Frank Hurley
GUIDE DE VISITEURS
03.06.2017 > 31.12.2017 YPRES | ZONNEBEKE | HEUVELLAND MESSINES | LANGEMARK-POELKAPELLE POPERINGE | HOUTHULST
Koen Cornelus : p. 143 (en haut) Koninklijk Museum van het Leger en de Krijgsgeschiedenis : p. 140 Kris Jacobs : p. 45 (en haut) Library of Congress (USA) : p. 10, 11, 30, 87, 89 Lijssenthoek Archive : p. 130 (en bas) Memorial Museum Passchendaele 1917, Zonnebeke : p. 46, 47, 49, 50, 52, 55 (à droite), 56, 60, 67, 68, 69 (en haut), 71, 72, 77 (à gauche), 148 Militärhistorisches Museum der Bundeswehr, Dresden (m.d.a Patrick Brion) : p. 138 (en haut) Milo-profi Fotografie : p. 41 Ministère de la Culture, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (F) : p. 141 (en bas) Ministère de la Défense, Memoire des Hommes (F) : p. 116 Ministerie van Defensie, DOVO-SEDEE (Compagnie Poelkapelle) : p. 32, 139 (en bas) National Library of New Zealand (NZ) : p. 100, 104 (en bas) New Zealand Ministry of Culture and Heritage (NZ) : p. 107 (en haut) New Zealand Rugby Museum (NZ) : p. 105, 106 New Zealand Truth (28 August 1915) : p. 104 (en haut) Ontario Archives : p.129 (en bas) Plugstreet 14-18 Experience : p. 111 Provincial Archives of Alberta : p. 154 (à droite) Provincie West-Vlaanderen : p. 8 & 38 (Instappunt Zuid), 35, 147 (à gauche) Redmond’s Irish Pub : p. 97 Scott Polar Research Institute, University of Cambridge : p. 26 Sigfried Debaeke : p. 138 (en bas) Stephan Vanfleteren : p. 133 & 145 (à droite) Toerisme Heuvelland : p. 79, 93 (en bas)
Toerisme Houthulst : p. 137 (en bas) Toerisme Ieper : p. 8 & 37 (Instappunt Noord), 40 (en bas), 43, 96 (à droite), 147 (à droite) Toerisme Langemark-Poelkapelle : p. 151 (à droite) ’t Oud Gemeentehuis : p. 123 Universitätsbibliothek Heidelberg (D) : p. 12 (Lustige Blätter, 1917) US National Archives (NARA-USA) : p. 118 Westtoer Wilfried Deraeve : p. 120 (à droite), 121 (en haut) Wilfried Manhaeve : p. 152 www.westhoekverbeeldt.be (collection privée) : p. 54
L’éditeur a tout fait pour régler les droits d’auteur selon les dispositions légales. Toute personne estimant qu’elle peut faire valoir certains droits, peut encore s’adresser à l’éditeur.
Numéro de dépôt légal WD/3029/2017/21 Every effort has been made to ensure that all the information published in this guide was as correct as possible at the moment of going to press. The responsible publisher cannot be held liable for any errors in respect of details such as addresses, telephone numbers, dates, opening times, etc., nor for any consequences arising therefrom. © 2017. All rights reserved. Nothing from the publication can be reproduced, stored in an automatic data file or made public, in whatever manner or by whatever means, whether electronically, mechanically or by copying, without the prior written permission of the responsible publisher. All texts and photographs remain the property of this publisher at all times.
INTRODUCTION La guerre sévit depuis près de trois ans et embrase désormais le monde entier. Tous les pays impliqués vont jusqu’au bout pour essayer de forcer la victoire. La frontière entre les activités militaires et la vie derrière le font s’estompe. Les sciences, la technique, l’industrie, l’économie et la société sont les rouages de la machine de guerre qui tourne à plein régime. L’ampleur et la puissance de la violence au front sont sans précédent, tout comme la mobilisation de millions de jeunes hommes, l’utilisation de nouvelles armes et tactiques, le bilan humain et l’énorme ravage. Derrière le front, la population fournit les troupes et se charge de l’approvisionnement en nourriture et en armes. La production et la consommation sont complètement adaptées en fonction de l’effort de guerre. Beaucoup souffrent sous les pénuries qui en résultent. Une puissante campagne de propagande de la part des autorités doit assurer le soutien moral nécessaire. L’image de l’ennemi est réduite à une caricature. Le nationalisme triomphe. Malgré les carnages de masse et la mobilisation de tous les moyens, aucun des belligérants ne parvient à prendre le dessus. Pourtant, les commandants s’obstinent dans leur idée d’une destruction totale de l’autre. En Flandre aussi, les combats s’intensifient en 1917, avec la Troisième Bataille d’Ypres comme terrible point d’orgue. Une
tentative de percée dans le Saillant d’Ypres commence par une série de lourdes explosions souterraines, la Seconde Bataille de Messines (également appelée la Bataille des Mines en néerlandais). Cent jours après le début de la Troisième Bataille d’Ypres et près d’un demi million de victimes plus tard, le front n’a bougé que de huit kilomètres. Les hommes, les animaux et les machines se sont enlisés dans la boue. Le paysage d’antan a disparu. Cent ans plus tard, les principaux musées et sites consacrés à la Première Guerre Mondiale commémorent les événements de l’époque. À Ypres, vous trouverez une exposition avec des photos de guerre d’Hurley & Wilkins et des images contemporaines d’Alderman. Zonnebeke vous raconte comment le paysage détruit autour de Passendale a influencé les combats. D’autres récits vous exposent le rôle des Irlandais (Heuvelland), des Néo-Zélandais (Messines) et des Français (Langemark-Poelkapelle et Houthulst), mais aussi l’archéologie de la Bataille de Messines (Heuvelland) et l’utilisation de l’artillerie et des munitions (Houthulst), l’accueil des blessés (Poperinge) et l’aviation (Langemark-Poelkapelle). Des circuits pédestres, cyclistes et automobiles vous feront découvrir les cicatrices dans le paysage et les nombreux sites de commémoratio. Introduction 1
2 
SOMMAIRE Carte
5
YPRES
6 9 35 36
ZONNEBEKE
44 47 68 70
HEUVELLAND
78 81
EXPO Musée In Flanders Fields MODULES INFORMATIFS Saillant d’Ypres Que faire à Ypres ?
EXPO Passchendaele 1917, paysage en guerre MODULE INFORMATIF Centre des visiteurs Tyne Cot Cemetery Que faire à Zonnebeke ?
EXPO Zero Hour 7.6.1917 – Archéologie d’une bataille EXPO Zero Hour 7.6.1917 – Du sang Irlandais et de la boue Flamande Que faire à Heuvelland ?
87 92
MESSINES
98 100 108
LANGEMARK-POELKAPELLE
112 114 118 122
EXPO 100 New Zealand Faces of Messines Que faire à Messines ?
EXPO L’armée Française et la Troisième Bataille d’Ypres EXPO 1917, Un moment charnière pour les forces aériennes Que faire à Langemark-Poelkapelle ?
POPERINGE
126 MODULE INFORMATIF Centre des visiteurs Lijssenthoek Cemetery 128 Que faire à Poperinge ? 132
HOUTHULST
MODULE INFORMATIF Munitions 1917-2017 MODULE INFORMATIF Drie Grachten Que faire à Houthulst ?
136 138 140 142
Calendrier Autres publications
144 155
Sommaire 3
YPRES Expo Musée In Flanders Fields Grote Markt 34, 8900 Ypres +32 (0)57 23 92 20 flandersfields@ieper.be www.inflandersfields.be Module Informatif Saillant d’Ypres Point de départ Nord Hoeve Klein Zwaanhof Kleine Poezelstraat 6 8904 Boezinge (Ypres)
toerisme@heuvelland.be www.toerismeheuvelland.be
MESSINES Expo Point d’Information Touristique (PIT) Markt 1, 8957 Messines +32 (0)57 22 17 14 info@mesen.be www.mesen.be
LANGEMARK-POELKAPELLE
Module Informatif Saillant d’Ypres Point de départ Est À côté du musée du Hooge Crater Meenseweg 467, 8902 Zillebeke (Ypres)
Expo Pavillon Guynemer Brugseweg 126-128 8920 Langemark-Poelkapelle
Module Informatif Saillant d’Ypres Point de départ Sud Domaine provincial De Palingbeek Palingbeekstraat 18, 8902 Zillebeke (Ypres)
Plus d’infos Office de Tourisme Langemark-Poelkapelle +32 (0)57 49 09 41 toerisme@langemark-poelkapelle.be www.langemark-poelkapelle14-18.be
ZONNEBEKE Expo Memorial Museum Passchendaele 1917 Villa Zonnedaele Berten Pilstraat 5c, 8980 Zonnebeke +32 (0)51 77 04 41 info@passchendaele.be www.passchendaele.be Module Informatif Centre des visiteurs Tyne Cot Cemetery Vijfwegestraat, 8980 Zonnebeke info@passchendaele.be www.passchendaele.be
HEUVELLAND Expo Centre des visiteurs ‘Het Heuvelland’ & Église Saint-Laurent Sint-Laurentiusplein 1 8950 Kemmel (Heuvelland) +32 (0)57 45 04 55 4 Carte
POPERINGE Module Informatif Centre des visiteurs Lijssenthoek Cemetery Boescheepseweg 35a, 8970 Poperinge Plus d’infos Office de Tourisme de Poperinge +32 (0)57 34 66 76 toerisme@poperinge.be www.toerismepoperinge.be
HOUTHULST Module Informatif Cimetière militaire belge Poelkapellestraat 44, 8650 Houthulst Module Informatif Drie Grachten Ieperleedijkstraat, 8650 Merkem (Houthulst) Plus d’infos Office de Tourisme Houthulst +32 (0)51 46 08 94 toerisme@houthulst.be www.houthulst.be
PAYS-BAS Londres
Mer du Nord ROYAUME-UNI
WESTHOEK
Calais
BELGIQUE Rijsel
FRANCE
r
Me
Bruxelles
ord
N du
WESTHOEK IJzer
Exposition Module informatif
HOUTHULST LANGEMARK-POELKAPELLE
POPERINGE
YPRES
ZONNEBEKE Leie
HEUVELLAND MESSINES Carte 5
Diksmuide
Kortemark Hooglede
YPRES
Alveringem LoReninge
Houthulst LangemarkPoelkapelle
Vleteren
Poperinge
Ypres
Heuvelland Mesen
6  Ypres
Staden
Zonnebeke
MUSÉE IN FLANDERS FIELDS
Installé dans les Halles aux Draps reconstruites à Ypres, ce musée est devenu l’un des symboles phares de la violence guerrière et de la renaissance de la région. L’exposition permanente vous plonge dans l’histoire de la Première Guerre Mondiale dans la région du front en Flandre
INFOS PRATIQUES Office de Tourisme Ypres – Musée In Flanders Fields Grote Markt 34 8900 Ypres
PLUS D’INFOS +32 (0)57 23 92 20 flandersfields@ieper.be www.inflandersfields.be 01/04 – 15/11 tous les jours de 10h à 18h 16/11 – 31/03 mardi – dimanche de 10h à 17h
occidentale. Vous y apprendrez davantage sur les premiers mois de la guerre de mouvement, les quatre longues années de la guerre de positions dans le Westhoek (de la plage de Nieuport jusqu’à la Lys à Armentières), la fin de la guerre et les commémorations permanentes qui s’ensuivirent. L’exposition temporaire dans la Salle Royale du Musée In Flanders Fields évoque l’histoire de la guerre totale qui sévit pendant la Bataille de Messines et pendant la Troisième Bataille d’Ypres à l’été et à l’automne 1917 (voir p. 9). Les images prises sur place par le légendaire photographe de guerre Frank Hurley, ont gravé de manière inédite ces combats dans notre mémoire visuelle (voir p. 25). Le projet documentaire Recovering the Past du photographe londonien Ian Alderman établit le lien entre un périlleux aspect contemporain – les démineurs du SEDEE-DOVO – et le passé guerrier des soldats australiens dans le Saillant d’Ypres (voir p. 32). Ypres 7
MODULES INFORMATIFS SAILLANT D’YPRES
Point de départ Nord
Point de départ Est
INFOS PRATIQUES Point de départ Nord
Hoeve Klein Zwaanhof Kleine Poezelstraat 6 8904 Boezinge (Ypres)
INFOS PRATIQUES Point de départ Sud
Les trois modules informatifs dans le Saillant d’Ypres présentent les positions de départ de l’armée alliée à la veille de la Troisième Bataille d’Ypres. Les vidéos vous invitent à vous attarder sur la tempête qui ne tardera pas de s’élever, une tempête qui a profondément redessiné le paysage autour d’Ypres.
8 Ypres
01/04 – 15/11 tous les jours de 10h à 17h45 16/11 – 31/03 tous les jours de 10h à 16h45 Point de départ Est À côté du Musée du « Hoge Crater » Meenseweg 467 8902 Zillebeke (Ypres) Point de départ Sud
Domaine provincial « De Palingbeek » Palingbeekstraat 18 8902 Zillebeke (Ypres)
EXPO MUSÉE IN FLANDERS FIELDS
1917, LA GUERRE TOTALE EN FLANDRE
car il n’y eut aucun lieu dans toute l’éternité qui fut plus infernal
À l’instar des attentats du 11 septembre 2001 qui augurèrent le 21e siècle, la 1e Guerre Mondiale peut être considérée comme le début du 20e siècle. Le 19e siècle relativement paisible prend brusquement fin et le monde se lance dans un conflit sans précédent. Les rapports de force changés en Europe en sont le préambule. Les conflits d’intérêts entre les différents États font monter la tension d’un cran. Les passions nationalistes enflamment les esprits. Et c’est ainsi qu’un conflit régional put s’embraser en une conflagra-
tion qui, selon la plupart des gens, n’allait durer que quelques semaines. Vous serez rentrés pour Noël, dit-on aux soldats … mais la guerre dura quatre ans et chaque année était encore plus violente et impitoyable. La Belgique essuie des coups dès le début. Le pays est envahi et en grande partie occupé par l’Allemagne. Ensuite, la petite armée belge et les troupes alliées lutteront quatre ans durant dans les tranchées du Westhoek. La Troisième Bataille d’Ypres est un triste exemple de toute l’ampleur que la guerre a prise en 1917. Ypres 9
LA GUERRE TOTALE Jamais auparavant … un conflit d’une telle ampleur n’avait opposé deux États … le nombre de pays impliqués n’avait été si important et la violence si intense … toute la société n’avait été impliquée à tel point dans le conflit … le but de la guerre n’avait été la destruction totale de « l’autre »
pays tels que la Grande-Bretagne qui n’ont jamais connu de service obligatoire. Bien que les armées de masse ne soient pas nouvelles, puisqu’elles existent déjà depuis la fin du 18e siècle, l’impact sur la société était sans pareil.
Les belligérants mobilisent de plus en plus de moyens pour inciter la population à aller jusqu’au bout.
Le saviez-vous ? Le premier ministre français et ministre de la guerre Georges Clemenceau accentue le rôle du peuple dans la guerre. Dans son discours du 20 novembre 1917 devant l’Assemblée Nationale, il parle d’une guerre intégrale, qui mobilise toutes les troupes, toutes les ressources et toutes les forces psychologiques et morales en vue de la victoire finale.
Mobilisation massive ‘Aller jusqu’au bout’ veut dire que tout le monde et toutes les ressources de la société doivent soutenir l’effort de guerre. C’est-à-dire en premier lieu, la mobilisation d’armées de masse. Les armées de métier et de volontaires accueillent constamment de nouveaux conscrits, même dans des 10 Ypres
Le saviez-vous ? Jusqu’en 1909, l’armée belge se compose de volontaires et de miliciens désignés par tirage au sort. Ce n’est qu’à partir de cette année-là que le gouvernement introduit le service obligatoire pour un fils par famille. Suite à l’intensification des tensions internationales, le service est étendu le 30 août 1913 à tous les hommes ayant au moins 18 ans.
clusivement réservés aux hommes. La différence entre civils et soldats s’estompe. En associant la population à tel point aux activités de guerre, elle devient une cible militaire légitime. De ce fait, le nombre de victimes civiles est largement supérieur par rapport aux précédents conflits.
Tout et tout le monde L’approvisionnement des armées de masse exige l’alignement de toutes les activités économiques sur la production d’armes et de provisions. Entre-temps, les autorités prennent des mesures en vue de limiter la consommation par les civils. Les denrées alimentaires et les carburants sont rationnés et les stocks sont limités. La réglementation et le contrôle accrus s’étendent également à d’autres domaines. Pour faire tourner l’économie de guerre, les postes vacants doivent être remplis, ce qui entraîne non seulement une baisse du chômage, mais également l’engagement de femmes à des emplois qui, jusque-là, étaient ex-
Soutien moral Les efforts demandés pèsent sur la population des pays belligérants. Après quelques années, tout le monde est au bord de l’épuisement. Les autorités essaient de remonter le moral de la population en organisant de grandes campagnes de propagande baignant dans une ambiance de patriotisme virulent et de nationalisme effréné. Elles n’hésitent d’ailleurs pas à Ypres 11
représenter l’ennemi comme le diable en personne. Toutes les parties se rendent coupables de diabolisations grotesques.
Ressources totales Tous les pays industrialisés utilisent les dernières évolutions pour fabriquer des armes d’une portée inégalée et d’une puissance de feu et d’une mobilité inimaginables. Sous l’effet des énormes progrès technologiques dans le domaine de la communication, de l’aviation, de la médecine, de la chimie, etc., les belligérants disposent désormais d’instruments qui permettent une destruction extrême. Et la violence extrême entraîne un nombre de morts tout aussi extrême. C’est surtout l’artillerie moderne qui a un impact énorme, non seulement sur l’homme, mais également sur le paysage.
Victoire totale Malgré le carnage massif et la mobilisation de tous les moyens, aucune partie ne parvient à prendre le dessus. La guerre d’usure semble s’éterniser. Néanmoins, les leaders politiques et militaires s’obstinent à refuser toute concession dans leur ambition de la victoire finale. La destruction militaire de l’ennemi ne leur suffit plus, ils veulent annihiler sa société entière. C’est – à leurs yeux – l’unique issue qui justifierait les nombreux sacrifices.
Le saviez-vous ? L’église catholique est la première organisation à utiliser la propagande – c’està-dire la manipulation de l’opinion publique – au 17e siècle pour la propagation de sa doctrine. Les États nationaux ne s’y mettront sans retenue qu’à partir de la Première Guerre Mondiale. D’où les mots historiques : « la vérité est la première victime de la guerre ». Depuis lors, la propagande fait partie intégrante de la vie moderne. 12 Ypres
Par dépit ? Ce n’est pas un hasard que la notion de ‘guerre totale’ date des années 1930, quand le national-socialisme triompha en Allemagne et que les esprits furent préparés au prochain conflit mondial. L’homme qui lança le terme avec son ouvrage Der Totale Krieg (1935) fut Erich von Ludendorff (1865-1937), général et bras droit du feld-maréchal Paul von Hindenburg pendant la 1e Guerre Mondiale. Ludendorff estima que le peuple allemand ne s’était pas donné à cent pour cent pendant la guerre. Contrairement à Clemenceau, il trouvait qu’en temps de guerre, la société entière devait être sous le contrôle militaire. Ypres 13
Dernière esquisse du plan d’attaque britannique de l’offensive prévue en Flandre, le 18 mai
14 Ypres
1917 EN FLANDRE Après la Deuxième Bataille d’Ypres en mai 1915, le front s’est plus au moins stabilisé en Flandre. Les grandes offensives ont lieu ailleurs en 1916. Mais au printemps 1917, une nouvelle grande opération s’annonce sur le territoire belge.
Briser l’impasse Depuis l’automne 1914, les Allemands occupent la chaîne de collines autour d’Ypres. Le front se courbe en un S inversé autour de la ville dans le nord et autour de Wijtschate dans le sud. Depuis leur position stratégiquement favorable, les troupes allemandes ont une excellente vue sur la région. Entre l’hiver 1914-1915 et l’été 1917, le conflit s’enlise en une guerre de positions, sans que l’un des belligérants ne parvienne à ouvrir une brèche. Le feld- maréchal Douglas Haig, commandant en chef de l’armée britannique au front de l’Ouest depuis décembre 1915, pense pouvoir briser l’impasse en Flandre. Au prin-
temps 1917, les plans se concrétisent : forcer une ouverture à Ypres, envahir la chaîne de collines et avancer jusqu’à Roulers. Une fois que ce sera fait, une offensive sera déclenchée le long du littoral flamand, simultanément avec une opération de débarquement à Ostende. Dès que les lignes seront franchies, les troupes progresseront vers les ports de la Manche, où sont amarrés les sous-marins allemands, et vers le hinterland, pour y mettre en déroute le front allemand.
Discorde La façon dont cette opération devrait être mise en œuvre ne fait pas l’unanimité. Haig privilégie une percée rapide et massive. Par contre, les généraux Herbert Plumer (commandant de la Deuxième Armée britannique) et Henry Rawlinson (commandant de la Quatrième Armée britannique), sont en faveur d’une progression graduelle. De lourdes canonnades doivent détruire les positions allemandes, suivies de la traversée du no man’s land par l’infanterie,
Ypres 15
It is a weird, awful and terrible sight, yet somehow wildly beautiful. For my part, Ypres as it now is, has a curious fascination and aesthetically is far more interesting than the Ypres that was. Frank Hurley, 4 september 1917
qui doit défendre le terrain reconquis. Le cabinet de guerre britannique est également en faveur de cette tactique bite and hold. Celle-ci semble être une réponse adéquate à la défense en profondeur des Allemands installée depuis fin 1916 et basée sur un système de bunkers qui servent de point d’appui. Le nombre de troupes au front est ramené à un niveau inférieur, alors que les réserves sont renforcées. Au cas où il y aurait une brèche
dans les lignes, des troupes d’assaut pourraient immédiatement passer à la contre- attaque et refouler les envahisseurs. Le 7 mai 1917, Haig présente ses plans aux chefs d’armée. Hubert Gough, le commandant de la Cinquième Armée britannique, commandera l’offensive. Cet officier de la cavalerie est réputé pour l’obstination avec laquelle il poursuit l’attaque, quelles que soient les pertes. Haig impose donc sa
Douglas Haig Le commandant en chef britannique Douglas Haig fut à la tête de nombreuses grandes opérations militaires au front de l’Ouest : la Bataille de Neuve-Chapelle (1915), la Bataille de la Somme (1916), la Bataille d’Arras et la Troisième Bataille d’Ypres (1917). Les pertes humaines sont tellement importantes que ses troupes lui donnent le sobriquet de Butcher Haig (le Boucher Haig). Cela n’empêchera pas Haig de recevoir de nombreuses distinctions après la guerre. 16 Ypres
volonté, opte pour une percée rapide et générale en ignorant les préoccupations du cabinet de guerre.
L’ouverture – la Bataille de Messines En réalité, la Troisième Bataille d’Ypres est un enchaînement d’offensives et de contre-offensives qui s’étend sur plusieurs mois. Les préparations commencent en avril 1916, alors que la bataille effective éclate le 31 juillet 1917 et ne prendra fin que le 12 novembre 1917. Le premier objectif est la prise de la crête de Messines. Le général Plumer ordonne de miner les positions allemandes sur une distance de 15 kilomètres. Le 7 juin 1917, l’armée fait exploser 19 mines sur un total de 24. L’opération minutieusement préparée est une réussite. 80.000 soldats de neuf divisions conquièrent la crête en essuyant de faibles pertes. Or, les troupes néo-zélandaises qui doivent occuper Messines,
doivent faire face à une résistance plus tenace. La mine près de Petit-Douve qui devait leur préparer le terrain, a été neutralisée par les Allemands. Malgré la réussite de la Bataille de Messines, les Britanniques omettent de progresser jusqu’au plateau de Geluveld, derrière lequel est positionnée l’artillerie allemande. De ce fait, le flanc du Saillant d’Ypres reste sous la menace de leurs pilonnages. De plus, l’ordre pour lancer l’offensive n’est donné que le 31 juillet 1917, de quoi laisser
Rats des tunnels Dans son roman Birdsong (1993), l’auteur britannique Sebastian Faulks brosse un tableau terrifiant des activités des ‘rats des tunnels’, le peuple farouche de miniers et de tunneliers qui posent des explosifs loin sous les lignes allemandes.
Ypres 17
suffisamment de temps aux Allemands pour renforcer leurs positions.
Hush et Strandfest Un élément crucial dans le plan Haig est l’attaque par le XV Corps britannique devant la zone côtière de Nieuport, soutenue par le débarquement à Ostende sous le nom d’Operation Hush. Cet assaut doit être donné simultanément avec la percée à Ypres, mais les Allemands leur mettent des bâtons dans les roues. Le 10 juillet 1917, la troisième division de la Marine allemande lance l’opération Strandfest et conquiert la tête de pont britannique au-dessus de l’Yser à Nieuport. 200 avions sont envoyés en renfort. La perte de la tête de pont compromet les chances de réussite de l’offensive terrestre des Britanniques le long du littoral, car les troupes sont obligées de franchir l’Yser maintenant.
Pas Geluveld, mais Pilkem À partir du 16 juillet, les Britanniques préparent le terrain par un bombardement
18 Ypres
d’artillerie particulièrement violent. Le 31 juillet, 100.000 hommes, répartis sur neuf divisions britanniques, avancent vers les positions allemandes. Dans le nord, la 1e armée française dresse un flanc défensif pour protéger la progression de la 5e armée britannique. La 4. Armee allemande, sous le commandement du général Sixt von Armin, se prépare à encaisser le coup de masse. Sur le flanc gauche et au centre du front – la zone que l’artillerie britannique a pilonnée avec précision – l’infanterie parvient à progresser deux kilomètres et demi : en traversant la crête de Pilkem jusqu’à Steenbeek. Mais la situation est différente sur le flanc droit, où les tirs d’artillerie étaient moins précis. Les Britanniques réussissent encore à conquérir Stirling Castle et Belle waerde Ridge, mais le plateau de Geluveld restera entre les mains des Allemands.
A fine day’s work (Haig) Les troupes britanniques seront arrêtées à mi-chemin de leur objectif : elles ne conquièrent pas la crête de Geluveld, mais celle de Pilkem, en perdant 30 à 60% de
Le saviez-vous ? Le célèbre auteur allemand Ernst Jünger a participé à la bataille de Pilkem en tant que jeune lieutenant. Dans son livre In Stahlgewittern (1920), il relate de manière inégalable le chaos et l’épouvante de cette bataille.
leur puissance de combat. Ce sont surtout les contre-attaques allemandes qui exigent un lourd tribut. De plus, l’artillerie allemande peut continuer à pilonner la progression britannique depuis Geluveld. Cela n’empêchera pas Haig de parler d’une ‘bonne journée de travail’ et Gough d’un ‘succès éclatant’. Entre-temps, d’incessantes averses de pluie ont transformé le champ de bataille en un marécage, ce qui entrave les mouvements des troupes et du matériel. Après une progression de seulement 2 kilomètres, l’offensive s’arrête le 2 août.
Reprise sans résultat Le général Gough décide de renoncer à la conquête du plateau de Geluveld, parce que l’assaut frontal de cette colline se heurte à chaque fois à la solide défense allemande. Gough opte pour une progression qui s’étend sur un large front. Le résultat de la bataille de Langemark du 16 août est décevant, surtout en raison du manque de soutien par l’artillerie. Les attaquants commencent à désespérer. Seul le flanc nord du front bouge un peu. Les Français atteignent leur objectif le long des ruisseaux Kortebeek et Sint-Jansbeek. La 29e Division est la seule unité britannique
à atteindre son objectif avec la conquête de Langemark.
Renforcer les positions Malgré les perspectives défavorables, Haig s’entête à mettre en œuvre son plan original. Gough accepte. Le cabinet de guerre Ypres 19
donne également son accord à une continuation de l’offensive, bien que les objectifs n’aient pas été atteints. Dans la deuxième moitié du mois d’août jusqu’au 12 septembre, les Britanniques lancent plusieurs offensives pour essayer de renforcer
Le saviez-vous ? Le commandant en chef allemand et prince héritier de Bavière Rupprecht note dans son journal intime que les prisonniers britanniques ‘am liebsten ihre eigenen Offiziere erschossen, die sie auf die Schlachtbank führten. Es sei genug der Schlächterei !’ (préfèrent encore abattre leurs propres officiers qui les envoient à l’abattoir. Il faut que ce carnage s’arrête !)
20 Ypres
les positions reconquises. Le gain de terrain est navrant et les deux parties essuient de lourdes pertes. Le 25 août, Haig confie la conquête du plateau de Geluveld à la Deuxième Armée d’Herbert Plumer. Plus mesuré que Gough, ce général opte pour une approche plus graduelle. Entre-temps, la météo plus chaude pendant la courte trêve de combats a séché le terrain.
Plumer prend le commandement Le 20 septembre, la Deuxième Armée de Plumer passe à l’offensive sur une distance d’environ 10 kilomètres le long de la chaussée de Menin. Le but est d’ouvrir une brèche d’un kilomètre et demi. L’artillerie joue un rôle important, aussi bien avant que pendant l’offensive. L’intensité des pilonnages est sans précédent. La 121. Division allemande et la Königlich Bayerische Ersatz-Division subissent une pluie de
bombardements. Les troupes d’assaut allemandes sont incapables de faire front contre les assaillants. La tactique par étapes s’avère fructueuse, les objectifs sont atteints. Après sept semaines, le front a bougé de six kilomètres.
Polygone et Broodseinde Les attaques contre le bois du Polygone et Zonnebeke laissent également présager que la tactique modifiée est fructueuse, malgré les lourdes pertes. La progression britannique met à rude épreuve le système allemand de défense en profondeur. Le
4 octobre, Haig prévoit une troisième attaque. L’objectif est la conquête de la crête de Broodseinde par les 1e et 2e Divisions australiennes et de ’s Graventafel par la Division néo-zélandaise. Après des combats encore plus violents, les Britanniques occupent une partie de Poelkapelle et conquièrent Broodseinde et ’s Graventafel. Mais une fois de plus, leur progression s’arrête au niveau de la chaussée de Menin. Pour Plumer, c’en est assez et il met fin à l’offensive le 4 octobre. La crête restera entre les mains des Allemands, les pertes sont énormes.
Ypres 21
Le saviez-vous ? Le Commonwealth of Nations est une alliance de 53 pays, dont le Royaume-Uni, l’Irlande (jusqu’en 1949), le Canada, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Des centaines de milliers de soldats du Common wealth perdent la vie pendant la 1e Guerre Mondiale. Beaucoup d’entre eux sont inhumés en Belgique.
