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N°49 - trimestriel - février - mars - avril 2019 - Suisse - 10CHF
L e 1 er M a g a z i n e R u n n i n g & S a n t é d e S u i s s e R o m a n d e
POURQUOI LES JEUNES
COURENT
VITE
ET LES VIEUX COURENT
LONGTEMPS ? Apeline
L’hormone qui empêche de vieillir
Enfants
Quelle taille auront-ils ?
Enquête
Les vertus dopantes du navet péruvien
Histoire
La fausse mort de Betty Robinson L 16992 - 49 - F: 5,50 € - RD
TRAIL : ENFIN UN PLAN
D’ENTRAÎNEMENT EFFICACE !
WWW.20KM.CH
SAMEDI 4 DIMANCHE 5 MAI 2019
ZATOPEK EST UNE PUBLICATION DES Editions Sport et Santé sprl 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles (Belgique) TVA: BE 0882 202 726 Tel: 00 32 (0)2 538 54 58 Fax: 00 32 (0)2 537 13 38 Email: info@zatopekmagazine.com Site web: www.zatopekmagazine.com SERVICE ABONNEMENTS Sur le site www.zatopekmagazine.com ou par téléphone: 00 33 (0)4 32 80 26 83 (France) et 00 32 (0)2 538 54 58 (Belgique et autres pays). EDITEUR RESPONSABLE Gilles Goetghebuer 177 rue Vanderkindere B-1180 Bruxelles DIRECTEUR DE PUBLICATION Jean-Paul Bruwier jpb@zatopekmagazine.com CONCEPTION ET GRAPHISME ILOVE MEDIA bvba REDACTEUR EN CHEF Gilles Goetghebuer gilles@zatopekmagazine.com SECRETAIRE DE REDACTION Anouk Ramaekers anouk@zatopekmagazine.com ICONOGRAPHIE Olivier Beaufays olivier@zatopekmagazine.com ONT COLLABORE A CE NUMERO: Olivier Beaufays, François Borel-Hänni, Aurore Braconnier, Lisa Charron, Louise Deldicque, Marc Francaux, Romain Garot, Toni Haddad, Roger Igo, Lionel Kikongi, Matthieu Le Crom, Hilde Meesters, Guillaume Narguet, Jordelin Okouya, Anouk Ramaekers CREDITS PHOTOS spotpoint74/123RF: cover; Alamy:10,33; Christina Balazs/132RF:10; Agence Dumas:10,24,26,27,28,31; USC Track and field:12; Sébastien Montaz:17; Dargaud:20; Reuters/Gary Hershorn/stock.adobe:21; FLS:23; Körperwelten:23; Marathon des Sables:25; Jeremiah Berman/Unsplash:26; Max Douglas:30; Michel Damanet/Projector press:32,33; Ultra Bolivia race:35; SCC Events:36,37; Nike media:36; Editions Deboeck:37; Alexis Berg:39; Peachy Snaps:40; Chris Landsberger/The Oklahonan:40; VCG photo:40 REGIE PUBLICITE Toutes éditions, Belgique et Luxembourg: Ghislaine De Drijver et Isabelle Crutzen Podium Media Europe SA Mobile: 0032 (0)473 93 41 28 Tel: 0035 (0)226 90 86 69 Fax: 352 24611082 info@podium-media.biz Skype: jpodium Pour la France et la Suisse: Pascal Leost Email: pub@zatopekmagazine.com 7 lot. Les Cigales Chemin Georges Brassens 84210 Pernes-les-Fontaines Tél: 00 33 (0)4 32 80 26 83 COMMISSION PARITAIRE: 1115 U 89417 IMPRESSION Imprimé en Belgique/Printed in Belgium Imprimerie Bietlot Rue du Rond-Point 185 B-6060 Gilly Belgique DISTRIBUTION Belgique: Tondeur Diffusion Patrick Malotaux 9 Avenue Van Kalken 1070 Bruxelles Tel: 0032 (0)2 555 02 11
SOMMAIRE_
EDITORIAL C
ommençons par deux histoires édifiantes: une vraie et une fausse. La première nous vient de l’île Maurice. Elle se passe au début du XIXe siècle. Pour fuir les terribles conditions de vie dans les plantations de canne à sucre, des esclaves marrons avaient trouvé refuge tout au sud de l’île,dans des cavernes creusées par le temps sur les flancs d’un pic rocheux presque inaccessible. Quand vint l’abolition de l’esclavage en 1835, on envoya l’armée pour prévenir les fugitifs que désormais ils étaient libres! Croyant à une attaque, ceux-ci se jetèrent dans le vide. Depuis lors, la montagne s’appelle «Morne», ce qui évoque le mot «mourning» en anglais et qui signifie «le deuil». La seconde histoire est celle du philosophe allemand Walter Benjamin (1892 - 1940). Il s’est suicidé lui aussi alors qu’il se trouvait tout au nord de l’Espagne dans un camp de fortune avec d’autres Juifs qui, comme lui, fuyaient le nazisme. Or il venait d’apprendre que le gouvernement espagnol avait pris la décision de reconduire les apatrides en France, ce qui revenait en somme à la condamner à mort. Il n’en était rien. C’était une rumeur, une «fake news» comme on ne le disait pas encore à l’époque. Mais Walter Benjamin y a cru! Et il a vraiment mis fin à ses jours en avalant une dose mortelle de morphine, puisqu’à l’inverse du récit précédent, celui-ci est attesté par de nombreuses preuves écrites. La moralité reste la même. L’incertitude des situations devrait suffire à nous détourner à jamais de l’envie de commettre un acte aussi irrémédiable que le suicide.
