NAGE, VÉLO ET COURSE À PIED
Août 2016
10-21-42KM
TRIATHLON
L'ascension fulgurante de Séverine Bouchez
Tête-à-tête avec Xavier Grenier Talavera
L’affûtage pré-compétition
10-21-42
KM
Sommaire ÉDITION AOÛT 2016
PNI
Productions Nouvelle Image 10-21-42km est une marque déposée de PNI
Rédacteur en chef Steve Lynch Éditeur Steve Lynch
Note de l’éditeur
P.05
P’tites vites
70.3 IMMT 2016:Le combat avec Mme PIC
L'ascension fulgurante de Séverine Bouchez
Courriel 102142km@pnimultimedia.ca
Le Québec bien représenté à Rio
Textes Caroline St-Pierre Charles Couturier Amélie Roy-Fleming Bart Rolet Jérôme Bresson Antoine Jolicoeur Desroches Mariane Lajoie Dr.François Lalonde
P.23
Tête-à-tête avec Xavier Grenier Talavera P.26
Adresse web www.pnimultimedia.ca
Publicité 102142km@pnimultimedia.ca
P.10
P.32 P.37
Un triathlon pour démystifier le tabou de la maladie mentale P.40 SCIENCE, MÉDECINE ET TRIATHLON DE LONGUE DISTANCE P.42
Correction de textes Paul Perreault Photos Steve Lynch Anne-Marie Gareau Antoine Jolicoeur Desroches Mariane Lajoie
Copyright 2016
photo:Lake Placid/Marc-André Perron
La une: Séverine Bouchez
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Sommaire
Tempo d’entraînement
P.47
L’art d’embarquer et de débarquer du vélo en triathlon P.54
L’affûtage pré-compétition
P.58
Velo: Entraînement en solo ou en groupe pour le triathlon ?
Des smoothies pour tous les goûts
P.64
P.71
Crédit photo:Steve Lynch/Magog
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Note de l’Êditeur  
DÊjà la saison de triathlon est presque terminÊe, il reste quelques grandes compÊtitions pour le mois d’aoÝt et septembre, dont l’Ironman du Mont-Tremblant. Nos coachs vous donneront quelques astuces pour bien rÊussir ce triathlon. Sylvie Fortin nous parle de sa petite voix intÊrieure qui la pousse à performer, allez-vous vous reconnaitre dans son texte?
Joignez-vous Ă la conversation. www.facebook.com/ 10.21.42km
Mariane Lajoie et Antoine Jolicoeur Desroches nous prÊsentent deux jeunes triathlètes quÊbÊcois. Du côtÊ de nos coachs, JÊrôme Bresson nous parle de l’affÝtage prÊcompÊtition, Bart Rolet nous explique la diffÊrence entre s’entraÎner en solo ou en Êquipe. Charles Couturier pour sa part nous donne le bon tempo pour la natation. De plus, Caroline StPierre nous dÊmontre comment bien embarquer et dÊbarquer de notre vÊlo.
Retrouvez-nous sur Twitter. @102142km
Une autre ĂŠdition bien remplie. Alors je vous souhaite une bonne lecture. Abonnez-nous Ă la chaĂŽne de 10-21-42km. 10-21-42km
Bonne lecture ! Steve Lynch Éditeur
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Photo:Guy Bresson
Vous avez des courriels! Si vous avez des commentaires, des suggestions ou des questions: n’hÊsitez pas à nous Êcrire à :
102142@pnimultimedia.ca
Notre équipe JOURNALISTE
NUTRITIONNISTE
Mariane Lajoie
Amélie Roy-Fleming
Journaliste diplômée de l’UQAM
Dt.P., EAD Diététiste-nutritionniste, Éducatrice agréée en diabète
NOS CHRONIQUEURS
Antoine Jolicoeur Desroches
Caroline St-Pierre
Triathlète québécois âgé de 21 ans, Antoine est aussi étudiant à l’Université McGill en Science des Aliments et de la Nutrition. Il a deux passions: le triathlon et la nutrition. Il aime aussi beaucoup cuisiner et bien sûr, manger! Il adore particulièrement le café et le chocolat noir.
1ière québécoise au Ironman Mont-Tremblant en 2015.
http://leblogdutriathlete.com/portrait/
NOS ENTRAÎNEURS
Jérôme Bresson Un des meilleurs triathlètes longue distance au Québec, ingénieur de formation, il n’a pas hésité à reprendre ses études en Kinésiologie pour faire de sa passion, son métier. Il est l’entraîneur Chef du club Triomax Junior de Drummondville et du club Vo2Max de St-Hyacinthe. Il entraîne également en privé de nombreux athlètes sous la bannière du Club Attitude, son entreprise. Son objectif est d’optimiser l’entraînement afin que celui-ci soit le plus efficace possible pour l’athlète. http://club-attitude.com/le-club/
Bart Rolet
Fondateur de BartCoaching et de La SwimSquad Entraîneur certifié Triathlon Canada Multiple IronMan et plusieurs participations aux championnats du monde à Hawaii. (PB en 9h30)
Charles Couturier Entraîneur en triathlon Triathlon Université de Montréal Journée Entière en Natation Entraîneur personnel
François Lalonde, PhD, DO François Lalonde, aussi connu sous le nom de Dr Tri, est stagiaire postdoctoral en sciences de l’activité physique. Il possède un doctorat en physiologie de l’exercice, une formation en ostéopathie et kinésiologie. François a également été nommé entraîneur de l’année en 2015 au gala de triathlon Québec. Il est aussi entraîneur-chef et fondateur du club de triathlon Trifort
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TRIBU TRIATHLON 

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Photo:Steve Lynch
10-21-42km /DÉC/JAN 2016
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Les p’tites vites
Retour sur le championnat Canadien d’Ottawa La prochaine génération canadienne de vedettes olympiques se disputait les titres de champion canadien et championne canadienne juniors. L’épreuve consistait à compléter 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo et cinq kilomètres de course à pied. Le Québécois Charles Paquet a clairement démontré qu’il était le meilleur triathlète junior au Canada après avoir remporté l’épreuve masculine avec un temps de 53 minutes 51,5 secondes.
photo:Triathlon Québec
Pour plus d’infos: Triathlon Canada
Du côté des Groupes d’âge
Un impressionnant contingent d’athlètes avait le voyage jusqu’à Ottawa pour se mériter une sélection pour les Championnats du Monde 2017. Les faits saillants ont été la victoire d’Annie-Claude Gaudet et la 2e position toutes catégories confondues de Robin Tétreault sur la distance olympique. Mathieu Paquet a quant à lui terminé 2e sur la distance sprint. Pour plus d’infos:Triathlon Québec
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Les p’tites vites
Jeux du Québec enflammés en triathlon
Les Jeux du Québec en triathlon ont eu lieu du 18 au 21 juillet. 99 jeunes ont participé à trois épreuves sur une période de trois jours. Après avoir testé le parcours lundi, les athlètes étaient prêts à nager dans le bassin olympique, à parcourir le circuit Gilles-Villeneuve et à courir autour du bassin. Bravo à tous les athlètes pour leurs performances, ainsi que leurs entraîneurs et accompagnateurs qui les ont soutenus dans cette aventure . Pour plus d’informations: Triathlon Québec
PARTICIPEZ À L’ÉVOLUTION ! 11 102142km.pnimultimedia.ca FAITES BOUGER NOS JEUNES, FAITES UN DON : WWW.TRIATHLONQUEBEC.ORG
Les p’tites vites
photo: ITU Media
La toute première formation canadienne de paratriathlon est mise en nomination pour Rio 2016 Quatre triathlètes canadiens médaillés internationaux ne sont pas uniquement prêts à écrire une page d’histoire, mais ils sont déterminés à monter sur le podium quand le sport fera ses débuts paralympiques aux Jeux paralympiques de Rio 2016. Le Comité paralympique canadien et Triathlon Canada ont annoncé, aujourd’hui, un groupe expérimenté composé d’un homme et de trois femmes qui seront les tout premiers Canadiens de l’histoire à s’aligner sur la ligne de départ en paratriathlon à des Jeux paralympiques les 10 et 11 septembre 2016. Le sensationnel adolescent installé à Calgary Stefan Daniel participera dans la catégorie masculine PT4; Chantal Givens, de Winnipeg, nagera, fera du vélo et courra dans la catégorie féminine PT4; tandis que Christine Robbins et sa guide, Sasha Boulton, d’Ottawa, viseront une médaille dans la catégorie féminine PT5 pour les athlètes ayant de la déficience visuelle. La triathlète olympienne Carolyn Murray (St. Albert, Alb.) dirigera l’équipe en tant qu’entraîneur-chef. Plus d’infos:Triathlon Canada 12
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Les p’tites vites La discipline d’aquavélo sera disputée en Championnat du monde ITU lors du Championnat du monde multisport ITU!
Pour la toute première fois, la discipline d’aquavélo sera disputée en Championnat du monde ITU lors du Championnat du monde multisport ITU qui aura lieu à Penticton en août 2017. L’ajout au festival sportif de l’aquavélo, une épreuve qui combine la nage longue distance et le vélo, offre l’occasion aux athlètes des groupes d’âge de remporter un autre titre mondial lors de l’événement de Championnat du monde disputé dans la magnifique ville de Penticton du 18 au 27 août 2017. Si vous aimeriez représenter le Canada à la discipline d’aquavélo, veuillez suivre le lien suivant. Source:Triathlon Canada
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Ne manquez pas nos vidéos sur la coupe du Québec. Un hebdomadaire que vous pourrez suivre cet été.
▶ Cliquer pour voir la vidéo
En collaboration avec 14 Triathlon Québec
ZONE COMPÉTITION Coupe du Québec: Triathlon olympique à Gatineau (Excluant les membres des Forces Armées canadiennes)
Samedi 09 juillet avait lieu la 25e édition du triathlon de Gatineau. En cette journée pluvieuse, près de 1150 athlètes ont pris le départ d’une des différentes épreuves. C’était aussi en cette journée que se déroulait la troisième étape de la coupe du Québec en triathlon olympique et en duathlon sprint. Chez les hommes, une course serrée s’annonçait pour le podium de la Coupe du Québec olympique. Jérémie Toutant est sorti premier de la section natation, suivi 30 secondes plus tard par Simon B. Lalonde. Un regroupement de plusieurs nageurs suivaient 1 minute derrière le meneur. Lalonde a pris les devants de la course avec un vélo très rapide, soit 4 minutes plus rapide que ses concurrents. Mathieu Lebel a repris 1 minute sur Toutant, mais ce dernier a tout de même réussi a garder la deuxième position. Lors de la course à pied, Lalonde a augmenté son écart et a terminé sa course en 2:00:15. Jérémie Toutant (2:04:13) a réussi a terminé deuxième malgré qu’il était suivi de près par Mathieu Lebel qui a terminé 15 secondes plus tard (2:04:27). Chez les femmes, Annie-Claude Gaudet est sortie première de la natation, suivie de peu par Myriam Michaud, Stéphanie Roy et Pamela-Ann Bachelder St-Pierre. Gaudet a réussi à garder son avance durant toute la section vélo. Bachelder St-Pierre a récupéré son retard pour sortir deuxième de la zone de transition devant Michaud. Malheureusement, Roy a dû abandonné la course après la section vélo. Finalement, Gaudet a raflé la compétition en terminant sa course en 2:10:08 près de 5 minutes devant Bachelder St-Pierre (2:14:52). Myriam Michaud a complété le podium avec un temps de 2:18:48. 15
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SOURCE: Triathlon Québec
ZONE COMPÉTITION 2250 athlètes parcourent les routes montagneuses du TriMemphré
Samedi et dimanche dernier se déroulait la 21e édition du triathlon de Magog. Championnat provincial – Triathlon demi-longue distance Près de 150 hommes et 50 femmes ont pris le premier départ du week-end. Un défi pour tous, réussir à faire 1.9km de natation, 90km de vélo et 21km de course à pied. Chez les hommes, c’est David Lacombe qui a réussi à terminer ce défi le premier avec un temps de 4:15:54. Soit seulement 4 secondes devant son adversaire de taille Victor Larocque. C’est grâce à un rythme de 3m54 le kilomètre que Lacombe a réussi à rattraper Larocque (3:57 le kilomètre) à la partie course à pied. Chris Busset complète le podium et termine la demilongue distance en 4:16:31.
