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Escapades
Camping d’un nouveau genre, auberges tutoyant les sommets, gîtes responsables et immersions dans la nature, les voyages se font désormais en pleine conscience des paysages, de la faune et des richesses locales à préserver.
À l’Auberge du Schantzwasen
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Lieu de partage
Sur les hauteurs de Niederbronn-les-Bains au Domaine du Heidenkopf, dans un écrin de nature bordé par la forêt, toiles de tentes, caravanes et hébergements insolites se côtoient. Au début de l’année, Christel et Jean-Pierre Moritz ont tout quitté afin de se lancer dans une nouvelle aventure: devenir propriétaires de camping.
Une véritable reconversion pour le couple adepte de caravaning depuis toujours, qui découvre aujourd’hui les joies de concrétiser le projet de toute une vie, construire «un endroit de partage, qui allie l’humain et le respect de l’autre». En renommant le lieu le Domaine du Heidenkopf, Christel et Jean-Pierre marquent le changement, lui apportant une touche insolite à travers la construction de géodômes, mobil-homes Pods et autres Kotas (cabanes en bois originaires de Finlande) venus enrichir l’offre d’emplacements traditionnels. Cette évolution vers le glamping, s’accompagne de prestations bien-être et d’un accueil aux petits oignons.
Comment est né le projet de reprendre un camping?
Christel Moritz : J’ai travaillé pendant dix ans dans un bureau chez un maraîcher. Je venais tous les matins avec la boule au ventre, jusqu’en janvier 2021 où j’ai dit à mon patron que j’arrêtais. J’avais besoin de construire quelque chose qui ait du sens pour moi, qui émerge de moi. Depuis quelques années, mon mari et moi avions le rêve de lancer une maison d’hôtes avec la particularité d’y construire des chambres insolites, mais nous ne trouvions pas l’endroit pour créer cette structure. Après ma démission, nous nous sommes remis à la recherche d’une maison avec terrain et c’est là que nous sommes tombés sur le camping. Jean-Pierre trouvait l’idée intéressante, pour ma part j’étais plus tiède, je ne me voyais pas tenir un lieu dans le style Camping Paradis, avec la danse du club et le côté kitsch... Ça ne correspondait pas du tout à ce que j’avais envie d’exprimer.
Qu’est-ce qui vous a fait mettre vos réticences de côté?
C. M.: En mars 2021, nous sommes venus visiter le camping. L’endroit est magnifique, entouré de nature, il y règne le calme et le silence. La question de l’investissement financier entrait également en jeu, acheter une maison avec terrain pour la transformer en table d’hôtes et y construire des chambres insolites n’avait pas le même coût. Nous nous sommes laissés un peu de temps, nous avons fait une tournée de campings et d’hébergements insolites pour glaner des idées, puis nous avons rencontré l’ancienne propriétaire qui m’a proposé de venir travailler sur place afin de me faire une impression. Petit à petit, le projet a fait son chemin. J’ai quitté mon travail, on a vendu notre maison, l’enjeu était de taille, nous voulions être sûrs de notre coup. J’ai travaillé en tant que saisonnière de juillet à la fin septembre 2021. Au jour le jour, j’ai pu expérimenter la vie au camping, être au contact des clients. Avant je travaillais dans un bureau sans réel contact extérieur, j’avais besoin de quelque chose où je puisse m’occuper des gens, avoir du partage, un lien social et le côté humain. Je ressentais le besoin d’aller vers quelque chose où je puisse exprimer mes savoirs, ma créativité, mes passions notamment pour les fleurs, la nature, le bien-être, l’accueil des gens. Toutes ces choses dans lesquelles mon travail m’avait limitée pendant des années. La saison au camping a été vraiment agréable, j’ai su que c’était exactement ce que je voulais faire. Début septembre, nous avons signé le compromis de vente et nous avons bricolé pendant tout l’hiver, continué l’entretien du terrain, remis en état. On a signé mi-mars et on a ouvert début avril.
Avec l’acquisition du camping vous avez également pu mettre à l’œuvre vos envies d’hébergements insolites.
