#helvet magazine Zermatt | Hiver 2019-2020 | FR by district creative lab

Zermatt Les Alpes y triomphent. Le ski y est une évidence. Et, sous les toits enneigés des grands chalets, le temps suspend son vol.

Living the high life

Elegance is an attitude Simon Baker

The Longines Master Collection

T I S S OT B O U T I Q U E , BAH N H O FPL AT Z 2 , 39 2 0 ZER MAT T

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Éditorial Le tic-tac imperceptible des montres (suisses) décompte les jours, les heures, les minutes, les secondes qui nous rapprochent chaque instant un peu plus de la parenthèse enchantée de Noël. L’hiver blanc est dans tous les esprits, avec ses wagons de flocons nappant les toits de Zermatt et la pyramide du Cervin parfaitement plâtrée en fidèle sentinelle. En tête, les clochettes des chevaux tintinnabulent, les bottes traînent dans la sloche et les patins crissent sur la glace de la patinoire à l’air libre, dans l’air revigorant du soir déclinant. Si la mécanique du temps est imparable, Zermatt sait offrir l’intemporel. Voilà un petit univers parallèle, niché dans sa vallée presque secrète, où les traditions et les valeurs n’ont pas perdu leur sens dans l’ouragan de la mondialisation. Ici, des hommes et des femmes plantent leurs racines depuis vingt générations. D’autres sont venus partager leur destin, dans une quête commune du bien-vivre, où s’épanouissent bien des talents. Ce sont eux que nous vous invitons à rencontrer au fil de ces pages : locaux et étrangers qui ont fait de Zermatt leur port d’attache, leur refuge et leur remède, s’exprimant dans une multiplicité de domaines dont l’éclectisme même matérialise l’effervescence tranquille du lieu, de ses hôteliers, de ses chefs, de ses vignerons et entrepreneurs amis. Et cela ne date pas d’hier : la stratégie verte de Zermatt, née en contrepied visionnaire au tout-bagnole, remonte aux années 1970, soit près d’un demi-siècle en arrière ! Le sérieux saupoudré d’inventivité des gens de Zermatt, leur mémoire, leur force de caractère, c’est un peu le modèle suisse. En plus solide et résolu encore. En plus fastueux. En plus contemplateur — icône oblige. D’ici ou d’ailleurs, Zermatt est pour tous un onguent passé sur les aspérités du quotidien. Une thérapie du bonheur retrouvé.

Christian Bugnon

Éditeur & rédacteur en chef

Sommaire 16

News

Hiver 2019-2020

Sport

Ski 2.0

Montbell

sous l’œil du Cervin

Une ascension fulgurante

La cabane du Mont-Rose « Pure comme un cristal de roche » 30

Zermatt capitale gastronomique 36

Chalet Hôtel Schönegg Un bien « joli coin » de Zermatt 42

Le Cervo se réinvente 46

Steiger & Cie L’immobilier de montagne, intensément 56

Haute joaillerie Le diamant dans tous ses états 66

Haute horlogerie Les heures précieuses 75

Let’s go shopping Bahnhofstrasse 76

Portfolio Silvan Widmer 87

Heinz Julen catalyseur d’idées

Un vigneron suisse au pays du Soleil Levant Le vin par passion 103

L’empreinte des glaciers 105

La légende de la PdG s’écrira encore à Zermatt 106

Zermatt voit la vie en vert 110

Air Zermatt À l’altitude des dieux 114

Trends Watches 121

Le printemps des salons horlogers 122

Zermatt Unplugged Lorsque la musique prend de l’altitude 128

Trends Luxe

Édition, administration et publicité District Creative Lab sàrl I Place de l’Hôtel de Ville 2 – 1110 Morges - Suisse I info@district.swiss I www.district.swiss I Tél : +41 21 312 41 41 | Hors-série du magazine 30° degrés Rédacteur en chef Christian Bugnon : christian@district.swiss Secrétariat Mélissa Hertzeisen : melissa@district.swiss Rédaction (par ordre d’apparition) Claude Hervé-Bazin, Daniel Bauchervez, Laurent Grabet, Marie de Pimodan-Bugnon, Nathalie Cobos, Janine Vuilleumier, Christian Bugnon Photographes (par ordre d’apparition) Marco Schnyder, Michael Portman, Zermatt Tourismus, Tonatiuh Ambrosetti, After Seven - Backstage Hotel, The Omnia, Grand Hotel Zermatterhof, Chalet Hotel Schönegg - Pascal Gertschen, Gian Giovanoli, Steiger, Silvan Widmer, David Willen, Montbell, Anoush Abrar, David Carlier, PdG François Perraudin, Air Zermatt, Joe Condron, Mauro Pinterowitsch Graphisme District Creative Lab – Tania Bétrisey, Samuel Galley, Simon Castro, (DA) Christian Bugnon Traduction anglaise Karen Cooper Traduction allemande Sabine Dröschel Photolithographie Images3 Publicité info@district.swiss Copyright © 2020 helvet magazine, tous droits réservés. Tous les textes et visuels publiés sont soumis au droit d’auteur. Leur reproduction, en tout ou partie, est strictement prohibée, sauf autorisation expresse des ayants droit respectifs. Cover Silvan Widmer | Prochaine édition hiver 2020-2021 I Dans la même collection : livre helvet Verbier – magazine helvet Verbier | shop sur www.helvet.swiss Living the high life !

news

Hiver 2019-2020 © Rob Lewis

Aménagement

LE CERVIN,

FULL

Hôtellerie

SCREEN

plus de la piscine couverte

Dès avant l’aube, les photo-

voûte étoilée, trois saunas ont

graphes amateurs se retrouvent

été construits dans plusieurs pe-

au Kirchbrücke pour installer

tits chalets en matériaux tradi-

leur trépied. Dans l’axe : le Cer-

tionnels — dalles de pierre brute

vin, sous son plus beau profil.

et vieux bois —, avec douches

L’année écoulée a été particuliè-

dévouement de ses employés

En haute saison, il arrivait que

hydromassantes, espaces de

rement faste pour l’Hôtel Om-

auprès de la clientèle. Retour

la foule, perche à selfie en main,

relaxation, lounge et salle de

nia de Zermatt — classé 5 étoiles

sur investissement, en quelque

déborde sur la chaussée, génant

massage sur près de 200 m2. Les

Supérieur depuis fin 2018. En

sorte, en octobre le palace a

la circulation. Ce n’est plus le

non-résidents peuvent eux aussi

février 2019, le restaurant de

hérité du titre de « meilleur em-

cas : une nouvelle plateforme

venir profiter des différents trai-

l’établissement s’est d’abord

ployeur de Suisse ».

panoramique élargie a été inau-

tements proposés.

vu décerner sa première étoile

www.the-omnia.com

gurée durant l’été 2019. Mieux

www.hotelsilvana.ch

Michelin, avant de voir sa note

(à 34° C) déjà existante, entre images de sommets enneigés et

OMNIA

HÔTEL

au Gault&Millau grimper d’un point (15). Puis, en juin, lors des 26e World Travel Awards, l’Omnia a remporté le titre de Leading Boutique Hotel de Suisse. Pour la 3e année consécutive ! Une preuve, s’il en fallait, du

encore : l’escalier métallique a

Fête

été remplacé par un ascenseur,

TOUTES

qui relie la berge au belvédère. On peut même y monter avec son vélo ! www.zermatt.ch

Wellness

DORLOTAGE

LES REINES

À ZERMATT L’été est encore loin, mais il n’est jamais trop tôt pour y

UNLIMITED

penser. Le 19 juillet 2020, Zer-

Durant l’automne, le Sil-

la Sommerstechfest, les tradi-

vana Mountain Hotel, l’hôtel

tionnels combats de reines de

wellness le plus proche du Cer-

vaches d’Hérens. Une centaine

vin, a renforcé son espace spa,

d’animaux devraient être pré-

qui rouvre ce 5 décembre. En

sents ce jour-là au pied du Cer-

matt accueillera pour la 2e fois

vin. Les épreuves éliminatoires

un surcroît de confort, il y a la

commenceront dès 9 h 30 et les

Sweet Matterhorn (45 m2), avec

finales auront lieu vers 15 h. Mu-

baignoire à pattes, vue Cervin

sique et spécialités culinaires

et… service à fondue inclus ! À

valaisannes seront aussi natu-

l’étage supérieur, la Pool Po-

rellement de la partie.

sition est modulable, de 25 à

www.raceherens.ch

67 m2, avec Jacuzzi(s) privatif(s) et sauna. En prime, le Zer Mama

Mobilité

Bistro sert tous les jours de 7 h à

DILIGENCE-

entre spécialités internationales

POSTE

22 h une « glocal food » oscillant et locales. Gros bonus : une terrasse ensoleillée. www.hotelmamazermatt.ch

À une époque où la vente par correspondance ne cesse de prendre de l’importance, le volume de paquets à livrer chaque jour sur la Bahnhofstrasse est

Souvenirs

MY MATTERHORN

MOVIE

tifiant SwissPass. Et si jamais

au 7 b de la Bahnhofstrasse.

les nuages ou le brouillard s’en

On y trouve des pièces emblé-

Les amateurs de réseaux so-

mêlent, il est possible de choisir

matiques de ce créateur doué

fermée à la circulation chaque

ciaux seront ravis : le Gor-

un film tourné par beau temps !

d’une folle imagination, comme

après-midi, y compris aux

nergrat Bahn, le petit train

www.gornergrat.ch/mymatterhorn

ses chaises et tables, mais aussi

véhicules électriques… Les au-

rouge grimpant (en 33 minutes)

torités municipales, en accord

au sommet de l’emblématique

avec l’entreprise de livraison

Gornergrat (3'089 m), propose

Alpin Cargo, ont trouvé la

désormais une vidéo person-

solution : les chevaux et car-

nalisée de l’ascension. Une fois

rioles étant, eux, autorisés,

là-haut, il suffit de prendre un

depuis septembre les colis sont

selfie au point désigné, avec le

amenés par diligence !

Cervin en toile de fond, pour

devenu considérable. Un problème, sachant que l’artère est

MAMA

des tableaux… Le magasin,

ZERMATT

en valeur d’autres produits

SELEC-

ouvert tous les jours, met aussi de qualité réalisés par des artisans et artistes zermattois. Il

ment à la vidéo — à téléchar-

TION

se double d’un espace d’art aux

L’artiste zermattois Heinz

importante galerie d’art contem-

ger au retour en indiquant son

Julen a ouvert une nouvelle

porain de la ville.

numéro de billet ou son iden-

boutique fin novembre 2019

www.heinzjulen.com

qu’il soit intégré automatique-

Hôtellerie

des luminaires, des vêtements,

Shopping

horaires étendus, extension de la Kunsträume Zermatt, la plus

MIA Matterstrasse 23. Adieu l’Hôtel Admiral, bonjour l’Hôtel Mama Zermatt. L’incontournable famille Julen (Sandrine en l’occurrence) est à la manœuvre derrière l’inauguration de ce nouvel établissement « petit mais raffiné », aux 29 chambres douillettes faisant une large place aux matériaux naturels. Les doubles standard sont raisonnables côté tarifs et, pour

Hôtellerie

LE PARKHOTEL

BEAU

news

SITE ÉVOLUE Ultra central, le Parkhotel Beau

Zermatt d’aujourd’hui : des

Site, 4 étoiles Supérieur, figure

hommes et des femmes de ca-

parmi les grandes dames de

ractère, arrimés à leurs alpages,

l’hôtellerie zermattoise, emblé-

qui ont accompagné l’essor de

matique de la qualité de service

l’alpinisme et du tourisme. Qui

suisse. Pour ne pas s’endormir

n’a pas vu la corde coupée de la

sur ses lauriers, la direction a

première ascension du Cervin

entrepris cet automne de rafraî-

n’a pas vraiment vu Zermatt.

chir le hall d’entrée, le lobby, le

www.zermatt.ch

bar et les espaces de restauration du bâtiment Belle Époque. Un nouveau concept s’ajoute, avec un grill centré sur un feu de bois où cuisent directement les pièces de viande. La salle Gornergrat, dédiée aux petits déjeuners et aux buffets, a été entièrement rénovée, avec cuisine ouverte.

Gastronomie

BIER BEER

BIÈRE

Gastronomie

TOUTE

LA CUISINE

JAPO-

NAISE AU

SHOGUN

(brochettes), gyoza (raviolis) et takoyaki (boulettes de poulpe). Autant de plats conviviaux, abordables, préparés par un quatuor de chefs nippons. Spécialité de la maison : l’ishiyaki, un steak de bœuf wagyu cuit sur pierre chaude. L’établissement est ouvert pour la saison du 20 décembre au 30 avril, tous les jours sauf dimanche, de 17 h 30 à 22 h 30. shogun-japan-restaurant-zermatt.ch

Installé à l’hôtel Continental, le restaurant Shogun dépasse le cadre des japonais classiques, en offrant bien plus que les habituels sushis, sashimis et tempuras. Ici, on se délecte aussi

Shopping

UNE MODE

ENFIN

Pour cette nouvelle saison hi-

ÉCOLO

vernale, la Zermatt Matterhorn

Hofmattstrasse, 14. Amateurs

Brauerei, établie tout près de

de shopping, retenez bien

la gare (Spissstrasse, 11), ouvre

cette adresse. Chez Olmo, les

une nouvelle salle de réception

grandes marques de sportswear

et de dégustation. À la carte,

côtoient depuis longtemps les

toutes les bonnes bières maison,

jeans Levi’s et les célèbres sacs

élaborées sur place à partir de

Freitag, conçus dans des baches

l’eau pure des sources locales,

de camions et autres matériaux

sans conservateurs ni additifs.

recyclés. Désormais, l’enseigne

En vedette : la Matterhorn am-

diffuse aussi largement les pro-

brée (5 %), la blonde Monte

duits du jeune label argovien

Accessible par la pyramide de

Rosa (4,8 %) et les spécialités

Nikin, qui s’engage pour une

verre faisant face à l’église, l’in-

de saison. Le lieu est ouvert les

mode raisonnablement durable

contournable Musée du Cervin

lundi, jeudi, vendredi et samedi

et équitable, notamment en fai-

se niche sous la place du vil-

de 16 h à 22 h. Pour chaque bière

sant appel au coton biologique

lage. On s’y enfonce comme

vendue, 2 centimes sont rever-

et… en plantant un arbre pour

dans les eaux sombres d’un

sés à l’association des Guides de

chaque produit vendu ! Une opé-

passé méconnu, pour découvrir

montagne de Zermatt.

