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VM n.07 Vivre Mayotte n°07 Périodique gratuit Directeur de publication/DA : Franco di Sangro Journalistes : Kalathoumi Abdil-Hadi - Marion Châteauneuf Juliette Dussaut - Ichirac Mahafidhou Faïd Souhaïli - Adrien Theilleux Commerciale : Murielle Turlan - 0639 69 28 86 murielle@somapresse.com Graphisme : Franco di Sangro Contes & Légendes : Archives Départementales de Mayotte. Illustrations : Nino facebook.com/vivremayotte issuu.com/vivremayotte VM est une publication de SOMAPRESSE Tél. 0269 61 20 04 - Fax. 0269 61 54 47 Dépôt légal : BdP Mamoudzou. Imprimé à l’île Maurice Caractère Ltd - 5000ex. Toutes reproductions entières où partielles, sont interdites sans l’autorisation de VM conformément à la loi.
édito Chers lecteurs, Votre VIVRE MAYOTTE 07 est enfin arrivé. Ce numéro lance le « cahier enfance », dossier qui s’adresse aux mamans pour les informer aux mieux : nous mettrons en avant le centre aéré « Je veux m’amuser », pour celles qui souhaitent occuper de temps en temps leurs petits à travers de belles sorties de groupe. Pendant ce temps elles pourraient profiter de la journée pour se faire une beauté des mains par Mains de fée par exemple, ou encore pour faire un bon shopping spécial rentrée chez Mi-Galéria qui lance pour l’occasion un linéaire IKKS enfants. Ou pourquoi pas, une séance de yoga à domicile en contactant notre Colette nationale ? Petit clin d’œil au Mondial du mois dernier : vous aurez un dossier sur les mahoraises et le foot. Connaissez-vous Fahoullia Mohamadi ? Un portrait de cette jeune femme vous a été concocté, son domaine de prédilection est la recherche scientifique. Nous découvrirons qu’il y a du bon à papoter, alors disons le haut et fort : vive le papotage ! Enfin, un grand merci à Jean-Claude Pichard qui nous ramène dans le passé par un petit historique de la rue du Commerce. Bonne lecture et bonne fin de vacances ! VM
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C'est arrivé ici...
Yasmina Saïd Moindjé 17 ans
1ère ceinture noire de karaté féminine
Nouvel aérogare Aéroport de Dzaoudzi
Nouvel amphidrôme Georges Nahouda
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Sommaire
8/13 PORTRAIT
Fahoullia Mohamadi Docteur en chimie
30/35 LE REPAS
Histoire de glace Marinade...
66/69 EXPRESSION LIBRE
Toibrane Mogne Daho
14/19 FOCUS
MWA la petite entreprise qui monte
20/25 BOUTIQUES
26/29 Découverte
Shopping & Conseils
Le mondial vu par les mahoraises
48/59 Cahier enfance
60/63 BEAUTé & CONSEILS
36/47 BIEN-êTRE
& SANTé Combattre la stérilité Psycho
70/71 IL éTAIT UNE FOIS... La rue du Commerce
72/77 CONTES & LéGENDES Trandrayma
de e t ê t a l s n a d ut
Par Juliette Dussa
Il était une époq ue où on lisait la ouvrir. Le jour nal, les savoirs, presse pour la pensée, les idées. Sur les autr es inconnu. Aujour , sur le monde, vaste et alors d'hu vaste ne soit plus i, il semble que ce monde si as intéresse. Alors sez inconnu pour que l'on s'y on referme, la pa ge, la fenêtre, l'histoire. Sur so i, su perd la bataille de r l'infirment petit. L'Histoire s histoires. Alors, on lit dans les journaux les plus sé et surprenantes rieux les histoires, sordides , qu autre en fait, au i arrivent aux autres. À un singulier. Un pa ra réchappe à un saut de 1500 m chutiste qui ètres sans une égratignure, la fe mme malade qu i tue ses nouveaux né s. Un homme, un et congèle e femme. Sur 7 milliards. Et tous les autr es alors ? Ceux qui se battent, ceux qui agissen t, meurent ? Relay ceux qui pensent, ceux qui és en fin de jour après un repo nal télévisé, rtage sur le m acramé et la sacrée Ginette qui que faisaient se continue de faire les gestes s an qui font leurs co cêtres ou sur les familles ur et qui trouvent, ses dans les supermarchés pauvrettes, que la vie est très dure. Ou encore un la parole aux au document inédit qui donne to des vacances de mobilistes qui, sur la route ce fameux "cha ss mois d'août", on t eu bien du mal é-croisé du à boucler leurs affaires entassée s dans le coffre de toit de leur Scénic et qui s'e mm sur fond de mar erdent dru dans la voiture, m sont les mêmes ots qui chialent. Des JT qui sur d'infos aseptisée toutes les chaines, des pages s. Et dans la presse régionale, c'est parle pas d'un pire. On ne seul homme, d' un seul autre humain. On se concentre ici su r sur son groupe . L'association de soi-même, s boulistes de l'étang de Berr ea de la convivialité partagé la galette des rois , l'école primair e de Rennesles-bains a battu carnaval, la mais on de retraite de Gradignan a accueilli un sosie c'était top. de Johnny, Et, en photo, so i. Pour intéresse r les gens, il faut qu'ils se voient. Ah Quand des cata j'y étais ! C'est fou, non ? strophes se pr oduisent, les
Juliette
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e blent ne se poser qu'un reporters français sem mi par is nça a-t-il des Fra question, aff ligeante : y s-nous plus capables de me som Ne ? es tim vic les t de ceux que nous ne nous émouvoir du sor sont pas notre miroir connaissons pas, qui ne parfait ? ndre les gens pour des Or c'est sans doute pre de faire ce choix-là. que cons qu'ils ne sont pas teurs sont de moins en lec s Le s. pri mé du lui Ce JT attirent de moins en moins nombreux, les vent le relais, ses infos sou moins. Internet prend du monde. Alors, peutdécalées, ses blogs venus lisme paierait mieux, rna être, faire du bon jou t a fait ce pari qui parait vendrait plus. Mediapar écrasés et plus d'analyse payant. Moins de chiens il tions, de contexte. Car et d'enquêtes, d'explica le pé lou nt me use tre con semble que si on a malen pourra plus jamais rien début d'une info, on ne articles et reportages y comprendre, tant les , refaire le point, redire se bornent à ne jamais rappeler. je rnaliste et, bien sûr, Je suis moi-même jou te. ret reg le je is Ma le. n'échappe pas à la règ , vite. Souvent. Et puis j'oublie l'info, je hais cer tains de e rèn ph izo sch En me hérisse quand je journalistes. Je m'agace, Ceux qui, alors que é. tél tombe sur le journal t nt d'être élu présiden François Hollande vie ses era nn do il où de tra et marche vers l'es et ses remerciements premières impressions l élu de leurs micros uve no attendus, harcèlent le Alors ?". Comme si le et caméras : "Alors ? minutes, retarder les is tro gars allait s'arrêter pour raconter un truc hourras qui l'attendent répétera pas une fois ne inédit, un truc qu'il c tend sur scène, un tru arrivé au micro qui l'at quoi ur po : me mê n bie passionnant… Quand e banalité inédite reste faire ? Pour l'inédit ? Un une banalité. idiots. Peut-être que s'ils Et les gens ne sont pas gnés, dépréciés, ils ne dai dé ne se sentaient pas s listes la profession la plu feraient pas des journa la presse rs, alo e ori thé En . détestée de France … t bien sûr qu'à y gagner et les médias n'auraien
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Les femmes ont envie de prendre leurs responsabilités Dans de nombreux domaines, il est admis que Mayotte manque de compétences. Mais au fur et à mesure du temps, celles-ci se comblent. C'est le cas notamment du domaine de la recherche scientifique. Il y a deux mois, Fahoullia Mohamadi est devenue docteur en chimie. Une première pour Mayotte et qui doit être encouragée pour la jeune femme. D'ailleurs, si c'est un peu par hasard qu'elle s'est embarquée dans la voie de la recherche, aujourd'hui elle s'y épanouit grandement.
Ses origines Fahoullia Mohamadi est née il y a 27 ans à Saint-Denis de la Réunion. Elle est la troisième enfant d'une "fratrie" de quatre filles. Dès son plus jeune âge, elle se sent à l'aise à l'école. "Ma mère a toujours investi dans les études. Mes grandes sœurs s'y sentaient bien et avaient de bonnes notes et je les ai toujours imitées" indique la jeune femme. Ensuite, sa mère qui est aujourd'hui commerçante au marché de Mamoudzou, décide de revenir à Mayotte et embarque ses quatre filles avec elle. Elle les élève seule et la famille s'installe à Acoua. Fahoullia poursuit sa scolarité au collège du Nord à Mtsangadoua. Son parcours Le Dr Fahoullia Mohamadi (c'est ainsi qu'on peut l'appeler désormais) a soutenu il y a deux mois à l'Université de Perpignan une thèse sur "la métabolomique1 appliquée à l'étude des coraux scleractiniaires2". Mais avant d'en arriver là, la jeune Fahoullia a obtenu son bac S spécialité physiquechimie en 2004 au lycée de Mamoudzou. Elle est aussi lauréate du prix de la vocation scientifique cette année là, un prix destiné à encourager les
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portrait
Fahoullia Mohamadi Propos recueillis par Faïd Souhaïli pour VM Photos : Franco di Sangro
une licence professionnelle, mais j'ai suivi une licence générale. J'y ai découvert des disciplines que j'ai beaucoup aimées" reconnaît-elle. Mais pour Fahoullia, il vaut mieux avoir une formation professionnelle pour optimiser ses chances d’insertion sur le marché du travail car on y apprend un métier. Alors, elle se dirige vers Perpignan et un master professionnel de chimie des molécules bioactives3. Mais la recherche d'un stage professionnel s'avère très compliqué. Sans voiture et n'ayant d’argent pour louer un second appartement hors de Perpignan tout en conservant celui qu'elle a déjà, car il y a peu de labo de chimie à Perpignan, les opportunités se font rares. Pour la sortir de ce mauvais pas, une de En 2007, elle retourne sur ses profs lui propose un stage en son île natale à la Réunion recherche. "Je n'étais pas très où elle intègre une licence intéressée car c’était un stage en "Ma mère a toujours investi générale de biochimie pour recherche" avoue Fahoullia. Mais dans les études" obtenir un diplôme bac+3 parfois dans la vie, on ne fait pas puisque désormais au niveau ce que l'on veut. européen avec le système Le laboratoire qui l'accueille lui LMD (licence-master-doctorat), le BTS à bac+2 n'est propose de trouver des molécules bioactives sur pas reconnu au niveau européen. "Je recherchais des organismes marins. "Leur spécialité sont (est jeunes femmes à poursuivre des études scientifiques. A cette époque, il n'était pas question pour elle de faire des études longues. Alors, elle s'engage pour un DUT de chimie à Castres. L'année suivante, elle se réoriente vers un BTS QIABI (Qualité dans les industries agro-alimentaires et bio-industries) toujours à Castres. Dans le cadre de son stage, elle a mis en place la méthode HACCP sur le réseau de distribution de l’eau potable à la Sogéa, sous la direction de Sitti Mohamed Mroudjaé, responsable du laboratoire de l'entreprise. "Cela consiste à analyser tous les points critiques du process afin de mettre en place des moyens de prévention pour leur maitrise" détaille-t-elle.
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"Je pense à la recherche même quand je me lave les cheveux"
les feux sont au vert. Toutefois, effectuer une thèse n'est pas possible sans financement. "Les sujets de thèse ne manquent pas, mais les universités ne vous acceptent pas sans bourse ou financement. Lorsque j'étais en stage à Mayotte, Maoulana Andjilani (responsable de la recherche au conseil général de Mayotte) m'avait dit qu'il existait des financements du conseil général pour des thèses. Quand la possibilité s'est présentée, je lui ai demandé si ça tenait toujours" révèle le Dr Fahoullia Mohamadi. La réponse a été positive et après avoir constitué son dossier et finalisé son sujet avec le laboratoire de chimie des biomolécules et de l’environnement (LCBE) Fahoullia se voit enfin les portes du doctorat s'ouvrir. Son sujet est consacré à "la métabolomique Il ne faut jamais dire jamais appliquée à l'étude des coraux scleractiniaires". Ce Après cinq années d'études supérieures, Fahoullia sujet était tout à fait nouveau pour son laboratoire. Mohamadi est bien loin des études courtes qu'elle "La métabolomique est l'étude du métabolome s'imaginait faire. A ce stade-là, la question de la , l’ensemble des recherche se pose petites molécules désormais. N'étant pas "J'ai vraiment découvert la recherche qui composent un mariée, n'ayant aucune obligation familiale et organisme. Elles et ça m'a beaucoup plu" étant jeune (23 ans), reflètent l'état la chimie des invertébrés marins) les invertébrés marins. J'ai travaillé sur l'ascidie4 (Diazona fungia) et j'ai caractérisé trois molécules potentiellement anticancèrigène. "J'ai vraiment découvert la recherche et ça m'a beaucoup plu". Au fur et à mesure, j'y ai pris goût. Mais c'est long, on ne sait pas trop ce que l'on va trouver, c'est un peu comme les pièces d’un puzzle qu’on assemble" confie-t-elle. L'année précédente, elle effectue un stage le laboratoire départemental de Mayotte. "J'ai travaillé sur l'état de contamination des eaux, des sols végétaux par les produits phytosanitaires. Il n'y avait pas tout le matériel nécessaire pour mes expériences, ça a été limite, mais c'était très bien".
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p hy s i o l o g i q u e d'un organisme.
on traverse des moments difficiles, alors qu'il y a plus d'abandons chez les hommes" confie-t-elle. Du courage et de la volonté, il faut en avoir quand on s'engage dans une thèse. En effet, il faut se consacrer exclusivement à son objet de recherches pendant trois ou quatre ans. "Durant cette période, il n'y a pas de vacances, pas de week-ends, on se sacrifie. C'est un choix. Les fêtes et les sorties, j'en fais mais quand je suis en vacances. Là, je ne sortais pas ou peu et les fêtes, je n'y pensais même pas. La recherche vous habite, vous ne pensez qu'à ça. Même quand je me lavais les cheveux, je ne pensais qu'à mes recherches. J'ai même déménagé à une minute de mon labo pour pouvoir y aller même à minuit quand certaines idées me traversaient l'esprit !" Toutefois, il faut savoir réaliser une coupure quand il le faut. C'est ce qu'a fait l'an dernier Fahoullia en s'accordant trois semaines de vacances à Mayotte. Après deux années de thèse, les résultats de ces expériences ne donnaient rien. Et même si elle a été très bien encadrée par son directeur de thèse, tout n'est pas venu facilement. "Nos chefs n'ont pas forcément de réponses aux problèmes que nous étudions. Ils peuvent nous dire vers quelle piste se diriger après avoir longuement discuté. Mais la recherche se fait à tâtons" explique-t-elle. Cela fut d'autant plus vrai pour la Mahoraise que sa thèse n'est pas composée à 100 % de chimie. "Il y avait un tiers de chimie, un tiers de biologie et un tiers de programmation et de traitement de données. Il a fallu que je m'imprègne de tout ça, cela a pris du temps."
