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e numéro de Troupes de Montagne nous emmène des confins du Tchad aux sommets de l’Asie centrale. Itinéraire qui traduit la diversité et l’intensité des engagements de la Brigade. Itinéraire qui passe également par le CENTAC (Centre d'entraînement tactique) et le Briançonnais, théâtres d’une mise en condition avant projection à la hauteur des défis qui nous attendent. Vous découvrirez au fil de votre lecture l’activité de ces derniers mois. Elle se concentre sur notre cœur de métier : la préparation à l’engagement et les opérations. Les différents témoignages qui illustrent ces pages confirment le professionnalisme des femmes et des hommes de la 27, la pertinence de notre préparation opérationnelle, l’importance de notre cohésion et la plus-value de notre spécificité.
C’est dans cette voie qu’il faut poursuivre nos efforts. En effet, l’année 2009 ne permettra aucune pause. Le contrat opérationnel de la brigade se voit même renforcé par la projection annuelle d’un GTIA en Afghanistan, pendant la période hivernale. Le RETEX du GTIA, commandé par le colonel Le Nen, doit au contraire nous inciter à progresser encore et à durcir nos conditions d’entraînement pour : S’accoutumer aux charges lourdes en infiltration, de jour comme de nuit, par les hauts, Maîtriser les conditions du tir en altitude, après effort, Organiser sa manœuvre à partir des hauts pour prendre l’initiative et éviter l’imbrication, Garantir la bonne coordination des feux.
Toutes les occasions doivent être saisies pour améliorer encore notre capacité opérationnelle. Notre spécificité est le moteur de ce progrès. Elle s’inscrit dans le cadre du théâtre d’opération le plus exigeant sans être trop consommatrice de moyens. C’est à partir de ces efforts renouvelés que s’écriront les futures pages de notre lecture favorite, à l’encre de notre sueur. Je terminerai par un hommage à la mémoire du colonel François-Xavier Bazin, à la mémoire du sergent-chef Cédric Pouliquen et à la mémoire du sergent Mikaël Georges. Ils étaient des nôtres, des Troupes de montagne. Ils nous ont quittés trop vite. Que leurs familles soient assurées de notre sympathie et de notre soutien.
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Le CFIM de la "27" Centre de formation initiale militaire
Par le Cba Philippe Buffard-Morel, chef CFIM expérimental
Un mandat fixé par l’armée de Terre La tension sur le recrutement des engagés dans les armées et en particulier dans l’armée de terre d’une part et leur attrition initiale aux cours des premiers mois de formation militaire d’autre part ont conduit le chef d’état-major de l’armée de terre à lancer dès 2009 une expérimentation sur la semi-centralisation de la formation générale initiale dans l’armée de Terre. Le cadre général La 27e brigade d’infanterie de montagne a été désignée pour mener l’une des trois expérimentations lancées. Concrètement, les recrues incorporées en février 2009 dans les différents corps de la brigade (hors légionnaires) rejoindront le 4e RCh de Gap dès le 11 février. Avec leur encadrement, ils armeront pendant plus de 11 semaines, le premier centre de formation initiale militaire (CFIM). Les deux objectifs majeurs de la brigade La formation des recrues de la brigade poursuivra les objectifs majeurs suivants : Acquisition d’un savoir-être au sein de la communauté mi-
litaire, ayant pour support le code du soldat et le parcours de traditions spécifique aux troupes de montagne. Acquisition de savoir-faire individuels et collectifs propres à tout combattant servant au sein de l’armée de Terre Un encadrement trié sur le volet Au-delà de cette particularité, qui a déjà existé sous plusieurs formes dans un passé où notre armée était engagée dans des opérations militaires d’importance, l’intérêt d’un tel centre est avant tout de préserver, envers et contre tout, la première phase de formation militaire d’un jeune engagé que l’on sait particulièrement sensible. Il permettra de professionnaliser, à moyen terme, la formation générale initiale des recrues, qui seront encadrées par des formateurs triés sur le volet et si possible volontaires, aptes à dispenser une instruction adaptée et progressive. Plus que jamais, cet encadrement devra posséder les trois qualités fondamentales suivantes : la compétence professionnelle, les qualités pédagogiques et un style de commandement équilibré.