Chez les femmes, Annie Gervais rafle la compétition et termine avec près de 20 minutes devant ces premiers rivaux. Elle termine son triathlon en 4:39:10 et obtient la neuvième position au classement général. Marie-France Roy et Virgine Dufresne complètent le podium avec un temps respectif de 4:51:31 et 4:58:25. Source:Triathlon Québec 16
 
Voici Richard Varga. Alias The Fish Il a dominÊ la natation sur le circuit de l’ITU plus que tout autre triathlète. Richard n’a pas besoin d’une veste de flottaison, mais on peut dire qu’il en a une intÊgrÊe dans sa combinaison grâce au Aerious 2. Utilisant le même type de matÊriel qu’une veste de flottaison, le panneau de NBR sur les cuisses du Aerious 2 fournit 22% plus de flottaison que tout autre nÊoprene sur le marchÊ, incluant le Aero-dome.
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ZONE COMPÉTITION Coupe du Québec et championnat provincial – Duathlon olympique à Magog
Une soixantaine d’athlètes ont pris le départ de la 4e étape de la coupe du Québec. Le parcours du TriMemphré reconnu pour sa difficulté a su montrer les forces et les faiblesses des duathlètes présents. Alexandre Lavigne a su relever le défi avec brio en terminant son duathlon en 2:06:25 soit plus de onze minutes devant Mathieu Paquet (2:18:46) et David Savard (2:22:17). Il assure ainsi la première position du classement de la Coupe du Québec en duathlon en ayant terminé premier à Drummondville et Victoriaville. Il remporte donc haut la main la Coupe avec le maximum de point (3000). Chez les femmes, c’est Josianne Daigneault qui termine première en 2:37:13 devant Sonia Ayotte (2:45:13) et Sopie Roy (2:49:34). Source:Triathlon Québec
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ZONE COMPÉTITION
Coupe du Québec – Triathlon sprint de Magog
Magog était la 4e étape de la coupe du Québec en triathlon. Les athlètes avaient alors la possibilité d’amasser jusqu’à 1000 points pour obtenir le meilleur classement possible. C’est grâce à une très bonne natation et à un bon rythme de course à pied que Maximilien Moreau remporte la coupe du Québec à Magog en 1:05:07. Robin Tétreault et Mathieu Gauthier ont monté sur la deuxième et troisième marche du podium avec un temps respectif de 1:06:01 et 1:06:19. Une course tout aussi intense c’est dérouler chez les femmes et c’est finalement Annie-Clause Gaudet, gagnante de la troisième étape de la coupe du Québec à Gatineau, qui comble les attentes en terminant première avec un temps de 1:10:03. Elle s’ajoute 1000 points au classement de la coupe du Québec. Elle devra toutefois absolument faire une 3e course de la coupe du Québec afin d’être éligible au classement cumulatif. Christine Crowe et Stéphanie Antoniades complètent le top 3 et complètent aussi leur troisième événement dans la série Coupe du Québec en triathlon. Source: Triathlon Québec
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Ma compétition d’Ironman Lake Placid. L’histoire de Pierre Jr Heynemand Dimanche 24 juillet 2016. J'ai participé à mon 37e Ironman ce week-end, mon 6e à Lake Placid, un de mes préférés! J'avais investi beaucoup de temps dans la préparation de l'épreuve de Lake Placid. Il s'agissait de mon premier Ironman depuis mon accident et j'ai développé une certaine crainte dans les descentes très rapides. Pour tenter de palier à la situation, j'ai passé plusieurs séjours dans la région pour bien reconnaître le parcours vélo. J'étais, malgré tout, un peu inquiet. J'ai pris la route vers Lake Placid avec de beaux résultats estivaux. J'étais en compétition presque tous les weekend-end depuis le triathlon de Joliette qui se tenait en début juin, je me sentais un peu fatigué, mais prêt. Je m'étais fixé comme objectif trois temps que j'appelle mes médailles d'or, d'argent et de bronze. Depuis de nombreuses années, j'utilise ce système de médailles personnelles pour maintenir ma motivation. Ce que je conseille à tous les athlètes. N'oublions pas que nous n'avons aucun pouvoir sur les autres alors, basons-nous sur nos capacités intrinsèques. Je m'étais donc fixés 3 objectifs en fonction de la température et du vent. Ma médaille d'or ne doit pas être facile à atteindre et doit-être plutôt ambitieuse alors j'avais choisi pour l'or 9h36, pour l' argent 9h43 et pour le bronze 9h50. J'ai débuté le 3.8 km de la natation avec un bon départ malgré une forte circulation surtout dans le deuxième tour, car nous avions rattrapé les plus lents. Nous étions plus de 2600 athlètes. Mon temps natation: 56:26 La partie vélo consistait à effectuer 2 boucles de 90km pour un total de 180 km dans la très belle région de Lake Placid. La deuxième boucle a été très ardue, le vent était de la partie rendant la section près de la rivière très musculaire, car très exposée. Le parcours de vélo de Lake Placid est un des plus difficiles par sa topographie. La région des Adirondack est montagneuse et sinueuse. Je suis parti très rapidement pour profiter des conditions plus favorables avant que le vent ralentisse mes ardeurs! Le soleil et le vent ont pris de la force pour rendre la fin du parcours vélo très difficile. Je savais que ma médaille d'or serait difficile à obtenir. Je me suis bien alimenté pour terminer la partie vélo dans de bonnes conditions. Mon temps vélo: 5:11:28 La course à pied de 42.2km était aussi disputée sur 2 boucles de 21.1km ce qui nous permettait de passer à plusieurs reprises au centre du village de Lake Placid. L'ambiance lors de ces passages était magique, des milliers de supporteurs nous encourageaient. Je suis parti plus rapidement qu'à l'habitude pour m'imposer un rythme élevé. Le soleil était déjà au rendez-vous. J'ai utilisé une grande quantité de glace pour maintenir la température de mon corps et éviter l'hyperthermie. Toutefois, j'avais dépensé beaucoup d'énergie à la fin du vélo, mais j'ai bien géré la fatigue, la chaleur, l'alimentation et l'hydratation pour terminer avec un temps très raisonnable. Mon temps marathon: 3:26:48 Mon temps total: 9:41:30 une médaille d'argent à saveur d'or. Je suis heureux de ma performance me donnant la 9e position au général et premier Canadien sur plus de 2600 participants et la 1ère position de ma catégorie. La cerise sur le sunday qui est une grande fierté pour moi, je récolte de précieux points pour le circuit Ironman (AWA). Je me qualifie de nouveau pour le Championnat du monde IRONMAN d'Hawaii d'octobre. En étant qualifié pour Hawaii, je pourrai aborder le Ironman du Mont-Tremblant en août la tête libre. J'en profite pour mentionner ma reconnaissance à ma thérapeute chez Opti Forme qui me permet encore de performer. À mes partenaires d'entraînements et à ma famille que j'aime tellement, un gros merci à mes commanditaires : Zoot Canada, les vélos Ceepo et Joliette Dodge qui me permettent de vivre une passion depuis plus de 25 ans. Du côté des jeunes, je vous encourage, comme d'habitude, à faire de l'activité physique et de tenter de vivre un défi de 72h sans appareils électroniques. L'été 20 est la saison idéale pour aller jouer dehors. C'est 102142km.pnimultimedia.ca un excellent moyen de garder la forme physique et mentale.
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OPINION
par Sylvie Fortin
70.3 IMMT 2016 - Le combat avec Mme PIC
Oh que vais-je faire? Premier réflexe ancré : NON il n’est pas question que je fasse une minute de plus que l’an passé. Absolument pas, avec tous les efforts et investissements que j’ai mis dans les trois sports.
Introduction : mon passé Je viens d’un passé sportif compétitif et je n’ai presque jamais cessé de m’entraîner et ce, dans les sports de tout acabits! Vraiment de tout! Du volley au kite surf et puis le TRI. Depuis 3 ans, je m’entraîne avec la meilleure équipe, les meilleurs coachs ;-) et tellement d’amis. Pleins de gens diront «wow tu as du potentiel» ! Oui bien sûr que je suis d’accord avec vous ;-). Je vais tout faire pour ne pas vous décevoir, car j’ai une puce intégrée de compétition (PIC) depuis longtemps. Il faut s’entraîner, s’entraîner, encore, encore plus fort toujours plus et plus longtemps. En redemander et faire toujours plus pour être encore meilleure. Fatiguée boff… ça va revenir. Allez hop… encore fatiguée boff, un p’tit jour de congé et allez hop… mais le temps avance, parfois des contraintes de vie se présentent et voilà une blessure au pied mineure au départ, mais qui stop l’entraînement 20 jours et ce, 1 mois avant ce 70.3.
L’apprentissage des sports et le cumul de points boni ! bling$ bling$ La natation: un défi constant Il n’y a pas si longtemps je faisais plusieurs hyperventilations par 25 mètres voir même une panique au départ dans l’eau a Quassy 2014. Bien failli arrêter de peur de me noyer! Depuis, la situation a complètement changé. La natation est devenue une partie de plaisir avec Swim smooth Montréal. ¨Swim smooth me fait littéralement ¨surfer¨ de plaisir même dans les sessions mêmes les plus difficiles telles que le Redmist. Correction : C’est ma perception de surfer et pas nécessairement la réalité !!
