zatopekmagazine.com
EDITION
ILE-DEFRANCE
Zatopek
N°23 - trimestriel - août - septembre - octobre 2012 - France - 5.50 €
L e 1 er M a g a z i n e R u n n i n g & S a n t é d e v o t r e r é g i o n
Surpoids, dépression, cholestérol
Attention médicaments dangereux
Manger ou dormir ?
Jeux olympiques
LA MALÉDICTION DU
MARATHON
Le dilemme du petit déjeuner
Entraînement La théorie des blocs, vous connaissez ?
L’actu courses de votre région
Nightrail, Chasseurs de temps, Courses du Luxembourg
Rencontre
Alain Mimoun, philosophe
ZATOPEK EST UNE PUBLICATION DES Editions Sport et Santé sprl 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles (Belgique) TVA: BE 0882 202 726 Tel: 00 32 (0)2 538 54 58 Fax: 00 32 (0)2 537 13 38 Email: info@zatopekmagazine.com Site web: www.zatopekmagazine.com SERVICE ABONNEMENTS Sur le site www.zatopekmagazine.com ou par téléphone: 0033 9 62 33 75 05 (France) et 0032 2 538 54 58 (Belgique et autres pays). EDITEUR RESPONSABLE Gilles Goetghebuer 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles DIRECTEUR DE PUBLICATION Jean-Paul Bruwier jpb@zatopekmagazine.com CONCEPTION ET GRAPHISME Denis Thiry denis@perfecto.be REDACTEUR EN CHEF DU MAGAZINE Gilles Goetghebuer gilles@zatopekmagazine.com SECRETAIRE DE REDACTION Anna Muratore anna@zatopekmagazine.com ICONOGRAPHIE Olivier Beaufays olivier@zatopekmagazine.com ONT COLLABORE A CE NUMERO: Olivier Beaufays, Aurore Braconnier, Louise Deldicque, Marc Francaux, Cyrille Gindre, Anne-Sophie Girault Guessoum, Sara GrandMaison, Johan Grzelczyk, Roger Igo, Anna Muratore, Palix, Denis Riché, Vincent Rousseau, Naïm Schneyders. CREDITS PHOTOS Damien Rosso:5; Petzl/Lafouche:6; Thierry Esnol:8; ASO/P.Perreve:10; BUPA Fitness:21; George Henrringshaw:33; Focalive:35; Triathlon.org/Spomeidis:39; Alberto Lessmann/Red Bull:40; The North Face:43; Course du Canigou:45; RMN - G. Blot:45; Olivier Beaufays:46; Image Globe:52,54; Alain saint-Jalm:54; Fidal:56; Palix: 60,61,62,63,66,65,66; Dumas/DR: 7,12,13, 16,17,22,26,27,36,37,38,42 REGIE PUBLICITE Toutes éditions, Belgique et Luxembourg: Ghislaine De Drijver et Isabelle Crutzen Podium Media Europe SA Mobile: 0032 473 93 41 28 Tel: 00 352 26 90 86 69 Fax: 352 24611082 info@podium-media.biz Skype: jpodium Pour la France et la Suisse: Attr’Action Email: pub@zatopekmagazine.com 213, Avenue Paul de Vivie 84210 Pernes-Les-Fontaines – France Tél: 0033 04 32 80 26 83 Fax: 0033 04 90 61 25 50 Pour le Québec: Mathieu Poirier mathieu@zatopekmagazine.com COMMISSION PARITAIRE: 1115 U 89417 IMPRESSION Imprimé en Belgique / Printed in Belgium Imprimerie Bietlot rue du Rond-Point 185 B-6060 Gilly Belgique DISTRIBUTION Belgique: Tondeur Diffusion Patrick Malotaux 9 Avenue Van Kalken 1070 Bruxelles Tel: 02 555 02 11
SOMMAIRE_
EDITORIAL En voyant quelquefois les friponneries des petits et les brigandages des hommes en place, on est tenté de regarder la société comme un bois rempli de voleurs, dont les plus dangereux sont les archers, préposés pour arrêter les autres». Cette citation de Chamfort (1740-1794) convient merveilleusement pour définir le monde actuel. Brigandage et friponnerie ont simplement changé de nom. Désormais, on parle de parachutes dorés, de carrousel à la TVA et d’évasion fiscale: toutes des expressions qui, à n’en point douter, auraient beaucoup amusé Chamfort. Mais la tradition se perpétue. Prenons la santé. Aux nombreuses menaces qui planent sur elle, on ne doit pas oublier désormais d’ajouter celles qu’induisent les médicaments eux-mêmes, alors qu’à l’origine ils sont pourtant censés nous protéger! Comment en est-on arrivé là? C’est très simple! Il a suffi qu’on applique en médecine les règles de l’économie et qu’on se mette à réfléchir non plus en termes d’efficacité thérapeutique, mais de rentabilité. A partir de là, tout est bon pour gaver les consommateurs. Et tant pis pour les effets secondaires. Ou plutôt tant mieux. Ils ouvrent de nouveaux marchés. Ce médicament contre l’hypertension vous endort? Prenez celui-ci contre la somnolence. Vous n’arrivez plus à dormir? Prenez celui-là contre l’insomnie. N’oubliez pas ceci contre l’angoisse, cela pour le cholestérol, quelques pastilles bleues pour la gaudriole et, bien sûr, un pansement gastrique pour supporter le mélange. Cela devient de la folie! Résultat des courses: des problèmes de sur-médication seraient à l’origine de 5% de l’ensemble des décès dans les pays riches! Dans la lutte contre le tabagisme, on parle souvent de «morts évitables» puisqu’il suffit d’arrêter de fumer pour se soustraire aux statistiques. L’expression convient aussi très bien pour tous ces décès de cause iatrogène. D’autant que des alternatives moins dangereuses et plus efficaces sont à portée de main. Ou plus exactement à portée de pied. Dans ce magazine, vous découvrirez que la course à pied est un remède très efficace pour un tas de pathologies qui comptent précisément parmi les plus responsables du gavage médical organisé (page 35). Ce n’est pas Mimoun qui prétendra le contraire (page 52). Nous l’avons rencontré alors qu’il coule des jours heureux, loin des drames qui ont accablé tant de ses compagnons d’armes (page 28). Nous espérons vous surprendre aussi avec cet article qui démonte l’entreprise de mystification des Jeux olympiques à l’œuvre depuis plus d’un siècle (page 24). Nous faisons également le point sur la composition idéale du petit-déjeuner avant un trail (page 42) ou sur la meilleure façon de planifier sa saison (page 18). Sans oublier la vie d’Abebe Bikila en bande dessinée (page 60). C’est lui que vous voyez ci-contre en train de s’exercer au tir à l’arc après l’accident de voiture qui l’a laissé paralysé. Pourra-t-on lui faire plus confiance qu’aux archers de Chamfort? Bonne lecture!
