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Le running autrement
Zatopek
N°58 - trimestriel - mai - juin - juillet 2021 - France : 6 € - Canada : 8.50 $
Le Magazine Running & Santé de référence en France
TRAIL
CONNAISSEZ-VOUS CES
5 PLANTES ULTRA-COMESTIBLES ? En pratique
Comment utiliser son capteur de puissance ?
Entraînement
Êtes-vous “bon” ou “mauvais” répondeur ?
Sport et autisme La merveilleuse histoire de Titouan L 16992 - 58 - F: 6,00 € - RD
Endurance
Le sexe faible n’est pas celui qu’on croit
LES LECTEURS NOUS RACONTENT LEURS PLUS BEAUX SOUVENIRS OLYMPIQUES
ZATOPEK EST UNE PUBLICATION DES Editions Sport et Santé sprl 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles (Belgique) TVA: BE 0882 202 726 Tel: 00 32 (0)2 538 54 58 Fax: 00 32 (0)2 537 13 38 Email: info@zatopekmagazine.com Site web: www.zatopekmagazine.com SERVICE ABONNEMENTS Sur le site www.zatopekmagazine.com ou par téléphone: 00 33 (0)4 32 80 26 83 (France) et 00 32 (0)2 538 54 58 (Belgique et autres pays). EDITEUR RESPONSABLE Gilles Goetghebuer 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles DIRECTEUR DE PUBLICATION Jean-Paul Bruwier jpb@zatopekmagazine.com CONCEPTION ET GRAPHISME ILOVE MEDIA bvba REDACTEUR EN CHEF Gilles Goetghebuer gilles@zatopekmagazine.com SECRETAIRE DE REDACTION Anouk Ramaekers anouk@zatopekmagazine.com ICONOGRAPHIE Olivier Beaufays olivier@zatopekmagazine.com ONT COLLABORE A CE NUMERO: Olivier Beaufays, François Borel-Hänni, Grégory Chanez, Louise Deldicque, Marc Francaux, Laurent Mourot, Chrissi Pallas, Anouk Ramaekers CREDITS PHOTOS Cover Belux: Hoka One One; Cover France: Arcteryx; Cover Suisse: Philipp Carl Riedl / Red Bull Content Pool, New wave image: 8,30,31; Zdenek Burian: 8; Domaine publique: 8,9,47; Library of congress: 9; Oxford science library: 9 Agence Dumas: 9,10,11,20,23,26,27,32,43,4 4,45,46,48,49,50,52,53,54,55,56,57,58,59, 62; MGM: 10; Bruno Heubi: 11; Stryde: 18,21; Under Armour: 18; Zwift: 18; Hoka One One: 19; Dreamstime: 19; Nakan:20; Paramount pictures: 22; Pavel Sukhorukov/Red Bull Content Pool: 23; Adidas: 24; North East Orienteering Association: 25; Ammentorp/123RF: 25; Metro Goldwyn Mayer: 25; Ninon Legendre: 28,29; VO2 Masters: 32; Université de Stockholm: 32; Facebook/Emelie Forsberg: 42; Marc Veyrat:42; Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol:52; Etienne-Jules Marey:63; Pierre Paul Rubens: 63; Moulinsart: 64; Dargaud: 64,65; Dupuis: 65; Delcourt: 65; Vincent Dogna: 66. REGIE PUBLICITE Toutes éditions, Belgique et Luxembourg: Ghislaine De Drijver et Isabelle Crutzen Sport Consulting & Education & Medias SA Mobile: 0032 (0)477 63 01 44 isabelle@zatopekmagazine.com Pour la France et la Suisse: Pascal Leost Email: pub@zatopekmagazine.com 7 lot. Les Cigales Chemin Georges Brassens 84210 Pernes-les-Fontaines Tél: 00 33 (0)4 32 80 26 83 COMMISSION PARITAIRE: 1115 U 89417 IMPRESSION Imprimé en Belgique/Printed in Belgium Imprimerie Bietlot Rue du Rond-Point 185 B-6060 Gilly Belgique DISTRIBUTION Belgique: Tondeur Diffusion Patrick Malotaux 9 Avenue Van Kalken 1070 Bruxelles Tel: 0032 (0)2 555 02 11 Luxembourg: MPK – Elisabeth Biever 11, rue Ch. Plantin – B.P. 2022 L-1020 Luxembourg Tel: 0035 (0)2 499 888 306 France, Suisse et Québec: MLP ZA de Chesnes -55 bd de la Noirée F-38070 Saint Quentin Fallavier Tel: 0033 (0)4 74 82 39 56 Trimestriel Mai, juin, juillet 2021 N° ISSN 1783-4104 La reproduction des textes et photos publiés dans ce numéro est interdite LA LOCOMOTIVE (toutes éditions) Est un supplément gratuit au trimestriel Zatopek et ne peut être vendue séparément Rédacteurs Belgique: Olivier Beaufays. Email: olivier@ zatopekmagazine.com Eric Cornu. Email: eric@zatopekmagazine.com Rédacteurs France et Suisse: Cyrille Gindre cyrille@volodalen.com Sophie Sartet sophie@zatopekmagazine.com
SOMMAIRE_
EDITORIAL L
a marquise de Montespan (1640-1707) était la femme la plus belle de son temps. Elle était classe. Elle était spirituelle. Perfide aussi. Et michetonneuse! Dans sa biographie, l’écrivain Jean Teulé relate une scène où elle reçoit en échange de ses services amoureux un collier de perles des mains du roi Louis XIV. Enfin «des mains»… on vous laisse deviner les conditions du marché en précisant seulement que le bouquin n’est ni prude ni moral. Dans ces cas-là, on est bien sûr curieux de découvrir à quoi ressemblait ladite marquise. Ce qu’on découvre surprend un peu. La pâleur de son visage donne l’impression qu’elle est en très mauvaise santé, une impression accentuée par ses pommettes rougies. Elle est plutôt replète et dotée d’une toute petite bouche qui lui donne un air pincé, pas du tout en accord avec sa réputation. On se dit que les portraitistes de son temps n’ont pas rendu justice à sa beauté. Pourtant, si. Ce sont seulement les critères de beauté qui ont changé. Au XVIIe siècle, une peau diaphane signifiait qu’on pouvait se permettre de ne pas s’exposer aux rayons du soleil, à l’inverse des pauvres. L’embonpoint aussi était un privilège de classe. Quant à la petite bouche, elle s’explique par la très mauvaise hygiène dentaire qui prévalait à l’époque et obligeait, la vingtaine passée, à dissimuler ses dents gâtées. Seuls les peintres les plus adroits étaient capables d’accourcir les bouches sans que cela ne choque. Ils demandaient à leur modèle de placer les lèvres comme s’ils prononçaient l’expression «petite pomme d’api» alors qu’aujourd’hui, on demande plutôt de dire «cheese» lorsqu’on se prend en photo, afin justement de montrer un beau sourire denté! La Montespan ne fut pas la seule à nous surprendre. Les portraits des autres grands personnages de l’histoire correspondent, eux aussi, très rarement à l’image que l'on s'en faisait, ce qui montre que des notions que l’on pensait immuables comme la grâce et la beauté évoluent elles aussi au fil du temps. Les qualités se transforment en défauts. Et vice versa.
