Printemps 2015
Culture Tendances Lifestyle
Lorraine NumĂŠro 10
City magazine Gratuit
Chic Médias & Médiapop Éditeurs de magazines
Strasbourg Numéro 25
Printemps 2015
Culture Tendances Lifestyle
Automne / Hiver 2014
City magazine
Bordeaux
Gratuit
Numéro 3 / Gratuit
Strasbourg N° 25
Lorraine N°10
hiver — winter 2015
Bordeaux N°3
Sommer 2014
La culture n'a pas de prix
culture tendances lifestyle kultur trends lifestyle
kultur trends lifestyle in Straßburg
Rhin Supérieur N° 0
Oberrhein —Rhin Supérieur
Deutschland
# 0 / Kostenlos — Gratuit
Nummer 2 / Kostenlos
Allemagne N° 2
Novo N° 34
www.zut-magazine.com www.novomag.fr
Chic Médias / 12 rue des Poules - 67000 Strasbourg médiapop / 12 quai d'Isly - 68100 Mulhouse
04 —> 06.2015
34
Zut ! numéro 11
Photo : Alexis Delon / Preview Veste, short et top Rick Owens. Lunettes Fendi x Thierry Lasry. Tableau Marthe Jung - www.marthejung.tumblr.com
sortie été 2015
Bruno Chibane
Myriam Commot-Delon
Céline Loriotti
Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45
Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67
Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57
Emmanuel Abela
Caroline Lévy
Philippe Schweyer
Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40
Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94
Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67
4 Zut ! Ours
Contributeurs Zut ! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Directeur artistique Hugues François Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable d’édition Sylvia Dubost Secrétaire de rédaction Cécile Becker
Rédacteurs Emmanuel Abela, Iris Aubry, Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Franck Dupont, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Adèle Sagan, Claire Tourdot Stagiaire rédaction Julie Martel Design graphique Hugues François Stagiaire graphisme Clémence Viardot Stylistes Myriam Commot-Delon, Adèle Sagan Photographes Julian Benini, Alexis Delon / Preview, Sébastien Grisey, Arno Paul Illustrateurs Benoît Schupp, Laetitia Gorsy Retouche numérique Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Mannequin Hélène M / Up Models Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up Jacques Uzzardi
www.zut-magazine.com
Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Hélène Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi avec les produits M.A.C. au Printemps Metz Top cropped en lin doublé d’un top en soie amovible (non porté sur la photo) et bermuda Brunello Cucinelli chez Évidence Boutique. Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr
Diffusion LD Diffusion 32, rue d’Oelleville 88500 Totainville Commercialisation & developpement Bruno Chibane, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett
Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : avril 2015 SIRET : 50916928000021 ISSN : 1969-0789
6 Zut ! Sommaire
89
36 Art
Lifestyle
Emma Lavigne
8 Éditorial
10 Courrier des lecteurs
12 Au bon parfum Marche à l’ambre
14 Madeleine Résidences
16 Nancy vu par Stéphanie Collard, Aurélie Augé, Virginie Benhamou, Davy Dao
22 Metz vu par Serge Domini, Géraldine, Yannick & Hector Beyvin, Marie-Hélène Comazzeto, Vadim Korniloff
29
Culture 30 Portrait Charles Tordjman Dramaturge, auteur, metteur en scène, il est surtout un citoyen du monde. Avec le festival Passages qu’il a créé en 1996, il ambitionne de créer des liens entre les cultures.
La nouvelle directrice du Centre PompidouMetz défend la pluridisciplinarité et souhaite faire du lieu un terrain idéal pour rencontres et expérimentations.
40 Festival Musique Action Sélection de concerts parmi la riche programmation de la 31e édition de ce festival intimiste et pointu.
42 Musique Luce et les Cauboyz Les Nancéiens ont réalisé le clip de la Nouvelle Star 2010 et chouchoute de Mathieu Boogaerts.
44 Neue Vague Une application pour sortir et le déménagement du Carré Rotondes.
48 Instant Flash Selah Sue, Sophie Alour, Forever Pavot
52 Culture Zut ! Les sélections de la rédaction
90 Design
61
Tendances 62 Mode
Les nouveaux objets du désir, pour habiller vos intérieurs.
96 Lifestyle Zut ! Les sélections de la rédaction
Mademoiselle Couleurs et imprimés pour une mode fantaisiste et intemporelle.
74 Orbite Les détails qui tuent Des nouveautés P/É 2015 qui nous mettent en émoi.
76 Flash mood Up to date Nos envies de saison.
78 Mode Atelier Clause Gros plan sur la marque nancéienne d’accessoires qui monte.
80 Dressing Come as you are Lucile Adler
82 Urban Styles La fashion dans les streets de Metz et Nancy.
84 Tendances Zut ! Les sélections de la rédaction
Zut numéro 10
LEIRIS & CO.
03.04 > 14.09.15
centrepompidou-metz.fr
Masque Dogon, Sanga, Afrique, musée du quai Branly, Paris © 2015. musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier/Michel Urtado/Scala, Florence – Wifredo Lam, Le bruit, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Localisation : Marseille, musée Cantini © ADAGP, Paris 2015 © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Droits réservés - Francis Bacon, Portrait of Michel Leiris, 1976, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © The Estate of Francis Bacon / All rights reserved / ADAGP, Paris 2015 © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Bertrand Prévost
PICASSO, MASSON, MIRÓ, GIACOMETTI, LAM, BACON...
8 Zut ! Édito
Le Dictateur, Charlie Chaplin
Bad Trip PAR PHILIPPE SCHWEYER
Cette nuit, j’ai fait un rêve affreux. C’était pire qu’un cauchemar. J’ai rêvé que tous mes amis votaient pour le Front national. Je voulais les convaincre qu’ils faisaient une erreur grave, mais aucun mot ne sortait de ma bouche. J’étais assis à une grande table sous un chapiteau gonflable bleu blanc rouge. Il y avait un monde fou et il faisait extrêmement chaud. Tous mes amis étaient là, même ceux que j’avais perdus de vue ou qui sont morts depuis longtemps. On buvait dans d’immenses verres qui devaient facilement contenir dix litres de bière. Autour de la table, mes amis rigolaient comme des baleines en faisant un concours de blagues racistes. Bizarrement, aucun son ne sortait de ma bouche. Je me souviens que c’était vraiment horrible de les écouter sans pouvoir articuler un seul mot. Le plus angoissant, c’était que tout le monde me regardait comme si c’était moi qui étais malade. À un moment, je ne sais plus pourquoi, j’ai commencé à avoir très peur que l’un d’entre eux propose aux autres de m’enfermer dans le cachot qui était dissimulé sous notre table. Ça m’a fait tellement peur que moi aussi je me suis mis à rire bêtement en hochant la tête comme un pantin. Je faisais de mon mieux pour avoir l’air d’être d’accord avec eux, mais au fond de moi j’étais vraiment effrayé. C’était tellement absurde que j’aurais voulu que ce soit une blague, mais il fallait bien me rendre à
l’évidence, il n’y avait aucune caméra cachée sous le chapiteau. Il n’y avait que mes amis. Des centaines d’amis avec lesquels je n’arrivais plus à communiquer. J’avais envie que ça s’arrête, que mes amis redeviennent comme avant. C’était impossible qu’ils aient tous complètement oublié les leçons de l’Histoire. Il n’y a pas si longtemps, je suis sûr que la plupart d’entre eux rêvaient comme moi d’un monde plus fraternel. Tout ça semblait si loin dans mon rêve ! Et plus mes amis étaient ivres, plus leurs propos devenaient abjects. Même les plus timides étaient désormais totalement désinhibés. De vieilles frustrations ressurgissaient au grand jour et chacun se soulageait à tour de rôle en hurlant des insanités. Moi, je ne pensais qu’à m’échapper de ce maudit chapiteau, mais personne ne voulait se lever pour me laisser passer. En regardant sous la table, je voyais la petite porte qui menait à l’horrible cachot dans lequel j’avais peur d’être enfermé. C’était si affreux que je voulais crier de toutes mes forces, mais là encore, aucun son ne sortait de ma bouche. J’étais en train de hurler dans le vide quand le réveil a sonné. Heureusement, ce n’était qu’un rêve…
10 Zut ! Chronique
Par Philippe Schweyer
Courrier des lecteurs
10
L'EAU DU BAIN… Foufoot Zahia, À votre âge, vous feriez mieux de penser aux études que de traîner avec un petit con de footballeur. On ne se casse pas la tête à faire un magazine aussi classe que Zut ! pour qu’une fille comme vous fasse n’importe quoi de sa vie. En plus, vos copines sont nases !
hiver 2014
culture tendances lifestyle Lorraine Numéro 9 / Gratuit
Un couple qui trouve un terrain d’entente grâce à Zut !, une lectrice qui voudrait prendre son pied avec nous dans son bain, une autre qui a trouvé le remède miracle contre les insomnies, un lecteur qui cogite chez son coiffeur… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Kif-kif Zut !, Je suis de Metz tandis que mon mari est de Nancy. À la maison, ce n’est pas toujours facile à gérer surtout depuis que les enfants sont partis. Heureusement, grâce à Zut ! nous avons enfin un magazine qui nous plaît autant à tous les deux. — Aline, 60 ans. Kif-kif Aline, On dirait que Zut ! favorise la paix des ménages… N’empêche qu’il serait temps d’arrêter vos conneries de guéguerre entre Nancy et Metz. Imaginez que vous soyez une habitante de la Lune… Nancy et Metz vues de là-haut, c’est kif-kif bourricot ! Pas vrai ? Foufoot Zut !, J’ai découvert votre magazine chez mon petit ami footballeur. Avant de fréquenter des footballeurs, je fréquentais plutôt des rappeurs qui n’en avaient rien à faire du design et des belles choses. Grâce à vous, mes copines me trouvent hyper stylée ! — Zahia, 20 ans.
Mouse Zut !, J’ai acheté le 45 tours de Mouse DTC que vient de sortir le label Médiapop Records. La face A est vraiment mortelle. Lio et Plastic Bertrand peuvent se rhabiller illico. Le tube du siècle c’est Mon corps ! Souris sur le gâteau, c’est Miossec qui signe les paroles de la face B… — Kiki, 33 ans. Mouse Kiki, C’est vrai que ce petit 45 tours est idéal pour mettre le feu à n’importe quel dancefloor. Il paraît que dans certaines boîtes de nuit, ils le passent plusieurs fois par soir pour bien faire transpirer les danseurs. À commander d’urgence sur www.mediapop-records.fr Sommeil Zut !, Pendant des années j’ai souffert de terribles insomnies. Depuis que j’ai découvert Zut ! chez mon kiné, il me suffit de feuilleter un vieux numéro pendant quelques minutes avant de me coucher pour m’endormir comme un nouveau né. — Sonia, 37 ans. Sommeil Sonia, Le sommeil, c’est hyper précieux. Grâce à votre découverte et au travail de nos collaborateurs, peut-être que d’autres insomniaques réussiront à leur tour à dormir comme des bébés… On n’arrête pas le progrès ! Capilo Zut !, Vous ne trouvez pas que ce serait une super idée de vendre Zut ! en kiosque ? Quand je vois comment les gens se l’arrachent chez mon coiffeur, je me dis que vous pourriez vous en mettre plein les poches ! — Lolo, 32 ans
Capilo Lolo, Nous avons choisit d’offrir Zut ! par pure générosité et aussi par souci d’efficacité. Tant mieux si les gens se l’arrachent chez le coiffeur, c’est nettement mieux que de s’arracher les cheveux, n’est-ce pas mon gros Lolo ? Roller Zut !, Grâce à vous, je me suis fait offrir le livre Visage. mis à nu (Regards sur 20 ans de portraits). Depuis je passe des journées entières à rêvasser en contemplant les magnifiques portraits réalisés par Olivier Roller. Quel génie ce garçon ! — Kate, 30 ans. Roller Kate, Merci pour votre courrier qui démontre, une fois n’est pas coutume, que notre magazine est d’utilité publique. Nul doute que cela fera très plaisir à Olivier Roller d’apprendre qu’il a au moins une admiratrice en Lorraine ! Bubulle Zut !, J’adore lire Zut ! dans mon bain, mais je déteste quand il tombe dans l’eau et que je suis obligée de le jeter avant de l’avoir terminé. Avez- vous déjà pensé à éditer une version plastifiée pour que je puisse prendre mon pied en vous lisant dans mon bain ? — Brigitte, 34 ans Bubulle Brigitte, Vous êtes la toute première lectrice à nous écrire à ce sujet. Nous allons demander à notre imprimeur s’il existe une solution pour vous satisfaire. Il y a bien des gens qui écoutent la radio sous leur douche, alors pourquoi ne pourraiton pas lire Zut ! dans son bain ?
SIRET 530 661 511 000 10 - 03 88 410 650 - 01095
VOTRE MAGAZINE Printemps-Été LUNETTES ATTITUDES
OFFERT en magasin
le re ! D évorezattend sans plus
NANCY - 44 rue Saint-Jean - www.maurice-freres.com
12 Zut ! Chronique
Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy
au bon parfum
10
MARCHE À L'AMBRE
Longtemps, j’ai navigué dans le brouillard. J’aimais l’ambre sans vraiment savoir de quoi il s’agissait. Les choses me paraissaient pourtant simples. Les parfums ambrés sont ceux qui sentent comme la pierre, ou plutôt la résine fossilisée, couleur de miel : une odeur solaire et sucrée, résineuse, épicée, envoûtante. Peu importe si l’ambre n’a, évidemment, pas d’odeur et qu’à aucun moment il n’entre dans une préparation cosmétique ou parfumée… J’ai même dû, un temps et comme beaucoup, confondre ambre et ambre gris. Celui-ci est une concrétion intestinale du cachalot, qui proviendrait d’une sécrétion due aux blessures que lui infligent les animaux qu’il ingurgite. On la retrouve flottant sur les océans ou échouée sur les plages. Frais, l’ambre gris dégage une odeur fécale très forte. Sec, il se fait iodé, musqué et sucré, avec des notes de miel, de cuir et tabac. Plus il est vieux, plus il est beau. C’est une matière mythique, introduite en Europe après les conquêtes asiatiques d’Alexandre le Grand. L’ambre, donc, n’est pas une matière : c’est un accord. Un accord extrêmement simple : labdanum (une des rares matières végétales à avoir une odeur animale), benjoin
(la résine du styrax) et vanille. Il peut varier mais s’inspire, comme son nom l’indique, de la résine végétale. Comme son faux cousin l’ambre gris, il charrie un imaginaire venu du Levant et de plus loin encore. Il évoque les compositions traditionnelles des parfumeurs arabes et, habillé d’autres matières, a même donné son nom à une famille olfactive – également appelé les « orientaux » – et quelques légendes. Le parfum le plus emblématique construit autour de cette base ambrée est sans conteste Shalimar… Aux orientaux à mon nez trop langoureux et ostensiblement féminins, je préfère les parfums que mettent en valeur et revendiquent cet accord de base. Comme les autres membres de cette famille, les « ambres » sont chauds et immédiatement aimables, mais ils ont en plus cette élégance de l’ambiguïté qui les rend magnétiques. Ils sont d’autant plus sensuels qu’ils se dérobent à toute classification genrée. Un bel ambre est un ambre androgyne ; un bel ambre est celui qu’on rêve sur un prince oriental mais qu’on porte avec jean, baskets et rouge à lèvres éclatant. Il semble sorti de la nuit des temps mais sa puissance sans tapage
le rend incroyablement moderne. Qu’un accord aussi simple puisse receler un tel pouvoir de suggestion : c’est toute la beauté du parfum… Mes ambres préférés Ambre russe (Parfum d’empire, Marc-Antoine Corticchiato, 2005) Chaud, alcoolisé, fumé : un luxe addictif qui évoque les riches heures des tsars. Ambre précieux (Maître parfumeur et gantier, Jean Laporte, 1988) Plus vanillé et légèrement chocolaté sans jamais être sucré : un ambre raffiné, à la fois poudré et androgyne. Ambre sultan (Serge Lutens, Christopher Sheldrake, 1993) Goudronneux et aromatique, ce prince des ambres est un parfum magnétique et d’une rare puissance. Magistral.
