La musique nous rapproche saison 17/18
Sommaire 57
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/43 4 Le grand voyage La saison 17/18
8 Les concerts de la saison 43 /Dossier Un projet artistique engagé
63 56 Rendez-vous au théâtre 63 Disques et vidéos Entretien Dominique Bluzet
57 International Autour du Mozartfest
59 Mécénat
Tous azimuts !
66 Des artistes engagés 79 Prenez place ! Infos pratiques
Une démarche d’outsider
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Le grand voyage La saison 17/18
La confrontation des esthétiques et des époques enthousiasme. Elle est la signature de chacune des saisons de l’Orchestre de chambre de Paris. Celle-ci, plus que les précédentes, donne le vertige. Orchestre de chambre de Paris © Pierre Morales
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l suffit d’interroger les artistes invités par l’Orchestre de chambre de Paris : s’ils admirent la virtuosité des pupitres de la formation, ils louent tout autant leur don d’adaptation à tous les styles. Pensez donc : quatre siècles de musique au bout des doigts ! Se glisser aussi aisément dans les habits de chaque compositeur et dans l’univers sonore de son époque n’est pas donné à tout le monde. Cela nécessite un questionnement permanent, un approfondissement du style des œuvres. Le public ne s’y trompe pas. À chaque concert, il sait qu’il voyagera d’une esthétique à une autre et que l’orchestre, sous la direction de Douglas Boyd et des chefs invités, vivra plusieurs métamorphoses sonores. Le directeur musical de l’orchestre apparaît à de nombreuses reprises, dès le concert d’ouverture, lors des grands rendez-vous consacrés au cycle Beethoven, mais aussi à l’occasion de plusieurs créations.
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Les artistes associés entrent en scène Pour sa troisième saison à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, Douglas Boyd réunit des artistes aux fortes personnalités. Le violoniste et chef d’orchestre Fabio Biondi, artiste associé, a révolutionné l’interprétation de la musique baroque italienne. Il dirige la Foresta incantata de Geminiani et La Gloria e Imeneo de Vivaldi. Cette pièce fut donnée à l’occasion du mariage de Louis XV. Au cours de la saison, le public le retrouve pour le Dixit Dominus et des concertos de Vivaldi. Autre artiste associé, le pianiste François-Frédéric Guy participe au cycle Beethoven, ouvrant la saison avec le Concerto « L’Empereur ». Il revient pour le Triple Concerto aux côtés de Tedi Papavrami et Xavier Phillips, puis en musique de chambre avec les musiciens de l’orchestre. Enfin, le compositeur François Meïmoun,
dont les auditeurs pourront découvrir les orchestrations de lieder et de mélodies, ainsi que des pièces pour enfants, est également l’un des artistes associés.
Haydn et Beethoven : les classiques au sommet Les cinq concertos pour piano, celui pour violon (avec Nicola Benedetti) et le Triple, pour violon, violoncelle et piano, ainsi que des extraits des Créatures de Prométhée sont complétés par une sélection de symphonies de Beethoven. Ce cycle est l’un des grands piliers de la saison, au point que cinq pianistes se partagent les concertos du compositeur viennois : Jonathan Biss (no 1), Alexander Melnikov (no 2), Fazil Say (no 3), Steven Osborne (no 4) et François-Frédéric Guy (no 5). À ces grandes fresques s’ajoutent des œuvres de musique de chambre, telles que les trios « À l’archiduc » et « Gassenhauer », ou encore le Quintette pour deux altos.
« De savants allers-retours se créent entre les répertoires. C’est la signature de l’orchestre qui confronte ainsi quatre siècles d’esthétiques » Douglas Boyd poursuit également l’interprétation des grandes partitions de Haydn : le Concerto pour violoncelle no 1 avec Gautier Capuçon, mais aussi plusieurs symphonies (nos 49, 82, 84, 86, 91) ainsi que des pièces de musique de chambre. À la Philharmonie, l’orchestre donne l’oratorio Les Saisons.
Musique contemporaine, musiques d’aujourd’hui De savants allers-retours se créent entre les répertoires. C’est la signature de l’orchestre qui confronte ainsi quatre siècles d’esthétiques. Quatre créations de concertos sont à l’honneur ! La première française du concerto pour piano City Stanzas de la compositrice anglaise Sally Beamish fait écho au Concerto no 1 de Beethoven, tous deux sous les doigts de Jonathan Biss. Autre création française, celle de Danse libre, concerto pour harpe de Bruno Mantovani. Isabelle Moretti en est la soliste. Pianiste mondialement
connu et compositeur non moins célébré, Fazil Say, qui donne ses propres cadences du Concerto no 3 de Beethoven, est dans le public pour assister à la première mondiale de son concerto pour violoncelle, Never Give Up, interprété par Camille Thomas. Compositeur associé, François Meïmoun choisit d’orchestrer des mélodies françaises et des lieder allemands. Il réalise ainsi ce qu’il appelle « dialoguer avec l’Histoire, respecter le texte tout en distillant sa personnalité ». Philippe Manoury voit la création de Passages, son concerto pour clarinette, commande de l’orchestre, par Thorsten Johanns, en août 2017, lors du festival Classique au vert. Plusieurs autres compositeurs sont au rendez-vous : Arthur Lavandier, orchestrateur des Mélodies irlandaises de Berlioz. Elles sont données lors du Festival Berlioz de La Côte-Saint-André.
De son côté, Vincent Wavelet compose un opéra pour enfants, en coproduction avec l’association Le Tréteau. N’oublions pas l’œuvre de Pierre-Yves Macé, fruit des ateliers « Chansons migrantes ».
Vocalità ou le cycle de voix multiples Outre l’oratorio Les Saisons de Haydn et la collaboration avec le chœur accentus, l’Orchestre de chambre de Paris favorise tous les registres de la voix. Les solistes, tout d’abord. La mezzosoprano Marianne Crebassa, qui a reçu la Victoire de l’artiste lyrique de l’année 2017. Découverte par René Koering au Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon, puis invitée par Marc Minkowski à Salzbourg, elle mène aujourd’hui une carrière internationale. Autre voix dans un répertoire bien différent : la chanteuse de jazz Isabelle Georges, spécialiste de la comédie musicale, collabore depuis quelques
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années avec le chef Fayçal Karoui. Tous deux offrent un Broadway symphonique qui ne manque ni de swing, ni d’énergie. L’Orchestre de chambre de Paris est aussi dans la fosse du Théâtre des ChampsÉlysées pour douze représentations d’Un Barbier, adaptation jeune public de Il barbiere di Siviglia de Rossini. À la Cité de la musique, Nature enchanteresse dirigée par Sascha Goetzel réunit la mezzo-soprano Karine Deshayes et le ténor Julian Prégardien.
Au hautbois, François Leleux propose des pièces françaises de Debussy et Bizet couplées avec le Childhood Revisited du Géorgien Giya Kancheli. Concluons avec les pianistes. FrançoisFrédéric Guy assure un programme entièrement Beethoven : il dirige, joue et accompagne au cours de la même soirée ! Christian Zacharias, lui, dirige du piano le Concerto pour piano no 17 de Mozart puis, de la baguette, des partitions de Rameau et Haydn. Stéphane Friederich ■
Voyageons enfin plus loin dans le temps, au cœur du bel canto avec des airs de Bellini, Gounod, Donizetti et Verdi. La soprano Olga Peretyatko et le ténor Benjamin Bernheim sont accompagnés par le chef Giampaolo Bisanti.
« Être chef et soliste simultanément : n’est-ce pas une gageure ? C’est pourtant le défi que relèvent brillamment les solistes invités par l’orchestre »
Fazil Say © Marco Borggreve
Marianne Crebassa © Simon Fowler
Gautier Capuçon © Matthew Tammaro
L’art du joué-dirigé Être chef et soliste simultanément : n’est-ce pas une gageure ? C’est pourtant le défi que relèvent brillamment les solistes invités par l’orchestre. Honneur aux cordes avec le violoniste Giuliano Carmignola qui dirige et joue des œuvres de C. P. E. Bach et de Haydn. Pour sa part, l’altiste Tabea Zimmermann choisit des pièces du Hongrois Sándor Veress, ainsi que la rare version pour alto du Concerto pour violoncelle de Schumann, qu’elle associe avec la Seconde Sérénade de Brahms.
Tabea Zimmermann © Marco Borggreve
Nicola Benedetti © Simon Fowler
Tout au long de la saison, nous proposons des contenus numériques ou des avantconcerts pour enrichir l’expérience d’écoute. Les concerts pourvus de ce dispositif sont signalés par ces pictogrammes : youtube.com/orchambreparis orchestredechambredeparis.com jechanteaveclorchestre.com Présentation des œuvres et des artistes avant le concert
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/ entretien
Être sur scène est un honneur © Jean-Baptiste Millot
Quel bilan tirez-vous des deux saisons passées ? Le sentiment d’avoir accompli un voyage extraordinaire ! Nous tous. C’est-à-dire l’orchestre avec de nouveaux jeunes titulaires, l’équipe administrative et moimême. Tout notre travail s’inscrit dans la durée et… la répétition. Un peu comme dans le jardinage où personne n’aurait l’idée de vous dire : « C’est définitivement parfait ! » Et puis, j’ai amélioré mon français ! Je m’efforce de le parler au cours des répétitions. Les musiciens m’encouragent en me disant que mon accent est « charmant »… Vous dirigez de nombreux ensembles dans le monde entier. Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour un orchestre de chambre ? Dans une vie antérieure, j’ai été membre du Chamber Orchestra of Europe, qui reste, pour moi, un exemple en termes d’excellence artistique, mais aussi d’énergie et de valeur stylistique. L’énergie, cela signifie que chaque musicien doit jouer comme si sa vie en dépendait. Être sur scène est un honneur. C’est exactement ce que je ressens aujourd’hui avec l’Orchestre de chambre de Paris. Qu’entendez-vous par « valeur stylistique » ? Un orchestre de chambre doit restituer le
En septembre 2017, Douglas Boyd entame sa troisième saison comme directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris. Nous le retrouvons dans sa loge, au Théâtre des Champs-Élysées, pour recueillir ses impressions à chaud. style du répertoire classique, son phrasé, par exemple. Connaître et assimiler les écritures de chaque époque et compositeur est une nécessité. Cela, je l’ai appris tout particulièrement de Nikolaus Harnoncourt, qui affirmait toutefois que l’important n’est pas d’utiliser des instruments anciens, mais de trouver un juste équilibre entre la recherche musicologique et l’interprétation vécue. La musique du passé n’est pas un objet de musée : elle vit et doit toucher l’auditeur ici et maintenant. Chaque saison musicale est portée par de grandes thématiques. Comment les choisissez-vous ? L’éclectisme est une règle, d’autant plus que nous nous produisons dans des salles différentes, aussi bien au Théâtre des Champs-Élysées qu’à la Philharmonie, à l’Opéra Comique, au CentquatreParis... On ne choisit jamais un thème par hasard. Ce sont des opportunités, des discussions avec un soliste, un compositeur… De fil en aiguille, on imagine un cycle, une aventure musicale. La saison prochaine, et peutêtre jusqu’en 2020, nous entrerons dans l’univers de Beethoven. L’un des grands fils rouges sera la venue de cinq pianistes qui joueront ses cinq concertos. Nous poursuivrons aussi d’autres idées musicales comme l’interprétation des symphonies de Haydn. N’oublions pas
qu’il est, en quelque sorte, le créateur de la symphonie moderne, mais aussi de la sonate pour piano, du quatuor à cordes… Quels sont vos projets d’enregistrements ? Nous donnons les six Symphonies parisiennes de Haydn. Les enregistrer serait un beau projet, vous ne trouvez pas ? Terminons notre entretien par une question plus générale. Quelle est la place d’un orchestre de musique classique dans notre société ? Je n’aime pas le terme « classique ». Nous jouons de la musique parce qu’elle exprime toutes les émotions et cela depuis la nuit des temps. Cette intemporalité n’a rien de « classique ». Pour répondre à votre question, je n’imagine pas un orchestre qui n’aille pas au-devant de tous les publics. Nous vivons dans un monde qui me paraît plus dangereux que jamais. Grâce à la musique, nous pouvons essayer de réconcilier l’humanité. Propos recueillis par Stéphane Friederich ■
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/ portrait
FrançoisFrédéric Guy
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l suffit d’avoir observé François-Frédéric Guy interpréter les sonates de Brahms ou de Beethoven pour comprendre que le pianiste pense le son comme un chef d’orchestre. Voici un artiste associé à l’Orchestre de chambre de Paris qui ne fait pas mystère de sa fascination pour les écritures de Wagner, Bruckner, Mahler et Strauss, entre autres. Des compositeurs qui n’ont pratiquement rien légué pour le piano ! Mais les expériences passées avec des chefs tels que Wolfgang Sawallisch, Michael Tilson Thomas
et Philippe Jordan l’ont profondément marqué. Tout comme ses rencontres, si nombreuses, avec les compositeurs d’aujourd’hui, dont il a créé certaines pièces. François-Frédéric Guy a réalisé des récitals « marathon » − jouer les cinq concertos de Beethoven en une soirée, par exemple − dans lesquels la performance physique et intellectuelle transcende le simple défi technique. Son concert du 21 septembre en tant que soliste, marque le début de sa collaboration avec Douglas Boyd. ■
François-Frédéric Guy © Caroline Doutre
PIANISTE
BEETHOVEN / BARTÓK Angriff! Sieg! (Attaque ! Victoire !) Voilà ce que l’on peut lire sur la partition du dernier concerto pour piano de Beethoven. En mai 1809, Vienne vient d’être bombardée par les canons napoléoniens. François-Frédéric Guy, l’un des grands interprètes de l’œuvre, inaugure l’intégrale des concertos par cette immense fresque musicale. Autre révolte, plus sourde mais non moins violente, dirigée par Douglas Boyd : la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bela Bartók. Cette partition unique dans l’histoire du xxe siècle ne fait allégeance à aucune esthétique.
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JEU. 21 SEPT. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées BARTÓK Musique pour cordes, percussion et célesta BEETHOVEN Concerto pour piano n° 5 en mi bémol majeur « L’Empereur » Douglas Boyd direction François-Frédéric Guy piano Tarif A
LA FORESTA INCANTATA Disciple de Corelli et d’Alessandro Scarlatti, Francesco Geminiani se produisit essentiellement à Londres où il fit fortune. Ce collectionneur de peintures offre une musique aussi colorée que les toiles napolitaines. Virtuose toujours, dissonante parfois, La Forêt enchantée fut sa dernière partition. Il la destina à l’accompagnement d’un spectacle de pantomime organisé aux Tuileries, à Paris. Tout aussi remarquable est la cantate à deux voix La Gloria e Imeneo de Vivaldi. Certains airs sont des « tubes ». La partition fut composée en l’honneur du mariage de Louis XV avec la princesse polonaise Marie Leszczynska. L’ambassadeur de France à Venise eut ainsi la primeur de l’œuvre, dans la soirée du 12 septembre 1725. Avec tous les vœux de bonheur du compositeur !
MER. 27 SEPT. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
GEMINIANI La foresta incantata
Fabio Biondi © James Rajotte
VIVALDI La Gloria e Imeneo Fabio Biondi direction et violon Vivica Genaux mezzo-soprano Sonia Prina contralto Tarif A
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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BAGATELLES Les compositeurs du xxe siècle ont multiplié les expériences les plus étonnantes, se libérant des écoles et de nombre d’influences. Leur langage est assurément personnel. Que peut-il bien y avoir de commun entre le Hongrois György Ligeti, les Français Claude Debussy ou Jean Françaix et l’Anglais Malcolm Arnold ? À bien écouter leurs œuvres si raffinées, il ressort un art du pointillisme. Tout est écrit avec précision, chaque nuance, chaque accent est indiqué. Cela ne se perçoit pas immédiatement car ce sont bien souvent des danses qui portent ces pièces. Leur élégance, leur humour aussi, leur délicieuse instabilité nous font entrer dans des univers où l’on imagine parfois le ballet, mais aussi l’orchestre. LIGETI Six bagatelles pour quintette à vent FRANÇAIX Quintette à vent no 1 DEBUSSY Petite Suite (arrangement de David Walter) ARNOLD Three Shanties
SAM. 30 SEPT. 15 H
Salle Cortot
Marina Chamot-Leguay flûte Ilyes Boufadden-Adloff hautbois Florent Pujuila clarinette Fany Maselli basson Nicolas Ramez cor
M USIQ U E DE CH A M BRE
Tarif A
PARIS - PRAGUE 1920 Coréalisation Orchestre de chambre de Paris / Théâtre 13
LUN. 2 OCT. 20 H
Théâtre 13 / Seine
M USIQ U E DE CH A M BRE
Mirana Tutuianu violon Olivia Hughes violon Claire Parruitte alto Étienne Cardoze violoncelle Sélina Wakabayashi piano
Dans le Paris de l’entre-deux-guerres, à l’époque de la Tchécoslovaquie naissant sur les décombres de l’Empire austrohongrois, le monde musical connaît une véritable révolution sonore. Elle puise ses sources musicales à la fois chez Debussy, Stravinski et la seconde école de Vienne. Pourtant, à l’écart de ces esthétiques, nombre d’artistes imaginent leur propre langage. Le Tchèque Erwin Schulhoff, qui a côtoyé Dvorˇák, Reger et Debussy, s’inspire aussi bien de l’expressionnisme allemand que du jazz qui inonde l’Europe après 1918. La dérision et le goût du pastiche, souvent, exacerbent les contrastes de sa musique. Aux antipodes de cette écriture, l’œuvre de Reynaldo Hahn reflète autant la passion que la tendresse. Élégante et heureuse, elle témoigne du charme raffiné des salons parisiens des Années Folles. SCHULHOFF Cinq pièces pour quatuor à cordes HAHN Quintette avec piano SCHULHOFF Quatuor à cordes no 2 Tarif A
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POÈMES ET LIEDER MER. 11 OCT. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées « Je considère Mallarmé non seulement comme le plus grand poète français, mais comme le seul, puisqu’il a rendu poétique la langue française, qui n’était pas destinée à la poésie », affirma Ravel. Il composa les Trois Poèmes si remarquablement brefs et denses à la veille de la Première Guerre mondiale. C’est après le conflit qu’Alban Berg orchestra sept de ses lieder de jeunesse. Ces pages aussi éthérées que sensuelles sont l’expression du romantisme finissant. Reinbert de Leeuw en a réalisé une version pour orchestre de chambre. Une guerre mondiale plus tard, Strauss évoque dans son opéra Capriccio la vie d’un poète, d’un compositeur, de sa maîtresse et de ses domestiques. La primauté du verbe se révèle dans cette œuvre nostalgique de la Vienne de l’empereur François-Joseph. C’est bien le testament lyrique du compositeur autrichien dont on retrouve le parfum dans la version pour sextuor.
M USIQ U E DE CH A M BRE
Florian Maviel violon Nicolas Alvarez violon Aurélie Deschamps alto Anna Brugger alto Benoît Grenet violoncelle Livia Stanese violoncelle Eckhard Rudolph contrebasse
MÉTAMORPHOSES SAM. 14 OCT. 15 H
RAVEL Trois poèmes de Stéphane Mallarmé
Salle Cortot
STRAUSS Capriccio, introduction (version pour sextuor à cordes) BERG Sieben frühe Lieder (arrangement de Reinbert de Leeuw)
Entre humour et tragédie, un tel programme ne peut laisser indifférent. Franz Anton Hoffmeister, par exemple : il fut l’ami de Mozart et de Beethoven qui l’appelaient « mon cher frère ». Compositeur d’une soixantaine de symphonies et de huit opéras, il laisse une œuvre fascinante, étonnante synthèse entre le baroque et la fin du classicisme. Gioacchino Rossini, lui, aimait relever des défis. Dès sa jeunesse, il expérimenta tous les genres musicaux et se passionna pour les alliages sonores les plus inattendus. Son Duetto pour violoncelle et contrebasse en témoigne. Les Métamorphoses de Richard Strauss, enfin, évoluent dans un tout autre univers. Elles furent composées après la découverte des ruines de l’Opéra de Munich, anéanti sous les bombes de la Seconde Guerre mondiale. Au crépuscule de sa vie, Strauss ressent le désastre d’une culture irrémédiablement perdue.
MOZART Symphonie no 29 David Reiland direction Sandrine Piau soprano
Sandrine Piau © Sandrine Expilly / Naïve
Tarif A
HOFFMEISTER Solo Quartet no 2 en ré majeur pour contrebasse, violon, alto et violoncelle ROSSINI Duetto pour violoncelle et contrebasse STRAUSS Métamorphoses pour septuor à cordes Tarif A
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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« Un musicien ne peut émouvoir que s’il est ému lui-même » C.P.E. Bach
JEU. 19 OCT. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
Giuliano Carmignola © Anna Carmignola
CONCERTI CLASSIQUES C. P. E. BACH Sinfonia pour cordes no 5 en si mineur HAYDN Concerto pour violon en ut majeur C. P. E. BACH Concerto pour violon en ré mineur HAYDN Symphonie no 49 « La Passion » Giuliano Carmignola direction et violon
Second fils de Jean-Sébastien Bach et de sa première épouse, Maria Barbara, Carl Philipp Emanuel fut certainement le plus chanceux des quatre enfants musiciens de l’illustre Cantor. Son œuvre est impressionnante car elle tisse un lien entre le style classique et le préromantisme. Le musicien eut d’ailleurs cette phrase magnifique : « Un musicien ne peut émouvoir que s’il est ému lui-même. » Une citation que le violoniste et chef d’orchestre Giuliano Carmignola a fait sienne. Cette figure internationale emblématique du baroque italien du xviiie siècle connaît bien l’art du chant. Dans les deux œuvres de Haydn, l’Italie baroque imprime encore sa marque. La Symphonie no 49 ne porte pas par hasard le surnom de « La Passion » ! Tarif A
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RÉCITAL MARIANNE CREBASSA MAR. 24 OCT.
