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comme une solution pour l’agriculture »

Alors que le projet de loi d’orientation agricole est en cours de rédaction, les ETA veulent des mesures appropriées qui n’entravent pas leurs activités de prestations de services. « Le recours croissant aux ETA est une réalité de l’agriculture française qui contribue à la viabilité économique de nombreuses exploitations », insiste Gérard Napias, président de la Fédération nationale entrepreneur des territoires.

L’activité des entrepreneurs des territoires – entreprises de travaux agricoles (ETA) et forestiers – ne vient pas en concurrence avec celle des agriculteurs et ne contribue pas à déstabiliser le modèle défendu pour le renouvellement des générations dans la profession. C’est ce qu’a rappelé Gérard Napias, le président de la Fédération nationale entrepreneurs des territoires (FNEDT), à l’occasion de la présentation du prochain Salon des ETA, prévu en décembre à Tours. « Les ETA apportent leur lot de solutions pour l’avenir de l’agriculture française », a-t-il martelé au sujet du projet de loi d’orientation agricole en cours de rédaction, qui doit être présenté dans les prochaines semaines. Le recours aux ETA permet à de nombreuses exploitations de limiter les investissements individuels et d’accroître leur marge. « Quand une exploitation est en difficulté, ce n’est pas en investissant dans du matériel restant sous le hangar qu’on la remet à flot », a-t-il renchéri. Il contribue aussi à améliorer les conditions sociales du métier, en libérant du temps.

Entrepreneur agricole : le métier se professionnalise

Selon le président de la FNEDT, les agriculteurs qui délèguent une partie de leurs travaux changent la physionomie du métier d’entrepreneur : « D’une activité de diversification, pour certains agriculteurs, le métier évolue vers un entrepreneuriat coupé de l’exploitation agricole originelle. » Résultat : les ETA full service sont plus nombreuses, et la part de leur chiffre d’affaires pour des prestations complètes chez des clients agriculteurs augmente. En 2013, 34 % de ces ETA indiquaient que les prestations complètes représentaient un quart de leur chiffre d’affaires. Pour les autres, le pourcentage était moindre. En 2023, c’est désormais la moitié des ETA full service qui déclare un pourcentage moyen de chiffre d’affaires dans ces prestations complètes de 43,5 %.

Plus globalement, les ETA grossissent et rajeunissent. Sur la base d’une enquête menée auprès de 200 entrepreneurs, les ETA emploient en moyenne entre cinq et six salariés, alors que la moyenne était à quatre en 2019, trois en 2013. Plus d’un tiers déclare un chiffre d’affaires annuel supérieur à 500 000 €. Les chefs d’entreprise sont plus jeunes qu’avant : 46 ans en moyenne, contre 49 ans il y a dix ans.

Inquiétudes autour de la retaxation du GNR et des vols Malgré le développement positif de l’activité, les entrepreneurs ont deux sources de préoccupation à court terme. La FNEDT s’inquiète de la suppression progressive de la taxation réduite sur les carburants souhaitée par les pouvoirs publics d’ici 2030. « J’ai interpellé le ministre de l’Agriculture lors du salon Euroforest, indique Gérard Napias. Qu’elle soit supportée par les agriculteurs ou les entrepreneurs, ça va être une charge supplémentaire pour la ferme France. Nous nous y opposerons fermement. Emmanuel Macron promet 2 Md€ pour que les avions soient plus verts. Qu’il mette autant sur la table pour que les tracteurs le soient aussi ! » Autre inquiétude : les vols à répétition chez les agriculteurs, les concessionnaires et les ETA. « Il s’agit pour certains du quatrième vol d’équipements – des GPS, des consoles, du carburant… Récemment, le préjudice s’élevait à plusieurs centaines de milliers d’euros en Mayenne et en Maine-etLoire », témoigne le président de la FNEDT. Ces vols ont des conséquences financières majeures pour les entreprises – 15 000 à 20 000 € par équipement volé –, commente pour sa part Laurent Menanteau, président d’EDT Pays de la Loire, dans un communiqué. Ils désorganisent totalement la réalisation des chantiers, puisque six à douze mois sont nécessaires avant de remplacer le matériel. À la suite de ces vols à répétition, un rassemblement spontané s’est organisé à Ombrée-d’Anjou, dans le Maineet-Loire, afin de dénoncer l’impunité dont bénéficient les auteurs et les receleurs. ■

Martine :

« Les cultures céréalières étaient bien plus hautes avant, et nos chevilles d’enfants en faisaient les frais. »

Herme :

« Pas étonnant, avec le recours aux raccourcisseurs de tige. »

Sébastien :

« Je n’en mets pas, je sème des variétés de céréales avec peu de rendement en paille. Il m’arrive de vendre de la paille pour dépanner des voisins, mais je préfère ne pas exporter les éléments nutritifs qu’elle contient. »

Herme :

« Les semences de céréales à faible rendement en paille sont celles traitées aux raccourcisseurs. La paille est une richesse indispensable pour le sol et l’agriculteur ou l’éleveur, mais les firmes phytos en ont décidé autrement, elles ont formaté les cerveaux. »

Sébastien :

« Quel intérêt d’avoir du blé haut qui se couche ? La météo du printemps joue énormément sur la longueur de la paille. Je partage cependant ton opinion sur l’intérêt de la paille pour le sol : elle apporte de la matière organique et plein d’autres éléments nutritifs. Mais il vaut mieux avoir une tonne de paille en moins à l’hectare et un blé qui reste debout. Du moment que la paille est enfouie, le taux de MO ne se dégradera pas. »

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