Zatopek suisse 33 liseuse by Zatopek Magazine

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N°33 - trimestriel - février - mars - avril 2015 - Suisse - 10CHF

L e 1 er M a g a z i n e R u n n i n g & S a n t é d e S u i s s e R o m a n d e

Polémique

Les certificats médicaux d’aptitude ne servent à rien

Marathon

Des chiffres qui donnent le vertige

Déshydratation On avait tout faux !

Société

La folie des enfants-champions

STRATÉGIE :

COURIR

À VITESSE

CONSTANTE VARIABLE ? OU

L’ACTU DES COURSES EN SUISSE 10 km de Payerne, TraîneSavates, La Vivicittà, Le Tour du Chablais

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ZATOPEK EST UNE PUBLICATION DES Editions Sport et Santé sprl 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles (Belgique) TVA: BE 0882 202 726 Tel: 00 32 (0)2 538 54 58 Fax: 00 32 (0)2 537 13 38 Email: info@zatopekmagazine.com Site web: www.zatopekmagazine.com

SOMMAIRE_

EDITORIAL

EDITEUR RESPONSABLE Gilles Goetghebuer 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles

Fernand Kolbeck était présent au dernier marathon de New York. Les athlètes de son club lui avaient offert le voyage à l’occasion de son 70ème anniversaire.

DIRECTEUR DE PUBLICATION Jean-Paul Bruwier jpb@zatopekmagazine.com

Ces deux hommes ne se connaissent pas. Ils utilisent pourtant la même expression à propos de leur propre vieillissement: «Dans la tête, j’ai toujours 50 ans.»

CONCEPTION ET GRAPHISME Denis Thiry denis@perfecto.be REDACTEUR EN CHEF DU MAGAZINE Gilles Goetghebuer gilles@zatopekmagazine.com SECRETAIRE DE REDACTION Anna Muratore anna@zatopekmagazine.com ICONOGRAPHIE Olivier Beaufays olivier@zatopekmagazine.com ONT COLLABORE A CE NUMERO: Olivier Beaufays, Aurore Braconnier, Jean-Paul Bruwier, Célia Ceysens, Louise Deldicque, Marc Francaux, Bruno Gajer, Roger Igo, Hilde Meesters, Anna Muratore, Naïm Schneyders, Guy Thibaut PhD, François Péronnet PhD. CREDITS PHOTOS Odlo:10; ASO/Maindru:10; Olivier Beaufays: 19; Front de gauche:19; Bupa Run:20; Julien Crosnier:22; Skinfit:35; Kalenji presse:48; Spomeidis/triathlon.org:49; Franck Oddoux/ UTMB:51; Aurore Braconnier:60; Fernand Kolbeck:61,62,63,64,66; Dumas/DR: 12, 20, 23, 24, 30, 31, 38, 40, 41, 43, 45, 47, 48, 52, 57

ors de la dernière édition de la Route du Rhum, le plus vieux concurrent s’appelait Robin Knox-Johnston. Il a fini troisième de la course dans la catégorie Class Rhum. A 75 ans!

SERVICE ABONNEMENTS Sur le site www.zatopekmagazine.com ou par téléphone: 00 33 (0)4 32 80 26 83 (France & Suisse) et 00 32 2 538 54 58 (Belgique et autres pays).

Manifestement, cela ne gêne pas Knox-Johnston de se tirer la bourre avec d’autres marins qui pourraient être ses enfants. Voire ses petitsenfants. «J’ai gardé l’instinct de compétition» dit-il. Rappelons que le plus jeune concurrent du Rhum 2014, le Français Paul Hignard était âgé de 19 ans à peine. Fernand Kolbeck puise lui aussi sa motivation dans le fait de s’entraîner dans un groupe qui fait en moyenne la moitié de son âge. «Je m’accroche» confie-t-il dans l’interview qui lui est consacrée (page 60). Bien sûr, cela implique des sacrifices. Bien sûr, on est sujet à des phases de découragement. On revient aussi de plus en plus difficilement d’une maladie ou d’une blessure. Les mécanismes du vieillissement s’apparentent alors à une marche à contresens sur un escalator. Tant qu’on bouge, cela va. Dès qu’on s’arrête, on recule!

REGIE PUBLICITE Toutes éditions, Belgique et Luxembourg: Ghislaine De Drijver et Isabelle Crutzen Podium Media Europe SA Mobile: 0032 473 93 41 28 Tel: 00 352 26 90 86 69 Fax: 352 24611082 info@podium-media.biz Skype: jpodium Pour la France, la Suisse et le Québec: Pascal Leost pub@zatopekmagazine.com 7 lot. Les Cigales Chemin Georges Brassens 84210 Pernes-les-Fontaines Tél: 00 33 (0)4 32 80 26 83

Cette perspective n’est pas joyeuse. D’autant que l’escalator en question semble accélérer constamment et qu’il ne règne aucun suspense sur l’issue du combat. Décrépitude et mort finissent toujours par l’emporter. Mais l’exemple de ces fringants septuagénaires nous force tout de même à reconsidérer la question. Sans rien ôter de son caractère inéluctable, ils démontrent qu’on peut retarder le naufrage et, comme la chèvre de Monsieur Seguin, rendre les armes au petit matin avec la satisfaction de s’être bien battu.