La crise du covid dont nous sortons lentement (espérons-le) aura été la source de beaucoup d’emmerdements tout au long de l’année écoulée mais aussi l’occasion de s’interroger sur les différents aspects de notre organisation sociale. Notamment sur tous ses aspects éminemment culturels! Voyez comment on a fait volte-face sur la notion dite des «commerces essentiels». Au début, elle ne s’appliquait qu’aux pharmacies et aux épiceries. Progressivement, elle s’est élargie pour englober aussi les libraires, les fleuristes, les boutiques de téléphone, les magasins de bricolage… tout se passe comme si on avait pris conscience que ces biens-là étaient aussi essentiels que les autres. Prenons un exemple que nous connaissons bien: la course à pied. De toutes les activités humaines, c’est peut-être celle qui impose le moins de contraintes. Un corps, une Terre, un peu de gravité et le tour est joué! On peut même se nourrir de ce qu’on trouvera sur le chemin (lire l’article «Les plantes sauvages, mangezles si vous voulez!», page 40). Rien de plus simple! Pourtant, nous ne cessons d’enrichir cet essentiel d’un tas d’artifices, qu’il s’agisse de s’habiller à la mode («Les chaussettes, personnage historique», page 8), de contrôler ses efforts («La puissance, mode d’emploi», page 18) ou de se comparer aux autres («Les oubliés de l’entraînement», page 30). Comme la marquise de Montespan, nous sommes les produits d’une époque et ce que l’on aura appris avec cette crise sanitaire, c’est qu’en dépouillant nos vies de son habituel décorum, il ne reste rien, sinon un vague sentiment de frustration et d’ennui. Il en va de la course à pied comme du reste. On a besoin du non-essentiel!
04_AJOUTEZ A MON PANIER
30_SCIENCE ET SPORT
Tout ce qu’il faut pour courir à la page
08_DES HABITS ET MOI
Les chaussettes écrivent l’histoire
12_ZOOM
Le calvaire de Kokichi Tsuburaya
14_COURRIER 16_CULTURE CLUB
Sur les traces d’Albert Corey Alexi Pappas, une tragédie grecque
18_TECHNOLOGIE
Comment étalonner son capteur de puissance?
22_SOCIETE
Autisme et course à pied Ninon Legendre parle de son fils
Gilles Goetghebuer (à gauche)
Etes-vous un bon ou un mauvais répondeur à l’entraînement?
35_DES CHERCHEURS QUI CHERCHENT
Le dernier homme debout peut-il être une femme?
40_NUTRITION ET TRAIL
Les plantes sauvages, mangez-les si vous voulez.
46_SPORT ET HISTOIRE
A quoi ressemblaient réellement les Jeux antiques?
52_SOUVENIRS OLYMPIQUES J’y étais!
60_ART GRAPHIQUE
Dessine-moi un coureur!
58_ZATOPEK 3
AJOUTEZ_À MON PANIER
CHAQUE SAISON VOIT FLEURIR SON LOT DE NOUVEAUTÉS. VÊTEMENTS, CHAUSSURES ET AUTRES GADGETS POUR RENDRE LA COURSE À PIED PLUS MODERNE. TOUJOURS PLUS MODERNE.
Le saviez-vous? En 2008, le coût du graphène avait été estimé à 600 milliards d’euros le mètre carré!
Rubrique réalisée par Olivier Beaufays
TRAILFLY ULTRA G300 MAX L’âge du graphène Alors que tous les fabricants de chaussures de course à pied ne jurent désormais plus que par l’introduction de lames de carbone dans la semelle, la marque anglaise Inov 8 poursuit ses recherches sur le graphène. C’est toujours du carbone. Mais les atomes sont agencés de façon à réduire le poids et à préserver les qualités mécaniques du matériau. Jusqu’il y a peu, le graphène n’avait qu’un seul défaut: son coût prohibitif. Mais de nouvelles méthodes de production ont été mises au point et on s’attend à ce qu’il se répande bientôt dans un très grand nombre d’industries. A ce stade, Inov 8 est la seule à l’utiliser dans l’univers du running. Cela ne devrait pas durer.
Le retour du vibromasseur Beaucoup d’athlètes se sont faits adeptes de l’automassage sur rouleau. Simple, pratique, efficace. Désormais, on trouve aussi des modèles vibrants (quatre vitesses) qui se targuent de solliciter les muscles plus en profondeur. www.compex.com
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L’AVIS D’UNE PRO
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Estelle Perrossier, championne d’Europe du 4x400m (2014) «Ce rouleau pèse moins d’un kilo, je l’ai toujours dans mon sac de sport. Depuis un an que je l’utilise avant et après les entraînements, je ne me suis jamais blessée!»
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LE 1 ER MAGAZINE RUNNING & SANTE DE VOTRE REGION AJOUTEZ_À MON PANIER 3 pages
DES HABITS_ET MOI
PETITE HISTOIRE DE LA CHAUSSETTE
ELLES N’ONT L’AIR DE RIEN, NOS CHAUSSETTES. POURTANT, ELLES EN DISENT LONG SUR NOTRE FAÇON DE VIVRE, DE SÉDUIRE, DE NOUS DÉPLACER ET MÊME DE FAIRE DU SPORT!
