LEVY-LEBLOND_Jean-Marc_FR

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A Salon de Fleurus Salon Thursday October 11th 2012 / MoMA

L’auteur

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Professeur à l’université de Nice jusqu’en 2002, dans les départements de physique, de philosophie et de communication, Jean-Marc Lévy-Leblond est professeur émérite et Directeur de programme au Collège international de philosophie (depuis 2001). Cette figure atypique du monde de la recherche se distingue non seulement par ses nombreux travaux de recherche en physique théorique et mathématique, mais aussi par sa forte implication dans le domaine de l’éducation scientifique - y compris pour des littéraires- et ses contributions importante à l’histoire, la politique et la philosophie des sciences. Redonnant à la vulgarisation et à la culture scientifiques ses lettres de noblesse, il ne cesse de combattre la simplificaiton et les clichés, quitte à dévoiler, avec humour, l’« immense musée des erreurs qui nous ont précédées ». Doté d’un solide sens de la formule et d’un réel talent d’écriture, il a signé de nombreux ouvrages de « critique de la science », comme d’autres sont critiques d’art.

La Science (n’)e(s)t (pas) l’art. Brèves rencontres... (Hermann, 2010)

L’œuvre

© OPALE

Jean-Marc Lévy-Leblond

La Science (n’)e(s)t (pas) l’art. Brèves rencontres... (Hermann, 2010) À quoi sert la science ? (Bayard, 2008) La Vitesse de l’ombre : aux limites de la science (Seuil, 2006) De la matière – relativiste, quantique, interactive (Seuil, 2006) La Science en mal de culture : Science in Want of Culture (Futuribles, 2004) Impasciences (Bayard, 2000 ; 2e éd. Seuil, 2003) La Pierre de touche (la science à l’épreuve) (Gallimard, 1996) Aux contraires (l’exercice de la pensée et la pratique de la science) (Gallimard, 1996) Mettre la science en culture (Anais, 1986) L’Esprit de sel : science, culture, politique (Fayard, 1981) (Auto)critique de la science, textes réunis par Alain Jaubert et Jean-Marc Lévy-Leblond (Seuil, 1973)

« L’idée la plus courante aujourd’hui, parfois explicite, mais le plus souvent implicite, sur la nature des rapports entre les arts d’un côté, les sciences et les techniques de l’autre, est de considérer le problème à l’ordre du jour comme celui d’une réconciliation : il s’agirait de favoriser la convergence de la création artistique et de la recherche technoscientifique, afin d’atténuer, ou d’abolir une coupure douloureuse. Mais l’histoire de l’humanité, dans sa dimension culturelle en particulier, n’est-elle précisément pas celle de la séparation de ses divers champs d’activité, de leur autonomisation ? L’idée d’une réunification œcuménique, des grandes retrouvailles de l’art et de la science, me paraît relever d’une nostalgie naïve plus que d’un projet informé, futil utopique. Et puis, je dois l’avouer, cette séparation ne m’est nullement pénible. Peut-être est-ce une affaire de tempérament personnel, mais je me trouve fort bien de la différence essentielle entre l’Art et la Science - et de leurs diversités propres (les arts et les sciences) au surplus. Si, scientifique professionnel, mon intérêt pour l’art aboutissait à m’y faire retrouver des attitudes et des œuvres semblables à celles que je connais (trop) bien, cet intérêt s’émousserait vite... L’art, et l’art contemporain en particulier, m’attire en raison directe de ses différences avec la science, et non pas de leurs éventuelles similarités. Je n’ai aucunement la nostalgie d’une Unité perdue de la création pas plus naturelle (c’est la diversité du monde des pierres, des fleurs, des oiseaux qui en fait la beauté) qu’humaine. » Jean-Marc Lévy-Leblond

France An event created and organized by the Villa Gillet - 25 rue Chazière - 69004 Lyon - France Tel : 00 33 (0)4 78 27 02 48 - Fax : 00 33 (0)4 72 00 93 00 - www.villagillet.net

