YEGG FÉVRIER 2014

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N°22 FÉVRIER 2014

YEGGMAG.FR

LE FÉMININ RENNAIS

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N O U V E L L E G É N É R AT I O N

ÉROTISME

MILLE ET UNE VOLUPTÉS RENNAISES PAGE 12


© CÉLIAN RAMIS


Celle qui

E

rend le quotidien poétique

lle vit à Thorigné Fouillard, a des enfants, des petits enfants, s’investit dans « un club de femmes au service des femmes », Soroptimist International, fait partie d’un groupe de chant, Le pommier bleu, et a un long passé de commerciale. En 2006, Elisabeth Du Baret crée sa maison d’édition Bleu Turquoise Éditions et vit de sa passion : la poésie. En tant qu’auteure et éditrice, elle publie des livres à destination du jeune public et lance un concept original puisqu’elle concilie, dans ses ouvrages, poèmes, illustrations – réalisées par d’autres artistes – et support audio avec un CD sur lequel elle interprète les textes, accompagnée de plusieurs musiciens. Et chaque musique varie en fonction du thème, du ressenti, de la force des mots. Dans ses ouvrages, elle se raconte au travers de petites nouvelles : « On peut parler de plein de choses. Dans Tranches de vie, qui cible plus largement les ados et les adultes, je décris un bouquet de fleurs mais aussi ce que j’aime, comme l’Italie par exemple ». La poésie, pour elle, c’est du sens, des images et de l’émotion.

Portée par les rimes, elle joue avec le rythme des phrases, la douceur des images, l’ineffable et la beauté des souvenirs. Elisabeth Du Baret, c’est un personnage. Une bavarde qui n’a pas sa langue dans sa poche, qui n’a pas hésité à 40 ans à entamer des études d’Histoire et qui a longtemps animé des émissions de poésie dans des radios en Mayenne et à Saint-Malo. En 2014, elle prépare un roman et un nouveau livre, Avec mamie, qui viendra compléter la collection pour les touts petits Avec maman et Avec papa. En parallèle, elle assure des animations dans les écoles mais également dans des structures demandeuses d’instants poétiques. « L’oralité est l’essence première. Et il y a le plaisir de jouer la comédie. Quand j’écris, je revis mon enfance, que je l’invente ou que je m’en souvienne », explique-t-elle. La littérature jeunesse profite alors aux petits et aux grands : « À travers les histoires pour enfants, on est utile aux adultes, même ceux à qui on a volé l’enfance. Quand il y a des images et des émotions, ça touche tout le monde, ça fait du bien et ça fait grandir l’âme humaine ». I MARINE COMBE

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RETROUVEZ CHRISTINE ZAZIAL DU LUNDI AU VENDREDI DE 6H À 9H SUR FRANCE BLEU ARMORIQUE (103.1 FM)


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ÉDITO l FÉVRIER, MOIS ÉROTIQUE

PAR MARINE COMBE, RÉDACTRICE EN CHEF

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n pourrait volontairement ne pas mentionner la Saint-Valentin, passer directement du 13 au 15 février, jouer les femmes fières et libérées… Des conneries ! Celles qui voudront la fêter la fêteront, celles qui voudront la bouder la bouderont et celles qui voudront s’en foutre s’en foutront. Malgré tout, un vent d’érotisme soufflera sur la première quinzaine du mois et l’air deviendra chaud. L’occasion de faire le point sur cette notion confuse, floue et mal connue, qui fait pourtant partie de notre quotidien. YEGG fait le point – et on note qu’on n’en a même deux dans notre nom – tourne autour, l’effleure, le stimule, l’agite et tente de mettre le doigt sur la définition de ce terme et la perception qu’en ont les femmes. À travers plusieurs interlocutrices, la rédaction se penche sur les dessous d’une grande partie de notre sexualité qui envoie aujourd’hui au septième ciel les vendeurs de rêve : sex shops, ambassadrices des réunions entre copines et/ou entre couples, salon de l’érotisme… Si à chaque femme il appartient une définition de l’érotisme, toutes évoquent en des termes communs son aspect chic et glamour. Il manque pourtant dans la réflexion les notions de plaisir et de désir. Un désir qu’il est pourtant nécessaire d’identifier et de poser sur la table pour arriver au fameux plaisir, qu’il soit solitaire ou partagé. Au delà des idées reçues et loin des clichés, les femmes sontelles libérées de tous les tabous qui entourent leur rapport à la sensualité et à la sexualité ?

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SAUTES D’HUMEUR . . .

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GARDERIE AU MASCULIN

I MARINE COMBE

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e Centre Alma ne trouve décidément pas grâce à nos yeux (lire le Coup de gueule – novembre 2013 - numéro 19 « Buzz commercial »). Aussi beau, aussi récent et aussi neuf soit-il, le centre commercial, situé dans le sud de Rennes, ne surfe pas sur la vague de l’égalité des sexes et de la modernité à ce niveau-là. En effet, pour le début des soldes, il était proposé aux femmes, du 8 au 11 janvier, de faire garder leurs hommes lors de leurs sessions shopping. Ainsi, du mercredi au samedi, de 10h à 19h les messieurs terriblement ennuyés par les préoccupations futiles de leurs compagnes – et qui apparemment ne savent pas dire non ou qui ont été contraints de venir - pouvaient accéder à l’espace qui leur était réservé. Jeux vidéos, journaux, massages… ils sont comme des coqs en pâte « dans une ambiance chalet à la montagne », précise le Centre Alma sur Facebook, avant d’ajouter : « Mesdames, pas d’inquiétude, on saura vous bichonner le reste de l’année ! ». Là dessus, nous n’avons pas de doutes, encore moins d’inquiétudes… En revanche, l’idée d’une garderie pour les hommes provoque des palpitations, ainsi que les commentaires désolants notés sur le réseau social. En effet, le centre commercial ne pouvait pas plus jouer sur les clichés et les stéréotypes pour lancer un nouveau buzz au moment des soldes. À ce niveau-là, il fait chou blanc, fort heureusement.

S E X I S T E

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Les produits laitiers, des sensations pures… ». Mais bien sûr! »*. En colère, elles le sont ces vaches. Le 7 janvier, des militants de plusieurs organisations de défense des animaux dont L214, ont manifesté devant la Préfecture de Rennes et partout en France. Les manifestants, arborant fièrement leurs masques « vache », sont venus protester contre un projet de loi sur l’avenir de l’agriculture examiné, début 2014, par l’Assemblée Nationale. Mobilisation initiée et fédérée par Novissen, association de riverains de la commune de Drucat dans la Somme, elle vise la création d’une ferme-usine aux dimensions et capacités gargantuesques. 1000 vaches, leurs 750 veaux et génisses, 8500 m² d’exploitation sur 3000 hectares pour 8 millions de litres de lait par an ! Leur but ici est de s’opposer à l’intensification de l’élevage et de mettre en avant les retombées économiques et écologiques d’une telle exploitation. Abaissement du prix du lait, menace sur le reste de la filière laitière française, importation de soja peu recommandable d’Amérique du Sud, épandage de digestat (résidu issu du processus de méthanisation) sur les milliers d’hectares et ainsi dégradation de la qualité de l’eau et prolifération d’algues… On comprend le message des opposants au projet : « Le lait souffrance insoupçonnée ». Les Vaches en colère ont su mobiliser avec humour et force, et on l’espère, aideront à préserver encore quelques temps la qualité de cet or blanc. I LAURA LAMASSOURRE * http://vache-en-colere.tumblr.com/