«La Camarde n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux» chantait Georges Brassens, conscient des risques de malentendu. Evidemment si on rejette l’idée de se donner la mort, il n’existe pas d’alternative au vieillissement et au lent déclin de toutes les fonctions physiques et intellectuelles. L’expérience n’est pas plaisante. Sauf peut-être pour des gens qui ont tellement détesté leur jeunesse qu’ils sont ravis de la voir agoniser. Pour les autres, c’est plus douloureux. Heureusement, il existe des pensées qui permettent de mieux surmonter ce cap. Vous en trouverez un certains nombre dans ce numéro (lire «Plus vieux, plus long, plus fort», page 38) assorties de témoignages («Et vous comment faites-vous?», page 42) et de recommandations («Apeline, la nouvelle hormone à la mode», page 20). Mieux même! On trouve des conseils à l’attention de ceux qui donnent des conseils. Vous n’y comprenez rien? C’est normal. Il faut lire «Vieillir, la belle affaire» (page 50). Enfin, Brice Delsouiller nous propose une approche plus philosophique pour terminer («La vache et le philosophe», page 60). Juste pour dire qu’on peut corriger une vie qui manque d’agrément, autrement qu’en se jetant dans le vide ou en se grillant les neurones avec de la morphine. Bonne lecture à tous.
04_AJOUTEZ A MON PANIER
28_BIOMECANIQUE
10_COURRIER DES LECTEURS
35_ENTRAINEMENT
Tout ce qu’il faut pour courir à la page
12_ZOOM
Rai Benjamin, le nouveau prodige du 400 haies
Luxembourg: MPK – Elisabeth Biever 11, rue Ch. Plantin – B.P. 2022 L-1020 Luxembourg Tel: 0035 (0)2 499 888 306
14_LA MUSE DU COACH
France, Suisse et Québec: MLP ZA de Chesnes -55 bd de la Noirée F-38070 Saint Quentin Fallavier Tel: 0033 (0)4 74 82 39 56
16_CULTURE CLUB
Trimestriel Février, mars, avril 2018 N° ISSN 1783-4104 La reproduction des textes et photos publiés dans ce numéro est interdite LA LOCOMOTIVE (toutes éditions) Est un supplément gratuit au trimestriel Zatopek et ne peut être vendue séparément Rédacteurs Belgique: Olivier Beaufays. Email: olivier@ zatopekmagazine.com Eric Cornu. Email: eric@zatopekmagazine.com Rédacteurs France et Suisse: Cyrille Gindre cyrille@volodalen.com Sophie Sartet sophie@zatopekmagazine.com
Roger Igo répond à vos questions. Le film sur Zatopek: et pourtant on le tourne!
20_SCIENCE ET MEDECINE
Apeline, la nouvelle hormone à la mode!
24_ALIMENTATION ET PERFORMANCE
Gilles Goetghebuer
Quand je serai grand, je serai coureur! Pourquoi on allonge les distances en vieillissant?
42_TEMOINS
Et vous, comment faites-vous?
50_SOCIETE
La tyrannie du bienvieillir
54_HISTOIRE VRAIE
Betty Robinson, revenue d’entre les morts
60_RENCONTRE
Brice Delsouiller, la vache et le philosophe
Enquête sur la maca, le champion des navets
49_ZATOPEK 3
AJOUTEZ_À MON PANIER
CARNET ROSE
CHAQUE SAISON VOIT FLEURIR SON LOT DE NOUVEAUTÉS. VÊTEMENTS, CHAUSSURES ET AUTRES GADGETS POUR RENDRE LA COURSE À PIED PLUS MODERNE. TOUJOURS PLUS MODERNE. Rubrique réalisée par Olivier Beaufays
KALENJI KIPRUN WARM REGUL Les aimants diaboliques Ce maillot a été conçu pour s’entraîner dans le froid sans jamais en souffrir! Les trouvailles? Un système d’aimants pour fixer les deux pans du col et les empêcher de bailler négligemment sur le torse, les moufles intégrées et une double fermeture-éclair à l’avant qui permet de s’aérer par le haut ou par le bas, selon son envie! www.kalenji.com 35€
POLAR VANTAGE M Elle sait tout de vous! La montre Polar Vantage M a été conçue pour ceux qui aiment le sport. Tous les sports. Elle permet en effet de tenir compte des efforts fournis dans d’autres disciplines que la course à pied. Si vous faites une heure de natation par exemple, cela compte dans le calcul de www.polar.com la charge hebdomadaire d’entraînement. La 279,90€ fonction «Training Load Pro» a prévu le coup. Grâce à la création de vingt profils différents à choisir parmi les 130 proposés par la montre, on peut facilement additionner les efforts sans manipulation complexe. Les charges calculées sont d’autant plus exactes que le nouveau capteur de fréquence cardiaque au poignet diminue le risque d’artefacts. Pour plus de précision, les utilisateurs peuvent aussi compléter l’enregistrement par la mesure du stress musculaire. Il suffit pour cela de coupler la montre à un capteur de puissance dans la chaussure. Enfin, l’acquisition de cet appareil permet d’avoir accès au service en ligne «Polar Flow for Coach». Les programmes d’entraînement qui sont proposés, du 5000 mètres jusqu’au marathon, présentent ceci de particulier qu’on peut les adapter chaque fois aux fluctuations de la forme après synchronisation des données. C’est très précieux. Cela permet de durcir les séances et ainsi de mieux engranger les bénéfices des efforts lorsqu’on est en pleine bourre sans courir le risque d’un surentraînement lorsqu’on marche un peu moins bien. 4 ZATOPEK_49
En 2016, Jessie Rix s’était portée volontaire pour servir de guide de course à pied à Anthony Butler, devenu aveugle en 2008 après une blessure par balle lors d’une fusillade dans les rues de Harlem. Pendant deux ans, le binôme a participé à de nombreuses courses dont quatre marathons. Surmonter ensemble toutes ces épreuves et s’entraîner plus de dix heures heures par semaine, forcément, ça crée des liens. Désormais, ils forment un couple. Plus seulement sur la route!
