JEAN-JACK QUEYRANNE CLAUDIA STAVISKY ANNE COUREL THIERRY RASPAIL YUVAL PICK SERGE DORNY GUY WALTER MOURAD MERZOUKI VINCENT CARRY ...
Cultures urbaines et d’ailleurs / Grand Lyon, Villefranche/Saône, Région…
MENSUEL GRATUIT - N° 195 SPTEMBRE 2013 BRUNO BOËGLIN
l’invité du mois
Bruno Boëglin
Chaque mois 491 offre une carte blanche à un acteur ou une actrice de la vie culturelle
Né en 1951, Bruno Boëglin fonde la compagnie de la Mouche en 1967. À partir de 1977, il dirige le Théâtre de l’Eldorado, à Lyon, jusqu’en 1986. Ensuite il succède à Georges Lavaudant à la direction du Centre dramatique des Alpes, à Grenoble. À son retour à Lyon, il poursuit avec le Novothéâtre une carrière atypique, sans lieu, Bruno Boëglin n’a plus de théâtre, il voyage, part à la rencontre des autres. Fait du théâtre au Nicaragua. Revient pour créer à Lyon et ailleurs, avec comme leitmotiv le souci de retrouver la pureté originelle d’un théâtre de conteur et d’artisan.
Le tertiaire “Fatigué de ce monde je demande à mourir, lassé de voir qu’un homme intègre doit mendier quand à côté de lui des nullités notoires se vautrent dans le luxe et l’amour du public…” (William Shakespeare) J’aimerais ne parler ici que de ce que je connais, du théâtre – car j’estime qu’aujourd’hui “mieux vaut allumer une chandelle que de se plaindre de l’obscurité”. L’imprésario des cavernes, une histoire de Marguerite Duras Marguerite Duras était alors en dispute avec son producteur pour de l’argent non perçu lorsqu’elle imagina une bien belle histoire sur ce “tertiaire” qui ronge progressivement l’“artistique”. C’était il y a très longtemps. À cette époque, l’homme vivait en tribu dans les cavernes et pratiquait la chasse. Dans l’une de ces tribus, un homme était particulièrement remarqué parce qu’il contait mieux que quiconque, le soir au coin du feu, les aventures de la partie de chasse du jour. Il fut vite repéré par un chasseur, qui lui parla sans détour : “Écoute, dit-il, il y a longtemps que j’entends tes histoires de chasse. Je suis sous leur charme et j’ai pensé à quelque chose : il n’est ni bien ni juste que notre tribu soit la seule à en profiter. Pourquoi n’irais-tu pas, une fois par semaine, raconter une histoire à la tribu d’à côté ? – Avec plaisir, répondit le conteur, tu as raison.” Ce qui fut dit fut fait, et le résultat dépassa toutes les espérances. Mais le conteur se fatigua vite, et il fut convenu qu’il serait exempté de corvée de chasse chaque jour où il irait conter à la tribu d’à côté.
BP 24 - 69910 Villié-Morgon Tél : 04 74 04 25 71 - 06 82 37 53 38 Email : 491@wanadoo.fr - Site : www.491.fr
Le succès fut tel que le chasseur qui avait repéré le conteur eut vite une autre idée : pourquoi ne pas donner à d’autres tribus le plaisir d’écouter le conteur ? Mais il y avait un problème : l’organisation de la tournée prenait de plus en plus de temps au découvreur de talent. Alors, celui-ci demanda à sa tribu d’être lui aussi exempté de chasse. Personne ne fit d’objection. Le premier agent artistique était né, et avec lui le “tertiaire” pénétra et gangrena l’artistique.
Le Petit Robert : 1 – adj. – géol. – Ère tertiaire, ère géologique (environ 70 millions d’années). 3 – “Secteur tertiaire” : secteur comprenant toutes les activités non directement productrices de biens de consommation. Le tertiaire ne rappelle jamais Le tertiaire ne répond jamais – ni au téléphone, ni au courrier. Le tertiaire est soit absent de son théâtre (congés, rendez-vous extérieurs, voyages), soit en conférence interne que l’on ne peut pas interrompre. Tenir la comptabilité exacte des appels téléphoniques négatifs et des courriers (lettres, dossiers…) sans réponse qui lui sont adressés ferait sauter en l’air la Cour des comptes.
La gangrène (suite) L’organe crée la fonction. “Une nouvelle situation est apparue et elle oblige à réagir. Le grand silence des principaux responsables est cependant lié au fait que la majeure partie des financements attribués est engloutie dans l’infrastructure administrative qui doit gérer et redistribuer ces moyens. Il arrive ainsi souvent que de la récolte ne subsiste que la chenille qui a mangé le grain destiné aux semis.” “Il faut commencer par balayer sa propre cour. Le dysfonctionnement durable, la zone d’ombre qui abrite les intermédiaires de l’art, laisse bien trop de place au népotisme et à l’abus de pouvoir. L’incompétence, la bêtise et l’arrogance de la plupart des directeurs de théâtre ainsi que celles d’innombrables fonctionnaires dans les bureaux et les commissions sont déprimantes.”
En étant son producteur, son agent de voyage, son bagagiste, son programmateur, son père, sa mère, son protecteur, le “tertiaire”, agent communicant qui ne vit que sur le dos de la “bête”, a infantilisé l’artiste, monomaniaque souffrant par nature, pour en faire une marchandise. Or on voit aujourd’hui les résultats… Le “tertiaire” est le proxénète de l’art. Il a gangrené notre métier. Tombé, de Bruno Boëglin et Romain Laval, mise en scène par Bruno Boëglin, sera joué au Théâtre des Célestins du 1er au 11 octobre.
Le pourcentage des budgets des théâtres à la production est trop maigre. À peu près 20 % partout en France. Le reste va au fonctionnement. Il faut tendre aux 60 % pour la création. Si l’on retire l’artistique des théâtres, qu’est-ce qui reste ? Le tertiaire. Et qu’est-ce que le “tertiaire” ?
RÉDACTEUR EN CHEF BRUNO PIN MAQUETTE ET INFOGRAPHIE JEAN-MARC CLEYET-MARREL Tél : 04 78 39 89 27 e mail : jmcleyetmarrel@wanadoo.fr - Site : jmcleyetmarrel.free.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION FRÉDÉRIQUE MATAGRIN RÉDACTION ANNE HUGUET - LAURENT ZINE - ÉTIENNE FAYE - OLIVIER SAISON DROR ENDEWELD - DAVID GILBAUT CORRECTION ÉLODIE CHANRION
Ce numéro contient un encarté 4 pages : TNP PUBLICITÉ Tél : 04 74 04 25 71- Portable : 06 82 37 53 38 IMPRESSION IPS Reyrieux ...491 est édité par 491 Sarl de presse au capital de 305€ - BP 24 - 69910 Villié-Morgon ISSN : 1268-9149 - SIRET : 40325001600021 - DIRECTEUR DE PUBLICATION BRUNO PIN © 491 2013. Tous droits de reproduction réservés. ...491 est édité sans aucune subvention Tirage : 32 000 exemplaires
/ Septembre 2013 / N°195 / 3
Avant-propos
© Bruno Pin
spectacles vivants
Par Bruno Pin
“La culture est une arme qui vaut ce que valent les mains qui la tiennent.” Jean Vilar Ecouter leurs envies, leurs attentes, leurs craintes, leurs optimismes, leurs questionnements, leurs colères dans ce temps présent qui bousculent nos certitudes. Qu’ils nous fassent partager cette envie qu’ils ont de véhiculer de l’intelligence et du spectacle. Parole aux acteurs du monde de la culture. De Mourad Merzouki à Claudia Stavisky, de Sylvie Mongin-Algan à Jean-Jack Queyranne, Président de la Région RhôneAlpes, tous ont bien voulu jouer le jeu de ce numéro de rentrée autour de deux mots : culture et crise. Petit bémol et refus de la part du directeur de la DRAC, M. le Préfet de région n’a pas souhaité que Jean-François Marguerin réponde à nos questions après avoir pris connaissance de l’orientation de l’interview. C’est pour notre journal le temps de réaffirmer son attachement à la création artistique. Celle-ci ne peut se faire au rabais, l’exception française doit être conservée, le champs d’action qu’est la culture est une activité intellectuelle mais aussi un espace de travail qui nourrit l’esprit et le corps. On sait les difficultés financières, la culture en Europe est en train de subir un véritable choc, des centres d’arts et des théâtres ferment. Attention à la paupérisation qui risque de toucher l’innovation. Les subventions sont nécessaires pour continuer à créer, pour que les artistes puissent avancer sur les terrains des arts. Pour que nous spectateurs et spectatrices, nous puissions être encore et toujours questionnés, émerveillés. Voir et entendre des hommes et des femmes qui bousculent notre quotidien, c’est la substance du spectacle vivant.
Serge Dorny Par Laurent Zine
Comment appréhendez-vous les effets de cette crise, quelle que soit la forme qu’elle prend ?
Serge Dorny est depuis janvier 2003, directeur général de l’Opéra de Lyon
Claudia Stavisky est metteure en scène et dirige depuis 2000 Les Célestins, Théâtre de Lyon
Je voulais aussi prendre le temps de quelques mots, et ils sont difficiles à dire, pour annoncer le décès de Caroline Faesch à nos lecteurs, décès survenu en ce début du mois de juin. Caroline collaborait au 491 depuis plus de dix ans, son exigence, son envie d’écriture, sa disponibilité en faisait une personne avec laquelle il était toujours agréable de travailler et de dialoguer. Personne ne savait sa maladie. Elle nous manque.
4 / Septembre 2013 / N°195 /
Cathy Bouvard co-dirige avec Guy Walter les Subsistances depuis 2003
Je vous dirais d’emblée que cette crise ne vient pas d’une autre planète (!), qu’elle est bien le produit de l’homme, le résultat de ce que nous et nos semblables avons fabriqué au fil du temps. De la même façon que nous participons, chacun à sa manière et à son échelle, à l’articulation de cette société ; nous sommes donc au cœur du dysfonctionnement de ce système, approuvé ou non. Au-delà du pourquoi de la crise économique ou financière se posent ainsi quotidiennement des questions beaucoup plus profondes qui ont à voir avec le sens (de la vie) et l’emprise du temps. Qu’avons-nous fait de cette société, depuis le grand boum des années 1960, et surtout comment faire en sorte que demain soit différent ? C’est peut-être “dérangeant”, mais il est hors de question de reproduire indéfiniment des modèles qui ne marchent plus. De reproduire ce qu’il y avait hier. À l’Opéra comme ailleurs. Nous devons accepter l’idée de réfléchir à autre chose, autrement. Vous évoquez dans la présentation de votre nouvelle saison cette métamorphose du monde qui nous entoure : comment allez-vous faire pour embrasser le phénomène ? Nous ne sommes pas là pour donner des réponses, mais plutôt pour accompagner les questionnements. Susciter un débat, politique dans le sens primaire du terme (polis), générer une confrontation d’idées et non pas créer un consensus, parce qu’en la matière je crois que la “ligne droite” n’existe pas. Si les institutions culturelles permettent parfois aux gens de “s’enfuir
dans un monde de rêve”, elles doivent également les inviter à la réflexion. Par exemple à travers des opéras dont le sujet n’est pas forcément à ranger dans le domaine du divertissement… Ainsi proposerez-vous prochainement The Tender Land d’Aaron Copland ! Dont le drame se joue au cœur de la crise de 1929 aux États-Unis… Une histoire qui pourrait malheureusement advenir aujourd’hui. D’où l’intérêt de revisiter le sujet qui vous amène à travers le prisme du temps. Et notamment via ces “vérités qui dérangent”, puisque c’est la thématique retenue cette année ?! Je ne sais si cette “crise” est une vérité qui dérange, en revanche j’estime que nous la coécrivons ; ainsi, soit on l’accepte comme une fatalité, soit non ! La seule certitude que l’on a finalement, c’est que la mort est devant nous. En attendant, il faut savoir se remettre en question. Se confronter au réel tout en le réinventant, à l’instar de cette création Steve Five (King Different) [ndlr : opéra multimédia de Roland Auzet, prévu pour mars 2014]. La crise, c’est finalement se replier sur soi-même et sur son passé. Et c’est ce qui se passe actuellement avec nombre de vieilles nations européennes. J’ai pourtant le sentiment que l’on ne peut pas vivre avec la nostalgie du passé, et je dis souvent qu’il faudrait quasiment plutôt vivre avec une nostalgie de l’avenir. À nous d’investir justement avec enthousiasme dans l’avenir, et, en matière artistique, cela veut bien sûr dire : dans les créations.
spectacles vivants
Claudia Stavisky
Cathy Bouvard
Par Étienne Faye
Par Laurent Zine
Claudia Stavisky, comment ressent-on le monde, aujourd’hui, quand on est à la tête du Théâtre des Célestins ?
Ressentez-vous directement ou indirectement les effets de la “crise” ?
Impossible de nier la crise, qui nous fait peur, mais je refuse la chape de plomb, je me débats. On ne sait pas où l’on va, ce n’est pas une simple crise. J’ai le sentiment de vivre une période de transformation de civilisation comme il y en a peut-être une par siècle, évidemment que cela m’intéresse ! Vous savez, je m’investis depuis toujours pour cette civilisation européenne, les 11 000 kilomètres traversés pour m’installer en France, depuis l’Argentine, en attestent. Alors, quel est mon rôle d’artiste, dans une telle circonstance ? Eh bien, j’aimerais pouvoir dire, dans une décennie : “J’y étais et j’ai lutté.”
Les effets sont pour nous plutôt indirects, mais nous ressentons clairement une sorte de marasme et même de peur sous-jacente : de nombreux projets, souvent les plus complexes, ont beaucoup de mal à être produits, et les artistes que nous côtoyons sont de plus en plus en situation de grande précarité. Ensuite, c’est aussi une question d’atmosphère générale qui favorise le repli identitaire, chacun sur ses valeurs. Alors que notre travail est justement de décloisonner, d’“ouvrir” les langages artistiques, de se mettre à l’épreuve du monde… Mais c’est peut-être justement le moment de décupler d’énergie et d’optimisme ! Nous sommes dans une situation qui évolue constamment et qui ne sera jamais la même qu’avant ; à nous de savoir comment cette fragilisation économique nous offre finalement le moyen de se redéployer autrement ?!
Au niveau pratique, quelles sont les conséquences sur le Théâtre ? Nous sommes une institution municipale, ce qui nous met à l’abri des contractions de budget annoncées, pour l’ensemble des centres dramatiques nationaux, de 6 % à 9 %. De fait, notre subvention ne bouge pas… Mais je dois ajouter que les coûts, eux, augmentent très vite, ce qui revient à nous pousser à trouver des économies. D’abord, nous nous appuyons sur nos 42 % de recettes propres, ce qui nous rend dépendants de la fréquentation de nos salles, et cela tout en maintenant notre exigence artistique au plus haut. Pour réussir ce défi, nous pourrions nous transformer en garage pour maisons parisiennes, après tout ; mais nous avons fait le choix de la création, même si cela nous demande de plus en plus d’efforts. À quels nouveaux comportements vous astreignez-vous ? La recherche de financement est devenue un métier essentiel, alors que le marché est frigorifié et qu’il faut tout arracher. Rien ne nous est dû, nous chassons dans les listes des ministères, de la Région, les aides possibles. Nous sollicitons les entreprises, qui ne nous versent pas d’argent – elles n’en ont pas de trop en ce moment –, mais elles nous offrent le transport de notre matériel, par exemple, les petits fours, le pressing, et nous prêtent une pelleteuse, comme pour le festival Utopistes 2012. Lorsque je prépare un spectacle, j’ai besoin de nouveaux décors, d’objets parfois insolites qui ne sont pas dans nos réserves. Eh bien, dorénavant, tous mes accessoires viennent d’Ebay ou du Bon Coin, c’est incroyable ce qu’on trouve sur l’Internet. Et nous n’hésitons pas à revendre après utilisation ! Est-ce qu’il y a des répercussions sur l’artistique ? Il faut être malin. Le festival Sens Interdits est un bon exemple de ce qui est faisable. Il est entièrement financé par le budget normal des Célestins, et il a pourtant une ampleur que nous serions bien en peine de lui donner seuls. Il y a les théâtres de la région qui accueillent les spectacles, et lorsque nous voulons faire venir des Chiliens, par exemple, dont le voyage coûte cher, nous trouvons 2 autres salles pour les programmer. Malheureusement, de la même façon, lorsque Lille renonce à un quart de sa programmation, nous sommes impactés, ou quand un coproducteur se retire, nous sommes parfois obligés de renoncer nous aussi. Êtes-vous influencée dans vos mises en scène ou dans le choix des spectacles proposés aux Célestins ? C’est forcé, même si ce n’est pas conscient au départ, mais je constate que Chatte sur un toit brûlant, de Tennessee Williams, parle d’homophobie, de la famille, de l’oppression sociale… thèmes très actuels. Cette crise n’est pas une crise, ce n’est pas un accident de parcours, et je ne conçois pas que les artistes ne soient pas traversés par cette transformation majeure. Ce que nous vivons, c’est une transition vers un monde qui sera plus juste seulement si nous le faisons plus juste.
«Cette crise n’est pas une crise, ce n’est pas un accident de parcours, et je ne conçois pas que les artistes ne soient pas traversés par cette transformation majeure.» Claudia Stavisky
Ce ticket d’entrée à “8 € de bonheur pour tous” en couverture du programme de la nouvelle saison, est-il déjà un élément de réponse ? Bien sûr ! L’idée de placer la saison sous l’égide du “bonheur pas cher” est vraiment une manière de prendre les choses en main, de se donner une direction, parce qu’il n’est pas question de rester les bras ballants en attendant que ça se passe ! Et nous allons créer un collectif Bonheur qui réfléchira à cette notion qui n’a pas forcément à voir avec l’individualisme roi… Quel est justement le rôle de votre institution culturelle quand l’air du temps rime avec obscurantisme ? Lutter indubitablement contre le repli sur soi. Mettre réellement en place la diversité des cultures. Faire entendre d’autres langages que ceux dominants. Et faire en sorte que le plus grand nombre de gens possible puisse être en contact avec ces langages singuliers, quels qu’ils soient. Notre mission est ainsi de montrer qu’il peut y avoir agrégation autour d’autres valeurs que celles qui favorisent le repli identitaire. Interroger les sensibilités sans didactisme afin que chacun puisse trouver ses propres réponses. Je crois profondément que la culture a cette fonction libératrice de l’individu ! Et j’ajouterais même que, plutôt que de parler de la “culture pour tous”, ayons l’ambition de la culture pour chacun. Sans évacuer le côté divertissement de la chose ? Le théâtre des Chiens de Navarre que nous recevons en septembre est plutôt “politique”, mais aussi franchement marrant ! Cela pour dire que le divertissement n’est pas forcément synonyme de bêtise. Et qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien. Vous programmez en mars prochain un week-end de création baptisé “Ça va ?”. Et j’ai envie de dire que tout est résumé dans cette question… Exactement. Nous allons ainsi mettre en place de petites leçons de philosophie pour les 7 à 77 ans autour du Bonheur… Et finalement, quand on relativise, en regardant partout en Europe, par exemple, on se dit que ça ne va pas si mal.
/ Septembre 2013 / N°195 / 5
© Bruno Pin
spectacles vivants
Sylvie Mongin-Algan Par Étienne Faye
Est-ce que le Nouveau Théâtre du 8e doit subir des baisses de subventions ? Il n’y a pas d’aide directe supprimée. Ce sont les aides ponctuelles ou circonstancielles qui se réduisent ou n’existent plus. Par exemple, la ligne d’aide intitulée “Résidence association” a disparu, alors qu’elle nous permettait d’accompagner des artistes sur le long terme, de suivre leur travail pendant plusieurs saisons. Dans le passé, il suffisait d’être malin, de croiser les aides pour monter un budget, mais cela devient plus compliqué aujourd’hui. Nous recrutons en ce moment une nouvelle génération de compagnons. Et c’est là que le resserrement des budgets nous impacte beaucoup, puisque nous ne pouvons embaucher que 8 comédiens, contre 10 il y a quelques années. Le système que nous avons choisi, c’est de signer des contrats au SMIC à temps plein avec les jeunes acteurs, la moitié étant supportée par le NTH8, l’autre moitié par nos partenaires du groupement pour l’emploi, l’insertion et la qualification (GEIQ). Mais, avec Gisèle Godart, nouvelle présidente du GEIQ, nous n’avons jamais autant dû travailler sur l’emploi des jeunes compagnons… Les créations, en ce moment, se font de moins en moins avec des comédiens extérieurs, on resserre les équipes un peu partout.
6 / Septembre 2013 / N°195 /
Le manque d’argent se fait donc sentir… Évidemment, avec plus d’argent, on se poserait moins de problèmes. Mais il y a des réponses qui ne se trouvent pas dans le confort. Mon appétence pour le Mexique, le désir que j’ai et que je partage avec beaucoup de metteurs en scène de se projeter vers l’extérieur le disent assez bien. Il y a très peu d’argent pour la culture au Mexique, il y a d’autres nourritures, d’autres obsessions. Je ne pense pas que le problème du théâtre, aujourd’hui, en France, soit un manque d’argent. Vous savez, la campagne de communication d’une grosse institution, c’est à peu près le budget annuel du NTH8, et, pareil, notre chiffre d’affaires est tellement supérieur à celui d’une compagnie sans résidence… Quelle politique appelez-vous de vos vœux ? Ce qui est inquiétant aujourd’hui, c’est qu’on voudrait… que tout se passe le moins mal possible. Ce qui ne constitue en aucun cas une politique culturelle. Malgré le travail artistique exceptionnel des grandes institutions, leur temps me semble passé, et c’est sans doute la raison qui fait qu’on n’y fait pas beaucoup de place aux femmes. Je ne veux surtout pas paraître péremptoire ; c’est une conviction. L’artiste doit toujours se poser cette question : “À quel endroit suis-je nécessaire ?” Le spectacle vivant grouille de jeunes compagnies, de femmes et d’hommes créatifs, pleins d’idées, qui se connaissent, se croisent, s’aident, collaborent, expérimentent, écrivent, dansent et jouent des pièces inédites, dans des formes qui se renouvellent. Ce sont ces réseaux-là qui ont de l’avenir.
«Le singulier, ce n’est pas ce qui se partage le plus aisément, mais c’est sans doute ce qui a de l’avenir.» Gilles Chavassieux
Gilles Chavassieux Par Étienne Faye
Pensez-vous que la crise peut mettre les théâtres et les budgets de la culture en danger ? Ce n’est pas la crise qui impacte. C’est l’absence de politique définie face à la crise. Sans politique culturelle, il n’y a pas de politique, rien d’avouable en tout cas, et, donc, pas de politique tout court. Si l’on voulait essayer d’en définir une aujourd’hui, il faudrait dire qu’elle se fait au bénéfice d’une idée que se font les responsables politiques de la culture, au détriment de la création. Car, enfin, il faudra bien que l’on se souvienne que la culture est, par définition, antinomique de la création. Superflu nécessaire, la culture est d’essence patrimoniale et relève donc d’une logique de consommation, alors que la création est dangereuse par nature, elle n’est pas, ou pas encore, intégrée dans le corps social. D’ailleurs, nous pouvons constater que la consommation de produits culturels monte sans cesse, tandis que la création, elle, diminue. Je crois que la société tout entière pâtit de cette mollesse qui se propage, à la façon d’un virus. Vous pensez que l’État et les collectivités territoriales se trompent de politique ?