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SOMMAIRE l FÉVRIER 2014

En tête poétique . page 2 Garderie bovine . page 6 Égalité, verre au centre . page 8 La politique en bref . page 9 Femmes de rues . page 10 Consommatrices d’érotisme . page 12 Genres de jeunesse . page 20 La culture en bref . page 22 Fripes artistiques . page 23 Jugement dernier . page 24 Dessert sanguin . page 25 La petite sœur, tavernier ! . page 26

LA RÉDACTION l NUMÉRO 22

YEGG l 7 RUE DE L’HÔTEL DIEU 35000 RENNES

MARINE COMBE l RÉDACTRICE EN CHEF, DIRECTRICE DE PUBLICATION l marine.combe@yeggmag.fr CELIAN RAMIS l PHOTOGRAPHE, CRITIQUE CINÉMA l celian.ramis@yeggmag.fr MARIE LE LEVIER l JOURNALISTE l marie.lelevier@yeggmag.fr LAURA LAMASSOURRE l JOURNALISTE l laura.lamassourre@yeggmag.fr ANNAÏG COMBE l CRITIQUE MUSIQUE & LIVRES l annaig.combe@yeggmag.fr SOPHIE BAREL l MAQUETTISTE & ILLUSTRATIONS l sophie.barel@yeggmag.fr

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DÉCRYPTAGE . . .

Pour l’égalité des verres ?

© CÉLIAN RAMIS

Cette question se pose face à certaines études qui montrent que l’égalité entre les sexes a aussi un impact sur notre manière de boire. Une journée d’étude a été organisée à Paris par l’IREB (Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons) sous la dénomination « femmes et alcool ». Et si la parité nous avait aussi rattrapé sur l’alcoolisation ?

L

a journée d’étude organisée par l’IREB, le 11 décembre « qu’une femme qui boit, ce n’est pas pareil qu’un homme. » dernier, met le doigt sur un point délicat posé par l’éga- Néanmoins environ la moitié des personnes interrogées ne lité homme-femme : celui de l’alcoolisation, semble-t-il voient plus aucune différence entre les deux genres dans croissante, du genre féminin. À Rennes, il n’est pas rare de leur rapport à l’alcool. Selon Christophe Moreau : « Certaines croiser des jeunes fortement alcoolisés. La nouveauté, c’est filles nous répondent avec fierté qu’elles boivent autant que que ces groupes sont mixtes, et ce ne sont pas toujours des garçons. On est sorti de la perception de faiblesse du les filles les moins éméchées. Le sociologue Christophe genre féminin. » Du côté des associations de lutte contre Moreau, qui a réalisé une enquête sur la question en Ille-et- l’alcoolisme, le constat est un peu différent. À La santé dans Vilaine, revient néanmoins sur une évolution constante de la la famille, association de cheminots qui prend en charge les société française, celle de la baisse personnes atteintes d’alcoolisme, « On est sorti de la perception de l’immense majorité des personnes de la consommation d’alcool par personne et par an. Il distingue traitées restent des hommes. Cefaiblesse du genre féminin. » deux modèles en lien avec l’alcool : pendant, selon le vice-président, celui du modèle « traditionnel » qui prévalait jusqu’aux an- Gilles Bouetuel : « Les femmes sont plus portées au déni nées 1970. Le fait de boire à l’excès était largement reprouvé que les hommes. Il existe encore une mauvaise image aupar la société et particulièrement pour les femmes. Celles tour de la femme qui boit. Lorsqu’elles sont confrontées aux qui le faisaient se cachaient. La consommation d’alcool hommes, elles se disent ‘moi je ne suis pas comme eux’. ». quotidienne, elle, était nettement plus élevée qu’elle ne l’est Le déni féminin serait un prolongement du modèle traditionaujourd’hui. On parle « d’alcool-aliment ». « En 40 ans on est nel qui empêcherait certaines de reconnaître leur maladie et passé de 26 litres d’alcool par an et par personne à 13 litres, donc d’entreprendre une démarche de soin. Dans d’autres on a donc divisé par deux notre consommation », dit-il. associations, comme Alcooliques anonymes, on évoque une parité exemplaire. La consommation d’alcool en général a baissé. Ce qui a Naissance du modèle égalitaire En face, le modèle « égalitaire » concerne les jeunes géné- changé c’est que les femmes ont désormais la possibilité rations. La distinction entre les sexes est abolie, la consom- de goûter l’ivresse, et ce, pour le meilleur comme pour le mation devient ponctuelle et le principal effet recherché pire. Christophe Moreau conclut : « On a gagné en liberté est l’ivresse. On parle « d’alcool-psychotrope ». Dans ces mais c’est une liberté relative. Chez les filles, comme chez enquêtes, le sociologue démontre qu’aujourd’hui les deux les garçons, l’ivresse excessive exprime un mal-être social. » modèles coexistent, certains jeunes répondant toujours I CHLOÉ RÉBILLARD février 2014 / yeggmag.fr / 08


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AU COEUR DE LA RENNES . . .

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bref chiffre

ÉVACUATION EN DOUCEUR ?

Les migrants logés dans l’église Saint-Marc à Rennes, squat ouvert en avril dernier, ont été évacués le 14 janvier, comme pressenti par l’association Un toit, c’est un droit en décembre, sans l’intervention des forces de l’ordre. Selon le secrétaire général de la Préfecture, Claude Fleutiaux, tous ceux qui se sont présentés à la Préfecture ont été relogés dans différentes communes du département. Une solution qui inquiète les militants de l’association qui craignent l’isolement des migrants.

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mois

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20%

C’est le pourcentage d’augmentation de la population bretonne entre 1982 et 2011, soit 5% de plus que dans le reste de l’Hexagone, selon une étude de l’INSEE.

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du

mois

JEUNESSE VS EMPLOI

Le 21 janvier, le CRIJ Bretagne présentait les résultats de la 3e édition de l’enquête « Les jeunes bretons et leurs stratégies d’information », qui s’intéresse aux évolutions des pratiques des jeunes en Bretagne ainsi que leurs priorités d’ici 2030. L’étude révèle alors que 41% des interviewés expriment un manque d’information concernant l’accès à l’emploi et que 64% de la jeunesse bretonne souhaite évoluer professionnellement ou changer de métier.

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le tweet du mois sur

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Je n’ai pas le gêne de la folie des soldes, c’est ainsi et je le vis bien.

sur

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@StephanieZwicky / 08.01.14 à 10H56

L’ACTU FÉMININE

EST À SUIVRE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX !

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@Yeggmag sur

Yegg Mag Rennes sur

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3 QUESTIONS À . . .

En novembre dernier, l’Open Data Camp de Paris réalisait une cartographie de Rennes visant à mettre en parallèle les espaces masculins et féminins de la ville. Le constat est accablant pour la capitale bretonne et met en lumière le travail qu’il reste à accomplir pour l’élue.