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OPINION Le vélo, là c’est sérieux! J’ai le WAHOO kicker (indoor trainer), mais oui! Rien de moins pour m’améliorer. Alors oui, j’y ai mis des efforts et j’en pousse toujours plus des watts jusqu’à m’en étonner. Je participe à des camps d’entraînement, dont le dernier en Arizona. Les premiers jours, je suis plutôt discrète et je préserve mes petits jambons ! Je me sens stressée et je dois avouer, je suis aussi intimidée par les gros jambons autour de moi. Mais surprise, après la lutte infernale pour redescendre le Mont Lemon dans la tempête avec un vent terrible et le froid glacial, bling$ bling$ dépôt dans ma banque de confiance (BDC). J’ai réussi. Sur les dernières rides du camp, je me paie un dépassement de malade devant les gros jambons, désolée les gars si gentils et le coach me laisse même passer! Tout le monde sourie, mais bien sûr, ils sont revenus me chercher! Encore en feu sur les dernières rides ;-)) trop cool. J’ai adoré.
emmagasiné par qui vous pensez? Par Mme PIC (ma puce intégrée de compétition)! Mme PIC est super contente. Notre troisième discipline, la course. Eh bien, vous vous en doutez la blessure au pied, stop tout. Je n’ai pu y mettre autant d’efforts que j’aurais voulus. Et là, Mme PIC n’est pas contente. Elle m’en parle pas mal ces derniers temps. Elle me retire donc 10 fois les points de c o n fi a n c e cumulés (PCC) dans ma banque. Oh, mais, ce n’est pas juste… Je le fais ce 70.3 ou pas? Je rumine est-ce que je le fais ou pas ce 70.3? Le plus souvent durant mon sommeil, la puce intégrée de compétition (PIC) me répond en insistant sur mon chrono et ma réaction est instantanée «Oh non, c’est vrai, pas question, je ne le fais pas. Je ferai mieux le prochain». Maudite Mme PIC, si je pouvais me la faire enlever.
Bling$ Bling$ la banque de confiance (BDC) augmente et le tout est 24
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OPINION Eh bien voilĂ , ce 70.3 IMMT ĂŠtait lĂ pour cela.
sociÊtÊ nord-amÊricaine. En fait, Mme PIC est le reflet d’automatisme de compÊtition. Mais de compÊtition de quoi? De compÊtition avec vous même et sous toutes ces formes. Il peut s’agir de compÊtition de performance de chrono tel que : pas question que je fasse une minute de plus que l’an passʝ suivi de renforcement positif tel que Wow, bravo, quel super PB de Victor ou de l’effet inverse par renforcement nÊgatif tel que ouff, à voir ton chrono, tu ne l’as pas eu facile. Ici, l’exemple principal est tirÊ d’une norme de compÊtition sportive chronomÊtrÊe, mais les normes sont de tout acabit. En effet, d’autres exemples peuvent toucher des aspects plus personnels tels que l’image corporelle. Par exemple, ah, tu es fit donc renforcement positif amène des points de confiance en banque (bling $ bling$) versus je n’arrive pas à perdre du poids, j’ai honte, les autres vont remarquer . Alors s’installe une crainte anticipÊe de sous performance et perte de points de confiance. À l’universitÊ, même chose. Nous sommes à la conquête des A+ rien de moins. Même principe. GÊrÊ par Mme PIC.
Mme PIC perd le contrôle À un mois du demi, mes zones de wattage sont rÊvisÊes, mes entraÎnements sont tellement easy. J’ai du fun comme jamais. Après mes rides, je cours comme une gazelle. Je nage comme jamais! J’ai du fun, je souris, j’aime tout le monde! Mais qu’est-ce qui se passe ? Mme PIC essaie par tous les moyens de communiquer avec moi, mais je ne rÊponds pas. Elle me retire des points et je ne rÊagis pas! J’ai du fun.
DÊcision: GO et change de banque Je change de banque et je fais le 70.3 IMMT Je retire tous mes points gÊrÊs par Mme PIC et les place à la banque de plaisir (BDP)! Voilà , à quoi a servi ce 70.3, je peux vous affirmer que j’ai fait exploser mes points à la BDP! À tel point, que j’en ai oubliÊ le chrono. Imaginez la colère de Mme PIC! MORALE:
1-Mieux vous connaÎtre: Avec vous une Mme PIC ? Une Mme PIC est une puce intÊgrÊe de compÊtition. Puce intÊgrÊe? Oui, selon notre parcours de vie active et sportive, nous avons intÊgrÊ inconsciemment des comportements, des exigences, des standards souvent basÊs sur le regard d’une tierce personne ou encore basÊ sur le jugement d’un groupe social voir de la
Banque de confiance (BDC): La BDC est gÊrÊe par PIC enterprise@. Nous sommes heureux de vous compter parmi nos clients assidus. Notez que les règlements de la PIC@ BDC prÊvoient que vous gagnerez facilement des points de confiance qui seront cumulÊs (PDCC). Cependant, afin de vous motiver, il est de notre devoir de vous informer que lors d’une sous performance, la PIC@BDC vous retire 10 fois les points cumulÊs pour l’activitÊ prÊvue. N’ayez aucune crainte à vous inscrire à notre banque, nous avons de multiples professionnels 102142km.pnimultimedia.ca qui vous aideront à rÊaliser votre PB! 1
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Personnel best đ&#x;˜€
OPINION
2- Cumuler des points ? Bling $ bling$ Aujourd’hui, on nous offre une carte de points pour n’importe quoi. NON. Pas pour n’importe de quoi. En fait, cette pratique vise à nous rendre dépendants du service ou de l’entreprise comme Mme PIC@ enterprise! OUI, Mme PIC (puce intégrée de compétition) a compris le principe. Elle nous donne des points de confiance. Or, nous sommes récompensés par les bons comportements, par les bonnes réussites, par les bonnes performances. Ainsi, nous recevons un renforcement positif par le regard externe, ce qui contribue à développer la confiance en soi, mais qui peut aussi l’affecter.
Quoi faire ? Déprogrammer Mme PIC? Pas facile de la déprogrammer! Alors, soit vous apprivoisez votre Mme PIC, donnezvous un échéancier. Si Mme PIC ne change pas, changez de banque et passez au positif: à la BDP (banque de plaisir) ou BDF (banque de fun). Ces banques ne sont pas gérées par Mme PIC, donc pas de compétition, juste des récompenses par le plaisir et le fun. Attention: le chrono risque d’en prendre un coup, mais ça vaut le coût en points boni!
À l’image de mon expérience du dernier 70.3, j’étais parfaitement consciente du contrôle de Mme PIC! Le pire, c’est que j’y suis attachée. Mme PIC m’a aidé à performer dans tous les aspects de ma vie. Mais maintenant, je voulais tester autre chose. Les circonstances m’ont amené à revoir mes objectifs. Tout d’abord, participer au 70.3! Ensuite, respecter les paces à la lettre voir même ne pas trop en tenir compte. Ce que j’ai réussi à plus de 75% et le dernier objectif, finir forte sur chaque discipline avec le sourire. Donc voici le résumé du 70.3 IMMT 2016 sans chrono: ou est Mme PIC? À la nage ce fût la machine à laver au cycle ¨heavy duty¨. J’en suis à mon 4e 70.3 et je n’ai jamais vécu une nage aussi intense, mais Bling$ Bling$ PDCC (points de confiance cumulés). Premièrement, j’ai survécu et je n’ai pas arrêté. Deuxièmement, j’ai nagé super droit avec un total de 1911 mètres. Bling$ Bling$ Au vélo, zones de wattage respectées à 100%, petite balade du dimanche:-). J’ai donc testé mes habiletés à remplir ma gourde tout en roulant Bling$ Bling$ Wow pas pire quand même! J’ai fait des buts à chaque station! Oui, il faut lancer nos bouteilles dans les buts de hockey sans quoi, nous avons une pénalité. Bling$ Bling$ Et voilà, je m’amuse. Par contre, pas drôle de regarder les autres se défoncer. Mais bling $ bling$ Power watts à la fin dans la côte Duplessis et encore Bling$ parce que je chantais dans ma tête! Bon la course, je commence déjà d’un pas de gazelle que j’amplifie devant les encouragements qui ont fait sortir 26
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OPINION mon plus beau sourire! Explosion de Bling$! Ensuite, c’est juste incroyable. Au début, je cours plus lentement, mais constant, il paraît qu’il fait chaud, alors pas vrai que je m’explose le cardio ici! Tout va super bien on continue.¨Lets go easy way¨. ¨glace svp, gatorade svp, crème solaire svp ! Il y a plein de monde qui prend soin de nous ici. Je n’y avais jamais porté attention. Alors, je remercie chaque Photo:IMMT 70.3 bénévole, on rit. Le circuit du petit train du nord se poursuit. Sans m’en rendre compte, j’ai accéléré pas mal sur certaines parties, mais je me suis aussi ralentie consciemment. ¨Enjoy the moment¨. Le Triathlon est un sport individuel, mais j’ai fait beaucoup de sport d’équipe, alors les amis c’est aussi important. Pour ce 70.3, la partie que j’ai préférée est le croisement d’amis. Je cours toujours constant. De loin, je vois un ami, il marche. Je dis au passage, allez viens on repart ensemble. Et hop, on fait un bout. 1er ami. 2e, bon pas de mon équipe, mais amie c’est amie, on n’est pas chauvin. Allez viens on court ensemble. 3e Eh salut, on court côte à côte lentement, on parle et spontanément je dis : «non, mais ça n’a pas d’allure, c’est dont bien facile, c’est trop easy j’en reviens pas» «Quelle journée parfaite». On poursuit à deux. On marche, on
court, on boit, on rit, on ne parle plus on monte! Et rapidement, on entend la foule au village, on accélère spontanément. «Finish» de malade: explosion de BLING $$$ BLING$$ C’est le bonheur;-) deux orteils en moins! Ah oui, la chaleur ? Je ne m’en suis pas rendu compte. Vraiment, j’ai utilisé la glace en profusion. Mon plan nutritionnel: parfait 0 souci. Bling$ bling$ pourquoi pas. Ai-je performé à ce 70.3. Absolument NON Ai-je atteint mes objectifs à ce 70.3? Absolument OUI à 100% mes objectifs sont atteints. Pour vous donner une idée, je suis restée dans les zones 1-2-3 max avec environ 80% zone 1-2. Aurais-je pu pousser à la nage? Au vélo ? À la course. OUI partout. Honnêtement, j’aurais même continué. Pourquoi faire une compétition alors? Le défi pour moi, vous l’aurez compris était de déprogrammer Mme PIC. De tester comment je me sens avec cette stratégie? D’accumuler des PDCC, mais par la BDP (banque de plaisir) Bling$ Bling$. «EXIT» Mme PIC! Bon, au moins pour cette course. Génial comme expérience. Je vous recommande d’essayer au moins une fois. 27
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ENTREVUE
par Antoine Jolicoeur Desroches
Tête-à-tête avec Xavier Grenier Talavera
Photo:Antoine Jolicoeur Desroches
Xavier Grenier-Talavera est un triathlète québécois performant au plus au niveau du triathlon à travers le Monde. L’été, il s’entraîne en Espagne avec quelques-uns des meilleurs triathlètes mondiaux dont Gwen Jorgensen, Aaron Royle, Amélie Kretz, Alexis Lepage et Sarah-Anne Brault. À quel âge as-tu débuté le triathlon? Quels sports faisais-tu avant de découvrir le triathlon?
