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La Recherche en Aquitaine Plus de 11 000 personnes dont 6 500 chercheurs 3 300 dans des laboratoires publics 3 200 dans des entreprises privées 130 unités de recherche reconnues 341 dépôts de brevets en 2008 (source INPI) 5 Un i v e r s i t é s PRES - Université de Bordeaux regroupant : Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies
Université Victor-Segalen Bordeaux 2 Sciences de la vie - Sciences de la santé - Sciences de l’Homme
Université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3 Lettres - Langues - Arts - Communication Sciences humaines - Sciences de la terre
Université Montesquieu-Bordeaux IV Droit - Économie - Gestion
Université de Pau et des Pays-de-l’Adour
7 Organismes de recherche C E A / C E M A G R E F / C N R S / I F R E M E R / I N R A / I N R I A / I N S E R M Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand
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robots qui apprennent comme des enfants ” Flowing Epigenetic Robots and Systems
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La psychologie développementale fait grandir les robots À la croisée de la robotique, de l’intelligence artificielle, de la psychologie développementale et des neurosciences, les chercheurs de l’équipe FLOWERS* modélisent les modes d’apprentissage des enfants pour les appliquer aux robots. n robot, jusqu’à présent, c’était une machine programmée pour un certain nombre de tâches et d’interactions mais logiquement incapable de prendre en compte des environnements ou des réactions non prévus par ses concepteurs. Cette définition du robot est en train de changer. À l’Inria*, l’équipe de Pierre-Yves Oudeyer cherche à créer des ro bots qui se développeraient comme les enfants humains, acquérant progressivement, par l’exploration et l’imitation, une connaissance de leurs organes et de leurs fonctions, une représentation du monde physique et vi vant qui les entoure. Pour y parvenir les chercheurs partent justement des descriptions des évolutions de l’enfant, telles qu’elles sont données par la psychologie développementale et les neurosciences pour tenter d’en modéliser les mécanismes. Les premiers résultats
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sont là. Dans une expérience sidérante effectuée en 2007 un chien de type Aibo programmé avec un système de curiosité artificielle et laissé sur un tapis d’éveil destiné aux bébés, découvre en une journée l’existence et certains usages de ses pattes et de sa voix. À terme, de véritables robots de compagnie capables d’interactions soutenues avec les humains pourraient voir le jour. Ils pourraient, par exemple, devenir d’utiles assistants pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou, en tant qu’entité à mi-chemin entre les objets inertes et les humains, de précieux médiateurs entre les autistes – dont le cerveau, ne pouvant prendre en compte la complexité des relations sociales, tend à se focaliser sur des objets inertes – et leur entourage.
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FLOWing Epigenetic Robots and Systems [ FLOWERS ]
Curiosité assistée par téléphone Pour aider les robots dans leur apprentissage (et pallier à l’inachèvement des techniques de reconnaissances vocales et gestuelles également susceptibles d’être utilisées) l’équipe FLOWERS a conçu une interface logeable dans un téléphone de type I phone qui permet par exemple de savoir ce que le robot regarde et de lui désigner un objet que l’on nomme pour lui apprendre son nom. Succès précoces FLOWERS est l’une des rares équipes françaises à s’intéresser à la question de l’auto-apprentissage et du développement cognitif chez les robots. Ses approches originales ont valu à Pierre-Yves Oudeyer d’obtenir une bourse de recherche européenne (ERC) dès 2009, soit un an après son installation à l’Inria.
Moyens humains Pour soutenir l’équipe de FLOWERS le Conseil Régional d’Aquitaine participe au financement de deux thèses à hauteur de 100 000 euros sur 3 ans. Comme les autres équipes de l’Inria, l’équipe FLOWERS rejoindra dans quelques années le bâtiment pour lequel près de 10 millions d’euros seront investis par la région dans le cadre du CPER 2007-2013.
FLOWERS INRIA Bordeaux Sud-Ouest Talence ✆ 05 40 00 38 24 http://flowers.inria.fr
* FLOWing Epigenetic Robots and Systems.
La recherche MADE IN Aquitaine
* Inria : Institut national de recherche en informatique et automatique.
