Pandora Project • V2 • Chapitre 2

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(Buffy - Once more with feelings - Chain of Ancients)

Ekkar — ÉtĂŠ astral 4509 Heather titubait de fatigue lorsqu’elle aperçut enfin son campement au loin. Ses yeux rougis et ses joues encore humides ĂŠtaient les tĂŠmoins de larmes qu’elle n’avait mĂŞme pas senti couler. Le ciel d’un noir menaçant avait ĂŠpargnĂŠ ses pas jusque lĂ , mais la nomade savait qu’il lui faudrait se mettre Ă l’abri le plus rapidement possible si elle ne voulait pas ĂŞtre avalĂŠe par ce qui semblait devenir une menaçante tempĂŞte. Une masse de nuages sombres et bas se prĂŠcipitaient dĂŠjĂ Ă toute vitesse en direction du camp tandis que le soleil couchant ĂŠtirait peu Ă peu l’ombre du corps svelte de la jeune femme sur le sol dĂŠsertique. Soudain, un brise tiède qu’elle ne connaissait que trop bien l’entoura et effleura sa peau telle une prĂŠsence rĂŠconfortante. — Yggdrasil... Souffla-t-elle, partagĂŠe entre soulagement et agacement. Douceur. A bout de souffle, la vagabonde ferma finalement les paupières et s’autorisa une courte halte au sommet de la dune qu’elle venait de gravir. Elle s’imprĂŠgna de ce moment, les bras croisĂŠs, ses doigts effilĂŠs caressant ses ĂŠpaules avec nonchalance, imaginant l’ombre protectrice de son AkkaĂŻ planant au dessus d’elle. Yggdrasil avait ce pouvoir, telle une Tous les textes et les images de ce document sont la propriĂŠtĂŠ de Yuna MinhaĂŻ Dekebat. Toute copie, reproduction totale ou partielle ou modification du texte ou des images sans le consentement prĂŠalable de leur auteur est interdite et passible de poursuites. Si vous souhaitez diffuser ce document ou son contenu, merci d’en citer la source : HTTP://PANDORA.BLINDSYMPHONIA.NET


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mère attentive, de dissiper les angoisses de la jeune femme par la seule manifestation de sa présence invisible. La créature éthérée avait toujours été à ses côtés, aussi loin qu’elle s’en souvienne, et savait exactement quand intervenir. Les mots étaient inutiles. Immobile, la tête rejetée en arrière pour soulager sa nuque, Heather tendit l’oreille, attentive aux chuchotis du zéphyr qui effleurait le sable. Lui seul rompait le silence dans un rythme presque aussi régulier que sa respiration et soufflait sur son visage un filet d’air salvateur et chargé d’humidité dont elle se délecta. Pendant un bref instant, elle se laissa distraire et ses préoccupations s’envolèrent comme si elles n’avaient été qu’un vague cauchemar. Mais un grondement de tonnerre, si puissant que le sol en frémit sous ses pieds, l’extirpa subitement de ses songes. Surprise, elle rouvrit les yeux ; ses épaules s’affaissèrent. Non, elle n’avait pas besoin de ça, pas maintenant. Il fallait se remettre en route coûte que coûte même si son esprit, lui, errait déjà très loin d’ici. Inquiète pour les siens et malgré son irrésistible envie de donner encore un peu de répit à ses jambes endolories, elle pressa le pas, motivée par l’apparition des premières tentes écarlates qui ponctuaient l’horizon.

Un pas après l’autre, encore et encore. Mélancolie.

Elle jeta un coup d’oeil en arrière et contempla les dunes silencieuses qui étouffaient ses pas. Déjà, les deux sillons laissés par son passage s’estompaient au gré des vents. Sa traversée, comme toutes celles de ses ancêtres avant elle, arpenteurs de l’immensité depuis des centaines d’années, serait rapidement oubliée du Désert. Et si la tempête se déchaînait au-dessus de leurs têtes, seraient-il, eux aussi, engloutis cette fois par ces dunes qu’elle chérissait tant ? Que resterait-il de son peuple, à force de lutter contre les éléments ?

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Car nous ne sommes que des Fantômes, Ces illusions déchues D’un monde qui ne nous appartient pas. Sois forte. Elle haussa les épaules et préféra ignorer les paroles d’Yggdrasil qui vibrèrent soudain dans sa tête.

Je ne comprends pas.

