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La course
à pied
sous un autre angle
Zatopek
N°52 - trimestriel - novembre - décembre 2019 - janvier 2020 - France : 5.50 € - Canada : 8.50 $
Le Magazine Running & Santé de référence en France
Entraînement
Arthrose
Santé
Performance
Le plan en 8 semaines pour passer de la route au trail Trop gros pour courir ?
Un médicament enfin efficace Tout est dans la tête, Mister Tweedy !
POURQUOI CES VÊTEMENTS L 16992 - 52 - F: 5,50 € - RD
MELANOTAN UNE HISTOIRE INCROYABLE !
POLLUENT LA PLANÈTE ?
ZATOPEK EST UNE PUBLICATION DES Editions Sport et Santé sprl 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles (Belgique) TVA: BE 0882 202 726 Tel: 00 32 (0)2 538 54 58 Fax: 00 32 (0)2 537 13 38 Email: info@zatopekmagazine.com Site web: www.zatopekmagazine.com SERVICE ABONNEMENTS Sur le site www.zatopekmagazine.com ou par téléphone: 00 33 (0)4 32 80 26 83 (France) et 00 32 (0)2 538 54 58 (Belgique et autres pays). EDITEUR RESPONSABLE Gilles Goetghebuer 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles DIRECTEUR DE PUBLICATION Jean-Paul Bruwier jpb@zatopekmagazine.com CONCEPTION ET GRAPHISME ILOVE MEDIA bvba REDACTEUR EN CHEF Gilles Goetghebuer gilles@zatopekmagazine.com SECRETAIRE DE REDACTION Anouk Ramaekers anouk@zatopekmagazine.com ICONOGRAPHIE Olivier Beaufays olivier@zatopekmagazine.com ONT COLLABORE A CE NUMERO: Olivier Beaufays, François Borel-Hänni, Aurore Braconnier, François But, Louise Deldicque, Marc Francaux, Roger Igo, Hilde Meesters, Matthieu Morvan, Mikaël Scohier CREDITS PHOTOS Vincent Curutchet/Red Bull Content Pool: couverture Suisse; Lorenz Richard/Red Bull Content Pool: couverture Belux; New wave image: couverture France; P. Tournaire/Petzl:4; Olivier Beaufays:4,28,45; Nicolas Fauqué:10; Instagram (ri_pl):13; Common licencse:13,58; Pierre Denève:15; Edition Delcourt:16; Agence Dumas:10, 14,15,19,20,21,22,23,48,49 ,50,5152,53,59,62; Bio teknica:21; Pennsylvania university:20; Shutterstock:20; Adidas:22,23,47; Fashion Revolution:24; BMW Dallas Marathon in Dallas:28; Chaplin - United Artists:32; MetroGoldwyn-Mayer:32; Jungfrau Marathon:33; Alamy image:34,62; Scott running:35; Polar:36; Ydwer van der Heide/Red Bull Content Pool:36,37; Alexis Courthoud/Tor des géants:37; Kalenji:37,46; David Gonthier/Maxi Race:37; Philipp Reiter/Salomon:38; Scott Serfas/Red Bull Content Pool:40; Lorenz Richard/ Red Bull Content Pool:42; Marion duPont Scott Equine Medical Center:43; Freemotion:43; RiccardoSelvatico/Transpelmo:44; Fabrizio Politi:44; Ferrari media:46; Puma:47; Asics:48; Nike media:51,54; Geoffrey Meuli/Ecotrail:53; Too fat to run:55; iStock photos:56; Hoka one:56; Erler Zimmer:57; Janos Schmidt/International Triathlon Union:61; Europol:61; REGIE PUBLICITE Toutes éditions, Belgique et Luxembourg: Ghislaine De Drijver et Isabelle Crutzen Sport Consulting & Education & Medias SA Mobile: 0032 (0)477 63 01 44 isabelle@zatopekmagazine.com Pour la France et la Suisse: Pascal Leost Email: pub@zatopekmagazine.com 7 lot. Les Cigales Chemin Georges Brassens 84210 Pernes-les-Fontaines Tél: 00 33 (0)4 32 80 26 83 COMMISSION PARITAIRE: 1115 U 89417 IMPRESSION Imprimé en Belgique/Printed in Belgium Imprimerie Bietlot Rue du Rond-Point 185 B-6060 Gilly Belgique DISTRIBUTION Belgique: Tondeur Diffusion Patrick Malotaux 9 Avenue Van Kalken 1070 Bruxelles Tel: 0032 (0)2 555 02 11 Luxembourg: MPK – Elisabeth Biever 11, rue Ch. Plantin – B.P. 2022 L-1020 Luxembourg Tel: 0035 (0)2 499 888 306 France, Suisse et Québec: MLP ZA de Chesnes -55 bd de la Noirée F-38070 Saint Quentin Fallavier Tel: 0033 (0)4 74 82 39 56 Trimestriel Février, mars, avril 2018 N° ISSN 1783-4104 La reproduction des textes et photos publiés dans ce numéro est interdite LA LOCOMOTIVE (toutes éditions) Est un supplément gratuit au trimestriel Zatopek et ne peut être vendue séparément Rédacteurs Belgique: Olivier Beaufays. Email: olivier@ zatopekmagazine.com Eric Cornu. Email: eric@zatopekmagazine.com Rédacteurs France et Suisse: Cyrille Gindre cyrille@volodalen.com Sophie Sartet sophie@zatopekmagazine.com
SOMMAIRE_
EDITORIAL C
ela vous est sûrement arrivé plein de fois. On découvre un nouveau concept, une nouvelle expression, une nouvelle mode. Aussitôt après, on en trouve partout la trace. C’est comme pour les femmes enceintes. D’ordinaire, on ne les remarque pas. Mais lorsqu’on est soi-même concerné par une prochaine naissance, on leur prête plus d’attention et, du coup, on s’étonne qu’elles soient si nombreuses. Un autre exemple? En juillet 2009, le président Nicolas Sarkozy fait un malaise vagal lors d’un petit jogging dans le parc de Versailles. L’épisode est beaucoup commenté dans les médias et sur les forums. «Sans doute le président a-t-il été victime d’un amas ardent» intervient un internaute. Sans autre commentaire. Beaucoup se demandent alors ce qu’il a voulu dire. Huit ans plus tard, l’auteur tunisien Yamen Manai écrit un petit livre qui porte précisément ce titre: L’Amas ardent (Ed. Elyzad). On y apprend qu’il s’agit d’une technique utilisée par les abeilles japonaises pour combattre les redoutables frelons asiatiques qui pénètrent dans la ruche. En deux mots, elles s’agglutinent à plusieurs dizaines autour de l’intrus et font vibrer leurs ailes à l’unisson pour produire un maximum de chaleur. Or une abeille supporte une élévation de sa température jusqu’à 48 degrés tandis que le frelon meurt au-delà de 46 degrés. Par cette référence entomologique, l’internaute suggérait que, serré de trop près par tous ses gardes du corps, Nicolas Sarkozy avait été victime lui aussi d’un phénomène de surchauffe. Comme
un gros frelon. C’est rigolo. Et à présent qu’on a été initié à cette subtile stratégie de défense, on risque de voir des «amas ardents» partout. Peut-être y pensera-t-on lors de notre prochaine course, pour peu qu’on se retrouve dans une masse de coureurs transpirants qu’on aura alors envie de comparer à des abeilles. Ceux que cette perspective effraie peuvent évidemment se réfugier dans le trail. Cela tombe bien! Dans ce numéro, on trouve un dossier à l’attention des routards tentés par l’escapade buissonnière. Cela dit, les foules peuvent aussi avoir du bon. Dans un article consacré aux courses (présumées) les plus dures, l’entraîneur américain Matt Fitzgerald recommande à ses ouailles de choisir de préférence les épreuves populaires, histoire de se fondre dans la masse et de compter sur son inertie pour gagner l’arrivée. C’est vrai! Les kilomètres en compétition paraissent souvent plus courts qu’à l’entraînement. Au hasard de la lecture, on trouvera des informations sur des matières aussi différentes que l’efficacité des suppléments de collagène dans la thérapie de l’arthrose, la pollution générée par les vêtements de sport, la grossophobie ou le bronzage artificiel. Autant de sujets qui reviendront ensuite dans vos vies par mille biais différents. On parie?
