DEFENSE DU 06

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xve CA : Secteur

fortifié des Alpes-Maritimes (SFAM) Secteur Nord

Haute Tinée-Mont Mounier-Tinée 748 BAF

Pont Haut, St-Dalmas Selvage

le

LI Bargellini

111/38RIA

Mont Ténibre

LI Dallon

1/38 RIA

St-Etienne de Tinée, lacs de Vens

LI Mourey

1I/3e RIA

Rabuons

LI Raybaut

1I/203e RIA

Rabuons

LI GrandDufay

1/2038 RIA

Le Tolondet

LI Rosier

111/203 RIA

Cuson?

LI Coccoz

188 BCA

Le Bourget, Douans

LI Bonnel

23e BCA

Isola, Vallon de Castiglione

LI Portelatine

60e BCA

Isola, plateau de Louch

LI Ruby

8

Vésubie 100e BCA

Valabre, Tellio

1I/55e RIA

Collet de la Siagne

LI Regis

84e BAF

Cabanes de Lentou1

LI Gayet, Sgtlch Pagas

LI Colonna

asse

LI Masson

111/558RIA

Le Biforquet, Cime

1/558 RIA

Mont Roja

S/L1 Dejean

111/1128RIA

Baus de la Fréma, col StMartin

LI Mohrt M

988 BCA

Chapelle de la Trini é, mont Piagu

LI Franceschi

948 BAF

le Boréon, douane stMartin V

LI Baudet

1I/112e RIA

douane la Madone de Fenestre

S/L1 de la Lande d'Olcé

1/112e RIA

vacherie de Férisscn, mont Lapassé

LI Charras

8ge BCA

Pont du Roi, les Arès

LI Daher


xve CA:

Secteur fortifié des Alpes-Marit" es (SFAM) secteur Sud

Massif de l'Authion 758 BAF

Sospel

baisse de St-Véran, col de Raus

U Vaglio, Aspi Acquaviva

858 BAF

granges de Zuaine

U Barbery

5e BCP Pyrén

Nord de Breil-sur-Roya

Adj/ch Rouch

7e BCP Pyrén

Est de Breil, granges de Vezaire

U d'Artigue

228 BCA

granges de Fromagine

Aspi George

648 BCA

granges de la Morghetta

Adj Mathis

105e BCA

Scarassoui,

collet d'Albei

U Escarras

8e BCP Pyrén

Sud de Breil, le Collet

S/U Gaudiot

1028 BCA

Scarassoui, Vieilles

Cabanes

U Brenier

95e BAF

Haute Bergevine

U Cairaschi

98 BCA

Pas de Cuore

S/U Ballon

62e BCA

viaduc de Scarassoui, Fontan

U Montel, Adj Siméoni

24e BCA

granges d'Arrès, FontanEst

U Cuggia

65e BCA

bergerie d'Anan, la Pinéa

S/U Massiani

104e BCA

la Giandola, Zuaine

U Nicolas

Secteur Corniche 768 BAF

col Razet, mont Abbo

S/U Baron

498 BCA

mont Grammondo, Lunga

U Charrignon

86" BAF

Castellar Vieil, l'Orméa

S/U Bres

20" BCA

Roc d'Orméa,

Adj Beck

Colla

puis Sgt Mallet Restaud

25" BCA

Plan du Lion

U Protché

96" BAF

PA de la Colle, Garavan supérieur

S/U Cazenave, S/U Blanchot


~

LA DEFENSE DES ALPES-MARITIMES (juin 1940) Dans les années trente, le département des Alpes-Maritimes est le plus militarisé des Alpes. Appartenant à la xve Région Militaire (Marseille), il regroupe la moitié des bataillons de chasseurs alpins (six sur ouze) et trois bataillons alpins de forteresse sur sept. Sur son territoire stationnent deux grandes unités: la 2!Y DIA et le secteur fortifié des Alpes-Maritime , dont les PC sont à Nice. La 2!Y DIA est articulée en deux brigades d'infanterie : -la 5]c Brigade comprenant: le Je RIA (Hyères) -la e demi-brigade de chasseurs alpins: 2?1, 24e, 25e BCA (Nice, Villefranche, Menton); -la 5se Brigade comprenant: le I4Ie RIA (Marseille) -la?l demi-brigade de chasseurs alpins:!Y, Ise, 20e BCA (Antibes, Grasse, Antibes) -le 94e Régiment d'artillerie de montagne (Nice).