Passendale I Le 4 octobre, la pluie reprend de plus belle. Le terrain est à tel point impraticable qu’il est impossible d’apporter des canons ou des munitions. Tout s’embourbe immédiatement. Malgré la résistance de ses généraux Plumer et Gough, Haig veut relancer l’attaque. Le premier ministre Lloyd George n’entreprend rien non plus pour arrêter Haig et l’offensive. Le 9 octobre, la tentative de conquérir le village de Passendale se heurte aux mitraillades et aux barbelés des Allemands. Ce n’est qu’au front du Nord que les Britanniques ont pu progresser un tant soit peu. Les pertes lors de l’attaque du 12 octobre sont une fois de plus énormes. Ce sont surtout les Néo-Zélandais qui essuient de lourdes pertes. Haig comprend que les attaques peuvent uniquement avoir lieu par beau temps. Les Allemands abandonnent leur défense flexible par des troupes d’assaut et renforcent la ligne de front.
Passendale II Fin octobre, à force de combats, les Alliés se sont avancés dans une nasse en direc22 Ypres
tion de Passendale. Le village dévasté aurait dû être conquis dès le premier jour de l’offensive. Les Canadiens, sous le commandement d’Arthur Currie, relaient les divisions britanniques, australiennes et néo-zélandaises épuisées. Tout comme son collègue Plumer, le lieutenant-général Currie opte pour une approche par étapes. Il prévoit trois pilonnages d’artillerie, chaque fois suivis d’un gain de terrain de cinq cents mètres et ce, sur un front d’à peine trois kilomètres de large. Le 26 octobre est le jour J. Le premier objectif est atteint : les Canadiens conquièrent les bunkers allemands après des combats acharnés d’homme à homme. La deuxième vague d’attaques commence le 30 octobre et les Canadiens parviennent une fois de plus à progresser. Mais les pertes sont énormes : la plupart des bataillons perdent plus de la
We arrived at Hooge, where the tunnellers are excavating a series of underground dugouts, which will be occupied by the headquarters of our infantry. It is a wretched job as they are working 25 feet below the surface level and most of the time knee-deep in mud. From the roof trickles water and mud, which they jocularly term ‘hero juice’, on account of it percolating through tiers and tiers of buried corpses. Frank Hurley, 17 september 1917
Ypres 23
moitié de leurs hommes. Le 6 novembre, les troupes canadiennes conquièrent toutefois enfin Passendale. La crête, par où tout avait commencé, avait en majeure partie été conquise. Seule la partie en direction de Westrozebeke et du plateau de Geluveld restera entre les mains des Allemands, malgré une nouvelle attaque le 10 novembre.
Fin et bilan Le 12 novembre 1917, le commandant en chef Douglas Haig met fin à la Troisième Bataille d’Ypres. La tentative de forcer une percée hors du Saillant d’Ypres a échoué, le gain de terrain est négligeable. Qui plus est, les Britanniques arrivent à peine à défendre le terrain reconquis et le cèderont à nouveau sans beaucoup de résistance au printemps 1918. En tout, les armées perdent environ 450.000 hommes, un chiffre effarant pour un mouvement du front d’à peine huit kilomètres.
24 Ypres
Troisième Bataille d’Ypres 1917 Phase 1 : 31 juillet – 28 août Bataille de Pilkem (31 juillet) Bataille du Westhoek (10 août) Bataille de Langemark (16 août) Phase 2 : 20 septembre – 12 octobre Bataille de la chaussée de Menin (20 septembre) Bataille du bois du Polygone (26 septembre) Bataille de Broodseinde (4 octobre) Bataille de Poelkapelle (9 octobre) Première Bataille de Passendale (12 octobre) Phase 3 : 26 octobre – 10 novembre Deuxième Bataille de Passendale
FRANK HURLEY ET LA TROISIÈME BATAILLE D’YPRES
au moyen de photos et de films. Il reçoit le grade de capitaine, ce qui lui permet de traverser la zone du front sans être gêné. Il commence sa mission avec son collègue, le deuxième lieutenant Hubert Wilkins, et avec l’aide du chauffeur et de plusieurs auxiliaires. Le service est dirigé par Charles Bean. Cet historien officiel de l’armée australienne attache beaucoup d’importance à la représentation minutieuse et objective de la réalité, une tâche à laquelle Wilkins s’attellera. Hurley se chargera surtout de faire des photos destinées à la presse et à la propagande.
Poignant et perspicace
La façon dont nous nous représentons actuellement le front lugubre d’Ypres est notamment le résultat des photos impressionnantes de Frank Hurley : le paysage labouré de cratères, parsemé de débris, redessiné en d’énormes mares de boue, avec des silhouettes à peine reconnaissables qui, en y regardant de plus près, s’avèrent être des humains.
Mémoire de la guerre À l’été 1917, l’armée australienne engage Frank Hurley pour documenter la guerre
Les conditions très périlleuses dans lesquelles Hurley et Wilkins font leur travail, font toutefois qu’il n’est pas toujours possible de respecter cette répartition des tâches. L’écrasante impression que la guerre laisse sur les photographes ressort de chaque page du journal qu’Hurley tenait pendant la guerre. Il note méticuleusement les lieux, les actions entreprises et le sentiment qu’elles lui inspiraient. Dans l’œil du cyclone mais avec le recul d’un photographe professionnel, Hurley est un témoin perspicace des événements guerriers. Tout comme les photos et les films captivants, son journal est un témoin poignant de l’une des guerres les plus atroces de l’histoire.
Systématique Fin août 1917, Hurley et Wilkins arrivent au front près d’Ypres. Les premiers jours, Bean leur fait découvrir le paysage lunaire où ils devront travailler. La confrontation Ypres 25
avec le champ de bataille restera à jamais gravée dans leur mémoire. Hurley note dans son journal : ‘Quelle vue infernale. Les tirs ont tout rasé jusqu’à l’horizon.’ Dans sa tentative de visualiser tous les aspects de l’impitoyable lutte, Hurley travaille de manière particulièrement systématique. Il fait des séries de photos et de films de l’artillerie, des tunneliers, des prisonniers de guerre, des tranchées, des abris et des troupes qui marchent vers le front.
Fou Les images qu’Hurley fait lorsque il avance dans le sillage des troupes, sont particulièrement puissantes. Il est constamment à la recherche de cette image unique qui captera l’essence de la guerre et n’hésite pas à braver les tirs des tireurs d’élite et les éclats d’obus. Ses actions risquées lui valent le sobriquet de mad photographer (le photographe fou). En captant les combats d’une manière sensationnelle, Hurley veut non seulement informer le public de la
Un type aventureux Né en 1885, Hurley a déjà connu pas mal d’heurs et de malheurs avant sa participation à la 1e Guerre Mondiale. À l’âge de 13 ans, il quitte le domicile paternel pour aller travailler dans la sidérurgie. Après un an, il rentre chez ses parents, va à l’école et trouve du travail comme technicien. Sa découverte de la photographie déterminera son sort. En 1905, il devient photographe professionnel et se spécialise dans la production de cartes postales. Ses expériences et l’originalité de ses compositions prouvent qu’il est plutôt doué. En 1911, il participe à l’expédition vers l’Antarctique de Douglas Mawson. Trois ans plus tard, il retourne vers l’Antarctique en tant que photographe de l’Imperial Trans-Antarctic Expedition menée par Ernest Shackleton. Leur tentative d’être les premiers à traverser le pôle Sud échoue. Leur bateau est coincé par la banquise et se fracasse. Hurley enregistre le naufrage de leur navire dans une série de photos que l’on pourrait considérer comme une sorte de photographie à intervalle avant-la-lettre. Pour financer ses aventures, il photographie notamment sur l’île de Java. Ces images sont utilisées pour séduire les touristes à voyager vers de telles destinations exotiques.
26 Ypres
violence guerrière, mais également rendre hommage aux braves soldats australiens. Sa sensibilité à la douleur provoquée par la guerre, devient très concrète dans d’innombrables extraits de son journal intime.
Photoshop ? Ses tentatives fébriles mais infructueuses de capter l’image ultime avec son objectif obligent Hurley à se rendre à l’évidence que la réalité guerrière est bien trop foudroyante. Il trouve une solution en utilisant des images composées qui, selon lui, représentent la réalité de la guerre de manière insistante et, en fait, plus crédible. Cette méthode est une hérésie aux yeux de son supérieur, Bean, qui qualifie ses photomontages de manipulations inacceptables. Bean s’inquiète de sa crédibilité en tant qu’historien et le commandement militaire le suit. Hurley refuse de faire machine arrière et démissionne.
Ypres 27
28  Ypres
Ypres 29
Le saviez-vous ? D’autres photographes de guerre ont également des problèmes avec la représentation photographique stérile des scènes de guerre. Ils trouvent que ces images ne parviennent pas à capter les aspects affectifs de la réalité. Une célèbre photo d’Alexander Gardner, l’un des premiers photographes de guerre, montre un tireur d’élite tué dans son nid pendant la guerre de Sécession (1863). Plus tard, il s’est avéré que Gardner avait manipulé un peu la réalité en déplaçant le corps jusque-là. La photo la plus connue du célèbre Frank Capa – un guerrier républicain qui périt pendant la Guerre Civile en Espagne – aurait également été mise en scène.
Quitter la Flandre
Succès et mésestime
Pendant ce temps-là, Hurley a reçu la promesse qu’au printemps 1918, il pourra présenter ses montages sous le titre d’Australian War Pictures and Photographs dans les Grafton Galeries à Londres. L’état-major lui donne la permission d’exposer six agrandissements de clichés combinés, à condition que le public soit informé du fait qu’il s’agit de photos composées. Hurley rétracte sa démission et reprend du service. Le 9 novembre 1917, il reçoit l’ordre de documenter les opérations de guerre en Égypte et en Palestine. Hurley quitte la Flandre, ayant le sentiment d’un travail achevé.
En mai 1918, le public peut aller admirer l’œuvre d’Hurley à Londres. L’impressionnante pièce maîtresse de l’exposition est la photo composée The Raid, un agrandissement de 6 mètres sur 4,75 qui n’a rien perdu de son caractère spectaculaire. Cette exposition est une grande réussite et accueille jusqu’à 1.000 visiteurs par jour. Hurley est satisfait. Mais le désaccord concernant les images composées ne restera pas sans suites. Pour son travail pendant la Troisième Bataille d’Ypres, Hurley ne recevra qu’une mention honorable et donc pas de décoration comme Wilkins. Ses rapports avec l’armée se détérioreront à tel point qu’il démissionne de l’armée le 11 juillet 1918. Dès lors, Frank Hurley photographiera uniquement encore le pôle Sud.
30 Ypres
Ypres 31
IAN ALDERMAN. RECOVERING THE PAST Deux mondes voisins Ces cinq dernières années, le photographe londonien Ian Alderman a travaillé sur le projet photographique Recovering the Past, dans lequel il crée à chaque fois un collage de deux photos contiguës qui sont néanmoins très éloignées l’une de l’autre au niveau du lieu et du temps. La première image est une photo numérique contemporaine en haute résolution des opérations des militaires du SEDEE – le Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs. La deuxième image a été faite pendant la 1e Guerre Mondiale et montre des soldats australiens en Belgique et en France. La collection historique dont Alderman puise ses images, se compose de plaques de verre qui ont été scannées. Alderman a opéré une sélection sur la base de leur valeur narrative, leur clarté et leur apport artistique en fonction de son projet. Les montages d’Alderman réunissent le passé guerrier et les déminages périlleux du SEDEE aujourd’hui. Les munitions qui figurent dans chaque image constituent le lien entre les deux histoires. Lors de la création de ses montages, Alderman s’est laissé inspirer par le tableau La porte de Menin vers minuit de l’artiste australien William Longstaff et par les photos du légendaire Frank Hurley. Recovering the Past est à la fois un témoignage de la lutte des troupes australiennes au front en Flandre et un hommage au courage des démineurs belges. Ces deux mondes 32 Ypres
réunis en une seule image se complètent. Dans la mesure du possible, cette rencontre est encore accentuée par des références supplémentaires telles que des notes écrites ou en établissant un lien visuel entre les masques à gaz d’antan et les tenues de protection biochimiques modernes portées par les démineurs du SEDEE.
Le saviez-vous ? Chaque année, le SEDEE-DOVOO déterre près de 150 tonnes d’explosifs en Flandre occidentale. Jusqu’en 1972, les obus non explosés furent déversés en mer. Après l’interdiction par la loi, le SEDEE rassemble tous les explosifs dans son dépôt à Poelkapelle, où des spécialistes les nettoient à la main, puis les trient selon leur origine (allemande, britannique ou française) et du type (mécanisme d’allumage, longueur et calibre). Les obus contenant uniquement des explosifs sont enterrés en terrain ouvert, où on les fait exploser. Les 5% d’obus toxiques contenant du gaz chlorique, du gaz moutarde ou du phosgène sont démantelés.
Ian Alderman à propos de Recovering the Past ‘Ce projet est la reconnaissance visuelle de deux histoires distinctes, à un siècle d’écart. Ma sympathie pour les guerriers du Saillant d’Ypres est liée à mon respect à l’égard des démineurs du SEDEE. Je n’ai pas la moindre envie de partir en guerre, d’y participer ou de photographier les conséquences directes. Par contre, j’ai beaucoup de sympathie pour ceux qui ’avaient pas d’autre choix. Il est impossible de comprendre comment des gens quelconques – des boulangers, des garçons de ferme, des gardiens de jardins publics… – assumaient les atrocités quotidiennes de
la guerre : coupés de leur vie paisible de tous les jours, loin de tout ce qui leur est cher, forcés à participer à une guerre européenne où seules la destruction et une tombe en terre étrangère les attendent. Quel a dû être le sentiment de ceux qui purent rentrer au pays la vie sauve, mais qui constatèrent que leurs sacrifices et leurs expériences guerrières ne furent pas estimés à leur juste valeur ? Telles sont mes réflexions à chaque visite du Saillant d’Ypres. Il n’y a pas de réponse adéquate, mais les images de ce projet témoignent de mes pensées. Recovering the past ne donne pas de voix aux hommes australiens, mais leur offre un forum sur lequel ils sont visibles.’
Ypres 33
Le bois près de Houthulst
Bikschote Steenstraat
Poelkapelle Langemark
Pilkem
Boezinge
Passendale St.Juliaan Gravenstafel Broodseinde
Ypres
Le bois du Polygone
Hooge
Beselare Dikkebus
Geluveld St.Eloois
Wijtschate
Ligne alliée le 7 juin 1917 Conquête britannique le 15 juin 1917 Ligne alliée le 31 juillet 1917
Messines
Conquête britannique le 4 octobre 1917 Ligne alliée le 10 novembre 1917
Nieuwkerke
0
1
2
3
4
5
6
7 km.
L’évolution de la Troisième Bataille d’Ypres, de la position de départ du 7 juin jusqu’à la fin des combats, le 10 novembre 1917
34 Ypres
MODULES INFORMATIFS
SAILLANT D’YPRES
Le 31 juillet 1917. Après une semaine d’intenses pilonnages d’artillerie des positions ennemies, les forces armées alliées lancent l’assaut. Le plan du commandant en chef Douglas Haig de briser le front allemand, de se frayer un chemin jusqu’aux ports de la Manche et de forcer la victoire finale, doit être mis en œuvre maintenant. Mais il n’en sera rien. Les divisions britanniques et françaises se heurtent aux positions allemandes bien préparées. Les rudes conditions météorologiques et la résistance acharnée entraîneront quatre mois de souffrance humaine. Les points de départ Nord, Est et Sud dans le Saillant d’Ypres vous proposent un plan de la situation des préparatifs, du déroulement et de l’issue de l’offensive pendant les premiers jours de la Troisième Bataille d’Ypres.
Point de départ Nord Dans la maison de la ferme reconstruite ‘Klein Zwaanhof’, vous recevrez des informations sur les combats qui ont eu lieu au front en forme de saillant qui s’étendait de Wieltje en passant par Pilkem Ridge jusqu’à
la zone du Canal (Boezinge). La Guards Division y était stationnée avec les troupes françaises en renfort sur les rives du canal pour protéger le flanc gauche britannique.
Point de départ Est Le module informatif est situé à la chapelle commémorative à côté du château reconstruit (l’actuel hôtel Kasteelhof ’t Hooghe) et en face de l’impressionnant cimetière Hooge Crater Cemetery. C’est ici que se trouvait l’épicentre de l’offensive britannique, dont l’objectif était la conquête de la chaussée de Menin et du plateau de Geluveld. La lutte y était particulièrement intense et a provoqué d’extrêmes souffrances.
Point de départ Sud Le domaine provincial ‘De Palingbeek’ vous en apprend davantage sur les divisions britanniques et du Commonwealth qui opéraient dans le secteur Sud du Saillant d’Ypres : de Hill 60 (Wervikstraat, Zillebeke) jusqu’à Saint-Éloi. Suite aux explosions des mines et aux violentes canonnades, le paysage était devenu méconnaissable.
Ypres 35
36
IJzer
Hoo
zer
QUE FAIRE À YPRES ?
Staden
Houthulst
em
N8
Lo-Reninge
LangemarkPoelkapelle
Vleteren
4 N8
3
N38
Poperinge
1 2 11
8
12 Heuvelland
Musée In Flanders Fields Grote Markt 34, 8900 Ypres Le Musée In Flanders Fields présente le récit historique de la Première Guerre Mondiale dans la région du front en Flandre occidentale.
2 Porte de Menin Menenstraat, 8900 Ypres Le célèbre mémorial du Commonwealth de la 1e Guerre Mondiale est tapissé des noms de 54.896 soldats portés disparus. Chaque soir, on y sonne le Last Post à 20h. 36 Ypres
Zonnebeke
7 8 10
YPRES
N3
1
6
9 A1
R33
5
N38
N8
A19
9 13
ie
Le
Mesen
3 Essex Farm Cemetery et le site John McCrae Diksmuidseweg 146, 8904 Boezinge (Ypres) C’est sur ce cimetière que le médecin canadien John McCrae écrivit en mai 1915 le poème mondialement connu In Flanders Fields. 4 Point de départ Nord du Saillant d’Ypres, Hoeve Klein Zwaanhof et Yorkshire Trench Kleine Poezelstraat 6, 8904 Boezinge (Ypres)
Ce point de départ donne des informations sur la formation et l’évolution du Saillant Nord. L’ancienne tranchée britannique Yorkshire Trench se trouve à distance de marche. Aujourd’hui, celle-ci fait partie d’un site éducatif. 5 New Irish Farm Cemetery Briekestraat, 8900 Sint-Jan (Ypres) Cimetière du Commonwealth, où sont inhumés plus de 4.500 soldats morts au combat. 6 Saint Charles de Potyze Zonnebeekseweg 385, 8900 Ypres Plus de 4.000 soldats français reposent dans ce cimetière. 600 soldats incon-
nus ont trouvé leur dernière demeure dans la fosse commune.
7
Musée du Hooge Crater et point de départ Est du Saillant d’Ypres Meenseweg 467, 8902 Zillebeke (Ypres) Musée privé avec des reconstructions grandeur nature de scènes de la 1e Guerre Mondiale, une vaste collection d’armes, d’équipements et de photos. Le point de départ juste à côté vous en apprend davantage sur la formation du front et les événements au cœur du Saillant d’Ypres.
8 Hooge Crater Cemetery Meenseweg 479, 8902 Zillebeke (Ypres) 5.800 militaires morts au combat reposent dans ce cimetière du Common wealth, qui fut créé en octobre 1917 Ypres 37
lorsque ‘Hooge’ fut reconquis par les Alliés au début de la Troisième Bataille d’Ypres. 9 Hill 60 Zwarteleenstraat, 8902 Zillebeke (Ypres)
11 Bedford House Cemetery Rijselseweg 152, 8902 Zillebeke (Ypres) Ce cimetière est situé sur l’ancien domaine du château Rosendael et est l’un des plus grands cimetières britanniques dans le Westhoek. L’architecture paysagère du Bedford House Cemetery en fait un site unique de la 1e Guerre Mondiale. 12 Cratère de mine Saint-Éloi Rijselseweg 214, 8902 Voormezele (Ypres) Aussi bien les Britanniques que les Allemands ont fait exploser de nombreuses mines dans le hameau de Saint-Éloi. Le cratère de Saint-Éloi est le résultat de la plus grande mine explosée pendant la Bataille de Messines en 1917.
Cette butte artificielle de 1850 est surtout connue en raison des opérations de guerre souterraines qui y ont eu lieu pendant la 1e Guerre Mondiale. Le paysage actuel est la conséquence de l’explosion des mines du 7 juin 1917. 10 Hill 62 Canadalaan, 8902 Zillebeke (Ypres) Cette butte stratégique fut temporairement conquise par les Allemands en 1916 jusqu’à ce que les troupes canadiennes parvinrent à la reconquérir, malgré d’énormes pertes.
38 Ypres
13 Point de départ Sud du Saillant d’Ypres, The Bluff Domaine provincial De Palingbeek, Palingbeekstraat 18, 8902 Zillebeke (Ypres)
Ce point de départ est la porte vers un paysage de guerre unique. Aussi bien la guerre souterraine que l’évolution du Saillant Sud y est évoquée.
À VÉLO Circuit du Saillant d’Ypres (36 km) Le Saillant d’Ypres prit forme fin octobre 1914. Le front entourait la ville en arc de cercle. Les armées s’enfouissaient et creusaient un système de tranchées et de galeries souterraines. Le ‘petit Saillant d’Ypres’ demeura quasiment inchangé de mai 1915 jusqu’en août 1917. Un demi million de militaires représentant plus de 50 nationalités y périrent. De ce fait, the Salient devint l’une Ieperboog des régions les plus redoutées du front occidental. Ce circuit cycliste vous fait découvrir le front autour d’Ypres.
Cot Cemetery, le ‘Studentenfriedhof’ à Langemark, le Memorial Museum Passchen daele 1917, Hill 60 et le site John Mc Crae vous plongent dans la période 1914-1918. Point de départ Ypres Les brochures des circuits sont en vente auprès de l’Office de Tourisme d’Ypres ou en ligne via shop.westtoer.be
de westhoek
Ypres Salient
FIETSROUTE 14-18 • CYCLE ROUTE 14-18 ITINÉRAIRE CYCLISTE 14-18 • FAHRRADROUTE 14-18
36 km
Point de départ Ypres
Circuit de la Bataille de Messines (42 km) Voir p. 94
EN VOITURE Circuit ‘Ypres Salient’ (70 km) Ce circuit pour voitures raconte l’histoire du front autour d’Ypres. En cours de route, vous découvrirez le récit de la Grande Guerre dans le Westhoek. D’importantes attractions touristiques telles que Tyne
PLEINS FEUX SUR ComingWorldRememberMe CWRM veut commémorer, aider, réfléchir et rassembler et accueille, dans ce cadre, des gens dans des ateliers organisés dans le monde entier. Chaque participant peut y modeler une statuette en argile qui rappelle le souvenir de chaque personne ayant péri sur le territoire belge pendant la 1e Guerre Mondiale. Le but est d’avoir 600.000 statuettes en argile avant la fin des commémorations. Au printemps de 2018, les 600.000 statuettes recevront une place centrale dans l’installation de « land-art » en verre de l’artiste Koen Vanmechelen au domaine provincial ‘De Palingbeek’ à Ypres. C’est à cet endroit que se trouvait le no man’s land de
Ypres 39
la zone du front autour d’Ypres pendant la 1e Guerre Mondiale. La lutte y était particulièrement acharnée et intense. L’installation doit nous rappeler toute l’absurdité de la guerre – hier, aujourd’hui et demain. Grâce à l’engagement de chacun, cette œuvre d’art deviendra un symbole de la paix audelà des frontières et des générations.
Plus d’infos Atelier Ypres, mar – sam, 13h30 – 18h De Kazematten, Bollingstraat 1, Ypres +32 (0)58 62 39 29 www.cwrm.be cwrm@vzwkunst.be www.facebook.com/ comingworldrememberme
Arbres commémoratifs
Modeler une statuette ne dure que 15 minutes. Le parrainage coûte 5 euros. La moitié de ce montant sera directement versée aux organisations d’aide aux enfants qui sont dans le besoin physique ou psychique suite à des situations de guerre. Chaque parrain ou marraine reçoit un certificat de participation et un dog tag avec l’empreinte CWRM. Le projet est réalisé à la demande de la Province de la Flandre Occidentale et fait partie du projet de grande envergure GoneWest/Reflections on the Great War. Participez à ce projet unique et devenez parrain ou marraine ! Vous pouvez créer une statuette lors d’un workshop dans l’un des ateliers fixes à Ypres ou à Nieuport ou devenir parrain ou marraine en ligne. Ou peut-être voulez-vous organiser un atelier mobile ?
40 Ypres
Dans le paysage autour d’Ypres, la ligne du front est subtilement balisée à l’aide de 138 arbres commémoratifs. Les ormes à hautes tiges marquent le front de 1915 à 1917. L’appli des « Ypres Salient Trees » vous permet de partir à la découverte du paysage du Saillant d’Ypres. Des photos aériennes sont utilisées pour esquisser la situation de l’époque et aujourd’hui.
Téléchargez l’appli gratuitement dans l’Apple App Store et la Google Play Store.
Porte de Menin
Le Last Post
La Porte de Menin est le mémorial de guerre du Commonwealth le plus célèbre en Flandre. Les panneaux de pierre sont tapissés des noms des 54.896 soldats du Saillant qui ont été portés disparus ou qui n’ont pas de tombe connue. Vous y trouverez les noms des soldats ayant péri jusqu’au 15 août 1917. Le monument comprend également les noms de tous les soldats portés disparus des domaines d’outremer (à part la Nouvelle-Zélande). Les noms des soldats portés disparus entre le 16 août 1917 et la fin de la guerre – 34.957 en tout – sont gravés dans les panneaux du Tyne Cot Cemetery à Passendale (Zonnebeke). La Porte de Menin a été érigée à l’endroit de l’ancienne porte médiévale par laquelle les troupes britanniques partirent au front pour y défendre le Saillant d’Ypres.
Depuis, 1928 le Last Post, le dernier hommage aux morts, retentit chaque soir sous l’impressionnante Porte de Menin à 20h pile. Cette cérémonie sobre est exécutée par les clairons de la Last Post Association. Le 11 novembre à 11h se tient un Last Post spécial en commémoration de l’Armistice. Étant donné que les ennemis de l’époque ont subi des pertes tout aussi importantes, ils sont également associés à ce moment de recueillement.
Ypres 41
PROGRAMMES THÉMATIQUES À LA JOURNÉE Circuit 1917 Programme à la journée 10h00 – 12h00 : Musée In Flanders Fields (voir p. 7) Lakenhallen, Grote Markt 34, 8900 Ypres 12h00 – 13h30 : Lunch
Circuit Passchendaele Programme à la journée 10h00 – 12h00 : Memorial Museum Passchendaele 1917 (voir p. 45) Berten Pilstraat 5, 8980 Zonnebeke 12h00 – 13h30 : Lunch 13h30 – 14h30 : Bois du Polygone (voir p. 71)
14h00 – 14h30 : Centre des visiteurs ‘het Heuvelland’ (voir p. 79) Sint-Laurentiusplein 1, 8950 Kemmel (Heuvelland) 14h30 – 15h00 : Pool of Peace (voir p. 93) Kruisstraat, 8953 Wijtschate (Heuvelland)
Lange Dreve 5, 8980 Zonnebeke
14h30 – 15h30 : Tyne Cot Cemetery (voir p. 46) Tynecotstraat 22, 8980 Passendale (Zonnebeke) 16h00 – 17h00 : Pavillon Guynemer (voir p. 113) Brugseweg 126 – 128, 8920 Poelkapelle (Langemark-Poelkapelle)
15h30 – 16h30 : Tyne Cot Cemetery (voir p. 46) Tynecotstraat 22, 8980 Passendale (Zonnebeke)
42 Ypres
17h30 – 18h30 : Lijssenthoek Military Cemetery (voir p. 127) Boescheepseweg 35, 8970 Poperinge
DÉLICES DU PAYS Musée du Hooge Crater En face du Hooge Crater Cemetery, la chapelle restaurée abrite un musée unique sur la 1e Guerre Mondiale et un café thématique. Les reconstructions de scènes de guerre, la vaste collection d’armes, les équipements et les photos font de ce musée un incontournable pendant votre séjour dans la région ! Vous pouvez également y admirer une collection d’Art des Tranchées et savourer les délices flamandes ainsi que la bière régionale Wipers Times dans la cantine conviviale. Le Point de Départ Est du Saillant d’Ypres se trouve juste à côté du musée.
Retrouvez d’autres bonnes adresses à Ypres et dans ses environs sur www.flandersfields.be/fr
Musée du Hooge Crater Meenseweg 467 8902 Zillebeke (Ypres) +32 (0)57 46 84 46 www.hoogecrater.com
Ypres 43
Hooglede Alveringem
LoReninge
ZONNEBEKE Vleteren
Houthulst Staden
Moorslede
Poperinge Ypres
Zonnebeke
Wervik
Heuvelland Mesen
44  Zonnebeke
Roeselare
LangemarkPoelkapelle
MEMORIAL MUSEUM PASSCHENDAELE 1917
Le MMP 1917 vous conte de manière poig nante l’histoire de la 1er Guerre Mondiale en prêtant une attention particulière à la Troisième Bataille d’Ypres, également appelée la Bataille de Passendale. Entre
INFOS PRATIQUES Memorial Museum Passchendaele 1917
le 31 juillet et le 10 novembre 1917, environ 450.000 victimes ont perdu la vie pour un gain de terrain d’à peine 8 km. C’est pour cette raison que ‘Passchendaele’ symbolise l’absurdité effarante de la guerre totale. Le MMP 1917 combine une exposition interactive d’un musée contemporain avec l’expérience unique du Dugout (abri souterrain) et de la Trench (tranchée).
Berten Pilstraat 5A 8980 Zonnebeke
PLUS D’INFOS +32 (0)51 77 04 41 info@passchendaele.be www.passchendaele.be Événements : www.passchendaele2017.org Ouverte tous les jours de 9h à 18h. Zonnebeke 45
VILLA ZONNEDAELE & TYNE COT CEMETERY
L’exposition Passchendaele 1917. Paysage en Guerre dans la Villa Zonnedaele vous montre comment le paysage obligea les deux armées en 1917 à adapter leurs tactiques, leurs méthodes d’attaque et leur logistique. L’impact physique et psychologique du paysage de cratères sur le simple soldat y est également évoqué. Le domaine du château de Zonnebeke, où sont hébergés le MMP 1917 et l’Office de Tourisme,
est le point de départ idéal pour aller explorer les champs de bataille de 1917. À moins de trois kilomètres, vous trouverez notamment le célèbre Tyne Cot Cemetery. Le nouveau centre des visiteurs de ce plus grand cimetière au monde du Common wealth abrite une table panoramique qui vous apprend à lire un paysage détruit par la guerre.