20 H
Opéra Comique
Lorsque la presse parle d’une prestation de la mezzo-soprano française Marianne Crebassa, elle évoque une « voix incandescente ». Baroque, contemporain, opéra français… le répertoire de l’artiste ne cesse de croître. Elle impose sa présence sur la scène internationale. Elle débute dans des ouvrages rares avant d’être remarquée par des chefs comme Marc Minkowski et Daniel Barenboïm. En 2017, elle remporte une Victoire de la musique classique. Ce programme, tiré de son dernier album Oh, boy!, est révélateur de son tempérament, mais aussi de la passion qu’elle éprouve pour des partitions parfois oubliées. Mélodies charmantes de Hahn, Massenet, Meyerbeer et Ambroise Thomas…
HAHN Mozart, « Alors, adieu donc, mon amour, le destin nous sépare » Marianne Crebassa © Simon Fowler
CHABRIER L’Étoile, « Romance de l’Étoile » GLUCK / BERLIOZ Orphée et Eurydice, « Amour, viens rendre à mon âme » GOUNOD Roméo et Juliette, « Depuis hier… Que fais-tu, blanche tourterelle ? » Faust, « Versez vos chagrins dans mon âme » MASSENET Cendrillon, « Cœur sans amour » MEYERBEER Les Huguenots, « Nobles seigneurs, salut ! » Victorien Vanoosten direction Marianne Crebassa mezzo-soprano
OFFENBACH Fantasio, « Ballade à la lune » Les Contes d’Hoffmann, « Vois sous l’archet frémissant »
Tarif B
THOMAS Psyché, « Romance du sommeil »
BEETHOVEN / BEAMISH Il n’est pas courant de voir un interprète jouer deux concertos lors d’un même concert, surtout lorsque les œuvres sont, en apparence, aussi éloignées l’une de l’autre. C’est pourtant le défi que relève le pianiste américain Jonathan Biss qui se passionne aussi bien pour la musique ancienne que pour la création contemporaine. Subjuguée par son jeu, la compositrice anglaise Sally Beamish lui a dédié son troisième concerto, City Stanzas dont nous entendons la création française. La partition est à la fois un hommage au Premier Concerto de Beethoven et l’évocation d’un paysage urbain. Très rythmée et contrastée, elle s’inspire de l’énergie des œuvres du musicien viennois. En toute logique, la Symphonie « Héroïque » referme cette soirée éclatante.
SAM. 11 NOV. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
BEAMISH City Stanzas, concerto pour piano no 3 pour Jonathan Biss (création française) Jonathan Biss © Benjamin Ealovega
BEETHOVEN Concerto pour piano no 1 en ut majeur Symphonie no 3 en mi bémol majeur « Héroïque » Douglas Boyd direction Jonathan Biss piano Tarif A Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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DANSE(S) Il y a bien des sortes de danses. Celle de la Symphonie « L’Ours » de Haydn, par exemple, dont le finale évoquerait les pas d’un ursidé… Cette évocation n’empêche nullement l’humour et la finesse du propos. Comment pourrait-il en être autrement après les trois œuvres de musique française qui accompagnent la symphonie ? Trois pièces d’un raffinement extrême, dont la création française du concerto pour harpe, Danse libre, de Bruno Mantovani, qui entre en résonance avec Danses sacrée et profane de Debussy. Celles-ci puisent leur inspiration dans une lointaine mélodie de la Renaissance, combinant virtuosité et nostalgie. Nostalgie de l’enfance, enfin, avec Ma Mère l’Oye de Ravel. Un ballet ou un rêve dansé, simple, ingénu, qui dissimule une instrumentation brillante.
JEU. 7 DÉC. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
RAVEL Ma Mère l’Oye, suite MANTOVANI Danse libre, concerto pour harpe (création mondiale) DEBUSSY Danses sacrée et profane HAYDN Symphonie no 82 en ut majeur « L’Ours » Douglas Boyd direction Isabelle Moretti harpe Tarif A
La / création contemporaine point de vue
Bruno Mantovani © Ferrante Ferranti
L
’habitude est prise. Définitivement. Délicieusement. Programmer des créations d’œuvres contemporaines et les inclure dans quatre siècles de répertoire va de soi à l’Orchestre de chambre de Paris. Tout au long de la saison, le public sait qu’il
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découvrira les musiques d’aujourd’hui, les grandes partitions, peut-être, de demain. À lui de juger ou pas, d’apprécier ou pas, mais d’y goûter assurément. Les talents sont multiples dans une époque qui n’a plus envie de s’enfermer dans les querelles de chapelle. Ce sont d’abord des commandes
passées à des artistes aux esthétiques marquées : un concerto pour clarinette à Philippe Manoury, un concerto pour piano à la compositrice et violoniste anglaise Sally Beamish, un concerto pour harpe à Bruno Mantovani et, enfin, un concerto pour violoncelle au pianiste turc Fazil Say. Quatre
œuvres pour instrument soliste auxquelles répondent, en écho, les partitions de jeunes compositeurs : François Meïmoun, en résidence au cours de la saison, mais aussi Arthur Lavandier, Vincent Wavelet et Pierre-Yves Macé. ■
LES ESPRITS « Les Esprits » : quel magnifique thème romantique ! Ce sont les nixes, les elfes, nymphes et ondines qui peuplent les paysages germaniques. Ces créatures surgissent dans l’atmosphère lugubre du Trio de Beethoven, mais aussi des climats passionnels de l’ Adagio pour cor et piano de Schumann. Une œuvre étrange qui exploite au maximum les possibilités de l’instrument. La musicalité et la virtuosité des interprètes sont tout aussi grandes dans les Fantasiestücke pour clarinette et piano, trois pièces à l’écriture de plus en plus véloce. De Franz Schreker, on connaît avant tout les opéras, de gigantesques fresques. Der Wind (Le Vent) pour cinq pupitres fut composé en 1908. Une partition étrange, sorte de chorégraphie imaginaire foisonnante d’idées.
SAM. 9 DÉC. 15 H
Salle Cortot
Jean-Claude Bouveresse violon Sarah Veilhan violoncelle Florent Pujuila clarinette Nicolas Ramez cor Bénédicte Péran piano
BEETHOVEN Trio des esprits pour violon, violoncelle et piano SCHUMANN Adagio et Allegro pour cor et piano Fantasiestücke pour clarinette et piano
M USIQ U E DE CH A M BRE
SCHREKER Der Wind pour violon, clarinette, cor, violoncelle et piano Tarif A
BEETHOVEN / REICHA Coréalisation Orchestre de chambre de Paris / Théâtre 13
LUN. 11 DÉC. 20 H
Théâtre 13 / Seine
M USIQ U E DE CH A M BRE
Olivia Hughes violon Benoît Grenet violoncelle David Violi piano
Né à Prague et mort à Paris en 1838, Anton Reicha fit la connaissance de Beethoven en 1785. Tous deux avaient le même âge, quinze ans. De cette rencontre naquit une amitié. Leurs chemins se séparèrent lorsque Reicha partit s’installer définitivement à Paris, en 1808. Il devint l’un des plus éminents professeurs du Conservatoire. Ses élèves en témoignent : Berlioz, Liszt, Onslow, Gounod, Franck… L’œuvre de ce théoricien prolixe de la musique demeure méconnue, à l’exception toutefois de sa musique de chambre. Loin de l’austérité des écrits de Reicha, le Trio respire d’une belle vitalité. Ce n’est plus le cas avec le Trio « À l’archiduc » composé par Beethoven en 1811. Le changement de décor est brutal : on devine la puissance des Septième et Huitième Symphonies dans cette géniale partition ! REICHA Trio pour violon, violoncelle et piano BEETHOVEN Trio « À l’archiduc » Tarif A
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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SAM. 16 DÉC.
LES SAISONS
19 H 30
Grande salle Pierre BoulezPhilharmonie de Paris
Concert vocal avec bis participatif
CO N CERT PARTICIPATIF Coproduction Orchestre de chambre de Paris / Philharmonie de Paris
Le romantisme naissant se devine déjà à l’écoute des quatre cantates qui composent Les Saisons. La partition est impressionnante de force. Et pourtant, la partie vocale y est portée le plus simplement du monde, comme s’il s’agissait d’un cycle de lieder populaires splendidement orchestrés. Voici d’ailleurs les personnages : le paysan Simon (basse), sa fille Hanne (soprano) et le jeune fermier Lukas (ténor). Les Saisons ne sont pas l’illustration naïve de saynètes. Elles sont la glorification rousseauiste d’une société idéale qui a su fusionner avec la nature environnante. Belle leçon de vie ! Vous pourrez d’ailleurs en faire l’expérience puisque ce concert offre un « bis » participatif. HAYDN Les Saisons Douglas Boyd direction Mari Eriksmoen soprano Toby Spence ténor Daniel Schmutzhard baryton accentus chœur Frank Markowitsch chef de chœur Tarif A
ATELIERS Préparez-vous à chanter des extraits des Saisons de Haydn en finales du concert lors de trois séances d’ateliers le samedi 2 décembre de 16 h à 18 h, le samedi 9 décembre de 11 h à 13 h et le samedi 16 décembre de 18 h à 18 h 30. Retrouvez également les vidéos pédagogiques sur le site web jechanteaveclorchestre.com Douglas Boyd © Jean-Baptiste Millot
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Fayçal Karoui © Rouge 202
C A RT E BL A N CH E
Isabelle Georges © Kriss Logan
BROADWAY SYMPHONIQUE
JEU. 21 DÉC. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées Les cartes blanches d’Opéra Game - Production Opéra Game Voici un voyage peu banal, un retour aux origines du Broadway theatre, cet ensemble de lieux magiques. Nous sommes au cœur des spectacles qui ont créé le mythe de cet arrondissement de Manhattan, à New York. Quarante théâtres, des centaines de comédies musicales de Porter, Hammerstein, Bernstein, Gershwin… Les répertoires se confondent, entre jazz, comédie musicale et partition symphonique. La légende revit grâce à Isabelle Georges, chanteuse et danseuse à la fois. L’artiste, qui a mené une grande partie de sa carrière dans les pays anglo-saxons, reprend les grands airs de Broadway, ceux qui font partie de notre inconscient collectif.
Fayçal Karoui direction Isabelle Georges mezzo-soprano, claquettes Frederik Steenbrink baryton Gilles Barikosky saxophone Guillaume Naud piano David Grebil batterie Jérôme Sarfati contrebasse Cyrille Lehn arrangements Tarif B
Œuvres de GERSHWIN, BERNSTEIN, PORTER, YESTON, HAMMERSTEIN, RODGERS, hommage à GREGORY HINES
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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Ce monde a besoin de musique
09/02/2017 09:34
Théâtre des Champs-Élysées
CO N CERT S CO L A IRE E T FA M IL L E à partir de 6 ans
UN BARBIER
D’après l’opéra Il barbiere di Siviglia de Gioacchino Rossini
L’opéra Il barbiere di Siviglia est un chef-d’œuvre du répertoire. Une jeune équipe s’empare de l’œuvre pour en imaginer une version à destination du jeune public. Le dramaturge Gilles Rico signe une adaptation d’une heure et une traduction du livret en français en lui conservant pleinement sa part de comédie. Sur scène, une imagerie pop, moderne et expressive, soutenue par le rythme sans relâche de la passion amoureuse. Un astucieux dispositif scénique permet de voir se succéder les situations et accompagne par son déploiement dans l’espace cette quête de liberté à laquelle aspire la jeune Rosine. Le chef Adrien Perruchon et l’Orchestre de chambre de Paris participent à cette initiation, pour que le jeune public goûte pleinement aux charmes de l’opéra.
Séances scolaires LUN. 8 / MAR. 9 JEU. 11 / VEN. 12 JANV.
Adrien Perruchon direction musicale Gilles Rico adaptation du livret Damien Robert mise en scène Thibault Sinay scénographie Irène Bernaud costumes
Tarif C
À partir de 6 ans
10 H / 14 H
Séances famille MER. 10 JANV. 15 H / 17 H SAM. 13 JANV. 17 H* / 20 H
Avec (en alternance) Inès Berlet / Marion Lebègue Rosina Mathieu Gardon / Anas Seguin Figaro Matthieu Justine / Pierre-Emmanuel Roubet Il Conte Almaviva Thibaut Desplantes / Francis Dudziak Bartolo Olivier Déjean / Guilhem Worms Basilio
Tarif B
Nouvelle Production Coproduction Théâtre des Champs-Élysées, Opéra Grand Avignon, Opéra municipal de Marseille-Théâtre de l’Odéon, Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie, Opéra Nice Côte d’Azur, Opéra de Reims, Opéra de Rouen Normandie, Opéra de Toulon Provence Méditerranée, Opéra de Vichy Avec la participation du Centre français de promotion lyrique (CFPL). Avec le soutien du mécénat de la Caisse des dépôts. *Séance en audiodescription, en collaboration avec Accès Culture.
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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BRUCKNER INTIME VEN. 19 JANV. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées Programme peu banal, étonnant même, que celui proposé par le chef danois Thomas Dausgaard et le violoncelliste chinois Jian Wang. L’œuvre de Chostakovitch manie l’ironie et le sarcasme et dévoile aussi un lyrisme poignant dans le mouvement lent. La partition est née de l’amitié entre le compositeur et le jeune Mstislav Rostropovitch qui apprit le concerto en quatre jours seulement ! Achevée en 1872, la Seconde Symphonie de Bruckner appartient à un tout autre univers sonore. Cette œuvre qui regorge d’idées dramatiques puise son inspiration tout autant dans l’écriture rythmique de Beethoven que dans les harmonies de Wagner. L’Orchestre de chambre de Paris entre pour la première fois dans le monde symphonique flamboyant du compositeur autrichien.
Nicola Benedetti © Simon Fowler
BEETHOVEN / HAYDN MAR. 23 JANV. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
CHOSTAKOVITCH Concerto pour violoncelle no 1 en mi bémol majeur
Nous découvrons la violoniste écossaise Nicola Benedetti dans le Concerto pour violon de Beethoven. Cette œuvre imposante par ses dimensions et par la variété des expressions qu’elle recèle est considérée par tous les interprètes comme le graal des concertos. La Symphonie no 84 de Haydn est l’une des six de la série des « Parisiennes ». Cette commande d’un aristocrate français réserve bien des surprises aux auditeurs. Son énergie annonce déjà les symphonies de Beethoven. Bela Bartók choisit un titre classique pour sa partition, Divertimento. Après avoir achevé sa pièce en 1939, le compositeur confia : « Encore un instant de bonheur ! » Désormais en exil, il percevait déjà les signes avant-coureurs du cataclysme qui n’allait pas tarder à s’abattre sur l’Europe.
BRUCKNER Symphonie no 2 en ut mineur (version de 1877) Thomas Dausgaard direction Jian Wang violoncelle Tarif A
Thomas Dausgaard © Thomas Grøndahl
BEETHOVEN Concerto pour violon en ré majeur
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HAYDN Symphonie no 84 en mi bémol majeur BARTÓK Divertimento Douglas Boyd direction Nicola Benedetti violon Tarif A
QUINTETTES À DEUX ALTOS SAM. 27 JANV.
Achevé en 1801, le Quintette à deux altos de Beethoven associe une élégance encore mozartienne à une énergie presque symphonique ! On ne sera pas étonné par la violence expressive de l’œuvre qui semble quitter le classicisme pour des atmosphères plus romantiques. En revanche, le Quintette de Mozart surprend bien davantage. Voici l’une des œuvres les plus contrastées du compositeur. Elle témoigne tout à la fois de son désespoir, de sa résignation, mais aussi d’une délicatesse, voire d’une légèreté de surface dans la rengaine conclusive de la partition. Mozart se confie comme rarement. A-t-il le pressentiment de sa fin prochaine, en cette année 1790 ?
Salle Cortot
Olivia Hughes violon Marc Duprez violon Claire Parruitte alto Sabine Bouthinon alto Benoît Grenet violoncelle
MOZART Quintette pour deux altos en ut mineur BEETHOVEN Quintette à deux altos en ut majeur Tarif A
SAM. 3 FÉVR. 15 H
Salle Cortot
M USIQ U E DE CH A M BRE
15 H
Deborah Nemtanu violon Olivia Hughes violon Aurélie Deschamps alto Benoît Grenet violoncelle Henri Roman basson
M USIQ U E DE CH A M BRE
L’ALOUETTE Né en Suisse en 1770, la même année que Beethoven, Édouard Dupuy connut une étonnante destinée. Formé à Paris, il vécut en Prusse, puis en Suède d’où il fut banni. Il se réfugia au Danemark. Violoniste et compositeur, il fut aussi un remarquable chanteur d’opéra. Son écriture habile et chantante met en valeur le basson, devenu un instrument concertant. Avec Haydn et Beethoven, chaque instrument du quatuor forme une voix indépendante. Goethe eut ce mot savoureux : « Le quatuor est une conversation entre quatre personnes de bonne éducation. » Le quatuor surnommé « L’Alouette » de Haydn est probablement le plus joué du compositeur. Ses trouvailles et sa diversité rythmique en font un chef-d’œuvre. Les premiers quatuors de Beethoven s’éloignent progressivement du style de Haydn et de Mozart. Celui en ut mineur se révèle d’une grandeur tragique et héroïque à la fois. HAYDN Quatuor en ré majeur « L’Alouette » DUPUY Quintette avec basson BEETHOVEN Quatuor no 4 en ut mineur Tarif A
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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Anthony Marwood © Walter van Dyck
BEETHOVEN / BERG
Alexander Melnikov © Marco Borggreve
JEU. 8 FÉVR. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
BEETHOVEN Concerto pour piano no 2 en si bémol majeur BERG Kammerkonzert
Douglas Boyd direction Alexander Melnikov piano Anthony Marwood violon
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Deux solistes, deux fortes personnalités ! Alexander Melnikov étonne par la variété de son répertoire car il joue aussi bien sur instruments anciens que modernes. Il connaît « son » Beethoven à la perfection. En témoigne l’intégrale des sonates pour violon et piano gravée avec Isabelle Faust. Le Concerto pour piano no 2 qu’il interprète est encore teinté de sonorités mozartiennes. Le pianiste russe rejoint le violoniste britannique Anthony Marwood dans le Kammerkonzert de Berg. La partition inaugure, en 1923, la période dodécaphonique du compositeur. Il écrivit cette pièce pour célébrer l’anniversaire d’Arnold Schönberg. L’œuvre se révèle plus proche de la symphonie concertante que du divertissement. Sa violence expressive impose à certains instruments une virtuosité à la limite de leurs possibilités techniques. Tarif A
FOCUS BEETHOVEN JEU. 15 FÉVR. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
M USIQ U E DE CH A M BRE
Le 22 décembre 1808, les Viennois assistèrent à la création du Quatrième Concerto pour piano, des Cinquième et Sixième Symphonies, de l’aria « Ah, perfido ! », de la Fantaisie pour piano op. 77 et de la Fantaisie chorale op. 80 ! Pour interpréter le concerto, l’Orchestre de chambre de Paris accueille à nouveau le pianiste écossais Steven Osborne. Il est le soliste d’une partition bouillonnante d’énergie et d’une grandeur irrésistible. Deux œuvres symphoniques moins jouées sont au programme. Les Créatures de Prométhée étaient à l’origine destinées à un ballet dont le thème correspondait aux idéaux du musicien : le mythe du héros, sa passion pour la destinée de l’homme, l’influence considérable de la Révolution française en Autriche. Enfin, la Huitième Symphonie fait preuve d’un humour et d’une ironie que l’on ne s’attend guère à trouver chez le compositeur.
Florian Maviel violon Nicolas Alvarez violon Serge Soufflard alto Aurélie Deschamps alto Benoît Grenet violoncelle Livia Stanese violoncelle
NUITS SAM. 10 FÉVR. 15 H
Salle Cortot
BEETHOVEN Les Créatures de Prométhée (extraits) Symphonie no 8 Concerto pour piano no 4
Les musiciens de l’orchestre de chambre de Paris ont choisi deux chefs-d’œuvre de la musique de chambre du xxe siècle. Et, plus encore, deux approches différentes de la thématique de la nuit. La Nuit transfigurée dans sa version originale pour sextuor repose sur des poèmes de Richard Dehmel dont l’écriture entre en résonance avec l’univers sonore de Schönberg. L’œuvre, qui évolue dans une atmosphère sensuelle, n’a rien perdu de son pouvoir d’envoûtement. Ainsi la nuit d’Henri Dutilleux est, depuis l’après-guerre, l’une des pièces majeures du genre. Son lyrisme paraît, en effet, synthétiser un siècle de musiques nocturnes, de Mahler à Bartók en passant par Debussy. Il revendique à demi-mot une inspiration impressionniste.
