Asdtw

Page 1

LE PLUS LIFESTYLE DES MAGAZINES DE DÉCO N o  156 - Septembre - Octobre 2022 - 6,90 € - www.ideat.fr L 12525 - 156 - F: 6,90 € - RD Design Les essentiels du Salon du meuble de Milan : 25 pages de nouveautés ! Jean-Baptiste Fastrez, pointu populaire Dior maison : le « new-look » de Philippe Starck Trips Coal Drops Yard, nouveau quartier branché de Londres Athènes : hyper-attractive ! Lifestyle La campagne à Paris : la maison de la créatrice de Mapoésie De Paris à Milan, 4 intérieurs radicalement transformés RENTRÉE DÉCO notre sélection de tissus, papiers peints, tapis, canapés... 62 pages

Virginie Duboscq

Journaliste et styliste, Virginie collabore avec différents acteurs de la presse déco. Styliste photo pour des marques, elle réalise aussi des scénographies. Amoureuse de la couleur, elle imagine des atmosphères décalées, pleines d’humour et de sensibilité. Des talents qu’elle a mis à profit pour nous faire découvrir des intérieurs pétillants, comme celui d’Elsa Poux, fondatrice de Mapoésie, dans sa maison de Bagnolet (p. 200) et, à Paris, chez Xavier de Saint Jean, fondateur du Studio Azimut (p. 226)

Gianni Basso

Dans les années 80 et 90, Gianni a débuté comme photographe de concerts de rock. En 1989, il fonde l’agence Vega MG, basée à Milan, et devient photographe voyageur. Depuis 2000, il s’est orienté vers le design et la déco. Il a publié de nombreux livres d’art de vivre. C’est dans sa ville qu’il a suivi nos journalistes pour immortaliser les nouveautés du Salon du meuble (p. 127). Avant de partir témoigner de l’attraction que constitue désormais Coal Drops Yard, quartier branché londonien (p. 376).

Anne-France Berthelon

Globe-trotteuse écumant les design weeks et décodant les tendances marketing et lifestyle pour la presse notamment, Anne-France se passionne pour le design en tant qu’écosystème global. Dans ce numéro, elle s’est rendue à Athènes, qui fait preuve d’un bouillonnement créatif jubilatoire (p. 358). Et elle revient sur les lauréats des deux concours organisés par la Villa Noailles lors du festival Design Parade à Hyères et à Toulon, portant respectivement sur le design (p. 122) et l’architecture intérieure (p. 180).

Olivier Waché

Amateur de savoir-faire et d’innovation, ce linguiste de formation se passionne pour l’artisanat et le design. Observateur de l’évolution du cadre de vie, il a fait de la cuisine et de la salle de bains ses spécialités. En cette rentrée, Olivier s’est notamment penché sur l’un de nos dossiers tendance, celui du carrelage  (p. 283). Puis, pour celui consacré aux canapés, il s’est rendu dans le site de production ultramoderne d’un fleuron de l’industrie française du mobilier haut de gamme, Duvivier Canapés (p. 348).

Didier Delmas

Didier est un photographe autodidacte dont le travail témoigne de son intérêt à découvrir des lieux particuliers, insolites, décalés, empreints d’Histoire et d’histoires. Il collabore avec la presse de décoration et d’architecture, française et internationale. Dans ce numéro, il s’est rendu dans pas moins de trois intérieurs dont il a su restituer toute la personnalité, très expressive : chez Elsa Poux, à Bagnolet (p. 200), chez Xavier de Saint Jean, à Paris (p. 226), et, à Neuilly, dans un appartement pop rénové par Studio Klein (p. 242)

Marie Godfrain

Sa passion pour les objets beaux et bien conçus l’a amenée à prêcher la bonne parole du design, désormais au cœur de tout processus d’innovation, dans M, le magazine du Monde ou IDEAT… Pour nous, elle est notamment allée rencontrer Jean-Baptiste Fastrez (p. 114), auteur d’un design original, totalement dans son époque, qui cache une personnalité forte. Marie a aussi mené l’enquête sur l’émergence des NFT (p. 182), puis est allée nourrir l’un de nos dossiers tendance de la rentrée, celui sur le papier peint (p. 265)

Filippo Bamberghi

Photographe free-lance d’architecture, de décoration intérieure et portraitiste, Filippo cultive une approche singulière. Défenseur de la cause animale, il est expert dans l’art d’attendre le moment parfait pour saisir un bâtiment ou un visage. Régulièrement publié dans la presse internationale, il travaille avec designers, architectes et éditeurs (Taschen, Gestalten…). Dans ce numéro, c’est à Athènes qu’il s’est rendu pour rapporter des instantanés d’une cité loin d’être figée dans sa stature de carte postale (p. 358).

Maïa Morgensztern

Historienne de l’art de formation, Maïa a travaillé avec Bob Wilson et la Smithsonian Institution outre-Atlantique, avant de se poser à Londres comme journaliste pour des revues internationales notamment. Art, cinéma, design, gastronomie, mode, voyage… elle s’intéresse particulièrement aux points de rencontre entre les disciplines. Dans ce numéro, c’est à une double renaissance londonienne qu’elle nous convie : celle du quartier de Coal Drops Yard (p. 376) et celle du mythique club Koko (p. 88)

3 ID-NOS CONTRIBUTEURS
© ISABELLA NALIN © MARION BERRIN © GERMANA LAVAGNA © POLSKEY

Mah Jong. Canapé modulable, design Hans Hopfer.

Habillé de tissus dessinés par Kenzo Takada , collection Matsuri, version Umi.

Plateformes en bois teinté, finition Pierre de Lune.

Phénix. Paravents lumineux, design Piergil Fourquié.

Services
conseil décoration et conception 3D en
magasin
French : français
French Art de Vivre
Tissus dessinés par Photos : Michel Gibert et Baptiste Le Quiniou, non contractuelles. Africa museum : www.africamuseum.be, sculpture : www.sophieb ocher.com, TASCHEN, Éditions Zulma.

français

décoration

Mah Jong. Canapé modulable, design Hans Hopfer.

Habillé de tissus dessinés par Kenzo Takada , collection Matsuri, version Irune.

Plateformes en bois laqué, finition Bronze patiné mat.

Mei. Suspensions et lampadaire, design Nahtrang Disseny.

Services conseil
et conception 3D en magasin French :
French Art de Vivre
Tissus dessinés par Photos : Michel Gibert et Baptiste Le Quiniou, non contractuelles. TASCHEN.
Cassina Perspective
THE CASSINA PERSPECTIVE cassina.com Milan Paris New York London Los Angeles Madrid Dubai Tokyo
SYSTÈME D’ASSISES ROGER | DESIGN RODOLFO DORDONI PETITE TABLE SUPERQUADRA | DESIGN MARCIO KOGAN / STUDIO MK27 DÉCOUVREZ-EN PLUS DANS MINOTTI.COM/ROGER
GRAND ANGLE MARIE C DORNER FABRIQUÉ
à BRIORD ( Ain )

Artisan

d’Ouest

BELGIQUE

SUISSE

Designers Guild 4 Rue Vide-Gousset, 75002, Paris 01 44 67 80 71 France-showroom@designersguild.com Service clients 01 44 67 80 70 France-sales@designersguild.com Suisse francophone 08 48 80 87 18 swissfr@designersguild.com Belgique et Luxembourg 09 333 77 05 Belgium-sales@designersguild.com View our new collections FRANCE 01 Atelier Pia Thoiry 04 50 20 88 10 06 Intérieur Sud Cannes 04 93 39 06 55 06 Baze Carros 04 92 08 89 00 13 Séries Décoration Marseille 04 91 37 24 95 24 Florence Soulet L’Atelier 60 Monpazier 06 73 51 84 66 28 Les Décors de Maïté Chartres 02 37 21 18 43 29 Maison lindivat Brest 02 98 44 14 67 32 Au Renouveau Lectoure 05 62 62 29 75 33 Atelier Du FauteuilTissuthèque Bordeaux 05 56 98 22 22 33 L’Idée File Arcachon 05 56 83 40 87 34 Ar’Deco Montpellier 04 67 69 92 87 35 Intra-Domus Saint-Malo 02 99 81 69 94 35 VBA Décoration Montgermont 02 99 23 17 41 38 Natacha Tissus Grenoble 04 76 40 55 82 42 Granjard Panissieres 04 77 28 68 68 42 L’Atelier de Marie Unieux 04 77 89 00 06 44 Mon
Tapissier Pornic 02 40 82 90 14 44 L’Atelier De Cécile La Baule 02 40 24 12 80 47 Villa
Boe 05 53 66 86 76 49 Clemski Décoration Angers 02 41 87 05 40 49 La Boutique Des Matieres Cholet 02 43 63 00 99 50 Poutas Décoration Valognes 02 33 40 18 15 51 Danielle Fancony Reims 03 26 40 42 81 51 Boutique Décoration H.G. Reims 03 26 02 65 65 54 Nicole Lhotte Décoration Nancy 03 83 36 48 40 54 Maison Varry Nancy 03 83 37 32 66 56 Blanche Duault Décoration Vannes 02 97 42 68 83 57 Maison Olivier d’Alessandro Metz 03 87 68 93 38 59 Ton sur Ton Dunkerque 03 28 59 24 99 59 Demeure De Famille Bondues 03 20 76 00 77 62 Honnay Décoration Le Touquet Paris Plage 03 21 05 80 35 67 Ateliers Marc K Sélestat 03 88 92 13 38 68 Sièges & Décoration Kuster Eguisheim 03 89 41 18 24 69 Maison Perrin Courtieu Lyon 04 78 37 26 98 69 Mis en Scène Lyon 04 78 42 69 01 69 Pénates Lyon 06 74 67 90 87 69 Histoire d’Intérieur Neuville Sur Saône 04 72 73 43 74 72 Au Bonheur du Jour Le Mans 06 08 69 21 17 75 Designers Guild Paris 01 44 67 80 71 75 Les Deux Portes Paris 01 42 71 13 02 75 Au Fil d’Or Paris 06 50 44 08 69 75 Simonneau Paris 01 45 89 59 74 75 Hippotigre Paris 06 32 28 74 44 75 France Canapés Paris 01 56 07 15 65 75 L’Atelier Premier Paris 01 44 15 92 99 76 L’Heure Bleue Rouen 02 35 71 84 35 77 Ram Décoration Nanteuil Les Meaux 01 60 23 26 48 77 La Maison Bellifontaine Fontainebleau 01 60 70 08 59 78 Tout Autre Chose Versailles 01 39 50 18 70 78 La Maison du Rideau Saint Germain en Laye 01 34 51 25 59 78 La Maison de Céline Chambourcy 0130063083 91 Racyne Palaiseau 06 21 59 01 23 91 Serge Bonnat Décoration Montlhéry 01 69 01 12 97 91 Allemand Savigny sur Orge 01 69 05 29 65 92 La Maison de Céline Saint Cloud 01 47 09 18 82 94 Imagine La Varenne St-Hilaire 01 48 83 45 93 6RXI½H G³,QWpULHXU Enghien Les Bains 01 39 64 83 41
1000 Les Tissus du Sablon Bruxelles 02 502 48 60 1050 X Trente 8 Bruxelles 02 544 14 24 1180 Le Tri Logis Uccle 02 633 36 78 1410 Isabel Gilles Creation d’Intérieur Waterloo 02 353 13 16 4000 Le Jardin de Nanie Liège 04 232 14 41 4432 Fayen Alleur 04 263 27 54 4557 Rulot Home Décoration Tinlot 085 51 17 62 4800 Fayen Verviers 087 33 03 45 5100 Maison Antoine Namur / Jambes 081 30 30 03 6280 Contraste Tellier-Moncousin Gerpinnes 071 21 75 67 7000 Wattiaux Mons 065 31 31 00 7500 Wattiaux Tournai 069 87 10 12
1003 Bovet Tissus SA Lausanne 0041 21 323 91 80 1204 Duo sur Canapé Genève 0041 22 311 22 41 1260 Christine Yerly Nyon 0041 22 361 77 72 1800 Amelys Vevey 0041 21 922 08 44 8803 Al Lago Interiors Ag Rüschlikon 0041 43 537 10 03 LUXEMBOURG 1930 Lucien Schweitzer Interieurs Luxembourg 23 616 21 1660 Tapis Hertz Bertrange 22 73 27 4210 Rideaux-Center Valerius Esch-sur-Alzette 54 20 79 7240 Lemogne Bereldange 26 33 65 1 designersguild.com
designersguild.com Tapestry Flower
Showrooms exclusifs NICE 04 93 88 00 27 06 VALLAURIS 04 92 95 14 34 06 AIX EN PROVENCE 04 42 26 53 70 13 MONTPELLIER 04 67 92 45 51 34 PARIS 01 56 81 87 26 75 LE STYLE
MANUFACTURE DE CUISINES www.atelier-saintpaul.comSAINT TROPEZ 04 94 43 11 00 83 AVIGNON 04 90 88 40 03 84 JCB DESIGN GRAPHIC B. TOUILLON St PAUL
75006 PARIS Wagner Interior Design Tél. +33 01 43291817 - 78100 SAINT GERMAIN EN LAYE Théorème Tél. +33 01 39730621 - 20167 AJACCIO (AFA) Cucina Vostra Tél. +33 06 03466449 56400 AURAY Tanguy Design Tél. +33 02 97562853 - 06310 BEAULIEU-SUR-MER Authentic Design Tél. +33 04 93799820 - 06150 CANNES Home Store Tél. +33 06 63030951 73230 CHAMBERY (SAINT-ALBAN-LEYSSE) Le Showroom Tél. +33 06 63030951 - 17000 LA ROCHELLE (ILE DE RÉ-ROYAN) Marine Agencement Le Loft Tél. +33 05 46454261 69510 LYON (MESSIMY) C réaconcept I ntérieur T él. + 33 06 82190299 - 69800 LYON (SAINT PRIEST) M odulnova Lyon by B D esign Tél. + 33 06 80271914 34070 MONTPELLIER Portovenere Tél. +33 04 67653820 - 51100 REIMS Cuisinium Tél. +33 03 26461482 - 83190 TOULON (OLLIOULES) Tél. La Suite +33 04 94890646 Agences France: Rhone Alpes - Sud France Tél. +33 06 62572030 - Ile de France - Nord France Tél. +33 06 76268754

RACONTER DES HISTOIRES

Il n’y a pas qu’au cinéma ou dans les romans que l’on raconte des histoires. Les objets aussi peuvent être volubiles… Bien sûr, ils ont « une âme », selon la formule consacrée, mais ils portent avant tout celle de leurs auteurs. La résonance d’une émotion, la matérialisation d’une vision, un discours sur l’époque… Jean-Baptiste Fastrez, parce qu’il fait partie des plus inspirés, des plus sincères, des plus engagés des designers, déclare ainsi (p. 114) mélanger les références culturelles, de l’antique au plus populaire, afin de placer les gens « dans un environnement immersif ». Il aurait adoré faire du cinéma, dit-il. Selon vous, ses tapis chez Tai Ping évoquent-ils les œuvres lumineuses de Dan Flavin ou les sabres laser des héros de Star Wars ?

À une autre époque, Ettore Sottsass (1917-2007) affirmait déjà : « Faire du design, ce n’est pas donner forme à un produit plus ou moins stupide pour une industrie plus ou moins luxueuse. Pour moi, le design est une façon de débattre de la vie. » Les objets, parce qu’ils peuvent être la concrétisation d’une philosophie, sont aussi les témoins de notre temps. Des questionnements actuels, ils ont les stigmates. C’est le message que la designer néerlandaise Ineke Hans, présidente du jury et invitée d’honneur de Design Parade Hyères cette année, a fait passer à travers son exposition personnelle, « Frugal & Fun », où elle a décrit sa chaise Rex comme la « première chaise néerlandaise recyclable, mais aussi consignée » (p. 122). Un objet qui a du sens et qui porte un message.

Qu’est-ce qu’une icône ? Que racontent nos rendez-vous ponctuels de « La Minute design » que nous concocte Guy-Claude Agboton sur Ideat.fr ? Que la petite histoire d’un meuble du XXe siècle est la rencontre d’un créateur, d’une époque et d’un besoin qui s’inscrit dans la grande Histoire. Jean Prouvé l’ingénieur n’a pas conçu en 1934 la chaise Standard pour affoler les collectionneurs, mais pour meubler les collectivités… L’histoire est parfois farceuse et bien la connaître, c’est toujours plus intéressant ! Aucune ignorance n’est utile.

Porteurs d’histoires et acteurs de l’histoire, les objets cristallisent aussi des sentiments. Quand la photographe belge Barbara Iweins (exposée cette année aux Rencontres d’Arles) décide d’établir un inventaire (c’est une collectionneuse névrosée), elle pense « faire un point sur sa vie ». Au bout du compte (littéralement : 12 795, c’est le nombre d’objets qu’elle a recensés par taille, couleur, etc., et photographiés dans une logique de catalogue raisonné), elle réalise qu’elle a dressé une sorte d’autoportrait. Elle a revisité sa vie (des notices biographiques hilarantes relatent quelques moments charnières) au travers des objets qu’elle « trimbale », comme son histoire…

IDEAT poursuit son ambition, qui est de vous raconter des histoires d’objets (passés, présents et futurs) en interrogeant ceux qui les conçoivent et ceux qui les fabriquent. Et, comme nous abordons une nouvelle ère (I/O Media ayant racheté le groupe IDEAT Éditions en mai dernier), nous vous proposons un petit questionnaire (p. 399-400) qui nous aidera à grandir et à évoluer dans le bon sens.

Merci pour votre fidélité et bonne rentrée à tous !

30 ID-ÉDITO
Vanessa Chenaie Rédactrice en chef d’IDEAT
ID-PAULO’S TOUCH 31
@PAULOMARIOTTIART À chaque objet son sous-texte dans la grande histoire du design… Dans cette vitrine imaginaire, sur la table Tulip, d’Eero Saarinen (Knoll), lampe Tizio, de Richard Sapper (Artemide), et vase Calice, d’Ettore Sottsass (Bitossi). À gauche, chaise Standard, de Jean Prouvé (Vitra), et, à droite, chaise de jardin Apero, de Martin Drechsel (Emu). Paravent Tramonto a New York, de Gaetano Pesce (Cassina). Tapis Neon de Jean-Baptiste Fastrez (Tai Ping).

12-14, rue Jules-César, 75012 Paris. Tél. : +33 1

75 79 40. Fax : +33 1 44 75 79 49. www.ideat.fr

Éditeur délégué / directeur de la rédaction / fondateur : Laurent Blanc. laurentblanc@ideat.fr

Directeur de la publication : Albin Serviant

Rédactrice en chef et responsable des rédactions Print et Web : Vanessa Chenaie Assistante et iconographe : Emma Pampagnin-Migayrou. emma@ideat.fr Rédactrice déco / beauté / lifestyle : Caroline Blanc. carolineblanc@ideat.fr

Chef de rubrique design : Guy-Claude Agboton. gca@ideat.fr

Secrétaires de rédaction : Solange Deloison, Julien Divisia, Nathalie Lemoine, Élise Cotineau

Première rédactrice graphiste : Chloé Séguineau Rédactrice graphiste : Lydiane Gilabert

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

Rédacteurs : Anne-France Berthelon, Chiara Dal Canto, Blandine Dauvilaire, Bérénice Debras, Serge Gleizes, Marie Godfrain, Virginie Lucy-Duboscq, Anna Maisonneuve, Paolo Mariotti, Laura Mauceri, Maïa Morgensztern, Nathalie Nort, Maryse Quinton, Olivier Reneau, Sabrina Silamo, Caroline Tossan, Olivier Waché. Photographes : Filippo Bamberghi, Helenio Barbetta, Gianni Basso / VegaMG, Didier Delmas, Jeanne Perrote.

DÉPARTEMENT WEB

Rédactrice en chef Web : Hélène Rocco. hrocco@ideat.fr JRI : Julien Moro. jmoro@ideat.fr Stagiaire : Marine Mimouni. redactiondigitale@ideat.fr

Responsable Social Media et partenariats Web : Fanny Liaux Gasquerel. Tél. : +33 1 44 75 79 45. fliaux@ideat.fr

SERVICES ADMINISTRATIFS ET FINANCIERS

Directeur administratif et financier : Franck Baron. Tél. : +33 1 84 17 30 23.

Chef comptable : Tuan-Minh Bui. Tél. : +33 1 86 95 00 24. tbui@ideat.fr

Comptable : Dylan Jeanne. Tél. : +33 1 44 75 74 32. djeanne@ideat.fr

Aide-comptable : Kingsley Opoku. Tél. : +33 1 86 95 00 26. kopoku@ideat.fr

ABONNEMENTS & DISTRIBUTION

IDEAT service abonnements : 235, avenue Le-Jour-se-Lève, 92100 Boulogne-Billancourt. Pour toute question relative à votre abonnement (changement d’adresse, réabonnement…), merci de contacter le +33 1 44 70 14 70 ou abonnements@ideat.fr - Tarif 1 an - 6 numéros : 40 €

Abonnements Suisse : Dynapresse Marketing SA. 38, avenue Vibert, CH-1227 Carouge. abonnements@dynapresse.ch / Tél. : +41 0 22 308 08 08. Abonnements USA+Canada : Express Mag. Tél. : (514) 355-3333 (en français) ou (514) 355-3334 (en anglais). expressmag@expressmag.com*

Abonnements Belgique : Roularta. Tél.

Distribution Belgique

Tél.

Ce magazine contient

Distribution France :

À juste titres. Laetitia Canole. Tél. : +33 4 88 15 12 45.

: +32 7 835 33 03. info@abonnements.be
MLP.
: AMP.
: +32 2 525 14 11. Vente au numéro et réassort :
44
sur la diffusion abonnés un courrier IDEAT. * IDEAT ISSN 1294-9485 is published 6 times per year by IDEAT EDITIONS LS Distribution Logistics A/S ExpressMag, 8275 Avenue Marco Polo, Montréal, QC H1E 7K1, Canada.

RÉGIE PUBLICITAIRE

12-14, rue Jules-César, 75012 Paris.

Directeur : Rodolphe Pelosse. Tél. : +33 1 86 95 31 20. Mob. : 06 03 61 58 50. r.pelosse@ideat.fr

Publicité France print et digital

Directrice pôle décoration / culture : Delphine Tripodi. Tél. : +33 1 86 95 81 66. dtripodi@thegoodregie.com

Directrice de clientèle pôle décoration / culture : Lison Adler-Appel. Tél. : +33 1 86 95 81 65. ladler-appel@thegoodregie.com

Directrice pôle luxe (mode / beauté / horlogerie / joaillerie) : Nancy Thieblemont-Dinin. Tél. : +33 1 84 17 03 36. nthieblemont-dinin@thegoodregie.com

Directrice pôle auto / travel / high-tech / spiritueux / banques : Sibylle Dubost-Foisil. Tél. : +33 1 84 17 03 41. sfoisil@ideat.fr

Publicité locale

Directrice de clientèle : Dominique Dhier. Tél. : +33 6 88 38 93 64. ddhier@thegoodregie.com

Publicité régions

La Compagnie Média : Christian Tribot. 5, rue Boutard, 92200 Neuilly-sur-Seine. Tél. : +33 1 55 38 50 75.

Publicité internationale

Directrice pôle international : Ana Matut. Tél. : +32 479 94 22 66. amatut@thegoodregie.com

Agent ITALIE : Jean-Pierre Bruel. Tél. : +39 031 75 14 94. medias@mediasinternational.it

Agent ESPAGNE : Olga Martinez. Tél. : +34 913 200 497. olga.martinez@aboutim.es

Agent ROYAUME-UNI : Sandrine Marchal. Tél. : +44 781 626 8516. sandrine@mercury-publicity.com

BRAND CONTENT, ÉVÉNEMENTIEL, PRODUCTION VIDÉO, LICENCES

Contact : Rodolphe Pelosse. Tél. : +33 1 86 95 31 20. Mob. : 06 03 61 58 50. r.pelosse@ideat.fr

Responsable : Camille Cornaglia. Tél. : +33 1 85 09 02 14. ccornaglia@ideat.fr

THE GOOD PLAYSTORE

au Printemps de l’Homme. 64, boulevard Haussmann, 75009 Paris. Tél. : +33 1 42 82 55 75.

Responsable concept-store : Chloé Richard. Tél. : +33 01 88 33 92 06. crichard@ideat.fr

Assistante : Amandine Chocteau. assistanteproduction@ideat.fr

ÉDITEUR

IDEAT est édité par le groupe IDEAT Éditions, filiale de I/O Media SAS au capital de 7 715,93 €. RCS Paris 837 728 252.

Président : Albin Serviant Directeur du développement : Rodolphe Pelosse. Tél. : +33 1 86 95 31 20. Mob. : 06 03 61 58 50. r.pelosse@ideat.fr

Dépôt légal : à parution. ISSN : 1294-9485. Commission paritaire : 0624 K 78891.

Responsable marketing et communication, en charge de la diffusion : Clément Legresy. Tél. : +33 1 85 09 02 17. clegresy@ideat.fr

Responsable fabrication : Camille Cornaglia. Tél. : +33 1 85 09 02 14. ccornaglia@ideat.fr Photogravure : Amalthéa Communication. Impression : Roularta Printing (Belgique).

© ADAGP, pour les œuvres de ses membres, Paris 2021.

Ce magazine a été imprimé sur un papier porteur de l’écolabel européen N° FI/11/001, fourni par UPM.

Provenance du papier : Allemagne et Finlande 0 % de fibres recyclées. Ptot: 0,004 kg/t

LA RÉPARATION NÉE DE LA SCIENCE ET DE L’ABEILLE * Résultats constatés par les femmes : évaluation par autoscorage, 33 femmes, Chine, 2 applications par jour, après 1 mois. EFFET PEELING AVANCÉ MIEL BLANC & AHA "LA PEAU S’ÉCLAIRE" + 63 %* EN UN MOIS NOUVEAU DOUBLE R RENEW & REPAIR ADVANCED SERUM EFFET LIFTING AVANCÉ MIELS BIO-POLYFERMENTÉS "LA PEAU SE LIFTE" + 52 %* EN UN MOIS

SUR NOTRE COUVERTURE

Retrouvez l’intérieur de la galeriste milanaise

Martina Simeti, spécialisée en art contemporain, aménagé par l’architecte Luciano Giorgi (lire p. 214).

56

36 31 PAULO’S TOUCH L’œil de notre illustrateur Paulo Mariotti CONTEMPORARY NEWS 54 NEWS DESIGN La leçon de Gubi, avec Joe Colombo 56 NEWS DESIGN EXPOS > France Design Week, agitateur de design hexagonal > MAD Paris, ex-fan des eighties > Triennale de Milan au passé, présent… futur ? > Le design scandinave s’épanouit à Paris 66 NEWS DESIGN Vitra réédite Jean Prouvé et élargit sa palette 70 NEWS GALERIE La Galerie Vauclair et Sandra Benhamou en toute élégance pendant la Paris Design Week 72 NEWS ART & DESIGN Parcours contemporains : le salon Private Choice et la foire Paris Internationale 74 NEWS ART > La mélancolie façon Rashid Johnson > La Biennale de Lyon et l’apparente fragilité 80 NEWS STORE Balzac Paris : le sens de l’habit 82 NEWS BIRTHDAY 30 bougies pour The Conran Shop Paris 84 NEWS SHOPS > Flexform à Milan, une expérience à 360° > Le slow design à Dijon, Dinard et Lyon 88 NEWS CLUB À Londres, The House of Koko exclusivement 90 NEWS ARCHI La cité Matarazzo, un esprit de reconquête à São Paulo SOMMAIRE 156 - septembre-octobre 2022 LE PLUS LIFESTYLE DES MAGAZINES DE DÉCO  156 - Septembre Octobre 2022 - 6,90 € - www.ideat.fr Design Les essentiels du Salon du meuble de Milan 25 pages de nouveautés Jean-Baptiste Fastrez, pointu populaire Dior maison le « new-look » de Philippe Starck Trips Coal Drops Yard, nouveau quartier branché de Londres Athènes hyper-attractive Lifestyle La campagne à Paris la maison de la créatrice de Mapoésie De Paris à Milan, 4 intérieurs radicalement transformés RENTRÉE DÉCO notre sélection de tissus, papiers peints, tapis, canapés... 62 pages
© HELENIO BARBETTA / LIVING INSIDE
76 82 © THE CONRAN SHOP © HUGUETTE CALAND © DR
1966 Warren Platner Architecte et Designer 2022 Platner Collection
Photo:
Gionata Xerra Paris — Showroom Knoll, T 01 44 18 19 99 / Ajaccio — Belle Epoque, T 04 95 22 57 75 / Annecy — D Design, T 04 50 51 24 24 / Avignon — RBC, T 04 90 82 52 56 / Bastia — Bereni T 04 95 30 37 83 / Béziers — Architruc & Baltaz’art, T 04 67 28 54 33 / Biarritz — Kazuo, T 05 59 24 23 84 / Bidart — Designa, T 05 59 47 55 11 / Bordeaux — Agora, T 05 56 06 05 86 Galerie Tourny, T 05 56 44 35 48 / Clermont Ferrand — Primo, T 04 73 26 03 03 / Colmar — Quartz, T 03 89 23 20 48 / Dijon — Epokhe, T 03 80 30 52 18 / Grenoble — Roma T 04 76 44 11 74 / Guérande — Casaligne, T 02 40 24 32 99 / Hossegor — Espace Privé, T 05 58 41 09 11 / La Roche-sur-Yon — Billaud Décorateur, T 02 51 62 14 86 / Lille — Emotions T 03 20 57 99 01 / Lyon — Création Contemporaine, T 04 78 62 78 34 – Arrivetz, T 04 72 41 17 77 / Marseille — Danand, T 04 91 37 68 25 / Metz — Formes et Couleurs, T 03 87 37 90 90 Montgermont — MDI, T 02 99 23 70 70 / Montpellier — RBC Design Center, T 04 67 02 40 24 / Mulhouse — Quartz, T 03 89 66 47 22 / Nancy — DIM, T 03 83 35 58 34 Nice — Bel OEil, T 04 93 16 09 09 / Nîmes — RBC, T 04 66 67 62 22 / Pays de Gex — Casa Design, T 04 50 42 33 33 / Perpignan — Isotta, T 04 68 35 11 20 / Reims — Homeage T 03 26 04 33 46 / Rouen — Lignes, T 02 35 59 01 02 / Royan — Monique Delage Décoration, T 05 46 38 86 72 / Strasbourg — Galerie K, T 03 88 32 63 46 - Pyramide, T 03 88 37 31 95 Toulon — Inter-Faces, T 04 98 00 65 75 / Toulouse — 2B Design, T 05 61 52 99 02 / Tours — By Loft, T 02 47 29 21 00 / Valence — Espace Contemporain, T 04 75 43 56 37 80 ans de design, d’une vision moderniste d’avant-garde à un design profondément contemporain pour la maison et le bureau. Toujours intemporel. Toujours authentique. www.knolleurope.com

NEWS HÔTELS

NEWS TABLES

manières

NEWS HÔTELS

NEWS TABLES

NEWS HÔTEL

PALACE

BOOKS

DESIGN

94
>SO/Paris, un 5-étoiles haut perché > Pour de beaux rêves rive gauche : trois adresses parisiennes 98
Trois
de faire durer l’été 100
> Dans le Luberon, la vie réinventée du Capelongue > La Bastide, joyau du Luberon 104
> Vue mer et les derniers rayons du soleil sur trois adresses 106
Luxe, repos, art et design au Château La Coste, en Provence 108 NEWS
Sofitel Roma Villa Borghese au 7e ciel 110 NEWS
Pour faire sa rentrée déco CONTEMPORARY
114 ENTRETIEN Jean-Baptiste Fastrez, l’audace fusionnelle 120 DESIGN Calligaris au féminin présent 122 JEUNE DESIGNER À Hyères, le design est tombé sur la tech ! 124 GENESIS Dior Maison, le « new-look » de Philippe Starck 127 PORTFOLIO SALON DE MILAN La belle reprise 156 NEVER TOO MUCH SALON DE MILAN Nos coups de cœur 38 ID-SOMMAIRE 114 © JEAN PICON © SIMON 171 © MATHIEU SALVAING 127 128 136 À côté du Salon de Milan officiel, où la surenchère de nouveaux produits s’est calmée, le off s’est révélé captivant, incarnant bien la réalité d’une culture du design aux acteurs remotivés. Du Salone Satellite, pépinière de jeunes designers (voir notre vidéo sur ideat.fr), à Baranzate Ateliers en périphérie, le développement durable, thème de cette soixantième édition, semble faire la loi du côté des designers, attendant des éditeurs qu’ils leur en donnent les moyens. La beauté aussi est de retour, soluble ni dans le green ni dans le conceptuel. Un salon enthousiasmant pour qui veut voir. Reportage Guy-Claude Agboton et Vanessa Chenaie. Textes Guy-Claude Agboton. Photos Gianni Basso (Vega MG). SALON DE MILAN 2022 LA BELLE REPRISE 25 pages Dans son showroom, Via Durini, revisité par Patricia Urquiola, l’éditeur Cassina présentait les cubes multifonctions Modular Imagination, signés Virgil Abloh.
Stellar Nebula BIG - Bjarke Ingels Group
Pierpaolo Ferrari
artemide.com

DÉCO

DÉCO

D’INTÉRIEUR

CONTEMPORARY LIFESTYLE 168 LIFESTYLE & STYLE Nos affinités électives avec l’artiste Katrien De Blauwer 176 RENCONTRE D.A. Dans la tête d’Axelle de Buffevent 180 JEUNE ARCHI
Design Parade Toulon : l’éloge du pas de côté 182 TENDANCE Essentiel(lement) virtuel ? 187 NEVER TOO MUCH KIDS 1, 2, 3, design ! 196 NEWS KIDS Trois marques de papiers (peints) cadeaux 198 FOCUS KIDS Nidi, mobilier évolutif et ludique 200 HOME 1 À Paris, chez Elsa Poux, créatrice de Mapoésie 214 HOME 2 À Milan, retour de flamme chez Martina Siméti 226 HOME 3 À Paris, trait d’union métissé signé Azimut 234 HOME 4 À Milan, variation 70’s chez la designer Francesca Venturoni 242 HOME 5 À Neuilly-sur Seine, pop culture par Studio Klein 252 HÔTEL
À Rio, une oasis à la française 256 MAISON
À Hossegor, villégiature au bord du lac, par Dorothée Delaye 40 176 242 200 © DIDIER DELMAS © DIDIER DELMAS © VIVIANE SASSEN 187 ID-SOMMAIRE
DOSSIER DÉCO PAPIERS PEINTS 265 TENDANCES Sur la toile de vos envies 274 ZOOM Les impressions de Solène Éloy 276 DESIGN Les décors manifestes de Wall&Decò 278 FOCUS Les références de Little Greene 280 NEWS PEINTURES Alchimistes d’intérieur CARRELAGES 283 TENDANCES Froids, eux ? Jamais ! 292 NEWS Le zellige trace son chemin 294 FOCUS Studio LeR, un volcan en activité 296 NEWS SHOP Paris ne laisse pas Florim de marbre TAPIS 299 DESIGN > Fanny Rozé, au fil de la nature > Jan Kath, du nord à l’Orient 304 NEWS Tableaux à fouler 306 NEWS Beauté au naturel TISSUS 309 TENDANCES Tissages à émotions variables 42 ID-SOMMAIRE 265 309 299 263 C’EST LA RENTRÉE ! LES DERNIÈRES TENDANCES DÉCO Tapis Pardis collection « Archer », design Taher Asad-Bakhtiari (CC-tapis). Papiers peints, peintures, carrelages, tapis, tissus et canapés… 60 pages pour raviver son intérieur © NICOLAS MATHEUS © SANDERSON © MANUEL CANOVAS

376

CONTEMPORARY TRIPS

316 DESIGN > Tristan Auer, voyage en terre textile chez Lelièvre > Humbert & Poyet recrée l’esprit Riviera chez Nobilis 320 FOCUS > Dedar traverse le temps et les continents > Cogolin ou l’art de renouer avec soi 324 BRAND Designers Guild, les vertus florales 326 FOCUS Jacques : l’étoffe des modernes 328 NEWS Nouvelle direction artistique chez trois éditeurs de textile CANAPÉS 331 PANORAMA À la folie, passionnément… 348 USINE Duvivier Canapés, le changement dans la douceur 352 AWARD Edra rend hommage au maestro Francesco Binfaré 354 FOCUS Bretz : vive la liberté !
358 URBAN SPIRIT La nouvelle Athènes 376 HYPE AREA Coal Drops Yard, nouveau quartier branché de Londres 383 SPOTS Six hôtels citadins à New York, Londres, Sydney et Lisbonne 388 JET LAG Sébastien Bazin, président-directeur général d’Accor 398 GRAND PRIX DES LECTEURS Résultat de notre jeu-concours IDEAT Design Awards 399 IDEAT & VOUS 50 questions pour mieux vous connaître 402 VILLAGE PEOPLE Le Paris de Clément Delépine, directeur de la nouvelle foire d’art contemporain Paris + 44 ID-SOMMAIRE 358 © FILIPPO BAMBERGHI © GIANI BASSO / VEGA MG © FRANCISCO NOGUEIRA383
331
CANAPÉ MARTEEN— VINCENT VAN DUYSEN FAUTEUIL ROUND D.154.5— GIO PONTI MOLTENI&C DADA PARIS FLAGSHIP STORE 22, RUE DES SAINTS-PÈRES 75007 PARIS T 01 45 71 00 57 MOLTENI@HOME - CONSEILS EN CONCEPTION VIRTUEL MOLTENI.IT #MolteniGroup

LE RETOUR DE LA MINUTE DESIGN (1)

Dans ce nouvel épisode à découvrir sur notre site, notre journaliste Guy-Claude Agboton revient sur l’histoire du Culbuto de Marc Held. Pièce iconique dessinée en 1967, ce fauteuil à bascule est formé d’une coque arrondie en fibre de verre et en mousse de polyester, qui promet un confort sans égal. Alors qu’il n’avait été fabriqué qu’en cinq exemplaires par le designer, le siège est finalement produit en série par l’éditeur américain Knoll. Le succès est immédiat !

FRANCK ARGENTIN EN APARTÉ (2)

À la tête du distributeur de mobilier contemporain RBC, Franck Argentin a fait de ses showrooms des espaces d’information, d’exposition et de rencontre entre le public et les créations. Au micro de Vanessa Chenaie, rédactrice en chef du magazine, le patron se confie notamment sur la relation particulière qui unit un designer et son éditeur. Un podcast à écouter sur notre site et sur Spotify, Apple, YouTube…

TROIS FOIS PLUS DARRÉ (3)

Cet automne, trois expositions lèvent le voile sur l’univers de Vincent Darré, de La Monnaie de Paris à la galerie Alexandre Biaggi en passant par les collections du Mobilier national. Au travers de scénographies immersives, l’ensemblier célèbre les trésors et les savoir-faire du patrimoine français. Il se livre dans un long entretien à retrouver en intégralité sur notre site.

CHAPELLE SACRÉE (4)

Pour la première fois de son histoire, la Serpentine confie la construction complète de son pavillon d’été à un artiste et non à un architecte (ou à un duo artiste-architecte). Après le studio Counterspace, Diébédo Francis Kéré, Bjarke Ingels et Peter Zumthor, c’est au tour de l’Américain Theaster Gates de s’emparer de la pelouse qui fait face au célèbre musée d’art contemporain, dans les jardins de Kensington, à Londres. Baptisée Black Chapel, la grande rotonde noire évoque à la fois l’esthétique des fours ronds de potiers anglais et celle des tombeaux des rois du royaume du Buganda, en Ouganda.

46
1 SOMMAIRE WEB +SU R IDEA T . F R 23
© IWAN BAAN © THIERRY MALTY
/
© MAISON DARRÉ
4
Sofa
/ Pierre Coffee Table / Bonsai MILANO Flagship Store Via della Moscova, 53 rugiano@rugiano.it rugiano.com
13 AIX-EN-PROVENCE AU FIL DES MATIÈRES13 MARSEILLE MAISON SERIES13 MARSEILLE SOL CENTER16 L’ISLE D’EPAGNAC NUANCES UNIKALO22 MINIHY-TREGUIER AR DÉCO30 NIMES THEROND DÉCORATION31 TOULOUSE FLANELLE DÉCORATION31 TOULOUSE MAISON GOMEZ 33 MÉRIGNAC INFLUENCES BY M35 FOUGÈRES PINTO ET FILS35 RENNES / MONTGERMONT VBA DÉCORATION37 CHAMBRAY-LÈS-TOURS DÉCOR 3738 ECHIROLLES CAP COLOR42 SAINT-ETIENNE CAPAROL CENTER SAGRA 42 SAINT-GENEST-LERPT EPARVIER42 SAVIGNEUX CAPAROL CENTER SAGRA45 ORLÉANS CPPO BCL DÉCOR47 AGEN LES COULEURS D’ALEX51 REIMS HALL DU PAPIER PEINT53 CRAON STÉPHANE COTTEVERTE53 LAVAL COLORISME53 LAVAL/CHANGÉ INFINI LEGNO 54 NANCY NICOLE LHOTTE56 SAINT-AVÉ LT DÉCOR57 FAMECK P.P.M57 SARREBOURG MILDÉCOR59 LA MADELEINE CATTEAU60 BEAUVAIS VA DÉCORATION62 ARRAS DELCROIX DÉCORATION62 SAINT-OMER LIONET DÉCOR64 BIARRITZ ITOIZ DÉCOR 65 TARBES PÉLEGRY PEINTURES67 OTTERSWILLER MILDÉCOR67 SELESTAT PROJART67 SOUFFELWEYERSHEIM AREAL69 LYON SOLMUR CITY69 VILLEURBANNE SOLMUR DISTRIBUTION74 ANNEMASSE L’ATELIER DES PEINTRES75 PARIS AU FIL DES COULEURS 75 PARIS BHV MARAIS75 PARIS L’ATELIER DES PEINTURES75 PARIS RECA DÉCORATION75 PARIS VANDENBROUCKE76 ROUEN CAPAROL CENTER-COULEURS D’HORIZON81 ALBI MAISON GOMEZ83 FRÉJUS LES DÉCORATEURS DU SUD 83 SAINT-TROPEZ EKLE HOME85 LA CHÂTAIGNERAIE LOGIDÉCOR85 LE POIRÉ-SUR-VIE DÉCOR PEINT92 ANTONY MARIETTE DFD92 NEUILLY-SUR-SEINE LA MAISON BINEAU94 MAISONS ALFORT INFINI LEGNO98 MONACO FASHION FOR FLOORS
arte-international.com Showrooms London Paris Culemborg Los Angeles

Contemporary news parce qu’être curieux, c’est bien !

New Museum (New York) TIMA (Imabari) Elbphilharmonie (Hambourg) Tate Modern (Londres) Palazzo Grassi (Venise) MAC (Niterói / Rio de Janeiro) Centre Pompidou (Paris) Guggenheim (New York) Guggenheim (Bilbao)

Le visionnaire designer italien Joe Colombo, dans les années 60.

54 ID-NEWS DESIGN
« Les familles traditionnelles ont tendance à se transformer en petits groupes sur la base d’affinités. Nous aurons bientôt une société naturellement tribale… Ces groupes, vivant et travaillant en commun, vont nécessiter un nouveau type d’habitat : des espaces transformables, ou propices à la méditation et à l’expérimentation. »

La leçon de Gubi

C’est l’histoire d’un label danois, Gubi, qui met à l’honneur en une seule réédition la collection « Basket », travail visionnaire d’un designer culte, l’Italien Joe Colombo (1930-1971). Ce pilier de la discipline dans les années 60 est resté, dans nos esprits, le héraut du style Space Age. Quelle ne fut donc pas notre surprise de (re)découvrir, en cette rentrée, son fauteuil lounge et son canapé à deux ou trois places… en rotin et non pas en plastique ! Non, ce n’est pas une décision opportuniste de l’éditeur pour s’adapter à nos envies de matériaux naturels. Au milieu des sixties, la collection « Basket » découle d’une commande de la marque reine du rotin, depuis 1889, Pierantonio Bonacina. La modification apportée aujourd’hui par Gubi réside plutôt dans le remplacement de la structure interne, en fibre de verre peu recyclable, par un squelette en acier bien plus durable. Après la réédition du mobilier en rotin de la décoratrice Gabriella Crespi, la griffe scandinave confirme son intérêt pour les pièces du siècle passé. De plus, elle ne se limite pas à l’excellence de son design national. Sa démarche rappelle celle de son compatriote, l’éditeur Karakter, qui a réintroduit en boutique jusqu’aux verres dessinés par Joe Colombo. G.-C.A.

France Design Week, agitateur hexagonal

Au-delà de sa mission de label événementiel pour la promotion de la discipline, France Design Week est l’outil qui, bien plus que de fédérer les acteurs de la pratique, les rapproche du public par le biais de manifestations diverses. Notre sélection ponctue de dix étapes (sur les 350 programmées) l’itinéraire design de la rentrée. Et pas seulement à Paris, mais dans toute la France !

Strasbourg

Tours

La cité tourangelle, balzacienne et un poil endormie, c’est fini. Ici, le parcours est géolocalisé et parsemé de QRCodes, pour mieux découvrir les bâtiments, la signalétique urbaine ou les aménagements paysagers. Le but affiché est de comprendre que le design n’est pas que tables et chaises. Après s’être inscrit, le visiteur part de la place Jean-Jaurès pour une vraie chasse au trésor. Les idées les plus simples font parfois la promotion la plus efficace ! « Parcours design ». Départ place Jean-Jaurès, 37000 Tours, jusqu’au 28 septembre. Rens. inscriptions : morgane.devailly@orange.fr

Parcourir les collections de moules anciens de l’atelier-musée du Verre de Trélon issus de la collection Parant pour créer de nouveaux objets, tel est l’objectif des membres d’IDeE, l’association des designers d’Alsace. Après une semaine d’immersion en atelier et de travail collaboratif avec les souffleurs de verre, ils exposent leur production, à Strasbourg comme à Trélon, dans l’Avesnois. « TransParant ». Musée alsacien, 23-25, quai Saint-Nicolas, 67000 Strasbourg, jusqu’au 3 octobre.

Paris

Le lien qui peut exister entre designer, éditeur et distributeur s’expose dans la capitale chez le distributeur RBC. L’exposition « L’ Anima : du trait à l’objet », conçue par le studio Patrick Jouin, y raconte les six années de collaboration entre celui-ci et l’éditeur de design italien Pedrali, le premier ayant toujours vanté la sophistication de l’outil industriel du second. En résumé, le chemin qui mène du dessin au produit. « L’Anima : du trait à l’objet », Patrick Jouin x Pedrali. RBC, 40, rue Violet, 75015 Paris, jusqu’au 23 septembre.

Marseille

Les objets auxquels le design donne naissance sont aussi le fruit de rencontres. Vingt binômes composés d’un artisan et d’un designer ont phosphoré au-delà de leurs différences. Chaque duo présente trois pièces : l’une révélatrice de la pratique de l’artisan, l’autre de celle du designer et la troisième, de leur collaboration. Au total, rien moins que soixante créations. « L’objet d’une rencontre ». Musée d’Histoire de Marseille, 2, rue Henri-Barbusse, 13001 Marseille, jusqu’au 31 décembre.

Pour suivre la totalité de la programmation, rendez-vous sur Francedesignweek.fr/ evenements/

56
ID-NEWS DESIGN EXPO
edition2022 © RCP DESIGN GLOBAL LEONARD DE SERRES © ANGÉLINA STOËSZ
Manon Garcia del Barrio et Sophie Baillet Malo Mangin et Maëva Blanc 3 Inès Bressand et Melissa Cortèse 4 Aurore Bouter et Martin Lefèvre Solange Battarra et Marie Fournier (et Jérémy Gaudibert) 6 Fabrice Sérafino et Marc Aurel 7 Mathieu Gillet et Anne-Marie Hugot Aurore Torrigiani et Nancy Wallart 10 Corentin Tavernier et Julien Le Goff Gladys Lebras et Arnaud Sarteur Juliette Rougier et Nadège Frouin Brackez 13 Cassandra Zorayan David et Pascal Souvet 14 Maxime Paulet, Paul Démarquet Florinda Sandri et Danielle Franco 16 Julien Sueur Zilberberg et Damien Debu 17 Florence Inoué et Jérôme Dumetz Sara Hug et Raphaël Cei 20 Cécile Vico et Marina Sequoia Par ordre d’apparition dans le parcours d’exposition (de gauche à droite et de haut en bas)
© GREGOIRE
RUAULT

Italian Masterpieces

Jane

poltronafrau.com
table dessiné par
Jean-Marie
Massaud Viola chaise dessiné par AB concept

Saint-Étienne

Il semble que sous l’influence de la place donnée au design par la ville tout s’y rapporte. Saint-Étienne Métropole souhaite ainsi faire du quartier où sont concentrées la majorité des activités liées à la discipline la Cité du design 2025, qui conjuguera loisirs et culture. Ce projet est déjà visible en immersion dans une cabine-studio (photo) installée dans le bâtiment Le Mixeur, avec une mise en images à 360° et sonorisée.

Le Mixeur. 5, rue Javelin-Pagnon, 42000 Saint-Étienne, jusqu’au 27 septembre.

Nantes

Le projet Prisme s’est donné pour mission de réduire la distance entre designers et usagers. Sa fondatrice, Rozenn Ludard, explore ici la notion de « sens ». À l’heure de la sobriété, alors que nous sommes en quête de signification face aux crises que nous vivons, comment le design peut-il faire sens ? La scénographie, didactique et ludique, invite le visiteur à solliciter son sens moral, éthique… et ses cinq sens ! « Bon sens ». 95, boulevard de la Prairie-auDuc, 44000 Nantes, jusqu’au 28 septembre.

Toulouse

Le concept-store Trentotto organise une rétrospective de pièces signées Jean Prouvé, lesquelles sont éditées depuis 2002 par le label suisse Vitra. Cette mise en lumière souligne la place centrale du métal chez le designer français. Les visiteurs (re)découvriront ainsi la lampe murale Potence, le tabouret N° 307, le Tabouret métallique ou le Rayonnage mural. « Quand le métal rencontre le design ». Trentotto, 14, rue Paul-Vidal, 37000 Toulouse, du 28 septembre au 26 novembre.

Saint-Malo

Pour la troisième année, l’Institut supérieur de design de Saint-Malo est aux manettes de la programmation. Une quinzaine d’événements (conférences, tables rondes, ateliers) inciteront les participants à s’interroger sur ce que pourraient être les « objets circulaires » de demain. Quel rôle le design peut-il jouer au moment de leur conception, comme il le fait déjà pour l’upcycling ? « Design & économie circulaire(s) ». Pôle Culturel - La Grande Passerelle, 35400 Saint-Malo, du 22 au 24 septembre.

Nîmes

La designer Clémentine Chambon a travaillé avec 21 étudiants de première année CPGE Art et Design du lycée Ernest-Hemingway sur des matériaux et des composants offerts par Leroy Merlin. Résultat, des luminaires vertueux (thème choisi), car écoconçus et nés de discussions collectives avec les membres de l’équipe du magasin nîmois. « Upcycling Lighting ». Au magasin Leroy Merlin, 230, avenue Jean-Prouvé, 30900 Nîmes, du 17 au 25 septembre.

Marcq-en-Barœul

Quand on dit aujourd’hui « pop-up store », on pense désormais davantage à une initiative ancrée dans la réalité la plus quotidienne qu’à un lancement sensationnel. Ici, des designers français, flamands et wallons se réunissent pour présenter leurs créations déclinées sur le thème de l’upcycling et de l’écoresponsabilité. Boutique phygitale du showroom By. 37, rue Gabriel-Péri, 59700 Marcq-en-Barœul, jusqu’au 24 septembre.

58 ID-NEWS DESIGN EXPO
© CLEMENTINE CHAMBOM MARYLOU DUMAS © GERMAIN HERRIAU © LE SHOWROOM BY
PASSEZ DU TEMPS À L’INTÉRIEUR D’UNE ŒUVRE D’ART. NOUVEAU LEXUS NX HYBRIDE OU HYBRIDE RECHARGEABLE Gamme Nouveau Lexus NX : consommations mixtes combinées (L/100 km) et émissions de CO 2 combinées (g/km) selon norme WLTP : de 1 à 6,4 et de 22 à 145. *Vivez l’exceptionnel. A C D E F G B 25g CO2/km Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo. Pensez à covoiturer. Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer

MAD Paris, ex-fan des eighties

Ce fut une décennie frénétique, dont une nouvelle génération de designers et autres créateurs ont écrit les pages avec une confiance et une imagination débordantes. Le musée des Arts décoratifs (MAD) met à l’honneur ces années 80 injustement mal aimées en nous invitant à partager ce tourbillon créatif éclectique.

Quand la génération X (née dans les années 70) regarde aujourd’hui dans le rétroviseur, le sourire qu’elle esquisse oscille aisément entre dérision et dédain. S’afficher « très 80 » semble presque être une faute de goût, qu’il s’agisse de design, de mode, de graphisme, d’art ou d’architecture. Mais c’est tout l’inverse pour la génération des milléniaux (née dans les années 2000) pour qui les quelque 700 œuvres exposées au MAD – mobilier, silhouettes de mode, vidéoclips, pochettes de vinyles… – achèveront de les convaincre du glamour et du sérieux des eighties ! Ces pièces, aussi didactiques qu’attrayantes, ont été choisies par quatre commissaires. Leur sélection rappelle le contexte dans lequel des pointures du design, de Philippe Starck à Martin Szekely, ont acquis la notoriété. Cette décennie pourraient être symbolisée par une femme habillée en Mugler ou en Gaultier, assise sur la chaise longue Pi, de Martin Szekely, et lisant la revue du Palace. Aux habitués du club culte se mêlait une flopée de grands noms, du monde de la création à la finance, de dandys ou d’excentriques inconnus. À tel point que l’on parle encore de ces soirées comme de performances stylistiques. La période prend fin avec le défilé du 14 juillet 1989 conçu par Jean-Paul Goude sur les Champs-Élysées, célébrant le bicentenaire de la Révolution, quelques mois avant la chute du mur de Berlin. Le MAD a demandé au designer Adrien Rovero (né en 1981) de mettre en scène cette effervescence générale. L’exposition reflète l’époque où Jack Lang, ministre de la Culture à l’origine de la Fête de la musique, recevait pour la première fois des couturiers et leurs égéries à l’Élysée. L’année dernière, ce sont des designers qui ont été invités à rencontrer le président de la République… Autre temps, autres mœurs. L’exposition apparaît moins nostalgique qu’attachée à faire (re) découvrir les créateurs célèbres comme ceux restés dans l’ombre. Car avant de promouvoir la création, faut-il encore la (re)connaître. Que l’on soit initié, du sérail ou novice. L’objectif d’une exposition grand public étant précisément de s’adresser à tous.

1/ Le Palace Magazine, n° 12, 1982. © DR 2/ Mosaïque d’images symboliques des années 80 et figurant sur l’affiche de l’exposition.

© HELMO – AGENCE RSCG

3/ Robe en cuir très épaulée, de Claude Montana, collection « Prêt-à-porter printempsété 1979 », in L’Officiel de la couture et de la mode, février 1979. © MICHEL PICARD / ÉDITIONS JALOU

« Années 80. Mode, design, graphisme en France ».

Au musée des Arts décoratifs, du 13 octobre 2022 au 16 avril 2023. Madparis.fr

60
ID-NEWS DESIGN EXPO
123

« Situations. Stratégies pour habiter l’instable : phénomènes, événements, coïncidences ».

Section française de la 23e exposition internationale de la Triennale de Milan, jusqu’au 11 décembre. Triennale.org

Passé, présent… futur ?

Comment anticiper l’avenir ? À une époque incertaine, la 23e exposition de la Triennale de Milan explore des territoires dont nous soupçonnons à peine l’existence. Parmi les pays invités, la France, qui propose une série d’objets fabriqués à partir de l’existant.

À

l’heure où le futur paraît plus incertain que jamais, le design spéculatif travaille sur les implications d’évolutions probables, possibles ou hypothétiques. Une discipline consacrée par la 23e exposition de la Triennale de Milan « Unknown Unknowns. An Introduction to Mysteries ». L’événement est organisé par l’astrophysicienne de l’Agence spatiale européenne Ersilia Vaudo et par l’architecte et lauréat du prix Pritzker 2022 Diébédo Francis Kéré. Ils ont convié 23 pays à explorer ou à présenter les connaissances encore largement hors des radars dont nous aurons besoin demain. L’installation la plus spectaculaire ? Incontestablement la tour en briques haute de 12 mètres, érigée par l’architecte germano-burkinabé face à la Triennale. Parmi celles des pays invités, le pavillon français – porté par Pablo Bras, Juliette Gelli et Romain Guillet –s’interroge sur ce qui se passe pour un designer en période de décroissance et comment le design s’adapte à ce paradigme. « Nous pouvons faire attention à notre environ nement immédiat en le reconfigurant grâce à une économie de moyens employée pour la mise en forme et l’assemblage de nouveaux objets. Le design peut être un outil d’accompagnement du monde », détaille Pablo Bras, l’un des curateurs de l’exposition « Situations. Stratégies pour habiter l’instable : phénomènes, événements, coïncidences ».

La scénographie des 2 024 briques compressées à Milan (qui seront réutilisées pour un autre projet pérenne) porte un ensemble d’objets comme un data center alimenté à l’énergie solaire, une carafe de Baptiste Meyniel soufflée entre deux poutrelles, une enceinte de Pierre Charrié fonctionnant sans électricité, une lampe réalisée par Claire Lavabre à partir de déchets de l’industrie, une étagère en paille de seigle de Sacha Parent… Des pistes réjouissantes, encore expérimentales, mais qui prouvent la capacité des designers à composer avec un existant et à imaginer d’autres futurs et les façons de les habiter.

1/ Romain Guillet, Juliette Gelli et Pablo Bras ont signé la section française

© LOUIS DESNOS - INSTITUT

FRANÇAIS 2/ Le pavillon français

3/ La tour The Future’s Present, de Diébédo Francis Kéré.

62
ID-NEWS DESIGN EXPO
© DSL STUDIO
© DSL STUDIO
12 3
Showroom: 23,rue de Bourgogne 75007 Paris – +33.1.53.59.30.37 – info.fr@usm.com usm.com Dimensions, couleurs, aménagements : les meubles USM s’adaptent à vos envies en permanence et de manière unique. Créez votre propre meuble USM Haller sur notre configurateur en ligne! *habiter les lieux making places*

Scandi tour

Cette rentrée, le design scandinave investit Paris avec ses grands noms, mais aussi avec une nouvelle génération. Un événement couronné par l’ouvrage sur l’éditeur de mobilier Hay, qui fête ses 20 ans.

À tester

À l’heure où les boutiques physiques cherchent à trouver un nouveau souffle, Moda International, installée dans un passage du quartier de Bastille, à Paris, innove et inaugure à la rentrée le concept « Moda Residence », une série d’installations éphémères Pour cette première édition, l’adresse propose une rencontre avec le design danois contemporain en invitant quatre marques, « quatre lectures de la créativité danoise », explique Dominique Pinel, chargé du développement de ce programme. Un événement qui permet de faire connaissance avec l’éditeur Fredericia et ses classiques d’hier (Børge Mogensen, Nanna Ditzel…) et d’aujourd’hui (Cecilie Manz ou le studio Space Copenhagen), mais aussi avec Mater, la marque de chaises en plastique recyclé, + Halle, le spécialiste du contract (ci-dessus, siège modulaire Summit, signé Snøhetta), ou Woud, qui diffuse un design danois contemporain tout en retenue et en soin du détail.

« Moda Residence#1 ». À Moda International, 6, passage de la Boule-Blanche, 75012 Paris, jusqu’au 6 décembre. Moda-int.com

À lire

C’est probablement l’une des enseignes les plus désirables du design contemporain. Pour son vingtième anniversaire, l’éditeur de mobilier Hay s’offre une monographie (photo). Après quelques pages de textes introductifs, l’ouvrage est essentiellement constitué d’images. On constate alors la quantité d’objets iconiques produits par Hay, qui ont marqué l’inconscient collectif, mais aussi la dream team dont se sont entourés Rolf et Mette Hay : Nathalie Du Pasquier, Ronan et Erwan Bouroullec, Pierre Charpin, Muller Van Severen… La fin du livre leur est d’ailleurs consacrée. On entre dans les secrets de fabrication de la chaise Palissade ou des plateaux Kaleido et on redécouvre les collabs qui ont jalonné ces deux décennies avec Sonos, COS, IKEA… Un bilan qui laisse espérer un avenir réjouissant à cette brillante marque.

Hay, de Kelsey Keith, Phaidon, 240 p., 49,95 €. Sortie le 22 septembre.

À comprendre

Alors que le design danois tient le haut du pavé en Scandinavie, les Suédois quant à eux font bouger les choses avec le Swedish Design Movement, une initiative réunissant les acteurs du design, de la mode et de l’architecture convaincus de leur rôle dans la transition écologique. L’Institut suédois relaie ce mouvement tout le mois de septembre en invitant 40 designers, architectes et créateurs écoresponsables à exposer dans ses espaces transformés en showroom par le duo franco-suédois Färg & Blanche… L’occasion de pousser la porte des studios de résidence qu’abrite l’Institut, qui sont rarement ouverts au public. Un mois durant lequel l’association Architects Sweden va organiser des rencontres rassemblant architectes suédois (ci-dessus, Kunskapshuset de Liljewall) et français autour des questions de la pluridisciplinarité, du développement urbain et des matériaux circulaires et renouvelables dans la construction.

« Swedish Secrets ». À l’Institut suédois, 11, rue Payenne, 75003 Paris, jusqu’au 4 octobre. Institutsuedois.fr

64
ID-NEWS DESIGN EXPO
© ANNA KRISTINDOTTIR

next generation of

PARIS et REGION PARISIENNE:

RESTE DE LA FRANCE:

New PH 5 colours Découvrez la collection Louis Poulsen chez les revendeurs suivants:
La Boutique Danoise, 6 rue Cassette, 75006 Paris, laboutiquedanoise.com // Etat De Siege, 1 Quai de Conti 75006, Paris et 21 Avenue de Friedland 75008, Paris, etatdesiege.com // Mise en Lumière, 239 Boulevard Jean Jaurès, 92100 Boulogne-Billancourt, mise-en-lumiere.fr // Galerie Møbler, 14 Rue Diderot, 92700 Colombes, galerie-mobler.com
Serra Eclairage, 2 Rue Gubernatis, 06000 Nice, serraeclairage.com // Sole e Ombra, Route de Mezzavia, 20090 Ajaccio, soleeombra.fr // Arte Diem, 4 venelle au beurre, 29600 Morlaix, artediem-morlaix.com // Domus Cuisine, 16 Rue De L’horloge, 30000 Nimes, domuscuisine.fr // Christine Clavere, 29 Rue Pharaon, 31000 Toulouse, christineclavere.fr // Casaligne, 13 Rue de la Briquerie, 44350 Guérande, casaligne.fr // Mur Design by Ambiance, 16 Place Sugny, 63000 Clermont Ferrand, murdesignbyambiance.fr // S.I Selection Inspirée, 10 Square Aristide Briand, 74200 Thonon-les-Bains, si-boutique.fr // Francel, 25-27 Rue du Bac, 76000 Rouen, francel-luminaires-rouen.com // Mov’in, 33 Boulevard Princesse Charlotte, 98000 Monaco, movin.mc

Ingénieur de la couleur

Depuis 2002, Vitra réédite les pièces iconiques de Jean Prouvé. Vingt ans plus tard, la collection s’agrandit de nouvelles références et adopte une palette de couleurs inédites, toutes issues des archives du maître du modernisme.

