Worldwide Festival Magazine 2008

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Freshlycut prĂŠsente

Worldwide Festival 3, 4 & 5 Juillet 2008 Sète France

Cinematic Orchestra Live Madlib Gilles Peterson Henrik Schwarz Live Pascal Comelade Live Breakestra Live Earl Zinger Laurent Garnier Benga Dynamax zero dB Dj set Garfld Sebastien Tellier Live Little Dragon Live Sundae Marathon Menaka Simbad & Fred McQuinn Slydawise Dj Lefto Pilooski & Laurent Pastor Paul Brisco Toshio Matsuura Jun Matsuoka L'Aroye & Ky Aline & Da vince James Stewart the bPm Arabyrd and more ... www.worldwidefestival.com


Brownswood www.brownswoodrecordings.com

José James

Ben Westbeech

The Dreamer

Welcome to the best years of your life

SOIL & “PIMP” SESSIONS

Elan Mehler Quartet

Pimpoint

Scheme For Thought

Brownswood

Brownswood

Bubblers One

Bubblers Two


La 3ème Edition ! Nous voilà de retour avec un nouveau moment unique à partager ensemble cette année. Après le succès de notre version asiatique du WWF à Singapour, nous sommes heureux de rentrer au «port», pour enfin poser nos valises, à Sète, car c’est ici que cette aventure a commencé. C’est un peu comme si je rentrais chez moi. Je suis donc heureux et fier de vous accueillir, et je vous souhaite à tous un bon Festival . The third edition! We are back with another 3 magical days to share together. After the resounding success of the Worldwide Festival Singapore first edition, the WWF crew is delighted to come back «home» to finally concentrate on the WWF in Sete, since it all started here a couple of years ago. It’s almost like if I was going back to my own house. Therefore I am honoured to host this third edition of the WWF in Sete and wish everybody a fantastic Festival… Gilles Peterson

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Wwf artists Deep-house is back Pascal Comelade Le vin de Monsieur Maurel Pilooski king of the edit Programme et line-up Wwf Singapore loves Kinemat Gigi wwf globetrotter Wenger vs Hornby. Questions pour des champions. Emmanuel Conte wwf Porfolio


WWF Sète 2008

Artistes Gilles Peterson

Cinematic Orchestra

Benga

Madlib

Laurent Garnier

Sébastien Tellier

Breakestra

Earl Zinger

zero dB

dj Lefto

James Stewart

Dynamax

Marathon Men

Jun Matsuoka Jun Matsuoka est né à Kyoto, mais a vécu à Tokyo où il a commencé sa

En l’espace d’une dizaine d’année, Gilles Peterson s’est affirmé comme l’un des grands personnages de la musique actuelle. DJ international reconnu, animateur radio, producteur, découvreur de talent, il dicte les règles du «bon goût musical» à travers le monde et ouvre en grand les oreilles de millions d’auditeurs à travers son émission de radio culte : Worldwide.

Benga a eu le bon sens de se remettre activement à la production durant le courant de l’année écoulée. Une décision largement confirmée en regard du plébiscite enregistré par son récent single Night, unanimement qualifié comme le single dubstep de 2007. Avec «Diary of an Afro Warrior», Benga est désormais considéré comme l’un des producteurs les plus influents et les plus doués de la scène dubstep UK.

Depuis Manchester à la fin des années ‘80, avant de devenir l’un des meilleurs DJ de la planète la décennie suivante, capable de passer de la deep house classique à la techno de Detroit, en passant par la trance ou d’étonnants tracks jazzy. La question est ‘comment peut-on encore présenter un des piliers de la musique Techno, connu et reconnu du monde entier...

Huit musiciens sur scène pour le live le plus funky de la West Coast, Breakestra est une formation funk dans la plus pure tradition rythmique épaulée par une solide section cuivres et mené par une incroyable bête de scène Mixmaster Wolf. Ils ont enregistré avec BB King, Macy Gray ou encore Jurassic 5... Breakestra réussit en 3 albums (dont le dernier «Hit The Floor» à écouter d’urgence) à se définir comme le chainon manquant entre le hip hop de Dj Kool Herc et le pur Funk de James Brown...

Vous avez certainement dansé sur l’un de leur «vieux» maxis comme leur désormais classiques «come party» ou «click» ou un des nombreux remix que Truby Trio, Suba, Peace Orchestra, John Kong & Moonstarr, Hexstatic, Acme, ou même Sun Ra (co-mixé avec Gilles Peterson) ont pu leur demander. zero dB est sans conteste l’une des signatures les plus dancefloors sur Nina Tune, nous sommes trés fiers de les avoir cette année pour la Beach Party du Worldwide 2008 à Sète pour deux heures de «Bongos, Bleeps & Basslines» !!!

James Stewart anime depuis 7 ans un programme radio autour des musiques noires : Afrique urbaine, afro-brésilienne, afro-cubaine, caribéenne, afro-américaine...Cet artiste qui termine en ce moment une thèse sur l’implication des musiques noires dans la politique enflammera la plage avec son set mêlant afrobeat, samba, soul, funk, reggae...

Marathon Men, un duo de prolifiques producteurs et DJ’s français : Freddy McQuinn et Simbad. Leurs influences musicales vont du funk 70’s au jazz en passant par le dance hall, la house, l’electro ou le garage. C’est eux qui le disent : «On aime tout, du oldskoool au nuskool, tous les morceaux qui ont une âme, racontent une histoire ou retournent le dancefloor». Vous êtes prévenus!

Fondé en 1999 par Jay Swinscoe, The Cinematic Orchestra rassemble un groupe d’aventureux joueurs de jazz révélés par un premier album surprenant intitulé ‘Motion’ sorti chez le célèbre label Ninja Tune. Leur musique dépeint des paysages bucoliques, teintés de jazz, de folk et de voix pleines de douleur. Culte!

le multi-dimensionel Madlib est l’une des figures les plus intéressantes de la scène hip-hop de la fin des années 90. Son style expansif et la justesse de ses compositions, très largement influencé par le jazz et notamment par Sun Ra, ont fait de lui l’un des producteurs hip-hop les plus prisés. On retrouve Madlib derriere Erikah Badu, De La Soul ou encore Ghostface Killah et Talib Kweli !

Aprés «L’incroyable Vérité» en 2001 et «Politics» dont le morceau phare « La Ritournelle », une compo imparable plébiscité par tous, obtient un succès intersidéral. Aujourd’hui et malgré sa place de 18ème à l’Eurovision, on peut le crier haut et fort : Sebastien Tellier est un génie – son nouvel album «Sexuality» sorti à la rentrée chez Record Makers a été produit par le duo masqué Daft Punk !

Earl Zinger, artiste electronica, est aussi Rob Gallagher, 2BanksOf4 et bientôt Zingabilly (pour un projet pour le moins surprenant). Il fut donc à la tête du groupe Galliano sur le label Talkin’ Loud dans les années 90. Aujourd’hui Rob Zinger se flatte de collaborations avec Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William S. Burroughs, Kruder & Dorfmeister et nombres d’artistes actuels.

Véritable encyclopédie de la culture hip-hop, Lefto ne compte plus les vinyles qu’il a accumulés avec les années qui ont forgé sa réputation. Fort sollicité, le DJ d’origine néérlandophone est aussi animateur-programmateur dans l’émission « De Hop » sur Studio Brussel.

Membre de la Zulu Nation, Dynamax est un des rares artistes capable de fusionner electro, rock, funk, dirty south, underground et classique. Il met au devant de la scène l’équilibre optimiste que le Hip-Hop d’origine représente. Son flow, sa voix et son charisme vont à coup sur faire mouche, tant la vibe de Monsieur Dynamax est universelle...

carrière de dj en 1989, jouant principalement de la soul.Il est co-fondateur, avec Dj Spider, de Colorblind, une performance électro-jazz qui lui a permis de faire connaître son premier album «Colorblind». Ses performances DJ sont véritablement éclectiques, allant de morceaux jazzy au meilleur du hip-hop anglais, en passant par des mélodies brésiliennes et du breakbeat / électro.

Paul Brisco

L’Aroye & Ky

Aline & Da Vince

Slydawise

Dj depuis 1997, il est un pilier des Freshly Cut’s events en tant qu’artiste. Il est largement influencé par le break sous toutes ses formes : hip hop, drum’n’bass, popmusic ou funk... Il a accompagné de nombreux Dj’s et groupes : Freddy Fresh, Ed Rush, Dj Food, Kid Koala, Kosheen, The Herbaliser, Amon Tobin, Gilles Peterson, Karizma... partout en France, en Suisse et en Espagne ou il a été résident (Barcelone).

Aline c’est « La voix » de Radio Nova et ce depuis plus de 6 ans. Elle présente aussi les «Nuits Zébrées» de Nova, et partage son sens du rythme et de la fête, derrière les platines aux cotés de DJ Da’Vince. Unis sous le signe du groove ils organisent depuis trois ans les soirées BOULI en résidence à la Favela Chic et maintenant au Bus Palladium. De la balle...

La rencontre en 2002 de deux musiciens, producteurs. En 2003, P600, la première sortie de l’Aroye, sur Faces Records possède déjà le son et l’âme de Ky. Ils décident de construire leur propre studio pour enregistrer, ensemble; ainsi leur énorme remix du morceau d’Eric Rug et Dynamax «Tribute to my people» sorti l’année dernière a ainsi été playlisté par Radio Nova et nombres de Dj hip hop et Funk à travers le monde.