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JOCELYNE BOUGEARD

ADJOINTE DÉLÉGUÉE AUX DROITS DE FEMMES - VILLE DE RENNES

Moins de 10 % des voies et équipements rennais portent un nom de femme, comment l’expliquez-vous ? Rennes se trouve en dessous de la moyenne nationale qui s’élève à 11 % de noms de rues de femme par ville. D’autres villes sont en dessous mais peu de municipalités on fait le constat, parce que la question dérange sensiblement. Nous sommes partis de très loin à Rennes vis à vis de cette égalité mais la municipalité a largement pris conscience du problème depuis 1995 avec la création du poste de déléguée au droit des femmes que j’occupe actuellement. Aussi, contrairement à des villes plus récentes, le cas de Rennes, ville historique, est plus complexe ; si beaucoup d’efforts ont été réalisés, il n’en reste pas moins que peu de voies restent à nommer et durant les dernières décennies, le choix des maires a été de ne pas « dénommer » les rues et places pour conserver l’histoire particulière de la ville. Les noms ont un sens pour les habitants, on ne peut pas se permettre de tout modifier. Et depuis 2003, plus de 30 % des noms attribués ne correspondent pas nécessairement à des personnalités. février 2014 / yeggmag.fr / 10

Comment sont attribués les noms de rues ? Une plaquette « Femmes illustres ou inconnues, un itinéraire dans les rues de Rennes » est disponible sur wikirennes.fr afin d’inviter les habitants à proposer des noms de rues. Mais elle est assez peu connue de la population et nous recevons très peu de propositions. Nous disposons d’une réserve de noms assez importante qui sont proposés deux fois par an au conseil municipal. Si j’essaye de m’assurer des bons équilibres en aidant la commission en charge des noms des équipements et des rues, la décision reste sous l’autorité du Maire. Rennes est une ville militante, les propositions de noms de femmes sont toujours acceptées sans contrainte même si certains habitants restent parfois perplexes quant à certaines attributions. On peut prendre l’exemple de la future station de métro Marie Curie, certaines voies se sont élevées car on n’y inclus pas le prénom de son mari, Pierre. Le but pour nous est de renforcer notre communication. Pour les équipements, le choix final reste souvent aux habitants du quartier, on ne peut pas imposer aux gens des noms qui ne les inspirent pas.

Que représentent les femmes dont les noms ont été choisis à Rennes ? Longtemps, les noms de rues féminins correspondaient à des personnalités décédées rennaises ou bretonnes. Aujourd’hui, l’accent est généralement mis sur des non-bretonnes ou des femmes reconnues à l’internationale. Il a longtemps été commun de choisir des noms d’écrivains, d’intellectuelles mais j’essaye de faire avancer les mentalités sur des choix qui relèvent plus des personnalités qui ont joué un rôle pour les droits des femmes. Ce qui est souvent dérangeant à mon sens, c’est qu’on a tendance à donner des noms qui relèvent du consensus à des crèches ou des écoles parce qu’ils renvoient à l’image de la maternité. Pourquoi des noms de militantes ne s’imposeraientil pas dans ce genre de situations ? I LAURA LAMASSOURRE

« J’essaye de faire avancer les mentalités sur des choix qui relèvent plus des personnalités qui ont joué un rôle pour les droits des femmes.»


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Dans les médias, la question de l’érotisme est très souvent traitée comme une notion permettant de pimenter la vie sexuelle des couples. On réduit donc cet art, défini dans Le Petit Robert par tout ce « qui a rapport à l’amour physique, au plaisir et au désir sexuel distincts de la procréation », à une simple alternative susceptible de pallier les problèmes existants dans les rapports sexuels. Pourtant, l’érotisme nourrit le quotidien des hommes et des femmes, stimule l’imaginaire à travers la suggestion, l’éveil des sens, le jeu de la séduction, les plaisirs charnels, le désir et la découverte physique de son corps et de l’Autre… Aujourd’hui commercialisé dans différents registres (chic, glamour, populaire, etc.), l’accès à l’érotisme semble simple et direct et © CÉLIAN RAMIS il est avéré que le marché attire des femmes de plus en plus nombreuses. Elles poussent les portes des sex shops, fréquentent le salon de l’érotisme, organisent des soirées entre copines ou couples ou encore consultent une sexologue. YEGG explore le monde voluptueux de l’érotisme.


Quand le marché du plaisir suggère l’éveil féminin

I PAR MARINE COMBE ET MARIE LE LEVIER I PHOTOGRAPHIES DE CÉLIAN RAMIS I INFOGRAPHIES DE SOPHIE BAREL


focus

Le marché du sexe s’est-il démocratisé ? Les femmes semblent ne plus avoir peur d’entrer dans les boutiques spécialisées et de s’adonner à de nouvelles pratiques. Qu’en est t-il réellement ? Où se placent les rennaises ? YEGG a rencontré deux vendeuses de produits érotiques. Elles nous expliquent.

© CÉLIAN RAMIS

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epuis plusieurs années, le marché du plaisir s’est ouvert à un large public d’adulte. La multiplication des points de vente, la diversité des produits et l’amélioration de la qualité y sont, en partie, responsables. Des changements s’opèrent, la clientèle évolue et de nombreux acteurs du milieu le constatent. C’est le cas de deux femmes. Elles travaillent dans des boutiques spécialisées au sein de la métropole rennaise. L’une est vendeuse à Dorcel Store, à Saint-Grégoire depuis plus de 2 ans et l’autre est la seule femme salariée d’un sex-shop* à Rennes depuis 25 ans. Au quotidien, elles observent une féminisation de la clientèle. Pour la plus ancienne des vendeuses, entrée dans le milieu par hasard en 1986 en cherchant un poste de libraire, « les femmes sont plus nombreuses depuis une douzaine d’années ». En raison du développement du marché sur Internet et de l’ouverture d’esprit des nouvelles générations : « Des femmes viennent entre copines pour trouver des idées ou organiser un enterrement de vie de jeune fille, par février 2014 / yeggmag.fr / 14

exemple ». Dans son magasin, tous les âges, toutes les classes sociales et les statuts (célibataire, en couple ou marié) sont présents. Cependant, leurs goûts diffèrent. « Une femme seule achète davantage un accessoire, type « sex toy », pour un plaisir solitaire alors qu’une personne en couple se tourne vers les huiles, la lingerie ou les jeux de société ». Cependant, dans l’ensemble, l’attirance des femmes pour tel ou tel article reste similaire. « Les femmes aiment les sex toys et autres accessoires qui tolèrent le contact avec l’eau et achètent également des DVD », confie la salariée de Dorcel Store. Elle relève une consommation de films X qui varie dans les choix selon les hommes et les femmes. Erotique chic Et les rennaises ? « Elles aiment les choses sophistiquées, assez couteuses et qualitatives », ajoute l’employée. « Les entrées de gamme les intéressent moins qu’auparavant et côté esthétique, elles apprécient surtout les couleurs et les articles travaillés ». Quant à l’écart de goût entre


Femme & Érotisme

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les femmes et les hommes, il se réduit. « Il y a encore une quinzaine d’année, l’homme était plus physique et les femmes plus cérébrales dans leurs achats. Aujourd’hui, c’est moins frappant », confie la salariée du centre ville. Pour sa concurrente, les femmes ont également une influence sur les achats de leur compagnon : « Ils prennent des articles qui plaisent à leurs femmes et n’hésitent pas à les partager ». Certaines lectures féminines, à succès, telles que Cinquante nuances de Grey de E.L. James, ont même un impact sur leur manière de consommer des accessoires érotiques. Toutes les deux constatent que le marché s’ouvre. « Les femmes entrent facilement dans la boutique », raconte la jeune vendeuse. Elles se décident à venir grâce au bouche à oreille et à l’aspect moderne du magasin : la lumière claire, les couleurs chatoyantes et