ration baptisée Tree by Tree.

ce qu’était et ce qui a fait le

www.zermattbier.ch

www.nikinclothing.com

www.parkhotel-beausite.ch

Musée

INCON-

TOURNABLE

ZERMAT-

LANTIS

de ramens, teriyakis, yakitoris

Charming Swiss Hospitality

20 steps from Sunnegga

Matterstrasse 39, 3920 Zermatt — +41 27 966 99 66 — info@hotelnationalzermatt.ch — nationalzermatt.ch

news Shopping

Amateurs de viande ou végéta-

un chaleureux chalet du XVIIe

riens, il y en a pour tous les goûts.

siècle prolongé par une ter-

Le restaurant est ouvert tous les

rasse panoramique, s’amarre

jours de 18 h à 21 h 30, jusqu’au

en contrebas de Furi, dans le

26 avril 2020, sauf les 25, 31 dé-

hameau qui lui a donné son

cembre et 1er janvier. Et pour un

nom (1’766 m). La clef du suc-

contraste complet, le Sonne inau-

cès : des produits locaux très

gure aussi un stübli (carnotzet)

frais pour une cuisine 100 %

pour une fondue entre amis.

valaisanne de grande qualité,

www.sonnezermatt.ch

qui tient au corps et réchauffe. L’établissement est ouvert pour

YOSE-

la saison d’hiver de mi-décembre à mi-avril, de 12h à 17h. www.zumsee.ch

MITE FAIT

Tourisme

PEAU

ASSISTANCE

VIRTUELLE

NEUVE

Shopping

COUPESAUCISSES ET

POMMADE

DE MARMOTTE

Fin août 2019, Zermatt Tou-

Spécialisée dans les produits

Ouvert en l’an 2000 au n° 20 de

risme innovait en lançant un

issus de matières premières

la Bahnhofstrasse, le magasin

programme d’accueil par assis-

suisses, réputés pour leur qua-

Yosemite de Zermatt s’est offert

tante… virtuelle ! Baptisée Alexa,

lité et leur durabilité, l’entre-

une grande rénovation. L’oc-

cette employée d’un genre nou-

prise familiale Puralpina, ba-

casion, pour l’entreprise, de

veau, installée au guichet 4

sée à Frutigen, dans l’Oberland

renforcer son partenariat avec

de l’office de tourisme, a pour

bernois, s’implante à Zermatt

vocation de délester les conseil-

(sur la place de l’Église). Sur

lères en chair et en os des ques-

les rayons ? Des soins du corps

tions les plus simples, auto-

inspirés de recettes populaires

risant une réponse purement

d’autrefois, des produits en

informative — du genre, com-

bois confectionnés en Suisse

SEE

bien coûte le train pour le Gor-

par des personnes handicapées

nergrat ? Le modèle, développé

et les très surprenantes huiles et

par l’agence de marketing Speed

pommades de marmotte… des-

U Up, ne parle pour l’instant

tinées, notamment, à soulager

que l’allemand, mais d’autres

les maux de dos, les muscles et

On ne vient pas chez Max et

langues devraient suivre.

les articulations douloureuses.

Greti Mennig par hasard. Leur

Merci Alexa.

Un remède de grand-mère.

restaurant, Zum See, occupant

www.zermatt.ch

www.puralpina.ch

trois marques phare : Norrøna, Patagonia et Arc’teryx, qui se voient chacune allouer 50 m2 de superficie. Une collaboration plus étroite a aussi été établie avec la marque K2, dont toute la gamme de skis de randonnée et de freeride est disponible. www.yosemite.ch

Gastronomie

LES TAPAS DÉBARQUENT

Gastronomie

LA CUISINE ÉTERNELLE

DU ZUM

AU SONNE Fin novembre, l’hôtel 4 étoiles Sonne, perché pas bien loin de l’Omnia, a ouvert son nouveau restaurant apasTAPAS. Au menu, des classiques espagnols bien sûr, mais aussi toute une ribambelle de petits plats à partager provenant des quatre coins du monde — Italie, Thaïlande, etc.

Ski 2.0 Sous l’œil du Cervin Texte : Laurent Grabet

Page précédente : Où que l’on se trouve sur le domaine, le majestueux Cervin s’offre presque systématiquement en toile de fond. Photo : Marco Schnyder

Le Matterhorn ski paradise est le plus haut domaine skiable d’Europe : jusqu’à 3’899 m d’altitude ! C’est aussi le favori de très nombreux amateurs de glisse, d’après le classement de référence « Best Ski Resort ». Voilà pourquoi. Si Zermatt arrive régulièrement premier du classement biennal de référence « Best Ski Resort », départageant les stations de l’arc alpin grâce à un questionnaire détaillé rempli par quelque 50 000 skieurs, cela ne doit rien au hasard ! Dès l’arrivée, les choses s’affirment différentes, ici. Détail d’importance à l’heure où la conscience écologique se réveille, le pied des pistes de Zermatt se rejoint en train, la station étant interdite aux voitures. Rien de plus simple pour autant : du cœur du village, pas moins de quatre remontées (funiculaire, télécabines, téléphérique) et un train emmènent directement les skieurs vers les différents secteurs de cet incroyable royaume montagnard.

Plus près du ciel À Zermatt, le skieur évolue au cœur de l’univers de la haute montagne. Le domaine local, le plus élevé d’Europe, est au moins partiellement accessible 365 jours par an, ce qui permet à de nombreuses équipes nationales de venir s’y préparer avant le début de la saison. Le Matterhorn ski paradise s’étend du Rothorn (3’103 m) à Schwarzsee (2’583 m), en passant par le Gornergrat (3’089 m) et le Matterhorn glacier paradise — également connu sous le nom de « petit Cervin » (3’883 m) —, desservi depuis l’année passée par une nouvelle télécabine tricâble. Le point culminant du domaine ne se situe toutefois pas à son arrivée, comme on le croit souvent, mais en haut du modeste téléski Gobba di Rollin (3’899 m), sur la proche frontière italienne. De là, la redescente jusqu’au village atteint l’astronomique dénivelé de 2’279 m, de quoi ravir les bons skieurs et mettre sur les rotules les moins entraînés... Gros bonus : là-haut, le soleil est de la partie 300 jours par année, en moyenne !

Le domaine skiable de Zermatt est le plus haut d’Europe : la garantie d’y trouver toujours de la belle neige ! Photo : Marco Schnyder

Surrounded by its marvellous scene,

THE OMNIA,

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Michelin-starred cuisine

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Cumulant 360 km de pistes et 84 remontées mécaniques, le Matterhorn ski paradise est à la fois l’un des domaines les plus étendus d’Europe et l’un des plus beaux du monde. Photo : Michael Portmann

Le Cervin fait la différence Le domaine skiable, totalisant 360 km de pistes, se distingue aussi par une particularité géographique : il s’étend sur deux pays. Côté val d’Aoste italien, on rejoint aisément les stations de Breuil-Cervinia et de Valtournenche, via le plateau de Testa Grigia (3’480 m) ou en empruntant le Theodulpass (3’301 m). Les 84 remontées mécaniques zermattoises sont ultramodernes et la vingtaine d’autres, transalpines, n’ont pas grand-chose à leur envier. À une différence près — de taille : c’est depuis le versant suisse que le pyramidal Cervin offre son meilleur profil aux skieurs. Leur expérience de glisse s’en trouve grandement magnifiée, d’autant que la région peut aussi s’enorgueillir de compter dans sa ligne de mire 38 des 82 sommets de plus de 4’000 m que comptent les Alpes ! Où que l’on porte son regard, ils sont là, parfaitement nappés de blanc.

Une station 2.0 Les plus connectés seront ravis : à Zermatt, le wi-fi est disponible gratuitement partout sur les pistes ! Idéal pour rapporter en live sa journée de glisse sur les réseaux sociaux. La station a beaucoup investi pour se construire une réputation 2.0. On y trouve par exemple des supports à ski électroniques sécurisables à l’aide de son forfait, et l’on peut, grâce à une application, obtenir en temps réel les informations concernant la météo, l’état des pistes et l’ouverture des remontées. Quant aux férus de statistiques – nombreux parmi les sportifs –, ils peuvent récupérer leurs données personnelles de dénivelés et distances parcourues, notamment grâce à l’application Skiline. www.zermatt.ch www.matterhornparadise.ch 27

La cabane du Mont-Rose « Pure comme un cristal de roche » Texte : Laurent Grabet

Inauguré en 2009, ce refuge de montagne, étape incontournable sur le chemin de la Pointe Dufour — point culminant de la Suisse (4’634 m) —, est l’un des plus célèbres, des plus beaux et des plus modernes des Alpes. Visite guidée. Posée à 2’883 m sur une terrasse naturelle, face au Castor, au Pollux, au Breithorn, au Matterhorn et aux glaciers du Grenz et du Gorner, la Monte Rosa Hütte s’implante 100 m au-dessus de l’ancienne cabane rustique qu’elle a remplacée. Voilà le refuge de montagne le plus architecturalement surprenant du pays. Propriété de la section Monte Rosa du Club Alpin Suisse (CAS), cet édifice high-tech se présente sous la forme d’un « cristal de roche » de bois de 18 m de haut, entièrement recouvert de fenêtres, d’aluminium protecteur et de 180 m2 de panneaux photovoltaïques — qui lui permettent d’atteindre une autonomie énergétique de 92 %... et de bénéficier, du coup, du label Minergie-P.

Un bijou architectural Ce laboratoire vivant de l’architecte de montagne est né d’un projet lancé en 2003 pour célébrer le 150e anniversaire de la prestigieuse École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Édifié en moins de 5 mois, entre début mai et fin septembre 2009, il est constitué d’un noyau de béton le soudant à la roche, au-dessus duquel a été élevée une structure de 6 étages tout en bois d’épicéa valaisan, constituée de 420 éléments préfabriqués, assemblés à la manière d’un puzzle géant. Un travail de haute précision, sachant que certains dépassent 1,5 tonne ! But de la manœuvre : créer un édifice modèle de durabilité, sans négliger la solidité (il est conçu pour résister à des rafales de 200 km/h) ni le confort.

Extérieurement, la cabane du MontRose dessine des lignes gracieuses. Intérieurement, on y jouit d’un confort rare en haute montagne. Photo : Tonatiuh Ambrosetti Photo page précédente : Zermatt Tourismus

Pari réussi. La cabane, qui peut accueillir 120 personnes dans 18 chambres de 3 à 8 lits, loin des dortoirs exigus de jadis, dispose de bons matelas, de l’eau courante (chaude) et même, comble du luxe, de toilettes intérieures et de 4 douches ! Un sacré changement par rapport à l’ancienne cabane, où il fallait faire fondre la neige sur un poêle à charbon… Une station d’épuration intégrée permet de retraiter les eaux usées et un système de commande numérique, installé à Zurich, gère la consommation d’énergie du bâtiment en fonction de la météo, du taux d’occupation et des besoins.

Un joli objectif de randonnée La cabane ne désemplit pas. Il faut donc réserver à l’avance pour pouvoir y séjourner à la belle saison, sachant qu’elle ne sera ouverte, en 2020, que du 13 mars au 23 mai, puis du 6 juin au 19 septembre. À défaut, elle offre une bien belle destination de randonnée à ski. L’itinéraire est relativement peu exigeant physiquement, et traverse des paysages grandioses dévoilant quantité de glaciers et de sommets mythiques. Les plus entraînés y feront simplement escale sur le chemin de la Pointe Dufour. www.monterosahuette.ch www.neuemonterosahuette.ch www.section-monte-rosa.ch/fr/cabanes/monte-rosa

Zermatt capitale gastronomique Texte : Claude Hervé-Bazin

Page précédente : Poisson, concombre et haricots Florian Neubauer, After Seven, Hôtel Backstage

1. Huître Gillardeau, asperges vertes, caviar et crème glacée de pâte feuilletée 2. Glace à la fraise sur son Marshmallow de verveine, fraise, pistache et citron Hauke Pohl, The Omnia

La sélection 2020 du célèbre guide Gault&Millau est tombée. La station affiche un palmarès… (g)astronomique : 242 points cumulés pour ses 17 restaurants classés ! Record de Suisse des stations d’altitude, bien devant St Moritz (14) et Gstaad (9). Ils sont 870, dans la dernière édition du guide Gault&Millau Suisse, à avoir été reconnus pour leur savoir-faire à travers toute la Confédération, dont 96 petits (et grands) nouveaux. Un record, à l’échelle du pays, en terme de nombre d’adresses testées et approuvées par les critiques de cette référence mondiale de la gastronomie — née dans les années 1970, dans le sillage de la nouvelle cuisine portée par Paul Bocuse, les Frères Troisgros, Michel Guérard et consorts. Ces 870 établissements suisses se distinguent tous par la qualité de leurs produits, la précision de leur service et, plus que tout, l’inventivité de leurs chefs. Du côté de Zermatt, tout va bien. Pas moins de 17 restaurants de la station ont été sélectionnés, cumulant un total de 242 points — soit autant que l’année précédente. C’est 29 fois plus que la moyenne suisse en terme de restaurant étoilé par habitant ! Non qu’il n’y ait eu de petits changements : un restaurant a disparu du classement, un autre y a fait son entrée, l’un a perdu 1 point et 2 autres, parmi les meilleurs, en ont gagné 1.

Dans les cuisines des grands Tout en haut du classement, deux chefs-stars se partagent l’affiche : Ivo Adam à l’After Seven de l’hôtel Backstage (avec Florian Neubauer en chef de cuisine) et Salvatore Elefante au Ristorante Capri du Mont Cervin Palace (avec Giovanni Bavuso aux fourneaux). Les deux établissements ont été crédités de 17 points et de 2 et 1 étoiles Michelin respectivement.

Unique culinary experience Locally sourced produce is refined to perfection and combine with great sensitivity to create a unique culinary experience.