SONIA RYKIEL MOSCHINO PREMIERE LIGNE RALPH LAUREN BLACK BRUNELLO CUCINELLI GENTRY PORTOFINO TARA JARMON MAX ET MOI CHEAP PAULE KA HERNO
29 rue Gambetta - 54000 Nancy 03 83 37 28 20
14 Zut ! Chronique
Par Franck Dupont Illustration Benoit Schupp
madeleine
11
RÉSIDENCES
Je suis face à ce dossier à renseigner et avec lui des échéances ardues. Il conditionne l’avenir d’un ou plusieurs artistes à qui il faut trouver une bonne maison – dans ce monde de papier, on dit une « résidence ». Le mot me hante et me renvoie à l’idée d’un espace contemporain, intégré et abrité. Comme un micro-monde autonome et réellement protecteur. On connaît les marottes des mécènes et le risque est ailleurs. Sûrement dans la notion de « territoire » que ces hommes de grandes décisions me demandent de préciser. Moment de solitude. J’ai peine à répondre et à circonscrire ce grand ensemble. « Je peux sortir ? J’ai fini tous mes devoirs. Il ne reste plus que les leçons mais c’est de la révision. Les autres m’attendent déjà au City-stade… » Nuit agitée, mémoire amère et nouvelle cartographie mentale, je roule sans but, l’esprit vide, bien qu’intimement persuadé que de nouveaux territoires initiatiques souriront à mes enfants. Il y a des signes qui ne trompent pas. Je décide finalement d’aller me poster devant la résidence qui m’a paisiblement
regardé grandir : la maison des jeunes et de la culture d’Herserange. Le lieu a vécu mais sa façade ne porte pas les stigmates de l’abandon, contrairement à la vallée qui lui fait face, muette depuis belle lurette. Ici, des barbus inconscients nous laissaient les clés en journée, au nom de la sacro-sainte éduc’ pop. Et à l’approche de l’adolescence, nous tentions par tous les stratagèmes de ne plus les rendre pour mieux profiter des soirs de week-end. J’inspecte la façade arrière, le dispositif est intact. En journée, un comparse laissait une baie vitrée ouverte et lorsqu’une femme de ménage avait la mauvaise idée de colmater les brèches, nous escaladions la façade à la recherche d’un vasistas coopérant pour s’infiltrer. Les exfiltrations nocturnes étaient, elles, peu fréquentes car nous avions vite appris à profiter du silence intérieur. On nous savait là, confinés entre deux âges et on nous tolérait pour éviter que les cités ouvrières ne perdent leur quiétude et leurs boîtes à lettres. Trop jeunes et piétons pour profiter de la nuit belgoluxembourgeoise, trop grands pour contenir nos frustrations, nous flirtions avec l’interdit, un peu, et nous parlions,
beaucoup. De l’éventail des possibles qui s’offrirait à nous avec un permis de conduire. Du jour où nous partirions d’ici, pour mieux revenir avec les honneurs du spectacle. Je suis parti le premier, sans me retourner. Pour aller à la ville faire des études et rejoindre d’autres résidences alternées. Pour conquérir d’autres territoires et me penser immortel tant que les murs laissés derrière moi tiendraient debout. Je reviendrai à la MJC, en journée.
www.lescoiffeurscreateurs.com 11, rue des Clercs - METZ 03 87 37 13 13
16
Nancy vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Nancy. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.
О Photo Arno Paul
Réalisation Adèle Sagan
17
Où ? Bibliothèque Stanislas « Ce lieu est un écrin pour la connaissance et la curiosité. J’ai longtemps joué les rats de bibliothèque durant mon parcours universitaire et je reste fascinée par les trésors que ces espaces conservent. Difficile de ne pas tomber sous le charme de la salle de lecture, où les étudiants silencieux côtoient les boiseries du XVIIIe siècle. »
Aurélie Augé 30 ans
Actu !
Série Manufactures en cours. Shootings pour La Fabrique à Souvenirs. www.hanamatsuri.fr www.la-fabrique-asouvenirs.com Débardeur en dentelle Paul Ka et veste blazer Tara Jarmon chez Evidence à Nancy.
Photographe
Ven 13 mars
18
Stéphanie Collard
Responsable communication de Nancy Jazz Pulsations
32 ans
Ven 13 mars
Photo Arno Paul
Où ? Le Clos Jeannon « Le design et moi, c’est une grande histoire ! Grâce à mon père antiquaire, je suis depuis toujours sensible au mobilier. Le Clos Jeannon est pour moi un lieu de référence en matière de décoration, avec une collection de pièces vintage hallucinante. »
Actu !
Prochain concert du nouveau Manu Jazz Club le 30 avril avec Julien Lourau. Préparation de Nancy Jazz Pulsations, du 7 au 17 octobre 2015. www.nancyjazzpulsations.com Robe en soie Sonia Rykiel chez Evidence à Nancy
19
Créatrice de Cocorikraft
Virginie Benhamou
Ven 20 mars
43 ans
Photo Arno Paul
Où ? La Petite académie « C’est un lieu que j’ai découvert presque par hasard, attirée par quelques jolis objets dans la vitrine. Lors des ateliers artistiques avec les enfants, j’y ai trouvé un bel état d’esprit et une bonne humeur. Faire découvrir l’art de façon ludique, c’est une bonne façon de démontrer qu’il n’y a pas d’âge pour s’initier. »
Actu !
Lancement d’une nouvelle gamme d’animaux à monter soi-même : hippopotame, chat et éléphant en exclusivité à la Petite académie, 25, rue Gambetta à Nancy et au Bon Marché à Paris. www.cocorikraft.com Pull en soie et cachemire et veste en tweed Paul Ka chez Evidence à Nancy
20
Dao Davy 27 ans
mer 8 avril
Créateur de la marque de denim Dao
Où ? We Are Pizza « Ce restaurant à deux pas de ma boutique est un peu mon GQ, j’aime l’ambiance et leurs délicieuses pizzas. J’ai d’ailleurs réalisé leurs tabliers de cuisine sur mesure. »
Actu !
Nouveau jean du mois, réalisé en collaboration avec l’artiste Emilien Bonnet. Arrivage de la nouvelle collection en boutique en mai. Préparation de la distribution nationale pour le printemps-été 2016 Dao - Denim Fabric 5, rue Saint-Nicolas à Nancy 03 55 20 75 41 www.daodavy.com Pull en coton et jean sarouel Khanh chez Dao à Nancy.
du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 19h
72x206_Mise 72x206_Mise en en page page 11 01/03/13 01/03/13 12:03 12:03 Page36 Page36
Autoroute sortie Gentilly Rond-point La Sapinère 54520 Nancy-Laxou Tél. 03 83 96 21 21
du du mardi mardi au au samedi samedi de de 10h 10h àà 12h 12h et et de de 14h 14h àà 19h 19h Autoroute Autoroute sortie sortie Gentilly Gentilly Rond-point Rond-point La La Sapinère Sapinère 54520 54520 Nancy-Laxou Nancy-Laxou Tél. Tél. 03 03 83 83 96 96 21 21 21 21
Nouvelle collection pour votre intérieur et votre extérieur
Nouvelle collection pour votre intérieur et votre extérieur
ON COUPE, ON RASE, ON SCULPTE, ON TAILLE. ON EST AUSSI BARBIER.
Nouvelle collection pour votre intérieur et votre extérieur + de marques sur www.espacesbrajou.fr
+ de marques sur www.espacesbrajou.fr Bienvenue au Onze, premier salon TIGI Concept de France, situé en plein coeur de la ville de Nancy. Faites ici comme chez vous : cet appartement transformé en salon de coiffure depuis 2010 est le lieu rêvé pour venir se faire chouchouter par une équipe de professionnels polyvalents (coiffure, maquillage, taille de la barbe) le temps d’un moment privilégié.
11 RUE dE LA vISITATION à NANCY 03 83 31 72 84 11ze.fr
La Semaine DESIGN&CO
++ de de marques marques sur sur www.espacesbrajou.fr www.espacesbrajou.fr
22
Metz vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Metz. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Adèle Sagan Photos Julian Benini
О
Où ? Le parvis de L’Arsenal
Serge Domini 62 ans
Éditeur lun 16 mars
Actu !
Deux livres d’architecture intérieure disponibles en librairie : Demeures contemporaines de Lorraine et Strasbourg intime. Plusieurs ouvrage de patrimoine à paraître d'ici à l'automne. Serge Domini 5, rue Saint-Vincent à Vaux 06 07 94 30 92 www.serge-domini.fr Veste en laine Scabal et chemise Hugo Boss chez Ted à Metz.
« L’arsenal est un des lieux emblématiques de la ville, notamment pour sa conception architecturale de Ricardo Bofill. Avec Shigeru Ban pour le Centre Pompidou et Rudy Ricciotti pour la nouvelle Boîte à Musiques, Metz développe une nouvelle ville d’architectures contemporaines aux côtés des fleurons que sont la cathédrale, la place de la Comédie et le quartier Impérial. »
23
24
Géraldine et Yannick Beyvin 40 ans et 43 ans
jeu 9 avril
mer 8 avril
Propriétaires du café Ici
Où ? Place Jeanne d’Arc « Nous avons découvert cette place depuis que nous habitons dans ce quartier. On y retrouve un esprit de village provençal : sympathique et vivant, loin du brouhaha de la ville. »
Actu !
Soirée vernissage avec concert fin mai, pour l’exposition de l’artiste peintre Vadim Korniloff et exposition de meubles africains. Café Ici 4, rue du Faisan à Metz 03 87 17 44 92 Géraldine : chemise en soie rose imprimée American Rétro et jean Diesel Yannick : sweat graffiti Paul&Joe et jean Replay Le tout chez L.T Machine à Metz.
25
Vadim Korniloff 43 ans
Artiste peintre
jeu 9 avril
Où ? Emmaüs « J’aime l’atmosphère de ce lieu où on retrouve un melting pot de gens et une valeur des choses. »
Actu !
Exposition au café Ici fin mai, à la Celina Gallery au Luxembourg en septembre, à la Galerie Artaban à Paris en octobre. Illustration d’un livre autobiographique de Serguei Chargounov, sortie en septembre. www.vadim-korniloff.com Veste en lin Hugo Boss et chemise en lin Scabal chez Ted à Metz.
26
Marie-Hélène Comazzeto 57 ans
Organisatrice de La Messine jeu 9 avril
Où ? Plaine Dezavelle « La Plaine Dezavelle, anciennement le Smec, est un lieu que je fréquente toute l’année en tant que licenciée à l’A2M et à Metz Triathlon. Entre les réunions, le sport et l’école de la Messine [course 100% femme contre le cancer du sein, ndlr] que j’ai créée… »
Actu !
4e édition de la Messine le 1er mai avec plus de 10 000 participantes. Retrait des dossards le 25 avril boulevard de Trèves et du 27 au 29 avril à la Plaine Dezavelle. La Messine www.inscriptions-a2m.fr Débardeur rose Dirk Bikkembergs Sport & Couture et veste Moncler chez Ted à Metz.
LE PRINTEMPS SE RÉVEILLE
HOMME GUCCI DIOR BA L E N C I AGA MONCLER EMPORIO ARMANI CA R V E N SERAPHIN TREND CORNELIANI BURBERRY HUGO BOSS DIRK BIKKEMBERGS JOSEPH TO M R E B L WWW.BASTIDEHUGO.COM
CLERGERIE
FEMME GUCCI D O L C E GA B BA N A BURBERRY DIRK BIKKEMBERGS CA R V E N EMPORIO ARMANI BA L E N C I AGA MONCLER JOSEPH S T UA R T W E I T Z M A N CLERGERIE BA L E N C I AGA
HOMME FEMME 20 RUE SERP ENO I S E, M ET Z
W W W. T E D - M E T Z . C O M
L U XU RY S H O P 6 R UE DU LANCI E U, METZ
© Lazzarini Marc - layout by Bunker Palace
WWW.JAZZMACHINE.LU PIT DAHM TRIO FEAT. HARMEN FRAANJE RADIO.STRING.QUARTET.VIENNA M.PORTAL – V.PEIRANI – E.PARISIEN JEFF HERR CORPORATION ANTOINE BERJEAUT 6TET/ WASTELAND MICHEL REIS PARIS 4TET PHRONESIS RABIH ABOU-KHALIL TRIO KYLE EASTWOOD POL BELARDI’S URBAN VOYAGE ORGANIC TRIO DAUNER//DAUNER FRANCO AMBROSETTI 6TET PASCAL SCHUMACHER WAYNE KRANTZ TRIO MACEO PARKER
Cahier culture
Visuel Myriam Commot-Delon & Alexis Delon / Preview Maison en verre, Râder à la Galerie Fou du Roi.