Bercé par le son de Trust ou AC/DC, Sly plonge dans le funk dans les années 80, puis sera initié au Hip Hop par Sex Machine présentée à l’époque par Messieurs Philippe Maneuvre et JP Dionnet. En tombant par hasard sur Marcus Miller et Miles Davis, il se découvre un amour pour la basse. Puis c’est la découverte de Gilles Peterson, l’émigration à Londres et 3 ans de résidence pour autant de découvertes et le façonnage d’une culture totalement Worldwide!


Toshio Matsuura

Pascal Comelade

Pilooski

Henrik Schwarz live

Garfld

Arabyrd

Sundae

Little Dragon

Toshio Matsuura forme en 1990 United Future Organization (U.F.O) et établit les débuts de la culture club japonaise. 5 albums dans 32 pays en 12 ans. Il quitte le groupe en 2002 mais continue son activité de DJ à travers le monde dans les clubs et les festivals. Depuis, il a entre autre remixé James Brown ou Earth Wind & Fire...Toshio sera, aprés Soil & Pimps et la bande de Jazzy Sport, le représentant classy de l’Empire du Soleil Levant pour cette 3ème édition sétoise du Worldwide Festival !!

Le monde entier nous l’envie. Il est devenu en quelques années Mister Edit, grâce notamment à ses compilations magistrales réalisées avec ses compères de D.I.R.T.Y. Krautrock obscur, disco lent, pop irakienne ou northern soul, les mixes de Pilooski sont parmi les plus effarants du moment. Et si on tenait l’homme de l’année?

Depuis 93’ sur la scène underground, considéré comme le bad boy le plus éclectique et le plus anglais de la scène break française, il fait exploser les frontières entre breakbeat, hip-hop, reggae, broken beat, electro et drum & bass sans aucune limites. Un soldat du beat multicartes qui à force de partager les scènes avec ses mentors et d’écumer les festivals, s’est retrouvé naturellement résident des Soirées Freshly Cut puis du Worldwide Festival... Il clôturera le jeudi d’un set avec Arabyrd, la ‘M.i.a.’ asiatique...

Sundae partage son temps entre réalisations graphiques et musique. Sa sélection s’étend du disco new-yorkais, à la house de Detroit en passant et la soul et le jazz. Dj résident des Salons Who’s Next et du Festival Worldwide de Gilles Peterson, il ajoué récemment aux côtés de Jazzanova, Questlove des Roots, Norman Jay ou encore Tim Sweeney. Il expose à travers la France ses peintures ‘afrofuturistes’ avec le collectif Muësli ou à Berlin avec le Crapotbreaker Crew.

+ The bPm, Talent Search winner & more guests artists...

Après un best-of sorti en 2005 et quelques élucubrations ludiques partagées avec PJ Harvey ou Robert Wyatt, Pascal Comelade vient nous présenter «Métode de Rocanrol», sa nouvelle pièce instrumentale. Si chaque album de Comelade est en soi un petit évènement, que dire de chacun de ses concerts? Si rare de ce côté des Pyrénées, le génie catalan fait une escale au théâtre de la mer pour un show, à n’en pas douter, mémorable.

Originaire du sud de l’Allemagne, Henrik Schwarz est un vétéran de la scène deep house allemande. Sa première passion, le Djing, va lui bâtir une belle réputation qui l’amènera dans les évènements majeurs du débuts des 90’s. Cependant, un désir de repousser les limites musicales et technologiques va le lancer dans la production et ses laptop sessions voient le jour. Aujourd’hui, il ballade ses performances live et ses 9 ans d’expérience de producteur devant les foules à travers le monde !

Cette «Miss Hip Hop She Don’t Stop» baigne dans la musique depuis son enfance. Avec des parents managers d’artistes comme Sheila Majid ou Zainal Abidin, Arafah insistait pour apparaître dans tous les clips. Elle enregistre sa première demo à 15 ans, enchaine les collaborations avec de nombreux artistes. Sur scène, elle a notamment ouvert pour Jurassic 5, Beastie Boys, Spiritual South, Mad Mats ou encore Black Eyes Peas à Kuala Lumpur et Singapour. Coup de coeur de Gilles Peterson et de la team Freshly Cut sur l’édition de Singapour!

Little Dragon est un quartet originaire de Göteborg en Suède et réuni autour de l’irradiante chanteuse Yukimi Nagano, qui a été remarquée dès 1995 pour ses performances au sein de Koop, groupe nordique pratiquant un élégant trip-hop jazzy et downtempo avant que ces mots ne deviennent bannis. Quelques succès plus tard revoici Yukimi en Little Dragon, entourée de trois amis d’enfance pour un ensemble orienté soul-pop de belle tenue, déjà remarqué par Gilles Peterson et Single Of The Week l’an passé chez Rough Trade.


Ă‚me


Le retour de la

Deep House...

On la pensait reléguée aux compilations de bars d’hôtels pour bobos en manque d’émotion fortes, mais les Allemands ont mis leur nez dans le genre… et ça s’entend.»

La deep house ? On l’avait enterrée, il ne faut pas nous en vouloir. Cela faisait un moment qu’il n’y avait rien de bien neuf sous ce soleil-là… Un astre tout empoussiéré, des ondes qui caressaient paresseusement les fenêtres des lounge bars dans des mixes homogènes aux saxophones et violons redondants, avec une certaine idée du raffinement passe-partout, en variations infinies sur les compilations Naked pour les plus ronronnants, et Hed Kandi pour les plus weekenders. Body & soul, la musique club de l’amour à coeur ouvert ? À part un tube de Quentin Harris ou de Fish Go Deep de temps en temps, plus vraiment. Et si on avait eu tort ? À voir les charts de fin d’année se constituer, ce n’est plus le cadavre de la deep house qui bouge encore, c’est carrément une famille de zombies qui se lève, leurs enfants cachés qui les rejoignent et tout ce monde-là qui prend des couleurs pour se manifester. Il faut être honnête : Dennis Ferrer, Kerri Chandler ou Jérôme Sydenham ne se sont jamais vraiment arrêtés de produire des hymnes de house nuageuse. Mais les voir s’incruster dans toutes les playlistes des DJ minimaux allemands, voilà qui est plutôt nouveau. Et cette année, rien ne fut moins anodin que la présence de ‘The Sun Can’t Compare’ sur le mix d’Ellen Allien pour la Fabric ou celui de Jamie Jones sur la Get Lost II… Avec ses rebonds de TB303, ce morceau de Larry Heard nous a directement propulsé dans le passé, vers ses premières productions sous pseudonyme Fingers Inc. Comme aux bons souvenirs du New-Yorkais Bobby Konders.

photo/Emmanuel Conte


Henrik Schwarz

Bien sûr, Larry Heard n’est pas la seule légende de Chicago dont l’aura a rejailli, sans quoi la démonstration serait un peu courte. Quand Moodyman ou Theo Parrish, dont le Sound Sculpture sorti cette année est malheureusement passé trop inaperçu, suivent leur petit bonhomme de chemin, c’est Carl Craig qui pourrait briguer la place d’homme de l’année. Depuis son remix pour le Falling Up de Theo Parrish il y a deux ans, son rythme s’est accéléré au fil des commandes de Junior Boys, Faze Action, Siobhan Donaghy, Kevin Saunderson ou Tiefschwarz. Et la qualité des morceaux n’en a pas souffert : track après track, Carl Craig a continué de plonger vers des abîmes dramatiques, guettant le moment où la mélancolie s’installe pour nous tirer sans indulgence vers l’angoisse, offrant ainsi le plaisir ambigu d’un mauvais trip d’after à la progression inéluctable.

les compositions ensorcelantes de Tiger Stripes (un Suédois passé d’une prog house conventionnelle aux ambiances d’after avec l’épatant ‘Mad at Me’ chez Get Physical), ou encore, chez Dial Records, de Pantha du Prince ou de Efdemin, dont le hit ‘Just a Track’ est un autre symbole du boomerang deep de 2007. On y entend une puissante voix black d’inspiration chicagoanne déclarer : «If house is a nation, I wanna be president.» Rien d’absolument neuf dans ces influences, admettons-le. Ces dernières années, les villes mères américaines n’ont pas cessé d’irriguer l’inspiration des producteurs européens les plus malicieux, de Crowdpleaser & St-Plomb à Fuck Pony, en passant par My My… Mais il faut reconnaître que, maintenant que l’hégémonie de la techno minimale pure a fait son temps, l’horizon semble dégagé et le travail sur les fréquences

il faut reconnaître que, maintenant que l’hégémonie de la techno minimale pure a fait son temps, l’horizon semble dégagé et le travail sur les fréquences devient une perspective musicale comme une autre – et non plus une fin en soi –, avec pour conséquence ce retour aux émotions originelles. Évidemment, la profondeur ainsi décrite est bien loin des solos de saxos et xylos jazzy qu’on avait fini par associer à la house music. Et c’est certainement tant mieux. Quelque part, entre Detroit, Chicago et Berlin, entre la précision de la minimale et les sentiments de la deep house, s’élaborent désormais

devient une perspective musicale comme une autre – et non plus une fin en soi –, avec pour conséquence ce retour aux émotions originelles. Alléluia ! À Berlin, grâce aux sorties régulières de l’équipe Sonar Kollektiv / Innervisions, ces émotions prennent une forme particulière. Au-delà du revival,


c’est une troisième voie qui s’y invente, une synthèse entre tradition et modernisme, dont le processus de production défendu par Âme est le symbole. « Quand on a commencé, on était inspiré par la house classique, donc on utilisait des machines analogiques pour la composition, et ensuite des machines différentes pour le mix. C’est ça qui a fait que l’on sonne différemment » explique Kristian, moitié du duo le plus symbolique de la prise de contrôle berlinoise sur la deep house. « Âme » comme une ancienne nouvelle vibe mentale et hypnotique (voir leur remix du classique Elle de Dj Gregory, leur presque techno Enoi ou encore Balandine…), comme si certaines productions Classic Recordings (Iz & Diz, Scoper & Bubba), déjà prolongées en Europe par Brique rouge ou Music for Freaks, retrouvaient une nouvelle vie spirituelle au contact du savoirfaire germanique en matière de musique d’after. Stefan Goldman, collaborateur de Âme, avait déjà à son actif le classique Sleepy Hollow, exact équivalent minimal des ambiances développées par Carl Craig. Mais son dernier morceau va plus loin encore : Lunatic Fringe, avec son incroyable chant lyrique, retranscrit un feeling US house traditionnel comme l’hallucinerait un clubbeur du petit matin perdu au Panorama Bar. Assurément un des tracks marquants de l’hiver.

