Fiches made in Aquitaine 2007

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La

recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches ” Édition 2007


La recherche en Aquitaine 11 000 personnes 6 000 chercheurs dans des laboratoires publics 3 000 chercheurs dans des entreprises privées 130 laboratoires de recherche 300 brevets déposés chaque année 5 Universités Université Bordeaux 1 Sciences Technologies Université Victor-Segalen Bordeaux 2 Université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3 Université Montesquieu Bordeaux IV Université de Pau et des Pays-de-l’Adour

6 Organismes de recherche CNRS CEA INRA CEMAGREF INSERM IFREMER INRIA Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand


Les

secrets de la mémoire dans les connections du système nerveux ” UMR Physiologie cellulaire de la synapse


Comprendre le fonctionnement des synapses est l’un des objectifs majeurs des neurosciences avec, à la clé, des pistes prometteuses pour la recherche médicale et le traitement de pathologies comme l’épilepsie, la maladie d’Alzheimer ou la dépression. L’équipe de Christophe Mulle est au tout premier plan international dans ce domaine.

tout moment, le corps de l’homme est parcouru par des milliards d’informations, codées par des impulsions électriques. Elles circulent des capteurs sensoriels vers le cerveau, entre ses différentes zones, puis du cerveau vers les muscles et les organes. Les neurones sont connectés entre eux par des points de contact appelés synapses, où s’effectue le transfert d’information. Les microscopes des laboratoires de neurobiologie du monde entier sont braqués sur les mystérieux organes synaptiques où, le temps du passage d’un neurone à un autre, les instructions du cerveau sont transformées en signaux chimiques véhiculés par des molécules très simples comme le glutamate.

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A l’Institut des neurosciences de Bordeaux, le laboratoire de Christophe Mulle travaille plus particulièrement sur les synapses d’une région du cerveau appelée hippocampe, impliquée dans la mémorisation. Elle a notamment caractérisé un gène, le GluR7, qui code une protéine sur laquelle le glutamate exerce son action. Présent sur le versant présynaptique, le GluR7, permet d’amplifier la transmission d’information vers le versant postsynaptique et donc de rendre certaines synapses plus efficaces. Des études en cours tentent de démontrer que les souris privées de ce gène sont incapables de retrouver leur chemin, révélant que GluR7 pourrait être impliqué dans la mémoire spatiale.

UMR Physiologie cellulaire de la synapse

Les nanomouvements et la mémoire Les synapses ne fonctionnent pas toutes de la même façon et leur fonctionnement peut changer au cours de l’apprentissage. Cette « plasticité synaptique» peut s’expliquer par des nanomouvements de récepteurs du glutamate dans la cellule. Ces mouvements (de l’ordre de 200 nanomètres) ont pu être visualisés grâce aux travaux de Daniel Choquet. Une première européenne Le premier congrès Européen sur la synapse, regroupant les meilleurs spécialistes mondiaux sur ce sujet, se tiendra à Bordeaux en 2008.

Aide constante La Région Aquitaine a financé la moitié des 300 000 € nécessaires à l’acquisition d’un microscope confocal destiné à visualiser l’activité des synapses. Depuis 2000, elle finance ainsi une partie des équipements de pointe du laboratoire.

UMR Physiologie cellulaire de la synapse Institut François Magendie - CNRS Université Victor-Segalen Bordeaux 2 - Bordeaux www.synapse.u-bordeaux2.fr

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Les neurosciences en renfort de la médecine


Le

«Nobel» de la recherche forestière pour le généticien du chêne ”

