#helvet magazine Genève | Hiver 2024-2025 | FR

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La cosmopolite. L’insolite. La favorite. La plus grande des petites villes se dévoile. Ici, l’eau est le miroir du monde.

LONGINES BOUTIQUE

40, Rue du Rhône • 1204 Genève

LONGINES SPIRIT

ZULU TIME

Push the boundaries of luxury.

New Continental GT Mulliner.

With an incredibly powerful Ultra Performance Hybrid V8 powertrain and a suite of advanced chassis systems for maximum refinement, the Continental GT Mulliner is the luxurious pinnacle of the Continental GT range. New Continental GT Mulliner (V8) WLTP drive cycle: fuel consumption, mpg (l/100km) – Combined 27.4 (10.3). Combined electrical consumption – 277 Wh/km. Combined CO₂ Emissions – 29 g/km. Fuel efficiency class: G.

The name ‘Bentley’ and the ‘B’ in wings device are registered trademarks.
2024 Bentley Motors Limited. Model shown: New Continental GT Mulliner.

Après Zermatt, Verbier et Genève, la collection s'agrandit avec Crans-Montana. Plus que jamais, la quintessence helvétique trouve sa place dans ces pages, à travers tout ce qui fait la grandeur, la beauté et l’âme de cette nation qu'est la Suisse.

living the high life helvet.swiss

Éditorial

« La découverte d’un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d’une étoile », écrivit jadis l’épicurien Brillat-Savarin… À l’aune de cette sentence, Genève doit être l’une des villes les plus heureuses du monde. Elle est, c’est certain, l’aimant d’une scène culinaire contemporaine vibrante de créativité, attirant à elle la crème des chefs, venus de l’Europe entière et au-delà. De quoi mettre l’eau à la bouche et récolter, plus que jamais, les étoiles (Michelin) et les bons points (Gault&Millau).

Genève a certes un bon coup de fourchette, mais surtout le goût sûr, fondé sur une économie florissante qui permet aux plaisirs de la vie de s’épanouir. C’est bien toute la planète que l’on dévore ici avec gourmandise. Mais si l’éventail des techniques est sans limite, si afternoon tea et cocktail time rythment les semaines sur des notes volontiers chic, les meilleurs chefs cultivent tous la quintessence des produits locaux, promesses d’authenticité.

À quelques encablures du lac, les vignobles du canton offrent une palette de goûts rares, élevés sur des patchworks de parcelles modestes en apparence. Les femmes y occupent une place nouvelle, vigneronnes témoignant à la fois d’un savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération, et d’un remarquable sens de l’entreprise. Musique, art, horlogerie, business, tout ce qui embellit et enrichit Genève prend d’ailleurs, au fil du temps, une couleur plus féminine, insufflant un vent nouveau, étoffant la gamme des sensibilités et cultivant le goût du beau — sur fond d’implication totale, à l’image de celle de Charlotte de Senarclens, à la tête du Conseil de Fondation de l’Orchestre de la Suisse Romande. De quoi contribuer, in fine, à faire de Genève ce point névralgique au cœur du monde.

La pause de Noël se profile et, avec elle, le bonheur, aussi, des tables partagées en famille — autour, pourquoi pas, d’un Sauvignon blanc genevois. Profitez-en.

Joyeuses fêtes et Bonne Année 2025 !

Sommaire

souffle

Escales gourmandes à Genève 58

Hôtellerie genevoise : une tradition séculaire

« La clientèle de loisirs est devenue majoritaire »

La Suisse, écrin du nouveau nomadisme

L’art de marier liberté professionnelle et grand air

L’art du vin au féminin

Quand les femmes reprennent le métier de papa

74

Le top 5 des bars à cocktails

Découvrez les lieux tendances du moment

78

Florian Steiger

Itinéraire d’un entrepreneur

82

Estelle Lagarde

Gouacheuse et guerrière solaire à temps plein

84

Haute Joaillerie

Quand le bijou devient œuvre d’art

Hiver 2024-2025

Watches & Shopping

Édition, administration et publicité District Creative Lab sàrl I Place de la Palud 23, 1003 Lausanne — Suisse I info@district.swiss I district.swiss I Tél : +41 21 312 41 41 Rédacteur en chef Christian Bugnon : christian@helvet.swiss Cheffe de projets Anne-Laure Bugnon : annelaure@district.swiss Rédaction info@helvet.swiss | Daniel Bauchervez, Christian Bugnon, Isabelle Guignet, Claude HervéBazin, Philippe D. Monnier, Hélène Dubraviez, Yannick Nardin, Samia Tawil Photographes Guillaume Cottancin, Dayane Photographie, Valentin Flauraud (WWGF/Keystone), Marie Gala de Tena, Grégoire Gardette, Jack Hardy, Grégory Maillot, Richard Martinez, Kseniya Polishchuk, Loris Von Siebenthal — Genève Tourisme Graphisme District Creative Lab — Samuel Galley Traduction anglaise Karen Cooper Photolithographie RS Solutions Publicité info@district.swiss Copyright © 2024-2025 helvet magazine, tous droits réservés. Tous les textes et visuels publiés sont soumis au droit d’auteur. Leur reproduction, en tout ou partie, est strictement prohibée, sauf autorisation expresse des ayants droit respectifs. Cover Loris Von Siebenthal | Prochaine édition helvet Genève ÉTÉ 2025 I Dans la même collection : helvet magazine Zermatt, Verbier et Crans-Montana, livre helvet Verbier | shop sur helvet.swiss Living the high life !

HÔTELLERIE

UNE NOUVELLE

RÉSIDENCE UBER-LUXE

QUAI WILSON

Implanté en Suisse, en France et en Grèce, Ultima réunit un portfolio d’édifices et de chalets de très haut standing. Rive droite, sa nouvelle adresse genevoise occupe les cinq étages d’un seul et même bâtiment historique. À chaque niveau sa résidence ultra-luxueuse (de 3 à 6 chambres), conjuguant harmonieusement architecture classique et aménagements contemporains, parquets en bois nobles, matériaux italiens, vastes suites parentales et cuisine dernier cri. En prime : la vue panoramique sur le lac et tout un éventail de services signature propres à Ultima — chauffeur à l’aéroport, majordome, chef, spécialistes wellness, fitness coach et physiothérapeute à disposition… ultimacollection.com

CULTURE

LE MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE INVENTE

SON

FUTUR

Abritant l’une des principales collections de Suisse, le Musée d’Art et d’Histoire de Genève a inauguré à la fin de l’été 2024 un nouveau cycle pluriannuel, baptisé PlasMAH. Le principe ? Confier sa cour à un artiste, un architecte ou un designer, pour qu’il se l’approprie. Une sorte de prélude à l’agrandissement et à la rénovation du musée, dont le projet est depuis longtemps dans les cartons. C’est cette année une installation du plasticien français Vincent Lamouroux (exposé au MAMCO en 2005) qui s’est emparée de l’espace : une passerelle reliant les deux façades au-dessus de la cour, offrant ainsi une nouvelle perspective. Elle sera accessible certains jours jusqu’au 20 août 2025. mahmah.ch

GASTRONOMIE

LE RESTAURANT DU SALÈVE ENFIN OUVERT !

Un an tout juste après l’inauguration du nouveau téléphérique du Salève, c’est au tour du restaurant de la gare d’arrivée d’ouvrir ses portes. Répondant enfin au souhait initial de l’architecte Maurice Braillard, Vertiges, c’est son nom, a été reconstruit en belvédère, offrant une vue panoramique à 180° sur la Cité de Calvin et le lac Léman. La cuisine ? Bistronomique, appuyée sur des produits locaux. L’établissement accueille pour l’heure les convives du vendredi au dimanche midi entre 12 h et 14 h. panoramiques-du-saleve.fr

HÔTELLERIE

LE BEAU-RIVAGE ET LE WOODWARD DISTINGUÉS PAR MICHELIN

Le célèbre guide vient de lancer pour son édition suisse un système de classification par clefs, qui distingue les hôtels de catégorie supérieure « proposant les expériences de séjour les plus remarquables ». Dans sa moisson genevoise, la maison a attribué la note maximale (trois clefs) au Beau-Rivage et au Woodward. Ritz-Carlton et Four Seasons en ont récolté deux. Cinq critères d’évaluation sont retenus : architecture et design intérieur, qualité du service, personnalité et caractère, rapport qualité-prix et contribution à l’expérience locale. guide.michelin.com beau-rivage.com oetkercollection.com

BIEN-ÊTRE

CURE DE JOUVENCE

À LA RÉSERVE

À l’heure où l’hiver engourdit les paysages, les spas renforcent leurs attraits… Cap sur le Spa Nescens de l’Hôtel La Réserve, pour découvrir ses quatre nouveaux programmes Better aging 4 jours. Concentrés sur l’optimisation du rajeunissement global, de la forme et de la santé, ils s’appuient sur l’expertise reconnue de la Clinique Nescens, pionnière en matière de healthy-aging. Après avoir établi un bilan, les experts maison définissent des parcours sur mesure alliant activités physiques, soins Nescens avant-gardistes et alimentation saine et équilibrée. Tout pour chasser le stress et retrouver de l’énergie. lareserve-geneve.com

GENEVA CITY PASS, LE SÉSAME GENEVOIS

Beaucoup de villes proposent des cartes incluant la visite gratuite ou à tarif réduit de leurs principaux musées, ainsi que diverses activités. Bien peu, cependant, sont aussi rentables que le Geneva City Pass. Disponible pour des périodes de 24 h (35 CHF), 48 h (50 CHF) ou 72 h (65 CHF), celui-ci comprend dans sa version complète l’ensemble des transports publics genevois (bateaux-bus inclus), mais aussi une croisière sur le lac, tout un panel de visites guidées (normalement facturées 25 CHF par personne) et 10 % à 50 % de réduction sur une soixantaine d’activités et excursions. Une sacrée bonne affaire ! geneve.com

SHOPPING UNE NOUVELLE CRÉATION CAFÉ CÉLÉBRANT L’HÉRITAGE DU « CAFÉ CRÈME

» HELVÉTIQUE

Une fois encore, Nespresso innove en mettant en avant ses racines et son savoir-faire. En collaboration avec le chef Heiko Nieder, l’entreprise suisse présente une co-création exclusive : Zurich Lungo. Cette Édition Limitée, faisant partie de la gamme World Explorations, rend hommage à la culture du café suisse, mais aussi à la ville de Zurich. Inspirée par l’atmosphère cosmopolite de la ville, cette création répond aux préférences café des Suisses et plus particulièrement à celles des amateurs de café crème. Le café crème, un café long dégusté avec du lait ou de la crème, reste la préparation locale préférée. Zurich Lungo promet un goût inoubliable à savourer le matin ou tout au long de la journée. À découvrir sans plus tarder dans les boutiques ou online. nespresso.com