SCHÖNBERG La Nuit transfigurée Tarif A
Tarif A
Steven Osborne © Ben Ealovega
DUTILLEUX Ainsi la nuit
Douglas Boyd direction Steven Osborne piano
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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QUATUOR POUR LA FIN DU TEMPS SAM. 17 FÉVR. 15 H
Salle Cortot
M USIQ U E DE CH A M BRE
Deborah Nemtanu violon Livia Stanese violoncelle Florent Pujuila clarinette François-Frédéric Guy piano
Il est juste d’affirmer que Haydn fut le créateur d’un genre musical, le quatuor à cordes. Il s’empara de cette forme presque par hasard, affirma-t-il. Quoi qu’il en soit, il lui revient d’avoir posé les bases d’un discours musical raffiné, qui allait s’imposer dès la fin du xviiie siècle. Deux cents ans plus tard, le décor a changé : simple soldat mobilisé en 1939, Olivier Messiaen est fait prisonnier. Dans son stalag, à Görlitz, il côtoie le violoncelliste Étienne Pasquier, puis Henri Akoka, clarinettiste de l’Orchestre national, et enfin le violoniste Jean Le Boulaire. C’est dans ce lieu pourtant peu propice à la création qu’il achève l’écriture de son Quatuor. L’œuvre est marquée par la foi et l’espérance d’un musicien qui n’a jamais douté. MESSIAEN Quatuor pour la fin du temps HAYDN Trio pour piano et cordes no 45 en mi bémol majeur Tarif A
Musique / de chambre
point de vue
U
ne dizaine de récitals de musique de chambre, programmés entre la salle Cortot, le Théâtre 13 et d’autres lieux parisiens, sont conçus et préparés par les musiciens de l’orchestre. Ils font écho à la saison symphonique du Théâtre des ChampsÉlysées et représentent autant de concerts étonnamment composés, enrichis d’œuvres rarement jouées. Connaissez-vous les compositeurs Franz Schreker, Franz Anton Hoffmeister, Malcolm Arnold ou Erwin Schulhoff ? Plus encore, ces rendez-vous musicaux abordent toutes les esthétiques et les écoles nationales dans un subtil jeu de miroirs. Des duos aux sextuors, les formations se répondent astucieusement. Les récitals offrent aussi des coups de
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projecteur particulièrement intéressants. Ainsi, les couleurs de l’alto sont mises en valeur avec des partitions de Bach, Brahms, Veress, Schumann et Dvorˇák. Parfois même, les membres de l’orchestre imaginent des programmes pointillistes avec des extraits de quatuors de Schubert
l’antichambre des curiosités ! ou bien de Philip Glass rythmés par des improvisations. Enfin, les grands solistes de la saison, comme François-Frédéric Guy et Tabea Zimmermann, se joignent aux musiciens de l’orchestre lors de concerts à la salle Cortot. ■
© Jean-Batiste Millot
C A RT E BL A N CH E
UN SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ SAM. 24 FÉVR. 20 H
LE CENTQUATRE-PARIS
Juliette Deschamps © Hervé Lassïnce
Production La Nuit et Le Moment, en coproduction avec l’Opéra national de Bordeaux, l’Orchestre de Pau Pays de Béarn, la Fondation Sindika Dokolo et l’Opéra de Limoges Coproduction Orchestre de chambre de Paris, LE CENTQUATRE-PARIS « En Afrique, j’ai vu un jour, à l’extérieur d’un cinéma, deux enfants, deux bateleurs, mimant et rejouant le film qui était projeté à l’intérieur de la salle. […] Ces bateleurs d’aujourd’hui m’ont fait penser à Shakespeare et, immanquablement, au Songe d’une nuit d’été et à son théâtre dans le théâtre. » Juliette Deschamps Au programme de ce concert, la plus célèbre des œuvres symphoniques de Mendelssohn qui composa son ouverture, géniale description en musique de la féerie dramatique de Shakespeare, à dix-sept ans, en 1826. Dans cette musique de scène, des artisans dansent, interrompus par le hi-han de l’âne ou des chasseurs sonnant de la trompe dans l’obscurité inquiétante de la forêt enchantée. L’orchestre, un chœur de femmes et d’enfants, deux solistes et un comédien sont accompagnés sur scène par un film de Juliette Deschamps, tourné lors d’un voyage en Angola au cours de l’hiver 2015/2016. En tout, cinquante-six séquences mixées en direct pour une véritable performance musicale et visuelle sous la direction de Benjamin Levy.
MENDELSSOHN Le Songe d’une nuit d’été
Benjamin Levy direction Juliette Deschamps réalisation du film et vidéomix en direct Binelde Hyrcan collaboration artistique Chloé Briot soprano Pauline Sabatier mezzo-soprano William Nadylam récitant Maîtrise de Paris chœur Tarif A
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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Karine Deshayes © Aymeric Giraudel
NATURE ENCHANTERESSE
Julian Prégardien © Marco Borggreve
SAM. 17 MARS 17 H
Salle des concerts Cité de la musique - Philharmonie de Paris
Coproduction Orchestre de chambre de Paris / Philharmonie de Paris
RESPIGHI Gli uccelli
L’art de l’orchestration peut prendre les formes les plus diverses. C’est ainsi que l’on entend la rare et charmante vocalisation de chants d’oiseaux de Respighi, Gli uccelli. François Meïmoun, artiste associé à l’Orchestre de chambre de Paris, suit les traces du compositeur italien, l’un des maîtres de la couleur orchestrale. Il propose, en effet, sa propre orchestration de lieder romantiques français et germaniques du xixe siècle. Les voix de Karine Deshayes et de Julian Prégardien nous font entrer dans la poésie d’une « nature enchanteresse ». Celle-ci trouve son apothéose dans le Prélude à l’après-midi d’un faune, revu ici par le Viennois Arnold Schönberg. Les rêves du faune se sont épuisés dans sa quête des nymphes et il finit par s’endormir…
SCHUBERT, SCHUMANN, MAHLER, WOLF, WAGNER, GOUNOD, DELIBES Lieder (orchestration de François Meïmoun) DEBUSSY Prélude à l’après-midi d’un faune (orchestration d’Arnold Schönberg)
Sascha Goetzel direction Karine Deshayes mezzo-soprano Julian Prégardien ténor
Tarif A
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Plus d’informations sur les tarifs p. 80
SALAD JOUE AVEC BACH ET GLASS…
LUN. 19 MARS 20 H
Théâtre 13 / Jardin
Coréalisation Orchestre de chambre de Paris / Théâtre 13 Se perdre dans un dédale d’époques, de styles et d’émotions opposés les uns aux autres est comme un jeu. Il peut être délicatement ordonné. C’est le cas pour cette soirée, rythmée par la musique de Bach et des improvisations qui tentent de dissimuler les repères habituels du concert. Le décor sonore varie ainsi à l’infini : de la délicatesse classique d’un quatuor de Mozart au minimalisme de l’Américain Philip Glass. Ajoutons la tragédie romantique, sublimée par La Jeune Fille et la Mort de Schubert, puis l’expressionnisme douloureux du Russe Chostakovitch. Autant d’univers qui dépassent le propos d’un simple récital : nous vivons, d’abord, une passionnante expérience musicale. Salad re-compose certaines œuvres du répertoire du quatuor à cordes, augmenté d’une guitare et d’une basse électrique.
M USIQ U E DE CH A M BRE
Roland Pidoux violoncelle Benoît Grenet violoncelle Étienne Cardoze violoncelle Livia Stanese violoncelle Sarah Veilhan violoncelle
BACH Préludes extraits du Clavier bien tempéré GLASS Mishima (extraits) SCHUBERT Quatuor à cordes en ré mineur La Jeune Fille et la Mort (extraits) CHOSTAKOVITCH Quatuor no 7 (extraits), Concerto pour violon no 2 (extraits), Quatuor no 8 (extraits) MOZART Quatuor en ré mineur (extraits) GOODMAN Brick Chicken Franck Della Valle violon
Laurent Colombani guitare
Mirana Tutuianu violon
Hugo Barré basse
Anna Brugger alto
Laurent Colombani, Hugo Barré et Franck Della Valle arrangements
Étienne Cardoze violoncelle Tarif A
M USIQ U E DE CH A M BRE
LE VIOLONCELLE À L’HONNEUR Programme surprise par Roland Pidoux
SAM. 24 MARS 15 H
Salle Cortot Roland Pidoux est l’invité de l’Orchestre de chambre de Paris. Le violoncelliste et chef d’orchestre fut un élève d’André Navarra, Jean Hubeau et Joseph Calvet. Violoncelle solo à l’Orchestre national de France, il fut aussi membre du quatuor Via Nova et du trio Pasquier. Professeur au CNSMD de Paris, il poursuit la tradition d’une école française. En 1968, aux côtés de Jean-Pierre Wallez, il fonde l’Ensemble instrumental de France qui deviendra l’Orchestre de chambre de Paris. Avec les violoncellistes de l’orchestre, il a imaginé un programme tout entier tourné vers la fantaisie et l’art du chant digne de cet instrument, le plus proche, certainement, de la voix humaine. Tarif A
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François-Frédéric Guy © Caroline Doutre
Tedi Papavrami © Kaupo Kikkas
TRIPLE BEETHOVEN MER. 28 MARS 20 H
Théâtre des Champs-Élysées Trois artistes de fort tempérament ont été réunis pour le Triple Concerto de Beethoven. Le compositeur voulut mettre sur un même plan d’égalité les trois parties solistes. Pour cela, il s’inspira de la forme du trio pour piano et cordes très en vogue à l’époque. Un trio ? Les interprètes nous proposent le Trio avec piano no 4. Plus complexe encore, l’écriture particulièrement concentrée de la Cinquième Symphonie, qui devait devenir l’une des partitions les plus célèbres de l’histoire, dérouta l’orchestre lors de la création. Fidèle à son caractère, Beethoven s’emporta et il s’en fallut de peu pour qu’on n’en vienne aux mains. La critique émit quelques réserves assez piquantes : « L’auditeur saturé peut craindre que le bruit monstrueux ne le rende sourd »…
Xavier Phillips © Caroline Doutre
BEETHOVEN Trio no 4 « Gassenhauer » Triple Concerto pour violon, violoncelle et piano Symphonie no5 en ut mineur François-Frédéric Guy direction et piano Tedi Papavrami violon Xavier Phillips violoncelle Tarif A
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Plus d’informations sur les tarifs p. 80
BEETHOVEN / SAY Diable de musicien ! Voici le pianiste turc interprète du Troisième Concerto pour piano de Beethoven dans lequel il propose ses propres cadences. C’est aussi passionnant qu’audacieux car on a oublié que les cadences appartiennent aussi parfois à l’interprète. Lors de la création de l’œuvre, le 5 avril 1803, au Theater an der Wien, la composition n’était pas encore achevée. Le compositeur qui tenait la partie soliste improvisa plusieurs pages devant un orchestre pour le moins inquiet ! Après le concerto, Fazil Say écoutera la première mondiale de son concerto pour violoncelle, Never Give Up, interprété par Camille Thomas. Le pianiste a composé près d’une centaine de pièces, dans tous les genres musicaux.
MAR. 3 AVR. 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
BEETHOVEN Concerto pour piano no 3 (cadences de Fazil Say) SAY Never Give Up, concerto pour violoncelle (création mondiale) Fazil Say © Marco Borggreve
HAYDN Symphonie no 86 en ré majeur Douglas Boyd direction Fazil Say piano Camille Thomas violoncelle Tarif A
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Préparez votre concert !
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etrouvez par exemple les clips Paroles d’artistes dans lesquels chefs et solistes vous livrent leurs intentions et les clés d’écoute des œuvres au programme. Visionnez également les Bloc-notes, dans lesquels Nicolas Lafitte vous éclaire en trois minutes de façon ludique et décalée sur une thématique musicale. Quelques jours avant le concert, consultez la version numérique du Programme de salle téléchargeable sur la page de l’événement. Vous y découvrirez les présentations détaillées des œuvres, les biographies des artistes ou des interviews…
Le soir des concerts au Théâtre des Champs-Élysées, à partir de 19 heures, Stéphane Friederich vous convie à un avant-concert pour une discussion à la fois intime et rythmée pendant laquelle un échange s’établit entre chefs, solistes, musiciens, musicologue et public autour des œuvres que vous vous apprêtez à entendre. Préparez-vous également aux concerts participatifs et venez chanter avec l’Orchestre de chambre de Paris ! C’est possible avec nos films d’animation ou sur jechanteaveclorchestre.com, une plateforme de contenus spécialement créée pour vous, avec des tutoriels pour apprendre à chanter, se préparer aux concerts et des reportages.
Autant de nouveaux outils numériques à votre disposition pour vous préparer avant le concert ou pour en savoir plus après…
Tout au long de la saison, nous proposons des contenus numériques ou des avantconcerts pour enrichir l’expérience d’écoute. Les concerts pourvus de ce dispositif sont signalés par ces pictogrammes : youtube.com/orchambreparis orchestredechambredeparis.com jechanteaveclorchestre.com Présentation des œuvres et des artistes avant le concert
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Les droits d’auteur font vivre ceux qui nous font rêver
© Marc Chesneau/Sacem
Chaque année, l’Action culturelle de la Sacem contribue à la création musicale et au développement du spectacle vivant.
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GAUTIER CAPUÇON JEU. 12 AVR. 20 H 30
Salle des concerts Cité de la musique Philharmonie de Paris
Gautier Capuçon © Matthew Tammaro
Coproduction Orchestre de chambre de Paris / Philharmonie de Paris La légèreté est un art délicat que les instrumentistes à cordes manient à la perfection. Pour ce concert inspiré de son dernier album Intuition (à paraître chez Warner / Erato), Gautier Capuçon, l’un des violoncellistes les plus réputés de la scène internationale, a imaginé une mosaïque de pièces d’époques et de styles différents. On glisse ainsi du baroque au xxe siècle à la découverte des possibilités expressives du violoncelle. Commençons avec le Premier Concerto pour violoncelle de Haydn, si élégant et fantasque, et poursuivons par l’adorable Méditation de Thaïs de Massenet, Le Cygne de Saint-Saëns et l’inspiration slave des Tchèques Anton Dvorˇák et David Popper. Au xxe siècle, le violoncelliste Giovanni Sollima n’est pas en reste. Sa musique s’inspire aussi bien des styles classiques que des musiques actuelles comme le jazz et le rock !
ROSSINI La scala di seta, ouverture HAYDN Concerto pour violoncelle no 1 en ut majeur ˇ ÁK Silent Wood DVOR SOLLIMA Violoncelles, vibrez ! MASSENET Méditation de Thaïs (arrangement d’Yves Henry) POPPER Danse des elfes (arrangement d’Emil Ludmány) SAINT-SAËNS Le Cygne (arrangement de Paul Vidal) PAGANINI Variations sur une seule corde (arrangement de Paul Tortelier)
TOURNÉE EN ALLEMAGNE AVEC GAUTIER CAPUÇON Le concert de Gautier Capuçon avec l’Orchestre de chambre de Paris est aussi programmé en Allemagne pour sept dates du 8 au 21 avril 2018. Voir Plus loin…, p. 58
Adrien Perruchon direction Gautier Capuçon violoncelle Benoît Grenet violoncelle Tarif A
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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SAM. 5 MAI
Théâtre Gérard Philipe Saint-Denis
©Jean-Baptiste Millot
L’AUTRE EN SCÈNE Aux côtés des musiciens de l’orchestre, une cinquantaine d’élèves s’empare de la scène d’un théâtre pour y raconter, à sa manière, l’histoire d’une rencontre. Tous auteurs et interprètes de ce spectacle, ils nous emmènent avec leurs corps, leurs voix et leurs mots dans les méandres sans concession de l’âme humaine : qui sommes-nous lorsque nous sommes face à l’inconnu ? Le prisme de la scène fait éclater les plus surprenants possibles de notre rapport à l’autre : il effraye et attire ; il dérange et fait rire ; il aime et tue. Un spectacle interdisciplinaire sur le thème de l’altérité, inventé par les élèves de deux classes de CM1 des écoles 10 Le Vau (Paris 20e) et Roger-Sémat (SaintDenis), encadrés depuis septembre 2016 par l’équipe artistique de l’association Le Tréteau, partenaire de l’Orchestre de chambre de Paris.
Coproduction Orchestre de chambre de Paris / Festival de Saint-Denis / association Le Tréteau. Avec le soutien de la Sacem, de la Fondation d’entreprise Banque Populaire Rives de Paris, de la Ville de Saint-Denis et du CD 93
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Dylan Corlay direction Ulysse Barbry mise en scène Vincent Wavelet musique Lisalou Eyssautier scénographie Claire Marc costumes Lou Cantor chorégraphie Mathis Capiaux chef de chœur Benjamin Laurent chef de chant Myrtille Debièvre régie générale Henri Deléger direction artistique et pédagogique Les élèves des écoles Roger-Sémat (Saint-Denis) et 10 Le Vau (Paris 20e) Entrée libre dans la limite des places disponibles Informations : orchestredechambredeparis.com
Benjamin Bernheim © Aymeric Giraudel
Olga Peretyatko © Davide Gennari
OLGA PERETYATKO ET BENJAMIN BERNHEIM
LUN. 14 MAI 20 H 30
Grande salle Pierre Boulez Philharmonie de Paris
Coproduction Les Grandes Voix / Philharmonie de Paris
Airs et ensembles de BELLINI, GOUNOD, DONIZETTI, VERDI
Olga Peretyatko et Benjamin Bernheim portent l’art du bel canto italien au sommet. La soprano russe a été formée au Théâtre Mariinsky puis à Berlin et Hambourg. Elle se fait connaître dans les opéras de Mozart, Wagner et Strauss avant de se spécialiser dans les rôles rossiniens où elle excelle, aux côtés des grands noms de la scène tels que Juan Diego Flórez. La presse américaine la consacre « reine du bel canto », tandis que la critique internationale loue sans réserve la beauté de sa voix. Le ténor français Benjamin Bernheim lui donne la réplique. Passé par l’Opera Studio de l’Opéra de Zurich, il multiplie les rôles dans tous les répertoires. La souplesse de sa voix fait merveille aussi bien dans Verdi que dans Wagner, Stravinski, Bellini ou Strauss.
Giampaolo Bisanti direction Olga Peretyatko soprano Benjamin Bernheim ténor
Tarif B
Plus d’informations sur les tarifs p. 80
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/ portrait
Un compositeur en résidence François Meïmoun
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n compositeur en résidence ? « Deux choses me plaisent dans l’idée d’une résidence car nous dépassons, ici, le simple fait de passer une commande et de créer une œuvre à une date donnée. Une résidence signifie une pluralité de projets : composer pour un orchestre, transcrire et écrire pour les enfants. Voilà qui correspond parfaitement à ma conception du « métier » de compositeur ! Il s’agit d’un véritable engagement citoyen dans lequel l’écoute est réciproque », nous confie François Meïmoun, qui ajoute : « Orchestrer, ce n’est pas distribuer les notes. C’est dialoguer avec l’Histoire, respecter le texte tout en distillant sa personnalité. C’est aussi approcher, au plus près, des œuvres que l’on admire et se les approprier en partie. Quant à l’écriture pour enfants… Si je devais prendre une image, ce serait celle de l’érudit qui adapte son langage à son jeune auditeur sans réduire l’intelligence de son propos. Une mission délicate et enthousiasmante. » ■
© Catherine-Maria Chapel Editions Durand
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ALTO CONCERTANT JEU. 24 MAI 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
Tabea Zimmermann © Marco Borggreve
Artiste réputée dans le répertoire contemporain et la musique de chambre, Tabea Zimmermann choisit un programme passionnant qu’elle dirige de son alto. Avec ses Quattro danze transilvane, le Hongrois Sándor Veress assume la synthèse entre la musique populaire et les courants musicaux qui traversent tout le xxe siècle. Tabea Zimmermann dirige de l’alto la transcription pour son instrument du célèbre Concerto pour violoncelle de Schumann. Dans cette composition, la tendresse, la passion, le sens du chant intérieur et de la respiration sont remarquables. L’alto en accentue la dimension intimiste. Le concert se clôt avec une œuvre peu programmée de Brahms, la Seconde Sérénade. Celle-ci ne saurait se comparer à un simple divertissement, mais bien davantage à une symphonie.
VERESS Quattro danze transilvane pour orchestre à cordes SCHUMANN Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur (version pour alto) BRAHMS Sérénade no 2 Tabea Zimmermann direction et alto Tarif A
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FANTAISIES POUR ALTO SAM. 26 MAI 15 H
Salle Cortot
L’alto est l’instrument de la confidence. Sa voix s’intègre aux ensembles, assurant l’équilibre entre les violons et les violoncelles. Mais il s’impose aussi par son caractère enflammé comme dans l’Octuor de Mendelssohn. Il est vrai que ce chef-d’œuvre de la musique de chambre fut composé par un adolescent de dix-sept ans… Avec l’Espagnol Joaquin Turina, les influences sont tout autres. Le musicien vit avec le chant de la zarzuela en tête et le souvenir de ses études parisiennes au cours desquelles il rencontra d’Indy, Debussy, Ravel et Dukas. Gorgée de lumières, sa Scène andalouse exalte les folklores de son pays. De son côté, le Britannique York Bowen est plus inspiré par le romantisme finissant. Altiste lui-même, il fut surnommé le « Rachmaninov anglais ». On le croit aisément en écoutant sa Fantasia pour quatre altos.
M USIQ U E DE CH A M BRE
Deborah Nemtanu violon Olivia Hughes violon Florian Maviel violon Claire Parruitte violon et alto Sabine Bouthinon alto Aurélie Deschamps alto
Anna Brugger alto Tabea Zimmermann alto Benoît Grenet violoncelle Livia Stanese violoncelle NN piano
BOWEN Fantasia pour quatre altos en mi mineur TURINA Scène andalouse pour alto, piano et quatuor à cordes MENDELSSOHN Octuor à cordes en mi bémol majeur Tarif A
/ portrait
Fabio Biondi VIOLONISTE ET CHEF D’ORCHESTRE
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nfant prodige, star du violon baroque, Fabio Biondi est un radical réjouissant. Sa collaboration avec des personnalités aussi fortes que Marc Minkowski, René Clemencic, Jordi Savall, Philippe Herreweghe enrichit sa conception des œuvres anciennes. Il fonde tout d’abord son propre quatuor, le Stendhal, puis, en 1990, il crée un ensemble : Europa Galante. La formation
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s’impose très rapidement sur la scène internationale. La virtuosité toujours musicale et le dynamisme d’Europa Galante font merveille dans des répertoires que l’on croyait parfaitement connaître. L’enregistrement des Quatre Saisons de Vivaldi, par exemple, bouscule une discographie de l’œuvre pourtant imposante. Fabio Biondi profite de sa notoriété internationale pour rechercher des manuscrits et
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faire découvrir des compositeurs et des œuvres inconnues. Avec lui, l’imagination paraît sans limites. En cela, il respecte l’un des principes de l’interprétation baroque. Premier chef invité de l'Orchestre de chambre de Paris, Fabio Biondi propose deux programmes baroques révélateurs de l'ouverture stylistique de l'orchestre. ■
DIXIT DOMINUS Coproduction Orchestre de chambre de Paris / Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris Grâce à Fabio Biondi, le répertoire italien du xvii e siècle, passablement oublié, connaît une véritable renaissance. D’une verve incomparable, les deux concertos pour cordes de Vivaldi sont portés par des mélodies d’une étonnante beauté. Les lumières scintillantes emmènent l’auditeur au fil des canaux de Venise, la Sérénissime. Les œuvres religieuses sont du même sang. Nommé professeur de violon au Seminario Musicale de’ll Ospedale della Pietà, Vivaldi devient le grand ordonnateur de la vie musicale du lieu, y composant quelques-unes des pièces les plus géniales de l’Italie baroque du début du xviiie siècle.
