Les Alpes y triomphent. Le ski y est une évidence. Et, sous les toits enneigés des grands chalets, le temps suspend son vol.
CONQUEST
KHAKI AVIATION X-WIND AIR ZERMATT EXCLUSIVE EDITION
PROUD PARTNER OF AIR ZERMATT SINCE 2011
WORLD EXCLUSIVE EDITION UNIQUEMENT DISPONIBLE CHEZ HAMILTON AIR ZERMATT STORE HOFMATTSTRASSE 12, 3920 ZERMATT
living the high life
Éditorial
Auréolé d’or au levant, vu depuis le Kirchbrücke. En reflet parfait sur les eaux du Stellisee ou du Riffelsee, un jour sans vent. Couronnant les toits blanchis du village. Le Cervin est plus qu’une icône : c’est un monument intouchable, quasi sacré, garant de l’identité et de l’intangibilité de Zermatt. Le wow factor, qui attire les visiteurs du monde entier et tient ses promesses.
Sous leur apparente éternité, le Cervin et les montagnes qui l’entourent ne sont pourtant pas immuables. Les temps récents nous ont appris que ces paysages sont fragiles. Même au cœur du plus beau sanctuaire alpin, même à plus de 4’000 m, la neige tombe plus tard, les éboulements menacent et les glaciers reculent.
Conscients des enjeux, les acteurs locaux s’impliquent. Un demi-siècle après que la voiture a été chassée du village, la Société des remontées mécaniques a examiné son propre fonctionnement et l’a fait évoluer, y gagnant une certification TourCert, garante d’un tourisme responsable et d’un développement durable. Il s’agit, ici, de préserver l’essentiel : le cadre même qui fait Zermatt et son attrait. Comment ? En prenant le parti de la technologie. De l’efficience. De l’intelligence artificielle. De la digitalisation de l’espace public. Une petite révolution pour les visiteurs.
Évoluer sans changer, voilà le défi. Les nouvelles générations s’y emploient, enfants du pays ou nomades digitaux venus se réfugier à Zermatt, réunis autour d’une même cause commune : la volonté de garder intact leur sanctuaire et ses valeurs, tout en épousant les envies et les influences venues d’ailleurs. La preuve par la scène gastronomique locale, étendue bien au-delà des frontières valaisannes. La preuve par le CERVO Mountain Resort, où locaux et visiteurs partagent les mêmes plaisirs conviviaux, puisant dans le meilleur des mondes, sans perdre de vue les enjeux qui dessineront la planète de demain.
Christian Bugnon Éditeur & rédacteur en chef
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À force de sommets et de pentes étincelant de blancheur, difficile de ne pas rêver de Grand Nord… À défaut de véritable aventure, les lecteurs de Jack London et de Nicolas Vanier s’offriront deux petits tours de piste en traîneau à chiens avec leurs enfants, en contrebas du Trockener Steg (2’939 m). Tout commence par la rencontre d’Harry Potter, de Malabar, Turbine, Togo et les autres huskies en compagnie de leur musheur ou musheuse (notamment Charlotte, francophone). En toile de fond, juste sous les yeux : le Cervin. Très instagrammable. huskyzermatt.ch
ACTIVITÉS UNE ÉCOLE POUR
LES AMOUREUX DE LA MONTAGNE
La compagnie des guides Zermatters s’est associée à Mammut pour donner naissance à la Mammut Mountain School, investie dans les cours d’avalanche, le ski de randonnée, le freeride et les balades en raquettes. Au programme : des apprentissages à la journée pour les néophytes, mais aussi des sorties sur un ou plusieurs jours, aux quatre coins des Alpes suisses. Parmi les options reines, l’enchaînement de cinq 4’000 m dans le Valais, la Haute Route ou le Tour du Ciel, entre Cervin et Weisshorn. mammutmountainschool.ch
ACTIVITÉS DESCENTES AU CLAIR DE LUNE À ZERMATT
C’est un classique dont on ne se lasse pas : la descente au clair de lune depuis le Rothorn.En toile de fond : des sommets émergeant à peine de la nuit, le crissement des carres sur la neige et la sensation, d’avoir la montagne rien que pour soi (ou presque). À l’arrivée, le groupe partage une fondue au restaurant Ferdinand du Cervo.Huit descentes sont proposées cet hiver, les 10 et 11 janvier, 13 et 14 février, 12 et 13 mars, puis 10 et 11 avril (sans dîner). matterhornparadise.ch
DOMAINE LES ZERMATT BERGBAHNEN LABELLISÉS TOURCERT
Le système de conseil et de certification TourCert, internationalement reconnu, évalue les politiques et les pratiques de durabilité d’une destination ou d’une entreprise touristique pour l’aider à les améliorer, à travers trois domaines clefs : l’écologie, l’économie et le comportement social. La Société des remontées mécaniques de Zermatt s’est ainsi prêtée à une expertise complète, qui lui a permis, après adoption de mesures d’amélioration en faveur du développement durable, d’être parmi les premières du pays à se voir labellisée par TourCert . Avec cette certification, on obtient automatiquement le Swisstainable niveau supérieur. matterhornparadise.ch
HÔTELLERIE
MICHELIN FAIT PLEUVOIR
LES CLEFS SUR ZERMATT
Le guide français vient de lancer pour son édition suisse un système de classification par clefs, qui distingue les hôtels « proposant les expériences de séjour les plus remarquables ».
À Zermatt, CERVO et Matterhorn Focus se sont distingués, remportant deux clefs, devant huit autres établissements (classés une clef) : 22 Summits, Backstage, Matthiol, Mont Cervin Palace, Monte Rosa, Omnia, Schweizerhof et Zermatterhof. Cinq critères d’évaluation étaient retenus : architecture et design intérieur, qualité du service, personnalité et caractère, rapport qualité-prix et contribution à l’expérience locale. guide.michelin.com
ACTIVITÉS
AVEC LES INFIRMIERS
DES PISTES
Lorsque la nuit tombe sur le domaine skiable, la journée des conducteurs de dameuse commence seulement. Pour eux, il s’agit, sans plus attendre, de redonner aux pistes leur lustre et leur plus belle glisse — tout en remontant au fil de la pente la neige descendue dans la journée au gré du passage des skieurs. Un métier bien plus technique qu’il n’y paraît, à découvrir à leurs côtés, en cabine (chauffée !), à bord de leurs engins de onze tonnes (et 490 chevaux). La sortie est possible chaque mardi, mercredi et jeudi de l’hiver, du 17 décembre au 10 avril, au Trockener Steg, à Blauherd ou à Riffelberg (durée environ 4 h). matterhornparadise.ch
ACTIVITÉS ZOOOM SUR LE GORNERGRAT
Pour les néophytes, les trente-trois minutes d’ascension panoramique par le train à crémaillère jusqu’au Gornergrat (3’089 m) constituent déjà une aventure inoubliable. Et que dire de la vue plongeante sur le glacier et les Alpes à l’arrivée ? L’excursion ne s’en tient pourtant pas là. Au sommet, les passagers accèdent gratuitement à l’exposition interactive Zooom the Matterhorn. L’occasion de découvrir l’histoire de la ligne, l’écologie de ce coin d’Alpes, mais aussi et surtout l’iconique Cervin, sous toutes ses coutures. À travers des périscopes. Grace au cinéma 3D. Puis au gré d’un vol virtuel en parapente (options calme ou sportive) !
gornergrat.ch
HÔTELLERIE
LE PERREN
MÉTAMORPHOSÉ
Spécialisée dans l’immobilier de luxe en montagne, l’entreprise Steiger&Cie s’est associée au cabinet Comina et à l’architecte d’intérieur parisien Pierre Yovanovitch — ex-designer pour Pierre Cardin — pour réimaginer le futur de l’Hôtel Perren, implanté au cœur même de la station, sur les berges de la Visp. Le concept? Marier le charme rustique éternel du Zermatt d’autrefois au confort et au savoir-vivre de l’époque contemporaine. Au programme: ski lounge aussi cosy que grandiose centré autour d’une cheminée crépitante, nouveau restaurant en extension à la cuisine ouverte conjuguant pierre et bois, suites « héritage » ou « contemporaines » aux lignes épurées, spa à la piscine de 25 m… et, en prime, tout un éventail de services très personnalisés signés Steiger&Cie. Livraison prévue en 2028. steigercie.ch
SHOPPING
DANS L’UNIVERS
D’HEINZ JULEN
Si Zermatt a toujours eu une identité forte, elle s’est découvert une image contemporaine à travers le grain de folie de l’artiste et architecte Heinz Julen, un enfant du pays, qui expose ici (Bahnhofstrasse, 7B) un peu de ce qui compose son univers fantasque : mobilier aux lignes uniques de sa main, produits 100 % locaux, mais aussi œuvres d’art éclectiques. Telle cette horloge Qlock Two, conçue pour épeler le temps avec des lettres, au design Cervin imaginé par le maître des lieux, et ces cubes de métal déformés ou éclatés, colorés pour certains, issus de sa série Weiland — à l’origine lancés du haut des sommets voisins, pour symboliser le passage du temps et de la vie. Unique, assurément ! zermattselection.ch heinzjulen.com/shop
SHOPPING
UNE NOUVELLE CRÉATION CAFÉ CÉLÉBRANT L’HÉRITAGE DU « CAFÉ CRÈME » HELVÉTIQUE
Une fois encore, Nespresso innove en mettant en avant ses racines et son savoir-faire. En collaboration avec le chef Heiko Nieder, l’entreprise suisse présente une co-création exclusive : Zurich Lungo. Cette Édition Limitée, faisant partie de la gamme World Explorations, rend hommage à la culture du café suisse, mais aussi à la ville de Zurich. Inspirée par l’atmosphère cosmopolite de la ville, cette création répond aux préférences café des Suisses et plus particulièrement à celles des amateurs de café crème. Le café crème, un café long dégusté avec du lait ou de la crème, reste la préparation locale préférée. Zurich Lungo promet un goût inoubliable à savourer le matin ou tout au long de la journée. À découvrir sans plus tarder dans les boutiques ou online.