BON PLAN

CULTURE

LES GRANDS RENDEZ-

VOUS AU VICTORIA HALL

L’emblématique salle genevoise, dédiée à la musique classique, accueillera un dense programme de concerts cet hiver. La seule période des fêtes verra ainsi se succéder Le Messie de Haendel (21 et 22 décembre), le Concert de Noël (24 décembre), le Grand gala de Verdi (27 décembre), puis le Concert du Nouvel An (8 janvier). Suivront notamment le violoncelliste Yo-Yo Ma dirigé par Renaud Capuçon le 29 janvier, Debussy et Stravinsky par la violoniste Midori Goto en février, puis Evgueni Kissine au piano le 10 mars. Certaines représentations s’inscrivent dans le cadre du programme « Les Grands Interprètes », réunissant huit concerts de grands maîtres entre octobre et juin. scenes-culturelles.geneve.ch/victoria-hall grandsinterpretes.ch

BIEN-ÊTRE

WELLNESS AUX

PÂQUIS SOUS

LA LUNE RONDE

Les emblématiques Bains des Pâquis, implantés quai du Mont-Blanc, en face du jet d’eau et de la marina des Eaux-Vives, sont le rendez-vous favori des Genevois amateurs de baignade revigorante. En été, mais aussi en hiver ! On y trouve également, pour se réchauffer, saunas (mixtes), hammams (mixte ou femmes) et bain turc. Autant d’espaces de silence rassérénants, accessibles tous les jours de 9 h (8 h le dimanche) à 22 h 30. Une fois par mois, les soirs de pleine lune, ils restent même ouverts jusqu’à minuit ! L’occasion de tester le sauna sous un autre jour, entre braséros, bains d’argile et thé à la menthe… aubp.ch

GASTRONOMIE

LA VALEUR N’ATTEND PAS LE NOMBRE DES ANNÉES Assurément, la scène gastronomique genevoise fait parler d’elle. Tout juste relancé, le restaurant Arakel, établi aux Eaux-Vives, décroche à travers son jeune chef Quentin Philippe (28 ans seulement) le titre de Découverte de l’année chez Gault&Millau, avec la note de 15 points. Entre bar à vins et cuisine ouverte, on y déguste une cuisine de saison évolutive, déclinée en deux menus immersion de quatre ou six plats. La cerise sur le gâteau ? L’iconique table du chef, au plus près de l’action. Michelin renchérit, en lui accordant une étoile — tout comme à la nouvelle table de Dominique Gauthier, l’ex-chef du Chat Botté, réinvesti au F.P. Journe, inauguré l’an passé par le maître horloger rue du Rhône, dans le décor historique restauré de La Bavaria — QG des pontes de la SDN au début du XXe siècle. arakel.ch fpjourne-le-restaurant.ch

GASTRONOMIE

LE PÂTISSIER DE L’ANNÉE

2025 EST GENEVOIS !

Coup double pour L’Atelier Robuchon. Cet automne, l’établissement phare du Woodward Hotel, mené par le chef Olivier Jean, s’est vu décerner deux points supplémentaires d’un coup par Gault&Millau (à 17 points) et a eu la bonne surprise de voir son chef des desserts, Titouan Claudet, nommé Pâtissier de l’année 2025. Une récompense que le jeune homme, passé chez Bernard Loiseau, Benoît Charlet, Sébastien Voxion, Marc Haeberlin et Anne-Sophie Pic (excusez du peu !), doit à ses interprétations élégantes et sobres au registre du goût, servies par des dressages millimétrés à l’esthétique épurée.

oetkercollection.com

HÔTELLERIE

ÇA BOUGE EN MONTAGNE !

Spécialiste de l’immobilier de luxe en montagne, l’entreprise Steiger&Cie conduit plusieurs projets de rénovation en même temps, en association avec Comina Architecture. Au centre de Zermatt, l’Hôtel Perren est en passe d’être réinventé avec le concours de l’architecte parisien Pierre Yovanovitch, dans un style réinterprétant à la lumière contemporaine les codes immémoriaux de l’architecture paysanne du Valais. À Verbier, c’est l’Hôtel La Rotonde qui prendra un (sacré) coup de jeune sous l’égide du duo, d’ici à l’été 2027, avec adjonction d’un nouveau restaurant à la terrasse panoramique et de cinq surfaces commerciales.

steigercie.ch

CULTURE

L’ART DES COSTUMES EXPLIQUÉ AUX ENFANTS

En attendant sa fermeture l’année prochaine pour rénovation de sa machinerie, le Grand Théâtre de Genève organise un mercredi par mois, de fin octobre 2024 à mi-mai 2025, des ateliers d’initiation à l’art des costumes pour les enfants de 6 à 12 ans (durée 1 h). Prochains rendez-vous les 18 décembre, 15 janvier, 5 février, 12 mars et 9 avril. gtg.ch

SCIENCE

LE CERN A 70 ANS !

C’est le 29 septembre 1954 que le Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire (CERN), parrainé par douze pays, était officiellement fondé à Meyrin, aux portes de Genève. L’institut est célèbre pour son accélérateur de particules formant un anneau de 27 km de circonférence, le Grand collisionneur de hadrons — qui a notamment permis de démontrer l’existence du boson de Higgs, clef de voûte de la physique élémentaire. Pour en savoir plus, le Portail de la science du CERN est ouvert aux visiteurs tous les jours sauf le lundi, de 9 h à 17 h. L’occasion de voir de près le plus grand dispositif expérimental jamais construit par l’homme pour prouver une théorie scientifique, mais aussi de découvrir les autres installations du CERN et son rôle central dans l’invention du web. Films, ateliers en labo, spectacles et visites guidées complètent l’expérience. cern70.cern visit.cern

Quand souffle la bise noire,

Genève sort les planches

Photos Loris Von Siebenthal

Lorsque souffle la bise noire, un air d’océan s’empare du Léman. Même les goélands s’en donnent à cœur joie.

Imprévisible, violente, souvent accompagnée de fortes précipitations, la bise noire s’abat certains hivers sur le lac Léman, redessinant les rives de ses tempêtes et de ses vagues. Des moments rares, captés par le photographe Loris Von Siebenthal.

Pour les amateurs de glisse genevois, la bise noire offre la rarissime occasion de pouvoir surfer à domicile. Pas les meilleures vagues du monde, mais un grand plaisir tout de même…

2004, 2023, les années soumises aux grands assauts de la bise noire sont à marquer d’une pierre blanche. La moyenne est respectée : le phénomène atteint son paroxysme une fois tous les vingt ans environ, propulsant dans l’air glacé mais détrempé des vents pouvant atteindre 100 km/h en plaine et 140 km/h sur les crêtes. Pour les services de sécurité et les riverains, le constat est souvent amer : arbres cassés ou déracinés, toits et tuiles envolés, motos et échafaudages renversés, annulations des vols et des traversées du lac en bateau. Au plus fort, parfois, les rives se retrouvent entièrement emmaillotées de glace et de stalactites, quais, lampadaires, bateaux et véhicules compris !

Là où la bise « classique », soufflant du nord ou du nord-est, s’accompagne généralement d’un froid soleil, la bise noire, elle, est synonyme de plafond nuageux bas, chargé d’un air lourd en humidité remontant de la Méditerranée, qui contourne plus ou moins les Alpes pour finalement s’abattre, glacé, sur le Léman et le Jura. Cette anomalie climatique, qui survient surtout entre automne et fin d’hiver, voit souvent tomber certaines des plus grosses chutes de neige de l’année (50, 60 centimètres dans la journée). À raison d’épisodes durant systématiquement trois, six ou neuf jours, croyaient les anciens.

I WANNA SURF

Malgré ses sombres nuages, la bise noire prend pour les adeptes de la glisse une tout autre couleur… Ses vents puissants, mordants, forment, une fois n’est pas coutume, des vagues sur le Léman — en fond de rade du côté des quais, de Baby Plage ou de la jetée de Versoix notamment. Oh, rien de vraiment spectaculaire, en général, mais une belle occasion pour les Genevois de se jeter à la baille, combinaison bien zippée, pour une session urbaine aux relents très islandais. Dans un coin de tête, chacun y va du légendaire Big Thursday, ce fameux 13 février 2014, lorsqu’un swell d’1,50 m se forma dans le sillage du cyclone Tini, avec des rafales atteignant 80 nœuds (150 km/h)… Plus habituellement, il faut se contenter de 20, 25 voire 30 nœuds. De quoi, déjà, réussir à tenir quelques secondes debout sur la planche, et aussi de voir débarquer les kiteux. Frileux s’abstenir : la température du lac tourne autour de 8°C… Et puis, dans l’eau douce, on coule plus facilement !

lorisvonsiebenthal.com

Balayés par la houle, la jetée des Pâquis et son phare s’enveloppent d’embruns glacés.

La Suisse est un cocon, ses montagnes une source d’inspiration, l’architecture contemporaine de ses plus belles stations, une rencontre unique entre hier et demain.

Découvrez la quintessence du Val de Bagnes et ses paysages à couper le souffle, hiver comme été, à travers 288 pages à l’iconographie exceptionnelle. Bienvenue à Verbier.

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CULTURE

ÇA BOUGE, CÔTÉ MUSÉES !

Inauguré en 1994 dans une usine désaffectée du quartier des Bains, le Musée d’Art Moderne et Contemporain (MAMCO) va fermer ses portes pour quatre années de travaux, parallèlement au Centre d’Art Contemporain et au Centre de la Photographie, qui occupent le même édifice. Au terme de la métamorphose, le BAC (Bâtiment d’Art Contemporain) se verra doté d’espaces communs aux trois institutions. Pour l’heure, la dernière exposition, Le Mamco, de mémoire, permet de découvrir des œuvres emblématiques des collections choisies par le public dans l’inventaire (jusqu’au 22 décembre).