"C’était une belle expérience qui permet entre autre de découvrir le métier d’enseignantchercheur ou de maître de conférence"
J'étudie le blanchissement des coraux. Bien que les causes et les conséquences du blanchissement soient aujourd’hui bien documentées, le mécanisme du phénomène n’est toujours pas décrit du fait de sa complexité. On sait qu'il y a une algue qui vit en symbiose avec le corail qui est un animal. L'algue couvre 95 % des besoins en nutriment de l’animal qui lui assure en retour un protection grâce à son squelette calcaire. Quand le corail perd l'algue ou les pigments photosynthétiques, le blanchissement se produit. En essayant de comparer l'état d'un corail sain et celui d'un corail stressé, on essaie de voir ce qui diffère entre les métabolomes afin de mettre en évidence des biomarqueurs caractéristiques des différents « états de santé » " vulgarise la chercheuse. Si son choix s'est porté sur l'étude des coraux, ce n'est pas parce qu'elle est un as de la plongée. "C'est l'un des paradoxes. Mon objet d'études se trouve en milieu marin et je ne sais pas nager. Mais ce que l'on voit sous l'eau, c'est magnifique. Et puis ce sujet était plus "sexy" que d'autres, il y avait plus de perspectives pour moi et aussi plus d'occasion de voyager. J'ai pu participer à des colloques internationaux et j'ai réalisé une expérience de stress sur les coraux de Moorea ainsi qu’une campagne de collecte durant 40 jours, en Polynésie française. J’ai choisi ce sujet aussi afin de pouvoir transposer et appliquer mes outils recherches à Mayotte qui est entourée par une barrière de corail" précise-t-elle. Néanmoins, son terrain de recherche n'a pu se faire à Mayotte. Notre île n'est pas équipée de laboratoire ayant l'équipement nécessaire pour les expériences qu'elle devait réaliser. Alors, outre ses collectes de Moorea, Fahoullia a collaboré avec l'aquarium de Monaco, l'un des plus grands et des plus fournis du monde. Le quotidien d'une doctorante Dans son laboratoire de Perpignan, Fahoullia Mohamadi n'a pas eu à souffrir du cliché que les femmes soient moins présentes dans le domaine scientifique que les hommes. "Chez nous, il y avait autant d'hommes que de femmes. Mais les directeurs de thèse nous ont dit qu'ils préféraient avoir des femmes car elles sont plus courageuses que les hommes. Nous, on va jusqu'au bout, même si parfois
Durant sa thèse j’ai fait des interventions en licence essentiellement et ponctuellement en master. "C’était une belle expérience qui permet entre autre de découvrir le métier d’enseignant-chercheur ou de maître de conférence" fait-elle remarquer. Des propositions de post-doctorats à Washington et Hawaii Si Fahoullia Mohamadi est arrivé à son but le 27 mars dernier en obtenant son doctorat de chimie avec une mention très honorable (la plus haute), c'est aussi parce qu'elle a été soutenue tout au long de sa thèse, elle a reçu des encouragements de ses proches. "Il y a bien sûr ma mère qui nous a toujours poussées à
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aller loin. Il y a mes sœurs et en particulier Fatourani. Elle a toujours eu des facilités et elle a réussi. Je n'oublie pas non plus Sitti Mohamed Mroudjaé, et bien entendu mon mari qui a été d’un énorme soutien au cours de la 3e année qui est aussi la plus éprouvante Mais il ne faut pas croire, ce doctorat, j'ai passé beaucoup de temps dans mon labo et mon bureau pour l'obtenir."
se font les contacts. Et pour faire connaître nos recherches, on écrit en anglais. D'ailleurs, j'écris d'abord en anglais et ensuite je traduis en français. La seule chose que j'ai écrite en français ces dernières années, c'est ma thèse" conclut-elle.
Malgré sa réussite, Fahoullia Mohamadi a tout de même un regret. "Je n'ai pas fait médecine. J'étais tellement persuadée que ce n'était pas pour moi, que ce serait trop dur, trop long. Au final, j'ai fait neuf ans d'études supérieures et je suis allée au bout de mon projet" fait-elle remarquer. C'est pour cela qu'elle suggère aux jeunes mahoraises à ne se fixer aucune barrière. "Il faut être curieuse, ne pas avoir peur de demander si on est confronté à quelque chose qu'on ne connaît pas. Si on est motivée, on peut y arriver, il faut essayer" conseillet-elle. Aujourd'hui, Fahoullia veut prendre du temps pour elle. Elle s'est mariée il y a un an et compte profiter pleinement des joies de cette union. "Tout s'est fait en trois mois, mais on était amis depuis des années" concède-t-elle. Le Dr Mohamadi compte passer encore quelques semaines de vacances avant de replonger dans sa passion. A Mayotte, aucun laboratoire de recherche ne peut l'accueillir. Alors, son avenir passera forcément par l'extérieur. "Je vais continuer sur la même thématique à Perpignan. J'ai aussi des propositions pour des post-doctorats à Washington et à Hawaii. Là-bas, les conditions de travail sont excellentes et on est très bien payé" lâche-t-elle tout sourire. Toutefois, elle compte faire tout son possible pour développer la chimie à Mayotte avec le centre universitaire de Dembéni. "L'idéal serait d'arriver à installer une station de recherche où l'on peut recevoir les chercheurs du monde entier. On pourrait faire comme à Tahiti où les récoltes et les petites expériences se font sur place et les grosses analyses se font ailleurs dans des labos mieux équipés" espère-t-elle. En attendant que cette ambition se réalise, elle continuera à parcourir le monde pour enrichir la recherche sur les coraux. Et elle continuera à écrire ses articles en anglais dans les revues scientifiques. "C'est obligatoire. Dans les colloques internationaux, tout le monde parle anglais, c'est comme cela que
1 La métabolomique
est une science très récente qui étudie l'ensemble des métabolites (sucres, acides aminés, acides gras, etc.) présents dans une cellule, un organe, un organisme. C'est l'équivalent de la génomique pour l'ADN. Elle utilise la spectrométrie de masse et la résonance magnétique nucléaire.
2 Coraux scléractiniaires
Les scléractiniaires ou coraux durs (ordre des Scleractinia) sont des cnidaires anthozoaires exclusivement marins, souvent sphériques ou en forme de corne. L'aspect de leurs polypes est similaire à celui des anémones de mer mais sont pourvus d'un exosquelette dur — le coenostéum — fait de carbonate de calcium sous forme d'aragonite.
3 Molécules bioactives
Molécules qui possèdent des propriétés biologiques ou des substances biologiquement actives dans un but curatif ou préventif.
4 L'ascidie
(Classe Ascidiacea) sont des animaux marins qui appartiennent au sousembranchement des tuniciers (Tunicata ou Urochordata). Des découvertes récentes suggèrent que les ascidies sont un groupe paraphylétique. Fait rare dans le règne animal, ces animaux sont partiellement constitués de tunicine, une molécule proche de la cellulose, qui est caractéristique des végétaux.
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focus MWA
Propos recueillis par Marion Châteauneuf pour VM Photos : Franco di Sangro
Oustadi Angatahy 32 ans Né à Dzaoudzi Baccalauréat professionnel commerce Chef d'entreprise Créateur de MWA, la petite marque qui monte Vivre Mayotte : Comment est né le magasin Maoré with attitude ? Oustadi Angatahy : Quand je suis rentré à Mayotte en 2007, mon objectif était d'ouvrir mon propre magasin de sportswear. J'ai entamé des démarches pour demander des aides à la création d'entreprise, sans résultat. J'ai donc investi de ma poche, avec mon salaire. J'ai commencé avec des casquettes, j'en achetais quelques-unes que je vendais à des amis, avec l'argent j'en rachetais d'autres et
ainsi de suite. Puis j'ai contacté la marque Vlado et j'ai commencé à vendre des baskets. J'ai mis des sous de côté et dès que j'ai pu j'ai construit mon local. Je me suis associé à mon frère Kheldi et on a ouvert MWA. Comme lui était en métropole, j'ai travaillé pendant plus d'un an seul, le soir après le boulot. VM : Quels ont été les obstacles les plus importants dans ton processus de création d'entreprise ? OA : Avant de venir à Mayotte je m'étais renseigné pour une création d'entreprise et bizarrement, les choses étaient assez différentes avec la métropole. Par exemple, il fallait être demandeur d'emploi depuis trois mois, et pour moi, c'était hors de question, car j'avais besoin de travailler pour gagner ma vie. Ensuite on m'a dit que comme je travaillais, je n'avais pas droit aux aides, j'ai donc décidé de faire les choses tout seul. Au moins maintenant, je peux dire que je ne dois rien à personne et quelque part c'est une fierté. VM : Si c'était à refaire, tu recommencerais ?
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OA : Oh oui, sans hésiter! En métropole je travaillais chez Courir, et j'avais déjà envie de travailler à mon compte et d'avoir ma propre boutique. Même si le parcours a été long et complexe, je considère que j'ai atteint mon objectif. VM : Quelles sont les marques que tu commercialises dans ton magasin ?
OA : Je m'y suis mis tout simplement par Internet. On pourrait croire qu'en étant aussi loin, il me serait difficile de les approcher, mais au final, cela a été relativement simple. J'ai pris contact avec les commerciaux et un rapport de confiance s'est installé. Vlado, qui n'était pas encore connue à l'époque, m'a accordé l'exclusivité sur la distribution à Mayotte. Chaque année, j'essaie de me rendre une fois par an au salon Who's next à Paris pour rencontrer d'éventuels nouveaux fournisseurs, et voir les tendances. Autrement, je me fournis sur catalogue auprès des marques avec qui je travaille depuis quelques années maintenant, et j'ai une totale confiance en eux.
OA : Beaucoup de marques de streetwear, françaises et américaines: Two angle, Unkut, Sixth june, Jase New York, Moss, Daomey clothing, New Era… J'ai réussi à avoir également l'exclusivité pour les chaussures Vlado, Bagua shoes et Supra. J'essaie d'en avoir pour tous les goûts, mais également pour ceux qui aiment bien les pièces rares et originales. Je ne commande pas en grande quantité, ainsi il y a peu de chance de croiser quelqu'un avec la même casquette ou les mêmes baskets dans la rue!
VM : Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui ont envie de se lancer dans la création de leur propre entreprise?
VM : Comment as-tu convaincu les marques de travailler avec toi et pour certaines, de t'accorder l'exclusivité sur Mayotte ?
OA : Déjà, il faut aller jusqu'au bout de ses études, car tout ne peut pas s'inventer. Je pense qu'une expérience professionnelle en tant
"Être présent dans les villes où la diaspora mahoraise est présente"
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qu'employé est bonne, car on voit la réalité du terrain. Enfin, il faut de la détermination et beaucoup de motivation, car le parcours est semé d'embûches, mais il ne faut pas baisser les bras. Dans mon côté, j'ai cumulé pendant plus d'un an mes deux fonctions: employé et entrepreneur. Je travaillais de 7 heures à 17 heures tous les jours et j'enchainais jusqu'à 22 heures, parfois même plus avec ma boutique. Je me suis vraiment donné à fond pour que mon projet voie le jour et soit viable. VM : En plus des grands noms du streetwear,
tu commercialises ta propre marque, quel en est l'esprit? OA : La marque MWA existe depuis quatre mois, et c'est un ami du Mans qui nous a fait le logo. MWA, c'est ce que l'on aime porter, ce que l'on porte et ce que les gens que l'on connait ont envie de porter. Une marque où chacun se retrouve. D'ailleurs nous sommes à l'écoute de nos clients, certains nous conseillent sur ce qu'ils recherchent et ne trouvent pas ailleurs. L'idée serait de pouvoir distribuer notre marque en dehors de Mayotte. C'est déjà le
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cas avec un contact que l'on a sur Bordeaux, mais on aimerait être présents dans toutes les villes où la diaspora mahoraise est présente. Pour l'instant nous proposons des t-shirts pour hommes et femmes, mais nous sommes en pourparlers pour faire nos propres snapbacks (ndlr: casquettes). On aimerait bien faire des sacs, des chaussettes, des caleçons… mais tout cela est en projet.
l'extérieur comme à Maurice, mais ce n'était pas intéressant. Déjà parce que je voulais de la qualité et grâce à Servicom, je m'y retrouve. En plus, cela fait travailler les gens ici, les délais sont relativement courts, et forcément il y a moins de taxes qu'à l'import donc cela me convient très bien.
VM : Pour la conception des vêtements, tu travailles ici?
OA : Notre cible, ce sont les gens de 15 à 30 ans, hommes et femmes qui sont à la mode et qui s'intéressent au streetwear. Bien sûr beaucoup de nos clients sont de Petite-Terre,
OA : Oui, j'avoue que je me suis renseigné à
VM : Quelle est ta clientèle?
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mais des Grands-Terriens viennent, on reçoit des demandes de métropole également. VM : Tu communiques beaucoup à travers les réseaux sociaux, est-ce le meilleur moyen pour toucher ta cible? OA : Oui, tout le monde est connecté maintenant et on communique essentiellement via Facebook et Instagram. On travaille aussi avec des artistes comme 976 Kaïra, présents au concert de la fête de la musique. On se connait depuis longtemps et ils sont populaires auprès des jeunes, on aime bien leur musique et eux aiment bien nos vêtements donc c'est un échange de bons procédés. Le bouche-à-oreille fonctionne également très bien, et nous avons un accord avec l'émission de rap diffusé sur Mayotte 1ère qui parle de nous régulièrement.
"L'attitude, tu l'as ou tu ne l'as pas…" VM : Tu travailles avec d'autres artistes ou sportifs? OA : On s'intéresse surtout aux jeunes artistes qui montent, mais on aimerait bien travailler avec ceux qui sont en métropole ou à La Réunion aussi. On devrait sponsoriser le club de basket Jeunesse Canon de Pamandzi durant le tournoi du ramadan, et on travaille déjà avec l'équipe Hippocampe du Mans. VM : Ton statut de jeune papa a-t-il changé quelque chose dans ta manière de voir les choses? OA : Comme je le disais plus tôt, au début je ne comptais pas mes heures, mais aujourd'hui je suis pressé de rentrer chez moi pour être avec ma fille. En même temps, j'ai envie d'être
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VM : Maintenant que tu as ouvert ta propre boutique et créé ta marque, quels sont tes projets? OA : Les fidèles qui nous suivent depuis le début l'auront peut-être remarqué, mais j'ai diminué les commandes auprès de mes fournisseurs depuis que la marque MWA existe. Le but serait évidemment à terme de vendre uniquement notre marque, mais on n'y est pas encore. VM : Comment définirais-tu le fameux swag dont tout le monde parle? OA : Chez MWA, on ne parle pas de swag,
mais d'attitude! Tout est dans l'attitude, la manière de porter les vêtements pour représenter notre marque… L'attitude, tu l'as ou tu ne l'as pas, tu ne peux pas faire semblant!
