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LE B OU D RO GES E M PA U N 32
Pietrina Atzori Rencontres d’Arles Gaetano Brundu Vinicio Capossela Geraldine Cario Courtisanes de Cerise Guy Dinosardo Ernest Pignon Ernest Le fabuleux voyage Sheela Gowda Keya Painter Lizio le poète ferrailleur Musées Sousmarins La musique de l’eau Rèvolution Néolitique Ai-Da Robot Aldo Rossi à la Ragione Anne Slacik Rainbow Taichung Atlas des Utopies/Superstudio Woodstock Objectif Lune Man to the Moon Vin & Sardaigne Antichi Sentieri Auburtin & Monet Stephan Zweig
PALAZZI A VENEZIA
Publication périodique d’Arts et de culture urbaine de l’association homonyme régie par la Loi de1901 ISSN : en cours Commission Paritaire : en cours Distribution postale/digitale Président Directeur de la Publication Vittorio E. Pisu
Correspondance palazziavenezia@gmail.com https://www.facebook.com/ Palazzi-A-Venezia https://www.vimeo.com/ channels/palazziavenezia
Trentième Année / numéro 07/08 Juillet / Aout 2019 Prix au numéro 5 euros Abonnement annuel 50 euros Abonnement de soutien 500 euros
e numéro double qui vous offre l’image de la Lune en couverture, vous propose, à défaut de voyages interplanétaires, en peu passé de mode, d’occuper votre été à sillonner la planète en découvrant des productions artistiques classiques on inusitée. Le 20 juillet 1969, vers les 4 heures du matin, j’étais devant le poste de télé, pendant que toute ma famille était partie se coucher, attentif aux images qui nous parvenaient du satellite. Déjà à cette époque, la lune m’était proposée par ma fiancée du moment (n’est ce pas Carmen?) comme objet de contemplation et de symbole amoureux. Mais ce n’est que bien plus tard qu’elle a assumée une connotation plus strictement personnelle. En dehors du rapport entre l’astre nocturne et ma vie amoureuse, je me suis rendu compte que cette vision d’un alunage a été déterminante dans ma volonté de m’installer à Paris, ou, quelques semaines plus tard (le 3 aout en fait) je m’y rendis pour quinze jours de vacances, pour y rester finalement pendant cinquante années. Je crois que cette démonstration d’audace et cet esprit d’aventure que j’ai fait mien, m’ont permis de me détacher de ma Sardaigne natale, pourtant très aimée, pour m’engager dans d’autres aventures. Je trouve aussi qu’il soit significatif que presque en même temps se déroulait aux États Unis, un festival qui deviens mythique, et qui, je l’ai compris bien plus tard, a marqué la fin de l’esprit qui s’était dégagé pendant les années ‘60 dans l’art plastique, la musique, la littérature et le cinéma et dont, a mon modeste avis, le Mai ‘68 parisien, fut la pierre tombale. Bien entendu les ferments dégagés pendant cette période si féconde ne se dissipèrent pas immédiatement et donnèrent lieux à tant de création et d’essais de formes d’association et de vie commune, de création et d’expression différentes. Aujourd’hui il en reste encore quelque chose, et pourtant si on pouvait déjà lire dans les romans de Ray Bradbury le futur qui nous attendait, nous ne voulions pas le croire vraiment. Au moment où je vous écris, la capitaine d’un navire qui avait secouru une quarantaine de naufragés, des migrants comme on les appelle, en Méditerranée, viens de se faire arrêter et jeter en prison par quelques centaines de policiers italiens (sic), sous les ordres d’un personnage qui devra répondre devant la justice de tous les méfaits dont il se rends coupable, pendant qu’une fausse majorité d’italiens le soutien et essaie de se convaincre que non seulement ils sont menacés par ces quelques migrants, mais que leur vie, déjà particulièrement misérable, si on en juge par les post qu’ils publient, serais meilleure avec cette courageuse capitaine en prison et les migrants noyés en Méditerranée. Parfois m’est difficile de me considérer faisant partie de la même espèce humaine, et j’essaie de me consoler en cherchant toutes les manifestations artistiques qui témoignent de la capacité de l’être humain a être non seulement généreux mais aussi appliqué à créer ce qui pourrait rendre notre vie plus joyeuse et plus complète, en dehors de l’illusoire possession de quelques gadgets et autres propositions de la société mercantile qui est en train de s’étouffer dans ses propres déchets. Je vous souhaite néanmoins un été plein de belle découverte et autres surprises, par chance, elles ne manquent pas et je suis heureux de les partager avec vous. Vittorio E. Pisu
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PIETRINA ATZORI
Parmi les artistes ayant participé à la résidence artistique, Pietrina Atzori se distingue particulièrement par sa production d’art textile. Pietrina Atzori est un Textil Creative qui s’exprime principalement avec le feutre, la teinture naturelle, les tissus, les fibres végétales et les textiles récupérés. Ses œuvres tendent vers les formes, les couleurs, les textures et les fonctions pour refléter l’esprit des lieux qu’il habite. Autodidacte, tisse et feutre en manipulant la laine avec des techniques traditionnelles et non traditionnelles. Il préfère l’utilisation de la laine brute, en accordant une attention particulière à la laine de Sardaigne, avec laquelle il expérimente et crée des objets et des formes à partir d’utilisations non conventionnelles possibles. A participé à des événements nationaux et internationaux d’art textile, de développement durable et d’artisanat. En 1926, le prix Nobel de littérature a été attribué à l’écrivain Grazia DELEDDA (Nuoro, 1871/Rome, 1936) deuxième femme au monde, la première italienne, à recevoir cette reconnaissance importante. Dans les paysages ruraux de l’île, comme dans la fragilité humaine contemporaine, il est facile de trouver des images et des suggestions contenues dans ses romans. À partir de là, elle commence par un nouveau chemin d’expression artistique à travers la broderie sur papier. Pietrina Atzori invite aussi d’autre artistes textiles a exposer dans son atelier. https://www.ivy.it/ Pietrina-atzori.blogspot.it https://vimeo.com/334271866
Photo Pietrina Atzori
e rêve bleu se termine ici avec une victoire 2-0 des Pays-Bas en quarts de finale. Le rêve des Jeux olympiques de Tokyo 2020 s’est également estompé, mais il n’en reste pas moins qu’elles ont été les protagonistes de ce début d’été, au beau milieu de la laideur d’une Italie de plus en plus handicapée. “Ces filles ont fait un championnat du monde exceptionnel, je suis très fier d’eux. Même aujourd’hui, elles ont montré toute leur profondeur, des larmes et des émotions sont là mais elles doivent voir le bel aspect, c’est un excellent point de départ pour leur avenir, c’est un jeu qui nous apprend beaucoup“. Milena Bertolini est reconnaissante envers l’équipe italienne pour elle, sortant du championnat du monde mais restant dans le cœur des Italiens qui les ont suivies. Les Néerlandaises sont qualifiées pour les demifinales et affronteront le vainqueur germano-suédois à Lyon mercredi. L’équipe de Bertolini avait réussi à contenir l’Oranje en première mitemps, mais la suite, était totalement différente: les champions d’Europe actuels dominent, prennent une barre transversale et trouvent les filets avec Miedema (70 ‘) et Van Der Gragt (80 ‘).
e thème de la résidence artistique était «Su Bixinau», terme sarde pour «le voisinage». Dans la culture sarde, le Bixinau a toujours été un point important d’agrégation et de socialisation: les femmes avaient l’habitude de s’asseoir et de parler à leurs voisins, se divertissant dans des travaux manuels tels que la couture, le tricot, etc. les rues pullulent des voix d’enfants jouant, pendant que les hommes discutent entre eux. Il n’y a même pas 60 ans, chaque quartier était composé de plus de 20 familles nombreuses comptant même jusqu’à 10 enfants. Aujourd’hui, où les jeunes sont partis étudier et travailler dans les centres urbains, de nombreuses maisons sont vides, mais chaque jour, les personnes âgées s’assoient
sur des bancs pour rendre visite et discuter. Le caractère de la résidence est transdisciplinaire et il est ouvert aux artistes, chercheurs, écrivains ou à tous ceux qui souhaitent s’intégrer dans un lieu unique où il est encore possible d’apprécier les aspects authentiques. Au cours du prLes participants seront accueillis à la Scuola degli Scalpellini, où Pinuccio Sciola enseignait les techniques de la sculpture. Cette année, IVYnode a choisi Pinuccio Sciola comme «artiste inspirant» pour le thème «Su Bixinau», son travail étant intrinsèquement lié au territoire, à son village et aux rues du San Sperate. Pinuccio Sciola (1942-2016) est l’un des artistes les plus célèbres d’Italie et a même exposé à la Biennale de Venise.
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Photo Spazio (in)visibile
Photo Rencontres d’Arles
inqunat’ ans d’une aventure photographique ! C’est ce que les Rencontres d’Arles, qui fêtent leur cinquantième édition, nous promettent cette année. Elles ont ainsi engagé une grande collecte d’archives et de souvenirs afin d’illustrer ce qui fait leur singularité depuis toujours : la réunion des photographes et du public, chaque mois de juillet, dans la ville camarguaise. Célébrer une institution, c’est aussi une manière de rendre hommage et de prolonger l’action de ses fondateurs, Lucien Clergue, Michel Tournier et Jean-Maurice Rouquette disparu cette année. Tous les trois auront eu à cœur de démocratiser la photographie. C’est pour cette raison que le ministère de la Culture soutient les Rencontres d’Arles avec autant de force et accompagne depuis toujours la photographie dans le pays qui l’a vu naître. Car le ministère conduit une politique active en direction du soutien à la création (commandes photographiques ambitieuses, lieux de diffusion), de l’éducation à l’image (dispositif Diagonal), des fonds patrimoniaux, de l’édition, de la photographie documentaire et du photojournalisme. Je suis heureux que les Rencontres d’Arles coïncident avec l’inauguration du nouveau bâtiment, conçu par Marc Barani, de l’École nationale supérieure de la photographie, lieu de savoir et
RENCONTRES D’ARLES GAETANO BRUNDU
de transmission, porteur d’ambitions pour les photographes de demain. Nous pourrons y admirer l’œuvre des artistes Raphaël Dallaporta et Pierre Nouvel réalisée dans le cadre du 1 % artistique. Enseignement, irrigation du territoire, création artistique, soutien aux artistes, médiation et démocratisation, les piliers du ministère de la Culture tels que l’a souhaité André Malraux à sa création en 1959, sont ici illustrés avec éclat. La programmation des Rencontres est un voyage à travers de grands thèmes et je salue particulièrement cette année les expositions monographiques d’artistes femmes dans des lieux emblématiques.
Je remercie Hubert Védrine, président, Sam Stourdzé, directeur, et toutes les équipes des Rencontres dont l’action a permis de faire du festival un moment incontournable de la photographie mondiale et pour leur engagement pour la juste rémunération des artistes. Après une fréquentation record en 2018 avec 140 000 visiteurs, je souhaite que cette édition anniversaire connaisse encore un beau succès public : bonnes Rencontres à tous!
Franck RIESTER Ministre de la Culture
Les rencontres D’ARLES 34 Rue du docteur\Fanton/ 13200 ARLES info@rencontres-arles.com
rencontres-arles.com tél. +33 (0)4 90 96 76 06 PALAZZI 4 VENEZIA
APPLICATION
ARLES 2019 Votre passeport officiel pour la 50e édition du festival. C’est la porte d’entrée pour l’intégralité de la programmation des expositions, des événements et des lieux. Vous pourrez y acheter et afficher vos e-billets, personnaliser votre parcours et votre agenda, être alerté des incontournables. Par ailleurs, une version pro propose des fonctionnalités de mise en relation sociale dédiées aux professionnels.