04_AJOUTEZ À MON PANIER
Tout ce qu’il faut pour courir à la page
28_JEUX OLYMPIQUES
La malédiction du marathon
Luxembourg: MPK – Elisabeth Biever 11, rue Ch. Plantin – B.P. 2022 L-1020 Luxembourg Tel: 00 352 499 888 306
10_COURRIER DES LECTEURS
35_ DOSSIER
France, Suisse et Québec : MLP ZA de Chesnes -55 bd de la Noirée F-38070 Saint Quentin Fallavier Tel: 04 74 82 39 56
12_LA MUSE DU COACH
42_ DIÉTÉTIQUE
Trimestriel Août, Septembre, Octobre 2012 N° ISSN 1783-4104
14_ZOOM
48_ TÉMOIGNAGES
16_CULTURE-CLUB
52_ RENCONTRE
18_DES CHERCHEURS QUI CHERCHENT
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La reproduction des textes et photos publiés dans ce numéro est interdite LA LOCOMOTIVE Sont des suppléments gratuits au trimestriel Zatopek et ne peuvent être vendus séparément Rédacteurs Belgique: Olivier Beaufays olivier@zatopekmagazine.com Eric Cornu eric@zatopekmagazine.com Jérôme Jacot jejacot@yahoo.fr Christophe Libin christophe@zatopekmagazine.com Rédacteurs France et Suisse: Cyrille Gindre cyrille@volodalen.com Sophie Sartet sophie@zatopekmagazine.com Rédacteur Québec: Mathieu Poirier mathieu@zatopekmagazine.com Conception et graphisme France: Attr’Action info@attr-action.com
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La parole est à vous
Posez vos questions à l’entraîneur Vincent Rousseau décrypte une image Toute l’actualité culturelle en un clin d’œil La théorie des blocs expliquée aux coureurs
Gilles Goetghebuer, rédacteur en chef
Le sport vaut mieux que les médicaments! Le dilemme du petit-déjeuner Vingt champions nous livrent leurs meilleures recettes
Alain Mimoun: le vaillant petit soldat
Abebe Bikila: le premier des Ethiopiens
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Les mythes déboulonnés
ATTENTION
Ne ratez pas notre supplément à détacher au centre du magazine.
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AJOUTEZ_À MON PANIER CHAQUE SAISON VOIT FLEURIR SON LOT DE NOUVEAUTÉS, VÊTEMENTS, CHAUSSURES ET AUTRES GADGETS POUR RENDRE LA COURSE À PIED PLUS MODERNE. TOUJOURS PLUS MODERNE. Rubrique réalisée par Olivier Beaufays
L’AVIS D’UN PRO
ASICS FUJI Les Japonais sauvages La nouvelle collection de l’équipementier ASICS destinée aux traileurs a été baptisée «Fuji» en référence au Mont Fuji, point culminant du Japon (3776 mètres) situé à une centaine de kilomètres au sudouest de Tokyo et qui constitue un haut-lieu de pèlerinage pour tous les Japonais. On retrouve sur ces maillots quelques innovations intéressantes comme l’ajout de nombreuses poches compartimentées ou des bandes de caoutchouc au niveau des épaules pour éviter les frictions avec les bretelles du camel bag. La gamme Fuji comprend aussi deux nouveaux modèles de chaussures: la Gel-Fuji Racer réservée aux coureurs aguerris en raison d’une semelle relativement fine et la Gel-Fuji Attack, rendue plus amortissante par la présence www.asics.com de gel au niveau du talon.
EMMANUEL GAULT VAINQUEUR DE LA CCC ET CHAMPION DU MONDE PAR ÉQUIPE EN 2011 «Asics fabriquait déjà de très bonnes chaussures de trail mais la gamme Fuji est l’aboutissement d’une longue réflexion pour offrir des modèles vraiment adaptés à tous les profils de coureurs. Personnellement, j’ai opté pour la Fuji-Racer, la plus légère de la gamme. La semelle d’usure offre aussi une bonne accroche sur tous les terrains tout en restant près du sol.»
ODLO CREW NECK RACE L’argent n’a pas d’odeur!
OVERSTIM.S GEL LIQUIDE Un peu de concentration, svp!
www.overstims.com
Encouragé par le succès d’«Energix liquide», Overstim.s a décidé de décliner deux autres gels phares de sa gamme sous cette forme liquide. Le «coup de fouet» propose un condensé d’énergie directement assimilable à l’effort. Le second, appelé «Antioxydant», comporte des vitamines et des sels minéraux (calcium, magnésium) recommandés pendant ou avant la course et plus particulièrement à ceux qui souffrent fréquemment de crampes. Existe en goûts pomme et citron. 4 ZATOPEK_23
www.odlo.com Ce maillot possède de nombreux atouts comme son extrême légèreté (140 grammes/m²), la douceur de son «mesh» (un terme qui si signifie «maillage» en français) et des qualités de filtrage des UV équivalentes à une crème solaire d’indice 50. Ses fils comportent aussi des ions d’argent qui détruisent les bactéries responsables des mauvaises odeurs qui imprègnent vite les tissus mouillés de sueur. Sans autre traitement chimique!
LE SAVIEZ-VOUS?
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es maillots portent le logo «Fair Wear Foundation», un label garantissant le respect des normes internationales promulguées par l’OIT (Organisation Internationale du Travail) comme la liberté syndicale aux ouvriers, le droit de mener des négociations collectives ou encore la lutte contre le travail forcé et celui des enfants.
EN B
AJOUTEZ_À MON PANIER 4 pages
COURRIER_DES LECTEURS RÉAGISSEZ SUR WWW.ZATOPEKMAGAZINE.COM OU ENVOYEZ VOTRE COURRIER Pour la France: 213 avenue Paul de Vivie, 84210 Pernes-les-Fontaines Pour la Belgique: 177 rue Vanderkindere, 1180 Bruxelles
Marre des puces! Par ce mail, je souhaite vous faire part d’un «coup de gueule» contre le système de chronométrage par chip que l’on retrouve dans de nombreuses manifestations. Si je comprends bien que ce système s’avère pratique et nécessaire, notamment lorsque le nombre de participants rend quasi impossible une gestion «humaine» des arrivées, force est de constater que les chips ne fonctionnent pas toujours de manière optimale. Ainsi, en deux ans, je n’ai pas été chronométré à au moins trois reprises. Lorsque cela se passe dans une épreuve locale, où la gestion des inscriptions de dernière minute se fait parfois dans la panique (par des bénévoles), c’est dommage, mais ce n’est pas dramatique. Par contre, lorsque cela vous arrive au marathon de Paris (65 € l’inscription), il y a vraiment de quoi râler! Je me pose dès lors des questions sur la garantie du système. En existe-t-il de plus fiables que d’autres? Suis-je la seule «victime» de ces ratés? Qu’en pense mon magazine Running favori?
