Nul ne Crains n°111 Décembre 2014

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NUL NE CRAINS N° 111

Décembre 2014

1915, tranchée en Alsace

BULLETIN DE LIAISON DE L'AMICALE NATIONALE Du 22ème B.C.A et des troupes de montagne ; SIDI-BRAHIM de CANNES, NICE, VILLEFRANCHE-SUR-MER.


SOMMAIRE 1. LE PRESIDENT Page 1

Le mot du Président. 2. LA VIE DE L’AMICALE

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L’amicale du 22è BCA en Vésubie pour le 14 juillet 2014.

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Sidi-Brahim des AM et commémorations des combats de la Malmaison.

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Hommage aux Chasseurs morts pour la France à Caucade. 3. DEVOIR DE MEMOIRE

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Itinéraire et souvenirs de manœuvre alpines campagne 1914.

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La première palme gagnée par la 22è BACP (Vosges Sept 1914).

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La mobilisation de 1914 par la LCL (er) Jean-Pierre Martin.

Page 24

Groupement Mobile 100 : combats d’Indochine après Dien Bien Phu.

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Rendez-vous avec l’histoire et la mémoire. 4. CLIN D’ŒIL HISTORIQUE.

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Parole de Colonel !

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Pour faire de la montagne avec les fanas de la 3è compagnie du 22èBCA.

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Prise de guerre. 5. ACTUALITES SOLDATS DE MONTAGNE

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Prix Soldat de Montagne 2014.

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Hommage aux Soldats de Montagne morts pour la France. 6. RELATIONS EXTERIEURES

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Rencontre Alpini / Amicales des Chasseurs. 7. RESEAU NATIONAL

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Les Chasseurs sur la montagne sacrée.

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Librairie : nouveaux ouvrages. 8. LE CARNET

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Nos joies / Nos peines.


1. LE MOT DU PRESIDENT

Bonjour à toutes et à tous, La fin de mon second mandat approche, et ainsi que vous le savez, je ne me représente pas, ce qui fait que je rédige là mon dernier "Mot "! La "relève" se présente bien sur tous les fronts: par exemple, je n'ai même pas eu cette fois à m'occuper de la "conception technique" de notre bulletin, car Jean-Paul Giabbanelli, un de nos membres d'honneur, s'est spontanément proposé pour reprendre ce travail à sa charge...travail qu'il effectuait déjà il y a quelques années! La réalisation de nos bulletins est donc préservée, et je vous demande à l'avenir de faire parvenir vos propositions d'articles ou documents à publier à Alain Barale... Financièrement, nous terminerons l'année sans déficit, et tous les frais générés par notre semaine des Diables Bleus ont été couverts par les subventions des municipalités partenaires! Globalement c'est bien, malgré 22 cotisations 2014 en retard! Ce manque à gagner certain (- 550€), a été fort heureusement compensé par les 913€ de dons que nous avons reçu grâce à la générosité de certains d'entre vous! En raison de l'âge, des décès, de la maladie, les effectifs déclinent peu à peu, mais nous sommes encore 167 inscrits pour 169 en 2008, mais il faut continuer à se mobiliser et à recruter, comme le fait si bien Georges Tremoulet, à qui nous devons quasiment la totalité des 11 recrues 2014 ! Je suis de tout cœur avec celles et ceux qui ont perdu un être cher, ainsi qu'avec celles et ceux qui luttent contre la maladie ou la solitude. Je pense souvent à celles et ceux qui ont perdu un être cher, ainsi qu'à celles et ceux qui luttent contre la maladie ou la solitude. Certains amis fidèles, aujourd'hui disparus, ont été pour moi des exemples : Jean Louis Otto Bruc, Robert Peli, Max Fantola, Christian Ragon, Augustin Scrivani, Yvette Patino... Ne perdons surtout pas de vue que la solidarité et l'entraide sont les premiers objectifs d'une association telle que la nôtre: alors, ne les oublions pas ! 1


Pour terminer en regardant l'avenir, outre les activités "traditionnelles" de l'amicale, je "lègue" deux grands projets à mon successeur: 1/ du 18 au 20 mai 2015, le rassemblement des "jeunes et anciens" soldats de montagne au monument des Diables Bleus au Grand Ballon d'Alsace pour le centenaire des combats meurtriers de 1915 dans les Vosges...cette année-là le 22eBACP a combattu, entre autres, sur l'Hartmannwillerkopf et au LINGE: je pense que cent ans après, il serait vraiment dommage que nous qui prétendions perpétuer les valeurs de notre glorieux bataillon, ne fassions pas l'effort d'envoyer sur place une délégation avec les fanions ! 2/ Enfin, au second semestre, en partenariat avec le musée des Troupes de Montagne, participer à l'organisation d'une exposition itinérante dans les Alpes Maritimes portant sur les Diables Bleus dans les Vosges ! Je vous souhaite à toutes et à tous d'excellentes fêtes de fin d'année, et tous mes vœux de santé et de bonheur pour l'année à venir. Je présente également tous mes vœux de réussite au futur Président, qui sans nul doute propulsera l'amicale encore plus haut, encore plus loin ! Grand merci également à Christine Tremoulet, la future trésorière, et à Jean-Paul Giabbanelli pour les futures éditions du bulletin... Enfin, milles merci aux fidèles du bureau qui ont soutenu mon action, voire beaucoup plus comme Alain Barale ! Sachez que ces six années passées à mener la cordée de l'amicale du 22 resteront à jamais gravées dans ma mémoire: ce fut un honneur, mais aussi un véritable plaisir! Merci de votre attention, et avec toutes mes respectueuses amitiés chasseurs. "Au 22, on s’estime !" Gérard Liebenguth

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2 L’AMICALE DU 22

ème

BCA EN VESUBIE

POUR LE 14 JUILLET 2014 Une nouvelle fois, les municipalités de BELVEDERE et de ROQUEBILLIERE nous accueillaient en ce lundi 14 Juillet 2014. Avec, cette année, une « extension » à SAINT-MARTIN-VESUBIE… Dès 8h30, Alain BARALE, Jacques BONAVITA, Georges TREMOULET, accompagnés de leurs épouses Francine, Nicole et Christine se retrouvaient à ROQUEBILLIERE, sous un ciel gris et avec quelques gouttes de pluie qui, fort heureusement, laissa rapidement place à un temps ensoleillé. Vers 9h30 nos six représentants embarquaient dans le minibus conduit par François OTTO-BRUC, direction BELVEDERE où devait se dérouler la première des trois cérémonies… Avec nous se trouvait également un « béret rouge » originaire de Lorraine avec Mirabelle, sa charmante petitefille de 6 ans.

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Cette cérémonie débuta par la lecture de « l’historique du 14 Juillet », par une charmante demoiselle de CM2. Après les dépôts de gerbe, la minute de silence et la Marseillaise, le maire Paul BURRO prit la parole pour remercier la nombreuse assistance, les porte-drapeaux, les représentants de notre amicale avec leurs fanions, les anciens combattants, les pompiers et les « super-pompiers », à savoir les « mini-pompiers », une équipe de petits garçons en « mini-tenue » réglementaire…. Puis Eric CIOTTI, Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes et député de la circonscription, prit également la parole avant de remettre, en tant que patron du SDIS 06, la médaille d’or du Travail (plus de 30 ans) à l’un des pompiers présents.

La cérémonie terminée, tous les participants furent invités à se rendre en cortège à ROQUEBILLIERE pour la cérémonie suivante, précédés par la colonne des véhicules des pompiers locaux, toutes sirènes en action… Une fois arrivés « Place du Souvenir Français » devant le Monument aux Morts de ROQUEBILLIERE, une cérémonie similaire s’y déroula avec également le dépôt de plusieurs gerbes. Mr le Maire et Conseiller Général, Gérard MANFREDI prit la parole, remerciant notamment les Anciens Combattants présents et leur président Georges HERISSON (également membre de notre amicale). Eric CIOTTI clôtura la cérémonie avant de se rendre directement à SAINT-MARTIN-VESUBIE. 4


Et toute l’assistance remonta ensuite sur la place de la Mairie pour admirer, comme chaque année, la spectaculaire démonstration des sapeurs-pompiers, avec force utilisation des lances et jeux d’eau, avant d’être conviée à un apéritif offert par la mairie. Entretemps le minibus, avec les mêmes occupants, avait directement rejoint SAINT-MARTIN-VESUBIE pour assister, à partir de 11h, à la cérémonie qui regroupait entre autres, devant le Monument aux Morts, la musique des Sapeurs-Pompiers de NICE, un détachement de la Préparation Militaire Marine d’ANTIBES, les sapeurs-pompiers locaux, les porte-drapeaux, ainsi que les autorités civiles et militaires, encadrés par un public venu en nombre.

Mr Adolphe COLRAT, Préfet des Alpes-Maritimes, honorait de sa présence cette cérémonie parfaitement orchestrée par le service du Protocole et par le chef du détachement de la PM Marine. Empruntant le tapis rouge, plusieurs gerbes furent déposées par les Anciens Combattants, le Maire Henri GIUGE, le Président Eric CIOTTI et le Préfet des Alpes-Maritimes Adolphe COLRAT. Après la Sonnerie aux Morts, la Marseillaise précéda les discours des trois personnalités précédemment citées. A la demande du préfet l’hymne national fut même rejoué afin d’être chanté « haut et fort » !