Sylvie Mongin-Algan est metteure en scène et dirige le Nouveau Théâtre du 8e depuis 2003
Gilles Chavassieux est metteur en scène, et dirige le Théâtre des Ateliers depuis 1975
Anne Courel est metteure en scène et dirige le Théâtre Théo Argence depuis 2010
La question de la création est cruciale, quand on cherche à définir une politique, c’est dommage de confondre production nouvelle et création. Michel Vinaver veut que le spectateur ressorte changé du théâtre, c’est là ce que j’appelle la création. Il existe pourtant beaucoup de spectacles, aujourd’hui, pas du tout déshonorants, excellents produits de consommation, qui sont classés dans la création, mais qui n’ont rien de singulier, et cela ne va pas. Les administrations ne prennent pas de risques, il faudrait qu’elles intègrent l’œuvre singulière comme nécessaire. Le singulier, ce n’est pas ce qui se partage le plus aisément, mais c’est sans doute ce qui a de l’avenir. Après tout, Louis XIV, dont l’État était beaucoup plus fragile que notre République, a su imposer Molière ! Comment situer les Ateliers, dans ce contexte ? C’est un outil formidable, en plein centre de Lyon, et qui ne doit rien, au départ, aux aides publiques. Les subventions sont arrivées, mais 5 ans après le début de nos activités. Ce qui en fait un théâtre privé, avec une histoire qui lui appartient. Après 1981, le ministre de la Culture était Jack Lang. Il avait été le créateur du Festival de Nancy, et, dans cet esprit, il a voulu encourager les objets étranges, c’est-à-dire non consommables dans l’immédiat. Aux Ateliers, au fil des ans, nous avons en outre démontré qu’il était possible de remplir la salle. Par la suite, le ministère a exigé un certain nombre de représentations, ce qui a fait souffrir beaucoup de petites salles de l’émergence, mais pas les Ateliers : nous sommes dans une ville importante, et parce que mes spectacles ont toujours trouvé preneur ailleurs. Si l’avenir de notre théâtre est si sombre aujourd’hui, c’est que la Ville et la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes) nous ont soudain lâchés, et il y a des incertitudes avec le Département. On veut se débarrasser de moi et de la SCOP (Sociétés coopératives et participatives) des Ateliers.
Anne Courel Par Laurent Zine
La crise agit-elle comme un frein à la création ? Elle a manifestement des effets multiples, avec, par exemple et pour schématiser, d’un côté une sorte de fuite en avant caractérisée par des comportements ayant à voir avec l’individualisme forcené, et, de l’autre, de formidables projets collectifs dans ce que l’on appelle les circuits parallèles et underground. La crise fracture, dans le sens où elle favorise les attitudes opportunistes et dans le même temps fait naître des expériences créatives et des organisations alternatives. Quel est le rôle spécifique de votre structure ? Si je suis venue à la direction d’un théâtre, c’est précisément parce que nous vivons une période où il est nécessaire de se parler, de s’écrire, d’avoir des “maisons communes”, de bénéficier de plateaux et de tribunes pour s’exprimer et partager quelque chose qui a à voir avec la pensée. Et les liens qui existent entre l’action culturelle d’un côté et la programmation de l’autre sont une des versions de la fracture sociale. Qu’est-ce qui fait qu’à un endroit donné on va s’occuper prioritairement de publics dits en difficulté et dans le même temps accepter des comportements consuméristes… Notre action est ainsi paradoxale et nécessite parfois de faire le grand écart. Ce qui m’intéresse finalement, c’est ce qui se passe au croisement de tout cela, c’est-à-dire la mise en place de passerelles entre les différents acteurs que nous sommes et les publics ; et ce n’est qu’en faisant participer les gens que l’on peut y arriver. La “crise” est dramatique dans la mesure où elle sépare les gens ; nous avons justement pour objectif de les rassembler et de créer les conditions de la mixité sociale. En découvrant la programmation de la prochaine saison, dont le spectacle que vous mettez en scène – Au pont de Pope Lick –, il semblerait que vous vous empariez du phénomène ? Nous allons en effet proposer différents spectacles qui ont à voir avec le sujet, et notamment la précarité. Il ne s’agit évidemment pas de prétendre régler les problèmes, mais de présenter des questionnements propres aux artistes, susceptibles de fournir au public des clefs quant à la compréhension du phénomène. Et surtout matière à en débattre. Restez-vous foncièrement optimiste ? Oui, parce qu’il y a toujours moyen de faire quelque chose, de changer, d’essayer et de débattre. Et à moins qu’un gros caillou me tombe sur la tête…
/ Septembre 2013 / N°195 / 7
Propos recueillis par Étienne Faye
Jean-Jack Queyranne est un élu de la République depuis 1977. Adjoint au maire de Villeurbanne, maire de Bron, député de l’Est lyonnais de 1981 à 2012, plusieurs fois ministre sous Lionel Jospin et, depuis 2004, président de la Région Rhône-Alpes. Son sourire amical, son regard en point d’orgue et son beau costume clair sont familiers, je dois dire, aussi, aux spectateurs de théâtre, qui l’auront forcément croisé dans une salle de la région. De même, lorsque je me rends dans le quartier de Confluence, où il a fait construire le massif hôtel de région signé Christian de Portzamparc, puis quand je parcours les couloirs qui mènent à son bureau, je ne peux que me rendre à cette évidence que l’art est partout. L’intérêt pour la culture de celui qu’ici on appelle pudiquement "le président" est donc pour le moins remarquable. Mais si la Région qu’il dirige est toujours dotée d’un triple A chez nos nouveaux amis des agences de notation, pour autant, il n’est pas imaginable qu’elle puisse se soustraire à la crise qui frappe le pays. Alors, quelle place donner à la culture, dans ce contexte, et quelles politiques adopter ? Rencontre avec Jean-Jack Queyranne.
8 / Septembre 2013 / N°195 /
Jean-Jack Queyranne
© C. Viviant
politique culturelle
D’abord, on pourrait se demander, pourquoi la Région se dote-t-elle d’une politique culturelle ? Lorsque je suis arrivé à la présidence du conseil régional en 2004, j’ai voulu doubler notre intervention. En direction du réseau des grandes institutions, comme la MC2 de Grenoble, le TNP à Villeurbanne, mais aussi en faveur de tout le territoire... Je pense, mais ce n’est qu’un exemple, au festival du documentaire de Lussas, qui est de réputation internationale, aujourd’hui. De même, nous avons cherché à favoriser l’accès à la culture, pour la jeunesse, en créant la carte M’ra, qui propose de nombreuses réductions [ndlr : pour les lycéens et les apprentis]. C’est dire l’importance que nous accordons à la culture. Il faut dire que je préside une entité, Rhône-Alpes, qui n’a pas d’histoire. Notre identité régionale trouve ses racines dans sa construction, dans l’innovation. Et c’est aussi ce qui explique notre goût pour la création artistique.
Au moment où le budget de la DRAC (direction régionale des Affaires culturelles, émanation de l’État) se resserre, beaucoup d’acteurs de la vie culturelle se tournent de plus en plus vers la Région... La période, mais pas seulement à cause de la crise, est caractérisée par l’absence de politique culturelle de l’État. Ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est ce que j’appelle une panne de sens. Le ministère vit sur une lancée, une bonne lancée, mais, comme une voiture qui gravit une pente, sa vitesse se réduit. Dans le même temps, la Région est devenue une référence, en particulier dans le spectacle vivant, auquel nous consacrons 60 % de notre intervention, hors investissement. Nous aidons 190 structures, 39 scènes régionales, 170 festivals... Mais attention, nous ne sommes pas une machine à subventionner. Nous menons des temps de concertation, avec les acteurs du secteur, sur des thèmes choisis. En ce moment, nous voulons développer les relations de la culture avec l’université. Les lieux de diffusion et de production du savoir doivent sans doute retisser des liens avec le monde de la culture. [Ndlr : la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a d’ailleurs signé, dans ce sens, une convention avec la ministre de la Recherche Geneviève Fioraso et le président de la Conférence des présidents d’université, Jean-Loup Salzmann, le 12 juillet dernier en Avignon.]
"La période, mais pas seulement à cause de la crise, est caractérisée par l’absence de politique culturelle de l’État. Ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est ce que j’appelle une panne de sens."
Finalement, vous dites que la Région continue son effort. Mais, au fond, quel est l’intérêt de soutenir la culture dans une période de crise ? Il faut d’abord rappeler le poids économique de la culture en Rhône-Alpes, qui n’est absolument pas négligeable. Le spectacle vivant, c’est 15 000 emplois directs, et la culture, 50 000, toutes activités confondues, avec les emplois indirects. C’est donc un secteur qui mérite d’être soutenu, au sens strictement économique. Je viens de parler d’emploi, pourtant il est primordial, sur ce sujet, de se détacher du discours utilitaire. D’ailleurs, je n’aime pas ce laïus sur "la culture garante du vivre ensemble". Il faut rappeler, aussi, que les artistes ne sont pas des animateurs sociaux. Je crois que les gens ont besoin du regard des artistes sur le monde, et plus encore en ce moment. Il me vient une phrase de René Char : "À chaque effondrement des preuves, le poète répond par une salve d’avenir." S’il y a crise, il y a crise du sens, et c’est pourquoi la parole des artistes doit rester libre. C’est la priorité. En conséquence, la Région a pour vocation de soutenir directement les équipes artistiques et, ensuite, de permettre à la culture de s’exprimer partout. Cela me fait penser que la question des rythmes scolaires était une formidable opportunité pour développer les pratiques et l’éducation artistiques dans toutes les écoles, mais non, on a préféré la comptabilité. Quelle est votre politique de conventionnement et de labellisation ? Avec les grandes institutions, avec les petits théâtres, et avec les compagnies, nous signons des contrats d’une durée de 3 ou 4 ans (5 ans avec l’Opéra de Lyon), ce qui doit permettre aux équipes d’avoir le temps de mettre leur travail en place. Et puisque la convention est toujours le résultat d’un dialogue sur les objectifs, il doit y avoir un temps pour l’évaluation. Ce qui exclut, en toute logique, le renouvellement automatique. D’une façon générale, nous insistons sur la création et la présence des artistes sur le territoire. Nous travaillons avec les municipalités, mais quand elles ne sont plus en phase avec nos ambitions, très bien, nous nous retirons.
Vous voulez donc favoriser la création, mais quelle définition en avez-vous ? Je crois que Gœthe a ce mot : "Faire place à ce qui ne sera accueilli que demain." Nous devons être attentifs aux réponses que les artistes, dans une vision du futur, esquissent. Souvenons-nous que Les Femmes savantes, la pièce de Molière, était un regard sur son temps. Ce n’était pas du journalisme, vous comprenez, il ne s’agissait pas d’une pure description. Et ce n’était pas non plus une prise de tête ?. L’interprétation du monde, par la médiation de l’art, cela peut se faire dans l’émotion, l’humour, le plaisir partagé. À l’heure où nous fêtons les 30 ans des FRAC (fonds régionaux d’art contemporain), qu’en est-il des rapports de la Région avec l’art contemporain ? Il se trouve que, fraîchement élu député, j’ai participé, en 1982, au côté de Jack Lang, à la création des FRAC. La grande force de Rhône-Alpes a été de s’intéresser à des œuvres internationales, avec une constante exigence de qualité. Notre but est toujours le même, l’ouverture, aux artistes et aux œuvres, en cherchant toujours à les populariser. Il faut se souvenir de ce qui se disait de Picasso, au début des années 1980, il y a eu beaucoup de progrès ! Les collections constituées ont donc vocation à être montrées. Celles de l’institut d’Art contemporain de Villeurbanne ont trouvé, par exemple, dans le nouvel hôtel de région, un large espace d’exposition, à la portée de chaque visiteur. Pouvez-vous nous parler du Plateau, situé dans l’immense hall central de l’hôtel de région ? C’est un petit espace de 600 m2, surtout pas un centre d’art, mais qui a eu déjà de beaux succès publics, avec Jacques Truphémus et Raymond Depardon. Il devrait bientôt accueillir des œuvres de Georges Rousse et de Marc Riboud, et, à partir du 13 septembre, Laurent Mulot, en résonance à la Biennale d’art contemporain, y présentera son exposition "Les Fantômes de la liberté".
/ Septembre 2013 / N°195 / 9
spectacles vivants
Jean Lacornerie est metteur en scène et dirige depuis 2010 le Théâtre de la Croix-Rousse
Françoise Pouzache dirige le Théâtre de Vénissieux depuis 2011
Yuval Pick est chorégraphe et dirige depuis 2011 le Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape
Jean Lacornerie Par Etienne Faye
Quels sont les effets de la crise sur le budget du Théâtre de la Croix-Rousse ? Pour l’instant, nous ne subissons pas de grosse coupe, mais nous nous employons beaucoup, depuis que je suis ici, à maintenir ce que nous avons. Depuis 5 ans, les théâtres ont vu leurs subventions gelées, ce qui, mécaniquement, revient à une baisse. Pour ce qui est de l’année qui vient, comme toujours, nous avons cherché à anticiper sur l’air du temps. Il faut faire des paris. Et nous avons programmé une saison optimiste, parce que, de toute façon, faire du théâtre, c’est dépenser sans compter. Et s’il faut corriger en cours de route, nous corrigerons. Il faut bien se rendre compte que la salle que je dirige a les moyens de son ambition, nous sommes indépendants, le bateau est stable, nous pouvons nous lancer. Même si nous cherchons forcément toujours à coproduire nos spectacles, cela devient obligatoire pour tout le monde. Mais c’est aussi peut-être l’héritage de Philippe Faure, les équipes de la Croix-Rousse, je crois, sont assez aventureuses.
Par Laurent Zine
Vous avez abordé le sujet de façon très directe avec The Tender Land, d’Aaron Copland, programmé pour la 1re fois cette saison à la Croix-Rousse, puisque c’est un opéra écrit à partir d’un livret sur la crise de 1929 en Amérique… Qu’en est-il de votre création de cette saison, Bells are ringing (de Jule Styne, Betty Comden et Adolph Green) ? Cette comédie musicale ne traite pas directement de la crise. Par contre, il s’agit d’entraide, nécessaire en temps de crise, et en laquelle je crois. Le personnage central est une jeune femme dont le métier est de prendre des messages au téléphone. Par jeu, elle se construit, pour chaque client, un personnage différent. Lorsqu’un écrivain de théâtre, en panne d’inspiration, appelle, elle se fait passer pour une vieille dame, très maternelle, mais ensuite elle va essayer de l’aider et, dans ce but, devra encore changer d’identité. Le récit est joyeux, enlevé, sur le mode remarquable de la comédie musicale américaine… En somme, vous militez pour l’optimisme ?
Comment la conjoncture influe-t-elle sur votre programmation ? D’abord, nous amenons le débat dans le Théâtre, en y organisant des rencontres, en partenariat avec la Villa Gillet. Bien entendu, les artistes sont traversés, influencés par l’air du temps : nous avons des convictions personnelles, intimes, que nous cherchons à mettre en œuvre, par exemple à la rencontre des gens ou dans notre travail sur scène. Les passerelles, en vérité, c’est le public qui les fait, en venant nombreux réfléchir sur les thèmes que nous lui proposons et, le soir, apprécier les spectacles programmés.
10 / Septembre 2013 / N°195 /
Françoise Pouzache
Les États-Unis sont un pays sans protection sociale, et c’est fort malheureux, mais il faut voir comment les Américains, du coup, se tiennent les coudes. J’ai vu cette solidarité en marche à New York, où j’ai débarqué dans les années 1980, quand le milieu de la comédie musicale était ravagé par l’épidémie de sida. C’est d’ailleurs dans ce contexte que j’ai appris à aimer ce genre de spectacle : optimiste, il est vrai, mais parce que cela fait du bien. Après tout, c’est dans ces moments-là que nous avons le plus besoin de cette joie, de cette énergie
Ressentez-vous les effets de cette “crise” ? Revenons d’abord sur ce mot, “crise” : d’un côté, on ne peut pas ignorer qu’il y aurait une crise économique, et l’on sait pertinemment par quoi elle a été créée, et de l’autre on entretient justement cette crise dans les médias, au profit d’un milieu, disons grand libéral, de sorte que tout le monde a peur de l’avenir, se tait, accepte la récession généralisée… Mais je pense qu’il faut surtout avoir à l’esprit que cette crise est synonyme de fin de course pour le capitalisme ultralibéral, notamment concernant ses versants financier et immobilier. Donc, plutôt que se taire, nous devrions commencer à penser à comment réformer ! Voilà ce que peut vous répondre la citoyenne que je suis. Quant à la directrice de théâtre, elle vous dira que, malgré les effets de la crise sur le porte-monnaie des gens, notre fréquentation est en hausse. Concernant nos partenaires financiers, disons que le discours varie sensiblement : alarmiste du côté de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), cœur vaillant du côté de la Région et de la Ville, incertain pour ce qui est du Département. La crise agit-elle comme un frein à la création ou, au contraire, comme un moteur ? J’imagine que cela va se passer en 2 temps. Dans un 1er temps, et si l’on “croit encore au même modèle”, on va courber l’échine, réduire sa voilure et voir comment soutenir nos créations avec bientôt moins d’argent ; mais il me semble qu’ensuite certaines compagnies (et a fortiori les nouvelles compagnies) vont progressivement mettre en place d’autres modes de fabrication, de création et donc de survie, mais ça va prendre du temps. Votre programmation va-t-elle s’emparer du phénomène ? Sans qu’il soit question de donner le la en matière de création, j’ai néanmoins le sentiment que c’est aux artistes de nous expliquer ce qui est en train de se passer. Et j’ai toujours cru qu’ils sont à même de décrypter les mutations du monde d’aujourd’hui, de nous réexpliquer ce monde et de le triturer dans une autre dimension. Je crois ainsi à leur capacité d’anticipation et de nous donner des clefs de compréhension. Restez-vous foncièrement optimiste ? C’est sûrement une folie, mais oui. Parce que je reste du côté des vivants et des artistes. Sachant que je suis viscéralement attachée au service public. Celui de la culture, en l’occurrence.
© Bruno Pin
Il y a aujourd’hui urgence à revenir à l’essentiel, c’est-à-dire à l’homme et aux fondamentaux du vivre ensemble Yuval Pick
Yuval Pick Par Laurent Zine
Ressentez-vous les effets de cette “crise” ?
Quel est le rôle spécifique de votre structure ?
Oui, et déjà parce qu’il faut se bagarrer pour le maintien des subventions. Ensuite, nous avons vu exploser les demandes de coproduction et de résidence par moult compagnies qui souffrent économiquement parlant. À nous de trouver de nouveaux financements et surtout de nouveaux partenaires pour agir en réseau. Il faut quoi qu’il en soit se battre pour la culture en général, parce que c’est un peu le seul endroit qui “flotte” quand tout paraît sombrer… Et il y a aujourd’hui urgence à revenir à l’essentiel, c’est-à-dire à l’homme et aux fondamentaux du vivre ensemble. Le travail artistique, quel que soit le domaine, est ainsi un moment privilégié pour réaffirmer cette urgence et les valeurs qui en découlent. C’est un langage singulier qui doit nous permettre justement de recentrer le débat sur l’homme.
Dans la mesure du possible, nous sommes là pour éveiller et/ou réveiller les consciences, faire en sorte que les gens se prennent en main. Mais, pour cela, il faut créer les conditions d’une véritable synergie entre les différentes structures culturelles. Et avec les différents publics, qui sont très demandeurs. Il faut réapprendre à travailler ensemble ! Ce processus de “négociation” ainsi enclenché me semble très fécond.
La crise agit-elle comme un frein à la création ou bien comme un moteur ? Sûrement les deux. Mais on n’a pas besoin d’argent pour générer plus de créativité. En revanche, on a forcément besoin de cet argent pour pérenniser des projets. Dès lors que l’on aborde le sujet de la politique culturelle en France, il faut avoir à l’esprit que tout a été pensé depuis longtemps avec des enjeux et des objectifs bien précis ; et l’on ne peut pas tout couper du jour au lendemain, comme on le ferait dans une boucherie… Il faut bien entendu réformer, mais en réfléchissant à comment faire les choses.
On est loin de la mode du divertissement clef en main ? Le mot “divertir” est dangereux lorsqu’il ne prend pas en compte cet aller-retour dont je vous parle. Nous ne sommes pas là pour penser à la place du public, comme cela se fait par exemple à TF1. Nous sommes là pour lui proposer une palette d’expressions artistiques la plus large possible (et contradictoire !), susciter son envie de participer au processus créatif et, bien sûr, faire confiance à ses choix. La scène est d’abord un espace de partage et de création en temps réel : fragile, magique, vivant… qu’il faut préserver à tout prix. Restez-vous foncièrement optimiste ? Oui. Même si j’ai peur de la “catastrophe” quand l’histoire se répète. Mais plutôt que de ressasser le passé, je veux me tourner vers l’avenir. Et je crois que l’art est ce moteur qui nous permettra collectivement de repenser et de réorganiser ce monde qui en a tant besoin.
/ Septembre 2013 / N°195 / 11
MUSIQUE
Un peu de glucose pour la culture Par Olivier Saison
Arty Farty, l’association déjà responsable des Nuits sonores, a pris les rênes du Sucre, un lieu multifonction qui voit loin.
Contemporain, l’endroit occupe le toit de la Sucrière à la Confluence, d’où son nom. Non que Vincent Carry, son président, regarde la culture de haut. Bien au contraire. Militant depuis 12 ans avec son association Arty Farty en faveur d’une culture moins élitiste mais non moins exigeante, le directeur des Nuits sonores voit dans ce gros Sucre de quelque 750 m2, dont 400 de terrasses, une nouvelle façon d’attirer la culture hors du giron institutionnel actuel. Bref, un spot 100 % indépendant d’où l’on peut contempler à la fois la cathédrale de Fourvière, la Saône ou le musée des Confluences – son antithèse parfaite. D’un coût de 1 million d’euros, dont 0 % de subvention, ce lieu ouvertement bicéphale dédie depuis juillet sa première partie de semaine à de l’événementiel privé : séminaires d’entreprise, cocktails, conventions, etc. Et la seconde, surtout nocturne, à des clubs et à des concerts publics (avec une nette dominante électro, on ne se refait pas). Cet été, des noms comme Laurent Garnier ou le DJ Agoria s’y sont produits à des tarifs on ne peut plus décents. Le reste de la programmation oscillant – pour l’instant – entre la gratuité et 10 €. Grâce, précisément, à cette bipolarité. Début juillet s’y sont ainsi succédé 400 architectes de 30-60 ans en début de semaine et, ensuite, plus de 600 jeunes de 18-30 ans amateurs d’électro – et pas forcément du baron Haussmann, de Frank Lloyd Wright ou de Renzo Piano. Pour Vincent Carry, qui avait déjà investi le site de la Sucrière dès 2002 pour ses Échos sonores, ce nouvel espace est avant tout une “boîte à outils” pour sa vision de la culture. Vision prônant “l’ouverture totale : des clubs et des concerts pour tous les âges, toutes les catégories sociales et toutes les orientations sexuelles”… et philosophiques. Car les partenariats, comme celui avec Adidas cet été, ne lui font pas peur : “Nous, nous pensons que les entreprises ont un rôle social et culturel à jouer”, clame-t-il. Pas seulement parce qu’il faudrait ratisser large : le Sucre, à sa façon, poursuit et sédentarise l’expérience engagée avec les Nuits sonores, qui ne sont subventionnées “que” à hauteur de 20 %, et théorisée depuis 2011 par
l’European Lab, forum professionnel et think tank lancé par Arty Farty en vue de refonder les politiques culturelles actuellement en cours en Europe. L’ennemi n’étant pas, selon son directeur, la subvention elle-même, mais la façon dont celle-ci est répartie en France : “Aujourd’hui, si on veut de la culture, mieux vaut être riche et habiter en centre-ville”, et ce, au risque de “satelliser des populations” déjà mises à l’écart par la crise. “La façon dont l’argent de la culture est utilisé aujourd’hui est un vrai crève-cœur : 95 % des moyens disponibles vont à l’opéra, au théâtre et à la musique classique”, renchérit Vincent Carry, qui taxe d’“obsolètes” et d’“ultra-institutionnelles” les politiques culturelles héritées de Malraux et de l’après-guerre. Il en tient pour preuve les coûts pharaoniques, quasi confiscatoires pour d’autres formes d’art, de ces “temples de béton” dont les projets ont été initiés il y a une quinzaine d’années et qui, selon lui, ne correspondent déjà plus aux attentes du public ni à sa façon plus transversale d’appréhender la culture : la Philharmonie de Paris (386 millions d’euros), le Mucem de Marseille (191 millions)… et le musée des Confluences (313). Soit, hors frais de fonctionnement, près de 1 milliard qui aurait pu aller, du moins en partie, à la création graphique ou aux musiques nouvelles, et, par voie de conséquence, à des publics plus jeunes et moins favorisés. Une note particulièrement salée pas juste en termes de coût pour le contribuable, mais également en termes de fracture sociale. À sa modeste échelle, du haut de ses terrasses panoramiques, le petit peuple du Sucre voit loin. Mais il le sait déjà : particulièrement exposé, il sera également observé avec intérêt par des collectivités locales effrayées par l’exploitation et l’entretien futurs de tels colosses aux pieds d’argile. L’État et la Ville de Lyon, d’ailleurs, ne s’y étaient pas trompés en laissant au géant privé GL Events le soin de racheter la moitié de la Sucrière en 2011. Alors, M. Collomb, vous reprendrez bien un Sucre ?