100% d’accord Bravo pour votre éditorial du dernier numéro! Pour moi, il n’est pas polémique. Il se contente de poser en termes justes la question de notre dépendance au pétrole. Pouvons-nous continuer à consommer sans compter une énergie qui sera de moins en moins abondante et de plus en plus chère au fil des années? La réponse est évidemment non! De toutes les façons, si nous ne choisissons pas nous-mêmes un autre mode de vie, celui-ci nous sera imposé et la transition n’en sera que plus douloureuse! Alors cessons de penser que l’herbe est forcément plus verte ailleurs. Il y a vraiment moyen d’être heureux, épanoui et vivant sans aller à l’autre bout du monde!
Nicole Willem, Rochefort
ERRATUM
PS: à toutes fins utiles, je précise que je mets mon dossard bien en évidence sur le ventre. En ce qui concerne le Marathon de Paris, j’ai d’ailleurs trouvé une photo me montrant à l’arrivée avec un dossard bien fixé. Ce qui élimine l’éventuelle piste d’une mauvaise attache.
Bravo pour votre revue, qui me rappelle agréablement le Spiridon des années 1980 (en plus coloré!). J’ai particulièrement apprécié dans le dernier numéro les critiques des voyages (dans l’édito), des gadgets technologiques qui nous éloignent de l’authentique plaisir de courir (article sur Born to run) et les vertus trop largement accordées au massage. Mais à la lecture de l’introduction de la bande dessinée consacrée à Philippidès, je suis pris d’un doute... Quelle est cette «guerre franco-prussienne de 1886» évoquée dans La flemme du soldat inconnu?
Notre réponse:
Notre réponse:
Benoît Coune
Le chronométrage par chip est environ cent fois plus fiable que l’ancienne technique qui consistait à relever les numéros à l’arrivée et dix fois plus fiable qu’à l’époque plus récente où l’on utilisait des codes-barres. Ceci dit, il reste une marge d’erreur que l’on estime à environ 0,3% avec les chips dossards que l’on utilise désormais sur la plupart des épreuves, notamment sur le Marathon de Paris, en raison d’un coût (environ dix centimes/puce) très avantageux qui permet de doubler le système par sécurité et de prévoir deux puces pas dossard. Des erreurs d’enregistrement peuvent néanmoins se produire à chaque fois que la puce (qu’il faut se représenter comme une antenne) n’arrive pas à établir le contact avec la borne d’enregistrement au départ ou à l’arrivée, soit parce qu’elle a été endommagée (ne jamais froisser un dossard), soit parce que les ondes rencontrent un obstacle. Pour diminuer le risque de passer à travers les mailles du chronométrage, veillez à respecter ces quelques règles. • P ortez toujours le dossard à plat sur le ventre. Dans le dos, le risque d’erreur grimpe à 10%! •N e collez pas la puce à la peau. Le dossard doit flotter légèrement à quelques centimètres du corps. C’est d’ailleurs pour cela qu’on prévoit une épaisseur de mousse qu’il ne faut surtout pas enlever, comme sont tentés de le faire certains coureurs en pensant qu’il s’agit d’une bande autocollante. •E nfin, passez au dessus des goulottes et, si possible, évitez de marcher dessus. On évitera ainsi que le pied lui-même ne fasse obstacle à la communication. 10 ZATOPEK_23
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Serge Martinez
Ah ça! On s’est bien mélangé les pinceaux! Désolé. En fait la guerre en question est évidemment celle de 1870. Mais l’idée de rendre les honneurs de la République à un soldat inconnu n’est venue que seize ans plus tard, en 1886 précisément, juste avant que ne soit créé «Le Souvenir Français» une institution chargée précisément de l’entretien des monuments aux morts. La réalisation de cette idée ne se fit qu’à l’issue de la guerre suivante avec l’inhumation d’un corps non identifié, le 11 novembre 1920 sous l’Arc de Triomphe à Paris. Depuis lors, beaucoup d’autres pays se sont inspirés du cérémonial notamment la Belgique, l’Angleterre, l’Italie... et plus récemment le Canada qui, en mai 2000, a fait rapatrier une dépouille d’un soldat de la guerre 14 tombé près de Vimy (Pas-de-Calais) et qui est inhumé désormais dans une tombe spéciale devant le monument commémoratif de guerre à Ottawa: la Commonwealth War Graves Commission. Voilà toute l’histoire. Et merci pour votre lecture attentive!
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LA MUSE_DU COACH ENVOYEZ-NOUS VOS QUESTIONS ET NOTRE ENTRAÎNEUR ROGER IGO PRENDRA SA PLUS BELLE PLUME POUR VOUS RÉPONDRE. Le courrier doit être adressé à la rédaction: info@zatopekmagazine.com ou via notre site www.zatopekmagazine.com. Vous pouvez y poster vos questions en cliquant d’abord sur l’onglet «vos réactions» et puis sur «exprimez-vous». Face à l’abondance de courriers, seuls les abonnés auront désormais le privilège d’une réponse longue et personnalisée. Il suffit de mentionner vos noms et prénoms. L’ancien sous-officier d’élite Roger Igo exerce le métier d’entraîneur depuis plus de vingt ans. A 58 ans, il poursuit une carrière qui compte de nombreux titres et distinctions en cross, sur route et en montagne.
Des chaussures qui courent toutes seules
Notre réponse
Depuis quelques années, la société américaine Spira propose effectivement des chaussures de course montées sur ressorts. Celles-ci ont été aussitôt interdites par la fédération américaine d’athlétisme. La marque a répliqué en promettant une bourse d’un million de dollars à celui qui remporterait le marathon de Boston avec des Spira aux pieds. Depuis lors, plus rien! Personne n’a été disqualifié et personne n’a décroché le million. En fait, il paraît peu probable que des chaussures fabriquées en série puissent réellement améliorer le rendement de la course. Les foulées des uns et des autres sont trop différentes. En revanche, on pourrait concevoir des modèles totalement personnalisés, équipés de petits actionneurs piézoélectriques qui amplifieraient la phase d’envol. Des recherches sont menées dans ce sens. Si elles aboutissent, nous craignons comme vous que la course ne devienne un sport très peu équitable… et très cher!
Vincent, Roger, Gilles et les autres A 42 ans, je pratique la course à un niveau honnête et je remercie au passage, Roger, Gilles, Vincent et tous les rédacteurs de Zatopek pour leurs précieux conseils. Ma question à présent. Chaque année, je ressens un gros coup de mou au sortir de l’hiver. Je tourne carré pendant quelques semaines. Puis la forme revient. C’est bizarre. Et cela ne dépend pas des efforts que je fournis aux entraînements. Chaque année, je passe par cette même phase. Marc Notre réponse
La vitamine D, cher lecteur! Cette vitamine (ou peut-être vaudrait-il mieux parler d’hormone?) est principalement produite par la peau sous l’influence bénéfique des rayons du soleil. Mais pour cela, il faut qu’on s’expose! Or c’est difficile en hiver où l’on passe l’essentiel de son temps à l’intérieur. D’où le pourcentage important de ceux qui se trouvent en état de manque quand arrive le printemps. Les carences graves produisent des pathologies comme le rachitisme chez les enfants ou l’ostéomalacie chez les adultes (maladie des os mous). Les déficits plus légers suffisent pour ralentir un grand nombre de filières métaboliques et entraîner une kyrielle de symptômes désagréables comme des douleurs musculaires de type courbature, un manque de force, une fatigue persistante. Cela vous rappelle quelque chose? 12 ZATOPEK_23
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Pas de plat par ici!