UMR Biodiversité gènes et communautés


En reconstituant l’histoire des migrations du chêne en Europe, Antoine Kremer et son laboratoire de l’INRA ont posé les bases d’une recherche européenne orientée vers l’adaptation des différentes espèces d’arbres aux changements climatiques en cours. u milieu des années 70, quand le généticien de l’INRA Antoine Kremer entreprend de travailler sur le chêne, le sujet n’est guère à la mode en Aquitaine. La région est en effet plutôt tournée vers le pin maritime et l’époque vers les arbres de rendement à croissance rapide. Mais, poussé par sa sensibilité de forestier – il a été ingénieur des eaux et forêts avant de se spécialiser dans la génétique – Antoine Kremer profite d’une opportunité pour commencer à travailler sur le chêne d’Amérique. Rapidement, des épiso des dramatiques comme la sécheresse de 1976 ou les pluies acides en Europe de l’est attirent l’attention des gestionnaires et du public sur le devenir des espèces forestières. Antoine Kremer se lance alors dans une entreprise sans précé-

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dent dans les sciences du vivant : reconstituer sur toute l’Europe l’histoire des migrations du chêne depuis le dernier épisode glaciaire en Europe, il y a 18 000 ans. Avec cette idée que l’évolution passée des espèces – notamment au cours de changements environnementaux majeurs – pourrait permettre d’anticiper les réponses des arbres à l’accélération du réchauffement climatique en cours. C’est l’aboutissement de ce travail, ayant nécessité l’inventaire génétique de plus de 2600 chênaies, la datation des pollens fossiles disponibles, la confrontation de ces données aux simulations informatiques et la collaboration de 13 laboratoires européens, qui a été couronné en 2006 par le Prix Wallenberg, le « Nobel » de la recherche forestière.

UMR Biodiversité gènes et communautés [ BIOGECO ]

Excellence Européenne Antoine Kremer coordonne le réseau d’excellence européen Evoltree qui associe 25 laboratoires Européens. Son objectif est de mettre en place les outils et méthodes de recherche à l’échelle européenne permettant de pré dire les réponses possibles des différentes essences d’arbres aux changements climatiques. L’outil de base du généticien Partenaire de longue date des travaux d’Antoine Kremer, la Région Aquitaine a contribué récemment au financement d’un séquenceur automatique ADN à hauteur de 200 000 €.

De l’importance de la diversité pour durer Les périodes de glaciation et de réchauffement ont rythmé l’ère quaternaire. Elles se sont traduites pour les chênaies d’Europe, par une succession de déploiements et le repli à l’échelle continentale. Les travaux d’Antoine Kremer ont montré que l’adaptation du chêne avait été rendue possible par sa grande variabilité génétique, et par son exceptionnelle capacité à la maintenir tout au long de ses migrations.

UMR Biodiversité gènes et communautés INRA - Université Bordeaux 1 Sciences Technologies Pierroton-Cestas www.pierroton.inra.fr/biogeco

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L’histoire du chêne au secours de la forêt


Des

techniques de visualisation en trois dimensions au service de l’Histoire ” Institut Ausonius - Archéopôle d’Aquitaine


Institut Ausonius Archéopôle d’Aquitaine

Archéovision, la plateforme 3D de l’Institut Ausonius, ne cesse d’inventer des outils informatiques pour reconstituer le plus fidèlement possible des sites et des objets du passé. Au-delà de la simple visualisation, ces images permettent de répondre à des interrogations anciennes tout en posant de nouvelles questions.

Façon Puzzle Développée par Archéovision en collaboration avec le Laboratoire bordelais de recherche en informatique, une technique associant au scanner 3 D un logiciel de manipulation dans l’espace permettra à trois musées mondiaux dont le Louvre - d’assembler virtuellement trois fragments d’une même sculpture dont ils détiennent chacun une partie et de fabriquer, trois répliques de l’assemblage ainsi obtenu.

