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“What Does a New Yorker Think When He Bites into a Hamburger?” Debating Jean Baudrillard’s intellectual legacy Tuesday October 16th 2012 / Deutsches Haus

L’auteur

L’œuvre

Mathieu Potte-Bonneville est maître de conférence à l’école normale supérieure de Lyon depuis le début de l’année 2012, et chercheur associé au laboratoire Anthropologie de l’écriture (IIAC) de l’EHESS. Il est président de l’Assemblée collégiale du Collège international de philosophie pour la période 2010-2013. Il fut également professeur de philosophie en classe préparatoire au lycée Jean Jaurès de Montreuil jusqu’à la fin de l’année 2011. Spécialiste de l’œuvre de Michel Foucault, il est l’un des administrateurs du «Portail Michel Foucault», proposant sur internet archives numérisées et bibliographie. Il est l’un des co-fondateurs de la revue Vacarme, trimestriel politique et culturel.

Foucault (Ellipses, 2009) Les Mots et les Choses de Michel Foucault – Regards critiques 1966-1968, avec l’ANR Bibliothèque Foucaldienne (Imec éditeur/ Presses Universitaires de Caen, 2009) Archives de l’infamie, avec le Collectif Maurice Florence (Les Prairies ordinaires, 2009) D’après Foucault . Gestes, luttes, programmes, avec Philippe Artières (Les Prairies ordinaires, 2007 ; 2e éd. Points, 2012) Amorces (Les Prairies ordinaires, 2006) Faire mouvement, Recueil d’entretiens avec Éric Hazan (Les Prairies ordinaires, 2005) Michel Foucault, l’inquiétude de l’histoire (PUF, 2004)

Ressources Le Portail Michel Foucault : www. portail-michel-foucault.org

© Léa Crespi

Mathieu Potte-Bonneville

France An event created and organized by the Villa Gillet - 25 rue Chazière - 69004 Lyon - France Tel : 00 33 (0)4 78 27 02 48 - Fax : 00 33 (0)4 72 00 93 00 - www.villagillet.net

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Foucault (Ellipses, 2009)

Les Mots et les Choses de Michel Foucault – Regards critiques 1966-1968, avec l’ANR Bibliothèque Foucaldienne (Imec éditeur / Presses Universitaires de Caen, 2009)

Archives de l’infamie, avec le Collectif Maurice Florence (Les Prairies ordinaires, 2009)

D’après Foucault . Gestes, luttes, programmes, avec Philippe Artières (Les Prairies ordinaires, 2007 ; 2e éd. Points, 2012)

Destiné aux étudiants et à tous ceux qui veulent s’orienter dans la pensée de Michel Foucault, ce livre propose une approche doublement originale. D’une part, là où la présentation chronologique de cette oeuvre insiste d’ordinaire sur la variété de ses démarches et de ses objets, on fait ici le pari d’une unité d’intention, unité sur laquelle la récente publication des cours au Collège de France jette une lumière nouvelle. Des notions telles que le discours ou le pouvoir sont donc resituées ici sur le fond d’un projet d’ensemble, celui d’une «histoire du sujet» sur laquelle Foucault affirmait au soir de sa vie n’avoir jamais cessé de travailler. Qu’est-ce qu’être un sujet, ou se poser comme sujet ? Soulever une telle question, c’est bien se tenir à hauteur de philosophie, tout en revendiquant de passer celle-ci « au tamis de l’histoire ». C’est pourquoi, autre originalité, on cherche à chaque étape du parcours à décrire les déplacements que Foucault fait subir à quelques notions canoniques (celles de fondement, d’autorité ou de vérité), situant son oeuvre vis-à-vis des questions débattues par la tradition philosophique sans négliger pour autant ce que cette pensée doit à son actualité. Des extraits commentés mettent en lumière la complexité de ce que Foucault nommait son «histoire des limites», et un lexique définit des notions telles que «biopolitique» ou «gouvernementalité», centrales dans la réflexion contemporaine.

C’est en pleine effervescence structuraliste qu’intervient en avril 1966 la publication de l’ouvrage de Michel Foucault, Les Mots et les Choses. Un livre événement, devenu un classique traduit dans plusieurs langues et maintes fois réédité par les éditions Gallimard. Avec cet opus, Foucault cherchait à ouvrir un champ nouveau de la philosophie. Personne, d’ailleurs, ne resta indifférent à ses principales conclusions et, pour quelques mois, il focalisa l’attention de nombreux «experts» de la philosophie et des sciences humaines comme Georges Canguilhem, Michel de Certeau, Jean-Paul Sartre, Gilles Deleuze… Quel fut le contexte exact de l’émergence de cet étrange objet ? Qui le salua ? Qui s’opposa à la fameuse thèse de la mort de l’homme ? Comment le philosophe lui-même fit-il retour sur ce livre qui avait pour objectif de produire une archéologie des sciences humaines ? Voici quelques-unes des nombreuses questions que ce dossier de presse aborde à la veille du tournant de la fin des années 1970.

