Fr history culture

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JORDANIE

Histoire et Culture



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As-Salt

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Madaba

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Umm Ar-Rasas

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Mont Nébo

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Vallée du Jourdain et mer Morte

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Kérak

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Pétra

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Aqaba

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Jerash

30

Ajlun

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Umm Al-Jimal

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Pella

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Umm Qays

40

Shawbak

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Châteaux omeyyades du désert

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Itinéraires historiques et culturels

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Irbid

Pella Hemmeh

Ramtha

Ajlun Deir 'Alla

Jerash

Mafraq Umm al-Jimal

Zarqa

Marka

Iraq al-Amir

Bethany Beyond The Jordan

Mt. Nebo

Dead Sea Spas

Madaba Hammamat Ma’in

Amman Qusayr Amra Qasr Al Mushatta

Queen Alia International Airport

Azraq

Qasr Al Kharrana

Dhiban Umm Ar-Rasas

Qatraneh

Karak Mu'ta Al Mazar aj-Janubi

Tafileh

Shawbak Wadi Musa

Sites historiques

Sites religieux

Petra

Ras an-Naqab

Pour des informations complémentaires, contactez:

LEGENDES Châteaux

Ma'an

Aéroport Routes Autoroute Voie ferroviaire

of Aq aba

Aqaba

Gulf

L’Office du Tourisme de Jordanie Au 00 962 6 5678444. Ouvert tous les jours, sauf le vendredi, de (8h00 à 16h00). Vous pouvez également consulter le site Web de l’office du tourisme de Jordanie à l’adresse suivante: www.VisitJordan.com

Jaber

Qasr Al Hallabat

Salt

hway

Amman

Umm Qays

Desert Hig

2 Jordan River

Bienvenue

Jordan Valley

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D ea d Se a

Carte de la Jordanie

L.Tiberius

Table des matières

Wadi Rum

Pont


HISTOIRE ET CULTURE DE LA JORDANIE La Jordanie est un pays dont l’histoire est particulièrement riche. En effet, depuis l’aube de la civilisation, la Jordanie joue un rôle important dans les échanges commerciaux entre l’Orient et l’Occident, du fait de sa position géographique à la croisée de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe. Elle a accueilli certains des premiers établissements humains et, aujourd’hui encore, elle offre des reliques provenant des plus grandes civilisations. La Jordanie a joué un rôle majeur aux époques romaine et biblique, au début de l’Islam et lors des croisades. Dès votre arrivée, le passé se rappelle à vous. Partout subsistent les ruines de civilisations depuis longtemps reléguées dans les livres d’histoire et qui, pourtant, perdurent encore dans la vie de ce royaume surprenant et dans l’âme même de son peuple. De l’antique cité nabatéenne de Pétra au miracle de la mer Morte et de la vallée du Jourdain, en passant par les merveilles de la mer Rouge et du Wadi Rum, sans oublier les hôtels confortables, les centres commerciaux et les galeries d’art moderne d’Amman, la Jordanie peut vraiment être fière de la richesse de son histoire et de sa culture.

Tout autour de vous surgissent les ruines de

civilisations depuis longtemps reléguées dans les livres d’histoire. 2


LE SAVIEZ-VOUS? Le drapeau jordanien est adapté de la bannière de la Grande Révolte Arabe de 1916 qui donna naissance au Royaume actuel. Ses bandes noires, blanches et vertes symbolisent respectivement les dynasties Arabes des Abassides, Ommeyades et Fatimides tandis que le triangle rouge réunissant ces bandes représente la dynastie Hashémite. L’étoile islamique à sept branches, occupant le centre du triangle rouge, représente les sept versets formant l’ouvrante Al-Fâtihat, la première sourate du Saint Coran.

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AMMAN

Ainsi, l’occupation du site de la Citadelle d’Amman (alQala’a) remonte à l’Age de bronze ancien (3 200 – 2 000 avant J.C). Cependant, les restes architecturaux de cette période culturelle sont rares et surtout représentés par quelques tombes creusées dans le roc. Pendant l’Age du bronze moyen (2 000 – 1 550 avant J.C), la Citadelle fut renforcée par des pentes en maçonnerie pavées (Glacis). A cette époque, des produits tels que des vases en albâtre ainsi que des récipients et scarabées en faïence étaient importés d’Egypte. Pendant l’Age de bronze final (1 550 – 1 200 avant J.C) les relations commerciales se développèrent jusqu’à Chypre et aux îles sous l’influence de la culture mycénienne.

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L’Age de fer (1 200 – 539 avant J.C), qui coïncide avec la période biblique, correspond au début de l’utilisation du fer. A cette époque, la Jordanie était divisée en plusieurs petits Etats: Gilead au nord, Ammon et Moab au centre et Edom au sud. Au début du dixième siècle avant Jésus-Christ, le Roi David conquit Rabbath Ammon lors de ses poussées expansionnistes. Urie le Hittite, l’un des officiers de David placé en première ligne, fut tué lors de cette bataille. Sa femme Bethsabée, renommée pour sa beauté et convoitée par David, devint la mère de Salomon. Vers le Xème siècle avant Jésus-Christ, Ammon regagna son

L’histoire d’Amman couvre neuf millénaires et remonte à l’Age de pierre. C’est là que se trouvent les plus importants établissements humains de l’époque néolithique (vers 6500 avant J.C) jamais découverts au Moyen-Orient.

Le palais omeyyade qui compose la Citadelle, à Amman.


Les romains reconstruisirent la ville et l’embellirent de rues bordées de colonnes, de bains, d’un théâtre et d’impressionnants bâtiments publics. indépendance et Rabbath Ammon devint la capitale de l’Etat Ammonite. Sur les frontières, une ligne de forteresses formant un ensemble défensif bien intégré protégeait la partie occidentale de Rabbath Ammon. Les tours et forteresses composant ce système défensif, construites en style mégalithique, étaient de forme carrée, rectangulaire ou circulaire. Cette dernière forme est visible dans le quartier de Jabal Amman, à proximité immédiate des bureaux du Département des Antiquités de Jordanie. A partir du VIIIème siècle avant Jésus-Christ, la région fut successivement dominée par les Assyriens, les Babyloniens et les Perses. Au IIIème siècle avant Jésus-Christ, la ville fut renommée « Philadelphie » en l’honneur de son dirigeant, Ptolémée II Philadelphos.

Suivirent ensuite les règnes des Séleucides et des Nabatéens jusqu’à l’incorporation de la région dans l’Empire romain en l’an 63 avant Jésus-Christ. Pompée, le général romain, annexa la Syrie et inclut Philadelphie dans la Confédération de la Décapole, une alliance de dix Cités-Etats libres ayant prêté allégeance à Rome. Les romains reconstruisirent la ville et l’embellirent de rues bordées de colonnes, de bains, d’un théâtre et d’impressionnants bâtiments publics. Philadelphie prospéra et devint l’un des principaux centres de la nouvelle province romaine d’Arabie et un carrefour commercial florissant à la croisée des routes, allant de la Méditerranée et des terres intérieures, jusqu’à l’Inde et à la Chine, et du nord au sud. Pendant l’époque byzantine, lorsque le Christianisme devint la religion d’Etat de l’Empire romain d’Orient, la ville devint le site d’un évêché chrétien et deux églises y furent construites. Le début du VIIIème siècle vit la propagation de l’Islam vers le nord et vers la péninsule arabe et, en l’an 635, cette région fut entièrement convertie. La ville reprit son nom sémite d’origine, Ammon, ou Amman comme on l’appelle aujourd’hui.

 Des visiteurs admirent le coucher de soleil à la Citadelle.

LE SAVIEZ-VOUS? La Royal Film Commission of Jordan (Commission royale du film de Jordanie) est un comité qui cherche à promouvoir le développement de l’industrie audiovisuelle en Jordanie en suscitant et en promouvant l’essor d’une culture cinématographique et en encourageant les Jordaniens à utiliser le film et les supports audiovisuels pour exprimer leurs idées. Ce comité offre également au public des occasions de rencontrer des producteurs afin de visionner des films indépendants et d’échanger leurs idées. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site suivant: www.film.jo

Une figurine en plâtre provenant du site d’Aïn Ghazal datant de plus de 7000 ans.

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L’instabilité politique des siècles suivants entraîna le déclin d’Amman. A l’époque des croisades, et sous la domination des Mamelouks venus d’Egypte, l’importance d’Amman diminua alors que Kérak, dans le sud, prenait de l’importance. On rapporte qu’en 1321 de notre ère, Amman était décrite en ces termes: « une très antique cité, tombée en ruines bien avant l’avènement de l’Islam... où subsistent des vestiges impressionnants, et que traverse la rivière al-Zarqa ».

dans la région et s’établirent à Amman et dans d’autres villes comme Jerash, Suweileh, Wadi Seer et Naur. Bien qu’il se soit s’agit en majorité de fermiers, ces nouveaux arrivants comptaient également parmi eux des orfèvres travaillant l’or et l’argent ainsi que d’autres artisans. Rapidement, ils construisirent des routes grossières reliant les différents centres d’implantation et le commerce recommença à se développer.

Sous l’Empire Ottoman, Amman n’était plus qu’une bourgade reculée alors qu’As-Salt était devenue la principale ville de la région. En 1806, la ville n’était plus habitée que par des bédouins.

Cependant, l’origine véritable de la renaissance de la ville fut la construction de la voie ferrée Hejaz. Reliant Damas à Médine, la voie ferrée traverse en effet Amman. En 1902, Amman redevint un carrefour commercial important ; sa population augmenta lentement et, en 1905, la ville accueillait une population de près de 3000 personnes.

L’affaiblissement de l’autorité ottomane dans la région coïncida avec l’afflux d’un grand nombre de circassiens et d’autres musulmans persécutés venant du Caucase qui trouvèrent refuge

L’impressionnant amphithéâtre d’Amman.  Un buste du Jordan Archaeological Museum (Musée archéologique de Jordanie) d’Amman.

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Le 15 mai 1923 naît l’Emirat de Transjordanie sous la direction incontestée de l’Emir Abdullah, le chef de la dynastie Hashémite et descendant direct du Prophète Mahomet (PSL). Le 22 mars 1946, la Transjordanie obtenait officiellement son indépendance. Deux mois plus tard, Abdullah renonçait au titre d’Emir pour prendre celui de Roi et le pays fut rebaptisé Royaume Hashémite de Jordanie, avec Amman comme capitale. Au cours des décennies qui suivirent, la ville se développa et prospéra pour devenir une métropole moderne et animée dont la population dépasse largement les deux millions d’habitants. Aujourd’hui, hôtels et immeubles modernes, restaurants raffinés, cafés, centres commerciaux, bureaux et villas luxueuses ont remplacé les vieilles habitations. Cependant, il est encore possible d’y admirer de nombreux vestiges de la ville ancienne. Outre ses nombreux sites archéologiques, Amman compte plusieurs musées, galeries d’art et centres culturels, ainsi que des théâtres et des cinémas.

Le Temple d’Hercule dans la Citadelle d’Amman. 

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Sites historiques

Instituts archéologiques

Amman réunit un large éventail de sites historiques allant du néolithique à l’époque hellénistique, à la fin de l’empire romain et au développement de l’Islam en Arabie. La Citadelle constitue un excellent point de départ pour partir à la découverte des sites archéologiques de la ville. Sur ce site de l’ancienne RabbathAmmon, des fouilles ont mis à jour de nombreux vestiges romains, byzantins et des débuts de la période islamique. Sa situation élevée, au sommet d’une colline, permet aux visiteurs de se replonger dans l’incroyable histoire de la ville, mais également de découvrir les paysages remarquables du centre-ville d’Amman.

Plusieurs instituts archéologiques réputés au niveau local et international se sont implantés à Amman et témoignent de la richesse de son passé: • American Centre for Oriental Research (Institut américain de recherches orientales) • Council for British Research in the Levant (Comité britannique de recherches dans le Levant) • Institut français d’archéologie du Proche-Orient • Friends of Archaeology (Les Amis de l’archéologie) • German Protestant Institute for Archaeology (Institut allemand protestant d’archéologie) • Département des Antiquités

La Citadelle regroupe plusieurs sites intéressants dont le complexe du palais Omeyyade datant à peu près de l’année 730, le temple d’Hercule construit sous le règne de l’Empereur Marc Aurèle (161180 de notre ère) et l’église byzantine qui remonte sans doute au VIème ou au VIIème siècle après Jésus-Christ. Dans les environs se trouvent plusieurs sites intéressants comme le théâtre romain restauré qui remonte au IIème siècle de notre ère, le forum romain, le nymphée et la grande mosquée Al-Husseini construite par l’Emir Abdullah en 1924 sur le site d’une mosquée plus ancienne datant de la période des Ommeyades.