INFOS PRATIQUES Villa Zonnedaele
Berten Pilstraat 5C 8980 Zonnebeke Ouverte tous les jours de 10h30 à 17h30
Centre des visiteurs Tyne Cot Cemetery
Vijfwegestraat 8980 Zonnebeke Ouvert tous les jours de 10h à 18h
46 Zonnebeke
EXPO VILLA ZONNEDAELE
PASSCHENDAELE 1917. PAYSAGE EN GUERRE
La Troisième Bataille d’Ypres se caractérise par l’impact décisif du ‘nouveau paysage’ sur les différents aspects de la tactique de guerre. En 1917, la zone des combats ne se compose plus uniquement d’un paysage principalement vert et couvert de végétation comme se fut le cas lors de la Première et de la Deuxième Bataille d’Ypres (1914-1915), mais de cratères, de bunkers et de boue. Cette modification du terrain a fort compliqué le transport et la communication. Dans le paysage lunaire désolé, les
troupes ont beaucoup plus de mal à s’orienter et n’ont pas assez d’endroits où s’abriter. Même leurs équipements adaptés ne suffisent plus pour continuer à maîtriser la boue quasi invincible. Ces conditions extrêmes mettent les soldats à rude épreuve, aussi bien mentalement que physiquement. L’impact du nouveau paysage sur la tactique de guerre est total. Pour comprendre les événements de la 1er Guerre Mondiale, il est indispensable de pouvoir se faire une idée de la situation d’avant-guerre.
Zonnebeke 47
LE PAYSAGE D’AVANT-GUERRE Au sud et à l’est, Ypres est entouré des collines du Heuvelland et de la crête du centre de la Flandre occidentale. Cette zone en demi-cercle constitue la séparation physique entre les rivières la Lys et l’Yser et se compose d’un enchaînement de collines et de vallons, qui s’étendent sur une largeur de quelques kilomètres seulement. Au nord et au sud de cette frontière se trouvent de vastes vallées.
L’urbanisation En 1914, la ville d’Ypres est la plus grande zone d’habitation et la plus importante de la région. À l’échelle de la Belgique, Ypres
est une petite ville d’environ 17.500 habitants avec relativement peu d’industrie et surtout réputée pour ses nombreux bâtiments historiques. Dans la vaste région autour d’Ypres, on trouve d’autres villes telles que Poperinge, Menin et Roulers et des dizaines de villages. La région entre ces villages est parsemée d’une mul-titude de hameaux, où grandes et petites fermes s’alternent. Les constructions sont encore érigées selon la méthode traditionnelle à colombages, c’est-à-dire avec des pans de bois, des murs en torchis et des toits de chaume, ou bâties plus solidement avec des briques et des toits en tuiles. Le paysage dans le sud du Westhoek se distingue par les dizaines de moulins à vent et les nombreuses églises communales, dont les tours dominent les environs verdoyants.
Mouvements d’ailes suspects ? En 1914, les moulins à vent étaient considérés très importants du point de vue stratégique. Tout comme les tours d’églises et de châteaux, leur hauteur et leur situation forment des points d’orientation idéaux dans le paysage. De plus, les mouvements des ailes des moulins permettaient de communiquer les mouvements ennemis par langage codé. C’est pour cette raison que de nombreux moulins ont été rasés dans les premiers jours de la Première Bataille d’Ypres. Mais ces ‘mouvements d’ailes’ créent également des situations épineuses. Lorsque le 21 octobre 1914, deux compagnies britanniques du 2nd Bedfordshire Regiment marchent devant un moulin à Geluveld, les Allemands ouvrent le feu sur eux. Les Britanniques ont vu bouger les ailes du moulin un demi-tour et soupçonnent le meunier d’avoir signalé leurs positions à l’ennemi. Ce n’est qu’à grand-peine que l’homme put expliquer qu’il était innocent. 48 Zonnebeke
Vert et fermé
Gestion pénible des eaux
Le paysage dans les environs d’Ypres est principalement agraire et est dominé par de pe-tites exploitations agricoles mixtes qui combinent les cultures avec l’élevage. L’une des ca-ractéristiques typiques de toutes ces exploitations agricoles – et même de la plupart des maisons dans les villages et les hameaux – est la présence d’un potager séparé des autres parcelles de terrain par des haies ou des murs. La végétation en bordure des parcelles et des routes a également un effet filtrant sur le paysage. La végétation en bordure se com-pose de haies, de taillis, mais par exemple aussi de rangées d’arbres. En combinaison avec les vergers et les forêts, ils confèrent au paysage un caractère principalement verdoyant et fermé. C’est ce qu’on appelle un ‘paysage en coulisse’, parce que les différents éléments paysagers surgissent et disparaissent sans cesse derrière la verdure.
L’eau est un grand problème dans la région d’Ypres. Malgré la présence de nombreux ruisseaux, la nappe phréatique et la pluie rendent beaucoup de terrains inaccessibles. Un système de drainage efficace permet de garder les pâturages dans les vallées des ruis-seaux praticables. Une technique introduite peu avant la guerre consiste à enfouir des tuyaux de drainage en argile cuite. À certains endroits, on construit des digues qui doivent éviter que les ruisseaux, les fossés et les rivières ne sortent de leur lit. Ce qui est surtout le cas dans les pâtures situées plus bas qui, dans les mois d’hiver ou après des averses intenses, sont systématiquement inondées en raison de l’évacuation trop faible des eaux.
Le réseau de transport Avant la guerre, la région d’Ypres dispose d’un réseau dense de routes et de lignes Zonnebeke 49
ferro-viaires. Mais la plupart des routes sont encore des chemins de terre, tout au plus revêtus d’un peu de gravier ou de pierres des champs. Par contre, Ypres dispose de routes pavées vers Comines, Furnes et Menin. Cette dernière route, la chaussée de Menin (Menin Road ou Ypern strasse), se situe au cœur de la zone des combats pendant la 1er Guerre Mondiale.
Châteaux et manoirs Le paysage d’avant-guerre dans la région d’Ypres se caractérise par la présence de plusieurs châteaux et manoirs entourés de
parcs idylliques et de domaines étendus. Au début du 20e siècle, ils sont des parangons de splendeur authentique. Les nombreux bâtiments d’un domaine d’un château sont généralement utilisés à des fins fonctionnelles, p.ex. des logements de fonction ou des écuries. Très souvent, une ferme se trouve à proximité immédiate ou même dans le parc des châteaux plus importants. Les parcs des châteaux sont des agglomérats complexes d’éléments paysagers dans le paysage en coulisse. Le caractère paisible de ces oasis vertes sera perturbé brusquement et durablement par la violence démesurée de la 1er Guerre Mondiale.
Le saviez-vous ? Le bois du Polygone est ce qui reste d’une plus grande forêt. Il appartint jadis aux abbayes et fit partie des ‘Nonnebossen’, mais en 1914, c’est l’État belge qui en est le propriétaire et il sert de terrain hippique depuis de nombreuses années, mais également de terrain d’exercice militaire avec un stand de tir. Pour que les exercices de tir puissent avoir lieu en sécurité, on rehausse deux buttes en terre pour parer les balles. En 1914, une seule de ces deux buttes existe encore. Au printemps 1915, après la Deuxième Bataille d’Ypres, cette zone tombe entre les mains des Allemands, qui commencent à construire des bunkers dans le bois et des abris dans la butte. Pendant la Troisième Bataille d’Ypres, le 20 septembre 1917, cette partie de la posi-tion Wilhelm à l’est du bois est conquise par la 1er Division australienne. Six jours plus tard, la 5e Division australienne conquiert le reste du bois qui, entre-temps, a été détruit par les tirs incessants. Le front s’enlise sur la crête qui se trouve derrière le bois. À l’hiver 1917, des troupes néo- zélandaises essaient – en vain – de forcer une percée au Polderhoekpark, au sud du bois. 50 Zonnebeke
Le château fleuri S’étendant sur plus de 30 hectares, le parc du Polderhoekkasteel ou ‘Château fleuri’ da-tant du 19e siècle est l’un des plus jolis de la région. Dans les nombreuses serres, on cultive des fruits, des plantes pour le potager et les parterres, ainsi que toutes sortes de curiosités botaniques. L’imposant chemin d’accès est bordé de merveilleux parterres fleuris. Lorsque le front s’immobilise en 1914, le Polderhoekpark se situe en zone allemande. Le 4 octobre 1917, les troupes britanniques parviennent à conquérir la partie nord-est du parc, mais ils n’avanceront pas plus loin. Entre-temps, le terrain a été complètement réduit en ruines et le ruisseau ‘Reutelbeek’, qui coupe le parc en deux, est devenu une large bande marécageuse. Le 3 décembre 1917, des troupes néo-zélandaises lancent une nouvelle of-fensive, mais l’opération échoue et le château – ou ce qui en reste – ne sera reconquis qu’à l’automne 1918 pendant l’Offensive finale. Après la guerre, le châtelain Octaaf de Landas ne trouvera plus le courage de tout reconstruire.
1914 : LA GUERRE ÉCLATE L’armée allemande envahit la Belgique le 4 août 1914. Sa stratégie consiste à prendre l’armée française en cisaille en traversant le territoire belge. Mais l’armée belge résiste plus longtemps que prévu. Plusieurs mois après l’invasion allemande, le front s’immobilise au niveau de la crête dans le centre de la Flandre occidentale. L’obstination de vouloir dominer ces hauteurs et d’avancer ainsi jusqu’aux ports français de la Manche conduit à une longue lutte pour conquérir la crête. Un combat dans lequel le paysage joue un rôle important.
La défense avantagée À l’automne 1914, pendant la 1er Bataille d’Ypres, les assaillants allemands savent
que le paysage autour d’Ypres forme une défense naturelle, une forteresse de verdure. Les collines, les bois, la végétation et les constructions denses créent un cadre confus pour une armée dans lequel il est difficile d’avancer. Ce paysage se prête davantage à la défense qu’à l’offensive. Pensant plutôt à une guerre de mouvement, les deux parties belligérantes n’ont pas beaucoup d’expérience avec des positions très développées. Les premières lignes du front ne sont pas des lignes continues. On se bat depuis des positions construites à la hâte, souvent pas plus qu’une haie, une rangée de buissons ou un fossé autour de bâtiments d’où ils purent résister. Les nombreux bosquets et bâtiments sont des abris idéaux pour les troupes ou l’artillerie. De nombreux hommes luttent en petits groupes éparpillés dans le paysage. Zonnebeke 51
Dès qu’elles quittent les routes principales, le paysage en coulisse sur la crête complique également l’orientation des troupes allemandes dans leur progression. Lorsqu’elles engagent la confrontation, elles ont l’impression de combattre un ennemi invisible. Le danger se cache derrière chaque haie, chaque rangée d’arbres ou chaque buisson. Les défenseurs profitent au maximum des nouvelles armes telles que la mitraillette. La verdure leur offre une protection parfaite et chaque adversaire qui approche est impitoyablement abattu. Avant de se rendre compte que les anciennes tactiques de combat sont devenues inefficaces, les deux parties essuient de lourdes pertes. Or, le paysage en coulisse joue non seulement un rôle important dans l’arrêt de la progression allemande, cette ‘forteresse verte’ obligera également les Alliés à se résigner à un rôle défensif.
52 Zonnebeke
Le premier hiver de guerre imprévu Les belligérants comprennent que personne n’est capable de forcer une percée et concentrent leurs efforts sur la fortification des propres positions. Il en résulte la création d’une ligne de front ininterrompue qui relie de nombreux éléments paysagers fortifiés en traversant des routes, des fossés, des lisières de bois et des haies, ou tout simplement les champs ouverts. La guerre des tranchées est un fait. Les lignes sont conçues de telle sorte que des mitrailleuses peuvent dominer tout le terrain. Entre les lignes se trouve un no man’s land délimité de chaque côté de barbelés pour contrer les attaques. La guerre sur la crête est dorénavant limitée à des escarmouches éparses. Les deux armées de retranchent définitivement sur leurs positions.
Pendant ce premier hiver de guerre – également appelé « l’hiver oublié » – personne n’est équipé pour une guerre des tranchées. Jour après jour, le réseau s’étend et l’occupation permanente de la ligne de front oblige les armées à construire des refuges et des abris – souvent à l’improviste. Les troupes font des trous dans les parois des tranchées primitives. Dans les bois, ils fixent des toiles de tentes aux troncs d’arbres contre la pluie. On apporte du bois d’un peu partout – des arbres, des portes et des châssis de fenêtres des maisons et des ruines dans les alentours – pour construire des abris. Les caves des bâtiments en ruines sont très demandées. Les débris servent également de protection supplémentaire contre les tirs ennemis. En raison d’une pénurie de matériaux de construction, les militaires sont bien obligés de se débrouiller avec des éléments paysagers et les matériaux qu’ils trouvent dans les environs.
1915 : DOMINATION SUR LA CRÊTE Succès inattendu Fin mars, les Britanniques, parmi lesquels on trouve également des Canadiens, prennent la relève des Français qui, pendant l’hiver de 1914-1915, occupaient les tranchées alliées. Dans une tentative de briser le front, les Allemands utilisent une nouvelle arme : le gaz. Le 22 avril 1915, ils ouvrent six mille bouteilles remplies de chlore entre Steenstrate et Poelkapelle. Un nuage jaune verdâtre se disperse très lentement vers les positions alliées, où les soldats pris de surprise et de panique s’enfuient en catastrophe. L’attaque au gaz, qui augure la Deuxième Bataille d’Ypres, ouvrira une brèche de plus de 6 kilomètres dans le front. Surpris par la grande réussite de l’attaque, les Allemands ne pourront pas profiter du gain de terrain inattendu en
Zonnebeke 53
raison d’un manque de troupes de réserve et d’approvisionnement adéquat. Une fois encore, le paysage très dense constitue un obstacle important pour la progression des troupes.
Le paysage comme trouble-fête Dans ce paysage fermé qui, à ce moment- là, est encore resté relativement intact, des points de résistance tenace ralentiront les offensives des troupes allemandes dans les jours suivants. Tout comme en 1914, la principale offensive massive se divise en une multitude de petites attaques. Profitant pleinement de l’environnement, les Britanniques parviendront à résister malgré leur situation parfois désespérée. Au lieu de lancer une grande offensive afin de reconquérir le terrain perdu, l’état-major britannique opte pour un saillant plus petit, plus facile à maîtriser. Ils finiront par renoncer à la crête tant convoitée, une décision lourde de conséquences pour une future offensive alliée. Les deux parties se trouvent à nouveau dans une guerre des positions. Pour les Allemands, Ypres semble si proche.
54 Zonnebeke
Arrêtés dans leur progression, ils doivent regarder du haut de leurs positions un paysage idyllique composé de haies d’aubépines en fleurs, de rangées d’arbres et de forêts denses qui ont tant compliqué leurs attaques.
1916 : CONSTRUCTION DES POSITIONS Les armées ont profité de l’accalmie relative de la fin de 1915 jusqu’au printemps 1917 pour renforcer leur ligne de front et la transformer en un vaste réseau de tranchées, d’abris et de nids de mitrailleuses. Des lignes équipées de réserves sont aménagées à l’arrière-pays et les chemins et les routes d’approvisionnement sont améliorés. On voit également apparaître des campements. Tous les éléments du paysage sont utilisés, mais c’est en réalité la nature du paysage même qui détermine comment le réseau se développe.
Coupe rase Les positions dans le Saillant d’Ypres sont fondamentalement différentes de ce que l’on voit généralement dans d’autres régions. Deux facteurs sont importants à cet égard : le sol et la gestion des eaux. En creusant les tranchées, on doit tenir compte du niveau élevé de la nappe phréatique à de nombreux endroits. Par conséquent, les tranchées sont souvent équipées d’un système de drainage complexe, nécessitant parfois même des pompes. Les troupes britanniques essaient de faire face à l’eau en installant des duckboards sur le sol humide
des tranchées. Il s’agit de planches combinées avec des châssis en bois en forme d’un A à l’envers. Au front du Saillant d’Ypres, le bois est un matériau fort demandé. Chaque jour, des tonnes de bois sont transformées en bois de feu ou en matériau de construction. Pour pouvoir répondre à cette demande continue, les troupes défrichent de nombreux bois dans les environs. Ils abattent surtout les arbres à haute tige. De ce fait, seuls les buissons restent après un certain temps. De nombreux arbres solitaires dans les vergers et près des fermes sont également abattus. En combinaison avec les innombrables tirs, cette coupe rase impacte profondément les forêts sur la crête qui, au milieu de 1917, ne ressemblent plus guère à des forêts. L’abattage massif et les pilonnages des arbres réduisent considérablement les possibilités de camouflage. Peu à peu, les belligérants comprennent qu’il vaut mieux épargner la verdure restante et ils orga-
nisent un apport de bois provenant des forêts du hinterland.
Défense allemande en profondeur Dans le Saillant d’Ypres, les Allemands décident de mener une guerre défensive. Ils comprennent que ça peut durer encore longtemps avant que le front ne soit de nouveau brisé et commencent à construire des lignes fortifiées en profondeur, en parallèle derrière le front. Ils ne manqueront d’ailleurs pas de profiter de toutes les facettes du paysage : la verdure basse, telle que les haies et les taillis, sert de camouflage et doit, tout comme les constructions, être maintenue autant que possible. Les Allemands creusent leurs tranchées de préférence le long des rangées de haies pour empêcher les regards de l’ennemi. Des barbelés sont tissés dans les haies pour que l’adversaire ait encore plus de difficultés à passer. Un autre exemple est la construction de bunkers et d’abris dans ou tout près de bâtiments existants ou cachés dans les sous-bois.
Zonnebeke 55
Aux endroits où il n’y a pas de protection naturelle, ils tiennent compte du relief, pour éviter qu’on ne voie leurs constructions dans le paysage. Les positions allemandes suivent rigoureusement la topographie et sont protégées par de nombreuses rangées de barbelés et de nids de mitrailleuses. La relation entre les différentes lignes de défense et le paysage vaut également pour les entités plus complexes à plus grande
Le saviez-vous ? L’un des avantages d’un paysage fermé est que les Allemands peuvent construire de nombreux bunkers sans que personne ne s’en aperçoive. Là où il n’y a pas de protection naturelle, le chantier et la route d’approvisionnement sont soigneusement camouflés à l’aide de filets ou de branches. Les bunkers dans un champ ouvert ne sont presque jamais construits sur une hauteur, mais dans le flanc, pour que la silhouette soit moins visible depuis le bas. Une fois le bunker achevé, il est caché sous une couche de terre ou derrière un coffrage de planches ou un treillis de branches. En plus des bunkers dans des bâtiments existants, il y en a aussi qui ont leur propre toit, de faux châssis et des barricades de barbelé qui ressemblent à de petits jardins. Le paysage désordonné et les méthodes de camouflage font que les changements ne sont que rarement remarqués par l’observation aérienne et terrestre de l’ennemi, qui ne se doute pas de toute l’ampleur du système de défense allemand.
échelle. On peut observer des rapports manifestes entre l’endroit des positions et les grandes structures hétérogènes, telles que des villages ou des massifs boisés, qui se situent souvent comme une sorte de ‘zone tampon’ entre les lignes allemandes. C’est ainsi qu’au milieu de 1917, les troupes allemandes ont construit quatre lignes de défense entre le front et Passendale. L’Albrecht et la Wilhelm Stellung se composent d’un réseau de tranchées et d’abris, alors que la Flandern I et la Flandern II Stellung sont plutôt des lignes de bunkers.
Nouvelles tactiques La défense allemande en profondeur a des conséquences importantes. Le commandement militaire abandonne l’idée d’un front fort équipé qui doit être maintenu à tout prix.
Westrozebeke Bikschote Poelkapelle Langemark
Passendale Sint-Juliaan
❻
Moorslede
❷
❽ Zonnebeke
❺
Sint-Jan
❶
Ieper
❸
Beselare
❼
Zillebeke
Geluveld
❹ Voormezele
Kruiseke Zandvoorde Hollebeke
0
1
2
4 Km
1 = Front; 2 = Albrecht-Stellung; 3 = Wilhelm-Stellung; 4 = Gheluvelt-Riegel; 5 = Flandern I-Stellung; 6 = Mittelriegel; 7 = Artillerie Schutz-Stellung; 8 = Flandern II-Stellung; 9 = Flandern III-Stellung
56 Zonnebeke
front6 6juin juni1917 1917 Geallieerd Le front allié,
❾
november1917 1917 1010 novembre
La défense élastique fait son entrée. Un front plus profond se compose d’une ligne de front faiblement équipée de nids de résistance. Derrière cette ligne, des Eingreifdivisionen sont éparpillées dans le paysage, c’est-à-dire des troupes qui sont prêtes à effectuer des contre-attaques ciblées. L’ensemble de la zone est conçu comme un vaste ‘champ de bataille vide’, dans lequel l’adversaire se fait abattre et où l’artillerie ennemie trouve à peine de grandes cibles.
À quelques exceptions près, les Allemands peuvent, du haut de leurs positions, observer celles des britanniques dans tout le Saillant et loin dans l’arrière-pays. Cette situation complique non seulement la construction des positions, mais compromet également les possibilités d’observation. Bien que l’utilisation d’avions et de ballons d’observation offre une solution, une bonne observation du terrain est indispensable dans une guerre de positions.
Le saviez-vous ? Le 4 octobre 1917, les Allemands veulent maintenir la crête coûte que coûte. C’est pour cette raison qu’ils abandonnent leur tactique usuelle du retrait contrôlé et qu’ils placent leurs réserves dans les premières lignes. Mais cette date était également marquée dans l’agenda des Alliés qui avaient prévu une attaque. La Bataille de Broodseinde conduira au chaos total et à des pertes massives dans les rangs allemands.
Les positions britanniques situées plus bas Les Britanniques construisent leurs positions d’une manière similaire, mais puisqu’ils se concentrent plus sur l’attaque que sur la défense, ils ne voient pas l’intérêt d’une défense solide en profondeur. Les Britanniques sont surtout désavantagés par le fait que leurs positions sont situées plus bas que celles de l’ennemi.
C’est pourquoi chaque élément d’une certaine hauteur pouvant servir de repère est systématiquement bombardé. Mais il y a également des solutions plus créatives pour tromper l’ennemi, par exemple avec du camouflage. Au début, le camouflage servait uniquement à cacher les postes d’observation, mais à partir de 1916, des pièces d’artillerie sont également déployées à des endroits soigneusement camouflés.
Zonnebeke 57
1917 : UN NOUVEAU PAYSAGE Initialement, la Troisième Bataille d’Ypres n’est qu’une des opérations de l’offensive britannique en Flandre. Le but final est la prise des ports de Zeebruges et d’Ostende. La Bataille de Messines du 7 juin 1917 augure la première phase, qui consiste à redresser le front sud du Saillant d’Ypres. Après un répit, la deuxième phase commence six semaines plus tard : le 31 juillet 1917, de lourds bombardements sont les précurseurs d’une attaque terrestre. Un peu plus de cent jours plus tard, cette attaque de l’infanterie échoue sur la crête près de Passendale. Le terrain reconquis est transformé en un paysage lunaire et le gain de terrain de seulement huit kilomètres se paie très cher : on estime en effet que les Alliés perdent 245.000 hommes et les Allemands 215.000 (morts, blessés et disparus). La troisième phase consiste en un débarquement amphibie derrière les lignes allemandes et vise à reconquérir Ostende, mais l’ordre pour cette phase ne sera jamais donné. 58 Zonnebeke
Destruction totale Un élément important dans les combats de 1917 est la mobilisation massive de l’artillerie britannique. Dans une tentative de détruire les lignes de défense des Allemands, les Alliés pilonnent le champ de bataille avant chaque offensive. En l’espace de quelques mois, l’ensemble de la zone des opérations est transformé en un vaste paysage lunaire. Aucun élément paysager n’est épargné. Sous l’effet d’une combinaison de la composition du sol, de la météo et de la destruction du système de drainage délicat, les excédents d’eau ne sont plus évacués. De ce fait, certaines zones du champ de bataille se transforment en une marée de boue. Des routes et des abris importants ont été rayés de la carte, mais les bunkers en béton restent debout. C’est ainsi qu’un ‘nouveau’ paysage est créé pendant la Troisième Bataille d’Ypres, un paysage qui impactera certains aspects de la tactique de guerre aussi bien des attaquants que des défenseurs.
Une énorme différence en l’espace d’un mois Le 4 octobre 1917 – la Bataille de Broodseinde À Broodseinde, les ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps) parviennent à prendre la hauteur stratégiquement importante et une grande partie du plateau de Beselare. Bien qu’on puisse constater des destructions sur la crête, l’impact n’est certainement pas total. Le champ de bataille devant Beselare est encore couvert d’herbe et les Allemands tirent sur les nouvelles positions alliées depuis des bosquets à moitié détruits, des haies et des ruines de maisons encore reconnaissables. Au-dessus de la vallée du Heulebeek, s’érige la hauteur verdoyante du Keiberg, bordée d’arbres. Au loin, les feuillages caressent l’horizon et l’on peut même observer des vaches en train de paître entre les bosquets et les haies. Ce paysage intact, presque idyllique, contraste violemment avec les destructions qui s’étendent sur plusieurs kilomètres de largeur entre Ypres et la crête. Le 10 novembre – fin de la Deuxième Bataille de Passendale Après la prise des ruines de Passendale, les Canadiens contemplent un impénétrable marais à leurs pieds. Au loin, ils voient surgir Roulers à l’horizon. La vue de la ville contraste avec le paysage lunaire apparemment interminable qui s’étend derrière eux. La zone qui se trouve aux pieds des Alliés dépérira encore davantage dans les mois à venir sous les tirs incessants. La portée maximale des canons alliés détermine les limites du paysage complètement détruit. Jusqu’à plus de 6 kilomètres au-delà de Passendale, il ne reste plus qu’un énorme ravage.
Zonnebeke 59
Peu de notion Avant la bataille, les Alliés n’ont que peu de notion de ce que leurs pilonnages provoqueront. La perception dominante à la veille de la Bataille est, après tout, une percée rapide par beau temps, comme lors de la Bataille de Messines. Le 31 juillet 1917, de grandes parties de la crête, telles que Passendale et Broodseinde, sont encore verdoyantes. Il est de fait que les Alliés, en raison de leurs bombardements sans précédent, se sont créé leur propre obstacle : un paysage lunaire qui ne cessera de s’étendre.
Tactique adaptée Pendant la Troisième Bataille, les Alliés sont obligés d’adapter leur tactique aux conditions à plusieurs reprises. Le plan d’attaque britannique initial met l’accent sur une très forte artillerie en soutien et d’importants objectifs qui doivent être conquis rapidement. Pendant la première phase des combats (du 31 juillet au 18 août), une offensive massive des Britanniques ne parvient pas à forcer une grande percée. Là-dessus, le commandement militaire change sa tactique. Dans la deuxième phase (du 20 sep-
60 Zonnebeke
tembre jusqu’au 12 octobre), ils appliquent la tactique step-by-step et bite-and-hold. Avec de petites attaques ciblées, les troupes ANZAC réussissent à progresser à nouveau. Les abris et les bunkers qui ne peuvent clairement pas être détruits, doivent être soigneusement éliminés et occupés en permanence pendant l’offensive. L’effort principal de l’attaque de l’infanterie est déplacé vers les zones où l’on s’attend à rencontrer la plus forte résistance.
Moments de répit indispensables La réussite de la série d’attaques successives selon la tactique bite-and-hold dépend des moments de répit qui sont nécessaires pour aménager les nouvelles voies d’approvisionnement et lignes de communication. Celles-ci permettent d’apporter des renforts et de grandes quantités de canons et de munitions. Le schéma rigide de l’état-major et l’approche de l’automne ne donneront toutefois pas suffisamment de temps aux troupes. Dans la 3e phase (du 26 octobre jusqu’au 10 novembre), les Canadiens finiront par conquérir un nouvel objectif : les ruines de Passendale et les terres plus sèches sur la colline. Les
méthodes défensives des Allemands et la destruction totale du paysage arrêteront les Alliés.
Derrière le creeping barrage L’infanterie se compose des forces terrestres qui combattent à pied. Son plus grand ennemi est la mitrailleuse avec sa pluie de balles mortelle. Pour éviter que les mitrailleuses ennemies ne puissent descendre les fantassins qui attaquent, ces troupes suivent à pied le creeping barrage de l’artillerie, une vague de tirs de barrage qui précède l’attaque de l’infanterie. S’ils n’arrivent pas à progresser immédiatement derrière le barrage qui les protège, les défenseurs allemands ont le temps de quitter leurs nids de résistance et d’ouvrir le feu sur les attaquants. La Passchendaele mud et les nombreux obstacles disséminés dans le paysage lunaire déterminent
la vitesse à laquelle les troupes peuvent suivre le creeping barrage pendant leur attaque. Cette tactique échoue de nombreuses fois. Ainsi, le 12 octobre 1917, les fantassins néo-zélandais se sont empêtrés dans le marécage parsemé de barbelés de la vallée du Ravebeek, parce que l’artillerie n’arrivait pas à les couvrir à temps et qu’il n’y avait donc pas de creeping barrage. L’attaque vire au massacre avec 2.700 morts, disparus et blessés.
Nouveaux équipements Les terres situées dans les vallées se transforment en une marée de boue, mais il est également difficile d’avancer sur les terrains situés plus hauts. L’eau reste enfermée dans les cratères, ce qui oblige les fantassins à se frayer un chemin sur un terrain glissant.
Zonnebeke 61
Un incident navrant se produit lors d’une attaque près de Polderhoek le 6 novembre 1917. La boue dans la vallée du Reutelbeek vient jusqu’aux genoux. Plusieurs hommes de la 95e Brigade s’enfoncent à tel point dans la boue qu’ils ne pourront être sauvés avec des cordes qu’après 36 heures. Afin de s’adapter à ce terrain difficile, les Britanniques utilisent des ponchos imperméables et des cuissardes en caoutchouc. Mais les équipements ne doivent pas toujours être adaptés à la boue et à l’eau pendant la Troisième Bataille d’Ypres. Pendant les journées chaudes et sèches de septembre 1917, beaucoup de soldats portent par exemple un short.
Les défis du nouveau paysage Au fur et à mesure que la guerre avance, l’artillerie se voit attribuer de plus en plus de tâches, telles qu’éliminer les canons ennemis, entraver l’apport des renforts 62 Zonnebeke
ennemis et protéger les propres troupes via la technique du creeping barrage. Mais les machines et le matériel ne sont pas toujours adaptés aux nombreux défis du nouveau paysage. Lorsque l’artillerie alliée doit manœuvrer dans le paysage ouvert, elle est particulièrement vulnérable. Des filets de camouflage et des panneaux spéciaux aident un peu, mais l’absence de bonnes routes et d’un sous-sol stable empêche l’artillerie d’atteindre son objectif. Dans d’autres cas, les canons installés sur des plates-formes construites à la hâte s’enfoncent dans la boue dès les premiers tirs. Les chars s’embourbent également plus souvent que prévu. Les mules et les chevaux chargés d’apporter les munitions aux premières lignes du front glissent souvent sur les planches pour terminer dans la boue. Étant donné que toute circulation – l’infanterie, les canons et les chars – doit utiliser les quelques routes praticables, celles-ci sont une cible facile pour l’artillerie ennemie.