De santé fragile à l’adolescence, Jean Prouvé passait des heures dans l’atelier de son père, le peintre Victor Prouvé, affilié à l’école de Nancy, aux belles heures de l’Art nouveau. Le verrier Émile Gallé était son parrain, Louis Majorelle, un ami de la famille. Bel ensemble de coloristes pour une enfance ! « Jean Prouvé choisissait ses couleurs avec beaucoup de soin. Il n’était pas le fils d’un peintre pour rien ! » raconte aujourd’hui Catherine Prouvé, sa plus jeune fille. À mille lieues de l’esthétique ornementale du « style nouille », Jean Prouvé, devenu un maître du modernisme industriel, utilisait la couleur avec parcimonie. Adepte de l’adage « la forme suit toujours la fonction », il n’utilisait la peinture que pour protéger les matières exposées à la corrosion.

C’est pourquoi, sur ses meubles, seules les parties en acier sont colorées quand le bois et l’aluminium sont laissés bruts, par respect de la nature du matériau. Cofondateur de l’Union des artistes modernes avec Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand, il partageait avec eux une esthétique épurée de tout artifice.

La palette de Jean Prouvé n’est pas celle d’un peintre, mais celle d’un industriel. Il fut un pionnier dans la fabrication de meubles en série et d’éléments de construction préfabriqués. Alors, pour interpréter son mobilier avec fidélité dans de nouveaux coloris, Vitra a pioché dans un nuancier original de 1951 provenant des Ateliers Jean Prouvé, sa manufacture de Maxéville, en Meurthe-et-Moselle. L’éditeur a pu aussi s’appuyer sur l’expertise de Catherine Prouvé, qui, pour le compte des ayants droit du designer, est associée à la réédition. Enfin, le Vitra Design Museum, à Weil am Rhein, près de Bâle, possède une fabuleuse collection de 170 originaux signés Prouvé, la plus vaste

1/ Dans la villa Dollander, au Lavandou (Var), dessinée et édifiée par les frères Prouvé entre 1949 et 1951, table EM Standard, lampe murale Potence, proposée en option dorénavant avec un abat-jour conique, et chaises Standard.

© FLORIAN BOEHM

2/ Le Tabouret métallique dessiné en 1936 et réédité.

66
ID-NEWS DESIGN
1 2

Anti-magnétique.

5 jours de réserve de marche Garantie 10 ans.

La nouvelle ProPilot X est animée par le Calibre 400 Oris.

Joue & Gagne

ORIS MONTORGUEIL

71 rue d’Argout

Paris - 75002

Tél: 01.40.26.76.83

ORIS SAINT-GERMAIN

167, bld Saint-Germain

Paris - 75002

Tél: 01.42.79.89.00

www.oris.ch

au monde. Rolf Fehlbaum, le président émérite de Vitra, considère Prouvé comme le pendant européen des Américains Charles et Ray Eames.

La chaise Standard, la table et le fauteuil Direction, le fauteuil Cité ou le Fauteuil de salon étaient déjà disponibles en trois tons : un blanc colombe, un noir profond et un rouge japonais. On découvre les nouvelles nuances choisies : un bleu Dynastie, inspiré de l’oxyde de cobalt utilisé pour peindre les porcelaines de Chine de la dynastie Ming,

un très pictural gris Vermeer et un poétique Blé vert. L’éditeur s’amuse à de nouveaux assortiments entre le métal peint, les tissus de tapisserie gris, beiges, bleus chinés et les essences de bois, le chêne ou le noisetier. Il prend aussi la liberté d’une nuance « métal brut » en acier verni. La tonalité la plus détonnante est le bleu Marcoule, du nom du site du Commissariat à l’énergie atomique qui commanda à Prouvé, en 1956, une vaste gamme de mobilier d’un bleu vif qui aurait pu inspirer Yves Klein… et qui, aujourd’hui, fait courir les collectionneurs. En juin, Vitra rééditait en série limitée le fauteuil Kangourou de 1948, reprenant cette nuance. Les 150 exemplaires sont partis en quelques heures ! On se consolera avec la Lampe de bureau et la célèbre applique Potence qui adoptent toutes les deux le bleu atomique. Parmi les nouvelles pièces éditées, la Potence retrouve un abat-jour en forme de cône inversé. Un rayonnage mural initialement conçu en 1936, pour une école professionnelle de Metz, constitue à coup sûr un futur best-seller : ses montants en aile d’avion sont en tôle pliée laquée (bleue, blanche, rouge ou noire) et les étagères, en chêne ou en noyer. Mêmes teintes de base pour le nouveau Tabouret métallique dessiné en 1936. Enfin, Vitra réédite un drôle de tabouret (le modèle 307) dont l’assise ergonomique ressemble à un siège de tracteur. Initialement en métal, la selle est ici en chêne clair ou noirci et son pied métallique est blanc ou noir. Jean Prouvé, immergé enfant dans un bain d’Art nouveau, se voulait un trait d’union entre l’art et l’industrie. Comme son père, il était l’ami des artistes. L’un d’eux se nommait Alexander Calder. Il partageait avec lui le goût du métal et du bleu outremer.

1/ Le célèbre tabouret 307, de Jean Prouvé, rappelle une assise de tracteur. Il est réédité aujourd’hui en chêne clair et métal.

2/ Bureau Compas Direction en version « métal brut » ; fauteuil Direction Pivotant et Petite Potence en bleu Marcoule. 3/ Étagère murale en tôle pliée et en chêne initialement créée par Jean Prouvé pour une école professionnelle de Metz.

68
© FLORIAN BOEHM 1 23 ID-NEWS DESIGN
photo Alessandro Paderni— s et coordinator Marco Viola Moroso Udine Milano London New York Gent Zürich moroso.it @morosofficial Agence Imart agenceimart@agenceimart.fr Pacific, 2021 Gogan, 2019 par Patricia Urquiola Dew, 2009 par Nendo

En toute élégance

Spécialisée dans les arts décoratifs de la seconde moitié du XIXe siècle, la Galerie Vauclair s’ouvre aussi au dialogue avec la création contemporaine. Dernier exemple en date, sa collaboration avec la décoratrice Sandra Benhamou, pendant la Paris Design Week.

Un temps mis de côté, ces vestiges du passé que sont la céramique, le rotin ou le style jardin d’hiver se retrouvent au cœur des tendances de la décoration d’aujourd’hui. Laurence Vauclair fut l’une des premières à défendre et à inscrire dans le présent ce pan de l’histoire des arts décoratifs sur son stand des puces de Saint-Ouen et son espace de Saint-Germain-des-Prés. « Mais à cette esthétique surannée, j’ai toujours aimé mêler le contemporain », précise-t-elle. Elle s’est rapprochée de nombreux architectes d’intérieur qui viennent y dénicher des raretés, des suppléments d’âme loin des sentiers battus. C’est ainsi que lui est venue l’idée de s’associer avec eux au gré de leurs envies respectives. Laura Gonzalez a glissé ses créations parmi les pièces XIXe le temps d’une exposition éphémère l’an passé. Pierre Gonalons a, lui, dessiné « Century », une collection de quatre objets – un tabouret, un miroir, une lampe à poser et un lampadaire – en pierre de lave, dévoilés en décembre 2021 dans la galerie, qui a alors endossé un rôle d’éditrice. Dernière invitée, la décoratrice Sandra Benhamou, « une fidèle cliente, tant pour ses projets que pour sa propre maison de campagne, qu’elle meuble avec certaines pièces en rotin vintage achetées ici. J’aime beaucoup son univers bohème chic. Ensemble, nous avons eu l’idée de faire se rencontrer nos deux mondes », confie la galeriste. Début septembre, la décoratrice investit donc ces lieux en mixant ses créations à la façon d’un appartement milanais, d’où le nom de cette scénographie, « L’Appuntamento ». Dans la première pièce, aux murs tapissés de soie sauvage bleu glacier, elle présente une table d’échecs en iroko et plateau en damier de travertin, et, dans le petit salon adjacent, son nouveau canapé Gae, tout en lignes sinueuses. Elle y a mêlé des trouvailles de la galerie – comme des coupes à glace de la fin du XVIIIe siècle, des pichets en cristal givré des cristalleries Baccarat et Saint-Louis, un salon milanais en rotin des années 30 recouvert d’un tissu léopard et même un lutrin en rotin 1900.

1/ La décoratrice Sandra Benhamou. © NOËL

MANALILI  2/ Table signée Sandra Benhamou, fauteuils milanais en rotin des années 30, colonne en céramique de Massier et papier peint Fromental.

GERACI 3/ Assiette en céramique de la Manufacture de Menton, datée

XIXe - début XXe

Galerie Vauclair. 24, rue de Beaune, 75007 Paris, jusqu’au 17 septembre. Galerie-vauclair.fr

70
ID-NEWS DESIGN GALERIE
© VALERIO
fin
© CAROLINE PERRIER
3 12
Rigalab Srl rigalab.france@gmail.com www.desalto.it Strong Special — collection design Eugeni Quitllet 2022

Parcours contemporains

Rendez-vous incontournables des professionnels comme des amateurs, le salon Private Choice et la foire Paris Internationale mettent en scène dans des lieux inattendus une sélection pointue de créateurs contemporains, faisant valoir les florissantes passerelles entre design d’objet et expression artistique. Deux approches passionnantes favorisant les découvertes.

Private Choice : le privilège de l’art Réunis autour du thème « Lignes de vie », les 52 artistes et designers qui composent cette 11e édition ont été choisis par Nadia Candet et son équipe. « Les œuvres de Private Choice se déploient sur les deux étages d’un appartement haussmannien de 400 m2, précise la curatrice. Cette année, 26 nouveaux artistes nous ont rejoints, parmi lesquels de jeunes talents comme Malo Chapuy et Rayan Yasmineh, qui croisent l’histoire de l’art et les éléments contemporains, ou Julien Heintz, dont les visages peints se révèlent quand on s’approche de la toile. » Les tableaux d’Olivier Masmonteil, notamment ses dernières productions, ont pris place dans la salle à manger, accompagnés d’œuvres d’Olivier Mosset. Le parcours met aussi en valeur les superbes consoles de Pierre Bonnefille, les lampes Oda Stripes en verre soufflé, de Sebastian Herkner, le fauteuil Matrice, de Tawla, édité par Plumbum dans son habit de velours bleu et son corset or, ou encore les vases-sculptures de Lætitia Jacquetton, qui entrelace verre de Murano, quartz et granit. Beaucoup d’œuvres inédites ponctuent la visite, tels les tirages chromogènes (argentique couleur) de la photographe Isabelle Giovacchini, deux lustres de la série « Natures mortes », de Laurent Pernot, pris dans un givre artificiel, des créations d’Éva Medin et les abeilles en bronze présentées par Lionel Sabatté, dont le travail ne cesse de nous émerveiller. Un beau programme.

Private Choice. Invitation sur inscription, du 16 au 23 octobre, de 12 h à 20 h. Privatechoice.fr

Paris Internationale célèbre l’avant-garde Engagée et très inspirée, la foire d’art contemporain Paris Internationale soutient depuis 2015 les artistes émergents et la nouvelle génération de galeristes. Chaque année, elle réunit des talents confirmés et de jeunes créateurs ultra-doués dans des lieux emblématiques de la capitale. « Cette fois, nous nous installons dans l’ancien atelier du photographe Nadar, qui accueillit la première exposition des impressionnistes en 1874, s’enthousiasme Silvia Ammon, directrice de l’événement. Transformé par les architectes suisses de Christ & Gantenbein, cet espace de 3 000 m2 sur cinq plateaux présente 66 exposants issus de 26 pays. » L’occasion de découvrir une sélection de peintures et de sculptures de Derek Jarman (galerie Amanda Wilkinson, à Londres), les toiles entre architecture et abstraction de Nathalie Du Pasquier (exposée, cet été, à la villa Savoye), des œuvres de Tony Cokes (galerie Felix Gaudlitz, à Vienne) qui ne laissent personne indifférent, des pièces de Berenice Olmedo (galerie Lodos, à Mexico) et les peintures saisissantes d’Ernst Yohji Jaeger (galerie Crèvecœur, à Paris). La foire fait aussi la part belle aux artistes présents à la Biennale de Venise 2022, comme Lenora de Barros (galerie Georg Kargl, à Vienne), Aneta Grzeszykowska (galerie Lyles & King, à New York), ou encore Sandra Mujinga (galerie Croy Nielsen, à Vienne). Une édition qui s’annonce exceptionnelle.

Paris Internationale. 35, boulevard des Capucines, 75009 Paris, du 19 au 23 octobre. Parisinternationale.com

72
© THEO BAULIG / NONE FUTBOL CLUB, JEAN-MICHEL OTHONIEL, HALA MATTA, SIMON NICAISE, MARCO LAVIT, CLEDIAFOURNIAU © KUNST-DOKUMENTATION.COM / MANUEL CARREON LOPEZ / TONY COKES / FELIX GAUDLITZ
ID-NEWS ART & DESIGN

Table basse, bureau et tapis Quaderna par Superstudio pour Zanotta.

Une des nombreuses nouveautés disponibles chez

The Conran Shop rue du Bac, qui fête 30 ans de designs iconiques et de futurs classiques à Paris.

A N S 117 rue du Bac, 75007 Paris conranshop.fr

La mélancolie façon Rashid Johnson

C’est à Minorque, au large de Port Mahon, que l’artiste américain présente ses dernières œuvres. Intitulée « Sodade », cette exposition révèle son profond état de mélancolie vécu durant le confinement et matérialisé autour d’une histoire de bateaux, de voyages et de migrations.

Même sous un soleil de plomb, Rashid Johnson, tout de noir vêtu, a le blues. Un blues né durant le confinement, qu’il a alimenté de chansons de Cesária Évora, de poèmes de Sylvia Plath et de livres de James Baldwin. Deux ans après le début de la pandémie, il livre à la galerie Hauser & Wirth une série de peintures dont les fortes tonalités de noir et de bleu évoquent Black and Blue, un air de jazz qui a dû baigner l’enfance de ce natif de Chicago, depuis toujours préoccupé par l’histoire des Africains-Américains comme en témoignent ses Anxious Men, tableaux quadrillés de visages noirs aux yeux écarquillés, qui l’ont rendu célèbre. À moins que ses œuvres ne retracent la traversée des États-Unis de milliers d’hommes noirs partis travailler pendant la Grande Dépression dans les mines de charbon… le fameux « Blue Train » immortalisé par le saxophoniste John Coltrane en 1957. Accrochés aux cimaises ou posés sur le sol de la galerie Hauser & Wirth, sur l’Illa del Rei (Mahon), dans l’exposition « Sodade », les bateaux ont remplacé les trains, mais ils symbolisent les mêmes migrations… Sur la toile, découpée selon une grille, les embarcations sont multipliées, répétées tel un mantra, comme si l’acte de peindre s’apparentait à une séance de méditation. Certes, « on est tous dans le même bateau », comme nous l’a cruellement rappelé la pandémie de Covid-19, mais chacun d’entre nous effectue un voyage différent. Celui de Rashid Johnson convoque le souvenir de son père, vétéran du Vietnam féru d’électronique. Car outre ces peintures grand format, il a aussi créé quatre barques en bronze noirci, qu’il a incrustées de souvenirs, cassettes VHS et micro de radio CB, et dont le fond porte des traces de brûlures.

Ces quatre esquifs ont « pris feu », celui du foyer autour duquel la famille se rassemble ou celui du rituel funéraire qui, comme dans la mythologie égyptienne, permettrait de traverser les ténèbres vers plus de justice, d’intégration, d’autonomie, de liberté…

1/ Les Bruise Paintings de Rashid Johnson sont des œuvres picturales qui associent le noir et le bleu, deux couleurs symboliques de l’histoire des AfricainsAméricains et du blues qu’elle provoque La répétition du geste comme un rythme cadencé, répété à l’infini, mais enfermé dans une grille.

2/ Deux barques en bronze incrustées d’objets souvenirs, comme deux bûchers funéraires.

« Rashid Johnson – Sodade ». À la galerie Hauser & Wirth, sur l’Illa del Rei, Mahon, à Minorque (Espagne), jusqu’au 13 novembre. Hauserwirth.com

74
ID-NEWS ART
© RASHID
JOHNSON / COURTESY THE ARTIST AND HAUSER & WIRTH / PHOTOS STEFAN ALTENBURGER
1 2
Cask. Norm Architects —— Photographer: Jonas Bjerre-Poulsen © www.expormim.com

La Biennale de Lyon et l’apparente fragilité

Elle a 30 ans ! Pour célébrer l’un des rendez-vous les plus importants consacrés à l’art contemporain en France, la ville a confié la direction artistique de la Biennale de Lyon à un duo de commissaires indépendants, le Libanais Sam Bardaouil et l’Allemand Till Fellrath. Intitulée « Manifeste de la fragilité », cette 16e édition, qui a pour fil rouge la vie de Louise Brunet, l’une des ouvrières qui participa à la révolte des Canuts au XIXe siècle, résonne à travers l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Inutile de le nier : entre confinement, couvre-feu et distanciation sociale, la pandémie a révélé notre fragilité. Cette fragilité, Sam Bardaouil et Till Fellrath, tête pensante bicéphale de cette biennale, l’analysent comme « intrinsèquement liée à une forme de résistance, initiée dans le passé, en prise avec le présent et capable d’affronter l’avenir ».

Pour en témoigner, ils ont réuni quelque 200 artistes internationaux et rassemblé des œuvres d’hier et d’aujourd’hui afin d’illustrer trois récits liés par le destin d’un personnage hors du commun : Louise Brunet. Parce qu’elle avait participé au soulèvement des ouvriers de la soie, en 1831, la jeune femme fut jetée en prison. L’exposition du MAC Lyon « Les Nombreuses Vies et Morts de Louise Brunet » présente un corpus d’œuvres, peintures de Lucas Cranach, stèles funéraires romaines ou armures de samouraïs japonais, qui démontrent que « le corps, et ses diverses représentations, devient un lieu de réflexion, de deuil et de célébration »

L’histoire, qui se poursuit avec la libération de Louise Brunet, en 1834, et son départ vers les usines de la soie du Mont-Liban, inspire « Beyrouth et les Golden Sixties ».

L’événement retrace une période charnière pour cette cité située au carrefour de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, avant la guerre civile et l’intervention israélienne : 34 artistes révèlent, dans plus de 230 œuvres, différentes formes de vulnérabilités, liées à la colonisation, au sexe, à la mortalité… Certains sont célèbres, tels Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, lauréats du prix Marcel Duchamp 2017, d’autres encore méconnus comme

Allégorie sur les disputes entre remontrants et contreremontrants en 1618 (1720), d’Abraham Van Der Eyk.

Eux (vers 1975), de Huguette Caland.

deux commissaires de la biennale, Till Fellrath (à gauche) et Sam Bardaouil.

76
ID-NEWS ART 1/
© LYON MBA. PHOTO ALAIN BASSET 2/
© COURTESY HUGUETTE CALAND 3/ Les
© BLANDINE SOULAGE 1 2 3
www.baxter.it

Huguette Caland (1931-2019) ou Nicolas Moufarrege (1947-1985). Fille du premier président du Liban indépendant, Huguette Caland se libéra du joug des conventions pour incarner une figure du modernisme dont les tableaux abstraits et érotiques, notamment ceux de la série « Bribes de corps », dissimulent des éléments du corps féminin dans des paysages aux reliefs teintés de rose, d’oranger et de jaune. À l’instar de la créatrice, qui s’exila à Paris puis à Venice, quartier bohème de Los Angeles, c’est à New York que Nicolas Moufarrege s’installa pour créer « une broderie fondamentalement hybride ; ce n’est pas une tapisserie, ni une peinture, mais tout cela à la fois », selon le critique d’art Pierre Restany. La carrière de ce brillant artiste, qui savait mêler avec brio art traditionnel oriental et art occidental, fut stoppée net par le sida et une mort prématurée. Dans son tableau ici montré, Le Sang du Phénix (1975), dominé par la couleur rouge sang, le poing de la révolution et le cèdre du drapeau libanais évoquent Beyrouth en temps de guerre, tandis que l’envol du Phénix sur fond de colonnes classiques suggère le renouveau. Une œuvre qui permet une parfaite transition vers la troisième exposition d’envergure de cette biennale, « Un monde d’une promesse infinie », qui invite des artistes du monde entier à participer à « la construction d’un patchwork éclairant des moments de résilience face à de nombreux bouleversements sociaux, politiques et environnementaux ».

Ayant investi les 29 000 m2 de l’ancienne usine Fagor, fleuron de l’industrie lyonnaise reconverti en friche culturelle, ils incarnent de multiples facettes de la fragilité, parfois par le sujet abordé, parfois par le médium utilisé. Parmi eux, des têtes d’affiche internationales, quelques Français dont Clément Cogitore, Aurélie Pétrel, Nicolas Daubanes ou Julian Charrière (nommé au prix Marcel Duchamp 2021), et de belles découvertes comme Sylvie Selig, 81 ans ; son univers, composé de peintures monumentales et de sculptures de papier mâché, dessine un monde qui ressemble à une fable cruelle. Notre monde.

1/ Le Sang du Phénix (1975), de Nicolas Moufarrege.

© COURTESY DE NABIL ET HANAN MOUFARREJ (N3M HOLDINGS, LLC) SHREVEPORT, LOUISIANA

2/ L’Incendie de l’hôtel de ville de Paris durant la Commune, 1871 (2020), de Nicolas Daubanes. Vue de l’exposition « L’Huile et l’Eau», au Palais de Tokyo en 2020.

3/ L’atelier de Sylvie Selig.

Biennale d’art contemporain de Lyon. Dans différents lieux de Lyon et à Villeurbanne, jusqu’au 31 décembre. Labiennaledelyon.com

78
ID-NEWS ART
© MARC DOMAGE
© SYLVIE SELIG
1 2 3
LIVINGDIVANI.IT +39 031 630954 EXTRASOFT PIERO LISSONI DHARMA T. +33 01 44780414 F. +33 01 44786979 SERVICE@DHARMADESIGN.FR AGENT POUR LA FRANCE

Balzac Paris : le sens de l’habit

Associer lignes et matériaux intemporels à un regard contemporain sur le shopping… la marque de vêtements passe avec succès du numérique à une boutique physique dans un écrin qui jongle avec les codes mode et déco.

Comment traduire dans une boutique physique les valeurs d’une marque jusqu’alors numérique ? Les fondateurs de la ligne de vêtements Balzac Paris se sont replongés dans leurs fondamentaux : une attention réelle aux détails, des imprimés iconiques (le léopard), de la responsabilité environnementale (les collections sont fabriquées en Espagne et au Portugal dans des matériaux nobles) et de l’impertinence… Pour cette dernière valeur, ils n’ont pas cédé aux sirènes des quartiers de la mode et ont préféré la compagnie de restos cool et de bars à cocktails, à l’angle d’une impasse, suivant davantage leur instinct qu’un plan marketing. Ils ont ainsi déniché un très vaste espace de 500 m2, aménagé par la jeune agence RMGB (le duo d’architectes d’intérieur Guillaume Gibert et Baptiste Rischmann). Pour cette immersion in real life, l’équipe de Balzac a titillé les quatre sens de ses fans. « Nos visiteurs sont accueillis par l’odeur de notre parfum Honorine, puis c’est la vue qui est engagée avec notre immense canapé léopard et son imprimé iconique que l’on retrouve sur la plupart de nos modèles, détaille Chrysoline de Gastines, cofondatrice de Balzac Paris. Évidemment, le toucher est le sens que nous sollicitons le plus, car jusqu’à maintenant, tout se passait en ligne. Ici, nos clientes pourront éprouver la qualité d’une maille ou d’un coton. Enfin, dans les cabines d’essayage, imaginées comme d’agréables écrins avec miroirs XXL, rideaux crème et poufs, nous diffuserons de courts enregistrements sur les coulisses de la création d’un vêtement par exemple. » Chrysoline se réjouit de cette enseigne spacieuse et lumineuse « avec des vitrines plus grandes que celles des Galeries Lafayette ». Un lieu à l’esprit vintage, porté par des meubles de travail réalisés sur mesure pour accueillir les collections, une porte en verre cannelé et sablé, des tables en chêne teinté et, au fond, un kiosque conçu comme un comptoir de vente d’autrefois où l’on vient retirer directement ses commandes passées sur Internet et où l’on peut aussi faire repriser ses habits et sa maroquinerie. Un espace intemporel au goût sûr dans lequel on espère trouver bientôt une ligne maison. « Une piste que nous explorons », avoue en souriant Chrysoline.

Balzac Paris. 82, rue d’Hauteville, 75010 Paris. Balzac-paris.fr

80 ID-NEWS STORE
12

1/ Chrysoline de Gastines et Charles Fourmaux, deux des fondateurs de Balzac Paris, à la veille de l’ouverture de leur boutique. 2/ et 9/ Des espaces lumineux et spacieux font du shopping dans ce showroom une expérience holistique qui active chez le client quatre de ses sens : la vue, le toucher, l’odorat et l’ouïe. Pour concrétiser ce projet, Balzac Paris et les architectes d’intérieur de RMGB se sont associés au meilleur de l’artisanat français : la maison Pierre Frey pour le tissu, Normandy Ceramics pour les grands miroirs qui rythment les lieux, Danke Galerie, à Lyon, pour les lampes en laiton sur mesure inspirées de coquillages, ou Mercadier pour le sol en béton ciré. 3/ et 6/ Le canapé dessiné par RMGB aux lignes seventies est couvert de l’iconique motif léopard de Balzac Paris, réalisé sur mesure par Pierre Frey. Testé et approuvé par Chrysoline de Gastines. 4/  Loungewear, sportswear, enfants… les lignes touchent à toutes les vies de la femme. 5/ Le papier peint Jardins parisiens, d’après les aquarelles de Marin Montagut (Pierre Frey), habille l’espace enfants. 7/ Depuis le kiosque où l’on récupère ses commandes et où l’on fait réparer ses vêtements, vue plongeante sur la forêt d’abat-jours Rice Paper (Hay). 8/ Le bar à sacs a été conçu en chêne teinté par un artisan français.

6

81
7 34 5
98

30 bougies pour The Conran Shop Paris

La célèbre adresse de la rue du Bac fête ses 30 ans. Au programme : une collaboration avec la Galerie Perrotin, un café éphémère aux couleurs de Jean Prouvé, une collection automne-hiver riche en exclusivités… The Conran Shop n’a pas fini de nous étonner.

Le designer britannique Terence Conran (1931-2020) avait eu le coup de foudre pour ce superbe bâtiment du VIIe arrondissement. Trente ans plus tard, la première implantation parisienne de The Conran Shop reste une référence pour les amateurs de design. « Cet anniversaire est ponctué par plusieurs temps forts, précise Sandrine Maury, directrice communication de la marque. En collaboration avec la Galerie Perrotin, nous présentons dans un pop-up store une sélection d’objets, de livres et d’œuvres d’artistes comme Johan Creten, Gelitin, Barry McGee ou Pieter Vermeersch, ainsi que notre collection automne-hiver. » Pour cette dernière, l’accent est mis sur les pièces exclusives à l’image de la célèbre chaise Groovy de Pierre Paulin, rééditée dans des teintes inédites, et les créations de trois jeunes lauréats du prix New Designers. En présentant la chaise longue Iris, de Huw Evans, la collection de meubles « Core », de Frank Winter, et l’échelle One Step, de Cameron Rowley, The Conran Shop réaffirme sa vocation de dénicheur de talents. À l’entrée du showroom, un café éphémère accueille les visiteurs aux horaires d’ouverture. « Ce Café Prouvé imaginé par Vitra met à l’honneur le travail de Jean Prouvé, poursuit Sandrine Maury, il coïncide avec la réédition dans de nouveaux coloris d’une large sélection de mobilier emblématique de l’ingénieur français. » Paré de blanc et de bleu Marcoule – couleur issue des archives de Jean Prouvé –, le lieu est meublé avec différentes assises, dont la chaise Standard, présentée pour la première fois dans une finition brute en métal laqué nu. « Par ailleurs, la collection accorde une large place aux pièces phares, tel le canapé Bibendum, de Lucy Kurrein pour Molinari, la chaise Delta, de Matthew Hilton, les tables GN, de Gareth Neal, ou encore la collection de vases d’Arianna De Luca, fabriqués à la main. Plus que jamais, nous souhaitons ancrer la marque dans son aspect créatif », conclut-elle.

The Conran Shop. 117, rue du Bac, 75007 Paris.

Tél. : 01 42 84 10 01. Conranshop.fr

82 ID-NEWS BIRTHDAY

Page de gauche La première boutique parisienne de The Conran Shop a ouvert ses portes en octobre 1992 dans le VIIe arrondissement. 1/ Projet d’installation du pop-up store Perrotin dans le corner du magasin, où seront représentés plusieurs artistes de la galerie. 2/  La chaise Groovy, de Pierre Paulin pour Paulin, Paulin, Paulin, est rééditée dans un tissu en laine blanc, jaune, vert ou rose. 3/  Avec sa chaise Delta, en exclusivité pour The Conran Shop, Matthew Hilton s’inspire des fondamentaux du design scandinave en lui ajoutant une touche contemporaine. 4/  Chaise Iris, de Huw Evans pour The Conran Shop. Le lauréat 2019 du prix New Designers dévoile son étonnante assise en finition chêne ou noyer. 5/ Canapé modulable Bibendum, de Lucy Kurrein pour Molinari, présenté en exclusivité dans la boutique The Conran Shop. Cette pièce intemporelle revisite les lignes des années 60 dans un esprit contemporain. Les sièges sont indépendants et modulables. 6/  Chaise Standard, de la collection « Prouvé » pour Vitra. Cette pièce fait partie d’une sélection de meubles du designer présentés dans des couleurs inédites, y compris la fi nition brute jamais réalisée auparavant : le métal laqué nu.

83
5 1 2 3 4 6

Expérience à 360°

L’éditeur Flexform a ouvert son nouveau showroom Via della Moscova, au cœur de Milan. Un vaste espace lumineux et modulable imaginé par l’agence ACPV, alliée de longue date de la marque italienne.

Fondée et dirigée par Antonio Citterio et Patricia Viel, l’agence ACPV multiplie les projets d’architecture intérieure. Parmi ses chantiers récents, le showroom Flexform de Milan, inauguré en juin dernier pendant le Salon du meuble. Il faut dire qu’Antonio Citterio est en terrain conquis, lui qui collabore avec la marque depuis plus de quarante ans et dessine la plupart de ses best-sellers. Situé en plein cœur de la cité lombarde, à Brera, dans le quartier du design, avec de très larges ouvertures sur la rue et une spectaculaire hauteur sous plafond, le lieu a été imaginé comme un vaste espace modulable, scandé par d’imposants piliers en béton, afin d’accueillir toutes les expériences Flexform, indoor et outdoor. Au total, les collections déroulent sur 800 m2 et deux étages l’esthétique ultra-minimaliste portée par des murs gris et de la pierre de Vicence beige au sol. Une impressionnante composition graphique et rétroéclairée de Christoph Radl, directeur artistique de Flexform, orne l’une des cloisons du showroom tel un phare multicolore. La scénographie, très fluide, crée des ambiances différentes, séparées par des plantes ou des paravents Flexform. On y retrouve les classiques qui ont fait le succès de l’éditeur : canapés spacieux ultra-confortables, daybeds, mobilier de jardin coloré et moelleux, tables épurées… qui mettent en scène autant de scénarios de (belle) vie. Les collections 2022 exposées s’inscrivent dans ce mariage d’élégance et d’intemporalité. Parmi elles, des références signées Citterio : la ligne « Camargue », aux lignes enveloppantes et aux angles émoussés en métal revêtu de poudre époxy colorée, ou, pour l’intérieur, le sofa Ambroeus, dont les rembourrages généreux et accueillants comme des oreillers offrent un contraste intéressant avec la légèreté de la structure en cuir et en métal. Un lieu inspirant et une étape désormais incontournable dans le parcours milanais.

Sur 800 m2, excusez du peu, Flexform a trouvé en Antonio Citterio et Patricia Viel deux parfaits connaisseurs de son écosystème. Dans un cadre parfaitement minimaliste, les classiques de la marque et du maître, comme le daybed Magi (à gauche), se déploient au contact de nouveautés, comme le canapé Perry (au centre), toujours signé Citterio. Avec son panneau graphique rétroéclairé (au centre), Christoph Radl, le directeur artistique, a aussi posé sa patte.

Flexform.

Via della Moscova 33, 20121 Milan, Italie.

84
ID-NEWS SHOP MILAN
Agence en France: Agence Imart F-64200 Biarritz T. +33 5 63773030 nicolas@agenceimart.fr WWW PORRO COM Ad: Graph.x

Havres de slow design

De l’artisanat à la série, le mobilier se pare de douceur dans des boutiques portées par le regard aiguisé de passionnés. Par Marie Godfrain et Blandine Dauvilaire

Dinard

La maison de l’art de vivre Institution de la déco en Bretagne, La Maison générale vient d’ouvrir un nouvel espace de 150 m2. Le classique et le contemporain (de chez Caravane, Maison de Vacances, Élitis, Gervasoni, Yves Delorme ou encore Diptyque, Aesop, Cassina, Vitra, Knoll, B&B Italia…) dialoguent pour meubler avec goût les habitations secondaires de la côte dinardaise. Côté antiquités, la « Collection Galerie » propose une sélection de pièces uniques du début du XIXe siècle et de tapis vintage marocains ou turcs. Un univers très personnel porté depuis une vingtaine d’années par l’architecte d’intérieur Dominique Tosiani, qui lance à l’occasion de cette ouverture une ligne de canapés dessinés par La Maison générale et fabriqués en France. Attaché aux entreprises de qualité de tous horizons, généreux et exigeant, ce passionné du beau va aussi présenter des collections capsules de prêt-à-porter, notamment les vestes de travail Le Mont St Michel. M.G.

La Maison générale. 6, rue Maréchal-Leclerc, 35800 Dinard. Lamaisongenerale.com

Lyon

Une nature très scandinave

Tel un hymne à la nature et à son pouvoir apaisant, la boutique Bolia qui vient d’ouvrir au cœur de la capitale des Gaules est un havre de paix. Sur 400 m2 et deux niveaux, la marque de mobilier scandinave revendique un design durable. Elle réunit les pièces phares de sa collection et les nouveautés automne-hiver, réalisées sur commande pour la plupart. Ultra-confortable, le canapé Veneda, dessiné par l’équipe de designers maison, cultive un esprit lounge tout en étant entièrement déhoussable. Chic et intemporelle, la chaise Kite (Studio Nooi), inspirée par le vent nordique, est empilable, ce qui est plutôt rare pour du bois massif plié à la vapeur. Les lampes « Lunaria » se présentent, elles, en grappe (Studio Niruk) ; parées de tissu délicat, elles diffusent un éclairage doux à la manière des luminaires japonais traditionnels. Un bel exemple de new Scandinavian design. B.D.

Bolia. 5, rue Grolée, 69002 Lyon. Bolia.com

Dijon La Lune et ses promesses

Au cœur du vieux Dijon, Madeleine Froment et Mehdi Adraa, passionnés de slow design, viennent d’ouvrir la version physique de leur site, qui mêle des pièces vintage, des créations d’artisans et une collection dessinée par Madeleine Froment. Dans leur gamme d’inspiration moderniste, on retient le daybed Dena, en chêne et en corde, produit en Bourgogne, la lampe Aquenne au pied en pierre issue de carrières du Châtillonnais ainsi que des pièces de jeunes céramistes, sculpturales et à l’esthétique brute. Mais la botte secrète des deux fondateurs, c’est leur regard sur le mobilier vintage dont ils sont devenus des spécialistes. De Maison Regain notamment, mythique fabricant des années 60 et 70 de meubles en bois d’orme aujourd’hui disparu. Un lieu lumineux où sentir sous ses doigts la texture d’une céramique ou goûter au confort d’un fauteuil…

La Lune. 4, place des Ducs-de-Bourgogne, 21000 Dijon. Editionslalune.fr

86
ID-NEWS SHOPS
M.G.
© HUGO LOOSVELDT
cc-tapis.com
STROKE RUNNER - SABINE MARCELIS

Koko, un temps d’avance

Après sept ans de réflexion, une inondation, un incendie et une pandémie, la salle de concert mythique Koko dévoile son nouveau visage, né de la fusion entre un théâtre, un pub et un magasin de pianos.

Situé dans le quartier de Camden, à Londres, le théâtre et ancien studio de la BBC a accueilli de nombreuses stars comme Charlie Chaplin, les Rolling Stones, Prince et Kanye West. Baptisé Koko en 2004, le nouveau complexe, modelé par le studio d’architectes Archer Humphryes et les décorateurs de l’agence Pirajean Lees, s’étale désormais sur plus de 4 600 m2. Dans l’entrée, un bas-relief d’époque rend hommage à l’actrice Ellen Terry, muse des peintres préraphaélites. « Elle a inauguré le théâtre en 1900 et représente l’esprit de Koko, libre et rebelle », révèle Olly Bengough, le propriétaire des lieux. Bien que doté d’une salle de concert grandiose aux tons rouge et or, c’est dans la partie réservée aux membres du club privé The House of Koko que l’âme du lieu se révèle, subtil mélange entre l’histoire du quartier et les voyages initiatiques d’Olly. Au bar, les motifs tigrés des banquettes, signés Dedar, et le tissu d’enceintes utilisé en tenture dégagent un air seventies rock. Aux murs, les œuvres des artistes émergents Jack Penny et Patricia A. Bender dialoguent avec un dessin de Marc Chagall et un panneau décoratif déniché chez un antiquaire parisien. Au Penthouse, le studio d’enregistrement, le bar en bois – dessiné par Pirajean Lees, comme la plupart du mobilier du club – et la photographie de Jamie Morgan évoquent le Palm Springs rétro de Frank Sinatra. D’une ambiance à l’autre, différentes « partitions » amovibles jouent à cache-cache avec les espaces : un rideau révèle un piano-bar feutré entouré de photos de Mat Collishaw tandis qu’une porte en bois coulisse sur une enfilade de petits salons aux assises recouvertes de tissu Lelièvre. Au sommet, le bar pyramidal du dôme qui surplombe le restaurant est un petit bijou de créativité. « The House of Koko a été conçue comme un pendant du théâtre, au style intemporel, et réalisée par des artisans au savoir-faire inégalé », explique Olly Bengough. Une nouvelle adresse qui devrait ravir les mélomanes autant que les fans de design.

1/ Le théâtre de l’ancien Camden Palace revampé en discothèque et salle de concert après un processus de restauration et de réaménagement de plusieurs années.

© TARAN WILKHU 2/ Le fondateur et directeur artistique Olly Bengough souhaite conserver l’air de liberté et de rébellion qui souffle dans ce lieu ouvert aux artistes et à leurs fans depuis 1900. Créer le club privé The House of Koko est une manière d’attirer une nouvelle clientèle.

The House of Koko. 74 Crowndale Road, à Londres.

Tél. : +44 20 7388 3222. Thehouseofkoko.com

88 ID-NEWS CLUB
1 2

1/ Le propriétaire Olly Bengough a acquis avec le théâtre quelques bâtiments situés derrière : une ancienne fabrique de pianos datant de 1800 et le pub Hope & Anchor datant de 1860, dont la façade est classée monument historique. Pour les réhabiliter, il a fait appel à l’agence d’architecture Archer Humphryes.

© LESLEY LAU 2/  Le bâtiment principal du Koko rénové comprend également un bar spectaculaire dans le dôme reconstruit après un incendie datant de 2020 et un pavillon en verre abritant un restaurant sur le toit (au-dessus de l’auditorium du théâtre).

© LESLEY LAU 3/ 4/ et 5/ Le club privé The House of Koko se trouve dans les coulisses du théâtre originel et s’étend sur quatre étages. Il comprend trois nouveaux restaurants, un toitterrasse, un penthouse et un studio d’enregistrement, un piano-bar, une bibliothèque, un bar clandestin, un bar à cocktails et des cabines d’écoute de vinyles, entre autres… © LESLEY LAU 6/ Les architectes d’intérieur Clémence Pirajean et James Lees ont travaillé en collaboration avec Olly Bengough qui souhaitait conserver l’esprit du lieu, entre accessibilité et exclusivité. Un cocktail réussi qui rend l’endroit particulièrement désirable.

89
© ED SCHOFIELD 5 12 3 4 6

La cité Matarazzo, un esprit de reconquête

Au cœur de São Paulo, un ancien hôpital est en passe de devenir un hub hôtelier, culturel et économique. Aux manettes de ce projet hors norme et pour lui donner forme, le Français Alexandre Allard n’a pas hésité à entraîner une pléiade de créateurs parmi lesquels Jean Nouvel, Philippe Starck et Rudy Ricciotti.

Pour préfigurer ce qu’il entreprend, Alexandre Allard possède incontestablement un certain sens de la mise en scène. Le Tout-Paris se souvient encore de la « Demolition Party » organisée en 2008 en préambule du chantier du Royal Monceau… l’établissement deviendra l’un des palaces les plus décalés de la capitale, avec sa dynamique culturelle clairement affichée. En 2014, l’homme d’affaires récidive à São Paulo. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de détruire, mais de remettre en lumière l’un des plus beaux sites de la ville en le confiant à une centaine d’artistes. Abandonné depuis trente ans, l’hôpital Matarazzo, du nom de son fondateur, le milliardaire Francesco Matarazzo, occupe depuis 1903 une parcelle de trois hectares parsemée de bâtiments et idéalement placée à deux pas de l’avenue Paulista. Pour ce réveil, une exposition y est organisée, composée exclusivement d’œuvres conçues in situ, mettant en présence tous ceux qui comptent dans le monde de l’art international, puisque le dynamique businessman a eu la bonne idée de faire coïncider l’événement avec la biennale d’art contemporain de la ville. Les visiteurs, à l’époque totalement conquis par cette « Invasion créative », avaient-ils seulement idée de ce qu’Alexandre Allard avait en tête pour ce lieu ? Sans doute pas. « Dès 2004, je réalise que le Brésil, avec l’Amazonie, qui occupe une grande partie de son territoire, tient un rôle majeur dans l’avenir de la planète. Alors je me mets en quête d’un lieu susceptible de devenir l’ambassade de ce postulat. En 2007, on me souffle l’existence de cette friche qui s’impose immédiatement comme LE lieu », explique l’homme, littéralement amoureux de ce complexe où la végétation a par

1/ La cité Matarazzo, pour l’heure composée de l’ancienne maternité rénovée, de la tour Mata Atlantica, de Jean Nouvel, et du centre de ressources Ayahuasca, de Rudy Ricciotti, dans le paysage urbain de São Paulo.

2/ De gauche à droite, Radha Arora, le président du groupe Rosewood, l’architecte Jean Nouvel, le designer Philippe Starck et l’entrepreneur Alexandre Allard dans le penthouse de la tour Mata Atlantica.

90 ID-NEWS ARCHI
1 2

3

4

endroits repris ses droits. Il va devoir s’accrocher pendant plusieurs années pour l’acquérir, mais lui qui a de la suite dans les idées y voit déjà un hub centré sur la création où il pourrait développer galeries, ateliers, auditorium, centre de ressources, mais aussi hôtels, restaurants, boutiques… selon un principe d’économie circulaire. Très vite, il embarque Philippe Starck dans son projet, le designer de la refonte du Royal Monceau, à qui il confie ici toute la direction artistique. « Il y a quinze ans, j’ai reçu un appel d’Alexandre Allard qui m’a “intimé l’ordre” de le rejoindre à São Paulo. En découvrant ce lieu empreint de poésie, j’ai compris son excitation ainsi que ma mission, qui allait consister avant tout à protéger l’endroit pour en préserver tout le charme », explique le designer français. Puis Allard sollicite Jean Nouvel, qu’il connaît de longue date, pour lui demander de réaliser un bâtiment marqueur du projet. « D’emblée Alexandre m’a déclaré qu’il voulait une tour pour le site. À vrai dire, avec lui, on n’a pas le choix, on est happé par son enthousiasme ! » en sourit encore le Pritzker Prize 2008. Allard défend notamment l’idée que São Paulo ne dispose pas de symbole architectural fort pour briller aux yeux du monde. Alors pourquoi ne s’agirait-il pas de la Mata Atlantica, une tour de 25 étages qui se connecterait à la dynamique végétale du lieu, comme un miroir du biome de la forêt atlantique, ce sanctuaire de la biodiversité brésilienne… et mondiale ? L’architecte Rudy Ricciotti rejoint le projet pour édifier un bâtiment baptisé Ayahuasca – en écho au breuvage hallucinogène des Indiens –, qui abritera bureaux et espaces de conférences et d’événementiel. Une contrainte : ne puiser que dans les ressources locales, matérielles et humaines, pour bâtir le projet. Alexandre Allard n’hésite pas à solliciter les Ateliers de France pour venir former les artisans locaux. Pour financer ce projet estimé à 2,5 milliards de réaux brésiliens (450 millions d’euros), l’homme d’affaires a mis une grande partie de son patrimoine financier sur la table. Mais il a aussi convaincu le groupe hôtelier Rosewood, alors en pleine réflexion identitaire, d’investir dans l’entreprise. « Lorsque je suis venu rencontrer Alexandre Allard à São Paulo et découvrir le site, explique Radha

3/ La cour intérieure hyper-végétalisée de l’ancienne maternité devenue le cœur de l’hôtel Rosewood. Une tranquillité préservée en plein cœur de la plus grande métropole brésilienne.

4/ La tour de 25 étages Mata Atlantica signée Jean Nouvel et reconnaissable par ses quelque 700 brisesoleil, où devrait à terme se déployer une végétation luxuriante.

© ANDRÉ KLOTZ

91

Arora, président du groupe racheté depuis 2011 par le conglomérat hongkongais Chow Tai Fook, j’ai été emballé par le projet, qui correspondait à la stratégie que nous étions en train de mettre en place chez Rosewood. » Huit ans plus tard – traversés par une crise financière, un régime politique nationaliste et une pandémie de Covid-19 –, le projet voit le jour. Tout au moins sa première phase, soit la renaissance de l’ancienne maternité transformée en hôtel Rosewood (que certains qualifient déjà de « 6-étoiles ») : pour l’heure, 46 chambres irréprochables, trois restaurants, un bar à cocktails, deux piscines, des espaces communs généreux où l’on reconnaît la patte Starck… « Ce lieu est très important, car un demi-million de Paulistes y ont vu le jour et nombreux sont ceux à vouloir y revenir… », souligne Alexandre Allard. De son côté, la tour de Jean Nouvel, qui agit déjà comme un landmark du projet, avec ses 700 brise-soleil et la végétation luxuriante qui se déploie depuis les terrasses, ne sera totalement livrée qu’à l’automne. L’hôtel s’y prolongera avec 114 chambres de plus et un spa, tandis que le reste des espaces sera occupé par des appartements à acquérir. Autre composante du programme : la dynamique artistique gérée par le curateur Marc Pottier. Celle-ci est déjà visible. Pas un espace où n’est intervenu un artiste : Speto sur le mur d’entrée de l’hôtel, Sandra Cinto sur les céramiques de la piscine en rooftop, Vik Muniz pour le vitrail de la chapelle Santa Luzia ou encore Walmor Correa dans les ascenseurs. Au total, plus d’une cinquantaine d’artistes ont développé une œuvre pour le site. « Cet hôtel est bien plus qu’un établissement de luxe, c’est une formidable plate-forme pour diriger l’attention des élites sur les formidables ressources créatives et culturelles de ce pays et pour lesquelles il faut se mobiliser », renchérit l’entrepreneur. Mais l’aventure est loin d’être arrivée à son terme, car les deux tiers du site sont encore en chantier. Le clap de fin est prévu pour l’été 2023. Les bâtiments rénovés de l’ancien hôpital devraient muer en une pléiade de lieux culturels, boutiques et points de restauration qui feront de la Cidade (cité) Matarazzo un quartier créatif sans précédent.

1/ « Extension » de la piscine du rooftop, le bar Bellavista et son aménagement façon boudoir fleuri. 2/ Le lobby du Rosewood avec sa collection disparate de mobilier et son bar à discrétion. 3/ Touches artistiques et musicales de rigueur dans les chambres dont les parois sont habillées de palissandre. 4/ Plutôt original, l’aménagement façon chalet forestier du restaurant Blaise, en référence à l’écrivain Blaise Cendrars.

92 ID-NEWS ARCHI
1 3 2 4
Cidadematarazzo.com.br

Haut perché

Une immersion dans l’art contemporain mais aussi dans le ciel de Paris : la première adresse d’un hôtel SO/ dans la capitale tient toutes ses promesses. RDAI signe la décoration intérieure de ce nouveau 5-étoiles ouvert depuis le 6 septembre.

C’est assurément l’une des plus belles perspectives sur la ville. Le SO/Paris a ouvert ses portes dans le bâtiment le plus médiatisé du moment : Morland Mixité Capitale, rebaptisé La Félicité, issu du premier appel à projets Réinventer Paris, en 2016. L’ancienne cité administrative conçue par Albert Laprade, en 1955, a été repensée par le promoteur Emerige avec l’architecte David Chipperfield associé à l’agence CALQ. Cette transformation fait le pari de la diversité de l’offre avec pas moins de onze usages différents dont une crèche, une auberge de jeunesse, des bureaux, des logements sociaux et privés, un marché couvert Terroirs d’avenir, une galerie d’art, mais aussi un hôtel 5 étoiles SO/Paris, marque lifestyle du groupe Ennismore-Accor (The Hoxton, 25hours…). Au bord des quais de Seine, dans le IVe arrondissement, cette adresse de prestige bénéficie d’une vue saisissante à 360°. Le SO/Paris abrite 140 chambres et 22 suites ainsi qu’un spa Maison Codage et un club de sport Ô Zenhit doté d’une piscine longue de 20 mètres. La décoration et l’architecture intérieure ont été confiées à l’agence RDAI (Denis Montel et Julia Capp), qui s’est inspirée de l’histoire de la Ville Lumière, de la bâtisse et du fleuve. Situées entre les 7e et 14e étages, les chambres se déclinent dans des teintes naturelles, brique et terre cuite, convoquant une décoration intemporelle. L’hôtel est conçu comme une galerie avec 122 œuvres exposées à tous les étages, parmi lesquelles celle de Neïl Beloufa, créée pour le lobby, celles de Thomas Fougeirol dans les chambres et l’installation The Seeing City, du Studio Other Spaces d’Olafur Eliasson et Sebastian Behmann, à son sommet. Intégré à l’architecture, ce jeu de miroirs qui reflète la capitale, façon kaléidoscope, est pensé comme « une machine à amplifier la perception ». Aux 15e et 16e étages, Paris Society a ouvert le Bonnie, regroupant un restaurant, un bar et un club, qui ne devrait pas manquer de devenir le nouveau hot spot de Paris.

1/ L’hôtel a été conçu tel un phare sur la ville. L’histoire du bâtiment, de Paris et de la Seine, en particulier celle de l’île Louviers aujourd’hui rattachée à la berge, a inspiré les huit colonnes tulipe du lobby, dont le jeu de matières entre le béton et le terrazzo évoque la ligne de la crue de 1910.

Au fond, sur le mur, une œuvre signée Neïl Beloufa réalisée à partir de déchets du quotidien figés dans la résine.

© RDAI 2/ Dans les chambres, le cuir se marie au bois et aux textiles chaleureux pour célébrer les noces du luxe et du confort.

© GAËLLE LE BOULICAUT

SO/Paris.

10, rue Agrippad’Aubigné, 75004 Paris. Tél. : 01 78 90 74 00. Soparis.com

94
ID-NEWS HÔTEL
1 2
PARIS LAGO Store 197, Boulevard Saint Germain - 75007 Paris TOURS · L’ApparT 15, Rue Arthur Rimbaud - 37000 Tours NICE Nicora Design 3, Rue Dalpozzo - 06000 Nice LYON Cot Contemporain 17, Rue Servient - 69003 Lyon

Beaux rêves rive gauche

De Saint-Germain-des-Prés au jardin des Plantes en passant par la place d’Italie, trois hôtels réveillent leur quartier respectif. Auréolés de trois, quatre ou cinq étoiles, tous méritent que l’on s’y arrête pour leur parti pris en matière de design.

Par Nathalie Nort

Jardin de ville

Parce que Marion Mailaender sait tirer parti des anachronismes, elle seule pouvait transformer un vieux Mercure sans âme en hôtel-jardin graphique et funky. « Le défi était de loger un peu de nature entre les interstices de la ville. Jouer le décalage, décloisonner au maximum, considérer les extérieurs inexploités tout en imposant une cohérence fonctionnelle », commente l’architecte missionnée par l’entrepreneur Joris Bruneel pour réinventer en 4-étoiles ses 60 chambres près de la place d’Italie. Lignes modernistes, moquette fleurie William Morris, acier galvanisé Hay ou vintage Gae Aulenti, alcôves-pergolas et statues antiques, Peugeot 205 en guise de jardinière, étudiants de l’école Estienne voisine et artistes amis pour le coup de main… Du patio arboré au rooftop en passant par la pièce à vivre, ici l’été n’en finit plus de chiller.

Rosalie.

8 bis, avenue de la Sœur-Rosalie, 75013 Paris. Hotel-rosalie.com Chambre à partir de 150 €.

Saison littéraire

L’adresse où vécut James Joyce à Paris tient lieu de prétexte. Par son vocabulaire Art déco contemporain dans lequel s’invitent la fine fleur des métiers d’art, ses finitions haute couture dorées sur tranche et son service 5 étoiles, ce cocon ouaté se rêve en nouveau jalon de la rive gauche. Un salon lumineux laqué de nymphéas hypnotiques, un autre langé de bois et de numéros de La Nouvelle Revue française, un bar aux accents jazz servant d’intro au restaurant Les Parisiens, tenu par Thibault Sombardier, expert ès bistronomie. En marge, dans les 47 chambres tirées à quatre épingles ou au bain turc griffé Codage (jadis un cabaret où débuta Léo Ferré), Didier Benderli (agence Kerylos Intérieurs) opère l’alchimie du confort, de la douceur et du luxe. Une pépite qui s’inscrit dans une hôtellerie parisienne à taille humaine voulue par la famille Chevalier.

Pavillon Faubourg Saint-Germain. 5, rue du Pré-aux-Clercs, 75007 Paris. Pavillon-faubourg-saint-germain.com Chambre à partir de 350 €.

Inspiration Bauhaus

C’est l’adresse-refuge qui apaise tout en reflétant l’énergie du quartier. Éloïse Bosredon, l’architecte qui a dessiné le septième opus du groupe Orso (auquel appartiennent les hôtels Rochechouart, Wallace, Ami, Léopold…) l’a pensé comme un cabanon des villes, archi-structuré et confortable. On compte 44 chambres habillées d’un camaïeu de couleurs méditerranéennes, associé au veinage de l’okoumé, un bois rosé, qui coffre et couvre les murs, suit la courbe des arches, enveloppe et intègre penderie, bureau et climatisation (agencement Maison Roches). Pièce surprise : un hammam couronné de béton et de faïence terracotta permet de se délasser du marathon urbain. Bon esprit, le 3-étoiles met l’accent sur les petites attentions et le partage de ses bons plans et adresses à emporter.

Hôtel Orphée. 4, boulevard Saint-Marcel, 75005 Paris. Hotelorphee.com Chambre à partir de 129 €.

96
ID-NEWS HÔTELS
© CHRISTOPHE COËNON © JÉRÔME GALLAND © HERVÉ GOLUZA

Collection Jean Prouvé

Photographie prise dans la Villa Dollander, Le Lavandou, France ; construite en 1949 par Jean Prouvé et son frère Henri, en charge de l’architecture.

Faire durer l’été

La rentrée bat son plein, encore quelques beaux jours devant nous pour débriefer les vacances et dynamiter la routine… autour de trois tables festives et trendy qui font durer le plaisir.

Jungle urbaine

Depuis le printemps dernier, le joli restaurant Vesper, voisin du Champde-Mars (et du Grand Palais éphémère), réveille la rive gauche en hot spot festif et gourmet. D’entrée, le vaste bar piloté par la cheffe et barmaid Agathe Potel (le Vesper est aussi le nom d’un cocktail, après tout !) crée la surprise avant de conduire, dans un second temps, vers une salle façon boudoir. Mosaïques de marbre, plafond boisé versus plafond miroir, papier peint House of Hackney ou Pierre Frey, velours vert et art moderne, lustres grandioses et foison de palmes, l’architecte Lázaro RosaViolán ayant panaché les styles pour accompagner la cuisine de Lucas Felzine (ex-Uma) qui, elle, surfe sur le nikkei, cette fusion Japon-Pérou pleine de ceviches, de gyozas de canard au miso et de cocktails tropicaux… avec une terrasse pour l’apéro.

Été indien, barbecue et zeppelin

Prendre un bol d’air ce week-end ? Découvrir un haut lieu de l’aéronautique au XIXe siècle ? Direction Meudon et sa forêt, à deux pas de Paris, où la bande du Perchoir prépare une collaboration avec le Hangar Y, un ancien abri à zeppelins, réhabilité et reconverti en lieu multidisciplinaire, événementiel et culturel. En attendant l’ouverture cet automne, sa guinguette estivale installée au bord de l’étang de Chalais, un grand bassin hexagonal dessiné par Le Nôtre, donne dans le cool à ciel ouvert : cuisson à la braise (avec un Big Green Egg) par les « barbaqueurs » de The Beast (demi-coquelet rôti, patate douce grillée sauce ponzu à base de sauce soja vinaigrée et de citron…) et cocktails inspirés du cadre bucolique. Chaises longues, parties de pétanque et grande tente en cas d’averse, mais aussi des DJ sets et une scène live pour s’éclater sous les étoiles.

Le Perchoir Y. Route d’Aubervilliers, 92360 Meudon. Leperchoir.fr

Soleil à tous les étages

Un petit immeuble atypique des années 50 aux faux airs de paquebot met le bas de la butte Montmartre à l’heure du Sud et du soleil plein le cœur. Festoyer, boire et danser, c’est le trip ascensionnel (sur trois étages) d’Alex, Alice et Maxime, trio qui sait s’entourer des meilleurs (déco, producteurs, direction artistique…). Ici, la Méditerranée déferle autant entre les murs chaulés, la terre cuite, la corde tressée que dans la pléiade de petites assiettes et de grands plats à partager : focaccia, huiles d’olive millésimées, fenouil rôti, sardines en tempura, poulpe à la galicienne, aubergines à la milanaise – et le dimanche, c’est poulet rôti ! Bar à vinyles en rez-de-chaussée, banquet et banquettes au troisième, tables et cuisine au milieu, Double Vie monte le son à partir du mercredi, avec du live et des DJs.

Double Vie. 2, rue Poulet, 75018 Paris. Doublevieparis.com

98
ID-NEWS TABLES
Vesper. 81, avenue Bosquet, 75007 Paris. Tél. : 01 45 33 81 25. Vesperparis.com
© THOMAS LEE SMITH © GERALDINE MARTENS © JAMES MCDONALD PHOTOGRAPHY g.d. stefano citti a.d. emiliana martinelli
TX1
Marco Ghilarducci

Capelongue la vie

Aux confins du Luberon, une bastide perchée, réputée fine gueule, n’attendait qu’à se réinventer de l’intérieur. Le petit groupe Beaumier a allumé la mèche en choisissant Jaune, duo d’architectes talentueuses, les ateliers Saint-Lazare et Lamarck pour penser le style comme le jardin. Depuis peu, cet éden provençal brille d’une authenticité retrouvée.

Il y a la bastide d’un côté, la bergerie de l’autre, et un pigeonnier entre les deux. Il y a les champs de lavande et le soleil qui ne tabasse pas qu’un peu. Il y a la vue sur les collines et le clocher de Bonnieux. Il y a le couloir de nage, les murs de pierre sèche, la piscine haricot, les cyprès taillés comme des flèches. Au milieu des cigales, l’hôtellerie du chef Édouard Loubet ronronnait depuis trente ans. Cédée au jeune groupe Beaumier – en 2019, les très alpins Hôtels d’En Haut prenaient le nom de cet explorateur tout en rouvrant un volet d’acquisitions provençales amorcé avec Les Roches Rouges à Saint-Raphaël –, la voici qui prend un nouvel élan, diablement sexy. À l’autre bout de la périlleuse combe de Lourmarin qui sépare le petit Luberon du grand, Le Moulin et Le Galinier (deux autres maisons vendues à Beaumier par la famille Loubet) ont d’abord donné le ton l’an dernier, non sans avoir confié ces cocons villageois aux architectes Marine Delaloy et Paula Alvarez de Toledo (Jaune), originaires de Marseille. « Notre hôtellerie, nous la voulons pleine d’âme, sensible, humble, significative et durable. C’est notre vision du luxe », commente le président, Éric Dardé. « Nous faisons voyager nos clients des Alpes à L’Estérel en passant par le Luberon et bientôt par Wengen, en Suisse », où Beaumier a acquis cette année trois hôtels. À Capelongue aussi, Jaune et les ateliers Saint-Lazare ont mené la métamorphose loin du pastiche provençal tout en approchant un artisanat régional remis au goût du jour : les éditions Midi, la terre cuite vernissée, la corde, le chêne-liège, des livres, de l’art et l’omniprésence d’un sublime jardin. Gwenaëlle Grandjean, de l’Atelier Lamarck, l’a recomposé comme la palette d’un peintre, à admirer depuis les 37 chambres réparties entre la bastide et la bergerie, le terrain de pétanque ou le spa Holidermie. En cuisine, Noël Bérard, l’ancien second, a eu la primeur du Michelin 2022 avant les travaux. Avec une salle aussi pimpante, la deuxième étoile ne devrait pas tarder.

Niché au cœur d’un parc paysager fleuri et odorant, l’hôtel Capelongue invite à la contemplation. À la tête du restaurant

étoilé La Bastide, le chef Noël Bérard propose une cuisine gastronomique et contemporaine.

Après une escapade dans le village voisin de Bonnieux, les hôtes du lieu trouvent le repos dans des chambres aux murs chaulés, mariant la chaleur du bois aux matières textiles naturelles.

Capelongue. Les Claparèdes, 550, chemin des Cabanes, 84480 Bonnieux.

Tél. : 04 90 75 89 78. Beaumier.com À partir de 350 € la chambre double.

100
ID-NEWS HÔTEL
© CHARLOTTE LINDET

La Bastide, joyau du Luberon

L’univers luxueux et chaleureux des établissements du groupe Airelles à Courchevel, à Val-d’Isère, à Saint-Tropez, à Gordes et, dernièrement, au château de Versailles est une vraie réussite. La Bastide, à Gordes, au cœur du Luberon, en est un parfait exemple.

Dans l’un des plus beaux villages de France se cache une ancienne demeure du XVIe siècle, suspendue à la falaise. Le groupe Airelles (détenu par Stéphane Courbit depuis 2017) en a fait un véritable joyau. Fantastiquement intégré dans son environnement naturel, cet hôtel invite à goûter au lifestyle provençal. La Bastide, propriété de Stéphane Courbit depuis 2014, fait partie des hôtels et maisons d’exception du groupe Airelles. Le chic se cache ici dans une multitude de détails. Les chambres, toutes avec de hauts plafonds, possèdent de magnifiques tomettes rouges, des boiseries qui sentent bon la cire, des meubles et des tableaux chinés dans la région ainsi que pour certaines des tapisseries en toile de Jouy rouge. À taille humaine (34 chambres et 6 suites), l’établissement propose aussi la Maison de Constance, une villa de 5 chambres légèrement en contrebas, avec piscine privée, louée à la nuit ou à la semaine, tout en profitant des services de l’hôtel. Un pur bonheur !