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Puis tout ce beau monde s’ébranla en cortège pour aller admirer la spectaculaire démonstration des hélicoptères bombardiers d’eau qui termina cette cérémonie. Avec regret nous ne pûmes y assister, devant reprendre vers midi notre minibus pour regagner ROQUEBILLIERE et son traditionnel déjeuner sous le chapiteau. Comme chaque année nous y sommes les invités de la municipalité pour savourer un excellent repas, servi à table, et concocté par l’équipe habituelle des bénévoles locaux, sans oublier l’omniprésence souriante de Monique MANFREDI, l’épouse du maire. Vers 15h, les nombreux convives prirent congé, d’autant que le ciel, devenu menaçant, annonçait de la pluie à court terme…Nous reprîmes les voitures juste à temps avant d’essuyer un orage d’une violence exceptionnelle jusqu’à l’arrivée dans la plaine du Var. Le véhicule de Jacques BONAVITA (dans lequel se trouvait Alain BARALE comme passager avant et leurs épouses Nicole et Francine à l’arrière) fut accidenté par la chute d’une grosse pierre qui enfonça le haut droit du pare-brise, sans le traverser fort heureusement. Néanmoins de multiples éclats de verre vinrent frapper Alain au visage, épargnant ses yeux… Une grosse frayeur et une chance, que l’on peut qualifier de miraculeuse, car on frémit à l’idée que ce projectile aurait pu être plus gros, voire même un rocher… Plus de peur que de mal, certes, mais il en découle les ennuis inhérents à un changement de pare-brise ! Décidemment la montagne comporte des risques, tout particulièrement par temps de pluie, et votre serviteur ne peut que le confirmer puisque le 14 Juillet 2008, sur cette même route et en revenant également de ROQUEBILLIERE, sa Citroën BX19 GTI 16S a terminé sa carrière contre la paroi rocheuse avant de se retrouver à la casse…Mais c’était mieux que la chute dans le ravin du côté opposé, auquel cas nous ne serions plus là pour vous en parler ! L’essentiel est cependant d’avoir, une fois de plus, participé à une excellente journée en VESUBIE où notre amicale est toujours aussi bien reçue, notamment à ROQUEBILLIERE où repose notre regretté ami JeanLouis OTTO-BRUC. « Au 22, on s’estime » Georges TREMOULET 6


Commémoration du 169e anniversaire des combats de SIDI BRAHIM (23 AU 26 Septembre 1845), dans les Alpes Maritimes

Commémoration du 97e anniversaire des combats de La MALMAISON (23 AU 25 Octobre 1917) par le 24eBACP de Villefranche / Mer Depuis 2009, afin d'alléger le calendrier des commémorations, notre amicale s'efforce d'organiser le même jour ces deux commémorations: cette année, c'est donc le Dimanche 26 octobre que plus de soixantedix participants (élus, DMD 06, représentants des services de l'Etat, anciens chasseurs du département et des départements voisins, et Alpini d'Impéria, Vintimille et Menton) ont répondu à notre appel afin de rendre hommage à nos grands anciens de Sidi Brahim et de la Malmaison! Le programme de la journée est désormais "traditionnel": déplacement en cortège derrière les drapeaux et les fanions, de la Citadelle à l'Eglise Saint Michel , Office religieux , Défilé derrière la fanfare de Villefranche de la place de la Paix au monument des Chasseurs du 24eBCA, dépôt de gerbes, lecture des combats de Sidi Brahim et de La Malmaison, prise de paroles des personnalités et verre de l'Amitié...A l'issue, repas de tradition sous le "marabout", et, après avoir sonné les refrains, quelques pas de danse pour les plus alertes!

Le monument aux morts des Chasseurs du 24eBACP dont l'insigne va être restauré par le Souvenir Français de Villefranche / Mer. 7


Dépôt de la gerbe des "Anciens Chasseurs du 06" en compagnie de M Marchessou, délégué du Souvenir Français de Villefranche et de l'Alpini Oreste Pastor, président du Gruppo BUGGIO.

Dépôt de la gerbe de la municipalité de Villefranche sur Mer par M .Christophe TROJANI accompagné du LCL FIX représentant le DMD 06, et d'EMMA, la petite fille du président de l'amicale nationale du 22 !!! 8


De gauche à droite, le caporal (R) Laurent ICARDO avec le fanion de la Sidi Brahim de Cannes et Nice...l'adjudant (H) Jacques BONAVITA avec le fanion de la Sidi Brahim de Villefranche sur Mer...Yvon IMPROVISI avec le fanion de l'amicale du Mentonnais des Chasseurs à pied, Alpins et Mécanisés, Philippe LEVIS avec le fanion du 7eBCA, (Philippe LEVIS est trésorier de l’amicale nationale du 7èBCA et porte fanion de la section Ile de France de cette amicale) et enfin Alain BARALE avec le fanion de l'amicale nationale du 22eBCA! Lecture des combats par deux éminents historiens militaires: Sidi Brahim par le LCL (er) JP Martin, et La Malmaison par le Col (H) Henri Béraud....Prise de paroles par le Maire M Christophe TROJANI et le PDT, puis échanges de présents: l'ouvrage de Pierre Comba et la Tape de Bouche de la ville de Villefranche...

La cellule Trésorerie en pleine action avec Jacques Bonavita et Christine Tremoulet... En arrière-plan, le Foyer du Chasseur tenu magistralement par William et Marie Amision! 9


Quelques camarades mis à l'honneur par Michel VAUGARNY président de la FNAME Le refrain du jour et la lecture du Menu par notre Major (H) Serge CARPENTIER : couscous et bleu cerise Sidi brahim! Les refrains des bataillons.....puis la Sidi Brahim! Et place à la danse....! Merci aux anciens du 22 et aux sympathisants qui sont parfois venus de loin : nos amis Alpini de Menton, d'Impéria, de Vintimille, et Gianluca CICERI de Rome, le colonel (H) ORSINI de la région parisienne, Bernard SCHUCK de Reillanne dans les 04, Maurice TURBIER, ancien du 24, de Lançon de Provence….! Votre présence démontre une fois de plus qu’"au 22, on s’estime" !!! 10


Hommage aux Chasseurs des Bataillons de France morts pour la France Le 2 novembre dernier, une délégation de notre amicale s'est rendue au monument des Chasseurs du cimetière militaire de Caucade.

Ce monument, inauguré le 23 avril 1922, est dédié à la mémoire des Chasseurs de tous les Bataillons de France morts pour la Patrie pendant la première guerre mondiale.

Cependant deux plaques rappellent également les Chasseurs morts pour la France des 2 bataillons qui ont tenu garnison à Nice. 11


Comme chaque année les porte-drapeaux étaient venus en grand nombre..... De gauche à droite, Jacques BONAVITA, Laurent ICARDO, Alain BARALE et Georges VERGES. G.TREMOULET était également présent, mais derrière l'appareil photo. Tous les fanions de l'amicale nationale du 22eBCA étaient une fois de plus sur les rangs, et en tenue Solférino avec l'accord du DMD 06!! Au deuxième rang, juste derrière les personnalités, avec une tarte, 3 (jeunes) anciens combattants d'Afghanistan ex-13eBCA invités par la municipalité ! Les recherches de leurs coordonnées vont bon train pour essayer de les recruter au sein de l'amicale!! Le détachement de la musique des Sapeurs-Pompiers de la ville de Nice nous a même fait l'honneur et le plaisir d'interpréter la Sidi Brahim.

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3. Devoir de mémoire. ITINERAIRE ET SOUVENIRS DE MANŒUVRES ALPINES ET DE LA CAMPAGNE 1914 Par Victorin LASSIAZ, Caporal au 22e BCA, 1ere Compagnie Départ d’Albertville le 9 juillet à 3 h 30, Châtelard en Bauges par le Col du Haut du Four. Le 10, manœuvres à Cusi avec le 11e et le 13e, le 97, le 30 et le 9e Hussard. Le 11, repos, nettoyage des effets et fusils, moi je suis planton. Le 12, étape du Châtelard à Aiguebelle, marche très pénible, 35 km, chaleur étouffante, plus de 150 sont tombés. Le 13, d’Aiguebelle à Aigueblanche par le Col du Basmont, 40 km. Le 14, revue du Général Blazer, défilé, décoration du Capitaine. Le 15, d’Aigueblanche à Aime, 17 km. Le 16, d’Aime au Bourg, 14 km, revue d’armes l’après-midi. Le 17, de Bourg aux Chapieux, 15 km. Le 18, travaux de propreté. Le 19, exercice de signalisation, repos. Le 20, des Chapieux à Saint Gervais par le Col du Bonhomme, 2475 m, température froide. Le 21, décoration du chasseur Jaquoud. Le 22, manœuvres au pied du Mont Blanc. Le 23, de Saint Gervais au Praz de Megève, 17 km, pluie. Le 24, de Praz à Ugine, 23 km. Le 25, repos à Ugine. Le 26, manœuvres improvisées d’Ugine à Hauteluce par le Col de la Forcla et le signal de Bizanne, grêle, neige, journée pénible, 40 km. Le 27, de Hauteluce à Séloges par le Cormet de Roselend et les Chapieux, même temps que le jour précédent. Le 28, repos, nettoyage des armes. Le 29, travaux défensifs de Séloges.

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Le 30, reconnaissance au Col de la Seigne, limite franco-italienne, 2500m d’altitude. Le 31, exercices en campagne. Le 1er aout, continuation des travaux de défense, le soir à 17h ordres de mobilisation. Le 2 aout, repos toute la journée, mobilisation générale le soir. Le 3, revue des effets par le Capitaine, déclaration de guerre. Le 4, repos, mauvais temps, arrivée des réservistes. Le 5, marche d’entrainement aux Chapieux avec la réserve. Le 6, école de section, déploiement en tirailleur, exercice de tir. Le 7, marche d’entrainement route des Chapieux, 38km. Le 8, exercices en campagne, exercice de tir. Le 9, départ pour la guerre de Séloge à 11h30, embarqués à Bourg Saint Maurice à 20h, passés à Culoz, Ambérieu, Bourg, Saint Amour, Mervens, Dôle, Besançon, Montbéliard, Héricourt, Belfort, Epinal, Remiremont, Bussang. Débarqués à Bussang le 11 à 6h, ensuite montés au Chalet Drumont en avant-poste : vue superbe de la table d’orientation sur Mulhouse et le Rhin. Le 12, descendus au tunnel de Bussang, on passe la nuit dans la forêt. Le 13, la 1ere section monte au Chalet de Neuf les Bois en petit poste. Le 14, partis de Bussang avec le 12e BCA, arrivé au soir de Thann.(Alsace) Cantonnés au Vieux Château, nuit très mouvementée. Le 15, arrivée d’un train allemand à la gare de Thann, il a tiré sur la 1ere et la 3e compagnie, nous avons 2 blessés. Après deux ou trois feux de salve dirigés sur le train, ils ont fendu la bise en hurlant dans les wagons. Le 16, campement dans les vignes au-dessus du vieux Thann, pluie torrentielle, nous sommes 8 établis en poste d’écoute en avant dans un petit sentier, trempés jusqu’aux os, avons grelotté de froid toute la nuit. Le 17, cantonnés dans la ville de Thann. Le 18, partis en cantonnement à Sembract. Le 19, partis à 4h.