Mes parents m’ont encouragé à essayer et j’ai bien aimé l’enchaînement des trois disciplines! Quels étaient tes objectifs quand tu as commencé le triathlon? Rêvais-tu de participer aux Jeux Olympiques?
J’ai débuté le triathlon à l’âge de 8 ans et à ce moment-là, je pratiquais plusieurs sports, principalement le soccer, la natation, le hockey et le karaté!
Honnêtement, je ne savais même pas ce qu’étaient les Jeux Olympiques à cet âge-là! Je voulais simplement arriver premier ☺ . J’ai commencé à songer au haut niveau et aux Jeux Olympiques (et à suivre plus assidument) seulement après les Jeux de 2008 à Beijing.
Qu’est-ce qui t’as donné le goût d’essayer le triathlon et qui t’as poussé à t’entraîner dans ce sport?
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ENTREVUE Quelle discipline préfères-tu en triathlon et dans quelle discipline excelles-tu le plus?
également que c’est une, sinon ma, victoire la plus importante en carrière.
J’aime bien la portion cycliste, car j’adore ses défis techniques et la tactique, qui est assez importante. En ce moment, je dirais que la natation est ma meilleure discipline.
Depuis l’année dernière tu fais partie d’une équipe de Grand Prix Français. Peux-tu nous expliquer qu’est-ce que le circuit de triathlon Grand Prix et pourquoi as-tu décidé de participer à ces courses?
Quels sont les résultats dont tu es le plus fier?
En fait, j’ai couru l’année 2014 en Grand Prix également, mais avec l’équipe de Metz. Le circuit du Grand Prix français consiste en 5 courses, dans 5 différentes villes en France. Chacun concourt sous les couleurs d’un club, et chaque club (16 au total) doit aligner 5 athlètes à chaque manche, avec un maximum de 4 athlètes étrangers (donc minimum un athlète français). Les équipes engagent donc des athlètes élites internationaux afin qu’ils représentent leur club, et leur offre une charte de primes monétaires selon leur position finale dans la course (et parfois même une prime de départ, pour les meilleurs). C’est donc intéressant de pouvoir y participer, car non seulement cela devient un moyen de financer notre séjour européen (de 2 à 3 mois), qui coûte assez cher, mais c’est également une plateforme très intéressante afin de courir contre plusieurs des meilleurs triathlètes au monde, qui courent généralement en WTS (ce qui n’est pas accessible à tous, dû aux points ITU).
Je suis très fier de ma victoire aux Jeux du Canada 2013 lors de la course individuelle et en équipe, et aussi de ma victoire aux derniers Championnats Panaméricains Sprint à Sarasota. En début de saison tu as remporté le triathlon de Sarasota en battant notamment l’Espagnol Godoy, ainsi que les futurs Olympiens Andrew Yorke et Ben Kanute. Qu’est-ce que cette victoire signifiait pour toi? Est-ce ta victoire la plus importante en carrière? En toute honnêteté, je ne m’attendais pas tellement à cette victoire! Je connaissais mon état de forme, ayant fait une deuxième position derrière Kanute à Clermont, la semaine précédente, mais je me suis surpris moi-même lors de cette course. Je crois que ça a été un point important de ma saison, entre autres grâce aux points acquis, mais je crois
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ENTREVUE Tu as aussi participé à tes premières courses WTS cette année si je ne me trompe pas. Comment as-tu vécu ta première expérience en WTS (le niveau le plus élevé en triathlon ITU)?
avantageux de s’entraîner en Espagne avec ce groupe au lieu de s’entraîner au Québec? R : Mon expérience avec ce groupe a été très enrichissante, nous pouvions avoir un aperçu de ce qu’il faut, jour après jour, pour faire partie des meilleurs au monde. Cela a toujours été une belle leçon d’humilité, car son groupe s’entraîne incroyablement fort, jour après jour, semaine après semaine. Ce qui était vraiment avantageux en Espagne est la proximité de toutes les installations ainsi que la proximité avec des compétitions au calibre grandement plus élevé à ce que nous avons en Amérique du Nord. Ainsi, la piscine est accessible en vélo, les sentiers sont à 100m des appartements, les routes sont super pour le vélo, et nous pouvons nous faire masser aux appartements. Tout ce temps sauvé en déplacement peut être investi dans l’entraînement ou la récupération. À Montréal, au contraire, je dois faire au moins 1h30-2h d’auto par jour pour me rendre aux entraînements, ce qui gaspille de précieuses heures de la journée, et qui fait en sorte que je dois planifier soigneusement ma nutrition post-entraînement.
Cela a été une expérience assez rude! Après Sarasota, j’ai fait le voyage jusqu’en Océanie pour la première fois de ma vie afin de prendre part à la Coupe du Monde de New Plymouth. Me trouvant relativement proche du site de WTS Gold Coast et étant assez haut dans la liste d’attente, j’ai tenté ma chance et je me suis rendu au briefing pré-course (2 jours avant la course), où je me suis fait confirmer mon entrée dans la liste de départ! La course en tant que tel a été assez rude, une distance olympique dans la chaleur torride de Gold Coast et une des courses de la dernière chance pour la qualification olympique. Le plateau était donc extrêmement relevé, et après une bonne natation et un vélo très très exigeant, je me suis retrouvé complètement à bout d’énergie en course à pied et j’ai terminé en 44e position (sur 46, avec 19 abandons!). Qu’est-ce que tu as appris en participant à ces WTS? J’ai appris à connaître le vrai niveau de l’élite mondiale, notamment que ce n’est pas un mythe : la portion cycliste d’une WTS est très loin d’être une balade! J’ai donc appris à courir ‘’off the bike’’ à mon meilleur, même après des vélos très exigeants physiquement. Ton entraîneur est Kyla Rollinson et tu fais partie du karma squad qui inclut notamment Emy Legault, Elisabeth Boutin et Jeremy Obrand. Depuis combien de temps t’entraînestu avec ce groupe? R : Je m’entraîne depuis maintenant 4 ans avec Kyla et le Karma Squad. Tu t’entraînes aussi avec le groupe de Jamie Turner (entraîneur de Gwen Jorgensen) en E s p a g n e . Pe u x - t u n o u s d é c r i r e t o n expérience avec ce groupe? En quoi est-ce
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Quels sont tes objectifs pour le reste de la saison et pour la saison prochaine? R : Continuer ma progression en WTS, et faire quelques tops 20 en WTS ou tops 10/15 en Coupe du Monde! Pour cette fin de saison par contre, l’objectif principal serait de faire un top 5 au Championnat du Monde U23 (à Cozumel). On te souhaite du succès pour le reste de la saison et pour les prochaines années! R : Merci beaucoup, pareillement ! ☺
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L'ascension fulgurante de Séverine Bouchez Séverine Bouchez, cette athlète de Saint-AlphonseRodriguez, cumule les succès depuis les trois dernières années. Âgée de 21 ans, l'étudiante en ergothérapie n'est toutefois passionnée de triathlon que depuis six ans. Les trois dernières années, elle les a passées à concourir élite. Rencontre avec la championne du monde groupe d'âge, autant dans la distance sprint qu'olympique.
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ENTREVUE
par Mariane Lajoie
Mariane Lajoie : Dis-moi Séverine, quand le triathlon est-il entré dans ta vie? Séverine Bouchez : À l'époque, c'est mon petit frère qui avait commencé le triathlon. Il y avait un club à Joliette et il s'était inscrit. Quand je l'ai vu en faire, ça m'a donné le goût. L'année d'après, j'ai essayé un triathlon Découverte à Joliette. J'ai eu la piqûre de façon instantanée. Au début, ce n'était que pour le plaisir, je ne me mettais pas de pression. Les seules sorties en vélo que je faisais, ce n'était pas en entraînement. C'était pour aller à l'école. Au départ je ne réalisais pas que j'avais un potentiel. Par contre, au Championnat du monde à Londres, en 2013, j'ai fini dixième à l'épreuve sprint et quatrième au triathlon olympique. J'ai réalisé qu'il y avait quelque chose à faire. Bien que j'étudie à l'Université Laval, je m'entraîne seule, selon les directives de mon entraîneur Stéphane Clermont. M.L. L'an passé, ta saison s'est vraiment bien conclue, avec deux titres au Championnat du monde groupe d'âge. Peux-tu me raconter ton expérience? S. B. L'année d'avant, le Championnat du monde se déroulait à Edmonton. J'avais terminé première à la course sprint, troisième à l'olympique et deuxième à l'aquathlon. C'est donc certain que je suis arrivée à Chicago avec l'intention de remporter deux médailles d'or, ce que j'ai fait. Durant ces courses groupe d'âge, il n'y a pas de sillonnage, c'est donc très différent comme course. Ma force, c'est le vélo. J'arrive donc à faire la différence en vélo, comme on
n'est pas regroupé. C'est surtout là que ça s'est joué. Je suis moins bonne à la nage. Par contre, même si je suis sortie plus loin que d'autres filles après la natation, j'ai réussi à aller les chercher en vélo, ce qui n'est pas toujours le cas en élite, où c'est plus difficile d'aller chercher un peloton seule.
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ENTREVUE M.L. Pour une deuxième année consécutive, tu prends part à des courses CAMTRI. Au début du mois de juillet, tu as causé la surprise d'aller chercher la troisième place chez les U23 à Des Moines, en Iowa. T'y attendais-tu?
du même départ. Je n'ai pas vraiment d'attentes, ni d'objectif de position. L'an passé, alors que l'événement se tenait à Magog, j'étais sortie loin derrière les autres filles de l'eau, et en vélo, ma chaîne a débarqué. Ça m'avait obligée à faire le parcours de vélo seule. J'espère que ce sera mieux avec cette édition. À date, je n'ai pas de blessure, c'est donc un avantage par rapport à l'an dernier. Sinon, je vais continuer de prendre part à la série Grand Prix au Québec. À date, je suis arrivée première à Joliette et à Victoriaville, et deuxième à Drummondville.
S. B. Ça a été vraiment une surprise. L'an passé, lors des courses CAMTRI, j'ai eu beaucoup de malchances, comme des crevaisons ou des chutes qui m'ont causé des blessures. Mes courses élites ont été plus difficiles l'an passé, disons. Cette année, c'est différent. Mon entraîneur m'avait prédit ce jour-là un top 5. Je ne le croyais pas. Mon meilleur résultat à date, c'était une douzième place, en avril dernier, en Virginie et j'en étais vraiment satisfaite. De plus, la course de Des Moines était l'hôte des Championnats américains, je n'avais donc aucune attente de monter sur le podium. Il faut dire que j'ai beaucoup pratiqué ma nage. Je suis donc sortie avec le premier peloton de l'eau. J'ai pu faire la portion vélo dans le peloton. Comme mes jambes n'étaient pas hypothéquées par le vélo, j'ai pu performer à la course à pied, et ça a payé. Le circuit CAMTRI te permet d'accumuler des points ITU, c'est l'étape avant les Coupes du monde.