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un exemple pour elle et lui montrer que si elle a un rêve, elle peut y arriver. Si je me lève tous les matins c'est pour atteindre mon but. Avant, tous mes projets tournaient autour de moi, désormais, tout ce que je fais, c'est pour elle, je veux qu'elle ait tout ce dont elle a besoin. Elle me donne des idées également, puisque je réfléchis à une collection MWA pour enfants.
s i a t é situ
phone t : un télé our - un obje Am iment : l' - un sent New York : - une ville n poulet au coco el Bay u : t la e Micha - un p d boys" d a B " : lm - un fi ngue : une ma - un fruit nt : un sarouel uand elle me ma fille q - un vête e d i r c le : - un bruit wn Chris Bro it e o d l" a y me v o nson : "L - une cha ne et Tyga h ay Will Smit feat. Lil W nnalité connue : so - une per
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shopping Pèle-Mèle
Besace homme Porte feuille Hexagona femme 85€ Hexagona 45€
Ceintures homme 23€
Sac bicolor simili cuir Elite 72€
Porte feuille homme Hexagona 42€
Sac simili cuir David Jones 52€
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shopping Robe à volants 45€
Robe rouge Sinequanone 59€
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OUVOIMOJA WA MOMOJOU est une
association créée en mai 2011. Initialement elle regroupe des jeunes de Mamoudzou soucieux d’évoluer dans une ville calme et harmonieuse. Leurs actions ayant pris de l’ampleur, petit à petit l’association est reconnue et fait parler d’elle sur l’île.
OUVOIMOJA WA MOMOJOU
a pour objectif de répondre à la problématique de la délinquance juvénile. Les membres de l’association oeuvrent pour sensibiliser les adolescents à adopter un comportement responsable.
De la formation professionnelle est également au programme de cette association, pour aider à une insertion professionnelle adéquate.
OUVOIMOJA WA MOMOJOU compte
mener à bien sa mission en s’appuyant sur l’aide des services concernés du Conseil Général. 61 rue du commerce – 97600 MAMOUDZOU
26 - VM n°07 - 2014
Le tatouage Sensuels, élégants pour les uns, provocateurs pour les autres, les tatouages connaissent un succès croissant. Artistes dans l’âme, les spécialistes de cet art peuvent se proclamer tatoueurs puisque aucun statut professionnel ni réglementation sur le plan sanitaire n’ont encore vu le jour. Le point sur une pratique en mal de légitimité. DES PRATIQUES À RISQUE
LE MATÉRIEL
Risque de transmission bactérienne locale (staphylocoque, streptocoques, pyocyaniques), voir dans de rares cas, à des septicémies généralisées et des endocardites
Les conditions d'hygiène, le matériel et les techniques se sont améliorés. Utilisation de gants à usage unique, stérilisation par autoclave, aiguilles stériles à usage unique, asepsie des instruments, etc…
(inflammation du muscle cardiaque) et faute d’asepsie ou par transmission croisée (entre le professionnel et son client) des infections virales (VIH, VHC et VHB).
Derme Épiderme
La technique du tatouage consiste à introduire dans la peau des pigments qui apparaissent ensuite par transparence après cicatrisation de la plaie provoquée par le piquage. La peau est composée de trois couches : épiderme, derme et hypoderme : l'encre est déposée par l'aiguille dans un espace à la limite entre le derme et l'épiderme. La profondeur varie en fonction des types de peaux et des parties du corps : entre 1 et 4 mm.
LA COMPOSITION DES ENCRES
La qualité et la provenance ne sont soumises à aucune norme. Elles peuvent être sujet à contamination par champignon.
LES RAISONS DU TATOUAGE Ta o Tatoo T
Tatoo Ta Ta Tatoo Ta o Tatoo Ta o Tatoo
• Le nom d’un amour • Une date importante • Une appartenance religieuse • Un clin d’œil au passé…
OÙ ? Le syndicat national des artistes tatoueurs (S.N.A.T.) est une association créée en 2003 par deux tatoueurs français (Tin-Tin à Paris et Rémy à Étampes) ayant pour objectif de défendre les tatoueurs, de faire reconnaître le « tatouage artistique et créatif en France » et se faire reconnaître à part entière auprès de l’État et de l’administration fiscale. Une charte d’hygiène est établie et aujourd’hui, c’est l’organisme de référence. Un visuel signale un adhérent professionnel à jour de sa cotisation.
Boutiques En 1982
Nombre de tatoueurs en France Il y a 20 ans Aujourd’hui
15
40
4 000
18-24 ans pensant venir au tatouage
22 %
1 Français sur 10 est tatoué
19 %
Ouvriers
14 %
Profession intermédiaire
7%
Cadres
Historique Les traces les plus anciennes de cette pratique ont été relevées sur le corps d'un homme vieux de 5 300 ans ! Le tatouage est une pratique ancestrale passant des Celtes aux Japonais, des Egyptiens aux Polynésiens. Disparu des traditions tribales pendant quelques siècles, elle réapparaît au 18e siècle avec le capitaine James Cook (1769). Les tatouages fleurissent alors sur les corps des marins et importent ainsi la pratique en Occident. C’est l’apanage des matelots, des soldats, des « mauvais garçons», et jusque dans les prisons. Peu à peu, les techniques s'échangent, évoluent et la pratique se professionnalise lentement.
Celtes Japonais Egyptiens
Polynésiens
En 1891 à New York : Samuel O'Reilly invente la première machine à tatouer électrique. La maîtrise de cette mécanique devient alors indispensable et les petits secrets techniques s'échangent dans les milieux restreints... Milieu du 20e, l'Europe ouvre ses premiers vrais studios de tatouage. À partir des années 70/80 le tatouage se généralise et les bikers, rockers et autres punks prennent le relais des marins et des « taulards ». Dans les années 90, le milieu de la mode récupère le tatouage : les mannequins s'en parent, les dessins corporels apparaissent dans la publicité, le cinéma, les clips musicaux et la plupart des arts graphiques...
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le Mondial selon les Mahoraises La coupe du Monde de football est le plus grand événement suivi au Monde. Alors forcément, il passionne aussi les Mahorais. Et les Mahoraises, en particulier celles qui œuvrent pour le développement du football sur l'île. A cette occasion, nous sommes partis à leur rencontre. Les Bleus, les favoris, leurs pronostics, les bannis de l'équipe de France... Les footballeuses mahoraises nous disent tout. Une femme regarde la télévision, quand soudain son mari arrive au salon et lui ôte la télécommande. - Hé, ma télécommande !? - Je te la rendrais dans un mois... Et l'homme s'installe à son tour, paisiblement sur le canapé, écharpe autour du cou et casquette vissé sur la tête à l'effigie de son équipe favorite. La pauvre dame, elle, s'éclipse lentement mais sûrement du champ de vision... Cette scène humoristique - et à peine machiste - signée des
Guignols de l'Info, miroite ce que représente ce mois spécial. En effet, parait-il que durant le Mondial, des millions d'hommes à travers la planète, prennent le contrôle de la télévision au grand dam des femmes du foyer, impuissantes, contraintes d'accepter la situation sans pouvoir en placer une. La plupart d'entre elles sont anti-football, mais à Mayotte, certaines se rangent du côté du pouvoir. Ce sont les footballeuses mahoraises, dont quelques unes sont aussi passionnées que leurs maris, frères, oncles ou cousins à la maison. C'est, par exemple, le cas de Lareine Maoulida, 31 ans. "Je fais du football depuis que j'ai quatorze ans. Et j'ai arrêté une petite période, pendant un an, parce que j'étais enceinte et que je n'avais pas le choix !", sourit-elle. Certaines Mahoraises sont aussi passionnées par le football que leurs maris, frères, oncles ou cousins… Vainqueur de la coupe de Mayotte avec l'USC Labattoir en 2011 et championne de Mayotte deuxième division avec le FC M'tsapéré en 2013, la trentenaire a le football dans le sang. Alors quoi de
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plus normal que de suivre le Mondial 2014 au Brésil. Bibi Abdourahamane, proche de la cinquantaine "Depuis la coupe du Monde 1998, j'ai toujours d'années, est la présidente des Jumelles de suivi cette compétition et je reste encore, jusqu'à M'zouasia, le plus grand club féminin de Mayotte. ce jour la supportrice numéro une de l'équipe Pour sa passion, qui, depuis bien longtemps n'est plus un secret de France", aff irme la pour son trentenaire. entourage, la "Depuis la coupe du Monde 1998, j'ai toujours suivi Pour elle, il cette compétition et je reste encore, jusqu'à ce jour la Sudiste a fait ne fait aucun et continue supportrice numéro une de l'équipe de France" doute : les de faire de Bleus feront un nombreux très bon Mondial. "Je me souviens qu'en 2006, sacrifices. personne ne les attendait, pourtant ils avaient "Je m’occupe du club depuis de longues années, atteint la finale et s'était inclinée seulement aux j'y ai mis de mon temps et de mon argent, parfois tirs aux buts... Au Brésil, je les vois au moins plus que je n'en avais, pour que les filles du village demi-finalistes". Un peu moins confiante, Bibi puissent jouer au football". Les Jumelles de Abdourahamane pense également que la France M'zouasia sont multiples championnes de Mayotte réalisera un beau parcours en Amérique du Sud. et le club ne cesse de former les jeunes filles de En la regardant, on peut se dire que les apparences la commune de Bouéni. Elles sont actuellement sont trompeuses. leaders du champion féminin chez les seniors et défendent leur titre de champion acquis en 2013. Sous son msindzano, ses vêtements traditionnels et ses airs de Mahoraise à l'ancienne se cache, "Nasri a fait une grande saison, il méritait de jouer là aussi une grande amoureuse du ballon rond. la coupe du Monde" Sista, buteuse du Tchanga SC
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Comme avec les Jumelles, Bibi, mère de famille, tient les commandes de son foyer... Et la télécommande également ! "Quand je peux, je regarde la coupe du Monde. Et quand je me décide à regarder un match personne ne peut me contredire (...) ce qui est bien dans notre famille c'est qu'on aime tous le football". Et pour en revenir aux pronostics des Bleus, la présidente des Jumelles les voit arriver
jusqu'en quarts de finale, comme la plupart des spécialistes du football français."Ils ont une bonne équipe, mais ça va être difficile de gagner. Il y a d'autres grandes nations qui font peur, comme le Brésil ou l'Argentine", note-t-elle. Quart de finaliste, demi-finaliste, finaliste, vainqueur… Une chose est sûre, les footballeuses mahoraises, à les entendre, sont à fond derrière
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la bande à Karim Benzema. Avant le début de la compétition, la sélection de Didier Deschamps avait fait couler beaucoup d'encres, et notamment le cas Samir Nasri. Pour "Sista", buteuse de l'équipe de M'tsangamouji, qui a remporté la coupe de Mayotte en 2013, Le meneur de jeu champion d'Angleterre avec Manchester City aurait dû être dans la liste des 23. "Nasri a fait une grande saison, et d'une manière générale, il a assuré avec son club depuis quelques années. C'est un des meilleurs joueurs français du moment. Il méritait de jouer la coupe du Monde". Les Mahoraises derrière les Bleus Lareine est plutôt du même avis que son ex-coéquipière, mais son joueur favori à elle, est un autre absent de la liste de DD. Elle juge en effet la non sélection de Hatem Ben Arfa, incompréhensible. Son argumentation est censée et rappelle le cas du capitaine de l'Espagne, champion du Monde et double champion
d’Europe, Iker Casillas, très peu utilisé cette saison en club, et pourtant incontournable aux yeux de son sélectionneur. "C'est vrai que Ben Arfa n'a pas fait une grande saison à Newcastle, mais c'est un grand talent et à mon avis, on ne peut pas se permettre de l’oublier. Il est trop fort et aurait pu être très utile à la France au Brésil". Les bannis de l'équipe tricolore, comme on les nomme, ont du soutien même à 10000 km de l'hexagone. Mais ces non sélections ne peuvent empêcher le monde du football féminin mahorais de soutenir leur équipe. Durant la semaine, elles s'entraînent, durant le week-end, elles s'affrontent en championnat, en coupe, ou préparent la prochaine sélection féminine de Mayotte. Elles gardent toujours le football dans un coin de la tête, et en ce mois spécial, pendant cet événement qui se déroule une fois tous les quatre ans, elles sont avec les Bleus, certes, loin des yeux, mais près du cœur.
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le
repas « La vraie gastronomie , c'est quand les choses ont le goût de ce qu'elles sont . »
histoire de glace L’histoire de la glace est complexe et prend ses racines dans un passé très lointain. On sait avec certitude , que déjà dans l’antiquité , on pratiquait la réfrigération des jus de fruits ou d’autres substances sucrées , spécialement en Asie mineure. En Palestine , on avait l’habitude durant les moissons , d’offrir aux serviteurs des cubes de neige qui avait été ramassée et compressée pendant l’hiver, pour qu’elle se conserve jusqu’en été. Pline l’Ancien raconte l’habitude qu’avaient les Romains de préparer une sorte de sorbet à partir de miel et de glace pilée mélangée à des fruits. A Rome , l’habitude de consommer des boissons glacées était très répandue. La neige arrivait du Vésuve ou de l’Etna et était vendue dans la rue. Après la conquête de la Sicile , les Arabes
réintroduisirent à nouveau ces fruits glacés appelés “sorbets”. Selon certains , le terme “sorbetto” dériverait justement de l’arabe “sherbet” (glaçon fruité) , mais pour d’autres il dériverait du turc “sharber” : absorber , boire. Les recettes arabes étaient un peu plus élaborées : le jus des agrumes et le sucre étaient mélangés à de la glace pilée jusqu’à obtenir une sorte de liquide glacé. C’est à la Renaissance que naît la grande tradition de la glace italienne. Ruggeri, marchand de volailles et cuisinier à temps perdu, remporta un tournoi culinaire à la Cour des Médicis de Florence grâce à un mélange gelé de fruits, de crème fraîche et de sabayon qui connu immédiatement un vif succès. La renommée de Ruggeri devint telle qu’elle arriva aux oreilles de Catherine de Médicis,
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Mais selon le Washington Post, ce fut un émigré italien aux Etats-Unis, Italo Marchiony, qui en 1903, breveta officiellement son idée : utiliser un cornet en gaufre pour contenir la glace. Marchiony a été le premier à flairer la potentialité de la glace à déguster en marchant en vendant ses sorbets dans une feuille de papier journal pliée en cornet. C’est ainsi que lui vint l’idée, qu’il breveta ensuite, de remplacer le papier par un cornet pouvant être mangé. Mais l’histoire ne s’arrête jamais …
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En 1660, le Sicilien Francesco Procopio dei Coltelli ouvrit à Paris le premier café. En plus de l’exotique café et du chocolat, il y vendait aussi des glaces qui étaient servies dans des verres qui ressemblaient à des coquetiers. Rapidement le “Procope” devint un établissement à la mode et la glace se diffusa dans Paris et le reste du Pays. Face à un tel engouement du public, en 1676, la corporation des limonadiers reçoit officiellement le droit de fabriquer des glaces. On pouvait déguster au Procope 80 variétés de glace aux parfums tous plus étonnants les uns que les autres : l’anis, la cannelle, la frangipane, le citron, la rose, le sureau, la fleur d’oranger et la fraise notamment. A l’époque déjà, il existait deux types de glaces : celles issues du mélange de la neige et des fruits comme le citron, la fraise, le cédrat, etc., et celles obtenues du mélange de la cannelle, des pistaches, du café ou du chocolat avec le lait. Le mélange était versé dans des conteneurs en fer blanc, qui étaient ensuite fermés avec un couvercle et déposés
dans un conteneur plus grand rempli de glace, où il restait jusqu’au moment d’être servi. Au XVIIIème siècle, la glace débarque au Nouveau Monde grâce à Madame Barbara Jannsen, femme du gouverneur du Maryland, qui en 1744 fit servir des glaces à une réception qu’elle donnait. C’est justement en Amérique, en 1846, que fut mise au point la sorbetière à manivelle, une machine très simple permettant de turbiner la préparation pendant son refroidissement et éviter ainsi la formation des cristaux. La glace n’était plus granuleuse, mais devint onctueuse. C’est à cette époque que commence l’ère de la glace industrielle. La légende dit que le premier à s’y lancer fut un laitier de Baltimore qui transforma une quantité de lait invendu en glace, avec succès. L’apparition du cornet fait elle-aussi l’objet de nombreuses légendes. Elle remonte probablement à 1904, lors de l’exposition universelle de Saint-Louis aux Etats-Unis. Il semblerait qu’un marchand de glaces qui avait terminé les conteneurs qu’il utilisait normalement, utilisa les gaufres vendues sur l’étal voisin pour distribuer sa glace. La combinaison remporta un grand succès !