Perplexe, la voyageuse passa une main dans les cheveux bruns méchés d’or qui balayaient son front puis arrangea le petit bandana carmin qui les retenait. Ils étaient secs, maltraités par le Soleil et la chaleur depuis tant d’années qu’elle ne parvenait même plus à se remémorer l’époque où ils lui avaient paru soyeux. Elle n’était pas moins belle pour autant. De son visage fin et délicat se dégageait une indéfinissable douceur qui la rendait appréciée de tous. Ses grands yeux dorés en amande et son sourire aimant faisaient d’elle l’exemple de bonté qui permettait à sa tribu de surmonter jour après jour les rudesses imposées par leur vie. Elle avait su s’interposer un nombre incalculable de fois lors des affrontements de ses frères de clan, apaisant leurs esprits par sa seule voix et son regard autoritaire mais compatissant. Pourtant, aujourd’hui, son assurance était ébranlée par de sombres incertitudes.

S’éloigner à ce point d’Ekkar, quelle folie !

La pauvre avait eu la désagréable surprise, quelques heures plus tôt, de s’éveiller, allongée au milieu de nulle part, à des dizaines de kilomètres du campement. Jamais elle n’empruntait cette piste d’ordinaire. Elle n’était parvenue à retrouver son chemin que grâce à l’aide précieuse de son Akkaï et traversait depuis lors l’étendue aride sans eau ni cheval pour retrouver enfin les siens. Impossible de savoir Tous les textes et les images de ce document sont la propriété de Yuna Minhaï Dekebat. Toute copie, reproduction totale ou partielle ou modification du texte ou des images sans le consentement préalable de leur auteur est interdite et passible de poursuites. Si vous souhaitez diffuser ce document ou son contenu, merci d’en citer la source : HTTP://PANDORA.BLINDSYMPHONIA.NET


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d’où elle provenait ni pourquoi ses pas l’avaient menée si loin. Elle ne pouvait que constater à quel point ses jambes peinaient à la soutenir tant elle avait marché. Les courbatures s’intensifièrent et rendirent ses mouvements de plus en plus laborieux. Si seulement elle pouvait regagner sa couche douillette et apaiser ses pieds meurtris ! Tandis qu’une poignée de mètres seulement la séparaient encore de son refuge et que les guitounes qui composaient le petit village se précisaient, son regard se perdit à nouveau dans l’infinité sablonneuse qu’elle venait de parcourir, encore étonnée par sa propre endurance. Les dunes s’étendaient à perte de vue, tranchées à l’horizon par ce ciel anthracite qui contrastait avec les teintes ambrées de cet univers désertique. Rien d’autre que des courbes infinies se déroulaient sous ses yeux et faisaient du camp un îlot coloré au milieu de cette vaste plaine. Une poignée d’herbes folles seulement, brûlées par le Soleil, ponctuaient cet océan immobile. Bien au-delà du village, à l’est, le relief semblait brisé, nettement découpé par une profonde falaise de calcaire qui courait en demi-lune sur plusieurs centaines de mètres, comme si le sable s’y précipitait en une improbable cascade. Au-delà, plus rien. À nouveau. Elle soupira. Les grelots cousus aux ourlets de son châle tintèrent soudain et leur discrète mélodie ramena la nomade à la réalité. Enfin arrivée devant le campement, elle s’appuya sur l’imposante statue qui en symbolisait l’entrée et reprit sa respiration avant de poser les yeux sur la sculpture, érigée par les fondateurs de son Clan. Celle-ci représentait un loup, fièrement campé sur ses pattes arrières, fixant l’horizon d’un air serein, comme s’il était le gardien millénaire et inébranlable de ces âmes qui survivaient au milieu du néant. Sa mère lui avait un jour conté que plusieurs statues similaires avaient été bâties à travers le désert, comme autant de points de repère, à l’aplomb des constellations sacrées qui criblaient le ciel à l’époque où Ekkar avait vu le jour. À chacun de leurs Tous les textes et les images de ce document sont la propriété de Yuna Minhaï Dekebat. Toute copie, reproduction totale ou partielle ou modification du texte ou des images sans le consentement préalable de leur auteur est interdite et passible de poursuites. Si vous souhaitez diffuser ce document ou son contenu, merci d’en citer la source : HTTP://PANDORA.BLINDSYMPHONIA.NET


