bouche, je m’emmêle les pinceaux et je fais n’importe quoi. - Eh ben ça, c’est de l’amour ! Tu craques à chaque fois que tu la vois. Est-ce qu’elle est déjà passée ce matin ? Si tu veux, je t’arrange le coup. - Non, pas encore. Tiens, elle est là! Sur ces paroles, je me retourne et vois la fameuse Clémentine : elle est effectivement bien au goût de


notre ami Cacao, mais pas du tout au mien. Ah, les goûts et les couleurs... Je vais dans sa direction, je lui explique la situation et tente de la convaincre de faire de Cacao son moyen de transport quotidien. Elle hésite, regarde son vélo cabossé, et finit par accepter.


Lorsque nous nous approchons de Cacao, celui-ci explose de joie à s’en rouler par terre. Il est tellement ému qu’il en a perdu son vocabulaire ! Juste avant de partir avec sa belle Clémentine, il s’adresse à nouveau à moi : - Merci mon copain, je suis trop content. Pour répondre à ce que tu m’as demandé, il faut que tu ailles en direction de l’église du prochain village, tu vas tomber sur le vieux concierge de la région, un chat qui sait tout sur tout, et qui pourra sûrement t’aider à retrouver ton chemin. Tu verras, il est toujours couché sur un rocher au bord de la route. Là-dessus, j’enfourche le vélo de Clémentine et reprends ma route. 5 L’eau violette Et mon histoire se termine sur le


chemin de l’église ; au bout de quelques kilomètres, j’aperçois le fameux chat dont Cacao m’avait parlé. Je n’ai même pas le temps d’en placer une, que le p’tit malin me sort: - Trouve l’eau violette et tu rentreras chez toi... ha ha ha! Je suis stupéfait, comment connaîtil mon histoire ? Je lui réponds alors : - Mais quelle eau ? Où est-elle ? - Débrouille-toi, je t’en ai bien assez dit. Et il s’en va, avant que j’aie eu le temps de lui poser d’autres questions ou de le remercier. Je me retrouve donc au milieu de la route, sans savoir où aller. Je prends le temps de repenser à ce que m’a indiqué le chat : trouver de l’eau violette. Ça, c’est pas une mince affaire. Où vais-je bien pou-


voir trouver un point d’eau ? Je regarde autour de moi, il y a des maisons, un champ, la Poste, la mairie et … l’église ! Ben voilà, là on doit pouvoir trouver de l’eau. Après, pas sûr qu’elle soit violette. Je rentre dans la cour de l’église, je fais le tour et derrière une murette, je vois une jolie petite fontaine de laquelle coule une eau tellement belle, que j’en reste bouche bée. Sa couleur est d’un mauve éclatant et transparent à la fois. Je ne sais pas quoi faire avec elle, le chat n’a rien précisé. J’en mets un peu sur mes mains, sur mes cheveux, dans mon cou, sur mes joues. Cela me donne très soif ; c’est étrange de boire de l’eau violette, mais je tente le coup, je n’ai rien à perdre. Elle est délicieuse, elle a un petit goût sucré, cela me fait penser à mon amie Flore. Je ferme les yeux


pour l’apprécier encore plus et lorsque je les rouvre, je suis debout sur l’étalage des boîtes de conserve avec à la main, une boîte de choux de Bruxelles pleine. Je n’ai plus très envie d’en rapporter, vu toutes les aventures qui me sont arrivées à cause de cette maudite boîte. Quitte à me faire disputer par maman, tant pis, je prends des petits pois ! FIN



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