/ Septembre 2013 / N°195 / 13
spectacles vivants
J’ai demandé à cinq personnes liées au monde du spectacle vivant de réagir au mot crise.
© Bruno Pin
Textes recueillis par Bruno Pin
Clara Chabalier comédienne et metteure en scène destruction créatrice pas être jaloux rien préserver pas être avide rien mettre de côté rien économiser être poreux ouvert solitaire intempestif pauvre puis riche puis pauvre pas se consoler pas laisser passer le temps accepter le vide pas attendre demain nous serons plus vieux d'un jour pas se contenter de peu quand on fait avec rien on peut faire avec tout pas avec pas beaucoup faire tout tout de suite pas supporter le médiocre pas tolérer les connaisseurs les avertis être du côté de l'avenir de là dont on ne se souvient plus pas conserver pas se réfugier dans la tradition dans le respect l'admiration pas avoir peur aller vers l'angoisse la grande marcher dans le noir les yeux ouverts alerte aller vers l'inconnu l'autre l'étranger le monstre faire confiance à quelqu'un n'être sûr de rien être capable de tout du pire du meilleur de l'insolite du commun rester éveillé friable mettre en doute croire rien ne résoudre rien surtout pas se résoudre laisser le problème entier appréhender saisir rater pas jouer au joueur pas faire le faiseur pas épouser le poseur pas mépriser les médiocres pas respecter l'établi pas solliciter l'imposture pas supporter l'inadmissible pas admettre l'insupportable pas s'attrister sur son sort sortir de la tristesse tendre des pièges à l'habitude pas rester intact se tromper se souiller se l'adresser pas se consoler jamais. aiguisé précis lucide mourir. peut-être pour la dernière fois.
14 / Septembre 2013 / N°195 /
Joris Mathieu metteur en scène
Sabine Detailleur comédienne
Au commencement il y a la crise comme lors de l’assourdissante tempête, tel un trou noir, qui ouvre The Four Seasons Restaurant, vu en Avignon en 2012, prodigieux spectacle de Romeo Castellucci. Tu dis “crise”, je prends celle qui vient de l’étymologie grecque, krisis : un assaut ou encore "faire un choix, distinguer". La crise pourrait être alors là, indissociable des prémices du geste artistique. En premier lieu jouer sur la confrontation des différents éléments en jeu : l’image, le texte, le mouvement, leur frottement entre eux, pour aller à l’assaut du spectacle à construire. Si la crise c’est aussi un symptôme des maux de notre temps, du manque de moyens, d’un lourd immobilisme, il est nécessaire pour éviter la crise de tétanie et l’anesthésie de redéfinir nos espaces de travail, de trouver d’autres chemins de traverse ; prendre l’économie de moyens comme une contrainte, chercher le peu qui fait sens, transformer le manque en objet visible. Comme Anna Blume dans In the Country of Last Things, de Paul Auster, qui arrive dans ce pays des choses dernières, lieu où tous les repères sont fuyants, où tout et tout le monde semble soumis à la disparition, elle devient "chasseuse d’objets" pour survivre. La crise oblige à la conquête de soi
Claire Truche comédienne et metteure en scène
La « crise » est là depuis longtemps. C’est la métaphore de la grenouille. On cuit et s’adapte depuis quelques années déjà. Chacun à sa façon. Cela pousse à se (re)connaître, à se (re)définir. Habituée aux interstices, aux à-côtés, ceux-ci n’en prennent que plus de valeurs. Et les Autres, plus que jamais indispensables. CRISE : Une des définition : Moment décisif et périlleux. Alors mouvement d’équilibriste. Entre excitation et déprime. Excitation, parce qu’il y a à (se) (ré)inventer. Et déprime parce qu’il y a le sentiment, et ce dans tous les milieux professionnels, d’un mécanisme (administratif ? humain ?) à décourager les volontés et fatiguer les initiatives. Ce qui est en train de s’imaginer en moult foyers de la société n’est pas conforme, ne rentre pas dans les cadres. Alors se crée de la déviance, les nouvelles pousses se rencognent dans les trous au lieu de s’exposer : on leur dit qu’il n’y a plus de terreau. La crise : une chance inespérée de nous désincarcérer de notre culture paternaliste et hiérarchisée ? Affaire à suivre...
Il y a quelque chose qui m'amuse avec la crise. En art, l'évocation de ce mot a une vertu extraordinaire : elle fait germer l'idée dans les esprits romanesques, que nous aurions là une occasion unique de rebondir, de nous rendre plus libres, plus créatifs, de nous exprimer plus pertinemment dans la pauvreté des moyens, avec une vision politique plus aiguisée. Somme toute, la crise serait positive, elle nous permettrait d'affronter notre essoufflement et de jouer enfin notre rôle d'éveilleurs de consciences. Elle nous offrirait en quelque sorte, les perspectives d'une renaissance. Finalement, ce serait presque un choix de vie. Un positionnement. Oui, la crise nous fait prendre conscience de notre opulence et de notre fatuité d'artiste. En réalité, la crise serait le remède et non la maladie. Pour notre bien, soyons plus pauvres ! Mais souscrire à cette idée du rebond dans la crise est pour moi une impasse, car derrière se cache une croyance coupable dans le système en question, un désir de le sauver en acceptant les règles qu'il nous propose. Bien sûr la poésie est une mauvaise herbe. Elle peut pousser sur les terres les plus ingrates, à l'image de ces racines et tubercules dont se nourrissaient jusqu'à écœurement nos arrières-parents pendant la guerre. Oui, exactement comme ces légumes que nous voyons aujourd'hui fleurir à nouveau dans nos jardins bio sous le nom gourmet de « légumes oubliés ». Topinambours, panais, rutabaga... Hier haïs et aujourd'hui adorés, témoignent de notre désir coupable de vouloir sentir la terre craquer sous nos dents.
Claire Rengade metteure en scène, auteure et comédienne
On n'est pas à plat. On est sur un versant rocheux avec la vallée qui est en bas, avec les végétations et surtout les arbres, on peut dire que le cadre ça s'est remis en place en fin de compte, ça s'était mis un peu à l'abandon on a cru que ça se terminait on ne l'avait pas dit mais avec du recul vous avez raison on a du mal à voir comment c'était. Ce qui n’existe plus c'est notre sentier, on a une coupure, ils en ont créé un nouveau, on pouvait pas doubler on a une belle route maintenant on peut ! Doubler sans problème. Il faut déjà tourner dans l'eau. On peut doubler mais c'est pas la peine parce que vous n’avez pas du tout de force. Sur la carte on voit que les routes et nous on prend les canaux qu’on ne voit presque pas. Entre les écluses ça marche. En bateau il faut conduire lentement. Vous regardez que vous restez au milieu, du canal ou du chenal. Au moment où le bateau conduit vous allez toujours trop vite alors qu’on peut tout faire lentement, vous n'avez rien à faire que conduire. En bateau vous n'avez pas de frein vous savez pour freiner vous mettez la marche arrière et ça dure un moment. On est tranquille sur le canal que voulezvous. On a ralenti. On gagne du temps c'est fait pour ça. Comme on dit, à la même place, et ce sera toujours, ça changera pas, en position. Et on n'est pas les seuls. Sur le cours d'eau on a retrouvé une espèce de poisson : c'est un tortillard. Un qui s'arrête dans toutes les gares. Le temps, ça joue. Nous naissons. D’un rien de temps perdu et de silence entre nous. Le temps déshabillé c’est du temps en plus pour mettre ensemble du pas-nommé pas-vendu pas-fatigué, du « tu » (c’est-à-dire du pas- dit avec toi dedans). Ça bout, ça n’attend pas.
/ Septembre 2013 / N°195 / 15
© Bruno Pin
spectacles vivants
Yves Pignard est metteur en scène et dirige le Théâtre des Marronniers depuis 1991
Victor Bosch est directeur du Bellevue-Radiant depuis 2012
Dominique Hervieu est danseuse, chorégraphe et dirige la Maison de la Danse depuis 2011
Yves Pignard
Victor Bosch
Par Étienne Faye
Yves Pignard, vous êtes directeur d’une Scène découverte, le Théâtre des Marronniers. Avez-vous ressenti les effets de la crise économique ? Quant au Théâtre des Marronniers, il ne s’agit pour l’instant que de stagnation des aides, ce qui est compréhensible en la circonstance. Mais bien sûr, structurellement, il s’agit d’un rétrécissement conséquent de nos marges de manœuvre. Il faut savoir que les Scènes découvertes signent des conventions avec la Ville, la Région Rhône-Alpes et la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes). À l’origine, les 3 administrations s’engageaient pour des baux de 3 ans, mais la DRAC, maintenant, ne s’engage plus que pour un an. Nous avons été en discussion directe avec M. Marguerin, nouveau directeur régional des Affaires culturelles. Les rumeurs disaient qu’il ne resterait qu’un seul théâtre conventionné sur Lyon, l’Élysée, ce que nous pouvions craindre en effet, puisqu’on a vu que l’État a retiré son aide à l’Espace 44, progressivement, sur 3 ans. Nous avons réexpliqué le rôle capital, au démarrage de tout projet professionnel artistique, du dispositif des Scènes découvertes. Lyon est un creuset exceptionnel de jeunes talents, que les écoles comme l’Ensatt, la Scène sur Saône et tant d’autres cultivent. Où donc les jeunes comédiens formés dans la région trouveraient-ils à faire leurs premières armes, sinon chez nous ? Nous sommes les compagnons nécessaires des futurs Planchon !
Par Laurent Zine
Une nouvelle baisse des subventions publiques vous mettrait-elle en danger ?
Ressentez-vous directement ou indirectement les effets de cette “crise” qui obnubile les médias ?
Lorsque l’État se désengage de 25 %, il s’agit pour le budget de la DRAC d’une somme absolument dérisoire, alors que, pour nous, cela nous oblige à d’énormes efforts. Ce n’est pas un problème pour le moment, car nous avons une énergie débordante, mais, tout de même, si une nouvelle diminution des aides devait intervenir, le label Scènes découvertes n’aurait plus aucun sens. Bien sûr, il ne faut pas non plus tout attendre des puissances publiques. Le Théâtre des Marronniers développe le mécénat culturel avec un club de 6 entreprises qui nous soutiennent et nous font connaître à leur personnel. Les Marronniers n’accueillent que des spectacles en création, jamais de diffusion, ce qui fait de nous un lieu qui prend le risque de l’émergence, et certains entrepreneurs, qui aiment cette notion de risque, apprécient. Il n’empêche que l’aide publique est nécessaire à notre survie. Depuis que les Scènes découvertes existent, nous avons patiemment noué des liens, des relations de confiance, avec des partenaires comme le conservatoire ou l’Ensatt, le TNG et le TNP, et les programmateurs viennent régulièrement dans notre théâtre, à la découverte de nouveaux artistes. Il nous a fallu des années pour construire tout cela. Il ne faudrait pas un an pour que tout s’effondre.
En partant de la chanson française au sens large, nous avons mis en place au Radiant Bellevue un mélange des genres (musiques, théâtre et danse) avec comme dénominateur commun le côté populaire des spectacles proposés. Et le moins que je puisse dire, c’est que ça fonctionne ! Ainsi, et pour répondre sincèrement à votre question, je dirais oui et non… Oui quand je discute avec des artistes, des producteurs, des troupes de théâtre ou de danse qui me confirment qu’il est de plus en plus difficile de monter des spectacles et des tournées, de boucler son statut d’intermittent, de trouver des financements pour certains projets, certains festivals… Et non quand je m’intéresse au public qui vient dans cette salle, certainement lui aussi touché de plein fouet par la crise, mais qui a manifestement besoin de s’aérer les méninges et de faire la fête. Je n’irai pas jusqu’à dire : “Quand tout va mal, le spectacle va bien”, mais les gens ont vraiment envie de s’évader ; à nous ensuite d’adapter les prix d’entrée aux différents publics et aux coûts des spectacles.
Est-ce que le thème de la crise traverse aussi votre programmation ? Le public, on le sent, est à la recherche de contact humain, et c’est ce que leur offre, loin de cette virtualité qui envahit tout, l’intimité des petites salles comme la nôtre. Le racisme, le mal-être, liés aux situations de crise économique, bien sûr, les artistes y sont sensibles. Mais ce qu’ils ont de plus précieux à offrir, en ce moment, c’est leur énergie, leur volonté. Et c’est pour toutes ces raisons que le spectacle vivant, décidément, se porte bien.
16 / Septembre 2013 / N°195 /
Là est la vocation spécifique d’une structure culturelle ? Bien sûr, mais entendons-nous bien : il ne s’agit pas de proposer des spectacles au rabais et de mettre des gros nez rouges pour amuser la galerie. Nous avons certes une vocation culturelle liée au divertissement, et c’est primordial, mais cela ne va pas nous empêcher par exemple d’inviter des “chanteurs à textes” susceptibles de titiller les gens sur des sujets difficiles. Et j’ajouterai que nous avons même pour mission d’être à contre-courant : un peu comme ces artistes qui continuaient à faire des films d’humour pendant la guerre… Et faire pleurer les gens de rire, c’est souvent plus compliqué que de les apitoyer sur un drame. C’est justement quand le quotidien est plutôt lugubre qu’il faut mettre les bouchées doubles pour proposer de la joie, de l’énergie, du positif ! Vous êtes foncièrement optimiste ? Oui. C’est mon tempérament, et c’est ainsi que j’ai accolé le nom de Bellevue à Radiant. Alors, on m’a dit : “Bellevue, c’est pas vraiment hype ni suffisamment décalé”… mais moi je m’en fiche, ce qui m’importe c’est de procurer du bonheur aux gens. Et voyez la plaquette de cette nouvelle saison : elle embraye directement sur “Des gens heureux”. Photographiés au hasard des spectacles. Et cet optimisme-là, j’ai le devoir de le transmettre à tous ceux qui travaillent ici et évidemment au public, à travers ma programmation.
Dominique Hervieu Par Anne Huguet
État des lieux 2013 ?
Doit-on parler de nouveaux comportements ?
Les subventions sont stables depuis 5 ans, mais les charges ont vraiment augmenté. Il y a surtout, effet direct de la crise, une augmentation du prix d’achat des spectacles, car il y a moins d’argent pour la production, les compagnies font donc payer aux diffuseurs la production. Soit 1 spectacle sur 4. Cela change nos économies et notre mode de fonctionnement. Côté abonnements sur la saison 2013-2014, on ne ressent pas vraiment la crise, mais les abonnés de la Maison de la danse sont ultrafidèles ! Les budgets de coproduction ont-ils été revus à la baisse ? Pour la saison 2013-2014, l’enveloppe est multipliée par 2 ! Je suis allée chercher des sous ailleurs. Travail avec la Région sur un soutien à la résidence avec Benjamin Millepied, aides du ministère de la Culture et d’Afrique du Sud pour Via Katlehong. D’ailleurs, plus les projets sont ambitieux, plus on est suivi, parce qu’ils sont médiatiques. J’ai aussi mis en place une politique d’artistes associés (Guerry-Rocailleux, Najib Guerfi, Denis Plassard). Le deal, c’est une coproduction et tout un travail de sensibilisation qui fait vivre les compagnies, puisqu’on paie chacune de leurs interventions. Ce sont des artistes qui s’investissent dans la vie de la Maison, dans un travail d’accompagnement et de compagnonnage. Cela permet de développer tout un travail social dans le cadre de la charte de coopération culturelle de la Ville de Lyon. Cela concerne, d’ailleurs, aussi les mécènes, qui donnent de plus en plus sur des dimensions socioéducatives ou de solidarité.
La fluidité dans les productions ou événements partagés, dans la circulation des œuvres et des publics – et là il y a une espèce de nécessité – facilite du coup les collaborations entre lieux. Des synergies se créent, des échanges de publics ont lieu, comme par exemple entre l’institut Lumière et la Maison de la danse avec les Cinébals. Le constat, aujourd’hui, c’est qu’il y a moins d’œuvres créées, donc moins d’offres. Qu’il faut des pièces plus abouties, car le public est plus exigeant – il y a une forme de rapport à la consommation. Qu’il faut un circuit de diffusion plus costaud, car il faut plus diffuser les œuvres. De ce fait-là, les impromptus, les essais, les petites formes un peu approximatives ont de moins en moins de place. Certains artistes de la programmation 2013-2014 sont-ils directement concernés par cet état de crise ? Oui, des artistes comme Olivier Dubois, Patricia Apergi ou Rocio Molina. En Espagne, on fait du troc contre des costumes, contre la bande-son… Patricia Apergi est grecque. Elle a créé sa pièce pendant les manifestations à Athènes, récoltant des gestes de manifestants, des tensions, des conflits : c’est violent, il y a de l’humour aussi, et c’est viscéralement investi. Ce sont des œuvres politiques dans lesquelles il y a l’idée de la performance, du statut de l’art dans ces villes sinistrées. Je pense qu’il faut se battre pour que la culture ne soit pas la première sacrifiée. En France, les artistes sont extrêmement considérés. Il faut que la place de la culture reste essentielle. Avec une éthique : qu’est-ce qu’un théâtre, aujourd’hui, dans la société en crise et vis-à-vis des artistes et des publics, est capable de résoudre ? À quoi se confronte-t-on ? Que donne-t-on comme possibilités et éventuellement comme solutions ?
"Mais ce que les artistes ont de plus précieux à offrir, en ce moment, c’est leur énergie, leur volonté. Et c’est pour toutes ces raisons que le spectacle vivant, décidément, se porte bien." Yves Pignard
/ Septembre 2013 / N°195 / 17
© Bruno Pin
spectacles vivants
Mourad Merzouki Par Anne Huguet
Un contexte plus difficile ? Plusieurs éléments sont à prendre en compte : augmentation des charges, baisses de subventions et un statut intermittent qui change. Un statut unique en France, qui fait la qualité des propositions. Aujourd’hui le statut change, le danseur doit avoir 4 ou 5 employeurs différents pour conserver son statut et continuer à danser. On a donc davantage de difficulté à avoir des équipes stables sur les projets. On doit repenser le travail avec les danseurs. Avec des roulements plus importants. Les danseurs se déplacent davantage, ils sont présents sur plus de pièces, parce qu’il faut travailler absolument. A contrario, ça amène pour nous, chorégraphes, du sang neuf, de la nouveauté. Je me dis aussi que ça m’apporte d’autres manières de travailler. J’essaie en tout cas de faire bouger ou réinventer les lignes. Mais je ne veux pas être écrasé par le climat. La crise... mais il n’y a pas de crise ! [Sourire.] Même si les choses bougent, j’évite de me dire “C’était mieux avant”, pour garder intact ce qui m’anime, cet enthousiasme pour monter les projets. Je crois qu’il y a toujours des solutions. Et c’est dans des moments comme cela que l’on crée le mieux. Je profite de ça. Cela peut-il influencer votre travail ? Pas forcément sur le plateau. Je ne suis pas un chorégraphe engagé, je ne sais pas faire. La réponse que j’essaie de donner, c’est d’être sur tous les fronts. Une manière de ne pas tomber dans ce truc un peu plombant. J’ai besoin de me nourrir de choses qui me tirent vers le haut. Être en alerte tout le temps, être force de propositions... [...] L’histoire du hip-hop, c’est ça : changer l’énergie négative en énergie positive. Il ne faut pas s’apitoyer. Il faut s’accrocher, se battre. Positiver. Quelles réflexions pour inverser la tendance ? On a tendance à aller frapper aux portes des partenaires privés, des mécènes. Du coup, on a de belles rencontres avec le monde de l’entreprise. Ça permet d’ouvrir la danse à un public nouveau. Quel intérêt pour eux ? pour nous ? Il y a un dialogue intéressant qui se crée. La vision que portent ces gens-là sur la société est totalement différente de la nôtre. Cela a obligatoirement des conséquences dans notre travail. Je voudrais qu’on ne dépende pas tant des subventions. Pendant 15 ans, j’ai été à la tête d’une compagnie indépendante. Avec moins de 2 % de subventions et en moyenne 30 artistes par mois. J’avais toujours une épée de Damoclès sur la tête, il fallait que les spectacles tournent, sinon on mettait la clé sous la porte. Je ne veux pas changer cet état d’esprit au CCN [ndlr : une partie des recettes de tournées est investie dans le budget de coproduction annuel, permettant aujourd’hui l’accueil d’une quinzaine de compagnies]. C’est bien qu’il y ait des subventions, mais il faut garder ce rythme-là pour faire évoluer la structure, accompagner davantage de compagnies et trouver le juste équilibre entre une maison un peu trop ficelée et une certaine liberté. Il faut faire plus avec moins, il faut réinventer.
18 / Septembre 2013 / N°195 /
Mathurin Bolze Par Anne Huguet
Quel regard portez-vous sur la création dans un contexte économique un peu tendu ? On se lance de toute façon ! Quelles que soient les difficultés, l’artiste avance avec des idées de plus en plus tenaces. Je crois qu’une démarche artistique de création est fondamentalement aléatoire, car histoire humaine et matérielle : le résultat évolue autant par les conditions de sa création que par le processus même de création. Mais le plus important est de préserver le dessein de l’artiste tout en l’adaptant au contexte économique. On ressent la crise parce qu’on doit faire de plus en plus d’efforts. Que nos cachets n’évoluent pas, voire même on doit les baisser (cf. notre prochaine création avec 7 artistes sur scène et 2 techniciens). Mais on réussit à équilibrer et à viabiliser nos projets, souvent in extremis, grâce à un réseau pérenne ? et basé sur la confiance ? de (co)producteurs et diffuseurs qui accompagnent nos projets artistiques. [...] Sûrement la ressource propre la plus sûre pour assurer l’autonomie de la compagnie – et donc la création – passe-t-elle par la diffusion d’autres spectacles. Même s’il est aujourd’hui plus difficile d’obtenir un engagement ferme de la part d’un coproducteur ou diffuseur. On doit faire face plus fréquemment qu’auparavant à des annulations, souvent pour des raisons d’équilibrage ou d’arbitrage économique. Cela implique-t-il de nouveaux comportements à imaginer ? Nous devons toujours veiller à la maîtrise de nos coûts. Tant au niveau des prix de cession, qui doivent tenir compte du rapport jauge-recette de billetterie pour le programmateur, que dans l’organisation de nos tournées dans un principe général d’économies d’échelle (circuler par région pour limiter les distances et frais). Pour nous, les nouveaux comportements reposent sur des compagnonnages, des autoproductions ou des projets qui restent non formulés le plus longtemps possible... À l’échelle de la compagnie, cela signifie aussi diversifier nos activités et les mutualiser ou encore savoir faire la synthèse d’expériences hétérogènes, accepter d’autres projets que les siens (compagnonnage avec les frères Thabet, direction artistique du festival Utopistes...). Cet état de fait inspire-t-il votre travail même de création ? Cela n’en fait pas le sujet, mais cela en pose les limites. Comment rêver pour demain de projets qui autorisent une scénographie, une esthétique autres qu’un plateau nu avec 2 acteurs ? C’est plus contraignant qu’inspirant. La question économique ne doit pas faire reculer les temporalités de création incluant toutes les étapes nécessaires (conception, expérimentation, improvisation, écriture). Dans les arts du mouvement, les temps de recherche sont fertiles et nécessaires. Aujourd’hui, crise ou non, la compagnie est surtout à la recherche d’un lieu de travail, où elle pourra s’autoriser à la fois des créations faites dans l’urgence (cf. Ali avec Hedi Thabet) qui ont leurs propres qualités, des recherches au long cours ou des expérimentations...