L’échelle des vrais durs La fluctuation des paramètres physiologiques donne une idée assez précise de l’état de forme. Mais il faut aussi tenir compte des aspects psychologiques. C’est pourquoi la montre Vantage M utilise la fameuse «échelle de Borg», baptisée ainsi en hommage au psychologue suédois Gunnar Borg, qui l’avait imaginée dans les années 70. Elle préconise, à l’issue d’une compétition ou d’une séance d’entraînement, d’attribuer un score qui va de un (très facile) à dix (très difficile) à l’exercice que l’on vient de fournir. Bien que l’appréciation soit purement subjective, différentes études montrent que le ressenti des personnes correspond assez fidèlement à des données plus aisément quantifiables comme la variabilité cardiaque ou les résultats des différents tests d’effort. En d’autres termes, quand on se sent épuisé, en général, c’est qu’on l’est bel et bien!
40%
Soit le pourcentage de coureurs équipés d’un
objet connecté pendant l’entraînement. Le plus souvent, il s’agit d’un smartphone (25%), suivi d’une montre (11%) ou d’un bracelet connecté (9%). Un tiers des personnes interrogées utilisent également un site ou une application spécialement dédié à l’entraînement. Le plus souvent pour mesurer ses performances (21%) ou pour suivre un programme d’entraînement (11%).
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION PANIER 6 pages
COURRIER_DES_LECTEURS RÉAGISSEZ SUR WWW.ZATOPEKMAGAZINE.COM OU ENVOYEZ VOTRE COURRIER Pour la France et la Suisse: Chemin Georges Brassens - 7, lotissement les Cigales - 84210 Pernes Les Fontaines Pour la Belgique: 177 rue Vanderkindere - 1180 Bruxelles
Les chantiers de la gloire J’ai bien aimé le reportage sur Kratochvilova dans le dernier numéro. Surtout la partie du texte consacrée aux années difficiles qui ont suivi sa retraite sportive. C’est d’ailleurs souvent le lot de ceux qui sont montés très haut et éprouvent ensuite beaucoup de difficultés pour reprendre pied dans la vie réelle. Sans parler des nombreux sportifs devenus l’objet de pouvoirs totalitaires. Pierre Lermigeaux
Notre réponse
Les spermatozoïdes ne sont pas royalistes!
En lisant votre article intitulé «Le marathon des spermatozoïdes» dans le Zatopek n°48, je découvre qu’à leur échelle, les spermatozoïdes parcourent 42 kilomètres «soit exactement la distance d’un marathon» écrivezvous. Pourtant non! Il manque 195 mètres pour atteindre la distance revisitée par la couronne britannique. Faut-il y voir un signe de non-allégeance? Nicolas Descours
Notre réponse
En effet, la distance exacte du marathon (42,195 kilomètres) a été fixée lors de Jeux de Londres en 1908 et précisément mesurée entre la terrasse du château de Windsor où le départ de la course avait été donné pour permettre aux petits-enfants du souverain Edouard VII d’y assister, et le passage devant la loge royale du stade olympique de White City. Cette origine royaliste justifie la tradition (de moins en moins respectée) qui veut qu’on crie «Vive le roi» ou «Vive la reine» au passage du 42e kilomètre. Les spermatozoïdes ne doivent pas être au courant!
L’enquête de Guillaume Narguet a reçu plusieurs témoignages de sympathie comme celui-ci. L’un d’eux est même venu de Tasmanie avec des commentaires qui éclairaient d’un jour nouveau ces records féminins des années 80 considérés comme presque imbattables aujourd’hui. Certes, il ne parlait pas du record sur 800 mètres signé par Jarmila Kratochvilova dans le stade olympique de Munich en 1983 mais de celui du 400 mètres obtenu par l’Est-allemande Marita Koch à Canberra au mois d’octobre 1985. «Depuis lors, la piste a été démolie» écrit notre interlocuteur. «Pendant les travaux, les responsables du chantier en sont arrivés à se demander si elle faisait bien les 400 mètres réglementaires.»
Erratum
J’ai fait un rêve! Quel plaisir ce fut lorsqu’il y a quelques années, Zatopek a débarqué dans le paysage des magazines de course à pied. Exit les mêmes plans d’entraînement ressassés et les articles mal documentés et d’une qualité journalistique et grammaticale plus que douteuse. Enfin un magazine sérieux, avec des articles innovants et scientifiquement solides. Aujourd’hui, Zatopek reste mon magazine préféré et je suis toujours content de le retrouver dans ma boîte aux lettres. Mais l’enthousiasme du début a laissé la place à un sentiment plus mitigé. Les articles sont toujours aussi bien documentés. Mais certains sujets ont pour moi un goût de réchauffé comme ceux qui font le lien entre la course à pied et la consommation d’alcool, le dopage ou la sexualité. La course, c’est aussi une histoire d’amour et d’émotions. Faites-nous rêver! Yves Uerlings
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Notre réponse
Grâce au ciel, il n’y pas de sexe et d’alcool dans ce numéro. En revanche, on y parle beaucoup de vieillissement. Un sujet qui n’est pas forcément de nature à nous faire rêver. Alors espérons que ce soit différent pour les rencontres avec Betty Robinson ou Brice Delsouiller en fin de magazine. En tout cas, elles enchantèrent ceux qui les ont écrites. On profite aussi de ce courrier pour adresser un message à tous les lecteurs. Si vous avez des suggestions d’articles, n’hésitez pas. Il est souvent arrivé que des sujets nous soient inspirés par des initiatives de ce type.