M. L. Avec toute cette progression, quand peut-on te souhaiter une Coupe du monde? S. B. Après la compétition d'Ottawa, je vais savoir si je peux prendre le départ de la Coupe du monde ITU à Montréal. Ça va dépendre de la décision de Triathlon Canada. Ils ont le droit de sélectionner un certain nombre de femmes. Pour l'instant, je suis sur une liste d'attente. Ça serait vraiment une récompense d'être retenue. Ce n'était pas un objectif cette année, de prendre part à une Coupe du monde, mais si l'occasion se présente, à Montréal en plus, je vais la prendre. Ce serait ma première expérience. L'an prochain, je compte augmenter le calibre des compétitions auxquelles je participe. Je viserai donc davantage les Coupes du monde, qui se déroulent en Europe et un peu partout en Amérique.
M. L. Quelles sont les prochaines courses à ton horaire cet été? S. B. La prochaine étape, ce sont les Championnats canadiens, qui se dérouleront à Ottawa. Le niveau va être encore plus relevé. Les U23 et les élites vont être
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ENTREVUE M. L. Et j'imagine que
tu vas aller défendre tes titres aux Championnats du monde de 2016? S. B. Évidemment. Avec ma victoire à la distance olympique de l'an dernier, j'ai été automatiquement qualifiée pour l'édition à venir. Je serai parmi les groupes d'âge. Toutefois, en aquathlon, j'ai saisi l'opportunité d'être du départ élite. Il n'y a pas eu de Canadiennes dans les années passées qui le faisaient. J'ai donc fait une demande à Triathlon Canada. J'ai fait des temps de nage et de course pour me qualifier et j'ai réussi les standards. Bien qu'en aquathlon, ça m'enlève ma force qu'est le vélo, je me suis grandement améliorée à la nage, j'ai mis l'accent beaucoup sur cette discipline dans mes entraînements cette année.
également toujours rêver de participer un jour aux Jeux olympiques. C'est un gros objectif. Ce n'est pas nécessairement un but à atteindre, quoique je ne mets pas une croix là-dessus. Tout athlète élite, à un certain niveau, y rêve. Mais pour l'instant, je me concentre sur le bel été chargé qui se déroule présentement et qui me fait voyager entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. L'an prochain, ce sera davantage en Europe que je serai, pour faire des Coupes du monde.
M.L. Crois-tu qu'un jour le triathlon va être ton « emploi » à temps plein? Parce que présentement, tu consacres combien d'heures par semaine à ton sport? S. B. Présentement, je suis à une quinzaine d'heures d'entraînement par semaine. J'aimerais ça, c'est certain, faire du triathlon à temps plein. J'ai déjà diminué la cadence de mes études. Je les fais désormais à temps partiel. Il me reste donc entre deux et trois ans avant que j'aie complété ma maîtrise. Après mes études, je vais voir à quel niveau je suis rendue dans le sport. Ce serait une possibilité, oui, de m'y consacrer à temps plein. Je vais essayer de progresser le plus loin que je peux. On peut 35
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ENTREVUE
par Mariane Lajoie
Le Québec bien représenté à Rio La compétition de triathlon aux Jeux olympiques de Rio se déroulera, pour les hommes, le 18 août, alors que chez les dames, elle sera présentée le 20 août. Ils seront cinq Canadiens à représenter le pays dans ce sport. Parmi les trois filles sélectionnées, deux viennent du Québec. Il s'agit d'Amélie Kretz, âgée de 23 ans, et de Sarah-Anne Brault, 26 ans. Quelques heures après avoir été sélectionnées, l'équipe de 10-21-42km est allée prendre leurs commentaires. « Quand j'ai reçu la nouvelle, j'étais très émue et excitée. C'est un rêve qui devient réalité. C'est depuis que je suis toute petite que je rêve d'aller aux Jeux olympiques. D'être sélectionnée, c'est vraiment tout un honneur », s'est enthousiasmée Amélie Kretz. « Ça été pour moi un soulagement d'être sélectionnée, après un gros buildup jusqu'à la compétition de Yokohama. C'est également une grande fierté d'avoir atteint le plus haut niveau triathlon », a ajouté Sarah-Anne Brault. Aucune des femmes ne s'est classée automatiquement. Il aurait fallu qu'elles se classent parmi les six premières à l'une des étapes des Séries mondiales. C'est donc la fédération de Triathlon Canada qui a procédé à la sélection. « Je crois que j'ai démontré de bons résultats au cours de cette année de compétition. J'ai également un bon historique sur des parcours de vélo difficiles, alors peut-être que ça a aidé, tout comme le fait de s'être fait offrir trois places chez les femmes, et non deux », pense Brault. « Je pense que j'ai prouvé que j'avais ma place avec les meilleurs avec une deuxième place à la Coupe du monde de Mooloolaba et avec une neuvième place à l'une des étapes des Séries mondiales », a complété Kretz. 37
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ENTREVUE
Pour leur épreuve à Rio, les deux femmes ont la ferme intention de vivre pleinement leur journée. « Je veux vivre l'expérience au maximum et la partager avec ma famille et mes amis. Je vais arriver là-bas prête et en santé et je sais que lorsque je suis en forme, je peux causer des surprises », assure Amélie Kretz. « Mon objectif est d'avoir ma meilleure course de ma vie, le jour où ça compte le plus. Je crois que le parcours convient à mes forces », mentionne Sarah-Anne. La troisième femme à compléter le trio est Kirsten Sweetland, qui réalise enfin son rêve, après trois essais olympiques. Chez les hommes, le choix s'est arrêté sur Tyler Mislawchuk et Andrew Yorke. Les cinq places accordées au Canada ont été données en fonction du classement du Canada à l'international. La compétition de triathlon se déroulera, pour les hommes, le 18 août, alors que chez les dames, elle sera présentée le 20 août. Le départ sera donné à la plage de Copacabana. On se rappelle que le triathlon a fait son entrée comme sport olympique en 2000, à Sydney. Le Canadien Simon Whitfield avait été sacré champion. Au total, tous sports confondus, le Canada enverra plus de 315 athlètes aux Jeux olympiques de Rio.
Crédit photo:Delly Carr/ITU Média pour la photo de Sarah-Anne Brault et Amélie Kretz
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Un triathlon pour démystifier le tabou de la maladie mentale
Le 14 août prochain, le Triathlon de Verdun, en plus de tenir ses compétitions habituelles, accueillera des triathlètes qui courseront en ayant deux buts en tête : se dépasser, tout en promouvant la santé mentale. « L'an passé, on a essayé de voir de quelle façon pouvait parler de la maladie mentale, sans toutefois rendre les gens mal à l'aise avec ça. La santé mentale, malheureusement, c'est un tabou dans notre société », déplore Caroline Apollon, directrice du développement à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas. La maladie mentale comprend beaucoup de choses; les domaines de l’Alzheimer, l’autisme, les psychoses, les troubles de l’alimentation, les troubles de déficit de l’attention et hyperactivité, la dépression et la prévention du suicide ainsi que la pédopsychiatrie. « Les gens sont plus à l'aise de dire qu'ils ont un cancer, versus une maladie mentale », s'étonne la directrice du développement.
ils nous ont aidés. Le premier défi Douglas a eu lieu l'an passé. On a amassé 62 000$. » Cette année, le projet revient, avec en plus un duathlon. « C'est encore au Triathlon de Verdun. Les gens s'inscrivent au Défi Douglas et le coût comprend l'inscription à l'épreuve et l'assurance. Les participants s'engagent à lever des fonds, on demande 500$. On sait qu'avec cette somme et qu'avec un minimum de personnes, on va être capable d'appliquer ce montant sur des projets spécifiques. Ça peut être par rapport à la recherche, aux soins donnés aux patients, ou aux besoins immédiats de l'institut », énumère Mme Apollon. L'argent amassé permet de faire de fascinantes découvertes, toujours grâce à la recherche. « Deux des plus grandes avancées en Alzheimer se sont faites au Douglas, avec le docteur Jude Poirier. On a isolé le gène le plus commun de cette maladie. Ils peuvent désormais la retarder de quatre ans. Avec la recherche, on aimerait la retarder de 15 ans. Les gens vont mourir d'autres causes, mais pas de l'Alzheimer. » Les statistiques sont impressionnantes. « Un Québécois sur cinq va être frappé par la maladie mentale un jour. 4000 Canadiens meurent du suicide annuellement, pour une moyenne de deux suicides par jour », ajoute Caroline Apollon.
Son équipe et elle cherchaient un événement qui promouvait à la fois l'activité physique et le fait de parler de santé mentale. « Le lien entre l’exercice et la prévention de la maladie mentale n’est plus à faire. Prenons par exemple l’Alzheimer. C'est prouvé que l'activité physique peut améliorer la condition, même dans certains cas la guérir. » Ils ont donc décidé de faire une collecte de fonds, à travers un triathlon. « On a demandé à l'équipe derrière le Triathlon de Verdun, le club Phoenix, si on pouvait profiter de leur expertise en se joignant à eux. Ils ont été formidables, 40
ENTREVUE
par Mariane Lajoie
L'objectif du Défi Douglas de cette année est d'amasser 100 000$. « De plus, la veille, il va y avoir un événement familial sur le site du triathlon. Il va y avoir un spectacle de Sally Folk, des exercices pour améliorer nos transitions lors des triathlons, des activés pour enfants, de la Zumba avec Jimmy Sévigny, ou encore la présence d'experts du Douglas en zoothérapie », se réjouit Caroline Apollon. « On est le plus grand centre de ce genre au Québec, le deuxième au Canada, et l'un des plus respectés dans le monde. On a des experts au Douglas qui sont des sommités mondiales. On a donc besoin de l'appui des gens pour nous aider à faire nos avancées. » Il est possible de s'inscrire au Défi Douglas Groupe Copley au www.fondationdouglas.qc.ca.
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ENTREVUE
par Dr.François Lalonde
SCIENCE, MÉDECINE ET TRIATHLON DE LONGUE DISTANCE
Je me permets (avec l’autorisation de l’éditeur !) de déroger exceptionnellement de ma rubrique classique sur les blessures musculo-squelettiques pour vous parler brièvement des projets de recherche que mon équipe et moi effectuons depuis janvier sur l’Ironman 70.3 du Mont-Tremblant. Je vous présente donc une courte vulgarisation des deux projets que nous avons effectués. La majorité des études scientifiques sur le triathlon de longue distance se font en périphérie de la compétition, c’est-à-dire que les mesures sont faites avant et après que les athlètes aient complété l’événement. Un peu comme le projet que nous avons effectué au IMMT 70.3 où nous avions fait des électrocardiogrammes (ECG) pré et post événement. D’ailleurs, j’en profite pour remercier ceux et celles qui ont participé et je suis désolé d’avoir un peu gâché votre finish! L’objectif de cette étude est d’observer les changements électrocardiographiques qui surviennent chez les finissants d’un Ironman 70.3.
