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Lumières du Chabbath
EMOR
16 & 17 Iyar 5777 Entrée : 21h03 - Sortie : 22h20
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L’Hebdomadaire qui remet les pendules à l’heure ... de la Délivrance
Du 11 au 18/05/2017
Lag-BaOmer! Voilà dix-huit siècles que Rabbi Chimon Bar-Yo’haï a quitté ce monde, après avoir ouvert la route qui aboutit aujourd’hui à la venue imminente du Machia’h…
Un regard différent
M
ais fêter le jour où son âme s’éleva, avec joie et lumières, ne suffit pas. A travers son ouvrage, le saint Zohar ou «Livre de l’Eclat», Rabbi Chimon nous invite à mettre la dernière touche à l’œuvre de purification du monde qu’il avait inaugurée alors que cet exil ne faisait que commencer. En fait, même cette dernière touche a été posée, comme l’a dit et répété le dernier Berger de notre peuple, et il ne nous reste plus qu’une seule seule mission: se préparer et préparer le monde entier à recevoir le Machia’h, déjà présent au sein de l’exil et n’attendant que l’instant où il pourra délivrer Israël de l’exil où il croupit. Mais comment préparer le monde, demanderont certains, alors qu’il semble plus noir, plus désemparé, en un mot plus problématique qu’il ne l’a jamais été? Pour répondre à cette question, il paraît opportun – sur la base de l’existence d’une affinité entre le début et la fin dans tout système organisé – d’expliquer la qualité spécifique et la démarche particulière de Rabbi Chimon, qui en faisaient un Maître différent des autres Sages de son époque. Parmi les Sages, en effet, la plupart se consacraient à l’étude de la loi révélée, confiée à l’intellect humain, et dont la recherche et les conclusions dépendent en grande partie des raisonnements et des discussions. Une dialectique dont l’objectif est de fixer la loi au niveau pratique, dans des sujets où abondent les arguments contradictoires, les intérêts humains et la mauvaise foi des plaideurs. D’autre part, une minorité d’entre eux s’était spécialisée dans l’introspection ésotérique, et n’intervenait que rarement dans la loi pratique. L’originalité de Rabbi Chimon résidait dans la synthèse de ces deux champs de connaissance, et sa mission consistait à introduire chez les Sages une connaissance provenant des racines ésotériques de la Torah, faisant ainsi entrer la transcendance dans les thèmes les plus banals de l’étude et de la vie. Cette démarche, qui éclairait d’un jour nouveau chaque mot, chaque concept, d’une loi attachée à la vie matérielle, allait dans le droit-fil de la Volonté Divine, qui est de résider dans les niveaux les plus bas, ce qui se traduisait, dans le
domaine de l’étude, par l’effort de faire descendre la connaissance du Divin dans tous les sujets d’intérêts terrestres.
Tout est maintenant clair
Cette démarche doit être également la nôtre aujourd’hui, pour révéler une conception qui n’a pas sa pareille dans tous les textes classiques, pour sa puissance et sa clarté à définir «l’âme de la Torah» - nous voulons désigner la ‘Hassidouth ‘Habad – et nous en servir pour déchiffrer ainsi les textes de la Loi orale (le «corps de la Torah»), provoquant de ce fait une synthèse qui contribue à abolir la cloison qui sépare encore les dimensions du Divin et du terrestre. Penchons-nous sur les signes de l’époque qui précède immédiatement la Délivrance, selon la Michnah: «A l’époque des talons du Machia’h, l’insolence ira grandissant…le pouvoir sera transformé en révolte, et nul ne sermonnera..la sagesse des scribes sera prise en aversion… les jeunes feront honte aux vieillards… l’aspect de la génération ressemblera à une face de chien…et sur qui nous restera t-il à compter? Rien que sur notre Père céleste!». Le tableau est noir, et l’on comprend que les Sages aient souhaité ne pas vivre les horreurs de l’époque pré-mesianique, même si
elle était en même temps demandée comme introduction à l’ère de la Délivrance. C’est à ce stade qu’intervient le Rabbi Chimon de notre génération, le dernier Guide de l’exil. Balayant de son regard prophétique les soubresauts ultimes de la société pré-messianique, il déchiffre les progrès de la Délivrance toute proche, cachés sous le manteau d’une situation infernale. Rejetant délibérément toute tendance au pessimisme et au désespoir, il interprète, à la lumière de la Torah du Machia’h, les prévisions de la Michnah sur la situation actuelle: L’insolence? Une prédisposition au génie qu’il faut seulement aider à se révéler, dans le respect des valeurs! Une «génération à face de chien»? Un désir de vérité chez chacun, dont on va arracher des lambeaux là où elle se trouve, comme ces chiens qui ne supportent pas de voir un os ou des restes de viande dans la gueule d’un congénère sans se précipiter pour les en arracher! Des «jeunes qui font honte aux vieillards»? Certainement à cause de leur savoir plus étendu! Quant aux aspects totalement négatifs des mœurs actuelles, le Rabbi les révèle sous leur véritable jour: «Toute l’œuvre de décantation du bien est à présent terminée», annonce t-il à chaque occasion. En clair, l’ensemble des vices et des qualités a longtemps constitué un tout auquel on s’est habitué, au point de le considérer comme respectable. Au siècle dernier, la société bourgeoise mélangeait allègrement façade honorable et perversions cachées. Là se situait la véritable horreur prédite par la Michnah. Aujourd’hui, l’œuvre de séparation de chaque élément est terminée et tout est désormais clair. Les scandales, les malversations, les fonds détournés, tout est transparent et aucune façade ne peut cacher le vice. Certes les révélations sont dures à avaler mais la vérité est de plus en plus perceptible. Les douleurs de l’ère pré-messianique sont désormais derrière nous, la société actuelle est prête à accueillir le roi Machia’h, mieux elle le demande, et dans la joie! Cela est l’œuvre de Rabbi Chimon.