Mourad Merzouki est chorégraphe et dirige le Centre chorégraphique de Bron « Pôle Pik » depuis 2010 Mathurin Bolze est artiste de cirque, danseur et metteur en scène, il a fondé sa compagnie MPTA en 2001 Thomas Guerry, danseur et chorégraphe et Camille Rocailleux, percussionniste, pianiste et compositeur, ont fondé la compagnie Arcosm en 2001
Entretien à 2 voix :
Thomas Guerry et Camille Rocailleux Par Anne Huguet
Comment se lance-t-on en création dans un contexte économique tendu ? T. G. : Je crois qu’on a toujours privilégié la liberté pour créer quand on en a envie, et non pas en fonction des subventions (pour moi c’est l’effet pervers des subventions). Il s’agit donc de faire tourner nos spectacles, en privilégiant la diffusion. Pour notre prochaine création, Bounce, on a 32 dates de préachat (en comparaison, sur Traverse on était à 48), ce qui n’est pas si mal, en même temps on sait que ça implique peu de moyens. Cela fait 12 ans qu’on existe, on peut dire que nous avons un réseau de fidèles dans la région qui nous connaissent et nous soutiennent. Malgré tout, on constate une réelle baisse de moyens dans les théâtres où tout se négocie (le prix de cession, les frais annexes). Ce qui signifie aussi moins de budget pour les coproductions (aujourd’hui, 10 000 €à 15 000 €, c’est le maximum) et donc moins d’aides à la création. Cela entraîne donc de trouver plus de coproducteurs. Il me semble aussi que les gens sont plus regardants, car le public est de plus en plus exigeant. Au final, il y a moins de prise de risques : les théâtres deviennent plus frileux. Cela implique-t-il de nouveaux comportements ? T. G. : On est obligés de tirer sur tous les postes : on se paie moins. On travaille aussi sur Bounce sur un décor plus simple, plus conceptuel et moins lourd (ce qui n’était pas le cas sur SoLonely, avec un décor très imposant). En fait, je crois qu’avoir moins de moyens nous pousse à l’inventivité pour trouver de nouvelles astuces et idées. C. R. : Le contexte est général, donc personne ne remet ça en cause. Ça nous oblige à nous recentrer sur l’essentiel : la voix, le corps, l’organique, l’épidermique. Peut-on dire que cet état de fait vous inspire ? T. G. : Ça me donne de l’inspiration de voir tous ces gens oppressés. Avec Bounce, on questionne l’échec, sujet tabou dans nos sociétés. Comment réagit-on face à une impasse ? Comment rebondit-on ? Pour nous, l’échec fait avancer, on le contourne. Il s’agit de rester en mouvement, en survie. Rebondir... La crise, alors, moteur de création ? T.G. : On constate, en voyageant dans d’autres pays, que l’on se tire une balle dans le pied. En France, on a un système qui permet de réinvestir dans la création. Le statut intermittent est une vraie subvention individuelle pour l’artiste. Cela nous permet de faire un métier de passion, d’initier des projets. On fait ce métier pour éveiller les sens, les consciences ou encore provoquer des émotions. Je nous vois comme des messagers qui montrent ce qui cloche tout en essayant de trouver des solutions, des possibles. On se pose des questions fondamentales : sur la surconsommation, la culture de masse, la notion de star-system? Dans toutes nos pièces, on est très accrochés à comment on vit en groupe, la cohabitation, comment on va plus vite ensemble. Je crois que la crise met en danger des gens, ça réveille des choses. Et ça met en jeu les relations humaines de manière impressionnante. Et là il y a de l’espoir.
/ Septembre 2013 / N°195 / 19
spectacles vivants
Schiaretti
© Bruno Pin
Christian Schiaretti est depuis 11 ans le directeur et metteur en scène résident du Théâtre national populaire, le TNP. Défendeur infatigable de la décentralisation, il vient d’être reconduit par le ministère ; mais ce sera son dernier mandat, l’a-t-on prévenu, et il avoue en ressentir "une amertume terreuse". Plus pour le manque de considération, de reconnaissance du travail effectué que ces manières révèlent, car l’homme annonce depuis longtemps qu’il ne restera pas éternellement à Villeurbanne. Au moins ne subit-il pas le sort de Jean-Louis Martinelli au CDN de Nanterre, viré sans coup férir et contre la volonté des édiles locaux. Christian Schiaretti, metteur en scène de pièces de Michel Vinaver, d’Alain Badiou ou d’Aimé Césaire, a l’habitude de prendre parti sans langue de bois. Conversation avec lui.
Par Étienne Faye
Que pensez-vous de la politique culturelle actuelle ?
Le TNP est-il directement touché par cette nouvelle politique ?
Pour faire une politique culturelle, il y a deux choses à considérer. D’abord les rapports du ministère de la Culture à celui du Budget, car l’inconstance budgétaire, quand nous travaillons sur 2 ou 3 ans, cela crée un climat délétère. Et Bercy, aujourd’hui, clairement, nous fait comprendre que nous sommes inutiles. Mais si ce n’était que l’argent, après tout, notre économie est particulière, nous savons faire du bon théâtre avec un projecteur et du très mauvais, aussi, avec des décors somptueux. J’ai monté Une saison au Congo en cinq semaines, par exemple, et c’était une réussite, nous sommes plus dans une gestion des énergies au théâtre. Ensuite, le ministre de la Culture doit nous aimer, nous, les artistes. Au regard de ces deux critères, l’évidence est que le gouvernement actuel n’a pas d’ambition culturelle. Je dois être le plus ancien dirigeant d’un gros théâtre, en France, aujourd’hui. Le ministère réglemente, dans un milieu fondamentalement inégalitaire. On dénonce les vieux, les riches, on transforme le réseau des CDN en un carrousel, d’où l’on fait descendre le gros monsieur. On veut des femmes à la tête des théâtres, mais est-ce qu’on croit que Claudia Stavisky est directrice des Célestins juste parce que c’est une femme ? La politique de nomination, c’est une tentative de table rase, au lieu d’être un ensemencement. Jamais je n’ai vu le secteur de la culture dans un tel état.
En rien. Les subventions suivent actuellement le calendrier de montée en puissance du TNP décidée au moment de la rénovation. C’est peut-être parce que nous pouvons nous enorgueillir d’avoir environ 10 000 abonnés, notre record, de produire 5 créations maison et d’aider 40 compagnies. Nous sommes dans notre siècle d’or, si je puis dire. Souvent, on croit que cet argent, on me le donne à moi, mais je ne suis pas la Vénus de Milo, l’argent qu’on me verse est intégralement pour le public. Nous ouvrons nos salles de répétition aux compagnies, nous prêtons des comédiens, des techniciens, quand c’est possible. Le Théâtre des Ateliers connaît une saison noire, nous allons l’aider, et puis nous serons présents ailleurs? C’est la politique du TNP qui s’installe, depuis 2 saisons. Quant à moi, cet outil exceptionnel, je me suis battu pendant huit ans pour qu’il existe, sans jamais faire allégeance, j’ai un rapport de combat avec le ministère. Le gouvernement méconnaît les artistes, lorsqu’il veut ramener la vertu à des règles [ndlr : la retraite obligatoire à 65 ans, par exemple, ou le nombre de mandats successifs réduit à trois]. Il installe une défiance démagogique envers l’institution, promeut ce que j’appelle l’esprit “scène nationale”, où la production se pare de prétentions artistiques, et encourage le retour du symbolisme à la Claude Régy, qui a monté Outrage au public [ndlr : de Peter Handke], CQFD. J’ai bien peur que nous entrions dans une ère de la diffusion, c’est une capitulation en rase campagne de la décentralisation. Et une rupture de la gauche avec le monde de la culture.
“J’ai bien peur que nous entrions dans une ère de la diffusion, c’est une capitulation en rase campagne de la décentralisation” Christian Schiaretti
20 / Septembre 2013 / N°195 /
Cette “crise” que nous vivons semble inciter Guy Walter à tout sauf à l’immobilisme. Le directeur de la Villa Gillet qu'il dirige depuis 1989 et des Subsistances qu'il co-dirige avec Cathy Bouvard depuis 2003, nous livre ainsi sans détour ses sentiments sur le sujet, alors qu’il peaufine le programme de e la 2 édition de Mode d’emploi, un festival des idées, qui aura lieu en novembre prochain.
Guy Walter
© Bruno Pin
spectacles vivants
Ressentez-vous directement ou indirectement les effets de cette “crise” ? Concrètement, aujourd’hui, difficile de vous répondre sans savoir ce que seront les prochains collectifs budgétaires nous concernant. J’entends bien sûr dire que les budgets culturels seront bientôt baissés après avoir été gelés ; alors que l’urgence est à défendre l’ensemble du territoire culturel. Si l’on admet que nous vivons une crise économique avec tous les bouleversements sociétaux que celle-ci engendre, disons que nous n’avons jamais eu autant besoin de réfléchir à comment réinventer de nouveaux modèles, notamment de gouvernance. Or, trouver des réponses, cela passe forcément par la théorie et la critique, bien sûr l’action, mais aussi par toute la mouvance créative artistique. L’art et la culture en général ont ainsi cette faculté d’interroger le monde d’aujourd’hui, d’accompagner sa métamorphose, de susciter des débats et in fine de proposer autre chose, autrement. Plus le citoyen est soucieux, plus une société s’interroge sur son devenir, plus la demande d’intelligence et de compréhension augmente, et plus le regard “visionnaire” des artistes est important. Il est a priori également urgent de requalifier les politiques culturelles si le manque d’argent se confirme, et à mon sens de privilégier “ce qui nous rend plus intelligent” : la crise ne doit pas nous inciter à faire la même chose en moins bien, mais au contraire à faire autre chose ! Il faut ainsi se servir du prétexte de ce temps de crise pour viser encore plus l’excellence. D’un point de vue critique et d’un point de vue artistique, qui vont souvent de pair.
22 / Septembre 2013 / N°195 /
Quel est le rôle spécifique de vos structures quand l’air du temps rime avec incertitude, voire obscurantisme ?
Nous travaillons modestement avec de nombreux lieux de savoir (dont les universités) et de culture, et nous avons tous à faire un effort pour offrir à nos publics des possibilités pour comprendre ce qui se passe et appréhender le monde de demain. Cela implique qu’il faut se détourner totalement du consumérisme culturel tapageur et ravageur, parce que, plus que jamais, nous avons besoin d’un véritable espace critique, au sens politique du terme. Je vous dirais ainsi que “tout le monde a droit à la complexité” ; ce qui n’exclut pas la simplicité. Mais disons que je suis navré de voir ce que la télévision publique, par exemple, propose en prime time. Alors que les services publics doivent permettre d’aiguiser les consciences politiques, et non pas favoriser le repli identitaire. De l’école à l’université en passant par la télévision et tous les lieux de culture, je le répète, il faut viser l’excellence, car tout un chacun a droit à cette force imaginative et critique. L’excellence, c’est respecter les différents publics. Vous excluez ainsi le divertissement ? Pas du tout, et j’en suis friand comme tout le monde. Il est primordial de rire, de rêver et de s’échapper ; mais il y a simplement différentes manières de se divertir… Et lorsque l’on raisonne uniquement avec des critères démagogiques et/ou de rentabilité pour organiser ce divertissement, j’ai peur que l’on serve plutôt l’abrutissement. Sous prétexte de démocratisation de la culture, attention à ne pas créer les conditions d’une culture standard au rabais. Parce que la démocratie, c’est toujours tirer les gens vers le haut.
C’est dire que ce moment historique est quelque part une “chance” à saisir ?
Restez-vous néanmoins optimiste ?
Le moment est certainement crucial, mais attention, je ne me félicite pas de cette crise… que l’on a vu arriver et qui ne vient pas de nulle part ! Il faut surtout en finir avec le fatalisme économique et admettre que de vrais choix de société ont été réalisés depuis des années ; des choix qui font que l’on paye aujourd’hui les pots cassés de la spéculation financière postindustrielle. Il faut réfléchir rapidement à une nouvelle forme de socialdémocratie dans laquelle la croissance ne serait pas un modèle obligatoire.
Oui. Et ne serait-ce parce que, concernant l’aboutissement des projets AIR et Mode d’emploi, force m’est de constater que des volontés politiques ont rejoint nos préoccupations. Ensuite, parce que, quelles que soient les aventures dans lesquelles nous nous lançons avec la Villa Gillet et les Subsistances, je n’ai jamais peur de ne pas trouver le public. Quand bien même nous choisissons de cheminer dans des “zones d’inconfort” et de traiter des questions difficiles, voire des “vérités qui dérangent”, nous finissons toujours par le trouver, parce que nous avons confiance en lui.
spectacles vivants
Gwenaël Morin Par Étienne Faye
© Bruno Pin
Le directeur du Théâtre du Point du Jour est un personnage détonnant, qui peut paraître sombre, et qui est on ne peut plus accueillant. Mais c’est d’abord un artiste, qui vient tôt, part tard, travaille sans relâche. Et même, pendant que je l’interroge, il donne le sentiment, avec une sorte d’humilité terrienne et sans ostentation, de construire son discours en le prononçant. Il vient d’arriver à la tête du Théâtre du Point du Jour, dans le 5e arrondissement de Lyon, où il commence, ce mois-ci, une saison folle, à rallonge. Il s’apprête à mettre en scène, jusqu’en décembre 2014, 3 pièces de Molière, 3 de Shakespeare, autant de Sophocle et de Tchekhov, ce qui fait une par mois, pour 3 mois seulement de relâche. Où l’on perçoit l’obsession de Gwenaël Morin, faire du théâtre, encore et encore. Il m’accueille dans un hall fraîchement repeint de blanc, et transformé en nouvelle salle de répétition.
Est-ce qu’on ressent la crise au Théâtre du Point du Jour ? La crise ? Quelle crise ? Quand on sait que les plus riches ont augmenté leur patrimoine de plus de 25 % par an ? La crise, c’est le nom que l’on donne à cette tension nécessaire au capitalisme. Tant que c’est la crise, et tant qu’on dit oui, tout va bien. Cela n’a pas d’intérêt comme discussion, fondamentalement. Il n’y a jamais assez d’argent, alors, c’est sûr, j’aimerais engager plus de monde, payer mieux, mais où fixe-t-on la limite ? Au Point du Jour, j’ai surtout renversé la logique de fonctionnement des théâtres, où l’artistique ne bénéficie souvent que de l’“enveloppe restante”. Nous déterminons de quoi nous avons besoin pour créer, ensuite on définit le reste. D’ailleurs, tout ce qui concerne la communication, l’accueil du public, je considère que c’est aussi un boulot d’artiste ! Nous nous battons pour trouver l’argent, la crise est un peu là pour nous faire comprendre que c’est normal, il faut se battre. Mais ce n’était pas plus facile avant, ce n’est pas vrai. Après tout, les artistes ne sont pas une espèce à protéger. Je n’aime décidément pas cette expression, “Lui, c’est un artiste”, qui voudrait nous mettre un peu à part, excuser notre prétendue insouciance, notre irresponsabilité. Nous sommes embarqués dans l’histoire, comme tout le monde, et j’ajouterais que nous sommes, au contraire, par nature, des attaquants. Quels sont le rôle et la légitimité de l’artiste, en temps de crise ? "Don’t cry, work", dixit Andy Warhol. Comprenez-moi... Avant les histoires qu’on
raconte sur scène, mon intérêt, c’est le théâtre. Cela a donc du sens de jouer les classiques, quel que soit l’air du temps. Il n’y a pas de période plus ou moins propice, c’est la force de l’art, d’être scandaleux, illégitime et illisible. Alors du coup, c’est vrai, l’arrogance de l’artiste est patente, cette splendeur du jeune homme, son regard, fou, effrayant, fascinant. On fait du théâtre avec rien, et un humain. C’est comme dans la scène écrite par Hermann Hesse, dans Narcisse et Goldmund, lorsque Goldmund rencontre un peuple de crève-la-faim, qui a la peau sur les os, le personnage note l’extraordinaire arrogance de leurs parties génitales. Ma façon de faire du théâtre, c’est une manière d’être libre? Vous savez, j’ai déjà bien touché le fond, dans ma vie, ça ne m’intéresse pas de me plaindre, je suis déterminé. Je travaille sous le règne de Dionysos, avec une relation joyeuse à la catastrophe, pas de compassion ! Que pensez-vous des politiques culturelles publiques ? J’ai été nommé sur un projet dingue, il faut tout de même se réjouir qu’il soit possible de développer une idée comme le Théâtre permanent, c’est enthousiasmant. J’ai envie de dire, sans aucune forme de connivence, que cela témoigne d’une grande liberté des responsables politiques, un signe de belle santé du système, j’en suis ébaudi. Si cela pouvait encourager les artistes à se concentrer sur leur art plutôt que de chercher à se faire des copains. Quant à moi, je ne m’adresse pas au système, je m’adresse aux gens, c’est ainsi que je fais vivre le monde et que je peux le transformer.
/ Septembre 2013 / N°195 / 27
© Bruno Pin
spectacles vivants
Il faut Auzet Par Étienne Faye
Pendant les Nuits de Fourvière, il y a quelques mois, Roland Auzet s’est montré un percussionniste à la gestuelle fluide et précise. Danseur charismatique, autour de ses instruments, il donnait le sentiment d’une harmonie, même dans ses moments les plus free, le corps tout entier pris dans la musique. Virtuose, il est aussi directeur du Théâtre de la Renaissance, à Oullins. Depuis 2 saisons, il imprime sa marque sur une programmation qu’il a entièrement rénovée. Steve Reich, Heiner Goebbels, entre autres, sont les représentants d’une “esthétique assez différente”, selon ses propres mots, des opérettes d’Offenbach ! Rencontre avec lui sur les gradins du théâtre antique de l’Odéon. Quel est l’impact de la crise sur le Théâtre de la Renaissance ? Au niveau strictement budgétaire, il n’y a pas eu de baisse des aides. Nous recevons 160 000 € de la DRAC, 120 000 € de la Région, ce n’est pas énorme. Nous nous autofinançons avec les entrées, d’une part, et les tournées, d’autre part, qui à elles seules génèrent un chiffre d’affaires de 120 000 €. Finalement, nous avons un fonctionnement assez proche de celui d’une entreprise. Pourtant, la crise existe, à cause des comportements qu’elle induit. Les hommes politiques se sentent obligés de se situer, et le public aussi. Ce n’est pas la crise, finalement, qui a le plus d’impact, c’est ce que nous faisons en son nom. Quels nouveaux comportements avezvous observés ? Ce que certains n’osent pas exprimer pendant une période faste resurgit lorsqu’il y a crise. On donne un peu son avis à tort et à travers, on ne prend plus le temps d’écouter ce que les artistes ont à dire, comme si leur parole singulière devenait soudain superflue. Alors que le début de l’éducation, c’est cela, savoir la fermer et écouter. Mais, en la circonstance, le spectre de la rentabilité abolit l’idée de prise de risques, ou alors on focalise sur un moment donné, un festival. D’une façon générale, la création, l’émergence deviennent secondaires.
Et qu’est-ce que vous et votre équipe avez changé dans votre façon de gérer le Théâtre de la Renaissance ? Dans l’absolu, rien. Les changements apportés dans le fonctionnement du lieu n’ont rien à voir avec la crise. Ils sont le résultat de notre ambition, qui est la même et ne bougera pas. Pouvez-vous évoquer votre action en direction des publics ? D’abord, c’est une exigence de toujours, qui n’est pas liée à la crise : le théâtre doit être citoyen. Nous sommes un service public, donc, comme l’expression le dit bien, nous devons servir. Dans cet esprit, nous construisons un lieu ouvert et accueillant, pour parler, discuter, en cherchant à favoriser le brassage et, par exemple, les bords de scène. Tous les après-midi, des petits vieux viennent jouer à la belote, des enfants passent, viennent goûter dans le hall, pendant que les artistes répètent ou se préparent pour le spectacle du soir ; cela peut paraître insignifiant, mais c’est très important. Ensuite, je crois qu’il y a une signature du Théâtre de la Renaissance. Nos ateliers avec les amateurs, le travail effectué avec les scolaires et maintenant la maîtrise de la Saulaie, qui a chanté Max et les Maximonstres la saison dernière… sont constitutifs de notre projet. De même, nous avons institué une nouvelle formule qui remplace l’abonnement et doit permettre aux spectateurs de venir plus librement. Nous leur proposons un passe, pour 20 €, qui leur permet ensuite de bénéficier d’un tarif de 5 € à 8 € sur tous les spectacles de la saison, le jour et l’heure qui leur conviendront le mieux. Estimez-vous avoir un soutien suffisant des puissances publiques ? Sûrement pas ! Je vois bien que mon ambition n’est pas universellement partagée. Certains responsables politiques préféreraient une programmation moins ambitieuse, plus consensuelle. En même temps, il faut cesser d’exiger que les subventions augmentent toujours ; c’est comme l’écologie, à un moment, il faut se rendre compte que nous sommes tous dans le même bateau, nous devons être solidaires.
28 / Septembre 2013 / N°195 /
© Bruno Pin
musique
Damien Debard est le nouveau directeur de l’Epicerie moderne dès septembre 2013
Sophie Broyer fut directrice de l’Epicerie Moderne de 2007 à 2013
Didier Goiffon est directeur de la Cave à Musique depuis 2001
Franck Boyat est directeur adjoint de la Cave à Musique depuis 2009
Benjamin Petit est Coordination Artistique du Marché Gare depuis 2009
Entretien à 2 voix :
Damien Debard et Sophie Broyer Par Anne Huguet
État des lieux à l’Épicerie moderne ? Même si on est sur un rythme de croisière depuis 5 saisons (30 % à 40 % d’autofinancement) avec des subventions stables, on constate que l’inflation du prix des groupes est continue et que nos charges – sociales, fiscales, achat de spectacles, etc. – augmentent constamment. On est aujourd’hui au maximum de ce qu’on peut faire en termes d’activité globale – productions, nombre de concerts – et de recettes propres. Sachant qu’on défend des tarifs de concerts assez bas. Il va nous falloir dorénavant influer sur les charges : que l’inflation galopante du cachet des artistes (× 2 en 15 ans, pas un groupe ne tourne à moins de 3 000 €) s’arrête et qu’on retrouve un juste équilibre entre artiste et diffuseur.
30 / Septembre 2013 / N°195 /
Trouver de nouvelles manières de faire ?
Un modèle français obsolète ?
On réfléchit à de nouveaux schémas. Tels que la location du lieu à des producteurs et productions privés ou encore la privatisation du lieu. Comment peut-on mettre le lieu en location ? Est-ce qu’on a le droit de le faire ? La Ville qui nous soutient a-t-elle son mot à dire ? Jusqu’où peut-on aller ? Quelle cohérence avec notre ligne artistique ? On a pensé au mécénat, longtemps considéré comme l’avenir du financement de la culture. Mais, pour une salle de musiques actuelles qui fonctionne à l’année, il est quasi impossible de trouver un mécène qui mette des sommes conséquentes : on est sur un domaine qui brille peu et qui permet peu de retours. Il y a aussi la piste du mécénat local, à savoir les commerçants d’à côté, le prestataire de backline… Sans oublier le sponsoring sur la base d’un échange de services, de matériel, contre un logo, par exemple. Du coup, on réduit des dépenses. […] En Amérique du Nord, au Canada, il y a des circuits “indé” qui se débrouillent sans aucune subvention publique, car ça n’existe pas. Ils ont par contre cette déculpabilisation du sponsoring et de l’argent privé.
