N° 1 - janvier 2013
Hommage aux morts des soldats de montagne Croix de la Valeur militaire P. 19 Décoration des emblèmes des unités de la 27e BIM
Rétrospective Afghane P. 52 L’épopée de la 27e BIM en Afghanistan
Ascension blanche P.15 Hommage aux morts des Troupes de montagne
Sommaire 04 - Editoriaux 06 - L’actualité en bref 14 - Les temps forts 14 - Visite du ministre de la défense 15 - Une ascension blanche pour nos morts 16 - GMHM : Kamet 2012 17 - Au pas chasseur sur les Champs-Elysées 18 - Le monde du rugby solidaire de la 27e BIM 19 - La Croix de la valeur militaire pour les emblèmes de la 27 23 - Vie de la brigade Focus sur la vie des unités et les corps soutien 51 - Dossier : l’épopée afghane
62 - Associations
74 - Expertise montagne
62 - In memoriam : Lucien Bernard 63 - Mémorial des troupes de montagne 64 - Entraide montagne 65 - Amicale nationale du 22e BCA 66 - Amicale nationale du 7e BCA 67 - Jeunesse et montagne 68 - Amicale du 140e RIA 69 - Amicale du 159e RIA 70 - Association des Glières 71 - Amicale de l’EMHM 72 - Union nationale des combattants 73 - Musée des troupes de montagne
Expédition polaire au Groënland 79 - Culture 80 - Cohésion - tradition Soldats de Montagne - N°1 - Dépôt légal : janvier 2013 - ISSN en cours Responsable de la publication : GAL (2S) Michel Klein - FRESM - Hôtel des Troupes de Montagne - 5, place de Verdun - 38000 Grenoble. Affiliée à la fédération Maginot N° 235
FEDERATION POUR LE RAYONNEMENT ET L’ENTRAIDE DES SOLDATS DE MONTAGNE/FRESM/FSM NOM .........................................................................................................................
RESSORTISSANT DE L’OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS
PRENOM .................................................................................................................
(ONAC)
inscription
ANNEE DE NAISSANCE ....................................................................................
OUI
NON
N° de la carte d’ancien combattant : ....................................................................... -Verse ma cotisation au titre de membre ACTIF
ADRESSE ..................................................................................................................
Soit :
.....................................................................................................................................
-Fait un don de ..................... € au titre de membre BIENFAITEUR
CODE POSTAL ....................... VILLE ..................................................................
15€ Délivrance d’un reçu fiscal
Règlement par chèque à l’ordre de la FRESM (Fédération Soldats de
TEL ......................................................
FAX .......................................................
Montagne) – Hôtel des Troupes de Montagne – 5, place de Verdun –
MOBILE ..........................................................
38000 GRENOBLE
COURRIEL ...............................................................................................................
Je déclare, après avoir pris connaissance des statuts, solliciter mon
ASSOCIATION ....................................................................................................... INDIVIDUEL
OUI
adhésion comme membre. Je m’engage à respecter ces règles et à payer la cotisation annuelle qui
NON
s'élève à ..................€. J'ACCEPTE que des photos de ma personne prises dans le cadre des activités de la Fédération puissent être publiées sur le site internet et dans le bulletin de liaison. JE SUIS INFORMÉ que les informations personnelles recueillies font l'objet d'un traitement informatique et sont destinées au secrétariat de la Fédération. En application de l'article 34 de la loi du 6 janvier1978, je suis informé que je bénéficie d'un droit d'accès et de rectification aux informations qui me concernent. Si je souhaite exercer ce droit et obtenir communication des informations me concernant, je peux m'adresser au secrétariat de la Fédération.
3
Editorial du GDI (2S) Michel Klein
L
a Fédération pour le rayonnement et l’entraide des soldats de montagne (FRESM), créée en juin dernier et regroupant un nombre important d’associations - environ 10 000 adhérents -, porte dans son appellation l’objectif de mettre en valeur les compétences, les mérites et les exploits des soldats de montagne. Cadres et engagés volontaires de la 27e brigade d’infanterie de montagne, associations, anciens et amis de la famille des soldats de montagne, la FRESM, votre fédération, offre à chaque adhérent cette nouvelle revue semestrielle. « Soldats de montagne », votre revue, est principalement consacrée à la vie de vos unités, à la vie de vos associations de mémoire, aux activités des associations et amicales qui regroupent les différentes générations qui ont servi sous un même emblème. Cependant cette publication dédiée à la famille des soldats de montagne est loin 4
d’être la première ; en soixante ans, trois revues ont promu les troupes de montagne. Dans les années 1950, la revue des « Cahiers d’information des troupes de montagne » était ciblée sur l’histoire de la guerre en montagne, sur les évolutions tactiques de ces combats spécifiques, sur les techniques à acquérir pour dominer l’adversaire et le milieu ; en 1988 à l’occasion du centenaire de la création des troupes de montagne, cette revue a été relancée et a connu un beau succès pendant quinze ans. Voulant montrer que la spécificité montagne était un atout pour les armées, le commandement de la 27 a donné vie, en 1993, à la revue « Sommets », publication de réflexions qui visait les acteurs de décision - les politiques et les chefs militaires - ; 30 ans après, on mesure tout le chemin parcouru pour la reconnaissance de notre spécificité au niveau national et international. Enfin, au moment de la professionnalisation des armées, la 27e brigade d’infanterie de montagne publia la revue « Troupes de montagne » centrée sur les soldats de montagne, sur la vie des unités de montagne. Avec cette revue semestrielle - Soldats de montagne - de 80 pages, l’histoire de nos anciens sera racontée, votre histoire actuelle le sera aussi, en particulier, pour ce premier numéro, les dix ans d’opérations de la brigade en Afghanistan. En outre, pour mieux rayonner, la FRESM publiera une courte lettre mensuelle, document de liaison de quelques pages qui permettra d’évoquer le quotidien de notre famille ; ce document parviendra pour la plupart des adhérents par l’intranet de la défense via les présidents de catégorie, par internet via les présidents d’association et vers les adhérents individuels. Notre acronyme comporte le mot « Entraide », c’est l’Entraide montagne, * Roger Frison-Roche
notre association de soutien aux familles endeuillées et aux blessés, qui est le bras armé de la fédération pour aider ceux qui ont tout donné pour leur patrie. Pour aider les cadres et soldats de montagne voulant quitter le service actif, la commission « Emploi » de la FRESM apportera à l’organisation officielle de reconversion - Défense/Mobilité - des offres d’emploi en provenance de son réseau d’anciens. En outre, dans ses buts, la FRESM veut aussi valoriser la mémoire des anciens soldats de montagne qui ont tenu le terrain, et donc, le territoire national, là où ils étaient postés en sentinelles* ou qui sont intervenus dans le cadre de l’ONU ou de l’OTAN pour ramener la paix dans un pays en guerre. Ces actions de valorisation passent par des cérémonies au Mémorial du Mont Jalla, des animations spécifiques au musée des troupes de montagne, par des colloques, des rassemblements. Ainsi, en juin 2013, la FRESM projette, pour la fête de la Saint Bernard - fête de la famille des soldats de montagne -, de rassembler tous les anciens de la 27 qui ont agi au Liban au sein du 420e détachement de soutien logistique de la FINUL. Il y a 30 ans, la 27 intégrait la force d’action rapide et a commandé, pendant plus de 10 ans, les différents mandats de ce détachement de Naqoura. L’objectif de la FRESM est d’honorer ses « anciens » qui s’étaient portés volontaires pour s’interposer entre les belligérants au Sud Liban. Dans les prochaines lettres mensuelles figureront les modalités pour ces retrouvailles. Le prochain « Cahier » de la revue « Soldats de montagne » sera consacré à cette épopée. Très heureux d’insérer au sein de cette revue la vie des unités de la 27, je voudrais assurer à tous les cadres et engagés d’active que la fédération, son bureau, son conseil d’administration feront tout pour promouvoir leur spécificité, pour les soutenir dans les moments difficiles. En ce début d’année, je voudrais souhaiter à tous les adhérents une bonne et heureuse année 2013.
Général de division (2S) Michel Klein président de la FRESM
V
oilà deux ans maintenant que les troupes de montagne étaient orphelines d’une revue digne de ce nom et c’est avec beaucoup de joie que j’écris cet éditorial, à la suite de celui du GDI (2S) Michel Klein, président de la toute nouvelle fédération pour le rayonnement et l’entraide des soldats de montagne, que je remercie vivement d’ouvrir ses pages à la 27e BIM. Ce premier numéro arrive à point car l’année 2012 marquera les esprits pour longtemps. Année charnière, elle fut particulièrement riche en évènements. Je souhaite rapidement les retracer avec vous. Après « la vallée d’Alasaï » et « Kaboul », « la vallée de Tagab » et « Gwan » ont illustré en début d’année le sacrifice de nos soldats en terre afghane. Sans attendre et à notre manière, nous leur rendions début février un hommage particulier, en montagne, à l’occasion d’une « ascension blanche » que nous avons tenu à immortaliser sur la page de couverture de cette première édition car c’est sans doute la manifestation la plus emblématique de ce début d’année. Ces évènements tragiques sont bien sûr indissociables de la remise de la croix de la valeur militaire avec palme à toutes les unités de la brigade et au CMA des Alpes. Lors de la Saint-Bernard, rassemblement national annuel des troupes de montagne, fin juin, les emblèmes et fanions qui ne l’étaient pas encore, furent ainsi décorés par le CEMAT. Le retour du GTIA TIGER en mai et celui des AT* en octobre terminent pour la 27e BIM dix années d’épopée afghane, objet du dossier de ce numéro. C’est ainsi que le 5 novembre 2012, au Mont-Jalla, nous avons pu ensemble rendre hommage à nos camarades décédés et dévoiler une plaque commémorative de notre engagement en Afghanistan, scellée sur notre mémorial. * Advisory team
La brigade sort de cette période la tête haute avec le sentiment du devoir accompli tout en pensant aux familles de nos chers décédés et à nos blessés. Ne les oublions pas ! C’est une évidence me direz-vous et pourtant… Si nous n’y prenons garde, notre société individualiste aura tôt fait de nous happer vers des centres d’intérêt à l’opposé de ce que réclament la solidarité et l’exigence de mémoire, deux missions qui incombent à notre nouvelle fédération. En son sein, l’Entraide montagne tient une place toute particulière car elle apporte depuis maintenant douze ans un soutien inconditionnel aux blessés en opération ou en montagne et aux familles de ceux qui ont sacrifié leur avenir et souvent leur jeunesse. Cette association a pris, année après année, une place déterminante en matière de soutien financier, humain et social pour nous, soldats de montagne. Je la remercie de tout cœur pour le travail extraordinaire qu’elle réalise au quotidien et dans la durée. Le général Sommerer vient de quitter la présidence de l’Entraide montagne après tant d’années, je tiens à honorer ici son extraordinaire implication, humble et efficace, au service de cette cause juste et noble. Merci Mon général ! Une nouvelle période s’ouvre devant nous. Il nous faut désormais regarder résolument vers l’avant en valorisant l’extraordinaire expérience acquise pendant cette dernière décennie en Afghanistan tout en nous réappropriant tout le spectre de nos compétences. Cette maturité opérationnelle doit nous permettre de préparer efficacement les engagements futurs. L’actualité internationale est suffisamment riche pour nous maintenir en veille tactique
EDITORIAL
Editorial du général Benoît Houssay
permanente. Cette posture ne vous surprendra en rien. Je sais parfaitement pouvoir compter sur vous pour qu’à l’instruction en garnison, à l’entraînement, dans les conflits à venir où la brigade serait engagée, vous releviez avec humilité et audace les défis qui s’annoncent. Les challenges ne manquent pas en 2013. Félinisation de nos dernières unités, prise de l’alerte Guépard en avril, expérimentation de la base de défense, arrivée des VHM sont quelques-uns des rendez-vous qui jalonneront l’année en cours. L’avenir c’est également la prochaine parution du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale qui fixera le niveau d’ambition stratégique de notre pays, les capacités de nos armées et, par voie de conséquence, les formats des forces. Je souhaite à chacun et chacune d’entre vous, ainsi qu’à vos familles, une excellente année 2013 en formulant le vœu qu’elle vous apporte joies, santé et épanouissement.
Général Benoît Houssay commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne
5
L’actualité en bref… Raid hiver de l’état-major dans les Alpes du Sud Printemps 2012. Une météo capricieuse amène le Lcl Jacqmin et le chef d’état-major de la brigade à se lancer dans les Alpes du Sud pour le raid hivernal annuel de l’état-major. Une semaine de raid pour le détachement qui réalise chaque jour des courses en étoile, dans des conditions de neige idéales. Un retour sympathique dans l’Ubaye qui n’a pas manqué de rappeler à certains de nombreux souvenirs…
Prix Soldat de Montagne Pour développer le lien armée-société civile et pour mettre en valeur les troupes de montagne, ainsi que les civils et les associations qui les soutiennent, la Fédération des soldats de montagne a créé le prix « Soldat de montagne ». Ce prix récompense à la fois les soldats de montagne choisis parmi des candidatures proposées par la 27e BIM, et les civils appartenant à des associations ou faisant partie de la mouvance montagne. Deux remises de prix ont eu lieu à Grenoble à l’hôtel des troupes de montagne : la première en octobre 2011 qui a vu récompenser le général Laurens en tant que lauréat militaire, le journaliste de guerre, Géraud Burin des Rosiers, en tant que lauréat civil. La deuxième a récompensé en juin 2012 le groupe militaire de haute montagne et la ville de Grenoble. Pour l’édition 2013, les dossiers de candidature sont à retirer au secrétariat ou sur le site internet de la FRESM.
GMHM et Ville de Grenoble, lauréats 2012
Stage Chef d’Equipe Haute Montagne (CEHM) au 4e RCh Le ton est donné par l’ADC Techer, chef du stage : « Messieurs, 22 candidats pour 16 places ouvertes. Vous l’avez compris, ce n’est pas un test d’entrée mais un concours d’entrée, bon courage ». Grâce à une préparation sérieuse, tous les candidats passeront avec succès les épreuves physiques et techniques. La première semaine, orientée sur l’instruction et l’entraînement « rocher », s’est déroulée dans le Gapençais et le Briançonnais. Travail en école d’escalade, via ferrata et grandes voies. La « grimpe en premier de cordée » fut pour beaucoup de stagiaires une découverte, parfois déconcertante, toujours impressionnante. C’est le massif du Mont Blanc qui fut choisi pour confronter le stage à la haute montagne. Grâce au soutien logistique de l’école militaire de haute montagne, des sites particulièrement bien adaptés à ce type d’instruction furent, pendant une semaine, à portée de main. C’est au cours de la dernière semaine, en Haute Ubaye, que les stagiaires furent mis en situation et restituèrent les savoir-faire techniques nouvellement appris. Une troupe de manœuvre spécialement constituée fut mise à disposition des « aspirants chefs d’équipe » pour réaliser l’ascension en cordées du Brec de Chambeyron. Enfin, des tests théoriques conclurent la formation et permirent d’établir un classement. Les 16 stagiaires, fraîchement diplômés chef d’équipe été, sont venus renforcer le vivier des chefs de cordée du 4e RCh. La plupart d’entre eux finaliseront leur formation dès le mois de janvier, en suivant le stage CEHM hiver. Mais c’est une autre histoire… 6
BRÈVES
…L’actualité en bref Hommage au créateur de l’EMHM Le 5 juin 2012 dans le cadre des 80 ans de l’école, une délégation de l’EMHM a rendu hommage à son premier chef, le lieutenant-colonel Marcel Pourchier au lieu-dit « le Struthof » (Bas-Rhin), devant le mémorial de la déportation. La délégation était accompagnée de membres de l’amicale des anciens de l’EMHM ainsi que des enfants et du petit-fils du LCL Pourchier. Ensemble, ils ont visité le camp de concentration (actif de 1941 à 1944) et ont rendu hommage aux 107 membres du réseau « Alliance » assassinés par les nazis le 1er septembre 1944. Le LCL Pourchier a rejoint la résistance participant ainsi à la constitution du premier maquis du Vercors avant de se faire arrêter et déporter en janvier 1944. Pour clore cette journée chargée d’émotion, ses enfants ont remis au colonel Hubert Gomart le premier fanion de l’EHM brodé des mains de l’épouse du LCL Pourchier.
Vigipirate : une patrouille du 93 interpelle un individu menaçant Aéroport de RoissyCharles de Gaulle, lundi 27 août. Il est 22h30. Dans le hall du terminal 2C, un individu agité profère des insultes à l’encontre des artilleurs de montagne qui patrouillent dans le cadre de leur mission Vigipirate. Un premier compte rendu de la violence verbale de cet individu est lancé. 20 minutes plus tard sur les quais, l’individu, dans un état second, bouscule les bagages avant de s’en prendre aux voyageurs et plus particulièrement à une personne âgée. Le maréchal des logis Gilaizeau maîtrise l’homme qui se débat violemment en l’amenant au sol. La police arrivée sur place interpelle l’individu. En empêchant l’agression d’une personne âgée, le maréchal des logis Gilaizeau et les artilleurs de montagne de 1ère classe Ezikian et Videlaine ont fait preuve de belles qualités de courage et de dévouement et ont fait honneur à leur régiment et aux troupes de montagne.
A la mémoire du général Georges Héritier Georges Héritier est décédé à l’âge de 103 ans. Il a été un acteur de la libération de la Savoie. C’est à Maubeuge, le 5 janvier 1910 que Georges Héritier voit le jour. En octobre 1929, il intègre l’école spéciale de Saint-Cyr (promotion Mangin). Lieutenant, il choisit alors de servir au 106e régiment d’infanterie de Reims. En janvier 1939, il réussit le concours d’entrée à l’école supérieure de guerre. A la mobilisation (2 septembre 1939), il est affecté à l’état-major de la 20e DI. En avril 1940, un premier fait d’armes le voit décorer de la Croix de guerre avec citation à l’ordre de l’armée. Il rejoint en mars 1942, le 13e bataillon de chasseurs. Il est démobilisé la même année. Il décide de prendre le maquis et de rejoindre les mouvements unis de la Résistance (MUR). En avril 1944, Georges Héritier est chef de secteur de l’armée secrète (AS). En août, il en devient chef de bataillon et participe à la libération de Chambéry. Il prend le commandement du 13e BCA qui vient d’être recréé le 9 décembre 1944. “Ses chasseurs”, le commandant Héritier les mènera à la victoire en mars-avril 1945, sur les crêtes du Roc Noir dominant le col du petit Saint-Bernard.
Chevaline : intervention des plongeurs du 2e REG Dans le cadre de l’enquête sur la tuerie de Chevaline (Haute-Savoie) du 5 septembre 2012, les plongeurs de la section de renseignement et d’intervention offensive (SRIO) du 2e REG sont intervenus au profit de la section de recherche (SR) de la gendarmerie. Sollicités pour leurs compétences dans leur domaine de plongeurs de combat génie en milieu montagneux, les commandos ont mis leur expérience et leur rigueur au service de l’enquête menée par les gendarmes. Confrontés à une situation inédite par rapport à leur cadre d’emploi habituel, ils ont su s’adapter avec pragmatisme et dans l’urgence pour remplir la mission confiée. Cette coopération dans le milieu de prédilection des légionnaires de montagne a contribué à renforcer les liens avec les gendarmes de la SR et plus généralement la communauté des gens de montagne. 7
L’actualité en bref… Coopération internationale Chaque année, l’EMHM reçoit des délégations ou se déplace à l’étranger. En mars, les adjudants Giacobi et Rosset se sont rendus à l’école militaire de montagne de Sachkhere (Géorgie) pour former 18 futurs instructeurs de ski alpin. En avril, 20 instructeurs de l’armée indienne (High Altitude Warfare Scool) ont suivi le stage d’initiateur militaire de ski. Début juillet, l’EMHM a accueilli le 46e rassemblement international des écoles militaires de montagne. Organisé tous les ans par une nation différente (16 nations), il permet de faire évoluer les techniques et concepts du combat en montagne. La 74e section d’éclaireurs de montagne a réalisé un exercice de saisie d’un col en utilisant des techniques d’équipement de passage (thème de cette année) afin de surprendre l’ennemi et de conserver un rapport de force favorable. En octobre, l’école a accueilli un guide de haute montagne de l’armée suisse durant 9 mois en qualité d’instructeur à la direction des stages (DDS).
Challenge Barbarot En partenariat avec la commune de Valloire, le 93e RAM a honoré la mémoire de l’adjudant-chef Philippe Barbarot lors de l’épreuve du trail des Aiguilles – challenge Barbarot, le dimanche 19 août 2012. Les binômes du régiment, dont une douzaine de nouveaux arrivants, se sont élancés sous un soleil de plomb pour cette épreuve de 20 km et 1 500 m de dénivelé. Madame Barbarot était présente pour encourager les compétiteurs et participer à la remise des récompenses. L’équipe du poste militaire de montagne du Télégraphe et ses renforts ont participé à la bonne réalisation de cette épreuve en assurant les points de ravitaillement sur le parcours et le déjeuner sous chapiteau pour l’ensemble des participants. Belle épreuve en mémoire d’un de nos artilleurs de montagne qui savait cultiver le goût de l’effort et le dépassement de soi.
8
Journées bleu-jonquille 2012
Les 42e journées Bleu-Jonquille ont renoué les 14 et 15 septembre 2012 à Paris avec le souvenir des « diables bleus », ceux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire des chasseurs en allant au bout de leur engagement dans des combats héroïques où l’exemple et le courage ont été poussés à leur paroxysme. Si la première journée était consacrée à perpétuer le souvenir en ravivant la flamme du tombeau du soldat inconnu sous la présidence du général Charpentier, gouverneur militaire de Paris, la deuxième journée eut pour temps fort une prise d’armes au château de Vincennes. Cette cérémonie vit notamment la garde du drapeau des chasseurs changer de bataillon pour un an et la commémoration de la bataille emblématique de Sidi-Brahim, bataille mémorable pour la communauté des chasseurs par l’extrême bravoure démontrée lors des combats, les chasseurs allant jusqu’au bout sans jamais reculer. A cette occasion, le général d’armée Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre, a confié pour un an la garde de l’emblème unique des chasseurs au lieutenant-colonel Jacques Sicard, chef de corps par suppléance du 13e BCA.
Fin de formation pour la SEM 74
Chantier “durable” au 13e BCA
Mardi 14 août, les sergents de la 74e section d’éclaireurs de montagne, promotion adjudant-chef Falconnet, quittent l’EMHM pour rejoindre leurs corps d’affectation. Après 11 mois de formation intense, les 30 engagés volontaires sousofficiers (EVSO) ont prononcé leurs choix d’affectation devant notamment des présidents des sous-officiers des corps de la 27e BIM. Sur les 30 sergents formés, 27 sont brevetés « qualification des troupes de montagne » été et hiver et 21 sont brevetés « moniteur des techniques commandos ». Ils sont ainsi prêts à remplir leur fonction de chef de groupe de combat. La SEM 75 a été incorporée le 2 octobre. Nouveauté, 21 EVSO initiaux seront renforcés à l’issue de leurs deux mois de formation à l’école nationale des sous-officiers d’active par 19 EVSO semi-direct provenant des corps de la 27e BIM.
De gros travaux sont entrepris depuis l’été dernier au 13e bataillon de chasseurs alpins avec d’une part le changement d’énergie et d’autre part la construction d’un nouveau bâtiment cadres célibataires. Ce changement d’énergie est une opération très importante et novatrice puisque le 13e BCA est le premier corps à bénéficier d’un contrat de partenariat de performance énergétique. Concrètement, le bataillon va passer en chaufferie mixte au bois et gaz pour le chauffage central et l’eau chaude sanitaire sera fournie par une pompe à chaleur et des panneaux solaires. On rénove également le bâti existant pour répondre aux exigences de la dépense énergétique en appliquant une isolation intérieure ou extérieure et en changeant bon nombre d’huisseries sur les bâtiments. Pour gérer au mieux les températures, une rocade optique reliera les 25 bâtiments pour minimiser le coût du chauffage et abaisser les degrés lorsque nos chasseurs seront en mission. Tout a été réalisé dans l’amélioration de l’habitat ancien, dans la rénovation et dans la création de logements neufs pour maîtriser la dépense énergétique. Le meilleur compromis a été étudié entre le mode de vie de nos chasseurs, les bâtiments et le climat pour apporter des solutions plus propres, plus fiables dans le strict respect des normes environnementales. Ces travaux sont effectués en site occupé et devraient durer jusqu’au mois de juin 2013.
Mission ACONIT Du 10 au 18 septembre, cinq soldats du 4e RCh ont embarqué à bord de la frégate légère et furtive Aconit. L’occasion de témoigner de l’attachement au jumelage entre le régiment et cette unité de la marine nationale. Plongés dans l’univers des commandos, nos cavaliers sont soumis à rude épreuve. Durant cinq jours l'équipage enchaîne toute une gamme d'exercices en vue d'une évaluation opérationnelle de niveau OTAN. Incendie à bord, homme à la mer, tirs contre terre, visite à bord d'un navire suspect, lutte anti-aérienne… Autant d’épreuves et un même goût de l’effort qui attestent des nombreux points communs de ces hommes. Ils évoluent dans des milieux différents mais tout aussi exigeants. Poursuivant leur mission jusqu’en Corse, nos montagnards participèrent ensuite aux journées du patrimoine, renforçant ainsi le lien armée-société civile. Et c’est convaincu de la complémentarité des actions de défense et de sécurité, que le 4e RCh attend « de pied ferme » ses amis marins pour leur faire découvrir le vertige des cîmes !