MER. 30 MAI JEU. 31 MAI 20 H
Cathédrale Notre-Dame de Paris
VIVALDI Concertos pour cordes Dixit Dominus Fabio Biondi direction et violon Solistes de la Maîtrise Notre-Dame de Paris Tarif A
© James Rajotte
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François Leleux compose un programme dont les œuvres semblent se répondre
JEU. 7 JUIN 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
François Leleux © Uwe Arens - Sony Classical
RHAPSODIE DEBUSSY Clair de lune (orchestration d’André Caplet) KANCHELI Childhood Revisited pour hautbois, piano, guitare basse et cordes DEBUSSY Rhapsodie (arrangement de Gilles Silvestrini pour cor anglais et orchestre) BIZET Symphonie no 1 en ut majeur François Leleux direction, hautbois et cor anglais Tarif A
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Plus d’informations sur les tarifs p. 80
Pratiquant le joué-dirigé, François Leleux compose un programme dont les œuvres semblent se répondre. La version orchestrée du Clair de lune de Debussy est encore marquée par l’esthétique romantique. Nous voici aux portes de la nuit. Le hautboïste et compositeur Gilles Silvestrini a arrangé la Rhapsodie de Debussy conçue pour le saxophone et dont l’introduction est spécifiée « Rêveusement lent »… La virtuosité n’est jamais éloignée d’une intense poésie et d’un charme irrésistible. Childhood Revisited de Giya Kancheli rend hommage à l’enfance. Les associations de timbres sont inédites. Chez le compositeur géorgien, l’expression de la beauté se mêle étroitement à celle du chagrin. Composée par un adolescent de dix-sept ans, la Symphonie en ut de Bizet est un chef-d’œuvre dont les rythmes et les couleurs annoncent l’opéra Carmen.
Christian Zacharias © Klaus Rudolph
FESTIVAL DE SAINT-DENIS JEU. 14 JUIN 20 H 30
Basilique-cathédrale de Saint-Denis Coproduction Orchestre de chambre de Paris / Festival de Saint-Denis Partenaire privilégié du Festival de Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, l’Orchestre de chambre de Paris se produit tous les ans dans le somptueux cadre de la basilique dans des œuvres incontournables du répertoire : la Passion selon saint Matthieu de Bach, le Requiem de Mozart, Le Messie de Haendel et, plus récemment, la Petite Messe solennelle de Rossini dirigée par Ottavio Dantone, un programme Haydn, Mozart et Beethoven dirigé par Diego Matheuz avec Gautier Capuçon ainsi qu’un programme entièrement consacré à Beethoven avec le chef d’orchestre Lahav Shani et la violoniste Alina Ibragimova. Cette année, le programme de l’édition 2018 est révélé à partir de décembre 2017 sur le site internet du festival. festival-saint-denis.com Réservation : 01 48 13 06 07
Festival de Saint-Denis © Ch. Fillieule
PIANO GALANT MER. 20 JUIN 20 H
Théâtre des Champs-Élysées
Le pianiste allemand dirige, depuis le clavier, le Concerto pour piano no 17 de Mozart. La souplesse de jeu de l’interprète, qui grava à deux reprises tous les concertos de Mozart, se retrouve dans sa conception de la Symphonie no 91 de Haydn. L’élégance perdure au fil des mouvements, avec de piquantes interventions solistes comme celles du basson dans l’Andante. Les Indes galantes de Rameau (1735), est un opéra-ballet qui fut édité sous la forme de « quatre concerts ». Les diverses pièces comprenant des airs et des symphonies sont regroupées par tonalité. Chaque morceau a été pensé pour le seul plaisir des contrastes et de la beauté.
RAMEAU Les Indes Galantes, suite (extraits) HAYDN Symphonie no 91 en mi bémol majeur MOZART Concerto pour piano no 17 en sol majeur Christian Zacharias direction et piano Tarif A
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CO N CERT FA M IL L E
à partir de 8 ans
LE MONSTRE DU LABYRINTHE JEU. 28 JUIN 19 H
Grande salle Pierre BoulezPhilharmonie de Paris
Monstre du labyrinthe © Ugo Ponte - O.N.L
En partenariat avec la Philharmonie de Paris et le Festival d’Aix-en-Provence Le compositeur anglais Jonathan Dove a imaginé un opéra participatif qui puisse être interprété à la fois par des musiciens professionnels et des amateurs, adultes, adolescents et enfants. Cette œuvre met en scène le mythe de Thésée et ses personnages dont le roi de Crète, Minos, qui impose aux Athéniens de lui envoyer des jeunes gens destinés à une mort certaine car livrés au Minotaure. Celui-ci vit dans le Labyrinthe construit par Dédale. Les différents chœurs assurent les rôles, portés par l’écriture rythmée et mélodique de la partition. L’orchestre joue avec les atmosphères et des mouvements scéniques des enfants. Voilà un opéra contemporain qui s’apprécie en famille. Il est un hymne à la jeunesse et à la vie. Tarif B
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Plus d’informations sur les tarifs p. 80
Musique de Jonathan Dove Livret de Alasdair Middleton Quentin Hindley direction Damien Bigourdan Thésée Pauline Sabatier La mère de Thésée Damien Pass Dédale Miloud Khetib Minos Chœur d’enfants, d’adolescents et d’adultes Marie-Ève Signeyrole mise en scène, conception vidéo Fabien Teigné scénographie Philippe Berthomé lumières
Concerts insolites
/ FOCUS Retrouvez l’Orchestre de chambre de Paris dans différents lieux parisiens, et lors d’autres événements.
CLASSIQUE AU VERT
PARIS PLAY-DIRECT ACADEMY
Parc floral de Paris
Philharmonie de Paris
Créé à l’initiative de la Mairie de Paris, Classique au vert transforme pendant plus d’un mois le Parc floral de Paris en un véritable jardin d’été de la musique classique.
À l’initiative de l’Orchestre de chambre de Paris, la Paris PlayDirect Academy accompagne l’évolution d’instrumentistes de haut niveau dans la technique du joué-dirigé. Pour sa quatrième édition, de jeunes pianistes bénéficieront des conseils de Stephen Kovacevich et de master class avec Michel Béroff, Momo Kodama, Igor Levit et Pascal Rophé.
Samedi 26 août 2017 - 16 h Constantin Trinks direction Thorsten Johanns clarinette MOZART Concerto pour clarinette MANOURY Passages, concerto pour clarinette (création française, co-commande avec la Westdeutscher Rundfunk)
Paris Play-Direct Academy bénéficie depuis sa création du soutien du groupe Monceau Assurances et d’un partenariat avec Steinway & Sons dans le cadre de l’édition 2017. Du 1er au 8 septembre 2017 Concert de clôture : vendredi 8 septembre 2017
classiqueauvert.paris.fr
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Orchestre de chambre de Paris Š Pierre Morales
Dossier /44 Un projet artistique engagé Regards croisés de Bruno Julliard et Brigitte Lefèvre
/47 Passer le périph’ Zoom sur le projet L’Autre en scène
/50 La création sans frontières « Chansons migrantes »
/53 Quelques notes de liberté « Comp’Ose », la création participative
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Brigitte LEFÈVRE, Présidente du conseil d’administration © DR
Bruno JULLIARD, Premier adjoint à la Maire de Paris © Emmanuel Nguyen Ngoc
/regards croisés
Un projet artistique engagé
Le rôle de l’orchestre évolue. Les musiciens sortent des salles de concert pour venir à la rencontre des publics et des habitants. Bruno Julliard et Brigitte Lefèvre s’expriment sur ces nouveaux enjeux.
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/ 3 questions à…
Bruno JULLIARD, Premier adjoint à la Maire de Paris Quels sont les enjeux et les axes de la politique culturelle de la Ville de Paris pour les années à venir ? Bruno Julliard : La culture, et notamment la musique, est une matière sensible, une émotion et des pratiques que nous avons en partage, qui nous agrègent et nous rapprochent. À l’heure où notre société semble parfois vaciller, perdre le fil d’un chemin commun, notre politique culturelle doit permettre de saisir chacun de ces instants de partage, de les multiplier pour nous aider à faire corps et nous projeter collectivement. Notre ville, forte de tant de talents passés et présents, porte une double responsabilité : perpétuer cette vitalité, et permettre à tous d’y prendre sa part, y compris les publics qui en sont le plus éloignés, celles et ceux qui n’ont pas été encouragés à s’approcher de cet univers, et dont les talents nous manquent aujourd’hui. Favoriser tout à la fois l’excellence artistique et la transmission, c’est l’ambition que nous portons pour Paris, et qui prend vie jour après jour par l’engagement des équipes artistiques et des lieux de diffusion que nous soutenons. Engagement est un mot qui revient fréquemment dans vos propos. Selon vous, en quoi l’Orchestre de chambre
de Paris incarne-t-il un projet artistique engagé sur le territoire ? Les saisons de l’orchestre donnent à entendre au public parisien les plus grands solistes comme les talents de demain. L’orchestre participe ainsi directement à la renommée et à l’excellence artistique de la capitale. Les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris, dont le talent individuel n’est plus à prouver, ont su démontrer au fil des saisons qu’on pouvait conjuguer une ambition artistique de haut niveau et un engagement citoyen sincère et enrichissant, en prise directe avec les enjeux de notre temps et de nos territoires.
« Conjuguer une ambition artistique de haut niveau et un engagement citoyen sincère » L’Orchestre de chambre de Paris n’a eu de cesse d’élargir ses champs d’intervention en matière d’éducation artistique et culturelle, en investissant de nouveaux lieux, à l’instar du Musée national de l’histoire de l’immigration,
ou en franchissant la barrière physique et symbolique du périphérique pour s’adresser à l’ensemble de la société métropolitaine. Quels sont vos coups de cœur parmi les programmes de concerts ou les projets citoyens passés ou à venir ? Plus qu’un coup de cœur, je suis sensible au plébiscite des échanges et du dialogue à travers les esthétiques et les époques, véritable fil rouge de cette nouvelle saison, tout comme la reconduction d’un large programme de joué-dirigé. Il donne à voir le talent et l’enthousiasme de grands solistes et souligne la qualité des pupitres de l’orchestre. Parmi les projets citoyens, je retiens le projet « Chansons migrantes », mené en 2016/2017 par le compositeur PierreYves Macé avec l’appui des Cris de Paris, qui a su associer des publics migrants et scolaires, la diversité des acteurs et des publics étant alors motrice pour la création musicale. Il s’agit là d’un témoignage particulièrement éloquent de la vitalité artistique de notre capitale et le symbole de notre ambition culturelle commune, dont peut être fier l’Orchestre de chambre de Paris. ■
Brigitte LEFÈVRE, Présidente du conseil d’administration Brigitte Lefèvre, être présidente de l’Orchestre de chambre de Paris, qu’est-ce que cela signifie pour vous ? Brigitte Lefèvre : C’est une belle responsabilité que d’être présidente de l’Orchestre de chambre de Paris. Être à la tête de cette institution, c’est aussi y être au cœur et pouvoir être très attentive à l’ensemble de ses missions. Cela me permet de promouvoir cette communauté dirigée avec talent par son directeur musical Douglas Boyd et c’est aussi être au plus près de ces artistes et de leurs aspirations.
De nombreuses actions sont mises en place par l’orchestre. Quel rôle l’artiste peut-il jouer dans la Ville ? La priorité du musicien est d’abord la quête d’excellence, puis viennent le partage et la transmission. Tout en jouant dans les salles les plus prestigieuses en France et a l’étranger, les musiciens de l’orchestre sont très engagés dans de nombreuses missions pédagogiques, culturelles et sociales. Nicolas Droin est investi avec énergie et conviction dans ces initiatives, qu’un dialogue constructif et attentif avec les tutelles renforce et permet de faire évoluer constamment.
Pourquoi faut-il venir écouter l’Orchestre de chambre de Paris en concert ? Parce qu’il faut voir les musiciens en vrai sur scène et entendre la beauté de la musique. J’adore ce moment, lorsque les musiciens, sous l’impulsion du (de la) chef(fe) d’orchestre, respirent tous ensemble avant d’attaquer les premières notes. Venir au concert, c’est sublimer son quotidien. ■
« Venir au concert, c’est sublimer son quotidien » /45
Plusieurs fois au cours de la saison,
retrouvez le Magazine en libre service dans les différentes salles de concert et en téléchargement sur le site orchestredechambredeparis.com
Des dossiers thématiques, des interviews, des reportages liés à nos projets et à l’actualité de l’orchestre
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Passer le périph’
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Action éducative lancée par l’association Le Tréteau, L’Autre en scène est un projet musical commun entre une école du 20e arrondissement de Paris et une école de Saint-Denis. L’Orchestre de chambre de Paris est partenaire et soutien de ce projet. Reportage lors d’un atelier dans l’école du 20e arrondissement parisien.
U
ne grande salle peinte en bleu, des rideaux bleus, de gros chauffages jaunes, un linoléum bleu. École de la rue Le Vau, 20e arrondissement de Paris, près de la porte de Bagnolet. Une matinée comme les autres, ou presque. Une vingtaine d’enfants de CM1 et deux intervenants, Mathis et Lou, se mettent en cercle pour un atelier danse, théâtre et musique. Mathis mobilise l’attention des enfants : « On va cueillir une fleur. », lance-t-il en mimant la cueillette, la fleur imaginaire au bout des doigts. Les enfants sourient, et font de même, avec plus ou moins d’application. « On va la respirer… aaaaah ! » Les enfants respirent profondément, se calment un peu.
L’atelier de Mathis et Lou est l’une des premières étapes d’une ambitieuse action pédagogique intitulée L’Autre en scène, portée par Le Tréteau. Cette jeune association fait le lien entre des structures culturelles professionnelles, des structures éducatives, des lieux de diffusion et les publics. L’Autre en scène a pour ambition d’amener deux écoles de Paris et de Saint-Denis à réaliser ensemble un spectacle alliant musique, théâtre et danse autour du thème de l’autre. « Il y a un vrai travail à faire, constate Henri Deléger, trompettiste, enseignant au conservatoire municipal du 5e arrondissement de Paris et président de l’association Le Tréteau. « Quand nous avons présenté le projet L’Autre en scène aux enfants de l’école parisienne de la rue Le Vau, les réactions spontanées des enfants étaient peu engageantes, se souvient-il. J’ai entendu des phrases comme “Qu’est-ce qu’ils viennent faire chez nous ? C’est notre spectacle !”. »
Espace de résilience À Saint-Denis, l’association Le Tréteau a recueilli des réactions parfois plus violentes encore : « Lors d’un atelier autour du thème de l’autre, raconte Henri Deléger, nous avons demandé à quatre enfants d’imaginer un cinquième participant, imaginaire, un Autre. “C’est un terroriste qui veut nous tuer”, a lancé
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l’un des enfants… C’était un an après les attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher et Saint-Denis. Ces ateliers sont aussi un lieu pour s’exprimer et, espérons-le, un lieu de résilience. À travers l’art que l’on construit ensemble, c’est une société que l’on construit. » Ce matin de février, l’atelier proposé par Mathis et Lou est un atelier mixte alliant les aspects vocal et corporel.
« À travers l’art que l’on construit ensemble, c’est une société que l’on construit » Ensemble, les enfants utilisent quelques outils empruntés au soundpainting, ce langage gestuel très simple que peuvent utiliser des musiciens mais aussi des danseurs et des acteurs. La main de Mathis, l’intervenant théâtre et musique, se lève au niveau de sa tête, et les enfants savent ce qu’il faut faire : parler ou chanter fort. Elle descend plus bas, vers son épaule, et les enfants se mettent à chuchoter. Lou, l’intervenante
danse, utilise le même geste pour faire tantôt bouger le haut du corps, tantôt le bas. D’autres gestes sont utilisés pour réaliser un mouvement continu ou saccadé, une musique legato ou piquée. Ensuite, les enfants de la classe de CM1 se mettent deux par deux : chaque enfant devra « dicter » une action à un autre... et découvrir les joies de l’indiscipline, l’incompréhension, la désobéissance de son camarade ! D’autres binômes ont moins de mal à respecter les règles. Les intervenants font preuve d’une grande patience, répètent les consignes, félicitent, encouragent.
Un spectacle commun Pendant deux ans, Le Tréteau et ses intervenants construisent les outils pour amener les enfants à se découvrir, à partager et à travailler ensemble. Soixante-dix ateliers par école sont proposés durant cette période. Le but sera atteint en mai-juin 2018 avec un spectacle citoyen mis en scène par Ulysse Barbry et présenté au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis. Partenaire du projet, l’Orchestre de chambre de Paris interviendra régulièrement dans ce parcours, notamment à des moments clés : la première rencontre entre les deux classes lors d’un concert pédagogique. Plus tard, les deux classes
/ point de vue
L’autre, notre fil rouge « Le thème de l’autre, on le travaille tous les jours car nous allons vers des publics pour qui nous sommes “l’autre”. » Amélie Eblé Le thème de l’autre, de l’étranger, du migrant est un fil rouge des rencontres musicales de l’Orchestre de chambre de Paris, ces moments de médiation et de partage qui complètent la saison de concerts. Dans la mouvance de « Chansons migrantes » – projet de composition engagé en 2016 par le compositeur Pierre-Yves Macé et l’Orchestre de
chambre de Paris –, L’Autre en scène se termine lui aussi par un spectacle porté par des enfants de CM1 venus de deux écoles, à Paris et à SaintDenis (voir le reportage ci-contre). « Le thème de l’autre, on le travaille tous les jours, constate Amélie Eblé, chargée des actions culturelles et éducatives à l’Orchestre de chambre de Paris, car nous allons
vers des publics pour qui nous sommes “l’autre” : ils ne savent pas toujours ce qu’est un orchestre, ni un musicien. De même, les musiciens qui vont dans les écoles découvrent des lieux, des populations nouvelles, qui ne sont pas celles qu’ils rencontrent lors des concerts. Réfléchir sur l’autre est doublement enrichissant. » ■
iront ensemble écouter l’Orchestre de chambre de Paris lors d’un « vrai » concert, au Théâtre des Champs-Élysées, une nouvelle étape dans leur jeune vie de mélomane et de citoyen. « “L’Autre en scène” s’inscrit dans la continuité de nos actions sur le temps scolaire », explique Amélie Eblé, chargée des actions culturelles et éducatives à l’Orchestre de chambre de Paris. « L’orchestre a au moins quinze ans d’expérience dans ce domaine et nous élargissons chaque jour l’éventail des publics ciblés. Cette école dans le 20e est située dans le bassin de proximité de l’orchestre. Nous nous sommes associés avec le Festival de Saint-Denis, qui a identifié dans sa ville l’école avec laquelle bâtir le projet. Cela permet de “passer le périph’”, cette barrière symbolique que représente le boulevard périphérique parisien en termes de mixité sociale. »
Multiplier les approches artistiques L’objectif premier de ces activités est d’ouvrir les portes de la musique classique et de l’orchestre à des enfants qui n’ont pas l’occasion de l’aborder. « Les musiciens de l’orchestre interviennent en duo lors de petits ateliers en milieu scolaire, explique Amélie Eblé. Cela permet de montrer la complémentarité des instruments, ou justement les différences. L’atelier est souvent associé à une question musicale : la couleur, la sonorité, l’illustration, les liens avec la danse, etc. » Dans le projet L’Autre en scène, ces ateliers permettent aussi aux enfants et aux musiciens de se connaître bien avant le spectacle final ou chacun aura son rôle, les uns sur scène, les autres dans la fosse. En posant l’objectif d’un spectacle commun, l’association Le Tréteau a souhaité aller plus loin que les actions de sensibilisation à la musique. Elle veut permettre aux enfants d’entrer « dans une autre conception de l’apprentissage des arts », explique Henri Deléger qui a fondé l’association Le Tréteau avec le trompettiste Matthias Champon. « Nous sommes tous les deux des professeurs
© Jean-Baptiste Millot
à la recherche de transversalité », poursuit-il. « Nous avons nous-mêmes une formation classique complétée par des expériences en jazz NouvelleOrléans et reggae ! Nous avons choisi des intervenants qui ont des expériences aussi variées : danse africaine, beatbox, soundpainting, impro, etc. » Le Tréteau se veut un laboratoire d’expérience pédagogique. « On apprend aux enfants l’exigence – je préfère ce terme plutôt que “l’excellence”. L’important est le chemin, le dépassement, la créativité », souligne Henri Deléger. « Nous privilégions également toutes les ouvertures possibles vers d’autres arts comme le théâtre et la danse, renchérit Amélie Eblé. L’accès est d’abord mis sur les projets musicaux bien sûr mais nous sommes souvent limités par nos moyens : nous n’avons pas de parc d’instruments à prêter à des enfants par exemple. Il nous faut alors imaginer des projets transversaux comme un conte musical réalisé à partir de portraits exposés au Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris ». L’Orchestre de chambre de Paris s’appuie sur les professeurs de musique et d’arts plastiques des écoles élémentaires. À Paris par exemple, les enfants bénéficient d’une heure d’enseignement artistique par semaine. Les projets comme L’Autre en scène se font en lien avec le responsable pédagogique de la circonscription. « On ne se substitue pas aux professeurs, explique Amélie Eblé, ni à un conservatoire. Nous sommes là pour inciter à la découverte du métier de musicien, pour éveiller l’écoute, pour favoriser les rencontres humaines. Il n’y a pas de catalogue d’actions pédagogiques dans lequel on
« L’important est le chemin, le dépassement, la créativité » pioche, les projets se font en discutant avec les partenaires, les artistes, un compositeur, un musicien. On s’adapte aux participants. On fait du sur-mesure. » Dans les écoles classées REP (Réseau d’éducation prioritaire), comme celles des deux classes de CM1 impliquées dans L’Autre en scène, l’Éducation nationale reconnaît le besoin d’actions culturelles. « Elles participent de l’apprentissage, témoigne Henri Deléger, elles améliorent l’écoute et la confiance en soi. Certains “mauvais” élèves, qui ont du mal en classe, se montreront plus à l’aise dans le domaine physique ou artistique et en sortiront valorisés. » Séverine Garnier ■
repères 50 élèves de CM1 des écoles 10 Le Vau (20e) et Roger-Sémat (Saint-Denis) Une équipe artistique pluridisciplinaire : compositeur, metteur en scène, chef de chœur, chorégraphe, scénographe, costumière, chef d’orchestre et musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris Spectacle donné au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis le 5 mai 2018 En partenariat avec le Festival de Saint-Denis et le soutien de la Sacem, de la Fondation d’entreprise Banque Populaire Rives de Paris, de la Ville de Saint-Denis et du CD 93 Avec le soutien de Crescendo, cercle des entreprises partenaires de l’Orchestre de chambre de Paris et du Cercle des Amis
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Chansons migrantes Imaginé et piloté par l’Orchestre de chambre de Paris et Les Cris de Paris, ce projet associe des publics migrants et des collégiens à une création musicale.