30 Zut ! Culture Portrait
HOMME DU MONDE PAR BENJAMIN BOTTEMER PORTRAITS SÉBASTIEN GRISEY
31
Affirmer que « la notion d’étranger est partout », c’est annoncer de fait qu’elle n’existe plus, absorbée par une citoyenneté mondiale qui constitue Charles Tordjman depuis ses plus jeunes années, lorsqu’il quitte le Maroc pour la France. Installé en Lorraine, une région parcourue par de multiples cultures, il trouvera d’abord dans les lettres et le théâtre le moyen d’exprimer une colère qui prend sa source dans les luttes engagées à la fin des années 60. En tant que dramaturge, auteur et metteur en scène, c’est souvent l’exclusion qu’il dénonce, notamment la mise à l’écart d’une population locale prise dans des conflits mondialisés. Dès son implication dans le Théâtre populaire de Lorraine, il ne cesse de lier création et direction, pour finir par s’engager toujours plus à l’Est, invitant des compagnies étrangères à présenter leurs spectacles entre et hors les murs, créant ainsi des espaces de rencontre inédits et universels. Le public répondra présent, à La Manufacture à Nancy, puis à Metz, toujours plus nombreux au fil des différentes éditions du festival Passages : autant d’invitations à la découverte de l’autre dont le succès a des airs de victoire pour ce globe-trotter humaniste. Sous les pavés, la plage Casablanca-Metz : premier voyage pour Charles Tordjman. À neuf ans, le contraste est saisissant : « Je suis passé d’une ville blanche surplombée d’un ciel bleu à une ville noire et froide, raconte-t-il. Je pense que cette migration originelle m’a poussé à en organiser d’autres, des années plus tard. » Adolescent, il aime fréquenter le quartier du Pontiffroy, où la musique arabe s’échappe des bistrots : déjà, il est ailleurs et se sent chez lui. Et lorsqu’un professeur lui offre les Pensées de Pascal, il a le sentiment d’être « adoubé », à l’image de certains artistes étrangers qu’il invitera plus tard en France. Pour sa première
Figure emblématique du théâtre en Lorraine, Charles Tordjman ne pose presque plus ses valises depuis la création du festival Passages en 1996. Le projet de toute une vie consacrée à jeter des ponts entre ici et ailleurs, et à faire la démonstration que vivre ensemble est une réponse.
expérience sur scène, pas très heureuse, avec Phèdre de Racine, il se remémore surtout qu’il se plaisait à lire le texte en pensant à sa mise en scène. Devenu professeur de français, Charles Tordjman fréquente le théâtre des Trinitaires à l’époque où Pierre-Frédéric Klos « insuffle un esprit » à ce lieu désormais incontournable de la vie culturelle régionale, puis découvre le Théâtre populaire de Lorraine de Jacques Kraemer et son spectacle Splendeur et misère de Minette la bonne Lorraine. Dès lors, Charles Tordjman les soutiendra dans la lutte quasi-permanente engagée par ce théâtre d’avant-garde pour son évolution (et sa survie) dans les remous des sphères institutionnelles. « C’était à l’époque de mai 68, et tout cela m’a secoué, raconte-til. Je ne comprenais pas tout mais je voyais que c’était l’œuvre de révoltés, de rebelles qui vivaient toujours ensemble et avaient l’air heureux : quelle vie formidable ! » Le pouvoir aux poètes Il arrive donc « en pleine bagarre », devient administrateur puis directeur du TPL, qui déménagera de Metz à Villerupt puis Thionville, résolu à ne le quitter que lorsque celui-ci aurait obtenu une reconnaissance nationale. En parallèle, il crée des spectacles pendant une dizaine d’années, du Retour du Graoully à Le Chantier, puis se consacre de plus en plus à la mise en scène, notamment avec La Fiancée de
l’eau, premier texte de Tahar Ben Jelloun pour le théâtre. « J’ai toujours voulu me tourner vers des auteurs qui n’écrivaient pas pour la scène : je trouvais que leurs textes avaient plus d’ampleur. J’avais en tête l’époque de Sartre, Duras, Sarraute, Camus… ce sont les écrivains et les poètes qui devraient diriger les théâtres ! » En 1992, le TPL devient Centre Dramatique National : mission accomplie. On fait des propositions à Charles Tordjman partout en France, mais il choisit Nancy et le tout nouveau Centre Dramatique National de la Manufacture. Une ville qu’il adopte essentiellement en songeant au Festival du théâtre mondial, fondé en 1963 par Jack Lang. « On y retrouvait des formes étonnantes, des théâtres militants et engagés pour le développement du Tiers monde, contre la guerre du Vietnam, se souvient Charles Tordjman. Je me retrouvais dans ce discours international ; on voulait dire “nous aussi”, montrer notre opposition à De Gaulle, à la guerre d’Algérie... » À la Manufacture, il travaille avec des auteurs contemporains tout en adaptant Beckett, Molière ou Brecht, « tout ce qui peut me reposer la question : qui suis-je ? »
32 Portrait Charles Tordjman
“Je suis passé d’une ville blanche surplombée d’un ciel bleu à une ville noire et froide. Je pense que cette migration originelle m’a poussé à en organiser d’autres.”
Complètement à l’Est En 1989, un mur tombe : la route vers l’Ouest est ouverte pour des millions d’Européens, parmi lesquels quelques metteurs en scène et comédiens que Charles Tordjman, avec la complicité de JeanPierre Thibaudat, journaliste à Libération et fin connaisseur des théâtres de l’Est, fera venir sur les planches de la Manufacture dès 1996. L’événement, pas encore un festival, se nommera Passages. « À cette époque, j’avais également été marqué par l’occupation de l’église Saint-Bernard à Paris par les sans-papiers, et par Sarajevo, explique Charles Tordjman. Je me disais : que peut faire le théâtre avec tout cela ? Ma réponse fut de créer des espaces où l’on fait la démonstration que des étrangers peuvent vivre ensemble et se comprendre sans problèmes. » Entièrement en versions originales sur-titrées, les spectacles de Passages sont donc l’occasion de croisements, au sens propre comme au figuré, entre les publics, des théâtreux du monde entier et un directeur artistique qui multiplie les voyages et les rencontres. Il invite un chaman mongol qui tiendra à bénir le festival entre deux tours de manège sur le Cours Léopold, affrète un avion pour faire venir d’Inde la famille de 45 âmes qui compose le théâtre Surabhi, se rend au bord de la mer du Japon dans un théâtre installé dans un garage, ou dans un autre, en état de délabrement avancé, dirigé par un directeur livré à lui-même sur les rives du lac Baïkal. « Certains ont si peu de moyens qu’on leur conseillerait presque d’abandonner. Il est sûr que cela fait relativiser notre lutte, en France, contre la baisse des budgets alloués à la culture et au théâtre ; que nous avons bien entendu raison de mener. Mais c’est incroyable de rencontrer des gens pour qui faire du théâtre est une telle nécessité. »
Le village mondial Charles Tordjman quitte le Théâtre de la Manufacture en 2010 et fonde la compagnie Fabbrica, un hommage à cette Italie qu’il adore et dont il a épousé l’une des filles. Il s’aventurera bien plus loin, jusque dans le Sichuan chinois, ou juste à côté, à Paris pour plusieurs créations aux côtés de Pierre Arditi. Mais surtout, il y a dans ses valises un festival en pleine croissance, qui a besoin d’espace. « Je ne voulais pas que Passages disparaisse avec mon départ de la Manufacture, et en même temps je ne
voulais pas continuer à planer sur le lieu comme une ombre tutélaire » précise-t-il. Le festival déménage donc à Metz. C’est une place de la République vierge, nettoyée de son vilain parking, qu’investira le nouveau monde de Passages : Magic Mirror, chapiteaux, baraques avec bar et restaurant, débats, concerts et rencontres… C’est une cité-état sans drapeau, une Zone Autonome Temporaire internationale qui s’étend au cœur de la ville. « J’ai eu très peur au début : Metz n’était pas une ville avec une vie
33 théâtrale débordante, je débarquais avec des spectacles en langue étrangère, mais ça a marché tout de suite. Comme quoi les messins avaient besoin d’aventures théâtrales. » Entre un public messin curieux et un public nancéien averti et fidèle, le fondateur de Passages est persuadé que « ce sont les gens qui font les villes ». Et d’évoquer une actualité électorale « où le résultat des urnes est paradoxal par rapport à l’identité de la région » ainsi que l’image de la France à l’étranger. « Partout, la France bénéficie d’un capital sympathie immense, dont j’ai pu mesurer la valeur grâce à mes voyages. Lorsque j’arrivais en tant que directeur de théâtre français, partout, les yeux brillaient. C’est cela que nous risquons de perdre en cas de percée du Front National : cette image serait écornée, abîmée. » Tonneaux percés Malgré la baisse des budgets, nous parlons déjà de Passages 2017, de l’idée de lier le théâtre français et celui du reste du monde, de Cuba, à l’honneur de cette édition 2015 ou encore d’une Vallée de la Fensch, ancien fief de la sidérurgie lorraine forgé par des nationalités multiples, qui aurait pu constituer un écrin idéal pour Passages. Depuis les ateliers de théâtre menés avec les résidents du quartier populaire du Chemin de la Moselle à Metz, qu’il emmena voir Phèdre, cette pièce qui a inauguré son expérience du théâtre, jusqu’au partage omniprésent, vivace dans chaque recoin de festival Passages, Charles Tordjman n’a cessé de vouloir « élargir le cercle des amoureux du théâtre, car c’est le sens de mon engagement en tant que créateur et directeur de théâtre ou de festival : tenir les deux bouts de l’élastique que sont la création et le rapport au public ». Ceci pour réunir et mettre en scène, et sur scène, les hommes, faire vivre la langue, le besoin de jouer et d’exprimer, toutes choses réunies en une définition qu’il emprunte à un quidam rencontré lors d’un atelier : « l’homme est comme un tonneau percé : lorsqu’il est plein, il fuit, et ce qui fuit, c’est la langue ».
Des hommes et des lieux — Elvis Presley et Graceland Charles Tordjman met en scène Saint Elvis en 1990, adapté d’un roman de l’auteur belge Eugène Savitzkaya, qui parle « d’une mère comme une reine des abeilles, abritée et nourrie par son fils qui mangeait ses restes, les deux grossissant ensemble... une histoire incroyable, formidable ! » Le metteur en scène se rend sur place pour « retrouver le mythe Elvis », découvre la démesure de Graceland, le monte-charge qui servait à alimenter les chambres en nourriture, et croise des sosies possédés qui ne le lâcheront plus, jusque dans les représentations en France. — François Bon et les usines Daewoo Entre 1997 et 2004, Charles Tordjman mettra en scène six textes d’un auteur dont il a tout lu, appréciant « l’oralité, les thèmes : l’exclusion, l’usine, la pauvreté ». Il lui faudra des mois pour convaincre François Bon d’entamer une collaboration qui les mènera jusqu’aux usines Daewoo de Fameck, frappées par une fermeture arbitraire. Naîtra un spectacle récompensé par un Molière. « Daewoo est né d’une nécessité de concrétiser une colère, d’une aventure vécue ensemble. Mon grand regret fut que François Bon arrête d’écrire pour le théâtre après cela. »
Visuel : Daewoo
— Marcel Proust et le jardin italien Adapter l’œuvre de Proust avec Je poussais donc le temps avec l’épaule en 2001 et 2004 fut pour Charles Tordjman « l’un de [s] es plus grands bonheurs. Pour un immigré naturalisé comme [lui], c’était comme obtenir ses galons de langue française ! » Lors d’un séjour en Italie, il se voit conseiller la lecture de l’auteur d’À la recherche du temps perdu par un ami, qu’il aide à débroussailler un jardin envahi par les ronces. « On avait l’impression d’une lutte du bien contre le mal tout en parlant de l’œuvre de Proust, cette forêt de personnages, de visages, de temporalités, dans laquelle il faut plonger pour en extraire la lumière. »
34 Portrait Charles Tordjman
Showroom de Guido Gall
Escales à Passages 2015 Passages, festival de théâtre à l’Est de l’Europe et ailleurs, à Metz et en Lorraine du 7 au 16 mai www.festival-passages.fr www.compagniefabbrica.com
Le jour du grand jour d’Igor et Lily Dromesko © Fanny Gonin
Cuba
Lituanie
France
L’île est au centre de cette édition, avec trois pièces et un concert de Tony Avila. « J’ai découvert le théâtre cubain grâce à un reportage de René Solis dans Libération. Je ne connaissais pas du tout le pays, et j’ai été saisi. Un directeur de théâtre a organisé une représentation d’Antigonón en une journée : son théâtre d’avant-guerre était plein ! On est venu me chercher pour assister à une répétition de Showroom, pour un concert de Tony Avila... j’ai invité à Passages toutes les compagnies que j’ai rencontrées. »
Bonne journée ! est un opéra interprété par dix caissièreschanteuses « semblables en tous points à leurs consœurs du monde entier ». Entre jargon, chiffres, données et le son des douchettes, ce spectacle reflète le théâtre contemporain et engagé cher à Charles Tordjman. « J’ai une attirance particulière pour la Lituanie et Vilnius, une ville de théâtre très active. Passages a beaucoup compté pour un metteur en scène lituanien, Rimas Tuminas, invité à l’occasion d’une précédente édition. C’est aussi à cela qu’il faut penser lorsque l’on parle du festival, où l’accueil et la considération apportée à nos invités passent avant tout. »
À force d’aller toujours plus à l’Est, au point d’atteindre Cuba par l’autre côté, Passages boucle la boucle en proposant des spectacles français : Le jour du grand jour d’Igor et Lily Dromesko et Deux ampoules sur cinq de Johanna Korthals Altes et Isabelle Lafon. « C’est une première, ce sont des coups de cœur ! C’est aussi l’amorce d’une réflexion pour un mélange Est-Ouest, sur la question des allers-retours, avec peut-être davantage de spectacles français en 2017. » Mais aussi la Pologne : avec l’hommage consacré à Tadeusz Kantor, un tour du monde San Francisco/Tokyo/CharlevilleMézières avec le marionnettiste Basil Twist, d’autres théâtres en miniature de Chine et de Russie, le klezmer d’Oy division où résonnent le russe et le yiddish...
La culture n'a pas de prix
www.novomag.fr
36 Zut ! Culture Arts
L’AVENTURE CONTINUE PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTOS JULIAN BENINI
Arrivée le 1er décembre dernier à la tête du Centre Pompidou-Metz en provenance de la maison-mère, Emma Lavigne a été confrontée d’emblée à un imbroglio financier, aujourd’hui résolu. Un épisode qui n’a pas entamé sa volonté de faire de l’institution un lieu d’expérimentation et de croisement des disciplines artistiques... et un pôle d’attraction pour le public.
