Phot doloresmancosu
Stéphane Franck Berthelot Rebecca Campeau Stonehenge Parc archelogique Pranu Muttedu Carme Albaiges Terra di Tutti Festival Film FLIGHT BJP’s International Photography Award 2020 Juno Calypso Etienne Jacobée à Creil Claude Parent / Yves Klein Louis Soutter Nei Alberti Delta N.A. Covid-19 / Cirque du Soleil Jean-Robert Ipoustéguy Charles Fréger Anne de Carduccia / One Planet Pasnic Collection C.I.A. Art Curious Giambattista Piranesi Bortolo Sacchi Il Peccato / Konchalovsky Festival Daimon#2 Banksy perds sa marque Franco Maria Ricci Alberto Moravia Cornelia Konrads
PALAZZI A VENEZIA Publication périodique d’Arts et de culture urbaine de l’association homonyme régie par la Loi de1901 ISSN/Commission Paritaire : en cours Distribution postale/digitale Président Directeur de la Publication Vittorio E. Pisu Projet Graphique Maquette et Mise en Page L’Expérience du Futur Correspondance vittorio.e.pisu@free.fr palazziavenezia@gmail.com https://www.facebook.com/ Palazzi-A-Venezia https://www.vimeo.com/ channels/palazziavenezia Trenteunième Année / numéro 10 /Octobre2020 Prix au numéro 5 euros Abonnement annuel 50 euros Abonnement de soutien 500 euros
STEPHANE FRANCK BERTHELOT SFB
SFB sont les initiales de Stéphane Franck Berthelot, né à La Rochelle en 1973. Son parcours scolaire (Ecole de commerce) et professionnel (éditeur de musique, directeur de la communication d’un grand groupe de médias) le conduit à Paris où il vit et travaille. Sa décision de se consacrer à la création est récente. Pourtant, sa production artistique est d’une grande densité et ses œuvres sont aujourd’hui présentes dans plusieurs pays : la Suède, la Suisse, la Russie, le Portugal, l’Australie et la France où il expose à Paris et au marché Paul Bert des Puces de St-Ouen. Une de ses œuvres « Néons » figure même aujourd’hui dans le salon de la cartographie du Palais de l’Elysée. Son œuvre mêle plusieurs techniques (numérique, photographique et graphique) et laisse une large place aux éléments de couleurs qui dessinent un univers souvent abstrait où sa géométrie personnelle exprime une sorte de déséquilibre poétique et vibrant. Son œuvre se constitue alors tel un puzzle sans modèle dont on pressent qu’il n’y aura pas de pièce finale. SFB ne cesse de proposer des visions neuves et modernes d’un monde contemporain fragile et parfois inhumain.
“avant / pendant / après” 9 - 31 Octobre 2020 10 et 7 rue de la Tour d’Auvergne Paris 9 ZE HOTEL PARIS
vec ce numéro on s’installe dans la rentrée bien qu’elle soit plutôt confuse et que l’on se trouve en France, en Italie, en Espagne ou en Angleterre c’est difficile de comprendre qu’est ce qui va se passer et quelles sont les attitudes à avoir. Entre temps des nombreuses manifestations artistiques et non des moindre n’auront pas lieux, tandis que d’autre coute que coute et vaille que vaille, en se pliant aux restrictions imposées par des pouvoirs publics souvent contradictoires selon les périodes et en tout cas confuses et particulièrement inadaptées non seulement au monde du travail mais surtout à la vie courante. Cette année restera marquée par cette pandémie qui de plus génère une situation économiquement intenable et porteuse de catastrophes plus ou moins annoncées. Pendant ce temps des artistes, inlassablement continuent de créer et de nous présenter leurs œuvres grâce à des commissaires et curateurs qui ne s’avèrent pas vaincu par la situation. Comme toujours notre sélection est particulièrement éclectique et subjective en espérant qu’elle vous donne envie d’en savoir plus et de participer aux manifestations qui courageusement s’organisent. Un article sur les pierres de Stonehenge a attiré mon attention, en Sardaigne, où je suis né et où je suis confiné en ce moment, il existe des centaines si ce n’est des milliers de sites archéologiques qui sont bien plus anciens que Stonehenge et pourtant ils sont presque inconnus à la plus part des archéologues sans parler du grand public pour qui la Sardaigne c’est des plages et une mer caraibesque. Je ne peux donc que vous inviter à venir découvrir des vestiges parmi les plus anciens de l’histoire de l’Humanité avec un choix des plus larges parce que plus de 7 000 (sept mille) nuraghes vous attendent sans compter les domus des janas (tombeaux) et les puits sacrés. Mais dans ce numéro vous trouverez des invitations à visiter des expositions ou des festivals soit en France qu’en Italie (s’est tout proche en fait) et aussi à relire les œuvres de Alberto Moravia, dont on célèbre le trentième anniversaire de la mort et à regretter vivement la disparition de Franco Maria Ricci, la perle noir de l’édition, comme il l’appelait Federico Fellini. En ce qui me concerne je suis toujours très heureux de faire des découvertes ou de revisiter celles que je croyais mes connaissances qui se revèlent souvent incomplète et fragmentaires. C’est toujours un plaisir de m’atteler à la rédaction de ce magazine qui déjà de son premier numéro en 1989 s’intéressait à la peinture, à la littérature, au théâtre et aussi à la gastronomie ce qui fut âprement critiqué par les premiers lecteurs et néanmoins amis, mais qui n’a pas sa rubrique gastronomique aujourd’hui? On aime bien regarder loin à Palazzi A Venezia. Bonne lecture. Vittorio E. Pisu
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REBECCA CAMPEAU e Centre d’Art actuel FIAA abritera les oeuvres des artistes régionaux,nationaux, et internationaux que Lucien Ruimy souhaite aujourd’hui ouvrir au public. Rebecca Campeau y participe. D’origine franco-brésilienne, Rebecca est née dans une famille d’artistes. Elle est venue à la création artistique par le stylisme qui lui a donné le goût du travail avec le tissu et les papiers. Peintre, elle se définit essentiellement comme sculpteur textile et papiériste. Elle sculpte des personnages connus ou anonymes et des animaux, à partir d’une armature métallique qu’elle habille de tissus peints. C’est tout un univers qui défile dans son atelier. D’elle, Andréa Ferréol a écrit : « J’aurais envie de jouer à la poupée avec les personnages de Rebecca Campeau, mais par-dessus tout, j’aime son bestiaire (ah ! son singe emplumé comme une grande cocotte) et ses fabuleux oiseaux, lucien.ruimy@fiaa-lemans.com Loulou le perroquet de Flaubert, et tous les autres, www.fiaa-lemans.com/ oiseaux de lumière, de feu, de givre. Envol généralisé des cygnes-mouettes comme des fleurs qui se balancent au vent, des cages si fines qu’un souffle suffirait à leur donner des ailes, de notre imagination enfin libérée du poids du sol ». 6 rue du Buisson Saint Louis Rebecca Campeau fait partie de la Collection des 75010 Paris Musées Nationaux et du Musée Gustave Flaubert de Rouen, où ses oeuvres sont visibles en permanence. rebecca-campeau@hotmail.fr Plusieurs institutions, dont le Musée de l’Homme à Tél: +39 0683000118 Paris et le Musée Jean-Lurçat d’Angers, lui ont pas-
TROIS COLLECTIONS
Du 25 septembre au 30 novembre 2020
Centre d’Art Actuel FIAA 1 Rue Gambetta 72100 Le Mans
Rebecca Campeau
www.rebecca-campeau.com
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sé des commandes. Elle a travaillé avec Claude Lévi-Strauss et Paul-Émile Victor et réalisé un livre, Vraies Semblances avec le photographe Frank Horvat. et on puvait lire sur son travail : Ca grouille,ça grouille. Ils sont tous là. Ils se sont donné rendez-vous chez Rebecca Campeau. Debout, assis, sous des cloches scintillantes,enfermés dans des cages ( oh! jolis reliquaires! ) la main dans la main, en grandeur nature, ou miniaturisés,hautains, fiers, amicaux, parfois indifférents : Marcel de la petite madeleine, Gustave de la femme volage, Vincent le hollandais, la Goulue cherchant Valentin… Parmi cette foule, une meute de chiens se faufile dans ce cirque féerique. Des anges nus s’équilibrent depuis le plafond dans une chorégraphie réglée par l’esprit du “cheval fou “. Dans un envol, les oiseaux couronnent cette sarabande effrénée issue de la baguette magique de Rebecca – maitresse des lieux et des chiffons. Elle transforme cette vie grouillante en mille merveilles qui vous donnent envie d’être poète. C’est curieux, on nous a toujours fait croire que les femmes n’étaient bonnes qu’aux travaux d’aiguilles….. Ceres Franco Chevalier des arts et des
Photo Flickr/Freesally ©CC0
près plusieurs analyses, les archéologues ont annoncé avoir découvert l’origine des mégalithes de Stonehenge, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Ces pierres monumentales viendraient du bois de West Woods, à 25 km du célèbre site néolithique britannique. Il est l’un des sites archéologiques les plus fascinants de la planète et, pourtant, beaucoup de mystère plane encore autour de son histoire. Stonehenge, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, vient de révéler un de ses nombreux secrets. L’énigmatique monument, érigé en deux vagues de construction entre -2800 et -2100 b.C. dans la plaine de Salisbury au Royaume-Uni, a fait l’objet d’une étude dont les résultats ont été publiés le 29 juillet dermier dans un article de la revue « Science Advances ». Les archéologues y annoncent la découverte de l’origine des mégalithes. La fin d’un débat de plus de quatre siècles entre les scientifiques Cela faisait plus de quatre siècles que les archéologues et les géologues débattaient sur l’origine de ces pierres. Le site de Stonehenge présente deux types distincts de dalles en demi-cercle : des petites pierres bleues et des blocs de grès de 9 mètres de long, également ap-
Stonehenge I (-2800/-2100). Enceinte extérieure circulaire (fossé et talus), trous d'Aubrey (datation radiocarbone sur bois de cervidé au bas du fossé : -2810 ± 120) ; Heel Stone, pierres D et E, structure en bois A ; crémations (datation sur charbon de bois, trou d'Aubrey 32 : -2305 ± 280)
pelés des pierres de sarsen. Si les scientifiques ont retrouvé la trace du premier type dans les collines de Preseline, dans le sud-ouest du Pays de Galles, à 200 km du site, ils ignoraient encore l’origine du second. Initialement, ces mégalithes étaient au nombre de 80 et érigés en arcs carrés. Aujourd’hui, il n’en reste que 52 qui forment l’architecture principale de Stonehenge. Pour découvrir l’origine de ces gigantesques pierres, une équipe de chercheurs, menée par David J. Nash de l’université de Brighton, a analysé les éléments présents dans les roches pour identifier leur composition chimique. Géochimie, spectrométrie de fluorescence X, spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif, spectrométrie d’émission atomique… Toutes les données obtenues ont permis de conclure que la majorité des pierres de sarsen ont la même composition chimique et proviennent des environs de West Woods, situé dans le comté de Wiltshire, à seulement 25 km au nord du célèbre site néolithique. Surplombant la vallée du Kennet, ce bois du 6 km² contenaient autrefois une forte concentration de sarsen, dont la plupart des pierres ont été brisées et enlevées à partir du XIXe siècle. Une découverte réalisée grâce à un échantillon retrouvé Les scientifiques n’auraient pas pu obtenir ces précieux résultats sans la redécouverte d’une carotte complète de la pierre numérotée 58.
En 1958, lors d’un programme de restauration à Stonehenge, trois monolithes tombés en 1797 ont été à nouveau érigés. Pour conserver certaines pierres, comme la 58, des trous horizontaux ont été percés et des carottes de forage ont été récupérées. Considéré comme perdu depuis la fin du chantier, en 2018 un échantillon complet, de 1,08 m de long pour 25 mm de diamètre, de la pierre 58 a été renvoyé au Royaume-Uni après un séjour de plusieurs décennies aux États-Unis chez Robert Phillips, un ancien tailleur de pierre qui était sur place pendant les opérations de forage. Avec l’autorisation de l’English Heritage, l’association qui gère le site de Stonehenge, un fragment de 67 mm de long de l’échantillon a été donné aux chercheurs afin de les analyser. Cette carotte de forage a notamment permis l’obtention des signatures chimiques à haute résolution, essentielles pour déterminer la provenance du mégalithe. À présent, des recherches archéologiques et des échantillonnages de sarsen plus précis vont être mis en place à West Woods pour restreindre la zone et identifier la fosse d’extraction préhistorique précise de Stonehenge. Si on ignore la raison pour laquelle les bâtisseurs du site ont utilisé le sarsen de West Woods, David J. Nash et son équipe suggèrent que la taille et la qualité des pierres présentes là-bas y sont certainement pour
Voir la video https://youtu.be/_ RyqU1r1Fmk
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quelque chose. Pour rappel, chaque année, des milliers de personnes, adeptes du druidisme, amoureux de la Nature ou simple touristes, se retrouvent à Stonehenge pour célébrer le solstice d’été et perpétuer la mémoire de ce lieu dont la fonction précise continue d’échapper aux chercheurs. Agathe Hakoun Le nom de Stonehenge est attesté dès le Moyen Âge : le Glossaire latin-vieil anglais d’Ælfric d’Eynsham, du xe siècle, donne l’expression henge-cliff dans le sens de « précipice », et des auteurs du xie siècle mentionnent « des pierres qui se trouvent non loin de Salisbury », sous les appellations de stanenges ou stanheng, comprises comme des « pierres suspendues » (supported stones). En 1740, William Stukeley note que « dans le Yorkshire, les rochers suspendus sont appelés henges... Je ne doute pas, dit-il, qu’en saxon, Stonehenge signifie les « pierres suspendues » (hanging stones) »3. Christopher Chippindale, dans son Stonehenge Complete, donne Stonehenge comme pouvant être issu des mots du vieil anglais stān « pierre », et hencg « charnière » (hinge en anglais moderne), ou bien encore de hen(c) en, au sens de « potence » ou « instrument de torture » : les linteaux et les piliers des trilithes de
Photo arkeosardinia.it
Stonehenge(suit page 6) (suit de la pagfe 5) ont pu en effet évoquer pour les visiteurs du Moyen Âge la silhouette familière d’un gibet. Cependant, ailleurs dans son livre, Chippindale donne aussi pour Stonehenge le sens plus immédiat de « pierres suspendues » (suspended stones). Les préhistoriens ont créé le mot henge par dérivation régressive (ou troncation) d’après le nom de Stonehenge. Ils définissent un henge comme un terrassement en enclos circulaire comprenant un fossé interne. Il faut pourtant considérer que le monument de Stonehenge ne répond pas pleinement à cette définition, puisque le talus (bank) se trouve, sur ce site, à l’intérieur du fossé (ditch) : Stonehenge est donc un henge très particulier, même totalement atypique, avec ses trilithes hauts de plus de 7 m, assemblés par tenons et mortaises, de manière unique. La signification et l’étymologie de Stonehenge restent quelque peu incertaines : « les pierres suspendues » ou « les pierres en surplomb » conviennent aux linguistes familiers des racines germaniques, tandis que « le gibet » semble plutôt relever de l’étymologie populaire https://www.connaissancedesarts.com/ archeologie/lorigine-des-pierres-de-sto-
PARC ARCHELOGIQU quelques kilomètres de la ville de Goni, le long de la route provinciale vers Cagliari et à une demi-heure de route de la capitale, vous pouvez admirer le parc de Pranu Muttedu, qui est l’un des plus beaux sites archéologiques de l’intérieur de la Sardaigne. La zone du parc est divisée en deux parties, pour une extension totale d’environ 200 mille mètres carrés, et elle est intéressée par l’un des plus importants recueils monumentaux de la préhistoire sarde. Les fouilles menées au début des années 80 ont mis au jour de nombreux artefacts de différents types et de différentes provenances, faisant référence à des communautés résidentes de la culture “Ozieri” datant du néolithique récent (3200 - 2800 av. J.-C.). La présence de nombreuses tombes et de menhirs suggère que le site était utilisé pour les enterrements et les rites religieux liés au culte des ancêtres. Le complexe archéologique présente la plus forte concentration de Menhir connue en Sardaigne (une soixantaine, diversement répartis par paires, alignements ou groupes). L’ensemble monumental se dresse sur un air épais recouvert de chênes séculaires et d’autres essences typiques du maquis méditerranéen. La combinaison d’un patrimoine monumental aussi riche et rare avec le patrimoine forestier et environnemental, la variété des couleurs et des parfums des nombreuses essences de fleurs vivaces donnent au site des caractéristiques originales et particulièrement suggestives.