nespresso.com
ACTIVITÉS
À VÉLO, DANS LA NEIGE
Le froid s’est emparé des rues et des chemins, la foule s’est évanouie et le phare dessine, dans l’axe du guidon, un halo émergeant de la nuit. Peu à peu, les chalets s’écartent, dévoilant des pans de nature aux silhouettes d’arbres fantomatiques. Loin de la fureur, une balade nocturne en fatbike ramène à l’essentiel, dans un silence tout juste rompu par la morsure des gros pneus à crampons sur la neige. L’activité est proposée tout l’hiver à la demande, pour des sorties de 3 h, par le spécialiste Beat Habegger. Au menu, 400 m d’ascension tranquille, précédant une redescente rapide vers Zermatt.
fatbikezermatt.ch
HORLOGERIE
LA SUISSE À L’HEURE DE WATCHES & WONDERS
Contrastant avec une certaine morosité ambiante, le salon Watches & Wonders annonce l’arrivée de la Maison Bulgari et de six créateurs indépendants. Le grand rendez-vous de l’horlogerie et de la joaillerie de Genève accueillera ainsi au Palexpo, du 1er au 7 avril, pas moins de soixante marques exposantes — un record. L’édition 2025 s’offrira une cure de jouvence en mettant à l’honneur apprentis, nouveaux diplômés et jeunes talents. L’occasion de découvrir des métiers de passion… et peut-être de faire des émules. En 2024, le salon avait déjà réuni un nombre sans précédent de visiteurs (49’000).
watchesandwonders.com
L’INTELLIGENCE
ARTIFICIELLE EN PISTE !
Toujours à la pointe des technologies, la Société des remontées mécaniques de Zermatt innove en équipant le télésiège 6-places Hublot-Express (GantBlauherd), dans le secteur SunneggaRothorn, d’un nouveau système dopé à l’intelligence artificielle, baptisé AURO (Autonomous Ropeway Operation). Venant en complément du système de sécurité existant Auto-Lock (qui verrouille la barre des télésièges tout au long de la montée), cela permet grâce à de nombreux capteurs et caméras en réseau, un fonctionnement autonome sans station de montage avec personnel. matterhornparadise.ch
ACTIVITÉS UN BON COUP DE BALAIS
Dans les Années Folles, certains amateurs de curling écossais amenaient leurs pierres lorsqu’ils venaient à Zermatt… Excédent de bagages garanti, sachant que chacune pèse dans les 18 kilos ! Un siècle plus tard, le sport s’est imposé en Suisse, devenue l’une des nations phares de la discipline. Zermatt accueille d’ailleurs le Horu Trophy, l’un des principaux tournois européens en plein air (du 16 au 19 janvier 2025). Le reste du temps, les curieux profiteront de leur séjour pour s’essayer à ce sport étonnant, sur la patinoire extérieure du centreville. Chaque ligne se réserve pour un maximum de 10 personnes (100 francs, matériel inclus).
zermatt.ch
DOMAINE
MATTERHORN SKI PARADISE
Ready for magical moments?
The Matterhorn Ski Paradise offers up to 360 kilometres of slopes and is one of the best ski resorts in the Alps. The perfectly prepared slopes, the panorama and the culinary delights on the mountainside offer a very special experience. The connection to Italy makes it possible to enjoy Swiss hospitality and Italian lifestyle in one day. Book your ticket now and enjoy magical moments.
Zermatt
Le domaine roi des Alpes
Tout est question d’altitude. Plus haut domaine skiable des Alpes, culminant à 3’899 m, Zermatt est, par voie de conséquence, l’un des plus enneigés du continent. L’un des plus beaux, aussi, enchâssé parmi une myriade de sommets de plus de 4’000 m.
Skier à Zermatt, c’est skier au cœur même de la haute, très haute montagne. Neige garantie, ici !
Il faut une bonne heure de train, depuis la vallée du Rhône, pour rejoindre Zermatt. Nichée dans la généreuse échancrure de sa cuvette, tout au fond de la Mattertal, la mythique station apparaît subitement au débouché d’un énième tunnel, terre promise somnolant sous ses coussins de neige. Au sud-ouest, l’œil dérive d’emblée vers la singulière pyramide du Cervin. Signature sur le ciel de la station — comme sur celui de la nation.
À plus de 1’600 m d’altitude, Zermatt campe au cœur même d’un territoire regroupant la plus grande concentration de sommets de plus de 4’000 m des Alpes (près de la moitié !). Le point culminant de la Suisse est là : la pointe Dufour (4’634 m), au mont Rose. Le Dom (4’546 m), le Liskamm (4’532 m), le Weisshorn (4’505 m) aussi. Où que rebondisse le regard, tout n’est que montagnes majestueuses, forêts défiant l’altitude et glaciers géants en écharpes, réunis en une enceinte sans égale formant sanctuaire.
LA STATION DE TOUS LES RECORDS
Cantonnée année après année au sommet des classements des meilleures stations de ski, Zermatt forme, en toute logique, le plus haut domaine du vieux continent. Survolant le glacier de Théodule, le téléphérique du Petit-Cervin y atterrit à l’altitude des aigles (3’883 m) — et le téléski de Gobba di Rollin s’envole même au-delà, jusqu’à l’altitude
record de 3’899 m. On est déjà là à fleur d’Italie, prêt à dévaler vers Testa Grigia et Breuil-Cervinia pour savourer un chamois à la polenta, avant de remonter la pente.
Impossible de parcourir toutes les pistes en une journée, même pour les meilleurs riders. Développé sur quatre axes majeurs (Rothorn, Gornergrat, Petit Cervin et Italie) entrelacés de zones de tranquillité réservées à la faune, le domaine transfrontalier s’étire sur 360 km (dont 200 km en Suisse). De quoi en faire, là encore, l’un des tout premiers d’Europe, sécurisé aux trois-quarts par des systèmes d’enneigement artificiel — on n’est jamais trop prudent. Son amplitude est telle que, de haut en bas, on skie non-stop sur 25 km et 2’279 m de dénivelé ! Dans le viseur, toujours, le Matterhorn trône, leitmotiv servi sur un plateau par une multitude de terrasses panoramiques éparpillées à travers la montagne. Ni remontée ni piste sur l’icône, cependant. Tout juste le télésiège de Hirli ose-t-il effleurer sa base, permettant une descente (rouge) hautement instagrammable.
DES INFRASTRUCTURES À LA POINTE
DE LA TECHNOLOGIE
Plus grand opérateur de remontées mécaniques de Suisse, veillant sur ce domaine sans égal, les Zermatt Bergbahnen ont depuis longtemps fait le pari de l’investissement et du confort. Dans le sillage du vénérable train à crémaillère
L'ÉPICURE
Restaurant • Wine Lounge • Bar
Niché au cœur de Zermatt, nous proposons une cuisine française aux accents alpins tous les jeudis et lundis soirs dans une ambiance parisienne chic. Notre chef Géraldine Géroué reste fidèle à ses racines avec des plats décadents comme les Gourmandises de foie gras, le Luma Porterhouse Steak pour deux, ou les linguine de homard à la bisque affinée au cognac.
Welcome
hotel-mirabeau.ch
Au-delà de son vaste domaine balisé, Zermatt réserve aussi un inépuisable terrain de jeu aux freeriders.
du Gornergrat (inauguré dès 1898), funiculaire souterrain, téléskis, télésièges, télécabines et téléphériques se sont, au fil du temps, attaqués aux pentes pour rendre le cœur des montagnes accessible à tous.
Depuis plus de 20 ans, la société fait appel au meilleur de la technologie. Il y eut d’abord le téléphérique du Hohtälli (avec le plus haut pylône de Suisse, à 94 m !) et le Furggsattel Express (le plus long télésiège sur glacier d’Europe). Puis sont apparus télésièges à bulles (pour lutter contre le froid des hautes altitudes), téléskis à haut débit et, plus récemment, la télécabine tricâble du Petit Cervin, la plus élevée du monde, qui a doublé la capacité de desserte de cette destination phare de la station. En 2023, elle a été prolongée
vers l’Italie, permettant l’inauguration de la X-Alps, une traversée intégrale des Alpes à pieds secs. Autant de renforts appréciés pour desservir le domaine skiable.