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’est en dehors de Rennes que nous assistons, un vendredi soir, à une soft party. Maelys est « ambassadrice du bonheur » pour Soft Paris en Ille-et-Vilaine depuis 3 ans. Onze femmes sont réunies chez Tina pour l’occasion. « Je n’ai jamais fait ce genre de réunions, comme la majorité des personnes qui sont là, j’en ai entendu parler par des copines et dans les médias et j’ai décidé d’en organiser une par curiosité. Il n’y a pas de tabous », explique-t-elle. La professionnelle de la vente directe est venue pour vendre du rêve, « du chic et du glamour. Pour cela, il faut également penser au langage employé pour ne pas choquer et pour mettre en confiance. » Un point sur lequel la rejoint Véronique, ambassadrice depuis 4 ans et qui a entre temps lancé son business, Plaisirs charnels. « Il faut s’adapter à la clientèle. Si la structure de la réunion est plus ou moins la même, on peut personnaliser l’événement », explique-t-elle. La structure type, c’est la présentation du catalogue : lingerie, huiles, jeux/accessoires coquins et sex toys. Chez Tina, l’ambiance est frileuse au départ, le temps de se mettre en jambe puis l’atmosphère se réchauffe. Portes-jarretelles, culottes surprises (fendues au niveau des lèvres), nuisettes, poudres comestibles, baumes à lèvre, crèmes hydratantes, crèmes de stimulation clitoridienne, jeux de rôle ou encore boules de geisha et vibromasseurs… la multiplicité des produits démontre la diversité des possibilités liées à la sexualité des femmes, des couples et des hommes. « Il faut oser se faire plaisir. Il est important de connaître son anatomie, se connaître, pour connaître son corps, et guider son partenaire pour prendre du plaisir », explique Maelys aux participantes. Ce soir-là, Virginie questionne l’ambassadrice sur sa silhouette et sur ses difficultés à trouver de la lingerie adaptée à sa poitrine (bonnet G). C’est sa première réunion entre copines. « J’essaye de trouver comment mettre mon corps en valeur. Avec ma copine, on discute beaucoup

les univers bien distincts y contribuent. « Cela rassure » commente-t-elle. Bien sûr, les vendeuses font tout pour mettre à l’aise leurs clients. « On les accompagne, les conseille et dédramatise leurs achats. Certains vont même jusqu’à nous confier leurs secrets », nous dit-on à Saint-Grégoire. Pour ce qui est de la pérennité du marché ? L’avenir semble prometteur… « Il n’y aura pas de période dans la vie où les gens n’auront plus de plaisir », explique l’employée de Dorcel Store. « Il fait parti d’un équilibre pour tout être humain. C’est un point essentiel », conclut enfin la plus ancienne des deux. Portée par un marché prospère et en pleine ébullition, la notion de plaisir se maintient sur le podium des priorités féminines. * Sur demande de la vendeuse, le nom n’est pas cité.

Véritable effet de mode depuis plusieurs années, les réunions entre copines sont idéales pour consommer des produits érotiques en toute intimité. autour de notre sexualité et on utilise parfois des jouets », confiet-elle, en dehors du groupe. Ce qu’elle apprécie dans la soirée – et qui la fera acheter plusieurs produits - c’est la délicatesse de la présentation, le glamour des produits : « érotique mais pas choquant, coquin sans être vulgaire. Dans un sex shop, je ne me sens pas à l’aise. Trop frontal pour moi ». Pour Véronique, il est important de démocratiser le marché de l’érotisme qui est souvent confondu avec la pornographie. « L’utilisation d’un objet n’est pas encore ancré dans les mœurs et je note en organisant des réunions de couples que ce sont souvent les hommes qui y sont réticents », souligne-telle. Pour attirer les femmes, les fournisseurs multiplient les couleurs, les formes, les textures. Une fois la présentation terminée, les deux ambassadrices procèdent de la même manière : elles définissent une pièce intime qui leur permet de discuter en toute intimité, tour à tour, avec chacune des participantes. Un moment qui permet de poser des questions, d’apporter des précisions, « les ambassadrices de Soft Paris étant toutes formées par un sexologue pour être au fait des questionnements actuels ». Un moment propice à la commande de produits, puisque tel est le but premier : la prestation n’est pas facturée « mais lorsque je rencontre l’organisatrice en amont, je suis claire à ce sujet, je ne me déplace pas pour rien non plus », précise Maelys. Du côté de sa concurrente, même fonctionnement. Pour cette dernière, le côté commercial, l’entretien du réseau, la fidélisation des clients et le renouvèlement des formules proposées sont essentiels pour éviter la mort de ces réunions qui, avoue-telle, relèvent plus de l’effet de mode que du réel besoin, « même s’il est important d’ouvrir le marché aux femmes ». Elle conclut sur une pensée effrayante : « J’arrête ce métier le jour où une femme me dit qu’elle n’a plus besoin d’un homme. Ce n’est pas le but des accessoires et de l’érotisme, loin de là ».

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Le temps d’un week-end, le parc expo de Rennes ouvre les portes de toutes les voluptés charnelles réunies dans un salon, organisé par Eropolis. Les 18 et 19 janvier, plus de 10 000 personnes « de 16 à 77 ans », nous dit-on du côté de l’organisation, ont foulé les allées de ce supermarché populaire de l’érotisme.

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u centre, 40 exposants de produits allant des tenues sexy aux jouets coquins en passant par les indispensables accessoires de massages. On se croirait plutôt boulevard Michelet à Saint-Ouen lors du marché aux puces qu’au milieu de Pigalle, quartier qui révèle une multitude de facettes, libère les fantasmes et envoute les esprits libidineux. « L’objectif est de démocratiser l’érotisme et lever les tabous en mettant l’accent sur tout ce qui est artistique et la valorisation du corps féminin », explique Maya Cortes, chargée de la logistique et de l’animation. Des shows artistiques donc sont présentés sur une scène « grand public » sur laquelle défilent stripteaseurs et stripteaseuses avant de se diriger vers une zone plus « hard » pour des shows individuels, dans des cabines isolées des regards indiscrets. « La majeure partie du salon est en lien avec l’érotisme mais on sait que les visiteurs restent à l’affut de plus. Ils trouvent ce qu’ils viennent chercher dans la partie + de 18 ans », précise Maya. Catch sexuel, spectacle animé par des stars du X, stand sado-maso… Dans cet espace, la pornographie prend la main sur le monde des fantasmes et de la sensualité. Ici, tout est montré, plus rien n’est suggéré, en dehors des strip, qui en moyenne oscillent entre 25 et 60 euros (du show soft au show « X sex toy »). Angel fait partie de la tournée Eropolis et pratique cet art depuis 4 ans. Pour elle, pas de vulgarité, uniquement de l’érotisme : « Ce n’est pas la classe du Crazy Horse mais on cherche à avoir une approche sensuelle. février 2014 / yeggmag.fr / 16