Deep is more, deep is back ! Dans un mouvement convergent, la scène berlinoise regarde à nouveau vers les maîtres américains, qui eux-mêmes apprennent d’elle à l’occasion – à l’image du duo new-yorkais Martinez Brothers visiblement très influencé par les Schwartz et autres Âme. Voilà comment la deep house se met à jour et innove enfin. Ironie du sort, pour peu s’ils soient utilisés par des gens de la trempe du collectif Sonar / Innervisions, on ne verrait pas d’inconvénient à ce que les saxos et xylophones reviennent hanter les dance-floors ! Ça tombe bien, à l’écoute du récent remix d’Âme pour Étienne Jaumet, ou de l’album Live d’Henrik Schwarz, c’est ce qui se passe… Et il semble bien que le soleil se lève pour nous éblouir à nouveau. Guillaume Heuguet



Pascal Comelade “Je suis un musicien de baloche avec des tics d’avant-garde” Désormais installé à Céret, à mi-chemin de Montpellier (où il fut un pilier de la décennie rock période OTH) et de Barcelone (où sa catalanité le porte), Pascal Comelade cultive depuis trente ans l’inouï dans une terre de musiques populaires et creuse un sillon rien qu’à lui en jouant du piano jouet (et de la guitare d’enfant en plastoc, de la trompette pouêt-pouêt...) dont les sonorités tranchent avec la lutherie classique de ses accompagnateurs. Tronche de rockeur que cadrent des favoris, il cite MC5, Captain Beefheart et Flaming Groovies mais sa production instrumentale tient plutôt de la musique répétitive (Steve Reich, Philip Glass), du bazar de plage, de Satie, du baloche, de Nino Rota, de la figuration libre... Après des débuts sur synthés proto-historiques, Comelade a surtout inventé (depuis 1983 et la création du Bel Canto Orchestra) un langage acoustique qui lui est propre et qu’il développe sur disques (toujours le même, comme chez les Cramps) ou sur scène (avec un refus absolu du spectaculaire et un discours résumé à bonjour-bonsoir). Porté aux nues (il a enregistré avec Robert Wyatt et PJ Harvey) mais underground volontaire, il aborde ses rares concerts avec un engagement absolu. Sa présence au Worldwide Festival est un événement.

Propos recueillis par Eric Delhaye


Comelade et Sète Ce qui m’intéresse, c’est les belles situations. Quand on me dit Sète, Théâtre de la Mer, je prends de suite. Y’a des villes, c’est pas la peine de dire des noms, j’y vais même pas. Je ne suis pas un type qui enfile les dates et fait des tournées. Mais Sète est une de “mes” villes. Je ne la pratique pas tant que ça mais j’y ai énormément de relations, depuis au moins trente ans : dans le domaine pictural (Di Rosa, les Biascamano...), mon vieux pote Général Alcazar, on a fait l’hymne officiel du Miam... Pour aller vite et sans caricaturer : depuis des années, entre la frontière italienne et la frontière espagnole, Sète est la seule ville méditerranéenne. La seule. Quelque chose a toujours perduré à Sète. C’est comme ça. J’ai connu Marseille dans les années 70, il ne s’y passait rien. Montpellier, n’en parlons pas. Montpellier est intéressante pour sa scène rock le temps d’une petite décennie entre 1975 et 1985. Là, c’est hallucinant. Mais Montpellier était déjà bourgeoise et Sète plus radicale. Donc oui, j’ai une certaine relation avec cette ville.


Comelade et la musique électronique J’ai un peu beaucoup commencé par la musique électronique ! Je veux pas me vanter mais l’histoire est simple : j’ai fait ça tout seul, de façon ultra underground mais dans un réseau énorme de musiques “nouvelles”, de 1974 à 1983. Mon premier acte musical, c’est une autoproduction en 1974 à Montpellier et c’est un disque entièrement électronique. J’avais à l’époque un des premiers synthés mobiles, l’EMS AKS. On a réédité il y a deux ans, sur un label de musique électronique (Musea), une espèce de compilation sur laquelle j’ai retravaillé des fragments de ces travaux, “Back To Schizo”. L’orchestre avec les jouets, les conneries et tout ça, on l’a monté en 1983. La solitude me pesait, il était temps que je rencontre des gens ! Et on a vite fait le tour des sons continus... J’étais fasciné par La Monte Young, qui a surtout travaillé le son continu. C’est un truc qui m’a fasciné totalement. Par exemple, je restais plusieurs heures sur la même note... Je pense qu’aujourd’hui, je me serais régalé parce que le concept de support a disparu. A l’époque, par rapport à l’objet disque, on était limité à la durée possible d’une face, qui était très réduite. Avec le CD, ça s’est élargi à 70 minutes mais ça n’était toujours pas suffisant. Quand on travaille sur le son continu ou la répétition, ce qui est intéressant, c’est de se dire : on va faire des choses, progressives ou non, évolutives ou non, mais sans regarder la montre. C’est un peu ce qui se fait aujourd’hui. Un peu. Je ne dirais pas qu’on a fait un grand pas en avant dans l’électro, loin de là. Ca continue, de façon moins underground qu’avant, mais c’est comme toujours : la variété a pris le pouvoir. La techno que j’entends dans les voitures qui passent, la techno picharon, ça ne me satisfait pas. Je le vois plutôt comme une plaie moderne ! Mais ça me fascine totalement : des détails de bribes de productions musicales qui, il y a trente ans, étaient perçues comme des choses ultra modernes et d’avant-garde, aujourd’hui, on entend ça dans des champs complètement liés à la variété de la pire daube qui soit. C’est l’équivalent de la variété de merde des années 60. Dans les années 70, le type aurait écouté Sardou, aujourd’hui il écoute de la sous-techno ultra binaire avec des fréquences basses à fond. En vingt ans, on passe de Noï à des trucs comme ça, c’est fascinant ! Mais je pense que l’électro ne pourra être analysée que dans cinquante ans. C’est beaucoup trop tôt pour réaliser ce qui s’est passé dans un laps de temps si court. Jusque dans les années 60, il y a des fous de la-

boratoire, des gens exceptionnels, des grands cassecouilles aussi, il y a des choses flamboyantes. Mais les vingt ans écoulés, il me faudra le recul que je n’aurai pas... Ce sera intéressant d’analyser un siècle de musique électronique, sa fonction dans la société occidentale ou non, etc. C’est un espace fascinant, comme est fascinante la multiplication des productions. Jamais une période n’a été à ce point truffée de paradoxes.

Comelade et la musique instrumentale Encore une fois, je ne suis pas un exemple. Je fais une musique instrumentale que je persiste à ne pas vouloir être un support d’images. Premier paradoxe. Mais je persiste à dire, trente ans après : je fais un disque de musique instrumentale, point. Et prend-le tel qui l’est ! Je continue à entendre des maisons de disque me dire : fous une voix dessus.


« Un musicien-musicien trouvera notre façon de jouer dégueulasse.

Mais ce qui m’intéresse, c’est l’intensité. » Je persiste à faire ça avec une pratique qui vient de mon amour du rock’n roll classique et traditionnel (basique, instinctif, relativement sale) et avec les vieux tics intellectuels de la musique électronique des années 70, y compris la répétition. La répétition, c’est quelque chose dont je ne me débarrasserai jamais. J’ai une culture qui fait que ça ne m’emmerde pas d’écouter une note continue pendant huit heures. C’est cette culture qui est mélangée chez moi à la chansonnette et au rock. Mais je n’ai pas le costume d’un petit Boulez de bas étage, de musicien intello de laboratoire, pas du tout. Je suis un musicien de baloche qui a les tics d’un type qui serait passé par l’avant-garde. Ce qui devient très compliqué. Je ne revendique rien, je ne dis pas que tel genre est mieux que tel autre, je n’oblige personne à écouter ce que je fais, je ne me positionne pas en avant-gardiste. L’intérêt à l’arrivée, avec les gens qui jouent avec moi, c’est qu’on peut se véhiculer partout. La preuve, on atterrit dans un festival qui est lié à l’électro ou aux musiques nouvelles. Mais je peux jouer la semaine prochaine dans un truc beaucoup plus roots, dans la rue. Au bout de trente ans, si je dois me flatter de quelque chose, c’est ça : pouvoir jouer partout. Pour autant, avec l’âge et le temps qui passe, je vais être franc avec vous : je m’en fous complètement. Les discours intellectuels sur la musique, la crise du disque, l’économie mondiale, je m’en tamponne le coquillard. Tout ça n’est qu’une vaste farce. Les deux meilleurs livres de ces vingt dernières années que j’aurais à conseiller pour un musicien, ce serait évidemment les “Chroniques” de Dylan, mais aussi “Dino”, la bio de Dean Martin par Nick Toshes, un bouquin magnifique sur l’attitude de l’individu dans le monde de la musique. Je ne suis pas blasé mais tout ça n’est qu’une vaste farce. Alors je fais mon métier du mieux que je le peux. Je fais peu de concerts mais quand j’en fais un, j’estime que c’est de mon devoir - et c’est mon plaisir - d’y aller au maximum. C’est la seule chose qui importe. Et c’est pour ça aussi que je ne peux pas empiler les dates. On ne peut pas faire ça tous les soirs, c’est impossible. On fait certaines choses qu’on ne peut pas reproduire de façon fonctionnaire. Un musicien-musicien trouvera notre façon de jouer dégueulasse. Mais ce qui m’intéresse, c’est l’intensité. Encore un paradoxe : on tente de produire de l’intensité avec de la musiquette de baloche.