Après plus d’un siècle et demi à faire de leur coin de montagnes un grand terrain de jeu, les Zermattois ont acquis une rare expertise dans l’art de sublimer la glisse. Hôtels d’altitude, restaurants gastronomiques (ou plus simples), bars et chalets s’éparpillent ainsi au fil des courbes de niveau, offrant autant de parenthèses douillettes en pleine nature — et une multitude d’activités qu’une vie entière ne suffirait pas à expérimenter.
matterhornparadise.ch
La Suisse, écrin du nouveau nomadisme
L’art de marier liberté professionnelle et grand air
Texte Samia Tawil
Photos William Croall
Le nomadisme a le vent en poupe depuis quelques années — et plus encore depuis la pandémie. Beaucoup y ont trouvé l’impulsion d’adopter ce mode de vie hybride, entre une matinée à trader en Birkenstock et une après-midi à surfer les cimes enneigées ! Un nouvel idéal de liberté ?
De Bali à Mexico en passant par Dubaï et Majorque… le monde a vu éclore en quelques années plusieurs sanctuaires du nomadisme. La promesse d’un bonheur plus plein, ailleurs. Une réponse aux envies de liberté retrouvée. À l’urgence ressentie par une « génération burn-out », soucieuse de se délester d’une routine mortifère, entre réorientation professionnelle et épiphanie de milieu de vie. En transcendant le fatalisme géographique, ces nomades numériques ont prouvé aux plus sceptiques qu'il était possible de combiner travail et plaisir.
LIVING THE HIGH LIFE EN MONTAGNE
Dans ce monde nouveau, la Suisse s’est imposée en destination de choix, promue écrin d’un nomadisme axé sur le grand air… Les stations d’altitude prisées comme Zermatt, Verbier et Crans-Montana ont vite compris la nécessité de répondre aux besoins de cette nouvelle population, en favorisant l’émergence de nouveaux cafés branchés et coworkings. Neil Beecroft, fondateur de PuraWorka, a vite décelé l’attrait que pouvait avoir la Suisse pour ces travailleurs on the go, en ouvrant le premier espace du genre à Zermatt, puis un autre à Sion, taillé pour une clientèle davantage corporative : « La Suisse offre un cadre exceptionnel pour les nomades digitaux, combinant qualité de vie, sécurité et paysages époustouflants. À Zermatt, notre espace se caractérise par une atmosphère détendue et orientée vers les activités outdoors, ce qui attire une communauté d'aventuriers et de créatifs à la recherche de sérénité et d'inspiration au cœur des Alpes. »
Neil Beecroft sait de quoi il parle. Exemple type du nomade numérique, pluriactif, il partage avec entrain son année entre le Valais, Lausanne, ses différents espaces de coworking et le Portugal, où il a pris l’habitude de combiner surf et travail dans le domaine de la durabilité des événements sportifs. Fort de son expérience personnelle, il note un engouement grandissant pour ce style de vie. « Depuis la crise sanitaire, nous avons constaté une hausse significative du nombre de nomades digitaux, une tendance qui a perduré même bien après la fin des restrictions. Ce mode de vie continue de séduire. La fréquentation de nos espaces a clairement augmenté entre 2021 et 2023, ce qui souligne l'attrait durable du travail flexible et nomade, adopté par de nombreuses personnes à long terme. »
D’autres pôles plus isolés se veulent plus méditatifs. C’est le cas de Lenk, où Andy Stofferis a créé une offre alliant coworking et coliving. Une manière de mettre en lien deux univers qu’il aime. Ce type de région, moins huppée et surtout habitée par des agriculteurs et producteurs locaux, bénéficie grandement de la présence des nomades digitaux, qui apportent un nouveau souffle.
LES ATTRAITS DES CAPITALES CULTURELLES
La Suisse séduit aussi les amoureux de la vie urbaine. À cet égard, Zürich semble l’épicentre de ceux qui veulent conjuguer le meilleur des mondes, entre cœur battant de la finance et de la tech, culture du café bien ancrée et vies
culturelle et nocturne trépidantes… La manière dont les nomades se massaient encore l’été dernier au bord du bassin de Seebad Enge, en maillot derrière leur laptop, rejoints par quelques télétravailleurs esquivant discrètement le bureau, nous confirme qu’ils ne tarissent pas de créativité pour ce qui est de (ré)concilier l’inconciliable !
À Genève, en dix ans, cafés spécialisés et espaces de coworking très en vue ont aussi émergé, se faisant les pôles d’un dynamisme d’un nouveau genre. Ici les très corporate Spaces Works, stratégiquement installés Quai de l’île, à Cornavin, aux Nations et dans l’éco-quartier de l’Étang, aux portes de l’aéroport. Là l’Impact Hub, plus funky, où la Wednesdays’s Sexy Salad a le mérite de fédérer autour d’un repas sain. Le Café Voisins, plus connu des Genevois de souche, accueille lui une population mixte de nomades, d’entrepreneurs et indépendants locaux.
Bâle l’alternative attire, elle, des nomades artsy : écrivains, digital designers et autres critiques d’art cherchant à réseauter dans les foires. Notre Berlin à nous.
LES NOMADES SUISSES À L’ÉTRANGER :
LA GRANDE ÉVASION !
Le phénomène inverse existe bel et bien : de nombreux Suisses se sont eux aussi laissé tenter par l’aventure nomade hors de nos frontières, défiant les aléas du wifi à l’international pour prendre goût à ce rythme combinant une saison
Hébergé à l’Hôtel Zermama, l’espace de coworking de Neil Beecroft, PuraWorka, est le premier de Zermatt à avoir vu le jour.
à la neige, puis une autre sous les cocotiers. C’est ce que Neil Beecroft constate à la lumière de la fréquentation de son troisième espace, de coliving, sur l’île de Lombok, au large de Bali — un éco-resort inauguré en plein Covid, dans une région où les Suisses sont légion. « Lombok se distingue par une atmosphère sereine, idéale pour les amateurs de surf, de yoga et de randonnée. Nous y accueillons une communauté diversifiée de nomades digitaux suisses qui évoluent souvent dans les domaines du développement web, du marketing digital et des professions créatives. »
Certains se sédentarisent dans leur pays d’accueil, faisant le bonheur de leurs proches restés en Europe en les conviant pour les vacances... D’autres y investissent, tout en maintenant un pied en Suisse. Nicolas Cheneve, patron de Magnitude Construction, une entreprise spécialisée dans l’aménagement de villas de luxe clé en main dans la région d’Ubud, à Bali, confirme : « La majorité de nos investisseurs sont des milléniaux issus des professions du numérique, parmi lesquels 30 % de Suisses ! »
Au-delà même des arguments rationnels, ces nomades convertis aux charmes de leur terre d'accueil semblent nous donner une leçon tacite sur le bonheur et le courage qu'il requiert… Être loin de ceux qui nous ont vu grandir, braver les solitudes, retrouver ses marques… Broutilles, en vérité, face à l’urgence de ceux qui cherchent à vivre leurs rêves pendant qu’il en est encore temps.
GASTRONOMIE
LES MAGIES DE L’AFTER SEVEN & DU CLUB VERNISSAGE
Il y a d’abord l’After Seven, la référence incontestable de la haute gastronomie à Zermatt (17 points au Gault&Millau et 1 étoile Michelin), un restaurant tout en cinémascope, où la patte de l’artiste Heinz Julen rejoint les talents éprouvés de deux chefs remarquables : Florian Neubauer — le plus jeune double étoilé d’Europe, dès 31 ans ! — et son partenaire Patrik Šimon, de retour derrière les fourneaux. Un étage en dessous, au Diner’s Club, la haute cuisine entre en collision avec un décor follement artistique et des chanteurs live… Énorme ! En prime : le Club Vernissage, hotspot festif de Zermatt, où se mixent les meilleurs sons et les meilleurs cocktails de la station, très apprécié pour les fêtes privées (avec dégustations).
backstagehotel.ch
DOMAINE
ACCÈS SANS BARRIÈRE
AU MATTERHORN SKI
PARADISE
Cette saison, Zermatt introduit un nouveau système d’accès aux remontées mécaniques. Les bornes électroniques sMove (de Skidata), représentent un progrès majeur en accessibilité. Ces portillons, utilisables en mode simple ou double, facilitent l’entrée des vélos, poussettes et fauteuils roulants. Ils ouvrent également la voie à l’utilisation future des tickets via smartphone. matterhornparadise.ch
HÔTELLERIE
UN NOUVEL
INFINITY
SPA
AU SCHÖNEGG
Le seul Relais & Châteaux de Zermatt inaugure, ce mois de décembre, un tout nouveau spa de 400 m2 réservé à ses clients. En pièce maîtresse : la plus spectaculaire piscine à débordement du village, donnant la sensation de flotter au-dessus de son cœur ancien, avec jets de massage et banquette ergonomique tournée vers le Cervin. S’ajoutent deux saunas en bois d’abachi conçus sur mesure, bénéficiant de leurs propres vues panoramiques — le sauna finlandais sur Zermatt, le sauna bio sur le Cervin —, ainsi que des douches à seau et un bassin froid avec fontaine de glace pour activer la circulation du sang… et ressortir plus délassé que jamais. Une raison de plus d’hiverner au Schönegg!