BRÈVES
…L’actualité en bref
9
L’actualité en bref… La batterie de renseignement du 93 à Mayotte Déployés à partir de mi-juillet 2012 au sein du détachement de la légion étrangère de Mayotte (DLEM), les artilleurs de montagne de la batterie de renseignement de brigade étaient placés sous le commandement opérationnel du commandant supérieur des forces armées en zone sud Océan indien (FAZSOI). Déployés en structure PROTERRE à Mayotte, ils ont participé ainsi à la protection du territoire national, en contribuant au maintien de la sécurité et en affirmant la souveraineté française. De plus, en cas de crise sur le territoire ou à l’extérieur, les FAZSOI doivent être en mesure de conduire ou participer à une opération militaire, et mener des opérations de secours d’urgence en cas de catastrophe humanitaire ou naturelle.
Les nouveaux du 2e REG au sommet des Rouies Les 3 et 4 septembre, 15 cadres du 2e REG, encadrés par le bureau montagne, ont gravi le sommet des Rouies, dans le cadre de l’intégration au régiment. C’est dans un esprit montagne que les lieutenants nouvellement affectés au 2e REG ont été accueillis en effectuant une sortie de deux jours dans le Massif des Ecrins, accompagnés des sergents promus dans l’année. Objectif : sensibiliser ces cadres à leur nouvel environnement. Les cordées ont ainsi gravi le glacier dans des conditions climatiques extrêmes. 1 166 m de dénivellé réalisé dans la matinée, pour enfin atteindre le sommet des Rouies, culminant à 3 589 m d’altitude. Les cadres ont reçu des mains du commandant en second les galons blancs, symbole des troupes de montagne.
10
Le GCM forme des officiers tadjiks au combat en montagne
Dans le cadre d’un entraînement au combat en montagne, une équipe du groupement commando montagne (GCM) du 27e BCA a passé 3 semaines au Tadjikistan. Revenant d’Afghanistan, l’équipe du 27e BCA, accompagnée de ses homologues des 7e et 13e BCA, s’est rapidement adaptée aux conditions d’entraînement du camp militaire de Farabat. Une trentaine d’officiers tadjiks a alors bénéficié d’une instruction de qualité. Au programme : apprentissage des fondamentaux du combat en milieu clos et en montagne, installation d’équipements de passage, parcours de tirs et cours de secourisme au combat. Une synthèse finale sur le thème « recherche et destruction de groupes armés hostiles installés en zone refuge » a achevé ces 3 semaines d’instruction. « Ce fut une nouvelle fois une aventure du bout du monde et une belle occasion de travailler avec nos homologues GCM de la brigade ».
Inauguration du Monument aux Morts En exprimant la reconnaissance de la nation à toutes celles et ceux qui l’ont servie jusqu’au sacrifice suprême, la journée nationale du 11 novembre ouvre une nouvelle ère dans notre mémoire collective. C’est dans cet esprit que le 13e bataillon de chasseurs alpins a souhaité honorer les siens en érigeant un monument au sein du quartier Roc Noir. Sont inscrites en lettres d’or les victimes de la première guerre mondiale, les 167 du conflit de 1939-1945, les trois tombées récemment en Afghanistan, l’adjudant-chef Laurent Pican, le caporal Enguerrand Libaert, le major Franck Bouzet, ainsi que les chasseurs morts en montagne ou en service depuis 1981, date à laquelle le 13e BCA s’est installé à Barby. Sous l’impulsion du colonel Bertrand Lavaux (ancien chef de corps) le monument a vu le jour grâce à la générosité des collectivités locales de la Savoie, des associations patriotiques, des entreprises, des particuliers civils et militaires.
BRÈVES
…L’actualité en bref Le 27e BCA organise le Trail du Tigre (27 km) dans le massif du Semnoz
Mardi 25 septembre, plus de 300 chasseurs alpins ont participé à la première édition du Trail du Tigre (27 km). Sous un ciel découvert et un vent raisonnable, les chasseurs alpins ont réalisé 1 340 m de dénivelé dans la montagne du Semnoz en passant par le Crêt de Chatillon, le chalet de Gruffy, le Crêt de l’Aigle et bien sûr les pistes de ski de fond de la station locale. Ils ont pu se confronter à une délégation invitée de chasseurs alpins du 13e BCA. Ce trail amical a mis en évidence l’excellente forme physique et mentale des chasseurs qui pour les premiers ont réalisé ce challenge sportif en 2h09.
La promotion « Bulle » de Saint-Cyr et le 7e BCA La promotion « Chef de bataillon Jean Bulle » (2010-2013) de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr a participé à plusieurs manifestations au mois de mars en Savoie. Les 155 élèves officiers de Saint-Cyr étaient rassemblés pour rendre hommage au chef de bataillon Jean Bulle à Albertville, Chambéry et Aix-les-Bains. Sur les traces de son parrain, ce voyage était motivé par la volonté de faire rayonner sa figure dans une région où sa mémoire est encore présente. Le 14 juillet 2012, une délégation était présente au côté du bataillon à Grenoble pour marquer son arrivée en Isère.
Adieux aux armes C’est à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des JPO des 29 et 30 septembre, devant un public venu nombreux, que se sont déroulés les adieux aux armes de trois cadres du 4e RCh. Le colonel de Courrèges, commandant le régiment, a rendu un hommage appuyé au LCL Hervé Dambreville (32 ans de service), au major Jacques Walther (41 ans de service), et au BCH de 1ère classe Pascal Pilon (18 ans de service). Le major Walther aura su marquer la 27e BIM par son parcours dans les troupes de montagne. En effet, commençant au 7e BCA, il poursuit sa carrière au 11e BCA, pour revenir quelques années plus tard au CIECM de Barcelonnette et intégrer enfin le 4eRCh. Ce sous-officier emblématique aura su faire preuve d’une polyvalence et d’une efficacité exemplaire, mais surtout de belles qualités humaines qui témoignent d’une âme d’exception. 11
L’actualité en bref… Le 27e BCA, acteur incontournable des jeux mondiaux militaires d’hiver (JMMH) 2013 à Annecy La France organisera, du 25 au 29 mars 2013, la seconde édition des jeux mondiaux militaires d’hiver (JMMH), à Annecy. L’objectif d’un tel évènement est d’assurer la promotion de la paix à travers le sport. A cette occasion, les troupes de montagne, notamment le 27e BCA, participeront activement au soutien logistique des compétitions. Inscrit au calendrier des grands évènements sportifs internationaux, les JMMH 2013 accueilleront une « armée de champions », soit plus de 1000 sportifs issus d’une quarantaine de nations dans le monde, pour prendre part à 6 grandes disciplines sportives (ski alpin, ski nordique, orientation à ski, escalade en salle, ski alpinisme et patinage de vitesse sur piste courte). A ce jour, 160 sportifs de haut niveau sont sous contrat avec le ministère de la défense et inscrits sur la liste du haut niveau du ministère des sports. Ils participent aux compétitions militaires et civiles à l’échelle nationale et internationale. Jeudi 13 septembre 2013, le président du conseil international du sport militaire (CISM), le colonel Hamad Kalkaba Malboum, et le général d’armée Jean-René Bachelet, président du groupement d’intérêt public Annecy 2013 et ancien chef de corps du 27e BCA, ont signé le contrat officialisant l’organisation des jeux mondiaux militaires d’hiver 2013 à Annecy, en présence du maire d’Annecy, Jean Luc Rigaud, du préfet de Haute-Savoie, Georges-François Leclerc et du président du conseil général de Haute-Savoie, Christian Monteil.
Gapen’cimes 2012
1 500 amateurs de l’effort en montagne, dont 200 trailers du 4e Régiment de chasseurs, se sont élancés sur les pentes du domaine de Charance le 7 octobre dernier. Les 3 parcours présentés au menu (48 km/3 000 m D+,25 km/1 500 m D+, 12 km/750 m D+), les 200 bénévoles et le partenariat actif du régiment à l’organisation de l’épreuve pour la 5e année consécutive font le succès établi de ce trail désormais de référence dans le calendrier annuel des compétitions en montagne. Cette collaboration souligne et témoigne de l’attachement de la ville de Gap aux cavaliersmontagnards de Clermont Prince, le régiment des Alpes du sud. Une mention spéciale pour le MDL Cédric Suhas qui boucle le parcours edelweiss de 48 km (3 000 D+) dans le remarquable temps de 5h59’15’’ (54°/391).
12
Rénovation du fort médiéval de Buoux par le 2e REG Sur ce site médiéval exceptionnel, en partenariat avec la mairie de Buoux (84), la direction régionale des affaires culturelles et les monuments historiques, les légionnaires de montagne se forment aux techniques d’édification en pierre sèche pour la réalisation de poste de combat. L’objectif est d’acquérir une capacité d’utilisation de la ressource locale dans le cadre de la sauvegarde et de la protection de la troupe. Elément premier et constitutif des massifs montagneux, la pierre est en effet un matériau présent en abondance sur la majorité des théâtres d’opérations. Profitant des conseils d’un archéologue, les légionnaires ont aussi participé à des sondages archéologiques et à la réhabilitation des murs d’enceinte en vue de réapprendre les principes fondamentaux des fortifications de montagne.
21 virages de solidarité pour les blessés de l’armée de Terre 400. C’est le nombre de participants qu’a réuni cette 1ère édition de la montée de l’Alpe d’Huez organisée par le 93e régiment d’artillerie de montagne. Mercredi 27 juin, 400 coureurs civils et militaires se sont retrouvés à Bourgd'Oisans pour le départ de la célèbre montée des 21 virages de l’Alpe d’Huez. En randonnée, en course à pied ou à vélo, cette course de solidarité pour les blessés de l’armée de Terre a entrainé un bel engouement chez ces participants venus de toute la France et même de l'étranger. Les 4 000 euros récoltés à l’occasion de cette montée ont été reversés à l'association Terre Fraternité, qui vient en aide aux blessés de l'armée de Terre et à leurs familles.
BRÈVES
…L’actualité en bref Signature de contrats d’engagement Le 2 octobre 2012, le 4e régiment de chasseurs, en partenariat avec le centre d’instruction et de recrutement des forces armées de Gap, accueillait une dizaine de nouvelles recrues venues signer leur contrat d’engagement au sein de l’armée de Terre. Cet instant solennel et fondateur du parcours de soldat professionnel a été présidé par le colonel Hervé de Courrèges, chef de corps du régiment, en présence des familles des candidats. Ces jeunes des Alpes du sud ont intégré le centre de formation initiale des militaires du rang de la 27e BIM, à Gap, et vont suivre pendant 3 mois une formation initiale avant de rejoindre leurs affectations. Parmi ces nouveaux engagés, plus de la moitié a choisi d’appartenir au 4e RCh pour devenir des cavaliers montagnards. L’EMHM de Chamonix se verra accueillir un nouveau fondeur de haut niveau !
Cinq événements majeurs pour l’EMHM 5 juillet 2012 à Chamonix, l’école militaire de haute montagne (EMHM) se place sous les projecteurs en fêtant en une journée 5 événements majeurs. Les festivités ont débuté le 4 juillet au musée alpin par le vernissage de l’exposition « Tot Dret, 80 ans de talents » retraçant les huit décennies de l’école. Le lendemain, l’école fêtait ses 80 ans à travers ses portes ouvertes organisées en centre ville. Stands et activités dynamiques ont mis en valeur les savoir-faire et matériels spécifiques de la brigade, de l’école, de l’équipe de France militaire de ski et du groupe militaire de haute montagne. La journée a été clôturée par la cérémonie militaire au cours de laquelle l’EMHM a officialisé son intégration au sein de la 27e brigade d’infanterie de montagne et a mis un terme au 46e rassemblement international des écoles militaires de montagne dont elle était organisatrice. Enfin, le lieutenant-colonel Quentin Bourgeois a pris la tête de l’école, succédant au le colonel Hubert Gomart.
Guyane : les Aigles de la 3 au contact des orpailleurs clandestins Suite à l’embuscade du 27 juin dernier en Guyane ayant coûté la vie à deux soldats français, la 3e compagnie du 2e régiment étranger de génie a été engagée sur l’opération ALATALE NUI dans la région de Dorlin du 11 au 19 juillet 2012 en appui des forces de gendarmerie. Héliportés dès les premières lueurs de l’aube sur la zone d’orpaillage, les légionnaires ont ouvert les itinéraires d’infiltration et appuyé au plus près le contrôle de l’objectif fixé. Ils ont ainsi facilité l’intervention des forces de gendarmerie tout en renforçant le dispositif opérationnel sur zone. A cet effet, ils ont pu mettre en pratique les savoir-faire génie travaillés durant la mise en condition avant projection (MCP), pour établir en quelques jours un dispositif de stationnement durci. Les légionnaires de montagne ont par ailleurs assisté la section de recherche de la gendarmerie en collectant, au moyen de leurs détecteurs à hystérésis portables manuels (DHPM), de nombreux éléments relatifs tant à l’embuscade du 27 juin qu’à différentes enquêtes en cours. Au bilan, un matériel conséquent utilisé par les orpailleurs clandestins, de l’or et du mercure ont pu être saisis puis détruits. Les légionnaires ont pu rentrer laissant derrière eux, fidèles à leur image de bâtisseurs, un poste avancé opérationnel.
Le 7e BCA se mobilise au profit des blessés de l’armée de Terre Une journée de solidarité au profit des blessés de l’armée de Terre a été organisée le lundi 27 février 2012 en collaboration avec la station de Val d’Isère (73) par le 7e bataillon de chasseurs alpins. Slalom caritatif, tombola, démonstrations, présentation du groupe militaire de haute montagne et activités enfants sur le front de neige auront permis d’adresser un chèque d’un montant de 32 000 euros à Terre Fraternité. En présence du général Hervé Wattecamps, commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne, entouré des chefs de corps de l’EMHM et du CFIM 27, de monsieur Bauer, maire de Val d’Isère, le point d’orgue de cette journée fut le tirage au sort de la voiture en 1er prix, après les aubades de la fanfare du 27e BCA. Une journée de solidarité qui aura également permis aux très nombreux vacanciers présents à Val d’Isère de mieux connaître les troupes de montagne.
13
Les temps forts
Le ministre de la défense à la 27e brigade d’infanterie de montagne
L
a première visite de M. Jean-Yves le Drian à la 27e BIM avait été réalisée dans un cadre douloureux : l’hommage national rendu le 11 août dernier au major Franck Bouzet, mort pour la France en Afghanistan.
Ce jour-là pourtant, le ministre avait promis au général Houssay, commandant la 27e BIM, de revenir à Varces dans un climat plus serein. C’est chose faite depuis le 17 septembre 2012 puisqu’à cette date le ministre de la défense, accompagné du général d’armée Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre, a réalisé une visite très complète des sites militaires de Grenoble et du Quartier de Reynies de Varces. Après les honneurs
militaires aux soldats de montagne morts pour la France au Mémorial des troupes de montagne du Mont Jalla, le ministre a visité le musée des troupes de montagne puis a accepté de répondre aux questions des journalistes présents. L’après-midi fut consacrée quant à elle à une rencontre approfondie avec les unités et les hommes du quartier de Reynies, alliant présentations et démonstrations dynamiques pour se terminer par un échange avec les soldats de montagne lors d’un buffet qui clôtura la journée. Au plus grand plaisir de la communauté des soldats de montagne, le ministre a affirmé sa satisfaction d’avoir pu passer la journée avec des hommes et des femmes de cette qualité et a même décidé d’adhérer à titre personnel à la fédération pour le rayonnement et l’entraide des soldats de montagne.
Démonstration des GCM
Présentation du matériel
Visite du Musée des troupes de montagne
Avec les GCM
14
Honneurs militaires au Mont Jalla
Pour l’occasion, le ministre a coiffé la tarte...
ÉVÈNEMENT
…Les temps forts
Une ascension blanche pour nos morts
S
uite aux événements ayant touché le 2e régiment étranger de génie et le 93e régiment d’artillerie de montagne en Afghanistan et à la cérémonie d’hommage national le 25 janvier à Varces, le challenge des troupes de montagne a été remplacé par une « ascension blanche » en hommage à tous les morts et blessés de la 27e brigade d’infanterie de montagne.
Placée sous le signe de l’esprit de cordée et de la fraternité d’armes, cette activité a eu lieu le 1er février 2012 aux Arcs sous la forme d’une montée de plus de 700 m de dénivelé en ski de randonnée groupée derrière le général Wattecamps, commandant la 27e BIM. Derrière leurs drapeaux, étendards et fanions, 300 militaires de la 27e brigade d’infanterie de montagne mais aussi des unités de la
mouvance montagne ainsi qu’un détachement des troupes de montagne libanaises, ont participé à cet hommage aux 12 soldats décédés en Afghanistan et aux morts en montagne de la brigade. La fatalité a voulu que, ce même jour, la brigade soit à nouveau endeuillée par la perte d’un de nos camarades légionnaires, à l’entraînement dans une vallée voisine.
15
Les temps forts…
GMHM : Kamet 2012
26
septembre 2012, 4 des 7 membres de l’expédition du GMHM, dirigée par le capitaine Albrieux, atteignent le sommet du mont Kamet (+7756 m). Ils viennent de réaliser en 4 jours et en style alpin*, la première ascension de sa face ouest restée vierge jusqu’à présent du fait de sa dimension et ses difficultés. + 6120 mètres, l’adjudant-chef Bohin en est à sa troisième longueur dans un mur vertical et la pente de glace se redresse encore. Avec les trois autres membres du GMHM, il attaque les premiers mètres de la face sud-ouest du Kamet. Au dessus de lui, encore pratiquement 1 500 mètres à gravir. Les difficultés seront-elles conformes à ce qu’ils ont pu observer depuis le pied de la face ? Ils ne le savent pas vraiment car, comme souvent, les membres du groupe réalisent « une première ». L’objectif est ambitieux mais Yan, leur routeur météo*, leur a annoncé une fenêtre météo favorable de quelques jours pour tenter le sommet à 7756m. Il ne faut pas trainer. L’adjudant-chef ôte son sac à dos. Avec 4 jours de nourriture
16
et le matériel de bivouac il pèse 16 ou 17 kilos, un peu trop lourd pour franchir ce ressaut surplombant. La difficulté est passée. Les 4 hommes ont réfléchi, gramme par gramme, au matériel à emporter. Des piolets techniques, quelques coinceurs et pitons, seulement 8 broches à glace et deux cordes. Ils n’ont pas vraiment le droit à l’erreur. S’il arrive quoi que ce soit, le repli sera délicat et seul est envisagé le retour via le sommet. Ascension et bivouacs s’enchaînent. Pour avoir le droit à un peu de repos à l’intérieur des deux tentes de parois, il faut creuser la neige puis la glace. Chaque soir, c’est deux à trois heures de travail éreintant. 7500 mètres, la troisième nuit se fera dans la « zone de la mort », une altitude peu recommandée pour un séjour prolongé. Le lendemain c’est le sommet tant attendu. Ils ont réussi, vaincu une nouvelle face inexplorée, mais l’aventure n’est pas finie. Pour éviter d’enchaîner des rappels de nuit, ils décident de dormir une seconde nuit au même endroit. Les réserves de nourriture et de gaz sont épuisées, les hommes aussi : la descente sera un calvaire. Au camp de base avancé à 5800 m, le reste du groupe est venu à leur rencontre mais
c’est encore loin. Une dizaine de rappels puis des pentes de neige où il faut conserver la vigilance, altérée par la fatigue et l’altitude, et ce sera fini. Toute l’expérience acquise auparavant est mise à contribution. Bravo messieurs pour cette victoire et respect…
L’équipe
CNE Lionel Albrieux (Chef du GMHM et de l’expédition), LTN Didier Jourdain (ascension au sommet), ADC Sébastien Bohin (ascension au sommet), ADJ Arnaud Bayol, SCH Sébastien Moatti (ascension au sommet), CPL Sébastien Ratel (ascension au sommet), CH Antoine Bletton, médecin principal Benoit Ginon, détaché du centre médical de Gap, garnison du 4e Régiment de Chasseurs *Style alpin : Evolution en cordée en autonomie totale, sans aide extérieure, sans oxygène ni de cordes ou de camps fixes. Les cordées portent sur leurs dos le matériel et les vivres nécessaires à plusieurs journées en altitude. Elles sont seules face à l’altitude, sans liens physiques qui les relient au camp de base. Sans laisser de trace, elles gravissent le sommet d'une traite. Ce style est le seul aujourd'hui reconnu par les alpinistes sportifs en matière d'Himalayisme. ** Le GMHM est routé par un prévisionniste de Météo-France.
Au pas chasseur sur les Champs-Elysées
L
e 14 juillet 2012, la fanfare du 27e BCA, dernière et unique fanfare de chasseurs, a défilé au pas chasseur en tête du carré formé par les quatre bataillons chasseurs (7e BCA, 13e BCA, 16e BC et 27e BCA). Cela ne s’était plus produit depuis 1947.
Les chasseurs depuis leur création défilent à une cadence plus rapide que toutes les autres unités (130 pas minute au lieu de 110). Le « pas chasseur », affirme depuis 172 ans la singularité des bataillons bleus et les place à l’avant-
garde des hommes qui « pigent et qui galopent ». La fanfare, comme les unités, s’est entraînée durement pour parvenir au degré de perfection exigé pour le défilé du 14 juillet. L’adjudant-chef Moron, chef de la fanfare, imposait trois heures d’entraînement quotidien soit pour les 36 musiciens, environ 9 km à parcourir en sonnant. Derrière leur fanfare les chasseurs ont « déboulé », rattrapant presque les sapeurs-pompiers qui les précédaient. La cohésion et l’esprit de corps des chasseurs ont été particulièrement appréciés devant la
ÉVÈNEMENT BRÈVES
…Les temps forts
tribune où le carré des bataillons, impressionnant de vitesse et de rigueur, a basculé en bloc vers la Madeleine.
La fanfare du 27e BCA sur les Champs Elysées le 14 juillet 2012 17
Les temps forts…
Le monde du rugby solidaire avec les blessés de la 27e BIM
L
a journée du dimanche 13 mai 2012 aura certainement marqué les esprits des 7 000 personnes qui se sont rendues au stade Lesdiguières de Grenoble pour soutenir les blessés de la 27e BIM et de l’armée de Terre à l’occasion d’une journée de fête organisée autour des soldats de montagne et du rugby.
Cette journée de rencontre avec les troupes de montagne, au cours de laquelle des invités prestigieux comme Marc Liévremont (ancien sélectionneur du XV de France) ou Fabrice Landreau (entraîneur du FCG) ont fait l’honneur de
leur présence aux troupes de montagne, aura permis de montrer la réalité d’un lien privilégié entre les soldats de montagne et la population des Alpes, et une vraie connivence entre les militaires et les joueurs de rugby. Les valeurs communes de ces deux mondes ont en effet permis un partenariat très réussi et la concrétisation, une fois encore, d’une réelle amitié. Le général de corps d’armée André Helly, représentant le chef d’étatmajor de l’armée de Terre, était également présent au cours de cette journée et c’est un chèque de 108 000 euros qui a été remis au général Sommerer, président de l’association Entraide Montagne. Cette somme, expression de la solidarité de la nation auprès de ses soldats blessés, permet de
réaliser des actions de soutien concrètes auprès des plus durement touchés en Afghanistan ; une partie de ce montant est par ailleurs reversée à Terre Fraternité au profit des blessés de l’armée de Terre.
En 2013, la journée des blessés se déroulera le dimanche 26 mai au stade Lesdiguières
18
La Croix de la valeur militaire pour les emblèmes de la 27
L
ors du rassemblement annuel des troupes de montagne Saint-Bernard 2012, tous les emblèmes non encore décorés de la 27e brigade d’infanterie de montagne ont reçu la Croix de la valeur militaire pour leur engagement en Afghanistan.
Le 22 juin à 15h30, à la Bastille, les fanions du 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry et du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, les étendards du 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces et du 4e régiment de chasseur de Gap, le fanion du centre médical des armées de Grenoble-Annecy-Chambéry
et le fanion de la 3e compagnie du 13e BCA ont ainsi reçu, des mains du général d’armée Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre, la Croix de la valeur militaire avec palme obtenue par leur citation à l’ordre de l’armée lors de leur engagement en Afghanistan. Ils rejoignaient ainsi le drapeau du 2e REG et le fanion du 7e BCA décorés dès 2011.
ÉVÈNEMENT BRÈVES
…Les temps forts
27e brigade d’infanterie de montagne. Cette cérémonie fut également l’occasion de nous souvenir de nos 13 compagnons d’armes morts au combat sur le sol afghan et de rendre un hommage appuyé à ceux des nôtres qui ont été atteints dans leur intégrité physique ou psychologique.