Open Thursday to Monday: 19.00 – 22.00

Reservations: +41 27 966 66 00 or directly at reception in the Grand Hotel Zermatterhof

Pomme de terre à raclette et fromage de chèvre frais Heinz Rufibach, Alpine Gourmet Prato Boni, Grand Hotel Zermatterhof

Le premier n’a pas fini de surprendre, tant par l’originalité de sa cuisine que par celle de son décor, évoquant, derrière sa façade entièrement vitrée, une sorte de loft new yorkais revu et corrigé par l’artiste zermattois Hans Julen. Tout y est un peu baroque, tout y est un peu décalé, jusqu’au service, attentif, mais jeune et certainement pas compassé. Le menu aussi est particulier : ici, on ne sélectionne pas tant les plats que leur nombre et le temps passé à table ! Manger à l’After Seven n’est pas un simple repas, c’est une expérience. D’ailleurs, le pain y est cuit directement à la table et les convives invités à réaliser leur propre sucette ! Le restaurant est ouvert du 7 décembre 2019 au 12 avril 2020. Au Mont Cervin Palace, le Capri — émanation d’Il Ricio, sur l’isola bella italienne — n’ouvre lui aussi que pour la saison, du 18 décembre au 29 mars. Le chef migre alors vers les Alpes, sans oublier d’amener tout son talent. La cuisine est ici 100 % méditerranéenne et très marine. En points d’orgue ? La délicate trilogie de tartare de sériole pour bien commencer et les taglioni maison au citron, burrata, gambas crues et asperge de mer. Tout l’iode, toute la fraîcheur de la Mare Nostrum sont là. Notamment.

Vers de nouveaux sommets Cette année, deux établissements progressent d’1 point dans le classement Gault&Millau. À l’Alpine Gourmet Prato Boni du Grand Hotel Zermatterhof (16 points), ouvert hiver (7 décembre au 13 avril) comme été (4 juillet au 13 septembre), le chef Heinz Rufibach s’est donné une mission : faire chanter, avec une certaine simplicité, le meilleur des produits suisses et surtout valaisans. Parmi les immanquables : le shot au foin et homard ( ! ), le gibier des montagnes, l’abondance de légumes-racines de la vallée et les surprenants vins moelleux.

The Omnia, le restaurant éponyme de l’hôtel, améliore lui aussi son classement, pour retrouver les 15 points qu’il s’était déjà vu attribuer. Le chef Hauke Pohl, formé à l’école française, y imagine une cuisine aussi contemporaine que le décor, aux accents tantôt cosmopolites, tantôt régionaux, sublimant l’essence des produits de saison. Notons aussi, dans la sélection du Gault&Millau, la délicate cuisine valaisanne–méditerranéenne du Cervo Puro (14 points) et la présence de trois établissements légendaires de la station, tous trois installés dans des chalets d’alpage : Zum See, Chez Vrony et Findlerhof, affichant aussi tous les trois 14 points (« très bonne cuisine, table de chef »). Autant de raisons supplémentaires de s’attabler à Zermatt cet hiver. www.gaultmillau.ch www.backstagehotel.ch www.zermatterhof.ch www.the-omnia.com www.montcervinpalace.ch www.zermatt.ch 35

Chalet Hôtel Schönegg Un bien « joli coin » de Zermatt Texte : Claude Hervé-Bazin / Photos : Chalet Hotel Schönegg - Pascal Gertschen

Surplombant le centre du village de sa terrasse ensoleillée, magnétisée par la pyramide du Cervin, le Schönegg a intégré récemment le cercle très fermé des Relais & Châteaux. Il en est même le seul représentant à Zermatt. Une reconnaissance qui le place dans une catégorie à part. Ce n’est pas un bout de montagne que l’on découvre depuis l’immense terrasse du Schönegg : c’est un vrai panorama à 180° sur la vallée du Mattertal, sur les toits de Zermatt nichés dans leur repli alpin, dans l’axe même du roi Cervin. L’été, les pétunias s’affichent aux balcons. Le Schönegg est un vrai chalet, un chalet double, tout de bois vêtu. L’hiver, la neige s’arrime à ses toits doucement pentus, auxquels s’agrippent quelques stalactites de glace. Porte franchie, l’univers alpin s’affirme. À travers les beaux parquets. Le mobilier. La dentelle de bois sculpté du restaurant. Les lambris des chambres Charme, joliment rénovées, et des Style Cervin, aux notes plus contemporaines. Ici aussi, la vue est acquise : les trois quarts des 48 chambres de l’établissement regardent l’icône.

De la salle à manger du restaurant Saveur, le Cervin se découpe parfaitement. Un cadre idéal pour déguster un excellent repas conçu sous la houlette du chef Reinhold Wrobel. L’immense terrasse panoramique dominant Zermatt est un rendezvous favori de l’après-ski.

HAPPY SPORT COLLECTION

Une famille de vignerons La terrasse, joliment baptisée Infinity, accueille en avril une scène du festival Zermatt Unplugged : c’est dire si on a la place de s’y étendre. À l’heure de l’après-ski, les notes aigrelettes du piano s’y répandent sur des airs de classique ou de jazz, le Cervin sous le nez, évidemment. Le moment est à la détente, planchette à picorer devant soi, verre de vin en main. Mais pas n’importe quel vin... Côté nectars, personne, à Zermatt, ne fait mieux que le Schönegg. Issus d’une famille de vignerons unie à une famille d’hôteliers, Sebastian et Anna Metry, les sympathiques propriétaires, ont du jus de raisin qui coule dans les veines. Depuis cinq générations, au moins, les Metry cultivent la vigne du côté de Varone, sur le versant opposé du Valais. Du Pinot Noir, du Fendant, permettant d’élaborer une production confidentielle, à peine suffisante pour fournir les tables du restaurant et de son bar — joliment baptisé

Uncorked. Aucun doute : le vin est ici à l’honneur. La cave du Schönegg aligne près de 400 références, dont une centaine de crus valaisans personnellement dégustés et choisis par le maître de maison, sans oublier une impressionnante sélection de vins bordelais. Aux fourneaux depuis deux décennies, le chef Reinhold Wrobel fait chanter les produits locaux au gré d’un menu de marché (5 plats) quotidiennement réinventé. Amoureux de l’Asie, il n’hésite pas à titiller les papilles de ses convives d’un curry, d’une touche de miso ou de sésame. Sur les banquettes confortables et les tables en bois épuré, éclairées par des luminaires bouteilles, le repas se savoure dans l’axe du Cervin, naturellement. De quoi contenter pleinement les clients Relais & Châteaux, en écho à la devise de la chaîne : creating delicious journeys. www.schonegg.ch

Les chambres et suites Style marient le confort douillet des 4 étoiles au charme du vieux bois des chalets alpins.

Le Cervo se réinvente Texte : Claude Hervé-Bazin / Photos : Gian Giovanoli

Adossé aux pentes boisées, il trône juste au-dessus du village et de la station de funiculaire de Sunnegga, porte d’accès au domaine skiable. Membre émérite des Design Hotels, le Cervo fête ses 10 ans en s’embarquant dans une ambitieuse métamorphose. En 1839, le Docteur Lauber ouvrait la première auberge de Zermatt, comptant tout juste trois lits (l’ancêtre de l’Hôtel Monte Rosa). Aujourd’hui, l’un de ses lointains descendants, Daniel F. Lauber, gouverne aux destinées du plus intime des deux Design Hotels de Zermatt : le Cervo. Composé de huit chalets indépendants disposant chacun de leur propre spa, cet établissement de prestige, classé 5 étoiles, s’est patiemment constitué en petit empire du luxe, regroupant actuellement deux restaurants (l’emblématique Cervo Puro et le Ferdinand), un penthouse (Owner’s Lodge), un lodge aux 5 grands appartements (Overlook) et un chalet implanté sur les rives du petit lac de Schali (Schali Lago), à Täsch. Leurs points communs ? Un goût consommé de l’épure alpine, matinée de matériaux naturels chaleureux, et une quête assidue du panorama, Cervin aux premières loges. 43

(R)évolution au Cervo L’été 2020 s’annonce différent au Cervo. Après la saison d’hiver, l’hôtel va partiellement fermer ses portes pour connaître une nouvelle mutation, plus en phase encore avec l’air du temps. L’idée ? Sortir délicatement l’établissement de sa coquille alpine pour le pousser à s’ouvrir au monde. Rien de subversif : le style alpine chic, pour ainsi dire imaginé ici-même, ne va pas disparaître, mais évoluer pour intégrer des influences plus cosmopolites et faire écho à ce monde transnational et éco-conscient qui surgit chaque jour davantage. Un monde nomade. Meilleur exemple ? Le lounge accueillera le restaurant Bazar, 100 % végétarien, où les mezze orientaux s’appuieront sur le meilleur des produits valaisans, plus locaux, plus durables que jamais. Le règne de la viande s’efface doucement et le temps des seules cures de raclette en montagne est fini. La réalité est désormais plurielle : à chaque instant les envies voyagent, au gré des tentations. Au Puro, le restaurant classé de la maison (noté 14 par Gault&Millau), le menu penchera davantage vers le versant sud des Alpes, mettant en avant pâtes et raviolis, apprêtés sur des notes contemporaines. Seul le Ferdinand, ancré à ses alpages, ne changera rien à sa formule consacrée : 100 % pure, made in Switzerland.

Un hôtel remodelé Technologiquement parlant, le Cervo va quitter le règne agonisant des énergies fossiles pour entrer dans un univers propre. Travaux achevés, 90 % de son électricité et de son chauffage seront assurés par un système triparti cumulant solaire, pompes à chaleur et géothermie — exploitant les eaux souterraines à près de 150 m de profondeur. La psychologie des lieux évolue, aussi. Une nouvelle piscine avec vue sur l’iconique Cervin va sortir de terre, aménagée dans l’esprit des onsen (bains) japonais, avec espaces wellness et massage. Un professeur de yoga va être engagé. Le Cervo ambitionne de quitter le corset du seul univers hôtelier pour se réinventer en destination, en lieu de vie, en incubateur d’idées et d’envies, dans une optique de développement personnel. La salle de sport se mue ainsi en salle de méditation, pour une plongée en soi. Beyond Exploring, dit le slogan.

L’ancien spa change de destination : il accueillera logiquement dans le proche futur 4 spa suites. Un nouveau chalet va parallèlement être construit, regroupant une quinzaine de chambres de grand confort, à la déco cosy-contemporaine, mais relativement plus abordables. A contrario, l’Owner’s Lodge, figurant parmi les options les plus fastueuses de la station, deviendra encore plus exclusif. Le but : étendre la gamme de l’hôtel. Les travaux, supervisés par le cabinet d’architecture intérieure Dreimeta d’Augsbourg, débuteront en avril-mai 2020 pour se terminer en novembre. Dans l’intervalle, le Cervo ferme, sans fermer... Une partie de ses chambres et installations restera accessible du 26 juin au 27 septembre, sous le nom de Ferdinand Pop Up Hotel (avec petit-déjeuner en chambre). L’occasion de profiter de ce cadre exceptionnel à moindre coût. www.cervo.ch www.ferdinand.swiss

Voilà résumés les meilleurs atouts actuels du Cervo : une grande terrasse tournée vers le soleil et le Cervin et des espaces conjuguant à merveille esprit montagnard et lignes contemporaines. Et bientôt ? Le pouls vibrant du monde en plus.

Steiger & Cie L’immobilier de montagne, intensément Texte : Claude Hervé-Bazin / Photos : Yves Garneau / Haute Montagne

Le vaste ensemble 7 Heavens, constitué de sept chalets de grand luxe, a été entièrement pensé par le maître d’ouvrage Mario Julen, qui a fait appel à Steiger & Cie pour suivre le projet et s’occuper de la commercialisation.

Le marché immobilier de Zermatt ne ressemble à aucun autre. Les activités de courtage de Steiger & Cie non plus. Voilà une agence unique en son genre, où tout, tout, tout est pensé et pris en charge. Née au début des années 2000, à l’heure où balbutiaient le style alpin contemporain et le développement de l’immobilier de grand luxe en station, Steiger & Cie s’est constituée autour de Florian Steiger, ancien dirigeant dans l’industrie de la musique, et d’une équipe soudée dirigée par Oliver Herweg à Zermatt et Nicolas Koch à Verbier. Leur ambition ? Créer bien plus qu’une agence : un écosystème entier, couvrant tous les besoins des clients avant, pendant et même après leur achat, au gré d’un réseau dense de professionnels reconnus pour leurs compétences. 49

Courtier… et beaucoup plus La maison est implantée physiquement à Zermatt, Verbier et Crans-Montana. Son activité phare, le courtage, bénéficie d’une association étroite et exclusive avec Cardis | Sotheby’s International Realty, qui assure une résonance à l’échelle mondiale. Si le marché haut de gamme est bien sûr très important dans ces stations huppées, Steiger & Cie gère tous les types de biens, du petit appartement vendu moins d’1 million de francs au chalet rare à 25 millions et plus. Trouver et présenter un bien à vendre est une chose. Savoir le mettre en valeur une autre. Les images des chalets et appartements réalisées par Steiger & Cie sont belles, mais jamais trompeuses. Pas de grand angle déceptif. Pas de retouches modifiant l’identité du lieu. Confiance acquise, la relation peut débuter sous les meilleurs auspices. Dans la bouche des clients et notaires partenaires, les mêmes mots reviennent : honnêteté, réactivité, professionnalisme poussé. Mais il y a davantage, à les entendre : une compréhension fine de l’ensemble des paramètres menant à la décision. La capacité à sélectionner les bons biens pour les bons clients, en fonction de leur nationalité et budget, les restrictions pesant dans les stations valaisannes sur les acheteurs étrangers demandant une connaissance pointue des différents échelons de réglementation. Steiger & Cie entretient parallèlement des liens étroits avec le plus gros bureau d’architecture du canton. Peut-on agrandir ? La parcelle non bâtie voisine va-t-elle le rester ? Existe-t-il des plans pour prévoir des aménagements ? L’agence s’implique, cherche et trouve. Comment obtenir un permis de résidence lorsqu’on est étranger ? Comment financer son achat ? Comment bénéficier du forfait fiscal ? Steiger & Cie est là, encore.

Si Steiger & Cie gère et commercialise également des propriétés plus modestes, le complexe 7 Heavens atteint un niveau de qualité et de luxe rares — avec ici espace wellness privé d’un chalet, vaste salon et chambre douillette avec vue.

Voilà bien un autre point fort : la volonté de répondre à toutes les questions, même celles qui fâchent. Steiger & Cie ne pousse pas une vente à tout prix, pour le seul bénéfice de la commission à court terme. L’entreprise voit loin : sa bonne réputation est essentielle à la confiance que lui portent les acheteurs. Et puis, qui d’autre s’arrangera pour permettre au client de louer un temps le bien repéré avant de l’acheter, pour s’assurer qu’il correspond vraiment à ses attentes ? Une fois la transaction effectuée, Steiger & Cie est encore là, pour coordonner entrepreneurs et artisans. À force de contacts avec eux, avec les autorités, la société a dépassé le pur cadre immobilier, pour s’affirmer en partenaire très privilégié de la station. C’est d’implication que l’on parle ici. De la capacité à gérer des dossiers parfois complexes de A à Z. Sans anicroche. Sans perte de temps. www.steigercie.ch

Le bureau Steiger & Cie de Zermatt fait écho au style alpin contemporain qui prévaut dans nombre de chalets et appartements récents : bois, pierre et autres matériaux naturels y sont à l’honneur.