L’accès est gratuit pour tous ! Au-delà, une programmation hors-les-murs est prévue. Le printemps 2025 devrait parallèlement voir la réouverture de deux autres institutions de la ville : le musée de la Fondation Bodmer et le Muséum d’Histoire naturelle. mamco.ch | © Kuehn Malvezzi

ÉCOLOGIE

GENÈVE ET LES ARBRES

Chaque année, près de 1 % des arbres de la ville de Genève doivent être abattus pour diverses raisons (maladies, dépérissement, intempéries, projets de développement, etc.). Depuis 2020, pour compenser chaque perte, le Service des Espaces Verts en replante trois — au même endroit si possible, ailleurs à défaut. Une manière efficace de lutter contre l’artificialisation des sols et les îlots de chaleur estivaux. Cet hiver, pas moins de 645 plantons devraient ainsi être mis en terre, appartenant à une centaine d’espèces différentes (indigènes à 50 %, mais aussi ornementales et botaniques). geneve.ch

GASTRONOMIE

UN RESTAURANT

ASSURÉMENT

VERT

C’est au cœur même des Conservatoire et Jardin Botaniques que se trouve le restaurant Amarante. Une parfaite adéquation. La jeune équipe à sa tête y propose une cuisine engagée, bio, durable, de saison, faisant la part belle aux petits producteurs locaux, dans un esprit de découverte de plantes aromatiques souvent méconnues. « Des contraintes qui stimulent la créativité », s’enthousiasme le chef Aurélien Guala. À chaque semaine ses plats du moment. Objectif : zéro déchet. D’ailleurs, même le mobilier est recyclé, récupéré dans des fermes abandonnées ou à la brocante. Plus qu’un restaurant : un idéal. amarantegeneve.ch

HORLOGERIE

LA VILLE À L’HEURE DE WATCHES & WONDERS

Contrastant avec une certaine morosité ambiante, le salon Watches & Wonders annonce l’arrivée de la Maison Bulgari et de six créateurs indépendants. Le grand rendez-vous de l’horlogerie et de la joaillerie de Genève accueillera ainsi au Palexpo, du 1er au 7 avril, pas moins de soixante marques exposantes — un record. L’édition 2025 s’offrira une cure de jouvence en mettant à l’honneur apprentis, nouveaux diplômés et jeunes talents. L’occasion de découvrir des métiers de passion… et peut-être de faire des émules. En 2024, le salon avait déjà réuni un nombre sans précédent de visiteurs (49’000).

watchesandwonders.com

Tempo engagé

Entretien avec Charlotte de Senarclens

Historienne de l’art, très investie dans le rayonnement culturel de Genève, Charlotte de Senarclens assure depuis 2021 la présidence du Conseil de Fondation de l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR). Sa force ? Un « engagement total » au profit de cet orchestre symphonique de renommée internationale, fondé en 1918.

Texte Yannick Nardin
Photos Grégory Maillot

Capitale internationale, place financière, ville universitaire et de recherche, cité d’histoire et de culture… Genève joue sur de nombreuses gammes. Que représente pour vous le fait d’être genevoise ? Je suis fière de mes racines et je mesure ma chance de pouvoir jouer un rôle dans la pérennité d’une institution culturelle qui fait briller Genève. La notion d’attachement à ce canton revêt pour moi une dimension essentielle, dans toutes mes actions depuis dix ans. Au-delà de l’aspect culturel, aujourd’hui au centre de mon engagement, l’ensemble de ce qui a trait à son développement me tient à cœur.

Pourquoi vous engager pour la culture ? J’aime l’art sous toutes ses formes. Il fait partie de notre humanité, permet d’éprouver de nombreuses émotions et de ressentir la beauté. La musique « vivante » spécialement, les moments d’écoute dans une salle, en communion avec le public, me sont particulièrement chers.

Comment appréhendez-vous votre rôle en tant que présidente du Conseil de Fondation ? L’OSR est une institution centenaire, façonnée par de nombreuses personnalités. Je m’inscris dans cette longue histoire. Mon rôle est de permettre au Conseil de prendre les bonnes orientations, en soutien à la direction. Je crée le lien avec les mécènes, les donateurs et les sponsors, ainsi qu’avec la sphère politique. J’espère donner à l’orchestre le sentiment que le Conseil lui procure les moyens dont il a besoin pour exceller.

Créé en 1918 par le chef Ernest Ansermet, l’OSR se compose de 112 musiciennes et musiciens permanents, représenté par 22 nationalités différentes. Sous la direction du chef britannique Jonathan Nott, en poste depuis 7 ans, l’Orchestre joue chaque année plus de 80 concerts, dont une vingtaine à l’étranger.

Je m’engage toujours de façon totale. Pour être pertinente, je fais en sorte d’avoir une connaissance aussi étendue que possible du quotidien de l’OSR. J’assiste pratiquement à tous les concerts et accompagne l’orchestre lorsqu’il se déplace ; cela me permet de comprendre mieux encore le métier des musiciens et donc leurs attentes et préoccupations.

Êtes-vous une sorte de chef d’orchestre pour le Conseil de Fondation ? L’OSR a déjà un chef d’orchestre (rires) ! Mais, dans un sens, je vous rejoins : il s’agit de savoir écouter, mais aussi de pouvoir trancher et assumer les décisions.

Vous avez été réélue à l’unanimité. À quoi attribuez-vous ce succès ? Je suis très touchée et émue par cette marque de confiance, mais aussi consciente de la grande responsabilité qu’elle implique. J’imagine que le Conseil a perçu mon attachement, ma disponibilité et mon engagement.

Je pense aussi apporter une forme de sérénité, dont je ne suis pas la seule actrice, puisque l’orchestre se porte particulièrement bien : les salles sont pleines et la vente d’abonnements culmine. Forts de cette fidélité du public, les musiciens poussent encore davantage leur niveau de performance.

Le projet de Cité de la Musique, conçu comme un lieu de résidence pour l’OSR, a été abandonné en 2021, peu après le début de votre présidence. Comment l’OSR a-t-il rebondi ? Cet abandon a généré beaucoup de tristesse, mais nous avons dépassé ce refus pour continuer à fournir à l’OSR les moyens de remplir sa mission. Et plusieurs petits — immenses ! — miracles se sont succédé. Un immeuble en location s’est libéré à côté du Victoria Hall… Nous avons obtenu l’autorisation de percer une porte et de faire communiquer les deux bâtiments, et un mécène a soutenu le projet ! Tous les artistes qui se produisent au Victoria Hall ont gagné en confort grâce à l’espace accru et à une logistique simplifiée.

Comment l’orchestre, centenaire, reste-t-il en phase avec son temps ? L’OSR continue de mettre en valeur le répertoire classique, tout en sortant des sentiers battus pour fidéliser un public différent. Nous touchons notamment 20’000 jeunes Genevois chaque année à travers des activités scolaires ou publiques — dont les « Concerts en famille » dès 7 ans et les « Concerts pour petites oreilles » dès 4 ans.

Nous avons développé le Festival de l’OSR, en août, à la piscine de Genève-Plage, et proposons des ciné-concerts. Nous renforçons aussi nos collaborations avec des partenaires locaux, par exemple avec le festival « Les Créatives ». Je crois énormément à cette diversification.

L’OSR a même joué un concert diffusé par hologramme. Nous devons ce type d’initiatives innovantes à notre directeur général, Steve Roger, qui gère l’aspect opérationnel de l’OSR. Il foisonne d’idées et nous aide à nous projeter dans le futur ! L’hologramme permet de se produire pour un public autrement privé d’accès à la musique classique. L’innovation fait partie de l’ADN de l’OSR : en précurseur, il a été le premier orchestre à enregistrer en stéréophonie dans les années 50.

Autre évolution dans l’air du temps, l’OSR a réservé le poste de cheffe assistante aux seules candidatures féminines. Pourquoi ? Nous sommes partis du constat mathématique que les femmes sont peu représentées dans la direction d’orchestre. Si nous ne pouvons changer la réalité d’aujourd’hui, nous pouvons influencer le paysage de demain. Il s’agit, selon moi, d’un moyen habile pour favoriser l’équilibre, mais aussi de créer des liens entre l’OSR et des artistes de talent, sur la durée.

osr.ch

La gastronomie est un art

Escales gourmandes à Genève

De tous les arts, lequel est le plus puissant ? Là où la peinture répond à l’œil et la musique à l’oreille, la gastronomie, elle, titille tous les sens. Goût, odorat, vue — et même ouïe et toucher —, en cuisine, les sensations s’entrechoquent. La preuve par l’image, en compagnie du photographe culinaire (et gastronome) genevois Guillaume Cottancin. Son mantra ? Quand c’est beau, c’est déjà bon !

Texte Claude Hervé-Bazin
Photos Guillaume Cottancin

Reflet de son statut de ville internationale, Genève s’inscrit parmi les métropoles mondiales les plus riches de diversité culinaire — plus encore qu’aux États-Unis ! Elle est aussi l’une de celles comptant la plus forte densité de tables par rapport à sa population : environ 2’500 répertoriées par la Société des Cafetiers, Restaurateurs et Hôteliers de Genève. Soit 50 % de plus qu’au début des années 2000.

Au menu, de plus en plus de (très) belles tables, dirigées par des chefs artistes, formés dans les étoilés et les plus beaux établissements de la planète. La concurrence fait rage dans ce segment pour attirer la clientèle genevoise, aussi exigeante qu’épicurienne. Recettes gagnantes ? La qualité, la saisonnalité et le respect du produit, aussi frais et local que possible. Une évidence désormais — ce qui n’interdit en rien quelques touches exotiques, bien au contraire.

Dans ce domaine, la seule limite est celle fixée par l’imagination des chefs. Leur palette ? Une infinitude d’ingrédients

aux innombrables métamorphoses. Tout l’enjeu des restaurants gastronomiques est d’ailleurs là, aujourd’hui : réussir à fidéliser leur clientèle en se renouvelant suffisamment pour la surprendre à chaque visite. Par le goût, bien sûr, mais aussi par une esthétique sans cesse renforcée.

D’un lieu à l’autre, le storytelling s’est imposé. Il ne s’agit plus seulement de bien manger, mais de vivre une expérience personnalisée, débarrassée des formalismes d’antan — et pourquoi pas à la table du chef, en cuisine, dans une ambiance conviviale d’odeurs qui se mêlent, de frémissements et de casseroles qui s’entrechoquent ? Le restaurateur s’impose en conteur, invitant à un voyage gustatif, aussi bien à travers l’assiette que l’architecture intérieure. Tout compte. Dans ces domaines, les quatre adresses sélectionnées ici, parmi beaucoup d’autres qui auraient pu les rejoindre, font assurément montre d’un savoir-faire spectaculaire.

guillaumecottancin.com

FISKEBAR

Le Fiskebar, c’est un peu Genève résumée, dans le cadre feutré du Ritz-Carlton Hôtel de la Paix : une ambassade des saveurs, à mi-chemin entre Nord et Sud, Est et Ouest, fusionnant « l’essence de la gastronomie nordique », la radieuse générosité de la Méditerranée et quelques notes asiatiques pour l’harmonie. Originaire des Pouilles, la cheffe Francesca Fucci aime autant surprendre par sa technique que puiser dans la bibliothèque de sa mémoire olfactive — souvenirs de cueillettes avec son père. Des traditions scandinaves, elle a adopté fumage et salaison. La salle informelle s’est, elle, habillée de chêne brut rappelant les marchés au poisson de là-bas, entre tables d’ardoise et céramiques en soleil aux murs, vastes baies toisant le Léman et cuisine ouverte au comptoir exposant les denrées crues. Au-dessus, des légumes en bocaux sagement alignés. Branches, écorces, mousses, la nature compose le décor des plats, en écho aux produits locaux bio et aux pratiques visant au zéro déchet.

fiskebar.ch

Cheffe Francesca Fucci
Parchemin de rhubarbe, fourrage hibiscus et fraise, crème de Gruyère.
Autour du pois : petits pois, pois gourmands, fromage frais, sauce harissa.