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ans le cadre de séances organisées par l’Orchestre de chambre de Paris avec des associations, le compositeur Pierre-Yves Macé a collecté pendant plusieurs mois des chansons auprès de personnes des quatre coins du monde. Il a ensuite assisté à leur transformation par des élèves de 6e et 5e du collège Stéphane-Mallarmé dans le 17e arrondissement de Paris, au cours d’ateliers menés par deux chanteuses des Cris de Paris. Un matériau sonore protéiforme pour donner naissance à une œuvre musicale participative. Quelques échauffements, des exercices de voix. Puis, dans cette salle de l’association Autremonde, dans le 20e arrondissement de Paris, l’atelier de théâtre commence. Mais ce jour-là, par rapport aux séances habituelles auxquelles participent une quinzaine d’inscrits – tous arrivés récemment en France, et désireux d’améliorer leur pratique de la langue –, il y a du monde en plus. Dans un coin, stylo à la main, le compositeur Pierre-Yves Macé observe, derrière ses fines lunettes. Avec son instrument, Étienne Cardoze, violoncelliste de l’orchestre, attire tous les regards. Quant à l’ingénieure du son, Jeanne Robet, elle installe avec minutie le micro sur pied devant lequel les participants vont être invités à partager des chansons de leurs pays d’origine. « Le dispositif peut être intimidant, admet la réalisatrice sonore, mais cela leur montre aussi qu’on les écoute vraiment, comme sur scène. » Pour les mettre à l’aise, Étienne Cardoze entame un Prélude de Bach (voir interview de Mirana Tutuianu). « On essaie de créer un univers commun qui est le son », explique le musicien. L’assemblée écoute. Pas un chuchotement. Place ensuite aux chanteurs d’un soir. D’un pas hésitant, Sevitano s’approche du micro. Cette mère de famille, venue de Côte-d’Ivoire et arrivée en France il y a deux ans, entonne une berceuse de son enfance. Chacun retient son souffle. Applaudissements. Souriante, la jeune femme regagne sa place : « C’est important de partager ce qu’on a au fond de soi. C’est une bonne idée de regrouper les chansons et d’en faire une seule. J’ai envie d’entendre le résultat et de voir ce que ça donne. »
À chacun de ces ateliers du projet « Chansons migrantes » – une quinzaine au total –, Raphaël Callandreau, bénévole de l’association Autremonde, observe la même évolution : « Au départ, tous les participants paraissent timides, se demandent ce qu’on leur veut.
« On essaie de créer un univers commun qui est le son » Puis une émulation se crée. À la fin, plaisante-t-il, ils en seraient presque à se battre pour passer au micro. » Étienne Cardoze souligne pour sa part que « plus on avance dans l’atelier, plus les chants transmis proviennent des racines profondes des participants ». De son côté, Magdalena Dubray, coordinatrice des ateliers sociolinguistiques du centre social Espace 19 Riquet, qui participe également au projet, relève qu’après ces séances de transmission de chants, les groupes ne sont plus les mêmes : « Certains sont sortis de leur réserve, cela a brisé la glace. Ils ont ensuite participé plus activement aux ateliers suivants. Il est important qu’ils n’oublient pas leur langue maternelle, il ne faut pas nier sa culture d’origine ». Même constat pour
Aurélie Quazza, responsable du pôle culture de l’association Autremonde, qui estime que l’expérience est « très valorisante pour ces personnes arrivées récemment en France. Le projet met en avant leur personnalité et leur parcours car ce sont eux qui apportent la matière. » Cette matière, c’est en effet la source dont le compositeur Pierre-Yves Macé dispose ensuite pour composer sa pièce pour l’Orchestre de chambre de Paris et Les Cris de Paris : « Il s’agit d’un corpus de chansons venues du monde entier. Je les ai toutes sous la main, classées pour pouvoir puiser dedans quand j’en ai besoin. » Celui qui confie « être habité par certains de ces chants de manière obsessionnelle, quelque chose d’entêtant qui me suggère des lignes mélodiques », explique qu’il utilise ces musiques collectées de trois façons différentes : « Il y a les chansons enregistrées diffusées telles quelles pendant l’exécution de la pièce ; les chansons dont les mélodies sont reprises par le chœur et l’orchestre ; et les chansons qui sont ralenties, répétées. On ne les reconnaît pas, mais ce sont elles qui déterminent la structure de certains passages. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment on va éloigner ces chansons de leur lieu d’origine. D’où le titre du projet « Chansons migrantes » : ce sont les
/ point de vue
Des chansons qui migrent aussi au collège Les chanteurs des Cris de Paris transmettent à des élèves parisiens les musiques collectées lors des ateliers « Chansons migrantes ». C’est le volet éducatif du projet « Chansons migrantes ». Dans le cadre du programme « L’Art pour grandir » mis en place par la Mairie de Paris, certains des enregistrements collectés lors des ateliers sont envoyés à des chanteurs des Cris de Paris. Ces musiciens les font ensuite écouter à des élèves d’une classe de 6e et de 5e du collège Stéphane-Mallarmé dans le 17e arrondissement
de la capitale. Au cours d’ateliers hebdomadaires d’une heure, les élèves doivent peu à peu trouver des moyens de se souvenir, de s’imprégner puis de s’approprier ces musiques et ces paroles interprétées dans des langues qui leur sont inconnues. Ils peuvent utiliser des méthodes mnémotechniques, des transcriptions phonétiques. Enfin, les collégiens enregistrent à leur tour ces chansons.
À l’arrivée, cela donne une nouvelle étape de transmission et un nouveau matériau sonore dans lequel le compositeur Pierre-Yves Macé puise également pour écrire son œuvre, interprétée par des musiciens de l’orchestre mais aussi par des chanteurs des Cris de Paris, autres véritables acteurs de ce projet. ■
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repères Plus d’une centaine de participants au projet Des chansons des quatre coins du monde : Chine, Liban, Colombie, Ukraine, Mali, Algérie, Pologne, Portugal, Côte-d’Ivoire…
© Magdalena Dubray
chansons qui migrent, qui rencontrent mon écriture. » Même le dernier atelier, organisé dans un centre Emmaüs au milieu d’enfants, moins « propre » pour la qualité de l’enregistrement sonore, inspire Pierre-Yves Macé, qui se souvient d’une « expérience humaine intense ». À ce laboratoire sonore s’ajoutent les enregistrements de collégiens qui, à leur façon, ont assimilé et se sont réappropriés ces chants populaires. Point d’orgue du projet, la création de la pièce par l’Orchestre de chambre de Paris et Les Cris de Paris au Musée national de l’histoire de l’immigration,
en présence de tous les participants, chanteurs amateurs et personnel associatif. Et pour ceux qui ne peuvent pas venir, qui travaillent ce soir-là ? Pour « rendre ce qu’ils nous ont donné », Jeanne Robet, l’ingénieure du son du projet, a tout prévu : à chaque atelier, elle a laissé ses enregistrements sur une clé USB. « Pour qu’il reste une trace » de ces six mois qui ont vu migrer ces chansons, de ce jeune immigré kabyle à la voix douce se souvenant d’une mélodie d’enfance dans une salle associative, aux timbres symphoniques de l’orchestre vibrant dans le Palais de la Porte Dorée. Jean-Baptiste Urbain ■
Création de la pièce Chanson migrantes, création pour orchestre de chambre, chœur mixte et enregistrement le jeudi 4 mai 2017, à l’auditorium du Musée national de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée) 4 structures partenaires : associations Parabole (19e) et Autremonde (20e), centre social et culturel Espace 19 Riquet (19e) et Centre d’hébergement d’urgence Avia d’Emmaüs (15e) En partenariat avec le Musée national de l’histoire de l’immigration Avec le soutien de l’Art pour grandir / Ville de Paris, et l’appui de l’équipe de développement local de Paris 19e Avec le soutien de Crescendo, cercle des entreprises partenaires de l’Orchestre de chambre de Paris et du Cercle des Amis Découvrez la série vidéo sur les moments-clés du projet : youtube.com/orchestreparis Playlist Point de rencontre
entretien La violoniste Mirana Tutuianu fait partie des musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris qui ont participé aux ateliers du projet « Chansons migrantes ». Comment avez-vous été associée au projet « Chansons migrantes » ? Il est habituel, à l’Orchestre de chambre de Paris, que nous participions à des projets éducatifs, sur la base du volontariat. Celui-ci me tenait particulièrement à cœur car, née en Roumanie, j’ai moi-même migré en France il y a trente ans. Comment ces ateliers se sont-ils déroulés ? Il n’est pas évident de chanter devant les autres quand on n’en a pas l’habitude. À chaque fois, je me suis d’abord présentée puis j’ai
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commencé à jouer une pièce de mon pays d’origine, très nostalgique. Ça a tout de suite mis à l’aise les participants. Chacun s’est alors lancé à tour de rôle dans une chanson de son pays. Il y avait des Polonais, des Africains, des Chinois. Pourquoi est-il, selon vous, important que l’orchestre soit associé à ce projet ? Cela fait vraiment partie de ma mission de musicienne. On n’est pas uniquement là pour des représentations bien habillés, dans de belles salles et pour être applaudis à la fin. Il faut jouer partout où
les gens en ont besoin. Pour moi, leurs chansons comptent autant que Bach : cet échange montre que l’on peut s’élever avec du Mozart autant qu’avec une chanson populaire.
« Leurs chansons comptent autant que Bach »
© Jean-Baptiste Millot
Cela m’a procuré un plaisir énorme. C’est l’un des projets les plus enthousiasmants auxquels j’ai participé depuis mon entrée dans l’orchestre. Propos recueillis par Jean-Baptiste Urbain ■
Quelques notes de liberté Quand l’Orchestre de chambre de Paris a lancé le projet « Comp’Ose », il n’avait qu’un but : rassembler, autour d’une création musicale, des personnes qui n’ont pas forcément accès à la musique classique. Des jeunes et des adultes de quartiers défavorisés. Et aussi… des détenus. Pour ces derniers, cette aventure musicale devrait les aider à prendre le chemin de la réinsertion.
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ocine (*) ferme les yeux. Sous son tee-shirt et son pantalon de jogging amples, on devine un corps soumis à des heures de musculation. Ce jour là, il est apprenti chef d’orchestre. Face à lui, Aurélie Deschamps, une altiste professionnelle. Il lève doucement la main droite, l’index tendu. Il commence à donner le rythme. La musicienne suit sa cadence et joue en fonction de ses mouvements. Lui, est un prisonnier en fin de peine. Elle, est membre de l’Orchestre de chambre de Paris. Nous sommes au centre pénitentiaire de Meaux, le 29 novembre dernier. Deuxième jour de l’atelier de création musicale. Hocine : « C’est la première fois que je fais de la musique
classique. Normalement, c’est pas pour moi ! C’est un truc de bourgeois. Mais je suis trop content d’être là. » Huit détenus, trois musiciens (altiste, violoncelliste et clarinettiste) sont réunis dans une salle aux murs blancs. Ici, aucun barreau, juste des fenêtres hautes. L’atelier se déroule sous le regard attentif de Mark Withers, clarinettiste et pédagogue rompu à l’exercice aux côtés des plus grandes formations orchestrales européennes. C’est lui qui a mis au point cette méthode de travail innovante : les détenus créent une œuvre musicale par le simple mouvement de leur main. Charge aux musiciens de suivre ces indications pour interpréter cette œuvre avec leurs instruments. « C’est un moyen rapide et efficace pour des novices d’aborder une
repères 60 participants d’horizons et d’âges très divers (retraités du 18e arrondissement de Paris, élèves de CM2 d’Aubervilliers, détenus du centre pénitentiaire de Meaux) 3 étudiants en classe d’écriture au CNSMD de Paris associés au projet pour les arrangements et l’orchestration 9 musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris Avec le soutien de Crescendo, cercle des entreprises partenaires de l’Orchestre de chambre de Paris et du Cercle des Amis
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création musicale. Ce qui compte ici, c’est le travail collectif », explique Mark Withers. Chaque musicien prend en charge deux ou trois « collègues ». C’est comme cela qu’Aurélie Deschamps appelle Hocine et Fabrice. Fabrice, c’est l’intellectuel de la bande. On le comprend dès les premiers mots. Son vocabulaire est précis, sa voix est posée quand il nous raconte qu’il a suivi des études de droit à l’université.
« Ce qui compte ici, c’est le travail collectif » La suite, il ne souhaite pas en parler. Lui aussi est concentré quand il donne la cadence avec sa main. Une première pour lui. Sa « collègue » altiste l’encourage à lâcher prise. Aurélie Deschamps : « N’hésitez pas à faire des gestes amples. Cela correspond pour moi à une note qui doit résonner, qui doit être plus longue. » L’apprenti compositeur se lance de nouveau. Cette fois avec plus d’audace. À la fin, Hocine applaudit son codétenu : « C’est pas mal du tout ! » On peut lire sur le visage de Fabrice beaucoup de satisfaction. Ces deux jours d’atelier lui permettent « d’oublier la détention. Ça fait du bien au cerveau. » Fabrice a une fille en bas âge. Il nous confie qu’une fois libre, il aimerait la mettre à la musique. Ce « dialogue » entre musiciens et prisonniers est ensuite transposé sous la forme d’une étrange partition. Les notes sont remplacées par des graphiques et des traits de couleur. C’est à partir de ce document que les musiciens de l’orchestre vont travailler. Dans un mois, ils doivent interpréter cette création musicale en première partie de leur concert au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris. Un événement en soi. Bien plus encore pour les huit détenus. Ils doivent bénéficier d’une autorisation exceptionnelle pour assister à la restitution de leur œuvre collective. Ce rendez-vous, ils l’attendent « avec impatience ». Mardi 10 janvier 2017, c’est le grand jour. Les détenus et leurs accompagnateurs du centre pénitentiaire de Meaux ont pris
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leurs précautions. Leur car est parti avec deux heures d’avance. Pas suffisant. Ce soir là, il y a d’importants bouchons sur l’A4. Au Théâtre des Champs-Élysées, Amélie Eblé tente de gérer son stress tant bien que mal. Elle est chargée des actions culturelles et éducatives de l’orchestre. Elle guette l’arrivée du car. « Ça y est ! Je les vois ! » On retrouve Hocine. Il a troqué son survêtement pour une chemise couleur lavande et un pantalon de ville. « Ça me fait bizarre d’être là. L’endroit est magnifique. J’ai l’impression de ne pas être à ma place. » Une idée reçue que rejette Douglas Boyd, le chef de l’Orchestre de chambre de Paris. Il milite pour donner une dimension sociale à son art. Un engagement né durant sa jeunesse à Glasgow : « Je suis issu d’une famille
plutôt privilégiée, avec des parents enseignants. Mais j’ai appris la musique avec des personnes étrangères et de toutes les couches sociales. Et j’ai pu me rendre compte qu’elle pouvait changer le destin de nombre d’entre elles. » La restitution de l’œuvre composée par les trois groupes de participants, va commencer dans quelques secondes. Sur scène, on retrouve les musiciens qui étaient venus à la prison de Meaux, Douglas Boyd, à la direction. Dans la salle, un public d’environ deux cents personnes. Je m’assois à côté de Fabrice, « l’intello » du groupe de détenus. Il écoute attentivement. L’index posé sur la joue. J’attends les applaudissements du public pour lui demander comment il vit cette expérience. « Je ressens beaucoup de fierté. Entendre notre création interprétée par des musiciens
entretien Irène Muscari est la coordinatrice culturelle du centre pénitentiaire de Meaux (77). Elle est chargée de mettre en place des activités qui vont favoriser la réinsertion des détenus. Entretien avec cette femme charismatique et à l’optimisme contagieux. Comment est née l’idée de vous associer avec l’Orchestre de chambre de Paris, pour ce projet ? J’avais des amis musiciens qui m’ont parlé de l’engagement social de l’Orchestre de chambre de Paris. Je les ai contactés et, dès la première rencontre, j’ai compris que nous avions le même objectif. Celui de donner accès à la musique classique au plus large public. À ceux que l’on appelle dans notre jargon « le public empêché », comme les personnes hospitalisées, ou les détenus. Certaines personnes pensent que les détenus ne devraient pas bénéficier de ce type
d’activités culturelles. Qu’en pensez-vous ? La société a intérêt à investir sur ces détenus car toute peine a une fin. Nous savons que ces activités culturelles représentent un outil indispensable pour réinsérer ces personnes dans notre société. Elles permettent d’empêcher la récidive. Cela passe par la valorisation de l’individu. Lui prouver qu’il est capable de réaliser une œuvre, de faire quelque chose de positif. Cela favorise l’ouverture d’esprit. Ces détenus apprennent qu’il existe une autre façon de s’exprimer et aussi d’accepter l’autre. La société y gagne en
apaisement. Comment la sortie au Théâtre des ChampsÉlysées s’inscrit-elle dans ce processus ? On leur montre qu’il y a de la beauté dans le monde. La musique classique a ce pouvoir. Car ces détenus viennent souvent d’un environnement violent. Cette expérience leur permet aussi de voir que la synergie collective peut produire quelque chose de positif. À nous de leur montrer qu’ils peuvent vivre et regarder le monde autrement. Propos recueillis par Antoine Ly ■
professionnels, dans ce lieu prestigieux, c’est une expérience inoubliable pour moi. Ils ont su retranscrire les sensations que l’on a voulu partager. » Pause de 15 minutes, avant le concert auquel les participants au projet « Comp’Ose » ont été invités. Tous les élèves de la classe d’Aubervilliers et leurs parents, ainsi que les jeunes retraités du quartier La Chapelle (Paris 18e), ont répondu présent. Les détenus sont dans le hall du théâtre. On voit arriver les trois musiciens intervenus à la prison de Meaux. Ces artistes ont tenu à saluer leurs « collègues ». Avec beaucoup d’enthousiasme dans la voix, mais aussi avec une pointe d’inquiétude, Aurélie Deschamps (l’altiste) demande aux apprentis compositeurs leur ressenti sur leur performance : « Alors ?! » Hocine, le sourire aux lèvres : « C’était génial ! Félicitations. Et j’ai reconnu tout ce qu’on avait travaillé ensemble. C’était magnifique. » Puis, Hocine lève la tête. « Mais il est où Benoît ? Ah il est là ! Benoît, la clarinette ! Ça va mon pote ? » Ils se donnent l’accolade. Belles
retrouvailles entre les deux hommes. Sarah Veilhan, violoncelliste toute de noir vêtue, est également présente : « Nous étions très inquiets quand on nous a dit que vous étiez coincés dans les embouteillages. Mais pas question de jouer sans vous. On a dit que c’était votre œuvre et qu’il fallait que vous l’entendiez. » Il faudra le retentissement de la sonnerie du Théâtre des Champs-Élysées pour interrompre cette rencontre. Début du concert. L’un des temps forts restera le Concerto pour violoncelle et orchestre no1 de Camille Saint-Saëns. Le violoncelliste britannique Steven Isserlis en est le soliste. Un pur moment de grâce pour Hocine : « Lui, il connaît bien son affaire ! » Après une heure et demie de concert, c’est l’heure de quitter le Théâtre des Champs-Élysées. Hocine prend le temps de nous dire que le projet « Comp’Ose » lui a ouvert les yeux. « Mes anciens copains me parlaient tout le temps de faire des conneries, de vols, de recel. Je ne veux plus entendre parler de ça. Maintenant ce que je préfère, c’est qu’on
© DR
me parle de musique. » Il se dirige vers le car qui le ramènera à la prison de Meaux. Et en s’éloignant, on peut l’entendre fredonner un petit air de musique classique. Antoine Ly, journaliste à France Inter, émission « La Récréation » ■ * Ndlr : les prénoms des détenus ont été changés.
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Des musiciens d’orchestre dans la ville Les musiciens déclinent un large éventail d’actions de sensibilisation pour tous les publics… Entre actions de sensibilisation et projets participatifs, l’orchestre propose de multiples formes d’interventions de ses musiciens. En duos, certains musiciens présentent leurs instruments ou proposent des mini-concerts dans des structures du champ social, des écoles, des bibliothèques ou dans le cadre de fêtes de quartier. Avec tout l’orchestre, des concerts sur mesure sont conçus pour des élèves qui sont assis,
non pas face à l’orchestre, mais en plein cœur, chacun à côté d’un musicien, pour mieux appréhender les interactions entre les familles d’instruments et le rôle du chef. L’est parisien comme territoire de prédilection L’Orchestre de chambre de Paris oriente ses actions culturelles dans une grande partie à l’est de la capitale le long des lignes de transport en commun desservant la Philharmonie, la ligne 5 du métro et la ligne de tram T3. Ses projets se déploient sur les quartiers prioritaires du 19e arrondissement au
nord jusqu’au 13e au sud, sans oublier les communes limitrophes au-delà du périphérique. En lien avec le groupe Monceau Assurances, mécène de la formation, les musiciens se déplacent aussi à Vendôme (Loir-et-Cher) pour des actions éducatives ou de sensibilisation auprès de différents publics. Enfin, plusieurs membres de l’orchestre participent depuis 2006 à des stages d’été en Cisjordanie et contribuent à renforcer la formation de jeunes musiciens Palestiniens. D’autres se déplacent auprès d’élèves en Israël, tout en encadrant des sessions de
l’orchestre des étudiants en musique de l’université de Tel-Aviv.
repères Nos partenaires d’actions culturelles : Samu social, Association de prévention du site de la Villette, les équipes de développement local des quartiers prioritaires, les mairies d’arrondissement, l’association Al Kamandjâti (Palestine), les Amis français de l’université de Tel-Aviv Nos soutiens : la Ville de Paris avec l’Art pour grandir, le groupe Monceau Assurances, La Fondation Daniel et Nina Carasso, Le Cercle des entreprises partenaires et celui des Amis de l’orchestre
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/ entretien
Rendezvous au théâtre © Caroline Doutre
Le Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence accueille en 2017 et 2018 l’Orchestre de chambre de Paris. Rencontre avec Dominique Bluzet, un directeur de théâtre heureux.