« Avec plus de 270 opérations de contreinsurrection et de sécurisation dans la province de la Kapisa entre l’hiver 2008 et le printemps 2012, ce bilan opérationnel est le plus conséquent connu depuis la guerre d’Algérie et atteste de l’engagement sans faille de la brigade au service de notre pays », souligne le général Wattecamps, qui commandait la
19
20
7e bataillon de chasseurs alpins
13e bataillon de chasseurs alpins
93e régiment d’artillerie de montagne
2e régiment étranger de génie
ÉVÈNEMENT BRÈVES
27e bataillon de chasseurs alpins
Centre médical des armées des Alpes
4e régiment de chasseurs
3e Cie du 13e bataillon de chasseurs alpins 21
Les temps forts… La 27e BIM en Afghanistan 2002 : Bataillon français de Kaboul (7e BCA, 4e RCh, 2e REG) - Epidote (4e RCh) 2003 : Formation des cadres afghans - Epidote (2e REG) 2004 : Bataillon français de Kaboul (7e BCA, 13e BCA, 2e REG, 4e RCh, EM27, CCTM) 2005 : Commandos montagne - opération Pamir (27e BCA, 2e REG) 2006 : Commandos montagne - opération Pamir (7e BCA, 93e RAM) 2007 : Bataillon français + mentoring des forces afghanes (7e BCA, 13e BCA, 27e BCA, 93e RAM, 2e REG, EM27, CCTM) 2008 : Groupement tactique interarmes Tiger (27e BCA, 93e RAM, 2e REG, 4e RCH, GCM) 2009 : Brigade Lafayette - groupement tactique interarmes Black Rock (13e BCA, 93e RAM, 2e REG, 4e RCh, EM27, CCTM) 2010 : Groupement tactique interarmes Allobroges (7e BCA, 27e BCA, 93e RAM, 4e RCh, 2e REG, CCTM) 2011 : Groupement tactique interarmes Tiger (27e BCA, GCM13, 93e RAM, 4e RCh, 2e REG, EM27, CCTM)
Morts pour la France en Afghanistan
22
21.09.07 :
ADC Laurent Pican, 13e BCA
14.03.09 :
CCH Nicolas Belda, 27e BCA
09.02.10 :
CPL Enguerrand Libaert, 13e BCA
17.12.10 :
CBA Benoît Dupin, 2e REG
19.02.11 :
CCH Clément Chamarier, 7e BCA
14.11.11 :
CPL Goran Franjkovic, 2e REG
29.12.11 :
SCH Damien Zingarelli, 2e REG
29.12.11 :
MAJ Mohammed El Gharrafi, 2e REG
20.01.12 :
MDL Geoffrey Baumela, 93e RAM
20.01.12 :
MAJ Fabien Willm, 93e RAM
20.01.12 :
MAJ Denis Estin, 93e RAM
20.01.12 :
ADJ Zvilen Simeonov, 2e REG
27.03.12 :
CEN Christophe Schnetterle, 93e RAM
07.08.12 :
MAJ Franck Bouzet, 13e BCA
La Croix de la valeur militaire
L
e 11 avril 1956, le gouvernement institue une récompense pour les futurs faits d’arme qui, compte tenu du statut de l’Algérie et de la nature des opérations de maintien de l’ordre, ne peut être ni la médaille « coloniale », ni la croix de « guerre ». Elle accompagne une citation individuelle ou collective à l’ordre du régiment jusqu’à celui de l’Armée. Décernée jusqu’au 1er janvier 1963 pour les opérations menées en Afrique du Nord depuis 1952, la croix de la Valeur militaire est désormais attribuée à l’occasion des opérations extérieures menées par la France : Tchad, ExYougoslavie, Liban, République de Côte d’Ivoire et Afghanistan.
BRIGADE
Centre de formation initiale des militaires du rang
Le CFIM de la 27e BIM
I
Installé au quartier Général Guillaume à Gap, le CFIM 27e BIM a pour mission d’instruire et de former, durant une période de 12 semaines, les engagés volontaires initiaux (EVI) des formations d’emploi de la 27e BIM. Depuis le mois de novembre 2010, le CFIM 27e BIM offre une capacité de formation à six sections de 40 jeunes engagés, ce qui représente un volume de formation annuel de près de 1200 engagés volontaires. Environ 98 % des jeunes sortent du centre de formation détenteurs de l’attestation de fin de formation initiale militaire (AFFIM), qui leur permet d’accomplir les missions communes de l’armée de Terre (MICAT) et plus généralement d’exécuter des missions de service courant. A l’issue de sa formation, le jeune engagé, en grande partie intégré à la communauté militaire, aura à cœur de poursuivre sa formation initiale dans sa formation d’emploi de rattachement.
sociation et société, le CFIM 27e BIM envisage d’accroître sa collaboration par une programmation systématique d’au moins deux cérémonies de remise de la tarte dans l’un ou l’autre des villages partenaires. En réponse à cette mise à disposition des zones de manœuvre, le CFIM 27e BIM a à cœur de participer à des actions de protection de l’environnement, et de commémorations. C’est pourquoi une fois par mois chaque section procède à un nettoyage de la zone dont elle a la responsabilité et qu’une dizaine de groupes participent activement aux commémorations du 8 mai et du 11 novembre. Le lien Armée Nation prend alors toute sa dimension.
Le CFIM 27e BIM, une affaire de spécialistes Pour assurer sa mission de formation, le CFIM 27e BIM s’appuie sur 36 permanents. Tous pleinement investis, ils veillent à ce que chaque section dispose des moyens techniques, pédagogiques, et du soutien nécessaire à l’accomplissement de sa mission de formation. Quel que soit le domaine abordé : sport, tir, pédagogie, commandement, tactique et autres, l’encadrement tournant trouve une oreille attentive auprès des spécialistes
permanents. Ces derniers prodiguent des conseils avisés tout en soutenant activement les sections dans leurs actions de formation. De plus une attention particulière est accordée aux cadres tournants dans les domaines spécifiques du commandement et de la pédagogie. Chaque encadrant profite des conseils judicieux en matière d’enseignement de l’adjudant-chef Bouville (chef de la cellule formation au comportement militaire) ainsi que du soutien de ses subordonnés.
Le CFIM 27e BIM attaché aux traditions des soldats de montagne : cérémonie de remise de la tarte. Lors de leur sixième semaine de présence au CFIM 27e BIM, les sections réalisent une marche à la tarte, dont l’objectif est généralement en période estivale le sommet du Pic de Bure (2709 m). C’est souvent pour les jeunes recrues, leur premier rendez-vous d’importance avec le milieu montagneux. Fraternellement encadrés, les jeunes soldats de montagne relèvent avec enthousiasme le défi et c’est avec le sentiment d’avoir accompli un exploit hors du commun qu’ils se voient remettre la tarte, haut symbole d’appartenance aux troupes alpines.
Le CFIM 27e BIM bien ancré dans le bassin gapençais Une des particularités du CFIM 27e BIM réside dans son obligation à devoir s’appuyer sur des zones de manœuvres principalement dépendantes du bassin Gapençais. Pour mener à bien sa mission de formation tactique le centre de formation est amené à établir des conventions avec les acteurs principaux en charge de la gestion des terrains communaux et privés, à savoir les mairies, les sociétés de chasse et l’office national des forêts. Chaque chef de section se voit attribuer, durant sa présence au centre, une zone de manœuvre qu’il aura à cœur d’utiliser, en respect des conventions passées et en toute convivialité avec les habitants. De façon à maintenir de bonnes relations avec les élus locaux et responsables d’asMarche à la tarte au Pic de Bure (2 709 m) 23
Relais radio de la Tête Ronde
24
Exercice de récupération de point haut
Relais radio Pic de la Ségure
BRIGADE
27e compagnie de commandement et de transmissions de montagne
Préparation opérationnelle pour la 27e CCTM
A
l’heure de la rédaction de ces quelques lignes, la 27e compagnie de commandement et de transmissions de montagne rentre dans la phase de préparation d’un exercice emblématique de ses capacités : CERCES 2012. Emblématique, cet exercice l’est résolument, car même s’il est modeste à l’aune des capacités de la brigade, il contient, en germe, toutes les composantes de la mission de l’unité. En effet, cette compagnie est la seule des forces terrestres à maîtriser le déploiement et la manœuvre des PC et des relais, en moyenne et haute montagne, en conditions hivernales. Pour tenir ce contrat opérationnel, une seule solution : un rythme d’activité élevé.
Desserte téléphonique du PC Lafayette
1.S’affranchir du relief : Combattre et stationner en haute montagne Afin de maintenir la capacité au déploiement de 6 points hauts dans la durée, l’effort montagne porte sur trois axes : - Réalisation des formations montagne au sein de l’unité sous couvert du bureau montagne de l’EM27, - Remise en carte des fondamentaux du soldat de montagne par un minimum d’une semaine de pratique en continu dans le milieu par saison (stationnement, déplacement et tir), - Semaines de nomadisation en autonomie totale. Il s’agit donc de maintenir, par saison, 12 semaines d’activité au sein du massif.
Les ordres avant la mission, Afghanistan
2.Transmettre : Maîtriser les systèmes et la numérisation de l’espace de bataille L’entretien des savoir-faire liés à l’emploi des Systèmes d’Information et de Communication suit une logique de spécialités : - Drill de déploiement des systèmes de postes de commandement lors d’exercices brigade, - Formation et entraînement des graphistes et opérateurs satellitaires en interne et au profit des corps, - Maintien et transmission des compétences équipiers point haut avec emploi de moyens de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Ces exercices d’instruction et d’entraînement mobilisent l’unité sur un créneau discontinu de 30 semaines.
Mise en œuvre des stations satellitaires
3.Soutenir : Capacité à la projection des PC La composante soutien de l’unité est constamment sollicitée. Au delà des 11 semaines de missions de projection des centres opérations, les 23 semaines de missions de transport réalisées au profit des corps (FELIN, VAC, retour fret…) contribuent de façon notable à l’entretien d’une capacité de manœuvre des postes de commandement. Cette capacité d’engagement est, en outre, consolidée en zone montagneuse par les formations d’équipages de véhicules articulés chenillés (VAC). Avec fierté, tout à la fois unité de combat, de transmissions et de montagne, la 27e CCTM assume avec courage son rang de compagnie d’engagement d’urgence et cette caractéristique du soldat de montagne : accepter la mission d’un bloc et endurer la peine dans le silence.
25
Ecole militaire de haute montagne
In Memoriam major Laurent Fabre
M
ercredi 22 août 2012, l’école militaire de haute montagne (EMHM) perd un de ses instructeurs : progressant en tête de la cordée qu’il formait avec 3 stagiaires du stage de perfectionnement été sur l’arête des Papillons (Aiguille du Peigne, massif du Mont-Blanc), le major Laurent Fabre fait une chute, rendue mortelle suite à la rupture de sa corde. Sorti major de la section d’éclaireurs de montagne n°53 (promotion Adj Vaudelle), le major Laurent Fabre, dit « Lolo », avait rejoint en 1991 le 159e régiment d’infanterie de montagne de Briançon. En 1994, il revient comme instructeur au sein de l’EMHM, poste qu’il quitte en 2004 pour rejoindre le 93e régiment d’artillerie de montagne à Varces. Il est de retour en 2010 à Chamonix où il reprend ses fonctions d’instructeur au sein de la direction des stages (DDS).
Détenteur du brevet de chef de détachement de haute montagne depuis 1994 et du brevet d’état de guide de haute montagne depuis 1999, le major Laurent Fabre s’est distingué par des résultats spectaculaires, tant en montagne que dans les compétitions sportives, en qualité de militaire ou dans le civil : il détenait depuis 2009, avec le caporal-chef Yann Gachet et le sergentchef Anthony Fraissard, le record de la traversée à ski Chamonix-Zermatt en 20h28. En 2012, aux côtés de l’adjudantchef Tony Sbalbi et du caporal-chef Yann Gachet, il avait remporté le classement militaire international sur la patrouille des Glaciers en Suisse. Il avait établi cette même année le premier record du tour du Mont Blanc à ski en 10h27, en compagnie cette fois du sergent-chef 26
Anthony Fraissard et à nouveau du caporal-chef Yann Gachet. Membre du « Team Quechua Raid », il avait obtenu de nombreuses victoires sur des courses de raid aventure, la dernière en date ayant été remportée lors de l’édition 2012 du raid « Réunion d’Aventure ». Il se préparait avec l’équipe à prendre part au championnat du monde de raid, organisé en France en septembre entre l’Argentière-la-Bessée et Roquebrune Cap-Martin.
de montagne et de nombreuses autorités civiles et militaires se sont unies dans la peine autour de sa famille pour lui rendre hommage le vendredi 24 août 2012 à l’EMHM. Au cours de l’émouvante cérémonie militaire présidée par le général Benoît Houssay, commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne, Laurent Fabre a été promu au grade de major à titre posthume, décoré de la médaille militaire ainsi que de l’insigne d’honneur échelon or de l’EMHM.
Agé de 44 ans, marié et père d’un enfant, Laurent Fabre a servi la France durant plus de 22 ans. Sportif hors norme, pédagogue avisé et montagnard d’exception, il a su transmettre sa passion, créant l’émulation chez les plus jeunes comme chez les plus avertis. Il a marqué des générations de stagiaires et plus généralement tous ceux qui l’ont connu en partageant avec humilité et bonne humeur sa conception de la montagne et de la vie. L’EMHM, la cordée des troupes
La cérémonie religieuse et l’inhumation qui se sont déroulées le lendemain au cœur de la ville ont rassemblé autour de sa famille personnel de l’EMHM, autorités locales civiles et militaires, amis et professionnels de la montagne. Au revoir Laurent, nous penserons toujours à toi, à ton humour, à ton excellence, à ta joie de vivre. Tu étais un homme et un instructeur d’exception. Nos pensées vont vers ta famille et tes proches.
BRIGADE
Ecole militaire de haute montagne
Mont-Maudit, le premier sur les lieux
J
eudi 12 juillet 2012 à 5h15, une avalanche emporte 2 cordées au Mont-Maudit, face nord du Mont-Blanc. L’adjudant Sébastien Giacobi, guide de haute montagne et instructeur à l’EMHM, est le premier sur les lieux du drame.
Alors en permission, l’ADJ Giacobi dort au refuge des Cosmiques (massif du MontBlanc) avant de réaliser avec ses clients l’ascension du Mont-Blanc du Tacul. Au refuge, ils sont nombreux et les premiers partent vers 2h du matin. Un fort vent pousse le petit détachement à décaler le départ. Ils ne partent qu’à 4h et arrivent au niveau de l’épaule du Tacul vers 5h20 quand ils constatent qu’une avalanche vient de balayer 5 minutes plus tôt la pente du Mont-Maudit. Les 12 cordées du refuge ont été ensevelies. Seul à disposer d’un moyen de communication (ICOM), l’adjudant alerte immédiatement les secours et se rend sur le dépôt d’avalanche. Pendant plus de 6 heures, il œuvre sans relâche en coordonnant la liaison entre le PGHM et la zone d’avalanche. Avec l’aide d’autres guides et rescapés, il contribue à la recherche des victimes et à leur prise
en compte jusqu’à leur évacuation (soins des blessés, brancardage, regroupement sur la DZ, isolement des décédés). Son aide précieuse permet à l’hélicoptère du PGHM de se poser malgré un vent violent. Le point de situation précis facilite la recherche du chien d’avalanche. Enfin, il fait le « serre - file » des cordées quittant le Mont-Maudit et réalise vers 12h00 le dernier bilan des effectifs au niveau du sommet de l’Aiguille du Midi. Le lieutenant Didier Jourdain et l’adjudant chef Tony Sbalbi, membres du groupe militaire de haute montagne, ont aussi activement contribué aux recherches. Arrivés vers 11h sur zone après avoir réalisé une course mixte sur l’arête Kuffner, ils ont procédé aux recherches des dernières victimes durant tout l’après-midi. Sur les 28 alpinistes des cordées, 9 décèdent (dont 6 sont retrouvés par l’ADJ Giacobi), 11 sont blessés (dont 9 sont retrouvés par l’ADJ Giacobi). Le Mont Maudit est la deuxième voie la plus empruntée pour effectuer l’ascension du Mont Blanc après la voie royale qui passe par le dôme du Goûter.
Adj Sebastien Giacobi
Ltn Didier Jourdain
Adc Tony Sbalbi 27
7e bataillon de chasseurs alpins
Des alpins au delà du cercle polaire
420
soldats de montagne, sous les ordres du colonel Didier, chef de corps du 7e BCA, ont participé pendant trois semaines à un exercice d’envergure dans le nord de la Norvège, du 6 au 24 mars 2012. Pour cet exercice multinational sous l’égide de l’OTAN, appelé « NATO Cold Response » regroupant 16 300 militaires de 14 pays, l’ensemble des composantes de la brigade d’infanterie de montagne a été engagé au-delà du cercle polaire, formant ainsi le groupement tactique interarmes (GTIA) « Narvik ».
L’entraînement opérationnel, à dimension internationale, était au cœur de cet exercice dans des conditions météorologiques extrêmes que seule la 27e brigade d’infanterie de montagne est entraînée à affronter dans l’armée de Terre. Equipé de véhicules articulés chenillés, le GTIA « Narvik » a conduit une action offensive de 12 jours au sein d’une brigade norvégienne. Saisie de points clés, raids offensifs, reconnaissance en zone montagneuse, conquête d’un aéroport et contrôle de zone ont été au programme de ces journées enrichissantes. L’occasion a été donnée également de se recueillir le 10 mars 2012, lors d’une cérémonie exceptionnelle à Narvik, où en
Déplacement en véhicule articulé chenillé
1940, alpins et légionnaires s’étaient illustrés, en présence de l’attaché de défense d’Oslo, des représentants de l’aviso « Lieutenant de vaisseau Lavallée » et d’autorités norvégiennes. Des décorations ont été décernées suite à l’Afghanistan, et la fourragère du bataillon remise aux plus jeunes après l’évocation des combats.
Cérémonie de Narvik avec le drapeau des Chasseurs 28
BRIGADE
7e bataillon de chasseurs alpins
Le 7 sur tous les fronts e bataillon de « fer et d’acier » a rempli son contrat opérationnel, tout en ayant réussi son transfert sur Varces.
L
Exercice de maintien de l’ordre en Côte d’Ivoire
Exercice jungle dans la mangrove
Octobre 2011 à mai 2012 : la compagnie Sidi-Brahim est en République de Côte d’Ivoire, placée sous les ordres du 4e régiment de chasseurs de Gap, au sein du bataillon Licorne (BATLIC).
Mai à novembre 2012 : projection d’une vingtaine de cadres et de chasseurs du bataillon en Afghanistan pour conseiller l’armée afghane. Un départ marqué par la mort au combat du major Franck Bouzet.
Octobre 2012 : la compagnie d’éclairage et d’appui (CEA - cinq personnes) encadre au Liban une formation à la fois technique et tactique en montagne au profit de l’armée nationale.
Mars 2012 : 420 soldats de montagne de la 27e BIM sont en Norvège pour l’exercice Nato Cold Response.
Juillet à octobre 2012 : la 4e compagnie de combat est au Gabon au sein des forces françaises pour constituer un réservoir de forces prépositionnées en Afrique.
Depuis novembre 2012 : la 3e compagnie est en Nouvelle-Calédonie pour assurer le secours aux populations dans le cadre des missions de souveraineté.
29
7e bataillon de chasseurs alpins
« Bonjour l’Isère » Le 7e BCA à Varces nnoncé en 2008 dans le cadre de la réorganisation des armées, le 7e BCA a été transféré cet été de BourgSaint-Maurice à Varces en Isère.
A
cérémonie militaire présidée par le CEMAT. Son installation dans l’agglomération grenobloise, en liaison avec les mairies voisines, entraîne la création de 140 logements et de plusieurs classes dans les écoles pour accueillir plus de 200 familles.
Depuis 1962, le bataillon était stationné en Savoie au quartier Bulle. Ce déménagement de 1 200 personnes, 10 000 m3 de matériels, quelque 400 conteneurs et 150 véhicules de tous types est un succès. Quittant avec panache la Savoie, le 7e BCA a dit « Arvi Tarentaise » les 30 juin et 1er juillet 2012, et a ouvert ses portes à un public nombreux, marquant son départ par un son et lumière et une grande
Mais c’est le 13 septembre 2012, que le 7 marque officiellement son arrivée à Varces en présence du général Houssay, commandant la 27e BIM, et de nombreux élus. Des autorités civiles et militaires, des anciens chefs de corps et la marraine du 7e BCA, la princesse Marie de Liechtenstein, honorent de leur présence une cérémonie sur la place d’armes et devant la tour PC baptisée ce jour là tour quartier CBA Bulle.
Démonstration dynamique à Bourg-St-Maurice
Cérémonie de départ Ar’vi Tarentaise à BourgSaint-Maurice, en présence du chef d’état-major de l’armée de Terre
Cérémonie d’arrivée en présence du général Houssay 30
BRIGADE
13e bataillon de chasseurs alpins
Un engagement soutenu en Guyane A la mémoire de l’ADC Moralia et du SGT Pissot, du 9e RIMA
A
rrivés le 29 avril sur le sol guyanais, les chasseurs de la 4e compagnie du 13e BCA s’engagent en zone Sud-Ouest jusqu’au 16 août 2012. Le mandat, marqué par les événements de Dorlin, a vu le déploiement au complet de la compagnie en zone Sud. Ce mandat se distingue par le temps record passé par les sections sur les postes et en forêt. A Maripasoula, base opérationnelle, c’est un mandat opérationnel exigeant. Le stage PREMIFOR permet aux soldats d’évoluer avec aisance en jungle. L’opération ALATALE, d’une durée de deux semaines, a pour objectif principal de sécuriser l’installation d’une société française d’orpaillage, AUPLATA, et parallèlement de détruire autant de chantiers illégaux que possible dans la zone.
Le mercredi 27 juin 2012 commence la phase d’assaut. Le sergent Pissot tombe mortellement blessé. Plusieurs autres blessés sont à déplorer, dont l’ADC Moralia qui décède au dispensaire de la ville. Le 12 juillet, l’opération ALATALE NUI permet la reprise de Dorlin, par le GIGN, la SRR du 3e REI (équivalent du CRAJ) et la 1ère compagnie (permanente) du 9e RIMa. Au final, ce mandat marque un
engagement quasi-permanent des chasseurs de la 4e Cie sur les postes et dans la jungle. Leur tenue irréprochable, leur droiture, leur ouverture vis-à-vis des populations, piroguiers bushinenge, brésiliens des chantiers d’orpaillage, amérindiens de Twenke, ont fait honneur à leur bataillon et au drapeau des chasseurs.
Poste avancé de Twenke
Félin en Guyane 31
13e bataillon de chasseurs alpins
Le 13e BCA au Tchad
D
u 30 mai au 3 octobre 2012, le groupement Terre de la force Epervier au Tchad est armé par des éléments de la 27e brigade d’infanterie de montagne. Commandé par le colonel Lavaux puis, à partir de mijuillet par le lieutenant-colonel Becker, le groupement est composé de la 1ère compagnie du 13e BCA et du 3e escadron du 4e RCh stationnés à N’Djamena, ainsi que de la 4e batterie du 93e RAM à Abeche. La mission de la compagnie est simple : monter la garde de la zone de vie de la base Kosseï en alternance avec l’escadron et renforcer le site de Faya Largeau et le camp Croci d’Abeche. Puis, dans le cadre
32
du déclenchement du plan CHARI BAGUIRMI, protéger, évacuer les ressortissants français et étrangers de N’Djamena et défendre les installations diplomatiques et civiles françaises. En liaison avec l’EMT, le 1er mois est consacré aux reconnaissances des points de regroupement et des points sensibles avec, en fin de mois, un exercice de validation opérationnelle du groupement Terre. Plusieurs types de missions sont réalisées. Samedi 23 juin 2012. La 3e section de la compagnie motorisée participe à une action civilo-militaire à Faya Largeau (rénovation de salles de classe).
l’escadron en avance de phase sur l’itinéraire jusqu’à Mao, puis à Rig Rig, un village isolé à l’ouest près de la frontière nigérienne, dans le but de lier des contacts avec ses habitants. 1 100 km effectués en P4 et VLRA dans un climat caractéristique du Sahel : « Fesch-Fesch ». Pendant que le chef de section prend contact avec les autorités locales (le préfet, le maire et le chef coutumier), les trois groupes se partagent la ville en trois secteurs qu'ils commencent à sillonner. Le partenariat est fructueux. Il démontre la capacité de projection de l'armée française à travers ses moyens aériens et ses différentes emprises sur le continent africain.
Du 28 juin au 8 juillet 2012. Le groupe GCM de l’ADJ de Vathaire conduit une action de renseignement, d’abord pour
Du 23 juillet au 17 août 2012. Le groupement terre de la Force Epervier part en mission dans les massifs
BRIGADE Inauguration de 2 écoles rénovées à Faya Largeau
désertiques de l’Ennedi au nord-est du Tchad. L’opération est baptisée Mourdi du nom de la dépression située au nord est de Fada. L’objectif est d’éprouver les capacités physiques du groupement dans un environnement difficile et de conduire diverses missions loin de sa base principale de N’Djamena. Cette opération aura permis au groupement Terre de s’endurcir et de s’aguerrir en milieu désertique.
33
L
e mandat du groupement tactique interarmes (GTIA) KAPISA, armé par le 27e bataillon de chasseurs alpins renforcé principalement d’unités de la 27e brigade d’infanterie de montagne, s’est déroulé du 7 novembre 2011 au 7 mai 2012 dans la province de la Kapisa en Afghanistan.
34
BRIGADE
27e bataillon de chasseurs alpins
Mission Tiger en Kapisa pour le 27e BCA Commandé par le colonel Gouriou, actuel chef de corps du 27e BCA, le GTIA TIGER, composé de 850 hommes et femmes de la 27e BIM était déployé sur les deux bases avancées françaises de Nijrab et de Tagab. La mission des Tigres en Kapisa a été de soutenir les forces de sécurité afghanes (ANSF) afin qu’elles assurent en toute autonomie la sécurité de leurs vallées. L’opération Valley Flood a été l’opération majeure du mandat. L’objectif était de désorganiser les réseaux insurgés de la vallée d’Alasay et de leur infliger le maximum de pertes. Le GTIA TIGER s’est déployé en soutien des forces de sécurité afghanes (armée, police, services secrets du NDS) au cœur même de la vallée d’Alasay sur les postes de Shekut, Alasay et Hasanabat et sur des points hauts de la vallée au dessus de ces postes. Les conditions atmosphériques ont été hivernales (80 cm de neige au sol et températures négatives en permanence). Résumant ces six mois d’engagement difficile, deuxième mission du GTIA Tiger au « Royaume de l’insolence », le chef de corps pouvait témoigner de sa légitime fierté : « Notre préparation opérationnelle, longue et difficile en France, a payé. Les hommes et les femmes du Battle Group Tiger, extraordinaires de courage et d’abnégation au quotidien, ont parfaitement encaissé le choc des opérations où les accrochages ont parfois été violents. En soutien de l’armée nationale afghane, nous n’étions plus en première ligne même si chacune de nos missions est toujours restée risquée ».