De moins en moins de subventions, mais des contraintes qui sont les mêmes depuis 50 ans et qui ne sont plus compatibles avec le contexte de 2013. Rigidité administrative, pas de statut d’amateur existant, la licence d’entrepreneur de spectacles, spécificité française totalement arriérée, la législation casse-tête de l’ouverture d’un lieu… Quand je vois combien coûte un plateau d’artistes de 1re partie – il faut salarier tout le monde –, je me dis qu’un peu de laisser-faire ne ferait pas de mal à la création et à la diffusion. […] A contrario, et ça c’est bien, on se regroupe, on essaie de faire les choses en cohérence et en collaboration pour défendre ce qu’on aime ensemble. Il y a de la mutualisation. On crée des croisements, des confrontations, du travail en commun sur des projets, sur des idées alternatives du “comment on développe la culture – et une culture accessible à tous – sur un territoire”.
Entretien à 2 voix :
Didier Goiffon et Franck Boyat Par Bruno Pin
Est-ce que l’effet de la crise influe sur votre façon de construire l’avenir ? Face à la crise, les acteurs des musiques amplifiées continuent de s’organiser et de s’inscrire, par les valeurs qu’ils défendent et le développement de leurs projets, dans l’économie sociale et solidaire. La Cave à musique est devenue au fil du temps un acteur culturel qui joue un rôle important dans le développement local et l’attractivité du territoire de Saône-et-Loire. Par conséquent, nous sommes soucieux – et attentifs – de la mise en réseau et de la structuration d’autres acteurs, qu’ils soient professionnels ou amateurs, privés ou publics, spécialisés dans les musiques actuelles ou œuvrant dans d’autres sphères culturelles. Notre projet global devra, à terme, évoluer dans une démarche de coopération, en étant solidaire, dans la mesure de nos moyens, des initiatives des autres acteurs culturels.
Crise ou choix d’une politique culturelle, la disparition des cafés-concerts, qui ont presque tous fermé à Lyon et dans la région, semble particulièrement vous interpeller. Cette disparition des petits lieux musicaux de proximité a eu lieu à Lyon comme sur tout le territoire national. Les raisons de cet écrémage sont diverses, mais l’application stricte du décret “musiques amplifiées” de 1998 réglementant les niveaux sonores, dans sa dimension “environnement”, ainsi que l’interdiction de fumer dans les lieux publics ont constitué des outils juridiques efficaces pour procéder à la fermeture de ces lieux. Ajoutez à ça une absence quasi totale de structuration de ces “victimes”, et vous avez le cocktail parfait pour un dézingage en règle… Cela aura, dans l’avenir, des conséquences très préjudiciables. Tout ce maillage du territoire constituait l’essentiel des premières scènes accessibles pour des projets nouveaux et innovants. D’ici quelque temps ne resteront que les locomotives, les lieux repérés et/ou institutionnels (dont la Cave à musique fait partie). Pouvons-nous seuls préserver la diversité des publics et des formes artistiques ? C’est une de nos missions essentielles, et il est hélas certain que non…
Benjamin Petit Par Laurent Zine
Ressentez-vous directement ou indirectement les effets de la crise ?
La crise agit-elle comme un frein à la création ?
Nous en percevons les effets à travers le manque d’ambition et de moyens des politiques culturelles dans le secteur des musiques actuelles qui nous intéresse. Il y a généralement une vraie incertitude concernant la pérennisation des projets. Quant au Marché-Gare à proprement parler, nous sommes correctement soutenus et n’avons pas à “souffrir” du quotidien ; il n’empêche que le projet de développement de la MJC, et notamment en ce qui concerne le futur de ce bâtiment, reste en suspens… C’est donc difficile de se propulser dans l’avenir et de franchir un cap comme nous le souhaiterions. Ensuite, lorsque l’on se penche sur l’économie (très libérale) du spectacle, cela devient compliqué avec l’inflation des prix conjuguée au manque de moyens ; reste à ne pas se tromper d’objectifs ni de division… Nous avons une petite structure que nous maîtrisons très bien, sachant que 60 % des groupes qui viennent ici sont locaux ou régionaux.
Je ne pense pas. Il y a au contraire comme une urgence à créer. C’est peut-être le propos qui va changer, éventuellement se politiser, voire se radicaliser. Mais le “bouillonnement créatif” reste identique, car il répond à un besoin humain et sociétal. Je ne suis ainsi ni optimiste ni pessimiste, puisqu’il y aura toujours des choses qui se font ; c’est la manière dont elles se font qui va changer, selon que des moyens financiers seront ou non mis en œuvre. Quel est le rôle spécifique de votre structure quand l’air du temps rime avec incertitude ? Disons que la “crise” a tendance à diviser, à entraîner la destruction d’un cadre et la recherche de nouveaux repères. En tant que structure culturelle, nous avons justement vocation à proposer de nouveaux repères en organisant des manifestations culturelles susceptibles de rassembler les gens. Autour de pratiques et de valeurs communes. Cela va donc bien au-delà du simple divertissement. Nous agissons ainsi comme des relayeurs, en incitant certains acteurs culturels à réaliser leur projet ici.
/ Septembre 2013 / N°195 / 31
expositions
© GeoffreyClements
Panic Hardware - Marten Helen
Robert Gober
Thierry Raspail
Par Dror Endeweld
C’est à la Sucrière que se fera l’ouverture de la 12e Biennale d’art contemporain de Lyon, entre-temps... brusquement, et ensuite, une biennale ouverte aux récits du monde avec une multitude d’artistes. Entretien avec Thierry Raspail
32 / Septembre 2013 / N°195 /
L’événement, par sa dimension, occupe une place importante dans le champ médiatique. J’aimerais savoir comment s’élabore la stratégie de communication. D’une manière générale, les institutions, les biennales se préoccupent de la communication, tout le monde a des écrans, on est informé immédiatement au bout du monde, il faut être le plus reconnaissable, le plus juste, le plus court. Notre idée était d’avoir quelqu’un qui serait sur 2 tableaux, artiste et communicant, dans une certaine ambiguïté. L’homme au coquard, on ne peut pas imaginer que c’est un autoportrait de l’artiste réalisé il y a plusieurs années. Le désir de Gunnar en invitant Roe est que la communication raconte une histoire, c’est particulier à cette Biennale. L'Eden et après - Alain Robbe-Grillet
Quelle serait selon vous la spécificité des plasticiens dans le domaine de la narration ? D’abord, il y a des plasticiens qui ne cherchent pas à raconter des histoires ; tout l’art abstrait, par exemple. Ceux qui racontent des histoires sont souvent des artistes que l’on qualifiait jadis de figuratifs. Dans la littérature, nous sommes dans le mot, nous faisons des phrases, des paragraphes, et on obtient un roman. Le nouveau roman dans les années 1950 a beaucoup travaillé sur des structures narratives, il a été critiqué, aujourd’hui on revient à de grandes fictions. Les grands récits : le marxisme, la psychanalyse se sont quelque peu effondrés, maintenant nous sommes confrontés à des récits d’autofiction. Dans les arts plastiques, tout est donné simultanément, vous avez une vidéo qui se mêle à un dessin, et donc le principe de “tout est là” et que tout est réversible est très important. La bande dessinée, même s’il peut y avoir un éclatement du récit, il y a un début et une fin. Avec les arts plastiques, on ne sait jamais où ça commence et où ça finit, c’est pourquoi il y a beaucoup d’installations. En danse et aussi au théâtre vous avez une chronologie ; ce qui distingue vraiment les arts plastiques du reste réside dans le fait que c’est à vous de recomposer l’ordre des images. Nous constatons aussi depuis plusieurs années un glissement des plasticiens vers le cinéma. Quel a été votre positionnement par rapport à ce phénomène ?
My mommy was beautiful - Yoko Ono
La Biennale de Lyon 2013 s’annonce, la 12e édition a pour thème la transmission : "Entre-temps... brusquement, et ensuite". Ces 3 locutions font-elles référence à des moments différents dans la Biennale ? Non. "Transmission", c’est moins un thème qu’un mot de départ pour qu’un commissaire l’interprète. Quand j’ai invité Gunnar Kvaran et que je lui ai dit "transmission", très spontanément il a répondu "nouveaux récits visuels". On a cherché ensemble des artistes pour qui raconter est important et pour lesquels la forme de cette narration était innovante. Est-ce qu’il fallait accompagner l’exposition par un titre générique tel "Le monde est fait d’histoires" ou par un titre plus mystérieux, des mots entre des phrases à construire, des conjonctions de coordination ? C’est finalement cette dernière proposition qu’a retenue Gunnar. L’idée est née de Roe Ethridge, qui est photographe de mode et artiste, on l’a invité à faire la campagne graphique. Il nous a proposé 3 images qui isolément ne racontent rien, mais l’ensemble est porteur d’une histoire, ces 3 images sont comme un début d’énigme, c’est une invitation à être soi-même dans l’idée de raconter quelque chose.
Les artistes qui ne se satisfaisaient plus de l’image sont allés vers le cinéma pour faire du cinéma conventionnel ou du documentaire. L’idée, en 2013, c’est de trouver les artistes qui questionnent la narration et s’interrogent sur la façon dont on doit restituer le sens, et donc questionnent la forme. Nous présenterons des récits qui ne sont pas conventionnels au sens hollywoodien du terme. Ce qui apparaît majoritairement sur tous les continents, c’est cette volonté de raconter une histoire en déstructurant le récit en ayant des choses simultanées dans plusieurs endroits, c’est cela qui va caractériser cette Biennale. Les arts plastiques se caractérisent par une liberté du spectateur de déambuler librement entre les œuvres ; vous optez pour la narration, comment avez-vous pensé le temps du spectateur ? Il y aura des espaces indépendants, nous allons entrer chez tel artiste et nous allons essayer de comprendre ; dans un autre lieu on nous raconte une autre histoire. Le public sera libre de passer 2 secondes ou 2 heures. La chose que l’on a évitée cette année, c’est les vidéos un peu longues. Pour cela, nous avons organisé 2 week-ends vidéos et performances où il y aura un certain nombre de débats. Pour le 3e week-end, nous avons monté un projet avec Bonnell, qui est un entrepreneur lyonnais, il est leader mondial des jeux vidéo. Des robots vont prendre la parole des médiateurs. Les robots saisissent la réalité par des palpeurs, nous ignorons la narration qu’ils vont nous restituer.
Vous évoquez la transmission "horizontale" en adéquation avec la mondialisation et l’influence d’Internet, mais y aura-t-il aussi une place pour une certaine transmission "verticale", les idées des avantgardes de l’art ou bien de la transmission des expériences des différentes Biennales ? À la Biennale précédente, Victoria Noorthoorn a eu ce beau titre : “Une terrible beauté est née”. Elle disait que notre modernité s’est bâtie sur des conflits, des guerres, il y avait en filigrane une référence à la morale, au drame, au tragique. Je savais que Gunnar ne serait pas dans ce type de transmission historique. Quand il a évoqué le récit, il a précisé : “les nouvelles formes de récit”. Ce sont des récits qui se passent sur Internet, de chez moi à chez toi plutôt que de chez mes grands-parents à tes petits-enfants ; c’est l’expérience de cette Biennale. Par rapport à l’histoire de la Biennale, il est vrai que les premières Biennales du siècle dernier ont été marquantes dans la formation de l’identité de la Biennale de Lyon. Pourriez-vous livrer aux lecteurs une réflexion sur ces Biennales ? La première ne s’intéressait qu’à l’art en France. La deuxième était profondément historique ; une antibiennale... l’histoire de l’avant-garde, du ready-made, du monochrome, avec les œuvres de Malevitch, de Schwitters. Il y avait beaucoup d’œuvres de musées, c’était une exposition qu’auraient pu organiser le MOMA ou Beaubourg. La troisième était liée aux festivités du centenaire du cinéma, c’est pourquoi nous avons pensé "image mobile/ immobile". C’était les débuts d’Internet, on a réalisé la 1re liaison entre Lyon et les États-Unis par Internet rapide, les gens ne croyaient pas que ce qu’ils voyaient à l’écran était vraiment à Boston. La quatrième, “L’autre” avec Harald Szeemann, on avait là l’homme qui avait révolutionné les expositions, il s’est fait un plaisir de prouver à la Documenta et à la Biennale de Venise que l’on peut faire des choses superbes dans une ville qui a priori n’est pas réputée pour son art contemporain... Est-ce que ces Biennales étaient plus marquantes car les œuvres étaient meilleures ou plus rares ? Je ne sais pas, mais en 2007, avec Hans Ulrich Obrist, nous avons eu de mauvais papiers dans la presse ; 4 ou 5 ans après, 20 % des œuvres de ces artistes étaient dans toutes les collections internationales et privées. Je ne sais pas si la Biennale était bonne ou pas, je dis juste que l’on était en avance... J’espère que la Biennale 2013 sera aussi importante. Je trouve très concluantes les expériences d’intégration de l’architecture aux Biennales, par exemple l’usine TASE, et la superbe exposition d’Alan Charlton à la Tourette dans Résonances 2011. Avez-vous d’autres projets du même ordre pour cette Biennale ? Depuis la Sucrière, on a pris l’habitude d’ouvrir la ville sur une partie que l’on ne connaît pas. Il faut trouver des espaces libres, et il y en a de moins en moins. Cette année, c’est plus modeste, l’église Saint-Just et la chaufferie de l’Antiquaille, à côté du quartier Renaissance le plus touristique de la ville. Nous sommes à Lyon et curieusement nous n’avions jamais exposé dans les églises. Les autorités ecclésiastiques m’ont proposé Saint-Just, mais je trouvais l’espace insuffisant, nous avons ajouté la chaufferie de l’Antiquaille, qui se trouve à 400 mètres. J’espère qu’à la suite de l’événement, la chaufferie deviendra autre chose qu’un lieu vide. C’est extrêmement important de découvrir la ville quand on visite une Biennale. 12e Biennale de Lyon, du 12 septembre au 5 janvier à la Sucrière, la fondation Bullukian, la chaufferie de l’Antiquaille et l’église Saint-Just
/ Septembre 2013 / N°195 / 33
mot[s]
Chaque mois deux artistes choisissent un mot afin de vous livrer un texte court et une image autour de ce choix.
ENCEINTES
Agathe Max est musicienne (violoniste)
Manifeste d’une femme musicienne pour la pureté et l’intensité du son Eh non, je n’écrirai pas sur la maternité dans ces quelques lignes. J’entends parler ici de haut-parleurs, sans lesquels la reproduction du son enregistré serait nulle. Remballez vite vos MP3 et consorts. Posez une galette, vinyle, sur votre platine, investissement fortement recommandé en ces temps de nécrose acoustique. Muni(e)s d’une paire d’enceintes stéréo, montez le volume au max et réjouissez-vous des vibrations qui vous traversent le corps et l’esprit. Risquez la quadriphonie et même un dispositif à 8 haut-parleurs. À l’heure de la diminution des fréquences et des décibels, comme une espèce de novlangue sonore, je célèbre l’écoute abusivement bruyante de musiques absolument pas conventionnelles. Jouez sur des murs d’enceintes, volume sur 11, autant que vous le pouvez. Un concert de My Bloody Valentine ou de Merzbow dans une salle équipée d’un limiteur de son est une escroquerie. Tout DJ mix dans un bar équipé d’un limiteur de son est un appel à la révolte. Il fut un temps où on pouvait lire sur les pochettes d’album "Jouez ce disque aussi fort que vous le pouvez", risque auditif, certes, mais il faut vivre intensément ou mettre des bouchons d’oreilles. J’ai fait mon choix. Je continuerai à casser les oreilles de certains sans que ces mêmes personnes ne me cassent les pieds. NOISE NOISE NOISE !!! www.agathemaxmusic.com : pour trouver ma musique, mes dates, DJ mix et mon vinyle Dangerous Days.
34 / Septembre 2013 / N°195 /
HORIzON
Laurent Mulot est artiste plasticien
Certains mots suscitent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses, ils ouvrent une porte sur un point ou, mieux, comme ici, sur une ligne (courbe) d’interrogations. Le signe de ponctuation en forme d’oreille pointée semble ici s’être étiré à l’infini dans de multiples dimensions entre le visible et l’invisible. Depuis le romantisme, qui ne s’est pas laissé emporter au crépuscule ou à l’aube par l’indicible césure entre ciel et terre ou, mieux, entre ciel et mer ? Cette ligne est-elle divisible ? A-t-elle un devant et un derrière, un avant et un après ? Bien sûr, face à ces doutes et suivant le lieu et la situation dans lesquels nous nous trouvons, l’horizon peut être une menace, une promesse ou un défi. Devant tant d’occurrences, les califes et les prêtres ont souvent courtisé sa perspective au gré de leurs desseins de pouvoir. Les navigateurs de la mer et du ciel en ont fait un repère, les artistes s’en sont emparés pour soutenir leurs lignes de fuite, les scientifiques l’interrogent jusqu’aux confins de l’Univers, lui-même en expansion? Qu’il soit représenté (le photographe Sugimoto en montrait de grands tirages cet été à Arles), qu’il soit interprété ou observé, il semble insaisissable par nature, improbable dans l’espace et le temps. Les astrophysiciens parlent d’ailleurs de distance temporelle pour l’horizon cosmique. S’agit-il alors d’un énorme boomerang qui nous renvoie à perte de vue ce que nous savons tous pertinemment : Notre horizon est incertain. Il mêle le passé et le présent pour un avenir qui échappe au risque zéro, au principe de précaution et aux élucubrations de tous les prédicateurs. Le poète Paul Éluard parle des "lèvres de l’horizon", une ligne qui nous parle, un interstice de liberté qui nous murmure le déjà-vu et l’inconnu, au son des hasards des rendez-vous passés et à venir : Un horizon de rencontre ? Expos : Les Fantômes de la liberté, du 13 septembre au 5 janvier au Plateau, Lyon Confluence en Focus Biennale d’art contemporain de Lyon La Chambre d’écho, Thinkrotron, du 4 octobre au 5 janvier au Muséum de Grenoble Augenblick, en novembre-décembre à la galerie Françoise Besson, Lyon
À l’improviste
CHRONIQUE Par David Gilbaud
Impérial Orphéon
© Jean-Pierre Maurin
Festival d’Ambronay
Kazushi Ono
36 / Septembre 2013 / N°195 /
Vous ne les avez pas encore entendus (Impérial Orphéon), alors courez vite en ce début septembre à l’Amphithéâtre de l’Opéra pour les derniers concerts du détonnant Péristyle, événement qui marque chaque été d’une touche très jazzistique le péristyle de l’Opéra national de Lyon. Les festivités furent lancées le 20 juin avec The Green Bros, un trio trempé dans les années 1950, celui de Wes Montgomery, de Jimmy Smith et consorts. Effet pas que nostalgique, ces trois-là savent leurs jazz sur le bout des doigts, c’était un très bon moment accompagné d’un soleil couchant sur les belles envolées du guitariste et du clavier. Impérial Orphéon vous fera entendre un voyage sonore ouvert aux 4 vents, avis de tempête avec Chevillon, Sabatier, Leymarie, Poulakis et leurs invités pour 9 concerts du 5 au 7 septembre. Histoire de boucler joliment le cycle "Concert jazz en terrasse", ces musiciens ne vous laisseront sûrement pas de marbre.
Comme chaque année, Ambronay resplendira de tous ses feux, car cette nouvelle édition bien nommée "La Machine à rêves" nous propose une programmation exceptionnelle. Les incontournables comme Philippe Jaroussky, William Christie, Stéphanie d’Oustrac, Jordi Savall, René Jacobs - qui dirigera un concert très attendu, Les Noces de Figaro, avec l’Orchestre baroque de Fribourg et les chœurs de l’Opéra national de Lyon sous la direction d’Alan Woodbridge. Mais sous ces airs de grande date cette édition offre aussi de belles découvertes et rencontres musicales, comme ces Nuits occitanes avec l’ensemble Céladon ou encore le trio Flores - Sabatier - Perez pour un hommage à Carlos Gardel et au tango du Buenos Aires des années 1930. N’oublions pas non plus les jeunes ensembles issus, comme l’ensemble Capella Sanctæ Crucis, du CNSMD de Lyon. Monteverdi sera à l’honneur par la Cappella Mediterranea : "Le choc produit par la partition des Vespro à Rome encouragea les autorités vénitiennes à nommer Monteverdi maître de chapelle à San Marco. La Sérénissime lui a dès lors offert des possibilités d’exprimer son talent de manière égale dans la musique sacrée et profane. Nulle autre ville en Europe n’aurait permis à un prêtre d’écrire une pièce aussi subversive que Le Couronnement de Poppée et de pouvoir imprimer ses livres de madrigaux !" (Leonardo García Alarcón). À mentionner aussi, une très belle soirée, nuit du rêve où la plus française des Grecs, Angélique Ionatos, nous chantera les poésies qu’elle affectionne tant. "Aujourd’hui la Grèce est défigurée. Les Grecs sont humiliés. Le premier devoir d’un artiste est de témoigner de son temps. Et de résister ! Chacun selon ses armes", disait le poète Elytis. C’est l’heure du départ pour Alain Brunet, cette dernière édition boucle 34 années de musique et de bonheur ; il laissera sa place à Daniel Bizeray, ex-directeur des Opéras de Rennes, Rouen et Saint-Étienne, et directeur de programme de la fondation Royaumont. Festival d’Ambronay, du 13 septembre au 6 octobre
Premier concert très attendu à l’Opéra de Lyon, et non des moindres dans un programme presque français, le délicat Albert Roussel, le magique Maurice Ravel et l’enfant terrible Igor Stravinsky, né russe, naturalisé français, puis américain. Ce concert sera dirigé par le grand chef d’orchestre Kazushi Ono, sûrement un des chefs les plus doués de notre époque, vertigineux certes, doté d’une sensibilité rare. Un concert où les élans dionysiaques du ballet Bacchus et Ariane de Roussel laisseront la place à Shéhérazade, 3 poèmes pour voix et orchestre de Maurice Ravel sur des vers de Tristan Klingsor. Une œuvre qui prend ses marques dans l’Orient qui fascinait tant le compositeur ; nous entendrons la soprano Sabine Devieilhe se prêter aux accents magiques du musicien. Petrouchka, composé par Igor Stravinsky en 1911, un ballet qui enflamme la narration de sa musique où l’on devine les structures polyrythmiques qui habiteront Le Sacre du printemps. Opéra de Lyon, le 29 septembre
diagonales
CHRONIQUE Par Anne Huguet
© ©João Garcia
Chilly Gonzales
The Roots
Asaf Avidan
Yeah Yeah Yeahs
Chilly Gonzales : génie musical autoproclamé ? Le Canadien est foutraque, insaisissable, intenable, mégalo, hystérique et j’en passe, c’est surtout un performer hors pair capable de toutes les excentricités. Je me souviens d’un show avec Feist ou Peaches peut-être, ses copines de débauche, où il montait sur scène comme on monte sur un ring, tel le boxeur prêt à en découdre avec la terre entière ! Après avoir tâté du hip-hop dans une version cabaret dada disjoncté, après avoir collaboré avec moult artistes de tous bords (Daft Punk, Katerine, Puppetmastaz, Jamie Lidell ou Jane Birkin, pour ne citer qu’eux), c’est en pianiste inspiré qu’il se présente sur scène. Il s’est offert, d’ailleurs, un record du monde du "concert le plus long" (27 heures) ! "Shut up and play the piano" : le revoilà, en savates et robe de chambre, pour un solo piano obligatoirement déjanté. Théâtre de Villefranche, 24 septembre
Hip-hop. Danse. Kader Attou revient aux fondamentaux du hip-hop. Avec The Roots, il met en scène 11 danseurs hip-hop d’excellence, occasion de requestionner la danse ("Qu’est-ce que ma danse ? Cette pièce arrive comme une réinterrogation de la danse hip-hop, dans toute sa capacité d’ouverture, de transformation, de sensibilité, d’émotion") et cette humanité qui danse. Le chorégraphe lyonnais dorénavant basé à La Rochelle (directeur du CCN) s’est émancipé depuis longtemps des codes parfois stéréotypés du hip-hop pour inventer sa propre danse. Une danse d’auteur tout en densité et intériorité qui se nourrit de hip-hop, mais croise le fer avec le tai-chi, le kathak, le burlesque ou la danse contemporaine et tout simplement l’humain. Solos, breakdance, smurf ou electric boogie, tableaux d’ensemble, Brahms et Idir, virtuosité, vitesse, puissance ou tension sont autant de pistes évocatrices de son travail. Maison de la danse, du 24 au 28 septembre
Je n’aime pas qu’Asaf Avidan soit devenu la nouvelle coqueluche de foules en délire. Ni ces salles combles où il met les gens en transe. Reste que l’Israélien fragile a une voix incroyable : haut perchée, déchirée et déchirante et surtout capable de monter à des hauteurs hallucinantes, du genre à vous donner des frissons. Découvert il y a quelque 3 ans sur une petite scène, j’avais alors été sidérée par cette voix en totale inadéquation avec son physique de rockeur et sa crête d’Iroquois. Il tournait alors avec The Mojos, combo remonté à bloc pour électrifier ses mélodies et électriser les ambiances. Entre folk tragique et blues-rock intense. Mais, non content d’une voix hors norme - d’aucuns citent Janis Joplin ou Led Zep comme référents -, il fascine aussi par la beauté de ses compositions et l’intensité mélancolique de sa musique. Il y a de la fragilité, des épreuves (cancer de la lymphe, troubles psychologiques) et de la douleur chez Asaf Avidan, et ça se sent dans sa musique qui vient des tripes. Il a sorti début 2013 un nouvel opus, Different Pulses, toujours aussi mélodieux et passionnant. Un album façonné à 4 mains avec Tamir Muskat, le batteur de Balkan Beat Box ; le résultat est, là encore, beau presque à en pleurer par moments. Avec The Mojos nouveau cru. Amphi salle 3 000, 29 septembre
Coup de cœur du moment. Mosquito (Interscope) est le dernier opus des New-Yorkais de Yeah Yeah Yeahs. Un album un peu schizophrène, car de qualité inégale, soit 11 titres brinquebalants qui partent en vrille un peu dans tous les sens : là plutôt pop (Sacrilège, Slave), ici nettement plus bruitiste et bourdonnant (Area 52) ou ce lancinant Subway rythmé par le bruit d’un train. Il faut écouter Despair, tout en tension, l’un des musts de l’album avec la voix sinueuse et féline de Karen O et sa texture sonore bizarroïde avec boîte à rythmes et guitares presque "réverbées". Il y a quelque chose là-dedans de délicieusement pervers qui donne envie de le faire tourner en boucle.