D’
après les fouilles archéologiques et les peintures rupestres, l’homme de CroMagnon glissait déjà ses pieds dans des peaux de bête qu’il fixait ensuite à sa cheville par des cordelettes. Un attirail qui évoque, en plus rudimentaire, nos modèles actuels de chaussettes. Au fil des millénaires, il semble qu’on ait conservé cette habitude de protéger nos pieds du froid même si on manque cruellement de témoignages pour en attester. De façon générale, les historiens parlent peu de leurs chaussettes. De l’Antiquité grecque, on ne possède qu’un seul texte qui date du VIIIe siècle avant notre ère dans lequel le poète Hésiode fait référence aux «piloi», qu’il décrit ainsi: «des protections en poils tressés, portées sous des sandales». Plus tard, ce seront les soldats romains qui prendront soin de se couvrir les pieds et commettront de ce fait ce
qui reste encore aujourd’hui comme la plus énorme faute de goût de l’histoire de la mode: le port de chaussettes dans ses sandales! Pour les légionnaires qui devaient parcourir chaque jour des dizaines de kilomètres, ces «udones» — tantôt en lin, tantôt en laine suivant qu’ils faisaient campagne vers le sud ou le nord de l’empire — permettaient d’éviter le frottement du coup-de-pied contre les lanières de cuir de leurs «caligae». Le look leur importait peu! Ces chaussettes primitives restaient néanmoins très peu épaisses et fragiles car le tricot qui allait permettre d’en renforcer la structure ne se répandit en Europe du Nord depuis l’Orient qu’à la suite des invasions musulmanes en Espagne au VIIIe siècle, et surtout du retour des Croisés partis faire la guerre en Judée à partir du XIe siècle. Ensuite, tout s’accélère. A la Cour d’Espagne, la chaussette fait partie de la panoplie du courtisan dès le XIIIe siècle. En fait, on devrait
plutôt parler de bas car l’étoffe recouvrait le pied et toute la jambe. Elle était parfois cousue à la culotte! Ces «chausses» permettaient de ne pas prendre froid. Brodées avec soin, elles reflétaient aussi l’aisance financière de leur porteur. Pas question pour les riches de se balader jambes nues. Ils en faisaient une question de standing! Seulement, le bas de ces chausses se salissait vite dans les villes poussiéreuses de l’époque et leurs rues jonchées de détritus. D’où l’idée de scinder la pièce d’habillement en deux avec le «haut de chausse» qui couvrait la cuisse et le «bas de chausse» pour la jambe et le pied. Bien sûr, cela alourdissait le travail des couturières qui devaient fournir deux pièces d’équipement plutôt qu’une seule et passaient de ce fait tout leur temps à l’ouvrage.
Des chaussons en peau de mammouth. Y paraît que c’est super chaud!
Les plus vieilles chaussettes du monde ont été trouvées dans une tombe d’Antinoupolis en Egypte et datent de trois siècles après notre ère 8 ZATOPEK_58
Chaque chausse en son temps
DES HABITS_ET MOI 4 pages
ZOOM_PHOTO EN OBSERVANT ATTENTIVEMENT UNE IMAGE, ON DÉCOUVRE UN TAS DE DÉTAILS QUI ÉCLAIRENT LE SPORT SOUS UN PROFIL DIFFÉRENT. CETTE PHOTO DATE DES JEUX OLYMPIQUES DE TOKYO EN 1964. ELLE MONTRE K GILLES GOETGHEBUER L’EXTRAORDINAIRE FERVEUR QUE SUSCITE LE MARATHON AU JAPON.
_ M A R AT H O N
N
ous sommes au dernier jour des Jeux de Tokyo en 1964. Soixante-huit coureurs en provenance de 35 pays ont pris le départ du marathon qui se déroule dans des conditions de température idéales (13-14 degrés) avec cependant une forte humidité relative, ce qui explique sans doute les nombreuses défaillances. Le parcours consiste en un aller-retour parfaitement plat au centre de la capitale. Le vainqueur, l’Ethiopien Abebe Bikila, en profite pour récupérer le record du monde (2 heures, 12 minutes et 11 secondes) dont l’avait dépossédé le Japonais Toru Terasawa l’année précédente. Forts de ce premier succès, les organisateurs des prochains Jeux de Tokyo avaient d’abord prévu que la course se déroule sur un parcours similaire en 2021 avant que le CIO n’impose un déménagement dans la ville de Sapporo, à 800 kilomètres plus au nord. Explication? En 1964, les Jeux s’étaient déroulés entre le 10 et le 24 octobre pour éviter les grosses chaleurs. Cette fois, ils se tiendront entre le 23 juillet et le 8 août. On doit donc s’attendre à rencontrer des températures moyennes plus élevées de dix, quinze ou même vingt degrés. Manifestement, les dirigeants de l’athlétisme mondial ont été échaudés eux aussi par le spectacle affligeant des marathons, masculin et surtout féminin, des derniers championnats du monde de Doha où, malgré une course la nuit, les concurrents tombèrent comme des mouches.
L’
une des choses le plus étranges quand on découvre le pays du Soleil levant, c’est précisément, comme sur cette image, la docilité des foules. Un rideau de policiers renforcé de quelques barrières suffit en l’occurrence à contenir la ferveur d’un immense public. On a dit que, ce jour-là, un million de spectateurs s’étaient pressés sur les bords de la route, ce qui fait de ce marathon l’une des épreuves sportives les plus applaudies de tous les temps. Les gens débordaient d’enthousiasme certes, mais jamais sur la chaussée. Pour les rappeler à l’ordre, certains agents n’hésitèrent pas à prendre des attitudes qui rappellent un peu celles des «pousseurs du métro», ces agents chargés d’aider les voyageurs à s’entasser dans les rames. Sans que cela ne suscite trop de tensions, malgré l’extrême promiscuité. Imaginez la même scène chez nous!
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ZOOM_PHOTO 2 pages
COURRIER_DES_LECTEURS RÉAGISSEZ SUR WWW.ZATOPEKMAGAZINE.COM OU ENVOYEZ VOTRE COURRIER Pour la France et la Suisse: Chemin Georges Brassens - 7, lotissement les Cigales - 84210 Pernes Les Fontaines Pour la Belgique: 177 rue Vanderkindere - 1180 Bruxelles
Chauffe qui peut!
Daniel Atienza
Je suis abonné depuis plusieurs années à votre magazine que je trouve généralement bien inspiré. Néanmoins, j’ai relevé une incohérence dans le dernier numéro. A propos de Kilian Jornet dans l’article sur le «flygskam», vous écrivez qu’il consomme sept à huit kilos de bois par an pour se chauffer. J’aimerais bien connaître la marque d’un poêle aussi performant. Personnellement, je me chauffe au bois et j’utilise entre dix et douze stères par an, soit entre 5000 et 6000 kilos. Véronique Mazzucco
Notre réponse
Ces données sont celles que Jornet luimême a envoyées à la société Carbone 4 chargée d’établir son bilan carbone. On en déduit qu’il utilise très peu son poêle au bois et donc qu’il compte surtout sur le système de pompe à chaleur. Cela expliquerait sa consommation électrique élevée (28.000 kilowattsheure par an) mais entièrement d’origine hydro-électrique, préciset-il. Donc peu émettrice de gaz à effet de serre.