04_AJOUTEZ A MON PANIER
38_PROGRAMME
10_COURRIER DES LECTEURS
42_MARCHER OU COURIR?
Tout ce qu’il faut pour courir à la page
12_ZOOM
Qui a tué Margarita Plavunova?
14_LA MUSE DU COACH
Roger Igo répond à vos questions.
16_CULTURE CLUB
A lire, à voir, à entendre
18_DES CHERCHEURS QUI CHERCHENT
Le collagène guérit l’arthrose. Vrai ou faux?
22_LE MONDE SELON KANT
Les vêtements «techniques» polluent énormément!
28_ANTI-MYTHE
La course la plus dure du monde n’existe pas!
Gilles Goetghebuer
Huit semaines, cela suffit! La meilleure façon de franchir les pentes raides
46_TECHNIQUE ET INNOVATION
Les grandes marques se rencontrent
48_TEMOINS
Vous souvenez-vous de votre «première fois»?
54_CORPULENCE ET SOCIETE Des préjugés lourds à porter
60_MEDECINE
Méfiez-vous du Melanotan!
62_HISTOIRE VRAIE
Roger Moens, le policier qui courait plus vite que les voleurs
35_ENTRAINEMENT
Comment passer de la route au trail 52_ZATOPEK 3
AJOUTEZ_À MON PANIER
CHAQUE SAISON VOIT FLEURIR SON LOT DE NOUVEAUTÉS. VÊTEMENTS, CHAUSSURES ET AUTRES GADGETS POUR RENDRE LA COURSE À PIED PLUS MODERNE. TOUJOURS PLUS MODERNE. Rubrique réalisée par Olivier Beaufays
PETZL SWIFT RL
Les fausses jumelles De prime abord, la Swift RL (à l’avant) ressemble étrangement à sa grande sœur la Reactik+. Il faut les allumer pour réaliser la différence. Avec 100 heures d’éclairage en mode économique, l’autonomie a tout simplement été décuplée. Une véritable prouesse quand on sait qu’en plus, la Swift RL atteint les 900 lumens, soit une intensité lumineuse trois fois supérieure à la Reactik+. La nuit, le chemin reste visible jusqu’à 140 mètres!
100 gr
www.petzl.com
L’AVIS D’UN PRO
99,90€
SÉBASTIEN CHAIGNEAU
Lauréat de l’Advanced Transgrancanaria (2017) «Cette frontale est dotée de la technologie Reactive lighting qui adapte en permanence la puissance du rayon lumineux à l’environnement. Regarder ses pieds ou le paysage ne nécessite pas le même éclairage. C’est dans le deuxième cas de figure que ce nouveau modèle est bluffant. La puissance couplée au faisceau grand angle offre une vision en trois dimensions proche de celle en plein jour.»
Le test La Swift RL offre le choix entre trois spectres lumineux, ce qui donne évidemment des perceptions très différentes d’un même paysage. La preuve!
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NOIR, C’EST NOIR! Celui qui est déjà tombé en panne de frontale en plein milieu d’une course nocturne connaît l’angoisse que cela provoque. Heureusement, la Swift RL est équipée d’une jauge pour surveiller l’état de la batterie. Petzl a même pensé aux distraits qui oublieraient de la regarder. En-dessous d’un certain niveau de charge, la frontale se met automatiquement en mode économique pour fonctionner encore sur sa réserve pendant deux heures. Prudence est mère de sûreté.
AJOUTEZ_À MON PANIER 6 pages
COURRIER_DES_LECTEURS RÉAGISSEZ SUR WWW.ZATOPEKMAGAZINE.COM OU ENVOYEZ VOTRE COURRIER Pour la France et la Suisse: Chemin Georges Brassens - 7, lotissement les Cigales - 84210 Pernes Les Fontaines Pour la Belgique: 177 rue Vanderkindere - 1180 Bruxelles
Djerbis repetitae «Dans le dernier numéro, vous avez consacré un article au semimarathon de Djerba où vous disiez que cette épreuve est une initiative récente pour implanter la course à pied sur l’île tunisienne et sensibiliser du même coup les participants aux problèmes de pollution. Je voulais seulement signaler que cette course a existé jadis, j’y ai même participé en 1989. Il y avait un semi également. L’auteur de l’article devait ignorer ce détail. Peut-être même les actuels organisateurs aussi. C’est ce qu’on appelle le privilège de l’âge» commente notre lecteur qui précise qu’il court depuis l’âge de 13 ans. Et qu’il en a 80! Dr Michel François
OPÉRATION MIGRANT
Purine et dépendance Dans de récents numéros, vous mettiez en avant les effets positifs de la bière sans alcool en phase de récupération. Dans le numéro 50, vous avez aussi écrit un article sur l’acide urique («Faites entrer l’accusé») dans lequel vous expliquez que la bière fait partie des boissons hyper-uricémiantes. Qu’en est-il de la bière sans alcool: contient-elle aussi un taux trop important de purine? Et quid du vin? Pol Leunis
Notre réponse
Malheureusement, la bière sans alcool contient elle aussi des doses élevées de purine dont la présence est due aux levures employées dans le processus de fermentation. A proscrire pour les goutteux. En revanche, le vin n’est pas concerné. Avec ou sans alcool.
