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Bien boire La Cave du Roi Dagobert. Au Millésime.

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La Table Bien boire La Cave du Roi Dagobert, coopérative installée entre Traenheim et Scharrachbergheim, a fêté cet été son 70e anniversaire. Son directeur, Christophe Botté, évoque le passé et les perspectives d’une solide entreprise, produisant sept millions de bouteilles par an et forte de deux cent trente membres.

Par Pierre Jean Singer / Photos Pascal Bastien

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Aux racines d’une coopérative

Au moment où se déroule cet entretien, les dernières remorques chargées de raisin sont réceptionnées. Comment se présente la récolte 2022 ?

Nous avons récolté 65 000 hectolitres d’une très belle qualité. Nous sommes sur des terroirs riches, qui souffrent peu de la sécheresse. Et entre mai et septembre, nous avons eu la sécheresse, mais avec des pluies au bon moment. Résultat : une bonne qualité et de bons volumes.

La cave vient de célébrer son soixantedixième anniversaire. Elle a été fondée enmai 1951 par deux cents viticulteurs, sous le nom de « Cave coopérative vinicole de la région de Molsheim ». Les surfaces dédiées représentaient alors soixante-dix hectares (alors qu’aujourd’hui, les coopérateurs de la Cave du Roi Dagobert détiennent mille hectares de vigne). Revenons aux origines…

Il faut se transporter dans l’après-guerre. Après le deuxième conflit mondial, le monde agricole doit se restructurer. Dans la vallée de la Mossig [cours d’eau qui passe tout près du siège de la cave, NDLR] et dans le Kochersberg, la place de la vigne est réduite. Une partie du vignoble a été endommagée, les locaux de production sont parfois détruits, il n’y a plus de débouchés. La profession se réorganise, les viticulteurs du secteur mettent leurs récoltes en commun, achètent un pressoir, vont faire évoluer la viticulture. La mise en commun des ressources, c’est l’origine de notre coopérative et d’autres structures similaires… Il reste aujourd’hui dix entreprises viticoles coopératives en Alsace.

Quelles valeurs porte votre coopérative ?

Des valeurs égalitaires et de proximité : la coopérative compte deux cent trente membres, dont deux cents pluriactifs et trente professionnels. Mais chacun dispose d’une voix, au moment d’élire les dix-huit conseillers qui forment le conseil d’administration. C’est quelque chose de fort, au niveau de la gouvernance. Ensuite, la coopérative restitue à 100 % les bénéfices aux viticulteurs, en fonction de leurs apports. La valeur ajoutée de la production reste ici. Cela irrigue le territoire, car les viticulteurs sont répartis sur une dizaine de communes du secteur.

Un livre* retraçant l’histoire de l’entreprise relève que c’est en 2007 que se met en place la filière de production de vins biologiques de la Cave du Roi Dagobert. Comment ces vins ont-ils trouvé leur place dans votre gamme ?

Nous disposons aujourd’hui de cent trente hectares certifiés bio [sur mille hectares au total, NDLR]. La démarche vers la production de vins biologiques avait en fait débuté dans les années 1990, avec une analyse de l’empreinte environnementale de notre production. En 2010, la cave a lancé sa première gamme bio. Aujourd’hui, cela représente 200 000 bouteilles en bio, sur un total de sept millions de bouteilles par an en moyenne. Cela évolue peu ; la consommation de vins bio est freinée par leur coût. Pour autant, vins bio et naturels sont intégrés à notre stratégie d’entreprise.

La production bio est regroupée sous l’appellation Jardin de Trebogad [nom formé à partir de la lecture en sens inverse de Dagobert, NDLR] et Trebogad seul pour les vins naturels. Produits de récoltes à la main, sans intrants et sans levures, les vins nature forment une microniche, soit 10 000 bouteilles par an. Nous allons leur ajouter un pétillant naturel – Pet’nat – de muscat, début 2023.

Quelles perspectives vous fixez-vous à court terme ?

Élever la qualité de nos pinots noirs, continuer d’installer les marques Dagobert et Trebogad, les faire mieux connaître encore de la clientèle locale…

La Table—Bien boire Des amateurs de grands crus aux palais les plus aventureux, la cave indépendante Au Millésime met tout le monde d’accord. En misant sur la variété de l’offre sans lésiner sur l’expertise du conseil, elle n’a eu de cesse d’élargir son cercle d’habitués, jusqu’à afficher une longévité record à Strasbourg. Par JiBé Mathieu / Photos Jésus s. Baptista

Maison de confiance

Née avenue de la Marseillaise, la cave Au Millésime cultive le goût du vin depuis… 1975 ! Ce qui en fait le plus vieux caviste indépendant encore en activité à Strasbourg. « En ce tempslà, nous étions deux », rappelle non sans malice Emmanuel Maire, directeur de l’enseigne. « Aujourd’hui, nous sommes une soixantaine ! »

Voyage au verre

C’est en 1996 que la cave du Millésime est rachetée par Michel Falck. Issu d’une grande famille de commerçants strasbourgeois, l’homme se

12e Salon du vin

5 novembre / 10 h à 20 h L’équipe du Millésime organise son 12e salon du vin au Bistrot du Maillon (BIM).

