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Le Wingenerhof

Dans le petit village de Wingen-sur-Moder, le Wingenerhof apparaît comme un lieu de vie populaire et authentique où l’on se retrouve pour refaire le monde autour de généreux plats du terroir arrosés de belles cuvées.

La journée débute avec un défilé de salutations et d’embrassades : les habitués sont ici comme à la maison. Derrière le comptoir, Serge et Carine connaissent le prénom de chacun et ne manquent pas d’anecdotes à leur sujet : « Ça fait du bien ce côté social, certains clients sont là tous les soirs, on discute de tout, de rien, on rigole beaucoup », sourit la gérante. À une époque où les brasseries de village et troquets disparaissent peu à peu, le Wingenerhof fait partie des résistants et se veut un lieu de rendez-vous haut en couleur, sans fard et sans filtre où l’on bichonne le lien social. Il y a cinq ans, Serge reprenait l’établissement datant de 1895 et lui offrait une nouvelle jeunesse de la cuisine au restaurant, avec au passage la transformation à l’étage des anciennes chambres d’hôtes en véritables chambres d’hôtel tendances et confortables décorées sur un thème campagne chic.

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Authenticité et convivialité retrouvées

Dans la partie restauration, les vastes espaces rehaussés d’une belle hauteur sous plafond et de larges fenêtres se déclinent en trois salles à l’esprit brasserie lounge rappelant la Belle Époque, qui permettent d’accueillir tout autant les clients solo que les grandes tablées. S’ajoute à cela une pièce réservée aux réceptions et aux réunions, dans laquelle des soirées dansantes sont organisées tous les premiers vendredis du mois. « On a lancé ce concept parce qu’on ne peut plus danser nulle part sauf en discothèque, explique Serge. Parfois on a de la Volksmusik, il y a quelques semaines, Jean Metzger de la distillerie Bertrand à Uberach a animé une soirée années Star Club. On a envie de permettre aux gens, qu’ils soient jeunes ou seniors, de sortir dîner et danser. » À l’extérieur, dans un cadre verdoyant et fleuri bordé par la rivière, une terrasse de 80 couverts se déploie dès l’arrivée des beaux jours et invite à une pause hors du temps.

Remettre l’humain au cœur de la cuisine Installés à la stammtisch, les anciens se retrouvent pour débattre de l’actualité et se raconter les dernières nouvelles autour d’un verre de vin d’Alsace et du plat du jour concocté par le chef. Ici la cuisine est généreuse et toute la carte est faite maison. Dès l’entrée, nous sommes mis en appétit par le foie gras de canard parfumé aux baies roses, les escargots à l’ail et le pâté en croûte accompagné de ses crudités. Dans l’assiette, les plats du terroir sont mis à l’honneur : tête de veau et sa sauce gribiche, buewespaetzle, cuisses de grenouilles à la crème, bouchée à la reine traditionnelle, waedele ou civet de biche... Le tout arrosé des belles cuvées soigneusement sélectionnées par Serge, qui en connaît long sur le sujet. Pour conclure, nous ne résistons pas à la tentation de goûter aux Dampfnudel caramélisés au sucre et servis avec une compote et une poêlée de pommes. Autrefois, ses petits pains gonflés à l’étuvée accompagnaient une soupe de légumes ou composaient le goûter des enfants. « Vous êtes venus faire un reportage sur nous ? » me lance, hilare, la bande de joyeux drilles depuis la stammtisch. Alors qu’ils en sont au café digestif, Guy, surnommé le Ténor, se met à chanter et l’on voudrait rester encore un peu ici, auprès des gens qui font subsister l’âme de ces endroits en voie de disparition.

À Obermodern-Zutzendorf, la Maison Ernenwein, son ambiance familiale et ses plats à la bonne franquette font la joie d’une clientèle fidèle.

Des tablées d’ouvriers et d’habitués installés au coin de la cheminée, le tintement des couverts et l’odeur de la viande mijotée. Il suffit de passer le seuil du restaurant pour être immergé dans l’ambiance d’un lieu où cuisine traditionnelle et authenticité sont à l’honneur. Avant de reprendre le Ernenwein en 2010, à la suite de ses parents, Véronique, titulaire d’un bac hôtellerie, a roulé sa bosse : « Je suis un peu allée bourlinguer et faire des saisons comme serveuse en Suisse, à Cannes, pensant que la vie était plus belle ailleurs. Puis j’ai opéré mon retour aux sources, on est quand même bien en Alsace », sourit-elle. Au menu, les mêmes valeurs que ses parents ont portées avant elle : un accueil chaleureux et une cuisine traditionnelle, abordable, généreuse et faite maison. On ne change pas une affaire qui marche. Certains clients l’ont vue grandir, elle comme ses filles aujourd’hui, ainsi à l’Ernenwein, l’ambiance est comme à la maison. « Les

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