Un Labrit qui a peur du vide J’ai lu attentivement l’article du dernier numéro sur l’acrophobie, étant personnellement victime de ce mal à la suite d’une grosse chute dans ma jeunesse. En ce qui concerne les animaux, je voulais vous faire part d’une expérience personnelle. J’ai eu il y a quelques années un chien de la race Berger des Pyrénées, un Labrit, avec qui je courais fréquemment et qui était bloqué dès qu’il fallait passer sur une passerelle ou monter un escalier sans contremarche. Il était acrophobe à un très haut degré alors que, contrairement à ce vous suggérez dans l’article, il n’avait, à ma connaissance, jamais été confronté à une expérience malheureuse liée au vide. Merci pour votre revue et ses articles toujours passionnants. Joël Geay
Notre réponse
On ne sait rien de l’enfance de votre chien. Mais votre histoire fait penser à cette expérience menée au laboratoire de neurophysiologie du Collège de France au début des années 80, et qui consistait à mettre une portée de chatons dans un environnement constitué essentiellement de repères verticaux. A 7 mois, on avait sorti ces jeunes chats de leur cage et, comme ils n’avaient pas appris à gérer l’horizontalité, ils étaient littéralement paralysés face à n’importe quel obstacle horizontal: une marche d’escalier par exemple. 14 ZATOPEK_58
Dans le cas présent, il se pourrait donc que votre chien ait manifesté de l’appréhension face à une situation non explorée, la passerelle ou l’escalier sans contremarche, et donc que sa peur n’ait pas été causée par une sensation de vertige. Comment savoir? Il aurait été très intéressant de l’emmener à Luxembourg-ville pour l’embarquer dans le funiculaire «PfaffenthalKirchberg» qui offre une vue très impressionnante sur la ville basse puisque son plancher est en plexiglas. On se demande quelle aurait été sa réaction.
Qui dit mieux? Dans un encadré de la page 29 du dernier numéro («Un petit R qui change tout»), vous écrivez que le meilleur chrono sur marathon détenu par un excoureur cycliste professionnel est signé Laurent Brochard en 2 heures 36. Or Le Suisse Daniel Atienza (ex-Cofidis) a terminé le marathon de Zürich en 2013 en 2 heures, 29 minutes et 27 secondes. C’est mieux! Michel Monti Cavalli
Notre réponse
On aurait dû préciser en effet que ce classement ne concernait que les cyclistes ayant appartenu au gotha mondial et qui comptaient à leur palmarès au moins une victoire dans des épreuves prestigieuses. Si on l’ouvre à toute la profession, il se pourrait que le record revienne in fine à l’Espagnol Victor Gonzalo qui a fait quatre années de professionnalisme dans le vélo au début des années 90 et a ensuite bouclé le marathon de Berlin en 2007 en 2 heures, 21 minutes et 55 secondes. Victor Gonzalo
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CULTURE_CLUB
RELLE U T L U C É IT L A U T C TOUTE L’A PIED À E S R U O C A L SUR
Histoire d’un chasseur de prime
ALBERT COREY, LA FRANCE AUX JEUX DE 1904 par Clément Genty K Ed. L’Harmattan, avril 2021
La genèse de ce livre est en soi une histoire extraordinaire. Tout commence avec la démarche entreprise par Clément Genty, conseiller municipal à Meursault (Bourgogne), consistant à créer une alerte Google pour sa commune. Chaque fois que le nom Meursault apparaît dans la presse, il reçoit une notification. «Grâce à cela, j’ai été averti d’un article paru dans le journal Le Monde dont l’auteur évoquait l’histoire d’Albert Corey, médaillé d’argent du marathon des Jeux de Saint-Louis en 1904», explique Clément Genty. «L’auteur de l’article s’indignait que cet ancien habitant de Meursault soit considéré comme Américain et non comme un Français. Tout à coup, notre petite ville de 1500 habitants comptait un médaillé olympique potentiel!» Aussitôt, Clément Genty se met en quête de faits pour authentifier l’exploit. Il consulte les anciens du village. Personne n’a entendu parler d’Albert Corey. «J’ai alors consulté les registres numérisés sur le site des archives départementales où j’ai fini par retrouver sa trace», enchaîne-t-il. «Albert Corey était bien né à Meursault en 1878.» A la fin du XIXe siècle, Meursault était déjà réputée pour son vin. Tout le monde ou presque y travaillait à la vigne et lorsqu’une espèce invasive d’insectes détruisait les récoltes, le drame était consommé. «La fin des années 1870 fut une époque noire pour les viticulteurs. Le phylloxéra faisait des ravages. On estime qu’environ un millier d’ouvriers agricoles ont quitté la commune. Parmi eux se trouvait sûrement la famille Corey.» Poursuivant ses recherches, notre élu municipal découvre qu’Albert Corey s’est marié à Paris et décide alors de contacter tous les Corey de l’annuaire. Soit 248 personnes! «Une chouette occupation durant le premier confinement», s’amuse-t-il. Au cinquantième appel, bingo! Il tombe sur son arrière-petit-fils. «Dans un premier temps, il m’a raccroché au nez, croyant à un canular!», se souvient-il. «Il faut dire que je venais de lui annoncer que son aïeul avait déserté l’armée pour partir aux Etats-Unis, ce qui ne correspondait pas du tout à l’image
que cet aïeul avait renvoyée à ses descendants qui, détail amusant de l’histoire, sont tous devenus militaires de carrière.» Quel était l’état d’esprit d’Albert Corey lorsqu’il prit la décision de partir? Impossible de le savoir. On sait seulement qu’aux States, il s’est marié une première fois. Peut-être ambitionnait-il aussi de monnayer plus avantageusement ses talents athlétiques? Car le bonhomme était un redoutable coureur à pied. En 1901, il avait terminé dixième du marathon de Paris en 2 heures et 53 minutes puis septième en 1902 (3 heures 12 minutes), une année où il gagna également l’épreuve Paramé-Rennes-Paramé, longue de 146 kilomètres, en 16 heures et 32 minutes. «La presse relate aussi un aller-retour en courant entre Paris et Amiens, ville où il était caserné. En tenue de militaire et lesté de son sac, qui plus est! J’ai appris au travers d’un entretien accordé à la presse américaine qu’il avait battu en 1899, alors qu’il était à l’armée, le record des 100 miles en un temps de 16 heures et 22 minutes (*). Il détiendrait également le record sur 12 heures avec 101,39 kilomètres parcourus. J’utilise le conditionnel car à l’époque de l’interview, Corey courait au cachet. Aussi avait-il des raisons pour gonfler ses performances.» Clément Genty a effectivement profité de la numérisation de la presse américaine pour pister le héros local. «Au début, je ne trouvais rien, puis j’ai eu la curiosité de taper ‘Coray’ plutôt que ‘Corey’ et ce fut l’avalanche» (**). En recoupant les sources, il apprend qu’à son arrivée sur le continent, le jeune Français travailla dans un grand hôtel-restaurant de l’Ohio avant de se faire embaucher comme briseur de grève du côté de Chicago, où devaient logiquement se tenir les Jeux
BRAVEY
par Alexi Pappas K Ed. Random House, janvier 2021 (en anglais uniquement)
Elle court. Elle filme. Elle écrit.