Rappelez-nous les origines du Grand Théâtre de Provence… Il y a quelques années, j’ai pris la direction des théâtres du Gymnase puis du Jeu de Paume à Marseille et, depuis 2007, du Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence. Un projet lyrique qui devait voir le jour fut abandonné. Les responsables politiques choisirent alors de confier les moyens de diffusion et de production à un entrepreneur culturel capable de fédérer les trois structures. Le Grand Théâtre de Provence, qui couvre aujourd’hui le domaine de la musique classique et de la danse, a pris toute sa place dans le paysage culturel français. Grâce au très important mécénat du groupe Crédit Mutuel-CIC, nous avons créé, en 2013, le Festival de Pâques à Aix-en-Provence. Le Grand Théâtre a acquis une dimension européenne et adapte ses espaces aux désirs des artistes.
d’Emmanuel Krivine et l’ensemble sur instruments anciens Café Zimmermann. Nous avons aussi des partenariats avec l’Insula Orchestra de Laurence Equilbey, Les Siècles de François-Xavier Roth et l’Orchestre de chambre de Paris. Ce sont des partenariats « affectifs » et sur le long terme ! L’Orchestre de chambre de Paris se produit à deux reprises au Grand Théâtre… Notre complicité avec l’orchestre illustre parfaitement notre démarche artistique. François-Frédéric Guy souhaitait diriger du piano des concertos pour piano de Beethoven. L’orchestre nous est apparu comme le partenaire idéal du projet. Même chose pour Gautier Capuçon. Le plus important est que nos rencontres partent toujours d’un désir artistique profond. Propos recueillis par Stéphane Friederich ■
Nous ne pensons pas uniquement en termes de capacité de recettes, mais aussi en fonction des projets artistiques. Un artiste de notoriété internationale se produira dans une petite salle s’il estime que la qualité de son travail en bénéficiera. Quelles sont les formations que vous accueillez au Grand Théâtre ? Outre l’Orchestre philharmonique du Pays d’Aix, nous accueillons aussi en résidence, la Chambre philharmonique
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Grand Théâtre de Provence © Caroline Doutre
Comment cela ?
/ international Au début de chaque été, la ville allemande de Würzburg accueille le Mozartfest (Festival de Mozart) pendant quatre semaines. Evelyn Meining, directrice artistique de l’événement, évoque le retour de l’Orchestre de chambre de Paris pour l’édition 2018.
Autour du Mozartfest © Norbert Schmelz
Rencontre avec Evelyn Meining Pourriez-vous nous expliquer l’histoire et l’identité du Mozartfest de Würzburg ? Chaque année, Würzburg, capitale de la Basse-Franconie, sert de cadre au célèbre Mozartfest. Située au cœur des vignobles et sur les rives du Main, cette ville baroque des princes-évêques vieille de trois mille ans abrite la plus ancienne université de Bavière. Issu de la Mozartwoche (Semaine de Mozart) des années 1920, le plus ancien festival d’Allemagne autour de Mozart a pour ambition de cultiver les œuvres du compositeur, de les transmettre et de créer un lieu d’échange autour de sa musique. Confronter la grande musique du passé au présent, l’interroger et la rendre à nouveau compréhensible et perceptible dans son actualité, tels sont les objectifs du Mozartfest au xxie siècle. Le programme du festival invite à vivre la musique classique avec plus de soixante concerts et événements
autour des répertoires symphonique, chambriste, vocal et de la musique du monde. Le charme particulier du Mozartfest réside également dans la diversité de ses lieux de concerts. Parmi eux, la salle impériale de la Résidence de Würzburg – inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO –, la cathédrale Saint-Kilian, le Käppele, conçu par l’architecte baroque Balthasar Neumann, mais aussi le hall d’une ancienne presse à imprimer, au cœur des vignobles pittoresques et du savoir-vivre franconien. Vous invitez l’Orchestre de chambre de Paris pour la troisième fois lors de l’édition 2018. Pourquoi êtes-vous fidèle à cet orchestre et comment caractériseriez-vous son approche ? Ce sont des retrouvailles avec des artistes devenus des habitués du Mozartfest. Nous retrouvons ces musiciens pour un concert dans la salle impériale de la Résidence de Würzburg, cette fois
sous la direction du pianiste Christian Zacharias. Réunir à Würzburg des ensembles de pointe des métropoles européennes, qui plus est étroitement liés à l’histoire de Mozart, est notre souhait, et il se réalise avec l’Orchestre de chambre de Paris de la meilleure des manières. La programmation de cet orchestre entre en totale résonance avec la ligne générale du festival. La transparence du son, capitale pour un orchestre de chambre, la vivacité du jeu et le plaisir intense de faire de la musique sont les signes distinctifs de cette formation. Il est, en tant qu’ambassadeur de premier rang de la culture musicale française, régulièrement invité à Würzburg et à d’autres festivals de renom. À la différence d’autres orchestres de chambre, l’Orchestre de chambre de Paris ne se contente pas du répertoire standard, mais développe au contraire des programmes personnalisés. Celui
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élaboré pour l’édition 2018 témoigne de la créativité dans l’approche concernant le répertoire du xviiie siècle, et le choix de Christian Zacharias est révélateur de l’exigence de cet orchestre. En attendant de pouvoir dévoiler la programmation complète – rendez-vous à partir de décembre 2017 sur notre site internet –, la ville de Würzburg et le Mozartfest souhaitent chaleureusement la bienvenue à l’Orchestre de chambre de Paris ! ■
Mozartfest Würzburg Concert de l’Orchestre de chambre de Paris Vendredi 22 juin 2018 Salle impériale de la Résidence de Würzburg Salle impériale de la Résidence de Würzburg © Schmelz Fotodesign
mozartfest.de
plus loin
Au-delà de la capitale, l’Orchestre de chambre de Paris étend son rayonnement lors de déplacements ou de festivals en France et à l’étranger. FESTIVAL BERLIOZ
AIX-EN-PROVENCE
La Côte-Saint-André
Grand Théâtre de Provence
« Berlioz à Londres, au temps des expositions universelles »
Mardi 14 novembre 2017 François-Frédéric Guy direction et piano
Jeudi 31 août 2017 Douglas Boyd direction Antoinette Dennefeld mezzo-soprano
BEETHOVEN Concertos pour piano nos 3 et 4
MENDELSSOHN Les Hébrides Symphonie écossaise
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Elbphilharmonie Hamburg © Thies Räetke
BERLIOZ Neuf mélodies irlandaises (orchestration d’Arthur Lavandier)
Vendredi 9 mars 2018 Adrien Perruchon direction Gautier Capuçon violoncelle Benoît Grenet violoncelle ROSSINI La scala di seta, ouverture HAYDN Concerto pour violoncelle no 1 en ut majeur SOLLIMA Violoncelles, vibrez ! RAVEL Pavane pour une infante défunte MASSENET Méditation de Thaïs (arrangement d’Yves Henry) POPPER Danse des elfes (arrangement d’Emil Ludmány) SAINT-SAËNS Le Cygne (arrangement de Paul Vidal)
TOURNÉE EN ALLEMAGNE avec Gautier Capuçon 8 au 21 avril 2018 Adrien Perruchon, direction Gautier Capuçon, violoncelle Benoît Grenet violoncelle Dimanche 8 avril 2018 : NDR Sendesaal - Hanovre Lundi 9 avril 2018 : Tonhalle Düsseldorf - Düsseldorf Mardi 10 avril 2018 : Konzerthaus Berlin - Berlin Mercredi 11 avril 2018 : Stadthalle Braunschweig - Braunschweig Dimanche 15 avril 2018 : Die Glocke - Brême Lundi 16 avril 2018 : Elbphilharmonie Hamburg Hambourg Samedi 21 avril 2018 : Alte Oper Frankfurt - Francfort ROSSINI La scala di seta, ouverture
HAYDN Concerto pour violoncelle no 1 en ut majeur SOLLIMA Violoncelles, vibrez ! RAVEL Pavane pour une infante défunte ROSSINI Sonate à quatre no 5 en mi bémol majeur MASSENET Méditation de Thaïs (arrangement d’Yves Henry) POPPER Danse des elfes (arrangement d’Emil Ludmány)
MOZARTFEST WÜRZBURG Salle impériale de la Résidence Würzburg Vendredi 22 juin 2018 Christian Zacharias direction et piano RAMEAU Les Indes galantes, suite (extraits) HAYDN Symphonie no 91 en mi bémol majeur MOZART Concerto pour piano no 17 en sol majeur
Christophe Bourland © DR
/ mécénat Anne-Cécile Martinot © DR
L’Orchestre de chambre de Paris se positionne sur le marché du mécénat en outsider assumé : une démarche qui a du sens.
Une démarche d’outsider /59
Selon l’édition 2016 du baromètre ADMICAL / CSA sur le mécénat d’entreprise en France, le mécénat du secteur culturel connaît une première augmentation en volume après dix ans de baisse. Un contexte qui ne doit cependant pas cacher la concurrence accrue dans laquelle chaque institution culturelle évolue aujourd’hui. La baisse des dotations publiques et le nombre croissant de porteurs de projet rendent la tâche de l’Orchestre de chambre de Paris d’autant plus difficile.
L
es défis à relever sont en effet de taille et un vrai déséquilibre existe entre les grandes institutions culturelles françaises. Si, par exemple, l’Opéra national
de Paris a enregistré des records en 2015, permettant une augmentation de 30 % des recettes de mécénat, ce succès occulte des situations bien moins privilégiées pour des structures qui ne disposent pas d’un lieu prestigieux adapté aux réceptions ou ne bénéficiant pas d’autant de visibilité. Nicolas Droin, directeur général de l’Orchestre de chambre de Paris, reconnaît l’enjeu vital que représente le soutien de mécènes fidèles comme la Fondation Daniel et Nina Carasso, la Qatar National Bank Paris et Monceau Assurances, pour ne citer qu’eux. Il insiste cependant : « Nous sommes aujourd’hui face à une situation d’urgence. Nous cherchons à déployer des projets artistiques et citoyens ambitieux, souvent directement liés à
L’Orchestre de chambre de Paris : une position assumée d’outsider Les axes de développement proposés aux mécènes sont clairs : contribuer à l’ambition artistique de l’orchestre d’une part, et soutenir ses actions citoyennes d’autre part. Une démarche a priori proche de celle de la Philharmonie de Paris... sauf qu’en y regardant de plus près, l’Orchestre de chambre de Paris se distingue à plusieurs égards. Pour Christophe Bourland, directeur général de la Qatar National Bank Paris et proche de l’orchestre depuis 1999, « l’engagement sociétal est une des spécificités de l’Orchestre de chambre de Paris ; il a toujours été dans l’ADN de l’institution, ce qui n’est pas le cas de tous les orchestres ». L’orchestre met en avant dans ses actions des valeurs singulières, comme la création de lien social, l’engagement citoyen, l’ouverture territoriale (du quartier du Marais au nord-est parisien, et jusqu’en région Centre Val de Loire) et la recherche d’impact sociétal.
une actualité de société brûlante et pour lesquels nous sommes unanimement reconnus. Dans un environnement culturel et parisien où les mécènes sont très sollicités et deviennent donc plus exigeants dans leurs engagements, il est difficile de convaincre de nouveaux partenaires. » Pour autant, l’Orchestre
« Nous cherchons à déployer des projets artistiques et citoyens ambitieux »
de chambre de Paris dispose d’une identité propre, comme le décrit Nicolas Droin, qui le distingue sur la scène musicale classique, qui a séduit des mécènes depuis de nombreuses années et sur laquelle il compte s’appuyer pour convaincre de nouveaux soutiens plus que nécessaires. C’est l’opportunité d’un « mécénat qui crée du sens ».
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L’orchestre fait également le pari de l’avant-garde, en proposant à ses mécènes une philanthropie, engagée innovante et créative, et de l’excellence en devenir, par ses actions de formation et d’insertion professionnelle de jeunes musiciens.
Les qualités de l’offre de relations publiques proposées par l’Orchestre de chambre de Paris sont reconnues par ses mécènes. Pour Anne-Cécile Martinot, secrétaire générale de Monceau Assurances, « le matériau de relations publiques » (une soirée détendue dans le cadre du Théâtre des Champs-Élysées) est un facteur différenciant. Selon M. Bourland, le « rapport qualité-prix » des prestations de relations publiques proposées par l’Orchestre de chambre de Paris n’a rien à envier à d’autres institutions. Enfin, l’orchestre a une réelle capacité de collaboration avec ses mécènes, une qualité appréciée par Monceau Assurances, le plus ancien d’entre-eux. Quand l’assureur a réuni il y a dix ans tous ses partenaires en un groupe de travail sur son site à Vendôme (Loir-et-Cher), afin de favoriser les échanges et la mutualisation des ressources, Mme Martinot reconnaît qu’« en la matière, l’orchestre a été moteur en fournissant des idées, en apportant des solutions et surtout en proposant des projets communs ».
L’engagement citoyen : au-delà des mots, des impacts Les résultats sont là : plus de deux mille adultes et mille enfants sont sensibilisés chaque année par la centaine d’actions culturelles de proximité de l’orchestre. C’est pourquoi la Fondation Daniel et Nina Carasso, via son programme « Art citoyen », a apporté son soutien en 2013 à l’orchestre, lui donnant un véritable coup de pouce dans le développement de ses actions : entre 2013 et 2016, 13 219 personnes ont assisté à au moins une activité avec les musiciens de l’orchestre. Presque le triple de l’objectif que s’était fixé l’orchestre sur cette période. Grâce au Cercle des Amis de l’Orchestre de chambre de Paris, cinquante interventions de musiciens de l’orchestre ont eu lieu dans des écoles, centres sociaux et en milieu carcéral, dix-huit grands projets de création musicale dans les quartiers « Politique de la Ville », dix concerts participatifs ou éducatifs,
et deux disques ont été enregistrés. « J’ai été heureux de constater que mon engagement servait à quelque chose », déclare M. Bourland, membre à titre personnel du Cercle des Amis depuis 2013. Ainsi, dès 2018, Nicolas Droin souhaite développer un nouveau cercle proposant une implication plus grande encore. « Il s’agira de permettre à des donateurs d’aller plus loin dans leur engagement. Avec ce groupe réduit, bien au-delà d’un apport financier, nous voulons faire participer les mécènes à la réflexion autour des projets de l’orchestre et imaginer ensemble comment construire de nouveaux modèles musicaux et sociétaux. » Les impacts de la démarche partenariale de l’orchestre sont toutefois plus complexes à appréhender, car plus qualitatifs. Dans le cadre de la Paris Play-Direct Academy, qui entre en résidence tous les deux ans sur le site vendômois de Monceau Assurances, des coopérations artistiques ont vu le jour avec l’Académie Lyrique, un autre partenaire de l’assureur. Les musiciens
témoignent eux-mêmes de leur satisfaction à participer à l’académie : pour le pianiste espagnol Javier Perianes, passé par l’académie en 2011, « il était essentiel […] d’acquérir une expérience avec une formation chambriste avant de diriger de plus grands orchestres, [et cette expérience du joué-dirigé] a été très utile ». Les clients et collaborateurs des mécènes ne sont pas en reste dans cette relation partenariale. « [Nos collaborateurs] sont fiers de voir la photo de Deborah (violon solo super soliste de l’orchestre) affichée sur les murs à Vendôme et de dire : “Monceau Assurances est propriétaire d’un violon de Domenico Montagnana de 1740”, rapporte Mme Martinot. « Aujourd’hui, ils ont acquis la fierté d’appartenir à un groupe qui a une histoire à raconter, cela a du sens pour eux », ajoute-t-elle. En multipliant les actions de partenariat en territoire vendômois, Monceau Assurances a impulsé une dynamique locale qui a produit un changement d’image remarquable depuis son installation il y a onze ans. « Au début,
Monceau Assurances n’était perçu que comme le groupe mutualiste qui venait de construire un nouveau bâtiment face à la gare TGV ; aujourd’hui, les gens nous remercient d’avoir permis le développement d’actions sociales et culturelles de qualité. »
« Imaginer ensemble comment construire de nouveaux modèles musicaux et sociétaux » À propos de ses clients, M. Bourland conclut : « J’ai toujours de bons retours de la part de mes clients, qui passent toujours un bon moment avec l’Orchestre de chambre de Paris ; ils sont souvent ravis de découvrir ou redécouvrir des lieux ou des œuvres. » Artistes, mécènes, clients, collaborateurs… Chacun trouve sa place et du sens dans la relation humaine qui lie l’Orchestre de chambre de Paris à ses partenaires. Axelle Roi, consultante en communication et fundraising ■
repères
Le mécénat à l’Orchestre de chambre de Paris, c’est : Des engagements forts - Un ensemble innovant, créatif et généreux
La Fondation M6 Mécène des actions citoyennes développées en milieu pénitentiaire
- Le pari de la jeunesse et d’expériences musicales renouvelées
groupem6.fr/fondation
- Des échanges, facteurs de mixité et de lien social
Le Cercle des Amis et Crescendo, le Cercle des entreprises partenaires de l’Orchestre Mécènes de la saison orchestrale et de l’ensemble des actions citoyennes
- Un orchestre ambitieux pleinement inscrit dans la cité
Des mécènes engagés qui soutiennent nos projets Fondation Daniel et Nina Carasso depuis 2013 - Un orchestre en résidence dans mon quartier (près de 100 actions de proximité soutenues chaque année) fondationcarasso.org Groupe Monceau Assurances - Mécène de l’orchestre depuis 2005 et mécène, depuis 2011, de Paris Play-Direct Academy, académie de joué-dirigé
orchestredechambredeparis.com/soutenez-nous/soutenez-lorchestrede-chambre-de-paris
Des contreparties exclusives - Des soirées musicales sur mesure - L’accès aux coulisses de l’orchestre - Des rencontres artistiques exceptionnelles - Une immersion permanente dans la vie de l’orchestre
monceauassurances.com
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/ soutiens crescendo, le cercle des entreprises partenaires de l'orchestre
Le Cercle des Amis
- Un concours financier, matériel ou de compétence
- L’accès à des activités exclusives dans les coulisses et la vie de l’orchestre
- L’opportunité d’un engagement personnel* pour un art citoyen - Le partage d’une passion avec le plus grand nombre * Dons à partir de 100 €
- Une double vocation artistique et citoyenne - Des opportunités de visibilité et d’événements de relations publiques définies sur mesure Ils nous soutiennent : Groupe Monceau Assurances, Qatar National Bank Paris, SNCF, Numi Technologies, Cabinet Jean-François Raffin - Archetiers experts
L’Orchestre de chambre de Paris remercie chaleureusement ses Amis** : Mme d’Armagnac M. Castellan Mme Mahuet et M. Rolet M. Arsène M. et Mme Philippe M. et Mme Escande M. Baglioni M. Gallois Mme Rey et M. Ifergan M. et Mme Bassery M. Séguin M. et Mme Houte M. et Mme Bezault Mme Jannot Mme Thélot Mme Blum Mme Lavenir Mme Veverka M. Bourland M. et Mme Lemonde et les membres Amis qui ont souhaité garder l’anonymat ** Membres du Cercle au 1er janvier 2017.
parole de mécène Christophe Bourland, directeur général de la Qatar National Bank Paris
La Qatar National Bank (QNB) est une banque de niche, et j’ai besoin de pouvoir valoriser mes clients en les associant à des opérations de qualité. Si l’orchestre n’était pas à la hauteur des attentes de mes invités, je n’aurais pas poursuivi mon engagement. C’est aussi très intuitu personae : je m’entends bien avec l’équipe (Ndlr Nicolas Droin et Gilles Pillet), et ça me fait plaisir de voir l’orchestre évoluer, s’améliorer et se développer depuis que je le connais (1999). À titre personnel, je suis sensible aux efforts faits pour accompagner les enfants dans des quartiers moins favorisés, les concerts dans des centres sociaux ; c’est une raison de
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plus de les soutenir. Quels sont selon vous les spécificités et les points forts de cette institution ? J’apprécie la relation très privilégiée et personnelle que j’ai avec l’équipe (musiciens, administration, direction du développement) que l’on ne retrouve pas dans d‘autres grandes institutions. Je préfère travailler avec une équipe avec qui je m’entends plutôt que d’être un énième soutien d’une grande institution nationale. Objectivement, il y a un rapport qualité-prix très appréciable dans les contreparties proposées par l’Orchestre de chambre de Paris. Je constate souvent que mes invités sont davantage disponibles pour aller voir un concert qui dure une heure et demie plutôt que de réserver
une soirée complète pour aller à l’opéra. Quels impacts observezvous pour votre organisation ? QNB édite un rapport RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise), mais on n’a pas mesuré de retombées sur le partenariat avec l’orchestre. Il est difficile de voir dans notre métier quel élément déclencheur fait que le client va choisir QNB plutôt qu’une autre banque. C’est plus un accompagnement global, le but étant que mes clients aient une image positive de la banque, au-delà des produits que l’on peut leur proposer. Si nos produits ne sont pas les bons, ce n’est pas un concert qui va faire la différence. Néanmoins, je constate que dans la relation commerciale, un bon climat et une bonne
entente passent par de petits avantages divers et variés, des petites attentions, même dans notre monde aseptisé et obsédé par la gouvernance. Il reste important d’un point de vue commercial d’avoir une relation saine mais proche de ses clients. Propos recueillis par Axelle Roi ■
© DR
Pourquoi avez-vous souhaité soutenir l’Orchestre de chambre de Paris ?
Bloc-notes © Pierre Morales
Enregistrements, vidéos, tutoriels d’apprentissage et bientôt applications éducatives, l’orchestre innove avec ses contenus numériques.
Gautier Capuçon © Gregory Batardon
Disques et vidéos tous azimuts !