 Une locomotive à vapeur du chemin de fer du Hejaz.

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La grande mosquée Al-Husseini dans le centre  d’Amman. Statue du Jordan Archaeological Museum (musée Archéologique de Jordanie).


Où que vous alliez en Jordanie, les occasions

de faire des achats ne manquent pas. Musées Les musées nationaux permettent de se plonger dans l’histoire et la culture locales: • Jordan Archaeological Museum (Musée archéologique de Jordanie) • Jordanian Museum of Popular Tradition (Musée des traditions populaires de Jordanie) • Jordan Folklore Museum (Musée du folklore de Jordanie) • Musée archéologique / Université de Jordanie • Musée d’anthropologie / Université de Jordanie • Musée numismatique / Banque centrale de Jordanie • Royal Automobile Museum (Musée royal de l’automobile)

Artisanat /Achats Où que vous alliez en Jordanie, les occasions de faire des achats ne manquent pas. Les visiteurs trouveront une large gamme de produits issus de l’artisanat local et d’autres objets sur tous les sites ainsi que dans les boutiques des grands hôtels et les divers

offices de tourisme. Vous aurez le choix entre des tapis et coussins tissés à la main, des tissus et vêtements superbement brodés, des articles de poterie traditionnelle, des objets en verre, des bijoux en argent incrustés de pierres semi-précieuses, des couteaux de bédouins, des cafetières, des narguilés (pipes à eau), des objets en marqueterie, des antiquités et autres souvenirs. Alors, prenez le temps de visiter le souk du centre-ville d’Amman: c’est une caverne d’Ali-Baba pour tous ceux qui recherchent des souvenirs sortant un peu de l’ordinaire. Le souk abrite d’excellentes boutiques de bijoux en or et en argent où vous pourrez réaliser de bonnes affaires. Les ruelles animées du marché valent également le détour, surtout si vous recherchez des épices, herbes et assaisonnements exotiques. Amman compte également des magasins sophistiqués et des boutiques à la pointe de la mode offrant bijoux, vêtements, accessoires, maroquinerie et appareils électroniques. Les produits de la mer Morte, de renommée mondiale, sont disponibles presque partout en Jordanie. Tous sont d’excellente qualité, réalisés et fabriqués selon de strictes conditions cliniques et sont proposés à des prix très raisonnables.

LE SAVIEZ-VOUS? A 12 kilomètres au sud de la ville, au sommet d’une colline, se dresse Kan Zaman, un ensemble rénové d’étables et d’entrepôts transformé en complexe résidentiel qui est devenu l’une des principales attractions pour les touristes. Kan Zaman, dont le nom signifie « il était une fois », associe une atmosphère délicatement surannée à certains des meilleurs restaurants et boutiques d’artisanat de Jordanie.

Les vendeurs sont toujours amicaux et prêts à vous conseiller. Beaucoup d’entre eux parlent au moins quelques mots d’anglais, mais si tel n’était pas le cas, il est pratiquement toujours possible de trouver quelqu’un prêt à vous aider. Une boutique d’épices dans le souk du centre-ville d’Amman.

Plateau natté traditionnel.

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Le Global Village Le “Global Village” est un festival annuel organisé pendant tout le mois de juillet. Il réunit de nombreux « Pavillons » de différents pays construits pour refléter l’héritage spécifique, le folklore et les traditions du pays concerné. Il comporte également un « Théâtre principal » qui accueille des activités nationales et internationales, une « cité de jeux » s’étendant sur 16 000 m2 aux manèges offrant des sensations fortes, ainsi qu’une aire de restauration où les visiteurs peuvent goûter des plats traditionnels et internationaux. Visiteurs et participants y trouveront également plusieurs services tels que des banques, un service de sécurité, des aires de parking, etc. Pour plus d’informations, consultez le site www.globalvillagejo. com. Souk Ukaz Le festival de musique annuel de Souk Ukaz, au milieu de l’été, est organisé à Amman ou dans la proche cité de Jérash. De la mi-juillet à la mi-août, le festival de Souk Ukaz propose musiques, danses et chants d’artistes locaux et internationaux. Pour plus d’informations sur le festival de Souk Ukaz, veuillez consulter le site www.meccad.org.

Galeries d’art Le monde de l’art jordanien est en pleine évolution, notamment à Amman qui dispose d’excellents centres d’exposition et galeries. Ceux-ci attirent des artistes locaux et internationaux qui viennent régulièrement y exposer leurs œuvres.

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Galerie nationale des Beaux-Arts de Jordanie Fondée en 1980, près de la mosquée du roi Abdullah, la Galerie nationale des Beaux-Arts de Jordanie est l’un des plus importants musées d’art du Moyen-Orient. Sa vaste collection permanente d’œuvres d’art moderne d’artistes de pays en développement est unique et jouit d’une renommée internationale. Dès sa création, la Société Royale des BeauxArts jordanienne s’est imposée de respecter des normes d’excellence professionnelle particulièrement élevées pour acquérir des œuvres d’art et assurer la gestion de la galerie. La collection comprend plus de 2000 œuvres (tableaux, sculptures, photographies, montages, tissages et céramiques) de plus de 800 artistes représentant 59 pays d’Asie et d’Afrique. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site: www.nationalgallery.org • • • • • • • • • • • •

Mairie / Municipalité du grand Amman Galerie Al Mashreq Galerie Lines Galerie Zara The Gallery Galerie Baladna Galerie d’ Art Orfali Galerie Foresight Dar Al Anda Makan Darat Al Funun Broadway

 La Galerie Nationale des Beaux-Arts d’Amman. 

Festivals

Exposition d’art à la Galerie Nationale des Beaux-Arts.


LE SAVIEZ-VOUS? Le Musée Royal de l’automobile retrace l’histoire du Royaume Hashémite de Jordanie du début des années 1920 jusqu’à nos jours.

Centres culturels Un nombre toujours croissant d’établissements héberge des activités culturelles. Les quotidiens en langue anglaise publient la liste des événements du jour, tels que The Jordan Times et The Star. • Centre culturel Royal • Centre d’art Haya • Centre culturel Zaha • Centre culturel des Emirats • Centre culturel turc • Goethe Institute • Centre culturel français • The British Council • Centre culturel espagnol

Théâtres et cinémas Les films en langue étrangère sont projetés en version originale sous-titrée en arabe. Les horaires sont indiqués dans le Jordan Times. Plusieurs centres culturels organisent également des projections cinématographiques. Le Festival du film jordanien se tient ici chaque année au mois de mai, et Amman participe également au Festival du film européen et au Festival du film franco-arabe.  Le Musée des traditions populaires d’Amman.

Les voitures présentées illustrent la vie et le règne de Sa Majesté le défunt Roi Hussein et offrent un aperçu des nombreux aspects de son gouvernement. Cinémas: • Plaza • Century • Gateway • Galleria • Cinema City • Le Royal Cinémas-Théâtres: • Théâtre Ammoun • Opéra • Hisham

Des archives photographiques rares et des vidéos sont en effet présentées dans tout le musée. Une salle multimédia, une bibliothèque ainsi qu’une boutique de souvenirs permettent aux visiteurs de vivre une expérience historique et éducative complète.

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AS-SALT La très ancienne cité d’As-Salt constituait autrefois la zone d’implantation la plus importante entre la Vallée du Jourdain et le désert oriental. Du fait de l’importance de sa situation commerciale stratégique entre le désert oriental et l’ouest du pays, elle revêtit une grande importance aux yeux des maîtres successifs de la région. Romains, Byzantins et Mamelouks contribuèrent tous à la croissance de la ville mais, c’est à la fin du XIXème/début du XXème siècle, pendant l’époque ottomane, qu’As-Salt connut sa plus grande période de prospérité. A cette époque, en effet, les Ottomans établirent un siège administratif régional à As-Salt et encouragèrent l’immigration depuis d’autres parties de leur empire. Le statut toujours plus prestigieux de la ville attira de nombreux marchands qui consacrèrent leur nouvelle fortune à construire de belles demeures que l’on peut encore admirer aujourd’hui. Ces splendides bâtiments de grès jaune présentent un mélange de styles architecturaux locaux et européens et mêlent le plus souvent toits en coupole, cours intérieures et de hautes fenêtres cintrées. As-Salt, la capitale de la région de Belqa’a, attirait déjà les colons avant l’Age de fer, à cause principalement de son climat tempéré, de son sol fertile et de son abondant approvisionnement en eau. La ville jouit également d’une excellente situation géographique, au carrefour des routes commerciales nord-sud et est-ouest qui relient l’intérieur des terres à Jérusalem, Nablus, Nazareth et la Méditerranée.

Au début du XIXème siècle, As-Salt était devenue une ville frontalière prospère aux confins de l’Empire ottoman et du désert. Utile à tous, la ville n’était dominée par personne et le peuple d’As-Salt était décrit comme étant « libre de toute taxation ». La ville était également un centre commercial prospère de par sa position entre les centres régionaux et urbains de Palestine. La richesse de la ville et son statut déclinèrent après la Première Guerre Mondiale lorsque l’Emir Abdullah bin Al-Hussein choisit de faire d’Amman la capitale du nouvel Emirat de Transjordanie. As-Salt.  Un objet en verre du Musée Archéologique d’As-Salt.

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Elle présente toujours des traces d’occupation de l’époque romaine et plusieurs tombes de cette période sont visibles à la périphérie de la ville. A l’époque romaine, la ville s’appelait AsSaltos, ce qui signifie Forêt/Lieu boisé. A l’époque byzantine, la ville portait le nom de Jadaron/ Jader. Elle est représentée sur un sol en mosaïque de Ma’in sous le nom de « Jadaron ». Au XIIIème siècle, le Sultan Al Mu’azzam Isa (un neveu de Saladin) fit construire une citadelle sur son site. Cette forteresse fut détruite lors de l’invasion mongole de 1260, mais reconstruite un an plus tard par le Sultan mamelouk al-Zahir Baybars. Six siècles plus tard, en 1840, les troupes d’un autre potentat égyptien, Ibrahim Pasha, la démolirent à nouveau. Aujourd’hui, la Citadelle est le site d’une grande mosquée qui domine la ville moderne.


Sites historiques L’un des premiers patriarches de la Bible est Job dont le livre compte parmi les plus grands chefs-d’œuvre de la littérature religieuse. As-Salt abrite le tombeau de Job ainsi que la sépulture du prophète Jéthro, le beau-père de Moïse. C’est également là que se trouvent les tombes de Gad et Aser, les fils de Jacob. La demeure de la famille Abu Jaber construite entre1892 et 1906, aux plafonds décorés de fresques peintes par un artiste italien, constitue le plus bel exemple de maison de marchand dans la région. As-Salt compte plusieurs autres centres d’intérêt, parmi lesquels les tombes romaines à la périphérie de la ville, et le site de l’ancienne forteresse ayyubide construite au début du XIIIème siècle par al-Mu’azzam Isa, le neveu de Saladin, peu après l’an 1198 de notre ère.

Musées Les musées locaux abritent des objets antiques remontant jusqu’à la période chalcolithique, ainsi que des costumes traditionnels bédouins et d’autres exemples de l’histoire et des traditions locales. • Musée archéologique d’As-Salt • Musée du folklore d’As-Salt • Musée d’histoire de Salt (Demeure d’Abu Jaber House)

Directions As-Salt se trouve à 29 kilomètres au nord-ouest du centre d’Amman, soit à trente minutes en voiture environ. 

Une porte de style ottoman à As-Salt.