Un lecteur attentif nous a fait remarquer que, dans l’article intitulé «Sacré nom d’une pils» du dernier numéro, nous parlions de la bière comme d’une «boisson alcoolisée». Or cette définition ne convient logiquement que pour des boissons auxquelles on ajoute de l’alcool alors qu’elles n’en contiennent pas naturellement. Un Irish Coffee, par exemple. Si la présence d’alcool dans le breuvage résulte d’un phénomène de fermentation, comme dans le vin ou la bière, il convient d’utiliser l’adjectif «alcoolique» tout simplement. Il paraît qu’on commet cette erreur syntaxique dans tous les pays francophones, sauf au Canada.
typographicarts.ch
IN S C RIP T L IMI T I O N S ÉE S
27 OCTOBRE 2019
10 KM - ½ MARATHON - MARATHON
10 KM WALKING - 10 KM NORDIC WALKING
www.lausanne-marathon.com
ZOOM_PHOTO EN OBSERVANT ATTENTIVEMENT UNE IMAGE, ON PEUT DÉCOUVRIR UN TAS DE DÉTAILS QUI ÉCLAIRENT LE SPORT D’UN TOUT AUTRE PROFIL. CELLE-CI A ÉTÉ PRISE AUX CHAMPIONNATS UNIVERSITAIRES AMÉRICAINS (NCAA) ORGANISÉS À EUGENE EN OREGON EN JUIN DERNIER. ELLE MONTRE DANS SES ŒUVRES RAI BENJAMIN, LE NOUVEAU SURDOUÉ DU 400 MÈTRES HAIES.
_400 MÈTRES HAIES
J
ean-Paul Bruwier est directeur de publication du magazine Zatopek. Auparavant, il fut un brillant coureur de 400 mètres haies avec un record personnel de 49’’09. Entre autres distinctions sportives remarquables, il fut notamment troisième d’une autre finale NCAA sur 400 mètres haies. C’était le 1er juin 1994.
L
es championnats NCAA sont réservés aux coureurs universitaires qui autrefois devaient tous être âgés de moins de 23 ans. Aujourd’hui la règle a changé. Les athlètes bénéficient d’une période de cinq années «d’éligibilité» ce qui signifie que s’ils font leur entrée dans l’équipe universitaire un peu plus tard, ils peuvent aussi courir plus longtemps. Les maillots indiquent les établissements d’origine: Université de l’Arkansas pour ce coureur, Université de Californie du sud (USC) pour son voisin. En règle générale, les universités du sud accueillent les meilleurs en sprint et celles du nord, les meilleurs coureurs de fond. La raison est essentiellement climatique.
L R
e niveau est très élevé. En plus de l’élite américaine, les universités accueillent les meilleurs étudiants étrangers. Ici, on reconnaît le Jamaïcain Kemar Mowatt qui, l’année précédente, avait terminé quatrième aux Mondiaux de Londres.
ai Benjamin a courru en 47’’02. Plusieurs détails donnent plus d’éclat encore à cette performance, notamment le fait que la piste était détrempée après les pluies de la matinée. Et les lacets de la chaussure droite semblent être défaits!
12 ZATOPEK_49
L
es chaussures de sprint n’ont généralement pas d’amortie sous le talon étant donné que les sprinteurs ne pose jamais l’arrière du pied sur le sol. Les «hurdlers» font néanmoins exception pour absorber le choc à la réception après la haie. Ils optent donc pour des modèles expressément conçus pour eux avec quelques millimètres de mousse à l’arrière ou alors ils se contentent des «spikes» identiques à ceux qu’utilisent les coureurs de demi-fond.
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION LE ZOOM 2 pages
LA MUSE_DU COACH ENVOYEZ-NOUS VOS QUESTIONS ET NOTRE ENTRAÎNEUR ROGER PRENDRA SA PLUS BELLE PLUME POUR VOUS RÉPONDRE.
IGO
Le courrier doit être adressé à la rédaction: info@zatopekmagazine.com ou directement via notre site www.zatopekmagazine.com. Vous pouvez y poster directement vos questions en cliquant d’abord sur l’onglet "vos réactions" et puis sur "exprimez-vous". Face à l’abondance de courriers, seuls les abonnés auront désormais le privilège d’une réponse longue et personnalisée. Il suffit de mentionner vos noms et prénoms. L’ancien sous-officier d’élite Roger Igo exerce le métier d’entraîneur depuis plus de trente ans. Fort de ses nombreux titres et distinctions en cross, sur route et en montagne, il vous apportera ses réponses.
Parcourez aussi notre grande bibliothèque de questions et de réponses. Vous y trouverez peut-être votre bonheur!
»»www.zatopekmagazine.com
L’ÉNIGME DU CAMION CITERNE
IN ILLO TEMPORE
Notre réponse On parle parfois de jambes arquées ou de jambes de cowboy. Le chanteur Renaud disait à son propos qu’il était «né sur un camion citerne». En langage médical, cette affection s’appelle un «genu varum» par opposition au «genu valgum» qui caractérise les jambes en X. Dans un cas comme dans l’autre, les pressions s’exercent sur une surface articulaire réduite et cela peut occasionner des problèmes d’usure. Le cas échéant, on préconise d’agir assez vite pour éviter que la lésion cartilagineuse n’atteigne un stade irréversible. Comment? Les avis divergent. Certains ne jurent que par la confection de semelles avec un renfort latéral extérieur à l’arrière du pied ce qui, en cas de «genu varum», permet de le ramener en pronation dès la prise d’appui et soulager ainsi les articulations hautes. D’autres conseillent de réduire la longueur de la foulée pour diminuer l’impact sur le sol et d’alterner entre revêtements durs et meubles. Parfois on recommande aussi de renforcer les muscles fessiers pour réaligner les segments. Enfin, dans les cas les plus graves, il arrive qu’on recoure à la chirurgie. L’opération consiste à couper l’os transversalement et à le remettre d’aplomb en le retaillant légèrement: soit on enlève une partie (ostéotomie de fermeture) soit un ajoute un coin (ostéotomie d’ouverture).