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Dans cet ouvrage, l’athlète gréco-américaine Alexi Pappas (31 ans) raconte une vie, la sienne, parsemée de malheurs et de joies. Parmi les malheurs, on songe au suicide de sa mère lorsqu’elle avait 4 ans. Parmi les joies, il faut chercher du côté du sport, surtout vers le foot et l’athlétisme qu’elle pratique avec passion, et peut-être aussi vers ses études puisque Alexi Pappas est licenciée en littérature à l’Université d’Oregon. Ses performances sportives, du 1500 mètres au marathon, lui valurent de décrocher quelques jolis trophées. Pas assez cependant pour prétendre à une
place en équipe nationale américaine. Elle se souvient alors qu’elle possède aussi la nationalité grecque et, sous ses nouvelles couleurs, participe ainsi aux Jeux olympiques de Rio en 2016 où elle finira 17e du 10.000 mètres, signant au passage un nouveau record de Grèce (31 minutes et 36 secondes). Moins banal: l’athlète raconte aussi son quotidien dans une série de petits films dont Speed Goggles, en marge des
CULTURE_CLUB 2 pages
TECHNOLOGIE_ET PERFORMANCE
LA PUISSANCE,
MODE D’EMPLOI COMME LES CYCLISTES, LES COUREURS À PIED SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUX À S’ÉQUIPER DE CAPTEURS DE PUISSANCE POUR ORIENTER LEURS ENTRAÎNEMENTS ET MÊME LEUR STRATÉGIE EN COMPÉTITION. TRÈS BIEN! MAIS COMMENT S’Y PRENDRE?
D
ans le précédent numéro du magazine Zatopek, nous nous faisions l’écho du formidable bouleversement en cours concernant l’utilisation des capteurs de puissance en course à pied. A tous ceux qui n’auraient pas la thématique bien en tête, on conseille de relire cet article pour mieux comprendre celui-ci. Car il ne suffit pas de s’équiper de ces outils dernier cri pour être à la page en matière d’entraînement. Encore faut-il
L’avenir est à ceux qui apprendront vite!
disposer du savoir-faire (le «know how» disent les spécialistes) pour les utiliser efficacement. Nous vous vous proposons donc d’acquérir les routines nécessaires dans ce deuxième volet du dossier, où nous nous intéresserons plus précisément au paramétrage des données et à leur utilisation dans un but d’individualisation de l’entraînement. D’emblée de jeu, une petite précision: la décision de se référer à des watts plutôt qu’à des pourcentages de fréquence cardiaque ou de consommation maximale d’oxygène présente une série d’avantages pratiques, comme on l’expliquait dans notre article
Les petits rapporteurs
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précédent. A commencer par le fait qu’on n’est plus tributaire du terrain. Mais cela ne change pas fondamentalement la démarche puisqu’on doit toujours disposer d’une valeur de référence. Dans le cas présent, ce ne sera plus la FCmax (fréquence cardiaque maximale) ou la VMA (vitesse maximale aérobie). Ce sera la rFTPw, où le petit «w» signifie «watts»; le petit «r», «running» (course à pied) et les majuscules «FTP», «Functional Threshold Power», locution qu’on pourrait traduire par «seuil de puissance fonctionnel». En d’autres termes, il s’agit de la puissance maximale que l’on
TECHNOLOGIE_ET PERFORMANCE 4 pages
NEUROSCIENCES_
COURS, FORREST,
COURS L’AUTISME EST UN DES HANDICAPS LES PLUS ÉTRANGES QUI SOIENT. PERSONNE N’EST D’ACCORD À SON SUJET. MÊME SON CLASSEMENT PARMI LES HANDICAPS EST L’OBJET DE DÉBATS.
T
out le monde ou presque a vu le film Forrest Gump, sorti en 1994. Robert Zemeckis, son réalisateur, y raconte la vie d’un garçon courageux, généreux et simple d’esprit. Tout au long de l’histoire, Forrest fait aussi la démonstration de capacités sportives hors du commun, que ce soit en football américain, en tennis de table ou en course à pied. Pour être exact, le Forrest Gump du film ne correspond pas vraiment à la description d’un autiste, alors que le personnage est clairement désigné ainsi dans le livre de Winston Groom dont le scénario est tiré. Groom l’identifie même comme un «autiste savant», selon une terminologie qui n’a plus cours aujourd’hui. Un exemple? Dans le film, Forrest reçoit le prix du meilleur joueur de son équipe universitaire de football américain. Dans le livre aussi, il reçoit une médaille académique. Mais parce qu’il vient de remporter un concours de physique avancée! Un article consacré à l’autisme dans le sport peut donc légitimement se placer sous l’égide de Forrest Gump et nous verrons qu’il n’est pas le seul à associer un profil mental atypique à d’exceptionnelles dispositions athlétiques. Cours, Forrest!
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NEUROSCIENCES_ 6 pages
HISTOIRE_VRAIE
SANS PAROLE POUR SON VINGTIÈME ANNIVERSAIRE, TITOUAN LEGENDRE S’EST MIS EN TÊTE DE BOUCLER UN MARATHON. RIEN D’EXCEPTIONNEL DANS CETTE HISTOIRE, SINON UNE CHOSE: TITOUAN EST AUTISTE DE HAUT NIVEAU. SA MAMAN NOUS PARLE DE LUI.
Signé Sherpa!
QU’EST-CE QUI REND LA COURSE À PIED PLUS COMPLIQUÉE LORSQU’ON EST AUTISTE?
Cela varie beaucoup d’une personne à l’autre. Les autistes n’ont pas entre eux autant de choses en commun qu’on le croit généralement, sinon la difficulté à communiquer et à s’adapter aux changements de situations. D’où leur besoin de se rassurer avec des routines, des comportements parfois stéréotypés et cette restriction de leurs centres d’intérêt, tout cela étant caractéristique du syndrome. Le reste est en option. Certains autistes sont déficients sur le plan intellectuel. D’autres sont très intelligents au contraire. Certains éprouvent des troubles de la motricité ou de l’équilibre. D’autres en sont exempts. En dehors des critères précités, qui forment ce que l’on appelle «la dyade», on trouve pratiquement tous les profils.
DONC RIEN N’EMPÊCHE DE COURIR?
A priori, non. Certains aspects de la course sont simplement un peu plus difficiles à gérer pour ceux, assez nombreux, qui souffrent d’un mauvais sens de l’orientation, par exemple. Cela complique les sorties d’entraînement lorsqu’ils sont seuls. Plus embêtant, l’autisme s’accompagne souvent d’une hypersensibilité sensorielle. Tous les coureurs savent bien à quel point le frottement d’un bout
Ancienne professeure de lettres, Ninon Legendre est aujourd’hui devenue formatrice spécialisée dans la prise en charge des personnes autistes. Elle est aussi coureuse de grand fond et compte à son actif de nombreuses participations à des épreuves de cross, à des marathons, des trails et même à des ultra-trails sur des distances de 100 kilomètres et plus.
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de tissu sur le corps peut devenir douloureux au fil du temps. C’est pire pour les autistes. Le simple contact d’une étoffe peut leur sembler insupportable. QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS SPÉCIFIQUES QUE RENCONTRE TITOUAN?