Secteur fortifié des AlpesMaritimes (SFAM)

Les détacheme ts de spécialistes du génie proviennent du T" RG d'Avignon. Pendant les quatre mois d'été, la 2ge DIA se regroupe en en ier dans ses secteurs de couverture des Alpes-Maritimes qui accueillent aussi des unité de la 2e Division d'infanterie coloniale (Toul n). Tous ces éléme ts effectuent des marches, des manœuvres, d s tirs, des travaux de piste et d'organisation du terrain.

Une section du 76" BAF lors d'une prise d'armes sur la promenade

de

Anglais en 1938. (Coll. Mallet)

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velle alerte en France, le 10 avril 1939. Les unités alpines mettent sur pied leur premier échelon de combat Ç'échelon A "). Elles laissent dans leur garnis n l'encadrement nécessaire pour recevoir les réservistes de "l'échelon B", tandis que les noyaux actifs des unités de réserve à former rejoignent les centres mobilisateurs. Les unités de couverture ("échelon A") vont occuper leurs emplacement de combat près de la frontière franco-italienne, et elles y resteront jusqu'au mois d' 0 tobre.

- 7se, 8Se, 9Se BAF - IS8e RAP - Corniches: S8e DBAF : - 76e, 86e, 96e BAF - IS7e RAP.

Mobilisation géné ale Le 1er septembre 1939, to tes les unités se dédoublent. La 2ge DIA donne ainsi naissance à la 30e. Les divisions 'infanterie alpine ont la particularité d'être à quatre corps d'infanterie (au lieu de trois dans le reste de l'armée française) regroupés n deux brigades. Chaque BCA met un au ·e BCA sur pied (numéro du bataillon d' ctive augmenté de 40). Les BAF et les RAP triple t pour s'adapter à chaque vallée fortifiée. Le SFAM comprend ainsi tr is sous-secteurs: - Tinée-Vésubie: 61e DBAF: - 7se, 8Se, 9Se BAF - 167e RAP - Bévera : 40e DBAF :

La mobilieetion

Le général OIry, coiffé d'un béret alpin, inspecte le 96" BAF accompagné du chef de corps, le chef de bataillon Guillevic en 1940. (Col. Edelweiss)

: un convoi muletier sur la route de Sainte-Agnès (Coll. Mallet)

à Monti.


Mais 25 ans après la mobilisation générale de 1914, ce n'est plus le même enthousiasme car, ni la famille, ni l'école, ni les moyens d' information n'ont, cette fois-ci, préparé le citoyen à son rôle de "défenseur de la Patrie ''. Le moral des réservistes reste quand même bon, et grâce à l'esprit de corps et à l'esprit montagne, ils sauront se montrer dignes de leurs aînés de la Grande Guerre. Les réservistes des unités de forteresse sont pratiquement tous des frontaliers donc plus motivés pour défendre leur localité, leur maison, leur terre ...

Les réservistes du 86" BAF devant l'ouvrage d'avantposte de la Pena en octobre 1939. (Photo Mallet)

La "drôle de guerre" Le XVe Corps d'armée (général Dentz) concentre 90 000 hommes dans les AlpesMaritimes soit trois divisions de montagne (2ge, 30e et la 31e, à cheval sur les XIVe et XVe RM), une division coloniale (2e DIC) et la 66e DI, division de "série B", venue pour la défense du littoral. A partir de la fin octobre, plusieurs grandes unités (dont les 2ge et 30e DIA) sont dirigées vers le NE de la France. Mais elles laissent leurs SES et le 96e RAM sur place. TI ne reste donc qu'une simple couverture comprenant deux secteurs: le secteur montagne au Nord, tenu par la 65e DI (une division de série "B") et le secteur fortifié des Alpes-Maritimes au Sud. A partir de la fin novembre, les unités de ces deux secteurs prennent leurs quartiers d'hiver dans les vallées. Au printemps 1940, au fur et à mesure du déneigement, les unités reprennent leurs emplacements de combat à proximité de la frontière.

Le 10 juin 1940, la "Bataille de France" est vir:uellement perdue et les Allemands sont à quatre jours de marche de Paris. Ce même soir, M ssolini annonce à la foule romaine l'entrée en guerre de son pays. Le Duce déclare la guerre avec le sentiment qu'il n'aura pas à l faire et qu'il n'aura qu'à s'asseoir à la table des négociations pour partager un butin facile : Nice, la Savoie, la Corse, la Tunisie et jibouti ...