Notre réponse J’imagine que ce que vous appelez le «bon tempo» correspond à la vitesse maximale aérobie (VMA) déterminée par le test d’effort que vous avez passé en début de programme. Attention! Cette vitesse n’est pas celle de la course. Par définition, on ne peut la conserver que pendant quelques kilomètres, soit à peine 10% de la distance du semi (21 kilomètres). Les quelques heures de course rapide que vous souhaiteriez plus nombreuses n’ont pas d’autres ambition que de conserver cette VMA au niveau du test. Dans cette optique, trois heures sont amplement suffisantes et on pourra de ce fait consacrer le reste du temps à faire du volume pour permettre de tenir la distance et à améliorer la vitesse spécifique, c’est-à-dire celle que vous serez capable de tenir tout au long de l’épreuve. Afin qu’elle soit la plus élevée possible!
Quand je cours, je ressens des petites douleurs sur les côtés extérieurs des deux genoux. Il est vrai qu’il y a naturellement un écart important entre eux lorsque je me tiens en position debout avec les pieds joints. Est-ce la raison de ces douleurs et que puis-je faire pour m’en débarrasser? Géraldine
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Je suis en train de suivre votre programme semi-marathon trouvé sur le site zatopekmagazine. com. Je m’étonne qu’en trois mois de préparation, on ne dépasse pas trois heures de course au bon tempo alors que, le jour J de l’épreuve, il faudra tenir ce rythme pendant près de deux heures. Je ne comprends pas. Comment voulez-vous qu’on progresse en s’entraînant à des vitesses aussi modérées? Jonathan
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION MUSE DU COACH 2 pages
CULTURE_CLUB FREE TO RUN Courir pour être libre
On a déjà beaucoup parlé du film Free to Run de Pierre Morath (*) qui retrace de façon magistrale l’histoire de la course à pied hors stade, racontée par ceux qui l’ont vécue et -mieux même!- par ceux qui l’ont écrite. Après le film, voici à présent le livre, riche d’un tas de documents qui permettent eux aussi d’appréhender cette époque décidément très étrange. Le grand format dans lequel sont proposées ces archives explique évidemment le prix de vente relativement élevé de l’ouvrage (35 euros) mais cela leur donne incroyablement plus de force. A chaque fois, l’image est accompagnée d’un texte assez court de remise en contexte. On peut alors feuilleter l’album de mille manières, soit en étant sensible à l'évolution des looks et des équipements, soit en relevant tous les détails qui trahissent les fortes tensions qui traversaient la société des années 70 et 80. Pour le coup, nous avons surtout été frappés par une caractéristique rarement abordée dans les ouvrages de sociologie et pourtant évidente: l’érotisation des corps. Clairement, la vogue du jogging est associée à la conquête d’autres libertés sur la sexualité, le choix des vêtements ou même sur celui de ne pas en porter. Pour les partisans de cette nouvelle mode, il importait de rompre avec l’image d’«hommasses» qu’avaient popularisée les sportives ultra-dopées de la guerre froide. «On voulait montrer que le sport ne virilisait pas» témoigne Noël Tamini, rédacteur en chef du magazine Spiridon et qui confectionnait de ce fait des couvertures aguicheuses comme on n’oserait plus le faire aujourd’hui! Bien sûr, il y a un peu de mauvaise foi dans cette prise de position. Comme dans tout militantisme. En fin d’intervention, Tamini reconnaît d’ailleurs que certaines de ses nouvelles icônes sportives n’avaient jamais enfilé de baskets avant la séance de shooting. GG Free to Run, Ed. Hugo&Cie, 2018 Prix: 35 euros (*) Lire «Liberté, égalité, course à pied» dans Zatopek n°36, novembre 2015
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SABLES ÉMOUVANTS Par Cécile Bertin
Dans ce bouquin, l’animatrice du site «Run, fit, fun» parle d’ultra-trail et de tout ce qui fascine ses pratiquants au point de mettre, comme son compagnon d’aventure Fabrice qui a subi l’ablation d’un rein, leur santé en danger. Elle en parle parfois avec gravité. Souvent avec un ton décalé et plein de dérision comme lorsqu’elle raconte le cérémonial du réveil après une journée particulièrement difficile. «Quand votre vessie vous rappelle que là, il va falloir y penser, vous tentez une extraction de vos plumes d’oie qui va bien vous demander au minimum 30 minutes pendant lesquelles vous vous maudissez de ne pas avoir prévu une couche. (…) Vous prenez votre courage à deux mains pour enfin réussir à vous mettre debout sur vos deux pieds. Et là vous vous dites: ‘Punaise mais qu’est-ce que j’ai fait hier?’ Vous savez, comme lorsque vous étiez étudiant et que, certains matins, la tête était un peu lourde pour ne pas dire envahie d’un orchestre de cymbales…. L’étape longue, c’est comme une mauvaise cuite en fait. Vous vous dirigez vers les toilettes qui forcément sont loin mais loin, en vous demandant qui a eu la méchanceté de les déplacer pendant la nuit. (…) Vous croisez des coureurs qui marchent en canard et qui vont encore moins vite que vous, ce qui relève de l’exploit. Tout le camp marche au ralenti et ça va durer toute la journée.» OB
LA FOLLE HISTOIRE DU TRAIL Par Jean-Philippe Lefief, Ed. Guérin
A la fois journaliste et multi-finisher de l’UTMB, Jean-Philippe Lefief était déjà connu, notamment comme le traducteur du célébrissime Born to Run de Christopher McDougall. Cette fois, il prend la plume en son nom, joliment du reste, pour évoquer l’histoire du trail, ses origines brumeuses et les grandes heures qui jalonnent son développement, tout cela assorti d’impressions personnelles et d’anecdotes souvent connues des passionnés mais qu’on relira avec plaisir en faisant confiance au gros travail préliminaire de recherche pour démêler le vrai du faux. OB
MILLION DOLLAR MARATHON
Par Philip Maffetone, Ed. Guérin
Voici l’histoire de Xi, un berger tibétain qui trouve refuge en Inde pour fuir le joug chinois. Là-bas, on lui découvre un formidable talent pour la course de fond. Son entraîneur veut faire de lui le premier marathonien à descendre sous la barre mythique des deux heures. Mais la vie de Xi se complique lorsqu’il apprend que les autorités chinoises détiennent son amoureuse, Liu, également marathonienne, et qu’elles veulent négocier sa libération contre la recette d’une potion magique à base d’une plante sauvage, le tara, connue des seuls bergers tibétains. Si cette trame vous intéresse, vous trouverez la suite dans un roman à la fois plein de candeur et assez passionnant, il faut bien le reconnaître. OB
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION CULTURE CLUB 4 pages
SCIENCE_ET MÉDECINE
APELINE, LA NOUVELLE
HORMONE À LA MODE! ON A DÉCOUVERT UNE HORMONE CAPABLE DE CONTRARIER LE PROCESSUS DE FONTE MUSCULAIRE. SANS MÊME AVOIR À FAIRE DU SPORT. QUI EST INTÉRESSÉ?