ans la Rome antique, le départ des grandes courses de chars disputées au cirque Maximus était signalé aux cochers par la chute d’un foulard blanc. Mais, ce n’était pas la main impériale qui le lançait devant les boxes de départ. Telle était pourtant l’hypothèse en vigueur avant qu’Archéovision ne s’attelle à la modélisation en trois dimensions du plus grand hippodrome romain. Un travail de huit années au cours desquelles cinquante chercheurs, choisis parmi les plus éminents spécialistes de l’Antiquité, sont venus renforcer la plateforme bordelaise. Régulièrement, réunis devant l’écran géant de l’Archéopôle de Bordeaux, ils ont passé chaque étape de la reconstruction au crible de leurs compétences respectives et validé le résultat final en 2006. La reproduction virtuelle est si exacte et si maniable qu’elle est devenue un

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outil de travail pour ces historiens. C’est ainsi qu’a été précisé le rituel du départ des courses : une simulation chronométrée a montré l’impossibilité pour l’empereur de lâcher le foulard à proximité des boxes de départ puis de rejoindre sa loge pour y suivre la course. De même, à partir du modèle numérique il a été démontré que le nombre maximum de spectateurs pouvant suivre la course ne pouvait dépasser les 95 000 personnes alors que les chiffres avancés jusqu’à présent étaient de plus de 200 000. Bénéficiant de la méthode mise en place pour le Circus Maximus, de nombreux autres sites font à présent l’objet de reconstitutions et notamment en Aquitaine. Très attaché à la divulgation des avancées scientifiques auprès du grand public, Archéovision souhaite rendre accessibles les reconstitutions sur… Google Earth.

Des outils recherchés Pionnier mondial en matière de modélisation 3D appliquée à la recherche archéologique, Archéovision est aujourd’hui impliquée dans plus de 60 programmes de recherche.

Des projets soutenus La Région Aquitaine investit une moyenne de 50 000 € annuels dans les projets d’Archéovision.

Institut Ausonius Archéopôle d’Aquitaine Université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3 - CNRS Pessac http://archeovision.cnrs.fr

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Recréer des lieux du passé pour mieux les interroger


Une

boîte à outils de rêve pour les sciences du vivant ” Plateforme génomique fonctionnelle Bordeaux


Lancée en 2000 par l’ensemble des acteurs des sciences du vivant de Bordeaux, la plateforme de génomique fonctionnelle, permet d’acquérir et de maîtriser les meilleurs équipements pour l’étude des molécules et des cellules humaines, animales et végétales. C’est un atout majeur pour les recherches que ce soit dans le domaine de la biodiversité ou celui des maladies. ’est l’histoire d’un tournant bien négocié. Au milieu des années 90, la révolution génomique se met en route avec les grands projets de séquençage des géno mes. Ces projets visent à identifier, pour chaque cellule d’un organisme vivant, la liste des gènes, puis à comprendre leur implication dans le fonctionnement ou le dysfonctionnement de la cellule. Les résultats escomptés sont immenses, notam ment dans le domaine médical mais ils nécessitent des équipements très sophistiqués. Bien décidés à ne pas se laisser distancer, les laboratoires aquitains décident alors de s’équiper. Mais au lieu de multiplier les achats d’instruments coûteux et d’utilisation complexe ils décident de mutualiser les investissements et de construire un bâtiment pour

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partager leurs acquisitions. La pertinence de ces choix a vite été démontrée : au-delà du simple partage des coûts, les trente ingénieurs dédiés au fonctionnement des outils de spectrométrie de masse, de déchiffrage de l’ADN ou de microscopie, savent les utiliser au mieux de leurs capacités et les adapter en fonction des demandes formulées par les équipes de recherches. Les scientifiques aquitains peuvent ainsi bénéficier, sans attendre, des dernières avancées technologiques, et même, quelquefois, les initier. Tant et si bien que la plateforme tourne à plein régime, accueillant une centaine de projets, souvent internationaux, choisis pour leur excellence.