UE PRANU MUTTEDU e complexe archéologique de Pranu Muttedu est l’une des plus importantes zones funéraires de la Sardaigne pré-nuragique et se trouve près de Goni, une petite ville de la province de Sardaigne du Sud. Le parc a une superficie d’environ 200 000 mètres carrés. Le complexe présente une forte concentration de menhirs et de mégalithes, une soixantaine environ, (seulement en deuxième position après le vaste complexe de “biru e’concas di Sorgono”, où environ 200 menhirs ont été dénombrés), diversement répartis par paires, alignements ou groupes. Dans la région, il y a également une nécropole hypogée à domus de janas avec trois cercles funéraires. Le complexe a été fouillé par Enrico Atzeni, à plusieurs reprises depuis 1980. Dans l’un des guides les plus populaires de Sardaigne, il est appelé “le Stonehenge sarde”, bien qu’il puisse encore être considéré comme plus ancien que le Stonehenge anglais. Nous voici donc dans un site qui appartient au passé du monde nuragique, chronologiquement encadré entre le Néolithique final (3200-2800 av. J.-C.) et le Chalcolithique précoce (2800-2600 av. J.-C.), comme en témoignent à la fois les types de tombes et les découvertes de trousseaux funéraires. Le signe distinctif de ce site est la “forêt” de menhirs, qui alignés, par paires ou disposés plus près des tombes, protègent la nécropole.
voire les vidéos https://youtu.be/ wyPkqb1s3LM https://youtu.be/ymbPowGHbg0 https://youtu.be/ o1qRLlftLEU
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Les tombes étaient faites de grès local. Ils sont constitués de deux ou trois anneaux de pierres concentriques. Dans certains cas, un revêtement extérieur en gradins soutient le tumulus. La chambre funéraire occupe la position centrale de la structure. Elle est généralement construit en technique subcyclopique. On y accède par un couloir constitué de dalles orthostatiques - dans certains cas des menhirs recouvertes d’une bande plate. Il faut souligner la tombe II, construite à l’aide de deux blocs à l’intérieur desquels les espaces de sépulture ont été creusés. La fonction symbolique-religieuse des menhirs accompagne la zone funéraire, suivant un rituel bien attesté également dans d’autres régions d’Europe. A voir aussi le nuraghe de Goni situé au sommet d’une haute colline surplombant toute la région environnante, et le magnifique paysage qui comprend le lac Mulargia tout proche. Pour atteindre le Pranu Mutteddu, prenez la SS131 de Cagliari et tournez vers Senorbì ; puis tournez à droite sur la SS128, traversez Senorbì et continuez sur la SP 23 jusqu’à votre destination. Soc. Pranu Muttedu di Goni Pranu Muttedu - Goni Tél : +39 070/982059 www.pranumutteddu.com pranumutteddu@tiscali.it
Photo espace culture 3
ée en 1956 à Barcelone, où elle réside, Carme Albaiges est peintre, sculpteuse et photographe. Pointue et raffinée, rationnelle et passionnée, cette artiste affirme sa volonté, au gré d’une œuvre foisonnante, de caractériser l’expérience humaine et d’autopsier les sentiments : « Je cherche à refléter les ressentis, les passions, les inquiétudes, le doute, le manque de congruence… Mes toiles veulent exprimer l’incompréhension devant un univers étrange, gigantesque, dans lequel l’individu est immergé et qui ne lui est pas toujours compréhensible. Pour moi, le monde est absurde, j’essaie de donner forme à cette sensation dans mon travail. » L’artiste travaille à l’acrylique et à l’huile, et utilise également de la résine, ce qui donne aux tableaux un aspect patiné.
Dans ce dossier qui explore la question de la relation à l’autre, ses toiles montrent des individus sans visage, au regard 01brouillé, 43 26 64dans 71 des situations ou des interactions très quotidiennes. Leurs attitudes révèlent leurs sentiments, leur inconfort, leur quête, leur activité aussi: « Je veux traduire l’essence de l’expression, qu’elle passe par le corps, le regard ou le mouvement. » Ces personnages expriment la tension dramatique de la vie mais aussi son côté burlesque, empli d’agitation fébrile. Comment rencontrer l’autre dans un univers codifié, dont chacun semble prisonnier ? Ses toiles interrogent, bousculent et restent attachantes. Carme Albaiges n’admet aucune concession et transmet un message critique, cri d’alerte sur la condition humaine. A l’instar des dessins et gravures de Goya ou des peintures de Solana, les sculptures de Carme Albaigès sont une représentation plastique de l’absurdité du drame permanent qui se joue entre l’homme et son environnement. La galerie GNG présente une sélection de peintures récentes de Carme Albaiges. Des acryliques et des huiles, souvent aux couleurs vives, qui explorent la relation aux autres et à l’environnement. Par leur attitude, leur regard ou leur mouvement, ses personnages expriment les tensions de la vie, ses aspects burlesques et les difficultés qu’ils rencontrent à aller vers les autres. Galerie GNG Rue Visconti 75006 Paris Tél : +39 (0)1 43 26 64 71 www.galeriegng.com
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ans la setlist 2 courts et 3 longs métrages signés par des réalisateurs italiens et internationaux pour un total de 218 minutes de film qui auront un seul fil conducteur : la femme. A l’écran, des histoires de femmes victimes de mutilations génitales et le modèle patriarcal et des exemples de forte émancipation féminine. Histoires de femmes à qui l’on refuse des droits et de celles qui parviennent à se battre pour eux dans une société où ils leur sont refusés. Les films au programme Indebted To All Women, par María Lobo, Roi Guitián, Espagne, 2019, 67’. Les femmes Magar, par Rosario Simanella, Italie, 2019, 59’. L’école de la brousse (La Scuola Nella Foresta), par Emanuela Zuccalà, Italie, 2020, 23’. Le basson, par Giulia Giapponesi, Italie, 2019, 15’. Beloved, par Yaser Talebi, Iran, 2018, 54’.
Live FaceBook et Youtube sur @WeWorldOnlus www.terradituttifilmfestival.stream/ www.facebook.com/ WeWorldOnlus/
Les droits des femmes au #TTFF : avec WeWorld, l’autonomisation des femmes par le biais d’histoires d’abus, de résilience et de droits, comme protagonistes Un moment d’étude approfondie avec des réalisateurs, des auteurs et des experts sur l’émancipation des femmes et les droits des femmes en Italie et dans le monde. Le Terra di Tutti Film Festival Films double avec un programme en direct et en ligne. Grâce à la collaboration avec OpenDDB en matière de streaming gratuit de toute l’Italie, 27 films répartis en 6 séances thématiques, une par jour, pour un voyage de découverte de voix du monde invisible. Le festival du film Terra di Tutti est né en 2007 de la nécessité de donner la parole à de nombreux documentaristes qui utilisent la vidéo comme une forme d’expression critique, comme un flambeau sur le monde et les problèmes qui touchent les nombreux habitants du Sud de chaque pays. Promue par les organisations non gouvernementales de coopération internationale pour le développement WeWorld et COSPE Onlus, la TTFF fait venir à Bologne des documentaires et du cinéma social du Sud du monde, dans le but de donner une visibilité à la réalité des pays, des peuples et des luttes sociales “invisibles” dans les médias. Le festival accueille des œuvres audiovisuelles dont la narration est axée sur la lutte pour l’égalité des droits, le genre, la défense de la liberté, la citoyenneté active, la conscience environnementale et écologique. Le Festival du film Terra di Tutti veut offrir des visions du Sud sans rhétorique, sans censure ni piétisme, mais avec l’idée que seul un regard lucide, réactif et jamais résigné sur les réalités qui nous entourent peut conduire à changer le présent et à inventer le futur. Même à travers le cinéma. www.terradituttifilmfestival.org
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light, le Festival international du film de Gênes est promu par un comité qui comprend Silvio Soldini, réalisateur, Massimo Bacigalupo, professeur d’université et cinéaste, Camillo Bassi, ancien consul honoraire d’Ukraine, Anna Costantini, professeur et historienne de l’art, Valentina Damiani, exploitante de cinéma, Giuliano Galletta, journaliste, Giancarlo Giraud, exploitant de cinéma et président de l’ACEC Ligurie, Philip Groening, réalisateur allemand (“Il Grande Silenzio”), lauréat du Prix spécial du jury à la Mostra de Venise et membre de l’Académie européenne du cinéma, Gregorio Paonessa, producteur de films (VivoFilm-Rome), Sandro Ricaldone, critique d’art, Andrea Rocco, consultant en industrie audiovisuelle, Carla Sibilla, manager, Svitlana Zinovieva, productrice et directrice de la photographie (Inspiration Films-Kiev). Le Festival du film de Gênes, fondé par l’Association culturelle 28 décembre et l’ACEC, est consacré au cinéma en tant que forme d’expression artistique. Seront donc privilégiés, dans la sélection des films en compétition, des œuvres à valeur poétique ou visionnaire, et des langues innovantes. La même importance sera accordée aux films de fiction et de non-fiction, aux longs et courts métrages, ainsi qu’au Grand Prix du Festival, consacré à Eadweard Muybridge (Grand Prix Pigeon Flying, Plate 755, 2500€), sera décerné au meilleur film indépendamment du genre, de la durée et de l’origine.
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du 10 au 18 octobre 2020 Mostra internazionale del cinema di Genova
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Une grande attention sera accordée aux films hors compétition, tant sous forme de projections spéciales que de rétrospectives, qui cette année porteront sur le thème de la Mémoire, entendue dans un sens à la fois historique et introspectif, un Cinéma de la Mémoire et une Mémoire du Cinéma. Les projections des œuvres sélectionnées pour le Festival auront lieu, sous le patronage de l’ACEC, dans cinq salles différentes de la ville de Gênes, et, sous le patronage de l’Alliance française de Gênes, dans l’auditorium de l’Institut culturel français, Via Garibaldi, en plein centre ville. Les projections pour la section d’art vidéo du festival, ainsi que certaines œuvres expérimentales, auront lieu à la Photogallery. Incantations, au cœur de l’ancien ghetto juif génois. “L’unico vero realista è il visionario” (Federico Fellini). Pour plus d’informations sur notre point de vue éthique et esthétique, veuillez vous référer à la page MANIFESTE de ce site. Les informations sur les modalités d’inscription et le Grand Prix peuvent se trouvent plutôt dans les pages REGLES et PRIX. https://www.mostradelcinemagenova.org/
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n entrant dans l’étrange bunker souterrain du fondateur des cosmétiques Avon, Gerry Henderson, Juno Calypso a trouvé un endroit morbidement glamour qui correspondait exactement à ses intérêts et à son esthétique Sous le jardin arrière d’une maison familiale banale de Las Vegas se trouve un extraordinaire bunker de 16 000 pieds carrés, tout rose, à l’épreuve des bombes. A l’intérieur, on trouve des chambres décadentes décorées de lustres en cristal et de papier peint rose bébé, et une salle de bains avec des toilettes rose vif, un jacuzzi en marbre blanc et d’opulentes robinetteries dorées. La maison est entourée d’une peinture murale de la campagne peinte à la main, et d’un jardin souterrain avec une piscine et de faux arbres poussant sur un tapis qui remplace l’herbe. “C’est essentiellement
JUNO CALYPSO Le prix international de la photographie BJP a joué un rôle déterminant dans le lancement de la carrière de certains des plus grands noms actuels de l’industrie de la photographie. Ici, nous revisitons certains des projets des précédents lauréats, notamment Juno Calypso, Jack Latham, Daniel Castro Garcia, Alys Tomlinson BJP’s International Photography Award 2020 www.bjpipa.com
une maison dans une maison”, explique Juno Calypso, qui a passé trois jours de solitude dans le bunker, pour son projet “What To Do With A Million Years”. Conçu pour être à l’abri de toute catastrophe ou intrusion, le bunker a été construit en 1964 par Gerry Henderson, fondateur des cosmétiques Avon, et son épouse, qui étaient terrifiés par une éventuelle explosion nucléaire à l’époque de la guerre froide. Calypso a exposé sa série à la galerie TJ Boulting de Londres, et a transformé l’espace du sous-sol en une version du jardin, avec de fausses plantes, un éclairage d’ambiance sinistre et une bande sonore de roches douces et romantiques qui joue contre le bruit continu de l’eau courante d’une fontaine en pierre dans le coin. “Cela correspond à l’ambiance des photos”, dit-elle alors que nous sommes assis sous les arches d’une tonnelle de jardin blanc, du faux lierre suspendu au-dessus de nos têtes et Lady in Red de Chris De Burgh qui joue en arrière-plan. “Toutes les chansons parlent du désir de retrouver quelqu’un. C’est triste mais doux-amer, c’est une extravagance”. Après avoir vu un article sur une “maison capsule temporelle” qui avait été vendue à un “groupe mystère”, Calypso a retrouvé les propriétaires et a organisé une visite. “C’est bizarre, j’ai cliqué sur un lien et puis j’étais vraiment là”, dit-elle. Comme il est entièrement souterrain, le bunker est équipé de commandes d’éclairage réglables qui permettent de régler la scène du crépuscule à l’aube. “Dormir là-dessous, c’était flippant”, dit Calypso. “Quand on éteint toutes les lumières, il fait noir, et à la fin, je les gardais allumées, tout le temps”. Après trois jours de travail, Calypso a fait une pause pour voyager et, à son retour, a décidé de loger dans un hôtel voisin.