COMMISSION PARITAIRE: 1115 U 89417

PS: Nous bouclons ce numéro le 8 janvier 2015 au lendemain d’une journée noire pour le journalisme et l’humour. Merci à Cabu, Charb, Wolinski, Tignous, Honoré, Maris et les autres. Ils se sont bien battus eux aussi.

IMPRESSION Imprimé en Belgique/Printed in Belgium Imprimerie Bietlot rue du Rond-Point 185 B-6060 Gilly Belgique

Gilles Goetghebuer, rédacteur en chef

04_AJOUTEZ À MON PANIER

32_ STATISTIQUES

10_COURRIER DES LECTEURS

35_ SANTE

12_LA MUSE DU COACH

40_ LE MONDE SELON KANT

14_CULTURE CLUB

44_SOCIETE

16_ZOOM

48_ TÉMOIGNAGES

N° ISSN 1783-4104

La reproduction des textes et photos publiés dans ce numéro est interdite

18_DROIT

54_ IN MEMORIAM

26_ENTRAINEMENT

60_ MACADAM PEOPLE

DISTRIBUTION Belgique: Tondeur Diffusion Patrick Malotaux 9 Avenue Van Kalken 1070 Bruxelles Tel: 02 555 02 11 Luxembourg: MPK – Elisabeth Biever 11, rue Ch. Plantin – B.P. 2022 L-1020 Luxembourg Tel: 00 352 499 888 306 France, Suisse et Québec: MLP ZA de Chesnes -55 bd de la Noirée F-38070 Saint Quentin Fallavier Tel: 04 74 82 39 56 Trimestriel Février, mars, avril 2015

LA LOCOMOTIVE (toutes éditions) Est un supplément gratuit au trimestriel Zatopek et ne peut être vendue séparément Rédacteurs Belgique: Olivier Beaufays olivier@zatopekmagazine.com Eric Cornu eric@zatopekmagazine.com Jean-Paul Bruwier jpb@zatopekmagazine.com Rédacteurs France et Suisse: Cyrille Gindre cyrille@volodalen.com Sophie Sartet sophie@zatopekmagazine.com

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Tout ce qu’il faut pour courir à la page La parole est à vous

Posez vos questions à l’entraîneur Pour ne pas courir idiot Bruno Gajer commente une image A quoi bon les certificats? La stratégie de l’élastique

Le Marathon de New York en chiffres

La déshydratation réhabilitée

La guerre des eaux

La folie du sport précoce! Où puisez-vous votre motivation? Robin Williams, le poète disparu Fernand Kolbeck, un pur-sang de 70 ans

ATTENTION

Ne ratez pas notre supplément à détacher au centre du magazine.

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AJOUTEZ_À MON PANIER CHAQUE SAISON VOIR FLEURIR SON LOT DE NOUVEAUTÉS. VÊTEMENTS, CHAUSSURES ET AUTRES GADGETS POUR RENDRE LA COURSE À PIED PLUS MODERNE. TOUJOURS PLUS MODERNE. Rubrique réalisée par Olivier Beaufays

GARMIN Bouge-toi un peu! Dans le temps, les montres donnaient l’heure. Aujourd’hui, elles disent aussi le nombre de pas accomplis dans la journée, les distances parcourues, les calories brûlées et même les heures de sommeil profond. Chez Garmin, ces montres intelligentes ont été baptisées «Vivofit» et «Vivosmart». Elles affichent aussi la fréquence cardiaque pour peu qu’on les couple avec le port d’une ceinture thoracique. Leurs spécificités? Le fait de rappeler à l’ordre l’utilisateur en cas de trop longue période d’inactivité. Une barre rouge apparaît alors sur l’écran qui signifie «bouge-toi un peu». Elles peuvent aussi afficher des petits défis qui tiennent compte de l’activité habituelle de la personne et de son profil athlétique. En se branchant sur Garmin Connect, on peut alors visualiser sa progression dans les différents domaines. Parfait pour accroître la motivation!

INCROYABLE

MAIS VRAI

Dans le monde actuel, près des deux tiers des objets connectés que l’on trouve sur le marché sont dédiés au sport.

www.garmin.com Vivofit : 119 e Vivosmart : 169 e

Le saviez-vous? Pourquoi les montres Garmin tiennentelles à ce point à signaler les périodes d’inactivité dès lors qu’elles dépassent une heure? Tout simplement parce que des études récentes ont montré que ces épisodes nuisent à l’activité des filières métaboliques responsables de l’oxydation des graisses. En d’autres termes: pour maigrir, il faut veiller à ne jamais rester trop longtemps sans bouger.