Infiltration des soldats de montagne dans les maisons afghanes
Déplacement tactique au sein des habitations afghanes
Le contact avec la population
35
27e bataillon de chasseurs alpins
La « Grande 4 » en Nouvelle Calédonie : un rayonnement pour la France
E
té 2012. La 4e compagnie de combat du 27, composée de 142 hommes, est en mission courte durée en Nouvelle Calédonie. Intégrée au régiment d’infanterie de marine du Pacifique - Nouvelle Calédonie (RIMaP/NC), elle participe aux missions dévolues aux forces armées de Nouvelle Calédonie, les FANC.
Voilà trois ans que la compagnie attendait cette projection ! En 2011, elle s’est entraînée avec le bataillon qui montait en puissance pour son nouveau départ en Kapisa en novembre. Pendant la base arrière, l’effort a été mis sur la formation de spécialité et sur la formation montagne des plus jeunes, afin d’aborder la projection dans les meilleures dispositions. Au sein des FANC, la compagnie se doit d’être prête à intervenir dans un délai de 24 heures en Nouvelle-Calédonie ou dans la ZRP du COMSUP ; elle arme, à tour de rôle avec les autres compagnies du régiment, une section d’alerte et d’assistance aux populations en cas de
36
catastrophe naturelle. Elle participe par ailleurs à la présence et au rayonnement de l’Etat français sur le territoire grâce à des tournées en province dans les tribus ; chaque section a ainsi l’occasion de rencontrer la population mélanésienne au cœur de la chaîne centrale ou sur l’île Belep, située à l’extrême nord du territoire. Enfin, elle profite des formidables possibilités d’entraînement qu’offre le « Caillou », comme le champ de tir de la Rivière des Pirogues ou le terrain de manœuvre de la Plaine du champ de Bataille au Sud de Nouméa, pour accroître son niveau technique et tactique, s’enrichissant en particulier des échanges interarmes et interarmées possibles : fête de Bazeilles ou de la StMichel, mise en place en Puma, barges ou chaland de la Marine nationale lors
d’exercices, mission SURMARE pour les plus méritants… Le stage commando au centre d’instruction nautique commando permet en outre aux chasseurs de tester leur esprit de cordée et de souder les sections dans un milieu bien différent du nôtre. L’exercice interallié CROIX DU SUD mettant en œuvre l’évacuation de ressortissants en zone insulaire a lieu au mois d’octobre. La compagnie est renforcée pour l’occasion de sections canadiennes et néo-zélandaises. Ce dernier rendez-vous opérationnel clôture cette mission, offrant aux chasseurs de la 4 une belle occasion de tisser des liens aux quatre coins du monde, avant le retour en métropole début novembre.
BRIGADE
4e régiment de chasseurs
Le 4e RCh en Afrique
M
arquée par un quatrième et dernier mandat hivernal en Kapisa, 2011-2012 représente également pour les cavaliers des cimes un retour en force en terre africaine après une parenthèse de quatre années. Retour sur trois riches projections fondées sur le triptyque « renseigner, dissuader, intervenir », marque de fabrique des pelotons blindés. Octobre 2011 - avril 2012 : République de Côte d’Ivoire. Ce triptyque s’organise en pleines élections législatives. Les premières depuis dix ans. Dans un contexte interarmes, les hommes du 4e RCh mènent leur action au milieu d’une foule souvent hostile et dans un environnement essentiellement urbain.
Mai - septembre 2012 : immensités désertiques et faible densité de population : la version tchadienne s’organise autour d’un volet 3D permanent, fait d’interactions (guidage, livraison par air, etc.) entre les pelotons engagés de manière autonome dans des missions de présence, le détachement de l’aviation légère de l’armée de Terre et les avions de chasse de l’armée de l’Air. Juillet - novembre 2012 : la pugnacité du montagnard, l’allant du chasseur et l’esprit d’initiative du cavalier, autant de qualités développées par le premier peloton blindé au Gabon, qui vit de riches expériences en forêt équatoriale et valide ses récentes compétences amphibies.
Décor africain
nombre de parcours de tir canon en témoigne) dans des missions aussi diverses qu’exaltantes, toujours tournées vers une seule et même ambition : l’excellence opérationnelle marquée du sceau de la polyvalence.
Bilan : en un an, l’Afrique a donc permis à 8 des 16 pelotons du « 4 » de densifier leur compétence professionnelle (le
Séance de lecture dans une école 37
4e régiment de chasseurs
L’EAE : un nouvel escadron pour Clermont-Prince
D
e retour d’Afghanistan en mai 2011, le 4e escadron du 4e régiment de chasseurs s’oriente avec détermination vers sa nouvelle mission : l’aide à l’engagement.
« Premier arrivé, dernier parti » : il s’agit d’une action au profit d’une unité tactique interarmes, visant à préparer son intervention, faciliter et consolider la réalisation de ses missions et in fine contribuer à son désengagement. Les caractéristiques complémentaires des moyens dont est doté l’escadron (canon de 20 mm, missiles MILAN et HOT, VBL et VAB) lui confèrent une réelle capacité d’aide à l’engagement à courte, moyenne et longue portée. Le régiment bénéficie ainsi d’une unité aux feux complémentaires, parfaitement insérée au sein du groupement tactique interarmes (GTIA) à dominante blindée qu’il a vocation à former. Par sa capacité à combattre en montagne et sa souplesse de structure, l’escadron se trouve également tout autant capable de remplir sa mission au profit d’un GTIA à dominante infanterie. Une année de formations individuelles et de validations aura été nécessaire pour éprouver ce nouveau format. La parfaite réalisation des contrôles nationaux au printemps 2012, marqués par le record national du peloton d’appui direct sur canon de 20 mm, atteste de la qualité du travail réalisé par les cadres et chasseurs. Déjà de nouveaux objectifs se profilent à l’horizon 2013 : validation des savoir-faire tactiques au CENTAC et parcours de tir à Canjuers en sous-groupement tactique interarmes… mais aussi première prise d’alerte Guépard d’avril à octobre 2013.
FOMEC
Tir Milan
Observation
L’escadron pourra ainsi postuler pour une nouvelle projection y compris en format blindé « traditionnel ». Les cavaliers des cimes restent affutés pour répondre à toute sollicitation ! Tir
38
BRIGADE
4e régiment de chasseurs
Tagab : mission d’appui pour le peloton blindé
L
e 2e peloton du 2e escadron du 4e régiment de chasseurs a été déployé à Tagab au sein du sous-groupement tactique (SGTIA) Jonquille du 27e bataillon de chasseurs alpins qui constitue le Battle Group Tiger 2 en Kapisa durant l’hiver 2011-2012. Char dans un village
29 décembre 2011, l’opération HUNTING SPEARS 2 est déclenchée. Objectif : permettre à l’armée nationale afghane (ANA) d’effectuer la fouille des maisons à l’est du poste avancé 52 situé 6 km au sud de la base de Tagab, puis d’effectuer la relève de ce poste durant la nuit. Photo de groupe
Un char en observation
29/12, 6h : lever du jour, les engins du peloton (3 AMX 10RC et 2 VAB canon de 20 mm) sont déployés en observation sur un front d’environ 3 km. 29/12, 9h40 : les soldats afghans débarquent et sont pris à partie par les insurgés. Le peloton riposte immédiatement aux canons de 105 et de 20 mm tout en prenant garde aux amis et à la population civile.
29/12,10h15 : l’attaque est terminée. Les fantassins afghans reprennent leur progression mais la réaction des insurgés est immédiate et le peloton détruit alors deux postes de combat identifiés grâce au flash émis par les RPG7. La rapidité de la riposte a conditionné son efficacité. Le drill réalisé en France et le haut niveau de confiance au sein du peloton sont les éléments clés de sa réussite. 30/12, 01h00 : au cours de la nuit, tout en adaptant le dispositif pour durer et assurer sa sûreté rapprochée, le peloton bascule son effort sur la relève du poste. 30/12, 13h00 : la rupture de contact s’effectue en retournant la « chaussette » ; les éléments les plus au Sud remontent vers la base en premier et se remettent en appui pour permettre un retour en sécurité de l’ensemble des troupes françaises et afghanes. 30/12, 17h30 : l’ensemble du peloton est rassemblé : mission accomplie.
39
93e régiment d’artillerie de montagne
Liban : les artilleurs sol-air défendent les sites français
A
l’été 2009, le 93e régiment d’artillerie de montagne voyait la création en son sein d’une batterie sol-air. Rapidement acclimatée, cette toute nouvelle unité a tout de suite pris un cycle opérationnel dense en étant projeté en 2010 à Djibouti, puis en 2011 en Guyane. 2012 l’aura vue partir en opération extérieure au Liban dans le cadre de l’opération DAMAN. Débarqués fin mars à l’aéroport de Beyrouth, les artilleurs de montagne de la 3e batterie, à l’instar de leurs anciens du régiment et de la brigade à l’époque du 420e détachement de soutien logistique (DSL), ont rapidement pris en compte leur mission au sein du GTIA DAMAN XVII. Ce GTIA, qui compose la Force Commander Reserve (FCR) de la force intérimaire des nations unies au Liban (FINUL), est armé principalement par le régiment de marche du Tchad et d’autres unités de la 2e brigade blindée. Les
40
montagnards ont été forcés de troquer à cette occasion leurs tartes pour le béret bleu des Nations Unies. Formé d’un détachement de liaison et d’une section à 4 pièces MISTRAL sur VAB T20/13, les artilleurs sol-air ont la responsabilité de la défense des sites français de Deyr Kifa et, dans le cadre de la résolution 1701 de l’ONU, la surveillance permanente de l’espace aérien de la FINUL afin de rendre compte de toute violation de la Blue Line par des aéronefs.
L’équipe SATCP du capitaine de Belair
BRIGADE
Les deux opérateurs Mistral
Le Mistral sur sa position
A cette mission permanente essentiellement statique s’ajoutent des déploiements sol-air réguliers dans l’ensemble de l’aire d’opération. Une excellente occasion pour les alpins de la FCR de travailler avec les autres contingents représentés au sein de la FINUL (Espagnols, Malaysiens, Indiens, Italiens, Ghanéens, Népalais…) et d’améliorer sans cesse le dispositif. L’aspect terrain ici est très important, le SudLiban est une zone extrêmement vallonnée qui va du niveau de la mer à presque 2 000 mètres d’altitude.
(1 800m de dénivelé) organisée par l’armée libanaise…
Entraînement au tir
Parfaitement intégrée à son environnement, la section sol-air très courte portée a continué sa mission sur la terre libanaise jusqu’à son retour à Varces, fin septembre. Déjà la prochaine mission se profile en Guyane en mai 2013.
Le maintien des savoir-faire ne fut pas pour autant négligé : instruction sur la lutte contre les IED, secourisme de combat, tirs ISTC, mais aussi action de proximité auprès d’une école de Tibnin. Autant dire que la projection n’a laissé aucun répit aux montagnards. Enfin, seule unité constituée de la 27e BIM au sein du GTIA, le 93e RAM a profité de toutes les occasions pour faire rayonner sa spécificité : fête de la Saint-Bernard, première équipe FINUL au classement du rallye des Cèdres, course en montagne
41
93e régiment d’artillerie de montagne
Exercice d’artillerie à Canjuers
T
irs de Caesar, tirs de mortiers de 120 mm, observation, coordination des feux, vols de Drac, tel a été le quotidien des artilleurs de montagne à Canjuers du 27 février au 18 mars 2012.
Trois objectifs étaient fixés au régiment à l’occasion de ces trois semaines denses d’entraînement. Le premier était de conduire la montée en puissance de la 4e batterie en vue de sa projection avec mortiers de 120 mm au Tchad de juin à septembre 2012, au sein du groupement Terre commandé par le 13e BCA. Le second était d’assurer une mission de partenariat au profit des lieutenants élèves à l’école d’artillerie de Draguignan,
dans le cadre de leur formation de chef de section de tir « Caesar » et d’observateurs avancés. Enfin, le troisième objectif poursuivi était, pour la batterie de renseignement de brigade, de réaliser son premier exercice multicapteurs, mettant en œuvre ses drones DRAC et ses radars RATAC et RASIT. Ainsi, le régiment a déployé tout l’éventail de ses capacités d’appui feu sol-sol et de renseignement, dans un environnement, tant en décentralisé, aux ordres des commandants de batterie, qu’en centralisé aux ordres du PC du régiment, en utilisant toutes les possibilités offertes par le système ATLAS numérisant toute la chaine de commandement et de tir. Tout au long de ces trois semaines, l’accent a été mis sur le maintien des
compétences acquises au fil des mandats en Afghanistan, notamment la sûreté immédiate et l’aptitude à délivrer tous types de tir avec la plus grande précision, jusqu’aux tirs « à vue directe », observés et réglés depuis la position de batterie. Cette période a également été mise à profit pour se réapproprier des savoirfaire plus génériques, notamment les changements fréquents de position de tir et les mises en batterie inopinées, en exploitant en particulier toute la souplesse d’emploi offerte par VAB OBS, canons Caesar et ATLAS. Enfin, ce séjour à Canjuers aura permis à la batterie de renseignement brigade d’atteindre un excellent niveau de maîtrise technique de ses capteurs drone et radar, et de progresser dans leur emploi coordonné en grandeur réelle.
Tir de Caesars 42
BRIGADE
2e régiment étranger de génie
Des postes de combat sous la neige…
D
ans le cadre de l’acquisition des savoir-faire génie appliqués au milieu montagneux et relatifs aux ouvrages défensifs, une section de combat du 2e REG a réalisé, du 10 au 13 avril 2012, un ensemble de postes de combat en neige au camp des Rochilles.
Les légionnaires de montagne ont profité d’un enneigement conséquent pour s’entraîner à l’appui au stationnement et à la protection d’unités engagées en terrain enneigé ; au programme, la construction d’abris légers, de postes de combat, l’aménagement des cantonnements, la réalisation d’obstacles et l’établissement du plan de défense (zones minées, enfouissement, etc.). A titre de restitution, 25 heures de travail ont été nécessaires à 16 cadres et légionnaires pour réaliser deux postes de
combat reliés entre eux par des tranchées et vers une zone vie (deux igloos). Dans ce type de poste, la priorité est donnée à la protection, puis à l’isolation et enfin à la viabilité. Ces postes de combat peuvent résister à des tirs et des éclats de petits calibres. La maîtrise des techniques, l’expérience et les matériaux de construction de postes de combat « classiques » sont les conditions nécessaires au chef de groupe génie pour pouvoir effectuer les choix les plus efficaces lors de la mise en œuvre.
43
2e régiment étranger de génie
Exercice MALANDA : au-delà du possible
D
u 4 au 8 juin 2012, la SRIO (section de renseignement et d’intervention offensive) et la SEM (section équipement montagne) ont mutualisé leur savoir-faire à l’occasion de l’exercice MALANDA en Corse.
Elle doit permettre de poursuivre en vue de validation à moyenne échéance l’expérimentation d’une nouvelle
capacité au profit de la brigade : l’appui au franchissement en zone montagneuse hostile.
Le scénario reposait sur l’exfiltration par une équipe GCM d’un prisonnier dans la région montagneuse des aiguilles de Bavella. La SEM a ainsi recueilli le détachement, puis a appuyé son exfiltration sur plus de 3 kilomètres dans une zone très escarpée grâce notamment à la mise en place de 3 équipements de passage. Cet exercice initie une collaboration plus active entre la SEM et la SRIO, désormais réunis au sein de la même compagnie.
Progression de la SEM 44
BRIGADE
2e régiment étranger de génie
Cold Response : les légionnaires retrouvent Narvik
D
Du 5 au 25 mars 2012, la 2e compagnie du 2e REG a participé à l’exercice multinational OTAN Cold Response en Norvège, à 400 km au Nord du cercle polaire arctique. Aux côtés de leurs frères d’armes de la 27e BIM, composant le GTIA Narvik, les légionnaires ont démontré leur savoir-faire à l’image de leurs anciens de la 13e DBLE, 70 ans plus tôt.
Regroupant près de 15 nations, le thème de cet exercice portait sur l’intervention de troupes sous mandat de l’organisation des nation unies (ONU) afin de venir en aide à un état annexé par son voisin. Dans des conditions climatiques extrêmes et dans un environnement particulièrement hostile, les légionnaires de montagne ont éprouvé leur rusticité et démontré leur savoir-faire. Ils ont ainsi ouvert l’itinéraire des convois de véhicules articulés chenillés (VAC) au moyen de tronçonneuses, participé à l’aide au franchissement en terrain montagneux ou confirmé le passage sur les lacs gelés en effectuant des carrotages (sonde de l’épaisseur de la glace).
Ne dormant que quelques heures face au harcèlement incessant de l’ennemi, les légionnaires, toujours en première ligne, ont sécurisé les axes en neutralisant les mines dissimulées dans la neige. Au terme de 10 jours de manœuvres sous des températures polaires, l’ennemi a été repoussé. Avant de quitter Narvik, une cérémonie a été organisée sur les lieux de bataille de la première victoire alliée de la seconde guerre mondiale. Les légionnaires du 2e REG ont ainsi rendu hommage à leurs anciens de la 13e DBLE tombés au combat en mai 1940.
La 2e Cie devant le monument de Narvik
45
Groupement d’aguerrissement en montagne
Un centre unique dédié à l’aguerrissement en montagne
C
réé le 1er août 2009, le groupement d'aguerrissement en montagne (GAM) est implanté à Modane, en Savoie. Ainsi au sein du commandement des centres de préparation des forces (CCPF), qui dispense un entrainement collectif, c’est le seul centre dédié à l’aguerrissement.
Avec une capacité d’accueil de 150 hommes, le centre instruit chaque mois entre 4 et 6 sections en simultané, sur des stages d’une durée standard de 3 semaines. A ce jour, pas moins de 37 détachements ont effectué un stage d’aguerrissement, soit environ 180 sections. A l'issue de chaque stage, le personnel ayant suivi la formation dans sa totalité reçoit, au cours d'une brève cérémonie qui se déroule à tour de rôle dans des communes de la Haute Maurienne, l'insigne de l'aguerrissement en montagne. Porter l’insigne, c’est montrer que l’on a su surmonter la difficulté et se dépasser dans un environnement sans concession.
46
Placé pour emploi sous l’autorité du commandement des centres de préparation des forces (CCPF), le GAM est soutenu par le 13e BCA dont il fait partie intégrante. Il est donc installé sur deux emprises : le quartier Roc Noir pour la partie commandement, soutien et le quartier Paris à Modane pour la partie formation. Le terrain utilisé lors des exercices synthèses de rotation s’appuie lui aussi sur des sites qui sont à la disposition de la 27e BIM. Avec un effectif total de 4 / 18 / 12, ce groupement intégralement issu de la 27e BIM s’attache, à l’occasion de chaque rotation, à promouvoir la bonne image et les qualités intrinsèques que possèdent les soldats de montagne. La rigueur qu’impose le milieu montagneux correspond en tout point aux objectifs d’aguerrissement fixés par la mission du groupement, et le professionnalisme de l’encadrement des stages met en avant le savoir-faire des troupes de montagne. La diversité des unités reçues, tant dans leurs spécificités que dans leurs nationalités, permet à l’expertise montagne de marquer les esprits au sein de l’armée de Terre mais pas seulement. Pas moins de sept détachements étrangers ont été aguerris au GAM.
L’objectif est de donner à tout combattant, au cours d’un stage qui dure trois semaines, les aptitudes « humaines » pour remplir sa mission, c’est-à-dire affronter l’environnement du moment, résister dans la durée, surmonter l’adversité, quel que soit le risque encouru, faire preuve d’intelligence de situation et d’initiative, s’adapter aux circonstances inhabituelles ou imprévues. Endurcissement et cohésion sont donc les deux maîtres mots qui régissent l’aguerrissement des unités. Enchaînant des séquences terrain avec des dénivelés importants et des franchissements de coupures sèches, les unités viennent donc au GAM pour recevoir les notions élémentaires de cette vie rude et exigeante qu'impose la montagne. Cet enseignement a pour objectif de leur faire découvrir leur capacité à se surpasser. C’est pourquoi les stages ou rotations sont prioritairement dédiés aux unités d’infanterie (hors brigade de montagne) qui ont besoin de s’aguerrir par le milieu. Les unités alpines de la 27e BIM détiennent en interne leurs propres ressources et une ossature dans l’encadrement pour cet entraînement.
MOUVANCE MONTAGNE
511e régiment du train
Le 511 soutient les troupes de montagne
E
n dépit de son installation dans le Val de Saône, à 300 km des Alpes, le 511e régiment du train appartient au deuxième cercle des unités de montagne. Depuis la dissolution du 27e RCS en 1999, le régiment s’est vu confier une nouvelle mission : être en mesure de soutenir une action autonome de la 27e brigade d’infanterie de montagne dans son milieu privilégié. Face à cet environnement exigeant où l’improvisation ne saurait être de mise, l’effort est porté - en amont de l’application des compétences logistiques du « tringlot » - sur l’apprentissage des savoir faire et savoir être de base du soldat de montagne. C’est au bureau montagne du régiment, conseiller du commandement, qu’échoit la coordination des actions de formation.
En 2012, son activité a été soutenue au vu des moyens modestes dont dispose actuellement le 511 : trente-deux stagiaires ont obtenu le brevet de skieur militaire à l’issue d’un stage d’adaptation hivernale au poste du Dévoluy. La session d’adaptation « été », organisée au poste de Chamrousse, a permis de breveter vingtquatre alpinistes militaires en juin. Au mois de septembre, trente-deux autres suivent leurs traces sur ces mêmes pentes. La formation des cadres n’est pas en reste puisqu’en mars dernier, un stage de chef d’équipe « hiver » et une préparation au cours de chef de détachement ont été organisés entre Modane et Chamrousse. Toutes ces activités sont désormais facilitées par l’obtention de créneaux prioritaires au poste militaire de montagne du Télégraphe, géré par la 27e BIM.
Escadron de circulation
Fier de sa spécificité montagne, le régiment met aussi un point d’honneur à participer aux challenges sportifs de la 27e BIM, comme en témoigne le classement de l’adjudant (R) Goguely, brillant premier au classement « vétérans 2 » du trail de la Saint-Bernard 2012. C’est ainsi que progressivement, avec ténacité, le 511 développe son aptitude à combattre et soutenir sans faille les troupes de montagne.
47
7e régiment du matériel
Batlog Taillefer La logistique solidaire
L
e bataillon logistique PAMIR VIII « TAILLEFER » a été engagé en Afghanistan d’octobre 2011 à avril 2012. Les hommes et les femmes du bataillon ont œuvré sans relâche au service et au soutien opérationnel des éléments français déployés sur ce théâtre, notamment le GTIA TIGER. Cet esprit de solidarité les a naturellement poussés à apporter leur soutien aux blessés de l’armée de Terre et à leur famille. Le 14 mai 2012 à Lyon, en présence du général d’armée Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre, le
colonel Antoine Cesari, chef de corps du 7e RMAT et chef de corps du Batlog Taillefer, et le lieutenant-colonel Pascal Briuet, commandant en second du Batlog et directeur du foyer du bataillon, ont
remis un chèque de 10 000 euros au représentant de l’association Terre Fraternité.
Un partenariat avec les écoles militaires de Bourges
L
es 12 et 13 septembre 2012, le 7e régiment du matériel a accueilli les divisions d’application (DA) des écoles militaires de Bourges (EMB) dans le cadre de leurs camps de rentrée. Pour l’occasion, les lieutenants de l’arme du train et de l’arme du matériel ont été réunis et ont fait preuve d’un véritable esprit de cohésion encore plus marqué dans l’effort.
Pour le régiment, ce partenariat a été l’occasion de démontrer l’ensemble de son savoir-faire dans différents domaines, notamment celui de la pratique de la montagne. C’est au fort de Vancia, situé légèrement au nord-est de Lyon, que les différents ateliers ont été déployés. Avide de faire partager sa passion de la 48
montagne et éventuellement susciter des vocations, l’officier montagne, secondé d’un chef de détachement et d’un chef d’équipe du régiment, a déployé ses cordes et accessoires en différents points du fort.
Malgré une météo capricieuse, l’objectif fixé a été atteint et le général Coqueblin commandant les écoles militaires de Bourges a souligné l’investissement de chacun qui a permis la réussite de ce partenariat.