Acheter à Zermatt, une consécration Pourquoi ici ? « Parce que nous adorons Zermatt, son atmosphère, ses pistes, son caractère animé toute l’année, et la vue sur le Cervin bien sûr », s’enthousiasment de concert les acheteurs. Certains en ont rêvé toute une vie. Lorsque, enfin, ils sautent le pas, il faut encore trouver le bien adéquat. Le marché est étroit. Très étroit. On compte rarement plus de 5 à 10 chalets en vente dans la station en même temps, pour une cinquantaine de biens tous types confondus. Il faut souvent être prêt au compromis. Si les Suisses et les étrangers résidents s’installent sans autre forme de procès, les non-résidents doivent se contenter d’investir dans un édifice à vocation hôtelière, ou obtenir d’abord le droit de résider en Suisse — quitte, parfois, à devoir vendre l’ensemble de leurs biens immobiliers à l’étranger. L’enjeu ? S’assurer d’un engagement pérenne de leur part et combattre ainsi la « politique des volets fermés », pour que Zermatt demeure, pour toujours, un village bien vivant.

Le diamant dans tous ses états Dans une ode au diamant, les créations des joailliers déclinent la précieuse gemme sur tous les tons, faisant étinceler plus encore sa pureté en l’associant à des pierres de couleur. Rivières éblouissantes, guipure précieuse, dentelle de haute joaillerie : les pièces qui se dévoilent au fil des pages sont une invitation à d’autres cultures, au rêve, à l’évasion, à la découverte d’univers différents, à l’instar de la haute couture. Texte : Nathalie Cobos

Page précédente : Adler Collier Kalambo Au cœur d’une cascade de diamants, une tanzanite ovale évoque les eaux profondes d’un lac paisible. Comme autant de gouttes scintillantes, les diamants de taille brillant, marquise et poire forment un entrelacs à la fluidité aquatique, ponctué par quatre pierres de taille marquise. Dans un effet de miroir, le ruissellement se poursuit sur la nuque, secret délicat et raffiné.

Chopard Collier et bague diamants et émeraudes Collection Precious Chopard Telle une dentelle de diamants, la collection Precious Chopard tisse des ponts entre l’univers de la haute couture et celui de la haute joaillerie. Un véritable vestiaire orfèvre, où la délicatesse d’un tissu ajouré fait écho à un sertissage immatériel, tout en légèreté. Le joaillier genevois met ici à l’honneur l’émeraude, taillée en poire et en cœur, dans des lignes classiques mais sophistiquées.

Tiffany & Co. Collier Tiffany Diamond, collection Diamonds: Miracles of Nature Le légendaire Tiffany Diamond, pesant 128,54 carats, n’a été porté qu’à deux reprises jusqu’ici : par Audrey Hepburn et, plus récemment, par Lady Gaga. Ce diamant jaune exceptionnel, aux 82 facettes taillées par Tiffany, incarne tout le savoir-faire et l’expertise joaillère de la maison new-yorkaise. Il est mis en scène sur un collier en platine rythmé par une succession de diamants taille brillant et coussin. Si le Tiffany Diamond n’est pas à vendre, puisqu’il fait partie de la collection privée de la marque, de nombreuses pièces mettant le diamant jaune à l’honneur sont disponibles !

Page de droite : Graff Boucles d’oreilles diamants, Collection Threads

Van Cleef Collier Snowflake, Collection Snowflake

Graff revisite le sertissage classique pour une lecture autrement plus asymétrique. Au premier coup d’œil, les structures précieuses sous-tendant la collection Threads semblent le fruit du hasard. Elles ne le sont nullement. L’apparent chaos des formes et des angles, délicatement articulé, fait de ces boucles d’oreilles une ode à la liberté et au minimalisme.

Col Claudine joaillier, ce collier est un hommage puissant à l’univers de la couture. Sa monture ajourée et entièrement articulée suggère une dentelle d’une grande finesse. Ornant les lignes de diamants, le motif Flocon cher à la maison Van Cleef évoque la beauté des paysages enneigés, dans une ode poétique à la nature et à ses merveilles.

Page précédente : Cartier Collier Théia, Collection Magnitude

Chanel Bracelet Roubachka, Collection Le Paris Russe

Insérées au cœur d’un écrin de cristal de roche délicatement facetté, sept émeraudes rondes d’exception rayonnent d’un éclat sublimé. Au vert, Cartier associe le noir de l’onyx et la transparence des diamants, dans une répétition de motifs qui induit un rythme hypnotique. Empruntant les codes de l’art cinétique, cristal de roche et émeraudes se rencontrent pour mieux se répondre.

Gabrielle Chanel, en fervente admiratrice de la Russie, réinterprète au début des années 1920 la roubachka, une tunique d’homme composant le costume du paysan russe, ceinturée à la taille et décorée de broderies aux épaules pour les grandes occasions. De ces motifs brodés, elle livre une version précieuse en diamants et perles de culture, proche de l’incandescence.

Les heures précieuses Le diamant blanc, d’une pureté absolue, enveloppe de merveilleux les plus précieux des garde-temps. Parfois sublimé par des touches de couleur, il se décline à l’infini au gré des dernières créations des horlogers — souvent uniques, immanquablement oniriques. Texte : Nathalie Cobos

Page précédente : Chopard Montre diamants et diamants Jaunes, Collection Red Carpet 2019 Surplombant un large bracelet ouvragé, véritable dentelle précieuse aux diamants disposés de manière architecturale — tels de riches flocons —, le cadran est entouré de deux gemmes de couleur : diamants jaunes sur ce modèle, rubis sur un autre. Sur un fond de nacre, le cadran est serti de diamants taille marquise reproduisant une rose des vents. Chanel Montre Éclat De Diamant Du camélia, Gabrielle Chanel avait fait l’une de ses icônes. La marque en décline ici la sobriété et les courbes toutes géométrique, ourlant ses pétales, d’une régularité parfaite, de diamants. Le cœur de la fleur, au cadran dissimulé sous un cabochon, est détachable et peut être porté comme une broche. Une vision de la haute joaillerie flexible, libérée, transformable à l’envi.

Bulgari Manchette Serpenti Misteriosi Exotique et énigmatique, le serpent qui s’enroule sur cette manchette dissimule dans sa tête le cadran d’une montre à secret. Évoquant les écailles du reptile, les malachites hexagonales ornant le bracelet bougent et suivent le mouvement du poignet par le jeu d’un ingénieux système de ressorts caché. Hypnotiques, les yeux de rubellite ensorcellent.

Page précédente : Graff Montre diamants Collection Threads Le diamant, omniprésent, revisité dans une approche contemporaine : voilà ce que propose Graff au travers de cette création multipliant les formes géométriques, angulaires, toutes connectées les unes aux autres. La structure à plusieurs niveaux offre une profondeur surprenante, attirant le regard vers le cadran entièrement pavé de diamants.

Cartier Montre Maya Cette création raffinée et élégante joue sur une esthétique très Art déco, à travers la symétrie chromatique de ses maillons noirs et verts, rehaussant l’éclat de ses diamants. Une montre de petite dimension au design puissant et inédit, qui joue sur les contrastes pour mieux séduire.

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1. Cervo Puro CERVO Burger & Fries (à l'huile de truffe et parmesan) www.cervo.ch 2. Sknife Couteau à fromage suisse www.sknife.com 3. The Alpinist Swiss Premium Bitter www.the-alpinist.com 4. Uncorked Vin blanc Fendant de Varen, Famille Metry www.schonegg.ch

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Let’s go shopping Bahnhofstrasse Texte : Daniel Bauchervez

Elle est l’artère vitale de Zermatt, son axe, son essentiel, son âme. Son cœur et ses poumons réunis, entre magasins, hôtels, restaurants, terrasses de cafés et balade au grand air. Étirée entre la gare et la place de l’Église, la Bahnhofstrasse est à Zermatt ce que les Champs-Élysées sont à Paris et la 5e Avenue à New York : une adresse, une vitrine, indémodable, résolument cosmopolite. Six cents mètres de goudron nappé l’hiver de glace et de neige. Six cents mètres de plaisirs et de désirs, accompagnés par le clopin-clopant et le tintinnabulement des clochettes des chevaux et l’écho sourd des six cloches perchées dans la tour de la Pfarrkirche St. Mauritius. Sur ses flancs, quelques venelles ajoutent leurs impasses au maillage du centre piéton. La Bahnhofstrasse est un label de qualité. On ne trouve ici que des produits haut de gamme, le plus souvent made in Switzerland. Créations horlogères en vedette. Vêtements et équipements outdoors. Skis et matériel de randonnée. Articles de mode. Bäckerei croulant sous les gâteaux à la crème et au chocolat, aux recettes transmises de génération en génération. Épiceries gourmet. Galeries d’art. Vendeurs de coucous et de mélodies. La Bahnhofstrasse réunit tout. On y déambule en toute quiétude. Même les véhicules électriques, les seuls ayant droit de cité à Zermatt, y sont interdits de circulation l’après-midi. Côté horaires, la plupart des magasins ouvrent tous les jours en saison, fermant seulement le dimanche après-midi et pour la pause déjeuner.

Pour s’y retrouver, rien de plus simple Depuis cet hiver, la Shopping Map of Zermatt, un grand plan dépliant édité par #helvet (220 x 630 mm), met en lumière l’ensemble des enseignes installées sur la Bahnhofstrasse et à ses abords. Pratique. Aisément lisible. Actualisé deux fois par an. Et facile à trouver: il est disponible gratuitement dans plus de 200 points de distribution de la station — hôtels, restaurants, bars, magasins de sport, remontées mécaniques, station de taxis, etc.

The Shopping Map of Zermatt

www.helvet.swiss

Facile à trouver, la Shopping Map of Zermatt est disponible dans toutes les bonnes enseignes de la station !

Silvan Widmer La montagne pour guide Texte : Claude Hervé-Bazin / Photos : Silvan Widmer

Page précédente : L’hiver venu, le fleuve de glace du Gorner Gletscher exprime plus que jamais sa puissance. Devant lui, l’homme n’est qu’un fétu de paille.

Les derniers rayons du soleil enrobent la face ouest du Cervin de lueurs rougeoyantes. Passé l’arête de Zmutt se dresse la face nord, triomphante.

Dans les ombres déclinantes du jour, Horu, le Cervin, se reflète dans le lac de Riffelsee, bercé par un silence cristallin.

Il est tout jeune, Silvan Widmer : 28 ans. Il y a trois ans, il emmène pour la première fois un appareil photo lors d’une randonnée dans ces montagnes de l’Alpstein qu’il aime tant, aux portes de chez lui, dans le canton de Saint-Gall. Il en connaît chaque pente, chaque combe, chaque rivière, chaque pierre, chaque brin d’herbe. Il mitraille. Retravaille les images au retour. Et s’en trouve très satisfait. Émerge rapidement un sentiment fort : c’est à travers la photographie qu’il peut le mieux retransmettre les émotions qu’il ressent devant la beauté de la nature. La plaine ? Très peu pour lui. Né et grandi dans la vallée de Toggenburg, Silvan aime la montagne. Les montagnes. L’Alpstein. Le Churfirsten. Et l’envoutant Horu. Sa plus belle image ? Ce Cervin, justement, « qui, certains soirs, se déleste de son couvercle habituel de nuages et, au soleil déclinant, dans un silence intégral et incroyable, s’enveloppe d’une aura de splendeur, dans une lumière irréelle. » Silvan s’enthousiasme: « ces instants bénis me nourrissent. Ils sont impossibles à acheter et pourtant si précieux. C’est ainsi que la photographie m’a appris à ressentir la beauté de la nature avec une acuité renforcée. »

Le drone offre une autre vision, complémentaire : celle de l’oiseau, roi des cieux, qui passe sans entrave d’une vallée à l’autre. Silvan Widmer au pied du Cervin.

Silvan ne planifie rien. Pas de rendez-vous donné à un moment précis, en fonction de la saison ou de l’inclinaison de la lumière. « Les plus belles images, pour moi, sont toujours le fruit du hasard, affirme le jeune photographe. Et c’est justement ce qui les rend excitantes. » C’est donc l’instinct qui le guide, renforcé d’une bonne dose de patience. Notamment lorsqu’il part en quête des bouquetins qui hantent certains de ses coins favoris. Là encore, la chance joue un rôle majeur : l’animal est imprévisible et sa rencontre est toujours un temps fort, une bénédiction. Dans les images de Silvan Widmer, l’homme n’occupe qu’un rôle secondaire. Tout juste est-il là, parfois, pour renforcer l’impression de puissance de la nature qui l’entoure. Une échelle, un témoin. Quant au temps qu’il fait, peu importe. Le Saint-Gallois apprécie les situations très contrastées — « tout sauf le beau temps », en fait ! Silvan aime explorer la montagne sous toutes les coutures. S’il ne pratique pas l’escalade, il randonne intensément. Et s’offre une vision alternative sous l’œil de son drone DJI Phantom 4 Pro — « dans le respect de la nature et des réglementations », précise-t-il. À l’occasion, il accepte des commandes, collabore avec Suisse Tourisme, des marques d’équipement outdoor, des auberges montagnardes… Tout ce qui fait écho à sa passion pour les montagnes. Ses projets ? Marcher. Voyager, sans doute. Du côté des îles Féroé, par exemple, où les montagnes dévalent directement en mer dans un concert de paysages stupéfiants. www.silvan-widmer.ch

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Architecte, designer d’intérieur et de mobilier, hôtelier, apôtre de l’art contemporain et artiste de plein droit, Heinz Julen multiplie les casquettes. Loin des conventions. Il ouvre cet hiver un nouvel espace mêlant design et invitation à explorer. Bahnhofstrasse 7 b. S’il existait un Monopoly de Zermatt, l’adresse figurerait sans doute en bleu foncé, dans le secteur le plus « chic » de tous. Dans le cœur vibrant de la station, à l’orée de l’artère piétonne et à côté du très chic Hôtel Schweizerhoff, la nouvelle vitrine d’Heinz Julen offre un coup d’œil panoramique sur ses créations. On y retrouve ses emblématiques chaises longues et fauteuils tendus de peau de vache, ses luminaires et chandeliers psychédéliques, ses tables mariant bois et métal — fabriqués tout près, dans l’ancienne gare de Zermatt sauvée de la destruction et devenue son atelier. Une autre section se voue à l’univers du célèbre restaurant d’altitude Chez Vrony, perché à 2’100 m sur l’alpage de Findeln — décoré par Heinz et tenu par sa sœur Vrony. Leur point commun ? Une même envie d’incarner une facette de Zermatt fidèle à ses origines, qui tourne le dos au made in China et aux saint-bernards en peluche… Même constat pour la plate-forme réservée à un invité de marque, local ou non, sélectionné pour l’authenticité de son travail ou la vision qui le singularise. Zermatt Selection joue parallèlement le rôle de catalyseur en faveur de la Kunsträume, la galerie d’art contemporain où Heinz Julen accueille chaque année quatre à cinq grandes expositions, au cœur de l’hôtel Backstage (tous les jours 17h-23h, sauf mai et novembre). Photographie, peinture, sculpture, installations, mixed media, art digital, toutes les formes d’expression actuelles y trouvent leur place. Ici, sur la Bahnhofstrasse, un couloir vitré permet d’accéder (de 8h à minuit) à un espace représentatif de la galerie, mettant en valeur une sélection de pièces emblématiques de la grande exposition en cours. Comme une invitation à pousser la porte. Dès à présent : les grands formats semi-figuratifs du peintre allemand Dietmar Brixy (né 1961), influencé par le dripping, la peinture gestuelle, la nature et la matière. Suivront une série de photographies de l’Allemand Stephan Verdino et une exposition d’un peintre de calibre international, dont le nom est encore pour l’heure tenu secret ! Il a exceptionnellement accepté de peindre des toiles sur le thème de Zermatt et des sports d’hiver. La boutique, elle, ouvre tous les jours de 9h30 à 19h30.