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déplacement, ils s’installaient sous l’oeil attentif de l’une d’elle, requérant la protection des étoiles. La jeune femme laissa ses doigts courir le long de la pierre spongieuse, et caressa les reliefs gravés avec délicatesse. La surface de la statue était érodée par des siècles d’exposition aux quatre vents mais son panache, lui, était resté intact. Il s’en dégageait une force étrange, une énergie puissante, issue de milliers d’années de croyances, qui picota ses doigts tandis qu’elle détaillait les aspérités de la roche. — Heather ! Tu es revenue ! S’exclama soudain une voix émergeant du campement. Elle redressa la tête et rechercha la présence de Nayashi, l’amie dont elle avait immédiatement reconnu la voix. C’est alors qu’elle distingua deux silhouettes à la sortie d’une tente toute proche, derrière une série de voiles et de tissus entremêlés qui empêchaient le vent de pénétrer à l’intérieur de leurs espaces de vie. De splendides arabesques dorées ornaient les pans couleur feu des habitations et remontaient parfois jusqu’aux sommets comme des volutes de fumée qui se disperseraient dans les cieux. De chaque tente dépassait un pignon de bois taillé duquel partaient plusieurs cordes grossières auxquelles étaient suspendus des oriflammes remuant au gré du vent. L’endroit était coloré, chaud et accueillant malgré l’agitation anormale qui y régnait. Sur la place centrale, autour de laquelle étaient réparties les refuges de manière concentrique, s’affairaient quelques habitants qui n’avaient pas encore remarqué son arrivée. Ils levaient régulièrement les yeux vers le ciel menaçant tout en se préparant à essuyer l’une des intempéries les plus violentes de l’année. La pluie était une bénédiction rare et inespérée pour son peuple ; pourtant, le vent qui l’accompagnait cette fois la rendait plus dangereuse que jamais. D’une minute à l’autre, l’averse bienfaitrice pouvait se transformer en une redoutable tempête de sable face à laquelle ils seraient bien impuissants… Malgré l’étrangeté de la situation, elle ne put s’empêcher de sourire. Elle appréciait ce lieu, Tous les textes et les images de ce document sont la propriété de Yuna Minhaï Dekebat. Toute copie, reproduction totale ou partielle ou modification du texte ou des images sans le consentement préalable de leur auteur est interdite et passible de poursuites. Si vous souhaitez diffuser ce document ou son contenu, merci d’en citer la source : HTTP://PANDORA.BLINDSYMPHONIA.NET


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sa demeure, son Clan. Elle s’y sentait en sécurité et, où qu’ils migrent, elle savait que ce serait toujours le cas. Son amie, une jeune femme brune aux traits orientaux et à la peau dorée, traversa l’agora de ses pieds nus et emprunta le petit sentier qui menait directement à l’entrée du campement, sans se soucier de l’homme qui la talonnait. Les prunelles d’Heather s’illuminèrent. Visiblement rassurée, la nouvelle venue noua à sa ceinture une petite bourse de cuir qu’elle tenait jusqu’alors dans sa paume et se libéra d’un frottement des quelques herbes séchées collées à ses doigts. Nayashi était Sorcière, à l’instar de nombreuses femmes du Clan. Ainsi connaissait-elle tout du secret des pierres et des plantes, de leur puissance et de leur pouvoir. Elle savait lire l’avenir dans les lignes de la main et interpréter les vestiges du passé pour en tirer d’obscures prophéties. La multitude de petites escarcelles colorées, semblables à celle qu’elle venait de raccrocher et dont elle ne se séparait jamais constituaient un étrange canevas par dessus sa jupe de coton acajou. Quelques mèches de cheveux ébène ondulaient le long de ses épaules dénudées et retombaient sur sa poitrine dissimulée par un bandeau de lin marron. Elle était suivie de très près par un jeune homme vif et trapu, dont le regard révélait une inquiétude certaine. Tous ses mouvements trahissaient sa nervosité. Même s’il tentait du mieux qu’il pouvait de réprimer les frémissements de ses membres, les muscles tendus à la surface de sa peau étaient le signe indubitable du combat intérieur qu’il était en train de mener. Incapable de tenir en place, il passait régulièrement une main dans ses cheveux cendrés, déjà bien ébouriffés, qui contrastaient curieusement avec ses yeux noisette et son teint halé. Tous deux s’arrêtèrent alors à la hauteur de la nomade, le regard braqué sur elle comme s’ils observaient l’unique miraculée d’un grave accident. Avant même qu’Heather ait pu dire quoi que ce soit, Nayashi l’enlaça et soupira de soulagement.

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— Nous avons bien cru que tu ne reviendrais pas avant le début de la tempête ! Avoua-t-elle, à mi-voix. Je me faisais un sang d’encre ! Pourquoi as-tu mis si longtemps ? La rescapée se dégagea de son étreinte et les dévisagea plusieurs secondes durant, incapable de leur répondre, comme si toutes ses émotions s’étaient soudain retrouvées bloquées à mi-chemin entre son cœur et ses lèvres.

Questions. Flou. Tu oublieras.

— Tu as fait ce qu’il fallait ? lança son compagnon d’un air grave mais étonnamment distant.

Ses mots volèrent jusqu’à elle sans pour autant l’atteindre.

Vide.