C. M.: Il y avait déjà deux hébergements insolites installés sur le camping. Nous avons ajouté deux wigwams [des tentes en bois et en toile en forme de dôme, inspirées de l’habitat des Indiens d’Amérique, ndlr]: Vénus qui lorsqu’on la décalotte est entièrement transparente et permet aux couples de s’endormir la tête dans les étoiles et Polaris destinée aux gens de passage, qui veulent tout de même dormir confortablement. Le dôme Mira quant à lui peut accueillir quatre personnes et arbore une belle baie vitrée sur l’avant. Chaque hébergement possède une jolie terrasse et du mobilier. Pour moi, il était important de pouvoir venir au camping, sans avoir à faire tout un déménagement. J’y ai installé ce qui me semblait nécessaire: un frigo, une plaque de cuisson, une machine à café, de la vaisselle... Les lits sont faits et des serviettes sont mises à disposition. Mira, Polaris et Vénus ont chacune une salle de bain privative à proximité. Nous avions le désir d’évoluer vers du glamping (contraction de «glamour» et «camping»).
Quels sont vos projets à venir?
C. M.: Nous venons de mettre en place deux Pods, Bleuet et Coquelicot. Venus du Royaume-Uni, ces hébergements en bois massif de forme demi-ovale, s’intègrent à la perfection en milieu naturel. S’en suivront l’installation de deux Kotas finlandais ainsi qu’un espace bien-être accessible aux campeurs et aux personnes de l’extérieur. Nous voulons proposer deux espaces privatisables avec sauna, jacuzzi ou bain finlandais sur la terrasse et espace cocooning. Un troisième bâtiment sera dédié aux massages et aux soins et pour relier le tout, un jardin zen dans lequel se prélasser. Nous prévoyons l’ouverture pour l’année prochaine, en attendant, j’ai pris contact avec un masseur qui vient réaliser des massages dans la nature. J’aimerais également installer une grande bulle afin de pouvoir accueillir les groupes de yoga ou les séminaires d’entreprises. Les idées ne manquent pas, c’est juste le temps qui est précieux.
Reprendre les rênes d’un camping doit apporter son lot d’anecdotes?
Jean-Pierre Moritz: Nous voulions ouvrir avant les autres afin de nous faire connaître, nous avons donc démarré le 1er avril. Le 2 au matin, il y avait cinq centimètres de neige, Mira ressemblait à un igloo. À cet instant, nous nous sommes dit: «Mais dans quoi s’est-on lancés?» Sur le moment, tu te sens seul, puis arrivent les premiers clients et tu ne connais plus aucun moment de solitude (rires). Quinze jours après l’ouverture, c’était le week-end de Pâques. Au matin du Vendredi saint, je suis allé changer le panneau en bord de route pour y mettre notre nouvelle affiche et notre nouveau logo. J’ai eu le temps d’enlever deux boulons puis les voitures, camping-cars et vans n’ont plus cessé de débouler. J’ai dû tout laisser en plan pour rentrer en courant au camping. Le début était un peu stressant, mais c’était un bon stress. Au fur et à mesure, une fois que tout est lancé, on remarque les petites choses qui ne vont pas et l’avantage c’est qu’au camping, tout le monde prend ça à la rigolade!
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Contemplation
Située sur les hauteurs de Soultzeren à 1096m d’altitude, l’Auberge du Schantzwasen semble en équilibre entre rêve et réalité. Face à l’ampleur renversante des paysages qui l’entourent, le lieu prend l’allure d’une oasis dans laquelle se reposer après une longue journée de randonnée.
En haut des montagnes, l’atmosphère se fait plus subtile, le temps s’efface et chaque chose semble suspendue. La terrasse du restaurant ainsi que les transats installés en bordure de prairie offrent une vue surplombant la Vallée de Munster avec, en toile de fond, le Gaschney et le Schnepfenried. Alors que se mêlent sous nos yeux les subtiles nuances de verts d’un paysage qui ne cessera d’évoluer, s’évanouit la pression d’un quotidien où tout va trop vite. Sur les sommets, bien loin des lieux familiers que l’on ne regarde plus, nous réapprenons à contempler.