Comelade et la production actuelle Quand on voit le public draîné par la chanson française actuelle, c’est du jamais vu ! Le moindre crétin avec une guitare qui fait du sous-Brassens peut faire un festival devant 15000 abrutis, c’est hallucinant ! Je n’aime pas la production actuelle. Mais je ne suis pas en train de dire que je préfère les Frères Jacques ou Léo Ferré. Je dis simplement que j’ai la chance d’avoir vécu une époque où sont apparues des choses comme Métal Urbain et je préférerais aujourd’hui entendre les fils de Métal Urbain plutôt que les fils de Michel Sardou qui monopolisent la scène, les journaux, les radios, les télés et les maisons de disques. Le problème est aussi là : le pouvoir de l’économie est aux mains de ces gens-là. Les années 70 étaient sans doute encore plus plombées. Mais avec le recul, ce que j’entends aujourd’hui, ça fait froid dans le dos dans la mesure où on a connu, dans ce pays, des choses aussi extraordinaires que Métal Urbain, certainement le groupe le plus intéressant de vingt dernières années en France. Et ça intéresse quand même l’électro.


Comelade et le cinéma Je suis toujours cinéphile. Le cinéma qui m’a le plus inspiré, mais je ne sais pas s’il a de l’incidence sur la musique, ce sont les séries Z (les films pseudo d’épouvante anglais de la Hammer dans les années 50-60), le polar américain des années 40-50, le cinéma italien des années 70, voilà. Je n’ai pas de goûts extravagants en la matière. Mon travail par rapport au cinéma, c’est pas vraiment ma part maudite, mais disons que je porte ma croix. Je n’ai jamais eu la chance de faire la musique d’un bon film. Tout ce que j’ai fait, c’est pour des films qui ont eu des durées en salle de... quatre ou cinq jours ! Je pars de la lecture d’un scénario, je crois que ça va être bien, et à l’arrivée... Mais j’ai quand même fait la musique de quelques très beaux courts-métrages, ou de l’accompagnement en direct, surtout sur “A propos de Nice” de Jean Vigo.

On dirait du Comelade Cest le rêve absolu de toute personne, qu’elle soit dans la musique, la peinture ou la charcuterie. Vous mangez un bon pâté et vous dites : ça vient de là. Parfois, des gens entendent quatre notes et disent : on dirait du Comelade. Donc je me dis que j’ai réussi à générer un petit je-ne-sais-quoi. A une époque, au début des années 90, j’étais quasiment le seul à faire des choses aussi désuètes dans la musique instrumentale : des petites valses avec des petits pianos, du mélodica, des relations avec de la vieille musique... Aujourd’hui, ça s’est généralisé. Quand on écoute ce qu’il y a derrière certains chanteurs français, on peut dire que tout ça s’est banalisé. Mais il y a encore des gens, aujourd’hui, qui s’extasient devant un vibraphone ou un mélodica. J’ai vu l’autre jour, à la télé, un crétin s’extasier devant Gonzales utilisant un mélodica. Chez Fogiel. En 2008 ! On croit rêver. Le mec sort un mélodica et l’autre : “Mais qu’est-ce que c’est ? C’est génial !” Il y a trente ans, Augustus Pablo jouait du dub avec un mélodica. C’est là aussi qu’on se dit qu’on est peut-être trop obsédés par la musique. On a atteint un stade pathologique et on aimerait que tout le monde soit comme nous, que tout le monde sache qui sont Captain Beefheart et Roland Kirk. Notre chance est de savoir qui est Sardou et qui est Captain Beefheart. Eux ne connaissent que Sardou. On connaît nos ennemis et ils ne connaissent pas les leurs !

« Quand on voit le public draîné par la chanson française actuelle, c’est du jamais vu ! Le moindre crétin avec une guitare qui fait du sous-Brassens peut faire un festival devant 15000 abrutis, c’est hallucinant ! »


Patrick Maurel . le vin comme le festival, une démarche artistique

<< Le WWF a une démarche artistique et quelque part tout se rejoint, ce que je fais, ce qu’ils font. On est sur la même longueur d’onde : à la radio, à la télé, on nous bassine avec toujours la même musique, le festival, lui, propose autre chose, même si je ne suis pas un spécialiste... Moi c’est pareil, mais avec le vin >>.

Tout sourire, la quarantaine heureuse, Patrick Maurel veille jalousement sur son domaine viticole qui s’étend au pied du Pic-Saint-Loup, au domaine de la Liquière, sur la commune de Mas-de-Londres, à une demi-heure de Montpellier. C’est là que Gilles Peterson a choisi son vin et plus particulièrement la cuvée les Courrèzes qui accompagnera les festivités Sétoises. Le vigneron est un atypique : son vin, il le bichonne, le chérit, bien sûr, mais sa démarche va bien au delà car son élaboration répond à des critères très spécifiques pour obtenir un nectar on ne peut plus bio. Patrick Maurel a repris à son compte le principe de la biodynamique depuis le débat des années 90, lorsque la préfecture a pondu un arrêté obligeant les viticulteurs à utiliser un insecticide pour détruire la cicadelle, un ‘bestiole’ qui menaçait les feuilles de vigne, ce qu’il a refusé de faire. L’idée : << on travaille comme les anciens, en considérant que si la terre est en bonne santé, les animaux qui sont sur cette terre sont en bonne santé et même chose pour l’homme qui mange les animaux. C’est une démarche spirituelle, on essaie de relier la terre au cosmos, on travaille avec les rythmes lunaires et tout ce qui est constellations >> explique l’exploitant. Quatre constellations sont essentiellement observées, le tout avec l’aide d’un calendrier spécifique : celle du fruit (correspondant à la chaleur), de la feuille (eau), de la terre (racine) et de la fleur (air). << Par exemple si la lune passe devant la constellation du fruit, c’est le moment pour la taille, la récolte, elles ont toutes une signification. On favorise la récolte les jours favorables, on fait ce que certains ont toujours faits, regarder la lune et le temps >> poursuit le quadragénaire. Mais au delà du rythme universel, le vigneron, qui produit 12 à 13 000 bouteilles chaque année, soigne aussi le moindre détail, toujours selon les principes de la biodynamique. Dans la terre, dans les vignes, il y met des préparations pour activer la vie microbienne des sols, il n’utilise jamais d’insecticide et autre pesticide et il fabrique son propre compost, < < car l’idée c’est que tout ce qui vient de l’extérieur est considéré comme un remède, il faut éviter >>.


Pour la vinification, il répond à un cahier des charges très strict. Un exemple : il n’utilise jamais de sulfite (un conservateur) dont la présence est inscrite sur la quasi totalité des bouteilles de vin que l’on trouve dans le commerce. << Même à la dose la plus basse, je n’en met jamais. C’est ce qui fait mal à la tête et au foie. On se rend compte que de plus en plus de gens sont allergiques aux sulfites affirme le viticulteur. Moi je fais quelque chose de naturel pour conserver le vin, mais c’est un secret ! >>. Ses bouteilles peuvent donc se garder de longues années et l’on déguste avec gourmandise son breuvage, tendance fruits rouge, plus moelleux et plus «gras» que les autres, toujours grâce à l’absence de sulfites. D’autant que la vendange se fait à la main et que les grains de raisin sont gardés entier pendant un mois et demi pour garantir une bonne fermentation. Avec sa famille, ses chiens, ses potagers qui lui garantissent fruits et légumes à l’année, Patrick Maurel aime passer ses journées dans son domaine. Sa récolte se vend en sept mois, mais après c’est fini, il n’a plus de bouteilles, << le client attend >>. Il ne veut pas produire plus ou décrocher un label, se moque des appelations et du marketing, il adore travailler beaucoup mais pas pour gagner plus et l’homme, bon vivant, viendra peut-être faire un tour au festival. Au fait, pourquoi ce nom de Courrèzes ? << C’est le nom de mon couturier ! >> dit-il en éclatant de rire, montrant des mains son vieux pantalon. Non c’est juste le nom d’une parcelle du pic Saint-Loup >>. Yannick Philipponnat

www.terresdupic.com



Pilooski

King of the edit


Le monde entier nous l’envie. Il est devenu en quelques années Mister edit, grâce notamment à ses compilations magistrales réalisées avec ses compères de

D.I.R.T.Y.