Plateforme génomique fonctionnelle Bordeaux

Sept spécialités La plateforme de génomique fonctionnelle est structurée autour de sept pôles. Quatre d’entre eux (génotypage et séquençage; transcriptome; protéomique; métabolomique) sont dédiés à l’étude du vivant à l’échelle moléculaire, deux autres (microscopie électronique et microscopie photonique) à l’observation des cellules et des nanoobjets, le dernier à la bio informatique. Label national En moins de dix ans six des sept pôles ont déjà obtenu le label d’excellence nationale (label RIO) décerné par les instances nationales de la recherche.

Un écrin de 3000 m2 Inauguré en 2007, le bâtiment de génomique fonctionnelle a été financé par la Région Aquitaine à hauteur de 80% soit près de 7000000€.

Plateforme génomique fonctionnelle Bordeaux Université Victor-Segalen Bordeaux 2 www.pgfb.u-bordeaux2.fr

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Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand

Sept pôles à la pointe des évolutions technologiques


Une

sonde pour suivre l’érosion des plages en temps réel ” Laboratoire des sciences appliquées au génie civil et au génie côtier


Laboratoire des sciences appliquées au génie civil et au génie côtier [ LaSAGeC2 ]

L’érosion parfois spectaculaire constatée sur certaines plages aquitaines va-t-elle se généraliser, se déplacer ou s’inverser ? Les communes côtières se posent la question avec angoisse tandis que des chercheurs du monde entier tentent d’y répondre. Une équipe du Laboratoire des sciences appliquées au génie civil et au génie côtier, un laboratoire de l’université de Pau et des Pays-de-l’Adour, a breveté, un appareil très prometteur pour l’étude de ces phénomènes.

Un piquet et des diodes Pour pouvoir fonctionner dans un milieu soumis à de grandes forces, le procédé devait être simple, autonome et robuste. Il se présente sous la forme d’un piquet sur lequel des électrodes sont implantées. La mesure de la résistance entre chaque électrode et la masse constituée par le piquet indique la position du fond sableux avec une précision de 5 cm et permet de suivre son évolution à chaque passage de vague.

ur la côte aquitaine, des millions de tonnes de sédiments sont déplacés chaque année par la force des rouleaux et des courants. Un brassage qui se traduit par endroits par une forte érosion ou, au contraire, par un engraissement du rivage. A Capbreton, une moyenne de 30 000 m3 de sable doit être apportée chaque année à la plage sud – soit l’équivalent de 3 000 camions. Une nécessité contraignante et coûteuse dont la municipalité se passerait bien et qu’elle aimerait, au moins, pouvoir anticiper. En perfectionnant leurs outils servant à mesurer la force et la taille de chaque vague, les chercheurs améliorent continuellement leur connaissance des dynamiques érosives. Mais, dans l’eau agitée par les vagues déferlantes, ils buttent sur l’impossibilité

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d’observer les répercussions immédiates de la houle sur la grève qu’elle recouvre. Au mieux peuvent-ils mesurer la hauteur de la plage à marée basse, toutes les douze heures. Ou plutôt : pouvaient. Car une sonde, mise au point et brevetée par le LaSAGeC2 en partenariat avec la société IMARTEC en 2004, est actuellement testée dans le cadre d’un programme international sur la plage du Truc Vert au Cap-Ferret. Installée sous l’eau elle permet de suivre l’évolution de la hauteur du sable en temps réel et de corréler ces résultats avec ceux obtenus pour les vagues. Sans attendre les résultats scientifiques de cette étude, l’appareil pourrait être utilisé par les villes balnéaires ou portuaires pour suivre leur niveau d’ensablement.

Un outil unique La sonde inventée par le LaSAGeC2 et IMARTEC est la première au monde à pouvoir fonctionner dans un environnement marin aussi hostile et peu accessible.

Matière grise en renfort Dans le cadre du soutien qu'il apporte au Réseau de Recherche Littorale, le Conseil Régional finance sur 3 ans (2006-2009, 70.000 €) le salaire d’un étudiant en thèse.