%
sur le point de se rendre en France pour épouser Henri duc d’Orléans et futur roi de France. Elle emmena Ruggeri dans ses bagages, car selon elle, c’était le seul cuisinier en mesure de rivaliser avec les chefs français. C’est ainsi qu’au banquet des noces de Catherine de Médicis et d’Henri II on put gouter pour la première fois la spécialité : “glace à l’eau sucrée et parfumée”. Mais le véritable inventeur de la glace à l’italienne est le célèbre architecte florentin Bernardo Buontalenti, cuisinier à ses heures, qui l’aurait servie pour la première fois lors du banquet d’inauguration de la forteresse florentine du Belvedere.
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Sauté viande au chou de chine Ingrédients pour 4 personnes : • 500 g de viande (bavette de boeuf, blanc de poulet ou viande de porc) • 1 brède chou de chine (peut être remplacée par une brède patate) • 1 oignon • 1 botte de cive ou d’ail chinois • 200 g de champignons déshydratés (cèpes ou bolets, en vente dans la grande distribution à Mayotte) • 2 cuillères à soupe de sauce soja • 2 cuillères à soupe d’huile de sésame • 2 cuillères à soupe de fécule de manioc • 2 cuillères à soupe de sauce d’huître • 1 cuillère à soupe de miel 1. Découper la viande en fines tranches de 5 cm de long. Dans un saladier, mélanger la sauce soja, l’huile de sésame, le miel, la cive hachée et la fécule de manioc. Faire mariner bilimbi la viande dans cette préparation le temps de préparer le reste. 2. Réhydrater vos champignons dans un bol d’eau chaude et les couper en lamelles fines. 3. Laver et couper les brèdes en lamelle. Couper et émincer l’oignon. Le faire revenir dans une cuillère d’huile et ajouter les brèdes. Recouvrir d’un grand verre d’eau. Laisser cuire à couvert le temps que cela réduise (15 minutes environ) et réserver. 4. Dans un wok très chaud, faire chauffer l’huile et faire sauter la viande et sa marinade. Quand elle est cuite (à votre gout, saignante ou à point), versez-y la sauce d’huître. Ajouter enfin l’oignon et les brèdes, bien mélanger et servir avec du riz.
Recette proposée par la :
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la
patisserie Aliment plaisir qui vient après le nécessaire, le gâteau s'élabore toujours avec les ingrédients les plus nobles. Farine la plus blanche, œufs, beurre fin sont souvents agrémentés d'essences odorantes concentrant la quintessence aromatique de divers fruits ou fleurs. La pâtisserie française s'est appuyée sur plusieurs influences étrangères avant de prendre son essor à partir du XVIIéme siècle. L'harmonie gustative des pâtisseries repose sur une dominante sucrée servie par diverses textures qui enchantent notre palais grâce à de subtiles associations de saveurs. Compte tenu de la grande variété des préparations, exceller en pâtisserie nécessite un long apprentissage ainsi que de multiples talents. Point d'orgue d'un repas festif, le dessert s'apparente très souvent à une œuvre d'art par essence éphémère. Embellie par des moules aux formes les plus élégantes qui permettent toutes les fantaisies, la pâtisserie s'impose comme une discipline majeure de l'art culinaire français.
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La Citronnelle
Implanté dans la verdure entre arbres fruitiers, arbustes exotiques et pieds de citronnelle à profusion, ce restaurant est un véritable havre de paix. Situé à l’entrée de Kani-Kéli (en venant de N’Gouja), il est géré depuis 2010 par Monsieur et Madame Rachidi. L’accueil convivial et chaleureux par les maitres des lieux va de pair avec tout le reste : délicieux petits plats de cuisine traditionnelle, spécialités à base de citronnelle, service rapide et possibilité de se restaurer même à 15 heures. Déguster paisiblement le fameux Cocktail à la citronnelle, au frais sous la grande terrasse, au pied du Mont Choungui, mérite le détour par La citronnelle. L’endroit est spacieux, et on y mange très bien. Suggestions du chef : Poisson à la citronnelle, Riz à la citronnelle, Flan à la citronnelle. 0639 65 93 61
Poulet au citron, façon La citronnelle Ingrédients : Cuisses de poulet ou blanc de poulet. Sel, citron (zeste et jus), cumin, curcuma, oignon, hanga (ciboulette), tomates pelées. Mélanger tous les ingrédients dans un saladier. Dans la marmite, blanchir dans un peu d’huile les oignons tranchés en fines lamelles. Verser tout le contenu du saladier et laisser mijoter doucement. En fin de cuisson, mixer les tomates pelées et les rajouter à la volaille pour la sauce. Laisser épaissir. Servir avec du riz.
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Sauces et marinades au barbecue A peine les vacances pointent-elles le bout de leur nez que l'on ne pense plus qu'à une chose : sortir le barbecue, inviter des amis et lancer officiellement la saison des grillades et des brochettes. Des recettes au barbecue, quoi de meilleur pour se régaler en toute convivialité ? La recette d'un bon barbecue Poisson, viande, légumes, fruits, l'avantage du barbecue c'est qu'il s'adapte à toutes vos envies et que vous pouvez même cuisiner tout votre repas au barbecue. Grillés, les aliments ont une saveur bien particulière et c’est ce qui fait tout l’attrait des recettes au barbecue. A vous les viandes marinées, les poissons grillés, les légumes et les fruits en brochettes. Aussi appelés marinades sèches, les mélanges d'épices et de fines herbes rehaussent la saveur des grillades tout en leur donnant de la texture. Il suffit d'enrober ou de frotter les viandes à griller du mélange d'épices, de les laisser reposer un peu et de les cuire sur le grill. Les mélanges secs sont préparés avec un assortiment d'épices et de fines herbes séchées. Pour les mélanges humides, on utilise des fines herbes fraîches ou on ajoute aux épices un ingrédient liquide (huile, moutarde ou autre) afin d'obtenir une pâte. On peut utiliser les mélanges secs tels quels sur les viandes ou en mélanger 2 c. à tab (30 ml) avec de l'huile d'olive ou de l'huile végétale et 1 gousse d'ail finement hachée : on laisse reposer les viandes dans cette préparation de 15 minutes à 4 heures au réfrigérateur. Une astuce : verser notre marinade favorite dans un sac de congélation, ajouter la viande à mariner et mettre au congélateur jusqu'à 3 mois. Il ne reste plus qu'à décongeler et à cuire notre grillade.
Marinade pour viandes rouges : Ingrédients / pour 4 personnes • Pour 2 petites pièces de bœuf ou d’agneau : • 6 cuillères à soupe d’huile d’olive • 2 cuillères à soupe de vinaigre de Xérès (ou balsamique) • 2 brins de romarin • 2 feuilles de laurier • 2 petites gousses d’ail écrasées • 1 échalote ciselée 1 - Mélanger l’huile d’olive, le vinaigre avec le romarin effeuillé, les feuilles de laurier, les gousses d’ail écrasées avec leur chemise et l’échalote ciselée. 2 - Saler, poivrer puis verser cette marinade sur la viande coupée en gros dés. Laisser reposer pendant 30 minutes à 1h. Égoutter la viande avant de la griller. Le conseil 20/vin, pour accompagner vos grillades de viandes rouges un NEDERBURG EDELROOD s vanilles
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bien-être & santé 38 - VM n°07 - 2014
Le yoga de Colette,
Le Yoga est un voyage, pas une destination… (Krishnamurti) (Suite sans fin d’un itinéraire vers l’harmonie) Oui, les sages prétendent qu’il n’existe qu’une seule posture mais qu’elle change constamment de forme comme une chorégraphie qui s’adapte aux besoins de l’instant… La compréhension que l’on peut avoir du Yoga évolue au fur et à mesure de sa pratique. Notre définition du mot Yoga va donc se transformer à mesure que nous changeons nous-mêmes. Nous faisons partie intégrante de la perception est de l’expérience qu’est le Yoga dont la définition ne peut être que mouvante parce que sa pratique nous libère progressivement de toute étroitesse mentale, de nos superstitions, dogmes et croyances. Etre en forme, danser dans notre forme nous appartient à chacun qui savons mieux que personne ce qui nous convient. La vraie forme ne s’établit pas à partir de critères mais, quelle que soit la forme initiale, c’est la transformation du regard qui devient amical, le sourire qui émane du cœur, la voix qui devient aimable et l’esprit bienveillant qui séduit l’autre et l’invite à suivre l’itinéraire à faire grandir en soi la patience qui est compréhension, la douceur qui est Amour, la conscience qui est joie et l’éternelle compagne du quotidien.
La vie de tout être vivant est rythmée par le souffle. C’est lui qui insuffle la vie dès les premiers instants de notre naissance. Liée essentiellement au système neuro végétatif, la respiration a pour rôle de préserver la vie en maintenant l’équilibre entre toutes les fonctions vitales. Le souffle en relation directe avec le mental, le calme et la maitrise de soi, émanent naturellement de l’entrainement respiratoire. La pratique du Yoga enseigne l’art et la science respiratoire ; un art parce qu’il s’agit d’entrer en relation avec l’élément le plus subtil en soi ; une science parce que le cerveau humain a la capacité d’agir sur ses propres fonctions. Un art consommé parce que la pratique du souffle entraine la forme à se métamorphoser dans une chorégraphie sans fin où chacun retrouve l’équilibre souhaité. Pour les débutants les premières séances sont parfois frustrantes si l’on s’est rêvé dans cette magnifique posture du Lotus. La satisfaction de développer sa vigilance, la détermination d’aller observer ce qui se cache et refuse de se laisser apprivoiser reste cependant un temps de victoire anonyme sur soimême.
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40 - VM n°07 - 2014
vous n’êtes plus seul pour lutter contre votre cancer.
L’association AMALCA
a été créée en 2013 pour accompagner les personnes atteintes de cancer ainsi que leurs proches, afin de les orienter, de les soutenir, de les apaiser face à cette épreuve. Le cancer est, dans la culture traditionnelle mahoraise, assimilé à la mort. En conséquence, la communication sur ce sujet fait l’objet de réticences et la transmission des informations au sein des familles et des cellules sociales reste limitée. AMALCA œuvre bénévolement pour renseigner les patients, pour les aider à accéder aux prestations médico-sociales ou encore tout simplement pour les rassurer face à leurs angoisses. Contact : AMALCA, Centre Hospitalier de Mayotte (près du service qualité, 3ème étage). BP 301 - 97600 Kawéni Permanence pendant les vacances : Mardi de 13h30 à 16h. amalcamayotte@yahoo.fr Tél : 02 69 62 66 64
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COMMENT ÇA MARCHE
L'hérédité
Pourquoi ressemblons-nous à nos parents ? Pourquoi certains sont-ils plus exposés que d'autres à certaines maladies ? Les réponses à ces questions se trouvent en partie dans le programme intime qu'abrite chacune de nos cellules.
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b Le chromosome DE LA CELLULE AUX GÈNES
Le chromosome est une grosse bobine d'un seul fil.
Tout organisme vivant (les animaux, les hommes comme les plantes) est fait de cellules. Notre corps en compte des billions.
a La cellule
Chaque cellule est ainsi composée de....
Une sorte de peau, la membrane
Le noyau
A l'intérieur, on trouve 23 paires de chromosomes.
c L'ADN Du liquide à l'intérieur, le cytoplasme
Ce fil, c'est l'ADN. Si on se rapproche encore, on voit que c'est une sorte d'échelle enroulée sur elle-même.
d Les gènes
L'ALPHABET Un gène peut être constitué de plusieurs milliers de paires de bases. C'est la succession et l'assemblage des 4 bases A, T, G, C, dans un ordre particulier, qui forme la carte génétique d'un individu, son génome.
A
T
G
C
Ce qui est important dans cette échelle, ce sont les barreaux, autrement dit, les bases. Chaque gène est spécialisé. Il commande la fabrication d'une partie de notre être et détermine, par exemple, la couleur de nos yeux.
T T G G C
A
G
A
2
C
A
G
Pour lire l'ADN, les scientifiquess mettent à la suite toutes les bases qui sont d'un côté de l'échelle. Cela donne une interminable suite de A,T,G et C. Chaque individu possède la sienne.
Chacun de nous peut avoir des gènes abîmés et ce n'est pas forcément grave. Ils peuvent être abîmés sans entrainer de problèmes. Helas, deux parents porteurs sains peuvent avoir un enfant dont le gène abîmé va s'activer et entrainer la maladie.
Les ressemblances La moitié de nos gènes vient de notre mère, l'autre moitié de notre père. Ainsi, un enfant peut avoir les yeux verts de sa mère et les cheveux roux de son père.
COMMENT SE TRANSMET UNE MALADIE
Les parents (porteurs sains) Cet enfant a hérité de 2 gènes malades transmis l'un par la mère et l'autre par le père. Malade
Porteurs sains
Les enfants
Non porteur
42 - VM n°07 - 2014
témoignage Stérilité
Dans la foi, l'espoir subsiste Propos recueillis par Adrien Theilleux pour VM
Dans la société mahoraise, la fille n'obtient son statut de femme que lorsqu'elle met au monde son premier enfant. Pour celles qui n'ont pas eu cette possibilité, il existe un risque de sentiment d'exclusion et en même temps, cette société musulmane encourage plus qu'ailleurs une forme d'acceptation de sa destinée, de son patrimoine génétique, de la volonté divine. Témoignages.