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onnaissez-vous la série de bande dessinée Les Vieux fourneaux? Scénarisée par Wilfrid Lupano et dessinée par Paul Cauuet, elle est publiée aux éditions Dargaud depuis 2014 (*). Un vrai bijou! Au cœur de l’intrigue se trouvent Pierrot, Mimile et Antoine qui, à eux trois, auraient plus ou moins 240 ans. Mais attention, il ne s’agit pas d’octogénaires quelconques. Amis depuis l’âge des culottes courtes, ces vieillards-là se rebellent contre tout ce qui représente l’establishment et envoient royalement valser les conventions. Ils parlent «djeun», font des «praïvette joques» comme les Angliches et dépensent leur énergie à faire «chier le monde». L’un est un ancien globe-trotteur, l’autre un syndicaliste à la retraite et le troisième un anarchiste enragé qui a monté un groupe de non-voyants baptisé «ni yeux ni maîtres». Celui-ci, composé uniquement d’handicapés et de vieux, a
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pour principale mission de se taper l’incruste dans des soirées privées et de défier les services d’ordre. «S’ils nous touchent, on porte plainte, on demande des dommages et intérêts, ça arrondit les fins de mois.» Ils qualifient leurs actions de «terrorisme situationnel» ou «attentats gériatriques». Bref, ces vieux fourneaux
n’obéissent à aucun ordre, aucun code, aucune autorité. Ah si! Une seule loi leur résiste: celle de Dame Nature. C’est d’ailleurs là que réside toute la drôlerie de la série: le décalage entre le côté grande gueule de ces personnages et leur fragilité biologique. Ainsi, quand Antoine se munit d’une arme pour se venger de
(*) En 2018, le réalisateur français Christophe Duthuron a adapté la bande dessinée sur grand écran avec Pierre Richard, Roland Giraud et Eddy Mitchell dans les rôles principaux. Le film s’intitule tout simplement Les Vieux fourneaux.
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION SCIENCES ET MEDECINE 4 pages
ALIMENTATION_ET PERFORMANCE
LA MACA,
UN SUPER-NAVET! LA MACA. AUJOURD’HUI, CE NOM NE VOUS DIT PROBABLEMENT RIEN. MAIS CELA POURRAIT CHANGER TRÈS VITE. IL SUFFIRAIT QUE QUELQUES ÉTUDES SÉRIEUSES VIENNENT CONFIRMER TOUTES LES VERTUS QU’ON ATTRIBUE À CETTE PETITE PLANTE ANDINE.
Les Péruviens préparent la maca sous forme de biscuits, gâteaux, chips et boissons.
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Wilhelm Gerhard Walpers: botaniste allemand du XIXe siècle né dans la Thuringe, à l’est de l’Allemagne actuelle, et mort à Berlin. Nombreux séjours en Amérique latine.» C’est à peu près tout ce que l’on sait du dénommé Walpers, sinon qu’il a décrit et classé un nombre important de végétaux alors inconnus de ses contemporains. Prenez la lepidium meyenii Walp. (NB: le point au bout de «Walp» étant destiné à signaler une abréviation. Celle de Walpers, évidemment!). Eh bien, cette lepidium meyenii Walp. a été identifiée par notre homme en 1843. Enfin, c’est ce qu’on lit dans les manuels de botanique. Mais il s’agit d’une
façon très eurocentrée d’écrire l’histoire puisque les populations d’Amérique précolombienne connaissaient cette plante et la cultivaient depuis des siècles sous le nom vernaculaire de «maca», beaucoup plus facile à retenir que son nom scientifique, et qui pourrait bien devenir familier dans un proche avenir car la maca est porteuse de grands espoirs en médecine. On en trouve déjà sous forme de poudre, de pilules ou de boissons parmi la gamme des compléments alimentaires pour sportifs.