Quelle est ta définition d’un édit? C’est une version plus personnelle d’un morceau que j’aime particulièrement. What is your definition of an edit? It is a more personal version of a song that I specially like. Pourquoi t’es tu lancé dans cette voie? Par goût du bricolage, essentiellement. How did you get involved in it? I’m a do-it-yourself person, basically. Qu’est-ce qui, selon toi, fait un bon édit? Il n’y a pas de règles, mais le choix du morceau est primordial. Rien de pire que 150 mecs qui font des édits de disco par principe, je n’en vois pas l’intérêt. Tout comme éditer un morceau obscur nul. Si ça n’apporte rien à l’original, c’est inutile. Au final, très peu d’édits m’intéressent. What, according to you, makes a good edit? There are no definite rules, but the choice of the song is essential. There’s Nothing worse than 150 guys who make the same disco edits by principle, it isn’t very interesting. Or making an edit of an underground shitty song. If it doesn’t bring anything new to the origical, it’s useless. In the end, very few edits are valuable. Que penses-tu de la mode actuelle pour les édits à travers la floraison de labels comme Supreme, Mindless Boogie, Editions Disco...? C’est comme pour tout, il y a du bon et du moins bon. Avec D.I.R.T.Y., nous prenons le parti de sortir uniquement les morceaux qui nous plaisent vraiment. On ne se soucie pas des tendances néo-disco et autres. La rareté n’est pas non plus un critère de sélection. L’important, je crois, est de faire partager son goût pour certains morceaux. Mais tout ceci doit rester ludique. Le concours de référence fatigue tout le monde. En tout cas, les vrais amateurs de musique sont peu soucieux de ce genre de choses. Dirk, qui s’occupe de Mindless Boogie, a une vision très ludique de édit. Qui aurait pu imaginer voir dans les bacs des versions revisitées de Jolene de Dolly Parton ou du Cargo de nuit d’Axel Bauer? De même, certains edits de Todd Terje semblent très évidents, comme ses versions du I can’t help it de Michael Jackson et de I get lifted de KC and the Sunshine Band... Mais le résultat est toujours simple et classieux.

imperfectio and hypn


ection hypnotism.

Je pourrais aussi citer Ron Hardy [DJ mythique des débuts de la house, pote de Frankie Knuckles et résident du Music Box à Chicago]. Lui bricolait déjà le son du futur, à base de répétitions infinies et de calages approximatifs. Il est pour moi la synthèse de ce que j’aime dans la musique en général : l’imperfection et l’hypnotisme. What do you think about the vogue around edits through the boom of labels as Supreme, Mindless Boogie, Editions Disco...? As in everything, there are some good and bad things. With D.I.R.T.Y, we decided to only release songs that we really like. We don’t mind about the neo-disco tendances and everything. Rarity isn’t a selection criteria. What is important, I think, is to share our taste for certain songs, but everything as to remain playful. The reference competition annoys everyone. Real music fans don’t mind about it. Dirk, who manages Mindless Boogie, has a very playful vision of the edit. Who could have imagined finding instore some revisited versions of Jolene (Dolly Parton) or Cargo de nuit (Axel Bauer)? Thus, some edits by Todd Terje seem very obvious, like his versions of I can’t help it (Michael Jackson) or I get lifted (KC and the Sunshine Band)... and the result is always simble and classy. I could also talk about Ron Hardy [mythical DJ in the begining of the house, mate of Frankie Knuckles and resident at the Music Box in Chicago]. He was already working on the sound of the future, based on some infinite repetitions and approximate chocks. For me, he is the synthesis of everything I love in music in general : imperfection and hypnotism. Les edits ont-ils aujourd’hui la même fonction que dans les années 70 ? A l’origine, l’edit avait pour but de rallonger les morceaux, de dubber certaines parties pour rendre le track plus facile à jouer en soirée, plus dansant d’un certaine manière. Aujourd’hui, je ne vois pas ce qui m’empêcherait de faire une version de 20 minutes d’un morceau sans rythme, si ce dernier s’y prête et si j’ai plaisir à le faire. D’autre part, je n’ai pas une vision passéiste de l’edit, il m’arrive aussi d’éditer des morceaux sortis récemment. Do edits have the same fonction today than in the 70’s ? Originally, the edit was made to extend the songs, to dub certain parts to make the track easier to play, more dancing in a way. Today, I don’t see what could prevent me from making a 20 minuts long track from a song without a rythm, if this song allows it and if I have fun doing it. On the other hand, I don’t have a backward-looking vision of the edit, it happens that I edit some recent songs. ...


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Pilooski king of the edit... Cette mode est-elle, selon toi, symptomatique d’une panne d’inspiration dans la musique? La plupart des gens qui font des edits sortent également des productions plus personnelles. L’edit est essentiellement un exercice de référence : bricoler des morceaux que l’on aime, virer des parties qu’on aime moins, s’approprier la musique d’un autre tout en respectant l’esprit originel du titre... Mais il y a beaucoup de bonnes choses dans la musique électronique aujourd’hui. De nombreux producteurs comme Smith N Hack, Pepe Bradock, Oizo, Joakim, Krikor, Pentile, Jackson ou Losoul restent ancrés dans le présent et font preuve d’une vraie créativité. Je ne vis pas dans le passé, je trouve la musique actuelle plutôt excitante. Is this tendance, according to you, symptomatic of a lack of inspiration in the music field ? Most of the people who make edits also usually write and produce more personal productions. Edits are essentially an exercice of reference : working on songs that we like, sacking the parts we dislike, and self-appropriating the music of someone else while respecting the original spirit of the song... But there are many good things in electronic music nowadays. Many producers like Smith N Hack, Pepe Bradock, Oizo, Joakim, Krikor, Pentile, Jackson, or Losoul remain anchored in the present and show a real creativity. I don’t live in the past, the music right now is very exciting. Edit rime souvent avec bootleg. Que penses-tu de l’aspect illégal du truc ? Le bootleg existe depuis le jour ou l’on a pu enregistrer la musique sur un support quelconque. C’est un débat qui n’existe pas pour moi. Quand tu fais 1000 copies d’un disque que tu aimes, ça part toujours d’un bon sentiment et c’est souvent très peu lucratif. Edit often rhymes with bootleg. What do you think of the illegal part of it ? Bootlegs exist since the very first day when someone managed to record music onto any kind of support. It’s a sterile debate really. When you print 1000 copies of an edited song you like, there’s more passion involved than any financial interest.

Pilooski «D.I.R.T.Y Edits Vol. 1» (D.I.R.T.Y); «Discodeine» (Dirty Edits) www.myspace.com/pilooski Propos recueillis par Alexis le-Tan et Frédéric Gazeau pour TRAX Magazine




don


Le 16, 17, 18 mai dernier avait lieu le Worldwide Festival à Singapour. Retour, avec l’interview de Don de Kinemat, Promoteur du WWF à Sg, sur une édition riche en émotions, 3 jours de bonheur, et une expérience musicale sans précédent... After the WWF Singapore edition, let’s go back to our interview with Don from Kinemat (WWF Sg partner & promoter), an edition rich in emotions, 3 days of pure musical bliss without any precedent in Asia.

Big up to the Kinemat crew !!

Bonjour, présentez vous en quelques mots... Bonjour! Je m’appelle Don Wong, créateur et directeur général de Kinemat. Nous sommes basés à Singapour et notre entreprise s’intéresse au style de vie, et développe des expériences originales en utilisant des moyens musicaux ou artistiques pour interagir avec la jeunesse ou des communautés partageant les mêmes centres d’intérêt. Nous faisons ça depuis 9 ans maintenant. Please identify yourself in few words... Hello! I’m Don Wong, Founder & Executive Creative Director of Kinemat. We operate from Singapore as a lifestyle-focused agency, which actively develops original experiments and uses musical, artistic or fashionable ways to interact with youth groups or communities sharing the same interests. We have been improving this artful form of communication for 9 years now. WWF (Worldwide Festival) est basé en Europe et Kinemat à Singapour. Comment êtesvous entré en contact avec le WWF pour représenter le festival en Asie? Personnellement, je suis un grand fan de Gilles Peterson et de son émission Worldwide et j’ai découvert le WWF l’année dernière. J’ai vraiment été impressionné par la manière dont ce festival pouvait être un moyen de diffuser de la musique de qualité à travers le monde. Grâce à Kiran, nous avons été présentés à Franck Alfier du bureau londonien du WWF. Nos capacités et nos forces ont été jugées satisfaisantes pour porter un projet inaugural en Asie. WWF is based in Europe & Kinemat in Singapore. How did you first get in contact with WWF, representing the WWF in Asia? I have personally been an ardent Worldwide disciple digging Gilles’s weekly radio shows and I stumbled upon the WWF early last year. It really blew me away and I was impressed by how the festival could obviously be a platform for spreading quality music around the world. Thanks to Kiran, we were introduced to Franck Alfier from the WWF London office where our abilities and strength were accepted to undertake the inaugural project in Asia.


Quelle vision avez-vous de la marque Worldwide? Depuis 2002, Worldwide a été une inspiration et une source de musique de qualité pour quelques travaux que nous avons effectué. Nous avons été particulièrement influencé par la volonté de Gilles et Freshly Cut de délivrer continuellement de nouvelles pépites musicales. Par conséquent, je dirais qu’une véritable et profonde compréhension de l’esprit musical du WWF est la clé de notre partenariat. How much understanding have you got towards the Worldwide brand? Ever since 2002, Worldwide has been an inspiration and a source for fresh music for some of the works we have been delevering. Our audible senses have particularly been influenced by and accustomed to Gilles’ and Freshy Cut’s strong aspirations in continuously delivering musical nuggets over the years. Thus I would say that a genuine and profound understanding of the musical spirit of the WWF is the basic key to our bounding together. Pensez-vous que le WWF sera un concept intéressant et novateur pour l’Asie? Nous vivons dans un endroit enraciné dans les cultures Asiatiques, la fusion peut poser un petit problème à la façon dont nous percevons la musique. Heureusement, les progrès technologiques d’aujourd’hui et l’intérêt des nouvelles générations pour le voyage et les échanges culturels internationaux nous ont encouragé à tenter notre chance et je suis sûr que le WWF va progressivement grandir et donner un supplément d’âme à l’expérience musicale en Asie. How do you think WWF would manifest with it being a fresh concept to Asia? Living in a place rooted with specific Asian cultures, the fusion may pose a slight challenge to the way we perceive music. Thankfully, modern advancements in technology together with the interest of the new generation towards international travel & cultural exchange programs have encouraged us to try our luck and I am quite sure WWF will steadily grow and carve as a soul provider for quality musical experiences in Asia.