«Ici, c’est ma vie»
Ces paysages, cette montagne, Guillaume Hiniger les parcourt depuis l’âge de sept ans. En 1992, ses parents reprennent les rênes du lieu qui appartenait jusqu’alors à un club alpin allemand. «À l’origine, se souvient-il, c’était un refuge composé de très grands dortoirs, il n’y avait que l’hébergement, pas de restauration. Nous avons développé l’endroit au fil des années.» Après un apprentissage en cuisine réalisé au restaurant La Verte Vallée à Munster, Guillaume revient aider ses parents à l’auberge, rejoint en 2011 par sa compagne MarieOdile. Du refuge rustique et sommaire des années 1990 à l’auberge du Schantzwasen d’aujourd’hui, il y a eu bien des travaux. À commencer par les grands dortoirs réduits en chambres coquettes, simples et confortables, pouvant accueillir deux à six personnes. «Ça reste de l’hébergement de montagne, ce n’est pas un hôtel, les sanitaires sont en commun », explique Marie-Odile.
Le charme montagnard
Dans la bâtisse tout de bois et de pierres apparentes, le restaurant accueille hébergés et clients de passage. Rénové en 2020, il possède le charme et la chaleur des auberges de montagne. Entre le vin sur la table, la cheminée, les plats gargantuesques aux savoureux fumets et les conversations enjouées, l’atmosphère y est réconfortante. En cuisine, c’est Guillaume qui poursuit la tradition familiale du geste bien fait et de l’attachement au généreux terroir vosgien. Avec la complicité des producteurs locaux et de son équipe, il met son talent et sa technique au service d’une belle cuisine authentique et savoureuse. Ici tout est fait maison : du marbré d’élan et de foie gras de canard aux Fleischschnaka, en passant par le civet de biche accompagné de champignons des bois, de confit d’airelles et de spaetzle. Coups de cœur pour le pavé du Marcaire, incontournable plat traditionnel à base de Barikass fondu dans de la pâte à crêpe, et pour la salade de chèvre chaud bio de la ferme du Londenbach.
À la rencontre des rennes
De la terrasse à la coquette auberge où les matériaux naturels prédominent, la décoration est ponctuée de bois de rennes qui s’entremêlent aux luminaires suspendus et de photographies de cervidés. Un clin d’œil à l’élevage familial installé à proximité de l’auberge depuis 2005. « Avec mon père, raconte Guillaume, nous avons toujours eu une passion pour les pays nordiques. Dès les années 2000, les hivers sans neige nous ont fait réfléchir à une alternative pour pouvoir continuer à garder l’auberge ouverte pendant cette période. Nous avons d’abord cherché trois rennes en Allemagne dans un parc animalier puis, de fil en aiguille, le troupeau s’est agrandi et nous a permis de
pallier aux saisons plus difficiles. » Aujourd’hui, plus de trente rennes évoluent naturellement sur six hectares. Moyennant un droit d’entrée symbolique, nous allons à la rencontre de ces animaux aussi imposants qu’affectueux, à travers un parcours pédagogique de 800 mètres en forêt. À 16 h, nous les nourrissons de lichen, tandis qu’au bout du chemin trône la maison du père Noël. Le rêve est touché du doigt.
C’est la période des longues promenades dans les prés ou le long des ruisseaux. L’heure est à la découverte des prairies, des torrents, des lacs, des tourbières, des herbes de haute altitude et des bêtes en pâture avant un hiver qui laissera place aux randonnées en raquettes et au ski. À l’arrivée: un apéritif pris à la tombée de la nuit, le spectacle d’un soleil couchant derrière les montagnes, de longues soirées sous les étoiles. Peut-être aurions-nous vraiment pu rester là-haut pour toujours.
AUBERGE DU SCHANTZWASEN MASSIF DU TANET À STOSSWIHR AUBERGE-SCHANTZWASEN.COM
Voyager responsable
Avec Les Suites du Holzberg situées à Osenbach, Éric, architecte de métier et Marie, passionnée d’histoire, expérimentent la construction de gîtes passifs invitant à un tourisme plus responsable.
Composé d’une maison indépendante moderne de 140 m2 accolée à un bâtiment en bardage mélèze accueillant trois suites, le lieu est conçu pour faire communiquer chacune de ses entités. Un fonctionnement permettant de s’accommoder de tous les usages et d’accueillir aussi bien les couples que les grands groupes. De la conception alliant matériaux bruts, éléments recyclés et technologie pointue à la décoration soignée faite d’équipements modernes et d’objets chinés par Marie, Les Suites du Holzberg mêlent les styles et les époques, offrant un séjour hors du temps avec vue panoramique sur la Vallée Noble.
