Zut Strasbourg 38

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Culture  Tendances  Lifestyle

City magazine Gratuit

38

Strasbourg Été 2018


GALERIES LAFAYETTE STRASBOURG 34 RUE DU 22 NOVEMBRE – TÉL. : 03 88 15 23 00 DU LUNDI AU SAMEDI DE 9H30 À 20H *The ultimate shopping destination 44 GL 552 116 329 RCS PARIS - PHOTO RETOUCHÉE


Prochains numéros Zut Strasbourg n°39

Zut Lorraine/Luxembourg n°22

Zut Oberrhein n°8

Zut Le Journal Haguenau & alentours Alsace du Nord n°4

Oct. 2018

Nov. 2018

Oct. 2018

Nov. 2018

Zut Strasbourg n°40 NUMÉRO SPÉCIAL 10e ANNIVERSAIRE

Photo : Alexis Delon / Preview

Déc. 2018


Lazare, metteur en scène associé © Jean-Louis Fernandez


SAISON 18-19 La Pomme dans le noir

Je m’appelle Ismaël

Partage de midi

Un amour impossible

SAIGON

John

Les Terrains vagues

La Dame aux camélias

Réparer les vivants

Qui a tué mon père

Thyeste

Le Colonel des Zouaves

20 mSv

Les Palmiers sauvages

Clarice Lispector | Marie-Christine Soma 18 | 28 sept 2018

Paul Claudel | Éric Vigner 5 | 19 oct 2018

Caroline Guiela Nguyen 6 | 16 nov 2018

Pauline Haudepin 14 | 24 nov 2018

Maylis de Kerangal | Sylvain Maurice 21 nov | 1er déc 2018

Sénèque | Thomas Jolly 5 | 15 déc 2018

Bruno Meyssat 8 | 18 janv 2019

Lazare 27 fév | 9 mars 2019

Christine Angot | Célie Pauthe 14 | 23 mars 2019

Wajdi Mouawad | Stanislas Nordey 18 | 28 mars 2019

Alexandre Dumas fils | Arthur Nauzyciel 28 mars | 4 avril 2019

Édouard Louis | Stanislas Nordey 2 | 15 mai 2019

Olivier Cadiot | Ludovic Lagarde 14 | 24 mai 2019

William Faulkner | Séverine Chavrier 27 mai | 7 juin 2019

I am Europe Falk Richter 15 | 24 janv 2019

TNS Théâtre National de Strasbourg 03 88 24 88 24 | www.tns.fr | #tns1819


Zut team

Contri— buteurs

contact@chicmedias.com ou prenom.nom@chicmedias.com

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Administration et gestion Gwenaëlle Lecointe Rédaction en chef Emmanuel Abela Sylvia Dubost Secrétaire de rédaction Cécile Becker Directeur artistique Hugues François Design graphique Hugues François Clémence Viardot Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable promotion & partenariats Caroline Lévy Chargée de projets & développement Léonor Anstett

Commercialisation & développement Léonor Anstett +33 (0)6 87 33 24 20 Bruno Chibane +33 (0)6 08 07 99 45 Olivia Chansana +33 (0)6 23 75 04 06 Caroline Lévy +33 (0)6 24 70 62 94 Philippe Schweyer +33 (0)6 22 44 68 67 Alexandre Zebdi +33 (0)6 48 14 30 86

Rédacteurs Emmanuel Abela, Cécile Becker, Marie Beckrich, Marie Bohner, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Julie Friedrichs, Justine Goepfert, Jean HansMaennel, Alice Herry, Anaïs Inizan, Caroline Lévy, Marine Mai, Jibé Mathieu, Mylène Mistre-Schaal, Chantal Raiga, Philippe Schweyer, Romain Sublon, Aurélie Vautrin. Stylistes Myriam Commot-Delon Anaïs Inizan Caroline Lévy Photographes Pascal Bastien Klara Beck Alexis Delon / Preview Hugues François Arno Kohlem Christophe Urbain Henri Vogt Illustrateurs Laurence Bentz Laetitia Gorsy Stagiaires Élise Deubel, Ambre Haller, Charlotte Payant, Déborah Schmitt, Caroline Wintz Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview Modèle Chloé François / Up Models www.dmg-paris.com Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up et manucure Maili Nguyen / Avila

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Ce magazine trimestriel est édité par chicmedias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 S.à.R.L. au capital de 37 024 euros Tirage : 9000 exemplaires Dépôt légal : juillet 2018 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789

Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau 67000 Strasbourg Abonnements abonnement@chicmedias.com

Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Chloé François / Up Models www.dmg-paris.com Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen www.preview.fr


No uv ea u


12 É DITORIAL 14 T U VIENS DE STRAS,

TOI ?

#7 : Arthur Ély

16 L ES DESSOUS DE TABLE

Avec Jérôme Forgiarini, entrepreneur, et Jean-François Virot-Daub, directeur général de Citiz Grand Est

22 S TRASBOURG VU PAR

Sokhna Niang Jérémy Kraft Justine Battaglia Nicolas Koffel Mélanie Schroetter Franck Pelux et Sarah Benahmed

30 S PORT

Hors les clubs #4 à la Maison d’arrêt de Strasbourg et au Centre de détention de Oermingen.

37 — Culture 38 A RTS

Paul Lang Portrait et parcours du nouveau directeur des Musées de Strasbourg.

42 M USIQUES

Marquis de Sade Un groupe emblématique pour toute une génération.

44 N EUE VAGUE Stéphane Roth

46 I NSTANT FLASH François Damiens Céline Tran Édouard Louis

50 P ANIER CULTURE 52

L’ÉTÉ

CULTURE

Une sélection d’expositions et de festivals, à Strasbourg et dans tout l’Oberrhein. 8

65 — Tendances 66 L A SÉRIE MODE

Couleurs et imprimés estivaux pour amazone moderne.

78 S HOPPING

La désinvolture au masculin.

80 S HOPPING

Allure saganesque pour saison brûlante.

82 L E STYLE DE Clara Luciani


À pied ou à vélo, préparez vos randonnées dans le Parc naturel régional des Vosges du Nord. Des circuits détaillés, des cartes interactives, des photos, des suggestions...

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H ORLOGERIE

124 Z UT À TABLE

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J OAILLERIE

126 Z UT À TABLE

88

U RBAN

90

Deux Rolex légendaires, pour l’eau ou pour l’air.

Brillez et puis Zut !

STYLES

Les danseurs afros les plus lookés de Strasbourg.

S ÉLECTIONS Les sélections de la rédaction

95 — Lifestyle 96

L’actu à boire et à manger Les Canailles, La Hâche

Zut X Manolya Coffee La boisson de la saison

128 Y OGA

Le point sur une pratique à la mode et ses variations occidentales.

130 H ÔTELLERIE

Le nouvel écrin de l’Hôtel du Dragon.

132 B USINESS

Le parcours de Julien Voarick.

134 S ÉLECTIONS Les sélections de la rédaction

D ESIGN

Toutes nos envies de saison.

103 É VÉNEMENT

Design au musée : une collection de 10 objets à découvrir à la Vitrine Zut.

106 Z UT À TABLE

Les nouveaux lieux L’Oro di Napoli, Madame Julia, Resto Basket, Tzatzi, Mademoiselle 10, 12 Apôtres

112 Z UT À TABLE

La recette Homard rôti façon Côté Lac

114 Z UT À TABLE La tendance Les cocktails

120 Z UT À TABLE Le produit La bière

122 Z UT À TABLE

Les coups de cœur de la rédaction La Binchstub, Mamama, La Rivière

10

138 A U BON PARFUM

Les parfums cultes : Diorissimo


forgiarini.net

STRASBOURG

PORTE NORD

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Z UT Édito

Second degré au soleil Par Philippe Schweyer

C’était le début de l’été. J’étais allongé sur ma serviette de bain avec un bouquin de nouvelles de James Salter. Ça faisait un bien fou de décompresser au soleil pendant que les autres étaient enfermés au bureau. Une jeune femme en trikini transparent s’est approchée de moi pour me demander un autographe. Elle m’a tendu un stylo et un vieux numéro de Zut qui traînait au fond de son sac de piscine. J’étais flatté, mais je me suis efforcé de ne pas le montrer. – En fait, ce n’est pas pour moi. – C’est pour une amie ? – Disons que c’est pour le seul membre de votre fan-club. Ma mère est fan de Zut et elle adore votre second degré !

Je ne savais pas trop comment le prendre. – C’est quoi cette histoire de second degré ? – C’est une forme d’ironie et d’humour qui laisse sous-entendre l’inverse de ce que vous pensez vraiment. J’ai tourné la tête pour vérifier qu’aucune caméra n’était cachée aux alentours. – Il faudra me présenter votre mère. – Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Elle risque d’être déçue. – Parce que je ne suis pas aussi drôle qu’elle l’imagine ? – Ce qui est sûr, c’est qu’elle vous imagine beaucoup plus beau, beaucoup plus musclé… – C’est du second degré ? – Malheureusement pour vous, ma mère n’a jamais été attirée par les gringalets… J’ai enfilé mon t-shirt pour retrouver un peu d’assurance. – Vous aussi, vous préférez les hommes musclés ? – J’aime les hommes sincères. – Je peux vous assurer qu’il n’y a pas plus sincère que moi. – Comment voulez-vous que je vous croie ? Vous avez le chic pour profiter de Zut pour vous mettre en valeur. J’espère que vous n’êtes pas payé pour romancer votre vie. – Je perçois une rémunération, mais c’est symbolique. – Combien ? – De quoi me payer l’entrée et une glace à la piscine. – Vous n’avez vraiment aucune fierté. Si vous étiez un peu plus baraqué, ce serait plus facile de vous faire respecter. 12

Je ne me lassais pas de contempler les contours mouvants de son trikini transparent, mais elle commençait à me fatiguer avec son second degré et sa fierté. – Bien le bonjour à votre mère. Dites-lui que je suis très bronzé, très musclé et aussi très drôle. – Je ne mens jamais. Je ne savais pas comment en finir. J’avais presque envie de retourner au bureau pour donner un coup de main aux collègues. – Moi non plus, je ne mens presque jamais. Je me contente d’enrober… – Ma mère dit que vous êtes un gros mytho. – Qu’est-ce qu’elle en sait ? – Elle est psy. Je suis certaine qu’elle adorerait vous avoir comme patient. – C’est une blague ? – Elle pense que votre second degré est une forme de politesse du désespoir. Elle est persuadée que vous n’êtes pas aussi épanoui que vous le prétendez, mais que vous êtes un génie, car vous parvenez à suggérer une existence entière en une seule phrase. Elle dit que les génies sont souvent des pauvres types… J’aimais les compliments, mais j’avais horreur des psys. Toujours à fouiner et à analyser les histoires des gens. Tout ça pour s’en mettre plein les poches. – Dites-lui que je suis fauché. – C’est du second degré ? – Pas vraiment.



Photo : DR

Chronique

№ 08

Tu viens de Stras toi ? ARTHUR ELY Par Caroline Lévy

C’est qui, lui ? Apprenti rock-star de 22 ans, Arthur Ely allie chanson française, sons électro et hip-hop. Il a notamment électrisé la scène de La Cigale en première partie d’Eddy de Pretto et est lauréat du prix Musiques Machines, initié par Les InrockLab et les Galeries Lafayette. Auteur, compositeur et interprète, il affiche ses racines strasbourgeoises jusqu’au bout de sa guitare ! Son parcours strasbourgeois « Je suis né et j’ai grandi à Strasbourg jusqu’à mes 18 ans, avant de rejoindre Paris pour des études en médiation culturelle. »

Sa révélation « J’ai pratiqué le tennis durant toute ma jeunesse, mais une blessure à l’âge de 15 ans m’a forcé à rester à la maison. J’ai alors commencé à jouer de la guitare et à composer, avec le projet de devenir une rock-star ! » Son héritage « La culture du jazz manouche est assez développée en Alsace. Plus jeune, j’ai baigné dans cet univers grâce à la communauté de gitans sédentaires installée à la Meinau, dont certains ont partagé avec moi leur culture de la guitare. Notamment 14

Mandino Reinhardt, père d’un ami d’enfance et figure du jazz manouche. J’étais un vrai gadjo ! » Son signe d’appartenance « En plus d’avoir des associés eux aussi originaires de Strasbourg, j’ai l’impression de devenir de plus en plus chauvin ! J’affiche assez facilement le signe 6.7 avec les doigts, même en concert, et parle de ma région dès que j’en ai l’occasion ! Ce besoin de revendiquer d’où tu viens est très présent dans la culture rap. » Ses racines « Grand passionné d’Histoire, celle de la ville de Strasbourg m’intéresse tout particulièrement, de l’architecture de la ville aux tics de langage, souvent hérités d’une traduction littérale de l’alsacien et de l’allemand ! » Ce qui lui reste ici ? « Ma mère et ma sœur ! Je rentre entre 5 et 10 fois par an. Mais cette année j’ai plus d’actu à Strasbourg, je suis amené à revenir ! » Sortie de son EP Standard en octobre 2018 Première partie de Thérapie Taxi, le 4 octobre à La Laiterie


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Rencontre

№16

Dans chaque numéro de Zut, les personnalités alsaciennes se mettent à table avec Jean HansMaennel.

Les dessous de table Par Jean HansMaennel Photos Klara Beck

JÉRÔME FORGIARINI & JEAN-FRANÇOIS VIROT-DAUB Café Surtout, Strasbourg

L

e soleil inonde la ville, l’été pointe. J’arrive place de la Bourse, à la bourre. Ça roule mal à Strasbourg. Je gare ma voiture, en me battant avec un de ces nouveaux parcmètres (il faut Bac+5 et du wifi pour payer sa place de parking, maintenant…). Je finis par l’emporter, je traverse la rue. J’entre dans le café Surtout, un tout nouveau café « Art de la table » et cuisine du jardin. Mes invités sont attablés, et Klara, ma complice photographe, a déjà commencé à les mitrailler : Jérôme Forgiarini, président de la société éponyme créée par son grand-père à Kogenheim, et Jean-François Virot-Daub, sémillant directeur général de Citiz Grand Est, pionnier de l’autopartage en France. Le premier sirote une bière Perle IPA signée par mon ami maître-brasseur Christian Artzner, le second déguste un verre de Changele, un petit vin blanc alsacien. « Est-ce que vous me laissez faire votre menu ? » : la maîtresse des lieux vient nous accueillir avec cette surprenante question. Laissons-nous faire…

Jérôme Forgiarini et Jean-François Virot-Daub ne se connaissent pas. Sauf de réputation. JF avoue que son premier réflexe a été chercher JFVD sur Linkedin. À 36 ans, Jean-François Virot-Daub dirige en Alsace et en Lorraine Citiz, entreprise qu’il a rejoint il y a 10 ans (quand elle s’appelait encore Auto’trement), après un premier job dans une association d’éducation à l’environnement et des études à Strasbourg guidées par ce désir : agir pour l’environnement. « Si Citiz n’existait pas, aujourd’hui à Strasbourg il y aurait quasiment 2000 voitures en plus. Une voiture en autopartage en remplace dix. Citiz permet d’économiser 2000 tonnes de C02 par an et nous changeons le cadre de vie : moins de voitures en ville, ce sont des rues et des places désengorgées. » Jérôme Forgiarini est un Alsacien pure souche, petit-fils de migrant. Son grandpère paternel, après la deuxième guerre mondiale, est venu d’Italie, avec pas grandchose en poche. Il était charpentier-menuisier-ébéniste. On était en pleine reconstruction. Petit à petit, il a bâti l’affaire 16

familiale, à Kogenheim. « Il a construit une très belle société, mais d’abord une famille. Ses trois enfants travaillaient avec lui, et souvent aussi leurs conjoints, puis les enfants… On a été jusqu’à 13 parents à travailler dans l’entreprise familiale. C’est assez rare ! Aujourd’hui nous sommes cinq à la troisième génération : mon frère, nos deux cousines, notre cousin et moi. » Ils ont hérité du tempérament de développeur du fondateur : en 10 ans, Forgiarini est passé de trente personnes à 90 et s’est déployé sur 4 sites : le siège et site historique de Kogenheim, deux implantations à Vendenheim et Lampertheim, ainsi qu’un magasin à Mulhouse-Ile Napoléon. « On est dans les matériaux de décoration et de finition, carrelage, portes, aménagement de salle de bain, tout ce qui permet de décorer à l’intérieur ou à l’extérieur. Et tout cela est un prétexte à travailler en famille, à être ensemble, à partager, aider les autres aussi un peu… » La patronne revient nous voir. « Voilà des petites choses en entrée », annonce-t-elle en déposant plusieurs bols sur la table : lentilles beluga, chou-fleur petits pois, noisettes du


“ Est-on obligé de mettre des contraintes aux gens pour qu’ils raisonnent de façon sensée ? ” JÉRÔME FORGIARINI

Jean HansMaennel, Jean-François Virot-Daub, Jérôme Forgiarini et Ayse Wilhelm

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Rencontre

“ Moins de voitures en ville, ce sont des rues et des places désengorgées. ” JEAN-FRANÇOIS VIROT-DAUB

Piémont, ciboulette, fromage blanc… Je me demande quelle est la spécialité du resto qui semble tout neuf. A priori, beaucoup de choses locales. On mange local. Locavores nous sommes. Jean-François nous apprend que la patronne travaillait chez Hermès, « elle fait partie de ces personnes qui ont le courage de changer de vie », commente-t-il. La voilà qui revient vers nous, avec d’autres plats : « céréales de chez moi, tomates taboulé… » C’est quoi l’idée du lieu ici, je demande ? « Y a pas d’idée, s’exclame la patronne dans un grand sourire. On mange bien, tout ce qu’on trouve au marché, on cherche et puis on cuisine, voilà ! Je n’aime pas l’idée de spécialité, non. Je trouve un choufleur, je cuisine le chou-fleur, voilà ! » Oui d’accord, mais il y a une attitude, j’insiste… Elle l’admet « Oui, c’est une maison, une cuisine de femme, locale et de saison. Du bon produit, du bien fait. On a ouvert il y a quatre mois. » La patronne s’appelle Ayse. Singulier prénom. Ayse Wilhelm. Elle est Kurde. J’aime les Kurdes, ce peuple de 60 millions d’habitants sans terre, cette nation sans pays. Jérôme Forgiarini – qui a googelisé avant de venir – nous apprend que le café Surtout est un fastfood avec des produits locaux, mais où l’on mange dans des assiettes, avec des couverts et des verres, pas de gobelets en plastique, zéro déchets… Comme toujours, c’est la rédaction de Zut qui a choisi le lieu. Depuis peu, c’est elle aussi qui fixe le thème de la discussion. Et comme elle fait bien les choses, pour le coup c’est même le lieu qui nous invite à parler du sujet choisi : la RSE. 18

Traduction : la responsabilité sociétale des entreprises ou encore la responsabilité sociale et environnementale. Jérôme, qui a soigneusement préparé la rencontre, nous avoue avoir bachoté un peu le sujet avant de venir. « La RSE, finalement, c’est que des grosses théories. La question c’est comment tu la vis en fait, au jour le jour. C’est du développement durable, avec les trois axes : économique, social, environnemental. » Je suis impressionné par le défilé des plats. Ce n’est que l’entrée ? Eh oui ! C’est bon et copieux. Comme la RSE. Subtil et complexe. Jérôme poursuit son raisonnement de chef d’entreprise responsable : « Il y a toutes ces choses que tu fais déjà mais sans les nommer : recycler, trier, te préoccuper du bien-être des salariés, accompagner les gens, se poser des questions… Et soudain, tu apprends que c’est de la RSE ! Alors tu te dis, on ne communiquait pas dessus. » La RSE affaire de pratiques, mais aussi outil de communication. « On est complétement dans la société actuelle : tout ce que tu fais il faut que tu le valorises ! Or le nombre de fois où on a fait des trucs sans rien en dire… » JFVD renchérit. « La RSE est une démarche d’amélioration continue. On rejoint les process qualité. Tu peux toujours faire mieux, faire bouger les lignes sur l’aspect social, environnemental ou économique. » Le combat de Citiz est de rendre les gens moins accros à l’automobile. « C’est un outil génial, la bagnole, pour aller dans un endroit autrement


inaccessible. Par contre, c’est un mauvais outil pour aller d’ici à la gare, car il n’a aucune efficacité : il est hyper polluant, comparé au tram qui est juste à côté, plus rapide et plus simple d’usage ; ou même au vélo ou au fait d’y aller à pied. La liberté, c’est d’utiliser la voiture quand j’en ai besoin ; là, je sors mon appli et dans trois minutes je suis au volant. Le reste du temps, quand je n’en ai pas besoin, ça ne prend pas de place. » Citiz aujourd’hui c’est 12 opérateurs indépendants, un réseau national qui offre des services à ses membres et développe l’autopartage dans les villes de France, et des structures locales coopératives. « Mon grand-père nous disait toujours : vous allez chez les clients. C’est de l’économie circulaire : tu vends du carrelage ou du parquet à un resto, tu vas manger là-bas. Parce qu’il faut faire vivre ceux qui te font travailler. » Jé-