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Le 20, partis à 6h, passés à Guebwiller où nous avons coupé les fils télégraphiques et pris contact avec le 12e Alpins, nous avons ensuite rejoint le bataillon et cantonnés à Wintzenheim. Le Lieutenant Méni, 6 hommes et moi, partis en patrouille à Turckheim, rencontrés les Uhlans dans la ville. Les Uhlans se sont retirés, nous avons établi des barricades du côté opposé de la ville. Pendant ce temps les Uhlans nous ont contournés et Masson est blessé. Le 21, à Merchwiller, partis à 15h à l’assaut d’Ingersheim qui était en feu. Ce jour-là, 4 compagnies de chasseurs ont soutenu un combat contre 2 régiments prussiens et une forte artillerie. Grace à une batterie alpine et au 22e ils ont été mis en fuite avec des pertes considérables, la nuit est passée aux avant-postes. Le 22, fouille des abords de Colmar. Le 23, en avant-postes. Le 24, repos. Le 25, avant-postes dans les tranchées. Le 26, idem dans la rivière. Le 27, départ 4h, couchés à l’hôtel Allenberg. Le 28, départ 4h par le col de la Seblucht, rencontrons des prisonniers, marche d’approche sous-bois : objectif Saint Léonard, coups de feu à la ferme de Miriandal, la 8e compagnie se déploie devant les tranchées prussiennes qui commencent à tirer, à peine déployée, les obus pleuvent. La compagnie est affreusement mitraillée, plus du tiers de l’effectif est mis hors de combat, la mitrailleuse est mise au silence. Nos batteries arrivent et après un duel d’une demi-heure, la batterie allemande fait silence et les pièces abandonnées ; après cela, le 22 reprend l’offensive, le village de Mandré est enlevé à l’assaut mais n’a pas été occupé la nuit car on n’était pas en force à parer à une contre-attaque. Le 29, le combat recommence à la pointe du jour, par erreur les batteries tirent sur les 3e et 5e compagnies. Avant midi la 1ere compagnie occupe une crête complètement découverte, à droite, la 6e compagnie occupe les bois. Vers 1h, les obus prussiens commencent à pleuvoir et le feu devient si intense de mousqueteries et d’artillerie que c’est un vrai orage de fer et de feu qui nous tombe dessus à intervalle régulier. 15


Vers le soir, il ne restait plus qu’à peu près la valeur d’une forte section de la compagnie. Ce jour comme la veille, nous avons subi de lourdes pertes mais nous n’avons pas perdu un pouce de terre malgré leur énorme supériorité en nombre. L’arrivée de 2 compagnies du 13e Alpin permet de recommencer le combat le 30. Le lendemain matin, quelques fusillades, vers midi et 13 h notre artillerie renforcée ouvre le feu. Vers 16h, l’infanterie mitraillée recule poursuivie par nous à baïonnette et nous nous installons le soir sur les positions que l’ennemi occupait. Le 3, le combat recommence à la pointe du jour et nous poussons toujours l’ennemi qui s’enfuit et avant midi nous occupons le village de Fouchifol. Voilà 6 km de gagnés en 2 jours. Les tranchées sont creusées de suite après la prise du village. L’artillerie et les mitrailleuses allemandes nous tirent dessus tout l’aprèsmidi sans nous faire grand mal. Le soir je suis placé avec 6 hommes en poste de liaison entre la 1ere et la 6 e compagnie. Pendant la nuit le 133 qui était à notre droite se replie sans nous avertir. Le matin au lever du jour, la sentinelle aperçoit 2 Allemands qui observaient à une vingtaine de mètres, elle nous réveille aussitôt et chacun à son poste surveille. Les compagnies sont prévenues, le poste tire à une distance de 20, 30 où 40 m car on en voit partout à quatre pattes dans les champs. Nous sommes obligés de quitter cet emplacement car nous sommes pris de tous les côtés….. Ainsi se terminent les notes du caporal Victorin LASSIAZ, sans doute, l’intensité du combat, les tâches à remplir l’ont-elles empêché de continuer …….

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LA PREMIERE PALME GAGNEE PAR LE 22

ème

BACP

(Vosges Septembre 1914)

Ayant quitté l’Alsace « la mort dans l’âme », le 22ème BACP est maintenant chargé de barrer la route de Saint-Dié (Vosges) à l’envahisseur qui descend de Sainte-Marie-aux-Mines. MANDRAY : Le 28 Août 1914, le bataillon frère, le 13ème BACP de Chambéry, aidé par une compagnie du 30ème BACP (Grenoble) détruit le convoi de ravitaillement d’une division bavaroise au cours d’une audacieuse attaque de nuit, capture 250 prisonniers et une centaine de chevaux. Après ce succès, le 13ème BACP se retire dans les bois environnants. Les Allemands reviennent et, selon leurs bonnes habitudes, mettent le feu au village… Le 22ème BACP, appelé à la rescousse, est très mal accueilli par des tirs d’artillerie et de MG (mitrailleuses). Les pertes du bataillon sont particulièrement sensibles et lui coûtent ses premiers morts et une centaine de blessés. LA TETE DE BEHOUILLE : Le 29 Août, à l’aube, les combats reprennent entre Mandray et la Tête de Béhouille. Ce mamelon massif, boisé, domine toute la région et sa possession est importante. L’artillerie lourde allemande, hors de portée de nos fameux canons de 75 français, cause des pertes importantes aux chasseurs alpins. Le chef de corps du 13ème BACP, le Commandant Verlet-Hanus, est mortellement blessé par un éclat d’obus. La 1ère Compagnie du « 22 » est réduite à l’effectif d’une section mais l’envahisseur n’est pas passé. Le soir venu, ordre de repli sur FRAIZE. Mais le 30 Août à midi, ordre est donné de reprendre l’attaque. Objectif : la cote 704 et le mamelon de la Tête de Béhouille. Renforcés de deux compagnies du 13ème BACP, les chasseurs alpins du « 22 » enlèvent d’un seul élan la cote 704 évacuée par les guetteurs allemands. Mais entre 704 et la Tête de Béhouille, les chasseurs alpins tombent sur un réseau de tranchées, creusées pendant la nuit.

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L’adversaire se défend âprement et les combats vont jusqu’au corps à corps. L’objectif, le bois de la Tête de Béhouille, finit par être enlevé, grâce à l’appui des compagnies du « 13 » opérant sur la gauche du « 22 ». Le 31, la progression des deux bataillons reprend. La Tête de Béhouille étant atteinte, les deux bataillons descendent vers le hameau de Fouchifol, malgré les tirs de l’artillerie lourde allemande. Le 1er Septembre, précédé d’un bombardement intensif, l’adversaire attaque sur tout le front du bataillon. Les pertes françaises sont lourdes et le bataillon décroche par échelons pour échapper à l’encerclement, en direction du col des Journeaux.

Marc, Antoine et François GRAJON.à Fort Barreaux en 1914 (22è BCAP) Antoine et François tombés à la Tête de la Bénouille en août 1914. « Pauvre Mère ! » Le « 13 » se replie ensuite vers le col de Mandray, tandis que les Allemands ne dépassent pas les Bois de la Béhouille – et la cote 704. A midi, les 13ème et 22ème BACP repartent à l’attaque, côte à côte, avec la promesse d’un tir d’artillerie qui, comme d’habitude, n’aura pas lieu… (Les chasseurs alpins comptent beaucoup plus sur leurs 65 de montagne de leur batterie d’accompagnement). Après une lente progression, sans trop de pertes, l’avancée est stoppée à la tombée de la nuit. Cette journée a encore coûté au « 22 » plus de 100 tués et 300 blessés. La progression reprend à l’aube du 2 Septembre. Le 22ème BACP n’engage que 3 compagnies, les 3 autres sont restées à Fraize pour constituer une réserve de brigade. 18


Au reçu de l’ordre d’attaquer la Tête de Béhouille (évacuée l’avant-veille par le 133ème RI), le commandant de la Boisse a un moment d’hésitation car il n’a plus que 3 compagnies à sa disposition, mais il repart avec le même allant, suivi de ses chasseurs alpins. La marche d’approche s’effectue sans réaction adverse, la cote 704 est dépassée. A partir de 9 heures, les chasseurs alpins pénètrent sous-bois où ils sont accueillis par un feu nourri qui provient des tranchées adverses. Le 13ème BACP qui progresse sur la gauche du « 22 » a de plus en plus de blessés mais l’adversaire se replie vers la crête de Béhouille. Devant les tranchées bavaroises, les clairons du 22ème BACP sonnent la charge : les chasseurs alpins, électrisés, bondissent d’arbre en arbre jusqu’au corps à corps, où ils se montrent plus agiles que leur adversaire bavarois. Les chasseurs se rapprochent du sommet mais à chaque tranchée prise, c’est la contre-attaque, immédiate et brutale. Sept fois les Bavarois de l’Ersatz Régiment 1 * reviennent à la charge, mais en vain. Après avoir demandé une compagnie de renfort du « 13 », le commandant de la Boisse se place à la tête de ses chasseurs et crie : «En avant ! A la baïonnette ! ». Les clairons sonnent « la charge » et ses chasseurs repartent avec le même allant. En arrivant devant la tranchée du sommet, le commandant de la Boisse tombe, le corps criblé de balles, à une dizaine de mètres en avant de la ligne d’assaut. Quelques chasseurs se précipitent pour mettre leur chef de corps à l’abri. Le médecin-major du bataillon accourt. Le commandant reprend connaissance un court instant. On l’entend murmurer faiblement : « Mon bataillon »… Puis sa tête retombe de côté… c’est la fin ! Le chef de bataillon de Parizot de Durand de la Boisse sera cité à l’ordre de l’Armée. Avec le commandant Verlet-Hanus du 13ème BACP (qui a été tué quatre jours auparavant) c’est le deuxième chef de corps tué près de la Tête de Béhouille : ce qui prouve que les chefs de corps de chasseurs alpins sont des officiers de l’avant !!! La position de la Tête de Béhouille est enfin entre les mains des chasseurs alpins des 13ème et 22ème BACP. Mais à quel prix ? Il reste à peine 400 hommes aux trois compagnies du 22ème BACP. 19