Des gîtes au style unique
Dans un subtil mélange, d’élégants chandeliers viennent garnir la large table du caveau dont les murs bruts apportent un esprit industriel, une bonnetière agrémente la chambre en alcôve de la suite Le Riesling, des fauteuils fifties s’invitent au salon... Entre récup’ et design, Marie et Éric associent aisément un meuble chiné en brocante à une salle de bain haut de gamme avec douche à l’italienne.
Un projet inattendu
Rien ne prédestinait le couple à se lancer dans la résidence de tourisme. En 2011, Éric et Marie achètent le terrain dans le but d’y construire leur résidence secondaire. Au même moment, la Région Alsace lance un appel à projet pour expérimenter la construction passive. «Je suis architecte passionné par les performances énergétiques, j’ai voulu participer, raconte Éric, la seule contrainte et pas des moindres était que le bâtiment passif fasse au minimum 400 m2. Après réflexion, nous avons décidé de construire une résidence de tourisme qui entre dans les critères de l’appel à projet. Du côté des suites, nous avons expérimenté une construction en ossature bois et du côté maison, une construction avec une forte inertie grâce à l’isolation extérieure.» Dans l’objectif de proposer des séjours à faible empreinte énergétique, le couple investit dans des panneaux solaires et une chaufferie pointue alimentée en granulés de bois locaux. Pour la construction, il recycle des tuiles de la briqueterie d’Altkirch et des matériaux de récupération issus du BTP, choisissant de garder la majorité des surfaces telles quelles afin d’éviter l’utilisation de produits chimiques. « Nous avons privilégié la matérialité brute, l’argile sec, le plâtre naturel sur lequel nous avons réalisé un effet moiré avec des coups de spatulage», explique Éric.
Un bâtiment intelligent à exploiter
Aux Suites du Holzberg, la domotique contrôle notamment les accès et la gestion énergétique. Une technologie qu’Éric et Marie souhaiteraient mettre au service des clients en proposant une application leur permettant de se composer un programme sur mesure en amont de leur séjour.
Dégustations de vins au domaine Paul Kubler, location de vélo avec Alsa Cyclo Tours, réservation d’un massage ou d’un repas concocté par le traiteur Bieth à Soultzmatt... Autant d’activités partenaires qui, grâce à l’application, pourront être organisées à l’avance. «C’est un véritable confort lorsqu’on est en séjour que de vivre une expérience où l’on ne perd pas une minute en organisation.» Un gain de temps précieux qui pourrait se voir dédié à la détente dans le très bel espace wellness reliant la maison aux suites. Avec son bassin d’eau chaude en pierres de Vals agrémenté d’un système de massage et de luminothérapie, son sauna de la marque vosgienne Klafs et son jardin zen où trône un cèdre centenaire, le lieu invite au laisser-aller.
LES SUITES DU HOLZBERG 2, RUE DU FIRSTPLAN 1, RUE DU RÉSERVOIR À OSENBACH LEHOLZBERG.FR
A voir, à faire aux environs …
La Cité du Train
Inaugurée en 1971 sous le nom de «Musée français du chemin de fer», la Cité du Train - Patrimoine SNCF à Mulhouse s’impose comme le plus grand musée ferroviaire d’Europe avec ses 50000 m2 dédiés au train, de la fabuleuse locomotive à vapeur au TGV. Ludiques et passionnants, trois espaces d’expositions et d’animations permettent de retracer la période héroïque des chemins de fer du xixe siècle à nos jours à travers une collection d’exception intégrant une mise en scène riche en sons et en vidéos. L’occasion de découvrir l’univers ferroviaire sous toutes ses facettes…
— 2, rue Alfred-de-Glehn à Mulhouse 03 89 42 83 33 citedutrain.com
Les trois châteaux d’Eguisheim
Édifiés entre le xie et le xiie siècle, les châteaux de Wahlenbourg, Dagsbourg et Weckmund surplombent Eguisheim, classé parmi l’un des plus beaux villages de France. Trois donjons en grès rose qui constituaient autrefois un seul et même château se profilent sur la colline du Schlossberg et témoignent du passé prestigieux de la région, offrant un magnifique point de vue sur la Plaine d’Alsace. S’il ne reste aujourd’hui que des ruines, elles restent imprégnées d’une atmosphère particulière, envoûtante, que l’on découvre au terme d’une très belle promenade en pleine nature. Située sur la route des cinq châteaux qui s’étend sur 14 km, la randonnée peut se prolonger par la découverte des châteaux du Hohlandsbourg et du Pflixbourg.