ARAKEL

À chaque plat son assiette, chez Arakel. Classiquement ronde, en céramique blanche ou raku, en bois, en forme de fleur, de feuille… Rouvert début 2024 après un an de réflexion approfondie, la maison se divise en deux lieux, deux temps bien distincts. D’une part le bar cosy, où l’on picore élégamment un croque-monsieur truffé, de l’autre le restaurant gastronomique sur cuisine ouverte, où les chanceux dînent à la table en îlot du chef Quentin Philippe. À 28 ans, ce dernier règne sur une brigade restreinte affirmant la même jeunesse et la même envie de revisiter les classiques. Ses favoris ? Le poisson. Les agrumes. Les légumes du printemps retrouvé. Et, nettement plus terrien : la tarte à l’oignon confit, jus de bœuf et fondue au gruyère. L’inspiration se décline au fil d’un unique menu du moment en quatre ou six temps, à l’esthétisme puissant. En contrepoint : 1’200 références de vin et un service aux petits oignons. De quoi convaincre dès cette année Michelin (1 étoile) et Gault&Millau (15 points et Découverte de l’année).

arakel.ch

Fine tartelette croustillante et variation d’asperge.
Carpaccio de gambero rosso et fraîcheur de concombre.

Chef Olivier Jean

Deux étoiles en deux ans ! Unique établissement de Genève doublement récompensé par Michelin, l’adresse phare de l’Hôtel Woodward prospère sous la direction du discret Olivier Jean. Le Français, passé chez Anne-Sophie Pic et Alain Ducasse, est le plus jeune chef du groupe à avoir été choisi par Joël Robuchon, dès l’âge de 27 ans — c’était à Taiwan, avant son affectation genevoise. Le fruit d’une certaine complicité, d’un labeur intense et d’une rigueur de tous les instants, qui lui valent aujourd’hui d’être reconnu comme l’un des meilleurs interprètes du répertoire du maître, célèbres purée, bœuf Rossini et homard bleu en tête. Cette cuisine de mémoire n’est cependant pas tout. Siégeant idéalement sur l’un des 36 tabourets hauts alignés au fil du bar, dans un cocon de rouge et de noir, les convives n’ont d’yeux que pour le ballet parfaitement orchestré de la cuisine ouverte. Quelle mise en scène ! Dans l’assiette, beaucoup d’invitations au partage et d’inspirations méditerranéennes.

oetkercollection.com

Gruyère AOP et truffe noire, sur un soufflé vapeur « minute ».

Spaghettis aux champignons tricholomes, œuf parfait du Lignon.

Agneau de lait des Pyrénéens, côtelettes rôties, aubergine perlina caramélisée, salade pastorale.
Foie gras de canard en surprise aux abricots du Valais.
Rhubarbe avec son jus, hibiscus et panna cotta.

SACHI

Chef Mitsu

Bonheur. Félicité. Bonne fortune. Voilà le sens de Sachi. Au Mandarin Oriental, ils sont bien au rendez-vous à la table du chef Mitsu, élève émérite du grand Nobuyuki Matsuhisa, alias Nobu — qui popularisa dans les années 1970 la cuisine nikkei, mêlant traditions et ingrédients nippons et sud-américains. Sauce jalapeño accompagnant le tataki de bœuf, ceviche au fruit de la passion, quelques notes font écho à ce savoir-faire dès les hors-d’œuvre. La carte, au-delà, offre un panel large de la cuisine japonaise avec, en plat signature, ce délicat cabillaud black cod à la sauce yuzu et miso. L’expérience se fait intimiste à l’Omakase Bar, réservé à une dizaine de convives seulement. On y déjeune ou dîne les yeux dans les casseroles des cuistots, au gré d’un menu surprise de six, huit ou dix petits plats. Autant de délicates compositions, idéalement accompagnées de leurs sakés respectifs. Le principe même de l’omakase (« Je m’en remets à vous »), puisant dans le meilleur de la saison.

mandarinoriental.com

Salade d’artichauts, poivrade, truffe blanche.
Gamba carabinero déconstruite en sashimi avec sa sauce kimizu et truffe blanche.
Plat Omakase, faisant partie du menu dégustation. Bœuf wagyu cuit au bichotan (charbon de bois blanc), sauce poivron.

Hôtellerie genevoise : une tradition séculaire

« La clientèle de loisirs est devenue majoritaire »

Née en 1893, la Société des Hôteliers de Genève regroupe environ 90 établissements, représentant 85 % de l’offre de la ville. Rencontre avec son Président, Jean-Vital Domézon, également directeur général de l’Hôtel d’Angleterre Geneva.

Comment se porte la branche hôtelière à Genève ? 2023 a été une année record avec 3,5 millions de nuitées, dépassant même les années prépandémiques. Cette dynamique positive se poursuit en 2024 et un nouveau record pourrait même être établi.

Par ailleurs, depuis 2022, douze nouveaux hôtels ont vu le jour à Genève, représentant un accroissement de 18 % du nombre de chambres. Pour les quelque 130 établissements de notre canton, cela s’est toutefois accompagné d’une diminution du taux d’occupation, surtout en ville de Genève. Celui-ci s’élève en moyenne à 64 %, ce qui est bas comparé aux 70 % et plus des années fastes et aux plus de 90 % d’une ville comme New York.

Comment décririez-vous les clients typiques des hôtels genevois ? Avant la crise du coronavirus, les hommes et femmes d’affaires représentaient 70 % de la clientèle, le reste étant constitué par le marché des loisirs. Cependant, durant la pandémie, les premiers se sont habitués à la visioconférence et aux économies qui en découlent. La clientèle de loisirs est ainsi devenue majoritaire. Pour les hôteliers, ce n’est pas un mauvais développement, car ces clients paient généralement plus cher leurs chambres, alors que les clients d’affaires reçoivent souvent des rabais de volume.

Quelles sont les principales opportunités et défis de l’hôtellerie genevoise ? Genève a beaucoup à offrir et le

tourisme pourrait se développer encore davantage. Un des défis réside dans la crainte des résidents genevois face au surtourisme, comme en témoigne leur opposition à l’extension de la durée des Fêtes de Genève.

La difficulté de recrutement constitue un autre challenge. Beaucoup d’employés ont quitté notre branche pendant la pandémie pour embrasser d’autres activités moins exigeantes. Heureusement, la situation s’améliore progressivement et le salaire minimum brut de 26 CHF par heure (4’090 CHF bruts par mois) facilite le recrutement, même s’il pèse sur les finances des hôteliers.

Quelles sont les incidences des tensions géopolitiques sur la fréquentation des hôtels genevois ? Notre clientèle provient avant tout de Suisse (26 %), des États-Unis (13 %), du Royaume-Uni (8 %) et de France (9 %). Les pays du Golfe ne représentent que 6 %. Par conséquent, l’impact des conflits au Moyen-Orient — et en Ukraine-Russie — sur le nombre de nos nuitées reste pour l’instant limité.

Que pensez-vous des plates-formes du type Booking, Expedia et Tripadvisor ? En tant que plates-formes de réservation en ligne, Booking et Expedia sont un mal nécessaire. Je dirais même qu’elles sont incontournables, car elles génèrent entre 30 % et 50 % des réservations des hôtels genevois. Du fait de leur position dominante, elles sont sou-

vent capables d’imposer des commissions importantes et la parité des prix (non plus pour des raisons contractuelles, mais grâce à leur pouvoir de négociation).

Quant au système de notation Tripadvisor, il est également incontournable, car il guide souvent les clients dans leur choix d’hôtel. Non seulement je lis tous les commentaires sur TripAdvisor concernant mon hôtel, mais je me fais aussi un point d’honneur à y répondre personnellement et à les prendre très au sérieux. Le seul point négatif est, dans de rares cas, le «chantage» de la part de certains clients.

Quid de la disparition du Salon de l’auto (GIMS) ? Dans le passé, quatre grands salons se tenaient à Genève durant les six premiers mois de l’année : GIMS, Vitafoods, Watches and Wonders et EBACE (European Business Aviation Convention & Exhibition). Il ne reste plus que les deux derniers. À mon avis, il est essentiel d’attirer de nouveaux salons, spécialement durant les premiers mois de l’année, qui correspondent à des périodes creuses pour les hôtels.

Je sais bien qu’en cas de forte demande, les prix des chambres peuvent doubler, mais mon organisation pousse les hôteliers genevois à raison garder pour contribuer à l’attractivité de ces événements. Nous encourageons également les organisateurs de Watches and Wonders à étaler leurs jours d’ouverture sur une plus longue période, afin que

l’ensemble de leurs visiteurs puissent trouver des chambres à Genève plutôt que hors de nos frontières.

Quelles sont les entités nationales ou cantonales en charge d’attirer des clients pour les hôtels genevois et comment sont-elles financées ? Sur ce point, l’office du tourisme de Genève joue un rôle prépondérant malgré son budget bien inférieur à celui de son homologue zurichois. Genève a un désavantage naturel : nous avons un lac, une histoire et de belles possibilités de shopping, mais il nous manque des montagnes enneigées pour faire partie de l’imagerie traditionnelle de la Suisse touristique. Malgré cela, environ 10 % du tourisme suisse est à Genève.

L’office du tourisme de Genève est financé par les taxes de séjour (facturées aux clients hôteliers) et par la taxe de promotion touristique (payée par les entreprises qui bénéficient du tourisme). Cependant, ses moyens sont insuffisants et il faudrait augmenter son budget, notamment pour accroître la visibilité de Genève au niveau de Suisse Tourisme.

Comment voyez-vous l’avenir du secteur hôtelier à Genève ? Très positivement, même si je m’attends à deux rééquilibrages. L’accroissement de l’offre hôtelière devrait générer une petite réduction des tarifs des chambres, mais les nombreuses rénovations en cours devraient contribuer à accroître l’attractivité de Genève.

AFTER NOON TEAS

Au creux de l’hivernale langueur, quand le Léman se pare de son manteau d’argent et que les bonnes raisons de sortir semblent s’évanouir, les Anglais, maîtres en matière de grisaille, tracent une voie invitant à braver le froid : l’afternoon tea. So chic.