Ne pas tirer aveuglément Une bonne observation est cruciale pour l’artillerie. Par exemple, la journée du 26 septembre 1917 commence par du brouillard, mais au fur et à mesure que la journée de l’attaque avance, la brume protectrice se dissipe et fait place à un soleil radieux, des conditions idéales pour l’observation. À midi, des éclaireurs aériens britanniques envoient des messages radio au quartier général pour signaler que l’ennemi se rassemble pour une contre-attaque. Peu après, ces informations sont confirmées par les postes d’observation, qui peuvent localiser exactement les routes d’approvisionnement et les points de rassemblement. Avant même que les Allemands n’aient pu déployer toutes leurs troupes, ils subissent de lourds bombardements. Aux endroits où ils parviennent quand même à attaquer, l’artillerie et les mitrailleuses se montrent très expéditives face à l’ennemi. Or, très souvent, les conditions ne sont pas si optimales et les canons doivent tirer aveuglément ou leurs tirs ne sont pas corrigés en raison du manque de possibilités d’observation.
Dans des bunkers et des cratères, sous la terre Le manque d’abris dans un paysage détruit est un problème auquel les Allemands ont déjà trouvé une réponse avant la Troisième Bataille d’Ypres. Leur tactique défensive et leur défense en profondeur leur permettent de profiter habilement du paysage. Les bunkers bétonnés résistent souvent aux attaques de l’artillerie britannique. Les Canadiens s’en rendront également très vite compte lorsque, début novembre 1917,
ils ne parviendront à atteindre leur objectif final, la prise de Passendale, qu’après de sanglants combats. Beaucoup de troupes allemandes s’étaient retranchées dans les nombreuses caves fortifiées du village, ce qui obligea les Canadiens à s’attaquer aux nids de résistance et aux snipers isolés l’un après l’autre. En plus des constructions aériennes et souterraines en béton, les Allemands profitent également au maximum des cratères d’obus. D’abord en les reliant avec des tranchées peu profondes, puis en les renforçant avec des barrages de barbelés et en construisant des abris primitifs dans les parois des cratères. Les conditions de vie dans ces positions sont souvent pénibles. Les hommes sont entassés les uns sur les autres dans la boue, sous une toile de tente, un morceau de tôle pliée, un filet de camouflage ou, dans beaucoup de cas, à ciel ouvert. Des milliers de soldats périssent en raison d’une protection défaillante contre les pluies de balles des shrapnels. Zonnebeke 63
Après un certain temps, les Alliés sont bien obligés d’adopter la tactique allemande. Mais des cratères d’obus fortifiés ne peuvent pas abriter toutes les troupes. Étant donné qu’il est impossible d’héberger de grandes quantités de troupes avant la Troisième Bataille d’Ypres, les Britanniques commencent à construire des réseaux de couloirs souterrains pour le stockage d’équipements divers (deep dugouts). Ce sont des endroits humides, malodorants et les couloirs grouillent de vermines. Néanmoins, un dug-out est considéré comme un endroit sûr offrant un tant soit peu de confort.
Le combat titanesque du génie Pendant la guerre, les belligérants doivent mobiliser toutes leurs ressources pour que
les routes restent praticables. L’apport continu de troupes, d’artillerie, de munitions et de matériel au front doit se dérouler de manière aussi fluide que possible. Or, dans le nouveau paysage, il n’y a plus de voies praticables, et les armées commencent donc à construire des kilomètres et des kilomètres de chemins en caillebotis et en planches en bois, ainsi que des chemins de fer à voie étroite. Chez les Britanniques, les Royal Engineers ont la périlleuse tâche de désenclaver et d’entretenir le terrain conquis. En plus de la construction des routes et des chemins, ils installent aussi des ponts au-dessus des vallées inondées des ruisseaux, aménagent des dépôts, des abris, des postes de pansement et des quartiers généraux, se chargent du camouflage si nécessaire, éliminent les obstacles et enlèvent les canons embourbés, assurent l’approvision-
Le saviez-vous ? L’absence de routes praticables a également des conséquences tragiques pour le travail des brancardiers – les stretcher-bearers et les Krankenträger – qui sont chargés d’évacuer les blessés. Après les combats du 9 octobre, la situation sur le champ de bataille est navrante: lorsque les Néo-Zélandais reprennent le front en préparation à l’attaque du 12 octobre, ils n’en croient pas leurs yeux. Il y a des blessés partout, souvent sans soins, gisants à l’endroit où ils ont été abattus deux jours plus tôt. Après la bataille, de petits groupes des deux parties – certains munis d’un drapeau de la Croix-Rouge – se rendent dans le no man’s land pour indiquer où se trouvent leurs blessés. Le soir, tous les blessés ont été évacués, même quelques Britanniques qui avaient attendu de l’aide pendant quatre jours, exposés aux intempéries. 64 Zonnebeke
S’entraîner avec des maquettes
nement et placent des marquages qui accompagnent l’infanterie vers ses positions d’attaque.
Ancienne et nouvelle communication Un réseau de communication performant est une condition sine qua non pour la réussite d’une offensive. Pour cela, les belligérants utilisent de nouvelles techniques, telles que la téléphonie, la télégraphie, les signaux lumineux et même la radio. Pour la prise du bois du Polygone du 26 septembre 1917, les Australiens disposent même d’une transmission sans fil. Les chars sont également équipés d’appareils radiophoniques. Et quand les moyens modernes échouent, les armées ont recours aux solutions plus traditionnelles, telles que des courriers, des pigeons ou des chiens. C’est ainsi que le général Arthur Currie, le commandant des troupes canadiennes, reçoit la première confirmation de la prise de Passendale le 6 novembre 1917 par un message apporté par un pigeon voyageur.
Une bonne orientation sur le champ de bataille est cruciale. En guise de préparation aux combats, les armées construisent de grandes maquettes en plein air et même des champs de bataille grandeur nature, pour que l’infanterie puisse s’entraîner dessus. Les miniatures détaillées indiquent la zone à conquérir à l’échelle, y compris les routes, les cours d’eau, la verdure, les bâtiments, les tranchées, les barbelés et les abris. Ces maquettes sont particulièrement utiles pour aider les troupes à se familiariser avec le Saillant d’Ypres, mais elles ne montrent qu’une situation idéale, c’est-àdire un paysage qui n’a pas encore été pilonné à grande échelle. L’absence de repères clairs dans le paysage entraîne plusieurs fiascos en 1917. Malgré l’utilisation d’aides telles que des rubans blancs, des lampes et des plaques, beaucoup de troupes marchent en désordre, s’égarent ou ont des difficultés à déterminer leur position exacte. L’absence de bons repères restera un problème jusqu’à l’Offensive finale en 1918.
Corps et esprit Contrairement à ce qui fut le cas pendant les précédents conflits, il règne un sentiment constant d’insécurité pendant la 1er Guerre Mondiale, aussi bien au front que dans le hinterland. Dans le paysage surréaliste de 1917, les soldats et les officiers sont mis à rude épreuve, aussi bien mentalement que physiquement. L’angoisse se dote d’un nouveau visage. En plus des troubles physiques qui sont le résultat d’un Zonnebeke 65
The roads […] are almost one continuous line of Australian troops, marching on to take over the front line, which they will do tomorrow. I followed them along in the car, photographing and cineing. Fiendish dust at times almost obscured the men, who laden with full equipment and sweat and dust begrimed marched on cheerfully as only Anzacs can. Frank Hurley, 13 september 1917
manque d’hygiène et de l’état du terrain, les problèmes psychiques sont souvent aussi un ennemi ‘invisible’ supplémentaire. Le paysage verdoyant d’avant 1917 est remplacé par un paysage formé de cratères et marqué par la mort et la destruction. Pour beaucoup de vétérans, le paysage détruit restera à tout jamais gravé dans leur mémoire.
Les derniers témoins de 1917 Dans le paysage, les nombreux cimetières et monuments témoignent encore au66 Zonnebeke
jourd’hui de leur courage et de leur engagement. Mais des éléments moins frappants, tels qu’un bosquet, une haie, une vallée d’un ruisseau ou un vallonnement, font également partie de l’histoire de la 1e Guerre Mondiale. Quasiment chaque endroit de la région peut raconter l’histoire de l’une des nombreuses victimes. Outre les nombreuses histoires, c’est le paysage qui demeure le dernier témoin.
The Passchendaele Archives Aussi impressionnante que puisse être une visite au CWGC Tyne Cot Cemetery, au Cimetière Militaire Allemand à Langemark ou à l’un des nombreux autres cimetières ou monuments, il arrive souvent qu’on puisse uniquement y retrouver le nom d’un soldat mort au combat. Avec ‘The Passchendaele Archives’, le MMP1917 veut donner un visage à ces noms et raconter leur histoire. http://archives.passchendaele.be/
Zonnebeke 67
MODULE INFORMATIF
CENTRE DES VISITEURS TYNE COT CEMETERY
Le paysage se compose de différentes couches qui, au fil du temps, ont été modifiées par l’ajout, l’élimination ou la modification d’éléments paysagers. Aujourd’hui, d’innombrables traces du passé sont toujours présentes. À l’aide d’une table panoramique interactive, vous découvrirez les différentes couches du paysage de guerre conservé. Les restes qui sont encore visibles aujourd’hui depuis le centre des visiteurs du Tyne Cot Cemetery permettent d’expliquer les événements historiques et militaires de 1917.
68 Zonnebeke
Ainsi, l’histoire de la défense en profondeur des Allemands peut être racontée à l’aide du relief. Quant à la vallée du Ravebeek, avec son système de drainage délicat, elle est inextricablement liée à la tragédie néo-zélandaise du 12 octobre 1917. Les éléments paysagers verts, tels que les haies et les bois, renvoient aux événements de la Deuxième et de la Troisième Bataille d’Ypres. Même des éléments ancestraux tels qu’une motte médiévale à Berlin Wood ont survécu à l’enfer de 1917.
Le saviez-vous ?
Lorsqu’en 1999, l’habitante de la ferme Beecham sent littéralement le sol se dérober sous ses pieds, les fondations du bâtiment semblent être construites sur un réseau de couloirs datant de la 1er Guerre Mondiale. Pour des raisons de sécurité, on décide de démanteler la construction, mais pas avant de l’avoir minutieusement étudiée et mesurée. Plusieurs éléments suggèrent qu’il s’agit d’un dug-out de fabrication allemande. Le toit, par exemple, se situe près de deux mètres sous terre, alors que les dug-outs près du front se trouvent plus profondément parce qu’ils doivent résister aux bombardements intenses. Le 4 octobre 1917, les Néo-Zélandais s’emparent de cette construction des Allemands. Ils peuvent y héberger 66 hommes et 4 officiers.
Zonnebeke 69
Houthulst
QUE FAIRE À ZONNEBEKE ?
ge
Roeselare
7
6 N38
A19
3 4 1 2 11
8
5 10 N
Moorslede
ZONNEBEKE
8
Ypres
A19
9
1
Memorial Museum Passchendaele 1917 Berten Pilstraat 5A, Mesen 8980 Zonnebeke Le MMP 1917 se trouve dans le parc du château de Zonnebeke et nous rappelle la Bataille de Passendale de 1917.
2 Villa Zonnedaele Berten Pilstraat 5C, 8980 Zonnebeke Cet imposant manoir accueille l’exposition Passchendaele 1917. Paysage en Guerre, sur le rôle crucial du paysage détruit pendant la Bataille de Passendale. 70 Zonnebeke
Wervik
Leie
E403
elland
Staden LangemarkPoelkapelle
3 Tyne Cot Cemetery et le centre des visiteurs Vijfwegestraat, 8980 Passendale (Zonnebeke) Avec ses près de 12.000 tombes et 35.000 noms de disparus, Tyne Cot est le plus grand cimetière du Common wealth au monde, un témoin muet de la sanglante Bataille de Passendale. Le centre des visiteurs vous donne des explications plus détaillées sur la bataille et vous offre une vue panoramique sur les champs de bataille de 1917.
5 Polygon Wood Lange Dreve, 8980 Zonnebeke Au bois du Polygone se trouve un cimetière du Commonwealth, le ‘Buttes New British Cemetery’, avec le ‘New Zealand Memorial to the Missing’. Sur la Butte se dresse un monument à la 5e Division Australienne. De l’autre côté de la rue, vous pouvez visiter le ‘Polygon Wood Cemetery’. Chaque année, un service à l’aube y a lieu le jour de l’ANZAC Day (le 25 avril). Plusieurs bunkers de l’époque se trouvent toujours dans le bois. 6 Colonne commémorative à la Division néo-zélandaise ‘s Graventafelstraat, 8980 Passendale (Zonnebeke) Le monument au hameau de ‘s Graventafel commémore le rôle de la Division néo-zélandaise pendant la Bataille de Broodseinde (du 4 octobre 1917).
4 Road to Passchendaele Monument, Maagdestraat, 8980 Zonnebeke Aujourd’hui, la Road to Passchendaele est un sentier cyclable et pédestre, mais le 4 octobre 1917, ce tracé ferroviaire était la seule voie praticable pour les Australiens dans un paysage de boue complètement détruit. Au départ de Zonnebeke, vous suivrez leurs traces jusqu’au Tyne Cot Cemetery.
7
Crest Farm Canadian Memorial Canadalaan, 8980 Passendale (Zonnebeke) Monument à la mémoire des actions de l’armée canadienne qui essuya de lourdes pertes pendant la Bataille de Passendale, mais qui finit par conquérir les ruines Passendale. Zonnebeke 71
8 Scottish Memorial Ieperstraat, 8980 Zonnebeke
Ce mémorial de la 15e Division écossaise se trouve sur la hauteur du Frezenberg, où les Écossais furent impliqués dans une série d’attaques sanglantes pendant la Troisième Bataille d’Ypres. Le site offre une vue parfaite sur l’ancien champ de bataille.
10 Cryer Farm Menenstraat, 8980 Gheluveld (Zonnebeke), uniquement sur réservation avec guide Lorsque vous descendez l’escalier de la construction souterraine allemande, vous arrivez dans un poste médical unique, avec une chambre de pompage, une salle d’opération et une salle d’attente pour environ 50 militaires. Les premiers soins furent prodigués dans ce poste de secours jusqu’en septembre 1917. 11 Passchendaele Memorial Park Domaine du château, 8980 Zonnebeke
9 Bunker du commandement allemand Gaverstraat, 8980 Zandvoorde (Zonnebeke)
Ce bunker de 1916 montre tout le professionnalisme et le métier dont les Allemands firent preuve en érigeant leurs constructions et leurs positions. Ce site se visite librement. 72 Zonnebeke
Sept jardins en forme de coquelicot constituent un jardin de commémoration pour les nations qui ont combattu dans la région pendant la 1er Guerre Mondiale. Chaque coquelicot a été aménagé par les nations respectives.
À PIED
À VÉLO
Balades à Zonnebeke et dans ses environs
Circuit The Legacy (37 km) À Zonnebeke, vous vous trouvez au cœur du fameux Saillant d’Ypres. La Bataille de Passendale en 1917 fit environ 450.000 victimes en l’espace de cent jours, pour un gain de terrain d’à peine 8 kilomètres. Le parc du The Legacy château à Zonnebeke est le point de départ idéal pour un circuit à vélo à travers l’ancien champ de bataille. de westhoek
FIETSROUTE 14-18 - CYCLE ROUTE 14-18 ITINÉRAIRE CYCLISTE 14-18 - FAHRRADROUTE 14-18
37 km
Trois boucles font partie du circuit pédestre ‘The Legacy’ : au départ du domaine du château, près du MMP 1917, une première boucle vous mène jusqu’au Tyne Cot Cemetery (8,5 km) et une autre jusqu’à Polygon Wood (9 km); la troisième boucle est une randonnée autour de Geluveld (4,5 km). Vous pouvez également suivre le Canadian Remembrance Trail (6,5 km) près de Passendale, ou le circuit pédestre du ‘Pionier’ (11,7 km) qui raconte l’histoire du point de vue des Allemands.
Point de départ Zonnebeke
Circuit du ‘Pionier’ (38 km) Ce circuit cyclotouriste vous fait découvrir le paysage du front et vous raconte l’histoire des activités allemandes dans la région entre la Deuxième et la Troisième Bataille d’Ypres. Vous passerez devant divers vestiges, tels que des bunkers, des cimePionier tières et des mémoriaux allemands. Vous suivrez les traces du transport militaire allemand et vous pourrait apprécier toute l’importance stratégique du paysage vallonnée au sud-est d’Ypres. de westhoek
FIETSROUTE 14-18 - CYCLE ROUTE 14-18 ITINÉRAIRE CYCLISTE 14-18 - FAHRRADROUTE 14-18
Point de départ Zonnebeke
38 km
MMP1917
Point de départ Zandvoorde (Zonnebeke) Zonnebeke 73
EN VOITURE Circuit du ‘Pionier’ (75 km)
Circuit Ypres Salient (70 km)
En voiture, vous explorez la région du front allemand, où les ‘Pioniere’ allemands étaient déployés pendant la 1er Guerre Mondiale. Ces troupes du génie se chargeaient de la construction et de l’entretien des tranchées, des bunkers, des dépôts de munitions, des hôpitaux de campagne… La vie quotidienne est dure pour les habitants dans ‘PIONIER’ cette zone occupée. À l’ouest, l’initiative est surtout aux Britanniques, aux Irlandais, aux Australiens et aux Néo-Zélandais.
Voir p. 39
le westhoek
LES MAÎTRES BÉTONNEURS ALLEMANDS DES TRANCHÉES
CIRCUIT TOURISTIQUE AUTOMOBILE 14-18
zonnebeke - wervik - wervicq-sud (f) - bousbecque (f) comines (f) - comines-warneton - messines 75
km
Point de départ Zonnebeke
74 Zonnebeke
Les brochures des circuits sont en vente auprès de l’Office de Tourisme de Zonnebeke ou en ligne via shop.westtoer.be
ROGRAMMES THÉMATIQUES P À LA JOURNÉE Sur les traces de... Harry et Ronald Moorhouse
chercher de l’aide pour son fils. L’attaque s’enlise et quasiment toutes les troupes doivent se retrancher sur leurs positions de départ. Les corps du père et du fils Moorhouse n’ont jamais été retrouvés.
Programme à la journée 10h00 – 12h00 : Memorial Museum Passchendaele 1917 (voir p. 45) Berten Pilstraat 5, 8980 Zonnebeke 12h00 – 13h30 : Lunch
Aussi bien Harry, militaire de carrière, que son fils Ronald sont enrôlés dans le ‘4th Battalion King’s Own Yorkshire Light Infantry’ (KOYLI), une section de la 49e Division, au début de la guerre. Harry est blessé à deux reprises, mais il se rétablit à chaque fois et retourne dans son bataillon. Pendant la Troisième Bataille d’Ypres en 1917, il a le commandement en tant que lieutenant colonel. Initialement, le ‘4th Battalion KOYLI’ est en réserve, mais ça ne durera pas longtemps, car la lutte est violente et les troupes ont besoin de renforts. Ronald, devenu Capitaine, avance avec sa compagnie vers leur premier objectif, mais il est mortellement blessé. Son père et commandant Harry se fait tuer par un tireur d’élite à sa sortie du quartier général, pendant qu’il allait
13h30 – 15h00 : Tyne Cot Cemetery (voir p. 46) Les noms d’Harry et de Ronald Moorhouse sont gravés dans le Tyne Cot Memorial au fond du cimetière. Vous pourrez lire leur histoire ci-dessous. Tynecotstraat 22, 8980 Passendale (Zonnebeke) 15h30 – 17h30 : Musée In Flanders Fields (voir p. 7) Lakenhallen, Grote Markt 34, 8900 Ypres 17h30 – 19h30 : Repas du soir à Ypres 20h00 : Last Post sous la Porte de Menin (voir p. 41) Menenstraat, 8900 Ypres
Zonnebeke 75
Sur les traces de... Francis Pegahmagabow (1889-1952)
Programme à la journée 10h00 – 12h00 : Memorial Museum Passchendaele 1917 (voir p. 45) Berten Pilstraat 5, 8980 Zonnebeke 12h00 – 13h30: Lunch 113h30 – 15h00 : Tyne Cot Cemetery (voir p. 46) Tynecotstraat 22, 8980 Passendale (Zonnebeke)
Né à Parry Sound (Ontario) au Canada, Pegahmagabow est pris en charge par les membres de la tribu de la Parry Island First Nation après la mort précoce de ses parents. Malgré une interdiction initiale pour le peuple autochtone de s’engager dans l’armée, Pegahmagabow parvient à contourner cette interdiction. Il est incorporé dans le 1er Bataillon des Canadian Expeditionary Forces. Outre ses performances exceptionnelles en tant que tireur d’élite, avec 378 soldats tués confirmés, Pegahmagabow est le militaire canadien d’origine autochtone ayant reçu la distinction la plus élevée et il est l’un des 38 Canadiens à avoir reçu une “Military Medal with 2 bars”. Il reçut ces distinctions parce qu’en tant que courrier et éclaireur, il effectua des missions exceptionnelles, notamment pendant la Troisième Bataille d’Ypres. Pegahmagabow survivra à la guerre et s’engagera toute sa vie comme chef de tribu et père de huit enfants en faveur de l’égalité des droits des peuples autochtones. 76 Zonnebeke
15h00 – 15h30 : Crest Farm Canadian Memorial (voir p. 71) Canadalaan, 8980 Passendale (Zonnebeke) 15h45 – 16h15 : Monument aux Canadiens (voir p. 122)
Brugseweg, 8920 Langemark (Langemark-Poelkapelle) 16h45 – 17h45 : Hill 62 (voir p. 38) Canadalaan, 8902 Zillebeke (Ypres)
NOUVEAU LIVRE
LES DÉLICES DU PAYS
Passendale 1917. Landschap in oorlog (Paysage en Guerre) met l’accent sur le paysage dans le sud du Westhoek, l’endroit où s’est tenue la Troisième Bataille d’Ypres en 1917. Le premier chapitre aborde les éléments et les structures constituant le paysage autour d’Ypres. Le deuxième chapitre approfondit l’interaction entre le paysage et la guerre, avec les destructions de 1917 comme tournant. Le 3e chapitre indique les nombreuses traces qui, aujourd’hui, peuvent encore rappeler le passé, tout en attirant notre attention sur le paysage contemporain comme dernier témoin.
Brasserie De Volksbond
Prolongez votre visite avec ce livre de l’exposition ! ‘Passendale 1917. Landschap in oorlog’! Cette publication unique est en vente auprès du Memorial Museum Passchendaele 1917 et de l’Office de Tourisme de Zonnebeke.
« De Volksbond » est l’établissement de restauration le plus ancien de Zonnebeke. Depuis son ouverture en 1923, l’intérieur de la brasserie est resté quasi inchangé. De nombreuses générations y ont savouré une bonne bière et un bon repas. La carte des bières compte plus de 200 références et est régulièrement actualisée. Les trappistes et les bières à fermentation spontanée sont des valeurs sûres. En plus d’une multitude de snacks pour assouvir les petites faims, le menu vous propose aussi des steaks, du faux-filet, des côtes, du vol-au-vent, des carbonnades flamandes et une cassolette de poisson. La manière idéale de découvrir une ou plusieurs bières du pays, sont les planchettes sur lesquelles on sert du fromage de Passendale, le pâté d’Alveringem et les ‘longs doigts’ de Zonnebeke (du saucisson sec). En été, la grande terrasse à l’arrière permet de passer de bons moments à l’extérieur. Ieperstraat 26 8980 Zonnebeke +32 (0)51 77 98 38 www.volksbond.be Retrouvez d’autres bonnes adresses à Zonnebeke et dans ses environs sur www.flandersfields.be/fr Zonnebeke 77
LoReninge
Houthulst LangemarkPoelkapelle
Vleteren
HEUVELLAND
Poperinge
Ypres
Heuvelland Messines FRANCE
78  Heuvelland
Zonnebeke
CENTRE DES VISITEURS ‘HET HEUVELLAND’ & ÉGLISE SAINT-LAURENT Pendant la 1er Guerre Mondiale, la ligne de démarcation entre les troupes allemandes et alliées coupe la commune de Heuvelland en deux. Cet endroit avait une grande importance stratégique, car celui qui contrôlait les collines, avait une bonne vue sur le front et pouvait plus facilement défendre ses positions et lancer des attaques. La mémorable Bataille de Messines y eut lieu en juin 1917. Inombreuses traces de la 1er Guerre Mondiale. Dans le flanc du Lettenberg – un contrefort du Mont Kemmel – se trouvent quatre bunkers britanniques en béton, qui permettaient d’accéder au QG souterrain. Ne ratez pas non plus les vues
INFOS PRATIQUES Sint-Laurentiusplein 1 8956 Kemmel (Heuvelland) PLUS D’ INFO +32 (0)57 45 04 55 toerisme@heuvelland.be www.toerismeheuvelland.be 01/04 – 15/11 lun – sam : de 9h30 à 12h et de 13h à 17h dimanches et jours fériés : de 10h à 16h 16/11 – 31/03 mar – dim : de 9h30 à 12h et de 13h à 16h fermé les lundis et jours fériés
imprenables du haut des collines. Avec ses tranchées, ses puits de mine et ses bunkers, le site de Bayernwald à Wijtschate est un vestige unique des opérations guerrières des Allemands. La commémoration des morts et le souvenir des événements d’antan sont perpétués et ancrés dans une trentaine de cimetières du Commonwealth, le célèbre cratère « Pool of Peace » à Wijtschate et la tombe du nationaliste irlandais William Redmond à Loker. Le nouveau centre des visiteurs « Het Heuvelland » se trouve dans l’ancien presbytère de Kemmel. En 2017, vous pouvez y visiter une exposition sur les restes matériels de la Bataille de Messines. La participation irlandaise à la bataille est évoquée dans l’église juste à côté.
Heuvelland 79
80  Heuvelland
EXPO CENTRE DES VISITEURS ‘HET HEUVELLAND’
ZERO HOUR 7.6.1917 ARCHÉOLOGIE D’UNE BATAILLE
Le 7 juin 1917, les Britanniques font exploser 19 mines puissantes au sud d’Ypres, sous les positions allemandes situées sur les hauteurs autour de Wijtschate et de Messines. Avec près d’un demi million d’explosifs, il s’agit de la plus grande explosion artificielle jusqu’alors. Elle ne sera dépassée en puissance que par les bombes atomiques au Japon en 1945. Un siècle plus tard, cette illustration ultime de la ‘guerre totale’ a toujours laissé ses traces dans le paysage, aussi bien à la surface que sous la terre.
Le Saillant de Wijtschate La région à l’est et au sud d’Ypres est dominée par la crête de Flandre occidentale qui, au sud-ouest, se rattache aux collines de
Flandre occidentale. Le front y adopte la forme d’un S à l’envers : autour d’Ypres au nord (le Saillant d’Ypres) et autour de Wijtschate et de Messines au sud (le Saillant de Wijtschate ou Messines Ridge) avec Hill 60 comme point charnière. Les Allemands ont envahi les terrains situés en hauteur et dominent le front qui s’étend devant eux.
Lutte souterraine À partir de février 1915, les belligérants essaient d’ouvrir une brèche dans le front en Flandre en utilisant de nouvelles armes. La première technique utilisée à cet effet, est en fait très ancienne, à savoir poser des mines sous les positions ennemies et les faire exploser. Une tactique mise
Heuvelland 81
en œuvre selon les principes de l’exploitation minière. Mais le sous-sol ne se compose pas de pierre et les constructions doivent donc être étayées par des poutres en bois. Les Allemands utilisaient des cadres préfabriqués à cet effet, assemblés avec des tenons et des mortaises. La hauteur des tunnels varie de 1,20 à 1,50 m et la largeur de 0,70 à 0,85 m. Les Allemands construisent généralement leurs tunnels depuis des entrées en pente. Les Britanniques utilisent des fosses verticales qu’ils construisent selon le principe d’une carrière : la construction s’affaisse sous sont propre poids en creusant depuis l’intérieur et en construisant sur la face supérieure. La composition du sol joue un rôle important à cet égard. Sous les couches supérieures se trouvent plusieurs niveaux phréatiques qui reposent sur une couche imperméable d’argile d’Ypres bleu gris solide.
82 Heuvelland
En vue des activités de minage, le commandement militaire britannique décide déjà au printemps 1915 de créer des Tunnelling Companies spécialisées. Un peu plus tard, ce sera également le cas en Australie et au Canada. Ces compag nies sont surtout équipées par des charpentiers, d’anciens mineurs et d’ouvriers qui ont travaillé dans le métro ou les égouts de Londres. Du côté allemand, il n’y a pas encore d’unités de mineurs proprement dites, mais au niveau des divisions, certaines formations du génie sont bel et bien désignées comme telles.
Mines peu et semi-profondes Initialement, les Tunnellers et les Mineure rencontrent de grands problèmes avec les couches phréatiques (running sands ou schwimmsände), ce qui les oblige à construire les tunnels à quelques mètres seulement sous le sol. Étant donné que
les deux parties font plus ou moins la même chose, la guerre des mines vire dans le courant de 1915 en un jeu du chat et de la souris où chacun essaie de creuser des tunnels sous les positions de l’autre. Il arrive aussi que les belligérants se retrouvent dans les tunnels des autres. En plus des charges qui créent un cratère à la surface, on fait également exploser des camouflets ou Quetschminen uniquement destinés à perturber les travaux d’excavation de l’adversaire. Fin 1915, les Britanniques parviennent quand même à pénétrer l’argile solide d’Ypres en employant notamment des segments en acier. Le 27 mars 1916, ils font exploser les premières charges semi-profondes près de Saint-Éloi. Les cratères créés par ces déflagrations, sont envahis par les Allemands durant les combats qui s’ensuivent, puis renforcés. Au départ de ces
cratères, les Mineure allemands creusent de nouveaux tunnels en arrivant à leur tour à percer l’agrile d’Ypres. Les Allemands comprennent qu’une nouvelle phase dans la guerre souterraine a commencé. Ils réorganisent leurs unités de mineurs en s’inspirant du modèle britannique et divisent le front en secteurs de mines portant des noms de femmes, tels qu’Anna, Bertha, Cäcilie et Dora. Entre Hill 60 et Petit Bois, ils construisent depuis la ligne du front toute une série d’accès verticaux et inclinés vers de nouvelles constructions minières dans l’agrile d’Ypres. Ces constructions souterraines reçoivent un nom et un numéro de secteur, par exemple Bertha 4. La guerre des mines semi-profondes se déroule généralement entre 8 et 12 m sous le sol. Au sud de Petit Bois, les belligérants continuent à utiliser les constructions minières peu profondes.