/ Septembre 2013 / N°195 / 37
EXPOSitions coup d’oeil
Gilad Ratman
Marc Quinn
55e Biennale de Venise Photos : Bruno Pin
1er juin au 24 novembre 2013
Rashad Alakbarov
Arin Rungjang
Cyril De Commarque
Ai Weiwei
Anri Sala
Rudolf Stingel
Richard Mosse
Adel Abdessemed
Sarah Szeh
Jean-Frédéric Schnyder
38 / Septembre 2013 / N°195 /
CHRONIQUE NOMADE
CHRONIQUE Par Bruno Pin
«Martine fraye avec des petites garçonnes de son âge Comment la toucher quand elle me revient tout en nage Qu’est-ce qu’elles ont de plus que moi Martine boude» Alain Bashung - Album Play Blessures Le choix du meilleur livre de la rentrée. Exercice de haute voltige dans la forêt des librairies encore debout. J’allais vous dire "Aux livres, citoyens", mais aux livres dans les librairies, depuis que M. Montebourg a donné à Amazon un gros coup de pouce sous forme de millions d’euros pour l’implantation de son site à Chalon-sur-Saône, les librairies sont restées en souffrance. Elles continuent de fermer dans l’indifférence générale.
Alors, un grand écrivain, un très grand écrivain pour ouvrir avec jubilation le feu d’artifice de la rentrée. Une réédition, rien de nouveau, mais un vrai régal pour le cerveau et les papilles optiques. C’est Henry Miller, le grand, l’Américain, le Parisien, le magnifique. Les éditions Belfond ont la bonne idée de nous faire une livraison de Crazy Cock pour septembre, son 1er roman d’autofiction écrit en 1928. Pas un grain de poussière, pas un gramme de superflu, aucun signe de vieillissement dans ces pages. On prend toujours un livre d’Henry Miller en pleine face, on attaque ce bel ouvrage comme une gourmandise. On jubile, l’écrivain Miller est bien là, on renifle son odeur, sa jouissive façon d’écrire sur le sexe, les femmes et la vie.
Ce sont les livraisons d’Amérique qui me mettent du baume au cœur en ce mois d’été. Ça se passe chez l’excellent éditeur 13e Note, et c’est souvent parfait dans le genre, black and black. L’auteur Ry Cooder nous livre un concentré du L.A. des années 1940-1950 côté musique, mais pas que, puisque l’on rencontre au fil des nouvelles une multitude de gens à la dérive. Petit état des lieux de Los Angeles avant le grand tournant, avant que la ville n’explose et ne devienne une mégapole. Je n’aurai pas l’affront de vous présenter Ry Cooder, mais cette 1re livraison littéraire du musicien, Los Angeles Nostalgie, vaut le détour.
Changement de cap, direction URSS/1986/Tchernobyl.
Javier Sebastian rouvre la grande blessure de l’Ukraine avec un roman (très documenté), Le Cycliste de Tchernobyl (éd. Métailié), dont on ne sort pas vraiment indemne. Livre féroce, glaçant et magnifique en même temps. Une balade littéraire dans le plus grand accident nucléaire planétaire, inspirée de la vie de Vassili Nesterenko, physicien spécialiste du nucléaire qui travaillait pour l’armée au moment de la catastrophe. Voyage hallucinatoire à Pripiat, cœur de la zone d’activité du nucléaire, ville champignon (ouverte en 1970) à quelques kilomètres de la centrale, ville aujourd’hui désertée. Un livre à lire de toute urgence, après Fukushima, après le déni de nos gouvernements qui nous affirment que le nucléaire est, dans nos pays, sous contrôle, reste que le doute est toujours et encore plus d’actualité. Bonus : Tchernobyl, février 2013, le toit et un mur de la salle des turbines de la centrale, à quelques dizaines de mètres du sarcophage, se sont écroulés en partie. Personne ne peut dire ce qui peut arriver en attendant le nouveau sarcophage prévu en 2015. Fukushima, juillet 2013, Tepco n’arrive toujours pas à endiguer les émanations de vapeur au-dessus de l’un des réacteurs détruits, aujourd’hui le coût de nettoyage pour la zone contaminée s’élève à 44 milliards d’euros. Un livre qui vous retourne comme une crêpe, La Fin de l’homme rouge ou le Temps du désenchantement (éd. Actes Sud), de Svetlana Alexievitch. Elle nous avait bouleversé avec La Supplication, cet ouvrage magnifique, cet acte de résistance face à ce que certains voulaient sous-estimer (Tchernobyl), relisez ce livre, faites-le circuler pour montrer ce que l’on nous cache sur les conséquences du nucléaire. C’est avec une nouvelle somme que l’auteure russe aborde les multiples questionnements de l’homme face à ce peuple. Pourquoi celui-ci a-t-il connu un tel malheur ? Du goulag à aujourd’hui, les voix nous parlent pour nous montrer leurs joies, mais aussi leurs souffrances. Superbe. Bonus : www.sortirdunucleaire.org
/ Septembre 2013 / N°195 / 39
agenda
Pour octobre, envoyez vos infos avant le 18 septembre à 491@wanadoo.fr et ah491@wanadoo.fr LUNDI 2 SEPTEMBRE SANGOMA EVERETT TRIO Jazz Au Péristyle Opéra de Lyon à 19h, 20h15 et 22h. Gratuit MARDI 3 SEPTEMBRE SANGOMA EVERETT TRIO Jazz Au Péristyle Opéra de Lyon à 19h, 20h15 et 22h. Gratuit MERCREDI 4 SEPTEMBRE SANGOMA EVERETT TRIO Jazz Au Péristyle Opéra de Lyon à 19h, 20h15 et 22h. Gratuit JEUDI 5 SEPTEMBRE IMPÉRIAL ORPHÉON Jazz Au Péristyle Opéra de Lyon à 19h, 20h15 et 22h. Gratuit VENDREDI 6 SEPTEMBRE IMPÉRIAL ORPHÉON Jazz Au Péristyle Opéra de Lyon à 19h, 20h15 et 22h. Gratuit SAMEDI 7 SEPTEMBRE IMPÉRIAL ORPHÉON Jazz Au Péristyle Opéra de Lyon à 19h, 20h15 et 22h. Gratuit ANTOINE GASSE Agend’Arts à 20h. 9€ - 4€ DIMANCHE 8 SEPTEMBRE ANTOINE GASSE Agend’Arts à 18h. 9€ - 4€ MARDI 10 SEPTEMBRE FRED BROUSSE Sous le Caillou à 20h30, 04 27 44 3438 JUNIP Épicerie Moderne à 20h30. 14€ - 10€
JEUDI 12 SEPTEMBRE HARRY COVER vs KLEMENT VANUKKI Ninkasi Kafé Gerland dès 18h. Gratuit
JEUDI 19 SEPTEMBRE THIS IS THE AVALANCHE - SABLE HORSES Kraspek Myzik à 20h30. 8€ - 6€
L’ÉTRANGLEUSE - PROFESSEUR VEYRDERBERKE LaPéniche à 19h. Gratuit
ORTIE - SMICARTS & ARTS MÉTALLIQUES Tannerie à 19h. Gratuit
VENDREDI 13 SEPTEMBRE S-CREW - UZUAL SUSPEKTZ - LTTLE GARÇON ROGER ROGER - ASTORIA etc. Salle du Kao + Ninkasi Kafé Gerland dès 18h. Gratuit
VENDREDI 20 SEPTEMBRE BALMINO TRIO - MAX LAVEGIE Agend’Arts à 20h. 9€ - 4€
SONS OF BUDDAH - ISP CANNIBAL MOSQUITOS Clacson à 20h30. 8€ SAMEDI 14 SEPTEMBRE SMOKEY JOE & THE KID - KDS - INCONTROL SHERPA etc. Salle du Kao + Ninkasi Kafé Gerland dès 18h. Gratuit BODDIKA - XXXY Club Transbo à 23h
SAMEDI 21 SEPTEMBRE BALMINO TRIO - MAX LAVÉGIE Agend’Arts à 20h. 9€ - 4€ Parquet Party : CHRISTOPHE CHASSOL 1 film + 1 spectacle Les Subsistances à 22h30. 8€ GENEVIÈVE MORISSETTE - ARNAUD LILIAN A Thou Bout d’Chant à 20h30. 13€ - 9€ Festival d’Ambronay : DIEGO FLORES “CHANTE TANGUERO” Chapiteau Ambronay à 21h. 13€ - 8€
LE BAL DES MARTINE (bal populaire) TNP à partir de 19h
29 HANBURY STREET - TAKE YOUR GOOD DARKHAM Tannerie à 20h30. Gratuit
JEAN-BAPTISTE HADROT Esplanade St-Vincent - Vienne
EQUINOCTIS - MACON ALL STAR DJS Cave à Musique à 20h. 8€ à gratuit
Festival d’Ambronay : ARANDEL Tour Dauphine Ambronay 14h et 16h.Gratuit
ROBERTO TARENZI QUARTET Crescent Jazz Club à 21h. 10€
DIMANCHE 15 SEPTEMBRE HAWA & FOREST POOKY Fort en Bal(l)ades Feyzin dès 14h. Gratuit
LOS TRES PUNTOS - HORS CONTRÔLES LaPéniche à 21h. 10€ - 6€
Festival d’Ambronay : ARANDEL Tour Dauphine Ambronay 14h et 16h.Gratuit MARDI 17 SEPTEMBRE TAQUETEPA Sous le Caillou à 20h30, 04 27 44 3438
40 / Septembre 2013 / N°195 /
MESPARROW - DJ CHRISFADER Moulin de Brainans à 21h. Gratuit DIMANCHE 22 SEPTEMBRE BALMINO TRIO - MAX LAVÉGIE Agend’Arts à 18h. 9€ - 4€ JEAN JEAN - ANDREW DYMOND Kraspek Myzik à 20h30. 8€ - 6€
LUNDI 23 SEPTEMBRE MYLÈNE FARMER Halle Tony Garnier à 20h30. 140€ - 65€ YODELICE Marché Gare à 20h. 15,3€ MARDI 24 SEPTEMBRE CHILLY GONZALES Théâtre de Villefranche à 20h30. 28€ - 18€ MERCREDI 25 SEPTEMBRE DE L’AIR Agend’Arts à 20h. 9€ - 4€ MYLÈNE FARMER Halle Tony Garnier à 20h30. 140€ - 65€ SALMON FISHERS Club Transbo à 20h. Gratuit sur invit. THE BLACK ANGELS - ELEPHANT STONE Épicerie Moderne à 20h30. 18€ - 14€ BERNARD ADAMUS Tannerie à 19h. 9€ - 7€ JEUDI 26 SEPTEMBRE YANNICK BENAHMED Agend’Arts à 20h. 9€ - 4€ LONELY WLK - DOLIPRANGUSTAVE Kraspek Myzik à 20h30. 8€ - 6€ HÉLÈNE PIRIS A Thou Bout d’Chant à 20h30. 13€ - 9€ MODERAT - ANSTAM Transbordeur à 19h. 25€ BREAKOUT THE LINE Tannerie à 19h. Gratuit VENDREDI 27 SEPTEMBRE MYLÈNE FARMER Halle Tony Garnier à 20h30. 140€ - 65€ AMEN DUNES Kraspek Myzik à 20h30. 8€ - 6€ HÉLÈNE PIRIS A Thou Bout d’Chant à 20h30. 13€ - 9€
JACK BON Agend’Arts à 20h. 9€ - 4€ THE BUTTSHAKERS - MARACATU CASAMARELA SOULSHINE BOULEVARD etc. MJC Ô Totem à 19h. Gratuit POLYSICS - SPITZER Club Transbo à 23h30. 15€ - 12€ UZUL - DJ OLEG - MÉLI MELODY + Expo « Fabrique à Musique(s) » Le Fil à 19h. Gratuit MARC MINELLI & DOMINIQUE SONIC : ELECTRIC WARRIORS + DJS Abattoirs dès 18h. Gratuit SAMEDI 28 SEPTEMBRE IS TROPICAL - NICKEL PRESSING Marché Gare à 20h30. 16€ - 12€ MYLÈNE FARMER Halle Tony Garnier à 20h30. 140€ - 65€ JACK BON Agend’Arts à 20h. 9€ - 4€ BETTENS (ex-K’S CHOICE) Transbordeur à 20h. 29€ MATMON JAZZ MJC de Vienne Festival d’Ambronay : ANGÉLIQUE IONATOS Chapiteau Ambronay à 21h. 13€ - 8€ ATIX - ALOR - JB - KPC Tannerie 21h/3h. 10€ - 7€ OH ! TIGER MOUTAIN - AND ALSO THE TREES Cave à Musique à 21h. 11€ - 7€ DIMANCHE 29 SEPTEMBRE ASAF AVIDAN Amphi 3000 à 19h. 32,3€ THE DILLINGER ESCAPE PLAN Transbordeur à 20h. 30€ JACK BON Agend’Arts à 18h. 9€ - 4€
agenda CLASSIQUE JEUDI 5 SEPTEMBRE ONL & MISCHA MAISKY, dir. Leonard Slatkin Tchaïkovski, Schumann Bourse du Travail à 20h. 56€ - 13€ 7 SEPTEMBRE JEAN-CLAUDE PENNETIER / CHRISTIAN IVALDI Monastère Royal de Brou à 20h30. 10€ à gratuit, 04 74 22 83 83 VENDREDI 13 SEPTEMBRE ONL, dir. Joshua Wellerstein De Falla, Bernstein, Márquez Bourse du Travail à 12h30 et 15h. 10€ SAMEDI 14 SEPTEMBRE ONL & PABLO SÁINZ VILLEGAS, dir. Joshua Wellerstein Piazzolla, Rodrigo, Bernstein Bourse du Travail à 18h. 36€ - 10€ MERCREDI 18 SEPTEMBRE Festival d’Ambronay : STÉPHANIE D’OUSTRAC & PASCAL JOURDAN Musée du Brou à 20h30. 25€ VENDREDI 20 SEPTEMBRE ENSEMBLE 7e SENS & FABRICE BOULANGER, dir. Jean-Philippe Dubor Verdi, Wagner Grand Temple Protestant Lyon 3e à 20h. 28€ - 15€, 04 78 93 6211 MERCREDI 25 SEPTEMBRE Festival d’Ambronay : ENSEMBLE LES ESPRITS ANIMAUX Campra, Corette, Rameau, Lully Chapelle de Jujurieux à 19h30. 15€ - 8€ JEUDI 26 SEPTEMBRE ONL & NICHOLAS ANGELICH, dir. Gerd Albrecht Beethoven, Dvorák Bourse du Travail à 20h. 46€ - 8€ Festival d’Ambronay : ENSEMBLE CORRESPONDANCE, dir. Sébastien Daucé Charpentier Église de Pérouges à 20h30. 25€
FESTIVALS MUSIQUE TRIBU FESTIVAL #14 Divers lieux Dijon & agglo (Vapeur, Port du Canal La Ferronnerie…) - 03 80 28 40 42. 12 lieux, 30 spect., projections, rencontres … SEUN KUTI & EGYPT 80 - SANDRA NKAKÉ AUFGANG - LINDIGO etc. 21 au 29 sept. 22€ à gratuit FESTIVAL DES 5 LUNES CHS de Sevrey (71) + Chapelle, place Ste-Barbe à Autun - 06 88 17 59 52 Musiques à l’hôpital 5 concerts, rencontres, ateliers etc. GITANS DHOAD - FORASTEROS etc. 29 sept au 27 oct, di. à 15h + sa. 28/9 et 26/10 à 15h. 10€ - 6€, pass/40€ FESTIVAL AWARANDA (15E) Divers lieux à Iguérande (71) - 06 80 89 8011 Musiques du monde avec CARLOS NUNEZ BALKANES - TATO MARENCO BAGAD AVEL MOR etc. 13 au 15 sept. 26€ - 5€, 2J/40€ - 25€ FESTIVAL MELTING POTAGE (10E) Espace des Vallons du Lyonnais - Vaugneray BABYLON CIRCUS - TOURNÉE GÉNÉRALE LAKAY - FORRO DE REBECA - CIE MAMA MIA 7 sept à partir de 15h - 15€ - 12€ (retour sur Lyon en navette) FESTIVAL À LA FOLIE… PAS DU TOUT ! (3E) Monastère Royal du Brou - 63, bd du Brou Bourg-en-Bresse - 04 74 22 8383 Rdv hebdo, 10 spect. musiques, lectures, hip-hop … 20 juil au 28 sept à 20h30. 10€ à gratuit -26 ans JEAN-CLAUDE PENNETIER ET CHRISTIAN IVALDI 07/09 STÉPHANIE D’OUSTRAC - 18/09 DOMINIQUE A - 28/09
VENDREDI 27 SEPTEMBRE ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE MOSCOU & ALEXANDRE KNIAZEV, dir. Kazuki Yamada Glinka, Chostakovitch, Rachmaninov Bourse du Travail à 20h. 46€ - 8€ ENSEMBLE EPSILON, dir. Maud Hamon-Loisance Chapelle du Sacré-Cœur Lyon 1er à 20h30. 14€ - 8€, 04 78 61 70 62 SAMEDI 28 SEPTEMBRE ENSEMBLE EPSILON, dir. Maud Hamon-Loisance Corteccia, Festa, Layolle Chapelle du Sacré-Cœur Lyon 1er à 20h30. 14€ - 8€, 04 78 61 70 62 DIMANCHE 29 SEPTEMBRE MUSICIENS DE L’ONL & NICHOLAS ANGELICH Borodine, Dvorák Bourse du Travail à 11h. 16€ - 8€ ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LYON & SABINE DEVIEILHE, dir. Kazushi Ono Ravel, Stravinsky, Roussel Opéra de Lyon à 16h. 50€ - 10€
FESTIVALS CLASSIQUE FESTIVAL D’AMBRONAY (34E) Divers lieux (Abbatiale, chapiteau, Parc de la mairie…) à Ambronay et à Lyon + Bourg-en-Bresse - 04 74 38 74 04. www.ambronay.org « la machine à Rêves » 4 week-ends de concerts, 40 rdvs gratuits. Cartes blanches, mises en oreilles, scènes amateurs (ENSEMBLE BELL’ANGO, etc.), expos, ateliers (chant tango, accordéon…), master-class (Jaroussky, Onofri) ou rencontres… 13 sept au 6 oct. 85€ - 6€ + JOURNÉES DU PATRIMOINE Visites de l’Abbaye, visite-conférence « Musique et Architecture », bal Renaissance, rêveries électroniques… 14 et 15 sept 11h/18h 13/09 LA CAPPELLA MEDIATERRANEA / CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR, dir. Leonardo Garcia Larcon (Monteverdi) ENSEMBLE LA RÊVEUSE & LOUISE MOATY (Les Mille et Une Nuits) 14/09 LA CAPPELLA MEDIATERRANEA / CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR, dir. Leonardo Garcia Larcon (Monteverdi) ENSEMBLE INCASTRI (Schubert) ENSEMBLE LA RÊVEUSE & LOUISE MOATY (Les Mille et Une Nuits)
15/09 ENSEMBLE ZEFIRO & CARLOS MENA, dir. Alfredo Bernardini (Bach) ENSEMBLE EPSILON - QUATUOR TEPSYCORDES (Hadyn, Beethoven) 19/09 PHILIPPE JARROUSSKY & VENICE BAROQUE ORCHESTRA, dir. Andrea Marcon (Porpora, Leo, Cimarosa) 20/09 CONCERTO DE’ CAVALIER, dir. Marcello Di Lisa (Vivaldi) 21/09 LES ARTS FLORISSANTS & EMMANUELLE DE NEGRI, dir. William Christie (Hændel) ENSEMBLE L’AURA RILUCENTE 22/09 CANTICUM NOVUM, dir. Emmanuel Bardon - ENSEMBLE LA VOLUTE 27/09 LE CONCERT SPIRITUEL, dir. Hervé Niquet (Purcell) 28/09 ENSEMBLE CORRESPONDANCES, dir. Sébastien Daucé (Rossi, Cavalli) MUSICA NOVA, dir. Lucien Kandel (Palestrina, Lasso, Gesualdo) - ENSEMBLE RADIO ANTIQUA 29/09 GABRIELI PLAYERS, dir. Paul McCreesh (Haendel) - ENSEMBLE IMAGINARIUM & ENRICO ONOFRI + CIE DE L’AUNE (La Belle et la Bête) LES MUSICALES 2013 (28E) Église Ste-Croix-en-Jarez (42) - 04 77 20 20 81 ENSEMBLE CARPE DIEM, dir. JP Arnaud 22/09 MUSICIENS DE L’ONL etc. De Falla, Berklioz, Massenet, Mozart, Mahler, Debussy etc. 22, 28 et 29 sept, di. à 15h30, sa. à 18h. 18€ à gratuit -12 ans
OPÉRA SPECTACLES MUSICAUX AMPHITHÉÂTRE OPÉRA DE LYON Place de la Comédie - Lyon 1er - 04 69 85 5454 TOSCA de Puccini, Cie Opéra Théâtre MS : André Fornier 12 sept à 19h. Sur réserv. ESPACE 44 44, rue Burdeau - Lyon 1er - 04 78 39 79 71 AGNÈS BACCONIER CHANTE MAIS PAS QUE 9 au 11 sept à 20h30. 15€ - 8€ HOMME AT HOME, Cie Charles Simple Conception : Régis Maynard 24 au 29 sept à 20h30. 15€ - 8€ OPÉRA DE LYON Place de la Comédie - Lyon 1er - 04 69 85 5454 Festival D’Ambronay : LES NOCES DE FIGARO de Mozart, Orchestre Baroque de Fribourg / Chœurs de l’Opéra de Lyon, dir. Alan Woodbrige & René Jacobs 22 sept à 16h. 78€ - 10€