37
Le temps est toujours à l’urgence. Après plusieurs semaines durant lesquelles la validation du budget demeurait incertaine, avec 10,4 millions d’euros réunis sur les 12,5 millions nécessaires au financement de la saison, finalement obtenus, c’est avec un mois de retard sur le calendrier qu’Emma Lavigne s’applique à donner du souffle au Centre Pompidou-Metz. Elle « dort quatre heures par nuit », organise en parallèle de sa vie professionnelle son emménagement à Metz, rencontre des artistes internationaux après avoir débattu avec des responsables politiques locaux... et s’agace un peu lorsqu’on l’interroge sur un éventuel désenchantement lié à ces difficultés financières, et sur une fréquentation en baisse (de 550 000 visiteurs en 2011 à 335 000 en 2014). « L’argent ne tombe pas comme une manne céleste, le réunir fait partie d’un travail de gestion, et tout cela est déjà derrière moi, tranche-telle. Ma vision du lieu n’a pas été altérée : c’est un espace de création extraordinaire. Quant à la fréquentation, elle reste très bonne ; on recherche le qualitatif, sans faire de blockbusters tous les ans. Nous ne sommes pas une entreprise, obsédée par les chiffres. » Sensations fortes Diplômée en Histoire de l’art et de l’architecture, elle travaille à la Caisse nationale des Musées, enseigne à l’École Supérieure d’architecture de Paris-Belleville, puis devient conservatrice à la Cité de la Musique en 2000. Elle y présentera de nombreuses expositions remarquées, dont Electric Body, interrogeant la place du corps dans la musique, Marclay Replay autour du musicien, compositeur et plasticien Christian Marclay, et abordera de grandes figures du rock telles Jimi Hendrix, John Lennon ou Pink Floyd. Des projets révélateurs de son goût pour la pluridisciplinarité, dans une recherche permanente d’émotion. « À la Cité de la Musique, nous réfléchissions beaucoup à la synesthésie, au fait qu’apprécier l’art relève tout autant d’un ressenti que d’une appréciation culturelle et intellectuelle » explique Emma Lavigne. Cet « impact sensoriel » de l’art, elle l’éprouve dès ses plus jeunes années, dans les expositions, les concerts de
Photo : Roland Halbe
Stockhausen, les œuvre immersives de Jesus-Rafael Soto, ou lors d’une colonie de vacances orientée vers la pratique de la musique à laquelle participent de nombreux enfants non-voyants. « Ce fut une expérience marquante. Je me souviens m’être demandée comment ces enfants-là voyaient le monde, raconte-telle. Plus tard, j’ai aussi pris conscience que beaucoup de choses se jouent pendant l’enfance : avant neuf ans, les enfants sont comme des éponges, ils ne rationalisent pas comme les adolescents ou les adultes. » Elle espère que les nuées de scolaires croisées ce mercredi entre les niveaux du Centre Pompidou-Metz « y emmèneront leurs parents ». De Paris à Metz, voyage entre les cultures En 2008, elle intègre le Centre Pompidou en tant que conservatrice pour l’Art contemporain, poursuivant son travail de croisements entre musiques, arts visuels et arts vivants, notamment avec l’exposition Danser sa vie ou la rétrospective détonante consacrée à Pierre Huyghe. « Pour moi, une exposition relève d’une qualité d’expérience, d’une intensité proches d’un spectacle ou d’un concert, “ici et maintenant”, décrit-elle. L’art est dans les lieux propices à l’expérience multisensorielle : c’est le cas du Centre Pompidou-Metz. » Présentée comme l’étoile montante du Centre Pompidou, elle est élue à l’unanimité à la tête de l’antenne messine, succédant à Laurent Le Bon, parti au musée Picasso à Paris. La nouvelle direc-
trice évoque d’emblée des envies « de jeu, de liberté », de donner la parole aux commissaires et aux artistes, de faire de l’établissement à la fois un laboratoire et un lieu généreux que doivent s’approprier les habitants. De la difficulté de concilier exigence, ouverture, prestige, budgets limités… et besoin de fédérer pour faire fonctionner l’établissement ? « J’espère m’adresser au plus grand nombre, mais je ne cherche pas à fédérer, à trouver le plus petit dénominateur commun », insiste-t-elle. Tout comme la pluridisciplinarité est son cheval de bataille, ses projets précédents dénotent un intérêt certain pour la culture populaire, notamment en matière de musique (on pense à l’organisation des concerts de Sonic Youth et de Kraftwerk, ainsi qu’à I am a cliché, autour de l’esthétique punk). Une nouvelle donnée dans l’ADN de Pompidou-Metz ? « Je n’aime pas cloisonner culture savante et populaire, prévient-elle. Ces termes excluent les gens. Ce qui m’intéresse, ce sont les ponts entre les disciplines. On peut être aussi sensible au Velvet Underground qu’à John Cage, qui ont d’ailleurs joué ensemble : l’histoire s’est faite sans que l’on mette les choses dans des cases. » Le mouvement, c’est la vie Si la directrice souhaite faire une plus grande place au spectacle vivant et à l’art contemporain, elle réfute tout désir de rupture, et affirme s’inscrire dans la continuité d’un modèle « qui, je crois, a bien fonctionné pendant cinq ans ».
38 Arts Emma Lavigne
Les expos 2015 Commentées par Emma Lavigne
Passionnée par les notions de dialogue entre l’art et l’architecture, Emma Lavigne évoque comme une bouffée d’air frais sa récente visite de l’établissement au côté de l’artiste japonaise Kim Soya, qui perçoit la structure du bâtiment comme une cascade. « Un grand musée permet de grandes choses, car il constitue un outil extraordinaire porté par un imaginaire très fort, une idée que sous-tend son architecture », explique Emma Lavigne. Elle s’enthousiasme également de l’émergence prochaine du quartier de l’Amphithéâtre voisin ; un écrin idéal pour « l’Agora » qu’elle appelle de ses vœux, le pôle d’attraction que doit constituer le Centre Pompidou-Metz. « Celui-ci doit être un village dans lequel les gens pourront se sentir chez eux, y venir pour une exposition, un spectacle, pour profiter de la terrasse... » Le mouvement, la circulation : des notions qui conviennent parfaitement à Emma Lavigne, tandis qu’elle prépare, en parallèle de ses nouvelles fonctions, une rétrospective autour de Dominique Gonzalez-Foerster, la création du pavillon français à la Biennale de Venise avec l’artiste Céleste Boursier-Mougenot, tout en trouvant le temps de se plonger dans la vie culturelle locale... et de penser au « sublime » pour une exposition en 2016, ainsi qu’à une saison japonaise pour 2017. « Nous sommes dans un lieu où les idées et les expositions s’enchaînent ; j’ai envie d’accélérer tout cela ». Centre Pompidou-Metz 1, parvis des Droits de l’Homme www.centrepompidou-metz.fr
— Michel Leiris and co Jusqu’au 14 septembre, autour de l’ethnographe et écrivain passionné d’art et de poésie. L’occasion d’un voyage en Afrique et aux Antilles, interrogeant la mondialisation et le postcolonialisme, à travers près de 350 œuvres (Masson, Giacometti, Picasso, Bacon…). « Cette exposition pourra s’adresser aux gens à des niveaux très différents. Elle sera réussie si les visiteurs ont envie de se plonger dans les textes de cet auteur qui a fait de l’altérité un langage. »
— Warhol Underground Du 1er juillet au 23 novembre. Une exposition qui nous invite à élargir notre regard sur le travail d’Andy Warhol. « Warhol a été nourri par les scènes expérimentales de son époque, explique Emma Lavigne. Nous voulons montrer qu’il a su prendre en compte et accompagner les changements esthétiques forts des années 60. »
— Aura À partir du 28 octobre et jusqu’en février 2016. Consacrée à la télépathie, depuis Le Penseur de Rodin jusqu’aux œuvres immersives comme Liquid Crystal Environment de Gustav Metzger. « Aura mettra en évidence le fait que l’art n’est pas seulement spectaculaire, mais aussi une question d’expérience sensorielle. »
39
Tania Mouraud
Entre installation, photographie, texte, image et son, le Centre Pompidou-Metz consacre à l’artiste française Tania Mouraud sa première rétrospective d’ampleur. Elle débute avec Autodafé (1968), œuvre fondatrice et représentative de l’esprit de rupture entretenu par l’artiste : Tania Mouraud y brûle ses toiles, marquant son abandon de la peinture. Elle se tournera d’abord vers l’installation, avec ses intrigantes Chambres de méditation, espaces offerts au nouvel habitant des grands ensembles des années 70. Ses photo-textes évoquent la place de l’homme dans le cosmos, questionnent l’identité, annonçant son travail autour du mot et de la typographie, qui prendra de l’ampleur avec les lettres monumentales de City performance n°1, piratant les espaces publicitaires parisiens en 1977, ou les séries Black Power ou Wall paintings, sentences cryptiques interrogeant le spectateur. Artiste engagée, Tania Mouraud exprime au début des années 2000 une prise de conscience politique : on s’immerge dans Sightseeing, voyage filmé vers le camp du Struthof. Ad nauseam, où des mâchoires d’acier dévorent des monceaux de livres, clôture l’exposition, rappelant Autodafé. En juin, des œuvres investiront aussi les rues de Metz et neuf lieux d’exposition, prolongeant notre vision d’une artiste qui ne cesse de chercher de nouvelles images et de nouvelles formes. Tania Mouraud : une rétrospective, jusqu’au 5 octobre au Centre Pompidou-Metz
Zut ! Culture Musiques
LA VIE DE FAMILLE PAR EMMANUEL ABELA
On ne cesse de le dire, le festival Musique Action se vit comme une belle aventure. Entre les initiés, les habitués et les petits nouveaux, il reste tentant de classer tous les artistes par famille. Au jeu des 7 familles, je demande donc…
Photo : Barbara Rigon Three
40
41 Dans la famille bricolos
Dans la famille lève-tôt
Dans la famille sans-famille
Frédéric Le Junter
Barre Phillips
Marc Ribot
Avec ses bien étranges machines, Frédéric Le Junter a parcouru bien des paysages. Que ce soit en solo ou avec Ana Ban à la guitare pour Les Massifs des Fleurs, il risque de prendre encore bien des détours sonores. Avec lui, au final, c’est l’émerveillement qui l’emporte.
Hmmm, le contrebassiste Barre Phillips c’est quand même quelque chose ! En solo ou avec des pointures comme Ornette Coleman, Paul Bley, Archie Shepp, Derek Bailey ou même Leonard Bernstein, il a tracé tant de voies possibles. Là, à la direction artistique de La Vie est songe, il distribue 7 rôles entre les acteurs musiciens qui libèrent leur capacité d’improvisation. Dreamer, you know you are a dreamer…
À plus de 60 ans, le compositeur américain Marc Ribot n’a pas l’intention de gagner en sagesse. Bien au contraire ! Celui qu’on a croisé au côté de Tom Waits, Caetano Veloso, John Zorn ou Alain Bashung, continue d’explorer les possibilités de la guitare, bien au-delà des limites généralement admises. En réactivant son trio Ceramic Dogs – projet initié en 2008 avec un premier album, Party Intellectuals –, il prouve si besoin était qu’il reste un esprit ouvert sur les musiques de son temps, qu’elles soient d’inspiration blues, funk, hip-hop, voire ethnique, avec un sens de l’humour qui n’a rien à envier aux grands Beastie Boys. C’est sans doute sa manière à lui de railler notre culture patchwork, faite d’éléments fragmentés dont la cohérence reste diffuse. Et en même temps, bien au-delà de ce zapping musical un brin moqueur, il résulte une musique-collage, rythmée et jouée fort, qui s’appuie sur une immédiateté troublante à l’image de ce que proposait John Zorn dans les années 80 dans ses concerts-performances ! Il y a sans doute une réminiscence chez Marc Ribot qui raconte quelque chose de la musique d’aujourd’hui : rapide, instantanée, porteuse de sentiments éphémères mais qui finissent par s’inscrire en nous ! Allez, Marc, boude pas, on t’adopte !
Les Massifs des Fleurs 20.05 | 21h30 Salle des Fêtes de Vandœuvre En solo 21.05 | 17h Médiathèque Jules Verne de Vandœuvre ((OW-AO))#3 23.05 | 19h CCAM de Vandœuvre
Dans la famille post-atomicos
Les Mutants Maha Non, non, depuis l’expérience culte qu’il a menée au sein d’Etron Fou Leloublan – oui, ça remonte quand même ! –, on espérait qu’il nous épargnerait. Mais Guigou Chenevier n’a jamais cessé. En témoigne cet hommage surréaliste à Varèse dans un registre improvisé postatomique. Les vaches volent bas cette année, mais faites comme si vous ne les voyez pas… 09.05 | 19h Les Trinitaires à Metz
Dans la famille culbutos
1000 Postures de danse avant de se pendre Faut-il croire que les Onze danses pour chasser la migraine d’Aksak Maboul n’ont pas fait leur effet à la fin des années 70, puisque voilà le duo bassebatterie sino-suisse qui explore ces 1000 Postures de danse avant de se pendre avec la danseuse butô Annika Dind sur fond de rock expérimental. Ian Curtis, quand tu nous prends par la main… 04.05 | 19h Le Royal Royal à Nancy
19.05 | 20h30 CCAM Vandœuvre
Dans la famille distos
La compagnie Distorsions Que serait Musique Action sans la famille des distos, hein ? Là, dans le contexte scénographié de Speakers, un spectacle qui allie lumière, geste et son, on pourrait les croire contraints, mais il n’en est rien : la création reste libérée, et la musique qui en résulte est ponctuée de vraies fulgurances soniques. 20.05 | 20h30 CCAM Vandœuvre
Dans la famille lettros
Olivia Grandville L’aurait-on oublié qu’elle nous le rappelle sans détours : le lettrisme est « la dernière des avant-gardes ». Culottée – on l’espère ! –, l’amie Olivia Grandville ! C’est faire fi de plein de choses, non ? Quoi qu’il en soit, quand on la voit ainsi adapter Isidore Isou pour la compagnie Spirale de Caroline sous la forme du Cabaret Discrépant – le truc « hypergraphique et superpolémique », tu vois –, on est presque tentés de la croire. Allez, Olivia, on est avec toi ! 22.05 + 24.05 | 17h CCAM Vandœuvre
24.05 |21h Salle des Fêtes de Vandœuvre
Musique Action du 4 au 25 mai à Vandœuvre-lès-Nancy, Nancy et Metz www.centremalraux.com
42 Zut ! Culture Musiques
DANSE COMME TU ES PAR EMMANUEL ABELA
On se souvient de la comptine « Mon papa ne veut pas que je danse la polka ». Luce, elle, veut la danser, la polka. Toute crue, et même toute nue. Et où mieux la danser qu’à Nancy ? Clippée par le duo nancéien The Cauboyz, elle la danse devant nous, dans les rues et les boutiques de la ville. On est bien tenté de la rejoindre.