Heuvelland 83
Mines profondes À l’automne 1915, les tunneliers britanniques, australiens et canadiens commencent à mettre en œuvre un plan ambitieux visant à miner à grande profondeur les positions avancées des Allemands dans le Saillant de Wijtschate. L’architecte de ce plan est l’ingénieur-entrepreneur et parlementaire conservateur John Norton-Griffiths. En tout, les tunneliers placeront 25 mines, parfois trois ou même quatre à la fois. Le tunnel menant aux mines de la Kruisstraat fait presque 660 mètres de long et contient sous Saint-Éloi une charge de 43,3 tonnes d’ammonal à une profondeur de -38,1 m. Il s’agit du plus long tunnel et de la charge d’explosifs la plus puissante et la plus profonde jusqu’alors. Près de six mois après les Britanniques, les Allemands commencent aussi à creuser des constructions à grande profondeur, souvent aussi depuis la deuxième ligne. Étant donné que les positions allemandes se situent généralement plus haut que celles de Britanniques, ils doivent creuser beaucoup plus profondément – souvent jusqu’à plus de 40 m – pour arriver au même niveau. Alors que les positions situées en hauteur constituaient un avantage manifeste dans les opérations de surface, c’est l’inverse pour la guerre souterraine. Les puits des contre-mines profondes des Allemands reçoivent des noms masculins. La première lettre correspond au secteur dans lequel ils sont situés : Adam, Anton, Bernhard, Cäsar, Dietrich, Daniel...
84 Heuvelland
Chefs-d’œuvre Les contre-mines profondes allemandes sont des chefs-d’œuvre de construction souterraine. Pour percer les mauvaises couches du sol, elles sont souvent coulées en béton. À d’autres endroits, elles sont construites avec des anneaux en acier, des pierres de béton maçonnées, des constructions classiques en bois et – dans des cas très rares – même encore avec une entrée en pente. Or, les Allemands ont pris des mois de retard sur les Britanniques et ne pourront plus les rattraper pour l’été 1917. Beaucoup de constructions ne sont pas encore achevées ou ont été interrompues en raison des problèmes avec le sous-sol. Les Allemands parviendront pourtant à provoquer d’énormes dégâts à certaines constructions britanniques. Ils réussiront par exemple à détruire un tunnel britannique près de Peckham et de Petite Douve qui permet d’accéder à des mines qui avaient déjà été placées. Ailleurs, tels qu’à Hill 60 et près du moulin Spanbroekmolen, les dégâts des explosions allemandes ne peuvent être réparés que peu avant l’heure H.
Le 7 juin 1917, 24 mines sont prêtes, mais les Britanniques ne font pas exploser les quatre mines situées le plus au sud devant le bois de Ploegsteert pour des raisons tactiques. Les autres explosent simultanément à 4h10, heure locale. Il en résulte un tremblement de terre dont l’épicentre se situe à Wijtschate et qui déconcertera les Allemands. Par conséquent, les Irlandais peuvent conquérir assez facilement les ruines du village. Aux extrémités du Saillant, la progression est beaucoup moins importante, tant pour les Britanniques près de Hill 60 que pour les Australiens près du bois de Ploegsteert. La ville de Messines est prise par les Néo-Zélandais. La plupart des historiens militaires considèrent cette offensive comme l’une des mieux préparées et des plus réussies de toute la 1er Guerre Mondiale.
Dug-outs et subways Dans le prolongement des systèmes miniers offensifs, les Britanniques construisent également des dug-outs (dug out signifie
littéralement ‘déterrer’). Il s’agit de versions plus spacieuses des tunnels miniers. Ils sont utilisés pour héberger les troupes ou comme QG avancés, postes de pansement, etc. Ces dug-outs sont parfois combinés avec des ‘subways’ ou des liaisons souterraines de l’infanterie pour permettre aux troupes d’avancer de la seconde à la première ligne. Les systèmes des dug-outs près de Hill 60 et The Bluff peuvent héberger 2.000 hommes chacun. D’importants QG souterrains sont également connectés aux entrées des mines en profondeur de Saint-Éloi. Après le 7 juin 1917, des dug-outs sont également creusés dans la paroi des cratères de Saint-Éloi, de Hollandseschuur, de la Kruis straat et de l’une des mines de Trench 127. On a à peine retrouvé des données sur le raccordement des minierte Unterstände allemandes aux systèmes miniers, mais l’ampleur en est en tout cas bien plus limitée, parce que les Allemands se sont surtout concentrés sur la construction de bunkers en béton à la surface.
Heuvelland 85
Le paysage De nombreux souvenirs matériels de la Bataille de Messines ont disparu sous l’usure du temps. Des travaux de nivellement d’après-guerre ont par exemple entraîné le remblayage des petits cratères et la destruction des entrées des constructions minières. Par contre, des affaissements de terrain mettent au jour de manière naturelle les vestiges de constructions minières et surtout des systèmes de dugouts. Étant donné que ces vestiges se dégradent au fil du temps, ils doivent être documentés archéologiquement le mieux possible. Seuls les cratères près de Hill 60, The Bluff et un petit cratère pas loin du cratère de Peckham à Wijtschate témoignent encore de la guerre souterraine à faible profondeur. On trouve encore des restes de cratères de la guerre semi-profonde à Hill 60 et The Bluff. Les fosses des contre-mines semi-profondes allemandes les plus célèbres sont la Bertha 4 et la Bertha 5 sur le site de Bayernwald à Wijtschate. Ces puits ont déjà été dénoyés jusqu’à une profondeur de -17 et -21 m et se trouvent dans leur contexte original, avec des tranchées et des bunkers en béton reconstruits. La guerre aux mines profondes a laissé le
86 Heuvelland
Restes explosifs Les restes du 7 juin 1917 qui frappent le plus l’imagination, sont les charges non-explosées. Après la guerre, une discussion oppose les autorités britanniques et belges au sujet de qui doit monter les quatre charges non-explosées près du bois de Ploegsteert. Finalement, rien ne se passe et les fosses d’accès sont remblayées. L’affaire tombe dans l’oubli jusqu’à que la foudre fasse exploser l’une des mines de Ploegsteert le 17 juillet 1955. Les autres charges avec en tout 35.000 kg d’explosifs y sont toujours enfouies. Il y a également encore des charges non-explosées près de Peckham et de La Petite Douve.
plus de traces. Des 19 cratères de mines du 7 juin 1917, 13 ont été complètement conservés et 3 partiellement. Les cratères sur le territoire flamand sont d’ailleurs classés. Parmi les fosses de contre-mines profondes allemandes, le puits maçonné Dietrich dans le bois de Wijtschate a été conservé dans son bunker original.
EXPO ÉGLISE SAINT-LAURENT
ZERO HOUR 7.6.1917 – DU SANG IRLANDAIS ET DE LA BOUE FLAMANDE
États multinationaux en temps de guerre Dans une guerre totale, les États multinationaux ont du mal à mobiliser leurs populations hétérogènes. La motivation pour mener un combat commun n’est pas évidente. De plus, l’armement des minorités n’est pas sans danger. La formation de leur propre armée est un élément important dans la voie vers l’autonomie. La disponibilité d’armes peut même favoriser une révolte. En général, les États multinationaux essaient de résoudre ce problème en dispersant les recrues ayant les mêmes origines dans toute l’armée, au lieu de les regrouper dans des unités.
Le vaste Empire britannique Avant la 1er Guerre Mondiale, l’empire Britannique s’étend sur un quart de la planète. Les dominions tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada bénéficient d’une grande autonomie. Pourtant, leurs divisions sont initialement réparties sur toute l’armée britannique dans la mesure du possible. À partir de 1917, les Britanniques changent leur fusil d’épaule. Ils constatent que lorsque les troupes d’une nation luttent ensemble, leurs performances sur le champ de bataille vont s’améliorant. Les Canadiens effectuent leur première
offensive commune près de Vimy, bien que sous commandement britannique. Pour les ANZAC, ce sera le cas quelques mois plus tard près de Passendale.
L’Irlande, un cas particulier En 1914, l’Irlande fait partie intégrante du Royaume-Uni. L’île n’a jamais connu de pouvoir centralisé. Les Anglais y exercent différents droits depuis le Moyen-Âge, avec tous les conflits qui s’ensuivirent.
Heuvelland 87
Afin de mettre l’île sous sa férule, ils commencent à confisquer les terres des insurgés, avant de donner leurs possessions aux coloniaux en provenance principalement du Nord de l’Angleterre et des Lowlands écossais. Les plantations sont éparpillées sur tout le territoire de l’île, mais sont surtout concentrées dans le nord-est. Beaucoup de coloniaux sont d’anciens militaires ou des protégés de la couronne. Plus tard, ils seront rejoints par l’immigration classique, de quoi changer les classes supérieures de la société de catholiques celto-irlandais traditionnels en protestants britanniques.
en 32 counties. Ceux qui n’émigrent pas, sont de plus en plus impliqués dans un conflit opposant les nationalistes aux unionistes. Le premier groupe constitue la majorité agraire catholique. Le second groupe est surtout protestant et est concentré dans le nord-est industrialisé du pays. Afin de défendre leurs intérêts, les deux communautés créent des organisations paramilitaires : les Ulster Volunteers et les Irish Volunteers. Une forme d’autonomie ou de Home Rule finit par être votée en 1914, mais sa mise en œuvre est suspendue quand la guerre éclate.
Partir ensemble au front
Une partie de l’union Après une nouvelle insurrection, l’Irlande fait partie intégrante de la Grande-Bretagne dès 1801 : le ‘United Kingdom of Great Britain and Ireland’. La question des propriétés foncières et la grande famine provoquent des perturbations sociales. Une émigration massive fait baisser la population de 8,2 millions à 4,4 en 1911. L’Irlande compte quatre provinces – l’Ulster, Munster, Leinster et Connaught – qui sont divisées 88 Heuvelland
Contrairement aux autres grandes puissances, les Britanniques ne mobilisent pas d’armée de masse en 1914, mais une armée d’expédition de 100.000 soldats de métier, dont plusieurs bataillons irlandais. Des dizaines de milliers de volontaires prendront également du service. Très vite, les Britanniques devront se rendre à l’évidence que ce n’est pas assez et organisent une grande campagne de recrutement. En Ulster, où vivent les plus grands nombres d’Unionistes, les Ulster Volunteers forment le noyau de la 36e Ulster Division. Dans le sud, une discorde oppose les nationalistes modérés – qui espèrent obtenir l’autonomie qui leur a été promise en participant à la guerre – aux autres qui ne considèrent pas les Allemands mais les Anglais comme leur plus
Ses meilleures forces William Redmond (1861-1917) est issu d’une famille catholique des milieux aisés de l’Irlande. Pendant 34 ans, il siège dans la Chambre des Communes britannique, où il se fait remarquer en tant que fervent défenseur du Home Rule. Redmond œuvre pour l’auto nomie, non pas pour l’indépendance irlandaise. Lorsque la 1er Guerre Mondiale éclate, Redmond – âgé de 53 ans déjà – part au front. Il espère que le combat commun aidera à surmonter les oppositions internes. Promu major de la 16e Division, il participe à la Bataille de Messines le 7 juin. Grièvement blessé, il est évacué par John Meeke, un soldat protestant de la 36e division. Redmond meurt encore le même jour.
grand ennemi. Les modérés l’emportent et forment même deux divisions de volontaires : la 10e qui est envoyée à Salonika et la 16e envoyée au front occidental. Après le départ de nombreux chefs de file modérés, les nationalistes radicaux ont plus de pouvoir et fomentent une révolte à Dublin en 1916 (l’Insurrection de Pâques ou Eastern Rising), réprimée par les troupes britanniques. Avec des listes de pertes de plus en plus longues et une guerre qui n’est pas prête de se terminer, le nombre de bénévoles diminue. En 1916, les autorités britanniques introduisent donc la conscription. Vu la situation tendue en Irlande, cette mesure n’y entrera en vigueur qu’en 1918.
Côte à côte à Wijtschate La 16e division catholique et la 36e division protestante sont toutes deux désignées pour participer à la Bataille de Messines
le 7 juin 1917. Bien que les deux traditions soient clairement différentes, l’ambiance derrière le front est bon enfant. Dans un esprit de camaraderie, les soldats jouent même au football ensemble. Après les explosions des mines, ils envahissent ensemble le village de Wijtschate. Quelques semaines plus tard, le 16 août 1917, les Irlandais sont mobilisés ensemble une deuxième fois pendant la Bataille de Passendale, mais cette opération se terminera par une hécatombe. Les renforts qui s’ensuivent avec des bataillons britanniques signifient de fait la fin du caractère particulier des deux divisions.
La lutte en Irlande Une fois la guerre finie et les troupes rentrées au pays, il n’y a plus de frein sur les dissensions. Les Britanniques ne tiennent pas toutes leurs promesses et la population Heuvelland 89
protestante s’oppose à un statut indépendant de peur de perdre son pouvoir. Des membres des Irish Volunteers créent l’Irish Republican Army (IRA), qui se bat pour l’indépendance entre 1919 et 1921. On parvient finalement à un compromis stipulant que 26 des 32 contés forment l’État libre d’Irlande, un nouveau dominion au sein de l’empire britannique. Les six contés situés le plus au nord-est en Ulster reçoivent un gouvernement indépendant en association avec la Grande-Bretagne.
Les nationalistes les plus radiaux, appelés républicains de nos jours, s’opposent à un lien permanent avec la Grande-Bretagne et à la perte d’une partie de l’Ulster. L’IRA est intégrée dans la nouvelle National Army, mais une partie continuera la lutte. Dans la guerre civile qui s’ensuit, les républicains mordent la poussière.
Une spirale de violence Les partisans et les opposants du traité maîtriseront la politique dans l’État Libre
Sur les traces de … Alphie Hanratty Alphie Hanratty, originaire de Drogheda en Irlande, est à peine âgé de 20 ans quand il prend du service dans l’armée britannique en octobre 1915. Après sa formation, il se retrouve au front en Flandre. De mi-1916 jusqu’au début de 1918, il est incorporé dans le 10e bataillon des Royal Irish Rifles, une division de la 36e division de l’Ulster. Le premier jour de la Bataille de Messines, cette unité assaillit la crête du Saillant de Wijtschate (Messines Ridge). Sans devoir subir de trop grandes pertes, Hanratty et son peloton de 40 soldats parviennent à sécuriser leurs objectifs. Mais les combats ont fort impressionné le jeune Hanratty. Dans une lettre conservée du 14 juin 1917, il veut relater ses expériences à sa mère, mais ‘chaque tentative de donner une description réaliste semble vouée à l’échec. Tout le monde était décidé à se battre à la vie à la mort. Nous avons réussi à nous retrancher de plus en plus loin dans nos positions. Nous étions épuisés, mais également contents et fiers d’avoir conquis le sommet de la célèbre colline.’ Alphie survit à la guerre et fait des études de médecine. Plus tard, il recevra la McArdle Gold Medal for Surgery.
90 Heuvelland
nistes protestants commet également des attentats contre l’autre groupe de la population. La situation dégénère et les Britanniques placent la région sous leur autorité directe, avec des troupes britanniques comme arbitre. Ce conflit complexe dominera presqu’en permanence les journaux dans les années 1970-1990. Des dizaines de tentatives de rétablir la paix échouent.
La paix après tout ? pendant des années encore. Après la neutralité dans la 2e Guerre Mondiale, le sud devient une république à part entière en 1949. Tous les liens avec l’ancien empire britannique sont coupés maintenant. Vers 1968, des problèmes surgissent en Irlande du Nord, où la moitié de la population a des origines catholico-irlandaises, alors que l’autre moitié est protestante et unioniste. Une nouvelle IRA essaie pendant près de 30 ans de rattacher le Nord à la république en semant la terreur. Un noyau dur d’unio-
En 1998, la signature de l’Accord du Vendredi Saint semble quand même aboutir à une solution politique. L’Irlande du Nord reçoit de nouveau un statut autonome au sein du Royaume-Uni, mais avec une approche intégrée pour l’ensemble de l’île et des garanties pour les deux groupes démographiques qui pourront déterminer leur avenir ensemble. L’accord de paix donne également lieu à un processus de réconciliation, dans lequel on cherche des éléments unificateurs du passé, tels que … la lutte commune à Wijtschate le 7 juin 1917.
Une poignée de main mémorable La reconnaissance du passé commun conduit à la construction d’un monument de commémoration dans le Parc de la Paix de l’Île d’Irlande à Messines. Il s’agit d’une tour ronde typiquement irlandaise de 34 m de haut. Des jeunes issus des deux groupes démographiques ont participé à sa construction. L’inauguration a lieu le 11 novembre 1998 par la présidente irlandaise Mary McAleese, la reine britannique Elizabeth II et le roi belge Albert II. Les chefs d’État de l’Irlande et du Royaume-Uni se serrent la main pour la première fois depuis l’indépendance de l’Irlande.
Heuvelland 91
N8 A19
Zonnebeke
N38
QUE FAIRE À HEUVELLAND ? R33
8
N3
Poperinge
N8
Ypres
4 9
7
6 1 5
2
8
HEUVELLAND France
Leie
3 Messines
1
Leie
Lei
e
CominesWarneton
Centre des visiteurs Het Heuvelland Sint-Laurentiusplein 1, 8956 Kemmel (Heuvelland) Ce centre des visiteurs est le point de départ idéal pour une exploration de la commune de Heuvelland. L’exposition permanente interactive Paysage et Guerre. Het Heuvelland 1914-1918 au premier étage explique et éclaircit l’influence des collines sur le déroulement de la 1er Guerre Mondiale.
2 Église Saint-Laurent Kemmel Sint-Laurentiusplein 1, 8956 Kemmel (Heuvelland)
92 Heuvelland
En 2017, l’église de Kemmel accueille l’exposition thématique ‘Du sang Irlandais et de la boue Flamande’.
3 Cratère du Spanbroekmolen Kruisstraat, 8953 Wijtschate (Heuvelland) Le cratère du Spanbroekmolen, également appelé le « Pool of Peace », est le cratère de mine le plus grand et le plus imposant de la 1er Guerre Mondiale dans le Westhoek. Il est le résultat de la déflagration de l’une des 19 mines de profondeur pendant la Bataille de Messines en 1917. 4 Bayernwald Voormezelestraat, 8953 Wijtschate (Heuvelland)
Bayernwald a été reconstruit sur la base de fouilles archéologiques et vous montre un morceau d’un réseau de tranchées des Allemands. 5 Lettenberg Lokerstraat, 8956 Kemmel (Heuvelland) Le Lettenberg abrite quatre bunkers en béton, construits par les Britanniques au printemps 1917.
français qui ont participé à la Bataille du Mont Kemmel en avril 1918.
7
Ossuaire français Kemmel Kemmelbergweg, 8956 Kemmel (Heuvelland) Au pied du flanc ouest du Mont Kemmel se trouve un cimetière français, composé de quatre fosses communes dans lesquelles reposent 5.294 soldats français. Seulement 57 d’entre eux ont pu être identifiés.
8 Wytschaete Military Cemetery et colonnes commémoratives à la mémoire des 16 e et 36 e divisions irlandaises Wijtschatestraat, 8956 Kemmel (Heuvelland)
6 Monument aux soldats français Kemmelberg, 8956 Kemmel (Heuvelland) Au sommet du Mont Kemmel se trouve Den Engel (= l’Ange), une colonne datant de 1932 à la mémoire des soldats Heuvelland 93
Ces petites colonnes marquent le point de départ de l’attaque lancée par deux divisions irlandaises en 1917 pour reconquérir Wijtschate : la 36th Ulster Division protestante et la 16th Irish Division catholique. 9 La tombe de William Redmond Godtschalckstraat, 8958 Loker (Heuvelland)
Une croix taillée en pierre dans un parterre de plantes et de fleurs. Il s’agit de la tombe du major William Redmond, homme politique irlandais et partisan de la liberté.
À PIED
94 Heuvelland
Ce circuit cycliste serpente le long des anciennes lignes du front de la 1er Guerre Mondiale et vous fait découvrir tous les endroits où une mine a explosé en 1917. Les énormes déflagrations détruisirent les positions allemandes et créèrent d’énormes cratères dans le paysage. Pendant les combats qui s’ensuivirent et l’incessant bombardement d’artillerie, des unités britanniques, irlandaises, australiennes et néo-zélandaises reconquirent la crête de Wijtschate-Messines. Point de départ Heuvelland
EN VOITURE Kraters en Mijnen wijtschate 7
Circuit la Vie au Front (87 km)
km
Découvrez l’impressionnant décor vallonnée dans lequel s’est déroulée la Bataille de Messines du 7 juin 1917. Promenez-vous le long des cratères, visitez les cimetières militaires et les nombreux monuments commémoratifs. Point de départ Wijtschate
Circuit de la Bataille de Messines (42 km)
de westhoek
WANDELROUTE
Circuit des Cratères et des Mines (7 km)
À VÉLO
Voir p. 133 Les brochures des circuits sont en vente auprès de l’Office de Tourisme de Heuvelland ou en ligne via shop.westtoer.be
de westhoek
LIFE AT THE FRO
NT
LITTLE PARIS AND THE GATEWAY TO HELL
TOURIST CAR ROUTE poperinge - heuvel
87
km
14-18 land
PROGRAMMES THÉMATIQUES À LA JOURNÉE Circuit de la Bataille des Mines
Sur les traces … d’Alphie Hanratty (voir p. 90)
Programme à la journée 10h00 – 12h00 : Musée In Flanders Fields (voir p. 7) Halles aux Draps, Grote Markt 34, 8900 Ypres 12h00 – 13h30 : Lunch 14h00 – 14h30 : Centre des Visiteurs ‘Het Heuvelland’ (voir p. 79) Sint-Laurentiusplein 1, 8956 Kemmel (Heuvelland) 14h30 – 15h00 : le Pool of Peace (voir p. 93) Kruisstraat, 8953 Wijtschate (Heuvelland)
Programme à la journée 10h00 – 10h30 : Centre des visiteurs ‘Het Heuvelland’ (voir p. 79) Sint-Laurentiusplein 1, 8956 Kemmel (Heuvelland) 10h30 – 11h00 : Église SaintLaurent à Kemmel (voir p. 79) Sint-Laurentiusplein 1, 8956 Kemmel (Heuvelland)
15h30 – 17h00 : Point d’Information Touristique à Messines (voir p. 99) Markt 1, 8957 Messines
11h00 – 12h00 : le ‘Pool of Peace’ (voir p. 93) Kruisstraat, 8953 Wijtschate (Heuvelland) 12h00 – 13h30 : lunch
Heuvelland 95
14h00 – 14h30 : la tombe de William Redmond (voir p. 94)
PLEINS FEUX SUR 41 arbres commémoratifs
Godtschalckstraat, 8958 Loker (Heuvelland)
14h30 – 15h00 : Point d’Information Touristique à Messines (voir p. 99) Markt 1, 8957 Messines 15h00 – 15h30 : Parc de la Paix (voir p. 108) Armentierssteenweg, 8957 Messines
96 Heuvelland
Les arbres commémoratifs marquent les fronts du ‘Wijtschateboog’ (Saillant de Wijt schate) et de la ‘Messines Ridge’ (Crête de Messines), qui restent inchangés à partir du 1er octobre 1914 jusqu’en juin 1917. C’est cette ligne de front bloquée qui est franchie suite à la Bataille des Mines du 7 juin 1917. Pour marquer clairement les lignes de front alliées (en bleu) et allemandes (en rouge) dans le paysage de guerre, chaque arbre est pourvu d’une corbeille métallique de couleur. Au printemps 2015, 138 ormes à haute tige sont plantés le long des lignes de front historiques de Boezinge à Sint Elooi. Grâce à ces arbres commémoratifs, le ‘Kleine Ieperboog 19141917’ reste marqué dans le paysage. Ce projet est poursuivi en 2017 sur les lignes de front dans le Heuvelland et à Messines.
Exposition d’été LUX 17 Dans le cadre du projet artistique LUX 17, sept artistes contemporains donnent leur vision sur le thème de la construction sous le titre : (To) construct. Une exposition estivale incontournable en l’église de Kemmel avec des œuvres de Mathieu Lobelle, Nadine Van Imschoot, Nancy Demeester, Joke Cardinael, Bram Terreyn, Trees Leroy et Christophe Dehaene. Cette expo dure du 1er juillet jusqu’au 27 août 2017.
LES DÉLICES DU PAYS Redmond’s Irish Pub Plus besoin d’apprendre aux Irlandais la signification de la notion de ‘convivialité’ et même le plus sobre des fantassins connaît le goût d’une Guinness. Ajoutez-y des huîtres fraîches et un air de cornemuse et you’re in heaven ! Les plats au poisson sont la spécialité de cette brasserie.
NOUVEAU LIVRE Franky Bostyn
Zero Hour
7/06/1917
0 ondergrondse strijd om de heuvelrug Wijtschate-Mesen
L’historien militaire Franky Bostyn fait le récit de la guerre souterraine précédant les explosions des mines. 15 sites entre Hill 60 dans le nord et le bois de Ploegsteert sont regardés à la loupe. Le livre est publié chez ‘Uitgeverij Davidsfonds’ et est également disponible dans le centre des visiteurs ‘Het Heuvelland’.
Dikkebusstraat 135 8958 Loker (Heuvelland) +32 (0)57 44 81 01 Retrouvez d’autres bonnes adresses à Heuvelland et dans ses environs sur www.flandersfields.be/fr
Heuvelland 97
Poperinge
Ypres
Heuvelland
98  Messines
AN
CE
Messines CominesWarneton
FR
MESSINES
Zonnebeke
POINT D’INFORMATION TOURISTIQUE (PIT)
Le PIT sur la place de Messines est le point de départ de chaque visite de cette petite ville de la paix. Il se situe dans l’ancienne mairie, un monument classé qui a été restauré et qui peut être considéré comme un exemple de l’architecture de la reconstruction. Vous y découvrirez un exposé historique de Messines au fil des siècles, mais c’est la 1er Guerre Mondiale qui occupe le
INFOS PRATIQUES Point d’Information Touristique (PIT) Markt 1 8957 Messines
PLUS D’INFOS +32 (0)57 22 17 14 info@mesen.be www.mesen.be Tous les jours : 8h30 – 17h30
premier plan. L’approche des premiers combats, les actions des troupes néo-zélandaises pendant la Bataille de Messines et la grande valeur symbolique de la Tour irlandaise de la Paix ne sont que quelquesuns des sujets traités au PIT. En plus du PIT, d’autres souvenirs et vestiges de la 1er Guerre Mondiale valent une visite à Messines et dans ses environs : le Parc de la Paix de l’île d’Irlande, le Monument néo-zélandais et le London Scottish Monument. Le Carillon de la Paix compte une cinquantaine de cloches et joue chaque quart d’heure des hymnes et de la musique folklorique des pays belligérants. Messines compte également trois cimetières du Commonwealth : Messines Ridge British Cemetery (1.503 tombes), Bethleem Farm East (43 tombes) et Bethleem Farm West Cemetery (166 tombes).
Messines 99
EXPO POINT D’INFORMATION TOURISTIQUE
100 NEW ZEALAND FACES OF MESSINES
100 visages – 100 histoires L’impact de la 1er Guerre Mondiale sur la petite nation de la Nouvelle-Zélande était énorme. Sur une population d’un peu plus d’un million d’habitants, plus de 100.000 hommes sont partis à l’autre bout du monde ‘pour y servir leur patrie’. 18.000 y ont laissé la vie et 40.000 était grièvement blessés à leur retour. Chaque famille néo-zélandaise fut, d’une manière ou d’une autre, impliquée dans le conflit. L’exposition au PIT présente 100 histoires personnelles sélectionnées avec soin qui, ensemble, donnent un visage à la société 100 Messines
néo-zélandaise dans cette période mouvementée. Chaque ‘visage/histoire’ se rattache d’une manière ou d’une autre à la Bataille de Messines du 7 juin 1917, pendant laquelle la Division néo-zélandaise et les autres troupes alliées parvinrent à reconquérir le Saillant de Messines des Allemands et de redresser ainsi le front. Cette opération réussie avait été minutieusement préparée. Elle consistait notamment à placer et à faire exploser dix-neuf mines de profondeur sous les positions allemandes. Si vous voulez en savoir plus, visitez le PIT à Messines.
Sur les traces de … Samuel Frickleton Samuel Frickleton est né en 1891 à Slamannan, en Écosse. En 1908, sa famille immigre en Nouvelle-Zélande, où il travaille dans les mines. Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, il prend du service avec ses quatre frères. Il participera brièvement aux offensives de 1915 à Gallipoli, mais est renvoyé à la maison en novembre pour des raisons d’inaptitude médicale. En avril 1916, il reprend du service et est affecté au ‘3rd Battalion New Zealand Rifle Brigade’. Le 7 juin 1917, il participe avec son bataillon à la Bataille de Messines. Pendant la prise de Messines, Frickleton est légèrement blessé, mais cela ne l’empêche pas de continuer l’attaque. Lorsque les troupes néo-zélandaises sont retenues, il décide de passer à l’action et élimine à lui seul deux postes de mitrailleurs allemands. Il recevra la Victoria Cross pour ses actes de bravoure, la plus grande distinction militaire britannique. Après avoir été blessé une seconde fois pendant cette attaque, il ne retournera pas au champ de bataille. Il survit à la guerre et meurt en 1971. Une plaque commémorative a été érigée à sa mémoire près de l’église Saint-Nicolas à Messines.
À l’autre bout du monde La Nouvelle-Zélande était une colonie de l’Empire Britannique depuis 1840, mais en 1907, l’île reçoit une forme d’autonomie sous forme de dominion. Pourtant, la Nouvelle-Zélande ne peut se passer de la mère patrie. Les produits agricoles tels que la laine, la viande et les produits laitiers trouvent des débouchées dans l’énorme Empire Britannique. Cette exportation vitale pour la Nouvelle-Zélande risque d’être compromise par la guerre. D’où les déclarations de soutien très fermes de la Nouvelle-Zélande adressée à la Grande-Bretagne, qui se charge de protéger les routes maritimes et assure ainsi le commerce Messines 101
indispensable. Mais le début de la guerre oblige 58% de la main-d’œuvre disponible à travailler pour l’armée. De ce fait, la production baisse et les prix montent. C’est en intégrant les femmes dans le marché du travail et grâce à l’exportation permanente vers la Grande-Bretagne que l’économie néo-zélandaise ne s’effondrera pas.
Service volontaire au début, puis obligatoire Au début de la guerre, la conviction dominante est que la victoire sera facile et imminente. Le recrutement de volontaires va bon train, mais très vite, les interminables listes de morts, les augmentations des prix des denrées alimentaires et un sentiment identitaire de plus en plus fort (voir p. 106) mènent à la stagnation. Fin
102 Messines
1915, le gouvernement lance un ‘système d’enregistrement national’ et apprend que plus de 200.000 hommes entrent encore en ligne de compte pour la New Zealand Expeditionary Force. Afin de maintenir à niveau le nombre de troupes dans la NZEF, la conscription est introduite en 1916.