Application gratuite Disponible sur Android et iOS,
FONDAZIONE MACC avec Siomona Campus et Efisio Carbone presentent
MITE REVOLUZIONARIO GAETANO BRUNDU du 8 Juin au 1er Septembre 2019
Spazio (in)visibile via Barcellona 74 Cagliari Marina Spazio e Movimento via Napoli 80 Cagliari Marina MUSEO MACC Via Savoia 2 Calasetta www.fondazionemacc.com www.spazioinvisibile.com facebook.spazioemovimento https://vimeo.com/343967162 https://vimeo.com/342410480
e samedi 8 juin 2019, Cagliari a inauguré deux des trois expositions consacrées à Gaetano Brundu, artiste décisif pour le destin de l’art en Sardaigne, compte tenu de ses propositions esthétiques et formelles révolutionnaires et de son engagement dans les domaines politique et civil. Né à Cagliari en 1936, il aborde le monde de la peinture comme un autodidacte à la fin des années 50, rejoignant le collectif “Studio 58”et s’approchant de professeurs d’histoire de l’art de l’Université de Cagliari tels que Corrado Maltese et Gillo. Dorfles. Sa première exposition personnelle remonte à 1959, lorsqu’il exposa ses “sacs coupés” à la bibliothèque
universitaire de Cagliari, inspirés par les œuvres de Burri mais fortement influencés par le spatialisme de Lucio Fontana. Entre 1965 et 1967, il s’installe à Paris où il enrichit sa production picturale d’influences “pop” et expose ses œuvres au Centre Culturel International, à la Maison de l’Allemagne et à la Maison Internationale. De retour à Cagliari, il poursuit ses recherches picturales en approfondissant l’étude et l’intérêt pour la couleur, combiné à la “coupe de la toile”, et élabore le signe du “moustache du lion” qui devient la marque de fabrique de ses œuvres. Au cours de cette période, il réalisa, entre autres, des illustrations de livres, telles que celles du recueil de
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nouvelles Sardonica de Giulio Angioni (Edes 1983) et plusieurs grandes peintures murales de Monastir, Selargius et surtout de Settimo San Pietro (1979), avec d’autres peintres tels que Rosanna Rossi, Tonino Casula et plusieurs autres. Au cours des dernières années de sa carrière, il s’est également consacré à la modification numérique d’images et de photographies. Gaetano Brundu, avec son tempérament modéré, sa force expressive incomparable, son audace dans la recherche, sa passion pour la lutte politique au sens le plus noble du terme, a contribué à écrire des pages mémorables de l’histoire de l’art parmi les plus intéressantes. de la seconde moitié du 20ème siècle. A Spazio (in)visibile, lieu qui a accueilli Il Graffio del Leone en 2014, la dernière exposition de l’artiste, présentera une sélection d’œuvres. Lors de l’inauguration, l’artiste Marilena Pitturru, réalisera une action performative au cours de laquelle elle obtiendra d’un grand tapis rouge placé au Spazio (In)visible une énorme moustache de Lion, signe indéniable du Brundu, puis nous le retrouverons à Calasetta. Chez Spazio e Movimento, les dessins de la première exposition personnelle de 1958, les 35 encres illustrant les Cantos Pisanes d’Ezra Pound. Les deux expositions à Cagliari sont une excellente occasion offerte au public en prévision de la plus longue anthologie qui s’ouvrira le 22 juin à la Fondation MACC à Calasetta.
rosa”, une pièce de son dernier album. L’album “Canzoni a mano crank” est attribué par le Club Tenco au Targa Tenco du meilleur album, à égalité avec “Amore dans l’après-midi” de Francesco De Gregori. En 2003, Capossela a publié la collection “L’indispensable”, avec une réinterprétation de “Hesan le soleil” par Adriano Celentano. En 2006, il sort l’album “Ovunque protora”: le guitariste est toujours Marc Ribot, un collaborateur régulier de Tom Waits, qui est déjà apparu à la guitare dans les albums”Il ballo di San Vito” et “Canzoni à manoeuvre” ainsi que dans l’inédit “Scatà Scatà (scatafascio)” dans Liveinvolvo. Le disque gagne le Targa Tenco. Les chansons “Ovunque proteggi”, “Brucia Troia”, “Medusa Cha Cha Cha” et “Dalla Parte di Spessotto” sont extraites en tant que morceaux radio de l’album. qui
a obtenu d’excellents résultats, atteignant la deuxième place du classement des ventes quelques jours après sa publication.. Également en 2006, en novembre, le cd est sorti “Dans le rien sous le soleil” concernant la tournée de 2006. . Depuis 2013, Vinicio Capossela est l’inventeur et le directeur du Sponz Fest. Le 17 avril 2019, le single “The poor Christ” est présenté, dans l’attente de son nouvel et onzième album “Ballate per uomini e bestie”, publié le 17 mai 2019; suivi d’une tournée. Comme le précédent, cet album est également produit par sa maison de disques - La Cùpa et distribué par Warner Music. Dans la présentation du single, l’auteur définit l’album “Un cantique pour toutes les créatures, pour la multiplicité, pour la fracture entre les espèces et entre l’homme et la nature” Vinicio Capossela Wikipedia
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GERALDINE CARIO Vinicio Capossela
Atti Unici Vendredi 19 juillet 2019 de 21:30 à 00:00
Arena Fenicia Via Carducci, 09017 Sant’Antìoco Sardegna, Italy Billets www.boxol.it www.viniciocapossela.it
J’ai un souvenir très précis de ma première rencontre avec les oeuvres de Geraldine Cario. J’ai èprouvé une émotion trés intense face à son alignement de pipes blanches ou d’appareils photos antedéluviens. J’avais le sentiments de ressentir toutes les vies des utilisateurs de ces objets banalment quotidiens, comme si je m’était trouvé dans un cimetière. J’ai aussi ressenti, au moment de réaliser son interview, toute l’incroyable énergie qui se dégage de sa personne. La seule chose que l’on peut faire avec Geraldine Cario c’est de l’aimer inconditionnellement. Vittorio E. Pisu voir
https://vimeo.com/147796794
o m m e n t définir le protocole de ce travail qui ne se livre pas immédiatement ? Géraldine Cario mène assurément une enquête : cartes, boussoles, compas, photographies… l’artiste poursuit une investigation sur le terrain, mais lequel? « Réparation II » , titre de l’exposition, opère cette recherche d’un temps vécu, celui de ces inconnus dont les photographies participent aux montages des oeuvres. Géraldine Cario accumule dans son atelier des centaines de photographies récupérées, mémoires anonymes pour lesquelles elle entreprend cette « réparation ». Le temps n’est plus alors seulement une donnée physique mesurée par une ma-
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Ce rapport à l’écriture traverse les pièces présentées avec l’armée des plumes sergent-major mise en scène par l’artiste. Les caractères d’imprimerie fichés dans une sphère noire à la fonction quelque peu mystérieuse complètent le vocabulaire de l’artiste dans cette enquête où les armes pacifiques de l’écriture sont mises à contribution. Pour le visiteur se rassemblent alors ces éléments à première vue hétérogènes: horloges, photographies anciennes, plumes de sergent-major, caractères d’imprimerie, boussoles, compas, cartes fournissent à Géraldine Cario les outils d’une rétrospection qu’elle veut réparatrice d’un oubli, d’un effacement. Cette photo dont l’image argentique allait disparaître, elle en récupère in extrémis la lumière et la trace dans cette ultime tentative d’exploration au microscope. Cette mémoire d’une vie, d’un instant vécu, unique, elle la fait remonter à la surface en tentant d’en reconstituer l’histoire avec si peu d’éléments de preuve. Pour prendre une revanche sur cette entropie résultant à la fois de la disparition physique progressive des éléments et de la disparition mentale générée par l’oubli, l’indifférence, Géraldine Cario met en scène tous les indices, leur redonne vie avec sa stratégie propre et chaque oeuvre constitue un prétexte à cette écriture du plasticien. Géraldine Cario Réparation II Galerie Laure Roynette 20 rue de Torigny 75003 Paris
Photo IMAGO.BLOG.LEMONDE.FR
Photo Baselitz Academy
é en Allemagne, de parents originaires d’Irpinia (son père, Vito, est de Calitri, sa mère d’Andretta), s’appelle Vinicio, bien qu’il ne s’agisse pas d’un nom de la tradition familiale, en hommage au célèbre accordéoniste Vinicio, auteur de beaucoup de disques pour Durium dans les années soixante, dont le père est un fan. Son premier album, “All’una e trentacinque circa”, remonte à 1990 et a remporté le prix “Targa Tenco”. Viennent ensuite “Modì”, qui tire son nom de la chanson dédiée au peintre Amedeo Modigliani, une ballade lente et touchante qui raconte l’histoire d’amour entre le peintre de Livourne et Jeanne Hébuterne. Parmi les autres chansons d... et ensuite “Mambo”, la fin du film “Ne m’appelez pas Omar” (dans laquelle joue le même Capossela), qui fera plus tard partie de la bande originale du film du même nom, avec Luca Bizzarri et Paolo Kessisoglu. Même le prochain album, “Camera a sud”, se lie encore plus au cinéma que le précédent, à la fois pour Che coss’è l’amor - inclus dans la bande originale de L’ora di religione de Marco Bellocchio et dans le premier. film avec Aldo Giovanni et Giacomo et Marina Massironi, “Trois hommes et une jambe” tous deux pour Zampanò, inspirés du film “La strada” de Federico Fellini. “La pluie de novembre”, reprise par Lucia Vasini, et Tanco del Murazzo, modifiée par Paolo Rossi dans Tango dei furiosi, font partie du répertoire de Capossela. En 2001, il est l’invité du “Satyricon” de Daniele Luttazzi, dans lequel, après avoir parlé, entre autres, de l’album “Canzoni, une mano-manivelle”, de ses origines et de la pataphysique, il a interprété “Con una
chinerie complexe, il est un temps habité par ces vies dont elle part à la recherche. Et ces photos d’une époque déjà révolue, minuscules, d’une qualité médiocre, sont même soumises à un examen au microscope pour en extraire tel ou tel détail auquel rattacher la vie. Mais l’artiste, dans cette tâche, se heurte également à l’absence : celle de cette clef manquante sur un tableau où toutes les autres soulignent ce vide, celle de cette chaîne dont l’espace ouvert d’un chaînon rompt la solidarité. Absence enfin dans « La disparition » de Georges Pérec, roman mis en exergue dans l’exposition et dont l’absence du « e » ramène à la vie personnelle de Georges Perec : son père meurt au combat en 1940 et sa mère est déportée à Auschwitz en 1943.
erise Guy est à la fois comédienne, auteur et metteur en
Photo Dinosardo
Photo Musée National d’Histoire et d’Art
scène. Elle a joué dans de nombreuses pièces de théâtre et a adapté des pièces anglo-saxonnes qu’elle a adaptées et mise en scène. Elle a par ailleurs écrit plusieurs pièces originales dont :”Un P’tit coin de Canapé” co-écrite avec Thierry Taïeb qui a reçu le prix de la Fondation Bajen, produite au Théâtre de la Tête d’Or à Lyon en 2018. “Courtisanes” écrite seule, a la chance de pouvoir être présentée au festival d’Avignon 2019 au Théâtre du Petit Chien. C’est au Conservatoire National Supérieur de Paris et à l’International Institute of Performing Art que Cerise Guy se forme. Comédienne, elle tourne devant la caméra sous la direction de Denis Amar, Nicolas Picard, François Leterrier... Au théâtre, elle joue sous la direction d’Alain Sachs, Franck Didier ou encore Alain Germain. Adaptatrice, on lui doit “Personne n’est parfait”, de Simon Williams, “Bed and breakfast” de Joe O’Byme, “Off the Hook”. Elle a également reçu deux prix d’interprétation. L’un pour “Lucette” de Jean-Pierre Sachs, l’autre pour “Très Très Très” de Jean-Jacques Annaud.