Mariée à 25 ans, Yasmina n'a jamais pu avoir d'enfants. La jeune femme prenait la pilule. Son mari, déjà père d'un petit garçon né d'une union précédente parle de fonder une famille, un projet qu'elle partage. Plusieurs mois après, elle arrête donc la pilule et espère tomber enceinte. Rapidement, elle apprend que l'heureux événement est pour bientôt. Il s'avère en réalité qu'il s'agit d'un kyste. Les médecins la préparent à se faire opérer, "on m'a dit : 'de toute façon s'il y avait un bébé, il n'aurait pas survécu'". Mais
elle ne reste pas sans rien faire, elle a recours à un traitement local. Elle s'adresse à une fundi des plantes pour soigner son kyste. Chaque jour pendant une semaine, elle lui fait absorber des décoctions à base d'une plante locale. À la suite de quoi, le kyste s'envole de lui-même, "les médecins étaient étonnés par mon cas", tientelle à préciser, puisqu'elle n'a pas eu besoin de se faire opérer. Puis, le désir de fonder une famille refait surface, mais rien ne se produit. Un fundi des djinns lui dit alors que ce sont les esprits qui l'empêchent d'enfanter. Il faut dire qu'à ce moment-là, Yasmina consulte souvent des fundis pour soigner des crises fréquentes, des transes. "Durant un an, j'ai fait des traitements pour me soigner des djinns". On lui prescrit de nombreux interdits alimentaires, les produits de la mer, le café, le pain et les produits laitiers. Elle doit s'habiller en fonction de certains codes vestimentaires, doit porter à certains moments des vêtements spécifiques, doit adopter des comportements, elle suit des rites particuliers. "J'ai accepté cela en pensant que j'allais guérir, puis je me suis rendu compte de mon erreur". Cela n'a bien évidemment pas fonctionné et elle a perdu beaucoup d'argent, "plus de 5000 euros",
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elle a dû aussi stopper son travail car son état des règles, seins qui gonflent. Elle a l'impression de santé mental s'était dégradé. Renonçant à se à chaque fois qu'il se passe quelque chose dans guérir des djinns, son corps, mais les elle a fini par "jeter gynécologues ne ses vêtements J'ai accepté cela en pensant que j'allais guérir, détectent rien. Au spécifiques à la puis je me suis rendu compte de mon erreur bout du compte, elle poubelle et tourner connait une phase le dos à tout cela". de renoncement C'est une période de sa vie pour laquelle elle plus intense. conserve une certaine gêne, car elle s'est isolée. Dans le même temps, elle entreprend un Par honte, elle s'est coupée du monde, même traitement coranique, la Roqya, qui traite si elle a conservé le soutien inconditionnel de les gens qui souffrent et en même temps les son époux. problèmes de stérilité. Dans ce traitement, on lui lit des versets coraniques censés améliorer la La Roqya et le traitement coranique fécondité de la femme et aussi des versets pour Elle se tourne alors vers la médecine et chasser les mauvais djinns qui la tourmentent consulte un gynécologue. Mais, les spécialistes encore. Les versets lus sur des feuillets mobiles se succèdent rapidement les uns aux autres sont ensuite plongés dans une bouteille d'huile et elle vit cela comme une humiliation de plus d'olive qui sert à son massage corporel nocturne dans son parcours. Tous les gynécologues quotidien ou dans un bocal de miel qu'elle ingère qu'elle rencontre sont des hommes qui lui tous les matins. Elle se met aussi à absorber de laissent un sentiment d'incompréhension sur l'eau de Zam-Zam ou de l'eau de pluie. Elle le fonctionnement de son corps. Elle alterne commence à porter le voile de manière plus pendant plusieurs mois les phases d'espoir et de assidue, adopte un comportement qu'elle juge renoncement. plus conforme aux préceptes islamiques. Elle suit une hygiène corporelle et alimentaire. Par Il faut dire qu'à plusieurs reprises, elle développe exemple, elle s'abstient de manger des restes. les symptômes de la femme enceinte, retard Ce traitement coranique porte ses fruits au
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Stérilité
Dans la foi, l'espoir subsiste niveau des djinns, ses crises diminuent très frais sont à sa charge et celle de son mari. Sa sensiblement selon elle. Psychologiquement famille la soutient totalement dans son projet, aussi, elle se sent mieux. "Quand tu es dedans, son époux aussi. Les traitements démarrent par explique-t-elle, les djinns te plient à leur volonté, des injections hormonales quotidiennes, une désormais, je ne crois plus à leur puissance observation clinique permanente à La Réunion. supposée, même si Pendant 15 jours, Je n'acceptais pas le fait de ne pas pouvoir je crois toujours après une batterie à leur existence". d'examens, des enfanter, c'est une découverte que Avec le traitement infirmiers lui j'avais du mal à vivre coranique, elle administrent reprend confiance en elle, retrouve une vie chaque jour des piqûres "dans le ventre, la sociale, trouve un nouveau travail. Un seul souci cuisse, les fesses". On lui prélève des ovules subsiste : l'envie d'enfanter demeure. pour une insémination. Un traitement plutôt "désagréable". Fécondation in vitro Puis, vient le jour de l'insémination qui nécessite En 2011, sans oublier son traitement coranique, une anesthésie générale. Mais l'opération elle consulte à nouveau un gynécologue. Il la suit connait des complications, son corps a du mal à régulièrement puis lui propose de procéder à une récupérer, elle s'évanouit à plusieurs reprises. On fécondation in vitro. Au départ, le traitement ne lui introduit un ovule fécondé en laboratoire par lui parait pas "naturel". Elle se documente sur la les spermatozoïdes de son mari, une opération question, sa première inquiétude est que cette baptisée le transfert. Pendant plusieurs jours, pratique soit interdite par sa religion. Elle fait elle est confinée au repos. Son mari doit quitter des recherches, consulte ses amis, sa famille, la La Réunion et repartir à Mayotte pour raison plupart l'encouragent dans cette voie. professionnelle. Finalement, le gynécologue lui fait remplir un Psychologiquement, elle est effrayée à l'idée de dossier pour une "fiv". "Je n'ai pas sauté au savoir que tout peut s'arrêter à tout moment. plafond", témoigne-t-elle. Il faut dire que tous les
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Un jour, elle est prise de fortes douleurs au ventre, puis elle saigne. Elle comprend alors que les embryons sont morts avant de donner quelque chose. Malgré une forte déception, elle ne renonce pas et recommence l'opération, ce qui nécessite de repasser par toutes les étapes désagréables qu'elle a vécues. Après plusieurs semaines, elle refait un transfert, cette fois avec deux embryons. Mais l'opération se solde à nouveau par un échec. Apprendre à s'accepter Psychiquement, Yasmina se sent détruite, elle avait cru à la médecine en oubliant qu'il n'y a pas de science exacte. Aussi, lorsqu'on lui propose une troisième "fiv", elle refuse tout net. Quant à l'adoption, elle ne l'envisage même pas. Avec le recul, elle déconseillerait la fécondation in vitro, car le risque est grand pour "l'équilibre psychique de la personne". "On fonde tellement d'espoir sur la médecine", constate-t-elle. Son retour à Mayotte se fait dans une douleur à la fois physique et mentale. "Je n'acceptais pas le fait de ne pas pouvoir enfanter, c'est une découverte que j'avais du mal à vivre, ". Socialement aussi, elle s'est parfois sentie marginalisée. Non pas que les autres se montrent cruels ou même
maladroits par rapport à sa stérilité, mais elle décèle des pudeurs chez les autres au détour des conversations. Ses sœurs et ses cousines évitent les sujets ayant trait à la maternité, à l'accouchement, en sa présence. Au départ, elle a l'impression de casser l'ambiance lorsque les discussions portent sur les enfants, la scolarité… Le sentiment diffus que ses amies ont peur de lui révéler qu'elles sont enceintes, qu'il existe une forme de pitié envers elle. Encore une fois, sa pratique de l'Islam va l'aider à accepter son sort, à dépasser le stade de l'apitoiement. Ces épreuves lui ont finalement donné la force de s'exprimer en public, de briser le tabou avec ses proches, de retrouver une forme d'épanouissement personnel. Malgré les efforts déçus, Yasmina reste positive : "Ce n'est pas une fatalité car je crois que ma vie ne m'appartient pas, elle découle de la volonté divine et cela ne m'empêche pas d'accepter ma situation, d'avoir une vie sociale et de conserver l'espoir". Avec le temps, Yasmina a appris à se contenter de son destin, sans perdre l'espoir de donner la vie, qu'elle conserve au fond d'ellemême.
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PSYChO Amour
les 6 signes pour savoir si c'est le bon ! Que l'on soit éperdument amoureuse ou en proie aux doutes, point de certitudes en amour. Pour mieux juger des sentiments de votre amant au début d'une relation, Lubomir Lamy pointe les signes à prendre en compte. Cartographie en 6 points d'un véritable amour naissant ! Est-ce la bonne personne ? Tomber amoureux, on le sait tous, s'accompagne d'un véritable bouleversement : notre vue tend à se brouiller tout comme notre discernement. On est sûre d'aimer, d'être aimé… mais parfois, on se trompe. Alors la prudence est de mise ! Notre expert, Lubomir Lamy, maître de conférence en psychologie sociale, pointe les vrais signes de l'amour naissant… pour ne plus laisser passer sa chance, ni se laisser leurrer. 1. Il vous admire. Il est sublime et irrésistible. Il connaît la filmographie de Woody Allen sur le bout des doigts et il est incroyablement libre ! Décodage : "Quand votre partenaire est amoureux, il éprouve de l'admiration pour vous" affirme Lubomir Lamy. En clair, l'élu est fier d'être à vos côtés et vous êtes remarquable ! Cet aspect est souvent méconnu dans une relation, alors qu'il est fondamental. Plutôt que "d'idéaliser", il s'agit davantage de voir chez l'autre ses capacités latentes et de les
reconnaître. Des recherches menées par Sandra Murray et John Holmes en psychologie sociale, ont établi qu'un partenaire amoureux décrit l'autre sous un jour plus favorable qu'il ne le fait de lui-même. Votre amoureux véritable se pose comme le témoin de la belle personne que vous êtes. Inversement : Si vous vous sentez dévalorisée, et ce dès le début, qu'il vous fait des remarques désobligeantes… pour rire. Et pointe vos petits travers, plus que vos qualités… Prudence ! 2. Ensemble, vous passez des moments agréables. Quand il vous contemple, il vous sourit ! Et quand vous lui parlez, il vous écoute, même s'il est parfois maladroit… ou surprenant. Décodage : "Quand il y a de l'amour, la présence de l'autre est agréable, vous redonne la pêche ou encore des ailes…" rappelle notre spécialiste. Au-delà du trouble et de l'euphorie causés par la révolution hormonale qui s'opère dans votre organisme, une réelle sensation de bien-être doit dominer. En réalité, c'est d'une part le signe que l'éventuel conflit entre raison et sentiment s'est apaisé ! Et d'autre part, la confirmation que l'exaltation amoureuse produit
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un flot d'ocytocine, l'hormone du bien-être et de l'attachement. Inversement : Si vous vous sentez déprimée, fatiguée, frustrée et confuse, dites-vous bien que ce n'est pas normal.
5. Il est vulnérable Il vous parle de lui, de ce qu'il aime, des anecdotes de son enfance, est révolté par la situation des sans-papiers et impliqué dans la préservation de la planète… Décodage : Un des signes positifs d'une relation 3. Il est présent. authentique est la vulnérabilité ! "Le risque que Quand vous l'appelez, il vous répond, même prend l'autre à se confier, à s'exposer tel qu'il pour vous signaler qu'il est en réunion. Il arrive à est et non tel qu'il devrait être, est déterminant" l'heure ou presque à vos rendez-vous… Et le plus assure Lubomir Lamy. Dès le départ, souvent de bonne humeur ! inconsciemment, c'est le cadre de l'intime qui Décodage : Un partenaire que vous intéressez se pose. Certaines personnes très attractives est présent, il se manifeste, il se libère quand il sont presque arrogantes tant elles sont sûres le faut, "tout simplement parce que vous êtes sa d'elles. Au final, vous ne savez pas vraiment priorité et qu'il vous le montre" explique Lubomir à qui vous avez affaire ! En réalité, en amour, Lamy. En amour, nous sommes devenus maître nous recherchons inconsciemment des signes en interprétation de signes. Il n'appelle pas, n'a de douceur et de bienveillance. Se montrer pas le temps de vous voir et vous imaginez mille vulnérable augmente immanquablement le bonnes raisons à son comportement : il a un sentiment de sécurité et la possibilité de mieux boulot fou, il est timide... En réalité, même s'il y en connaître l'autre. toujours un qui est Inversement : Il davantage "mordu" sait tout, en connaît "C'est lui, c'est sûr !... Enfin, peut-être ? que l'autre, la un rayon sur les Je l'espère…" réciprocité est femmes, tout lui au coeur d'une réussit. Bref, vous relation d'amour véritable. êtes sacrément vernie… d'être là avec lui ! Ah Inversement : Il ne répond pas à vos appels, bon ? vous pose des lapins, est débordé de travail ou rivé sur son mobile quand il est avec vous… Ce 6. Il vous fait rêver n'est pas très bon signe. Ouvrir avec lui une maison d'hôtes dans le Var, descendre le Mississipi, avoir ensemble 4. Il se soucie de vous une famille nombreuse… C'est bien simple, il Quand vous êtes ensemble, il vous demande vous donne toutes les audaces et rejoint vos si vous avez passé une bonne journée, vous aspirations les plus profondes. réconforte si ce n'est pas le cas… et fait en sorte Décodage : Dans l'amour, il y a une part de rêve. de créer des conditions favorables lors de vos Non pas celle du Prince Charmant, "mais plutôt rencontres. une forme de coïncidence entre le rêve que Décodage : "Un partenaire amoureux se soucie vous portez et la possibilité que l'autre en fasse de votre bien-être immédiat et futur" assure partie" précise Lubomir Lamy. Inconsciemment, notre expert. Tout simplement parce que le se dessine la possibilité que chacun détienne sentiment amoureux permet de se décentrer un morceau du puzzle indispensable à la de sa petite personne vers l'autre. C'est aussi concrétisation de ce rêve ! En fait, le véritable pourquoi c'est si bon d'être amoureux ! Chacun état amoureux nous invite temporairement se détache de son besoin narcissique pour à décrocher de la pesanteur du réel… et nous véritablement s'intéresser à l'autre, non pas par permet "d'élargir notre conscience en quelque politesse, mais parce que ça lui tient à coeur. sort, c'est à dire de voir plus grand, et donc Vous êtes sans doute en passe de satisfaire d'entrevoir une vision du futur, ensemble". Et ensemble à votre besoin d'appartenance. c'est ça qu'on veut ! Inversement : Il ne s'intéresse qu'à lui, a oublié Inversement : En sa présence, la vie prend une votre livre culte et l'existence d'un boss toxique tonalité banale, il semble accorder peu d'intérêt qui vous empoisonne l'existence… Gardez les à vos rêves et vous peinez à vous projetez dans yeux - et les oreilles - bien ouverts ! un avenir "radieux".
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! e g a t o p a Vive le p Pipelettes, soyez fières de l'être ! D'après les psychologues, ce charmant défaut n'en est finalement pas un. S'il irrite parfois notre conjoint, le papotage peut libérer les tensions et s'avérer aussi efficace qu'une thérapie ! Papoter avec sa voisine de table, ou sa coiffeuse, parler de tout et de rien, du beau temps qui s'en va et des vacances qui sont loin, ou encore des dernières tendances de la mode. Ces bavardages nous permettent de nous évader du quotidien et d'établir le contact avec les autres. D'autre part, quand les confidences se font plus sérieuses, formuler nos soucis ou nos contrariétés nous aide à les relativiser : cela soulage. "le bavardage permet de faire chuter la tension nerveuse ! Parler nous évite des somatisations. D'ailleurs, le fait que les femmes soient aussi bavardes explique qu'elles soient moins violentes que les hommes et qu'elles soient bien moins nombreuses derrière les barreaux !". Une véritable thérapie Pratiquement toutes les psychothérapies passent par la parole, qui permet de tout exprimer sans passer à l'acte. Avec un professionnel, la parole est libératrice, elle s'humanise pour devenir dialogue, échange et communication. Mais une amie intime remplit aussi bien souvent le rôle de thérapeute !