Laboratoire des sciences appliquées au génie civil et au génie côtier Université de Pau et des Pays-de-l'Adour Anglet http://lasagec2.univ-pau.fr

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Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand

Scruter l’envers des vagues, c’est possible !


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Le fil en

nanotubes de carbone rendra les tissus intelligents � Centre de recherche Paul Pascal


Une aile d’avion se déformant en cours de vol, une pince de nanochirurgie actionnable par un courant électrique, un béton ultra résistant, une chemise réactive au rythme cardiaque... les perspectives ouvertes par les propriétés des fils en nanotubes de carbone sont immenses. Si tant est que l’on puisse les produire en quantité suffisante. près leur découverte, il y a une quinzaine d’années, les nanotubes de carbone – ces cylindres de quelques nanomètres de diamètre constitués uniquement d’atomes de carbone – sont longtemps restés une curiosité de laboratoire. Dès cette époque, certains chercheurs essayent cependant de tirer partie de leur exceptionnelle résistance pour fabriquer des matériaux composites. Au CNRS, Philippe Poulin est l’un d’entre eux. Il expérimente ainsi des associations à base de polymères lorsqu’il découvre que dans certains de ses échantillons les nanotubes, ordinairement désordonnés, sont orientés dans le même sens. Il s’avère bientôt que cette singularité est due à un flux créé par une manipulation un peu vive de la pipette. Grâce à cette découverte son équipe produit bientôt

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un fil de quelques millimètres de long (quelques microns de diamètre) et brevette le procédé. Trois ans plus tard, en 2003, une équipe américaine met en évidence des propriétés mécaniques du fil de nanotubes qui permettent d’envisager de nombreuses applications notamment dans les domaines militaire et aéronautique. Reste à faire les tests en grandeur nature, ce qui suppose de pouvoir produire au moins 100 g de matière soit 100 km de fil en continu. L’équipe de Philippe Poulin reprend la main en 2006 en améliorant les performances du fil. Les résultats éveillent l’intérêt de la DGA et du groupe Arkema avec qui un partenariat est établi pour développer un procédé de filage continu, capable de produire de grandes longueurs de fils.

Centre de recherche Paul Pascal [ CRPP ]

Un prototype en gestation La mise au point d’une machine permettant de produire indus triel lement un fil constitué de multiples filaments est le nouvel objectif autour duquel l’équipe de Philippe Poulin est mobilisée. Fileuse 1.0 La Région Aquitaine a co-financé les 160 000 € nécessaires à la mise en place de la première ligne de filage (monofilament) continu de fils de nanotubes carbone.

Centre de recherche Paul Pascal CNRS - Pessac www.crpp-bordeaux.cnrs.fr

Capteur et actionneur Toujours en quête de nouvelles propriétés pour leur fil, les chercheurs du CNRS ont découvert que sa conduction variait en fonction de la traction qui lui était appliquée ce qui en fait un bon capteur. Ils travaillent à présent sur ses réactions à des stimulations électriques ou thermiques, en terme de mémoire de forme, d’allongement et de contraction. Un nœud a ainsi pu être serré ou des objets de plusieurs grammes déplacés par le simple passage d’un courant à travers un fil de quel ques microns de diamètre, une performance inatteignable par les autres polymères connus et dits « intelligents ».

La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2007

Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand

Découvert par hasard, le fil aquitain a de l’avenir


“ 200 chercheurs

au service des grands et petits crus de demain �

Institut des sciences de la vigne et du vin


En fédérant, croisant et stimulant les nombreux efforts de recherche déjà existants autour de la vigne et du vin, l’Institut des sciences de la vigne et du vin se veut un outil efficace pour relever les défis posés par l’évolution du marché du vin, les maladies de la vigne et le changement climatique. arder l’avantage. Ce pourrait être la devise de l’ISVV, créé en 2002 dans un contexte mondial marqué par les incertitudes liées au dérèglement climatique et à l’accélération de la compétition internationale mais aussi par l’émergence prometteuse de nouveaux marchés et de nouveaux publics. En termes scientifique et technique comme en terme de renommée, l’Aquitaine dispose, en effet, d’une avance qu’elle n’a eu de cesse de conserver depuis un siècle et demi. Comment faire mieux ? Par le partage des outils, des méthodes et du formidable trésor des données accumulé, dans chaque domaine d’étude, depuis des décennies mais également par l’intensification des collaborations interdisciplinaires, ont répondu les parties prenantes.