En Belgique, les demandeurs d’asile sont accueillis dans une soixantaine de centres du réseau Fedasil (Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile). Certains centres sont situés dans des zones rurales, comme à Sugny (Vresse-sur-Semois), non loin de la frontière française (à quinze kilomètres de Sedan). Le mélange des populations y suscite parfois des tensions. Pour lutter contre cette défiance, Grégory Tanghe, animateur, utilise la course à pied. Il invite les clubs du coin à venir s’entraîner dans le centre et constitue aussi des groupes de coureurs pour participer aux courses de la région. «C’est une façon de partager quelque chose» expliquet-il. «Dans la course, on n’a pas besoin d’avoir la même histoire pour se comprendre. Pas besoin non plus de parler la même langue.» Parmi ses coureurs, il compte un certain nombre de footballeurs africains grugés par des agents véreux. D’autres migrants fuient la guerre, la famine, la répression de l’homosexualité. Souvent, ils étaient déjà sportifs au pays. A présent, Grégory Tanghe voudrait élargir son projet, notamment envers les femmes, qui n’ont parfois aucun entraînement. Il se heurte à des difficultés pratiques. Les chaussures, par exemple. «La plupart des migrants n’ont qu’une paire. Pas question pour eux de les user en faisant du sport.» Il lance donc un appel pour récupérer un maximum de chaussures de course à pied, même usagées. Contact: Grégory Tanghe, éducateur à Fedasil Sugny Téléphone: depuis la France: 00.32.61.275.786 depuis la Belgique 061.275.786 Email: gregory.tanghe@fedasil.be Facebook: Fedasil Sugny
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COURRIER_DES_LECTEURS 2 pages
ZOOM_PHOTO ON PEUT DÉCOUVRIR PLEIN DE CHOSES EN REGARDANT LONGTEMPS UNE IMAGE. ET CE QUE L’ON NE VOIT PAS, ON PEUT AUSSI L’IMAGINER. PARFOIS, IL S’AGIT DE CHOSES TRISTES. CETTE ATHLÈTE RUSSE S’APPELAIT MARGARITA PLAVUNOVA. ELLE ESPÉRAIT DÉCROCHER SA QUALIFICATION POUR LES JEUX OLYMPIQUES DE TOKYO SUR 100 MÈTRES HAIES. ON A RETROUVÉ SON CORPS SANS VIE SUR UNE ROUTE DÉSERTE DANS L’OUEST DE LA RUSSIE.
_UN MODÈLE DE CHAMPIONNE
M
argarita Plavunova est morte le 22 août dernier. Elle était âgée de 25 ans et menait une double carrière de mannequin et d’athlète de haut niveau. Elle est morte alors qu’elle s’entraînait seule le long d’une autoroute dans la commune de Morchansk, près de la ville de Tambov au sud de Moscou. Officiellement, elle a été victime d’une crise cardiaque. Plusieurs zones d’ombre planent cependant sur sa disparition. A commencer par le lieu du décès. D’après le témoignage d’un de ses compagnons d’entraînement, Sergei Safronov, Plavunova s’était retirée chez sa grand-mère pour préparer les prochaines échéances. Un choix plutôt bizarre étant donné l’absence d’infrastructures dans la région, surtout par rapport aux conditions d’entraînement dont elle jouissait en tant qu’étudiante en sport à l’Université de Tomsk. Bizarre aussi, le fait qu’elle s’entraînait toute seule, sans personne à ses côtés au moment de sa défaillance. En recoupant les témoignages, il semble que celle-ci soit survenue alors qu’elle faisait une séance de fractionné. Lorsqu’on l’a retrouvée, elle gisait inconsciente sur le gazon du bord de route. Les passants s’empressèrent d’appeler les secours. A leur arrivée, ceux-ci ne purent que constater le décès.
M
argarita Plavunova était la meilleure athlète de son district (l’équivalent russe des régions françaises). Son palmarès compte un titre de championne universitaire sur 60 mètres haies. Mais cela n’en faisait pas une star nationale. En juin dernier, elle avait, certes, amélioré son record sur 100 mètres haies mais son meilleur chrono sur la distance (14’’06) était encore éloigné des minima pour les Jeux de Tokyo (12’’84). Pourtant, elle s’accrochait à cet objectif et semblait prête à tous les sacrifices pour l’atteindre, quitte à mettre les bouchées doubles à l’entraînement. D’après son entourage, pendant les semaines qui précédèrent sa mort, elle était littéralement épuisée. Mais refusait tout repos.
M
argarita Plavunova fait partie de ces athlètes très soucieux de leur image. Son compte Instagram était régulièrement alimenté de photos toujours soignées à l’attention de ses 6000 followers, parmi lesquels l’ancienne star de l’équipe nationale russe de football Aleksandr Kerzhakov.
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ZOOM 2 pages
LA MUSE_DU COACH ENVOYEZ-NOUS VOS QUESTIONS ET NOTRE ENTRAÎNEUR ROGER PRENDRA SA PLUS BELLE PLUME POUR VOUS RÉPONDRE.
IGO
Le courrier doit être adressé à la rédaction: info@zatopekmagazine.com ou directement via notre site www.zatopekmagazine.com. Vous pouvez y poster directement vos questions en cliquant d’abord sur l’onglet "vos réactions" et puis sur "exprimez-vous". Face à l’abondance de courriers, seuls les abonnés auront désormais le privilège d’une réponse longue et personnalisée. Il suffit de mentionner vos noms et prénoms. L’ancien sous-officier d’élite Roger Igo exerce le métier d’entraîneur depuis plus de trente ans. Fort de ses nombreux titres et distinctions en cross, sur route et en montagne, il vous apportera ses réponses.
PAS SI SIMPLE!
Parcourez aussi notre grande bibliothèque de questions et de réponses. Vous y trouverez peut-être votre bonheur!
»»www.zatopekmagazine.com
Haut les genoux!
J’ai 44 ans et je pratique la course à pied depuis trois ans. Suite à un souci articulaire, mon kiné m’a conseillé de faire des étirements en «contracté, relâché, étiré». Je croyais que c’était tout simple. Seulement je ne suis pas sûre à présent que j’exécute ces exercices correctement. Quels sont les grands principes de cette méthode? Marcelline Notre réponse Avec les années, les tissus perdent à la fois leur eau et leur souplesse. C’est une constante dans le monde animal et même végétal. Qu’on soit un humain, un chien ou un arbre, c’est pareil. Les organes s’assèchent et se raidissent en vieillissant. Le stretching vise à contrarier cette évolution. Si l’on s’y prend bien, le résultat peut être spectaculaire. Mais il faut y consacrer du temps (au moins deux périodes de 45 minutes par semaine) et ne pas se contenter des quelques mouvements qu’on effectue parfois en marge des entraînements. Le travail consiste à étirer chaque muscle spécifiquement par le biais d’une posture que l’on tiendra pendant plusieurs dizaines de secondes. Ce stretching peut être «passif» si l’on se contente de garder la pose ou «dynamique» si le sujet
exerce aussi une action, par exemple les insistances. Aujourd’hui, on aurait plutôt tendance à déconseiller ce genre d’effort. En effet, l’étirement brutal du muscle entraîne un phénomène de contraction réflexe, soit un résultat contraire au but recherché. A la place, les kinésithérapeutes recommandent la technique dite PNF («proprioceptive neuromuscular facilitation») où l’on contracte un muscle pendant une dizaine de secondes puis on profite de la période de relâchement pour l’étirer au maximum. Notre lectrice a raison. Ces exercices n’ont rien d’évident et nécessitent parfois du matériel (bandes élastiques) ou l’aide d’un partenaire. Pour se familiariser avec la méthode, il existe heureusement des séances de groupe sous la houlette d’un spécialiste. On vous les conseille.