ASICS Un habit qui vous veut du bien L’équipementier japonais a signé un partenariat avec la société française Cityzen Sciences. L’objectif: développer le premier vêtement intelligent entièrement dédié au sport. Celui-ci enregistrera les fréquences cardiaque et respiratoire, les fluctuations de température corporelle, l’activité physique grâce à des accéléromètres et tous les déplacements via un système de localisation satellitaire. Ces données sont ensuite envoyées sur un smartphone grâce à la technologie Bluetooth. Jusqu’à présent, la principale pierre d’achoppement au développement de ces vêtements intelligents était d’ordre hygiénique plutôt que technique. «Mais les techniques d’intégration des fils électriques dans le textile autorisent désormais le lavage», intervient Jean-Luc Errant, le PDG de Cityzen. Seul problème encore à régler: l’alimentation. Pour le moment, les utilisateurs doivent encore se coltiner un boîtier dans le dos. Les ingénieurs planchent donc sur un système de récupération d’énergie gestuelle qui permettrait de contourner l’usage de la batterie.

TIFOSI Une étymologie amusante

www.add-one.fr 79,95 e

A l’origine, le mot italien «tifo» désigne le typhus. Mais comme cette maladie produit fièvre et délire, «tifo» a subi une première dérive sémantique pour s’appliquer à toutes les stratégies déployées par les supporters pour animer les tribunes des stades: drapeaux, banderoles, confettis. Par extension, les fans de sport se sont appelés «tifosi». A présent, c’est également le nom de ces élégantes lunettes de sport qui offrent une protection maximale contre les rayons ultra-violets du soleil avec des verres ajustables à la luminosité et incassables. Et voilà comment on passe d’une maladie à un accessoire de mode.

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ

LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION

& SANTÉ DE VOTRE RÉGION

LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION AJOUTEZ_À MON PANIER 4 pages

LA MUSE_DU COACH ENVOYEZ-NOUS VOS QUESTIONS ET NOTRE ENTRAÎNEUR ROGER IGO PRENDRA SA PLUS BELLE PLUME POUR VOUS RÉPONDRE. Le courrier doit être adressé à la rédaction: info@zatopekmagazine.com ou directement via notre site www.zatopekmagazine.com. Vous pouvez y poster directement vos questions en cliquant d’abord sur l’onglet «vos réactions» et puis sur «exprimez-vous». Face à l’abondance de courriers, seuls les abonnés auront désormais le privilège d’une réponse longue et personnalisée. Il suffit de mentionner vos noms et prénoms. L’ancien sous-officier d’élite Roger Igo exerce le métier d’entraîneur depuis plus de vingt ans. A 61 ans, il poursuit une carrière qui compte de nombreux titres et distinctions en cross, sur route et en montagne.

Parcourez aussi notre grande bibliothèque de questions et de réponses. Vous y trouverez peut-être votre bonheur! www.zatopekmagazine.com

UNE TRÈS MAUVAISE IDÉE J’ai 43 ans et je cours régulièrement des trails et des semi-marathons. Comme je récupère assez vite, j’ai l’intention cette saison d’enchaîner deux épreuves à échéances rapprochées: un trail de 55 kilomètres (3000 m de dénivelée positive) et le marathon de Nice-Cannes. Il y a trois semaines entre les deux. Ou alors je fais le marathon de Marseille et puis le trail, cinq semaines plus tard. Deux questions: est-ce possible? Et est-ce raisonnable? Notre réponse

Renaud

Possible, oui. Raisonnable, non! Surtout le premier enchaînement (trail + marathon). Dans un trail, on court à une vitesse nettement plus faible que celle qu’on est capable de tenir sur la route. La transition est plus naturelle dans l’autre sens lorsqu’on participe à un trail sur la bonne forme de son programme de préparation au marathon. Mais cela reste dur à encaisser et les performances risquent d’en pâtir. Vous avez la chance de bien récupérer. Ne poussez pas cette chance trop loin!

Ne pas confondre formication et fornication Lorsque j’ai commencé la course à pied, il m’arrivait souvent d’avoir les pieds qui dorment. C’était à tel point que je n’avais plus aucune sensation. J’ai manqué chuter plusieurs fois. J’ai persévéré et puis cela a disparu. Mais je me demande toujours ce qui pouvait être à l’origine du symptôme. Bastin

Cela me fait mal aux côtes Durant les courses, je peine toujours en côte. J’ai l’impression de ne plus avancer et me fais dépasser par des concurrents pourtant moins rapides que moi sur le plat. Comment cela se peut-il? Greg Notre réponse

Lorsqu’on court en côte, on doit soulever son propre poids ce qui augmente évidemment la charge de travail. Du coup, on ralentit, c’est normal. Pourquoi cela affecte-t-il plus certains coureurs que d’autres? La réponse réside dans la technique. Ceux qui se font dépasser lorsque la route s’élève sont probablement victimes d’une plus faible puissance aérobie. Si cela ne se voit pas sur le plat, c’est qu’ils parviennent probablement à compenser ce handicap par une meilleure technique de course. De telles spécificités s’observent à tous les niveaux de pratique avec des athlètes qui signent des performances identiques, malgré des paramètres physiologiques différents. Qu’ils courent dans la boue ou en côte, la hiérarchie s’en trouve totalement bouleversée!