AGEND’ARTS 4, rue Belfort - Lyon 4e LA TRAVERSÉE DU CHAMP DE COQUELICOTS, Marie dalle & Ingrid Lecoq 14 et 15 sept à 20h, di. à 18h. 9€ - 4€ LE POLARIS Av. de Corbetta - Corbas - 04 72 51 45 55 HOMMAGES COLLATÉRAUX, Oskar & Viktor Opus2 + Cuisine : Edouard Frilet 29 sept à 16h. 5€ THÉÂTRE DE VILLEFRANCHE Place de la Sous-Préfecture - Villefranche 04 74 68 02 89 COCORICO MS : Patrice Thibaud, Susy Firth et Michèle Guigon 30 sept à 20h30. 24€ - 12€ ESPACE DES ARTS 5 bis, av. Nicéphore Niepce - Chalon/Saône 03 85 42 52 12 LA FACE CACHÉE DE LA LUNE, Cie Inouïe Conception : Thierry Balasse, Laurent Dailleau 24 sept à 20h. 23€ - 9€ JEP 2013 [JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 2013] 04 72 10 30 30. www.grandlyon.com/jep Autour de la thématique « 1913/2013, cent ans de protection» 14 et 15 sept (programme complet début sept.) OPÉRA DE LYON - 04 69 85 54 54 Visites, coulisses, répétitions, découverte du Ballet, expositions, projections 13 au 15 sept, ve. à 18h, sa. di. dès 11h LE BALLET DE L’OPÉRA DE LYON : UN RÉPERTOIRE CONTEMPORAIN (docu) + Débat avec YORGOS LOUKOS 13 sept à 18h LES SUBSISTANCES Lyon 1er - 04 78 39 10 02 Visite guidée et parcours libre 14 et 15 sept 10h/19h MUSÉES GADAGNE Lyon 5e - 04 78 42 03 61 14 et 15 sept 11h/18h30. Gratuit + Balades Urbaines à 10h et 15h. Gratuit sur réserv. 04 72 10 3030 + Lectures de Paysages dès 10h30 (Grande Côte, Duchère) + Balade famille LE PATRIMOINE ET MOI 14 sept à 14h. MUSÉE GALLO-ROMAIN Lyon 5e - 04 72 38 49 30 Lieux insolites et réserves du musée (Basilique de St-Laurent de Choulans…) + ODYSSÉE ENSEMBLE & CIE 14 et 15 sept dès 11h LE RIZE Villeurbanne - 04 37 57 17 17 Visites du Rize et ses coulisses; explorations utopiques, visite spéciale avec Gilles Rochier 14 et 15 sept, sa. 12h/19h, di. 15h/19h GRAND PARC MIRIBEL-JONAGE 04 78 80 56 20 La Fête de l’automne du Grand Parc (8e) 14 et 15 sept dès 10h30
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agenda CHAPELLE DE LA BUISSIÈRE Rillieux-la-Pape 09 72 22 22 69 RUPESTRES [In situ] Chor : Marcelo Sepulveda 14 et 15 sept à 20h30. 12€ - 10€ THÉÂTRE THÉO ARGENCE + Château de St-Priest + VEDUTA - 04 78 20 0250 Balades insolites et visites guidées. Avec Cie DÉLICES DADA + Cie VLADIMIR STEYAERT & Cie L.I.E 14 et 15 sept, 10h/18h FERME DU VINATIER Bron - 04 37 91 51 11 Visites patrimoniales et historiques du site du Vinatier 14 et 15 sept, sa. 14h et 16h30, di. à 10h30, 14h30 et 17h. 5€, gratuit -12 ans. Sur réserv. 04 72 77 69 69 MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE St-Romain-en-Gal 04 74 53 74 01 Réserves du musée, patrimoine caché, Atelier Interdépartemental de restauration de Mosaïques … 14 et 15 sept 10h/18h MÂCON SCÈNE NATIONALE - 03 85 22 82 99 LA COLLECTION, Cie Nathalie Pernette - Divers lieux (Quartier Marbé, Esplanade du Breuil, CinéMarivaux, Théâtre), 14 sept 11h, 14h et 16h - Divers lieux à Tournus, 15 sept dès 11h, infos 03 85 27 03 36
HUMOUR COMÉDIE BURLESQUE SALLE RAMEAU 29, rue de la Martinière - Lyon 1er TRAVAIL, FAMILLE POTERIE, Antonia de Rendinger 21 sept à 20h30. 20€, infos/04 78 27 96 99 L’Espace Gerson fait son festival ! 26 au 28 sept à 20h. 20€, 23€ le 28/9, pass 3J/50€ L’ŒUF, LA POULE, OU NICOLE, Nicole Ferroni - 26/09 WILLY EN GRAND, Willy Rovelli - 27/09 TOUT PUBLIC OU PAS, Florent Peyre - 28/09 + Concours Jeunes talents [JIBÉ / DANIEL CAMUS / OLIVIA MOORE / LES CONSANGUINS / MARTIAL etc.] 26 au 28/09 à 20h30 SOUS LE CAILLOU 23, rue d’Austerlitz - Lyon 4e - 04 27 44 34 38 SORTIE DE BAIN, Pascal Coulan 11 et 12 sept à 20h30. 13€ - 10€
DEVOS À MOI, Jean-Paul Berney 13 et 14, 18 et 19 sept à 20h30. 13€ - 10€ CHRONIQUES D’UNE CROQUEUSE, Marisoa Ramonja 20 et 21 sept à 20h30. 13€ - 10€ ALLO MAMAN DOLTO, Valérie Lepape Helly / Josiane Vermare 25 et 26 sept à 20h30. 13€ - 10€ CAMILLE DURAND 27 et 28 sept à 20h30. 13€ - 10€ ESPACE GERSON 1, place Gerson - Lyon 5e - 04 78 27 96 99 DÉCOUVERTE JEUNES TALENTS avec P.E. etc. 2 et 23 sept à 20h30. 5€ BAZAR, Et Compagnie Ts ma. à 20h30. 15€ - 5€ FIN DE RACE de Gilles Graveleau 4 au 28 sept à 20h30, sa. à 20h et 22h. 15€ - 5€ TALC SHOW, Selena Hernandez, Yohann Metay & Cécile Giroud 29 sept à 17h. 15€ - 5€
ARTS DU CIRQUE THÉÂTRE DE L’ATRIUM 35 av. du 8 Mai - Tassin - 04 78 34 70 07 OUVERTURE DE SAISON avec Cie VireVolt & ses invités 21 sept à 16h. Gratuit sur réserv. LE SÉMAPHORE, THÉÂTRE D’IRIGNY Centre Culturel Champvillard - Rue de Boutan Irigny - 04 72 30 47 90 LE CIRQUE MISÈRE de Julien Candy, Cie La faux Populaire Le Mort aux Dents MS : Paola Rizza 20 au 22 sept à 20h30, di. à 17h. 15€ - 7,5€ HORS LES MURS - LA RAMPE Échirolles - 04 76 400 505 LA NATÜR C’EST LE BONHÜR, Rosie Volt MS : Michel Dallaire Cour de la Ferme Giroud, 26 sept à 20h + Cour du Café de la Résistance, 27 et 28 sept à 19h30. 11€ - 6€ ESPACE DES ARTS 5 bis, av. Nicéphore Niepce - Chalon/Saône 03 85 42 52 12 À BAS BRUIT, Cie MPTA Conception, MS : Mathurin Bolze 18 au 20 sept à 20h. 23€ - 9€
PRÉSENTATIONS DE SAISON LES CLOCHARDS CÉLESTES 51, rue des Tables Claudiennes - Lyon 1er 04 78 28 34 43 SOIRÉE DE PRÉSENTATION 27 sept 18h30/21h SALLE DES RANCY 249, rue Vendôme - Lyon 3e - 04 78 60 64 01 PRÉSENTATION DE SAISON avec KOSH / RENO BISTAN /NATASHA BEZRICHE etc. 27 sept à 20h30. Gratuit sur réserv. THÉÂTRE DE LA CROIX-ROUSSE Place Joannès Ambre - Lyon 4e - 04 72 07 49 49 PRÉSENTATION DE RENTRÉE 18 et 19 sept à 19h. Sur réserv. ESPACE BAUDELAIRE 83, av. de l’Europe - Rillieux-la-Pape 04 37 85 01 50 PRÉSENTATION DE SAISON 17 sept à 18h30 THÉÂTRE THÉO ARGENCE Place Ferdinand Buisson - St-Priest 04 78 20 02 50 PRÉSENTATION DE SAISON DIANA BARONI TRIO 19/09 + J’AI FAIT UNE BELLE CROISIÈRE 20/09 18 au 20 sept, me. à 16h + CÉCILE BOURNAY, je. ve. à 12h30 et 19h. THÉÂTRE JEAN MARAIS 53, rue Carnot - St-Fons - 04 78 67 68 29 PRÉSENTATION DE SAISON avec La Troupe du Levant 20 sept à 20h30. Gratuit sur réserv. THÉÂTRE DE VIENNE Salle des Fêtes - Place Miremont - Vienne 04 74 85 00 05 PRÉSENTATION DE SAISON - 10 sept à 19h HORS LES MURS THÉÂTRE JEAN VILAR Maison Delaunay à l’Hôtel de Ville Bourgoin-Jallieu - 04 74 28 05 73 Présentation de saison avec LA FANAFRE LA TOUFFE & CIE LOCUS SOLUS 13 SEPT 17h/19h HORS LES MURS LA RAMPE Place Félix Poulat à Grenoble - 04 76 400 505 À VOUS DE JOUER ! Lancement de saison avec TRIO DOC MAD 7 sept 11h/18h
DÔME THEÂTRE 135, place de l’Europe - Albertville 04 79 10 44 80 Lancement de saison avec L’ORDINAIRE GRAND ORCHESTRA & 40BATTEURS 13 sept à 18h30
THÉÂTRE CONTES MARRIONNETTES ESPACE 44 44, rue Burdeau - Lyon 1er - 04 78 39 79 71 SANS NOM ET SANS HISTOIRE, Cie Hippocampe Zébre Conception : Rebecca Zahabi 6 au 8 sept à 20h30, di. à 17h30. 10€ - 8€ LE CINÉMA, Collectif Suzanne et Louise Conception : Élisa Bernard, Théo Douzieh 13 au 15 sept à 20h30, di. à 17h30. 15€ - 8€ LES BONNES de Jean Genet, Cie Champagne et Satin MS : Geneviève Gerboud 17 au 22 sept à 20h30, di. à 17h30. 15€ - 8€ CÉLESTINS, THÉÂTRE DE LYON 4, rue Charles Dullin - Lyon 2e - 04 72 77 4000 CHATTE SUR UN TOIT BRULANT de Tennessee Williams MS : Claudia Stavisky 19 sept au 20 oct à 20h, di. à 16h. 35€ - 9€ AGEND’ARTS 4, rue Belfort - Lyon 4e LE BAISER DE LA VEUVE d’Israël Horovitz, Oxymores et Cie MS : Thierry Mortamas 4 au 6 sept à 20h. 9€ - 4€ BAR 2000 de Stefano Benni, Cie la Belle Étoile 17 au 19 sept à 20h, ma. à 19h. 9€ - 4€, free 17/9 THÉÂTRE DU POINT DU JOUR 7, rue des Aqueducs - Lyon 5e - 04 72 38 7250 THÉÂTRE PERMANENT A partir du 3 sept, ma. au sa. à 20h. 5€ CENTRE CULTUREL CHARLIE CHAPLIN Place de la Nation - Vaulx-en-Velin 04 72 04 81 18/19 LE MOCHE de Marius Von Mayenburg, Les Désaxés Théâtre MS : Lionel Armand 19 sept à 19h30. 13€ - 8€
TRAIN-THÉÂTRE 1, rue Aragon - Portes-lès-Valence - 04 75 57 14 55 OUVERTURE DE SAISON & ROAD-MOVIE INTERCATIF avec FRANÇOIS GAILLARD 27 sept à 20h30. Gratuit su réserv.
LECTURES RENCONTRES CONFÉRENCES ARCHIPEL, CENTRE DE CULTURE URBAINE 21, place des Terreaux - Lyon 1er - 04 78 30 61 04 PIERRE GRAS / « Tony Garnier » 17 sept à 18h BANLIEUES D’EUROPE Entrée 2, rue d'Arménie - Lyon 3e 04 72 60 97 80 Culture Action Europe. Quelle place occupe la culture dans les valeurs défendues par l’Union Européenne ? Vers quel modèle souhaitons-nous tendre ? 30 sept 14h/20h. Sur réserv. INSTITUTION DES CHARTREUX 58, rue Pierre Dupont - Lyon 4e - 04 78 27 02 48 Festival des Écrivains du Monde Entretien avec RICHARD FORD 23 sept à 19h30. 5€ à gratuit THÉÂTRE DE LA CROIX-ROUSSE Place Joannès Ambre - Lyon 4e - 04 72 07 49 49 Festival des Écrivains du Monde AMIN MAALOUF / NADEEM ASLAM : Pays perdu, pays rêvé ? 24 sept à 20h. 5€ à gratuit MAISON DES PASSAGES 44, rue St -Georges - Lyon 5e - 04 78 42 1904 Métamorphoses du monde méditerranéen et pratiques culturelles. Bienvenue dans un monde qui bouge 20 sept à 19h Des voix contre le fascisme ordinaire 27 sept à 19h MUSÉES GADAGNE 1, place du Petit Collège - Lyon 5e 04 37 23 60 46 La naissance d’une conscience patrimoniale : le vieux Lyon, originalités lyonnaises 12 sept à 18h
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agenda La chapelle de l’Hôtel-Dieu de Lyon : la redécouverte d’un joyau caché 18 sept à 18h L’expédition du Mexique et les derniers jours de l’empereur 21 sept à 15h Hommage à Jean Pelletier : géographe, historien de Lyon et urbaniste 25 sept à 18h Les nouveaux aménagements des Rives de Saône : regards croisés 27 sept à 18h30 LA FERME DU VINATIER CH Le Vinatier - 95, bd Pinel - Bron - 04 37 91 51 11 SÉVERINE FONTAINE & CIE IKB / DENIS ERCLET Regard et construction de soi 24 sept à 19h. Gratuit MONASTÈRE ROYAL DU BROU Église & musée - 63 bd du Brou Bourg-en-Bresse - 04 74 22 83 83 Y REVENIR, Dominique A 27 sept à 20h30. 10€ à gratuit
CINÉMA CINÉ-CONCERT FESTIVAL TOURNEZ COURT (2E FESTIVAL DU COURT-MÉTRAGE DE SAINT-ÉTIENNE) Cinéma Le Méliès / Cinéma Le France & Ciel! Les Noctambules à St-Étienne - 06 81 87 11 49 50aine de films courts (fiction, expérimental, drame, animation…) avec projections + débats 26 au 29 sept
DANSE
EXPOSITIONS XIIE BIENNALE DE LYON ENTRE-TEMPS… BRUSQUEMENT, ET ENSUITE 12 sept au 5 jan, ma. au ve. 11h/18h, sa. di. 11h/19h. 12€ - 7€, pass/31€ - 13€ www.biennaledelyon.com 75 artistes invités, 5 lieux La Sucrière Les Docks, 47-49, quai Rambaud, Lyon 2e Musée d'Art Contemporain de Lyon Cité Internationale, 81, quai Charles de Gaulle, Lyon 6e Fondation Bullukian 26, place Bellecour, Lyon 2e Église St-Just, Rue des Farges, Lyon 5e La Chaufferie de l’Antiquaille 6, rue de l’Antiquaille, Lyon 5e JEFF KOONS - FABRICE HYBER - YOKO ONO ROBERT GOBER - ERRÓ - MATTHEW BARNEY ZHANG DING etc. + VEDUTA, Maisons Veduta sur 6 villes (Grigny, Oullins, St-Priest, Vaulx-en-Velin…
+ Résonance, 100 lieux, 200 expos et rendez-vous + Nuit Résonance - 28 nov dès 18h + 6e Congrès interprofessionnel de l’art contemporain. Nécessités de l’Art 27 au 29 nov + Rendez-Vous 13 (Institut d’Art Contemporain) + 3 week-ends thématiques : PERFORMANCE (19/20 oct) / VIDÉOS (30 nov/1er déc) / ROBOTIQUE (déc) BHN#5 [BIENNALE INTERNATIONALE D’ART HORS LES NORMES] 150 artistes, 27 lieux à Lyon, Gleizé, Pérouges et Rillieux 04 37 28 51 27/06 95 17 50 90 Expos, projections, spectacles, conférences, musiques, ateliers etc. 27 sept au 6 oct. Gratuit UNIVERSITÉ LYON II, Campus du Rhône, Quai Claude Bernard - Lyon 7e SÉLECTION BHN 28 sept au 6 oct, tlj 10h/19h, sa. jusqu’à 22h GALERIE LA RAGE, 33, rue Pasteur - Lyon 7e GUY DALLEVET - LOREN - JEAN RIEUX & INVITÉS 28 sept au 6 oct 15h/19h MUSÉE DES MOULAGES, 3, rue Rachais - Lyon 3e TROUBLE PICTURAL - Artistes de la Pommeraie (Belgique) 28 sept au 6 oct, tlj 10h/19h MPT SALLE DES RANCY, 249, rue Vendôme - Lyon 3e ANNE-SOPHIE ATEK 12 sept au 5 oct, lue. au ve. 14h/18 puis 22/9 14h/20h + sa.9h/12h30 L’ŒIL ÉCOUTE, 3, quai Romain Rolland - Lyon 5e MARIETTE - Drapée d’innocence 28 sept au 7 oct 14h/19h LE CŒUR AU VENTRE, 27, rue Tramassac - Lyon 5e JARDIN SECRET (expo collective 17 artistes) 3 oct au 16 déc 14h30/19h 6e CONTINENT, 51, rue St-Michel - Lyon 7e MASQUES ET RECYCLAGES, SINGULARITÉS ET CURIOSITÉS 28 sept au 6 oct, lu. au je. 18h/23h, ve. sa. di. 20h/1h MAIRIE DE GLEIZÉ AVIS DE PAS SAGES (expo collective 15 artistes) 5 au 8 sept, je. au di. 14h/16h MAC DE PÉROUGES, rue du Fort à Pérouges (04 74 46 0492) LAURENT VERNIER 6 sept au 6 oct, ve. sa. di. 14h/19h
AMPHITHÉÂTRE OPÉRA DE LYON Place de la Comédie - Lyon 1er - 04 69 85 5454 GÉRARD TITUS-CARMEL - Abords 2 au 26 oct, ma. au sa. 14h/18h ARCHIPEL, CENTRE DE CULTURE URBAINE 21, place des Terreaux - Lyon 1er - 04 78 30 61 04 ma. au di. 13h/19h. Gratuit BF 15 11, quai de la Pêcherie - Lyon 1er 04 78 28 66 63 Résonance 2013 ÉDITH DEKYNDT - Slow stories 13 sept au 16 nov, me. au sa. 14h/19h CAUE DU RHÔNE 6 bis, quai St-Vincent - Lyon 1er - 04 72 07 44 55 LES ARCHITECTURES SINGULIÈRES DE HENRY JACQUES LE MÊME, ARCHITECTE 10 sept au 30 oct, lu. au ve. 8h30/12h30 13h30/17h, sa. 14h/19h. Gratuit + JEP 2013 - Visites commentées, sa. di. à14h, 16h et 18h GALERIE-ATELIER 28 28, rue Burdeau - Lyon 1er - 04 78 28 07 72 Résonance 2013 JEAN-JACQUES PIGEON Effeuillages et autres histoires végétales 5 sept au 26 oct, me. au sa. 14h30/19h30 GALERIE PHOTOSTAGE 1, rue Camille Jordan - Lyon 1er 9 52 50 96 81 / 06 12 21 80 39 GUILLAUME DUCREUX - Désert rural Jusqu’au 28 sept, ma. au ve. 10h/16h LA SALLE DE BAINS 27, rue Burdeau - Lyon 1er Résonance 2013 BRUNO BOTELLA / HEIRAN LUC 10 sept au 30 nov, me. au sa. 13h/19h LE BLEU DU CIEL 12, rue des Fantasques - Lyon 1er 04 72 07 84 31 Résonance 2013 CHRISTIAN LUTZ - Tropical Gift / ALEXANDRE CHRISTIEANS - Eaux vives, peaux mortes 10 sept au 9 nov, me. au sa. 14h30/19h30 MUSÉE DES BEAUX-ARTS 20, place des Terreaux - Lyon 1er - 04 72 10 17 40 COLLECTIONS PERMANENTES Me. au lu. 10h/18h, ve. 10h30/18h. 7€ - 4€
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LES SUBSISTANCES 8 bis, quai St-Vincent - Lyon 1er - 04 78 39 10 02 LES DANSEURS ONT APPRÉCIÉ LA QUALITÉ DU PARQUET, Cie Les Chiens de Navarre & JC Meurisse 18 au 21 sept à 21h. 8€ OPÉRA NATIONAL DE LYON Place de la Comédie - Lyon 1er - 04 69 85 5454 LIMB’S THEOREM, Ballet de l’Opéra de Lyon Chor : William Forsythe 13 au 19 sept à 20h30. 31€ - 10€
LE CROISEUR 4, rue Croix Barret - Lyon 7e - 04 72 71 42 26 ANGELS, Collectif La Toile 4 au 6 sept à 19h30. 12€ - 4€ CARTE BLANCHE À LA CIE 137ME CRI 10 au 14 sept. 12€ - 4€ LE CHAGRIN DES OGRES 10, 12 et 14 sept à 19h30. 12€ - 4€ DÉSENCHANTÉES 11 et 13 sept à 19h30. 12€ - 4€ ABCENTRE, Being Cie Chor : Charles Pietri 19 et 20 sept à 19h30. 12€ - 4€ EPIDANCE N°1 / SUR TA NUQUE, Cie Au-Delà du Bleu Chor : JC Goimard 26 et 27 sept à 19h30. 12€ - 4€ MAISON DE LA DANSE 8, av. Jean Mermoz - Lyon 8e - 04 72 78 18 00 L.A. DANCE PROJECT / BENJAMIN MILLEPIED Chor : Emanuel Gat, Justin Peck, Benjamin Millepied 17 au 21 sept à 20h30, me. à 19h30. 42€ - 22€ THE ROOTS, Cie Accrorap / CCN de la Rochelle Poitou-Charentes Chor : Kader Attou 24 au 28 sept à 20h30, me. à 19h30. 29€ - 17€
44 / septembre 2013 / N°195 /
agenda MAPRA 9, rue Paul Chenavard - Lyon 1er - 04 78 29 53 13 Résonance 2013 + BHN≠ 5 « 8/8/8 » 8 ARTISTES / 8 LIEUX / 8 DÉPARTEMENTS (MAC de Pérouges, Musée des Civilisations, Le Cube…) RÉMY COURAGE 4 au 24 sept, ma. au sa. 14h30/18h30 + me. je. ve. 10h/12h30 AMÉRICAN FOLK ART « La face cachée de l’Art Américain » 28 sept au 6 oct, ma. au sa. 14h30/18h30 + me. je. ve. 10h/12h30 LE PLATEAU Conseil Régional Rhône-Alpes - 1, esplanade François Mitterrand - Lyon 2e - 04 26 73 40 00 Résonance 2013 LAURENT MULOT - Les fantômes de la liberté 13 sept au 5 jan, lu. au sa. 10h/19h LES ARCHIVES MUNICIPALES DE LYON 18, rue Dugas-Montbel - Lyon 2e 04 78 92 32 50 LYON L’INTERNATIONALE ! Jusqu’au 31 oct, ma. au sa. 13h/18h. LA PRISON DE MONTLUC 1, rue Jeanne-Hachette - Lyon 3e - 04 78 27 15 61 JEAN MOULIN. Portrait : son rôle auprès du Général de Gaulle, son action et sa mémoire Jusqu’au 30 nov, me. au sa.14h/17h30 GALERIE VRAIS RÊVES 6 rue Dumenge - Lyon 4e - 04 78 30 65 42 IRINA IONESCO - Son Monde et la Mode 10 sept au 9 nov, , me. au sa. 15h/19h MUSÉES GADAGNE 1, place du Petit Collège - Lyon 5e - 04 78 42 03 61 MUSÉE D’HISTOIRE DE LYON & MUSÉE DES MARIONNETTES DU MONDE COLLECTIONS PERMANENTES Me. au di. 11h/18h30. 8€ à gratuit Résonance 2013 CARTE BLANCHE À ZAVEN PARÉ Morceaux choisis 12 sept au 4 jan, me. au di. 11h/18h30 + Workshop exceptionnel « Marionnettes Électroniques » 28 sept à 14h LYON LA RIVIÈRE ET LE FLEUVE Jusqu’au 4 jan, me. au di. 11h/18h30. 8€ à gratuit