On vient également à La Bastide pour bien manger. L’Orangerie offre, entre autres spécialités, le homard et sa polenta croustillante ou la selle d’agneau poêlée et son caviar d’aubergines. Le second restaurant, Clover Gordes, dans un décor de mobilier ancien et de vaisselle chinée, est l’unique échoppe culinaire hors de Paris de Jean-François Piège. Son « buffet provençal » est un enchantement pour les papilles. Côté spa, Sisley est aux commandes, dans un cadre incroyable inspiré de l’abbaye de Sénanque, toute proche. Enfin, les enfants ne sont pas oubliés. Ainsi, l’Airelles Summer Camp vous permettra de laisser vos rejetons s’amuser pendant que vous écumerez la région, les boutiques du village ou celles de La Bastide où vous pourrez acheter les huiles d’olive et les vins du château d’Estoublon, qui appartient au même propriétaire. Sincèrement, le résultat est bluffant, cadre et vue magiques, literie de rêve et service aux petits oignons : ce groupe ne demande qu’à détenir plus d’adresses. Ça tombe bien, ils prévoient d’ouvrir à Venise en 2024… mais chut ! C’est encore un secret !

1/ Entourée d’oliviers centenaires et de cyprès verdoyants, cette ancienne demeure seigneuriale a appartenu à l’artiste plasticien Victor Vasarely, dans les années 50 et 60.

© FABRICE RAMBERT 2/ Un grand soin a été apporté à la décoration des 40 chambres et suites, qui sont habillées de boiseries raffinées, de meubles anciens, d’objets d’art chinés et de tableaux.

© GRÉGOIRE GARDETTE

3/ La terrasse du restaurant de L’Orangerie est l’endroit idéal pour déguster une cuisine aux saveurs provençales devant un panorama à couper le souffle.

La Bastide.

61, rue de la Combe, 84220 Gordes.

Tél. : 04 90 72 12 12. Airelles.com/fr/ destination/gordes-hotel

102
ID-NEWS HÔTEL
1 2 3

DU CAFÉ DANS CHAQUE SENS

L’EXPÉRIENCE
MACHINE À CAFÉ AVEC BROYEUR INTÉGRÉ SCANNEZ LE QR CODE POUR EN SAVOIR PLUS

Vue mer, dernier soleil

À peine rentré, on rêve déjà de repartir et d’arrêter le temps qui file comme le sable entre les doigts. Pour faire un dernier plein d’été et de grandes tablées avant que la nuit tombe, voici trois lieux de saison qui mettent (encore) du bleu plein les yeux.

Roquebrune-Cap-Martin

Un balcon sur la Riviera

Certifié Ecocert depuis dix ans, le restaurant Elsa, de l’hôtel Monte-Carlo Beach, a eu la bonne idée d’inviter cet été la cheffe Mélanie Serre à relever le défi d’une cuisine 100 % biologique. Cadre idyllique tourné vers la mer et belle allure griffée India Mahdavi – à la pointe du cap Martin, on se croirait dans une photo de Slim Aarons. Au printemps, dans ce décor vintage, la maison Chanel faisait défiler sa collection « Croisière ». Dans les coulisses d’Elsa, c’est la ferme d’Agerbol, le domaine agricole cultivé en permaculture par la famille Ferrari sur les pentes du mont Gros, à la frontière de la Ligurie, qui fournit les essentiels : fruits, légumes, herbes aromatiques et miel. Faisant de cette farm to table la plus sincère expression du beau et du bon.

Elsa. À l’hôtel Monte-Carlo Beach, avenue Princesse-Grace, 06190 Roquebrune-CapMartin. Tél. : +377 98 06 50 05. Montecarlosbm.com

Bormes-les-Mimosas

La vie en rosé

Au cap Bénat, Château Léoube est un vaste domaine (560 hectares) qui produit des vins et des huiles d’olive bio de grande qualité. En bord de plage du Pellegrin, sa table estivale a tout bon, allongée entre pins centenaires et eaux cristallines. Outre des activités pour petits et grands – projection de films en soirée, cours de yoga, concerts ou promenades à cheval au coucher du soleil –, on retrouve jusqu’en octobre la carte signée par Marion Pouget, une jeune cheffe disciple d’Escoffier, originaire du coin. Des recettes tout en légèreté, souvent basées sur le potager et le verger du château ou issues d’élevages fermiers et de pêche locale, qui exaltent à merveille les rosés de lady et lord Bamford, vinifiés par Romain Ott, quatrième génération d’une lignée de vignerons célèbres.

Café Léoube. 2387, route de Léoube, 83230 Bormes-les-Mimosas. Tél. : 04 94 64 80 03. Leoube.com

Cannes Miami vibe

C’est le spot qui ambiance le Tout-Cannes depuis son ouverture en avril ! Sur un rooftop du quartier du Suquet, face aux palmiers et à la Grande Bleue, on y savoure la cuisine végétale ensoleillée d’Eyal Shani, chef star à Tel-Aviv et de par le monde – trente restaurants à son actif. Rien que des produits locaux, de saison, entre terre et mer, une cuisine sans artifice qui se réinvente au gré du marché tout en s’inscrivant dans une démarche durable. Place aux grandes tablées joyeuses, à la valse des mezze et au partage ! Côté bar, le lieu s’anime à la nuit tombée avec une playlist qui gagne en intensité. Le Belle Plage Hotel et les appartements attenants doivent leur superbe architecture au designer Raphael Navot. À visiter, le spa de la villa Belle Époque voisine !

Restaurant Bella. Au Belle Plage Hotel, 2, rue Brougham, square Mistral, 06400 Cannes. Tél. : 04 93 06 25 50. Hotelbelleplage.fr

104
ID-NEWS TABLES
© HERVÉ FABRE © MONTE-CARLO SOCIÉTÉ DES BAINS DE MER © JÉRÉMY SOUDANT

Luxe, repos, art et design en Provence

À quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, le domaine Château La Coste, qui s’étend sur plus de 200 hectares, est devenu en vingt ans le paradis des amoureux de la nature, de l’art, du design et de la gastronomie.

Lorsqu’on parle d’un domaine viticole, qu’il soit en France, en Italie ou en Espagne, on y associe souvent une très belle demeure. Au Château La Coste, il y a bien les vignes, les oliviers, les cyprès et la bastide initiale, mais le propriétaire, Patrick McKillen, y a fait construire quelque chose d’unique : un complexe de luxe mélangeant la viticulture bio, un chai dessiné par Jean Nouvel et une galerie d’art à ciel ouvert où trônent des œuvres monumentales (Louise Bourgeois, Richard Serra, Alexander Calder…). S’y ajoutent un café-restaurant dessiné par Tadao Ando, un pavillon de musique signé Frank Gehry, un autre conçu par Renzo Piano et un amphithéâtre d’Oscar Niemeyer : un bonheur pour l’intellect et les yeux ! À flanc de colline, l’hôtel s’articule autour d’une ruelle ombragée, inspirée des villages provençaux. S’y déploient 28 suites de 90 à 240 m2 à l’ambiance douce et immaculée, équipées d’un mobilier fifties en bois blond. Toutes les chambres possèdent un lit à baldaquin drapé de blanc, une salle de bains donnant sur un petit patio et une terrasse dominant les vignes… Le spa, du célèbre designer hongkongais André Fu, frise l’œuvre d’art… Et un iPhone est même mis à disposition pour découvrir l’ensemble des services du domaine. Partout, les œuvres attirent le regard : ici, un tableau de Le Corbusier, là, une toile de Sean Scully, le mobilier porte les signatures de Charlotte Perriand, Pierre Yovanovitch, George Nakashima, Jean Royère ou Serge Mouille. Si vous souhaitez dîner ailleurs ou assister à un spectacle, un Land Rover Defender noir vous y conduira, à moins que vous ne préfériez une 2 CV ou une Fiat 500 électrique. Sur place, deux options : dans un cadre d’hacienda, Francis Mallmann propose une excellente cuisine argentine ; sinon, l’étoilée Villa La Coste où Hélène Darroze officie depuis juillet 2021 (et vient en personne une fois par semaine), dont la carte est un enchantement. Il est clairement très difficile de ne passer qu’une nuit dans cette réserve de luxe, de paix, où le niveau de sophistication atteint 10 sur une échelle de 10. Alors je vous ferais bien volontiers une ordonnance pour y séjourner trois jours, mais ce n’est, hélas, pas encore remboursé par la Sécurité sociale !

Cyprès, oliviers taillés, murs de pierre, fraîcheur immaculée des suites, mobilier raffiné… l’art de vivre sous le soleil provençal au Château La Coste ravit le corps et l’esprit. Cet écrin sophistiqué, apaisant et sensuel donne l’occasion à chacun de ressentir la complétude.

Château La Coste. 2750, route de la Cride, 13610 Le Puy-SainteRéparade. Tél. : 04 42 61 89 98. Chateau-la-coste.com

106
ID-NEWS HÔTEL
© RICHARD HAUGHTON

Le Sofitel Roma Villa Borghese au 7e ciel

En plein cœur de Rome, ce nouveau 5-étoiles est l’endroit idéal pour partir flâner dans la capitale italienne, à deux pas de la Villa Médicis. Un petit accent français dans la Ville éternelle.

Situé face aux somptueux jardins de la Villa Borghese, dans une rue calme en plein centre, l’hôtel est logé dans un magnifique palais du XIXe siècle. Son architecte d’intérieur, Jean-Philippe Nuel, compte déjà à son actif de splendides réalisations, comme l’Hôtel-Dieu de Marseille et celui de Lyon, ou, à Paris, Le Cinq Codet et le Molitor, dans les VIIe et XVIe arrondissements. Pour lui, « le Sofitel Roma Villa Borghese fait dialoguer l’élégance française, riche en détails issus du classicisme, avec le raffinement et le baroque italiens, pleins d’opulence et de générosité. C’est aussi un dialogue entre patrimoine et modernité, blanc et couleurs lumineuses, ville et jardin ». On peut parier que les chambres (71 chambres et 7 suites Prestige), décorées de velours pastel bleu et blanc, agrémentées de salles de bains immaculées en marbre, au chic très français, ne se démoderont jamais, un peu comme les créations du regretté Christian Liaigre. Au plafond, une peinture, telle une fenêtre sur la grâce italienne : n’oublions pas que le Forum se trouve à dix minutes en Vespa. Au 7e et dernier étage, le restaurant Settimo, petit bijou de l’hôtel, dispense une vue panoramique à 360° sur la ville. Les murs végétaux et le mobilier composent un joli mélange coloré, gai et convivial. Le chef, Giuseppe D’Alessio, propose une cuisine romaine très contemporaine. Demandez un grand vin de Toscane, un Tenuta San Guido comme le Sassicaia 2016 rouge, par exemple, l’un des vins italiens qui rivalisent avec les grands bordeaux. Prenez place ensuite sur la terrasse et admirez le soleil qui se couche sur les sept collines. L’offre de remise en forme « Sofitel Fitness », combinant exercices en salle et parcours de jogging à l’extérieur, dans le magnifique parc de la Villa Borghese, vous fera éliminer les petits abus de la veille. Il y a des villes qu’on visite une fois, et puis il y a les autres : Rome, Venise, Florence, New York, Paris… Elles sont magiques et révèlent, à chaque séjour, de nouvelles merveilles. Lors de votre prochain long week-end, découvrez le Sofitel Roma Villa Borghese, un hôtel qui ne « se la joue pas », élégant et discret, c’est tout ce qu’on aime.

À deux pas de la Via Veneto, à l’abri de l’agitation, ce palais du XIXe siècle est un écrin luxueux pour ce 5-étoiles. L’identité romaine du bâtiment et l’art de vivre à la française se marient parfaitement, à l’image des chambres, classiques et lumineuses, où le mobilier design côtoie les photos de statues antiques et les fresques.

Au 7e étage, le restaurant Settimo offre un panorama exceptionnel sur les jardins et la ville. Le chef, Giuseppe D’Alessio, apporte une touche contemporaine aux incontournables de la cuisine traditionnelle italienne.© GILLES TRILLARD

Sofitel Roma Villa Borghese. Via Lombardia, 47, 00187 Rome. Tél. : +39 06 47 80 21. Sofitel.com

108
ID-NEWS PALACE
Crédit photo Luc FREYCUISINE, DRESSING, SALON ET BIEN PLUS ENCORE... DES PROJETS POUR TOUTE LA MAISON À DÉCOUVRIR AVEC NOUS. Ici, Collection Art Déco. En magasin et sur www.homedesign.schmidt

Travail de pro

Intérieurs. Chez les plus grands décorateurs et architectes d’intérieur, collectif, Phaidon, 272 p., 49,95 €.

« La maison d’un décorateur est comme l’autoportrait d’un artiste : ponctuée de vieux rêves et de nouveaux concepts, avec la touche d’un expert professionnel… », par cette citation, le livre résume sa volonté de présenter les maisons privées d’architectes d’intérieur et de décorateurs du monde entier. Et d’offrir un panorama des différents courants. Du rustico-minimalisme de Shawn Henderson dans la campagne new-yorkaise aux décors extravagants de l’appartement parisien de Vincent Darré…

Y a de la joie !

House of Joy.Playful Homes And Cheerful Living, collectif, en anglais, Gestalten, 256 p., 45 €.

Vert pistache, bleu piscine, rose saumon, jaune citron viennent composer des intérieurs radieux conçus par de jeunes agences d’architecture audacieuses comme Uchronia ou Dorothée Meilichzon. Jamais prétentieux, ces projets travaillés dans les moindres détails nous rappellent que la couleur a toujours fait partie de la décoration, même en pleine période moderniste, où les grands noms comme Charlotte Perriand, Francis Jourdain ou Djo-Bourgeois imaginaient des living-rooms bleu pâle et des salons aux murs marine et jaune.

Happy people

More is More is More. Today’s Maximalist Interiors, de Carl Dellatore, en anglais, Rizzoli, 240 p., 61 €.

Des couleurs tonitruantes, des amoncellements d’objets, des mélanges de motifs et d’époques… Le maximalisme peut revêtir une multiplicité d’apparences dont le point commun serait une forme d’euphorie décorative. Carl Dellatore est allé piocher dans le meilleur des décorateurs américains qui font dialoguer impressions léopard et fauteuils Chesterfield, toile de Jouy et peintures de Murakami, sols en marbre et moulures surréalistes… Une vision sans œillères qui remet en cause le bon et le mauvais goût !

Classique contemporain

Currently Classic, de Jonathan Rachman Design, collectif, en anglais, Flammarion, 264 p., 60 €.

Il y a vingt ans, le jeune Jonathan Rachman fondait son agence de décoration à San Francisco. Cette monographie qui retrace sa carrière offre l’occasion au public européen de faire connaissance avec cette star américaine. Des intérieurs d’un grand raffinement qui mêlent ses racines indonésiennes, sa culture américaine et sa passion pour Hubert de Givenchy, et se traduisent par un sens aigu des couleurs (ses bleu nuit et ses vert céladon), la délicatesse de ses motifs pour des projets intemporels, entre le cabinet de curiosités et le jardin d’hiver.

Le tour du monde en 18 projets

L’Internationale du goût

Destinations

Jean-Louis Deniot, d’Éric Jansen, Rizzoli, 320 p., 72 €.

Le livre démarre par une carte ponctuée de destinations : Paris, Los Angeles, Miami, île de Ré, Capri, Bangkok… Une parfaite illustration de la carrière de l’architecte d’intérieur Jean-Louis Deniot. Dans ce florilège international, on découvre un travail néoclassique qui fait dialoguer l’histoire des arts décoratifs français avec des pièces du design contemporain, l’ensemble complété de son propre mobilier. Des intérieurs raffinés qui multiplient les détails et les œuvres d’artisans d’art que Jean-Louis Deniot met en avant avec élégance.

Interiors Now !40th Ed, collectif, en français, anglais et allemand, Taschen, 504 p., 25 €.

Des clients audacieux, des architectes inspirés, des emplacements de rêve et des photographes de talent… Le combo parfait nourrit les pages du dernier ouvrage du spécialiste incontournable de l’art de vivre : Taschen. L’éditeur nous embarque dans un tour du monde de maisons souvent habitées par des créatifs – designers, réalisateurs et collectionneurs – à qui l’on volerait bien des idées d’agencement et quelques choix de mobilier. Des sources d’inspiration ou d’émerveillement, de Meudon à Buenos Aires.

110
ID-NEWS BOOKS
Par Marie Godfrain

Modèle

Le feu essentiel

Remarquable par sa large vision sur le feu, l’insert Stûv 6-in se glisse aisément dans les feux ouverts existants, y compris dans des niches peu profondes. Ce foyer de remplacement, disponible en 7 formats, abordable et compact, permet au plus grand nombre d’accéder à un foyer de première qualité. Esthétique, écologique et économique, cet insert comblera les amateurs d’authentiques feux de bois.

présenté : Stûv 6-in

Retrouvez-nous sur www.stuv.com

présenté : Stûv 22-90 avec cadre large L4 et finition personnalisée en chêneModèle représenté : Stûv P-10

Contemporary design parce que quand c’est beau, c’est mieux !

Shell (Hans Wegner / Carl Hansen & Son)

Capo (Doshi & Levien / Cappellini)

Masters (Philippe Starck / Eugeni Quitllet / Kartell)

Acapulco (BOQA)

Vegetal (Erwan et Ronan Bouroullec / Vitra)

Up

&

RAR

Barcelona (Ludwig Mies van der Rohe / Knoll)
(Charles
et Ray Eames / Vitra)
5
6, La
Mamma (Gaetano Pesce / B&B Italia) Swan (Arne Jacobsen / Fritz Hansen)
114 ID-ENTRETIEN
« J’ai un goût particulier pour accomplir des choses hors des sentiers battus, pas pour caresser le consommateur dans le sens du poil et lui donner ce qu’il attend. »
Jean-Baptiste Fastrez, designer

Né en 1984, Jean-Baptiste Fastrez vit et travaille à Biarritz après avoir étudié à l’ENSCI. Il a remporté le grand prix du concours Design Parade à la Villa Noailles, en 2011, à Hyères. Son studio de design fondé en 2011, il s’associe essentiellement à la maison d’édition Moustache et à la Galerie Kreo. Il est également un scénographe reconnu et a collaboré avec des institutions comme le Centre Pompidou...

© JEAN PICON

Jean-Baptiste Fastrez L’audace fusionnelle

Il est l’auteur d’un design singulier dont il puise l’inspiration dans toutes les cultures, de la plus populaire à la plus pointue. Un art du détournement sur lequel il s’appuie pour choisir les matériaux et les techniques de fabrication de ses projets et qu’il met au service de l’éditeur Moustache et de la Galerie Kreo, deux acteurs incontournables du design contemporain.

À quand remontent vos premiers pas de créateur ?

Petit, j’aimais beaucoup dessiner, je savais bien reproduire Lucky Luke, Tintin ou Son Goku et autres personnages de mangas. J’avais du plaisir à observer une forme et à la copier pour impressionner les copains. À l’époque, j’aidais aussi mon père à faire ses maquettes de bateau, mais l’idée de suivre des plans m’a rapidement ennuyé… J’ai alors commencé à fabriquer mes propres objets. Je bricolais des robots à partir de chutes de maquettes… J’ai voulu être écrivain, j’ai joué dans un groupe de musique, j’ai fait du théâtre, bref j’ai exploré plusieurs formes d’expression artistique.

Quel a été votre premier choc esthétique ?

Mes grands-parents étaient propriétaires d’une maison à Port-Grimaud (Var), dessinée par Daniel Spoerri (plasticien suisse du nouveau réalisme, né en 1930, NDLR). Dans ce projet, il remettait à plat ce qu’était censée être une villa en bord de mer. Une terrasse pouvait se prolonger en marina où amarrer son bateau… À l’intérieur, c’était tout aussi fou : un tas d’objets avaient été chinés dans un esprit cabinet de curiosités : la salle à manger était décorée de cornes de narval ! Cette maison a été déterminante dans mes centres d’intérêt esthétiques et, lorsque je dessine des objets et des meubles d’inspiration animale, je sais que ça vient de là.

Est alors venu le temps des études supérieures…

Après le lycée, j’ai voulu m’inscrire en école d’art, ce qui ne rassurait guère mes parents. C’est l’époque où mon père achetait L’Auto-Journal,

j’étais fasciné par l’évolution des formes des phares de voiture et cela m’a donné l’idée de faire du design automobile. Je me suis inscrit à l’Institut supérieur de design de Valenciennes avant de réaliser que cette discipline allait me barber. J’ai alors tenté l’ENSCI-Les Ateliers où j’ai été retenu grâce à mon dossier. J’avais imaginé un système de boîtes gigognes qui laissaient apparaître à la fin un objet, en l’occurrence une marionnette en chaussette. Mon idée était de créer une tension débouchant sur un flop délibéré avec la volonté de faire rire mon auditoire.

Qu’avez-vous appris à l’ENSCI ? En quoi cette école a-t-elle été déterminante pour vous ? Je me souviens qu’à l’époque l’école s’intéressait beaucoup au design de service. Parmi les projets, on nous proposait par exemple de refaire le Vélib’… Il y avait aussi beaucoup de projets autour de la science, de la cuisine moléculaire… Moi, je voulais produire de la forme, j’étais fan de Konstantin Grcic et de sa Chair One, qui me rendait fou. À l’école, j’ai conçu des projets avec François Azambourg, chez qui j’ai ensuite eu la chance de faire un super stage passé à fabriquer des prototypes pour l’éditeur italien Cappellini. Puis j’ai poursuivi avec un stage chez les frères Bouroullec, qui m’ont présenté le céramiste Claude Aïello avec qui j’ai réalisé mon projet pour le concours Design Parade, en 2011.

Votre expérience chez les Bouroullec a été une étape importante de votre carrière… J’ai énormément appris à leur contact. Durant le stage puis mon contrat chez eux, je passais mes journées à produire des maquettes et des

prototypes. Je fabriquais environ une chaise à l’échelle 1 par jour. J’ai travaillé sur la chaise Pila (Magis) et le canapé Ploum (Ligne Roset), mais le projet iconique auquel j’ai collaboré, c’est L’Oiseau de Vitra, réalisé sur la base d’un dessin de Ronan. Je l’ai sculpté en pâte à modeler puis en bois avant qu’il ne soit édité sous sa forme définitive. Cette expérience m’a apporté une exigence de résultat et m’a appris à ne pas prendre à la légère le mobilier que je conçois, à accorder de l’importance aux détails et à ne pas trop multiplier les concepts dans un même objet. Je fais aussi très attention aux photos produites autour de l’objet, chaque image est un projet en soi. Souvent je me pose la question : « Est-ce que Ronan accepterait ça ? »

C’est là, en juin 2011, que vous remportez le concours Design Parade avec des bouilloires électriques obtenues à partir de la greffe d’éléments industriels basiques (poignée, résistance électrique) et de contenants en céramique ou en plastique réalisés artisanalement… Comment envisagez-vous alors la suite ? Je me dis que je n’ai plus besoin de travailler pour d’autres designers et que je vais pouvoir me lancer seul, car des éditeurs vont m’appeler. La réalité a été légèrement différente… Néanmoins, ce prix a modelé la suite de mon parcours. Grâce à lui, j’ai pu collaborer avec le Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Cirva), à Marseille, avec la manufacture de porcelaine de Sèvres, avec la Galerie Kreo et avec l’éditeur Moustache, chez qui je suis toujours…

116 ID-ENTRETIEN
117 1/ La table basse Crocodile est un élément de la collection « Vivarium », développée avec la Galerie Kreo. © FABRICE GOUSSET 2/ La lampe OLO, pour Moustache, est fabriquée en céramique, contrairement à ce que son apparence peut laisser penser. 3/  L’applique Moto, pour Moustache, n’est hélas aujourd’hui plus éditée… 4/  Le vase Pacha (Moustache) s’inspire de la mythologie inca. 5/  Le miroir Zodiac est l’une des dernières créations de Jean-Baptiste Fastrez pour Moustache. Là aussi développé en céramique, il joue avec la perception… © MARIO SIMON LAFLEUR 6/ Le vase Scarabée (Moustache), dessiné en 2014, imite les principes constructifs et esthétiques de l’insecte dont il porte le nom. Il n’est aujourd’hui plus édité. 7/ Dans la collection « Mask », la console Totem (Galerie Kreo) a été réalisée en acétate et en Corian. 1 5 7 34 6 2

Avec Moustache, vous créez alors une applique mythique en forme de visière de moto et dessinez des objets toujours disruptifs.

Comment expliquez-vous la longévité de cette collaboration ?

Stéphane Arriubergé, le cofondateur de Moustache, a découvert mes bouilloires à la Villa Noailles et m’a offert de collaborer avec lui.

On a d’abord essayé de développer une carafe filtrante avant que je ne lui propose l’applique Moto. Il m’a répondu qu’elle serait invendable, mais que le projet lui plaisait tellement qu’il voulait quand même le produire. Finalement, Moto a été un succès et le début d’une longue collaboration. Stéphane est celui qui me connaît le mieux du point de vue artistique, il sait me diriger. D’ailleurs, ma lampe OLO est une cocréation, un ping-pong entre nous deux. Il vient aussi de me confier l’aménagement de son appartement, où j’ai tout dessiné sur mesure avec une vision expérimentale. Meubles, table de salle à manger, placards, fresque en mosaïque au sol, miroirs… Ce que l’on aime, ce sont ces choses pas forcément agréables au premier coup d’œil, mais qui sont conceptuellement intéressantes. On est tous les deux excités par ce qui peut être un truc un peu vilain au départ, mais qui devient très séduisant et crée la surprise une fois détourné.

En parlant de détournement, c’est aussi celui des matériaux qui guide votre travail. Quel est votre processus créatif ?

Le détournement des matériaux m’a toujours intéressé, beaucoup de mes projets partent de là. J’ai, par exemple, utilisé l’acétate, un matériau propre à la lunetterie, pour les miroirs « Mask » pour Kreo. Je cultive une dimension narrative dans chacun de mes projets dans laquelle trois éléments doivent entrer en synergie pour produire une alchimie : la forme de l’objet, sa matière et sa typologie. C’est le cas de la table Crocodile, toujours pour Kreo : si on modifie le marbre vert ou la forme de son rebord, elle perd tout son intérêt. Idem avec l’applique Moto, dont la réussite réside dans le mariage entre une applique qui a une forme de visière et sa teinte irisée…

Vos créations sont toujours très référencées. Dans chaque objet

transpire une culture aussi populaire que classique. Vous aimez jouer avec l’inconscient collectif ? Je m’inspire de tout sauf du design pour produire du design. J’aime évoquer et jouer avec les références collectives dans mon travail. Une carrière dans le cinéma m’aurait plu tant j’affectionne le fait de raconter des histoires, d’emmener les gens et de les placer dans un environnement immersif. Par exemple, l’idée des tapis que j’appelle « neon carpets », pour Tai Ping (comme le Rainbow Fighter de l’« Edition Two Collection », NDLR), à la Dan Flavin (artiste minimaliste américain, 1933-1996, célèbre pour ses installations de tubes fluorescents, NDLR), m’est venue parce que je voulais prendre le contre-pied des motifs organiques qui composent le catalogue. J’ai imaginé un néon que l’on piétine comme une parodie d’installation d’art contemporain. D’autres y verront des sabres laser à la Star Wars. Je mélange volontairement des références populaires et plus pointues, classiques et antiques, je mêle le trivial et le sacré, et je convoque des inspirations comme le motif léopard, qui est à la fois vulgaire et bourgeois. J’adore lancer des passerelles fertiles pour faire se rencontrer des mondes qui habituellement refusent de se croiser, car la vie est comme ça, un mélange de tous ces niveaux de culture.

Les noms de vos créations sont aussi soigneusement choisis, évoquant à chaque fois leur inspiration. Comment effectuez-vous ce travail ?

J’aime autant proposer des clés que des embûches. Par exemple, le nom du vase Allpa, pour Moustache, aux formes généreuses, s’inspire de celui de la déesse de la récolte chez les Aztèques. Et contrairement aux apparences et à son nom, mon miroir Zodiac n’est pas un objet gonflé, mais fabriqué en céramique, tout comme la lampe OLO (tous deux pour Moustache) n’est pas en métal, mais également en céramique. En ce moment, je développe des miroirs pour Kreo, à mi-chemin entre l’inspiration cosmique et l’artisanat, des objets aux formes très simples auxquels on a donné des noms de missions spatiales.

Vos créations sont aussi empreintes de fantaisie. Associer humour et design, n’est-ce pas périlleux ? J’adore lorsqu’on me dit : « Qu’est-ce que c’est ? », « À quoi ça sert ? », « Quel est ce matériau ? » Mes objets posent souvent des questions et portent en eux des énigmes. Ils embarquent parfois plus d’humour que je ne le voudrais, mais au fond, j’adore le décalage et matérialiser les jeux de mots en objets. Je n’oublie toutefois jamais que ce qui compte réellement, c’est que mes créations soient intéressantes et que la blague soit simplement suggérée.

Depuis vos débuts, vous conjuguez industrie et artisanat. Comment articulez-vous ces deux méthodes ? Avec mes projets de bouilloire et de sèche-cheveux ou avec mon vase Scarabée (Moustache), je m’inscrivais dans une tradition du design où l’on associe mécaniquement l’industrie et l’artisanat, comme le fait Hella Jongerius avec ses vases en verre et en céramique scotchés. Et puis j’ai compris que la réalité était plus complexe, qu’un vase IKEA en céramique était un objet industriel et qu’une pièce unique en aluminium usiné à la fraiseuse numérique pilotée par un façonnier revêtait une forme d’artisanat. Désormais, j’opère davantage une fusion qu’un collage, je convoque l’une ou l’autre de ces méthodes de façon opportuniste. Le vase Allpa a ainsi été réalisé en impression 3D et la console Totem (Galerie Kreo) en acétate, une matière industrielle que je détourne pour l’utiliser de façon artisanale.

Votre goût pour la narration et des objets à l’esthétique très forte

118 ID-ENTRETIEN
1

vous détourne-t-il du chemin des éditeurs traditionnels ?

J’ai un goût particulier pour accomplir des choses hors des sentiers battus, pas pour caresser le consommateur dans le sens du poil et lui donner ce qu’il attend. Moustache et Kreo sont pour moi les deux lieux idéals pour m’exprimer et avec qui oser la nouveauté. Les travaux expérimentaux de Hella Jongerius ou de Jerszy Seymour m’ont toujours fait rêver ; le contenu commercial de leurs objets ne prévaut jamais sur le contenu culturel. J’avoue que dessiner un énième canapé scandinavo-rien-du-tout pour un éditeur ne m’excite pas énormément, surtout à l’ère de l’hyperproduction. J’avais consacré mon mémoire de diplôme à la fausse modestie des meubles minimalistes – qui nous font croire qu’ils sont pérennes et vont ainsi traverser les âges, car dessinés sans aucune subjectivité –, à l’hyper-simplification qui mène au raccourcissement de la vie des produits. À mon sens, cette philosophie conduit en réalité au low cost. On conçoit trop souvent des objets génériques et sans saveur pour qu’ils conviennent à tout le monde, auxquels on ne va pas s’attacher et que l’on jettera sans vergogne. Mon rêve serait d’être à la fois pointu et mainstream, comme peuvent l’être le groupe Radiohead en musique ou Konstantin Grcic en design.

Vous vous êtes installé il y a quelque temps à Biarritz où vous avez ouvert votre atelier-galerie. Pourquoi ce choix géographique ? Mes revenus étant très irréguliers, si je voulais conserver ma liberté artistique, je ne pouvais me permettre d’avoir un atelier trop grand dans Paris, que je n’aurais pu m’offrir que contre des compromis professionnels importants. J’ai alors préféré déménager et poursuivre mon activité de façon plus personnelle. Ayant des attaches sur la Côte basque, c’était le choix le plus logique et, en une soirée, avec ma femme, nous avons pris cette décision. Nous avons acheté un ancien restaurant au centre de Biarritz, dans lequel nous avons tout refait. C’est désormais un lieu de vie et de travail avec une vitrine sur rue à travers laquelle on peut voir mes objets. Le showroom-atelier est ainsi meublé d’étagères issues du réemploi : des éléments en grillage blanc et en Plexiglas que j’ai récupérés dans une ancienne boutique American Apparel qui fermait.

Le modèle économique des studios de design est une vraie question : des royalties généralement peu élevées et l’autoédition comme réponse encore balbutiante. Pouvez-vous nous expliquer votre modèle ?

Mes revenus sont une préoccupation quotidienne et un stress permanent. Être designer aujourd’hui, ce n’est pas une situation raisonnable, il faut être vraiment passionné pour trouver cela acceptable. Personnellement, je ne suis pas favorable à l’autoédition, car je crois au dialogue avec les éditeurs, j’ai besoin d’être guidé dans mon travail. En même temps, ceuxci sont frileux et se concentrent essentiellement sur les rééditions. Accéder à des projets qui vont se vendre et qui sont rémunérateurs lorsqu’on est un jeune designer est quasiment mission impossible, les derniers rogatons vont aux stars comme Patricia Urquiola ou les frères Bouroullec. C’est pour cela que j’ai développé d’autres pratiques comme la scénographie, que j’envisage aussi comme une narration et qui m’offre un grand champ de liberté, la possibilité de faire des choses puissantes.

En 2019 a justement eu lieu votre première rétrospective, « Première communion », proposée par Le Kiosque, à Mayenne (53), dans

le cadre historique de la chapelle des Calvairiennes. Qu’avez-vous exprimé lors de cette exposition ?

J’ai d’abord entrepris la même démarche qu’habituellement, c’est-à-dire m’appuyer sur le lieu, en l’occurrence une église, pour construire ma scénographie. J’ai trouvé intéressant de hacker un lieu sacré en installant un temple dans l’église, un projet un peu blasphématoire… Ce temple a alors pris la forme d’une pyramide noire, inspirée à la fois de l’Égypte ancienne, du Louvre et d’une boîte de nuit une fois que j’y avais accroché des appliques Moto.

À la rentrée, vous allez multiplier

les projets avec vos deux partenaires historiques, la Galerie Kreo et Moustache, et explorer des typologies très insolites comme la griffe de miroir ou l’échelle… J’avais envie de réagir à l’expression « On ne va pas revenir à la lampe à huile », souvent brandie à tort et à travers ces derniers temps ! J’ai trouvé amusant de proposer une lampe à huile pour Moustache, dont l’esthétique serait à la frontière du candélabre classique et du pot d’échappement d’un dragster. Je vais aussi développer des griffes de miroir à visser dans un style boule de pétanque ; un accessoire signifiant qui viendra donner du caractère à n’importe quel miroir acheté chez Castorama. Ce qui me plaît dans ce projet, c’est que chacun peut se l’approprier en l’associant à la forme de miroir de son choix. Puis Moustache m’a proposé une carte blanche à l’occasion de nos dix ans de collaboration. Je vais m’installer à l’avant de la boutique et présenter mes objets dans une installation immersive et sensible… Avant de lancer ma première chaise en janvier 2023 pour eux… Avec Kreo, je participe en septembre à une exposition collective sur les échelles, qui ressemblera à un mix entre une planche de sauveteur en mer et un couvercle de sarcophage égyptien. Au PAD de Londres (principale foire de la capitale pour le design et les arts décoratifs du XXe siècle, NDLR) seront exposés mon nouveau banc Leopard (Galerie Kreo) en métal et un miroir gainé de tissu d’ameublement…

1/ Vue préparatoire de la première exposition monographique de Jean-Baptiste Fastrez, au Kiosque, à Mayenne (53), en 2019, que le designer a scénographiée. 2/ Autre scénographie, très récente, l’exposition « Le Jardin d’hiver », organisée avec Le19M et l’école Camondo, cet été, à Toulon, à l’occasion de Design Parade.

Des projets avec d’autres éditeurs ? Pas pour le moment. Enfoncer des portes, ce n’est vraiment pas dans ma nature.

119
2
© LUC BERTRAND

2

Calligaris au féminin présent

La designer allemande Ellen Bernhardt et l’architecte d’intérieur italienne Paola Vella, du studio milanais Bernhardt & Vella, assurent depuis 2021 la direction artistique de Calligaris. Soucieux de rester en phase avec un public large, l’éditeur de design italien leur a demandé une révolution… tout en douceur. Comment ? Ellen Bernhardt nous répond. Propos recueillis par Guy-Claude Agboton

Avant de collaborer avec Calligaris, quelle image en aviez-vous ?

Celle d’une marque dont l’approche a été d’interpréter différentes sensibilités pour donner à sa clientèle une large possibilité de choix. C’est la raison pour laquelle, chez Calligaris, l’éventail de revêtements et de finitions est si large.

Quel est l’ADN de la marque ? Calligaris, qui combine maîtrise artisanale et créativité, façonne des pièces qui ont un but et un sens, faites pour durer. La grande attention portée aux détails et aux proportions est primordiale.

Fallait-il préserver cet ADN ou lui donner un nouvel élan ?

D’une manière générale, les produits restent les mêmes, tout comme le savoir-faire de Calligaris en

matière de fabrication, élément-clé de sa personnalité. Nous nous attachons toutefois à tenir compte, dans les moindres détails, des différentes esthétiques proposées, à contrôler l’image diffusée, dans le but de mettre à jour une identité plus précise.

Pour vos collaborations futures, quels critères de sélection imaginez-vous dans le choix des designers ?

Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux designers, même à l’étranger, même jeunes et inconnus. Nous essayons de fournir à leur créativité le plus large champ d’application possible tout en leur demandant de concevoir des produits qui correspondent au marché. Ces créateurs doivent donner un caractère unique au produit en lui transmettant une nature plaisante liée à plusieurs éléments : proportions, détails, douceur des formes et cachet contemporain. Quand nous pensons à un objet, nous l’imaginons inséré dans la vie quotidienne. Nous faisons donc de petites explorations domestiques qui visent à interpréter les besoins et les émotions.

Comment voyez-vous le marché du design post-confinement ?

La pandémie a été et continue d’être un événement dramatique, qui nous a souvent poussés, dans l’éventualité de chocs futurs, à revoir nos intérieurs et à les adapter.

1/ Ellen Bernhardt (à gauche) et Paola Vella, le duo qui pilote désormais la direction artistique de l’éditeur de design italien.

2/ Dans un esprit 70’s, Ginza est un canapé modulable aux formes sensuelles signé Bernhardt & Vella.

120 ID-DESIGN
1
casamance.com COLLECTIONS AIR DE FÊTE / PANORAMAS 2

À Hyères, le design est tombé sur la tech !

De festivals en expositions, la Villa Noailles perpétue l’esprit avant-gardiste des Noailles, en partageant notamment avec tous les amateurs de la discipline les projets des dix jeunes designers en compétition pour cette 16e édition de Design Parade.

Par Anne-France Berthelon

La Néerlandaise Ineke Hans, présidente du jury et invitée d’honneur de Design Parade Hyères, en est convaincue : « Le designer n’est pas un décorateur, il est chargé de donner du sens au monde. Aujourd’hui, notre rôle est de produire moins d’objets, de faire les choses différemment et d’être plus engagés dans la conception de systèmes. » Son exposition personnelle, « Frugal & Fun », et notamment sa chaise Rex, « première chaise néerlandaise recyclable, mais aussi consignée », tout comme le palmarès de cette année, en sont donc le reflet. La mention spéciale du jury et le prix American Vintage ont été décernés à Stéven Coëffic pour Distraction fonctionnelle, une série de lampes et de petits coffres à secrets envisagée comme une invitation à l’interaction physique avec les objets. En déplaçant des galets ainsi que des cylindres en céramique aimantée, des

interrupteurs très low-tech donc, on allume, on déverrouille… Le grand prix du jury de même que le prix du public de Hyères ont été attribués à Claire Pondard et Léa Pereyre (Claire + Léa) pour Anima II, qui poursuit leurs recherches sur les interactions entre low- et high-tech. En 2022, Anima II se veut une « réponse à l’ère numérique en constante évolution, une observation et une interrogation de nos interactions avec la technologie à travers l’exploration de nouveaux scénarios, sensibles et poétiques, impliquant des objets connectés ». Nées d’une collaboration avec le musée zoologique de Zurich et, dans la même ville, le Robotics Aesthetics & Usability Center (RAUC), qui a pour but le dialogue entre robotique et arts visuels, leurs méduses graphiques en feuille de plastique découpée au laser interagissent, par capteurs de mouvements interposés, avec les déplacements des visiteurs. Le jury a aussi choisi de mentionner de façon informelle trois projets qui démontrent que « le design peut avoir un impact » : Magic Tapestry, de Laura Dominici, un espace de travail nomade, portable et intime ; Léonie, de Kevin Gouriou, un scooter électrique pensé pour sa grand-mère ; et, Curry Mango, du collectif Hall.Haus, une version luxe de l’iconique chaise de camping Quechua (Decathlon) hybridée au fauteuil Wassily de Marcel Breuer.

1/ Avec Anima II, Claire + Léa remportent le grand prix du jury Design Parade Hyères ainsi que le prix du public de la ville de Hyères. Motorisées, leurs méduses graphiques se déplacent en fonction des mouvements alentour. Le talent de ces designeuses franco-suisses avait déjà était récompensé en 2016 par le 3e prix ex aequo du prix Émile Hermès.

2/ Stéven Coëffic décroche, avec Distraction fonctionnelle, la mention spéciale du jury : une série d’objets qui s’intéresse notamment de façon ludique au rôle de l’interrupteur, pièce souvent ignorée par le design 3/ Curry Mango, fauteuil hybride détonnant du collectif Hall.Haus, a été distingué par le jury.

© GRÉGOIRE COUVERT

Villanoailles.com

Voir aussi notre reportage sur Ideat.fr

122 ID-JEUNE DESIGNER
231

Fabriqué en France depuis 1927

durable, réparable, évolutif

Éclairage
Showroom
professionnel (sur rendez-vous) — 24, rue des Amandiers 75020 Paris — studio.sammode.com sammode.lighting

Dior Maison, le « new-look »

À Milan, en juin dernier, en off du Salon du meuble, Dior Maison présentait sa chaise Miss Dior, signée Philippe Starck. Soixantequinze ans après, le designer a réinterprété la fameuse chaise Médaillon, de style Louis XVI, icône déco du grand couturier français.

Par Guy-Claude Agboton

En septembre 2021, Dior Maison exposait au Palazzo Citterio, à Milan, une longue suite de chaises Médaillon, pièces emblématiques de la décoration selon Christian Dior, signées d’un aréopage de designers internationaux. En juin 2022, la marque de luxe dévoilait dans le même lieu sa toute première chaise Miss Dior, imaginée par Philippe Starck. Vingt-quatre versions y étaient posées sur des podiums rétroéclairés en forme de macarons. Au-dessus de chacune d’elles, des cônes de lumière

les sublimaient au rythme de la musique de Soundwalk Collective, revisitant Erik Satie. La création se distingue par le fait d’être entièrement en aluminium, solide et durable, en partie recyclé et entièrement recyclable. Sans une seule vis, l’assise se décline en trois modèles (avec un, deux ou sans accoudoirs) et quatre finitions (aluminium poli, chrome noir, or ou cuivre rose), qui existent également en aluminium satiné. La plus surprenante est peut-être celle à accoudoir unique, telle une élégante invitation à ne pas s’asseoir comme il faut. Pourtant, Miss Dior a de la branche. Son arbre généalogique remonte à 1947, quand Christian Dior investit l’adresse parisienne du 30, avenue Montaigne. Ses amis décorateurs, Georges Geffroy et Victor Grandpierre, réalisent le décor en privilégiant les panneaux muraux de bois gris pâle, l’harmonie avec du blanc, le cannage… et la chaise Médaillon, tapissée de gris, au dossier ovale, de style Louis XVI.

Miss Dior (ici le modèle aluminium poli cuivre rose, 2 accoudoirs) sera disponible fin 2022 dans une sélection de boutiques Dior et sur Dior.com. De 1 700 € à 5 000 € environ l’unité, suivant les finitions.

124
ID-GENESIS
1

de Philippe Starck

Quand la griffe française le contacte, Philippe Starck est enthousiaste : « Pour la première fois, je pouvais travailler sur l’origine de ce symbole iconique. Avec la chaise Miss Dior, la mémoire collective occupe le premier plan. Les signes conscients et inconscients émis par la maison de couture font partie de mon propre patrimoine mental, cette collaboration était donc extrêmement naturelle pour moi. » D’ailleurs, toute Miss Dior qu’elle est, cette chaise fait très Starck. Lui vous dira qu’il n’y a pas de « style Starck ». On entend bien, mais ses fi nes pattes rutilantes rappellent le manche de la brosse à dents ou les jambes du presse-agrumes du designer. Mais brisons là, les grandes maisons n’aiment pas qu’un grand nom phagocyte leur univers. Dans le cas présent, s’associer n’est pas se diluer. Même pétri de références classiques, l’univers maison du couturier s’affirme volontiers dans le design contemporain.

Philippe Starck vient apporter un projet qui ressemble déjà à un objet de collection. La gageure est d’être parti d’un élément iconique et d’avoir pu s’y exprimer en mode minimaliste. Le défi fut aussi de trouver l’usine capable de réaliser le moule à injection pour fabriquer l’assise. C’est en Lombardie, à Brescia, que Starck l’a découverte. Un processus unique d’ingénierie a été développé. Des lingots d’aluminium brut sont portés à l’état de fusion. Une fois liquéfiés, ils sont versés dans un creuset en béton. Seule une matière parfaitement maîtrisée garantit la précision de la forme. Chaque pièce est ensuite nettoyée puis polie dans l’unité robotisée. Vient l’heure du bain galvanique, un procédé qui permet d’obtenir les versions chrome noir et cuivre rose. La teinte or est acquise par vaporisation sous vide. L’excellence est à ce prix pour la belle , qui est investie d’une mission : durer aussi longtemps que son style.

1/ Le rêve de Philippe Starck – assis sur le modèle aluminium poli – est devenu réalité. « Pour la première fois, je pouvais travailler sur l’origine de ce symbole iconique », s’enthousiasme le designer.

JANZ 2/ Lors du Salon du meuble de Milan, en juin dernier, 24 versions de l’assise étaient présentées dans une scénographie… diorissime.

La fabrication a lieu dans une usine en Italie, où a été développé un processus unique d’ingénierie.

125
© TILL
© ADRIEN DIRAND 3/
© TILL JANZ
2 3

SALON DE MILAN 2022 LA BELLE REPRISE

Dans son showroom, Via Durini, revisité par Patricia Urquiola, l’éditeur Cassina présentait les cubes multifonctions Modular Imagination, signés Virgil Abloh.

À côté du Salon de Milan officiel, où la surenchère de nouveaux produits s’est calmée, le off s’est révélé captivant, incarnant bien la réalité d’une culture du design aux acteurs remotivés. Du Salone Satellite, pépinière de jeunes designers (voir notre vidéo sur ideat.fr), à Baranzate Ateliers en périphérie, le développement durable, thème de cette soixantième édition, semble faire la loi du côté des designers, attendant des éditeurs qu’ils leur en donnent les moyens. La beauté aussi est de retour, soluble ni dans le green ni dans le conceptuel. Un salon enthousiasmant pour qui veut voir. Reportage Guy-Claude Agboton et Vanessa Chenaie. Textes Guy-Claude Agboton. Photos Gianni Basso (Vega MG).

25 pages

Page de gauche Là où passe Bethan Laura Wood, la morosité trépasse. Ainsi chez le milanissime éditeur CC-tapis, où la nouvelle collection « Euphorbia » de la designer était présentée en triptyque. 1/ Chez le label outdoor italien Ethimo, l’alcôve Hut en mélèze, de l’architecte Marco Lavit, fait depuis deux ans figure de classique. © MATTEO MAIORE 2/ Paolo Bestetti, CEO du label italien Baxter, adepte du confort sur son stand. 3/ Au Salon de Milan, ce sont des gens comme Stefano Zajotti, responsable du design et de la communication du label outdoor EMU, qui raccourcissent la distance entre visiteurs et produits. 4/ Indoor ou outdoor, pas de frontières chez Flexform, exemple type du made in Italy haut de gamme, tranquillement contemporain. 5/ José Antonio Gandía-Blasco, président et directeur artistique du groupe espagnol Gandia Blasco, assis sur le sofa Onsen de Francesco Meda et David Quincoces, une création prête depuis 2020. 6/ En Espagne comme à Milan, le nom de la maison Expormim rime avec mobilier en bois et en rotin aux lignes revisitées. 7/ Pour Desalto, une chaise aussi originale que la Koki Wire du duo de designers italiens Pocci + Dondoli, c’est presque de la routine.

ID-MILAN PORTFOLIO 21 765 3 4
129

3

1/  Pour avoir longtemps sourcé tous les tissus de l’éditeur Edra, sa présidente Monica Mazzei connaît en profondeur chaque nouveauté de son stand cerné d’une forêt de miroirs. 2/  Oliver Holy, CEO de ClassiCon, partage avec Victoria Wilmotte un même sens de l’intégrité créative. C’est ainsi que la belle maison allemande édite les miroirs Piega et les tables Pli de la designer. 3/  Chez Vondom, label de design outdoor espagnol, l’architec te Ramón Esteve, en harmonie avec son sofa Gatsby 4/ Nanimarquina, éditeur de tapis espagnol, illustrait le thème green du salon avec une installation révélant cinq nouveautés dont Re-Rug , des tapis sublimant les excédents de laine. 5/  Eleonore et Leopoldo Cavalli, CEO de Visionnaire, présentaient Mythica , une maison sanctuaire où, du boudoir au jardin d’hiver, des designers, de Draga & Aurel à Studiopepe, donnaient libre cours à leur créativité. 6/  Signé du designer Ferruccio Laviani, le stand du label de design italien Frag exposait de nouveau un style de vie complet. Page de droite Alessandro Buccella, CEO du label italien Vibieffe, assis sur le sofa 360 Confi dent de Gianluigi Landoni.

ID-MILAN PORTFOLIO 21 65 4
130

1/  Au cœur des nouveautés du stand de Saba Italia, signé du studio Quincoces-Dragò & Partners, la table Teatro Magico conçue par le studio 967 Arch. 2/ L’éditeur de design belge outdoor Royal Botania, 30 ans cette année, conjuguait le pari d’un design sobre avec l’absence d’ennui. 3/  Chez l’éditeur de tapis Jan Kath, le fondateur et son épouse Nairat posent devant Spectrum, un vrai tableau. 4/ Les classiques – comme la table-bureau carrelée Quaderna conçue par Superstudio il y a cinquante ans – et les nouveautés se détachaient visuellement, encadrés par le décor quadrillé du stand Zanotta. 5/ Pas d’espace Gervasoni sans profusion, mais toujours avec une direction artistique de grande qualité. 6/ Chez Kartell, le designer Ferruccio Laviani est chez lui, aussi bien avec ses nouveautés qu’en tant que directeur artistique depuis 1991. 7/  Peut-être que ce fauteuil chez Porro sera dans quelques années aussi connu à Milan qu’à Londres ou à Chongqing, en Chine, où l’éditeur italien vient d’ouvrir deux showrooms. Page de droite Toujours d’un calme olympien, le designer chypriote Michael Anastassiades signe pour Kettal le fauteuil Ringer et le ventilateur Superfan

ID-MILAN PORTFOLIO 4 31 5 67
2 132

1/ Fidèle à la réputation de son entreprise qui porte son nom, l’éditeur Daniele Lago est assis sur un fauteuil qui flotte – même imperceptiblement – au-dessus du sol. 2/ Typique du grand sofa d’éditeur italien à la qualité imparable, le canapé Goodman de Rodolfo Dordoni chez Minotti. 3/ Chez Ondarreta, les sœurs Arratibel, Nora (CEO) et Nadia (designer), au milieu des nouvelles chaises Ginger du designer allemand Sebastian Herkner.

4/ La nouvelle gamme « Universal Collection » du designer français Jean-Marie Massaud chez MDF Italia dans une scénographie du studio israélien Pitsou Kedem. 5/ Alana Stevens, nouvelle CEO de Knoll, présente la chaise Klismos d’Antonio Citterio. 6/ Même muséal, le stand de l’espagnol Cosentino, acteur majeur des espaces de design, ne donne qu’une petite idée du gigantisme de ses usines et de son rayonnement mondial. 7/ Designer central chez Living Divani, l’architecte Piero Lissoni, serial directeur artistique, a dessiné ce siège Oolong, qui a déjà tout d’un classique. Page de droite Depuis avril 2022, le designer américain Jonathan Olivares est devenu le SVP (senior vice president) of design de Knoll pour qui il avait signé l’Olivares Aluminum Chair, en 2012.

ID-MILAN PORTFOLIO 4 5 321 76
134

1/ Dans le off de Milan, les enseignes de mode étaient au premier rang comme Vuitton, au Garage Traversi, avec ses Objets nomades, dont la collection de sièges « Belt » signée Atelier Oï. © MATHIEU SALVAING 2/ Dans une scénographie de Roberto Palomba et Ludovica Serafini, Versace Home investissait le Palazzo della Permanente avec, entre autres, sa collection « La Medusa », contenant sofa, vase et revêtement mural. 3/ Andrea Rosso, directeur artistique de Diesel Living, multiplie les collaborations, de Moroso à Seletti. 4/ Avec sa collection « Vacances romaines », les arts de la table chez JJ Martin, styliste fondatrice de La DoubleJ, ne sont qu’élégance, couleurs et motifs, comme ses vêtements et ses chaussures dans son showroom, Via Sant’Andrea. 5/ Dolce & Gabbana a horreur du vide, son versant maison fait donc fi de tout minimalisme. 6/ En plus de son magasin de 700 m2 et d’un appartement meublé Fendi, l’enseigne de mode avait aussi son Fendi Bar. 7/ Dans son espace Armani/Silos, Armani/Casa a inauguré une sorte de cabinet de curiosités, avec des créations telles que le lit Morfeo Page de droite Pour Missoni Home, tout ce qui est plus n’est jamais trop, à propos du tissu en général et du fameux motif Zig Zag en particulier.

ID-MILAN PORTFOLIO 4 5 321 76
136

1/ Au Salon de Milan 2022, les marques ont ressorti au grand jour leur talent de scénographes. Ainsi, Poltrona Frau a fêté ses 110 ans avec The True Evolution Experience, une installation de la designer Greta Rosset, posée dans la cour du magasin du 30, Via Manzoni. 2/ Même lors d’une semaine du design qui annonçait le retour de certains visiteurs et acheteurs internationaux, Poltrona Frau a évité la surenchère de nouveautés et misé sur le style et la qualité de ses créations. Pour preuve, la grande sobriété des miroirs Ren Round de Neri & Hu. 3/ Chez Poltrona Frau, le cuir est roi et il est là où on ne l’attend pas, comme pour la série de poufs Lepli en cuir tressé, du designer japonais Kensaku Oshiro, basé à Milan. 4/ Derrière Nicolas Coropulis, CEO de Poltrona Frau, le fauteuil multicolore Archibald de Jean-Marie Massaud, en édition limitée pour les 110 ans de la maison (110 exemplaires revisités par l’artiste Felipe Pantone). 5/ On ne reçoit pas de façon plus milanaise que dans un palais. C’est à l’intérieur du Palazzo Gallarati Scotti, Via Manzoni, que Poltrona Frau a installé son second showroom. Comme si, pour la marque italienne, la modernité ne pouvait être qu’inscrite dans une histoire de création millénaire.

138 ID-MILAN PORTFOLIO 321 4 5

1/ Nilufar Gallery (photo), Via della Spiga, et Nilufar Depot, Via Lancetti, exposaient 25 créateurs. La galeriste Nina Yashar affichait l’air du temps de la création 2022 en l’accordant avec du vintage surfin. 2/ Au showroom de CC-tapis, l’artiste florentin Duccio Maria Gambi présentait, entre autres, l’étonnant Memoriae, tapis-tableau de sa collection « Tempore ». 3/ Le designer Ferruccio Laviani et l’artisan, peintre et sculpteur Leone Villari signent Littargicous, une sculpture montrée au Palazzo Litta dans le cadre de Doppia Firma, initiative réunissant designers et artisans. © DR 4/ En coulis de ciment il y a dix ans, en marbre aujourd’hui, l’édition spéciale de la table Tobi Ishi d’Edward Barber et Jay Osgerby chez B&B Italia. 5/ Toujours chez B&B Italia, Monica Armani et sa table Allure O’ au plateau ovale inspiré des lunettes seventies de Jackie Kennedy. Autres collections signées de la designer : « Tosca » pour Tribù et « Emma » pour Varaschin. 6/ Un langage lumineux chez Artemide, Via Durini. L’Alphabet of Light Linear est une idée de BIG, le studio de l’architecte danois Bjarke Ingels. 7/ Parmi les expositions du Palazzo Litta, véritable vivier de créateurs, le chatoyant tapis Sinbad de la collection « Mythology » imaginée par Kustaa Saksi.

140 ID-MILAN PORTFOLIO 4 5 321 76
MAXI PANNEAUX COULISSANTS, SELF BOLD MEUBLE CONTENEUR. DESIGN GIUSEPPE BAVUSO

1/ L’édition 2022 d’Alcova, qui se tient dans un ancien hôpital militaire « décati-chic », a vraiment fait sensation. Ici, le papier peint Portaluppi Herbarium réalisé par la maison Pictalab en collaboration avec l’esthète Nicolò Castellini Baldissera pour un hommage à son arrière-grand-père, Piero Portaluppi, grand architecte milanais, auteur notamment de la fameuse villa Necchi. 2/ Au Spazio Maiocchi, le label Tacchini a fait son cinéma, curaté par les designers de Formafantasma. Une projection visible une fois confortablement assis sur la pimpante réédition du radical sofa Le Mura, conçu en 1972 par le grand designer Mario Bellini. 3/  Au pied de l’escalier du showroom Cassina, Via Durini, conçu et revêtu d’orange par la designer et architecte Patricia Urquiola, les cubes de polyuréthane Modular Imagination , à utiliser librement. Ils résultent de la collaboration entre le créateur américain Virgil Abloh, récemment disparu, et l’éditeur italien. 4/ La designer espagnole Patricia Urquiola, directrice artistique du label italien Cassina, a non seulement réaménagé le showroom de l’enseigne, Via Durini, mais y a exposé ses propres créations, mêlées de rééditions cultes et de collaborations avec des designers triés sur le volet.

142 ID-MILAN PORTFOLIO 21 43

Une expérience de vie personnelle.

Teatro Magico table, design 967Arch Ola chaise , design Team Saba Project sabaitalia.com

1/ À Milan, il existe des pièces que tout le monde a remarquées, comme ce luminaire serpentin vu à la manifestation Alcova. Cette installation, Domesticity at-Large, signée Objects of Common Interest (Eleni Petaloti et Leonidas Trampoukis), en collaboration avec la galerie Etage Projects, n’est plus anonyme.

2/ SolidNature, fournisseur de pierre naturelle, a présenté ses matériaux dans son exposition « Monumental Wonders », conçue avec la designer néo-zélandaise Sabine Marcelis et le studio d’architecture OMA. 3/ Le grand label de luminaires Flos a surpris en investissant une ancienne fabrique, Via Orobia, pour y installer sur 6 000 m2 un éphémère showroom façon campus, avec activités et conférences. Ici, le modèle Superline dans une scénographie du duo de curateurs Calvi Brambilla.

4/ Giorgetti a continué de se distinguer, sans battage médiatique, par du mobilier alliant la qualité du made in Italy à un design discret, mais sans fadeur. 5/ L’éditeur allemand ClassiCon a eu l’excellente idée d’organiser dans une galerie de Brera une exposition sur Eileen Gray que son label réédite avec, en prime, une reconstitution de l’intérieur de sa mythique villa E-1027, à Roquebrune-Cap-Martin. © EMANUELE ZAMPONI

144 ID-MILAN PORTFOLIO 4 21 53

1/  À Base Milano, autre lieu phosphorescent pour le design, le Français Goliath Dyèvre proposait The Big Assembly, son « protocole de création » destiné à réunir les talents, les ressources et les disciplines. 2/ Où n’était pas le designer Ferruccio Laviani cette année ? Ici, il a créé Perpectives pour Lea Ceramiche, un féerique tunnel en céramique ultra-fine, posé dans le jardin des Platanes du cloître San Barnaba. © GIONATA XERRA 3/ Pour présenter sa collection « D2-V2-22 », composée de cinq objets signés Sam Stewart et du studio Zaven, le label de design vénitien Vero s’était installé, Via Casati, dans un espace transformé avec brio par le studio Flair 4/ Session de peinture en live du designer anglais Luke Edward Hall chez Ginori 1735 pour le lancement de ses parfums d’intérieur Luchino. Les invités convoitaient aussi ses assiettes décorées. © FRANCESCO ROMEO 5/  Chez Ginori 1735, la passion pour la porcelaine a presque trois siècles. Après l’architecte Gio Ponti en directeur artistique de la maison, les designers d’aujourd’hui s’appellent Constance Guisset, Luca Nichetto ou Luke Edward Hall. © FRANCESCO ROMEO 6/  Il n’y a pas de petit projet pour Luke Edward Hall, qui a peint les roues de cette locomotive. © FRANCESCO ROMEO

146 ID-MILAN PORTFOLIO 4 321 65

1/ La Pensione est un petit hôtel, Via Vitruvio, où a élu domicile le label The Socialite Family pour exposer son mobilier et ses accessoires pimentés d’objets d’art

2/  Le studio de la styliste et designer anglaise Faye Toogood, représentée par sa sœur Erica (photo), a dévoilé l’installation Re-Cut composée de sa collection capsule de vêtements utilitaires unisexes en collaboration avec Carhartt Wip. 3/ Via Balzaretti, ToiletPaper Street Party est une initiative arty mélangeant roses en fresque murale et musique. 4/ Inratable, la nouvelle édition limitée True Pink du label suisse USM infusait toute la surface du magasin de vélos Bici Rossignoli, à Brera. 5/ Au Spazio Maiocchi, Marin Mornieux, creative and content coordinator pour Rimowa, devant l’une des créations en aluminium de l’exposition itinérante « As Seen By » de l’entreprise de bagagerie allemande. 6/ et 7/ Via San Gregorio, l’expérience A Life Extraordinary du designer Marcel Wanders pour son label Moooi était numérique, mais aussi physique et multisensorielle. © LG OLED. Au sein de l’installation, une mise en scène du fauteuil Hortensia d’Andrés Reisinger et Júlia Esqué. Rose à l’origine, il a viré au vert foncé, tel un produit virtuel devenu réel.

3 148 ID-MILAN PORTFOLIO 4 5 21 67
©  VALERIO GERACI

1/  À l’Université de Milan, l’installation Phoenix, du designer Jacopo Foggini en collaboration avec la société Beton Eisack, milite contre l’idée d’opposer esthétique et usage de matériaux recyclés. 2/  Au premier étage de la loggia ouest de l’Université de Milan, l’installation Breath, de Filippo Taidelli, réalisée pour la firme Fujifilm Italia. Engagé dans le domaine de la santé, l’architecte propose un kaléidoscope de miroirs et d’installations vidéo ayant vocation à faire entrer dans les hôpitaux la vie et les éléments naturels. 3/ et 5/  Au Spazio Maiocchi, dans l’exposition « Art & Residence », Daniel Arsham pose devant son USM Veiled Console Chair . Le module de rangement rationnel suisse devenant ainsi œuvre sculpturale. L’artiste américain multiplie ses incursions dans le monde du design, repoussant les limites de ce que peut être une chaise. Non loin de la star de l’art gravitaient de brillants satellites comme la Cloud Chair, d’Eny Lee Parker, tapissée de tissu Élitis. 4/  Le pavillon biophilique (amoureux de la nature) en bois du designer Giacomo Garziano construit par Rubner Haus. À l’intérieur, une immersion dans les origines de l’architecture.

150 ID-MILAN PORTFOLIO 4 21 53

1/ Floating Forest, l’île fl ottante sur les navigli (les fameux canaux au sud de Milan), de l’architecte Stefano Boeri. Soit 600 plantes de 30 espèces différentes pour donner à la capitale lombarde le visage d’une biodiversité aussi possible que vivable. 2/ Décidément très présent tout en restant discret, le designer et architecte Ferruccio Laviani a transformé la vitrine de l’éditeur Foscarini, Corso Monforte, en un très beau jardin d’Éden comme dessiné à l’encre de Chine. En réalité, l’antichambre romantique d’un défi lé de luminaires et de créations artistiques ultra-contemporains.