Fonctionnement de l’expérimentation Aux ordres d’un officier supérieur désigné par la 27e BIM, elle sera donc menée sur plus de trois mois dans les conditions arrêtées par le général COMBIM. Les sections seront homogènes par corps d’origine et le matériel majeur nécessaire au bon fonctionnement du CFIM proviendra des différentes formations de la brigade. Étalée sur l’hiver et le printemps en zone de moyenne montagne, l’expérimentation "basée sur la progressivité, le drill et l’acquisition d’une certaine rusticité", devra être résolument tournée vers les activités en terrain libre sur la garnison de Gap et s’appuyer sur le camp militaire de Chambaran et le poste de montagne du 4e RCh dans le massif du Dévoluy. Problématiques Partant de rien, mais brillamment soutenu par la RTSE, véritable "mère nourricière" du CFIM, et épaulé par l’EM de la brigade, le 4e RCh, désigné le 21 août 2008, a eu 4 mois pour se réorganiser. En résumé, pour libérer intégralement les bâtiments de deux escadrons (ERIAC et EAS), il a fallu avant la fin d’année 2008 et chronologiquement : Transformer, compartimenter et réhabiliter les chambres anciennement dédiées aux "troupes de passage". En parallèle, certaines missions opérationnelles du régiment ont du être supprimées, les principales ayant été maintenues. Les travaux directement liés à l’agencement du bâtiment
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CFIM ont commencé en janvier 2009, alors que le CFIM atteindra son rythme de croisière en S8, après l’arrivée sur Gap des 2 sections d’instruction du 7e BCA. La semi-centralisation de la formation générale initiale au sein de la 27e BIM débutera véritablement à ce moment précis où, d’une seule voix, l’encadrement du CFIM oeuvrera pour le bien de la brigade d’infanterie de montagne et de l’armée de Terre, fidèle à sa devise unanimement retenue, lors de la MCO : "Ensemble, jusqu’au bout, par l’engagement !" Le CFIM expérimental de la 27e bim en quelques chiffres Effectifs 81 militaires à l’encadrement (9/36/36) dont 7 gradés féminins. 247 recrues attendues. 6 sections d’instruction. 4 engagés renforcent le SRL du 4e RCh. Travaux préparatoires 5 escadrons (EAS, ERIAC, ECL, 3 et 5) ont déménagé en décembre 2008. 7 semaines de travaux pour une section du 2e RG de Metz de 40 sapeurs. 65 T de mobilier livrées en janvier 2009. Moyens d’instruction 5 P4, 6 GBC180 et 4 T2000 soit l’autonomie de transport de 3 sections. 300 FAMAS, 8 PA. 7 salles d’instruction équipées. 22 ordinateurs fixes. 6 portables chefs de section.
Les GCM
sur tous les fronts
Par le Cba Jean-Bernard Lefèvre, chef du bureau GCM EM27e BIM
L’omniprésence du groupement commando montagne (GCM) dans l’engagement opérationnel de la 27e BIM s’est illustrée, en cette fin de second semestre 2008, par quatre rendez-vous majeurs qui ont émaillé l’activité du groupement : - exercice brigade Chamois, du 1er au 11 décembre 2008. - projection, fin novembre, du groupe commando montagne 27e BCA en Kapisa dans le cadre du GTIA Kapisa ; - fin de la mise en condition à la projection du détachement OMLT Uruzgan qui sera projeté en Afghanistan dans les premiers jours du mois de janvier 2009; - préparation du détachement de liaison et d’information (DLI) du bataillon français de Kaboul, armé par le groupe commando montagne du 2e REG au profit du 1er RI à compter de février 2009 ; Près de quatre-vingt personnels du GCM seront ainsi engagés cet hiver en Afghanistan, dans un contexte opérationnel durci qui montre la nécessité de disposer, à tous les niveaux de commandement, d’une unité spécialisée apte à faciliter la maîtrise de l’espace terrestre. En particulier, les opérations nécessitant un déploiement zonal ont considérablement accru et diversifié les missions du GCM. L’étendue des zones à contrôler, la variété et la complexité des situations et des menaces, le nombre important d’acteurs et de forces en présence justifient l’emploi du GCM, qu’il soit conservé aux ordres d’une brigade (cadre des OMLT) ou d’un GTIA (cadre du GTIA Kapisa, du DLI (Déta-
chement de Liaison et d'Information) BATFRA et bientôt de la strategic response force de l’OTAN). La préparation opérationnelle des hommes du GCM doit donc répondre à cette variété d’engagements et concilier savoir-faire propres aux différentes missions (objet des MCP) et savoir-faire propres et exclusifs du GCM (but des entraînements spécialisés). OMLT Uruzgan Pour la deuxième année consécutive, le détachement OMLT de la 27e BIM, essentiellement armé par le GCM et sous les ordres du Lcl Dirou (chef opéra-
Les GCM en entraînement OTAN sur la base américaine d'Hohenfels.