Dans ce combat sous-bois, les chasseurs alpins n’ont pas pu être aidés par les 65 de montagne de leur batterie d’accompagnement car les obus écrêtaient la cime des sapins et éclataient… Mais les renforts allemands affluent et vers une heure, les survivants des deux bataillons reçoivent « l’ordre formel » de se replier. « La mort dans l’âme », les débris des deux bataillons décrochent, pas à pas, mélangés. Ils se regroupent soit au col de Mandray, soit sur la cote 704. Des compagnies du 13ème BACP sont commandées par un sergent-major… Les survivants du 22ème BACP se regroupent ensuite à Fraize où ils recevront un premier renfort de 300 réservistes. Le bataillon sera cité à l’ordre de la 1ère Armée. Mais, à l’envolée lyrique d’une citation collective, préférons celle, plus pragmatique, tirée de l’historique (1914-1918) de l’Ersatz Régiment 1 bavarois concernant l’action des 13ème et 22ème BACP lors des combats de Mandray à la Tête de Béhouille : « Ces Alpenjäger astucieux, rusés, et particulièrement mobiles savaient exploiter toute situation dans cette région sauvage, coupée et très ravinée. Equipés entièrement pour l’escalade en montagne, des souliers à la canne ferrée, accompagnés de chiens et remarquablement appuyés par de petits canons de montagne très mobiles, ils ont utilisé toutes les ruses de guerre et furent pour nous un ennemi particulièrement dangereux… » Colonel (H) Henri BERAUD *1er Régiment d’Infanterie Complémentaire Bavaroise

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LA MOBILISATION DE 1914 "La mobilisation est l’ensemble des opérations qui permettent à une armée de temps de paix de se mettre sur le pied de guerre. Elle affecte aussi bien les hommes que les animaux (chevaux, chiens, pigeons…) ou les équipements (véhicules de roulage, immeubles…). Si « la mobilisation n’est pas la guerre », juridiquement du moins, il n’est pas d’exemple d’une mobilisation qui n’est été suivie à plus ou moins brève échéance de l’entrée en guerre. En France, en 1914, le service militaire est de trois ans. À partir de 24 ans et jusqu’à 34 ans, les soldats retournés dans leurs foyers font partie de la réserve de l’armée d’active, jusqu’à pouvoir être engagés au combat. De 35 à 48 ans, ils appartiennent à l’armée territoriale, dont les missions sont statiques : garde des fortifications, des voies ferrées, des dépôts… La ressource mobilisée pour la France s’élève à 3.780.000 hommes, soit près de 10% de la population. Pendant la durée totale de la guerre, ce seront plus de huit millions d’hommes qui seront appelés sous les armes. Cette mobilisation comprend le rassemblement, l’habillement, l’équipement, l’armement et l’acheminement vers les théâtres d’opérations des soldats convoqués. Elle débute le 2 août pour s’achever le 18. Plus de 2.500 convois ferroviaires seront nécessaires pour transporter l’armée vers le front. Au 1er août, l’armée d’active était forte de 884.000 hommes, la réserve comprenait 2.200.000 hommes, et la territoriale 700.000 hommes. Chaque régiment d’active passait d’un effectif temps de paix de 2.000 hommes à un effectif guerre de 3.200 hommes. En outre il mettait sur pied un régiment de réserve, dit « dérivé », qui portait son numéro augmenté de 200 (40 pour les bataillons de chasseurs), ainsi qu’un régiment territorial. La mobilisation est une décision politique, elle se fait par décret signé du président de la République (1er août) et publié au Journal officiel le lendemain. Sa diffusion est réalisée par télégrammes adressés aux différentes autorités civiles et militaires, et sa communication se fait par voie d’affiches placardées dans toutes les communes françaises. 21


Il faut pourtant revenir ici sur la prétendue liesse populaire qui aurait marqué l’entrée en guerre. L’image galvaudée de foules enthousiastes accompagnant des soldats partant la fleur au fusil pour une guerre « fraîche et joyeuse » est loin de correspondre à la réalité. De nombreux témoignages démontrent le contraire. L’historien André Latreille écrit à ce propos : « Dans l’ensemble du pays, pour l’immense masse des Français qu’atteignait et que séparait la mobilisation, la tonalité dominante fut tout autre : résignation grave et angoisse diffuse. » La réaction la plus profonde des Français est celle de la sidération et de la consternation, mais aussi de l’effroi. La vérité est que la mobilisation surprend nos compatriotes en pleine moisson. La France de 1914 est pour l’essentiel une nation de paysans. Or le paysan n’aime pas la guerre. D’abord parce que c’est souvent lui qui la fait, à son corps défendant, mais aussi parce qu’il en est toujours la principale victime. Les véritables interrogations de nos ancêtres étaient davantage : Qui pour tenir la ferme ? Qui pour rentrer les blés ? Qui pour faire les vendanges ? Et quand le tocsin retentit, en cette journée ensoleillée du 2 août 1914, on croit d’abord à un incendie. S’il s’agit bien d’un incendie, qui va embraser toute l’Europe, il n’est pas de ceux dont on vient à bout avec quelques seaux d’eau. Toutefois, cette réalité historique ne remet pas en cause le profond patriotisme et l’absolue détermination des soldats d’active et de réserve partis défendre leur nation agressée. Qu’en est-il dans notre département ? Il faut d’abord souligner qu’il s’agit d’une des régions les plus militarisées de France, avec tout d’abord les deux régiments d’infanterie : le 111e d’Antibes et le 163e de Nice ; et puis il faut compter avec les Diables bleus, les 4 bataillons de chasseurs alpins, les 6e, 23e, 24e et 27e BCA ; le 2e régiment d’artillerie met ses batteries alpines à disposition des chasseurs. D’autres organismes de soutien complètent ce dispositif. Plus de 10.000 hommes en tant de paix, et plus de 30.000 à la mobilisation. Pour l’essentiel, ils relèvent du XVe corps, celui des Provençaux, auquel on fera un bien mauvais procès. Ce XVe corps perdra 2.940 tués dans la seule journée du 20 août à Dieuze.

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Français de fraîche date, puisque le rattachement date de 54 ans, les Niçois font preuve d’un patriotisme et d’un sens de la solidarité nationale qui le disputent à celui des autres provinces. Ils l’ont démontré, d’abord, par l’ampleur du sacrifice consenti : plus de sept mille morts, huit mille cinq cents si l’on ajoute les victimes indirectes, des milliers de blessés, gazés, amputés. Comme le déplorait le doyen d’âge du conseil général en 1919 :« Jusqu’aux plus petits hameaux de nos montagnes, car il n’est pas un seul d’entre eux qui ne compte des héros et des martyrs. » La popularité de Gambetta, de Garibaldi, de Paul Déroulède, la ferveur avec laquelle on célébrait le 14 juillet, la considération pour l’armée de la République, témoignent s’il était nécessaire de l’attachement patriotique de la population. Un corps de volontaires italiens se constitue même pour partir défendre leur patrie d’adoption. Bien éloignée du front, Nice va ouvrir ses bras aux blessés qui vont affluer. Les premiers arrivent le 29 août. Hôtels, maisons familiales, appartements s’offrent généreusement pour accueillir ces soldats en souffrance. Les collectes pour le front dépassent les attentes des organisateurs. Une « soupe aux familles » est mise en place pour aider les plus nécessiteux. L’Union sacrée est une réalité, à telle enseigne que les deux quotidiens locaux rivaux Le petit Niçois et L’Eclaireur de Nice s’associent pour soutenir l’effort de guerre. Seuls Français, avec les Savoyards, à l’être devenus de par leur propre chef, les Niçois sortiront de la Grande Guerre plus soudés encore à la nation qu’ils s’étaient choisis." Jean-Pierre Martin

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GM 100 COMbATS D’INDOChINE APRèS Dien Bien Phu Par Jean-Pierre Bernier avec la collaboration technique de Claude Joste. Editions Les Presses de la Cité, collection « Troupes de choc ».

Après l’armistice de Pan Mun Jon, le Bataillon Français de Corée est dirigé sur l’Indochine et transformé en Régiment : le Groupement Mobile 100. Ce livre relate les combats de ce régiment sur les Hauts Plateaux de janvier au 20 juillet 1954, date du cessez-le-feu signé à Genève. Après la chute de Dien Bien Phu, le Vietminh a maintenu son offensive pour tenter d’envahir les Hauts Plateaux, puis le Sud, afin d’augmenter par de nouvelles conquêtes territoriales, son avantage lors des négociations de Genève. Le GM 100 subira durant ces 6 mois de très lourdes pertes en hommes. L’héroïsme et le sacrifice de nombreux combattants du GM 100 et de bien d’autres unités, à permis d’obtenir dans l’accord du cessez-le-feu le maintien d’un état non communiste, le Vietnam du Sud. Le GM 100 a été dissous le 1er septembre 1954 et les prisonniers qui ont résisté aux dures conditions de vie, notamment l’absence de soins, sont libérés à partir du 5 aout 1954. Ce livre m’a permis de découvrir les circonstances dans lesquelles le Lieutenant-colonel Lajouanie, ancien Chef de corps du 22e BCA, a été mortellement blessé, le 24 juin 1954 et décoré sur le terrain, de la Rosette de la Légion d’Honneur par le Colonel Barrou, Chef de corps du GM 100, lui-même blessé. Un extrait : « ….Les Viets donnent l’assaut depuis une petite crête à une cinquantaine de mètres de la route, au PM et à la grenade. Entrainant Fiévet, quelques hommes de la CCS et du TDKQ, Barrou contre-attaque. La crête est enlevée sur la lancée, les Viets s’écroulent ou détalent. Une vague d’assaillants déferle sur la route. Un FM se dévoile et prend la crête en enfilade. 24