Texte Samia Tawil
Photos Jack Hardy | Hôtel d’Angleterre

LE WINDOWS (HÔTEL D’ANGLETERRE)

Pionnier en la matière, l’Hôtel d’Angleterre reste la référence du high tea. Succulents finger sandwiches et pâtisseries, thés fins et cafés en tous genres, et pourquoi pas une coupe de Ruinart, soyons fous ! Mais surtout : de moelleux scones tièdes accompagnés de crème double de la Gruyère et de confiture — un mariage qui fait parler de lui jusqu’à Londres… Plus qu’un menu : une thérapie. La magnifique vue sur le lac à travers la grande baie vitrée de ce salon feutré, aux atours que ne démentiraient pas les royals, campe l’atmosphère idéale pour un tête-à-tête. Mais s’il vous prend de vouloir faire irruption en bande d’amis, quitte à faire passer cela pour un hommage aux Spice Girls, le personnel, toujours aux petits soins, ne se formalisera pas. dangleterrehotel.com

LE LOTI (LA RÉSERVE GENÈVE HOTEL AND SPA)

Sur le même type de formule, chaque jour dès 15 h, le Loti propose un goûter gourmand à l’anglaise — sucré-salé — agrémenté des artistiques pâtisseries du chef Pierre-Alain Rouchon. Le cadre ? Une ample salle persillée de plantes vertes et d’objets d’art évoquant l’orientalisme du XIXe siècle finissant, dont les larges fauteuils invitent à se calfeutrer le temps d’une réunion entre amis ou en famille. L’atmosphère chaleureuse, couplée aux petits îlots semi-privatifs disposés plus en retrait, est aussi propice à une réunion de travail qu’on souhaiterait plus informelle. Et si les négociations trainent en longueur, une coupe de champagne Michel Reybier will seal the deal ! lareserve-geneve.com

LE BAR 37 (HÔTEL WOODWARD)

Le nouveau bar de l’Hôtel Woodward, très vite remarqué par Gault&Millau malgré sa discrétion, campe une ambiance new-yorkaise à la Sex and the City, matinée de velours rouge et de tartan. Une envie soudaine de Cosmo ? Bien trop banal... Le mixologue Maxwell Britten, tout droit parachuté de Manhattan, préfère réorienter les clients vers l’un de ses cocktails signature… Côté goûter, le menu Haute Gourmandise aligne les bouchées salées du chef doublement étoilé Olivier Jean et les pâtisseries de son acolyte Titouan Claudet, nommé Pâtissier de l’année 2025 par Gault&Millau. Arrosé d’un mocktail ou d’un cocktail, cette revisite de haute voltige de l’afternoon tea devient parenthèse de pur plaisir — prolongée, le jeudi soir, par des concerts jazzy. oetkercollection.com

CHEZ PHILIPPE

Le restaurant Chez Philippe fait l’exception dans le paysage de l’afternoon tea genevois ! Nichée au premier étage du Passage des Lions, cette steakhouse très artsy propose en hiver une pause exceptionnelle à l’accent américain, autour de cheesecakes au fruit de la passion, de madeleines au popcorn truffées de caramel et autres créations surprenantes du chef pâtissier Manuel Pereira. Rappelant l’effervescence d’un rooftop de mégalopole, les toits de la rue du Rhône dansent à travers la verrière pour nous ramener en mirage l’atmosphère trépidante d’un restaurant du Columbus Circle new-yorkais. Un tea time électrisant, qui nous confirme qu’hiver n’a pas toujours à rimer avec austère ! chezphilippe.ch

La Suisse, écrin du nouveau nomadisme

L’art de marier liberté professionnelle et grand air

Photos Kseniya Polishchuk

Le nomadisme a le vent en poupe depuis quelques années — et plus encore depuis la pandémie. Beaucoup y ont trouvé l’impulsion d’adopter ce mode de vie hybride, entre une matinée à trader en Birkenstock et une après-midi à surfer les cimes enneigées ! Un nouvel idéal de liberté ?

De Bali à Mexico en passant par Dubaï et Majorque… le monde a vu éclore en quelques années plusieurs sanctuaires du nomadisme. La promesse d’un bonheur plus plein, ailleurs. Une réponse aux envies de liberté retrouvée. À l’urgence ressentie par une « génération burn-out », soucieuse de se délester d’une routine mortifère, entre réorientation professionnelle et épiphanie de milieu de vie. En transcendant le fatalisme géographique, ces nomades numériques ont prouvé aux plus sceptiques qu’il était possible de combiner travail et plaisir.

LIVING THE HIGH LIFE EN MONTAGNE

Dans ce monde nouveau, la Suisse s’est imposée en destination de choix, promue écrin d’un nomadisme axé sur le grand air… Les stations d’altitude prisées comme Zermatt, Verbier et Crans-Montana ont vite compris la nécessité de répondre aux besoins de cette nouvelle population, en favorisant l’émergence de nouveaux cafés branchés et coworkings. Neil Beecroft, fondateur de PuraWorka, a vite décelé l’attrait que pouvait avoir la Suisse pour ces travailleurs on the go, en ouvrant le premier espace du genre à Zermatt, puis un autre à Sion, taillé pour une clientèle davantage corporative : « La Suisse offre un cadre exceptionnel pour les nomades digitaux, combinant qualité de vie, sécurité et paysages époustouflants. À Zermatt, notre espace se caractérise par une atmosphère détendue et orientée vers les activités outdoors, ce qui attire une communauté d’aventuriers et de créatifs à la recherche de sérénité et d’inspiration au cœur des Alpes. »

Neil Beecroft sait de quoi il parle. Exemple type du nomade numérique, pluriactif, il partage avec entrain son année entre le Valais, Lausanne, ses différents espaces de coworking et le Portugal, où il a pris l’habitude de combiner surf et travail dans le domaine de la durabilité des événements sportifs. Fort de son expérience personnelle, il note un engouement grandissant pour ce style de vie. « Depuis la crise sanitaire, nous avons constaté une hausse significative du nombre de nomades digitaux, une tendance qui a perduré même bien après la fin des restrictions. Ce mode de vie continue de séduire. La fréquentation de nos espaces a clairement augmenté entre 2021 et 2023, ce qui souligne l'attrait durable du travail flexible et nomade, adopté par de nombreuses personnes à long terme. »

D’autres pôles plus isolés se veulent plus méditatifs. C’est le cas de Lenk, où Andy Stofferis a créé une offre alliant coworking et coliving. Une manière de mettre en lien deux univers qu’il aime. Ce type de région, moins huppée et surtout habitée par des agriculteurs et producteurs locaux, bénéficie grandement de la présence des nomades digitaux, qui apportent un nouveau souffle.

LES ATTRAITS DES CAPITALES CULTURELLES

La Suisse séduit aussi les amoureux de la vie urbaine. À cet égard, Zürich semble l’épicentre de ceux qui veulent conjuguer le meilleur des mondes, entre cœur battant de la finance et de la tech, culture du café bien ancrée et vies

culturelle et nocturne trépidantes… La manière dont les nomades se massaient encore l’été dernier au bord du bassin de Seebad Enge, en maillot derrière leur laptop, rejoints par quelques télétravailleurs esquivant discrètement le bureau, nous confirme qu’ils ne tarissent pas de créativité pour ce qui est de (ré)concilier l’inconciliable !

À Genève, en dix ans, cafés spécialisés et espaces de coworking très en vue ont aussi émergé, se faisant les pôles d’un dynamisme d’un nouveau genre. Ici les très corporate Spaces Works, stratégiquement installés Quai de l’île, à Cornavin, aux Nations et dans l’éco-quartier de l’Étang, aux portes de l’aéroport. Là l’Impact Hub, plus funky, où la Wednesdays’s Sexy Salad a le mérite de fédérer autour d’un repas sain. Le Café Voisins, plus connu des Genevois de souche, accueille lui une population mixte de nomades, d’entrepreneurs et indépendants locaux.

Bâle l’alternative attire, elle, des nomades artsy : écrivains, digital designers et autres critiques d’art cherchant à réseauter dans les foires. Notre Berlin à nous.

LES NOMADES SUISSES À L’ÉTRANGER :

LA GRANDE ÉVASION !

Le phénomène inverse existe bel et bien : de nombreux Suisses se sont eux aussi laissé tenter par l’aventure nomade hors de nos frontières, défiant les aléas du wifi à l’international pour prendre goût à ce rythme combinant une saison

Implanté aux quatre coins de la planète, le réseau Regus met à disposition une douzaine d’espaces de coworking dans la seule ville de Genève.

à la neige, puis une autre sous les cocotiers. C’est ce que Neil Beecroft constate à la lumière de la fréquentation de son troisième espace, de coliving, sur l’île de Lombok, au large de Bali — un éco-resort inauguré en plein Covid, dans une région où les Suisses sont légion. « Lombok se distingue par une atmosphère sereine, idéale pour les amateurs de surf, de yoga et de randonnée. Nous y accueillons une communauté diversifiée de nomades digitaux suisses qui évoluent souvent dans les domaines du développement web, du marketing digital et des professions créatives. »

Certains se sédentarisent dans leur pays d’accueil, faisant le bonheur de leurs proches restés en Europe en les conviant pour les vacances... D’autres y investissent, tout en maintenant un pied en Suisse. Nicolas Cheneve, patron de Magnitude Construction, une entreprise spécialisée dans l’aménagement de villas de luxe clé en main dans la région d’Ubud, à Bali, confirme : « La majorité de nos investisseurs sont des milléniaux issus des professions du numérique, parmi lesquels 30 % de Suisses ! »

Au-delà même des arguments rationnels, ces nomades convertis aux charmes de leur terre d'accueil semblent nous donner une leçon tacite sur le bonheur et le courage qu'il requiert… Être loin de ceux qui nous ont vu grandir, braver les solitudes, retrouver ses marques… Broutilles, en vérité, face à l’urgence de ceux qui cherchent à vivre leurs rêves pendant qu’il en est encore temps.

L’art du vin au féminin

Quand les femmes reprennent le métier de papa

Dans le paysage viticole genevois, les femmes occupent une place de plus en plus marquée, apportant un souffle nouveau et une sensibilité unique. Alliant savoir-faire ancestral et modernité, ces vigneronnes passionnées élèvent des vins raffinés qui captent l’essence des terroirs locaux, tout en diversifiant la production.

Texte Isabelle Guignet
Photos Richard Martinez

Émilienne Hutin Zumbach, Sarah Meylan Favre et Sophie Dugerdil mettent au féminin la tradition du vin, tout en honorant le savoir-faire ancestral de leurs pères et grandspères. Le terroir offre ainsi la plus belle des mémoires, à boire.