→ 1, bd de Dresde / Strasbourg → Entrée : 10 € Une trentaine de vignerons seront invités. Rencontres, dégustations et tarif préférentiel sur place.

choix ! Du bon ! Des conseils ! Du lance dans le vin par passion après des études à l’école hôtelière goût ! On veut : du local ! Du bio de Strasbourg-Illkirch et plusieurs séjours à l’étranger. En 1998, la boutique transhume vers son adresse actuelle rue du Temple-! Du choix ! Du bon ! Des conseils Neuf, au cœur du Carré d’Or strasbourgeois. La clientèle de la première heure est alors composée d’amateurs aux connaissances affirmées. En ce temps-là, Monsieur, il convenait de sonner avant ! Du goût ! On veut : du local ! de pénétrer dans le saint des saints ! Autre temps, autres mœurs : au fil des décennies, le goût du vin se démocratisant, le caviste suit le mouvement, laisse sa porte grande ouverte pour accueillir une Du bio ! Du choix ! Du bon ! Des clientèle plus large, avide de goûts nouveaux dont le palais s’affine avec le temps. « Nous avons l’habitude de dire que nous sommes un caviste conseils ! Du goût ! On veut : du généraliste. » Le Millésime propose ainsi tous types de vins. À tous les prix. Mais aussi des whiskies de tous âges et de toutes local ! Du bio ! Du choix ! Du bon provenances, pour ne citer qu’eux, puisque les spiritueux représentent un tiers du chiffre d’affaires de la vénérable maison. Seuls les vins du Nouveau Monde sont absents des rayons depuis ! Des conseils ! Du goût ! On veut 20 ans. « Pour des raisons écologiques, d’abord. Pourquoi faire venir des vins d’Amérique latine alors que nous en avons si près de chez nous ? » Et puis, à l’autre bout du monde, le lien avec le vigneron est : du local ! Du bio ! Du choix ! impossible à cultiver. Or, la force du Millésime repose précisément dans ces échanges que les professionnels de la cave entretiennent avec ceux qui élaborent le vin. Une proximité qui participe à leur Du bon ! Des conseils ! Du goût ! image de « maison de confiance », tant auprès des producteurs que de la clientèle. On veut : du local ! Du bio ! Du Marchands de saveurs En 2008, le caviste strasbourgeois ouvre en parallèle le Comptoir choix ! Du bon ! Des conseils ! Du du Millésime, dans la zone commerciale nord de Vendenheim. Une extension avant tout dictée par un besoin d’espace. « Nous avons six caves voûtées sous le magasin strasbourgeois, mais d’un point de vue goût ! On veut : du local ! Du bio logistique, cela devenait compliqué. » Car l’autre atout du Millésime, c’est bien sûr son stock. « Afin d’être en mesure de vous servir soixante ! Du choix ! Du bon ! Des conseils bouteilles de champagne pour le soir même ! » Pas donné à tout le monde. Si la clientèle diffère d’une adresse à l’autre, l’offre de jus est ! Du goût ! On veut : du local ! sensiblement la même. « Une fois la gamme en place, nous la faisons progresser par petites touches… » Au gré des rencontres et des affinités. « Plus de 50% de nos vins sont désormais en bio ou en biodynaDu bio ! Du choix ! Du bon ! Des mie. Et nous faisons régulièrement entrer de nouvelles choses. » Ainsi des bières issues de micro-brasseries ou, à Strasbourg, un rayon d’épicerie fine. « Nous sommes sans doute l’un des plus gros vendeurs conseils ! Du goût ! de caviar Petrossian de la place ! »

Nombre d’acheteurs en quête d’accords mets et vins viennent avec le libellé du menu pour se faire conseiller. Ils sont assurés de trouver à qui parler. La cave du Millésime dispose en effet d’une équipe composée exclusivement de sommeliers. « À part un, mais il a une mémoire telle qu’il est en mesure de se souvenir du vin qu’il a gouté un dimanche, au déjeuner, il y a 20 ans », assure le directeur, ajoutant : « Nous avons su instaurer un climat de confiance avec nos clients. L’équipe entretient une relation qui va au-delà du simple service. » Et qui passe avant tout par le plaisir du travail bien fait.

Au Millésime 7, rue du Temple-Neuf aumillesime.com

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