L’ECG est couramment utilisé par les urgentologues et cardiologues pour investiguer les plaintes des patients relatives au système cardiovasculaire (essoufflement, douleur à la poitrine, étourdissements...). Le manque de connaissance actuel auprès des triathlètes de 70.3 rend difficile l’interprétation des ECG chez les athlètes se présentant à la tente médicale après un effort, ce qui peut conduire l’équipe soignante à demander d’autres tests plus invasifs ou faussement rassurer le personnel médical. 42
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ENTREVUE Nous avons réussi à avoir un très bon échantillon et notre équipe est en train d’analyser les résultats et nous avons très hâte de publier un article scientifique sur le sujet. Je vous tiens au courant sous peu !
• Échographie cardiaque, tension artérielle, fréquence cardiaque • Mesures anthropométriques (indice de masse corporelle, bios impédance, circonférence de la taille) • Test de capacité aérobie maximale sur ergocycle avec échange gazeux (PAM, VO2max, Seuil Ventilatoire (SV) 1 et 2, Ratio d’échange gazeux (RER)) • Tests musculo-squelettiques (force de préhension et flexibilité)
L’autre projet était un suivi depuis le mois de janvier de 35 athlètes amateurs n’ayant jamais fait de triathlon de longue distance. Il s’agit de la première étude longitudinale observationnelle q u i s ’ i n t é r e s s e a u x e ff e t s c a r d i a q u e s , physiologiques et psychologiques d’une préparation au 70.3. Le programme préparé par l’Ironman University fût suggéré aux participants (en même temps, c’est la première fois qu’un programme d’entraînement est validé scientifiquement pour les triathlons de longue distance).
Les participants devaient également remplir des questionnaires psychologiques tous les mois en plus d’entrer leur volume d’entraînement dans le logiciel Training Peak. De plus, nous faisions la recension des blessures musculo-squelettiques et de leur impact sur l’entraînement des athlètes. Plusieurs données ont donc été compilées et nous sommes actuellement en train d’analyser les résultats
Nous faisions les mesures physiologiques suivantes en janvier et durant la période d’affûtage (taper) du IMMT 70.3 :
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ENTREVUE Il reste toutefois des suivis psychologiques à tous les mois jusqu’au mois de septembre afin de nous permettre de déceler ou non la présence du fameux Ironman blues. Les résultats de ce projet seront d’une grande utilité pour la communauté de triathlon, les athlètes, entraîneurs et autres intervenants en santé. Je ne discuterai toutefois ni des résultats (mêmes préliminaires) ni de mes opinions pour le moment, mais restez à l’affût, ils seront disponibles sous peu ! Je tiens également à remercier les participants (ils demeurent confidentiels) de ce gros projet qui a duré plusieurs mois. Vous avez été supers ! Et félicitation pour votre premier 70.3 ! J’en profite également pour faire l’annonce que le projet se répétera en 2017 pour la distance Ironman. Donc, si vous n’avez jamais fait d’Ironman et que vous êtes inscrits à l’Ironman du Mont-Tremblant (preuve à l’appui), il sera possible pour vous de participer au projet une fois avoir lu et signé le formulaire de consentement ! Je ferai des soirées d’information à partir de la fin août ! Remerciements : Membres de l’équipe de recherche : Drs François Tournoux (cardiologue, CRCHUM), Mathilde Beaudet (Fellow en cardiologie, CRCHUM), Michel White (cardiologue, ICM), Eileen Bridges (urgentologue, McGill), Caroline HossateDucassy (résidente, McGill), Marc Gosselin (directeur médical IMMT et médecin du sport), Alain Steve Comtois (professeur en physiologie de l’exercice, UQÀM) et moi-même (stagiaire postdoctoral en physiologie de l’exercice, UQÀM et CRCHUM). Les étudiants de l’UQÀM : Sarah-Maude Martin (étudiante Bsc kinésiologie), Vincent Gosselin-Boucher (étudiant au doctorat en psychologie), Jean-François Tremblay (étudiant à la maîtrise en physiologie de l’exercice), Christopher Bonneau Mercier (étudiant Bsc kin) et Marquita Thériault (étudiante Bsc Kin). Nous remercions également l’équipe médicale du IMMT 70.3, la clinique physioproactif, le Trifort de Chambly, la Fédération des Kinésiologues du Québec, Steve Lynch et Triathlon Québec. Finalement, nous remercions l’Association Québécoise de Médecine du Sports (AQMS) pour supporter et croire en notre projet. 44
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NAGE, VÉLO ET COURSE À PIED 10-21-42km
ENTRAÎNEMENT / COACHING / NUTRITION / ÉQUIPEMENTS
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Magazine numÊrique sur le triathlon qui a pour but de donner des outils aux athlètes QuÊbÊcois pour dÊvelopper leur technique de nage, de vÊlo et de course, d’apprendre sur la nutrition et surtout crÊer un endroit oÚ les athlètes amateurs pourront se voir grâce aux reportages eectuÊs sur les lieux de course.
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ENTRAÎNEMENT
Natation
par: Charles Couturier
Tempo d'entrainement À une époque pas si lointaine, la seule façon de connaître sa cadence en natation, soit le rythme des tractions, était d’utiliser un chronomètre pour effectuer le calcul. L’opération prenait de 5 à 15 secondes, selon le chronomètre utilisé. Cette pratique était répandue dans le monde de la natation en eaux vives.
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Énigme fondamentale
Le calcul de la cadence est très important pour un nageur en eaux libres puisqu’il s’agit du seul et unique indicateur de vitesse de nage. Une épreuve de longue distance implique souvent qu’un entraîneur accompagne le nageur tout au long du trajet. Une des tâches de l’entraîneur est de communiquer cette information régulièrement.
Pour mieux comprendre comment cet appareil peut contribuer à votre progrès en natation, j’aimerais vous proposer une énigme très simple. Prenons l’exemple théorique de 2 nageurs qui parcourent la même distance. Disons, 25 mètres. Ces 2 nageurs sont de taille et d’une morphologie très différente. L’un d’eux est un enfant mesurant 1 mètre, et l’autre est un adulte mesurant 2 mètres. Ils ont également un niveau technique différent. Assumant que nos 2 sujets parcourent la distance en 25 tractions, et que leur cadence est identique, soit 60 tractions par minute. Croyez-vous:
Révolution Au début des années 2000, un petit appareil nommé le « W e t r o n o m e » marquait le début d’une petite révolution. En effet, cette petite boîte jaune était le premier outil pouvant « marquer » le temps. En émettant un beep sonore, qu’on peut régler à n’importe quelle vitesse, le nageur, qui porte l’appareil dans son bonnet de bain, n’a qu’à suivre le rythme pour nager à la cadence voulue. Ce produit révolutionnaire a été retiré du marché quelques années plus tard, pour laisser sa place à un nouveau gadget plus facile d’utilisation et qui demeure à ce jour, unique en son genre. Ce remplaçant s’appelle le Tempo Trainer, commercialisé par la compagnie Finis Inc.
A. Nos 2 sujets complèteront la distance exactement dans le même temps? B. Le sujet ayant la meilleure technique nagera plus rapidement? C. Le sujet étant le plus grand nagera plus rapidement?
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La réponse à cette énigme fort importante est A. En fait, dans cet exemple, les 2 nageurs complètent la distance en exactement 25 secondes. C’est immuable. Il est très important de bien saisir cette énigme toute simple, puisqu’en natation, la vitesse de nage est fonction de ces 2 seuls paramètres :
Si on nage une distance donnée, par exemple 600 mètres, à un tempo fixe, disons 60 révolutions par minutes. Toute amélioration de la vitesse, telle que mesurée par le temps total de nage, s’explique par un progrès dans l’efficacité de vos tractions. Comme le t e m p o e st fi xe , le p rogrè s n e s’explique que par l’amélioration de votre efficacité. Il serait peu utile dans ce cas, de compter le nombre de tractions par 25m, comme c’était la mode jadis. En mesurant 2 des 3 variables, on obtient une rétroaction instantanée sur la 3e variable.
1. La cadence 2. La distance parcourue à chaque traction Autrement exprimé, si vous désirez nager plus vite, vous devez soit augmenter l’efficacité de vos tractions, en augmenter la fréquence, ou une combinaison des 2. En combinant ces 2 importants éléments avec la vitesse de nage, telle que mesurée par le temps résultant, ces 3 variables forment la « sainte trinité » du progrès en natation. Ensemble, elles expliquent et expriment tout.
La recherche de votre c a d e n c e optimale Une des premières tâches à accomplir lorsqu’on acquière un Tempo Trainer, serait de trouver sa cadence optimale. Celle-ci varie considérablement d’un nageur à l’autre. Le mois prochain, je présenterai un protocole formel et plutôt amusant à réaliser, qui permet en théorie d’obtenir votre zone optimale. D’ici là, la méthode la plus simple serait de procéder par essais / erreurs.
Contrôler son progrès avec précision La beauté avec cette sainte trinité, est qu’en réalité, nous avons besoin de mesurer 2 des 3 variables pour prendre le contrôle en entier de son progrès. Prenons un exemple pratique très simple : 49
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Le 400m représente une distance optimale pour réaliser ces tests. Elle est assez longue pour qu’une fatigue ait le temps de s’installer, mais assez courte pour nous permettre de réaliser quelques répétitions. Une série telle 3 ou 4 x 400 mètres, où on augmente le tempo par 4 révolutions par minute à chaque 400m, devrait vous permettre de découvrir quelle cadence vous procure à la fois un certain confort, et un niveau de performance intéressant.
Québec, notre fédération sportive, accepte officiellement le Tempo Trainer comme outil dans la portion natation des triathlons ayant lieu sous leur sanction. Il se pourrait qu’un jour la fédération mondiale, soit l’ITU, décide de bannir son usage, mais pour le moment la voie est libre. Conclusion Le prochain article documentera un protocole qui vise à évaluer sa cadence optimale, en plus de fournir des exemples concrets d’utilisation du Tempo Trainer à l’entraînement.
La règlementation entourant son usage Comme la technologie est assez récente, les règles concernant son usage en compétition sont à définir. Ceci dit, en date du 26 Juin 2016, pendant la tenue du Triathlon 70.3 Mont-Tremblant, un athlète a obtenu la permission de réaliser la portion natation avec son Tempo Trainer. Dans le même ordre d’idées, Triathlon-
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D’ici là, si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à faire l’achat de cet appareil, lequel peut être commandé directement du site de Finis, le m a n u f a c t u r i e r, a u h t t p : / / www.finisinc.com/Tempo-Trainer-Pro
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Crédit photo:Steve Lynch
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par Caroline St-Pierre
ENTRAÎNEMENT-Zone de transition
L’art d’embarquer et de débarquer du vélo en triathlon On parle de la transition comme étant le quatrième sport du triathlon. Chez les élites, il est important d’effectuer une transition rapide pour ne pas manquer le peloton de tête. Dans les compétitions sans sillonnage, c’est tout simplement une façon de gagner du temps sur les concurrents. Parmi tous les éléments de la transition, l’embarquement et le débarquement sont souvent les moins bien maîtrisés.