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MADABA A seulement 30 kilomètres d’Amman, par l’historique Route des Rois (vieille de 5000 ans), se trouve l’un des lieux les plus mémorables de la Terre Sainte. Après avoir traversé un chapelet de sites antiques, la première ville que l’on atteint est Madaba, aussi appelée (Ville des mosaïques). Madaba est une cité antique du Plateau jordanien qui fut occupée par des tribus arabes chrétiennes venant de la région de Kérak en l’an 1880. Aujourd’hui, elle est aussi bien habitée par des chrétiens que par des musulmans. De nombreux vestiges antiques y ont été découverts et sont présentés dans le musée de la ville et dans le Parc Archéologique. Madaba peut s’enorgueillir d’une longue histoire: elle est, en effet, mentionnée dans la Bible, à la période de l’Exode, en 1200 avant Jésus-Christ. Une tombe datant de cette période a même été découverte à l’est de la ville. Dans la Bible, Madaba est citée comme l’une des Cités de la plaine de Moab conquises par les tribus israélites. D’après une inscription sur la stèle de Mesha (Roi de Moab), la ville fut libérée par le roi moabite vers le milieu du IXème siècle avant Jésus-Christ. Vers la fin du IIème siècle avant Jésus-Christ, Madaba s’opposa aux Hasmonéens et Jean Hyrcanus prit la ville après un long siège. Plus tard, Jean Hyrcanus II promit de rendre la ville, et d’autres cités de la région, au Roi nabatéen Arétas III à Pétra, en échange du soutien qu’il demandait dans la guerre l’opposant à son frère Aristobule. Des indices épigraphiques suggèrent que Madaba demeura dans la sphère d’influence nabatéenne jusqu’à l’incorporation de la région dans la province romaine d’Arabie en 106 après Jésus-Christ. Les romains en firent une ville de province classique, avec

des rues à colonnades, des temples et autres bâtiments élégants, de larges réservoirs d’eau et un mur d’enceinte. La prospérité de la ville se maintint pendant tout le VIIIème siècle, et audelà. Les longues rues pavées de l’Archaeological Park (Parc Archéologique) de Madaba témoignent encore du passé romain de la ville.

Sites historiques La principale attraction de Madaba se trouve dans l’église grecque orthodoxe contemporaine de St. Georges. Il s’agit d’une mosaïque byzantine du VIIème siècle aux couleurs merveilleusement fraîches qui dresse la carte de Jérusalem et de divers autres lieux saints. Composée de deux millions de morceaux de pierre colorée, et longue de 25 mètres sur 5 mètres dans son format d’origine (dont l’essentiel subsiste encore aujourd’hui), cette carte représente collines et vallées, villes et villages jusqu’aux lointaines contrées du delta du Nil. Ce chef-d’œuvre n’a pas d’égal en Jordanie, mais il existe littéralement des douzaines d’autres mosaïques, datant de la période allant du Vème au VIIème siècle, dans les autres églises et les bâtiments de Madaba. Conformément à l’engagement pris par la Jordanie de restaurer et de préserver ses chefs d’oeuvres en mosaïque, l’immense complexe formé par le Parc Archéologique et le Musée de Madaba englobent les vestiges de plusieurs églises byzantines, notamment l’Eglise de la Vierge, célèbre pour sa superbe mosaïque, et l’Hyppolytus Hall (Hall d’Hippolyte) qui faisait partie d’un palais du VIIème siècle.

Le Parc Archéologique de Mabada.  Artisan au travail dans la Mosaic School of Madaba (Ecole de mosaïque de Mabada).

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Musées Bien évidemment, les musées locaux exposent principalement les mosaïques découvertes. L’Ecole de mosaïque de Madaba, qui dépend du Ministère du Tourisme et des Antiquités, mérite d’être citée. Constituant en cela un projet unique en son genre au Moyen-Orient, l’école forme des artisans à l’art de la fabrication, de la réparation et de la restauration des mosaïques. • Musée archéologique de Madaba • Parc archéologique de Madaba • Mosaic School of Madaba (Ecole de mosaïque de Madaba)

Directions Madaba se trouve à 33 km au sud-ouest d’Amman. Le trajet le plus court se fait en empruntant la Route de l’aéroport directement jusqu’à Madaba. Pour une promenade plus pittoresque, vous pouvez suivre la Route des Rois.

Détail d’une mosaïque.  

Carte de la Terre Sainte en mosaïques.

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UMM AR-RASAS (Ancienne Mayfa’a) Mayphaath est mentionnée dans les livres parlant du plateau de Moab (1 Chr. 6:79 ; Jér. 48:21). Dans son dictionnaire géographique (Onomasticon), Eusèbe cite un camp militaire installé à Mayfa’a comme étant le village dont les habitants tuèrent Zayd ibn Amr, un monothéiste préislamique, alors qu’il se rendait à la Mecque pour se convertir à l’Islam. Les romains la fortifièrent et les chrétiens locaux continuèrent à l’embellir avec des mosaïques de style byzantin plus de cent ans après le début de la domination musulmane.

Sites Historiques Les fortifications de forme rectangulaire de la ville sont pour la plus grande partie en ruines, mais certains bâtiments sont encore visibles ainsi que quatre églises et plusieurs superbes arches en pierres. La principale attraction se trouve hors des murs de la ville, dans l’église de St. Etienne: il s’agit d’un large parterre en mosaïques, parfaitement conservé et réalisé en l’an 718 de notre ère. Elle représente quinze des principales villes de Terre Sainte situées aussi bien à l’est qu’à l’ouest du Jourdain. Cette magnifique mosaïque est presque aussi remarquable que la très célèbre carte en mosaïque de Madaba représentant Jérusalem et la Terre Sainte.

A moins de 2 km au nord de la ville fortifiée, la plus haute tour antique encore debout en Jordanie déconcerte les spécialistes: en effet,

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La tour antique d’Umm Ar-Rasas.

cette tour d’une hauteur de quinze mètres aujourd’hui habitée par les seuls oiseaux ne comporte ni porte, ni escalier intérieur. On pense qu’il s’agissait d’une tour stylite.

Directions Au sud de Madaba, dans la ville de Dhiban, une route partant vers l’est conduit au site. Il est également possible de partir d’Amman par la Route du désert pour passer par Qastal et Jiza avant de tourner en direction de l’ouest peu après Dab’a. Umm al-Rasas est à environ 85 km d’Amman.

MUKAWIR A une heure de route de Madaba, par la pittoresque Route des Rois, se trouve Machaerus (Mukawir en arabe), la forteresse bâtie par Hérode le Grand sur une colline. A la mort d’Hérode, son fils Hérode Antipas hérita de la forteresse. C’est de là qu’il ordonna la décapitation de Jean-Baptiste après la célèbre danse des sept voiles de Salomé.

Directions En partant de Madaba, il suffit de suivre la Route des Rois pendant 45 minutes, puis de tourner à droite à Libb, pour arriver à Mukawir. La place forte du Roi Hérode au sommet de la colline  de Mukawir (Machéronte). Ruines au sommet d’une colline. 


La croix entourée d’un serpent.

MONT NEBO Le mont Nébo, depuis lequel Moïse aperçut la terre sainte de Canaan est, pense-t-on, le lieu de sépulture de Moïse. C’est le lieu saint le plus vénéré de Jordanie, et fut un lieu de pèlerinage pour les premiers chrétiens. La première église du mont Nébo fut construite à la fin du IVème siècle de notre ère pour marquer son importance historique.

Sites Historiques Six tombes de différentes périodes, creusées dans le roc, ont été mises à jour sous le pavement en mosaïque de l’église du Mémorial de Moïse sur le mont Nébo. Le presbytère actuel contient encore des restes de mosaïque, dont le plus ancien est un panneau représentant une croix tressée. La croix entourée d’un serpent qui se dresse juste à l’extérieur du sanctuaire symbolise le serpent d’airain que Moïse emmena dans le désert et la croix sur laquelle Jésus fut crucifié.

Sites Archéologiques L’Institut Archéologique Franciscain de Jordanie cherche à préserver l’héritage archéologique du mont Nébo, de la proche cité de Madaba et de ses environs.

LE SAVIEZ-VOUS? Lors de sa visite en Terre Sainte en l’an 2000, Sa Sainteté feu le Pape JeanPaul II fit une homélie, à laquelle une foule nombreuse assista, depuis le Mémorial de Moïse du mont Nébo qui domine la Vallée du Jourdain et la Terre Sainte. A la suite de sa visite en Jordanie, le Pape désigna le mont Nébo comme un site officiel de pèlerinage du IIème millénaire, comme il le fit pour quatre autres sites de Jordanie: Béthanie au-delà du Jourdain, Anjara, Tel Mar Elias et Mukawir.

Directions

Suivre la Route de l’aéroport jusqu’à Madaba. En direction de l’ouest, les panneaux routiers vous guideront de Madaba au mont Nébo qui n’est distant que d’une dizaine de minutes. Parterre en mosaïque dans l’église du Mémorial de Moïse.

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LA VALLEE DU JOURDAIN ET LA MER MORTE La vallée du Jourdain fait partie de la vallée du grand Rift qui court de la Turquie à l’Afrique de l’est et dont la formation remonte à des bouleversements géologiques intervenus il y a plusieurs millions d’années. A l’origine, la mer Morte recouvrait l’ensemble des 360 kilomètres allant d’Aqaba, au sud, au Lac de Tibériade au nord. Les vertus thérapeutiques des eaux de la mer Morte, associées aux terres fertiles et au climat chaud de la vallée ont attiré ici des populations de chasseurs et d’agriculteurs depuis l’Age de pierre. Plus de 200 sites archéologiques y ont été découverts, mais il pourrait y en avoir bien plus. Cette région est à la base de la foi chrétienne car c’est en effet là que Dieu s’est, pour la première fois, adressé à l’Homme. C’est sur cette Terre Sainte que Dieu remit les Dix commandements à Moïse, que Job fut éprouvé puis récompensé pour sa foi, que Jean baptisa Jésus et que Jacob se battit contre l’ange de Dieu.

Un grand nombre de ces sites, ainsi que d’autres lieux de la région, sont également des lieux saints importants pour les musulmans. La région compte une foule de destinations religieuses qui ont joué un rôle important dans le développement de l’Islam, la religion de la majorité des Jordaniens aujourd’hui. La Vallée du Jourdain abrite les tombes d’un grand nombre des vénérables compagnons du Prophète Mahomet et de chefs militaires qui tombèrent au cours de batailles ou qui périrent lors de la Grande Peste de la dix-huitième année de l’Hégire. On peut citer, par exemple, Mu’adh bin Jabal, un compagnon beau et généreux qui se convertit à l’Islam à l’âge de dix-huit ans. Il est l’un des six hommes chargés de compiler le Saint Coran pendant la vie du Prophète Mahomet. Il mourut à l’âge de 38 ans dans la vallée du Jourdain. Aujourd’hui, le bâtiment moderne surmonté de cinq dômes qui abrite sa tombe accueille les visiteurs toute l’année. C’est également dans la vallée du Jourdain que se trouve la tombe d’Abu Ubeida Amer Bin Al-Jarrah, l’un des premiers convertis à l’Islam. Il participa à tous les événements majeurs et fut l’un des “Dix bénis” auxquels le Prophète promit le paradis.

Dans la Genèse, Dieu appelle la Vallée du Jourdain autour de la mer Morte (Le jardin du Seigneur) et l’on pense qu’il s’agit de l’emplacement du Jardin d’Eden. Les villes de Sodome et Gomorrhe de triste renommée, et de nombreux autres lieux, sont les sites d’histoires dramatiques et célèbres de l’Ancien Testament, notamment celle de Loth dont la femme fut transformée en statue de sel pour avoir désobéi au commandement de Dieu.

Une formation rocheuse considérée comme la femme de Loth.

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Une mosquée abrite la tombe d’Abu  Ubeida Amer Bin Al-Jarrah.


Grotte de Loth.

site était habité à l’époque de Jésus et de Jean-Baptiste et l’on pense qu’un bâtiment du IIIème siècle comportant un sol de mosaïques blanches a servi de « lieu de prière » aux premiers chrétiens. C’est également sur le mont Saint Elie que se situe la grotte où, selon de nombreux textes byzantins, Jean-Baptiste vécut et fut baptisé. La vallée du Jourdain, l’un des lieux les plus uniques au monde, offre un panorama grandiose sur la mer Morte qui, à 410 mètres (1 312 ft.) au-dessous du niveau de la mer, est le point le plus bas de la terre.

Sites Historiques Bien qu’aujourd’hui cette région soit peu peuplée et d’un calme serein, la croyance veut que la vallée du Jourdain ait été le site de cinq villes bibliques: Sodome, Gomorrhe, Admah, Zeboïm et Zoar. Depuis deux millénaires, la région faisant face à Jéricho est reconnue comme étant l’endroit où JeanBaptiste baptisa le Christ. Des découvertes archéologiques stupéfiantes réalisées entre le Jourdain et Tell al-Kharrar ont permis d’identifier cette zone comme étant la « Béthanie, audelà du Jourdain » biblique où vivait Jean lorsqu’il baptisa le Christ. L’autre nom de Tell al-Kharrar, Tell Mar Elias (mont Saint Elie), est inspiré du Prophète Elie (Elias en arabe) qui monta aux cieux depuis ce lieu.

