Allemagne
Le mangeur allemand admet manger raisonnablement de tout, de façon éclairée (c’est-à-dire en connaissance de causes) et s’accorde une fois par mois de festoyer avec ses amis ou sa famille au restaurant. Dans ce cas-là, il associe volontiers l’acte de manger à la convivialité et à la festivité. Cependant, l’Allemagne considère avant tout l’alimentation par le prisme de la morale. Pourquoi ? Car selon eux, le fondement de ce qu’ils appellent la « morale alimentaire » repose sur des instructions du genre « ne te gave pas » ou « ne prends pas le dernier morceau ». Ces règles poussent les Allemands à mettre en œuvre leurs propres stratégies pour repousser les exigences et les contraintes morales. Dans ce pays, l’histoire collective passée du « bien manger » est immédiatement associée au pain et au lait. À une époque presque lointaine, ces deux aliments avaient « bon goût », celui du naturel et du« sans produit chimique ». Avec le temps et l’industrialisation, ils sont devenus les indicateurs d’un changement. Aujourd’hui, la majorité des allemands refuserait de boire un verre de lait, car « le vrai goût a disparu ». Ce regret pour les choses naturelles a largement contribué à la progression d’un intérêt massif pour les produits labellisés bio, prônant ainsi un label de qualité. Malgré cela, ils restent tout de même méfiants face à certains produits bio qui, derrière un symbole positif et rassurant, masquent parfois le pire. Les Allemands sont également très sensibles aux scandales alimentaires et peuvent transformer leurs habitudes en fonction des dangers révélés, comme par exemple lors de la crise de la vache