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rôme Forgiarini a retenu la leçon, avec son frère et ses cousins. Ils sont allés voir dans la région qui fabriquait quoi, puis ils ont déposé à l’INPI une marque « Made in Alsace » et ils ont éco-labellisés tous les produits fabriqués en Alsace qu’ils utilisent. « Le client qui vient dans nos magasins connaît ainsi l’origine locale du produit. Et je leur dis : quand vous achetez votre meuble de salle de bain, vous faites travailler votre cousin, votre frère ou votre voisin, c’est important ! Et moi cela me permet de créer du pouvoir d’achat sur la zone de chalandise, pour espérer avoir des clients. Avant les meubles, je les achetais où ? En Espagne, à Lyon ou ailleurs. C’est bien. Mais les gens de Lyon ne me font pas manger. Produire local, consommer local : ça n’existait pas dans notre domaine ; on l’a fait parce que notre grand-père nous a éduqué comme ça. On ne l’a pas fait en pensant RSE. »


Rencontre

Ayse nous apporte ses lasagnes faites maison, servies avec une petite salade de saison, du jardin, et une bonne bouteille de syrah. Et prend la commande de dessert : tarte framboises, fraises ou abricots ? L’arbre ne cache-t-il pas la forêt ? Les grands problèmes des hommes et de la nature – les vrais enjeux du développement durable– sont loin d’être réglés. Peut-être même s’aggravent-t-ils. Il doit bien y avoir un milliard de gens qui crèvent de faim sur terre, alors que celle-ci a largement de quoi les nourrir ! Et notre petite planète est aujourd’hui rongée par le cancer de ses deux poumons : la destruction des forêts et la pollution des océans. La bonne conscience que tu peux avoir en triant tes déchets, en mangeant local ou en diminuant un peu l’émission d’hydrocarbure par l’usage d’une automobile hybride ou le recours à l’autopartage est bien peu de chose face à la réalité du fiasco écologique planétaire. Quel est l’impact réel de la RSE ? JFVD nuance le propos, il croit à la politique des petits pas. « Si tu as la clé de ta voiture en poche, quand il fait moche, tu as

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tendance à te dire, ce trajet je vais le faire en voiture. Si tu n’as plus la clé en poche, tu prends un parapluie et tu y vas à pied. Le service Citiz te force à te poser la question. Ça c’est très important pour le changement des mentalités. Un bon client chez nous est celui qui a compris que la voiture n’est pas le seul bon outil et qui va utiliser notre service de moins en moins parce qu’il va trouver plein d’astuces pour se déplacer autrement ou pour ne pas se déplacer. Et là, c’est intéressant et vertueux. Et ce n’est pas que de la bonne conscience. » « Est-on obligé de mettre des contraintes aux gens pour qu’ils raisonnent de façon sensée ? », se demande Jérôme. Nous nous accordons à penser que oui. Quand il s’agit de faire changer des habitudes sociales, la force est souvent nécessaire. Celle de la loi. Celle de la volonté. Volonté politique ou volonté du chef. Volonté commune des chefs. C’est toujours elle qui fait défaut quand les situations aberrantes durent. Et c’est elle qui fait effet quand les choses changent.


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Strasbourg sait nous mettre l’eau à la bouche, et ses habitants aussi ! Ils sont restaurateurs, blogueurs ou chefs d’entreprise. La gastronomie et la cuisine sont leur métier. Ils nous font découvrir leur lieu préféré et jouent au modèle.

Stras bourg vu par

Sokhna Niang Cuisinière & blogueuse food 26 ans

OÙ ?

Le saule pleureur près du pont Saint-Thomas Mer. 13 | 06

RÉALISATION & TEXTES

« Je viens régulièrement me poser dans cet endroit un peu en retrait de l’agitation de la ville. Il est surtout très symbolique, car c’est ici qu’en 2016 j’ai pris la décision de changer de voie et de faire de ma passion, la cuisine, mon métier. »

Caroline Lévy

Collaboration en cuisine avec le Café Bâle et Surtout. Lancement de sa chaîne Youtube : Taste of Sun, en collaboration avec Auguste & Louise. À la rentrée, lancement de brunchs itinérants dans des lieux insolites. Robe Samsoe Samsoe chez Curieux ?

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Photo : Christophe Urbain

Actu



Directeur de la restauration du Boma 28 ans

OÙ ?

Place d’Austerlitz Mar. 19.06 Chemise en denim et tee-shirt G-Star

« Cette place illustre bien le dynamisme de la ville ces cinq dernières années. Elle est le point de jonction entre plusieurs quartiers, eux-mêmes en mutation : la Krutenau, les quais et Neudorf. Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi de m’y installer ! »

Actu

Nouvelle carte et nouvelles formules à découvrir au restaurant du Boma. Soirée d’inauguration de la terrasse, le 6 juillet. 7, rue du 22 Novembre www.boma-hotel.com

Photo : Henri Vogt

Jérémy Kraft

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Justine Battaglia Responsable du restaurant East Canteen 29 ans

OÙ ?

Place des Orphelins Mer. 20.06 Combinaison American Vintage

« Vivant et travaillant à proximité, je suis témoin de l’incroyable métissage de cette place où, tout au long de la journée, se côtoient plusieurs générations, dans un esprit très convivial et bon enfant ! »

Actu

Nouvelle équipe estivale et nouveaux plats sur la carte. Participation à la 3e édition du Street Bouche Festival, les 22 et 23 septembre au Jardin des Deux Rives.

Photo : Henri Vogt

2, place des Orphelins www.eastcanteen.com

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Chef de cuisine au Banquet des Sophistes 31 ans

OÙ ?

Stade de la Meinau Ven. 22.06 T-shirt Transit et gilet Tagliatore chez Revenge Hom

« J’ai longtemps hésité entre une carrière de cuisinier et de journaliste sportif : mes deux passions ! Deux univers pas forcément incompatibles, puisque j’ai fait de la cuisine mon métier et suis resté un supporter du RCS ! »

Actu

Nouvelle carte de saison, avec notamment la girolle d’été, les tomates anciennes, les myrtilles sauvages et les abricots. 5, rue d’Austerlitz www.le-banquet.com

Photo : Pascal Bastien

Nicolas Koffel

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Mélanie Schroetter Co-fondatrice des Pralines de Mélanie

OÙ ?

Gare de Strasbourg Ven. 06.06 Robe Bagutta chez Revenge Hom

Photo : Henri Vogt

34 ans

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« Cette gare a été le théâtre d’une histoire d’amour et de nombreux déplacements entre Lyon et Strasbourg. Finalement, la succulente spécialité des pralines roses de Lyon a choisi de poser ses valises à Strasbourg, et mon amoureux aussi ! »

Actu

Ouverture prochaine d’une 3e boutique Aux pralines de Mélanie à Strasbourg, et pourquoi pas un développement en dehors des frontières alsaciennes. 33b, rue du Fossé des Tanneurs 79, rue Boecklin www.auxpralinesde melanie.fr


Chef de cuisine et maitresse de maison Au Crocodile 30 et 27 ans

OÙ ?

« Nous avons beaucoup voyagé, mais cette cathédrale est l’une des plus belles choses que nous ayons vue. Nous avons été très touchés par cette merveille gothique en arrivant à Strasbourg, sur cette place pleine de vie et de joie qui invite au recueillement. »

Cathédrale de Strasbourg Jeu. 21.06 Franck : chemise en denim col mao Galeries Lafayette Paris Sarah : robe Karen Millen Le tout aux Galeries Lafayette Strasbourg

Actu

1er anniversaire de la reprise du restaurant Au Crocodile. Trophée Grand Est 2018 Jeune talent service en salle, décerné par le Gault & Millau. Lancement de la formule déjeuner Crocod’il Crocod’elle courant juillet. 10, rue de l’Outre www.au-crocodile.com

Photo : Henri Vogt

Franck Pelux & Sarah Benahmed

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Sport

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La ligne d’horizon PAR Romain Sublon PHOTOS Pascal Bastien

LE SPORT

HORS LES CLUBS ÉPISODE 4/4

Aucun film, aucune série, aucun livre ne saurait restituer ce que l’on ressent la première fois que s’ouvre devant soi une porte de prison. Ce « clac », qui résonne aux oreilles comme une enclume balancée au coin d’la gueule, s’ancre en vous. Les couloirs semblent interminables, rythmés tous les dix pas, peut-être plus, peut-être moins, par de nouvelles portes à franchir, de nouveaux « clacs » à encaisser. Une dernière porte se présente, déjà ouverte, petit soulagement. C’est l’heure du cours de boxe, un rendez-vous devenu traditionnel à la Maison d’arrêt de Strasbourg. Une occasion comme il y en a peu de libérer l’énergie, de cracher sa colère. Dominique Siegler est là. Cela fait 24 ans qu’il est là, pour encadrer, canaliser, accompagner, le temps d’une heure où, si tout n’est pas permis, chaque geste est encouragé à atteindre son horizon. Triple champion du monde de kick-boxing (1994, 1995, 1996) entre autres nombreux titres, Dominique Siegler est intervenu pour la première fois en prison quand il était au sommet de son art. Corps meurtri, cabossé par des combats livrés sans retenue, il est toujours là. Il ne les lâche pas, ces types, croisés ou recroisés à la faveur de récidives parfois inéluctables, ces générations qui se succèdent ou se mêlent. « J’ai parfois fait boxer le père et quelques années plus tard le fils, la fille ou toute la fratrie. En ce moment, j’ai un père et sa fille, c’est l’histoire de certaines familles. Je ne regarde pas pourquoi ils sont là, je ne leur demande rien, je fais le même cours à tous. » L’égalité comme devoir. 31

Dernier volet de cette série consacrée au sport dans les lieux qui ne lui sont pas dédiés, et place cette fois à la Maison d’arrêt de Strasbourg et au Centre de détention de Oermingen. Où il sera question de barbelés, de ghetto blaster, de bottle flip, de tête de lion et même d’un steak-frites.

Les quatre détenus-boxeurs du jour sont prêts à suer leur peine. Ici tout fuse, les coups comme les blagues. « Vous êtes là pour quel journal ? », nous demande l’un d’eux. « Pour un journal qui te fera devenir une star ! », répond coach Siegler. « Playboy ? » 1er round pour Austru*, tatouages du Christ sur le ventre, croix sur les bras, véritable bible de chair. Plusieurs ateliers ont été mis en place et personne n’y coupera : abdos, passage de ballon, montée/descente d’un escalier en mimant des uppercut, pompes, frapper les pattes d’ours, envoyer des droites dans des tapis posés contre les murs. Ici, il n’y a pas de sacs de frappe, il n’y a pas de ring non plus. Les halètements assurent le rythme, les sourires claquent comme des droites et les regards vont droit. « Doucement ! », tempère Dominique. « On fait doucement », assure Austru. De notre point de vue, ce n’est pas flagrant. « Je sais pas danser alors je fais de la boxe. » Nul doute. Un cinquième larron, Harmattan, est arrivé ; sa souplesse est rudement mise à l’épreuve. « Pas besoin de frapper fort, il faut chercher le relâchement », lui souffle Dominique Siegler. Puis il lui demande : « Tu as déjà fait de la boxe ? » « Oui », assure-t-il. « Sur un ring je veux dire. » « Ah. Euh, ben non. » Fin des ateliers. Une petite pause et il sera alors temps pour 15 minutes de combat. Un instant attendu mais que Dominique pré*à la demande de la Maison d’arrêt et du Centre de détention, le nom des détenus a été changé afin de préserver leur anonymat. Il en va de même pour le traitement photographique.


Sport

“ C’est aussi une petite thérapie ce cours, ça leur permet de vider leur sac, et à moi de passer quelques messages. ” DOMINIQUE SIEGLER

serve de tout débordement, à sa manière, avec tact, douceur et l’option j’mets les gants s’il le faut. « Y en a qui s’prennent pour des caïds, ils viennent une fois puis après c’est fini ! Ils me disent que j’suis fou et que c’est trop dur. Mais beaucoup aiment ces séances, ils s’y donnent à fond. Parfois, ça cogne un peu fort mais j’ai jamais eu à gérer de gros problèmes. Et si ça monte, je calme le jeu et au pire, je mets les gants et là ça redescend un peu… C’est aussi une petite thérapie, ça leur permet de vider leur sac, et à moi de passer quelques messages. » Clara, étudiante en STAPS, est là au côté de Dominique dans le cadre d’un stage en immersion. « Ils sont très respectueux, ça se passe vraiment sans soucis. Il y a une meilleure mentalité ici qu’à l’extérieur parfois ! » Fin de la séance, Harmattan est rincé. « Ici, en prison, c’est la défonce aux médocs ou le sport, alors j’ai fait mon choix. Malheureusement, il

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n’y a pas assez de séances de sport, alors je n’en rate aucune, c’est sûr ! » La défonce par le sport. En Maison d’arrêt, contrairement au Centre de détention, les séances de sport ne sont pas quotidiennes. Les douches non plus, au quartier hommes comme au quartier femmes. Nous voilà au quartier femmes, justement. Un ghetto blaster est posé là. Plusieurs ateliers-sports ont été mis en place par Clara et Emilie mais celui du courrier et de la clope sera pas mal prisé aussi. Sur le banc, il y a une fille… et sa mère. Et l’on repense aux mots de coach Siegler. Chammal jongle dans son coin, à l’aise, en mode concours freestyle. Sur le playground, ça joue ! Zonda pose des blocks et Farou, au bord de l’apoplexie à chaque double pas, enquille les paniers sans broncher : 9/10 au shoot, oklm. Au foot, Mitgjorn, joueuse semi-pro


en lice avec son club pour l’accession en L2, enchaîne les petits ponts. C’est aussi le terrain où des amitiés et des trahisons se nouent. La partie de ballon-prisonnier peut démarrer, jeu qui ici prend… tout son sens. Retour sur le banc, celui qui fait office de tribune pour les spectatrices. Chergui nous y rejoint. Directrice commerciale dans une grande boîte, de celles qui protègent du besoin mais pas du manque, Chergui savait ses soucis d’alcool. Elle n’imaginait pas qu’un jour, sa vie basculerait ; parce qu’une nuit tout dérape, parce que la coupe est pleine. Direction prison, pour 5 mois, sans les codes ni le langage. « Rien ne m’y prédestinait, sinon un jour de craquer. » Alors il n’est pas simple pour elle de trouver sa place, les différences se comptent au-delà de 7. « C’est une thérapie forcée, radicale. Faut le prendre comme ça, alors ici je fais tout ce qui est possible : anglais, espagnol, atelier d’écriture et tous les cours de sport. » Le terrain et sa ligne d’horizon, comme un trait d’union possible entre elle et les autres. Il y a aussi des séances de sport en salle, qui sont découpées en fonction des bâtiments (travailleurs et non travailleurs) et/ou des statuts (prévenus et condamnés). La salle de sport est comme une grande cellule, pas d’horizon, pas de fenêtre (ou opaques), plusieurs machines pour « faire son sport, sa muscu » qui encadrent un terrain de badminton et une table de pingpong. Éric, l’un des deux moniteurs de sport avec Arnaud, est là pour encadrer ces séances. Il n’agit pas vraiment en prof, il n’y a pas de place pour cela et le sureffectif des prisonniers l’en empêche. « C’est rare que ça parte en cacahuètes, confie-t-il. Les types sont malins, ils aiment ça et en ont besoin. » Ce qui n’empêche ni la tension, ni l’esprit de camaraderie, où chambrer est autant un art de vivre qu’un moyen de défense. « Arnaud et moi étions surveillants à la base. On a passé un concours interne pour être moniteur de sport à temps plein. C’est un choix de vie. Notre

salaire est moindre, y a plus les primes de nuit, mais on est chez nous tous les soirs et les weekends. Et puis le rapport avec les prisonniers est différent : y a moins de prise de tête, plus d’échange. Faut être ferme mais juste : ni zèle, ni abus de pouvoir, témoigne Éric. On évite le plus possible les sports de contact. Bon, y a quand même le rendez-vous hebdomadaire du foot. Et là, ça joue hein ! » Clac ! Dernière porte franchie avant l’accès au terrain de foot, le sanctuaire des mercredis après-midi. Il s’agit là d’un vaste terrain en stabilisé. 10 contre 10, souvent les deux mêmes équipes s’opposent car, précise Barber, « ici le mercato est cher ». Et les contrats longue durée. Barber, tatoué comme jamais, est plus grand que les buts et plus large qu’une coursive. Aujourd’hui, il ne joue pas, la faute à une sale entorse. Depuis leur cellule, où l’on voit quelques yoyos (moyen d’échange de cellule à cellule, à l’aide de draps ou de serviettes) aux fenêtres, les autres détenus encouragent, chambrent, animent la partie et font de la Maison d’arrêt l’autre stade de la Meinau. 33

C’est parti pour 1h30 de match, « sans pause, c’est pour les faibles, avec 3 bouteilles d’eau pour 20 gars et personne qui boit pour sa gueule. Ici, tu vas voir, on est solidaire », nous confie Barber. 1-0 | 1-1 | 2-1 | 3-1 pour les chasubles, les sans-maillots s’étant déjà vus refuser deux buts (il y a un “arbitre” par équipe, et ça discute moins que pendant un 1/16e de finale de Coupe de France) 4-1 | 5-1. Sur le côté un joueur : « J’ai pas la condition pour jouer, je peux pas tenir, surtout avec le soleil, alors je mets des frappes dans le ballon. Et je crache. » Il jouera aussi au bottle flip en jetant une bouteille très haut, seul le grillage au ciel l’empêchera de tutoyer les nuages. Certaines frappes aussi tutoient les nuages. « En matériel, ce que l’on demande on le reçoit. Mais bon, faut pas qu’ils perdent trop de ballons non plus… » 6-1 (Hegoa remonte tout le terrain et, seul face au but, il offre un caviar à son coéquipier) 7-1 fin du match. « C’était Paris-Monaco aujourd’hui ou quoi ?! » Le rendez-vous est déjà pris pour la revanche, mercredi prochain, même terrain, même heure.