Elle crée la Compagnie du Phare en 2007 et met en scène : Bed and Breakfast de Joe O’Byrne. Dont la création s’est faite au Théâtre Espace Coluche à Plaisir en Mars 2010 et reprise au Théâtre 14 ( mise en scène et adaptation) “Deux petites dames vers le Nord” de Pierre Notte; Création au Festival d’Avignon en 2010 et reprise au Théâtre du Marais en 2011 ( mise en scène: Cerise Guy et Martine Logier) “Anna Karenina”, adaptation de Helen Edmundson d’après le roman de L. Tolstoï a été créé à Plaisir au Théâtre Espace Coluche en septembre 2015 et la reprise à Paris au Théâtre 14 en
2016 (version française et mise en scène) et en 2018... Par ailleurs, elle a signé plusieurs adaptations dont : “Si j’etais diplomate”, de Rickman et Tiedemann au Théâtre Tristan Bernard ( co-signé avec Alain Sachs) “Margot la ravaudeuse” de Fougeret de Montbron. Festival d’Avignon, tournée et Théâtre du Petit Hébertot. “La Locandiera” de Goldoni, Théâtre Antoine. (co-signé avec Alain Sachs) “Personne n’est parfait“de Simon Williams au Théâtre des Variétés en 2010 et au Théâtre des Bouffes Parisiens en 2011. source web
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COURTISANES Texte et Mise en scène de Cerise Guy avec
Julie Arnold Marie Clément Cerise Guy du 5 au 28 juillet 2019 relache les mercredi 10, 17 et 24 Théatre du Petit Chien à 19 heures 76 rue Guillaume Puy 84000 Avignon Réservations 04 84 51 07
DINOSARDO Parc Paleontologique Dinosardo.it Route Provinciale SP 57 km 5,850 (Oristano - Tiria) Oristano Sardegna Italie Tel 329.5813356 Fax 0783.4298023 dinosardo.it@gmail.com P.I. 01140380955 http://www.dinosardo.it/ https://www.facebook.com/dinosardo. it/videos/2213877595496050/
INOSARDO n’est pas un parc à dinosaures. DINOSARDO est un chemin paléontologique qui vous guide pour découvrir l’histoire passionnante de la vie sur Terre et des animaux étranges qui peuplent la Sardaigne, l’Italie et la Terre depuis des milliards d’années. DINOSARDO est un chemin paléontologique qui vous guide pour découvrir l’histoire passionnante de la vie sur Terre et des animaux étranges qui peuplent la Sardaigne, l’Italie et la Terre depuis des milliards d’années. Au parc, installé à l’extérieur sur 5 000 mètres carrés, il est possible de voir et de toucher des reproductions de FOSSILES d’animaux dispa-
rus, y compris des dinosaures. Il existe 5 modèles de dinosaures: 1 Argentinosaurus de 10 mètres, 1 Argentinosaurus de 2 mètres, 1 Saltasaurus de 4 mètres, 1 Stegosaurus de 3 mètres et le mythique Antonio (Tethyshadros insularis) grandeur nature. Il existe également un modèle grandeur nature du Quetzalcoatlus, le plus grand ptérosaure jamais trouvé, et de nombreux autres animaux préhistoriques trouvés dans diverses régions du monde. Dinosardo.it est né de la passion de Romana Salaris, géologue diplômée de l’Université de Cagliari avec une orientation géologique / paléontologique, qui a conçu et mis en place le parc. Les informations disponi-
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bles sur l’itinéraire Dinosardo proviennent de ses recherches parmi des centaines de publications scientifiques, publiées par des géologues / paléontologues du monde entier, afin de garantir aux visiteurs du parc les informations les plus récentes sur le monde de la paléontologie. Au parc, installé à l’extérieur sur 5 000 mètres carrés, il est possible de voir et de toucher des reproductions de FOSSILES d’animaux disparus, y compris des dinosaures. Il existe 5 modèles de dinosaures: 1 Argentinosaurus de 10 mètres, 1 Argentinosaurus de 2 mètres, 1 Saltasaurus de 4 mètres, 1 Stegosaurus de 3 mètres et le mythique Antonio (Tethyshadros insularis) grandeur nature. Il existe également un modèle grandeur nature du Quetzalcoatlus, le plus grand ptérosaure jamais trouvé, et de nombreux autres animaux préhistoriques trouvés dans diverses régions du monde. Toutes les pièces du parc sont des reproductions de fossiles authentiques exposés dans des musées paléontologiques de différentes villes du monde. chaque pièce est accompagnée d’un panneau illustratif avec des images et des curiosités. Parco Paleontologico Dinosardo.it SP 57 km 5,850 (strada provinciale Oristano Tiria) Oristano tel. 329.5813356 email dinosardo.it@gmail.com http://www.dinosardo.it
ERNEST PIGNON ERNEST
sobre, avec l’architecture monumentale de ce géant gothique. Pudeur de l’un impactée par la puissance de l’autre ... ou peut-être est-ce le contraire ? quoi qu’il en soit, Ernest Pignon-Ernest va venir, d’un geste, perturber la réalité pourtant réputée inébranlable du Palais ! Et c’est à ce rendezvous unique, puissant, qu’Avignon a souhaité inviter les visiteurs ; pour que cette année encore, après l’archaïque beauté des œuvres de l’exposition Les Eclaireurs proposée en 2017, la chatoyance baroque de Christian Lacroix qui a revisité nos musées au travers de l’exposition Mirabilis en 2018, pour que cette année encore Avignon propose non pas une simple exposition, mais bien une rencontre, un dia-
logue, un choc entre deux réalités. Tous mes remerciements vont donc à Ernest Pignon-Ernest qui choisit d’affronter ces pierres qui bruissent toujours de tant de murmures, d’épopées, de secrets pour y installer ses silhouettes. Quel scénario naîtra de cette confrontation ? autant d’empreintes ... sur tant d’histoires ... autant d’émotions sur tant de vibrations ... Avec l’exposition Ecce Homo du 29 juin 2019 au 29 février 2020, Avignon, une fois encore, relève le défi et invite les visiteurs à vivre une expérience unique aux côtés de l’un des plus grands artistes contemporains au cœur du plus grand palais gothique d’Europe. Cécile HELLE Maire d’Avignon Présidente d’Avignon Tourisme
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Galerie Lelong & Compagnie Musée de Montauban présentent
ERNEST PIGNON-ERNEST
“ECCE HOMO” Palais des Papes Grande chapelle
du 29 juin 2019 au 29 février 2020 Office de tourisme d’Avignon Tel. +33(0)4 32 74 32 74 www.palais-des-papes.com/fr
Photo Pascal Aubier
Photo Jean Pierre Burlet
’artiste met en ce moment la dernière touche à l’exposition qui a ouvert ses portes au public dès le samedi 29 juin. Cette exposition est plus qu’un rétrospective c’est un voyage au cœur du travail d’Ernest Pignon Ernest. On y retrouve ses œuvres mais aussi tout le travail préparatoire. Le travail d’Ernest Pignon Ernest est fragile L’artiste le reconnait luimême : son travail exis-te là où est exposé, sur les murs où il colle les dessins qu’il réalise dans son atelier. Découvrir son œuvre à travers une exposition est presque contradictoire, mais cela fait de ce rendezvous en terre avignonnaise un événement de premier plan. Il y a 45 ans, Ernest Pignon Ernest collait ses premières images au pied du Palais des papes. À l’époque, il fréquentait Avignon, le théâtre des Carmes et André Benedetto. Aujourd’hui devenu iconique, il expose dans la grande chapelle du monument emblématique d’Avignon, mais reste fidèle à ses premières amour artistiques. Ernest Pignon-Ernest investit le Palais des Papes ! “Dire combien je suis heureuse de cette rencontre inédite est insuffisant. C’est pour moi, grande admiratrice de son œuvre, de son audace, de son talent, de sa créativité, de sa malice, une perspective jubilatoire que d’envisager la cohabitation de ses silhouettes grandeur nature, à la symbolique d’autant plus puissante que le trait reste
oujours à la recherche de nouvelles découvertes nos deux héros bien connus de nos lecteurs; je veux parler ici de Sophie Sainrapt peintresse de l’éternel féminin et Pascal Aubier, anthropologue, metteur en scène, écrivain, photographe et épicurien devant l’Eternel, nous font encore un somptueux cadeau en nous offrant le récit de leur fabuleux voyage à Pékin et leur retour tout autant fantastique à Paris. Invités par la sublime Lala Zhang, directrice de l’European Image Art Association et experte énologue, qui organise des expositions PALAZZI 11 VENEZIA
d’artistes européens en Chine et d’artiste chinois (tel le Maitre Yuliang Guan à l’Orangerie du Sénat en aout 2018) en Europe, nos deux aventuriers choisirent de ce rendre,, en mars 2018, à une manifestation qui a réunis, entre autre le photographe Jean Turco avec d’autres éminents artistes européens. Pour ce faire ils choisirent le train et, bien entendu, le plus fantomatique de tous les trains de la planète, soit le Transsibérien pour arriver finalement à Pékin après un long trajet. Pour retourner en France ils choisirent de se rendre dans le port de Shanghai et d’embarquer sur un cargo qui les ramena finalement à Bar-
celone en traversant l’Océan Indien, la Mer Rouge, le Canal de Suez, la Méditerranée en passant devant la Sardaigne et Cagliari où ils eurent l’occasion de séjourner pour l’expo de Sophie dans le cadre de “Cagliari je t’aime”, pour finalement retrouver Paris par le train. Pendant tout ce long voyage nos deux baladins ne restèrent pas inactifs mais s’employèrent à nous relater, en prose et en dessin, les différents panoramas des contrées et océans qu’ils traversèrent de la guise. Aujourd’hui ces œuvres sont réunies dans un somptueux ouvrage qu’ils nous proposent gentiment d’acquérir afin de savourer les délices de la lenteur et de la possibilité de contempler aisément ce qui se déroule sous nos yeux ébahis, désormais stérilisés par trop de trajets en avion entre des aéroports tous semblables. Cette invitation au voyage les yeux ouvert est aussi une projection dans un avenir surement proche, dans lequel les voyages dans une caisse à sardine volante auront perdu de leur intérêt (aussi économique si ce n’est esthétique) et nous invitent donc à nous réapproprier du temps e de l’ éspace pour notre plus grands plaisir. On ne peut que les remercier et se dépêcher de les imiter même en Europe. V. E. Pisu
BCK Art Gallery présente :
SHEELA GOWDA KEYA PAINTER
Photogalerie BCK
Photo Lucia Aspesi
heela Gowda (Bhadravati, Karnataka, Inde, 1957; vit et travaille à Bangalore) est considérée comme l’une des plus grandes représentantes de l’art contemporain en Inde. Après des études à la Ken School of Art et à l’Université VisvaBharati (Inde), Gowda poursuit ses recherches en peinture au Royal College of Art de Londres. Sa pratique va du design à la sculpture, en passant par les installations à grande échelle. Elle utilise des matériaux qui véhiculent souvent des valeurs culturelles liées au contexte dont ils sont issus. Ses œuvres, caractérisées par une forte valeur plastique, s’inspirent d’éléments du modernisme, retravaillés par l’artiste à travers des processus de production aux associations rituelles fortes. L’accent mis sur le processus est également lié aux traditions artisanales locales et à la dimension du travail implicite dans la création artistique. Il s’agit de la première exposition personnelle de Sheela Gowda en Italie et propose, outre deux nouvelles productions, des œuvres créées de 1992 à nos jours, notamment des aquarelles, des estampes et des installations
spécifiques. Ces derniers sont caractérisés par une grande variété de matériaux - cheveux, substances organiques, excréments de vache, encens et pigments naturelset sont présentés en dialogue étroit avec l’architecture emblématique de Pirelli HangarBicocca Navate. Ses œuvres ont été exposées dans de nombreuses expositions personnelles dans des contextes et des institutions internationales, notamment à la Ikon Gallery, Birmingham (2017); Musée d’art Pérez, Miami, Site Para, Hong Kong (2015); Centre international d’art et du paysage,
Vassivière (2014); Musée irlandais d’art moderne, Dublin, Lunds Konsthall, Lund, Van Abbemuseum, Eindhoven [exposition itinérante] (2013-14); Iniva, Londres (2011); Bureau de l’art contemporain (OCA), Oslo (2010). Sheela Gowda a également participé à d’importantes expositions collectives, telles que la 31e Biennale di San Paolo (2014); 1ère Biennale de KochiMuziris (2012); 53ème Biennale de Venise, 9ème Biennale de Sharjah (2009); 9ème Biennale de Lyon, documents 12 (2007) https://www. h a n g a r b i c o c c a . o rg / mostra/sheela-gowda/.