©  GULIANO KOREN 3/  Emmanuel Lelièvre, CEO de Lelièvre Paris, est venu présenter à Milan la collection « Najd », de Tristan Auer en collaboration avec Red Edition, ainsi que l’actualité de la maison. Sait-il que, pour le milieu de la décoration et du design milanais, il représente la France ? 4/ La collection de céramiques « Mattonelle Margherita », de l’artiste et designer française Nathalie Du Pasquier, était omniprésente chez Mutina, à côté des Paesaggi, ses nouvelles petites architectures stylisées en céramique, à découvrir absolument.

152 ID-MILAN PORTFOLIO 21 43
www.neolith.com

1/ À la galerie Rossana Orlandi, l’installation Sé Chic du studio Sé, sous influence disco avec la boule du Studio MTX. Au mur, trois éléments de la série « Flow » de l’artiste Martin Berger flottaient au-dessus du fauteuil, pendant du canapé rose Grace de la designer slovène Nika Zupanc. 2/ Le fondateur de Sé, Pavlo Schtakleff, et son épouse assise sur le fauteuil Grace de Nika Zupanc, habillé de tissu Dedar Milano. À côté, lampe Athena, d’Ini Archibong, et table By The Trees, du designer et décorateur français Damien Langlois-Meurinne. 3/ Piet Hein Eek, fidèle parmi les fidèles, poursuit son travail fondé sur la récupération. 4/  Depuis vingt ans, la galeriste Rossana Orlandi réunit dans son espace la crème du design, mais elle présente aussi le travail sobre de The Danish House, qui regroupe des marques danoises de renom. 5/ Le Grand Bal de Delphes, du designer espagnol Sergio Roger, une gamme d’éléments décoratifs tendus de lin ou de soie, qui font le lien entre le néoclassicisme et une vision à l’eau de rose du monde antique. 6/ Chez Rossana Orlandi, telle une fleur épanouie, le fauteuil Beba, dont la structure rappelle des baleines de corset, est une création du duo Draga & Aurel.

154 ID-MILAN PORTFOLIO 3 4 21 65

IDEAT Milan

Qu’il s’agisse de nouveaux coups de foudre ou d’amours anciennes, comme à chaque fois, ce rendez-vous international provoque mille désirs et beaucoup d’enthousiasme.

156 1/ Paravent Tramonto a New York en résine polyuréthane moulée et en laiton (1980), design Gaetano Pesce, réédition. Cassina. 2/ Fauteuil Ama tapissé de tissu. Paolo Castelli. 3/ Table basse Spectrum en verre, design Piero Lissoni. Glas Italia. 4/ Fauteuil Pilota en aluminium et en lainage, design Studio Brichet Ziegler. Pulpo.
Par Caroline Blanc 1 2 3 4 ID-MILAN NEVER TOO MUCH

5/ et 7/ Bureau B21 et secrétaire en tube d’acier chromé et plaques d’acier thermolaqué. USM Haller. 6/ Chaises Aloa en acier et en tissu, design Khodi Feiz. Artifort. 8/ Lampe de table Grace en résine et en verre, design Uto Balmoral. Seletti. 9/ Canapé ZA:ZA en acier garni de tissu, design Zaven. Zanotta sur Moda-int.com 10/ et 13/ Lampes de table de la collection « Faming Stars » en céramique émaillée, design Natascha Madeiski. Pulpo. 11/ Table de chevet à tiroirs Storet en bois, design Nanda Vigo. Acerbis. 12/ Vase Duetto en verre soufflé bouche semi-opaque et en céramique. The Socialite Family. 14/ Fauteuil Marenco en version outdoor, design Mario Marenco. Arflex.

157
5 6 9 11 10 12 13 14 7 8

1/ Suspensions Tonda en verre et en métal, design Ferruccio Laviani. Foscarini. 2/ et 4/ Chauffeuse et module d’angle Rotondo en aluminium et en tissu. The Socialite Family. 3/ Lampes OdaStripes en acier et en verre soufflé, design Sebastian Herkner. Pulpo. 5/ L’iconique lampe de bureau Tizio en aluminium et en technopolymère fête ses 50 ans avec un coloris rouge inédit, design Richard Sapper. Artemide. 6/ Table d’appoint Academy en acier et en marbre, design Antonio Cittero. Flexform. 7/ Canapé Tramonto a New York en acier garni de tissu (1979), design Gaetano Pesce, réédition en série limitée. Cassina. 8/ Suspensions Venus en tige métallique pliée et en Lycra, design Serena Confalonieri.

158
1 2 3 4 5 7 6 ID-MILAN NEVER TOO MUCH

Servomuto. 9/ Suspension Manta en laiton et en feuilles de verre, design Vittorio Paradisio. Paolo Castelli. 10/ Fauteuil Glider en acier et en tissu, design Luca Nichetto. Artifort. 11/ Fauteuil Le Bambole en polyéthylène et en tissu (1972), design Mario Bellini, réédition avec des matériaux recyclés et de nouveaux revêtements. B&B Italia. 12/ Assiettes à dessert Roman Holiday en céramique. La DoubleJ. 13/ Console Simoon en cristal, design Patricia Urquiola. Glas Italia. 14/ Lampe de table Funiculí en aluminium, design Lluís Porqueras. Marset. 15/ Chaise Vega en acier et en chêne, design Villhelm Lauritzen. Carl Hansen & Søn. 16/ Lampadaire avec étagère Roma en métal, design Monica Armani. Turri.

159
10 8 9 11 12 14 15 16 13

1/ Suspension Almendra en aluminium extrudé recyclable, design Patricia Urquiola. Flos. 2/ Lampe de table Nile en marbre noir Marquina et en verre soufflé, design Rodolfo Dordoni. Foscarini. 3/ Table d’appoint Sculptural en pierre naturelle, en acier et en cuir, design Sebastien Herkner. Rolf Benz. 4/ Fauteuil Meadow en acier et en tissu, design Finn Hvidberg Nielsen. Woud sur Moda-int.com 5/ Lampe de table Inti en métal et en noyer, design Carlos Jiménez. Giorgetti. 6/ Table d’appoint Teo en polyuréthanne, design Zanellato/Bortotto. Saba. 7/ Lampadaire Roattino en acier laqué (1931), design Eileen Gray, réédition. ClassiCon. 8/ Sofa Panoramic en métal, en bois, en polyuréthanne et en tissu, design Piero Lissoni. Knoll. 9/ Chaise MissDior en aluminium poli, design Philippe Starck. Dior. 10/ Vase et pot de pharmacie PostScriptum en porcelaine, design Formafantasma. Cassina. 11/ Tables basses Cleo en bois, design Vincent Van Duysen. Molteni&C.

160
1 7 3 2 4 6 9 10 8 11 5 ID-MILAN NEVER TOO MUCH

1/ Tapis Lapse3 en laine, design Duccio Maria Gambi. CC-tapis. 2/ Armoire Stave en bois. Novamobili. 3/ Chaise empilable Galet en bois et en tissu. Mobliberica. 4/ Lampe de table Gustave en aluminium, design Vincent Van Duysen. Flos. 5/ Bureau Plettro en bois, design Paolo Rizzato. Alias. 6/ Fauteuil Souvenir en polypropylène, design Eugeni Quitllet. Pedrali. 7/ Étagère Como en aluminium, design Sebastian Herkner. Pulpo. 8/ Enceinte Radiofonografo en noyer, réédition limitée en 100 exemplaires, design Achille et Pier Giacomo Castiglioni. Brionvega. 9/ Chaise Universal en aluminium, en tissu et en bois, design Jean-Marie Massaud. MDF Italia sur M-ydesign.com 10/ Canapé modulable LeMura recouvert de velours (1972), design Mario Bellini, réédition. Tacchini. 11/ Tabourets Corker en liège, design Herzog & de Meuron. ClassiCon sur Silvera.com

2 162
12 3 4 5 6 7 8 9 10 11 ID-MILAN NEVER TOO MUCH
2 6 164 ID-MILAN NEVER TOO MUCH 1/
Suspensions Bollicosa en verre, design Luca Merli. Cassina. 2/ Lampes Stellar Nebula en verre soufflé, design BIG. Artemide. 3/ Table basse Tavolino 2 en verre et en aluminium, design Julia Chiaramonti. Pulpo. 4/ Fauteuil Karelia en tissu amovible (1966), design Liisi Beckmann, réédition. Zanotta. 5/ Lampadaire Funiculí en aluminium, design Lluís Porqueras. Marset.
6/ Fauteuil
Archibald en cuir, design Jean-Marie Massaud. Version en cuir en édition limitée à 110 exemplaires, design Felipe Pantone
pour fêter le 110e anniversaire de l’éditeur. Poltrona Frau. 7/ Paravent
Borealis
en aluminium et en cuir, design
Roberto Lazzeroni. Giorgetti.
8/ Table Cosmic en métal, en cuir et en verre, design Raw Edges. Louis
Vuitton.
1 3 2 4 5 6 7 8

Contemporary life

parce que la vie avec du style, c’est chic !

Famille «Hipster» (New York)

Famille «Arty» (Berlin)

Famille «Healthy» (Los Angeles)

Famille «Urban chic» (Londres)

Famille «Rétro» (Madrid)

Famille «Bobo» (Paris)

Famille «Business» (Shanghai)

Famille «Hippie chic» (Amsterdam)

Famille «Fashion» (Milan)

Affinités électives

Influencée par l’art du montage cinématographique incarné par Jean-Luc Godard, l’artiste flamande Katrien De Blauwer nous livre des œuvres à la fois poétiques et conceptuelles, comme autant d’odes au féminin qui ont inspiré cette sélection.

Le rouge serait la première couleur perçue par un nouveau-né. En se saisissant d’elle dans la série dont est tiré Painted Scenes (14) (2018), la plasticienne souhaite retrouver la spontanéité de l’enfant qui dessine ou peint. Spontanéité que nous perdons parfois adultes.

168 ID-LIFESTYLE & STYLE
© KATRIEN DE BLAUWER
169 1/ Applique G1 en métal et en laiton brossé, design Pierre Guariche, 2 580 €. Sammode Studio sur Madeindesign.com 2/ Casquette gavroche en laine, 308 €. Ruslan Baginskiy sur Matchesfashion.com 3/ Montre Première velours en or jaune et en titane, caoutchouc noir toucher velours, 4 600 €. Chanel. 4/ Eau de parfum Narciso rouge, 50 ml, 115 €. Narciso Rodriguez. 5/ Sac IsideMicro en cuir, 2 450 €. Valextra. 6/ Veste et jupe Red on Fire en coton, 227 € et 129 €. Salut Beauté. 7/ Canapé Bomboca avec coque doublée en cuir de veau, design Fernando et Humberto Campana, 56 500 €. Louis Vuitton. 8/ Babies Caren en cuir, 325 €. Carel. 1 2 3 4 5 8 7 6
170 ID-LIFESTYLE & STYLE Petite, Katrien De Blauwer n’avait pas le droit de feuilleter les albums photo de son père. Elle a alors commencé à découper des silhouettes et des illustrations d’atmosphère dans les magazines, qu’elle combinait pour raconter une histoire, à l’image de cet Intimate Abstract (35) (2017). © KATRIEN DE BLAUWER
171 1/  Béret New Bonnie en feutre, avec voilette, 550 €. Maison Michel. 2/ Cierge Pierre « Camée la Marquise », à partir de 25 €. Trudon. 3/ Collier Double G avec cristaux, métal avec finition en or vieilli, 590 €. Gucci. 4/ Robe en mousseline légère et en dentelle, 1 980 €. Gucci. 5/ Sac Holli à ornements cristaux en satin et en laiton, 869 €. Rosantica sur Matchesfashion.com 6/  Eau de toilette Classique, 100 ml, 110 €. Jean Paul Gaultier. 7/ Escarpins en cuir, 790 €. Gucci. 8/  Fauteuil OW124 en chêne et en cuir, design Ole Wanscher, 2 576 €. Carl Hansen & Søn. 9/ Lampe à poser ChiaraT en aluminium, design Mario Bellini, 450 €. Flos sur Silvera.fr 1 4 7 8 9 5 3 6 2

Très influencée par Samuel Beckett, Jean-Luc Godard et la nouvelle vague, Katrien De Blauwer tisse dans la série dont est extrait Commencer (68) (2020) des fils littéraires et cinématographiques pour créer le story-board d’un film jamais tourné. © KATRIEN DE BLAUWER

172 ID-LIFESTYLE & STYLE
173 1/ Bougie parfumée Black Pearls medium, 110 €. Baobab Collection. 2/ Boucles d’oreilles BotanicalGarden en plaqué or et en cristaux, 1 690 €. Begüm Khan. 3/ Robe en coton et en tweed, 2 600 €. Valentino. 4/ Eau de Cologne Eau de citron noir, 100 ml, 106 €. Hermès. 5/ Sac Solferino en cuir et en métal, 2 250 €. Saint Laurent. 6/ Fauteuil Yiban Yiban en métal et en tissu, à partir de 1 980 €. Maison Dada. 7/ Lampe à poser Bianca en rabane et en coton, 420 €. Maison Sarah Lavoine. 8/ Chevet Riviera en rotin et en bois laqué, 950 €. Maison Sarah Lavoine. 9/ Coussin Norse en velours, 26,99 €. Bouchara. 10/ Escarpins Belle Vivier Ankle en cuir verni, 850 €. Roger Vivier. 7 8 4 5 3 10 6 2 1 9

Morceaux de vie

Il y a quelque chose de bouleversant dans les œuvres de Katrien De Blauwer. Elles suggèrent une fragilité palpable, une mélancolie mystérieuse, et autant de scénarios possibles à s’approprier.

Par Caroline Blanc

Collages ? Montages ? Découpes ? Les œuvres de la Flamande Katrien De Blauwer ne se résument pas à la juxtaposition ou à la superposition de plusieurs images dans une finalité purement esthétique. L’artiste, qui aime se définir comme « une photographe sans appareil », ne souhaite d’ailleurs pas que sa production soit assimilée à la technique du collage. « Chez moi, la coupe est comparable au déclic de l’appareil photo », ajoute l’ancienne étudiante en peinture à Gand puis en section mode à la Royal Academy d’Anvers. Son ouvrage, Les photos qu’elle ne montre à personne, rassemble près de dix ans de travail lié à la mémoire. La plasticienne a collecté des images provenant de magazines de mode des années 20 aux années 60 pour les inclure dans une nouvelle narration qui combine intimité et anonymat. Du noir et blanc, une prédominance féminine, des visages coupés, des mèches de cheveux, des regards inexistants, des bouches dessinées, des jambes qui se croisent, du rouge, un style cinématographique empreint de nouvelle vague, des corps dénudés, repliés et silencieux qui se tournent vers le vide, le hors-champ… Nourri d’intuition et de poésie, son geste n’en demeure pas moins conceptuel et radical. Katrien De Blauwer ne recolle pas les morceaux. Non, elle décompose, ampute, reconfigure, détourne, fissure, elle crée une rupture, un manque violent et laisse ainsi percevoir dans ses planches une fêlure intime et une souffrance muette qui font écho à sa vie. Elle montre moins pour dévoiler plus. Libre à nous de remplir les vides, puis d’explorer à notre tour notre propre narration.

> Les photos qu’elle ne montre à personne.

De Katrien De Blauwer, préface de Philippe Azoury, Textuel, 144 p., 49 €.

> Exposition aux Rencontres de la photographie d’Arles, à l’espace Croisière, jusqu’au 25 septembre.

174
ID-LIFESTYLE & STYLE
45 magasins en France N° clients : 01 69 90 90 90
Au sol Carrelage Nobu Arce antidérapant
19,3 cm x 180 cm

Dans la tête d’une directrice de création : Axelle de Buffevent

Si le terme « directeur de création » évoque, historiquement, le monde de la publicité dans lequel il est né, cette fonction s’épanouit dorénavant au sein des marques de luxe, quel que soit le domaine. Rencontre inspirante avec Axelle de Buffevent, directrice de création de Perrier-Jouët depuis 2012, qui lance une collection d’ouvrages Propos recueillis par Anne-France Berthelon

Quel est le rôle d’une directrice de création ?

Pour moi, chez MMPJ (Martell Mumm Perrier-Jouët, NDLR), il s’agit avant tout de transformer nos maisons en leaders culturels. Inspirer, injecter de la créativité et, naturellement, de la cohérence dans les dispositifs mis en place pour aller à la rencontre de notre clientèle. S’inscrire dans le temps long, entre héritage (en 1902, Émile Gallé avait dessiné l’iconique bouteille Perrier-Jouët, NDLR) et pertinence culturelle actuelle.

En quoi consiste ce travail ?

Mon quotidien est d’apporter plus de culture au sein de l’entreprise et du monde du luxe. Ce travail, soutenu par une importante équipe de planning stratégique

et créatif en interne, s’articule autour des mots, de la mémoire, de l’expérience, de l’image animée ou fixe, du design de produit et de l’environnement. Cela consiste, par exemple, à inviter des artistes qui ont cette capacité extraordinaire à mieux percevoir le monde que nous et qui nous aident à montrer la voie, à ouvrir des chemins.

Comment cela se matérialise-t-il ?

D’une part, il s’agit de répondre, en étant le plus créatif possible, à des problématiques commerciales de campagnes de publicité, de design de packaging (le coffret du studio Mischer’Traxler pour la cuvée Perrier-Jouët Blanc de blancs, NDLR) et d’expérience client (l’arbre HyperNature de la créatrice Bethan Laura Wood, NDLR). D’autre part, il faut continuer à construire nos patrimoines, à les faire vivre et à être toujours à la pointe, culturellement, pour s’assurer que nos réponses auront du sens. Aujourd’hui, mais aussi demain.

Pourquoi avoir choisi de lancer une collection de livres avec Jean Boîte Éditions ?

Il y a deux ans, nous nous sommes retrouvés dans un monde à l’arrêt avec cette impossibilité d’organiser des foires, de faire voyager les œuvres et les artistes. Chez

1/ Au sein de la maison Perrier-Jouët, Axelle de Buffevent œuvre pour apporter davantage de culture dans le monde du luxe. © ED REEVE 2/ et 3/ La directrice de création est à l’origine, avec Jean Boîte Éditions, de la naissance du livre Alchimie moderne, une série de 80 photos et un essai qui s’unissent pour montrer la puissance créatrice de la matière au sein du vivant. 4/ La photographe Viviane Sassen et le philosophe Emanuele Coccia ont mis en mots et en images les inspirations d’art et de nature de la maison champenoise.

176 ID-RENCONTRE D.A.
© PERRIER-JOUËT 123 4

MMPJ, nous avons alors cherché comment continuer à véhiculer des idées qui sont, pour nous, de plus en plus ancrées dans notre terroir : le respect de la terre, des cycles, puisque nous venons de là – la nature. Cela a donné lieu à une discussion avec David Desrimais (cofondateur avec Mathieu Cénac de Jean Boîte Éditions, en 2011, NDLR), qui s’est concrétisée par la publication du livre Sentir, de Ryoko Sekiguchi (paru en 2021, NDLR). La première brique de cette bibliothèque enchantée Perrier-Jouët.

Comment est né le livre Alchimie moderne ? David avait très envie de faire appel au philosophe Emanuele Coccia, car c’est lui qui a remis la nature et le végétal au cœur de la réflexion philosophique (il est notamment l’auteur de La Vie des plantes (2017), a été conseiller sur l’exposition « Nous les arbres » à la Fondation Cartier (2019), NDLR). Or, joli hasard, le jour même où Emanuele découvrait la maison Perrier-Jouët, à Épernay, Viviane Sassen shootait notre dernière campagne de publicité dans les vignobles. Ils ont immédiatement eu envie de construire ensemble, chacun avec leur médium, mais de façon séparée, sans qu’aucun des deux n’illustre ou ne commente le travail de l’autre. Alchimie moderne n’est ni un livre de photos ni un essai : c’est une rencontre, un objet un peu ovni qui repousse les frontières et fait, d’une façon

totalement contemporaine, écho à la philosophie de l’Art nouveau – si fondatrice de Perrier-Jouët –, dans laquelle il n’y avait pas de frontières entre les disciplines.

Quelle finalité voulez-vous donner à cette collection ?

Notre désir est de construire une bibliothèque d’œuvres vers lesquelles on revient régulièrement. Ces livres que l’on aime et dans lesquels on va replonger. C’est la notion d’ouvrage de référence qui nous intéresse, tout comme Jean Boîte Éditions. Je pense que ce sont les idées, aujourd’hui, qui vont faire bouger le monde et nous avons donc besoin de les partager le plus largement possible.

Perrier-Jouët continuera-t-elle à soutenir le design, comme elle le fait depuis dix ans en commissionnant des expositions ? Nous poursuivons nos collaborations avec Design Miami, Design Art, à Tokyo, West Bund Art & Design, à Shanghai, avec la volonté de donner de la visibilité à de jeunes talents. De la même façon que les designers nous ont beaucoup apporté dans notre réflexion – qu’est-ce qu’être une marque dans le monde de la création ? –, les idées amènent à nous interroger sur ce qu’est une marque par rapport à la nature, à notre environnement, y compris socialement.

L’ouvrage Alchimie moderne fait écho à la philosophie de l’Art nouveau, fondatrice de la marque de champagne, « dans laquelle il n’y avait pas de frontières entre les disciplines », souligne Axelle de Buffevent.

Alchimie moderne, de Viviane Sassen et Emanuele Coccia, Jean Boîte Éditions.

178 ID-RENCONTRE D.A.
Capri Executive Piergiorgio Cazzaniga Solid Conference Table Estudio Andreu Visitez notre showroom 37 Rue Jean Giraudoux 75116 Paris paris@andreuworld.com

À Toulon, l’éloge du pas de côté

L’ancien évêché offre, jusqu’au 30 octobre, un éclairage à multiples facettes sur l’architecture intérieure contemporaine, en dévoilant les projets des dix jeunes finalistes du concours Design Parade Toulon ainsi qu’une série d’expositions, dont celle du président du jury, Rodolphe Parente.

Sixième opus pour le festival et concours Design Parade Toulon, qui était présidé cette année par Rodolphe Parente. L’invité d’honneur 2022 s’est prêté de façon brillante, dans tous les sens du terme, au délicat exercice que représente une exposition personnelle. Nommée « Contre-Soirée », celle-ci souligne combien cet architecte quadragénaire, qui a débuté auprès d’Andrée Putman, conçoit sa pratique créative comme « un pas de côté ». Un pas de côté… c’est justement ce que le jury attendait des dix jeunes talents en compétition, d’autant plus que le brief reste inchangé depuis la première édition : une pièce à vivre au bord de la Méditerranée. Un imaginaire collectif certes riche, mais qui patine (trop) souvent sur le mode « coquillages et crustacés », sans doute motivé par l’évocation d’un âge d’or et d’une simplicité qui font plus que jamais rêver dans une époque chahutée… Le Mobilier national a ainsi choisi

d’attribuer son prix à Paul Bonlarron pour La Toilette aux coquillages : une « coquille à habiter », un écrin d’intimité où la nacre est reine. Le nom du projet, façon tableau classique, traduit avec justesse le goût de l’ornement flirtant avec la saturation baroque de ce designer pourtant formé à la création industrielle à l’ENSCI-Les Ateliers. Quant au prix du public de la ville de Toulon, il a été décerné à Marthe Simon. Son Oursinade convoque l’idée d’une pêche à l’oursin qui se déroulerait au pied de la villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes), et se dégusterait dans un petit salon imaginaire dont le sol et les murs seraient incrustés de galets. Mais c’est indiscutablement en faisant un pas de côté par rapport aux sources d’inspiration habituelles, ainsi qu’en raison de la qualité de réalisation de son projet Sardine sardine, que le tandem Madeleine Oltra et Angelo de Taisne a raflé à la fois le grand prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels et la dotation de la Fondation Carmignac, sans oublier le prix Visual Merchandising de Chanel. Baignée d’un bel orange ambré seventies, Sardine sardine est une pièce-tente XXL avec meubles de camping archétypaux retravaillés côté proportions comme côté matériaux. Une installation qui évoque, sans pour autant qu’il soit figé dans la nostalgie, un souvenir de vacances vintage que l’on aurait agrandi mentalement pour mieux le revisiter, à l’aune des modes de vie nomades de 2022.

1/ Pour sa Toilette aux coquillages, Paul Bonlarron a reçu le prix Mobilier national. © LUC BERTRAND

2/ Le prix du public de la ville de Toulon revient à Marthe Simon et son Oursinade. © GRÉGOIRE COUVERT 3/ Sardine sardine, du duo Madeleine Oltra et Angelo de Taisne, a rallié de nombreux suffrages en empochant le grand prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels, la dotation de la Fondation Carmignac et le prix Visual Merchandising, décerné par Chanel

Design Parade Toulon. À l’ancien évêché, 69, cours Lafayette, expositions jusqu’au 31 octobre (entrée libre). Villanoailles.com

Voir aussi notre reportage sur Ideat.fr

180 ID-JEUNE ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
© LUC BERTRAND
123
WWW.VINCENTSHEPPARD.COM

Essentiel(lement) virtuel ?

Voilà quelques mois que se multiplient les NFT dans le design… Ces œuvres et intérieurs virtuels font l’objet d’expositions et de développements en ligne ainsi que dans le monde réel. Décryptage de ce nouveau terrain de jeux.

Le 9 mai dernier, Christofle lançait une nouvelle déclinaison de son best-seller, Mood, un écrin en forme d’œuf abritant des couverts en métal argenté, version NFT. En cinq minutes, les 529 exemplaires virtuels ont été vendus 0,1 ETH (unité monétaire Ether), soit 150 euros pièce. Preuve que si une large majorité du public n’est pas encore familière des mondes numériques, une niche de collectionneurs avertis pourrait bien croître dans les mois et années à venir. Les NFT (non fungible token, « jetons non fongibles », certificats d’authenticité associés à des biens virtuels) sont ces œuvres numériques (photos, vidéos, objets 3D…) achetées et collectionnées en ligne. Leurs détenteurs peuvent les afficher sur n’importe quel écran.

Autre axe de développement majeur : les utiliser dans un métavers pour décorer son espace personnel. Pionnier de cette nouvelle vague, l’Argentin Andrés Reisinger. Autrefois designer, il donnait naissance sur son ordinateur à des meubles fantasmagoriques pour gérer sa frustration de ne pas avoir accès aux outils de production industrielle. Devant le succès de ses créations sur Instagram, il s’est très tôt lancé dans le mouvement NFT, écoulant sa première collection environ 70 000 dollars (70 500 euros). Dans la foulée, la Canadienne Krista Kim vendait, elle, la toute première maison entièrement numérique pour 500 000 dollars (504 000 euros)… Plus près de nous, les exemples de NFT se multiplient : Vincent Darré a signé une collection de dessins originaux pour Monoprix, l’éditeur de luminaires Nemo a imaginé des intérieurs incluant ses lampes iconiques, la Galerie Kreo a fait dessiner au duo Barber & Osgerby l’un de ses luminaires… Si ce phénomène prend son essor aujourd’hui, ce n’est pas un hasard, mais le résultat d’une conjonction de plusieurs facteurs. D’abord, débarquent sur le marché une génération de vidéastes, architectes 3D, graphistes…

Nemo, éditeur de luminaires, a été un pionnier dans les NFT. Dans son Nemo Virtual Museum, l’exposition « NFT : Not For Today » présente les œuvres numériques de Luca Baldocchi, fondateur de SodlabStudio.

182 ID-TENDANCE

qui postent régulièrement leurs œuvres sur Instagram en espérant qu’une enseigne les remarque. Désormais, grâce aux NFT, ils peuvent vendre leurs créations en direct à leur clientèle qui, biberonnée aux jeux vidéo pour lesquels elle achète depuis sa jeunesse des skin (qui permettent, par exemple, de changer l’apparence d’un personnage) et autres options payantes, est habituée à débourser pour des biens virtuels de l’argent réel. Ensuite, les éditeurs et les designers traditionnels ont, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le profil parfait pour s’intéresser à ce nouveau pan de la création. « L’univers du luxe est très créatif et si on ne se met pas en danger, on n’avance pas », rappelle Marie Beaussier, directrice de l’offre et des produits Christofle, et du projet NFT. Clémence Krzentowski, propriétaire de la Galerie Kreo, qui vient de lancer son premier NFT au printemps, explique : « Il s’agit de nouveaux espaces – et qui dit espaces dit aussi “aménagement” de ces espaces… Si on possède un terrain et une maison dans un monde en ligne, pourquoi pas des objets ? C’est une nouvelle manière d’envisager le design. »

Lors du dernier PAD Paris, où se réunissent les galeries d’art et de design les plus pointues, le designer José Lévy a proposé une déclinaison virtuelle sous forme d’hologrammes de ses grandes poupées japonaises (kokeshi), développées en résine pour Leblon Delienne. « En tant que créatifs, nous devons nous confronter à tout ce qui est nouveau, affirme-t-il. Tout peut exciter ma curiosité, même ce que je ne comprends pas au début. J’ai trouvé surprenant de créer de l’intangible. Pour un designer, c’est un challenge. » Outre leur soif de connaissance, les designers sont en effet armés des outils et des savoir-faire 3D, ils sont aussi attentifs au fait que ces œuvres sont une source de revenus supplémentaires puisque à chaque revente de NFT s’applique un droit de suite. Par ailleurs, les œuvres numériques leur permettent de s’extraire de leurs contraintes habituelles, comme la force de gravité ou le confort. « Beaucoup des designers avec lesquels nous travaillons se sont interrogés sur ce que “l’usage” voudrait dire dans un univers virtuel. La lampe NFT que nous avons développée avec Barber & Osgerby est un modèle sans ampoule, sans fil et en mouvement. Elle

1/ Après avoir exposé des lampes signées Barber & Osgerby, la Galerie Kreo a lancé sa collection de NFT avec une création signée du duo.

COSSETTE 2/ Lors de la dernière Paris Design Week, les architectes et designers Sam Buckley et Anthony Authié ont imaginé pour « Design Capsule » cinq meubles virtuels et la chaise Hexominoes (ci-dessus).

183
© ALEXANDRA DE
© VALENTIN FOUGERAY 1 2

existe donc uniquement sous forme numérique animée et est vendue exclusivement online. Une nouvelle lampe pour un nouveau monde ! » détaille Clémence Krzentowski.

Du réel au virtuel… et vice versa Quoi de mieux que le monde physique pour toucher un public de non-initiés ? Car c’est encore tout le paradoxe de ce jeune marché qui doit multiplier les interactions avec le réel pour exister. Le journaliste et curateur Jean-Christophe Camuset a organisé pendant la dernière Paris Design Week « Design Capsule », une exposition-vente de NFT soutenue par le magazine Elle Décoration et réalisés par quinze binômes formés par un architecte-designer et un artiste numérique. Les œuvres étaient présentées sur des écrans placés dans de grands caissons flottant au-dessus du parquet XVIIIe de l’hôtel de Soubise, au sein d’une scénographie signée Sam Baron. Six tandems ont d’ailleurs choisi de créer, d’exposer et de vendre des objets matérialisés de leurs NFT. Ces derniers seront, eux, mis en vente dans une galerie permanente de la plate-forme numérique SuperRare. Les prix varieront de 3 000 € le NFT seul à 50 000 € le NFT et l’œuvre physique. Le virtuel ne chasse donc pas tout à fait le réel… La star Andrés Reisinger a finalement vu son fauteuil

Hortensia édité par Moooï tandis que Christofl e met sur le marché réel un nouveau Mood dont la gravure s’inspire de la skyline d’ Aurifaber Citatis, ville virtuelle développée en parallèle… Mêler le physique et le numérique, c’est le cas de Harry Nuriev, jeune designer qui a toujours créé des objets influencés par le virtuel. Ce féru de « phygital » envahit jusqu’à mi-octobre plusieurs espaces, dont une chambre de l’hôtel iconique du quartier Saint-Germain, à Paris, La Louisiane, dans le cadre de la foire Bienvenue Design. « J’ai souhaité projeter dans le futur les esprits et les fantômes du passé de ce lieu mythique et j’ai alors eu l’idée de développer cinq NFT qui reprennent ma vision de la chambre 36. Je suis persuadé que, dans le futur, le numérique permettra aux gens de se connecter au passé et je veux faire partie de cette histoire », dit-il. Bien sûr, cet univers en construction pose de multiples questions, à commencer par le système d’achat, car pour s’offrir ces œuvres numériques, il faut d’abord acquérir des cryptomonnaies. La consommation d’énergie des blockchains (bases de données) est aussi un sujet sensible. Enfin, quid de l’adoption par le grand public de technologies encore réservées à une infime partie de la population ? Réponse dans les mois à venir…

Les kokeshi (poupées japonaises) virtuelles de José Lévy ont été montrées sous forme d’hologrammes au dernier PAD Paris. Elles venaient compléter une série de poupées en résine de format XXL éditées par Leblon Delienne.

184 ID-TENDANCE
© LEBLON DELIENNE

V-ZUG prend ses quartiers parisiens

Acteur majeur de l’électroménager premium dans le monde, la marque suisse V-ZUG a choisi la capitale française pour ouvrir son tout nouvel espace en France : le V-ZUG Studio Paris. Un lieu d’exception inspirant aux couleurs de la ville, destiné à soutenir ses partenaires et à accueillir les architectes en quête de solutions technologiques de pointe pour leurs projets.

«B

ienvenue chez vous ! » pourrait être la phrase d’accueil du V-ZUG Studio Paris. Ce nouveau lieu d’exception de la marque d’électroménager premium a en effet été conçu à la manière d’un appartement chaleureux et raffiné. Il invite le visiteur, qu’il soit partenaire de V-ZUG, particulier ou architecte, à se sentir comme chez lui. Original par son architecture tout en longueur, bordée de 25 mètres de vitrines linéaires, le V-ZUG Studio Paris est, comme les autres adresses (Studio) de la marque, à Munich ou à Londres, aménagé avec soin, élégance et, ici, dans un esprit typiquement parisien. L’espace propose une atmosphère contemporaine où le design prédomine, mais qui n’oublie pas pour autant ses racines. Cet ancien bureau de poste du quartier Sèvres-Babylone jouxte Le Bon Marché et

l’hôtel Lutetia, deux bâtiments mythiques. À l’intérieur, où se mêlent matières et textures nobles, l’aménagement est digne d’un appartement luxueux mais sans ostentation : tables signées Patricia Urquiola, fauteuils de Piero Lissoni, sièges d’Erwan et Ronan Bouroullec, canapés de Ludovica et Roberto Palomba ou encore suspensions d’Arik Levy… Les claustras, rideaux à larges mailles devant les baies vitrées, teintes « Warm Stone » pour les murs et le mobilier ou « Black Earth » pour le plafond composent un écrin précieux pour les appareils de la marque suisse. Si le V-ZUG Studio Paris n’est en rien un showroom d’électroménager, cet espace d’inspiration expose avec discrétion et élégance les modèles du fabricant, que le visiteur découvre au fur et à mesure. Dans la cuisine active, outre le four, la machine à café et les tables de cuisson à gaz et à induction de l’îlot monolithique en granite, tous présentés dans un parfait alignement, prennent place, côte à côte, le CombiCooler (réfrigérateur-congélateur) et sa cave à vin ainsi que le Freezer de la gamme « Supreme Line ». L’espace dévolu au soin du linge dévoile l’armoire RefreshButler (qui sèche et hygiénise), un lave-linge et un sèche-linge Adora dissimulés derrière des portes sans poignées, avec raffi nement et discrétion, à l’image de V-ZUG.

Un bâtiment ancien du quartier Sèvres-Babylone (Paris VIIe) accueille l’espace V-ZUG Studio du fabricant d’électroménager premium. Lieu d’inspiration à destination des pros comme des particuliers, il met en avant les avancées technologiques de la marque au service d’une vie quotidienne augmentée.

© JEAN-LOUIS VANDEVIVÈRE

V-ZUG Studio Paris. 3, rue Dupin, 75006 Paris. vzug.com

ID-V-ZUG & IDEAT 185

Le style nouvelle génération

Rejoignez-nous

Inspirez-vous
sur les réseaux et partagez avec nous les photos de votre intérieur avec #MyGautier

1, 2, 3, design !

Les dernières tendances pour un monde haut comme trois pommes… ou quand le design se plie en quatre pour être à la hauteur des enfants.

En haut, étagères String Pocket en bois aggloméré et en acier, design Nisse Strinning, à partir de 148 € et, en bas, étagères String System en aluminium, en acier texturisé et en feutrine, 2 385 € (String Furniture).
© MARCUS LAWETT

1/ Appliques Cloud en chêne, 95 €. Ferm Living. 2/ Berceau de poupée Chic Dolly Cot en métal et en bois, 114,90 €. Ooh Noo. 3/ Chemise Compagnon en coton, 65 €. Détours. 4/ Pull jacquard Nicola en laine, 145 €. The New Society. 5/ Étagère haute Cirque en frêne, 123 €. Oyoy Mini sur Smallable.com 6/ Lampe à poser Night Owl en bois, design Nicholai Wiig Hansen, 234 €. Fritz Hansen. 7/ Peluche Fossilly T-Rex, 39 €. Jellycat. 8/ Voiture Ice Cream en bois, 20 €. Candylab. 9/ Lit Maison en bouleau, 1 750 €. Kutikai. 10/ Tapis Ourspolaire en laine, 199 €. Ferm Living. 11/ Étagère murale Oustau en bois, 29 €. Alinea. 12/ Sculpture Happy Bird en polyéthylène et en bois, design Eero Aarnio, à partir de 456 €. Magis. 13/ Chaise Mouse en chêne, 188 €. Nofred sur Silvera.fr

188 ID-KIDS NEVER TOO MUCH
2 1 5 3 64 9 10 11 1312 78

14/ Manteau Temaggie en tweed, à partir de 395 €. Bonpoint. 15/ Cabane Villa Julia en papier, design Javier Mariscal, 180 €. Magis sur Madeindesign.com 16/ Landau de poupée Toy Pram en bois, 124 €. Ooh Noo. 17/ Peluche Panda Harry en polyester, à partir de 25 €. Jellycat sur Smallable.com 18/ Étagère murale Dimix en chêne, 139 €. Gautier. 19/ Livre Mon premier livre d’art – L’amitié, de Shana Gozansky, 17 €. Phaidon Jeunesse. 20/ Chaise Peter CH410 en hêtre, design Hans J. Wegner, 457 €. Carl Hansen & Søn. 21/ Table PeterCH411 en hêtre, design Hans J. Wegner, 533 €. Carl Hansen & Søn. 22/ Bureau Loop System en bois, en métal et en panneau de bois mélaminé, prix sur demande. Nidi. 23/ Coffret de 61 billes MatriochkaKaterina en verre, 29 €. Billes & Co.

189
15 16 17 18 20 22 19 23 14 21
190 ID-KIDS NEVER TOO MUCH 1/ Tapis Léopard en laine et en coton, 99 €. Doing Goods. 2/ et 3/ Bob et bomber Danny en laine et en polyester recyclés, 59 € et 185 €. The New Society. The New Society. 4/ Charriot Tyra en hêtre et en contreplaqué, 119 €. Liewood. 5/ Sapin à empiler en bois recyclé, 40 €. Raduga Grez. 6/ Bottillons en cuir à lacets, 110 €. Angulus. 7/ Appareil photo Michael en bois, 29 €. Liewood. 8/ Lunettes de soleil avec verres polarisés, 30 €. Izipizi. 9/ Banjo Animanbo en bois, 27,90 €. Djeco. 10/ Robe At Ease en jersey flammé de coton bio, 69 €. Repose AMS. 11/ Sandales Arizona Shearling, en cuir doublé de fourrure, 95 €. Birkenstock. 12/ Tipi Kids en toile de coton, 759 €. Tiipii Bed sur Made.com 3 2 1 6 9 7 1 5 4 78 10 11 12
191 13 14 15 16 17 18 19 20 21 23 13/ Suspensions Petite volière en métal, design Mathieu Challières. 430 €. Mathieu Challières Paris. 14/ Veste Boxy en flanelle de coton, 119 €. Repose AMS. 15/ Poupée Pomea Mimosa en vinyle, 39,90 €. Djeco. 16/ Ours à bascule Max en polyester et en bois, 125 €. Bonton. 17/ Livre Chromopolis, de Romain Bernard, 15 €. Maison Eliza. 18/ Tapis Tête de tigre en laine et en coton, 35 €. Doing Goods. 19/ Parka Joyce en coton bio, à partir de 185 €. The New Society. 20/ Chemise en coton, 34,90 €. Cyrillus. 21/ Cabane Braided en rotin (H : 100 cm), 355 €. Ferm Living. 22/ Figurine Perroquet en bois, 9 €. Holztiger sur Smallable.com 23/ Boots Chelsea en cuir, 120 €. Angulus.   22

Chaussettes Fricadelle en coton, 15 €. Balzac.

Lunettes de soleil Pixie en acétate,

Sons + Daughters. 3/Suspension FavouriteThings en matière plastique, design Chen Karlsson, 369 €. ENOstudio sur Madeindesign.com

Rollers Fairy Floss en plastique, 139 €. Impala Skate.

Chaise Charlie Vanilla réalisée à partir de matériaux usagés et recyclés, design Joris Vanbriel et Vanessa Yuan, 186 €. Ecobirdy sur Smallable.com

Manteau en Nylon et en polyester, 146 €. Jelly Mallow.

Chaise MuTable en bois, 59 €. Stokke. 8/ Veste effet laqué violet métallisé en PES, 159 €. Repose AMS.

Delivery Truck, 13 €. Plan Toys.

Sac à dos Kane en nylon et en polyester,

Béret en laine, 50 €. Raspberry Plum. 10/ Jouet en bois

State Bags sur Smallable.com

Boots en cuir 1 460, 75 €. Dr. Martens.

192 ID-KIDS NEVER TOO MUCH 1/
2/
110 €.
4/
5/
6/
7/
9/
Purple
11/
95 €.
12/
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Il vaut mieux multiplier les entrées de lumière dans une pièce, plutôt que de placer une seule fenêtre, bien souvent au centre. Une seule fenêtre n’éclairera qu’un seul espace, ce qui limitera vos aménagements et vous obligera à bouger les meubles pour profiter de cette unique source de lumière.

LE CONSEIL DU PRO

Pensez à distribuer la lumière en combinant les fenêtres VELUX. Elles se combinent à l’envi, l’une à côté de l’autre, l’une au-dessus de l’autre. Vous personnalisez ainsi votre solution en fonction de vos besoins et de la taille de votre pièce.

Fini les coins sombres, vive la modularité !

Et si vous installiez vos enfants dans le grenier ?

Vous savez qu’il y a de la place dans vos combles. Vous y entreposez sans doute des cartons…

…mais avez-vous pensé à transformer ces m2 disponibles en chambres de rêve pour vos enfants ?

Cela vous paraît impossible ? Sans doute à cause du manque de lumière. Sans lumière, il est difficile d’envisager des conditions confortables de vie. L’expérience menée par des scientifiques dans une grotte en Ardèche* nous l’illustre parfaitement. La perte de repères visuels, et donc temporels, a été la plus mal vécue. Si on ajoute le fait que le grenier est souvent un endroit poussiéreux, mal ventilé… difficile d’imaginer dans ces conditions y loger vos enfants !

Eclairer et ventiler les combles, ce sont les 2 principales fonctions des produits VELUX, depuis plus de 80 ans !

Conscient que la vie s’articule autour des points lumineux, VELUX propose des solutions d’habitat qui ont transformé des millions de greniers en chambres cosy. A votre tour de tirer profit de ce potentiel inexploité, d’autant que tous les combles sont aménageables et que ce sont actuellement les m2 les moins chers du marché.

Par où commencer ?

Le point de départ d’un aménagement consiste à identifier les activités que vous souhaitez effectuer dans cette pièce. Votre enfant aura besoin d’y dormir, évidemment, mais également d’y jouer, d’y travailler, d’y lire, d’y rêver… La solution? Multipliez les fenêtres pour distribuer la lumière de façon homogène. Une pièce correctement eclairée, c’est l’assurance qu’elle s’adaptera à l’évolution de votre enfant et de ses besoins.

Une seule journée de pose Ouvrir un mur pour poser des fenêtres vous semble un travail long et compliqué ? C’est le cas pour des façades verticales maçonnées, mais la situation est différente sous les toits. Une seule journée suffit à un installateur agréé VELUX pour enlever les tuiles, réaliser la trémie et installer une combinaison de fenêtres VELUX avec une étanchéité parfaite.

* Quinze volontaires se sont enfermés 40 jours dans la grotte de Lombrives du 14 mars au 23 avril 2021
AVANT Découvrez 3 solutions VELUX parfaitement adaptées à votre chambre d’enfant References, prix, installation… velux.fr/chambre-enfant © 2021 Groupe VELUX VF 7384-0621 ® VELUX et le logo VELUX sont des marques et des modèles déposés et utilisés sous licence par le groupe VELUX. Ce document n’est pas contractuel. VELUX France, S.A.S. au capital de 6 400 000 euros, R.C.S EVRY 970 200 044.
Michel Legrand
Formateur VELUX
194 1/ Guitare en bois, 29 €. Kid’s Concept sur Smallable.com 2/ Tapis Arch en laine tuftée main, 229 €. Ferm Living. 3/ Suspension Little Eliah en métal coloré, design Thomas Dariel, 600 €. Maison Dada. 4/ Chien Puppy en polyéthylène, édition limitée, design Eero Aarnio, à partir de 85 €. Magis. 5/ Draisienne Wyatt en hêtre, 135 €. Liewood. 6/ Resting Bear en mousse moulée recouverte de tissu, design Front, 989 €. Vitra sur Silvera.fr 7/ Veste Amandiers en coton, 135 €. Maison Labiche. 8/ Chemise en coton, 85 €. The New Society. 9/ Pull débardeur Cœurs rouges en coton, 79 €. Bobo Choses. 10/ Petit cartable N° 2 en toile tissée (coton et lin) et en cuir, 295 €. L’Uniform. 11/ Jeu de construction Ma grande gare en bois, 185 €. Plan Toys. 12/ Basket 574 en cuir suédé, 60 €. New Balance. ID-KIDS NEVER TOO MUCH 1 4 2 3 5 6 7 8 9 10 11 12

NOUVELLE COLLECTION

À Avignon, les matières brutes accueillent une lumière éclatante.

AUBAGNE - ARCACHON - AVIGNON - BEAUVAIS - BORDEAUX - CREIL - GRENOBLE - HERBLAY LIMOGES - LYON VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE - MANTES LA JOLIE - MONTPELLIER NANCY - PARIS - TOULOUSE
Juillet 2022

Papiers cadeaux

Romantiques, graphiques ou peuplées d’animaux, les nouvelles collections de papiers peints accompagnent nos lutins dans toutes leurs aventures. À chaque chambre d’enfant son ambiance.

Embarquement immédiat

Parce que les voyages immobiles sont souvent les plus beaux, les décors panoramiques Lé Papiers de Ninon invitent les enfants à s’évader dans des mondes merveilleux. Les jeunes explorateurs arrimeront leurs rêves au voilier majestueux qui flotte dans les cieux. Ils s’aventureront dans la savane africaine, se promèneront sur des dunes de sable doré, croiseront de gentils dinosaures et nageront avec les baleines. Pour abriter les songes des tout-petits, les parents choisiront la douceur d’une forêt onirique, un feuillage délicat qui bruisse au gré du vent, une ville aux maisons poétiques ou un troupeau de moutons pastel qui veillera sur le berceau. Réalisés en France – dans les Pays de la Loire –avec des encres non polluantes, sur du papier issu de filières maîtrisées, ces papiers peints intissés (150 g) sont d’une grande solidité. Dès 185 €.

Foisonnement graphique

Chez Lilipinso, il existe presque autant de papiers peints pour enfants que de tempéraments. Pour répondre à l’attente de chacun, la marque édite des créateurs du monde entier parmi lesquels on retrouve Micush, Nina Stainer, ou encore Fox in the Snow ; 19 nouveautés viennent d’enrichir la collection, qui compte plus de 70 modèles. Motifs fleuris vintage ou lignes nettement plus arty, en passant par des thèmes scandinaves, ces décors muraux font la part belle aux pastels comme aux teintes chaudes. Chaque thème est complété par des produits coordonnés pour personnaliser son univers : stickers pour rythmer les murs, affiches colorées, tapis 100 % coton pour une touche de douceur… Difficile de ne pas trouver son bonheur. En prime, ces papiers peints intissés sont fabriqués en France ! Rouleaux de 10 m, 90 €.

Lilipinso.com

Bestiaire extraordinaire

Imaginée par la maison Pierre Frey pendant le confinement, la collection « Dessine-moi un mur ! » a été réalisée à partir de dessins d’enfants du monde entier. L’imagination débridée de ces artistes en herbe conjuguée à l’explosion des couleurs transforment le moindre mur en hymne à la joie. Parmi les 31 modèles, dont trois panoramiques, le papier peint Encyclopédie, dessiné par Jules Hamon, âgé de 9 ans, émerveille par la diversité des animaux représentés (photo). Atteint du syndrome d’Asperger (trouble autistique), ce jeune passionné, dont la maman est peintre, a choisi le dessin comme mode de communication. Doté d’une mémoire visuelle extraordinaire, Jules s’inspire du monde qui l’entoure pour inventer toutes sortes d’espèces fantastiques. De quoi stimuler la créativité de tous les bambins. Lé de 137 cm, 146 €.

196 ID-KIDS NEWS
Pierrefrey.com
Lespapiersdeninon.fr © MTLAPCEVIC / SHUTTERSTOCK ©
OEUF NYC
© PHILIPPE VANACKER

Ika

This is not a chair.

IKA est un meuble design mobile et dynamique. Il se compose d'une structure et d'un siège en bois de chêne ainsi que d'une robuste sangle en cuir qui a deux fonctions : en plus de servir de dossier, elle vous permet de l'accrocher à votre épaule pour l'emporter facilement partout où vous allez.

ONDARRETA NEW IN: IKA “THIS IS NOT A CHAIR” (+)
DESIGNED BY
www.ondarreta.com

Nidi, mobilier évolutif et ludique

Attentif aux rêves et aux besoins des enfants et des adolescents, l’éditeur Nidi déploie des trésors d’ingéniosité dans ses produits et systèmes de rangement caméléons. Modulables en fonction des envies, comme en témoigne la gamme « Regoli ».

Lits, mezzanines, armoires, dressings, chaises, poufs, tabourets, bancs, bureaux, bibliothèques, commodes, coffres, semainiers, étagères, tapis, papiers peints, panneaux muraux, stickers, boutons portemanteau, miroirs... l’offre proposée par Nidi se décline dans tant de motifs et de coloris qu’il s’avère impossible de ne pas trouver l’objet convoité. L’histoire de cette enseigne italienne embrasse celle de Battistella : une entreprise de longue date installée dans la province de Trévise, en Vénétie, dans le nord-est du pays. Fondée en 1953, cette marque de mobilier fait figure de pionnière transalpine dans le domaine de la chambre d’enfant avec le lancement, au début des années 60, de meubles qui lui sont spécialement consacrés. Ce coup d’envoi s’intensifie en 2013 avec la naissance de Nidi, sa stimulante ligne contemporaine.

Laquelle poursuit la même exigence portée au design et au choix des matériaux dans une approche vertueuse qui concilie écologie, artisanat et innovation. Ce savoir-faire dépasse les territoires habituellement foulés par la concurrence dans un panel de solutions variées et modulables pour satisfaire les besoins d’aménagement des chambres d’enfants de tous les âges... y compris lorsqu’ils flirtent avec la maturité. Illustration avec le système « Regoli ». Semblable à un jeu de construction, cette série conçue par Valeria Carlesso s’articule autour de modules qui s’empilent et s’assemblent pour organiser l’espace. Proposés en différents coloris et hauteurs multiples, ces parallélépipèdes permettent de créer des lits classiques, surélevés ou en quinconce, d’y associer des assises ou une table de chevet tout à fait pratique pour poser lampe et réveil. Ils s’agrémentent de connecteurs, d’étagères et d’accessoires, s’enrichissent de tiroirs, d’éléments ouverts et de compartiments fermés. Ludique et coloré pour les petits, le système « Regoli » s’adapte aux adolescents et aux jeunes adultes dans « Next », la gamme pensée pour les 13-25 ans. Pour eux, les dimensions de la literie s’ajustent à leur gabarit et les coloris vifs laissent place à des tons plus neutres et épurés.

Avec la gamme « Regoli », la chambre d’enfant ne manque pas d’imagination !

Le lit peut être surélevé au-dessus d’espaces de rangement de toutes sortes : tiroirs, éléments ouverts, compartiments fermés… Auxquels s’ajoutent, au gré des envies, connecteurs, étagères et accessoires divers. Ces modules sont proposés dans un large choix de couleurs et de dimensions.

198
ID-KIDS NEWS

DEPUIS 1990

Mobilier, luminaires et objets design

www.silvera.fr/eshop

Home, office & more - Toutes nos adresses sur www.silvera.fr - contact@silvera.fr KLÉBER – BASTILLE – BAC – UNIVERSITÉ – FAUBOURG SAINT HONORÉ – POLIFORM – SAINT GERMAIN – SILVERA/ESHOP – BEAUGRENELLE – PRINTEMPS MAISON – LONDRES – LYON – MARSEILLE Suivez-nous ! @silveraofficialuivez-nous !
ECO-DESIGN

À Paris Un esprit d’ouverture

À la tête de la marque d’accessoires et de prêt-à-porter Mapoésie, Elsa Poux a transposé l’univers graphique, coloré et inspiré de ses voyages dans sa nouvelle maison parisienne. En plein quartier de la « campagne à Paris », porte de Bagnolet, le lieu totalement décloisonné offre un havre de paix et invite au dépaysement.

Par Olivier Waché / Stylisme Virginie Duboscq / Photos Didier Delmas pour IDEAT

ID-HOME 1 200

Page de gauche Elsa Poux, dans la pièce à vivre, entourée de ses créations. Coussins Cyclades, Vision, Baluba, Onde, Miroir et Baignade (Mapoésie). Applique murale tressée, design Hélène Lefeuvre (pièce unique).

Ci-contre L’entrée évoque déjà l’esprit d’Ibiza, qui anime toute la maison. Tapis en laine Balade ; coussins Marquise, Vision, Sol et Baluba ; boutis Muse Onyx (Mapoésie). Table d’appoint Tam Tam (Pols Potten). Miroir House Doctor.

La « campagne à Paris ». Ce lotissement du XX e arrondissement, imaginé en 1907 par le pasteur Sully Lombard (1866-1951) pour les personnes à revenus modestes, est aujourd’hui l’un des lieux les plus prisés de la capitale. Pour son calme, ses bâtisses en brique ou en meulière, son esprit « village gaulois » qui résiste aux constructions d’immeubles alentour… La maison d’Elsa Poux, la fondatrice de la marque d’accessoires et de prêt-à-porter Mapoésie, de son conjoint et de leurs deux enfants, est une parfaite illustration du nom attribué à ce quartier. Derrière la façade tout en sobriété se dévoilent un bel espace décloisonné et une vaste baie vitrée donnant sur une petite cour privative. L’esprit sait qu’au-delà des palissades, nous sommes à Paris, entourés d’habitations, mais la végétation omniprésente compose un tableau tellement vivant qu’il efface le voisinage. Le lieu dégage une sensation de bien-être et semble chargé d’ondes positives. Et il en fallait, à la fois pour passer une année entière de chantier de restructuration, puis, quelques semaines après l’installation, pour affronter le confinement alors que tout n’était pas abouti. « Nous avons emménagé à Noël 2019 et le rez-de-chaussée restait à faire, ce qui a pris six mois de plus. Mais peu importe, nous avons eu beaucoup de chance de traverser cette période d’enfermement ensemble, dans cette maison de 280 m2 tellement tranquille, nous qui habitions un appartement parisien de 76 m2 sur une avenue passante », reconnaît Elsa Poux. Le fil conducteur de ce projet est sans conteste l’ouverture. Au rez-de-chaussée, tout comme aux deux étages, la maison a été remodelée pour laisser les espaces s’exprimer le plus possible. Les propriétaires ont fait appel à l’architecte Olivier Stadler et travaillé avec Isabelle Masson pour l’architecture intérieure. « Nous leur avons envoyé beaucoup d’intentions sur ce que nous souhaitions, ce qui, je le reconnais, peut être frustrant pour un architecte ! »

Page de gauche La pièce à vivre occupe l’espace de l’ancien garage. Table Snaregade de Norm Architects (Menu). Chaises Superleggera de Gio Ponti (Cassina). Suspensions Flowerpot VP1 de Verner Panton (&Tradition). Lampadaire Hanging n° 2 de Muller Van Severen (Valerie Objects). 1/ La cuisine sur mesure a été dessinée par l’architecte d’intérieur Isabelle Masson et réalisée par Espace AMC. Suspension TR Bulb Frame, design Tim Rundle (Menu). Sur l’îlot central, vase Nuage signé Ronan & Erwan Bouroullec (Vitra). Tabouret de bar Cornet de Jonas Trampdach (Hay). 2/ Vue sur le bureau de Jean-Claude Chianale, graphiste et compagnon d’Elsa. Lampe Snoopy, des Castiglioni (Flos).

203
ID-HOME 1 21

Page de gauche Vase Feuille découpage de Ronan & Erwan Bouroullec (Vitra). Vaisselle en céramique JeanVier x Mapoésie. Suspensions Flowerpot VP1 de Verner Panton (&Tradition). En arrière-plan, lampadaire Hanging n° 2 de Muller Van Severen (Valerie Objects). Coussins Cyclades, Vision et Odyssey (Mapoésie). Ci-contre La cour privative est la parfaite illustration de « la campagne à Paris ». Chilienne avec drap de plage Paris Miami, coussins de sol Sol et Miroir (Mapoésie). Fauteuil en rotin Hübsch avec coussin Omy (Mapoésie). Les chaises ont été chinées.

Dans la pièce à vivre, arches et banquettes maçonnées le long des murs immaculés rappellent Ibiza. Coussins Vision, Cyclades, Odyssey et Marine et coussin de sol Onde (Mapoésie), posés à côté de la lampe Mush (Hübsch). Poêle à bois Suchet (Brisach). Sur la table basse en rotin chinée, lampe PC de Pierre Charpin (Hay).

208 ID-HOME 1 1 3 2 4 1/ Au premier étage, au pied de l’escalier, tapis Élixir (Mapoésie). Lampe Akari 25N, design Isamu Noguchi. 2/ Dans le coin salon, qui arbore une peinture Ressource, affiche numérotée, signée Jaime Hayón. Canapé vintage des années 70 en velours. Coussins Eddy et Marine (Mapoésie). Table basse Reine Mère. Tabouret Éléphant Stool, design Sori Yanagi (Vitra). Tapis Élément (Pinton x Mapoésie). 3/ et 4/ Fauteuils Apollo, design Claude Courtecuisse x Monoprix (Prisunic). À gauche, coussin Vision ; à droite, grand coussin Vision (pièce unique) et Marquise (Mapoésie). Page de droite Toujours à l’étage, dans l’autre partie du salon, affiche de Jean-Claude Chianale, le compagnon d’Elsa Poux, pour les 50 ans du Centre chorégraphique national - Ballet de Lorraine. Suspension Rice Paper Shade (Hay). Au dos du canapé, foulard en laine Onirique et tapis Carte postale (Mapoésie). Tabouret Butterfly Stool, design Sori Yanagi (Vitra).

À l’étage, l’espace repas entre Art déco et 70’s. Chaises et étagère en laiton et verre chinées sur Instagram.com/maisonmere.paris Vaisselle en grès chinée. À gauche, chaise Panton de Verner Panton (Vitra). À droite, chaise Suprême Uish (Sklum.com)

confesse Elsa Poux. Dès le départ, le couple voulait faire du rez-de-chaussée – auparavant un garage – la pièce à vivre avec sa grande table et sa cuisine ouverte, l’ensemble attenant à un bureau. Au premier, un petit coin salon cosy et un autre plus dégagé, partagés par une cheminée à trois faces vitrées, jouxtent un espace repas où la famille aime dîner en hiver. Une salle de bains mène à la chambre parentale. À côté se trouve une chambre d’amis. « Nous avons fait le choix de les séparer par de simples portes coulissantes, note Elsa. Ouvertes, elles renforcent là encore cette idée de grandeur. » Le dernier étage est le domaine des enfants, où chacun dispose de sa chambre sous les toits avec sa salle de bains.

Un art décoratif

De retour dans la pièce à vivre, l’œil s’arrête sur les arches répétées depuis l’entrée, la banquette maçonnée qui serpente le long des murs immaculés… Tout rappelle l’atmosphère d’Ibiza. « Nous y allons régulièrement et j’avais très envie de retrouver cet esprit ibicenca, confie Elsa. L’architecte a proposé cet agencement qui évoque pour moi les voyages, dont je me nourris pour mes créations. » On retrouve celles-ci parmi des objets et du petit mobilier rapportés de séjours en Afrique ou en Inde, mais aussi via des coussins et des tapis signés Mapoésie. Car la marque d’accessoires textiles, créée en 2010, entend développer une offre de décoration avec, pourquoi pas, un travail d’édition de mobilier et de céramique. La tonalité de la maison est d’ailleurs tout droit sortie de l’univers chromatique d’Elsa. Le kaki, le terracotta, le rose qui rythment les pièces de la maison se retrouvent jusque dans la mosaïque bordant le sol en terrazzo de l’espace à vivre. Un mélange à la fois détonnant et graphique, puisé dans l’imaginaire d’un palais italien. À l’image du monde d’Elsa Poux : empli de poésie.

1/ Dans la chambre parentale, suspension Bilbao, fouta Vision, boutis Monolithe et tapis Mélodie (Mapoésie). 2/ et 3/ Dans la salle de bains qui jouxte la chambre, céramique Surface. Miroirs House Doctor. Drap de bain Arabesque et serviette de bain Gemma (Jean Vier x Mapoésie).

212 ID-HOME 1
1 2 3

À Milan Retour de flamme

Revenant sur les traces de son enfance, la galeriste Martina Simeti a associé dans son appartement, telle une peintre, toutes les traces et les nuances d’une vie riche et nomade, placée sous le signe de l’ailleurs, de l’autre et de l’art. Par Chiara Dal Canto / Photos Helenio Barbetta

ID-HOME 2 214
© LIVING INSIDE

Page de gauche L’escalier intérieur du bâtiment, qui date des années 30. Ci-contre Portrait de famille dans le salon : Martina Simeti avec son compagnon Abdourahman Waberi et leur fille Bérénice.