10 portraits de recherches - Édition 2009
Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand
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Des plantations pour
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polluants ” Biodiversité, Gènes et Communautés
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Et pourtant, elles poussent ! La nature n’est pas rancunière. Elle est même une précieuse alliée dans le traitement de sites pollués par les rejets d’industries, d’activités urbaines ou agricoles ou le dépôt de déchets. Au sein du laboratoire BIOGECO* les chercheurs de l’équipe Écologie des Communautés l’ont bien compris qui expérimentent des solutions fondées sur la biodiversité et la tolérance des végétaux. vant que l’on sache utiliser les plantes et les micro-organismes associés à leurs racines, il n’existait que deux solutions pour dépolluer un sol : transporter la terre contaminée sur un site pour la traiter par physico-chimie, en créant de nouveaux déchets, ou la recouvrir d’une terre saine prélevée ailleurs. Le problème était déplacé, sans le régler. Arrivant à maturité, les techniques de phytoremédiation explorées par l’équipe Écologie des Communautés apportent des solutions «vertes» à certaines pollutions des sols et de l’eau. Celles liées par exemple à la présence en excès d’éléments traces non essentiels (arsenic, cadmium) ou essentiels (cuivre). Une piste prometteuse consiste à sélectionner des variétés de plantes tolérantes à la pollution ciblée, capables de l’extraire du sol et de la stocker
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dans leurs parties aériennes. Des techniques comme l’oxydation hydrothermale, explorée en collaboration avec l’ICMCB*, permettent de valoriser la biomasse, de coproduire de l’énergie sans émettre de CO2 et de recycler les éléments traces. Une voie d’avenir testée par Michel Mench consiste à produire de l’huile de tournesol pour biocarburant tout en captant des métaux comme le cuivre en excès dans le sol. Des taillis d’arbres à courte rotation et des graminées permettent aussi de fixer le cuivre et d’éviter sa migration vers les milieux adjacents. Tout en rétablissant un usage aux milieux pollués, les solutions vertes permettent de réduire les risques sanitaires et favorisent un retour à la biodiversité.
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BIOdiversité, GEnes et Communautés [ BIOGECO ]
Scénarios Sur les sites où ils interviennent, les chercheurs établissent des scénarios de remédiation qui dépendent des contaminants et des priorités des commanditaires. Ces scénarios utilisent des techniques végétales (stabilisation ou extraction) appliquées aux sols et, plus récemment, aux eaux qui les parcourent. Selon les zones, ces techniques peuvent se combiner aux anciennes méthodes, non végétales. Intérêt international Membre de la Société Internationale de Biogéochimie des Éléments Traces (ISTEB) et de la coopération européenne COST 859 (250 chercheurs, 29 pays), Michel Mench est au cœur d’un réseau mondial actif. L’expertise de l’équipe bordelaise est reconnue sur 3 échelles de la phytoremédiation : gène et plante, petit couvert végétal et plantation de longue durée sur site.
Un appui global et constant Que ce soit pour les équipements du laboratoire (150 000 euros de 2004 à 2007; 10 000 euros en 2009) ou les bourses de thèse (40 000 euros en 2006, 44 000 euros en 2009), le Conseil Régional finance régulièrement les projets liés à la phytoremédiation.
BIOGECO Équipe Écologie des Communautés INRA - Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies Talence - ✆ 05 40 00 31 14 http://w3.pierroton.inra.fr/biogec o/ecologie/
* BIOdiversité, GEnes et Communautés.
La recherche MADE IN Aquitaine
* Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux.
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Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand
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Identifier les du cancer du sein pour les inhiber ” Unité Validation et Identification de Nouvelles Cibles en Oncologie
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Le cancer au crible de la génomique Arrivé à l’Institut Bergonié fin 2008, le britannique Richard Iggo met son savoir-faire de généticien au service de l’identification des gènes dont le rôle dans le développement des tumeurs du sein ne peut être bloqué par les traitements existants. Une fois connus, ils pourront donner lieu à de nouvelles thérapies.
’est en grande partie la présence d’un trésor dans les sous-sols de l’institut Bergonié qui a convaincu Richard Iggo de rejoindre le groupe VINCO* à Bordeaux, après quatorze ans passés en Suisse et trois en Écosse. Ce trésor, ce sont des milliers de biopsies de tumeurs cancéreuses, congelées et rassemblées dans une tumorothèque. Un trésor qui serait banal sans l’étude clinique dont il est assorti : un suivi de l’impact des deux traitements existants pour le cancer du sein, sur les tumeurs de patients européens. À chaque thérapie, un résultat (succès ou échec) et un génome (via l’ADN des cellules prélevées), peuvent ainsi être associés. Cette association unique de données a été exploitée par Richard Iggo et son équipe pour déterminer quatre grands groupes de profils génétiques : ceux pour les-
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quels, l’un, l’autre ou les deux traitements fonctionnent ; ceux pour lesquels aucun traitement ne marche. La diversité combinatoire du génome humain est si vaste qu’il a fallu faire appel à une équipe de mathématiciens américains de l’université de Duke, pour y parvenir. Aujourd’hui, Richard Iggo s’intéresse particulièrement au dernier des quatre groupes et met en place une méthode pour cribler de grandes régions de chromosomes dans lesquels des gènes susceptibles d’être à l’origine des tumeurs pourraient se trouver. Une méthode sans laquelle le nombre de gènes à tester serait ingérable pour les chercheurs qui doivent introduire chaque gène suspect dans des cellules complètement saines afin d’en valider les effets. * Validation et Identification de Nouvelles Cibles en Oncologie.