Les pieds qui dorment

NOTRE RÉPONSE

Dans le jargon médical, ce symptôme est connu sous le nom de formication (de «formica» qui signifie «fourmi» en latin). Cela fait partie des adaptations que subit le corps lorsqu’il se remet en route après une longue période de sédentarité. En général, l’engourdissement est provoqué soit par la compression d’un nerf, soit par la mauvaise circulation du sang. Si cela se produit souvent chez les coureurs, c’est parce que le pied gonfle à l’effort. Songez à choisir des chaussures une ou deux pointures au-dessus de votre taille habituelle. Evitez aussi de trop serrer les lacets. En général, le problème disparaît avec l’entraînement. Si ce n’est pas le cas, il peut s’agir d’un problème d’architecture du pied. Un tunnel tarsien, par exemple. La solution passe alors par le port de semelles, l’administration de médicaments ou parfois la chirurgie. Demandez conseil à un spécialiste.

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION LA MUSE DU COACH 2 pages

CULTURE_CLUB Sur le coaching «Quand j’avais un problème avec un joueur, on s’asseyait ensemble pendant vingt minutes et on en discutait. Puis nous décidions d’un commun accord que j’avais raison.» Brian Clough (1935-2004), entraîneur de football

Recueil de pensées pour coachs en mal d’inspiration Par Jérémy Roussel Ed. du Volcan

érémy Roussel est un ancien joueur de handball (notamment au SO Chambéry) qui entraîne actuellement l’équipe féminine de Metz (championne de France en titre). Depuis plus de 10 ans, il note des phrases inspirantes rencontrées au hasard de ses lectures. Les Editions du Volcan viennent de publier le fruit de ce travail dans un petit recueil de trois cents citations. Cela va de Shakespeare à Didier Deschamps en passant par Prévert, Churchill et Machiavel. Petit florilège.

Sur l’intransigeance «Que Dieu ait pitié de mes ennemis, car je n’en ai aucune.» George Smith Patton (1885-1945), général de l’US Army Sur l’échec «Les ratés ne vous rateront pas.» Georges Bernanos (1888-1948), écrivain français Sur la droiture «C’est beaucoup plus amusant d’être pirate que de rejoindre la Navy.» Steve Jobs (1955-2011), entrepreneur américain

DVD

LITTÉRATURE

Rubrique réalisée par Aurore Braconnier et Olivier Beaufays

Sur le sentiment d’indignité «Nul ne peut vous faire admettre que vous êtes inférieur sans votre approbation.» Eleanor Roosevelt (1884-1862), première dame des Etats-Unis de 1933 à 1945 Sur la méthodologie «La théorie, c’est quand on comprend tout et que rien ne marche. La pratique, c’est quand tout marche mais on ne sait pas pourquoi. Ici, nous avons réussi les deux, rien ne marche et personne ne sait pourquoi.» Albert Einstein (1879-1955), physicien

Déjame Vivir

Sur le plaisir «C’est bien le sport, mais on peut aller jouer maintenant?» Un enfant à un animateur

Tous sports confondus Par Frigyes Karinthy Ed. La petite collection des éditions du sonneur

ympathique et rigolo, ce petit recueil permet de se moquer des champions. Et pas seulement! Journalistes, spectateurs, dirigeants: tout le monde en prend pour son grade! A lire pour développer son empathie envers tous ceux qui détestent le sport.

LITTÉRATURE

in décembre Kilian Jornet battait en 12 heures et 49 minutes le record sur l’Aconcagua, le plus haut sommet d’Amérique (6.962 m). Une bonne occasion de rappeler la sortie du second DVD autour du projet «Summits of my life» qui raconte l’échec sur le Mont Elbrouz mais aussi ses ascensions-records du mont Blanc (4 heures 57) et du Cervin (2 heures 52). Des performances époustouflantes. Comme le sont aussi les images de ce DVD que l’on peut également télécharger sur le site wwww.summitsofmylife.com 14 ZATOPEK_33

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION CULTURE_CLUB 2 pages

ZOOM_PHOTO UNE PHOTO EN DIT SOUVENT BEAUCOUP PLUS QU’ON NE LE PENSE. A CONDITION DE LA SCRUTER D’UN ŒIL EXPERT. DANS CES PAGES, BRUNO GAJER REVIENT SUR LA PERFORMANCE D’ALYSIA MONTANO AUX 800 MÈTRES DES DERNIERS CHAMPIONNATS DES ETATS-UNIS QUI SE DÉROULAIENT À SACRAMENTO À LA FIN DU MOIS DE JUIN.