TOUT SE RIGIDIFIE AVEC LES ANNÉES. LES PLANTES, LES ANIMAUX ET (PRESQUE) TOUS LES HUMAINS. 14 ZATOPEK_52
ECHAUFFEZ-VOUS, QU’ILS DISAIENT
Je suis à la recherche d’un schéma d’échauffement avant de commencer la course. Pourriez-vous me conseiller? Roland Notre réponse Dans les programmes d’entraînement, on parle peu de la phase d’échauffement sinon pour rappeler qu’il ne faut pas la négliger car elle prévient les blessures et permet d’être performant dès le départ. Lorsqu’ils sont froids, les muscles opposent plus de résistance à leur étirement, ce qui élève inutilement la dépense calorique. On recommande donc d’entrer paisiblement dans l’effort en prévoyant cinq à dix minutes de course lente en survêtement, assez pour enclencher les mécanismes sudatoires. Ensuite, on enchaîne avec quelques mouvements plus amples: rotations de bras, flexions-extensions des jambes, montées de genoux, talons-fesses, skipping, pas d’allégresse et déboulés. Ca y est, on est prêt! Au total, cela n’a pas pris plus de quinze minutes.
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CULTURE_CLUB
RELLE U T L U C É IT L A U T C TOUTE L’A PIED À E S R U O C A L SUR MUSIQUE
Liam Gallagher
«Courir, putain, j’adore ça» s’est exclamé Liam Gallagher, ex-chanteur d’Oasis, à l’occasion de la sortie de son deuxième album solo intitulé «Why Me? Why not?» («Pourquoi moi? Pourquoi pas?»). A 46 ans, il court une heure par jour. Sans musique ni montre. «Comme Forrest Gump» précise-t-il. «Quand j’ai la gueule de bois, il m’arrive de ne pas avoir envie d’y aller. Je me rappelle alors qu’une fois que t’es dehors, que t’es bien lancé et que t’es chaud, y a rien de mieux!» De toute façon, il n’a pas le choix. «Quand je ne cours pas, je me sens comme une putain de femme au foyer névrosée.» En veine de confidence, Liam Gallagher a également expliqué qu’il soigne son arthrose de la hanche par acupuncture. Et ça marche? «Non. La douleur finit toujours par revenir. Mais je trouve ça cool. Les aiguilles, ça conserve un côté rock-and-roll.» Ogres de Barback Depuis 25 ans, Les Ogres de Barback mélangent les genres, entre chansons à texte et bal musette, pour le plus grand plaisir des fans de la fratrie Burguière, deux sœurs jumelles et deux garçons, qui composent le groupe. Si l’on en parle dans Zatopek, c’est parce que le chanteur du groupe, Fred Burguière, alias Fredo, a annoncé sa participation au prochain marathon de New York au mois de novembre. Il courra pour l’association François-Aupetit qui lutte contre la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, deux maux dont il est lui-même victime. Pour parvenir à ses fins, Fredo s’entraîne sous les conseils du marcheur Yohann Diniz, recordman du monde du 50 kilomètres. Un parrainage surprenant puisqu’on imagine que son but sera, comme pour beaucoup de novices, de boucler la distance, sans marcher!
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Rubrique réalisée par Olivier Beaufays
BANDE DESSINÉE
Se mettre au running pour les nuls Par Marguerite Deneuville, Ed. Delcourt, 2019 Mahiyin est un coureur expérimenté qui prend sous son aile JeanLou, qui a fait du sport autrefois, et Marguerite, qui n’y connait rien! L’album raconte l’histoire de leur initiation. On n’y apprend pas grand-chose mais c’est amusant de voir son propre univers représenté en bande dessinée.
PODCAST
Dans la tête d’un coureur
Le saviez-vous? La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique sont des pathologies inflammatoires du tube digestif à l’origine de nombreux épisodes de diarrhées (jusqu’à vingt par jour), de pertes de sang dans les selles, de douleurs intestinales, d’amaigrissement spectaculaire et d’extrême fatigue. On compte 25.000 individus touchés rien qu’en France. Fredo lui-même est souvent passé par la case hôpital. Il sait de quoi il parle! Infos et dons? www.stopcrohno.com
Comme le souligne Guillaume Centracchio, co-créateur avec Frédéric Belouze de cette série de podcasts, «le format est parfaitement adapté à la pratique du running». Il ne doit pas être le seul de cet avis. Pour sa première saison, «Dans la tête d’un coureur» a connu un vif succès avec pas moins de 150.000 téléchargements. La deuxième saison a débuté en septembre. Toujours selon le même principe: une émission par semaine avec des conseils pour optimiser son entraînement et des interviews de personnalités pas forcément en lien avec le sport. C’est ainsi qu’après les traileurs Sylvaine Cussot et Xavier Thévenard, le micro a été tendu au chef Thierry Marx, spécialiste de la cuisine moléculaire. A qui le tour? Infos? www.danslateteduncoureur.fr
CULTURE_CLUB 2 pages
DES CHERCHEURS_QUI CHERCHENT
ENQUÊTE SUR LE
COLLAGÈNE UN TAS DE PRODUITS À BASE DE COLLAGÈNE SE VANTENT DE COMBATTRE L’ARTHROSE QUI FRAPPE SOUVENT LES COUREURS À PIED. UN REMÈDE EFFICACE?