tions du 4e RCh), s’est confronté à l’entraînement très réaliste du Joint Multinational Readiness Center de l’OTAN sur la base américaine bavaroise d’Hohenfels. Comme l’an passé, le détachement a marqué les esprits d’instructeurs américains visiblement impressionnés par la qualité et l’implication
des "french mentors" aux côtés de soldats de l’armée nationale afghane, fraîchement débarqués d’Afghanistan pour les besoins de l’exercice. L’expérience d’un premier mandat OMLT pour onze de ses membres a incontestablement irrigué l’ensemble d’un détachement dont la préparation, entamée en septembre 2008, n’aura absolument rien laissé au hasard. DLI BATFRA Mission captive des groupe-
Une équipe GCM en observation.
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ments commando montagne et parachutiste depuis 2001, le détachement de liaison et d’information est le "pion ROHUM" du bataillon français attaché au Regional CommandCapital (RC-C) de l’opération ISAF. Essentiellement dédiée à l’acquisition en mode ouvert de renseignements d’environnement, la mission du DLI a évolué en même temps que la présence française dans la province de Surobi s’est renforcée : aux capacités d’acquisition du renseignement s’est superposée la capacité d’aide au déploiement dans des missions plus conventionnelles d’éclairage et de reconnaissance en zones accidentées. Le groupe commando montagne du 2e REG (GCM2), renforcé de plongeurs de combat de la même unité et d’un sous-officier transmetteur du GCM4, achèvera sa MCP au CENTAC où il mettra ses savoir-faire à disposition du 1er RI, son régiment de rattachement dans le cadre de cette mission. Chamois 2008 L’exercice brigade Chamois 2008 s’est substitué cette année, à l’habituel exercice Étoile Verte du GCM, permettant l’engagement du groupement aux ordres directs de son unité privilégiée d’emploi. Combinant des actions de renseignement et d’appui à l’engagement au profit de deux
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task forces, dans un cadre espace temps très contraint, la conduite de cette mission a permis d’activer la fonction commandement à partir d’un DLMO (Détachement de liaison et de mise en oeuvre) niveau brigade, armé par le bureau GCM et le groupe commando 13e BCA. Quatre équipes commando (deux du GCM7, une du GCM13 et une du GCM2) ont pu mettre en œuvre les savoirfaire et procédures particulières du groupement, dans des conditions climatiques très hivernales, en s’attachant à passer, avec ou sans délais, d’une posture renseignement à une posture action tout en se montrant réactif face à des situations de crise inopinées. Capacité d’adaptation à l’évolution de la mission, exploitation du renseignement par l’action qui nécessite une coordination sans faille avec les task forces, sont, par conséquent les deux enseignements majeurs de cet exercice. Engagés sur tous les fronts, les commandos du GCM ont partout affiché de réelles qualités de rusticité, d’opiniâtreté et d’intelligence de situation. Nos pensées vont vers ceux qui sont déjà engagés dans les vallées de la Kapisa.