Une balle traverse la cuisse droite de Barrou, deux hommes du TDKQ sont tués, Fiévet gravement blessé. La crête est devenue intenable, il faut redescendre et ramener Fiévet. En présence de deux témoins exigés, Barrou lui remet la rosette « in articulo mortis ». Fiévet, qui aimait à dire qu’il vivait un supplément d’existence, meurt quelques instants plus tard. Lajouanie qui s’est installé en bouchon sur la contre-pente, est frappé d’une balle en pleine poitrine, mourant, Barrou lui confère également la rosette. Comme pour les Cavaliers de l’Empire recevant les premières « Rouges » sur le terrain, près de leurs chevaux éventrés, le geste reprend sa valeur. Honneur…récompense du service rendu. Au feu, sous le feu, dans une odeur de poudre, de caoutchouc brûlé et de sang. Au milieu des cris, des appels, des jurons, des râles, qu’elles sont loin les prises d’armes entre amis en « grand blanc ». Toute la rame PC, du moins ce qui en reste, continue de subir le matraquage des mortiers. Hippolyte est tué, Arvieux est tué, Salvat est blessé à la poitrine, choqué. C’est l’enfer. Les bo doïs continuent d’attaquer, de plus en plus nombreux. De l’état-major, de la CCS, des quelques poignées de soldats du TDKQ qui ne sont pas évanouis et combattent vaillamment, pied à pied, ils sont de moins en moins. Les uns après les autres, les hommes tombent, blessés, tués. Carabine au poing, vidant chargeur après chargeur, Barrou a formé son PC autour de la dernière automitrailleuse qui tire sur la crête au 37 canister. -Accrochez-vous ! Empêchez-les de descendre sur la route ! Son treillis est maculé de sang, mais il a oublié la balle qui lui a traversé la cuisse, sa volonté, sa présence électrisent les défenseurs qui s’obstinent à un contre dix sous la grêle d’obus de mortier, de 57 sans recul, de grenades à manche. La queue du BM/43, la tête du II/Corée vont arriver pour les dégager. Il faut se maintenir, durer. 25


Soudain, le tireur de l’automitrailleuse est tué. Le canon se tait. Sans son appui efficace, le PC va être rapidement submergé. -Couvrez-moi ! Barrou s’élance à découvert pour tenter de remplacer le tireur mort. Les rafales sifflent, crépitent autour de lui….. »

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Rendez-vous avec l'histoire et la mémoire Le cimetière militaire français du Wettstein , enceinte sacrée nommée le tombeau des chasseurs, a été le cadre ce dimanche ,de la traditionnelle cérémonie annuelle du souvenir.

Cette manifestation appelée communément par la population d'Orbey " La fête du Linge" a lieu tous les 2ème dimanches du mois d'août depuis 1922. Elle est organisée par l'amicale des Diables Bleus d'Orbey et de la commune. En cette année du centenaire de la commémoration du début de la première guerre mondiale en 1914, cette cérémonie a revêtu un caractère particulier .La clémence du temps a favorisé la venue d'un public en grand nombre, d'ont une forte représentation d'anciens chasseurs en tenue bleue. Plusieurs associations patriotiques et d'anciens combattants étaient représentés par le nombre impressionnant de 70 porte-drapeaux et fanions. 27


De nombreuses personnalités militaires et civiles, dont plusieurs élus, ont assisté à la messe de mémoire célébrée dans la petite chapelle par le père Maurice Girardin, rehaussée par la chorale Saint-Cécile d'Orbey. La présence d'une délégation de réservistes allemands et hongrois du corps des services internationaux de Bavière a été particulièrement remarquée .Les anciens combattants de Mörendorf en Bavière ont également comme chaque année fait l'amitié de leur présence. Cette rencontre fraternelle des anciens belligérants au Wettstein, est tout un symbole qui devrait servir d'exemple dans les différents conflits actuels. La cérémonie s'est poursuivie par la levée des couleurs précédant le dépôt de treize gerbes par les autorités au pied de la croix du Linge, suivi de la sonnerie aux Mort et les hymnes nationaux allemands, hongrois et de la Marseillaise.

Dans son allocution, le maire Guy Jacquey a fait l'historique émouvante il y a cent ans de la première guerre mondiale, la grande guerre, la der des der qui a marqué la mémoire collective. La France a perdu un quart de ses jeunes de 18 à 25 ans dans un conflit qui a atteint des sommets dans l'échelle de l'horreur . 28


La terre d'Alsace n'a pas été épargnée, c'est sur les hauteurs du Linge en juillet 1915 qu'a débuté une longue et sanglante bataille qui a vu s'affronter successivement vingt bataillons de chasseurs à des Jäger allemands. Près de 4000 d'entre eux reposent dans cette nécropole, au cœur du théâtre des opérations où, une fois par an, rendez-vous est pris avec l'histoire et surtout avec la mémoire, pour que leur sacrifice ne soit pas vain. La lecture d'un extrait des lettres poignantes du capitaine Belmont qui a perdu la vie pendant les combats du linge le 28 décembre 1915 à l'âge de 25 ans, a mis en lumière le raisonnement serein de l'auteur face à une mort certaine. Un défilé haut en couleurs des troupes, clique des sapeurs-pompiers et harmonie Sainte-Cécile d'Orbey en tête a mis un terme à la cérémonie. Jean-Robert Haéfélé

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. Paroles de colonel ! La vie peut être faite de rencontres intéressantes. J'en ai fait l'expérience en allant à la Maison du Combattant et des Associations Patriotiques. Partie pour obtenir des renseignements, j'ai rencontré un senior. Et pour ceux qui sont fâchés avec les leçons d'histoire façon école, c'est le meilleur remède. Une heure passée dans ce lieu, et l'on se sent transporté dans le passé comme si l'on y était. A première vue, le colonel (er) Henri BERAUD aspire à la tranquillité. Et pourtant, il en a connu des vertes et des pas mûres. Avec ses presque 90 printemps, Henri Beraud, colonel aujourd’hui honoraire, a vécu beaucoup de guerres. La Deuxième Guerre Mondiale, deux séjours en Indochine (1948-1950 et 1954-1956), la guerre d’Algérie. C’est dire s’il en a des souvenirs...de guerre ! Déjà au lycée, il distribuait des tracts clandestins en faveur de la résistance. Véritable patriote, il s’engage dans l’armée le 6 juin 1944. Le jour même, cette jeune recrue part dans le Jura. Sa motivation est simple : "Je me suis engagé pour libérer mon pays car je l’aime". Les épreuves ne font alors que commencer. Le premier tir. Premier pas, toujours difficile. "La difficulté apparaît surtout avant de tirer. Car on y pense. C’est un peu comme un acteur. Il a le trac avant de jouer. Une fois devant la scène, il est emporté par l’élan, et il joue son rôle". Ayant survécu à la seconde guerre mondiale, "la plus terrible sur le plan du combat", explique-t-il, Henri Beraud décide de continuer dans ce métier. L’occasion de repartir en conflit ne se fera pas attendre : il s’envole vers l’Indochine en 1948. Guerre pénible par rapport au climat, selon lui. Et là, l’émotion se ressent dans ses yeux. Il sera le témoin direct d’une scène d’horreur. En plein marché, une explosion ! Des civils sont blessés, d’autres tués. Il est sur place. Un individu avait lancé une grenade dans la foule. Son premier réflexe : observer, chercher le responsable pour le poursuivre. Mais impossible de le trouver. Les secours viennent. 30


Des corps sont allongés sur le sol. Une autre zone, une autre grenade. Cette fois, sur des enfants. C’était à l’occasion d’une course de pirogues. "Les parents avaient emmené leurs petits voir le spectacle. J’étais sur le pont, au-dessus d’eux. Le coupable devait se trouver à quelques mètres de moi. Mais il y avait trop de monde. Je n’ai pas vu qui c’était". A force de voir des monstruosités, le colonel avoue, avec désolation, s’y être accoutumé à l’époque. La guerre d’Algérie n’arrangera en rien cet état d’esprit. Il assistera, impuissant, à un autre attentat. "Malheureusement, on finit par s’habituer à la mort. Pour un soldat, il est important d’adopter une certaine philosophie. Pendant un combat, on est dans un état second". La cicatrice est ouverte. Pour se sentir mieux, il pense à son père, à ses conseils. "Quand j’étais jeune, mon père me racontait son Noël dans les tranchées en 1914. A minuit, les soldats allemands ont attaqué. Il m’a toujours prévenu de faire attention s’il m’arrivait la même chose". Au Noël 1944, Henri Beraud, se trouve justement à 2000 mètres d’altitude à la frontière italienne. Dans un chalet évacué, son groupe de combat fête l’événement. Pour seul repas : une galette de semoule et un bouteillon de 10 litres de vin. Ils sont 12 jeunes au total. Uniquement entre 18 et 20 ans. Pas un seul qui n’ai le cafard. Unique consolation : boire jusqu’à en régurgiter. Le seul à ne pas être enivré : Henri Beraud. "Je me suis souvenu du conseil de mon père. J’ai tenu à rester sobre pour être apte à défendre mon équipe en cas d’offensive. En sortant, un copain était couché par terre dans la neige. Si je ne l’avais pas emmené à l’intérieur, on l’aurait trouvé mort. J’ai veillé toute la nuit et aucun ennemi ne nous a attaqué à minuit". Homme avant d’être soldat, il confie toutefois avoir souvent eu des angoisses. "Ce qui disent n’avoir jamais eu peur mentent. L’après-coup est le plus insupportable psychologiquement. On se remémore ce qui s’est passé. C’est affreux. Il faut savoir qu’aucun soldat ne souhaite la guerre. C’est la pire chose qui existe en ce monde". Barbara D - Nice Premium

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1963 AU BOU ZEGZA Pour faire de la montagne avec les « fanas » de la 3e compagnie du 22e BCA….

Vous voulez faire de la montagne, mieux de l’escalade ? Alors sachez qu’il vous faut être équipé : une ou deux cordes bien solides, quelques pitons, d’avantage de mousquetons, une paire de bonnes chaussures et…un mulet : ce dernier pour vous permettre non pas de vous épargner une marche d’approche parfois pénible, mais pour déterminer le degré de difficulté de la voie que vous vous proposez d’escalader ! (1) Par un beau matin ensoleillé, je me trouvais au milieu d’une vingtaine de gaillards solides, au pied d’une paroi rocheuse dominant de cinquante mètres la route qui nous avait amenés de la côte et qui file sur Palestro au travers d’un dédale de petits massifs calcaires. C’était une sortie d’entrainement à l’escalade et au secourisme en montagne ; comme en digne popotier je tiens des emplois plutôt secondaires, on m’avait aimablement invité à venir gouter ces joies nouvelles pour moi. Dès que nous fumes arrivés, je compris que dans l'équipement, le mulet eut été de trop ! Vue sous un angle fuyant tel que nous l'offre la route lorsqu'on arrive, la paroi présente quelques mètres de surplomb pour ensuite s'élever à peu près verticalement jusqu'au sommet, laissant quand même par quelques anfractuosités ombreuses, une lueur d'espoir au néophyte que j'étais. Pour commencer, on me confie à un moniteur qui eut pour délicate mission la tâche de m'initier et m'habituer au rocher: pour ce, nous pûmes "gratonner" dans les rochers qui descendent en pente raide vers le fond de l'oued. Après avoir usé mes ongles et râpé mes mains et mes jambes pendant un long moment, nous retrouvons la route; encore tout essoufflé je m'approchais de la paroi rocheuse et quelle ne fut pas ma surprise d'y voir un grouillement de chasseurs, là ou précisément on ne rencontre personne.