Que ce soit dans le regard, la douceur, la suggestion. On suscite l’envie avec cela. On vend du rêve ». Barbara, 27 ans, et Anaïs, 30 ans, venues de Saint-Malo et de Saint-Brieuc, reviennent cette année au salon de Rennes pour la 2e année consécutive. « On recherche la nouveauté, les pratiques tendances. Cela évite la monotonie et permet d’acheter des produits comme des œufs vibrants ou de la lingerie », confient-elles. Sans complexes, elles laissent tout de même paraître une gêne quant au côté porno : « Nous sommes là depuis deux heures et nous n’avons pas encore vu un show soft. Sans être choquées, on note quand même une confusion. Sans mentionner que depuis l’an dernier, il y a de plus en plus de choses payantes ». En effet, il faut compter 15 euros pour l’entrée, à laquelle se rajoute 3,90 euros pour accéder à la zone + de 18 ans et encore 10 euros pour entrer dans le théâtre X (qui alterne avec l’espace réservé aux femmes dans lequel les anciennes ados des années 90 ont pu se rincer l’œil sur le strip tease d’Allan Théo). C’est ici que les visiteurs peuvent assister au tournage d’une scène X entre deux acteurs porno, pendant laquelle les spectateurs ont le droit à des explications concernant les prises de vue, les regards caméra, les positions mais aussi sur le clitoris et le point G. Une manière de sensibiliser les curieux autour de la sexualité avant de conclure : « Communiquez avant de niquer ! » Le ton n’est pas subtile, le contexte détonnant, mais le message est essentiel.


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Marie-Claire Bouchery-Carlier est sexologue analyste depuis 22 ans à Rennes. Son cabinet, situé au 49 boulevard de la liberté, accueille chaque jour des femmes en difficulté dans leur vie sexuelle. Elle observe leur rapport à l’érotisme et leurs diverses préoccupations. Pour YEGG, Elle répond à nos questions.

Qu’est ce que l’érotisme selon vous ?

L’érotisme est un espace de créativité où l’imaginaire et le symbolique peuvent s’exprimer. Il n’est pas évident pour tout le monde. Il n’existe pas un érotisme mais des érotismes. On est dans une définition d’espace qui est ludique et propre à chacun. Il se situe avant le passage à l’acte mais c’est une notion compliquée qui est riche et vaste.

Tient-il une place importante dans la vie d’une femme ?

Bien sûr. Et dans le cadre d’un couple, il est vital. Sans érotisme, on constate une atténuation progressive du désir qui peut conduire à la misère sexuelle. Il y a du « Je » et du « jeu » avec l’autre et s’il n’y a pas d’élaboration du désir, les couples se retrouvent dans l’impasse. Ceux qui sont disposés à travailler sur l’érotisme s’en sortent mieux, mais cela demande un travail sur soi. Les femmes expriment le plus souvent la baisse du désir dans le couple car il est le baromètre de leur vie amoureuse.

Comment les femmes appréhendent-elles leur sexualité aujourd’hui ? Y a-t-il des évolutions ?

Les choses ont bougé mais il y a encore du travail pour qu’elles soient dans une autonomie psychique et appréhendent leur « être femme ». Il s’agit d’une construction. Les femmes doivent s’appartenir dans leur corps, dans leur sexe et se détacher du poids de l’éducation et de la culture judéo-chrétienne. Contrairement aux petits garçons qui ont un sexe qui se tourne vers l’extérieur, le sexe des petites filles est à l’intérieur de leur corps. De ce fait, elles se créent des blocages lorsqu’elles ne sont pas autorisées à le découvrir.

On parle de libération des mœurs, qu’en est-il réellement ?

Certains nous font croire que les mœurs se sont libérées, mais ce n’est pas la réalité. Au contraire, je pense que les femmes, avec ce matraquage d’images retravaillées, pensent ne pas avoir ce qu’il faut. J’ai l’impression qu’avec Internet, se crée une confusion entre sexualité et pornographie. Cela rend la sexualité très technique, déshumanisée, ce qui participe au développement de complexes. L’image est ici destructrice, car on se trouve dans la comparaison.

© CÉLIAN RAMIS

« Il y a du « Je » et du « jeu » avec l’autre et s’il n’y a pas d’élaboration du désir, les couples se retrouvent dans l’impasse. »

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Les femmes sont-elles davantage maitresses de leur désir de nos jours ?

Je pense que les femmes étaient plus épanouies dans les années 1970, au moment de la libération sexuelle. À cette époque, il y avait un désir que le corps appartienne à la femme, de casser l’image de la femme objet. Malheureusement, aujourd’hui, on y revient. On observe beaucoup de frustrations, d’angoisses, une forme de pression et non de légèreté (que pourtant requiert l’érotisme pour pouvoir jouer et donner envie à l’autre de jouer).

« À cette époque, il y avait un désir de casser l’image de la femme objet. Malheureusement, aujourd’hui, on y revient. » Que pensez-vous des salons de l’érotisme, des sex shops et des réunions entre copines ?

Ce n’est que du business. On ne parle absolument pas d’érotisme mais de sexe et d’argent. On est en plein dans l’effet pervers de la libération des mœurs. Cependant, si le but est de jouer et qu’il est intégré dans une relation, pourquoi pas. Ce sont des ingrédients, (comme un artiste qui utilise telle ou telle couleur) qui ne remplacent pas le sujet, mais qui peuvent le mettre dans une situation érotisante et ludique. Malgré tout, cela reste du commerce pour les vendeurs.

Conseillerez-vous à vos patients de se rendre dans ce type d’endroit ?

Pour le salon de l’érotisme, pas vraiment. Il n’est pas très qualitatif, mais il n’y a pas de fiche technique sur la sexualité. Je suis sexologue psychanalyste / psychothérapeute. Je travaille donc sur l’être humain La sexualité est avant tout un travail sur l’intime avec quelqu’un que l’on choisit.

Pensez-vous que les femmes font bien la différence entre l’érotisme commercial et l’érotisme lié à la sensualité ? Oui mais beaucoup sont encore victimes de cette janvier 2014 / yeggmag.fr / 18

notion de femme objet. Elles ont l’impression que les hommes attendent ça d’elles. Elles doivent évoluer pour aller dans le « Je » et le « jeu » qui leur correspondent.

La sexualité est-elle encore tabou chez les femmes ?

On parle peu de sexualité. Dans mon cabinet, les femmes se libèrent. Elles évoquent en premier lieu leurs inhibitions et leur baisse de désir. Pour y remédier, elles doivent s’interroger avant tout sur ce qui se passe chez elles (ce qui est souvent lié à leur histoire).

Pensez-vous que la sexualité évolue avec l’âge ?

Dans l’idéal, la sexualité évolue avec l’âge et l’historicité de son couple. Avec le temps, ils vont par exemple s’élaborer, être dans une finesse de code.

« Dans l’idéal, la sexualité évolue avec la personne dans sa sexualité. » Existe-t-il un effet pervers à une société dite libérée et performante ?

Oui. Souvent les femmes ne se trouvent pas à la hauteur. Avec la pression sociale, l’image de la femme hyper sexuelle véhiculée par les médias ou le cinéma, les femmes se créent des complexes et se posent des questions inutiles. Si une femme est ouverte et heureuse sexuellement, elle sera d’autant plus libérée et sexy. La sexualité se situe dans le ressenti et dans la sensation du corps. En se regardant, les femmes se coupent d’elles mêmes et ne sont plus connectées à un soi d’une manière sexuelle et sensorielle.

Les femmes viennent-elles vous voir seules ou en couple ?