Photo junocapypso
Ce qu’elle ne savait pas avant d’arriver, c’est que ce “groupe mystère” était un collectif de scientifiques qui étudient la préservation de la vie humaine. Après son arrivée au bunker, Calypso a découvert des brochures et des magazines sur les dernières avancées en matière de congélation cryogénique, d’immortalité et de préservation, dont elle a imprimé les détails dans son zine A5 en édition limitée de la série, qui comprend également des informations sur les anciens propriétaires du bunker, des coupures de presse et les propres photographies de Calypso. “C’était parfait - j’ai fait de la beauté et des rôles de genre, alors laissez-moi juste passer à un autre cliché, la mort”, plaisante Calypso, qui a remporté le Prix international de la photographie de BJP en 2016 avec un projet intitulé “La lune de miel” sur la construction de la féminité. “D’une certaine manière, tout est lié parce qu’il ne s’agissait pas seulement de technologie, mais aussi de manger des myrtilles, d’être en bonne santé et de lutter contre le vieillissement”. La vie éternelle est devenue le thème central de “What To Do With A Million Years”, ce qui a donné lieu à une série de photographies de rêve qui se transforment parfois en cauchemar. Les clichés sont nettement voyeuristes, mettant en scène les jambes de Calypso enveloppées dans de la feuille d’étain, son visage dissimulé derrière un sinistre masque de beauté, et plusieurs images prises à travers les fenêtres du jardin. PALAZZI 13VENEZIA
Les compositions finales sont parfaitement encadrées et éclairées, mais leur réalisation était moins glamour, impliquant la Calypso “en robe de chambre, courbée avec une perruque, allant et venant de la caméra sur place comme une vieille femme grincheuse”. Elle dit que le travail serait plus facile, et moins solitaire, si elle avait une équipe, mais n’a jamais voulu travailler de cette façon. “Je n’ai jamais fait cela avec une autre personne”, dit-elle. “J’ai lu quelque part que l’isolement et la solitude sont les seuls endroits où le fantasme peut se réaliser. Être seul est le seul moment où l’on peut déclencher ce cinéma intérieur”. La touche finale de l’installation est une fosse de galets épelant “SEXE” dans des pierres roses apparemment, le second propriétaire de la maison était un homme appelé Tex, qui a ajouté une fonctionnalité similaire à la maison de Las Vegas. En fait, si vous tapez l’adresse sur Google maps et que vous zoomez en mode satellite, vous pouvez toujours voir SEXE écrit dans le sable, juste à l’extérieur des marches du bunker. Marigold Warner BJP’s International Photography Award 2020 www.bjpipa.com Date limite : 8 octobre 2020 - 23h59
Photo etiennejacobèe
tienne Jacobée donne le style de ses sculptures dressées comme des corps en pleine métamorphose, enracinées au sol ou présentées sur des pieds architecturés. Étienne Jacobée est un sculpteur de 51 ans qui vit et travaille à Chantilly, dans l’Oise. L’artiste utilise l’acier, le bois et la terre cuite. Sa passion est née vers l’âge de 19 ans, par une rencontre avec des musiciens, dont son épouse Isabelle, qui joue de la flûte traversière. Étienne Jacobée veut rester un homme libre : en parallèle, il possède une entreprise de ferronnerie, métallurgie, mécanique et de forge pour les industriels et les particuliers. Aussi, son but n’est pas essentiellement de vendre ses oeuvres, mais de créer, en prenant tout son temps. Chacune de ses sculptures raconte une histoire. Cet artiste a beaucoup
ETIENNE JACOBEE du 19 Septembre au 31 décembre 2020 21 novenbre 2020 16 h 15 dèbat avec Emmanuel Daydé “Etienne Jacobèe sculpteur”
film de Clovis Prevost
https://youtu.be/ 5VxMPe0cfo4 Médiathèque Antoine Chanut, salle Malek Chebel
Espace culturel La Faïencerie, Allée Nelson 60100 Creil Tél : +33 3 44 25 25 80
exposé, notamment en région parisienne, en Espagne, en République centrafricaine (où il a réalisé un ensemble sculptural), et à Londres. En entrelaçant les lignes de métal, et plus particulièrement de l’acier, et en créant de merveilleuses ondulations avec la matière, EXPOSITIONS PERSONNELLES Exposition permanente - « Le Potager des Princes invite Étienne Jacobée », Chantillly - Jardin remarquable créé par Yves BIENAIMÉ CATALOGUE « Etienne Jacobée au Potager des Princes », avec un texte d’Emmanuel DAYDÉ, 68 p. REPORTAGE « Faisons connaissance, Étienne Jacobée sculpteur », réalisation Julie CHAIZEMARTIN pour Art District TV – Septembre 2018 2017 « Sculptures » – Espace Angle d’art, Bagnolet, dirigé par Francis LEONESI JOURNAL DE L’EXPOSITION « Le MAG #2 », avec un texte de Francis LEONESI 2015 « Le langage du corps » – Le Ham, Mayenne, espace dirigé par Cecilia CERREDO 2003 « Le chant des sculptures » Chapelle Saint-Jean de Guern, Bretagne, dans le cadre de « L’art dans les Chapelles », commissaire Olivier DELAVALLADE CATALOGUE de l’exposition « Le chant des sculptures” – Sous la direction d’Olivier DELAVALLADE 1999 « Sculptures » – Galerie Maï OLLIVIER, Paris TEXTE de Jean LAMORE
Photo etiennejacobèe
2002 - Château-Musée de Boulogne-sur-Mer – Exposition de la collection des « Centaures », dirigée par Christian FORESTIER et Fati FOTOUHI
1997 « Deuxième volet du cycle Voyage extraordinaire, Apprentissage de l’écriture », Centre d’art contemporain, Montreuil, dirigé par Annie AGOPIAN, commissaire Gérard-Georges LEMAIRE MONOGRAPHIE : Auteur Gérard-Georges LEMAIRE, « Étienne Jacobée, Apprentissage de l’écriture – Lettres à un jeune sculpteur », 32 p., Avril 1997, Éditions Éric Koehler 1993 « Premier volet du cycle Voyage extraordinaire : Liaison dangereuse » – Pavillon de Manse, Chantilly EXPOSITIONS COLLECTIVES 2017 - Parc du Musée de Tessé – Le Mans, commissaire Lucien RUIMY CATALOGUE : « Regards sur la sculpture d’aujourd’hui », sous la direction de Lucien RUIMY, avec un texte de Marie GIRAULT sur le travail d’Étienne Jacobée 2016 - Galerie Aroa, dirigée par Marie-Claude LE FLOC’H, avec le photographe Jean-Yves Cousseau 2016 - « Figure » est exposée dans le cadre des « 25 ans de L’Art dans les Chapelles » à la Galerie Jean FOURNIER à Paris, puis à Pontivy 2008 - Hôtel Drouot, Paris – Exposition-vente de la collection des « Centaures » PALAZZI 15 VENEZIA
2001 - East 73rd Gallery, Londres, dirigée par Nicky MAKRIS 2001 - Hôtel d’Albret, Paris – Exposition « Quatrième Parallèle » suite à la résidence en Centrafrique, avec la Galerie Maï OLLIVIER 2000 - République Centrafricaine – Résidence à Salo dans la forêt du Bassin du Zaïre Exposition de l’ensemble sculptural réalisé lors de la résidence à Bangui, puis à Douala, Cameroun, avec la Galerie Maï OLLIVIER 2000 - Orangerie du Sénat, Paris – Exposition « Jardins des Délices », «Le Troisième Voyage Extraordinaire (sur un chemin couvert) », commissaire Emmanuel DAYDÉ CATALOGUE : Auteur Emmanuel DAYDÉ, commissaire de l’exposition « Jardins des Délices”, Juin 2000, Éditions Tiempo 1999 - Galerie ASKÉO, Paris, dirigée par Christian FORESTIER 1994 - Salon d’art contemporain de Montrouge www.etienne-jacobee.com
Photo claudeparent memorial yves klein
e manquez pas l’exposition inaugurale “La cité : Utopie urbaine contemporaine” à la toute nouvelle Perspective Galerie à Paris! Des dessins de Claude Parent y seront exposés. Nouvel espace d’exposition mais surtout nouvelle plateforme de réflexion, Perspective Galerie a pour vocation d’accueillir une pluralité d’actions et d’événements liés à l’architecture, l’urbanisme, le design, la photographie, le cinéma Pour sa saison inaugurale, Perspective Galerie a choisi d’aborder et approfondir les questionnements liés à l’habitabilité urbaine et à la notion de ville durable. Venez découvrir la première exposition explorant le concept de cité idéale, son histoire, ses représentations et ses enjeux contemporains. Une trentaine d’artistes et d’architectes nous livrent leur vision de la ville de demain.
ntre 1959 et 1961, Claude Parent a collaboré à plusieurs reprises avec Yves Klein sur des projets d’”architecture aérienne” des expériences fondamentales qui allaient avoir un impact profond sur ses recherches ultérieures sur l’espace. Après la mort inattendue de l’artiste en 1962, sa mère et son mari ont demandé à Parent d’entreprendre un projet de mémorial pour leur fils à Saint-Paul de Vence (196465). L’organisation architecturale de ce mémorial concret est destinée à incarner la quête cosmique d’un “peintre de l’espace”. Parent a conçu un parcours sur trois niveaux, en choisissant des plans ouverts et des volumes purs, comme ces “éléments cylindriques de visée”. Trois d’entre eux semblent “léviter” au-dessus d’un socle carré, mettant en tension les éléments (air, terre, eau, feu...) et l’espace (verticalité, horizontalité, oblique). Le vide est la force structurante de l’architecture, “faisant appel à l’immatériel, au monochrome et à l’atmosphérique”. Poussé dans le sol, le quatrième cylindre introduit un principe tellurique ; il conduit à une “crypte” contenant le Monogold, une série de monochromes aux propriétés alchimiques réalisée par Klein, pour qui la couleur de l’or symbolisait l’accession à l’immatériel. Ainsi, ce chemin de libération spirituelle sublime le conflit entre la multiplicité des perceptions extérieures et la profondeur opaque de l’espace enfoui informe. La proposition de Claude Parent se nourrit ici de l’idée de “crypticité” développée par Paul Virilio, idée qu’ils mettront ensemble en œuvre à cette même époque dans Tél: +33 09 70 96 53 68 l’église Sainte-Bernadette du Banlay (Nevers, 1963galerie@perspectivehabiterlebeau.fr 66). Ici, comme à Nevers, l’espace cryptique incarne la rencontre dialectique du ciel et de la terre.
La cité : Utopie urbaine contemporaine jusqu’au 14.11.2020
Perspective Galerie 43 avenue Duquesne 75007 PARIS
@perspectivegalerie
Photo wikipediaPhoto isabellegarnierluraski
arce qu’il était, de son vivant considéré comme fou, et qu’il fut après sa mort, sauvé de l’oubli par Dubuffet, Soutter fut trop hâtivement classé parmi les autodidactes de l’Art Brut. La Galerie Kasten Greve nous donne l’occasion de découvrir l’univers de cet artiste. Louis Soutter, bien qu’il soit comme le dit l’historien de l’art Michel Thevoz, l’un des plus grands dessinateurs du XXè siècle, demeure toujours largement méconnu du public. En réalité cet homme tourmenté, parfois délirant, autodestructeur, et qui passa vingt ans dans un asile pour nécessiteux dans le Jura vaudois, était un artiste accompli, nourri de peinture classique, d’architecture et de musique, violoniste talentueux. Mais c’est dans ce mouroir misérable, où il s’éteignit en 1942, qu’il produisit ses œuvres les plus singulières, réalisées aux doigts et à l’encre noire. A Paris nous avions pu découvrir Soutter en 2012, lors d’une exposition du collectionneur Antoine de Galbert organisée dans sa si belle Maison Rouge hélas fermée depuis. En 2015, la Maison Victor Hugo, place des Vosges, eut l’excellente idée de confronter les dessins du poète à ceux de l’artiste suisse méconnu, nous donnant ainsi à voir, de façon troublante, deux plongées dans le plus noir de la nuit humaine. C’est là qu’ Eric Vuillard a rencontré l’univers tragique de Soutter, ce maelström de souffrances dans lequel l’écrivain a vu l’écho démiurgique d’un monde en train de basculer dans l’horreur.
LOUIS SOUTTER
Un présage jusqu’au 12 0ctobre 2020 catalogue prefacè par Eric Vuillard Galerie Karsten Greve 5, rue Debelleyme 75003 Paris France Tél. +33 (0)1 42 77 19 37 info@galerie-karsten-greve.fr
galerie-karsten-greve.com/fr
PALAZZI 17 VENEZIA
ouis Soutter est un artiste, peintre et dessinateur suisse, né à Morges, près de Lausanne, le 4 juin 1871, mort isolé par la Guerre à Ballaigues, près de Vallorbe, le 20 février 1942. De son œuvre des années 1892 à 1922, il ne reste que quelques dessins et archives, Soutter ayant eu une vie riche en changements et en déplacements, dont six à sept ans aux États-Unis, marié à une Américaine et directeur enseignant du département d’art et de design au Colorado College, à Colorado Springs (Colorado), puis une quinzaine d’années comme violoniste en Suisse romande. Louis Soutter produisit la plus grande partie de son œuvre, d’une grande richesse — des milliers de dessins, n’appartenant à aucune tendance artistique d’avant-guerre —, au cours de son placement à l’hospice pour vieillards deBallaigues (Jura) de 1923 à sa mort. Son cousin Le Corbusier, Jean Giono, les Fréres Vallotton, ainsi que ses amis réunis en Association des Amis de Soutter, des galeristes, éditeurs, conservateurs de musées, travaillèrent à faire découvrir son œuvre. En 1945, Jean Dubuffet la découvrit grâce à Jean Giono. Dans un souci de préservation de son œuvre, il intégra Soutter dans sa collection d’Art brut, concept qu’il avait créé en 1945, dans lequel il intégrait les productions de créateurs non professionnels de l’art, indemnes de toute construction (suit page 18)
(suit de la page 17) et de toute culture artistique. Afin d’éviter l’assimilation de l’œuvre de Louis Soutter à une production d’Art brut, Dubuffet spécifia qu’il ne souhaitait pas qu’elle fût exposée à côté de productions d’Art brut, Soutter étant trop cultivé dans le domaine artistique — de par ses études, ses activités de professeur de dessin et de musique aux États-Unis, de violoniste à son retour en Suisse — pour appartenir à l’Art brut. Bien que Soutter ne fût pas un artiste d’Art brut, il garda, collé à son nom et à son art, l’étiquette « Art brut », à cause du marché spéculatif de l’Art brut. Cette opinion fut lentement remise en question. Le temps, l’évolution de l’art, les écrits sur sa création, les expositions particulières et collectives, nationales et internationales de ses œuvres changèrent le regard posé sur lui, en particulier ces huit dernières années. Louis Soutter est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands artistes suisses de la première moitié du xxe siècle. Son œuvre s’inscrit dans l’art moderne. On distingue cinq périodes dans son œuvre : la première, celle des œuvres classiques dite de « jeunesse », de 1892 à 1923, citée précédemment, celles, essentielles, des « cahiers », de 1923 à 1930, « maniériste », de 1930 à 1937, la période des « peintures » de 1937 à 1940, et, enfin, celle des « dessins aux doigts », de 1937 à 1942. www.wikipedia.org
Nei Albertí Directed Tensions jusqu’au
20 Novembre 2020
Copernico Centrale Milano Via Copernico, 38 Entrée sur rèservation
art@coperni.co
naugurée dans les espaces de travail du Copernico Centrale Milano, pendant la semaine de l’art, Directed Tensions, l’exposition personnelle de l’artiste catalan Nei Albertí (Sant Feliu de Guíxols, 1975). L’exposition est présentée par EFG Art, une agence basée à Londres pour la production, la promotion et le soutien des artistes internationaux émergents. Il fait partie d’Art Journey, le projet artistique pour les lieux de Copernico dont le commissaire est Giorgia Sarti. Art Journey encourage la contamination de l’art contemporain et des événements culturels avec le monde du travail et des affaires, afin que ces deux domaines puissent se rapprocher de plus en plus, en entrant dans la vie quotidienne de l’autre. D’autant plus que les espaces de travail mixtes et intelligents sont de plus en plus d’actualité. Fils de nylon et de lycra : ce sont les matériaux - très simples et couramment utilisés - avec lesquels Nei Albertì construit ses sculptures, composées de structures réticulaires qui ressemblent à la fois au microscopique d’une molécule et au macroscopique de l’univers. Il suffit de regarder les œuvres réalisées à l’intérieur des cubes de verre exposés au Copernico Centrale Milano, où les fils et les morceaux de tissu ont tendance à s’entrecroiser, tandis que le résultat final est souligné par la lumière placée à la base de l’œuvre, qui les éclaire en changeant de couleur. La clé de sa pratique est la tension (et la torsion) con-
Photo filippobambergi
tinue de la matière, déclinée en une infinité de possibilités et de variables. Les œuvres pour lesquelles l’artiste catalan est le plus connu sont cependant ses installations in situ, dont une est exposée à Directed Tensions : des tissus bleus, verts et violets, tendus par des tirants fixés au plafond et au sol, créent une figure qui semble planer dans l’air, rendue encore plus fluorescente grâce à la lumière de Wood, qui investit toute l’œuvre. L’aspect le plus intéressant de la pratique d’Albertì est son incapacité à concevoir l’œuvre en amont : la position de chaque élément est décidée au cours de l’œuvre, comme si le décor devenait un moment performatif. “Le cas direct, l’inconscient mesuré, la surprise et l’intuition, l’immédiateté avec le calme : ces concepts presque antagonistes sont les bases fondamentales de mon dernier travail”, explique l’artiste. “Jusqu’à la dernière seconde, je me réserve la possibilité de changer totalement l’orientation du travail, en me concentrant sur mes peurs, mes angoisses, mais aussi sur la joie de la création”. Sa production aboutit également à des photographies grand format : documentation d’installations spécifiques à un site, installées dans une pièce enveloppée de pénombre, ou au milieu d’une forêt. Des œuvres qui restent le temps d’un tir, pour être ensuite détruites, ou qui sont abandonnées en pleine nature, étendues parmi les arbres comme des créatures anormales et indéchiffrables. Julia Ronchi PALAZZI 19 VENEZIA
Une personne est suffisant OU QUI JE SUIS ET CE QUE J’AI FAIT Le hasard dirigé, l’inconscient mesuré, la surprise ressentie, l’immédiateté calmée... Ces concepts presque opposés, dont je dois gérer l’équilibre - à partir des pourcentages de sa base -, sont les fondements mêmes de mon dernier travail. Laisser jusqu’à la dernière seconde la possibilité de changer la direction de l’œuvre en entretenant le mystère, l’anxiété, la peur et la joie de créer au détriment de l’instant ; et, par l’espace où la sculpture habite, l’espace qu’elle génère et/ ou conforme, et le mouvement provoqué par l’occupation de l’espace, en font les éléments clés de ma recherche en tant qu’artiste, main dans la main avec ma recherche en tant que moi individuel. https://neialberti.com/bio/
Photo deltaNA
eva Epoque et Alessandro Vignola, dans l’art DELTA N.A., couple aussi dans la vie, travail lent à quatre mains, simultanément, partageant et élargissant leurs âmes en signes et dans les couleurs de leurs œuvres. L’exposition rassemble les œuvres de cette dernière année, où le Delta N.A. ont commencé d’explorer une nouvelle dimension de l’âme en offrant, à travers leur art, une nouvelle approche de la vie qui se révèle, précisément, en suivant la voix du cœur. Le cœur parle une langue à laquelle on n’est pas habitué, une langue qui devient une voix faite d’ intuitions, de perceptions, d’ images et de rêves. Écouter la voix du cœur, c’est apprendre à saisir et accepter ce que l’on ressent à l’intérieur de soi-même, en abandonnant un instant la poussée de la raison. La possibilité d’entreprendre un voyage intérieur pour redécouvrir la partie la plus profonde de soi-même.