L’église byzantine construite sur l’emplacement de la grotte a fait l’objet de fouilles ces dernières années et elle est maintenant ouverte aux visites. Plus au sud, à l’entrée d’un lieu appelé Safi (Zoar dans la Bible) se trouve la grotte où Loth et ses filles trouvèrent refuge après la destruction de Sodome et Gomorrhe. Une petite église érigée ici commémore ce fait.

Directions La mer Morte est à moins d’une heure en voiture d’Amman, en direction de l’ouest, et les panneaux indicateurs sont nombreux tout le long de la route.

LE SAVIEZ-VOUS? La mer Morte couvre une superficie de 80 kilomètres de long (50 miles) sur environ 14 kilomètres (9 miles) de large. Sa partie septentrionale, la plus large, est également la plus profonde car elle atteint 430 mètres (1320 feet) en son point le plus profond. Au contraire, la baie méridionale est très peu profonde avec une profondeur moyenne de 4 mètres (13 feet). Ses eaux sont si saturées en sel et autres minéraux qu’il est impossible de couler.

Le mont Saint Elie constitue désormais le point focal du site du baptême. Il porte les ruines d’un monastère byzantin comportant des églises, de larges bassins de baptême et un système de stockage de l’eau. Des découvertes remontant au début du Ier siècle avant Jésus-Christ confirment que le 

Un puits et un canal d’irrigation à Béthanie au-delà du Jourdain.

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KARAK Que vous approchiez de Kérak depuis l’est en empruntant l’antique Route des Rois, ou de l’ouest en venant de la mer Morte, la vision saisissante de la ville fortifiée et de son château se détachant devant vous explique pourquoi le destin de nombreux rois et nations se décida ici. Ancienne forteresse Croisée encore entourée des fortifications de la vieille cité, Kérak s’élève à 900 mètres au-dessus du niveau de la mer. Aujourd’hui, cette ville d’une population d’environ 170 000 personnes présente encore divers bâtiments ottomans restaurés du XIXème siècle et offre de nombreux restaurants, hôtels et autres services. Mais, sans conteste, c’est le château de Kérak qui domine tout. Le célèbre voyageur arabe Ibn Battuta note en 1326 dans ses carnets de voyage que Kérak n’était accessible que par un tunnel creusé dans le rocher. Les entrées de deux tunnels de ce type (qui sont maintenant bloquées) sont toujours visibles: une grande entrée près de la route menant à Kérak depuis le sud-est (Rue Salah ad-Din) et une plus petite près de la tour de Baybars. Les tours (« burj’ » en arabe) les plus impressionnantes de Kérak sont Burj al-Banawi, une tour ronde portant une inscription monumentale décorée par deux panthères et constituant l’emblème du Sultan Baybars ; Burj as-Sa’ub, une véritable petite forteresse à elle seule ; et Burj az-Zahir Baybars (ou Tour de Baybars), une construction massive rappelant un donjon.

Un peu à l’écart du château, à Castle Plaza (Place du château), les visiteurs peuvent admirer de superbes bâtiments administratifs ottomans du XIXème siècle qui abritent aujourd’hui un centre touristique disposant de restaurants, de boutiques d’artisanat et d’autres installations regroupées autour d’une place centrale. Kérak héberge toujours une importante communauté chrétienne. Parmi ces familles chrétiennes, nombreuses sont celles dont les origines remontent aux tribus arabes qui habitaient la région à l’époque byzantine, par exemple Ghassan, Lakhm et Judham.

Sites Historiques Le château de Kérak est un mystérieux dédale de murailles voûtées et de passages interminables. La partie la mieux préservée se trouve sous terre et est accessible par une porte massive (renseignez-vous auprès du guichet d’admission). Plus imposant que beau, le château n’en constitue pas moins un exemple impressionnant du génie de l’architecture militaire des Croisés. Dans tout le château, il est facile de différencier la maçonnerie sombre aux formes grossières des Croisés et les blocs de calcaire clair et tendre façonnés avec soin par les Arabes à des époques ultérieures. Kérak abrite également le tombeau de Noé, un autre personnage biblique.

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La première vague d’expansion de l’Islam en dehors de la


Péninsule Arabique se fit en direction du nord, vers la Jordanie. C’est là qu’eurent lieu les premiers contacts entre l’Islam et le monde byzantin et non arabe, ce qui explique que le pays ait été le siège de plusieurs batailles stratégiques au VIIIème siècle, à savoir les batailles de Muta, Yarmouk et Fahl (Pella). De nombreux compagnons du Prophète Mahomet et chefs militaires furent martyrisés et enterrés en Jordanie. De nos jours, leurs tombes et sanctuaires, comme Al Mazar aj Janubi, constituent d’importantes destinations de pèlerinage pour les musulmans pieux.

LE SAVIEZ-VOUS?

Al Mazar Aj Janubi est à 25 minutes en voiture au sud de Kérak par la Route des Rois.

Musées Deux bâtiments aux plafonds voûtés situés dans la partie nord de l’enceinte inférieure ont été rénovés afin d’accueillir le Musée Archéologique. Celui-ci expose des objets remontant jusqu’à 3 000 ans avant Jésus-Christ et d’autres datant des époques romaine, byzantine, ayyubide et mamelouke

 Le musée de Kérak.

Les couloirs et passages les mieux conservés de Kérak se trouvent sous terre et ne sont accessibles que par une porte massive – renseignezvous auprès du guichet d’admission. La ville de Kérak était autrefois la capitale du pays de Moab. A l’époque romaine, elle s’appelait Characmoba.

• Musée Archéologique de Kérak • Mazar Islamic Museum (Musée Islamique Mazar)

Directions Depuis Amman, partir en direction du sud en empruntant la Route des Rois. Il est recommandé de se munir d’une bonne carte (disponible auprès du Ministère du Tourisme ou de l’Office du tourisme de Jordanie).

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PETRA L’antique cité de Pétra, l’un des trésors nationaux de la Jordanie, est sans aucun doute le site touristique le plus connu du pays. Située à trois heures de route au sud d’Amman, Pétra nous a été laissée par les Nabatéens, une nation arabe travailleuse qui s’installa dans la pointe méridionale de la Jordanie voici plus de 2000 ans. Réputée pour sa culture raffinée, son architecture massive et son système ingénieux de retenues et de canaux d’alimentation en eau, Pétra est désormais inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité dressée par l’UNESCO et reconnue comme un site qui enchante les visiteurs venus du monde entier.

Pendant l’Age de fer (1 200 à 539 avant Jésus-Christ), Pétra était peuplée par les Edomites. Ceux-ci s’installèrent principalement sur les collines entourant Pétra plutôt que sur le site choisi par les Nabatéens. Bien que les Edomites n’aient pas été de très bons bâtisseurs, ils excellaient en poterie et semblent avoir transmis ce savoir aux Nabatéens. La découverte récente d’un ancien four à Wadi Musa indique que Pétra était un centre régional de production de poteries jusqu’à la fin du IIIème siècle après Jésus-Christ avant que cette activité ne se mette à péricliter. Les Nabatéens, un peuple arabe nomade, arrivèrent à Pétra et commencèrent à s’y installer vers la fin du VIème siècle avant Jésus-Christ. Leur sédentarisation à Pétra fut semblet-il un hasard car leur intention, à l’origine, était de migrer vers le sud de la Palestine. Ils furent sans doute séduits par les nombreux avantages du lieu: abondant approvisionnement en eau, canyons rocheux facilitant la défense, la bienveillance des Edomites avec lesquels ils semblent avoir coexisté pacifiquement. A la fin du IIème siècle avant Jésus-Christ, Pétra était devenue une immense cité s’étendant sur près de 10 km2 et la capitale du royaume Nabatéen.

Bien que la plupart des édifices que nous pouvons voir aujourd’hui à Pétra aient été construits par les Nabatéens, il est établi que la région était déjà peuplée entre 7 000 et 6 500 ans avant JésusChrist. Des vestiges d’un établissement datant de cette époque subsistent encore aujourd’hui à la Petite Pétra, juste au nord du site de Pétra. 

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Les tombeaux royaux de Pétra.

Les Nabatéens étaient principalement des fermiers qui cultivaient la vigne et l’olivier et élevaient chameaux, moutons, chèvres et chevaux. Ils savaient parfaitement gérer les ressources en eau et construisirent un réseau complexe de canaux et de citernes permettant d’acheminer l’eau depuis une source abondante située à Ain Musa, à plusieurs kilomètres de distance.


les caravanes, chargées d’encens, de soieries, d’épices Mais la principale richesse de Pétra tenait à sa position commerciale stratégique au carrefour des routes reliant la Chine, à l’est, et Rome à l’ouest. Les caravanes chargées d’encens, de soieries, d’épices et d’autres produits exotiques s’arrêtaient à Pétra où elles trouvaient un ample approvisionnement en eau et une protection contre les maraudeurs. Pour prix de leur hospitalité, les Nabatéens percevaient une taxe sur tous les produits transitant par leur cité, ce qui assura leur prospérité. En l’an 64 avant Jésus-Christ, les romains arrivèrent et établirent une province romaine en Syrie. Ils créèrent une confédération regroupant dix Cités-Etats, appelée la Décapole, qui empêcha toute expansion plus importante des Nabatéens. En l’an 106 de notre ère, les romains annexèrent le royaume Nabatéen qui fut inclus dans la province romaine d’Arabie.

LE SAVIEZ-VOUS? Si visiter Pétra de jour est une expérience marquante, le faire de nuit, à la lueur de 1 800 bougies, laisse un souvenir véritablement impérissable ! Depuis le Siq, un sentier éclairé par des bougies vous conduira au tombeau de Khazneh et une fois dans le Trésor, vous pourrez apprécier la surprenante musique bédouine. Des excursions sont organisées trois soirs par semaine le lundi, le mercredi et le jeudi de 20h30 à 22h00. Les billets sont disponibles auprès du Petra Site Office (Bureau du site de Pétra) à l’entrée du site. Prévoyez assez de temps pour traverser le Siq et arriver à temps pour assister au début du spectacle.

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En l’an 661, la dynastie musulmane des Omeyyades établit sa capitale à Damas, en Syrie et Pétra se retrouva à l’écart du pouvoir. Cet isolement, associé à une série de violents tremblements de terre, marqua la fin de cette cité autrefois puissante.

Sous la domination romaine, Pétra prospéra et de nombreux embellissements de style romain furent introduits dans la ville, notamment l’agrandissement du théâtre, le pavement de la rue à colonnades et la construction d’un arc de triomphe à l’entrée du Siq. Lorsque l’empereur romain Hadrien visita le site en l’an 131 de notre ère, il lui donna son nom: Pétra Hadriana. Les romains prirent le contrôle des lucratives routes commerciales et les détournèrent de Pétra. Ceci marqua le début du déclin des Nabatéens dont la richesse et le pouvoir périclitèrent peu à peu. L’influence des Nabatéens à Pétra s’amenuisa et lorsque le Christianisme se propagea dans l’Empire byzantin, Pétra devient le siège évêché et l’un de ses monuments, le tombeau à l’urne, fut transformé en église. Des fouilles récentes ont révélé trois autres églises dont l’une présente un pavement en mosaïques de couleurs.

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Sites Historiques Le monument le plus célèbre de Pétra, le Trésor, dresse sa silhouette impressionnante à l’entrée du Siq. La façade altière du Trésor, qui apparaît dans le film « Indiana Jones et la dernière croisade », n’est qu’un exemple parmi d’autres de la foule de merveilles architecturales à découvrir dans Pétra. Plusieurs itinéraires et sentiers grimpant le long des parois révèlent littéralement des centaines de tombes et de façades de temples, de salles funéraires et de basreliefs creusés dans le roc. Le site compte également un théâtre du début du Ier siècle pouvant accueillir 3000 spectateurs, une tombe-palais de style romain et un gigantesque sanctuaire appelé El-Deir (Monastère) du Ier siècle. Eléments de poterie découvert dans Pétra et aux alentours.

 L’amphithéâtre de 3000 places.