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION ALIMENTATION ET PERFORMANCE 4 pages
BIOMÉCANIQUE_
QUAND JE SERAI GRAND,JE SERAI
COUREUR! MANIFESTEMENT, CERTAINS GABARITS PRÉDISPOSENT AUX EXPLOITS SPORTIFS. AINSI, IL VAUT MIEUX ÊTRE COSTAUD DANS LES ÉPREUVES DE SPRINT, OSSEUX À LA MARCHE ET LÉGER DANS LE FOND. A PARTIR DE LÀ, ON COMPREND L’INTÉRÊT DE TOUTES CES MÉTHODES POUR PRÉDIRE LA TAILLE ADULTE D’UN ENFANT. CELA PERMET DE L’ORIENTER VERS LA DISCIPLINE QUI, EN THÉORIE, LUI CONVIENDRA LE MIEUX. EN THÉORIE! 28 ZATOPEK_49
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION BIOMECANQIUE 7 pages
ENTRAÎNEMENT_
PLUS VIEUX, PLUS LONG,
PLUS FORT POURQUOI AUGMENTE-T-ON SES DISTANCES DE COURSE EN VIEILLISSANT? TOUT LE MONDE LE FAIT. SEULEMENT PERSONNE NE SAIT POURQUOI.
Marco Olmo aura 71 ans le 8 octobre prochain. Il continue à participer à des ultra-trails partout dans le monde et même à en gagner. En 2016, il remportait l'Ultra Bolivia Race (six étapes, 170 kilomètres en autosuffisance alimentaire, 4000 mètres d'altitude). Son temps? 16 heures 44 minutes et 10 secondes,
bien loin devant le Français Christophe Martin et le Canadien Paul Chan. L'air raréfié lui convient bien. La chaleur aussi. Treize mois plus tard, il s'imposait également dans l'Ultra Africa Race 2017 au Mozambique, une course de 220 kilomètres divisée en 5 étapes et 3600 mètres de dénivelé positif.
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LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION ENTRAINEMENT 7 pages
CAH I E R TECH N IQU E
SOMMAIRE
1 Edito 2 Ça a eu lieu 3 A vos agendas 10 La Loco du moment 11 Plan entraînement trail
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FÉVRIER MARS AVRIL 2019 LOCOMOTIVE
Edito Vous trouvez dans cette Locomotive plusieurs belles courses sur route, de début de saison ou pas, avec différents formats pour vivre ces événements en famille ou entre amis tout en ayant un objectif adapté à son niveau. Nous faisons également la part belle au trail avec un dossier spécial entrainement trail, car on ne prépare pas un trail comme on prépare un marathon. Vous aurez ainsi toutes les cartes en main pour vous fixer un objectif sur le début de l'été. Pourquoi pas le Scenic Trail à la mi-juin, pour lequel vous bénéficiez d'une réduction sur l'inscription avec Zatopek magazine. A découvrir en page 9. Nous vous souhaitons une belle saison 2019! Sophie Sartet
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TÉMOINS_
ET VOUS, COMMENT FAITES-VOUS? FACE À L’USURE DU TEMPS, CHACUN RÉAGIT À SA MANIÈRE. DANS LES PAGES QUI SUIVENT, ON A DEMANDÉ LEUR AVIS À UNE SÉRIE DE COUREURS ET DE COUREUSES AFIN DE CONNAÎTRE TOUS LEURS PETITS TRUCS ET TECHNIQUES POUR DOMPTER LA SÉNESCENCE. Propos recueillis par Olivier Beaufays
LA VIEILLESSE A BON DOS MIGUEL
«Est-ce que les performances déclinent parce qu’on vieillit ou bien déclinent-elles parce qu’on s’entraîne moins assidûment en vieillissant? Ce n’est pas tout à fait la même chose! Pour ma part, j’ai 52 ans. Je sens bien que je suis moins rapide qu’avant. Mais je suis aussi moins enragé aux entraînements: je fais moins de fractionné, moins de séances au seuil. A table, c’est pareil. J’ai tendance à me laisser aller et à prendre du poids. Rien à voir avec l’âge. En regardant le mode de vie de ceux de ma génération, je me dis parfois que la vieillesse a bon dos!»
70 ANS LES GAULOISES L’ÂGE DU MARATHON RODOLPHE
«On savait déjà que la forme physique était l’une des choses les plus inégalement réparties dans la population. C’est la même chose pour le déclin. J’ai vu des coureurs régresser progressivement alors que d’autres ont disparu des pelotons pratiquement du jour au lendemain. Pour moi, c’est marrant, l’âge charnière fut 42 ans: la distance d’un marathon!»
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GENE DYKES
«J’ai commencé à courir en 2006 à l’âge de 56 ans. J’ai découvert que j’étais doué pour cela. En 2013, je réalisais mon meilleur marathon en 3 heures 16 minutes. Je ne voyais pas pourquoi je ne pourrais pas encore progresser. Mais quelques mois plus tard à Toronto, j’ai pris une claque. J’ai fini en 3 heures et 29 minutes. Pourquoi une telle différence? Je voulais comprendre. J’ai cherché des conseils auprès de spécialistes alors qu’auparavant je trouvais cela ridicule. Je pensais qu’il n’y avait rien à théoriser pour une activité aussi naturelle que courir. J’avais tort. Mon coach a tout changé dans ma façon de m’entraîner. Fini les sorties longues trois à quatre fois par semaine. Je suis passé à six séances hebdomadaires avec plus de rythme et d’intensité. J’étais à la retraite. Je pouvais me le permettre. Aussitôt mes performances sont reparties à la hausse jusqu’à ce que je signe un chrono de 2 heures 54 minutes et 23 secondes à Jacksonville à la fin de l’année passée, piquant au passage le record du monde dans la catégorie 70-74 ans à Ed Whitlock. Je sais que je suis un cas atypique. Mais il a fallu que j’attende mes 70 ans pour réaliser mon personal best.»
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION TEMOINS 8 pages
SOCIÉTÉ_
VIEILLIR,LA BELLE
AFFAIRE LA SOCIÉTÉ ACTUELLE EST PLEINE D’INJONCTIONS CONTRADICTOIRES. AINSI, NOUS SOMMES TENUS DE VIEILLIR –PAS LE CHOIX À VRAI DIRE– MAIS SANS JAMAIS DEVENIR VIEUX!