VOICE OF THE HEART DELTA N.A. Vernissage jeudi 29 octobre 2020 à 18h00
du 29 octobre 2020 au 31 décembre 2020 du lundi au vendredi de 09.00 à 18.30
L’événement se déroulera dans le respect de la réglementation en vigueur en raison du Covid19
Entrée gratuite sur rendez-vous
+39 011 536 4802 +39 9 339 406 9350
Punto 65 Via Ventimiglia 65 Torino welcome@punto65.it
eux-mêmes, fait prendre conscience aux gens de leur vraie nature. Lucius Anneus Seneca a déclaré : “Ce que le cœur sait aujourd’hui, la tête le comprendra demain”. Dans les toiles du Delta N.A., les figures s’entremêlent, se confondent, jouent les unes avec les autres et avec les éléments de la nature, il n’y a pas de corps mais seulement des âmes, le rêve devient le protagoniste et les couleurs se confondent avec des âmes. Les sculptures, avec leurs visages fraîchement esquissés, sont la matérialisation de l’âme, elles prétendent à l’infini, dans une dimension impalpable où seule la voix du cœur peut nous conduire. Et ainsi soit-il : écoutons la voix du cœur, pour découvrir la véritable essence de notre vie. Punto 65 est née comme une spin-off de la société de communication Be Brand, réalisé par Dario Osella et Diego Romar, avec l’intention de de créer un espace où l’art et les affaires peuvent se rencontrer. Une manière alternative et complémentaire de partager le marketing et la communication d’entreprise, en utilisant un langage tel que de l’art et de la culture. Après quatre années d’activité, au cours desquelles l’espace a accueilli avec des artistes et des entreprises à succès de notre territoire, il est apparu la nécessité de créer quelque chose de plus large. Grâce à la collaboration avec le canton de Carlotta (galeriste et organisateur d’événements artistiques), le point 65 est redéfini comme Concept Art Room, non seulement avec l’intention de développer le binôme entreprise - art mais aussi pour créer une véritable galerie d’art pour impliquer le public extérieur : le projet du marketing traditionnel se transforme en “projet culturel”. où l’effet de levier émotionnel dirige le concept. Un canal direct et privilégié entre l’art, l’entreprise et l’utilisateur final. www.punto65.it
Photo 65conceptartroom
PALAZZI 21 VENEZIA
ls ont leur valise toujours prête, car leur vie artistique est une “tournée”. Mais au lieu d’emmener des spectacles de musique ou de théâtre dans le monde entier, ils voyagent avec des peintures et des sculptures à la traîne, des œuvres qui sont exposées dans les plus prestigieuses galeries internationales. La “compagnie” est appelée Delta NA, où la consonne représente Neva (Epoque) et la voyelle Alessandro (Vignola). Ils sont Astigiani, femme et mari, travaillent ensemble et leurs peintures, comme les sculptures, naissent à quatre mains. L’œuvre picturale peut consister en un panneau unique, un diptyque ou un polyptyque composé d’un ensemble de signes, de transparence, de formes et de couleurs, posé sur le support en une alternance de coups de pinceau, avec une compréhension qui est atteinte instantanément, comme cela se passe dans le jazz pour l’improvisation. Leur langage expressif est en constante évolution, mais il part d’un présupposé : tous deux sont diplômés en psychologie. “Nous avons commencé par peindre, l’un à droite et l’autre à gauche, des portraits d’amis et de connaissances, en essayant de mettre en valeur leur caractère”, expliquent-ils. Le passage à l’abstrait d’abord, puis à l’informel, était un fait instinctif. Comment décomposer la réalité en l’interprétant dans un tableau est la première étape pour dialoguer avec d’autres personnes qui peuvent ressentir les émotions suggérées par l’humeur.
Photo cirque du soleil
epuis 36 ans, le Cirque du Soleil a toujours été rentable, mais la crise sanitaire est passée par là. À l’arrêt depuis des mois, la troupe a annulé 44 spectacles et on ne sait pas encore quand la tournée internationale pourra reprendre. Traînant une dette de plus d’un milliard de dollars, le groupe a demandé son placement en faillite pour avoir la protection des tribunaux contre ses créanciers pour se restructurer en même temps qu’il faisait part d’un accord pour son acquisition par ses actionnaires actuels, aidés par le gouvernement du Québec, en vue de sa vente aux enchères dans 45 jours. « Cela permet aux gens qui veulent reprendre l’entreprise de se manifester », a expliqué Daniel Lamarre, PDG du Groupe CirqueduSoleil, ajoutant que cinq à six groupes, canadiens comme étrangers, s’étaient
COVID-19 Le Cirque du Soleil, en faillite, se vend aux enchères et licencie 3 500 acrobates et techniciens L’an dernier, le célèbre Cirque du Soleil a généré 950 millions de dollars de revenus, cette année, c’est presque le montant de la dette accumulée.
montrés intéressés. Fin mai, le fondateur et ancien patron du Cirque du Soleil Guy Laliberté a annoncé son intention de racheter l’entreprise, ajoutant vouloir garder le siège social à Montréal et conserver une équipe de direction québécoise. « En même temps, nos actionnaires actuels, avec l’aide d’Investissement Québec », bras du gouvernement québécois, ont déposé « une proposition » d’achat, a indiqué M. Lamarre. Et ces derniers disposeront d’un droit de préemption, a-t-il précisé. L’avenir est garanti « C’est pour ça que je peux garantir aujourd’hui l’avenir du Cirque, parce qu’eux (les actionnaires) se sont engagés à réinvestir 300 millions de dollars américains pour assurer la survie de l’entreprise », a expliqué M. Lamarre. Cette « convention d’achat » conclue avec les fonds américains TPG et chinois Fosun, ainsi que la Caisse de dépôt et placement du Québec prévoit l’acquisition de la quasi-totalité des actifs du Groupe CirqueduSoleil au comptant et par endettement. De la somme totale, Investissement Québec fournira un financement par emprunt de 200 millions de dollars américains pour appuyer l’acquisition proposée. La convention prévoit notamment que les créanciers garantis du Cirque du Soleil recevront une participation en actions de 45 % dans l’entreprise restructurée, contre 55 % pour les actionnaires actuels. Le fonds privé américain TPG détient actuellement 55 % du capital, contre 25 % pour le fonds chinois Fosun (propriétaire du Club Med et de Thomas Cook) et 20% pour la Caisse de dépôt et placement du Québec. Près de 3 500 licenciements… mais qui pourront être réembauchés.
Photo cirquedusoleil
COVID-19
L’accord prévoit également la création de deux fonds totalisant 20 millions de dollars américains pour offrir une aide supplémentaire aux employés touchés et aux entrepreneurs indépendants du cirque. Le Cirque a annoncé le licenciement de près de 3 500 des quelque 4 600 acrobates et techniciens qu’il avait mis au chômage technique en mars avec l’annulation d’une quarantaine de productions dans le monde, de Las Vegas à Tel Aviv en passant par Lyon, Moscou ou Melbourne. Le Cirque du Soleil a l’intention de réembaucher la majeure partie des employés licenciés dès que les conditions le permettront, a-t-il assuré. « La convention d’achat établit le prix plancher, ou l’offre minimale acceptable, pour une vente aux enchères de la société sous la supervision de la Cour en vertu du processus de vente et de sollicitation d’investissement, conçu pour obtenir la valeur la plus élevée possible ou la meilleure offre pour le Cirque et ses parties prenantes », a précisé l’entreprise. « Tous les engagements » pris par les actionnaires actuels « sont fermes, le financement requis a été obtenu et la soumission n’est assujettie à aucune condition de vérification diligente additionnelle », ont-ils indiqué dans un communiqué séparé. L’offre « fournira au CirqueduSoleil les capitaux et les ressources nécessaires pour stabiliser et relancer l’entreprise », tout en préservant « le caractère québécois de la marque » fondée dans la province francophone en 1984. https://www.lavoixdunord.fr/ PALAZZI 23 VENEZIA
ès le début de l’éclosion du nouveau coronavirus, le Groupe Cirque du Soleil a pris des mesures rigoureuses afin de bien protéger les équipes de travail et le public. Notre priorité a toujours été et demeure la santé et la sécurité de nos artistes, partenaires et différents collaborateurs, mais aussi de notre public. Conformément à la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) de favoriser les mesures d’éloignement social, le Groupe Cirque du Soleil a mis en place plusieurs mesures pour répondre à l’escalade de la pandémie de coronavirus (COVID-19). Pour cette raison, le Groupe Cirque du Soleil a suspendu, jusqu’à nouvel ordre, ses spectacles. Nous continuerons de surveiller et d’évaluer la situation afin de déterminer quand les spectacles pourront reprendre. Nos équipes travaillent présentement à développer les protocoles et mesures qui seront mis en place lorsque nos opérations seront relancées. Ces protocoles et mesures de sécurité seront communiqués au moment opportun. www.cirquedusoleilcom/fr
Ipoustéguy
Photo https://musees-meuse.fr/
1920 . 2020
Un évènement organisé par le Département de la Meuse
Centenaire de la naissance du sculpteur trange destin Un grand Christ notamment, dont une version se dresque celui de se dans l’église de Dun-sur-Meuse. Jean Robert, Il les montre dans des salons, où un galeriste les rené en 1920 père en 1962: Claude Bernard, qui défend déjà le dans une maison de peintre Bacon et le sculpteur César. Dun-surMeuse, dont la L’art antique, observé lors d’un voyage en Grèce, façade est criblée de bal- En 2020, Ipoustéguy aurait l’inspire. Et les manifestations d’art contemporain, de les depuis la Première eu 100 ans. Belle occasion la Biennale de Venise à la Documenta de Cassel, la Guerre mondiale. de célébrer ce fameux sculp- présentent. Son père, menuisier, prateur français, plus célèbre en Les expositions se multiplient, des États-Unis jutique la peinture, le viosqu’en Australie. lon et le théâtre, en ama- Allemagne, aux États-Unis Ipoustéguy taille le marbre à Carrare et réalise des ou en Australie qu’en son céramiques à Bensheim ; publie des essais, fctions, teur. Sa mère, née Ipoustéguy, pays, aujourd’hui encore. La autobiographies ; pratique le dessin, la peinture, l’adont il adoptera le paMeuse, département natal de quarelle. À Grenoble et à Berlin, il installe des monutronyme, tient un salon ments longs de 20 mètres. l’artiste, saisit cette occasion Certaines œuvres dérangent: le ministère de la Défense de coiffure. Installée près de Paris en pour rappeler combien ce vi- s’offusque de “Val de Grâce”, commandé pour hono1937, la famille est mo- sionnaire comprend, dès les rer les soldats blessés. Aux États-Unis, l’Église de deste. Jean est coursier années 1960, à quel point Philadelphie refuse “Mort de l’évêque Neumann”. lorsqu’il s’inscrit à des Ipoustéguy l’offre à l’église de Dun-sur-Meuse ! figure humaine et sculpture Il fait d’autres cadeaux à son département, dont l’adcours du soir de dessin. L’aventure commence. ne peuvent se départir l’une miration entraîne, à partir de 1998, la création d’un Interrompue par la Se- de l’autre. Redécouvrez tous centre culturel, des expositions, des livres, un flm. conde Guerre mondiale, les aspects de cet oeuvre En 2003, l’artiste s’installe près de sa maison natale. durant laquelle le jeune Il meurt là, trois ans plus tard, laissant une œuvre cohomme se retrouve ci- prématurément postmoderne, lossale. mentier sur le mur de synthétisant notamment cu- Et un conseil: l’Atlantique ! bisme, surréalisme, expres- « Entreprendre comme si En 1946, il s’installe à l’on ne devait jamais sionnisme et classicisme. Choisy-le-Roi, dans l’amourir, et réaliser telier désaffecté d’un 7 expositions à découvrir de comme si l’on juin 2020 à février 2021 à devait mourir céramiste. Professeur de dessin, il Bar-le-Duc, Charleville-Méz- demain ». conçoit ses premières ières, Doulcon, Epinal, Verdun Pour plus d’informations sculptures. sur l’artiste : www.ipousteguy.com 18
partir de 1998, Ipoustéguy renoue des liens forts avec son département natal. Lequel multiplie à partir de cette date les achats d’œuvres, les expositions, les publi-
Le corps en chantier Invités le sculpteur Paul Maulpoix et les photographes Despatin et Gobeli
Photo galeriegng
Photo musees-meuse
Ils dialoguent avec des dessins, des bronzes et des aquarelles consacrées aux mêmes thèmes. Cet ensemble pédagogique est complété par des photographies et un flm, réalisés dans l’atelier de l’artiste, dix années durant, par Despatin & Gobeli. Et le sculpteur Paul Maulpoix, natif de Dunsur-Meuse, membre de l’Association des Amis d’Ipoustéguy, présente, en écho, des œuvres évoquant le corps et la nature.