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Remains
A cura di Lucia Aspesi e Nuria Enguita du 4 Avril 2019 au 15 Septembre 2019
Pirelli HangarBicocca Via Chiese 2 20126 Milano T (+39) 02 66 11 15 73 info@hangarbicocca.org
Rue Ibnou Aicha Imm C Residence Al Hadika El Koubra 40.000 Marrakech +212 5244-49331 www.bckartgallery.com
près avoir rencontré un immense succès au Four Seasons Hotel Marrakech avec son exposition « Les Quatres Temps », et au Four Seasons Hotel Casablanca avec son exposition «Se souvenir...», c’est dans l’espace de la #BCKArtGallery que nous poursuivons l’aventure de notre artiste « KEYA» avec une nouvelle exposition qui vous plongera dans un univers haut en couleur, où chaque œuvre raconte une histoire, un vécu, une expérience! KEYA est né à Bourgoin-Jallieu (Isère/
France) en 1974. Dès son plus jeune âge, il est attiré par les vieux objets, les matériaux patinés, rouillés, usés par le temps. À tout juste 6 ans, il dessine, griffe, déchire, découpe tous dans la maison familiale, même ses propres cheveux dorés pour les coller sur une feuille «je voulais faire un champ, dit-il à sa mère». Elle l’inscrit la semaine suivante dans un atelier d’arts plastiques pour adultes. En 1992, il exécute son service militaire et part en Ex-Yougoslavie comme démineur. Une expérience sombre qui marque un tournant dans sa vie, l’envie de
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Hammoune Abdella Jef Aerosol Mahi Binebine Cali Noureddine Daifallah Bouchta El Hayani Fouad Maazzouz Maria Marstrand Turay Mederic Alec Monopoly Taha Sabie Samir Salemi Amparo Sard Benjaman Spark WYBK Wafa Yasmine Bensassi Kabaz
Fatiha Zemmouri couleurs ! KEYA se perçoit comme un enfant du monde, la mixité de ses origines lui donne une vision d’un monde sans frontières. Il participe à des expositions en France et à l’étranger notamment en Suisse, en Allemagne ou encore aux Etats Unis. Il entreprend de nombreux voyages avant de poser ses valises en Guadeloupe en 2010, où il découvre l’art caribéen et s’en imprègne. En 2016 il reprend son sac pour le Maroc et installe son nouvel atelier à Marrakech avec une seule quête : vivre de gestes et de couleurs.
Photo grivieramayablog.com
Photo Nathalie Rossignol
n regard bleu acier qui vous transperce, au milieu d’un visage buriné, qui a connu toutes sortes de tempêtes et après une franche poignée de main, une consigne, “ici on se dit Tu”. Robert Coudray est ainsi, direct, sans détour, à l’opposé d’une vie riche de virages et de rebondissements. Des études de cinéma à Paris, un métier de tailleur de pierres, une décennie de carnavalier à Nantes et une multitude d’aventures, prof de techno, crêpier, apiculteur, cidriculteur avant de devenir artiste à temps plein. Depuis 30 ans, ce “diplômé des Hautes Etudes Buissonnières de bricoleur-poète” comme il se définit, est tout dévoué à redonner vie à des objets abandonnés dans les déchèteries, rejetés par une société trop gâtée. De ces roues de vélo, ces pichets métalliques, ces boîtes de sardines rouillées, ces corps de mannequins désarticulés, entassés dans son atelier, il réalise des sculptures, des automates, des instants de magie à animer. Dans les divers hangars, il y en a plus de soixante-dix qui retrouvent vie, dès que l’interrupteur est actionné. Un musée bien vivant. Et à chaque création que l’on croirait sortie tout droit d’un film de Tim Burton, correspond une réflexion, un texte… une mise en perspective indissociable du processus de création. “La sculpture elle-même, c’est une chose, mais ce qui m’intéresse derrière la sculpture, c’est le côté farfelu de ces aviateurs qui font des avions qui vont voler au XIXème siècle. Et qui vont pas y arriver. Et ça me passionne ces gens qui vont au bout de leur rêve, qui vont se casser la gueule, mais qui vont y aller quand même. Aujourd’hui s’il y a des avions, des fusées, c’est grâce à ces mecs-là.” Cet univers onirique, Robert
Coudray souhaitait le partager mais au début des années 90, pas facile d’attirer les curieux à Lizio là où il a vu le jour en 1954. Il se lance donc dans la construction d’une espèce de tour, un peu farfelue, comme un phare pour attirer les rêveurs comme lui. C’était en 2010. Neuf ans après, de nouvelles constructions sont venues lui tenir compagnie et 40 000 visiteurs se sont pressés l’an passé sur le site. Le ferrailleur est devenu bâtisseur! A terme, il imagine 22 tours qui seraient reliées entre elles, comme une sorte de cathédrale avec des jardins, des fontaines. Là aussi tout est fait de recup et de poésie. Tout est de guingois, coloré, comme sorti des plus beaux contes illustrés, un monde à hauteur d’enfant. “Je ne le fais pas pour les enfants, je le fais pour les adultes qui ont perdu leur cœur
d’enfant. C’est vraiment pour éveiller cette âme, cette spontanéité, cet ébahissement, ce côté ‘vivons l’instant’” Ce décor va d’ailleurs servir pour le prochain long métrage du poète ferrailleur désormais réalisateur. Son premier film “Je demande pas la lune, juste quelques étoiles” entièrement autoproduit sans subvention, a attiré depuis 2013 dans les salles bretonnes plus de 50 000 spectateurs. Le prochain devrait sortir en 2021. “Heureux les fêlés”, un hommage aux audacieux, aux aventuriers qui ne se laissent pas décourager par leurs échecs. “Je ne m’approprie pas un chemin, je le cueille au fur à mesure des élans de la vie en moi qui me poussent, la vie avec un grand V, j’essaie de lui rester fidèle” conclut Robert Coudray. https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne
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MUSEES SOUSMARINS TOUS A LIZIO Robert Coudray vous attends
Univers du Poète Ferrailleur La Ville Stéphant 56460 - LIZIO du 1er Juillet au 31 aout 2019 de 10h30 à 19h00 Tél 02 97 74 97 94 Tél 06 87 02 62 79 poeteferrailleur@neuf.fr https://www.poeteferrailleur.com/
Grenada Underwater Sculpture Park
Grenada - Caraibes Museo Subacuático de Arte (MUSA) Cancún - Messico Shipwreck Trail Iles Keys Florida (USA) Herod’s Harbor Cesarea - Israele Musée sousmarin de Cape Tarkhankut, Crimea Museo subacqueo de Monterroso Honduras Musée sousmarin de Baiheliang Cina Museo Atlantico, Lanzarote, Iles Canaries - Espagne Oasi degli Dei, Isola d’Elba Toscana - Italie MuMART, Golfo Aranci Sardegna - Italie
ubliez les musées traditionnels, installés dans des bâtiments plus ou moins modernes, mais toujours composés de briques et de ciment! Il y a des lieux qui hébergent des collections d’art et des installations non pas à la surface de la Terre, mais au fond de la mer. Ces musées sous-marins sont constitués de véritables galeries présentant des sculptures et des œuvres d’art, à l’image des “cousins” terrestres. La beauté et la spectaculaire de ces installations sont dues non seulement à leur position inhabituelle, mais surtout au fait qu’elles se fondent harmonieusement dans
l’environnement, avec la faune et la flore sous-marines qui ont commencé à “habiter” les artefacts créés. l’homme. Les musées sous-marins restent des exceptions extraordinaires, souvent accessibles uniquement aux pratiquants de sports nautiques, mais de par leur beauté et compte tenu de l’immensité du patrimoine qui reste caché sous la surface de l’eau, nous ne doutons pas qu’à l’avenir d’autres lieux puissent être inaugurés avec le mêmes caractéristiques. Le MuMart (musée d’art maritime) est le premier musée institutionnel d’art contemporain immergé situé dans les fonds marins de la Sardaigne. Certains filets de pèche
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délimitent un espace où la faune et la flore marines se combinent aux œuvres d’art et permettent au visiteur de vivre une expérience unique et inoubliable. Entre 4 et 7 mètres sous le niveau de la mer se trouvent les installations de 14 artistes contemporains de renommée internationale représentant des sujets liés au monde marin, positionnés selon la forme hélicoïdale rappelant celle de la coque. De toute évidence, le musée abrite également de gros poissons fréquentant généralement les fonds de nos mers, tels que les mérous, les brèmes, les raies et les amberjacks. Complétez le décor évocateur du sous-marin Mizar, un semi-submersible à bord duquel ceux qui ne pratiquent pas la plongée avec tuba peuvent encore vivre une expérience vraiment unique grâce aux hublots situés au fond qui rendront la visite de MuMart intense et passionnante. Les amateurs d’art italiens ne devraient pas aller trop loin pour profiter d’un musée sous-marin. Sur l’île d’Elbe, près de Punta Polveraia, à Marciana, se trouve le premier jardin d’art sousmarin italien: l’Oasis des Dieux abrite plusieurs statues, des sentinelles mythologiques en marbre blanc situées dans un jardin submergé 14 mètres de profondeur. La plongée est facile à effectuer et dure une heure.
MUSIQUE DE L’EAU phin” ou du “serpent de mer”. Joyeuse, envoûtante et poétique, la musique de ces femmes du Vanuatu est d’une beauté rare et inattendue. Au Vanuatu, sur l’île de Gaua, les femmes ont pris l’habitude de faire chanter l’eau des rivières et de la mer à l’aide de leurs mains et de leurs bras. Grâce à des gestes complexes et précis, elles donnent naissances aux sons et au rythme de leur choix, pour raconter des histoires et susciter des émotions. Cette pratique musicale connaît de plus en plus de succès auprès des visiteurs étrangers, et s’est même déjà produite dans certains festivals,
Partout, on présente cette musique de l’eau comme issue de la “tradition” de Gaua. C’est pourtant faux : l’interprète principale, Rowon (à gauche sur la photo ci-dessus), explique en privé qu’elle a ellemême inventé cette nouvelle tradition musicale il y a quelques années, un jour qu’elle faisait la lessive dans la rivière. Elle s’inspirait alors de jeux d’eau similaires qu’elle avait vus, dans son enfance, en son île natale de Merelava, au sud-est de Gaua. Aux yeux des villageois de Jolap, cette musique de l’eau est donc en réalité aussi nouvelle, et fascinante, que pour les voyageurs de passage…
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Photo F.I.F.A. W.W.C. #I.W.D.2019
Photo CNRS LACITO
es îles de Vanuatu, en Mélanésie, représentent le pays ayant la plus forte densité linguistique au monde, plus de 100 langues autochtones parlées par une population de 250 000 habitants seulement. Mais une langue unit tout le monde - le langage de la musique. Grâce à des gestes précis et complexes, ces femmes parviennent à faire chanter l’eau et à raconter des histoires. Un petit groupe de femmes du village de Jolap, sur la côte ouest de l’île de Gaua, a inventé une pratique musicale originale : la musique de l’eau. En langue lakon, le nom de cette pratique est wespuang, littéralement « gifler« . Les femmes se tiennent dans l’eau – soit une rivière, soit la mer toute proche – debout jusqu’à la taille, et en “giflent” la surface de diverses manières. En fonction de la position et du geste des mains, le contact avec la surface de l’eau produira des sons graves ou aigus, sourds ou légers. Le groupe des musiciennes joue les mêmes gestes au même moment, créant un effet sonore – et visuel – des plus originaux. Plusieurs combinaisons rythmiques et gestuelles ont d’ores et déjà donné lieu à des pièces musicales bien distinctes, comme celles du “dau-
Vanuatu
La révolution néolithique est-elle partie de la Sardaigne?