_DE BRUNO GAJER Alysia Montano fait partie du gratin mondial sur 800 mètres. Lors des derniers Jeux olympiques et championnats du monde, elle a échoué chaque fois au pied du podium. Dans les grandes compétitions, on la reconnaît très facilement par la grosse fleur qui orne systématiquement sa chevelure et qui lui vaut le surnom de «Flying Flower» (la fleur volante). Elle considère cet accessoire comme une façon d’affirmer sa féminité. On ne connaît pas avec précision les motivations qui l’ont poussée à se présenter aux derniers championnats nationaux alors qu’elle était enceinte de huit mois. Chacun mène sa vie comme il veut, mais, personnellement, je n’aurais pas souscrit à un tel projet. Le 800 mètres est une épreuve trop exigeante pour s’y engager sans disposer par exemple d’un bon gainage. Or c’est impossible dans son état. Beaucoup d’athlètes de haut niveau ont montré qu’on pouvait avoir des enfants et puis revenir dans le circuit, aussi fort et parfois même plus fort qu’avant. On le lui souhaite. A 28 ans, il lui faudra seulement éviter de faire n’importe quoi! Peut-être s’agissait-il d’un pari? Ou une façon de démontrer qu’on peut faire du sport jusqu’au terme de sa grossesse? Tout est possible. J’espère seulement qu’il ne s’agit pas d’une opération commerciale montée avec un sponsor pour obtenir des images qui ont effectivement fait le tour du monde. On voit tellement de choses bizarres dans le sport moderne. Elle porte une alliance à l’annulaire de la main droite. Le 19 mars 2011, elle a effectivement épousé Luis Montano, son ami d’enfance devenu plus tard son préparateur physique et désormais père de son enfant.

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION ZOOM 2 pages

DROIT_

A QUOI BON LES CERTIFICATS? PAR CRAINTE DES MORTS SUBITES, CERTAINS PAYS EXIGENT QU’ON PRÉSENTE UN CERTIFICAT MÉDICAL DE NON CONTREINDICATION À LA PRATIQUE SPORTIVE AVANT DE PARTICIPER À UNE ÉPREUVE DE COURSE À PIED. CELA PARAÎT LOGIQUE, ET POURTANT!

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION DROIT_ 8 pages

ENTRAÎNEMENT_

LA STRATÉGIE DE

D’APRÈS DES TRAVAUX RÉCENTS, ON PEUT RÉALISER DE MEILLEURES PERFORMANCES EN COURSE À PIED LORSQU’ON CHANGE DE RYTHME QUE LORSQU’ON COURT À VITESSE CONSTANTE. INFO OU INTOX?

«S

François Ier (1494-1547)

ouvent femme varie, bien fol est qui s’y fie». On dit que François Ier avait demandé qu’on grave au couteau cette sentence sur le linteau d’une fenêtre du château de Chambord. À la suite de quel déboire amoureux? On ne sait pas! Mais la phrase est restée dans l’histoire pour stigmatiser l’inconstance (supposée) des femmes. Que dire alors de l’inconstance des idées en sciences! Pendant des années, on a dit et répété que la performance en course à pied était meilleure si on

conservait une vitesse la plus constante possible. À présent, voici que deux mathématiciens français, Frédéric Bonnans et Amandine Aftalion, prétendent le contraire! Selon ces auteurs, quelques changements de rythme programmés à bon escient permettent d’améliorer les records sur n’importe quelle distance allant du 400 mètres au marathon (1). Pour les besoins de leur démonstration, ils ont même établi un modèle mathématique permettant de déterminer les fluctuations d’éner-

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION ENTRAINEMENT 6 pages

STATISTIQUES_

CHAQUE ANNÉE, LES ORGANISATEURS DU MARATHON DE NEW YORK ENREGISTRENT LES DONNÉES PERSONNELLES DES 50.000 PARTICIPANTS À L’ÉPREUVE. CELA PERMET DE TIRER QUELQUES GRAPHIQUES INTÉRESSANTS.

Cinquante nuances de marathon

’édition 2014 du marathon de New York réunissait 50.000 participants dont 40% de femmes, ce qui souligne une augmentation constante depuis 44 ans. Lors de la première édition en 1970, c’est bien simple, il n’y en avait pas. Les femmes étaient interdites de participation. Dans l’esprit de l’époque, leur fragile constitution ne leur permettait pas de relever un tel défi physique. Au rythme de la progression actuelle, on peut s’attendre à ce que la parité règne dans quelques années. Cela signifie-t-il que, désormais, plus rien ne distingue les participations féminines et masculines? Pas si

vite! En recoupant les données, on peut mettre une série de différences en évidence. D’abord les femmes sont légèrement plus lentes que les hommes avec un temps moyen de 4 heures et 44 minutes ces dernières années, contre 4 heures et 18 minutes pour les hommes. L’âge détermine aussi un niveau de participation très différent selon les genres. Depuis trois ans, les femmes sont majoritaires dans le groupe des plus jeunes (18-29 ans). Ensuite leur proportion régresse progressivement. Elles sont moins de 40% du total des coureurs entre 40 et 49 ans, moins de 30% entre 50 et 59 ans et moins de 20% au-delà de 60 ans.