cations. Ours et Nante sont deux En 2001, un centre culturel baptisé « Ipoustéguy » bronzes de 1979. est inauguré dans le village de Doulcon, qui jouxte la Ipoustéguy réalise alors à ville natale de l’artiste, Dun-sur-Meuse. Berlin son plus imposant Ce lieu est conforme au désir de l’artiste: ni musée, ni Commissaire: monument: mausolée, il s’agit d’un lieu de vie, grand ouvert à de L’Homme construit sa Marie-Pierre Robert nombreux artistes. ville (20 mètres). En 2003, Ipoustéguy quitte l’atelier de Choisy-le-Roi L’ensemble présente (94) où il demeurait depuis 1948. un bâtisseur face à une À Doulcon, il achète une grande ferme où il entrepose structure futuriste. une partie de ses sculptures. À ses pieds se dresseC’est dans ce lieu, au milieu de ses archives, qu’il Nante Eckensteher, héros écrit ses ultimes livres, conçoit ses derniers dessins du théâtre berlinois. et aquarelles, et meurt en 2006, avant d’être inhumé à Ce Gavroche arbore Paris, au cimetière du Montparnasse. les traits du sculpteurDepuis 2006, accompagnées par l’Association des lui-même, avec, à ses amis d’Ipoustéguy, l’épouse et la fille de l’artiste ont côtés, un ours, emblème préservé intact cet endroit. Tél: +39 03 29 80 82 27 de la capitale allemande. Les œuvres présentées dans les 8 expositions de la «Saison Ipoustéguy » en 2020 proviennent de ce galerie.ipousteguy@gmail.com Devant le Centre Ipoufonds Ipoustéguy. www.cc-paysdestenay-valdunois.fr/ stéguy, le sculpteur installe ces deux figures Autour des grandes sculptures présentées en permajoyeuses. nence “Val de Grâce” (1977), “Louise Labé” (1981) Preuves qu’il n’a pas la ou “Les Plongeuses” (1968), sortent pour la première grosse tête. fois des études de parties du corps humain en fonte de https://musees-meuse.fr/ fer, en ciment ou des moules en plâtre.
jusqu’ au
18 décembre 2020 Centre culturel Ipoustéguy 3 bis place de la Gare 55110 Doulcon
voir la vidéo https://youtu.be/ Ieh1JjF1tyk
PALAZZI 25 VENEZIA
Photo https://www.institut-photo.com/event/en-quete/
urant deux années en 2010 et 2011, Charles Fréger a sillonné l’Europe du nord au sud, de la Finlande au Portugal en passant par la Roumanie, l’Allemagne ou la Slovénie, à la recherche de la figure du sauvage telle qu’elle survit dans les traditions populaires locales. Ces images comme des archétypes, mi-homme mi-bête, animal ou végétal, resurgissent du fond des temps à l’occasion de fêtes rituelles, païennes ou religieuses, célébrant le cycle des saisons, les jours gras, carnaval ou la veille de Pâques. Dans le fonds commun des sociétés rurales européennes, ces personnages ou animaux emblématiques représentaient des figures protectrices ou des symboles de fertilité. Aujourd’hui ils évoquent un monde imaginaire, pulsionnel et physique où chacun perçoit un rapport ancestral à la nature où
EN QUÊTE Expositions, ateliers, événements
Tono Arias, Isabelle Blanc, Martine Franck, Charles Fréger, Cristina Garcia Rodero, Carl de Keyzer, Marie Losier, Marialba Russo, Homer Sykes et Sébastien Fouster
INSTITUT pour La PHOTOGRAPHIE 11 Rue de Thionville, 59000 Lille
affleurent les ressorts de notre animalité et parfois le désir régressif inhérent à certaines de nos conduites. Charles Fréger parle « d’une figure zoomorphe dont l’aspect rudimentaire et la tenue rituelle renvoient à une universelle nudité ». La tenue ne laisse entrevoir aucune parcelle de peau, la figure humaine se trouve totalement enfouie sous une avalanche de lourdes fourrures, laines, cloches, cornes et autres matières et accessoires. Là encore, photographiant hors périodes de festivals ou carnavals, il met en scène ces personnages dans un environnement naturel qu’il choisit souvent ample et dégagé. Il y a aussi cette autre liberté prise vis à vis des silhouettes elles-même, n’hésitant pas à en omettre certaines volontairement, et à en photographier d’autres de dos, revendiquant là la partialité de son inventaire, plus poétique que scientifique. Ponctuellement, à la faveur de nouvelles découvertes, le photographe ajoute une silhouette supplémentaire, en Irlande, en Angleterre, en Alsace… Début 2013, il part pour le Japon, à la recherche du Namahage, porteur de sermons pour les enfants comme de vœux de bonne santé et de fertilité des sols. Cela s’annonçait sur le papier comme le pendant nippon du Krampus autrichien portraituré dans Wilder Mann, et s’avéra le début d’une nouvelle campagne photographique, Yokainoshima, achevée en 2015.
+33 3 20 88 08 33 www.institut-photo.com Wilder Man
voir la vidéo https://youtu.be/ zBgnkh57IHk
à l’Institut de la Photo de Lille jusqu’au 15 novembre 2020 www.charlesfreger.com
Photo oneplanet!onefuture
es activités de l’@decenniodelmare sont le résultat de l’effort commun d’experts et de professionnels de différents secteurs, qui travaillent ensemble pour faire une différence pour l’océan et nous sommes très heureux de participer à cette initiative ! @annedecarbuccia fait partie du comité d’organisation avec une équipe aussi dévouée. @fsantorina @merisunrise @chiarabidoli @daniele_moretti_sky @dianademarsanich @baghinalessio #liviapomodoro One Planet One Future est un projet artistique d’Anne de Carbuccia qui motive les changements de mode de vie au profit des environnements, des animaux et des cultures menacés. Anne de Carbuccia utilise des photographies, des installations, des vidéos et des conférences pour montrer des images d’importance culturelle et spirituelle qui dépeignent avec force ce que nous avons et ce que nous pourrions perdre. Le changement climatique est en train de décimer les habitats des créatures les plus belles et les plus majestueuses de la terre. Il est temps d’agir dès maintenant. One Planet One Future exploite le langage universel de l’art pour sensibiliser et inspirer l’action individuelle. Il est soutenu par la Fondation Time Shrine. Faites un don pour nous aider à sensibiliser le public http://bit.ly/2qN7pbB
SOLO EXHIBITION BY ANNE DE CARDUCCIA du 28 Septembre 2020 au 15 novembre 2020 BRUN Fine Art 38, Old Bond Street W1S 4QW London voir la vidéo h t t p s : / / w w w. f a c e book. c om / tim es hrinefoundation/videos/1133089353404788
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À travers ses photographies, Anne de Carbuccia vise à attirer l’attention sur la crise environnementale actuelle et à inciter les gens à changer les comportements et les habitudes qui y contribuent. Les photographies d’Anne de Carbuccia sont prises sur place et sont à la fois un hommage à leurs sujets - l’eau, les environnements en voie de disparition, les espèces et les cultures menacées - et un examen approfondi des effets souvent ruineux de la pollution et de la guerre. Elles enregistrent ce qui disparaît rapidement pour les générations futures tout en servant de plaidoyer pour réimaginer un monde nouveau. Venez en apprendre plus sur les initiatives du site web de la Décennie de la mer ! Permanent Exhibitions Via Conte Rosso, 8 Milano Castel dell’Ovo Napoli 461 West Street New York City 10014 38 Old Bond Street W1S 4QW London Museum of Modern Art Moscow
Photo claude yvans
asnic Collection a le plaisir de vous convier à sa première exposition du 1er au 4 octobre ! Venez (re-)découvrir la technique de la gravure au carborundum ainsi que les artistes qui ont fait l’histoire de l’Atelier Pasnic. L’exposition présentera des œuvres d’artistes comme Bernard Alligand, Pierre-Marie Brisson, James Coignard, Hervé Di Rosa, Augusto Foldi, Michel Haas, Ladislas Kijno, Mylène Kolé, Gildas Le Reste, Todd Narbey, Max Papart, Sophie SainRapt, Antonio Ségui, Monique Tello,
et beaucoup d’autres...
PASNIC COLLECTION par Anne, Juliette. Samia, Sarah & Zeina du jeudi 1er Octobre 2020 au dimanche 4 Octobre 2020 Vernissage jeudi 1er Octobre 2020 dès 18 h 00 ATELIER BLEU 1 Villa Stendhal, 75020 Paris
Créé en 1978 par Pascal Gauvard et Nicolas du Mesnil du Buisson. Pasnic est un jeu de mots sur les prénoms des deux fondateurs. Grâce à l’amitié de James Coignard, ils s’initient à la technique du carborundum – inventée par Henri Goetz – auprès de Dick Dadérian. Suite aux décès des deux fondateurs, Pascal et Nicolas, en mars et en mai 2019, l’atelier Pasnic a fermé ses portes. L’activité d’édition et d’impression s’arrête. Les filles Pasnic (Anne, Juliette, Samia, Sarah & Zeina) reprennent la main, pour continuer à promouvoir les artistes de l’atelier, à travers des expositions et des rencontres. Petits et grands formats, nous vous proposerons des œuvres pour tous les budgets ! Nous vous accueillons à l’Atelier Bleu le jeudi 1er octobre pour un vernissage dès 18h. Les horaires d’ouverture pour les prochains jours seront : Vendredi et samedi : 12h à 20h30 Dimanche : 12h à 18h Venez nombreux et parlez-en autour de vous ! A très vite, Juliette, Anne, Zeina, Samia & Sarah Pour tout renseignement, vous pouvez nous contacter par mail : pasnic.collection@gmail.com
Photo gettyimage
C.I.A.ART CURIOUS orsque le gouvernement américain a créé la CIA en 1947, celle-ci comprenait une division connue sous le nom de Propaganda Assets Inventory, une branche de la guerre psychologique destinée à renforcer les messages pro-américains pendant la guerre froide. Dans l’extrait suivant du nouveau livre “ArtCurious : Stories of the Unexpected, Slightly Odd, and Strangely Wonderful in Art History”, l’auteur Jennifer Dasal explore comment l’agence de renseignement a organisé des expositions d’art abstrait pour mener sa guerre idéologique. Le secret avec lequel la CIA a poursuivi l’expressionnisme abstrait était non seulement essentiel pour tromper avec succès l’Union soviétique mais aussi pour tenir dans l’ignorance les artistes associés. Selon les mots de Donald Jameson, “la plupart des expressionnistes abstraits étaient des gens qui avaient très peu de respect pour le gouvernement en particulier et certainement aucun pour la CIA”. De nombreux artistes se sont identifiés comme anarchistes, en particulier Barnett Newman, qui était tellement pris par l’anarchisme qu’il écrira plus tard l’avant-propos de la réimpression de 1968 des “Mémoires d’un révolutionnaire” de 1899 de l’auteur russe Peter Kropotkin, décrivant l’influence de l’anarcho-communiste sur sa vie et son travail. En d’autres termes : dites à Clyfford Still ou à Helen Frankenthaler que vous vouliez utiliser leurs peintures pour faire avancer un programme gouvernemenPALAZZI 29 VENEZIA
tal, et la réponse aurait très probablement été un non ferme. La réponse de la CIA à ces problèmes était ce que l’on appelle la politique de la longue laisse. Cette solution maintenait les agents de la CIA à deux ou trois degrés de distance des artistes et des expositions d’art (parfois même plus) de sorte qu’ils ne pouvaient être liés à un quelconque financement gouvernemental furtif. Afin de répondre à ce besoin, ils ont obtenu la participation de fondations artistiques, de groupes d’artistes et, surtout, de musées d’art, en leur demandant de les aider à organiser des expositions, des événements et des collections spéciales. Ces activités ont été canalisées par une nouvelle agence artistique créée par la CIA, le Congrès pour la liberté culturelle (CCF), qui a été créé en 1950 et n’a été révélé comme projet de la CIA qu’en 1966. Il semblerait donc toujours qu’un musée ou une société artistique présente et promeuve l’expressionnisme abstrait, jamais le gouvernement, pas question ! Et personne n’était au courant, pas même les artistes eux-mêmes. Surtout pas les artistes eux-mêmes. Le musée le plus étroitement impliqué dans les plans de domination culturelle du CCF était le Musée (suit page 30)
Photo soichisunami
(suit de la page 29) d’Art Moderne (MoMA) de New York, dont l’action était centrée sur la participation de Nelson Rockefeller, un politicien, philanthrope et futur vice-président des Etats-Unis sous Gerald Ford. Rockefeller et le MoMA vont de pair, puisque sa mère a été l’une des cofondatrices de l’institution, qu’il a appelée Mommy’s Museum (aaargh !). Le monde du renseignement ne lui était pas inconnu non plus, en tant qu’ancien coordinateur des affaires interaméricaines pour l’Amérique latine pendant la Seconde Guerre mondiale, encore une autre agence de front propagandiste. Pour le CCF, la coopération de Rockefeller était donc idéale. Il a utilisé sa position privilégiée de président du conseil d’administration du MoMA pour organiser certaines des expositions AbEx les plus importantes et les plus réussies du CCF, notamment l’exposition historique de 195859 “The New American Painting”. Selon le communiqué de presse du 11 mars 1958, l’exposition a été “organisée en réponse aux nombreuses demandes [du] programme international du musée”, ce qui laisse supposer que d’autres pays réclamaient ces “tendances avancées de la peinture américaine”, plutôt que d’être