Les fabricants de chaussures rivalisent d’imagination pour améliorer le fameux «dynamisme» de leurs modèles. Certaines marques vont jusqu’à introduire des petits ressorts dans la semelle. Où cela s’arrêtera-t-il? Ne pensez-vous pas qu’on devrait mettre un frein aux innovations, ne serait-ce que par respect pour les coureurs du passé? Julien
Parcourez aussi notre grande bibliothèque de questions et de réponses. Vous y trouverez peutêtre votre bonheur!
Je suis coureur à pied et j’habite à la montagne. Comment doisje faire? Tous les programmes d’entraînement impliquent que l’on s’entraîne sur terrain plat. Chez moi, pour trouver dix mètres de plat, je dois descendre 20 kilomètres dans la vallée. Quelqu’un connaît la solution?
Notre réponse
David
D’abord consolez-vous en vous disant que la plupart des grands coureurs recherchent précisément les conditions dont vous bénéficiez pour s’entraîner, à la fois parce que l’altitude stimule l’érythropoïèse (production des globules rouges) et aussi parce qu’il est plus facile de durcir le programme quand on travaille sur des terrains escarpés. Des conseils? Efforcez-vous de toujours commencer et terminer par de la descente et gardez les ascensions pour le milieu de séance. Si vous suivez un programme d’entraînement, ne tenez pas compte du kilométrage mais seulement de la durée des efforts. Enfin, dans le mois qui précède une course, essayez tout de même de faire quelques sorties sur le plat, histoire de trouver le bon rythme.
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ZOOM_PHOTO DANS CHAQUE NUMÉRO, VINCENT ROUSSEAU COMMENTE UNE PHOTO. EN CETTE ANNÉE OLYMPIQUE, IL A CHOISI L’UNE DES SCÈNES LES PLUS MARQUANTES DE L’HISTOIRE DES JEUX: LA CHUTE DE MARY DECKER EN FINALE DU 3000 MÈTRES À LOS ANGELES EN 1984.
_DE VINCENT ROUSSEAU Le 10 août 1984. Il régnait une ambiance électrique dans le Memorial Coliseum de Los Angeles. Les 92.000 spectateurs étaient persuadés qu’ils allaient assister en direct au sacre de l’Américaine Mary Decker, dont l’aura médiatique rivalisait avec celle du grand Carl Lewis à l’époque. L’année précédente, elle avait réalisé le doublé 1500 et 3000 mètres aux premiers championnats du Monde d’Helsinki. Maricica Puica est une athlète roumaine, son pays était le seul du Pacte de Varsovie à n’avoir pas boycotté les Jeux américains. Elle s’est imposée à l’issue d’un long coude à coude avec l’Anglaise Wendy Sly. Son temps? 8’35’’96. Nous sommes loin du record du monde de l’époque (8’26’’78) détenu par la Russe Svetlana Ulmasova, forcément absente des Jeux. La médaille d’argent constitue aussi une consécration pour la Britannique Wendy Sly. A la fin de sa carrière, elle s’est reconvertie dans les affaires aux côtés de Sebastian Coe. En 2004, elle fut aussi l’innocente victime d’une agression alors qu’elle se trouvait dans une gare ferroviaire. Plaquée violemment au sol par des voyous, sa tête subit un traumatisme et elle n’eut la vie sauve que grâce à l’intervention rapide des secours et à une opération d’urgence pour évacuer un gros hématome intracrânien. Une chute dans une épreuve de demi-fond constitue un événement rarissime. A l’époque, j’étais aux Jeux. Je me souviens que nous avions assisté à la scène en direct. Tous les coureurs étrangers étaient d’accord pour dire que Mary Decker avait forcé le passage. Tous les Américains disaient que la faute incombait à Budd!
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CULTURE_CLUB DANS LE PRÉCÉDENT NUMÉRO, NOUS PRÉSENTIONS NON SANS ENTHOUSIASME LE BEST-SELLER AMÉRICAIN BORN TO RUN DE CHRISTOPHER MCDOUGALL EN REGRETTANT QUE CETTE PERLE LITTÉRAIRE N’AIT PAS ENCORE ÉTÉ TRADUITE EN FRANÇAIS. C’EST CHOSE FAITE! LES ÉDITIONS GUÉRIN VIENNENT DE PUBLIER NÉ POUR COURIR. UN MUST POUR TOUS LES AMOUREUX DE COURSE À PIED ET DE LITTÉRATURE! CI-DESSOUS, NOUS AVONS SÉLECTIONNÉ TROIS AUTRES LIVRES QUI MÉRITENT EUX AUSSI UNE PETITE PLACE DANS VOTRE SAC DE SPORT.
TROIS LIVRES
dans le vent! An honorable Run Par Matthew James McCue Editions BookSurge Publishing, 2009 Commençons une nouvelle fois par un ouvrage en anglais (non encore traduit en français) à l’attention de nos lecteurs qui raffolent des romans américains. L’auteur, Matthew McCue, offre ici le récit de sa propre vie et relate son parcours de jeune athlète déterminé qui décide audacieusement de quitter son Iowa natal, sa famille aimante et son vieux coach chaleureux pour tenter coûte que coûte d’intégrer l’équipe de cross country de l’Université du
Matthew McCue
Mark Wetmore
Colorado, les fameux «Buffalos». Pour y parvenir, il doit convaincre de son talent le légendaire coach Mark Wetmore que l’on présente comme une personnalité rugueuse et cassante. L’auteur use alors d’adresse et frôle même les fulgurances pour dresser le portrait tout en contrastes de ses deux entraîneurs que tout oppose. Concomitamment, le déroulé chronologique du récit rend les choses un peu plus fastidieuses. Reste l’intérêt que l’on portera au cheminement intellectuel du jeune homme par partagé entre ses inclinations naturelles et son besoin désespéré de reconnaissance. Celui-ci nous interroge sur la signification de la réussite et interpelle sur les priorités que chacun choisit de se donner. Ces réflexions méritent une petite pause dans votre entraînement, d’autant que le livre se lit très facilement. Et pour ceux qui voudraient aller plus loin dans la découverte de l’énigmatique coach des Buffalos, on conseillera la lecture d’un livre qui lui a été consacré: «Running with The Buffaloes: A Season Inside with Mark Wetmore, Adam Goucher, and the University of Colorado Men’s Cross-Country Team» de Chris Lear. En anglais, toujours. Anne Sophie Girault Guessoum
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DES CHERCHEURS_QUI CHERCHENT
IL EXISTE DEUX GRANDES CATÉGORIES D’ENTRAÎNEURS. D’UN CÔTÉ, LES TRADITIONNALISTES. DE L’AUTRE, LES INNOVATEURS. LEUR PRINCIPALE POMME DE DISCORDE? LA THÉORIE DES «BLOCS». A LIRE PAR TOUS CEUX QUI VOUDRAIENT Y COMPRENDRE QUELQUE CHOSE!