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À quoi sert la science ? (Bayard, 2008)

La Vitesse de l’ombre : aux limites de la science (Seuil, 2006)

De la matière – relativiste, interactive (Seuil, 2006)

quantique,

La Science en mal de culture : Science in Want of Culture (Futuribles, 2004)

La science, on la connaît surtout à travers des applications techniques de plus en plus présentes dans notre vie quotidienne. Mais elle est aussi le fruit d’une volonté de savoir, d’un désir de connaissance et de reconnaissance du monde. Entre ces deux faces - celle de l’utilité pratique et celle de la curiosité et de l’éveil - y a-t-il complémentarité ou conflit ? Est-ce que les logiques de rendement et d’efficacité ne vont pas à l’encontre d’un destin plus fondamental ou plus rêveur ? A quoi sert la science ? Et qui sert-elle vraiment ? Ce ne sont pas là des questions abstraites mais des questions qui orientent notre avenir.

Les essais rassemblés ici cherchent à esquisser ce que l’on aimerait appeler une critique de science. Non pas une critique de la science où elle serait d’emblée mise en accusation, mais plutôt un questionnement sur ses tenants et aboutissants, qui aide à en comprendre, sans les séparer, les contenus, la nature et les enjeux. Le titre de ce livre, s’il trouve son origine dans le paradoxe qui permet d’assigner à l’ombre une vitesse supérieure à celle de la lumière, renvoie surtout à la crise du projet des Lumières et à la sombre perspective d’une technoscience qui ne délivrerait plus que d’obscures clartés. La stratégie suivie dans ces études consiste, pour mieux comprendre l’activité scientifique, à en explorer les limites, à partir de questions singulières mais éclairantes: pourquoi les physiciens, depuis quatre siècles, s’intéressent-ils à l’Enfer ? d’où vient le mythe des sept couleurs de l’arc-enciel ? quelle est la portée des lettres de l’alphabet dans les formules (cabalistiques, effectivement) de la physique ? que nous disent de la science les anecdotes qui courent sur les grands savants, et sur Einstein au premier chef ? la science a-t-elle une universalité transculturelle ? le partage du savoir ne demande-t-il pas aussi celui de l’ignorance ? y a-t-il une Muse de la science ?

Ces trois conférences ont pour objectif d’expliciter les conceptions que la physique moderne se fait de la matière, et tout particulièrement l’impact sur ces conceptions des révolutions quantique et relativiste qu’a connues le début du XXe siècle. L’accent y est mis sur la nouveauté et l’originalité de nos idées quant à la constitution de la matière plutôt que sur les propriétés spécifiques de ses constituants. Comme on le verra, la notion même d’objet physique et les concepts qui permettent de localiser, caractériser et dénombrer ces objets, puis d’analyser leurs interactions, ont subi des mutations profondes, trop souvent masquées par un formalisme mathématique ardu, totalement absent de ces leçons. Il s’agit au fond de présenter la pensée physique moderne de la matière telle qu’en ellemême l’a transformée un bon siècle de pratiques théoriques et techniques.

On ne peut aujourd’hui se contenter d’attendre de la science explications et applications, sans prendre en compte ses implications pour la société. La nécessité s’impose d’une plus grande maîtrise de l’activité scientifique par les citoyens, ce qui exigerait une meilleure diffusion de la culture scientifique et technique. Mais l’existence même d’une telle culture est douteuse en un temps où les savoir-faire l’emportent sur les savoirs. Il s’agit donc d’abord de (re)mettre la science en culture.