schonegg.ch
HAMILTON X AIR ZERMATT
Fin 2023, Air Zermatt et l’horloger Hamilton, versé depuis son origine dans la précision en vol, inauguraient une boutique en partenariat, Hofmattstrasse 12 (9 h 30-12 h, 14 h-19 h). Les deux entreprises concrétisaient ainsi une collaboration de plus d’une décennie, appuyée sur le retour d’expérience des pilotes des emblématiques hélicoptères rouge et blanc. Les vêtements griffés Air Zermatt y voisinent avec les derniers gardetemps d’Hamilton. Mieux : c’est ici, et nulle part ailleurs, que l’on se procure la Khaki Aviation X-Wind Auto Chrono Air Zermatt, une édition exclusive au bracelet velcro imprimé du slogan d’Air Zermatt, Ready to take off. On peut même en profiter pour réserver son vol panoramique ! air-zermatt.ch
CERVO Mountain Resort
Hédoniste et engagé
Plus besoin de voyager loin. Dans l’écrin (très) douillet de ce Design Hotel toisant le Cervin, se réunissent toutes les tentations planétaires en terme de luxe discret et durable. Une nouvelle manière d’appréhender le monde et ce qu’il peut nous offrir de plus beau.
Texte Claude Hervé-Bazin
Photos CERVO Mountain Resort
Une bulle temporelle à l’abri de sa vallée, voilà le CERVO. Grandi au fil des ans, l’établissement plante ses sept chalets dans l’axe central du Cervin, en léger surplomb du cœur de Zermatt. Perfect vantage point, diraient les Anglo-Saxons.
Oubliez l’hôtel de papa-maman et les 5-étoiles guindés. Malgré le moelleux de ses lits Hästens, on ne vient pas au CERVO pour passer la nuit, mais pour vivre une expérience différente, dans une ambiance chaleureuse et décontractée. En toile de fond : une attention méticuleuse aux détails et un personnel impliqué corps et âme.
La devise du CERVO, Beyond Exploring, fait écho à la mission que s’est donnée Daniel F. Lauber, le propriétaire des lieux : imaginer l’hôtel du futur. Dépassant le concept de fusion développé en gastronomie, l’établissement invente la glocalisation. La rencontre heureuse du local et du global. D’un côté, les valeurs et les traditions alpines, l’envie d’intangibilité, de ressourcement dans un village préservé, ancré dans l’histoire et le terroir. De l’autre, la volonté de capter la quintessence des influences qui construisent les envies du monde d’aujourd’hui. Plutôt que de parcourir la planète en accumulant le CO2, façon digital nomad, pourquoi ne pas faire l’expérience du meilleur, sous un seul et même toit ?
TABLES ET PHILOSOPHIES
Le bien-nommé Bazaar donne le ton. Éclectique dans sa décoration orientalisante, palpitant d’énergie, il réunit autour de la table tout ce qui s’est jamais cuisiné de bon entre Istanbul et Pékin. Pas de mélanges hasardeux, mais un éventail soigné de mezzés et de petits plats aux exotismes authentiques. Des connus. Des méconnus. Des inconnus. Presque exclusivement végétariens.
Au CERVO, la conscience écologique n’est pas un porte-drapeau vide de sens. Les produits, de qualité irréprochable, sont surtout locaux. Et au Madre Nostra (14 points), le très réputé restaurant italien de la maison, conduit par le chef romain Davide Cretoni et gratifié d’une nouvelle terrasse panoramique, des systèmes compensent l’empreinte carbone des plats de viande et soutiennent le droit d’accès à l’eau potable pour tous.
UNE FIBRE VERTE
Chacun, ici, apporte sa pierre à l’édifice. Restauration. Bar. Réception. Conciergerie. Housekeeping. Marketing. À chaque domaine ses ambassadeurs, choisis parmi le personnel pour réfléchir aux procès et les verdir. Suppression des sacs plastiques au spa. Culture sur place des herbes fraîches pour les cocktails. Tout compte. Le resort possède même désormais son Sustainability Development Manager !
Membre fondateur des Responsible Hotels of Switzerland, le CERVO s’est réinventé ces dernières années en pionnier de cet
En 2020, le propriétaire du Cervo, Daniel F. Lauber, s’est embarqué dans une nouvelle aventure : « faire du CERVO un lieu qui transcende l’hôtellerie traditionnelle, un point de rencontres entre les hommes, les cultures et les tendances, tourné aussi bien vers la beauté du cadre naturel que vers les cheminements intérieurs. »
Dans la philosophie du CERVO, les meilleures choses de la vie occupent une place centrale, en chemin vers l’harmonie.
axe éco-conscient, notamment en se dotant de systèmes de chauffage par géothermie et récupération de la chaleur résiduelle, qui assurent 99 % de ses besoins en énergie ! Résultat : il croule sous les labels et les partenariats avec des réseaux spécialisés : Ibex fairstay, myClimate, Kind Traveler
EN QUÊTE D’HARMONIE
Concept fondamental du CERVO, le bien-être se décline à l’Ātman Mountain Spa sur fond de Cervin et sur des notes très voyageuses. Onsen d’inspiration japonaise, bain aux herbes thérapeutiques bhoutanais aux pierres chaudes, traitement au miel tibétain ou massages ayurvédiques, les soins y confinent aux philosophies orientales, dans un esprit constant de quête esthétique et d’harmonie entre le corps et l’esprit.
Le yoga et la méditation (gratuits pour les résidents) vont de soi. Sur place et parfois aussi en altitude, à l’occasion d’enseignements de mountain breathing, les yeux rivés sur les 4’000 m. Plus vivifiant encore, l’hiver verra organiser des sessions sauna-bain glacé, façon viking ! Deux fois par semaine au spa, et trois de plus durant l’hiver au Stellisee, en pleine nature, à 2’537 m, avec une sélection de thés du Bazaar pour se réchauffer…
LE SENS DE LA COMMUNAUTÉ
Cette recherche d’équilibre, le CERVO la professe dans chaque domaine. Avec, en coin de tête, une priorité essentielle : faire de l’hôtel (ouvert à l’année, sauf en mai) une partie intégrante de Zermatt, un lieu de vie, où visiteurs et locaux se retrouvent à l’unisson.
Tout a commencé il y a des années autour de l’après-ski (dès 15 h tapantes), où DJs et musiciens donnent le tempo. Certains — et d’autres — reviennent lors du festival Unplugged et pour la season end party (The Last Waltz, 21 avril).
Une manière d’ouvrir les lieux à tous, comme lors des rencontres artistiques, des expositions ou du CERVO Derby (22 février), une sympathique après-midi de ski old-school. Beaucoup d’ events tournent autour de la gastronomie, notamment à travers des rencontres gourmandes aux côtés de chefs invités venus de tous les horizons… Mais cet hiver, ce sont les restaurants d’altitude de Zermatt qui descendent au CERVO (le 3 mars) ! Autant d’occasions de vivre le lieu et de faire résonner les voix de tous ceux qui façonnent ce bien joli coin de montagnes.
cervo.swiss
80 years of gloves for everyday
Hestra has been making gloves since 1936 in Hestra, Sweden. Now, in our 4th generation as a family owned company we still focus on using the same high standards of quality leather and craftsmanship that Great-Grand Father Martin Magnusson insisted on from day one.
SYSTÈME
D’INFORMATION DIGITAL
Un nouveau système d’information digital a été inauguré dans le cadre du réaménagement de la station inférieure du Matterhorn-Express — consécutif au remplacement, l’an passé, du téléphérique Zermatt — Furi. L’espace billetterie s’est vu équiper d’un panneau LED extérieur géant, insensible aux températures basses, transmettant diverses informations en temps réel. Des écrans digitaux ont parallèlement été installés au niveau de l’accès aux cabines. matterhornparadise.ch
FESTIVAL
MAGIC MOUNTAIN
Une poignée d’établissements parmi les plus trendys de Zermatt s’est associée pour donner naissance au premier festival de musique électronique et d’art de la vallée. Il se tiendra du 13 au 15 décembre sous la houlette de DJs suisses et européens de renom, entre le CERVO, le Vernissage, Mamacita et le Snowboat Bar — sans oublier une incursion sur les hauteurs au restaurant Adler Hitta de Findeln. Les artistes et sculpteurs sur glace investiront parallèlement l’église Saint-Maurice et le jardin paroissial, ainsi que la galerie du Backstage (expo photo) et la boutique Zermatt Selection. L’event se terminera le dimanche autour d’un brunch musical au CERVO. Si les soirées sont payantes, les DJ sets de la journée sont, eux, ouverts à tous.
L’ALPINE X AU PALMARÈS
MONDIAL DE TIME
Depuis plusieurs années, le magazine américain Time diffuse son classement annuel des World’s Greatest Places, listant les lieux les plus extraordinaires du moment à visiter ou dans lesquels séjourner. L’édition 2024 a vu sélectionner le nouvel incontournable local : le Matterhorn Alpine Crossing — cette liaison par téléphériques permettant de relier Zermatt (CH) à Cervinia (I) par le Petit Cervin et Testa Grigia, en survolant le glacier de Théodule. Conseil de Time : privilégier les cabines Crystal Ride, au plancher de verre, si elles sont disponibles.