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C’est ainsi que le l’ISVV a été structuré autour d’un noyau dur de quatre grands laboratoires dédiés à la connaissance biologique de la vigne, à l’œnologie, à la santé humaine et végétale, dont les activités seront regroupées, dès la rentrée 2008, dans un bâtiment high tech de 10 000 m2, situé dans les vignes de l’INRA, à Villenave-d’Ornon. Creuset de rencontre, de recherche et d’enseignement, il sera par ailleurs étroitement associé à cinq laboratoires apportant des compétences aussi différentes que l’analyse génétique des maladies, la biochimie du raisin et du vin, l’économie, la sociologie, le droit ou le développement local. Étudié en profondeur depuis la vigne jusqu’à la table du consommateur, le vin conservera-t-il son mystère ?

Institut des sciences de la vigne et du vin [ ISVV ]

Unique au monde Lieu de recherche, mais aussi de formation et de transfert technologique, l’ISVV est une plateforme sans équivalent dans le monde. 16 millions d’euros La Région Aquitaine a financé 61,3 % des 26, 56 millions d’euros nécéssaires à la construction et de l’équipement scientifique du bâtiment de l’ISVV.

Cancer et Sida en ligne de mire Travaillant sur les ellagitanins, une classe particulière des polphénols libérés par les fûts de chêne utilisés pour le vieillissement des grands crus, l’équipe de biochimistes de Sébastien Quideau a pu mettre en évidence les propriétés anticancéreuses de certains d’entre eux et anti-HIV de certains autres. Un brevet a été déposé et l’utilisation pharma ceutique est à l’étude.

Institut des sciences de la vigne et du vin INRA - Université Victor-Segalen Bordeaux 2 Université Bordeaux 1 Sciences Technologies Université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3 Université Montesquieu Bordeaux IV ENITA - Bordeaux École Management Villenave-d’Ornon - www.isvv.fr

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De la génétique au marketing, neuf laboratoires en renfort des Châteaux


chevaux de Troie

Ils construisent des High Tech pour molécules anticancéreuses ”

Laboratoire de chimie des polymères organiques


Avec son Equipe Pnata*, le Laboratoire de chimie des polymères organiques met ses compétences au service de la recherche médicale. Son objectif est de façonner des nanocapsules polymères pour le transport des médicaments dans le sang. De tels vecteurs permettraient d’accroître l’efficacité des traitements existants tout en limitant les effets secondaires. irectement injectées dans le sang, les molécules anticancéreuses sont peu efficaces car elles sont peu solubles dans les fluides biologiques et présentent une toxicité élevée pour l’organisme. L’équipe Pnata a donc cherché à fabriquer des capsules englobant ces principes actifs afin de les rendre solubles dans le sang et de leur permettre de circuler plus longtemps dans le corps, augmentant ainsi les chances d’atteindre leur cible thérapeutique, c’est-à-dire les cellules cancéreuses. Pour cela, ces véhicules doivent être de petite taille (autour de 100 nanomètres), suffisamment solides pour ne pas se dégrader au moment de l’injection et capables de reconnaître spécifiquement les cellules cancéreuses pour améliorer l’efficacité thérapeutique.