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L
’Orchestre de chambre de Paris est en pleine mue. Ses projets numériques et discographiques accompagnent son nouveau dynamisme artistique, insufflé notamment par le directeur musical Douglas Boyd. À commencer par un enregistrement avec le violoncelliste Gautier Capuçon (voir encadré). Le soliste et la phalange parisienne entretiennent une relation privilégiée – on doit notamment à leur complicité la création du Concerto pour violoncelle de Philippe Manoury – mais ils n’avaient encore jamais enregistré ensemble. Pour cette toute première collaboration discographique, le violoncelliste français et l’orchestre ont imaginé un programme éclectique, mêlant musique française (Massenet, Saint-Saëns), répertoire romantique russe (Rachmaninov) ou encore musique contemporaine (Sollima). Un programme très grand public qui rassemble les coups de cœur musicaux de Gautier Capuçon et
témoigne de la souplesse de l’orchestre pour passer d’un univers à l’autre. Autre projet essentiel, l’enregistrement des six Symphonies parisiennes de Haydn. Ces pages, tantôt humoristiques et facétieuses, tantôt graves et solennelles, sont particulièrement chères au cœur de Douglas Boyd qui les distille habilement dans les programmes de saison. Récemment, on a pu d’ailleurs entendre l’irrésistible Symphonie no 83 dite « La Poule » au Théâtre des Champs-Élysées. Ce projet d’enregistrement permettra de mettre en valeur le nouveau son que l’orchestre se forge peu à peu. Le récent renouvellement des pupitres est à ce titre déterminant – l’orchestre a récemment intégré de jeunes et brillants solistes et en a promu d’autres comme Benoît Grenet qui a travaillé avec Claudio Abbado aux fonctions de violoncelle solo. Mais surtout, Douglas Boyd teinte la sonorité de l’orchestre de son esthétique singulière : à la fois précise, engagée et historiquement informée.
Un style façonné pendant des années au contact du chef d’orchestre Nikolaus Harnoncourt. Chrysoline Dupont, déléguée artistique de l’orchestre, est des plus enthousiastes : « On veut faire du projet Haydn l’étendard, le portedrapeau du mandat de Douglas. » Un chef à la fois porteur d’un renouveau et garant d’une tradition. L’orchestre poursuit par ailleurs son développement numérique, amorcé depuis déjà plusieurs saisons. Et propose de plus en plus de contenus spécifiques en ligne sur sa chaîne Youtube. Exemple : pour préparer sa venue au concert, il est possible de visionner une interview du soliste. Ainsi, Fazil Say, François Leleux, Michel Portal, Roberto Alagna…parlent du programme qu’ils vont interpréter aux côtés de l’orchestre avec des rubriques de trois à quatre minutes intitulées « Paroles d’artistes ». Autre initiative, le « Bloc-notes » de Nicolas Lafitte, une sorte d’avant-concert didactique en ligne. Car la pédagogie est bel et bien au
entretien 3 questions à Michael Fine, producteur Pouvez-vous décrire le programme de l’enregistrement du dernier disque de Gautier Capuçon avec l’Orchestre de chambre de Paris ? Cela fait environ cinq ans que je travaille avec Gautier,
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et ce type d’enregistrement est plutôt inhabituel : il s’agit d’un mélange d’œuvres pour violoncelle et orchestre et de partitions pour violoncelle et piano. Des pages de Tchaïkovski, Scott Joplin, Fauré… figurent au programme. C’est assez difficile de réaliser ce type de programme car il faut déterminer une cohérence, donner du sens. Mais pour ce tout premier disque de Gautier avec l’Orchestre de chambre de Paris, on peut dire que les choses se sont déroulées d’une façon très naturelle. On ne peut jamais anticiper l’ambiance des sessions d’enregistrement. Là, c’était un moment très joyeux !
Justement, comment se sont déroulées les sessions ? L’orchestre a été merveilleux ! Il y avait un très bon état d’esprit. Ce n’est pas toujours le cas dans notre travail. Une atmosphère positive que l’on doit beaucoup à Deborah Nemtanu. En plus d’être une excellente violoniste, elle possède un vrai tempérament de leader et une mentalité très positive. Ce n’est pas facile pour les musiciens de jouer et de devoir s’arrêter à tout bout de champ. Cela peut être frustrant. Et pourtant, je ne les ai jamais entendus se plaindre une seule seconde. L’orchestre était capable de passer d’un répertoire à l’autre sans aucune difficulté. L’enregistrement est l’un des meilleurs moyens pour inciter
un orchestre à se dépasser car tout doit être parfait. Gautier est extrêmement perfectionniste et sérieux en enregistrement. Tout comme l’Orchestre de chambre de Paris. Gautier Capuçon et Douglas Boyd étaient-ils en accord sur les options artistiques ? Nous arrivons tous avec nos idées préconçues. Mais, tout comme en musique de chambre, il faut savoir être flexible, écouter, apprendre des autres. Douglas Boyd est très souple, tout en ayant une idée précise de là où il veut aller. Le disque promet d’être très réussi ! Propos recueillis par Elsa Fottorino ■
cœur des préoccupations de la formation. En témoignent les nombreuses actions culturelles et projets participatifs organisés par l’orchestre qui invite régulièrement le public à chanter lors des concerts. Et pour se préparer de façon optimale, il est possible avec la plateforme jechanteaveclorchestre.com de suivre des tutoriels en ligne. Dans un registre plus patrimonial, on trouve aussi des vidéos détaillées sur chaque instrument ou sur des œuvres du répertoire, une rubrique « Première écoute » dédiée à la création et une autre, « Ma première fois avec l’orchestre », centrée sur la découverte d’un patrimoine et des musiciens. Vous voulez tout savoir sur la flûte ? Le violoncelle ? Les symphonies de Mozart ? C’est désormais possible. N’oublions pas bien sûr les reportages en ligne dans lesquels les internautes peuvent suivre le travail de l’orchestre en dehors des salles de concert, les pastilles humoristiques et autres flashmobs. Et la phalange se lance désormais dans la réalisation de clips de dessins animés à destination des enfants et des parents pour le prochain Enlèvement au sérail à la Philharmonie de Paris. On n’arrête pas le progrès !
Discographie
Elsa Fottorino ■
youtube.com/orchambreparis jechanteaveclorchestre.com
Dernières parutions
the vivaldi album Thibault Cauvin guitare Julien Masmondet direction Orchestre de chambre de Paris Concerto pour mandoline et cordes en ut majeur, RV 425 Concerto pour luth et cordes en ré majeur, RV 93 Concerto pour cordes en la mineur, RV 356 Concerto pour deux mandolines et cordes en sol majeur, RV 532 Sonate en trio en sol mineur, RV 85 Sonate en trio en ut majeur, RV 82 2016, Sony
mozart Philippe Bernold flûte et direction Emmanuel Ceysson harpe Orchestre de chambre de Paris Concerto pour flûte et harpe en ut majeur, K. 299 Concerto pour flûte et orchestre no 1 en sol majeur, K. 313 Andante pour flûte et orchestre en ut majeur, K. 315 2016, Aparté, Harmonia Mundi
l'énorme crocodile et un amour de tortue Livres-CD adaptés des contes de Roald Dahl Isabelle Aboulker composition Quentin Blake illustrations Pierre Dumoussaud direction François Morel récitant Anne Baquet soprano Yves Coudray ténor Yann Toussaint baryton Orchestre de chambre de Paris 2016, Gallimard Jeunesse
Chanter avec l’orchestre ? C’est possible avec à la plateforme de contenus jechanteaveclorchestre.com pour vous préparer aux concerts participatifs. Une immersion musicale complète vous attend grâce aux tutoriels de chant, vidéos d’animation avec karaoké, reportages…
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Des artistes engagés
© Pierre Morales
Créé en 1978, l’Orchestre de chambre de Paris est considéré comme l’un des orchestres de chambre de référence en Europe.
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vec Douglas Boyd, son directeur musical depuis 2015, l’orchestre recherche la plus haute exigence artistique à travers la mise en valeur de plus de quatre siècles de musique. Animé d’une nouvelle vision de la musique et de son rôle dans la cité, il forme une communauté de quarantetrois artistes engagés à Paris dans le renouveau de la relation entre un orchestre et sa ville. En quarante années d’existence, l’Orchestre de chambre de Paris a collaboré avec les plus grands chefs et solistes : John Nelson, Armin Jordan, Maxime Vengerov, Michel Plasson, Natalie Dessay, Mstislav Rostropovitch, Yehudi Menuhin, Kun Woo Paik, François-René Duchâble, Dame Felicity Lott, Hélène Grimaud, Renaud Capuçon. Il fait vivre et défend un vaste répertoire depuis la période baroque jusqu’à la création contemporaine. Formation de type Mozart, l’orchestre réinterroge la lecture des œuvres classiques par l’emploi de certains instruments anciens, mais aussi par des collaborations avec des chefs d’orchestre venant de l’univers baroque ou avec des solistes dirigeant de leur instrument. Très impliqué dans le renouvellement du rapport aux publics, l’Orchestre de chambre de Paris propose un programme complet d’expériences participatives et immersives au cœur de l’orchestre. Il développe une politique digitale dynamique sur des projets pédagogiques ou ludiques. Avec plus d’une centaine d’actions culturelles chaque saison, sa démarche citoyenne est nourrie par la volonté de partage et l’ambition de nouer des liens entre tous au moyen de la musique. Associé à la Philharmonie de Paris, l’Orchestre de chambre de Paris se produit dans la Grande salle Pierre Boulez, dans la Salle des concerts de la Cité de la musique, ainsi qu’au Théâtre des Champs-Élysées où il développe sa propre saison de concerts. Il est présent régulièrement dans des productions
lyriques à l’Opéra national de Paris, au Théâtre du Châtelet et à l’Opéra Comique. Une volonté de proximité l’amène à se produire aussi au plus proche des Parisiens au CentquatreParis, à la cathédrale Notre-Dame, au Théâtre 13 ainsi qu’à la salle Cortot.
Après de nombreuses tournées qui l’ont conduit, entre autres villes, à Tokyo, Séoul, Moscou, Prague, Rome, Rio, Buenos Aires, l’Orchestre de chambre de Paris donne cette année plus de dix concerts en Allemagne, notamment à l’Elbphilharmonie de Hambourg et au Konzerthaus de Berlin.
Les artistes associés à la saison 2017/2018 partagent la démarche artistique de l’Orchestre de chambre de Paris. Ainsi François-Frédéric Guy et Christian Zacharias depuis le piano, Tabea Zimmermann à l’alto ou François Leleux au hautbois mettent en exergue la pratique du joué-dirigé. Un cycle autour des cinq concertos pour piano de Beethoven, proposé Théâtre des Champs-Élysées © Pierre Morales par cinq pianistes, permettra à chacun d’eux d’offrir sa lecture, Avec une soixantaine d’enregistrements singulière, de ces chefs-d’œuvre du à son actif, l’Orchestre de chambre répertoire classique. Il sera enrichi de Paris poursuit la mise en valeur d’une mise en regard avec des créations des répertoires vocaux, notamment contemporaines de Sally Beamish et d’oratorio, d’orchestre de chambre et de Fazil Say. musique d’aujourd’hui. Ses dernières Cette place majeure donnée à la parutions sont consacrées aux concertos création contemporaine est illustrée de Mozart pour flûte et harpe avec par la résidence du jeune compositeur Philippe Bernold et Emmanuel Ceysson François Meïmoun, qui se voit confier la et à deux pièces pour enfants d’Isabelle commande de plusieurs orchestrations Aboulker sur des textes de Roald Dahl : et de pièces originales. Elle l’est aussi Un amour de tortue et L’énorme crocodile. par des créations de Bruno Mantovani et de Philippe Manoury, tout autant que par un projet inédit de création au cœur de l’espace urbain et d’un immeuble d’habitation de Pierre Sauvageot, intitulé Grand Ensemble. La programmation fait aussi la part belle aux grandes voix d’aujourd’hui comme Marianne Crebassa ou Olga Peretyatko. Enfin, Fabio Biondi, premier chef invité, propose deux programmes baroques qui viennent conforter encore l’ouverture stylistique de l’Orchestre de chambre de Paris.
C’est grâce à ses soutiens que l’Orchestre de chambre de Paris peut mener à bien toutes ses activités. Il tient à remercier la Ville de Paris, la DRAC Île-deFrance – ministère de la Culture et de la Communication, les entreprises partenaires, ainsi que le Cercle des Amis et la Sacem qui contribue aux résidences de compositeurs. ■
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Douglas Boyd, chef d’orchestre et directeur musical
So Scottish! / portrait
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Š Jean-Baptiste Millot
D’abord hautboïste, puis chef d’orchestre renommé sur la scène internationale, Douglas Boyd est directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris depuis septembre 2015.
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embre fondateur du Chamber Orchestra of Europe, il s’est impliqué comme musicien puis à la direction de cet ensemble pendant plus de vingt ans. Au cours de ces dernières années, il a occupé les postes prestigieux de directeur musical de la Manchester Camerata, de chef principal invité du Colorado Symphony et du City of London Sinfonia, de partenaire artistique du Saint Paul Chamber Orchestra et de chef principal du Musikkollegium Winterthur. Récemment, son parcours l’a amené à diriger les plus grands orchestres de Grande-Bretagne, dont le Royal Scottish National Orchestra, les orchestres de la BBC, les orchestres symphoniques de Birmingham et de Bournemouth, le Scottish Chamber Orchestra, les London Mozart Players et le Royal Northern Sinfonia. En Europe, il a notamment collaboré avec le Gürzenich-Orchester Köln, l’Orchestre national de Lyon, la Tonhalle de Zürich, le Swedish Chamber Orchestra, l’Orchestre du Festival de Budapest et le Mozarteum Orchestra Salzburg. Douglas Boyd est également directeur artistique du Garsington Opera. Chef d’orchestre reconnu à l’international, il a dirigé le Nagoya Philharmonic Orchestra au Japon et a connu un franc succès en Australie avec les orchestres symphoniques de Sydney et de Melbourne. Il dirige notamment le Melbourne Symphony Orchestra dans le cycle complet des symphonies de Beethoven en 2011 et dans les concertos pour piano de Beethoven avec Paul Lewis durant la saison 2016/2017. Par ailleurs, il est régulièrement invité à diriger aux États-Unis et au Canada, notamment avec le Saint Paul Chamber Orchestra et les orchestres symphoniques de Baltimore, Dallas, Detroit, Seattle, d’Indianapolis, du Colorado et du Pacifique. Au Canada, il dirige le Toronto Symphony Orchestra et le National Arts Orchestra à Ottawa. Parmi ses engagements récents, on note notamment des concerts avec le Bergen Philharmonic Orchestra, le Finnish Radio Symphony Orchestra, la Philharmonie Zuidnederland, le Sinfonieorchester Basel, le Hungarian
National Philharmonic Orchestra, l’Australian Youth Orchestra, ainsi que de nouveaux concerts avec le Detroit Symphony Orchestra, le Colorado Symphony Orchestra, le Melbourne Symphony Orchestra, le BBC Philharmonic, la Kammerakademie Potsdam, le Mozarteum Orchestra Salzburg et le Minnesota Orchestra. À l’opéra, il se produit dans La Flûte enchantée au Glyndebourne Opera et La grotta di Trofonio d’Antonio Salieri à l’Opéra de Zurich. Lors de la saison 2012/2013, il fait ses débuts à l’Opera North avec La Clémence de Titus de Mozart. Parmi les productions qu’il dirige pour le Garsington Opera figurent Les Noces de Figaro, Don Giovanni, Così fan tutte, Eugène Onéguine et des représentations du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, avec des membres de la Royal Shakespeare Company, et de La Création de Haydn avec la Rambert Dance Company. Douglas Boyd a enregistré les concertos de Bach pour Deutsche Grammophon, son premier enregistrement en tant que chef d’orchestre et soliste, et peut se prévaloir aujourd’hui d’une vaste discographie. Ses enregistrements avec la Manchester Camerata des symphonies de Beethoven, de la Symphonie no 4 de Mahler et du cycle Das Lied von der Erde lui ont valu des éloges unanimes. Il a également gravé les Symphonies nos 4 et 8 de Schubert avec le Saint Paul Chamber Orchestra ainsi que plusieurs enregistrements avec le Musikkollegium Winterthur. ■
« Je crois que la musique peut changer des vies et abolir les frontières »*
* Bruna Basini, Le JDD, Portrait de Douglas Boyd, le 31 mai 2015.
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Une communauté d’artistes Mirana Tutuianu Violon
Hubert Chachereau Violon
Franck Della Valle Violon solo
Jean-Claude Bouveresse Violon
Douglas Boyd Directeur musical
Hélène Lequeux-Duchesne Violon
Olivia Hughes Violon solo, chef d’attaque des seconds violons
Marc Duprez Violon
Deborah Nemtanu Violon solo super soliste Nicole León Violon
Sylvie Dusseau Violon
Gérard Maître Violon
Philip Bride Premier violon solo Florian Maviel Violon
Nicolas Alvarez Violon
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Florent Pujuila Clarinette solo
Benoît Grenet Violoncelle solo Aurélie Deschamps Alto
Ricardo Delgado Contrebasse
Sarah Veilhan Violoncelle
Sabine Bouthinon Alto
Eckhard Rudolph Contrebasse solo
Anna Brugger Alto
Serge Soufflard Alto solo
Philippe Dussol Alto Livia Stanese Violoncelle
Nicolas Ramez Cor solo
Gilles Bertocchi Cor, second soliste
Ilyes Boufadden-Adloff Hautbois solo
Bernard Chapron Flûte, second soliste
Marina Chamot-Leguay Flûte solo
Fany Maselli Basson solo
Étienne Cardoze Violoncelle Claire Parruitte Alto
Henri Roman Basson, second soliste
Jean-Michel Ricquebourg Trompette solo honoraire Pierre Désolé Trompette solo
Nathalie Gantiez Timbales solo
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Deborah Nemtanu Violon solo super soliste
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© Jean-Baptiste Millot
Passionnément !
Née dans une famille passionnément musicienne, Deborah Nemtanu a quatre ans lorsqu’elle choisit le violon. La précocité dans la réussite et la diversité dans le talent caractériseront son parcours.
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et Montpellier Languedoc-Roussillon) mais aussi en récital, tour à tour au violon
En 2016, elle est nommée chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. ■
et à l’alto (musée d’Orsay, Festival des Midis-Minimes). Au fil des festivals et des tournées, elle multiplie les rencontres musicales, notamment avec Boris Berezovsky, Stephen Kovacevich, Romain Descharmes, Jean-Frédéric
Deborah Nemtanu joue un violon de Domenico Montagnana de 1740, généreusement prêté par Monceau Investissements Mobiliers, société du groupe Monceau Assurances.
Neuburger, Adam Laloum, François Leleux, Emmanuel Pahud, Fazil Say et Daniel Hope, sans compter sa sœur Sarah Nemtanu, également violoniste. Salué par la presse, son premier disque consacré à Saint-Saëns et Fauré sort en 2013. En 2016, elle s’associe à sa sœur Sarah pour un disque consacré à l’intégrale des duos de Bartók, ce qui leur offrira l’opportunité de partager la scène du Grand Rex avec Iggy Pop.
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A
près avoir obtenu un prix mention très bien à l’unanimité au CNSMD de Paris en 2001, elle multiplie les distinctions internationales. En 2005, elle est nommée violon solo super soliste de l’Orchestre de chambre de Paris. À ce titre, elle se produit régulièrement au Théâtre des Champs-Élysées dans un répertoire varié et collabore avec des chefs tels qu’Andris Nelsons, Louis Langrée, Juraj Valcˇuha et Sir Roger Norrington. Elle élargit son champ d’action en proposant des programmes où elle passe habilement du violon à l’alto et en dirigeant elle-même l’Orchestre de chambre de Paris. Elle se produit en solo (Festival George Enescu, Festival d’Augsbourg, Festival de Radio France
Portraits de choix
Dans un orchestre de chambre, chaque pupitre et chaque musicien compte. En concert comme à la ville lors des actions culturelles dans les quartiers, ou encore sur le web pour des interviews ou des vidéos promotionnelles, les musiciens partagent leur passion avec tous les publics. Découvrez ici trois d’entre eux qui incarnent trois générations de musiciens, mêlant chacun à leur manière talent et engagement.
/74 Une Vénézuélienne à Paris Nicole León
/75 L’alto en majesté Serge Soufflard
/77 À bras le cor
Orchestre de chambre de Paris © Pierre Morales
Nicolas Ramez
Retrouvez le parcours des autres musiciens de l’orchestre sur : orchestredechambredeparis.com/ocp/musicien
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/ portrait
Une Vénézuélienne à Paris Chez Nicole León, le violon, c’est une affaire de famille.
Un niveau individuel élevé, associé à une dynamique collective © Jean-Baptiste Millot
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on enfance passée à Caracas, au Venezuela, est placée sous le signe de la musique. « J’ai toujours été entourée d’instrumentistes. Il y avait de la musique en permanence à la maison. Mon premier professeur de violon était d’ailleurs une cousine de ma mère ! » Sa mère, justement, occupe une place centrale dans son apprentissage. « J’ai commencé le violon grâce à elle et elle m’a par la suite toujours beaucoup soutenue. » Dès son plus jeune âge, Nicole présente des dispositions favorables pour la musique. À seulement huit ans, c’est le grand saut : elle met le cap sur New York et intègre la Juilliard School dans la classe de Dorothy Delay, grande figure de la pédagogie du violon, décédée en 2002. Le professeur compte parmi ses anciens élèves une lignée prestigieuse de musiciens. Mentor d’Itzhak Perlman, Midori Goto, Sarah Chang ou encore Gil Shaham, elle est connue pour sa méthode d’apprentissage unique, très personnelle : à la fois coach, psychologue,
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conseillère de carrière, elle n’avait pas son pareil pour se glisser dans tous les rôles. Ses anciens élèves ne sont pas avares de superlatifs. Nicole León n’hésite pas non plus à la qualifier de « plus grande pédagogue au monde ». Une fois dans sa classe, les progrès ne tardent pas à suivre : « À cet âge-là, j’avais vraiment besoin d’apprendre la base de la technique du violon et de travailler de nombreux répertoires. L’enseignement de Dorothy Delay était extrêmement riche. Elle m’a transmis tout ce dont j’avais besoin pour me former en tant que soliste. » Une qualité d’enseignement dont elle n’aurait pu bénéficier au Venezuela. « Malheureusement, il existe une bonne formation pour l’orchestre mais de moindre qualité au niveau individuel. » Son apprentissage, elle le poursuivra avec le célèbre violoniste israélien Itzhak Perlman. Son approche de l’enseignement est des plus conviviales. « Sa classe de violon ressemblait plutôt à une famille. Nous allions souvent dîner chez lui et il nous racontait une multitude d’anecdotes sur les plus grands
musiciens. Le fait de le connaître et de partager des moments avec lui m’a apporté autant sur le plan musical que sur le plan humain. C’est peut-être le professeur qui a eu la plus forte influence sur mon parcours. » Pourtant, il est temps pour Nicole de « changer d’air ». Elle profite de sa dernière année à la Juilliard School pour effectuer un échange Erasmus en France, à Paris. Elle passe un an au CNSMD en tant qu’élève boursière de la Fondation Carla BruniSarkozy. Une étape décisive. « Cette expérience m’a permis de connaître la France, d’apprendre la langue et de me confronter à des personnalités différentes. » Elsa Fottorino ■
Retrouvez l’intégralité de ce portrait sur le site orchestredechambredeparis.com/ocp/ musicien
/ entretien
L’alto en majesté Serge Soufflard est membre de l’Orchestre de chambre de Paris depuis sa création en 1978. Alto solo de la formation, il évoque son parcours personnel intimement lié à cette belle aventure.
