Vers
la plate-forme
idéale
L’aube se lève sur les plates-formes. Mais elles devront encore passer par un grand nombre d’itérations pour s’affirmer comme partenaires fiables et efficaces dans le paysage de la gestion privée.
L
es plates-formes de gérants de fortunes indépendants pouvaient apparaître comme une panacée au regard de la consolidation théoriquement inéluctable de la gestion. Or, non seulement cette concentration ne s’est pas produite, mais l’évolution du secteur a été ralentie par la lenteur de la mise en place des nouvelles réglementations. Ces obstacles n’ont cependant pas suffit à empêcher le développement de structures pionnières qui devraient trouver leur vitesse de croisière après dissipation des brumes réglementaires. Sur la dizaine de plates-formes contactées par Investnews, cinq ont répondu à nos questions concernant leur situation actuelle et leurs perspectives. Les pages qui suivent présentent leurs opinions et, pour chacune d’entre elles, un bref portrait de leur structure (parmi elles, Assetbox et AWAP ne sont pas directement comparables puisqu’il s’agit de sociétés de services destinées aux GFI et non pas de plates-formes de gérants.
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Investnews: Les analystes prévoyaient un
développement très rapide des plates-formes de GFI. Il semble que celui-ci ait été beaucoup moins prononcé que prévu. A votre avis, quels ont été les principaux freins à ce développement? AQUILA La réponse à cette question dépend du point de vue auquel on se place. Si l’on adopte celui des GFI, il convient de se rappeler que le marché suisse est composé de quelques 3’000 entreprises et que la majorité d’entre elles emploient moins de trois personnes. Or, tant que les répercussions des réglementations nationales (LSFin, LEFin) et internationales (MiFID II) sur ces PME ne sont pas clarifiées, elles ne s’intéresseront que marginalement à la recherche de solutions, que ces dernières se présentent sous forme d’un maintien de la structure existante avec ouverture à la sous-traitance, ou d’une coopération voire une affiliation à une plate-forme. Si l’on adopte le point de vue des banques dépositaires, elles sont aujourd’hui nombreuses à imposer des restrictions aux GFI avec lesquels elles sont disposées à collaborer. Pour des raisons d’efficience et de coûts, elles exigent un minimum de 10 à 30 millions de francs d’actifs gérés, lesquels doivent être répartis dans des portefeuilles de 500’000 francs au moins. Et, selon la stratégie adoptée par la banque dépositaire, il peut y avoir encore d’autres limitations qui concernent, par exemple, l’origine de la clientèle. De plus, lorsque les GFI ne satisfont pas aux minima concernant la taille des avoirs, il n’est pas rare que les banques dénoncent les accords de coopération existants ou en révisent les conditions, au détriment du gérant. Par