Certains professionnels s'occupent de notre corps pendant que nous leur ouvrons notre esprit : coiffeur, esthéticienne, pédicure, kinésithérapeute, masseuse… En position régressive, nous leur confions nos soucis intimes, et tous connaissent bien des détails de notre vie et bien des secrets d'alcôve ! Réapprenez à parler… Il faut retrouver le goût du simple bavardage, avec vos enfants notamment. Les enfants adorent jacasser, et ils profitent souvent de ces instants privilégiés pour raconter ce qu'ils ont dans la tête et qui parfois les perturbe. Éteignez donc la télévision pendant le dîner ! Au travail, le bavardage est un excellent moyen de défense, face au stress ou aux changements. Et c'est aussi en discutant devant la machine à café qu'on apprend que la DRH est mutée, que le boss compte s'associer ! Bien sûr, ne négligez pas non plus le dialogue avec votre conjoint. A force de penser "il n'écoute pas ce que je lui dis", on finit par ne plus se parler pour rien. N'hésitez pas à discuter en attendant votre tour à la caisse du supermarché ou avec vos voisins dans l'ascenseur. Engagez la conversation, vous ne risquez rien, et un peu de spontanéité est si agréable !
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afin d'éviter un baby-boom dans 9 mois, nous avons souhaité ne pas illustrer cet article...
Les derniers tabous de la sexualité féminine (3) Source : sondage Ifop
Aimer ou ne pas aimer ça, coucher avec une femme, faire l'amour après 60 ans... des tabous toujours présents dans les mentalités ? Dire sa vérité sexuelle : trop aimer ça, ne pas aimer… (source : enquête « Contexte de la sexualité en France », 2013).
Il y a vingt ans, Michel Houellebecq dénonçait les « nouveaux pauvres » du libéralisme sexuel : si vous ne jouissiez pas, n’étiez pas branchée cul, vous étiez « out ». Rien n’a changé. Ne pas aimer faire l’amour, ne pas jouir, c’est ringue. L’inverse n’est pas mieux coté : affirmer sa sexualité, c’est suspect. Entre « mal baisée » et « salope », notre réputation sexuelle balance. « Une femme qui n’aime pas faire l’amour sort du projet social imposé, où tout le monde a les mêmes désirs et consomme la même chose ». Même le devoir conjugal, dont nos grandsmères déjà se plaignaient, résiste. Combien d’entre nous ont fait l’amour en serrant les dents – sinon il va aller voir ailleurs, nous quitter ? Aimer et coucher avec une femme Seules 3,9 % des femmes déclarent avoir des rapports avec des personnes de même sexe. On entend souvent que l’homosexualité est mieux acceptée chez les femmes que chez les hommes.
Illusion ? « Dès qu’on évoque de vraies relations sexuelles entre femmes, les gens sont moins ouverts. Beaucoup d’hommes croient que l’épanouissement sexuel des femmes ne peut passer que par eux. En transformant ça en fantasme lesbien, ils trouvent une place. » 12 % des lesbiennes déclarent avoir déjà été physiquement agressées – presque autant que les hommes : 15 %. Là-dessus, le combat est à mener ensemble. S’envoyer en l’air après 60 ans Les femmes de 50 à 69 ans vivant en couple ont en moyenne 7,3 rapports sexuels par mois. Avec l’allongement de la durée de vie et l’installation fréquente des personnes âgées en maison de retraite, la société ne peut plus jeter un voile sur une réalité dérangeante. Les vieux (et notamment les vieilles) ont une vie sexuelle, « un vécu intolérable pour les soignants », écrit la psychothérapeute Sophie Duesberg. La sexualité reste une prérogative de jeunes. « Face à cette transgression ultime, nous sommes comme des gosses qui découvrent leurs parents en train de faire l’amour ». Des gamins de 12 ans ont un compte en banque, pourquoi les vieux seraient-ils, eux, privés de dessert ? Surtout les femmes, qui passent souvent de la case mère à celle de grandmère, asexuée, bien sûr…
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PSYChOzaza bien dans son assiette
Premiers pas vers la diversification La diversification alimentaire va permettre à votre enfant de passer de la succion à la mastication. Elle va éduquer son goût et éveiller ses sens à diverses saveurs. Du biberon à l'assiette, comment diversifier Les farines sont souvent les premières à ouvrir le bal du festival culinaire. Elles épaississent les biberons et, en rassasiant les bébés plus longtemps, espacent les repas. Les autres aliments sont introduits un à la fois pendant quelques jours, d’abord les fruits et les légumes, puis le poisson et la viande et enfin les fromages maigres.
Diversification : Le temps des fruits et des légumes Les fruits et les légumes doivent être cuits pendant la première année. Ils sont ainsi beaucoup plus digestes. À 4 mois, bébé va apprendre à se familiariser avec eux. Les pommes, les poires, les bananes, les carottes, les courgettes, les haricots verts peuvent initier le mouvement. Les compotes de fruits données à la cuillère n’ont pas besoin d’être sucrées, elles sont de toute façon appréciées. Les légumes font souvent leur entrée, discrètement, dans les biberons. Quand les légumes sont introduits à la cuillère, il arrive qu’ils ne soient pas appréciés. Même si vous ne les salez pas, bébé ne s’y trompe pas. Pour lui, ce sont ses premiers aliments salés, alors laissez-lui le temps de s’y faire ! Diversifier son alimentation : Poissons, viandes, œufs Dès 5 mois vous pouvez proposer à votre petit gastronome une cuillère à café (5g) de poisson, viandes blanches (jambon, poulet) ou jaune d’œuf. Le blanc ne rentre dans l’alimentation qu’après 1 an. La viande rouge est introduite à 6 mois.
Pour bébé, c’est une révolution : son biberon de midi est supprimé pour une purée viandelégumes. Là encore, essayez d’être progressif. Vous pouvez commencer le repas par une purée et s’il ne la veut vraiment pas, continuer par son biberon éventuellement enrichi d’une ou deux cuillères de purée. Parfois le goût salé des aliments peut poser problème, alors camouflez. Par exemple en proposant des purées à base de betterave ou de carotte. Puis diminuez progressivement les légumes sucrés au profit des autres. Diversifier : L’heure des nouveaux laitages Vers 5 ou 6 mois entrent en piste les yaourts, petits suisses et autres fromages maigres. Là encore, ce n’est pas toujours un franc succès. Ne cédez pas à l’envie de sucrer tout de suite. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas sucrés que les enfants les rejettent mais parce qu’ils ont une consistance nouvelle et qu’ils sont un peu acides. Monsieur bébé va avoir besoin d’un peu de temps pour s’adapter à ce qu’il va dans un mois dévorer en quelques coups de cuillère. Et n’oubliez pas que sa santé de demain dépend aussi des bonnes habitudes alimentaires que
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Vrai/faux sur l'alimentation de bébé De nombreuses idées reçues circulent sur l'alimentation de bébé. Attention à ne pas diversifier trop tôt, le lait et les farines font grossir, Bébé ne digère pas le sel... Que penser de ces affirmations ? Quelle alimentation choisir pour bébé ? Y a-t-il des aliments à éviter ? Petit éclairage. Donner autre chose que du lait avant 4 mois augmente le risque d’allergie Vrai : Un enfant recevant plus de trois aliments autres que le lait avant l’âge de 4 mois multiplie par trois le risque de manifestations allergiques. Il faut donc éviter de commencer à diversifier vers 3 mois, même pour les gros bébés. Les jus de fruits sont également déconseillés, leur apport en vitamines n’est pas nécessaire car les laits maternisés en contiennent. Alimentation : Trop de lait fait grossir Faux: Les premiers mois de la vie, certains bébés
sont de gros mangeurs. S’il faut espacer leurs repas, c’est surtout pour leur éviter les maux de ventre. Si bébé a faim, c’est qu’il a besoin de manger. Nourrissez-le sans crainte d’en faire plus tard un enfant obèse. Les farines font grossir Faux : Les farines données dans les quantités conseillées ne sont pas responsables du surpoids des enfants. Ce sont plutôt les mauvaises habitudes alimentaires qui sont en cause et notamment l’absorption trop importante de sucres et de graisses. Il ne faut ni saler, ni sucrer ses aliments Vrai : Il vaut mieux habituer votre enfant à manger peu salé et peu sucré. Les reins, encore immatures avant 1 an, ne doivent pas être surchargés en sel. De plus, sur le plan nutritionnel, le sucre n’est pas utile pour lui.
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premières vacances or-ga-ni-sa-tion
Oublis, imprévus, ne vous laissez pas surprendre !
Quelques conseils pour tout préparer, s'organiser... et mieux profiter de vos premières vacances avec bébé.
Afin d’éviter de faire la lessive tous les deux jours, prévoyez suffisamment de vêtements pour votre bébé, sans pour autant emporter toute sa garde-robe ! Privilégiez le tout coton et nécessitant peu de repassage, sans oublier quelques tenues bien chaudes. Prenez hauts et bas assortis mais aussi un bon stock de T-shirts et de brassières qui vont avec tout. L'été, n'emportez pas de débardeurs : épaules nues et soleil ne font pas bon ménage. Emporter l'indispensable Voici le matériel de puériculture qu’il vous faut impérativement pour assurer la sécurité et le confort de votre tout-petit. Pour le reste, c’est à vous de voir... Le landau Il est idéal pour promener un bébé de quelques semaines qui dort beaucoup. Tous les spécialistes s’accordent à dire que la position allongée est de loin la meilleure pour un nouveau-né. Il y est aussi protégé du vent et du soleil. Autre avantage : la nacelle peut servir de lit pendant les trois premiers mois et même de lit-auto. Jusqu’à 4 mois, ce dernier est préférable au siège, surtout sur de longues distances.
Un lit pliant Incontournable à partir de 4 mois. Si personne ne peut vous en prêter un et si vous n’en trouvez pas sur place, cela vaut le coup d’en acheter un car il vous sera utile au moins jusqu’à 3 ans. Garder l'essentiel près de soi Bercé par le ronronnement du moteur ou le balancement du train, un bébé s’endormira du sommeil du juste, surtout s’il a le ventre plein. Une bonne raison pour prendre la route juste après une tétée... Souvenez-vous qu’avant 2 ans, un tout-petit ne souffre pas du mal des transports, une certaine maturité du système de l’équilibre étant nécessaire. Quel que soit votre mode de locomotion, il faut jeter le reste de lait qui n’a pas été utilisé) et prévoyez des bouteilles d’eau minérale, du lait de toilette ou des lingettes, une tenue de rechange, un pyjama, un sac plastique pour les couches souillées, une petite laine et, en été, un brumisateur d’eau. En avion Dès l’âge de 1 semaine, sauf avis contraire du pédiatre, votre bébé peut parfaitement prendre l’avion. Pour les longues distances, il est préférable de réserver (en même temps que vos billets) un
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lit-nacelle. Et si votre enfant a plus de 9 mois, choisissez dans ce cas de voyager plutôt la nuit. Il dormira plus facilement. Méfiez-vous de la climatisation, encore plus redoutable qu’en train, et habillez votre bébé en conséquence. Proposez-lui souvent à boire. A cause de l’altitude, l’air est très sec dans les cabines et on s’y déshydrate vite. N’oubliez pas non plus quelques gouttes de sérum physiologique dans les yeux pendant le voyage pour les humecter. Attention aux tympans. Au décollage et à l’atterrissage, c’est la déglutition qui permet de réguler la pression dans les oreilles. En prévention, n’oubliez pas de lui donner le sein ou le biberon. Sinon, la douleur est vive et votre bébé vous le fera vite savoir. Les enfants de moins de 2 ans doivent être tenus dans les bras d’un adulte au moment du décollage et de l’atterrissage. Une ceinture de sécurité est spécialement prévue à cet effet et remise par le personnel de bord.
provoquent des accidents mortels. L’organisme d’un nouveau-né n’est pas encore capable de réguler sa température, et la déshydratation survient très vite. Donnez-lui à boire toutes les demi-heures et habillez-le légèrement avec des vêtements amples. Rafraîchissez-le en passant un coton ou un gant de toilette humide sur le visage et sur le corps. Ne le laissez jamais seul dans la voiture, vitres fermées, en plein soleil. Et surtout, consultez immédiatement un médecin ou les urgences les plus proches en cas de somnolence, fièvre, diarrhée ou vomissements.
En train Confortablement installés, le train est moins fatigant que la voiture pour les adultes. Avec un bébé âgé de quelques semaines, choisissez de voyager plutôt de jour que de nuit. Si vous vous y êtes pris suffisamment longtemps à l’avance, vous aurez réservé, dans un compartiment non-fumeur et dans un espace famille, un carré de quatre places face à face. Tous les TGV (ainsi que les trains grandes lignes et ceux de nuit) proposent des espaces nursery avec table à langer, prise d’eau et chauffebiberon. Bien pratique pour s’isoler un peu des autres voyageurs.
Une visite chez le pédiatre Premier rendez-vous avec lui pour une visite de contrôle. Ce sera l’occasion de faire le point, de vérifier les vaccinations et de mettre à jour le carnet de santé de votre bébé avant de le glisser dans vos bagages. C’est encore lui qui vous donnera le feu vert si vous avez l’intention de voyager en avion avec un nouveau-né de quelques semaines. Il vous remettra une prescription de médicaments à emporter (traitement habituel, boîte de lait antidiarrhée, collyre désinfectant, sachet de réhydratation...). Demandez-lui également s’il peut vous recommander un médecin sur votre lieu de vacances à contacter en cas d’urgence. Et notez dans le carnet de santé leurs deux numéros de téléphone !
En voiture Lorsque c’est possible, voyagez la veille ou le lendemain des jours de grands départs pour ne pas vous retrouver dans les embouteillages. En été, l’idéal est de partir vers 4 heures du matin plutôt qu’en plein après-midi, vous éviterez ainsi les grosses chaleurs. Si votre voiture possède une climatisation, réglezla au minimum. Sinon, faites de (très, très) légers courants d’air pour éviter le dessèchement de l’atmosphère. En été, gare au coup de chaleur et à la déshydratation, qui chaque année
à prévoir Si vous vous rendez à l’étranger, pensez au contrat assistance et aux vaccins obligatoires, et faites inscrire votre bébé sur votre passeport. Si vous partez dans un pays de la Communauté européenne, demandez à votre caisse d’assurance maladie l’imprimé E 111. Il vous permettra d’obtenir le remboursement total ou partiel de vos frais médicaux.