MOUVANCE MONTAGNE
Groupement de soutien de la base de défense
Au cœur de la base de défense des Alpes
L
’année 2012 a été bien remplie pour le groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) Grenoble-Annecy-Chambéry, tant sur le plan organisationnel qu’opérationnel. D’un point de vue organisationnel, le premier semestre a vu la livraison du poste de commandement de la base de défense. Enfin, après douze mois de nomadisme, tous les services sont réunis pour délivrer un soutien de qualité aux formations soutenues. Côté opérationnel, le GSBdD a projeté, durant l’année 2012, un effectif de 84 militaires sur tous les théâtres d’opérations extérieures, principalement au côté de leurs camarades des troupes de montagne qu’ils soutiennent dans les Alpes au quotidien. L’appropriation du milieu montagneux par les femmes et les hommes du GSBdD va dans le sens d’une plus grande synergie soutenant/soutenu. Dans ce cadre, différentes sorties dans les massifs environnants sont organisées, inculquant au personnel le goût de l’effort et du dépassement de soi en montagne. Ainsi, du 27 février au 30 mars 2012, la compagnie d’encadrement du personnel
militaire a organisé une formation d’adaptation montagne initiale hiver (FAMI Hiver) en Belledonne et Vercors, composée de 14 stagiaires, dont 4 volontaires de l’armée de l’Air. Tous les participants ont obtenu leur brevet de skieur militaire. Cet été, s’est déroulée une formation d’adaption montagne durant le mois d’août avec le 93e régiment d’artillerie de montagne, ainsi qu’une autre en interne au GSBdD durant le mois de septembre. En parallèle, trois sous-officiers ont été formés durant l’été au brevet de chef d’équipe haute montagne. Mais la préparation opérationnelle ne se limite pas à la pratique de la montagne. Le tir ISTC et le secourisme au combat sont également régulièrement pratiqués lors de séances à la journée ou de stages de formation. Ainsi, tant à Varces qu’à Chambéry, Annecy ou Chamonix, le GSBdD, composé de 75% de militaires, a le souci permanent d’entretenir ses savoir-faire de « soldat du soutien ». Signe des temps, le lien local entre le GSBdD et les troupes de montagne est d’autant plus ineluctable que le général commandant la 27e BIM assure désormais la fonction de ComBdD, à titre expérimental.
FAMI Hiver
Escalade à Vizille
49
Centre médical des armées
Le centre médical des armées des Alpes
L
e CMA des Alpes, c’est 21 médecins, 30 infirmiers et 47 brancardiers-secouristes auxquels il faut ajouter 30 réservistes. C’est aussi un site principal à Varces et six antennes médicales réparties sur les trois départements du Nord des Alpes pour soutenir les 3 bataillons alpins, le 93e RAM, l’EMHM mais encore l’école des pupilles de l’air et les gendarmes.
Le personnel du service santé du CMA des Alpes sort régulièrement des cabinets médicaux pour suivre et soutenir les troupes sur le terrain. Totalement intégré à la mouvance montagne, la grande
majorité de son personnel détient le brevet d’alpiniste et de skieur militaire (BASM), afin de pouvoir assurer les missions et soutiens qui lui sont confiés, été comme hiver sur nos massifs. L’obtention d’une qualification est encouragée afin d’être autonome et les stagiaires du service brillent régulièrement dans les stages de l’EMHM. La pratique de la montagne est régulière dans le cadre de l’entraînement. Le CMA s’appuie par ailleurs sur le GAM pour former au secours en montagne les auxiliaires sanitaires. Il renforce enfin l’hôpital d’instruction des armées de Desgenettes pour le stage de médecine en milieu hostile organisé chaque année en partenariat avec l’EMHM. Le CMA soutient la 27e BIM dans son engagement opérationnel. En Afghanistan, médecins, infirmiers et brancardiers se-
couristes ont naturellement intégré les SGTIA et les COY OMLT. Ils l’ont vécu comme la véritable consécration de leur métier. L’attribution de la Croix de la valeur militaire avec palme au fanion du CMA, au côté des emblèmes de la brigade, a sanctionné un savoir-faire de haut niveau. Le personnel soignant est aussi proche au quotidien comme l’atteste la présence d’un centre médical au cœur des différents quartiers, où personnel de la Défense et familles peuvent consulter gratuitement et venir en quelques minutes pour une urgence. Le CMA est en effet avant tout un service. Parfois moqué, il essaie d’être fidèle à sa devise « souvent en retard, toujours à temps ».
Formation d’adaptation BS montagne 50
LE DOSSIER Ainsi allait la vie, et la mort parfois,
des soldats de montagne, pendant dix ans,
en Afghanistan… Par André Veyret, ancien journaliste au Dauphiné Libéré, membre de l’Association des journalistes de défense et adhérent à la FRESM
L
‘Afghanistan ! Depuis la fin de l’Algérie, en 1962, c’est la première fois que des soldats français sont engagés durablement dans des opérations de guerre. Nous n’oublions pas, bien sûr, les 58 parachutistes du Drakkar, ni les morts de Bosnie, en particulier ceux de la BIM, ni ceux de Bouaké. Mais les interventions, pour exigeantes qu’elles soient, étaient pacifiques. Il s’agissait de permettre le retour à la paix ou de s’interposer entre des belligérants, et l’usage des armes était tout juste permis en cas de légitime défense.
51
L’épopée afghane…
C
ette fois, nos soldats ont pris une part offensive aux combats après que la France ait décidé, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, de participer à la force internationale de sécurité pour l’Afghanistan (ou ISAF). Il fallait lutter contre le terrorisme international. La brigade d’infanterie de montagne a été engagée à partir de 2002. Depuis dix ans, des milliers d’hommes et de femmes de toutes ses unités ont combattu. Avec une solide expérience opérationnelle et aguerris au feu, ils sont devenus exigeants. Plus de 270 opérations de contre-insurrection et de sécurisation ont été menées au sein des bataillons de Kaboul, des GTIA Tiger, Allobroges, Black Rock, de la Task Force La Fayette, ou au sein de équipes de conseil et de liaison auprès de l’armée nationale afghane. Au prix, hélas, de quatorze « morts pour la France », de centaines de blessés, dont certains resteront marqués à jamais dans leur chair. Mais tous ont été marqués « dans leur tête ». Quelques-uns ont été décorés. Décorés aussi ont été les bataillons et régiments de la brigade, ainsi que le centre médical des Alpes : c’est, pour tous, la reconnaissance officielle du travail effectué et de la qualité des personnels engagés… Les équipes du groupement commando montagne ont été en première ligne sans désemparer, souvent avec la BIM, parfois loin d’elle. A la différence des autres qui évoluaient devant, à côté ou en appui de l’armée nationale afghane, ils opéraient principalement, eux, comme conseillers au sein des unités combattantes ANA. Des unités, il faut aussi s’en souvenir, dont beaucoup ont été formées lors des phases de création de l’armée nationale, par des instructeurs français, souvent soldats de montagne. Au fil des dix années, depuis la mi-juin 2002, la situation a beaucoup évolué. Les premiers mandats, de quatre mois, consistaient, pour les bataillons et
52
groupements tactiques interarmes, à sécuriser l’aéroport de Kaboul, le secteur nord de la capitale et la plaine de la Shamali. Puis ce fut la Kapisa et la Surobi. Des missions de six mois, des combats âpres et violents, la litanie des morts et des blessés. La France était en première ligne, les soldats suivaient. Quand le général Druart, commandant la BIM, prend le commandement de la Task Force La Fayette, il est vite mis dans l’ambiance : deux roquettes sont tirées sur le bazar de Tagab où il se trouve pour une shura. Lui et ses accompagnateurs sont indemnes, mais plusieurs civils afghans sont morts et des dizaines blessés. L’enlèvement de deux journalistes fin décembre 2009 a contrarié les opérations en bout de vallée d’Alasaï où ils étaient détenus, afin de ne pas mettre leur sécurité en danger. En France, on s’intéressait peu à cette guerre lointaine et meurtrière. L’opinion publique se demandait ce que nos forces faisaient si loin et pourquoi. Parallèlement, nos soldats formaient et encadraient une armée afghane désormais mise en avant, en première ligne. Changement de posture : les Français seraient derrière les Afghans, en appui. Frustration des combattants, paralysés dans leurs actions. Quand des insurgés infiltrés dans les forces de sécurité se retournèrent contre ceux qui les conseillaient et les appuyaient, la confiance se brisa, même si on savait que ces traîtres étaient isolés. Le général Palasset, ancien chef de corps du 27e BCA, qui commandait la Task Force La Fayette, prit le parti de sortir par le haut en lâchant progressivement la main des Afghans avant le désengagement de la force. Ce qui fut fait par le GTIA Tiger en mai 2012. « En Afghanistan, on ne voit jamais l’ennemi qui est, peut-être, le paysan que vous avez croisé quelques heures plus tôt. Quand il y a des accrochages, les insurgés emportent leurs morts et leurs blessés : on ne les voit pas non plus » ex-
pliquent les soldats qui furent engagés làbas. D’ailleurs, ils n’ont pas toujours compris qui ils étaient : Pashtouns, Tadjiks, Talibans, trafiquants ? Avant, pour les montagnards, l’Afghanistan était la porte vers l’Hindu Kush et les plus hauts sommets du monde. Des sommets que les soldats de montagne n’ont aperçus que de loin. Pour eux, maintenant, l’Afghanistan ce sont des vallées d’altitude d’une dizaine de kilomètres sur quatre ou cinq, avec des pitons escarpés qu’il faut grimper avec 40 kg, parfois plus, d’équipements et de protections sur le dos. « Il y a peu de neige. Le froid y est sec et vif mais l’hiver est court. En février, on cherche déjà les premiers rayons du soleil, puis il fait vite très chaud (35/40° en mars!)», se rappelle un sous-officier issu de l’EMHM. Dans les souvenirs, il y a aussi la boue et la poussière. A contrario, il y a souvent l’absence de souvenirs de bruits dans les combats et les embuscades. Comme si la guerre au contact des fantômes ennemis était silencieuse. Il restera aussi cette cohésion, ces liens très forts noués dans les épreuves. Et cette certitude que la préparation (qui peut sembler longue et fastidieuse) est indispensable. Une troupe bien préparée est plus efficace, certes, mais aussi moins en danger. Peut-être aussi (grâce aux automatismes?) est-elle plus chanceuse : tous ceux que nous avons rencontrés nous ont parlé de chance, voire de miracles. A travers quelques témoignages, nous avons essayé de montrer ce que fut cette existence de combattants dans la lointaine Asie : ainsi allait la vie, et la mort parfois, des soldats de montagne, pendant dix ans en Afghanistan.
DOSSIER
…Les unités 27E COMPAGNIE DE COMMANDEMENT ET DE TRANSMISSIONS DE MONTAGNE
Au cœur de toutes les missions
A
partir de 2008, la 27e compagnie de commandement et de transmissions de montagne a pris une part active à toutes les missions en Afghanistan : chaque hiver, le volume d’un groupe (techniciens radio ou opérateurs) a systématiquement été projeté en renforcement des BCA, soit directement dans les S/GTIA, soit au PC GTIA.
Lors du mandat 2009/2010, la compagnie a projeté 85 transmetteurs de montagne en appui de la Task Force La Fayette pour déployer le CO de l’EM 27 et son PC tactique, ainsi que pour raccorder les PC du GTIA 13e BCA et du GTIA 2e REP sur les FOB de Nijrab et de Tagab, en vallée de Kapisa, et de Tora, en Surobi. Au cœur de toutes les missions de combat, la compagnie a parfaitement relevé le défi d’implanter durablement, en zone hostile, les structures techniques permettant d’assurer le commandement des unités présentes sur la zone. Tous les ans, depuis 2008, la CCTM a aussi engagé quatre à dix personnes sur les missions de « mentoring » au sein des OMLT. Le groupe TSI GCM de la compagnie a également été engagé au sein de l’OMLT GCM en hiver 2010/11 et un sous-officier sur le mandat avril/novembre 2012. Deux officiers ont aussi pris une part active à l’instruction des futurs cadres de l’armée afghane (mandats Epidote novembre 2010/avril 2011 et avril/novembre 12).
7E BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
De la paix à la guerre
P
remier bataillon alpin en Afghanistan, le 7 s’est installé dès 2002 sur l’aéroport de Kaboul, aux ordres du colonel Corbet, commandant du bataillon français et représentant de la France auprès de l’ISAF. Volume des forces : 400 soldats, essentiellement de la BIM, dont le 2e REG et le 4e RCh.
Ces Alpins sont en charge de sécuriser l’aéroport international et ses abords jusqu’au nord de Kaboul et de la Shamali. Un secteur en paix bien fragile après des années de guerre civile… A l’époque, le problème majeur résidait dans la disponibilité des matériels, notamment des blindés. La visite du ministre de la défense Michèle Alliot-Marie, avait alors délié les langues. Un chef de peloton avait eu l’audace et le courage d’annoncer au ministre le peu de véhicules en état de marche (deux sur dix). Le ministre prit la décision de faire acheminer par voie aérienne les pièces attendues. Quelques jours plus tard, les pièces de rechange
arrivaient sur zone et les blindés tournaient. L’officier venait de rendre un précieux service aux soldats français qui allaient se succéder en Afghanistan. Il faut dire qu’à l’époque, la mission “Afgha” ressemblait encore aux opérations précédentes de maintien de la paix (Balkans, Afrique…). Le 7e BCA du colonel Gardy allait faire face au durcissement de cette situation durant l’hiver 2010/2011. Cette fois, en Kapisa, loin de Kaboul, c’était la guerre ! Le 17 décembre, le capitaine Dupin, qui commandait les appuis Génie, puis, le 19 février, le caporal Chamarier, trouvaient la mort au combat (voir témoignages). 53
L’épopée afghane… 13E BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
Malheurs et honneurs e premier mandat afghan du 13e BCA, de septembre 2007 à janvier 2008, a coïncidé avec le renforcement de la présence militaire française dans le pays. Le président de la République a d’ailleurs rendu visite au colonel Morin, chef du BATFRA (bataillon français) et aux hommes de son étatmajor et des compagnies Colleter, Cormier et Crétaille. Le bataillon français - Pamir 17 - était encore implanté à Kaboul, au camp de Warehouse, dont il assurait la sécurité, avec une aire de responsabilité qui couvrait toujours le nord de la ville et la Shamali. Ce GTIA de 600 hommes - dont 400 du 13 - comprenait des cavaliers et légionnaires de montagne ainsi que des spécialistes du 7e régiment du matériel.
L
Le changement de posture le plus significatif était alors au niveau des OMLT aux effectifs importants, qui accompagnaient les unités afghanes au combat. En septembre, l’adjudant Pican, du groupe commando montagne -qui vient de relever le groupe commando parachutiste- est mortellement blessé dans un attentat suicide contre son VAB. C’est le premier Alpin mort pour la France en Afghanistan. Ce ne sera pas le dernier, hélas. La veille de Noël, le kandak (bataillon afghan) conseillé par les Français va livrer un violent combat contre des insurgés. Il y en aura d’autres. Les forces françaises vont basculer de Kaboul vers la Kapisa où le 13, commandé par le colonel Pons, s’installe pour son deuxième mandat, long de six mois (novembre 2009-mai 2010). Il est équipé de nouvelles tenues et de nouveaux équipements plus performants. La Task Force La Fayette qui vient d’être créée est commandée par le général Marcel Druart, commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne. Elle englobe la région est de l’ISAF où se trouvent notamment les vallées de la Kapisa et de la Surobi. L’enlèvement de deux journalistes à la fin de l’année 2009, va compliquer et perturber le déroulement de la mission. Le 9 février, le 1ère classe Libaert trouve la mort au combat près de Tatarkhel. A leur retour en France les chasseurs alpins seront honorés - et acclamés - sur les Champs-Elysées le 14 juillet. 54
4E RÉGIMENT DE CHASSEURS
Une présence indispensable
E
n 2001, la France décidait de participer à la force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS ou ISAF) projetée en Afghanistan. Elle se proposa pour former le deuxième bataillon de la future armée nationale afghane (le premier l’étant par les Américains).
C’est ainsi qu’une cinquantaine de soldats de montagne aux ordres du lieutenantcolonel Segerand du 4e régiment de chasseurs s’installaient, à l’été 2002, sur le site Kersauson, à la sortie de Kaboul, pour
constituer le premier détachement d’instruction opérationnelle (DIO) français. Le 4e Chasseurs, avec un escadron -ou des pelotons-, apporte notamment un appui blindé à une unité d’infanterie de la brigade. En 2004, de mai à septembre, le régiment a été corps support de la mission Pamir: Le colonel Lockart, chef de corps, était le commandant du bataillon français et également le représentant de la France au sein de l’ISAF. Renforcés par une compagnie du 13 et par un détachement du REG, les cavaliers du capitaine Dirou galopaient alors dans le secteur nord de Kaboul et dans toute la plaine de Shamali
DOSSIER
…Les unités 27E BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
Du durcissement des opérations aux menaces intérieures
L
es chasseurs du 27, avec à leur tête le colonel Le Nen, débarquent pour six mois en novembre 2008 pour relever les parachutistes du 8e RPIMa endeuillés dans la tragique embuscade d’Uzbin (10 morts, le 18 août). Ils sont équipés du Famas modifié et recevront, en janvier, le VHM surprotégé. Il y a eu un véritable durcissement des opérations, devenues de véritables opérations de guerre. Il faudra, par exemple, dix jours de violents combats pour reprendre la vallée d’Alasaï à 200 insurgés déterminés, bien équipés et entraînés. Le bataillon y perdra le caporal-chef Belda le 14 mars 2009. La situation sera normalisée. La création d’un poste avancé empêchera le retour des Talibans, délogés de l’un de leur sanctuaire.
Loin de là, en Uruzgan, au Sud de l’Afghanistan, les OMLT du GCM interviennent au profit d’un bataillon ANA. De novembre 2011 à mai 2012, le dernier mandat de la BIM dans les montagnes de Kapisa est confié au 27e BCA, commandé par le colonel Gouriou qui forme à nouveau un GTIA Tiger, au sein de la Task Force La Fayette. Pendant cette période, la brigade va perdre sur ce théâtre huit des siens, dont sept sont victimes de la folie de soldats afghans qu’ils conseillaient et appuyaient au combat. Le colonel Gouriou déplore que la cohésion entre Français et Afghans soit alors fragilisée car, en plus des embuscades, des IED et autres attentats suicides, il faut prendre en compte cette menace de l’intérieur des bases et postes de combat. Le mandat s’inscrit donc dans
une dynamique de rupture dans l’esprit et le style des opérations, dans les modes d’action, dans les relations avec l’ANA et les autorités locales. Les forces françaises sont désormais placées exclusivement en soutien et en appui des forces de sécurité du pays. Il ne s’agit plus d’être offensif, mais de soutenir en apportant aux forces afghanes les capacités dont elles ne disposent pas ou ne maîtrisent pas totalement (planification, appuis feu et renseignement, évacuations sanitaires). Il faut aussi penser au désengagement annoncé en novembre 2011. Pour le chef du GTIA Tiger, la réussite du mandat réside dans l’afghanisation, bien qu’accélérée par les circonstances, de la 3e brigade ANA qui a acquis, en six mois une autonomie lui permettant de conduire des opérations d’envergure.
qui devait effectuer la fouille de maisons situées près d’un poste avancé, à 6 km au sud de la base de Tagab. Ce jour là, 29 décembre 2011, les Afghans, à peine débarqués, sont pris à partie. Riposte aux canons de 105 et de 20 par les cavaliers qui avaient pris position, à l’aube, avec 3 AMX 10 RC et deux VAB canon. Trentecinq minutes plus tard, alors que les soldats reprennent leur progression, les insurgés attaquent à nouveau. Le peloton
détruit alors deux postes de combat identifiés grâce aux flashes émis par les RPG7. Le 4e RCh va profiter de la nuit pour réaliser la seconde partie de sa mission : assurer la relève du poste de Tagab et permettre un retour en sécurité des forces afghanes et françaises. Le lendemain, en fin d’après-midi, le peloton se rassemble, mission accomplie, après 36 heures passées en opération.
et rassurante sans problème particulier. On sentait cependant que la situation se détériorait... Lors de ce mandat, en juin, plusieurs soldats de montagne sont pris dans un champ de mines et blessés. Amputé d’une jambe, le 1ère classe Nobile, du 13, premier blessé grave de la brigade sera décoré de la Légion d’honneur. Par la suite, les pelotons de reconnaissance sont remplacés par des pelotons blindés. Ils ont évidemment été de tous les mandats hivernaux confiés à la BIM. Présence indispensable et rassurante. Ainsi, par exemple, lors du dernier mandat, les chasseurs du 2e peloton du 2e escadron ont-ils dû frapper fort pour appuyer l’ANA
55
L’épopée afghane… 93E RÉGIMENT D’ARTILLERIE DE MONTAGNE
Des unités précises et performantes
D
e 2008 à 2012, le 93e RAM a engagé ses batteries en Afghanistan quatre hivers consécutifs, tirant plus de 6 000 obus de 120 et de 155 mm. Ses unités ont été qualifiées et reconnues comme étant très précises et performantes. Depuis 2007, il a également fourni de nombreux détachements chargés de la formation de l’ANA (appuis sol-sol et airsol de la compagnie d’appui), ainsi que des officiers observateurs chargés d’assurer le guidage des avions de combat sur l’ennemi repéré. En tout, 400 artilleurs de montagne ont été déployés sur ce théâtre. Des spécialistes du 93 ont évolué, non seulement en Kapisa, mais aussi dans les provinces du Logar et du
Wardak. En Kapisa, en hiver 2007, les artilleurs ont pu, grâce à leur ingéniosité, instruire leurs camarades Afghans sur des mortiers et des canons qu’ils ne connaissaient pas. Mais la compagnie d’appui du bataillon de l’ANA étant finalement le plus souvent utilisée comme compagnie de marche, l’équipe s’est trouvée engagée dans des opérations de bouclage de zone, des patrouilles ou encore de sécurisation d’opération CIMIC. En automne 2008, les artilleurs de montagne appuient de leurs feux les Alpins du GTIA et trois équipes d’observation sont déployées. En 2009/2010, les artilleurs vont beaucoup… “artiller”, tant avec le GTIA 27e BCA, commandé par le colonel Le Nen (opération DINNER OUT, reprise de la vallée d’Alasaï), qu’avec le GTIA 13e BCA commandé par le colonel Pons lors des
opérations Blackrodge Bridge, Ariane et Black Dragoon. Mortiers et Caesar ont alors permis de neutraliser avec la plus grande précision l’adversaire sur la ligne de contact grâce à des tirs de contrebatterie. En 2010/2011, le RAM a participé à 71 opérations de contre insurrection et de sécurisation permettant de contrôler la passe de Jangali et l’axe Vermont. Enfin, durant l’hiver 2011/2012, le régiment a engagé ses soldats, au sein d’une équipe OMLT, d’un détachement multi-capteurs et fourni les appuis feux de la Task Force La Fayette. Hélas, le 20 janvier, 4 des siens ont été lâchement frappés par un insurgé infiltré dans l’ANA, remettant insidieusement en cause les liens de camaraderie tissés jusque là avec ses camarades afghans…
2E RÉGIMENT ÉTRANGER DU GÉNIE
Premiers en Afghanistan
T
rès sollicité en Afghanistan, au sein des Task Forces ou des OMLT, le 2e REG a payé le plus lourd tribu aux opérations, perdant un officier, trois sous-officiers et un légionnaire. Unité de génie d’assaut de la brigade, il a combattu, construit de nombreux postes avancés, dont la FOB de Gwan. Toutes les compagnies, toutes les sections spécialisées, tous les NEDEX ont été projetés sur le théâtre ; en tout, 550 légionnaires de montagne. En novembre 2007, les légionnaires du 2e REG arrivent les premiers en Kapisa avec deux premiers détachements ELMO dont l’un poussera jusqu’au fond de la vallée d’Alasaï. Au milieu de 2008, la composante génie du GTIA Tiger est armée par la 1ère compagnie du 2e REG, qui devra reprendre la vallée d’Alasaï. Fin 2008, les légionnaires de cette 56
compagnie sont intégrés à la Task Force Tiger à ossature 27e BCA. Début 2009, un nouvel épisode de la bataille d’Alasaï va se jouer. Du 7 au 23 mars, l’opération DINNER OUT donne lieu à de violents combats, les plus durs que la vallée ait connus. Le fond de vallée est conquis, les COP Shekut, Belda et Alasaï sortent de terre. Durant la même période, les OMLT se trouvent engagés aux cotés de leurs camarades afghans. De nombreux insurgés sont neutralisés. Début 2010, les légionnaires du lieutenant Beaussart sont à l’œuvre, au sein de la Task Force La Fayette. Dans des conditions épouvantables, se montrant dignes de leurs glorieux anciens, ils aménagent, au sud de Tagab, cinq postes d’observation renforcés et un poste de combat avancé qui vont permettre de tenir toute la vallée. Dans un registre différent, d’avril à octobre 2010, la section de fouille opérationnelle réalise de spectaculaires saisies : armes collectives et individuelles, produits stupéfiants (35 kg), chicoms, une
centaine d’obus de 82 mm, plusieurs laboratoires d’IED. Durant l’hiver 2010/2011, la 3e compagnie appuie le GTIA Allobroges. Le lendemain de la mort au combat du capitaine Dupin, le 17 décembre, les légionnaires de montagne partent en opération. Pris à partie dès la sortie de la FOB, ils rejoignent les positions assignées mais se retrouvent encerclés sous une pluie de projectiles. Objectif : tenir tant qu’il y aura des munitions ! Ce qu’ils font pendant vingt heures avant de s’exfiltrer vers un poste pour se réorganiser et reprendre le combat. Suivront des opérations consistant à sécuriser l’itinéraire Vermont et la passe de Jangali. En 2012, la 1ère compagnie retourne en Asie pour appuyer le GTIA Tiger. Nombreuses, variées, éprouvantes, meurtrières ont été les opérations du 2e REG dont le drapeau a été le premier de la Légion étrangère a être décoré de la Croix de la valeur militaire avec palme au titre de l’Afghanistan.