Gilles P.

Parlez-nous de votre travail pour le festival depuis que vous vous êtes engagés dans ce partenariat. Ca a été génial, extrèmement captivant, engageant et rafraîchissant de travailler avec de nouveaux outils. Ca aide beaucoup de comprendre à la fois l’essence du WWF et ce qui marche à Singapour ou en Asie. Could you tell us how was it to work on the festival for Kinemat since you guys first got engaged into this partnership? It has been great, extremely captivating, engaging and refreshing to deal with various contents. It is helpful to understand both the essence of the WWF and what works in Singapore or Asia. Quel genre de problèmes avez-vous dû surmonter pour monter un festival à Singapour ou en Asie en général? A cause du faible public préparé à de tels festivals empruntés à la culture occidentale, nous sentons qu’il n’est pas possible d’assumer le coût d’un bon festival sans le soutien d’entreprises ou de sponsors d’état. Sans ces aides, une banque ne nous suivrait pas.C’est triste à dire mais les questions d’argent sont le problème principal pour lancer un festival en Asie. Vu que nous voulons garder des prix d’entrée bas, nous avons une marge assez faible et le sponsoring est l’une des clés du succès pour nous.Mais dès que les marques seront là et présentes dans la têtes d’une jeunesse influente, la mode décollera assez rapidement. What sort of challenges do you face when planning a festival in Singapore or Asia in general? Due to the shortage of audiences prepared for such festivals borrowed from the western entertainment culture, we feel there isn’t enough capacity to uphold the cost of a well-organized music festival without the support and help of corporate or state sponsorships. Without such help the bank would not have supported us. It is sad to say but monetary issues have to be the main challenge for operating a smooth first attempt at introducing a festival in Asia. Due to the affordability of cheap tickets, we have low profit margins so sponsoring is a


Diplo

key success factor for us. But as soon as brands get out there and into the head of influential youths, the trend should get off pretty quickly. Dites-nous en plus à propos de Kinemat, quelles sont vos forces concernant les mouvements artistiques ou musicaux en Asie? Aux côté des organisations basées sur la musique à Singapour, influencer l’Asie n’a pas été une tâche facile. Nous avons contribué à une nombre conséquent d’expériences et de concepts musicaux depuis presque 10 ans maintenant. DONNED est l’une des plus vieilles organisations maintenant, qui a initié très tôt le mouvement underground avec du street marketing et des warehouse parties. Notre force réside dans le fait de pouvoir créer un buzz autour de n’importe quoi qui en vaille la peine, et d’intéresser des gens ouverts d’esprit dans une communauté donnée, partageant un intérêt commun. Mais finalement, ce qui est important pour nous et de délivrer de magnifiques souvenirs et des expériences qui restent à jamais...

Tell us more about Kinemat, how and what are your strengths towards the artistic/ music movement in Asia? Alongside the minority music-based organizations in Singapore, influencing Asia has not been an easy task. We have contributed to a fair amount of music concepts and experimentations for almost a decade now. DONNED in one of Singapore’s longest running independant outfits that initiated the early underground movement of street-guerilla marketing and warehouse parties.Our strength really lies upon creating a buzz around anything artistically sane and unique and captivating affluent open-minded people or opinions leaders within a given community sharing a particular interest. But at the end of the day, what is essential for us still lies in the delivery of fond memories and good experiences that last forever.


Cut Chemist

Peter Kruder

Toshio Matsuura

Wicked Aura Batucada


Ras-T-Weed

Trickski

Photo credits / Amos Wong / Darren Chan

Karizma


Katsue

Gilles P.


Garfld

Al-Haca Soundsystem

Big up to the Kinemat crew for organising such an amazing first edition of the Worldwide Festival in Singapore. We will be back in 2009 for an even crazier & funkier WWF in SG !!


Gigi,

festivalière et fan de...

Pour le Wolrdwide de Sète, elle vient carrément de Hong-kong avec cinq copines et elle veut louer une maison dans le secteur. Pour écouter les musiques qu’elle aime en général, celle de Gilles Peterson en particulier. A 36 ans, Gigi, a la chance de pouvoir profiter de la vie rien que pour les festivals. << Je n’ai jamais travaillé un jour

dans ma vie, alors je passe beaucoup de temps à voyager pour écouter de la bonne musique >> confirme-t-elle.

Native de Hong kong, elle a grandi à Vancouver et fait ses études à New-York, une ville où elle a pu découvrir ses deux passions : la house music et le jazz. Depuis, elle suit les festivals. Elle était au Worldwide à Shangai en 2007 et au WWF au mois de mai à Singapour. << J’ai toujours voyagé pour la musique, je voudrais prochainement aller à Southport pour les sessions de Gilles Peterson >> espère Gigi, qui voue un véritable culte à l’Anglais. << Gilles a toujours été un héros pour moi, il nous a donné les labels d’acid jazz et Talkin’ loud, sans oublier ses compilations. C’est le premier qui m’a appris qu’est ce qui était bon dans la musique, que ce soit dans le jazz, le funk, jazz funk, la soul, le reggae etc. Il m’a appris les racines de la musique, il est comme un éducateur ! >>. Branchée chaque semaine sur Radio 1 pour écouter le Worldwide elle passe désormais des heures sur internet, << car il y a tout dessus, on n’est plus obligé d’aller forcément en club >>. Elle cite volontiers François K ou Masters at Work comme pouvant concurrencer Peterson. Quand à Sète, elle n’a pas hésité bien longtemps avant de prendre son billet d’avion. << Ou peuton écouter pendant trois jours de l’excellent son ? Au worldwide festival baby ! >>. Yannick Philipponnat



Wenger - Hornby: 1-1 Fan de Foot : Rendez vous au WWF Beach soccer le Vendredi après midi à L’ACD.


Dans Fever Pitch, paru en 1993 (titre français, Carton Jaune), Nick Hornby faisait le récit de sa vie de fan d’Arsenal. Défaites, déceptions, joies sans lendemain, humiliations... Supporter Arsenal semblait être un calvaire. Et puis Wenger est arrivé. Le Boring Arsenal s’est fait la malle, Henry, Vieira et Pirès ont pris la place. Les titres se sont accumulés et les supporters sont sortis de la dépression. Interview croisée Hornby-Wenger, pour écrire les chapitres récents et heureux de Fever Pitch.

mes d’alcool dans le club, oui. Il y avait des problèmes d’alcool dans tous les clubs anglais d’ailleurs. En France, les joueurs fument. En Angleterre, ils boivent. Mais j’ai eu la chance que Tony Adams sorte de sa cure de désintoxication au moment de mon installation à la tête de l’équipe. Le fait qu’il soit clean m’a beaucoup aidé, cela a fait évoluer les mentalités. J’avais le leader du groupe de mon côté. C’était indispensable. Grâce à son appui, j’ai pu changer beaucoup de choses: le régime alimentaire, les méthodes d’entraînement. Tout en respectant ce qui avait été construit auparavant. En gros, j’ai laissé le bateau voguer - les joueurs sont restés -, mais j’ai changé l’eau autour du bateau. L’environnement Vous connaissez-vous? a changé. Nick Hornby: On se voit régulièrement après les NH: Les fans étaient sceptiques initialement, mais matchs. On mange dans le même restaurant, à côté cela n’a pas duré longtemps. Un moment très prédu stade, et David Dein, le chairman d’Arsenal, nous cis nous a convaincu que tu étais l’homme pour le a présentés l’un à l’autre. job: l’entrée de Patrick Vieira en cours de jeu pour Arsène Wenger: Oui, on se dit bonjour. Mais on ne son premier match. Face à Sheffield Wednesday, il s’est jamais vraiment parlé. a remplacé Parlour après vingt minutes. Il avait 18 ans et immédiatement, il a renversé le match. On Nick, comment avez-vous réagi quand Arsène est perdait 1-0 avant son entrée, on a gagné 4-1 au final. arrivé à Arsenal en septembre 1996? Un moment décisif. On n’avait jamais vu de joueur NH: Je ne savais pas qui c’était! Je me souviens que de ce calibre auparavant. Il était différent. Unique. lorsqu’on cherchait un nouveau manager, trois ou D’autres joueurs du même niveau ont suivi et l’équiquatre noms revenaient souvent. Cruyff et Venables, pe a été championne et invaincue. Incroyable. notamment, étaient mentionnés. Des noms sexy, AW: C’est vrai que cette saison 2003-2004 a été glamour. Et puis il y avait Wenger. Que personne extraordinaire. On a été en demi-finale de la coupe ne connaissait. Et, au fond de moi, je savais qu’on de la ligue, en demi-finale de la Cup, en quart de opterait pour le choix le plus terne, désolé, et qu’iné- finale de la champions league et on termine le chamvitablement ce serait Arsène. pionnat invaincus. Et pourtant, j’entends encore dire qu’on est des losers... «En arrivant, je savais qu’il y avait des problèmes NH: Dans la presse peut-être. Mais les fans ne pend’alcool dans le club, oui. Il y avait des problèmes sent pas ça. (...) d’alcool dans tous les clubs anglais d’ailleurs. En France, les joueurs fument. En Angleterre, ils boi- Arsène, j’ai une question: travailler dans un club vent» A. Wenger avec des ressources financières illimitées, comme Chelsea, cela te plairait? Dans quel état était l’équipe à ce moment là? AW: Ce serait beaucoup moins drôle... Quand on a AW: C’était une équipe très dangereuse pour un trop d’argent, plus rien n’a de valeur. Et Abramonouveau manager. Huit joueurs avaient plus de 30 vitch m’intrigue. Je trouve son intérêt pour Chelsea ans. Il fallait créer un nouvel amalgame, prendre des curieux. Il n’est pas un homme de football. Il n’a pas jeunes, vendre des anciens, sans totalement enlever ça en lui. Que recherche-t-il? On dit qu’il investit l’expérience de l’équipe. Mais j’ai tout de suite cru dans Chelsea avec l’intention d’acheter de l’immoen ce projet car j’avais l’appui des dirigeants. bilier à Londres. Je ne sais pas. Mais un jour, il va se Quand des rumeurs sur ma vie privée ont circulé, au lasser. Cela ne l’amusera plus et il partira. J’ai reçu début, ils m’ont apporté un soutien sans réserve (des de très bonnes offres de très grands clubs, mais je rumeurs sur son homosexualité, notamment, Ndlr). n’ai jamais pensé quitter le club. Jamais, jamais. NH: Entre le titre de 89 et ton arrivée en 96, on NH: Arsène, tu es un super coach, un grand tactinous a vraiment servi de la soupe. On ne prenait cien, un très bon acheteur de joueurs, c’est certain. aucun plaisir au stade, c’était pénible d’aller les voir Mais je pense que ta plus grande qualité est ta maîjouer. Ton arrivée a réintroduit la notion de plaisir. trise de la psychologie. Es-tu d’accord? Les supporters qui étaient là au début des années 90 AW: Je ne sais pas...C’est difficile à dire. J’ai lu mesurent la chance qu’ils ont désormais... et puis, des livres de psychologie, il y a quelques années. quand tu es arrivé, il y avait de sacrés buveurs dans Et j’ai grandi dans un petit village en Alsace. Tout l’équipe... le monde se connaissait, tout le monde s’y côtoyait. AW: En arrivant, je savais qu’il y avait des problè-