Bien que certains indices laissent à penser que le site fut à nouveau utilisé comme escale par les caravanes du XIIIème au XVème siècle, il fut finalement abandonné et n’abrita plus que des bédouins qui le défendaient jalousement. Cette cité autrefois resplendissante fut oubliée par l’Occident jusqu’à ce qu’un voyageur suisse, Johann Ludwig Burckhardt, déguisé en Arabe, la redécouvre le 22 août 1812.

Le monastère (Ad Deir). 


La tombe d’Aaron.

Musées Toute excursion à Pétra devrait s’accompagner d’une visite au Musée Archéologique et au Musée Nabatéen où tout ce que vous avez vu, ou êtes sur le point de découvrir, est replacé dans son contexte historique. Au XIIIème siècle, le sultan mamelouk Al-Nasir Mouhammad fit construire un modeste monument commémorant le décès d’Aaron, le frère de Moïse, au sommet du mont Aaron (Jabal Haroun) dans la chaîne du Sharah. Si visiter Pétra de jour est une expérience marquante, le faire de nuit, à la lueur de 1800 bougies laisse un souvenir véritablement inoubliable! Depuis le Siq, un sentier éclairé par des bougies vous conduira au tombeau de Khazneh (Trésor) où vous pourrez apprécier la surprenante musique bédouine. Cette excursion organisée plusieurs fois par semaine dure près de deux heures. Prévoyez assez de temps pour traverser le Siq et ainsi arriver à temps pour assister au début du spectacle.

Vue de Pétra la nuit.

Directions Les meilleurs moments pour découvrir Pétra sont le début de la matinée ou la fin de l’après-midi, alors prévoyez d’arriver très tôt où relativement tard pour passer la nuit dans l’un des confortables hôtels situés près du site. Par autocar: un service d’autocar dessert quotidiennement Pétra. Pour plus d’informations, consultez le site www.VisitJordan. com. En voiture ou en taxi: Pétra est à trois heures de route d’Amman par la moderne Route du désert, ou à quatre heures de route par la pittoresque Route des Rois. Quittez Amman en passant par le rond-point du 7th Circle, puis suivez les panneaux d’indication de couleur marron qui signalent les sites touristiques.

Obélisque de roche aux stries colorées à Pétra.

Pétra est parfois appelée « La cité perdue ». En dépit de son importance dans l’antiquité, après le XIVème siècle de notre ère Pétra fut complètement oubliée en Occident. Elle fut redécouverte en 1812 par un voyageur suisse, Johann Ludwig Burckhardt, qui parvint à pénétrer sur ce site jalousement protégé en prétendant être un Arabe venu de l’Inde pour procéder à un sacrifice sur la tombe du prophète Aaron.

• Musée Archéologique de Pétra • Musée Nabatéen de Pétra

LE SAVIEZ-VOUS?

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AQABA (Ayla) Célèbre pour ses fonds coralliens préservés et pour la richesse de la vie aquatique qu’ils abritent, ce port de la mer Rouge était, dans l’antiquité, le principal point de départ de produits de la mer Rouge vers l’Extrême-Orient. Son musée abrite une belle collection d’objets antiques provenant de la région, notamment des poteries et des pièces de monnaie. Il y a 5500 ans déjà, Aqaba jouait un rôle important dans l’économie de la région. La ville se trouvait en effet à la jonction des routes terrestres et maritimes reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe, une situation qu’elle occupe toujours de nos jours. Du fait de son importance vitale, la région recèle de nombreux sites historiques à visiter, en particulier un bâtiment que l’on pense être la plus ancienne église jamais construite.

 Les ruines de ce qui est sans doute la plus ancienne église au monde.

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La longue histoire d’Aqaba remonte aux temps pré-bibliques, à l’époque où la ville s’appelait Ayla. mont Sinaï. Nous savons également que l’architecte chargé de la construction du monastère du mont Sinaï au milieu du VIème siècle était Stephanos d’Ayla. La domination musulmane à Ayla commença en 630 de notre ère lorsque l’évêque « Yohanna bin Ru’bah » conclut un traité de paix avec le Prophète Mohamed. L’une des clauses de ce traité de paix garantissait aux habitants de la ville d’Ayla « une protection pour leurs navires et caravanes sur mer comme sur terre ». Ceci témoigne du rôle important constamment joué par le commerce dans l’économie de la cité, et ce jusqu’à l’aube de la conquête musulmane. La longue histoire d’Aqaba remonte aux temps pré-bibliques, à l’époque où la ville s’appelait Ayla. D’après l’Ancien Testament, le Roi Salomon fit édifier une base navale à Ezion Geber, prise à tort pour le site Edomite de Tell Al-Khaliefeh, près de la frontière nord de la ville d’Aqaba moderne. Certains documents suggèrent qu’Ayla (aussi écrite avec d’autres orthographes comme Aila, Ailana, Leena et Eilath) fut fondée par des Nabatéens. En l’an 106 après Jésus-Christ, l’Empereur romain Trajan annexa le royaume Nabatéen et l’inclut dans la Province d’Arabie nouvellement créée. Ce même empereur fit construire la Via Nova Trajana qui s’étendait d’Aila jusqu’à Bostra dans le sud de la Syrie. A la fin du IIIème siècle de notre ère, la Légion X Fretensis, qui était jusqu’alors basée à Jérusalem, fut transférée à Aila et y établit sa garnison. Pendant la période byzantine, lorsque le Christianisme fut proclamé religion d’Etat de l’Empire Romain d’Orient, la ville devint un lieu d’escale important pour les pèlerins se rendant au

Lorsque Baudouin Ier, Roi du Royaume latin de Jérusalem, arriva à Ayla en 1116 après Jésus-Christ, ses habitants étaient trop faibles pour opposer une résistance digne de ce nom et, au cours du XIIème siècle, la ville fortifiée fut abandonnée alors qu’une nouvelle implantation s’établissait plus au sud, près du fort mamelouk actuel. Figurine en bronze provenant du Musée Archéologique d’Aqaba.

 Le fort mamelouk d’Aqaba.

Deux décennies plus tard, les musulmans fondèrent une nouvelle ville fortifiée qui prospéra du milieu du VIIème siècle jusqu’au début du XIIème siècle. Des fouilles réalisées au centre d’Aqaba, à proximité de la plage, ont permis de mettre à jour une ville entourée d’une enceinte de 165 x 140 mètres. Cette enceinte était composée d’une série de tours en forme de U et n’était percée que d’une seule porte en son centre. Le point d’intersection était marqué par un tétrapyle (une arche quadruple) qui, dans la seconde moitié du Xème siècle, devient la résidence d’un riche marchand. Le quadrant était occupé par une mosquée hypostyle.

LE SAVIEZ-VOUS? Le fort mamelouk situé à l’extrémité de la corniche d’Aqaba fut pris aux Ottomans en 1916 par T.E. Lawrence, mieux connu sous le nom de Lawrence d’Arabie, au cours de ce qui fut l’une des victoires les plus spectaculaires de la Révolte Arabe. Lawrence et les Arabes firent un large détour dans le désert et arrivèrent à Aqaba par l’arrière. La garnison turque, prise par surprise, capitula rapidement

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Ce sont les sultans mamelouks d’Egypte qui, après avoir pris le contrôle de la région, renommèrent la ville Aqaba et qui, au début du XVIème siècle, édifièrent le célèbre fort mamelouk de la ville. Aux Mamelouks succédèrent les Ottomans qui régnèrent sur Aqaba pendant quatre siècles. Aqaba fut reprise aux Ottomans en 1917 par les forces Arabes assistées par T.E. Lawrence. A la fin de la Première Guerre Mondiale, les britanniques cédèrent Aqaba à la Jordanie.

Sites Historiques Le fort mamelouk, l’un des principaux monuments historiques d’Aqaba, a été reconstruit par les Mamelouks au XVIème siècle. De forme carrée et flanqué de tours semi-circulaires, le fort porte diverses inscriptions de la dernière période de la dynastie islamique. Des fouilles menées sur le site de l’antique Ayla ont permis de mettre à jour une porte et un mur d’enceinte ainsi que des tours, des bâtiments et une mosquée.

Parmi les autres sites dignes d’intérêt, citons un bâtiment en briques de terre constituant vraisemblablement la première église du monde, ainsi que la maison de Sharif Hussein Bin Ali, l’arrière-grand-père du Roi Abdullah II qui abrite aujourd’hui un musée archéologique.

Musées Les musées locaux offrent une foule d’informations sur cette ville côtière. • Aqaba Archaeological Museum (Musée Archéologique d’Aqaba) • Aqaba Marine Science Station (Centre scientifique marin d’Aqaba) • Visitors’ Centre (Centre d’accueil des visiteurs) Théâtres et cinémas • Gateway Cinema (Cinéma Gateway)

A l’intérieur du fort mamelouk d’Aqaba. 

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Un poisson Napoléon, l’un des nombreux visiteurs marins des récifs de corail d’Aqaba.


Directions Par avion: Des vols réguliers relient Amman à Aqaba ; la durée du vol est d’environ 45 minutes. En autocar: En autocar: plusieurs sociétés proposent des services d’excursions charter en autocar, et d’excursions régulières entre Amman et Aqaba. En voiture ou taxi: Aqaba se trouve à environ 3 heures de route d’Amman par la route de la mer Morte, à environ 4 heures par la Route du désert et à 5 heures par la pittoresque Route des Rois.

LE SAVIEZ-VOUS? Certaines des plus anciennes églises au monde ont récemment été découvertes en Jordanie. Les ruines d’un bâtiment en briques de terre découvertes à Aqaba pourraient provenir de la plus ancienne église jamais bâtie. Cette église d’Aqaba date de la fin du IIIème siècle ou du début du IVème siècle après Jésus-Christ.

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JERASH

Sites Historiques

Après Pétra, Jérash est la deuxième grande destination touristique de Jordanie. La ville antique de Jérash peut avec orgueil situer le début de son occupation par les hommes à plus de 6500 ans. Conquise par le général Pompée en l’an 63 avant Jésus-Christ, elle passa sous contrôle romain et devint l’une des dix grandes cités romaines composant la confédération de la Décapole.

Engloutie des siècles durant par le sable avant d’être excavée il y a soixante-dix ans, puis restaurée, Jérash est un superbe exemple d’urbanisme provincial romain tel qu’on en trouve dans tout le Moyen-Orient avec ses rues pavées bordées de colonnes, ses temples majestueux au sommet de collines, ses théâtres élégants, ses places et squares publics spacieux, ses fontaines et ses murs d’enceinte percés de tours et de portes.

La ville connut son âge d’or lors de la période romaine, époque à laquelle elle s’appelait Gerasa. Aujourd’hui, elle est unanimement reconnue comme l’une des villes de province romaine les mieux conservées au monde. La ville moderne de Jérash se trouve à l’est des vestiges antiques. Bien que la ville moderne et la ville antique partagent un mur d’enceinte, des efforts de conservation et une planification soigneusement pensée ont conduit au développement de la ville moderne, loin des ruines, de sorte que rien ne vienne altérer les sites anciens.

Sous son vernis gréco-romain, Jérash présente également un subtil mélange d’éléments orientaux et occidentaux. Son architecture, sa religion et ses langues sont le reflet du lent processus par lequel deux puissantes cultures -la civilisation gréco-romaine du bassin méditerranéen et les anciennes traditions arabes et orientales- se sont mêlées et ont coexisté.

Au sud, le théâtre de 3000 places est encore utilisé de nos jours.  La Place Ovale de Jérash.

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Jérash est un superbe exemple du grandiose urbanisme provincial formel des romains La ville antique de Jérash était une cité ouverte composée de bâtiments indépendants richement décorés de marbre et de granit de conception si avancée qu’une grande partie de la ville subsiste encore de nos jours. La ville a également fait l’objet d’efforts minutieux de restauration de la part d’équipes archéologiques venues du monde entier.

Les portillons ou « Carceres » de l’hippodrome de Jérash.

LE SAVIEZ-VOUS?