43
Le clip a fait son apparition sur la toile il y a quelques semaines, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il circule, et crée même l’addiction. Polka est le premier extrait de l’album Chaud de Luce qui, elle aime le rappeler comme si elle cherchait à s’en dédouaner, est sortie d’un « radio crochet ». Franchement, qui n’a pas regardé la Nouvelle Star en 2010, saison qui avait révélé cet attachant petit bout de femme dans des interprétations plutôt habitées de Piaf, Brel et Katerine ? Le clip la montre en train de danser dans des lieux, certains rapidement reconnaissables, de Nancy et des environs. On les doit à un duo nancéien, The Cauboyz, Philippe Tytgat et Bertrand Jamot qui ne se qualifient pas eux-mêmes de vidéastes, mais respectivement de graphiste et photographe. Luce se souvient les avoir rencontrés à une soirée chez Tôt ou Tard, son nouveau label, et de les avoir trouvés très « sympas » d’emblée. On lui a rappelé qu’ils avaient réalisé le clip des Amants Parallèles de Bertrand Delerm, un très joli petit film qui sort de l’univers convenu des clips vidéos. Sa seule condition à elle : danser. Une « évidence » pour Bertrand Jamot. « Il n’était pas nécessaire de réfléchir bien longtemps. Cette danse, elle l’exécute seule dans la chanson ; nous voulions donc la faire danser seule. » Il s’agissait ensuite de repérer des lieux. Dans des délais très serrés – un mois et demi entre la pré-production et la livraison du clip, et 4 jours de tournage –, les choix se sont portés sur une vingtaine d’endroits à Nancy et dans le coin. « Nous avons opté pour des lieux évidents et d’autres qui le sont moins, avec une constante : Luce arrive soit un peu vite soit un peu tard. On alterne les endroits où l’on peut danser et d'autres où elle n’a pas grand chose à faire, des endroits où l’on ne danse pas forcément. » On suppose des lieux auxquels ils sont attachés, mais Bertrand hésite, puis sourit : « Je vais vous décevoir. Les critères portaient plus sur la signification par rapport à la chanson ou sur l’esthétique. Le but était avant tout de servir l’histoire. » Il admet à demi-mots que certains leur sont très familiers, notamment une épicerie, une boutique, etc. « Des lieux qui rappellent le quotidien. » Mais Bertrand se défend d’avoir voulu faire un clip nancéien, avec des plans de lieux immédiatement reconnaissables. On est loin de la carte postale,
même si la magnifique Salle Poirel ou l’Auditorium de la Pépinière parlent au plus grand nombre. « Nous ne les avions pas encore utilisés dans un clip et là, ça nous offrait une belle opportunité ! » De même pour Dombasle-sur-Meurthe, la petite ville où Philippe Tytgat a grandi. Luce, elle, n’était jamais venue à Nancy. En partant avec les deux Cauboyz, c’était la meilleure manière de découvrir la ville. Le dispositif très réduit renvoyait à l’approche presque minimale de l’enregistrement du disque avec Mathieu Boogaerts : une économie de moyens, non pas par défaut, mais dans un bel élan créatif. « Sur scène, je découvre qu’à deux dans un dispositif guitare-voix, on peut faire aussi bien que sur un plateau de télé avec 300 lumières et un grand nombre de caméras. Partir avec eux dans la ville, c’était pareil ! » Ce dispositif permettait une belle spontanéité. Bertrand Jamot le confirme : « Notre manière de travailler est assez singulière : on part avec un appareil photo qui filme, sans lumière additionnelle. Tout notre matériel tient dans un sac à dos, et quand on arrive dans un endroit on peut se placer, se déplacer en fonction de la lumière et du décor. Nous avions repéré les lieux, mais ça n’est qu’une fois sur site
qu’on a décidé du cadre. » On reconnaît une manière de faire qui renvoie au lointain modèle de ces fameuses images de D.A. Pennebaker où l’on voit Bob Dylan faire tomber des feuilles contenant les paroles de Subterranean Homesick Blues. Là, même si les mots ont leur importance, c’est bien la danse qui est au cœur du dispositif. Une danse esquissée, non chorégraphiée, qui marque une certaine fragilité. « Je bouge avec mon corps à moi, avec mes fesses, avec mes bras, avec mon mètre 70, avec mon poids. » Elle se sent tellement elle dans le clip qu’elle nous avoue « y retrouver autant Lucie [son vrai nom, Lucie Brunet, ndlr] que Luce. C’est l’un des premiers clips où vraiment je me sens peut-être un peu plus les deux. » Dans ces pas assurés ou plus hésitants, selon les plans, on la voit s’approprier son propre corps. « Complètement ! Dans Polka, je danse comme je suis. » Luce, Chaud, Tôt ou Tard The Cauboyz
44
Neue Vague Raus Alliant un système de navigation ultra fluide à un design minimal, l’application Raus permet de consulter le meilleur des événements culturels de la région. Feuilleter virtuellement le tout dernier programme des Trinitaires ou prendre le temps de décortiquer celui du Musée d’Art moderne de Luxembourg : Raus vous invite à sortir mieux. Réalisée par l’agence luxembourgeoise Bunker Palace, l’appli-agenda organise quotidiennement les événements proposés avec une simplicité extrême, par lieu et par catégorie. Petit plus pour les addicts du mot-dièse et de la photo instantanée, c’est en reprenant vos instagrams et en les filtrant par #hashtag que Raus vous fait revenir sur les événements passés ! Raus, neue must-have? (A.G.) Application disponible sur iPhone, iPad et Androïd www.rausraus.com
om
ag e
m
SU B N° LI 10 ME
à
el
da ni
rc
da
de le ~ l’ sau an t ~ ge
H
bl
ime
à lire ailleurs LL
AI
Me ss
ier
ag
EU
ieu
att h
D e el r ta a
ulm
Ab d
ler
j moe pe n ux hi éc st r oi ire re i It de inéra Ka ir bo e d ul ’u à M n je ulh un Be dé ou e A arb riq ali se fgh oz ue an Me k F , aiz ich Fré
RS
ts
2 ap u fu En 001- po tr ti tre 20 r es li Mic t he tie 05 t lC oll ée nu é ns et s i M
des livres sublimes
su
46
Photos Sven Becker
Neue Vague
Rotonde 1 2007 : Luxembourg est Capitale Européenne de la Culture. Les Rotondes, deux édifices circulaires de 52 mètres de diamètre, servant jadis à réparer des locomotives à vapeur, deviennent pour l’occasion LE spot ultime pour les amateurs de musiques électroniques et d’art contemporain. Le succès est tel que le projet est pérennisé dans d’anciens ateliers, qui deviennent alors le Carré Rotondes. 2015 : après travaux, l’un des édifices est prêt à être réinvesti, avec ce qui fait la force et la renommée du projet : diffusion
et production de spectacles vivants, musiques actuelles, jeune public, et arts visuels. Dans ces Rotondes, déjà classées Monuments Nationaux, on trouvera une salle d’expo, un café/club, une container city mais surtout une sublime salle qui hébergera tout un programme inaugural, avec notamment le musicienperformeur et génie bidouilleur Dan Deacon ! (A.G.) Inauguration de la Rotonde 1 les 13 et 14 juin à Luxembourg www.rotondes.lu
EN MAI-JUIN
mu si que a cti on
ON VA MOUILLER NOS MAILLOTS À LA BAM & AUX TRINITAIRES
20, bld d’Alsace 57 070 Metz-Borny 03 87 39 34 60
12, rue des Trinitaires 57 000 Metz 03 87 20 03 03
MAI 2 6
9
Flying Orkestar Trinitaires [EAST BLOCK PARTY] BAM
Thiefs Gaël Faye & Edgar Sekloka Mike Ladd Aaron Sparks
La Face Cachée Trinit. × Musique Action
11 Music Tech Metz Trinit. 13 17 Testament BAM Evile + Deficiency
PRAAG \ MUTANTS MAHA \ HOBOKEN DIVISION \ LAURENT CHARLES \ RAW DEATH \ 1000 POSTURES DE DANSE \ MATHIEU CHAMAGNE \ MARIE MARFAING \ JUDITH DEPAULE \ ENSEMBLE NOMOS \ LA VOIX DE SON MAÎTRE \ ((OW-AO))#3 \ BARRE PHILLIPS \ QUINTETTE GUSTATORI \ ROSETTE \ MARC RIBOT \ JEAN-CHRISTOPHE CAMPS \ HERVÉ BIROLINI \ CIE ROLAND FURIEUX \ TRIO BRUCH \ CHAIR \ OLIVER LAKE \ LES MASSIFS DE FLEURS \ AZÉOTROPES \ OLIVIA GRANDVILLE \ HEIDI BROUZENG \ ÉMILIE WEBER \ VÉRONIQUE MOUGIN \ ENSEMBLE ULTIM’ASONATA \ KRUPUK \ ENSEMBLE XXI.N \ EPO \ TIMEART ENSEMBLE \ JEAN-LÉON PALLANDRE \ ...
www.musiqueaction.com LICENCES : 540-249/250/251 ‒ DESIGN GRAPHIQUE : STUDIO PUNKAT PHOTO : ERIC ISSELEE / SHUTTERSTOCK.COM
22 Magma BAM Richard Pinhas
23 [Soirée Puissance] Trinit. Rochenoire Joss Moog Pierre Moritz Aurus Squad 27 Moon Duo Trinitaires Wand 28 [Tremplin Rock Soundrise] Watchdogs Trinitaires Kissamile + Thel Snap Border Fred & The Living Deads 29 Kyo BAM 30 Tremplin Zikamine Trinit.
JUIN 4
The Soft Moon Trinitaires Phase Fatale Luxuriant DJ Crew
5
Elvis Perkins Trinitaires
6
Jay-Jay Johanson BAM
9
Blues Pills BAM
10 RHRR Trinitaires Peter Orins Solo 11 Inner Wolves Trinitaires My Only Scenery 100%chevalier
13 [Klanch #1] Trinitaires Dirty Red Shirts REG Shizuka 14 Fawzy Al-Aiedy BAM Noces-Bayna 19 Dr Geo Trinitaires Mount Stealth Binary & Dislexic Kuston Beater DET90
www.trinitaires-bam.fr
BAM : 1-1076971 2-1024929 3-10243930
04.05.2015 — 25.05.2015
TRINITAIRES : 1-1055455 2-1024929 3-10243930
FESTIVAL
48 Zut ! Culture Instant Flash
La voix de la raison
Selah Sue PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTO ARNO PAUL
On rembobine : Selah Sue se tient sur la petite scène du Magic Mirrors, à côté du chapiteau géant dévolu aux têtes d’affiche de Nancy Jazz Pulsations. C’était il y a cinq ans. À peine sortie de l’adolescence, elle joue, seule avec sa guitare, les compositions issues de son premier EP, Black part love. Elle pose aussi devant l’objectif d’Arno Paul, comme en ce jour pluvieux d’octobre 2014, juste avant de monter cette fois sur la grande scène du festival où elle présentera quelques titres de son dernier album, Reason. « Beaucoup de choses ont changé, la musique est devenue mon métier, j’ai mûri et me suis structurée, je suis devenue plus raisonnable et rationnelle, d’où le titre de mon nouvel album, explique-t-elle. Mais ce genre de choses ne chasse pas définitivement de l’esprit les temps difficiles : ils font partie de ma personnalité, mes émotions continuent à faire le grand huit, et je dois composer avec elles. » Sur Reason, Selah Sue se pose en diva électro-soul, une sorte de version gold d’elle-même. Elle enregistre en partie à Los Angeles, avec des producteurs de renom tels que Robin Hannibal (Kendrick Lamar), Ludwig Goränsson ou le Jamaïcain Troy Taylor (Whitney Houston, Aretha Franklin). « Être bien entourée m’a aidée,
on m’a offert un cadre et un espace pour travailler, notamment à Los Angeles, raconte-t-elle. Moi qui ne suis pas très sociable, j’ai pu me rendre compte à quel point ces rencontres ont été importantes pour ma musique, et pour moi. » D’ingénue à ingénieuse, la native de Louvain patine sa musique où le ragga-soul un peu mutant et bricolé de ses débuts ne revient que par échos, comme des réminiscences. Dans la spiritualité et les « bonnes vibrations », elle recherche « la lumière » au milieu de ses démons toujours présents, tout en se forgeant, à 25 ans, une armure musicale afin de poursuivre sa carrière dans la lignée de ses modèles Erykah Badu, M.I.A ou Lauryn Hill. Propos recueillis le 16 octobre, à l’occasion du concert au festival Nancy Jazz Pulsations Reason, Because music
50 Zut ! Culture Instant Flash
Infidèle
Sophie Alour PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTO ARNO PAUL
Elle a envie de tout, depuis toujours, et ne compte pas s’arrêter là. La saxophoniste Sophie Alour a appris le jazz en autodidacte, rejoignant en 2000, à 25 ans, le Vintage orchestra, qui réunissait la fine fleur de sa génération, avant de livrer des albums personnels toujours frappés du sceau de ses envies changeantes : du free jazz d’Opus 3 après Uncaged pendant sa période Radiohead, elle a réalisé son « manifeste » avec La Géographie des rêves, l’album d’un esprit libre, avant de livrer l’an dernier Shaker, hommage au funk des 60’s marqué par les folies de l’orgue Hammond. Et maintenant ? « Je vais revenir à mon projet précédent... En fait non, il y en avait déjà deux autres en cours, mais je vais peut-être encore chan-
ger. J’avoue, je suis un peu perdue, mais j’aime ça ! » C’est ainsi que Sophie Alour fait son chemin, avec une approche ouverte, ludique et décomplexée du jazz, dont on savoure l’énergie sur la scène de la Manufacture, même si certains puristes à l’esprit chagrin clameront à l’entracte qu’il y a « trop de notes » dans sa musique. « Je peux vraiment faire des infidélités au jazz, déclaret-elle. C’est là que je mesure l’amour que j’ai pour lui : je le teste, il me teste... Un jour, je peux jurer fidélité à Radiohead, et le lendemain ce sera Art Tatum. » Plus jeune, elle a d’abord adoré Miles Davis avant de s’en détourner... puis est venu John Coltrane, avec qui c’est devenu « très compliqué » même si elle le redécouvre
encore avec plaisir. « Je suis toujours un peu perplexe à propos de mes sentiments en termes de jazz et de musique en général, mais je pense que c’est bénéfique, analyse-t-elle. J’essaye toujours d’aborder la musique avec une certaine fraîcheur, mais ce n’est pas simple, contrairement à ce qu’on pourrait penser : c’est l’objet d’une recherche permanente. » Propos recueillis le 26 février au Théâtre de la Manufacture à Nancy, dans le cadre du Manu Jazz Club, organisé en partenariat avec Nancy Jazz Pulsations Shaker, Naïve
51
Messe pour le temps passé
Forever Pavot PAR IRIS AUBRY PHOTO JULIAN BENINI
Chassez le naturel, il revient au galop. Emile Sornin, 29 ans, trace depuis quelques années un chemin curieux. Entre ses lubies et une audace aiguisée, la fibre de son alias à la dégaine yéyé, Forever Pavot, est avant tout un parti pris : faire comme il l’entend. « J’écoute tellement de choses que je propose en fait ce que j’ai dans ma tête, je joue la musique que j’aimerais entendre. » Balloté entre une carrière de réalisateur – il a entre autre clippé pour Disclosure et Cut Copy – et le studio de ses amis d’Aquaserge, c’est vers les bandes originales de l’Italie de Sergio Leone et une sunshine-pop cuvée sixties que l’incroyable mercenaire de l’intemporel bascule. Sa recette ? Mêler les clins d’œil
à Pierre Henry, Robert Wyatt, Todd Terje et la bossa nova… Ce n’est pas donné à tout le monde. C’est donc bien hors des sentiers battus que le Rochelais, expatrié à Paris, pose sur le papier et des mètres de bandes magnétiques le postulat suivant : Forever Pavot se construira au gré des frasques de son créateur. Son fil conducteur ? Une incohérence ringarde au service de l’intégrité d’un projet sans pareil. Ce rétro-futuriste cultive, à coups de claviers analogiques, orgues et autre clavinette, une pop vitaminée par les fantômes errant dans ses bacs à disques. « J’en suis venu à faire cette musique parce que je l’entendais dans des choses assez obscures dont je m’influence beaucoup. Il y a un côté sacré à dire que tu es le seul à écouter le