Sergent
Jérémy
Macaux
Sergent
CCTM, chef point haut radio à l’EM de la TF La Fayette (sept. 2009 / avril 2010)
Yoann
Levi Alvares
CCTM, détaché auprès des OMLT à Naghlu (sept. 2011 / fév. 2010)
C
S
ur la FOB de Nijrab au PC du général Druart, je suis arrivé en précurseur pour la mise en place des moyens radio de la brigade avec les informaticiens. Je suis donc resté six mois et demi : il faut ça pour prendre ses marques ! Pendant le mandat, nous formons une section CCTM avec ses 3 VAB prêts à se déployer et un PC Tactique. Nous participons à nombre de convois logistiques avec la CCL du 13 en mettant en œuvre nos PR4G et des brouilleurs d’IED. Nous parcourons toujours de nuit l’axe Nijrab-Tagab. C’est un peu stressant. Dans ce cadre, je suis radio-tireur. C’est une bonne expérience au niveau du boulot que d’appliquer sa spécialité sur un théâtre
DOSSIER
…Témoignages
hostile. Il faut être conscient des risques, attentif, vigilant. La première semaine de notre arrivée, il y avait eu trois morts des forces spéciales, emportés par les eaux, dans la vallée d’Afghanya. Sur la base, il faut aussi apprendre à vivre en communauté dans un espace assez restreint, ce qui crée des liens et des tensions, des petits clashs qu’il faut gérer.
’est à l’étranger que nous sommes vraiment dans notre corps de métier, que nous avons une vraie utilité : celle de faire fonctionner les réseaux. Compte-tenu des circonstances, les conditions de vie sont très correctes. Même si elle est parfois étouffante, l’ambiance est bonne. Les contacts humains sont assez riches. On fait des rencontres, on échange, on se soutient, par exemple lors des premières alertes qui « secouent » les nouveaux arrivés quand les obus tombent en direction de la base. Puis on s’habitue à cette atmosphère si particulière.
Sergent
Alexandre Sergent-chef
Sébastien
Girard
Sous-officier trans, mandat Black Rock (nov. 2009 / juin 2010)
N
ous sommes une petite équipe pour faire tourner toutes les trans de la compagnie.
Sur le terrain, on est radio du capitaine, soit en section, soit en compagnie. Personnellement, j’ai fait les trois-quarts des opérations du mandat. Il y a des moments difficiles, par exemple quand Truchet, mon pote de promo EMHM, a une jambe arrachée par un IED. Ça
Bigorre
CCTM, opérateur de réseau mobile au PC du 7e BCA sur la FOB de Nijrab (nov. 2010 / mai 2011)
secoue vraiment. Il y a aussi les blessés psychologiques quand un VAB saute, prend feu et qu’il faut se porter au secours des camarades, éteindre les flammes. Quand on est au PC, c’est stressant de savoir les autres en danger parce qu’on ne peut alors rien faire. Les pires moments sont les attaques indirectes, les multiples tirs d’obus. On entend le départ. C’est horrible parce qu’on ne sait pas si c’est pour nous. On se demande si on ne va pas mourir ! Mais on n’a pas le temps de réfléchir. On se fait une petite bulle pour ne pas penser aux conséquences possibles. Heureusement, on a eu beaucoup de chance : un tir de RPG lors de la traversée à découvert d’un waddi (torrent) ne fait pas de victimes ; une autre fois, dans un village, un radio découvre, après des échanges de tirs, qu’il y a une balle encastrée dans son Famas ; dans une ruelle, un infirmier américain qui est avec nous se retrouve face à trois insurgés armés : ce sont eux qui sont morts ! Généralement, faute de voir l’ennemi, on tire dans sa direction pour lui faire baisser la tête.
U
n séjour en Afghanistan est une expérience irremplaçable. Elle permet d’ouvrir les yeux sur le monde, de donner une autre vision de notre fonction. On se rend compte de l’intérêt qu’il y a à entretenir nos connaissances dans des métiers en évolution permanente car il n’est pas toujours facile d’être au top.
Quand on sort, il y a toujours la hantise des IED et des accrochages. Il y en a. Il y a pas mal de blessés d’ailleurs, dont on ne parle pas à la télé. Quand on est sur la base et qu’il y a une alerte, soit on va dans le tunnel avec arme et radio, soit on file sur le poste de combat. 57
L’épopée afghane… Colonel
Yvan Capitaine
Maxence
Gouriou
commandant le Battle Group Tiger (nov. 2011 / mai 2012)
Luyckx
2e REG mandat GTIA Allobroges (nov. 2010 / mai 2011)
N
os missions sont variées : appuyer les déplacements, les ouvertures d’itinéraires, fouilles, reconnaissances d’itinéraires, aménagements de postes, détections de véhicules piégés. Un travail très positif. Je suis sur la FOB de Tagab, chef de la 1ère section de la 3e compagnie avec 27 sapeurs de montagne.
Pour des missions de longue durée, comme Allobroges Endurance 1 et 2, nous nous installons chez l’habitant pour une dizaine de jours. Nous sommes relativement bien accueillis. Privilège de la Légion, nous pouvions parfois communiquer… en russe. Pendant deux mois, sur renseignements, nous faisions des fouilles d’opportunité. En Afgha, le cycle opération/alerte fait que le temps passe vite. Le rythme est différent : on part en patrouille à 4 heures du matin ; on se couche tôt. Pour un militaire, c’est la consécration : tout ce qu’on a appris à l’entraînement devient réalité. C’est très dur de perdre un soldat, à plus forte raison quand on est proche. Mais ça fait partie du métier. Je m’étais préparé à perdre un subordonné, mais pas mon commandant de compagnie, le capitaine Dupin. Je suis au PC lorsque le message tombe à la radio. Une mission est programmée le lendemain pour la section. Faut-il l’annuler ? Non : les légionnaires sont partants. Ça nous fait du bien de repartir pour faire honneur au capitaine. Au combat, on voit les qualités des gens. Certains se révèlent dans un sens ou dans l’autre. La somme est fortement positive.
L
e nombre de morts du mandat précédent nous fait basculer dans une posture de pause opérationnelle. Priorité avait été donnée par la France, en septembre 2011, à la sécurité des hommes. On parlait clairement de désengagement. Le général Palasset, qui commande la Task Force, comprend que la seule sortie par le haut consiste à confier la responsabilité à l’ANA en fond de vallée et d’être en soutien derrière, sur les côtés et au-dessus. C’est le cheminement logique du mandat français. Auparavant, les Français étaient devant et avaient la responsabilité des combats… La nouvelle situation entraîne quelques frustrations, comme celle de ne pouvoir aller
Médecin-principale
Natacha
Hourt
27e BCA, médecin du mandat nov. 2011 / mai 2012
J
’étais sur le poste de secours de Tagab, commandé par le médecin-principal Lebleu, médecin-chef du 13, avec trois médecins, trois infirmiers et douze brancardiers-secouristes. Notre mission était le soutien des Français et des forces alliées à qui nous consacrions nos consultations du matin. Ensuite, nous recevions la population, notamment beaucoup d’enfants brûlés (on se chauffe et cuisine au bois) ou présentant des plaies. Elevés à la dure, ils sont en général en bonne santé malgré l’absence de prévention et le manque d’hygiène. Ce travail est très gratifiant.
Une fois par semaine en moyenne, nous allons en opération avec nos soldats. Le plus difficile est le côté physique. Car il faut, parfois à pied, porter 40 kg d’équipements et de matériel médical. En outre, notre peur est d’avoir à intervenir sur un copain. En Afghanistan, on est occupé tous les jours, tout le temps, on n’arrête 58
faire la guerre jusqu’au fond des vallées. On a lâché la main aux Afghans. Et ils n’ont pas trébuché. Ils ne sont cependant pas totalement abandonnés car un bataillon US nous a remplacés pour les appuyer. Tant que les soldats et policiers afghans, aujourd’hui au nombre de 250 000, seront payés et ravitaillés, tout ira bien. En Kapisa, une situation de statu quo s’est instaurée, qui convient à toutes les parties, y compris aux populations qui préfèrent être gérées par les insurgés que de ne pas l’être. Ces derniers contrôlent les hautes vallées où les autres ne viennent pas les embêter… La solution ? Elle sera forcément afghane et seulement afghane.
jamais. Mais nous disposons d’une bonne équipe et d’une super infirmerie. Pour ce qui concerne la vie courante, il faut rendre hommage aux cuisiniers : on mange bien et aucun problème d’hygiène n’est à déplorer. Sur le plan psychologique, on n’est jamais détendu. Après les combats ou les attaques sur les bases et postes, des personnels ne parviennent plus à dormir. Il faut les aider, d’une façon ou d’une autre : camarades, aumôniers, médecins. Moins d’une dizaine seront rapatriés. Quand des camarades sont tués, le cérémonial militaire est très important pour amortir le traumatisme. Après le séjour, la décompression à Chypre permet de rester encore un peu entre nous, dans une ambiance de sécurité et de sérénité, pour éviter un retour brutal la maison. De retour en France, il y a des gens qui ont du mal à se réadapter. L’Afghanistan est assez présent, c’est très lourd au début. Il faut trois mois pour tourner la page, en général après les indispensables permissions de l’été.
Sergent-chef
Jocelyn
DOSSIER
…Témoignages Truchet
13e BCA, chef de groupe, mandat Black Rock (2 décembre 2009 / interrompu le 14 mai 2010)
J
e suis sur la FOB de Tagab. Nous sortons un jour sur deux. Ça accroche presque à chaque fois (et on est même déçus quand ça n’accroche pas !). En février, le grand Libaert, de la 3e compagnie, a été tué. Mon chef d’équipe, le caporal-chef Geskoff, a été blessé deux fois : une fois par éclat de RPG, une autre d’une balle dans une cuisse tirée à 15 mètres. Durant les missions de plusieurs jours, en VAB puis à pied, en montagne, avec des sacs de 35 kilos, on fait des bouclages. Des gamins viennent parfois vers nous, pas les adultes. Sur la base nous essuyons pas mal de tirs. Les Chicoms sont peu précis, mais les mortiers de 82, oui. Le 14 mai 2010, lors d’une patrouille, cinq obus de 82 couplés entre eux sur 50 mètres explosent à notre passage près du village de Jalokhel, à l’entrée de la vallée d’Al Asaï. Je suis blessé. Par chance, mes
camarades sont épargnés. On comprend alors tout l’intérêt à garder ses distances : un leitmotiv qui se révèle précieux ! Pour moi, le séjour se termine avec un mois d’avance. Je suis brancardé jusqu’au VAB sanitaire puis transporté sur la FOB de Tagab avant d’être évacué sur Bagram par un hélicoptère américain. Je me réveille d’un coma artificiel, deux semaines plus tard, à l’hôpital des armées de Percy près de Paris. Quatre mois plus tard, j’ai une prothèse. Onze mois plus tard, je reprends mon service au bataillon comme
adjoint à la communication. Des regrets ? Je me refuse à dire que ça ne sert à rien. Si la France peut garder sa place dans le monde, je ne regrette rien. Si c’était à refaire, je recommencerais.
59
L’épopée afghane… Brigadier-chef Sergents e
Loïc
Hodicq et Gras e
Chevalier
e
7 BCA, 3 compagnie, chefs de groupe GTIA Allobroges (nov. 2010 / mai 2011)
4 RCh, deux fois en Afghanistan
L
e fais un premier séjour de quatre mois, de septembre 2007 à janvier 2008, à Warehouse avec l’Eriac du 4e escadron, au sein du bataillon français armé par le 13e BCA. Notre mission a pour cadre Kaboul et la plaine de Shamali. Seul incident : un peloton essuie un tir sporadique de kalach, auquel nous n’avons d’ailleurs pas riposté. Mais la force commence à être au contact d’insurgés. L’adjudant Pican a été victime d’un attentat-suicide.
es premiers mois, nous sommes en opération au nord de la Kapisa et à l’ouest. Ces zones étant sécurisées -en tout cas calmes-, nous allons au sud. Nous ne sommes plus devant avec l’ANA, mais en section d’appuis renforcés avec le REG et une équipe sanitaire. Quand nous sommes hors de la FOB, nous sommes d’alerte, comme force de réaction rapide. En moyenne, nous faisons une grosse mission par semaine.
Sergent Hodicq Celle qui va le plus nous marquer a lieu le 19 février 2011 : réveil à 0.30 ; départ de la FOB de Nijrab à 2 h ; après 18 km, arrivée à Tagab 45 mn plus tard ; à 4 h nous sommes en place pour surveiller le village de Tahtarkhel sur l’axe Tagab-Nijrab où doit passer un convoi de poids lourds qui ravitaille les COP depuis la FOB. C’est si calme que certains s’étonnent. Vers 17 heures, de retour à la FOB de Tagab, on nous y retient, par mesure de sécurité jusqu’à 20 heures. Nous repartons de nuit, tous feux éteints, avec les JVN. Nous sommes en tête d’une colonne de 40 véhicules qui rentrent à Nijrab. (Sergent Hodicq) Je suis chef de bord du premier VAB. A peine sorti de la FOB, je vois comme des éclairs. Je pense à un orage. Je ne sais pas qu’un convoi américain vient de tomber dans une embuscade. Je poursuis ma route le plus vite possible, soit à 30/40 km/h. A environ 6 km du village de Landakhel, mon VAB prend deux roquettes. La première tape contre ma portière de chef de bord qui s’entrouvre ; la seconde percute un côté, arrache une jambe du caporal Benjamin Atgie, un maitre-chien qui nous accompagne, puis frappe Clément Chamarier à l’aine et termine sa course. Mon écran se coupe, je perds connaissance, mon pilote aussi. Je reviens à moi, secoue fortement le pilote pour le réveiller afin qu’il reprenne le contrôle du VAB. Ce qu’il fait. Les insurgés qui sont sur les bascôtés tirent maintenant à la kalachnikov. (Sergent Gras) Je suis derrière, en tourelle, je vois des flashes lumineux, je crie IED, IED ! Puis je constate qu’il s’agit de roquette quand une troisième tape la route et que des tirs de kalachnikov partent du bas-côté. Je lâche des rafales de la mitrailleuse de bord. On estimera
60
le volume des insurgés à une vingtaine. Finalement, on sort de l’embuscade et on s’arrête. Six passagers du premier VAB en sortent, sonnés (mais le maître-chien hurle et Chamarier, qui sommeillait, ne se réveillera jamais). Le caporal-chef Theviot, auxiliairesanitaire du groupe, et deux infirmiers qui sont dans mon VAB se précipitent. (Sergent Gras) Hodicq repart, mais butte contre un blindé américain tombé dans un trou lors de la précédente embuscade. (Sergent Hodicq) Je reçois l’ordre de baliser une zone pour un poser d’hélico. Je trouve des cyalumes et balise. Un hélico américain arrive avec des médecins français à bord. Les deux victimes sont évacuées.
Sergent Gras (Sergent Gras) Les soldats du convoi resteront sur place jusqu’à 4 heures du matin. Ils n’apprendront la mort de leur copain Chamarier que le lendemain. C’est un choc émotionnel car Clément, le plus jeune et le plus petit de la compagnie, était un garçon qui aimait rire et blaguait toujours. Au 7, il avait trouvé sa voie et s’investissait énormément. On se croirait dans un film. Sur le moment, ça va. Après, quand l’adrénaline n’est plus là et que la fatigue prend le dessus, c’est plus compliqué. On n’arrive pas à dormir. (Les deux sergents) Après un tel drame, on trouve le réconfort dans le soutien de nos chefs et de nos camarades. Le colonel Gardy, le capitaine Engels et l’adjudant Haslin ont été formidables ! En avril, nous serons encore éprouvés : les caporaux-chefs Michaud et Brun devront être amputés d’un pied, ayant marché sur une mine, l’un à la descente d’un hélicoptère, l’autre en préparant un bivouac.
J
Le deuxième séjour, d’octobre à avril 2011, est en Kapisa avec le 7e BCA du colonel Gardy. Je suis sur la FOB de Tagab. Le mode de vie a bien changé, les comportements aussi. On sait qu’on va être engagé, qu’il y aura des contacts. Si les insurgés ne viennent pas à nous, nous irons les chercher. La camaraderie est renforcée. La mission type d’un peloton d’appui direct se fait avec deux canons de 20 mm sur VAB, un VAB téléopéré et un AMX 10 RC. Nous sommes détachés auprès de la 4e compagnie du 7, celle du capitaine Mayade. Nous participons à toutes leurs missions avec un dispositif au grand complet : artillerie, génie, santé, élément d’observation avancé. Un autre peloton est avec la 2e compagnie. C’est un gros mandat : vingt accrochages, dont l’un, à l’entrée d’un village, va durer quatre heures. Une fois, la section d’appui du lieutenant Morel a des blessés. Notre chef de peloton, l’adjudant Savignat, fait débarquer notre groupe canon de 20 (deux sous-off et 3 MDR) pour continuer à pied. De pilote de VAB canon et auxiliaire sanitaire, je deviens chef d’équipe infanterie. Notre très bonne et intense préparation opérationnelle et psychologique, même si elle a « mangé » sur la vie de famille, montre maintenant son utilité : elle a été au juste niveau. En fin de mission, ça fait du bien de se retrouver à Chypre : après un an de préparation et six mois de mission, on se repose enfin en ne laissant pas les gens seuls. Mais trois jours c’est suffisant car on est tous pressés de retrouver nos familles. Maintenant ? L’Afghanistan fait partie du passé et de notre culture. Nous ne sommes ni des héros, ni des surhommes, seulement des soldats qui ont fait leur travail. Quand on se retrouve avec les autres de la FOB, c’est fort. Avant, c’était chacun dans son coin et parfois on se regardait même de travers. Aujourd’hui, quel que soit le grade ou l’unité, quand on se retrouve, on se rend compte qu’on est une famille.
Sergent
Frédéric
Hyvert
13e BCA, trois fois en Afghanistan ’ai effectué un premier séjour de 4 mois en 2004 comme chef d’équipe, puis un autre de 4 mois en 2007 comme chef de groupe. De décembre 2009 à mai 2010, j’étais chef de groupe à la 3e compagnie (1ère section) du GTIA Black Rock.
J
J’ai connu trois époques bien différentes. En été 2004, il fallait assurer la sécurité de Kaboul. Nous faisions des patrouilles en P4 et VLRA dans la plaine de Shamali, y compris la nuit, pour dissuader les voleurs. Tout se passait bien: nous étions bien accueillis par la population, nous prenions le thé dans les villages. Quand nous passions à Kaboul, nous faisions nos courses sans problèmes. En hiver 2007/2008, en Kapisa, notre mission était bien différente : garder le camp et les abords de Warehouse. En dehors des marchands accrédités sur la base, nous
Dominique
DOSSIER
…Témoignages
n’avions plus de contacts avec la population. Celle-ci devenait d’ailleurs assez critique vis-àvis de l’ISAF, se plaignant, par exemple, de dommages provoqués dans les champs… Déjà on commençait à nous dire de nous méfier. En trois ans, Kaboul s’était bien transformée, modernisée et bitumée, mais la situation s’était beaucoup dégradée. Nous sortions sous blindage et en frag. La brigade a eu son premier mort, l’adjudant Laurent Pican, du groupement commandos de montagne chargé de sécuriser la capitale afghane. En 2009/2010, nous avons mené des actions de combat. On a eu cette chance que tout s’est relativement bien passé.
C’est une expérience qui concrétise les choses qu’on fait depuis des années à l’entraînement. C’est le jour du match. Un match qui dure six mois ! Les missions de sécurisation d’axes et de contrôle de zone sont répétitives. Ce n’est pourtant jamais la même mission. On a fait des bouclages de zone compagnie pour fouiller, sur renseignement, un objectif ciblé afin de trouver des documents ou des armes, avec le souci d’embêter le moins de monde possible. Une ou deux fois par mois, nous partons pour deux jours en opération au sein d’un gros dispositif de 500 personnes sur une zone restreinte. On ne prend même pas un duvet car on sait qu’on ne dormira pas ou peu. Dès le départ, ça pète. Nous, on les nomme « insurgés », eux « résistants ». Il faut qu’ils montrent à leur population qu’ils sont là. Quand on ouvre le feu, on a l’impression qu’on va se faire taper sur les doigts. Il faut demander l’autorisation. Notre hantise : les tirs fratricides, les dégâts dits collatéraux. Quand on tire, ce n’est jamais pour rien. Il y a ainsi une bonne discipline du feu et le comportement des hommes est excellent.
Caporal-chef
Chamarier
Electricien au Conseil général de l’Isère, père de Clément Chamarier, mort en Kapisa le 19 février 2011
Sébastien
Vogel
GCM 93, deux fois en Afghanistan
M
on fils s’est engagé à 17 ans et demi. Nous avons signé l’autorisation d’engagement. Sa maman, qui a un cousin militaire, était très fière. Clément avait trouvé sa voie, ça lui plaisait vraiment. Il aimait la montagne. Au 7e BCA, il a trouvé une ambiance formidable. Il était dans un bon groupe, super-soudé. Il était le plus jeune, le plus petit, il rigolait toujours: c’était devenu la mascotte, m’ont dit ses camarades. Clément durant son mandat Quand il est parti en Afghanistan, ses chefs ont rassuré les familles disant que les jeunes avaient plus de risques de périr dans un accident de la route qu’en Opex. La mort ? Il savait, bien sûr, que ça pouvait arriver. Nous le savions aussi. Il est parti en octobre 2010. Nous l’avons eu quatre ou cinq fois par MSN. Il était content, toujours rassurant. Quand trois officiers ont sonné à ma porte, à 22 heures le soir de l’accident de Clément, j’étais couché. J’ai tout de suite compris. Ils m’ont dit qu’ils avaient une mauvaise nouvelle. J’ai posé une seule question : a-t-il souffert ? « Non, il est mort sur le coup ». Puis je les ai envoyés balader. Quand le ministre de la Défense, Alain Juppé m’a appelé, je l’ai envoyé balader lui aussi et je l’ai encore fait à Bourg-Saint-Maurice lors de la cérémonie. Pourquoi envoyer des garçons si jeunes au combat ? Pourquoi ce manque de coordination avec un convoi américain tombé un peu plus tôt dans une embuscade qui n’a pas pu être signalée aux Français ? Clément est passé caporal-chef, a eu la Légion d’honneur. A titre posthume. Ce n’est pas une consolation. Plus concret pour nous, le monument aux morts de Saint-Aupre porte son nom. Merci au conseil municipal. Notre fils est certainement l’un des premiers « Morts pour la France » en Opex, dont le nom est gravé à tout jamais sur un monument. La salle de réunion du chef de corps du 7e BCA porte désormais son nom. Je dois dire que l’armée a été irréprochable à tout point de vue. La CABAT et l’Entraide montagne se sont occupées de tout. Les chasseurs alpins sont une grande famille, c’est clair. Ils se serrent les coudes. Ils sont « comme ça ! ».Quand ils passent dans le secteur, ses camarades viennent se recueillir sur la tombe de Clément. Ils nous appellent. Nous nous retrouvons parfois pour déjeuner ensemble, la dernière fois c’était avant leur départ en Nouvelle-Calédonie. Ils sont d’autant plus marqués par sa disparition qu’ils pensent que Clément leur a sauvé la vie.
E
n 2004, j’appartiens au détachement d’investigation armé par le GCM sur Kaboul et sa périphérie. Nous sommes quatre binômes du 93, renforcés par un transmetteur de la CCTM. Nous allons notamment sur les attentats et revenons avec des images difficiles à gérer. Nous assurons la sécurité de la zone et faisons du renseignement. En 2009, en Uruzgan, près de Kandahar, nous sommes une dizaine du GCM 27 avec un bataillon hollandais. Nous partons le couteau entre les dents car notre camarade Pican a été tué dans un lâche attentat. Mais les conditions ne sont maintenant plus les mêmes : nous ne pouvons agir qu’en légitime défense, une posture qui nous dessert. Quand je rentre, je tourne la page, je ne regarde pas les infos. J’apprends que le 93 a eu quatre morts en Afghanistan. Dans ce cas, on a envie de repartir, par esprit de vengeance. Au 93 on a aussi eu deux morts en montagne. Mort pour la France ou mort en service en montagne, c’est la même tristesse. 61
In memoriam
Lucien Bernard
L
ucien Bernard est né en 1917 à Saint-Jean SaintNicolas, petite commune du Gapençais située à 10 km d’Orcières.
Dès l’âge de 15 ans, il travaille à la ferme de son père, jusqu’à son service militaire en 1937. Il est incorporé dans un bataillon alpin à Nice, puis affecté au Fort de la Revère. Lorsque la guerre éclate, il est muté dans un avant-poste à la frontière italienne. Il est ensuite sélectionné pour faire partie du corps expéditionnaire qui doit se rendre en Norvège pour repousser les Allemands qui l’ont envahie. Il gagne Belley puis Brest et embarque sur le Flandre. Il débarque près de Narvik et prend part aux combats victorieux qui repoussent temporairement l’ennemi. Il réembarque en urgence avec le corps expéditionnaire, pour aller renforcer le front français malmené au Nord de la France. Un voyage hasardeux le conduit des îles Lofoten à Glasgow en Angleterre, puis au port de Lorient en France. En pleine période désorganisée, il suit son groupe à Dinan puis à Rennes où il est fait prisonnier. Il est expédié en Allemagne puis en Tchécoslovaquie comme travailleur, exerçant le métier de cantonnier, de mineur et de fabricant de jouets. Il est libéré en mai 1945 par l’approche des troupes soviétiques, en rejoignant la zone américaine à bicyclette. Revenu dans son village natal, il reprend la ferme de son père qu’il occupait encore aujourd’hui. Lucien Bernard est décédé à 95 ans le 27 novembre 2012 ; il était l’un des derniers témoins de l’expédition victorieuse en Norvège à laquelle les Troupes de Montagne ont participé.
