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Ci-contre. Le quartier du 24e BACP à Villefranche-sur-Mer (dit" caserne de la Darse»).
Jacques SICARD (Toutes les photographies illustrant cet article proviennent de la photothèque de l'Association du Secteur Fortifié du Dauphiné, Digne, tonds privé)
Ci-dessous. Le bataillon de chasseurs à pied de la Garde impériale possédait depuis le 20 mars 1855 un drapeau, qui fut le premier de tous les drapeaux de l'armée française à être décoré de la croix de la Légion d'honneur à la suite de la prise d'un drapeau u.1!:ichien à Solférino. Il dut êt~· à Metz le 27 octobre 1 Q. Ave ~avènement de la III RépU~lique, il est décidé !il. 1d.lS Chasseurs à pied auroril bn drapeau unique dont la garde sera assurée successivement par J'un
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au camp des Alpines, près de Graveson (Bouches-duRh ne) avec les personnels du 21 e bataillon de marche de chasseurs â pied qui av ient combattu à l'Armée de l'Est avant d'être internés en Suisse, le 24e bataillon de chasseurs à pied de m rche hérite des traditions du Bataillon de chasseurs de la Garde impériale.
Devenu 24e bataillon de chasseurs à pied le 22 août 1871, il prend gamison à Marseille et Arles. Après les grandes manœuvres de 1875, il vient dans les Basses-Alpes pour tenir gamison à Digne avec des détachements au fort de Toumoux, à Colmars et à Entrevaux. Ainsi débute sa carrière alpine. Un album de photographies découvert récemment nous permet d'illustrer la vie d'un bataillon alpin à la fin du XIXe siècle, en temps de paix, période heureusement plus longue que les périodes de guerre. Arrivé en octobre 1876 à Villefranche-sur-Mer, le 24e y tiendra garnison jusqu'en 1914. Il occupe d'abord la citadelle (quartier Gaston de Foix) tout en détachant, jusqu'en 1882, des compagnies à Sospel l'été, et à Menton l'hiver. Il occupera par la suite la caserne de la Darse.
Ci-dessus. La compagnie est au rassemblement, y compris le train muletier à l'arrière-plan.
Ci-dessous à droite. Le 14 juillet 1903, un groupe d'officiers du 24e pose pour la postérité.
Ci-dessous à gauche. Les chambres de sousofficiers servent à tout, même de salle de classe.
A partir de 1878, l'Italie se rapproche de l'Allemagne et de l'Autriche (la" Triplice » est signée en 1882) et l'attentio de la France jusqu'alors orientée sur la " ligne bleue de Vosges» doit maintenant se porter aussi sur la frontière des Alpes. En octobre 1878, sortant de l'école de Saint-Cyr, arrive au bataillon un certain sous-lieutenant Pétain, futur marécha de France. A parti- de 1880, le bataillon effectue des marches de dix jours suivies de manœuvres dans le massif. de l'Aution dont il va bientôt connaître tous les recoins. En 1881 ces marches ont lieu dans la vallée de La Vésubie. A partir de l'été 1882, une compagnie est détachée à Breil-sur-Roya. Au fil des ans, le 24e BCP prendra part aux manœuvres de brigades, de division (2ge ou
le 24e bataillan alpin de [bosseurs à pied
30e DI) et de corps d'armée (15e CA). Il va reconnaître les vallées de la Roya, la Bevera et La Vésubie. En 1885, le ministre de la Guerre décide qu'il y aura tous les ans des manœuvres en pays de montagne. Au 15e CA, les 7e (Marseille) et 24e BCP ainsi que le 1I1/58eRI (Avignon) sont désignés pour un cantonnement de trois mois en haute montagne avec 30 jours de manœuvres. Ils forment, avec trois battenes.du 38e d'artillerie et trois sections du 15e bataillon du génie, trois groupes de manœuvre. C'est le premier essai de création des groupes alpins. Le 24e opère avec la 7e batterie du 38e RA. En février-mars 1887, deux compagnies sont détachées à Nice et une à Menton pour assurer l'ordre et les secours à la suite du tremblement de terre. En avril de la même année, il fournit un détachement au 11e BCP partant au Tonkin. Entre 1886 et 1888, trois nouveaux bataillons de chasseurs sont affectés au 15e CA. Ce sont les 6e, 23e et 27e BCP rentrant d'Algérie ou de Tunisie. La loi du 28 décembre 1888 modifie l'organisation des bataillons de chasseurs, qui sont portés de quatre à six compagnies. Le 24e BCP devient ainsi le 24e bataillon alpin de chasseurs à pied le 1er janvier 1889. Il dispose d'un train muletier, soit six mulets par compagnie.
En haut de page. Le Tournairet, grand massif boisé culminant à 2085 m, abrite une série de baraquements dénommée granges de la Brasque, près du col du Fort. Le bataillon y séjourne l'été. Voici les baraquements de la troupe (à gauche), la salle à manger des officiers dans un cadre champêtre (au centre) et la joyeuse distribution du pinard (à droite).