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A gauche, pendu dans le vide au bout d'une corde, un homme se balançait comme un pendule et s'entrainait à amortir les chocs à chaque rencontre avec la muraille, c'était l'école de "dévissage"; au centre, un petit groupe aménageait un passage le long d'une fissure pendant qu'audessus un homme seul passait d'un éperon rocheux à un autre, simplement assis sur un bout de corde coulissant le long de deux cordes tendues au-dessus du vide. Enfin, plus à droite, comme pour équilibrer le spectacle qu'ils offraient, un homme descendait en rappel le long de la paroi pendant que son camarade s'attaquait à un dièdre rocheux défilant derrière lui sa corde d'assurance "bleue-cerise" à la manière d'une araignée confectionnant sa toile. A le voir, on était persuadé que l'escalade est un jeu d'enfant tant il donnait une impression de facilité; tout son corps arcbouté se détachait du rocher, ne laissant en contact avec ce dernier que l'extrémité des mains et des pieds. Chaque geste était net, précis, sûr. L'œil travaillait autant que le muscle car la paroi était parfois aussi lisse qu'une vitre et aussi désespérément verticale qu'un mur. Je ne comprends pas comment il arrivait à progresser, défiant toutes les lois de l'équilibre, mais je l'admirais. J'admirais cet effort où la souplesse et la technique s'harmonisaient si bien, et je crois qu'alors je me suis pris à aimer ce sport qui, plus qu'aucun autre peut-être, réclame à la fois une grande forme physique et morale. Je croyais avoir assisté à une véritable démonstration en la matière; point du tout, la suite me montra que je me trompais lourdement. Après un moment de répit, mon moniteur m'ammena, lui décontracté moi un peu moins, pour escalader la paroi sur la partie droite. En dehors de l'amère constatation sur mon manque de souplesse, je me rendis compte que se promener le long d'un rocher vertical les yeux fixés sur le bas, était assez impressionnant ! Mais ce qui me désespéra, ce fut la taille des prises que nous avions; tandis que je m'arrachais les doigts pour m'accrocher à une légère prise, mon bourreau de guide laissa échapper cette désinvolte réflexion: " des poignées de valises ces prises" !

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Heureusement, arrivé au sommet, un spectacle non moins engageant m'attendait: sur une longueur de 150 à 200 mètres, on avait tendu un câble qui descendait du sommet jusqu'à un petit éperon situé en contrebas. Suspendue par deux poulies, une civière attendait les clients qui, ainsi, s'épargnaient une descente par le chemin des écoliers en s'offrant des voies un peu...aériennes. Comme je m'assurais de la solidité du câble, le caporal qui s'en occupait me dit : " Vous avez le choix pour descendre entre la perche Barnaud (c'était le nom de ce véhicule un peu étrange) et la descente en rappel ". Tout compte fait, j'ai choisi le rappel ! Au retour, alors qu'une chaude ambiance régnait dans le camion, je compris pourquoi la compagnie venait si souvent à l'escalade et je me dis qu'il me faudrait encore beaucoup de séances d'entraînement avant de faire ce que la plupart font ici. Vous voulez faire de la montagne, mieux de l'escalade ? Alors point n'est besoin de mulet, mais armez-vous de bonne volonté, de courage et de bonne humeur; venez chez nous et les spécialistes de la 3e compagnie feront le reste ! (1) S'il existe un glossaire de l'escalade, on doit certainement pouvoir y lire au chapitre de la cotation : " Passage classé 2, endroit où le mulet s'arrête et où l'homme commence à mettre les mains "!

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PRISE DE GUERRE Au mois de mai 1998, lors du voyage en Bavière des « Amis du Musée des Troupes de Montagne » de Grenoble, nous avons naturellement rendu visite au « Bayerische Armeemuseum » d’Ingolstadt. Nous y avons été fort aimablement reçus par le conservateur de ce musée de l’armée bavaroise, le docteur Aichner. Celui-ci, remarquablement traduit par un interprète de qualité, nous a commenté chaque salle de la « Redoute Tilly », uniquement consacrée à la première guerre mondiale. Nous avons été très impressionnés par la qualité, le réalisme de la documentation exposée et surtout par la reconstitution grandeur nature d’une tranchée de première ligne par une nuit calme sur le front. Au cours de la visite, mon attention a soudain été attirée par un drapeau français fixé au mur, et, ô amère surprise, il portait en son centre les armoiries de la ville de Nice, surmontées d’un cachet avec l’inscription « Kriegsbeute » (prise de guerre). La légende indiquait que ce drapeau d’honneur, offert par la ville de Nice au 111e régiment d’infanterie, avait été pris dans le Bois de Malencourt, le 20 mars 1916, par le königlisches bayerisches 22e Infanterie Régiment « Fürst Wilhelm Von Hohenzollern » (22e RI royal bavarois « prince Guillaume de Hohenzollern »). Pourquoi la ville de Nice avait-elle offert un drapeau d’honneur au 111e RI, régiment d’active d’Antibes ? Probablement parce que son 4e bataillon dit de « forteresse » a séjourné à Nice et gardé les forts de sa périphérie, de 1890 à 1913 où il est devenu l’un de ces bataillons du 173e RI par changement de dénomination. 35


J’ai naturellement voulu savoir comment ce drapeau d’honneur a pu tomber aux mains des Bavarois et dans la collection d’historiques régimentaires héritée de mon père, j’ai eu la chance de trouver celui de l’IR 22 bavarois, régiment d’active de Zweibrücken (Deux-Ponts). Ce régiment monté en ligne devant Verdun, doit s’emparer du Bois de Malencourt. Le 20 mars 1916, après une violente préparation d’artillerie de huit heures, les sections d’assaut bavaroises s’élancent, à 16 heures, au moment où des portions de tranchées françaises sautent au-dessus des mines préparées sous elles. Les équipes de grenadiers, précédées de lance-flammes, se faufilent rapidement dans le labyrinthe de tranchées et de boyaux, à la grenade et à la baïonnette. De temps à autre, une arme automatique française qui a échappée à cet ouragan de feu et d’acier, tire quelques rafales mais elle est bien vite muselée à coups de grenades. Les deux premières lignes françaises sont ainsi franchies au pas de charge ; à 19 heures, la 3e ligne et le réduit du Bois d’Avocourt tombent à leur tour aux mains de la 11e division bavaroise. Le poste de commandement de la 57e brigade est pris avec son colonel ainsi que les PC de régiments. Les Bavarois ont ramassé un important matériel de guerre, le drapeau d’honneur de la ville de Nice, trouvé dans le PC du 111e RI et 2500 prisonniers appartenant essentiellement aux 111e et 258e RI (régiment de réserve formé à Avignon). L’historique de l’IR 22 bavarois impute naturellement ce beau succès à l’énergie et à la rapidité de ses équipes de grenadiers, mais côté français, je ne pensais pas mettre le doigt dans une affaire qui est montée jusqu’à la présidence de la République…. En effet, pour le commandement français, un tel échec reste une énigme et ne peut se justifier que par de « grandes défaillances » car prises dans le même tourbillon, les unités voisines ont tenu bon. On attribue ces défaillances à la « démoralisation manifestée préalablement par de nombreuses désertions (surtout au 258e RI). Le ministre Aristide Briand rend compte au président de la république Raymond Poincaré, que « les hommes du 258e RI dont on avait saisi la correspondance, avaient annoncé leur intention de se rendre ». 36


Le général Pétain, le défenseur de Verdun, mis au courant, ne veut pas faire relever ces deux régiments car « ce serait une prime à la lâcheté »… Le 13 avril, Raymond Poincaré note dans ses mémoires que « le 111e qui a fléchi serait entré en contact avec les Allemands ». Une enquête est ouverte ainsi que pour le 258e. Les déserteurs, pour bien se faire voir des Allemands qui, en vrais soldats, n’éprouvent que mépris pour ces lâches et ces traitres à leurs camarades et à leur pays, ont certainement donné des renseignements sur l’état d’esprit des Français et surtout sur leur organisation défensive, ce qui peut expliquer la facilité avec laquelle les sections d’assaut se sont faufilées à travers le dédale de boyaux et de tranchées françaises… Le 29 mars, le réduit du Bois d’Avocourt est repris d’un impétueux élan par le 157e Alpin de Gap. Dans un abri, les alpins trouvent des territoriaux français qui ont été blessés huit jours auparavant, bien que soignés par les Bavarois, ils n’ont pu être évacués en raison de la persistance des bombardements de l’artillerie française. Ces « Pépères » confirment que le 111e n’a offert aucune résistance sérieuse. Les 111e et 258e RI seront naturellement dissous et ne figureront désormais plus sur aucun ordre de bataille de l’infanterie française, même pas en 1939/40 et ultérieurement… Seul souvenir de cette sombre affaire, les armoiries de la ville de Nice, encadrées sur un mur de la « Redoute Tilly » au musée de l’armée bavaroise à Ingolstadt… Col (H) Henri BERAUD

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5. Actualités Soldats de Montagne. Cérémonie du prix du soldat de montagne 2014 Année : Engagement des troupes alpines dans la Première Guerre Mondiale (1914/1915) Jeudi 16 octobre 2014 à l'hôtel des Troupes de Montagne à Grenoble Les lauréats; - à titre militaire- la Fanfare du 27ème BCA - à titre civil- Le procureur Général Jean-Olivier VIOUT Deux Prix d'Honneur ont également été décernés à cette occasion : - colonel (H) Henri Béraud - Lieutenant-colonel (r) Passemard

La Fédération pour le Rayonnement et l’Entraide des Soldats de Montagne (FRESM) a décerné, à l’Hôtel des troupes de montagne, à Grenoble, le prix “Soldat de montagne” 2014. Ce prix, créé en 2011, met à l’honneur « une figure historique liée aux troupes de montagne».