LE
DÉBAT DES BLO
Emil Zatopek, l’insatiable
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ans tous les manuels d’entraînement, on trouve un chapitre consacré à la structure annuelle du programme: ce qu’on appelle le plan d’entraînement. Le but est de guider les coachs en leur donnant des outils pour programmer les phases de forme de leurs athlètes et les faire coïncider si possible avec les échéances du calendrier. Jusqu’aux environs de la première moitié du XXe siècle, cette planification se faisait essentiellement sur des bases empiriques d’essaiserreurs. Ce qui marchait avec les meilleurs, on le gardait pour les autres. Le but n’était pas véritablement de comprendre mais de «copier-coller» (l’expression n’existait pas encore) les meilleures recettes. Autant dire que cela ne donnait pas toujours des résultats fameux! Des
athlètes comme Emil Zatopek étaient capables de se soumettre à des charges d’entraînement inouïes en vue de préparer une saison sur piste. En 1953, il lui arrivait de faire des journées (deux séances) à cent fois 400 mètres courus en 1 minute 10 secondes. Complètement dingue! Beaucoup de champions de sa génération, moins doués que lui, se sont donc brûlé les ailes à essayer de le suivre! Aujourd’hui, on prend mieux en considération les caractéristiques de chacun, notamment le fait que tout le monde n’est pas capable de déployer autant d’énergie et encore moins de récupérer comme lui. Il faut savoir que le repos compte autant que l’effort proprement dit dans le processus de réussite ou d’échec d’un programme d’entraînement. A cette première prise de conscience
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Les bons conseils de Philostrate
LOCS s’ajoutent d’autres éléments de réflexion venus en ligne droite des laboratoires scientifiques. Par exemple, on distingue mieux la succession des différentes filières de production d’énergie dans la réalisation d’un effort. L’entraînement se targue d’être devenu «scientifique» même si, dans bien des cas, il conserve une part d’irrationnel pour le plus grand bonheur de ceux qui commercialisent des bracelets magiques, des écarteurs nasaux, des bas de contention ou des boissons protéinées de l’effort. Dans les paragraphes qui suivent, nous avons essayé de résumer brièvement les grandes théories à l’œuvre dans la périodisation de l’entraînement, soulignant au passage les spécificités des différentes écoles (1).
Comment être en pleine forme juste quand il faut? Cette question taraudait déjà l’esprit des préparateurs sportifs dans l’Antiquité. Prenons l’exemple de Claude Galien, le médecin grec qui vécut au deuxième siècle de notre ère (131-201) et qui, par son impressionnante érudition, avait tellement intimidé ses collègues médecins qu’il fallut attendre mille quatre cents ans avant qu’on ose remettre ces préceptes en question! Dans son traité sur la Conservation de la Santé, il consacre un volet sur la forme physique et introduit pour la première fois la notion de catégorisation de l’exercice. A l’époque, il préconisait de commencer un programme de remise en forme par des exercices développant la force pure sans tenir compte de la vitesse, et d’évoluer ensuite vers des exécutions requérant une force moindre mais où l’on privilégiait la vitesse d’exécution. Notez qu’aujourd’hui, on dirait plutôt l’inverse. Peu importe! La notion de différenciation des exercices était appliquée. Et on la retrouve dans l’ouvrage sur la gymnastique rédigé par l’un de ses contemporains, Philostrate d’Athènes, dont on ne sait pas grand-chose sinon qu’il vivait à la cour des empereurs romains et qu’à ce titre, il lui revenait de conseiller les athlètes de la péninsule italienne sur la meilleure façon de se préparer pour les Jeux olympiques. «Il faut s’y mettre dix mois à l’avance», préconisait-il. «Veillez aussi à arriver sur place, un mois avant les Jeux, histoire de bien vous acclimater.» Un conseil qui reste tout à fait valable aujourd’hui! Philostrate avait même été plus loin que Galien en différenciant les types d’exercices et en jouant sur les intensités (faible, moyenne et élevée) au sein de cycles de quatre jours d’entraînement (dont un de repos), ce qui constitue les prémices des méthodes actuelles.
Matveev, le grand découpeur
Petit saut dans l’Histoire. Nous voilà en URSS au début des années 60 à une époque où, Guerre froide oblige, les victoires sportives prêtent à toutes les exploitations idéologiques et donc les Etats n’hésitent pas à déployer tous les moyens pour que leurs athlètes brillent dans les stades. Avec l’aide des scientifiques, les entraîneurs russes conceptualisent les principes hérités de l’Antiquité et, s’il fallait retenir un nouveau nom dans cette histoire sommaire de la planification de l’entraînement, après Claude Galien et Philostrate d’Athènes, ce serait celui de Lev Pavlovitch Matveev, récipiendaire des plus hautes distinctions académiques alors qu’il était à la tête de la préparation de l’équipe olympique russe (2). A travers un tas de bouquins et plus de trois cents articles scientifiques, Matveev a effectivement posé les bases de la périodisation de l’entraînement. Aujourd’hui encore, la plupart des spécialistes se réfère à son modèle bien qu’ils soient de moins en moins nombreux à lui faire confiance. Comment cela foncRÉFÉRENCES (1) Issurin VB. New Horizons for the Methodology and Physiology of Training Periodization. Sports Med. 2010; 40(3): 189-206. (2) Matveyev LP. Periodization of sport training. Moscow: Fiscultura I Sport. 1966.
Pavlovitch «Lev» Matveev, le père de planification de l’entraînement.
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LA VÉRITÉ_TOUTE NUE
LES JEUX OLYMPIQUES NE SONT PAS CE QUE VOUS CROYEZ!
ON CROIT TOUT CONNAÎTRE DES JEUX OLYMPIQUES. MAIS EN CREUSANT UN PEU, ON S’APERÇOIT QU’ON A TOUT FAUX. LE MARATHON, PAR EXEMPLE.