GASTRONOMIE
UNE RECRUE DE CHOIX À L’OMNIA
Au printemps, il laissait derrière lui Bâle et le Stucki (2 étoiles Michelin et 19 points) pour la vue sur le Cervin et les cuisines de l’Omnia. Pari gagné pour le chef André Kneubühler, qui fait coup double en obtenant d’entrée 16 points au Gault&Millau et le titre de Découverte de l’année 2025 ! Le nouveau venu a repris à son compte le concept d’excellence alpine de la maison, en ne travaillant que des produits locaux de saison de qualité supérieure — certains cueillis par la brigade elle-même ! Durant la saison d’hiver, le restaurant est ouvert tous les soirs dès 18 h 30. the-omnia.com DOMAINE
magicmountainzermatt.ch
matterhornalpinecrossing.com
DOMAINE
Fabio Zingg, landscape photographer
Chaque jour est une aventure
« À la conquête des géants » : symbole de la détermination humaine face à l’immensité des paysages alpins pris par les glaces de l’hiver, un groupe d’alpinistes se hisse vers le sommet massif du Breithorn.
Texte Claude Hervé-Bazin
Photos Fabio Zingg
« Le monde merveilleux des glaces » : cachée sous le Cervin même, cette grotte de glace et son mystérieux labyrinthe ne peuvent être atteints qu’en freeride. Une aventure inoubliable, dans un monde de beauté pure.
« 50 nuances de bleu » : lorsque le drone prend son envol, de nouvelles perspectives se révèlent sur les caprices de la nature. Ici, au Gornergletscher.
L’hiver approche, enrobant les montagnes de Zermatt de ses lumières obliques et dorées. Tapi dans l’ombre, le glacier du Gorner s’endort déjà.
Il a failli être banquier avant de tracer, très jeune, un chemin pavé d’aventures. Sa passion : les montagnes et les grands espaces vraiment sauvages.
En plein Valais comme à l’autre bout du globe. Ses maîtres-mots : curiosité et ouverture d’esprit.
L’entrée de Fabio Zingg dans le monde de la photo à travers les réseaux sociaux, à 15 ans, ressemble à beaucoup d’autres de sa génération : rapide, exaltante. Au fil des échanges d’idées de randonnées et d’images, naissent des connivences, des enthousiasmes ardents. Le jeune homme explore la Suisse à chaque occasion, seul d’abord, puis avec les membres de son groupe WhatsApp. Très vite, il reçoit des éloges pour ses clichés. Avant même de débuter une carrière, la question se pose : le futur doit-il être un job fixe, à heures fixes, sécuritaire mais sans surprise ? Fabio ne tarde pas à répondre non.
LES MONTAGNES SUISSES POUR ÉGÉRIES
À seulement 25 ans, notoriété établie, le Zurichois parcourt déjà le monde entre projets professionnels et personnels. En seulement six ans, il a accumulé les followers (333’000 !) et les voyages (de la Bolivie au Groenland), partagé sa passion à travers de nombreux workshops, fait des rencontres inoubliables et vécu cent vies. Sans jamais renier ce goût de la Suisse qui le ramène invariablement dans le Valais et les Grisons.
Ils sont une dizaine de photographes, tous passionnés de montagne, à s’être rencontrés sur Internet et réunis au sein du collectif The Alpinists. « L’occasion de partager nos secrets et nos images, de nous motiver mutuellement, mais aussi de donner envie à d’autres de partager nos aventures. » Peu à peu, l’idée s’est imposée de publier leur travail, réuni dans un même ouvrage. Il y en aura deux : Lost in the Alps 1, puis Lost in the Alps 2. Un joli succès, qui donne envie d’enfiler ses chaussures. Et, pour Fabio, une casquette de plus, en tant que responsable des community events du groupe.
EXPLORATEUR DANS L’ÂME
« L’essence de la photographie, pour moi, c’est de réussir à capter la beauté de la nature et de la transmettre à d’autres pour les inspirer. Dans les lieux les plus désolés et méconnus de la planète. Dans les montagnes, surtout. Hautes altitudes et météo changeante jouent toujours là un rôle crucial.
J’adore les paysages sublimés par la lumière du soleil levant et cette sensation de petitesse qu’éprouve l’homme immergé dans ces grands espaces inviolés. Mais il ne s’agit pas que de beauté. J’aime aussi beaucoup lorsqu’un shooting se mue en expédition », s’enthousiasme Fabio. Comme lors de son tout récent shooting pour Air Zermatt, « incroyable », le nez à fleur d’Alpes.
« Zermatt et le Cervin ont une place à part pour moi, précise le jeune homme. J’y suis souvent venu, j’y ai souvent travaillé et, pourtant, je découvre sans cesse de nouvelles perspectives et ambiances. La sérénité des lacs alpins confrontée à l’âpreté grandiose des pics m’inspire. » Inutile d’aller loin, en vérité. « Les plus belles odyssées et les photos les plus incroyables sont à notre portée, ici-même. Quelle chance nous avons ! L’une de mes photos préférées, d’ailleurs, a été prise en Suisse, au terme d’une journée de randonnée, lorsque j’ai eu la chance de partager avec deux bouquetins un coucher de soleil inondant une mer de nuages. Parfois, les plus beaux instants surviennent lorsqu’on s’y attend le moins », sourit Fabio.
CONSCIENT DES ENJEUX
« J’espère donner envie aux gens de partir à l’aventure — petite ou grande. J’espère les inciter à apprécier la nature, mais aussi à leur donner envie de la protéger », s’inquiète Fabio. Avec 333’000 followers, l’impact d’une seule image sur un environnement fragile peut vite se révéler catastrophique, en déclenchant un raz-de-marée de visites.
Ces précautions mises à part, le futur se dessine avec envie pour Fabio. Ateliers photo, shootings pour de grandes marques en Suisse, nouvelles explorations à l’horizon, tirages d’art de ses plus belles images, organisation de voyages photo, le jeune homme ne manque pas de projets — seul ou en famille, peut-être… L’occasion de satisfaire sa curiosité, de multiplier les expériences et les rencontres. Et de vivre cent vies, encore.
Au Village des Igloos, on s’éveille sur des peaux de bêtes, une tasse de café bien chaud en main, face à l’iconique Cervin auréolé de la lumière du levant. Tout autour, la nature, puissante.
Mirabeau Resort & Spa Zermatt
Welcome to the magical place
Central mais calme, le Mirabeau est aux mains de la même famille depuis trois générations — une famille à l’accueil aussi chaleureux que professionnel, animée par la volonté de constamment améliorer des prestations et services pourtant déjà excellents.
Texte Daniel Bauchervez
Photos Mirabeau Resort & Spa Zermatt
Parmi les arguments phares du Mirabeau : une vue privilégiée sur le Cervin et un service familial précis et chaleureux.
Occupant quatre édifices, le Mirabeau dispose d’un grand choix de chambres et appartements alliant éléments alpins et touches d’élégance à la française.
À quelques minutes seulement à pied de la gare (et moins encore avec la navette gratuite), le Mirabeau Resort & Spa a troqué les fleurs et les chaises-longues de l’été pour les coussins de neige de l’hiver. Il fait bon pousser la porte et se réfugier sous ses toits en attendant de découvrir, au petit matin, depuis les balcons tournés au sud, la face orientale du Cervin inondée par la lumière orangée du jour naissant, resplendissant au-dessus de Zermatt encore endormie dans l’ombre de sa vallée. Une promesse — météo aidant.
Le Mirabeau réunit quatre édifices. Dans celui d’origine et l’Alpine voisin, ouvert en 2004, bois clairs et vernis font écho aux touches lavande et myosotis du mobilier, fauteuils extra-larges et têtes de lit capitonnées. Les Junior Suites Alpines y déroulent leurs parquets de chêne et notes de bois vieux de mélèze, feutre, lin et loden — avec, en version loft et XXL, charpente intégralement exposée, coin salon, cheminée et baignoire en îlot. Partout, des lits douillets. Et, sur l’oreiller, un chocolat Lindt. Délicate attention.
À quelques pas, le Chalet Antoine ajoute ses sept studios et appartements déroulant entre 35 et 100 m2, pouvant accueillir jusqu’à 10 personnes. Entièrement rénovés, tous bénéficient d’une cuisine, d’un balcon privé et de services hôteliers — le meilleur des deux mondes.
UNE NOUVELLE ÉTOILE BRILLE
Pour ne pas se reposer sur ces lauriers, la famille Reichenbach-Julen s’est lancée en 2023, après cinq ans de planification, dans la construction d’un nouvel édifice, baptisé Étoile. Un investissement majeur, enveloppé d’une façade en bois peu banale, inspirée de celles des grands chalets de l’Oberland bernois — si chères au directeur Francis Reichenbach, originaire de Gstaad, et à son épouse Marie Reichenbach-Julen, la petite-fille du fondateur, qui veillent aujourd’hui ensemble sur l’établissement.