Dans le canton de Genève, on dénombre près de 120 exploitations, couvrant 1’400 hectares de vignes — ce qui en fait l’une des plus grandes régions viticoles de Suisse. Une trentaine de ces domaines sont dirigés par une femme, seule ou en association avec un homme. 25 %, ce n’est pas énorme, et pourtant c’est déjà un progrès : historiquement, le métier de vigneron a été considéré comme masculin. Un reflet des rôles traditionnels de genre dans la société, mais aussi de la nature physique de l’activité.

*BOLGHERI DOC SUPERIORE ORNELLAIA TENUTA DELL‘ORNELLAIA 2020, 75 CL 215.–(10 CL = 28.67)

*CHAMPAGNE AOC DOM PÉRIGNON VINTAGE 2012, BRUT, 75 CL 229.–(10 CL = 30.53) 95 Robert Parker 96 Wine Spectator

75 CL 135.–(10 CL = 18.–)

96 Decanter

*AMARONE DELLA VALPOLICELLA CLASSICO DOC MAZZANO MASI AGRICOLA 2013,

FEMMES ET VIGNERONNES

À n’en pas douter, aujourd’hui, le vin se conjugue aussi au féminin. Ces trois vigneronnes genevoises, ayant toutes repris le domaine familial, ont su mettre en avant, et avec ingéniosité, la technologie au service des savoir-faire ancestraux.

« L’homme par qui le terroir se fait vin ». La maxime de la famille Hutin, implantée à Dardagny, en dit long sur son travail. Émilienne Hutin Zumbach, représentant la 5e génération à la tête du domaine, aime être dans son vignoble et s’occuper de ses 19 hectares — traités en biodynamie — avec son fils Guillaume. Sa petite fierté ? La médaille d’or vendangée au Mondial du Chasselas (Aigle) et celle récoltée au Concours International du Gamay (Lyon), deux prix remportés en 2024 pour ces deux cépages considérés comme des « valeurs sûres ». Ces récompenses la ravissent, d’autant que la concurrence en la matière est grande. Autre distinction : le Domaine a été invité en 2009 à intégrer « Mémoire des vins suisses », une prestigieuse association qui réunit des vignerons helvétiques triés sur le volet. De quoi trinquer au succès.

Autre lieu, même son de cloche. Œnologue et vigneronne, Sophie Dugerdil a repris le Domaine familial Dugerdil Dardagny (DDD) et ses neuf hectares en 2004, avec délicatesse et soin. Ici, pas d’herbicide, pas de molécule de synthèse ! Labellisé par Bio Suisse avec la licence « Bourgeon », le domaine élève quinze différents cépages pour près de vingtcinq crus. L’occasion de clamer : « une terre, mille saveurs » ! La gamme IndiGenève fait notamment la fierté de Sophie : pas de levures commerciales au programme, mais des levures indigènes, favorisant une fermentation spontanée.

Du côté de Cologny, au Domaine de la Vigne Blanche, c’est plus de 100 ans d’histoire qui s’inscrivent dans les terres des Meylan. La famille y travaille d’abord les champs et y produit du lait avant que, en 1970, Roger Meylan n’y plante la première vigne, nommée « En la Vigne Blanche ». Le nom du domaine est trouvé. En 2002, sa fille Sarah Meylan Favre, œnologue de formation, le rejoint, avant de reprendre l’exploitation en 2014. La vigneronne se lance alors dans une vaste opération de diversification, passant de deux cépages en 1970 à 14 aujourd’hui. En 2016, elle obtient elle aussi le label Bio « Bourgeon », traçant plus avant la voie de ces femmes passionnées par la vigne et le vin.

L’Esprit de Genève

Gamay, Syrah et Garanoir se retrouvent dans cet assemblage, élevé en fûts de chêne pour offrir un vin aux jolis tanins, à la belle rondeur et aux notes épicées. Une fraîcheur en bouche époustouflante.

Ros’Attitude

Issu d’un croisement

— naturel — entre le Pinot Noir et le Gouais Blanc, ce rosé est pour le moins atypique, avec des arômes complexes, charpentés, et une fraîcheur idéale pour les beaux étés.

Sauvignon Blanc

Cépage de vin blanc répandu dans le monde entier, le Sauvignon est un vin aux notes prononcées d’agrumes. Il accompagne à merveille les fromages de chèvre secs et mi-secs.

HELLO VERBIER

ACTIVITÉS

L’ART DES RUES

AU BOUT DES DOIGTS

Les amateurs d’art disposent désormais d’une application spécialisée qui les guidera à la découverte des quelque 300 œuvres de la collection du Fonds municipal d’art contemporain, disséminées à travers les rues de la ville. Un vrai musée à ciel ouvert ! Disponible gratuitement, celle-ci permet de géolocaliser les sculptures les plus proches de soi, en explique le sens et comprend aussi des parcours thématiques. artpublic-fmac.ch

FESTIVAL

DE L’ANTIGEL DANS LES

VEINES DE L’HIVER

Son principe fondateur ? Décentraliser la culture et la faire rayonner dans tout le Genevois (et même en Haute-Savoie voisine) au gré d’événements abordables. Danse, théâtre, musique, performances, sport et même clubbing ou créations insolites, le festival Antigel, tout feu tout flammes, ratisse large et investit des lieux souvent inattendus. L’édition 2025, qui verra célébrer son quinzième anniversaire, se tiendra du 6 février au 1er mars avec, d’entrée de jeu, deux têtes d’affiche : The Libertines , duo emblématique du rock indé britannique (le 13 février à la salle du Lignon) et un autre duo de référence, Kompromat, tendance techno-cold wave, à l’Alhambra le 22 du même mois.

antigel.ch

GASTRONOMIE

UN BRUNCH EN MUSIQUE SOUS

LES ORS DU GRAND THÉÂTRE

La formule « Gargantua mélomane », dont le succès ne se dément pas, a été reconduite. De mi-octobre 2024 au 1er juin 2025, le Grand Théâtre de Genève organise, un dimanche par mois, un brunch dans son somptueux foyer. L’occasion de (fort bien) déjeuner sous les lustres et les fresques, en profitant d’un interlude musical faisant écho au spectacle du moment. La réservation, obligatoire, est possible jusqu’au vendredi midi.

gtg.ch/la-plage/le-grand-brunch

MOBILITÉ

GENÈVE PLUS QUE JAMAIS

AU CŒUR DU MONDE

L’automne et l’hiver voient l’inauguration de nouvelles liaisons aériennes. Swiss a notamment lancé une ligne quotidienne vers Berlin et renforcé sa desserte de la Scandinavie — de même qu’easyJet, Norwegian et SAS. L’occasion d’aller saluer le Père Noël à Rovaniemi ou chasser les aurores boréales à Tromsø ! Air Mauritius est parallèlement de retour à Cointrin, avec deux vols hebdomadaires directs d’octobre à avril. À partir du 31 mars, il sera même possible de rallier nonstop Tbilissi, en Géorgie.

gva.ch

Le top des bars à cocktails

Texte Isabelle Guignet
Photos Guillaume Cottancin
À Genève, les bars rivalisent de style et de saveurs. Découvrez les lieux tendances du moment, parfaits pour déguster un cocktail, ou deux...

3. LE 37 (WOODWARD)

Inspiré du Bar Bastion de Lexington Avenue à New-York, le 37 s’est installé dans l’une des deux vérandas de l’hôtel Woodward, aux rouges cossus, face au lac. À la carte du piano-bar, des cocktails créatifs à l’image du Woodward Bloody Mary, revisité. Côté en-cas, Olivier Jean et Titouan Claudet, de l’Atelier Robuchon, signent une carte alléchante figurant notamment langoustine en cromesquis et tartare de thon revu et corrigé. Tout pour ravir les papilles.

Quai Wilson 37, 022 901 37 00

1. LE MO BAR (MANDARIN ORIENTAL)

L’adresse est élégante et sophistiquée, le cadre — récemment rénové —, chaleureux, aux boiseries de club anglais. Les mixologues maison proposent une panoplie de cocktails et mocktails uniques, élaborés à partir d’infusions et de thés glanés sur la Route de la Soie. Maîtres-mots: ingrédients de qualité et pratiques éco-responsables. Exit le gâchis, même le marc de café est transformé en sirop, à déguster dans l’Espresso Martini! À ne pas rater, l’incontournable club sandwich du MO.

Quai Turrettini 1, 022 909 00 00

Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 1 h, samedi et dimanche de 10 h 30 à 1 h mandarinoriental.com

2. FRED BY FISKEBAR (RITZ CARLTON)

Dans un cadre décalé mélangeant de façon cosmopolite et excentrique l’art du monde et l’histoire des lieux, le mysticisme scandinave infuse jusqu’aux huit cocktails signature maison. Des boissons expérimentales décrites comme «interactives», puisant dans les traditions et les fables nordiques. Même les aquavits aux plantes sont servis avec la pipette traditionnelle. Le tout est sublimé par de petites bouchées scandinaves, à associer sans retenue.

Quai du Mont-Blanc 11, 022 909 60 71

Ouvert tous les jours de 17 h à minuit fiskebar.ch

Ouvert tous les jours de 10 h 30 à minuit oetkercollection.com

4. ALBERTINE (BEAU-RIVAGE)

Le Bar Albertine rend hommage à Albertine Mayer, co-fondatrice de l’Hôtel Beau-Rivage. Un lieu raffiné, intimiste, à l’ambiance feutrée et chaleureuse, parfait pour se détendre en profitant de la vue sur le Léman depuis la terrasse, ou depuis les canapés moelleux, au coin du feu. L’établissement propose une carte serrée de cocktails signature aux saveurs volontiers exotiques, des grands crus et des spiritueux rares.

Quai du Mont-Blanc 13, 022 716 69 40

Ouvert tous les jours de 10 h 30 à minuit beau-rivage.com

5. HELIA (VIEILLE-VILLE)

Voilà trois ans qu’Helia a pris vie sur l’une des plus dynamiques places de Genève, en vieille-ville. Ce bar floral propose des vins bio et naturels, ainsi que des cocktails qui varient au gré des saisons — tels que le Wino, un élixir à base de whisky, liqueur de cerise et vin rouge. À la carte, on retrouve aussi des bières artisanales suisses et des assiettes froides de qualité sublimant les produits du terroir.

Pl. du Bourg-de-Four 14, 022 314 47 61

Ouvert tous les jours de 8 h (9 h le week-end) à minuit (2 h vendredi et samedi) Instagram : @helia.bar

Florian Steiger

Itinéraire d’un entrepreneur

Texte Claude Hervé-Bazin
Photos Dayane Photographie | Steiger & Cie

Florian Steiger est passé de l’industrie de la musique à l’immobilier de prestige en montagne, donnant naissance à l’une des plus importantes entreprises du secteur. Une partition peu banale, motivée par un amour des cimes et un souci du détail qui s’exprime dans les tout derniers projets de son équipe.