Ces deux premiers graphiques montrent l’évolution du rapport entre les hommes (en bleu) et les femmes (en rose) au marathon de New York. A gauche, les valeurs additionnées. A droite, les valeurs proportionnelles. 32 ZATOPEK_33

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION STATISTIQUES 3 pages

Passe par chez vous...

Édito Neigera ou neigera pas? Courra ou courra pas?

Cahier régional

édition SUISSE romande

“Telle est la question”, aurait dit Shakespeare qui, par tous les temps, faisait courir ses mains sur le papier. De papier, il en est question avec les dernières actualités scientifiques mises à notre portée par Volodalen. De courir, il en est également question avec toutes les courses qui s’annoncent; celles de début de saison mais aussi, déjà, les grands rendez-vous trail de cet été. Alors neige ou pas, vous courrez…

Sophie Sartet

Sommaire page 02

À vos agendas page 10

Ça a eu lieu page 14

Je Cours Pour Ma Forme page 16

La Loco du Moment page 17

Statistiques 2014 page 18

Actus Sciences par Volodalen

Écrivez-nous! >> contact@zatopekmagazine.com

Zatopek n° 33 I février / mars / avril 2015 I

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION LA_LOCOMOTIVE 24 pages

_SANTÉ

ÉLOGE DE LA

BEAUCOUP DE SPORTIFS RECHIGNENT À BOIRE À L’ENTRAÎNEMENT EN DÉPIT DE TOUS LES CONSEILS QUI PRÔNENT UNE BONNE HYDRATATION. DES ÉTUDES RÉCENTES LAISSENT PENSER… QU’ILS ONT RAISON!

DÉSHYDRATATION A

% de la performance maximale

ttention, l’article qui va suivre risque de choquer les lecteurs. Du moins, il pourrait ébranler chez eux des certitudes anciennement acquises comme par exemple l’importance d’être toujours bien hydraté à l’effort. On le sait bien: les entraîneurs recommandent de boire régulièrement et même de «boire avant d’avoir soif» pour ne pas se laisser déborder par l’enclenchement rapide des mécanismes de déshydratation. Cette expression est bien connue des coureurs à pied. Chez les plus âgés, on reste aussi marqué par un graphique qui appa-

% déshydratation

raissait sur d’anciennes pages de publicité de la marque Isostar et qui reliait les pertes hydriques au déclin de la performance (voir cicontre). Aujourd’hui, on se montre plus circonspect. Car s’il ne fait aucun doute que les grosses déshydratations sont dommageables à l’effort (lire encadré), une déshydratation légère ne semble pas constituer un frein à la performance. Au contraire. Des études récentes laissent penser qu’elle pourrait améliorer la forme.

Des schémas de ce type ont longtemps servi pour illustrer la chute des performances en fonction de la déshydratation. En général, ils avaient tendance à exagérer l’impact. 33_ZATOPEK 35

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION SANTE 5 pages

LE MONDE_SELON KANT

BOUTEILLE OU ROBINET: QUELLE EAU BUVEZ-VOUS? QUESTION SUBSIDIAIRE: POURQUOI CELLE-LÀ ET PAS L’AUTRE?

La BATAILLE de l’EAU! D

e plus en plus d’organisateurs de courses à pied troquent leur ancienne habitude de proposer l’eau du ravitaillement dans des petites bouteilles en plastique contre des gobelets en carton préalablement remplis d’eau du robinet. On gaspille moins. Cela permet aussi de se défaire de cette image plutôt moche de coureurs qui laissent derrière eux des monceaux de détritus. Certes, les bouteilles vides sont normalement ramassées par des équipes de nettoyage. Mais il faut peu de choses pour qu’elles s’éparpillent dans la nature. Un coup de vent suffit. L’organisateur d’une grande course dans une ville en bordure de fleuve nous a confié

un jour sa honte rétrospective lorsqu’à la suite d’une grosse bourrasque, il a vu des centaines de ces bouteilles vides tomber dans l’eau et dériver lentement vers la mer où, à l’heure actuelle, elles doivent avoir gonflé de quelques kilos supplémentaires le vortex de plastique qui se trouve au cœur du Pacifique Nord et auquel des écolos désabusés ont attribué le nom de «huitième continent». L’eau en bouteille n’est évidemment pas la seule responsable de ce désastre écologique. Mais tout de même! L’industrie produit près de 200 milliards de bouteilles en plastique chaque année. Et les quelques filières de recyclage mises en place sont évidemment incapables de digérer tout cela. On estime que 75% de ces emballages finissent dans des décharges où ils mettront des siècles à se décomposer ou alors ils sont brûlés dans des incinérateurs et dégagent un tas d’émanations toxiques, regroupées sous l’égide dioxine. Bref, l’eau embouteillée s’érige en plaie incontestable de l’environnement.