JRMC HOHENFELS : AVANT GOÛT D’AFGHANISTAN Le JRMC représente un outil de formation pour les troupes otaniennes en vue d’une projection sur les théâtres irakien et afghan. En effet, l’armée américaine a fait de ce bout de terre bavarois une reconstitution précise du Moyen-orient. Des villages plus vrais que nature, des habitants respectant à la lettre le mode de vie et les coutumes, un plastron utilisant les modes d’actions actuels, et surtout de gros moyens en terme d’organisation font du passage dans ce camp une étape quasi obligatoire dans la préparation des troupes prochainement déployées sur ces théâtres. Ces trois semaines ont pour but d’apporter aux détachements les connaissances tactiques et techniques nécessaires, en outre un descriptif du plan d’action de l’ISAF pour lutter contre l’insurrection, une présentation suivie d’une évaluation sur l’exécution de l’ensemble des missions, des présentations de RETEX actuels sur les modes d’actions ennemi et enfin une sensibilisation sur le risque IED. Le centre d’Hohenfels détient également la responsabilité de certifier apte ou non les détachements OMLT qui passent dans son enceinte. Pour le détachement OMLT Uruzgan armé par le GCM de la 27, ce fut un déplacement en territoire connu. En effet, en 2007, les GCM de l’OMLT 2 avaient inauguré le passage dans ce centre de formation. Cette année, la formation fut marquée par la présence d’une compagnie de l’ANA, venue de Mazâr-E Sharif pour augmenter le réalisme des exercices et mettre les stagiaires dans leur position de mentor. Le détachement a été testé durant ces deux semaines à coup d’embuscade ou d’IED et l’ensemble des savoir-faire en termes de réaction et de procédure semble être maîtrisé. Les deux équipes GCM du 93e RAM armant une équipe mentor compagnie et une équipe JTAC se sont particulièrement illustrées tout au long du séjour, montrant une sérénité et une connaissance certaine de leur mission future. Ainsi, passer deux semaines à travailler sur la maîtrise des procédures et des missions ISAF, accompagné d’unités afghanes, dans une atmosphère anglo-saxonne, semble représenter la meilleure préparation à la mission OMLT.
Kapisa
le début des opérations Par le Cne Grégory Garbin, officier communication GTIA Kapisa
Le 27e BCA arme depuis novembre le GTIA Kapisa en Afghanistan. Intégré à la CJTF (Équivalant du groupement tactique pour les américains) 101 US implantée en plein RCE de l'ISAF, il a reçu pour mission de sécuriser la province à partir des deux emprises. Premières impressions…
Être l'unité qui arme le GTIA Kapisa équivaut à une opportunité unique : celle d'être au coeur d'une opération permettant de confronter les fondamentaux du fantassin aux exigences d’un environnement tactique contraignant. Pour autant, si grisants puissent être les défis de cette mission, il demeure essentiel, sans omettre la priorité opérationnelle, de ne pas faire l’économie d’une mise en place soignée de l'environnement matériel de la force déployée. Il est indispensable de prendre le temps de l'analyse, de l'appropriation puis de la familiarisation avec un contexte local complexe avant de pouvoir mener à bien les premières opérations. "Un piètre acier ne fera pas un sabre tranchant" L'intensité de la mission ne doit pas l'emporter sur la rigueur chronologique. Il convient, tout en sacrifiant aux impératifs opérationnels présents dès l'arrivée sur le théâtre, de ne pas brûler des étapes qui sont autant d'opportunités de mettre correctement les choses en place. Une relève sereine Assimiler les pratiques du mandat précédent permet de prendre conscience des dif-
férents obstacles qu’il faudra surmonter. Le constat est sans surprise : le volet opérationnel ne se dissociera pas de la dimension matérielle ! Il est donc primordial de prendre le temps de "se poser". Nous avons heureusement trouvé une machine en très bon état de marche, qui, garante d'une relève sans accrocs, aura permis de se focaliser sur l'essentiel. Dès lors, tandis que les dernières consignes s'échangeaient, que le quotidien opérationnel était encore partiellement assuré par nos prédécesseurs, chaque nouvel arrivant avait tout loisir de procéder à une installation peaufine sur sa FOB. Ce que le rythme des activités ne permettra plus une fois le bataillon aux commandes !
Des équipement adaptés L'arrivée en Kapisa, c'est aussi le passage à la vitesse supérieure en termes d'équipements. En effet, c'est un fantassin à la silhouette bien différente qui évolue aujourd'hui en Afghanistan. Revue de la tête aux pieds, la tenue du militaire français n'a presque plus rien à voir avec celle que nous connaissions jusque là. Nouveau casque, nouveau gilet balistique, genouillères, coudières, masque de protection, chaussures adaptées aux terrains accidentés, nouveau treillis, poignée avant sur le FAMAS ou encore nouvelle musette de combat sont autant d'accessoires qui, en offrant une réelle "ergonomie tactique " permettent au combattant de mieux durer.
Etre immédiatement en mesure d'appliquer un feu nourrit.