Heinz Julen catalyseur d’idées Texte : Daniel Bauchervez / Photo : David Willen

www.heinzjulen.com 87

news

comme sur le Challenge Trail

à 250 participants, a très vite af-

nouvelle option s’ajoute : le

ou le Panorama Trail. Autant

fiché complet ! Pour les retarda-

Snooc. Le quoi ? Le Snooc est

d’occasions de s’enfoncer dans

taires, reste la liste d’attente…

une luge constituée d’un siège

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ZERMATT

PAS

2020 ?

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À PAS

21 et 22 août. Pas moins de 5

Qui n’a jamais eu envie de fou-

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D+ 655 m) — auxquelles s’ajoutent

découvrir le domaine de Zer-

encore un relais par trois (ré-

Station Rotenboden, 2’815 m. À

matt en toute sérénité, le guide

servé aux entreprises) et deux

peine descendus du petit train

Peter (Peppo) Bittel propose un

courses pour enfants, Wolli et

rouge du Gornergrat Bahn, les

courses sont proposées en parallèle : Active (19 km, D+1’150 m), Mountain (32 km, D+2’000 m),

SAVEZ

VOUS SNOOQUER ?

se tenir. Léger et confortable, il est très maniable : pour tourner — et même carver —, il suffit de basculer les bras sur le côté. On peut louer Snoocs et luges classiques à Rotenboden. www.zermatt.ch

ZERMATT

INTÈGRE

L’IKON

PAS S Connaissez-vous l’Ikon Pass ? Né aux États-Unis, c’est le forfait de ski le plus global au monde : il couvre pas moins de 41 stations dans 7 pays, sur les 5 continents ! Zermatt est, cet hiver, la première destination européenne à rejoindre le réseau. Les heureux possesseurs de ce pass auront accès au domaine local durant cinq ou sept jours en fonction de la version acheéventail d’une dizaine de ran-

Superwolli. Les inscriptions

habitués enfourchent leur luge

tée. Au-delà, difficile de faire

données en raquettes accom-

sont ouvertes depuis la mi-oc-

pour l’une des plus belles des-

son choix, avec pas moins de

pagnées. Des plus courtes (du

tobre et le resteront jusqu’à la

centes du genre dans les Alpes.

4’857 pistes à disposition dans

Trockener Steg à la Gandegg

veille du départ, mais attention,

En point de mire : Riffelberg

les stations partenaires !

-hütte par exemple). Des plus

les places sont comptées. D’ail-

(2’582 m), à 1,5 km de là. À par-

www.ikonpass.com

longues. Des emblématiques,

leurs, la course Extreme, limitée

tir du 19 décembre 2019, une

paradise (3’883 m), n’était que le début d’un plus ambitieux

news

projet : laréalisation de l’Alpine Crossing,la plus haute liaison transfrontalière par téléphérique entre la Suisse et l’Italie, permettant de franchir les Alpes en survolant le relief

Sport

UNE

NOUVELLE FUNSLOPE

AU SNOWPARK Parmi les plus élevés des Alpes (3’250 m), le Snowpark de Zermatt s’installe, d’octobre à mi-mai, dans la partie basse du glacier Théodule. Réputé pour la qualité irréprochable de ses installations, il comprend pas moins de six lignes tous niveaux, sur une distance de 1’200 m, déclinant big air,

de près, sans quasiment mettre pied à terre ! L’inauguration de la partie italienne reliant Testa Griglia (3’458 m) au Matterhorn glacier paradise, de technolo-

sur 5, 4 jours sur 6, 5 jours sur

puis dévaler dans la poudreuse

gie identique, est annoncée pour

7, 6 jours sur 8 ou, plus flexible

des faces vierges de traces de

l’automne 2021.

encore, 5 jours sur l’ensemble de

ski, fort de l’impression d’être le

www.matterhornparadise.ch

la saison. Idéal pour slalomer

premier à conquérir ces pentes.

entre les journées les plus char-

Difficile de trouver meilleur

gées et les jours maussades.

cadre que Zermatt pour tenter

Cette option est valable tant

l’aventure, en compagnie d’un

sur le domaine de Zermatt que

guide de montagne expérimen-

sur celui de Cervinia (avec sup-

té. En ligne de mire : les som-

plément).

mets du mont Rose (4’200 m),

www.matterhornparadise.ch

de l’Alphubeljoch (3’782 m),

NOUVEAU

FORFAIT FLEXIBLE

DES PENTES

RIEN QUE POUR SOI

step-up, barres de slide et half

Les Zermatt Bergbahnen inau-

pipe. Il se dote en plus cet hiver

gurent cette saison un nouveau

d’une funslope regroupant tun-

forfait Flex, qui permet de choi-

Tout le monde en a rêvé, un

nels, grosses et petites bosses,

sir un nombre de jours de ski

jour. S’envoler en hélicoptère

virages serrés et toutes sortes

prédéterminé sur une période

vers le coeur des Alpes, frôler

d’obstacles qui raviront les

donnée : 2 jours sur 4, 3 jours

le Cervin dans toute sa majesté,

freestyleurs. www.matterhornparadise.ch

ALPINE CROSSING

À L’HORIZON L’inauguration à l’automne 2018 de la télécabine tricâble la plus haute du monde, desservant le Matterhorn glacier

de l’Äschihorn (3’562 m), de la Tête de Valpelline (3’799 m) et de l’Unterrothorn (3’103 m). www.air-zermatt.ch www.zermatters.ch

Notre raison d’être

Un dévouement total à la durabilité, à la qualité, à la fonctionnalité, et au design depuis 1929.

Welcome to nature

news

Sport

ALPINE SKI

des moniteurs et s’exposent en

puis dévaler dans la poudreuse

cialisés, les aventuriers d’un

bonne place dans son bureau !

des faces vierges de traces de

jour se lancent le défi, solide-

www.alpine-ski-school.com

ski, fort de l’impression d’être le

ment encordés, pic à glace en

premier à conquérir ces pentes.

main et crampons spéciaux aux

LE TÉLÉPHÉRIQUE

Difficile de trouver meilleur

pieds. C’est possible dès 12 ans,

BLAUHERD-

cadre que Zermatt pour tenter

à condition d’être en forme,

ROTHORN

l’aventure, en compagnie d’un

suffisamment sportif et… prêt

REPREND

guide de montagne expérimen-

à sentir brûler ses avant-bras !

té. En ligne de mire : les som-

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SCHOOL: SERVICE À L’HEURE SUR

LES

PISTES

mets du mont Rose (4’200 m), de l’Alphubeljoch (3’782 m), de l’Äschihorn (3’562 m), de la Tête de Valpelline (3’799 m) et de l’Unterrothorn (3’103 m). www.air-zermatt.ch www.zermatters.ch

Des glissements de terrain avaient menacé l’intégrité

FAT

BIKE

DANS LA NOIRCEUR

d’un des poteaux porteurs du téléphérique reliant Blauherd (2’571 m) au Rothorn (3’103 m)

Le fatbike, c’est fun de jour.

— au-dessus de Sunnegga —, au

Etla nuit ? Dans l’obscurité et le

Ses cours privés tous niveaux

point de forcer sa fermeture du-

silence absolu, l’aventure prend

de ski, snowboard, monoski,

rant deux étés consécutifs. Les

une tout autre dimension. Cethi-

freestyle, télémark et raquettes

travaux de consolidation ont été

ver, de décembre à mi-mars,le

sont proposés en pas moins de

effectués dans les règles et la

guide Beat Habegger propose

sept langues! Mais ce n’est pas

liaison a repris du service pour

une sortie hebdomadaire fixe

tout. L’école, parmi les plus ré-

la saison d’hiver 2019-2020.

de 2h30 (et d’autres, tous les

putées de Zermatt (elle truste

www.matterhornparadise.ch

jours, à la demande) pour se

la 1ère place au classement Trip Advisor), organise aussi des safaris à ski avec dépose en hélicoptère et des décou-

familiariser avec cette pratique

FREE

L’entreprise, installée place

RIDING

de l’Église (Metzggasse 9), est

Tout le monde en a rêvé, un

partenaire de la marque horlo-

jour. S’envoler en hélicoptère

gère italienne Anonimo, dont

vers le cœur des Alpes, frôler

les calibres ornent le poignet

le Cervin dans toute sa majesté,

vertes du domaine off-piste.

GRIMPE SUR

G L AC E :

P OURQUOI

PAS

VOUS? L’hiver, à Blatten, à Furi, à Schweigmatten, le froid figeles chutes d’eau nimbant les flancs de la vallée de Zermatt,les transformant en cascades deglace. C’est beau. Et intriguant. Bien des locaux ont sacrifié àla tentation, parmi lesquelsles grands alpinistes Andreas Steindl, Samuel et Simon Anthamatten. Sous l’escorte des guides spé-

un peu particulière. Au menu : une ascension tranquille de 400 m de dénivelé, facile, suivie d’une descente plein gaz — mais sans risque grâce aux lampes surpuissantes dont sont équipés les vélos. Compter 120 CHF par personne (3 personnes minimum), tout inclus. www.ski-bike-zermatt.com

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Montbell, une ascension fulgurante Texte : Claude Hervé-Bazin / Photos : Montbell

Le kinobi est un art japonais à part entière, qui s’applique à toute chose. Sa philosophie ? Marier la beauté à la fonction. C’est cette maxime qui a conduit Isamu Tatsuno sur les faces nord des plus hauts sommets alpins, avant de fonder la plus importante marque d’équipement outdoor asiatique, implantée à Zermatt et Grindelwald. Tout a sans doute commencé par une déception enfantine. À l’âge de 12 ans, Isamu Tatsuno se voit refuser de participer à la randonnée annuelle hivernale au mont Kongo (1’125 m) organisée par son école en raison de sa « faible santé ». Ce n’est pourtant pas l’Everest, juste une petite montagne au sommet boisé, coiffée de deux sanctuaires shintos, où les habitants d’Osaka aiment admirer la poésie des juhyo, les arbres emmaillotés de glace. Déçu, piqué au vif, le jeune homme en fait un but.

L’étoffe des héros Bientôt, voilà Isamu qui ausculte le mont Kongo sous toutes ses coutures, chemin après chemin, année après année. Lorsque la dizaine de sentiers n’y suffit plus, il se lance à l’aventure, explorant avec son vieux sac à dos donné par un membre de la famille, les casseroles d’armée de son père, une tente achetée avec son argent de poche et un duvet qu’il a lui-même confectionné à partir d’une vieille couverture.

PHOTOCHROMIC

NO MATTER THE WEATHER*

Léo SLEMETT

De retour à Zermatt, une fois encore, Isamu Tatsuno s’est offert une nouvelle ascension du Cervin, 50 ans plus tard. Photo : Daniel Luggen

À 16 ans, Isamu tombe sur un extrait du livre-récit du grand alpiniste Heinrich Harrer, qui raconte sa première en 1938 dans La face nord de l’Eiger. La capacité de l’Autrichien à surmonter les difficultés et vaincre devient un mantra pour l’adolescent. Il le décide, alors : il va tout faire pour être le premier Japonais au sommet de l’Eiger par la face nord. Et se construira, au passage, un destin centré sur sa passion de la montagne. Le voilà qui s’attaque aux falaises de la région d’Osaka. Il enchaîne les ascensions, progresse, tisse un réseau de grimpeurs, puis passe avec eux aux Alpes japonaises. Ouvre quelques voies, puis d’autres encore, été comme hiver. Le voilà aguerri, presque célèbre.

Zweite Heimat En 1969, à l’âge de 21 ans, Isamu Tatsuno entreprend un long périple en train par le Transsibérien pour rejoindre la Suisse, en compagnie de son ami Sanji Nakatani. Trop tard pour inscrire leur nom au palmarès de l’Eiger : la face nord a été conquise en 1965 par un Japonais, Mitsumasa Takada. Qu’importe. Le plaisir de parvenir à libérer cette voie pour soi est de loin le plus fort. Là-haut, le duo laisse dériver son regard vers un autre phare alpin parfaitement dégagé ce jour-là : le Cervin. Prochaine escale. Par la face nord, naturellement, pour la noblesse de conquérir un but en affrontant les plus grandes difficultés. Le matin de leur départ au Matterhorn, Mme Biner, leur hôtesse de l’hôtel Bahnhof, les salue en temporisant leur ardeur fébrile. « Réussir, ce n’est pas arriver au sommet, c’est vivre ». Une phrase indélébile qui n’a jamais plus quitté Isamu Tatsuno au fil de ses ascensions. Et lui a permis de revenir souvent dans cette vallée de Zermatt qu’il affectionne tant.

Le soleil se lève De retour au Japon, Isamu Tatsuno travaille d’abord dans un magasin de montagne, tout en fondant la première école d’escalade japonaise en 1970, avec son partenaire Sanji Nakatani et le vainqueur nippon de la voie nord de l’Eiger, Mitsumasa Takada. Il accumule les compétences. Entre dans une compagnie de commerce de tissus, où il apprend à gérer un business et développer de nouveaux matériaux et produits.

