ORIGINES BACP

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Deux détails bien insolites apparaissent sur ce magnifique cliché. Pourquoi donc un passemontagne en plein été? Et les brodequins de repos en toile sont-ils les mieux adaptés aux sentiers de montagne? Mais nous ne regrettons certes pas de voir de façon aussi détaillée ces deux effets fort rares. (Coll. part.)

Les débuts des troupes alpines Depuis 1879, les chasseurs du 12° BCP, en garnison à Lyon, parcourent les pentes du Briançonnais, les vallées de la Clarée, de la Guisane et de la Cerveyrette. En 1887, alors que l'Italie complète l'organisation de ses compagnies d'Alpini, deux projets de création de troupes spéciales adaptées à la montagne sont présentés à la Chambre des députés. t'un par le général Ferron, ministre de la Guerre, l'autre par monsieur de Jouvencel, député. Ces deux projets sont repoussés, le Conseil supérieur de la Guerre se préoccupant davantage de la défense des Vosges. Il ne voulait pas la création d'un nouveau corps de « chasseurs de montagne" qui aurait divisé la subdivision d'arme des chasseurs à pied (30 bataillons) en deux parties inégales: 12 bataillons de chasseurs de montagne d'un coté et, de l'autre, 18 bataillons de chasseurs ... de plaine. C'est pourtant ce qui sera décidé quelques mois plus tard et les 7e, 13", 14" et 24· BCP prennent garnison dans les Alpes. Entre 1886 et 1888, sept nouveaux bataillons sont affectés à la défense des Alpes: - au 14" CA: le 110 BCP (venant du Tonkin), le 22" (de Morlaix), le 280 (de Bayonne), le 30" (d'Algérie); - au 15" CA: le 6° BCP (venant d'Algérie), les 23° et 27" (de Tunisie). A partir de 1888, douze BCP sont ainsi répartis le long de la frontière des Alpes: - 14" CA: 11° (Albertville), 12" (Embrun), 13° (Chambéry), 14° (Grenoble), 22" (Lyon), 28" et 300 (Grenoble) Sur les quatre BCP de Grenoble, un bataillon est détaché à tour de rôle à Embrun pour deux ans. -15° CA: 6· et 7e (Nice), 23· (Grasse), 24" (Villefranche sImer) et 27° (Menton). La Chambre

vote

alors

la loi du

28 décembre 1888 qui va modifier l'organisation, l'habillement et l'équipement de ces bataillons. Il est décidé de porter leur effectif de quatre à six compagnies. Le commandement de la moitié de ces bataillons pourra être exercé par un lieutenant-colonel au lieu d'un chef de bataillon, Depuis 1887, les troupes alpines se distinguent par une soutache de laine verte autour des parements. En mars 1889, le ministre décide que les troupes alpines feront usage, pendant les marches et manœuvres, d'un béret et de bandes molletières en laine bleu foncé, ainsi que d'un bâton ferré (Alpenstock). En août 1890, il décide le port d'une ceinture en laine bleue du modèle des zouaves (la taillolle) et d'un gilet de tricot à manches en laine bleue. En 1891, le béret sera la seule coiffure des chasseurs alpins et remplace le képi (il s'agissait au début du béret béarnais) et une vareuse-dolman en drap bleu remplace la tunique et les épaulettes. Enfin en mars 1892, la capote sera remplacée par un collet à capuchon. La veste est supprimée et chaque alpin reçoit une deuxième vareuse-dolman Les hommes sont armés du fusil modèle 1886 (Lebel) et chaque bataillon est doté d'équipages muletiers.

Les Groupes alpins En janvier 1885, le ministre décidait qu'il y aurait tous les ans des manœuvres en pays de montagne: - soit ces marches de 10 jours - soit des marches-manœuvres de 15 jours - soit un cantonnement de trois mois en haute montagne avec manœuvres de trente jours. Les feux de guerre seront exécutés dans la montagne. Ainsi seront créés, pour ces manœuvres, les premiers" groupes alpins ». Jusqu'alors, le séjour dans les Alpes était considéré. en France, comme un exil, une période sans attrait. Mais. peu à peu, les chefs de corps donnant l'exemple, la plupart des officiers va prendre un intérêt passionné au service alpin. La création des unités alpines va amener un renouveau dans la vie des Alpes françaises. Pour les besoins de la défense, on va pousser les voies ferrées jusqu'au fond des vallées principales. On construit des routes militaires dites" stratégiques ». Des chemins muletiers facilitent l'accès aux pâturages et l'exploitation des forêts. Le Groupe alpin se constitue au moment de l'arrivée dans leur secteur du bataillon et de la batterie qui lui est rattachée. Une batterie de montagne (dénommée plus tard" batterie alplne ») et une section du génie (prélevée sur les 14" et 15· bataillons du génie puis les 4' et T régiments) - dont des sapeurs télégraphistes appuient en effet chaque bataillon. Les six premiers groupes formés en 1887 pour les cantonnements de irois mois-ont pour noyau les 6\ 7e, 12", 13', 14' et 24e BCP, les batteries provenant des set 38< RA puis des 2' (Grenoble) et 19' RA (Nîmes). Par la suite, chaque groupe reçoit, sur la frontière, un secteur de défense, à étudier en temps de paix, à surveil!er et défendre en temps de guerre. ils sont douze en 1889, numérotés de 1 à 12. Le groupe quitte ses garnisons fin mai. Il y rentre après les manœuvres d'automne, vers la mi-septembre. Deux mois sont consacrés à l'étude géographique et topographique du secteur. Un mois est consacré à des incursions dans un secteur voisin, au nord ou au sud. C'est la " marche de trente jours". Les officiers dressent le ce carnet de secteur" et préparent les futures cartes au 1/50.000" accèdent aux hameaux les plus reculés. parcourent les moindres sentiers el repèrent tous les passages praiicables. Un peu plus tard, l'armée fera connaître le ski aux populations locales. Un quart de siècle, de 1888 à 1914, a transformé l'économie des Alpes. Voici le numéro. le secteur de défense et la composition de ces douze groupes ainsi que leur garnison d'hiver: 1

2 3 5 6 7 8 9 10 11

12

Tarentaise 11' SACP (Annecy) Beaufc:C!;r; 22' BACP (Albertville) ~'<a~r:enne 13' BACP (Chambéry) C'areo idem Ce"-'eyretie BACP de Grenoble.Embrun OJayras (12'. 14'.28 et 3CY BACP en altemance) Hauts-Uoaye idem Haute Tinée 23' BACP (Grasse) Icurnarret 7' BACP (Draguignan) Roya 24" BACP (Villefranche-siMer) Authicn 6' BACP (Nice) Grarnrncndc 2ï' BACP (Menton)

En 1890. un t-eiztème groupe, le 3" bis. est formé pour renforcer la défense de la vallée de la Maurienne (col de Fréjus - attribué au 1/97' RI). le 3" GA ayant la charge du col du Mont-Cenis. t.entrée en campagne en 1914 mettra un terme aux groupes alpins. Les bataillons formeront des brigades , puis. à partir de novembre 1916, des groupes de chasseurs et enfin. à partir de 1920, des demi-brigades à i trois bataillons.


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