Profiter du séjour Le voyage est terminé, vous êtes parvenus à bon port et les vacances vont commencer. Il est toujours utile de rappeler que... L’été, on n’expose jamais un enfant de moins de 1 an directement aux rayons du soleil. Son épiderme ne supporte pas la chaleur et le rayonnement, car il y a un risque énorme de brûlure et de déshydratation. Pour prendre l’air, une balade en landau muni d’une ombrelle (ou
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un bob sur la tête) est suffisante. Préférez des heures moins chaudes, avant 11 heures du matin ou 17 heures le soir. N’oubliez pas la crème à haut indice et privilégiez l’ombre bienfaisante. Ca pique, ça gratte, ça démange... A la campagne, gare aux petites bêtes qui pullulent dans l’herbe. Installez votre bébé sur une couverture pour ne pas le laisser en contact direct avec le sol. à la montagne, prudence avec l’altitude. Plus on monte, plus l’air se raréfie. La respiration devient plus rapide, le coeur bat plus vite... Cela peut entraîner maux de tête, nausées et troubles du sommeil. Voilà pourquoi – sans parler de la fragilité des tympans – il vaut mieux ne pas dépasser les 1500 mètres avec un tout-petit. à l’étranger, lorsqu’il y a décalage horaire, le plus simple est encore d’adopter
rapidement les horaires du pays (le décalage est plus facile dans le sens est-ouest). Faites profiter votre tout-petit de la lumière naturelle le plus possible puisqu’elle agit sur l’hypothalamus et favorise la régulation de l’horloge interne. Quelques jours de calme à l’arrivée et il s’habituera vite à son nouveau rythme ! Votre pédiatre vous prescrira un léger sédatif (un sirop ou des gouttes homéopathiques) pour que ses nuits soient plus calmes... Bonnes vacances.
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Lunettes de vue bébé
L’évolution de la vue au fil de la croissance de bébé : De 0 à 2 ans : Bébé naît les yeux ouverts cependant il ne voit pas encore très bien. C’est à partir du 3ème mois que son regard se stabilise, ses yeux apprennent à suivre, à fixer et à reconnaître les objets et les gens. Il faudra attendre le 6ème mois pour que sa capacité visuelle s’améliore et le 9ème mois pour que l’acuité visuelle de bébé se perfectionne véritablement. La période la plus importante pour le développement visuel se situe entre le 12ème et le 18ème mois et c’est à ce moment là qu’il est important de faire contrôler sa vue chez un ophtalmologiste
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Une coquetterie à l'œil, une vision un peu paresseuse, un papa myope... Votre enfant aurait-il besoin de porter des lunettes ? A l'âge où la parole commence à s'installer, une visite chez l'ophtalmologue permet, au travers de tests, de faire le point. Cet examen est important pour la vision future de votre enfant. Décelés à temps, certains problèmes peuvent être corrigés à 100 %. Pourquoi des lunettes ? Les ophtalmologues savent que si la prescription de lunettes n'est pas totalement indispensable, celles-ci ne seront pas portées. Le port des lunettes est donc généralement proposé lorsque le défaut visuel de l'enfant est très important, qu'il risque de perturber son développement ou de provoquer des symptômes : maux de tête, fatigue visuelle, orgelets... Les lunettes corrigent les défauts de réfraction, dus à la déformation de la courbe de la cornée, qui ont pour incidence un manque de netteté de l'image rendue. Il y en a trois : l'hypermétropie (bonne vision seulement de loin), la myopie (vision floue de loin) et l'astigmatisme (de près comme de loin, vision déformée). Lorsque ces troubles sont légers, l'enfant compense lui-même son défaut. L'usage des lunettes n'est alors pas systématique. Le strabisme est la déviation anormale d'un ou des deux yeux dans une des positions du regard. La déviation peut être horizontale ou verticale. Ce trouble, souvent héréditaire, est à surveiller régulièrement. Les lunettes peuvent aider à faire le point sur l'image, mais recourir à un traitement particulier (rééducation) est parfois nécessaire.
Comment choisir des lunettes ? Les lunettes doivent rester en place même si votre enfant bouge beaucoup. Choisissez donc une monture qui épouse parfaitement les formes de son visage. besoin de lunettes Il est important de choisir des branches aussi souples que possible : celles en silicone permettent d'éviter un dérèglement trop rapide et réduisent les risques de casse... Les verres doivent être suffisamment grands pour une bonne ouverture de l'œil et monter haut : un enfant dirige souvent son regard vers les « grands » ! Les lentilles ne sont pas contre-indiquées pour les enfants, même avant 7 ans. Des lentilles rigides perméables à l'oxygène sont préconisées. Les spécialistes conseillent d'attendre que l'enfant soit assez autonome pour pouvoir les prendre seul en charge. Comment lui faire accepter des lunettes ? En général, ce sont plutôt les parents qui sont déçus des lunettes de leur enfant. Mais, insistez pendant quinze jours... Si votre enfant a du mal et ressent un certain inconfort, il faut l'encourager ! Une fois ce temps d'adaptation passé, ses lunettes lui seront devenues indispensables. Mettez-le en valeur ! Prenez-le en photo, et, surtout, ne lui demandez pas de les enlever quand il porte une jolie chemise... Evoquez des exemples autour de lui : ses amis, une tante, peut-être son frère... et, bien sûr, Harry Potter !
Qu'est-ce que l'amblyopie ? L'amblyopie traduit la mauvaise vision d'un œil (unilatérale) ou des deux yeux (bilatérale). Dans le cas de l'amblyopie unilatérale, la plus fréquente, il s'agit rarement d'un défaut de l'œil lui-même, mais plutôt de la conséquence d'une anomalie, survenue au cours de l'établissement des connexions nerveuses visuelles, par exemple. Le développement correct de la vision se jouant dès l'enfance, l'œil amblyope n'apprend pas à voir. Une rééducation est donc nécessaire. Le taux de réussite de 0 à 3 ans est de 80 %. Il n'est plus que de 20 % après 6 ans. L'efficacité du traitement repose beaucoup sur la rigueur avec laquelle il est suivi. Ophtalmologue : Dr Ouadah (escalier à gauche de Somaco Baobab – Cavani) 02 69 62 71 05
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Je veux savoir je veux m’amuser Fondé en 2008, le centre d’aide scolaire s’est agrandi et regroupe aujourd’hui une école primaire ainsi qu’une structure de soutien et de loisirs. « Je veux m’amuser » est un centre de loisirs qui accueille les enfants de 12h30 à 17h30 durant les périodes scolaires et de 7h00 à 17h30 hors périodes scolaires. De multiples activités sont proposées aux enfants : découverte de l’île par les randonnées, découverte du lagon, des traditions locales, autres activités dédiées à l’éveil de la curiosité de l’enfant.
Conseils pratiques pour les vacances au centre : - Adapter l’équipement de vos enfants à l’activité choisie : casquette, crème solaire, chaussures fermées lors des randonnées, sandalettes ou tongs lors des sorties plage. Le confort a aussi un rôle important dans la réussite de la sortie. - Les animateurs veillent à ce que les enfants soient bien hydratés tout au long de la journée. Aussi ne pas oublier de glisser dans les affaires la grande bouteille d’eau. Indépendamment des journées au centre, il est toujours recommandé d’emmener de l’eau dès que les enfants sortent de chez eux. - Quand ils rentrent d’une journée passée à Je veux m’amuser, les enfants sont exténués. Il est conseillé de leur donner immédiatement leur douche et d’entamer sans tarder le rituel du repas. La journée ayant été riche en jeux et rencontres, il est préférable d’enchainer assez vite vers le coucher.
- Le repas au centre : le déjeuner est préparé à la maison par les parents. Lors des pique-niques à l’extérieur il est conseillé de faire porter un sandwich (fromage/ tomate/œuf dur) et un dessert (un fruit ou une compote). Toujours penser à varier le menu et à leur servir un repas équilibré. Emmenez leur ce qu’ils aiment manger, emballé dans un tupperware que les animateurs mettront au frais dès l’accueil du matin : salade de riz, purée+poulet, salade de pâtes….Des gouters collectifs sont servis matin et après-midi par le centre : ici les enfants dégustent et boivent la même chose. - Pour les tout-petits (3 à 5 ans), il est recommandé d’alterner à 1 jour sur 2 le séjour au centre de loisirs. Certains enfants supportent bien un rythme soutenu et peuvent apprécier de s’y amuser toute la journée, tous les jours de la semaine. Mais pour d’autres alterner jeux en plein air/rencontres et calme/repos à la maison est un équilibre à respecter pour leur épanouisssement.
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Hygiène de bébé : les 7 gestes quotidiens Le nettoyage des yeux Prenez soin de vous laver soigneusement les mains avant de commencer la toilette. Passez délicatement sur les paupières de bébé un coton imbibé de sérum physiologique. N’oubliez pas le coin des yeux et veillez à ne pas trop appuyer. Utilisez un coton différent pour chaque œil. Le nettoyage des oreilles L’utilisation doit être
du
coton tige évitée : il
risquerait de blesser votre bébé et d’abîmer ses tympans. Utilisez plutôt un morceau de coton replié en forme de cône et passez-le uniquement sur le pavillon extérieur et le bord de l’oreille afin de bien nettoyer et d’éviter la formation de bouchon de cérumen. Le nettoyage du nez Procédez de la même manière que pour les yeux. Enroulez un coton imbibé de sérum physiologique et nettoyez délicatement. Changez de coton entre chaque narine et veillez à bien ôter les mucosités. C’est souvent le moment de la toilette le moins apprécié par les bébés… Le nettoyage du cordon ombilical Le cordon tombe généralement entre le 5ème et le 15ème jour de votre bébé. En attendant, il est important d’en prendre soin. Désinfectez quotidiennement le cordon ombilical avec une compresse stérile et un antiseptique adapté. Séchez ensuite délicatement avec une compresse propre et laissez le cordon à l’air libre. Le nettoyage du visage N’hésitez pas à nettoyer le visage de votre bébé aussi souvent que nécessaire. Utilisez un lait nettoyant sans rinçage et un coton rond. N’oubliez pas le cou et l’arrière des oreilles et renouvelez l’opération jusqu’à ce que le coton soit parfaitement propre. Le nettoyage des parties génitales La toilette intime de votre bébé est à recommencer après chaque changement de couche. Vous pouvez trouver facilement des lingettes spéciales. Pour ce qui est des parties génitales, utilisez un coton humide. Veillez à ne pas oublier les plis. Pour les petits garçons, évitez de décalotter le prépuce avant l’âge de 4 mois. Après le nettoyage… l’hydratation La peau de votre bébé est encore très fragile, c’est pourquoi il est impératif de la protéger grâce à une hydratation quotidienne. Choisissez une crème adaptée à son type de peau. Il existe de très bonnes crèmes spécialement formulées pour la peau des bébés.
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beauté
& conseils
Le masque capillaire revigorant Si vos cheveux sont fatigués et ternis ; voici le masque avant shampoing à réaliser : Mélanger un œuf entier à trois cuillerées à soupe de miel Appliquer le mélange sur les cheveux et sur la cuir chevelu Recouvrir d’un bonnet de bain en plastique ou d’un papier film Recouvrir le bonnet d’une serviette essorée qu’on a trempé dans de l’eau chaude Laisser agir pendant 20 à 30 minutes. Rincer
Photos Franco di Sangro
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Vu chez Pour elle...
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Vu chez
Photos Franco di Sangro
Pour lui...
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la sélection littéraire de VM à la
une...
« Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » Jonas Jonasson
Un titre et une première de couverture accrocheurs ! Voilà ce que propose ce roman de Jonas Jonasson. Reste à savoir si l’histoire est à la hauteur de la promesse : Alors que tous dans la maison de retraite s’apprêtent à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson, qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l’histoire du XXe siècle. Car méfiez-vous des apparences ! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d’un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs, Allan Karlsson, individu lambda, apolitique et inculte, s’est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d’événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao… Voici un bon roman qui donne envie de devenir centenaire ou du moins de croiser la route d’un centenaire comme Allan Karlsson !
Ce roman présente un personnage hors du commun : il a cent ans et semble avoir cent vies ! Le jour où Allan Karlsson décide de fuir la maison de retraite et refuse ainsi de fêter ses cent ans, le lecteur pense que ce vieil homme va vivre une histoire extraordinaire : voler un gangster, croiser la route d’un voyou d’une soixantaine d’années, débarquer chez la propriétaire d’un éléphant clandestin. Mais cette aventure n’est pas plus extraordinaire que celles qu’Allan a vécues au long de sa longue existence et c’est ce que nous fait découvrir ce rocambolesque roman. L’alternance entre 2005, année de l’évasion de la maison de retraite et le passé d’Allan permet au lecteur de comprendre pourquoi le vieil homme a décidé de fuir le jour de son anniversaire ! C’est avec délice que l’on découvre la vie trépidante de ce suédois hors du commun : des Etats Unis de Truman à la Chine de Mao en passant par le goulag sibérien, le lecteur suit le personnage d’Allan dans ses multiples aventures. On se délecte de ce personnage atypique dans la littérature !
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L'e-cigarette, nouvelle tendance sans enfumage Devenu tr è s à la en mode métropole, a g e " t l e " v a p o e p lu s d e rv se s' o b M ayott e . e n p lu s à spécialisée e La boutiqu v ie n t m ê m e "Vo lu te s" , s p o r te s à se é n i. d 'o u v ri r h ip e l à Kawu e se rc A e ac iq l'e sp n ro ct e é le n L a ci g a re tt 'u n e b a tt e ri e , d 'u e n d u r, se u o e p ri m té co ec, à l'in troduit des av r u e is m On in clearo r et la une mèche. résistance et ntérieur du clearomiseu risation. l'i po à va la es d à u' ui jusq e-liq vent d'une ffe le liquide batterie chau sont aromatisés et relè re ou cinq at Les liquides chimique simple. Qu composition : r n compositio ent en ef fet dans leu es, mais aussi du tr m produits en tègre de l'eau, des aro tale, deux produits gé in é vé d e cé in ér ro glyc le p alimentaires t de denrées lycol et de la propylène-g uve dans la fabrication cinquième produit es es d o Le que l'on retr iscuits, par exemple. s'agit de la nicotine, une que. si b il s as r cl le ca , e e tt nt re clie comm ance à la ciga t au choix du e 2 0 et véritablemen sponsables de l'accoutuminvestissement, entr ttent de t e substances reuse demande un peti s en e-liquides perm ttes. Pour re Si la vapote dépar t, les recharge aux paquets de ciga garettes par ci 60 euros au nomies par rapport équivaut à 10 à 15 s) est suff isante co n te é io lu s o at e V d m ident. chez faire nsom nomique év dont la co (prix : 6,5 € un fumeur de 10 ml d'e-liquide onc un argument éco et de batteries dont le d . jour, une fio maine entière. Il y a riée de clearomiseurs bles et bon marché se plaça n des e me ca n m l'u m e re ga d t si e n n pour u ré u so i ue 'autrui q pose auss é pas sistances) Volutes pro ’usure (mèches et ré pollution et de gène d léger parfum aromatis tabac. e ès d d tr un s e e un ce ir nc e iè fa se , just les p donc s l'ab Pas de fumée ette devrait surtout dan Enfin, c'est antages de la vapoteuse. tage à Mayotte, l'e-cigar principaux avAvec l'apparition du vapo . désagréable
Dans l'e-cigarette, la nicotine peut être présente à des degrés divers et même en être totalement absente.
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Expression libre Toibrane MOGNE DAHO, 28 ans, photographe-infographiste. Toibrane est attiré par ce métier depuis qu’il a découvert le milieu de la PAO (Production Assistée par Ordinateur). Cette attirance et ce goût de la conception visuelle s'est confirmée à travers son passage aux Beaux arts et en école d’art appliqué. En rentrant à Mayotte en septembre 2013, il a créé son entreprise Mayan’art. Il consacre beaucoup de temps à sa passion et il est constamment en recherche de nouveautés et d'innovations. Afin d'enrichir sa culture visuelle & graphique et d'une manière générale, il s'intéresse à l'art, à la musique et aussi beaucoup au dessin. Il s’investit dans l’associatif et notamment Nariké M’sada (lutte contre le sida) ou il est très actif.