Sport

La randonnée, cette longue peine salvatrice − 1789, ça te rappelle quelque chose ? − Ouais, l’invention de la Nintendo DS. T’es content ? Ce court dialogue a eu lieu au kilomètre 7, près d’un rempart du château de Waldeck, il dit beaucoup de l’ambiance qui a régné tout au long de cette randonnée ; du respect, de la parole elle aussi libérée, de la taquinerie. 10h15. On arrive sur le parking de l’Etang du Hanau. Ils sont 4, deux détenus et deux moniteurs du centre de détention de Oermingen (cf. lexique). Et un peu comme dans les films de flics ou voyous, on ne sait pas vraiment qui est qui. Sans l’uniforme et le décorum, la confusion est permise. Les présentations faites, tout s’éclaircit. C’est parti pour 10 kilomètres d’une marche au grand air. À peine le premier kilomètre parcouru, Mathieu, l’un des deux moniteurs, intervient : « Va falloir accélérer le pas, là, sinon on sera jamais au restau à l’heure. » Le restau c’est le Graal, le bout du chemin. « Reste calme Mathieu, reste calme… Tranquille, tempère Fogony*, l’un des deux détenus. Il veut toujours partir à fond Mathieu, mais on a le temps, il fait beau, on est bien… Mathieu, ici on l’appelle Robocop, c’est une machine. » Si Fogony et Guebli, l’autre détenu, ont eu la permission pour cette rando, c’est parce que leur comportement a été jugé exemplaire. « Puis il faut qu’ils soient permissionnaires, précise Marco, l’autre moniteur. Ça peut toujours représenter un danger de sortir des prisonniers. L’accord est donné à ceux qui ont montré leur volonté de réinsertion, qui bossent en prison, font leur sport, payent leur partie civile (indemnités dues aux victimes). »

Kilomètre 3, on croise un lézard. Il finit dans les mains de Guebli. « Si tu le manges, tu vas prendre les calories que tu perds grâce à la rando. » Le lézard a la vie sauve. Après plusieurs récidives, point d’orgue d’une jeunesse voulue dorée, Fogony veut tourner la page. « C’est ma 4e condamnation, la plus lourde. J’ai gravi les échelons comme on dit, du vol au braquage, cagoulé et armé. J’ai pris 8 ans, j’en ai fait 6 et je sors dans 3 mois, grâce aux remises de peine. La prison ne m’a pas changé, elle m’a plutôt canalisé. J’ai eu la chance de pas tomber dans la drogue. Ceux qui tombent dans les cachetons, c’est terrible, ils ne peuvent plus se relever. Je fais mon sport, je paye ma dette, 34

et j’attends ma vie dehors, avec ma famille et mes enfants. Mes gamins souffrent de mon absence, à chaque rentrée ils ne peuvent pas répondre quand on leur demande le métier de leur père… » La pratique du sport en Centre de détention n’a rien à voir avec celle en Maison d’arrêt, ce sont deux mondes différents que seuls les barbelés rassemblent. « En Centre de détention, c’est un régime ouvert contrairement à la Maison d’arrêt. Les portes sont ouvertes 7h par jour. En sport, les séances sont plus nombreuses, ce qui nous permet de porter un projet, de travailler avec eux. C’est pas le même métier qu’en Maison d’arrêt où là il s’agit plus d’accompagnement, voire d’occupation »,


“ C’est rare que ça parte en cacahuètes. Les types sont malins, ils aiment ça et en ont besoin. ” DOMINIQUE SIEGLER

souligne Mathieu, qui a connu les deux mondes. « Le sport permet d’avoir un autre lien avec les détenus. D’ailleurs, quand ils apprennent que t’es surveillant – parce que les moniteurs sont surveillants et pas intervenants extérieurs – le regard change ; tu redeviens un maton. Sauf si le respect est mutuel. » Kilomètre 5 et des brouettes : à mi-chemin, au sommet du Falkenstein, vue panoramique. Le temps d’une pause, de quelques pompes, d’échanges au sujet de la relation entre Adil Rami et Pamela Anderson et on est reparti. Ne pas oublier l’objectif : le resto. Guebli se souvient : « Dehors j’avais pas le temps de faire du sport. Dehors je vendais de la drogue. En prison le sport me fait du bien, pour le corps et dans la tête. » Fogony, d’une parole franche : « On a vu des copains mourir, se pendre… C’est dur. Même si on est responsables de ce qui nous arrive, c’est dur. Mais y’a pas que de la tristesse en prison, on rigole parfois comme jamais dehors ! Et on rencontre des copains, on est comme des meilleurs copains maintenant avec Guebli. »

Guebli, les mains bien campées derrière les sangles de son sac-à-dos, dont seule une bague à la tête de lion s’échappe : « Mathieu on a fait 10 kilomètres là non ? Puis : Ça va, je pose une question hein. Faut penser aux journalistes, ils sont fatigués. » Tout au long de la rando, si l’on excepte une montée coupe-pattes et une descente casse-genoux, l’humeur sera à la rigolade, le regard bienveillant. Les 10 kilomètres vaincus, un peu plus selon l’engin de mesure, il est l’heure du restaurant, Aux Amis du Lac, plus désiré encore qu’une médaille d’or. Les steak-frites pleuvent, une farandole de boules de glace rhum-raisin aident à la digestion. « Ça fait quoi de manger avec des détenus ? », demande Guebli. Je ne m’étais pas posé la question jusque-là : « Ça ne coupe pas ma faim d’après 10 bornes de rando. » Une bouchée plus tard, Guebli toujours : « Quand t’es dehors, tu penses à marcher en forêt ? »

LEXIQUE En maison d’arrêt sont incarcéré.e.s les condamné.e.s à des peines inférieures à 2 ans et les prévenu.e.s (en attente de leur jugement, pouvant porter sur des peines de toutes durées). Il y a quatre quartiers différents : hommes majeurs, hommes mineurs, femmes et le SMPR (service médical psychologique durable). En centre de détention il n’y a que des condamné.e.s, pour des peines allant de 2 à 10 ans. Les condamné.e.s à des peines supérieures à 10 ans sont en maison centrale. Travailleurs et Inoccupés leur statut est soumis à l’administration en fonction de la demande du détenu.e. Le motif de la peine n’entre pas en ligne de compte, les critères tiennent au nombre de postes disponibles, à la motivation et à la fiabilité témoignées, à la capacité physique et intellectuelle, à l’éventuelle indemnisation dûe aux parties civiles. Les travailleurs perçoivent un salaire devant s’approcher du revenu pour une activité équivalente à l’extérieur et ne pouvant être inférieur à 1,54€ par heure.

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Manson’s Child traverse les époques avec un certain brio, confirmant son attirance sans cesse prononcé pour une pop déclassifiée. Catalog regroupe pour la première fois sur un double vinyle plus de 20 titres qui ont fait son succès, ainsi que de nombreux inédits. En cette belle occasion, Manson’s Child a sollicité Philippe Carly pour immortaliser le groupe : on se souvient des portraits new wave iconiques que ce photographe rock culte a réalisés dans les années 80.

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Les disques parlent de nous ; ils racontent nos vies. À Colmar, Elio Falcone réinterprète les pochettes de ses vinyles fétiches. Le résultat en une sélection saisissante de 33 trente-trois.

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chicmedias éditions Collection Mes disques à moi

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Réalisation Myriam Commot-Delon — Photo Alexis Delon/Preview

Culture.

CAHIER CUTLURE


Z UT Culture Portrait

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Rencontre avec Paul Lang, trois mois après sa prise de fonction à la tête des Musées de Strasbourg. Il décline avec nous, au passé, au présent et au futur, comme une petite grammaire personnelle, ses souvenirs, projets et ambitions culturelles pour la ville.

LES CONTOURS D’UNE SENSIBILITÉ Par Mylène Mistre-Schaal Portrait Henri Vogt

L’

art de voir Il aime le rappeler, c’est dans le bassin rhénan que Paul Lang a formé son regard. Natif d’Hirsingue, dès son plus jeune âge il suit ses parents dans les collections du Kunstmuseum de Bâle et celles des musées de Strasbourg. Avant d’envisager le présent de son poste de directeur des musées et ses grandes orientations, la rencontre débute par un détour dans les méandres de sa mémoire. Un retour aux premiers instants de ce « regard intérieur » qui dessine bien souvent les contours d’une sensibilité. De Strasbourg, Paul Lang se souvient de son attirance déjà marquée pour le musée des Beaux-arts et de sa rencontre avec La Belle Strasbourgeoise (Nicolas de Larguillière, 1703) : « Je la trouvais fascinante avec ce côté sphinx, tout en étant surpris par le mystère qui entourait la poseuse, dont l’identité reste encore aujourd’hui une énigme. L’enfant que j’étais alors n’arrivait pas à concevoir qu’elle demeure inconnue, elle qui semblait si vivante, si incarnée. À moins que ce ne soit son chapeau, qui me rappelait un peu ceux que portait ma mère ! » De ses visites, il retient aussi la mélancolie en clair-obscur de celui qu’il appelle du bout des lèvres, presque intimement, « le Valentin » (Valentin de Boulogne, Musiciens et soldats, 1626). Une scène de genre, où s’entend presque l’épaisseur du silence, blotti dans les gestes figés des protagonistes. La musique, comme en suspens… crée une attente. 39

Intuitions musicales Paul Lang a déjà révélé l’un de ses grands projets pour les années à venir : une exposition rétrospective autour du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle aiguillonnée par la présence du tombeau du Maréchal de Saxe à l’église Saint-Thomas. L’originalité du programme réside notamment dans son envie de faire écho, de décliner le sujet dans différents lieux de la ville, du musée zoologique au Musée d’art moderne en passant par l’Opéra, qui pourrait programmer une pièce en lien avec l’exposition. Une idée qui laisse entrevoir son désir d’amorcer des dialogues entre les disciplines et les époques. Une intuition qui rappelle aussi la place centrale qu’occupent la musique classique et le « petit miracle » qu’est l’opéra dans la vie de Paul Lang. Et se déroule à nouveau le fil des souvenirs. « Je dois dire, ma première grande émotion esthétique, vers 5 ou 6 ans, est musicale. » La mélodie, d’abord entendue de loin, ne lui était pas destinée. La révélation n’en est que plus intense. « J’étais dans le couloir et elle m’a aimanté. Je me revois demander à mon père de rejouer le vinyle, encore et encore. » C’était le Concerto pour piano n°20 en ré mineur de Mozart. « J’ai non seulement mesuré le degré d’intensité du pouvoir des œuvres d’art mais aussi à quel point tout cela était “sérieux”, grave et profond. » Aujourd’hui encore, Paul Lang est un inconditionnel. Travailler en


Z UT Culture Portrait

“J’aime l’idée de cet équilibre entre deux pôles complémentaires, le ludique et le pédagogique.”

musique, regarder une œuvre d’art avec un fond sonore, lui semble impossible. Il précise : « Je ne peux pas faire deux choses en même temps ; la musique n’est pas une anecdote, je n’aime pas qu’elle devienne ornementale ! » Le temps du numérique Le nom de Nam June Paik, artiste contemporain virtuose des installations audiovisuelles, ouvre la conversation sur la place des outils virtuels dans le musée. « À mon sens, l’objectif d’un musée est assez proche du “plaire et instruire” que théorise La Bruyère ; j’aime l’idée de cet équilibre entre deux pôles complémentaires, le ludique et le pédagogique. Mais attention, rien à voir avec Disneyland ! » Les choses sont claires : « Le numérique, dans le cadre muséal, ne doit pas se substituer à la confrontation avec l’original. Il doit être incitatif et amener le public à l’intérieur du musée. » Fort de son détour par l’Amérique du Nord – il a été conservateur au musée des Beaux-arts d’Ottawa pendant sept ans –, Paul Lang fait référence au musée de Denver et à la récente Gallery One, qui propose une réflexion passionnante sur la place des nouvelles technologies au sein du musée. Un mur numérique de plusieurs mètres, véritable interface, permet au visiteur de s’approprier les collections du musée et de préparer sa visite. Pour Strasbourg, Paul Lang imagine quelque chose d’approchant, un lieu préambule bien distinct, dédié au numérique et dont les modalités restent en-

core à définir. Retenons la volonté de ne pas superposer visite réelle et virtuelle, mais de les rendre complémentaires. Pour ne pas oublier que le temps d’une œuvre n’est pas celui du zapping ou de l’instantanéité du selfie, mais celui, souvent extensible, de la contemplation. Patrimoine mis en écho Outre le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle, Paul Lang évoque une exposition monographique dédiée au peintre alsacien JeanJacques Henner et annonce un projet autour de Goethe à Strasbourg. Le nouveau directeur semble orienter sa mission vers une valorisation des acquis, tout en affirmant un ancrage renforcé dans le patrimoine local avec une conscience aigüe des singularités des collections strasbourgeoises. « Je cherche des impulsions dans le patrimoine local, pour mieux le décortiquer, le décliner et l’étendre ensuite à d’autres aires géographiques. Il ne s’agit en aucun cas d’un repli, bien au contraire ! » Les collections sont un point de départ, comme la toile d’Isidore Pils, Rouget de Lisle chantant la Marseillaise pour la première fois (1849) conservée dans les collections du musée historique à Strasbourg, qui motive l’idée d’un accrochage autour de la Marseillaise. « J’imagine étendre le thème à d’autres pays et étudier plus en détail ce genre propre à la peinture d’histoire. En Allemagne, aux États-Unis… » Une exposition peut aussi venir appuyer un trait de caractère de la 40

collection et conforter son orientation. Par exemple, un projet autour de l’impressionniste Alfred Sisley, déjà bien représenté dans les fonds strasbourgeois, pourrait être l’occasion d’une nouvelle acquisition... Un marqueur de la cité Le musée, baromètre sensible, réceptacle et générateur de la vie de la cité, se doit aussi d’être « un marqueur » pour Paul Lang, qui souligne son rôle social. Le musée n’est pas seulement un lieu de plaisir esthétique, mais aussi un lieu de réflexion, d’ouverture qui doit donner sa vision de la société. « Facteur d’intégration, il participe à la constitution de son identité, que l’on soit citoyen ou de passage. » À condition que la grande histoire tienne compte de l’expérience individuelle et que le musée ne soit pas détaché de ses petites anecdotes qui le rend plus proche de nous… comme le regard plein de mystère d’une poseuse anonyme du XVIIIe ou les souvenirs qu’éveillent son chapeau ! www.musees.strasbourg.eu


musica 19 sept — 6 oct 2018 Strasbourg

festivalmusica.org


LE TWIST À LA FIN Par Emmanuel Abela

Photo : Richard Dumas

Z UT Culture Musiques

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Aussi incroyable que cela paraisse, Marquis de Sade se produira sur la scène de l’Opéra du Rhin dans le cadre de Musica. Ce groupe emblématique des années 80, reformé de manière éphémère, revêt une importance toute particulière pour toute une génération. Notamment pour Thierry Danet, directeur de La Laiterie, de Radio en Construction, et initiateur du concert.

À chacun sa façon de découvrir Marquis de Sade au début des années 80. Contre toute attente, le groupe rennais passe à la télévision et même à la radio. Thierry Danet, lui, les découvre sur Europe 1. « Au hit-parade ! » À l’époque, à la suite de l’explosion de Téléphone, « des artistes français improbables comme Starshooter, Edith Nylon ou Marquis de Sade débarquaient sur les ondes ». Il est en 5e et s’attache à tout ce qu’il peut entendre de la scène punk. Il se souvient du morceau diffusé ce soir-là, Conrad Veidt, alors que le groupe entame la tournée qui accompagne la sortie de son premier album, Dantzig Twist. Thierry souhaite assister au concert nancéien, négocie avec son père, mais n’a que 12 ans ! « Il me demande : mais au moins sais-tu qui est le Marquis de Sade ? Je lui réponds que je n’en ai aucune idée. » Son père n’a pas besoin de trancher : le concert est annulé. Thierry découvre le live dans la fameuse émission dominicale d’Antoine de Caunes sur Antenne 2, Chorus, ainsi que cet étrange play-back musique dans une émission de Thierry Le Luron, au cours de laquelle le morceau Cancer and Drugs est interrompu par l’animateur parce qu’il n’entend pas « l’orchestre ». Le choc des cultures est total : la rencontre des deux mondes, la télévision giscardienne et l’avant-garde, crée une situation invraisemblable. À la suite d’une écoute à la Fnac Châtelet, Thierry achète le deuxième album du groupe, Rue de Siam. « Dès le riff de Back to Cruelty, j’ai dit au vendeur : ok, je le prends ! » À Strasbourg, il emprunte Dantzig Twist à la bibliothèque, rue Kuhn, et l’enregistre en K7. « Sur l’autre face figurait Marquee Moon de Television. » Les liens esthétiques semblent une évidence. Mais qu’entend-il chez Marquis de Sade qui les distingue d’autres groupes de la même époque ? « L’univers harmonique du groupe m’a beaucoup impacté, avec ces architectures rythmiques très particulières. Pour moi, ça marquait un franc pas de côté par rapport au rock’n’roll. »

Et puis, il y a les textes de Philippe Pascal, celui de Conrad Veidt notamment. Thierry y repère une phrase devenue fondatrice pour lui : Le sens expire, l’expression prime. Elle le « met en mouvement », lui donne une impulsion pour agir. Ce qui le touche également, et de manière intime, c’est cette approche qui l’éloigne des reconstitutions du rock français de l’époque, et qui sonne profondément « européen ». « Même si Rennes [d'où est originaire le groupe, ndlr] nous semblait au bout du monde, cette musique venait d’un territoire que j’habitais. » Les langues se superposent, Philippe Pascal, le chanteur, théâtralise sa gestuelle, l’univers du groupe lui ouvre un pan entier de la culture continentale : Vienne, Egon Schiele ou l’expressionnisme allemand. « Marquis de Sade, ça m’a toujours paru grand ! Nul dilettantisme, cette histoire est importante. C’est fulgurant, et ça peut tutoyer toutes les formes d’art. Pour moi adolescent, il est très excitant de se retrouver connecté à tout cela et de découvrir que ce que tu as appris à l’école relève du sensible. » Étrangement, à l’automne dernier, il est passé à côté de l’information concernant la reformation du groupe – un one-shot au départ – ; il découvre le matin même l’organisation d’un concert événement qui réunit à Rennes les leaders Philippe Pascal et Franck Darcel. Le récit de cette folle journée du 16 septembre 2017 tient de l’odyssée : un petit déjeuner, l’information lue dans Libé, un départ en train précipité, une réservation d’hôtel à Rennes et l’achat d’un billet sur leboncoin et puis « un beau concert, avec des moments exceptionnels ! » La rumeur ne tarde pas à circuler autour d’autres concerts du groupe sur la base de « circonstances liées à des lieux ou des situations ». Il voit une évidence dans l’organisation d’un concert strasbourgeois, 37 ans après la tournée du groupe en 1981 et une première halte dans la capitale alsacienne. « Je trouve juste d’organiser un concert de Marquis de Sade à Strasbourg ; également juste de le faire dans le 43

cadre de Musica. C’est de l’ordre de ce que m’a inspiré le festival quand il a été créé, avec ces zones de frottement entre pop et avant-garde. Et c’est tout aussi juste de le faire à l’Opéra national du Rhin. L’opéra, pour moi, ne constitue pas seulement un cadre ni un décor, mais crée une situation d’écoute qui rend hommage à l’esthétique du son chez Marquis de Sade. » Nul hasard donc, mais la volonté clairement affichée d’« ouvrir autrement une fréquentation à la fois du groupe, du lieu et du festival. Nous ne sommes pas en train de faire quelque chose d’extrêmement spectaculaire, nuance-til, mais cela rend compte du trajet de chacun et de la façon dont les choses se croisent et se recroisent. »

Marquis de Sade 23.09.18 Opéra national du Rhin Strasbourg www.festivalmusica.org


Z UT Culture

News

NEUE VAGUE Stéphane Roth Nouveau directeur du festival Musica D’où venez-vous ? Où allez-vous ? Ech bìn a echter Elsasser ! J’ai grandi aux portes du Sundgau, avant de faire mes études à Strasbourg. J’ai ensuite passé quelque temps dans une maison de disque basée à Arles, puis j’ai intégré la Philharmonie de Paris. Et me voilà de retour dans l’est !

Que représente Strasbourg pour vous ? La ville du sens, où toutes les conditions sont réunies pour « penser » : la profondeur historique, la philosophie, l’architecture, le théâtre… Si vous deviez changer de ville et/ou de pays, où habiteriez-vous ? En Inde. Je suis fasciné par ses différentes traditions musicales, et peut-être davantage encore par le bruit ambiant des villes et les rapports sociaux qui en sont la source : une vie dure, mais ô combien enrichissante. Si vous pouviez être quelqu’un d’autre pendant une journée, qui seriez-vous et que feriezvous ? Sans hésitation, un danseur. Parce que je n'ai pas du tout le sens de la danse. Et je peux le prouver !

Par Cécile Becker Photo Christophe Urbain

Que vouliez-vous être quand vous étiez petit et pourquoi avez-vous renoncé ? J’ai eu une période, entre 5 et 6 ans, où je voulais devenir prêtre et j’y ai renoncé pour plusieurs raisons : d’abord l’uniforme puis les contraintes spirituelles. À quoi dites-vous toujours oui ? Aux questions des journalistes. À quoi dites-vous toujours non ? À l’indifférence.

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Vos livres de chevet ? Comme je suis éditeur, des livres, il y en a des montagnes autour de moi… en permanence. En ce moment, c’est la littérature américaine, de Don DeLillo à David Foster Wallace. Le disque qui tourne en boucle en ce moment ? Essentiellement le hip-hop américain des années 80 : Public Enemy, LL cool J, Afrika Bambaataa, De La Soul… L’œuvre d’art qui ne cesse de vous fasciner ? Une gravure de William Hogarth de 1741 : The Enraged Musician (Le Musicien Enragé). Musica 19.09 → 06.10 www.festivalmusica.org


Un été à Meisenthal savoir-faire verrier art nouveau design

Avec le soutien : du Ministère de la Culture (Drac Grand Est) de la Région Grand Est du Conseil Départemental de la Moselle de la Communauté de Communes du Pays de Bitche du Parc naturel régional des Vosges du Nord

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FRANÇOIS DAMIENS

Z UT Culture Instant Flash

Par Aurélie Vautrin | Photo Arno Paul

RECONNAIS-MOI SI TU PEUX

Depardieu »), des semaines de montage – soit environ un an et demi pour 90 minutes de film. « Toute la difficulté était que, cette fois, c’est moi qui venais chez les piégés. Donc c’est nettement plus compliqué pour mettre les caméras en place, cacher les micros, trouver le bon angle… Il n’y a pas un endroit dans la réalité qui est fait pour tourner une caméra cachée ! Ce n’est que de la contrainte. Mais après… Ce n’est que du plaisir. » François Damiens, il a cette image de type drôle, intelligent, attachant. Bonne nouvelle, en vrai, c’est exactement pareil.