Ce nouveau bâtiment réunit une vingtaine de chambres en partie modulaires, pensées pour un public jeune, ainsi que deux studios et deux appartements penthouse duplex de luxe — sans oublier un centre de fitness accessible aux clients extérieurs et un luxueux local à skis. À la manœuvre côté design, Marie a harmonisé les touches alpines aux clins d’œil élégants renvoyant à un art de vivre à la française intemporel, leitmotiv de la décoration du Mirabeau depuis l’origine. Sa recette ? Parquets clairs, gris doux, têtes de lit nappées de toile de Jouy beige, consoles et fauteuils aux discrets galbes Louis XV, épais rideaux, robinets et ferrures aux relents vintage. Les salles de bains aux grandes fenêtres et dalles en quartzite sont particulièrement appréciées des clients pour leur luminosité naturelle. Autre hit : les junior suites familiales avec leur cheminée à gaz. En parallèle, lustres en cristal, coussins moelleux, couvertures en fausse
fourrure et velours écru, café au lait et taupe assurent le caractère chaleureux des espaces.
BIEN-ÊTRE ET GASTRONOMIE
Dans ce cocon, le spa, étendu sur 600 m2, n’est pas en reste. Ici, il n’ouvre pas qu’au retour des pistes, mais aussi le matin, pour mieux se mettre en jambes (9 h-11 h, 14 h-21 h) ! Pièce maîtresse de l’ensemble : une longue piscine sous voûte métallique, très futuriste. En complément : des instants de quiétude inspirés par la toile de fond des Alpes, dispensés par le sauna en bois valaisan, les bains aux herbes des montagnes, bain de vapeur aux cristaux, jacuzzi, salles de soins (l’une réservée aux couples) et douches glacées vivifiantes faisant écho aux torrents puissants et cascades de la Mattertal.
Dans la chronologie de la soirée, l’apéritif se prend au bar, calé dans un large fauteuil club revêtu de tweed écossais aux vieux roses et mauves, face à la cheminée crépitante. Plafond en étain martelé, abat-jours bordeaux à froufrous, le ton est au speakeasy.
À l’heure de se mettre à table, un choix s’impose. Restaurant de référence de l’établissement, L’Épicure, entièrement revisité en 2022, dit bien de quoi il retourne. La chef Géraldine
Géroué y propose chaque soir une cuisine française gourmande fidèle à ses origines, matinée d’influences alpines. Le foie gras y côtoie ainsi des viandes (comme le porterhouse steak signature) et les iconiques linguine au homard. Une fois n’est pas coutume, les demi-pensionnaires profitent, eux, d’un menu dégustation, proposé au dîner dans le jardin d’hiver du restaurant Veranda, judicieusement tourné vers la corne du Cervin. Les produits régionaux y règnent en maîtres, sublimés par une soirée valaisanne hebdomadaire réunissant raclette, viande séchée… et yodel.
Pour les envies décontractées, le Marie’s Deli remporte tous les suffrages. Dans son décor aux relents d’épicerie et de boucherie à l’ancienne, veillé par le portrait sépia de la grand-tante Marie, ce café-salon de thé-restaurant s’adapte au rythme des heures. Brunch couru aux forts accents suisses (quotidien en hiver). Douceurs de l’après-midi et chocolat chaud grand cru pour se réchauffer les mains. Huîtres et planches en tous genres pour l’apéro. Plats copieux servis pour certains, comme jadis, en bocaux, à emporter ou à déguster sur place, perché sur une des tables et chaises hautes, ou campé sur la confortable banquette.
hotel-mirabeau.ch
Cosy : des chambres au bar et aux restaurants, voilà assurément le mot clef du Mirabeau Resort & Spa.
La Suisse est un cocon, ses montagnes une source d’inspiration, l’architecture contemporaine de ses plus belles stations, une rencontre unique entre hier et demain.
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Parfums de haute montagne
Mission 4’000 m
Texte Daniel Bauchervez
Photos Michele Lana | Kurt Müller
Des 82 montagnes de 4’000 m que comptent les Alpes, le Breithorn est l’une des plus accessibles. Nul besoin d’être un alpiniste chevronné pour l’accrocher à son palmarès : le téléphérique du Petit Cervin mène à moins de 2 h du sommet.
L’aventure débute par une vue vertigineuse sur le cœur des Alpes, depuis la station d’arrivée du Matterhorn glacier paradise, à 3’883 m. Dans le viseur, 38 géants de plus de 4’000 m. Autant de défis titillant l’imagination des esprits conquérants. Mais si la plupart de ces sommets exigent technique et expérience, quelques-uns sont plus abordables. Et, parmi ceux-ci, le Breithorn (4’164 m) l’est plus que tous.
L’ascension, classée « peu difficile », débute skis aux pieds, encordé et ARVA sur le dos — même ici, les précautions élémentaires s’imposent. À cette altitude, la météo est notoirement capricieuse. Purée de pois et blizzard, dardant ses milliers d’aiguilles sous la peau, peuvent parfaitement succéder à un soleil triomphant.
INITIATION AU SKI-ALPINISME
Au dos du Klein Matterhorn, le plateau du Breithorn répand son océan de blanc, aveuglant. L’itinéraire débute le long du téléski de Gobba di Rolin, le plus haut du domaine skiable de Zermatt (3’899 m) — dans l’axe de pics comme émergeant d’une interminable banquise. Une fois traversé, la croupe onctueuse du Breithorn appelle, enjambée après enjambée, dans l’air cristallin.
Cette « large corne » cache une enfilade de trois sommets, étirés sur près de 2 km. Le plus occidental est le plus haut et le plus facile à gravir. À ski, l’ascension débute presque imperceptiblement, lattes face pente. Puis, peu à peu, le versant se redresse, poussant à l’oblique. Les cuisses chauffent et le souffle se fait court, altitude aidant. Vers l’est, les Alpes italiennes détournent l’attention.
Les néophytes abandonnent souvent les skis à mi-pente, se battant contre le vent pour ranger leurs peaux de phoque, avant de poursuivre crampons aux pieds. Les autres poussent jusqu’au sommet, déroulé au fil d’une courte et vertigineuse crête. En contrebas : le serpent de glace du Gornergletscher, veillé par la pointe Dufour (4’634 m), point culminant du mont Rose et de la Suisse.
PROTECT WHAT YOU LOVE
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Dominant le glacier du Gorner tapi dans l’ombre, la cabane du mont Rose fait écho, à travers ses lignes angulaires, à la silhouette pyramidale du Cervin.
2’500 M DE DÉNIVELÉ
Vers l’est, la Roccia Nera (alias Schwarzfluh) donne la direction. Le Breithorn s’y termine, au fil d’une transversale en terres italiennes, au niveau de la brèche du Schwarztor (3’725 m), connue pour ses crevasses traîtresses. En face, le Pollux (4’089 m) donne la réplique à son jumeau Castor (4’228 m). La suite n’est qu’une délicieuse enfilade de cuvettes poudreuses et de larges virages imprimés dans la fraîche — à touche-touche, bientôt, avec le Schwärzegletscher et ses incisives de glace comme surgies d’une mâchoire édentée, pimentant la descente. Puis le large sillon du Gornergletscher se détache, au fleuve blanc figé.
L’heure est au choix. Faut-il continuer la descente dare-dare, ou s’enquiller une nouvelle suée pour rejoindre, 300 m plus haut, l’iconique cabane Monte Rosa (2’883 m), au diamant étincelant sur les rives hautes du glacier ?
L’entonnoir de la Gornerschlucht appelle, dessinant en aval son parcours d’obstacles, entre gros rochers et croupes de glace pure luisant dans la pénombre de la gorge. Au printemps, le bruit de l’eau du torrent libéré y remplace le crissement des carres, guidant les skieurs vers le V de montagnes inondé de soleil, à son débouché. Le reste n’est que mélèzes fantomatiques et neige parfois déficiente, jusqu’à atteindre le pont suspendu de Furi, son alpage, puis Zermatt.
zermatters.ch/fr/breithorn
À La Muña, les produits sud-américains rencontrent les traditions japonaises à travers la cuisine nikkei — fortement tournée vers les fruits de mer.
Papilles voyageuses
Les tables de Zermatt aux couleurs du monde
Aussi
rares qu’elles soient, les overdoses de fromage fondu et de viande séchée ouvrent parfois la voie à des envies d’ailleurs… Bonne pioche ! Forte d’une clientèle cosmopolite, Zermatt regorge de belles adresses explorant les cuisines du monde.
LES MYSTÈRES DE L’ASIE
À table, l’Asie fait toujours recette et les restaurants japonais plus encore. Bonne nouvelle : Zermatt n’en manque pas ! Le Shogun, à l’Hôtel Continental, décline l’essentiel des grands classiques nippons : edamame à picorer, ramens et gyozas, saumon teriyaki, mochi en dessert. Ses trois menus affichent des tarifs plutôt abordables pour la station.