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ENTRAÎNEMENT-Zone de transition Les chaussures de vélo ne sont PAS faites pour courir !
Tranche de vie #1 En 2015, au Challenge St-Andrews, j’ai sorti de l’eau en même temps que Mélanie McQuaid et grâce à ma transition rapide, cela a pris 10 km de vélo à Mélanie pour me rattraper. Imaginez ce que cela représente sur la distance « sprint » !
Si vous courez avec vos chaussures de vélo, vous risquez fortement de glisser. De plus, vous courez définitivement moins vite et vous brisez vos cales et vos chaussures qui, on va se le dire, sont plutôt dispendieuses. Pour éviter tous ces désagréments, fixez vos chaussures au vélo le matin de la compétition et courez pieds nus dans la transition. J’ai bien dit « pieds nus »… oubliez les chaussettes ! Les chaussettes sont nécessaires seulement à la course à pied pour les peaux sensibles ou pour les triathlons de longue distance. Aussi, tant qu’à acheter des chaussures de vélo, assurezvous d’acheter celles de triathlon. On les reconnaît par leur velcro ouvert vers l’extérieur du pied. Elles sont aussi plus souples et plus aérées.
tenant par la selle et NON par le guidon. Une fois la ligne d’embarquement complètement franchie, je vous suggère de courir encore quelques mètres avant d’embarquer parce qu’il y a souvent beaucoup de monde qui essaie d’embarquer en même temps et le manque d’espace peut être stressant. Déposez la main inutilisée sur le guidon puis rapidement la deuxième. Lorsque les deux mains sont sur le guidon, penchez légèrement le vélo vers vous, sautez doucement sur la selle et déposez vos pieds sur les chaussures. Avec de l’expérience, vous arriverez peut-être à insérer un ou deux pieds dans les chaussures dès le départ ! Autrement, prenez de la vitesse avant d’insérer vos pieds. Important : prenez la main droite pour mettre le pied droit et la main gauche pour le pied gauche !
Comment fixer les chaussures ? Je vous suggère d’attacher vos chaussures à l’aide d’élastiques. Sans ceux-ci, les souliers auront la fâcheuse tendance à tourner autour de la pédale et à frotter le sol. Vous aurez alors plus de difficulté à mettre vos pieds sur les chaussures. De plus, les droitiers, c’est-à-dire ceux qui courent à gauche de leur vélo, devraient avoir la chaussure droite positionnée en avant et vice versa pour les gauchers. En effet, vous remarquez dans la vidéo que le pied qui passe par-dessus la selle se dépose automatiquement en avant. Les figures 1 et 2 présentent la position des chaussures et des élastiques pour les droitiers.
Tranche de vie #2 L’an dernier, j’ai une amie, une élite, dont je vais taire le nom, qui était tellement motivée en embarquant sur le vélo qu’elle a sauté trop haut… Elle est passée par-dessus sa selle et son pied a malheureusement atterri sur les dents du pédalier. Oups !
L’embarquement Pour vous rendre à la ligne d’embarquement, généralement de couleur verte, guidez votre vélo en le 55
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ENTRAÎNEMENT-Zone de transition Lorsque les deux mains sont sur le guidon, penchez légèrement le vélo vers vous, sautez doucement sur la selle et déposez vos pieds sur les chaussures. Avec de l’expérience, vous arriverez peut-être à insérer un ou deux pieds dans les chaussures dès le départ ! Autrement, prenez de la vitesse avant d’insérer vos pieds. Important : prenez la main droite pour mettre le pied droit et la main gauche pour le pied gauche ! Le débarquement Rappelez-vous que vous devez toujours débarquer avant la ligne de débarquement qui est normalement de couleur rouge. Il n’est pas nécessaire de freiner complètement, mais ralentissez. Évitez le frein avant, car la roue arrière pourrait vous jouer un mauvais tour. Si vous voulez débarquer à gauche de votre vélo, passez la jambe droite derrière la selle et, tranquillement, amenez-la devant votre jambe gauche comme si vous vouliez faire un pas vers l’avant. Cette dernière étape est trop souvent oubliée. Si vous déposez le pied droit derrière le pied gauche, vous allez trébucher contre votre pédalier. Ceci étant dit, il est temps de pratiquer ! Dernier petit conseil : essayez sur le gazon d’abord, puis sur l’asphalte. Envoyez-moi vos vidéos sur ma page Facebook ! Regardez mes vidéos:
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▶ Embarquement 1
Embarquement 2
▶
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Débarquement
Mettre les souliers
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par Jérôme Bresson
ENTRAÎNEMENT-VÉLO
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ENTRAÎNEMENT
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Par Jérôme Bresson
ENTRAÎNEMENT-l’affûtage
L’affûtage pré-compétition ou « Taper »
Pour optimiser une performance lors d’une compétition importante, un athlète va devoir suivre un « régime » d’entraînement spécifique avant la compétition. Il s’agît d’une période de plusieurs jours / semaines lors de laquelle la charge d’entraînement est grandement diminuée, permettant ainsi une surcompensation le jour opportun. Définition :
hormonale des suites de la diminution de la charge d’entraînement. Cette période d’affûtage est souvent associée à un meilleur sommeil, une perception de l’effort réduite, une humeur plus stable, qui sont tous des indicateurs de fatigue.
L’affûtage est une réduction progressive et non linéaire de la charge d’entraînement pendant une durée variable, dont l’objectif est de permettre à l’athlète de diminuer les effets négatifs physiologiques et psychologiques de l’entraînement quotidien et ainsi, d’améliorer la performance sportive.
On comprend tout de suite l’importance d’une bonne période d’affûtage. Meilleure celle-ci sera et meilleure sera votre course. Toutefois, il est difficile d’avoir un modèle unique d’affûtage car celui-ci sera dépendant de votre entraînement ainsi que de votre réponse à celui-ci.
Objectif : L’objectif est donc de diminuer la fatigue accumulée par l’entraînement tout en maintenant le niveau de performance atteint avant la p é r i o d e d’affûtage. L’amélioration de la performance qui en résulte sera donc principalement causée par la réduction des effets négatifs de l’entraînement. Le gain obtenu p r o v i e n t également de la modification 59
ENTRAÎNEMENT-l’affûtage
Les règles de base Bien qu’un modèle unique n’existe pas, il y a quelques règles de base à suivre afin de planifier au mieux votre période d’affûtage. - Réduction de la charge d’entraînement : La charge d’entraînement est la combinaison du volume, de l’intensité et de la fréquence de ce dernier. Ainsi, la stratégie visera donc à réduire la charge d’entraînement de façon à éliminer la fatigue sans qu’elle ne soit trop faible pour ne pas perdre les adaptations physiologiques précédemment créées. En effet, tout comme une charge trop importante ne permet pas d’éliminer la fatigue, une charge trop faible peut entraîner un désentraînement plus ou moins important. - Maintient les intensités d’entraînement : Pendant la période d’affûtage, bien que l’on souhaite diminuer la charge (combinaison volume / intensité / fréquence), il faut toutefois maintenir l’intensité des entraînements. La raison est simple, avec une intensité optimale (intensité de course), il est plus facile de conserver les adaptations physiologiques obtenues suite à l’entraînement. - Réduction du volume d’entraînement : Les améliorations de la performance le jour de la course seront plus importantes lorsque la diminution du volume se situe entre 50 et 90% du volume maximal atteint. Cette diminution peut être linéaire, rapide/lente ou lente/rapide (voir plus bas). - Réduction de la fréquence d’entraînement : La fréquence d’entraînement sera diminuée mais de façon moins importante que le volume d’entraînement. Environ 30% (par exemple 7 entraînements au lieu de 10 dans une semaine). La fréquence des sports plus techniques (ex. : natation) devra toutefois être maintenue. Tout ceci permet d’avoir un stimulus d’entraînement suffisamment fréquent afin de maintenir les acquis. - Durée de l’affûtage : La durée de l’affûtage peut varier de 4 jours à un mois. Cette durée doit être adaptée en fonction de votre charge d’entraînement, de votre capacité de récupération, de votre fatigue accumulée avant la période d’affûtage ainsi que du type d’épreuve à laquelle vous participez. La durée de l’affûtage devient donc individuelle.
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ENTRAÎNEMENT-l’affûtage
Pe
- « Pilotage » de l’affûtage : Pendant la période d’affûtage, la Gains à envisager : charge d’entraînement diminuera de façon progressive. Ceci peut se Les gains envisageables peuvent aller jusqu’à faire de façon linéaire, de façon 6% d’amélioration. Toutefois, cette rapide/lente ou de façon lente/ amélioration est exceptionnelle et on parle en rapide. Pour la méthode linéaire, la général plus autour de 2%. Ces gains sont c h a rg e d i m i n u e r a d e f a ç o n relativement minimes mais, sans prendre de constante du début de l’affûtage période de repos avant votre compétition jusqu’au jour de la course. La importante, comme un Ironman, il vous sera seconde méthode voit à diminuer difficile de passer à travers. de façon rapide la charge d’entraînement au début de Charge d’entraînement l’affûtage pour finalement m a i n t e n i r u n e c h a rg e presque constante mais faible jusqu’au jour de la course. À contrario, la méthode lente / rapide, voit à diminuer de plus en plus r a p i d e m e n t l a c h a rg e Ra d’entraînement au fur et à pi de /P mesure que l’on se en te rapproche du jour de la course. Ra e/ nt
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Début de l’affûtage
Approche personnelle :
Temps Jour J = Temps de compétition
De mon côté, la période d’affûtage pour préparer un 70.3 ou un IM n’est que d’une semaine. Bien que la charge maximale sera atteinte 2 semaines avant la compétition, la fin de semaine avant l’épreuve aura encore une charge d’entraînement conséquente, comme par exemple 120km de vélo et un 20 à 25km de course. Enfin, un bon entraînement (90km de vélo à l’allure d’un IM) sera réalisé 4 jours avant la course (le mercredi pour une compétition le dimanche) pour créer une dernière surcharge afin de surcompenser le jour J. Le reste sera des entraînements permettant de garder les acquis et du repos. 61
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ENTRAÎNEMENT-l’affûtage Conclusion, le but de l’affûtage revêt plusieurs facettes : - Chercher à éliminer au maximum la fatigue accumulée des dernières charges d’entraînement; - Maintenir les gains physiologiques / techniques / musculaires acquis lors des derniers cycles d’entraînement; - Obtenir un gain de performance sans toutefois faire de miracle. Une bonne exécution de votre période d’affûtage sera dépendante de : - La réduction du volume d’entraînement (de 50% à 90%); - la réduction de la fréquence d’entraînement (autour de 30%); - Un maintien des intensités spécifiques pour éviter le désentraînement; - La durée de la période d’affûtage qui reste variable entre 4 et 30 jours tout en étant individualisée.
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Vélo : Entraînement en solo ou en groupe pour le triathlon ?