Lucien Bernard entouré de sa famille
Le Fort de la Revère, à Nice
Le Flandre
62
La caserne Fautras à Brest
Lorient, la réserve du port de guerre
La caserne de Rennes
Mémorial national des troupes de montagne
P
orté par l’union des troupes de montagne, le Mémorial national entre dans sa 13e année. Désormais sous l’égide de la FRESM, il est le site de mémoire incontournable des soldats de montagne. Durant ces 12 années, le Mémorial a vu passer un grand nombre de personnes, environ 10 000 avec à peu prés 300 visites ou cérémonies organisées. Les visites vont de scolaires, une classe de CM1/CM2 de Huez en Oisans en 2012, de collégiens stagiaires dans les unités de la brigade, d’associations diverses, congrés des diabétiques, d’associations patriotiques et d’amicales d’anciens de la défense. Passage obligé des nouveaux engagés volontaires de l’armée de Terre (EVAT) de la brigade, couplé avec la visite du musée des troupes de montagne, pour un hommage aux 150 000 morts des troupes de montagne depuis leur création, lieu de réflexion entre le passé, le présent et l’avenir, ceci faisant partie de leur formation initiale. Cérémonies de remise de tarte, fourragère, cérémonies des couleurs et hommage rendu à des militaires morts en service commandé ou non. Les unités de
la mouvance montagne sont toutes venues au Mémorial ainsi que l’école militaire interarmes (EMIA) et les écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Le général Houssay y a pris son commandement le 1er août 2012 et Jean-Yves le Drian, ministre de la défense en visite à la 27e BIM, y a été
ASSOCIATIONS
Associations
accueilli le 17 septembre 2012. Le ministre a été favorablement impressionné par le site et la fréquentation de ce haut lieu de mémoire. Merci à Philippe Blanc, conservateur honoraire, dont les 15 années passées au service du Mémorial ont permis ce beau bilan.
Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense, le général de division (2S) Klein, président de la FRESM, le général d’armée Ract-Madoux, Chef d’état-major de l’armée de Terre, et le général Houssay, commandant la 27e BIM
63
Associations
Entraide Montagne « Une armée professionnelle, dont l’engagement opérationnel expose ses soldats à de nombreux risques, se doit de veiller à une prise en charge sans faille de ses blessés et malades ». Le général CEMAT – Directive du 21 octobre 2004
L
’action de l’Entraide Montagne s’inscrit en complément de la solidarité institutionnelle « pilotée » par la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT), laquelle s'appuie sur l'association Terre Fraternité et l'association pour le développement des œuvres d’entraide dans l’armée (ADO). Dans ce cadre, l’Entraide Montagne apporte un soutien approprié aux victimes des troupes de montagne ainsi qu’à leurs familles.
Bilan des aides au 1er septembre 2012 OPEX : 62 900€ dont 15 000€ d'aides à la reconversion Montagne : 13 000€ Service : 1 000€ Détresse : 350€ Activités au profit des veuves, filleuls, blessés et leurs familles : 13 400€
Suivi dans la durée L’Entraide Montagne suit et apporte un soutien périodique à : -21 veuves et 32 orphelins (Filleuls Entraide) -12 camarades handicapés dont 3 en fauteuil.
Pause-café conviviale à La Bastille, en compagnie des veuves, des filleuls, des blessés et de leurs familles, à l’issue de la cérémonie de la Saint-Bernard le 22 juin 2012 64
ASSOCIATIONS
Associations
Amicale nationale du 22e BCA
L
’Amicale nationale du 22e BCA a été créée il y a 60 ans sous la dénomination « Amicale des anciens du 22e et 62e Bataillons de chasseurs alpins (JO du 8/05/1952 sous le N° 4138) ». Initialement composé d’officiers, à compter de 1966, le recrutement s’est élargi aux anciens sous-officiers, puis aux anciens militaires du rang du 22e BCA, ensuite à tous les soldats de montagne retirés dans le département ainsi qu’aux sympathisants civils…
Aujourd’hui, bien que notre beau bataillon soit dissout depuis 1976, notre amicale compte encore 205 membres, dont 24 veuves… Certes, l’âge moyen est un peu plus élevé chaque année, mais dans les têtes, « ça pige, ça court et ça galope » toujours ! Bien entendu, en tant que « chasseurs », nous sommes depuis toujours affiliés à la FNAC, mais en tant « qu’alpins », nous sommes aussi affiliés à la Fédération pour le rayonnement et l’entraide des soldats de montagne (FRESM). En conséquence, et compte tenu que, pour nous, le département des Alpes Maritimes peut être considéré en quelque sorte comme le « berceau » des chasseurs alpins (en effet, il doit être le seul et unique département à avoir accueilli simultanément sur son sol dès 1888 jusqu’à 5 Bataillons alpins de
chasseurs à pied, avec en plus 9 BAF et 4 RIA avant 1940), nous nous devons donc de perpétuer la mémoire de tous ces anciens chasseurs et soldats de montagne, et de faire vivre leurs traditions d’une manière un peu plus intense… Ainsi, depuis quelques années, nous nous efforçons d’organiser tous les deux ans, une « Semaine des Diables Bleus des Alpes Maritimes », en partenariat avec les anciennes garnisons chasseurs du département ; les rues, les places et les lieux de mémoire de Nice, Menton, Villefranche, Grasse, Antibes, Sospel, Tende, et Saint-Martin de Vésubie résonnent donc régulièrement des sonneries des cors et des clairons de la prestigieuse fanfare du 27e BCA, qui « descend » d’Annecy pour venir animer les manifestations, et rehausser l’éclat des commémorations organisées durant cette semaine, telles que la Sidi Brahim, la victoire de Narvik et de la Bataille des Alpes, ou les anniversaires de notre jumelage avec les Alpini de Mondovi… Histoire de déclencher des vocations précoces, et sous l’impulsion du chef de fanfare, en juin 2012, nous avons également « investi » 4 écoles primaires pour y donner quelques spectacles fort appréciés des jeunes, mais également du corps enseignant ! Le 2 novembre est l’autre moment très fort de notre calendrier annuel, avec là aussi, un peu plus de ferveur qu’ailleurs ! En effet, assez peu de chasseurs se souviennent encore aujourd’hui qu’il
existe à Nice, au cimetière de Caucade, un Monument national des Chasseurs qui n’a rien à envier à celui des Diables bleus de Grenoble… Nul n’ignore que pendant la première guerre mondiale, tous les bataillons de chasseurs ont payé un très lourd tribut, et les 5 BACP qui étaient partis du département en 1914 n’ont pas été épargnés ! En conséquence, à l’issue de la guerre, l’amicale des Anciens chasseurs à pied et Alpins de Nice, des Alpes Maritimes et de Monaco a érigé au cimetière de Caucade, à Nice, un monument à la mémoire des 82 045 officiers, sous-officiers, caporaux et chasseurs de tous les bataillons de France ; ce monument a été inauguré le 23 avril 1922 par le maréchal Pétain, en présence du Drapeau des Chasseurs et des fanions de guerre de tous les bataillons, avec les 22e, 24e et 25e BCA qui rendaient les honneurs avec leurs fanfares… Et oui, cela fait 90 ans cette année, et nous espérons bien être plus nombreux que d’habitude sur les rangs cette année pour ce 90e anniversaire ! Voilà brièvement présentées notre amicale et nos principales activités annuelles… Merci à la Fédération de nous accueillir en son sein, et de nous offrir un espace dans cette revue afin de nous permettre de « rayonner » au-delà de notre département. Longue vie à la Fédération des Soldats de Montagne… et vive les Chasseurs ! « Au 22, on s’estime ! » Contact Gérard Liebenguth Tél : 06 27 39 39 61 www.22bca.fr Portail des Associations Nice http://www.facebook.com/22bca courriel : amicale.22bca@gmail.com
65
Associations
Amicale nationale du 7e BCA (section Ile-de-France)
L
es Chasseurs sont une grande famille comme aimait à le rappeler le général André. L’Amicale nationale du 7e BCA regroupe tous ceux qui, engagés ou appelés au 7, ont un lien charnel avec notre bataillon, mais aussi un lien sentimental pour leur famille, et les Chasseurs d’autres bataillons quelle que soit leur unité d’appartenance (Chasseur un jour, Chasseur toujours). Une seule Amicale du 7 mais trois sections : Ile-de-France, Tarentaise et Lyonnaise pour des questions géographiques, même si nous aimons à nous retrouver tous ensemble à l’occasion des évènements de la vie Chasseur. Le 7 ne se présente plus, dont le sacrifice pour la Patrie de milliers de ses chasseurs, caporaux, sous-officiers et officiers imprègne le sol de notre France. C’est donc une communion charnelle pour laquelle il est nécessaire de commémorer les hauts faits. Nos combattants illustres : le commandant Bulle, le commandant Soutiras, le souslieutenant François d’Orléans, partagent le même engagement jusqu’au bout de la mission avec nos récents morts en Afghanistan ou en montagne. A travers les liens entretenus avec les actuels engagés, nos amicalistes se rassemblent partout en France pour des activités avec le 7. Il n’est pas rare de croiser un détachement de Chasseurs au pied de la Tour Eiffel ou dans une gare parisienne et nous participons bien sûr à la Sidi-Brahim de Vincennes, au ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe, mais aussi aux commémorations des combats de Pinon dans l’Aisne où le bataillon s’est sacrifié en juin 1940 pour retarder l’avancée allemande, autour du commandant Soutiras. Cette année encore, une importante délégation s’y est rendue 66
pour participer aux cérémonies autour de notre colonel Alain Didier accompagnée d’un détachement du 7. Autre temps fort de 2012, notre participation aux cérémonies de départ du bataillon de fer et d’acier qui quittait la Tarentaise après 90 années de présence à Albertville et Bourg-saint-Maurice, entrecoupées des opérations en Algérie, et plus récemment Liban, Yougoslavie, Tchad, Côte d’Ivoire, Gabon, Afghanistan et des manœuvres en Norvège et Nouvelle-Calédonie. Les cérémonies au sommet du Roc de Belleface, au Clapet, aux Chapieux témoignaient de l’engagement du monde combattant au côté de nos Chasseurs qui quittent leurs montagnes pour descendre dans la plaine de Varces mais gagneront des quartiers résolument modernes et seront proches de l’aéroport pour partir au pied levé en opérations extérieures (OPEX). Le 7 est partout, sous tous les climats, accompagnant la France, seule puissance maritime mondiale sur laquelle le soleil ne se couche jamais. Notre marraine de l’Amicale, la princesse Hélène de France, témoigne de la continuité de l’engagement de notre père fondateur, monseigneur le duc d’Orléans, et nous sommes très fiers également de l’engagement de la
princesse Marie, marraine de notre bataillon. Les amicalistes de toutes générations se réunissent non seulement pour les cérémonies, parfois pour dire un adieu à nos frères d’armes, des repas de cohésion, dont la traditionnelle galette des rois, mais aussi pour accompagner en montagne été ou hiver notre bataillon à l’occasion de quelques sorties selon les disponibilités et les moyens de chacun. Ainsi les skieurs peuvent-ils participer au Grand Prix du 7, ou même rechausser leurs skis de randonnée. Beaucoup de nos jeunes amicalistes prennent sur leurs vacances et paient de leurs deniers personnels cet engagement, ce parrainage avec notre cher bataillon et la perpétuation de nos traditions. Notre actuel président, François Anteblian, et notre président honoraire, Jean-François Schmitt, seront heureux d’accueillir tout nouveau membre de quelque génération, au sein de la section Ile-de-France. La cotisation de 25 euros permet de recevoir « notre Fanion » la revue de l’Amicale nationale du 7. Et pour les amicalistes qui ont internet, des actualités récentes par courrier électronique. Par monseigneur le duc d’Orléans notre père, et le clairon Rolland de Sidi-Brahim : « Vive les Chasseurs ».
Amicale nationale du 7e BCA (affilée à la FNAC, association reconnue d’utilité publique) Section Ile-de-France Cercle Clemenceau – 12, rue Charles Duflos - 92270 Bois-Colombes - amicaleidf7bca@gmail.com
Jeunesse et Montagne
J
eunesse et Montagne est un mouvement créé en 1940 par l’Armée de l’Air et d’illustres Alpins (les futurs généraux Raymond Coche, Jacques Faure, Alain Le Ray mais aussi Gaston Rouillon, Henri Ripert, d’autres).
Le but : rassembler au sein des montagnes, les innombrables personnels élèves (dont Honoré Bonnet) ou autres des bases aériennes, après la défaite. Plus tard des volontaires astreints au service du travail obligatoire (STO, dont Gaston Rebuffat) en firent un formidable réservoir de personnalités. Tous les guides de haute montagne y furent engagés comme moniteurs d’alpinisme et rattachés aux équipes et groupes des dix centres créés, les Carrel, Charlet, Chappaz, Couttet, Creton, Lachenal, Rionda, Robi-
not, Tournier, et tant d’autres, célèbres pour beaucoup. Au total 1 500 cadres et jusqu’à 10 000 volontaires. En 1944, Jeunesse et Montagne est téléguidé de Londres par Henri Ziegler, ingénieur de l’Air, grand résistant dès 1941, futur grand et célèbre patron d’industrie aéronautique. En avril 44, il rejoint Londres et est nommé chef d’état-major FFI du général Koenig et mène les quatre grands parachutages de 400 forteresses volantes d’été 1944. Le centre école de JM, commandé par Robert Thollon, as de guerre aux huit victoires aériennes en 1940, se transforme en « demi-brigade FFI d’Auvergne » de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA) du général Revers. Coups de main en Auvergne, libération de Lyon en coordination avec l’Armée de Lattre, arrêt à Decize de la progression de la colonne des 18 000 allemands du général Elster se repliant du Sud-ouest, signent l’action armée de JM. D’autres maquis JM sont créés dans les Alpes et la majorité des cadres de la Compagnie Stéphane sont issus de JM. Le 152e RI (TDM) créé avec tous ces éléments est intégré à l’Armée de Lattre et termine la guerre à
ASSOCIATIONS
Associations
Berchtesgaden. Nous honorons près d’une centaine de morts au combat. Une association d’anciens est très tôt créée. Très vivante, elle rassemble jusqu’à mille membres, puis intègre des « jeunes » inspirés par la montagne, organisant stage de ski d’hiver, de printemps, randonnées d’été, séjours en chalet JM acquis à Arèches en Beaufortin et rencontres de plusieurs jours pour les assemblées générales. Le grand âge des anciens a poussé à confier présidence et activités aux nombreux « jeunes » désormais aux commandes depuis cette année 2012. Jeunesse et Montagne a adhéré à l’UTM très tôt, et participé, en 2008, au colloque international sur la « Résistance des militaires en Dauphiné-Savoie », organisé à Grenoble par l’Union. Une vingtaine de pages ont été consacrées à l’histoire du mouvement dans les actes de ce colloque (1). Et nous continuons notre chemin aux côtés de la FRESM avec confiance, honneur et respect. Un livret cartonné, succinct, illustré, a été édité en 1970, reprenant l’ensemble synthétique de ce que fut « JM » et de ce qu’il est encore. Il est à disposition gratuitement (2).
(1) ANOVI – La Maison Rouge – 37220 – Avon-les-Roches (2) Ecrire à Paul Germain, 1, av . Francis de Croisset - 06130 - GRASSE Pour illustrer JM, rien n’est plus approprié que l’appel de 1940 du commandant Coche, situant avec tant de ferveur l’appel, la grandeur et les servitudes de la Montagne. Il y a 70 ans… A l’heure où vous êtes plus cruellement frappés que quiconque, parce que vous êtes frappés en plein cœur, dans votre vocation…Vous étiez prêts pour des missions obscures, difficiles, en altitude. Nous vous donnons une vie rude, dangereuse, en altitude. Cette vie, vous la vivrez entre camarades, avec vos chefs, les plus jeunes, les plus ardents, avec ceux qui ont combattu sur leurs “zincs” en pleine tourmente. Vous la vivrez dans la réalité quotidienne de la montagne, de ses villages, de ses chalets, de ses hautes pâtures, dans les rochers, dans les glaces, dans les neiges, dans le silence des grands espaces, dans le silence de la Montagne. Ce que vous ferez ? Dès demain, vous allez rentrer votre foin, abattre et débiter votre bois, mettre vos porcs au saloir, engranger pour vos vaches, calfeutrer vos maisons, approvisionner les refuges… En un mot, préparer votre hivernage. Puis la neige va tomber… Alors, vous apprendrez à chausser vos skis, sous la conduite des meilleurs guides et des skieurs de l’équipe de France… Puis ce sera l’été brûlant, les téléphériques et les refuges à construire, les grandes courses de rochers, le travail pastoral, hydraulique, les industries locales, les hameaux à faire repartir… Et vous pourrez ainsi, vous, en qui les Ailes Françaises mettent tout leur espoir, continuer, malgré tous les revers, à “FAIRE FACE”. Extrait de l’appel du Capitaine Raymond Coche (août 1940) 67
Associations
Amicale du 140e Régiment d’Infanterie Alpine (RIA)
L
a 140e demi-brigade de bataille est formée en juin 1794 pour participer aux batailles de la République. Elle est dissoute en 1796. Le 140e régiment d'infanterie de ligne est créé en 1813 au sein de la Grande Armée, et combat jusqu’en 1814.
Après la défaite de 1871, il est reconstitué en 1873 à Grenoble et prend rapidement un caractère alpin jusqu’en 1923. Pendant 50 ans, il sera au cœur de la capitale des alpes tandis que 3 000 de ses alpins vont donner leur vie entre 1914 et 1918, en plus des 8 000 blessés. Reformé en 1939 à partir du 159e RIA, il est déployé en Ardennes, Lorraine, Haute-Alsace puis participe aux combats sur la Somme et la Loire. Il se bat avec acharnement et se replie en bon ordre, pour être dissout en juillet 1940. Le 140e RIA est recréé dans les réserves, en 1970. Dérivé du 6e bataillon de chasseurs alpins, stationné à Grenoble, puis à Varces, il est intégré, jusqu'en 1998,
à la 127e brigade de zone, brigade de réserve dont l'état-major était à Lyon. Durant cette période, plusieurs dizaines de contingents d’anciens appelés issus de la population active dauphinoise ont été affectés au régiment. En juillet 1998, le 140e RIA de réserve est radié de l'ordre de bataille de l'armée de Terre ; ses cadres iront construire les nouvelles compagnies de réserve dans les corps de la Brigade de montagne. Régie par la loi de 1901, l’association est créée en mai 1921 pour rassembler tous les militaires qui ont servi au 140. Durant 91 années, avec différentes évolutions des statuts, l’amicale s’est non seulement ouverte aux familles et descendants, mais aussi à tous ceux qui directement ou indirectement continuent de porter la mémoire du 140. Fidèle aux engagements des fondateurs de l’amicale, le bureau actuel de 8 personnes, assisté des représentants régionaux, propose des actions autour de 3 axes : -Faire perdurer la mémoire des anciens et de l’infanterie alpine. -Maintenir la fraternité entre toutes les
générations. -Contribuer au rayonnement et à la promotion de la réserve sur la grande région grenobloise. Avec son site internet, son blog sur les réseaux sociaux, des conférencesexpositions, publications périodiques et historiques, mais aussi des sorties en montagne, visites historiques ou commémoratives, les projets sont permanents et multiples. Pour la période 2012-2013 les travaux sont axés sur la participation au recensement des monuments aux morts en Isère, la préservation de l’histoire du régiment sous la Guerre Froide, la préparation d’un projet 1914-2014, le recensement nominatif de tous les tués du 140, la poursuite du parrainage des jeunes réservistes avec les remises de béret alpin, tout en maintenant un lien Armée-Nation avec son enracinement dans la population iséroise. Contact amicale_140_ria@hotmail.fr
Octobre 2011 – Sortie montagne à Chamechaude
68
ASSOCIATIONS
Associations
Amicale du 159e RIA et amis
R
aviver les souvenirs de notre ancien régiment et renforcer les liens fraternels Armée Population, telles sont les activités et le but de l’Amicale du 159e RIA et amis.
Avec notre groupe historique, nous prenons part à toutes manifestations patriotiques. Notre manifestation principale est Edelweiss, la fête du régiment de la neige, le 159e, chaque année.
Notre mascotte Carolin
Président : Bernard Mellet Trésorier : Béatrice Laurens Secrétaire : Véronique Pegis Chef hommes en armes : Alfred Rey Porte drapeau : Fernand Raby Chef fanfare : Bernard Leroy
Le président et son porte drapeau
Le groupe historique 69
Associations
Glières, « une simple et belle histoire »
C
omme c’est souvent le cas, en dépit de la notoriété nationale des combats des Glières, rares sont ceux qui en ont une connaissance précise, voire exacte. Pour un grand nombre, la confusion avec le Vercors est fréquente (dans les deux cas, il s’agit d’un plateau, situé dans les Alpes). Pour d’autres, là où on a pu célébrer une « épopée », les faits seraient infiniment plus modestes et leur relation relèverait de la légende. On a par ailleurs souvent retenu l’idée de « sacrifice », les uns pour le célébrer, les autres pour dénoncer là une erreur stratégique et tactique, surtout lorsque les mêmes parlent « d’anéantissement ». En fait, selon André Malraux, Glières « est une simple et belle histoire ». Il reste, encore et toujours, à la faire connaître, dans sa vérité et dans son exemplarité. La vérité, c’est celle, entre janvier et mars 1944, du rassemblement au Plateau des Glières, au cœur de la Haute-Savoie, de plusieurs centaines de maquisards, essentiellement de l’armée secrète (AS), mais aussi des francs-tireurs partisans (FTP), sous les ordres du lieutenant Morel, dit Tom, puis, après la mort de celui-ci, du capitaine Anjot, tous deux du 27e bataillon de chasseurs alpins, pour y réceptionner les parachutages d’armes massifs dont les maquis du département avaient un impérieux besoin. C’est celle de leur combat inégal, d’abord contre les forces de Vichy, puis contre une division de la Wehrmacht, jusqu’à leur esquive et Contact Association des Glières, pour la mémoire de la Résistance. BP 142 74004 Annecy asso.maquisdesglieres@wanadoofr www.glieres-resistance.org
70
à leur dispersion à la fin mars, qui leur évitera la destruction, même si elle se soldera par la mort de plus d’une centaine d’entre eux. Mais la vérité, c’est aussi la reconstitution des maquis dans les semaines qui suivent, jusqu’au 1er août 1944 où 3 000 hommes sont à nouveau rassemblés en plein jour pour accueillir, sur le Plateau des Glières, les parachutages les plus massifs qu’ait jamais reçus le département. Ainsi la Haute-Savoie allait-elle être libérée dès la mi-août 44 par les seules forces de la Résistance qui contraindront les Allemands à la reddition bien avant l’arrivée des Alliés. Quant à l’exemplarité, c’est celle, réalisée à Glières et emblématique de la Résistance en Haute-Savoie, de la convergence, autour des valeurs qui ont fait la France, alors bafouées et trahies, d’hommes issus de tous milieux, au-delà des clivages idéologiques, politiques et sociologiques : les chrétiens sociaux des mouvements de jeunesse catholique - qui seront au cœur de l’AS - les communistes - qu’on retrouvera dans les FTP - et les militaires du 27e BCA, qui constitueront l’ossature de l’encadrement. C’est celle d’un véritable drame classique - unité de temps, de lieu et d’action - avec ses héros et sa devise : « Vivre libre ou mourir », dans un site sublime. Voilà pourquoi la mémoire en est aujourd’hui vivante, tant notre époque en quête de sens peut puiser là l’inspiration d’un « vouloir vivre ensemble » dans la France d’aujourd’hui. Voilà aussi pourquoi, par milliers chaque année, les enfants des écoles convergent
au plateau des Glières et à la nécropole nationale de Morette pour une haute leçon d’histoire et de civisme, toujours actuelle.
Une mémoire vivante Dès le lendemain de la Libération, les rescapés ont eu à cœur de faire vivre, non seulement la mémoire de leurs camarades disparus, mais aussi les valeurs dont ils se sentaient porteurs. La nécropole nationale des Glières à Morette, où reposent 88 des leurs, parmi les 105 résistants inhumés en ces lieux, et le monument national à la Résistance, œuvre de Gilioli, érigé en 1973 à Glières et alors inauguré par André Malraux, portent la marque de leur œuvre de fidélité. Ils ont désormais passé le témoin, à la fois au Service Mémoire et Citoyenneté de la Direction des affaires culturelles du Conseil Général, aujourd’hui gestionnaire des sites, et à « l’Association des Glières pour la mémoire de la Résistance », dépositaire de l’héritage moral. Glières reste ainsi, aujourd’hui encore, une puissante source d’inspiration, notamment pour les générations nouvelles, qui peuvent y trouver une illustration sans pareille des valeurs qui fondent notre communauté nationale, au-delà des clivages idéologiques et partisans. Les milliers de jeunes qui se pressent chaque année au plateau des Glières et à la Nécropole de Morette sous la conduite de leurs enseignants reçoivent ainsi, à la faveur de la transmission de cet héritage, une exceptionnelle leçon de citoyenneté.
ASSOCIATIONS
Associations
Amicale de l’EMHM
L
’amicale aujourd’hui est l’héritière de celle refondée, au début de la décennie 80, par le général Pierre Jacquenot (8 ans de chef de corps à la tête du 11e BCA, du 159e RIA et de l’EMHM).
Principe de fonctionnement et devise -Synergie entre l’EMHM, « l’école d’aujourd’hui », et son amicale, « l’école de toujours ». -« TOT DRET, avec l’esprit de cordée ».
Statuts -Entretenir les liens d’amitié montagnarde entre tous ses membres ; -Conserver la mémoire des anciens de l’EMHM tombés au combat ou en montagne ; -Assurer un service d’entraide au bénéfice des amicalistes en difficulté ; -Soutenir la parution du TOT DRET de l’école. En outre : relayer l’action de l’échelon associatif national (Union des troupes de montagne depuis 1988 ; Fédération pour le rayonnement et l’entraide des soldats de montagne à partir de cet été 2012).
Effectifs -300 cotisants, 25 à titre gratuit (honoraires et récemment mutés), plus 300 prospects ; -Annuellement, 25 à 50 nouvelles adhésions, appréciées face aux 30 à 35 décès déplorés.