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e sociologue Michel Billé et le philosophe Didier Martz ont récemment réédité un petit livre tout à fait intéressant dans lequel ils décortiquent avec brio un phénomène dont tout le monde avait senti la prégnance mais sans réaliser forcément son
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caractère détestable: le «Bienvieillir». Précisément intitulé La Tyrannie du «Bienvieillir», ce livre montre à quel niveau d’hostilité nous avons élevé notre approche du troisième âge (1). Tout nous révulse dans la sénescence:
les rides, les voussures, les tremblements, la santé fragile, le débit plus lent. Même l’adjectif «vieux» est jugé stigmatisant. On préfère parler de «séniors». Et on donnerait tout pour échapper aux stigmates du temps. Notamment son argent. Les crèmes pour la peau ne se vendent jamais aussi bien que lorsqu’elles se targuent d’être «rajeunissantes» ou «antivieillissement». Personne n’a encore osé l’adjectif «antivieux»! Mais l’esprit est bien celui-là. Il existe même une branche de la médecine appelée «médecine morphologique et anti-âge», consacrée par un diplôme interuniversitaire! Pour les apôtres de cette nouvelle école, l’idéal consiste à vieillir sans que rien ne soit décelable dans notre
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION SOCIETE 4 pages
HISTOIRE_VRAIE
LA RÉSURRECTION DES HISTOIRES DE SPORTIF, IL Y EN A DES BELLES, DES CRUELLES, DES ÉMOUVANTES ET DES TRAGIQUES. CELLE DE BETTY ROBINSON EST TOUT CELA À LA FOIS. ET BEAUCOUP PLUS ENCORE!
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La bête humaine 54 ZATOPEK_49
’histoire de Betty Robinson commence simplement un matin de l’année 1924 dans un «suburb» de Chicago. La jeune Elisabeth, surnommé «Betty» par ses copines, est en retard et court à côté des voies pour attraper le train qui doit la mener à l’école. Elle court vite! Si vite que cela surprend un professeur de sciences, Charles Price, qui se trouve à bord de ce train. Price s’y connaît en course à pied. Ancien athlète lui-même, il officie comme entraîneur de l’équipe d’athlétisme de la Riverdale High School où Betty est scolarisée. Il invite la jeune fille à venir le voir sur la piste du campus pour réaliser un petit test chronométré. Incroyable! Elle file comme le vent. Au passage, elle bat aussi tous les garçons du club qui, par la force des choses,
sont aussi ses seuls adversaires puisqu’en cette époque lointaine, le club ne comporte pas encore de section féminine. Betty est un talent pur. En marge de ses études, on lui propose d’intégrer le prestigieux Illinois Women Athletic Club, la crème de la crème en matière de sport féminin. Le 30 mai 1928, pour sa première course officielle sur 100 mètres, la jeune fille termine deuxième derrière Helen Filkey, détentrice du record des Etats-Unis sur la distance. A sa deuxième sortie, elle égale le record du monde! Pour la troisième, elle intègre le «Team USA», surnom de l’équipe nationale. Sa carrière vient à peine de commencer qu’elle décroche déjà une place à bord du bateau qui emmène les athlètes américains aux Jeux d’Amsterdam de 1928. Eh oui!
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION HISTOIRE 6 pages
RENCONTRE_
LA VACHE ET LE PHILOSOPHE DU HAUT DE SES MONTAGNES, QUEL REGARD PORTE LE VACHER BRICE DELSOUILLER SUR NOTRE SOCIÉTÉ? ET QUE PENSE-T-IL DE TOUTES CES COMPÉTITIONS DE COURSE EN MONTAGNE DONT IL EST LUI-MÊME DEVENU UNE FIGURE DE PROUE?
P
armi la population des traileurs, on trouve un tas de profils différents: des citadins frustrés de grands espaces sauvages, des artisans qui ont appris à se débrouiller seuls, des scientifiques curieux de mieux connaître la machinerie humaine, des ouvriers habitués aux rudes conditions de travail, des paysans auxquels la nature ne fait pas peur, d’autres encore. Et puis, il y a Brice Delsouiller (38 ans), presque une catégorie à lui tout seul. Son métier de vacher dans les Pyrénées l’amène à séjourner cinq mois par an dans une cabane au cœur des estives, à plusieurs heures de marche de toute terre habitée. Ce choix délibéré lui permet de combiner une vie professionnelle plutôt contemplative et sa passion pour la course en montagne qu’il pratique au plus haut niveau depuis six ans. Chaque année, il remporte entre cinq et sept victoires dans des épreuves régionales et signe quelques belles «perfs» sur des courses plus prestigieuses en France ou à l’étranger.
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EN 2015, VOUS ÊTES SÉLECTIONNÉ EN ÉQUIPE DE FRANCE POUR LA PREMIÈRE FOIS DE VOTRE VIE ET VOUS PARTICIPEZ À LA COUPE DU MONDE AU PAYS DE GALLES. QU’EST-CE QUE VOUS VOUS DITES ALORS?
Je suis content d’être là. En même temps, j’ai bien conscience que tout est une question d’ego dans le sport de haut niveau: on veut se faire remarquer, on veut être meilleur que les autres. C’est vain aussi comme démarche. Au bout du compte, on finit toujours par échouer. J’en suis conscient. On ne peut pas indéfiniment repousser ses limites. Bref, on se trouve ici aux antipodes de ma conception du monde. Pourtant, j’aime ça! J’ai toujours aimé ça. Quand je vois quelqu’un qui court devant moi, j’ai toujours envie de le rattraper quitte
LE 1ER MAGAZINE RUNNING & SANTÉ DE VOTRE RÉGION RENCONTRE 7 pages
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