Crise de conscience Plusieurs Néo-Zélandais s’opposeront à ce service obligatoire. Bien que certains obtiennent une exemption – surtout pour des raisons religieuses – quelque 2600 objecteurs de conscience se retrouveront en prison. Les objecteurs de conscience condamnés perdent leur droit de vote pour une période de 10 ans et sont exclus de tout emploi auprès des pouvoirs publics. Quelques-uns sont envoyés au front par
force et essaient d’y survivre avec les rations d’entretien. Ils exécutent les tâches les plus périlleuses. En 1917, le Ministre de la Défense décide que tous les hommes qui prétendent être objecteurs de conscience
La conscience de Baxter L’un des hommes envoyés au front en France en tant qu’objecteur de conscience est Archibald Baxter, né en 1881. Au printemps de 1918, il se retrouve à Abele et à Dikkebus. Il constate que beaucoup de soldats ne savent pas comment se donner une contenance en sa présence. Ils l’abordent avec un mélange de fascination, de mépris et d’indifférence. En été, il est déclaré dément – ce qu’il nie explicitement – et se fait renvoyer en Nouvelle-Zélande. Il s’occupe de nouveau de son exploitation agricole à Otago, où il mourra en 1970.
sans avoir reçu de reconnaissance officielle, doivent se présenter pour prendre du service au front occidental.
Communautés allemandes La principale vague d’émigration européenne vers la Nouvelle-Zélande a lieu dans les années 1870. Un programme d’immigration conçu par le gouvernement attire surtout des ouvriers allemands et scandinaves. Les nouveaux-venus construisent les voies ferrées et débroussaillent le « bush ». Plus tard, beaucoup de familles nombreuses risquent également la traversée. Elles constitueront l’épine dorsale de la vie rurale et de l’économie agricole en Nouvelle-Zélande. Au sein de ces communautés, éparpillées sur toute l’île, l’allemand est très courant.
Messines 103
Hystérie antiallemande L’une des victimes de cette animosité contre les Allemands est George William von Zedlitz. Cet Américain d’origine allemande arrive en Nouvelle- Zélande en 1902 et travaille comme professeur de langues modernes. Dès 1912, il est également le traducteur officiel du gouvernement néo- zélandais. Au début de la guerre, von Zedlitz indique vouloir rentrer en Allemagne en tant que bénévole de la Croix-Rouge. Ce projet ne plaît pas aux autorités et von Zedlitz perd son poste de professeur au Victoria University College en octobre 1915, suite à l’Alien Enemy Teachers Act. Il sera réhabilité après la guerre.
La 1er Guerre Mondiale compromettra l’harmonie entre les différentes communautés. Les nombreuses victimes et histoires d’épouvante dans la presse suscitent une animosité à l’égard de tout ce qui est allemand.
Les Maoris Malgré la réticence des Britanniques, les Maoris – les habitants autochtones de la Nouvelle-Zélande – auront l’occasion dès fin mai 1914 de prendre du service volontaire au sein du Contingent Autochtone, également appelé le Contingent Maori. Après des faits d’armes à Gallipoli et au front occidental, un Maori Pioneer Battalion se fait remarquer à partir de février 1916.
104 Messines
Pendant la Bataille de Messines en juin 1917, ce corps de travailleurs creusera plus de 4,5 km de tranchées et déplorera 17 morts et 155 blessés.
Lorsque le nombre de volontaires maoris commence à baisser et que le besoin de nouveaux hommes se fait pressant, le gouvernement néo-zélandais introduit également le service obligatoire pour eux. Mais pas pour toutes les tribus... uniquement pour celles dont (presque) aucun volontaire ne s’est présenté. Cela entraînera l’emprisonnement en 1917 de beaucoup de Maoris dans des camps militaires, où ils subissent le régime pénitentiaire pour objecteurs de conscience. Il en naît une profonde méfiance entre les membres des tribus et le gouvernement néo-zélandais, qui ne disparaîtra que dans les années 1990. Il n’est pas clair combien de Maoris ont participé activement à la guerre. Outre les unités ‘autochtones’, beaucoup d’entre eux se sont fait incorporer dans les divisions ‘blanches’ de la NZEF, mais aussi dans l’armée australienne.
The All Blacks Tout comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande est une nation sportive réputée. Le sport national par excellence est le rugby et les All Blacks font partie des meilleures équipes du monde. Mis à part quelques rencontres et tournois entre les équipes militaires des pays alliés, la compétition nationale est interrompue pendant la 1er Guerre Mondiale. Car tout homme qui est fit to play, est également fit to fight. Treize All Blacks laisseront la vie pendant leur service militaire, dont le célèbre David Gallagher, capitaine de 1905 à 1906. Il meurt le 4 octobre 1917 à Passendale. Les équipes des All Blacks étaient déjà mixtes avant la guerre et se composaient de néo-zélandais blancs et de Maoris. Dans l’armée, les unités mixtes favorisaient
Messines 105
également la compréhension mutuelle. George Sellars (1876) – Maori et All Black – rejoint l’Auckland Regiment en 1915. Il meurt le 7 juin 1917 pendant la Bataille de Messines, pendant qu’il portait un camarade blessé sur le dos en essayant de l’évacuer. Après lui, deux All Blacks perdront encore la vie pendant cette même bataille : Reginald Taylor et Jim McNeece. Le nom de Sellars est gravé dans le Messines Ridge New Zealand Memorial à Messines.
Les femmes au front et derrière le front Comme partout ailleurs, le rôle des femmes changera également dans la société néo- zélandaise. Elles assument non seulement le rôle des hommes sur le marché du travail pendant la guerre, elles s’engagent 106 Messines
également comme volontaires, aussi bien à la maison qu’au front. Ainsi, plus de 550 infirmières travaillent dans les hôpitaux militaires au front. Il y aura également des victimes parmi elles. Dix infirmières se noient par exemple après une attaque à la torpille contre le bateau hôpital Marquette en octobre 1915. De plus, on estime que plus de 500 Néo-Zélandaises travaillent comme volontaires dans des hôpitaux en Angleterre, en France et en Belgique. Quelques-unes parmi elles recevront la médaille de la Reine Élisabeth pour leur travail. En Nouvelle-Zélande, le conflit suscite une grande vague de solidarité avec notamment ‘Poor Little Belgium’. Diverses organisations s’affairent à tricoter des écharpes chaudes, à collecter de l’argent et à envoyer des colis avec des denrées alimentaires.
Retrousser les manches Mary Mulcahy (1892-1966) est l’une des nombreuses Néo-Zélandaises qui, suite aux conditions de guerre, retroussera les manches. Elle trouve du travail à l’administration de conscription, où elle tient les listes des candidats aptes et prépare le tirage au sort des circonscrits. Son époux est blessé pendant la bataille de Messines en juin 1917 et souffrira pendant des années du « shell shock » (traumatisme dû aux bombardements). Dès son retour à la patrie, Mary prend soin de lui.
Quels kiwis ? En participant à la guerre, les Néo-Zélandais développent une identité propre. Loin de la patrie, ils ont beaucoup plus conscience d’avoir un caractère propre. Ils préfèrent se faire appeler les ‘kiwis’ et commencent à se voir comme un peuple indépendant qui ne veut plus faire partie de l’empire britannique. Après la guerre, la Nouvelle-Zélande signera le Traité de Versailles comme nation indépendante. Mais pourquoi les appelle-t-on les Kiwis ? Les kiwis sont des oiseaux coureurs qu’on trouve uniquement en Nouvelle-Zélande et qui doivent leur nom au cri du mâle.
Messines 107
QUE FAIRE À MESSINES ? Leie
Heuvelland 1
2
4
1
Point d’Information Touristique (PIT) Markt 1, 8957 Messines Ce point d’information incite le visiteur à explorer la petite ville de Messines.
2 Église Saint-Nicolas
nce Fra
Comines-Warneton
Lei
e
3 MESSINES
Cette ancienne église abbatiale datait originalement de 1057, mais devait être complètement reconstruite après sa destruction pendant la 1er Guerre Mondiale (1928). À proximité de l’église se trouve une plaque commémorative en mémoire du soldat néo-zélandais Samuel Frickleton. 3 Le Parc de la Paix de l’île d’Irlande Armentierssteenweg, 8957 Messines
Le Parc de la Paix de l’Île d’Irlande à Messines est depuis 1998 un mémorial national dans le Westhoek. La tour ronde est un symbole typiquement irlandais et commémore tous les soldats 108 Messines
irlandais qui ont péri pendant la 1er Guerre Mondiale. Le Parc de la Paix renvoie également à la Bataille de Messines de 1917. Des jeunes originaires d’Irlande ont participé à la construction de la tour, en signe de paix et de réconciliation. 4 Berks Cemetery Extension et Plugstreet 14-18 Experience Rue de Messines 156, 7782 Ploegsteert (Comines-Warneton) À seulement 15 km d’Ypres se trouvent le Berks Cemetery Extension avec le Memorial to the Missing et le centre des visiteurs Plugstreet 14-18 Experience.
Partez à la découverte de la plus petite ville de Belgique avec l’appli de randonnée Messines Walk. Via votre smartphone ou votre tablette, vous suivez les troupes néo- zélandaises pendant leur offensive contre la ville occupée de Messines le 7 juin 1917. À télécharger dans l’Apple App Store et la Google Play Store.
Mijnenslag
À VÉLO
FIETSROUTE 14-18 - CYCLE ROUTE 14-18 ITINÉRAIRE CYCLISTE 14-18 - FAHRRADROUTE 14-18
43 km
Circuit des Pionniers (75 km) Voir p. 74
le westhoek
‘PIONIER’
Les brochures des circuits sont en vente via shop.westtoer.be
LES MAÎTRES BÉTONNEURS ALLEMANDS
DES TRANCHÉES
CIRCUIT TOURISTIQUE AUTOMOBILE 14-18 zonnebeke - wervik - wervicq-sud (f) - bousbecque (f) comines (f) - comines-warneton - messines 75
km
DÉLICES DU PAYS
À PIED
de westhoek
EN VOITURE
Café du Centre Markt 23, 8957 Messines +32 (0)476 79 18 30
Café Saint Sébastien Ieperstraat 3, 8957 Messines Retrouvez d’autres bonnes adresses à Messines et dans ses environs sur www.flandersfields.be/fr
Circuit de la Bataille de Messines (42 km) Voir p. 94
Messines 109
ROGRAMME THÉMATIQUE P À LA JOURNÉE Sur les traces de … Samuel Frickleton (voir p. 101)
de l’ANZAC Day (le 25 avril), une ‘Cérémonie de l’Aube’ y a lieu. De l’autre côté de la rue se trouve le Polygon Wood Cemetery.
Programme à la journée 10h00 – 11h00 : Point d’Information Touristique Messines (voir p. 99) Markt 1, 8957 Messines 11h00 – 12h00 : Visite de l’église et du New Zealand Memorial Park à Messines 12h00 – 13h30 : Lunch 14h00 – 15h00 : Dans le Bois du Polygone, ce sont non seulement les vestiges des bunkers de la 1er Guerre Mondiale qui témoignent des combats, mais aussi le ‘Buttes New British Cemetery’, un cimetière du Common wealth. Le ‘New Zealand Memorial’ commémore près de 383 vies perdues de la division néo-zélandaise. Un monument à la mémoire de la 5e division australienne se dresse sur la ‘Butte’. Chaque année lors
110 Messines
Lange Dreve 5, 8980 Zonnebeke
La Colonne à la mémoire de la Division néo-zélandaise au hameau de ’s Graventafel commémore le rôle de la Division néo-zélandaise pendant la Bataille de Broodseinde du 4 octobre 1917. Cette attaque lancée par les troupes ANZAC permit aux Alliés de gagner du terrain dans une deuxième phase de l’offensive. Suite à des préparations défaillantes, l’attaque s’enlisa toutefois quelques jours plus tard. ’s Graventafelstraat, 8980 Passendale (Zonnebeke) 15h00 – 16h30 : Tyne Cot Cemetery (voir p. 46) Tynecotstraat 22, 8980 Passendale (Zonnebeke)
PLEINS FEUX SUR Memorial to the Missing Dans la commune de Ploegsteert, située entre Messines et la frontière française, se trouve le Memorial to the Missing au cimetière Berks Cemetery Extension. Ce monument commémore les 11.447 soldats du Commonwealth qui sont morts des suites des accrochages quotidiens et des petites attaques en soutien aux grandes offensives. Aucun de ces soldats n’a de tombe identifiée. Chaque 1er vendredi du mois, le Last Post y est sonné à 19h. Rue de Messines 156, 7782 Ploegsteert (Comines-Warneton)
Plugstreet 14-18 Experience
difficile entre civils et militaires. À l’est se trouve Comines, occupé par les Allemands; à l’ouest se trouve Ploegsteert, où les Britanniques sont stationnés. Bien entendu, la Bataille de Messines y est également abordée, avec une attention particulière pour le rôle des troupes australiennes.
Rue de Messines 156, 7782 Ploegsteert (Comines-Warneton) +32 (0)56 48 40 00 info@rememberplugstreet.com www.plugstreet1418.com 1/04 – 30/09 : 10h – 17h le week-end : 10h – 18h 1/10 –31/03 : 10h – 17h Le 1er vendredi du mois : 10h – 19h (Last Post)
Situé à seulement 15 km d’Ypres, juste derrière le ‘Memorial to the Missing’, se trouve depuis 2013 le centre des visiteurs ‘Plugstreet 14-18 experience’. Des technologies avancées y ont été utilisées pour faire découvrir de manière interactive au visiteur les principaux moments de la 1er Guerre Mondiale dans la région de Comines-Warneton. On y évoque notamment le rapport
Messines 111
Veurne Diksmuide
LANGEMARKPOELKAPELLE
Hooglede
Alveringem
Houthulst Staden
LoReninge
LangemarkPoelkapelle
Vleteren
Poperinge
Ypres
Heuvelland Mesen
112  Langemark-Poelkapelle
Kortemark
Zonnebeke
Pendant quatre ans, Langemark-Poelkapelle fut le décor de la première conflagration mondiale. Située entre le canal Ypres-Yser et la crête entre Westrozebeke et Wijtschate, la commune fait partie du Saillant d’Ypres.
INFOS PRATIQUES Pavillon Guynemer
Brugseweg 126-128 8920 Langemark-Poelkapelle
PLUS D’INFOS Office de Tourisme Langemark-Poelkapelle
Kasteelstraat 1 8920 Langemark-Poelkapelle +32 (0)57 49 09 41 toerisme@ langemark-poelkapelle.be www.langemark- poelkapelle14-18.be
Après 4 ans, la commune avait été rasée de la carte. 100 ans plus tard, la commune organise diverses activités dans le cadre des commémorations de la 1er Guerre Mondiale. Le nouveau pavillon Guynemer abrite une exposition en deux volets qui permet au visiteur d’en apprendre davantage sur l’histoire française et l’aviation militaire. La part de l’armée française s’est avérée énorme dans l’offensive de la Troisième Bataille d’Ypres dominée par les Britanniques. Bien que les troupes françaises traversent une crise profonde en 1917, une approche plus prudente leur permit de progresser jusqu’au Vrijbos à Houthulst. 1917 était également l’année pendant laquelle l’aviation fut utilisée à grande échelle. Après avoir été uniquement utilisée à des fins d’observation, l’aviation fit désormais partie intégrante de la tactique de guerre.
Langemark-Poelkapelle 113
EXPO PAVILLON GUYNEMER
L’ARMÉE FRANÇAISE ET LA TROISIÈME BATAILLE D’YPRES
Sous pression La Bataille de Verdun en 1916 ébranle l’armée française et donne lieu à des protestations, non seulement en raison du nombre de victimes, mais également concernant les nombreuses erreurs opérationnelles. Le nombre de déserteurs ou d’insurgés augmente exponentiellement. La goutte proverbiale qui fait déborder le vase est l’échec de la Bataille du Chemin des Dames, une offensive lancée les 16 et 17 avril 1917, sous le commandement du nouveau commandant en chef français Robert Nivelle. Les nombreux sacrifices inutiles épuisent les soldats, complètement démoralisés après trois dans de guerre sans la moindre perspective de paix.
Retournement avec Pétain Et c’est à ce moment que le général Pétain prend les commandes. Il veut non seulement remonter le moral des troupes, il veut également changer la stratégie de combat française. Il n’y aura plus de grandes offensives. Pétain veut attendre le déploiement complet de l’armée américaine. 114 Langemark-Poelkapelle
Il veille également à améliorer les conditions de vie des militaires qu’il implique davantage dans les décisions tactiques sur le terrain. Il rajeunit le commandement militaire et renvoie plusieurs officiers incapables.
Incontournable L’aide française est essentielle pour la réussite de l’offensive que le feld-maréchal britannique Sir Douglas Haig envisage en Flandre. Les français sont cantonnés dans une zone allemande faiblement équipée, sur le flanc gauche de l’armée britannique. L’état-major sélectionne la 1er Armée qui se compose principalement d’unités originaires du nord de la France et qui n’est pas encore contaminée par les mutineries.
Le général Anthoine est aux commandes et à partir du 13 juin 1917, ses troupes sont déployées tout au long d’un front de 7,5 km entre Noordschote et Boezinge.
Sous les yeux des Allemands En face, la IV. Armee allemande sous le commandement du général Sixt von Armin suit le déploiement français de près. Tout comme les Français, les Allemands disposent d’une quantité d’artillerie considérable dans ce secteur, près de 200 à 300 pièces, dont la moitié sont des canons de calibre moyen ou lourd. Les Allemands ne restent pas les bras croisés et passent immédiatement à des tirs très précis.
Le plan pour août-septembre Le plan français comprend plusieurs opérations successives dans le secteur de ‘Het Sas’. L’objectif est une ligne entre ‘de Blankaart’ et le Bois de Houthulst. La 1er phase a pour objectif la prise des deux premières lignes allemandes à l’est de
l’Ieperlee. Après la consolidation du terrain conquis, on entre dans la 2e phase, une attaque contre la troisième ligne et le terrain au sud du cours d’eau Martjevaart- Sint-Jansbeek et la conquête de la ‘péninsule’ de Poesele.
La première opération (1er phase) À l’approche de l’offensive, l’artillerie prépare le terrain. Du 26 au 30 juillet, les Français lancent entre 80.000 et 100.000 obus par jour, également des obus de gaz. Le 31 juillet 1917 est le jour J : à 3h50, l’attaque est lancée. Peu avant, 54 passerelles avaient été posées au-dessus de l’Ieperlee. Bien que les artilleurs allemands parviennent à détruire quelques passages, les troupes françaises arrivent sur la rive est sans subir de trop grandes pertes. Ils y trouveront les lignes allemandes complètement détruites et abandonnées. En effet, les Allemands se sont retranchées dans leurs lignes de défense situées plus loin du front. Langemark-Poelkapelle 115
À 9h, les Français atteignent l’objectif qu’ils s’étaient posé, la Tranchée Kortekeer ou la troisième ligne allemande. À peine une heure plus tard, ils conquièrent même le village de Bikschote où toute résistance allemande a été brisée. Pendant ce temps- là, il commence à pleuvoir des cordes. Les Allemands essaient de reconquérir le terrain perdu, mais les contre-attaques échouent ou s’embourbent. Le premier jour de l’offensive, les Français perdent 1.050 hommes (morts, blessés et disparus).
116 Langemark-Poelkapelle
La suite (2e phase) L’attaque suivante est prévue pour le 16 août et l’objectif est de reconquérir les cours d’eau Martjesvaart, Sint-Jansbeek et Broen beek. Les Français commencent par mettre en déroute toute résistance sur la péninsule de Poesele, avant de lancer une attaque à l’aube. Quelques heures plus tard, les ruisseaux sont de nouveau sous le contrôle des Français. Sur le flanc gauche, les fusiliers marins conquièrent la péninsule de Poesele et le hameau de Drie Grachten (voir Hout hulst-site des Drie Grachten, p. 137).
Bilan
Offensives d’octobre Les nouveaux objectifs sont le Bois de Houthulst et ensuite la ‘péninsule’ de Luigem. Le 9 octobre 1917, la 1er phase commence par une attaque à l’aube. La progression à travers le terrain marécageux et bombardé se déroule péniblement et les défenseurs allemands vendent chèrement leur peau. Les Français finissent par atteindre le hameau de Veldhoek. Malgré le temps orageux, ils atteignent quand même la lisière du Bois de Houthulst le 22 octobre et commencement immédiatement les préparatifs pour une nouvelle attaque. Les
La 1er armée française atteint donc à chaque fois ses objectifs et le fait en subissant des pertes relativement faibles : 8.527 hommes sont blessés et 1.625 soldats périssent. Pendant les combats, 1.500 Allemands – dont 30 officiers – sont faits prisonniers par les Français. Entre 6 et 7 millions d’obus ont été lancés.
Allemands subissent une pluie de milliers d’obus. Le 26 octobre, les troupes françaises continuent leur progression. Elles franchissent le Sint-Jansbeek sans problèmes, mais doivent essuyer de lourdes pertes sous les mitraillades de la batterie allemande à hauteur d’Aschhoop. Il leur faudra attendre jusque midi avant de pouvoir forcer une percée. Les Français avaient également déjà reconquis Merkem. Après la prise de la péninsule de Luigem, l’armée française a accompli sa mission en Flandre.
Indescriptible Ambroise Harel participa aux premières vagues d’attaque du 31 juillet. Il décrit la progression pénible. Son unité atteint déjà le Broenbeek dans le courant de l’après-midi, où se trouve un grand bunker. À ce moment-là, il y a de lourds bombardements dans les alentours. Tout comme beaucoup d’autres soldats français, Harel cherche à s’abriter dans le bunker. Soudain, un obus entre par l’embrasure de la porte et explose : « Ce fut un moment indescriptible ! J’étais tombé à la renverse, sur mes pieds un homme expirait, les jambes coupées ; un cri horrible était poussé par l’ensemble des mourants. L’abri n’était plus qu’un véritable charnier d’êtres humains, les parois étaient toutes maculées de sang. »
Langemark-Poelkapelle 117
EXPO PAVILLON GUYNEMER
1917, UN MOMENT CHARNIÈRE POUR LES FORCES AÉRIENNES
Les débuts de l’aviation militaire À la veille de la 1er Guerre Mondiale, les avions sont uniquement utilisés pour des vols de reconnaissance. Mais les forces aériennes auront de plus en plus de tâches pendant la guerre. Celui qui domine l’espace aérien, peut explorer le terrain sans le moindre obstacle, observer l’adversaire et diriger son artillerie avec une plus grande précision. Très vite, les pilotes volent en groupe alors que leurs armements se développent aussi rapidement. Dès que les avions sont équipés de mitrailleuses, les premiers combats aériens ne tarderont pas à venir.
Énorme progression À partir de fin 1916, les forces aériennes allemandes subissent de grands changements. Les nouvelles unités reçoivent de meilleurs avions et les pilotes une meilleure formation. Le nombre de terrains d’aviation de la 4e armée allemande en Flandre Occidentale passe de 11 à une cinquantaine en 1917. Le Royal Flying Corps britannique connaît également une croissance exponentielle, bien que moins rapide. Au milieu de 1917, aussi bien les Britanniques que les Français disposent d’avions capables d’engager la confrontation avec 118 Langemark-Poelkapelle
les pilotes allemands. Le 26 juillet 1917, à la veille de la Troisième Bataille d’Ypres, un important combat aérien a lieu au-dessus du Bois du Polygone, opposant près de 100 avions.
Appui aérien pendant l’attaque À partir de 1917, les avions déterminent les positions et les besoins des propres forces terrestres et localisent les axes d’attaque ennemis. Grâce à l’introduction de la radiotélégraphie, les avions peuvent envoyer des informations directement aux
quartiers généraux. Par contre, la communication des forces terrestres vers les avions est moins simple. Les positions sont communiquées à l’aide de signaux lumineux ou de toiles blanches. Les pilotes répondent à l’aide de fusées, de signaux lumineux ou d’une sirène. Il arrive également qu’ils larguent un sac contenant des messages.
Ami ou ennemi ? L’armée de terre peut effectivement compter sur l’appui des avions de chasse, qui tirent sur les positions ennemies avec leurs mitrailleuses ou qui lâchent de petites bombes. Dès le premier jour de la Troisième Bataille d’Ypres, le mauvais temps, les nuages bas et la fumée des canons obligent les pilotes à voler plus bas que d’habitude. Il est difficile de discerner amis et ennemis dans ces conditions. Malgré
leur vulnérabilité face à l’artillerie de terre, les chasseurs ont un effet démoralisant sur l’adversaire et encouragent les fantassins qui attaquent à continuer leur progression.
Retenu par un câble L’observation et la photographie aériennes sont également en plein développement. Les esquisses sont déjà remplacées par des photos aériennes. Mais pouvoir interpréter
Sur les traces de Georges Guynemer Passionné de mécanique, Georges Guynemer (1894-1917) veut devenir aviateur. Au début de la guerre, Guynemer se fait engager comme mécanicien d’avion par l’armée française. Très vite, il est promu pilote. Après avoir participé aux offensives de Verdun et de la Somme (1916), Guynemer déménage avec son groupe de combat à Dunkerque, en renfort pour la Troisième Bataille d’Ypres. Avec ses 48 victoires aériennes, il est déjà une célébrité. Dans le ciel flamand, il descend encore cinq avions ennemis, jusqu’à ce fatidique 11 septembre 1917 … L’avion de Guynemer est descendu au-dessus de Poelkapelle, probablement par le pilote allemand Kurt Wissemann. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Langemark-Poelkapelle 119
ces images exige de nouvelles connaissances et est crucial. En guise de préparation à une offensive, les photos aériennes donnent les informations nécessaires à l’établissement du plan d’attaque et aident
Sur les traces de... Werner Voss
À la demande de Manfred von Richthofen, le pilote allemand Werner Voss (1897-1917) est incorporé dans le ‘Jagdstaffel 10’. Le 23 septembre 1917, ce jeune homme a déjà descendu 13 appareils dans le ciel flamand. Vers 18h25, Voss voit une patrouille de deux avions britanniques et plonge sur eux en ouvrant le feu. L’escadron 56 britannique qui opère dans les environs, voit que les deux avions britanniques sont en difficulté et lance l’attaque contre leur assaillant. Voss, âgé de 20 ans, est descendu et enterré sur place. Il est commémoré au Soldatenfriedhof à Langemark.
120 Langemark-Poelkapelle
l’infanterie à localiser rapidement les objectifs. Dorénavant, les troupes peuvent progresser en ayant des connaissances préalables sur le paysage et les concentrations des troupes ennemies. Les armées utilisent non seulement des avions, mais également des ballons pour observer les positions de l’artillerie ennemie. Une ligne téléphonique permet aux observateurs de communiquer leurs informations. Un ballon captif peut rester longtemps au même endroit.
Des dragons allemands dans le ciel Les ballons captifs en forme de cigare sont une invention datant de 1885 du major allemand von Parseval. Le type ‘Drachen’ (dragon) est rempli de l’hydrogène très inflammable qui permet de maintenir le ballon en l’air. Au moment de la mobilisation, chaque Armee allemande dispose d’une Luftschiffer Abteilung équipée de deux ballons captifs, de deux chars de matériel, d’environ 120 chevaux, d’un treuil motorisé, d’un camion téléphonique et de 180 hommes. Le câble est attaché à l’avant
Le saviez-vous ? Contrairement aux aviateurs, les observateurs dans les ballons captifs peuvent se sauver avec un parachute. Les premiers parachutes sont emballés dans une gaine attachée au gréement du ballon. L’observateur porte un harnais, relié au parachute. Lorsqu’il saute, le parachute se détache de la gaine sous l’effet de son poids. En tirant à la corde, le parachute s’ouvre.
du ballon. La gouverne est portée par l’arrière et maintenue sur place par le poids du panier d’observation qui est également fixé à l’arrière. Le panier peut porter jusqu’à deux observateurs.
Caquot français Fin 1914, les Alliés utilisent aussi des ballons d’observation, mais il s’agit de ballons sphériques qui, à grande altitude, sont ballotés par le vent. Ayant conscience du meilleur concept des ‘Drachen’ allemands, l’ingénieur français Albert Irénée Caquot crée un ballon captif en forme de cigare. Le Caquot fait son introduction dans l’armée française au début de 1915. La France produira le ballon pour toutes les forces alliées actives au front ouest.
Le saviez-vous ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un ballon captif (= un ballon retenu par un câble) n’est pas une cible facile pour les chausseurs. Les avions de chasse doivent attaquer le ballon de si près qu’ils deviennent très vulnérables face à l’artillerie antiaérienne. De plus, les déplacements d’air provoqués par l’explosion du ballon peuvent catapulter l’avion dans de lourdes turbulences. Des Balloon Busters tels que le Belge Willy Coppens sont spécialisés dans l’abattage des ballons d’observation. Langemark-Poelkapelle 121
er I Jz
Kortemark
Diksmuide
QUE FAIRE À LANGEMARK-POELKAPELLE ?
N3
6
H
Houthulst Lo-Reninge
Staden
4
LANGEMARKPOELKAPELLE
en
5
1
2
3 N8
Ypres N38
N38
1
Zonnebeke
N8
Pavillon Guynemer Brugseweg 126-128, 8920 Poelkapelle Ce nouveau pavillon porte le nom de Georges Guynemer, pilote légendaire de l’armée française.
2 Monument Guynemer Guynemerplein, 8920 Poelkapelle Monument à la mémoire de Georges Heuvelland Guynemer. Une cigogne est une référence au nom de l’unité à laquelle appartenait le pilote français.
Mesen 122 Langemark-Poelkapelle
A19
3 The Brooding Soldier Carrefour Brugseweg / Zonnebeke straat, 8920 Langemark-Poelkapelle Le ‘Canadian Forces Memorial St. Julien’, mieux connu sous le nom du ‘Canadien’ ou ‘The Brooding Soldier’, commémore le rôle des soldats canadiens pendant la 2e Bataille d’Ypres en 1915. 2.000 militaires perdirent la vie lors de la première attaque au gaz. ie Le
A19
4 Cimetière militaire allemand Langemark Klerkenstraat, 8920 Langemark En raison du nombre important de jeunes volontaires allemands ayant péri à cet endroit pendant la Première Bataille d’Ypres en 1914, ce cimetière de regroupement fut appelé le ‘Studentenfriedhof’. Aujourd’hui, plus de 44.300 soldats allemands y sont enterrés, dont la moitié dans la tombe des camarades près de l’entrée du cimetière. 5 Poelcapelle British Cemetery Brugseweg, 8920 Poelkapelle Cimetière du Commonwealth où sont inhumés 7.500 soldats, dont la plupart sont morts à l’automne 1917. Le cimetière fut créé en 1919.