Titouan est épargné par la plupart de ces freins. Son sens de l’orientation n’est pas déficient. De façon générale, il est bien coordonné et plutôt doué pour le sport. Il a joué au basket. Il fait du tennis. Cela lui a souvent permis de s’intégrer dans des groupes d’enfants malgré sa différence. La course à pied est venue plus tard. Pour ses 18 ans, il s’est mis en tête de participer à un trail nocturne. Ce fut le Star Trails de Rulles, au mois de février 2019. Un moment magnifique! S’en est suivi le semi-marathon du Brabant-Wallon le 15 août 2020. Les deux fois en Belgique. Après cela, le but était évidemment de faire un marathon. Mais c’était sans compter avec toutes les annulations liées à la crise sanitaire. On a donc décidé d’en organiser un de façon informelle avec lui, moi et quelques amis. On a fait deux fois le parcours du semi-marathon de Remich le long de la Moselle au Luxembourg. Il n’y avait personne sur le parcours. Et pour cause! C’était le 1er janvier. Il faisait un temps de chien. On a tout de même réussi à boucler la distance en un peu plus de quatre heures.
HISTOIRE_VRAIE 2 pages
ENTRAÎNEMENT_
LES O L’ENTR
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UBLIÉS DE AÎNEMENT ON SAIT QU’UN MÊME MÉDICAMENT N’AURA PAS FORCÉMENT LES MÊMES EFFETS SUR DEUX PATIENTS. LES MÉDECINS PARLENT ALORS DE «BONS» OU DE «MAUVAIS» RÉPONDEURS. PEUTON TRACER UN PARALLÈLE AVEC L’ENTRAÎNEMENT? CERTAINS ATHLÈTES PROGRESSERAIENT ALORS À CHAQUE SÉANCE TANDIS QUE CHEZ D’AUTRES, ON NE VERRAIT AUCUN CHANGEMENT!
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uiconque s’est déjà occupé d’un groupe de sportifs débutants sait bien que, dès les premières séances, certains démontrent plus de facilités que d’autres. Cela saute aux yeux. Ensuite, il faut tenir compte d’un deuxième paramètre, plus lent à se dessiner, mais tout aussi déterminant dans la quête de performances: la capacité à progresser. A partir de là, on peut
déterminer quatre groupes: 1/ les «pas doués» qui ne s’améliorent pas; 2/ les «pas doués» qui s’améliorent; 3/ les «doués» qui ne s’améliorent pas; 4/ les «doués» qui s’améliorent. Il va de soi que c’est au sein de cette dernière catégorie qu’on a le plus de chances de trouver les futurs champions. Pour les membres des trois autres groupes, ce sera plus compliqué et le taux de décrochage se révélera chez eux forcément plus important.
Imaginez le cas (certes extrême) d’une personne qui ne tire aucun bénéfice des séances d’entraînement précédentes et repart de zéro à chaque fois qu’elle chausse ses baskets. On comprend qu’elle se décourage et finisse par dire: «non, décidément, le sport, ce n’est pas mon truc». Avant de lui donner raison, on doit néanmoins se poser la question: cette catégorie de «non-répondeurs» au sport existe-t-elle vraiment?
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ENTRAÎNEMENT_ 5 pages
CAH I E R TECH N IQU E
Édito
SOMMAIRE
1 Édito 2 Agenda des courses 4 Chronique de la rédaction
* Pourcentages correspondant aux valeurs les plus élevées indiquées dans la littérature scientifique
La période ne prêtant pas à la comparaison de chronos et autres performances, il est des chiffres qu’il est toujours bon de rappeler et qui à eux-mêmes sont une source de motivation suffisante pour (continuer à) courir, il s’agit des bienfaits de l’activité physique sur la santé. L’activité physique permet de diminuer de 60 % la mortalité, toutes causes confondues. Elle réduit de 35 % les maladies cardiovasculaires, jusqu’à 60 % certains cancers, de 60 % le diabète de type 2 et jusqu’à 70 % la maladie d’Alzheimer et les fractures de la hanche due à l’ostéoporose*. Faire du sport améliore également la qualité du sommeil, prévient l’obésité et agit sur la santé mentale. On se sent moins anxieux, moins déprimé et l’estime de soi remonte. On détaille davantage, ou vous préférez chausser vos baskets et partir courir les chemins ? Sophie Sartet
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MAI JUIN JUILLET 2021 LOCOMOTIVE
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DES CHERCHEURS_QUI CHERCHENT
LE DERNIER HOMME DEBOUT PEUT-IL ÊTRE UNE FEMME? Maggie Guterl a battu tout le monde dans l’édition 2019 du redoutable Big’s Backyard Ultra.
LES COURSES DITES DU «DERNIER HOMME DEBOUT» SONT DES ÉPREUVES PAR ÉLIMINATION QUI RÉCOMPENSENT LE CONCURRENT LE PLUS ENDURANT. SE POURRAIT-IL QU’À L’AVENIR, CE GENRE DE COURSE SOIT MAJORITAIREMENT REMPORTÉ PAR DES FEMMES?
D
écidément, les organisateurs de courses à pied ne manquent pas d’imagination pour pimenter leurs épreuves. En 2012, l’Américain Gary Cantrell, alias «Lazarus Lake» et déjà à l’origine de la célèbre Barkley, eut l’idée d’une nouvelle course intitulée Big’s Backyard Ultra. Littéralement, cela se traduit par «un ultra dans le jardin de Big». «Big», étant le nom du pitbull que Cantrell a un jour retrouvé à la porte de sa maison de Bell Buckle dans le Tennessee, affamé et portant les stigmates de plusieurs coups de fusil. Il l’a adopté puis a conçu cette course en hommage à ce nouveau
compagnon. Le principe? Chaque participant doit parcourir une boucle d’environ sept kilomètres en moins de soixante minutes. Rien d’excessif, penserez-vous. Sauf qu’on recommence l’heure d’après. Puis celle qui suit. Et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on soit terrassé par la fatigue et qu’on abandonne. Le lauréat est évidemment celui qui tient le plus longtemps et devient de ce fait «The Last Man Standing», comme le titre du célèbre album de Jerry Lee Lewis. L’idée ingénieuse de Lazarus Lake a essaimé dans le monde. Désormais, on organise des compétitions sur ce modèle «dernier homme debout» un peu partout dans le monde. En
général, les meilleurs coureurs arrivent en enchaîner vingt ou même trente courses d’affilée, soit 200 kilomètres environ, avant de renoncer ou de mettre plus d’une heure à faire les sept kilomètres. En octobre de l’année passée, crise sanitaire oblige, la course s’est déroulée virtuellement, avec 300 participants répartis dans 21 pays. La victoire est revenue au dentiste belge Karel Sabbe (32 ans) qui a réalisé l’exploit proprement incroyable de tenir 75 tours, soit 502 kilomètres en
Lazarus Lake et le miraculé 58_ZATOPEK 35
DES CHERCHEURS_QUI CHERCHENT 5 pages
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MANGEZ-LES SI VOUS VOULEZ!