L
orsqu’on recense les sports les plus traumatisants, la course à pied n’est pas celui qui vient le plus spontanément à l’esprit. On pense plutôt au judo, au rugby ou encore à la boxe. Pourtant, les statistiques sont formelles: les coureurs se blessent très régulièrement. Chaque année, on estime que la moitié d’entre eux seront empêchés de courir pendant une période plus ou moins longue, le plus souvent en raison d’une blessure articulaire. Or on le sait, un coureur blessé n’a qu’une idée en tête: guérir le plus vite possible! Il s’impose des séances de kiné, suit des traitements à base d’anti-inflammatoire, change éventuellement de matériel. Vite, vite, une solution! Il faut absolument reprendre
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l’entraînement avant d’avoir tout perdu. L’état de désarroi dans lequel on se trouve fait qu’on a aussi très envie de croire à l’efficacité de tous ces suppléments alimentaires qui prétendent guérir les cartilages abîmés. Leur principe est d’une simplicité biblique. On nous propose en somme de manger du collagène dans l’espoir que celui-ci soit absorbé par le tissu cartilagineux et en restaure la solidité et la souplesse. Ceux qui ont imaginé cette solution ne se sont pas trop creusé la tête. Vous souffrez d’un problème de collagène? Mangez du collagène! Selon le même raisonnement, on pourrait conseiller des préparations à base de foie aux malades de la cirrhose, de myocarde aux accidentés du cœur et, bien sûr,
des rognons aux insuffisants rénaux. Elle est pas simple, la médecine? Le problème, c’est évidemment que les protéines ingérées n’arrivent jamais telles quelles dans le corps. Elles sont d’abord soumises à la digestion et donc démantelées pour ne conserver que leurs constituants de base, les acides aminés, qui sont ensuite véhiculés par le sang vers les organes où ils seront employés selon les besoins. Imaginez une cathédrale en Lego. Les processus de digestion consistent à la réduire en simples pièces. La stratégie des vendeurs de collagène revient alors à fournir à l’organisme tout un stock de pièces en espérant qu’il pourra plus facilement se reconstruire à l’identique. L’hypothèse méritait d’être testée.
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LE MONDE SELON_KANT
RETOUR
À L’EXPÉDITEUR LA SOLUTION POUR S’HABILLER SANS POLLUER LA PLANÈTE? RÉCUPÉRER LES DÉCHETS ET EN FAIRE DES VÊTEMENTS, BIEN SÛR. CELA SEMBLERAIT ÉVIDENT, MAIS ÇA NE L’EST PAS DU TOUT!
L
es marques de textile proposent des gammes de t-shirts si étendues qu’on se demande quel critère il faut retenir au moment du choix: le prix, le look, la texture, le confort? Le plus sage serait évidemment de donner la priorité à l’impact du produit sur la société et l’environnement. Personne n’a envie de porter des vêtements imprégnés de la sueur ou du sang de travailleurs opprimés. Même après un traitement au chlore. Or il se trouve que, par nos achats, on peut encourager une industrie qui serait à la fois plus respectueuse de la nature et du droit des travailleurs. Mais comment s’informer? Pour faire simple, retenons que le marché du textile se divise en deux grandes familles: on trouve, d’un côté, les fibres naturelles (coton, chanvre, bambou) et, de l’autre, les fibres synthétiques fabriquées à partir de pétrole (polyamide, acrylique, polyester). Ces dernières sont majoritaires dans le sport en raison de leur légèreté et de leur perméabilité à la sueur. Ainsi les maillots dits
«techniques» sont pratiquement tous conçus avec des étoffes synthétiques qui présentent en plus l’avantage de sécher plus vite et de ne pas devoir être repassés. Enfin, leur fabrication se passe des quantités phénoménales d’eau et de pesticides nécessaires à la culture et au traitement du cotonnier. Les tissus synthétiques ont donc pour eux de précieux atouts même si leur confection implique qu’on continue à extraire toujours plus de pétrole d’une Terre exsangue. Or on sait que les réserves d’hydrocarbures ne sont pas infinies et que la surexploitation de ces matières fossiles
(*) La température n’est pas la seule à être en cause. La pollution par le plastique compterait aussi en tant que telle dans la fonte des glaciers terrestres et maritimes. Ses très fines particules présentes dans l’eau sont prises par le gel et accélèrent le processus de disparition.
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cause des changements climatiques aux conséquences imprévisibles (*). Que faire? Faut-il soutenir la filière naturelle qui détruit l’environnement ou l’autre, synthétique, qui épuise les ressources naturelles?
LE MONDE SELON_KANT 6 pages
ANTI_MYTHE
LA COURSE LA PLUS DURE DU MONDE
! S A P E T S I X E ’ N DANS CE NUMÉRO, ON INAUGURE UNE NOUVELLE CHRONIQUE QUI VISE À TORDRE LE COU AUX MYTHES RÉCURRENTS QUI FOISONNENT DANS LA COMMUNAUTÉ DES COUREURS. ON COMMENCE AVEC CELUI SELON LEQUEL IL EXISTE DES COURSES PLUS DURES QUE LES AUTRES. C’EST FAUX! 28 ZATOPEK_52
L'EXPÉRIENCE DÉMONTRE QU'ON NE PEUT PAS PRODUIRE UN EFFORT SANS PENSER À SA DURÉE. C'EST IMPOSSIBLE!
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n débute avec une blague idiote que les Français racontent à propos des Belges, les Belges francophones à propos des Flamands, les Flamands à propos des Hollandais, les Hollandais à propos des Frisons et ainsi de suite. On est toujours l’imbécile d’un autre. Voici la blague en question. «Un Belge vient de battre le record du monde du 100 mètres» annonce-t-on à la cantonade. «Ah oui?» réagit l’entourage dubitatif. «Oui! Il a couru 102 mètres.» On vous avait prévenu, il n’y a pas de quoi se rouler par terre. Cependant cette blague montre bien la confusion qui règne souvent entre la dureté d’une course et sa durée. Or cette confusion n’a pas lieu d’exister, du moins dès que l’exercice dépasse quelques dizaines de secondes. La chercheuse Anna Wittekind (Université d’Essex) a mis cela en évidence d’une façon extrêmement ingénieuse, prouvant au passage qu’on ne doit pas forcément disposer d’énormes moyens financiers pour faire de la bonne science (1). En 2009, elle a réuni un groupe d’individus en leur donnant simplement pour consigne de pédaler au maximum de leur puissance pendant 15 secondes. Ensuite, on recommençait l’exercice mais durant 30, puis 45 secondes. Conformément à ses connaissances en biologie, la chercheuse s’attendait à ce que la
vitesse de pédalage décline légèrement à la fin du test pour les durées les plus longues. Les spécialistes parlent d’épuisement de la filière anaérobie alactique. En clair, on dispose d’une réserve limitée du carburant nécessaire aux exercices explosifs (ATP et créatine-phosphate). La baisse rapide de ces stocks affecte la performance. Il aurait donc été logique d’observer un déclin. Mais ce qu’Anna Wittekind a découvert est bien plus intrigant. Son étude montre en effet que les vitesses de pédalage sur les quinze premières secondes des tests de 30 et 45 secondes étaient systématiquement inférieures à la vitesse de pédalage des quinze premières secondes du test de 15 secondes. Or la consigne était, répétons-le, de se donner à fond dès le départ. Qu’est-ce que cela signifie? Tout simplement qu’on est incapable de se lancer dans un exercice, quel qu’il soit, sans se soucier de sa durée. Inconsciemment, ce paramètre nous conditionne même si, comme les sujets de ce test, on est persuadé du contraire. En clair, le système nerveux règle d’autorité l’intensité de l’effort en fonction de la variable temporelle. De ce fait, on n’est jamais véritablement confronté aux limites physiologiques de son organisme. On dépend du bon vouloir de son cerveau, qui varie selon les circonstances. C’est l’histoire archiconnue du coureur totalement épuisé qui retrouve soudain toute sa
SAUF DANS CERTAINES SITUATIONS TRÈS EXCEPTIONNELLES
vigueur parce qu’un chien de ferme est à ses trousses. Parmi les slogans comiques qui fleurissent sur les maillots des coureurs, on en trouve qui s’amusent de cette fluctuation dans notre perception de l’épuisement. Sur celui d’une coureuse américaine, on pouvait lire: «run like there’s a hot guy in front of you and a creepy guy behind». Traduction: «cours comme s’il y avait un beau mec devant toi. Et un satyre derrière!» Un aphorisme de coureuse
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ANTI_MYTHE 7 pages
ENTRAÎNEMENT_
DE LA ROUTE AU TRAIL LE TRAIL SÉDUIT DE PLUS EN PLUS DE COUREURS, Y COMPRIS D’ANCIENS ROUTARDS QUI SE DEMANDENT COMMENT OPÉRER EN DOUCEUR LA TRANSITION ENTRE LES DEUX TYPES D’ÉPREUVE. CE PETIT PROGRAMME D’ENTRAÎNEMENT A ÉTÉ CONÇU SPÉCIALEMENT POUR EUX.