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il était une fois...
la rue du Commerce Par Jean-Claude PICHARD pour VM Photos : archives Somapresse
Nous sommes en 1985, c’est la fin la fin de l’hiver austral, l’alizé de sud-est s’est retiré tandis que les premiers nuages de pluie apportent une ombre bienfaisante sur cette fin de matinée. Nous sommes assis à la terrasse du Bar du Rond-Point mais on dit « chez Jean-Louis ». Jean-Louis PAYET sert à boire, boit avec ses clients, fait crédit, oublie ses créances mais garde toute son amitié à ses débiteurs. Son épouse est pianiste, elle donne parfois un récital dans la salle du bistrot et si ce n’est pas elle, cela peut être un client de passage tandis que les autres, des profs pour la plupart, jouent aux dames ou au scrabble. La terrasse de Jean-Louis c’est l’entrée de la Rue du Commerce à Mamoudzou, la barrière, l’octroi. En face, la mairie et, sur la droite, la prison. On dit que les détenus sortent le soir pour aller se détendre en ville et qu’ils rentrent au matin avant l’arrivée des
gardiens, ni vus ni connus. Parmi eux, le fils d’une vieille dame du quartier qui aurait donné la mort à un de ses cousins dans des circonstances que tout le monde a oubliées, il vient dîner chez sa mère tous les soirs et retourne dormir dans sa prison. La Rue du Commerce concentre toute l’activité commerciale de la ville et pratiquement toute la circulation. Le voitures s’y croisent pêle-mêle : méhari des mzungus, taxi brousse mahorais, « Bouéni Express » ou « Air M’karakara 17 places ». Ca sent le pain chaud, la cuisson est prête, SABIR a ouvert sa boutique, on se bouscule, il n’y en aura pas pour tout le monde ! Prochaine cuisson à 16h. Sabir est la seule boulangerie de Mamoudzou… et de l’île ; il faut dire que les amateurs de pain ne sont pas nombreux, c’est un caprice de métropolitain que les gens de Mayotte ne connaissent pas, ça viendra plus tard avec les mabawas. En face de SABIR la BFC a ouvert une agence. Cette banque, véritable institution à Mayotte, ne s’est pas encore installée sur ce qui deviendra la Place du Marché. Le marché n’existe pas encore, seules quelques bwénies proposent de rares tomates et des bananes, en petits tas pour 5 francs. Non, pour faire ses courses, on va chez AZAD : « L’épicerie de A à Z » est au milieu de la rue et elle est connue, achalandée et fréquentée. On y trouve
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tout ou à peu près tout, il y a des frigos, des congélateurs, le luxe ! Les légumes arrivent chaque matin, que demander de plus, et Madame AZAD est si souriante, un vrai bonheur. Mais si vous avez besoin d’équiper votre maison, c’est chez BALLOU qu’il faut aller. Quincaillerie, mobilier, linge de maison. BALLOU, c’est où ? Il n’y a aucune enseigne dans cette rue. Aucun magasin n’est signalé, l’habitude tient lieu de repère, les taxis s’arrêtent sur demande devant « Sultan BALLOU », marchandises générales. Besoin d’un détendeur à gaz, d’un râteau de jardin ou d’une paire de draps, descendez ici. Il faut le savoir, c’est écrit nulle part. Mais déjà la rue change, une enseigne nouvelle propose de l’alimentation : Viande de bœuf en cubes surgelés, on pioche à mains nues dans les bacs à congelés, on choisit son morceau, on élimine le gras, on abandonne des aponévroses dans un jus douteux au fond des congélateurs surchauffés de ce qui deviendra bientôt une des grandes enseignes de la distribution. Il faut un commencement à tout. Enfin au bout de la rue, ou presque, une file de
taxis brousse chargés de passagers est en partance pour le sud, qu’attendent-ils donc ? Approchonsnous : une noria de sacs de riz déambulent à têtes d’hommes, destination le toit des 404 bâchées. On est chez DANESH, le fournisseur des épiceries de brousse en denrées de premières nécessités Ici on embarque (upashia) de quoi nourrir les villages. Et puis il y a les frivolités. Les boutiques indiennes proposent salouvas, dentelles et soutien-gorge, les dames s’attardent, mettent les taxis en retard, mais les chauffeurs sont compréhensifs, ce que femme veut… Jusqu’au jour où un nouveau magasin s’installe : 100 000 chaussures, la première vitrine de la rue et peut-être de la ville, une attraction, c’est même illuminé la nuit. Les mamans brochettes posent ipso facto leur barda devant cette enseigne à la nuit tombée. La rue est leur salle à manger, l’éclairage est gratuit, les clients affluent. C’était comme ça la rue du commerce, c’était avant.
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contes & légendes Archives départementales de Mayotte Illustrations Nino
Trandrayma C’est l’histoire d’un garçon qui, animé d’un courage peu commun, réussit à débarrasser son village d’un terrifiant djinn et qui finit par devenir le gendre et le dauphin du roi…
Il était une fois un grand royaume prospère et paisible, parce que le roi n’était pas méchant pour un sou. Mais il y avait aussi des pauvres dans ce royaume, et des hommes riches. Le roi possédait un coq, et il choyait ce gallinacé comme s’il s’agissait de son propre fils. Le roi avait laissé des consignes strictes : il fallait alimenter régulièrement l’animal, faute de quoi le coupable risquait de perdre sa tête. Au départ, on donnait à manger à ce coq du riz, du paddy, de la chair de coco, du manioc, enfin bref, de la nourriture normale pour un animal. Puis, en grandissant, on lui donnait des rats, des souris, des hérissons et des chats. En grandissant encore, on le nourrissait de chèvres, de cabris, de moutons, de vaches et de zébus. Et le gallinacé, devenu gigantesque, ne trouvait plus dans le royaume d’animaux à se mettre sous le bec. Alors, devenu incontrôlable, il se mit à s’attaquer aux sujets du roi : d’abord les petits enfants, les adolescents, puis les adultes, hommes ou femmes, peu lui importait, puis enfin les vieillards. Dans ce massacre, seul un homme ventru et sa femme purent sortir vivants du royaume. Les deux rescapés se réfugièrent dans la forêt où, ne
se sentant toujours pas en sécurité, ils creusèrent un énorme trou pour se mettre à l’abri. Ils vécurent là-dedans des mois et des mois, dans la crainte du monstre qui avait avalé tous les sujets du roi. Un beau jour, la femme mit au monde un beau garçon. Le temps passa. Les parents choyèrent leur enfant, vu qu’ils n’avaient pas vraiment grand-chose à faire de leurs journées. Le garçon, à sa majorité, demanda à ses parents pourquoi ils étaient obligés tous les trois de vivre dans un trou comme des hérissons au milieu d’une forêt dense et inhospitalière. Sans rien lui cacher, pas même pour le protéger, les parents lui expliquèrent tout. Quelques jours après, ayant beaucoup réfléchi à la situation, le garçon exprima à ses parents son souhait d’aller tuer ce monstre, afin de leur permettre de regagner le village et de vivre comme des êtres humains. Bien sûr, les parents refusèrent ; ils essayèrent même de le dissuader ; mais le garçon ne les écouta pas. Il leur dit : « Tout ce que je vous demande, c’est de me préparer des gâteaux et deux calebasses d’eau ; en attendant, je vais chercher un forgeron qui pourra me fabriquer des coupe-coupe bien tranchants et bien solides. » Et il partit à la recherche du forgeron, qui habitait dans un village reculé du Sud de l’île, Bambo. Le forgeron lui fabriqua un premier coupe-coupe, qui se cassa en plusieurs morceaux lorsque le garçon l’essaya sur une pierre. « Non, monsieur le forgeron, ce n’est pas le genre de coupe-coupe que je voudrais, car le gibier que je vais chasser est plus coriace que cette pierre », dit le garçon.
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Le forgeron recommença. Et ce n’est qu’au bout du septième essai que le forgeron parvint à confectionner le coupe-coupe qui convenait au garçon. Celui-ci paya et rentra chez lui avec son coupecoupe. Lorsque sa mère le vit arriver, elle alla vers lui pour tenter une dernière fois de le dissuader de son projet fou, mais ce fut peine perdue. Le garçon prépara ses affaires, demanda à ses parents de le bénir et de ne pas s’inquiéter car il allait revenir sain et sauf après avoir tué l’affreux djinn. Avant de quitter le trou familial, le père le prit à part et lui dit : « Quand, sur la route, tu entends les djinns se disputer à haute voix les rats, les souris, les serpents, les margouillats, les scolopendres, etc., cela veut dire qu’ils dorment profondément ; mais quand tu passes à côté de leur maison et que tout est
silencieux, tu dois faire attention car cela veut dire qu’ils ne dorment pas. Maintenant, va mon fils, tu as la bénédiction de ton père et de ta mère ; et s’il plaît à Dieu, tu nous reviendras victorieux de ton aventure. » Et le garçon partit. Après des heures de marche, il arriva au lieu-dit “Sanga gwéla”, au bord d’une rivière bordée de manguiers. Le soleil était couché depuis longtemps, mais il régnait dans les environs un curieux silence. Le garçon se rappela alors ce que son père lui avait dit à ce sujet ; il se mit à un endroit sûr ; patiemment, il attendait le moment propice pour attaquer. Au bout de deux heures environ, il entendit tout autour de disputer lui les djinns se les serpents, les c a f a rd s , l e s grenouilles, les scolopendres, les mille-pattes, les margouillats, les escargots…
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Il se dit que le moment était arrivé de passer à l’acte. Il sortit de sa cachette, enfourcha son cheval et, à l’approche de l’endroit où il y avait le plus de cacophonie, il immobilisa son cheval et entonna la chanson suivante : « Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?) Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?) Hambil tema (Je vous le demande) Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?) » Mais les djinns continuaient à se disputer les insectes, leur nourriture préférée. Le garçon, se raclant la gorge, entonna de nouveau sa chanson :
« Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?) Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?) Hambil tema (Je vous le demande) Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?) » Les djinns, qui étaient proches du garçon, entendirent la chanson ; ils répondirent : « Tsissi Trandrayma (Trandrayma n’est pas ici) Hambili tema (Je te le dis) Tsissi Trandrayma (Trandrayma n’est pas ici). » Le garçon descendit alors de son cheval, prit son coupe-coupe et, tout en le brandissant, entonna encore une fois sa chanson : « Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?)
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Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?) Hambil tema (Je vous le demande) Gnigni Trandrayma (Est-ce que Trandrayma est parmi vous ?) » Les djinns, en voyant le garçon brandir son coupe-coupe effrayant, lui firent comprendre que Trandrayma n’était pas parmi eux, et ils prirent la fuite. Le garçon continua ainsi son chemin, et, au bout de la septième fois, il arriva à l’endroit où se trouvait l’implacable Trandrayma. Le garçon coupa les orteils du djinn, les enduit d’huile et les sécha au soleil ; au bout de quelques minutes, les orteils éclatèrent et tous les animaux, qui n’avaient pas mangé depuis qu’ils séjournaient dans le ventre de Trandrayma, sortirent et cherchèrent de quoi manger. Le garçon recommença la même opération avec les huit doigts des deux mains, et tous les sujets du roi sortirent, affamés eux aussi. Enfin, il refit la même opération avec les deux pouces ; mais avant que le roi et sa famille ne soient délivrés, le garçon avait quitté les lieux et avait rejoint ses parents, sain et sauf. « Père, mère, il est temps maintenant de rentrer au village ; j’ai terrassé l’horrible Trandrayma, vous n’avez plus rien à craindre. » Et ils quittèrent tous les trois leur trou au milieu de la forêt, mais au lieu de rentrer au village, ils construisirent un grand banga aux abords du village et ils s’y installèrent, vivant comme de pauvres hères étrangers. Pendant ce temps, la vie avait repris son cours normal au village. Le roi était intrigué par la façon dont il avait été délivré, lui et sa famille. Un jour, il demanda à l’un de ses sbires d’annoncer qu’il voulait connaître celui qui avait délivré le village entier du terrible djinn. Tous les hommes valides du village se présentèrent chez le roi et chacun prétendait être le sauveur. Devant cet imbroglio, le roi demanda à l’un de ses gardes du corps de prendre une lance de trois mètres de hauteur, de l’enduire d’huile et de la planter solidement dans la cour du palais ; après quoi, il déclara : « Celui qui réussira à monter tout là-haut de cette lance sera vraiment celui qui a délivré ce village du terrible djinn, il méritera alors une belle récompense. »
Tous les hommes tentèrent l’exercice, mais ils échouèrent tous. Déçu, le roi lança : « Vous n’êtes tous que des imposteurs, bande de vauriens ; mais je sais que le sauveur existe bien quelque part, et je veux que vous le trouviez, compris? » Et les sbires cherchèrent des jours et des jours, fouillèrent de fond en comble le royaume. Sans succès. Puis l’un d’eux, à tout hasard, raconta au roi qu’aux abords du village vivait une famille de gueux, et il y avait avec eux un jeune garçon boutonneux. Le roi ordonna qu’on lui amenât sur le champ le garçon boutonneux. Lorsque les sbires du roi se présentèrent devant le banga et déclinèrent le motif de leur visite, le garçon leur dit : « Allez dire à votre roi que pour que je me présente devant lui, il faut d’abord qu’il me donne son turban, son boubou et son pantalon bouffant ; il faut aussi qu’il me donne son cheval, et qu’il fasse également dérouler un tapis
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persan depuis notre masure jusqu’à l’entrée de son palais. » Effarés devant l’audace de ce garçon boutonneux, les sbires partirent rapporter tout de même les propos du garçon au roi. Celui-ci, sans aucune hésitation, accepta les demandes du garçon. En début d’après-midi, le garçon, perché sur le cheval du roi, enturbanné et habillé comme le roi, foula le beau tapis persan jusqu’à l’entrée du palais où le roi et tous les villageois l’attendaient. Il descendit du cheval et se dirigea vers la lance enduite d’huile. Aussitôt qu’il la toucha, la lance se transforma en tronc d’arbre couché. Tout le monde admit que c’était bien lui le sauveur du village. Le roi n’eut pas le temps d’esquisser un geste ni de prononcer la moindre parole, que le garçon disparut. Mais il fut vite capturé et présenté au roi, qui n’était pas remis de sa surprise. Devant tout le monde, le roi déclara : « Je suis convaincu que c’est bien toi qui nous as débarrassés du terrible djinn ; pour te récompenser, je te donne en mariage ma fille bien-aimée, et je fais de toi mon dauphin. » Quant à moi, j’ai laissé tout ce beau monde avec leurs histoires maléfiques, j’ai pris les bienfaits et je suis rentré chez moi.
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trucs
& astuces
Blanchir des meubles de jardin en PVC Après quelques saisons, il peut arriver que les meubles de jardin en PVC se ternissent. Pour les blanchir afin de leur donner une seconde jeunesse, il suffit d'y pulvériser un peu de javel diluée dans de l'eau puis de les laisser sécher au soleil jusqu'à ce qu'ils blanchissent. Reste ensuite à les laver à grande eau. Attention, pour ne pas polluer le jardin cette astuce ne doit pas être réalisée sur de l'herbe ou de la terre.