Women’s Water Music de Tim Col Vanuatu, Australia, 60 min - 2013
La réponse dans une étude sur l’ADN
Musique des eaux du Vanuatu Daniel Llewelyn France 48 min - 2016 voir aussi https://www.youtube.com/ watch?v=ngqPRVrSbZc
Four millennia of Iberian biomolecular prehistory illustrate the impact of prehistoric migrations at the far end of Eurasia voir source en anglais https://www.pnas.org/ content/115/13/3428
es hommes qui vivaient autrefois en Sardaigne ont peut-être propagé la plus grande révolution culturelle de l’histoire de la Méditerranée occidentale: selon une étude récemment publiée les Sardes auraient apporté les techniques avec eux lors de leurs voyages en Espagne. de l’agriculture et du pastoralisme, transformant les chasseurs et les cueilleurs en hommes sédentaires. La révolution néolithique, qui a donné une forte impulsion au développement démographique, à la naissance de villages et de colonies de peuplement permanentes et à l’accumulation de biens et de produits alimentaires vers les VIIe et VIe millénaire avant notre ère, aurait pu arriver en Espagne par la Sardaigne. La découverte est signée par une équipe multidisciplinaire et internationale composée de vingt
érudits qui ont publié les données il y a une semaine. Nous savons aujourd’hui que l’agriculture et le pastoralisme, à l’origine des sociétés néolithiques, ont été transmis en Europe par deux grandes migrations d’hommes qui ont radicalement transformé la culture humaine et son patrimoine génétique: l’une quittait l’Europe centrale, l’autre a atteint l’extrémité occidentale du continent par la route de la Méditerranée. Cette dernière, qui contient également une sorte de céramique bien documentée appelée «cardiale» en Sardaigne pour la décoration créée avec les marges en zigzag d’une coquille, a peut-être commencé à partir de l’île. L’étude confirme que la révolution néolithique est arrivée à cette extrémité de l’Europe par un petit groupe d’agriculteurs qui ont suivi les côtes de la Méditerranée et qui étaient génétiquement différents de ceux
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qui ont amené l’agriculture au centre et au nord de l’Europe “. Le conditionnel est indispensable: les données sur lesquelles repose l’étude proviennent de l’ADN de 13 individus qui vivaient en Espagne entre 7500 et 3500 ans, par rapport à d’autres données génétiques de populations anciennes et modernes, mais en considérant que la base de données ADN de la La Méditerranée ancienne est encore assez médiocre. L’ADN de l’étude a été extrait d’os et de dents appartenant à 13 personnes, dont onze hommes et deux femmes, trouvés dans six sites préhistoriques situés au nord de la péninsule ibérique et en Andalousie. Leur génome, analysé au Centre de biologie évolutive d’Uppsala, en Suède, nous apprend qu’ils vivaient entre le néolithique et l’âge du bronze. Les individus les plus anciens ont des caractéristiques très éloignées de celles des populations d’Europe centrale, tout en montrant plusieurs affinités avec “la variation génomique sarde moderne”, un descendant direct de celui des agriculteurs qui ont peuplé l’île dans l’ancien néolithique. Ces peuples seraient parfaitement intégrés aux peuples préexistants afin de laisser des traces génétiques dans ce que le paléoanthropologue Juan Luis Arsuaga, co-auteur de l’étude, définit “une période passionnante de coexistence et de conflits, un monde jusqu’alors inconnu”. Il est donc probable qu’à l’aube du néolithique, les agriculteurs sardes apportaient avec eux les techniques de culture et d’élevage, peut-être avec les charges d’obsidienne ayant atteint toute la Méditerranée depuis Monte Arci, à bord de bateaux capables de faire face même aux longues distances. mer. Francesca Mulas https://www.sardiniapost.it/culture
Photo Nicky Johnston.
i-Da, un robot de fabrication d’art artificiellement intelligent, a franchi une étape importante dans sa carrière: le robot est en train de faire sa première exposition solo. Intitulé «Unsecured Futures», le spectacle a lieu à la Barn Gallery de l’Université d’Oxford jusqu’au 6 juillet. Le communiqué de presse de la série décrit Ai-Da comme “le premier artiste robot dessiné ultra réaliste”. Ai-Da a de longs cheveux bruns, porte une blouse blanche, parle avec un accent britannique et sa peau claire franchit sans aucun doute le seuil de la vallée. Le robot a été créé par l’inventeur britannique Aidan Meller (également galeriste) et des scientifiques d’Oxford et réalisé par la société de robotique anglaise Engineered Arts de Cornwall. La main robotique, en revanche, a été développée par des ingénieurs à Leeds. Les scientifiques de l’université ont aidé à doter Ai-Da de caméras dans ses yeux et d’algorithmes d’intelligence artificielle, qui dicte à leur tour des coordonnées permettant au bras du robot de s’approcher. Le robot utilise un
Photo Aldo Rossi
AI.DA ROBOT PAVILLON DE L’ALGERIE système de cartographie virtuel, créant un chemin virtuel basé sur ce qu’il capte à travers sa caméra. Il représente ensuite les coordonnées sur la page pour créer ses œuvres d’art. Meller a déclaré à Reuters: “À partir de ces coordonnées de dessin, nous avons pu les intégrer à un algorithme capable de les générer via un graphe cartésien, qui produit ensuite une image finale. [. . .] C’est un processus vraiment excitant qui n’a jamais été réalisé auparavant. [. . .] Nous ne savons pas exactement comment les dessins vont se dérouler
et c’est vraiment important. Ai-Da utilise un stylo ou un crayon pour dessiner et, pour le moment, ses peintures sont imprimées sur une toile puis repeintes par un humain. Il est prévu qu’Ai-Da crée des poteries et peigne de manière autonome”. Meller a ajouté que l’exposition d’Ai-Da est «une exposition à guichets fermés avec plus d’un million de livres d’œuvres d’art vendues”...Ai-Da“ést le pionnier d’un nouveau mouvement artistique de l’IA”. Wallace Ludel viaReuters https://www.artsy.net/ news/
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Unsecured Futures The art of Ai-Da Robot du 12 juin au 6 juillet 2019
The Barn Gallery St John’s College St Giles Oxford OX1 3JP United Kingdom Tel 01865 277300 https://www.sjc.ox.ac.uk/
Aldo Rossi e la Ragione
Architetture 1967-1997 exposition du samedi 1er Juin au dimanche 29 septembre Assessorato alla Cultura Comune di Padova Fondazione Aldo Rossi Asso.Cult.”DiArchitettura”
Palazzo della Ragione Piazza delle Erbe, 35100 Padova Tél. +39 049 820 5006
www.aldorossielaragione.it
adoue accueille l’exposition “Aldo Rossi et Reason. Architecture 1967-1997”, une collection de plus de 140 œuvres originales comprenant des études, des peintures, des dessins et des modèles, organisée par Cinzia Simioni et Alessandro Tognon avec la fondation Aldo Rossi. Le parcours de l’exposition couvre une période allant des années 60 aux années 90 et présente 40 architectures, des objets de design, ainsi que des écrits et des documents photographiques, en mettant l’accent sur quatre projets emblématiques exposés dans des salles séparées: le cimetière San Cataldo à Modène. (19711978), le Teatro del Mondo à Venise (1979), le complexe hôtelier “Il Palazzo” à Fukuoka (1987-1989) et le projet de concours du Deutsches His-
torisches Museum à Berlin (1988). La sélection des œuvres a pour but de souligner le rôle essentiel de référence que l’architecte milanais avait pour la recherche et l’étude des sciences urbaines, comme le rappelle Alessandro Tognon, fondateur, ainsi que Cinzia Simioni de l’Architecture Association, “Aldo Rossi était le maître de nous tous. Son enseignement influence désormais le développement culturel de trois générations: ses collègues et amis, ses étudiants et aujourd’hui ses étudiants “. “Sa vision humaniste transversale et ductile - poursuit Tognon - le place aujourd’hui, après de nombreuses études et une recherche ininterrompue qui en a révélé de nombreux aspects, dans une position de référence de la culture architecturale contemporaine.
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Son vaste travail, dirait Rossi “dans le cadre d’un seul grand projet”, révèle au contraire de multiples déclinaisons et s’ouvre à de nouvelles hypothèses d’étude et d’analyse théorique. Grâce à ses écrits et à ses projets, l’enseignement de Rossi traduit dans la réalité actuelle les résultats d’un toute la saison considérée comme fondamentale pour la culture architecturale, et pas seulement en Europe “. Le titre choisi pour l’exposition renvoie plutôt à une double interprétation, d’une part le concept de “raison”, déterminant dans la pensée d’Aldo Rossi pour définir la fonction des espaces, les formes du projet et son rapport au contexte, de l’autre côté, il s’agit d’un hommage au palais qui accueille la rétrospective, apprécié par l’architecte pour sa valeur humaniste avant même d’être architectural. En fait, Aldo Rossi écrit sur la première page de L’architecture de la ville: “Dans toutes les villes d’Europe, il existe de grands bâtiments, complexes de construction, ou agrégats qui sont de véritables éléments de la ville et dont la fonction n’est guère originale. J’ai maintenant présenter le Palazzo della Ragione à Padoue. Lorsque vous visitez un monument de ce type, vous êtes surpris par une série de questions qui lui sont intimement liées. et surtout on est frappé par la pluralité de fonctions qu’un bâtiment de ce type peut contenir et par la manière dont ces fonctions sont, pour ainsi dire, totalement indépendantes de sa forme et que c’est précisément cette forme qui reste imprimée, que nous vivons et voyageons et que transformer la structure de la ville “. https://www.professionearchitetto.it/
aspects de son travail. A cette occasion une nouvelle monographie a été éditée chez IAC-Ceysson. En 2016 et 2017 son travail a été exposé à la Maison de Victor Hugo à Paris dans le cadre de l’exposition « La Pente de la réverie » et a fait l’objet d’une exposition personnelle au musée de Périgueux. En 2018 le musée Paul Valéry de Séte a organisé une exposition de son travail,Petits Poèmes Abstraits, grandes peintures et livres peints. En 2019 exposition de grandes peintures «L’eau et les rêves » au Centre d’art contemporain de Bédarieux et la bibliothèque du Carré d’Art de Nîmes exposera l’installation « Excepté
peut-être une constellation », à l’occasion de l’acquisition de la collection des 130 livres manuscrits-peints. Son travail est représenté par la galerie Hervé Courtaigne, la galerie Convergences et la galerie Papiers d’Art à Paris, la galerie HCE à Saint-Denis, la galerie Artenostrum à Dieulefit, la galerie Samira Cambie à Montpellier, la galerie Adoue de Nabias à Nîmes et la galerie Monos Art Gallery à Liège en Belgique, qui présentent régulièrement le travail à l’occasion d’expositions personnelles. La librairie Artbiblio à Paris représente ses livres peints. http://www.anneslacik.com/
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ANNE SLACIK
Il neige au coeur d’un arbre sur la mer (Roger Giroux)
jusqu’au 31 juillet 2019
lecture de poésie de Laura Tirandaz le 19 juillet à 18 h Galerie Papiers d’art Yuri Levy
30 rue Pastourelle Paris 75003 contact@papiersdart.com voir https://vimeo.com/252805137
Rainbow Village Taichung Le Rainbow Village est situé à l’extérieur de la ville de Taichung, la deuxième plus grande ville de Taiwan Depuis la gare principale de Taichung, vous pouvez prendre le bus n ° 27 jusqu’à l’université Ling Tung, puis 5 à 10 minutes à pied du village arc-en-ciel. Il ya aussi un bus qui vous dépose directement à l’extérieur du Rainbow Village, bus n. 56. Vous pouvez prendre ce bus a Xinwuri ou Gancheng.
http:// www.1949rainbow.com. tw/ aboutt.asp
he Rainbow Village (Caihóng Juàncūn) est un art de la rue situé dans le district de Nantun, à Taichung, à Taïwan. Il a été créé par un ancien soldat, Huang Yung-Fu, né en 1924 dans le comté de Taishan, province du Guangdong. Les talents artistiques de l’aîné de quatre frères et deux soeurs Huang ont été révélés très tôt. Il a commencé à peindre des maisons dans son village, maintenant connu sous le nom de Rainbow Village, pour les sauver de la démolition. Au fil des ans, ses œuvres colorées, com-
Photo Western Taiwan Rainbow
Photo Anne Slacik
nne Slacik est née en 1959 à Narbonne. Elle vit et travaille à Saint-Denis et dans le Gard. Prix de peinture de la Fondation Fénéon en 1991. Depuis 1981 de nombreuses expositions personnelles ont été consacrées à son travail, notamment au Centre d’Art de Gennevilliers, au Théâtre de St Quentin en Yvelines, à la Bibliothèque du Carré d’Art de Nîmes, au Musée PAB d’Alès, à la BibliothèqueMunicipale de Strasbourg, au Musée de Gap, au Musée Stéphane Mallarmé à Vulaines sur Seine et au Musée de Melun en région parisienne. En 2012 le Musée d’Art et d’Histoire de Saint Denis associé au musée du Cayla dans le Tarn a consacré une grande exposition à son travail avec l’édition d’une monographie, accompagnée de textes de Bernard Noël chez IACCeysson. En 2013 expositions personnelles au musée Ingres à Montauban, au musée Rimbaud à Charleville Mézières et au musée de l’Ardenne, ainsi qu’à la galerie Julio Gonzalez à Arcueil. En 2014 la bibliothèque Forney, bibliothèque historique de la ville de Paris a présenté ses livres peints et un ensemble de toiles et en 2015 sept lieux d’expositions dans les Yvelines dont le musée national de Port Royal des Champs se sont réunis pour présenter différents
posées d’oiseaux, d’animaux et de personnes, se sont répandues dans les maisons restantes du village, qui comptaient autrefois 1 200 maisons. Huang, originaire de Hong Kong, a rejoint l’armée nationaliste du Kuomintang (KMT) en 1946 pour lutter contre les troupes communistes en Chine continentale pendant la guerre civile. En 1949, un grand nombre des soldats du KMT vaincus suivirent leur chef, Chiang Kaishek, alors qu’il fuyait à Taiwan. Les soldats ont été temporairement logés dans des centaines de villages dédiés à l’armée à travers l’île.