L
’organisation d’une saison diffère selon qu’on se destine à la route ou au trail, mais pas en tout! Il existe aussi des points communs. Par exemple, la nécessité de respecter une coupure entre les saisons. En général, on conseille de lever le pied pendant une période de deux, trois ou même quatre semaines après les dernières épreuves de l’automne, soit en octobre ou en novembre. Pendant cette trêve, certains ne font aucun sport. D’autres en profitent pour s’essayer à des disciplines différentes. On en connaît aussi qui continuent à courir, mais plus librement, sans tenir compte des consignes strictes d’un plan d’entraînement. Après cet intermède, on doit prévoir une période mentalement et physiquement régénératrice. Les meilleurs traileurs, qui
souvent habitent à la montagne, en profitent généralement pour s’adonner au ski de fond ou au ski alpinisme. Aux autres, on conseille plutôt le cross-country ou les corridas qui fleurissent un peu partout en cette période de fin d’année. Vient ensuite la reprise. Là encore, il n’y a pas de différence notoire entre les deux types de pratique. Tous les coureurs doivent songer à optimiser leur VMA (vitesse maximale aérobie), ce qui passe par une intensification progressive des efforts et par les fameuses séances de fractionné 30/30 (trente secondes d’effort puis trente secondes de récupération) que connaissent si bien les athlètes. On trouve d’excel-
lents programmes sur le site du magazine (*). Au total, cette coupure dure environ trois mois. Vers la fin de celle-ci, on peut déjà prévoir de participer aux premières épreuves de la saison mais sans se fixer d’objectif de performance. C’est seulement une façon de se remettre dans le bain. Bref, vous l’avez compris, pendant cette première partie de la saison, deux coureurs qui se fixeraient des objectifs très différents, l’un sur la route, l’autre dans la cambrousse, pourraient tout à fait s’entraîner ensemble. Néanmoins, viendra bien un moment où il faudra qu’ils se séparent. En effet, le trail nécessite des qualités athlétiques spécifiques qu’on doit impérativement développer pendant les deux mois qui précèdent l’échéance. D’où l’idée de concocter ce plan de huit semaines pour aplanir au maximum les difficultés qui ne manqueront pas de survenir en phase de transition. Pour étalonner ce plan, rien de plus facile. Lorsque les beaux jours reviennent, observez quelques jours de repos, juste histoire de recharger vos accus, puis faites un test VMA au maximum de vos capacités. Il faut vraiment veiller à donner tout ce que vous avez dans le ventre. L’efficacité du programme dépend beaucoup de la fiabilité de cette valeur de départ.
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ENTRAÃŽNEMENT_ 3 pages
PROGRAMME_TRAIL
A VOUS DE JOUER DANS LES PAGES QUI SUIVENT, VOUS TROUVEREZ UN PROGRAMME QUOTIDIEN DÉTAILLÉ POUR RÉUSSIR VOTRE CONVERSION AU TRAIL. LE CONTENU DES SÉANCES EST TRUFFÉ D’ABRÉVIATIONS QUI NÉCESSITENT L’USAGE DU PETIT LEXIQUE CI-DESSOUS. BON VENT!
PMA/VMA: puissance ou vitesse maximale aérobie, c’est aussi la vitesse maximale que vous pouvez tenir sur 6’ à 7’. Elle est à la base de l’étalonnage (voir pages précédentes). E1: allure de course vers 65% de la VMA E2: allure de course vers 75% de la VMA E3: allure de course vers 85% de la VMA R = : repos entre les séries r = : récupération entre les exercices 4 ou 5 ou 6: séance destinée aux athlètes pratiquant 4, 5 ou 6 sorties par semaine Seuil: vitesse maximale qu’il est possible d’atteindre en conservant son aisance respiratoire
LEXIQUE
Allure trail: intensité de course prévue sur l’épreuve choisie Régénération: trottinement souple vers 60% de VMA ECHF: échauffement RAC: retour au calme de 10’ à 15’ en endurance lente Endurance: départ en trottinement, échauffement d’environ 10’ en E1 et passage en E2 dans les minutes qui suivent In’s & Out’s: alternance de rythmes rapides et lents Up: partie montante Down: partie descendante Marche hors piste: marche à l’allure prévue en compétition en quittant le sentier, soit à angle droit et retour, soit en marchant parallèlement à celui-ci Diagonales: sur un terrain de football, alterner les rythmes: E1 le long de la ligne de but et E3 en le traversant en diagonale (exercice qui peut se faire sur tout terrain herbeux plat). Aquajogging: course en piscine avec ceinture de flottaison. L’idéal consiste à réaliser des séances d’intermittent avec récupération courte de type 30’’/30’’ ou même en limitant la récupération: 40’’/20’’, 60’’/30’’ et 30’’/15’’
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MARCHER_OU COURIR
LA MEILLEURE
FAÇON DE
GRIMPER
POUR UN DÉBUTANT, LA PLUS GRANDE DIFFICULTÉ POSÉE PAR LE TRAIL PAR RAPPORT AUX ÉPREUVES SUR ROUTE RÉSIDE ÉVIDEMMENT DANS LA GESTION DES GROSSES ASCENSIONS. VOICI QUELQUES CONSEILS.
D
es expériences menées sur des chevaux ont montré que ceux-ci passaient naturellement de la marche au trot et du trot au galop dès que ce changement d’allure devenait plus intéressant sur le plan de la dépense énergétique. Cela signifie qu’un cheval normalement constitué est capable de marcher rapidement mais qu’il se mettra spontanément à trotter dès qu’il doit se déplacer à plus de 10 km/h environ, tout simplement parce que cela lui permet de s’épargner un peu de fatigue. Même chose pour le passage du trot au galop. En compétition, les meilleurs trotteurs peuvent certes soutenir des vitesses de trot très élevées, jusqu’à 50 km/h en vitesse de pointe pour un standardbred (*).