À 28 ans, l’heure a sonné : « ni trop jeune, ni trop vieux », riche de ses différentes expériences complémentaires, Isamu Tatsuno fonde Montbell — la « belle montagne », une évidence pour cette compagnie d’équipement outdoor et d’escalade. Le timing est parfait : la randonnée connaît le même essor au Japon qu’en Europe et en Amérique du Nord, et les alpinistes, après avoir défloré la plupart des grands sommets mondiaux, y reviennent en hiver. Pour toutes ces activités, il faut des équipements adaptés. Montbell sera là pour y pourvoir.

La touche japonaise Dans le climat humide du Japon, les duvets garnis de plume s’imbibent d’eau et perdent leur pouvoir d’isolation. La solution est synthétique et d’une légèreté incroyable. Voilà Isamu Tatsuno à Munich, frappant à la porte de Sport Schuster, ses 2 seules phrases d’allemand en bouche : « Ich komme aus Japan. Ich möchte den Schlafsack verkaufen ». Le succès est immédiat. Montbell s’appuie sur les recherches novatrices des nombreuses entreprises textiles installées aux portes d’Osaka et renforce encore, ce faisant, l’image de technicité des produits japonais. La compagnie sort une ligne en nylon imperméable d’une finesse révolutionnaire. Et voilà Montbell consacré champion de l’ultraléger. Plus de 40 ans se sont écoulés et Montbell a conquis le monde avec sa devise Light and Fast. Quant à Isamu Tatsuno, il s’est depuis passionné pour le canoë et le kayak en eaux vives (remportant une compétition nationale !), avant de s’investir dans des projets éducatifs, sociaux et de tourisme durable — notamment en développant les itinéraires « Japan eco tracks » à pied, à vélo ou en kayak. Un écho au modèle suisse. Sous sa houlette, le Montbell Fund (alimenté par les cotisations de 940 000 membres) a même contribué récemment au financement du pont Charles Kuonen, la plus longue passerelle suspendue du monde (494 m), située à Randa, sur l’Europaweg, entre Grächen et Zermatt. Comme un hommage au pays où tout a commencé. www.montbell.ch en.montbell.jp 97

Un vigneron suisse au pays du Soleil Levant Le vin par passion Texte : Claude Hervé-Bazin / Photos : Anoush Abrar

La cave du Domaine du Daley renferme un espace de dégustation, un chai à barriques et la très secrète cave des Millésimes.

1392. La date de fondation du Domaine du Daley, établi sur la commune de Lutry, dans le canton de Vaud, en fait la plus vieille entité commerciale de Suisse. Aux manettes, un homme passionné et passionnant : Cyril Séverin, revenu aux sources d’une exploitation chère au cœur de cette famille d’origine valaisanne. Sous sa houlette, les vins du domaine ont franchi les obstacles et les frontières pour conquérir le Japon. L’histoire des Séverin ne manque ni de corps ni de charpente. La famille est bien connue, en Suisse, pour sa réussite fulgurante dans la pharmacie, promue à la force du poignet par le père, Marcel. En 2003, fortune faite, il rachète le Domaine du Daley, où ses propres père et grand-père ont longtemps travaillé en tant que simples ouvriers agricoles. Il en confie les clefs à son fils Cyril. Le jeune homme y trouve très vite une raison de vibrer. Déployant tout le dynamisme et la ténacité (valaisanne) dont il sait faire preuve, il révolutionne la production, en misant sur la très haute qualité. Un choix naturel compte tenu des coûts de production élevés en Suisse, du climat et des terroirs uniques, qui font écho au goût du boss pour « la grande cuisine et les grands vins ». L’agriculture raisonnée et le bio s’imposent d’emblée malgré le surcroît de travail et de coûts associés. Pour « plus de pureté. Plus de fierté ». Aujourd’hui, Cyril Séverin gouverne un petit Himalaya de 15 hectares de chasselas, chardonnay, sauvignon blanc, Viognier, Pinot Noir, gamaret, cabernet franc, merlot, syrah et plant robert (autochtone), établis à flanc de coteaux ensoleillés — plein sud, au-dessus du lac Léman. Soit 1 pour 1000 de la superficie viticole suisse, cultivé dans un esprit de petits rendements qualitatifs, pour une production annuelle de 65 000 bouteilles. Une goutte d’eau dans l’océan de vin mondial, mais une goutte sacrément gouteuse !

« Avec des Sy, on referait le monde » L’herbe court librement entre les ceps, vendangés en petites caissettes précises. Et, à l’abri des regards, se creuse une cave sur trois niveaux, entièrement pensée par Cyril Séverin, où la production du vin suit la simple gravité : livraison des raisins en terrasse, transfert dans les cuves de fermentation par des trappes, puis écoulement des jus dans les barriques en bois au niveau inférieur... Dans le chai, unique en son genre en Lavaux, les vins sont affinés avec patience. Les rouges ne sont pas filtrés. Le souffre utilisé avec parcimonie. « Le vin reflète le caractère de celui qui le fait », affirme Cyril Séverin. Les 16 grands crus du Domaine du Daley sont donc précis et ambitieux — « d’une grande finesse et complexité », ajoute avec fierté le vigneron. Parmi eux, 7 blancs, dont le chasselas Tradition, le chasselas Grande Réserve et La

Légende. Surprise : Cyril Séverin élabore aussi des rosés issus de gamay vieilles vignes, « juteux et aromatiques ». Parmi eux : le Sakura, vinifié comme un blanc, exclusivement pour le Japon. Et, quand l’année s’y prête, une pure Syrah, baptisée Sy. Les Asiatiques en raffolent.

Au pays des cerisiers en fleurs Pour Cyril Séverin, le vin est une philosophie, la volonté de bien faire une règle. Patrie des trésors vivants, le Japon ne pouvait qu’apprécier cet engagement et cette rectitude. Le chasselas finement vinifié, structuré de chardonnay et allongé d’une pointe de sauvignon blanc, s’accorde à merveille avec les sushis ? Banco, Cyril Séverin fonce au pays du Soleil Levant pour faire partager sa trouvaille. Il commence avec le Swiss Sushi Wine, en fermentation unique (devenue une quasi règle). Convainc. Revient. Impose son chasselas pur. Son Pinot Noir. Repart et revient. Encore. Et encore. Ouvre finalement une antenne à Tokyo. En chemin, Cyril Séverin se fait des amis, tisse son réseau. Rencontre Tsutomu Yoshida, revendeur de montres suisses haut de gamme et travailleur acharné, propriétaire du restaurant Yoshida. Entre les deux hommes, le courant passe. 300 bouteilles partent pour Tokyo la première année, 600 la deuxième, 1 200 la troisième... Sur les tables de l’établissement, comme dans d’autres étoilés du pays, les vins du Daley côtoient avec fierté les Romanée-conti et les Petrus — revêtus d’une étiquette personnalisée, tout en japonais. L’image qualitative de la Suisse aidant, le Domaine du Daley s’est taillé une part de choix sur la scène gastronomique nippone, avec 10 000 bouteilles écoulées par an.

La passion du Valais C’est à Saint-Séverin, du côte de Vétroz et Conthey, que la famille Séverin plante logiquement ses racines, dans un terroir de viticulteurs passionnés, juste au-dessus de la large vallée du Rhône. C’est en bon voisin que le professionnel apprécie les crus locaux... Les vins biodynamiques de Marie-Thérèse Chappaz, intronisée « icône du vin suisse » par le Gault&Millau. Les Syrah de Simon Maille et de Denis Mercier. La diversité et les particularismes du Domaine Cornulus. Et bien d’autres encore. Cyril Séverin est catégorique : « je ne skie pas ailleurs qu’à Zermatt, car pour bien skier, il faut bien manger » ! Et bien boire, aurait-il pu ajouter. Et puis, il y a la force de la tradition... L’habitude de dévaler ses pistes fétiches depuis ses 6-7 ans. Le plaisir de retrouver les mêmes cailloux, au même endroit, saison après saison, au pied du toit de la Suisse. « Zermatt est pour moi le plus beau domaine skiable d’Europe, et offre la meilleure gastronomie de montagne ! », s’enflamme Cyril Séverin. Imparable. www.daley.ch 101

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L’empreinte des glaciers Texte : Claude Hervé-Bazin / Photo : David Carlier

Les glaciers sont partout à Zermatt : dévalant au flanc des 38 sommets de 4’000 m ponctuant le paysage, ils enserrent presque intégralement la station nichée au fond de sa vallée. On y skie, jusqu’au cœur de l’été. Pas moins de 22 glaciers entourent Zermatt. Des petits. Des grands. Un très grand : le Gorner Gletscher. De la terrasse ensoleillée surplombant la gare du Gornergrat, à 3’131 m (et 33 minutes de petit train rouge de Zermatt), le regard plonge vers les sinuosités de son large sillon blanc, enveloppant comme une écharpe majestueuse les épaules solides du massif du Mont-Rose — Gorner Gletscher proprement dit à gauche, Grenz Gletscher désormais dominant à droite. Parfois, la brume envahit la vallée, la gommant au regard, avant qu’un coup de vent ne lève le voile. Étiré sur plus de 12 km, large de 1,5 km au maximum, le glacier du Gorner est le 3e de Suisse par la longueur et le 2e par la superficie (53 km2 en 2010). Comme un fleuve avale les rivières, il attire à lui plusieurs autres langues de glace nées sur le flanc du Breithorn. Le Trifji Gletscher et l’Unterer Theodul Gletscher le rejoignaient aussi, jadis, mais la jonction ne se fait plus, en raison du réchauffement climatique. Perdant en moyenne 30 m par an (avec un record de 290 m en 2008), le Gorner n’est pas le plus mal loti des glaciers alpins, même s’il s’est retiré de près de 3 km depuis le pic du petit âge glaciaire vers 1860 — époque où les séracs, conquérants, engloutissaient l’alpage d’Im Boden… Idem, à l’ouest, pour les glaciers de Furg et de Théodule (où l’on skie toute l’année), bien raccourcis eux aussi. En fait, grâce à son altitude élevée, Zermatt s’en sort plutôt mieux que le reste des Alpes : ses plus grands glaciers, puissants, résistent encore. Le futur est plus incertain. Une étude de l’Académie suisse des sciences naturelles publiée en octobre 2019 a encore conclu à une perte de volume de 10 % de l’ensemble des glaciers suisses en seulement 5 ans. D’ici 2100, les deux tiers des masses glaciaires alpines devraient avoir disparu (90 % dans les scénarios les plus pessimistes), entraînant des modifications radicales pour les écosystèmes et les hommes qui vivent à leur pied.

En s’écoulant vers la vallée, le glacier du Gorner craque, formant de grandes crevasses insondables.

103

MATTERHORN SKI PARADISE

Skier sans Limites

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Le plus haut domaine skiable des Alpes est aussi l‘un des plus grands et des mieux équipés au monde. Les skieurs de haut niveau, mais aussi les débutants et les familles peuvent s‘adonner au ski sur les 360 kilomètres de pistes variées qui offrent une vue sur le majestueux Cervin et sur les paysages montagneux à couper le souffle.

Les premières heures du matin ont un charme spécial à Zermatt. Avec l‘offre „First Track“, vous pouvez pratiquer vos glisse sur des pistes vierges et profiter des premiers rayons du soleil de la journée. Après la première descente, un riche buffet de petit-déjeuner vous attend au restaurant Matterhorn glacier paradise. C‘est un début de journée inoubliable.

Les soirs de pleine lune, la „Descente à la pleine lune“ vous plongera dans l‘univers mystique du Rothorn, percé d‘une fondue traditionnelle et fortifiante dans des ambiances sympas et douces. Les pistes éclairées par la lune et l‘air nocturne rafraîchissant feront de cette descente une expérience mémorable. Une fin merveilleuse pour une journée de ski parfaite.

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La PdG est la plus grande course de ski-alpinisme au monde. Son budget est de 5,5 millions de francs.

La légende de la PdG s’écrira encore à Zermatt Texte : Laurent Grabet / Photos : PdG François Perraudin

Entre le 27 avril et le 3 mai, 1 600 trios s’élanceront de Zermatt vers Verbier en espérant venir à bout de la 22e Patrouille des Glaciers, mythe indétrônable du ski-alpinisme. « La Patrouille des Glaciers fait partie du patrimoine suisse, des grands rendez-vous mondiaux, à l’instar d’autres épreuves phare comme le marathon de New York. C’est la plus grande course de ski-alpinisme d’une journée au monde par sa longueur, son dénivelé, le nombre de participants et de spectateurs. » Le colonel EMG Daniel Jolliet, 58 ans et « nouveau » commandant de la PdG, aime son épreuve et ça se sent ! Lui-même l’a bouclée sept fois en dix-huit ans.

Un défi sportif et militaire hors norme « LA Patrouille », comme on la surnomme, contribue indiscutablement à l’image d’excellence de la Suisse et de Zermatt. C’est là en effet, sous l’œil sévère de l’iconique Cervin, que débutent ces dantesques 57,5 km, parcourus dans l’univers enchanteur mais sans concession de la haute montagne, jusqu’à Verbier. En chemin : 4’386 m de dénivelé positif et 4’519 m de descentes... Ces chiffres surprendront les initiés, qui gardent pour la plupart en tête 53 km et D+3’990 m. « Le parcours 2020 ne va pas drastiquement changer, mais les nouveaux outils GPS ont permis d’éta-

blir que la longueur et les dénivelés de la course étaient jusque-là sous-estimés de manière non négligeable », révèle le commandant. Les « finishers » des éditions précédentes seront ravis de l’apprendre. Leurs réussites passées n’en étaient donc que plus belles ! À l’heure où vous lirez ces lignes, les inscriptions seront malheureusement closes. Seules 1 600 patrouilles de trois auront la joie de rentrer dans la légende du 27 avril au 3 mai prochains, sur la grande ou sur la petite Patrouille des Glaciers — et sous les acclamations des quelque 40 000 spectateurs habituellement répartis en divers points du parcours, tout au long de la semaine de course. Le tirage au sort laisse derrière lui près de 300 patrouilles déçues. Mais la sécurité, l’une des valeurs cardinales de la compétition, l’exige. Pour l’assurer, l’armée suisse se mobilise avec sa rigueur bien connue huit semaines durant « sur zone ». Au plus fort de l’événement, pas moins de 1 600 soldats et hommes de la protection civile seront engagés, dont 200 soldats sanitaires et médecins, plus une quarantaine de guides de montagne et de spécialistes avalanche.