Dans son nouvel écrin du Schweizerhof, le Myoko (13 points au Gault&Millau) joue, lui, la carte du teppanyaki et du comptoir à sushis. D’une part on observe les méticuleuses jongleries du chef posté devant la table de cuisson, de l’autre les cuisiniers affairés coupant et roulant nigiris et sashimis, makis et temakis. Les produits sont d’une qualité irréprochable, les céramiques élégantes et l’anguille parfaitement grillée.
Texte Claude Hervé-Bazin
Photos Michel Reybier Hospitality
Un assortiment de sushis, préparés sous les yeux des convives installés au bar du Myoko. Le début d’une aventure culinaire au Pays du Soleil levant.
On retrouve un concept similaire au Fuji of Zermatt, à l’Hôtel Albana Real — où siège aussi le Rua Thai, le seul restaurant de Zermatt invitant à goûter la cuisine du Pays du sourire. Les papilles y dansent au contact de la coriandre, des feuilles de basilic, de la menthe, du citron vert, du tofu, du piment et des sauces aux huîtres ou au tamarin… Côté currys, c’est l’arc en ciel : sweet & sour, jaune, rouge et vert, du moins épicé au plus incendiaire. Ne présumez pas de vos forces !
Du thaï au chinois, il n’y a que quelques pas (600 m, plus précisément). Côté gare, le China Garden collectionne depuis des années 14 points au Gault&Millau — la meilleure note des restaurants asiatiques de Zermatt. Mobilier rouge laqué, céramiques bleu et blanc, chefs pékinois s’aventurant vers les montagnes épicées du Sichuan, on navigue ici entre aigredoux et aigre-piquant, raviolis et dim sum (tantôt vapeur, tantôt frits), canard et bœuf croustillants, gingembre-poireaux et pousses de haricot. Les vins, eux, sont valaisans.
Tout près de là, « à 59 secondes de marche de la gare », le Golden India prouve que la cuisine indienne n’est pas que végétarienne — loin s’en faut. Attachée au Pendjab et au nord du pays, celle-ci fait la part belle aux biryanis et au tandoori — poulet et agneau marinés au yaourt et aux épices puis longuement cuits, à force de braises, dans un four en terre cuite traditionnel. Résultat ? Des viandes moelleuses et un naan (pain non levé) croquant et parfumé à souhait. Pour faire glisser le tout : une bière Cobra, ou un lassi.
Plutôt que de choisir, le bien-nommé Bazaar (by CERVO), distingué au Bib gourmand (Michelin), a puisé l’essence de sa cuisine tout au long de la Route de la Soie, entre Bosphore et mer de Chine. Houmous, aubergine grillée, momos tibétains et dim sum, on connaît peu ou prou. Mais c’est une autre histoire lorsqu’il s’agit de commander un khatchapouri (pain au fromage géorgien) ou un petit pot de muhammara libanais (pâte de poivrons grillés, noix, grenade et citron vert). Le menu aurait pu être prescrit par votre médecin : tous les plats ou presque sont végétariens et intègrent de nombreux ingrédients bio. D’ailleurs, les rares viandes sont inscrites ici dans une section « péché » !
Dans un même esprit cosy et chill (mais moins trendy), le Manud ratisse lui aussi large en Asie. Rice bowl, curry thaï au lait de coco, emblématique sandwich bahn mi, salade aux noix de cajou et coriandre, la cuisine épouse ici une large géographie. Ce qui n’interdit pas gaufres au petit déj, cocktails aux goûts du Valais et vins locaux.
DIGRESSIONS AMÉRICAINES
L’Amérique ? La trilogie burgers-nachos-bière. Incontournables au Brown Cow Pub de l’Hôtel Post, au Republic Zermatt comme au Dude (qui y ajoute des ribs juteux).
*CHAMPAGNE AOC DOM PÉRIGNON VINTAGE 2012, BRUT, 75 CL 229.–(10 CL = 30.53) 95 Robert Parker 96 Wine Spectator
75 CL 135.–(10 CL = 18.–)
96 Decanter
*AMARONE DELLA VALPOLICELLA CLASSICO DOC MAZZANO MASI AGRICOLA 2013,
Moins commun, La Muña (13 points au Gault&Millau), à l’Hôtel Schweizerhof, explore l’Amérique Latine en version nikkei — une fusion heureuse des cuisines péruvienne et japonaise. À la carte de la maison, ouverte seulement le soir en hiver, le crudo (cru) précède le caliente (plats chauds). Ici des ceviches et des carpaccios de poisson jonglant entre wakamé, ail noir et jalapeño, là une morue noire marinée dans un océan de miso à ne pas rater.
Au 1818 Eat & Drink, si le cadre boisé est rigoureusement valaisan, le melting-pot est incarné par le chef colombien et son acolyte péruvienne. On y commande deux-trois petits plats chacun, parmi une courte sélection du moment à partager. Chamoy (une sauce de fruits marinés) accompagnant le poulpe, cassave frite, elote revisité (un épi de maïs issu de la street food mexicaine) ou chirimoya au dulce de leche en dessert, les surprises se suivent. Pas de quoi décontenancer le Gault&Millau, qui a accordé 13 points à l’établissement.
CAP SUR LA MÉDITERRANÉE
Le changement de régime n’exige pas forcément un grand voyage transatlantique. À l’apasTAPAS de l’Hôtel Sonne, patatas bravas, gambas al ajillo, croquetas et pimientos de Padrón ont des arrière-goûts de Barcelone — ce qui n’empêche pas la carte de leur adjoindre des « petites tapas » d’inspiration valaisanne et même asiatique ! Le vin, lui, est avant tout ibérique. Au bar de l’Ambassador, c’est pareil : pas besoin de passeport (même diplomatique) pour picorer des tapas à la chaleur du feu crépitant.
Des Italiens venus en voisins, Zermatt n’en manque pas. Michelin a étoilé le Capri, au Mont Cervin Palace — un établissement « classique et sophistiqué », où hivernent le chef et le sommelier d’Il Riccio, célèbre restaurant de l’île napo -
Installé au Mont Cervin Palace, le restaurant italien Capri s’affiche parmi les meilleures tables de Zermatt, à 17/20 au Gault&Millau.
litaine. Gault&Millau renchérit, avec 17 points (record local). Capri, c’est aussi de là qu’est originaire le chef du Restaurant (revisité), logé dans le même établissement et ostensiblement tourné vers la mer.
Parmi les autres favoris, le lumineux Madre Nostra (by CERVO), 14 points au Gault&Millau, est dirigé par un chef romain et affublé d’une exceptionnelle terrasse toisant le Cervin. Le Vivanda (à l’Hôtel Unique Post) se distingue, lui, par ses produits de qualité finement sélectionnés et son grill au charbon de bois pour amateurs de viandes.
Pour un bon repas classique à l’italienne, déclinant antipasti, pâtes, viandes, poissons et peut-être pizzas, les choix ne manquent pas. À l’Hôtel Tannenhof, le Golden Lok occupe une salle en sous-sol où trône l’une des premières locomotives (dorée !) du GornergratBahn. Sans prétentions, l’Osteria Bella Italia sert ses pâtes maison avec le sourire, dans des proportions plutôt copieuses. Pasta e basta ! Même pas vrai, le slogan du Chalet da Giuseppe… Bon enfant, le lieu entasse photos et souvenirs, vieilles cartes postales et posters douteux dans les toilettes. On y vient pour le folklore, pour la carte sans complications et pour la bouteille de grappa posée sur la table en fin de repas. Simple et fraîche, la cuisine du Carina ouvre, elle, de plus vastes horizons, en privilégiant le produit et le moment. N’empêche que, pour le dessert, tout se termine sur un cannolo sicilien.
Solo per la pizza ? Le favori des locaux et des habitués, ce serait plutôt le Vieux Valais da Nico, en version napolitaine et au feu de bois. Grampi’s n’a pas grand-chose à lui envier (et explore plus largement la cuisine italienne). Et puis, des bonnes pizzas, on en trouve même au Rothorn, à 2’350 m d’altitude ! Mais ça, c’est une autre histoire.
Hestra
L’éthique à la suédoise
Au cœur des bois suédois, si les bûcherons ont parfois la barbe parsemée de glaçons, ils ne plaisantent jamais avec la qualité de leurs gants. Pour comprendre les valeurs qui ont façonné la marque spécialisée Hestra, rien de tel qu’une excursion dans le Småland, entre forêts et pistes de ski.
Texte Yannick Nardin
Photos Hestra
L’histoire d’Hestra commence en 1936 dans le village éponyme, situé dans la région du Småland, au sud de la Suède. Martin Magnusson se met à fabriquer des gants pour les bûcherons de la région. Lui-même travaille dans les forêts : pas question de lésiner sur la qualité ! Son secret ? Il utilise des fils de lin — plus coûteux mais offrant des coutures plus résistantes — et des rivets. Bien vite, il étend son offre aux amateurs de sports d’hiver, venus par wagons entiers sillonner les pistes d’Isaberg. Au fil de quatre générations de Magnusson, toutes passionnées de ski, d’activités outdoor et de gants, Hestra s’impose comme une marque à la qualité et aux valeurs aussi inébranlables que les bras d’un bûcheron suédois.