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* Pnata : Polymer Nano-Assemblies for Therapeutic Applications

Les polymères sont d’excellents matériaux car ils peuvent être porteurs de molécules de reconnaissance spécifique qui joueront le rôle de détecteur et de sésame dans les cellules cancéreuses. Le LCPO qui possède une expertise reconnue dans la synthèse et l’assemblage des polymères s’est positionné comme un partenaire de premier plan dans la recherche contre le cancer, mais aussi contre d’autres maladies comme la sclérose en plaque ou les maladies neurodégénératives. L’ambition est de taille : utiliser les propriétés physiques de certains polymères pour déclencher l’ouverture des nanocapsules une fois l’organe malade atteint. Cela peut être réalisé par une augmentation localisée de chaleur par exemple, puisqu’il est possible d’utiliser des polymères sensibles à la température. Efficacité garantie.

Laboratoire de chimie des polymères organiques [ LCPO ]

Ouverture automatique L’un des intérêts de la conception de nanocapsules polymères est de pouvoir associer deux polymères aux propriétés différentes, voire contraires. Hydrophobe à l’intérieur et hydrophile à l’extérieur, par exemple. On peut également jouer sur la réactivité des polymères aux variations de pH : une fois entré dans sa cible, dont le pH est différent de celui du sang, la capsule se défait et libère son principe actif.

Un chercheur bienvenu Pour renforcer l’équipe du programme Pnata la Région Aqui taine a financé un poste de chercheur doctorant à hauteur de 50 % soit 40 000 € sur trois ans. L’autre moitié de cette bourse étant fi nancée par le CNRS.

Primeur magnétique Le LCPO est aujourd’hui pionnier dans la construction de nanocapsules polymères nanométriques à ouverture actionnée par application d’un champ magnétique.

Laboratoire de chimie des polymères organiques ENSCPB - CNRS Université Bordeaux 1 Sciences Technologies - Pessac http://recherche.enscpb.fr/lcpo/fr /pnata/pnata.html

www.physorg.com/news73581022.html

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Vers une chimiothérapie plus efficace et sans effets secondaires


nanoparticules d’or

Des pour espionner le fonctionnement du cerveau ” Centre de physique moléculaire optique et hertzienne


1 millionième de millimètres (nanomètre) c’est la taille de la plus petite des nanoparticules d’or détectée avec un microscope optique par les scientifiques du Centre de physique moléculaire optique et hertzienne de Bordeaux. Cet exploit repose sur la méthode LISNA qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet en 2004 et dont les applications sont multiples pour la recherche biologique – l’or étant biocompatible – mais aussi pour étudier la physique fondamentale à l’échelle nanométrique. n savant extra-terrestre suit un match de football terrien à l’aide d’une caméra qui ne prend en compte que le comportement moyen des joueurs. Il ne perçoit donc pas l’existence atypique du gardien de but et ignore son rôle stratégique. C’est dans cette position que se trouvaient il y a une quinzaine d’années, les chercheurs qui voulaient scruter des objets nanométriques constitués seulement de quelques molécules. Rendre visible chaque nanoobjet d’un milieu donné pour identifier et analyser la singularité de leurs comportements est l’aventure dans laquelle s’est lancée l’équipe Nanophotonique du CPMOH, en s’intéressant, entre autre, à l’étude des nanoparticules d’or individuelles. Celles-ci, quand leur taille est inférieure

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à 50 nanomètres, ne diffusent plus la lumière mais continuent à l’absorber. Le phénomène se traduit par la formation d’un halo de chaleur autour de la particule qui peut, lui, diffuser efficacement la lumière et être vu par des microscopes optiques ultrasensibles. Cette méthode (LISNA) qui associe deux faisceaux laser, un pour chauffer les particules et l’autre pour visualiser leur halo, présente deux intérêts majeurs pour la recherche : non intrusive (le microscope ne touche pas son objet d’étude) elle permet de travailler directement sur le vivant ; durable (les nanoparticules d’or ne se détruisent pas quand on les regarde) elle peut s’appliquer à des expériences longues. Ce qui lui promet un brillant avenir.