Lien fonctionnel -Le bulletin quadrimestriel, rédigé sur le mode « journal des marches et opérations ».
Activités -Rassemblement annuel du solstice d’été (environ 100 personnes) ;
Bureau -Randonnée montagnarde (20 à 30 marcheurs) : Aiguilles Rouges, Tour du Viso, Tour des Dents Blanches, Etoile au Gran Paradiso… ; -25 voyages à l’étranger (notamment entre 1984 et 2011 : 1 100 participants) ; -Vallée Blanche (selon les années, depuis Chamonix ou Entrèves) ; et aussi : -Parcours de mémoire (Struthof, Chamonix…) -Organisation de manifestations de grande ampleur (ex : congrès de la Fédération internationale des soldats de montagne, en octobre 2009 à Chamonix).
-Présidents d’honneur : Maurice Lafuma, François Karst, Maurice Gay, Jacques Tiollier ; -Président et secrétaire : général (2S) Claude du Tremolet ; -Vice-président : Paul Chassagne ; -Trésorier : Henri Lescouffe ; -Membres : Dominique André, Daniel Antoine, Georges Borgeat, Pierre Pouseler, Gilbert Sastourne, Gérard Tournoud (Chamonix et environs proches) ; -Correspondants : Eugène MermillodPoincy, Daniel Plockyn (Haute-Savoie), Maurice Doublier et Georges Girard (Isère), Michel Parize (Hautes-Alpes).
Contact Secrétaire : 04 50 55 53 44 (répondeur si absent) - cdutremolet@yahoo.fr ou sur le site Internet de l’Ecole.
71
Associations
Union nationale des Combattants
15
jours après l’Armistice du 11 novembre 1918 est fondée l’Union Nationale des Combattants (UNC), par Georges Clemenceau et le révérend-père Brottier, deux hommes aussi peu semblables que l’eau et le feu.
L’UNC a, d’emblée, vocation à accueillir tous les combattants, ainsi que les veuves et orphelins de guerre. Au fil du temps, elle est ainsi rejointe par les combattants de 1939-1945, ceux d’Indochine, d’Afrique du Nord, des théâtres d’opérations extérieurs (TOE), et maintenant les Opex, et tous les anciens du service militaire, tous soldats de la
France. Sa devise « Unis comme au front » rassemble toutes les générations du feu. En Isère, l’UNC a une action extrêmement forte dans le cadre armée-nation. Elle est entre autres à l’origine, avec l’UTM et aujourd’hui la FRESM, des opérations « Une carte de Noël pour chaque soldat » qui permettent à la population iséroise de manifester son soutien, son estime, et son affection à nos militaires engagés en OPEX. Elle organise également diverses conférences et expositions sur l’action de nos troupes hors de France.
Conférence sur l’Afghanistan par le colonel Pons à Moirans, fin 2010
Contact 3, Avenue Général Champon 38000 Grenoble Tél : 04 76 72 75 25 www.unc38.fr www.unc.fr. Courriel : unc-isere@orange.fr
Du marché de Varces à la réception par nos soldats en OPEX : l’opération “une carte de Noël pour chaque soldat” en novembre 2011
72
Musée des troupes de montagne
R
ue Hébert dans l’ancien hôtel du gouverneur militaire de Grenoble, cerclemess de la place de Verdun, hôtel des troupes de montagne… Autant de lieux qui ont accueilli le Musée des troupes de montagne depuis sa création en 1988, pour le centenaire des troupes de montagne.
Mais depuis 2009, c’est à la Bastille que le public va à la rencontre des soldats de la brigade alpine. La collection, issue des dons de particuliers puis augmentée au fil des dissolutions d’unités et d’achats, est mise en valeur sur un site touristique fréquenté par des visiteurs variés, de tous âges et de tous pays. Le défi est donc d’avoir un discours accessible à tous, au moyen d’une présentation dynamique, mettant en scène les objets avec le support de médias audiovisuels. C’est ainsi
que le visiteur, d’abord plongé dans le contexte géographique et historique par une carte animée, se trouve face à face avec un groupe alpin des années 1890, assiste à une scène de vie de tranchée dans les Vosges en 1915… Le discours est soutenu par la présentation d’objets authentiques, que nous faisons évoluer, peuplant peu à peu les salles de nouvelles vitrines, présentation classique mais qui permet d’approfondir de nouveaux sujets et de renouveler le contenu du musée.
ASSOCIATIONS
Mémoire
Fonctionnement du musée Propriété du ministère de la Défense Emplacement mis à disposition par la Ville de Grenoble Plus de 90 000 visiteurs depuis 2009 Équipe permanente de deux militaires d’active renforcés par des réservistes et des bénévoles Accueil assuré par des soldats de la Brigade, de service pour une semaine Informations pratiques Musée des troupes de Montagne, fort de la Bastille, 38000 Grenoble Tél : 04 76 00 92 25 Ouvert du mardi au dimanche, fermeture au mois de janvier De 11h à 18h (selon horaires du téléphérique) Accès par le téléphérique ou par la route de la Bastille Tarifs : de 1,5€ à 3€, gratuit pour les moins de 18 ans et les militaires Groupes sur réservation
73
Expédition
Expédition polaire au Groënland GMHM – GCM 7
D
u 2 au 27 avril 2012, 2 membres du groupe militaire de haute montagne (GMHM) et 5 commandos montagne du 7e BCA ont réalisé une expédition conjointe en terre polaire. L’objectif de ce raid à ski en autonomie complète était la transmission de compétences, de connaissances et le partage d’expérience en matière de réalisation de projets en milieu extrême arctique au profit des GCM. Au départ de Constable Point, aérodrome isolé de la côte Est du Groënland, ils ont parcouru 160 km, dont 100 km entre l’île de Milne Land et la péninsule de Renland. Ces terres non peuplées et peu explorées sont de véritables terrains de prédilection pour l’ouverture d’itinéraires au sein du plus grand fjord du monde : le Scoresbysund. « Ce parcours présente une très grande variété de reliefs : parties de banquise, terrain alpin accidenté, terrain glaciaire compliqué et des parties sur la calotte glaciaire caractéristique de cette région », souligne le CNE Lionel Albrieux, chef du GMHM.
L’expédition en chiffres -7 soldats de montagne -20 jours en autonomie -160 Km de raid -70 kg par homme -3000 m de dénivelé positif -Température moyenne : -20°c
74
Durant ces 20 jours, l’équipe a gravi 3 000 m de dénivelé (comprenant icebergs, crevasses, etc.), lestée de sacs à dos à 15 kg et des pulkas à 60 kg (traineaux individuels), à une température moyenne de -20°C. Les étapes étaient variables en distance et en dénivelé en fonction des difficultés techniques et de la météo. Des reconnaissances d’itinéraires praticables ont été parfois nécessaires pour certains passages techniques. Les déplacements encordés demandaient beaucoup d’efforts, notamment avec les retournements de pulkas dans les descentes. « La logistique d’une telle expédition est compliquée, la minutie dans le choix et la préparation du matériel est donc fondamentale », poursuit le CNE Lionel Albrieux. Les GCM ont été confrontés aux contraintes particulières liées à la gestion du froid, le
déplacement en autonomie et l’organisation de la vie aux bivouacs. « Chacun se retrouvait seul face à luimême. Le froid ressenti était démultiplié par le vent et les températures descendaient jusqu’à -30°C dans la tente. Il fallait aussi composer et résister aux passages neigeux. L’ambiance nocturne était particulière puisqu’en cette saison le jour devenait quasi permanent. Nous devions mettre en place un système d’alarme à détection filaire autour du camp pour prévenir toute intrusion d’ours blanc. Ces bêtes sauvages sont réputées pour attaquer l’homme, d’où l’emport spécifique de fusils de chasse. », raconte le SCH Matthieu Werling.
EXPERTISE MONTAGNE
Déplacement encordé en crampons
Au fil des jours, les commandos perdaient leurs repères temporels. Les notions de proportions et de distances semblaient particulièrement déformées dans ces immensités glaciaires. Le GPS, avec les rares cartes scannées et géo référencées de cette région, servait de repère. « Il faut avoir un mental fort pour sans cesse repousser ses limites et survivre en affrontant la nature et ses éléments », poursuit le SCH Matthieu Werling. Le matériel a aussi été mis à rude épreuve. Les plastiques durcissaient et craquelaient, les tirettes se rompaient sous l’effet du froid, les barres énergétiques gelaient.
Depuis toujours, le GMHM diffuse ses savoir-faire au profit de la 27e BIM. Plusieurs stages sont organisés en partenariat avec le groupe commando montagne (GCM). De l’intérêt porté à ces stages est née l’idée d’une expédition conjointe : le Groenland. Elle fait suite à l’expédition Darwin (Chili) réalisée par le GMHM en 2011. En 2013, 2 stages hivernaux et 2 stages estivaux sont déjà prévus. Le raid survie polaire aura lieu en avril prochain.
75
Technique & technologie
BvS10 à l’épreuve du milieu montagneux
L
es combattants des cimes se dotent d’un nouvel engin haute mobilité. Le 7e bataillon de chasseurs alpins (BCA) a été désigné par le commandement des forces terrestres (CFT) afin d’expérimenter les nouveaux véhicules chenillés BvS10. Fidèle à la marque suédoise Hagglunds, référence en la matière, le ministère de la défense a annoncé en 2009 la commande de 53 VHM (véhicules à haute mobilité) sur une livraison finale de 109 engins.
Véhicule blindé chenillé disposant d’une capacité d’emport dépassant 5 tonnes, cet engin est décliné en 3 versions « transport de troupe », « poste de commandement », « logistique ». Capable d’embarquer jusqu’à 12 combattants dont 11 fantassins équipés FELIN, avec leur armement individuel et collectif (incluant missiles, roquettes et obus) chaque VHM est doté selon les versions d’un armement d’appui de 12,7 mm télé opéré ou d’autodéfense de 7,62 mm. Mais en quoi diffère ce nouvel engin des ancien VAC ou BV206 ? Adapté au combat moderne, la mobilité est la clé de voûte du concept du VHM. Construit autour d’un moteur Cummins de forte puissance, qui occupe toute la longueur de l’élément de tête, le BvS10 peut franchir des pentes de 45 degrés sous des contraintes climatiques extrêmes. Les premiers VHM sont arrivés sur le site de Varces et mis à la disposition du 7e BCA. Le bataillon s’emploie à effectuer les visites de perception et à la formation complémentaire des pilotes. Avec l’exercice CERCES 2012 a commencé la phase d’expérimentation qui se terminera dans 1 an. Nul doute que le personnel participant à l’expérimentation trouvera rapidement à travers l’ensemble des massifs alpins, un terrain exigeant mais des plus adaptés pour tester l’emploi et les limite de ce nouveau matériel.
BV S10 avec kit
Conçu pour évoluer sur toutes les sortes de théâtres, les marsouins du 21e RIMA ont reçu en parallèle la mission de l’expérimentation amphibie.
Riche des retours d’expérience des BV206S (surprotégé) utilisés en Afghanistan par le 27e BCA, le constructeur suédois a travaillé sur la protection du BVS10. Donné pour résister à des tirs de calibre 7,62 mm, les engins seront livrés avec des kits « slat-armor » véritable cage métallique permettant de bloquer des roquettes antichar. 76
D
epuis l’arrivée de la veste SOFT-SHELL, enviée de tous, et du véhicule haute mobilité (VHM), l’ensemble du personnel de l’armée de Terre a pris conscience de la véritable révolution technologique qui est en marche dans les troupes de montagne au niveau de l’équipement, dont celui de l’homme.
L’objectif est de fournir à tout soldat un équipement toujours plus performant qui lui permette de remplir sa mission dans des conditions optimales. Le concept est tout aussi simple, il repose sur la notion de « multicouches », permettant au soldat de montagne de bénéficier d’une véritable gamme d’effets de paquetage superposables, dépassant l‘idée de détenir un effet unique imperméable et un autre dit « chaud ». Concrètement, c’est l’évacuation de la transpiration du combattant qui est recherchée tout en continuant à le protéger des intempéries. Aussi une gamme de t-shirts techniques et de chemises de combat est à l’étude. Ces vêtements possèdent un haut pouvoir de transfert d’humidité, qui combinés à des effets chauds de différents « grammages », éventuellement à une veste de type « doudoune » et à couche de protection imperméable, préserveront le combattant des agressions du milieu dans lequel il évolue.
Ce concept permettra à tout soldat d’adapter sa tenue aux conditions météorologiques rencontrées sur le terrain et bien entendu à la mission, qu’elle soit statique, et/ou dynamique. Il ne faut pas perdre de vue que cette mission pourra aussi bien débuter en zone non enneigée, se poursuivre en haute montagne et s’achever en zone verte.
EXPERTISE MONTAGNE
La 27, laboratoire expérimental de l’armée de Terre ! Ces évolutions, initiées par la 27e BIM, tout comme bien d’autres études en cours (sac à dos, chaussures, gants…) sont certes le fruit des retours d’expériences des unités de la brigade engagées sur le théâtre Afghan ou encore en Norvège au cours des exercices COLD RESPONSE ; c’est néanmoins l’armée de Terre toute entière qui pourrait en bénéficier à l’avenir.
Véritable laboratoire dans le domaine de l’évolution de l’habillement, la 27e BIM participe certes à l’évolution de ce paquetage, mais aussi à l’étude d’un bariolage zone enneigée, nécessité opérationnelle indispensable. Ces évolutions sont facilitées par l’apparition permanente de nouvelles matières et par le travail mené en étroite collaboration avec la division logistique et technique du centre d’expertise du soutien des combattants des forces (CESCOF). L’effort actuel est porté sur la création d’un nouvel ensemble intempéries, plus léger et sur lequel le bariolage zone enneigée fera son apparition.
77
Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches
Entre savoir-faire et faire savoir
Par la réalisation et la distribution de documents relatifs à la prévention, par la publication d’une revue trimestrielle "Neige et Avalanches", l’ANENA remplit une mission d’information à destination de tous les pratiquants de la montagne hivernale. Elle organise ou anime également des conférences et interventions pédagogiques pour tout type de public (privé ou professionnel), tout en étant un interlocuteur privilégié des médias (interventions explicatives lors d’accidents, articles de fond ou chroniques préventives). Dans ce cadre, la 27e brigade d’infanterie de montagne a recours aux spécialistes de l’ANENA au cours de séances d’information. Depuis 2010, M. Roberty (instructeur
à l’Ecole militaire de haute-montagne de Chamonix) est également devenu un « référent officiel ANENA » : il participe ainsi à la formation directe des stagiaires à l’EMHM, en utilisant les conférences « Premières traces » de l’ANENA.
L’ANENA forme les professionnels de terrain dont la sécurité, dans le domaine des avalanches, est le métier : spécialistes en déclenchement préventif des avalanches à l’aide d’explosifs (4 stages par an pour environ 120 personnes), maîtres-chiens d’avalanche (1 stage par an pour environ 25 personnes) et moniteurs maître-chien d’avalanches (22 moniteurs en activité sur les Alpes, les Pyrénées et Andorre).
La nature et la composition de l’ANENA en font un espace de concertation entre ses différents membres. L’ANENA coordonne ainsi un certain nombre de réflexions dans le domaine de la prévention des accidents d’avalanche ; de plus, elle organise ou participe à des séminaires et des colloques nationaux ou internationaux.
Engagée sans relâche pour améliorer la sécurité en montagne hivernale, l’ANENA met toujours en avant le rôle fondamental des savoir-faire des pratiquants, et en particulier la recherche des victimes (DVA, pelle, sonde). Grâce à ses formations et informations, elle participe directement à l’efficacité des pratiquants confrontés à une avalanche.
Ni laboratoire de recherche sur la neige et les avalanches ni bureau d’études, l’ANENA travaille dans deux domaines : -l’étude des accidents d’avalanches ; -le contexte juridique.
Un éventail d'outils à destination des soldats de montagne est disponible (réglettes de calcul de pente, kit d'analyse de la neige, plaquette d’identification des cristaux, livres, documentations). 78
L’ANENA est par ailleurs consultée pour des expertises, à la demande de pays tels que le Chili et la Turquie actuellement (aide à la création de stations de ski dans sa partie déclenchement préventif, protection des voies de circulation, formation en nivologie, etc.). En s’ouvrant vers l’extérieur, l’association démontre sa capacité d’adaptation aux nouveaux enjeux. Un congrès international sur la neige et les avalanches aura lieu du 7 au 11 octobre 2013, à Grenoble et Chamonix. Organisé par l’ANENA et ses partenaires The International Snow Science Workshop sera une occasion unique de parfaire ses connaissances et d'échanger avec les professionnels du monde entier.
Avalanche de plaque, Devouassoux
Contact www.anena.org info@anena.org
© Photo A. Proudor
C
réée en 1971 à la suite des avalanches catastrophiques de l’hiver 196970, l’ANENA a pour objectif de faire progresser la sécurité par la prévention des risques liés à la neige et aux avalanches. Reconnue d’utilité publique depuis 1976, elle compte aujourd’hui près de 750 membres. Elle regroupe tous les professionnels (stations de ski, guides, moniteurs, accompagnateurs, pisteurs, secouristes, élus locaux, laboratoires de recherche, administrations, entreprises de matériel) ou individus (skieurs, snowboarders, raquettistes et alpinistes qui souhaitent en savoir plus sur la neige) intéressés par les problèmes posés par les avalanches.
CULTURE
Les nouvelles parutions Livres & dvd Images de l’armée française N°1
C
ette revue est un nouveau titre des éditions Histoire et Collections (Raid, Militaria etc..). François Vauvillier le créateur de ces collections et grand spécialiste d’histoire militaire ajoute avec cette nouvelle revue un complément à Militaria, spécialisée dans la collection d’objet et la reconstitution, et Guerre Blindés Matériels (GBM), spécialisée dans l’étude et la présentation des matériels anciens.
Hautes Vosges 1914-1918 Les Témoins - Par Daniel Roess
C
e beau livre comble un vide dans le domaine de l’édition d’histoire militaire contemporaine en évoquant les combats qui se sont déroulés dans les Hautes Vosges de 1914 à 1918 puisqu’il est impossible de trouver dans les librairies strasbourgeoises un titre traitant de ce sujet et que les seuls ouvrages disponibles se trouvent à la boutique du Linge et sont anciens et souvent austères. L’auteur a rassemblé une documentation extrêmement complète de documents photographiques sur les combats qui se sont déroulés dans cette partie des Vosges du Nord qui se situe autour de la vallée de Munster et de Metzeral et où se sont particulièrement distingués les Diables Bleus. Il ne faut pas y chercher l’Hartmannswillerkopf qui se trouve plus au Sud mais les Reicackerkopf (14 à 18), l’Hilsenfirst (15 à 18), Metzeral (15 au 21 juin 15) et le Linge, « le tombeau des chasseurs » (juillet à octobre 15). Il ne s’agit pas d’un livre de stratégie mais de témoignages et de photos complétés par un texte clair et précis. L’originalité en est qu’il y a autant, sinon plus, de photos allemandes que françaises, les légendes sont d’ailleurs dans les deux langues. Ce témoignage émouvant qui évoque bien l’état d’esprit de nos poilus chasseurs, dénote agréablement dans un environnement compassionnel qui voudrait faire d’eux des victimes alors qu’ils furent simplement des héros discrets. A avoir dans la bibliothèque d’un « diable bleu » du XXIe siècle à la veille du centenaire de la Grande Guerre ! Editions Bernard Giovanangeli 35€ 160 pages, format A4, Couverture cartonnée, 250 illustrations. En vente au musée des Troupes de Montagne.
Enjeux de guerre Colonel Givre - Colonel Le Nen
E
n 1989, le monde a cru qu’il pouvait enfin danser sur la dépouille de la guerre, enterrée dans les ruines du mur de Berlin, jusqu’à ce que ce Phénix maudit de l’histoire de l’humanité ne renaisse brutalement de ses cendres, douze ans plus tard, dans les décombres du World Trade Center.
Ce premier numéro très prometteur donne le style de la revue : des images d’époque de belle qualité (et pas reconstituées), un texte très documenté et d’une exactitude parfaite, des documents sur les uniformes précis. Ce numéro présente entre autre l’armée française en 1914 (organigrammes et tenues) et le 15e BCA en occupation en Allemagne en 1920. Le numéro deux est en kiosque. En première page la citation suivante se trouve en soustitre : « Quand j’entrais dans l’armée elle était l’une des plus grandes choses du monde » ; extrait des Mémoires de guerre de Charles de Gaulle. Avec un tel programme cette revue ne peut qu’intéresser ceux qui se penchent sur le passé de nos armées.
Liban, Côte d’Ivoire, Lybie, Afghanistan, et demain, peut-être Iran, Mali ou Syrie, la guerre hante toujours nos sociétés et constitue une menace pour notre liberté. A la lumière des opérations conduites par la France et ses alliés, les auteurs décortiquent les ressorts de la guerre moderne et exposent les raisons politiques et militaires qui conduisent à la victoire ou à la défaite. Une nouvelle guerre mondiale est-elle possible ? La dissuasion nucléaire est-elle toujours efficace ? Peut-on vaincre le terrorisme ? La société française est-elle encore prête à accepter les morts au combat ? Quelles sont les limites à l’engagement militaire ? Autant de questions auxquelles les colonels Pierre-Joseph Givre et Nicolas le Nen, brevetés de l’Ecole supérieure de guerre, diplômés de l’Institut des hautes études de la Défense nationale, tous deux anciens chefs de corps du 27e BCA, répondent sans concession. Les enjeux de la guerre révélés dans ce livre dépassent la fiction de bien des romans. On en ressort avec une seule certitude : la guerre n’est pas inéluctable si nous acceptons de regarder sa réalité en face.
Juin-juillet-aout 2012 11,50 € Histoire et collections 5 avenue de la République 75541 Paris cedex 11
Editions Economica 16€ 114 pages, format 14X21, Broché.
79
Les rendez-vous en 2013 Mardi 12 et mercredi 13 février 2013
Challenge hivernal des troupes de montagne Valloire
25 au 29 mars 2013
Jeux mondiaux militaires d’hiver Haute-Savoie
Dimanche 26 mai 2013
Tournoi de rugby de solidarité Stade Lesdiguières, Grenoble
Mardi 18 et mercredi 19 juin 2013
Mercredi 19 juin 2013
Colloque “100 ans de combat en montagne” Musée des troupes de montagne, Grenoble
Remise du prix ”Soldat de montagne” Hôtel des troupes de montagne, Grenoble
Mercredi 19 et jeudi 20 juin 2013
Rassemblement annuel des troupes de montagne Saint-Bernard La Bastille, Grenoble
Eté 2013
Mardi 5 novembre 2013
Passations de commandement
Cérémonie d’hommage aux troupes de montagne Mont Jalla, Grenoble
- 7e bataillon de chasseurs alpins, Varces - 27e bataillon de chasseurs alpins, Annecy - 4e régiment de chasseurs, Gap, - 93e régiment d’artillerie de montagne, Varces - 2e régiment étranger de génie, Saint-Christol 80
Mercredi 23 et jeudi 24 octobre 2013
Challenge d’escalade des troupes de montagne Chamonix
A
près plus de quinze années au service de la France, ils ont quitté la trace. Affectés au sein de l’étatmajor, des bataillons et régiments de la 27e BIM, dans les centres, à l’EMHM, dans les GSBdD, ou encore dans les délégations militaires des départements alpins, soldats de montagne de longue ou moins longue date, servant parfois loin des yeux, qu’ils soient assurés de la reconnaissance des troupes de montagne.
COL ROUHAUX,
ADC MORIN, ADC MOUGEL (3),
LCL ABONNEN (1), LCL DAMBREVILLE, LCL ROULIER (2),
ADC PASQUIER, ADC PASSAL, ADC PAVIET (4), ADC PFIFFER, ADC TICHANE -DEPART, ADC WINGENDER, ADC XETXU, ADC ZACHER,
CES MIAILHES, CNE BICHET, CNE BIDOT, CNE LUME, CNE MELIERE, CNE SAULNIER, MAJ WALTHER, ADC BALANDON, ADC BARDOUX, ADC BELON, ADC BOLOG, ADC BORNETTE, ADC BOUCHET -FLOCHET, ADC CARDINET, ADC CHAMAND, ADC GAIGNARD, ADC GILLET, ADC HUBERT, ADC LAURENT, ADC LE BERRE, ADC MOIMEAU,
ADJ BENOIST, ADJ COURTIAL, ADJ DESMURS, ADJ GERNIGON, ADJ GRODKOWSKI, ADJ SANTERRE, ADJ SCARFO, ADJ SCHMITZ, ADJ VASSEUR, ADJ VIAL, SCH COKLIN (5), SCH NEBOUT, SCH GIMENEZ, SCH ZDUNIAK
SGT NAMURA (6), CCH ARNOULT, CCH BOUIN, CCH CHARTIER, CCH CLAIRE, CCH DOBOS, CCH DUCLOUX, CCH ESPINO, CCH FOGOLA, CCH GOY, CCH GRONDIN,
CCH HELFER, CCH JOUANNIN, CCH KELLAS, CCH KOPF, CCH LARIN, CCH LASTENET, CCH LAUNAY, CCH MEBROUKINE, CCH MOURANSON, CCH NAUDIN, CCH PAYET,
COHÉSION - TRADITION
Ils ont quitté l’institution
CCH PHILIPPOT -LAURENT, BCH PILLON (7), CCH RAOUL, CCH RENAUD, CCH SABIN, CCH SANCHEZ, CCH TIKULA, CCH VINCENT -ROHAUT
1
Bon vent dans votre nouvelle vie !
2
3
4
5
6
7
SGT MACQ, SGT MOREAUX,
81
Le retour de Bernard
82