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Unité Validation et Identification de Nouvelles Cibles en Oncologie [ VINCO ]
Les virus comme véhicule Richard Iggo et son équipe se servent des virus pour introduire les gènes qu’ils veulent tester, dans des cellules saines en culture. Il est en effet possible de débarrasser ces virus des gènes pathogènes originels pour les remplacer par d’autres gènes soupçonnés d’être à l’origine des tumeurs. Si une tumeur se forme, le gène introduit est responsable. P53 En étroite collaboration avec le clinicien Hervé Bonnefoi, Richard Iggo espère montrer que le statut d’un seul gène, le gène P53, permet de prédire si une tumeur réagit à l’une ou à l’autre des deux chimiothérapies existantes pour le cancer du sein. Mais il lui faudra attendre la fin prochaine de l’étude clinique, commencée il y a dix ans, pour se prononcer.
Niveau trois Les laboratoires sont classés selon leur niveau de sécurité de un à quatre. Pour travailler avec des gènes oncogènes - capables de convertir une cellule saine en tumeur - l’équipe de Richard Iggo a besoin d’un laboratoire de niveau trois dont la construction coûte 1 million d’euros. La Région Aquitaine a débloqué 450 000 euros pour la construction d’un tel laboratoire, accessible à la communauté scientifique, sur le site de l’Institut Bergonié.
VINCO - Unité Validation et Identification de Nouvelles Cibles en Oncologie Inserm - Institut Bergonié Bordeaux - ✆ 05 56 33 33 33 http://www.bergonie.org
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vins
Des globalement meilleurs et toujours plus fins ” Institut des Sciences de la Vigne et du Vin
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L’alliance du nez et de la haute technologie Dans le bâtiment flambant neuf de l’ISVV - Bordeaux Aquitaine*, une équipe d’œnologues traque les constituants aromatiques les plus difficiles à percevoir dans le vin. Une fois ces molécules – dont les concentrations peuvent être de l’ordre du nanogramme par litre – identifiées, les chercheurs remontent à l’origine de leur formation. Un travail de longue haleine qui permet d’éliminer des défauts ou d’identifier les bonnes pratiques des vignerons. ’outil, le chromatographe, est un curieux hybride homme-machine qui permet de détailler avec précision le bouquet aromatique d’un vin. C’est une boite de métal blanc ressemblant à un gros four à micro-onde, sur laquelle vient se greffer le nez d’un œnologue de chair et d’os. Dans la boite, quelques gouttes d’extrait de vin sont vaporisées à l’intérieur d’un tube d’un dixième de millimètres de diamètre et de cinquante mètres de long, enroulé sur lui-même. La longueur du tube permet d’échelonner dans le temps l’arrivée des composés volatils à son extrémité, où ils sont aussitôt identifiés par l’œnologue. Entrainé à cet exercice comme un sportif de haut niveau, l’homme reste plus efficace que tous les procédés de détection automatique et peut traquer les éléments présents à des degrés de
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concentration infimes : ceux qui intéressent aujourd’hui Philippe Darriet et son équipe. Leur effet peut être aussi néfaste que bénéfique à la qualité du vin. Aussi leur identification donne-telle lieu à un patient travail d’analyse destiné à déterminer quelles sont les molécules impliquées et quelle est l’origine de leur présence. Estelle liée à la culture de la vigne ? À la vinification ? À l’élevage du vin ? Avec leur protocole, les chercheurs de l’ISVV ont pu faire tomber quelques idées reçues, démontrant par exemple que des dérivés soufrés étaient responsables d’arômes agréables, comme le pamplemousse ou le buis, faisant la typicité de certains cépages bordelais. Ce couplage entre une odeur, une molécule et une cause, peut prendre plusieurs années. * Institut des Sciences de la Vigne et du Vin – Bordeaux Aquitaine.
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Institut des Sciences de la Vigne et du Vin [ ISVV ]
Figue et pruneau Parmi d’autres travaux, en 2008 au terme de plusieurs années d’efforts, l’équipe de Philippe Darriet a identifié dans les vins la 3-méthyl 2,4 nonadione, un composé présent à l’état de traces, qui se trouve impliqué dans les notes de figue et de pruneau associées au vieillissement oxydatif prématuré des vins rouges. Franco-allemand Dans le cadre de son important travail sur la caractérisation des arômes variétaux des vins le laboratoire collabore avec l’Institut de Geisenhem, situé dans une région allemande dont l’histoire viticole est proche de celle de Bordeaux. L’idée étant de croiser les résultats obtenus de part et d’autre du Rhin sur le cépage Sauvignon et son cousin germain, le Riesling.