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Par la suite, certaines colonies sont devenues permanentes et de nombreux anciens combattants et leurs familles ont dû y passer la majeure partie de leur vie. De nombreuses maisons sont devenues vétustes et les promoteurs ont commencé à acheter le terrain pour le réaménagement. Les résidents se sont vu proposer une compensation ou de nouveaux logements pour déménager mais Huang est resté même après le départ de ses voisins et il ne restait que 11 maisons. Lassé d’être la seule personne qui reste dans le village, il commence à peindre un oiseau chez lui et ses œuvres d’art grandissent à partir de là. Les étudiants de l’université locale ont découvert le travail de Huang et ont fait campagne pour sauver le village. Les autorités ont finalement convenu qu’il devrait être préservé et devenir, espérons-le, un espace culturel désigné. C’est une attraction touristique populaire, avec la rue Art située à proximité, attirant plus d’un million de visiteurs chaque année, principalement d’Asie. Le village est accessible au nord de la gare Xinwuri de l’administration des chemins de fer taïwanais.
ATLAS UTOPIES Loin d’être un hymne au progrès, l’exposition essaye, avec tendresse, de montrer la nostalgie des déséquilibres qui habite ces tentatives de dépasser le réel. Alors Bye Bye Utopia, bienvenue à l’errance. Les collections exposées sont celles de Raimund Abraham, Ant Farm, Architecture Principe, Archizoom Associati, Chanéac, Constant, Peter Cook, Coop Himmelb(l) au, Riccardo Dalisi, Guy Debord, Günther Feuerstein, Yona Friedman, Hiromi Fujii, David Greene, Angela Hareiter, Pascal Häusermann, Ugo La Pietra, OMA, Luigi Pellegrin, Walter Pichler, Charles Simonds, SITE, Paolo Soleri, Ettore Sottsass Jr., Antoine Stinco, UFO, Madelon Vriesendorp
’Architecture ne touche jamais les g r a n d s thèmes, les thèmes fondamentaux de nos vies. L’Architecture reste au bord de notre vie, pour n’intervenir qu’à un certain point du processus, généralement quand notre comportement a déjà été codifié, fournissant des réponses à des problèmes énoncés de façon rigide (…) Cela devient ensuite un acte de cohérence ou un essai ultime de salut, pour se concentrer sur la redéfinition des actes primaires et pour examiner, en premier lieu, les relations entre l’architecture et ces actes. Superstudio, 1972
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ATLAS DES UTOPIES Nouvel accrochage des collections
SUPERSTUDIO La vie après l’Architecture
du 3 avril 2019 au 11 aout 2019
Centre Frac
88 Rue du Colombier, 45000 Orléans +33 (0)2 38 62 52 00 http://www.frac-centre.fr/
Photo Elliot Landy
Photo Aube Elleouet
n 1972, le critique d’art italien Germano Celant a inventé le terme «architecture radicale» pour décrire Superstudio et la scène florentine. Il s’est rapidement répandu pour s’appliquer à d’autres artistes et architectures européens et américains qui, à l’instar de leurs homologues italiens, ont ouvert l’architecture aux pratiques artistiques et conceptuelles. Parfois très éloignés de tout objectif constructif, leurs projets à toutes les échelles ont pour objectif de bouleverser les certitudes de la modernité classique et de réformer la manière de penser de la ville et de son habitat. Rassemblant plus de 25 artistes et architectes majeurs de la seconde moitié du XXe siècle, l’exposition s’ouvre sur des visions urbaines - du New Babylon de Constant au New York Delirium de Rem Koolhaas - qui portent un regard particulièrement critique sur la ville moderne. Elle se prolonge ensuite sur des projets architecturaux qui tentent de redéfinir les relations à la fois physiques et psychiques entre l’homme et l’espace architectural. Au centre, le cube blanc accueille quant à lui trois projets iconiques du design radical italien conçus par Ettore Sottsass Jr., les Superbox, Archizoom, les Letti di Sogno et Riccardo Dalisi, Trône. C’est ainsi que la radicalité apparaît sous l’hospice du rituel (Sottsass Jr.) ou celle du rêve et du fantasme (Archizoom).
Woodstock
Music from the Original Soundtrack and More Producteur Eric Blackstead Label Cotillion / Atlantic Woodstock 2 Producteur Glyn Johns Label Atlantic Woodstock: Three Days of Peace and Music Label Atlantic Woodstock: 40 Years On: Back to Yasgur’s Farm. Label Rhino Records Woodstock the movie de Michael Wadleigh assisté de Martin Scorsese
oodstock Music and Art Fair, ou Woodstock) est un festival de musique et un rassemblement emblématique de la culture hippie des années 1960, organisé à Bethel (État de New York) sur les terres du fermier Max Yasgur, à une cinquantaine de miles au sud-ouest de Woodstock. C’est un des plus grands moments de l’histoire de la musique populaire, classé par le magazine Rolling Stone parmi les 50 moments qui ont changé l’histoire du rock ‘n’ roll. Organisé pour se dérouler du 15 au 17 août 1969 et accueillir 50 000 spectateurs, il en accueille finalement environ un demi million, et se poursuivit un jour de plus, soit jusqu’au 18 août 1969 au matin. Le festival est né d’une idée commerciale : Michael Lang (producteur), jeune hippie organisateur du Miami Pop festival qui a réuni 100 000 per-
sonnes, veut tirer de la recette d’un nouveau festival les fonds suffisants à l’achat de son propre studio d’enregistrement, Media Sounds. Aidé de son voisin le chanteur et parolier Artie Kornfeld, alors vice-président de Capitol Records (aujourd’hui Laurie Records), il convainc deux jeunes entrepreneurs de la ville de New York, avec lesquels il fonde Woodstock Ventures, d’investir avec lui. John Roberts et Joel Rosenman, alors âgés de 24 ans, diffusent dans le Wall Street Journal et le New York Times l’annonce suivante : « Jeunes hommes avec un capital illimité cherchent des occasions d’investissement intéressantes et des propositions d’affaire ». La manifestation doit d’abord avoir lieu à Wallkill, à 50 kilomètres au sud de Woodstock, mais ses habitants refusent que ce festival ait lieu chez eux. Le fermier Max Yasgur (né en
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1919 et mort en 1973) leur loue finalement son domaine, situé dans la bourgade de White Lake, près de Bethel, un terrain de 243 ha, pour 50 000 dollars (à la suite d’un procès intenté par ses voisins, celui-ci sera condamné à leur reverser 75 000 dollars de dommages et intérêts pour compenser les dégâts causés par les visiteurs). Toutefois, l’appellation de Woodstock est conservée. Il devait officiellement se tenir en hommage à Bob Dylan, mais celui-ci étant alors à Bearsville, son nom est retiré du haut de l’affiche. Le festival accueille les concerts de 32 groupes et solistes de musiques folk, rock, soul et blues. Le budget de rémunération des artistes atteignit au total dix millions de dollars. L’événement a été immortalisé par le film Woodstock de Michael Wadleigh, les photos d’Elliot Landy, l’album tiré du film et enfin la chanson de Joni Mitchell Woodstock qui commémore ces journées et qui est reprise par Crosby, Stills, Nash and Young. Plusieurs morceaux joués à Woodstock deviendront légendaires, comme le Star Spangled Banner (hymne des États-Unis) réinterprété par Jimi Hendrix dans un solo de guitare dans lequel il imite des bombardements de B-52 pendant la guerre du Vietnam, le Soul Sacrifice de Santana avec un solo épique de batterie par l’un des plus jeunes musiciens du festival, le batteur Michael Shrieve (20 ans), le Fish Cheer/I-Feel-Like-I’mFixing-To-Die-Rag de Country Joe McDonald avec la phrase légendaire : « Give me a F! Give me a U! Give me a C! Give me a K! », I’m Going Home de Ten Years After, With a Little Help from My Friends des Beatles repris par Joe Cocker, l’interprétation de Tommy par les Who et Freedom chanté par Richie Havens.
CERES FRANCO OBJECTIF LUNE
Phot André Robillard
Photo Fondation Ceres Franco
e 20 juillet 1969, des centaines de millions de personnes assistaient en direct aux premiers pas de l’astronaute américain Neil Armstrong sur la Lune. C’est pendant cette même décennie, alors que se prépare cette future conquête, que Cérès Franco commence à tracer son parcours de commissaire d’exposition et de collectionneuse en jetant des ponts entre le continent américain et la France, en découvrant de jeunes artistes talentueux et en affirmant des choix esthétiques à l’encontre des modes de son époque. C’est ce moment que la commissaire de l’exposition Françoise Monnin a voulu capter en confrontant les œuvres des artistes de la collection de Cérès Franco à celles de grandes figures de l’art brut, et en présentant une installation inédite et majeure de l’artiste André́ Robillard, avec son armée suspendue d’astronautes et ses soucoupes volantes au milieu de ces artistes qui ont tous, à leur manière, décroché́ la lune. Voilà̀ cinquante ans en effet que le 20 juillet 1969, on marcha sur la Lune pour la première fois. «Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité́ » qui constitua une forme d’apothéose de la rationalité scientifique, et dont le fameux « se rendre maître et possesseur de la nature » trouvait là son point d’orgue d’un cartésianisme outrecuidant, celui d’un Occident en mal de nouvelles conquêtes poli-
tiques après les revers de la décolonisation, et qui voulait encore étendre son empire bien au-delà la totalité de la Terre et de sa nature qu’il avait déjà épuisé, en allant conquérir ce satellite qu’Homère s’était contenté d’unir à Zeus et d’accoucher de Pendée ! Heureusement une poignée de créateurs atypiques, «croqueurs d’étoiles », et outsiders trouvèrent dans cette conquête de la lune bien plus que le sérieux d’un calcul géopolitique ou celui d’un parangon de la rationalité scientifique. Ils puisèrent dans cet événement hors norme un vocabulaire plastique de formes inspiré de cette nouvelle mythologie du cosmonaute susceptible de nourrir une quête poétique d’un ailleurs imaginaire.
Françoise Monnin la commssaire de l’exposition résume très bien ce voyage cosmique le point de vue ouvert par ces artistes : « Les peintres et les sculpteurs présentés dans cette exposition subliment la silhouette des astronautes et de leurs équipements, la matière des paysages sidéraux, l’allure des extraterrestres ; et renouvellent la représentation des divinités supposées baguenauder outre terre » L’occasion de redécouvrir comment de nombreux artistes singuliers et créateurs d’art brut (abondamment présents ici) savent s’emparer de l’univers des sciences dans une polyphonie de références mélangeant les registres savants, techniques, religieux, ésotériques, etc.