Pour Martina Simeti, galeriste de formation, Milan symbolisait un retour à la terre promise. Elle y est née et y a vécu les vingt premières années de sa vie. Pour son compagnon, Abdourahman Waberi, originaire de Djibouti, écrivain et conférencier à Washington une partie de l’année, la cité lombarde représentait au contraire une étape parmi d’autres dans son mode de vie nomade. Et pour leur fille de 9 ans, Bérénice, c’était une nouvelle ville à découvrir. Martina a grandi immergée dans le monde de l’art contemporain. Son père, Turi, peintre et sculpteur sicilien, a été l’un des protagonistes d’une période florissante, démarrée dans les années 60 avec la production d’œuvres abstraites, monochromes et géométriques, tandis que sa mère, Carla Ortelli, travaillait dans le théâtre d’avant-garde. Ces années passées loin de Milan, que Martina a quittée après son baccalauréat, ont d’abord été pour elle l’occasion d’étudier l’histoire contemporaine à Bologne. Puis de beaucoup voyager : « Mes parents m’ont impliquée dans leur vie intellectuelle. Ils m’emmenaient partout, même pour assister à de très longues représentations théâtrales », se rappelle-t-elle. Avant qu’elle n’intègre finalement l’Unesco, pour laquelle ses missions l’ont conduite quatre ans au Sénégal, puis quinze ans dans la capitale française. « À Milan, c’est la vingt-et-unième maison dans laquelle je vis », plaisante-t-elle ! Parmi ses nombreuses activités, il y a aussi la cocréation, à Rome, de la librairie Griot, spécialisée en littérature africaine et dans les questions de diaspora et de post-colonialisme. Elle y a rencontré son compagnon, alors invité à présenter l’un de ses livres. « À Paris, j’occupais un deuxième étage, avec un horizon très limité devant mes fenêtres ! confie-t-elle. Mon souhait le plus cher, en m’installant à Milan, était d’avoir enfin une vue dégagée sur le ciel. Cet appartement des années 30, plein d’ouvertures, m’est apparu comme celui de mes rêves. » Peu après l’emménagement, Martina a déniché, tout près, l’adresse qui allait devenir le nouveau siège de sa galerie. Principalement intéressée par l’art contemporain,

Page de gauche Portrait de l’architecte Luciano Giorgi, qui signe l’aménagement de l’appartement. Il pose près d’une œuvre de Mimosa Echard, représentée par la galerie de Martina Simeti. Ci-dessus Dans le salon ouvert sur la salle à manger : canapé Sesann de Gianfranco Frattini (Tacchini). Coussins de l’artiste Mimosa Echard, qui signe aussi, au mur, La Blessure (Galleria Martina Simeti) et au premier plan, à droite, la sculpture en résine. Fauteuil vintage Karelia de Liisi Beckmann (Zanotta). Tapis Chroma Spill, collection « Tidal », de Germans Ermics (CC-tapis). Tabourets Macaron de Cristian Andersen. Lampadaire Bul-Bo de Roberto Gabetti et Aimaro Isola (Linea GB Milano). Tabouret bleu Ulm, design Max Bill. Dessus, terre cuite anthropomorphe Igbo Izzi du Nigeria. À l’extrême gauche, près de la fenêtre, photo de Davide Stucchi et Mattia Ruffolo issue de la série « Clothes Anger ».

217
ID-HOME 2
218 ID-HOME 2 1 3 2 4 1/ Dans le couloir, détail du papier peint Gigli, Gladioli, Briganti et Emigranti, de Francesco Simeti, le cousin de la propriétaire 2/ Dans un coin de la salle à manger, tabouret Rockable Stool, design Hans Sandgren Jakobsen (MC Selvini). Au mur, sculpture lumineuse de l’artiste danois Cristian Andersen (Galleria Martina Simeti). Au fond, petite chaise du Mali et œuvre d’art murale de Mimosa Echard, de la série « Un bout de toi, Salomon » (Galleria Martina Simeti). 3/ Dans la salle à manger, vue détaillée sur une sculpture en résine de Mimosa Echard et, au-dessus, œuvre d’Alberto Burri, l’un de ses « Cellotex » (1985). 4/  Détail de Blanket 2, œuvre textile de Rottingdean Bazaar posée sur le lit de la chambre parentale. Page de droite Portrait de Bérénice. À côté, cage à oiseaux Geo (Omlet), posée sur une table d’Andrea Sala (Plusdesign).

Page de gauche Dans la salle à manger, table La Rosa dei Venti, design Mario Ceroli (Poltronova). Suspension Splugen Bräu d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni (Flos). Devant, chaise Broadway en résine multicolore de Gaetano Pesce (Bernini). Chaises Superleggera 699, design Gio Ponti (Cassina). Ci-contre La cuisine a été conçue par Luciano Giorgi et comprend une petite table en bois massif, des bancs en cuir et des éléments en acier inoxydable et en verre.

Page de gauche Depuis la salle à manger, au-delà du couloir, la chambre principale. Ci-contre Dans le bureau, tapis Carpeting d’Alberto Garutti. Tables basses d’Andrea Sala (Plusdesign). Lampe de Turi Simeti, le père de la propriétaire. Table sur mesure de Luciano Giorgi, l’architecte du projet. Fauteuil en osier des années 50 (SG Gallery). Chaise de bureau vintage.

elle avait à cœur de soutenir de jeunes artistes qui interrogent les relations entre l’art et le réel. Pour optimiser les deux espaces – l’appartement et la galerie –, elle a demandé conseil à l’architecte Luciano Giorgi. « Dans l’appartement, il n’y avait pas grand-chose à changer, explique celui-ci, à part la cuisine, qui a été complètement refaite. Ailleurs, les murs sont restés intacts, avec pour seule modification les couleurs et les motifs, associés à un ensemble de meubles composé de quelques éléments soigneusement sélectionnés. L’approche délicate du projet et l’intention de ne pas trop en faire ont donné naissance à un lieu de vie où l’espace est étroitement lié aux objets et aux êtres chers, en conservant tout ce qui pouvait l’être. » La complicité entre l’architecte et la galeriste s’est nourrie de leurs affinités communes pour l’art. Une entente qui se matérialise dans le choix des couleurs. Celles-ci ne sont pas seulement décoratives, elles soulignent l’architecture et mettent en valeur les œuvres. Les teintes sable adoucissent la chambre à coucher et se prolongent dans une partie du couloir. Dans la chambre de Bérénice, le bleu en fait de même de son côté. « Dans toute la maison, précise Luciano Giorgi, les couleurs donnent de la vie. Le fond gris neutre accueille les références africaines : le bleu des cieux, la terre crue de l’architecture typiquement malienne. Dans la salle de bains, le vert et le rose soulignent les nuances originelles des carreaux de majolique. »

Dans les chambres, un espace est réservé aux artistes contemporains de la galerie, à côté de ceux de la collection personnelle de Martina et de ceux hérités de sa famille. Avant que son lieu d’exposition ne soit sur les rails, elle avait assuré un premier accrochage collectif chez elle, en pleine pandémie, sur rendez-vous. En 2021, Turi Simeti est décédé des suites du Covid-19. Martina a créé une fondation qui lui est consacrée, rassemblant ainsi les impressionnantes archives laissées par son père. Un défi de taille qui ne pouvait se réaliser qu’à Milan et qui la pousse à rester plus longtemps dans la ville où tout a commencé.

1/ La palette de la chambre évoque les maisons en terre du Mali. Sur le lit, Blanket 2, de Rottingdean Bazaar. De gauche à droite, œuvres signées Bruno Munari, Turi Simeti, Piero Dorazio et Curtis Talwst Santiago (Galleria Martina Simeti). Serrata, sculpture lumineuse de Francesco Simeti. Rideau de Luciano Giorgi en tissu Dedar. 2/ Dans la salle de bains : revêtements originels et appliques Make-Up de Paola Navone (Flaminia).

224 ID-HOME 2
1 2

Aujourd’hui, je vais nager au Belize.

VOTRE PISCINE, LE PLUS BEAU DES VOYAGES.

Nous aimons imaginer nos piscines comme des voyages. Sur la Côte d’Azur, celle-ci nous emmène au Belize, ou même ailleurs, car c’est à celui qui y nage de choisir sa destination. Les piscines Carré Bleu sont conçues en pensant au respect de notre planète. Quitte à voyager, autant que ce soit dans un bel environnement. Carré Bleu, créateur de bleu. piscines-carrebleu.fr

Family & CompagniePhotos Istock
Villa Alfonsa à St-Raphaël - Architectes : Nadine & Eric Raffy - Photo : Sarah Chambon

À Paris Trait d’union métissé

Fondateur du Studio Azimut, Xavier de Saint Jean a transformé un ancien atelier de fourreurs en un appartement contemporain, décoré d’icônes du design et d’un mobilier rapporté d’une autre vie. Rendre haussmannien un lieu qui ne l’était pas, telle était l’idée de base. Et c’est une réussite.

Par Serge Gleizes / Photos Didier Delmas

ID-HOME 3 226

Page de gauche

L’architecte d’intérieur et designer Xavier de Saint Jean dans l’entrée. À droite, vitrine Trixie (Drawer). Ci-contre Le coin salle à manger s’organise autour d’une Saarinen Dining Table, dite « Tulip », d’Eero Saarinen (Knoll). À gauche, chaise Bold, design Big-Game (Moustache). Devant, chaise J77 de Folke Pålsson (Hay). À droite, chaise Casamania. Au-dessus, suspension Brass 95 en laiton de Paola Navone (Gervasoni).

C’était à l’origine un lieu de travail aux volumes généreux et à la belle hauteur sous plafond, typique des ateliers du Sentier proches du quartier de la rue Montorgueil, à Paris. Situé dans un immeuble sur lequel planait encore le charme suranné d’un passé pas si lointain, l’appartement, avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui, était dans un triste état. Tout en présentant un vrai potentiel : les volumes, l’espace traversant, les nombreuses fenêtres par lesquelles la lumière naturelle abonde, été comme hiver. C’est ce qu’a ressenti d’emblée l’architecte d’intérieur et designer Xavier de Saint Jean, qui avait déjà aménagé pour les propriétaires leur précédent logement. Ravis du résultat, ces derniers lui ont de nouveau donné carte blanche pour réaliser la transformation complète de celui-ci. Le projet a pris fin il y a peu. « Il s’agissait d’insuffler de-ci, de-là des codes haussmanniens à un espace qui avait perdu une partie de son âme, mais qui possédait encore des traces de son ancienne vie, explique celui qui a été formé aux Beaux-Arts de Saint-Étienne. C’est le cas de la poutre en béton au-dessus de la cuisine-salle à manger, que l’on a remise à nu après l’avoir découverte en enlevant les faux plafonds. En supprimant ces derniers, nous avons également retrouvé la belle hauteur originelle, gagné en lumière et en volume. Nous avons posé un parquet en point de Hongrie et des moulures aux murs. Nous avons reconstitué en quelque sorte un décor en twistant un peu aussi tout ce qui relève de l’architecture classique afin, avant tout, de rendre le lieu contemporain. En résumé, disons qu’on a cherché à embourgeoiser cet espace sans en faire trop non plus. » Les 92 m2 de surface générale ont été complètement redistribués. Une nouvelle entrée a vu le jour. L’ancienne pièce à vivre a été décloisonnée pour devenir un living qui a gagné en volume et en convivialité. Bénéficiant d’un bel apport de lumière naturelle, la cuisine, qui est un véritable lieu d’échanges, est ouverte

Page de gauche Dans le salon, au-dessus du canapé Ottoman, de Noé Duchaufour-Lawrance (Cinna), un miroir du XIXe siècle chiné. Sur le mur de face, applique Manor (Corep pour La Redoute).

1/ Dans le bureau, qui fait aussi office de chambre d’ami, au-dessus du fauteuil de style XVIIIe siècle, miroir doré du XIXe siècle. Devant, table d’appoint Shirel (Kave Home).

À gauche, chaise Bold, design Big-Game (Moustache) et tableau Les Jolies planches. À droite, tabouret Picolo, d’India Mahdavi, et applique Un bras articulé Jameson (AM.PM). Au sol, tapis Blooming Bear (Doing Goods).

2/ Sur le tabouret Bishop, d’India Mahdavi, photo personnelle prise à Lisbonne. Applique d’Azimut Studio. Au fond, fauteuil à bascule RAR, de Charles et Ray Eames (Vitra). Au sol, tapis Bleu des yeux en laine et soie végétale, tufté main, design Vincent Darré (Toulemonde Bochart).

229
ID-HOME 3 1 2

Page de gauche Dans le boudoir, derrière la cuisine, banquette HKliving. Au fond, bureau Harper (Beliani). Tabouret Picolo d’India Mahdavi. Au-dessus, suspension Bohème en herbes séchées (Bazar Bizar). Sur le mur, panneau Azulejos, design Coordonné (Etoffe.com).

Applique Un bras articulé Jameson (AM.PM). Ci-contre Dans la cuisine, devant l’îlot central en Silestone Eternal (Cosentino), tabourets de bar Wire (HKliving). À gauche, tabouret Bishop d’India Mahdavi. Suspension Formakami JH5 de Jaime Hayón (& Tradition).

sur la salle à manger et a été entièrement dessinée sur mesure. Si les réalisations du Studio Azimut se caractérisent en général par un parti pris fort pour la couleur et pour les métissages joyeux, les murs blancs et le parquet clair semblent contredire ici la règle. Il n’empêche, la couleur est partout. Elle vient des objets, des coussins, des tableaux et de certains papiers peints. La décoration, quant à elle, s’est articulée autour de la collection personnelle de tableaux que les propriétaires ont rapportée de leur ancien lieu de vie. Quelques meubles en faisaient également partie, le reste, tissus et luminaires, est le fruit de nouvelles acquisitions. « C’est un mélange éclectique de pièces de design et de mobilier de famille, confirme l’architecte d’intérieur. Un jeu de ping-pong entre diverses formes de sensibilités. » C’est ainsi que des petits guéridons aux lignes épurées côtoient un fauteuil ancien, que la table de la salle manger est entourée de chaises toutes différentes, que des papiers peints aux motifs graphiques réveillent les peintures murales unies. Après ses études, Xavier de Saint Jean a fondé Azimut et s’est installé à Paris il y a dix ans. Très vite, les chantiers se sont multipliés. Le studio a tout récemment conçu le concept global de l’agence de coworking Wojo, du groupe Accor, à Paris. Il réalise également des boutiques (LePantalon, dans le Marais, à Paris), des scénographies pour de grands salons d’exposition (Marques Avenue, Accessite, Save the Date, Toulemonde Bochart…), des chalets, des maisons de bord de mer… « Tout s’est déroulé comme pour un ouvrage de couture, petit à petit, conclut Xavier de Saint Jean. On assure essentiellement des chantiers de commande et tout cela grâce au bouche-à-oreille et aux rencontres. On aime faire des choses accueillantes, travailler sur des univers qui déconnectent du réel, proposer des expériences visuelles et des émotions. »

1/ Dans la salle de bains, baignoire en poudre de béton Leroy Merlin. Au mur, carrelage mat et brillant Marca Corona. Tabouret Offcut de Tom Dixon. Au sol, marbre Pulp (41zero42). 2/ Dans la chambre, la tête de lit a été dessinée par Studio Azimut. Draps en lin Haomy. Au mur, papier peint Jazz (Casamance). 3/ Dans le couloir d’accès à la chambre, au mur, applique Lucellino, d’Ingo Maurer.

232 ID-HOME 3
1 2 3

Milan Variation seventies

L’architecte d’intérieur Francesca Venturoni, fondatrice de Venturoni Studio, a imaginé pour sa famille un appartement influencé par le postmodernisme, mais qui possède aussi son propre langage fortement lié à la personnalité de la maîtresse de maison. Texte et stylisme Laura Mauceri Photos Helenio Barbetta

Ci-dessus Portrait de Francesca Venturoni. Ci-contre Dans le salon très graphique, le mur est recouvert de carreaux en grès cérame émaillé de la collection « Margherita » de Nathalie Du Pasquier (Mutina). Console créée par Francesca Venturoni et fabriquée par la menuiserie Jolly Roger. Son placage Alpilignum (Alpi) est signé Piero Lissoni. Applique 265 de Paolo Rizzatto (Flos). Fauteuil en osier Foglia (Bonacina 1889). Tables basses Olo d’Antonio Facco (Mogg). Méridienne Amalia de Bernhardt & Vella (Natuzzi). Plaid Lanerossi et coussins Silva Tessuti. Lampadaire Tripod de Hvidt & Mølgaard (& Tradition). Tapis Segni Minimi 3 de Giuseppe Di Costanzo (CC-tapis). Rideaux Tappezzeria Pensato.

© LIVING INSIDE 234 ID-HOME 4 À

Après des années de collaboration sur des projets de grande envergure avec de prestigieux cabinets d’architectes, et notamment Foster + Partners et Zaha Hadid Architects, à Londres, Francesca Venturoni, fondatrice de Venturoni Studio, est rentrée en Italie et a décidé de se consacrer à des réalisations plus personnelles. À commencer par son propre appartement, qu’elle partage avec son compagnon, Dino Cicchetti, directeur créatif du Studio Fabio Novembre, et leurs enfants. Située entre la gare de Porta Romana et la Fondation Prada, dans l’un des quartiers les plus dynamiques de Milan, leur habitation est entourée d’espaces verts et d’aires de jeux, à proximité d’écoles. L’appartement a été entièrement rénové. Les zones de jour et de nuit ont été séparées délibérément par des panneaux en acier dont certains font office de portes et d’autres, de rangements. L’ensemble de la réalisation se caractérise par un dialogue entre les tons neutres et chaleureux des murs – allant du sable au rose – et les matériaux bruts, comme le verre, l’acier et le béton apparent ainsi que la couleur noire. « De Londres, je suis revenue avec une grande perception du détail et de la technicité, mais c’est à Milan que je me suis rapprochée d’un goût plus radical en matière de design, notamment celui des années 70 et 80 », affirme Francesca. Dans le salon, la note graphique donnée par tout un pan de mur recouvert des carreaux noir et blanc de la collection « Margherita », signée Nathalie Du Pasquier, l’une des figures du groupe Memphis dans les années 80, s’accorde avec un mobilier aux formes tout en courbe. La méridienne couleur poudre est accompagnée de deux tables basses rebondies en ciment et d’un fauteuil en osier Foglia, sur un tapis Segni Minimi 3, de Giuseppe Di Costanzo. L’intention de Francesca était de « créer un environnement fait de contrastes où la douceur des formes du mobilier se juxtaposait aux motifs géométriques des décorations, comme dans la tradition architecturale des années 70 ». Des notes jaunes viennent réchauffer cet univers à travers le tissu

Page de gauche Côté salle à manger, table Frate d’Enzo Mari (Driade). Chaises de Gianfranco Frattini (Bottega Ghianda). Vases en verre d’Ichendorf (Corrado Corradi). Sur la console avec un placage Alpilignum (Alpi) d’Ettore Sottsass, lampe Snoopy, signée Achille & Pier Giacomo Castiglioni (Flos), et vase Glacoja, design Analogia Project (JCP Universe). Rideaux Tappezzeria Pensato. Ci-dessus Au fond, la cuisine habillée de noir est séparée du séjour par un îlot. Un stratifié beige Fenix, au centre du meuble de rangement, apporte de la profondeur. À droite, une chaise vintage des années 70 (LTWID) signale le coin bureau. Sur le mur, œuvre d’Alessia Rosato. Suspension Coordinates S2 de Michael Anastassiades (Flos). À gauche, un panneau en acier sépare les pièces et intègre aussi des rangements.

237
ID-HOME 4

Page de gauche Sur la console du salon, photographie de Simone Schiesari, céramique d’Alfredo Dal Santo et peinture de Dino Cicchetti, compagnon de Francesca Venturoni et directeur créatif du Studio Fabio Novembre.

Ci-contre Vue de la chambre des enfants, Alessandro et Ludovico. Pouf Tattoo Cactus, design Maurizio Galante et Tal Lancman (Baleri Italia). Tabouret en bois Crisis, design Piet Hein Eek. Tapis style berbère Ava (La Redoute). Cabane jaune réalisée par la menuiserie Jolly Roger, d’après un dessin de Francesca Venturoni.

qui tapisse les chaises de la salle à manger, signées Gianfranco Frattini, le coussin sur le fauteuil en osier et le tapis. Conçue sur mesure, la cuisine habillée de noir s’ouvre sur le séjour. Constituée d’un îlot, elle abrite aussi un meuble architectural dont le centre laisse apparaître un fond en stratifié beige qui apporte de la profondeur. Au centre de la salle à manger, l’élégance de la table Frate, signée Enzo Mari, contraste avec le pilier en béton apparent et la suspension Coordinates, de Michael Anastassiades, qui la surplombe, tel un petit échafaudage. Derrière le pilier, la console sur mesure recouverte de placage Alpilignum, signé Ettore Sottsass, se transforme en un coin bureau où la lumière des après-midi d’été est filtrée par le feuillage des arbres.

Ambiance feutrée

Une atmosphère douce et enveloppante se dégage du couloir rose qui conduit dans les chambres de l’appartement. Les murs à l’aspect brut de la suite parentale ont été traités avec de l’enduit à base de chaux Teodorico tandis que le béton refait son apparition avec les lampes Aplomb, suspendues au-dessus des tables d’appoint Shuffle, de Mia Hamborg.

Quant à la salle de bains, séparée de la chambre par des parois en verre gravé qui laisse filtrer la lumière, l’élégance du terracotta s’harmonise avec les céramiques, qui imitent la maçonnerie de briques creuses, et contraste avec la robinetterie blanc mat de Fir Italia. Peuplée d’animaux, la chambre des deux fils, Alessandro et Ludovico, prend des airs exotiques. Des rideaux de velours dissimulent la penderie et un papier peint à feuillage a été choisi pour habiller un espace également fermé par des rideaux, où les deux explorateurs peuvent se cacher. Le lit superposé et le pouf Tattoo impression cactus complètent le décor. Le projet dans son ensemble reflète la vision intime de Francesca Venturoni qui, via la rigueur du détail, a réussi à créer une nouvelle forme de convivialité.

1/ Vue de la salle de bains parentale. Les revêtements des murs et de la baignoire en grès cérame « Modulo » (Quintessenza Ceramiche) rappellent la brique creuse. Les parois en verre cannelé et fer poudré ont été fabriquées par la verrerie Ivac, d’après un dessin de Francesca Venturoni. 2/ Dans la chambre parentale, les murs sont traités avec un enduit à base de chaux Teodorico (Novacolor). Lit Salisburgo de Perdormire. Draps en lin, couvre-lit, plaid et oreillers Lanerossi. Sur la table d’appoint Shuffle, signée Mia Hamborg (& Tradition), reproduction de l’autoportrait du peintre suisse Félix Vallotton, sphère en céramique d’Elio Cristiani et vase en marbre de la galerie Compasso. Suspension Aplomb, design Paolo Lucidi et Luca Pevere (Foscarini). Au-dessus du lit, œuvre de Clara Brasca (galerie L’Affiche).

240 ID-HOME 4
1 2

Le banal est l’ennemi du bien

Bâtisse de caractère à la rénovation contemporaine, en vente sur espaces-atypiques.com

Le réseau d’agences spécialisé dans l’immobilier atypique

À Neuilly-sur-Seine Pop culture

Cet ancien appartement bourgeois twisté par les architectes d’intérieur de Studio Klein a mué en manifeste pop. En redonnant des lignes pures aux murs qui cloisonnent cet espace et en habillant celui-ci de lumière avec sobriété, le projet révèle toute la modernité du design de la fin des années 60.

Par Caroline Tossan / Photos Didier Delmas

ID-HOME 5 242

Page de gauche L’architecte d’intérieur David Duron dans la salle à manger, à côté d’un tableau de l’artiste franco-italien Herro, qui s’est inspiré du travail de Fernand Léger. Ensemble mobilier iconique Tulip d’Eero Saarinen (Knoll). Vases AM.PM. Suspension PH Artichoke de Poul Henningsen (Louis Poulsen). Ci-contre Sous un tableau de Gérard Schlosser, une Panthère en bronze, d’Arman, et une lampe Snoopy, d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni (Flos), sur une console de Florence Knoll (Knoll). Fauteuil Culbuto de Marc Held.

Il ne reste rien de l’ancienne décoration de ce duplex, installé tout en haut d’un immeuble du début du XXe siècle. Et aucun élément remarquable n’a pu être conservé. Si la réunion d’anciennes chambres de service a permis de créer le niveau supérieur, l’inférieur ne comportait que des cheminées banales et un parquet droit lambda… Au moins, cette surface présentait l’avantage d’offrir une page blanche aux architectes d’intérieur David Duron et Stephane Satorra. Tous les deux formés à L’Institut supérieur des arts appliqués (LISAA), ils travaillent ensemble depuis plus de vingt ans et ont rebaptisé leur agence, Studio Klein, en 2018, quand ils ont déménagé leurs bureaux dans la cité Yves-Klein, à Paris (XVIIIe), dans le bas de Montmartre, baptisée ainsi parce que le peintre y avait séjourné quelques mois. Leur mission : aménager un appartement moderne pour une famille avec trois enfants dont les deux parents collectionnent du design vintage assez pop, du street-art et de l’art contemporain. « L’appartement est un bon mix entre une esthétique 70’s forte et des codes modernes d’utilisation, analyse David Duron. Il n’était pas question de singer l’architecture de l’époque. L’organisation spatiale reste assez traditionnelle, avec une cuisine fermée, par exemple, mais pas de podium ni de moquette. Les meubles en revanche, toujours extrêmement actuels et confortables, sont devenus des classiques incontournables. » Résultat : l’appartement compte une suite parentale et une chambre d’enfant au premier niveau, à côté des pièces de vie, et deux chambres supplémentaires à l’étage. L’architecture de Studio Klein privilégie les perspectives, la circulation de la lumière et la vue, induits par le « plan de fonctionnement » de l’appartement. « Nous voulions donner à nos clients la sensation de vivre dans un 200 m2 alors qu’il n’en compte que 140 », explique David Duron. Ainsi, la cuisine est semi-ouverte, à la fois en retrait et en contact avec les autres pièces communes. « D’ailleurs nos clients demandent de moins en moins de

Page de gauche Dans l’entrée, à l’escalier en colimaçon M400 (1966), de Roger Tallon, répond un radiateur circulaire noir Totem (Milano Tubes) et une toile de Peter Klasen. Ci-dessus Dans le salon, les étagères de la bibliothèque sur mesure ont des ondulations pop, sur fond de grès cérame marbré. De chaque côté du miroir, dans les étagères, des vases multicolores de Robert Combas. Les autres ont été rapportés de Marrakech. Canapé et tables basses de Piero Lissoni (Cassina). Tapis Mohebban.

245
ID-HOME 5

Côté salle à manger, derrière l’ensemble Tulip, d’Eero Saarinen (Knoll), une étagère permet de déplacer les tableaux à l’envi. De gauche à droite, des œuvres d’Arman, de Tom Wesselmann, de Peter Klasen, de Jean-Pierre Garrault (une affiche pour Monoprix) et de Shepard Fairey, alias Obey. Tabouret noir d’India Mahdavi (Monoprix) sous un tableau signé Herro. À droite, radiateur vertical Totem en fonte laqué blanc (Milano Tubes). Suspension PH Artichoke de Poul Henningsen (Louis Poulsen). Vases transparents AM.PM.

Page de gauche Les architectes d’intérieur (Studio Klein) ont dessiné un secrétaire sur mesure dans la chambre parentale, reprenant le graphisme blanc et noir de tout l’appartement. Devant lui, un fauteuil Platner de Warren Platner (Knoll). Ci-contre Dans la cuisine, ils ont dessiné une table de petit déjeuner fixée à la banquette, qui reprend les coussins orange des tabourets d’Eero Saarinen (Knoll). Pendule vintage Seiko.

cuisines totalement ouvertes sur le salon », observe-t-il. Les murs restés blancs mettent en valeur les œuvres. Le parquet en chêne à bâton rompu teint en noir vient en contrepoint. La couleur surgit sur les coussins jaunes des chaises Tulip, d’Eero Saarinen (Knoll), sur l’abat-jour orange de la lampe Snoopy, d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni (Flos), ou sur la tapisserie vert pomme du fauteuil Culbuto, dessiné par Marc Held en 1967. Au plastique pop d’hier répondent les matières plus naturelles et sophistiquées d’aujourd’hui. Des placages de chêne habillent certains murs de la cuisine, mais aussi dans l’entrée et autour de l’escalier iconique de Roger Tallon. Les portes des meubles de cuisine sont métalliques, dans une nuance dorée-cuivrée. De leur côté, la cheminée a reçu un manteau en marbre noir du Zimbabwe et la table du petit déjeuner, un plan en marbre à veines d’or.

Habiller les murs

Les architectes d’intérieur ont « sculpté » les pièces de courbes douces pour répondre au design tout en rondeurs, « quasi végétal », des meubles chinés spécialement pour l’appartement : la trémie de l’escalier a été redessinée pour former un rond parfait ; la bibliothèque sur mesure voit ses rayonnages partir en vagues symétriques de chaque côté de la cheminée ; même les placards en partie basse prennent une forme organique. Enfin, de grands radiateurs en colonnes annelées, tels des totems, affichent une laque noire ou blanche, leur donnant l’allure d’œuvres d’art. « Ici, l’architecture et l’architecture intérieure accompagnent le thème donné au départ. Tout a été chiné et dessiné spécialement pour cet endroit. Au fond, ce qui nous importe, souligne David Duron, c’est que chaque intérieur ressemble à son propriétaire. Ce couple savait parfaitement ce qu’il voulait. C’était d’autant plus agréable. »

1/ Dans la chambre parentale, au-dessus de la tête de lit sur mesure, œuvre de Gérard

Schlosser. Draps et plaid Blanc

Cerise. Coussins Maison Château Rouge pour Monoprix. 2/ Dans la salle de bains des enfants, les miroirs intègrent des appliques

Mini Glow-ball, design Jasper Morrison (Flos). Carreaux de céramique imitant une marqueterie de roseau (Porcelanosa).

3/ La salle de bains des parents.

250 ID-HOME 5
1 2 3

La liberté de partager des systèmes d’accès qui ouvrent les portes vers une nouvelle tranquillité.

Ce n’est que lorsque vous êtes en sécurité, que vous vous sentez vraiment libre. C’est pourquoi ISEO vous ouvre les portes vers une nouvelle liberté : celle de choisir un système d’accès fiable, flexible et avancé, qui garantit à toute votre famille la tranquillité que vous souhaitez.

La liberté d’associer sécurité et design. R ME est un cylindre breveté à clé réversible, destiné aux particuliers et aux entreprises. Esthétique et fonctionnel, il intègre les normes de sécurité les moulée, dispose d’un élément mobile innovant. Le cylindre doté de trois rangs de chiffrage confère au système une capacité combinatoire élevée.

iseo.com

À Rio, une oasis à la française

Surplombant le centre historique et la fameuse baie de la métropole brésilienne, la Villa Paranaguá, au cœur de Santa Teresa, est le fruit d’une aventure familiale où art de vivre et design sont les mots-clés.

En 1555, l’explorateur Nicolas Durand de Villegagnon partit établir une colonie française au Brésil.

L’aventurier et ses acolytes choisirent les îles de la baie de Rio pour implanter ce qu’ils appelèrent La France antarctique. Les Portugais les chassèrent et l’entreprise ne dura que cinq ans, mais les habitants de Rio aiment encore à raconter cet épisode de leur histoire aux touristes hexagonaux de passage. Depuis une quinzaine d’années, d’autres types d’explorateurs, français également, ont adopté Rio comme port d’attache. Cette fois-ci, au lieu de la baie, ils ont élu domicile dans le bucolique quartier de Santa Teresa pour y installer, non pas une colonie, mais des hôtels de charme. Amoureux de longue date de la ville, le Parisien Pierre Beuscher a décidé de vendre l’affaire

familiale d’instruments de musique pour créer sa petite France antarctique à lui dans les collines qui surplombent le centre historique de la « Cidade maravilhosa » (« Ville merveilleuse »). « Plutôt que le bord de mer, nous avons choisi Santa Teresa pour son emplacement central, facile d’accès depuis l’aéroport national, mais surtout parce qu’il s’agit de l’un des quartiers les mieux préservés de Rio du point de vue architectural. Les somptueuses villas des XVIIIe et XIXe siècles y sont encore nombreuses. Et la vue imprenable sur la baie de Guanabara et le Pain de Sucre nous a d’emblée séduits », explique le propriétaire de la Villa Paranaguá, le dernier-né des boutique-hôtels du coin. L’aventure a commencé il y a neuf ans quand Pierre, son épouse et son fils ont déménagé ici. « Il ne s’agit pas simplement d’un investissement hôtelier, c’est avant tout un projet de vie. Notre idée était de créer un lieu où nous pourrions recevoir comme à la maison. Nous avons d’ailleurs construit notre résidence principale juste à côté, de façon à être proches de nos hôtes », raconte l’ancien Parisien. « C’est une aventure stimulante, mais qui ne fut pas de tout repos », explique Joachim Beuscher, fils

La piscine à débordement, perle du lieu, encadrée par des palmiers de Bismarck (Bismarckia nobilis).

252 ID-HÔTEL DÉCO
© LUIZA CHATAIGNIER

1/  Face au Pain de Sucre, véritable totem de la baie de Guanabara, la piscine prend ses aises.

© PRISCILLA PAGGIARO 2/  Le jardin d’entrée avec son goyavier d’origine qui sert de point de ralliement aux toucans et aux ouistitis. Dépaysement assuré.

© PRISCILLA PAGGIARO 3/  Le porche de l’entrée principale et ses pièces d’origine, comme les lattes du plafond récupérées d’un parquet intérieur ou les grilles en fer forgé. Les carreaux de ciment faits main au sol sont l’œuvre de l’entreprise brésilienne Dalle Piagge.

© PRISCILLA PAGGIARO 4/ Dans ce salon outdoor, fauteuils et tables ont été conçus par Pierre Beuscher en utilisant du bois issu de la charpente d’origine de la maison.

© MATEUSZ 5/ Dans ce coin bibliothèque, une Saarinen Dining Table, d’Eero Saarinen (Knoll), en marbre brun Emperador et ses chaises Platner, de Warren Platner (Knoll). Applique quatre bras pivotants de Serge Mouille. Lors de votre séjour, vous y verrez peut-être les propriétaires jouer aux cartes.

© MATEUSZ 6/  Le salon principal, autrefois le jardin d’hiver, est le cœur de l’hôtel. Au premier plan, fauteuil en cuir et en métal de l’architecte brésilien Flávio de Carvalho.

Autour, canapés Volage, de Philippe Starck, et LC3, de Le Corbusier, Jeanneret et Perriand (tous Cassina). Fauteuils Mole du Brésilien Sérgio Rodrigues.

© PRISCILLA PAGGIARO

253
6 1 3 4 5 2

de Pierre et codirecteur de l’entreprise. « Pour atteindre le standard de qualité que nous souhaitions, nous avons dû former tous les ouvriers nous-mêmes et avons géré tous les travaux en famille. » Le résultat impeccable de la rénovation du bâtiment et des jardins est à la hauteur de l’ambition de l’ouvrage. La Villa Paranaguá, qui fut la résidence de Tônia Carrero – l’une des actrices les plus emblématiques du Brésil –, a gardé son atmosphère de maison de famille. À l’exception du petit bureau de l’accueil, rien ne fait penser à un hôtel quand on passe le pas de la porte.

Piscine avec vue sur baie Passionné de design et de décoration, Pierre Beuscher a choisi personnellement tous les meubles et tous les objets. Il en a même dessiné et fabriqué certains ! « Nous avons mélangé notre mobilier familial à celui de designers brésiliens chiné et restauré localement, explique-t-il. Dans nos espaces, vous trouverez des pièces de Charles Rennie Macintosh, de Ludwig Mies van der Rohe, d’Eero Saarinen, de Paulo Mendes da Rocha ou encore de Sérgio Rodrigues. » Difficile de se tromper avec ce type de

références ! Mais l’ensemble, très équilibré, n’a rien de m’as-tu-vu. « Pour la rénovation de la structure, nous avons essayé de réutiliser au maximum les matériaux de la maison. Certains meubles ont même été fabriqués à partir de cette ressource », soulignent les propriétaires. Pour cette démarche écologique, l’hôtel a reçu le prix Versailles 2021, une récompense internationale d’architecture et de design soutenue par l’Unesco. Il compte dix chambres, qui vont de 35 à 70 m2, toutes avec terrasse ou balcon. La propriété s’étend sur 4 000 m2, dont près de la moitié sont construits. La perle du lieu est sans aucun doute la somptueuse piscine entourée de jardins luxuriants avec vue sur la baie. L’adresse propose aussi un spa et un restaurant franco-brésilien. « La réservation y est obligatoire pour les clients extérieurs, car nous souhaitons préserver l’intimité et le calme de nos hôtes », précise Joachim Beuscher. Après cinq ans de travaux, les portes ont ouvert en 2020, quelques jours avant l’arrivée du Covid-19. Depuis mai 2022, la maison commence enfin à recevoir normalement et la demande monte en flèche. Comment pourrait-il en être autrement ?

254 ID-HÔTEL DÉCO
1 1/ Cette « Suite Junior » accueille des meubles de famille comme la table de nuit d’Eileen Gray. Le banc et les suspensions sont l’œuvre de Pierre Beuscher. 2/ Cette salle de bains surplombe la canopée et la baie de Guanabara. © PRISCILLA PAGGIARO Villa Paranaguá Hotel & Spa. Rua Visconde de Paranaguá, 71, Santa Teresa, Rio de Janeiro, Brésil. Tél. : +55 21 3596 7020. Villaparanagua.com
2
La Redoute S.A.S., représentée par Philippe BerlanCapital : 181 360 362 €Siège : 110 rue de Blanchemaille, 59100 Roubaix477 180 186 RCS Lille Métropole. PARIS 75001, 49 rue E. Marcel • PARIS 75016, 60 av. V. Hugo • PARIS 75006, 62 rue Bonaparte • NANTES 44000, Passage Pommeraye, 8-12 rue Santeuil • LILLE 59800, 91-95 rue de la Monnaie • LYON 69002, Grand Hôtel-Dieu, 1 place de l’Hôpital • AIX EN PROVENCE 13100, 6 rue Méjanes NOS BOUTIQUES MOBILIER & DÉCORATION

Hossegor

Villégiature d’exception

Depuis l’extérieur, Les Bords du lac est une belle construction néobasque, aux colombages rouge foncé et à l’architecture cossue, typiques des Landes. Intérieurement, c’est une demeure chic et chaleureuse, surprenante également, en accord parfait avec la tonalité « surf lodge familial » que l’architecte d’intérieur Dorothée Delaye a souhaité lui donner.

À

Dans le jardin, les pins côtoient les massifs d’hortensias et de fougères, les palmiers aussi, petite entorse à la végétation habituelle de ce côté de l’Atlantique. L’Océan et ses plages de surf – Hossegor est l’un des spots mondiaux de la discipline –sont à cinq minutes à pied. Tout comme le lac et ses eaux plus placides. C’est d’ailleurs autour de celui-ci que l’architecte de cette demeure, le Français Louis Lagrange, a conçu plusieurs villas d’inspiration néoclassique hispanique ou Art déco. « C’est une région que je connais bien pour y avoir passé beaucoup de temps enfant, j’en ai gardé de nombreux et chaleureux souvenirs, raconte Dorothée Delaye. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles on m’a sollicitée lors de cette rénovation. » Propriété de la marque Iconic House, fondée par Thibaud Elzière et son frère Robin Michel, à l’origine d’un concept original entre hôtellerie de luxe et location, Les Bords du lac est un parfait témoignage de ce que ce groupe très atypique entend faire avec chacune de ses acquisitions. Une fois rénovée, la demeure est louée et bénéficie d’un service hôtelier 5 étoiles offrant des prestations haut de gamme (cuisine de chef sur demande, sortie en hélicoptère, service de conciergerie…). « Il s’agissait ici de faire un lieu qui soit à la fois très sophistiqué et très décontracté, précise Dorothée Delaye, et surtout de sentir dès l’entrée l’âme des Landes, la sensation du soleil et des vacances dans un pays où il pleut souvent. D’où cette atmosphère à la fois intime et cosy afin de donner le ton “surf house” dès que l’on franchit le seuil de la maison. » D’une surface de 380 m2, la demeure comprend six chambres conçues comme des suites avec leur salle de bains attenante, une grande cuisine, un salon avec une cheminée entièrement créée pour le lieu, une salle de cinéma, un espace enfants, une cave à vins et une piscine chauffée donnant sur le lac. Appliquée par l’atelier

Page de gauche L’entrée des Bords du lac, propriété d’Iconic House.

TRIPPER 1/ Au mur du pool house, fresque de Sonia Laudet. À gauche de la banquette Dotty (Roolf Living), lampadaire Lucien Gau & Ceramica Campoy. Lounge chair Robin en rotin (Monnarita). Salon de jardin Tegal (Monnarita).

TRIPPER

Portrait de l’architecte d’intérieur Dorothée Delaye.

257 ID-MAISON DÉCO
© MR
© MR
2/
© SARAH ARNOULT 1 2
258 ID-MAISON DÉCO 1 3 2 4 1/ Dans la cuisine, l’îlot central a été dessiné sur mesure (Ennovy). Au mur, appliques Palme en céramique, design François Bazin. Vaisselle HKliving. 2/ Détails de l’architecture néobasque. 3/ Dans l’alcôve, console Constance en travertin (Talka). Suspension Ball en papier de riz, bambou et métal (HKliving). Rideaux Manuel Canovas. 4/ Dans le coin bureau, au mur, applique Objet 6, design Johanna de Clisson (Hiromi). Sur le plateau, lampe à poser en céramique Alicia (Omio). Chaise Zoe Banana (Taller de las Indias). © MR TRIPPER Page de droite Dans le salon, autour de la table basse Édition Dorothée Delaye, fauteuils vintage et canapé Club (HKliving). Au sol, tapis dessiné par Dorothée Delaye (Toulemonde Bochart). Suspension Baladi (Maison Dar Dar). Au fond, table Surf (Édition Dorothée Delaye). Chaises Tulum (Taller de las Indias). Rideaux Gastón y Daniela. À droite, lampe HKliving. © MR TRIPPER
259

Rosatelier, avec lequel l’architecte d’intérieur collabore régulièrement, la couleur surgit parfois de manière inattendue, tel un ciel changeant. L’élégante gamme de peintures pastel Ressource est parfois réveillée par des laques aux tonalités fortes sur les plafonds. La sophistication se lit également dans les tissus Pierre Frey, Manuel Canovas, Gastón y Daniela, Nobilis… Dorothée Delaye a dessiné sur mesure l’ensemble du mobilier (fauteuils, chevets, miroirs, fresques murales, certaines têtes de lit, l’impressionnante table « surf » de la salle à manger…), qu’elle a ensuite confié à un atelier d’ébénisterie de la région. Tel était le postulat de base, rester local tout en mélangeant, sans excès, quelques touches de mobilier des années 70.

« Les Bords du lac fut surtout un projet collectif, précise la jeune femme, puisque j’ai travaillé non seulement en étroite symbiose avec Iconic House, mais aussi avec l’architecte Valentin Caro, qui a assuré le suivi de chantier, et la curatrice Joséphine Fossey pour le choix des œuvres qui décorent le lieu. » C’est ainsi que des peintures signées Steven Burke (aussi connu sous son pseudonyme Lucky Left Hand), Sonia Laudet, Grégory Cuquel côtoient dans une harmonie sereine des photographies d’Élodie Villalon, de Romain Laprade, de Sebastien J. Zanella… Diplômée de l’école Boulle, Dorothée Delaye a fondé son agence et travaille depuis dix ans pour le milieu de la restauration, de l’hôtellerie et pour des commandes privées. Son dernier grand chantier fut celui de la nouvelle table du chef multiétoilé Jean-François Piège, le restaurant Mimosa, à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris. Elle vient d’ouvrir une seconde agence à Marseille et livrera trois résidences privées dans la cité phocéenne en 2023, tout en travaillant à la réalisation de trois hôtels de luxe à Bandol.

1/ Dans la chambre, boiseries et tête de lit ont été dessinées sur mesure (Ennovy et Rosatelier). Liseuses Biny (DCW Editions). Au mur, appliques Spate (Bert Frank). Linge de lit Le Monde sauvage.

Dans la salle de bains, meuble sur mesure (Ennovy). Appliques Corsini Antiquités. Stores de bateau Gastón y Daniela.

260 ID-MAISON DÉCO
© SARAH ARNOULT 2/
© MR TRIPPER 1 2

Aérez sans même avoir à y penser.

Domaine de
C’EST LA RENTRÉE ! LES DERNIÈRES TENDANCES DÉCO Tapis Pardis, collection « Archer », design Taher Asad-Bakhtiari (CC-tapis). © MARINA DENISOVA Papiers peints, peintures, carrelages, tapis, tissus et canapés… 60 pages pour raviver son intérieur
littlegreene.frPapier Peint : ‘Beech Nut – Florence’ collection National Trust Papers II Beech Nut : Robe créée exclusivement par La Designer Anglaise de robe de mariée Halfpenny London National Trust Papers II Dernière collection de papiers peints | Disponible maintenant Showroom Little Greene 21 rue Bonaparte 75006 PARIS Tel: 01 42 73 60 81 paris@thelittlegreene.com « Demandez gratuitement des échantillons de papiers peints et des nuanciers, ou trouvez le revendeur le plus proche sur littlegreene.fr » Service de conseils couleurs à domicile et en ligne

Papiers peints

Sur la toile de vos envies

C’est un espace de liberté sur un mur. Une fenêtre ouverte sur l’imaginaire. Un besoin d’identité affirmé. Un grand tableau rien qu’à soi. Dans un élan toujours plus artistique et foisonnant, le papier peint propose sa vision du voyage intérieur.

Dossier réalisé par Marie Godfrain

Le modèle Curves, de la collection « Abstraction », offre ses lignes imparfaites, peintes à l’aquarelle, semblant être en mouvement (Les Dominotiers). © LES DOMINOTIERS

Le coin des artisans

Alors que notre époque fait son miel de l’artisanat et des irrégularités inhérentes au travail de la main, le papier peint s’invite dans cette tendance et s’amuse à reproduire ces savoir-faire : céramique, dessin, papier marbré ou déchiré… Les éditeurs font ainsi appel à des artistes et des illustrateurs de talent qui laissent leur imagination s’exprimer en grand format.

Page de gauche Les motifs de « Spirit of Nature », ici avec le modèle Giraldo Rust, ont été conçus à l’aide de corde de sisal et autres fibres naturelles pour un effet plus vrai que nature (Khrôma by Masureel). 1/ Le modèle Dune, collection « Abstraction », propose un paysage abstrait peint à la gouache, une technique qui rend un effet manuel (Les Dominotiers). 2/  Même collection pour le modèle Lines, dont les lignes horizontales et verticales, irrégulières, offrent un dessin qui joue sur la sensation de profondeur, accentuée par la texture papier de l’ensemble (Les Dominotiers). 3/  Acqua Alta rappelle les fresques vénitiennes qui portent les traces du passage des marées, comme si le papier avait « bu » la peinture (Nobilis). 4/  Depuis longtemps prisée des artistes, la technique du papier déchiré semble s’inviter ici sur les murs avec Gem Mountains (Lé Papiers de Ninon). ©  MTLAPCEVIC / SHUTTERSTOCK. 5/  « Marqueterie » reproduit la fameuse technique traditionnelle de travail du bois (Arte). 6/ Œuvre de la peintre Solène Eloy, mais en version agrandie, Remous magnifie le geste de l’artiste et laisse admirer son coup de pinceau (L’Atelier du Mur). © GAËLLE LE BOULICAUT 7/ L’artiste Samir Mazer reproduit fidèlement l’art du zellige avec le modèle Lemta (Asteré).

267 4 2 3 5
6 7 1 ID-PAPIERS PEINTS TENDANCES

Impressions graphiques

Ils structurent une pièce ou l’agrandissent par un subtil effet d’optique, captent l’attention, la détournant d’un recoin moins attrayant. Les imprimés graphiques sont des indémodables de la déco, dont les éditeurs livrent des versions Art déco, eighties, minimalistes, voire opulentes. Une valeur sûre à poser en fond de couloir ou en all-over pour les plus audacieux.

Page de gauche Le modèle Linha joue le mariage du tracé à main levée et de l’aquarelle pour la touche artisanale associé à de larges pans verticaux rigoureux (PaperMint). © MTLAPCEVIC / SHUTTERSTOCK 1/ Effet marbré avec Marble Greet, signé Le Dictateur, un calepinage figurant des mains entrelacées stylisées (Wall & Decò). 2/ Œuvre d’Hadiya Williams, Tangent reproduit une carte de constellations idéale pour un plafond (Schumacher). 3/ Le motif Excentrique s’inspire de l’abstraction géométrique, ce mouvement artistique qui a marqué le XXe siècle… (Diptyque). © MARIE ROUGE 4/ Monogram reproduit de façon particulièrement stylée le logo de la maison de mode Dsquared (Londonart). © HELENIO BARBETTA 5/ Hypnotique, le motif Queen Cobra, de la collection « Memento Moooi », propose un enchevêtrement de formes arrondies, inspiration abstraite du serpent (Arte). 6/ Une douce géométrie… C’est celle de la collection « Glow » à travers ce nouveau modèle aux teintes pastel et à l’esprit brumeux (Calico). 7/ Composé de lignes courbes et curvilignes, Cubic Routes associe effet crayonné et rythme régulier comme une partition à deux voix… (Coordonné).

THE FLOW / SHUTTERSTOCK

269 3 4 6
© FOLLOW
7 1 2 ID-PAPIERS PEINTS TENDANCES 5

L’héritage surréaliste

Poissons volants, figures astrales, profondeurs marines, trompe-l’œil, aurores boréales et autres surprenants effets d’optique…

Les créateurs multiplient les références au surréalisme pour attirer le regard ou réveiller une pièce sombre dans un esprit cabinet de curiosités. Parfois, un simple lé sur un pan de mur suffit ! L’amélioration de la qualité d’impression a permis de développer des dégradés plus subtils qu’auparavant, de reproduire des dessins plus fidèlement pour que l’illusion soit parfaite. À vous de jouer !

Page de gauche « Moire » est une nouvelle collection qui offre un stupéfiant dégradé et semble nous mener vers des profondeurs abyssales… (Élitis). 1/ Julie Serre et Cécile Figuette ont imaginé Curious, un trompel’œil figurant un appartement dont les éléments peuvent être… déplacés, dans le cas d’une demande de composition sur mesure (Bien Fait). © CÉCILE FIGUETTE 2/ Blurr, un panneau hypnotisant (Eijffinger sur Etoffe.com). 3/ Fidji, signé Manuel Canovas, propose une série de poissons qui nagent majestueusement le long des murs (Etoffe.com). 4/ Signes de chance et motifs astraux… Mystic est une illustration chargée de symbolique pour les plus superstitieux (PaperMint). © LILASGH / SHUTTERSTOCK 5/  Comme des gouttes, les plumes du modèle Plato jouent avec les frontières de l’abstraction (Jane Churchill). 6/ Disappearing Damask semble nous mener vers une maison abandonnée où le temps et la lumière auraient fait leur œuvre. Une illusion d’optique parfaite dans laquelle se perd le regard (Timorous Beasties). 7/ Inspiré des Mille et Une Nuits, l’étonnant modèle Nuit d’Orient nous immerge dans des jeux de volume et de lumière, et nous fait pousser la porte d’un conte magique (Casamance).

271 4 2 3 5
67 1 ID-PAPIERS PEINTS TENDANCES

Au siècle des lumières

Grande période du papier peint, le XVIIIe siècle a vu se développer fleurettes, oiseaux de paradis et autres motifs délicats qui continuent d’inspirer les fabricants et créateurs trois cents ans plus tard. Certains puisent directement dans les archives pour reproduire des modèles à l’identique quand d’autres twistent cette esthétique désuète par leur regard contemporain. Un filon inépuisable, intemporel, star des catalogues.

Page de gauche Le modèle Medley, de la collection « Memento Moooi », est un hommage à des espèces animales disparues, un moyen de se replonger dans le passé (Arte). 1/ Clin d’œil à l’éclectisme des salons et des chambres des châteaux aux murs tapissés de motifs du monde entier, la collection « Pluma » s’inspire de documents historiques (Romo). 2/ Historique ? Cette collection est le fruit d’une collaboration avec English Heritage, l’institution chargée de la gestion du patrimoine anglais (Designers Guild). © JAMES MERRELL 3/ « Palais de Chine » est une gamme de toiles de Jouy que l’éditeur a puisée dans ses archives (Casadeco). 4/ Le directeur artistique Alexandre de Betak s’est lui aussi penché sur la toile de Jouy pour la revisiter avec humour à travers le modèle Cherry Kawasaki (Pierre Frey) 5/  Créé par l’artiste Rachel Spelling, le panneau Water Garden propose un décor mural romantique (Sanderson). © ANDY GORE LTD 6/ Fleurs de prunier ou quand une maison spécialiste des papiers peints historiques fait photographier quatre modèles de la maison de George Sand, à Nohant, et les réédite (Le Grand Siècle). © CMN /BENJAMIN GAVAUDO 7/ La Volière offre une composition florale et animalière inspirée du XVIIIe (Quinsaï).

273 ID-PAPIERS PEINTS TENDANCES 5 3 4 6
7 1 2

2

Les impressions de Solène Éloy

Son année fut riche ! Des décors pour un élégant café et un restaurant mythique à Paris, pour un hôtel de luxe sur la Loire, pour une galerie au marché Paul-Bert des puces de Saint-Ouen… Des réalisations sur lesquelles la fresquiste fait planer sa jolie musique personnelle.

Depuis le lancement l’année dernière de sa collection de papiers peints imprimés « Signature », Solène Éloy poursuit sa route dans l’univers du décor. Un domaine qu’elle imprime d’une patte bien à elle, en faisant rimer feuilles d’or ou de cuivre, enduits, compositions minérales, encre, peinture et verre églomisé. De fait 2022 fut riche en émotions : plafond du petit salon du Café de l’esplanade, à Paris (VIIe), décors Météorite et Frondaison pour l’hôtel Fleur de Loire, à Blois, où la fresquiste s’est inspirée de la nature romantique de la Loire, de ses paysages de brume, d’ondes et de nuages. Autre grand chantier, une fresque monumentale pour le restaurant Taillevent, à Paris, un 2-étoiles situé dans un bâtiment classé dont la rénovation a été confiée à l’architecte d’intérieur Yann Montfort. « Toute la difficulté fut de réfléchir à un nouveau décor tout en gardant les boiseries

historiques, dit-elle. Je me suis plongée pour cela dans le Viandier, un livre de recettes de la fin du Moyen Âge, écrit en vieux français par Guillaume Tirel, dit Taillevent. D’où ces dessins gravés sur des boiseries, soulignés d’un trait d’or pour évoquer des moments de cuisine, les thèmes d’un grand banquet. On travaille actuellement sur les assiettes. » Pour le salon Private Choice, organisé du 16 au 23 octobre par Nadia Candet (voir p. 72), elle présentera le papier peint Splash Irotoridori (« multicolore », en japonais), un panoramique monumental, composé de quatre lés extraits de la collection « Les Dorés », une impression numérique sur un fond doré à la feuille de cuivre au ton or. Pour Laurence Vauclair et Denis Rouquette, fondateurs de la Galerie Vauclair, au marché aux puces Paul-Bert, à Saint-Ouen – spécialisée dans la céramique et le mobilier en rotin de la fin du XIXe siècle –, un lieu qu’elle adore, elle a créé de magnifiques papiers peints : Remous et Feuillu. Ils seront dévoilés à la prochaine Fête des puces de Saint-Ouen le 6 octobre au côté de Constellation, un papier peint de la collection. Depuis la rentrée, elle s’est attaquée au décor du mythique restaurant Prunier, à Paris… « Ce qui relie tous ces projets ? La nature, répond-elle, le minéral, la patine, l’empreinte, la matière travaillée dans sa densité, histoire d’évoquer à ma manière la poésie du temps qui passe… »

3

1/ Solène Éloy devant le décor qu’elle a conçu pour le restaurant parisien Taillevent.

© GAËLLE LE BOULICAUT 2/ Le plafond du petit salon du Café de l’esplanade, à Paris.

© GAËLLE LE BOULICAUT 3/ Le papier peint Constellation, collection « Les Dorés », a été réalisé et imprimé en France sur un fond doré à la feuille de cuivre d’après une œuvre originale de Solène Éloy.

©A.A-M

Atelierdumur.fr

274
ID-PAPIERS PEINTS ZOOM
1
5HWURXYH]ODJDPPH(/ƃ2385/ŵ48(6GDQVOHVPDJDVLQV6HLJQHXULH/H&RPSWRLU6HLJQHXULH*DXWKLHUHW VXUVHLJQHXULHJDXWKLHUFRP ELYOPUR LAQUES — LA PEINTURE DÉPOLLUANTE POUR MURS ET BOISERIES QUI ASSAINIT L’AIR INTÉRIEUR

Décors manifestes

Avec sa nouvelle ligne de revêtements muraux « Cartédition », Wall&decò habille les murs de thèmes hauts en couleur et en message. Une création née de la collaboration avec l’agence de design et de communication italienne Atemporary Studio.

La collection capsule « Cartédition » propose une totale immersion dans le décor, une carte de rêves surréalistes imprimés sur des papiers grand format : 5,40 x 3,60 mètres de hauteur. Pas de série limitée, en revanche chaque panneau est numéroté. « Pourquoi ce choix ? fait remarquer la curatrice de la gamme, Giovanna Felluga, cofondatrice avec Samantha Punis d’Atemporary Studio. Tout simplement pour enrichir notre quotidien, pour nous faire rêver et peut-être réfléchir un peu aussi. » À travers des thèmes souvent politisés, plusieurs artistes et créatifs issus du monde du design, de la mode ou de l’art se sont livrés à une analyse philosophique. Ainsi Organic, de Fabrice Hyber, dont les œuvres et les scénographies traitent souvent d’un univers en lévitation, symbolise un grand arbre auquel l’homme

est relié par un cordon ombilical, replaçant ainsi la nature dans sa fonction oubliée de mère nourricière. Fondé par Jimmie Durham, Maria Thereza Alves et KaiMorten Wollmer, le collectif Labinac réveille le monde de l’innocence à travers Traces And Shiny Evidence, une réinterprétation d’animaux en peluche ressuscitant nos souvenirs d’enfance. Avec Black & Birds, Liliana Moro fait voler des oiseaux migrateurs sur un ciel noir. « On entend presque le battement de leurs ailes », commente la créatrice, qui s’est aussi livrée à un travail de coloriste. Plus inquiétant est Maneki Neko, de Riccardo Previdi, un tableau sombre et spectral exprimant la sidération de chats nous observant. Quant à Now What ?, de Francesco Simeti, il offre une méditation sur l’environnement et sur ces chimères derrière lesquelles nous nous cachons, tel ce jardin trop beau pour être vrai. La récupération est le combat de Donatella Spaziani, via 1 : 5, un décor réalisé à partir d’un patchwork de vieux papiers scannés puis agrandis. Enfin, Patrick Tuttofuoco s’intéresse au monde de la macroscopie avec son projet Within Without, remettant en question notre espace domestique. Une façon de faire du revêtement mural un véritable support à message qui « fait le décor » à lui tout seul…

1/ Le patchwork 1 : 5 de Donatella Spaziani réutilise des papiers peints du début du XXe siècle, scannés puis agrandis cinq fois. 2/ Un vol de guêpiers aux couleurs vives illustre Black & Birds de Liliana Moro. Le mur disparaît, se transformant en un ciel noir à la profondeur infinie.

276
© SILVIA RIVOLTELLA
ID-PAPIERS PEINTS DESIGN
1 2

Les références de Little Greene

Dans un alliage de savoir-faire traditionnels et de techniques nouvelles, le fabricant anglais propose des lignes de peintures et de papiers peints haut de gamme, qui marient complexité, élégance chromatique, richesse historique des arts décoratifs britanniques et écoresponsabilité.

Bien qu’inhérente à toute peinture, chez Little Greene, la pigmentation déploie la virtuosité de sa puissance alchimique. « Par rapport à une fabrication classique, on ajoute 40 % de pigments de plus », précise Vincent Vallée, formateur couleurs de la marque britannique. Issue majoritairement de sources minérales et naturelles, cette concentration s’associe à un savant mélange pour générer des tonalités qui évoluent selon la luminosité. « À titre d’exemple, nos verts ne sont pas uniquement conçus avec du jaune et du bleu. On y additionne une pointe d’ocre, de noir et d’autres nuances afin que la couleur vive et qu’elle ne soit pas tout à fait identique le matin, le midi et le soir. » Affichant une profondeur et un raffinement exceptionnels, les peintures du fabricant embrassent un large spectre, allant des tons neutres, classiques à des coloris vifs, vibrants et lumineux.

Ce vaste nuancier converge vers un autre élément caractéristique, constitutif de la marque fondée il y a plus de vingtcinq ans par David Mottershead, chimiste de formation : l’histoire. « Certaines couleurs sont des marqueurs d’une époque, comme le rose Marie-Antoinette ou le vert Empire, poursuit Vincent Vallée. Little Greene a recréé à l’identique les couleurs emblématiques de la décoration anglaise. » Qu’il s’agisse de la période georgienne, des années 70, de la Régence ou de l’époque victorienne, l’entreprise familiale réactive ce nuancier patrimonial grâce à son partenariat avec l’association National Trust dont l’objet est de conserver et mettre en valeur le patrimoine architectural britannique. « On leur fournit de la peinture et, en échange, ils nous donnent accès à leur fonds. » Ainsi, Tabernacle, un vert pastel, et Ambleside, un vert sombre aux nuances de bleu et de gris, découlent respectivement de la demeure de Winston Churchill, à Chartwell, et du cottage de Beatrix Potter, à Hill Top. Dernière exigence : le respect de l’environnement. L’ensemble des produits sortant de l’usine, nichée dans le parc national de Snowdonia, dans le nord du pays de Galles, ne présente aucun métal toxique. Cette approche vertueuse se prolonge ce mois-ci avec la sortie de « Forest », une collection de peintures et de papiers peints célébrant la végétation…

1/ La collection « Re:mix », de Little Greene, est une gamme à la finition mate, fabriquée à partir de peintures inutilisées et reformulées. Ce recyclage permet d’éviter de gaspiller 60 000 litres de matières premières minérales et organiques de haute qualité chaque année.

Cette première série est limitée à vingt couleurs. Ici, le mur du fond est recouvert du coloris Nether Red ; pour le mur de gauche et le plafond, il s’agit du ton Slaked Lime 2/ La marque vient de sortir une collection de peintures et de papiers peints intitulée « Forest », inspirée de la nature : papier peint Richmond Green – Dorcas et peinture du lambris Baked Cherry 14…

278
ID-PAPIERS PEINTS FOCUS 21

#

Nouveau sèche-serviettes Ellipse design de la ligne Figuresse

Avec sa forme exceptionnelle, Ellipse attire l'attention dans tous les intérieurs. Ce sèche-serviettes au design elliptique s'éloigne de toutes les formes classiques et des profils traditionnels, et nous fait entrer dans une toute nouvelle dimension du design dans la salle de bains.

Un design extrêmement plat et une forme ovale apportent de la variété dans la pièce. Sa surface lisse facilite le nettoyage et le raccordement classique au centre simplifie son installation. Ellipse est disponible avec une ou deux barres porte-serviettes et en version eau chaude.

FilGood aufildubain .fr LES DISSIDENTS & CHRISTOPHEMEIER .COM –0222 –Photo : Shutterstock, Yakobchuk Viacheslav

Alchimistes d’intérieur

Subtiles ou spectaculaires, revitalisantes ou apaisantes, aériennes ou empreintes d’une gaieté contagieuse, telles sont les caractéristiques des couleurs développées par ces trois grandes marques de peinture en cette rentrée.

La nouvelle palette de Farrow & Ball

Fondée en 1946 par John Farrow (chimiste industriel) et Richard Ball (ingénieur), cette entreprise est aujourd’hui encore basée dans le Dorset, en Angleterre. Spécialisée dans la création de peintures richement pigmentées et de papiers peints fabriqués à la main, l’emblématique marque anglaise bouscule son nuancier composé de 132 couleurs avec l’arrivée de 11 nouvelles teintes. Du rouge flamme (Bamboozle) au bleu homérique (Wine Dark) ou froid, inspiré par les ailes d’oiseaux marins (Kittiwake), en passant par le rose délicat (Tailor Tack) ou historique (Templeton Pink), les notes argileuses (Stirabout), le gris profond (Hopper Head) et les verts raffinés (Beverly, Whirlybird, Eddy), cette palette chromatique fête la gaieté, l’apaisement et le bien-être dans des tons clairs et faciles à utiliser ou plus foncés pour des atmosphères somptueuses.