Bidimensionnelle L’équipe de Philippe Darriet est l’une des rares en France à maîtriser la technique de chromatographie en phase gazeuse multidimensionnelle qui permet de séparer des composés de l’arôme pour les identifier par spectrométrie de masse. En 2008, une subvention de 90 000 euros de l’Aquitaine a couvert 60 % de l’acquisition d’un chromatographe en phase gazeuse muldimensionnel couplé à un spectromètre de masse de haute résolution.
ISVV INRA - Université de Bordeaux Villenave-d’Ornon www.isvv.fr
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“ biocarburants durables Des maths
pour rendre les
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Optimiser la valorisation des déchets Spécialisé dans la modélisation mathématique de la valorisation des déchets et porteur de nombreux projets innovants dans ce domaine Fredéric Marias élabore, au sein du LaTEP*de Pau, un dispositif industriel qui permettra de convertir les résidus d’exploitation agricole et forestière en énergie verte. Sous forme de combustible ou de carburants sans effet de serre. ’enthousiasme pour les biocarburants est retombé. Dans un contexte de crise alimentaire mondiale, il devient difficile d’utiliser des ressources alimentaires à des fins énergétiques. La conception d’une seconde génération de biocarburants est née de cet obstacle éthique. L’une des solutions, sur laquelle travaille Frédéric Marias, consiste à utiliser les restes des végétaux après prélèvement de leur partie noble. La canne du maïs (et non son épi), par exemple. Problème : le potentiel énergétique de ces résidus est peu concentré tandis que leur encombrement en complique le transport. L’idée du projet PREBIOM* est de caractériser l’opération de torréfaction (un séchage poussé à 250°), qui en brisant la résistance mécanique de certaines des molécules, rend possible la pulvérisation des déchets végétaux en parti-
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cules de 10 à 100 microns. Ceci sans entamer leur potentiel énergétique. Pour parvenir à des résultats exploitables par l’industrie, Frédéric Marias teste quatre plantes susceptibles d’être cultivées en Aquitaine. Il utilise pour cela un réacteur pilote, dimensionné pour traiter deux kilos de biomasse par heure. Le pilote devrait donner lieu à la définition d’un cahier des charges pour la fabrication d’un prototype semi industriel d’ici la fin 2010. À terme, de telles installations pourraient être disséminées régulièrement sur le territoire pour permettre aux exploitants agricoles de densifier le contenu énergétique de leurs résidus avant de les exporter comme combustible ou de les adresser à une raffinerie de biocarburants.
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Laboratoire de Thermique, Énergétique et Procédés [LaTEP]
Base de données réactionnelles Grâce à une thermobalance de grande capacité développée au sein du LaTEP, Fréderic Marias met sur pied la création d’une base de données, unique en son genre. Elle donnera pour une vaste gamme de végétaux et de déchets, l’évolution en composition et en quantité, des gaz, des goudrons et de la matière sèche qu’ils produisent lorsqu’ils sont soumis à la chaleur. Du torréfiat au biocarburant La technique utilisée pour passer du résidu séché au biocarburant est bien connue. Il s’agit du procédé chimique Fischer-Tropsch, utilisé depuis la seconde guerre mondiale pour transformer le charbon en carburant de synthèse. D’abord transformé en un mélange gazeux de monoxyde de carbone et d’hydrogène, le résidu sera ainsi liquéfié en diesel vert.
Consortium Financé par un consortium d’entreprises privées et d’institutions publiques, parmi lesquelles la Région Aquitaine, le budget du projet PREBIOM s’élève à 1,2 millions d’euros dont 200 000 euros d’aide du Conseil régional d’Aquitaine.
LaTEP Université de Pau et des Pays-de-l’Adour Pau - ✆ 05 59 40 78 09 http://web.univ-pau.fr/latep/
* Laboratoire de Thermique, Energétique et Procédés.
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* PREtraitement de la BIOMasse.