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EXPOSITION LES CROQUEURS D’ÉTOILES AUTOUR DU VOYAGE INTERGALATIQUE ET DE LA CONQUETE DE LA LUNE
86 artistes de la fabuleuse fondation Cérès Franco (qui compte plus de 1600 œuvres)
MUSEE CERES FRANCO 5, route d’Alzonne 11170 Montolieu Tél + 33 4 68 76 12 54 info@collectionceresfranco.com http://www.collectionceresfranco.com
EXPOSITION LES CROQUEURS D’ÉTOILES avec ANDRE ROBILLARD Commisaire d’expo
Françoise Monnin
MUSEE CERES FRANCO 5, route d’Alzonne 11170 Montolieu Tél + 33 4 68 76 12 54 info@collectionceresfranco.com http://www.collectionceresfranco.com
l’instar de l’univers d’André Robillard, notamment, dont on peut voir ici un ensemble inédit et très spectaculaire de machines fabriquées, les créateurs exposés proposent une vaste fresque d’hétérotopies scientifiques et techniques à laquelle nous assistons émerveillés devant tant d’inventions aberrantes, déterritorialisant les langages scientifiques, et opérant des noces contre nature entre le sérieux rationnel et le bricolage poétique. Comment ne peut pas penser à la finition deleuzo-guattarienne du créateur ! « L’artiste est le maître des objets ; il intègre dans son art des objets cassés, brûlés, détraqués pour les
intensités ou énergies perdues comme dans le projet de Transformateur de Marcel Duchamp. Autour de l’installation d’André Robillard conçue à partir d’une cinquantaine d’engins spatiaux que le créateur d’art brut a fabriqué́ sont réunis d’autres œuvres de la Collection de Cérès évoquant l’allure des cosmonautes, celles de John Christoforou et de Roy Adzak, par exemple ; et aussi, quelques autres trésors inédits. À l’image des satellites de Robillard, la plupart des oeuvres présentées dans cette somptueuse exposition témoigne d’une fascination exercée devant la puissance poétique de la technologie cosmonaute. Ces artistes ont su parfaitement développer la dimension « machinique » de leur œuvre. Et si on a souvent insisté, à juste titre, sur l’importance de la récupération dans le protocole créatif des outsiders, on a trop souvent ignoré cette dimension machinique de leurs productions. Seul compte cet agencement machinique des œuvres qui ne cesse de faire exploser les cadres étroits de l’existence, en relançant indéfiniment son dispositif créatif ! Car toutes ces œuvres ont la capacité de dynamiter les cadres scolaires dans lesquels on enferme trop souvent sciences et techniques, pour refabriquer d’autres mondes. Sublimes supports de rêve. Une bonne récréation estivale, vibrante de couleurs et d’humour après une année trop studieuse !
rendre au régime des machines désirantes dont le détraquement fait partie du fonctionnement même ; il présente des machines paranoïaques, miraculantes, célibataires ». André Robillard Attentif à la nature, au ciel, et aux planètes, André Robillard garde le souvenir émerveillé d’une comète vue avec son père un soir d’enfance. Depuis lors, il ne cesse de guetter les spoutniks, ces «machins soviétiques », et autres satellites, et tente de les reproduire à sa manière. Toute son œuvre est traversée par cette vie cosmique, chargée des étoiles et des animaux qu’il branche à ses étranges machines. L’œuvre machinique est en rapport essentiel avec les déchets et résidus. http://newsarttoday.tv/ Elle capte elle-même les expo/musee-ceres-franco/
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MANONTHEMOON VIN & SARDAIGNE
Photo Famedisud
Photo Catherine Bernis
he Project Gallery présente l’exposition d’art collective intitulée “L’homme sur la lune” cinquante ans plus tard”, dirigée par Alexandros Maganiotis et son travail par Yannis Bolis. L’homme sur la lune, plus qu’une exposition anniversaire, tente, par le biais d’œuvres d’artistes grecs et étrangers, de centrer et de mettre en valeur, de manière originale, inventive et imaginative, le rapport de l’homme à la lune, qui a occupé une place importante dans la mythologie. et religion, traditions et croyances, art, littérature et imagination de toutes les cultures au fil du temps: des voyages fantastiques de Lucian, Julius Vern et Zorz Melies à sa conquête définitive en 1969, et des rituels païens et magiques à ceux qui lui étaient directement liés, concepts de mélancolie et de mysticisme, de romance et de sensibilité. La Lune, avec ses phases, ses éclipses et ses différents visages, est toujours là, rappel lumineux et frontière imaginaire d’un univers inexploré et inexploré, symbole puissant et source d’inspiration, reflet charmant d’états émotionnels et psychologiques. Les travaux présentés dans le rapport donnent leur propre version de la lune avec une multitude de références, approches et illustrations, composant un environnement visuel unifié et esthétique. Après l’inauguration, il y aura une fête sur le toit du bâtiment avec de la musique de DJ Photoharrie et le support du bar
La cérémonie d’ouverture comprendra également une projection d’art vidéo sur la terrasse de la galerie de Nikos Giavropoulos à 21 h 30. L’exposition est accompagnée d’un catalogue bilingue, grec et anglais, avec les images des travaux et l’introduction de l’astrophysique Matthieu Gounelle. Artistes participants: George Alexandridis Annita Argyroiliopoulou, Michael Arfaras Andreas Vaïs, Leonidas Vasilopoulos, Spyros Verykios, James Volkov, les hommes Voussouras Nikos Giavropoulos, Joanna Goumas, Cornelius Grammenos Alexandros Dimitriadis, Danae Ioannidou Athina Ioannou, Antigone Kavvatha, Jordan Kalimerakis, Harry Katsatsidis
Maria Kokkini, Christos Kountouras, Nikos Lagos, Kosmas Lilikakis, Alexandros Maganiotis, Michalis Manousakis, Dimitris Merantzas, Manolis Baboussis, Emmanouil Bitsakis, Maria Panagiotou,Artemis Papadima, Nikos Papadimitriou Antonis Papadopoulos Leda Papakonstaninou Andreas Papanastasiou, Constantin Patsios, Mars Roupinas, Iphigénie Sdoukos, Stergios Stamos, Dimitris Tataris Theodora Tsiatsos Costas Tsolis, Voula Ferentinou Marios Baker, Manolis Charos, Mark Hadjipateras, Ellie Chrisida , Catherine Bernis, Cacao Rocks, Judith Espinas, Groupe Liquifer Systems, Matthieu Gunelle, Romain Gadilhon, Alexandra Roussopoulos, Teressa Valla. Catherine Bernis
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MAN ON THE MOON CINQUANTE ANS PLUS TARD
Exposition Collective 52 artists nous livrent leur vision de la lune curateur
Alexandros Maganiotis du 26 juin 2019 au 21 septembre 2019
Festival international du vin et de la cuisine 2019
Deux jours au coeur de Cagliari
THE PROJECT GALLERY Plateía Theátrou 14, Athína T.K. : 10552 Til. Ep. : 213 0436954 info@theprojectgallery.gr
26 et 27 juillet 2019 Piazza del Carmine Cagliari Street Food Shows Cooking Ateliers de dégustation
ne cuve et une grande coupe à tige cylindrique de marnes calcaires et arénacées témoignent de l’éloignement du savoir viticole et de l’art de la vinification en Sardaigne. C’est le pressoir à vin nuragique de Monastir (sud de la Sardaigne) découvert en 1993 lors de la campagne de fouilles menée au pied du mont Zara (l’arête calcaire surplombant Monastir) par l’archéologue Giovanni Ugas; une campagne qui s’est avérée extraordinairement fructueuse étant donné que dans l’une des huttes du village nuragique sous enquête, un moulin à blé a émergé, une sorte de four à pain
et de pressoir à vin, ainsi que des pièces de poterie aux traces remarquables d’huile, preuve d’une activité agroalimentaire très développée pour un peuplement du 1er Âge du fer, soit neuf siècles avant Jésus Christ. Cette presse, en particulier, est devenue un objet représentatif du passé de Monastir, à tel point que son symbole stylisé a été inclus dans les armoiries municipales. Juste pour parler de l’histoire millénaire de la production de vigne et de vin en Sardaigne, le 9 décembre 2016 a eu lieu la réunion “La vigne et le vin en Sardaigne: une histoire millénaire” dans la salle du conseil de la ville de Monastir.
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A cette occasion, les résultats des découvertes faites par l’équipe archéobotanique du Centre de conservation de la biodiversité (CCB) seront présentés en collaboration avec les chercheurs en chimie alimentaire du département des sciences de la vie et de l’environnement de l’université de Cagliari. Les analyses ont porté sur les résidus organiques contenus dans la presse nuragique découverte par Ugas et qui, d’après la littérature existante, semble être la plus ancienne presse viticole trouvée dans la région méditerranéenne. Les analyses chimiques des résidus organiques ont en effet confirmé les hypothèses avancées par l’archéologue qui a découvert qu’il était le premier à émettre l’hypothèse de son utilisation pour le pressurage des raisins à l’ère nuragique. Cinzia Loi, une archéologue, présentera les anciennes méthodes de production du vin en Sardaigne, suivie de Onofrio Graviano de l’agence Agris, qui traitera de la caractérisation œnologique, chimique et sensorielle des vignes sardes. En conclusion, Guy d’Hallewin, directeur de l’ISPA CNR de Sassari, a présenté les récentes études réalisées sur les propriétés nutraceutiques de la vigne Marzio Luras http://www.famedisud.it/
ANTICHI SENTIERI AUBURTIN/MONET activités humaines. La diffusion de la carte, en format papier et numérique, sera accompagnée d’événements artistiques et culturels qui se dérouleront en des points cruciaux des sentiers choisis pour guider les visiteurs dans la découverte du territoire et de ses beautés: la nature non contaminée, les oiseaux, les sites archéologiques. L’organisatrice Chiara Caredda est née à Carbonia en 1992. Elle a grandi à Sant’Antioco où, en 2011, elle est diplômée d’un lycée socio-psychopédagogique. plus tard, il a déménagé à Cagliari et s’est inscrit à un cursus en patrimoine culturel avec une spécialisation en art. Passionnée depuis l’adolescence de l’art et de la musique, elle ren-
contre pour la première fois la photographie dans un laboratoire d’école puis poursuit son chemin en autodidacte. En 2014, il a fréquenté l’école de photographie analogique de S’Umbra à Cagliari. Au cours de ces années, son style prend forme et se caractérise par le recours préférentiel au film noir et blanc. Plus tard, elle est venue dans le monde du collage analogique. Elle a participé à plusieurs expositions de groupe et en 2017, il a exposé avec une exposition personnelle au studio Mezzopiano de l’ancienne école d’art de Cagliari. En septembre 2018, elle participe à la résidence artistique ‘’Memory Remix’’ a Guspini, organisée par Nocefresca. facebook.com/events/317398992534767/
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L’Association Sulcis Ottovolante présente
Antichi Sentieri Lab_ Rayography Atelier organisé par Chiara Caredda En collaboration avec Italia Nostra Sant’Antioco
Torre Canai - Località Turri, Sant’Antioco (SU)
Claude Monet (1840-1926),
Jean Francis Auburtin (1866-1930) jusqu’au
14 juillet 2019
Inscriptions
Musée des impressionnismes Giverny 99, rue Claude Monet 27620 Giverny tél : 02 32 51 94 65 email : contact@mdig.fr
8volantesulcis@gmail.com
https://youtu.be/VIbKQIgUFy4
Samedi 6 et 13 juillet 2019 de 9h00 à 18h00 15 euros Places limitées Informations
rès d’un quart de siècle les sépare et, à première vue, rien de commun entre leurs trajectoires. Fils d’un agent maritime, Monet a grandi au Havre au sein d’une bourgeoisie commerçante tandis qu’Auburtin appartient à un milieu d’architectes fortement influencé par la culture grecque. La formation académique de Monet se réduit à un court passage par l’atelier de Charles Gleyre, sa préférence allant bien vite à la peinture de paysage en plein air. Auburtin, de son côté, entre à l’École des beaux-arts
PhotoFrançois Dury
Photo Aube Elleouet
n laboratoire destiné à tous ceux qui souhaitent aborder le territoire de l’île de Sant’Antioco par le biais de la photographie analogique, découvrir la biodiversité de la flore et la magie de l’impression dans la chambre noire. Les rayogrammes sont des dessins clairs et prennent ce nom du photographe Man Ray, qui en a fait grand usage. Ce laboratoire comprend une partie théorique de l’histoire de la photographie (avec un aperçu du travail de Man Ray) et une partie particulière dans laquelle les participants s’affronteront dans la création de rayogrammes utilisant des éléments naturels (feuilles, fleurs, brindilles, etc.) , recueillies sur un sentier de la nature. L’atelier durera un jour: - sentier de découverte de matériaux naturels, - leçon d’histoire de la photographie, visualisation d’exemples de rayogrammes, de notes sur le photographe Man Ray et d’une explication sur la procédure de création d’un rayogramme, - déjeuner, - partie pratique avec la composition de rayogrammes, l’exposition à la lumière de son rayogramme et son développement avec l’utilisation de chimistes. Antichi Sentieri est un projet de recherche et de redécouverte de l’île de Sant ‘Antitioco et de la région de la lagune, à travers la cartographie du réseau de routes conçues au fil des siècles par les
de Paris en 1888. Mais s’il suit le parcours académique d’un peintre d’histoire, il se révèle être aussi un grand peintre de paysages. Touché par l’œuvre de Monet, régulièrement exposée à Paris vers 1889-1890, il s’initie à la peinture sur le motif. Entre impressionnisme, synthétisme, japonisme et symbolisme, Auburtin construit son œuvre dans un dialogue constant avec la nature. Tout comme son aîné avant lui, il pose son chevalet sur les rivages escarpés de Bretagne, de Normandie et de la côte méditerranéenne, là où ciel, terre et mer se rejoignent.