coordonnés par le personnel du MoMA sur ordre de la CIA. Sous les auspices de la marque MoMA, “The New American Painting” a voyagé pendant un an d’affilée, visitant pratiquement toutes les grandes villes d’Europe occidentale, dont Bâle, Milan, Berlin, Bruxelles, Paris et Londres. La large tournée de l’exposition dans les pays amis des États-Unis, contrairement aux lieux de clôture communautaire choisis pour l’exposition “Advancing American Art” [financée par le département d’État], a été stratégique, car elle a permis de cimenter les alliances entre les guerriers du froid partageant les mêmes idées et de promouvoir la prééminence culturelle tant vantée des États-Unis pour la première fois dans l’histoire. Comme pour les expositions d’expressionnisme abstrait en Amérique, les réactions à “La nouvelle peinture américaine” ont été mitigées. Le Times de Londres a déclaré que son exposition à la Tate Gallery était “la plus belle de ce genre que nous ayons jamais eue... le baromètre esthétique [de] pourquoi les États-Unis devraient si souvent être considérés de nos jours comme le challenger, sinon l’héritier, de l’hégémonie de Paris”. Mais le critique d’art Georges Boudaille a trouvé les
Photo soichisunami
tableaux étrangement déprimants et inconnaissables, demandant dans la publication littéraire française Les Lettres françaises : “D’où vient cette sensation dramatique de cauchemar et de tache ? Qu’expriment ces éclaboussures inquiétantes ? Quoi? L’exposition “The New American Painting” à la Tate de Londres nous fournit une étude de cas intrigante sur la façon dont le CCF a appliqué sa politique de la laisse longue. Après l’ouverture de l’exposition au Musée national d’art moderne de Paris en janvier 1959, une délégation de la Tate a assisté à l’exposition et a été enthousiasmée par son contenu. Après avoir demandé une prolongation de la tournée pour une escale à Londres, la cohorte de la Tate a appris que les frais élevés associés à l’exposition étaient tout simplement trop élevés pour être pris en charge et a accepté avec déception leur sort sans art. Mais voilà ! Que s’est-il passé ensuite ? Un millionnaire américain amoureux de l’art, Julius “Junkie” Fleischmann, est apparu, presque comme par magie, et a réuni les fonds. Le spectacle, heureusement, se poursuivit ensuite à Londres. Un parrain féerique matérialise et finance une grande exposition dans un pays étranger simplement pour PALAZZI 31 VENEZIA
l’amour de l’art ? Quelle magnanimité ! Mais maintenant, nous connaissons la véritable histoire : l’argent fourni pour faire voyager l’exposition au Royaume-Uni n’était pas vraiment celui de Fleischmann, mais de l’argent liquide acheminé par son intermédiaire depuis une organisation appelée la Fondation Farfield - un autre bras secret du CCF déguisé en organisme de bienfaisance. La Tate n’était pas au courant. Les visiteurs de l’exposition ne savaient pas. Et les artistes exposés ne le savaient certainement pas non plus. De telles feintes étaient aussi assez faciles à réaliser. Comme Tom Braden l’a raconté plus tard, “Nous allions voir quelqu’un à New York qui était un homme riche et connu et nous disions : “Nous voulons créer une fondation”. Nous lui disions ce que nous essayions de faire et nous lui promettions le secret, et il nous disait : “Bien sûr que je vais le faire”, puis nous publiions un papier à en-tête sur lequel figurait son nom et il y avait une fondation. C’était vraiment un dispositif assez simple”. Au fait, il convient de noter que Julius Fleischmann, tout comme Nelson Rockefeller, avait un lien direct avec le MoMA : (suit page 32)
Photo fratellialinari
(suit de la page 31)il était membre de son conseil d’administration. De nombreux partisans du MoMA semblent avoir été impliqués de la même manière. Le lien entre la CIA et le MoMA n’a jamais été “officiel” exactement - et beaucoup ont contesté le partenariat au fil des ans - mais comme l’a fait remarquer l’écrivain Louis Menand dans un article paru en 2005 dans le New Yorker, aucun accord formel n’a dû être conclu entre l’agence et le musée car tous les chiffres étaient essentiellement sur la même page. Combattre le communisme, vernir l’image du pays, célébrer l’art ? Pour l’élite culturelle du MoMA - et pour d’autres dans les salles de conseil et les salons de tout New York - c’était une évidence. Jennifer Dasal Tiré de ArtCurious : Stories of the Unexpected, Slightly Odd, and Strangely Wonderful in Art History de Jennifer Dasal, publié par Penguin Books, une marque du Penguin Publishing Group, une division de Penguin Random House, LLC. Copyright © 2020 par Jennifer Dasal. https://news.artnet.com/ art-world/artcrious-cia-ar t-excerpt-1909623?fbclid=IwAR3afis7cfd5NRvFw8Fz0wjUeTJ1PCiq -SOV6I53-0atcsMdg Annl5eQiew#.X2xdic BtAww.facebook
Piranesi a Mezzanotte
Samedi 3 ottobre 2020 PALAZZO STURM Via Schiavonetti, 40 36061 Bassano del Grappa (VI) prenotation online T +39 0424 519 940
palazzo.sturm@ comune.bassano.vi.it
l’occasion du troisième centenaire de la naissance de Giambattista Piranesi, le samedi 3 octobre 2020, les Musées Civiques de Bassano del Grappa proposent l’extraordinaire soirée d’ouverture de l’exposition Giambattista Piranesi. Architecte intemporel au Palazzo Sturm, jusqu’à minuit. Pour célébrer les trois cents ans de la naissance du célèbre graveur d’origine vénitienne - né le 4 octobre 1720 - le samedi 3 octobre, l’exposition au quatrième et cinquième étage du Palazzo Sturm sera exceptionnellement ouverte de 10h00 à 24h00 (dernière entrée à 23h30). Giambattista Piranesi. Architecte intemporel, sous la direction de Chiara Casarin et Pierluigi Panza, il rend hommage au grand génie de Giambattista Piranesi en exposant tous les chefs-d’œuvre graphiques des collections de la ville de Bassano : un corpus qui comprend des gravures en vrac et de nombreuses autres collections en volumes, plus les 16 précieuses planches des Carceri d’Invenzione, prêtées par la Fondation Giorgio Cini de Venise. Concernant le respect de la réglementation en vigueur sur le confinement et la gestion de l’urgence épidémiologique Covid-19 (qui peut être consultée dans les plans d’accès aux sites), l’entrée reste limitée. La réservation obligatoire peut être effectuée directement par l’achat du billet en ligne, disponible dans la limite des disponibilités.
près Albrecht Dürer, les salles restaurées du palais Sturm accueillent un autre des géants de la gravure mondiale : Giambattista Piranesi (1720-1778). L’exposition - organisée par Chiara Casarin et Pierluigi Panza - présente tous les chefs-d’œuvre graphiques de Giambattista Piranesi, patrimoine des collections bassanesi. Un corpus complet qui comprend des gravures en vrac et bien d’autres contenues dans des volumes auxquels s’ajoute la série complète des Carceri d’Invenzione provenant des collections de la Fondation Giorgio Cini à Venise. Le patrimoine graphique de l’artiste d’origine vénitienne, qui compte environ 570 œuvres, est exposé au quatrième et cinquième étage du Palazzo Sturm, espaces destinés aux expositions temporaires. Un corpus complet qui comprend les plus célèbres Vues de Rome auxquelles s’ajoutent les quatre tomes des Antiquités romaines. L’exposition bénéficie de l’importante collaboration de la Fondation Giorgio Cini de Venise pour le prêt des 16 planches tirées de la célèbre série des Carceri d’Invenzione. Publié pour la première fois en 1748, l’ouvrage complet a été imprimé en 1761. Avec les Vues, les Carceri d’Invenzione sont l’œuvre la plus célèbre de la production de Piranesi et témoignent de la grande habileté de l’artiste dans l’utilisation de la technique de la gravure.
Giambattista Piranesi Architetto senza tempo jusqu’au
19 ottobre 2020 voir la vidéo https://youtu.be/152vOGH-lG0
PALAZZO STURM Via Schiavonetti, 40 36061 Bassano del Grappa (VI) prenotation online T +39 0424 519 940 palazzo.sturm@comune. bassano.vi.it
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Giambattista Piranesi. Architecte intemporel est complété par le film que Factum Arte a réalisé à l’occasion de l’exposition Les Arts de Piranesi. Architecte, graveur, antiquaire, védutiste, designer, organisé par la Fondation Giorgio Cini en 2010. La vidéo d’animation, créée par Grégoire Dupond pour Factum Arte, reconstitue en trois dimensions chaque pièce des 16 panneaux des Prisons, donnant au spectateur le sentiment de pouvoir se promener dans ces espaces contradictoires et visionnaires. Luca Pignatelli est l’artiste contemporain avec lequel les commissaires de l’exposition veulent témoigner comment, une fois de plus, l’enseignement artistique des anciens est vivant dans la production artistique du présent. Comme pour Piranesi, l’histoire est le protagoniste absolu dans l’œuvre de Pignatelli et devient ce que l’artiste lui-même définit comme une “représentation stratifiée du temps”. Le catalogue scientifique de l’exposition publié par Silvana Editore, édité par Chiara Casarin et Pierluigi Panza, présente toutes les œuvres et gravures de Piranesi exposées au Palazzo Sturm avec des textes de Chiara Casarin, Pierluigi Panza, Luca Massimo Barbero, Enzo Di Martino, Manlio Brusatin et Stefano Pagliantini.
Photo museobassanodelgrappa
ortolo Sacchi était un des principaux représentants du courant vénitien du réalisme magique dans sa déclinaison liée à l’environnement de ca’ Pesaro, lieu de rencontre des peintres de sa génération ; sa peinture a également été influencée par l’expressionnisme allemand pour sa formation à l’Académie de Munich. Dans cette interprétation particulière du thème de la série de figures, exposée à la Biennale internationale d’art de la ville de Venise en 1928, on retrouve les pierres angulaires de sa peinture: le mystère d’un temps suspendu, l’agitation donnée par un silence étrange qui envahit l’espace, l’étude des volumes et des détails. En 1978, Sacchi a fait don au Musée civique de Bassano del Grappa de sept œuvres emblématiques de sa production de 1920 à 1938, qui peuvent être admirées à l’intérieur
BORTOLO SACCHI 1892 – 1978 disegni, dipinti, ceramiche Catalogo a cura di Giuseppina Dal Canton e Nico Stringa Marsilio Editori
des salles. Après une très brève parenthèse futuriste “dont il n’héritera que le goût de l’expérimentation des langues” (G. De Canton), la peinture de Sacchi, de retour à Venise, s’est imposée aux Biennales de l’entre-deux-guerres, avec des chefs-d’œuvre tels que “L’Aveugle” (1924), “Amour et Psyché” (1926) ou “L’Etranger” (1928) exposés avec d’autres œuvres de la même période qui montrent comment Sacchi était constamment à la recherche d’un moyen d’expression indépendant, tout en apportant sa propre approche de l’empreinte du Réalisme magique avec des échos loin du Symbolisme. La réalité et la mythologie se mélangent dans les tableaux de cet artiste, mais pas seulement : dans la série de tableaux nocturnes principalement consacrés à Venise et datant des années 40, l’étonnement, l’émerveillement, la magie, l’extraordinaire de figures bizarres et parfois grotesques qui étaient déjà apparues dans les années 20 dans des œuvres telles que “La canzone del vento” (1920-24) ou “Improvviso” (1927-28), des tableaux avec lesquels Sacchi a libéré l’inconscient en franchissant le seuil de la réalité. Il y a aussi de nombreuses vues de Venise et de Bassano, des œuvres qui accueillent parfois une coupe décisive et essentielle, quand elles ne sont pas régies par la “fantaisie”, tandis que de nombreux portraits sur commande sont maintenant visibles pour la première fois. La dernière saison picturale de Sacchi est représentée par une production assez pertinente d’œuvres caractérisées par une importante “homogénéité de style” (Nico Stringa), fidèle à l’imbrication de la tradition et de l’invention et correspondant à la période de son isolement de Venise et des expositions qui ont suivi sa retraite à Bassano.