IL Y A DES CENTAINES DE MILLIERS D’ANNÉES, NOS ANCÊTRES VIVAIENT PRESQUE EXCLUSIVEMENT DE LA CUEILLETTE DE PLANTES SAUVAGES, DE FRUITS, DE NOIX ET DE CHAMPIGNONS. SI ON S’EN INSPIRAIT UN PEU?
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L
e champion espagnol d’ultra-trail Kilian Jornet a grandi dans les Pyrénées catalanes. Ses parents tenaient le refuge de Cap del Rec en Cerdagne et pratiquaient une pédagogie de la débrouillardise. «Plutôt que d’offrir à nos enfants des solutions toutes faites, mon mari et moi avons toujours essayé de leur donner les moyens de se débrouiller», explique Madame Jornet. Cet apprentissage passait notamment par une connaissance très fine par ses enfants de leur environnement naturel. Quand il vivait encore dans les Pyrénées, Kilian connaissait tout de la moindre plante qu’il rencontrait. Il n’hésitait pas à croquer des baies, à mâcher des herbes et à étancher sa soif en avalant un peu de neige (1). François D’Haene aussi fait partie de ces traileurs qui n’hésitent pas à se servir de la nature comme d’un immense garde-manger. «Manger ce qu’on trouve sur sa route, c’est une bonne façon de rester connecté à son environnement», explique le triple vainqueur de l’UTMB et quadruple lauréat du Grand Raid de la Réunion. Humblement, il reconnaît qu’il est moins doué pour cela que sa femme Carline, devenue au fil des années une amatrice avertie des tisanes de plantes sauvages: thym, verveine, génépi. «Elle prend conseil auprès des anciens pour connaître les meilleures périodes de cueillette ou les températures idoines d’infusion. Ce serait bête de perdre l’intérêt nutritionnel de la plante à cause d’une mauvaise utilisation.» Marc Veyrat dans sa cuisine
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Baisse-toi et Pl@ntNet t'aidera!
Les plantes anarchistes Les végétaux assuraient jusqu’à 80% de l’alimentation de nos lointains ancêtres. Ils passaient de ce fait beaucoup plus de temps en cueillette qu’à la chasse ou à la pêche. Ce recours aux denrées naturelles et sauvages a perduré en Europe jusqu’à la fin du XIXe siècle (2). Certaines plantes, qui jouaient un rôle déterminant dans l’alimentation et la santé, sont presque toutes tombées dans l’oubli aujourd’hui. Elles auraient même pu disparaître tout à fait si quelques grands chefs étoilés (Marc Veyrat, Régis Marcon, etc.) ne les avaient remises au goût du jour. Car ces plantes anarchistes sont bien différentes de leurs cousines domestiques qui poussent dans nos champs et nos potagers et ont pour principal attrait de croître rapidement et de générer du profit. Les plantes sauvages répondent à d’autres exigences. Personne ne les arrose. Personne
ne les protège des espèces rivales ou des ravageurs. Elles doivent se débrouiller toutes seules. Elles sont donc plus robustes et davantage chargées de précieuses substances vitales à leur survie dans la nature. Et à la nôtre! Qu’il s’agisse de fibres, de vitamines et d’oligo-éléments, rien ne les égale! (3) Les sportifs ont tout à gagner à en consommer un peu pour combattre ainsi les carences (calcium, fer, magnésium et zinc) tellement courantes parmi leurs rangs. Chez les coureurs à pied en particulier, c’est le fer qui pose souvent problème. A chaque foulée, les chocs emmagasinés occasionnent des microtraumatismes qui fracturent les globules rouges et libèrent l’hémoglobine dans le plasma. Lorsque ce phénomène se renouvelle régulièrement, l’hémoglobine est alors directement éliminée par l’urine et provoque une carence en fer. Les athlètes sont aussi parfois confrontés à des difficultés d’assimilation du fer en raison d’un tube digestif malmené. Une solution consiste à prendre des compléments alimentaires. C’est malheureusement souvent assez coûteux. Les plantes sauvages peuvent donc offrir une belle alternative. De plus, leur cueillette est amusante et instructive car il faut distinguer les espèces comestibles et toxiques. Il s’agit d’une question de vie ou de mort! Soyons clairs: surtout, ne consommez jamais une plante que vous n’êtes pas certain d’avoir identifiée grâce à un manuel, un guide botanique ou une application telle que Pl@ntNet ou Smart’Flore (et mieux encore, avec les trois outils au début).
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JEUX_D'HIER ET D'AUJOURD'HUI
LES MÉTAMO
SAUT EN LONGUEUR, LANCERS DU DISQUE OU DU JAVELOT, SPRINTS: PLUSIEURS DE NOS DISCIPLINES ATHLÉTIQUES SONT DIRECTEMENT INSPIRÉES DE L’ANTIQUITÉ. POUR CE FAIRE, LES PIONNIERS DU SPORT MODERNE SE SONT BASÉS SUR DES DESSINS QUI ORNENT LES VASES AINSI QUE SUR DES STATUES ET QUELQUES ÉCRITS. LE RESTE? ILS L’ONT INVENTÉ!
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a genèse des Jeux olympiques est digne de celle des grandes religions dans la mesure où il est impossible d’en distinguer les parts de légende et de réalité. Que sait-on exactement? Pas grand-chose en vérité. On sait qu’il y a bien longtemps, un garçon appelé Coroibos (ou Corèbe) a remporté une course organisée dans un stade de la province d’Elide tout à l’ouest
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du Péloponnèse, la presqu’île qui termine la Grèce continentale. C’était en l’an -776. Dans le civil, Coroibos exerçait la profession de boucher, de boulanger ou peut-être de garçon de café. C’est tout. Ah non! On sait aussi que cette course s’inscrivait dans le cadre d’une tradition sûrement beaucoup plus ancienne. Depuis des siècles, les jeunes Grecs de la région avaient l’habitude de se rendre
dans ce lieu sacré pour s’adonner à des joutes athlétiques. Nous sommes au pied du mont Cronion, à une dizaine de kilomètres de la mer. Il fait relativement frais. La rivière Alphée coule à proximité. Et si le soleil tape trop fort, on peut toujours trouver de l’ombre dans les temples alentour. Car l’endroit n’est pas vraiment une ville. Plutôt un sanctuaire habité par des prêtres qui voient d’un bon œil la venue de ces ados sportifs et prêtent sans doute à ces compétitions le mérite de distraire les dieux. Le nom de l’endroit? Olympie. On ne l’avait pas dit?