Comment avez-vous découvert l’alto ? J’ai commencé l’apprentissage de la musique avec le violon. Mon frère était violoncelliste et je trouvais son instrument magnifique. C’était tentant… J’ai rencontré un professeur qui enseignait à la fois le violon et l’alto. À l’alto, j’ai eu l’impression de me rapprocher du violoncelle. Une révélation ! L’école française d’alto est prestigieuse. Revendiquez-vous cette filiation ? Assurément. Cette école a été portée par des noms importants comme Chrétien Urhan, créateur, en 1834, de la Symphonie avec alto principal « Harold en Italie » de Berlioz. Les altistes français possédaient une sonorité assez puissante et timbrée, mais aussi raffinée. Pour ma part, j’ai rencontré des personnalités comme Pierre Ladhuie [prix d’alto en 1929, alto solo à l’Opéra de Paris et à l’Orchestre Lamoureux, Ndlr]. Mes professeurs ont été Serge Collot, membre du quatuor Parrenin, et son assistant Bruno Pasquier. Je me rappelle avoir assuré des remplacements à l’Opéra de Paris où Bruno Pasquier était alto solo. Quelle sonorité ! Comment expliquez-vous le fait que l’alto ait été longtemps méprisé en France ? Il est vrai qu’on appelait les altistes le « cimetière des seconds violons » ! Avant guerre, la plupart des altistes ont débuté comme violonistes. La création de la classe d’alto au Conservatoire de Paris a été tardive. Dans la plupart des
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conservatoires, il n’existait pas de classe d’alto, au point que l’on mettait parfois des cordes d’alto sur les violons, ce qui donnait une sonorité atroce. Par ailleurs, le manque de répertoire concertant a freiné l’attirance pour l’instrument. Cela a changé après la Seconde Guerre mondiale, lorsque des compositeurs comme Ligeti, Schnittke, Chostakovitch, Berio ont dédié de superbes partitions à l’alto. Vous rappelez-vous votre premier concert avec l’Orchestre de chambre de Paris ?
que des hommes. La masculinité régnait sans partage, tant à l’Opéra de Paris qu’aux orchestres philharmoniques de Vienne et de Berlin. Lors du concert inaugural, nous avons donc subi quelques perturbations de la part d’un public féminin assez sonore… Propos recueillis par Stéphane Friederich ■
Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur le site orchestredechambredeparis.com/ocp/ musicien
D’autant mieux que ce fut un concert mouvementé ! Jean-Pierre Wallez dirigeait la formation. À l’époque, il avait annoncé qu’il envisageait de n’engager
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Agenda des orchestres
Androïd
iPhone
Tous les concerts près de vous sur votre smartphone
A S S O C I AT I O N FRANÇAISE DES ORCHESTRES AFO
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/ portrait
À bras le cor L’Orchestre de chambre de Paris fait, avec Nicolas Ramez, le pari de la jeunesse.
L
e nouveau cor solo a tout juste vingt-trois ans. Mais ce blond aux yeux bleus fraîchement sorti du CNSMD de Paris n’est pas arrivé dans un esprit conquérant. « J’avais une appréhension, notamment par rapport à mon âge. J’avais peur de la réaction de mon voisin de pupitre qui est plus âgé que moi et en poste depuis plus longtemps. En réalité, il m’a mis à l’aise dès le départ ! C’était très facile de s’intégrer. Jamais je n’ai fait l’objet de réflexions par rapport à ma place de cor solo. » Il faut dire que Nicolas Ramez mise surtout sur le dialogue dans le travail. « Chacun donne son avis et on choisit ce qui marche le mieux. Quand il y a des musiciens supplémentaires, je ne vais pas forcément imposer ma vision aux autres. Je sais que certains cors solos n’aiment pas fonctionner comme cela. Personnellement, je trouve que c’est une démarche constructive. » Mais le jeune corniste n’en est pas moins opiniâtre. Il s’y est repris à deux fois avant de décrocher le poste à l’Orchestre de chambre de Paris. « J’avais déjà passé le concours il y a un an. » Ce premier échec ne le décourage pas et il se remet aussitôt au travail. Une expérience qu’il évoque avec l’humilité qui le caractérise : « Je n’avais pas l’intention en passant ce concours de me lancer dans une carrière de soliste. C’était surtout bénéfique pour les progrès que cela m’a fait faire sur l’instrument. J’ai toujours voulu entrer dans un orchestre. C’est quelque chose dont j’avais besoin. » La deuxième audition sera la bonne : il prendra ses fonctions à l’orchestre en janvier 2016 puis remportera le prix ARD en septembre de la même année. « C’est un poste qui me convient bien tant au niveau du jeu instrumental que du style. Et le fait que l’orchestre soit installé à la Philharmonie est un plus ! »
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Pour tenir le cap, cela demande une exigence de tous les instants. Nicolas Ramez trouve un refuge dans le sport. « C’est un métier qui peut se révéler très stressant, en particulier pour les cuivres : il est prouvé qu’avant un solo, le cœur monte très vite à 160 ! » Elsa Fottorino ■
« Je ne conçois pas ma vie de musicien sans explorer toutes les facettes du métier ! »
Retrouvez l’intégralité de ce portrait sur le site orchestredechambredeparis.com/ocp/musicien
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Conseil d’administration BUREAU
MEMBRES DE DROIT
PERSONNALITÉS QUALIFIÉES
M Brigitte Lefèvre Présidente du conseil d’administration
M Audrey Azoulay Ministre de la Culture et de la Communication
M. Jean-Pierre Aubert Président d’honneur
Mme Sylvie Forbin Vice-présidente
M. Michel Delpuech Préfet de la région Île-de-France / Préfet de Paris
M. Jean-Paul Escande Trésorier
Mme Anne Hidalgo Maire de Paris, représentée par :
M. Christophe Beaux Mme Sofi Jeannin Mme Caroline Maleplate M. Bruno Mantovani M. Bruno Messina Mme Hélène Ploix M. Jacques Renard
me
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M. François Dagnaud Maire du 19e arrondissement M. Philippe Ducloux Conseiller de Paris
Équipe administrative et technique DIRECTION GÉNÉRALE ET ADMINISTRATION Directeur général Nicolas Droin ndroin@ocparis.com
Directrice administrative et financière Stéphanie Deporcq sdeporcq@ocparis.com
Assistante de direction Maud Mentec mmentec@ocparis.com
Directeur de production Alexander Morel amorel@ocparis.com
Chargée de production
PRODUCTION Déléguée artistique Chrysoline Dupont cdupont@ocparis.com
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Amélie Eblé aeble@ocparis.com
Caroline Philippe cphilippe@ocparis.com
Chargée de développement des publics et billetterie
Régisseur-bibliothécaire
Alice Mouldaïa amouldaia@ocparis.com
François-Henri Gourgues fhgourgues@ocparis.com
Régisseur d’orchestre Maximilian Scheuer mscheuer@ocparis.com
Chargée de la communication digitale Anne-Élise Grosbois aegrosbois@ocparis.com
Relations presse
Comptable Martine Wintz mwintz@ocparis.com
Chargée des actions culturelles et éducatives
SERVICE DES PUBLICS Directeur de la communication et du développement Gilles Pillet gpillet@ocparis.com
Chargée de communication Émilie Tachdjian etachdjian@ocparis.com
Chloé Rayneau crayneau@ocparis.com 06 87 03 05 23 Lucy Boccadoro lucy@boccadoro.fr 06 62 15 50 78
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AUPRÈS DES SALLES DE CONCERT
Location et abonnements dans votre espace personnel orchestredechambredeparis.com, rubrique « Billetterie »
Théâtre des Champs-Élysées
PAR CORRESPONDANCE Location sur papier libre et abonnements sur le formulaire (Guide pratique billetterie ou à télécharger sur notre site), accompagné de votre règlement à : Orchestre de chambre de Paris Service Billetterie 221, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris
Guichet du lundi au samedi de 12 h à 19 h Tél. : 01 49 52 50 50 theatrechampselysees.fr Cité de la musique - Philharmonie de Paris Guichet du mardi au vendredi de 12 h à 18 h, samedi et dimanche de 10 h à 18 h Tél. : 01 44 84 44 84 philharmoniedeparis.fr LE CENTQUATRE-PARIS
PAR TÉLÉPHONE du lundi au vendredi de 14 h à 18 h au 0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit) Les réservations par téléphone peuvent être réglées : - par carte bancaire au moment de votre appel (Visa ou Eurocard-Mastercard uniquement) - par chèque à l’ordre de « Orchestre de chambre de Paris » adressé au Service Billetterie
AUTRES BILLETTERIES EN LIGNE fnac.com ticketac.com classictic.com billetreduc.com
Guichet du mardi au vendredi de 12 h à 19 h, samedi et dimanche de 11 h à 19 h Tél. : 01 53 35 50 00 104.fr Théâtre 13 / Seine et Jardin Guichet du lundi au vendredi de 14 h à 19 h Tél. : 01 45 88 62 22 theatre13.com Opéra Comique Guichet du lundi au vendredi de 11 h à 19 h, samedi de 14h à 19h et dimanche de 13 h à 16 h Tél. : 01 80 05 68 66 / 0 825 01 01 23 (0,15 €/mn) opera-comique.com Festival de Saint-Denis
Retrouvez l’ensemble des informations pratiques (formules d’abonnements, location pour les groupes et les collectivités, conditions particulières, tarifs) dans le Guide pratique billetterie.
Tél. : 01 48 13 06 07 festival-saint-denis.com
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/ tarifs
TARIF PLEIN / TARIF RÉDUIT
Tarifs A Cat. 1
Cat. 2
Cat. 3
Cat. 4
Cat. 5
THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES
55 40
42 30
30 24
17 14
10
SALLE CORTOT
15
9
Catégorie unique, placement libre
THÉÂTRE 13 / SEINE ET JARDIN
18
14
Catégorie unique, placement libre
GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ PHILHARMONIE DE PARIS 16/12/2017
40
34
35
Tarif concert et ateliers
28
18
Catégorie unique, placement libre
LE CENTQUATRE-PARIS 24/02/2018
SALLE DES CONCERTS - CITÉ DE LA MUSIQUE PHILHARMONIE DE PARIS 17/03/2018 12/04/2018
CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE PARIS
25
25
21
20
32
27
26
30
25
15
FRAIS D’ENVOI ET DE RÉSERVATION L’envoi par courrier simple des billets donne lieu à la facturation de : 2 € par commande 5 € par commande pour l’envoi en recommandé Vos billets peuvent être imprimés, sans frais, via l’espace personnel sur le site orchestredechambredeparis.com dès validation de votre paiement. Les frais de réservation par téléphone donnent lieu à la facturation de 2 € par commande
/80
30
12
28
24
20
17
15
Placement libre dans chaque catégorie
8
Tarifs B
OPÉRA COMIQUE
24/10/2017
Cat. 1
Cat. 2
Cat. 3
Cat. 4
Cat. 5
Cat. 6
50 40
45 36
35 28
25 20
20
95
81
74
55
47
30
25
10
5
15
10
Catégorie unique
34
30
25
20
10
THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES 21/12/2017 Un Barbier (Séances famille) 10 et 13/01/2018
(adultes) (moins de 26 ans)
63
GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ - PHILHARMONIE DE PARIS 14/05/2018 28/06/2018
60
51
25
21
(adultes)
50
42
40
10
(enfants)
Tarifs C - scolaire THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES Un Barbier (Séances scolaires) 8, 9, 11 et 12/01/2018
5
Catégorie unique, placement libre. Gratuité pour les accompagnateurs (1 pour 10 élèves)
TARIFS RÉDUITS Sur présentation d’un justificatif pour les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires du RSA (justificatif de moins de trois mois), les personnes à mobilité réduite, personnes malvoyantes et malentendantes. Tarifs jeunes / étudiants
Tarifs groupes et collectivités
de 5 à 10 € pour les concerts en tarif A. Tarif réduit pour les autres concerts (étudiants et jeunes jusqu’à 28 ans inclus).
Les associations, les groupes d’amis, les comités d’entreprise bénéficient pour l’achat de 10 places minimum pour un même concert entre 15 et 30 % de réduction pour les concerts en tarif A. Conditions générales de vente sur orchestredechambredeparis.com
Tarifs scolaires ou groupes de jeunes encadrés de 5 € pour les concerts en tarif A au Théâtre des Champs-Élysées, à la salle Cortot et au Théâtre 13. Pour les concerts à la Philharmonie, les groupes scolaires bénéficient de 15 % de réduction.
Retrouvez l’ensemble des informations pratiques (formules d’abonnements, location pour les groupes et collectivités, conditions particulières, tarifs) dans le Guide pratique billetterie.
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Partout dans Paris THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES 15, avenue Montaigne 75008 Paris Tél. : 01 49 52 50 50 theatrechampselysees.fr Métro - Alma-Marceau (ligne 9)
Stations Vélib’
CITÉ DE LA MUSIQUE PHILHARMONIE DE PARIS 221, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris Tél. : 01 44 84 44 84 philharmoniedeparis.fr Métro - Porte de Pantin (ligne 5)
Tramway - Porte de Pantin (T3B)
Stations Vélib’
CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE PARIS 6, parvis Notre-Dame / Place Jean-Paul-II 75004 Paris notredamedeparis.fr Métro - Cité (ligne 4)
RER - Saint-Michel - Notre-Dame (lignes B, C)
Stations Vélib’
SALLE CORTOT 78, rue Cardinet 75017 Paris Tél. : 01 47 63 47 48 sallecortot.com Métro - Malesherbes (ligne 3)
Stations Vélib’
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THÉÂTRE 13 / SEINE 30, rue du Chevaleret 75013 Paris Tél. : 01 45 88 62 22 theatre13.com Métro - Bibliothèque F. Mitterrand (ligne 14)
Stations Vélib’
THÉÂTRE 13 / JARDIN 103 A, boulevard Auguste-Blanqui 75013 Paris Tél. : 01 45 88 62 22 theatre13.com Métro - Glacière (ligne 6)
Stations Vélib’
FESTIVAL DE SAINT-DENIS / BASILIQUE-CATHÉDRALE 16, rue de la Légion-d’Honneur 93200 Saint-Denis Tél. : 01 48 13 06 07 festival-saint-denis.com Métro - Basilique de Saint-Denis (ligne 13)
Tramway - Saint-Denis Basilique (T1)
LE CENTQUATRE-PARIS 5, rue Curial 75009 Paris Tél. : 01 53 35 50 00 104.fr Métro - Riquet (ligne 7)
Stations Vélib’
OPÉRA COMIQUE 5, rue Favart 75002 Paris Tél. : 01 80 05 68 66 opera-comique.com Métro - Richelieu-Drouot (lignes 8 et 9)
Stations Vélib’
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Agenda 17/18 SEPTEMBRE JEU. 21 SEPT. - 20 H
BEETHOVEN / BARTÓK
Théâtre des Champs-Élysées
p. 8
MER. 27 SEPT. - 20 H
LA FORESTA INCANTATA
Théâtre des Champs-Élysées
p. 9
SAM. 30 SEPT. - 15 H
BAGATELLES
Salle Cortot
p. 10
LUN. 2 OCT. - 20 H
PARIS - PRAGUE 1920
Théâtre 13 / Seine
p. 10
MER. 11 OCT. - 20 H
POÈMES ET LIEDER
Théâtre des Champs-Élysées
p. 11
SAM. 14 OCT. - 15 H
MÉTAMORPHOSES
Salle Cortot
p. 11
JEU. 19 OCT. - 20 H
CONCERTI CLASSIQUES
Théâtre des Champs-Élysées
p. 12
MAR. 24 OCT. - 20 H
RÉCITAL MARIANNE CREBASSA
Opéra Comique
p. 13
BEETHOVEN / BEAMISH
Théâtre des Champs-Élysées
p. 13
JEU. 7 DÉC. - 20 H
DANSE(S)
Théâtre des Champs-Élysées
p. 14
SAM. 9 DÉC. - 15 H
LES ESPRITS
Salle Cortot
p. 15
LUN. 11 DÉC. - 20 H
BEETHOVEN / REICHA
Théâtre 13 / Seine
p. 15
SAM. 16 DÉC. - 19 H 30
LES SAISONS
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie de Paris
p. 16
JEU. 21 DÉC. - 20 H
BROADWAY SYMPHONIQUE
Théâtre des Champs-Élysées
p. 17
LUN. 8 AU SAM. 13 JANV.
UN BARBIER
Théâtre des Champs-Élysées
p. 19
VEN. 19 JANV. - 20 H
BRUCKNER INTIME
Théâtre des Champs-Élysées
p. 20
MAR. 23 JANV. - 20 H
BEETHOVEN / HAYDN
Théâtre des Champs-Élysées
p. 20
SAM. 27 JANV. - 15 H
QUINTETTES À DEUX ALTOS
Salle Cortot
p. 21
OCTOBRE
NOVEMBRE SAM. 11 NOV. - 20 H
DÉCEMBRE
JANVIER
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FÉVRIER SAM. 3 FÉVR. - 15 H
L’ALOUETTE
Salle Cortot
p. 21
JEU. 8 FÉVR. - 20 H
BEETHOVEN / BERG
Théâtre des Champs-Élysées
p. 22
SAM. 10 FÉVR. - 15 H
NUITS
Salle Cortot
p. 23
JEU. 15 FÉVR. - 20 H
FOCUS BEETHOVEN
Théâtre des Champs-Élysées
p. 23
SAM. 17 FÉVR. - 15 H
QUATUOR POUR LA FIN DU TEMPS
Salle Cortot
p. 24
SAM. 24 FÉVR. - 20 H
UN SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ
LE CENTQUATRE-PARIS
p. 25
SAM. 17 MARS - 17 H
NATURE ENCHANTERESSE
Cité de la musique - Philharmonie de Paris
p. 26
LUN. 19 MARS - 20 H
SALAD JOUE BACH, SCHUBERT, GLASS…
Théâtre 13 / Jardin
p. 27
SAM. 24 MARS - 15 H
LE VIOLONCELLE À L’HONNEUR
Salle Cortot
p. 27
MER. 28 MARS - 20 H
TRIPLE BEETHOVEN
Théâtre des Champs-Élysées
p. 28
MAR. 3 AVR. - 20 H
BEETHOVEN / SAY
Théâtre des Champs-Élysées
p. 29
JEU. 12 AVR. - 20 H 30
GAUTIER CAPUÇON
Cité de la musique - Philharmonie de Paris
p. 31
SAM. 5 MAI
L’AUTRE EN SCÈNE
Théâtre Gérard Philipe Saint-Denis
p. 32
LUN. 14 MAI - 20 H 30
OLGA PERETYATKO ET BENJAMIN BERNHEIM Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie de Paris
p. 33
JEU. 24 MAI - 20 H
ALTO CONCERTANT
Théâtre des Champs-Élysées
p. 35
SAM. 26 MAI - 15 H
FANTAISIES POUR ALTO
Salle Cortot
p. 36
Cathédrale Notre-Dame de Paris
p. 37
MARS
AVRIL
MAI
MER. 30 ET JEU. 31 MAI - 20 H DIXIT DOMINUS
JUIN JEU. 7 JUIN - 20 H
RHAPSODIE
Théâtre des Champs-Élysées
p. 38
JEU. 14 JUIN - 20 H 30
FESTIVAL DE SAINT-DENIS
Basilique-cathédrale de Saint-Denis
p. 39
MER. 20 JUIN - 20 H
PIANO GALANT
Théâtre des Champs-Élysées
p. 39
JEU. 28 JUIN - 19 H 00
LE MONSTRE DU LABYRINTHE
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie de Paris
p. 40
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ues billetterie
groupes, els, collectivitÊs et RÊservations individu ation simple Abonnements et loc res liè cu Conditions parti
saison 17/18
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Orchestre de chambre de Paris
221, avenue Jean Jaurès 75019 Paris orchestredechambredeparis.com N° Vert gratuit : 0 800 42 67 57 (du lundi au vendredi de 14 h à 18 h)
Licence d’entrepreneur de spectacles
2-1070176 Programmes et informations donnés sous réserve d’erreurs typographiques ou de modifications. Ne pas jeter sur la voie publique. Dépôt légal : ISSN : 1769-0498 Achevé d’imprimer en mars 2017
Réalisation et coordination
Orchestre de chambre de Paris Service Communication Gilles Pillet, Émilie Tachdjian, Anissa Rémot
Conception graphique Agence Mixte
Textes
Stéphane Friederich, Elsa Fottorino, Séverine Garnier, Jean-Baptiste Urbain, Antoine Ly, Axelle Roi, Gilles Pillet, Anissa Rémot, Amélie Eblé, Sarah Ong
Relecture
Christophe Parant
Photos
Tous droits réservés. Sommaire Orchestre de chambre de Paris © Pierre Morales Kaisersaalkonzert © Schmelz Fotodesign Douglas Boyd © Jean-Baptiste Millot Gautier Capuçon © Gregory Batardon Concerts de musique de chambre Musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris © Jean-Baptiste Millot p.10 : Sélina Wakabayashi © DR p.15 : Bénédicte Péran © DR p.15 : David Violi © Stanislas Alleaume p.24 : François-Frédéric Guy © Caroline Doutre p.27 : Roland Pidoux © Laure Vasconi p.27 : Laurent Colombani © DR p.27 : Hugo Barré © DR
Illustrations
Antoine Corbineau
Photogravure et impression Imprimerie Chartrez RCS Arras 631 920 286
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