Les deux. Mais lorsque vous venez dans un espace thérapeutique, le choix de venir seule ou en couple a un sens. Celles qui viennent seules pressentent que la racine de leur problème se trouve dans leur histoire personnelle.


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L’ART & LA MARINIÈRE . . .

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La princesse et le super-héros la littérature jeunnesse confronté au sexisme

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La sociologue, à l’université de Lille 2, Sylvie Crömer était en conférence à la maison de quartier de Villejean, le 17 janvier, invitée par les associations rennaises Mix Cité et Questions d’égalité. Elle venait présenter ces travaux sur la question de la représentation des genres en littérature jeunesse. YEGG l’a rencontré. YEGG : Le combat féministe que vous menez est-il bien accepté dans le milieu universitaire ? Sylvie Crömer : Les premières études de genre commencent à dater, elles ont débuté dans les années 1970. Mais on se rend compte qu’il y a une difficulté à institutionnaliser ce type d’études. Elles sont moins reconnues alors qu’elles ont permis de renouveler la perception de la société. Elles ont permis notamment de renouveler des problématiques liées à la santé et de permettre une lecture sexuée du monde social. Que pensez-vous de la dernière affiche de la manif pour tous: « Pas touche à nos stéréotypes de genre » ? Avec ce slogan, ils avalisent que le genre existe. Cela fait des mois que l’on nous répète que le genre est une théorie, or là ils reconnaissent que le genre existe. Pour moi cette affiche est un dévoilement de qui ils sont vraiment. Leur combat n’est pas contre une supposée « théorie du genre », qui, n’est pas une théorie mais un fait avéré, mais ils remettent en cause la valeur même d’égalité.

« La littérature est utilisée dans les écoles pour éduquer les enfants à la citoyenneté.» ©

Comment êtes-vous arrivée à travailler sur la littérature jeunesse dans les années 1990 ? Il y a deux choses. La première, c’est ma rencontre avec Adela Turin. C’était une écrivaine et éditrice de livres jeunesse dans les années 1970, elle était féministe et elle a attiré mon regard vers la littérature jeunesse. La deuxième c’est que je faisais alors partie d’une association européenne contre les violences faites aux femmes. Le constat était le suivant, malgré une évolution au niveau légal, il y avait toujours des freins à l’égalité formelle. La question était donc de savoir pourquoi il y avait ces freins ? J’ai donc exploré les représentations que l’on véhiculait aux plus jeunes. La littérature n’est pas un sujet anodin car elle a une forte ambition socialisatrice. Elle est utilisée dans les écoles pour éduquer les enfants à la citoyenneté. Il fallait donc étudier quel imaginaire on proposait aux enfants. À quels stéréotypes est-on confronté dans la littérature jeunesse? Il y a eu une évolution positive. Si vous cherchez la maman en tablier dans la cuisine et le papa dans son fauteuil, vous ne les trouverez plus ou presque. Par contre on note que la littérature évolue moins rapidement que la société, on commence tout juste à voir des modèles alternatifs à la famille février 2014 / yeggmag.fr / 20

© CÉLIAN RAMIS

« On note que la littérature évolue moins rapidement que la société, on commence tout juste à voir des modèles alternatifs à la famille biparentale et hétérosexuelle dans les livres pour enfants. »


culture

L’ART & LA MARINIÈRE . . .

biparentale et hétérosexuelle dans les livres pour enfants, alors que toutes les études sociologiques le prouvent, ce modèle n’est plus la référence unique. Les livres ne reflètent pas la réalité et ils ne se projettent pas non plus dans le futur. Ils proposent une vision très en retard de ce qu’est la société. On est dans des représentations très monolithiques. Les stéréotypes véhiculés sont désormais plus subtils. Au niveau quantitatif, les personnages féminins restent moins nombreux. Au niveau qualitatif, on ne voit pas de mère qui travaille ou de femme qui n’est pas mère. Les modèles féminins qui sont proposés aux enfants sont beaucoup moins diversifiés que les modèles masculins. Est-ce une volonté de la part de ceux qui font ces livres de maintenir une vision sexiste? Dans la grande majorité des cas il n’y a pas de volonté délibérée de faire passer un message sexiste. On fonctionne tous dans un monde où perdure le sexisme et où il est toléré de manière effrayante. Les auteurs continuent de s’appuyer sur des images du passé. Il y a tout un imaginaire à retravailler. Je pense qu’il pourrait être intéressant de travailler avec les écoles d’art pour leur faire prendre conscience qu’il ne faut pas simplement faire

dans la reproduction de schémas mais qu’il faut aller vers l’originalité. Néanmoins certaines maisons d’éditions ont joué un rôle. Elles refusent des personnages féminins car les petits garçons ne « pourraient » pas s’identifier à une fille. Dans l’autre sens cela ne pose pas de problème. Quels effets cela peut avoir sur les enfants? On sait que les enfants ne sont pas de la cire molle, qu’ils ne sont pas passifs mais aussi interactifs. Tout ce qui les entoure les influence : les parents, les jouets, leurs pairs... Les adultes ont un rôle à jouer comme modèles. Il ne faut plus que dans les crèches mixtes, un éducateur sorte un garage de voiture en disant que c’est pour les garçons. Chaque livre, chaque jouet ouvre des pans du monde et permet de développer des compétences. Il ne faut plus qu’un enfant entende : « C’est un truc de fille » lorsqu’il veut jouer à la poupée ou à la corde à sauter. Le sexisme est mutilant pour les garçons comme pour les filles. Chaque être humain devrait pouvoir développer les qualités qui lui sont propres en tant qu’individu unique et avec le moins de contraintes possibles. Être féministe, c’est être optimiste pour l’avenir. I CHLOÉ RÉBILLARD

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L’ÉQUIPE DE YEGG

VOUS SOUHAITE UNE BONNE SAINT OU SANS VALENTIN !

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YEGG

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culture

PLANS CU’ . . . chiffre

bref LA FLAMME DE TRAVELLING

La 25e édition du festival Travelling, sur le thème de Rio, qui se déroulera du 25 février au 4 mars, sera marrainée par Maria De Medeiros. Réalisatrice, actrice et musicienne, la francoportugaise viendra présenter son documentaire Les yeux de Bacuri : la réhabilitation du guerillero Eduardo Leite Bacuri, assassiné en 1970 par la dictature brésilienne, à travers trois générations de femmes. Elle en profitera pour donner un concert et présenter son dernier album Passaros Eternose.

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1965

C’est la date de départ du livre Les femmes s’en vont en lutte – Histoire et mémoire du féminisme à Rennes (1965 – 1985), écrit par Lydie Porée et Patricia Godard, qui sera publié aux éditions Goater mi-février.

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bref ON CRIE ET ON ÉCRIE

La Saint-Valentin se fête à Rennes du 1er au 15 février avec la 5e édition d’É-criez votre amour. Rennaises et Rennais sont invités à déposer des messages d’amour dans les lieux partenaires, qui seront ensuite sélectionnés et éventuellement déclamés lors de la grande criée publique, le 15 février à 16h sur la place Hoche. Au cours des deux premières semaines du mois, plusieurs spectacles et animations seront proposés pour célébrer l’amour avec humour et poésie. Plus d’infos : lecriporteur.fr bref

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yegg kiffe à

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EMILY LOIZEAU EN DUO & LADYLIKE LILY

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Le 26 février à l’Antipode à 20h30

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DES ENVIES DE JOURNALISME ? REJOIGNEZ NOTRE RÉDACTION !