Centre de physique moléculaire optique et hertzienne [ CPMOH ] Une découverte en neuroscience En collaboration avec des chercheurs en neurobiologie de l’Institut François Magendie de Bordeaux, des nanoparticules utilisées comme marqueurs, et suivies par leur fluorescence ou par la méthode LISNA ont mis en évidence que les neurorécepteurs n’étaient pas, comme on le pensait jusqu’alors, confinés dans une synapse mais qu’ils se déplaçaient en permanence le long des neurones. Première mondiale La méthode LISNA est à l’heure actuelle la méthode optique de détection de nanoparticules d’or la plus sensible au monde.

Macro financement pour micro particules du généticien Très impliquée dans la recherche sur les nanoparticules d’or la Région Aquitaine a financé les équipements à hauteur d’un demi million d’euros depuis 7 ans.

Centre de physique moléculaire optique et hertzienne Université Bordeaux 1 Sciences Technologies CNRS - Talence www.cpmoh.cnrs.fr/nanophotonics

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Observer le minuscule sans le détruire


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réalité virtuelle en continu du PC au téléphone portable ” Laboratoire bordelais de recherche en informatique


Projet commun au Laboratoire bordelais de recherche en informatique et à l’INRIA, le projet Iparla a pour but la visualisation et la manipulation d’images en 3D sur des ordinateurs de taille et de puissance très différentes. Du centre de calcul au téléphone mobile. Une telle mobilité ne va pas de soi mais elle ouvre de nombreuses perspectives d’applications. aire entrer un éléphant dans un dé à coudre, et qu’il s’y sente à l’aise : c’est un peu l’objectif assigné au projet Iparla. Il s’agit en effet de rendre accessible sur un téléphone, un assistant personnel, ou tout autre appareil mobile, les programmes interactifs en trois dimensions, initialement destinés à des ordinateurs puissants, comme les jeux vidéo ou des applications de géo localisation. Exemple prospectif : des secouristes doivent intervenir en montagne. Au centre opérationnel, le rendu 3D des images de la région, projetées sur grand écran, est très précis et la navigation facilitée par l’usage d’un joystick. Mais, pas question d’envoyer les mêmes ima ges aux hommes présents sur le terrain pour les guider.

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Les puces servant d’ordinateur à leurs GPS ou à leurs téléphones ne disposent ni d’une mémoire suffisante pour les charger, ni d’une puissance de calcul assez importante pour les manipuler. Pour y parvenir, il faudrait d’abord alléger les images sans en altérer la lisibilité. Il faudrait ensuite simplifier au maximum les algorithmes utilisés pour les interactions. Il faudrait enfin créer des outils de déplacement virtuel transposables sur tous les accessoires de la mobilité. Un triple défi que les chercheurs du projet Iparla rivalisent d’ingéniosité pour relever. Ainsi utilisent-ils les caméras présentes sur un nombre croissant de ces outils pour filmer des gestes associés à des commandes.

Laboratoire bordelais de recherche en informatique [ LaBRI ] L’art du croquis Alors que la réalité virtuelle tend vers un rendu quasi photogra phique, l’équipe du projet Iparla s’inspire de l’histoire du graphisme et s’appuie sur les sciences cognitives pour simplifier les représentations en trois dimensions destinées aux appareils mobiles. Quel trait, quelle nuance de couleur peut-on supprimer sans nuire à la lisibilité ou à l’effet de volume ? Telle est la question. Scène internationale Avec seize chercheurs mobilisés, dont sept permanents, Iparla est un projet bien identifié sur la scène internationale.

6,47 millions d’euros Le Bâtiment high tech qui abrite le LaBRI, achevé en 2005 a été financé à 95 % par le Conseil Régional.

Laboratoire bordelais de recherche en informatique ENSERB - CNRS Université Bordeaux 1 Sciences Technologies http://iparla.labri.fr

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Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand

Alléger la 3D sans la dénaturer


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