Farrow-ball.com

Défilé haute couture chez Mériguet-Carrère Paris

Du château de Versailles au musée de la Chasse en passant par l’Opéra de Paris, Mériguet-Carrère Paris déploie ses savoir-faire dans les lieux les plus prestigieux. Nourrie par l’héritage et la préservation de techniques du XVIIe siècle, l’expertise de cette entreprise créée en 1962 s’ouvre désormais à tous, grand public et professionnels, avec un fantastique catalogue qui comprend quatre collections de peintures uniques. « Couleurs historiques », avec les tons utilisés sur ses chantiers emblématiques, « Couleurs India Mahdavi », conçues par l’architecte et designer française, « Couleurs The Socialite Family », imaginées en duo avec l’enseigne de décoration, et enfin « Couleurs Madeleine Castaing ». Lancée en mai 2021, cette dernière ligne embrasse les harmonies subtiles de cette grande dame du XXe siècle qui a marqué de son empreinte la décoration contemporaine.

Meriguet-carrere.com

Bleu et blanc chez Dulux Valentine

Véritable référence dans le domaine de la peinture, la marque du groupe Akzo Nobel vient d’enrichir sa palette « Crème de couleur » – l’un des fleurons de Dulux Valentine – d’une teinte inédite, claire, légère et revitalisante, baptisée Bleu horizon. Élu « couleur de l’année » par les experts Dulux, ce bleu doux, disponible en satin ou en mat, s’accompagne d’une nouvelle gamme de blancs. Doté de 98 % d’opacité dès la première couche, facile à appliquer et à lessiver, Le Blanc - Finition parfaite brigue les approches vertueuses et responsables. Lesquelles se vérifient dans le remplacement progressif des matières premières fossiles par celles issues de végétaux, comme la cellulose et les déchets de l’industrie du bois, qui viennent compléter la composition des résines et réduire ainsi drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.

280 ID-PEINTURES NEWS
© JAMES MERRELL
Duluxvalentine.com
© GUILLAUME DE LAUBIER
adv D+ / ph
Marina Denisova
wallanddeco.com design Christian Benini
Bob Carrelage, Var & Alpes-Maritimes www.bob-carrelage.com SAVEURS MÉDITERRANÉENNES PAR BOB CARRELAGE Sous l’oeil de : Studio Godillot Pour le Bar du Soleil, Hôtel le Provençal, Giens © Studio Godillot

Carrelages

Froids, eux ? Jamais

Ils trouvent souvent à se matérialiser sous la forme de grès cérame, pourtant jamais ces revêtements ne sont apparus aussi polymorphes, voire transformistes, devenant tour à tour du marbre, un décor en relief et même… du papier peint ! Des choix audacieux pour réchauffer l’atmosphère.

Dossier réalisé par Olivier Waché

Grès cérame Heritage Emerald, collection
« Heritage
Luxe » (Florim).

Pi(g)mentez le quotidien

La couleur, c’est la vie ! Avec ses multiples nuances, ses variations subtiles et ses effets, elle apporte du style et, dans les intérieurs, elle donne le ton. Au sol comme au mur, avec ou sans motifs, satinées ou saturées, mates ou jouant de leurs reflets irisés ou brillants, les teintes animent l’espace et le mettent en scène…

Page de gauche Briques en terre cuite Bloc, collection « Ensemble », 13 x 13 cm, 10 cm d’épaisseur, finition naturelle ou 4 coloris (ici, le bleu, garni de cylindres Tube optionnels), design Ronan et Erwan Bouroullec (Mutina). Artisanales et aussi architecturales que décoratives. © CLAIRE LAVABRE 1/ Tapis en carreaux de céramique, collection « Carpet », 140 x 200 cm, divers coloris et motifs, design Giuliano Andrea Dell’Uva (Francesco De Maio chez Étoffe.com).

© DENIS ISMAGILOV / DREAMSTIME.COM 2/  Dalles de marbre modulaires « Fior di Pesco Carnico », 30,5 x 30,5 cm, divers coloris (ici Arancio di Selva et Grey Smoke poli) (Margraf). 3/ Grès cérame imitant la texture des tapisseries tissées à la main, collection « Tapiz », 30 x 90 cm, divers coloris (Keraben). 4/ Porcelaine émaillée, collection « Glassalike », 10 x 30 cm et 30 x 60 cm, divers coloris (Ceramiche Campogalliano). © DARIUSZ JARZABEK 5/  Faïence en céramique Granada Ocean, collection « Zen », 25 x 44,3 cm, 5 coloris (Porcelanosa).

© RUBEN CASTELLAR 6/  Grès cérame effet émaillé, collection « Crogiolo Lume », nouveau format 6 x 24 cm, 6 coloris (Marazzi). 7/ Grès émaillé, collection « Oxida », 7,5 x 30 cm, 7 coloris (Settecento). 8/  Grès cérame émaillé inspiré des céramiques de Vietri, collection « Sol », 15 x 15 cm, 3 coloris (Ragno).

285 ID-CARRELAGES TENDANCES 5 3 4 6
© VISUALSPECTRUM 7 8 12

Le grès fait carrière

Indémodable et sans cesse renouvelé, le marbre a toujours le vent en poupe. Et sa préciosité ne perd aucuns de ses atours dans ses versions en grès cérame. Leurs multiples variations de teintes et de graphisme sont autant de possibilités de personnaliser chaque espace de la maison, pour un intérieur unique.

Page de gauche Grès cérame Xtone effet marbre noir, collection « Marquina Black », 8 formats et épaisseurs (Porcelanosa). Une élégance pure où l’obscurité de la nuit est striée de fines veines blanchâtres qui illuminent la surface. L’alliance de la sophistication et de la simplicité dans un même espace. 1/  Grès cérame laminé effet marbre, collection « Allure », ligne « Kerlite », 3 formats et 6,5 mm d’épaisseur, 6 coloris (Cotto d’Este). 2/  Grès cérame effet marbre, collection « Ultra Marmi », 5 formats, 6 mm d’épaisseur, 39 coloris (Ariostea chez David B). 3/ Grès cérame coloré dans la masse, collection « Les Bijoux de Rex », 12 formats, 2 épaisseurs, 8 coloris (Florim). 4/ Grès cérame pleine masse, collection « Epoque 21 », 4 formats, 5 coloris (Ariana). 5/  Grès cérame pleine masse, collection « Supreme Treasure », 4 formats, 2 épaisseurs, 5 coloris (Flaviker). 6/ Céramique, collection « Onix Jade », 120 x 300 cm, 6 mm d’épaisseur (Arklam). 7/  Grès cérame laminé effet marbre, collection « Synestesia », 3 formats, 6 mm d’épaisseur, 4 coloris (Lea Ceramiche). 8/  Grès cérame, collection « Charm Expérience », 9 formats, 3 épaisseurs, 11 coloris (Italgraniti).

287 ID-CARRELAGES TENDANCES 5 3 4 6
78 1 2

En trompe-l’œil

Passé de mode, le papier peint ? Bien au contraire ! Il est même tellement tendance qu’il inspire désormais les fabricants de revêtements en céramique qui, à leur tour, proposent des modèles imitant ses décors. À la résistance de leurs supports s’ajoutent donc dorénavant une créativité sans limites et des atmosphères tour à tour chatoyantes, graphiques ou oniriques…

Page de gauche Grès cérame laminé Mistic, collection « Glam », 50 x 100 cm, 3,5 mm d’épaisseur, 14 décors (Panaria Ceramica). Détente, bien-être, pause régénératrice… la céramique imite la perfection des décors du papier peint, la résistance en plus. Ici, la nature s’invite sur les murs et compose un décor susceptible de se marier avec de nombreux univers, de la salle de bains au salon contemporain. 1/ Grès cérame Elements 2 –Acqua, collection « Tiles (R)evolution », 60 x 120 cm, 10 mm d’épaisseur, 4 décors (Seletti x Ceramica Bardelli). 2/ Grès cérame Carla, collection « Paper41 Up », 50 x 100 cm, 3,5 mm d’épaisseur, 4 décors (41zero42 chez David B). 3/  Kerlite (un grès cérame laminé mince) Plume, collection « Wonderwall », 50 x 100 cm et 100 x 300 cm, 3,5 mm d’épaisseur, 17 décors (Cotto d’Este). 4/ Carrelage mural Decor Vison, collection « Tapiz », 30 x 90 cm, 10,6 mm d’épaisseur, 9 coloris (Keraben). 5/ Carrelage en pâte blanche, collection « Bloom », 40 x 80 cm, 8,5 mm d’épaisseur, 3 décors (Novoceram). 6/ Grès cérame, collection « Oasis », 28,5 x 33 cm, 2 décors (Realonda). 7/ Grès cérame Hawaii, collection « Poster », avec 40 % de matériaux recyclés, 30 x 120 cm et 60 x 120 cm, 5 couleurs, 4 décors (Marazzi).

289 ID-CARRELAGES TENDANCES 5 3 4 6
7 1 2

La vie en relief

La 3D n’est pas l’apanage des films et des imprimantes ! Les revêtements céramiques eux aussi savent prendre du relief. Effet drapé ou géométrique, pleins et déliés, ils gagnent en force et en caractère. Sortant ainsi des sentiers battus, ils animent l’espace par leurs empreintes mouvementées et leur graphisme.

Page de gauche Grès cérame, collection « Luce », design Guillermo Mariotto, 300 x 100 cm et 100 x 100 cm, 6 mm d’épaisseur, 6 coloris (Iris Ceramica). Quand de la matière naît la lumière, cet outil visuel puissant capable de dessiner, de révéler, de façonner, de sculpter et de donner vie aux surfaces et à l’espace environnant. 1/ Mortier renforcé de fibres revêtues de céramique, collection « Manaus », design Jacopo Cecchi, 80 x 80 cm, 25 mm d’épaisseur, 4 décors (3D Surface). 2/  Grès cérame, collection « Solid », 6 formats, 4 décors (Ibero). 3/  Grès cérame, collection « Terre », 6 formats, 2 épaisseurs, 6 coloris, 3 décors (Italgraniti). 4/  Marbre enrichi de feuilles d’or, de cuivre ou de bronze, collection « Dissonanze », 60 x 60 cm, 20 mm d’épaisseur, 6 coloris (Lithos Design). © MIRELLA 5/ Grès cérame émaillé, collection « Riga », 4 formats, 2 épaisseurs, 4 coloris (Settecento). 6/ Grès cérame, collection « Iconic », divers formats, divers coloris (Metropol). 7/ Grès cérame, collection « Cortina », 3 formats, 2 épaisseurs, 4 couleurs, 3 décors (Refin Ceramiche). 8/  Grès cérame, collection « June », divers formats, 3 couleurs (Roca).

291 ID-CARRELAGES TENDANCES 5 3 4 6
78 12

Le zellige trace son chemin

Ce revêtement ancestral et typiquement marocain a gagné ses galons et s’étend sur les murs du monde entier, grâce, notamment, au talent de ces trois ambassadeurs. Par Olivier Waché

Salima Filali, entre architecture et décors

Architecte de formation, installée à Genève, où elle s’apprête à ouvrir un showroom, Salima Filali s’est fait une spécialité des décors en zellige. Cette terre cuite, travaillée à la main dans des ateliers partenaires de Fès, au Maroc, est devenue une signature pour la Franco-Marocaine. S’appuyant sur un savoir-faire séculaire, la créatrice renouvelle le genre en proposant des modèles de son cru. Motifs ethniques ou graphiques, modèles personnalisables à souhait (formes et coloris), sa production originale se destine aux architectes et aux décorateurs aussi bien qu’aux particuliers. Sa collection « Artwork » (ci-dessus, modèle Écaille) développe des projets plus affirmés en termes d’expression artistique, tout en repoussant les limites de la création.

Popham Design, une approche simplifiée

Depuis 2007, les Américains Caitlin et Samuel Dowe-Sandes ont fait de Popham Design une référence dans l’univers du carreau de ciment. Fabriqués à la main à Marrakech, les modèles sont exportés dans le monde entier où ils habillent hôtels, restaurants, demeures privées… La marque s’intéresse aussi au zellige et propose une gamme complète de ces éléments très en vogue. Le duo a cependant adopté une approche simplifiée de ce revêtement. Alors que la technique du zellige fait intervenir de multiples morceaux pour composer des formes, Popham Design a recentré son offre (ci-dessus, modèle Dash + Square 5, Eucalyptus, Mockingbird, Baltic) autour de onze formes et d’une palette de base riche d’une quarantaine de coloris (d’autres sont disponibles sur demande). De plus, les émaux sont sans plomb ni autres métaux lourds, et l’argile est filtrée pour éliminer les impuretés avant d’être formée et cuite.

Pophamdesign.com

Ateliers Zelij, la révolution douce

Nés en 2003, à Toulouse, les Ateliers Zelij sont le fruit de la rencontre entre l’artiste Samir Mazer et l’architecte d’intérieur Delphine Laporte. Soucieux de transposer les savoir-faire dans une nouvelle ère, le duo créatif s’est attelé à revisiter le style du zellige en lui appliquant un autre langage formel et visuel. Jeux de formes, de contrastes, de nuances et de finitions sont ainsi à la manœuvre pour en faire un support de créativité. Cette année, les Ateliers Zelij se sont intéressés au continent africain avec la collection « Vaudoo » et ses trois compositions différentes. Origami (photo) présente un décor en 3D avec effet de papier plié tandis qu’Ikat s’empare des imprimés et s’amuse avec les juxtapositions des teintes. Abstraction, enfin, joue sur l’effet d’ondulation des motifs réalisés à partir de lignes droites.

Zelij.com

292 ID-CARRELAGES NEWS
Salimafilali.com
© ALEXIS
FRESPUECH

Studio LeR, volcan de créativité

Avec sa double expertise dans la lave émaillée et le design graphique, le studio breton voit sa notoriété s’étendre peu à peu.

Rentrée tout feu tout flamme pour Studio LeR ! La maison enchaîne expérimentations, projets et exposition autour de son expertise dans la pierre de lave émaillée. « Il est très réconfortant pour notre studio de voir que les propositions s’accumulent et les réalisations se succèdent, constate Lydia Belghitar, la fondatrice du studio. Nous sommes sollicités par de nombreux architectes et designers chez qui l’intérêt pour la pierre de lave émaillée grandit. Nous avons déjà travaillé avec Tristan Auer sur des plateaux de table en lave de Volvic, nous avons donné corps à un luminaire pour Amelie Maison d’Art. Dernièrement, c’est pour l’architecte d’intérieur Laure Ardouin Marie que nous avons imaginé une table basse ronde de 1 mètre de diamètre. Et nous en avons d’autres en cours… C’est cette approche du sur-mesure qui plaît, autant pour le mobilier, les accessoires, que pour des réalisations plus

architecturales. » En la matière aussi, Studio LeR prend ses marques. Il vient de livrer pour un appartement lyonnais conçu par Lally & Berger une crédence de 5 mètres de long tout en calepinage de motifs bleus et beiges. L’agence d’architecture Atelier du Pont a quant à elle missionné le studio pour coordonner un projet de plan de travail en pierre de lave de Volvic, pour le futur hôtel Son Blanc, à Minorque, qui sera autosuffisant en énergie et écologique. « Nous avons géré toute la partie recherche et développement : du sourcing d’échantillons d’une teinte très précise au choix du calepinage et, bien sûr, la réalisation », indique Lydia Belghitar. Studio LeR récolte les fruits de son positionnement de spécialiste de la pierre de lave auquel s’ajoute une expertise en design graphique. En témoigne la récente création pour le musée Sahut, à Volvic (Puy-deDôme), d’une affiche pour l’exposition « Laves émaillées » (jusqu’au 30 septembre) conçue et produite entièrement… en lave émaillée ! Accrochage auquel le studio participe par ailleurs aux côtés de pièces de Pierre Alechinsky ou de Pierre Yovanovitch. Un projet original qui montre combien l’imagination de Studio LeR ne connaît pas de limites.

1/ Les deux plateaux pour tables d’appoint réalisés par Studio LeR pour l’architecte d’intérieur Tristan Auer : des éruptions solaires.

2/ Des centres de table pour Laure Ardouin Marie.

3/ L’affiche de l’exposition « Laves émaillées », à Volvic, existe aussi en… lave émaillée.

294
© LAURE ARDOUIN MARIE
Studio-ler.com ID-CARRELAGES FOCUS 1 2 3
Ceratouch Katla50-CERA-0493 B DISPONIBLE À:01 SAINT-GENIS-POUILLY Natural Parket - naturalparket.com б 02 SOISSONS Paille - peinture-paille.fr б 07 AUBENAS Ghiotto Décoration - ghiotto-decoration.com б 12 ONET-LE-CHATEAU Gilbert Ferrières - gilbert-ferrieres.fr б 15 AURILLAC Gilbert Ferrières gilbert-ferrieres.fr б 16 ANGOULÊME Nuances Unikalo - unikalo.com б 17 LA ROCHELLE Loft Parquet - loftparquet.fr б 20 AJACCIO Santunione santunione.com б 22 LAMBALLE Lamballe Carrelage - lamballecarrelage.fr б 28 CHARTRES-LUCÉ Paille - peinture-paille.fr б 30 ALÈS Espace Revêtements - espace-revetements-vaisse.com б 30 NÎMES Espace Revêtements - espace-revetements-vaisse.com б 33 BORDEAUX LAC Martin Sols - martinsols.fr б 33 LIBOURNE La Maison des Parquets - lamaisondesparquets.fr б 33 PESSAC Martin Sols - Pastel Décors martinsols.fr б 34 GANGES Espace Revêtements - espace-revetements-vaisse.com б 37 CHAMBRAY LÈS TOURS Decor 37 Parquet 37 decor37.fr б 44 NANTES TREILLIERES Planete Parquets - planeteparquets.fr б 46 FIGEAC Gilbert Ferrières - gilbert-ferrieres.fr б 47 AGEN-BOÉ Dalmau Déco - dalmau-deco.com б 50 AGNEAUX Oceanis - oceaniscarrelage.fr б 56 CAUDAN Déco Bois - decobois.fr б 57 SARREBOURG Mildécor - mildecor.fr б 57 THIONVILLE Top Carrelages - top-carrelages.fr б 59 HAUTMONT Nuances Unikalo Val de Sambre - unikalo.com 59 DUNKERQUE Sol Color - solcolor.fr б 59 CUINCY Monsieur Intérieur - monsieurinterieur.com б 59 LA CHAPELLE D’ARMENTIÈRES Parqueterie de la Lys - parqueteriedelalys.com б 64 PAU LESCAR Pastel Décors - martinsols.fr б 67 OTTERSWILLER Mildécor - mildecor.fr 67 MOLSHEIM Atoo Design - atoodesign.fr б 68 PFASTATT MG Sols - mgsols.fr б 74 ANNEMASSE Natural Parket - naturalparket.com 74 ANNECY Natural Parket - naturalparket.com б 74 THONON LES BAINS Esca Concept - esca-concept.com б 76 LE HAVRE AG Saladin ag-saladin.com б 78 LES CLAYES SOUS BOIS Pro Parquet - proparquet78.com б 78 VERSAILLES Paille - peinture-paille.fr б 78 MANTES BUCHELAY Paille - peinture-paille.fr б 78 COIGNIÈRES Océanis - oceaniscarrelage.fr б 84 ORANGE Argensol Peintures - argensol-peintures.com 89 AVALLON Schiever Déco - holi-deco.fr б 89 AUXERRE Holi Déco - holi-deco.fr б 95 PERSAN Paille - peinture-paille.fr 97 SAINT-PIERRE & SAINT DENIS Espace Déco La Réunion - espacedeco.re www.coretecfloors.comSuivez-nous pour plus d’inspiration ! La céramique 2.0 Le carrelage sans collage

Paris ne laisse pas Florim de marbre

C’est dans la capitale française que la marque italienne de revêtements et d’ameublement en grès cérame implante son huitième flagship-store.

Depuis 2009, Florim a entamé une démarche d’internationalisation et ouvre à cette fin des showrooms tout autour du monde. En juin dernier, c’est donc Paris qui a rejoint la liste des villes accueillant ses flagship-stores, déjà présents à Milan, New York, Moscou, Singapour, Francfort, Londres et Abu Dhabi, sans oublier, bien sûr, la Florim Gallery, à Fiorano Modenese (entre Parme et Bologne). Idéalement située avenue de l’Opéra, entre le Louvre, la place des Victoires, la place Vendôme et l’opéra Garnier, cette nouvelle adresse implantée dans un immeuble de style haussmannien se veut un lieu de rencontre et de dialogue avec les professionnels de l’architecture et les prescripteurs. Sur deux niveaux et 650 m2 au total, elle présente les collections de grès cérame de la marque. De grandes dalles d’une dimension atteignant jusqu’à 320 x 160 cm s’exposent ainsi de deux façons. Au rez-de-chaussée, le showroom est aménagé à la manière d’un appartement et propose des réalisations variées : cuisine, salon, chambre, salle de bains… Chaque espace permet de valoriser à la fois la pluralité des décors, mais aussi les prouesses architecturales permises par les revêtements, au sol, au mur, en ameublement ou autre agencement spécifique, à l’instar de la tête de lit éclairée dans la chambre. Au sous-sol, dans une expression plus sobre, les collections sont à la fois posées aux murs et dans un immense meuble à tiroirs au centre de la pièce, dont chacun renferme une référence. Florim a choisi de s’associer avec David B, partenaire prestigieux et historique du groupe, qui a une parfaite connaissance du marché de la décoration. Pour l’ouverture, le fabricant est donc accompagné d’autres marques, également italiennes, comme Agape, Gessi et Modulnova. « Nous souhaitons nouer des liens avec les grandes agences d’architecture et promouvoir les produits Florim et l’utilisation des grandes dalles, tant pour les applications de revêtements traditionnels que pour le marché du mobilier. Notre parcours d’internationalisation se poursuivra dans les mois à venir avec deux nouvelles ouvertures », a indiqué Claudio Lucchese, le président de l’entreprise.

Dans le dernier flagshipstore Florim, ouvert à Paris, deux types de présentation s’organisent : des mises en situation dans un arrangement domestique facilitent la projection des clients ; parallèlement, des panneaux de présentation par référence permettent d’avoir une vue d’ensemble des différentes collections.

Florim flagship-store. 32, avenue de l’Opéra, 75002, Paris. Tél. : 01 83 75 21 75.

296
ID-CARRELAGES NEWS SHOP

Tapis La fibre optique

S’inscrivant dans la longue tradition du travail ancestral, aussi méticuleux que miraculeux, des artisans du tapis, les designers signent des pièces qui s’apparentent à de véritables tableaux. Ces créations textiles portent bien leur nom, offrant dans le même temps à nos pieds ravis le luxe du noué main.

Dossier réalisé par Serge Gleizes

Le tapis Sakura SA35596 en version Gray Flannel (Limited Edition).

Fanny Rozé, au fil de la nature

À l’occasion de cette première contribution apportée à l’univers du textile proprement dit, l’architecte Fanny Rozé tisse un peu de son jardin secret. Sa collaboration fort concluante avec la manufacture Pinton a donné naissance à deux tapisseries et à trois tapis dans lesquels se devine sa vision poétique de la nature. Propos recueillis par Serge Gleizes

Est-ce votre première création textile ? Oui. Tout a commencé il y a un an, dans le cadre de mes premières réalisations pour des particuliers. J’ai débuté ma carrière par des projets architecturaux de programmes immobiliers neufs, puis je me suis orientée en 2016 vers la réhabilitation, qui correspond davantage aux valeurs que l’on défend aujourd’hui et à ce à quoi je crois personnellement. C’est en 2018 que j’ai vraiment abordé mes premiers chantiers résidentiels.

Comment s’est passée votre rencontre avec la manufacture Pinton ? Je passais par hasard devant le showroom et j’ai sonné. Caroline Matinier, l’une des commerciales, m’a ouvert. Le courant a tout de suite circulé entre nous. Elle m’a emmenée à la manufacture et dans l’atelier de teinturerie : j’y ai vécu une révélation. Puis j’ai rencontré Lucas Pinton et on a commencé à travailler ensemble sur la tapisserie Et au milieu coule la forêt ainsi que sur quelques tapis pour des projets confidentiels.

Quelle inspiration pour cette collection ?

La mer, la forêt, le ciel et les éléments naturels me fascinent… Sur la tapisserie, on a «  projeté » les ombres d’un bois, en automne. J’ai grandi à la campagne, loin de l’eau. Ce manque a sans doute généré l’esprit de la collection.

Combien de pièces en tout ?

On compte la tapisserie Et au milieu coule la forêt ; un tapis haute couture tissé de laine, de soie et de métal, Eucalyptus ; deux tapis « prêt-à-porter » en laine et en bambou, Infini et Onde. La distinction entre « haute couture » et « prêt-à-porter » réside dans la différence de main-d’œuvre et de complexité du tissage.

Qu’en est-il justement des techniques ?

Excepté la tapisserie réalisée dans la grande tradition de la manufacture d’Aubusson, tous les tapis sont tuftés main. Pour elle, on a travaillé les textures, les reliefs, les boucles, les velours, la colorimétrie – toutes les teintures sont naturelles, fabriquées spécialement, l’étape la plus longue et la plus délicate. Cela a duré quatre mois en tout contre environ trois semaines de travail pour un tapis tufté main.

Comment la collection est-elle diffusée ?

Elle a été lancée en juin au showroom parisien de la manufacture Pinto. Et depuis, Infini et Onde figurent dans la boutique en ligne de l’enseigne. L’ensemble regagnera le showroom de mon agence, enrichi d’Écume crépusculaire, une tapisserie conçue un peu plus tard.

Dans le showroom de l’architecte Fanny Rozé (au centre), on peut découvrir son très récent travail textile, une collection qui fait la part belle aux teintures naturelles, aux effets optiques et aux reliefs, comme un retour aux sources : à gauche, au mur, le tapis Eucalyptus et, au sol, Infini ; à droite, la tapisserie Et au milieu coule la forêt et le tapis Infini.

Manufacture Pinton (showroom Paris). 71, rue du Cherche-Midi, 75006 Paris.

Tél. : 01 45 44 60 02. Pinton1867.com

300 ID-TAPIS DESIGN
© NICOLAS
CLAUDE CARTIER DÉCORATION | 25 RUE AUGUSTE COMTE, LYON | 33 RUE SALA, LYON

Jan Kath, du nord à l’Orient

Lumière nordique, symbolique chinoise, hommage à la manufacture de La Savonnerie… Les trois dernières collections de tapis signées Jan Kath sont l’illustration de ce qui fait l’identité de cette marque depuis sa création, soit la réinterprétation de la nature, des légendes et de l’histoire du tissage.

Même lorsque le motif est figuratif, tout finit dans une forme d’abstraction. Le dessin se laisse patiner, comme effacé par le temps, ou du moins par l’effet créé par un savant tissage de la fibre textile. Sauf qu’ici, le temps qui passe n’efface rien. Au contraire, il fige dans les fils des tapis des histoires et des traditions populaires. Telle est la démarche de cette prestigieuse marque allemande née en 1997, qui se nourrit de voyages à travers le monde mais aussi intérieurs. C’est ce que traduisent les trois collections présentées au dernier Salon du meuble de Milan, les lignes «Spectrum » et « Savonnerie surprise », ainsi que la série « East », exposée à la galerie milanaise Alberto Levi. Outre la diversité de leur inspiration et

leur tissage, le point commun de ces trois éditions réside dans le savoir-faire du noué main au Népal et dans leurs matières exceptionnelles – laines peignées et filées main des Highlands, mélangées à une magnifique soie chinoise. « Spectrum », aux 35 références, évoque la magie des aurores boréales. Le traitement des lumières de l’arc-en-ciel dans des tonalités fondues est le fruit de remarquables prouesses techniques. Enrichissant les modèles de la collection « Erased Heritage », les pièces de « Savonnerie surprise » réinterprètent dans des rose-violet et bleus abyssaux les motifs de tapis des grandes manufactures du XVIIIe siècle. Autre caractéristique de la collection, les effets irisés brillants et mats nés de l’alternance entre laine et soie. Enfin, avec « East », c’est à l’Orient que Jan Kath rend hommage, et plus particulièrement au kintsugi, une technique japonaise de réparation de la céramique avec de la poudre d’or. Quant au motif, l’inspiration est née lors d’un voyage en Chine, qui lui fit découvrir la richesse des textiles. D’où ce dragon, omniprésent dans la culture chinoise, baromètre des saisons et des moissons, souvent brodé sur des étoffes vibrantes de lumière. Et ici sur des tapis comme autant d’invitations au voyage…

1/ La nature et la danse de la lumière dans l’obscurité ont inspiré le designer pour sa ligne « Spectrum ». Ici, tapis Andolo, en laine et en soie. 2/ Créature légendaire emblématique de la culture chinoise, le dragon est ici magnifié.

Tapis Imperial Dragon Deposit, collection « East », en laine, en soie et en ortie.

302
© LARS LANGEMEIER ID-TAPIS DESIGN 1 2
HOCKNEY MARSEILLE
10ÈME |
Saint-Tronc
 ˆ̊ MINORQUE MARSEILLE 7ÈME | Bompard   ˆ̊

Tableaux à fouler

Fleurs et motifs géométriques travaillés dans des couleurs joyeuses, une tendance affirmée de la saison. Par Serge Gleizes

Diurne tisse les émotions

Si le designer et photographe Mattia Bonetti travaille régulièrement avec la galerie parisienne pour ses nombreux projets, c’est en revanche la première série de tapis qu’il a dessinée pour elle. Sept tissages en laine et en soie fort différents dans leurs inspirations, mais qui s’inscrivent bien dans sa démarche : « Reprendre, détourner, citer, reconnaître, danser avec les références… » comme la définit Marcel Zelmanovitch, fondateur de la Galerie Diurne. Avec Néro, le créateur a interprété l’idée de la monochromie ; avec Fotia (photo), l’abstraction dans des tonalités flamboyantes proches des écailles de tortue ; avec Gi, des gribouillages qu’il réalise lorsqu’il est au téléphone… Et comme le dessin est ici primordial, les croquis seront exposés avec les tapis, parmi du mobilier prêté par la galerie David Gill (à Londres), histoire de raconter cet univers très personnel que Mattia Bonetti sait à chaque fois rendre universel.

Galerie Diurne. 45 et 50, rue Jacob, 75006 Paris. Tél. : 01 42 60 94 11. Diurne.com

Tai Ping, l’option florale

Représentant fleurs et feuillages traités dans des fondus et des lavis délicats, les trois nouveaux tapis Regalis, Borealis et Anamorphosis de la dernière collection « Floræ Folium » ont le charme des planches botaniques de jadis. Le designer et directeur artistique Sam Baron (photo), créateur de cette ligne figurative qui se nourrit d’inspirations bucoliques, a abandonné la virtualité numérique pour replonger dans les sources de son métier, le dessin, qui ne lasse jamais. Et plus concrètement, il est revenu au papier, au crayon, au graphite, à la craie et au pinceau pour dessiner d’une main inspirée les motifs de ces tapis en laine et en soie. Une belle réinterprétation du classicisme et d’un savoir-faire artisanal, mais également une réflexion sur le temps, l’inachevé et la fragilité de cette nature dont on oublie trop souvent de contempler la beauté éblouissante.

Tai Ping.

3, place des Victoires, 75002 Paris. Tél. : 01 42 22 96 54. Taipingcarpets.com

Edition 1.6.9, la trame graphique

C’est sans doute l’assemblage de formes et de couleurs qui saute d’emblée aux yeux lorsque l’on observe ces deux nouvelles productions. D’où le nom de cette collection minimaliste et graphique, « Collages », dessinée par la designer textile Marie Bastide, diplômée des Arts décoratifs de Paris. Réalisés et édités par Edition 1.6.9, les deux modèles Doblas et Coban ont été traités comme des tableaux abstraits où les figures géométriques aux couleurs fortes diffusent également dans l’espace une lumière enveloppante. C’est au cours d’un projet résidentiel que l’idée de ces deux « noués main » en laine et en soie selon les techniques ancestrales népalaises ont vu le jour, confirmant le talent de coloriste de la designer, qui a effectué ici une recherche autour de la forme, de la couleur et de la texture pour laisser parler librement son imaginaire.

Edition 1.6.9. 169, boulevard Haussmann, 75008 Paris. Tél. : 01 53 76 36 86. Edition169.com

304 ID-TAPIS NEWS
© VINCENT
LEROUX
© TAI PING
© FRANCISAMIAND

Moderne depuis 1949. Des milliers de combinaisons encore à découvrir.

Conçu et fabriqué en Suède. stringfurniture.com/find-a-store

Beauté au naturel

Le travail de textures travaillées dans des tonalités ton sur ton se révèle l’une des tendances de la saison.

Par Serge Gleizes

Limited Edition, hommage à la nature

Déclinaisons pastel, travail du relief, formes libres… Limited Edition place à chaque fois au cœur de ses recherches de nouvelles formes, textures et couleurs afin de faire de ses tapis des créations à vivre qui se fondent dans le décor. Pour dessiner le modèle Agate High, un tufté main mélangeant principalement la laine, la soie et le lin, la marque s’est inspirée des strates de couleurs de la pierre éponyme rendant ainsi hommage aux merveilles de la nature. Même travail de superposition de formes organiques pour le tufté Cosmic Cocoon (photo) en laine, en Tencel (une fibre obtenue à partir du bois d’eucalyptus) et en lin. Des créations fidèles à la philosophie de cette entreprise familiale qui a récemment investi dans une filature de laine et créé son propre atelier de teinturerie, afin de réaliser ses tapis sur mesure sur le site de tissage et de tuft.

Limited Edition. 11, rue de Mézières, 75006 Paris. Tél. : 01 45 48 90 75. Le.be

Élitis, impressions d’ailleurs

C’est la beauté du naturel que les dernières nouveautés indoor de la marque défendent. Certaines ont été réalisées à partir d’un tressage de jute, une fibre végétale assemblée à la main, composant ainsi des pièces quasi uniques, notamment par leur couleur qui peut varier d’une tresse à l’autre. Exemple avec les modèles graphiques Penny Lane (photo) ou encore Kool dont l’élégante rusticité puise ses sources dans les tonalités de la terre et du soleil. Mais c’est davantage le sens du toucher qu’Élitis explore et peaufine en matière de tapis, pour les modèles Oman et Doha en laine néo-zélandaise, bordés d’une broderie manuelle et pourvus d’un envers en coton pour assurer une meilleure tenue. Filage, tressage, broderie, teinture… Tout est fabriqué en Inde selon des techniques ancestrales et des savoir-faire que la marque défend depuis toujours.

Élitis. 5, rue Saint-Benoît, 75006 Paris. Tél. : 01 45 51 51 00. Elitis.fr

Gan à pile ou face

C’est du principe d’un vêtement réversible que la designer belge Charlotte Lancelot s’est inspirée pour dessiner la dernière collection de la marque espagnole avec laquelle elle collabore depuis 2012. C’est d’ailleurs le nom qu’elle lui a donné, « Reversible » (photo), qui se met côté pile l’été et côté face l’hiver ou inversement. Sur une face, de la laine vierge affiche de beaux effets marbrés, sur l’autre, du lin et du coton générent des motifs plus calmes. À cette ligne de tapis réalisée de manière artisanale s’ajoute une gamme tout aussi réussie de poufs coordonnés. Celle-ci est née aussi d’une collaboration entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et le studio textile No More Twist, fondé par la créatrice Marie Beguin (diplômée en design industriel de l’école de La Cambre, à Bruxelles). Elle y a donc déployé la palette de ses passions : l’écologie, l’esthétique et la réactualisation de techniques anciennes pour améliorer le quotidien.

306 ID-TAPIS NEWS
Gan-rugs.com
© ANGELSEGURAFOTO
Paris Xe Quartier Magnitatem consequas cus magnimporum XXX m² X XXX XXX € 01 XX XX XX XX Paris 14e Vavin / Raspail Superbe duplex avec 123 m² de terrasses arborées Prix : 5 000 000 € 01 45 49 20 20 16 AGENCES À PARIS ET LILLE MAISON FAMILIALE DEPUIS 1984 Junot.fr VENTE LOCATION GESTION
Matière à vivre dckc.fr/sunbrella Confort, résistance et texture avec les tissus Sunbrella®. RÉSISTANT À L’EAU ET AUX TACHES • FACILE D’ENTRETIEN • LAVABLE À L’EAU DE JAVEL • RÉSISTANT À LA DÉCOLORATION FACE AUX UV Edition June 2022 - SAS DICKSON CONSTANT - capital 12.640.000 euros - 381 347 970 R.C.S. Lille Métropole - Photos : Edouard Auffray Sunbrella® is a registered trademark of Glen Raven, Inc.

Tissages à émotions variables

La première tendance renoue avec un savoir-faire ancestral, la deuxième avec les tissages et les imprimés ethniques, et la dernière avec une inspiration qui touche tous les arts.

Trois courants qui font rimer broderie, ikat et nature pour tisser des univers chaleureux et habités. Dossier réalisé par Serge Gleizes et Anna Maisonneuve

Tissus Fanfare, Festival et Tartarin, collection « Parade » (Pierre Frey).

Générosité naturelle

Toujours égale, la nature ? Certes pas, mais néanmoins nourricière, inspirante et apaisante. C’est ce que traduisent les dernières collections de tissus, riches de motifs fleuris et de végétaux déclinés aux couleurs des champs et des jardins. Euphorisantes…

Page de gauche Satin de coton Neofelis, existe en trois palettes : vert pétrole, céladon (photo), noir-fauve et blanc-kaki (Casamance). Un univers qui associe végétation, géométrie et motif animalier. 1/ Housses de coussin Pheodora en laine, dos en coton et, dessous, Leo en coton, biais en lin (Madura).

© FRANCIS AMIAND

2/ Jacquards Faustine en coton, en viscose, en polyester et en soie, et, à droite, Bianca en lin, en coton et en polyamide (Manuel Canovas). 3/ Imprimés Polynésie mordore et Polynésie émeraude en polyester avec papier peint intissé coordonné, collection « Autour du monde », design Jean Paul Gaultier (Lelièvre).

© MORGANE LE GALL 4/ Tissu Melora en coton et en polyester, collection « Colour Fabrics » (Harlequin). 5/  Sur le canapé, tissu Very Rose and Peony en coton et en polyester, collection « One Sixty Fabrics » (Sanderson). 6/  Jacquard Tivoli en coton, en lin, en viscose et en polyester (Osborne & Little). 7/  Jacquard Mirari en viscose et en polyester (Kvadrat). 8/  Velours Cycas en polyester, collection « Opus » (Nobilis).

5

311 ID-TISSUS TENDANCES
4 6
78 1 23

Broder sur de nouvelles gammes

Désuète la broderie ? C’est tout le contraire que démontrent les dernières collections de tissus avec des cotons et des lins parés de figures géométriques, de jardins, de motifs égyptiens… Autant de rendus abstraits ou figuratifs pour personnaliser une fenêtre ou habiller un fauteuil d’une note précieuse et contemporaine.

Page de gauche Jacquard Potier de Provence en coton, en viscose et en polyester, réversible, collection « Terre des ocres » (Misia). Des motifs tout en courbes, qui évoquent le savoir-faire des métiers d’art traditionnels provençaux. 1/  Sur le sofa, housse de coussin Kanan en coton ; rideau à œillets Kanour en viscose et en lin, broderie en coton (Madura).

©  FRANCIS AMIAND 2/  Broderie Masha Émeraude en lin, en viscose et en polyester (Manuel Canovas). 3/  Broderie LZ 884 01 – La Danse des blés en lin et en jute, collection « Expression » (Élitis). 4/ Satin de coton brodé Tea Cat en coton, en viscose et en polyester (Rubelli). ©  RUBELLI SPA 5/  Broderie Fleurs d’eau en polyester, en lin, en coton, en viscose et en Lurex, collection « Merveilles d’Égypte » (Pierre Frey).

©  PHILIPPE GARCIA 6/  Jacquard Lelio en viscose et en polyester, collection « Extravaganza » ; sur le pouf, tissu Froufrou en coton, en polyester et en polyamide, collection « Anatolia » (Nobilis). 7/ Passementerie Mirador Braid en lin, en viscose et en polyester (Colefax and Fowler). 8/ Collection « Voyage imaginaire » en coton et en lin, broderie en viscose (Casamance).

313 ID-TISSUS TENDANCES 54 6
78 123

L’ikat sur un fil

Oriental l’ikat ? Certes, mais surtout chatoyant, mystérieux, envoûtant… C’est toute la magie de l’Asie que cette technique de teinture et de tissage originaire d’Indonésie recèle dans ses fibres. Retour sur une tendance forte de la saison et qui fait voyager.

Page de gauche Jacquard Yozgat en coton, en acétate et en polyester et uni Menerbes en lin et en polyamide, collection « Rêveries orientales » (Pierre Frey). Une trame irisée et précieuse pour le premier, un charme simple et authentique pour le second. 1/ Rideau de satin jacquard Moda en viscose et en lin (Élitis). 2/ Jacquard Lettere Persiane en laine (Dedar). Une toile très légère et transparente imprimée d’un motif oriental, dont le tombé fluide est idéal pour des rideaux. © ANDREA FERRARI 3/ Housses de coussin Anjali en velours de coton et, à gauche, Padma en coton et en lin (Madura). © FRANCIS AMIAND 4/ Housses de coussin en jacquard Frida et Kita (à droite) en coton, en viscose, en lin, en acrylique et en polyester (Manuel Canovas). 5/  Sur le sofa, jacquard Baroda Baroda en viscose et en polyester, et rideaux en jacquard Baroda Pataudi en viscose et en polyester (Nina Campbell). 6/ Jacquard Tambara Twilight en viscose et en polyester, collection « Itami » (Romo). Un tissage multicolore avec un motif à chevrons. © DAMIAN RUSSELL

315 ID-TISSUS TENDANCES 43 5
6 1 2

Tristan Auer voyage en terre textile

Graphique, enveloppante, déclinée dans les tonalités sensuelles du désert… ainsi est « Najd », la dernière collection très archi lancée par Lelièvre. Forcément, elle est signée Tristan Auer, qui s’est inspiré de l’architecture de la région de Najd, en Arabie saoudite, pour la dessiner. Sublime ! Propos recueillis par Serge Gleizes

« Najd » n’est pas votre premier travail dans l’univers du tissu et surtout avec Lelièvre… Effectivement, en 2020, j’ai dessiné « Premier Acte » pour cet éditeur, une collection capsule qui comprenait tapis et tissus destinés à habiller une ligne de mobilier (éditée par Red Edition). Nous nous étions quittés en nous disant que nous ferions un jour une collection complète ensemble. Pour moi, cela a toujours été un rêve d’enfant de dessiner des tissus et surtout de travailler pour Lelièvre… Étudiant, j’utilisais déjà leurs étoffes, et j’ai continué sur mes chantiers. Cette seconde collaboration est arrivée au moment où notre agence devait réaliser trois grands hôtels en Arabie saoudite.

D’où cette inspiration ?

Absolument ! Najd est une région désertique avec des villages connus pour leur architecture aux lignes épurées, aux motifs géométriques, bien avant l’Art déco…

Comment s’est passée la collaboration ?

En général, une collection de tissus s’élabore en un an. Celle-ci a été un peu plus longue à réaliser en raison du confinement. La ligne comprend une dizaine de références avec des variations de dessins tissés dans des laines, des cotons, des lins et même des chenillés. Tous les motifs fonctionnent ensemble. J’ai eu une totale carte blanche.

Le textile d’ameublement est parfois si peu utilisé dans votre métier…

Pas en ce qui me concerne. J’ai souvent gagné des projets en posant simplement des tissus sur une table et en racontant une histoire. Le textile est la base de notre travail. C’est une matière vivante qui enlace, dans laquelle on se drape, qui fait partie de notre intimité. On l’emporte généralement avec soi lorsque l’on déménage. Il n’y a pas de différence entre une étoffe d’ameublement et un tissu de prêt-à-porter. Ce sont souvent les mêmes usines qui les tissent. D’ailleurs, pourquoi ne pas confectionner parfois un costume avec un tissu destiné à habiller un canapé ? Il en va de même pour nos projets d’aménagement d’intérieur de voitures où, là aussi, c’est une question de fibre textile, d’harmonie, de texture…

Votre prochain chantier ?

L’hôtel Carlton, à Cannes, qui sera livré début 2023.

1/ Le jacquard traversé de trames de lin Dunes

2/ Avec ses motifs irréguliers, le jacquard Héritage en coton garnit le paravent. Pouf recouvert de jacquard Nomade. Canapé tapissé de jacquard Sillons.

3/ L’architecte d’intérieur et designer Tristan Auer.

Lelièvre. 13, rue du Mail, 75002 Paris.

Tél. : 01 43 16 88 00. Lelievreparis.com

316 ID-TISSUS DESIGN
© AMAURY LAPARRA
12 3
www.madura.frCoussin et édredon PADMA,
coussins ANJALI et panneau
LALITA

Humbert & Poyet recrée l’esprit Riviera

Emil Humbert et Christophe Poyet signent leur première collection de tissus et de mobilier indoor-outdoor pour l’éditeur Nobilis. Une élégante déclinaison de motifs Art déco pour renouer avec l’esprit de la mythique Côte d’Azur. Propos recueillis par Serge Gleizes

Vous aviez dessiné le tissu Rebonds, chez Le Manach (Pierre Frey), dans un esprit Art déco. Comment avez-vous rencontré Nobilis ? En fait, cela fait très longtemps que Nobilis nous accompagne dans la réalisation de nos chantiers. Et là, l’enjeu était de créer pour cette belle maison française une collection de tissus ainsi qu’une ligne de mobilier pour la compléter. L’idée était séduisante.

Quelle inspiration a-t-elle guidé la création de ces deux lignes ? Le graphisme des années 30 et 40, l’énergie positive de la Riviera de ces années-là. D’ailleurs, on a baptisé nos modèles de noms évoquant la Côte d’Azur : Corniche, Beach Club, Paloma, Cap…

Pourquoi la collection « Villa Riviera » mélange-t-elle indoor et outdoor ?

On réalise autant d’intérieurs que de terrasses, de jardins ou de lieux de bord de mer. Or, le développement du marché du tissu indoor-outdoor traduit un nouveau style de vie dans lequel la frontière entre intérieur et extérieur

s’efface. L’idée était de faire écho non seulement à cette tendance, mais aussi à notre sensibilité : une ligne qui réponde à un mode de vie propre au sud de la France.

Comment l’exprimer ?

On a joué avec les effets de matières, la 3D ton sur ton, les imprimés, le relief, les textures, le fil bouclette, le point mousse… On s’est focalisé sur des impressions graphiques, de faux unis, des volutes, des arcs de cercle, des rayures… et on les a déclinés dans une palette de safran, bleu Méditerranée, rouille, vert amande, gris et blanc. On souhaitait une collection colorée, joyeuse, avec des motifs figuratifs mais pas trop, qui évoquent un fruit, une fleur, quelque chose de « notre Sud ».

Et les deux lignes de mobilier ?

On a travaillé sur des détails, des ajouts d’anneaux, des pieds en forme de mandarine, différentes finitions : l’iroko brun et le bois laqué blanc… Mais on a surtout cherché à faire quelque chose de ludique, de léger, un mobilier de petite dimension, facile à déplacer et qui ait sa place dans un salon comme dans une véranda.

Comment s’est passée la collaboration avec Nobilis ?

Ils ont partagé leur savoir-faire pour nous guider au mieux dans notre projet et nous ont montré la pluralité des techniques pour créer de l’outdoor qui ressemble à de l’indoor. Ce fut une véritable collaboration.

3

1/ Fauteuils Californie en iroko brun, garnis de tissu Paloma 2/ Canapé indoor Champfleury, recouvert de tissu Paloma, et fauteuil indoor Roquebrune, tapissé de tissu Corniche 3/ Avec la collection « Villa Riviera », Emil Humbert et Christophe Poyet matérialisent leur Sud et répondent à la tendance dedans-dehors.

© FRANÇOIS COQUEREL

Nobilis.

38, rue Bonaparte, 75006 Paris.

Tél. : 01 53 10 27 30.

318 ID-TISSUS DESIGN
2
1
SHOWROOMS PARIS - LONDON misia-paris.com
COLLECTION TERRE DES OCRES

Dedar traverse le temps et les continents

C’est à la réinterprétation de grandes factures textiles que s’est livré l’éditeur de tissus italien pour donner le ton de sa dernière collection. Et cela à travers deux grandes thématiques : « Contemporary Archives » et « Archives Prints ».

La marque milanaise s’est plongée dans ses archives et dans l’histoire des techniques de tissage pour dessiner la collection de cette année. Et cela en veillant à ne jamais perdre le fil de sa philosophie – la modernité – et, peut-être aussi, à jouer la carte d’une certaine sobriété, signe des temps. Cela se voit dans des impressions parfois très fondues, comme des décors qui s’estompent, et surtout dans des unis subtils, presque neutres. Pour la ligne « Contemporary Archives », les jacquards s’inspirent aussi bien de la mode que de l’art et du voyage. On y voit des rayures, des motifs de cravates anglaises (modèle Reginaldo, traité en plaid), côtoyer des dessins très abstraits (jacquard Andirivieni). Inspiré de la tapisserie ancienne, le jacquard Erbaluce, évoquant un paysage entre ombre et lumière, fait écho à la peinture impressionniste que l’on

retrouve dans le magnifique dégradé Nenufar. Traités de manière stylisée, les thèmes floraux (satin de coton Kyllikki) se coordonnent aux dessins les plus graphiques (jacquard Free Jazz). Pour la seconde thématique, « Archives Prints », c’est surtout l’art du tissage et de l’impression qui a été réinterprété, à partir d’archives des XVIIe et XVIIIe siècles recourant à des techniques artisanales utilisées au ProcheOrient et en Occident. De quoi donner un air de jouvence aux imprimés inspirés du motif iranien paisley ou « cachemire » (satin de laine Paradiso Paisley), aux dessins reproduisant les arabesques végétales des jardins perses (voile de laine Lettere Persiane) ou encore aux rayures inspirées des tissus américains en laine appelés calamanco. De son côté, la gamme des unis a été tissée dans des laines et des lins naturels, dans des panamas (fibre nattée) teintés de manière artisanale ou encore dans des cotons recyclés inspirés de la matière des dhurries (tapis indiens ou pakistanais). Confectionnée depuis le XVIIIe siècle par les meilleurs ateliers de Côme, à la notoriété internationale, la gamme des soies comprend désormais des gros-grains (modèle Rapunzel) et des organdis mélangés avec de la laine mérinos (modèle Razmir), réinterprétant ici les vibrations des soies radzimir. Un voyage dans la lumière.

1/ Le jacquard Volver inspiré de la tradition japonaise associe la modernité des couleurs, de la matière et du motif à la technique traditionnelle de la brocatelle. La double trame trace un dessin en relief sur la chaîne du fond, entre brillance et matité.

2/ Le jacquard Nenufar à la surface ondulée suggère un jardin impressionniste. 3/ Le tissu double face en coton Andirivieni trace une cartographie abstraite pour des voyages imaginaires.

320 ID-TISSUS FOCUS
© ANDREA FERRARI 1 2 3

1

Cogolin ou l’art de renouer avec soi

Un nom prisé dans le monde entier pour ses tapis… La Manufacture Cogolin a pourtant lancé « Bord de mer », une ligne inédite de tissus d’ameublement, ravivant ainsi une activité qui faisait partie depuis le début des gènes de la maison. Histoire d’une résurrection.

Du soleil, il y en a beaucoup dans cette nouvelle aventure, parée d’élégance dans des unis pastel et de sérénité dans des tissages discrets… On avait oublié que la Manufacture Cogolin, bien connue pour ses merveilleux tapis graphiques aux couleurs éclatantes, avait également donné dans le tissu à ses débuts. Oubli rectifié grâce à l’actuelle directrice générale de la marque, Sarah Henry, qui a ainsi réveillé cette belle endormie d’un sommeil de quarante ans. « À sa naissance, en 1924, l’entreprise créait des tas de choses : des tapis, des tapisseries, des tissus… racontet-elle. Ces derniers ont toujours fait partie de son offre et de son histoire et cela jusque dans les années 90. On a retrouvé dans les archives des dessins magnifiques, dont le motif Camarat, que l’on a réédité pour cette collection. » Et quelle meilleure inspiration que celle de la Méditerranée, berceau de la manufacture, et la thématique « maison de vacances

dans le Sud », pour suggérer « Bord de mer », une ligne inédite comprenant tissus d’ameublement, voilages, rideaux, tissus pour stores et coussins ? Soit neuf références d’étoffes baptisées notamment du nom des plages et des villages de la région varoise, confectionnées en Belgique et en France dans les couleurs, les matières et les textures emblématiques de l’établissement. « On a relancé cette ligne pour accompagner nos tapis, reprend Sarah Henry, pour créer un univers parallèle et cohérent avec la marque et son patrimoine. L’idée était d’agrandir et de retrouver un ancien métier, de renouer avec quelque chose qui manquait. » Spécialisée dès l’origine dans la sériciculture (l’élevage du ver à soie) et dans le tapis noué main, la Manufacture Cogolin est acquise en 1928 par l’ingénieur textile Jean Lauer. À la tête d’une entreprise de tisserands parisiens, celui-ci immerge son joyau dans le XXe siècle. Il fait venir des métiers à tisser à mécanisme jacquard et leurs innovations techniques ; surtout, dès les années 30, il offre à la maison une aura internationale. Nouveau départ en 2010 lorsque House of Tai Ping rachète la perle varoise. Le groupe hongkongais fait alors restaurer les machines, rénove les locaux, enrichit la palette de couleurs et de matières et remet au goût du jour la technique du noué main. « Bord de mer » s’inscrit dans le droit-fil de cette belle histoire…

3

La ligne de tissus « Bord de mer » dans ses nombreuses déclinaisons. 1/ Tamaris recouvre ces coussins. 2/ Patch s’invite sur cette tête de lit. Coussins revêtus de Tamaris et de Casabianca 3/ Devant ces voilages Capon, le sofa s’habille en Tahiti et les coussins en Camarat.

© GAËLLE LE BOULICAUT Manufacture Cogolin. 6, boulevard LouisBlanc, 83310 Cogolin et 30, rue des Saints-Pères, 75007 Paris.

Tél. : 01 40 49 04 30.

322 ID-TISSUS FOCUS
2
www.nobilis.fr
Editeur
de tissus, papiers peints, mobilier et tapis Canapé «Soriana», Design Tobia Scarpa, Ed. Vintage Cassina, 1970Galerie Glustin

Designers Guild, les vertus florales

Inspiration picturale, travail de mémoire…

L’éditeur britannique de tissus et papiers peints réinterprète avec toujours autant de brio le passé pour donner vie à des collections romantiques, joyeuses et contemporaines, le meilleur antidote à la morosité ambiante.

C’est une symphonie florale que Tricia Guild a orchestrée pour ses dernières variations textiles, mariant ce qui lui tient à cœur, la couleur et les fleurs et, surtout, le tissage des émotions, d’une certaine nostalgie aussi, mais une nostalgie euphorisante. Pour cela, elle s’est inspirée du Camden Town Group, incarné par les peintres Walter Sickert, Harold Gilman, Spencer Gore ou Lucien Pissarro, figures de ce mouvement postimpressionniste né au début du XXe siècle en opposition au conservatisme de la Royal Academy of Arts. La tendance fit sensation à Londres et la capitale anglaise devint celle de l’avant-garde. C’est à ce flamboyant courant pictural que la marque anglaise rend hommage avec deux collections. La première, « Tapestry Flower », est une gamme romantique imprimée de fleurs aux couleurs éclatantes, roses sauvages et pivoines (modèle

Thelmas Garden), dahlias et feuilles d’hostas (modèle Glynde), mais aussi de motifs graphiques et abstraits tout aussi décoratifs (modèle Grafton). La seconde, « Haldon Weaves », imite, dans ses déclinaisons unies, la peau de mouton ou d’agneau et la fourrure, et décline, dans ses imprimés, les motifs géométriques : tartan (modèle Abernethy), rayures (modèle Haldon) ou gros carreaux (modèle Delamere). Chez Designers Guild, créativité va de pair avec souci écologique : les fibres de laine sont donc recyclées ou recyclables et toutes les lignes de « Tapestry Flower » sont imprimées sur des lins certifiés Oeko-Tex et des cotons BCI (Better Cotton Initiative). La marque s’est aussi livrée à un émouvant travail de mémoire pour dessiner, produire et diffuser ses collections « English Heritage » en puisant son inspiration dans les archives de papiers peints historiques qui ont décoré les plus belles maisons anglaises. Aussi le modèle Suffolk Garden reprend-il le motif de l’oiseau « Hoho » apparu au début du XVIIIe siècle en Angleterre sur des meubles georgiens et des chinoiseries ou sur les murs de la majestueuse bâtisse de Crowe Hall, à Stutton. Tandis que le modèle Picadilly Park est né de la réinterprétation d’un fragment de papier peint ornant une maison de 1730 située Sackville Street au cœur de Piccadilly, à Londres.

À droite, Tapestry Flower Platinum est un motif très pictural de roses et de pivoines sur un fond damassé contemporain abstrait. Imprimé par procédé numérique sur du lin, il est certifié Oeko-Tex. À gauche, tissu à rayures Calozzo Stripes en taffetas. Pour un effet irisé et vibrant sur des rideaux, des coussins ou des stores sophistiqués. Ce modèle est également lavable et disponible en Trevira CS pour des commandes spéciales.

Designers Guild. 4, rue Vide-Gousset, 75004 Paris. Tél. : 01 44 67 80 71.

324
ID-TISSUS BRAND

Jacques : l’étoffe des modernes

Née à Bordeaux en 2017, la marque de décoration textile au nom volontairement anachronique souffle un vent de gaieté dans nos intérieurs avec ses tableaux et ses coussins en lin, qui puisent leur inspiration dans le design et l’art du XXe siècle.

Élégant, un brin désuet, visuel et graphique. Pour Christelle Bardet, le prénom Jacques évoque aussi une histoire personnelle : un membre de sa famille travaillant dans le tissu. En 2017, lorsqu’elle crée sa griffe vouée à la décoration textile, elle opte pour le lin. Un choix loin d’être anodin. « Il y avait une préoccupation croissante : l’écologie, rembobine cette ancienne styliste. Quand je me suis interrogée sur les matières que j’allais employer, le lin s’est rapidement imposé. » Et pour cause. Peu gourmande en eau et en pesticides, cette fibre végétale et durable offre un autre avantage de taille : « L’Hexagone en est le premier producteur au monde », rappelle cette native de Talence en Gironde. Cultivée en France, la matière première,

épaisse et souple, est tissée en Belgique au sein d’une entreprise familiale labellisée « Masters of Linen »* avant de rejoindre deux ateliers des Vosges – l’un pour l’impression, l’autre pour la confection. Côté motifs, Christelle Bardet habille ses coussins d’un graphisme sobre, mais audacieux, qui célèbre une ligne pure et raffinée et des aplats souvent colorés. Ses influences ? Les mouvements artistiques et l’architecture des années 50 à 80 – les Bordelais de l’agence Salier, Courtois, Lajus et Sadirac, ou encore Richard Neutra, Marcel Breuer, Mies van der Rohe, les modernistes japonais et belges, entre autres. Toutes ces références nourrissent un corpus iconographique où les teintes brutes rencontrent motifs élémentaires et volumes organiques. Depuis peu, Christelle Bardet prolonge cet imaginaire dans des pièces uniques : des tableaux textiles qui s’arrachent comme des petits pains. Réalisées au sein de son atelier bordelais à partir de chutes de lin, ses compositions murales assemblent couleurs et formes géométriques et convoquent façades et bâtiments brutalistes ou modernistes.

1/ Christelle Bardet est la fondatrice de la marque Jacques, qui a fait du textile de maison inspiré par les mouvements modernes en architecture, en design et en art, sa spécialité.

2/ et 3/ Les housses de coussin Structure, Éclipse, Paysage urbain (en haut) et La Ville (ci-dessus).

Si le noir et blanc est souvent convoqué, la couleur est loin d’être absente des collections.

326
© FRANÇOIS PASSERINI* Qui garantit la traçabilité européenne du lin, de la plante au fil et au tissu. ID-TISSUS FOCUS 12 3
www.waterrower.fr EXLUCISIVE FITNESS SOLUTIONS * * Solutions de fitness exclusives MAISON - HÔTELLERIE - BIEN-ÊTRE - FITNESS
Rameur WaterRower Original en Noyer NOHrD Bike Pro en Noyer Tour d’Haltères Swing Tower en Noyer

La bonne direction

Trois maisons éditrices de tissus ont récemment renouvelé leur tête créative. Celles-ci se sont bien sûr inspirées de l’identité de leur marque respective pour créer leurs nouveautés, mais sans parodie ni copié-collé.

C’est sa troisième collection qu’Olivia Deruelle, directrice artistique de Manuel Canovas depuis 2020, présentera à Paris Déco Off, en janvier 2023. « Pour cette nouvelle édition, on a essayé de raconter une histoire en se référant au lien étroit que la marque entretient depuis toujours avec le voyage », affirme cette ancienne de chez Nobilis, diplômée de l’école Duperré et de l’Atelier national d’art textile (une branche de l’ENSCI). Cela s’est traduit par des gammes de passementeries, de galons et de broderies spectaculaires et colorées, des jacquards aux motifs opulents, mais aussi par des unis. L’immersion de la D.A. dans les archives de la maison a donné par ailleurs naissance à la réédition du modèle Château de Marsan : « Cohabiter avec Larsen, appartenant au même groupe que nous, est en outre très enrichissant », conclut-elle.

Manuel Canovas. 6, rue de l’Abbaye, 75006 Paris. Tél. : 01 43 29 91 36. Manuelcanovas.fr

« Le voyage est le thème de notre prochaine collection, explique Béatrice Bostvironnois, directrice artistique de Larsen depuis 2020. Un sujet qui a toujours fait partie de l’histoire de la marque. La collection de janvier 2023 sera donc axée sur le Japon, un pays où je ne suis encore hélas jamais allée. On l’a traité d’une manière imaginaire, à travers ce que l’on connaît : ses jardins, son architecture, son artisanat, sa gastronomie… » De cette réflexion naîtra une collection texturée à base de matières naturelles (laine, lin, coton…). « À l’avenir, nous allons travailler sur des aspects plus ciblés de notre métier. La fenêtre, par exemple, comment l’habiller pour mieux capter la lumière », analyse cette diplômée des arts appliqués en création textile de Roubaix, aussi passionnée de création que de tissage.

Larsen (chez Manuel Canovas). 6, rue de l’Abbaye, 75006 Paris. Tél. : 01 43 29 91 36. Larsenfabrics.com

Alberto Caliri chez Missoni Home

Pour de bons motifs

Architecture, art et design, c’est autour de ces axes qu’Alberto Caliri, le nouveau directeur artistique de Missoni Home depuis mars 2022, a articulé sa première collection pour la célèbre maison milanaise. Maison qu’il connaît bien puisqu’il y dirige, depuis 2010, les collections mode homme et femme. Diplômé d’une école d’art, l’homme a suivi des cours de design et de mode à l’Institut européen de design (IED) de Milan et a commencé sa carrière par faire du conseil chez Prada, puis pour les cachemires Ballantyne et enfin chez Missoni, depuis 2006. Dévoilées lors de la scénographie « Welcome Back Dreams » organisée au showroom de Missoni en juin dernier pendant la Milan Design Week, les trois lignes « Roma », « Bali » et « Portofino » réinterprètent avec toujours autant de gaieté l’art du motif, dans un élégant culte du lifestyle.