SE SERRER LES COUDES
(ET GARDER LES MAINS AU CHAUD)
Dans la région d’Hestra, bien avant que l’éthique s’impose comme un terme à la mode, le respect se vit au quotidien. Anton Magnusson, arrière-petit-fils de Martin, aujourd’hui à la tête d’Hestra, décrit le caractère obstiné et droit des Smålanders : « Il y a 100 ans, les habitants devaient toujours travailler un peu plus dur que les autres pour manger à leur faim. Rien n’était jamais acquis. Aujourd’hui, Hestra reste un petit village d’à peine 500 habitants. Tout se sait et chacun se sent d’autant plus responsable de ses actions. Nous mettons un point d’honneur à nous traiter les uns les autres avec le plus grand respect et à tenir parole. La marque Hestra est née dans cette culture. Nous accordons beaucoup d’importance à la qualité des gants, au bien de l’entreprise, mais aussi de la société dans laquelle nous vivons. »
HESTRA RELÈVE LE GANT
Avec son épais manteau blanc hivernal, la région du Småland fait scintiller des flocons dans les yeux des amateurs de sports d’hiver depuis belle lurette. Tout commence dès les années 1920, à Isaberg, sur les plus belles pentes du sud du royaume — une rareté sur cette terre aplanie par les glaciers durant des millénaires. Une des premières pistes de slalom du pays y est inaugurée durant l’hiver 1936-1937. Il faut équiper tous ces skieurs. Eux-mêmes grands amateurs de glisse, Martin Magnusson et ses deux fils, Lars-Olof et Göte, se lancent. Le temps passe et la marque s’installe dans le paysage. Dans les années 1970, Hestra, sous l’égide de
Lars-Olof et Göte, désormais aux commandes, devient le premier sponsor de l’équipe nationale suédoise de ski. Le skieur vedette Ingemar Stenmark truste bientôt les podiums et, pendant une dizaine d’années, porte les couleurs d’Hestra à bout de bras devant les caméras de télévision. En pionnier, Lars-Olof crée dès 1970 des joint-ventures avec deux manufactures chinoises.
Mais c’est la génération suivante de Magnusson, Claes et Svante, qui développe vraiment Hestra à l’international dans les années 1990. Passionnés par l’export, les deux frères préparent des colis à destination du monde entier, des nuits durant, au son de Pink Floyd. Le succès est au rendez-vous.
L’ART ET LA MANIÈRE DE FAIRE DES GANTS
La marque s’appuie sur des partenariats de durée exceptionnelle, qui continuent de fournir une partie de la production, aux côtés des deux autres fabriques Hestra situées au Vietnam et en Hongrie. C’est dans ce pays, où les derniers artisans gantiers européens exercent encore, que sont notamment fabriqués les gants de ville en cuir haut de gamme de l’entreprise. Anton et son frère Niklas se sont d’ailleurs eux-mêmes formés à ce savoir-faire — une façon de rester fidèles aux origines d’Hestra et à cet art essentiel à une production soignée.
DES MATÉRIAUX ÉCOLOS
Dès les années 1980, Hestra a opté pour l’Ecocuir, exempt de tannage au chrome. Aujourd’hui, certains de ses textiles proviennent de plastiques et de matériaux recyclés. La plupart des traitements hydrofuges sont sans composés perfluorés (PFC) et Hestra utilise de la laine Mérinos de Nouvelle-Zélande certifiée ZQ — responsable, durable, traçable, de qualité et respectueuse de l’animal.
Les gants eux-mêmes s’inscrivent dans une démarche durable, d’abord par le soin apporté à leur confection et leur qualité. Mieux encore : la couche intérieure de nombreux modèles se remplace indépendamment, permettant d’étendre leur durée de vie. Hestra propose même un service de réparation. De quoi traverser les hivers les plus rigoureux les doigts au chaud, ganté tel un Smålander !
hestragloves.eu
Depuis les premiers gants dédiés aux bûcherons, plusieurs ont été réalisés en collaboration avec des guides de montagne et des skieurs de compétition.
Rolex
Oyster Perpetual Day-Date 40, Everose
À chaque visage son émotion. À chaque cadran sa vibration. La légendaire Day-Date (jour-date) de Rolex resplendit dans de nouvelles harmonies. Son cadran ardoise ombré joue de son charme ténébreux, posé en contraste avec l’éclat du boîtier et du bracelet, réalisés en Everose 18 carats, l’alliage d’or rose exclusif à la marque.
Dans sa livrée or et acier, avec cadran fumé, le chronographe Spirit Flyback combine élégance et adrénaline. Sa fonction de retour en vol, mise au point par la maison en 1925, permet de chronométrer successivement plusieurs étapes — facilitant le pilotage. Ses performances reposent sur un calibre certifié COSC, symbolisé par 5 étoiles.
longines.com
Omega
Seamaster Aqua Terra 150M 38 mm acier sur acier
Portée par son diamètre versatile de 38 mm, l’Omega Seamaster Aqua Terra 150M réconcilie toutes les envies. Aussi élégante que fonctionnelle, aussi sobre que sophistiquée, cette montre rappelle le riche héritage maritime de la marque avec son cadran laqué de noir, dans une boîte en acier sportif.
omegawatches.com
1. Norqain
Adventure Sport Chrono Day / Date 41 mm
L’appel des sommets se fait impérieux avec ce chronographe au cadran présentant un motif inspiré par les montagnes suisses. Réalisé en seulement 100 exemplaires, doté de fonctions sportives et utiles, il accompagne toutes les aventures — sur les sentiers les plus reculés comme sur les océans. Une évidence pour une marque éprise de grands espaces.
norqain.com
4. Tudor
Black Bay 41 mm steel case
Black is back ! La Black Bay étrenne un look monochrome, couleur d’encre sur le cadran comme sur la lunette tournante. Ce noir profond se marie parfaitement avec l’éclat argenté des aiguilles, des index — garnis de matière luminescente blanche — et du marquage sur la lunette, pour une lecture aisée, en toute circonstance.
tudorwatch.com
2. Swatch
WHAT IF…BLACKAGAIN?
Un carré incisif et une nuance de noir, sans équivoque. Une matière innovante, la biocéramique. Avec la montre WHAT IF… BLACKAGAIN?, Swatch explore de nouveaux territoires esthétiques, en mettant à profit un type de céramique innovant, combiné à un dérivé d’huile de ricin naturel, aussi solide que soyeux au toucher.
swatch.com
5. Tag Heuer
Carrera Chronograph
Née sur les circuits automobiles, la légendaire montre Carrera, synonyme d’exaltation, vitesse et liberté, fête son 60 e anniversaire avec, notamment, ce chronographe automatique en acier. Son cadran dit “panda inversé“, protégé par une glace saphir bombée, permet une lecture aisée et immédiate des temps courts.
tagheuer.com
3. Hamilton
Khaki Aviation X-Wind Auto Chrono Air Zermatt
Entre Hamilton et l’aviation, la passion dure depuis 1918. La marque a d’ailleurs noué depuis 13 ans un partenariat avec l’emblématique compagnie de sauvetage en montagne Air Zermatt. Une édition spéciale de la Khaki Aviation X-Wind Auto Chrono, uniquement disponible dans la boutique Hamilton x Air Zermatt de la station, célèbre l’alliance.
hamiltonwatch.com
6. Breitling
Premier B01 Chronograph 42
Flashback au début des années 1940, lorsque Willy Breitling imagine le chronographe Premier : fonctionnel, élégant et facile à porter. Sa réinterprétation moderne, ici en noir, respecte ces préceptes fondateurs et l’esthétique d’origine. Certifié par le COSC, son mouvement manufacture assure précision et fiabilité.
3. Scott Pure 77 Limited Edition Ski scott-sports.com
4. Hestra Army Leather Wool Terry 5-finger hestragloves.eu
5. Bally Sac à dos Mythos en cuir recyclé noir bally.com
1. Qlocktwo Horloge Earth peinte par Heinz Julen zermattselection.ch
2. Pro-Ject Tourne-disque Juke Box E1 globus.com
3. ClassiCon Lampe de table Forma classicon.com
4. Audo Fauteuil lounge en tissu peluche Knitting audocph.com
5. Marshall WILLEN II Haut-parleur portable globus.ch
living the high life
Après Zermatt, Verbier et Genève, la collection s'agrandit avec Crans-Montana. Plus que jamais, la quintessence helvétique trouve sa place dans ces pages, à travers tout ce qui fait la grandeur, la beauté et l’âme de cette nation qu'est la Suisse.
helvet.swiss
SPEEDMASTER MOONWATCH
Co-Axial Master Chronometer
PRÉCISION
Notre souci du détail transparaît dans tout ce que nous créons. Des années ont été nécessaires pour chorégraphier le délicat ballet des leviers, joyaux et rouages donnant vie à l’extraordinaire calibre OMEGA Co-Axial 3861. Ce mouvement est certifié Master Chronometer pour sa précision, ses performances et sa résistance magnétique exceptionnelles. C’est en investissant du temps et en portant une attention méticuleuse à chaque détail que nous atteignons ce niveau d’excellence. Une approche sans compromis, c’est la précision OMEGA.