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e toutes les épreuves olympiques, le marathon est probablement celle qui revendique le plus clairement la filiation antique. Déjà le nom! Chacun sait que Marathon était une plaine marécageuse proche d’Athènes qui, 490 ans avant notre ère, vit s’affronter les troupes perses du Roi Darius et l’ar l’armée du général Miltiade. Ce combat qui mit fin à la première guerre médique s’est soldé par la victoire des
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Hellènes, sans quoi plus personne aujourd’hui, sauf quelques philologues érudits, ne connaitrait encore l’existence de la ville d’Athènes, puisqu’en guise de représailles, l’ancienne cité grecque aurait probablement été rasée par les troupes de Darius. Ca ne rigolait pas à l’époque! Pour se faire une petite idée de la cruauté des guerres dans l’Antiquité, il suffit de lire le roman Salammbô de Gustave Flaubert. Certaines pages sont à vous glacer le sang! La bataille de Marathon est aussi restée célèbre en raison d’une légende qui veut que l’annonce de la victoire ait été portée dans la capitale par un messager zélé qui répondait au nom de Philippidès. Celui-ci serait mort d’épuisement en délivrant la nouvelle: Nenikamen ce qui signifie «nous avons gagné». Voilà pour la partie événementielle! Quelle importance ces faits d’armes eurent-ils sur un plan historique? Deux mille cinq cents ans plus tard, la question divise encore les spécialistes. Du point de vue strictement militaire, il semble bien que la bataille
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TRISTES_DESTINS
LA MALEDICTION
DU MARATHON Dossier réalisé par Olivier Beaufays
QUE LES COUREURS QUI SE DISPUTERONT LE TITRE AUX PROCHAINS JEUX DE LONDRES SOIENT PRÉVENUS: UNE MÉDAILLE OLYMPIQUE SUR MARATHON PRÉSAGE SOUVENT UN FUNESTE DESTIN. ATTENTION DONC À LA MALÉDICTION DU MARATHON!
CHARLES HEFFERON (1878-1931) 2ÈME AUX JEUX DE LONDRES EN 1908 (2H56’06’’) La médaille Quand Charles Hefferon est arrivé dans le White City Stadium, celui-ci vibrait encore de l’émotion suscitée par le spectacle du dernier tour de piste de l’Italien Dorando Pietri (*). Par comparaison, le finish d’Hefferon passa donc inaperçu. Dommage. Il s’agissait là d’un véritable exploit! D’après les chroniqueurs de l’époque, le SudAfricain avait pris les commandes dès la mi-course et comptait encore quatre minutes d’avance à dix bornes de l’arrivée avant de craquer d’une pièce. Certains ont dit qu’il était entré en collision avec une bicyclette. D’autres qu’il n’avait pas bien supporté un dernier ravitaillement à base de mauvais champagne. Quelle que fut 28 ZATOPEK_23
la cause, il se fit doubler deux fois dans l’espace des 3000 derniers mètres et finit pratiquement comateux à une minute des premiers. (*) Le pauvre Pietri avait terminé la course complètement épuisé. Plus tard, il sera même disqualifié au profit de l’Américain Johnny Hayes. Motif? Il avait bénéficié de l’aide des officiels pour franchir la ligne. Le revers Né en Grande-Bretagne, Hefferon avait grandi au Canada puis en Afrique du Sud où il avait trouvé du boulot comme gardien de prison. Quoi de mieux qu’un marathonien pour rattraper les fugitifs? Plus tard, il retournera au Canada pour travailler dans la police de l’Etat d’Ontario. Mal lui en prit! A 53 ans, il roulait en moto lorsqu’il fut mortellement percuté par une voiture à un carrefour dangereux de la cité d’Orangeville. Le chauf chauffard fut condamné à une amende de 2000 dollars.
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Passe par chez vous... I Cahier régional
Édition ile de france
Édito
Ils sont là, sur le terrain. Ils vont d’une course à l’autre. Parfois pour les courir, toujours pour les couvrir. Mais de qui s’agit-il ? De nos journalistes, bien sûr ! Pour votre plus grand plaisir, ils se frottent aux courses, des classiques aux plus originales, des grosses aux plus petites, des courses solidaires aux orgueilleuses. Ils vous donnent envie d’y participer ou vous font partager l’émotion de ceux qui y étaient. Un peu par raison, toujours par passion. Merci à Marie, Nicolas, Rémy, Christophe, Eric et les autres. Leur rôle est d’autant plus important qu’à l’heure où la télévision retransmet de nombreux sports, la course à pied fait souvent figure de parent pauvre. Alors, en dehors des grands rendez-vous comme le Marathon de Paris, Marseille-Cassis ou la SaintéLyon, vous ne pouvez compter que sur les écrits - papier et web - pour vous informer des événements de course à pied. Telle est notre mission conjointe. Sophie SARTET
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À vos agendas page 4
Un peu plus loin page 6
Ça a eu lieu page 9
La Loco du moment
ce trimestre avec Volodalen page 12
Je courS pour ma forme Les coachs vous aident à mettre en place votre programme. page 13
entraînement
Êtes-vous en cœur ou en muscles ?
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Je Cours Pour Ma Forme page 13
La Loco technique Écrivez-nous ! >> contact@zatopekmagazine.com
Zatopek n° 23 I août / septembre / octobre 2012
LA LOCOMOTIVE 16 pages d'actualitĂŠ courses
SPORT_VERSUS_MÉDICAMENTS
QUARANTE ANS APRÈS L’ARRIVÉE DU JOGGING, LA COURSE À PIED CONNAÎT UNE DEUXIÈME PHASE D’ENTHOUSIASME. ON CROISE DE PLUS EN PLUS DE COUREURS ET SURTOUT DE COUREUSES LORS DES SORTIES D’ENTRAÎNEMENT. COMME EXPLIQUER CETTE EMBELLIE? DANS CET ARTICLE, NOUS PROPOSONS UNE RÉPONSE, EUH… DISONS, SAUGRENUE!
L’EXPLICATION la plus SAUGRENUE O
n peut mesurer le regain d’intérêt pour la course à pied en fonction de multiples paramètres: les ventes de chaussures, l’augmentation du nombre de dossards dans les grandes épreuves populaires ou la diminution du temps qu’il faut pour les écouler tous dans celles qui ont fixé un quota. Toutes ces données vont dans le même sens. La pratique du sport est littéralement en train d’exploser avec un apport très important de femmes et de jeunes coureurs, deux catégories qui jusqu’alors étaient plutôt en retrait. Un tas de gens se réjouissent d’ailleurs de ce phénomène: les organisateurs de courses, les vendeurs dans les boutiques spécialisées, les fabricants de chaussures, et les éditeurs de presse (comme nous, quoi!). Même si on n’arrive pas très bien à en percevoir les causes. Pourquoi la course à pied est-elle redevenue à la mode? A vrai dire, on n’en sait rien! Certes, on lui connaît un tas de qualités. Elle est bon marché, conviviale, excellente pour la forme et la santé. On peut la pratiquer n’importe où, n’importe quand. Elle n’exige pas de lourdes infrastructures… Tout cela est rigoureusement exact! Mais l’énoncé de ces
Les courses réunissent de plus en plus de monde. Ici le marathon Nice-Cannes: 11.000 coureurs.
avantages ne répond pas à la question dans la mesure où ceux-ci ont toujours existé. Y compris lors des périodes de désaffection! Le caractère soudain de ce renouveau doit être en lien avec un élément déclencheur. Mais lequel? 23_ZATOPEK 35
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DIÉTÉTIQUE_
Le dilemme
P’TIT DEJ’ du
LA PLUPART DES TRAILS DE L’ÉTÉ DÉMARRENT ENTRE SEPT ET NEUF HEURES DU MATIN. UNE QUESTION SE POSE ALORS: FAUT-IL SE LEVER AU MILIEU DE LA NUIT POUR MANGER ET REFAIRE AINSI SES RÉSERVES ÉNERGÉTIQUES? OU VAUT-IL MIEUX PRIVILÉGIER LE SOMMEIL?