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Impasciences (Bayard, 2000 ; 2e éd. Seuil, 2003)

La Pierre de touche (la science à l’épreuve) (Gallimard, 1996)

Aux contraires (l’exercice de la pensée et la pratique de la science) (Gallimard, 1996)

L’Esprit de sel : science, culture, politique (Fayard, 1981)

A ceux pour qui la science s’apprend, s’utilise et, trop souvent, se subit, ce petit livre réserve trois surprises. La première est que la science se pense, s’évalue et se critique. La deuxième est que des formes aussi variées que la chronique et le pastiche, la comptine et l’interview imaginaire se révèlent à cet égard souvent mieux adaptés que de savantes analyses. La troisième tient à ce que ces aimables promenades où se croisent MacGyver et Marie Curie, et où le trou d’ozone en remontre au Big Bang, éclairent avec une singulière acuité les abus de la Raison savante et les grandes questions posées par la science et la technique. Un ouvrage indispensable à tout technocitoyen désireux de ne pas mourir idiot et impatient de voir émerger une science plus humaine, plus sage et plus transparente.

La science est-elle moderne? La « révolution scientifique » a-telle eu lieu? Sommes-nous véritablement passés de l’obscurantisme des sciences «occultes» aux lumières des sciences véritables ? Il existe de fortes raisons de douter que la coupure soit aussi radicale que le croit l’opinion courante. Si critiques d’art, critiques littéraires, critiques musicaux, critiques de cinéma ont droit de cité, il n’y a pas de « critiques de science » reconnus pour tels. Ce paradoxe, qui obère toute tentative pour intégrer la science au sein du monde de la culture, est le moteur des textes ici rassemblés. Ils visent tous à dépasser le stade d’une critique de la science, trop extérieure et à l’efficacité limitée, pour développer une critique de science, qui porte la réflexion au cœur de l’activité scientifique - dans ses rapports avec le politique, avec sa propre histoire comme avec l’art ou la langue.

À quoi, pour la pensée, la science, lui demeure notre idéal de connaissance, peut-elle aujourd’hui servir ? Le temps est venu d’une réflexion sur les rapports entre théories scientifiques et pensée commune, analysant et critiquant le transfert inconsidéré de concepts (ou, plus souvent de simples formules) des unes vers l’autre. Plutôt que de fournir des idées toutes faites, ne peut-on demander à la science - et particulièrement à la physique - de nous montrer la difficulté d’une pensée ferme ? La plupart des efforts aujourd’hui déployés afin de partager les savoirs émergents sont d’ailleurs peu efficaces, tant leurs soubassements classiques demeurent mal assurés: comment expliquer au profane la nature des quarks quand l’organisation du noyau atomique reste mystérieuse, celle des quasars quand la constitution des galaxies est méconnue ? Au lieu d’estomper par une pédagogie simplificatrice les difficultés conceptuelles des avancées modernes, il convient de les affronter. Ce plaidoyer pour la pensée dans la science se construit sur quelques grands couples antinomiques du langage naturel - droit/courbe, continu/discontinu, absolu/relatif, certain/ incertain, élémentaire/composé, déterminé /aléatoire, rigoureux/intuitif, etc. - à partir desquels la physique structure sa réflexion, mais, par le même mouvement, ébranle ces vieilles oppositions et brouille leur polarité. Ainsi la science pourra-telle répondre au souhait qu’exprimait MerleauPonty: par ses « découvertes philosophiques négatives », elle détruira certains préjugés de la pensée, elle invalidera des certitudes implicites, elle ouvrira, enfin, des nouveaux espaces à l’intelligence du monde.

L’esprit de sel. Activité de recherche, la science est-elle nécessairement productrice de connaissances ? Y a-t-il de nouvelles formes et normes du savoir ? Qu’est la science pour la science ? Activité intellectuelle, la science est-elle aussi une activité culturelle ? La science moderne est-elle dans la culture. est-elle une nouvelle culture - devrait-elle l’être ? Qu’est la science pour la culture ? Activité sociale, la science est liée de façon complexe aux structures économiques et à la conjoncture politique. Quel rôle joue-t-elle, quels conditionnements subit-elle ? Qu’est la science pour la politique ? Voici un ensemble de contributions pour aiguiser ces questions cruciales et décaper les idées reçues.

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