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S’il pratique le travail en série, Auburtin s’attache moins à rendre les modulations atmosphériques et lumineuses chères à Monet et préfère une construction solide, l’étagement des roches et le théâtre imposant de la nature. Si sa démarche rejoint celle de Monet, son œuvre aspire davantage à fixer la pérennité des éléments et à dévoiler l’état du monde à son commencement. À l’occasion des dix ans de son ouverture au public, le musée des impressionnismes Giverny a choisi de célébrer l’œuvre de Claude Monet (18401926), en la faisant dialoguer avec celle du peintre Jean Francis Auburtin (1866-1930). Réunissant un ensemble important de peintures et dessins d’Auburtin, ainsi que plusieurs œuvres de Monet parmi les plus remarquables, l’exposition propose de montrer deux regards différents portés sur les mêmes paysages. Commissariat scientifique
Géraldine
Lefebvre,
docteur en histoire de l’art
Cette exposition bénéficie du soutien exceptionnel du musée d’Orsay, Paris, de Francine et Michel Quentin et de l’association Les Amis et les descendants de Jean Francis Auburtin.
Photo Here I Stay
e festival HereI Stay est l’un des événements les plus attendus et les plus appréciés de l’été musical en Sardaigne; une grande fête avec certains des groupes les plus intéressants de la scène musicale internationale indépendante, où se faire de nouveaux amis, se détendre ou danser sans arrêt, dans des lieux insolites au cœur de la nature. L’avant-première du festival aura lieu cette année au musée Nivola d’Oran, une institution culturelle dédiée à la figure de Costantino Nivola, avec une collection permanente comprenant plus de deux cents de ses sculptures, peintures et dessins, et qui s’est développée au fil des ans. de plus en plus à l’art, au paysage, à l’architecture et en général aux langages contemporains. Fondé en 1995, le musée est situé dans un point panoramique depuis lequel dominent la ville et les montagnes. Le site est un ancien lavoir, un lieu particulièrement cher à Nivola: il symbolisait la vie communautaire ancienne de la ville. Dehors, il y a une cour pavée et la source Su Cantaru. La belle structure est entourée d’un parc où se trouve une fontaine monumentale réalisée à partir d’un dessin de l’artiste oranais.
ATLAS UTOPIES ere I Stay Festival is one of the most anticipated and appreciated musical events of the summer in Sardinia; a great party where you can listen to the best of independent music, meet new people, relax or dance non-stop, in an amazing location surrounded by nature. The Festival preview’s will be at Nivola Museum in Orani, a cultural institution dedicated to Costantino Nivola, with a permanent collection that includes over two hundred of his sculptures, paintings and drawings, and which over the years has reached out ever increasingly to the arts,
to the landscape, to architecture and to contemporary language in general. Created in 1995, just a few years after the death of “Titino”, it is located in a panoramic position overlooking the town and the mountains. The location is the old washhouse, a place which Nivola was particularly fond of, a symbol of the traditional community life of the town. Outside is a paved courtyard and the natural spring Su Cantaru. The beautiful structure is surrounded by a park with a monumental fountain, the construction of which is based on a drawing by the Orani-born artist.
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L’association culturelle Here I Stay, en collaboration avec le musée Nivola et l’école de musique C. Nivola, est heureuse de présenter:
Here I Stay 11ème édition
20 juillet 2019 Musée Nivola Orani VANVERA & the GOLDEN BIRDIE TREES OF MINT TONTO SO BEAST Sélection musicale BROTHERHOOD R’N’R Entrée gratuite nfo@hereistay.com www.hereistay.com/hisfest2019
t j’étais forcé de me souvenir sans cesse de ce que m’avait dit des années plus tôt un exilé russe : « Autrefois, l’homme n’avait qu’un corps et une âme. Aujourd’hui, il lui faut en plus un passeport, sinon il n’est pas traité comme un homme. » Et de fait, rien peut-être ne rend plus sensible le formidable recul qu’a subi le monde depuis la Première Guerre mondiale que les restrictions apportées à la liberté de mouvement des hommes et, de façon générale, à leurs droits. Avant 1914, la terre avait appartenu à tous les hommes. Chacun allait où il voulait et y demeurait aussi longtemps qu’il lui plaisait. Il n’y avait point de permissions, d’autorisations, et je m’amuse toujours de l’étonnement des jeunes, quand je leur raconte qu’avant 1914 je voyageais en Inde et en Amérique sans posséder de passeport, sans même en avoir jamais vu un. On montait dans le train, on en descendait sans rien demander, sans que l’on ne vous demandât rien, on n’avait pas à remplir une seule de ces mille formules et déclarations qui sont aujourd’hui exigées. Il n’y avait pas de permis, pas de visas, pas de mesures tracassières ; ces mêmes frontières qui, avec leurs douaniers, leur police, leurs postes de gendarmerie, sont transformées en un système d’obstacles, ne représentaient rien que des lignes symboliques qu’on traversait avec autant d’insouciance que le méridien de Greenwich. C’est seulement après la guerre que le national-socialisme se mit à bouleverser le monde, et le premier phénomène visible par lequel se manifesta cette épidémie morale
de notre siècle fut la xénophobie: la haine ou, tout au moins, la crainte de l’autre. Partout on se défendait contre l’étranger, partout on l’écartait. Toutes les humiliations qu’autrefois on n’avait inventées que pour les criminels on les infligeait maintenant à tous les voyageurs, avant et pendant leur voyage. Il fallait se faire photographier de droite et de gauche, de profil et de face, les cheveux coupés assez court pour qu’on pût voir l’oreille, il fallait donner ses empreintes digitales, d’abord celle du pouce seulement, plus tard celles des dix doigts, il fallait en outre présenter des certificats, des certificats de santé, des certificats de vaccination, des certificats de bonnes vie et moeurs, des recommandations, il fallait pouvoir présenter des invitations et les adresses de parents, offrir des garanties morales et financières, remplir des formulaires et les signer en trois ou quatre exemplaires, et s’il manquait une seule pièce de ce tas de paperasses, on était perdu. Tout cela paraît de petites choses sans importance. Et à première vue il peut sembler mesquin de ma part de les mentionner. Mais, avec toutes ces absurdes “petites choses sans importance”, notre génération a perdu absurdement et sans retour un temps précieux : quand je fais le compte de tous les formulaires que j’ai remplis ces dernières années, des déclarations à l’occasion de chaque voyage, déclarations d’impôts, de devises, passages de frontières, permis de séjour, autorisations de quitter le pays, annonces d’arrivée et de départ, puis des heures que j’ai passées dans les salles d’attente des consulats et des administrations, des fonctionnaires que j’ai eus en face de moi, aimables ou désagréables, ennuyés ou surmenés, des fouilles et des interrogatoires qu’on m’a fait subir aux frontières, quand je fais le compte de tout cela, je mesure tout ce qui s’est perdu de dignité
humaine dans ce siècle que, dans le rêves de notre jeunesse pleine de foi, nous voyions comme celui de la liberté, comme l’ère prochaine du cosmopolitisme. Quelle part de notre production, de notre travail, de notre pensée nous ont volée ces tracasseries improductives en même temps qu’humiliantes pour l’âme ! Car chacun d’entre nous, au cours de ces années, a étudié plus d’ordonnances administratives que d’ouvrages de l’esprit ; les premiers pas que nous faisions dans une ville étrangère, dans un pays étranger, ne nous menaient plus, comme autrefois, aux musées, aux paysages, mais à un consulat, à un bureau de police, afin de nous procurer un “permis de séjour”. Quand nous nous trouvions réunis, nous qui commentions naguère les poèmes de Baudelaire ou discutions des problèmes d’un esprit passionné, nous nous surprenions à parler d’autorisation et d’affidavits, et nous nous demandions s’il fallait solliciter un visa permanent ou un visa touristique; durant ces dix dernières années, connaître une petite employée d’un consulat, qui abrégeait l’attente, était plus important que l’amitié d’un Toscanini ou d’un Rolland. Constamment, nous étions censés éprouver, de notre âme d’êtres nés libres, que nous étions des objets et non des sujets, que rien ne nous était acquis de droit, mais que tout dépendait de la bonne grâce des autorités. Constamment, nous étions interrogés, enregistrés, numérotés, examinés, estampillés, et pour moi, incorrigible survivant d’une époque plus libre et citoyen d’une république mondiale rêvée, chacun de ces timbres imprimés sur mon passeport reste aujourd’hui encore comme une flétrissure, chacune de ces questions et de ces fouilles comme une humiliation. Ce sont de petites choses, je le sais, de petites choses à une époque où la valeur de la vie humaine s’avilit encore plus rapidement que celle de toute monnaie.
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Mais c’est seulement si l’on évoque ces petits symptômes qu’une époque à venir pourra déterminer avec exactitude l’état clinique des conditions et des perturbations qu’a imposé à l’esprit notre monde d’entre les deux guerres. Peut-être avais-je été trop gâté auparavant. Peut-être aussi les trop brusques changements de ces dernières années ont-ils peu à peu surexcité ma sensibilité. Toute forme d’émigration produit déjà par elle-même, inévitablement, une sorte de déséquilibre. Quand on n’a pas sa propre terre sous ses pieds – cela aussi, il faut l’avoir éprouvé pour le comprendre –, on perd quelque chose de sa verticalité, on perd de sa sûreté, on devient plus méfiant à l’égard de soi-même. Et je n’hésite pas à avouer que, depuis le jour où j’ai dû vivre avec des papiers ou des passeports véritablement étrangers, il m’a toujours semblé que je ne m’appartenais plus tout à fait. Quelque chose de l’identité naturelle entre ce que j’étais et mon moi primitif et essentiel demeura à jamais détruit. Je suis devenu plus réservé que ma nature ne l’eût comporté, et moi, le cosmopolite de naguère, j’ai sans cesse le sentiment aujourd’hui que je devrais témoigner une reconnaissance particulière pour chaque bouffée d’air qu’en respirant je soustrais à un peuple étranger. Avec ma pensée lucide, je vois naturellement toute l’absurdité de ces lubies, mais notre raison a-telle jamais quelque pouvoir contre notre sentiment propre ? Il ne m’a servi à rien d’avoir exercé près d’un demi-siècle mon coeur à battre comme celui d’un «citoyen du monde ». Non, le jour où mon passeport m’a été retiré, j’ai découvert à cinquante-huit ans, qu’en perdant sa patrie on perd plus qu’un coin de terre délimité par des frontières. Stefan Zweig