Ce n'est pas neutre pour une mission intense portée à six mois. Premier mandat hiver Si chacun a pu profiter des dividendes issus du travail abattu par le premier mandat, le défi reste entier puisque le 27e BCA sera l'unité du premier mandat hiver. Cependant, fort des expériences passées - ex-Yougoslavie ou OMLT - combinées avec son habitude de la montagne, le bataillon fait toujours excellente figure, affichant quotidiennement sa rusticité et sa capacité à durer. Ainsi, la méthode éprouvée avec laquelle notre installation aura été orchestrée assure une base solide qui vient optimiser la mise en oeuvre des activités opérationnelles, tel le bon acier qui garantira le tranchant du sabre ! "Celui qui peut être tué avec du sucre ne doit pas l'être avec du poison" Ce second proverbe vient parfaitement illustrer la manière dont il convient d'appréhender la situation locale. En effet, l’évidente complexité afghane impose l’"apprentissage du théâtre" comme l’un des principaux pré requis en vue d’une action efficace. Aussi, toujours humbles, et au 25
Arriver là où personne ne nous attend.
delà de la similitude existant entre les Alpes françaises et les contreforts de l'Hindu, les soldats de montagne prennent le temps de l'observation qui permettra d'adapter le dispositif et la tactique à un relief utilement exploité par les combattants locaux depuis plusieurs siècles !
Là encore, il faut d’abord connaître nos alliés, leur potentiel et leurs carences. Avec la complicité des ETT, le kandak co-localisé sur la FOB est progressivement évalué afin de connaître sa réelle valeur opérationnelle, laquelle commandera son degré d’implication dans les opérations à venir. Ce degré d’implication A mission particulière, pro- viendra d'ailleurs lui-même cédures particulières… conditionner, dans une cerLe fait d’appartenir à une bri- taine mesure, l’ampleur de ces gade américaine, impose une mêmes opérations. Il ne faut période de transition, heureu- néanmoins pas perdre de vue sement facilitée q u’ a u - d e l à par l'efficace Les premières opéra- de l’aspect préparation qui technique, tions de niveau GTIA la a précédé le motivadéploiement en ont d'ores et déjà été tion de nos conduites. Afghanistan. camarades Passée la afghans est familiarisation avec des so- largement tributaire de la norités texanes (entre autres confiance que nous leur ac!) parfois très prononcées, un cordons. Il nous appartient minimum de temps s’avère donc de mettre en place puis nécessaire pour être en me- de pérenniser ce cercle versure de se conformer à des tueux qui débouchera sur un procédures strictes. Et si une authentique partenariat "gapratique culturelle peut les gnant-gagnant". rendre a priori plus délicates à Ce n’est qu’une fois apprivoimettre en œuvre, la plupart de sées ces différentes compoces procédures, souvent issues santes de l’échiquier kapisien d’un pragmatisme très abouti, que l’on peut raisonnablement s’avèrent finalement être une passer à la vitesse supérieure. parade efficace aux aléas qui jalonnent ce nouveau quoti- Présence quotidienne dien opérationnel. Au départ des deux FOB sur lesquelles est réparti le GTIA, Pour l’Afghanistan, avec et depuis plusieurs semaines l’Afghanistan maintenant, les patrouilles Outre le caractère multina- régulières se succèdent. Les tional découlant de la par- buts poursuivis sont multiples : ticipation à une force coa- affirmer notre présence, étalisée, la mission en Kapisa blir et maintenir un contact impose d’intégrer les éléments régulier avec la population afghans, au premier rang des- pour progressivement jeter les quels figure l’ANA. bases d’une confiance mu26
tuelle, mais également contrarier en permanence la mobilité de l’adversaire qui sait qu’à tout moment et en tout lieu il est susceptible de se trouver avec les "shyn seiton". Les patrouilles peuvent aussi être l’occasion de quelque événement intéressant : la découverte de postes de combats et autres caches d’armes fait aussi partie de ce quotidien. L’impact de ce type de découverte est double. Il concourt, d’une part, immédiatement à la sécurisation de la région en retirant de la circulation des matériels qui, à terme, auraient potentiellement constitué autant d’IED et d’autre part, vient plus globalement perturber les
flux logistiques d’un adversaire sur qui s’exerce déjà une pression permanente. Actions d’envergure Les premières opérations de niveau GTIA ont d'ores et déjà été conduites. Il s'agit concrètement d'agir à plus grande échelle, souvent dans et autour d'une vallée, ce qui se prête admirablement bien à la mise en oeuvre de modes actions éprouvés. Leur indéniable efficacité tactique, conjuguée à leur originalité au regard des pratiques ultérieures procure un avantage certain au coeur d'un relief que l'on croirait taillé sur mesure. Le GTIA Kapisa est donc désormais à pied d'oeuvre sur ce théâtre exigeant. Après avoir habilement négocié sa phase d'installation tout en conduisant simultanément une montée en puissance transparente vue de l'extérieur, il continue à entretenir et développer la connaissance de son nouveau milieu. Les changements climatiques déjà enregistrés, loin de perturber significativement les opérations le confortent au contraire dans un certain nombre de choix effectués en amont. Le décor est planté, les acteurs entrent en scène.
