Je me suis retrouvée face à d’autres bois et chemins qui n’étaient pas celui que je voulais prendre. Physiquement, on est des êtres de lumière qui s’allument pour se consumer. Mais nous sommes déjà un feu, du moins, en est en train de se finir. En dessous de nous vit une masse de lave, épaisse et lente. Elle vie tout ce qu’elle touche, elle brûle. On n’a pas accès à elle, elle est profonde, lointaine, invisible. Notre cœur brûle tout ce qu’il touche, il vie. Pourtant il meurt. Disons que je fais une analogie avec le core de la Terre et le cœur de ton Corps. Ils ne sont pas les mêmes, pourtant ils ont la même fonction, mettre le feu. Il se trouve que ma salive gerce ta peau, tu es une plage aride et moi un maraîchage humide sans le bon Ph pour faire de mes bisous une caresse plutôt qu’une lésion. Une fois qu’on intériorise la flamme, on sait alors qu’on peut s’incendier. On vaut être prudent mais il y a toujours quelque chose qui déclencheras le feu, nous sommes des êtres incandescents avec nos étincelles dans les yeux. La lenteur d’un regard ou la vitesse d’un mot, tout peut être facteur de risque. Si tu me soupirs à l’oreille, flambé. Si tu me regardes dans les yeux, cuit. Si tu me touches la cuisse, frit. Nous avons tant de façon de finir nos corps. Suffit de s’aimer. Certaine est que, la force qui s’oppose entre toi et moi s’appelle « je t’aime ». Le feu s’étend si vite avec un simple mot. On s’est déjà mortes plusieurs fois à cause des exitations. On s’est usé dans les rapports et le bois de notre terrain doit à nouveau repousser et ce n’est pas évident, tu sais ? Faire pousser un arbre tous les jours pour l’abattre et en faire une pièce pour bûcher. Ça demande du temps, d’apprêter la terre, de germiner la graine, que la tige grandisse, de voir la première feuille, d’attendre le feuillage, pour ne même pas avoir un fruit à la fin du jour mais un feu pour tenir la profondeur du soir. Pour maintenir un feu, on doit l’alimenter d’éléments secs, le tenir oxygéné, le surveiller. Mais nous n’avons pas besoin de surveillance, puisque le feu est juste dedans. Nous sommes le control du feu, nous décidons de l’aviver et de l’éteindre. Je ne suis pas sec, pourtant tu m’assèche de tes besoins. Tu n’es pas humide, pourtant je t’arrose de mes affects. Nous nous retrouvons bien dans cette ambiance tropical, toujours trop chaud suffisamment humecté pour ne pas laisser un feu ravager la faune et flore qui habite dans ce paradis composé de tous les cycles de vie et mort que nous avons pu engendrer ensemble. La lenteur du feu se terne sous la longueur du vent. Nous enfin exhumés de nos corps devenons la plus belle histoire d’amour qui n’est que nous.