Foto apollomagazine
lorence, au début du XVIe siècle. Même s’il est considéré comme un génie par ses contemporains, Michelangelo Buonarroti est réduit à la pauvreté après son combat pour terminer le plafond de la chapelle Sixtine. Lorsque son commanditaire – et chef de la famille Della Rovere – le pape Jules II meurt, Michel-Ange devient obsédé par l’idée de trouver le meilleur marbre pour terminer son tombeau. La loyauté de l’artiste est mise à l’épreuve lorsque le pape Léon X – de la famille rivale les Médicis – accède à la papauté et lui passe une nouvelle commande lucrative : la façade de la basilique San Lorenzo. Obligé de mentir afin de conserver les faveurs des deux familles, Michel-Ange est victime de suspicion et d’hallucinations qui le mènent à faire un examen de sa propre morale et de ses échecs artistiques. « […] Pour Konchalovsky, un voyage de huit ans à la découverte du véritable Michel-Ange et des failles qui se cachaient sous son génie, ce qui a finalement mené […] au personnage tourmenté et impétueux de Michel-Ange, tantôt modeste et vaniteux, extravagant et misanthrope, pingre et généreux, violent, évasif et intransigeant, ce qui contraste avec le sublime de son art. Michel-Ange (Il Peccato) ne s’intéresse qu’à une partie spécifique de la vie de Michel-Ange. Andreï Konchalovsky évite de mythifier son sujet et capture la saveur de la Renaissance, une époque souvent affadie et idéalisée pour le grand écran. PALAZZI 35 VENEZIA
L’équipe de production a contacté plusieurs historiens qui ont apporté leur expertise afin de s’assurer que les choix artistiques respectaient la réalité historique, y compris dans les décors, les accessoires, les costumes, la musique, les coiffures et le maquillage, afin que chaque scène dégage une véritable authenticité. “Je ne veux pas voir de jolis portraits dans le cadre. Je veux voir des gens avec des vêtements sales, couverts de sueur, de vomi et de salive. L’odeur doit traverser l’écran et atteindre les spectateurs”, a souhaité Konchalovsky. »
Il Peccato, 2019 INTERPRÉTATION Alberto Testone, Jakob Diehl, Francesco Gaudiello, Orso Maria Guerrini, Massimo De Francovich Scénario Andreï Konchalovsky, Elena Kiseleva Image Aleksander Simonov Musique Edward Artemyev Montage Sergey Taraskin, Karolina Maciejewska Production Jean Vigo Italia, Andrei Konchalovsky Studios, Rai Cinema
Photo denisprotéor
’ai pris connaissance du travail de Denis Proteor en 2001, alors que nous bouclions un hors-série d’art press intitulé «Représenter l’horreur». J’avais reçu tardivement son livre “Parts pour l’âme-chaudron” (éditions Marval), si bien que je n’avais pu l’inclure à ce numéro un peu spécial. J’aurais pu remiser le livre de Proteor, mais ses images me hantaient ; je ne comprenais pas ce que signifiaient ces juxtapositions de fleurs magnifiques, de champignons et de sexes humides, de feuilles mortes et de corps découpés. Ses photos de cadavres, notamment, étaient très différentes de celles d’Andres Serrano, avec leur ambiance théâtrale et baroque, et de celles de Diana Michener, porteuses d’une certaine tendresse pour les corps. Rien de tout cela chez Proteor. Au premier abord, pas de spiritualité ni d’humani-
L’ETRANGETE Festival DAIMON#2 « Le monstre féérique» Avec ANTOINE BIROT / DANIELLE BURGART / SYLVIE CLICHE / HAON FRÉDÉRIC DAVIAU / CLARENCE ÉTIENNE / DEBORA STEIN RICHARD LALLIER / MONCH / CAROL RIU / MARIANNE PRADIER DLISS / HERVÉ TOURMEN / DENIS PROTÉOR / CLOTILDE SALMON CATHERINE URSIN
du 08.10 au 31.10.2020 Curation : Denis Protéor VERNISSAGE le jeudi
08 octobre à 18h30 Avec lecture de poèmes par Maud Thiria à 20h00 SCIC LE 100ECS 100, rue de Charenton 75012 Paris Tél. +33(0)1 46 28 80 94 https://100ecs.fr/
sme : juste la «réalité» brute, la mort dans sa dimension organique et inéluctable. Fréquenter l’artiste amena quelques éclaircissements, et ouvrit les portes d’un monde vaste et très codifié : en 2001, Proteor estimait sa production photographique à plus d’un million de clichés, auxquels il fallait ajouter des centaines d’heures d’enregistrements sonores et vidéos, d’innombrables manuscrits, des dessins, des tableaux, des sculptures… De véritables archives s’entassant le long des murs d’un petit appartement du 18e arrondissement. Je découvris aussi que les «domaines d’investigation» étaient bien plus nombreux que je ne l’aurais imaginé; en outre, je compris assez vite qu’il me faudrait «apprendre» le vocabulaire très personnel par lequel l’artiste évoque un univers où il est question d’Ivresse, de Cérémonies, de Complicités, d’Enchantement, d’Énergumène ou de Délivrance. Donc, on tentera de résumer cette vaste entreprise en disant que Denis Proteor photographie des forêts, des arbres, des fleurs, des animaux sauvages et des vaches, des décharges publiques, des mendiants, de l’eau claire des rivières, des terrains vagues, des handicapés physiques et mentaux, des cadavres humains et animaux, à la morgue, chez un équarrisseur… et des jeunes femmes qu’il met en scène dans ce qu’il nomme des Cérémonies, luimême jouant le rôle du Maître de Cérémonie. Devant les photos, on pourrait croire au premier regard qu’une Cérémonie de Denis Proteor, cela se résume à photographier dans l’action, l’appareil à bout de bras, ses ébats sexuels avec une Complicité (elles sont nombreuses, rencontrées par divers biais). Mais lorsqu’on visionne une vidéo, on saisit vite que cela va beaucoup plus loin qu’une séance de porno amateur. Cérémonie avec X : la scène se déroule dans le salon de l’artiste, rideaux tirés, ambiance lumineuse
colorée. Une fille black a revêtu une blouse d’infirmière, elle commence à jouer avec un sifflet et des instruments chirurgicaux. L’artiste entre en scène, les corps engagent alors une curieuse chorégraphie et s’enchevêtrent comme des serpents. «On sort complètement du social et du culturel pour trouver un autre chemin. On va vers l’animal.» C’est pourquoi la séquence prend l’aspect d’une lutte avec grognements primaires, morsures et exhibition de la langue comme chez un chien échauffé ; puis les deux protagonistes en viennent à se dessiner d’étranges signes cabalistiques sur le corps. La Cérémonie révèle alors sa nature primitive, elle est une sortie inconsciente de soi (aux siècles précédents, on aurait parlé de possession). L’excitation aidant, advient la pénétration (plutôt anale), sur laquelle Proteor avoue moins s’attarder qu’auparavant, parce qu’elle n’est qu’une étape et non une finalité. Le but, c’est de voir ce que peut donner la conjonction de deux personnalités en dehors de toutes règles sociales et morales : «Il n’y a pas de scénario, je ne sais jamais à l’avance ce qu’on va faire. Je n’ai pas demandé à cette fille de se planter un bâton d’encens allumé dans le derrière. Cela fait partie de sa poésie.» Le but, c’est le déclenchement des États seconds et de l’Ivresse, mais une ivresse sans drogues ni alcool, uniquement par la transe. Après environ deux heures éprouvantes, le retour à la réalité nécessite une synthèse PALAZZI 37 VENEZIA
: «Je suis sincère quand je suis ivre, mais après, je ne me souviens de rien, car les souvenirs des Cérémonies restent enfouis. Il faut que ça sème quelque chose et que ça mène à la Ressouvenance. C’est pour cela qu’il y a l’enregistrement photo et vidéo, et l’écriture juste après, afin de cristalliser les Fulgurances.» Les images des Cérémonies, comme celles de la morgue, permettent de lier, de croiser l’ensemble du corpus : animalité du sexe, floralité des organes génitaux, transe et travail de l’inconscient évoquant les patients en hôpital psychiatrique avec lesquels l’artiste travaille, cadavres qui répondent aux mendiants, la chair trouée et les feuilles rongées par les insectes, bouche qui jouit à côté d’une autre ayant depuis longtemps exhalé un dernier soupir… C’est sur ce mode analogique que sont imaginés les accrochages, en confrontant les photos dans un album, afin qu’elles entrent en résonance. Isolée, chaque image s’avère porteuse d’une étrangeté et d’une violence à couper le souffle ; et leur réunion instaure une atmosphère dérangeante et malsaine, parce que Proteor, en ramenant toutes les manifestations de la vie au règne de l’organique et de la nature, sape tous nos espoirs de transcendance, nos illusions sur le bien et le mal, sur la justice. (suit page 38)
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(suit de la page 37) En effet, il y a tout dans cet inventaire froid et audacieux (la beauté, la laideur, la fragilité, la tristesse, la joie…), mais ces valeurs s’annulent dans cette simple équation : un jour, nous allons mourir. Pourtant, tout cela n’est ni morbide, ni déprimant : lorsqu’on a pris conscience de la mort, elle perd en importance, et c’est tout de même l’étincelle de la vie qui triomphe, ses forces et ses mouvements. Voici donc le projet très ambitieux de l’investigateur Proteor qui, tout en produisant des images d’une force extrême, se contrefiche sans doute de faire de l’art contemporain : mener l’enquête aux tréfonds de l’humain pour en retrouver une animalité fossile, non contaminée par des siècles de morale; et ne reculer devant rien pour mener à bien cette mission, la curiosité ne devant souffrir aucune limite – si ce n’est l’intégrité physique de ses Complicités –, et l’investigation nécessitant de s’impliquer corps et âme. Si bien que cette «archéologie de l’humain» demande un constant dépassement de soi, cela va jusqu’à pratiquer soi-même des autopsies et tout ce qu’on peut faire dans une morgue, tout comme Proteor «fouille au corps» ses Complicités : «Si on ne va pas au cœur des choses, je me tais.» Richard Leydier https://www.artpress.com/
anksy perd la marque “Flower Launcher”. Ue : “S’il reste anonyme, il n’est pas identifiable en tant que propriétaire des œuvres”. L’Euipo basée en Espagne a invalidé la marque déposée et a ordonné à l’artiste de rue et à son représentant légal de payer les frais juridiques de Full Color Black, une société produisant des cartes de vœux qui voulait utiliser l’image. L’artiste dispose de deux mois pour introduire un recours L’artiste britannique Banksy a perdu les droits sur la marque de graffiti The Flower Thrower : selon une décision européenne publiée hier, son anonymat signifie qu’il ne peut être formellement identifié comme l’auteur. Par conséquent : Banksy ne peut être identifié comme le propriétaire incontestable de ces œuvres. Ce jugement de l’Office de la propriété intellectuelle de l’Union européenne (OMPI), basé en Espagne, concerne l’une des œuvres les plus célèbres de Banksy, apparue sur un mur à Jérusalem en 2005 : un manifestant masqué prêt à lancer un bouquet de fleurs. L’artiste de rue, dont le travail a été présenté sur plusieurs bâtiments dans le monde, avait déposé une marque pour cette image auprès de l’Union européenne en 2014. Mais en 2018, le fabricant de cartes de vœux Full
enregistrer la marque de l’œuvre par le Pest Control Office, qui traite ses rapports, afin de contourner les lois sur le droit d’auteur, sans utiliser la marque à des fins commerciales. L’OEPU a invalidé la marque déposée et a condamné Banksy et son représentant légal à payer les frais de justice de Full Color Black. L’artiste a deux mois pour introduire un recours. Enrico Franceschini
Color Black, qui souhaitait utiliser l’œuvre pour ses produits, a contesté cette décision, affirmant que Banksy avait déposé la marque de “mauvaise foi”, c’est-à-dire sans intention de l’utiliser pour des produits ou des services. “Il est clair que lorsque (Banksy) a déposé la marque, il n’avait pas l’intention d’utiliser l’œuvre pour commercialiser des biens ou fournir des services”, a déclaré l’OEPU dans sa décision. “Le problème posé par les droits de Banksy sur “Le Lanceur de fleurs” est clair : la protection de ses droits de propriété intellectuelle nécessiterait la perte de l’anonymat, ce qui lui porterait préjudice”, précise le texte. L’artiste de rue britannique avait dénoncé Full Colour Black parce qu’il avait utilisé cette image pour une carte de vœux à vendre. Si la marque peut être enregistrée par n’importe qui, l’auteur doit se déclarer propriétaire de l’œuvre pour pouvoir exercer son droit d’auteur. Cela signifie que Bansky devrait sortir de l’anonymat et revendiquer son travail. L’année dernière, Banksy a ouvert un magasin popup à Londres, appelé “Gross Domestic Product”, expliquant que c’était une réponse pour résoudre le litige et prouver qu’il utilisait la marque déposée. Les autorités européennes ont estimé que cette initiative ne faisait au contraire que renforcer les arguments du plaignant. Selon l’OEPU, l’artiste de rue britannique a fait PALAZZI 39 VENEZIA
Parmis les dernières actions de l’artiste : l’annonce au Royaume-Uni, du don des recettes de son travail à un hôpital de Bethléem... Banksy rends hommage à George Floyd : “Le problème, ce sont les Blancs”. “L’artiste sans visage a donné son nom et son argent à un bateau qui navigue autour de la Méditerranée à la recherche de migrants à sauver. Banksy, dont la véritable identité n’a jamais été officiellement révélée, a acheté un yacht et a financé secrètement l’initiative de sauvetage lancée il y a quelque temps dans la zone maritime entre la Libye et l’Italie. Le nom officiel du bateau est Louise Michel, en hommage à une féministe française”. https://www.repubblica.it/esteri/2020/09/18/ news/banksy_perde_ marchio_flower_launche
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FRANCO MARIA RICCI
e cinéaste Federico Fellini l’avait surnommée la “perle noire de l’édition”. Eclectique, dandy portant toujours à la boutonnière le gardénia rouge artificiel offert par son ami Ottavio Missoni, érudit et notoirement excessif, l’éditeur italien est mort le 10 septembre, à l’âge de 82 ans, à Fontanellato, en Italie. Franco Maria Ricci est né le 2 décembre 1937, à Parme, sous le signe de la culture et de la curiosité, au sein d’une famille aristocratique d’origine génoise. Dès l’âge de 12 ans, son père le pousse à faire un grand tour de l’Italie de l’après-guerre. « Toute la famille était angoissée de voir un enfant partir tout seul, nous a-t-il confié voilà une quinzaine d’années. Quand je rentrais, on me faisait un interrogatoire pour savoir ce que j’avais vu. Petit à petit, c’est devenu une drogue.»
A 18 ans, sa vie se partage entre les rallyes automobiles et la tournée des églises et des musées. Passionné par les grosses cylindrées italiennes, l’ex-champion se lance plus raisonnablement dans des études de géologie. Toutefois, il bifurque une première fois, en autodidacte du graphisme, développant un talent pour dessiner le logo de banques, ainsi que les billets d’avion d’Alitalia. En 1965, nouveau coup de volant quand il découvre l’œuvre du typographe Giambattista Bodoni (1740-1813). Une révélation ! Commence alors la folle entreprise de reproduire en fac-similé son Manuel typographique (1818), manifeste, selon Ricci, du génie parmesan. On lui prédit un four. Ce sera un coup de maître. Publiée après deux années d’effort et, d’après l’hebdomadaire L’Express, 70 millions de lires d’investissement, cette bible rejoindra les plus grandes bibliothèques du monde. En 1963, il fonde les éditions Franco Maria Ricci, avec Milan pour siège social, puis, en 1982, la revue FMR. La signature Ricci est déjà là : papier de qualité, impression parfaite. Il la déclinera en 1966 dans sa luxueuse collection « Les Signes de l’homme ». Son principe ? Exhumer des artistes sous-estimés, comme Tamara de Lempicka ou Antonio Ligabue, ainsi que des textes et des codex oubliés. Lire aussi sur FMR (2008) : Le rêve d’un “livre total” Editeur vorace, Ricci multiplie les collections («Quadreria »…), réédite l’Encyclopédie, de Diderot et d’Alembert, « un amour d’enfance ». En 1967, la maison Ricci réédite l’Oratio Dominica, autographée par le pape Paul VI. De 1972 à 1980, Ricci publie en 18 volumes une réédition intégrale de l’Encyclopédie de Diderot et
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D’Alembert, en fac-similé, puis, de 1973 à 1982, les 12 volumes d’une série consacrée aux graphistes contemporains. Parmi les différentes collections du fonds Ricci, on citera « Les Signes de l’homme », sans doute la plus connue, qui met en regard une œuvre ou un thème artistique et le texte d’un ou de plusieurs écrivains. Elle comprend notamment le Beato di Liébana d’Umberto Eco, le Fini Mundi de Jorge Luis Borges, le Erté et le Arcimboldo de Roland Barthes, le Alberto Martini de Julio Cortazar et Roberto Tassi, la Lettre à Delacroix de Tahar ben Jelloun, les Turchi d’Alberto Arbasino, le Alexandre Serebriakoff et le Boldini de Patrick Mauriès, le Ex-Voto de Giorgio Manganelli, le Alberto Savinio de Giuliano Briganti et Leonardo Sciascia... Avec une infinie émotion, il aimait raconter l’une de ses plus belles aventures, sa rencontre avec l’écrivain argentin Jorge Luis Borges (1899-1986), qu’il convainc de publier en 1976 la légendaire “Bibliothèque de Babel” rassemblant sa sélection des trente plus grands textes de littérature fantastique. Ce fut la seule collection littéraire dirigée par Borges. La Bibliothèque de Babel a republié des œuvres rares, voire introuvables, d’auteurs souvent cités par l’écrivain argentin dans ses propres livres : Jacques Cazotte, G. K. Chesterton, Henry James, Jack London, Gustav Meyrinck, Giovanni Papini... Les publications de Franco Maria Ricci, qu’il s’agisse de ses livres, de ses revues, de ses catalogues ou de ses PALAZZI 41 VENEZIA