sillon d’un disque », dit-il. Rhapsode, son premier album sorti en novembre dernier, signe lui les prémices d’une « pop-cinématique », perdue entre un Gainsbourg insatiablement épris de Melody et pourquoi pas, nous confie-t-il, « une Lady Gaga qui se mettrait au Black Metal ». Propos recueillis le 9 avril à l’occasion du concert aux Trinitaires à Metz Rhapsode, Born Bad Records
52 SÉLECTIONS culture
MUSIQUES
Whiskey ? C’était en 1997. L’homme singeait l’assurance et la grandiloquence sur So tell the girl that I’m back in town, de sa voix grave et un peu fausse que l’on trouvait changeante sur les autres titres de son célèbre album Whiskey. Depuis, évidemment, les choses ont changé. Presque 10 ans ont passé et la musique de Jay-Jay Johanson s’est affinée, gagnant du même coup en émotion ; sa voix s’est ouverte, passant des graves aux aigus avec une facilité déconcertante. Si les inspirations sont les mêmes, croisant le jazz, le trip-hop et la pop, et si la mélancolie reste son gagne-pain, avec son dernier album Cockroach le Suédois s’est recentré sur le jazz, apportant un soin particulier aux rythmiques et aux couches successives qui encouragent l’écoute profonde. Lui, plus assuré, toujours plus dandy, cette fois le verre de whisky à la main, gravite avec légèreté et suscite toujours la même fascination. À voir en live, absolument. (C.B.) Jay-Jay Johanson, le 6 juin à la BAM à Metz www.trinitaires-bam.fr Photo : Christophe Urbain
53
DANSE
Le rythme dans la peau
EXPOSITION
Fluide vital Des sculptures monumentales, figures masculines empruntant à des univers fantasmagoriques, faites de matériaux hétéroclites, des structures architecturales enfermées dans un écrin de plexiglas : les œuvres du Canadien David Altmejd nous saisissent. Quand les premières sculptures provoquent des visions organiques à la fois fascinantes et repoussantes, rappelant les séries Z américaines des années 80, les structures en plexiglas se répondent, font circuler le sens et invitent à se projeter dans l’infini. Dans cet étrange univers, les pulsions s’entrechoquent, invitées par la vie que l’on devine… (E.A.) Flux, exposition de David Altmejd, jusqu’au 31 mai au Mudam Luxembourg www.mudam.lu Photo : Remi Villagi
EXPOSITION
Animal ! Jamais en manque d’idées pour établir des connivences entre l’imagerie populaire et l’image d’aujourd’hui, le Musée de l’image expose deux hommes passionnés par l’animal : Benjamin Rabier, illustrateur des XIXe et XXe siècles, connu pour la création de La vache qui rit, et Charles Fréger, photographe qui a fait le tour de l’Europe à la recherche d’hommes déguisés en animaux. Le premier, injustement méconnu, a inspiré Hergé avec son personnage Tintin Lutin et a même doublé Walt Disney. Sa signature ? Donner vie aux animaux en leur prêtant des caractères humains. Tout l’inverse de Charles Fréger, qui présente des hommesanimaux perpétuant des traditions européennes ancestrales et oubliées. Une exposition pour réveiller le tigre qui est en vous ? (C.B.) L’esprit des bêtes, du 29 mai au 1er novembre au Musée de l’image à Épinal www.museedelimage.fr Visuel : Charles Fréger, Perchten, Autriche, série Wilder Mann
Les soirées Livexperience, initiées par le Ballet de Lorraine, proposent de découvrir trois pièces et trois univers. Dans leur dernière production, Cecilia Bengolea et François Chaignaud s’engouffrent au plus profond du labyrinthe mélodique d’Another Look at Harmony composé par Philip Glass. Méandres et enchevêtrements font également partie des recherches chorégraphies de William Forsythe. Duo fait son entrée au répertoire du ballet du CCN – Ballet de Lorraine accompagnée par la musique de Thom Willems. Aiguilles d’une horloge détraquée, deux danseurs tournoient dans le clair-obscur d’un espace scénique restreint, revenant sans cesse aux origines de leurs mouvements. Enfin, la musique de Jean-Sébastien Bach inspire à Forsythe une pièce « suspendue ». La temporalité déconstruite de son iconique pièce Steptext engage les performeurs dans une quête qui semble inachevable. (C.T.) Livexperience, les 12, 13 et 14 mai à l’Opéra national de Lorraine à Nancy www.ballet-de-lorraine.eu Photo : Laurent Philippe
54
FESTIVAL
Hip-hop never stops EXPOSITION
Créativité affichée La galerie Poirel placarde à tout va, en l’occurrence près de 450 affiches de la collection du graphiste Vincent Perrottet, ainsi qu’une série d’objets d’édition. Une sélection d’œuvres d’art graphique réalisées depuis le début des années 80 par une centaine d’artistes français, britanniques, américains, japonais, allemands, polonais… De l’espace public aux cimaises des galeries, l’exposition « Regarder, une collection graphique d’art contemporain » met en évidence le foisonnement des formes et des couleurs, les écritures singulières et novatrices d’un graphisme en dialogue constant avec la culture populaire et les mouvements artistiques. Des conférences, visites, ateliers et stages artistiques viennent encore soutenir cette idée. (B.B.) Regarder, une collection graphique d’art contemporain, du 10 avril au 6 septembre à la galerie Poirel à Nancy www.poirel.nancy.fr Visuel : Mathias Schweizer
La East block party, consacrée à la culture hip-hop, alterne petites formes et grandes claques : entre les moments Streetlife, le street-art éclairé de Light painting et des DJs sets à travers la ville, plusieurs créations mettront en évidence le dynamisme d’une culture qui a envahi les espaces et les esprits des expérimentateurs du monde entier. Les créations chorégraphiques proposées, Pixel et Barbe-neige, sont déjà victimes de leur succès et sold out. On pourra se rabattre sur le show format géant proposé à la Boîte à Musiques : Up rooted/Re rooted est une ode au mélange des genres, une preuve du prolongement du jazz vers le hip-hop, de la cohabitation des acoustiques et des électriques, autour du trio de jazz Thiefs avec les rappeurs Gaël Faye et Edgar Sekloka, le pianiste Aaron Sparks et le spoken-word du grand Mike Ladd. (B.B.) East block party, du 6 au 10 mai à l’Arsenal et partout à Metz www.arsenal-metz.fr Photo : Gael Faye & Edgar Sekloka par MarOne
FESTIVAL
Un peu de fantasy ? On connaît évidemment Épinal pour les images de l’illustrateur Jean-Charles Pellerin, qui ont fait sa gloire. Mais depuis 2002, la ville se consacre avec le festival Imaginales à une autre « imagerie » populaire, liée cette fois à la littérature fantastique. Cette année, les nombreuses animations développées partout dans la ville tourneront autour du thème Mutation(s) : héros qui se transforment, animaux-héros, nouvelles technologies ou encore corps mutants traverseront les cafés littéraires et tables-rondes autant que les expositions. Une centaine d’invités seront présents avec une attention toute particulière donnée au Royaume-Uni, terre rêvée du fantastique – Christopher Priest, père du Prestige adapté au cinéma par Christopher Nolan, sera notamment présent. À la BMI, les fans pourront par ailleurs visiter une exposition consacrée au dessinateur François Bourgeon, crayon du Cycle de Cyann imaginé avec Claude Lacroix. Des prix, des surprises et surtout, d’autres mondes ! (C.B.) Imaginales, du 28 au 31 mai à Épinal www.imaginales.fr Bourgeon/Lacroix, Le cycle de Cyann, Les Aubes douces d’Aldalarann, éditions Delcourt
Cuisine &
Retrouvez bientôt notre espace
Photo : Birgitta Wolfang Drejer pour Fermob
Les beaux jours arrivent... pensez à Fermob
16, Quai des Bons Enfants 88000 Epinal
03 29 64 27 82 etatdesprit.88@or
16, Quai des Bons enfants | 88000 Epinal | 03 29 64 27 82 etatdesprit.88@orange.fr État d’Esprit Epinal
du 28 au 31 mai 2015
Mutation(s) EPINAL
Hôtel DE LA
CATHÉDRALE
25, place de Chambre 57000 METZ Tél. : 03 87 75 00 02 Fax : 03 87 75 40 75
Communication Ville d’Épinal - Illustration : Grégory Delaunay
PARC DU COURS
www.imaginales.fr
56
THÉÂTRE
Princesse dépoussiérée THÉÂTRE FESTIVAL
Get Up D’année en année, le festival Like a Jazz Machine renforce une bien jolie programmation qui fait le lien entre les grandes figures du jazz et les petits nouveaux. Quelques temps forts de cette nouvelle édition : la présence du clarinettiste Michel Portal bien sûr, avec Vincent Peirani à l’accordéon et Emile Parisien au saxo soprano, trio qui ré-invente le bal musette et le folklore populaire ; le projet Wasteland d’Antoine Berjeaut avec le slammeur Mike Ladd ; l’éternel Rabih Abou-Kalil qui confronte à nouveau son oud, le luth traditionnel arabe, à des instruments occidentaux ; ou encore Maceo Parker qui vient clôturer une édition colorée et groovy. L’ancien saxophoniste de James Brown – petit clin d’œil au nom du festival ! –, George Clinton ou Bootsy Collins mettra le feu au dancefloor. Une manière de signifier si besoin était que le jazz s’adresse autant à l’esprit qu’au corps. (E.A.) Like a jazz machine, festival du 14 au 17 mai au centre culturel Opderschmelz, à Dudelange (Luxembourg) www.jazzmachine.lu Photo : Maceo Parker © Tino
Les visages d’une icône Avec Elvis (Polyptyque), l’homme dont l’image est la plus diffusée dans le monde après celle du Christ se voit accorder une nouvelle épitaphe par l’auteur et co-metteur en scène Emmanuel Darley. Du fils à sa maman à Elvis the Pelvis, l’auteur d’Un mardi à Monoprix explore la légende, des paillettes à l’envers du décor, où les illusions distillées par le mythe s’opposent à l’existence recluse d’un garçon dont le premier succès s’intitulera That’s all right (Mama). Matière romanesque et dramaturgique inépuisable, la figure d’Elvis Presley est développée sur scène en s’inspirant des polyptyques, peintures religieuses à multiples facettes, où les points de vue se font face et se répondent. (B.B.) Elvis (Polyptyque), du 19 au 22 mai au Théâtre de la Manufacture à Nancy www.theatre-manufacture.fr
Loin de la version de Disney, le Cendrillon de Joël Pommerat a séduit à l’unanimité presse et public lors de sa création en 2011. Après avoir adapté Pinocchio et Le Petit Chaperon rouge, l’écrivain-metteur en scène voit là l’occasion de s’approprier une histoire à la morale un peu vieillotte. Cendrillon s’appelle Sandra et a fait une promesse à sa mère mourante : penser à elle toutes les cinq minutes sous peine que ses derniers souvenirs d’elle disparaissent. Se détachant des images féériques trop surfaites, Pommerat s’attarde sur cette relation à peine mentionnée dans le conte de Perrault. Grâce à une langue simplifiée, la pièce s’adresse à tous les âges et spectateurs. Mention spéciale aux éclairages et projections d’Éric Soyer : l’atmosphère ténébreuse rehaussée de quelques teintes bleutées participe de la simplicité souhaitée par Pommerat. Un merveilleux temps fort théâtral à ne pas manquer. (C.T.) Cendrillon, les 2, 3 et 5 juin au NEST à Thionville www.nest-theatre.fr Photo : Cici Olsson
57
ÉVÉNEMENT
Call me America L’an passé, Saint-Dié nous avait régalé d’une Nuit des musées autour de Le Corbusier, avec visite de l’usine Duval et inauguration de l’aile du musée Pierre Noël consacrée à l’architecte et artiste qui avait failli reconstruire la ville incendiée pendant la 2e guerre mondiale. Cette fois, la Nuit met l’accent sur un autre épisode de l’histoire de la ville, celui qui l’a sans doute rendue le plus célèbre : en 1507, les savants du Collège Vosgien réunis à Saint-Dié donnent au nouveau continent, pour la première fois distinct de l’Asie sur une carte, le nom d’America, en hommage au navigateur florentin Amerigo Vespucci. Pour rappeler ce glorieux passé, la ville et le Musée font coïncider la Nuit des musées avec le tournage du prochain clip du groupe de hip hop américain Système Die (sic), pour le single Godmother (sic sic). Un clip participatif pour lequel on recherche 1507 figurants, qui pourront ainsi clamer haut et fort leur fierté d’habiter la marraine de l’Amérique ! (S.D.) Nuit des musées, le 16 mai au musée Pierre Noël www.saint-die.eu
FESTIVAL
De belles perspectives Festival Perspectives, du 21 au 30 mai à Sarrebruck et en Moselle www.festival-perspectives.de D’après une histoire vraie, chorégraphie Christian Rizzo © Marc Domage
Théâtre, danse, cirque, musique… Le festival de théâtre franco-allemand Perspectives se déploie à nouveau entre Sarrebruck et Moselle et réunit le meilleur de la création scénique. On décoche notre agenda et on coche quelques dates immanquables. D’après une histoire vraie le 30 mai : le chorégraphe Christian Rizzo revisite les danses traditionnelles méditerranéennes avec une pièce 100% masculine tout en vitalité et en douceur. Paradiso les 27 et 28 mai : le public français découvre le théâtre de masque sans paroles de la Familie Flöz, à travers ce polar alpin tendre et burlesque. Le Bourgeois gentilhomme les 26 et 27 mai : Denis Podalydès met en scène ce ballet-opéra de Molière, mis en musique par Lully et en danse, dans cette proposition, par la sublime Kaori Ito. Children of Nowhere le 29 mai : on avait adoré Ghost Road de Fabrice Murgia, road-trip théâtro-musico-documentaire sur ces Américains qui ont choisi de vivre au milieu de nulle part, on se réjouit d’en voir le 2e volet. Et on se réjouit de Perspectives tout court, en fait ! (S.D.)
Olivier Roller Regards sur 20 ans de portraits
Visage mis à nu
Disponible en librairie 49€
200 portraits | 300 pages Avec la participation de Rodolphe Burger, Jean-Claude Brisseau, Daniel Cohn-Bendit, Christophe Donner, Clara Dupont-Monod, Mike Hodges, Julia Kerninon, André S. Labarthe, Jean-Luc Nancy, Nathalie Quintane…
shop.zut-magazine.com www.chicmedias.com
P R É-P R O D U C T I O N
|
PRISES DE VUES
|
PHOTO
|
POST-PRODUCTION
— 03 90 20 59 59 —
W W W. P R E V I E W-T M . F R
|
VIDÉO NUMÉRIQUE
Cahier tendances
Visuel Myriam Commot-Delon & Alexis Delon / Preview Maison en verre, Râder à la Galerie Fou du Roi.
62
Veste en cuir et soie, jupe-short et dĂŠbardeur Rick Owens. Lunettes de soleil Fendi x Thierry Lasry. Sandales Ă talons bois et cuir Saint Laurent Paris. Bague en or rose et brillants, collection Pois moi Roberto Coin.
63
mademoiselle Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon
Maillot de bain une pièce Rachel Pappo. Pendentif en or jaune, brillant et pietersite sur cordon Eric Humbert. Sandales à talons bois et cuir Saint Laurent Paris.
Trench bicolore Moschino chez Évidence. Sandales en daim Stuart Weitzman. À droite : robe Telima en viscose et coton Isabel Marant. Bracelet en métal or Balenciaga. Lunettes de soleil Daria Isabel Marant x Oliver Peoples. Posé sur la chaise, petit sac seau en cuir Emmanuelle Saint Laurent Paris.
65
66
67
Veste Margaux en lurex argenté Maje aux Galeries Lafayette Metz et au Printemps Metz et Nancy. Pendentif en or rose et diamant poire, collection 360°, La brune et la blonde. Porté en collier, élément décoratif La Villa 1901.