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TECHNIQUE_ET INNOVATION
F1JUSTIFIE P LES MOYENS LA
COMMENT FAIRE POUR GARDER SUFFISAMMENT D’ADHÉRENCE LORSQU’ON COURT SUR UN SOL GLISSANT OU SUR UNE PENTE RAIDE? CE PROBLÈME RESSEMBLE À CELUI QUE RENCONTRENT LES CONCEPTEURS DE PNEUS EN FORMULE 1.
armi toutes les pratiques sportives, rien ne paraît plus dissemblable que la Formule 1 et la course à pied. La première est dangereuse, polluante, assourdissante et hyper-coûteuse. La seconde, c’est tout le contraire. On peut donc difficilement bâtir des passerelles entre ces deux mondes, sinon pour une problématique particulière: celle de l’adhérence au sol. Les bolides doivent coller à la piste tout comme les coureurs doivent éviter de déraper sur le bitume, la terre ou les cailloux. Dans les courses de F1, la stratégie consiste à changer de pneus à chaque tour de qualification et même en cours d’épreuve, chose impossible en course à pied où on essaie de conserver les mêmes chaussures pendant au moins 1000 kilomètres. Mais les données du problème sont identiques puisqu’il faut trouver un compromis entre souplesse et solidité. Plusieurs marques de chaussures et de pneumatiques ont donc créé ce qu’elles appellent pompeusement des «joint ventures», c’est-à-dire des collaborations ponctuelles pour bénéficier de l’expérience de l’autre.
A fond de plancher En 2005, un premier rapprochement entre Ferrari et Puma aboutit à la naissance d’une nouvelle gamme de chaussures estampillées SF (Scuderia Ferrari). Quelques années plus tard, adidas passait à son tour des accords avec Goodyear puis Continental pour concevoir la Supernova Riot Trail. Grâce à ce
Un mariage à la gomme 46 ZATOPEK_52
TECHNIQUE_ET INNOVATION 2 pages
TÉMOINS_
MA PREMIÈRE DÉFAILLANCE GÉGÉ
LA PREMIÈRE FOIS MES PREMIÈRES FOULÉES JOCELYNE
CHACUN SE SOUVIENT DE SES PREMIÈRES AMOURS. MAIS VOUS SOUVENEZ-VOUS DE VOS PREMIÈRES COURSES? DE VOTRE PREMIER SUCCÈS, DE VOTRE PREMIÈRE DÉCONVENUE, DE VOTRE PREMIER DOSSARD? Propos recueillis par Olivier Beaufays.
A MÉDITER «Une tradition commence toujours par une première fois.» Proverbe arabe 48 ZATOPEK_52
«J’avais fait un peu d’athlétisme à l’adolescence. L’expérience ne m’avait pas marquée. Depuis lors, rien ne m’inspirait moins que la course à pied. Puis en 1999, nous passons les vacances d’été chez mes parents qui fêtent leurs cinquante ans de mariage. On mange trop. Sans courts de tennis à proximité, je me résous à aller brûler quelques calories en courant dans la campagne avoisinante. J’avais 45 ans et ce fut un véritable coup de foudre. Cinq semaines plus tard, malgré mon manque de préparation, je bouclais les 10 kilomètres du lion à Belfort en 53 minutes. Cela fait vingt ans que je songe à cette expérience fortuite qui a littéralement métamorphosé ma vie.»
«Je participais avec ma fille à une épreuve sur 20 kilomètres. Rien d’exceptionnel, on le faisait chaque année. Une sorte de rituel familial, quoi! Lors de nos premières participations, c’était plutôt moi qui l’encourageais et elle qui renâclait. Puis le rapport de force s’est inversé: elle est devenue bien meilleure que moi. Ce jourlà, j’ai tout de même essayé de la suivre. Pour me motiver, je pensais à mon autre fille qui allait accoucher bientôt. A ma mère que l’on venait d’hospitaliser pour une nouvelle fracture du fémur. Autant d’épreuves que je jugeais largement plus difficiles que celle que je traversais. Là-dessus, j’ai complètement perdu le fil. Finalement, c’est ma fille qui m’a arrêté tellement j’avais l’air pitoyable. Elle me parlait. Je répondais des trucs inaudibles. Il paraît que j’étais tout blanc et même que j’avais la lèvre inférieure qui pendait vers le bas (sic). Elle a voulu qu’on s’assoie dans l’herbe sur le bord de la route. Trou noir! Je me suis réveillé dans la tente d’infirmerie, une perfusion dans le bras et un tas de regards très inquiets autour de moi.»
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CORPULENCE_ET SOCIÉTÉ
TROP GROS POUR COURIR EXISTE-T-IL UN POIDS AU-DESSUS DUQUEL IL EST DÉCONSEILLÉ DE COURIR? SUR LA QUESTION, LES AVIS DIVERGENT. ENORMÉMENT!
E
n juin dernier, un article du quotidien anglais The Telegraph intitulé «Obese Mannequins Are Selling Women A Dangerous Lie» («Les mannequins obèses vendent aux femmes un dangereux mensonge») a enflammé la toile (1). Tanya Gold, son auteure, s’indignait que Nike installe dans sa boutique principale de Londres des mannequins loin des standards habituels de minceur. «Ce nouveau mannequin est obèse et n’est pas du tout en état de courir» écrit la journaliste.
Le mannequin de la discorde
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«Elle est plus proche de faire un diabète et de se faire poser une prothèse de la hanche. Pourquoi tant de cynisme de la part de Nike?» Cette charge à l’égard de la multinationale a manifestement surpris beaucoup de monde. A commencer par Nike qui croyait sûrement bien faire en élargissant sa gamme à d’autres morphologies. Pour quel résultat? En l’occurrence, il se prenait The Telegraph en pleine face. The Telegraph! Un quotidien respectable et très différent de ce point de vue des tabloïdes à scandale de la presse britannique. On suppose que beaucoup de responsables de chez Nike ont dû grincer des dents. Mais on n’en sait rien! Il n’y a pas eu de communiqué officiel de leur part. En revanche, la diatribe a suscité les réactions indignées d’autres lecteurs du journal dans la mesure où elle sous-entend que le surpoids constitue une contre-indication formelle
à la pratique de la course à pied. «Eh quoi? Les gros n’auraient-ils pas le droit de courir eux aussi?» Tous les ingrédients étaient donc réunis pour une passionnante polémique. Malheureusement, comme c’est souvent le cas sur internet, les intervenants ne prennent pas toujours le temps d’écouter leurs interlocuteurs avec soin, trop pressés qu’ils sont de s’invectiver joyeusement. Ici en l’occurrence, il fallait lire attentivement le texte pour s’apercevoir que le propos général était plus nuancé que l’impression laissée par quelques phrases extraites de leur contexte. On y apprenait par exemple que Tanya Gold souffrait elle-même de surpoids et qu’elle entendait dénoncer ce qui lui semblait être une énième supercherie marketing. Après leur avoir fait miroiter qu’elles pouvaient toutes ressembler aux sveltes mannequins des magazines, on fait à présent croire
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MÉDECINE_
BARBIE OU DRACULA? LE DÉVELOPPEMENT DU COMMERCE PAR INTERNET RÉSERVE D’ÉNORMES SURPRISES COMME LA RÉCENTE FOLIE AUTOUR DU MELANOTAN, UN MÉDICAMENT QUI FAIT BRONZER MÊME SANS SOLEIL. MAIS CETTE ÉTRANGE MOLÉCULE AURAIT D’AUTRES VERTUS QUI INTÉRESSENT LES COUREURS À PIED. ENQUÊTE!