La société Jerash Heritage Company vend depuis peu des billets permettant d’assister au spectacle quotidien appelé Roman Army and Chariot Experience ou RACE (Découverte de l’armée et des chars romains) qu’elle organise à l’hippodrome de Jérash. Ce spectacle a lieu deux fois par jour, à 11h00 et à 15h00 (14h00 pendant les mois d’hiver), sauf le vendredi. Il met en scène quarante-cinq légionnaires en armure d’époque reproduisant des tactiques de combat et des exercices d’entraînement de l’armée romaine, ainsi que dix gladiateurs combattant “jusqu’à la mort” et plusieurs chars romains s’affrontant dans une course traditionnelle en sept tours de piste autour de l’ancien hippodrome. Pour plus d’informations, consultez le site Web suivant: www.jerashchariots.com

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Les principales attractions de Jérash sont bien évidemment les ruines elles-mêmes. Des guides touristiques, des cartes et d’autres informations sont disponibles auprès des Visitors’ Centres (centres d’accueil des visiteurs) près de la porte sud. Les ruines sont étendues, et impressionnantes. Principaux monuments: Arc d’Hadrien Construit pour commémorer la vie de l’Empereur Hadrien à Jérash en l’an 129 après Jésus-Christ, ce splendide arc de triomphe était censé servir de principale porte d’entrée de la ville au sud. Cependant, les projets d’expansion ne furent jamais menés à terme.

revivre les combats de gladiateurs et les courses de chars de l’époque antique. Place Ovale Cette vaste place de 90x80 mètres est délimitée par des colonnades de style ionique datant du Ier siècle de notre ère. Elle s’orne en son centre de deux autels et d’une fontaine qui fut ajoutée au VIIème siècle après Jésus-Christ. Cette structure carrée supporte aujourd’hui une colonne centrale récemment érigée pour recevoir la Flamme du festival de Jérash. Rue à colonnades Toujours pavés des pierres d’origine (les rigoles creusées par les roues des chariots sont toujours visibles), les 800 mètres du Cardo Maximus constituent, d’un point de vue architectural, l’épine dorsale et le point central de Jérash. Un système d’égouts souterrain s’étend sur toute la longueur du Cardo et les cavités visibles à intervalles réguliers le long du trottoir permettaient d’évacuer les eaux de pluie dans les égouts. Cathédrale

Hippodrome Cette arène massive de 245 mètres de long sur 52 mètres de large pouvait accueillir 15 000 spectateurs lors de courses de chars et autres événements sportifs. La date exacte de sa construction n’a pas été établie avec précision, mais on estime qu’elle se situe entre la deuxième moitié du IIème siècle et le début du IIème siècle après Jésus-Christ. Aujourd’hui, les spectacles quotidiens de la Roman Army and Chariot Experience (RACE) nous permettent de L’arc de triomphe d’Hadrien. 

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Un peu plus haut que le Cardo Maximus, sur la gauche, se trouve la porte d’entrée monumentale et finement gravée du temple romain de Dionysos qui date du IIème siècle de notre ère. Au IVème siècle, le temple fut reconstruit et devint une église byzantine, aujourd’hui appelée la « cathédrale » bien que rien n’atteste qu’elle avait plus d’importance que les autres églises. Au sommet de marches, contre le mur extérieur est de la cathédrale se trouve le tombeau de Sainte Marie. Une inscription faisant référence à Marie et aux archanges Saint-Michel et SaintGabriel y est peinte.

Le Cardo Maximus (rue à colonnades).  Porte d’entrée du temple de Dionysos. 


Théâtre Sud.

Nymphée Cette fontaine monumentale construite en l’an 191 après Jésus-Christ est dédiée aux nymphes. De telles fontaines étaient courantes dans les villes romaines et constituaient un point de rencontre agréablement frais. Cet exemple bien conservé de fontaine était, à l’origine, orné de plaques de marbre sur sa partie inférieure et de plâtre peint sur sa partie supérieure, le tout étant recouvert d’un toit en forme de demi-dôme. L’eau jaillissait de sept têtes de lion sculptées et se déversait dans de petits bassins situés sur le trottoir avant d’être évacuée par des conduits jusqu’au système d’égouts souterrain.

Construit entre 90 et 92 après Jésus-Christ, sous le règne de l’Empereur Domitien, le théâtre Sud peut accueillir plus de 3 000 personnes. Le premier niveau de la scène décorée, qui comportait deux étages à l’origine, a été reconstruit et est encore utilisé de nos jours. La remarquable acoustique du théâtre permet à un orateur placé au centre de l’orchestre d’être entendu de toute l’assistance sans avoir à élever la voix. Deux passages voûtés conduisent à l’orchestre et quatre autres passages à l’arrière du théâtre donnent accès aux rangées de sièges supérieures. Certains sièges pouvaient être réservés et les lettres grecques les identifiant sont encore visibles de nos jours.

Théâtre Nord Le théâtre Nord a été construit en 165 après Jésus-Christ. Sa face avant domine une place à colonnades et un escalier menant à sa porte d’entrée. Initialement, le théâtre ne comportait que 14 rangées de sièges et servait lors de spectacles, de réunions du conseil de la ville, etc. En l’an 235 après Jésus-Christ, sa taille fut doublée pour atteindre sa capacité actuelle de 1 600 spectateurs. Au Vème siècle, le théâtre cessa d’être utilisé et une grande quantité des pierres le composant fut enlevé pour servir à construire d’autres bâtiments.

Le nymphée monumental.  

Le théâtre Sud.

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Le festival de Jérash Il y a deux mille ans, les grandes cités commerçantes du MoyenOrient furent créées lorsque les sociétés du Moyen-Orient et celles de l’Occident entrèrent en contact par le biais d’échanges commerciaux, culturels et artistiques majeurs. Leur héritage resplendit encore aujourd’hui dans les magnifiques cités grécoromaines et arabes de l’est du pays comme Pétra, Jérash, Gadara et Palmyre. Toute la puissance et la gloire épiques de ces époques passées reprennent vie pendant deux semaines, chaque été, en Jordanie, sous la forme du Festival de la Culture et des Arts de Jérash. Le Festival de Jérash se déroule généralement entre la fin du mois de juillet et le début du mois d’août. De nombreux artistes s’y produisent parmi lesquels des chanteurs lyriques ou populaires, des danseurs, des troupes musicales, des groupes folkloriques… Le Festival met à l’honneur des orchestres symphoniques, des ballets, des pièces de théâtre (notamment de Shakespeare), des lectures de poèmes, l’artisanat local et des expositions d’oeuvres d’art. Les rues à colonnades, les places et les théâtres de Jérash constituent autant de lieux de spectacle uniques sous le superbe ciel estival du centre de la Jordanie. Tandis que des représentations ont lieu dans les différentes arènes, des milliers de visiteurs profitent de ce festival pour se promener dans les rues antiques, découvrir les monuments de la ville, acheter des produits issus de l’artisanat, visiter les expositions d’art et de livres, déguster un repas ou simplement s’imprégner de l’atmosphère de ce grand rassemblement culturel où l’Orient rencontre l’Occident. Des artisans chevronnés proposent tapis bédouins, bijoux, broderies, objets en verre, bois, métal et céramique et font la démonstration de leur art en fabriquant différents produits devant les visiteurs.

Il y a tant de choses à voir que les visiteurs pourraient facilement passer une semaine entière au Festival, qui se déroule en fin de journée de 17h00 à 23h00, tout en profitant des nombreuses autres attractions qu’offre la Jordanie pendant les heures de la journée. Pour plus d’informations, consultez le site www.jerashfestival.com.jo

Des danseurs se produisent dans le théâtre Sud.  Artiste lors du festival.

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Inauguré en 1981 par la Reine Noor Al Hussein et faisant désormais partie des programmes culturels de la Fondation, ce festival est devenu la vitrine des arts du spectacle en Jordanie, ainsi qu’une magnifique occasion de rencontre et d’échange pour des artistes et des hommes venus des quatre coins du globe. Le cadre de l’ancienne cité gréco-romaine crée un arrière-plan inoubliable pour cet événement culturel, effet encore accentué par les brillants éclairages qui mettent en relief les rues à colonnades, les places publiques, les enceintes des temples, les églises byzantines et les autres monuments antiques.


Sa conception était si avancée qu’une

grande partie de la ville subsiste encore de nos jours. RACE La société Jerash Heritage Company organise des jeux romains appelés Roman Army and Chariot Experience ou RACE (Expérience de l’armée et des chars romains) à l’hippodrome de Jérash. Ces jeux mettent en scène quarante-cinq légionnaires en armure d’époque reproduisant des tactiques de combat et des exercices d’entraînement de l’armée romaine, ainsi que dix gladiateurs combattant « jusqu’à la mort » et plusieurs chars romains s’affrontant dans une course traditionnelle en sept tours de piste autour de l’ancien hippodrome.

Musées Des guides touristiques, des cartes et d’autres informations sont à la disposition des visiteurs dans les Visitors’ Centres (centres d’accueil des visiteurs). Le visiteur se rendant à Jérash ne doit pas oublier de visiter le Musée Archéologique qui renferme une magnifique collection de pièces anciennes trouvées sur le site. Il s’agit notamment de bijoux en or, de pièces de monnaie, d’objets en verre et de ce qui est sans doute l’objet le plus insolite: des billets de théâtre en poterie!

Directions Depuis Amman, Jérash constitue une magnifique excursion pour la journée. En voiture ou en taxi: depuis l’échangeur de Sport City à Amman, partez en direction du nord, passez devant l’Université de Jordanie: Jérash est à 51 km d’Amman. En autocar: plusieurs sociétés organisent régulièrement des trajets en autocar à air conditionné depuis Amman. Vous pouvez consulter le site www.visitjordan.com

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AJLUN Les merveilles de la nature et le génie des Arabes en matière d’architecture militaire se sont unis pour donner à la partie nord de la Jordanie deux des sites écologiques et historiques les plus intéressants du Moyen-Orient: les grandes forêts de pins de la région d’Ajlun-Dibeen et l’impressionnant château Ayyubide d’Ajlun qui contribua à assurer la victoire sur les Croisés il y a huit siècles. Le château d’Ajlun (Qal’at Ar-Rabad) a été construit par l’un des généraux de Saladin en l’an 1184 de notre ère pour contrôler les mines de fer locales et empêcher les Francs d’envahir Ajlun. Le château d’Ajlun dominait les trois principales voies d’accès à la vallée de la Jordanie et protégeait les routes commerciales reliant la Jordanie et la Syrie. Il devint un maillon important de la chaîne de défense contre les Croisés qui, pendant des décennies, tentèrent en vain de s’emparer du château et du village proche. Le château d’origine comportait quatre tours ; ses murs étaient percés de meurtrières et un fossé de 16 mètres de largeur et de 15 mètres de profondeur par endroit en défendait l’accès. En 1215 après Jésus-Christ, l’officier Mamelouk Izz Ed-Din Aybak agrandit le château en lui ajoutant une tour dans l’angle sud-est, ainsi qu’un pont qui porte encore un bas-relief représentant un pigeon. Au XIIIème siècle, le château fut cédé à Salah al-Din Yousef Muhammad Ibn Ayoub qui régnait sur Alep et Damas et qui entreprit de restaurer la tour nord-est. Ces restaurations et agrandissements furent stoppés en 1260 après Jésus-Christ lorsque des envahisseurs mongols détruisirent le château, mais le Sultan mamelouk Baybars reprit bientôt la forteresse et la fit reconstruire.

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La région d’Ajlun est peuplée depuis très longtemps, du fait de son climat méditerranéen, de ses denses forêts et de son sol fertile. Cette riche histoire se reflète dans les nombreux vestiges archéologiques répartis dans les zones boisées et les villages environnants.

Sites Historiques Le château d’Ajlun, connu sous le nom de Qal’at Ar-Rabad en langue arabe, est le plus important monument historique de la région d’Ajlun. Dominant de vertes collines, il est visible de plusieurs kilomètres à la ronde et sa nature militaire en tant que poste d’observation protégeant les routes commerciales du XIIème au XVème siècle s’impose immédiatement. Il fut construit en 1184 par Izzeddin Usama Ibn Mungidh, l’un des généraux de Saladin, pour contrer la menace que les Croisés faisaient peser sur le nord de la Jordanie. En 1214, le château fut agrandi et prit sa configuration actuelle.