Missoni Home. 242, boulevard Saint-Germain-des-Prés, 75007 Paris. Tél. : 09 83 93 18 99. Missonihome.com

328 ID-TISSUS NEWS
Olivia Deruelle chez Manuel Canovas Inspirations lointaines Béatrice Bostvironnois chez Larsen Voyage en terre japonaise Alain Gilles - « Fragilité & Matérialité ». Exposition présentée par Bonaldo & RBC à partir du 29 septembre 2022.
PARIS | LYON | MONTPELLIER NÎMES | AVIGNON
MADE.COM Design Ltd est une société à responsabilité limitée enregistrée en Angleterre et au pays de Galles. Numéro d’enregistrement : 07101408. Siège social : 5 Singer Street London EC2A 4BQ. Les Conditions Générales de made.com/fr s’appliquent. *Jamais Ordinaire Passez nous voir 52 rue Étienne Marcel, Paris 2e 11 bis rue Jarente, Lyon 2e Suivez-nous @madedotcom Bobo, fauteuil

Canapés à la folie, passionnément…

Qu’il habite les grands espaces ou les salons plus modestes, qu’il se tienne droit ou courbé, s’habille de tissu ou de cuir, de velours ou de bouclettes, quand on entre dans une pièce, c’est lui qu’on regarde. Et c’est tout ce qu’il dit de nous que l’on voit. Dossier réalisé par Caroline Blanc

Granbambola, canapé 3 places, extension du fameux fauteuil Le Bambole (1972) de Mario Bellini (B&B Italia). © TOMMASO SARTORI

Des airs de grands seigneurs

En îlot, en courbe, en ligne, en angle… peu importe. Même sous de vastes portiques, les canapés XXL volent la vedette : on ne voit qu’eux.

332332

Page de gauche Plus cosy que Cosy ? Cosy Curve ! Une version du best-seller de Francesco Rota aux lignes douces et chaleureuses et aux modules à dossier incurvé. Prix sur demande (MDF Italia chez Moda International). 1/ Le grand chic d’un Jean-Marie Massaud s’exprime dans les accoudoirs en cuir de son architectural Brera, ici en version courbe. Prix sur demande (Poliform sur Silvera.fr). 2/ L’art modulaire de Piero Lissoni porte un nom : Extrasoft Contenitori, qui au tissu marie le bois. 23 784 € (Living Divani sur M-ydesign.com). © TOMMASO SARTORI 3/ Toute l’harmonie de Cleo tient dans la douceur et l’intimité que recèle sa coque, signée Vincent Van Duysen. Prix sur demande (Molteni & C). 4/ Une banquise en tissu, c’est ainsi que se présente Pierre. Prix sur demande (Rugiano). 5/ Une profondeur incroyable, des coussins pliables. Standalto, de Francesco Binfaré, nous fait basculer dans une autre dimension. Prix sur demande (Edra). 6/ Malin comme un Singa avec ses appuie-têtes inclinables et ses sièges coulissants ! 1 929 € (Kave Home). 7/ Dives Soft, d’Antonio Citterio, aussi à l’aise en angle qu’en ligne. À partir de 8 000 € (Maxalto). 8/ Marie C. Dorner offre à Grand angle des dossiers à utiliser en têtière ou en calereins. Tout d’un futur classique. 16 813 € (Cinna).

333 5 3 4 6
78 1 2 ID-CANAPÉS TENDANCES

Mini canap’ Maxi design

Ou comment compenser une taille modeste par une personnalité hors du commun.

Page de gauche Plissé et sculptural, Gala s’affranchit des codes – à l’image de sa créatrice, Cristina Celestino –avec ses deux profondeurs d’assise. À partir de 7 975 € (Saba). © MATTIA BALSAMINI 1/ Enveloppé dans sa coque de bois, Forest Club dégage une grande fraîcheur. Design Philippe Starck. 2 375 € (Andreu World).

2/ Aussi danois que son auteur, Henrik Petersen, Berne s’affirme par un minimalisme empreint de douceur. À partir de 1 479 € (Bo Concept).

B [MFF] / YELLOWS 3/ Envie de philosopher dans le boudoir avec Rut ? Son piétement et sa tablette boisés invitent en tout cas au slow living. Design Thomas Bernstrand et Stefan Borselius. Prix sur demande (Blå Station). 4/ Aussi dodu qu’élégant, The A-Round-U exhale le parfum du confort. À partir de 985 € (Pols Potten). 5/ Compact, sobre et néanmoins plein d’allure, voici Brayla. 550 € (Made.com). 6/ S’asseoir dans Studio, c’est comme se poser sur un nuage des seventies : planant. Design Kristian Sofus Hansen et Tommy Hyldahl. 2 500 € (Norr11 chez Moda International). © MORTEN BENTZON 7/  Entre fashion et design, on voit dans Kite un trench-coat au col relevé. Design GamFratesi. À partir de 6 970 € (Porro). © KASIA GATKOWSKA 8/ Pas sûr qu’on ait envie de le partager ce Sit. Design Marco Zito. 1 728 € (Bross).

335335 54 6
© ELENA MAHUGO
© CHRISTIAN
7 8 1 2 ID-CANAPÉS TENDANCES 3

L’heure bleue

336 ID-CANAPÉS PANORAMA Capitonné, fluide ou enveloppant, aux formes surprenantes ou classiques, le canapé nous accompagne de l’aube au crépuscule.
1 2 3 4 1/  Canapé Ambrose Heal Club Set en tissu, 9 838 €. Lulu LaFortune. 2/ Canapé Major Tom en bois et en tissu, design Thomas Dariel, à partir de 5 760 €. Maison Dada. 3/ Canapé Improviste en tissu Moorea (100 % acrylique), design Sacha Lakic, 4 490 €. Roche Bobois. 4/ Canapé Ama en velours, à partir de 10 200 €. Paolo Castelli.

Cuirassés

noble par excellence, le cuir se met

service de la modularité et d’un design

mariant confort et personnalisation.

338 ID-CANAPÉS PANORAMA 1/  Canapé Le Mura en cuir, design Mario Bellini, à partir de 2 988 €. Tacchini. 2/  Canapé Himba en cuir, design Roberto Lazzeroni, prix sur demande. Baxter. 3/  Canapé modulable Adam en cuir, design Marcel Wanders, prix sur demande. Natuzzi Italia. 4/  Canapé Enna en cuir, design Hanne Willmann, 5 940 €. Leolux. 5/ Daybed Dorcia en cuir, design Jorge Arturo Ibarra, à partir de 7 797 €. Luteca. 6/ Canapé modulable Twiggy en cuir, design Rodolfo Dordoni, à partir de 3 580 €. Minotti. Matière
au
radical,
1 2 3 45 6
340 ID-CANAPÉS PANORAMA Minimaliste ou d’inspiration surréaliste, le design s’affranchit des codes et prend la clé des champs… Vert(u) 1/ Canapé Sand en tissu, design Daniele Lago, à partir de 8 000 €. Lago. 2/ Canapé Clarence en bois laqué et en velours, design Victoria-Maria Geyer, à partir de 9 877 €. Heimat. 3/ Canapé Lily en tissu, design Färg & Blanche, à partir de 3 290 €. Petite Friture. 4/ Canapé Cesare en velours, 1 499 €. Madura. 5/ Canapé Timber en tissu et en bois, design Charles Kalpakian, 4 890 €. Kann Design. 6/ Canapé Quilton en tissu, design Doshi Levien, à partir de 3 699 €. Hay. 1 4 5 6 2 3

beauté intérieure

Ce que l’on trouve chez vous… c’est vous. Votre mai s on , votre appar tement e s t un prolongement de votre p e rs onnalité, un concentré d e ce qu e vo us ête s, d e ce qu e vo us aimez et d e ce qui con s truit votre qu otidien. Auj o urd’ h u i , no us le sav on s : a m é n ag e r s on int ér ie ur,

c ’e s t libére r s on e sprit , c ’e s t o rgani s e r s e s p en sé e s, lu tte r cont r e le s t r e ss et r e d onne r d e l ’ e spa ce à sa séré nit é Pour que votre intérieur ne trahisse jamais vos sensations, nous concevons, réalisons et ins tallons vos aménagement s sur mesure pour que vous retrouviez votre beauté intérieure.

CRÉATEUR DE
TAO © DRVisiolabPhotos non contractuelles
archea.fr

Velours coté

lissé,

342 ID-CANAPÉS PANORAMA 1/ Divan Place des Victoires en tissu, design José Lévy, 11 493 €. Lelièvre Paris en exclusivité sur Madeindesign.com 2/ Canapé 070 en velours et en métal, design Kho Liang le, à partir de 3 950 €. Artifort. 3/ Canapé Gogan en tissu, design Patricia Urquiola, à partir de 6 546 €. Moroso chez Silvera.fr 4/ Canapé Marenco en velours, design Mario Marenco, 6 920 €. Arflex. 5/ Canapé Lena en velours, 3 320 €. Popus Editions. Côtelé ou
chatoyant, glamour, théâtral, ultra-doux, le sofa en velours a la cote.
1 2 3 4 5
Modèle Graphite / Gamme Alu 100 2022. N° 1 de la porte d’entrée / 35 ans d’expérience / Fabrication française sur-mesure. Retrouvez le modèle Graphite sur notre site. Je
suis
ces
d
oux bonjours comme ces beaux au revoir.

Franchissez la ligne

344 ID-CANAPÉS PANORAMA 1/ Canapé Rut en bois et en tissu, design Thomas Bernstrand et Stefan Borselius, prix sur demande. Blå Station. 2/ Canapé Cloud en tissu et en acier, design Marcel Wanders, 6 968 €. Moooi sur Madeindesign.com 3/  Canapé Giovanna en tissu, 3 170 €. Popus Editions. 4/  Banquette Loop en bois et en tissu, design India Mahdavi, à partir de 3 390 €. Gebrüder Thonet Vienna. 5/ Canapé Polder Sofa en bois et en tissu, design Hella Jongerius, 7 299 €. Vitra. Citron, pamplemousse, ocre, fauve, ambre… offrez-vous une page jaune dans votre intérieur.
! 2 3 4 5 1
CREATEUR FABRICANT AGENCEUR www.bluntmanufacture.fr Showroom et Atelier I 7 et 48 Bis rue Luis Mariano 64200 Biarritz I 06 88 49 24 25

La boucle est bouclée

Le canapé en laine ravive notre quête de confort. Son aspect moelleux et réconfortant, ses lignes généreuses, invitent à s’y lover.

346 ID-CANAPÉS PANORAMA 1/ Canapé Embrace en tissu, 9 290 €. Royal Stranger. 2/  Canapé Victoria en laine bouclée et en hêtre massif, à partir de 13 488 €. Le Berre Vevaud. 3/  Canapé Strong Special en acier et en tissu, design Eugeni Quitllet, à partir de 3 923 €. Desalto sur M-ydesign.com 4/ Canapé Luftballon en bois et en tissu, design Valter Cagna, à partir de 5 040 €. Gebrüder Thonet Vienna. 5/ Canapé Big en tissu et en acier, design BIG-Bjarke Ingels Group, à partir de 7 495 €. Cappellini.
1 23 4 5

Duvivier Canapés, le changement

Depuis qu’il a repris l’entreprise française de mobilier haut de gamme en 2016, Aymeric Duthoit s’emploie avec son équipe à en faire un fleuron de l’industrie hexagonale. Entre appels aux designers et investissements massifs pour créer un site de production ultramoderne, le pari est en passe d’être gagné… s’il ne l’est pas déjà ! Par Olivier Waché / Photos Didier Delmas pour IDEAT

«J’ai racheté cette société en 2016, mais je la considère comme un héritage. Mon souhait ? La transmettre un jour à mon tour en laissant une belle entreprise, dans laquelle chacun des 70 employés se sente bien, qui valorise et s’appuie sur des savoir-faire ancestraux et porte haut le luxe à la française. » Voici en quelques mots la façon dont Aymeric Duthoit résume sa vision et son ambition pour Duvivier Canapés, qu’il dirige donc depuis six ans. Après quatre années chez Steelcase, l’un des leaders du mobilier de bureau, puis quinze autres à la direction générale du constructeur de bateaux Beneteau, ce spécialiste du commerce choisit de reprendre une PME. Ce sera Duvivier Canapés, une maison dont l’origine remonte à 1840, lorsque François-Baptiste Duvivier, sellier-bourrelier, s’installe à Joussé, dans la Vienne. Dès l’origine, les fondamentaux sont là : le travail artisanal de précision, l’usage du cuir, du tissu et du bois. En 1978, Jean-Marie Duvivier, représentant la quatrième génération, ouvre non loin

1/ L’entreprise viennoise, dont les origines remontent à 1840, est basée à Usson-du-Poitou depuis 1978.

2/ Aymeric Duthoit, le dirigeant de Duvivier Canapés, pose sur un fauteuil Serge au boutonnage caractéristique, signé Pierre Gonalons en 2021, qui projette le classique Chesterfield dans une nouvelle histoire.

348 ID-CANAPÉS USINE
1 2

dans la douceur

un atelier de fabrication de sièges, à Usson-du-Poitou, où se situe encore aujourd’hui la société. La marque Duvivier Canapés, consacrée au secteur des canapés haute couture, est créée en 1989. La maison obtient le label Entreprise du patrimoine vivant en 2006, une reconnaissance qui récompense l’excellence des savoir-faire français. Le rachat effectué, Aymeric Duthoit entame un processus de changement. S’il n’est pas question de toucher à l’essentiel, il est en revanche envisageable, voire souhaitable, de donner une impulsion à la PME pour qu’elle s’inscrive dans son époque. C’est chose faite dès 2017, avec la création de l’application Duvivier Canapés, qui permet de configurer le canapé de son choix en 3D et en réalité augmentée. Côté produits, le dirigeant fait évoluer les gammes en se rapprochant du monde du design, dont la marque était jusqu’ici assez éloignée. « J’ai sélectionné des designers qui ont un véritable attrait pour les savoir-faire et qui ne craignent pas de s’investir dans notre domaine, avec nos modes de fabrication, d’aller au contact des artisans, indique Aymeric Duthoit. Ceux avec qui nous collaborons sont dans cette veine, en plus d’être pleins d’humilité et accessibles. »

La première sera Charlotte Juillard avec la collection « Jules », en 2018. L’année suivante, Duvivier Canapés accueille Guillaume Hinfray, designer et styliste, qui propose les lignes « Auguste » et « Émile ». L’entente est telle avec ce Français basé à Milan, qui a un pied dans la mode, plus précisément dans les accessoires, et l’autre dans le design, que Duvivier Canapés en fait son directeur artistique dès 2020, l’année où la

3/ L’entreprise utilise le cuir pleine fleur pour 60 % de sa production, le reste étant représenté par les tissus. Il provient pour moitié de la Tannerie Rémy Carriat, basée à Espelette, dans les PyrénéesAtlantiques. 4/ Chaque peau fait l’objet d’une scrupuleuse vérification pour éliminer le moindre défaut. Les pièces sont ensuite découpées avec cette machine à lame oscillante d’une extrême précision. 5/ Chaque modèle est fabriqué à la commande et peut être personnalisé. Les couturières préparent les housses sur des machines à coudre qu’il faut parfois adapter en raison du volume des pièces. 6/ Duvivier Canapés travaille avec des éditeurs de tissus de renom comme Pierre Frey ou Métaphores, mais a aussi autoédité sa gamme « Lutétia », imaginée par Guillaume Hinfray.

349 43 5 6

gamme « Elsa » est produite. L’an dernier, c’est Pierre Gonalons qui rejoint les rangs. Il propose Serge, une interprétation du classique canapé Chesterfield. « À chaque fois, les collections sont l’occasion de revisiter ou d’intégrer des savoir-faire, souligne Aymeric Duthoit. Avec Serge, par exemple, nous avons remis en place la technique du boutonnage. En cette rentrée, pour Paris Design Week, nous avons présenté le tressage enfilé, un procédé ancestral, mais dans l’air du temps. » Duvivier Canapés agit également en marque producteur (ou marque blanche) pour le compte de maisons de luxe, accompagne des designers sur leurs projets et intervient dans le contract et la prescription, grâce à son bureau d’études composé de six personnes. Aujourd’hui, ses relations commerciales avec d’autres entreprises représentent 35 % de son activité que le dirigeant souhaite passer à 50 % dans les deux à trois prochaines années. Et le nautisme est envisagé comme une voie de développement, tout comme l’hôtellerie 5 étoiles.

L’avenir s’écrit à Usson-du-Poitou

Les efforts de modernisation se concentrent également sur l’organisation et la production. L’ébénisterie et sa quinzaine d’artisans, qui se trouve à Lussac-les-Châteaux, à une vingtaine de kilomètres de là, sera d’ici à la fin de l’année rapatriée sur le site d’Usson-du-Poitou pour constituer un centre des savoir-faire. Pour cela, un bâtiment

1/ Les cales qui remplissent dossiers et assises sont composées d’un mélange de plumes, de petits morceaux de mousse et de fibres. Un polochon est fourni avec le canapé pour que le client puisse modifier le confort s’il le souhaite. 2/ Chaque commande bénéficie d’une traçabilité. Un échantillon est cousu pour permettre de retrouver les références, même une fois la période de garantie de dix ans achevée. 3/ Le site fonctionne comme un atelier traditionnel, où chaque intervention nécessite la main de l’homme. Ici, la mise en blanc. 4/ Les châssis garnis de ressorts et de mousse attendent d’être habillés de cuir ou de tissu et de retrouver les coussins confectionnés à part. 5/ Duvivier Canapés utilise des ressorts Nosag qui reposent sur un feutre en PET (polyéthylène) pour assurer un confort optimal de ses assises. 6/ Un soin du détail et une attention de tous les instants sont requis pour que chaque modèle soit le plus parfait possible.

350 ID-CANAPÉS USINE
1 2 43

flambant neuf de 1 200 m2 assorti d’un espace de stockage de 500 m2 est en train de sortir de terre. Ultramoderne, imaginé par l’agence d’architecture LT Archi, il sera doté de nouveaux équipements comme un centre d’usinage à commandes numériques 5 axes, une machine à commandes numériques Nesting et une cabine de peinture à ventilation verticale. L’investissement, d’environ 3 millions d’euros, doit engendrer un gain de productivité, améliorer la réactivité tout en limitant les transports, mais il ouvre aussi des perspectives de développement. « En plus des assises, nous produisons actuellement un peu de petit mobilier : tables basses, consoles, meubles bas… La nouvelle ébénisterie va nous permettre de fabriquer du mobilier à une plus grande échelle et d’aller vers d’autres typologies », indique le dirigeant. Au-delà de l’aspect purement productif, le nouveau centre est aussi l’occasion d’offrir aux employés de meilleures conditions de travail (un espace de restauration et une terrasse sont prévus), voire de favoriser la mobilité interne. Duvivier Canapés accompagnera, si besoin, les salariés pour compenser le surcoût de transport lié à ce changement de lieu et les incitera à passer aux véhicules électriques. Cette attention à l’environnement, déjà fortement présente dans la société, se traduit aussi par l’installation d’un système d’aspiration et d’aération pour garantir un air sain et la récupération des copeaux et des chutes de bois pour alimenter le système de chauffage de l’ébénisterie. Au travail, le confort importe autant que pour un canapé…

7/ Les châssis utilisés pour les canapés sont en hêtre massif recyclé de l’industrie nautique. L’entreprise rachète à Beneteau ses surplus de bois français ou européen issu de forêts écogérées FSC ou PEFC.

8/ Dans sa stratégie de modernisation, Aymeric Duthoit a choisi de réunir, d’ici à la fin de l’année, l’ébénisterie et sa quinzaine d’artisans dans un bâtiment de 1 200 m2, doté de nouveaux équipements.

DUVIVIER CANAPÉS

EN CHIFFRES

Année de création : 1840 (la marque devient Duvivier Canapés en 1989). Année de reprise : 2016. Effectif : 70 personnes (50 artisans). Superficie : 1 200 m2 (ébénisterie). Chiffre d’affaires 2021 : 8,5 millions d‘euros (9 millions d’euros prévus en 2022), 15 % à l’export.

351
5 6 87

Edra rend hommage au maestro Francesco Binfaré

Au cours d’un gala à la Scala lors du dernier Salon du meuble de Milan, l’éditeur italien Edra a rendu hommage au plus singulier des designers avec qui il collabore depuis son lancement. Cette année, Francesco Binfaré a aussi reçu un Compasso d’Oro pour sa carrière, celle d’un témoin privilégié de la grande histoire du design transalpin.

Au début des années 90, quand Francesco Binfaré crée ses premières pièces atypiques de mobilier pour la jeune et audacieuse maison Edra, l’homme incarne déjà, et à lui seul, un mythe. Celui du sens de l’innovation, qui, vingt ans plus tôt, a fait la célébrité du label Cassina, dont il a dirigé le centre de recherche pendant plusieurs années. C’est là que le jeune architecte Gaetano Pesce avait débarqué en 1969 pour inventer ce qui deviendra une série de produits cultes. Présenté l’un à l’autre par le fondateur, Cesare Cassina, Binfaré y fait plus tard la connaissance de Massimo Morozzi, architecte florentin, venu collaborer comme designer. La méthode de travail de

Francesco Binfaré, c’est la discussion. Ses pairs (du calibre de l’architecte Mario Bellini) parlaient d’abord de tout avec lui avant de concevoir un produit. Pas de brief millimétré. Quand, en 1990, Massimo Morozzi devient directeur artistique d’Edra et l’appelle comme designer, leurs positions s’inversent sans rogner leur soif de créativité. Tous ces intellectuels de la discipline aiment aussi que leurs meubles soient fonctionnels. Pour Valerio Mazzei, fondateur d’Edra, Francesco Binfaré est d’abord un créateur fantasque. Monica Mazzei, présidente d’Edra, rappelle comment la première version du sofa Pack, avec son dossier façon ours échoué, proposait de l’adosser à une forme d’iceberg. Elle et son frère y ont finalement renoncé. Le catalogue de la marque compte plusieurs icônes maison signées du maestro : le canapé L’Homme et la Femme, « sécable en cas de divorce » (sic), le sofa Flap, aux multiples dossiers à incliner selon l’humeur, et le canapé Standalto, surélevé de 15 centimètres et dont les coussins « intelligents » offrent un confort personnalisé. La collaboration entre l’éditeur et le désigner, ce sont trente-deux ans d’une vision différente de celle de tous les autres labels, une façon très libre de travailler, et une audace jamais démentie.

Le canapé Pack, signé Francesco Binfaré (photo), évoque une banquise sur laquelle un ours est allongé sur le côté. L’animal, revêtu de fourrure écologique, compose un dossier mobile. Le maître est aujourd’hui âgé de 82 ans.

352
© GIOVANNI GASTEL ID-CANAPÉS AWARD
Découvrez la DANDY CHAIR by Gärsnäs - Designer Pierre Sindre à La Boutique Danoise : 6, rue Cassette 75006 ParisAvenue Pictet de Rochemont 16, 1207 Genèvelaboutiquedanoise.com

1 Bretz : vive la liberté !

Succédant à son père, le dernier dirigeant de la marque de canapés allemande plus que centenaire (1895), Caroline Kutzera s’inscrit dans la droite ligne de tous ses prédécesseurs. Héritière d’un solide esprit d’indépendance, celle-ci nous invite à en faire de même. Presque un acte militant.

Déjà cinq générations que la marque allemande de canapés Bretz apparaît comme un outsider dans l’univers de la décoration. En apparence. Car si, clairement, ses modèles sont loin de l’épure prônée depuis des décennies, ils répondent à une autre tendance de fond qui désire des meubles amples et flashy. Carolin Kutzera, qui a succédé en 2018 à son père et codirige l’entreprise familiale avec son oncle Norbert Bretz, réaffirme la spécificité de la marque, proposant « des composants décoratifs riches en émotions », parfaits pour donner une personnalité à des pièces sobres ou souligner des partis pris forts en pigments. Qu’il s’agisse du canapé Edgy, de Pauline Junglas, inspiré du jeu de Tetris, combinant des parallélépipèdes, des coins arrondis, différentes profondeurs d’assise et un rembourrage voluptueux, ou du canapé Teratai, de la même designer, qui matérialise une feuille de nénuphar au travers d’un

surpiquage du revêtement en velours vert, comme une évocation de sa nervure, les nouveaux modèles du fabricant confirment son goût pour les arrondis moelleux et une palette de couleurs vives. Et le contexte abonde dans le sens de cette stratégie : « Depuis la pandémie, nous savons que nous aimons rester à la maison, dans un sentiment de sécurité et de douceur. C’est ce qu’offrent nos canapés. Nos clients les souhaitent de plus en plus grands, car ils y travaillent, y dorment, s’y réunissent. Or nos collections se révèlent finalement très fonctionnelles sans en avoir l’air, car elles sont modulaires. Chacun peut les adapter, selon ses besoins », décrypte la dirigeante. Sur le plan esthétique, même revendication d’indépendance : « On peut nous reprocher des couleurs très vives, susceptibles de lasser. En réalité, nous encourageons nos clients à suivre leur intuition en dehors des modes. Quand on aime le vert, on aime le vert. Si notre goût dicte nos choix, on ne s’en lassera pas ! » La chef d’entreprise confie l’un des arcanes de la direction artistique : « Nous avons soif de voyages, donc nous avons, par exemple, insufflé de l’exotisme à notre collection “Teratai”. » La responsable va encore plus loin dans l’affirmation de l’esprit d’entreprise Bretz : « Notre ADN, c’est la couleur, la sensualité et la joie. Nous offrons quelque chose de différent, en dehors des modes. Nous ne faisons pas des produits, mais des “amis”. » Pour le moins attachants.

1/ Le canapé Edgy, qui procure une impression de sécurité tout à fait dans l’air du temps, représente une solution pour toutes les pièces. Grâce à ses dossiers démontables notamment, on peut s’y allonger ou s’y asseoir.

2/ Mieux vaut éviter de poser le modèle Teratai sur l’eau, même s’il est censé évoquer une feuille de nénuphar… Plutôt régressif par sa douceur et ses formes dodues… comme une succulente !

354 ID-CANAPÉS FOCUS
2

Fauteuil Pallone MA par Leolux

DES

IRRÉSISTIBLES DANS NOS ESPACES

Table extensible Orbital par Calligaris Deux rallonges coulissantes jusqu’à 255 cm L 165 x P 105 x H 75 cm. Plateau elliptique en verre ou céramique, piètement en polyuréthane rigide. Mécanisme de rallonge automatique d’avant-garde. Finition présentée : 6062 €. Nos prix s’entendent écopart incluse et hors livraison. Livraison dans toute la France. Canapé Saint-Charles 3 places Fabrication française L 205 x H 79 x P 88 cm. Ressorts ondulés, assise mousse haute résilience 35 kg/m³. Revêtement tissu, divers coloris. Pieds alu, laqué noir ou bois. Existe en plusieurs dimensions. 2 290€ © &DQDSp3RUWR¿QRSODFHV Fabrication italienne L209 x P101 x H87, présenté en tissu Fervor (100% polyester). Nombreux revêtements au choix. Existe en plusieurs dimensions.
Cuir Senso L 78 x P 76 x H 56 cm, pieds chromés, nombreux coloris. Canapés et fauteuils Paris 15 • 7j/7 • M° Javel, parking gratuit 63 rue de la Convention, 01 45 77 80 40 147 rue Saint-Charles, 01 45 75 02 81
OFFRES
! Tables et chaises de repas Paris 15 • 7j/7 • M° Javel, parking gratuit 145 et 147 rue Saint-Charles, 01 45 75 02 81 60 bis rue de la Convention, 01 45 71 59 49 63 rue de la Convention, 01 45 77 80 40 Canapés, literie, mobilier sur 3 000 m2 : toutes nos adresses sur www.topper.fr 2 290€ 1 590€ 5046€à partir de

Contemporary trips

parce que les voyages forment la jeunesse !

Sydney Miami
Rio
de Janeiro Shanghai Londres Paris Moscou New York City Venise

Phrase de l’homme d’État Périclès, citée par André Malraux lors de son discours en hommage à la Grèce, prononcé à l’Acropole le 28 mai 1959.

358 ID-URBAN SPIRIT
« Si toutes choses sont vouées au déclin, dites du moins de nous, siècles futurs, que nous avons construit la cité la plus célèbre et la plus heureuse. »

La nouvelle Athènes

La capitale grecque a beau être le berceau des civilisations occidentales, elle n’a acquis que récemment cette dimension internationale, à l’origine aujourd’hui de son effervescence artistique, culinaire et design. Si la crise de 2010 a poussé les jeunes Grecs à partir étudier à l’étranger, la pandémie les a fait revenir, rester et inventer. Ce phénomène, couplé à la migration d’artistes après l’exposition internationale Documenta, en 2017, a donné naissance à l’actuel cosmopolitisme qui sied si bien à la ville.

359

«A

thènes, métropole du sud-est de l’Europe, des Balkans et du Moyen-Orient est une ville d’une belle énergie, faite de contradictions extraordinaires. Chaotique et vaste, bétonnée et sans grand mérite architectural, elle a pourtant su préserver son échelle humaine. L’intérêt qu’elle suscite actuellement tient certes à son climat, son mode de vie méditerranéen décontracté et ses loyers relativement bon marché, mais également au fait qu’il s’agit d’une ville jeune, particulièrement vivante et chaleureuse », analyse Katerina Gregos, commissaire et directrice artistique du musée national d’Art contemporain (EMST) depuis 2021. «  Un des éléments importants de sa renaissance tient au cosmopolitisme de la jeune génération d’artistes, créatifs ou entrepreneurs grecs, qui ont étudié à l’étranger et sont revenus s’installer ici. Ce sont eux qui ouvrent aujourd’hui des bars, des restaurants, des boutiques, des galeries et des plates-formes associatives. Ils le font avec un savoir-faire international, mais sans perdre leur identité grecque. » Giannis Drivakis, l’un des trois fondateurs du coolissime restaurant Hasapika, situé dans le marché central, ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme, avec son look de rock star : « En Grèce, on a encore la chance d’avoir de nombreuses traditions et savoir-faire. » La richesse du terroir est une bénédiction pour les bars à cocktails et autres néotavernes qui réinventent la simplicité. En 2022, la ville de Platon est en pleine effervescence artistique, design, mode, culinaire et hôtelière. Dans un article publié début juillet, le New York Times faisait état de 272 restaurants et 34 hôtels ouverts

depuis deux ans. Des chiffres qui donnent autant le tournis que l’envie instantanée d’aller sur place vivre cette (r)évolution. Mais que les choses soient claires, Athènes n’est pas le nouveau Berlin, tous les Athéniens sont catégoriques sur ce point. Pour preuve, ce post Instagram viral : « Berlin est la nouvelle Athènes ». La gentrification est à la fois une promesse de renouveau et un épouvantail. « Ce sont les choses cachées qui sont intéressantes : les bars anciens, les tavernes. Il faut chercher, c’est une ville de découvertes », confie la galeriste Rebecca Camhi. Elle s’alarme : « Les petits commerces existent encore (notamment dans le triangle historique délimité par les places Syntagma, Omonia et Monastiraki et leurs stoas, ces passages sous arcades couvertes d’enseignes à la typographie délicieusement vintage, NDLR), mais ils sont de plus en plus nombreux à fermer et je crains qu’Athènes ne devienne une ville fantôme, une ville pour les touristes. » Heureusement, ici plus qu’ailleurs sans doute – mais pourrait-il en être autrement dans une cité qui a été le berceau de la civilisation occidentale et de la démocratie ? –, le soft power de la culture est à l’œuvre. Si la crise financière, économique et sociale des années 2010 a poussé les jeunes diplômés à un exil temporaire, elle a aussi renforcé la solidarité et multiplié les initiatives créatives. Vu Dinh Hung, ex-champion de kung-fu et chef passionné du restaurant vietnamien Madame Phú Man Chú, cultive toutes ses herbes aromatiques, introuvables ou trop chères, sur le toit-terrasse de son appartement avec vue sur l’Acropole. « Ici, il faut être créatif, flexible, inventif, car le contexte

Page précédente Depuis le mont Lycabette, vue toujours aussi magique d’Athènes, avec le Parthénon dominant la colline de l’Acropole et le Pirée en arrière-plan. 1/ Katerina Papanikolopoulos a fondé en 2021 l’Athens Design Forum, une plate-forme de recherche et d’expositions explorant le design grec contemporain, mais aussi palestinien, géorgien…

2/ Travaillée dans le même cuir naturel que celui des sandales, la collection « Home », d’Ancient Greek Sandals, prouve que la simplicité est la meilleure alliée de la sophistication.

3/ L’artiste et designer Theodore Psychoyos dans son studio du Pirée – une ancienne fabrique d’ouzo.

Ses meubles en blocs de marbre ancien ont été exposés au printemps dernier à la Carwan Gallery.

Page de droite Le musée de l’Acropole, sanctuaire contemporain conçu par Bernard Tschumi et Michael Photiadis, devrait retrouver la frise du Parthénon et l’une des cariatides de l’Érechthéion, restituées par le British Museum de Londres.

360 ID-URBAN SPIRIT
1 2 3

n’est pas facile. L’imperfection devient une liberté », souligne Katerina Gregos. Conséquence de la crise, le besoin d’expression artistique est devenu encore plus vital. Il suffit de se promener dans les rues de Metaxourgio, Keramikos, Gazi, Psirri ou Exarchia, pour voir combien le streetart s’est épanoui sur les murs des maisons abandonnées. En 2017, Documenta, l’une des plus importantes expositions d’art contemporain au monde, s’est déroulée à la fois à Cassel, en Allemagne, et à Athènes. Cet événement a servi de catalyseur pour la ville, a contrario des Jeux olympiques, qui, eux, l’avaient plombée. « Deux très grands collectionneurs grecs », selon Rebecca Camhi, ont joué à l’évidence un rôle clé pour mettre en avant Athènes sur la scène artistique internationale. Le premier, Dakis Joannou, a créé, en 1983, la DESTE Foundation et, en 2009, la Project Space Slaughterhouse, à Hydra, à une heure et demie de ferry du Pirée. C’est dans cette île sans voitures, royaume des ânes et des fans de Leonard Cohen (1934-2016) – qui y vécut dans les années 60 –, que se tient jusqu’au 31 octobre l’exposition « Apollo », de Jeff Koons. Son inauguration en juin a d’ailleurs été qualifiée d’after party d’Art Basel par les happy few du monde de l’art. CQFD. C’est aussi Dakis Joannou, en personne, qui est allé chercher les frères Campana pour réaménager le NEW Hotel. Le second collectionneur, Dimitris Daskalopoulos, a choisi de faire don de larges parts de sa collection, notamment à l’EMST, plutôt que de commander un énième musée à un starchitecte. Sa fondation, NEON, a vu le jour au pic de la crise financière, en 2013, afin de soutenir la scène artistique

locale et a investi temporairement l’ancienne manufacture publique de tabac, où les dix-huit installations de l’exposition « Dream on » sont visibles jusqu’au 27 novembre. En partenariat avec le Stavros Niarchos Foundation Cultural Center (SNFCC), NEON a rendu possible le prêt de Maman, l’araignée de 10 mètres de haut de Louise Bourgeois (1911-2010) campée dans le parc planté d’oliviers et de plantes endémiques du SNFCC. Inauguré en 2017, ce bâtiment signé Renzo Piano, au toit coiffé de 5 700 panneaux solaires abritant la Bibliothèque nationale et l’Opéra national, a été offert à l’État grec grâce à une donation de 629 millions d’euros de la Stavros Niarchos Foundation. Dix millions sont versés chaque année par celle-ci, afin de « ré-inventer la connexion de la Grèce avec l’espace public ». Bel exemple de démocratie – largement soutenue par le secteur privé, comme pour l’ensemble de la culture grecque – de la part de la cité qui l’a vue naître, sinon inventée.

Les enfants du Pirée

On ne peut nier que le destin d’Athènes a toujours été lié à son port. De ce lieu de départ des ferries pour les îles sont nées les fortunes de ces armateurs en perpétuelle compétition : Aristote Onassis et Stavros Niarchos. Sous la gouvernance du parti Syriza, la nouvelle génération aux commandes du trafic maritime grec a versé 10 % de son chiffre d’affaires pour aider le pays en pleine crise financière. Ce lien entre la métropole et le port est revendiqué aujourd’hui par la scène créative locale. La marque

1/ À la fois hôtel, food hall, épicerie fine, restaurant – avec fresque XXL du street-artiste INO –, Ergon House Athens est une véritable « agora pour gourmets ». 2/ Ouvert confidentiellement début juin dans un bâtiment industriel des années 50, le boutique-hôtel Mona Athens est déjà culte. Les 20 chambres et l’espace café lounge sont une parfaite démonstration du concept raw luxury (luxe brut) si séduisant, distillé par sa directrice de création, Eftihia Stefanidi.

3/ Non seulement les flat white (sortes de latte) du café Anana Coffe / Food sont parmi les meilleurs d’Athènes, mais les tables installées dans l’un des stoas (passages sous arcades) de la rue Praxitelous font de leur dégustation un voyage temporel délicieusement vintage. Page de droite Signé Renzo Piano, le Stavros Niarchos Foundation Cultural Center abrite les impressionnants volumes de la Bibliothèque nationale.

362 ID-URBAN SPIRIT
1 2 3

de mode pointue et plate-forme artistique Serapis Maritime est ainsi née de la volonté de ses quatre jeunes fondateurs d’hybrider ces univers avec celui du transport maritime. Via le soutien de la fondation familiale, Suzanna Laskaridis a ouvert BlueCycle, un laboratoire d’économie circulaire. Ce dernier transforme le plastique des déchets marins, issu principalement des débris de filets de pêche industrielle, en sièges imprimés en 3D, dessinés par le duo de designers grecs The New Raw. Enfin, au sein d’anciens entrepôts du Pirée ont été installées les galeries pionnières Rodeo, The Intermission et Carwan, faisant de la rue Polidefkous une destination incontournable pour les collectionneurs. « Nous sommes arrivés dans un marché (de design actuel, NDLR) inexistant et, deux ans plus tard, nos inaugurations rassemblent entre 300 et 400 personnes », confie Nicolas Bellavance-Lecompte, qui a déménagé en 2019 la Carwan Gallery, cofondée à Beyrouth. Après Carwan Annex, sa seconde adresse, elle aussi implantée au Pirée, l’architecte n’exclut pas de créer un autre lieu en plein centre d’Athènes. Avec Quentin Moyse, son nouvel associé, lui aussi architecte, ils affirment leur engagement auprès de la scène locale en commissionnant tour à tour designers internationaux et talents grecs. Après Linde Freya Tangelder, Theodore Psychoyos et India Mahdavi, c’est la jeune Polina Miliou, de retour après cinq années passées à Los Angeles, qui installera à la rentrée ses pièces « néo-post-cycladiques » dans les superbes volumes de la Carwan Gallery. En 2023, cela devrait être le tour de Savvas Laz. Ce designer diplômé de l’ÉCAL – et ex-assistant

de Joep Van Lieshout – a récemment réaménagé la maison rose de la collectionneuse Nicoletta Fiorucci, à Kastellorizo, selon son principe de « trashformers » : des blocs de polystyrène recyclé recouverts de résine.

Des adresses hybrides au concept ciselé

Il est frappant de constater que tous les lieux ultra-désirables du moment ont été inaugurés soit peu avant la pandémie – ils ont été alors affinés pendant cette pause forcée –, soit après. Il en résulte des adresses hybrides au concept ciselé comme le Mona Athens, qui a ouvert ses portes début juin au cœur de Psirri. Bien plus qu’un boutique-hôtel très réussi, c’est avant tout un hub de talents, soigneusement identifiés par sa directrice de création, Eftihia Stefanidi, qui a débuté sa carrière à Brooklyn. Jeune commissaire et historienne de l’art gréco-américaine, Katerina Papanikolopoulos a, elle, fondé l’an dernier la plate-forme pluridisciplinaire Athens Design Forum. Elle prépare actuellement une exposition de Peter Speliopoulos, à la suite d’un premier opus à Milan en juin. À ses yeux, « Athènes –  “Athina” en grec, le mot est rempli d’air lorsqu’on le prononce –véhicule une certaine légèreté. J’ai déménagé à Athènes pour venir à la rencontre de cette énigme que j’avais vue enfant. Les onguents d’église, les chants psalmodiés sur les marchés… une ville densément bâtie au milieu de collines monolithiques. Une ville de puissance migratoire – tout se fait dans l’acte de passer, dans le mouvement d’idées que la ville elle-même incarne. » Une ville mythique en pleine effervescence, quoi de plus fascinant ?

1/ Sur le toit-terrasse de son appartement, Vu Dinh Hung cultive les herbes aromatiques indispensables à l’authentique cuisine vietnamienne de son excellent restaurant Madame Phù Man Chù.

2/ Les créateurs de la marque de mode et plate-forme artistique Serapis Maritime aiment cultiver l’anonymat – d’où ce portrait façon Daft Punk dans leur studio du quartier de Thissio.

3/ Le long de l’avenue qui mène au Pirée, le site antique du cimetière du Céramique (ancien quartier des potiers) avec l’église Agia Triada en arrière-plan. Page de droite Soutenu par l’Aikaterini Laskaridis Foundation, BlueCycle, un laboratoire d’économie circulaire situé au Pirée, recycle le plastique des filets de pêche et autres équipements marins qui polluent les mers. En collaboration avec le studio de designers The New Raw, il transforme ces déchets en sièges ultra-désirables imprimés en 3D.

364 ID-URBAN SPIRIT
123

La cité antique peut surprendre par son éclectisme architectural. Le Parthénon, construit au Ve siècle avant Jésus-Christ, domine un centre-ville tentaculaire densément bâti, notamment dans les années 50 et 60. Mais ces contrastes font tout le charme de cette métropole et invitent à un voyage dans le temps.

ATHÈNES PRATIQUE

Y ALLER

La compagnie nationale grecque Aegean Airlines, membre de Star Alliance, assure des liaisons directes vers Athènes depuis Paris et onze autres villes françaises (à partir de 50 € l’aller simple) et offre une première immersion hellène avant même d’arriver grâce à son excellent magazine Blue Magazine. Fr.aegeanair.com

SE DÉPLACER

Le métro d’Athènes comprend trois lignes et relie le centre-ville à l’aéroport international Eleftherios Venizelos ainsi qu’au port du Pirée. Taxis et Uber sont d’une disponibilité et d’une gentillesse désarmante. Sinon, marcher sur les trottoirs pavés de dalles

de marbre antique à l’ombre des bigaradiers est également une très belle façon d’arpenter les quartiers centraux.

SE RENSEIGNER

Lancé en 2014 par Marketing Greece pour soutenir avec intelligence et créativité l’industrie locale du tourisme en laissant de côté les clichés, le portail Discover Greece offre une mine d’informations (nouvelles adresses, portraits de créatifs…), en perpétuelle actualisation. Bel exemple du dynamisme et de la modernité qui caractérisent la Grèce aujourd’hui. Discovergreece.com

À VOIR, À LIRE…

O L’interview de l’actrice Melina Mercouri par

Marguerite Duras dans l’émission Dim Dam Dom du 4 février 1967. Ina.fr/ina-eclaire-actu O Kennedy n° 10, spécial Grèce Magazine (en anglais) créé par le photographe grécoaméricain Chris Kontos.

O Offshore, de Petros Markaris (collection Cadre noir/Seuil).

PROFIL EXPRESS Résumer en quelques lignes les 3 000 ans d’histoire d’Athènes – qui doit son nom à la déesse Athéna, à qui le Parthénon est consacré –est mission impossible. O Cité-État au rayonnement culturel, artistique, philosophique et politique à nulle autre pareille durant l’Antiquité, Athènes fut au cours des siècles suivants sujette à une

succession d’invasions et de saccages, de soubresauts politiques, de dictatures (celle des colonels, qui vit de nombreux artistes s’exiler de 1967 à 1974), jusqu’aux manifestations de 2015, sur la place Syntagma. En proie à la crise de la dette publique, les Grecs se mobilisent alors contre les exigences de l’Union européenne. O Densément bâtie, y compris de façon chaotique dans sa phase d’expansion des années 50 et 60, la ville présente aujourd’hui un éclectisme architectural en totale contradiction avec les canons esthétiques qui ont fait sa réputation antique. Cette impression de confusion n’en reste pas moins une invitation à comprendre combien le collage est un langage postmoderne par excellence dans un travelling architectural et temporel, qui va des ruines antiques au Stavros Niarchos Foundation Cultural Center (SNFCC), de Renzo Piano, en passant par le néoclassicisme ou le mouvement moderne.

SE BALADER

O Il ne s’agit pas de détourner quiconque de la visite de l’Acropole ou des musées et des galeries les plus réputés d’Athènes, mais de souligner, en parallèle,

combien il est agréable de se promener au hasard des rues bordées de bigaradiers, mûriers, citronniers, jacarandas, oliviers ou pins – près de 80 000 arbres sont plantés le long des 2 200 kilomètres de trottoirs de la capitale grecque.

O Une manière idéale de s’immerger dans le patchwork architectural singulier et le lifestyle chaleureux de cette métropole est de partir du quartier de Plaka ou de la place Monastiraki (où se tient le dimanche le marché aux puces) et de remonter, via la place Syntagma, vers le quartier calme et chic de Kolonaki, riche en édifices néoclassiques et modernistes. Un parcours qui se faufile dans les rues commerçantes populaires du triangle historique, rythmées par les enseignes vintage alignées dans les stoas (passages sous les arcades).

O Pour une balade placée sous le signe du street-art, se rendre plutôt du côté des quartiers de Metaxourgio, Keramikos, Gazi, Psirri ou Exarchia.

O De l’Acropole, trente minutes de voiture suffisent pour rejoindre la Riviera athénienne ou une heure pour atteindre le cap Sounion, à la pointe de l’Attique, et regarder, émerveillé, le soleil se coucher sur le temple de Poséidon.

366 ID-URBAN SPIRIT
© TONWEN JONES

NOS HÔTELS PRÉFÉRÉS À ATHÈNES

Athènes est devenue the-place-to-be. Son attractivité culturelle, artistique et culinaire est synonyme de demandes de nuitées toute l’année. D’où un nombre sans précédent de nouveaux hôtels, tous formats confondus.

Rétro fun

Dave Red Athens (1)

Dans la famille Brown Hotels, demandez le Dave Red Athens. Installé dans l’ancien siège du parti communiste, derrière la place Omonia, ce boutique-hôtel mise sur la carte rétro et fun : ascenseur vintage recouvert de peinture tableau noir avec craies à disposition, vieilles consoles Nintendo, bain à remous sur le rooftop… Partiellement signée K-Studio, la rénovation

privilégie murs en béton brut et tuyaux apparents, une esthétique postindustrielle où le rouge, graphique, est omniprésent.

25 Veranzerou Street & M. Kotopouli Street. Brownhotels.com

Raffiné Xenodocheio Milos (2) Être prophète en son pays : le rêve du chef star Costas Spiliadis se réalise enfin. Doublement même, puisque le Xenodocheio Milos rassemble un restaurant

gastronomique et un hôtel 5 étoiles dans deux bâtiments néoclassiques classés. Raffinées et chaleureuses, les 43 chambres et suites, tout en chêne blond et marbre blanc, sont dénuées de cette prétention qui rend trop souvent l’hôtellerie de luxe ennuyeuse. Kolokotroni 3-5. Xenodocheiomilos.com

Typographique

The Editor (3)

À Monastiraki, juste en face de l’excellente

librairie Hyper Hypo, l’ancienne imprimerie du mythique quotidien sportif Athlitiki Ixo abrite dorénavant les 40 chambres habillées de murs lambrissés et de sérigraphies typographiques du bien nommé The Editor. Sobres mais spacieuses, celles-ci véhiculent cette humeur légèrement rétromoderne qui fait de chaque séjour à Athènes un fascinant voyage dans le temps. 5-7 Voreou & Karori Street. Editorhotel.gr

Japonisant Ergon House Athens (4)

Au rez-de-chaussée, un atrium entouré de commerces de bouche qui présentent ce qu’il y a de meilleur – à déguster sur place ou à emporter. À l’étage, un hôtel avec rooftop urbain, planté d’oliviers. Les 38 chambres offrent une optimisation de l’espace mi-japonisante, mi-cycladique avec lit-estrade, lavabo sculpté dans d’anciens blocs de marbre et cloisons en brique

368 ID-URBAN SPIRIT
45 6 321

7

ajourée évoquant les constructions des années 60. Seul petit bémol : les chambres surplombant l’agora sont parfois un peu bruyantes. 23 Mitropoleos Street. House.ergonfoods.com

Design

Perianth (5)

Avec son style paquebot brillamment lifté par K-Studio, ses balcons avec vue sur le Parthénon, ses volumes généreux, ses sols en terrazzo gris, ses murs courbes en brique

de verre, son mobilier sur mesure en noyer, laiton et velours et son emplacement à l’angle de la très animée place Agia Irini (à deux pas de la galerie Martinos), le Perianth est plébiscité par les amateurs de design. Le personnel est habillé par la marque Sophia Kokosalaki. Une parfaite introduction à l’énergie créative tant locale qu’internationale qui caractérise aujourd’hui la capitale grecque. 2 Limpona Street. Perianthhotel.com

Intime

Monsieur Didot (6) Desservies par un escalier monumental, les 6 chambres à haut plafond de cette maison athénienne néoclassique – qui aurait accueilli, en 1969, John Lennon et Yoko Ono – ont été réaménagées avec talent par l’agence locale BaBatchas Design Studio. Une adresse intime, élégante et cultivée dans une rue calme du quartier de Kolonaki. Sina 48.

Monsieurdidot.com

Iconique

NEW Hotel (7)

Dire que le NEW Hotel n’a pas pris une ride depuis 2011 serait mentir, mais cette incursion d’Humberto et Fernando Campana dans le design hôtelier à la demande du collectionneur Dakis Joannou – qui expose également sur place des œuvres de Douglas Gordon, Laurie Anderson ou Jenny Holzer – reste iconique.

Les chambres et les suites ainsi que l’intégralité des espaces

communs de l’ancien Olympic Palace Hotel ont en effet été totalement repensés par les deux designers brésiliens, au cours de workshops avec des étudiants de l’université de Thessalie. Tous les matériaux présents sur le site ont été détournés et réutilisés, une pratique typique du travail du studio Campana.

16 Filellinon Street &

1 Navarchou Nikodimou Street.

Yeshotels.gr/newhotel

369

NOS MEILLEURES TABLES À ATHÈNES

La scène culinaire est portée par une nouvelle génération de jeunes chefs entrepreneurs qui, en plaçant au premier rang la traçabilité des ingrédients locaux et saisonniers et en jouant la carte de quelques associations inédites, réinventent la simplicité.

Cosmopolite Hasapika (1)

Ouvert en 2021 par trois jeunes associés dans une allée latérale du marché central d’Athènes, Hasapika joue la carte du cosmopolitisme culinaire en hybridant les cultures grecque, japonaise et italienne. Résultat ?

Des poissons et crustacés locaux d’une absolue fraîcheur et des chefs attachés à chaque spécialité. Murs tagués, chaises paillées peintes en bleu et carte courte et iodée (ceviche

de mulet, tartare de thon, sushis d’anguille et de mangue, raviolis de langoustine…).

Kali orexi ! (Bon appétit !) Aristogitonos 1. Varvakios Agora. Facebook.com/ Hasapika-CentralMarket

5 étoiles (de mer)

Estiatorio Milos (2)

Quarante ans après avoir établi son premier restaurant de poissons outre-Atlantique, le chef star Costas Spiliadis offre un écrin athénien

aux spécialités qui ont fait sa réputation. Son aérien et spectaculaire millefeuille de courgettes et aubergines frites et, bien sûr, le poisson ultra-frais sous toutes ses facettes (ceviche de loup, saint-pierre grillé accompagné de horta et de cristaux de sel de Cythère) se dégustent dorénavant sous une immense sculpture-filet de l’artiste Dimitris Fortsas. Kolokotroni 3-5. Estiatoriomilos.com

Créatif Seychelles (3)

Ne pas se fier au nom – un clin d’œil amusé à celui de l’établissement précédent (Bahamas) –, Seychelles propose une cuisine méditerranéenne créative aux accords délicieusement surprenants (salade de betterave, fraises et fromage manouri, poulpe cuit à basse température et pickles de gombo), qui fait le bonheur des amateurs internationaux et locaux –toujours un bon signe.

La terrasse, parsemée de chaises dépareillées le long du bâtiment et sur la place Avdi – point névralgique du quartier Metaxourgio – est souvent pleine, mais ne pas attendre une table serait un crime ! Keramikou 49. Instagram.com/ Seychellesrestaurant

Antigaspi Line Athens (4) Le duo du fameux bar à cocktails

The Clumsies s’est associé au fondateur

370 ID-URBAN SPIRIT
456 321

de la brasserie artisanale

Three Cents pour ouvrir Line Athens, dans le quartier gentrifié (mais pas trop) de Petralona. Occupant un bel espace industriel sous verrière – une ancienne galerie –, ce nouveau bar-restaurant aux sculpturales tables de marbre brut milite pour le principe zéro déchet en produisant ses propres vins à base de fruits fermentés.

Agathodemonos 37. Facebook.com/line. athens

Néosimplicité

Linou Soumpasis & Sia (5)

Il ne désemplit pas depuis son ouverture l’hiver dernier dans une ruelle de Psirri.

À la simplicité du mobilier en aluminium dessiné par Myrsini Linou répond celle, rigoureusement sourcée, des plats du chef Lukas Mailer : ceviche sur voile de tarama et tomates, tagliata d’agneau et ail sauvage, tartare de saint-pierre au jus de concombre, pain maison et vins naturels.

Impossible de repartir sans craquer pour les bougeoirs en aluminium et les bougies en cire d’abeille, en vente à l’intérieur. Melanthiou 2. Instagram.com/lsandsia

Japonisant Birdman (6)

À deux pas de Nolan, autre restaurant gréco-japonais réputé, ce petit espace créé par le chef étoilé Ari Vezené donne des lettres de noblesse hellènes à l’art du grill

nippon et à l’éthique « de la tête à la queue, tout se mange dans l’animal ». Effervescent comme dans les restaurants de fin de soirée à Tokyo donc, mais avec, en plus, cette chaleur et cette simplicité méditerranéennes. Voulis 35 & Skoufou 2. Birdman.gr Ludique Proveleggios (7)

Dernier-né de la galaxie Nolan, Proveleggios se définit, à juste titre,

comme « un terrain de jeu pour cuisiniers ». Situé dans le quartier de Kerameikos, cet excellent bar à cocktails, à la façade graphique peinte par Pavlos Tsakonas, propose une carte de plats aussi inventifs que savoureux. Les nouilles de tofu au dashi de céleri fumé élaborées par le chef Panos Charvalakis sont tout simplement inoubliables. Paramithias 11. Instagram.com/ proveleggiosathens

371
7

NOTRE SÉLECTION DE BOUTIQUES À ATHÈNES

Oubliez souvenirs et clichés, tant une nouvelle vague de boutiques indépendantes et aux initiatives culturelles audacieuses bouscule l’image, hier encore un peu endormie, de la capitale grecque.

45

Iconique

Ancient Greek Sandals (1)

Signé A Whale’s Architects – et Alexandra Bissa pour les panneaux muraux tissés main –, le flagship-store d’Ancient Greek Sandals est un écrin idéal pour la marque de sandales grecques fondée par Nikolas Minoglou. À côté des modèles iconiques, en cuir or pour les 10 ans de l’enseigne, on découvre la nouvelle collection « Home », imaginée pendant le confinement par Christina Marti

et Apostolos PorsanidisKavvadias, ex-designer pour l’agence d’architecture RDAI. Kolokotroni 1. Ancient-greeksandals.com

Artefacts Boutique du musée d’Art cycladique (2)

Le musée d’Art cycladique est certes déjà, avec ses 3 000 artefacts antiques, une destination obligée, mais le café et la boutique signés Kois Architects sont, eux

aussi, des havres de raffinement et de culture. Si les reproductions de sculptures cycladiques représentent 92 % des ventes de la boutique, celle-ci n’en soutient pas moins la création contemporaine. Neofitou Douka 4. Instagram.com/ cycladicmuseumshop

À l’ombre ! Savapile (3) L’entrée de la boutiqueatelier de Savapile peut facilement passer

inaperçue, et cette discrétion fait écho à l’extrême modestie et à la gentillesse de Lisa Sarigiannidou (photo), qui a repris depuis 2001 la production artisanale de chapeaux lancée par son père dans les années 60. Un magnifique portrait de ce dernier trône d’ailleurs au milieu des formes en métal, presses mécaniques et nouveaux modèles en paille et en raphia.

Agias Eleousis 14. Instagram.com/savapile. athens

Néoherboristerie

The Naxos Apothecary (4)

Après avoir fondé la première pharmacie homéopathique d’Athènes, puis la marque de cosmétiques naturels Korres, Yorgos Korres a ouvert Naxos Apothecary, à deux pas de la place Syntagma. Un vaste espace sur deux niveaux célébrant la richesse de la biodiversité de son île natale, Naxos, avec une ligne de cosmétiques bio, des parfums, des bougies et des tisanes,

372 ID-URBAN SPIRIT
6 321

tous magnifiquement packagés – on pense autant aux marques Aesop qu’à Santa Maria Novella. L’étage accueille un bar à jus et à salades, ainsi qu’une sélection de produits grecs soigneusement choisis par la plate-forme A Magic Cabinet. Voulis 3-5. Thenaxosapothecary.com

Cultivé

Hyper Hypo (5) C’est à Hyper Hypo que l’architecte et designer India Mahdavi est venue

signer son dernier ouvrage lors du vernissage en mai de son exposition « Achromia », à la Carwan Gallery. Ouverte en 2021 par Andreas Kokkinos (ex-fashion and design editor au magazine lifestyle T du New York Times) et Stathis Mitropoulos (graphiste et directeur artistique), cette librairie bleu Klein avec un maxi-œil grec en néon rassemble une sélection exigeante de livres d’art, de design, d’architecture,

de mode et de magazines internationaux. Voreou 10. Instagram.com/hyper. hypo.athens

Céramique forever Mon Coin studio (6) Elle-même céramiste, Eleonore Trenado Finetis partage avec ardeur sa passion pour la céramique contemporaine grecque dans sa boutique-galerie de Monastiraki. Son ambition : être une plate-forme de soutien pour artistes et artisans.

Dans un cadre lumineux, les pièces exposées ont été choisies essentiellement pour la simplicité et la pureté de leurs lignes. Thisiou 7. Facebook.com/ moncoinstudio

Patrimonial

The Benaki MuseumMentis-Antonopoulos (NEMA) passementerie (7) Depuis 1867, la société Mentis a tissé galons, rubans et autres brandebourgs destinés

à orner les vêtements traditionnels, uniformes militaires officiels ou costumes de théâtre. Un savoir-faire et un héritage patrimonial hors pair qui perdure grâce au musée Benaki qui, depuis 2011, assure la pérennité de l’atelier. Celui-ci étant toujours en activité, on peut y acheter des merveilles. Dior y a d’ailleurs fait fabriquer les passementeries de son défilé Croisière 2012. 6 Polyfemou Street. Benaki.org

373
7

LES LIEUX CULTURELS QUI COMPTENT À ATHÈNES

Le fait qu’Athènes soit un musée d’antiquités à ciel ouvert en a trop longtemps occulté la contemporanéité artistique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, comme en attestent les ouvertures de fondations, de musées ou de galeries à l’avant-gardisme affirmé.

Internationale Carwan Gallery (1)

Dans un entrepôt du Pirée jouxtant la galerie Rodeo, la Carwan Gallery a su créer, comme à Beyrouth dix ans plus tôt, une vraie légitimité et désirabilité – et donc un marché – pour le design contemporain « collectible ». Depuis l’ouverture, en 2020, la programmation alterne expositions de designers internationaux (Omer Arbel, Marcin Rusak, Sigve Knutson, Roberto Sironi, Linde Freya Tangelder,

India Mahdavi) et grecs

(Objects of Common Interest, Theodore Psychoyos). Lors de la dernière Paris Design Week, en septembre, la Project Room d’India Mahdavi a accueilli une exposition « Athènes à Paris » de Carwan Annex. Polidefkous 39. Carwangallery.com

Défricheuse

Rebecca Camhi (2)

Cela fait vingt-cinq ans que Rebecca Camhi secoue avec flair et générosité la scène

artistique athénienne en exposant artistes grecs et figures internationales telles que Nan Goldin, Nobuyoshi Araki, Julian Opie ou Sylvie Fleury. Depuis 2008, sa galerie – jusqu’au 9 septembre, on pouvait y voir l’exposition collective « Epistemologies of The Sun » – s’épanouit à Metaxourgio, près de la galerie The Breeder, avec qui elle partage le goût de la liberté et le sens de la communauté. Leonidou 9. Rebeccacamhi.com

Philanthropique

NEON FoundationFormer Public Tobacco Factory (3)

La Fondation NEON, créée en 2013 par Dimitris Daskalopoulos, se caractérise autant par l’ampleur de ses donations aux musées à travers le monde que par sa volonté de ne pas être attachée à un lieu. Un nomadisme qui lui a fait investir provisoirement, depuis 2020, les 19 000 m2 de l’ancienne manufacture publique de tabac d’Athènes.

Jusqu’au 27 novembre s’y déroule l’exposition « Dream on », soit 18 installations grand format d’artistes tels que Martha Dimitropoulou, Thomas Hirschhorn, Michael Landy, Maria Loizidou, Paul McCarthy, Annette Messager, Maro Michalakakos. Lenorman 218. Neon.org.gr

Proactif Musée national d’Art contemporain (EMST) (4) C’était un peu l’Arlésienne athénienne,

374 ID-URBAN SPIRIT
4 5 6 321
© GEORGE CHARISIS | COURTESY HELLENIC PARLIAMENT & NEON

7

mais le musée national d’Art contemporain (EMST), installé dans l’ancienne brasserie Fix, œuvre des architectes Takis Zenetos et Margaritis Apostolidis, est enfin prêt à jouer son rôle de plate-forme proactive pour l’art contemporain. Une ambition confirmée par la nomination en 2021 de Katerina Gregos au poste de directrice artistique. Coup d’envoi avec plusieurs expositions assez radicales, ainsi « Statecraft », dont

Katerina Gregos est la commissaire. Kallirrois Avenue & Amvr. Frantzi Street. Emst.gr

Pionnier

Ileana Tounta Contemporary Art Center (5) Dès son ouverture en 1988, elle a été la première galerie d’art contemporain grecque privée à accueillir performances, conférences, lectures de poésie… Depuis 2013, la libraire-boutique et le

café-restaurant 48 Urban Garden avec jardin de 190 m2, dans lequel trône un pimpant food truck Airstream, font aussi partie intégrante du centre. Armatolon-Klefton 48. Art-tounta.gr

Activiste

The Breeder (6) Fondée il y a vingt ans par Stathis Panagoulis et George Vamvakidis pour faire dialoguer la jeune scène artistique grecque et le reste du monde, The Breeder est une vraie

référence dans l’univers de l’art. Installée depuis 2008 dans une ancienne fabrique de glaces, œuvre de l’architecte Aris Zambicos, la galerie s’est ouverte au design, en commissionnant la première exposition de Philippe Malouin à Athènes, « Steel Works ». Iasonos 45.

Thebreedersystem.com

Démocratique

Musée de l’Acropole (7)

Signé Bernard Tschumi et Michael Photiadis, le musée a pour vocation

d’accueillir les objets provenant des fouilles de la colline de l’Acropole et de les partager avec un large public. D’où une architecture conçue comme une métaphore spatiale (une rampe ascendante évoquant la montée sur la colline). Le troisième étage offre une vue plein cadre sur le Parthénon et… sur la frise manquante, celle qui devrait être restitutée par le British Museum de Londres. Dionysiou Areopagitou 15. Theacropolismuseum.gr

375

Coal Drops Yard, nouveau quartier

Des terrasses bondées de flâneurs à l’arrêt, des espaces consacrés au design et à des labels de mode indépendants, une librairie sur l’eau… Vous ne rêvez pas, vous êtes bien derrière la gare de King’s Cross, à Londres. Balade dans le nouveau quartier le plus hype de la capitale anglaise.