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mémoire passe par celle de la synapse”
La compréhension de la
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Un institut pour étudier les connexions entre les neurones Avec l’ouverture prochaine d’un Neurocampus, les scientifiques aquitains souhaitent conforter leur avance dans l’étude du système nerveux et notamment des terminaisons par lesquelles les neurones communiquent : les synapses. L’étude approfondie de leur fonctionnement fera l’objet de la création d’un nouvel Institut appelé IINS*. Un projet porté par Daniel Choquet, honoré en 2009 par la médaille d’argent du CNRS. m2 en 1999, lorsque Daniel Choquet ouvre, avec Christophe Mulle, le laboratoire Physiologie cellulaire de la synapse celui-ci est très loin d’occuper une telle surface. Ce sera chose faite quand, fin 2012, le bâtiment d’IINS, l’un des deux nouveaux instituts créés dans le cadre du Neurocampus, sera construit. Une success story qui doit son origine à deux intuitions complémentaires. La première sur le plan fondamental : il faut étudier la circulation des informations aux points de contact entre les neurones, les synapses. La seconde sur le plan technologique : des outils de visualisation ultra performants sont nécessaires. Au bout de dix ans les résultats sont éloquents. Dirigée par Daniel Choquet une plateforme d’imagerie haute-résolution a été mise en œuvre. Grâce à des investissements
4000
conséquents, à la participation d’industriels et au recrutement d’ingénieurs, ses outils sont utilisés de façon optimale et s’améliorent constamment. En collaboration avec le CPMOH* les chercheurs ont ainsi réussi à observer le fonctionnement d’un seul récepteur synaptique – dont la taille est de l’ordre du dizaine de nanomètre – et à démontrer que celui-ci peut se déplacer. Une prouesse technique doublée d’une découverte majeure qui a ouvert des perspectives dans la compréhension des mécanismes d’apprentissage de la mémoire et débouché sur d’autres résultats tout aussi importants. C’est donc fort naturellement que le laboratoire, aujourd’hui hébergé à l’Institut François-Magendie, constituera le cœur d’IINS.
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Unité Physiologie Cellulaire de la Synapse
Faire tomber les dogmes Les découvertes majeures suscitent souvent le scepticisme avant d’emporter l’adhésion. Daniel Choquet l’a expérimenté quelquefois. Dernier exemple en 2008 : la revue Science hésite de longs mois avant de publier l’article annonçant qu’en immobilisant les récepteurs de glutamates de type Ampa on diminue la vitesse de transmission de l’information entre deux neurones. Attractivité internationale Dans son contour actuel, IINS comprend déjà un tiers de chercheurs venus de l’étranger. C’est le cas de l’allemand Valentin Nägerl qui dirigera l’un des sept groupes de recherche et qui était courtisé par d’autres laboratoires européens. Il bénéficie d’une chaire d’accueil attribuée par la Région Aquitaine et dotée de près de 350 000 euros.
Un projet phare Très fortement impliqué dans le soutien aux neurosciences, le Conseil Régional d’Aquitaine prévoit d’engager la somme de 60 millions d’euros dans la construction des 12 000 m2 de laboratoires nécessaire au lancement du Neurocampus.
Unité Physiologie Cellulaire de la Synapse Groupe de recherche : Dynamique de l’organisation membranaire des récepteurs Institut François-Magendie Bordeaux - ✆ 05 57 57 40 80 http://www.inb.u-bordeaux2.fr/
* Institut Interdisciplinaire de Neurosciences.
La recherche MADE IN Aquitaine
* Centre de Physique Moléculaire Physique et Hertzienne.
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Les seront imprimés comme des journaux ” Laboratoire de l’Intégration du Matériau au Système
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Le plastique pour concurrencer le silicium Lancés tardivement dans la course, les physiciens et les chimistes de l’IMS* sont aujourd’hui dans le peloton de tête des laboratoires pour la conception de cellules photovoltaïques en film plastique. Pouvant être produites à très bas coût, ces cellules, pourraient rivaliser avec les capteurs en silicium dont la fabrication est onéreuse et énergivore. entendre Guillaume Wantz, chercheur à l’IMS, rien n’est plus simple que de fabriquer un capteur solaire avec des matériaux organiques : sur le film transparent et conducteur tenant lieu d’électrode, badigeonner une couche de matière organique faite d’un polymère et d’une molécule carbonée permettant une bonne circulation des électrons délogés par le choc des photons, recouvrir d’un film d’aluminium en guise de seconde électrode. C’est prêt. Le résultat est une cellule fine et flexible qu’il serait facile de produire en grande quantité, et sur de grandes surfaces, avec les techniques d’imprimerie utilisées pour les journaux. Rien à voir avec la fabrication complexe et coûteuse (notamment en énergie) des capteurs en silicium. L’issue du match du plastique contre le silicium n’est pourtant pas
À
encore tranchée. Car les capteurs organiques ont aussi leurs faiblesses : leur rendement énergétique est deux à trois fois inférieur à celui du silicium et leur durée de vie est beaucoup plus courte du fait de leur vulnérabilité à l’oxydation. Tout le défi de l’équipe à laquelle appartient Guillaume Wantz est donc de sélectionner, parmi l’infinité des combinaisons chimiques possibles, des polymères capables de durer au moins trois ans tout en conservant un rendement et un coût attractif. Si la couverture de toits entiers avec des films photovoltaïques en plastique n’est pas encore pour demain, de nombreux objets nomades comme les vêtements, les tentes, les sacs à dos ou les parasols pourraient bien bénéficier sous peu des avancées de l’IMS. * Laboratoire de l'Intégration du Matériau au Système.
