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Le métier Les métiers de l’ombre #5
from Zut Strasbourg n°50
by Zut Magazine
Les métiers de l’ombre 5
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Jean-Jacques Monier, directeur technique du TNS
Qui ? Jean-Jacques Monier voulait être comédien mais a fini par trouver la lumière… en tant que technicien lumière. « C’est un métier où on commence toujours en haut de l’échelle ! » Après un passage au TNP à Villeurbanne (époque Roger Planchon), il devient directeur technique du TNS à 30 ans seulement. Cet été, l’heure de la retraite sonnera pour lui. Où ça ? Sur le gril technique de la salle Koltès, à 22 mètres de hauteur… C’est là qu’on accroche les projecteurs ou les éléments de décor. En vérité, Jean-Jacques Monier passe plus de temps devant son ordinateur que dans les coulisses. « Ce sont surtout les régisseurs généraux qui sont sur le plateau. Quand le spectacle arrive, je ne travaille déjà plus dessus. » C’est quoi, ce travail ? « Une gare de triage.
vers les bonnes personnes. » Un directeur technique, ça s’occupe de l’organisation générale technique des spectacles (créations, accueils et tournées), du bâtiment, de la sécurité du public et des salariés, des chantiers s’il y a lieu. Pour cela, il gère une équipe de 50 personnes. À quoi ressemble le quotidien ? « Ce n’est
jamais la même chose et c’est ça qui est passionnant. En général, c’est des emmerdes [rires]. Les problèmes vont de « Je ne m’entends pas avec machin » à « je dois faire rentrer une vache sur le plateau ». Une des qualités d’un directeur technique, c’est de pouvoir être interrompu 30 fois par demi-heure […]. Je fais toujours cette blague : quand quelqu’un vient dans mon bureau avec « j’ai une question », je réponds toujours « la réponse est non ! » Évidemment, je suis aussi facilitateur. Une compagnie lituanienne étaient venue jouer à l’espace Grüber, il y avait sur scène un réchaud à gaz avec une bouilloire qu’on entendait siffler à un moment précis. C’était impossible, le gaz et l’essence sont strictement interdits sur les plateaux. Alors on a mis un réchaud électrique et il fallait chronométrer pour que l’eau arrive à bonne température au bon moment. » Un moment de stress ? « Au TNP de Vil-
leurbanne, pendant un spectacle de Lev Dodine. À l’entracte, une des comédiennes n’arrivait plus à sortir des toilettes. J’ai dû défoncer la porte. Ensuite, une canalisation a pété dans le bar. Mais les deux ne sont pas liés ! » Sans lui, à quoi ressemblerait le spec-
tacle ? « Il y aurait quelqu’un d’autre à ma place. De toute façon, tant qu’il y a un comédien sur le plateau, le spectacle existera ! »