« La seule limite que j’ai c’est… jamais moins que trop ! » Après quasi deux décennies de caméras cachées pour la télévision, une foultitude de sketches devenus cultes, des performances remarquées et remarquables au cinéma et deux nominations aux César, François Damiens s’est essayé à la réalisation avec Mon Ket (Mon fils, en belge dans le texte)… Un film à sketches entièrement tourné en caméras cachées, entre la Belgique et la Côte d’Ivoire, dans lequel il incarne un père évadé de prison cherchant à recoller les morceaux avec son fiston. Et où, surtout, vingt-cinq anonymes deviennent, à leur insu, les vrais héros de l’histoire. « Ma seule peur, c’était de toujours montrer que c’était vrai. Qu’il n’y avait pas de trucage, que tous les gens piégés l’étaient vraiment. » 650 heures de rushes, des mois de préparation, une organisation incroyable, quatre heures de maquillage (« J’avais le nez de Patrick Sébastien et le menton de

François Damiens était le 30 mai à l'UGC Ciné Cité

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Z UT Culture Instant Flash

LE CORPS AVANT TOUT

CÉLINE TRAN Par Emmanuel Abela | Photo Henri Vogt

Elle s’appelle Céline Tran, mais on la connaît sous le nom de Katsuni, son pseudonyme en tant qu’ancienne actrice porno. Dans son récit autobiographique Ne dis pas que tu aimes ça, elle livre les raisons qui ont amené cette étudiante vietnamienne en lettres à embrasser cette carrière. Et l’on va de surprise en surprise : on apprend notamment que la jeune femme découvre sa propre sexualité en temps réel. Son expérience, elle se la crée sur le plateau, avec la volonté de maintenir son corps « souverain ». Face au parterre de fans et de curieux à la Librairie Kléber, elle explique qu’elle a bien conscience de devenir « objet de désir », mais que « tout réside dans la manière de le vivre. Si on est là, c’est qu’on a envie de partager quelque chose avec l’autre. » Elle trouve

dans le X l’occasion de dépasser ses propres inhibitions. « Oui, c’était une excuse ! À ce moment, il n’y a plus de problèmes de culpabilité. C’est beaucoup plus difficile de le faire dans la vraie vie où l’on peut être jugée, mais vu que c’est ma fonction, je peux tout m’autoriser. » Elle échappe aux codes traditionnels des actrices de sa génération, asiatique et très typée, très loin de la blonde occidentale très prisée par les amateurs du genre. Mais sa carrière est fulgurante, ce qui lui donne une totale liberté de choix. « Je n’ai jamais voulu concevoir mon activité comme un métier, mais ça reste un métier avec sa discipline et ses exigences. » Un métier qu’elle finit par quitter en pleine gloire, au moment où elle prend conscience qu’il lui semble nécessaire de se réapproprier un corps qu’elle 48

juge à elle et rien qu’à elle. « Il y avait une prise de conscience graduelle, je suis tombée amoureuse, je ne voulais plus partager mon corps avec d’autres personnes parce que c’était intime et que le désir l’emporte sur toute autre considération. » Propos recueillis le 16 avril à la Librairie Kléber Ne dis pas que tu aimes ça, Fayard


LE REGARD FERME

ÉDOUARD LOUIS Par Cécile Becker | Photo Pascal Bastien

Sans doute les gens talentueux sont-ils paradoxaux… Sans doute le paradoxe et les incompréhensions, doutes et nuances qu’il génère deviennent-ils plus aisément littérature. Sans doute Édouard Louis est-il de ces êtres qui cumulent les paradoxes et ne cessent de les explorer pour se comprendre lui-même et, ainsi, décrire avec plus d’acuité le monde qui l’entoure. Oui, En finir avec Eddy Bellegueule, Histoire de la violence et son dernier et tonitruant Qui a tué mon père sont des déclarations de guerre : contre les politiques, contre les normes, contre la domination masculine. Pourtant, face à Édouard Louis, on est d’abord saisi par son regard, doux mais décidé. On ne peut s’empêcher de discerner derrière son écriture ciselée, souvent dure, une certaine

nostalgie de l’enfance. « C’est vrai, les gens disent que la violence est le fil conducteur de mes trois livres, mais c’est aussi l’enfance : ça m’intéresse de connaître les raisons de ce regard nostalgique que je porte sur une enfance détestée et détruite. Écrire sur l’enfance, c’est une manière de la vivre a posteriori, de rattraper ce que je n’ai pas vécu. Et puis, c’est parler directement de ces gens qui ont été affectés par la violence sociale. J’ai grandi entouré de corps détruits par cette violence-là : la pression, l’exclusion et la persécution sociales. » La politique, une question de vie ou de mort, comme l’analysait déjà Pierre Bourdieu dont il est l’héritier direct. La littérature, un moyen de dénoncer, de ne pas détourner le regard des réalités sociales. « La bourgeoisie met en place des mécanismes pour ne 49

pas être confrontée à ce qui est en train de se passer, c’est comme – Geoffroy de Lagasnerie [philosophe, sociologue et ami d’Édouard Louis, ndlr] le raconte très bien – détourner le regard d’un SDF. J’ai voulu explorer une forme de littérature de confrontation. » Son texte, Qui a tué mon père, issu d’une invitation à l’écriture formulée par Stanislas Nordey, directeur du TNS, sera créé au théâtre de la Colline et présenté à Strasbourg au mois de mai. Une autre manière de regarder cette écriture acérée, adaptée au « théâtre de l’adresse » de Stanislas Nordey qu’admire Édouard Louis. Propos recueillis le 16 juin au TNS, lors de la présentation de saison à laquelle Édouard Louis était invité


Z UT Culture Made in Strasbourg

PA N I E R C U LT U R E

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L’été approchant, il est forcément question de flamboyance. Dans ce nouveau panier culture, on trouvera beaucoup d’illustrations, vives, colorées ou même carrément osées, un peu de photographie fixant les images de l’été et un roman épique. De quoi plonger dans les vacances la tête la première… Photo Hugues François

Léo Henry Hildegarde La Volte Il faut avoir du courage pour s’attacher au personnage hautement romanesque de Hildegarde de Bingen. Mais tablons sur l’esprit fantasque de Léo Henry pour donner vie à cette abbesse qu’on jugeait en son temps totalement visionnaire. Les formes du récit sont à la hauteur de la noble entreprise, récit épique ou hagiographie, pour une fresque qui rend hommage à cette période si sujette au fantasme : le XIIe flamboyant. Un siècle au cours duquel naît une pensée véritable, avec cette crainte d’une Apocalypse imminente, mais qui devient le point de départ d’une renaissance intellectuelle. Derrière l’inspiratrice, une génération d’hommes et de femmes lui emboîte merveilleusement le pas. (E.A.) lavolte.net

Anne-Margot Ramstein Otto ou l’île au miroir Éditions 2024 Nouvelle parution aux éditions 2024 et pas des moindres ! Anne-Margot Ramstein, qui fut pensionnaire de la Villa Médicis en 2015-2016, y publie Otto, pendant adulte d’un livre jeunesse prévu pour début 2019 chez Albin Jeunesse. Après une tempête traversée à la voile, Otto se retrouve sur une île paradisiaque, touffue et sauvage, et y rencontre deux femmes qui lui feront vivre l’extase sublime. Totalement construite sur un principe de jeu de miroirs, l’histoire est illustrée par des images en symétrie

au trait aussi subtil que charnel. Certes, Otto est über-érotique, mais il n’en reste pas moins poétique, fascinant et fantasmagorique. Un bel hommage à l’île de la Réunion où Anne-Margot Ramstein a vécu. (C.B.) www.editions2024.com

Pascal Bastien Les Sentiments de l’été Villa les Camélias + Médiapop Éditions De l’été, il reste des images persistantes : l’abandon des corps enfin détendus, les décors endormis, l’éclatante lumière lissant les paysages chargés de chaleur… Pascal Bastien, photographe et collaborateur de Zut, fixe ces images-là, en noir et blanc, laissant le regardeur y transposer ses propres souvenirs et les vives couleurs de l’été. Des pages d’où émergent la poésie, le calme et le bonheur des vacances à venir. Ce petit livre délicieux a été édité à l’occasion de l’exposition Cap d’Ail à la Villa les Camélias, présentée jusqu’au 30 septembre 2018. (C.B.) www.mediapop-editions.fr

Marion Duval Toi-même Albin Michel Jeunesse De larges aplats de couleurs d’où transparaît le geste de l’illustratrice strasbourgeoise et sur lesquels s’affichent des paysages détaillés, tantôt naturels, tantôt urbains… Traverser Toi-même, c’est constater le brio avec lequel Marion Duval travaille l’architecture et peut-être même 50

y déceler une référence à la peinture et, pourquoi pas, à celle de David Hockney. Une esthétique précise et délicate servant une jolie histoire : celle de la connexion existante entre deux sœurs (qui plus est, jumelles). Louison et Adèle se disputent et se séparent avant qu’un orage n’éclate et ne permette aux deux petites filles de rétablir le contact. Où il est question de tendresse et de complicité. (C.B.) www.albin-michel.fr

Laurent Moreau Jouer dehors ? Hélium / Actes Sud Non, il n’y pas que les chiens, les chats et les oiseaux. Il y a aussi les bongos, les salamandres de feu et les grues couronnées… Et si on ouvrait la porte pour aller jouer dehors et découvrir quatorze paysages où se côtoient animaux géniaux et décors étonnants ? Entre jungle, bord de mer, banquise ou encore savane, Laurent Moreau, illustrateur strasbourgeois, capte la force et la beauté de la nature qui s’exprime ici dans toute sa diversité. Beau et intelligent, ce livre peut être un formidable appui pour inciter les petits à découvrir le monde autrement, susciter leur imaginaire, mais est surtout une bouffée d’air frais pour n’importe qui tournera ses pages. Coïncidence ? Il est édité chez Hélium… (C.B.) www.helium-editions.fr


PANIER CUTURE

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AILLEURS C'EST ICI

www.mediatheques.strasbourg.eu


L'été Culture 2018 → Expositions / Festivals

Strasbourg Meisenthal La Petite-Pierre Baden-Baden Mulhouse Weil-am-Rhein Basel


Le problème de Tomi Ungerer, c’est qu’on cherche sans cesse à le réduire sur la base d’œuvres emblématiques. C’est le cas avec ses affiches contre la guerre du Viêt Nam et bien sûr contre le racisme. Mais pour mesurer la part de génie, il s’agit d’embrasser son œuvre dans toute sa diversité. Pour Tomi Ungerer, l’affiche est reine. Elle est même « La reine des médias », selon lui. De manière irrévérencieuse souvent, inattendue toujours, il s’est amusé beaucoup à « épater la galerie », car pour lui « c’est là le but de l’affiche ». (E.A)

— Musée Tomi Ungerer www.musees.strasbourg.eu 13.08 > 01.10.18

Expect the Unexpected

Tomi Ungerer, Expect the Unexpected, affiche pour The Village Voice, 1968

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— Bibliothèque nationale et universitaire www.bnu.fr > 07.10.18

— Divers lieux / Strasbourg 11 > 12.08.18 www.strasbourg.eu

FARSe 2018

Mai 68 En Alsace

Visuel : Compagnie Carabosse Photo : Vincent Muteau

Trois jours et trois nuits d’émotions partagées et d’instants complices… Après le succès de la 1ère édition l’année dernière, le FARSe (festival des arts de la rue de Strasbourg) réinvestit l’espace public. Mots d’ordre : sensibilité et humour. Les compagnies invitées proposent des rendez-vous audacieux, légers, inattendus ou spectaculaires. Parcours poétique enflammé de la compagnie Carabosse, déambulations, théâtre équestre, échasses, cirque, musique, vidéo mapping… Et les enfants dès 2 ans ont leur FARSe des minis sur la Presqu’île Malraux. Pour tout savoir, se rafraîchir, se retrouver, le QG est à l’école Pasteur, rue des Veaux. (J.F.) Si le monde entier a regardé vers Paris, il a oublié qu’en cette année 68 (et même avant), Strasbourg et son université avaient plusieurs longueurs d’avance… Cette exposition bienvenue rappelle le rôle qu’ont joué ici les situationnistes, que Strasbourg a été la première Université à se déclarer autonome, elle évoque aussi les liens avec les grévistes salariés de Colmar et Mulhouse et invite les Strasbourgeois à se souvenir que, fût un temps, ils habitaient une ville où s’inventaient une nouvelle société… (S.D.) 55


TAPS Scala + Taps Laiterie www.taps.strasbourg.eu 17.07 > 09.08.18

Saison estivale des Taps

L’un dans l’autre, compagnie La Mue/tte

La programmation estivale des TAPS promet de belles rencontres artistiques pour toute la famille, à travers huit compagnies de théâtre, cirque, danse, musique, arts plastiques aux esthétiques bien marquées. On se réjouit ainsi de retrouver l’univers très visuel de Lucamoros (A comme Taureau le 19

juillet, à partir de 8 ans), de découvrir les aventures d’un cumulonimbus avec À l’ombre d’un nuage de la compagnie En attendant (17 et 18 juillet, dès 2 ans), les jongleries verbales de Au fil des mots (mise en scène Denis Woelffel, les 24 et 25 juillet, dès 5 ans) et le duo amoureux, visuel et sans parole 56

de La Mue/tte (L’un dans l’autre, le 26 juillet, à partir de 12 ans). Autant d’immersions visuelles, musicales, poétiques dans lesquelles tous les spectateurs, quels que soient leurs affinités et leurs âges, devraient pouvoir se retrouver. (J.F.)


présente présente

Un Un grand grand

est est

ENENAVIGNON AVIGNON dede

spectacles spectacles

1111COMPAGNIES COMPAGNIES- 4- LIEUX 4 LIEUX LA CASERNE LA CASERNE

ESPACEESPACE ALYA ALYA

CIE LES ESCARGOTS CIE LES ESCARGOTS AILÉS Cirque/Musique AILÉS Cirque/Musique (jeune public) (jeune public)

CIE PAPIERTHÉÂTRE CIE PAPIERTHÉÂTRE Théâtre deThéâtre papier (jeune de papier public) (jeune public)

Région Grand Est - Direction de la Communication - Juin 2018.

Loin et si proche, Loin et perdre, si proche, chercher, perdre,trouver chercher, - 9h30 trouver - 9h30

6 - 29 JUILLET 6 - 29 - RELÂCHES JUILLET - RELÂCHES 11, 18 ET 25 11,- 18 12HET- 25 SALLE - 12H B - SALLE B Noir ou blanc Noir ou blanc

LA SOUPE CIE LA SOUPE ThéâtreCIE visuel/Musique/Marionnettes Théâtre visuel/Musique/Marionnettes (jeune public) (jeune public) Romance -Romance 11H - 11H •

11 GILGAMESH 11• GILGAMESH BELLEVILLE BELLEVILLE

CIE YÔKAÏ Marionnettes/Magie CIE YÔKAÏ Marionnettes/Magie

6 - 27 JUILLET 6 - 27 - RELÂCHES JUILLET - RELÂCHES 11, 18 ET 25 11,- 18 20H45 ET 25 - 20H45

CIE LA MAINCIE DELAL’HOMME MAIN DEJonglage L’HOMMEchorégraphique Jonglage chorégraphique

CIE LES HEURES CIE LES PANIQUES HEURES Théâtre PANIQUES Théâtre Ton beau Capitaine Ton beau Capitaine

PossessionPossession (Killing Alice) (Killing - 12H15 Alice) - 12H15 Bruit de couloir Bruit de - 13h30 couloir - 13h30

CIE LA MANDARINE CIE LA MANDARINE BLANCHE Théâtre BLANCHE Théâtre Rêve de printemps Rêve de printemps - 15h - 15h CIE RÊVE GÉNÉRAL CIE RÊVE! GÉNÉRAL Théâtre ! Théâtre

Les préjugés Les- préjugés 17h15 - 17h15

CIE L’SKBL CIE Théâtre L’SKBL documentaire Théâtre documentaire et musical et musical Chili 1973 :Chili Rock1973 around : Rock thearound stadium the - 19h15 stadium - 19h15 CIE EST OUEST CIE EST THÉÂTRE OUESTEnTHÉÂTRE alternance En alternance : :

Mary’s à Minuit Mary’s - 20h45 à Minuit - les - 20h45 jours impairs - les jours impairs Au bout duAu comptoir, bout du la comptoir, mer - 20h45 la mer - les - 20h45 jours pairs - les jours pairs

THÉÂTRETHÉÂTRE DES HAUTS DESPLATEAUX HAUTS PLATEAUX

7 - 19 JUILLET 7 - 19 - RELÂCHES JUILLET - RELÂCHES 11 ET 18 - 11 22H45 ET 18 - 22H45 CIE LI(LUO)CIE Danse LI(LUO) Danse Go, go, go, Go, saidgo, thego, bird said (human the bird kind (human cannotkind bear cannot very much bear very reality) much reality)

WWW.GRANDEST.FR WWW.GRANDEST.FR

Région Grand Est - Direction de la Communication - Juin 2018.

7 - 23 JUILLET 7 - 23 - RELÂCHES JUILLET - RELÂCHES 10 ET 17 10 ET 17


— Musée du verre — Meisenthal site-verrier-meisenthal.fr > 28.10.18

— La Petite-Pierre www.festival-augresdujazz.com 04.08 > 15.08.18

Design & savoir-faire

Au grès du jazz

Photo : Studio Cynara

Rokia Traoré

Valoriser les créations et les fabrications françaises. Voici le parti pris de cette exposition organisée par le Parc Naturel régional des Vosges du Nord et le Centre international d’art verrier (CIAV), qui présentent une sélection d’objets du quotidien, d’éléments déco, de jouets ou de meubles, certains cultes, d’autres à découvrir. De la chaise Luxembourg Fermob au couteau Laguiole en passant par les boots Gingko Heschung, tous témoignent de collaborations fructueuses entre la vision des designers et les savoir-faire des artisans. C’est aussi une traversée des époques via leurs créations et innovations, toutes empreintes de cette tradition d’excellence chère au CIAV. (J.F.)

D’année en année, à La Petite-Pierre, on continue de creuser un sillon entre blues, funk et musique du monde. Avec les Brooklyn Funk Essentials, Al McKay, le premier guitariste d’Earth Wind and Fire, le bluesman star Lucky Peterson, la chanteuse Melanie de Biasio, le pianiste Abdullah Ibrahim, Laurent de Wilde et Christophe Imbs – le Strasbourgeois, régional de la belle étape ! – et la rayonnante Rokia Traoré, le jazz se vit au temps présent. Comme une évidence. (E.A.)

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— Museum Frieder Burda / Baden-Baden www.museum-frieder-burda.de > 28.10.18

James Turrell

James Turrell, Stone Sky, Stonescape, 2005 © James Turrell - Photo : Florian Holzherr

Dans les années 70, sous le soleil brûlant de Californie, naît le mouvement Light & Space. Parmi ses représentants les plus notables, Bruce Nauman, Doug Wheeler et James Turrell qui, 50 ans plus tard, continue inlassablement de sculpter la lumière quand ses ex-acolytes ont choisi d’autres médias. Naturelle ou artificielle, il la met en scène dans

d’impressionnantes installations lumineuses qu’il qualifie d’ « espaces perceptuels ». La faisant dialoguer avec l’architecture, il crée des mondes d’une beauté saisissante, qui jouent avec notre perception, ses possibilités et ses limites. Une expérience sensorielle et esthétique qui appelle à la contemplation, voire à la méditation. L’exposition de 59

Baden-Baden rassemble des œuvres marquantes d’un artiste qui se fait aujourd’hui de plus en plus rare. Un passage obligé ! (S.D.)


— Divers lieux / Mulhouse www.biennale-photo-mulhouse.com > 02.09.18

Biennale de la photographie de Mulhouse Julien Magre, Elles Courtesy Galerie Le Reverbère, Lyon

La BPM se donne cette année pour objectif de capter le chemin du regard. En prenant l’Attraction pour thème, elle convoque les forces actives qui s’exercent entre le spectateur, regardeur ou voyeur, et le cliché qu’il est amené à croiser. Une trentaine de photographes internationaux a pointé l'objectif en quête de l’instant décisif

qui aimante les yeux, de l’élan qui embarque dans l’image. Comme cette petite fille saisie par Shane Lavalette, renversée sur sa balançoire, profitant de la sensation grisante de l’envol ou le regard, aussi voilé qu’énigmatique, de l’apparition en noir et blanc de Denis Roche. Le festival transfrontalier sème ses photographies dans 12 lieux 60

d’exposition en France et en Allemagne (également à Hombourg, Chalampé, Hégenheim, Freiburg) pour mieux combler nos pupilles. (M.M-S.)