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Laboratoire de l’Intégration du Matériau au Système [ IMS ]
Ralentir SVP Quand des polymères aux propriétés intéressantes sont identifiés par les chimistes de l’IMS, les physiciens prennent le relais pour les caractériser et comprendre leurs limites. Pour ce faire les chercheurs utilisent notamment une chambre cryostatique qui, en ralentissant les électrons par le froid, permet une observation fine de leurs déplacements. Échanges multiples Des liens étroits ont été noués avec des universités canadiennes (Queen’s University, UDM, UQAM), avec l’Université de Princeton aux États-Unis ainsi qu’avec des centres de recherches taïwanais et mexicains. Dans le cadre plus régional de l’appel d’offre «Aquitaine Euskadi », l’IMS va également travailler avec l’université espagnole de Saint-Sébastien.
Unique en France Très sensibles à l’oxydation, les polymères doivent être manipulés en atmosphère contrôlée (sans oxygène ni eau). La Région qui a déjà permis de monter une chaine entière de production de capteurs dans de telles conditions (la plateforme ELORGA) finance actuellement son extension à hauteur de 220 000 euros. Elle participe également au financement d’une allocation doctorale.
IMS CNRS - Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies Institut Polytechnique de Bordeaux Pessac - ✆ 05 40 00 66 30 www.ims-bordeaux.eu
La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2009
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Tout savoir sur les députés” Science Politique Relations Internationales Territoire
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Ces inconnus qui nous gouvernent Méconnus du public, les députés de l’Assemblée nationale et du Parlement européen, étaient également boudés par les chercheurs en science politique. Une équipe bordelaise s’est récemment investie dans ce champ d’étude étrangement laissé vacant. Son approche à la fois globale et descriptive permet de renouveler l’analyse de la classe politique française. ombien d’amendements ont été déposés pour chaque loi votée au Parlement ? Qui en sont les auteurs ? À moins d’éplucher, pour chaque année, les milliers de pages du Journal Officiel, il est encore impossible d’obtenir simplement ces données. Comme il était impossible d’obtenir des statistiques fiables sur l’identité des députés et les activités du parlement avant que l’équipe dirigée par Olivier Costa au sein du laboratoire SPIRIT* à Science Po Bordeaux ne s’attèle à la constitution d’une base de données nourrie par une collecte systématique d’informations quantitatives (activité législative, biographie des élus...) et qualitatives (entretiens approfondis, décryptés par thèmes : motivations, gestion du temps, conceptions de la représentation...). Achevé en 2007, cet outil a déjà commencé à produire des résultats et devrait permettre de
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lancer de multiples recherches sur la vie politique française à mesure qu’il s’étoffera d’entrées nouvelles. Sur les amendements notamment. À mesure, également, qu’il débordera du cadre de l’Assemblée nationale pour s’étendre au Sénat – tout aussi méconnu – ou au Parlement européen dont l’étude des représentants français fait l’objet du projet LEGIPAR* financé depuis 2008 par une aide de l’Agence nationale de la recherche (ANR). Les éléments de comparaison déjà disponibles montrent qu’en France, depuis la régionalisation du mode de scrutin en 2004, le profil des députés européens a perdu en diversité pour se rapprocher du profil national du quinquagénaire mâle et blanc, fonctionnaire ou exerçant une profession libérale, très implanté localement.
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Science Politique Relations Internationales Territoire [Spirit ]
Comparaisons européennes Afin de comparer finement les députés européens français avec leurs homologues d’autres pays, les chercheurs bordelais ont convaincu des laboratoires belge, portugais et roumain d’adopter leur protocole d’acquisition et de traitement des données. La fin du «mythe de Delors» Grâce à sa base de données, l’équipe d’Olivier Costa a pu mettre en évidence que l’idée reçue, tirée d’un propos de Jacques Delors, selon laquelle 80 % des lois françaises sont d’origine communautaire, était fausse. Depuis 1958, seulement 15 % des lois ont procédé de l’Europe. Le chiffre est à la hausse dans les dernières années mais il ne dépasse pas 20 %.
Impulsion significative En finançant le projet DEPASTRA : Dé putés à Paris et Strasbourg (50 000 euros sur trois ans), le Conseil Régional a notamment per mis de mettre en place des ou tils né cessaires au démarrage du projet LEGIPAR financé par l’ANR. Des outils qui font de Bordeaux le principal centre de re cher ches parlementaires en France.