En bas de page. Le massif de l'Authion (parfois orthographié Aution) culmine à 2082 m. Il commande deux voies de pénétration: la vallée de la Roya, vers Menton et la vallée de La Vésubie, vers Nice. Jusq 'à 1947, il était très proche de la frontière qui passait alors ar la Cime du Diable et la Cime de la Nauca. On y trouve donc une série d'ouvrages défensifs et de casernements maintenant à l'abandon: - Les deux ouvrages d'infanterie de la Forca '. et de llille-Fourches construits entre 1889 et 1891 ; - Le blockhaus de la Pointe des Trois Communes (2080 m); - La batterie de Plan-Caval avec casernement, près d'un futur ouvra e bétonné, inachevé en 1940; - La caserne de Peira-Cava à 1 482 m et à 8 km de Turini; - Les baraquements de Cabanes-Vieilles; - Le camp de Turini (camp inférieur). Entre 1935 et 1939, l'accès du massif était interdit aux civils. On y a construit plusieurs routes stratégiques et une multit de de petits ouvrages CORF. En juin 1940, il ne verra pas de gros combats contre les Italiens de la Division Rave na mais en avril 1945, la 1re DFL le prendra d'assaut et subir de lourdes pertes. Les ouvrages seront copieusement bombardés et abandonnés depuis (cf. Militaria 240L'Authion, la bataille oubliée, article de P. Gaujac). Ci-dessous et page suivante. La caserne de Plan-Caval a abrité entre 1925 et 1935 l'école de ski et les SES de la 6e DBCA puis, de 1936 à 1939, les SES des 75e et 76" BAF. Actuellement il n'en reste que des ruines.
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En reconnaissance
La redoute des Trois Communes est en cours de construetion (1898-1899) C'est ulle teur de 10 mètres ~e haut entourée d'un fossé. Dominant tout le massif, eJle eammande le chemin de la crête de l'Ortighéa et protège les forts de la Farea et de Mille-Fourehes et la batterie de Plan GavaI.
Page suivante en bas droite. près de Cabanes Vieilles.
Ci-dessus à droite. Un petit blockhaus défend l'accès du cantonnement des granges de la Brasque. Ci-contre. Au pied du fort de Picciarvet qui commande le confluent du Var et de la Tinée, la « chiuse » de Bauma-Negra construite entre 1883 et 1886. Au fond d'une gorge étroite de la vallée de la Tinée, elle consistait en deux batteries de part et d'autre de la rivière, à l'entrée d'un pont défensif. Creusées dans la falaise, ces batteries étaient casematées. Leur défense rapprochée était assurée par des créneaux de fusillade et une grille défensive. Elle pouvait abriter 68 hommes. L'ouvrage est abandonné depuis de nombreuses années et la route a été modifiée depuis. Le terme « chiuse » vient de l'italien et signifie clôture. Il en existe une semblable à Saint-Jean-Ia Rivière, dans la vallée de La Vésubie.
Il forme alors, avec la 16e batterie « alpine » du 1ge RA (Nîmes) le 1Oe groupe alpin. Chaque groupe a son secteur de couverture à la frontière et se constitue au moment de l'arrivée du bataillon et de la batterie alpine dans ce secteur. Il se dissout avant le retour dans les garnisons d'hiver. Le bataillon quitte donc sa garnison fin mai. Il y rentre après les manœuvres d'automne, vers le 15 ou le 20 septembre. Pendant cette période, on aménage des sentiers muletiers et l'on construit des routes dites « stratégiques ». Les officiers dressent le carnet de secteur, pénètrent dans les
le 24e bataillon alpin de [hasseurs à pied
hameaux les plus reculés, parcourent les moindres sentiers, explorent tous les passages praticables. Peu à peu, le 24e BACP va détacher des postes d'été puis d'hiver dans le massif du Tournairet (granges de la Brasque) puis dans celui de l'Authion (Peira-Cava, Plan-Caval, Turini, Cabanes-Vieilles). Du 4 au 18 septembre 1903, il prend part aux grandes manœuvres du Sud-Est. Quoique bataillon dit « de la côte », ces photos nous montrent que le 24e BACP n'a pas livré que des batailles de fleurs et mérite bien son titre « alpin ». Les chefs de corps du 24e bataillon entre 1876 et 1914 furent les commandants Lucas, Cazé (1879), de Battisti (1884),Didier (1889), Rostand (1891 - puis It-colonel), Trouchaud (1904) et Papillon-Bonnot (1908). 0 Remerciements sa coopération.
au Musée de la résistance de Castellane
Ci-dessus. L'été, la caserne Crénant à Peira-Cava abritait un bataillon Les compagnies du 6" ou du 24" BACP assuraient la relève pendant l'hiver.
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du 141" RI.
Au col de Segra, près de Castillon,
Page suivante en haut. on monte les tentes marabout.
Ci-contre La pause au col de Segra. Ci-dessous. Les cols de Braus (999 m) et de Brouis (838 ml, proches de . Sospel, servaient pendant l'été de terrain de manœuvre. Un ouvrage CORF fut construit dans les années trente au col de Brouis.
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LI!
24e bataillan alpin
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[hasseurs il pied
Il
1. Un studio tout confort, 2. Dans les baraques, paille peu épaisse. 3. L'inspection
au grand air, avec balcon et vue sur la mer ...
le confort est plus réduit, la promiscuité
des armes au col Saint-Martin.
Les Alpenstock
plus sévère et la couche de
se dressent
sur les sacs.
4. La télégraphie optique en pays montagneux permettait d'effectuer des liaisons à grande distance sans" fil à la patte », Monté sur un trépied en bois, l'hélioyraphe se composait d'une boite contenant un dispositif de miroirs, une lunette d'observation et une lentille de protection. Un obturateur mobile actionné par un levier permettait d'envoyer des messages par alphabet Morse. Un volet pare-soleil protégeait la lentille de l'objectif. Les rayons du soleil arrivant sur les miroirs par un guichet latéral se transformaient en signaux brefs et longs. Ici, les télégraphistes du bataillon s'exercent sur cet appareil. 5. Le silence des vallées alpestres
est troublé par l'école des clairons.
6. Manœuvre d'hiver vers la Cime du Capelet (2622 ml. 7. C'est l'heure de la soupe au cours des manœuvres
du Sud-Est en 1900.
8. En 1904, le ski n'est en France qu'à ses débuts. Ce matériel n'étant pas encore en dotation dans les troupes alpines, on se contente d'une paire de raquettes et d'un piolet.