GTIA Kapisa ou Task Force Tiger ? Les éléments de la 27e BIM, déployés en Afghanistan depuis la mi novembre 2008 arment le GTIA Kapisa, appellation officielle au sein de l'armée de Terre. Le groupement est également inséré au coeur du dispositif américain du Regional Command East. A ce titre il répond à la dénomination de Task Force Tiger. La "task force" est un concept anglo-saxon désignant une force constituée en vue d'une mission donnée. Quant à "Tiger", il s'agit-là d'une référence au fameux 'insigne du 27e BCA, qui arbore le tigre, hérité de la première guerre mondiale.
Kapisa Semaine 50 – seconde semaine La troisième VAM est bien arrivée en Afghanistan. Elle effectue à son tour quelques révisions sur la base de Bagram avant de rejoindre les FOB dans quelques jours. Simultanément, nos camarades du mandat précédent achèvent leur désengagement, ce qui conduira très prochainement le nouveau mandat à occuper 100 % des postes. Les membres de la Task Force Tiger ne sont toutefois pas restés inactifs en attendant ce moment. La 4e compagnie, maintenant présente sur le théâtre depuis trois semaines, a pris ses marques. Elle a donc déjà régulièrement conduit un nombre significatif de patrouilles en Kapisa. La CCL, pour sa part, assure pleinement son indispensable tâche de soutien au sein des FOB. Cela ne prive pas ses membres d’actions à caractère plus tactique telles que la mise en œuvre des convois reliant les différents points d’intérêt de la zone d’opérations. Ce type d’activité, qui fait largement appel à leurs savoir-faire de combattants, vient mettre en lumière toute l’utilité des différentes phases d’entraînement organisées avant le départ de France. Ces phases d’entraînement sont d’ailleurs prolongées sur place par la conduite régulière d’exercice de tir pour tous. Cela permet autant de développer les acquis que de parfaire l’accoutumance au port prolongé des effets de protection balistique. Dans un autre domaine, les travaux d’aménagement de l’infrastructure en vue de la préparation à la saison froide battent leur plein. Chacun a à cœur de transformer au mieux sa tente en ce qui pourrait bien ressembler à un chalet douillet pour affronter sereinement l’hiver. Parallèlement, la construction de locaux collectifs plus adaptés (infirmerie, hangar NTI1) touche à sa fin. Ainsi, même si l’hiver tarde, à ce jour, à se révéler dans toute sa splendeur afghane, c’est sans crainte particulière qu’il est attendu, et presque espéré, pour retrouver un environnement complètement familier ! En attendant, les journées demeurent agréables, avec les conséquences positives que l’on imagine sur le moral de chacun.
Carnet d'OPEX
Semaine 51 – troisième semaine La 2e compagnie, après son court séjour à Bagram, a rejoint sa FOB de Tagab. Les consignes ont ainsi pu être utilement passées par ses prédécesseurs. Cela a permis une rapide immersion dans la réalité opérationnelle de la mission. De même, la 4e compagnie, qui, à sa manière, fait maintenant figure d’"ancienne" continue à mener ses patrouilles sur un terrain auquel elle s’est désormais bien familiarisée. Au cœur de sa mission de soutien, la CCL n’est pas en reste et procure des soins bienveillants à des matériels parfois un peu malmenés par des pistes à la viabilité incertaine. Heureusement, l’achèvement du montage d’un hangar chauffé permet à nos mécanos d'oeuvrer dans les meilleures conditions possibles. Petit clin d’œil également à notre vaguemestre qui en cette période de fêtes de fin d’années voit affluer une quantité impressionnante de colis. Ce dont personne ne se plaindra ! Les travaux d’amélioration de l’infrastructure avancent significativement et la mise en place progressive de moyens de chauffage adaptés aux très basses températures est en cours, cela soulagera les systèmes de climatisation dont nous pourrions avoir grand besoin dès la fin du printemps. Autre moment fort pour la vie quotidienne : l’arrivée des préfabriqués qui accueilleront à terme notre pizzeria ! Passé un petit épisode pluvieux, qui aura tout de même permis à notre sympathique poussière de se transformer en une boue très attachante, un beau ciel bleu, accompagné d’un froid sec est revenu. Mais toujours pas de neige dans la zone d’opérations ! De manière générale, nous avons pris nos marques, et le rythme d’activité, "rationnellement soutenu", permet à chacun de s’impliquer dans ses missions respectives sans voir passer le temps. Enfin, et actualité people oblige, Nijrab a reçu le 19 décembre, la visite de Laurence Ferrari accompagnée d’une équipe de TF1. Les fans n’ont pas manqué cette opportunité unique de prendre une photo furtive ou de solliciter un autographe pour les moins timides. C’est aussi ça, la vie en Kapisa !