Spirit Sciences Po Bordeaux CNRS - Université de Bordeaux Pessac - ✆ 05 56 84 42 81 http://spirit.sciencespobordeaux.fr
*Science Politique Relations Internationales Territoire.
La recherche MADE IN Aquitaine
*Légitimation Parlementaire et gouvernance démocratique en France et dans l’Union.
10 portraits de recherches - Édition 2009
Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand
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Le
laser de puissance
comme outil de connaissance � Centre Lasers Intenses et Applications
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Le match accélérateur de particules contre laser Forts des savoirs acquis dans la course à la fusion nucléaire, les physiciens du laboratoire CELIA* ont diversifié les champs d’applications de leurs découvertes. L’équipe de Vladimir Tikhonchuk, membre senior de l’Institut Universitaire de France, travaille aussi bien sur les solutions d’allumage du processus de fusion par laser de puissance que sur l’astrophysique, les procédés laser ou la médecine. a voie dominante dans la recherche liée à la fusion nucléaire est celle du confinement magnétique du plasma. ITER dont la construction s’achèvera en 2018 en Provence, porte les espoirs de cette voie. Mais il se pourrait bien qu’elle se fasse doubler par la voie dite du confinement inertiel développée en France et aux États-Unis. Les lasers de forte énergie (mégajoule) construits dans ces deux pays servent surtout à des fins de défense. Pour la production d’énergie les lasers de très forte puissance (petawatt) comme PETAL*, sont préférés. Lors de son inauguration au Barp (Gironde) en 2012, PETAL permettra d’approcher cette fusion tant désirée grâce aux techniques d’allumage rapide soutenues notamment par l’équipe de Vladimir Tikhonchuk. La course se joue également dans d’autres domaines de la science et de l'industrie.
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Les chercheurs du CELIA proposent, par exemple, de substituer les encombrants accélérateurs de particules chargées à usage médical, par des appareils compacts alimentés par des accélérateurs lasers. Ceux-ci pourront être utilisés pour détruire des cellules cancéreuses en les bombardant par les particules chargées. Un grand intérêt est porté aux ions, qui permettent d’être plus précis dans le tir et donc de moins endommager les tissus sains situés à proximité. On n’en est pas encore là, mais les expériences prévues avec le laser PETAL devraient permettre de vérifier les modèles théoriques et de définir les conditions les plus favorables pour accélérer des particules chargées. Une nouvelle piste pour le traitement des cancers sera alors ouverte.
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Centre Lasers Intenses et Applications [ CELIA ]
Jet de plasma En 2008, l’équipe de Vladimir Tikhonchuk s’est penchée sur l’apparition inexpliquée d’un jet de plasma sur un laser construit à Prague. Elle a pu démontrer que ce jet possédait des caractéristiques très semblables aux jets observés au voisinage des galaxies actives et des étoiles naissantes. Cette découverte ouvre des perspectives inédites pour la compréhension de l'évolution de l'univers et de notre propre soleil. Un master en fusion Du fait de leur leadership international dans la fusion déclenchée par le laser, les chercheurs et professeurs de l'Université Bordeaux 1 étaient bien placés pour accueillir le premier Master national en sciences de la fusion. Unique au monde, il forme des promotions d'environ 40 étudiants (dont 20% d’étrangers) destinés à travailler dans les futures installations de la fusion magnétique et inertielle.
Soutien appuyé Au-delà de la conception et de la construction de PETAL (54,3 millions d’euros), de la construction des locaux du CELIA et de leur équipement en laser (12 millions d’euros), la Région soutient régulièrement les projets de recherche menés par les scientifiques du laboratoire (320000 euros pour 2008).
Centre Lasers Intenses et Applications - CELIA CNRS - Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies - CEA Talence - ✆ 05 40 00 28 90 www.celia.u-bordeaux1.fr
*Centre Lasers Intenses et Applications.
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*PETawat Aquitaine Laser.