Période pré-opérationnelle (11 au 21 juin 1940) Sur les 90 000 combattants de septembre 1939, il en reste à peine 38000 qui vont s'opposer aux 80 000 soldats italiens de pr mière vague. Sitôt connue la nouvelle de la déclaration de guerre, le cœur serré, les Alpins assistent, dans . la nuit pluvieuse, au défilé lamentable des populations civiles habitant en avant de la Position de Résistance (Menton a été pr 'ventivement évacuée dès le 4 juin). Ces pauvres gens n'emportent que ce qu'ils pe vent porter. .. A partir de minuit, après le pas sage des derniers évacués, le silence de la m ntagne est troublé par une série d'explosio s. Toutes les destructions prévues sur les ax s de pénétration, en avant de la PR, ont joué. Là, ce sont 30 mètres de route qui de cendent dans le ravin, ailleurs c'est un pont qui saute ou une passerelle de bois qui brûle. On est en guerre! M .s les premiers jours, il ne se passe rien car on assiste au cas étrange d'un assaillant qui se met sur la défensive _, Sur la frontière, les 42 SES (sur les 87 du front de Alpes), en ligne dans les Alpes-Maritimes ro gent leur frein et le premier accrochage a lieu le 13 juin au Piagu (SES 94e BAF). Le lendemain, un bataillon italien renforcé tente un coup de main dans le Mentonnais. Mais la pui sance dissuasive de l'artillerie française co juguée à l'action efficace des SES et des ou rages d'avant-poste fait échouer cette tentative. Le 17, dans la Haute-Roya, la SES 24e BCA ca ture 35 Italiens, le 21, à Berthemont, la SE" I/112e RIA prend 37 Alpini ... Le 17 juin, le maréchal Pétain a annoncé à la radio qu'il "a demandé un armistice aux Allemands ". Si cette demande a achevé de briser l'esprit de résistance des troupes qui se ba ent contre les Allemands, sur le front des Alpes, on serre les dents malgré les tentatives

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Poste d'observation

fixe proche de la frontière italienne.

de fraternisation des Italiens. Le 18, rencontre de Mussolini et d'Hitler à Munich. Le Führer a fait comprendre au Duce qu'il n'aura que le terrain qu'il aura effectivement conq is (Hitler tient, en effet, à ménager la France c il craint qu'elle ne continue la lutte en A 'que du Nord). Rentré à Rome, amer et désillusionné, Mussolini donne l'ordre d'offensive générale pour le surlendemain afin de gagner le maximum de terre française. A la s 'te de ses protestations, le général Pintor, commandant la Fe Armée (Ubaye-Alpes-Maritimes) obtient un sursis de 24 heures. Trois directions principales d'offensive sont prescrites: - Opération "B" : (Petit-Saint-Bem d) destinée à descendre la vallée de l'Isère pour donner la main aux Allemands à C arnbéry. - Opération "M" : Maddalena (col de Larche). Elle doit descendre la vallée de l'Ub ye, et de la Durance. (La plus grosse concentration des troupes italiennes de tout le front des Alpes se trouve en face de l'Ubaye avec le ne CA à quatre DI et un groupement alpin. Soit 37 bataillons italiens contre quatre f-ançais). - Opération "R" : (Riviera), elle doi: partici-

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per à l'opération "M" en avançant sur Nice et le long de la côte. Objectif final des opérations "M" et "R" : Marseille! Si les troupes italiennes sont relativement fraîches, il n'en est pas de même des unités françaises d'avantpostes, très éprouvées par 18 jours d'alerte et Il jours de guerre avec une météo épouvantable, pluie et neige en altitude ... Mais l'armée des Alpes attend l'envahisseur sur un champ de bataille préparé pendant plus de 50 ans, surtout en ce qui concerne l'organisation défensive du terrain, la qualité des observatoires et les plans de feu de l'artillerie.

Opération ~~R~~ Cette opération est conduite par le XVe CA italien qui groupe deux divisions en première vague. Dans le secteur montagne, le Ille CA a placé une DI et un groupement d'Alpini en premier échelon. En face, le SFAM (général Magnien) aligne, de la mer à l'Authion, la plus puissante position de résistance des Alpes, comportant une dizaine d'ouvrages mixtes (infanterieartillerie).


LA BATAILLEPOUR

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Mt Meras _._._._, .•.•. (1243m)

Tê te de Cuore

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Razet j ~ji;:' 34°BCN Col J.:t ~ (1285m) Segra i-+ Castillon JI\ 1 PierI-"'e'" r.Grammondo (1375m) (963m) (Pointue 'tt _~ 113 °RALH ,,~y 42°RI La Pena •• ~+. 76°BAF •.l Mt Ours '(819m) E (

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'Mt Gros ' (ô86m) ,_ Pont Fontbonne 96~~F ~'l'union ~cap Martilln Cabbé

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(1l48m) 89°RI 33°BCN 0

90 RI e.•••N°2 86~BCN· ~ ~ Pont S Louis

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Grimaldl.