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Semaine 01 – cinquième semaine
Semaine 52 – quatrième semaine L’année s’est terminée dans d’excellentes conditions en Kapisa. Tous les éléments présents ont atteint une pleine et entière capacité opérationnelle, permise par la parfaite appropriation des matériels et des procédures ainsi que par un peaufinage régulier de la connaissance du terrain. De fait, outre les patrouilles qui, au quotidien, continuent à représenter l’aspect le plus visible de notre présence dans la province, la Task Force Tiger a déjà organisé ses premières opérations d’envergure impliquant les deux compagnies de combat et leur environnement. La manière dont se sont déroulées ces deux opérations s’avère de très bon augure quant à la suite des activités. Très symboliquement, le père noël est venu déposer de bien beaux cadeaux dans les souliers de la Task Force. En effet, outre les containers de colis, le convoi logistique de Noël est revenu de Kaboul les plateaux chargés de VHM, lesquels permettront prochainement de donner toute sa dimension au concept de contre insurrection en montagne. Et puisque l’on parle de Noël, l’intégralité de la Task Force Tiger s’est réunie sous le grand hangar des services techniques pour fêter dignement le réveillon en présence du chef d’état-major des armées venu de Paris pour l’occasion. Chacun aura pu, à cette occasion apprécier à sa juste valeur l’excellence de la prestation offerte par l’ordinaire. Enfin, pour clore l’année, chaque unité s’est retrouvée, cette foisci de façon plus intime, pour égrener en beauté les dernières secondes de 2008, avant d’adresser qui un message, qui une pensée vers les siens à l’aube de cette nouvelle année.
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Un début d'année sur les chapeaux de roue ! Passée l'éphémère parenthèse des fêtes de fin d'année, la Task Force Tiger, qui avait du reste maintenu son activité opérationnelle y compris entre Noël et le jour de l'an, a frappé un grand coup, et ce dès le 1er janvier ! En effet, à l'occasion d'une mission de reconnaissance dans un village de sa zone d'opérations, une section de la 2e compagnie a eu la main heureuse en mettant à jour d'une part tout un réseau de postes de combat insurgés et d'autre part un important stock d'armes et de munitions. La 4e compagnie n'est pas en reste puisque, à peine quelque jours plus tard, elle procédait à une saisie d'armement dans une autre localité. Voilà qui, outre un impact positif immédiat sur la sécurité dans la province, vient sérieusement perturber le quotidien d'un adversaire qui sait désormais qu'aucun répit ne lui sera accordé. Autre volet non négligeable de notre action en Kapisa : les actions civilo-militaires. Ainsi, en étroite coopération avec nos camarades américains et les forces de sécurité afghanes, il est très régulièrement procédé à la distribution de biens de première nécessité au profit d'une population très démunie. Le bénéfice est immédiat. Pour preuve, un sourire sur un visage afghan habituellement indéchiffrable ou une chaude lueur dans le regard d'un enfant habituellement si farouche. Parce que contribuer à la sécurisation de la région passe aussi par l'amélioration du quotidien des populations. Enfin, après un début d'hiver plutôt clément, la neige a fait son apparition à Nijrab. Les environs se sont ainsi parés d'une splendide blancheur qui s'accompagne d'une diminution notable des températures. Pour autant, cet épisode neigeux a déjà fait place à un ciel bleu duquel personne ne se lasse ! Et puisque l'Afghanistan est une terre de contrastes, quelques kilomètres plus loin à Tagab, si le vent et la fraîcheur sont également bien présents, on continue encore à se demander quand est-ce qu'il neigera sur la FOB !