Ficher les importuns, éloigner les irréguliers, reléguer les indésirables: par ces gestes d’une dangereuse actualité, le pouvoir entreprend d’investir les vies ordinaires, inscrit sa marque sur celles qui le fuient, s’étonne de leurs réticences. En publiant, en 1977, «La vie des hommes infâmes» comme la préface d’un livre à venir, Michel Foucault projetait de faire l’histoire de ces gestes - ou plus exactement de collecter, déposées dans le sommeil des archives, les traces de cet affrontement, anthologie d’existences obscures amenées à la lumière par leur enregistrement politique. Archives de l’infamie repart de ce projet inabouti. Proposant une nouvelle édition de la préface de Foucault, ce livre mène l’analyse serrée de ses échos contemporains et lui donne, du côté de l’archive, un prolongement méthodique et rêveur. Photographies, registres, lettres, fiches, livrets, carnets, signalements, manuscrits... issus de différents fonds, les documents ici réunis donnent à voir le formidable dispositif d’écriture et de captation des vies constitué par nos sociétés modernes, les sollicitations et les résistances dont ce pouvoir fait l’objet. Ses étranges effets, aussi, entre politique et littérature, lorsque au détour d’un registre un récit de vie prend corps, lorsqu’une forme administrative est saisie par le poétique, lorsque les invisibles s’emparent de la plume, lorsqu’affleure avec eux, un peu en dessous de l’histoire, ce grand corps silencieux qui occupe aux archives quelques lignes manuscrites.

Des prisonniers aux migrants, de la maladie aux formes inédites de contrôle, de la géopolitique au renouvellement des vieilles questions «que faire ?» et «d’où parlez-vous ?», de multiples raisons portent aujourd’hui à se mettre à l’écoute de Michel Foucault. Comment penser d’après lui ce qui vient après lui ? Comment se saisir de ses analyses pour renouveler la lecture du présent et les manières d’y intervenir ? User, comme il y invitait, de son œuvre comme d’une boîte à outils suppose de briser l’image d’une doctrine sagement rangée aux côtés d’autres académismes : sous les mots trop connus du «discours», du «pouvoir», faire lever la série des gestes inventés par Foucault (une nouvelle manière de parler, d’écrire, de disparaître ou de rire), et la série des luttes auxquelles il prit part (tout en visant du coin de l’œil d’autres luttes, actuelles, où ses travaux peuvent encore servir). Passeurs, parmi d’autres, de cette œuvre dans un monde qui n’est plus le sien, nous voudrions prendre appui sur elle pour crayonner les programmes d’une histoire, d’une philosophie, d’une politique à venir. A quatre mains, on tâche ici de mettre le feu à la boîte pour s’inventer d’autres outils.

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Amorces (Les Prairies ordinaires, 2006)

Faire mouvement, Recueil d’entretiens avec Éric Hazan (Les Prairies ordinaires, 2005)

Michel Foucault, l’inquiétude de l’histoire (PUF, 2004)

Le temps des grands récits, progressistes ou révolutionnaires, est paraîtil fini. Tant pis, tant mieux : nous préférions les histoires brèves, contes, nouvelles ou apologues, qui laissent l’intime et le politique s’entrecroiser, en donnant sa part au silence. Amorces réunit des textes qui tentent l’exercice : pour résister au nouveau gouvernement des âmes et des corps, pour repousser le sentiment qu’il n’y a plus rien à inventer, ils tracent des figures libres qui prennent l’actualité de côté, ouvrent en elle la possibilité un peu oblique d’une fiction, arrachent la rêverie à l’espace privé pour lui donner, un instant, une portée collective. Gilles Deleuze nommait « flagrant délit de légender » cet usage de l’imaginaire, clandestin et minoritaire. II le définissait ainsi : « Extraire du mythe un actuel vécu, qui désigne en même temps l’impossibilité de vivre. » Ceci est un livre d’images.

Professionnels du consensus généralisé, philosophes télévisuels, prêcheurs de la paix des tombeaux, adeptes de la version policière du politique: telles sont quelques-unes des cibles d’Eric Hazan dans Faire entretiens mouvement, conduits avec une complicité sans complaisance par le philosophe Mathieu Potte-Bonneville. Ces entretiens montrent comment une existence en zigzags professionnels peut se dérouler sur une ligne droite politique. Ils retracent quelques voies empruntées pour se défaire des fausses alternatives, de l’idéologie des fins et des travestissements de l’histoire. On y trouvera des discussions animées sur la démocratie, sur la notion de peuple juif, sur la révolution, le colonialisme, la Palestine. On y reconnaîtra au passage des influences - Marx, Gramsci, Foucault, Rancière - et des dégoûts partagés. Faire mouvement, ou comment faire surgir du dissensus dans les plaines de la domination.

Avançant par bifurcations et ruptures, la pensée de Foucault renouvelle sans arrêt ses méthodes (archéologie, généalogie) et ses concepts (épistémès, dispositifs, problématisations). Sous cette ligne brisée se laisse lire l’unité, non d’un système, mais d’un souci : articuler l’analyse «positive» des normes historiques au repérage de leurs crises ; se défaire de toute référence au sujet constituant mais rouvrir l’interstice d’un « soi » , où penser autrement deviendrait possible. Ce livre propose l’étude de deux moments précis de l’œuvre : la description, dans L’Histoire de la folie, de la naissance de l’asile ; l’examen de la « subjectivation » grecque, dans L’Usage des plaisirs. S’y laisse voir l’invention d’une nouvelle figure de la critique : critique sans surplomb qui, au lieu d’en appeler à la raison et aux principes, s’autorise des failles singulières ouvertes dans le jeu du savoir et du pouvoir. De cette position exposée et précaire, chaque livre tire sa puissance d’intervention : «morale de l’inconfort», la pensée de Foucault est aussi une politique de l’incertitude.

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