agendas, se caractérisent par leur extrême raffinement esthétique, avec une prédominance de la couleur noire en guise de fond, et par le symbole de la ville natale de l’éditeur: la violette de Parme, stylisée avec seulement trois pétales. Toutes ces publications restent fidèles à la police d’écriture Bodoni et veulent être en elles-mêmes des œuvres d’art. Les livres sont reliés en soie noire et imprimés sur papier Fabriano. En 2002, la maison d’édition fusionne avec le groupe ARTÉ, fondé à Florence dix ans plus tôt, avant de transférer son siège à Bologne en 2004. Depuis 2005, Franco Maria Ricci se consacre à un projet différé depuis plusieurs années : la construction d’un vaste labyrinthe dans les environs de Parme. En 2015, le labyrinthe de Masone est ouvert au public : il se déploie sur huit hectares dans la Bassa Parmense avec un parcours de trois kilomètres qui serpente à travers 200 000 bambous. Dans le musée voisin se trouvent 450 œuvres d’art collectées par l’éditeur en plus de cinquante ans. Depuis 1981, il est chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres de la République française. Affaibli par une longue maladie, Franco Maria Ricci est mort d’une crise cardiaque à Fontanellato le 10 septembre 2020. le monde / wikipedia
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e 26 septembre 1990, Alberto Moravia s’en allait, il avait 83 ans : c’était l’un des auteurs italiens les plus importants du catalogue Bompiani et une figure fondamentale de l’histoire de la maison d’édition. Parcourons ensemble son histoire. Alberto Pincherle Moravia est né à Rome le 28 novembre 1907, d’un père issu d’une riche famille juive et d’une mère originaire de la région des Marches. Il a fait ses débuts très jeune en 1929 avec “Gli indifferenti”, publié par la maison d’édition Alpes, un roman capital de la littérature italienne du XXe siècle qui raconte, à travers l’histoire d’une famille, la décadence morale de la classe bourgeoise sous le fascisme. Le livre a immédiatement connu un succès retentissant, la première édition a été immédiatement épuisée et la résonance critique a été impression-
nante. En 1933, les droits sont acquis par Corbaccio, qui les obtient aux frais d’Arnoldo Mondadori ; ce dernier publie l’année suivante le deuxième roman de Moravia, “Le ambizioni sbagliate”, malgré les offres insistantes de Valentino Bompiani. Mais le livre n’a pas eu de succès et Mondadori a refusé de publier le prochain ouvrage de l’auteur, la collection de cinq romans, “L’imbroglio”. Moravia le livre donc à Bompiani “Je l’ai ensuite envoyé à Bompiani. Je ne sais pas à quel point il était convaincu de la publication : il a cependant fait lire le manuscrit à Paola Masino, qui a clairement donné un avis favorable à la presse. Depuis lors, Bompiani est devenu mon éditeur.” En novembre 1936, il a signé un accord de cinq ans avec notre maison d’édition : c’était le début d’un des partenariats les plus durables du siècle. Trois ans plus tard, avec l’avènement des lois raciales, “La Tricheuse” et “Les Mauvaises Ambitions” ont été retirées des librairies, incluses dans la mesure touchant les livres d’auteurs juifs. Ce n’est qu’après les manifestations que les exemplaires déjà imprimés peuvent s’épuiser, mais les réimpressions sont interdites. Pour la même raison, en 1941, les ébauches du troisième roman de l’auteur, “La Mascarade”, sont soumises par Bompiani au contrôle de la censure qui autorise la sortie du livre en même temps que la confirmation de la mesure contre “L’imbroglio”. Quelques mois plus tard, et même La mascherata, malgré les précautions et les assurances, est saisie et sa réimpression est interdite. Ainsi, ne pouvant publier, en 1942, à l’invitation d’Elio Vittorini, il prépare pour Bompiani une anthologie des sonetti “Cento de Belli” et commence à écrire Agostino :
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“Augustin a été le point de départ de tous mes travaux ultérieurs et la conclusion de la longue épreuve qui a suivi L’Indifférent. C’est la charnière qui relie “Gli indifferenti” à mes livres ultérieurs.” En 1943, Bompiani publie “L’amante infelice”, où des nouvelles de “La bella vita” (1935), dont l’éditeur a repris la direction, sont complétées par des textes choisis par l’Imbroglio. Le livre a cependant été arrêté presque immédiatement par les autorités. Avec l’aggravation de la situation de guerre, qui a rendu impossible la publication chez les éditeurs milanais, en 1944, “Agostino”, dans une édition limitée à 500 exemplaires, et “L’epidemia” per la casa editrice romana Documento ont été publiés. Ce n’est qu’en mai 1945 que Bompiani a pu imprimer le roman. Avec l’après-guerre, le séjour de l’auteur dans la maison Bompiani ne fluctue plus : En 1946, le rapport contractuel est redéfini (qui prévoit un versement de vingt mille lires par mois, interrompu par la guerre) et les années suivantes “La romana” (1947, qui renouvelle le succès obtenu vingt ans plus tôt avec “Gli indifferenti”), “La disubbidienza” (1948), “L’amore coniugale” (1949), l’édition Bompiani degli Indifferenti (1949) et à la fin de la décennie a envoyé à l’éditeur un plan pour la publication complète de ses œuvres, avec l’intention de réarranger toute la production précédente, en renouvelant également les termes du contrat avec l’intention de “devenir un écrivain international”. PALAZZI 43 VENEZIA
Bompiani y consent : Sur tous les futurs contrats relatifs à la cession de droits étrangers sur vos livres, les recettes seront reportées dans la mesure que vous indiquerez : 65 % à l’auteur, 25 % à l’éditeur et les 10 % habituels pour les droits de l’Agence. En 1950, Moravia devient membre du “conseil littéraire permanent” formé par les principaux écrivains de la maison d’édition : outre lui, Corrado Alvaro, Giovanni Battista Angioletti, Massimo Bontempelli, Vitaliano Brancati, Arnaldo Frateili, Vasco Pratolini, Alberto Savinio, Bonaventura Tecchi, Elio Vittorini et Cesare Zavattini, à qui l’éditeur entend “confier la décision finale concernant les nouveaux écrivains et les nouveaux livres italiens”. En 1951 est publié “Il conformista” et en 1952 “Racconti” 1927-1951, qui selon le plan d’édition constitue également le premier chapitre des Œuvres complètes (série qui se poursuivra jusqu’en 1967, atteignant dix-sept volumes) et qui en mai de la même année est mis à l’index de l’Eglise, à côté des livres d’André Gide. Le jury du prix Strega a attribué le prix à Moravia, renouvelant ainsi la controverse elle-même, puisqu’il s’agit d’un recueil de textes déjà publiés et présentés au-delà des délais du concours. (suit page 44)
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(suit de la page 43) En 1954, ce sont les “Racconti romani”, grâce auxquels, avec la médiation de Carocci, l’auteur modifie le contrat avec l’éditeur, limitant le droit de préemption de la maison d’édition sur ses textes à la personne de Valentino Bompiani, qui s’occupe également de traiter le nombre croissant de demandes de traduction d’œuvres de Moravia à l’étranger. A la fin de la même année naît “Il disprezzo”, en 1956 “L’epidemia” et en janvier 1957 l’auteur envoie à Bompiani le manuscrit de “La Ciociara”, qui est publié en avril. Le livre a connu un succès immédiat, tout comme les premières pièces sur les textes de l’auteur, à tel point que Bompiani a insisté pour que la Moravie continue à faire du théâtre, à tel point que le jour de son cinquantième anniversaire, il lui a même offert un magnétophone : “C’est pourquoi j’ai pensé utiliser le magnétophone pour m’installer dans le dialogue théâtral.” Ainsi, en 1958, un volume de “Teatro” a été publié, à côté de “Un mese in URSS”, le premier d’une série de livres de voyage, parmi lesquels on se souvient de “Un’idea dell’India” (1961), “La rivoluzione culturale in Cina” (1967), “A quelle tribu appartenez-vous“? (1972),”Lettres du Sahara” (1981),
“Marches africaines” (1987). L’année suivante, il publie Nuovi racconti romani, en 1960 “La boria”, qui renouvelle le succès de l’auteur mais suscite aussi de grandes controverses, en 1962 “L’automa”, en 1963 l’essai “L’uomo come fine” et en 1965 “L’attenzione”. En 1967 paraît le dix-septième et dernier volume des Œuvres complètes, le recueil de nouvelles “Una cosa è una cosa” (Une chose est une chose), commencé en 1952 : Bompiani entame cette même année une nouvelle et plus élégante édition des Œuvres. Dans la nouvelle décennie, Bompiani sera également l’éditeur de “Paradiso” (1970), “Io e lui” (1971), “Un’altra vita” (1973), “Boh” (1976) et du trouble “La vita interiore” (1978, qui sera saisi l’année suivante sur ordre du procureur de la République de L’Aquila pour obscénité et libéré en 1980 par le juge d’instruction de Milan) : “Il y a eu sept versions de “La vita interiore”, une par an. Pendant longtemps, j’ai cru que je n’arriverais jamais au bout : j’ai écrit pour survivre”. La décennie 1980 s’ouvre avec les “Lettres du Sahara” déjà mentionnées, avec “1934” et “Histoires de la préhistoire” (toutes deux en 1982), tandis qu’en 1985 sort “L’homme qui regarde”. L’année suivante, sous la direction de Geno Pampaloni, Bompiani publie le premier volume, anthologique, de “Opere 1927-1947”, tandis que le second, “19481968” (1989) est édité par Enzo Siciliano. La décennie s’achève avec le dernier roman publié
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dans la vie, “Il viaggio a Roma”. Le 26 septembre 1990, Alberto Moravia meurt dans son appartement romain. À titre posthume, l’autobiographie d’Alain Elkann sous forme d’interview, “Vita di Moravia”, le roman “La donna leopardo”, les articles du “Diario europeo”, et le volume “Viaggi. Articles 1930-1990” et “Histoires manquantes”. En 2000, dix ans après sa mort, l’édition des œuvres complètes a été lancée, elle en est maintenant à son cinquième volume, qui vient d’être publié pour Simone Casini. Cependant, l’attention de Bompiani pour le grand écrivain romain ne s’est pas arrêtée là. Ces dernières années, en plus des nouvelles éditions de ses romans dans les classiques contemporains, nous voulons rappeler le travail de collecte de lettres (Si c’est la jeunesse que je souhaite qu’elle passe bientôt. Lettres 1926-1940 et “Quand tu viendras, je serai presque heureux”. Lettres à Elsa Morante 19471983), des écrits sur l’art (je ne sais pas pourquoi je ne suis pas devenu peintre. Écrits sur l’art 1934-1990) et la publication des “Poèmes inédits”, tous édités par Alessandra Grandelis. Sans oublier la “carte de la mémoire” de Carmen Llera “Moravia, je vous écris enfin” https://www.bompiani.it/salotto/alberto-moravia-e-bompiani. https://www.bompiani.it/catalogo/vita-di-moravia-9788845298394 PALAZZI 45VENEZIA
lberto Pincherle Moravia (Rome, 1907 - 1990), était un écrivain, journaliste, essayiste, reporter de voyage et dramaturge. Il est l’un des plus importants romanciers italiens du XXe siècle. Il a collaboré avec des journaux tels que La Stampa, Il Corriere della sera et L’Espresso. Parmi ses livres les plus célèbres et les plus traduits dans le monde, on peut citer “Gli indifferenti”, “La ciociara”, “La romana”, “Racconti romani” et “La boria”. En 1952, il a reçu le Prix Strega pour “Racconti”, mis à l’index par l’Église. De nombreux films ont été tirés de ses romans, dont “La ciociara” de Vittorio De Sica, “Il disprezzo” de Jean-Luc Godard et “Il conformista” de Bernardo Bertolucci.
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CORNELIA KONRADS
ur le travail de Cornelia Konrads | Zum Werk von Cornelia Konrads “ Révolte héroïque et contradiction poétique par Michael Stoeber (Traduction de Rebecca van Dyck) UndbuchBuchobjekte (Objets de livres) apparaissent dans le travail de Cornelia Konrads entre 2002 et 2006. Leur petit format et leur caractère intime, qui est destiné à leur présentation dans l’espace intérieur, les distinguent des grandes œuvres in situ des artistes dans les espaces publics. Les objets-livres occupent néanmoins une place centrale dans son travail de création. Ils facilitent la compréhension de sa biographie artistique. Konrads a étudié la philosophie, la langue et la littérature allemandes, ainsi que les études culturelles, et a trouvé relativement tard son chemin vers une
existence d’artiste indépendante. L’ontologie des “Objets du Livre” cache - ou du moins semble-t-il - un acte d’exorcisme, avec l’aide duquel Konrads a chassé son mode de pensée académique afin d’éveiller les forces créatives de l’inconscient, le rêve et le surréalisme, les facultés de la pensée intransigeante et dissidente. L’artiste allemande Cornelia Konrads a exposé son travail dans de nombreux pays en dehors de l’Allemagne. Ses œuvres ne sont pas échantillonnées, sont spécifiques aux lieux qu’elle choisit et possèdent une vibration unique qui donne au spectateur l’impression d’être en suspension dans l’air. Nous avons la chance d’avoir obtenu une interview avec elle, étant donné son emploi du temps extrêmement chargé. Dites-nous, à quel âge tout cela a-t-il commencé ? Assez tôt. J’ai toujours été un vrai enfant de la nature qui aimait être entouré par la nature. J’avais une profonde passion pour les plantes et les animaux et les formes et structures naturelles et j’aimais créer des paysages avec toutes sortes de matériaux formables : neige, sable, boue, purée de pommes de terre... De plus, j’aimais construire des choses (ou les démonter). Ces impératifs étaient présents dès que je me souviens - pour mes parents, cela aurait pu conduire à la question de savoir comment les domestiquer. Ils m’ont donc donné du papier et des crayons pour m’empêcher de courir partout et de devenir boueux - et cela a très bien fonctionné ! Ils m’ont aussi donné un petit coin dans notre cour, qui est ensuite devenu “mon jardin”. Ces deux stratégies intelligentes pour me surveiller ont probablement eu un impact profond. Comment s’est-elle développée à l’âge adulte ?
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Mes parents ont soutenu mon travail de toutes les manières possibles : ils ont aimé mes dessins et mes peintures et ont encouragé mes ambitions artistiques. Plus tard, cependant - comme beaucoup de parents - ils ont exprimé des doutes sur le fait que le terme “artiste” puisse être un travail raisonnable pour moi. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai fait quelques détours dans ma vie avant de devenir un artiste “professionnel” (j’ai étudié la littérature et la philosophie et travaillé comme professeur). Mais je ne me plaindrai pas : parfois, une ligne sinueuse est bien plus intéressante qu’une ligne droite ! Outre mon travail de professeur, j’ai toujours fait du travail artistique (peinture, dessin). J’ai appris les techniques d’impression, j’ai rejoint un groupe d’artistes et j’ai commencé à exposer des peintures, des dessins et des gravures. Cela a eu beaucoup de succès, et un jour j’ai reçu une bourse, ce qui m’a encouragé à quitter mon travail et à devenir un free lance. J’ai ensuite travaillé un certain temps comme assistant d’un sculpteur plus âgé, qui m’a beaucoup appris sur l’art en général et la sculpture en particulier. Ce travail, ainsi qu’un autre emploi d’assistant pour la conception de scènes dans un petit théâtre, m’ont fait découvrir le travail en trois dimensions et la question de savoir comment se situer par rapport à un espace donné. J’ai été de plus en plus intriguée par les installations spécifiques à un site à travers certaines expositions Landart que j’ai vues. PALAZZI 47 VENEZIA
J’ai rejoint un réseau Landart qui m’a aidé à entrer en contact avec des artistes et des organisations travaillant dans ce domaine, et j’ai donc trouvé des opportunités comme des expositions et des symposiums auxquels je pouvais postuler. Cela ressemble à un travail physiquement épuisant. Parlez-nous de cet aspect et du temps qu’il vous faut pour mener à bien chacun de vos projets ? Oui, c’est parfois épuisant. Mais d’autres personnes font du sport, ou vont dans un studio de fitness, toutes ces choses que je n’ai pas besoin de faire... En fait, j’aime bouger, sentir mes limites physiques, me salir les mains - cela me permet de rester mobile - et je pourrais bien redevenir le “outdoor kid” que j’étais. Et si quelque chose est vraiment trop lourd, j’ai appris à demander de l’aide ... En attendant, je travaille souvent avec des artisans locaux et j’apprécie beaucoup ce genre de collaboration : J’apprends constamment beaucoup sur les compétences, les traditions et les techniques des différents pays et cultures. Tout ce que j’ai appris sur les techniques et les matériaux, je l’ai appris de cette façon : en regardant et en faisant. Interview mené par Martina Advaney https://www.cokonrads. de/index.php/home/