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ommençons par une devinette: à quoi reconnaît-on un traileur d’un autre sportif? Réponse: le traileur est le seul capable de programmer son réveil à quatre heures du matin, de s’extirper de son lit avant la troisième sonnerie pour engloutir un grand bol de pâtes froides à la confiture jusqu’à la der der42 ZATOPEK_23
nière nouille sans renâcler… Un grand moment d’épicurisme! Notez qu’il ar arrive que des marathoniens soient soumis au même régime, du moins ceux qui prennent le départ de courses matinales comme à Rome (9 heures), Florence (9 heures 15) ou encore Madrid (9 heures). Chacun est conscient de l’importance de bien re-
charger ses batteries avant de prendre part à la course. D’un autre côté, on peut craindre que cette collation nocturne ne perturbe le sommeil et que la fatigue qui en résulte soit finalement plus préjudiciable à la performance qu’un petit-déjeuner escamoté. Que faire? Voilà le dilemme auquel beaucoup de coureurs sont confrontés à l’approche d’une épreuve importante.
Lève-toi et mange
A quoi sert ce dernier repas? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne contribue pas de manière déterminante à recharger les réserves musculaires en glycogène. La contenance des repas au cours des trois à quatre jours précédents compte bien
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TÉMOIGNAGES_
POUR COMPLÉTER NOTRE ENQUÊTE, NOUS AVONS INTERROGÉ LES SPÉCIALISTES DES COURSES DE FOND SUR CE QU’ILS PRIVILÉGIENT AVANT UNE COURSE: LE SOMMEIL OU LES RÉSERVES ÉNERGÉTIQUES? Dossier réalisé par Aurore Braconnier
TOUR DE TABLE DOMINIQUE CHAUVELIER, 56 ANS, FRANCE QUADRUPLE CHAMPION DE FRANCE DE MARATHON (1981, 1990, 1991, 1993) «Autrefois, je me levais deux heures et demie avant le départ pour manger des biscottes au miel légèrement beurrées. Désormais, je préfère partir le ventre vide et rester au lit le plus longtemps possible. Une heure avant la course, je déjeune d’un simple morceau de gatosport (*) et d’une tasse de café noir. Il faut avouer que c’est beaucoup plus confortable comme ça!» (*) Gâteau énergétique de la marque Overstim.s, prisée pour sa facilité de digestion et disponible sous de multiples saveurs comme le chocolat, le citron, les amandes, les fruits rouges ou encore le pain d’épices.
THOMAS LORBLANCHET, 32 ANS, FRANCE VAINQUEUR DES TEMPLIERS, LA TRANS AUBRAC ET L’ULTRA TRAIL DE SANCY «Depuis mon partenariat avec Scientecnutrition, mon petit-déj’ se résume à quelques cuillérées de poudre riche en glucides et en protéines que je mélange dans un peu d’eau pour en faire une crème diététique (*). Cela ressemble un peu à une crème dessert et ce n’est pas trop dégueulasse! En plus, c’est extrêmement facile à digérer, et je peux donc prolonger la nuit de quelques heures.» (*) Il s’agit du produit Breakfast multiports, une préparation énergétique riche en glucides et pauvre en lipides.
KARINE HERRY, 44 ANS, FRANCE LAURÉATE 2006 DE L’UTMB «Que ce soit un jour de compétition ou pas, je reste fidèle à mon petit-déjeuner habituel à base de flocons d’avoine que je laisse tremper toute la nuit dans du lait d’avoine ou lait de riz pour les rendre encore plus faciles à digérer. Je prends aussi un fruit frais et quelques aliments riches en omégas 3. Parfois, j’ajoute une demi-tranche de jambon local. J’évite tout ce qui est complexe à assimiler comme les fruits secs. J’ai essayé pendant un temps les gâteaux diététiques. Mais je me suis rendue compte que mon pancréas souffrait. Je me suis retrouvée avec un taux de protéine hémoglobine glyquée (HbA1c) à la limite du diabète. J’ai arrêté!»
MOHAMED SERBOUTI, 41 ANS, FRANCE CHAMPION D’EUROPE VÉTÉRANS 2011 DE SEMI-MARATHON «J’opte pour un petit-déjeuner assez copieux avec des tartines beurrées ou, si possible, à l’huile d’olive. Je complète avec du miel et du café, plus un gatosport. Puis je laisse toujours passer un délai d’au mois deux heures. En fait, je veux absolument éviter de revivre la mésaventure des championnats de France de cross l’année passée: j’avais loupé mon réveil et n’ayant pas le temps de prendre un bon petit-déjeuner, j’avais rapidement avalé une tartine de beurre et une tasse de thé avant de monter dans le bus. Je me suis senti faiblard dès le premier kilomètre. Le petit-déjeuner, c’est important!»
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LE VAILLANT P LE VAILLANT PETIT SOLDAT EST UN CONTE D’ANDERSEN QUI RELATE LA VIE EXTRAORDINAIRE D’UN JOUET UNIJAMBISTE. ALAIN MIMOUN EUT LUI AUSSI UNE VIE HORS DU COMMUN. ET IL FAILLIT ÊTRE UNIJAMBISTE!
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our trouver Alain Mimoun, il m’aura d’abord fallu prendre le RER, puis un bus désert pour arriver dans une modeste banlieue, en apparence sans histoires, de la région parisienne, juste après l’heure alanguie du déjeuner. Il faisait froid et gris. Le lotissement assoupi où je suis arrivée m’a fait penser à l’endroit où habitent mes grands-parents, paisible et silencieux, avec ses rues et ses habitations devant lesquelles sont proprement garées des petites voitures. Ce jour-là, je n’avais pas rendez-vous avec mon grand-père mais avec un monsieur à peu près du même âge. Un immense champion qui m’a reçue très simplement. Sur la table basse du salon, il a disposé des coupures de presse. Nous nous asseyons autour d’un café. Germaine, sa femme, se joint à nous. Je suis venue pour parler avec lui de son amitié avec
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Alain Mimoun, de son vrai nom O’Kacha Mimoun, est né le 1er janvier 1921 à Maider (arrondissement d’El-Telagh), dans le département d’Oran en Algérie française. Il a remporté une multitude de titres prestigieux dont la médaille d’or sur marathon des Jeux olympiques de 1956 à Melbourne (Australie). Alain Mimoun compte aussi 32 titres de champion de France sur 5000 mètres, 10.000 mètres, en cross et sur marathon (NB: le dernier conquis en 1965 alors qu’il était déjà âgé de 44 ans). Personnage immensément populaire et attachant, il se classait, cette année encore, au 10e rang des personnalités préférées des Français. Il fut très souvent le dauphin de Zatopek: trois fois aux Jeux olympiques et deux fois aux championnats d’Europe. Mais il considère ces secondes places comme des victoires, tellement l’estime réciproque était grande entre ces deux adversaires.