On ne naît pas entrepreneur, mais on le devient. Par vocation. Par imprégnation. Florian Steiger, lui, est tombé dans la marmite quand il était petit. Hôtels en Engadine, industrie dans les cantons de Schwyz et de Bâle, le quotidien de la famille est émaillé d’anecdotes et de défis d’entreprise — jusqu’aux assemblées générales, qui réunissent tout le monde sous le même toit. L’été, durant les vacances, le jeune alémanique, résidant avec ses parents à Fribourg, retourne en Suisse Centrale. L’occasion de retrouver ses quatorze cousins et cousines dans le vaste chalet de sa grand-mère maternelle posé au bord du Sihlsee. Un jour, l’un des enfants découvre la clef de l’ancienne usine du grand-père. « Un terrain de jeu fascinant », se souvient Florian.

L’AMOUR DE LA MUSIQUE CHEVILLÉ AU CORPS

De Schwyz aux Alpes Bernoises et aux Grisons, Florian se frotte aux montagnes, avec une prédilection pour le ski et le snowboard. Mais c’est la musique pop et rock qui, à l’adolescence, l’attire le plus. DRS3, Couleur 3, c’est à la

radio, alors, que cela se passe. Et bientôt sur Radio Sarine/ Saane, la première station fribourgeoise, où le jeune garçon anime bénévolement une émission musicale.

Sans budget pour acheter les disques qu’il souhaite diffuser, Florian trouve un job chez un disquaire. L’ADN familial ressurgit : plutôt que de jongler avec des listes manuelles, il conçoit bientôt un logiciel de gestion des stocks. Une performance saluée par La Placette (ancêtre de Manor), qui lui confie la supervision d’une dizaine de rayons de CDs et DVDs en Suisse romande, alors qu’il vient juste d’obtenir sa maturité ! Exit les études d’architecture prévues. À 19 ans tout juste, Florian lance une société de distribution de disques.

UNE RECONVERSION INATTENDUE

Une quinzaine d’années durant, le succès est au rendez-vous, mais la technologie évolue. Au début des années 2000, pressentant les difficultés à venir, Florian Steiger revend ses parts. Sa fille vient de naître, sa femme poursuit

En cours de construction à Crans-Montana, les FENDI Private Residences s’amarrent juste au-dessus du cœur de la station, à la lisière de la forêt de sapins.

sa formation comme cardiologue, son futur est une page blanche. Libéré du poids de la gestion de son entreprise, le désormais trentenaire redécouvre la montagne et la joie existentielle de se surpasser. Le Valais l’attire. La randonnée, l’alpinisme aussi.

La suite est pure coïncidence. Florian prête main forte à un ami agent immobilier, dont un client cherche à faire construire un chalet à Verbier. L’occasion de réaliser que, sur place, il manque un service complet de suivi de projet. Le spécialiste de la musique se mue en spécialiste de l’immobilier de montagne, sous la pression de demandes croissantes. Un clin d’œil à ses 18 ans, lorsqu’il faillit s’engager dans des études d’architecture.

LE

BOOM DE L’IMMOBILIER DE MONTAGNE

Le génie de l’entrepreneur, dit-on, repose sur le fait de se trouver au bon endroit au bon moment. À Verbier, Zermatt, Crans-Montana, la demande ne cesse de croitre, soutenant le développement rapide de Steiger&Cie. Le secret de Florian ? Savoir construire des équipes et fédérer des talents fortement impliqués dans leurs tâches. Très vite, grâce à leur soutien, une entreprise immobilière singulière se dessine : plutôt que de s’en tenir aux services de courtage, Steiger&Cie assume le rôle de gestionnaire de projet, s’occupant de l’ensemble des étapes du développement, puis de la gestion de l’immobilier en montagne, libérant ainsi propriétaires et investisseurs de leurs contraintes. Tout le cycle de vie des biens est pris en charge, de A à Z. Une approche holistique qui, peu à peu, agrège d’autres services comme la fiscalité et l’administratif (fort utiles aux non-résidents). Des partenariats étroits sont parallèlement développés avec le cabinet d’architecture Comina de Sion, puis avec Sotheby’s International Realty — gage de forte visibilité.

Toujours audacieux, Florian Steiger investit dans deux entités spécialisées dans la location de courte durée des grands chalets de luxe qui fleurissent en montagne (Bramble Ski, Haute Montagne), développant pour ses clients des

services hôteliers cinq étoiles — avec conciergerie, chauffeur et chefs à domicile. Une agence de voyages spécialisée, Leo Trippi (élue World’s Best Ski Travel Agent en 2023 pour la dixième fois consécutive !), voit parallèlement le jour. Plus aucun aspect de l’immobilier de luxe en montagne n’échappe désormais à Steiger&Cie. Mieux, ces sociétés, gérant des centaines de propriétés à travers tout l’arc alpin, sont devenues leaders dans leur domaine, propulsées par l’épisode du Covid, la digitalisation des activités professionnelles et la recherche d’un cadre de vie sain et sûr.

DES PROJETS DE GRANDE ENVERGURE

La recette développée par Steiger&Cie s’applique, plus que jamais, au dernier projet en cours de l’entreprise, à Crans-Montana : les FENDI Private Residences. Une affaire d’envergure, initiée en partenariat avec la famille propriétaire de l’ancien Hôtel Alpina & Savoy et avec la maison de mode italienne Fendi — responsable du design intérieur. L’ambition est grande : « redéfinir l’habitat de luxe, dans une harmonie consciente des enjeux écologiques, fondant architecture et nature ».

En cours de construction, pour une livraison anticipée en 2026, les FENDI Private Residences comprendront une dizaine d’unités résidentielles et plusieurs suites hôtelières réunies dans trois édifices aux allures de chalets plongés dans le paysage, à l’esthétique contemporaine sophistiquée mais appuyée sur la tradition, mêlant grès de Valmalenco et vieux chêne sous le coup de crayon de l’architecte favori de Fendi, Marco Costanzi. En prime : un spa panoramique, des services de conciergerie et des chefs à domicile.

D’autres projets se développent parallèlement à Verbier et Zermatt, autour de la réappropriation à l’époque actuelle de deux anciens hôtels. Autant de manifestations du caractère fondamentalement entrepreneurial de Florian Steiger et de l’entreprise à laquelle il a donné vie.

steigercie.ch

Estelle Lagarde

Gouacheuse et guerrière solaire à temps plein

Comment crée-t-on un bijou ? En le représentant, d’abord. C’est là qu’intervient Estelle Lagarde, gouacheuse en joaillerie et horlogerie indépendante, mandatée par les plus grandes maisons. Installée à Genève, la jeune femme l’affirme : elle est « là où elle a toujours souhaité être ».

Texte et photos Isabelle Guignet

Difficile, dans le milieu, de ne pas connaître celle qui est aujourd’hui demandée par de nombreuses marques horlogères et joaillières. Son travail ? Mettre en image une idée. Réaliser, avec la plus grande précision et le plus grand réalisme possibles, le dessin qui sera présenté au client et servira de base de travail au joailler. Des jours d’une tâche minutieuse, exigeant à la fois technicité et sens artistique.

Sa renommée, elle l’a construite via les réseaux sociaux, expliquant aussi bien son activité que sa reconstruction identitaire et psychique (à la suite d’une dépression).

Du haut de ses trente ans, la Savoyarde a connu un parcours un peu tourmenté. Elle qui n’aimait pas l’école, aux portes de l’échec scolaire, trouve à l’adolescence un stage « super cool » auprès d’un artisan de sa bourgade, spécialisé dans les Croix de Savoie. C’est la révélation. Suit un apprentissage en école spécialisée et, à son terme, une fantastique formation chez Van Cleef & Arpels à Paris. Les pierres scintillent dans ses yeux. On lui propose un poste fixe — une offre qui ne se refuse pas. Elle y travaille la gouache à Paris, puis l’émail sur cadran à Meyrin, sur le tout nouveau Campus genevois de Haute Horlogerie de Genève, où la marque a installé une partie de ses ateliers. Ici débute son histoire avec la cité de Calvin et son aventure d’indépendante.

GENÈVE, TERRE D’ACCUEIL

Proche de sa famille et de ses repères en Haute-Savoie (où elle vit encore), Genève l’accueille et lui permet de s’épanouir. La jeune femme explore la ville de long en large, y cherche — et trouve — l’inspiration au bord du Léman, sur les quais, du côté du Pont de la Machine. Son spot préféré ? Un simple banc au Jardin anglais, vue sur le lac. « Cet endroit me ressource, j’y fais le point et m’y sens vraiment bien ».

Au fil des années, les rencontres avec les responsables du monde de l’horlogerie l’enrichissent. Une, plus que d’autres, lui reste en tête et au cœur : celle de François-Henry Bennahmias, l’ex-dirigeant d’Audemars-Piguet. Son « ange-gardien », le nomme-t-elle délicatement. La douce et timide Estelle souhaitait tout mettre en œuvre pour lui présenter son travail. Elle crée ainsi une œuvre gigantesque qu’elle lui offre en surprise au Brassus. Les larmes aux yeux, l’artiste évoque ce moment si phénoménal pour elle. « J’ai senti qu’il avait compris que j’avais souffert par le passé » confie-t-elle. Le CEO, bienveillant, est touché par Estelle et la motive à se battre. « J’ai l’impression qu’il a cru en moi, et son regard sur mon travail m’a énormément boostée. C’est ce qu’il fallait pour que je continue à me surpasser ! »

lagardejewelrydrawing.fr

Précision et émotion, les œuvres d’Estelle Lagarde sont un terrain d’expression qu’elle s’amuse à parcourir. Ici, la collection Frozen, d’un froid envoûtant.

Haute Joaillerie

Terre de créativité, de challenges et de technicité, la Haute Joaillerie est la destination rêvée des plus talentueux artisans des grandes Maisons. Cet univers du luxe suprême incarne mieux qu’aucun autre l’excellence de leur travail, entre savoir-faire séculaire et innovation, pierres précieuses rares et techniques sophistiquées. Les colliers y sont pièces maîtresses, transcendant la parure en œuvres d’art, emplies de symboliques et d’histoires.