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via redaction@yeggmag.fr YEGG contactez-nous RETROUVEZ . . . LES PIPELETTES AUTOUR DE CHRISTINE ZAZIAL TOUS LES JEUDIS À 18H SUR TVR ET SUR WWW.TVRENNES35BRETAGNE.FR 20

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culture

L’ART & LA MARINIÈRE . . .

La Factory Rennes ou l’art de la friperie Depuis septembre 2013, l’idée chemine dans la tête de deux jeunes étudiants rennais : marier friperie et lieu d’exposition. Un concept original et artistique, intitulé « La Factory Rennes », qu’ils nous expliquent.

© CÉLIAN RAMIS

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athilde Girardeau et Simon Pereira sont étudiants en Master 1 Information et Communication à Rennes 2. Ils ont un projet commun : ouvrir une boutique dans le centre ville où se mélangeront friperie, art et culture. Un concept non exploité dans la capitale bretonne qu’ils imaginent dans un local « avec une devanture noire, marquée du logo de la marque « La Factory Rennes » et des murs intérieurs blanc (pour mettre en valeur le travail des créateurs) », explique Mathilde Girardeau, 21 ans. Un endroit où les clients pourront trouver des vêtements minutieusement sélectionnés pour les hommes et les femmes, originaux et en bon état, mais aussi des magazines, des livres et des œuvres artistiques. « On fonctionnera au coup de cœur. Nous serons ouverts aux photographes, aux plasticiens, aux peintres, par exemple », confie Simon Pereira, 25 ans. Et certains ont déjà été repérés. C’est le cas de deux artistes : Ali, un adepte du street-art et passionnés de Mandalas, ainsi que Mathilde Julan, plus conceptuelle et « colleuse de petites culottes en papier ». L’idée étant de créer une forme d’entraide. « Ils feront connaitre notre marque et nous leur travail », précise Simon. Ils voient leur lien de parenté – ils sont cousins - comme un atout supplémentaire. « Nous nous connaissons bien. Nous avons les mêmes goûts, les mêmes univers et nous pouvons nous faire confiance », confient-ils. Malgré les avancées de leur projet, les deux étudiants n’ont

pas encore trouvé de local pour accueillir leur concept et la tâche n’est pas simple. En cause, le prix élevé des loyers : « Il faut que ce soit rentable pour nous. On veut proposer du pas cher mais pas vendre à perte ». Heureusement, des consultants en entreprise, rencontrés à l’occasion du concours des Entrepreneuriales auquel ils participent, les soutiennent. « Ils croient en notre projet et nous disent que c’est possible, raconte Simon. C’est d’ailleurs grâce à ce concours que nous avons décidés de nous lancer ». Et le travail n’est pas terminé. Actuellement, ils étudient la partie financière et juridique de leur projet et doivent même rencontrer un avocat. Ils souhaitent créer une marque à part entière. « L’idée, c’est aussi de faire des partenariats avec des bars, des associations, de proposer des artistes, des musiciens estampillés La Factory Rennes ». Le concept a de l’avenir ! L’ouverture de la boutique est espérée pour la rentrée de septembre 2014. Une page Facebook – lafactory. rennes – a été créée pour suivre l’évolution du projet. À consulter pour tous les férus d’art et ceux en quête de futures bonnes affaires !

I MARIE LE LEVIER février 2014 / yeggmag.fr / 23


culture

VERDICT . . .

[ GIEDRÉ

La sélection culturelle et subjective de la rédaction

cinéma

musique

MON PREMIER ALBUM AVEC D’AUTRES INSTRUMENTS QUE JUSTE LA GUITARE JANVIER 2014

«Les filles qui se laissent peloter pour une mammographie, c’est trop des putes», chante GiedRé sur un air de comptine enfantine. Auteure, compositeure, interprète et humoriste d’origine lituanienne, la chanteuse a étudié l’art dramatique, commis des premières parties de Raphaël Mezrahi, de Laurent Baffie ou d’Oldelaf, et en est déjà à son cinquième album de chansons impertinentes, ultra dosées en humour noir, en humour pipi-caca, en absurdités, en cynisme. On aime beaucoup ou pas du tout. Ou alors on aime beaucoup puis plus du tout, le contraste petits airs gentillets/saillies subversives et gros mots peut lasser, lorsqu’il est porté au-delà de quelques buzz sur le net. Il n’empêche que GiedRé appuie là où ça fait mal, en allant jusqu’au bout et en souriant, et rien que pour ça, on a vraiment envie de voir ce que ça donne en concert (à l’Ubu le 26 février). I ANNAÏG COMBE

LULU FEMME NUE SÓLVEIG ANSPACH FÉVRIER 2014

Un entretien d’embauche raté et un retour à la maison par le train qui ne se fera pas, Lulu semble être éprise d’une sensation envahissante. Une envie de s’évader et un besoin non prémédité de liberté. Lulu, interprétée par Karine Viard, vaque ici ou là, sur la côte durant quelques jours cherchant probablement un sens à son existence.. Un déterminisme auquel la mère de famille tentera d’échapper ne serait-ce qu’une nuit. Une nuit qu’elle prolongera, se laissant porter par l’instant. Sur le chemin de l’errance spirituelle, Lulu fera une rencontre. Aussi inattendue qu’étonnante, la rencontre avec Charles interprété par Bouli Lanners, notre héroïne saura en faire un moment de contentement. Tous deux au bord du monde, ils s’aimeront dans cet instant de grâce. Une fois l’alliance égarée, seul le portable la relira encore à sa vie quotidienne. Le film de Sólveig Anspach est une libre adaptation de la bande dessinée Lulu femme nue d’Étienne Davodeau. L’émancipation d’une femme en quête d’elle-même est filmée avec beaucoup de tendresse et une certaine poésie réaliste. Une chronique de libération et du lâché prise adapté au beau personnage de Lulu mais aussi aux personnages satellites de son heureuse aventure. Une comédie fraîche qui nous dévoile avec charme la beauté et dureté du cycle d’une renaissance.

Série KITCHEN Livre KABOUL ALLAN MAUDUIT & JEAN-PATRICK BENES

FÉVRIER 2014

Impossible de manquer ce mois-ci la très excentrique production Canal +, Kaboul Kitchen. La saison 2 poursuit les folles aventures de Jacky Robert, un ressortissant français installé à Kaboul et propriétaire du Kaboul Kitchen, un restaurant atypique fréquenté par les expatriés de la capitale afghane. Jacky qui fuit les ennuis aura vraisemblablement mal choisi son endroit pour tenir un établissement qui tient tête aux bonnes mœurs afghanes. Installé à son compte et comptant bien faire de l’argent, Jacky ne verra en l’arrivée de sa fille en ville qu’une source d’ennuis. Sur une base scénaristique réaliste et ancrée en pleine occupation américaine post 11 septembre, les épisodes traitent avec un humour fin et sarcastique les déboires de notre propriétaire intrépide bien décidé à faire prospérer son îlot de liberté et de distractions nocturnes. Du grand Melki ! Un rôle parfaitement dessiné pour l’acteur à pleine maturité de son art. Au-delà d’une excellente distribution, notamment Simon Abkarian, d’une mise en scène rodée et efficace, on y voit dans cette saison 2 une critique acerbe des conséquences d’une occupation qui exhorte la corruption et les disfonctionnements, ralentissant la reconstruction d’un pays déjà éprouvé par 40 années de guerre. Immanquable! I CÉLIAN RAMIS