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’histoire qui suit n’aurait probablement pas été retenue dans une œuvre de fiction tellement elle paraît délirante. Ecoutez plutôt! Dans le cadre de grandes opérations policières menées à l’échelle européenne contre le trafic des médicaments contrefaits, les autorités ont mis la main sur des millions de boîtes de Melanotan, un médicament devenu en quelques années le produit injectable le plus vendu au monde sur internet. Il s’agit d’un assemblage
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de treize acides aminés réduits en poudre à diluer dans de l’eau bactériostatique. On verse ensuite le mélange dans une seringue et on se l’administre par piqûre dans le gras du bide. Pour quels résultats? C’est là que l’histoire devient comique. Le Melanotan stimule les cellules mélanocytes de la peau exactement comme le font les rayons ultraviolets du soleil. Ainsi émoustillés, les mélanocytes produisent de la mélatonine, le pigment foncé à l’origine du bronzage. Avec le Melanotan, c’est
donc devenu possible de bronzer sans sortir de chez soi. Dès les premières injections, on donne aux autres l’impression de revenir de vacances. Il n’y a pas que cela! D’après ses zélateurs, le Melanotan favorise la perte de poids et exacerbe la libido. Ces trois qualités lui ont valu d’être surnommé «Barbie Drug» aux Etats-Unis, en référence au monde parfait des célébrissimes poupées de la société Mattel: Barbie, Ken, Teresa, Nikki, Raquelle et consorts.
Les bronzés font du sport Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que les consommateurs de Melanotan se recrutent avant tout parmi ceux qui vouent une énorme attention aux apparences. On les trouve dans le monde de la mode, de la publicité et du show-business. Dans le lot, il y en a sûrement qui pratiquent la course à pied, pas vraiment par passion mais pour rencontrer des objectifs de minceur. Sans doute ceux-ci auront-ils réservé un bon accueil à une molécule qui, en plus de faire bronzer, garantit une taille mannequin sans les contraintes du sport. D’autres cas de figure sont envisageables. Imaginons un coureur à pied qui prépare un voyage dans l’hémisphère sud et désire garnir sa peau d’un léger halage afin de la
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HISTOIRE_VRAIE
LE POLICIER QUI COURAIT
PLUS VITE QUE LES VOLEURS AFIN DE POURSUIVRE NOTRE GALERIE DE PORTRAITS DES GRANDS COUREURS DE JADIS –ZATOPEK, MIMOUN, JAZY, BERNARD ET CONSORTS– NOUS SOMMES ALLÉS RENCONTRER LE BELGE ROGER MOENS, ANCIEN DÉTENTEUR DU RECORD DU MONDE DU 800 MÈTRES.
Roger Moens a porté haut les couleurs de la Belgique sur deux terrains complètement différents. D’abord sur les pistes d’athlétisme où il a accumulé les titres de champion de Belgique (six sur 400 mètres, huit sur 800) puis obtenu une médaille d’argent sur 800 mètres aux Jeux olympiques de Rome en 1960, cinq ans après avoir battu le record de monde de la distance (1 minute, 45 secondes, 7 dixièmes à Oslo en 1955), une performance qui tiendra sept ans! Puis il s’est investi dans la carrière policière, gravissant tous les échelons hiérarchiques jusqu’à devenir commissaire général de la police judiciaire de Bruxelles et représentant de la Belgique auprès d’Interpol. LES DEUX PLUS GRANDS CHAMPIONS BELGES ONT FAILLI NE JAMAIS ÉCLORE. ON CONNAISSAIT L’HISTOIRE DU JEUNE EDDY MERCKX À QUI ON AVAIT DIAGNOSTIQUÉ UN CŒUR TROP FRAGILE. UNE MÉSAVENTURE SIMILAIRE A FAILLI VOUS ARRIVER!
Ah, vous voulez parler de l’affaire avec le docteur Hansoul! Je n’oublierai jamais son nom, à celui-là. Cela remonte à 1952, j’avais 22 ans et je venais de me qualifier pour le 400 mètres des Jeux d’Helsinki. Pour valider ma participation, je devais subir un examen médical. Je suis donc convoqué au Heysel par un médecin de la Fédération belge de football, ce fameux docteur Hansoul. Il arrive avec une heure de retard, ce qui est déjà mauvais signe,
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m’examine et annonce: «je regrette, vous êtes inapte à la course». Je glisse sous la table. «Oui, vous avez les pieds plats mais ne vous en faites pas, vous serez un escrimeur formidable.» Je rentre chez moi et dis à ma mère: «voilà, je suis liquidé». Elle était horriblement fâchée! Finalement, pieds plats ou pas, on décide de me laisser aller aux Jeux. Trois ans plus tard, je bats le record du monde du 800 mètres avec mes pieds prétendument plats. Mon club du Racing organise alors un dîner en mon honneur et qui je vois parmi les invités? Le docteur Hansoul! Je me jette sur lui: «docteur, vous vous rappelez? Vous m’aviez conseillé de devenir escrimeur». «Oui, n’en parlons plus» a-t-il répondu. Il n’était pas très fier.
A CETTE ÉPOQUE, ÉTIEZ-VOUS DÉJÀ DANS LA POLICE?
Oui, je l’ai intégrée à ma sortie de l’armée, en juillet 1951. Mais je n’ai vraiment progressé dans la hiérarchie qu’après l’arrêt de mon activité sportive en 1961.
CONCILIER CES DEUX ACTIVITÉS NE DEVAIT PAS ÊTRE FACILE.
Effectivement! On n’imagine pas une telle situation aujourd’hui mais à l’époque, je n’étais aidé par personne. Personne! Mes meilleurs soutiens, c’était ma mère et mon frère. Il y avait bien un commissaire en chef très passionné par ce que je faisais mais il était le seul. La police judiciaire ne m’offrait aucune facilité d’entraînement.
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