Quand le bijou devient œuvre d’art
Texte Isabelle Guignet

Avec ses facettes carrées méticuleusement façonnées comme des miroirs de glace, disposées à différentes hauteurs, ce tour de cou en or rose éthique et diamants incarne tout le glamour et la sophistication de Chopard. Souple, sensuel, dangereusement attirant.

chopard.com

Chopard Ice Cube Choker

La Maison célèbre ses 150 ans à travers une nouvelle collection spectaculaire, entre élégance et extravagance. Ici une parure incendiaire en cornalines trapézoïdales, grenats spessartites orangés, saphirs jaunes et diamants, montée sur une chaîne en or rose.

piaget.com

Piaget
Essence of Extraleganza

Issue de la collection Nature Sauvage, cette pièce évoque le crocodile adoré de Cartier, à travers ses écailles, représentées par un ensemble d’émeraudes pain de sucre — sur fond de diamants chatoyants évoquant les miroitements de l’eau.

cartier.com

Chanel Sporty 5

Sportive avant l’heure, Coco Chanel a donné le ton de la nouvelle collection joaillière maison, aux élans fulgurants. Ici, la bague Sporty 5 en ors blanc et jaune, diamants et émeraude, se porte au doigt ou, une fois transformée, en pendentif.

chanel.com

Cartier

Chopard

L.U.C Strike One 40 mm

À chaque heure, la sonnerie de cette montre en or blanc éthique retentit sur un timbre en saphir monobloc à l’acoustique inégalable, breveté par Chopard. Certifié Chronomètre et Poinçon de Genève, le mouvement automatique maison L.U.C 96.32-L donne aussi vie aux fonctions petite seconde, heures et minutes, assurant 65 h de réserve de marche.

chopard.com

Patek Philippe

Cubitus Grande Date, réf. 5822P-001

Le secret des plus grands horlogers ?

L’art de se réinventer en restant fidèles à leur ADN. Fait rare et très observé, Patek Philippe présente une nouvelle collection sport-chic, Cubitus, au format carré — dont certains codes rappellent la Nautilus, Graal des collectionneurs. La marque a développé à cette occasion une nouvelle complication, la grande date.

patek.com

Parmigiani

Tonda PF Sport Chronograph

Vous cherchez un garde-temps sportchic pas comme les autres ? Le voici !

La Tonda PF Sport Chronograph s’habille (notamment) d’un gris arctique frais, qui joue discrètement les contrastes entre cadran guilloché, compteurs, emblématique lunette moletée et bracelet en caoutchouc. Le mouvement automatique est certifié COSC.

parmigiani.com

Audemars Piguet [RE]Master Automatique

Hors du commun dès son origine, hors du commun aujourd’hui encore !

La réinterprétation du garde-temps brutaliste de 1960 offre un boîtier asymétrique en sand gold, contrastant furieusement avec le cadran fragmenté bleu nuit à la finition brossée. Tout l’esprit avant-gardiste d’Audemars Piguet, dans une édition limitée à 250 exemplaires.

audemarspiguet.com

Rolex

Oyster Perpetual Day-Date 40, Everose

À chaque visage son émotion. À chaque cadran sa vibration. La légendaire Day-Date (jour-date) de Rolex resplendit dans de nouvelles harmonies. Son cadran ardoise ombré joue de son charme ténébreux, posé en contraste avec l’éclat du boîtier et du bracelet, réalisés en Everose 18 carats, l’alliage d’or rose exclusif à la marque.

rolex.com

Vacheron Constantin

Fiftysix automatique

4600E/000R-H101

S’inspirant d’une pièce emblématique de 1956, ce garde-temps chic séduit avec son look rétro-contemporain, sa glace box et son cadran à secteurs noir — qui se marie élégamment au boîtier en or rose. En son cœur bat un calibre à remontage automatique affichant une finition Côtes de Genève, qui offre 48 h de réserve de marche.

vacheron-constantin.com

Longines

Mini DolceVita rose gold

Lignes classiques et style intemporel infusent cette Mini DolceVita en or rose, affichant un boîtier rectangulaire de 21,50 x 29 mm serti de 38 diamants. Le cadran « flinqué », discrètement argenté, attire le regard avec ses grands chiffres romains, ses aiguilles en acier bleui et sa petite seconde à 6 h. L’élégance à son apogée.

longines.com

Baume & Mercier

Riviera 10787 Date — 39 mm

Quand l’élégance rejoint le savoir-faire horloger, il ne faut plus hésiter ! Célébrant en 2023 un demi-siècle d’existence, la Riviera a retrouvé son emblématique et atypique boîtier dodécagonal, ici en or rose poli-satiné, associé à un cadran saphir noir transparent. Le mouvement à remontage automatique offre 120 h de réserve de marche.

baume-et-mercier.com

Breitling

Premier B01 Chronograph 42

Flashback au début des années 1940, lorsque Willy Breitling imagine le chronographe Premier : fonctionnel, élégant et facile à porter. Sa réinterprétation moderne, ici en or rouge 18K, respecte ces préceptes fondateurs et l’esthétique d’origine. Certifié par le COSC, son mouvement manufacture assure précision et fiabilité.

breitling.com

Piaget

Andy Warhol 45 x 43 mm

Ce garde-temps sculptural, alliant codes vintages et allure contemporaine, adopte forme coussin aux angles arrondis, boîtier en or rose, bracelet alligator et mouvement automatique affichant sobrement les heures et minutes sur un cadran noir. Un hommage au modèle iconique porté par le maître du pop art dans les années 1970.

piaget.com

1. Chopard

Happy Sport

Libre, joyeuse, précieuse : la collection Happy Sport laisse les diamants valser sur son cadran. Si l’on prête l’oreille, leur délicat tintement peut se faire entendre au gré de leur danse. Happy Sport n’en reste pas moins pragmatique, destinée à un usage sportif et intégralement forgée dans l’acier.

Côté déclinaisons, le choix est vaste.

chopard.com

4. Hamilton

Field Murph 38 mm

Après le succès de la généreuse Murph de 42 mm, voici la Khaki Field Murph Auto 38 mm, conçue pour les amoureux des « petits » modèles. Le boîtier en acier inoxydable enserre un cadran noir contrastant à merveille avec les index et les aiguilles d’un beige vintage. Le mouvement automatique offre 80 h de réserve de marche.

hamiltonwatch.com

7.

Les modèles Classic Fusion se déclinent à l’infini, sans qu’aucun ne se ressemble jamais vraiment. Dotée d’un cadran Black Sunray satiné, cette version ultra étincelante joue la carte des diamants — au nombre de 122 sur le boîtier en titane poli et 36 sur la lunette. Contraste garanti avec le bracelet en caoutchouc noir doublé.

hublot.com

2. Omega

Seamaster Aqua Terra 150M

38 mm acier sur acier

Portée par son diamètre versatile de 38 mm, l’Omega Seamaster Aqua Terra 150M réconcilie toutes les envies. Aussi élégante que fonctionnelle, aussi sobre que sophistiquée, cette montre rappelle le riche héritage maritime de la marque avec son cadran laqué de noir, dans une boîte en acier sportif.

omegawatches.com

5. Chanel

J12 Calibre 12.1

Coco Chanel aurait, semble-t-il, peu apprécié les montres féminines, qu’elle jugeait illisibles. La J12, présentée en l’an 2000, a enfin apporté une réponse horlogère cohérente avec les codes fondateurs de la maison. Élégante, elle se distingue par sa solidité, due à l’utilisation de céramique, quasi inrayable (hormis par le diamant).

chanel.com

8. Hermès

Hermès Cut, grand modèle 36 mm Grande nouveauté de 2024, l’Hermès Cut joue sur les formes, avec son cadran parfaitement rond épousant un boîtier arrondi aux inflexions joueuses, alternant finitions polies et satinées. Le bracelet, lui aussi, adopte l’acier. Le garde-temps est propulsé par un calibre automatique de chez Vaucher, doté d’une réserve de marche de 50 h.

hermes.com

3. Swatch WHAT IF…BLACKAGAIN?

Un carré incisif et une nuance de noir, sans équivoque. Une matière innovante, la biocéramique. Avec la montre WHAT IF… BLACKAGAIN?, Swatch explore de nouveaux territoires esthétiques, en mettant à profit un type de céramique innovant, combiné à un dérivé d’huile de ricin naturel, aussi solide que soyeux au toucher.

swatch.com

6. Louis Vuitton Escale, automatique 40,5 mm

Symbole de force, l’onyx noir — d’une profondeur inégalable — habille le cadran épuré de l’Escale de Louis Vuitton, dans un boîtier de platine incrusté de 161 diamants baguette : une évocation subliminale des emblématiques malles de la Maison. En son cœur, un mouvement automatique offrant 50 h de réserve de marche.

louisvuitton.com

9. Tudor

Black Bay 41 mm steel case

Black is back! La Black Bay étrenne un look monochrome, couleur d’encre sur le cadran comme sur la lunette tournante. Ce noir profond se marie parfaitement avec l’éclat argenté des aiguilles, des index — garnis de matière luminescente blanche — et du marquage sur la lunette, pour une lecture aisée, en toute circonstance.

tudorwatch.com

Hublot Classic Fusion, Titanium Diamonds
Khaki

1. Dolce & Gabbana Cape en mousseline avec imprimé à pois et bords en plumes de marabout dolcegabbana.com

2. Stoff Nagel Bougeoir BMF globus.ch

3. Dior Bobby Cruise dior.com

4. Graff Bracelet rigide en diamants Tilda’s Bow graff.com

5. Louis Vuitton Bottine Berlin louisvuitton.com

6. La Prairie White caviar Essence extraordinaire laprairie.com

1. Tom Ford Manteau court en cuir grainé tomford.com

2. IWC Schaffhausen Portugieser Eternal Calendar GPHG 2024 Grand Prix de l’Aiguille d’Or iwc.com

3. Laurent Perrier Grand Siècle Brut N°26 globus.ch

4. Saint Laurent Grand sac bowling en cuir embossé crocodile ysl.com

5. Bang & Olufsen Beoplay H100 globus.ch

6. Guerlain Eau de Parfum Musc Outreblanc guerlain.com

1. Berkey Filtre à eau berkeyswiss.ch

2. Kartell K-waiting fauteuil bouclé kartell.com

3. Hermès Assiette à dessert H Déco n°2 hermes.com

4. Ferm Living Table Basse Taula en marbre noir fermliving.com

SPEEDMASTER MOONWATCH

Co-Axial Master Chronometer

PRÉCISION

Notre souci du détail transparaît dans tout ce que nous créons. Des années ont été nécessaires pour chorégraphier le délicat ballet des leviers, joyaux et rouages donnant vie à l’extraordinaire calibre OMEGA Co-Axial 3861. Ce mouvement est certifié Master Chronometer pour sa précision, ses performances et sa résistance magnétique exceptionnelles. C’est en investissant du temps et en portant une attention méticuleuse à chaque détail que nous atteignons ce niveau d’excellence. Une approche sans compromis, c’est la précision OMEGA.

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Boutique OMEGA • Rue du Rhône 31 • Genève

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