— 03 89 23 40 33 tourisme-eguisheim-rouffach.com
L’abbaye de Murbach
Fondée en 728 au pied du Grand Ballon, l’abbaye de Murbach fut l’une des plus puissantes du Saint-Empire romain germanique au xie et xiie siècles. Joyaux de l’art roman en Alsace, seuls le chœur et le transept subsistent aujourd’hui mais ces vestiges témoignent de son prestige. Après avoir admiré l’impressionnant édifice en grès rose, il est possible de monter en quelques minutes de marche via un chemin de croix jusqu’à la chapelle Notre-Dame-de-Lorette, sanctuaire baroque offrant une vue surplombante sur l’abbaye et le vallon verdoyant.
— 1, rue de l’Église à Murbach 03 89 76 10 63 tourisme-guebwiller.fr
Au coeur de la forêt, sur un site naturel unique !
• Karting. • Piste de pilotage auto pour sécurité routière. • Service traiteur sur demande. • Mise à disposition de barbecue, tables et bancs.
Ouvert MER+VEN ▶ DIM de 10h à 19h sur rendez-vous.
Pour les autres jours, nous consulter.
Rue du Moulin | 57960 Meisenthal | 03 87 96 97 40 Karting-Auto Meisenthal
L’appel de la forêt
Trois nouveaux lodges viennent enrichir l’offre du Parc animalier de Sainte-Croix, révélant une fresque grandiose et parfois des tête-à-tête fugitifs avec des cervidés.
Nous ne possédons rien sur terre, nous sommes de passage, c’est tout.» Installée sur la terrasse du lodge des daguets, face à une plaine immense où vivent une harde de cerfs et de biches en semi-liberté, cette phrase peut effleurer l’esprit. La puissance des paysages, les espaces à perte de vue, l’enchantement de la faune silencieuse prennent vie comme une invitation au voyage, au merveilleux, tel l’écho d’un paradis perdu dont la troublante poésie mêle la beauté de la nature, ses mystères, sa brutalité. Les cerfs se déplacent d’une allure princière, tandis que bîches et faons gambadent gaiement. Au Parc animalier de Sainte-Croix, nichés à la lisière de la forêt, trois nouveaux lodges viennent enrichir l’offre déjà existante, révélant aux hébergés une fresque grandiose.
Construits sur pilotis, ces écolodges en bois et en toile rappellent les luxueuses tentes de safari. Leur intérieur tout équipé affiche une décoration néo-rustique épurée et chaleureuse semblant sortir tout droit du film Out of Africa. Mais c’est ce qu’il se passe derrière les larges baies vitrées qui réserve le spectacle le plus incroyable. Les jeux de lumière entre les nuages dévoilent un territoire de 35 hectares entre plaine, forêt et étang où évoluent les cervidés. L’heure est à l’observation et le temps semble cesser sa course folle face à l’harmonie de la nature. Peu à peu, on se laisse gagner par le calme. Passer la nuit au Parc animalier de Sainte-Croix est également l’occasion de découvrir le lieu sous une toute autre facette. Dès le coucher du soleil, l’endroit vidé de ses visiteurs devient le théâtre d’une vie animale agitée, l’espace se peuple alors mystérieusement. Le silence quasi religieux se voit transpercé par le hurlement des loups, fascinant et glaçant à la fois, le jappement des coyotes ou le hululement d’une chouette. Dans la rondeur de la Lune, entouré de vapeur et gonflant le poitrail, yeux brillants et longs souffles sauvages, le cerf apparaît presque surnaturel. Son image accompagnera ma nuit.
À l’aube, dans l’apaisement des premières heures du jour, encore étourdie de sommeil, la lumière dorée m’attire sur la terrasse. Depuis les hautes herbes perlées de rosée, une jolie tête aux grands yeux humides et aux fines oreilles m’observe. Pour un instant fragile et fugitif.
PARC ANIMALIER DE SAINTE-CROIX ROUTE DE SAINTE-CROIX À RHODES PARCSAINTECROIX.COM