— Divers lieux / Mulhouse www.festival-meteo.fr 21.08 > 25.08.18

— Vitra Design Museum Weil-am-Rhein www.design-museum.de > 09.09.18

Festival Météo

Night Fever. Design und Clubkultur

Saul Williams Photo : Olivier Legras

Épicentres de la culture pop, les discothèques et les clubs ont joué un rôle central non seulement dans l’histoire de la musique, mais aussi dans celles du design, de la mode, de l’architecture, des arts graphiques… C’est sur cette influence que se penche cette rafraîchissante exposition, où l’on croise Andy Warhol, Grace Jones, Peter Saville, Miu Miu, Roger Tallon, dans les backrooms et sur les dancefloors du Studio 54, de l’Haçienda ou de Berghain, entre autres lieux de perdition nocturne… (S.D.)

À découvrir la liste des concerts de cette nouvelle édition de Météo, on en aurait presque le tournis : la fine fleur de la scène improvisée avec le batteur Chris Cutler et le bassiste John Greaves – tous deux ex-Henry Cow –, le violoniste déjanté Jon Rose, le pianiste Keith Tippett – ex-King Crimson première époque –, le slammeur Saul Williams, entre autres figures d’exception, côtoie la jeune génération. Mais cerise sur le gâteau : la reformation des cultissimes This Heat, pionniers d’une esthétique entre jazz et post-punk. (E.A.)

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— Fondation Beyeler Riehen / Basel www.fondationbeyeler.ch > 02.09.18

Bacon Giacometti Alberto Giacometti, Grande tête mince, 1954, Fondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti/2018, Prolitteris, Zurich

Croiser le regard de deux icônes de l’histoire de l’art de l’après-guerre et faire dialoguer leurs trajectoires, c’est en quelques mots le projet de la Fondation Beyeler, sobrement intitulé Bacon-Giacometti. Les interférences entre leurs œuvres prennent une résonance particulière. Les corps

Francis Bacon, Lying Figure, 1969. Fondation Beyeler, Riehen/Basel, Collection Beyeler © The Estate Of Francis Bacon. All Rights Reserved / 2018, Prolitteris, Zurich. Photo : Robert Bayer

d’airain de Giacometti promènent leurs silhouettes longilignes devant les toiles bardées de couleurs de Bacon. La ligne surprend la couleur, sans jamais la heurter. Mais c’est probablement autour de la représentation de la chair que le contraste est le plus saisissant. 62

Le peintre procède par multiplication, fragmentant une chair débordante ; le sculpteur, lui, préfère la soustraction amenuisant la matière. Tous deux présentent des corps doublement chargés : par l’outrance de leurs contours et l’intensité émotionnelle qu’ils dégagent. (M.M-S.)


— Schaulager Kunstmuseum / Basel www.schaulager.org www.kunstmuseumbasel.ch > 26.08.18

LE DERNIER JOUR DE LA DOUZIÈME LUNE, LE DIEU DU FOYER

Bruce Nauman Disappearing Acts

S’EN RETOURNE AU CIEL FAIRE SON RAPPORT SUR LES GENS D’EN BAS AVANT QU’ON LE BRÛLE ET LE LIVRE AU VENT

Bruce Nauman, Green Horses, 1988, Video installation Photo : Ron Amstutz © Bruce Nauman, ProLitteris, Zurich

TOUTE LA FAMILLE LUI SERT À MANGER POUR QU’IL AIT LE VENTRE PLEIN ET GONFLÉ DU PORC BIEN RÔTI, DU POISSON BIEN FRIT, DES GÂTEAUX DORÉS, DES FRUITS TRÈS MÛRS ON LUI SERT DE L’EAU, DU THÉ, DU VIN ON BRÛLE DE L’ARGENT LE DIEU DU FOYER OUBLIE LES QUERELLES

Chez Bruce Nauman, la variété – dessin, sculpture, installation, vidéo – dit quelque chose de l’inconstance, et peut-être même de l’urgence. L’esprit fertile de cet artiste américain saute d’une idée à l’autre, donnant le sentiment d’une certaine frivolité, mais en s’y attachant mieux que cela, on constate que chaque œuvre prend le temps ; un temps bien à elle, triple, le temps de s’installer dans sa conception même, le temps de sa réalisation et le temps de pénétrer nos esprits. Chacune d’entre elles vaut pour elle-même, détachée du tout. Il est même nécessaire, pour mieux la recevoir, de la détacher mentalement, de l’isoler et de la fréquenter pleinement comme s’il s’agissait d’un être à part entière. (E.A)

LES MOTS INSOLENTS, LES FAUTES DE CHACUN IL REMONTE AU CIEL SAOUL ET SATISFAIT IL NE RESTE PLUS QU’À CHANGER DE DIEU.

RIVIERE

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3 rue des Dentelles 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 22 09 25


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(À gauche) Caftan court et brodé Isabel Marant Étoile chez Ultima à Strasbourg. Bague et puces d’oreilles collection Pavée et collier collection Fil de lumière, Éric Humbert. (À droite) Robe-housse en coton et dentelle macramé Tsumori Chisato chez La Corrida à Colmar. Puces d’oreilles, or blanc et brillants, collection Pavée, Éric Humbert.



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Désinvoltes —— Mules unisexes en raphia Master of Casual. Revenge Hom 4, rue du Fossé des Tailleurs www.revenge-hom.com

Mentor

P-A-R-I-S —— Casquette Orly Garçon Black, collab Etudes Studio x Taxi Girl.

—— Jord Althuizen, Comment devenir le roi du barbecue, Hachette Pratique. Librairie de la Presqu’Île, CC Rivétoile www.rivetoile.com

www.etudes-studio.com

Métaphore —— Sac à dos, Dsquared2. Ultima Homme 16, rue de la Mésange www.ultima-mode.com

Hybride —— Barbecue / brasero Barrow, design RSW, Konstantin Slawinski. Galerie Fou du Roi 4, rue du Faisan www.fouduroi.eu

Rafraîchissant —— Short de bain, G-Star Raw. G-Star RAW Store 9, rue du Dôme www.g-star.com

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Protecteur —— Tablier en cuir gras pleine fleur et cousu main par Atelier de Thibault, Victor. www.victor-createurs.fr

Par Myriam Commot-Delon Assistantes Ambre Haller et Caroline Wintz


Le Le thé glacé par Dammann Frères Le Lethé thé théglacé glacé glacépar par parDammann Dammann DammannFrères Frères Frères

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Quartier QuartierCathédrale Cathédrale Quartier QuartierCathédrale Cathédrale 19, 19,rue ruedes desOrfèvres Orfèvres- -Strasbourg Strasbourg 19, 19,rue ruedes desOrfèvres Orfèvres- -Strasbourg Strasbourg 09.53.37.45.60 09.53.37.45.60 09.53.37.45.60 09.53.37.45.60


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Frédéric Rébéna, Bonjour Tristesse, bande dessinée d’après le roman de Françoise Sagan, éditions Rue de Sèvres.

Claquettes Hellea en cuir matelassé, Isabel Marant aux Galeries Lafayette.. www.galeries lafayette.com

Librairie Kleber 1, rue des FrancsBourgeois www.librairiekleber.com

03 Chaussettes blanches à logo I Hate Reggae, Artists.

06

www.difymusic.com

Lunettes Metropolis Sun en acétate de cellulose, Edwardson Eyewear. Les Lunettes de Gisèle 24, rue Brûlée www.leslunettesdegisele.fr

05 Robe tee-shirt en coton, Laetitia Ivanez x Galeries Lafayette. Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre www.galerieslafayette.com

07 Fouta Monolithe, Ma Poésie par Elsa Poux. Céleste 30, Grand’Rue www.boutique celeste.com

04 Vase Happy Face, design Nicolas de Waël pour les Émaux de Longwy. www.emaux delongwy.com

08 Set de 6 gobelets en cristal, Baccarat. Baccarat 44, rue des Hallebardes www.baccarat.fr

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Bonjour l’été

Allure saganesque pour été brûlant. 80

Maillot de bain volanté, Maje aux Galeries Lafayette. www.galerieslafayette.com

Par Myriam Commot-Delon Assistantes Ambre Haller et Caroline Wintz


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ZU T Tendances Mode

Le st yle Clara Luciani

Emprunter le titre Comme toi, tiré de l’album Sainte-Victoire, pour baptiser la série mode de cet été, méritait bien une page style pour être « comme elle ».

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01 ————— Robe en dentelle de coton, Comme des Garçons Comme des Garçons, boutique Farfetch. United Legend. www.farfetch.com www.unitedlegend.com 02 ————— Album Sainte-Victoire de Clara Luciani, Initial Artist Services. 03 ————— Sac Drew en cuir découpé, Chloé aux Galeries Lafayette. www.galerieslafayette.com

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04 ————— Chapeau en paille Santon, fait main en Provence, Jacquemus. www.jacquemus.com 05 —————Mocassins à mors en cuir Jordaan, Gucci chez Ultima. www.ultima-mode.com 06 ————— Porte-carte double, en cuir Made in Alsace, Bret. L’air du Temps / 30, rue des Juifs 07 81 17 16 43 82

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07 ————— Badge Clara Luciani disponible sur sa page Difymusic.

Clara Luciani en concert à Strasbourg

08 ————— Bottines Dylan en veau velours fauve, Carvil. www.carvil.com

Le 14 décembre à La Laiterie

09 —————1 EP Monstre d’amour de Clara Luciani, Initial Artist Services.

Instagram : @jesuisclaraluciani

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ZU T Tendances Horlogerie

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ZU T Tendances Joaillerie

Brillez et puis Zut

Photo : Alexis Delon / Preview

Par Myriam Commot-Delon

Success story Grigris À l’instar des tatouages, les bijoux corsent l’allure et singularisent les corps masculins. Cet été, on ornera son poignet d’un bracelet triple cordon aux perles de Tahiti XXL, cumulées et divinement choisies par Éric Humbert. Un bijou bohème à souhait, doté d’un fermoir solide et raffiné pour un porté quotidien. Luxe suprême ? Composer son propre modèle,

Indétrônable depuis sa création en 2004, la bague Quatre de Boucheron est d’un anticonformisme tout en contraste et sophistication. Composée de quatre anneaux symboliques de la maison Boucheron, le motif Clou de Paris (un clin d’œil aux pavés parisiens), les gros grains (un ciselage ruban évoquant les parents drapiers de Frédéric Boucheron), le serti miroir (un processus d’ultra brillance de l’or) et le double godron (un procédé unique d’assemblage de différents joncs d’or), elle

pour un porté sur mesure, dans les murs inspirés et gainés de peau de ce maître joaillier hors-normes, grand amateur de lagons et d’horizon lointains. Bracelet en perles de Tahiti, lien coton et or jaune, ligne HOM, Éric Humbert. Éric Humbert 46, rue des Hallebardes www.eric-humbert.com 86

se réinvente au fil des ans dans une multitude de finitions. Une accumulation audacieuse et unisexe ne manquant pas de personnalité, arborée par Salma Hayek, Beyoncé Knowles, Tomer Sisley, Matthew McConaughey… Bague Quatre Black Edition, grand modèle, collection Quatre de Boucheron. Jacquot Joaillier Horloger 10, rue du Dôme www.jacquot-horloger.com


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ZU T Tendances Street

Pas de faux pas pour ces performers strasbourgeois au style coloré et aux good vibes contagieuses, qui rythment nos rues et illuminent nos cœurs. Battle de looks !

Urban Styles Par Caroline Lévy Photos Christophe Urbain

Roméo — 33 ans Danseur et chorégraphe afro et contemporain Compagnie Bron Bi Coup de cœur pour l’énergique Roméo, en total Color Black. Il affiche fièrement sa paire de Lékê, l’incontournable méduse régressive dénichée en Côte d’Ivoire et qui lui sert de chaussons de danse !


Issouf — 26 ans Musicien et danseur africain Compagnie Dounya Le wax éclaire le bitume ! On aime l’ensemble traditionnel et sa coupe mougouba (sarouel, ndlr), divinement porté et réalisé sur-mesure au Burkina Faso. L’associer à une paire de baskets : Issouf a tout compris !

Mariame — 25 ans Chanteuse et danseuse afro urbaine Free’K Dance Crew Jouer la carte du mix & match, c’est le pari gagnant de la gracieuse Mariame, qui opte pour une tenue fluide et sportive. Sneakers - brassière, le combo de la street danseuse !

Manu aka Funky P — 31 ans Danseur hip hop Stand up crew Dégaine haute en cooleurs Desigual for men (si si !) pour Manu, qu’il associe à une paire de Jordan 4 pour battre le pavé comme il se doit… Un break danceur afrosement audacieux ! 89


OPENING

Glimpse Depuis sa piétonisation, la rue des Juifs voit trotter sur ses pavés toute la jeunesse alsacienne à la recherche de boutiques chics et preppy. Cet été, au n°32, ouvrira Boutique Singulière, un nouveau QG mode et déco, joliment mixé par Agathe, jeune Parisienne originaire de Lorraine et à l’ADN mode

indéniable (sa grande sœur est la styliste Bérangère Claire). Alanguies dans notre hamac, on attend avec impatience l’arrivée des marques lifestyle Hübsch et Affari of Sweden, des griffes Frnch, Garance, Set, Sacrécoeur, Année et de la si jolie lingerie Icône dont la muse cette saison est la belle Sonny, ex-égérie d’une série mode de notre édition Zut Lorraine… (M.C.D.) Boutique Singulière 32, rue des Juifs Instagram : boutiquesinguliere

Visuel : Affari of Sweden

Sélections Tendances

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BIJOUX

Toujours rue des Juifs, petit détour chez L’Air du Temps, nid à bijoux fins et délicats. Un endroit parfait pour dénicher un cadeau ou accessoiriser ses robes d’été sans se ruiner avant de partir en vacances. Entre les boucles d’oreilles River Paon et les Cheyenne de chez Stalactite, petites merveilles de légèreté en vermeil et plumes dorées à l’or fin, pourquoi choisir ? (M.C.D.) L’Air du Temps / 30, rue des Juifs 07 81 17 16 43

Photo : Alexis Delon / Preview

Jolis plumages

MODE

LA SUPERBE Ceci est le tote bag à arborer fièrement pour flâner et faire ses emplettes le long du tout nouveau quai des Bateliers. Une création de la marque strasbourgeoise Erasmooth. (M.C.D.)

Café - Boutique - Traiteur

Tote bag Quai des Bateliers, imprimé à la main, 100 % coton bio, collection Strasbourg Erasmooth. En vente sur leur e-shop et chez Curieux?

lun.-ven. / 10h-17h 11, rue Brigade Alsace-Lorraine Strasbourg | 03 88 35 11 81

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Réalisation Myriam Commot-Delon — Photo Alexis Delon/Preview

Lifestyle.

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ZU T Lifestyle Design

Kif Kif

Et si cet été, on faisait tout comme Georgia O’Keeffe ? S’immerger dans la nature, contempler, sentir, humer, lire et peindre…

Femme libre et féministe à la vision pure, la peintre Georgia O’Keeffe, figure majeure de l’Art moderne américain du XXe siècle, était aussi une cuisinière locavore avant l’heure dont l’allure androgyne continue d’influencer artistes, stylistes et décorateurs. Inspirante aussi, sa demeure à Abiquiu au Nouveau-Mexique, le Ghost Ranch : une architecture vernaculaire posée dans un décor spectaculaire et habitée de mobilier iconique, ossements et matériaux bruts, où elle vécut de 1949 à sa mort en 1986. Autant de symboles reflétant son rapport intime avec la nature et le cosmos, à l’image de ses peintures de paysages désertiques et de fleurs érotiques aux cadrages photographiques monumentaux. —— À visiter : Musée O’Keeffe à Santa Fé. www.okeeffemuseum.org

Par Myriam Commot-Delon

—— À lire : Livre de recettes Dinner with Georgia O’Keeffe, éditions Assouline. www.assouline.com

‹—— Décoration murale en os de buffle sculpté, fabrication artisanale, (h 60 cm). > À découvrir dans le nouvel espace Maisons du Monde au 5e étage du Printemps. www.printemps.com www.maisonsdumonde.com

——› Livre Georgia O’Keeffe | Living Modern, éditions Wanda Corn. www.librairiekleber.com

‹—— Influences mexicaines pour Out of this World, la seconde collection de grès cérame d’Iris Ceramica et Diesel Living. Des jeux de textures surdoués, injectés de références magnétiques, tout en contrastes et expressivité. Arizona Concrete, design Diesel Living & Iris Ceramica chez Forgiarini. www.forgiarini.net

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06—— Lampe Akari 75A (1951) en papier shoji et bambou, design Isamu Nogushi, Vitra chez Galerie Fou du Roi. www.fouduroi.eu

01—— Suspension Mold en béton coloré, design Kateyna Sokolova, Ligne Roset. Ligne Roset | Cinna | Elastabil 8, quai Kellermann www.ligne-roset.com

Art & mode : Inspiration Georgia O’Keeffe chez Issey Miyake Resort 2019 par Yoshiyuki Miyamae.

02—— Mobile sur pied en métal laqué Erudit n°6 (dim L 46 cm x H 41 cm), Volta. 03—— Vase en terre cuite, collection Industriell, design Piet Hein Eek, Ikea. www.ikea.com

“Take time to look.”

04—— Coussin Richard, en laine brodée de Nouvelle-Zélande, Lindell & Co. e-shop : www.chiaracolombini.com

Photo : Courtesy of Issey Miyake

07—— Table en sapin massif piqué, pieds Ripaton (largeur irrégulière, disponible en plusieurs dimensions et hauteurs) Les Woodcutters. La Serre / 11, rue de Sélestat / Schiltigheim www.la-serre.net - www.les-woodcutters.fr

05—— Fauteuil Bird Chair (1952), design Harry Bertoia, Knoll chez Pyramide et Galerie K. www.pyramide-design.com www.galerie-k.fr

GEORGIA O’KEEFFE

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Photo : Alexis Delon

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ZU T Lifestyle Design

L’idée en +

La cuisine

Faussement classique Par Myriam Commot-Delon

3C Cuisine –SieMatic Store 20, avenue de la Marseillaise www.cuisine-3C.com

01— Carrelages Coloriste hors-pair, Hella Jongérius expérimente cette saison ses gradations tonales atypiques sur des carreaux en grès cérame émaillé. Il en résulte une gamme chromatique inédite de sept couleurs de base, déclinées en deux gammes d’intensité.

Menu gastronomique chez SieMatic, avec son univers de style Classic. Un terrain de jeu infini pour les adeptes des cuisines aimant associer ancien et contemporain, qui privilégie la flexibilité des rangements intérieurs grâce au système MultiMatic. Dans la collection 2018, une finition dans l’air du temps : un bronze doré lumineux et sophistiqué à retrouver sur les étagères et les poignées.

Collection Diarama, 9,3 × 18,5 cm, design Hella Jongérius, Mutina. www.forgiarini.net

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02— Assise Canapé outdoor Backpack, design LucidiPevere, Cinna. www.cinna.fr

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03— Art de la table Coupe, design Anita Le Grelle, Serax. www.surtout.cafe 04— Épicerie Huile d’olive grecque et bio Lakudia, Oliviers & Co. www.oliviers-co.com 05— Luminaire Suspension Brass en laiton, design Paola Navone, Gervasoni www.fouduroi.eu 98

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Rue Sainte-Barbe Strasbourg - Centre 03 88 14 08 08

Horaires : Ouvert 7 jours sur 7 cuisine en continu

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École de thé, cérémonies de thé, dégustations, venez découvrir à l’ombre d’une bambouseraie, un lieu unique entouré de jardins japonais, dédié à la tradition de l’art du thé.

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ZU T Lifestyle Design

L’éditeur

MyYour. Par Myriam Commot-Delon

Et si le mobilier outdoor bousculait ses habitudes, au point de faire salon ? La ligne de la jeune firme italienne MyYour se taille une jolie place au soleil en abolissant la frontière entre espace intérieur et extérieur. L’allure, résolument contemporaine, est aussi audacieuse et révolutionnaire que leur matériau de prédilection : le Poleasy®. En plus de se plier à toutes les fantaisies des designers collaborant avec MyYour, ce polyéthylène rotomoulé est antitraces et anti UV, d’entretien ultra-facile et d’une robustesse inégalable ! Les collections MyYour sont distribuées par decoburo, un showroom privé spécialisé en mobilier contemporain – il est distributeur officiel du système USM Haller – et dans l’aménagement d’espaces professionnels ou privés. Conseils sur rendez-vous, du lundi au vendredi.

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1 — Bar modulable Dublin, disponible en version lumineuse et dans 30 couleurs, mat ou oxydé. Tabouret de bar Oxford, design Brogliato Traverso. 2 — Suspensions Funnel à aspect métal, existent aussi en version portable avec batterie autonome.

Decoburo 4, Le Schlossberg Zellenberg 03 89 21 72 02 www.decoburo-store.com

3 — Modules Pandora, à utiliser en luminaires ou en poufs, design Federico Traverso 4 — Canapé monobloc 2054, designer Valerio Cometti, paravent ou cloison modulable Frame et lampadaire orientable Hollywood façon projecteur de cinéma.