Coroibos, le patron La date de -776 est donnée partout comme celle du début des Jeux antiques. En réalité, il s’agit seulement d’un repère dans le temps. Pour la première fois, quelqu’un songe
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TÉMOINS_
Jeux olympiques de Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol
QUE RESTE-T-IL DE VOS JEUX? LES JEUX OLYMPIQUES COÛTENT DES MILLIARDS, ON EN PARLE PENDANT DES ANNÉES AVANT QU’ILS NE PASSENT DE FAÇON TOUJOURS FUGACE. AU BOUT DU COMPTE, QU’EN RESTE-T-IL? QUELLE TRACE LAISSENT-ILS? ACTEURS ET SPECTATEURS NOUS Propos recueillis par Olivier Beaufays RÉPONDENT. MARATHON À PÉKIN (2008) CHRISTELLE DAUNAY
«Ce qui fait la beauté des Jeux, c’est le mélange entre tous ces gens, tous ces pays et tous ces sports. C’est d’ailleurs ce qui rend aussi magique la vie dans le village olympique qui vibre toute la journée. La cohabitation n’est pas toujours évidente. Surtout entre ceux qui, comme les nageurs, ont fini leurs compétitions à la fin de la première semaine et ceux qui, comme nous les marathoniens, entrent en lice plus tard dans la quinzaine. Mais tout le monde se montre respectueux. Ceux qui ont terminé savent ce que représentent quatre ans d’investissement. Les autres comprennent le besoin de lâcher la pression après autant d’années de travail. Chacun met de l’eau dans son vin.» 52 ZATOPEK_58
Christelle Daunay, championne d’Europe en 2014
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ART_GRAPHIQUE
COURIR, C’EST TOUT UN ART! LES ARTISTES ONT TOUJOURS ÉPROUVÉ UN MAL FOU À REPRÉSENTER LA COURSE À PIED. IL FAUT DIRE QUE LE DÉFI EST DE TAILLE: COMMENT FIGURER LA QUINTESSENCE DU MOUVEMENT SUR UN SUPPORT STATIQUE?
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n a dit de beaucoup de choses qu’elles étaient le «propre» de l’Homme. Le rire bien entendu, mais aussi la course à pied. Une théorie suggère même qu’elle nous a permis de nous différencier des autres grands singes. Grâce à notre aptitude à pourchasser des animaux pendant des heures, une technique appelée «chasse à l’épuisement», nos lointains ancêtres auraient pu se repaître de proies plus imposantes et ce changement d’alimentation aurait favorisé ensuite notre développement cérébral. Cette hypothèse audacieuse fait toujours l’objet d’âpres débats entre scientifiques. Autre spécificité humaine: la sensibilité artistique. Là encore, le terrain est glissant! On trouvera toujours des
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éthologues pour nous montrer que certains singes fabriquent des bijoux ou que chez telle ou telle famille de passereaux, les mâles confectionnent des cadeaux raffinés pour les femelles. Personne ne niera cependant qu’au cours de son histoire, l’être humain a poussé cette recherche d’esthétisme plus loin que les autres espèces, au point d’être le seul à avoir laissé derrière lui des traces pérennes de sa créativité sous la forme notamment de petits dessins où il se représente en train de courir, précisément! Au plus loin que les archéologues ont pu remonter dans le temps, les représentants du genre homo ont tenté de se représenter en action. Tâche délicate s’il en est puisqu’il s’agit de suggérer le déplacement en une seule image, statique par définition. Des générations d’artistes se sont ainsi évertuées à trouver des artifices pour créer l’illusion de mouvement. Petit survol de leurs trouvailles.
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RENCONTRE_
UN PEINTRE DANS LA COURSE EN SPORT, LE MOT «PEINTRE» EST SOUVENT UTILISÉ DE FAÇON PÉJORATIVE. PAS DANS LE CAS DE VINCENT DOGNA! A 56 ANS, CET ANCIEN GRAPHISTE CONCILIE SES VIES DE PEINTRE PROFESSIONNEL ET DE COUREUR EN EXPOSANT SES TOILES SUR LES GRANDS MARATHONS AUXQUELS IL PARTICIPE (*). DANS L’ARTICLE, ON EXPLIQUE COMBIEN IL EST DIFFICILE DE DONNER L’IMPRESSION DE MOUVEMENT EN UNE SEULE IMAGE. COMMENT VOUS Y PRENEZ-VOUS?
J’utilise souvent l’asphalte comme un arrière-plan dans lequel viennent se fondre les coureurs, et je les représente fréquemment de dos. Après tout, c’est comme ça qu’on se voit les uns les autres lorsqu’on court. Puis j’enlève tous les repères temporels. Wheezchair, 2019 Prenez deux photographies du marathon de New York prises à dix ans d’intervalle et vous verrez que les vêtements ont eu le temps de changer. Tout comme les chaussures! Or un œil aguerri risque de s’arrêter sur ces détails et de louper un de mes principaux messages, selon lequel la course à pied est universelle et intemporelle.
Trio de femmes, 2013 66 ZATOPEK_58
UN DÉTAIL RÉCURRENT SUR VOS TOILES, EN REVANCHE, EST CETTE FAMEUSE LIGNE
BLEUE QUE DOIVENT SUIVRE LES MARATHONIENS TOUT AU LONG DU PARCOURS.
J’adore cette ligne, au point de lui prêter une importance qui dépasse celle du marathon. C’est pour moi une trajectoire idéale de vie. Quand j’ai commencé à courir il y a une trentaine d’années, c’était pour m’aérer. Au sens propre car je fumais, au sens figuré car mon emploi m’absorbait littéralement. Et depuis, sauf blessure, je ne me suis jamais arrêté. Pendant longtemps, j’ai même fait mes deux marathons par an. Cette ligne bleue symbolise donc toutes les contraintes et la discipline qu’il est nécessaire de suivre pour atteindre ses buts les plus ambitieux et s’épanouir.
La période ligne bleue
QUEL EST LE SECRET DE CE RECORD?
Les grands marathons s’accompagnent souvent de ce qu’on appelle des «Running Expo», au cours desquelles je suis invité à présenter mes toiles. Je me rends sur place en voiture, car c’est trop compliqué de prendre le train ou l’avion avec tous mes tableaux. Les 48 heures précédant la course, j’expose, et le jour J, je fais si possible un footing de 42 kilomètres avec quelques milliers d’amis! Mon marathon préféré? C’est difficile à dire, ils sont tous si différents! Cependant, j’avoue un faible pour celui de Prague où j’ai réalisé mon record personnel: 3 heures et 16 minutes en 2004! Propos recueillis par François Borel-Hänni
(*) La collection des œuvres sportives de Vincent Dogna, intitulée ART and RUN, est visible sur le site artandrun.com.
DIRIEZ-VOUS QUE LES ACTIVITÉS DE COUREUR ET D’ARTISTEPEINTRE SONT FACILEMENT COMPATIBLES?
Pour moi, oui. C’est grâce à la course que j’en suis revenu à la peinture. Nous étions en 2006, je m’étais blessé. J’ai alors repris les pinceaux que j’avais délaissés depuis longtemps, et elle s’est imposée comme sujet. En somme, la course à pied fait office d’inspiration, et la peinture d’expiration. C’est aussi à la course que je dois d’avoir été exposé 168 fois lors des dix dernières années. Un record!
Après l’expo, la course!
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