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION LE MONDE_SELON KANT 4 pages

SOCIÉTÉ_ L’ACTUALITÉ SPORTIVE DONNE SOUVENT L’IMPRESSION QU’IL FAUT COMMENCER JEUNE POUR PERCER DANS LE SPORT DE HAUT NIVEAU. QUITTE À GÉNÉRER PARFOIS DES SITUATIONS TOUT À FAIT ABSURDES.

ALERTEZ LES BÉBÉS!

n 1993, trois psychologues de l’Académie de musique de Berlin se sont réunis pour mener à bien une étude sur le talent. Leur gibier de prédilection? Les violonistes. En résumé, ils voulaient savoir ce qui différenciait les futurs solistes des autres violonistes moins doués qui devront se contenter d’une place dans l’orchestre et de ceux d’un troisième groupe qui opteront pour la profession, plus obscure encore, de professeur de musique. Leur décou-

verte? Le travail! Dans leur enquête, il apparait en effet que ceux des deux premiers groupes (solistes et concertistes) consacraient beaucoup plus d’heures à la pratique de leur instrument que ceux du troisième (les professeurs de musique). La différence atteignait quinze heures par semaine en moyenne, soit plus de deux heures par jour. Ils publièrent leurs résultats et l’expérience fut répétée un grand nombre de fois pour d’autres musiciens (notamment les pianistes) et dans d’autres domaines (le jeu d’échecs) avec à chaque fois le même résultat: les plus forts sont presque systématiquement les plus travailleurs! Toutes ces études ont alors débouché sur ce que l’on a appelé la «règle des 10.000 heures». En clair, il faut avoir pratiqué une discipline à raison d’au moins 10.000 heures dans sa vie pour atteindre un bon niveau d’expertise.

Vous me ferez 10.000 heures!

Au cours des vingt dernières années, cette règle des 10.000 heures a fait son chemin dans les esprits, reliant l’entraînement et l’excellence. Elle ne lève pourtant pas tous les mystères. Eston plus doué parce qu’on s’entraîne plus? Ou s’entraîne-t-on plus parce qu’on est plus doué? On peut concevoir en effet qu’une personne naturellement talentueuse travaille d’arrachepied, précisément parce qu’elle ne perçoit pas les limites de son talent alors qu’une autre moins gâtée aura l’impression de faire du surplace et finira par se lasser. Cela semble même assez logique. Malheureusement, cette subtilité a échappé à toute une génération d’experts de la performance qui se mirent au contraire à prôner la spécialisation précoce sur la base du calcul suivant. Un enfant que l’on entraîne sérieusement dès l’âge

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TÉMOINS_

Parfois, l’envie de s’entraîner fait défaut. On sait qu’on devrait. Mais il faut reconnaître que la perspective de sauter la séance exerce un charme fou! Chacun mégote alors avec sa conscience. Et vous, comment faites-vous? Dossier réalisé par Olivier Beaufays

Coupable mais QUAND J’ÉTAIS HURDLER STÉPHANE DIAGANA Champion du monde et d’Europe du 400m «Quand j’étais athlète de haut niveau, la question ne se posait pas. J’ai eu la chance que ma passion devienne mon métier. J’allais au stade avec d’autant plus d’entrain que je savais que mon entraîneur allègerait la séance s’il repérait des signes de lassitude. A force, une relation de confiance s’installe, de même qu’une meilleure perception de son propre organisme. J’ai de toute façon toujours aimé pousser la machine. J’avais d’ailleurs le sentiment de ne pas disposer de plus de talent qu’un autre, et j’avais donc intérêt à m’investir à fond. A la fin de ma carrière, les données du problème ont changé du tout au tout. Je me suis mis à faire des épreuves sur route qui n’avaient pas grand-chose à voir avec ma pratique antérieure. Il me fallait un défi. Je me suis fixé de descendre sous les trois heures au marathon. Finalement, j’y suis arrivé à mon troisième essai. Je pense que je pourrais

faire un peu mieux encore. Je situe ma limite actuelle vers 2 heures 48 minutes. Mais cela impliquerait que je m’investisse beaucoup plus. Que je me ré-entraîne cinq fois par semaine. Que je me rende régulièrement chez le kiné. Que je décline des invitations pour cause de récupération. Tout ce que j’ai déjà connu dans ma vie d’athlète qui en valait alors la peine. Aujourd’hui, je préfère donner la priorité à ma seconde carrière professionnelle (NB: Diagana travaille pour la marque Kalenji) et à ma vie de famille. Le sport vient dans les interstices. C’est la raison pour laquelle j’effectue peu de sorties longues qui prennent du temps. Je privilégie le travail technique et l’intensité. Et j’aime ça! Courir à 20 kilomètres/heure avec le cœur qui s’emballe dans la poitrine, ça me rappelle de bons souvenirs!»