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NIKKEI FOOD & DRINKS

18, rue Hannong | Strasbourg | 03 88 22 08 48

Cuisine du chef JoĂŤl Margotton.

Lun. | midi & soir Mar. | midi Mer. -> Ven. | midi & soir Sam. | soir

52, rue de Zurich Strasbourg Les canailles restaurant Epicurien.


presse — édition — communication

Réalisation Myriam Commot-Delon — Photos Alexis Delon / Preview

chicmedias.com


Co-Lab Par —— Chantal Raiga Set design —— Myriam Commot-Delon Photos —— Alexis Delon / Preview

1 musée + 1 designer + 1 artisan = 1 objet. Initiée par le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord et pilotée par les designeuses Sonia Verguet et Estelle Fort, l’opération Design au musée est un projet collaboratif qui a fait éclore 10 pièces en série limitée, à découvrir cet été dans les musées du Parc et à la Vitrine Zut.

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Le contexte Avec ses 111 communes entre Bas-Rhin et Moselle, le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord s’est donné pour mission de préserver et de valoriser la richesse de son patrimoine naturel et bâti. Et en la matière, la création en 1994 d’une conservation mutualisée rassemblant 10 de ses musées permet la mise en place d’actions conjointes plus ambitieuses. En témoigne l’actuelle opération Design au musée, qui fait le lien entre savoir-faire traditionnels et création contemporaine. « Nous avons décidé de proposer à des designers de s’inspirer des collections de chacun de ces 10 musées du Parc pour créer une série d’objets, explique Isabelle Vergnaud-Goepp, la conservatrice de ce réseau. Nous ne voulions pas de reproductions, mais des pièces emblématiques en lien direct avec les traditions. » Un projet au long cours et aux objectifs multiples, pour les musées comme pour les designers : pour les premiers, redynamiser leur image, valoriser leurs collections, élargir le choix des articles proposés dans les


boutiques ; pour les seconds, faire connaître leurs créations et les enjeux de leur métier ; pour tous, s’ouvrir à des partenariats stimulants et des collaborations inédites.

Z UT Lifestyle Design

Les pilotes À la direction artistique du projet, deux Strasbourgeoises : Estelle Fort, architecte, designer et scénographe, et Sonia Verguet, designer, spécialiste en design culinaire et enseignante à la HEAR. Elles ont dessiné plusieurs des objets de la collection mais ont aussi fait appel à d’autres designers : Claude Saos, « à la fois pertinent et poétique », Ferréol Babin « qui a passé plusieurs années au Japon et entretient une forte relation à la matière », Studio Monsieur « pour leur approche très plastique » et V8 Designers, « des explorateurs d’histoire dont la sensibilité sait nous parler ». Tous ont répondu aux mêmes contraintes : se rapprocher d’artisans de la région pour une fabrication 100% Grand Est, respecter le très court délai de 8 mois, ne pas dépasser un prix de vente de 30€, et travailler chacun en collaboration avec deux musées. Sonia Verguet et Estelle Fort

Les objets vus par leurs créateurs

➋ Pichet à vin Blöüj Designer | Claude Saos Artisan | Solène Dumas, céramiste à Molsheim ---> Musée Westercamp à Wissembourg

« En m’appuyant sur les traditions potières et viticoles de l’Alsace du Nord, j’ai revisité la carafe alsacienne en grès en exagérant ses formes. Cela m’a amené à créer un objet usuel, curieux dans son apparence et orné d’un émail bleu en référence au bleu de Betschdorf. Intégré au musée, il introduit la collection dans le XXIe siècle. »

➊ Sculpture mobile Stabile

Designer | Studio Monsieur Artisan | Laser Créations à Bischwiller ---> Musée Français du Pétrole à Merkwiller-Pechelbronn

« Le brut de Pechelbronn étant lourd, et sans pression, le recours à des pompes à balancier était nécessaire. Elles fonctionnaient jour et nuit. C’est ce mouvement caractéristique de l’industrie pétrolière que nous avons raconté à travers cette sculpture mobile qui raconte l’exploitation de l’or noir sur le site dès le XVIIIe siècle. »

➌ Dessous de plat Gazo Gazo Designer | V8 Designers Artisan | Jean-Luc Kuntz, artisan du bois à Westhoffen ---> Musée Régional de l’Alsace Bossue à Sarre-Union

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« Parmi les collections du musée, celle des prototypes de gazogènes Imbert nous a intrigués par leurs formes qui semblent modifiables à l’infini. D’où ce dessous de plat à construire et déconstruire à chaque utilisation selon l’une des 20160 solutions. »

➍ Pichet Metis Designer | Estelle Fort et Sonia Verguet Artisan | Céramiqu’Art ---> Musée du Pays de Hanau à Bouxwiller

« Deux univers fondent la culture du Pays de Hanau au XIXe : le monde rural et le monde bourgeois. Nous avons conçu un objet du quotidien qui rassemble ces deux cultures : le couvercle évoque la finesse de la porcelaine bourgeoise alors que le corps revisite la vaisselle du monde rural ».


➒ ➓

➎ Serre-livre ou presse

papier Parade

Designer | Studio Monsieur Artisan | Didier Garruchet, potier à Woerth ---> Musée de la Bataille du 6 août 1870 à Woerth

« Ce sont surtout les casques qui nous ont inspirés, avec leurs plumets, pompons ou pointes, qui soulignent l’identité du soldat. Nous avons travaillé sur la mémoire et nous nous sommes intéressés à un objet en relation avec le livre, support de transmission. »

➐ Savons Passe-moi le savon

➏ Vide-poche

« Il nous a semblé intéressant de jouer avec l’aspect salissant du travail du métal, auquel ces savons parfumés lancent un clin d’œil amusant. Deux motifs s’inspirent des décors observés sur les poêles, et trois couleurs évoquent la matière : blanc pour la castine, ocre pour la rouille ou le métal en fusion et noir pour la fonte. »

Mailloche

Designer | Ferréol Babin Artisan | Jean-Luc Kuntz à Westhoffen ---> Musée du Verre et du Cristal à Meisenthal

« Au-delà des réalisations en verre, les outils des verriers m’ont intéressé. D’une grande simplicité, la mailloche permet, en quelques secondes, de façonner

➑ Plat Histoires

la masse de verre en fusion. Je l’ai transformée en vide-poche à l’aspect massif et généreux, réalisé en bois de hêtre. L’objet témoigne de l’importance du geste. »

Designer | Ferréol Babin Artisan | Erhet Création à Ranrupt ---> Musée Historique, Militaire et Erckmann-Chatrian à Phalsbourg

« Le musée rassemble trois thèmes : la vie courante, la vie militaire et Erckmann-Chatrian. Des objets ont été sélectionnés dans chaque thème, puis dessinés sous forme d’esquisses qui m’ont permis de composer un motif appliqué ensuite dans une vaisselle de porcelaine. C’est à la fois un décor, un moyen de transmission de l’Histoire… et des collections du musée. »

Designer | Estelle Fort et Sonia Verguet Artisan | Savonnerie Argasol, Pâtisavonnerie Madame Marchand, à Château Thierry. ---> Musée Historique et Industriel du Fer à Reichshoffen

➒ Pense-bête Mot pour Mot Designer | V8 Designers Artisan | Lumideco, Obenheim Studio ---> Musée de l’Imagerie Populaire à Pfaffenhoffen

« Les pièces du musée doivent toutes véhiculer un message. Les cinquante petites briques en 105

bois de Mot pour Mot permettent de composer ou décomposer facilement les messages éphémères du quotidien. »

➓ Porte savon Wasenbourg Designer | Claude Saos Artisan | Solène Dumas, céramiste à Molsheim ---> Maison de l’Archéologie à Niederbronn les Bains

« Ce porte-savon, qui fait référence à l’activité thermale de Niederbronn, reprend sur son pourtour la forme de la fenêtre gothique du château de la Wasenbourg. »

Design au musée Cet été dans les musées du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord Et à la Vitrine Zut 14, rue Sainte-Hélène


Zut à table.

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Les nouvelles tables Par Cécile Becker, Marie Beckrich, Myriam Commot-Delon, Justine Goepfert, Caroline Lévy

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40, rue des Bouchers www.lorodinapoli.fr

Madame Julia 2

34, rue de la 1er Armée Facebook : Madamejulia Strasbourg

Resto Basket 3

Bonne nouvelle ! Après de longs mois à tenter de se faire livrer des pizze depuis leur enseigne du Neudorf, on se réjouit de cette ouverture au centre-ville.

Le lieu Une ambiance cosy et conviviale, un accueil chaleureux et une déco typique new-yorkaise : style industriel, meubles en bois et briques apparentes.

Leurs pizze De la farine de Campanie, une levée de 18h et d’excellents ingrédients : mozzarella, sauce tomate San Marzano, basilic frais. Les indispensables de la Verace Pizza Napoletana.

On y déguste Menu breakfast express – café viennoiserie – ou complet en salé ou sucré, déjeuners sains et variés – bowls, tartines et sandwichs – boissons chaudes, thés glacés, jus composés et desserts. Tout est fait maison, avec quelques options vegan ou sans gluten.

Pourquoi ? Productivité oblige, le lunch détente de 2 heures, c’est fini : à midi, on mange sur le pouce et souvent mal. Fini le sandwich jambon-beurre : Vicky et Anne changent la donne !

L’Oro di Napoli 1

On aime La pizza fritta et le panuozzo. Leur pizza halal (jambon de dinde) : n’en déplaise aux mauvaises langues, la qualité d’une pizza se juge aux éléments cités ci-dessus. E basta. (C.B.)

Coups de cœur On aime les pancakes gourmands – qui ont déjà leur petite réputation – et le brunch en continu, le samedi, sans réservation. (J.G.)

32, rue de la Course www.resto-basket.fr

On y déguste Des recettes du monde entier – du Banh Mi vietnamien à la carbonnade flamande – sous forme de sandwichs chauds ou froids, mais aussi des salades, desserts ou un plat du jour ! Des plats maison healthy à base de produits frais et locaux, à emporter ou sur place. Le plus ? L’engagement écolo (bocaux en verre sur consigne) et associatif (dons mensuels), mais aussi les deux tables récupérées dans un TGV : du jamais vu ! (J.G.) Photo : Henri Vogt

Photo : Henri Vogt

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Zut à table. Les nouvelles tables

Mademoiselle 10 Par Marie Beckrich

Photos Christophe Urbain

Amateur de poissons et/ou adepte de belles assiettes ? Rendez-vous sur les quais dans une atmosphère à la fois cosy et léchée. Chez Mademoiselle 10, la cuisine n’a rien à cacher : les produits frais se partagent la vedette sur le comptoir.

10, quai des Pêcheurs 03 88 35 10 60 12h-13h30 sauf le samedi horaires variables le soir Fermé dimanche et lundi

De père en fille

Ouvert il y a huit mois, le restaurant peut se targuer d’un atout de taille : la présence du chef Jean-Luc Nopre – qui a confié à son fils la gestion de son précédent restaurant, La Toque Blanche à Bénestroff – pour accompagner sa fille Céline, gérante de Mademoiselle 10. La restauration est ici une affaire de famille !

Du frais et du local

La cuisine ouverte est le point nodal du restaurant, vers où convergent tous les regards ; sur le comptoir, pleurotes et pousses du Bunker Comestible, basilic pourpre et poulpe prenant le frais dans la glace... Tout est fait pour inspirer envie et confiance aux clients qui peuvent admirer le ballet de la cuisine en attendant une table. Le plus ? Des fruits et légumes locaux provenant de L’Îlot de la Meinau et d’un maraîcher de Handschuheim.

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Dans l’assiette

Inspiration méditerranéenne et bretonne. Part belle aux poissons qui constituent 80% de la carte. Exemples ? Calamar à la plancha ou fricassée de homard du Cotentin. Les amateurs de viandes ne sont pas en reste et pourront faire plaisir à leurs papilles autant qu’à leurs yeux avec ce cœur de noix de veau braisé, jus réduit de caramel de mûres (photo).

Côté déco

Refaite de A à Z dans un esprit zen : tables en bois clair et mobilier paré de tissus chauds, moutarde et taupe. On s’y sent comme à la maison.

Le +

On aime les deux salles climatisées en été et la terrasse qui donne sur les quais.


Tzatzi Par Myriam Commot-Delon

Photo Alexis Delon / Preview

Sans hésiter, c’est l’endroit où passer l’été. Avec ses plats d’inspiration méditerranéenne à partager, ses cocktails ensoleillés et sa carte à 80 % veggie, cette nouvelle adresse « food sunshine » éveille nos papilles aux saveurs grecques, turques ou libanaises.

Mezzés à partir de 5€ Formule 3 salades ou 2 salades + houmous classique → 9 € 1, rue de la Demi-Lune www.tzatzi.fr - Facebook : Tzatzi

Tzatzi c’est qui ?

Gilles Egloff, Jérôme Fricker et Christophe Lemennais du groupe Diabolo Poivre. Déjà à la tête d’enseignes phares strasbourgeoises addictives aux concepts ficelés (La Hache, La Corde à Linge, East Canteen, Square Delicatessen…), ils élargissent leur champ aux mezzés.

Tzatzi c’est quoi ?

Un concentré de cuisine solaire où sumac, origan, badiane et agrumes azimutent falafels, poulpes, aubergines, houmous, shawarma d’agneau, salades fatouche, shakshuka, tzatziki… Une gastronomie de l’œil et une esthétique du partage, qu’accompagne un décor végétal et rafraîchissant aux carrelages pimpants, orchestré par le designer Claude Drach en collaboration avec Creatio (entreprise de KS Groupe, spécialisée en aménagement).

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Nos Tzatzi kifs ?

La limonana, une citronnade israélienne home made, et les thés glacés des Jardins de Gaïa, les pide, coquettes pizzas turques, le houmous bien évidemment, ultra-aérien, à choisir avec sa garniture veggie (8€) ou des légumes rôtis aux épices bio Terra Madre. Mais aussi un riz au lait tout crémeux couvert de pistaches et des baklavas, feuilletés et miellés à souhait… Damnation ! Le tout servi par un staff fringant en tee-shirts Erasmooth, brodés de formules bien troussées : Houmous is the new caviar, houmous lover, Tzatzi qui ?…


Zut à table. Les nouvelles tables

Aux douze apôtres Par Caroline Lévy

Photo Henri Vogt

Et si Notre-Dame devenait enfin la nôtre ? L’ambition de cette institution fraîchement reliftée : faire du quartier de la cathédrale un nouveau repaire des Strasbourgeois où le bien boire et bien manger sont rois. Pari gagnant.

7, rue Mercière 03 88 16 51 07 Facebook : Aux douze apôtres dim-mer | 07h30-0h30 jeu-sam | 08h-01h30 (service continu de 12h à 23h)

Aux manettes

Ilona Garnier, responsable du restaurant et sommelière de métier, est aux commandes de cette néobrasserie installée sur deux niveaux (dont le caveau qui vaut le détour). En cuisine, un duo de chefs nous régale : Pierrick Devaux et Yorick Majerus ont respectivement fait leurs armes à La Vignette et chez Bastardo.

Dans le verre et dans l’assiette ?

Une sélection de 19 bières à la pression pour conserver l’âme de cet ancien temple de la mousse ! Et à la carte, de joyeuses tranches gourmandes déclinées aussi en version végé, et de bons basiques de brasserie souvent pimpés à la sauce alsacienne. Le tout fait maison s’il vous plaît !

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Made in chez nous ?

Adepte du circuit court et locavore, le resto se fournit aussi au bout de la rue ! Une ode au Carré d’Or avec les planchettes de fromage de la Maison Lorho et de charcuterie Porcus, à partager sur les tables de stammtisch revisitées.

Le + ?

Du petit déj' au dîner, on se prélasse sur la terrasse au pied de la cathédrale. Et avec le midi un plat du jour à 9,50€ et une douceur à 4€, on aime encore plus se sentir touriste chez soi ! On inscrit cette nouvelle pépite stylée et futée dans notre guide des bonnes adresses.


“LA TABLE EST L’ENTREMETTEUSE DE L’AMITIÉ”

Ouvert du mardi au samedi 12h → 13h30 / 19h → 21h30 32, rue de la Gare / 67300 Schiltigheim / 03 88 83 93 83 contact@lafabrique-restaurant.com

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Steinengraben 51 4051 Basel, Suisse Tél. +41 61 631 51 51 sleep@thepassage.ch www.thepassage.ch


Zut à table. La recette

Stylisme et texte Anaïs Inizan

Homard rôti, bouillon au lait de coco, faux risotto de céleri et émulsion de riz basmati

Photo Henri Vogt

Tenu de mains de maîtres par Olivier Kennel et Pierre Weller de La Source des Sens, Côté Lac est une oasis au cœur de L’Espace Européen de l’Entreprise. Elle offre un décor dépaysant et apaisant, avec une belle vue sur le plan d’eau, à la cuisine raffinée du nouveau chef Yoann Gonzalez, qui affectionne particulièrement les produits de la mer.

Côté Lac 2, place de Paris | Schiltigheim 03 88 83 82 81 www.cote-lac.com Ouvert midi & soir, fermé le samedi midi, dimanche et le lundi soir

Homard • 2 pièces de homard Couper les pinces, cuire le homard au court bouillon pendant 5 minutes, rajouter 2 min pour les pinces. Décortiquer, réserver.

Bouillon émulsionné • 1 fumet de poisson • 200 g de lait de coco Réaliser un fumet de poisson à base d’arêtes de poisson et de tête de homard. Cuire pendant 45 min à frémissement, passer à la passoire. Réduire de moitié, ajouter le lait de coco.

Risotto au céleri • 1 céleri rave • Vin blanc • Riz arborio • Oignons • Parmesan Éplucher le céleri, tailler en forme de grains de riz. Suer à l’huile d’olive,

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déglacer au vin blanc. Ajouter du bouillon de légumes, laisser évaporer, réserver. À part, réaliser un risotto classique avec le riz arborio : faire suer l’oignon, ajouter le riz et attendre qu’il devienne translucide, déglacer au vin blanc. Ajouter une à deux louches de bouillon, laisser évaporer, répéter l’opération jusqu’à ce que le riz soit surcuit. Ajouter le parmesan en fin de cuisson. Bien mélanger. Passer le tout au mixeur afin d’obtenir une pâte.

Espuma basmati • 100 g de riz basmati • 50 g de crème • 1 blanc d’œuf Surcuire le riz, passer au mixeur. Ajouter la crème et le blanc d’œuf. Passer au chinois. Rectifier l’assaisonnement. Verser dans un siphon et maintenir au chaud.

Finitions • Carotte • Céleri branche Rôtir le homard au beurre dans une poêle. Déposer le homard dans une assiette creuse sur une fine brunoise de carotte et céleri branche croquant, émulsionner le bouillon et déposer 2 grosses cuillères dans l’assiette. Dans un petit récipient, garnir le risotto de céleri préalablement réalisé en incorporant de la pâte de risotto au riz arborio. Surmonter d’espuma basmati. Servir chaud.

L’astuce du chef « Pour que la queue du homard ne se replie pas pendant la cuisson, on la pique dans toute sa longueur avec un pic à brochette. Pour les âmes sensibles, il est possible d’acheter chez votre poissonnier le homard déjà cuit. Dans ce cas, il suffira de le poêler rapidement avec un mélange beurre/huile d’olive. »


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Par Cécile Becker, Marie Bohner

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Depuis quelques années, les traditionnels mojito et autres rhum-coca ou vodka-pomme se voient détrônés par des cocktails de plus en plus sophistiqués. Portée par des mixologues et barmen passionnés, la bar culture explose, notamment à Strasbourg. Zut passe le phénomène aux rayons X.

Photo : Henri Vogt

Zut à table. La tendance

Les cocktails


LE SPÉCIALISTE DU COCKTAIL

Suleyman Akbulut

Fraîchement revenu de l’édition française de la World Class competition et classé parmi les 7 meilleurs barmen, Suleyman Akbulut, ancien du Raven et patron du Douanier, haut lieu du cocktail sophistiqué et créatif, raconte sa vision de l’art du cocktail.

Le Douanier

5 , rue de la Douane www.ledouanier.fr

Menu des cocktails construit sur le principe du voyage + de belles références de gin et de whisky + des bitters et sirops faits maison, de bons jus de fruits pressés.

—— Pourquoi avoir choisi le cocktail ?