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Quand le
sable se prend
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De la physique fondamentale à l’œil nu À partir d’expériences simples une petite équipe du CPMOH* travaillant sur les systèmes complexes est à l’origine de plusieurs découvertes majeures pour la physique. Contre toute attente, elle a pu montrer que, plongés dans certaines conditions, des systèmes granulaires comme le sable pouvaient avoir des propriétés semblables à celle de liquides. Et l’écoulement de fluides complexes présenter des propriétés inédites. omment décrire le sable ? Yacine Amarouchene, de l’équipe « Instabilités Interfaciales et Turbulences à Basse Dimension » au CPMOH invite à jouer avec la perception de ce matériau. En étudiant ses grains séparément aucun doute n’est possible : ce sont des corpuscules solides soumis aux lois élémentaires. Placés en petite quantité dans un verre que l’on agite, les grains font penser aux molécules dans un gaz. Mais si l’on augmente suffisamment la quantité de sable, c’est davantage un liquide que l’on voit. Comme pour les systèmes moléculaires, une variation de la distance entre les grains semble provoquer un changement d’état. Mais la comparaison cesse une fois le sable vidé du verre. Privé d’énergie il perd la cohésion propre aux liquides et reste en tas. L’équipe du
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CPMOH a cependant pu retrouver cette cohésion « capillaire », en faisant couler un jet de sable de façon verticale, pour le théoriser : dans sa chute, le sable entraîne l’air plus rapidement au centre de l’écoulement qu’à sa périphérie ce qui créerait une dépression attirant les grains vers l’intérieur. L’étude de l’impact de tels jets sur une surface plane a également permis de révéler des ondes de chocs et d’en déduire une mesure de la vitesse du son dans le sable. Une double découverte dont le retentissement a dépassé le cadre de la recherche. Ainsi les industriels n’ont-ils pas manqué de relever qu’elle pourrait être porteuse de solutions pour toutes les activités produisant, stockant ou transportant des poudres, des billes et des grains… * Centre de Physique Moléculaire Optique et Hertzienne.
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Centre de Physique Moléculaire Optique et Hertzienne [ CPMOH ]
Lauriers Avec cinq publications dans la revue Physical Review Letters, la bible des physiciens, l’année 2008 aura été une année faste pour le trio constituant l’équipe Instabilités Interfaciales et Turbulences à Basse Dimension : Jean-François Boudet, Hamid Kellay et Yacine Amarouchene. Ce dernier étant par ailleurs distingué par la médaille de bronze du CNRS. Le voyage de Gulliver En travaillant aussi bien sur les fluides complexes, la turbulence et les systèmes granulaires, les trois chercheurs du CPMOH passent sans cesse de l’échelle moléculaire à l’échelle macroscopique voire à des échelles plus importantes encore lorsqu’il s’agit de comparer l’évolution des turbulences sur la surface d’une bulle de savon à celle des cyclones dans l’atmosphère terrestre.
5000 images par seconde Pour être analysés finement, les écoulements parfois très brefs des systèmes granulaires doivent être filmés par des caméras ultra rapides. L’acquisition de cet outil coûteux a été rendu possible par une aide de 65 000 euros attribuée par la Région Aquitaine à Yacine Amarouchene. Une thèse également financée par la Région Aquitaine va prochainement démarrer sur ce sujet.
CPMOH Équipe Instabilités Interfaciales et Turbulences à Basse Dimension Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies - CNRS Talence - ✆ 05 40 00 28 90 http://www.cpmoh.cnrs.fr
La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2009
Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand
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epuis 1998, la Région Aquitaine fait le pari de l’intelligence et de l’innovation en menant une politique très volontariste pour relever trois défis : celui de la recherche, celui du développement industriel pour préparer les emplois de demain et celui de l’égalité des chances. Avec 9 % de son budget, elle est la première région française pour le soutien à la recherche, à l’enseignement supérieur et au transfert de technologies.
Cette dynamique n’est sans doute pas étrangère au fait que le projet « Vers un nouveau modèle d’Université » ait fait partie des 10 projets retenus au niveau national dans le cadre de l’opération Campus.
La structuration du monde universitaire et de la recherche a abouti, en 2007, à la création du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur – PRES - « Université de Bordeaux », sous l’impulsion de ses 8 membres fondateurs, les quatre universités bordelaises et quatre écoles d’ingénieurs.
C’est justement en suscitant le développement d’un esprit de campus que l’Université de Bordeaux ambitionne de renforcer son inscription dans le territoire aquitain, de contribuer à rapprocher Sciences et Société et d’accroître sa lisibilité à l’échelle nationale et internationale.
Le dynamisme de la politique régionale et l’organisation de la recherche en filières et pôles d’excellence font de l’Aquitaine un territoire attractif pour le développement scientifique et technologique, comme le démontrent les arrivées de l’INRIA et de Sup Optique sur le campus de l’agglomération bordelaise.
Ces portraits de recherches illustrent la richesse et la diversité des projets menés en Aquitaine et soulignent la créativité de ces scientifiques passionnés par leur sujet. Alain Rousset, Président de la Région Aquitaine
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Conseil Régional d’Aquitaine Direction de la recherche et du transfert de technologie 14, rue François-de-Sourdis – 33077 Bordeaux www.aquitaine.fr
Cap Sciences Hangar 20 – Quai de Bacalan - 33300 Bordeaux www.cap-sciences.net