PAUVRE COACH CATHERINE «Quand l’envie fait défaut, je pense au coach qui m’attend au bord de la piste. Par respect pour son implication, non, je trouve que je n’ai pas le droit de me débiner! C’est l’avantage de faire partie d’un club.»

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION TEMOINS 5 pages

IN_MEMORIAM

LE MONDE SELON

ROBIN WILLIAMS LE 11 AOÛT DERNIER, ON APPRENAIT LA MORT DE L’ACTEUR AMÉRICAIN ROBIN WILLIAMS. SUICIDE! L’HOMME QUI INCARNAIT LA JOIE DE VIVRE À L’ÉCRAN ÉTAIT EN RÉALITÉ MINÉ PAR L’ANGOISSE ET LES PHOBIES ET SE SOIGNAIT – MAL – À GRANDS RENFORTS DE DROGUES, D’ALCOOL ET DE COURSE À PIED!

’il n’avait eu ce talent immense pour la comédie, Robin Williams aurait sans doute fait une belle carrière dans le sport. Peu de gens le savent, mais l’acteur américain était un sportif accompli. Il courait beaucoup et roulait à vélo, une discipline qu’il avait découverte en compagnie de Greg LeMond. Plus tard, il se lia aussi d’amitié avec Lance Armstrong. C’était un vrai mordu! Tout commence pour lui par une sélection dans l’équipe de “track and field” de son lycée. Au fil des entraînements, il se découvre un vrai talent athlétique –un de plus!– et signe quelques jolies performances comme ce 800 mètres couru en 1 minute et 58 secondes en 1969. Il avait alors 18 ans. Avec trois camarades, il faisait aussi partie du relais 4 X 400 mètres qui établit un record national en catégorie scolaire avec un chrono de 3 minutes 21 secondes et 7 dixièmes d’une pérennité remarquable puisqu’il a tenu jusqu’en 2000. Plus tard, et comme beaucoup d’autres coureurs vieillissants, il a

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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION IN_MEMORIAM 5 pages

MACADAM_PEOPLE

COMME COLIN SMITH, HÉROS DE LA CÉLÈBRE NOUVELLE D’ALAN SILLITOE LA SOLITUDE DU COUREUR DE FOND, FERNAND KOLBECK A COMMENCÉ À COURIR POUR S’ÉVADER DE SON MORNE QUOTIDIEN ET ÉCHAPPER À L’AUTORITÉ. CE FAISANT, IL PRÊTAIT PEU D’ATTENTION AUX PRÉCEPTES SAVANTS DES ENTRAÎNEURS ET DES MÉDECINS, NOTAMMENT CEUX QUI LUI RECOMMANDAIENT DE FAIRE DU STRETCHING EN FIN DE SÉANCE. «LES PURS-SANGS S’ÉTIRENT-ILS APRÈS LE TIERCÉ?», RÉPONDAIT-IL ALORS DANS UN HAUSSEMENT D’ÉPAULES.

Les purs-sangs s’étirent-ils après L

’Alsacien Fernand Kolbeck a marqué l’histoire de l’athlétisme français des années 70. En trente ans de carrière, il s’est forgé un fameux palmarès: quatre fois champion de France de marathon, double champion de France des 20 kilomètres, vainqueur de la coupe d’Europe de marathon. Il figure aussi comme le premier Français à se classer dans le top 10 au marathon de New York en 1977. Il a quitté en beauté le monde de la compétition en 1994 en établissant la meilleure performance mondiale sur marathon dans la catégorie vétéran. Aujourd’hui, âgé de 70 ans, il entraîne des athlètes de sa région au club strasbourgeois l’ASL La Robertsau et exécute comme un rituel ses deux sorties de footing chaque semaine avec toujours autant de plaisir.

D’ORDINAIRE, L’INTERVIEW DÉBUTE PAR UNE QUESTION DU JOURNALISTE MAIS IL SEMBLE QUE FERNAND AIT DÉCIDÉ DE FAUSSER CE JOUR-LÀ LES RÈGLES DU JEU. IL PREND LES DEVANTS.

Pourquoi avez-vous choisi de m’interviewer? PARCE QUE VOUS ÊTES UN GRAND CHAMPION DE COURSE À PIED. JE ME TROMPE?

(Il fait la moue) Il y en a beaucoup d’autres. PEU D’ANCIENS CHAMPIONS PEUVENT SE TARGUER D’AVOIR POURSUIVI APRÈS LEUR CARRIÈRE L’ENTRAÎNEMENT AUSSI ASSIDÛMENT QUE VOUS. IL PARAÎT MÊME QUE VOUS AVEZ COURU LE DERNIER MARATHON DE NEW YORK.

Non, c’est faux! Il s’agit d’une affabulation de journalistes. En réalité, on m’a offert l’aller-retour à New York comme cadeau d’anniversaire pour mes 70 ans. Alors oui, j’ai pris le départ, mais sans aucun objectif de finir. Je me suis d’ailleurs arrêté au bout de 20 km.

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