AW: Pareil. Une souffrance constante. J’imagine que c’est la même chose pour un écrivain. NH: Oui, je pense toujours à ce que je pourrais améliorer. Une phrase trop longue, une autre trop courte. C’est un combat permanent avec la perfection... Avec la satisfaction plutôt. AW: Tu relis tes livres? NH: Pour faire des corrections, mais c’est tout. Parfois, je tombe sur un extrait, je trouve toujours ça très mauvais... Ca m’est très pénible de rouvrir mes Tu regardes tes vieux matchs, toi? «Dis à tes joueurs de mettre livres. AW: Non. Je ne revois jamais les matchs que je perds London Calling, des Clash, par exemple. Je ne les analyse pas. Pas le temps, il faut enchainer immédiatement, toujours regardans le vestiaire!» N. Hor- nous der devant pour produire plus. C’est comme pour nby les écrivains. J’ai l’impression qu’avant, ils pouvaient faire toute une carrière, toute une vie sur un Y a-t-il des joueurs que vous n’avez jamais saisis, seul best-seller. Plus maintenant. Même eux doivent psychologiquement parlant ? produire régulièrement désormais et enchainer les AW: Je ne comprends jamais un joueur complète- succès. ment. Il y a toujours des zones d’ombre, des interrogations, des bizarreries. Mais il n’y a aucun joueurs Arsène, vous lisez beaucoup? AW: Bien sûr, des romans, des biographies... En ce que je n’ai pas compris, au moins en partie? NH: Anelka ne devait pas être facile à comprendre. moment, je lis un livre sur le bouddhisme. Je me souviens, il y a quelques années, j’étais au restaurant. C’était au moment où il commençait à se Vous avez lu Fever Pitch? plaindre de la vie à Londres, à dire qu’il ne sortait AW: Oui. C’est un livre incroyable, qui a marqué jamais, qu’il se faisait chier et n’avait aucun pote. Il les gens. Quand nous partons jouer à l’étranger, les a débarqué dans le restaurant avec une douzaine de gens nous parlent tous de Nick. Ils nous disent à potes. Je me suis dit qu’il s’était fait des amis, que quel point son livre les a touchés. J’ai l’impression qu’il est plus reconnu à l’étranger qu’en Angleterre. ça s’améliorait. Ils se sont tous assis à une grande Et les journalistes nous contactent parfois pour le table. Et pendant tout le repas, Anelka n’a pas retiré rencontrer (rires)! son casque de walkman. Les autres discutaient, mais NH: (rires) Gamin, tu supportais une équipe toi? lui écoutait sa musique. Incroyable. AW: Je supportais Strasbourg. Mais je me souviens AW: (sourire) Je crois que chaque joueur est un d’avoir supporté l’équipe de mon village. Et j’étais être humain complexe. Par définition, un joueur de très motivé. football est constamment malheureux. Parce qu’il J’ai grandi dans un environnement catholique. Penrecherche la perfection à tout prix. Parce qu’il ne dant les matchs, je lisais le missel et je faisais des peut jamais se reposer et doit toujours travailler. Les prières pour mon équipe. Complètement fou! gens heureux sont ceux qui n’ont pas d’ambition. Les grands joueurs ont énormément d’ambition. Nick, en tant qu’écrivain, vous travaillez seul. Alors Ils souffrent en permanence. Je lisais une citation que vous êtes, Arsène, constamment entouré par les l’autre jour: joueurs. Ces deux éléments, la solitude et la collectivité, vous sont-ils indispensables pour travailler? «Je connais beaucoup de NH: Il faut bien sûr que je sois seul quand j’écris. j’ai besoin des autres pour travailler. Je parle à gens célèbres, mais je n’en Mais de nombreux écrivains. J’en ai besoin. Même si mon job m’impose d’être souvent seul dans une pièce, je connais pas d’heureux.» ne suis pas antisocial. J’adore parler. De mes livres, C’est assez juste. La souffrance est énorme pour ar- de football. river au sommet et quand on y est, on a peur de tout AW: Tu arrives à t’autodiscipliner facilement pour perdre. Les grands joueurs se sentent forts et très travailler? faibles à la fois. Pour eux, le match le plus important NH: Oui, sans problèmes. Je travaille tous les jours de 10 heures à 18 heures. Avec une pause à midi. Ce de leur carrière est toujours le suivant. n’est pas difficile. Quand vous commencez à vivre Ils se remettent constamment en cause. de l’écriture, bien sûr pendant, disons... six semaiNH: C’est pareil pour un manager? nes, vous pensez que vous pouvez glander, mater la J’entendais souvent des adultes dire à propos d’untel ou d’untel: il est «fou», il est «arriéré», «attardé». Quand, enfant, tu entends ça, tu te poses beaucoup de questions. Et tu essaies de comprendre les gens, d’écouter plus attentivement. C’est naturel quand tu grandis dans un environnement resseré, entouré d’adultes, de faire attention aux comportements et d’essayer de comprendre. C’est sans doute à ce moment là que j’ai appris à écouter et analyser.


télé toute la journée. Mais la réalité vous rattrape vite. On a des deadlines, des plannings à tenir. On réalise très vite qu’il s’agit d’un boulot. Tu as déjà pensé que tu pourrais écrire? AW: Ecrire est mon cauchemar! Depuis que je suis gamin, j’en fais des cauchemars... Mais si l’on m’aidait, je pourrais écrire un super livre, un livre plein de révélations, rempli de choses que les gens ne savent pas. Le problème est qu’aussi longtemps que je serai manager, je ne pourrai pas le faire. Ce serait impossible pour moi de travailler après. En tout cas, j’ai une profonde admiration pour les écrivains. J’admire les gens qui exercent leur profession jusqu’à la fin de leur vie. Ce sont souvent des professions artistiques. Je suis admiratif devant le pianiste polonais Arthur Rubinstein qui jouait encore à l’âge de 83 ans. Ces gens ne perdent jamais leur passion. Ils n’ont pas besoin de retraite. NH: Mais construire une grande équipe est aussi beau qu’écrire un livre. Les grandes équipes durent aussi longtemps que les grands livres. Les gens parleront encore de cette équipe d’Arsenal dans des décennies. AW: Peut-être... C’est un vrai don de Dieu de pouvoir vivre toute sa vie avec la même passion comme le fait un écrivain. Même à 70 ans, il peut commencer un nouveau livre. Il n’est dépendant que de sa volonté. C’est extraordinaire. Il aura toujours quelque chose auquel penser, au sujet duquel s’inquiéter, un moteur. NH: Tu ne penses pas manager très tard, comme Bobby Robson par exemple? AW: Non. Je ne suis pas sûr de pouvoir produire les efforts que demande le métier d’entraîneur pendant très longtemps. Je travaille sans arrêt. C’est très dur, très stressant. De plus en plus stressant. Le club progresse mais ce n’est pas sans prix, les attentes augmentent et les tensions avec. NH: Pour continuer sur le métier d’entraîneur, on dit souvent qu’à le mi-temps, en quelques mots, ils peuvent changer la face d’un match. J’ai du mal à y croire. Je pense que le job de l’entraîneur est fait avant le début d’une rencontre. AW: Je pense avoir de l’influence à la mi-temps. C’est prétentieux de dire que je peux changer un match mais je peux, peut-être, apporter le pourcentage qui manque à l’équipe. Le secret est de savoir doser tactique et motivation des joueurs. NH: La dernière fois que tu as hurlé sur un joueur à la mi-temps d’un match, c’était quand? AW: A chaque match, je peux devenir fou. A chaque match. Mais j’évite de m’en prendre à un joueur devant le reste de l’équipe. Je préfère analyser les matchs à froid. Plus rationnellement. On a des statistiques sur tous les matchs, sur tous les compartiments du jeu, on évalue les joueurs le plus scientifiquement possible.