Mortola

de

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u Nord, barrant la Tinée et la Vésubie, le secteur est aux ordres de la 6Se DI (général de Saint-Julien). La disproportion des forces en présence n'est donc pas aussi flagrante qu'en Ubaye, et l'artillerie française conserve une supériorité écrasante grâce aux pièces de forteresse. L'attaque du Xv" Corpo d' Armata comprendra deux actions convergeantes. L'une menée par la division "Cosseria" sur Menton, l'autre par la "Modena" en direction du Mont-Ours.

çaise procède alors à des tirs d'arrêt autour des PA et des ouvrages d'avant-poste. . Après avoir tiré 200 coups sur le Cap Martin, le 'Iain blindé de la Marine royale se retire dans son tunnel.

22juin A heures 30, dans le Mentonnais, 7 groupes .artillerie effectuent un tir de préparation sur e ouvrages français. A 9 heures, c'est le débouché de la "Cosseria'', Les Italiens dévaent avec allant sur le versant français. Leur _ .ance est facilitée par un brouillard opaque de grosse pluies orageuses. L'artillerie fran-

Préparatifs de l'ALVF avant le tir qui lui sera fatal. (ColI.Béraud)

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La cloche GMF de l'observatoire du Mont-Gros à Roquebrune - Cap Martin d'où les observateurs du 157" RAP 0. repéré l'ALVF italienne (l'artillerie lourde sur voie ferré) qui tirait sur l'ouvrage Maginot du Cap Martin. Cette observation a permis la destruction de l'ALVF par l'artillerie du Mont-Agel. (Coll. Edelweiss)

Devant Castellar, les SES décrochent de justesse et passent derrière les ouvrages d'avantposte de la Colletta et du Pilon (96e BAF) qui clouent les assaillants au sol. Devant Menton, c'est le point fort de la Colle qui reçoit le choc le plus violent. Ce PA est tenu par quatre sections de la 58e Demi-brigade alpine de forteresse, éloignées de 800 mètres les unes des autres, dans un terrain mouvementé. Devant l'ouvrage de barrage rapide du Pont-Saint-Louis, les deux sections de tête italiennes sont stoppées et bloquent ainsi toute avance des compagnies suivantes. Mais débordant par le Nord, les Italiens réussissent à s'infiltrer dans Menton. Plus au Nord, devant Castillon, même scénario qu'à Menton. Préparation d'artillerie, débouché de la division "Modena ", repli des SES, tir d'arrêt de l'artillerie française et réception des Italiens par les ouvrages d'avantposte de la Baisse de Souvion et de Pierre Pointue (76e BAF). Dans l'après-midi, à Fascia Fonda, surgissant du brouillard, les "arditi" submergent le groupe avancé, à 2 km, de l'ouvrage d'avantposte de la Pena. Le combat s'achève au corps à corps et sur les onze alpins du 86e BAF, il Y

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a cinq tués, deux blessés, et seuls quatre alpins réussissent à regagner leur ouvrage. Sur la Côte, en début d'après-midi, le train blindé de la Marine royale ressort de son tunnel. Avant même d'avoir terminé sa mise e batterie, il est atteint par deux salves tirées les deux tourelles de 75 du Mont Agel. Trois pièces de 152 sur 4 sont hors de combat, Dans la soirée, les éléments du point fort rf~ la Colle se replient sur ordre. lis ont pe quatre tués et vingt-deux prisonniers mais devant eux, le 90e Fanteria a laissé vingt-de tués et soixante-treize blessés. Dans le secteur montagne, le groupemen; d'Alpini lance une pointe offensive en HaUL~ Vésubie, qui est refoulée par la résistance trois SES (98e BCA et deux du 112e RL-\ La flottille de débarquement qui devait accoster, de nuit, à Garavan et derrière le Martin, rebrousse chemin en raison de la mauvaise météo et de l'état de la mer. .. Dans la nuit, les "Chemises noires" sont sur les dessus de l'ouvrage de Pierre Pointue qui demande alors un "tir d'épouillage" à l' artillerie qui cause des pertes sensibles à l'agresseur.