— Heather ? Déconcertée, elle frotta ses tempes à deux mains, accompagnant son geste d’un gémissement plaintif. Son errance à travers les dunes arides et ses incessants tourments avaient eu raison d’elle. Derrière ses paupières closes défilaient d’inquiétantes lueurs, annonciatrices d’un malaise tout proche. Le jeune homme s’avança alors, et posa un doigt sous le menton de la voyageuse, l’incitant à le regarder en face. — Est-ce que ça va ? S’enquit-il d’une voix tremblante. — Non. — Je comprends, ne t’en fais pas, poursuivit-il. C’est dur pour nous tous. — Non, Nate, tu ne comprends pas. Tu ne peux pas, c’est impossible.

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Doute. Elle ravala un sanglot tandis que ses dernières forces l’abandonnaient. Les deux amis échangèrent un coup d’oeil interrogateur. — Que s’est-il passé ? Reprit Nayashi. — Je... Je l’ignore. Tourbillon. Mélange de sensations et d’émotions si fortes que son cœur semblait sur le point d’exploser. Puis tableau blanc, vide, mais pas d’illumination. Sa mémoire lui sembla soudain impénétrable.

Une porte refermée. Tu construis tes propres barrières Pour échapper au Monde, Pour échapper à toi-même.

Heather secoua la tête, ignorant effrontément les paroles d’Yggdrasil qui résonnaient à nouveau à l’intérieur de son esprit. — Sais-tu au moins pour quelle raison tu as quitté Ekkar ? — J’espérais que vous pourriez me le dire… Murmura-t-elle. Nayashi et son compagnon se consultèrent une nouvelle fois, pantois. Celui-ci hocha la tête d’un air mélancolique mais ne se donna pas la peine de répondre et son regard se perdit malgré lui dans les dunes tandis qu’il serrait les poings. La jeune femme l’observa un moment puis fronça les sourcils et plongea ses prunelles dorées dans les siennes. Nate demeura cependant enfermé dans son mutisme, se contentant de croiser les bras et de détourner la tête pour ne pas avoir à affronter son amie. Elle n’était pas dupe. Ils avaient toujours vécu ensembles ; ils avaient grandi côte à côte, se découvrant jour après jour. Sans doute le connaissait-elle mieux qu’il ne pouvait se connaître luimême. Impossible de lui cacher quoi que ce soit. Pas à elle. Tous les textes et les images de ce document sont la propriété de Yuna Minhaï Dekebat. Toute copie, reproduction totale ou partielle ou modification du texte ou des images sans le consentement préalable de leur auteur est interdite et passible de poursuites. Si vous souhaitez diffuser ce document ou son contenu, merci d’en citer la source : HTTP://PANDORA.BLINDSYMPHONIA.NET


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Un nouveau coup de tonnerre, plus proche encore que les précédents, retentit au-dessus de leurs têtes. Heather porta une main à son front, les yeux plissés par la douleur et Nate profita de cette diversion inespérée pour esquiver l’interrogatoire. — Tu es fiévreuse. Viens, mets-toi à l’abri, il faut que tu te reposes. — Je ne peux pas, Nate ! Répliqua-t-elle en désignant du doigt les ekkarates qui s’activaient telles des fourmis sur l’agora. La tempête arrive, il y a tant à faire... Vous avez besoin de moi ! — Ne sois pas ridicule, tu tiens à peine debout ! Nous sommes assez nombreux pour nous en charger, coupa la sorcière en empoignant fermement la main de son amie. Viens ! Une moue boudeuse déforma le visage de la nomade mais, déjà, elle s’éloignait, entraînée par Nayashi. — Je m’occupe de l’eau, ne t’en fais pas. — Nate ! — Demain, tu iras beaucoup mieux, tu verras. Conclut-il, désireux de prendre congé le plus rapidement possible. En attendant, laissenous faire ! Il tourna les talons et se précipita vers la réserve d’eau en bois afin d’arrimer solidement la petite construction tandis que d’autres habitants plaçaient de grands baquets d’argile vides au centre des allées pour récupérer autant d’eau de pluie que possible. Heather, incapable de résister à l’étreinte de son amie, s’engouffra malgré elle dans sa tente et se retrouva bientôt seule au milieu du calme presque irréel de sa demeure. La chevelure de Nayashi disparut aussitôt derrière les voiles de l’entrée dans un courant d’air. La gorge sèche, elle resta plusieurs minutes debout au milieu de la pièce, les bras ballants, regardant sans grand intérêt les pans de toile qui gonflaient

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au gré des rafales. Jamais son corps et son esprit ne lui avaient parus si douloureux. Résignée, elle s’affaissa sur sa couche et pinça ses lèvres, abandonnant la lutte. Un jour, tu te souviendras. Aie confiance.

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