Parce que c’est une passion. Sans elle, on ne peut pas travailler dans ce milieu. Je m’attache à la transmettre aux étudiants du CEFPPA à Illkirch* d’où sont issus les barmen qui officient au Code Bar, à l’Aedaen ou à La Cabane. Le cocktail, c’est lire, retenir, observer, voyager et travailler le palais, constamment. *[cursus CQP Barman du monde de la nuit, au sein duquel il intervient au côté de Lucas GacituaPetit, l’autre spécialiste du cocktail à Strasbourg, qui a notamment créé la carte des cocktails de l’Aedaen]

—— Q u’est-ce ce qui compte dans le cocktail ?

Tout : la qualité de l’alcool bien sûr, mais aussi l’attention portée aux softs et la fraîcheur des éléments qu’on y ajoute. L’une des choses les plus importantes, c’est la température : du verre, placé chez nous en congélateur, mais aussi du glaçon. S’il est plein ou creux, le froid va se diffuser plus ou moins longuement,

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il peut aussi être double frozen [glacé deux fois, ndlr]. Le froid garantit que toutes les saveurs du cocktail sont préservées, voire sublimées.

—— Comment expliquer l’explosion du cocktail ? Sa démocratisation vient d’abord des barmen qui ont sorti le cocktail des palaces et des hôtels de luxe, en se disant que ces mélanges allaient aussi séduire le grand public. Tout ça à une époque où, en boîte de nuit, on avait de la chance si on trouvait du gin Bombay Sapphire, du Schweppes Tonic et une rondelle de citron dans son verre ! Les gens sont en recherche de nouvelles saveurs, de nouvelles cultures, de boissons sophistiquées, et sont de plus en plus exigeants.

—— L a différence entre “mixologue” et “barman” ?

Selon moi, un mixologue c’est un artiste, un maître du cocktail mais qui reste concentré sur son cocktail. Un barman, c’est quelqu’un qui crée une atmosphère, qui discute,

conseille mais qui, en même temps, est capable de faire ce que fait un mixologue. Il faut avant tout rester humble et savoir répondre à la demande du client.

—— Y a-t-il un alcool que vous aimez particulièrement travailler ?

Gin, whisky et rhum… À peu près tout finalement. La vodka un peu moins, ce n’est pas un spiritueux très intéressant : c’est simplement de la force alcoolique, mais elle n’a aucun goût.

—— Q u’est-ce qu’on boit cet été ?

En été, plutôt de la téquila. Sinon, en cocktail : un Singapour Sling, à base de gin, de liqueur de cerise, de bénédictine, de jus d’ananas et d’angostura. C’est rafraîchissant, équilibré, pas trop sucré. (C.B.)


Zut à table. Les cocktails Depuis quelques années et particulièrement en été, l’Apérol Spritz et sa rondelle d’orange sont partout. Au Square Delicatessen, bar-restaurant inspiré des totems italo-américains, ce cocktail originaire de Venise, à base de Prosecco et d’eau de Seltz auquel vient s’ajouter un alcool plus ou moins amer, s’est imposé comme une icône. À l’heure de l’Aperitivo, l’apéritif du Square accompagné d’antipasti à partager, il se décline en 15 recettes originales créées par l’équipe et notamment par sa responsable, Laura Denis : les “Classiques”, les “Signatures” et le Spritz du moment. « Le Spritz signe la fin de la journée de travail, il sent l’été, l’Italie, c’est sans doute pour ça que les gens l’adorent. Au Square, nos Spritz sont très colorés, très esthétiques et nos clients aiment les Instagramer… De nos jours, ça compte ! », explique-t-elle. Pour le twister, elle s’inspire notamment des recettes classiques de cocktails auxquelles elle ajoute « une touche funky », notamment les sirops ou coulis faits maison du Square. Aux deux éléments essentiels sus-cités s’agrègent donc sirop de violette, framboises fraîches, gin infusé, angostura ou encore Cointreau.

L’INCONTOURNABLE

Les Spritz par Square Delicatessen

Parmi les “Signatures”, Zut opte pour le Donatello, frais, simple et équilibré, qui associe Lillet blanc, Saint-Germain, Prosecco, menthe, framboise et citron jaune… un délice. Et pour les malheureux qui resteront en Alsace en juillet, le Square propose un Spritz du mois qui fleure bon les vacances : Lillet rosé, jus de pamplemousse, Prosecco et Schweppes tonic, un jus d’un joli rose dans lequel clapotent des morceaux de pamplemousse. De belles recettes qui ont assuré au bar-restaurant une place au soleil. Il faut dire que la large terrasse, en plus de la déco soignée, est l’atout du Square. (C.B.)

Photo : Alexis Delon / Preview

Square Delicatessen 12, rue du Vieux Marché aux Grains 03 88 32 11 05 www.square-deli.com Happy Hours “Happy Spritz” de 17h30 à 20h du jeudi au dimanche

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Photos : Henri Vogt

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Le carnet d’adresses

5 lieux où boire de bons cocktails à Strasbourg

La Cabane On se croirait sur la plage : un cabanon avec ses guirlandes, sa végétation touffue et son ambiance olé-olé débordante de tubes des années 80-90… Dans ce caveau, entre jardin suspendu et vieilles pierres, on boit des cocktails (d)étonnants intégrant notamment bacon (il apporte un goût fumé au whisky) ou saumon (!). Au-delà du buzz autour de ces créations, les barmen ne manquent pas de technique ni de talent. (C.B.) 6 , rue du Tonnelet Rouge Facebook : La Cabane

Le Botaniste 2 Des cocktails créatifs associés à une très jolie carte de plats (influences : asiatiques), excellent indice de l’attention portée aux produits.(C.B.) 3, rue Thiergarten www.lebotanistestrasbourg.fr

Le Link 1

Aedaen Place

Si les cocktails sont sortis des hôtels de luxe, l’imaginaire associé aux bars d’hôtel reste foisonnant. On appréciera ainsi, le temps d’une soirée, siroter les excellents cocktails proposés au bar Le Link dans un cadre feutré et moderne, jambes croisées sur un haut tabouret, paille ou cigare délicatement saisi.e entre les doigts. La carte des cocktails (“créations”, “originels revisités” et “signatures”) témoignent d’un attachement de l’équipe aux produits de qualité : crémant d’Alsace, Southern Confort, purée de marrons, sirop de jasmin, crème de cacao brun... Chaque ingrédient est traité ici avec délicatesse et passion. De cette carte, on retiendra l’attention portée aux cocktails sans alcool (d’ordinaire, le parent pauvre du mélange…) et de très jolis et étonnants cocktails créatifs autour du vin. Mentions spéciales pour le Luge (rhum, jus de citron, cassonade, gingembre frais, ginger, concombre), le Vio Politain (Vodka Keter One Citroen, sirop de violette, jus de cranberry, jus de citron vert So french Martini), pour la terrasse ultra-confortable et la carte fournie en tapas, snacking, gourmandises et belles bouteilles. Luxe, calme et volupté.(C.B.) 4 , place Saint-Pierre Le Jeune 03 88 15 49 20

Il faut dire que le concept du bar caché nous avait un peu agacés : avait-on besoin de cet artifice ? Puis, nous avons bu, testé, analysé, et force est de constater qu’au-delà du gimmick, les cocktails sont bien travaillés, les goûts équilibrés et les présentations soignées. Pas étonnant, Lucas Gacitua-Petit, bartender consultant et spécialiste du cocktail, accompagne l’Aedaen. Ici, pour coller au décor prohibition, on se tournera vers les cocktails inspirés des classiques.(C.B.) 4 -6, rue des Aveugles Facebook : Aedaen Place

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Le Code Bar Dans ce lieu très intimiste truffé d’objets façon cabinet de curiosités, le cocktail est envisagé comme la grande cuisine. Les spiritueux, dont certaines bouteilles sont très haut de gamme, sont souvent présentés ici en avant-première ou en exclusivité, et associés avec patience et délicatesse pour sublimer les saveurs de l’alcool. Rien n’est laissé au hasard… Le magazine de référence Mixology ne s’y trompait pas en repérant cette adresse…(C.B.) 39, rue du Vieil-Hôpital Facebook : Code Bar


Zut à table. Les cocktails L’ORIGINAL

Le restaurant Alma propose du Pisco, une eau-de-vie de vin rare et choisie avec soin, de la marque Peruana, qui la fait vieillir dans des fûts japonais ayant préalablement abrité du saké. Dans la gamme, on nous recommande tout particulièrement l’Acholado, assemblage de trois variétés de raisins du Pérou, aux arômes puissants et notes subtiles de noix de pécan et d’abricot. Alma propose aussi le Pisco sous forme de cocktail, à déguster avec le Ceviche ou en apéritif : le Pisco sour. Son secret réside dans l’équilibre aérien d’éléments simplissimes : Pisco, sucre de canne, citron et blanc d’œuf pour l’émulsion. Le résultat est frais et dense, aux tons pastels agréables, rond en bouche, sculptural et citronné. Si vous êtes d’humeur volubile, Théodore Müller, qui a rejoint l’équipe aux côtés de Pauline Walther et Julien Sinay, vous dira comment les alcools font le récit des civilisations. Sinon, fermez les yeux et savourez ! (M.B.)

Le Pisco sour par Alma Alma 18, rue Hannong 03 88 22 08 48 Facebook : Alma Strasbourg De 12h à 14h et de 19h à 21h sauf dimanche et lundi

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TOP 3 DES BARS À DÉCOUVRIR OUTRE-RHIN

Don’t drink & drive

Photos : Arno Kohlem

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1— GUTS & GLORY Hirschhof 5 Karlsruhe

2 — ELECTRIC EEL Werderstrasse 35 Karlsruhe

Mo Kaba, le patron, est une véritable célébrité dans le monde de la mixologie. Après un parcours dans le monde de la nuit et de l’hôtellerie de luxe, il a ouvert Guts & Glory à Karlsruhe, sa cité de cœur. Une carte thématique ahurissante, des cocktails inventés par la team qui s’apparentent à de la gastronomie de haut vol, des mixologues minutieux qu’on voit à l’œuvre derrière le bar central, bref… un incontournable.

La dernière idée de ce bar cosy ? La carte des cocktails a été élaborée en fonction des goûts et des personnalités des clients réguliers. Top !

3 — ONE TRICK PONY Oberlinden 8 Freiburg Trois prix gagnés au Mixology Bar Awards fin 2017 ! Pourquoi ? Une ambiance décontractée, des cocktails qui ne rayent pas le parquet mais marquent l’exigence de l’équipe.


Binchstub Comptoir 6, rue du Tonnelet Rouge

Comptoir à tartes flambées artisanales

Binchstub Broglie Restaurant 28, impasse de l’Écrevisse www.binchstub.fr

zas P i zo f f e e & Ct h A r t wi

New-York style Italian Delicatessen www.square-deli.com

where

12 rue du vieux marché aux grains strasbourg 03 88 32 11 05

Pizzas à la part & Café au piston le tout, sur place ou à emporter petits–déjeuners sucrés ou salés formules au déjeuner / antipasti apéritifs, bières & vins fins italiens

open

tous les jours 9:00 à 00:30 cuisine ouverte de 11:30 à 23:30


Zut à table. Le produit Par Cécile Becker

Réalisation Myriam Commot-Delon Photo Alexis Delon / Preview

La bière Bière n.f. – Boisson alcoolique fermentée, fabriquée avec de l’orge germée et aromatisée avec des fleurs de houblon. Une définition, un genre (ben oui, la bière est bien féminine), et la boisson phare de la saison…

Fierté locale

Entrons de plain-pied dans l’imagerie d’Épinal associée à l’Alsace, les fameux 3C : cathédrale, cigogne et choucroute… Il ne manquerait pas quelque chose ? Ce doux breuvage, aussi désaltérant que traître, s’y inscrit aux côtés des knacks, bretzels, flammekueche. La bière, c’est aussi et surtout la meilleure amie de l’apéro.

Clichés encore…

La bière reste révélatrice des stéréotypes de genre… On avouera que l’image de monsieur appréciant sa bière devant un match de foot est aussi stupide que celle de madame préférant un vin blanc sucré. La bière serait âpre ou amère, et est donc longtemps restée associée à la virilité. Depuis quelques années, le travail consciencieux de jeunes brasseurs locaux, qui s’attachent à en révéler les subtilités, est aussi l’occasion de balayer les clichés entretenus par les grandes brasseries : par le marketing, mais aussi par un processus ultra-industriel qui empêchait d'accéder à la large palette gustative offerte par cette boisson. Aujourd’hui, certains restaurants (par exemple Le Comptoir à manger) proposent des soirées accords mets-bières.

Nos brasseries locales favorites Perle La brasserie renaît de ses cendres en 2009 sous l’impulsion de Christian Artzner, arrière-arrière-petit-fils du fondateur installé Plaine des Bouchers. Particularités ? Brassage lent, filtrée, non pasteurisée. Pour l’été ? L’excellente Perle des îles, légèrement épicée et relevée de notes d’agrumes. Avec ses 7% d’alcool, attention aux grandes chaleurs… www.biere-perle.com

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Bendorf Microbrasserie en plein cœur du Neudorf qui, chaque année, délivre pas moins de 15 références. La star ? La Queen of Langstross, une IPA (India Pale Ale) aussi subtile qu’amère, donc très équilibrée. Cet été ? La NEIPA (New England IPA), très houblonnée mais aucunement amère. Top !

www.brasseriebendorf.fr

Uberach Fabriquée avec l’eau des Vosges du Nord et fournie en saveurs : aspérule, framboise, miel, gingembre… Fermentation haute et refermentation en bouteille. Plusieurs gammes : classiques, complexes, bio, etc. Deux suggestions : la Doigt de dieu, ambrée et corsée ou la Juliette, aromatisée notamment au gingembre et très légère. www.brasserieuberach.fr


Restaurant ⁄ Bar ⁄ Brasserie

7, rue Mercière ⁄ Strasbourg 03 88 16 51 07 www.aux12apotres.com

ISÉE IMAT E CL SALL

OUVERT 7J/7 de 12:00 à 01:30 Cuisine en continu jusqu’à minuit

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11 rue de la douane, STrasbourG 03 88 32 34 32


Zut à table. La rédaction aime La Binchstub Par Cécile Becker

Photo Henri Vogt

Il fut un temps où nous gardions jalousement secrète l’adresse de la première Binchstub, rue du Tonnelet Rouge, pour être certains de trouver chaise à son derrière dans ce lieu aussi exigu que convivial. Mais ça, c’était avant… avant que les touristes, séduits par une critique dans le Guide du Routard, ne ruinent tout espoir de dénicher un coin de table. Heureusement, Régis Nombret décide d’ouvrir en 2016 une seconde crèmerie à deux pas de la Place Broglie. Depuis, habitués, locaux et touristes trinquent joyeusement ensemble autour des stammtisch de ces deux “comptoirs à tartes flambées” où l’on trouve les meilleures tartes flambées de la ville (de loin !) faites avec amour et inspirées de la recette des parents de Régis. En plus du trio gagnant (traditionnelle, gratinée et munster), la tarte flambée s’entiche de produits olé-olé, toujours issus de petits producteurs d’ici ou d’ailleurs, sélectionnés sur les marchés, directement dans les fermes ou lors de voyages. On citera – malgré nos penchants puristes – la comté-noix-lardons ou la morbier-canneberge-roquette, ainsi que les séduisantes tartes flambées du jour où se côtoient charcuteries et fromages jurassiens, italiens ou corses importés par le boss.

Les + ? L’ambiance décontractée portée par une équipe de 15 joyeux lurons. Un plat et une salade ou soupe du jour le midi à la Binchstub Broglie. La terrasse à la Binchstub Broglie. La playlist musicale à la Binchstub Gayot.

Dans et avec la tarte 100% de produits frais, majoritairement bio. La pâte Préparée tous les jours avec un mélange de farines bio, blanche et complète, du Moulin d’Hurtigheim. Pétrie le matin, divisée en pâtons l’aprèsmidiet étalée minute le soir. Le lard De Rombach-Le-Franc, il est paysan, fumé aux baies de genièvre, à la coriandre et au laurier. Il est débardé, découenné et découpé tous les jours par la Binchstub. L’appareil Un mélange de crème fraîche de la ferme Durr et de fromage blanc de la ferme Lindgrube à Breitenbach. Le fromage De la Cloche à fromages.

Binchstub Broglie Restaurant 28, impasse de l’Écrevisse 09 82 35 50 30 Mardi samedi midi et soir et le dimanche soir Binchstub Comptoir 6, rue du Tonnelet Rouge 03 88 13 47 73 Tous les jours de 18h30 à 1h www.binchstub.fr

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Les autres produits De La Nouvelle Douane ou du marché des petits producteurs. Le vin From Oenosphère et Au Millésime. La bière Régis est un grand fan de la brasserie Perle et dispose de trois références : IPA, Zen et Bio. On trouve aussi les brasseries 3 Mâts et Uberach.


Mamama

La Rivière

Par Justine Goepfert

Par Jibé Matthieu

Photo Henri Vogt

D’ascendance asiatique par sa mère, Richard Meier et son épouse iranienne proposent une cuisine asiatique au sens large – surtout pas un resto chinois ni une cuisine fusion, si l’on entend par là réunion de tout et n’importe quoi ! –, où tout est d’une précision aussi millimétrée que la disposition des grains de sable dans un jardin zen. Les pâtes sont cuites selon une recette japonaise, au degré près, les sashimis tranchés à la lame Yanagiba en provenance de Kyoto, les eaux de bouillons filtrées à 0,3 micron, « pour une plus grande netteté des saveurs », et les vins, à 95% natures, redynamisés au moyen de carafes aux proportions respectant le nombre d’or. « Plus qu’un restaurant, c’est une expérience, une invitation au voyage », assure Richard Meier, qui se fait fort de susciter l’émotion des convives en même tant que de ravir leurs palais. C’est gagné ! Salade Caesar avec volaille d’Alsace et copeaux de bargkass.

3, rue des Dentelles 03 88 22 09 25

Après cinq années, le Piano 2 a laissé place à Mamama : un restaurant bistronomique axé sur la gastronomie alsacienne. Alexandre Schmitt – gérant du Piano Grill – et son épouse Charlotte, épaulés par le chef Nicolas Wintermantel, y proposent une carte étonnante mêlant recettes alsaciennes revisitées, comme les Fleischkiechle à l’orientale ou le kouglopf perdu, et des plats du monde “elsass-isées”, comme le Bretz’ burger, où le bretzel remplace le bun américain. Une cuisine sublimant des produits frais et de saison issus de producteurs locaux : ferme Durr, canards Lucien Doriath ou fruits et légumes de L’Îlot de la Meinau. Ou comment allier adroitement modernité et saveurs d’antan !

Cet été ? Elsass bowl – buddha bowl de truite façon Gravlax et légumes –, salade Caesar de volaille d’Alsace et copeaux de bargkass ou encore Käsekuche façon cheese cake au citron rafraîchissent la carte ! À déguster en terrasse avec un Elsass Amer Spritz !

Ouvert du mardi au samedi soir

18, rue Sainte-Hélène 03 74 11 65 47 www.mamama.fr Fermé lundi et dimanche

Saint-Jacques cuit-crues au citron yuzu, servies avec un vin orange italien Ageno du domaine La Stoppa

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Zut à table. L'actu à boire et à manger

Les soirées mets-vin chez

Le nouveau chef de

Par Marie Beckrich

Par Myriam Commot-Delon Photo Alexis Delon / Preview

Les Canailles

La Hache

Photo Henri Vogt

Partant de l’envie de partager un peu plus qu’un repas avec leurs clients, Frédéric Mastelli, cogérant des Canailles, et son chef Joël Margotton ont mis en place un rendez-vous qui a lieu tous les deux mois : une soirée découverte autour du vin. Pour accompagner chaque bouteille : un plat. Et entre chaque plat, l’explication d’un invité spécialiste, qu’il soit propriétaire du domaine, sommelier ou œnologue. Séance de rattrapage

Pour ceux qui n’auraient pas encore eu l’occasion de s’y inscrire, la prochaine soirée mets-vins aura lieu le 29 août avec la présence de Pascal Léonetti, meilleur sommelier de France 2006. Pour l’occasion, Joël Margotton pressent plusieurs produits de saison mais il ne se prononce pas encore : les menus seront élaborés au tout dernier moment, en concertation avec les choix du sommelier. Un gage de fraîcheur et d’originalité.

Comment s’inscrire ?

Suprême de volaille façon tajine au citron confit

Directement sur place ou en envoyant un mail via le site du restaurant. Attention, les 30 places disponibles partent rapidement ! Le nouveau chef, Alexandre Haudenschild, œuvre en cuisine avec précision et simplicité : du net, gourmand et bien dressé : les rillettes de canard s’azimutent au poivre de Timut, les quenelles de fromage blanc se parent d’une solaire crème de carottes au cumin, le tartare de bœuf et le fish & chips nous emballent toujours autant. Seul mot d’ordre : tout faire maison, de l’entrée au dessert (miam… la brioche perdue, divinement caramélisée, et le riz au lait tout crémeux acidulé de pommes granny !) et changer la carte tous les 2/3 mois en proposant des suggestions du jour et de saison. Côté flacons, la carte des vins a fraîchement été récompensée au concours des meilleures cartes de France !