Un mythe à ne pas prendre à la légère Nul ne peut dire si les records masculin (5h35) et féminin (7h15), tous deux établis lors de l’édition 2018, courue dans des conditions exceptionnelles, seront battus. Une chose est certaine cependant : même si la seule ambition de la plupart des participants est de réussir à terminer, on ne se frotte pas à ce mythe à la légère. Un copieux entraînement physique et technique, voire même psychique, s’impose pour venir à bout des exigeantes barrières horaires. « La PdG n’est pas seulement une course, c’est une aventure humaine à trois, un voyage à travers l’histoire, la montagne, l’amitié et l’émotion », conclut joliment le Commandant Jolliet. L’une de ces épopées où le but final est finalement moins édifiant que le chemin y menant. Tous ceux qui ont eu la chance, au moins une fois dans leur vie, de participer au solennel briefing d’avant-course au pied de l’église de Zermatt et de s’élancer quelques heures plus tard de la place de la gare, le savent bien. www.pdg.ch 105

Zermatt voit la vie en vert Texte : Daniel Bauchervez

Célèbre pour son interdiction des véhicules à moteur essence, Zermatt s’engage de manière croissante dans une gestion éco-durable tous azimuts. Une exception novatrice dans le monde des stations de ski. Lorsque, dans les années 1970, Zermatt fait, avant tout le monde, le choix de la voiture électrique, le reste de la planète, en plein essor automobile, se montre largement dubitatif. Il s’agit alors, pour la municipalité, de réussir à contenir l’explosion du tourisme et ses désagréments dans son étroite vallée.

La Zermattmobile Confrontées à l’absence de véhicules de ce type sur le marché, les autorités décident de favoriser leur conception locale. Près d’un demi-siècle plus tard, Reinhold Julen (au Jumbo Garage) et ses collègues Stefan et Bruno Imboden sont en charge de l’essentiel de la production, développée en parallèle de leur métier de garagiste. Un vrai défi pour concevoir, par exemple, une camionnette à benne basculante ou un transporteur de mazout en répondant aux contraintes à la fois techniques et réglementaires ! Un défi coûteux, aussi : les véhicules produits à Zermatt coûtent entre 65'000 et 120'000 francs, hors batteries… Conçus en aluminium, ils sont toutefois très résistants à la corrosion et ont une durée de vie exceptionnelle de 30 à 40 ans ! Le modèle a failli s’exporter à New York pour remplacer la flotte des 12 000 taxis de la ville, mais le projet a finalement été abandonné en raison de la trop faible vitesse (20 km/h maximum) des véhicules zermattois, davantage adaptés aux ruelles du village qu’aux grands trajets à travers la mégalopole américaine… Aujourd’hui, quelque 500 véhicules électriques, parfaitement silencieux, sont autorisés à circuler, parmi lesquels 40 taxis. Tous les autres automobilistes se garent à Täsch, puis sautent dans le train reliant Zermatt en 12 minutes, trois fois par heure. De la gare, on rejoint ensuite son hébergement à pied, en bus ou taxi électrique ou… à bord de l’une des deux calèches du Grand Hotel Zermatterhof. 107

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Chalet Hotel Schönegg | Riedweg 35 CH-3920 Zermatt | +41 27 966 34 34 info@schonegg.ch | www.schonegg.ch

Chevaux et plastique recyclé L’article 3 du règlement communal le stipule expressément : le piéton reste toujours prioritaire à Zermatt. La preuve avec ce nouvel accord passé en septembre 2019 entre la commune et le transporteur Alpin Cargo : l’après-midi, les paquets sont désormais livrés sur la Bahnhofstrasse en… diligence ! Les autorités locales sont sur tous les fronts. Les eaux usées sont naturellement traitées à 100 %, les déchets collectés et recyclés, la production d’hydroélectricité encouragée (elle fournit 60 % des besoins de la station). Soucieuse de montrer l’exemple, la commune a même récemment adopté un enrobé contenant un petit pourcentage de plastique recyclé. Une première en Suisse, mais probablement pas une dernière : ce nouvel asphalte, plus souple, résiste mieux à la grande amplitude thermique entre hiver et été. À Zermatt, tout le monde s’y met, ou presque. De nombreux hôteliers se sont embarqués dans des rénovations éco-conscientes qui, mois après mois, changent peu à peu la donne — du très chic Cervo jusqu’à l’auberge de jeunesse locale. Le Zermatt Marathon s’est engagé en faveur du développement durable. Et, chaque année, la station accueille le Sommet de Zermatt, réunissant quelque 150 chefs d’entreprises et leaders d’opinion bien décidés à promouvoir une écologie positive permettant d’adapter le modèle économique mondialisé aux nécessités écologiques.

sont similaires : suppression du diesel, intégration du photovoltaïque, traitement et réutilisation des eaux usées. La gestion du domaine skiable, par définition très énergivore, est plus problématique. Chaque année, les 68 véhicules et engins des Zermatt Bergbahnen consomment 1 million de litres de diesel. Alors, pour atténuer leur impact, l’entreprise s’est tournée vers le carburant eco-speed, plus cher, mais réduisant de 13 % les émanations de particules fines et de 11 % celles de monoxyde de carbone. Les câbles des installations — qui doivent régulièrement être changés — sont pour leur part recyclés pour fabriquer des ponts en Asie ! Quant aux anciennes installations devenues inutiles, elles sont démontées et des actions de renaturation engagées pour rendre sa virginité au paysage. Et au-delà, les autorités ont délimité 6 forêts et 10 sites de protection, créant ainsi des « zones de tranquillité » pour la faune et la flore (exemptes de freeriders, notamment). Pas de révolution, ici. La politique verte de Zermatt est une politique des petits pas qui, jour après jour, contribue pourtant à changer les choses, dessinant un futur plus conscient des enjeux écologiques. www.zermatt.ch/fr/durabilite

Le domaine skiable à l’épreuve de la durabilité Pas facile de concevoir un domaine skiable durable. À Zermatt, on s’y est mis très tôt : un groupe de travail sur le sujet a été constitué dès 2002 par les Zermatt Bergbahnen. Parmi les premiers projets d’envergure, le restaurant du Matterhorn glacier paradise a reçu en 2009 la certification Minergie-P, garantissant une construction réduisant de manière significative sa consommation d’énergie. Récompensé par des prix suisse et européen en faveur du développement du solaire, il couvre grâce à ses panneaux photovoltaïques l’intégralité de ses besoins. L’établissement s’est même vu doter de sa propre station d’épuration microbiologique permettant de traiter sur place les eaux usées. Un tour de force à 3’883 m d’altitude — devenu modèle du genre. Une seconde installation photovoltaïque a été mise en service au Trockener Steg en 2010. Et, plus récemment, c’est la station inférieure de la nouvelle télécabine tricâble desservant le Matterhorn glacier paradise qui a été revêtue de panneaux solaires sur… 877 m2, produisant 157'200 KWh par an ! Autant de défis techniques compte tenu des conditions météorologiques hivernales souvent difficiles. Même combat du côté du Club Alpin Suisse, avec 2 projets phare conduits dans la décennie : la rénovation intégrale de la cabane du mont Rose (2’883 m), premier refuge de montagne labellisé Minergie-P en 2009, puis celle de la cabane du Hörnli (3’260 m), au pied du Cervin, en 2015. Les recettes 109

Air Zermatt À l’altitude des dieux Texte : Daniel Bauchervez / Photos : Air Zermatt

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Né pour secourir les alpinistes en détresse il y a un bon demi-siècle, Air Zermatt a fait un long chemin depuis, accumulant deux Heroism Awards et beaucoup d’expérience. Ses 13 pilotes, qui volent environ 500 heures par an chacun, sont parmi les meilleurs du monde. Sa flotte, composée de 10 appareils, est parmi les plus récentes et les mieux entretenues — par un bataillon de 12 mécaniciens très qualifiés et 16 assistants. La compagnie, désormais attachée à trois héliports (Zermatt, Raron, Gampel), continue d’apporter ses bons soins à ceux qui en ont besoin, à raison de 1800 sauvetages annuels en moyenne. Mais elle a du se diversifier pour financer cette activité par nature déficitaire, et offre désormais aussi services de transport et de taxi (55 % de l’activité), école de pilotage (5 %), sorties d’héliski et vols panoramiques (20 %).

Les Alpes pour témoin C’est souvent à bord d’un Écureuil AS 350 B3, léger et polyvalent, que l’on décolle, le cœur battant la chamade, pour 20 à 40 minutes (ou plus). L’auge en V du Mattertal défile. Trois minutes plus tard, les avalanches bleutées du Hohlicht Gletscher scintillent déjà. L’hélicoptère vire, monte, rase une crête blanche et fonce droit vers la pyramide qui aimante tous les regards. Huit minutes de vol ; la face nord du Cervin est là, à quelques mètres, plâtrée de givre. L’arête du Hörnli suit, la cabane à son pied, minuscule, à peine visible. L’hélicoptère grimpe toujours, stationne un instant au-dessus du sommet, puis avale la ligne de crête : Petit Cervin, Breithorn, mont Rose à tribord, puis l’autoroute du glacier du Gorner au retour. Un autre jour, il faudra essayer l’héliski et les sièges en cuir de l’EC 130 T2, dignes d’un lounge cossu. Craquer la croûte gelée et patauger dans une épaisse poudreuse en débarquant, sous le vent glacé des pales. Et, d’un coup, se retrouver seul, là-haut, au-dessus du monde. Pour trois fois rien : la dépose à l’Unterrothorn (7-8 min de vol) coûte tout juste 80 francs ! www.air-zermatt.ch

Page précédente: L’emblématique appareil rouge et blanc d’Air Zermatt, aux couleurs du Valais, approche du Cervin baigné par les lueurs rosées du jour déclinant.

Air Zermatt est dirigé par Gerold Biner, lui-même pilote d’hélicoptère, légende vivante du sauvetage en montagne.

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Hublot Big Bang Unico White Ceramic 42 mm Proposé jusqu’alors dans un diamètre résolument masculin, le mouvement de chronographe Unico d’Hublot se réinvente dans une version affinée d’une poignée de millimètres. Conséquence : ses performances peuvent désormais se conjuguer à tous les styles, pour tous les poignets. Ici, son boîtier en titane serti de 170 diamants est avantageusement rétréci à 42 mm et accueille un cadran squeletté blanc. Une précieuse légèreté pour ce garde-temps « color block » prolongé par un bracelet en caoutchouc blanc structuré. www.hublot.com En vente au Hublot Store

Chopard Happy Sport Oval

Oris Big Crown ProPilot Altimeter

Sept diamants mobiles tournoient joyeusement sur le cadran : vous l’aurez reconnue, il s’agit de la montre Happy Sport. Chopard revisite cette année son icône née en 1993 dans une forme ovale de 31,31 x 29 mm. Douce comme un galet en or rose, cette version aussi espiègle qu’élégante bat pour la première fois au rythme d’un mouvement de manufacture. Cette montre audacieuse réunit la quintessence des savoir-faire de Chopard, pour le plus grand bonheur de celles qui apprécient autant l’horlogerie que la joaillerie. www.chopard.com En vente à la bijouterie Schindler

Dans la grande escadrille des montres d’aviateur Oris, la Big Crown ProPilot Altimeter est le premier garde-temps automatique au monde à être doté d’un altimètre mécanique. Figuré par un indicateur jaune situé sur l’anneau extérieur du cadran, il permet de mesurer l’altitude jusqu’à 15’000 pieds. La pression atmosphérique est quant à elle matérialisée par une marque rouge. Des fonctionnalités inédites assurées par le mouvement Oris Cal. 733, protégé des conditions les plus extrêmes par un robuste boîtier en acier de 47 mm. www.oris.ch En vente à la bijouterie Wega

TAG Heuer Carrera Calibre Heuer 02

Swatch Lancelot

Jack Heuer a développé ce chronographe qui est aussi ensorcelant que la course à laquelle il est affilié et rompt avec les conventions horlogères traditionnelles. Son mouvement automatique calibre Heuer 02 a été développé et produit par TAG Heuer. Avec 168 composants et une réserve de marche de 80 heures, cette montre est une pièce de haute horlogerie. Ce modèle est doté d’une lunette en carbone et d’un tachymètre. Le cadran squelette est de couleur noire et les index sont rhodiés. www.tagheuer.com En vente au Tag Heuer Shop et au magasin Bucherer

Total look black pour la Lancelot, qui enveloppe le poignet d’une audacieuse note rock’n roll. Son petit truc en plus ? Deux clous dorés de forme triangulaire pour rehausser le bracelet en caoutchouc noir texturé. Cette géométrie très graphique contraste avec le cadran brossé soleil noir. Chic mais glam, ce dernier s’illumine d’aiguilles et de chiffres romains dorés. Une montre belle et rebelle qui s’accorde avec tous les styles, en stilettos comme en perfecto. www.swatch.com En vente au magasin Swatch Store

Tudor Heritage Black Bay Fifty-Eight

Tissot Gentleman

En 1958, Tudor dévoilait sa première montre de plongée étanche à 200 m. La descendance de ce modèle historique, depuis surnommé « Big Crown », est aujourd’hui assurée avec panache. Boîtier robuste de 39 mm en acier, lunette tournante pourvue d’un disque en aluminium noir gradué, cadran hyper lisible ponctué d’indications et d’aiguilles luminescentes… L’Heritage Black Bay Fifty-Eight multiplie les bons arguments. Sans oublier son calibre automatique de manufacture certifié COSC, doté d’une réserve de marche de 70 heures. www.tudorwatch.com En vente au magasin Bucherer

Idéale pour les journées au bureau, parfaite pour le weekend, la Tissot Gentleman s’adapte à toutes les situations. Elle déploie un design épuré mais robuste : boîtier au diamètre raisonnable de 40 mm, bracelet confortable en acier composé de trois maillons, cadran bleu souligné d’index biseautés parcourus par des aiguilles dauphines luminescentes, date à 3 h… Polyvalente, fonctionnelle, elle est également précise grâce à son calibre Powermatic 80 Silicium qui, comme son nom l’indique, offre une réserve de marche de 80 heures. www.tissotwatches.com En vente au magasin Tissot

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1. Cartier Montre Santos-Dumont