Ce château est l’un des exemples d’architecture militaire médiévale arabo-islamique le mieux conservé et le plus complet. Ce château est l’un des exemples d’architecture militaire médiévale arabo-islamique le mieux conservé. Il se caractérise principalement par une douve sèche qui l’entoure, un pont-levis menant à la porte d’entrée, un portail d’entrée fortifié, une tour sud massive et d’autres tours sur chacun de ses côtés. Le château contient un véritable labyrinthe de couloirs voûtés, d’escaliers en colimaçon, de longues rampes d’accès, de salles immenses ayant servi de salle à manger, dortoirs et écuries, et les quartiers privés du seigneur du lieu (qui comprend une petite baignoire en pierre et des fenêtres rectangulaires pouvant se transformer en meurtrières pour archers à des fins défensives). Dans le proche village de Tubna, les visiteurs peuvent découvrir la mosquée Zeidani et une salle de réunion datant de l’année 1750. Les visiteurs pourront également découvrir une structure nommée “Al’ali Shreidah” qui était la demeure du gouverneur de la région avant l’avènement de la Jordanie moderne. La maison du gouverneur faisait l’admiration de ses contemporains parce que c’était le seul bâtiment à deux étages de la région. Dans le district d’Ajlun, le village de Zubia est peuplé depuis la période byzantine. Dans la partie du village appelée “le monastère”, se trouvent les ruines d’une ancienne église byzantine. Le village contient également des maisons et des écuries datant de plusieurs centaines d’années. Dans la vallée séparant Zubia et Tubna se trouve une source qui constituait le principal point d’approvisionnement en eau des villages environnants. Aujourd’hui, plus de dix villages entourent la réserve naturelle d’Ajlun. La région est célèbre pour ses oliviers et produits dérivés.

Directions En voiture ou en taxi: depuis Amman, prendre l’autoroute de Zarqa-Mafraq en direction du nord et suivre les panneaux indicateurs. Un court trajet vers l’ouest en direction de Jérash, à travers forêts de pins et oliveraies, conduit jusqu’à Ajlun.

LE SAVIEZ-VOUS? Lors de la domination mamelouke, le château d’Ajlun (Qal’at al Rabadh) faisait partie d’une chaîne de phares signalétiques et de pigeonniers permettant de transmettre des messages de Damas au Caire en seulement douze heures! Le château d’Ajlun protégeait les voies de communication entre le sud de la Jordanie et la Syrie et faisait partie d’une chaîne de forts qui, la nuit venue, allumaient des feux pour transmettre des messages de l’Euphrate jusqu’au Caire.

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UMM AL-JIMAL

Sites Historiques

De toutes les grandes villes du nord, c’est Umm al-Jimal qui se trouve le plus à l’est, à la frontière de la plaine orientale de basalte désertique. Elle est située le long d’une route secondaire proche de la jonction de plusieurs anciennes routes commerciales qui reliaient le centre de la Jordanie à la Syrie et à l’Iraq.

Parmi les structures les plus intéressantes à visiter se trouvent les hauts baraquements avec leur petite chapelle, plusieurs grandes églises, de nombreuses citernes couvertes ou à ciel ouvert, les contours d’un fort romain et les ruines de plusieurs portes d’entrée de la ville.

La rareté du bois dans la région a conduit à un usage presque exclusif de durs blocs de basalte en tant que matériau de construction, y compris pour les encadrements de portes et de fenêtres, les seuils, les linteaux et parfois même les portes ellesmêmes. L’utilisation de ces pierres a aussi donné naissance à un système de couverture unique pour les toits: des assises en encorbellement composées de longues plaques de basalte posées en travers des pièces.

Directions Prenez l’autoroute d’Irbid jusqu’à Mafraq. De là, une petite route conduit jusqu’à Umm Al Jimal, à deux heures d’Amman.

Les ruines de basalte noir d’Umm Al-Jimal. 

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Certains des sites de campements et villages les plus anciens au monde

datent d’il y a 10 000 à 18 000 ans. PELLA (Tabaqat Fahl)

Directions

Au pied des collines de la vallée du Jourdain, exactement au niveau de la mer, Pella est probablement le site le plus riche de la région. Certains de ses sites remontent à l’Ancien et au Nouveau Testaments de la bible. C’est également ici que se réfugièrent les premiers chrétiens persécutés qui avaient fui Jérusalem.

En voiture ou en taxi: Remontez vers le nord la route qui traverse la vallée du Jourdain et que vous pouvez rejoindre depuis la Route de la mer Morte en passant par Naur, ou depuis la route d’Arda en passant par Salt (c’est le chemin le plus court). La ville se trouve à 1h50 d’Amman.

Près de cet ancien site d’habitation, on a retrouvé des traces de certain des campements humains et de villages semi permanents les plus anciens au monde qui remontent aux époques natoufienne et kébarienne, soit il y a 10 000 à 18 000 ans.

Sites Historiques Outre des ruines de la période gréco-romaine mises à jour par des fouilles, Pella permet aux visiteurs de découvrir les vestiges d’un site habité du chalcolithique datant du IVème millénaire avant Jésus-Christ, ainsi que des restes de villes avec mur d’enceinte de l’Age de bronze et de l’Age de fer, des églises byzantines, des quartiers résidentiels du début de la période islamique et une petite mosquée médiévale.

En autocar: Les villes d’Amman et d’Irbid sont régulièrement desservies par des services d’autocar à air conditionné.

LE SAVIEZ-VOUS? Le nom arabe actuel d’Umm el-Jimal qui signifie “Mère des chameaux” a faussement contribué à faire penser que ce site ancien n’était qu’une ville-étape pour les caravanes bien qu’aucune preuve tangible ne vienne étayer cette supposition. Du fait de sa situation en lisière du désert, Umm el-Jimal fait plus justement penser à une ville frontière.

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UMM QAYS (Gadara)

Sites Historiques

Tout comme Jérash et Amman, Gadara (la Umm Qays actuelle) et Pella (Tabaqat Fahil) faisaient autrefois partie de la Décapole, chacune ayant des attraits uniques. Superbement perchée en haut d’une colline dominant la vallée du Jourdain et la mer de Galilée, Umm Qays est le site du miracle des cochons de Gadara réalisé par Jésus. C’est ici que Jésus rencontra un homme possédé par un démon qui vivait dans les tombes situées à l’entrée de la ville. Jésus chassa les mauvais esprits du corps de l’homme et les envoya dans un troupeau de cochons qui se précipitèrent dans les eaux de la mer de Galilée en bas de la colline et s’y noyèrent.

Les sites dignes d’intérêt comprennent le spectaculaire théâtre en basalte noir, la basilique et la cour adjacente parsemée de sarcophages finement gravés, la grande rue à colonnades et une rue adjacente bordée de boutiques, un mausolée souterrain, deux bains, un nymphée, une porte d’entrée de la ville et les restes presque effacés de ce qui fut un immense hippodrome.

Autrefois, la ville était un centre culturel réputé. Plusieurs poètes classiques et des philosophes y vécurent, dont Théodorus, le fondateur de l’école de rhétorique de Rome. Un poète décrivit même la ville comme étant une “nouvelle Athène”.

Un exemple rare de basilique à cinq nefs du IVème siècle a récemment été mis à jour à Umm Qays et a fait l’objet de fouilles. La basilique a été construite directement au-dessus d’une tombe romano-byzantine. Il est possible d’apercevoir la tombe par une ouverture pratiquée à l’intérieur de l’église. Elle jouxte également l’ancienne porte romaine de la ville ouvrant sur la route menant à la mer de Galilée. L’établissement inhabituel de l’église sur une tombe à cet endroit précis concourt à prouver qu’elle a été spécialement conçue et construite pour commémorer l’endroit exact où, selon les croyants, Jésus a accompli ce miracle.

Musées Le Musée d’Umm Qays présente un choix peu ordinaire de pièces antiques, de mosaïques et de statues. • Musée d’Umm Qays  mausolée en sous-sol (le Hypogaeum)

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 A black basalt sarcophagus.


La cité était un centre culturel renommé et plusieurs poètes classiques et philosophes y vécurent.

LE SAVIEZ-VOUS?

Directions

Umm Qays est le nom moderne de l’ancienne Gadara, une cité déjà mentionnée à la fin du XVIème siècle dans les registres d’impôts ottomans sous le nom de “Mkes” ce qui, en arabe, désigne un poste frontière de collecte d’impôts.

En voiture ou en taxi: prenez l’autoroute de Jérash - Irbid au nord d’Amman. Une fois parvenu dans la ville d’Irbid (à environ 1 heure de route), suivez les panneaux indicateurs pour Umm Qays. Umm Qays se trouve à environ 1 heure d’Irbid et à près de 120 km d’Amman. En autocar: les villes d’Amman et d’Irbid sont régulièrement desservies par des services d’autocar à air conditionné.

 La basilique à cinq nefs d’Umm Qays. 

Statue du dieu grec Zeus.

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SHAWBAK Vestige isolé de l’ancienne gloire des Croisés, le château de Shawbak se trouve à moins d’une heure de route au nord de Pétra. Autrefois appelé « Le Crac de Montréal », Shawbak remonte à l’époque tumultueuse qui vit aussi la naissance de Kérak. Le château, haut perché sur le versant d’une montagne, domine de larges vergers.

Sites Historiques L’aspect extérieur du château est très impressionnant avec sa porte imposante et son triple mur d’enceinte. Pourtant, en dépit des efforts de ses bâtisseurs, la forteresse tomba aux mains de Saladin seulement 75 ans après sa construction. Les murs du château portent encore des inscriptions réalisées par ses fiers successeurs. Construit à l’époque des croisades, il y a 887 ans, le château de Shawbak semble une prolongation naturelle de la colline. Cet emplacement fournit une douve naturelle au château car un ensemble de vallées entourent la colline centrale dans toutes les

directions. La configuration du terrain témoigne d’une activité géologique intense avec ses couches de rochers inclinées presque à la verticale, ses collines aux pentes très raides coupées de falaises rocheuses et son sol inégal qui s’élève à l’ouest avant de s’enfoncer abruptement dans les profondeurs du Wadi Araba. Toutes ces caractéristiques géo-morphologiques ont offert aux bâtisseurs du château un site occupant une position stratégique et naturellement facile à défendre. La forme du paysage facilite également l’approvisionnement en eau. En effet, des sources jaillissent dans les vallées orientées vers l’est, une particularité singulière car dans les villages du sud de la Jordanie, les sources sortent généralement des pentes orientées vers l’ouest (Wadi Musa, Tafileh, Dana, Taybeh et autres). La façon dont le château exploite l’élévation verticale de son élégant piédestal naturel pour se défendre et sait profiter de l’écoulement des eaux de source fraîches contribue au charme général de ce monument. Alors que les Croisés l’appelaient « Le Crac de Montréal », son nom actuel, Shawbak, fait référence au groupe de dix villages qui l’entourent. L’histoire récente du château est directement liée à ces villages. La population de Shawbak se souvient encore de l’époque où le château était habité (jusque dans les années 1950). Elle raconte que chaque tour était occupée par l’un des clans locaux et que le reste de la population se répartissait entre différents villages entourant le château tels que Al-Jayeh, Mugar’ieh, Nijil, Al Mansura, Shammakh et d’autres. A l’entrée du château, sur le versant est, se trouve une tour portant de superbes écrits calligraphiés en arabe qui utilisent de grandes lettres tressées de style mamelouk et qui datent des travaux de reconstruction des années 1290.

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La position du château de Shawbak rendait par-  ticulièrement difficile toute tentative de siège.


En parcourant les zones en ruines du château, vous remarquerez certains éléments architecturaux de style européen, presque gothiques, alors que d’autres parties rappellent l’architecture mamelouke du Caire. Le château s’intègre étrangement à son environnement: le vent siffle à travers ses fenêtres béantes, des ouvertures partiellement comblées filtrent la lumière extérieure éblouissante pour étendre des ombres interminables sur les sols de pierre et des salles, dont le mur du fond s’est écroulé, ouvrent directement sur les profondes vallées qu’elles surplombent. Les ravages du temps sont stupéfiants. Les habitants de la région disent que Shawbak recèle des passages sans fin, dont l’obscurité totale est effrayante. Certaines références parlent d’un escalier de près de 375 marches conduisant jusqu’à la nappe phréatique naturelle de la région. Les archéologues en ont dégagé jusqu’ici environ 150. Si l’on additionne la hauteur de chaque marche, on obtient une profondeur d’environ 75 mètres à la verticale, ce qui rend très crédible la possibilité d’atteindre effectivement une nappe d’eau. La somme d’efforts requise pour creuser un tel escalier à travers des couches de roches dures se justifie lorsque l’on sait que la plupart des sièges menés dans cette région se concluaient par une reddition due au manque d’eau.

Directions Prenez la Route du désert en direction du sud et, une fois arrivé à Hashmiyyeh Bridge (Pont de Hashmiyyeh), tournez à droite. Shawbak se trouve à environ 2h30 de route d’Amman. Deux arches de soutien ayant depuis longtemps perdu leur utilité.  