À VÉLO Circuit du gaz toxique (41 km) Le 22 avril 1915, les troupes alliées cantonnées entre Steenstraete et Langemark sont touchées par le chlore qui échappe des 6.000 bouteilles de gaz. Près de 5.000 soldats et civils perdent la vie, des milliers souffriront toute leur vie des suites de cette attaque. Point de départ Langemark-Poelkapelle
de westhoek
Gifgas FIETSROUTE 14-18 - CYCLE ROUTE 14-18 ITINÉRAIRE CYCLISTE 14-18 - FAHRRADROUTE 14-18
LES DÉLICES DU PAYS ’t Oud Gemeentehuis
’t Oud Gemeentehuis héberge un B&B et une brasserie avec salon de thé. Vous pouvez y louer des vespas originales. L’ambiance y est décontractée et familiale. Quand il fait beau, la terrasse accueillante est ouverte. ’t Oud Gemeentehuis Guynemerplein 5, 8920 Poelkapelle +32 (0)494 63 30 91 www.guesthouse-poelkapelle.be Retrouvez encore d’autres bonnes adresses à Langemark-Poelkapelle et dans les environs sur www.flandersfields.be/fr
41
La brochure du circuit est en vente auprès de l’Office de Tourisme de Langemark-Poelkapelle ou en ligne via shop.westtoer.be
km
Langemark-Poelkapelle 123
PROGRAMMES THÉMATIQUES À LA JOURNÉE Sur les traces de ... Georges Guynemer (voir p. 119) Programme à la journée 09h45 – 10h45 : Monument Guynemer (voir p. 122) Guynemerplein, 8920 Poelkapelle Pavillon Guynemer (voir p. 113) Brugseweg 126-128, 8920 Poelkapelle 11h15 – 11h45 : Drie Grachten (voir p. 137) Drie Grachtensteenweg, 8650 Merkem (Houthulst)
14h45 – 15h45 : Monument aux Soldats Français Une colonne commémorative s’érige sur le sommet du Mont Kemmel depuis 1932, en commémoration des nombreux soldats français ayant péri pendant la guerre. Ils y combattirent en avril 1918 pendant la Bataille du Mont Kemmel. Le monument symbolise Victoria, la déesse romaine de la victoire, la raison pour laquelle on parle communément de « l’Ange ». Kemmelbergweg, 8956 Kemmel (Heuvelland) Cimetière militaire français « Ossuaire français » Kemmel (voir p. 93)
12h00 – 12h20 : Carrefour des Roses En 1929, des anciens combattants français inaugurèrent le ‘Carrefour des Roses’, un monument à la mémoire de leurs camarades morts pendant l’attaque allemande au gaz du 22 avril 1915. Langemarkseweg, 8900 Ypres 12h30 – 13h00 : Cimetière militaire française Saint Charles de Potyze (voir p. 37) Zonnebeekseweg 385, 8900 Ypres 13h00 : Lunch
124 Langemark-Poelkapelle
Kemmelbergweg, 8956 Kemmel (Heuvelland)
Sur les traces de ... Bernhard Johann te Löken
L’un des soldats inhumés à Langemark s’appelle Bernhard Johann te Löken. Ce tisserand originaire de Rheine en Allemagne avait 29 ans, était marié et père de deux enfants lorsqu’il prit du service en 1914. Avec son unité, il participa à la Troisième Bataille d’Ypres, notamment à une contre- attaque peu fructueuse le 20 septembre 1917. Dans la nuit suivante, Bernard fut grièvement blessé par les tirs d’artillerie ennemis. Il décéda le 21 septembre.
11h00 – 12h00 : Tyne Cot Cemetery (voir p. 46) Tynecotstraat 22, 8980 Passendale (Zonnebeke) 12h15 – 12h45 : bunker du commandement allemand Le bunker du commandement allemand datant de 1916 illustre très bien tout le savoir-faire avec lequel les Allemands bâtirent leurs constructions et leurs positions dans cette région. Visite libre. Gaverstraat, 8980 Zandvoorde (Zonnebeke) 13h00 : Lunch 14h30 – 16h30 : Musée In Flanders Fields (voir p. 7) Lakenhallen, Grote Markt 34, 8900 Ypres 16h45 – 17h30 : Bayernwald (voir p. 93)
Programme à la journée 10h00 – 10h45 : Cimetière militaire allemand Langemark (voir p. 123)
Klerkenstraat 84, 8920 Langemark
Voormezelestraat 2, 8953 Wijtschate (Heuvelland)
Attention : les billets sont uniquement disponibles auprès de l’Office de Tourisme de Heuvelland !
Langemark-Poelkapelle 125
Veurne Diksmuide
POPERINGE
Alveringem
LoReninge
Houthulst
Ypres
Zonnebe
Fr an ce Heuvelland Mesen
126  Poperinge
Staden
LangemarkPoelkapelle
Vleteren Poperinge
Kortemark
CENTRE DES VISITEURS LIJSSENTHOEK CEMETERY
Le centre des visiteurs raconte l’histoire de Lijssenthoek, le champ où s’est formé un énorme complexe d’hôpitaux d’évacuation pendant la 1er Guerre Mondiale, avec un cimetière adjacent. Vous pourrez y lire dans les journaux numérisés des hôpitaux et
INFOS PRATIQUES Centre des visiteurs Lijssenthoek Cemetery
Boescheepseweg 35a 8970 Poperinge Tous les jours de 9h à 18h Entrée gratuite. Accessible aux personnes handicapées
vous y ferez la connaissance d’une foule de personnages ayant un lien avec le site. Le calendrier présente chaque jour une autre histoire et constitue le lien entre le centre des visiteurs et le cimetière. Une animation vous montre l’expansion de Lijssent hoek, alors qu’un film de « stop-motion » illustre l’incessant va-et-vient ferroviaire. Près de 11.000 victimes sont enterrées au Lijssenthoek Cemetery, c’est-à-dire à peine 3% du nombre de malades et de blessés qui ont été évacués à l’arrière-front en passant par Lijssenthoek. Le module informatif se trouve dans la cabine d’aiguillage du centre des visiteurs.
PLUS D’INFOS Office de Tourisme Poperinge Grote Markt 1 8970 Poperinge +32 (0)57 34 66 76 toerisme@poperinge.be www.toerismepoperinge.be
Poperinge 127
MODULE INFORMATIF CENTRE DES VISITEURS LIJSSENTHOEK CEMETERY Remy Siding
L’expansion
Remy Siding est le nom du groupe hospitalier aménagé pendant la 1er Guerre Mondiale sur les terres du fermier Remi Quaghebeur. Siding signifie littéralement un embranchement. Il s’agit donc d’un arrêt où les malades et les blessés ramassés au front sont transférés à bord de trains sanitaires vers les hôpitaux dans le Nord de la France.
Les premières victimes militaires arrivèrent à Remy Siding en mai 1915. À ce moment- là, les équipements sur le site sont très limités. Il y a uniquement un hôpital d’évacuation de l’armée française. Un mois plus tard, à l’arrivée des Britanniques, ces derniers étendent le site avec deux hôpitaux d’évacuation canadiens en 1916. À l’été 1917, Remy Siding se compose de quatre hôpi-
Le saviez-vous ? L’évacuation des blessés se fait selon un système en forme d’entonnoir. Les soldats blessés et malades sont évacués du front en passant par des postes de pansement et de secours intermédiaires et sont rassemblés dans un hôpital d’évacuation, appelé Casualty Clearing Station (CCS). Dans des conditions normales, ce trajet prend environ trois heures, mais la nuit, le transfert peut durer 6 heures. De là, l’évacuation continue vers les camps de repos proches, les hôpitaux militaires dans le hinterland ou les maisons de convalescence dans leur pays natal.
128 Poperinge
taux d’évacuation ayant une capacité totale de 4000 lits. Les baraques et les tentes de l’hôpital s’étendent sur une superficie de 25 ha, soit une cinquantaine de terrains de football.
Le saviez-vous ? Au début de la guerre, les hôpitaux d’évacuation étaient encore des unités mobiles. À partir de 1915, ils déménagent vers des terrains ouverts en dehors de la ville, à une vingtaine de kilomètres du front. Un accès facile et la présence de la voie ferrée sont cruciaux à cet égard. Ce nouveau principe est mis en œuvre pour la première fois à Remy Siding.
Un silence menaçant Dès mars 1917, les médecins de service apprennent que de grandes opérations militaires sont prévues très prochainement. Les hôpitaux d’évacuation doivent se préparer à un afflux imminent de blessés. On prévoit plus de tentes, plus de personnel et plus de matériel médical. Le 3 juin 1917, le docteur Davey, commandant du CCS canadien n° 2, écrit : ‘Le silence menaçant qui nous entoure est tellement oppressant que l’éclatement accidentel d’un obus à
Quelques chiffres à propos du paysage médical autour de Poperinge, le 21 juillet 1917 : 15 ‘Casualty Clearing Stations’ réparties sur Dozinghem, Brandhoek, Remy Siding, Mendinghem et Bandaghem. Totalisant 20.000 lits, 1300 tentes et 60 baraques. Des dépôts d’approvisionnement médicaux à Dozinghem, à Proven et à Poperinge. Des laboratoires mobiles à Remy Siding, à Dozinghem, à Mendinghem et à Poperinge. Des unités radiologiques à Remy Siding et à Dozinghem. Des convois hospitaliers motorisés à Proven, à Wippenhoek Farm, près de Remy Siding, Poperinge, Winnezele, Steenvoorde et Herzele.
8 trains sanitaires dans les gares d’Hazebrouck et de Saint-Omer, 2 à Dozinghem, 2 à Bandaghem, 2 à Mendinghem, 1 à Remy Siding. 57 équipes chirurgicales supplémentaires. 40 officiers médicaux supplémentaires. 275 effectifs supplémentaires du Royal Army Medical Corps. 25 à 35 infirmières par hôpital d’évacuation. Poperinge 129
Poperinge forme un contraste surprenant.’ Les rumeurs vont bon train : ‘Demain soir, les bombardements s’intensifieront et le ‘grand spectacle’ commencera le 28 juillet.’ Confiant, le docteur Davey écrit le 30 juillet : ‘Les préparatifs supplémentaires pour le CCS doivent nous permettre d’assumer sans problème l’évacuation des blessés, à moins que l’offensive n’échoue et n’entraîne un nombre exceptionnel de victimes. Les cas abdominaux, les tibias brisés, les blessures à la tête, les victimes de toxines et les traumatisés des bombardements doivent être transférés vers des centres spécialisés. Ça vaut également pour les victimes de gaz lacrymogène. Nous disposons de huit équipes qui font des opéra-
tions et de sept officiers médicaux supplémentaires, dont moi-même.
Dans les environs Remy Siding est le plus grand complexe hospitalier de la région, mais il y a encore plusieurs autres centres dans un périmètre de 15 km. À l’approche de l’offensive prévue à l’été 1917, le commandement militaire britannique centre toute son action sur les hôpitaux d’évacuation.
Les premiers soins Le 31 juillet, Lijssenthoek connaît un pic de 6895 hospitalisations. On effectue 582
La seule Nellie Spindler, infirmière de l’hôpital au Brandhoek, reçoit un éclat d’obus dans le dos lors d’un bombardement du 21 août 1917. Elle meurt presque sur le coup des suites de ses blessures. En tant que seule femme, elle est solennellement inhumée au cimetière de Lijssenthoek.
130 Poperinge
opérations. Les autres hôpitaux d’évacuation dans les environs, tels que Proven, tournent également à plein régime. En l’espace de 24 h, tous les hôpitaux d’évacuation de la région de Poperinge, ont avalé près de 13.000 hospitalisations. Les trains sanitaires assurent l’évacuation vers l’arrière-pays : 8 trains vers Remy Siding, 7 vers Mendinghem, 4 à destination de Dozinghem. En une semaine, les 15 CCS ont recueillis près de 22.000 blessés. 817 d’entre eux ne survivront pas.
En sécurité ? Le soir du vendredi 17 août 1917, à 21h20, des avions ennemis lâchent quatre à huit bombes. Deux frappent de plein fouet le site de la CCS n° 17. Les pertes sont énormes. Des éclats d’obus volent en tous sens à quelques mètres du mess des officiers et de la division des blessés légers. 42 personnes sont blessées lors de cette attaque et 14 membres du personnel et 10 prisonniers de guerre allemands blessés laissent la vie.
Les morts sont tout proches Le cimetière est comme un miroir de la violence guerrière dans le Saillant d’Ypres. Les blessés sont évacués vers l’hôpital mobile. Ceux qui meurent, sont enterrés sur place. Avec un délai de deux à trois jours, le cimetière s’étend organiquement au fur et à mesure de l’afflux de blessés à l’hôpital et donc aussi des événements au front. Avec 10.784 pierres tombales, Lijssent hoek est aujourd’hui le plus grand cimetière d’hôpital au monde. Plus de trente nationalités y sont enterrées.
Sur les traces … des Seabrook Les trois frères australiens Seabrook prennent du service en 1916. Après leur formation, ils sont enrôlés dans le ‘17th Infantry Battalion A.I.F.’ (2e division australienne). Le 20 septembre 1917, leur unité entre en action pour la première fois, lors de la Bataille de la Route de Menin. Avant même d’atteindre le front, William Keith est grièvement blessé par un obus près de ‘Hellfire Corner’. Il est évacué vers Lijssenthoek, où il meurt le lendemain et est inhumé. Theo Leslie et George Ross quant à eux, atteindront le front, mais périront tous les deux le jour même de l’offensive. Les deux frères sont commémorés sur la Porte de Menin. Malgré le message de leur mort et la réception de trois ‘Death Plaques’, leur mère restera convaincue jusqu’à sa mort en 1929 que George Ross était encore en vie, mais qu’il avait perdu la mémoire.
Poperinge 131
I Jz IJzer
Diksmuide
er
IJz
Houthulst
N8
D94 7
QUE FAIRE À POPERINGE ? Alveringem
Lo-Reninge LangemarkPoelkapelle
D947
Vleteren
N8 A19
2 3
POPERINGE
N38
R33
France
1
Ypres
8
N3
Heuvelland
1
Lijssenthoek Military Cemetery – centre des visiteurs Boescheepseweg 35a, 8970 Poperinge De 1915 à 1920, le hameau de Lijs senthoek accueillit le plus grand hôpital d’évacuation du Saillant d’Ypres. Aujourd’hui, ce cimetière du Common wealth est un témoin de plus de quatre ans de violence guerrière. Le centre des visiteurs fait le récit de ce site unique.
2 Talbot House Gasthuisstraat 43, 8970 Poperinge Pour des centaines de milliers de soldats, cet endroit était ‘a home away from
132 Poperinge
home’, où ils trouvaient un peu d’huMesen manité, de repos et de paix. Plus d’un demi million de soldats sont passés par Talbot House entre 1915 et 1918. 3 Poteau d’exécution – Cellules des condamnés à mort Guido Gezellestraat, 8970 Poperinge Dans la cour intérieure de l’hôtel de ville de Poperinge, un poteau d’exécution rappelle les exécutions qui eurent lieu ici pendant la 1er Guerre Mondiale. À partir de 1916, les soldats condamnés à mort passaient leur dernière nuit dans les ‘cellules de la mort’ autour de la cour.
N8
À VÉLO
PLEINS FEUX SUR
Circuit ‘POP (41 km)
– VIVE LABEUR China en Poperinge 1917 – 2017 Expo – Festival urbain
Enfourchez votre bicyclette et découvrez la ville de Poperinge – ou POP comme disaient les Britanniques – le premier arrêt après l’enfer. C’est ici que les militaires nettoyèrent la boue et le sang de leurs vêtements, qu’ils firent panser leurs blessures ou qu’ils finirent par POP mourir après tout. La ville fut envahie de troupes étrangères qui vinrent s’y reposer quelques jours. Mais ce fut également l’endroit où certains parmi eux furent sanctionnés. de westhoek
FIETSROUTE 14-18 - CYCLE ROUTE 14-18 ITINÉRAIRE CYCLISTE 14-18 - FAHRRADROUTE 14-18
Une organisation de la Ville de Poperinge, en collaboration avec le curateur Gautier Platteau. Avec le soutien de Toerisme Vlaanderen et de GoneWest. Thème ?
37 km
Point de départ Poperinge
EN VOITURE Circuit La vie au front (87 km) Vous explorez la zone du front entre Poperinge et Heuvelland et vous en apprendrez davantage sur Poperinge, la Bataille de Messines en 1917 à Messines-Wijtschate et la Bataille du Mont Kemmel en 1918. Point de départ Poperinge Les brochures des circuits sont en vente auprès de l’Office du Tourisme à Poperinge ou en ligne via shop.westtoer.be
de westhoek
LIFE AT THE FRONT LITTLE PARIS AND THE GATEWAY TO HELL
TOURIST CAR ROUTE
14-18 poperinge - heuvella nd 87
km
À l’été 1917, les premiers ouvriers chinois arrivent à Poperinge. Ils travaillent au service de l’armée britannique et resteront jusqu’en 1920. Ils sont hébergés dans des camps à part et ont leurs propres rites. L’exposition Vive Labeur raconte leur histoire. Vive Labeur présente également des œuvres des photographes Stephan Vanfleteren et Sanne Dewilde qui sont partis en Chine à la recherche des racines de l’ouvrier chinois de la 1er Guerre Mondiale. La reportrice Poperinge 133
Lieselotte Vandamme a traversé le Westhoek et a recueilli des histoires de guerre captivantes sur les ouvriers chinois. Les samedi 2 et dimanche 3 septembre 2017, le festival Cyrus de la ville de Poperinge se dotera d’un look chinois spécial : China back in town, avec un buffet chinois, des cortèges de dragons, des cérémonies de thé, un ‘pop-up China-store’, des ateliers de calligraphie, des numéros de musique et d’acrobatie chinoise. TIP : Il y a également la première du théâtre d’ombres chinoises Lastpost, une production de Lize Pede, metteur en scène de théâtre. De plus, le film canadien Tricks on the dead de Jordan Paterson racontant l’histoire du China Labour Corps sera projeté pour la première fois en Europe. Infos pratiques Expo 01/07 jusqu’au 17/09/2017 Gasthuiskapel Poperinge Festival urbain 2 – 3/09/2017 À plusieurs endroits à Poperinge
DÉLICES DU PAYS Restaurant ’t Jagershof Bankelindeweg 58 8972 Krombeke (Poperinge) +32 (0)57 33 55 25
’t Jagershof est situé près des bois de Sixte et du domaine du château De Lovie. Vous pouvez y savourer aussi bien un snack rapide qu’un menu complet. Le grenier accueille une exposition unique composée d’une multitude d’objets, d’uniformes et de documents qui brossent un tableau de la 1er Guerre Mondiale dans cette région. Les extraits des journaux intimes de deux frères de l’abbaye de Saint-Sixte sont le fil conducteur de l’exposition.
Plus d’infos www.poperinge14-18.be
Retrouvez encore d’autres bonnes adresses à Poperinge et dans les environs sur www.flandersfields.be/fr
134 Poperinge
PROGRAMME THÉMATIQUE À LA JOURNÉE Sur les traces des … Seabrook (voir p. 131) Programme 10h00 – 12h00 : Memorial Museum Passchendaele 1917 (voir p. 45) Berten Pilstraat 5, 8980 Zonnebeke 12h00 – 13h30 : Lunch 13h30 – 14h30 : bois du Polygone (voir p. 71)
Lange Dreve 5, 8980 Zonnebeke
15h00 – 15h30 : Porte de Menin Ce monument est le plus célèbre mémorial de guerre du Common wealth en Flandre. Les panneaux de pierre sont tapissés des noms des 54.896 soldats morts au combat, dont les frères Theo Leslie et George Ross Seabrook.
Menenstraat, 8900 Ypres
16h00 – 17h00 : Lijssenthoek Military Cemetery Visitez la tombe de William Keith Seabrook Boescheepseweg 35, 8970 Poperinge
Besoin d’inspiration pour une excursion ? Consultez le site www.flandersfields.be/fr/1917 et découvrez toutes nos suggestions !
Poperinge 135
Koekelare
Veurne
HOUTHULST Alveringem
Diksmuide
Hooglede Houthulst
LoReninge
Vleteren
Kortemark
Ypres
LangemarkPoelkapelle
Poperinge
Zonnebeke
Heuvelland Mesen
136  Houthulst
Staden
CIMETIÈRE MILITAIRE BELGE & DRIE GRACHTEN
Il y a deux modules informatifs à Houthulst: un premier dans le bois de Houthulst près du Cimetière militaire belge et un deuxième au hameau de Drie Grachten. Le module dans le bois de Houthulst – également appelé le ‘Vrijbos’ – montre l’impact des munitions utilisées sur le paysage, à
INFOS PRATIQUES Cimetière Militaire belge Poelkapellestraat 44 8650 Houthulst
l’époque et aujourd’hui. Pendant la 1er Guerre Mondiale, le bois abritait une vaste installation d’artillerie allemande. Après la guerre, un terrain a été aménagé comme site de destruction d’explosifs. Aujourd’hui, les hommes du SEDEE-DOVO, le Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs, sont toujours en train d’enlever des projectiles de la 1er guerre. Au hameau de Drie Grachten se trouve un module consacré à la prise de la position par le bataillon français de fusiliers marins, pendant la Troisième Bataille d’Ypres à l’été 1917.
Drie Grachten
Ieperleedijkstraat 8650 Houthulst
PLUS D’INFOS Office de Tourisme Houthulst Markt 17, 8650 Houthulst +32 (0) 51 46 08 94 toerisme@houthulst.be www.houthulst.be
Houthulst 137
MODULE INFORMATIF CIMETIÈRE MILITAIRE BELGE
MUNITIONS 1917-2017
Conquérir et reconquérir
Le 20 octobre 1914, le Bois de Houthulst est envahi par l’ennemi. Au fil des années, les Allemands le transforment en une forteresse, où ils déploient également une partie importante de leur artillerie (lourde). Pendant la Troisième Bataille d’Ypres, les Britanniques et les Français essaient de reconquérir le Vrijbos. Une impitoyable pluie d’obus et de bombes est larguée sur la zone. Rien que pendant les tirs préparatoires, 4,2 millions de projectiles sont lancés sur tout le front de cette offensive. Les Allemands ripostent mais leurs canons s’embourbent dans le terrain marécageux au fil des pilonnages, l’approvisionnement en munitions est paralysé par les allées boueuses et leur vue est entravée par les nombreux arbres brisés ou tombés. Néanmoins, les Alliés ne parviendront pas à reconquérir le Bois de Houthulst. Entretemps, le terrain a été complètement détruit et réduit en un marais. Le sous-sol est truffé d’explosifs dont une partie n’a jamais explosé. 138 Houthulst
Le saviez-vous ? Près de 1,5 milliard d’obus ont été lancés pendant la 1er Guerre Mondiale. 25% de ces obus n’ont jamais explosé et 5 à 10% contiennent des substances toxiques. Après la guerre, on retrouve jusqu’à 5.000 kilos d’explosifs ou de restes d’explosifs lors du nivellement d’un terrain d’un hectare. À certains endroits dans le Westhoek, le sol contient plus des 5 engins explosifs par mètre carre. 100 ans après, des explosifs rouillés continuent à faire surface.
À force de bras Après la guerre, l’assainissement du sol dans la région du front est une priorité absolue. Les tranchées, les cratères et les puits creusés par les obus doivent être comblés et les engins de guerre doivent être évacués. C’est la population belge même qui se charge du gros de l’œuvre.
considérable, aussi bien pour les adultes téméraires que pour les enfants curieux.
Le gouvernement nettoie
Les civils retournés veulent remettre à flot leur région le plus vite possible. Des ouvriers rémunérés sont encore stimulés davantage parce que chaque morceau de métal trouvé leur rapporte un bonus. Dans les années 1920-1921, il s’agit de près de 30.000 hommes qui travaillent dans la région du front. Dans des conditions pareilles, les accidents sont inévitables. Les paysans qui labourent leur champs ou des civils qui bêchent leur jardin risquent fort de tomber sur un engin de guerre. Et lorsqu’ils veulent enlever eux-mêmes l’anneau en cuivre de l’obus au marteau et au ciseau, ils risquent leur vie. Mais les dépôts de munitions abandonnés et les explosifs disséminés un peu partout dans la région forment un risque
Le saviez-vous ?
Malgré l’énorme opposition de la population, le gouvernement comprend qu’il devra également passer à l’action. En 1920, il instaure un Service pour la Destruction des Munitions qui se chargera de l’assainissement de manière structurelle et à grande échelle. C’est à cette fin que le terrain de destruction est aménagé dans le Vrijbos fin 1920. Il s’avère très vite que le travail prendra plus d’un an et aussi bien le service que le terrain dans le Vrijbos recevront un caractère permanent.
Aujourd’hui encore ? Aujourd’hui, le SEDEE-DOVO est toujours en train d’enlever les munitions de la 1er et de la 2e Guerre Mondiale sur le territoire belge. Chaque année, le service reçoit en moyenne 3.500 appels et ramasse 250 tonnes de munitions. 10 tonnes représentent des ‘munitions problématiques’ du Westhoek, également appelées la ‘récolte de fer’.
Des ouvriers chinois et des troupes coloniales françaises d’Indochine ont participé à l’enlèvement des explosifs respectivement dans la région d’Ypres et dans la région de Staden. Des prisonniers de guerre allemands et des troupes auxiliaires belges du génie ont été mis à l’œuvre pour nettoyer le terrain.
Houthulst 139
MODULE INFORMATIF
DRIE GRACHTEN
‘Drie Grachten’ (littéralement: les trois fossés) est un hameau à Merkem-Houthulst où trois cours d’eau – l’Ieperlee, le canal Ypres-Yser et le Martjesvaart – et la chaussée Noordschote-Luigem se croisent. Pendant la 1er Guerre Mondiale, le carrefour des ‘Drie Grachten’ sera le décor d’une lutte acharnée à deux reprises. Entre-temps, les deux parties belligérantes continuèrent à s’observer de près et à se faire du mail.
Le saviez-vous ? Les fusiliers marins français ont également participé aux combats dans le Westhoek. Au début de la guerre, la brigade placée sous le commandement de l’amiral Ronarc’h défend la ville de Dixmude contre les Allemands. Avec l’aide des troupes belges, ils résisteront longuement, mais en vain. Les pertes sont telles que l’unité est dissoute. Un an plus tard, en novembre 1915, les restes forment un bataillon qui, sous le commandement du capitaine réserviste Maupeou d’Ableiges, participera à la Troisième Bataille d’Ypres à l’été 1917.
cable parce qu’elle se situe sur un talus. Depuis la tête de pont de Drie Grachten, les troupes coloniales françaises (les Zouaves) essaient de repousser les troupes allemandes, mais leur tentative échoue, tout comme la contre-attaque allemande. Au printemps 1915, une nouvelle offensive allemande aboutira à la prise de Drie Grachten.
Un avant-poste allemand fortifié Automne 1914 Une première confrontation a lieu en octobre 1914 pendant la Bataille de l’Yser. Dans leur progression, les Allemands envahissent le hameau de Luigem qui, suite à l’inondation déclenchée par les Belges en novembre, devient une péninsule. La chaussée vers Noordschote reste prati140 Houthulst
De 1915 jusqu’au milieu de 1917, Drie Grachten, Luigem et Merkem font partie du secteur de repos des Allemands. À l’est du canal Ypres-Yser, une tranchée de combat s’étend vers le sud. Au total, Drie Grachten se compose d’une ligne de feu d’environ 400 mètres avec des affûts pour mitrailleuses et 27 bunkers pouvant héberger 300 soldats en tout. Ces bunkers font 3 à 4 m de long et 2,5 m de large avec des
Succès français en 1917
murs d’une épaisseur de 1 m. Les murs sont en béton armé et le toit est renforcé par des rails. Les tranchées entre les bunkers sont également renforcées par des plaques de béton et des sacs de sable.
La situation change à l’été 1917 lorsque les fusiliers marins français parviennent, dans le cadre de la Troisième Bataille d’Ypres, à conquérir l’avant-poste au pont de Drie Grachten. Le bataillon des fusiliers marins appartient au 1er corps d’armée sous le général Lacapelle de la 1er armée française et se compose de quatre compagnies de tirailleurs et d’une compagnie de mitrailleurs. Le 30 juillet 1917, les Français sont transférés du littoral au cantonnement à Oost-Vleteren où ils se tiennent prêts à intervenir. Le 16 août, une section de la 4e compagnie des fusiliers marins sous le commandement de Jean Dubois conquiert, contre toute attente, la tête de pont de Drie Grachten qu’on croyait imprenable.
Sur la plaque sensible La prise de Drie Grachten par les Français ne reste pas inaperçue grâce au travail de photographes de guerre tels que Paul Castelnau. Au service de l’armée française, ils portent un témoignage sur la guerre via leur photographie. Leurs images sont utilisées à des fins de propagande pour la machine de guerre. La victoire à Drie Grachten est bien évidemment un énorme coup de pouce pour les Français. La photo prise par Castelnau des ‘héros de Drie Grachten’ est remarquable parce qu’elle est en couleur. C’est ce qu’on appelle la photographie autochrome, chose assez rare à l’époque. Houthulst 141
r
ze
IJ
QUE FAIRE À HOUTHULST ? N35
N35
IJz e
r
Kortemark
IJzer
Diksmuide
2
N3
3
HOUTHULST
6
Hoogled
1
Staden
N8
Lo-Reninge
Langemark-Poelkapelle
Vleteren
1
R33
Cimetière militaire belge Poelkapellestraat, 8650 Houthulst Ce cimetière militaire en Nlisière du bois 8 de Houthulst est créé après la 1er Guerre Mondiale et compte 1.723 tombes belges. La plupart des soldats enterN38 rés ici ont péri le 28 ou le 29 septembre 1918. Ieper
3 Moulin de la Paix Molenweg 10, 8650 Klerken (Houthulst) Situé àA une altitude de 43 mètres, ce 19 moulin fut aménagé en poste d’obserZonnebeke vation par les Allemands. Après des travaux de rénovation, le moulin est de N8 nouveau accessible au public. Vous y avez une vue imprenable sur l’ancienne région du front. A19
2 Drie Grachten Drie Grachtensteenweg, 8650 Merkem (Houthulst) À VÉLO Il n’y a plus de vestiges de la 1er Guerre Mondiale sur ce site, mais c’est à cet endroit que se trouvait un avant-poste Leie Circuit le Hinterland important. En novembre 1914, les Alleallemand (52 km) mands conquièrent cette zone sur les Ce circuit vous fait découvrir une partie de Zouaves français et la transforment en Heuvelland l’ancienne « Operationsgebiet », la zone bastion. En 1917, les fusiliers marins juste derrière le front allemand. Prenez le français reconquièrent la position après Mesen temps d’admirer quelques panoramas sude lourds bombardements. blimes. Situés en hauteur, le Moulin de la 142 Houthulst
Paix à Klerken, l’église de Hooglede et le Panorama Stadenberg étaient des endroits très stratégiques pendant la guerre. Le circuit passe également par plusieurs témoins impressionnants de la guerre dans ce hinterland allemand: le cimetière militaire allemand à Hooglede, le cimetière militaire belge à Houthulst et le circuit du Vrijbos comme ancienne ligne d’approvisionnement vers le front.