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I CÉLIAN RAMIS

Livre

MAUVAIS GENRE

CHLOÉ CRUCHAUDET SEPTEMBRE 2013

Pendant la Guerre 14-18, Paul, soldat traumatisé par les tranchées, déserte et se cache dans un petit meublé parisien, où il étouffe. Avec la complicité de son épouse Louise, pour retrouver sa liberté et échapper à la justice, Paul se travestit en femme. D’abord déguisé, il devient progressivement Suzanne et découvre la vie nocturne du Bois de Boulogne dans le Paris des années folles. Inspirée par des faits réels, cette BD, parue aux éditions Delcourt, sombre et enivrante a raflé un bon paquet de prix à la fin de l’année dernière (prix Landerneau, prix du meilleur livre pour le magazine Lire, Coup de coeur à Quai des Bulles et Grand Prix de la Critique ACBD) et connaît en conséquence aussi un succès grandissant en librairie. Pas étonnant : ce récit, parfois violent, parfois drôle, qui débute devant un tribunal qui voudrait catégoriser les individus, homme, femme, hétéro, homo, prône une grande ouverture sur l’orientation sexuelle mais aussi sur la féminité, sans jamais se faire moralisateur et avec une liberté et une candeur intelligente et rafraîchissante. I ANNAÏG COMBE


DANS LE FRIGO DE...

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ISABELLE LIGERON

Panna cotta au lait d’amande et salade d’oranges sanguines aux épices douces es: rsonn e p 4 pour dients d’amande é r g n I t de lai s quide On trait lehop ! - 25 cl e crème li d ou roux d n et amandes, la - 25 cl e sucre blo en feuille it d u o i d b g e n i - 50 t a l é s ine de g - 3 g sangu s e g n r a e fleu - 4 or c de miel d u a ’e c e d - 1 à 2 es gouttes uivant votr s u q l r e e dos - Qu ger (à n a r bre ’o d gingem , e ) l t l e û go nn s : ca - Épice

La

!

my Yum

panna cotta : Faites chauffer le lait d’amande et la crème liquide avec le sucre en mélangeant bien, jusqu’à frémissement. Hors du feu, incorporez, en mélangeant au fouet, la gélatine préalablement ramollie dans de l’eau froide. Versez délicatement dans des verrines, laissez refroidir et réservez au frigo 3 heures minimum. La salade d’oranges : Pelez à vif les oranges avec un couteau long et fin (ne pas garder de peau blanche), et prélevez les quartiers en prenant soin de garder le jus qui s’écoule lors de la coupe. Dans un bol, assaisonnez les quartiers d’oranges avec le miel, l’eau de fleur d’oranger et les épices. Mélangez délicatement et laissez reposer pour que les oranges s’imprègnent des autres saveurs. Au moment de servir, disposez délicatement les quartiers d’orange sur les panna cotta. Arrosez du jus au miel et aux épices. Délicieux avec une tuile aux amandes ! I RECETTE RECUEILLIE PAR MARIE LE LEVIER

Resto-Cave ns les Vignes Un Midi da Paris - Rennes 115, rue de 45 02 99 36 95 fé vr

ie r 20 14 nombre de clopes : 10 9 nombre de verres : 12

(T ra nquil

le pé po uz e)

poids : 65 kilos

Ach et ez d es ora n g es !

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© CÉLIAN RAMIS


& © CÉLIAN RAMIS

YEGG & THE CITY

Épisode 6 : Quand j’ai participé à une dégustation atomique.

C

hez Valérie Maltais, La Caviste Atomique, il y a du vin naturel mais pas seulement. De la bonne humeur également et un accent canadien qui nous invite au voyage. Formée à l’œnologie à Vannes en 2007/2008, cette rennaise d’adoption propose des dégustations de vins naturels - bio et sans ajout de sulfite - dénichés dans la cave de la rue Vasselot, Histoires de vins. « Je n’ai pas envie d’être dans le consensuel. Je veux du rire, de la danse et du chant même si c’est possible ! », expliquet-elle. Sur la table, trois bouteilles – une de blanc et deux de rouge – six verres et un mégaphone. Pour la discipline, évidemment. Elle nous reçoit chez elle, entourée d’habitués, pour découvrir deux vins d’Ardèche et un du Languedoc. On note tout d’abord la couleur jaune clair du vin blanc puis on souligne les arômes « au premier nez » avant de secouer le liquide alcoolisé qui délivre alors des odeurs d’abricot et de mirabelle. Vient le moment tant attendu durant lequel on mesure la première sensa-

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tion en bouche, avant d’effectuer un petit geste classieux de la bouche, consistant à prendre de l’air pour la rétro-olfaction (mécanisme permettant de percevoir les caractéristiques aromatiques grâce au système olfactif). On peut à présent imaginer le met que l’on accorderait avec ce liquide et l’ambiance également. Certains se voient déjà en train de se faire masser ou de regarder (ou non) un Woody Allen, tandis que d’autres affirment clairement « que le vin est trop crémeux pour le sexe ». Une dégustation atomique (on vous l’avait bien dit) qui se poursuit par du vin rouge. Un très léger pour commencer, et pour en prendre plein les naseaux avec une forte odeur de ferme, avouons-le. Et un autre plus tannique qui tire sur des notes de cassis et de cerise. Un régal. « Ça donne faim tout ça », conclut un participant. On dirait plutôt que ça donne soif et qu’on reprendrait bien la petite sœur ! Il faudra attendre le 14 février pour être chouchouté par Valérie Maltais, au bar Le 1675, à Rennes (10 euros). I MARINE COMBE


CAROLE BOHANNE CÉLINE JAUFFRET ANA SOHIER ANNE-KARINE LESCOP

ANNE LE RÉUN BÉATRICE MACÉ ANNE CANAT SYLVIE BLOTTIERE ÉVELYNE FORCIOLI YUNA LÉON BRIGITTE ROCHER FANNY BOUVET MARIE-LAURE COLAS GAËLLE AUBRÉE DORIS MADINGOU KARINE SABATIER ARMELLE GOURVENNEC MARIA VADILLO GAËLLE ANDRO VÉRONIQUE NAUDIN NADINE CORMIER ESTELLE CHAIGNE ALIZÉE CASANOVA DOMINIQUE IRVOAS-DANTEC FRÉDÉRIQUE MINGANT MATHILDE & JULIETTE

LAURENCE IMBERNON

NATHALIE APPÉRÉ ANOUCK MONTREUIL NATHALIE APPÉRÉ ÉMILIE AUDRENMARIE HELLIO CÉLINE DRÉAN VALÉRIE LYS

ISABELLE PINEAUMARINE BACHELOT CHLOÉ DUPRÉ ANNE LE HÉNAFF GÉRALIDINE WERNER DOROTHÉE PETROFF

GWENAËLE HAMON MARION ROPARS

CATHERINE LEGRAND

JEN RIVAL

LES FEMMES QUI COMPTENT,

CHAQUE MOIS DANS YEGG YEGG

...


YEGG . . .

LE FÉMININ RENNAIS NOUVELLE GÉNÉRATION

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