68
Top Livier en macramé de coton et jupe Jonquille en dentelle de coton ajourée Maje aux Galeries Lafayette Metz et au Printemps Metz et Nancy. Sabots en bois et cuir Prada. Joncs en argent en or et charm en argent, verre et zircons, bracelet Essence Collection en argent et fermoir or, charmes Intuition, Créativité et Espoir, le tout Pandora.
Top en coton perforĂŠ Isabel Marant. Short en jacquard de coton Iro. Bracelet or rose et brillants, collection Pois moi Roberto Coin.
70
Maillot de bain deux-pièces Anna Club by La Perla. Sandales en daim Love Fringe Stuart Weitzman. Pendentif en or rose et diamant poire, collection 360° La brune et la blonde et bracelet et bague en or rose et brillants, collection Pois moi Roberto Coin. Coussins et courtepointes en velours Caravane à La Villa 1901.
71
Mannequin Hélène M / Up Models www.upmodels.fr Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics aux Galeries Lafayette www.maccosmetics.fr Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistant Anthony Gaborit Mobilier et accessoires déco Concept Store et maison d’hôtes La Villa 1901 63, avenue du Général Leclerc à Nancy www.lavilla1901.fr
73
Manteau ceinturé de cuir en tissu jacquard pailleté et blouse à manches courtes en coton lurex, les deux Manila Grace. Jean Harem Fendi. Sabots en bois et cuir Prada – Lunettes Fendi. Joncs en argent et or et charm en or, argent, verre et zircons, bracelet Essence Collection, le tout Pandora.
74 Zut ! Tendances § Orbite
Les détails qui tuent PAR MYRIAM COMMOT-DELON & ADÈLE SAGAN
Des nouveautés P/É 2015 qui nous mettent en émoi.
L’objectif du printemps : s’habiller de la dernière collection de Guillaume Henry chez Carven. Dernier souffle de fraîcheur insufflé par le créateur. Chez Ted 20, rue Serpenoise à Metz www.ted-metz.com
Les codes / Guillaume Henry revisite un look printanier tendance sport chic avec détails modernes. Une attitude enfant modèle remise au goût du jour. Les détails / La dentelle d’un simple t-shirt se superpose à un top cropped en coton imprimé de pied coq, et les imprimés se la jouent arty : une allure nerveuse mais toujours féminine.
75
Juste, affutée et abordable, la capsule Marius et Léonie x Version Originale aux Galeries Lafayette. Galeries Lafayette 4, rue Winston Churchill à Metz www.galerieslafayette.com
Les codes / Léonie Hostettler et Marius Borgeaud – jeune duo qui a fait ses armes chez Nina Ricci auprès d’Olivier Theyskens – nous livrent une garde-robe moderne, un brin délurée. Les détails / Les franges fouettent le dos d’un perfecto, la saharienne perd ses manches (amovibles).
76 Zut ! Tendances § Flash Mood
Up to date PAR MYRIAM COMMOT-DELON
Une renaissance luxuriante et monomaniaque
Volutes On part en voyage olfactif avec les Encens Rares de Ladurée Beauté, fabriqués selon des méthodes japonaises ancestrales. On se purifie l’esprit. Où ? Chez Bergam 5, rue d’Amerval à Nancy www.bergamconceptstore.blogspot.fr
Botanique Rétro et fleurie, la collection de vaisselle Bloomingville donne des envies de déjeuner sur l’herbe. Impossible de sortir de table. Où ? Au Vélo Rose - 28, rue Taison à Metz www.velo-rose.fr
Motif
Collab
Musée
Flora, une réinterprétation de l’imprimé emblématique de Gucci par l’artiste Kris Knight. Le + ? Des fleurs inédites, nocturnes et symboliques. Tendance et de saison.
Hyères, le sac seau imprimé en coton de Faustine Paris et Valentine Gauthier. Le + ? Porquerolles et Régate, deux autres sacs de la même collection.
On file au musée Émaux et Verres d’art, découvrir une collection de 400 pièces d’artisans français, de l’Art nouveau aux Arts décoratifs. Ouvert depuis le 18 mars.
Où ? Chez Ted 20, rue Serpenoise à Metz. www.ted-metz.com
Où ? Chez Valentine Gauthier. www.valentinegauthier.com
Où ? À Montigny-lès-Metz. www.musee-emauxverres.com
2100 PLACES EN PLEIN CENTRE VILLE PARKING METZ – RÉPUBLIQUE
vous êtes (directement)
ici.
Maison du stationnement 13 Rue du Coëtlosquet – 57000 METZ 03 87 89 32 20 – maisonmetz@urbispark.fr INFORMATIONS & RENSEIGNEMENTS
N° Cristal 0970 60 99 44 APPEL NON SURTAXÉ
infos@urbismobile.com
78 Zut ! Tendances § Accessoires
Clause up PAR ADÈLE SAGAN
Né de la rencontre entre deux Messins, Julien et Jérémy, Atelier Clause a tout d’une future grande marque. De Paris à Bruxelles en passant par la Lorraine, ses accessoires 100% dans l’ère du temps rencontrent un succès maitrisé et mérité.
Le style ? Julien : « Contemporain, luxe, sobre sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit. Le style est hybride. Le but ? Toucher autant les femmes que les hommes, sans distinction. » Jérémy : « Visionnaire, avant-gardiste, haut de gamme. Avec un côté un peu décalé et une touche rock’n’roll. »
L’Atelier Clause en un mot ? « Qualité et Français. Ça fait deux en fait ! Nos bracelets sont entièrement réalisés à la main dans le respect d’un savoir-faire artisanal traditionnel. Chaque peau rigoureusement sélectionnée provient de tanneries françaises [qui fournissent également les grandes maisons parisiennes, ndlr]. Le souci du détail et des finitions irréprochables : un leitmotiv qui ne nous quitte jamais ! »
Votre inspiration ? « Tous les jours, tout et partout. Nos idées et nos croquis fleurissent notre bâtisse lorraine du XIXe entourée de verdure. Nous sommes complémentaires : chaque bracelet est le résultat d’une analyse commune et d’une symbiose totale… »
Fabrication ? « Avant tout, le choix de peausseries d’exception : veau, agneau, crocodile, python, lézard, autruche… Vient ensuite la découpe, le filetage, le parage, la couture et, cerise sur le gâteau, la pose de la griffe. Une soixantaine d’opérations dans lesquelles on se donne corps et âme. C’est ça qui fait le succès de la marque ! »
Collection printemps-été 2015 ? « Notre collection suit les tendances. Nous aurons un thème graphique : une peau de lézard surlignée d’une chaîne en argent, pour un bracelet simple et sobre, facile à adapter ; un thème plus rock, avec du veau sweet serti de clous ; un thème urbain python à porter avec une robe de soirée ou un smoking ultra chic. Pour un côté plus décalé, on associe ce bracelet à une tenue plus décontractée. »
Points de vente ? « Nos créations sont distribuées dans des concept stores à Metz, Thionville, Hayange, Luxembourg, Épinal, Besançon, Grenoble, Paris, Bruxelles et sur notre e-shop : www.maisonclause.com. Une liste qui s’agrandit… Nous sommes en plein développement d’une ligne de maroquinerie et d’accessoires, mais ça c’est encore un peu secret… » www.maisonclause.com
RESTAURATION Salé / Sucré
w LES CHOCOLATS
MEILLEUR OUVRIER DE FRANCE
28, rue de la Tête d’Or 57000 Metz 03.87.20.94.29
ATELIER DE FABRICATION POUR VOS CRÉATIONS SUR MESURE
3-5, rue des Michottes 54000 Nancy 06 79 23 10 28 www.hoopscoffe.com
80 Zut ! Tendances § Dressing
Come as you are RÉALISATION ADÈLE SAGAN PHOTOS JULIAN BENINI
Mais qui a dit qu’il fallait changer de vestiaire à chaque saison ? Certainement pas Lucile, qui maîtrise à merveille les indémodables. Un œil indiscutable et un sacré joli brin de fille.
81 Passeport, Mademoiselle ! Lucile Adler, 23 ans, nancéienne et étudiante en Master de biologie. J’ai un compte Instagram où je poste en vrac looks, voyages, adresses et restos, un vide dressing en ligne et des tatouages, traits indiscutables de ma personnalité ! Sinon, je suis une passionnée de voyages et mon prochain projet est de partir quelques mois en Asie durant mon année de césure. www.instagram.com/lucile_dlr/ La mode, des gimmicks ? J’ai une trilogie imparable : du noir, des rayures et du cuir. Bon, ok, j’avoue, j’accepte aussi le blanc surtout quand c’est un jean Acne, ou un short pour l’été. Un dogme ? Toujours privilégier une belle pièce à plusieurs achats cheap. Côté sacs, en ce moment je navigue entre un Proenza Schouler, un Céline et un Balenciaga. Des boots Saint Laurent, ma paire de Stan et de Superstar (blanches), des Vans. Mes essentiels ? Un pêle-mêle de griffes actuelles : Bash, Sandro, Zara, Kooples et Isabel Marant. Mais j’aime aussi dénicher des pépites dans des enseignes plus abordables. Ce kimono Pimkie, il est parfait, non ? Et, pour une recherche ciblée, rien ne vaut des sites type Vide Dressing ou Vestiaire Collective pour arriver à ses fins.
“ Je me fiche des saisons et, en plus, je suis monomaniaque ! ”
Une de tes adresses préférées à Nancy ? Mood, qui distribue les marques de bijoux que j’aime : 5 Octobre, Marie Laure Chamorel… Et ce printemps ? Je me fiche des saisons et, en plus, je suis monomaniaque ! Mes boots ne me quittent jamais, hiver comme été, tout comme ma marinière [la petite dernière est une Anine Bing, marque US nickel pour les fans d’un look « effortless chic », ndlr]. Ta fixette ? La géométrie. Mais uniquement celle des coupes des bodys, triangles et bandeaux en dentelle de Princesse Tam-Tam. Une stratégie mathématique que je maîtrise parfaitement pour échapper aux push-up trop rembourrés !
Des e-shops ? www.cocainekate.tictail.com www.videdressing.com fr.vestiairecollective.com
82 Zut ! Tendances § Street
Urban Urban Styles Styles RÉALISATION ADÈLE SAGAN PHOTOS JULIAN BENINI
METZ
NANCY
METZ
Nicolas
Yannice
Louise
Minimal
Rock chic
Joyeux mélange de codes sportchic et de minimalisme où se mêlent marques de créateurs et prêt-à-porter. Jeu de lignes et de volumes pour Yannice, avec une veste à capuche Marché Noir, un skinny Zara et des baskets Jordan 10. Trendy !
En associant le cuir et la dentelle, Louise mise sur les contrastes. En robe Maje et perfecto noir American Retro, elle dévoile une silhouette ultra-féminine. On aime ses derbies vernies Mellow Yellow qui complètent son look. Black + White, le duo rétro gagnant !
Urbain décontracté Looké pour les beaux jours, Nicolas porte un jean chino Samsoe, une chemise en jeans The Kooples et une veste H&M. Pour le côté tendance, des baskets Adidas et une veste kaki façon barbour, une paire de Persol pour la touche décontractée.
83
NANCY
Bellanov Pop Sportif Style clean-fun pour Bellanov : look sobre et détails pop avec un anorak Supreme en color block, des baskets Comme des Garçons et une casquette Gianni Mora. Dans son dos, un sac Herschel X Champion. Allure pointue et très nineties.
84 SÉLECTIONS tendances
COLLAB
Marseille / Épinal Atelier Semis est un label vestimentaire pointu diffusé en Europe, au Japon, à Paris (au Grand OFR Studio), enraciné dans le studio de création établi à la Cité Radieuse de Marseille. In’Bô (la forêt, le bois en patois lorrain) est une nouvelle marque spécialisée dans les articles de sport en bois, bambous et fibres naturelles, fabriqués à la main à Les Voivres, dans les Vosges. La collab In’Bô x Semis ? Ces lunettes en bois de merisier, numérotées et gravées sur la branche « 318 Cité Radieuse » en hommage à l’iconique paire portée par Le Corbusier. Le bonus ? Livrées avec un étui en cuir réalisé par un artisan installé à Épinal. (M.C.D) Lunettes In’Bô x Semis www.inbo.fr www.ateliersemis.fr
Aline Diépois & Thomas Gizolme / Lilith
85
BIJOUX
Dallas ou Delhi ?
MODE
Allure & poésie
Un de nos looks préférés dans la collection P-É 2015 de Lilith ? : ce manteau d’été, pantalon flare et blouse boutonnée nette, à porter bien entendu avec une coupe de cheveux Patti Smith époque Horses. (M.C.D.)
Lilith, 46, rue Stanislas à Nancy www.lilith.fr
Des dessous d’oreilles en cristal de Swarovski, des colliers en forme de lune ou de tête de buffles dorés à l’or fin : ce sont les derniers trésors faits main par Caroline Najman dégotés par Sally & Jane. On choisit sa destination : Dallas, Delhi, ou la lune… (A.S)
Caroline Najman, chez Sally & Jane 14, rue Taison à Metz 03 57 28 84 73
86
MODE
Sang froid Prenez vos jambes à votre cou si vous êtes ophiophobe : ce t-shirt Barbara Bui à la sérigraphie argenté hyperréaliste risque de vous donner quelques frissons. (M.C.D) T-shirt en coton Barbara Bui chez Angle Droit 84, En Fournirue à Metz www.angle-droit.com
LUNETTES
Optic’ Vintage Vinyl Factory, chez Opticiens Maurice Frères 44, rue Saint-Jean à Nancy 03 83 32 13 13
Can’t take my eyes off you… Inspirée par New York, le pop art et les années 70’s, la marque Vinyl Factory a trouvé refuge chez Maurice Frères. Le plus ? Des montures optiques associées à des noms d’artistes, des branches en manche de guitare et des étuis rétro en cuir. Tout le monde trouvera lunettes à son nez : du rond, du carré, de l’excentrique ou du plus strict. Alors, plutôt Bowie ou Fitzgerald ? (A.S)
MODE
Musculeux Dirk Bikkembergs est un couturier belge fasciné par les corps et le sport. À Metz, la boutique Ted nous a confié que ce printemps été 2015, sa collection masculine risquait fort de plaire aux fans de football. Quant aux fans de mode et de sport, ils sauront aussi apprécier ce livre alléchant célébrant 25 années de créations consacrées aux athlètes et à leur vestiaire très technique. (M.C.D) Dirk Bikkembergs, 25 Years of Athletes and Fashion, Collections Dirk Bikkembergs en vente chez Ted à Metz www.ted-metz.com
87
ACCESSOIRES
Visuel : Les Petits Hauts
Stan & Bart
SHOPPING
Inspirant Appolonie 23, rue Gambetta à Nancy 03 83 32 41 32
Éclectique et contemporaine avec son sol en béton et son grand miroir trumeau en bois doré, la boutique Appolonie est aussi élégante et bohème que les griffes créateurs sélectionnées : Stella Forest, 0039, Hoss Intropia, Essentiel Antwerp et Les Petits Hauts, le tout pimenté d’accessoires trendy
et des bougies La Française… Un joli vestiaire au délicat parfum de vacances. (M.C.D)
Désormais tout se joue sur la languette arrière. La Stan Smith noire d’Adidas s’imprime de panthère et pour varier des Stan blanches et vertes, on succombe aux Bart à languette bleue d’Isabel Marant. (M.C.D)
Baskets Stan Smith Adidas, en vente chez Scarlett & Joe 7, rue Saint-Dizier à Nancy 03 83 21 88 20 Modèle Bart Isabel Marant, en vente chez Podiums 9, rue Saint-Dizier à Nancy 03 83 35 54 36
LE TENNIS MONDIAL AU FÉMININ
15 23MAI2
15
B I L L E T T E R I E E N L I G N E O U PA R T É L É P H O N E W W W. I N T E R N AT I O N A U X- S T R A S B O U R G . F R 09 70 25 20 39 ACCÈS TRAM
PARLEMENT EUROPÉEN
TENNIS CLUB DE STRASBOURG TENNIS CLUB DE STRASBOURG
FACEBOOK INTERNATIONAUX DE TENNIS DE STRASBOURG TWITTER @WTA_Strasbourg
Cahier lifestyle
Visuel Myriam Commot-Delon & Alexis Delon / Preview Maison en verre, Râder à la Galerie Fou du Roi.