+ La Couzonnaire, une barque sauvée des eaux Place Jutard, 24/09 à 12h30. 3€ sur réserv. + « Par-dessus, par-dessous les Ponts de Saône » 29/09 à 15h. 3€ sur réserv. NAISSANCE D’UNE CONSCIENCE PATRIMONIALE : LE VIEUX LYON Jusqu’au 22 sept, me. au di. 11h/18h30. 8€ à gratuit LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LYON ET DE GUIGNOL : 100 ANS Jusqu’22 sept, me. au di. 11h/18h30. 8€ à gratuit MUSÉE GALLO-ROMAIN 17, rue Cléberg - Lyon 5e - 04 72 38 49 30 COLLECTIONS PERMANENTES Plus de cinq siècles de découvertes ma. au di. 10h/18h. 4€ - 2,5€ ARCHÉOLOGUES AU TRAVAIL. RECHERCHES À DÉCINES Jusqu’au 6 jan, ma. au di. 10h/18h. 4€ - 2,5€ + Carte Blanche aux archéologues 8 sept à 14h30 + Les grandes heures de l’Archéologie à Lyon 12, 19 et 26 sept à 15h (+2€) L’ORANGERIE Parc de la Tête d’or - Lyon 6e - 06 73 69 0881 DE NATURA RERUM (Expo collective / photos) Jusqu’au 8 sept, je. au di. 14h/18h CENTRE D’HISTOIRE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 14, av. Berthelot - Lyon 7e - 04 78 72 23 11 20 ANS DU CHRD - Collections permanentes : nouveau parcours, nouvelle scénographie Me. au di. 10h/18h. 4€ - 2€ FRENCH WAR PHOTOGRAPHER. CARNET DE ROUTE DE FRANÇOIS BERTHIER Jusqu’au 22 sept, me. au di. 10h/18h. 4€ - 2€ CENTRE HOSPITALIER SAINT-JOSEPH/SAINT-LUC 20, quai Claude bernard - Lyon 7e Résonance 2013 DAVID MALEK - Displays 5 sept au 5 nov, tlj 9h/19h L’ATTRAPE-COULEURS Mairie annexe - 5, place Henri Barbusse Lyon 9e - 04 72 19 73 86 Résonance 2013 NIKOLAS FOURÉ - Passer 15 sept au 28 oct, me. ve. 13h/18h, sa. di. 14h/18h
INSTITUT D’ART CONTEMPORAIN 11, rue Docteur Dolard - Villeurbanne 04 78 03 47 00 RENDEZ-VOUS 2013. Plateforme internationale dédiée à la jeune création NIKITA KADAN - KARIM KAL - DAN FINSEL NICOLAS MOMEIN - MATHILDE DU SORDET etc. 10 sept au 10 nov, me. au di. 13h/19h, je. 20h. 4€ - 2,5€ URDLA CENTRE INTERNATIONAL ESTAMPE & LIVRE 207, rue Francis-de-Pressensé - Villeurbanne 04 72 65 33 34 MYRIAM MECHITA 6 sept au 15 nov, ma. au ve. 10h/18h, sa. 14h/18h LE RIZE 23/25, rue Valentin-Haüy - Villeurbanne 04 37 57 17 17 GILLES ROCHIER - Je suis au Rize. Chronique d’une résidence. Jusqu’au 15 sept, ma. au sa. 12h/19h, je. 17h/21h . Gratuit + Gratte-Ciel, l’exploration utopique 28/9 à 15h,. Sur réserv. LA FERME DU VINATIER CH Le Vinatier - 95, bd Pinel - Bron 04 37 91 51 11 DE L’ASILE DE BRON AU CENTRE HOSPITALIER LE VINATIER. PORTRAITS D’UN HÔPITAL AU FIL DU TEMPS. [Cartes postales, dessins, maquettes, photographies etc.] 12 sept au 19 déc, ma. au ve. 14h/17h + Extérieur sur grilles du T2 (tlj, 24/24) MICHEL CAVALCA - GILLES AGUILAR CLAIRE GILLET - Karavel en photos 17 sept au 18 oct, ma. au ve. 14h/17h L’ÉPICERIE MODERNE Place René Lescot - Feyzin - 04 72 89 98 70 Résonance 2013 OLIVIER CHABANIS - Cher Wood 25 sept au 6 nov, ma. au ve. 10h/12h - 14h/17h + soirs de concerts CENTRE D’ART PLASTIQUE Espace Léon Blum - Rue de la Rochette - St-Fons 04 72 09 20 27 ANNA et BERNHARD BLUME Images du Roman photo de toute une vie 7 sept au 31 oct
FORT DU BRUISSIN Centre d’Art Contemporain - Ch. du Château d’Eau Francheville - 04 72 13 71 00 VERS UNE HYPOTHÈSE. Elena Bajo - Jesùs Alberto Benitez Louise Hervé & Chloé Maillet - Fleur Noguerra Niok Oberthaler - Guillaume Robert Paola Yacoub 14 sept au 23 fév, ve. sa. di. 14h/18h. Gratuit + Performance Elena Bajo « Plan for a Composition in Three Mouvements » 7 sept à 19h MAISON DU RHÔNE 1, pl. de la Liberté - Givors - 04 78 73 70 37 IDÉES BARGES Jusqu’en juil 14, me. sa. di. 14h/18h. 5€ à gratuit -16 ans DEMEURE DU CHAOS / ABODE OF CHAOS 17, rue de la République - Domaine de la Source St-Romain-au-Mont-d'Or TRANS-MUTATION avec RODOLPHE BESSEY BULLIT BALLABENI - SCARFOS … Jusqu’au 13 oct, sa. di. 14h30/18h30 MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE Route Départementale 502 - St-Romain-en-Gal 04 74 53 74 01 COLLECTIONS PERMANENTES Ma. au di. 10h/18h. 4€ - 2,5€, je. free MUSÉE PAUL DINI / ESPACE CORNIL Place Faubert - Villefranche/Saône 04 74 68 33 70 POINT DE REPÈRE : Jean-Philippe Aubanel Arièle Bonzon - Philippe Favier Jacqueline Salmon etc…] Jusqu’au 15 sept, me. au ve. 10h/12h30 13h30/18h, sa. di. 14h30/18h. 5€ - 3€ MAISON D’IZIEU, MÉMORIAL DES ENFANTS JUIFS EXTERMINÉS 70, rte de Lambraz - Izieu (01) - 04 79 87 21 05. MÉMORIAL DES ENFANTS JUIFS EXTERMINÉS Photos, dessins, lettres, extraits films Lu. au ve. de 9h à 17h, sa. di. 10h à 18h. 5€ - 3€ MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE LA BRESSE-DOMAINE DES PLANONS 987, chemin des Seiglières - St-Cyr-sur-Menthon (01) 03 85 36 31 22 HENRY GROSJEAN (1864*1948). De Paris à la Bresse Jusqu’au 15 nov, me. au lu. 10h/18h. 4€ - 3€, gratuit 1er di. du mois
MONASTÈRE ROYAL DU BROU Église & musée - 63, bd du Brou - Bourg-enBresse - 04 74 22 83 83 COLLECTIONS PERMANENTES (peintures, sculptures, mobilier, etc.) Tlj 9h/12h30-14h/18h + Visite Thématique « L’Architecture et le bâti » 28 sept à 10h30 + Visite Thématique « la Vie des Moines » 21 sept à 10h30 LUMIÈRES SUR LE XVIIIe SIÈCLE 0(Beaux-arts et arts décoratifs) Jusqu’au 15 sept tlj 9h/12h30-14h/18h. 6€ à gratuit ESPACE D’ART FRANÇOIS-AUGUSTE DUCROS Place du Jeu de Ballon - Grignan 06 80 53 40 58 LE CABINET EN CROISSANCE, UNE COLLECTION ÉVOLUTIVE D’ANN VERONICA JANSSENS Jusqu’au 15 sept, me. au di. 14h/19h MUSÉE DES CIVILISATIONS Place Madeleine Rousseau - St-Just St-Rambert 04 77 52 0311 « 8/8/8 » : FLORENT ESPANA 12 sept au 31 déc, me. au lu. 14h/18h CITÉ DU DESIGN 3, rue Javelin Pagnon - St-Étienne 04 77 49 74 70 HISTOIRES DES FORMES DE DEMAIN [Collection de Design du Musée d’Art Moderne ) Jusqu’au 16 mars 2014, ma. au di. 11h/18h. 5.6€ - 2€ MUSÉE D’ART MODERNE Rue Fernand Léger (La Terrasse) St-Priest-en-Jarez - 04 77 79 52 52 TONY CRAGG 14 sept au 5 jan14, me. à lu. 10h/18h. 5€ - 4€ ENRICO CASTELLANI & GÜNTHER UECKER 14 sept au 15 déc, me. à lu. 10h/18h. 5€ - 4€ LAURA LAMIEL [Prix AICA France] 14 sept au 3 nov, me. à lu. 10h/18h. 5€ - 4€ ECHO(S))) RÉSONANCE 2013 14 sept au 29 déc, me. à lu. 10h/18h. 5€ - 4€ + Église Le Corbusier à Firminy + Novaciéries St Chamond
LIEUX DE CONCERTS 6e Continent - 51, rue St-Michel - Lyon 7e - 04 37 28 98 71 Abattoirs - Route de L’Isle d’Abeau - Bourgoin - 04 74 19 14 20 Acte 2 Théâtre - 32, quai Arloing - Lyon 9e - 04 78 83 21 71 Agend’Arts - 4, rue Belfort Lyon 4e Allégro - Place de la République - Miribel - 04 78 55 80 20 Antre-Autre Caf - 11, rue Terme - Lyon 1er - 04 72 07 89 96 Aqueduc : chemin de la Liasse - Dardilly - 04 78 35 98 03 À Thou Bout d'Chant - 2, rue de Thou - Lyon 1er - 04 72 98 28 22 Amphithéâtre Astrée - 6,av. Gaston Berger - Villeurbanne - 04 72 43 19 11 Auberge La Buissonnière - Courzieu - 04 74 70 87 48 Auditorium de Lyon - 149, rue Garibaldi - Lyon 3e - 04 78 95 95 95 Bar L’Absynthe - 22, rue de Flesselles - Lyon 1er - 06 76 72 14 26 Bastringue - 14, rue Laurencin - Lyon 2e Bistro Fait Sa Brocante - 3, rue Dumenge - Lyon 4e - 04 72 07 93 47 Blogg - 14, rue Crépet - Lyon 7e - 04 72 70 85 92 Boulangerie du Prado - 69, rue Sébastien Gryphe - Lyon 7e - 06 21 21 41 33 Boulevardier - 5, rue de la Fromagerie - Lyon 1er - 04 78 28 48 22 Bourse du Travail - Place Guichard - Lyon 3e Briscope - Parc de l’Hôtel de Ville - Brignais - 04 78 05 31 13 C.C.O. - 39, rue Courteline - Villeurbanne - 04 78 93 41 44 Café du Bout du Monde Brotteaux - 120, rue Bugeaud - Lyon 6e - 04 72 74 44 82 Carré 30 - 12, rue Pizay - Lyon 1er - 04 78 39 74 61 Casa Musicale - 1, ch. de Fontenay - Lyon St-Rambert - Vergoin - 06 14 02 81 40 Cave à Musique - 119, rue Boulay - Mâcon - 03 85 21 96 69 Caveau du Chien à 3 Pattes - Croix-Rouge - Belleville - 04 74 66 14 61 Centre Charlie Chaplin - Place de la Nation - Vaulx-en-Velin - 04 72 04 81 18 Centre Culturel Aragon - 88, crs de Verdun - Oyonnax - 04 74 81 96 80 Centre Culturel Théo Argence - Pl. Ferdinand Buisson - Saint-Priest - 04 78 20 02 50 Chapelle de la Trinité - 31, rue de la Bourse - Lyon 1er - 04 78 38 09 09 Château Rouge - 1, route de Bonneville - Annemasse - 04 50 43 24 25 Citron - 20, rue St-Georges - Lyon 5e - 04 78 37 63 97 Clacson - 10, rue Orsel - Oullins - 04 72 39 74 93 Clef de Voûte - 1, place Chardonnet - Lyon 1er - 04 78 28 51 95 Comédie de Valence - Place Charles-Huguenel - 26 000 Valence - Tél 04 75 78 41 71 Cocotte Minute - 4, rue Belfort - Lyon 4e - 04 72 00 96 412 Crescent Jazz Club - 83, rue Rambuteau - Mâcon - 03.85.39.08.45 De l’Autre Côté du Pont - 25, cours Gambetta - Lyon 7e - 04 78 95 14 93 DV1 - 6, rue Violi - Lyon 1er - 06 61 64 43 69 Épicerie Moderne - Ctre Léonard de Vinci - pl. R. Lescot - Feyzin - 04 72 89 98 70 Espace Albert Camus - 1, rue M. Bastié - Bron - 04 72 14 63 40 Espace Baudelaire - 83, av. de l’Europe - Rillieux-la-Pape - 04 37 85 01 50 Espace Double Mixte - La Doua - 43, bld du 11 Nov. 1918 - Villeurbanne - 04 72 44 60 19 Espace Jean Carmet - Bld du Pilat - Mornant - 04 78 44 03 12 Espace Culturel Saint-Genis-Laval - 8, rue des Écoles - St-Genis-Laval - 04 78 86 82 28 Espace des Arts - 5 bis, av. Nicéphore Niepce - Châlon-sur-Saône - 03 85 42 52 12 Espace St-Germain - 30, av. Général Leclerc - Vienne Espace Tonkin - 1, av. Salvador Allende - Villeurbanne - 04 78 93 11 38
46 / Septembre 2013 / N°195 /
Étoile Royale - 17, rue Royale - Lyon 1er - 04 78 39 95 66 Fée Verte - 4, rue Pizay - Lyon 1er - 04 78 28 32 35 Fnac Bellecour - 85, rue de la République - Lyon 2e - 04 72 40 49 49 Fnac Part-Dieu - 17, rue du Docteur Bouchut - Lyon 3e - 04 78 71 87 00 Grrrnd Zero Gerland - 40, rue Pré-Gaudry - Lyon 7e Hall C - Plaine Achille - St-étienne - 04 77 48 76 16 Halle Tony Garnier - 20, place Antonin Perrin - Lyon 7e - 04 72 76 85 85 Hot Club de Lyon - 26, rue Lanterne - Lyon 1er - 04 78 39 54 74 Îlo Café d’Expression - RN 89 - Rte de Lyon - St-Genis l’Argentière - 04 74 72 26 12 Jazz Du Bout du Monde - 3, rue d’Austerlitz - Lyon 4e - 04 72 98 39 08 Jonkafé - 21, rue Pasteur - Lyon 7e - 04 72 76 99 53 Johnny’s Kitchen - 48, rue St-Georges - Lyon 5e - 04 78 37 94 13 Karavan Théâtre - 60, rue de la République - Chassieu - 04 78 90 88 21 Kraspek Myzik - 20, montée St-Sébastien - Lyon 1er - 04 69 60 49 29 K-Barré - 34, rue Raulin - Lyon 7e - 04 72 71 44 40 Kotopo - 14, rue René Leynaud - Lyon 1er - 04 72 07 75 49 Laboratoire - 25, petite rue de la Cocarde- Vienne L’Apéro Rock - 31, rue Ste-Geneviève - Lyon 6e - 06 63 95 09 94 L’Atmosphère - 9, montée des Carmélites - Lyon 1er - 04 78 28 68 76 L’Atrium - 3, av. des Cosmos - Tassin-la-Demi-Lune - 04 78 34 70 07 L’Atribut - 122, rue Marietton - Lyon 9e - 04 72 29 10 66 LaPéniche - 52, quai St-Cosme - Chalon/Saône - 03 85 94 05 78 Le 13 Espace d’Interventions - 13, rue Leynaud - Lyon 1er - 06 03 94 23 14 Le Fil - 20/22, bld Thiers - St-Étienne - 04 77 34 46 40 Le Galet, Espace culturel - rue du Collège - Reyrieux - 04 74 08 92 81 Le Rize - 23/25, rue Valentin-Haüy - Villeurbanne - 04 37 57 17 17 Le Sou - 19, rue Romain Rolland - La Talaudière - 04 77 53 03 37 Les Trois Gaules - 10, rue Burdeau - Lyon 1er - 04 72 87 08 25 Les Valseuses - 1, rue Chappet - Lyon 1er L'Impromptu Kafé - 7 place Colbert - Lyon 1er - 06 61 18 67 24 / 06 17 52 45 75 Luminier - 50, rue de la République - Chassieu - 04 78 90 88 21 Lyon’s Hall - 21, rue Joannes Carret - Lyon 9e - 06 61 43 45 35 Mâcon Scène Nationale - 1511, av. Ch. de Gaulle - Mâcon - 03 85 22 82 99 Maison de la Rencontre - 21, av. Aynard - Écully - 04 78 33 64 33 Maison du Peuple - 4, place Jean Jaurès - Pierre-Bénite - 04 78 86 62 90 Marché Gare - 34, rue Casimir Périer - Lyon 2e - 04 78 38 49 69 Marquise - Quai Augagneur - Lyon 3e - 04 72 61 92 92 Médiathèque de Vaise - Place Valmy - Lyon 9e - 04 72 85 66 20 Mjc Aragon - Place Gaillard Romanet - Bron - 04 78 26 87 25 MJC Le Cadran - 15, chemin de Feyzin - Vénissieux - 04 72 50 00 69 Mjc de Chazelles - rue Joanny-Désage - Chazelles/Lyon - 04 77 54 29 21 Mjc Jean Cocteau - 23, rue du 8 Mai - St-Priest - 04 78 20 07 89 Mjc Ô Totem - 11, av. G. Leclerc - Rillieux - 04 78 88 94 88 Mjc de Ste Foy-lès-Lyon - 112, av. Foch - Ste-Foy-lès-Lyon 04 78 59 66 71 Mjc de Tassin - 16, av. de Lauterbourg - Tassin - 04 78 34 28 78 Moulin de Brainans - Poligny - 03 84 37 50 40 Nakamal - 36, av. Joannès Masset / Angle rue L. Loucheur - Lyon 9e - 04 78 47 20 16
Nec - St Priest-en-Jarez - 04 77 74 41 81 Ninkasi / Kafé / Kao - 267, rue Marcel Mérieux - Lyon 7e- 04 72 76 89 00 Nouveau Théâtre Beaulieu - 28, bld de la Palle - St-Étienne - 04 77 46 31 66 Opéra National de Lyon - 1, place de la Comédie - Lyon 1er 04 72 00 45 45 Palais des spectacles - Bld Jules Janin - St-Étienne - 04 77 49 47 81 Péniche Loupika - 47, Quai Rambaud - Lyon 2e - 04 72 41 75 24 Périscope - 13, rue Delandine - Lyon 2e - 04 78 42 63 59 Plateforme - Face au 4, quai Augagneur - Lyon 3e - 04 37 40 13 93 Polaris - Av. de Corbetta - Corbas - 04 72 51 45 55 Pub des Capucins - 5, place des Capucins Lyon 1er - 06 76 37 63 67 Radiant-Bellevue - 1 rue Jean Moulin - Caluire - 04 72 10 22 19 Rail Théâtre - 69, rue Gorge de Loup - Lyon 9e Salle 3000 - Cité Internationale - 50, quai Charles de Gaulle - Lyon 6e Salle Aristide Briand - Jardin des Plantes - Av. Antoine Pinay - St-Chamond - 04 77 31 04 41 Salle Genton - 21, rue Genton - Lyon 8e - 04 37 90 55 93 Salle Gérard Philipe - 46, crs de la République - Villeurbanne - 04 78 85 79 97 Salle des Iris - montée des Roches - Francheville - 04 78 59 66 66 Salle Jean Carmet - Mornant - 04 78 44 05 17 Salle Jeanne d'Arc - 16, rue Jean-Claude Tissot - St-Étienne - 04 77 25 01 13 Salle Léo Ferré/MJC Vieux Lyon - 5, place St-Jean - Lyon 5e - 04 78 42 48 71 Salle Molière - 18-20, quai de Bondy - Lyon 5e Salle Rameau - 29, rue de la Martinière - Lyon 1er Salle des Rancy - 249, rue Vendôme - Lyon 3e - 04 78 60 64 01 Salle Varèse - CNSMD - 3, quai Chauveau - Lyon 9e - 04 72 19 26 59 Sémaphore - Chemin de Boutan - Irigny - 04 72 30 47 90 Sirius - face 21, quai Augagneur - Lyon 3e - 04 78 71 78 71 Sonic - Péniche Mascaret, face au 4, quai des Étroits - Lyon 5e - 04 78 38 27 40 Soucoupe - 4, rue Mourguet - Lyon 5e - 04 78 38 31 25 Studio Club - 29, cours d’Herbouville - Lyon 4e - 04 72 10 15 35 Subsitances - 8, quai St-Vincent - Lyon 1er - 04 78 39 10 02 Tannerie - 123, place de la Vinaigrerie - Bourg-en-Bresse 04 74 21 04 55 Théâtre Antique Vienne - rue Pipet - Vienne - 0892 702 007 Théâtre Astrée - Campus de la Doua - 6, av. G. Berger Villeurbanne - 04 72 44 79 45 / 04 72 43 19 11 Théâtre de Givors - 2, rue Puits Ollier - Givors - 04 72 24 25 50 Théâtre des Pénitents - Place des Pénitents - Montbrison - 04 77 96 39 16 Théâtre de Vénissieux - 8, bld. Laurent-Gérin - Vénissieux - 04 72 90 86 68 Théâtre de Villefranche - Pl. de la Sous-Préfecture Villefranche - 04 74 68 02 89 Théâtre du Vellein - Av. du Driève - Villefontaine - 04 74 80 71 85 Théâtre Jean Marais - 53, rue Carnot - Saint-Fons 04 78 67 68 29 Théâtre Jean-Vilar - 12, rue de la République - Bourgoin-Jallieu - 04 74 28 05 73 Toboggan - 14, avenue Jean Macé - Décines - 04 72 93 30 00 Toï Toï le Zinc - 17/19, rue Marcel Dutartre - Villeurbanne - 04 37 48 90 15/06 87 15 52 82 Train Théâtre - 1, rue Aragon - Portes-lès-Valence - 04 75 57 14 55 Transbordeur - 3, bld Stalingrad - Villeurbanne - 04 72 43 09 99 Trokson - 110, montée de la Grande Côte - Lyon 1er - 04 78 28 52 43 Zenith - St-Étienne - Rue Scheurer Kestner - St-Étienne