Les "Chemises noires" ont réussi à s'infiltrer dans Menton. Ici, ils progressent

23 juin Dans le Mentonnais, toute la ligne d'ouvrages d avant-poste est au contact, parfois même dépassée, mais tous les équipages gardent leur bel esprit de résistance. Les Italiens passent la journée à occuper prudemment la ville de . 1enton, évacuée par ses défenseurs. Ils finisent par arriver au pont de l'Union où ils sont oppés par un barrage d'artillerie. Mais ils ne peuvent toujours pas franchir le Pont-SaintLouis, défendu par l'ouvrage de barrage rapide, tenu par huit alpins, commandés par le ous-lieutenant Gros (96e BAF). En Haute Tinée, les SES mènent un combat retardateur devant la division "Livorno ", tan. que dans la Roya, les Français évacuent la alité de Fontan. Sur le front de mer, nouvelle tentative de sore de la flottille de débarquement italienne, . en raison de la météo, l'opération est renyée au lendemain ... o

24 juin Jan le Mentonnais, journée calme en raison ~ brouillard et des pluies torrentielles, sauf,

dans l'avenue de Verdun. (Coll. Béraud)

en ce qui concerne l'artillerie française qui profite de chaque éclaircie pour tirer. En montagne, comme il neige à partir de 2000 mètres, l'activité des Alpins se limite à des patrouilles offensives qui sont toutes repoussées par les avant-postes et l'artillerie . A Orgiata, l' armistice avec les' Italiens est signé à 18 heures 35. La cessation des hostilités sur tous les fronts est fixée à 0 h 35. Si, côté italien, la nouvelle est accueillie avec satisfaction et soulagement, côté français, les sentiments sont mitigés entre le soulagement, l'hébétude, le chagrin ou la colère. Jusqu'au bout, les Alpins ont espéré un miracle (comme en 1914) et ils refusent de croire à la défaite de la France, surtout face aux Italiens. Et maintenant tout un monde d'illusions s'écroule autour d'eux ... A partir de 20 heures, les artilleurs français vident leurs caissons. L'artillerie italienne tente de répondre mais c'est encore la voie puissante des canons français qui domine. A minuit trente, les derniers obus sont envoyés avec rage ...

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L'équipage de l'ouvrage de barrage rapide du Pont-Saint-Louis

Période postopërationn

Ile

En Tinée, une colonne italienne att que par surprise les SES 18e BCA et I/203e RIA au repos. Les éclaireurs-skieurs se ressaisissent et avec l'aide de l'artillerie repousse t toute tentative ennemie. Devant Castillon, les Italiens, sous le couvert du drapeau de la Croix Rouge, tentent de s'emparer par surprise de l'ouvrage e Pierre Pointue. Grâce à la fermeté de l'adjudant-chef Lanteri, la ruse est déjouée. A Menton, un cordon de tirailleurs sé égalais (4e RTS) mis en place le long du t rrent de Gorbio empêche tout franchissement par les "Chemises noires". En ville, c'est le pillage ... L'ouvrage du Pont Saint-Louis, privé de toute communication, continue de rafaler te ut mouvement ennemi. Ce n'est que vers 2~ heures que l'équipage est averti de l' Armis tice par deux officiers de liaison français. Le drapeau français flotte sur tous les uvrages de la PR Devant les postes français, les Italien passent la journée à ramasser leurs blessés et leurs tués. En effet, comparées à celles des Français, les pertes italiennes sont éloquentes. ans les Alpes-Maritimes, 179 tués, 813 blessés, 106 prisonniers italiens contre 7 tués, 10 blessés, 33 prisonniers français. Les seuls éléments d'avant-poste français, soutenus par les feux puissants d'une artillerie

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à Menton (9fT BAF) le 25 juin au matin. (Photo Cordier

efficace, ont tenu en échec l'infanterie italienne, malgré sa supériorité numérique.

Le repli L'Armée des Alpes invaincue doit se retire derrière une ligne, à 50 kilomètres de la lign atteinte par les troupes italiennes. Les Français ont 10 jours pour évacuer cette zone démilitarisée. On commence par replier les avant-poste et les équipages rentrent dans nos lignes, la tê haute, avec armes et bagages, après a oi fermé à clé la porte de leur ouvrage. Pui . 30 juin, c'est le tour de la PR Avec stupe et rage, les équipages sont obligés d'abandonner leur ouvrage invaincu, sans pouvoir e saborder le matériel. Par étapes à pied ou par voie ferrée, les unités rejoignent leur cantonnements de démobilisation dans le Var. Avant la séparation cours d'une ultime prise d'armes, les chef corps adressent un vibrant ordre du jour à leurs hommes qui ont une mentalité à cette époq •• fort rare en France, "être vainqueur".

Colonel (h) Henri Béraud


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