90 Zut ! Lifestyle × Design
C’est tout nouveau ! PAR MYRIAM COMMOT-DELON
Design, déco, boutiques… Zut ! vous dévoile ses coups de cœur du printemps.
Les vases Ruutu signés par les designers français Ronan et Erwan Bouroullec pour la marque finlandaise Iittala sont une prouesse technique et un chef-d’œuvre de simplicité. 10 vases en verre soufflé aux teintes pastel qui se déclinent en 5 tailles et 7 coloris, un bel éventail de possibilités pour créer sa propre composition. www.iittala.com
91
Inga Sempé Inga Sempe © SofiaSanchez-MauroMongiello
Née dans une famille d’artistes – fille de l’illustrateur Sempé et de la peintre Mette Ivers –, compagne de Ronan Bouroullec, elle a déjà tout d’une très grande dame du design français ! On aime son regard poétique et optimiste sur les objets et le mobilier. Sa réflexion ingénieuse et délicate se ressent dans toutes ses créations. Un féminin jamais chichiteux et d’une simplicité jamais ennuyeuse. 1 / Des carrelages aux nuances douces, recouverts de crayonnés délicats pour l’éditeur de céramique italienne Mutina. Collection Tratti, Mutina - www.mutina.it 2 / Évoquant les sièges d’avion, Beau Fixe est un canapé deux places édité chez Ligne Roset. Enveloppant, rose poudré et diablement aérien, on veut bien y voyager quotidiennement ! La collection comprend aussi un pouf et un fauteuil. Ligne Roset en vente chez Espaces Brajou La Sapinière à Laxou www.espacesbrajou.fr
1
3
3 / Ludique, cette lampe de table parasol en aluminium est à poser ou à pincer. Sempé w153, Wästberg, disponible en juin 2015 www.wastberg.com www.ingasempe.fr
2
92 Zut ! Lifestyle × Design
Savoir-fer Avec Fermob, les terrasses font envie. 1 / Pour cuisiner au milieu des herbes aromatiques ou rempoter avec praticité, la jardinière Terraza des designers Italiens Pocci & Dondoli se dote d’une planche en bois, d’un tiroir, et de poignées latérales pour la déplacer facilement.
1
2 / Cette saison, le designer britannique Terence Conran signe la collection Kintbury en revisitant avec finesse et élégance les codes des jardins anglais. 3 / On se balance et on se dore au soleil, bien installés dans la nouvelle version à bascule du fauteuil Luxembourg. Les collections Fermob sont disponibles chez État d’Esprit 16, quai des Bons Enfants à Epinal 03 29 64 27 82 Espaces Brajou La Sapinière à Laxou www.espacesbrajou.fr
2
3
93
Psychée
1
— Miroir Toiletpaper à cadre plastique et verre sérigraphié (hauteur 30 cm), design Maurizio Cattelan et Pierpaolo Ferrari, Seletti En vente chez Bergam 5, rue d’Amerval à Nancy www.bergamconceptstore.blogspot.fr
3
2
Moodern Le concept store La Villa 1901 est clairement l’adresse qui fait courir tous les fadas de déco de la région ! Déjà distributeur exclusif dans l’Est de la France de la marque arty bohème Caravane, l’œil « postmoderniste » d’Isabelle Jung ne pouvait qu’être séduit par les créations audacieuses et épurées de la designer française Sarah Lavoine. Mobilier, objets, luminaires, peintures, toute ses créations y sont désormais disponibles. La couleur préférée de la maîtresse des lieux ? Le bleu Sarah, aussi magique associé à des murs blancs qu’à un noir profond.
1 / Service de table en céramique Sicilia, Sarah Lavoine x Maison Jars 2 / Tapis Kilim (à commander dans différentes dimensions et couleurs). 3 / Table basse Tokyo, deux plateaux en acier ciré. Concept store et maison d’hôtes La Villa 1901 63, avenue du Général Leclerc à Nancy - www.lavilla1901.fr
94 Zut ! Lifestyle × Design
Super moderne Ligne Roset réédite les principales pièces de la toute première collection de Pierre Paulin, créée dans les années 50. Exposés en février-mars 1953 au Salon des Arts ménagers, dans la section du Foyer d’Aujourd’hui, ces meubles sont toujours aussi désirables et d’une indéniable élégance nordique. Des pépites pour les amoureux du design fifties. Formé à l’École Camondo puis chez Pierre Guariche, Pierre Paulin, auteur de meubles organiques et sculpturaux comme de l’agencement des bureaux de l’Élysée, avait pour référence Le Corbusier, Charles Eames, Aalvar Aalto, l’architecture traditionnelle japonaise et le design scandinave… Bref, tout ce qu’on aime par dessus tout ! Classique et précurseur, visionnaire et moderne, il cherchait la forme juste et le bon équilibre pour chacun de ses meubles. D’où la difficulté de choisir entre sa banquette Daybed en hêtre et noyer américain, son Secrétaire mural, le canapé et le fauteuil Archi (1962). De « vrais » meubles d’aujourd’hui. Collection Pierre Paulin / Ligne Roset chez Espaces Brajou La Sapinière à Laxou www.espacesbrajou.fr
95
Ampoulé Le designer Søren Kjær Rose s’est inspiré du style rétro chic industriel des années 30 et de son quartier de résidence new-yorkais pour signer chez Menu, la nouvelle collection de luminaires en laiton qui donnera à votre salon des airs de loft à Tribeca. Collection Menu en vente chez Etat d’Esprit 16, quai des Bons Enfants à Epinal 03 29 64 27 82
Artisanal Regain des couleurs terre cuite — Galets. Set de 3 plats Namasté, en mélamine, design Jean-Marie Massaud, Kartell 35t, rue Saint-Nicolas à Nancy 03 83 20 98 33 22, rue Lasalle à Metz 03 87 16 26 21 — Tronc. Vase Tree Trunk en céramique, design Richard Woods, Wrong for Hay www.wrongforhay.com — Openfield. Carrelage Tierra Collection, en céramique, design Patricia Urquiola, Mutina www.mutina.it Suspension Franklin, collection Tribeca, Menu
96 SÉLECTIONS lifestyle
EVENT
Running gag
La course The Color Run, importée des U.S prend ses quartiers à Nancy le 31 mai prochain. En passant par la Lorraine avec ses running, muni de son kit de départ fourni par les organisateurs, on va voir du pays sur 5 km en se faisant arroser de poudre colorée pour pigmenter la course ! (C.L)
The Color Run by Sephora. Départ du Pole Nautique de Nancy, le 31 mai à 14h. Inscriptions et informations : www.thecolorrun.fr
DECO
Une Etoile qui Brille !
97
Repérée chez Bergam, la marque danoise Miss Etoile nous donne envie de changer toute notre vaisselle. Résolument rétro et glamour ces accessoires pour la maison aux teintes pastels et aux lignes géométriques nous transportent dans un esprit boudoir. (A.S.) Miss Etoile, chez Bergam 5, rue d’Amerval à Nancy www.bergamconceptstore. blogspot.fr
MIEUX QU’UNE VOITURE... Photo : Arno Paul
MIAM
Hoops’ment bon ! Hoops 3-5, rue des Michottes à Nancy www.hoopscoffee.com
Chez Hoops, le printemps marque un renouveau de saveurs : des bagels d’été à base de mozzarella et de pesto, des donuts aux parfums exotiques, des boissons Arizona… Difficile de décrocher son regard de la vitrine tant les nouveautés sont alléchantes ! Les produits de l’épicerie américaine ont raison de nous au moment du passage en caisse : bonbons Wonka, chocolat au beurre de cacahuète Reese’s… (A.S.)
> 150 voitures en libre-service 24h/24 à Strasbourg et dans 15 villes d’Alsace. > 5 tailles de voitures adaptées à vos besoins. > Nouvelles stations : Laiterie, Hœnheim gare, Saint-Louis, Poteries, Saint Thomas.
alsace.citiz.fr 03 88 237 347
98
DÉCO
Mini, mini, mini Un chat + un éléphant + un hippo : le zoo en carton de Cocorikraft grandit, grandit… (M.C.D.)
Photo : Christophe Urbain
Cocorikit, taille S, carton brut personnalisable livré avec feuilles décor et stylos peintures, 15 €. www.cocorikraft.com
GOURMANDISE
Happy Mum ! SALON
To beard or not to beard ? Le Onze 11, rue de la Visitation à Nancy 03 83 31 72 84
Le poil est à la fête et le barbier arrive à point nommé ! L’Appart’ coiffeur Le Onze se dote d’un tout nouvel espace dédié aux hommes. Moustaches et barbes se font tailler par le prodige du ciseau James les vendredis et samedis. Y’a mâle donne ! (C.L)
On fond devant la vitrine Yves Thuriès à Metz avec ses friandises Fête des mères. Pour palier au manque d’originalité, on remplace les bouquets de fleurs par des bouquets en chocolat. Roses en pâte d’amandes, cœurs mendiants ou jardinière noir et lait… Gourmand et croquant, ça ne fane pas et ça se mange sans faim. (A.S.) Yves Thuriès 28, rue de la Tête d’Or à Metz 03 87 20 94 29 www.yvesthuries.com
Culture BAM 20, boulevard d’Alsace à Metz 03 87 39 34 60 www.trinitaires-bam.fr Ballet de Lorraine 3, rue Henri Bazin à Nancy 03 83 85 69 08 www.ballet-de-lorraine.eu
Serge Domini 5, rue Saint-Vincent à Vaux 06 07 94 30 92 www.serge-domini.fr
Lifestyle Théâtre de la Manufacture 10, rue Baron Louis à Nancy 03 83 37 42 42 www.theatre-manufacture.fr
Tendances
Carré Rotondes 1, rue de l’Aciérie à Luxembourg +352 2662 2007 www.rotondes.lu
Angle Droit 84, En Fournirue à Metz 03 87 76 07 62 www.angle-droit.com
Centre Culturel Opderschmelz CR184 à Dudelange (Luxembourg) +352 51 61 21 290 www.opderschmelz.lu
Appolonie 23, rue Gambetta à Nancy 03 83 32 41 32
Centre Pompidou-Metz 1, parvis des Droits de l’Homme 03 87 15 39 39 www.centrepompidou-metz.fr Galerie Poirel 3, rue Victor Poirel à Nancy 03 83 32 31 25 www.poirel.nancy.fr L’Arsenal 3 avenue Ney à Metz 03 87 74 16 16 www.arsenal-metz.fr Mudam 3, Park Drai Eechelen à Luxembourg +352 45 37 85-960 www.mudam.lu Musée Émaux et Verres d’art 27, rue du Général Franiatte à Montigny-lès-Metz 03 87 66 93 63 www.musee-emauxverres.com Musée de l’Image 42, quai de Dogneville à Épinal 03 29 81 48 30 www.museedelimage.fr Musée Pierre Noël 13, rue Saint-Charles à Saint-Dié-des-Vosges 03 29 51 60 35 www.saint-die.eu NEST-Théâtre 15, route de Manom à Thionville 03 82 82 14 92 www.nest-theatre.fr Opéra national de Lorraine 1, rue Sainte-Catherine à Nancy 03 83 85 33 11 www.opera-national-lorraine.fr
Ted 20, rue Serpenoise à Metz www.ted-metz.com
Au Vélo Rose 28, rue Taison à Metz 03 55 80 75 82 www.velo-rose.fr Bergam 5, rue d’Amerval à Nancy 03 54 16 99 51 www.bergamconceptstore.blogspot.fr Espaces Brajou La Sapinière à Laxou 03 83 96 21 21 www.espacesbrajou.fr
Évidence 29, rue Gambetta à Nancy 03 83 37 28 20 www.boutique-evidence.fr
État d’Esprit 16, quai des Bons Enfants à Epinal 03 29 64 27 82
Galeries Lafayette Metz 4, rue Winston Churchill 03 87 38 60 60 www.galerieslafayette.com
Formes et Couleurs 9-11, rue du Lancieu à Metz 4, rue Saint Nicolas à Nancy www.formesetcouleurs.fr
Le Onze 11, rue de la Visitation à Nancy 03 83 31 72 84
Hoops 3-5, rue des Michottes à Nancy 06 76 23 10 28 www.hoopscoffee.com
Lilith 46, rue Stanislas à Nancy 03 83 36 50 25 www.lilith.fr L.T Machine 25, rue du Palais à Metz 03 87 74 68 08 Podiums 9, rue Saint Dizier à Nancy 03 83 35 54 36 Sally & Jane 14, rue Taison à Metz 03 87 28 84 73 Scarlett & Joe 7, rue Saint Dizier à Nancy 03 83 21 88 20 Opticiens Maurices Frères 44, rue Saint-Jean à Nancy 03 83 32 13 13 www.maurice-freres.com Printemps Metz 12, rue Serpenoise à Metz 03 87 76 03 33 www.printemps.com Printemps Nancy 2, avenue Foch à Nancy 03 83 32 96 10 www.printemps.com
Ici 4, rue du Faisan à Metz 03 87 17 44 92 Kartell 35T, rue Saint Nicolas à Nancy 03 83 20 98 33 22, rue Lasalle à Metz 03 87 16 26 21 www.kartell.com La Villa 1901 63, avenue du Général Leclerc à Nancy 06 30 03 21 62 www.lavilla1901.fr Le Cent 9 109b, rue Saint-Dizier à Nancy www.lecent9.fr Yves Thuriès 28, rue de la Tête d’Or à Metz 03 87 20 94 29 www.yvesthuries.com
MU D A M L U X E MB O U R G 0 7 .0 3 .2 0 1 5 – 3 1 .0 5 .2 0 1 5
DAVID ALTMEJD FL U X Heures d’ouverture : Mer - Ven, 11h00-20h00. Sam - Lun, 11h00-18h00. Fermé le mardi. Vue de l’exposition, Mudam Luxembourg David Altmejd, The Doctor, 2007 Vanhaerents Art Collection, Bruxelles © David Altmejd. Photo : Rémi Villaggi Exposition organisée en collaboration avec : Musée d’Art moderne de la Ville de Paris Musée d’art contemporain de Montréal En partenariat avec : Ambassade du Canada au Luxembourg