52, rue de Zurich www.restaurant-lescanailles.fr 03 74 11 66 58

11, rue de la Douane 03 88 32 34 32 www.la-hache.com

Ouvert lundi, mercredi, jeudi, vendredi midi & soir mardi midi et samedi soir

Ouvert tous les jours de 12h à 01h30

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55, avenue des Vosges - 03 90 41 73 78

Rhétorique raffinée de plats bistronomiques à Strasbourg

Le Banquet des Sophistes 5, rue d’Austerlitz 67000 Strasbourg 03 88 68 59 67 www.le-banquet.com


Zut à table. La collab’ Par Justine Goepfert

Photo Henri Vogt

La pastèque Naturellement sucrée, riche en antioxydants et composée à 90% d’eau, la pastèque est l’allié idéal contre la chaleur. Elle est aussi riche en potassium et en vitamine B6, ce qui en fait un très bon préventif contre les crampes si consommée avant l’effort. La fraise Très faible en calories, riche en nutriment et forte en fibres, la fraise regorge quant à elle de vitamines B9 et A. Elle favorise ainsi la bonne mine et sublimera votre bronzage. Le secret du chef La menthe, digestif naturel et détoxifiant, et le citron yuzu, boosteur immunitaire et riche en vitamine C, ajoutent une touche d’acidité et de fraîcheur, pour un effet peps.

Manolya 2, petite rue du Vieux Marché aux Vins Facebook : Manolya-Coffee Instagram : manolyacoffee

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Fruit phare de l’été, la pastèque est aussi rafraîchissante que saine ! Pas étonnant qu’elle soit le fruit star du nouveau cocktail Zut x Manolya : P-aztèque ! Un smoothie 100% fruit, sain, vitaminé et frais, qui mêle le watermelon à la fraise, la menthe et le citron yuzu. Une recette délicieuse et healthy : sans sucre ajouté, qui plaira aussi bien aux gourmands qu’aux sportifs !


Photos : Mariusz Marcin

Espace Européen Entreprise 2, place de Paris — 67300 Schiltigheim — 03 88 83 82 81 www.cote-lac.com


Z UT Lifestyle Bien-être

YOGA, quatre lettres qui nous plongent dans un imaginaire nourri d’exotisme. Pourtant, celui que nous pratiquons est surtout une variation occidentale de la tradition ancestrale. Le point sur la pratique, à l’occasion du festival strasbourgeois Joséphine fait du Yoga.

On air Par —— Mylène Mistre-Schaal Illustration —— Laurence Bentz

Comment qualifier, pour définir sans en amoindrir la portée, toutes les pratiques qui font du bien au corps et à l’esprit ? De l’avis commun, « bien-être », sa récente déclinaison « mieux être » ou encore « épanouissement personnel » ne font qu’effleurer l’essentiel. Les mots peinent à retranscrire la profondeur de l’expérience de ce qu’est le yoga. À traduire la conscience retrouvée des contours de son corps, de ses appuis dans le sol, ou simplement l’éveil soudain d’une zone jusque-là inconnue. L’attention portée aux infimes nuances d’un muscle qui se tend, d’un dos qui se redresse. Une conscience de soi qui ne s’écrit pas qu’à la surface de la peau, mais aussi en profondeur, l’exercice corporel servant de point d’appui à la méditation. Le yoga interroge des phénomènes d’une apparente simplicité, comme le souffle, l’ancrage, ou le fait de rester immobile, et apprend à en saisir la complexité. Mais c’est surtout une discipline complète qui unit effort, concentration et méditation avec d’infinies modulations. On peut bien évidemment poser un œil interrogateur sur l’engouement actuel pour la discipline, reflet de la découverte et de l’interprétation, plus ou moins subjective, de l’Asie du sud par la conscience européenne. Précision essentielle, le yoga que nous connaissons dans sa version moderne est le résultat d’une importation, une adaptation au XXe siècle d’une discipline et d’une spiritualité millénaire, pour répondre aux besoins de notre culture. Une adaptation souvent réussie, mais qui nécessite de ne pas confondre le yoga avec un simple sport pour ne pas le déconnecter de son histoire et de ses valeurs. Une occasion est donnée, cet été, d’approcher le yoga plus en profondeur. Le

festival Joséphine fait du Yoga permet de découvrir la diversité des variations du yoga moderne et de construire, par l’expérience, sa propre conception de la pratique. La programmation portée par plus d’une trentaine d’intervenants est émaillée de propositions diverses, depuis les pratiques physiquement engageantes jusqu’à des approches plus douces voire méditatives. On y trouve des cours sur-mesure, comme « mon premier cours de yoga » ou « yoga j’aime mon dos », et même un cours de yoga « pour les raides » plutôt décomplexant ! N’oublions pas que « l’on ne vient pas au yoga parce que l’on est souple, mais parce que l’on peut devenir plus souple », glisse Olga Sokol-Meyer, professeure de Kundalini yoga et sonothérapeuthe, tout en rappelant l’une des lignes directrices de la philosophie du yoga : connaissance et respect des limites de son corps. La diversité pleinement assumée du festival donne l’image d’un « yoga rassembleur, enveloppant même, démocratique presque, mais pas vulgarisé », précise Laëtitia Charton, professeur au club Yogamoves. La pédagogie fait partie intégrante de la démarche, en témoigne l’aménagement d’un lieu de rencontre et de discussion avec les professeurs, pour approfondir et enrichir ses connaissances. Et, peut-être, avec un peu de recul, pour mieux comprendre notre rapport à la civilisation indienne, à ses valeurs spirituelles ainsi que les attentes que nous y projetons ? Olga et Laëtitia, membres actives de la manifestation, posent un regard objectif sur leur discipline et ses déclinaisons occidentales : « Si le yoga postural rencontre un tel succès chez nous, c’est qu’il répond à la nécessité, relative à nos modes de vie, de revenir au corps. Mais se focaliser sur 128

le corps au détriment de l’esprit nous ramène bien souvent au paraître. Il faut chercher l’équilibre entre une pratique physique et un espace où l’on peut se poser. » Cette année, à l’occasion d’une édition qui s’internationalise avec le soutien de l’Eurométropole et de l’Eurodistrict et s’ouvre au public allemand avec des professeurs bilingues, une attention particulière est portée à l’air et au souffle, en écho avec le travail de Stéphane Haskell, parrain de la manifestation. Pulsion de vie, le souffle est central dans le yoga, il accompagne l’effort et se synchronise avec le mouvement. Il porte le son et ses vibrations, et nous rappelle qu’aux origines, les textes sacrés sanskrits sont d’abord envisagés comme une expérience sonore. Les bains sonores et le didgeridoo de Fredy Berthonneau rappelleront ces fréquences bienfaisantes. Pour Olga, qui façonne les vibrations enveloppantes du gong, « le son révèle des aspects plus subtils, moins physiques que la pratique posturale du yoga. Il agit sur le système nerveux sympathique, équilibre notre état intérieur. » Un moyen immédiat de se reconnecter avec soi. Nous placer sur la bonne fréquence, cela nous ramène à notre quête sémantique, initiée en exergue. Finalement, bien être, mieux être… pourquoi pas simplement « être » ? Josephine fait du yoga ((( respire ))) 28.07 et 29.07.18 au Pavillon Joséphine et ses jardins, Parc de l’Orangerie | Strasbourg Entrée libre sans inscription www.josephine-fait.com


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Légende urbaine Par —— Caroline Lévy

Hôtel du Dragon 12, rue du Dragon www.dragon.fr

L’hôtellerie urbaine n’a jamais été aussi créative. Les lieux de vie font place aux lieux de ville, à l’instar de l’hôtel du Dragon, qui derrière sa façade écarlate vient d’opérer un lifting. Benjamin Lestrat, architecte associé de l’agence strasbourgeoise Frög, raconte la transformation de cet hôtel historique devenu un 4 étoiles de charme.

L’hôtel du Dragon a rejoint le groupe Hôtels et Résidences Diana au printemps 2017. C’est donc la 8e collaboration entre Frög et la famille Baly pour leurs établissements hôteliers. Comment se réinventer ? La dimension familiale et la confiance sont des atouts de taille pour avancer et faire de belles choses. C’est le cas de cette collaboration avec la famille Baly, pour qui chaque hôtel doit avoir une identité propre. Malgré sa structure complexe et sa situation dans une impasse, l’hôtel est intéressant. Il faut à la fois raconter son histoire et l’intégrer dans son environnement. Quels ont été les enjeux de cette rénovation ? Il fallait lui redonner une ambiance « domestique » tout en conservant sa structure, un enchevêtrement de bâtiments de plusieurs époques ! C’est un projet étalé sur plus d’un an en site occupé ; il a fallu composer avec l’existant. Il a par exemple fallu refaire

les 32 chambres avec tout le confort d’un hôtel 4 étoiles sur des surfaces parfois très petites, avant d’en créer 5 nouvelles. Quelle solution avez-vous apporté ? Nous avons créé dans chaque chambre un soubassement en bois dans lequel sont intégrées toutes les fonctions exigées pour un 4 étoiles (bureau, assise, repose-valise, mini-bar, etc). Il permet de redécouper l’espace, de dégager du volume et sert aussi de protection. Vous avez aussi repensé l’extérieur de l’hôtel… La cour, visible depuis la rue, constitue un véritable atout. Nous avons choisi de décliner le grès, du sol extérieur au hall d’accueil, en le mettant en valeur par la verrière repeinte en noir. Notre métier est de bâtir un lieu unique en faisant appel à des savoir-faire locaux à forte valeur ajoutée, comme c’est le cas avec les entreprises Keller pour la pierre ou Kuster pour la tapisserie. Une sorte d’interconnexion de bâtisseurs !

Photos : DR

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Z UT Lifestyle Business

Éternel inspiré Par —— Alice Herry Photo —— Christophe Urbain

Ancien menuisier devenu designer, architecte d’intérieur et scénographe, Julien Voarick se consacre désormais à l’événementiel et à l’image. Avec sa société Pix314, il parvient à croiser tous ses savoir-faire. Portrait et parcours.

« On n’a rien sans rien. » Une maxime qui pourrait être la devise de Julien Voarick. Décorations intérieures, aménagements d’espaces, animations sur-mesure… Tout au long de son parcours, ce créatif de 44 ans a multiplié les projets et engrangé les savoir-faire. L’homme a débuté sa carrière dans la menuiserie. Pendant plusieurs années, il s’est ripé les doigts, a attrapé quelques échardes mais a surtout façonné sa touche et affuté son œil. En 2000, il crée Atelier Baobab, une société spécialisée dans la menuiserie, l’ébénisterie et la décoration. Il se spécialise alors dans la conception et la fabrication de mobilier ainsi que dans l’agencement d’espaces. En 2006, l’atelier devient Idecreaconcept, un bureau d’études pour l’aménagement d’intérieur. Parallèlement, Julien Voarick continue de développer son activité de designer. En quelques années, il appose sa signature sur 132

des projets éclectiques, dont certains sont connus de tous les Strasbourgeois, comme le Trolleybus, le Phonograph, le Wok Thaï… Avec Pix314, le parcours de Julien Voarick prend un virage singulier. « On propose des animations sur-mesure où les participants deviennent acteurs et spectateurs le temps d’une soirée. » Flipbook, Faceproject ou encore Pixbooth, la borne photo nomade, Julien Voarick crée situations et outils où la photo de soirée devient une expérience à vivre, sans parler du souvenir à conserver. Au rayon image numérique, il use aussi du mapping 3D vidéo immersif, pour rhabiller les lieux et les faire évoluer au fil de la soirée. En avril dernier, il a ainsi investi le Stride Bike Park à l’occasion du concert de Jennifer Cardini, pour qui il a conçu une scénographie à led évoluant aux rythmes du son. Sa sensibilité artistique et son approche innovante en font un véritable scénographe de l’agencement. « Mon travail se met au service d’une histoire, d’une imagination, d’un lieu, d’un projet », explique t-il. Peu importe le domaine, finalement, du moment qu’on y raconte une histoire. www.pix314.com


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Photo : Alexis Delon/Preview

Sélections Lifestyle

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OPENING

Welcome Home

(M.M. + S.D.)

Ancavi Living Boschstraße 4b | Kehl www.ancavi-living.de

Supertonic - Photo : Henri Vogt

‹—— Installé depuis décembre au cœur de l’espace Calamus Areal à Kehl, Ancavi Living regorge de pièces dénichées chez les plus grands designers européens. Fondée et pilotée par Raphaela Schreibeisen, la boutique met en situation une sélection pointue, dans des intérieurs chaleureux et raffinés. On craque pour la générosité des meubles Bretz (notamment le moelleux canapé Ohlinda), la simplicité et la

douceur raffinée du mobilier et des accessoires Muuto, l’éternelle modernité de l’iconique chaise S34, conçue par Mart Stam pour Thonet. Et pour les plus petits budgets ? Le linge de maison Gant, les parfums d’intérieur Collines de Provence, la vaisselle en mélamine aux couleurs acidulées de la marque danoise Rice. Le + ? Les mises en scène de Sonia et Selina qui permettent aux clients de se projeter… et génèrent bien des envies.

PALMARÈS

And the winners are… 4e édition du concours Commerce Design Strasbourg Métropole, qui récompense les commerces particulièrement attentifs à la qualité de leur espace, et participant ainsi à l’attractivité de la ville. Cette année, le palmarès établi par un jury composé de professionnels de l’architecture, du design, du marketing et de la communication reflète bien la dynamique à l’œuvre au centre-ville. Hormis la

résidence locative Moon, il n’a en effet récompensé que des commerces de bouche. Et des enseignes déjà soutenues dans nos pages, comme Le théâtre du vin (Rey et de Crécy), Supertonic (V8 designers et Atelier Poste 4), Boma (CHD / les agenceurs), Gat’ô et Surtout (les deux Atelier fou du roi). Miam ! (S.D.) www.commercedesignstrasbourg.com 135


Sélections Lifestyle

BAR

New tradition Depuis l’automne dernier, la Schloss a revêtu de nouveaux habits. Objectif, moderniser un lieu populaire et se singulariser parmi une myriade de bars concepts et branchés. Comment réaliser la quadrature du cercle ? Questions à Hervé Sievert, architecte d’AMC qui a dessiné le projet. Quel était le brief ? Les gérants voulaient être en continuité avec un passé de bar inscrit dans l’ADN de Strasbourg, un bar de ville populaire et hétéroclite. Il fallait garder ce jus historique, c’était très important, mais en même temps lui donner des codes de modernité douce. Parallèlement à ça, il y avait le désir de Météor de faire valoir

les valeurs de sa bière alsacienne. Avec le photographe Denis Merck, on a eu le droit de se promener dans la brasserie et de shooter des zooms d’endroits et de matières, qu’on a amenés dans le bar en très grand format hyper-réaliste. Cela apporte une dimension et une matière graphiques au patrimoine local. C’est quoi, la modernité douce ? Actuellement, il y a un grand retour au côté rétro-vieille France dans les bars, c’est devenu une modernité. Douce, cela veut dire se dégager de tout côté ostentatoire, donner une douceur au lieu. Ce dont les gens ont besoin actuellement, par rapport à un monde un peu agressif, c’est une bulle intimiste, un refuge. 136

Comment cela se matérialise ? Nous avons cassé le blanc avec des couleurs plutôt sombres et opté pour des lumières tamisées. Nous avons choisi un nuancier brun plutôt que gris, car ça a un effet chaleureux, et la douceur du bois pour les plans de travail et les tablettes. La Schloss / Taverne des Serruriers 25, rue des Serruriers Facebook : Taverne des Serruriers www.amc-habitat.com


OUTLET

Beach party ! cet été un parcours aventure et un coin détente pour faire une pause dans un cadre agréable. Sortie estivale recommandée pour les aventuriers du shopping ! (C.L.)

PÂTISSERIES ROSES & COMPAGNIE

Roppenheim Plage 18.07 → 11.08 www.roppenheim. thestyleoutlets.fr

Photo : Christophe Urbain

Illustration : Laurence Bentz

Et si le centre de marques devenait la destination branchée de l’été ? En plus des bonnes affaires dans plus de 100 boutiques, l’incontournable outlet du Nord de l’Alsace accueille des activités de loisirs qui séduiront petits et grands. Envie de sensations fortes ou simple besoin de chiller, Roppenheim Plage accueille

DRINKS

C’EST L’É-THÉ Le thé est sans doute la boisson la plus désaltérante par temps de canicule. Cette saison, on le choisit à la menthe, pour un boost de fraîcheur et son côté exotique. À déguster chaud ou froid : faites vos choix. Thé glacé Touareg – Dammann Parce que certains l’aiment froid, la vénérable maison

déploie une belle sélection de thés glacés. Notre choix pour cet été ? Ce thé vert à la menthe à la fois puissant et rafraîchissant. À laisser infuser 7 à 8h au frigo, dans de l’eau froide. Boutique Dammann 48, rue du Fossé des Tanneurs www.dammann.fr Casablanca Dream – Les Jardins de Gaïa Parce que la boisson chaude aide le corps à se refroidir plus rapidement, on déguste le thé vert façon

désert marocain. Dans la gamme éthique et 100% bio des Jardins de Gaïa (voir Zut 37), pas moins de trois références de thé vert à la menthe. Notre préféré ? Le Casablanca Dream, aux feuilles entières pour des saveurs intactes, qui associe la menthe poivrée et la menthe nana pour plus de profondeur. (S.D.) Chez Naturalia et à la Biocoop www.jardinsdegaia.com

79, rue Boecklin / Strasbourg 03 88 34 19 87 33B, rue Fossé des Tanneurs Strasbourg / 03 88 32 37 41 www. auxpralinesdemelanie.fr

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Chronique

№36

Au bon parfum LES PARFUMS CULTES #14 DIORISSIMO, EDMOND ROUDNITSKA, 1956 Par Sylvia Dubost Illustration Laetitia Gorsy

Sur cette route des parfums cultes où nous cheminons depuis 3 ans et 12 numéros, nous avions hâte d’arriver à lui, à qui nous vouons un amour éternel, presque aussi grand que celui que nous portons à Après l’ondée (Guerlain, 1906) qui tient à ce jour encore le record de citation dans ces pages… Alors que la mode est aux parfums très capiteux, Edmond Roudnitska (auteur notamment de la troublante Eau d’Hermès, voir Zut 36) se lance dans une création qu’il veut simple et moderne. Pour ce nez génial et cérébral, la parfumerie s’est fourvoyée en abusant de matières trop sucrées et

trop alimentaires (I hear you, Edmond…). Il revient alors à ce qu’il considère comme l’essentiel : les fleurs. À Christian Dior, pour qui il a déjà créé Diorama et Eau fraîche, il propose un soliflore muguet. Cette clochette délicate au parfum étonnamment puissant et au dessin très graphique, symbole du bonheur, est la fleur fétiche du couturier. Son parfum étant impossible à extraire, Roudnitska doit l’évoquer en associant les matières. Il réussit une composition magistrale devant laquelle les critiques se pâment encore. Luca Turin compare sa virtuosité et son esprit à l’ouverture des Noces de Figaro de Mo138

zart. C’est un ravissement, un grand éclat de rire en même temps qu’un parfum d’une rare profondeur. Si l’on tend bien le nez, son apparente simplicité révèle une grande complexité. Diorissimo est certes un soliflore, mais c’est d’abord une brassée. On reconnaît indubitablement le muguet, mais on distingue aussi les fleurs qui ont permis de le recréer : ylang-ylang, amaryllis, jasmin, une note verte de jacinthe qui évoque le croquant des feuilles, un lit de santal et de civette qui soutient le tout. Diorissimo oscille entre réalisme et impressionnisme, il rend palpables le croquant et la fraîcheur humide des clochettes tout en dépliant l’imaginaire. Gai, lumineux, riche et intense, Diorissimo a la fougue de la jeunesse et d’un matin de printemps. Il irradie la légèreté et la joie de vivre, et la critique Rebecca Veuillet-Gallot l’imagine très justement sur Grace Kelly dans High Society, jupe corolle et bouche en fleur. Malheureusement, des reformulations à répétition ont gravement endommagé cette belle composition. Diorissimo était un tintinnabulement, il est devenu strident. S’il fallait néanmoins choisir une version contemporaine, on préfèrera l’eau de parfum. Peut-être même qu’on hésitera avec Lily of the Valley de Penhaligon’s… Mais dès qu’on remet le nez dans la version vintage, on se rappelle qu’au mitan des années 50, la joliesse s’était incarnée dans un flacon.




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