La cérémonie a également été l’occasion de mettre à l’honneur l’engagement des troupes alpines dans le Première Guerre mondiale en 1914 et 1915.

Cette année, c’est la fanfare du 27e Bataillon de chasseurs alpins qui a été honorée à titre militaire.

À titre civil, le procureur général Jean-Olivier Viout a reçu le prix “Soldat de montagne” 2014. 38


Deux Prix d'Honneur ont également été décernés à cette occasion, à 2 historiens qui ont œuvré toute leur vie pour le rayonnement des troupes de montagne. - le lieutenant-colonel (er) Maurice PASSEMARD, Il a réalisé de nombreuses expositions, plusieurs recueils de poèmes et le Service Historique des Armées publie son livre de quatre cents croquis sur la bataille des Alpes "Haute Lutte". Il donne également des conférences militaires. Son humanisme l'amènera aussi à œuvrer pour les soins palliatifs dans le milieu hospitalier. Le colonel est un dessinateur et un peintre hors pair. Son rêve s’est réalisé, il y a 25 ans. Sous le patronage du Service Historique de l’Armée de terre, il a édité ses carnets de croquis de la campagne des Alpes de 1944-1945 sous le titre évocateur de « Haute Lutte ». C’est un livre exceptionnel de 200 pages ; ainsi le récit de sa campagne dans l’Ubaye et au fort Tournoux en particulier, est agrémenté de magnifiques croquis et dessins d’Alpins. Tout cadre alpin doit posséder ce beau livre dans sa bibliothèque. Bien souvent, l’auteur dédicace son livre sous deux façons –texte et croquis-. Le colonel Passemard a été un artisan passionné lors de la création du musée des troupes de montagne de la rue Hébert et a assuré pendant de nombreuses années son évolution. - le colonel (er) Henri BERAUD Il est né en 1925 au 30e BCA alors en occupation en Rhénanie. De 1928 à 1939, il passera son enfance en alsace, où il connaitra l'évacuation et se réfugiera dans le Var. En juillet 1940, il assistera au repli de l'armée invaincue sur ses cantonnements de démobilisation. En septembre, son père, lieutenant de réserve alors prisonnier, s'évade et regroupe la famille à Lons le Saunier. 39


En 1942, comme lycéen, il entre dans la résistance au sein du mouvement "combat". Le 6 juin 1944, il rejoint le maquis du Jura et le 1e octobre, après les combats de la Libération, il s'engage pour la durée de la guerre au 1e bataillon du Jura qui deviendra le 1/159eRIA en décembre. Il participe alors à la campagne 1944/1945:Queyras, Alsace, Ubaye, Italie, Vienne... Ayant survécu à la seconde guerre mondiale, Henri Béraud décide de continuer dans ce métier. L’occasion de repartir en conflit ne se fera pas attendre : il s’envole vers l’Indochine en 1948 pour effectuer 2 séjours en Indochine 1948 dans les Troupes de marine, puis rejoint l'Algérie jusqu'en 1962. En 1966, il quitte l'armée avec le grade de capitaine, et intègre l'Education nationale comme professeur d'allemand. En 1969, il est muté dans les Hautes Alpes, pays de ses ancêtres où il militera activement au 157eRIA, régiment frontière des Hautes Alpes et de l'Ubaye. De 1981 à 1983, il commandera ce régiment qui sur sa demande, en 1982 se transformera en 15eBCA. En 1983, il fait ses adieux aux armes et sa dernière classe. Durant sa seconde carrière de professeur, il a toujours œuvré pour l'esprit de défense, le rayonnement de l'armée et des troupes de montagne en particulier, soit en préparant les élèves du collège Sud a Gap pour le concours de la résistance, ou en donnant des conférences aux cadres de réserve sur la guerre en montagne. Dans les Alpes Maritimes où il réside en hiver, il a encadré de nombreuses randonnées pédestres à thème historique sur les fortifications et zones de combat, tout en assurant aussi des conférences sur l'historique et la vie des troupes alpines dans les alpes maritimes depuis 1888. En 2009, il donne des cours au collège Roland Garros à Nice sur la guerre franco italienne de 1940 et prépare les élèves au concours de la Résistance. Il a participé avec le général Le Ray à la création du bureau UTM et a assuré la liaison avec les allemands et les italiens. A ce titre, il a participé aux rencontres de la FISM jusqu’en 1994 comme interprète d’allemand…

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Bibliographie : 1987 : album mémorial « la bataille des alpes 1940-1944/1945" éditions Heindal Bayeux 1990 : "la seconde guerre mondiale dans les hautes alpes et l’Ubaye dans la guerre 1939 / 1945" à la société des Etudes des Hautes Alpes. 2000 : hors-série de la gazette des uniformes « la bataille des alpes 1939/1940" 2005 : "la deuxième bataille des alpes 1944 / 145" Il a également rédigé de très nombreux articles pour des revues spécialisées et a participé à la réalisation de films documentaires pour le 50° anniversaire des combats de l’Ubaye (Roche Lacroix), ou le 50° anniversaire des archives départementales des alpes maritimes (combats de l’Authion) ou sur la guerre oubliée franco italienne de juin 1940 Décorations: Chevalier de la Légion d'Honneur, officier de l'ONM, 5 citations, croix des combattants volontaires de la Résistance, commémorative 39/40 + commémorative Indochine + commémorative Algérie, Mérite Fédéral Allemand, Chevalier des Palmes Académiques…

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Hommage aux Soldats de montagne morts pour la France Ce mercredi 05 novembre à 09h00, la ville de Grenoble, la 27eBIM et la FRESM ont rendu hommage aux soldats de montagne morts pour la France sur le site du Mémorial National des Troupes de Montagne sur le Mont-Jalla. S’inscrivant dans le cadre des commémorations de la guerre de 19141918, cette cérémonie, empreinte d’émotion, était présidée par le général Hervé BIZEUL, commandant la 27e BIM, en présence de M. RIBEIRO, directeur de cabinet du préfet de l’Isère, de M. Eric PIOLLE, maire de Grenoble, du GDI (2S) Michel KLEIN président de la FRESM et d’autres élus et personnalités de l’Isère. L’ensemble des unités des Troupes de Montagne était représenté. Les chefs de corps, emblèmes et délégations sont venus de toutes les garnisons pour rendre hommage aux 150 000 soldats de montagne morts pour la France.

Discours du Gal BIZEUL au Mont Jalla ; discours du GDI (2S) Michel KLEIN

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En dépit d'une météo quelque peu "maussade", et de l'heure matinale pour ceux qui venaient de loin, les associations d'anciens soldats de montagne et leurs porte-drapeaux et fanions ont été fidèles au poste...Après quelques décorations remises sur le front des troupes par le général Hervé Bizeul, les personnalités ont rejoint le pied du Mémorial pour les prises de parole.

A l'issue, les personnalités ont procédé aux dépôts de gerbes: la gerbe conjointe 27eBIM/FRESM, puis la gerbe de la municipalité de Grenoble, et ensuite la gerbe de la République Française par le sous-préfet représentant le Préfet de l'Isère. Après le salut aux porte-drapeaux et fanions, chacun a rejoint le glacis de La Bastille où nous attendait café et un vin chaud tout particulièrement apprécié par l'ensemble des participants...!

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6. Relations extérieures. RENCONTRE Alpini Val Susa / Aoste / Ivrea Amicales Chasseurs Alpins 22eBCA / 27eBCA / DB Jura

Les 14 et 15 Juin, nous étions à Exilles, aux côtés de nos camarades de la Haute Savoie et du Jura pour le rassemblement annuel de la section de l'ANA Val Susa et de ses sections jumelées d'Aoste et d'Ivréa....

Le samedi, après un déjeuner en commun fort copieux, l'amicale du 22 a pris l'option visite du Fort d'Exilles et de son musée, et bien nous en a pris car l'ensemble est remarquable... 44


En soirée, la fanfare de l'ANA Val Susa nous a offert un concert de grande qualité avec en prime la Marseillaise et les Allobroges que tous les chasseurs Alpins ont repris bien évidemment en cœur!!

Un peu de courant d'air, mais bien abrité de la pluie!!! 45


Une assistance sous le charme de la fanfare!

Après une bonne nuit réparatrice, place à la journée officielle avec le défilé, les honneurs aux Morts, l'office religieux, et le repas de cohésion...

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Le tout sous un ciel bas et une fine pluie persistante ....bref, un temps de soldats de montagne!

Ce fut ensuite le moment des cadeaux, qui a vu chaque prĂŠsident des amicales "des chasseurs des Alpes" repartir avec un panier garni de spĂŠcialitĂŠs locales...

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Vers 13h, direction le grand chapiteau où un traiteur italien nous avait concocté comme à son habitude un succulent repas....

Grand merci à nos amis Alpini et notamment Giancarlo Sosello, président de l'ANA Val Susa pour son accueil chaleureux et fraternel...merci à nos camarades Chasseurs du Jura et de la Haute Savoie pour ces moments de convivialité...et enfin, merci à nos camarades de Briançon pour l'organisation et la participation à ces 2 journées! Gérard Liebenguth

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7. Réseau national. Les chasseurs sur la montagne sacrée Ce dimanche 28 septembre le Monument National du Hartmannswillerkopf a été le cadre du 10ème Rassemblement des Diables Bleus d'Alsace et du 169ème anniversaire des combats de Sidi-Brahim . Le choix de ce lieu mythique n'est pas dû au hasard, le HWK a été rebaptisé après la première guerre mondiale " Vieil Armand", mais également la mangeuse d'hommes ou la montagne de la mort par les poilus. Cette forteresse stratégique située à 956 m d'altitude a été âprement disputée ; la crypte du monument renferme les restes de 12000 soldats inconnus français et allemands.