Habitations mal entretenues, hôtels bon marché et petits restaurants où il fait rarement bon s’arrêter… Les environs des gares, ces « non-lieux » chers au sociologue Marc Augé, ont souvent été les laissés-pour-compte des agglomérations. Sous l’impulsion des J.O. de 2012 et du promoteur immobilier Argent, Londres s’est offert une dérogation en investissant des sommes colossales dans le quartier de King’s Cross, au sud de Camden. Entre hommage au passé industriel de la ville et tremplin pour la créativité contemporaine, plus besoin de se ruer dans le Tube sitôt sorti de l’Eurostar pour découvrir les trésors de la capitale anglaise. La vraie vi(ll)e commence ici. Le pied à peine posé sur le quai de la gare internationale de St. Pancras, un immense néon de l’artiste Tracey Emin, installée en collaboration avec la Royal Academy of Arts, annonce la couleur : « I Want My Time With You », mot d’amour fuchsia lancé en 2018 par l’enfant terrible de l’art à l’Europe, qui résonne depuis comme une complainte post-Brexit. De l’autre côté de Pancras Road, les voyageurs arrivant de contrées locales ne sont pas en reste : l’époustouflante voûte semi-circulaire imaginée par John McAslan + Partners protège l’édifice originel de Lewis Cubitt (1799-1883) et ses

CULTURE

British Library (1) Véritable temple du savoir, la British Library conserve plus de 25 millions de livres, dont une Bible illustrée de Gutenberg, des Sonnets de Shakespeare, le traité d’astronomie de Copernic, mais aussi un manuscrit de Jane Austen. L’illustre bibliothèque propose aussi de très belles expositions temporaires comme « Alexander the Great: The Making of a Myth », qui revient sur la légende du célèbre roi

376 ID-HYPE AREA
Installation circulaire composée de miroirs, de l’agence Bell Phillips Architects, aux Gasholders.

2

branché de Londres 3

de l’Antiquité, à découvrir jusqu’en février 2023. 96 Euston Road. Tél. : +44 1937 546 060. Bl.uk

Gagosian Gallery

Plutôt que d’encadrer un selfie pris devant la sculpture en bronze d’Henry Moore plantée à l’entrée de la gare de King’s Cross, la galerie Gagosian, fleuron de l’art moderne et contemporain, propose régulièrement des œuvres de la star anglaise… à disposer fièrement dans son salon. À chacun son souvenir !

6-24 Britannia Street. Tél. : +44 20 7841 9960. Gagosian.com

Lewis Cubitt Square De nombreuses installations artistiques vont et viennent autour du Lewis Cubitt Square. Une immense œuvre d’art en tissus recyclés de l’artiste américaine Sheila Hicks flotte depuis l’été au-dessus des passants, transformant la place en un festival de couleurs aux formes mouvantes. Intitulé Woven Wonders, le clin d’œil à l’industrie textile

de l’époque victorienne est visible jusqu’au 16 octobre. Coal Drops Yard. Kingscross.co.uk/event/ sheila-hicks-installation

HÔTELS

The Standard London (2) Érigé sur les vestiges de l’ancienne mairie brutaliste, le Standard Hotel rend hommage aux seventies, version hallucinogène. Le rendu est un petit bijou ultra-stylé propice aux ambiances festives.

Au dernier étage, le restaurant Decimo s’inspire de la cuisine

latina dans un décor grandiose. Parmi les spécialités du chef étoilé Peter Sanchez-Iglesias, l’aguachile (ceviche mexicain) au poulpe, des tacos de poitrine de porc ou encore une tortilla revisitée avec du caviar, clientèle oblige.

10 Argyle Street.

Tél. : +44 20 3981 8888.

Standardhotels.com

St. Pancras Renaissance Hotel London (3)

Entre l’architecture néogothique monumentale, la déco murale à fleurs de lis,

la voûte céleste et l’escalier à double volée – oui ! celui des Spice Girls dans le clip de Wannabe ! –, difficile de savoir où donner de la tête. Selon l’heure, on vient ici pour le thé, un verre sous les arcs brisés du bar Booking Office 1869 (revu par Hugo Toro) ou la vue hypnotique sur le va-et-vient des trains depuis la fenêtre de sa chambre. Le traitement « Arrive and Relax » du spa est un must.

Euston Road, King’s Cross. Tél. : +44 20 7841 3540. Marriott.com

377
1
© MICHAEL SINCLAIR © SAM LANE

RESTAURANTS/ BARS Vermuteria

C’est la passion commune du vélo qui unit le designer Michael Sodeau et le chef Anthony Demetre, importateur de la bistronomie outreManche. Aux murs de leur petite bodega, des pièces de collection comme de vieilles cartes du Tour de France ou des réclames métalliques pour l’apéritif St Raphaël. Au menu, les plats méditerranéens et les cocktails au vermouth (éternelle boisson sponsor des cyclistes) sonnent comme une évidence. Blanc, rouge, demi-doux, negroni et cocktail d’or, Vermuteria réveille les

papilles et un petit bout de notre histoire. 38/39 Coal Drops Yard.

Tél. : +44 20 3479 1777. Vermuteria.cc

Dishoom (4)

Véritable institution culinaire, l’établissement ne désemplit pas. À King’s Cross, le design de l’Inde postcoloniale se mêle aux lumières industrielles d’un hall de gare. Pour ouvrir l’appétit, le bhel puri à base de graines grillées, riz soufflé et légumes se mélange avec un chutney à la coriandre. Le biryani (riz aux épices) se consomme avec de la viande… ou pas. Le poulet Ruby vaut aussi

le détour, accompagné d’un naan (petite galette) au fromage. Un vrai régal. 5 Stable Street.

Tél. : +44 20 7420 9321. Dishoom.com

Casa Pastor (5)

Tortilla fraîche, ceviche, tostadas, margaritas et tacos à partager… Pour sa troisième adresse, le petit groupe de restaurants El Pastor (du groupe Harts, aussi propriétaire du Parrillan et de l’excellent Barrafina), reste sur sa formule gagnante. À Coal Drops Yard, le décor de brique rouge est rehaussé de graffitis mexicains couverts d’une végétation luxuriante.

Aux beaux jours, la terrasse couverte Plaza Pastor propose cocktails et plats en rôtisserie à consommer al fresco. Coal Drops Yard. Tél. : +44 20 7018 3335. Tacoselpastor.co.uk

Coal Office Tom Dixon (6)

L’immense boutique de Tom Dixon (photo, à droite) abrite grands classiques et dernières créations du designer britannique, façon mini-musée. Au restaurant, le chef Assaf Granit (à gauche) s’inspire de l’Orient avec un large choix de petits plats à partager dans un décor industriel chic. On craque pour la casserole de

polenta à la truffe noire, les coquilles Saint-Jacques au beurre ou encore les brochettes de poulet aux herbes. Probablement l’une des meilleures adresses de la ville… 2 Bagley Walk. Tél. : +44 20 3848 6086. Tomdixon.net

House of Cans (7) Nichée dans un petit local, House of Cans dispose d’un large choix de cannettes de bières internationales et locales, brassées à quelques pas de là, à Tileyards. Côté design, l’échoppe collabore avec des créatifs de tous bords sur des séries limitées pour transformer

5 4 6
378 ID-HYPE AREA

79

les boîtes en véritables œuvres d’art : graphismes pop de l’illustrateur star Chris Martin, travaux post-cubiques de Denver Sorrell et typographies de David Pearson. Boire pour décorer sa maison ou comment joindre l’utile à l’agréable. 116 Lower Stable Street. Houseofcans.co.uk

SHOPPING

Samsung KX (8)

Étalé sur 1 800 m2, le concept-store de Samsung occupe deux hangars de l’époque victorienne, fusionnés par le toit en un « baiser » imaginé par le Heatherwick Studio.

Au programme, conférences, soirées cinéma sur le téléviseur The Serif, des frères Bouroullec, et simulateur de conduite F1. Au plafond, les LED Nulty achèvent de donner à l’ensemble un air de centre commercial du futur. Coal Drops Yard. Tél. : +44 0333 000 0333. Samsung.com

Caravane (9)

Née il y a vingt ans à Paris, dans le Marais, la marque familiale est désormais présente à Londres pour la plus grande joie des habitants de la ville-monde. Dès l’entrée, une pile de

matelas aux étoffes chatoyantes semble attendre une princesse au petit pois. Coussins brodés, paniers tissés, lampes de chevet, linge de maison et arts de la table se partagent les 350 m2 de la boutique dans une atmosphère de voyage au bout du monde. On y passerait volontiers l’après-midi.

Units 52/54, Coal Drops Yard, Stable Street. Tél. : +44 20 3819 8660. Caravane.co.uk

Word on the Water (10)

Après des années sous la menace d’une expropriation, cette ancienne barque des

années 20 transformée en librairie mouille désormais de manière pérenne sur les quais du Regent’s Canal. À bord, des livres neufs et d’occasion, chinés selon l’humeur du patron, et une petite estrade pour des soirées-lectures, concours de poésie et concerts de jazz. Regent’s Canal Towpath. Tél. : +44 7976 886 982.

Wolf & Badger (11)

Spécialisée dans la distribution de labels indépendants, la boutique Wolf & Badger propose de nombreuses pièces originales pour refaire son look, sa maison ou

trouver le cadeau idéal. De la combi en satin coloré au bijou romantique ou au service à thé personnalisé, il y en a pour tous les goûts ! Stable Street.

Tél. : +44 20 7229 4848. Wolfandbadger.com

COS (12)

Très impliquée dans la création contemporaine, la marque de prêt-àporter COS voue sa boutique de Coal Drops Yard à l’art. Entre céramiques de jeunes designers et collaboration avec la photographe Lea Colombo, les œuvres et installations grand

379
8

12

50 millions de visiteurs annuels. Au fond de la gare, entre les quais 9 et 10, les apprentis sorciers ont le choix entre prendre la pause devant la plate-forme 9 ¾ et son chariot à moitié encastré dans le mur, en partance vers Poudlard, et saluer la mémoire de la reine celte Boadicée enterrée juste en dessous. À l’époque victorienne, Londres ne se chauffe qu’au charbon, stocké sur le site de Coal Drops Yard – littéralement « entrepôt de charbon » – et acheminé via le Regent’s Canal fraîchement creusé et la gare ferroviaire adjacente. L’arrivée de l’électricité change la donne et le site passe d’un propriétaire à l’autre, avant que les night-clubs no future des années 80 ne le transforment en centre névralgique de la culture alternative jusqu’au début des années 2000. Suit une période d’abandon pour ce no man’s land peu fréquentable. Il faudra attendre 2018 pour que le site renaisse de ses cendres. Aujourd’hui, Google, Facebook et Universal Music ont installé leurs bureaux près d’une multitude de boutiques indépendantes comme le fleuriste Botanical Boys et le micro-restaurant de curry japonais Hiden, lovés dans le complexe remodelé par le designer Thomas Heatherwick. Ici, tout se recycle. Même les anciens réservoirs de gaz, les Gasholders, accueillent désormais des résidents grâce aux aménagements du cabinet d’architectes WilkinsonEyre. Son fondateur, Chris Wilkinson, y a même son appartement ! Au nord, la célèbre Central Saint Martins School expose régulièrement le travail des futures stars du design et du stylisme dans la galerie Lethaby. Tout au long de l’année, des centaines d’activités et de concerts rythment la vie du quartier, que l’on écoute vibrer sur la terrasse du Lighterman en été. Juste avant la pandémie, Martino Gamper célébrait le London Design Festival avec Disco Carbonara, une grande façade de discothèque soutenue par un échafaudage devant laquelle le Tout-Londres a fait la queue pour entrer… dans un espace minuscule et vide. Clin d’œil malicieux au passé de Coal Drops Yard, à la fois lieu de clubbing effréné et village Potemkine où l’effet trompe-l’œil ne dure qu’un temps. N’en déplaise à Gamper, l’effervescence et la renommée de King’s Cross comptent bien perdurer.

format contrastent avec les rayons de cette enseigne de vêtements autrement fidèle à un ADN épuré. Pour des moments de shopping et de culture simultanés. 3 Stable Street. Tél. : +44 20 3057 4480. Cosstores.com

Y ALLER

De nombreux vols desservent la capitale anglaise depuis Paris et la province. Le train Eurostar atteint Londres en un peu plus de 2 h. Pour les infos pratiques, rendez-vous sur le site de l’office du tourisme, Visitbritain.com

380 ID-HYPE AREA
11 10
© SHANE BENSON

Week-end de galeries ouvertes les 29 et 30 octobre.

Les larges plages de sable, l’attrait international, les perles gastronomiques, les événements culturels organisés tout au long de l’année et l’offre étonnante de boutiques de premier ordre font de Knokke-Heist en Belgique un véritable lieu de rêve.

Pendant le dernier week-end d’octobre les galeristes vous accueillent à bras ouverts. Toutes vos questions sont les bienvenues lors de cet événement, qui permet de souligner encore davantage la richesse artistique de Knokke-Heist. Cependant, les acheteurs et amoureux de l’art savent que l’on peut y vivre une expérience artistique tout au long de l’année. Non seulement dans plus de 90 galeries d’art, mais aussi dans les espaces publics, qui accueillent une multitude de joyaux artistiques. Le patrimoine artistique de la ville s’enrichit un peu plus chaque année. Sculptures et œuvres d’art décorent les plages et surprennent à des endroits inattendus . Accueillez chaque jour les marées avec Folon, scrutez la mer au-delà des dunes avec les Socorristas ou flânez le long du « lièvre » de Flanagan au coucher du soleil.

ARTKNOKKE-HEIST.BE

dia, pour

Claudia Tagbo Comme Clau
gagner Icontre
le cancer, tous les ansI
I
faites surveiller vos seins ! I
© Sylvie Bessou

Inspiration citadine

Designers

383 ID-SPOTS
À Londres, le bâtiment Battersea Roof Gardens, de l’agence Foster + Partners, abrite l’Art’otel London Battersea Power Station, qui ouvrira bientôt ses portes (lire p. 385)
et architectes d’intérieur ont largement puisé dans l’histoire et l’univers des villes pour revisiter ces adresses. Une forme d’hommage qui confère à ces hôtels une personnalité remarquable. Par Bérénice Debras © GRAIN LONDON LTD

EL PASO STANTON HOUSE

Au centre d’El Paso, un ancien showroom de meubles datant de 1916 a été converti en hôtel… Sans surprise, le mobilier et le design animent l’endroit au milieu d’une belle collection d’art contemporain : ici, un Damien Hirst voisine avec des talents régionaux peu connus ; là, l’installation Shylight, du studio Drift, illumine l’espace. Les architectes d’intérieur, Ann Tucker (Studio A Group) et Jack Sanders (Design Build Adventure), ont rendu un hommage à l’âge d’or de la ville texane à travers une décoration du XXIe siècle aux couleurs neutres et à la grande variété de matières (bois, marbre, béton, terrazzo…). L’hôtel est membre des Design Hotels. 209 N Stanton St, Texas, États-Unis. Tél. : +1 (915) 271 3600. Stanton-house.com

Se baser sur le livre The Australian Ugliness (« la laideur australienne »), de l’architecte Robin Boyd, était un sacré pari pour dessiner l’ambiance de cet hôtel. Heureusement, les designers de Flack Studio ont également puisé leur inspiration dans les peintures de l’artiste aborigène Albert Namatjira (1902-1959) et dans le passé du bâtiment lié à la création de poterie et de céramique. Quant à la palette de couleurs, elle reflète celle des paysages désertiques environnants et des banlieues de la ville dans les années 70… On pourrait douter du résultat. Que nenni ! C’est très réussi. 47-53 Wentworth Ave, Australie. Tél. : +61 2 8099 8799. Acehotel.com

384 SYDNEY ACE HOTEL SYDNEY
ID-SPOTS
© ARNAUD MONTAGARD / © ANSON SMART

LONDRES ONE HUNDRED SHOREDITCH

Il a élu domicile dans l’ancien bâtiment de l’Ace Hotel London (fermé durant la pandémie), au cœur du vibrant quartier de Shoreditch. Jacu Strauss, directeur de la création de Lore Group, a conservé en grande partie les éléments déjà présents en apportant sa propre touche. Ainsi, le lobby rénové est habillé de totems-sculptures exécutés par Jan Hendzel Studio. L’un des bars est directement inspiré de l’univers cinématographique du réalisateur Stanley Kubrick… Quant aux 258 chambres, elles offrent une palette de teintes douces et neutres. 100 Shoreditch High Street, Shoreditch, Angleterre. Tél. : +44 207 613 98 00. Onehundredshoreditch.com

LONDRES

ART’OTEL LONDON BATTERSEA POWER STATION

L’artiste et designer Jaime Hayón signe les intérieurs de ce nouvel hôtel de 164 chambres dans le bâtiment Battersea Roof Gardens, de l’agence Foster + Partners. C’est coloré et un brin osé – rien d’étonnant pour ceux qui connaissent cet Espagnol aux multiples talents –, avec un rappel à l’histoire de la centrale électrique voisine. Ouverture prochaine. 1 Electric Boulevard, Nine Elms, Angleterre.

385
© CAITLIN ISOLA / © GRAIN LONDON LTD

NEW YORK PARK LANE

Cette vieille dame du quartier de Central Park South avait besoin d’un rafraîchissement. L’agence Yabu Pushelberg a orchestré un subtil lifting du Park Lane New York, rempli de poésie. Ainsi, dans les espaces communs et dans les chambres, des clins d’œil à la ville s’affichent sur les murs, sur les plafonds ou sur des panneaux évoquant de loin des paravents modernes. La Grosse Pomme s’y décline par touche : de la skyline à quelques détails en passant par la faune et la flore (Central Park est tout près) et, bien sûr, de jour comme de nuit… 36 Central Park South, États-Unis. Tél. : +1 212 371 4000. Parklanenewyork.com

LISBONNE

ROSAMAR

Avec la complicité des propriétaires, Perrine Velge, du studio Pim, a imaginé ce restaurant à l’ambiance discrète des bords de mer. Vêtu à la façon d’un vieux voilier, le lieu respire le bois chaud, les teintes de sable et d’ambre et les bleus sombres de l’Océan. Une grande verrière se couvre d’un tissu blanc en écho aux voiles de bateaux. Banquettes, tables et chaises ont été réalisées sur mesure par la designer belge. Hormis les lampes chinées, l’éclairage est signé PSLab et Exenia. Des affiches anciennes et colorées complètent ce joli tableau. R. da Rosa 317, Portugal. Tél. : +351 967 335 758. Brigadelisboa.com

386
© ALICE GAO / © ADRIAN GAUT / © FRANCISCO NOGUEIRA ID-SPOTS

Rendez-vous annuel pour les professionnels de l’architecture et du design consacré aux matériaux innovants.

fair(e) dédié aux métiers de la création mettra en lumière une sélection d’artisans issus de la création contemporaine.

scénographie dessinée par l’agence internationale MVRDV en collaboration avec Sophia Goigoux-Becker.

archistorm_magazine L’Atelier Richelieu 60 Rue de Richelieu, 75002 Paris Bourse ligne 3 20, 29, 39, 74, 85, Bourse Mairie du 2e n°2008 Paris Bourse Incrivez-vous sur www.rendezvousdelamatiere.com 11 – 12 octobre 2022 Le
L’espace
Une
© Arthylæ
388 ID-JET LAG
© BRUNO LEVY

Sébastien Bazin

Président-directeur général d’Accor depuis 2013, Sébastien Bazin est aujourd’hui à la tête d’un groupe qui rassemble pas moins d’une quarantaine de marques. Riche de son expérience dans la finance, il s’est illustré dans le secteur de l’hôtellerie par de fructueuses opérations.

Ce leader mondial de l’hospitalité a opéré sa mue, passant d’une hôtellerie économique à une hôtellerie de luxe, où l’art de vivre et le design sont mis à l’honneur. En témoigne l’entité Ennismore, chère à ce Breton d’origine. Elle regroupe les enseignes Mama Shelter, The Hoxton, Mondrian, 25hours ou encore SO/, qui vient d’ouvrir à Paris un établissement emblématique.

Dans votre valise, vous n’oubliez jamais…

Mon dentifrice. Je n’ai pas de marque préférée, mais j’en ai toujours un tube, même si je sais qu’il y en aura probablement un dans la salle de bains de l’hôtel. Et puis, j’emporte toujours plus de caleçons que nécessaire.

Des rituels particuliers quand vous voyagez ?

Je ne ferme jamais les rideaux de ma chambre d’hôtel. S’ils le sont à mon arrivée, je les ouvre, car j’ai besoin de voir ce qui se passe à l’extérieur. Comme je voyage 260 jours par an – cela signifie que je suis très souvent en jet lag –, c’est un moyen naturel pour moi de recharger mes batteries. Et si je me réveille la nuit, je m’interdis de regarder mon portable pour connaître l’heure. J’essaie de me rendormir et j’attends que le réveil sonne.

Votre destination préférée pour une escapade privée ?

Sans hésiter, la maison de famille en Bretagne nord, près de Saint-Malo.

Pour vous échapper, vous préférez les grands espaces naturels ou une virée urbaine ?

J’ai besoin d’eau, de mer, de vent, d’iode et d’être pieds nus… la Bretagne de mes origines ! Cela n’est pas innocent.

Du fait de vos nombreux déplacements professionnels, prenez-vous le temps de voyager en famille ?

Nous faisons, mon épouse et moi, un voyage par an en compagnie de nos quatre enfants et, bien sûr, de leur conjoint ou conjointe. Nous avons longtemps visité un pays différent à chaque fois. La découverte de l’Égypte, il y a une quinzaine d’années, reste mémorable pour nous tous. Je n’avais rien vu d’aussi puissant auparavant. Désormais, nous nous retrouvons pendant une semaine sur un bateau, un gros catamaran. Une règle d’or : il n’y a pas de télévision, on joue aux cartes et on se parle. C’est très important.

Pour vos loisirs, quel est votre mode de transport privilégié ?

J’aime la voiture, car dès que je sors de chez moi, j’ai cette sensation d’être déjà en partance pour quelque part. Je me rends toujours en Bretagne

dans un vieux modèle de 1957, décapoté, en étant seul au volant. Mon espace de liberté, c’est lorsque je peux être seul dans ma voiture.

Avez-vous passé le cap de la voiture électrique ?

Je dois avouer que non. Cependant, j’ai eu l’occasion de conduire des Tesla et je trouve cela formidable. Pour le parc automobile du groupe, nous sommes en phase active de transition. Donc, aucun doute qu’à titre personnel, cela ne saurait tarder.

Plutôt sédentaire et relax ou en itinérance et avide de découvertes ?

Cela dépend des moments. C’est moitié-moitié : pieds nus au bord de l’eau ou bien à la découverte d’un ailleurs.

D’une manière générale, plutôt mer ou montagne ?

Vous l’aurez compris, j’ai besoin de mer beaucoup plus que de montagne.

Une passion (culturelle, gastronomique, sportive…) peut-elle susciter un voyage, même très court ?

Je suis passionné de voile. Je possède un très vieux bateau, de 1911, que j’inscris chaque année à un programme de régates « classiques » entre mai-juin et septembre-octobre. Je ne participe pas à toutes les courses, mais dès que mon emploi du temps me le permet, je rejoins l’équipage avec joie.

Les choses auxquelles vous êtes attentif pour choisir une destination ?

Je prête beaucoup attention aux gens. Et cela, de plus en plus. J’aime le contact, être dans un univers où l’on se découvre l’un l’autre. J’ai besoin de toucher, d’échanger, de parler. Mes voyages sont très souvent liés à cela.

Une destination, un lieu pour décompresser ?

En fait, pour décompresser, c’est assez simple, il suffit que je retire mes chaussures et mes chaussettes pour me retrouver pieds nus. Donc, je peux le faire à peu près partout, même dans mon bureau entre une réunion et un conseil d’administration.

389

Une ville qui vous fascine et où vous aimez retourner ?

J’ai trois villes de cœur : Buenos Aires, pour sa délicatesse, sa culture, ses couleurs… Rome, pour sa lumière dont je n’arrive pas à m’échapper. Et Paris… forcément. J’ai aimé Paris quand j’en suis parti pendant une douzaine d’années pour vivre à l’étranger.

La première chose que vous regardez dans une chambre d’hôtel ?

La vue. Ensuite, je vais jeter un coup d’œil à la salle de bains. J’aime découvrir les matières, les toucher. J’ai un rêve secret : j’aurais aimé être architecte. Pour mes séjours professionnels, j’alterne à raison de deux tiers-un tiers entre les hôtels du groupe et ceux de la concurrence. Cela me permet de m’enrichir d’autres repères.

Si vous ne deviez retenir qu’un seul hôtel ?

Il y en a deux : un qui n’est pas dans le groupe, le Shutters on the Beach, à Los Angeles, plus exactement à Santa Monica, dans un parc, face à la plage ; et un second, qui est l’un des fers de lance d’Accor, le Raffles de Singapour. Sa théâtralité coloniale est sublime. Les deux sont évidemment au bord de la mer.

Un plat qui vous évoque une destination en une seconde ?

Je suis un dingue de tomates. J’en mange presque tous les jours. J’ai besoin de cette saveur et de cette fraîcheur. Mais l’ingrédient le plus important est sans doute l’huile d’olive qui va relever la tomate… ou un poisson grillé. Plutôt étrange pour un Breton, me direz-vous !

Un restaurant dont vous avez encore un souvenir très précis ?

C’est un souvenir très récent. Il s’agit du restaurant le plus raffiné que j’ai pu découvrir sur une plage : le Gigi, à Ramatuelle. C’est un endroit époustouflant d’élégance, de raffinement, de matière, de volume, de lumière… J’en suis resté bouche bée. Pour sûr, il va me manquer avant que j’aie l’occasion de retourner à Saint-Tropez.

Le bâtiment ou la maison de vos rêves ?

Une maison sur l’eau où il y aurait un mélange parfait entre le verre, le bois et l’acier. Mais je ne suis pas dans le manque. J’aime bien l’idée de fantasmer cet endroit.

Un architecte d’intérieur ou un designer dont vous appréciez particulièrement le travail ?

Je dois avouer que l’architecte Hugo Toro, qui a réalisé le Gigi, m’a beaucoup ému. Sinon, j’aime énormément le travail de Maxime d’Angeac. Il est d’une exigence inouïe et dessine des intérieurs au millimètre près.

Avez-vous votre mot à dire sur le design d’un hôtel ?

Jusqu’à présent, je ne me suis pas beaucoup mêlé d’architecture intérieure, car j’avais d’autres priorités, mais c’est un peu à regret. Pour autant, le groupe Accor étant en train d’évoluer vers de nouvelles valeurs, notamment liées au lifestyle, j’ai très envie de m’investir en participant à l’aventure du design et en réfléchissant à la manière dont, sur ce terrain, les marques doivent évoluer.

Que rapportez-vous de vos voyages ?

Rien. Je peux acheter un tableau lorsque je trouve le temps d’aller visiter une galerie. De nos vacances, ma femme rapporte systématiquement un magnet. La porte de notre réfrigérateur en est maintenant recouverte. Personnellement, je préfère les souvenirs immatériels. Le scientifique Joël de Rosnay, à qui je demandais comment gérer le temps court et le temps long, m’a d’abord répondu que ce n’était pas la bonne question. Il m’a ensuite expliqué que le plus important, c’est le temps « large ». C’est celui qui « n’a pas de montre », celui qui est lié aux gens, aux saveurs, aux couleurs, aux formes… C’est celui qui régit votre bibliothèque personnelle.

Une histoire incroyable qui vous est arrivée lors d’un voyage ?

Pendant le Covid, justement quand je ne pouvais pas voyager, je tournais tous les quinze jours une vidéo de six minutes à l’attention des 280 000 employés du groupe où j’exposais mes interrogations sur la situation et tentais de livrer un message d’espoir. Je terminais toujours par un sourire et deux doigts sur la bouche en disant « I love you ». Lorsqu’on a pu voyager de nouveau, je me suis rendu à Vilnius, en Lituanie. Alors que je m’adressais à une dizaine de membres du personnel d’un hôtel, une femme de chambre m’a tiré par la manche et m’a demandé, dans un anglais approximatif : « Est-ce que vous pouvez me dire, rien qu’à moi, que vous m’aimez ? » Et là, j’ai été totalement décontenancé. Je me suis alors dit que mes vidéos avaient servi à quelque chose.

Si le temps ne comptait pas, le périple que vous aimeriez réaliser ?

Je pense que je traverserais l’Amérique latine, depuis le Costa Rica jusqu’à la pointe du Chili.

Votre prochaine destination pour les vacances ?

Pour être franc, c’est une destination que je ne connais pas du tout. Je vais aller fêter les 60 ans d’un copain aux États-Unis, à Jackson Hole, dans le Wyoming. Il y possède une maison et tient absolument à la faire découvrir à ses proches. Il paraît que les paysages y sont sublimes. Mais pour moi, c’est l’inconnu…

390 ID-JET LAG
« L’important, c’est le temps “large”, celui qui “n’a pas de montre”, celui lié aux gens, aux saveurs, aux couleurs, aux formes… C’est celui qui régit votre bibliothèque personnelle. »

Coordonnées du bénéficiaire

l’abonnement

Nom / Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Société . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . .

. .

Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Pays . . . . . . . . . . . . . . . .

de
. . . . . . . . . . . . .
. . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Je renseigne mon adresse e-mail pour le suivi de mon abonnement : E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Paiement de 36,90 € joint par Chèque à l’ordre d’IDEAT Éditions Carte Visa ou MasterCard N° Date d’expiration Clé * * Les 3 chiffres de sécurité au dos de votre carte. Date : Signature : ID 156Offre valable en France métropolitaine pendant 3 mois. Pour tout renseignement, téléphonez au 01 44 70 14 70 ou envoyez un e-mail à abonnements@ideat.fr. Les informations recueillies sont nécessaires au traitement de votre commande et sont destinées à nos services internes. Elles peuvent être communiquées à des tiers sauf opposition et donner lieu aux droits d’accès et de rectification prévus par l’article 27 de la loi informatique et libertés du 06/01/1978. T J’accepte de recevoir des newsletters de la part d’IDEAT. T J’accepte de recevoir des offres de la part des partenaires commerciaux d’IDEAT. Abonnez-vous ! OFFRE SPÉCIALE 1 an - 6 numéros 36,90 € Viscéralement mixte, furieusement contemporain : absolument indispensable ! À retourner accompagné de votre règlement à Service abonnements IDEAT - 235, avenue Le-Jour-se-Lève - 92100 Boulogne-Billancourt Belgique : www.abonnements.be Suisse : www.dynapresse.ch Canada / USA : www.expressmag.com bulletin d’abonnement + RAPIDE Je m’abonne sur Internet Oui, je m’abonne à IDEAT pendant 1 an, soit 6 numéros pour 36,90 € et je reçois directement chez moi les numéros dès leur sortie en kiosque Ideat.fr/abonnement + SIMPLE

VIBIA TRAVERSE L’ESPACE

Le fabricant de luminaires propose une collection innovante et versatile. Le designer Stefan Diez s’est inspiré de la pureté d’une simple sangle servant à fixer des bagages sur une galerie de voiture, par exemple, pour créer « Plusminus », soit une collection à l’effet spectaculaire alliant les propriétés de la sangle textile et un ensemble d’éléments d’éclairage pour former une multitude d’ambiances et d’installations. Tendue ou lâche, la sangle fait à la fois office de support et de conducteur électrique ; équipée de systèmes d’éclairage, elle trace différentes configurations dans l’espace donnant vie à des décors uniques. La collection comprend quatre types de modules pouvant venir se fixer sur la sangle pour créer de multiples dispositifs et effets de lumière.

LE BAIN SELON JACOB DELAFON

La collection « Cléo 1889 » rend hommage à la mythique baignoire à pattes de lion, sorte d’incarnation des intérieurs haussmanniens. Elle marie modernité et passé tout en se déclinant à l’ensemble de la salle de bains : meubles, vasques et robinetterie. Mais la baignoire Cléo demeure la pièce maîtresse de la pièce d’eau. Sa forme enveloppante invite au confort et à la détente. Fabriquée en fonte émaillée, son inertie thermique maintient l’eau parfaitement chaude pour un long moment de calme. Le reste de la collection au style classique est conçu de manière traditionnelle avec des moulures, des pieds à cannelures en bois massif ou encore des poignées en céramique. Toute la gamme se pare d’un gris intense inspiré des couleurs d’antan. Le charme de l’ancien est préservé tout en finesse. Jacobdelafon.fr

PERENE S’OCCUPE DE TOUT

Elle est la première enseigne d’agencement d’intérieur sur mesure qui intègre dans son savoir-faire une approche globale, jusqu’à la décoration. Que ce soit pour une seule pièce ou pour un intérieur complet, les agenceurs Perene ont toujours à cœur de surprendre et d’émouvoir avec un projet qui ne ressemble à aucun autre. Affranchis des tendances et forts de l’univers créatif de la marque, ces professionnels sont soucieux d’interpréter la sensibilité de chacun, de trouver des solutions d’implantation particulières, d’imaginer des aménagements personnalisés pour répondre à tout mode de vie, une démarche liée à leur connaissance et à leur expérience en décoration.

Perene.fr

392
© FERNANDO ALDA
ID-ACTUS CO

NATURE &

Marot & Cie, Marot&Cie, RCS Vannes B 331 927 335 Découvrez toutes nos collections sur story.fr Suivez-nous sur
HARMONI E au plus proche de vous Une RENTREE DÉCO 100 % STORY Canapés en tissu, ambiances naturelles au design contemporain, vous optez pour des formes arrondies, organiques et une décoration épurée. 8QHYpULWDEOHV\QHUJLHV·RSqUH Tout est harmonie, les éléments cohabitent ensemble. LE MADE IN STORY : UNE VERITABLE PHILOSOPHIE DE VIE

Depuis 2004, chaque fauteuil est restauré dans la tradition du produit, avec ses matériaux nobles : un cuir souple de veau aniline, un plaquage en palissandre de Rio, des coussins garnis de plumes d’oie et de mousse bultex. Une passion et un savoir-faire qui ont redonnés vie à des centaines de « Lounge Chair » en Europe, en garantissant une restauration dans le strict respect de l’origine aux heureux propriétaires de ce fauteuil mythique devenu une icône du design.

Suivez-nous sur Découvrez toutes nos collections sur story.fr PLUS DE 50 MAGASINS au plus proche de vous de la décoration TENDANCE & CONTEMPORAINE. Prenez rendez vous avec nos conseillers à votre domicile ou dans votre magasin 'pFRXYUH]QRV6+2:52206YpULWDEOHVVFqQHVG·LQWp rieurs composées de collections modulables, adaptables , ultra personnalisables : le Made in Story. Marot & Cie, RCS Vannes B 331 927 335 Crédit photo : © Fotolia
SELLERIE & ÉBÉNISTERIE LE SEUL SPÉCIALISTE EN RESTAURATION & VENTE DU LOUNGE CHAIR 06 09 88 26 27 / 02 47 52 96 90 www.mobilierinternational.fr ENLÈVEMENT SUR TOUTE LA FRANCE
Poêles à bois d’exception depuis 1972 tél. 01 86 86 01 66 www.charnwood.fr FKDUQZRRGYEARS5

3D Surface : 3dsurface.it

A

Acerbis : Acerbisdesign.com

Alias : Alias.design

Alinea : Alinea.com

Andreu World : Andreuworld.com

Angulus : Angulus.com

Arflex : Arflex.it

Ariana : Ariana.it

Ariostea : Ariostea.fr

Arklam : Arklam.es

Arte International :

Arte-international.com

Artemide : Artemide.fr

Artifort : Artifort.fr

Asteré : Astere.fr

Atelier du Mur :

Atelierdumur.fr

Atelier Zelij : Zelij.com

B

B&B Italia : Bebitalia.com

Bagüm Khan : Begumkhan.com

Balzac : Balzac-paris.fr

Baobab Collection : Baobabcollection.com

Bardelli : Ceramicabardelli.com

Baxter : Baxter.it

Bien Fait : Bien-fait-paris.com

Billes & Co : Billesandco.fr

Birkenstock : Birkenstock.com

Bla Station : Blastation.com

Bo Concept : Boconcept.com

Bobo Choses : Bobochoses.com

Bonpoint : Bonpoint.com

Bonton : Bonton.fr

Bouchara : Bouchara.com

Bretz: Bretz.fr

Bross : Bross-italy.com

C

Calico : Calicowallpaper.com

Calligaris : Calligaris.com

Candylab : Candylabtoys.fr

Cappellini : Cappellini.com

Carel : Carel.fr

Carl Hansen & Son : Carlhansen.com

Casadeco : Casadeco.com

Casamance : Casamance.com

Cassina : Cassina.com

CC-Tapis : Cc-tapis.com

Ceramica : Ceramica.fr

Chanel : Chanel.com

Cinna : Cinna.fr

ClassiCon : Classicon.com

Colefax : Colefax.com

Coordonne : Coordonne.com

Cottodeste : Cottodeste.fr

Cyrillus : Cyrillus.fr

D

David B : Davidb.paris

Dedar : Dedar.com

Desalto : Desalto.it

Designers Guid : Designersguild.com

Détours : Detourslauredesagazan.fr Dior : Dior.com

Djeco : Djeco.com

Doing Goods : Doing-goods.com

Dr. Martens : Drmartens.com

Diptyque : Diptyqueparis.com

E

Ecobirdy : Ecobirdy.com

Édition 1.6.9 : Edition169.com

Edra : Edra.com

Élitis : Elitis.fr

ENOstudio : Enostudio.fr

Etoffe : Etoffe.com

F

Flexform : Flexform.it

Florim : Florim.com

Flos : Flos.com

Forscarini : Forscarini.com

Fritz Hansen : Fritzhansen.com

G

Galerie Diurne : Diurne.com

Gautier : Gautier.fr Gebruder Thonet

Vienna : Gebruderthonet vienna.com Giorgetti : Giorgettimeda.com

Glas Italia : Glasitalia.com Gucci : Gucci.com

H Harlequin : Harlequin.sanderson designgroup.com

Hay : Hay.dk Hermès : Hermes.com

Holztiger : Holztigeranimals.co.uk

I Ibero : Iberoceramics.com

Impala Skate : Impalaskate.eu Iris : Irisceramica.biz

Italgranitti : Italgranitigroup.com Izipizi : Izipizi.com

J Jacques : Jacquesdesign.fr Jan Kath : Jan-kath.com

Jane Churchill : Janechurchill.com

Jean Paul Gaultier : Jeanpaulgaultier.com

Jelly Mallow : Jellymallow.com Jellycat : Jellycat.com

K

Ferm Living : Fermliving.com

Flaviker : Flavikerpisa.it

Keraben : Keraben.com

Kid’s Concept : Kidsconcept.com

Kutikai : Kutikai.pl

Kvadrat : Kvadrat.dk

L

L’uniform : Luniform.com

Lago : Lago.it

Le Grand Siècle :

Legrandsiecle.com

Lé Papiers de Ninon : Lespapiersdeninon.fr

Lea Ceramiche :

Leaceramiche.fr

Lelièvre : Lelievreparis.com

Leolux : Leolux.com

Les Dominotiers : Dominotiers.com

Liewood : Liewood.fr

Lilipenso : Lilipenso.com

Lithos Design : Lithosdesign.com

Little Greene : Littlegreene.fr

Living Divani : Livingdivani.it

Londonart : Londonart.it

Louis Vuitton : Louisvuitton.com

Lulu LaFortune : Lululafortune.com

Luteca : Luteca.com

M

Made.com : Made.com

Madura : Madura.com

Magis : Magisdesign.com

Maison Dada : Maisondada.com

Maison Eliza : Maisoneliza.com

Maison Labiche : Maisonlabiche.com

Maison Michel : Michel-paris.com

Maison Sarah Lavoine : Maisonsarah lavoine.com

Marazzi : Marazzi.fr Margraf : Margraf.it Marset : Marset.com

Masureel : Masureel.com

Matthieu Challières : Challieres.com

Maxalto : Maxalto.com

MDF Italia : Mdfitalia.com

Metropol : Metropolceramica.com Minotti : Minotti.com

Misia Misia : Misiaparis.com

Moda International : 01 44 75 42 80 Molteni & C : Molteni.it Moooi : Moooi.com Moroso : Moroso.it

N

Narciso Rodriguez : Narcisorodriguez.com

Natuzzi : Natuzzi.com

New Balance : Newbalance.fr Nidi : Nidi.it

Nina Campbell : Shop.ninacampbell.com

Nobilis : Nobilis.fr Nofred : Nofred.com

Norr11 : Norr11.com

Novaceram : Novaceram.fr

Novamobili : Novamobili.it

O Ooh Noo : Ooh-noo.com

Osborne & Little : Osborneandlittle.com

Oyoy Mini : Oyoylivingdesign.com

P

Panaria : Panaria.fr

Paolo Castelli : Paolocastelli.com

Paper Mint : Paper-mint.fr

Pedrali : Pedrali.com

Kann Design : Kanndesign.com

Kave Home : Kavehome.com

Manuel Canovas : Manuelcanovas.fr

Manufacture Cogolin : Manufacture cogolin.com

Petite Friture : Petitefriture.com

Phaidon Jeunesse : Phaidon.com

Pierre Frey : Pierrefrey.com

396 ID-ADRESSES

Plan Toys : Plantoys.com

Poliform : Poliform.it

Pols Potten : Polspotten.com

Poltrona Frau : Poltronafrau.com

Popham Design :

Pophamdesign.com

Popus Editions : Popus-editions.com

Porcelanosa : Porcelanosa.com

Porro : Porro.com

Pulpo : Pulpoproducts.com

Q

Quinsai : Quinsai.com

R

Raduga :

Grez Raduga-grez.com

Ragno : Ragno.fr

Rasperry Plum : Raspberryplum.com

RBC Avignon :

04 90 82 52 56

RBC Gallarguesle-Montueux : 04 66 73 30 00

RBC LyonCube Orange : 04 72 04 25 25

RBC MontpellierDesign Center : 04 67 02 40 24

RBC Nîmes : 04 66 67 62 22

RBC Paris : 01 45 75 10 00

Refin Ceramiche : Refin-gres-cerame.com

Repose AMS : Repose-ams.com

Roca : Roca.fr

Roche Bobois : Roche-Bobois.com

Roger Vivier :

Rogervivier.com

Rolf Benz : Rolf-benz.com

Romo : Romo.com

Rosantica : Rosantica.com

Royal Stranger : Royalstranger.com

Rubelli : Rubelli.com

Rugiano : Rugiano.com

Ruslan Baginskiy : Ruslanbaginskiy.com

S

Saba : Sabaitalia.com

Saint Laurent : Ysl.com

Salima Filali : Salimafilali.com

Salut Beauté :

Salut-beaute.com

Sammode Studio : Studio.sammode.com

Sanderson : Sanderson.sanderson designgroup.com

Schumacher : Fschumacher.com

Seletti : Seletti.it

Servomuto : Servomuto.com

Settecento : Settecento.com

Siltec : 01 42 66 09 13

Silvera Bac : 01 53 63 25 10

Silvera Bastille : 01 43 43 06 75

Silvera Beaugrenelle : 01 40 59 42 80 Silvera eshop : 01 46 22 27 22

Silvera Faubourg Saint-Honoré : 01 56 68 76 00

Silvera Kléber : 01 53 65 78 78

Silvera Poliform : 01 55 35 82 33

Silvera Printemps : 01 45 26 29 85

Silvera Saint-Germain : 01 53 63 25 10

Silvera Université : 01 45 48 21 06

Silvera Lyon : 04 81 88 80 00

Silvera Marseille : 04 91 33 19 10

Smallable : Smallable.com

Sons + Daughters : Wearesonsand daughters.com

State Bags : Statebags.com

Stokke : Stokke.com

String Furniture : Stringfurniture.com

T Tacchini : Tacchini.it

Tai Ping :

Taipingcarpets.com

The Conran Shop : Conranshop.fr

The New Society : Wearethenew society.com

The Socialite Family : Thesocialitefamily.com

Timorous : Timorousbeasties.com

Trudon : Trudon.com Turri : Turri.it

U

USM Haller : Usm.com

V Valentino : Valentino.com

Valextra : Valextra.com

Vitra : Vitra.com

Voltex Bordeaux : 05 56 30 15 30

Voltex Marseille : 04 91 53 52 52

Voltex Paris : 01 45 48 29 62

Voltex Toulouse : 05 61 25 64 37

W

Wall&decò : Wallanddeco.com

Woud :

Wouddesign.com

Z

Zanotta : Zanotta.it

Siège social et show-room :

ARTEMIDE France . 52, avenue Daumesnil . 75012 Paris Tél. 01 43 44 44 44 . Fax 01 43 44 44 42 e.mail : artemide@artemide.fr

01210 MACONNEX CASA DESIGN 1630, rue de Gex 06000 NICE SERRA 2, rue Gubernatis 13001 MARSEILLE VOLTEX 167, rue Paradis 13100 AIX EN PROVENCE CONTRASTE

55, cours Mirabeau, Passage Agard 22000 SAINT BRIEUC AUDRAIN LE CARRE DE LA MODERNITE 32, rue Chaptal

29600 MORLAIX MAGASIN L+L

19, place des Otages

30000 NIMES DOMUS 11, rue de l’Horloge 30000 NIMES RBC 1, place de la Salamandre 31000 TOULOUSE VOLTEX

102, quai de Tounis 31000 TOULOUSE VOLTEX

24, rue Maurice Fonvieille 33000 BORDEAUX GALERIE TOURNY 23, cours de Verdun 33000 BORDEAUX VOLTEX

49, cours Georges Clémenceau 34000 MONTPELLIER RBC DESIGN CENTER 609, avenue Raymond Dugrand 34500 BEZIERS ARCHITRUC & BALTAZ’ART

5, rue de Montmorency 35132 VEZIN LE COQUET KANDELLA 1, rue des Maréchales 34500 SAINT MALO KANDELLA impasse de la Peupleraie 38000 GRENOBLE LANTHEAUME 9-10, boulevard Agutte Sembat 42000 SAINT-ETIENNE ORALTO

31, place Chavanelle 44000 NANTES OSCAR HOME 1, rue Franklin 51000 REIMS LUMIDECO

7, avenue Jean Jaurès 51450 BETHENY PROLUM

rue Henri Rol Tanguy 54000 NANCY DIM 18, rue Héré 59000 LILLE EMOTIONS 9, rue Thiers 63170 AUBIERE PRIMO

90, avenue Eugène Cristal 66000 PERPIGNAN ISOTTA 5, rue de la République 67000 STRASBOURG SALUSTRA

91, route des Romains 69002 LYON ARRIVETZ 24, rue Jarente 69002 LYON RBC 42, quai Rambaud 69002 LYON COT CONTEMPORAIN

7, rue Servient 69003 LYON PIERREL 30-32, cours Lafayette 69003 LYON ROCHE BOBOIS

9, cours de la Liberté 69003 LYON VOLTEX 23, cours de la Liberté 75004 PARIS BAZAR D’ELECTRICITE 34-36, boulevard Henri IV 75004 PARIS VOLTEX 40, boulevard Henri IV 75004 PARIS BHV MARAIS 52, rue de Rivoli 75005 PARIS ELECTRORAMA

7-11, boulevard Saint-Germain 75007 PARIS ASTERI 27, boulevard Raspail 75007 PARIS VOLTEX 29, boulevard Raspail 75008 PARIS VOLTEX 140, boulevard Haussmann 75009 PARIS MADE IN DESIGN PRINTEMPS 64, boulevard Haussmann

75017 PARIS ASTERI 81, avenue des Ternes 78150 LE CHESNAY BHV PARLY II

2, avenue Charles de Gaulle 83000 TOULON INTER FACES 5, avenue François Cuzin 84000 AVIGNON RBC 38, boulevard Saint Roch 85180 LES SABLES D’OLONNE LUMINAIRES TRICHET 28, rue Jacques Daguerre

IDEAT DESIGN AWARDS GRAND PRIX DES LECTEURS

Dans notre numéro événement de mai dernier, la rédaction a distingué 40 lauréats pour leur œuvre ou un projet en particulier. Nos lecteurs ont, à leur tour, voté pour élire leur award préféré. Nous sommes très heureux d’annoncer que Muller Van Severen a rassemblé, et de loin, le plus de suffrages. Le couple de créateurs flamands a largement séduit avec son mobilier minimaliste et coloré, intemporel et joyeux. Tiré au sort parmi tous les votants, notre gagnant, Paul Caplanne, remporte ainsi une nuit avec petit déjeuner et dîner pour deux*, à l’hôtel Bulgari, à Paris.

398
LES LAURÉATS MULLER VAN SEVEREN * Transport non inclus. ID-IDEAT DESIGN AWARDS

MIEUX VOUS CONNAÎTRE

Nous avons préparé ce questionnaire afi n de mieux vous connaître et de continuer à vous proposer le meilleur d’ IDEAT. Nous vous remercions de prendre quelques minutes pour y répondre.

1/Comment avez-vous découvert IDEAT ? (une seule réponse possible)

o Chez votre marchand de journaux o Chez un ami / connaissance / famille o Au travail / espace de coworking o Par un lien, une recommandation Internet o Sur les réseaux sociaux

2/Quel(s) support(s) utilisez-vous pour lire IDEAT ? (plusieurs réponses possibles)

o Magazine papier o Smartphone o Tablette ou ordinateur

3/Comment vous êtes-vous procuré le dernier numéro que vous possédez ? (une seule réponse possible)

o Vous êtes abonné (allez directement à la question 8)

o Vous l’avez acheté chez votre marchand de journaux

o Vous l’avez emprunté (amis, bibliothèque...) o Vous l’avez commandé sur Internet o C’est un cadeau

4/Si vous n’êtes pas abonné, achetez-vous IDEAT à chaque parution ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

5/Si oui, envisagez-vous de vous abonner ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

6/Pourquoi ?

7/Si vous achetez IDEAT chez votre marchand de journaux, le trouvez-vous facilement ? (une seule réponse possible)

o Oui o Non

8/Si vous êtes abonné, quelles sont les raisons principales ayant motivé votre abonnement ? (plusieurs réponses possibles) o Le tarif préférentiel o L’assurance d’avoir tous les numéros tout au long de l’année o Vous ne le trouviez pas facilement chez votre marchand de journaux o Autres :

9/Qu’attendez-vous en contrepartie d’un abonnement à IDEAT ? (plusieurs réponses possibles)

o L’accès à du contenu design et lifestyle exclusif en ligne

o Conserver un tarif préférentiel

o Une version exclusive du magazine réservée aux abonnés

o Autres :

10/À propos du magazine dans son ensemble, vous êtes : (une seule réponse possible)

o Très satisfait

o Assez satisfait

o Peu satisfait o Pas du tout satisfait

11/À l’affirmation « Les couvertures du magazine reflètent bien son contenu », vous êtes : (une seule réponse possible) o Tout à fait d’accord o Plutôt d’accord o Plutôt pas d’accord o Pas du tout d’accord

12/Que pensez-vous de la lisibilité d’IDEAT ? (une seule réponse possible)

o Les caractères sont de taille idéale o Vous préféreriez des caractères plus gros o Vous préféreriez des caractères plus petits

13/Vous lisez IDEAT : (une seule réponse possible) o En totalité o En majeure partie o À moitié o Quelques rubriques

14/Quelle est la première rubrique que vous lisez en ouvrant le magazine ?

15/Quel est le dernier article qui a retenu votre attention ?

16/Classez ces rubriques du magazine par ordre de préférence : (1 étant celle que vous préférez)

NEWS (Design, Art, Musée...) DESIGN (Portrait, Brand...)

LIFESTYLE (Créa, Hôtel déco, Shopping...) TRIPS (Urban Spirit, Road Trip, Hype Area...)

17/Quels sont les thèmes que vous aimez retrouver dans IDEAT ? (plusieurs réponses possibles)

o Expositions design

o Expositions d’art

o Expositions photos

o Musées / Galeries

o Nouveautés marques et boutiques

o Livres

o Gastronomie

o Hôtels / Good spots

o Tourisme / Voyages

o Sélections shopping

o Home (découverte d’intérieurs)

o Portraits / Interviews

18/Parmi les dossiers annuels ci-dessous, lesquels sont pour vous source d’inspiration ? (plusieurs réponses possibles)

o Cuisines o Salles de bains o Dressings o Fenêtres o Kids o Luminaires o Mode / Lifestyle o Déco o Tendances o Poêles et cheminées

19/Seriez-vous favorable à l’ajout de nouveaux sujets ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

20/Si oui, quels nouveaux sujets souhaiteriez-vous lire dans IDEAT (conseils déco, conseils en aménagement d’intérieur, écologie et matériaux, marché de l’art, annonces immobilières, appels d’offre architecture...) ?

21/En décoration, design et architecture, l’impact écologique est-il un sujet qui vous intéresse ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

22/Selon vous, dans IDEAT, le traitement de l’actualité design, déco et architecture est : (une seule réponse possible)

o Très satisfaisant o Assez satisfaisant o Peu satisfaisant

o Pas du tout satisfaisant

399 ID-IDEAT & VOUS
...
flashez pour répondre en ligne !

23/Dans le magazine, que pensez-vous de l’équilibre entre les textes et les photos ? (une seule réponse possible)

o Il y a trop de photos o C’est bien équilibré o Il n’y a pas assez de photos

24/Les articles parus dans IDEAT influencent-ils vos achats en décoration, ameublement et design ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

25/Pouvez-vous citer 3 marques auxquelles vous pensez naturellement en ameublement et en décoration ?

34/Quels autres magazines, hors déco et design, lisez-vous ?

35/Sur quels réseaux sociaux suivez-vous l’actualité déco et design ? (plusieurs réponses possibles) o Facebook o Instagram o Twitter o Snapchat o TikTok o Autres : o Pinterest

36/Quels sont les comptes qui vous inspirent ?

42/Vous habitez : (une seule réponse possible)

o En France o À l’étranger

43/Dans quelle ville ? (Précisez le pays)

44/Disposez-vous d’une résidence secondaire ? (une seule réponse possible)

o Oui o Non

45/Vous êtes : (une seule réponse possible)

o Étudiant

o Artisan, commerçant

o Employé, ouvrier

o Cadre moyen

26/Les articles parus dans IDEAT influencent-ils vos voyages ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

27/Quelle est votre dernière destination de voyage ?

28/Savez-vous qu’il existe des hors-séries IDEAT Architecture ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

29/Si oui, lisez-vous ces hors-séries ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

30/Suivez-vous l’actualité liée à la décoration et au design ? (une seule réponse possible) o Oui o Non

31/Vous vous informez des événements et de l’actualité déco et design par : (plusieurs réponses possibles) o Internet o Les réseaux sociaux o La télévision o Les podcasts o La presse

32/Quels autres magazines déco et design lisez-vous ? (plusieurs réponses possibles) o AD o ELLE Décoration o Art & Décoration o MilK Decoration o Maisons Côté Ouest o Maisons Côté Sud o Marie-Claire maison o Autres :

33/Lisez-vous la presse déco archi étrangère (y compris sur le Web) et, si oui, laquelle ?

37/En général, sur les réseaux sociaux, qu’est-ce qui vous intéresse le plus ? (plusieurs réponses possibles)

o Suivre l’actualité déco et design o Suivre l’actualité mode et lifestyle o Les planches de tendances et d’inspiration o Suivre l’actualité des artistes, designers, architectes

o Donner son point de vue o Voir du contenu photo et vidéo o Échanger avec les artistes, designers, architectes… o Autres :

38/Suivez-vous IDEAT sur les réseaux sociaux suivants ? (une seule réponse possible par ligne) Facebook o Oui o Non Instagram o Oui o Non

39/Par quels services seriez-vous intéressé ? (plusieurs réponses possibles) o Des tarifs préférentiels sur des entrées dans des salons de décoration, foires du design, etc. o Un club abonnés

o Un site e-commerce IDEAT (mobilier, déco, conseils, coaching…) o Des newsletters régulières o Des vidéos récurrentes (interviews, visites, coulisses…)

40/Vous êtes : (une seule réponse possible) o Homme o Femme o Autre

41/Vous avez : (une seule réponse possible)

o < 25 ans o 50-65 ans o 25-35 ans o > 65 ans o 35-50 ans

o Cadre supérieur, chef d’entreprise, profession libérale o Enseignants, professions intellectuelles o Professionnel de l’univers design, architecture o Professionnel du secteur culturel o Retraité o Sans emploi

46/Quelle est votre situation familiale ? o En couple o Veuf.ve o Marié.e o Autre : o Célibataire

47/Combien de personnes constituent votre foyer ?

48/Quel est le revenu annuel de votre foyer ?

o Moins de 30 000 €

o De 30 000 à 49 999 € o De 50 000 à 99 999 € o De 100 000 à 149 999 € o De 150 000 à 199 999 € o Plus de 200 000 €

49/Quel budget annuel allouez-vous à l’aménagement de votre intérieur ? (mobilier, décoration…) o Moins de 2 000 €

o De 2 000 euros à 4 999 €

o De 5 000 à 9 999 €

o De 10 000 à 14 999 € o De 15 000 à 19 999 € o Plus de 20 000 €

50/De quel(s) équipement(s) disposez-vous ? (plusieurs réponses possibles)

o Ordinateur o Tablette o Smartphone

51/Avez-vous des remarques à partager avec les équipes d’IDEAT ?

Les données

améliorer

sont

personnelles recueillies via ce questionnaire
traitées par IDEAT EDITIONS filiale de I/O Media en qualité de responsable de traitement aux fins de recueillir la satisfaction et les attentes de nos lecteurs pour
nos services. Ces données sont traitées en vertu de notre intérêt légitime à améliorer nos services. Elles sont conservées pendant 24 mois. Les données seront accessibles aux équipes commerciales et à nos sous-traitants (hébergeur et prestataire d’envoi d’emailing). En vertu de la réglementation applicable, vous disposez sur vos données des droits (I) d’accès, (II) de rectification, (III) d’effacement, (IV) de limitation, (V) d’opposition et (VI) de portabilité des données vers un prestataire tiers le cas échéant. Vous pouvez faire valoir ces droits en justifiant de votre identité par courriel à abonnements@ideat.fr En cas de litige, vous disposez du droit de saisir la CNIL. VOS COORDONNÉES Nom ...........................................................................................Prénom ............................................................................................ N° de téléphone ................................................................................................................................................................................ Mail ............................................................................................................................................................................................................ merci de renvoyer ce questionnaire complété • par courrier : IDEAT EDITIONS - Étude IDEAT 12-14, rue Jules-César, 75012 Paris • par mail : abonnements@ideat.fr
NUMÉRO HORS-SÉRIE ARCHITECTURE LE PLUS GREEN DES MAGAZINES D’ARCHI Hors-série N° 24 - Novembre 2022 - www.ideat.fr © NICOLAS KRIEF CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX À PARTIR DU 10 NOVEMBRE - 9,90 € Le Vorarlberg, eldorado autrichien de la maison passive • Dorte Mandrup, architecte danoise en symbiose avec le paysage • Cabanes et cabines, une tendance bien perchée…

Le Paris de Clément Delépine

De la capitale, où il est né, Clément Delépine n’a longtemps eu que des souvenirs de petite enfance puisque c’est en Suisse, puis à New York, que ce quadra a forgé son expertise d’opérateur artistique. En 2016, il y est revenu pour codiriger la foire Paris Internationale. Cette année, du 20 au 23 octobre, il est à la tête de Paris + par Art Basel, qui succède à la FIAC, au Grand Palais éphémère. Propos recueillis par Olivier Reneau

Qu’est-ce que Paris vous inspire ?

Je trouve que c’est une ville de contrastes : à la fois lente et rapide, locale et internationale, réputée pour sa beauté, mais qui peut aussi être laide par endroits. Si elle est parfois stressante, il fait bon y vivre malgré tout. J’y suis né, mais je n’y ai pas vécu en tant qu’adulte. Je la redécouvre depuis une demi-douzaine d’années et je l’aime de plus en plus.

Un quartier de cœur à Paris ?

Celui où j’habite, dans le XIXe arrondissement, entre le parc des Buttes-Chaumont et la place du Colonel-Fabien. En arrivant de New York avec mon épouse, nous n’avions aucun a priori sur l’endroit où nous installer.

On a vraiment flashé sur ce quartier.

Votre institution artistique incontournable ?

Je suis un fervent partisan du Centre Georges-Pompidou. Pour les collections de son musée d’Art moderne, pour son architecture… C’est tout un symbole de notre patrimoine indivisible et incessible. Si on s’éloigne un peu de Paris, j’aime aussi beaucoup le Centre d’art contemporain d’Ivrysur-Seine - le Crédac et la programmation de sa directrice, Claire Le Restif.

Comment vous déplacez-vous ?

À pied autant que je peux. Sinon, en métro.

Des habitudes typiquement parisiennes ?

Au risque d’être cliché : un café-croissant en terrasse. Et, ne vivant pas très loin d’un parc, j’apprécie le fait de pouvoir m’y promener facilement. À l’automne, j’aime lorsqu’il y a un peu de brume le matin. Je trouve cela magnifique.

Le programme d’un samedi à Paris ?

Forcément parisien et c’est mon jour consacré aux galeries. Je passe la matinée avec ma famille et je choisis ensuite un quartier – selon, bien sûr, le programme des vernissages – que je vais arpenter.

Qu’est-ce que Paris offre de plus pour organiser une foire ?

C’est une capitale culturelle qui propose un grand nombre d’activités en dehors de l’enceinte de la foire. Le tissu artistique est d’une richesse considérable, nourri à la fois par des musées publics, des fondations privées ainsi que par une importante communauté de galeries… Et puis, il existe aussi un dispositif d’hospitalité (hôtels, restaurants, cafés…) et un art de vivre particulièrement généreux.

Justement, un restaurant où se rendre absolument ?

J’aime énormément Le Cadoret, dans le XIXe  arrondissement. C’est un peu ma cantine quand je suis chez moi. Sinon, je reste assez classique : Chez Georges ou Le Bougainville, dans le centre. Les œufs mayo, ça me parle bien !

Votre hôtel favori ?

Le Château Voltaire, rue Saint-Roch, dans le Ier. C’est très calme, on peut y boire un bon café comme un bon cocktail.

Où donner rendez-vous ?

Cela dépend de la personne. S’il s’agit d’un étranger qui vient de loin, le Café de Flore ou le Bar Hemingway, du Ritz, fera forcément plaisir. Mais je cherche toujours à m’adapter, à trouver un endroit particulier pour quelqu’un en particulier.

Une de vos connaissances – a priori du monde de l’art –qui, selon vous, est typiquement parisienne ?

Je pense à mon amie, la curatrice Julie Boukobza. Pour moi, c’est LA Parisienne. Quand je me suis installé à Paris, c’est elle qui m’a fait prendre mes repères.

Que doit-on rapporter de Paris dans ses bagages ?

De bons souvenirs. Mais, surtout, j’aimerais que les gens emportent avec eux ce sentiment que cette ville vaut plus que ses clichés. Les serveurs comme les chauffeurs de taxi, par exemple, sont beaucoup plus sympathiques qu’on ne le dit. C’est une cité vivante, loin de la carte postale figée.

La meilleure période pour visiter la capitale ?

La mi-octobre, évidemment ! Blague à part, l’événement Paris + par Art Basel est idéal pour découvrir la dynamique artistique.

Qu’est-ce qui a le plus changé au cours des dix dernières années ?

J’avais le souvenir d’une ville plutôt hostile. Je trouve qu’elle s’est internationalisée et qu’elle est plus accueillante. Elle s’est en fait beaucoup « flexibilisée ». Il pouvait être compliqué d’y vivre pour un non-francophone ou un végétarien. Et ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Un seul reproche à faire à Paris ?

Je dois avouer que, parfois, les scooters et les trottinettes sont un peu envahissants lorsqu’ils ne prêtent pas une attention suffisante au piéton que je suis.

402
ID-VILLAGE PEOPLE
© ILYES GRIYEB
OHLINDA BY BRE T Z INTERIOR INNOVATION AWARD WINNER SHOWROOM: ALEXANDER-BRETZ-STR. 2 ¡ D-55457 GENSINGEN ¡ TÉL 00.49.67.27.89.50 RETROUVEZ LA LISTE DES REVENDEURS SUR: BRETZ.FR ¡ INFO@BRETZ.FR
Collection Perlée Montre Perlée, or jaune, nacre blanche guillochée. Haute J Jooaillerie, place Vendôme d depuis 1 1906 Boutique en ligne www.vancleefarpels.com - +33 1 70 70 02 63

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.