Un passage voûté montrant des restes de maçonnerie bien conservés datant des croisades.

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CHATEAUX OMEYYADES DU DESERT Les châteaux du désert de Jordanie, qui constituent de magnifiques exemples de l’art et de l’architecture islamiques antiques, sont des témoins d’une époque fascinante dans la riche histoire du pays. Leurs riches mosaïques, fresques, pierres sculptées et gravures dans le stuc inspirées des meilleures traditions perses et gréco-romaines, sont autant d’évocations du mode de vie au VIIIème siècle. Appelés châteaux du fait de leur stature imposante, les constructions du désert remplissaient en fait divers offices: ils servaient de lieu d’escale aux caravanes, de centres d’échanges agricoles et commerciaux, de lieux de villégiature et d’avantpostes permettant à des souverains lointains de forger des liens avec les Bédouins de la région. Aujourd’hui, des excursions d’un ou deux jours depuis Amman permettent de visiter plusieurs de ces complexes encore préservés, regroupés à l’est et au sud de la ville.

Qasr al-Hallabat. 

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Qasr al-Hallabat

Ce site se compose de plusieurs unités indépendantes largement espacées comprenant un qasr (château), une mosquée, un énorme réservoir et huit citernes. Il comprend également un enclos agricole de forme irrégulière avec un système élaboré de vannes d’irrigation et un petit hameau de quelques logis mal construits. Le château, fait de blocs de basalte et de calcaire dressés, suit un plan carré de 44 mètres de côté marqué de tours d’angle et comportant une seule entrée au milieu de la paroi orientale. Le quart nordouest intérieur est occupé par une structure pouvant avoir servi aux travaux domestiques, notamment au pressage du raisin. Des travaux de déblaiement et des fouilles ont révélé 146 inscriptions en grec, ainsi que deux en nabatéen et une en écriture safaïtique sur des pierres en basalte à la découpe régulière. Les inscriptions en langue grecque font partie d’un édit de l’Empereur byzantin Anastasius (491518) réorganisant la vie administrative et économique de la Province d’Arabie. Ces pierres gravées semblent provenir d’un site d’habitation proche, peut-être Umm al-Jimal, et avoir servi de matériau de construction lors de la restauration du château par les Omeyyades. Lors de cette reconstruction, le château fut décoré à l’aide de stuc gravé, de fresques et de mosaïques colorées qui transformèrent la place fortifiée en palais résidentiel.

 Arche travaillée dominant une haute fenêtre à Qasr al-Hallabat.


Les châteaux du désert de la Jordanie sont des témoignages d’une époque fascinante et de la riche histoire du pays. Qasr al-Azraq A environ 13 kilomètres au nord du carrefour d’Azraq, sur l’autoroute menant à l’Iraq, se dresse la grande forteresse noire de Qasr al-Azraq. La topographie actuelle du château remonte au début du XIIIème siècle. Façonné à partir de blocs de basalte noir de la région, le château tirait parti de l’importante position stratégique d’Azraq, et de la présence de sources. La première forteresse édifiée sur ce site a sans doute été construite par les Romains vers l’an 300 sous le règne de Dioclétien. Le bâtiment fut également utilisé par les Byzantins et les Omeyyades. Qasr al-Azraq connut sa dernière grande phase de construction en 1237, lorsque les Ayyubides le remodelèrent et le fortifièrent. Au XVIème siècle, les Turcs ottomans y établirent une garnison. Quant à Lawrence d’Arabie, il en fit son quartier général dans le désert au cours de l’hiver 1917 lors de la Grande Révolte Arabe contre l’empire Ottoman. Le château forme un carré presque parfait dont les murs d’enceinte de 80 mètres encerclent une cour centrale. Au milieu de la cour s’élève une petite mosquée de la période Ayyibide. C’est également à cet endroit que se trouve le puits principal. Une tour longue occupe chaque angle du mur extérieur. L’entrée principale est constituée d’une seule et énorme plaque de basalte montée sur des charnières qui s’ouvre sur un vestibule dont le sol dallé laisse encore deviner un échiquier gravé dans la pierre. La salle située au-dessus de la zone d’entrée servit de chambre à Lawrence lors de son séjour à Qasr al-Azraq. Le gardien du château possède toute une collection de photos de Lawrence car son père était l’un des officiers Arabes qui servaient le légendaire héros britannique.

L’entrée du Qasr al-Azraq

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Qusayr Amra (le petit palais d’Amra) est un petit établissement de bains construit pendant la seconde moitié du VIIIème siècle dans la steppe jordanienne, loin de tout ancien lieu d’habitation visible. Ce monument se dresse à la lisière du Wadi al-Butum (vallée des arbustes térébinthes). Son plan s’organise autour de trois éléments principaux: un hall de réception rectangulaire divisé en trois nefs par deux arches transversales s’appuyant sur des pilastres bas. Le plafond des nefs est composé de voûtes à trois travées. Dans l’axe de la porte d’entrée, se trouve une alcôve (l’alcôve du trône) ; deux petites portes de chaque côté ouvrent sur deux pièces peu éclairées au sol pavé de mosaïques. Les bains se composent de trois salles servant de vestiaire, de tépidarium et de caldarium. Les structures hydrauliques se trouvent à cinq mètres au nord des bains. Il s’agit notamment d’un réservoir d’eau en hauteur, d’un profond puits en maçonnerie et d’un Saqiyah, un système permettant de tirer l’eau du puits pour l’acheminer jusqu’à un réservoir.

Son répertoire iconographique comprend des scènes de chasse et de bain, des représentations de lutteurs, d’archers, de musiciens et de danseurs ainsi que des panneaux évoquant diverses activités artisanales ou liées aux travaux de construction. Ce qui surprend dans ces peintures, c’est la présence d’un grand nombre de représentations de femmes nues ou à demi nues. Ces peintures sont étonnantes car elles vont à l’encontre de ce que l’on attendrait d’un musulman commissionnant la construction de bains au début de la période islamique, peut-être lors de la dernière décennie de la domination Omeyyade (740-750). Les fresques de Qusayr Amra sont particulièrement importantes car elles offrent des thèmes iconographiques d’une richesse sans égale par rapport aux autres monuments de la même époque. Par ailleurs, elles représentent une période clé de l’art islamique, lorsque celui-ci en était à ses balbutiements. C’est pourquoi elles furent incluses dans la liste du Patrimoine Mondial de l’humanité.

Le plus frappant à Qusayr Amra est la profusion de fresques qui couvrent pratiquement toutes les surfaces internes.

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One of Jordanian cuisine’s many appetizers.

Qusayr Amra

Les fresques islamiques primitives de Qusayr Amra.

Qusayr Amra


De grandes fresques occupent

pratiquement toutes les surfaces intérieures. Qasr al-Kharraneh Ce château bien conservé se trouve à environ 16 kilomètres à l’ouest de Qusayr ‘Amra et à 55 kilomètres à l’est d’Amman. Son approche est signalée par plusieurs hauts pylônes radio situés de l’autre côté de l’autoroute. Qasr al-Kharraneh demeure une énigme pour les archéologues comme pour les historiens. Certains experts voient en lui un fort défensif alors que d’autres affirment qu’il s’agissait d’un caravansérail destiné aux caravanes de chameaux de passage. Une autre théorie soutient encore qu’il servit de retraite aux chefs Omeyyades désireux de débattre des questions d’Etat. Avec ses hauts murs, ses meurtrières étroites, ses quatre tours d’angle et sa forme carrée, Qasr al-Kharraneh a tout l’air d’un château défensif. Pourtant, ses tours ne sont ni assez solides ni assez larges pour avoir fourni une défense efficace et auraient peut-être seulement été construites pour soutenir les murs.

Les meurtrières sont également inefficaces car elles sont trop étroites sur la partie intérieure pour offrir une visibilité suffisante aux archers, et leur nombre est trop réduit pour qu’elles présentent une quelconque utilité sur le plan militaire. Nous savons, grâce à une inscription figurant dans une salle du deuxième étage, que la construction de Qasr alKharraneh date de l’an 711 après Jésus-Christ. La présence d’inscriptions en langue grecque autour de l’entrée principale suggère que certaines pierres ont pu être rapportées d’un site proche et avoir servi de matériau de construction.

LE SAVIEZ-VOUS? Les fresques qui ornent l’intérieur de Qusayr Amra présentent un grand intérêt car elles sont d’une richesse iconographique sans équivalent dans les autres bâtiments de la même époque et constituent un moment clé de l’art islamique à ses débuts, ce qui explique que Qusayr Amra figure sur la liste des sites du Patrimoine Mondial de l’humanité de l’UNESCO.

Qasr al-Kharraneh

 Kebabs.

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La particularité la plus remarquable de Qasr al -Mushatta est la façade de pierre délicatement gravée qui s’élevait entre les contreforts à demi-circulaires qui flanquait les tours demioctogonales de chaque côté de la porte d’entrée, laquelle était percée au centre du mur sud.

Directions Qasr al-Mushatta Juste au sud d’Amman, Qasr al-Mushatta constitue un excellent exemple de l’architecture typique Omeyyade. Le château est un palais carré incomplet comportant des décorations élaborées et des plafonds voûtés. Les immenses murs de brique s’étendent sur 144 mètres dans chaque direction et au moins 23 tours rondes étaient réparties le long de son enceinte. La mosquée du palais occupe une position centrale, à l’intérieur de l’enceinte, à droite de la principale porte d’entrée. La conception d’ensemble dégage une impression de puissance et de symétrie, avec une tendance à la compartimentation, le plus souvent en trois sections. Les voûtes sont principalement considérées comme étant de type iraquien, mais la maçonnerie et les sculptures décoratives trahissent des influences sassaniennes, coptes et classiques. Ces différentes influences se mêlent dans le palais qui représente l’exemple le plus poussé de fusion de ces tendances au sein de l’architecture Omeyyade. Le plan d’al-Mushatta est plus complexe que celui des autres palais Omeyyades du désert. C’est pourquoi, les érudits s’accordent à dater sa construction à la fin de la période Omeyyade et à l’attribuer à al-Walid II (mort en l’an 744 après Jésus-Christ).

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La visite des châteaux du désert s’effectue facilement lors d’une excursion d’un jour ou deux au départ d’Amman. Excursion vers les châteaux du désert: vous pouvez visiter Hammam as-Sarh, Qasr alHallabat, Qasr al-Azraq et Qusayr Amra lors d’une excursion en voiture dans le désert de l’est. Qasr al-Kharraneh et Qasr al-Mushatta, tous deux situés à moins d’une heure de route d’Amman, méritent amplement une visite si vous séjournez dans la capitale. En voiture ou en taxi: pour rejoindre les Châteaux du désert, suivre la Route de l’aéroport depuis Amman et prendre la direction d’Azraq. La Réserve des zones humides d’Azraq se trouve dans l’Azraq al-Janoubi (Azraq Sud), la Réserve naturelle de Shaumari, à dix kilomètres plus au sud (suivre les panneaux signalétiques). Il est recommandé de se munir d’une bonne carte, disponible auprès du ministère du tourisme ou de l’office du tourisme de Jordanie à Amman.


ITINERAIRES HISTORIQUES ET CULTURELS Excursion d’un jour: 1. Jerash, Ajlun 2. Amman (Visite de la ville) 3. Madaba, Mont Nébo, Béthanie au-delà du Jourdain Itinéraire de 3 jours: 1er jour. Amman, Jerash, Madaba et la mer Morte - Nuit à Amman 2ème jour. Pétra - Nuit à la Petite Pétra 3ème jour. Kérak, Madaba et Mont Nébo - Nuit à Amman Itinéraire de 5 jours: 1er jour. Amman, Jerash, Ajlun - Nuit à Amman 2ème jour. Madaba, Mont Nébo, Kérak - Nuit à Pétra 3ème jour. Pétra - Nuit à Pétra 4ème jour. Wadi Rum - Nuit près de la mer Morte 5ème jour. Béthanie au-delà du Jourdain

Pour plus d’informations sur les itinéraires, consultez le site www.visitjordan.com.


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Office du tourisme de Jordanie Tél: (962-6) 5678444 Fax: (962-6) 5678295 P.O.Box 830688 Amman 11183, Jordanie Courriel: info@visitjordan.com Site Web: www.visitjordan.com

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