La cérémonie favorisée par un temps exceptionnel, a débutée sur l'esplanade sous la direction de l'officier du protocole, le chef de Bataillon (H) Georges Bossler, ancien des 1er,30ème et 31ème Bataillons, qui a accueilli les participants. La célébration qui a rassemblé plus de trois cents personnes, a été rehaussée par la présence d'un détachement en armes du 16ème Bataillon de Chasseurs et de deux alsaciennes . 49


Parmi les autorités présentes le colonel (H) Gilbert Dollé président régional des DB d'Alsace , le président de la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs Pascal Prentout ,le capitaine Thierry Pierson du 16ème BC ,le maire d'Uffoltz Jean-Paul Welterlen et le vice-président du comité du HWK Jean Klinkert . De nombreux présidents d'associations patriotiques et présidents d'amicales chasseurs étaient représentés par une impressionnante haie de 40 porte-drapeaux et porte-fanions. Lors d'une remise de décoration, l'insigne de porte-drapeau pour 20 ans de service a été remis à Bernard Lienhart ancien éclaireur-skieur au 7ème BCA, par le président régional Gilbert Dollé, ancien chef de corps des 30°et 31° Bataillons. La lecture du récit des combats de Sidi-Brahim, une évocation de ce fait d'armes héroïque, a été lu par le Chef de Bataillon (H) Alain Finel, ancien du 10ème Bataillon. L'appel de chacun des 33 Bataillons ,sonnés par Anne-Sophie Paulus, a été symbolisé par une fleur bleue-jonquille piquée sur un grand cor de chasse par Jean-Robert Haefélé, ancien du 22ème BCA .Le dépôt de cinq gerbes au pied de l'Autel de la Patrie par les autorités, a précédé la sonnerie aux Morts ,suivi de l'hymne national et du refrain de la Sidi-Brahim, repris en chœur par l'ensemble des chasseurs. Au terme de la cérémonie, les participants se sont retrouvés à la salle des fêtes d'Uffoltz où le verre de l'amitié leur a été offert par la municipalité. Plusieurs personnalités ont successivement pris la parole, dont le président régional ,qui a rappelé qu'il était nécessaire d'honorer les combattants de 14/18, de transmettre le devoir de mémoire, et le culte du souvenir. Il a conclu par une citation d'André Malraux :" la plus belle sépulture des morts, c'est la mémoire des vivants ". Les défauts de nos morts se fanent, leurs qualités fleurissent et leurs vertus éclatent dans le jardin du souvenir. Le repas de cohésion qui a suivi a fait l'unanimité des cent cinquante convives, dans l'habituelle ambiance de camaraderie propre à l'esprit chasseur.

Jean-Robert Haefélé

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LIBRAIRIE Notre ami Jean-Robert HAEFELE de Colmar nous fait parvenir un extrait d’une intéressante BD qui est parue dernièrement : "L'Alsace à tout prix" LA BATAILLE DE MULHOUSE - LE LINGE – L'HARTMANNSWEILERKOPF - LA BATAILLE DES VOSGES

Cette bande dessinée retrace les principaux combats ayant eu lieu en Alsace en 1914 et 1915 (libération d’Altkirch et de Thann, prises de Mulhouse, de Munster, batailles du Val de Liepvre (jusqu’à SainteMarie-aux-Mines), de l’Hartmannswillerkopf et du Linge) tant du côté français que du côté allemand. Nous y découvrons également certains aspects de la vie quotidienne des Alsaciens pendant cette période. De grandes figures historiques alsaciennes et nationales évoquent avec force la Grande Guerre dans les deux départements.

Nous essayons d'obtenir un tarif pour une commande groupée, alors adressez vos commandes sous présent timbre..." 51


Les Diables bleus dans la tourmente de 14-18 Après "La Belle Époque des Chasseurs Alpins", notre amie Martine Arrigo-Schwartz, docteur en littérature, fait vivre avec sens de l'anecdote et poésie, "Les Diables bleus dans la tourmente de 14-18", dans une grande épopée illustrée de nos troupes de montagne qui mérite toute votre attention.

A paraître prochainement... 52


8. Le carnet NOS SINCERES CONDOLEANCES AUX FAMILLES - du colonel (H) Michel ARDISSON, le 8 mars ; - de Christian RAGON, le 14 mars ; - de Paul COMTE, le 6 mai ; - d’Augustin SCRIVANI, le 23 mai ; - de Marcel LOVICHI, à Porte Vecchio ; - de Louis RICHIER ; - de François MILHAU, le 3 décembre. C’était le dernier représentant de la Sidi-Brahim de Cannes - de Mme Yvette NEMOZ-LEMAITRE, TREMOULET, le 30 mars ;

la

maman

de

Christine

- des 91 soldats français tombés au combat en Afghanistan depuis 2001, dont 14 soldats de montagne ; - des 9 soldats français tombés au Mali, 3 en RCA et 3 en Somalie depuis 2013.

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ENCOURAGEMENTS A tous nos compagnons et leurs proches qui souffrent et qui luttent contre la maladie: La liste de nos compagnons ou de leurs proches ayant des soucis de santé ne cesse de s’allonger.....et encore, nous ne sommes malheureusement pas informés de tout !!! Le conseil d'administration se joint à moi pour les assurer de notre soutien, et inciter tous les autres à prendre régulièrement de leurs nouvelles, car c'est dans ces moment-là que l'on apprécie les appels des amis....leurs coordonnées figurent dans l'annuaire de l'amicale, mais à défaut, nous sommes à votre entière disposition ! Pascal BOIS ; Daniel LEPORTIER ; Georges VERGES ; Pierre AZAM ; William AMISION ; Gal BLEY ; Marcel HERAUDET ; Henri POMMIER ; Fabrice GUERARDI ; Roger CAUVIN ; Serge PEPINO ; Col BAZIN ; Cne MEYER ; Dominique MICAELLI-KUNKEL ; Pierre BALADE ; Patrick FILAIRE ; Maurice BEVILLARD ; Alain MARCILLAC ; Mme BARALE Maria (la maman de notre ami Alain Barale) ; Mme FANTOLA ; Mme la générale VOUILLEMIN ; Mme MUNO ; Mme. VEYRAT-PARISIEN ; Mme. MICAELLI-KUNKEL ; Paul GRISON ; Mme BAYSANG ; Mme Josette THIERY ; Mme Pierre BERNARD ; Mme Sandra MARTINET. Tous nos encouragements également aux quelques 9000 militaires de la Défense blessés depuis 1993 (toutes causes et tous lieux confondus), et à leurs familles !

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NOS FELICITATIONS - Notre ami, le Lieutenant (H) Alain MARCILLAC, nous fait part de la venue au monde de Rosie, le 12 août 2014….51cm et 3kg 730 ! Félicitations au grand-père et bravo aux parents…! - Notre porte fanion le cal ® Laurent ICARDO vient de se voir décoré à Nice le 11/11/2014, de la Médaille d’Argent de la Défense Nationale avec agrafes « infanterie » et « missions d'opérations intérieures » par le colonel Bédu, DMD 06…Bravo ! - Félicitations à Claude BRUZAT pour son 6e Dan en Judo obtenu en juin dernier ! - Félicitations à la Fanfare du 27 qui a reçu le Prix Soldat de Montagne 2014 à titre militaire…et au Col (H) Henri Béraud qui a reçu un prix d’Honneur.

NOUVEAUX COMPAGNONS DE CORDEE 2014 : 10 ! 1401/ Jacques RAFFINI

1402/ Jean Georges BRIAL

1403/ Michel BRUN

1404/ André BELARDI

1405/ Michel AGNUS

1406/ Raoul SILLI

1407/ Bernard CLAUDE

1408/ Jean Claude BANZ

1409 / NARDINI-ROUX

1410/ Christian BRUZAT

1411/ Christine TREMOULET RETARD COTISATIONS 2013 : 12 RETARD COTISATIONS 2014: 22 DEMISSIONS: Messieurs ANGHELICAS, MUNOT, VILLE et BALADE.

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DONS 2014 Bien entendu nous remercions chaleureusement tous ceux qui ont eu à cœur de nous faire parvenir leur cotisation 2014 ! Mais nous tenons à mettre particulièrement à l'honneur celles et ceux qui ont fait un geste, aussi modeste soit-il, car ces dons participent grandement à notre équilibre financier.... Merci à vous du fond du cœur pour ces 913 euros de dons : BARALE ; BARRE ; BASTIEN ; BERAUD ; YP BERNARD ; BEVILLARD ; BONALDI ; BONAVITA ; P BONNAIRE ; BONSIGNORI ; BORRA ; BRUN ; BULCOURT ; CADOT ; CARCHIANI ; CHARLIER ; CHASSERY ; CHATENOUD ; DAVRAINVILLE ; DECARLIS ; DUPLAN ; ESPET ; FALICON ; FERROUD-PLATTET ; FILAIRE ; GIRAUD ; GRISON ; GUITART ; HERISSON ; HOLZKNECHT ; JEHEL ; JOURNAUX ; de LAVAREILLE ; LIEBENGUTH ; Mme MARCHAL ; JCMATHIEU ; MAURIZI ; METZ ; MOREL ; MOURIES ; MURGUET ; PATINO ; PELLEGRIN ; PETITOT ; PLACE ; POMMIER ; RINALDI ; ROCHER ; SANTINI ; TROUPEL ; VEYRAT ; PARISIEN ; VOUILLEMIN ; BALADE ; BAUDOUIN ; BAUYSSONNADE.

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Le Président et les membres du Conseil d’Administration vous souhaitent un Joyeux Noêl et un heureuse année 2015.


NUL NE CRAINS ______________________________________ Association n° W062000495 du 25/02/1958 Régie par la loi du 01/07/1901 N° Siren 522821651 Affiliée à la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs sous le n° 1905 et à l’Union des Troupes de Montagnes. Reconnue d’utilité publique et affiliée à la Fédération Nationale André Maginot sous le n° 30

Courriel : amicale.22bca@gmail.com Directeur de la publication : Gérard LIEBENGUTH Rédacteur en chef : Alain BARALE Comité de correction : Josette et Daniel THIERY Réalisation technique : Jean-Paul GIABBANELLI Impression : FAC COPIES – OFFICE DOCUMENTS – Tél : 04 93 55 20 20 BULLETIN DE LIAISON DE L’AMICALE NATIONALE DU 22 ème BCA ET DES TROUPES DE MONTAGNE ; SIDI-BRAHIM DE CANNES, NICE, VILLEFRANCHE SUR MER Siège social : Maison du Combattant 36 bis boulevard Risso 06300 NICE


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