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Par Bart Rolet
ENTRAĂŽNEMENT
Que ce  soit en entraÎnement ou le jour de la compÊtition, le vÊlo est le sport qui prend le plus de temps. Il demande donc plus de disponibilitÊ mais souvent aussi de motivation que les autres sports. L’effet de groupe peut donc être un atout majeur. Mais contrairement au cyclisme sur route, vous n’aurez pas de coÊquipiers le jour de la course. Comment en tirer parti tout en conservant un entraÎnement efficace ? En dÊbut de saison, que ce soit via des camps d’entraÎnement ou lors des longues sorties de fin de semaine, c’est le temps de mettre du volume dans vos jambes et de passer du temps sur la selle.
 C’est le moment idÊal pour faire des sorties de groupe. Vous pouvez vous permettre des  pauses cafÊ , ajouter un cotÊ social à votre entraÎnement et mettre de côtÊ les chiffres. La vitesse ou les watts importent peu durant cette phase. De plus, pratiquÊ en conditions sÊcuritaires, rouler en groupe est très grisant et divertissant. SÊcuritÊ et confort : Si vous possÊdez deux vÊlos, route et triathlon, n’hÊsitez pas à utiliser celui de route. En effet, en groupe vous ne devez pas rouler sur vos aÊrobarres pour des raisons Êvidentes de sÊcuritÊ. De trop nombreux accidents ont lieu lorsque des triathlètes roulent en groupe sur leurs aÊrobarres, rÊduisant la maniabilitÊ du vÊlo mais aussi leur champ de vision et donc leurs capacitÊs d’anticipation. D’un point de vue confort, le vÊlo de route permet plus de positions au niveau du guidon et le positionnement est fait pour être d’avantage relevÊ sur le vÊlo. Tandis que le vÊlo de triathlon est pensÊ pour être en position aÊrodynamique et non relevÊ sur le guidon.
Il est toutefois important de partir avec un groupe de votre calibre. Votre expĂŠrience sera gâchĂŠe si vous deviez pousser Ă fond toute la journĂŠe en ayant peur de ÂŤ ralentir Âť le groupe ou si vous vous retrouvez Ă ÂŤ mettre les freins Âť du dĂŠbut Ă la fin. Assurez-vous ĂŠgalement que tout le groupe parte dans le mĂŞme ĂŠtat d’esprit : certaines personnes peuvent avoir un comportement un peu ÂŤ compĂŠtitif Âť sur le vĂŠlo. đ&#x;˜‰ Plus vous vous rapprochez de la compĂŠtition, plus vous devez vous astreindre Ă un entraĂŽnement spĂŠcifique. Ce qui signifie qu’il devrait ĂŞtre effectuĂŠ sur votre vĂŠlo de triathlon et avec des allures spĂŠcifiques. Rouler en groupe peut donc ĂŞtre plus compliquĂŠ. En effet, vous aurez du mal Ă trouver quelqu’un qui a exactement le mĂŞme niveau que vous et le mĂŞme plan d’entraĂŽnement sachant que vous ne devriez pas ÂŤ drafter Âť.
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ENTRAÎNEMENT-VÉLO
Est-ce que cela vous empêche de rouler avec vos amis ? Si vos amis sont des cyclistes de route, en effet, cela risque d’être compliqué, surtout quand vous souhaitez suivre un plan d’entraînement plus spécifique. Par contre, si ceux-ci sont des triathlètes, voici quelques solutions pour tirer partie de l’effet de groupe: - Partagez l’échauffement avec vos amis, quelque soit leur niveau: le « pace » importe peu et souvent on a même tendance à partir trop fort et à mettre en jeu la qualité de son entraînement. Par exemple pour un entraînement IM de 5 ou 6h, vous aurez souvent 1 à 2h en zone 1 & 2 à passer avant de commencer le vrai travail. - Faites des aller/retour : si vous êtes sur une route sécuritaire, lors des intervalles prescrits, allez-y en suivant vos « paces » cibles et faites demi-tour à un moment opportun pour aller retrouver vos amis et partager la phase de récupération. De toute manière, durant vos intervalles, vous êtes bien trop concentré pour jaser ;-)
- Finalement, l’important sur les sorties de vélo, c’est la jasette avant le début (dans l’auto pour se rendre ou sur le parking) et après la sortie autour d’une bonne bière où on refait la journée en se rappelant certaines difficultés du parcours et en se donnant une bonne tape dans le dos quand on voit le travail réalisé. Attention toutefois à la gestion de l’horaire : si vous faites de la longue distance, la multiplication des heures d’entraînement demande une gestion d’horaire exigeante qui peut se compliquer en ajoutant la gestion d’un groupe. Votre famille et vos amis nontriathlètes font souvent beaucoup de concessions durant votre préparation. Il n’est donc pas rare de devoir aller rouler en solo de 6h à 10h du matin afin de libérer le reste de la journée pour vos proches plutôt que de joindre un groupe en milieu de matinée. Et puis dites-vous que si vous devez faire 6h en solo sur le vélo, le jour de la course ça passera encore plus facilement ☺
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par Amélie Roy-Fleming Dt.P., Nutritionniste
NUTRITION
Des smoothies pour tous les goûts. Que l’on manque d’appétit avant un entraînement matinal, que l’on soit pressés à rejoindre les coéquipiers après le boulot pour un entraînement ou que l’on souhaite récupérer après ce dernier, les smoothies représentent une option pratique et sont versatiles. Parfois, le fait de consommer les aliments de façon liquide peut être plus attrayant et même plus facile à digérer. De façon générale, ce type de boisson se résume en quelques aliments solides et liquides mixés ensemble dans un mélangeur ou à même le verre avec un pied mélangeur. Les combinaisons sont infinies, à vous d’en faire l’essai !
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NUTRITION Les smoothies à base de lait et de fruits sont
5. Mixer le tout dans un malaxeur ou à
principalement une source de glucides, mais
l’aide d’un bras mélangeur et le tour
également de protéines et de lipides, sans
est joué!
oublier les vitamines et les minéraux que ces
Avant un entraînement :
aliments nous confèrent. Évidemment, le type
➢ Ajoutez un peu plus de glucides en
d’ingrédients choisis feront varier la valeur
choisissant une source de sucres
nutritive de la boisson finale. C’est pourquoi,
concentrés comme une cuillère à
pour les athlètes, il importe de choisir les bons
soupe de miel, de sirop d’érable
ingrédients en fonction du moment auquel a
ou même du mélange à lait au
eu lieu ou aura lieu l’entraînement. Voici les
chocolat.
étapes pour un smoothie réussi. Une fois que
➢ Plus l’entraînement approche,
vous connaissez ces principes de base, les
moins le smoothie devrait contenir
possibilités sont sans fin !
de gras et de protéines. Après un entraînement : ➢ Augmentez la teneur en protéines
UN SMOOTHIE EN 5 ÉTAPES FACILES
de votre smoothie avec des
1. C h o i s i r u n o u d e s f r u i t s q u i
ingrédients tels que du yogourt
représenterons une source de glucides
grec, de la poudre de lait écrémé,
(énergie), de fibres et de vitamines. Par
du tofu soyeux ou du beurre de
exemple, une banane mûre, 1 tasse de
noix.
petits fruits frais ou congelés, 1 pêche ou 1 nectarine (en gardant la pelure). 2. Ajoutez-y environ 1 tasse de liquide : lait, boisson de soya ou jus de fruits à 100% 3. Pour y mettre un peu de fraîcheur, ajoutez-y des glaçons. 4. Pour varier les saveurs, essayez de l’essence de vanille, des feuilles de menthe, des boissons de soya aromatisées etc.
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NUTRITION
3 RECETTES DE SMOOTHIE À ESSAYER Smoothie fraise-banane (avant un entraînement tôt le matin) • 1 banane •
½ tasse de fraises congelées
•
1 tasse de boisson de soya à la vanille
Smoothie déjeuner aux bleuets (au moins 2 heures avant l’entraînement) •1 tasse de lait 1 ou 2% m.g. •½ tasse de yogourt grec aux bleuets, 2% m.g. •¼ tasse de flocons d’avoine à cuisson rapide •1tasse de bleuets
Smoothie banane et beurre d’arachide (après l’entraînement) • 1 tasse de boisson de soya enrichie, naturelle •
1 banane
•
2 c. à soupe de beurre d’arachide
•
1 c. à soupe de sirop d’érable
•
½ tasse de yogourt grec nature, 2% m.g.
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Prochaine parution de 10-21-42km 02 octobre 2016
Autres dates 02 décembre 2016 02 février 2017 02 avril 2017 02 mai 2017
Bien dire fait rire, bien faire fait taire.
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MON CLUB
Par Mariane Lajoie
Lumière sur les clubs
de triathlon québécois : Le club de triathlon Les Explosifs de Val-d'Or n'a beau être en opération que depuis janvier, déjà, 37 membres en portent fièrement les couleurs. Portrait d’un club qui renaît après dix ans d'absence. « Le club Les Explosifs existait il y a une dizaine d'années. Faute de participants et de relève, le club avait cessé ses fonctions », se rappelle l'actuelle présidente, Audrey-Ann Richard-Tremblay. Toutefois, la passion pour le triathlon n'avait jamais réellement cessé dans la ville de Val-d'Or. « On était plusieurs triathlètes à Val-d'Or qui s'entraînaient déjà, souvent en groupe. On s'est dit que tant qu'à se regrouper, on pourrait partir un club. » Le même nom a été repris. « Après un sondage, on a réalisé que les gens aimaient bien cet ancien nom. On l'a donc gardé », explique la présidente. Ce sont donc les cinq membres du conseil d'administration qui ont planché pour le repartir. Actuellement, deux personnes ont leur formation d'entraîneur; Audrey-Ann Richard-Tremblay elle-même et Maxime Arcand. « Cette année, il n'y a pas d'entraînement supervisé, comme les entraîneurs s'entraînent aussi » dit en riant Mme Richard-Tremblay. « Le but de la première année en fonction du club était de se rassembler, se regrouper, pour éventuellement avoir des entraînements à des jours fixes. Ce sera pour l'année prochaine », assure-t-elle. Ainsi, leur page Facebook est remplie de messages de points de rencontre pour pratiquer la discipline. « J'avoue que c'est difficile de trouver des plages horaires qui conviennent à tous. Souvent, ce sont donc les mêmes visages qui reviennent », avoue la triathlète. Parmi Les Explosifs, bien que la plupart étaient déjà familiers avec la discipline, quelques-uns ont découvert ce sport au fil des semaines. Jusqu'à présent, les triathlètes des Explosifs ont affiché leurs couleurs à quelques événements. « Ce que les gens voulaient en priorité, c'était d'avoir le trisut officiel, au nom des Explosifs », rajoute la femme. Au MontTremblant, 19 membres ont franchi la ligne d'arrivée de l'une des distances offertes. « Ce qui s'en vient pour plusieurs de nos coéquipiers, ce sont les triathlons de Ville-Marie et de Val-d'Or. » Le but premier de la formation de ce club est de créer une habitude d'entraînements réguliers, en suggérant des points de rencontre et en bâtissant une structure définie. Gens de Val-d'Or et des environs, qu'attendez-vous pour faire partie de cette première édition renouvelée?
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