«Les récentes histoires de sexe n’étaient pas toutes vraies et puis, les journaux achètent les histoires à des filles qui ont intérêt à exagérer les faits. Ensuite, les pratiques sexuelles ont évolué...» A. Wenger Il se lève, revient avec un cahier rempli de notes sur les joueurs. Partout des chiffres et des évaluations, «moyen», «bien», «très bien»...

dans des scandales ces derniers temps? Pensezvous que ces cas soient indépendants les uns des autres ou qu’il s’agisse d’une tendance lourde et assez inquiétante? AW: Vous parlez de quelques histoires de sexe. D’abord, toutes n’étaient pas vraies. Les journaux achètent les histoires à des filles qui ont intérêt à exagérer les fais. Ensuite, les pratiques sexuelles ont évolué, les jeunes n’ont pas les mêmes valeurs que nous... ...On parle quand même de viols... NH: Personnellement, je pense que beaucoup de ces histoires s’expliquent par les problèmes d’alcool qui existent encore dans de nombreux clubs. Les jeunes Anglais ont encore un problème avec ça, tu ne crois pas? AW: Oui, peut-être, mais ces histoires de viol me semblent bizarres. Les joueurs peuvent avoir les filles qu’ils veulent. Il n’y a plus aucun tabou à ce sujet. C’est très différent de la période où j’étais joueur. On ne fera pas le reproche à un joueur de sortir avec des filles. Donc, je ne comprends pas bien. Et de toute façon, très peu de ces cas se sont avérés véridiques au final. Nick, un peu comme pour un jeune qui arrive soudainement au haut niveau, la célébrité et l’argent vous sont tombés dessus brutalement avec la sortie de Fever Pitch. Comment avez-vous géré cela ? NH: J’avais 35 ans quand mon premier livre est sorti et je pense que j’étais déjà la personne que j’allais être jusqu’au bout. Cela aurait certainement été différent si j’avais eu 25 ans au moment de la sortie de Fever Pitch... Mais dans ce cas, je n’aurais sans doute pas écrit un livre intéressant. Je pense qu’il faut avoir au moins 35 ans pour écrire un livre intéressant.

AW: C’est en quelque sorte mon cahier d’évaluation. Regarde, les statistiques de Thierry Henry. Il y a les informations habituelles: le poids, la taille, les courses, l’explosivité, la détente, la vitesse maximale, etc. Puis, match par match, chacune de ses statistiques. J’ai créé un système qui permet d’évaluer les joueurs en fonction de données chiffrées. On donne des notes aux joueurs pour chaque match. Dans le football, il y a du subjectif et de l’objectif. Ces statistiques fournissent le côté objectif de mon évaluation. Mais le plus important reste le subjectif. L’impression que je ressens lors des matchs. NH: Une autre question, sur le vestiaire. Quel genre de musique mettent-ils avant les matchs? AW: Quelque chose de très bizarre! Du comment déjà... du rep, rap... du rap, c’est ça? Du rap américain je crois, oui. Propos recueillis par Marc Beaugé NH: Dis-leur de mettre London Calling des Clash! Pour le Magazine SO FOOT De nombreux joueurs anglais ont été impliqués




Questions Boule de pétanque ou boule à facette ?

Simbad : Boule de neige parce que j’aime bien l’effet. Slydawise : Boule à facette... perruque afro en plus ! Sundae : Boule à facette. Garfld : A facette la nuit et de pétanque la journée ! En cas d’intempéries, il reste la boule de pétanque molle. Aline : Boule à zéro... Je l’ai portée pendant trois ans, ça me faisait une belle facette ! Da Vince : Boule de pétanque dans les jardins de la Fontaine @ NÎmes.

Bob Ricard ou Bob Sinclar ?

Simbad : Rhum Rub-a-dub style. Slydawise : Bob Ricard mais aussi Bob Sinclar quand il produisait sous le nom de Mighty Bop chez Yellow. Malheureusement pour nos oreilles, il est passé du côté obscur de la force ! Sundae : Bob Jocker ? Garfld : Bob Ricard, plus authentique. Aline : Ni l’un ni l’autre. J’ai connu un Bob, une grande déception dans ma vie de femme ! Da Vince : Ricard, ça va avec la pétanque !

La fortune ou la gloire ? Simbad : L’amour d’abord, la foire après. Slydawise : L’échange, c’est ça la vraie fortune ! La gloire... Attention à la surdimension de l’égo ou à l’envie d’écrire un livre de cuisine (Benoît Poelvoorde) Sundae : Ni l’une ni l’autre. Garfld : L’action. Aline : La fortune fera partie de ma gloire... Pour l’amour et la beauté, c’est bon, merci ! Da Vince : La fortune pour pouvoir voyager dans les Worldwide Festival.

Garnier ou Peterson ?

Simbad : En set marathon ou lequel cuisine le mieux? Slydawise : Peterson c’est ma culture, mon mentor... Garnier, un mythe incontestable ! Huit heures de mix pour le WWF à Shangai, une énergie monstrueuse, une leçon pour tout DJ qui se respecte. Sundae : Garnier pour la technique, Peterson pour la sélection. Garfld : Avant ou après ? Aline : C’est comme si on me demandait : “Madame, on vous ampute du bras gauche ou du bras droit ?” J’ai besoin des deux ! Da Vince : Peterson pour Talkin’Loud (UFO, Galliano...), Brownswood (Jose James, Soil & Pimp...), pour la radio (BBC, Nova...), les compilations (Ubiquity, Fania...), les soirées (Bus, Rex...).

Comptoir ou dancefloor ?

Simbad : DJ Booth ! Slydawise : Le mieux, c’est quand le comptoir se transforme en dancefloor. Sundae : Un peu des deux. Garfld : Après des années sur le dancefloor, il fait soif, donc maintenant comptoir. Aline : Comptoir sur le dancefloor, ça va plus vite ! Da Vince : Sans aucun doute l’énergie du dancefloor.

Pelle ou rateau ?

Monokini ou stéréo ?

Simbad : Tout(es) nu(es) et tout(es) bronzé(es)... Slydawise : String en stéréo. Sundae : Stéréokini. Garfld : Home cinéma. Aline : Stéréo, c’est mieux avec Vince ! Da Vince : Stéréo, c’est mieux à deux.

Simbad : Vamos a la playa ! Slydawise : Dans les dunes de Sète, dans les hôtels de Londres. Attention de ne pas faire l’inverse ! Sundae : J’hésite encore. Garfld : Ca dépend du sport. Aline : Et un hôtel dans les dunes, j’tiens un concept non ? Da Vince : L’hôtel, le sable ça gratte trop !

Sète ou Londres ?

Simbad : Sète avec joie !!!! London sans pitié !!! Slydawise : Londres ma ville d’adoption, mais Sète n’est-elle pas en train d’adopter Londres grâce au WWF ? Sundae : Londres, c’est mieux. Garfld : Les deux. Aline : London pour son shopping et ses clubs of course ! Da Vince : Sète pour manger les sardines de chez Nathalie aux halles.

Simbad : Coquillage, man, coquillage... Slydawise : Pour rouler une pelle, il faut s avoir se prendre un rateau, non ? Sundae : Un peu des deux. Garfld : Tielle. Aline : J’ai eu ma période rateau, maintenant je suis pelle mais j’ai dû user du couteau ! Da Vince : Je cultive mon jardin avec des pelles.

Blanc ou rouge ?

Dans les dunes ou à l’hôtel ?

Camping ou Disco ?

Simbad : Disco mais pas celui du camping de preference... Slydawise : Moi j’ai une tente avec une boule à facettes et des lights, un genre de discomobile pliable pour organiser des fêtes underground dans les campings du sud de la France... Plus d’infos, contactez moi ! Sundae : Neo disco & italo disco. Garfld : Jacuzzi. Aline : Camping, je craque pour Patrick Chirac ! Da Vince : Disco, la paillette plutôt que la tongue.

Simbad : Ca dépend du fromage, nan ? Slydawise : Blanc pour les filles, rouge pour le fromage. Sundae : Ca dépend. Garfld : Rouge ! Aline : Rouge, c’est la couleur de notre sang à tous, et rouge parce que j’aime la viande ! Da Vince : Blanc, c’est l’addition de toutes les couleurs mélangées.

Vinyle ou Mp3 ?

Simbad : Les deux, mais j’enregistre mes vinyles et les grave sur CD... c’estmoins lourd dans l’avion ! Slydawise : Vinyle sans hésitation, l’unique support qui se conserve sans fin et restitue fidèlement tous les sons ! Que le Mp3 reste à sa place, dans vos iPod et vos ordis ! Sundae : Mp3 pour découvrir, vinyle pour écouter, toucher et regarder. Garfld : Vinyle. Aline : Je suis le maillon faible, moi c’est CD les gars ! Da Vince : Vinyle à la maison, MP3 au bureau.

Par Eric Delhaye

Réponses


WWF Porfolio

By Emmanuel Conte


Sète 2007


Shanghai 2007



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