Les brochures des circuits sont en vente auprès de l’Office de Tourisme de Hout hulst ou en ligne via shop.westtoer.be
LES DÉLICES DU PAYS De BOOT vzw
Point de départ Houthulst, Hooglede ou Staden
EN VOITURE Le No Man’s Land (68 km) Ce circuit vous fait découvrir la zone située entre le secteur allié et le secteur ennemi, le no man’s land entre Langemark et Dix mude. C’est dans cette zone du front que le 22 avril 1915, les Allemands utilisent pour la première fois le gaz. C’est à Langemark que naît le mythe des jeunes Allemands qui se sacrifient pour leur patrie. Lors de l’Offensive finale en 1918, les soldats belges reconquièrent le « Vrijbos » à Houthulst. Durant toute la guerre, Dixmude reste un secteur dangereux du front. Une fois la guerre terminée, la ville réduite en ruines doit entamer sa longue reconstruction, brique après brique. Pour l’ancien combattant flamand, l’ancien champ de bataille devient un NIEMANDSLAND lieu de pèlerinage et de commémoration. de westhoek
EEN FRONT IN BEWEGING
TOERISTISCHE AUTOROUTE 14-18
diksmuide - langemark-poelkapelle
Les bateaux de « De BOOT » sont amarrés dans le Canal Ypres-Yser au pont de Drie Grachten à Merkem, un carrefour récréatif entre les villes d’Ypres (14km), Dixmude (10 km), Houthulst (10 km) et Lo-Reninge (8km). C’est le point de départ idéal pour explorer la région soit à vélo, soit en canot solaire ou en canoë, à pied, en chariot ou au mulet. Le bateau « De Boot » propose des circuits et des programmes à la carte sur la 1er Guerre Mondiale et l’écologie. En été, le bar est ouvert tous les jours et vous pouvez déguster la bière maison exclusive Tisnatindebroeken. Plusieurs cartes de randonnées pédestres et cyclistes y sont en vente. Ieperleedijkstraat 1a, 8650 Houthulst (Merkem) +32 475 21 43 20 www.deboot.be
68 km
Point de départ Dixmude
Retrouvez encore d’autres bonnes adresses à Houthulst et dans les environs sur www.flandersfields.be/fr Houthulst 143
ÉVÉNEMENTS DE LONGUE DURÉE 24/04 – 11/11
Ypres – Porte de Menin & Musée in Flanders Fields Le retour des lions
voulez en savoir plus ? Visitez la petite exposition au Musée In Flanders Fields consacrée à l’histoire des lions. www.toerismeieper.be
05/05 – 15/09
Langemark-Poelkapelle – Maison Communale Expo – Wilhelm Morgner
L’expressionniste allemand Wilhelm Morgner perdit la vie sur le champ de bataille près de Langemark en 1917, à peine âgé de 26 ans. Il laissa néanmoins une œuvre impressionnante, illustrant clairement son admiration pour entre autres Vincent Van Gogh. www.langemark-poelkapelle14-18.be Pendant de longues années, l’une des deux portes de la ville fortifiée d’Ypres était flanquée de deux lions en pierre calcaire sur un socle. Pendant la 1er Guerre Mondiale, les troupes alliées s’en allaient au champ de bataille en passant par cette porte. En 1936, Ypres offrit les ‘gardiens’ au gouvernement australien. Depuis lors, ils se trouvent à l’entrée de l’Australian War Memorial à Canberra. En 2017, ils reviendront temporairement dans leur ville d’origine, où ils pourront être admirés sur le pont près de la Porte de Menin. Vous
144 Événements de longue durée
06/05 – 1/07
Poperinge – Talbot House Expo – The Pool of Peace
Le cratère du moulin du Spanbroek est le résultat de la déflagration d’une mine souterraine pendant la Bataille de Messines du 7 juin 1917. Aujourd’hui, le cratère est un étang profond de 129 mètres de diamètre, situé dans un cadre naturel idyllique. Il fut pertinemment baptisé ‘The Pool of Peace’. www.talbothouse.be
01/07 – 10/11
01/07 – 17/09
Zonnebeke
Poperinge – Gasthuiskapel (Chapelle de l’Hospice)
Tag for Remembrance Project
Tout le monde peut laisser un message de paix au MMP1917, le centre des visiteurs du Tyne Cot Cemetery ou en ligne sur www.passchendaele2017.org. Une sélection de ces messages sera gravée dans des plaques, qui seront à leur tour intégrées dans une œuvre d’art permanente qui sera érigée dans le Passchendaele Memorial Park ou le Memorial Museum Passchendaele 1917. www.passchendaele2017.org
Expo
– VIVE LABEUR
À l’été 1917, les premiers ouvriers chinois arrivèrent à Poperinge. Ils travaillèrent au service de l’armée britannique, furent hébergés dans des camps à part et avaient leurs propres rites. En plus d’un volet historique, Vive Labeur offre également un regard contemporain sur l’histoire. Les photographes Stephan Vanfleteren et Sanne Dewilde partent en Chine à la recherche des origines de l’ouvrier chinois de la 1er Guerre Mondiale. Dans le Westhoek, Lieselotte Vandamme recueille des histoires captivantes sur les ouvriers chinois. www.poperinge14-18.be
Visite unique au site du SEDEE à Poelkapelle Les 2 juin, 7 juillet, 25 août, 8 septembre, 13 octobre et 10 novembre 2017, le public pourra découvrir pour la première fois les installations de démantèlement du SEDEE, situées en lisière du bois de Houthulst. Les personnes intéressées doivent impérativement s’enregistrer à l’avance. Seuls les titulaires d’une carte d’enseignant et les membres d’une association historique entrent en ligne de compte. Le site accueillera au maximum 120 visiteurs par jour, ne tardez donc pas à vous inscrire. @ 14-18@warheritage.be Événements de longue durée 145
CALENDRIER JUIN 06/06
Ypres – CC Het Perron
Balade Richard Howard & concert Made In The Great War par Sam Sweeney’s Fiddle
Dans les années 1990, Sam Sweeney acheta un nouveau violon avec l’inscription ‘R.S. Howard 1915’. L’instrument était inachevé parce que son fabricant fut appelé sous les drapeaux en 1916. Ses recherches conduisirent Sweeney aux champs de bataille autour d’Ypres et au Woods Cemetery à Zillebeke, où il trouva la tombe de Richard Howard. De cette quête est né Made in the Great War, un concert narratif que Sweeny présentera à Ypres, à la veille du centenaire de la mort d’Howard. Le concert sera précédé d’une balade : ‘sur les traces de Richard Howard’. www.acci.be (concert) www.vriendeniff.be (balade)
07/06 – 04h10
Loker (Heuvelland) – Redmond’s Pub
Randonnée William Redmond Randonnée en mémoire de William Redmond, le nationaliste et politicien irlandais qui, en tant que major, avait le commandement d’une partie des troupes irlandaises 146 Calendrier
le 7 juin 1917 lors de l’offensive à Wijtschate. Lors de cette attaque, Redmond fut très vite mortellement blessé. Cette randonnée d’une dizaine de kilomètres vous conduit le long des cratères des mines devant Wijt schate, en passant par le Lindenhoek et le mont Kemmel, jusqu’à la tombe de Redmond à Loker. www.vriendeniff.be
07/06
Messines, Comines-Warneton et Heuvelland Cérémonies commémoratives à l’occasion du Centenaire de la Bataille de Messines
08h00 : Cérémonie Nouvelle-Zélande (Messines Ridge Cemetery, Messines) 11h00 : Cérémonie Australie (Strand Military Cemetery, Comines-Warneton) 14h00 : Cérémonie commémorative Irlande, Irlande du Nord/RU (Parc de la Paix de l’île d’Irlande, Messines) 16h00 : Cérémonie de clôture Irlande, Irlande du Nord/RU (Wytschaete Military Cemetery à Heuvelland) 19h30 : Cérémonie de clôture Nouvelle-Zélande (New Zealand Memorial à Messines) www.zerohour.be
10/06 – 18h30
Heuvelland – Près du hangar au carrefour Kemmelseweg-Vierstraat Zero Hour : Concerts commémoratifs
Concert de commémoration international avec des artistes en provenance de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l’Irlande et de la Flandre (Ozark Henry & Wannes Cappelle), en collaboration avec l’Irlande du Nord/RU et l’Harmonie Royale Ypriana. www.zerohour.be
JUILLET 24/07
Ypres
90e anniversaire de la Porte de Menin
10/06 – 22h00
Heuvelland – Kemmelseweg Front de Cratères
100 ans après la Bataille de Messines, le happening de son et lumière ‘le Front de Cratères’ aura lieu dans le paysage historique de Heuvelland, caractérisé par les cratères. Le paysage sonore sera assuré en live par le groupe canadien Godspeed You! Black Emperor. Le bleu fluorescent, la lumière jaune blanc des bougies, des images historiques et le paysage marqué de cicatrices sont les éléments de base de l’installation de sculptures de l’artiste Shelbatra Jashari.
Événement organisé par la Commonwealth War Graves Commission en coopération avec The Last Post Association et la ville d’Ypres à l’occasion du 90e anniversaire de la Porte de Menin. www.cwgc.org
29 – 30/07
Zonnebeke – Domaine du Château Week-end thématique Passchendaele
Week-end muséal axé sur la ‘Living History’. Plus de 100 figurants de Belgique et ailleurs évoquent l’histoire des troupes pendant la Bataille de Passendale. www.passchendaele2017.org www.gonewest.be www.kraterfront.be Calendrier 147
30 – 31/07
Ypres & Zonnebeke
Commémoration officielle du Centenaire de la Bataille de Passendale – la Troisième Bataille d’Ypres
avec une cérémonie officielle à 13h. Pour avoir une chance d’assister à cette cérémonie il était obligatoire de s’enregistrer, mais le MMP1917 et la commune de Zonnebeke proposent un programme alternatif à tous ceux qui n’ont pu obtenir de billet. À l’aube, il y a une Dawn Walk guidée de 8 et de 12 km jusqu’au domaine du château à Zonnebeke, suivie d’une visite libre au Musée. À midi, tous les visiteurs peuvent savourer un pique-nique en suivant la cérémonie au Tyne Cot Cemetery sur grand écran. www.toerismeieper.be www.passchendaele2017.org
31/07 – 05h30
Langemark-Poelkapelle – Welsh National Memorial Park Le 31 juillet 1917, les troupes Britanniques engagèrent la Bataille de Passendale. Les combats firent un demi million de victimes, pour seulement 8 km de gain de terrain. Cent ans plus tard, les autorités britanniques – avec la participation de beaucoup d’autres partenaires – organisent une série de cérémonies commémoratives officielles. Le dimanche soir 30 juillet, un Last Post spécial aura lieu à 20h sous la Porte de Menin à Ypres à 20h, suivi de concerts et d’une projection multimédia sur la façade de la Halle aux Draps. Le lendemain, l’attention se portera sur Zonnebeke, sur les 12.000 tombes du Tyne Cot Cemetery et les 35.000 noms gravés dans le mémorial éponyme,
148 Calendrier
Dawn Service pour la 3rd Battle of Ypres-Passchendaele Campaign Cérémonie à l’aube. www.langemark-poelkapelle14-18.be
31/07 – 10h00
Ypres (Boezinge) – Artillery Wood Cemetery Commémoration Hedd Wyn
Le poète gallois Hedd Wyn perdit la vie le premier jour de la Troisième Bataille d’Ypres. Le monument à sa mémoire est érigé près de la dernière demeure de Wyn à l’Artillery Wood Cemetery. www.langemark-poelkapelle14-18.be
31/07 – 16h00
Langemark-Poelkapelle – Welsh National Memorial Park Cérémonie galloise
AOÛT 19/08
Zonnebeke – Monument écossais au Frezenberg Commémoration
Cérémonie organisée pour les soldats d’origine écossaise et sud-africaine morts pendant la Troisième Bataille de Passendale du 31 juillet au 20 août 1917. La commémoration a lieu au Frezenberg à Zonnebeke, où se dresse le monument écossais, inauguré en 2007 en présence de près de 1.200 personnes. www.passchendaele2017.org
Cérémonie organisée par le gouvernement gallois, pour les gallois. Uniquement réservée aux titulaires d’un ticket. www.langemark-poelkapelle14-18.be
31/07 – 18h30 ou 19h30
Ypres (Boezinge) – Artillery Wood Cemetery
Commémoration Francis Ledwidge Le poète irlandais Francis Ledwidge perdit la vie le premier jour de la Troisième Bataille d’Ypres. Le monument à sa mémoire est érigé près de la dernière demeure de Ledwidge à l’Artillery Wood Cemetery. Organisation VIFF en coopération avec l’ambassade irlandaise et le Francis Ledwidge Cottage Museum irlandais www.vriendeniff.be
19 – 20/08
Zonnebeke – Domaine du Château
Week-end thématique écossais The Long Road to Passchendaele Le week-end thématique commence par une commémoration au monument écossais sur le Frezenberg à Zonnebeke (voir p. 72). Le samedi à 20h15 au domaine du château se tiendra un défilé de corps de cornemuses et un spectacle de son et lumière. Le dimanche à partir de 11 h, le programme comprend également des activités typiquement écossaises, telles que des Highland Games, des démonstrations avec des rapaces, des dégustations de spécialités écossaises … www.passchendaele2017.org
Calendrier 149
SEPTEMBRE 2 – 3/09
Poperinge
Festival urbain chinois Vive Labeur
Le festival Cyrus de la ville de Poperinge se place sous le thème China back in town, avec un buffet chinois, des cortèges de dragons, des cérémonies de thé, un ‘pop-up China-store’, des ateliers de calligraphie, des numéros de musique et d’acrobatie chinoise. Vous pourrez également assister à la première du théâtre d’ombres chinoises Lastpost (Lize Pede) et à la première projection en Europe du film canadien Tricks on the dead de Jordan Paterson racontant l’histoire du China Labour Corps. www.poperinge14-18.be
08 – 10/09 – Cérémonie 11/09
Langemark-Poelkapelle
Week-end thématique commémoration Guynemer Le Centenaire
Le pilote français Georges Guynemer disparut au-dessus de Poelkapelle le 11 septembre 1917 sans laisser de traces. www.langemark-poelkapelle14-18.be 150 Calendrier
15 – 16/09
Ypres – Cathédrale Saint-Martin
A Symphony of Trees van Piet Swerts
L’orchestre symphonique de Flandre, David Angus, Lee Bisset et Thomas Blondelle rendent hommage à Ypres et au poète- compositeur Ivor Gurney. www.toerismeieper.be
26/09
Zonnebeke – Buttes New British Cemetery
Dawn Service & première journée de plantation du Bois de la Paix Il y a 100 ans, le site du Buttes New British Cemetery fut le décor d’une lutte sanglante. La 5e Division australienne conquit le Bois du Polygone à cette époque. Plus de 500 australiens sont enterrés dans le cimetière et c’est pour cette raison que le gouvernement australien y organise un Dawn Service (cérémonie de l’aube), avec la participation du MMP1917 et la commune de Zonnebeke. À l’aube, des navettes conduiront les participants au Black Watch Corner, d’où partira une promenade jusqu’au cimetière en passant par le Bois du Polygone. L’enregistrement est obligatoire pour pouvoir assister à la cérémonie. Ce même jour, vous pourrez également participer à de nombreuses activités thématiques sur le domaine du château de Zonnebeke. www.passchendaele2017.org
26/09
Zonnebeke – Bois du Polygone Bois de la Paix
OCTOBRE 06/10 – 14h00
Menin (Wevelgem) – Cimetière militaire Allemand Cérémonie du centenaire de Menenwald 07 – 08/10
Menin
Week-end commémoratif Volksbund | www.volksbund.de
06 – 08/10
Langemark-Poelkapelle
Tank Event – Bataille de Poelkapelle Le projet du Bois de la Paix prévoit qu’en 2017 – l’année du centenaire de la Bataille de Passendale – un arbre sera planté pour chaque militaire tombé au combat et enterré dans l’un des deux cimetières du Bois du Polygone : le Buttes New British Cemetery et le Polygon Wood Cemetery. Au centre du bois sera installé un monument à l’honneur de tous les militaires disparus. Le Bois de la Paix perpétue la mémoire des morts de la 1er Guerre Mondiale. A cet effet, on a prévu deux jours symboliques pour planter les arbres : le 26 septembre et le 12 octobre. Via un système d’enregistrement en ligne, tout le monde peut planter un arbre pour un militaire mort au combat. www.passchendaele2017.org
Événement pendant lequel un char roulera de Saint-Julien jusqu’à Poelkapelle. www.langemark-poelkapelle14-18.be
Calendrier 151
12/10
14/10
Zonnebeke
Zonnebeke – Tyne Cot Cemetery
Cérémonie commémorative néo-zélandaise Le 12 octobre 1917, la Division néo-zélandaise s’apprête à conquérir Bellevue Spur et le secteur nord de Passendale. En moins de quatre heures, les Néo-Zélandais durent déplorer 2.700 pertes, dont 846 morts, alors que le front avança d’à peine 400 mètres. Cent ans plus tard, les autorités néo-zélandaises, le MMP1917 et la commune de Zonnebeke commémorent cette journée sanglante. Les commémorations commencent par une cérémonie au Tyne Cot Cemetery et se terminent par un Sunset Service au Buttes New British Cemetery. Le MMP1917 organise des activités thématiques au domaine du château de Zonnebeke. www.passchendaele2017.org
12/10
Zonnebeke – Bois Polygone Bois de la Paix
Deuxième journée de plantation du projet du Bois de la Paix (voir p. 151). www.passchendaele2017.org
13/10 – 20h00
Zonnebeke – Tente Concert Gonewest Happening Littéraire L’artiste Flip Kowlier est inspiré par David Jones. www.gonewest.be 152 Calendrier
Silent City Meets Living City
Tyne Cot Cemetery est le principal souvenir de la Bataille de Passendale. Avec ses près de 12.000 tombes et ses 35.000 noms de disparus, il s’agit du plus grand cimetière de la Commonwealth War Graves Commission au monde. La commune de Zonnebeke et le MMP1917 organisent un moment de silence et de recueillement au Tyne Cot Cemetery. Pendant un spectacle sobre de son et lumière, les participants éclaireront les tombes et les noms gravés dans le Tyne Cot Memorial en guise d’hommage. Si vous voulez participer à cet événement, vous devez vous enregistrer auprès du Memorial Museum Passchendaele 1917. www.passchendaele2017.org
14/10
10/11 – 20h00
Zonnebeke
Bruxelles – Parlement Flamand (De Schelp)
Gonewest. Tom Barman and Guests
Le 14 octobre 2017, GoneWest commémore la Bataille de Passendale. Tom Barman, le chanteur de dEUS, présentera un programme qui dure toute la soirée avec de nombreux invités (entre autres du Royaume- Uni et du Commonwealth). Le but est non seulement de créer de nouveaux morceaux sur le thème de la 1er Guerre Mondiale, mais également d’expérimenter avec des morceaux connus et existants, par exemple de son groupe Taxiwars. www.gonewest.be
NOVEMBRE
Conférence du 11 novembre Chaque année, l’Institut flamand de la Paix, la Ville de la Paix Ypres et le Musée In Flanders Fields invitent un orateur renommé à la veille du jour de l’Armistice. D’autres années, Robert Fisk, Erwin Mortier, Jan Terlouw, Philipp Blom et Christine Van den Wyngaert étaient déjà parmi les invités. L’accès est gratuit, mais il est obligatoire de s’enregistrer. www.vlaamsvredesinstituut.eu
11/11 – 20h00
Bruges – Concertgebouw
Passendale (Zonnebeke)
Benjamin Brittens War Requiem par European Union Youth Orchestra
La prise de ruines de Passendale par les Canadiens le 10 novembre 1917 augurait la fin de la Bataille de Passendale. En coopération avec les autorités canadiennes, le MMP1917 et la commune de Zonnebeke organisent une commémoration officielle. La cérémonie commence par un moment de recueillement au Crest Farm Canadian Memorial, suivi d’une marche aux flambeaux le long de la Canadalaan. La marche suivra le trajet des derniers cent mètres sanglants de l’offensive et se termine à l’église de Passendale. www.passchendaele2017.org www.lastpost.be
Le War Requiem, opus 66, de Benjamin Britten est un requiem non-liturgique. Il est considéré comme l’une des œuvres classiques les plus impressionnantes du 20e siècle et est dédiée à quatre victimes de la guerre. www.concertgebouw.be
10/11
Cérémonie commémorative canadienne
Calendrier 153
11/11
12/11
Ypres & Zonnebeke
Passendale (Zonnebeke)
99 anniversaire de l’Armistice e
11h : Last Post spécial sous la Porte de Menin, Ypres 14h : Cérémonie 103 years Black Watch Corner. The Black Watch in Flanders, Zonnebeke 15h : Cérémonie au Tyne Cot Cemetery, Zonnebeke 16h30 – 18h : Concert The Great War Remembered dans la Cathédrale Saint-Martin, Ypres 19h30 – 21h : Concert The Great War Remembered dans la Cathédrale Saint-Martin, Ypres www.toerismeieper.be www.passchendaele2017.org
154 Calendrier
Poppies’ run – In memoriam Alex Decoteau
Decoteau représenta le Canada aux Jeux Olympiques de 1912 sur les 5.000 mètres. Il périt lors d’une offensive sur les plateaux autour du village détruit de Passendale en 1917. Le MMP1917 et l’association ‘Zonnebeekse Loopvrienden’ organisent une course à pied de 5, 10 et 16 km en l’honneur de Decoteau. Le circuit du 10 miles comprend un ‘Alex Decoteau Run’ de 5.000 m traversant le champ de bataille, avec encadrement musical et visuel. www.passchendaele2017.org Retrouvez encore plus d’événements de la 1 er guerre mondiale sur www.flandersfields.be/fr www.gonewest.be
AUTRES PUBLICATIONS de westho ek
de westhoek FLANDERS FIELDS
TOERISTISCHE
100 jaar Groote Oorlog The Flanders Fields Country &
THE GREAT WAR
VAARKAART
Flanders Fields
S FIELDS FLANDER
Oorlog 100 jaar Groote TOURISTIQUE KAART / CARTE TOERISTISCHE HE KARTE / TOURISTISC TOURIST MAP
Vaarroute - Boating route route de navigation Schiffsroute
14-18
le westhoek
Le SaILLant D’YpreS
Le cHamp D’Honneur DeVIent un cHamp D’Horreur
cIrcuIt tourIStIQue automoBILe 14-18 Ypres
70
de westhoek
Mijnenslag
autoRoutEk aaRt • car route map CaRtE autoR outièRE • Karte autorouten
6
routes
ROUTE 14-18 FIETSROUTE 14-18 - CYCLE 14-18 14-18 - FAHRRADROUTE
ITINÉRAIRE CYCLISTE
43 km
km
THE GREAT WAR
CENTENARY
www.greatwarcentenary.be
OORLOG 100 JAAR DE GROOTE GUERRE DE LA GRANDE LE CENTENAIRE CENTENARY THE GREAT WAR WELTKRIEG 100 JAHRE ERSTER
www.f lander sfields
.be
Flander s Fields
Brochures et cartes La carte touristique de la 1er Guerre Mondiale réunit tous les sites importants, les cimetières, les musées et les monuments de la région. Un outil indispensable pour partir à la découverte du passé de guerre du Westhoek. Si vous voulez découvrir le Westhoek depuis l’eau, la brochure de navigation Flanders Fields est votre guide idéal. Toutes les publications sont disponibles gratuitement auprès des offices de tourisme du Westhoek ou en ligne sur shop.westtoer.be
Circuits cyclistes 14-18 Explorez le Westhoek au moyen des nouveaux circuits cyclistes 14-18. Ces circuits en boucle relient les monuments, les cimetières et les musées qui nous rappellent les épouvantes de la guerre. Ils sont la manière idéale de découvrir l’ancien paysage de guerre. Vous pouvez les comman-
der via shop.westtoer.be ou les acheter auprès des offices de tourisme du West hoek.
Circuits touristiques automobiles 14-18 Découvrez le paysage de guerre du West hoek en voiture ou à moto à l’aide des six nouveaux circuits automobiles. Nous avons tout rassemblé pour vous sur une carte pratique. Commandez-la via shop.westtoer.be ou achetez-la auprès des offices de tourisme du Westhoek. Ou utilisez votre smartphone ou tablette avec l’appli Circuit Automobile 14-18. Cette application interactive contient des photos, des textes, des documents et des extraits audio. www.flandersfields.be/fr shop.westtoer.be
Autres publications 155
COLOPHON Éditeur responsable Stefaan Gheysen, Westtoer APB, Brugge
Textes Yannick Van Hollebeeke (In Flanders Fields Museum, Ieper), Karen Derycke (Memorial Museum Passchendaele 1917, Zonnebeke), Annemie Morisse (WO1-cel Stad Poperinge), Franky Bostyn et Steven Reynaert
Coordination et rédaction Petra Gunst (Tekst & Beeld bvba), Stephen Lodewyck, Kim Wybauw, Emmely Boudry
Mise en pages Karakters bvba, Gent
Impression Goekint Graphics, Oostende
Traduction François Cauliez
Expositions LeMondeDumas, Gent
Photographie Images libres de droits: p. 107 (en bas) Ambroise Harel (Mémoires d’un poilu breton – Editions Ouest-France) : p. 117 (en bas) Archibald Baxter (London : Gollancz) : p. 103 (à gauche) Australian Medical History : p. 128 Australian War Memorial (AUS) : cover, p. 2, 9, 13 (en haut), 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23,
156 Colophon
24, 25, 27-29, 31, 53, 55 (à gauche), 57, 59, 61, 62, 63, 66, 85, 121 (en bas), 144 Barton P., Doyle P., Vandewalle J. (2005). Beneath Flanders fields : tunnels en mijnen, 1914-18. (p. 92) : p. 83 Bernard Deneckere : p. 120 (à gauche) BDIC, Album Valois (F) : p. 65, 114 (en bas), 119 (en bas), 133, 141 (en haut) Blog gibsonsaroundtheglobe.blogspot.com : p. 99 Brasserie De Volksbond : p. 77 (à droite) Canadian Museum of History (CA) : p. 76 Canadian War Museum (CA) : p. 64 Collection Brian Hanratty : p. 90, 95 (à droite) Collection Famille Redmond : p. 94 Collection Rebecca Lisle : p. 75 Collection Schilders : p. 129 (en haut) Collection Stefanie Remberg : p. 125 (en haut) Collection Wayne Sheen : p. 131 Commonwealth War Graves Commission : p. 69 (en bas) De Zonnebeekse Heemvrienden : p. 48 (detail), 58 Deutsches Historisches Museum (D) : p. 13 (en bas) Don McCullin : p. 91 (en haut) Duke University Library : p. 139 (en haut) Frank Miller : p. 91 (en bas) Franky Bostyn : p. 80, 81, 82, 86, 97 (à gauche) Glenn Reddiex : p. 102, 103 (à droite) Ian Alderman : p. 33 Imperial War Museum (VK) : p. 88 (Q 6384), 101 (Art.IWM PST 13684), 110 (Q 68299), 130 (en haut) (Q 5987), 150 (Q 106079) In Flanders Fields Museum, Ieper : p. 115, 117 (en haut) James E. Edmonds, Cyril Falls. History of the Great War : based on official documents. Military operations : France and Belgium, 1917 (Vol. II), London, MacMillan and Co., 1948 : p. 14
Koen Cornelus : p. 143 (en haut) Koninklijk Museum van het Leger en de Krijgsgeschiedenis : p. 140 Kris Jacobs : p. 45 (en haut) Library of Congress (USA) : p. 10, 11, 30, 87, 89 Lijssenthoek Archive : p. 130 (en bas) Memorial Museum Passchendaele 1917, Zonnebeke : p. 46, 47, 49, 50, 52, 55 (à droite), 56, 60, 67, 68, 69 (en haut), 71, 72, 77 (à gauche), 148 Militärhistorisches Museum der Bundeswehr, Dresden (m.d.a Patrick Brion) : p. 138 (en haut) Milo-profi Fotografie : p. 41 Ministère de la Culture, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (F) : p. 141 (en bas) Ministère de la Défense, Memoire des Hommes (F) : p. 116 Ministerie van Defensie, DOVO-SEDEE (Compagnie Poelkapelle) : p. 32, 139 (en bas) National Library of New Zealand (NZ) : p. 100, 104 (en bas) New Zealand Ministry of Culture and Heritage (NZ) : p. 107 (en haut) New Zealand Rugby Museum (NZ) : p. 105, 106 New Zealand Truth (28 August 1915) : p. 104 (en haut) Ontario Archives : p.129 (en bas) Plugstreet 14-18 Experience : p. 111 Provincial Archives of Alberta : p. 154 (à droite) Provincie West-Vlaanderen : p. 8 & 38 (Instappunt Zuid), 35, 147 (à gauche) Redmond’s Irish Pub : p. 97 Scott Polar Research Institute, University of Cambridge : p. 26 Sigfried Debaeke : p. 138 (en bas) Stephan Vanfleteren : p. 133 & 145 (à droite) Toerisme Heuvelland : p. 79, 93 (en bas)
Toerisme Houthulst : p. 137 (en bas) Toerisme Ieper : p. 8 & 37 (Instappunt Noord), 40 (en bas), 43, 96 (à droite), 147 (à droite) Toerisme Langemark-Poelkapelle : p. 151 (à droite) ’t Oud Gemeentehuis : p. 123 Universitätsbibliothek Heidelberg (D) : p. 12 (Lustige Blätter, 1917) US National Archives (NARA-USA) : p. 118 Westtoer Wilfried Deraeve : p. 120 (à droite), 121 (en haut) Wilfried Manhaeve : p. 152 www.westhoekverbeeldt.be (collection privée) : p. 54
L’éditeur a tout fait pour régler les droits d’auteur selon les dispositions légales. Toute personne estimant qu’elle peut faire valoir certains droits, peut encore s’adresser à l’éditeur.
Numéro de dépôt légal WD/3029/2017/21 Every effort has been made to ensure that all the information published in this guide was as correct as possible at the moment of going to press. The responsible publisher cannot be held liable for any errors in respect of details such as addresses, telephone numbers, dates, opening times, etc., nor for any consequences arising therefrom. © 2017. All rights reserved. Nothing from the publication can be reproduced, stored in an automatic data file or made public, in whatever manner or by whatever means, whether electronically, mechanically or by copying, without the prior written permission of the responsible publisher. All texts and photographs remain the property of this publisher at all times.
Frank Hurley
GUIDE DE VISITEURS
03.06.2017 > 31.12.2017 YPRES | ZONNEBEKE | HEUVELLAND MESSINES | LANGEMARK-POELKAPELLE POPERINGE | HOUTHULST