5. Rado Captain Cook

En 1904, Cartier créait la première montre-bracelet moderne pour le dandy et pionnier de l’aviation brésilien Alberto Santos-Dumont. Plus d’un siècle plus tard, le modèle n’a pas pris une ride. La forme carrée du boîtier en or fait écho à la géométrie parisienne de l’époque. Les vis apparentes, la couronne de remontoir perlée et ornée d’un cabochon bleu, les chiffres romains et la minuterie chemin de fer composent un style impeccable, cadencé par un nouveau mouvement à quartz doté d’une autonomie de 6 ans. www.cartier.com En vente au magasin Bucherer

Tout est affaire de détails dans cette nouvelle version de la Captain Cook. Détails des formes, avec son cadran galbé balayé par des aiguilles en forme de flèche et d’épée. Détails des proportions et des volumes, avec son boîtier en acier de 42 mm surmonté par une lunette tournante en céramique noire et une glace saphir dôme. Animée par le mouvement C07 doté d’une autonomie de 80 heures, cette déclinaison contemporaine du modèle original créé en 1962 est en outre étanche à 200 m. Pour les sportifs, cela n’a rien d’un détail ! www.rado.com En vente au magasin Bucherer

2. Patek Philippe 5235/50R Le quantième annuel est l’une des spécialités de Patek Philippe. La marque offre un nouveau visage à ce mécanisme inventé et breveté en 1996, qui ne nécessite qu’une correction le 1er mars de chaque année. Son mouvement de précision se drape d’un boîtier de 40,5 mm en or rose enserrant un cadran en deux tons graphite-noir ébène de type « régulateur », déclinant une aiguille centrale des minutes, un cadran auxiliaire des heures et une petite seconde. Graphique, classique et chic ! www.patek.com En vente à la bijouterie Schindler

3 . Mido Ocean Star Envie de prendre le large ? Besoin de larguer les amarres ? Le voyage commence ici et maintenant, à votre poignet. Inspirée par l’univers maritime, l’Ocean Star vous emmènera très loin avec son robuste boîtier de 42,5 mm en acier PVD rose, sa lunette tournante unidirectionnelle en aluminium bleu, son cadran assorti et son bracelet synthétique façon tissu technique rappelant les cordages d’un bateau. Un ensemble sportif et intemporel propulsé par un mouvement automatique Mido assurant 80 heures de réserve de marche. www.midowatches.com En vente à la bijouterie Wega

4. Frédérique Constant Slimline Moonphase Stars Manufacture Plus besoin de lever les yeux au ciel pour plonger dans les charmes mystérieux du firmament étoilé et de l’astre de la nuit. Placée en majesté sur le cadran soleillé bleu, l’indication des phases de lune se révèle dans toute sa poésie, soulignée par une lunette finement sertie de 60 diamants. Au revers du boîtier de 38,8 mm en acier plaqué or rose, le spectacle continue, révélant le mouvement de manufacture automatique FC-701, orné de finitions perlées et d’un guillochage Côtes de Genève. Un plaisir d’esthète, au féminin. www.frederiqueconstant.com En vente à la bijouterie Wega

6. Norqain Freedom 60 Chrono Auto Un coup d’œil à ce chronographe automatique et vous voilà immédiatement propulsé dans l’art de vivre des années 1960 : boîtier en acier de 43 mm, cadran noir ponctué de compteurs blancs, glace saphir en forme de dôme, bracelet en cuir brun vieilli… Le Freedom 60 Chrono Auto s’impose comme un classique du design horloger. Pas de doute, les amateurs de montres au style néo-vintage craqueront pour ce modèle pulsé par un mouvement automatique qui profite d’une confortable réserve de marche de 48 heures. www.norqain.com En vente au magasin Bucherer

7. IWC Montre d’aviateur chronographe Spitfire Au célèbre Spitfire, dont la silhouette unique et la maniabilité exceptionnelle ont marqué l’histoire de l’aéronautique, ce nouveau chrono emprunte les meilleurs arguments. Sophistiqué, il arbore un robuste boîtier en acier de 41 mm. Pertinent, il décline les fonctions du chronographe – avec stop heures, minutes et secondes – en toute lisibilité. Performant, il pulse le temps grâce au mouvement de manufacture IWC 69380. Une première dans la collection des Montres d’aviateur de la marque. Décollage immédiat ! www.iwc.com En vente à la bijouterie Schindler et au magasin Bucherer

8. Longines Master Collection Le raffinement esthétique et la sophistication technique sont au cœur de ce chronographe automatique aussi complexe que lisible. Non content d’afficher la mesure des temps courts, il indique la petite seconde et la phase de lune à 9 h, la date via une aiguille centrale prolongée par une demi-lune ainsi que le jour et le mois dans deux guichets à 12 h. Une disposition harmonieuse qui prend place au cœur d’un boîtier de 40 mm en acier. Petit détail classique : les aiguilles sont en acier bleui. www.longines.com En vente à la bijouterie Wega

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Panerai Luminor Due

Piaget Montre Possession

Carl F. Bucherer Heritage BiCompax Annual Coup d’œil dans le rétro pour Carl F. Bucherer. L’horloger lucernois transpose les codes esthétiques des fifties dans ce chronographe complété par une grande date et un calendrier annuel en affichage BiCompax — caractérisé par une division parfaitement symétrique du cadran rosé. Si cette édition limitée à 888 pièces puise son inspiration dans un modèle de 1956, les proportions de son boîtier de 41 mm en acier et or rose sont très contemporaines. Tout comme son calibre automatique, qui répond pleinement aux exigences d’aujourd’hui. www.carl-f-bucherer.com En vente au magasin Bucherer

Ludique à souhait avec sa lunette tournante sertie de 46 diamants, la montre Possession enveloppe le poignet féminin de ses atours précieux et colorés. On craque pour la couleur cerise de son cadran ponctué de 11 diamants qu’un fin boîtier en or rose de 34 mm souligne avec grâce. On ne résiste pas à son délicat bracelet assorti interchangeable, qui contribue à faire de la lecture du temps un plaisir de chaque instant, rythmé avec précision par un mouvement à quartz de manufacture. www.piaget.com En vente à la bijouterie Schindler

Technique et fonctionnelle, la Luminor Due revisite l’esprit sportif des montres militaires de Panerai avec une touche inédite d’élégance qui s’accorde aux poignets les plus gracieux. Son boîtier en Goldtech® de 38 mm abrite le nouveau mouvement automatique P.900. Ce calibre, parmi les plus fins produits au sein de la manufacture Panerai, à Neuchâtel, offre une très confortable réserve de marche de trois jours. Cerise sur le gâteau : le bracelet en alligator rouge brillant est interchangeable en un tournemain. www.panerai.com En vente à la bijouterie Schindler

Jaeger-LeCoultre Rendez-vous Moon On dit souvent que la phase de lune est la complication préférée des femmes. Son pouvoir d’attraction est total dans cette version ourlée de 107 diamants sur la lunette et le cadran. Le boîtier en acier de 34 mm, parfaitement proportionné, s’ouvre sur un joli cadran guilloché argenté où la lune se lève en majesté, surgissant d’une mer de nuages sur un ciel étoilé bleu laqué. Un temps poétique cadencé par un calibre à remontage automatique développé par Jaeger-LeCoultre. Le raffinement est absolu, irrésistible. www.jaeger-lecoultre.com En vente au magasin Bucherer

Chopard Mille Miglia GTS Power Control Vous aimez les voitures classiques ? Vous apprécierez forcément cette édition limitée à 500 pièces. Sa carrosserie ? Un boîtier en acier de 43 mm accueillant un cadran bleu satiné circulaire évoquant les voitures de compétition historiques. Sa motorisation ? Un mouvement automatique certifié COSC indiquant le quantième et la réserve de marche de 60 heures. Le tout prolongé par un bracelet perforé bleu dont la doublure en caoutchouc rappelle les pneus de course Dunlop des années 1960. www.chopard.com En vente à la bijouterie Schindler

Vacheron Constantin Fiftysix calendrier complet L’élégance et la précision sont de rigueur pour la Fiftysix calendrier, inspirée des lignes racées d’un modèle de 1956. Côté technique, elle peut compter sur le calibre 2460 déclinant la date, le jour, le mois et une phase de lune exacte sur… 122 ans ! Côté look, elle déroule un boîtier en acier de 40 mm, un cadran bleu pétrole et un bracelet en cuir ton sur ton. Un style rétro-contemporain souligné par quelques reprises subtiles de la croix de Malte sur les cornes, la couronne et la masse oscillante visible à travers le fond saphir. www.vacheron-constantin.com En vente à la bijouterie Schindler

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30. APRIL – 05. MAI 2020 WWW.BASELWORLD.COM

Le printemps

des salons horlogers Texte : Janine Vuilleumier

Les deux grands salons horlogers helvétiques, Baselworld et Watches & Wonders Geneva (ex-Salon international de la haute horlogerie), se renouvellent afin de séduire un public plus jeune, friand de haute horlogerie, mais également d’expériences. Ces deux rendez-vous annuels, qui se déroulaient autrefois en janvier et en mars, se tiendront pour la première fois de façon successive au printemps 2020. Pour sa trentième édition, le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) se révolutionne. Nouvelle formule, nouveau nom, nouvelles dates. Renommé Watches & Wonders Geneva, il se tiendra non plus en janvier, mais fin avril. Seul inchangé, les professionnels, médias et invités privilégiés des maisons exposantes retrouveront les travées feutrées du salon à Palexpo. Le public, lui, est invité à vivre une nouvelle expérience au cœur de Genève, à travers la formule « In the City », qui proposera aux passionnés et aficionados visites de manufactures, animations dans les boutiques, ateliers d’initiation à l’horlogerie, expositions, conférences et même des rencontres avec des acteurs de la branche. Seul ou en famille, chacun y trouvera la bonne formule pour vivre « son » moment horloger.

Plus ouvert, plus expérientiel, plus interactif et plus connecté, le salon proposera des contenus enrichis et des expériences inédites. Au cœur des luxueux stands, tout comme au sein du Carré des horlogers, les Maisons mettront non seulement à l’honneur de somptueux garde-temps, mais également leurs savoir-faire. Lancé l’an dernier, le « Lab » permettra aux marques exposantes et aux start-up en lien avec l’industrie de présenter leurs dernières innovations technologiques. La partie « Live » du salon offrira quant à elle au monde entier une belle fenêtre sur l’activité trépidante de cet événement. Lorsque Watches & Wonders Geneva fermera ses portes, celles de Baselworld s’ouvriront sur un salon lui aussi en évolution. L’édition 2020 réservera de belles surprises, c’est acquis, même si les nouveautés à venir n’ont pas encore été dévoilées. Une chose est sûre : durant une petite semaine, du 30 avril au 5 mai, Bâle (re)deviendra la « capitale horlogère » de la Suisse, mettant à l’honneur les créations les plus innovantes, mais aussi le plus beau du monde de la joaillerie et des pierres précieuses, dans une ode au génie mécanique, à l’artisanat et à l’ingéniosité. Au total, quelque 700 marques de luxe présenteront leurs créations. Lors de la dernière édition, au printemps 2019, près de 80 000 visiteurs et 3 400 représentants de médias, venus du monde entier, avaient pris part à cette grand-messe horlogère. Gageons qu’ils seront au moins aussi nombreux cette année.

Watches & Wonders Geneva À Genève, du 25 au 29 avril 2020 www.watchesandwonders.com Baselworld À Bâle, du 30 avril au 5 mai 2020 www.baselworld.com

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Zermatt Unplugged Lorsque la musique prend de l’altitude Texte : Daniel Bauchervez

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S a m a r a s

Page précédente : Voilà bien toute la magie du festival Unplugged : amener des musiciens de renom à jouer en pleine montagne, jusqu’à plus de 3’000 m d’altitude ! Photo : Joe Condron

Dans les bars et hôtels de la station investis par le festival, l’atmosphère se fait immanquablement intime. Photo : Mauro Pinterowitsch

Aux grands hommes, il faut toujours de l’altitude, écrivit un jour l’écrivain et scénariste québécois Serge Losique. Aux grands musiciens aussi, semble-t-il, si l’on en juge par la situation peu commune des scènes du Festival Unplugged de Zermatt... Aucun autre festival de musique ne lui ressemble. À Zermatt, les concerts prennent l’air. Le grand air. Parmi la quinzaine de scènes disséminées à travers la station, trois se perchent carrément en montagne ! Sur le terre-plein ensoleillé de la station du funiculaire de Sunnegga (2’288 m), à seulement 4 minutes 30’ du cœur du village. Sur la terrasse XXL du Blue Lounge (2’600 m), à Blauherd, en tête à tête avec le Cervin. Mais aussi, plus loin de la civilisation, devant le modeste refuge de la Gandegghütte (3’030 m), à quelques pas de la mer de glace du Theodul Gletscher. À cette altitude, rien que des cailloux et, au-dessus de la tête, une corolle de sommets alternant faces rocheuses et calottes blanches. Autre particularité essentielle, Unplugged s’inscrit dans le cercle fermé des festivals dédiés exclusivement à la musique acoustique. Ils sont une poignée de par le monde. Pas d’artifices de studio, ici, rien que la voix et la musique, dans leur vérité pleine et entière. Seuls les meilleurs interprètes se prêtent à l’exercice. Pour beaucoup, le Zermatt Unplugged

constitue d’ailleurs un vrai défi, qui exige souvent de réarranger leurs chansons pour l’occasion. Inutile de tendre l’oreille pour autant. En ville, le chapiteau principal accueille tout juste 2 000 spectateurs. À l’hôtel The Alex, ils sont entre 400 et 1 000 selon le type de concert. Bien moins encore à la chapelle de Winkelmatten et dans les bars et hôtels partenaires, abritant une kyrielle de new talent stages — où se produisent les musiciens de demain. Autant de lieux intimes, presque confidentiels pour certains, offrant une symbiose rare entre artistes et public. La 13e édition d’Unplugged se tiendra comme d’habitude en fin de saison, du 14 au 18 avril 2020. Le programme complet est rendu public le 5 décembre, peu avant que ne débute la prévente (le 10 décembre) et la vente au public (le 12). Mais quelques noms ont déjà été dévoilés. Seront notamment présents Dido et James Morrison. www.zermatt-unplugged.ch 125

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1. Nobis Parka Astrid www.nobis.ch 2. Reuge Boîte à musique Galet Satori www.reuge.com 3. Julbo Lunettes haute montagne Vermont Classic www.julbo.com 4. UGG Bottes Classic Fluff Pin www.ugg.com

BIG BANG CHRONOGRAPH ZERMATT

B O U T I Q U E Z E R M AT T Bahnhofstrasse 27

Boîtier en acier. 131 Mouvement chronographe. Limité à 100 pièces.