T PETIT SOLDAT Zatopek. C’est la raison de ma visite et le but de mon article. Seulement voilà, Mimoun, lui, a d’autres plans en tête. D’emblée, il opte pour le tutoiement. Mais je n’y arrive pas. Trop de générations nous séparent, la grandeur du mythe m’impressionne, tout au long de l’entretien je conserverai un respectueux vouvoiement. Quant aux questions que je me suis promis de lui poser, il n’en respectera pas forcément l’ordre. C’est lui qui assure le train. Comme toujours! ALAIN MIMOUN! COMMENT ALLEZ-VOUS AUJOURD’HUI?
Bien, je vais bien. Tu sais, je viens d’une famille très pauvre, de sept gosses, alors vivre en France, être dans ce merveilleux pays, le plus beau des pays, à mon âge, avec la vie qui a été la mienne, je suis simplement heu-
reux. J’ai plus de 90 ans, tu comprends? Mon histoire, je vais te la raconter par bribes. Il faut prendre le temps, tu as tout ton temps aujourd’hui, n’est-ce pas? VOUS VENEZ D’UNE FAMILLE MODESTE. IL VOUS EST ARRIVÉ DE PARLER DE VOTRE MAMAN, DE SON IMPORTANCE DANS VOTRE VIE. ET AUSSI DE VOTRE PAPA, QU’ACCEPTEREZ-VOUS DE M’EN DIRE?
Mon papa, c’est bien simple, il faisait tous les métiers du monde! Ma maman, elle, faisait des tapis, de beaux tapis. A huit ans, je me souviens que je l’accompagnais chercher du bois dans la forêt, il fallait encore grimper mille mètres dans la montagne, alors que nous nous habitions déjà à 1400 mètres d’altitude. Nous avions un petit âne. On partait à pied, moi je courais derrière le bourricot pour le faire avancer. Il devait y avoir 23_ZATOPEK 53
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LE PREMIER SIÈCLE APRÈS BIKILA LA VICTOIRE D’ABEBE BIKILA AUX JEUX DE ROME EN 1960 MARQUE LE DÉBUT D’UNE NOUVELLE ÈRE DANS LA LÉGENDE DE L’ATHLÉTISME.
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omme souvent dans l’histoire des hommes, les grands moments surviennent sans que personne ne les ait véritablement prédits ou même n’en mesure immédiatement la portée. On sait par exemple qu’au soir du 14 juillet 1789, le roi Louis XVI avait écrit dans son journal intime le mot «rien», signifiant par là qu’il n’avait tué aucun gibier lors de ses parties de chasse et qu’il n’avait pris part à aucune réunion impor importante. Aujourd’hui, on célèbre la prise de la Bastille comme l’une des dates les plus marquantes de l’histoire du monde. Et que dire du fameux «Massacre de Boston» du 5 mars 1770 érigé en symbole de l’oppression britannique par les indépendantistes américains et qui était en réalité une simple bataille de boules de neige qui avait dégénéré en baston de rue?
L’exploit que personne n’a vu!
La victoire de Bikila à Rome est du même tonneau. Sur le moment, per personne ne s’est rendu compte de la portée historique de l’événement. Il
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est vrai que nul ne connaissait ce coureur et que les rares journalistes présents s’évertuèrent à l’appeler Abebe (son prénom) plutôt que Bikila (son nom de famille). L’erreur demeure dans les documents d’époque. Ce jour-là, les organisateurs romains avaient pris la curieuse initiative de faire se terminer le marathon en ville plutôt que dans le stade qui, en cette dernière journée de compétitions, abritait les épreuves équestres de dressage et de «djeumpigne», ainsi que les appelait l’écrivain Antoine, chroniqueur pour le journal L’Equipe. Il s’en désole d’ailleurs. «Car la véritable terre promise des athlètes, c’est le stade», écrit-il dans son style caractéristique. Il compare alors la fin de ce marathon dans les phares des voitures à «un tour des remparts à la marche disputée dans Carcassonne un samedi de braderie». Quant au déroulement de la compétition, on n’en sait finalement pas grand-chose. La fédération internationale d’athlétisme avait interdit que les véhicules de presse empruntent le tracé de la course. Le marathon fut donc suivi du ciel par des journalistes comme Robert Parienté auquel la rédaction de L’Equipe avait permis de louer un hélicoptère pour survoler Rome! Bikila lui était parfaitement inconnu. «Nous dûmes enregistrer son dossard et consulter notre programme pour l’identifier», reconnaît-il humblement dans son article du lendemain. Enfin Bikila lui-même tint à minimiser l’événement. «Dans la Garde Impériale, il y a beaucoup d’autres coureurs qui auraient pu gagner à ma place» déclare-t-il à l’arrivée.
Bref, tout était réuni pour réduire la portée de l’événement.
Le premier de sa classe!
Une page vient pourtant d’être tour tournée. Certes, Bikila n’est pas le prepre mier athlète du continent africain médaillé d’or aux Jeux olympiques. A Londres en 1908, le Sud-Africain Reginald Walker avait remporté le 100 mètres. Il n’est pas non plus le premier athlète Noir à décrocher la récompense suprême. Cet honneur revient à l’Américain William DeHart Hubbard au saut en longueur aux Jeux de Paris en 1924. Mais il est le premier champion olympique africain et Noir. Et puis surtout il vient d’un pays, l’Ethiopie, considéré avec condescendance par la communauté sportive dans son ensemble. Comme cela a changé! Aujourd’hui, les centres d’entraînement en Ethiopie et au Kenya sont vus comme la Mecque de l’entraînement et les athlètes d’Afrique de l’Est dominent les épreuves mondiales comme jamais ne parvinrent à le faire les Scandinaves ou les athlètes de l’Est à leur belle époque. Aux der derniers Jeux de Pékin, ces deux nations ne laissèrent que des miettes à leurs adversaires. Sur les six épreuves de fond (800 mètres, 1500 mètres, 3000 mètres steeple, 5000 mètres, 10.0000 mètres et marathon) les Kényans des deux sexes ont rempor remporté quatorze médailles et les Ethiopiens, sept! Tout laisse présager une razzia du même ordre à Londres cet été. A moins qu’on ne soit de nouveau surpris par l’histoire facétieuse. On verra bien! Gilles Goetghebuer
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